Sécurité Privée #20

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Sécurité Privée juin - août 2012 #20

Le magazine d’information des acteurs de la profession

décryptage

L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique en pratique

La location longue durée, financement durable des parcs automobiles

Pas de relâche pour la sécurité ! spectacles et manifestations sportives

www.securite-privee.org Sécurité Privée 1


il y a 350 000 entreprises adhérentes chez nous qui ont 350 000 raisons de l’être Vous êtes dirigeant. Nous vous apportons des solutions pour couvrir les besoins de votre entreprise et auditer votre situation personnelle.

éditorial éditorial

« Rien n'est permanent, sauf le changement. »,

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ien n’est permanent, sauf le changement ». Cette citation d’Héraclite traduit la mutation que vit notre filière depuis de nombreux mois.

En premier lieu, la naissance du CNAPS … Les pouvoirs publics ont ainsi démontré qu’ils partageaient la conviction que la sécurité privée est un secteur stratégique et un maillon indispensable au bon fonctionnement des entreprises et à la sauvegarde du patrimoine économique français.

AG2R LA MONDIALE propose des produits flexibles, évolutifs et personnalisables à chacune de ses 350 000 entreprises adhérentes. Quels que soient leur taille ou leur secteur, nous leur assurons la même expertise en matière d’assurance collective. Nous vous proposons de bénéficiez d’un audit complet de votre protection sociale en matière de prévoyance et en retraite. Autant de bonnes raisons de nous faire confiance. Pour plus d’informations, contactez Joël Bienassis - Direction des Accords Collectifs Tél. : 01 76 60 85 32 - dac-interpro@ag2rlamondiale.fr

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Héraclite

Les mentalités doivent évoluer … En second lieu, le principe de coresponsabilité du donneur d’ordre vis-à-vis de pratiques illégales est réaffirmé.

PRÉVOYANCE SANTÉ ÉPARGNE RETRAITE ACTION SOCIALE

Par Claude tarlet, président de l’USP, Union des entreprises de sécurité privée et vice-président de la coess, confédération européenne des services de sécurité

Les clients privés doivent faire évoluer leur politique d’achat et mener une réflexion constructive avec leurs prestataires. Les clients publics doivent montrer l’exemple d’un achat responsable et durable. Trop souvent, le moins

disant est systématiquement favorisé même s’il n’a pas les moyens techniques et encore moins financiers d’assumer les marchés confiés. Le business model doit etre repensé … Le changement est irréversible. Cela, cependant, ne suffit pas ! L’USP a donc décidé d’agir en menant un travail de reflexion sur le modèle économique du secteur. Une initiative inédite pour une organisation professionnelle. Cette démarche, coordonnée par la Commission économique de l’USP, est présentée plus en détail dans les pages de ce magazine. Vers une relation équilibrée … Ce chantier quasi pharaonique, nous ne le réussirons pas seuls. Nous comptons sur nos clients, plusieurs ont d’ores et déjà su démontrer qu’ils avaient entendu nos appels et compris notre évolution (plus de qualité, plus de qualifications, plus de compétences oui,… mais au juste prix).

de nos confrères. La sécurité privée est une grande famille qui ne peut se permettre, aujourd’hui, d’être dispersée. Cet émiettement de la représentation professionnelle n’a plus aucun sens. Tous le savent et le murmurent de plus en plus. À l’aune de ce constat, l’USP a décidé de s’ouvrir à l’ensemble des activités qui composent aujourd’hui la sécurité privée. Cette ambition s’est concrétisée avec la création de « USP Technologies », de « USP Valeurs », de « USP Formation » qui, avec le SCS (le pôle « conseil » de l’organisation) ont décidé de mettre en commun leurs énergies et leur savoir-faire. Nous ne serons pas seulement plus forts ensemble ; nous serons aussi plus performants et plus durables. Nous serons, surtout, plus crédibles … Cette annonce estivale préfigure des actions qui seront lancées dès la rentrée par l’USP. Je vous souhaite de très belles vacances !

Créer de nouvelles interactions Nous allons aussi nous appuyer sur une conviction partagée

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Professionnels de la Sécurité Assurances

Sommaire

Sommaire

ISSN 1055 - 1606 Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Claude Tarlet

Pas de relâche pour la sécurité ! spectacles et manifestations sportives

Sécurité Privée “Le magazine de référence des acteurs de la profession” est un titre appartenant à l’USP (Union des entreprises de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous ce nom depuis 2007.

Confiez vos assurances responsabilité civile professionnelle à des spécialistes !

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18 E-mail : contact@uspsecurite.org Site Internet : www.securite-privee.org COMITÉ DE RÉDACTION Dominique Legrand, Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez, Pierre-Antoine Mailfait, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet Sécurité Privée est édité par Fluide 5 rue Saint Joseph 75002 Paris Tél. : 01 78 09 68 82 - Fax : 01 72 10 00 71 E-mail : contact@fluide-com.fr Site Internet : www.fluide-com.fr RÉDACTION redaction@fluide-com.fr Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez Tél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : sld@fluide-com.fr

è Installation d’alarme è Contrôle d’accès è Télésurveillance è Vidéosurveillance è Intervention è Surveillance è Gardiennage è Sûreté aéroportuaire è Protection rapprochée è Transport de fonds

décryptage L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

Dura Lex, sed lex

Sécurité privée sur la voie publique : entre classicisme et pragmative

Conception graphique : Fluide

éditorial

Crédits photographiques : Bodyguard, Fotolia, Fluide.

Instantanés

Ont collaboré à ce numéro : Guirchaume Abitbol, Michel Eynaud, Marc Horwitz, Xavier Latour, Jean-Michel Laziou, Jean-Luc Lemarchand, Stéphanie Macedo, Pierre Moreau, Guy Piera, Annabelle Ripoll, Olivier Sévère, Claude Tarlet. PUBLICITÉ Chef de publicité : Lionel Bennegent 01 78 09 68 85 - E-mail : lb@fluide-com.fr ABONNEMENT ET DIFFUSION Le magazine est vendu par abonnement. Pour toute demande d’achat au numéro, contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83 E-mail : ar@fluide-com.fr IMPRESSION Ott imprimeurs Parc d'activités Les pins 67319 Wasselonne cedex Téléphone : 03 88 59 11 27

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Entreprises Rendez-vous Innovations

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Tête à tête avec ...

Guirchaume Abitbol, président d'Alpha System

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Décryptage

L'USP tire la sonnette d'alarme et propose un nouveau modèle économique

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En couverture

Spectacles et manifestations sportives : pas de relâche pour la sécurité

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Dura Lex, Sed Lex

Sécurité privée sur la voie publique : entre classicisme et pragmative

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Cahier spécial vidéoprotection

Vidéoprotection urbaine. Nouveauté et prespective

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En pratique

La location longue durée, financement durable des parcs automobiles

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Cosmopolitis

Piraterie : les législations s'adaptent aux risques

Lu pour vous Sélection

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www.verspieren.com Contact : Philippe BRIN - 01 49 64 10 56 / www.securite.verspieren.com

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Entreprise Instantanés DANS LES AIRS

ONET SECURITE accompagne Eurocopter à l’international

Eurocopter, 1er fabricant d’hélicoptères civil au monde, présentera, lors d’une tournée de démonstration aux USA cet été, son prototype d’hélicoptère nouvelle génération X3. La sécurité du prototype, tout au long de cette tournée mondiale, sera assurée par ONET SECURITE. Pour mener à bien cette mission, un dispositif de sécurité par agents, équipés des dernières technologies en terme de videoprotection, a été défini. La mission durera trois semaines. Les agents auront pour mission d’assurer la sécurité de l’appareil tout au long de sa tournée, lors de ses différentes escales et de rendre compte en temps réel de tout incident.

ACQUISITION

Le Groupe Samsic acquiert le Groupe S.E.T.S. et se renforce dans la sécurité / sûreté, l’accueil et la petite maintenance multi-technique des bâtiments

Le Groupe Samsic vient de finaliser l’acquisition du Groupe S.E.T.S., un acteur significatif du multi-service et de la petite maintenance multi-technique en France. La Société Européenne de Techniques et de Services (S.E.T.S.), créée en 1987, propose à travers ses 4 filiales un ensemble de prestations destinées aux entreprises tertiaires en Ile de France, dans les Pays de Loire et en Région Provence Alpes Côte d’Azur. Avec ses 1100 collaborateurs le Groupe S.E.T.S. a réalisé un chiffre d’affaires de 45 M€ en 2011 qui se décompose entre : Mayday Sécurité spécialisée dans le gardiennage, la sécurité incendie et la télésurveillance :

24 M€ ; Mayday Installations Sécurité spécialiste de l'installation et la maintenance de systèmes de sécurité : 1 M€ ; 7 Accueil spécialisé dans l'accueil en entreprises et la gestion de standards téléphoniques : 5 M€ et Asertec spécialisé dans la maintenance multi-technique des bâtiments et les petits travaux : 15 M€.

GTC INTÉGRÉE

La nouvelle version de la plateforme de management de sûreté dernière génération de siemens Les risques évoluent ! Les moyens à mettre en œuvre pour diminuer les seuils de vulnérabilité des personnes, des biens et des équipements doivent s'adapter en permanence. Aussi, Siemens Building Technologies (département Entreprise Security - ES) lance la toute dernière version de sa plateforme logicielle de management SiveillanceTM Fusion MP4.7.0. Dédiée à la gestion mono ou multisite, cette dernière est une solution

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flexible et modulaire qui, en plus des équipements de contrôle d'accès, de vidéosurveillance et de détection intrusion, permet d'intégrer la GTC et la sécurité incendie afin de créer des interactions entre ces différents soussystèmes. Configurable pour un seul ou plusieurs opérateurs, le système permet de consulter les données en temps réel et en provenance de plusieurs sites en France ou dans le monde entier.

PARTICULIERS

La télésurveillance en toute simplicité La nouvelle offre Securitas Home Alert propose aux particuliers un système d’alarme moderne à installer soi-même tout en bénéficiant des services de télésurveillance de Securitas. L’habitation est ainsi reliée, 24h/24, 7j/7, à une station de télésurveillance qui permet aux opérateurs, en cas de déclenchement d’alarme, de faire une levée de doute, et si besoin d’envoyer un agent de sécurité mobile et/ou les forces de l’ordre en cas d’incident constaté. Grâce à un service web sécurisé, le client peut activer son système et se raccorder facilement à la station de télésurveillance. Des procédures sécurisées donnent la possibilité aux utilisateurs d’activer ou désactiver le système, de vérifier l’historique des événements ou de connaître les origines des déclenchements de son installation. Une application Smartphone est également disponible.

on line

Commandez votre GEOS et agent de sécurité en l’EURO2012 ligne pour l’été PROTECTION

Le groupe GEOS a assuré la sécurisation d'équipes de journalistes couvrant la coupe de l’UEFA en Pologne et en Ukraine. Plusieurs missions dont une évacuation pour raison sanitaire ont été menées dans ce cadre.

La période des grandes vacances estivales est propice aux cambriolages, aux mariages et baptêmes, et aux fermetures d’usines. 24h/24, 7j/7, particuliers et entreprises peuvent commander des agents de sécurité pour sécuriser leurs événements, leur habitation le temps de leur absence, ou leurs bâtiments, en se connectant sur agentsdesecurite.fr. Il leur suffit alors d’ajouter la prestation choisie à leur panier, de créer leur compte et de payer en ligne. Un agent de sécurité en une heure Agents de sécurité, agents de sécurité cynophile ou agents de sécurité incendie assurent les missions liées à la sûreté et à la sécurité : contrôle d’accès, rondes de surveillance, lutte

contre le vol ou le vandalisme, etc. Ces agents de sécurité sont déployés pour une durée allant de 4 heures à 90 jours et peuvent intervenir en une heure sur les grandes villes de France. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site agentsdesecurite.fr

Des règles de sécurité renforcées TRANSPORTS DE FONDS

À la suite de l'agression qui s'est produite, lundi 4 juin, à Aubervilliers, contre des convoyeurs de fonds, l'ensemble des acteurs du secteur, à la fois syndicats représentatifs de la profession, chefs d'entreprises et donneurs d'ordre, a été reçu le 13 juin au ministère de l'Intérieur. Cette réunion, qui s'est déroulée dans un climat constructif, a permis de confirmer les réponses à apporter aux

attentes de la profession. Les décrets prévoyant le renforcement des règles de sécurité et notamment celles concernant les dabistes et les transports à pieds vont être publiés très prochainement. Par ailleurs, des groupes de travail seront mis en place, dans des délais rapides, afin de permettre la bonne application de ces décrets. Enfin, le Ministère a rappelé à l'ensemble de la profession

que la mise en place progressive du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) conduirait à un renforcement des contrôles des entreprises de sécurité privée, et notamment celles du transport de fonds.

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Entreprise Instantanés VAPORISER !

La chasse aux voleurs est ouverte avec SelectaDNA La réalité dépasserait-elle la fiction ? Ah ces Anglais ! Après Sherlock Holmes, après des fictions intelligentes, ils dépoussièrent le métier de la sécurité et déboulent sur le marché français avec une véritable révolution technologique, déclinée sous forme de gel ou de spray, commercialisée sous le nom de SelectaDNA.

Si je vous dis un vaporisateur, non pas efficace pour chasser les mouches mais… les voleurs ? Si je vous dis que l’on peut dorénavant identifier un cambrioleur jusqu’à huit mois après les faits ? Si je vous donne la certitude que grâce à cette technologie innovante, tout objet volé peut être identifié par la police ? Vous répondrez : ce ne sont que les élucubrations ! Eh bien non ! C’est au contraire une réalité à votre portée, utilisée par beaucoup de polices européennes ! « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les services secrets et les forces de l’ordre britanniques pour développer ces produits » explique Pascal Kouppé, responsable d’ADN Security en France.

à son arrestation en fournissant une preuve irréfutable pour les services de police et les services judiciaires.

L’ADN synthétique contre les vols SelectaDNA, propose une gamme de produits de solution médico-légale, de haute technologie, appelés ADN synthétique. Un ADN qui est plus robuste que l'ADN naturel et qui permet de lutter efficacement contre les cambriolages, les vols et autres actes délictuels. L'ADN de SelectaDNA peut aider les forces de l’ordre à faire le lien entre le délinquant et le lieu du crime afin de procéder

Indélébile Le produit est indélébile sur les habits malgré les lavages, et même si le cambrioleur porte une capuche ou des gants. Il suffit qu’un millimètre de sa peau soit atteint pour qu’il reste des traces. Sur la peau, le jet de solution d'ADN reste efficace entre six et huit mois et est totalement inoffensif. Ce produit contient un traceur UV et possède un code ADN unique, les reliant directement au lieu de l’infraction. Des

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La sécurité devient simple comme un pschitt Le vaporisateur SelectaDNA peut se fixer en hauteur et s’adapte à tous types de portes. Ce système de protection est utilisé principalement dans les écoles, les bijouteries, les entrepôts, les stations-service et tous types de locaux sensibles. Une fois activé, le vaporisateur émet un jet de solution d'ADN sur les cambrioleurs, totalement invisible à l’œil nu. En revanche, si les traces sont éclairées par une lampe à ultraviolet, les zones qui ont été aspergées deviennent bleues.

