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Éditorial

© Samuel Fromhold

Les formes traditionnelles de participation politique liées à la démocratie représentative sont en déclin depuis plusieurs décennies. En effet, toujours plus de citoyen·ne·s souhaitent s’investir de manière personnelle. Leur engagement couvre un large spectre de causes et d’objectifs. Que ce soit dans le cadre de mobilisations en faveur du climat, de la participation à des causes locales, comme l’aide aux personnes les plus précarisées pendant la crise du coronavirus, ou encore de la militance en faveur de prisonnières et prisonniers d’opinion, l’engagement citoyen conserve plus que jamais toute sa signification. Un engagement qui peut changer des vies, comme c’est le cas lorsque des individus s’assemblent pour défendre des prisonnières et prisonniers politiques ou des condamné·e·s à mort. Un engagement qui fait office de levier de changement politique, comme l’attestent les gains électoraux des Verts dans les parlements européens ou les résultats sur de récents objets de votation. Enfin, même si cela est difficilement mesurable, cet engagement produit également des mutations culturelles. Ainsi, les jeunes qui se sont révolté·e·s contre les formes traditionnelles d’autorité à la fin des années soixante ont démarré de profonds bouleversements de valeurs et instigué des réformes : lois sur la contraception et l’avortement, libération sexuelle, préoccupations écologiques, défense des consommateurs et des consommatrices. Or, il y a fort à parier que les grands mouvements de militance post #MeToo, Black Lives Matter et en faveur du climat, qui s’agrègent et se renforcent les uns les autres, portent aussi en eux les graines de profonds changements de valeurs : pour une société plus juste, plus équitable, moins patriarcale. Alors… engageons-nous !

Nadia Boehlen, Rédactrice en chef

Aube dorée déclarée organisation criminelle

grèce – Le 7 octobre dernier, au terme de cinq ans de procédure, un tribunal d’Athènes a jugé sept leaders du parti d’extrême droite Aube dorée responsables d’avoir dirigé une organisation criminelle et déclaré onze anciens députés coupables d’appartenance à une organisation criminelle. Le verdict, accueilli par les cris de joie des 15 000 manifestant·e·s présent·e·s devant le tribunal, représente pour le directeur d’Amnesty International pour l’Europe, Nils Muižnieks, « à la fois une reconnaissance de la menace systémique que représente pour nos sociétés un groupe violent et raciste, et un engagement à faire en sorte que cette menace soit stoppée. Les activités criminelles violentes et racistes – qu’elles soient le fait d’individus dans la rue ou de membres du Parlement – ne resteront pas impunies. » Treize ans de prison ferme attendent la direction du parti néonazi.

© Shutterstock / Alexandros Michailidis

Des supporters du parti néonazi grec Aube dorée, désormais considéré comme une organisation criminelle.

Peine de mort abolie

KazaKhstan – Alors que le Kazakhstan appliquait un moratoire sur la peine capitale depuis 2004, le pays a officiellement aboli la peine de mort en septembre 2020. Une décision qui s’inscrit dans le cadre de la libéralisation de la vie politique amorcée par le président Tokaïev, qui a succédé à Noursoultan Nazarbaïev en 2019. Il ne reste désormais dans l’espace post-soviétique que trois pays qui n’ont pas encore aboli la peine de mort : la Russie (un moratoire est cependant en vigueur depuis 1996), le Tadjikistan (un moratoire est également en place) et la Biélorussie, seul État qui continue à appliquer la peine capitale. À ce jour, 105 États ont aboli la peine capitale pour tous les crimes, huit pour les crimes de droit commun. Parmi eux, plus de cinquante États ont sauté le pas dans les vingt dernières années.