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Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond revue, Nouvelle Edition de Genève, 1979. © et édition: La Maison de la Bible, 2008 BP 151, Chemin de Praz-Roussy 4bis, CH-1032 Romanel-sur-Lausanne E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net Imprimé en UE ISBN 978-2-8260-3505-3

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Table des matières

Préface Avant-propos

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1. Vivre en Christ ou en crise? Page pratique n° 1 2. La déchirure entre l’éternité et l’actualité du salut

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3. La déchirure entre le baptême et la plénitude de l’Esprit Page pratique n° 2 4. La déchirure entre la justification et la sanctification Page pratique n° 3 5. La déchirure entre la résurrection finale et la résurrection présente 6. Connaître en partie Page pratique n° 4 7. Se repentir et se condamner en partie — I 8. Se repentir et se condamner en partie — II

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9. Croire et se consacrer en partie — I Page pratique n° 5 10. Croire et se consacrer en partie — II 11. Recevoir la grâce en partie 12. Comment? Conclusion

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Annexe: deux témoignages en rapport avec le Réveil

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2. La déchirure entre l’éternité et l’actualité du salut Pour commencer, l’infirmité qui s’observe très souvent dans le vécu du salut de beaucoup de chrétiens est une déchirure qui se situe à la jointure entre le salut éternel et le salut actuel. Pour nous qui croyons en Jésus-Christ en tant que victime volontaire pour le pardon de nos péchés et, surtout, du péché — dans le sens où ce dernier est la source du mal qui est et demeure en nous — il est certain que notre sort éternel est assuré. De plus, notre condition d’hommes rachetés et ressuscités sera parfaite dans un contexte éternel et définitif où il nous est dit que Dieu en personne «essuiera toute larme de nos yeux, et la mort ne sera plus; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu» (Apocalypse 21:4). Non seulement les larmes, la mort, le deuil, les cris et la douleur auront été vaincus, mais ils auront disparu, disparu à tout jamais de notre vie, de notre histoire et de notre environnement.

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Cette félicité éternelle dans un être ressuscité — esprit, âme et corps — sera notre partage dans la présence directe de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Nous participerons alors sans réserve à la sainteté et à la gloire de notre Dieu, dans l’unité parfaite et définitive en lui et avec lui, dans la jouissance de «la plénitude de celui qui remplit tout en tous» (Ephésiens 1:23). Cette conviction, lorsqu’elle s’impose, se double d’une espérance qui, au même titre que ladite conviction, procède directement de l’action conjuguée de la Parole et de l’Esprit de Dieu: de l’Esprit reçu sans réserve et de la Parole écrite dont nous possédons aussi l’intelligence spirituelle. Toutes deux nous portent et nous transportent durant tout le temps de notre pèlerinage ici-bas et, tout particulièrement, quand il nous arrive de passer par l’épreuve comme Job en témoignait déjà en son temps: Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera; après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre; mon âme languit d’attente au-dedans de moi. Job 19:25

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Si tel est bien le sort éternel qui nous attend et la jouissance que nous en aurons alors, notre sort actuel de chrétiens est souvent très loin de correspondre à l’idéal dont le Seigneur, les prophètes et les apôtres nous entretiennent tous en termes concordants: Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance.1 Jean 10:10 Le désert et le pays aride se réjouiront; la solitude s’égaiera, et fleurira comme un narcisse; elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie, avec chants d’allégresse et cris de triomphe… Car des eaux jailliront dans le désert, et des ruisseaux dans la solitude; le mirage se changera en étang et la terre desséchée en sources d’eaux. Esaïe 35:1-2, 6-7 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ! En lui Dieu nous a élus 1 Version Louis Segond 1910

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avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui. Ephésiens 1:3-4 Au contraire, très souvent, trop souvent, notre sort dans le temps présent se révèle peu enviable, tant il est et reste marqué par tout ce que nous étions avant notre conversion. C’est à tel point que seul notre témoignage verbal peut nous distinguer de ceux et celles qui restent encore perdus, sous l’emprise du péché et de la mort. Quant à notre témoignage pratique, il ressemble davantage à celui des disciples avant la mort et la résurrection du Seigneur qu’à celui qui les a caractérisés après la Pentecôte. Certes, le cours général de notre histoire a changé depuis le jour où le Seigneur en personne y est entré, mais l’état de notre vie de tous les jours reste le même, comme si le Seigneur en était toujours absent. Au lieu que nous jouissions de sa présence, c’est toujours la même solitude qui nous tient fidèlement compagnie dans notre être intérieur et nous pouvons reprendre à notre compte la prière du Psaume 63: O Dieu! tu es mon Dieu, je te cherche; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau. Psaume 63:2