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particules de solution ADN peuvent être prélevées sur la peau, dans les cheveux et les vêtements des cambrioleurs et sont ensuite envoyées à un laboratoire d’analyses pour démontrer que le délit a bien été commis sur un site précis. À distance Le vaporisateur d'ADN peut être enclenché par une simple pression sur une télécommande de poche ou bien, il peut être relié à un système d'alarme anti-intrusion déjà existant. Des panneaux d’aver-

tissement et des autocollants pour les fenêtres et les portes sont fournis avec le vaporisateur afin de décourager les éventuels cambrioleurs. Implantée en Angleterre depuis 1985, l’entreprise qui commercialise ce produit a déjà séduit les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, les États-Unis, le Canada et bien d’autres pays. À Londres, plusieurs quartiers sont intégralement équipés de ce système de protection, mais aussi des zones industrielles.

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Entreprise Instantanés

RESPONSABILITÉ CIVILE PROFESSIONNELLE

L’USP accompagne ses adhérents et propose un contrat d’assurance "responsabilité civile professionnelle" en partenariat avec Hiscox

L’USP a signé un partenariat avec l’assureur spécialisé Hiscox pour proposer, à des conditions exceptionnelles, un contrat d’assurance "responsabilité civile professionnelle" à ses adhérents. La loi du 14 mars 2011 d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (dite LOPPSI II) impose aujourd’hui aux entreprises de sécurité privée de s’assurer pour leur responsabilité civile. Dans ce sens, et afin d’accompagner au mieux ses adhérents, l’USP a souhaité nouer un partenariat avec l’assureur spécialisé Hiscox afin de leur proposer un contrat d’assurance "responsabilité civile professionnelle" à des conditions tarifaires aventageuses.

d’une expertise reconnue dans le secteur depuis cinq ans. Hiscox accompagne ses clients dans la gestion des risques et a l’expérience nécessaire pour offrir des solutions d’assurance spécialement conçues pour les entreprises de sécurité privée. Leurs contrats sont soutenus par un service sinistre proactif, expert dans la gestion des litiges et dans le règlement à l’amiable. Aussi, si un litige apparaît, le service sinistre s’attache à s’occuper de la réclamation dans les plus brefs délais.

Pourquoi choisir Hiscox ? Avec plus de 1 800 professionnels de la sécurité assurés, allant des PME aux grandes entreprises, Hiscox dispose

En quoi consiste ce partenariat ? Mis en place pour accompagner les adhérents de l’USP dans le cadre de leur activité

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professionnelle, ce partenariat permet de bénéficier du savoirfaire et de l’expertise d’Hiscox dans la prévention et la gestion des risques. Il donne aussi accès à une réduction de 20%, par rapport aux tarifs Hiscox en vigueur, sur les garanties suivantes : Responsabilité civile professionnelle « Métiers de la sécurité by Hiscox » ; Tous Risques Bureaux et Responsabilité des dirigeants. Pour en savoir plus : www.usp-securite.org

RÉGLEMENTATION

Le Code de déontologie des activités privées de sécurité est entré en vigueur Le "code de déontologie des personnes physiques ou morales exerçant des activités privées de sécurité" a été publié ce mardi juillet au Journal Officiel (décret n°2012-870) et entre en vigueur aujourd’hui, le 11 juillet 2012. Rappelons-le, ce code concerne les entreprises de sécurité privée, les agences de recherches privées, les entreprises assumant pour leur propre compte des activités privées de sécurité, les opérateurs privés de vidéoprotection définis à l’article L.613-13 du code de la sécurité intérieure, les dirigeants, les associés et les salariés de ces entreprises. Il a pour objectif de définir les principes déontologiques de la profession. Téléchargez le Code de déontologie sur le site www.usp-securite.org

INTERIEUR

Des zones de sécurité prioritaires dès septembre Le ministre de l’Intérieur Manuels Valls a annoncé la création en septembre des premières zones de sécurité prioritaires -promesse de campagne de François Hollande-, où sévit une forte délinquance et où seront concentrés des moyens. A suivre…

PROTECTION RAPPROCHéE

L'Una3p souhaite un statut de « conducteur sécurité » pour les chauffeurs de hautes personnalités L'Una3p (Union nationale des acteurs de la protection physique des personnes) « souhaite se battre pour un statut de 'conducteur sécurité' ». Elle vient de formaliser deux accords en ce sens depuis le mois de mai 2012, avec l'AIPC (Association des chauffeurs de hautes personnalités) et l'association FIPC (France international protection conduite). Ces deux associations représentent environ 280 chauffeurs. Selon Romain Guidicelli, le président de l'Una3p, ces associations regroupent principalement des chauffeurs de personnalités. Contrairement aux chauffeurs de maîtres, dédiés exclusivement à la conduite, ces derniers sont plus impliqués dans la sécurité de leurs clients. « Nous estimons que les chauffeurs de personnalités doivent être sensibilisés à la sécurité, avec une formation sur ce sujet ».

Romain Guidicelli, président de l'Una3p

COMPéTENCES

L’USP annonce la création de "USP Formation"

Le Conseil d’Administration de l’USP (Union des Entreprises de Sécurité privée) a décidé de créer « USP Formation ». Cette structure a pour vocation de rassembler les centres de formation qui dépendent, aujourd’hui, des entreprises privées de sécurité. Un séminaire rassemblera cet été les acteurs, précisera la stratégie et organisera la gouvernance de cette nouvelle entité dont le lancement opérationnel est programmé dans les premiers jours de septembre. (Re)prendre en main la politique de formation de la profession La profession doit prendre en mains la politique de formation dans la branche. Pour Claude Tarlet, président de l’USP, « Il appartient aux entrepreneurs de définir les besoins et de construire les référentiels qui correspondent aux orientations des entreprises et aux évolutions du marché. » Parmi ses premières missions, « USP Formation » déclinera notamment un plan d’action spécifique sur le middle management et la formation aux responsabilités dans l’entreprise. USP Formation est structuré autour de 7 pôles de réflexion animés par des professionnels : 1. Quelle est l’offre existante ?

2. Quels sont les besoins stratégiques de formation ? 3. Quels sont les besoins individuels par rapport aux performance attendues ? 4. Quelles sont les modalités d’accroissement des compétences les plus adaptées ? 5. Quel plan de formation ? 6. Quelles sont les modalités d’habilitation et de validation prévues pour les formations et les examens ? 7. Quelle reconnaissance hors secteur des diplômes ? Une formation mieux encadrée, des compétences à valeur ajoutée « Avec cette entité, nous voulons franchir un nouveau pas dans la construction de véritables compétences qui

doivent apporter de la valeur ajoutée à la profession, ajoute Claude Tarlet. Cette action sera menée en lien étroit avec les acteurs du monde universitaire et de l’Éducation nationale. Elle s’inscrira dans le cadre des partenariats conclus entre l’USP et des institutions comme Pôle Emploi, l’AFPA ou l’EPIDE. » Elle s’appuiera aussi sur le réseau des centres de formation qui offrent aujourd’hui des services aux entreprises. À ce titre, le SNOFOPS, membre associé de l’USP, sera un partenaire naturel de « USP Formation ». Enfin, « USP Formation » s’impliquera fortement dans le projet de réforme de la loi de juillet 1983 qui pourrait intégrer un article spécifique sur la formation.

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Entreprise Instantanés

enseignement

L’INHESJ lance le cycle de spécialisation "Middle management en sécurité privée"

En partenariat avec le Cercle des Dirigeants Propriétaires de Sécurité (CDPS) et l’Union des entreprises de Sécurité Privée (USP), le Département Sécurité économique de l’INHESJ supervise le cycle de spécialisation "Middle management en sécurité privée". Le cycle "Middle management en sécurité privée" se fixe pour objectifs d’apporter des compétences complémentaires dans les domaines technique, juridique et sociologique aux cadres intermédiaires de la sécurité privée, à l’aide d’outils adaptés, afin de mieux répondre aux exigences de rigueur et de la professionnalisme du secteur. Pour en savoir plus : www.inhesj.fr

ACHATS

La 1ère norme AFNOR sur les Achats Responsables est parue AFNOR publie, après 18 mois de travail avec les professionnels concernés, une norme proposant des recommandations aux décideurs et aux acheteurs qui souhaitent maîtriser leurs coûts, tout en anticipant les risques sociaux et environnementaux des achats.

La norme « Achats Responsables » complète l’ISO 26 000 en apportant des réponses concrètes aux questions essentielles : comment réduire émissions polluantes et déchets grâce aux achats ? Comment allier développement durable et réduction des coûts ? Quelle relation durable instaurer entre acheteur et fournisseur ? Stratégique et opérationnelle à la fois La norme s’adresse à tous types d’organisations. Organisée en deux volets, elle met tout d’abord en exergue la

stratégie achats à adopter en amont. Pour les acheteurs, cette partie permet d’argumenter, auprès de leur hiérarchie, la nécessité de s’engager dans une démarche d’achats responsables, en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. La seconde partie, plus didactique, est destinée aux acheteurs et/ou fonctions associées. De nombreux conseils pratiques sont présentés pour chaque phase du processus. Des solutions déjà approuvées par les professionnels La norme « Achats Respon-

sables » a été élaborée à l’initiative de multiples acteurs français tels que EDF, la SNCF, l’ADEME et la CDAF. Avec près de 65% de chiffres d’affaires qui passe entre les mains de la fonction Achats, cette nouvelle norme est une réelle opportunité. Elle va renforcer les rôles stratégiques des acheteurs, en interne comme en externe, et ainsi modifier en profondeur le management de la relation fournisseurs et l’évaluation de la vraie performance globale et dura Retrouvez la norme ici www.boutique.afnor.org

EMPLOI

Signature de la convention de partenariat entre l’EPIDE et l’USP Le 21 juin 2012, Charles de Batz de Trenquelléon, directeur général de l'EPIDE, et Claude Tarlet, président de l’USP, ont signé une convention nationale de partenariat au centre EPIDE de Montry (77) en présence de Gilles Schaeffer, directeur du centre, de l’équipe pédagogique et des jeunes bénéficiant du dispositif d’insertion sociale et professionnelle.

Pour les jeunes de l’EPIDE, le domaine professionnel de la sécurité représente plus de 35% de leurs choix professionnels et environ 30% des contrats de travail à l’issue de leurs parcours sont signés dans

la sécurité publique et privée (15% dans la sécurité publique et 15% dans la sécurité privée). Par conséquent, l’objectif de cette convention est de rapprocher l’offre et la demande en facilitant l’accès à l’emploi

des volontaires dans le secteur de la sécurité privée grâce aux efforts conjoints des deux partenaires. Ainsi, l’EPIDE s’engage à répondre aux besoins de recrutement des entreprises membres de l’USP en leur présentant des jeunes dont le projet professionnel et les compétences correspondent à leurs attentes. De son côté, l’USP (ou les entreprises membres) communiquent à l’EPIDE des offres d’emplois en précisant les profils recherchés et les prérequis nécessaires. L’objectif est d’intégrer 100 jeunes par an au sein des entreprises membres de l’USP, particulièrement sur les régions PACA, Rhône-Alpes, Nord et Îlede-France.

facts & figures

En 2011, la Cnil a reçu un nombre record de plaintes La Commission nationale de l'informatique et des libertés a reçu 5 738 plaintes en 2011, en augmentation de 19% par rapport à 2010. La hausse est très nette (+42%) en matière de «droit à l'oubli» sur Internet, c'est-à-dire en demandes de suppression de contenus sur des sites ou des blogs. Elle est significative (+30%) dans le domaine de la vidéosurveillance. En 2011, ses compétences ont par ailleurs été étendues. La loi

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sur la sécurité intérieure Loppsi 2 l'a chargée de contrôler les systèmes de vidéoprotection installés sur la voie publique, et la transposition d'une directive européenne a introduit l'obligation de lui notifier les violations de données à caractère personnel. Les experts informatiques, qui représentaient moins de 3,5% de l'effectif en 2006, sont maintenant 10%.

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Innovations Instantanés

Nouveautés en sécurité De nombreuses nouveautés en sécurité ont été présentées ce trimestre lors du grand salon international Ifsec à Birmingham. Outre l'utilisation en sécurité civile d'un nouveau radar, on notera de plus vastes utilisations de technologies existantes comme le sans fil et les accès distants, via des communications cryptées.

Cette rubrique présente les nouveautés du trimestre en sécurité, en complément de l'article sur les nouveautés du trimestre en vidéo en page 52

Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

Intrusion : radar, sans-fil et brouillard FOCUS : Nouveau radar compact Rockwell Collins a développé une nouvelle génération de radar pour la détection et le suivi d'objets mobiles et multiples pénétrant dans un périmètre, basée sur la technologie FMCW, particulièrement adaptée à la détection de personnes en marche.

Rockwell Collins - Radar GGDS Le Ground Guard Detection System – GGDS – est un système compact et à basse consommation, qui permet un déploiement rapide. Il détecte et classifie les objets jusqu'à 500 m dans toutes les conditions de

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météo, de luminosité, de poussières ou de fumée, pour un taux de fausses alarmes très faible. Des caméras de vidéosurveillance peuvent être asservies au radar pour zoomer précisément sur l'objet et le suivre avec enregistrement des images. Ce couplage permet un gain important sur le coût du génie civil en diminuant fortement le nombre de caméras nécessaires à la surveillance. Visonic, du groupe Tyco, a reçu le prix du meilleur produit d'intrusion à l'Ifsec pour sa centrale sans fil PowerMaster-30 G2. Équipée de la technologie PowerG qui utilise des communications cryptées en AES, cette centrale accepte plus de 120 périphériques sans fil : jusqu'à 64 zones, 32 claviers, 32 badges porte-clefs, 8 sirènes et 4 répéteurs de signal. Elle est destinée aux marchés des petites à moyennes installations en professionnel et privé.

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des leds indiquent clairement le statut de la centrale. En veille, l'écran se transforme en cadre photo numérique.

DSC - Touchscreen Keypad

Chez Videofied, la gamme extérieure s'étoffe avec la centrale XTO qui intègre deux antennes de communication radio longue portée et GSM à l'intérieur du boîtier étanche, ainsi que des batteries au lithium assurant jusqu'à 4 ans d'autonomie. Destinée aux applications professionnelles, dont les chantiers, la centrale XTO fonctionne de -30°C à +60°C et utilise des

Par ailleurs, DSC, également du groupe Tyco, a présenté un nouveau clavier tactile TouchScreen Keypad, conçu pour fonctionner avec la gamme de centrales PowerSeries. Son écran couleur de 7 pouces en haute résolution fournit une interface intuitive via des menus réactifs, et peut servir de clavier virtuel. L'ensemble de la programmation de la centrale peut être effectué, ainsi que la partition en 8 zones indépendantes sans changer de centrale. Des écrans personnalisables affichent les fonctions les plus couVideofied ramment utilisées, et Centrale extérieure XTO et Clavier XMB

opacifiant, a lancé communications une nouvelle verbidirectionnelles sion Bandit 240 DB cryptées en AES V équipée d'une avec les périphébuse déjection riques, selon le proverticale de son tocole S2View. Par Bandit - 240 DB V produit phare ailleurs, le nouveau qui éjecte du clavier alphanumérique intérieur XMA/XMB fonc- brouillard à 30 m3 par seconde. tionne sans fil sur pile, la version Cette option permet une insXMB intégrant un lecteur de tallation en faux-plafond ou en configuration spéciale, et badge. est particulièrement indiquée Bandit, le spécialiste des dans le cadre d'une protection générateurs de brouillard de volumes jumelés.

Solutions globales : modularité et accès distant TKH Security Solutions a présenté à l'ifsec deux nouvelles solutions pour la gestion globale de la sécurité. Flinq est une application pour situations critiques, adaptable à un existant et possédant de bonnes capacités d'évolution, conçue de façon modulaire pour n'utiliser que les composants nécessaires en intégrant les applications déjà en place chez un client. Flinq utilise les dernières technologies de sécurité sur IP et intègre des accès mobiles sécurisés. Iprotect, basé sur le web, gère le contrôle d'accès, la vidéosurveillance, la détection d'intrusion, la gestion de parking, l'interphonie et la gestion des temps. Les utilisateurs peuvent accéder au système via un simple navigateur et des communications sécuri-

sées en SSL depuis tout endroit dans le monde. Chez Honeywell, la plate-forme de sécurité intégrée Win-Pak a reçu plusieurs améliorations dans le but d'intégrer plus facilement la vidéo numérique, comme en particulier les enregistreurs Fusion, HRDP et Rapid Eye, et de travailler avec une gamme plus étendue de contrôleurs d'accès, dont les NetAXS-123, NetAXS-4 et NS2. Une nouvelle interface garantit aux utilisateurs d'enregistreurs vidéo réseau MaxPro NVR XE/SE un accès facile aux événements vidéo enregistrés et en direct, ainsi qu'aux alarmes. Une centrale anti-intrusion Galaxy® Dimension peut être ajoutée afin de compléter la plate-forme.

TKH Security Solutions - Flinq

Contrôle d'accès : universalité et illimité Chez Deny-Fontaine, le nouveau système de contrôle d'accès centralisé 3T Manager met l'accent sur sa polyvalence, 3T signifiant « Tous réseaux,Toutes technologies,Toutes serrures ». Communiquant sur tout type de réseau existant (Ethernet, Bus RS 485, wi-fi, modem), éventuellement conjugués, 3T Manager permet de gérer jusqu'à 30 000 badges avec pour chacun 5 périodes de validité maximum, et 4.000 lecteurs avec 300 groupes d'accès. Compatibles toutes technologies (125 Khz, Mifare, Mifare+, Desfire, biométrie), les UTL intelligentes et le logiciel permettent le raccordement et le pilotage de 1 à 4 têtes de lecture, quelle que soit la marque, et d'une carte de 12 entrées et 6 sorties. Une application de supervision graphique dynamique est disponible. Par ailleurs, les lecteurs de badges C500 et C-Prox de la gamme Compact sont désormais disponibles en technologie Mifare, aujourd'hui la technologie de lecture-écriture de badge la plus utilisée. Le lecteur autonome C-Prox, intégrant un bouton de porte ou une béquille, fonctionne en entrée contrôlée et sortie libre. Le lecteur de badge centralisé C500 est disponible en version off-line ou on-line, et est compatible avec le lecteur C-Prox.

Deny-Fontaine - 3T Manager

TKH Security Solutions - Sirius Chez TKH Security Solutions, Sirius est une application de contrôle d'accès capable de prendre en charge la gestion de 100.000 identifiants et d'un nombre illimité de badges, et qui inclut des fonctionnalités de plans interactifs et d'anti-passback. De nouveaux lecteurs de badges sont compatibles avec les technologies NFC d'identification via le téléphone mobile.

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Rendez-vous Rendez-vous

Expoprotection amorce une nouvelle ère Du 4 au 7 décembre 2012

Nouveau lieu, nouvelles dates, nouveau positionnement, le salon Expoprotection lève le voile sur cette nouvelle édition riche en surprises. Portée par une forte mobilisation des acteurs de la gestion et de la prévention des risques,cette nouvelle formule s'annonce dès plus prometteuse. Découverte. moteurs sur leur marché se partagent les 2 espaces du Salon de façon encore plus représentative et plus visible :

Parmi les signes positifs qui montrent que le rendez-vous biennal est bien un événement fédérateur on note déjà une progression de 12% du nombre d'exposants inscrits, par rapport à 2010 et une implication toujours plus forte de ses partenaires. Véritables experts dans leur domaine, chacun s'atèle, en étroite collaboration avec l'organisation, à l'élaboration d'un pro-

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gramme de conférences riche et actuel et d'animations aussi pédagogiques que dynamiques. Une offre exposant plus large, mieux adaptée et toujours plus innovante 531 exposants sont inscrits contre 472 à la même date en 2012 soit 12% de plus dont 135 nouveaux participants et 181 étrangers (soit 34% et 30 pays représentés). Référents, spécialistes, tous

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L'Espace Sécurité/Sûreté (Pavillon 7.3) Plus de 200 exposants animeront le Secteur de la Lutte contre la malveillance dont 60 nouveaux inscrits venus présenter leurs nouveautés technologiques avec notamment parmi eux, Nexess, Primion, Perimeter Protection France, Créone France, Canon France… 11 nouveaux participants viennent étoffer et diversifier l'offre de Lutte contre le Feu parmi eux, Géo Staff, Rivolier, Temis Conseil et Formation, Eco Protection… L'Espace Santé/Environnement (Pavillon 7.2) De nouvelles tendances émergent dans la Santé et la Sécurité au travail,avec près de 180 représentants dont 40 inédits comme Rebo BV, A-Safe, DefibFrance, Kratos Safety, Prevactive, Cen-

taure Prévention Routière… le secteur affiche complet. Le WorkWear est quant à lui de plus en plus tendance ils sont près de 90 déjà inscrits à vouloir présenter leurs nouvelles collections parmi eux 24 nouveaux entrants Alok Industrie; IRC SPA , DMD France, Bragard, Clinic Dress, Groupe Mulliez Fory… Le secteur Risques Industriels et Naturels affiche encore une présence timide mais les réponses restent adaptées aux évolutions climatiques et technologiques à noter, quelques nouveaux exposants comme IOS International (Logiciel / Modélisation), Sonnenburg Electronic (Intervention Secours), Kazibag Europe (Manutention / Transport / Stockage). Et toujours, preuve de la notoriété d'Expoprotection, les plus fidèles du salon renouvellent leur confiance, parmi eux 3M, Aasset Security, Abiova, Cossilys 21, Desautel, Honeywell, Mobotix, Panasonic, Siemens,Tyco Fire…

Les partenaires se mobilisent et s'impliqueront davantage Expoprotection se veut plus que jamais le rendez-vous incontournable pour les offreurs (fabricants, prestataires de services…), prescripteurs et acheteurs (entreprises, collectivités et administrations). Au coeur de l'actualité et des nouveaux enjeux, il aspire à leur offrir du sur mesure. C'est pourquoi les experts partenaires du salon préparent activement une édition rythmée d'animations pédagogiques et de thématiques au plus proche de l'actualité. Des thématiques de conférence toujours plus ciblées Avec déjà près de 30 conférences, confirmées à ce jour, Expoprotection vise à traiter des sujets qui font partie de la réalité de ses exposants et de ses visiteurs avec notamment : Pollution, stress fatigue, déplacement, où en êtes-vous avec la mobilité ? (Assurance Maladie, département Risques Professionnels), Dépister la souffrance mentale tôt pour mieux la prendre en charge. (Bossons futé) La prévention, une composante importante pour la performance de votre entreprise. (OPPBTP) Architectes et Sécurité : la né-

cessité de prendre en compte la sécurité dès la conception des bâtiments à usage professionnel (ASIS). Un guide de bonnes pratiques au service de l'évacuation des personnes en situation de handicap. (GESI/IGNES). Menaces informatiques, fuite de données et pratiques de sécurité en France (CLUSIF). Projecteur sur la santé et le bien être au travail avec deux Villages dédiés Le "Village du Synamap", qui affiche déjà complet avec l'inscription de plus de 50 adhérents, offrira des réponses concrètes aux préoccupations des entreprises et abordera aussi bien les aspects réglementaires que les dernières innovations produit du marché des EPI (Équipement de Protection Individuelle). Le "Village de l'ergonomie" présentera quant à lui les dernières nouveautés en matière de mobilier, de matériels et de solutions ergonomiques destinés à l'amélioration des conditions de travail dans le tertiaire comme dans l'industrie.

du 3 au 5 octobre 2012

Assises de la Sécurité et des Systèmes d’information Grimaldi forum, monaco

Au programme, trois jours de conférences avec un format repensé. Forums, workshops et social networking pour les plus hauts spécialistes qui viendront débattre de thèmes à forts enjeux, au coeur des problématiques sécuritaires nationales et internationales. L'événement rassemblera les Responsables de la Sécurité des Systèmes d'Information (RSSI), la quasi-totalité des décisionnaires des grands comptes stratégiques des secteurs publics et privés. Des acteurs technologiques, intellectuels ou politiques viendront partager leur point de vue avec les opérationnels et décideurs présents. Cette année la thématique phare portera sur la mobilité. L’utilisation de tablettes et Smartphones explose dans les entreprises et accentue les risques d’intrusion et de perte de données. Un large contenu permettra d’aborder les enjeux et les risques liés, la gestion d’une politique sécuritaire distante, la protection des terminaux ou encore le chiffrement des canaux de communication. Patrick Pailloux, Directeur Général de l’Agence Nationale de la Sécurité et des Systèmes d’Information (ANSSI) ouvrira les Assises. Cette nouvelle

édition réunira près de 120 entreprises partenaires, dont une trentaine de nouvelles sociétés. Avec la présence de leaders comme Christopher Young, Vice-Président Sécurité et Relation Gouvernementale de Cisco, Pascal Buffard, Président du Cigref, Pierre Jeanne Vice-Président, domaine de la sécurité des technologies de l'information au sein du groupe Thales. Hervé Guillou, CEO de Cassidian CyberSecurity, qui clôturera les Assises. En 2012, Les Assises dévoileront la deuxième partie d’une étude exclusive portant sur les budgets et les dépenses de Sécurité en France. Basée sur un sondage approfondi des participants aux Assises, cette étude démarrée en 2011 a déjà permis de dégager des tendances fortes, comme par exemple la réduction des coûts de protection du poste de travail, ou les différences importantes en termes de constitution des équipes…Cette étude est intégralement pilotée par un groupe de travail de RSSI volontaires. Cette année le groupe de travail a ajouté un focus sur le problème du BYOD et de ses coûts de sécurisation, ainsi que sur les politiques de gestion des accès.

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Guirchaume Abitbol Un tête à tête avec ...

« Les décisions sont un peu longues et les budgets difficiles à obtenir. Mais en expliquant, on finit bien souvent par y arriver »

En 1998, Guirchaume Abitbol crée Alpha System. Le début d'une aventure entrepreneuriale pour un jeune créateur qui croit fermement que l'informatique peut accompagner favorablement l'évolution du secteur. Propos recueillis par Sandrine Legrand-Diez

Choisir le secteur de la sécurité privée pour un jeune créateur d’entreprise, cela peut surprendre. Pourquoi ce choix ? Quel a été l’élément déclencheur ? Guirchaume Abitbol. En fait, j’ai commencé à travailler dans le secteur de la sécurité privée pour financer mes études. Dès 18 ans, je passais mes vacances à travailler en tant qu’agent. Mon côté passionné pour l’informatique m’a très vite ouvert des portes au sein de l’encadrement pour développer des petits outils d’aide à la gestion des heures. Dès la fin de mes études, j’ai été embauché à un poste de management au sein d’une PME du secteur.Très rapidement, j’ai détecté des opportunités intéressantes dans un secteur qui était alors assez pauvre en terme de technologie. A 25 ans, je me suis lancé dans l’aventure

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et j’ai créé Alpha System pour répondre à ces besoins. Qu’est-ce qui vous plait dans ce secteur ? GA. JC’est un secteur où il y a beaucoup à faire sur le plan informatique. En particulier, le fait d’accompagner le changement et de participer à la modernisation du métier m’apporte une véritable satisfaction. Qu’est-ce qui vous déplait ? GA. Bien souvent, les décisions sont un peu longues et les budgets difficiles à obtenir. Mais en expliquant,on finit bien souvent par y arriver. Quel est votre meilleur souvenir en tant que jeune entrepreneur ? GA. Difficile à dire, il y en a eu beaucoup. Un des plus marquant a été l’ouverture de notre

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filiale il y a 6 ans, aux Etats-Unis. Une sorte de rêve d’enfant… C’est parti d’un coup de tête, et 3 jours plus tard, j’étais là-bas pour imaginer les perspectives du marché. Aujourd’hui, cela représente plus de 30% de notre activité. A l’inverse, quelle est votre plus mauvaise expérience ? GA. Sans hésiter les mésaventures bancaires. En particulier dans nos débuts, où il fallait financer le développement de nos applications, où nous n’avions rien à vendre. Je me souviens d’un désistement de dernière minute d’une banque, revenant sur un accord préalable. C’était en 2002, nous avons failli déposer le bilan à cause d’eux. Vous présentez Alpha system

comme une entreprise innovante. En quoi l’est-elle ? Pourquoi doit-elle l’être ? GA. L’idée principale, c’est de faire évoluer nos solutions en fonction des technologies disponibles. C’est pourquoi nous sommes en permanence en phase d’innovation. Prenons l’exemple de la mobilité. Depuis 3 ans, nous développons de plus en plus pour les smartphones et les tablettes. Et les besoins de nos clients évoluent sans cesse. Notre challenge, c’est de conserver une longueur d’avance. Commet parvenez-vous à maintenir, à développer, cet esprit innovant ? GA. Notre grand avantage, c’est notre présence dans de nombreux pays. Nous avons des clients dans toute l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Améri-

5 dates clés 1998 : Fin de mes études à Sup de Co Bordeaux. 2000 : création d’Alpha System. 2005 : ouverture de notre filiale, RTM Soft, aux Etats-Unis. 2008 : Expatriation aux Etats-Unis pour soutenir le développement. 2012 : CA cumulé supérieur à 3M€.