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Cette solitude en lieu et place de la présence consciente de Dieu est d’autant plus pénible à supporter que nous la savons contraire à l’expérience normale du salut. Il suffit de comparer avec ce témoignage: J’ai constamment l’Eternel sous mes yeux; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Aussi mon coeur est dans la joie, mon esprit dans l’allégresse, et mon corps repose en sécurité. Psaume 16:8-9 De fait, si nous interrogeons la Bible, elle atteste que non seulement il est là avec nous, mais que, surtout, il est là en nous. Toutefois, quand nous interrogeons notre propre conscience à ce même sujet, elle doit répondre que, le plus souvent, cette présence lui a échappé, tant elle était restée absorbée par mille et une autres choses, mille et une autres présences que celle du Seigneur. De plus, trop souvent — confessons-le — il nous est arrivé de le prendre pour un fantôme, comme les disciples dans la tempête au moment où il les rejoignait dans la barque, parce que l’atmosphère de la tempête, pour eux comme pour nous, fausse notre perception de la réalité des choses naturelles aussi bien que des choses spirituelles.

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Cette déchirure qui compromet l’unité du salut éternel et actuel n’est rien d’autre qu’une paraplégie de la foi et de la conscience, puisque cette dernière reste subjuguée par la vie de la terre au détriment de la vie de l’Esprit et du ciel telle qu’elle est dans l’ordre de l’éternité, en contraste total avec l’ordre du temps. Ne nous étonnons pas, alors, si notre christianisme reste dans les limites de ce temps, bloqué à la frontière de l’éternité sans pouvoir la franchir, sauf en quelques rares exceptions, alors que, normalement, cette frontière est ouverte en permanence et devrait le rester comme l’illustre si bien l’échelle de Jacob: [Jacob] eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici, l’Eternel se tenait au-dessus d’elle. … Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, l’Eternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux! Genèse 28:12-13, 16-17

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Quelle révélation! Quelle découverte! Quelle prise de conscience! Une échelle appuyée sur la terre dont le sommet touche au ciel et un va-et-vient incessant dans les deux sens, de haut en bas et de bas en haut. Pourquoi? Pour bien montrer que la frontière est ouverte, même supprimée, entre le ciel et la terre par le moyen de cette échelle. Quant à cette dernière, elle ne peut qu’être l’image du salut et de la rédemption dont nous sommes l’objet afin que cette déchirure entre le ciel et la terre, entre le temps et l’éternité, cesse et que la conscience nous en soit donnée pas seulement en songe, mais en toute réalité dans le cadre de notre vie, aujourd’hui. Cependant, la paraplégie de notre foi ne peut pas être guérie par le seul fait de savoir que la déchirure, la rupture entre le ciel et la terre, entre le temps et l’éternité, a pris fin. Cette vérité, avant tout, doit toucher notre conscience et notre cœur, y prendre place et y demeurer pour qu’il en résulte une expérience, une expérience de guérison qui mettra fin à l’infirmité de notre foi et de notre conscience afin que nous puissions vivre, enfin, le salut sans fauteuil roulant. N’en est-il pas ainsi de ma maison devant Dieu, puisqu’il a fait avec moi une alliance éternelle, en tous points bien réglée

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et offrant pleine sécurité? Ne fera-t-il pas germer tout mon salut? 2 Samuel 23:5 Alors, et alors seulement, des déclarations comme celle du Seigneur dans Jean 3:13 cesseront de représenter une énigme pour nous, parce que nous goûterons quelque chose de cette présence simultanée de Dieu sur la terre et dans le ciel, dans le ciel et sur la terre. Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. Il en ira de même en ce qui concerne le monde visible et le monde invisible et la perception qu’il nous sera donné d’en avoir à notre tour, à l’exemple de Moïse et Elisée dont il est dit respectivement: C’est par la foi que Moïse quitta l’Egypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. Hébreux 11:27

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Elisée pria, et dit: Eternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. Et l’Eternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée. 2 Rois 6:17 Sachons donc reconnaître toute la pesanteur de notre vie chrétienne, afin d’être sauvés de ce fardeau accablant qui nous plaque au sol et qui nous prive de cette dimension aérienne et céleste qui, normalement, fait partie intégrante de notre salut en Jésus-Christ. Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni se flétrir; il vous est réservé dans les cieux. 1 Pierre 1:3-4

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