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Guirchaume Abitbol Un tête à tête avec ...

que Centrale.Suivant les régions, les méthodes sont différentes. Nous apprenons beaucoup de nos clients, de leurs méthodes, et nous cherchons toujours à intégrer ce qui apporte un véritable plus à nos solutions. Les outils mobiles, par exemple, représente plus de 80% de nos ventes en Amérique du Nord, contre 40% en Europe. Je me laisse donc guider par mes clients Américains pour déterminer les nouvelles fonctionnalités à intégrer dans ce domaine, car je suis convaincu que les débouchés existent en Europe. Considérez-vous que l’innovation soit une nécessité pour se développer aujourd’hui dans le secteur de la sécurité privée ? GA. C’est essentiel. C’est le

meilleur moyen de se différencier de la concurrence. Pour un prestataire de sécurité, les seuls leviers dont il dispose pour valoriser son offre son les outils mis en place et la qualité du management. Les outils, nous les avons, et ce sont aussi des outils d’aide à la décision et de gain de temps pour l’encadrement opérationnel. Ce temps gagné l’est donc au bénéfice de la qualité de service et de l’optimisation des coûts de structure. C’est gagnant gagnant. Si vous deviez choisir trois mots pour présenter votre parcours, quels seraient-ils ? Pourquoi ? GA. Effervescence, car j’ai besoin de bouger en permanence. J’aime m’investir et ne supporte

ni l’ennui, ni la monotonie Humain, car j’ai toujours placé mes équipes au cœur du développement de l’entreprise Tenance, car je n’abandonne jamais et n’aime pas l’échec. Si un bon génie vous apparaissait, quels sont les trois vœux que vous formuleriez ? GA. Question difficile, trois vœux, c’est peu… Je ne peux pas répondre, car sinon, ils ne s’exauceront jamais… Qu’est-ce qui vous guide au quotidien ? Quelle est votre source d’inspiration ? DR. L’important, c’est de trouver les bons équilibres entre le travail, mon ambition professionnelle, la famille, les amis. C’est un équilibre que j’ai depuis 10

ans et qui me donne toute la motivation nécessaire au quotidien. Ma source d’inspiration, sans hésiter… mes 3 enfants. Et maintenant, quelle est votre ambition ? Comment voyez-vous l’avenir ? GA. J’ai beaucoup de nouveaux projets en tête,d’ailleurs pas tous liés au secteur de la sécurité. L’esprit d’entreprise est toujours là, plus que jamais. Les années à venir risquent d’être compliquées, mais il y a toujours de la place pour les personnes motivées. Celui qui se construit dans la crise est à mon avis d’autant plus fort.

Sécurité Privée Chaque trimestre, Sécurité Privée ... • DECRYPTE les principales tendances économiques et financières du secteur. • Invite des personnalités du secteur et des pouvoirs publics à livrer leurs analyses et leur point de vue en ENTRETIEN. • Explore et analyse les grandes problématiques du secteur dans son DOSSIER. • Propose une ANALYSE JURIDIQUE commentée par des experts reconnus. • Accompagne et aide à la prise de décision avec une rubrique EN PRATIQUE pragmatique et concrète. • Découvre et parcourt le monde à la recherche d’autres visions de la sécurité dans une rubrique COSMOPOLITIS. • Et bien d’autres rubriques à découvrir sans tarder ....

Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné à l’ensemble des acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, dirigeants ou cadres, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou privé.

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Décryptage Décryptage

L’USP tire la sonnette d’alarme et propose un nouveau modèle économique L'USP a mis en place début 2012 une commission économique. Après une analyse des raisons de l'effondrement économique de notre profession et la formalisation du modèle économique du métier de la surveillance humaine, cette commission s'est fixée comme objectif de proposer aux adhérents, et plus largement à tous les intervenants dans ce métier, un plan à 3 ans avec tous les outils nécessaires pour la reconstruction de leur rentabilité. Par la Commission économique de l’USP

Depuis 2008, la balance entre augmentation des coûts et augmentation des prix s’est largement dégradée. La mise en redressement judiciaire du n° 3 français, Néo Sécurité, qui employait 5 000 personnes illustre de façon dramatique cette situation devenue intenable. Les dirigeants d'entreprises de sécurité privée lancent un appel ! Le secteur est à un stade critique de son histoire. Les dépôts de bilan se succèdent et s'accélèrent. L'année 2012 s'annonce aussi noire que les trois précédentes. La filière doit trouver des solutions pour se reconstruire et sauver les 150 000 emplois qu'il représente. L’USP a décidé de lancer un travail de fond et de proposer un nouveau modèle économique pour le secteur. Une initiative sans précédent pour un secteur et pour une organisation professionnelle. Une initiative qui démontre que les dirigeants du secteur sont déterminés et veulent impérativement préserver les emplois, le niveau de vie de leurs salariés et la qualité des prestations. C’est toute une profession qui se bat pour changer la donne ! Contrairement à ce que nous observons chez nos voisins européens, le marché français est très fragmenté Dans un marché estimé au maximum à 3 milliards d’euros, nous comptons au moins 4 000 entreprises. Un poids économique important mais aussi un rôle social de premier ordre puisque la profession regroupe 150 000 agents et crée 15 000 nouveaux emplois chaque année. Or,au cours de la dernière année, une bonne moitié des 30 premiers acteurs du marché de la surveillance humaine en France

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a été placée en redressement ou s’est trouvée en proie à de graves difficultés économiques. Quant au peu d’entreprises rentables qui avaient su résister, leurs marges se sont effondrées en 2011. Malheureusement, l’année 2012 s’annonce aussi noire que les trois précédentes. Le marché est entré en décroissance. La qualité n’est plus au rendez-vous. Notre marché est totalement déstabilisé et doit trouver les moyens de se reconstruire. G4S, leader mondial, a décidé de quitter le territoire français en 2008 après des années de pertes financières ; en 2012, Néo Sécurité est placé en redressement judiciaire À l’époque, tous les opérateurs sérieux du métier ont étudié le rachat de G4S France; ils ont tous reculé devant les enjeux financiers. Ils avaient raison. Néo Sécurité, née du rachat de G4S France par quelques actionnaires privés, vient de le prouver. Trois ans après, l’opération a englouti plus de 60 millions d’euros, généré deux plans sociaux et cherche un repreneur pour éviter la liquidation. Aujourd’hui, la boucle est bouclée, G4S décide de quitter le marché en 2008, déclenche un effondrement en abandonnant

sa responsabilité de leader structurant, le repreneur s’engouffre dans une course au volume et de fuite en avant, immédiatement suivi par d’autres, les prix s’effondrent, les marges, déjà faibles au point de départ, disparaissent rapidement, la profession se déstructure, les donneurs d’ordres publics et privés trouvent toujours moins cher sans effort. Ils accélèrent l’effondrement. Quel est le modèle économique de notre marché ? Si nous nous plaçons dans un environnement normal, où la volonté de l’entreprise est de respecter les lois et règles, payer ses salaires et les charges et conserver une marge minimum, le modèle économique est obligatoirement structuré par les coûts sociaux. De façon très simplifiée il y a : le chiffre d’affaires, les coûts de production (salaire et charge des agents de sécurité), les coûts fixes / structure, la marge avant frais financier et impôt de l’entreprise.

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Comparé à la moyenne européenne, ce modèle avait déjà une rentabilité inférieure de 2 à 3 points dans les années 2000. Aujourd’hui, très peu d’entreprises ont une marge positive et celles qui généraient un résultat correct il y a encore 3 ans, ont vu

La dernière année, une bonne moitié des 30 premiers acteurs du marché de la surveillance humaine en France a été placée en redressement ou s’est trouvée en proie à de graves difficultés économiques. Sécurité Privée 23


Décryptage Décryptage

ce résultat fondre de façon très importante. Les dépôts de bilan et disparitions se sont succédé et le cas Néo Sécurité est le symbole que même les plus gros ne résistent pas. Pourquoi le modèle a-t-il explosé ? Partant d’une situation donnée, il y a trois moyens (légaux) de faire progresser ou récréer du résultat : 1. Réduire les coûts fixes : ceci a été fait depuis longtemps. La formation et l’encadrement des prestations ont même disparu avec pour conséquence un effondrement de la qualité et des compétences. 2.Avoir une production efficace : dans la majorité des cas, ce domaine est maîtrisé. 3. Augmenter les prix : à solution de sécurité égale, le prix est pour les entreprises le seul levier qui reste disponible pour retrouver un équilibre. Depuis 2008, la balance entre augmentation des coûts/augmentation des prix est très négative Le double phénomène de coûts sociaux augmentant de plus en plus vite (décisions gouvernementales) et des prix de plus en plus difficiles à augmenter, a accéléré les pertes et généré la crise actuelle. Après plusieurs années de baisse des prix liée à une pression maximum des donneurs d’ordres, à la récession économique, au manque de compréhension des mécanismes d’équilibre économique au sein même des entreprises de sécurité, à des visions « court terme», à une fuite dans le volume, etc., une augmentation des prix

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horaires dans notre profession semble maintenant inéluctable, elle devra être au moins équivalente à l’augmentation des coûts. Les chiffres sont têtus et les coûts sociaux et leurs augmentations ont une réalité qu’il est impossible de nier Le dire ne va pas à l’encontre des règles de libre concurrence, elle est exacerbée dans notre métier ; le nombre d’entreprises le prouve. La profession souhaite seulement présenter une description de sa situation et permettre aux donneurs d’ordre d’anticiper les changements indispensables, soit dans les budgets, soit dans les solutions en place. La concurrence doit justement élargir son champ et ce sera au service de la valeur ajoutée de nos clients et de nos entreprises. Le temps de la reconstruction est venu Le cas de Néo Sécurité fait découvrir un modèle économique simple en apparence mais dont la mise en œuvre de plus en plus complexe fait appel à des compétences qui ont disparu. Augmentation des coûts sociaux, course au volume et baisse des prix ont provoqué l’implosion de la profession et de ses entreprises. Le temps est à la reconstruction, les moyens et les idées restent à trouver tout autant que l’énergie individuelle et collective. Pour le maintien de votre sécurité La sécurité est une nécessité de chaque instant, et vous le mesurez au quotidien. Mais avez-vous évalué le coût réel de la non sécurité, des risques encourus

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La filière doit trouver des solutions pour se reconstruire et sauver les 150 000 emplois qu'il représente. par votre entreprise en cas de défaillance de votre prestataire de sécurité ou du non-respect par lui des règles légales applicables ? Méconnaître ou malmener les acteurs qui la produisent, c’est délibérément mettre en péril vos entreprises. Les conséquences

sont souvent bien plus importantes que les bénéfices issus des pressions économiques exercées sur les prestataires. Êtes-vous prêts à assumer ce risque ? Plus que jamais, il est nécessaire d’anticiper. Nous avons besoin de vous.

Une Commission économique de l’USP pour quoi faire ? La Commission économique de l’USP a pour objet d’informer, de conseiller et d’accompagner les dirigeants d’entreprise en matière économique et fiscale. Augmentation des coûts sociaux, taxe liée au CNAPS, valorisation des prix de vente des prestations de sécurité sont au centre des thématiques abordées par la commission en 2012. La commission est principalement animée par : - Michel MATHIEU, vice-Président de l'USP et président du groupe Securitas - Eric CHENEVIER, administrateur de l'USP et président directeur général du groupe Goron - Arnaud JAMET, administrateur de l'USP et président exécutif de Seris France

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crédit photo : Joakim S. Enger

Alert Services -

the Securitas Monitoring Company* Securitas Alert Services, division du groupe Securitas, n°1 mondial des métiers de la sécurité, est spécialisée dans la télésurveillance et les solutions vidéo pour les entreprises, commerces, collectivités et particuliers, 24h/24 et 7j/7. Surveillance à distance, réactivité, traitement des alarmes : nous offrons à nos clients

une protection optimale pour un bien-être quotidien. Grâce à nos deux stations de télésurveillance certifiées APSAD P3 hauts risques, et à notre station pour une clientèle résidentielle VIP nous pouvons répondre à toutes vos demandes de sécurité. Dès qu’un événement se produit, l’opérateur de télésurveillance

est immédiatement alerté. Dans le cadre des procédures de levée de doute (audio, vidéo, techniques, etc.), l’opérateur peut faire appel à un intervenant Securitas et si besoin, aux Forces de l’Ordre. 1er réseau d’intervention par agent en France, nous assurons à nos clients une levée de doute rapide et efficace.

Confier sa télésurveillance à Securitas Alert Services, c’est bénéficier du savoir-faire et de l’expertise du leader mondial de la sécurité.

Spectacles et manifestations sportives : pas de relâche pour la sécurité ! dossier réalisé par sandrine legrand-diez, rédacteur en chef

Les dieux du stade se seraient-ils diabolisés ? Les supporters se laisseraient-ils « emportés par la foule » à la moindre montée d’adrénaline ? Et que dire des spectateurs et autres fans dont le comportement déviant transforme parfois un concert en combat de rues. Fatalité ? Sans doute pas. Mais il n’en demeure pas moins que certaines violences naissent de manière quasi naturelle dans ces lieux d’affrontement et que les spectateurs, devenus « masses » voient leur comportement se modifier un parfois malgré eux. Face à ces déviances, les organisateurs disposent d’un arsenal (juridique, humain et technique). Du dosage et de l’assemblage de ces éléments dépendra la sérénité de l’événement. Quoiqu’il en soit « show must go on ». Et c’est aux organisateurs que revient la lourde charge de tout mettre en œuvre pour qu’il continue et qu’il reste une fête.

E-mail : info.alert-services@securitas.fr securitas.fr/alert * la société de télésurveillance de Securitas

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Sécurité Privée 27


En couverture En couverture

Un dispositif renforcé de sécurité sur le territoire national à l’occasion des Jeux de Londres

Jeux d'un côté de la Manche, tourisme au-delà ? Il faut reconnaître que, même si les JO se déroulent à Londres (et non à Paris), la France va tout de même devoir faire face à un afflux exceptionnel de personnes de son côté de la Manche. Des mesures sécuritaires ont donc été mises en place par Manuel Valls tandis que G4S vit des moments très difficiles en tant que prestataire sécurité des JO. Regards croisés.

B

ig Ben sonnera plus de 40 fois pour le début des Jeux de Londres 2012 et dans tout le Royaume-Uni, des milliers de cloches sonneront pendant trois minutes le 27 juillet entre 8h12 et 8h15. De l’autre côté de la Manche (en France donc), le ministère de l’Intérieur a prévu un dispositif de sécurité spécifique à l'occasion de ces Jeux si loin, si proches… 450 000 visiteurs attendus Pour faire face à l'afflux exceptionnel de personnes en transit (soixante délégations et 450 000 visiteurs), générés par les Jeux olympiques et paralympiques*, dans le Nord de la France, le ministère de l'Intérieur a pris des mesures adaptées pour assurer la sécurité des personnes (athlètes, visiteurs…) et des infrastructures.

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Ces mesures visent à veiller à la fluidité et la continuité des liens transmanche qui devront, à l'occasion, supporter des flux exceptionnels (transports aériens, ferroviaires et maritimes) ; maintenir la rigueur des contrôles frontaliers français malgré l'afflux important de voyageurs et faire face à toute forme d'accident, qu'il soit d'ordre sanitaire, climatique ou encore d'actes terroristes. Mobilisation générale Ainsi, à l'occasion de cet événement mondial, la police nationale, la gendarmerie nationale et la sécurité civile mettront à disposition des moyens mobilisés en fonction du nombre de visiteurs attendus et des contrôles aux frontières à assurer. D'autres moyens, placés en alerte, seront activés, en cas d'incident majeur. Ce dispositif de sécurité se compose de près de 2 500 policiers, 2 000 gendarmes, ainsi que des

personnels de la sécurité civile mobilisables à tout moment. Sécurisation des liaisons transfrontalières Les préfets de zone de défense et de sécurité Nord, Ouest et de Paris assureront la sécurité du lien transmanche et la protection des ports (Caen-Ouistreham, Cherbourg, Dieppe, Le Havre, Roscoff, Saint-Malo...), des aéroports (Orly et de Roissy-Charles de Gaulle, Le Bourget ...) et des gares principales (Calais, Paris-Nord...). En collaboration avec les services britanniques, le ministère de l'Intérieur s'est organisé pour parer à toute éventualité et faire en sorte que ces Jeux restent une fête et se déroulent dans un climat serein. Ce dispositif de sécurité a également été conçu pour que la couverture opérationnelle reste en permanence optimale sur l'ensemble du territoire.

Le « fiasco » de G4S Une ambiance bien différente pour l’entreprise de sécurité britannique, G4S. Choisie pour assurer la sécurité des JO de Londres, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de fournir les 10 400 gardiens initialement prévus pour cette prestation unique. Nick Buckles a luimême reconnu la défaillance de son entreprise tandis que les médias s’emparaient de l’affaire, qualifiant de « fiasco » la non prestation de G4S. Militaires et policiers ont été appelés à la rescousse alors que l’inquiétude grandissait dans la capitale britannique, qui garde en mémoire l’attentat du 7 juillet 2005 qui avait fait 56 victimes. * Les Jeux Olympiques se déroulent à Londres du 27 juillet au 12 août 2012 et les Jeux paralympiques du 29 août au 9 septembre 2012.

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Focus Focus

autres activités physiques et sportives. Le constat est clair : il n’existe pas d’outil de mesure uniformisé des incidents liés à la pratique des activités physiques et sportives. L’enjeu est donc de savoir comment établir un état des lieux du « phénomène » s’il en est un.

Violences, incivilités et autres infractions liées au sport Violences, incivilités, infractions… Les activités sportives sont la source de multiples déviances qui ont été recensées, analysées et présentées par l’ONDRP. En 2010 2857 infractions ont ainsi été constatées par les services de police et les unités de la gendarmerie nationales dans les enceintes sportives ou aux abords. Quelles sont ces violences ? Comment naissent-elles ? Concernent-elles tous les sports ? Synthèse. Extraits de « FOCUS n°8.Violences, incivilités et autres infractions spécifiques aux activités physiques et sportives en France de 2005 à 2011 » publié par l’ONDRP, observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

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Le football en ligne de mire Il existerait une recrudescence des actes répréhensibles dans le milieu sportif. À première vue, si l’on se réfère à l’actualité au travers des médias, on serait tenté de dire que les violences et incivilités ne touchent que le football. Cette omniprésence du football dans les débats sur la violence dans le sport ne doit pas être occultée mais elle focalise l’attention au détriment d’autres sports. S’il reste vrai que les tragédies liées aux violences dans le football sont très médiatisées, comme le récent drame dans un stade de Port-Saïd en Égypte qui a provoqué la mort de près de 75 personnes 7, ces évènements restent exceptionnels au sens statistique du terme (très faible probabilité d’occurrence, du moins en France). Or, pourquoi les autres sports, tous niveaux

confondus (amateur ou professionnel), ne seraient-ils pas aussi concernés ? On peut aisément se poser cette question en se remémorant les affrontements entre supporters croates et serbes aux championnats d’Europe de water-polo en 2003. Et quelle serait l’ampleur du phénomène rapporté au nombre de rencontres sportives annuelles, au nombre de licenciés, etc. ? Seul le monde du football s’est doté d’outils de mesure du phénomène distincts de leurs commissions de discipline. À de très nombreux niveaux (football amateur, professionnel, arbitres), les violences et incivilités ont la possibilité d’être identifiées par un outil national de remontée des informations, ce qui n’est a priori pas le cas dans la plupart des

La violence au cours des manifestations sportives n’est pas un fait nouveau George ORWELL écrivait qu’« à un certain niveau, le sport n’a plus rien à voir avec le fair-play. Il met en jeu la haine, la jalousie, la forfanterie, le mépris de toutes les règles et le plaisir sadique que procure le spectacle de la violence : en d’autres termes, ce n’est plus qu’une guerre sans coups de feu » 8… même si certains faits montrent parfois que les tirs et les victimes sont bien réels. Norbert ELIAS et Éric DUNNING ont évoqué le fait que les règlements sportifs avaient permis de mettre en place un « processus civilisateur » 9. « L’incivilité, la violence dans le sport, ne sont que les expressions sociales et culturelles du niveau de civilisation que nous avons atteint collectivement » (Norbert ELIAS). D’un autre point de vue, même si le sport est le vecteur de bon nombre de valeurs et est très largement utilisé pour tenter de réduire certains « maux sociétaux », il est également, à « l’image de la société, le théâtre d’incivilités 10, de violences morales, verbales et physiques, d’attitudes et propos racistes et xénophobes, de dopage, de corruption et où les enjeux financiers à haut niveau de pratique prennent une place importante ». Ainsi, la théorie selon laquelle considérer que « le sport a une fonction de contrôle de la violence est une construction totale-

ment a priori » 11. Des différences notables d’un sport à l’autre Mais tous les sports ne seraient pas touchés par les mêmes types de dérives et tous ne présentent pas les mêmes niveaux de gravité. Déjà en 1993, JeanMarie BROHM, écrivait que « tous les sports – pratiques sportives compétitives – se durcissent progressivement et le niveau de violence atteint à présent des degrés inquiétants, dénoncés par tous les observateurs ». L’article de la Lettre de l’économie du sport n° 465 du 13 janvier 1999 mentionne par ailleurs que « selon les chiffres recueillis auprès des grandes fédérations de sports collectifs (football, rugby, basket, handball et volley) pour la saison 1997/1998 », les « commissions de discipline ne chôment pas ». Jean-Marie BROHM présentait les trois aspects principaux de la violence associée au spectacle sportif : la militarisation de l’espace (la présence de plus en plus massive de forces de l’ordre), l’exacerbation des enjeux sportifs (économique notamment), et l’exaspération des passions sportives nationales (chauvinisme, nationalisme, voire racisme et xénophobie). Aujourd’hui, les paris sportifs sont venus s’ajouter à la complexité des interactions entre les acteurs du monde sportif professionnel. Un arsenal juridique pour combattre les violences Le sport jouirait d’une « sorte d’extraterritorialité juridique dans lequel prennent parfois corps et sens nombre d’exactions ou de comportements déviants » 15. Et pourtant, l’évolution de la législation européenne et française, de-

puis 1985, tendrait à prouver qu’il existe une réelle volonté de lutter contre les violences dans les manifestations sportives et notamment dans les stades. Dans les années 80, seul « le hooliganisme représentait la principale préoccupation », même si d’après Manuel COMERON 16, il « fait couler plus d’encre que de sang, plus de salive que de larmes ». Depuis le drame du Heysel du 29 mai 1985 (39 morts et plus de 600 blessés suite à des affrontements entre hooligans de Liverpool et de la Juventus), les pouvoirs publics, à tous les niveaux (national, européen, international), ont mis en place de nombreuses mesures destinées à combattre les violences, les débordements largement médiatisés. La convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives 17 s’applique à tous les sports, mais surtout le football. Les 41 États membres sont invités à prendre des mesures concrètes destinées à prévenir et maîtriser la violence. Elle énonce aussi des mesures en vue de l’identification et la poursuite des contrevenants. En France, l’arsenal juridique s’est développé tant dans le domaine de la répression que de la prévention (lire encadré « Un arsenal juridique pour lutter contre la violence liée au sport »). Étant donné les quelques initiatives prises en France pour lutter contre les violences et les incivilités, le phénomène semble être une réalité (lire encadré « Des initiatives à suivre »).

Un arsenal juridique pour lutter contre les violences liées au sport - Loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, - Loi n° 2010-201 du 2 mars 2010 renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d’une mission de service public, - Loi n° 2006-784 du 5 juillet 2006 relative à la prévention des violences lors des manifestations sportives, - Loi n°2000-597 du 30 juin 2000 relative au référé devant les juridictions administratives, - Loi n°2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, - Loi n° 93-1282 du 6 décembre 1993 relative à la sécurité des manifestations sportives, le Code pénal ainsi que le Code du sport (associations sportives, sécurité des manifestations sportives, interdictions administratives, dissolution, restriction des déplacements de supporters), - Décret n°2006 -1550 du 8 décembre 2006 relatif au fonctionnement de la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, - Circulaire du 28 mars 2011 d’application de la LOPPSI en ce qui concerne les pouvoirs de police administrative. Source : Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, Direction des libertés publiques et des affaires juridiques.

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Focus Focus

Des initiatives à suivre…

Le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (MSJEPVA) mène une politique de lutte contre les incivilités, violences et discriminations. Cette approche se fait de deux manières : on distingue d’une part les actions du ministère à destination des services déconcentrés et des partenaires sportifs (1er axe) et d’autre part le suivi par le ministère d’initiatives menées par ses services déconcentrés ou ses partenaires sportifs dans le but d’une mutualisa-

tion des expériences (2e axe). Parmi ces actions, certaines ont directement pour vocation de participer à une logique de meilleure quantification de ces phénomènes et d’autres ont avant tout pour vocation de lutter, d’enrayer ces phénomènes (et in fine d’avoir un impact positif d’une année sur l’autre sur la baisse de ces phénomènes contraires aux valeurs sportives). Autre exemple, une charte de bonne conduite a été présentée à une soixantaine de clubs

sportifs de l’arrondissement du bassin d’Arcachon le 16 septembre 2011 à Gujan-Mestras. Il s’agissait de découvrir le rôle et l’action de la cellule de prévention et d’accompagnement des clubs, créée en juin 2010 sous l’égide de la Direction départementale de la cohésion sociale, ainsi que la charte de l’éthique et de la déontologie du sport en Gironde. Cette cellule 30 d’accompagnement, destinée à lutter contre les incivilités et les violences dans le sport, est composée de sportifs, magistrats, gendarmes.

analyse Parallèlement, certaines unités se développent, comme les Sections d’intervention rapide qui constituent de véritables unités œuvrant contre les comportements déviants dans les tribunes des stades de football et s’intégrant dans le système complexe de la coproduction de sécurité.

Réflexions sur la sécurité dans les stades À ne vouloir vivre que dans l’actualité et à tout ramener à l’événement, on oublie l’essentiel : un stade est naturellement un lieu de violence. Explications.

Par Guy Piera, Inspecteur Général (h) de la Police Nationale, Geocitis Conseil, conseiller sécurité/sûreté Le stade un site d’une inquiétante étrangeté parce qu’il associe la Masse et la Puissance. Il recèle une part de magie car c’est là que, depuis la nuit des temps, se développe le fantasme de l’affrontement entre les Dieux et se célèbre le triomphe de la Force. Il génère un sentiment naturel d’anxiété lié à son caractère concentrationnaire : la foule y est toujours maintenue dans un syndrome d’oppression physique (grilles, grillages, béton, barrières, fosses) souvent accentué par la présence de forces de police suréquipées symboles d’une oppression dynamique. La violence est au stade ce que la pesanteur est à la gra-

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vitation terrestre. À l'image des techniques de l'aéronautique qui permettent à la masse d'un avion de déjouer la loi de la nature, la sécurité dans un stade doit être analysée comme la recherche de l'application de moyens permettant d'entraver ou de limiter les effets de la fatalité. Quels principes ? Quelles techniques ? D'abord, une vraie sensibilisation aux problèmes de sécurité. Trop de Fédérations, de Ligues, de Clubs n'ont pas voulu prendre la pleine mesure de la Loi Pasqua de 1995 qui a fixé un vrai partage de responsabilité : celle de l'organisateur à l'intérieur, celle de la puissance

publique à l'extérieur. Cette révolution qui méritait d'être reçue comme une chance et une occasion unique d'affirmer une maturité - ce qu'a fait la Fédération Française de Rugby - beaucoup, dans le monde sportif, l'on vécue comme un abandon de l'État qu'il fallait empêcher et le transfert d'une charge indue. Cette charge ils l'ont négligée ou souvent confiée à un membre obscur de l'organigramme, tenu éloigné des soucis beaucoup plus nobles du sportif et du commercial, avec pour seul consigne de ne pas peser sur les finances. Tous ceux-là méritent que leur soient adaptée la formule cé-

lèbre de Churchill « vous avez préféré les économies à la sécurité : vous avez le désordre et des dettes ». La sécurité dans un stade, c'est la gestion de la foule « L'état de foule et la domination de la foule constituent la barbarie ou le retour à la barbarie », écrivait Gustave Lebon. Si se relâche, un tant soit peu; la vigilance et la rigueur qui seules permettent d'éviter que ne soit atteint le point critique, vient le temps de l'impuissance. L'état d'excitation d'une foule peut passer par trois phases : l'animation dans un joyeux désordre, l'impression d'être maître des lieux, le sentiment d'être en terrain

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Focus Focus

conquis. Il est évident que le terme de cette escalade se situe en zone rouge, là où plus rien n'est contrôlable. Deux impératifs pour éviter les débordements Pour l'éviter, s'impose un double impératif : 1. veiller à ce que le public soit plus un ensemble de spectateurs qu'un rassemblement de groupes (pas de tribunes réservées, pas de rapports privilégiés avec des groupes, pas d’appel de mobilisation à des masses réelles ou fictives) ; 2. s'assurer qu'il ne sorte jamais de son statut de spectateur pour devenir un acteur majeur du rassemblement. L'exercice n'est pas facile ; avec 1'irruption de la télévision, le sport est devenu un spectacle qui intègre le champ de jeu et les tribunes et peu à peu le public éprouve la sensation de faire partie du spectacle et même d'influer sur lui. Lourde est la responsabilité de tous ceux qui consciemment ou inconsciemment, par volonté ou par négligence, encouragent ce qui s'apparente plus à une dérive qu'à une évolution. On va jusqu'à abandonner des tribunes à des groupes autres que les sportifs sur la pelouse pour qu'ils montent leur propre spectacle on leur fait remplir un jeu de rôle en les associant à des manifestations qui exacerbent l'état naturel d'excitation et les conforte dans un sentiment de puissance. C'est dans ce contexte que la dimension du responsable de sécurité est au centre d'un débat capital. Parce qu'il est au contact du public, c'est à lui de

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détecter mieux que quiconque les tensions, les pulsions et les dérives et surtout d'imposer ses impératifs. Il doit occuper un poste essentiel de décideur dans l'organisation et ne doit jamais en être dépendant ou un prestataire contraint de s'adapter.

publique l'environnement de la rencontre sportive. Mais son rôle capital doit être celui de faire sanctionner par la justice toutes les infractions à 1'abondante législation qu'il a initiée. C'est là qu'est attendue la plus grande des fermetés.

C'est aussi dans le cadre de l'approche raisonnée de la gestion de la foule que se situe le débat sur la place des forces de police Quelle est la place des forces publiques, au-delà de la présence légale ou règlementaire définie depuis 1995 ? Il paraît évident que si on veut éviter de donner à la foule conscience de la puissance de sa masse et de la crainte qu'elle est susceptible d'inspirer, peut-être faut-il se garder d'exhiber des bataillons nombreux, serrés, suréquipés, montés, armés.

Une main de fer dans un gant de velours Tout le reste relève du savoirfaire et des moyens. L'ordre ou le désordre dépendent de 1'organisation. Il faut être capable de recevoir des spectateurs naturellement excités et de les rassurer par une prise en main ferme qui doit prendre le double visage du contrôle et de l'assistance. Sous une autorité unique, une organisation parfaitement identifiée, démultipliée et dynamique, définit, précise et fait respecter le cadre d'une vie aussi paisible que possible à 1'intérieur de l'enceinte tout en se tenant prête à assumer tous les aléas que recèle 1'imprévisible et qui vont - on 1'oublie trop souvent - au-delà des problèmes d'ordre public, jusqu'à la mort subite, l'attaque cardiaque, l'accouchement prématuré, les accidents traumatologiques… Un stade est un condensé de société humaine.

Les effets positifs de telles démonstrations ne relèvent que du court terme ou du ponctuel ; inconsciemment, la foule les vivra comme une reconnaissance de sa force et il suffira d'une circonstance fortuite pour qu'elle cherche à l'étalonner éventuellement en provoquant celle de son rival sur le terrain qu'elle aura choisi. L'affrontement est inéluctable et une force, fut¬elle armée, n'a pas la capacité de dominer partout et toujours. Cela ne signifie pas que 1'Etat doit être totalement étranger au débat. Il est normal qu'il soit informé des dispositions prises à l'intérieur de 1'enceinte et surtout des conséquences que pourrait avoir sur la voie

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La gestion d'un stade n'est pas affaire de technologie C'est un problème de relations humaines. « La fréquentation du grand nombre est notre ennemi ; plus grande est la masse des gens auxquels nous nous mêlons, plus grand est le danger » (Sénèque). Tout est dit depuis longtemps. Il existe une loi des stades qui

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veut que les vieux démons ne mourront jamais parce qu'ils sont dans la nature de 1'homme. Il reste le devoir et la charge de rechercher, d'inventer les techniques humaines qui permettent de contenir le mal et surtout de les appliquer, à bon escient, c'est-à-dire jamais avec un temps de retard. L'anticipation reste la base de la prévention.

Guy Piera est président de Geocitis Conseil SAS, société de conseil en sécurité et sûreté publique. Inspecteur Général honoraire de la Police Nationale, il a notamment été chef de la Section des Affaires Publiques, électorales et des sondages à la DCRG (ministère de l'Intérieur) entre 1974 et 1983. Il prend la direction de la communication et des relations extérieures du Groupe GMF-FNAC en 1985, puis réintègre l'Intérieur en tant que Directeur central adjoint des Renseignement Généraux. En 1989, il rejoint Matignon et devient Secrétaire général adjoint du Comité Interministériel de la Sécurité Nucléaire. En 2004, il est nommé Vice-Président de Fédération française de Rugby.

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" On se préoccupe des aspects de sécurité dès la conception d’un événement car cela peut compromettre tout projet "

Vous êtes organisateur d’événements. Quelle place occupe la sécurité dans votre activité ? Olivier Sévères. C’est l’un des axes principaux de la bonne réalisation d’une manifestation. On se préoccupe des aspects de sécurité dès la conception d’un événement car cela peut compromettre tout projet. Il convient donc d’avoir un regard immédiat sur les aspects de sécurité, au

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Yvan Zedda

Essentielle et indispensable, obligatoire et règlementée, la sécurité tient une place importante dans l'organisation d'un événement. Olivier Sévère, directeur de la société d'événementiel Bvcorganisation nous livre sa vision des choses.

pend aussi beaucoup des lieux utilisés (salle de spectacle, site extérieur, etc…). Globalement entre 8 et 15% du budget peut-être attribué aux aspects sécuritaires. Ces budgets sont en constante augmentation et cela pourrait compromettre l’équilibre économique de certains événements.

même titre que le contenu et la communication. C’est donc l’un des tous premiers axes de réflexion. Ensuite, il faut réaliser toutes les démarches administratives relatives à la sécurité (plan de prévention, dossier de sécurité, etc..), enfin dans les 2 derniers mois on passe à la mise en place du dispositif et aux demandes de devis avec des prestataires spécialisés. Au fil des ans la réglementation

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évolue et se durcit, cela nous oblige à passer de plus en plus de temps sur ces aspects et à faire appel à des spécialistes en tant que conseil. Comment est-elle gérée ? (externalisation ? partenaires ?...) OS. Au début en interne avec des salariés en charge de régie qui ont des notions et une expérience en matière de sécurité. Dans un second temps

nous avons externalisé avec des prestataires qui affinent et mettent en œuvre le dispositif que nous avons défini. Quelle part de budget représente la sécurité lors de l’organisation d’un événement ? OS. Cela dépend des lieux et des produits. Le dispositif n’est pas le même pour un concert de RAP,un événement maritime ou un bal populaire. Cela dé-

Concerts, festival, manifestation sportive, … Quels sont les événements qui présentent le plus haut risque en matière de sécurité ? Pourquoi ? Dans ce cadre, avez-vous élaboré un « plan sécurité » à (presque) toute épreuve ? OS. Nous avons l’avantage de travailler sur des domaines très variés (spectacles pyrotechniques, fêtes populaires, concerts payants, concerts gratuits). Il faut s’adapter à chaque fois à la réglementation. Le site complique plus les choses que la matière. En ville, dans un champ, en bord de mer, tard le soir ou tôt le matin ce sont des éléments qui impactent considérablement le niveau de risque. Bien plus que l’objet de l’événement. Généralement on fait du cas par cas, mais il y des principes généraux qui s’appliquent quelques soient les manifestations. Je pense notamment qu’il faut toujours aller vers la simplicité. Eviter toute complication inutile dans les procédures à appliquer. Ce qui se conçoit simplement s’applique correctement. À l’aune de votre expérience, quels sont les incontournables en matière de sécurité dans le cadre de l’organisation d’un événementiel ? OS. Savoir clairement ce qu’on veut. Savoir écouter. Savoir dire non. Ne jamais oublier que la sécurité est un service dans le

cadre de l’événement. Qu’elle soit présente mais pas forcément trop visible. Certaines sociétés de sécurité feraient l’impossible pour être vu et entendu. C’est rarement opportun. Quel est le poids du « facteur humain » ? OS. Majeur. Avec une bonne équipe on peut réduire le nombre de personne. Etre plus efficace, plus rapide, plus adaptable. En revanche si le personnel n’est pas de qualité il faut compenser par le volume, ce qui n’est pas l’idéal. Quoi qu’il en soit c’est la qualité de l’encadrement qui détermine le reste. Quelles sont vos relations avec les forces de l’ordre publiques ? Comment interviennent-elles ? OS. J’aime bien informer les autorités assez vite. Elles préfèrent avoir l’information en direct par l’organisateur qu’indirectement dans le journal ... Il faut garder un lien permanent avec les autorités locales. Elles doivent intervenir sur demande de l’organisateur. Comment travaillez-vous sur le sujet « sécurité » avec votre client ? Quels sont les principaux messages à faire passer ? OS. C’est à l’organisateur – responsable juridique et pénal – de garder la main sur les consignes générales, la production des titres d’accès, les rapports avec les autorités locales. L’organisateur lorsqu’il ne s’agit pas de son activité principale a parfois tendance à trop déléguer. Hors, en cas de souci majeur il sera le premier accusé.

escale à Lorient. En quoi cette manifestation était particulière ? Combien de visiteurs ont été accueillis à cette occasion ? Quels ont été les moyens de sécurité déployés ? OS. Nous étions chargés des animations et des spectacles. La sécurité n’était pas de notre responsabilité, mais de celle de l’organisateur que nous avons conseillé sur ce sujet. En tant que producteur de deux concerts payants nous avions cependant cette responsabilité ponctuellement. J’ai volontairement dissocier notre dispositif de sécurité du dispositif mis en place par l’organisateur pour pouvoir garder la main sur le contrôle d’accès et la sécurité du public pendant les concerts de Yannick Noah et de Revolver.

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Témoignage Témoignage

Olivier Sévère est acteur depuis plus de 20 ans dans le monde du spectacle et du divertissement, dans le domaine sportif, événementiel et musical, il est notamment été à l’origine de la structure événementielle du Football Club de Nantes, Chargé de Mission chez IMG Mc Cormack Paris, Chef de Projet des Grands Evénements au Consortium Stade de France et depuis 4 ans gérant de BVC Organisation.

Quel est l’événement qui vous a le plus préoccupé en matière de sécurité ? Pour quelles raisons ? Quels étaient les risques, les enjeux ? OS. La venue de la Patrouille de France à Lorient le 16 juin dernier pendant la Volvo Ocean Race était particulièrement intéressante à gérer. Il s’agissait d’une première pour nous. Nous avons complété un dossier de sécurité pour les manifestations aérienne, étudié de près la réglementation et notamment l’arrêté du 4 avril 1996 relatif aux manifestations aériennes. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les services de l’Etat et des collectivités locales. Le travail réalisé en amont avec les différents acteurs concernés a permis de présenter ce spectacle exceptionnel dans de très bonnes conditions pour tous.

Vous avez récemment orchestré la Volvo Ocean Race qui faisait

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Avis d'expert Avis d'expert

" Il est primordial que nos interlocuteurs comprennent mieux que l’ensemble des contraintes réglementaires qui s’imposent à nos métiers et à nos personnels dans le cadre de nos missions ont évolué "

Entretien avec Jean-Luc Lemarchand, président de Stand’Up La sécurité événementielle est un secteur à part. Pourquoi ? Quelles sont les particularités de ce segment ? En préambule, il me semble important de souligner que ce secteur est très hétérogène. Il existe des différences notoires entre la sécurité événementielle déployée dans une enceinte sportive de type « stade » , un « salon », ou bien encore pour des événements de type « course à pieds » ou « feux d’artifices ». Les compétences « métier » exigées et les effectifs engagés ne sont pas les mêmes, les profils d’agents sont différents, les exigences réglementaires sont diverses et les besoins en back office en découlant représentent des coûts différents. Cependant une définition de la sécurité événementielle peut-être tentée par différentiation avec la sécurité industrielle. La sécurité événementielle se distingue de la sécurité industrielle par sa capacité : - A mettre en place des dispositifs « temporaires » de sécurité, pouvant couvrir une amplitude horaire allant de 5h à plusieurs jours, nécessitant des effectifs importants d’agents de sécurité, effectifs fluctuants pendant l’événement (jour/nuit/ Heure d’ouverture), disposants de compétences différenciées (Inters, palpeurs, agents TO/TP, agents bilingues.), et pouvant par exemple dans le cadre d’un dispositif de palpation requérir des effectifs féminins importants. Cette activité s’exerce dans le cadre règlementaire de la Sécurité. Celui ci plus proche du cadre industriel peut paraître inadapté

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aux exigences des grands événements. En effet, les textes actuels ne prennent pas en compte les spécificités de certains droits (droit du sport), et règlements (UEFA, IRB..) aux exigences différentes et applicables dans le cadre de ces grands événements. Foires et salons, concerts, événements sportifs… quelles sont les manifestations qui présentent les plus grands risques ? Il n’y a pas de règle clairement édictée sur ce point. Un événement anodin peut très rapidement mal tourner du fait d’un élément mineur non anticipé dans le cadre de la préparation de l’événement ou/et non pris en compte assez rapidement par l’encadrement des équipes lors de sa survenance. Au delà des facteurs de taille de l’événement qui impliquent des risques spécifiques on peut en souligner d’autres.Malgré l’ensemble des précautions que nous prenons en lien direct avec les organisateurs et les pouvoirs publics nous avons enregistré sur la saison dernière plus de 25 accidents du travail.La majorité dans les stades mais le plus grave au salon de l’agriculture par arme blanche. Surveillance humaine, surveillance électronique, quelles sont les alliances réussies ? Difficile à répondre à cette question. Si l'on met de coté l’utilisation de « raquettes » pour la levée de doute au niveau des contrôles d’accès et des palpations pour certains événements ou/et certains publics, et le déploiement des systèmes vidéos de plus en

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plus perfectionnés dans les stades (qui servent notamment aux interpellations de publics aux comportements non respectueux de la législation aux abords et dans les enceintes). On constate l’apparition de trois types de système : - la mise à disposition des « PC sécurité » de dispositifs de géo localisation des équipes d’inters et des encadrants des sociétés de sécurité ; - Cartographie informatique des événements et des flux du public permettant au responsable de la sécurité de disposer d’un système d’aide à la décision en cas d’incident ; - la MC électronique d’un événement qui s’intègre dans la mise en place d’un système de reporting qualité et processus de progrès. Quelles sont vos relations avec les forces de l’ordre publiques ? Cela dépend du type d’événement, du lieu de l’événement et de la volonté de l’organisateur (et de sa propre organisation). Généralement nous sommes associés en amont aux réunions de préparation de l’évènement afin d’en connaître l’ensemble des enjeux sécuritaires, les caractéristiques en terme de circulation des flux, le rôle de chaque intervenant sur la manifestation. Par ailleurs, au moment du déploiement de nos effectifs, l’encadrement des sociétés présent sur un événement prend systématiquement contact avec le (ou les) représentant(s) des forces de l’ordre qui dirige(nt) le dispositif public mis en place. Quel message souhaiteriez-vous

faire passer à un directeur de sécurité en charge d’un événement ? Aujourd’hui il est primordial que nos interlocuteurs comprennent mieux que par le passé, l’ensemble des contraintes réglementaires qui s’imposent à nos métiers et à nos personnels dans le cadre de nos missions ont évolué. Il est indispensable qu’ils comprennent l’évolution sociologique que le déploiement de la carte professionnelle a généré dans le recrutement de nos personnels (disparition de certains profils, insuffisance de personnel féminin dans la branche pour accomplir certaines missions type palpation). Il est indispensable qu’ils comprennent que certaines demandes et/ou exigences sur certains grands événements internationaux du fait même du cahier des charges signés pas l’organisateur de l’événement ne sont plus compatibles avec les exigences des nouvelles réglementations applicables dans les enceintes sportives en France. Enfin, les organisateurs doivent prendre en compte le coût très fortement croissant et ne pas tenter à tout prix de réduire ce coût en imposant des contraintes génératrices de risque pour les personnels déployés (convocation simultanée de l’encadrement opérationnel et des agents, réduction des durées des vacations au dessous d’un minimum acceptable économiquement pour les agents, refus de faire tourner les effectifs sur certains postes sensibles au delà des durées légales…).

Essentielle et indispensable, obligatoire et règlementée, la sécurité tient une place importante dans l'organisation d'un événement. Olivier Sévère, directeur de la société d'événementiel Bvcorganisation nous livre sa vision des choses.

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SÉCURITÉ PRIVÉE SUR LA VOIE PUBLIQUE

Entre classicisme et pragmatisme La voie publique relève quasi exclusivement de la compétence des forces publiques de sécurité. Rien ne semble atteindre ce principe ancien et étayé par de solides arguments juridiques. Rien sauf, peut-être, la nécessité de regarder les réalités avec lucidité pour accompagner les changements au lieu de les subir.

Par Xavier Latour, professeur de droit public et Pierre Moreau, avocat à la cour, chargé d'enseignement à l'université Paris-Descartes

La voie publique (comprise comme étant l’ensemble des voies de circulation ouvertes au public – chaussée et trottoirs - spécialement aménagée à cet effet et appartenant à une personne publique), relève de l’exercice des compétences régaliennes. Or, le droit administratif concrétise cette conception en connaissant de longue date le principe selon lequel, sur la voie publique, les pouvoirs de police ne se délèguent pas, ni ne s’exercent par voie contractuelle. Depuis 1932 (CE, ass., 17 juin 1932, Ville Castenaudary), la jurisprudence n’a pas

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connu d’inflexions décisives, au contraire. La tentation pourrait être grande de se satisfaire de cette situation au nom de la défense des principes. Pourtant, différents éléments poussent à s’interroger sur sa pérennité. Désengagement de l’État et professionnalisation de la sécurité privée D’abord, la crise financière de l’État est aussi une crise de son périmètre, de ses services et de ses missions. Un État désargenté a, en tout état de cause, moins de moyens disponibles et doit les répartir de manière efficace.

« La sécurité privée n’est plus depuis longtemps cantonnée aux seuls espaces privés. Son rôle dans les espaces ouverts au public n’est plus à démontrer. » Avant même le développement de la crise des finances publiques, la France avait engagé une réflexion, sans cesse renouvelée, sur l’externalisation de certaines missions. Qu’il s’agisse de la défense ou de la sécurité intérieure, les principes juridiques auront vraisemblablement du mal à ne pas évoluer sous la pression financière.

Ensuite, la société est toujours préoccupée par le traitement des questions de sécurité. La protection des biens et des personnes demeure au cœur du contrat social. Les chiffres de la délinquance laissent entrevoir des réussites, mais aussi des marges d’amélioration dépendant largement des conditions d’emploi des forces publiques,

police et gendarmerie en priorité, polices municipales à titre subsidiaire. Enfin, l’offre de sécurité privée a engagé sa mue en partenariat avec la puissance publique même si cela ne se fait pas sans heurts (X. LATOUR, « La place du secteur privé dans la politique moderne de sécurité », AJDA 2010, pp. 657-663). Les entreprises de sécurité privée et leurs personnels soutiennent globalement la moralisation et la professionnalisation de leur activité pour s’inscrire sans ambiguïté dans une logique non démentie de coproduction de la sécurité avec l’État.

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Dura Lex, Sed Lex Dura Lex, Sed Lex

Dans ce contexte, la sécurité privée n’est plus depuis longtemps cantonnée aux seuls espaces privés. Son rôle dans les espaces ouverts au public n’est plus à démontrer. La question se pose désormais de savoir si la voie publique peut ou doit demeurer à l’écart comme c’est actuellement, en principe, le cas. La réflexion sur ce thème ne doit pas être assimilée à une contestation du travail difficile effectué par les forces publiques. Elle n’est pas davantage synonyme d’une éventuelle justification à la réduction de leurs effectifs. Elle s’inscrit au contraire dans la recherche d’une meilleure coproduction de sécurité placée sous la responsabilité de la puissance publique. Les enjeux de sécurité ne peuvent pas conduire à faire mieux avec moins, mais à faire mieux grâce à plus de moyens. Si les fondements juridiques de l’exclusion de la sécurité privée de la voie publique sont solides, des évolutions peuvent être envisagées. Une prohibition fermement ancrée La jurisprudence administrative est connue et frappe par sa constance. En effet, au-delà de l’affirmation selon laquelle les pouvoirs de police ne se délèguent pas, (J. MOREAU, « De l’interdiction faite à l’autorité de police d’utiliser une technique d’ordre contractuel » : AJDA 1965, p. 3 ; E. LEMAIRE, « Actualité du principe de prohibition de la privatisation de la police », RFDA 2009, pp. 767-776) le juge administratif rappelle que toute intervention d’une société privée sur la voie publique est prohibée. (TA Versailles, 17 janv. 1986, Préfet de Seine-etMarne : Rec. CE, p. 303. - CE, 29 déc. 1997, Cne Ostricourt; Rec. CE., tables p. 706/969).

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« En pratique, on constate souvent la présence d’agents appartenant à des sociétés de sécurité privée aux abords des stades sur l’espace public, de sorte que la frontière entre le stade et ses abords est parfois fluctuante. » Cette solution vaut, par exemple, lorsque la voirie, à l'intérieur d'une zone industrielle, relève du domaine public communal. La commune ne peut donc pas déléguer à une personne privée la surveillance de ces voies. (Rép. min. n° 383 : JOAN Q 3 juin 2008, p. 4687). Une décision de la Cour administrative d’appel de Lyon précise la portée de cette interdiction et en rappelle les conséquences juridiques. (CAA Lyon, 7 mai 2003, n° 01LY02009, Cté de communes des Vallons du Lyonnais). L’espèce est intéressante plus par les précisions qu’elle apporte que par les conséquences (classiques) qu’elle en tire : les contrats passés par les autorités administratives portant délégation de leurs pouvoirs de police à des opérateurs privés sont nuls et de nul effet. Dans cette affaire, la convention litigieuse ne confiait pas à la société privée des activités d’ilotage, de ronde et de surveillance des voies publiques, à la différence des affaires jugées en 1986 et en 1997. Il s’agissait principalement de la surveillance des accès et des vestiaires d’un

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centre nautique ; mais la Cour administrative d’appel relève que parmi les missions transférées, il y avait aussi l’intervention en cas de nécessité sur les bassins et pelouses. Cette précision est importante puisque, dans l’arrêt de 1997, le Conseil d’État avait soigneusement distingué de la police municipale proprement dite des activités telle que la surveillance des bâtiments municipaux. Ainsi, et alors même que parmi les missions confiées à la société de sécurité privée, certaines ne posaient pas de difficultés (surveillance des accès et des vestiaires), la seule circonstance qu’elle soit également chargée d’intervenir sur les bassins et les pelouses, espaces publics, suffit à rendre illégale la convention dans son ensemble, sans qu’il soit possible de diviser les missions. Ajoutons que la jurisprudence contemporaine s’appuie sur les termes sans équivoque de la loi précitée du 12 juillet 1983. Rappelons également pour mémoire la contestable décision du Conseil Constitutionnel du 11 mars 2011 censurant sur le fondement de l’article 12 de

la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen les possibilités offertes par la Loppsi II permettant d’une part, d’autoriser à des agents d'une société gérant un système de vidéoprotection pour le compte d'une personne publique de visionner des images prises sur la voie publique et, d'autre part, aux personnes morales de droit privé de mettre en œuvre sur la voie publique un système de vidéoprotection aux fins d'assurer la protection des abords de leurs bâtiments et installations dans le cas où ces lieux seraient exposés à des risques terroristes ou particulièrement exposés à des risques d'agression ou de vol. Des possibilités limitées sous haute surveillance Aujourd’hui codifiée à l’article L 613-1 du Code de Sécurité intérieure, l’interdiction d’intervention sur la voie publique est rappelée à propos des agents des entreprises de sécurité privée avec solennité : « Les agents exerçant une activité mentionnée au 1° de l'article L. 611-1 ne peuvent exercer leurs fonctions qu'à l'intérieur des

bâtiments ou dans la limite des lieux dont ils ont la garde. A titre exceptionnel, ils peuvent être autorisés, par le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, par le préfet de police, à exercer sur la voie publique des missions, même itinérantes, de surveillance contre les vols, dégradations et effractions visant les biens dont ils ont la garde. ». Cette intervention, exceptionnelle, est encadrée. Ainsi, il est interdit aux agents privés de se livrer à aucune opération de maintien de l’ordre public, à aucun agissement pouvant intenter à la libre circulation des personnes et des véhicules. D’une manière générale, ils ne peuvent accomplir aucun acte ressortissant à l’exercice de la police administrative ou judiciaire sous peine des sanctions pénales prévues à l’article 43312 du code pénal. En pratique, il semble que ces dérogations soient toutefois rarement demandées. Au-delà de cette autorisation ponctuelle, l'obligation d'assurer la sécurité peut se doubler d'une délégation globale des tâches de surveillance : la loi du 21 janvier 1995 (art. 23) impose ainsi aux organisateurs de manifestations sportives, récréatives ou culturelles d'assurer un service d'ordre lorsque leur objet ou leur importance le justifie. En théorie, l’atteinte au principe n’est qu’apparente. En effet, la sécurisation des abords du stade ou du lieu de la manifestation relève des missions régaliennes de l’Etat, donc des forces de la police ou de la gendarmerie nationale et celles-ci conservent la charge de rétablir l’ordre public en cas d’incident grave à l’intérieur des stades. En pratique, la réalité est plus complexe et l’on constate

souvent la présence d’agents appartenant à des sociétés de sécurité privée aux abords des stades sur l’espace public , de sorte que la frontière entre le stade et ses abords est parfois fluctuante, comme l’est celle entre ce qui est toléré à défaut d’être licite et ce qui est prohibé. De manière plus spécifique, le transport de fonds et de valeurs permet indirectement une surveillance de la voie publique lors des opérations de collecte ou de dépose par des agents au demeurant armés. Ces circonstances expliquent les règles dérogatoires rigoureuses qui encadrent cette activité. De surcroît, l'article L. 2213-3 du Code général des collectivités territoriales qui donne au maire la faculté de réserver sur les voies publiques des emplacements de stationnement pour les véhicules de transport de fonds. Cette privatisation (partielle) de la voie publique issue de la loi n° 2000-646 du 10 juillet 2000 pose au demeurant le problème de la responsabilité de la collectivité au cas où l'occupation d'un emplacement réservé par un véhicule non autorisé aurait rendu possible ou aurait facilité l'attaque d'un véhicule blindé. Dans un autre domaine, il est possible de citer la levée de doutes qui peut être définie en un ensemble de vérifications, de la matérialité et de la concordance des indices laissant présumer la commission d’un crime ou délit flagrant dans les locaux surveillés. Dans cette hypothèse, certes spécifique, on insiste à un renversement des perspectives, puisque l’obligation incombe à l’entreprise par priorité à l’intervention des forces de police ou de gendarmerie de sorte qu’« est injustifié tout appel des services de la police nationale

ou de la gendarmerie nationale par les personnes physiques ou morales exerçant des activités de surveillance à distance des biens meubles ou immeubles qui entraîne l'intervention indue de ces services, faute d'avoir été précédé d'une levée de doute

….L'autorité administrative peut prononcer à l'encontre des personnes physiques ou morales mentionnées à l'alinéa précédent qui appellent sans justification les services de la police nationale ou de la gendarmerie nationale une

CAA LYON 7 mai 2003 (extraits) Considérant qu'aux termes de l'article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales : La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques (...) ; qu'aux termes de l'article 1er de la loi susvisée n° 83-629 du 12 juillet 1983 : (...) - Toute entreprise qui exerce sous une forme quelconque une activité qui consiste à fournir aux personnes physiques ou morales, de façon permanente, exceptionnelle ou discontinue, des services ayant pour objet la sécurité des biens meubles ou immeubles ainsi que celle des personnes liées directement ou indirectement à la sécurité de ces biens, est considérée comme une entreprise de surveillance et de gardiennage (...) ; qu'aux termes de l'article 3 de ladite loi : - Les entreprises de surveillance, de gardiennage et de transport de fonds ne doivent avoir que des activités définies aux deuxième et troisième alinéa de l'article premier ci-dessus, précitées du code général des collectivités territoriales, relèvent, dans les communes, de la police municipale ; Considérant que, par un contrat en date du 4 juillet 1998, le président

de la COMMUNAUTE DE COMMUNES DES VALLONS DU LYONNAIS a assigné à la SOCIETE GSM, société de surveillance et de gardiennage, la triple mission d'assurer la surveillance des accès et des vestiaires du centre nautique de Vaugneray et d'intervenir en cas de nécessité sur les bassins et les pelouses ; qu'il ressort des pièces du dossier que cette dernière mission avait notamment pour objet d'empêcher des incidents provoqués par certains usagers du centre nautique ; qu'un tel contrat ne se limitait donc pas à confier à la SOCIETE GSM la sécurité des biens meubles ou immeubles, ainsi que celle des personnes liées directement ou indirectement à la sécurité de ces biens, mais avait également pour effet de lui faire assurer le bon ordre ; qu'une telle mission, qui relève de la compétence de la police du maire définie par l'article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales, ne saurait être déléguée à une société de surveillance et de gardiennage ; que, par suite, le contrat du 4 juillet 1998, qui était indivisible, était entaché d'illégalité et ne pouvait qu'être annulé.

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distants de plus dizaines ou centaines de mètres, certaines communes sortent de la loi du 12 juillet 1983. Elles font ainsi appel directement ou indirectement à des personnels habilement qualifiés de médiateurs, agents d’ambiance… Leur rôle dépasse parfois le strict cadre social et relève d’activités de prévention, voire de surveillance.

sanction pécuniaire d'un montant qui ne peut excéder 450 euros par appel injustifié … » (Article L 613-6 du Code de Sécurité intérieure) En définitive, hormis la procédure exceptionnelle mentionnée à l’article L 613-1 du Code de Sécurité intérieure, le principe d’interdiction d’intervention des opérateurs privés sur la voie publique ne connaît pas de véritables dérogations. Cette situation explique sans doute les dérives parfois observées. Ainsi celle relevée par la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes dans son rapport d'observations publié le 25 juin 2010 concernant la gestion de la sécurité publique par la commune de Lyon. Dans ce rapport, qui porte sur la période 2003-2008, la Chambre régionale affirme que la ville de Lyon « fait appel à des prestataires privés pour assurer la surveillance des berges du Rhône la nuit pendant la belle saison ». Elle conclut que « la dévolution d'une mission de surveillance de la voie publique à un opérateur privé pose des problèmes tant techniques que juridiques » qui peuvent « conduire à des difficultés en cas d'incident ». En d’autres termes, la Chambre souligne le décalage qui existe

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entre le cadre juridique et les faits. Le décalage entre le cadre légal et réglementaire existant et les faits semble s’accentuer D’une part, les policiers et les gendarmes ont l’obligation de dégager des effectifs pour les redéployer sur leur cœur de missions ou en fonctions de circonstances particulières de temps et de lieu. Cela incite à s’interroger sur l’obligation de leur conserver le monopole de la surveillance de toutes les voies publiques. D’ailleurs, la délégation des missions de surveillance a été admise à propos des activités de filtrage à l'occasion de l'embarquement des passagers dans les ports (C. ports mar., art. 323-5) et les aéroports (C. aviation, art. L. 282-8). Dans les zones aéroportuaires, l'exécution matérielle des filtrages est ainsi confiée à des prestataires de sécurité privée rémunérés par l'exploitant de l'aéroport depuis que la loi n° 96-151 du 26 février 1996 a autorisé les officiers de police judiciaire à déléguer à des agents privés formés par l'employeur et agréés par le préfet et le procureur de la République l'exécution

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matérielle des contrôle sur les personnes, les bagages, le fret, les colis et les aéronefs. D’autre part, les communes n’ont pas toujours les moyens d’entretenir une police municipale, y compris dans le cadre mutualisé de l’intercommunalité. Certains maires sont alors contraints de recourir illégalement à des moyens de substitution nécessairement privés. Face à ce secret de Polichinelle, la puissance publique demeure le plus souvent passive. Dans le meilleur des cas, les communes ne vont pas jusqu’à ce point de transgression du droit, mais elles interprètent de manière extensive les facultés offertes par le cadre juridique existant. En plus des actions confiées à des entreprises privées bien obligées d’utiliser la voie publique pour assurer la surveillance de bâtiments

Au-delà du constat, que faire ? Deux voies sont envisageables La première consiste à plaider en faveur du statu quo. La préservation des principes juridiques bien établis motiverait ce choix. Il serait aussi celui de la facilité qui conduirait à couvrir d’un voile pudique les « petits arrangements entre amis », tout en s’abritant derrière le paravent du droit. Cela reviendrait à tolérer les entorses qui lui sont faites, à défaut de s’en satisfaire. Il n’y aurait pas à s’en offusquer, juste à faire preuve d’une forme de réalisme non dénuée d’une pointe de cynisme. Parallèlement, il peut être soutenu, non sans raison, que la sécurité privée n’a pas encore achevée sa mue et que son assainissement doit préalablement être approfondi. L’autre solution serait, au contraire, d’ouvrir le débat afin de déterminer si les termes peuvent et doivent en être modifiés. Faut-il se résoudre à se priver des possibilités offertes par la sécurité privée ? Le droit n’étant pas une matière figée autant le faire évoluer.

« Les communes n’ont pas toujours les moyens d’entretenir une police municipale, y compris dans le cadre mutualisé de l’intercommunalité. Certains maires sont alors contraints de recourir illégalement à des moyens de substitution nécessairement privés. »

Certes, le Conseil constitutionnel semble fermer (momentanément  ?) cette possibilité (O. GOHIN, « La Constitution, ultime obstacle à la privatisation de la sécurité ? », Cahiers de la sécurité mars 2012, p. 18). Or, même un verrou constitutionnel peut

acte unilatéral de la puissance publique, ou d’une activité matérielle en associant force publique et opérateurs privés, la question peut se poser de l’évolution des frontières.

D’autres États européens l’ont d’ailleurs bien compris « Faut-il se résoudre à se Tous ne sont pas priver des possibilités offertes des tenants d’un modèle d’État par la sécurité privée ? Le minimal ; cerdroit n’étant pas une matière tains, comme l’Esfigée autant le faire évoluer. » pagne, ont même une histoire les incitant à une avoir une clé. certaine prudence à l’égard L’action de la sécurité privée de l’exercice des missions de sur la voie publique soulève sécurité. Pourtant, ils n’hésitent des questions. Il revient à la pas à aller un peu plus loin que puissance publique en géné- la France. L’État, la démocratie rale, et au législateur en parti- et les libertés sont-ils menacés culier, d’y trouver les réponses, pour autant ? Rien ne le laisse y compris en respectant les supposer. principes mais en les aména- La voie législative est étroite. geant. A ce stade, le juriste ne Pourtant, le législateur s’adapter peut qu’apporter des éléments à la décision du Conseil constitutionnel de mars 2011 et bien de réflexion. En tout état de cause, la sécu- cerner les conditions d’une rité privée n’a pas vocation à se éventuelle autorisation d’intersubstituer à la force publique, vention sur la voie publique. mais à l’accompagner dans le L’essentiel est de démontrer respect des prérogatives qui au Conseil que la puissance sont les siennes. Parce qu’il publique conserve le contrôle ne peut pas être question de de la situation dans un contexte privatiser l’une des activités d’utilisation de moyens de différégaliennes, la sécurité privée rentes natures. Certes, le Conseil doit être appréhendée sous constitutionnel pourra toujours l’angle de la complémentarité procéder par affirmation pour des moyens. S’il ne fait aucun censurer une évolution de la doute que les mesures de loi, mais cela lui sera beaucoup police par le biais de l’acte plus difficile si les garanties sont unilatéral sont des fonctions solides et clairement énoncées. ne pouvant pas être déléguées, les activités matérielles justi- L’encadrement concernerait fient une approche plus fine. les entreprises et les agents. Dès lors, l’affirmation selon Alors que toutes les entreprises laquelle le pouvoir de police n’interviennent pas dans le ne se délègue pas et n’autorise domaine de la sûreté aéroporpas les interventions sur la voie tuaire ou du transport de fonds, publique peut s'apprécier de toutes n’auraient pas vocation manière plus ou moins com- à intervenir sur la voie publique. préhensive. Selon qu’il s’agit Elles pourraient être soumises de prise de décision, par un à un système d’agrément

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« La réforme annoncée de la loi du 12 juillet 1983 offre une occasion rare d’aborder des questions de fond. »

améliorant les garanties offertes par rapport au droit commun. Des obligations spécifiques seraient à discuter au regard, par exemple, des effectifs (possibilité de suppléer un agent défaillant), des matériels (moyens de communication notamment), ou encore de la fiabilité économique. De plus, des conventions de coordination avec les forces publiques (nationales et/ou locales) pourraient s’inspirer des conventions conclues par la police et la gendarmerie avec les polices municipales.

Surtout, les missions autorisées mériteraient d’être cernées avec précision. Le rôle de la sécurité privée étant par nature préventif, l’action sur la voie publique semblerait devoir se limiter à des rondes ou à des surveillances statiques. Il n’est nullement besoin d’aller au-delà. Pourtant cela suffirait sans doute à améliorer la dissuasion, à mieux affecter des effectifs de police (et non pas à les diminuer…), tout en renforçant leurs sources d’information. La prévention, la détection et l’information seraient

les axes de l’évolution. Les garanties attachées aux agents prendraient la forme d’un complément de formation à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres domaines de la sécurité privée et d’un contrôle renforcé de la puissance publique. Cela impliquerait de réfléchir à un double agrément (CNAPS et procureur),ainsi qu’à l’organisation d’une chaîne hiérarchique intégrant les forces de sécurité publique. Sur ce point également, l’exemple de la sûreté aéroportuaire éclaire ce qu’il est possible d’envisager. Faut-il dans le même temps accorder aux agents privés de nouveaux droits ? Le droit pénal offre déjà des

possibilités suffisantes (légitime défense, flagrant délit notamment). En revanche, en intervenant sur la voie publique, les agents privés seraient davantage exposés à des menaces sur leur personne. Cette éventualité rend encore plus nécessaire d’améliorer la protection du droit pénal à leur égard, au même titre que celle dont bénéficie, par exemple, certains gardiens d’immeubles. La réforme annoncée de la loi du 12 juillet 1983 offre une occasion rare d’aborder des questions de fond. Il ne faudrait qu’une lecture stricte des principes conduise à privilégier tout un classicisme absolu ou détriment du pragmatisme.

Vidéoprotection cahier spécial

Nouveautés Innovations "Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation"

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« Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation » Comment bien choisir une caméra de vidéoprotection ? Une fausse question en réalité. En effet, comme le rappelle Jean-Michel Laziou, le choix doit résulter d’une analyse préalable précise et d’une expression des besoins attendus. Une évidence ? Non, si l’on en croit la multiplication des installations jugées inappropriées, a posteriori… État des lieux et recommandations avec un expert, Jean-Michel Laziou, directeur de SECTRANS-CP Conseils. Par Pierre moreau, Propos recueillis par Sandrine Legrand-Diez

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Les caméras sont de plus en plus nombreuses à être mises en service? Quels en sont les principaux usages? De plus en plus de clients (communes, secteur industriel, secteur privé, secteur des transports) prennent la décision de déployer un dispositif de vidéoprotection sur leur territoire afin de lutter contre les atteintes aux biens et aux personnes dans des lieux particulièrement exposés à des risques divers et variés.

Quatre fonctions fondamentales peuvent ainsi être attribuées à la vidéoprotection : 1. La fonction de dissuasion : elle consiste à afficher nettement et clairement l’intention de visualisation. Plus le système est voyant-« j’affiche mes caméras »- plus l’empreinte sur le territoire est important. 2. La fonction de surveillance : elle consiste à analyser un ou des comportements dans un espace défini. Ces comportements peuvent concerner un individu, une foule, une installation, un poste de travail. Ce qui est recherché c’est la situation « anormale », soit pour des raisons de sécurité liées à l’environnement (risques d’accidents, présence de fumées…), soit pour des raisons de protection (surveillance des caisses dans les grandes surfaces, parking, lieux commerçants…). 3. La fonction de levée de doute : c’est la finalité d’un processus d’alarme. Sur un site protégé, le système de vidéoprotection, qu’il soit installé en périphérie, périmétrie ou en volumétrie, provoquera la commutation d’une ou plusieurs caméras afin de déterminer l’origine du déclenchement de l’alarme. Des caméras sont ainsi régulièrement installées sur les bâtiments publics pour la gestion technique de ces bâtiments, sur des sites excentrés afin de procéder à des levées de doute notam-

ment en cas de suppression de moyens humains. 4. La fonction d’identification : Si les technologies actuelles les plus pointues pourraient permettre d’identifier une personne dans la foule, les dispositifs de vidéo « courants » mis en place sur le territoire ne permettent pas une telle précision. Cependant, il est tout à fait possible de repérer des personnes a posteriori en procédant à l’analyse des images. A l'inverse, dans quels cas faut-il éviter de choisir une caméra? En tout état de cause, une caméra reste un œil à distance, elle ne peut pas être assimilée à un moyen de protection. Elle ne servira qu’à faire des levées de doute, des recherches ou des analyses à distance. L’analyse sera donc soit immédiate (proactive) soit a posteriori (réactive). Plusieurs experts s'accordent en effet à dire que les caméras sont trop souvent encore mal employées. Partagez-vous cet avis? Oui, on voit encore de nos jours des systèmes installés sans avoir défini un fonctionnel au préalable : qui fait quoi, que peut-on en faire ?... C'est une réponse un peu trop facile des maires et des responsables sécurité sans se préoccuper de lever l’ambiguïté de la gestion. Cela entraîne donc des erreurs notamment dans le choix des implantations, la mauvaise gestion ou exploitation du système après installation. Quels sont les points clés incontournables à vérifier avant de rédiger un cahier des charges? Avant de rédiger un cahier des charges, il faut établir un avant projet fonctionnel afin de déterminer ses besoins (pourquoi on

veut le faire, comment, à quel titre ?) Il faut ensuite réaliser une analyse technique pour le futur dispositif afin de déterminer les caractéristiques techniques des caméras et l'architecture du système. Il faudra également établir un programme de gestion de cet outil (gérer à distance, intervention 24/24). Quels sont les critères qui permettent de définir le juste nombre de caméras à installer? Tout dépend de la finalité que l'on donne au dispositif. Il faut savoir ce que l'on veut faire, ce que l’on veut voir, authentifier, identifier, reconnaître. Veut-on voir la totalité du site ou seulement des vues parcellaires ? Il n'y a pas de dogme dans la matière, tout dépendra de ce qu'on souhaite faire, de ce que l’on attend et du niveau qu’on veut atteindre. Il faut également se rappeler que pour une bonne installation, il faut avoir la capacité d’analyser les images. Il ne faut donc pas qu’elles soient intelligemment organisées (sous alarme ; en continue ; …). Jour/nuit, infrarouges, espions, dômes motorisés, mini dôme, comment s'y retrouver parmi les différentes familles de caméras existantes? Il est vrai qu’aujourd’hui il existe une grande diversité caméras mais la différence essentielle se fait surtout au niveau fonctionnel entre les caméras fixes et les rotatives, dômes (non visibles) et tourelles (visibles). L’intérêt est de déterminer correctement son besoin, de préciser ce que l’on veut visualiser et de l’adapter techniquement. Le choix de la caméra se fera en fonction de la finalité qu’on

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souhaite lui attribuer. L’infrarouge est un renfort d’éclairage qui sera nécessaire lorsque les caméras sont extérieures et que l'on souhaite filmer un lieu la nuit qui ne dispose pas de luminosité suffisante. Le recours à un consultant/ conseil/bureau d'études indépendant vous parait-il indispensable? Oui, il est absolument indispensable, voire impératif, de faire appel à un bureau d'études avant de déployer un dispositif de vidéoprotection dans le but d'établir une analyse fonctionnelle de la demande, une analyse de l'existant, de déterminer des préconisations fonctionnelles et techniques et de les hiérarchiser. Ensuite, le bureau d'études déterminera les caractéristiques techniques des caméras et l'architecture du dispositif la plus appropriée et pourra suivre le client jusqu’à la réception de son installation. Concrètement, quels sont les critères qui vont permettre de choisir les modèles de caméras idéales? Grâce à une bonne analyse, il n’y a plus qu’à déterminer les besoins techniques des caméras.

Constructeurs, installateurs, conseil… Vers quelle typologie de prestataires se tourner pour choisir une caméra? Il est utile et intéressant de se faire sa propre analyse, notamment par le biais des différents salons. En rappel de la réponse à la question 7, il ne faut pas non plus oublier que certains professionnels sont qualifiés pour effectuer ces choix comme les bureaux d'études, qui ont une vocation de conseil pour choisir le type de matériel et les emplacements, et qui de plus, bénéficient d’une réelle impartialité. Quels sont les pièges fréquents à éviter et dans lesquels le responsable de sécurité tombe encore trop souvent? Il ne faut pas perdre de vue que le système a besoin d’hommes pour être exploité. Il faut pouvoir intervenir à bon escient. Souvent, le responsable de sécurité peut vouloir installer un nombre très important de caméras ce qui ne correspondra pas forcément au besoin du site ou de la commune. Encore trop d'individus idéalisent la vidéo et lui attribuent trop de compétences. Le coût global de l'installation d'un dispositif est encore mal

connu et bien trop sous-estimé par les responsables sécurité. En effet, il ne faut pas seulement compter le prix de la caméra elle-même mais de l'ensemble du système (coût fonctionnel, génie civil, maintenance, installation,…). Par ailleurs, la formation du personnel (opérateurs du CSU, les différents services communaux, agents de gardiennage...) est primordiale pour une bonne utilisation de l'outil. Et si vous aviez un message à faire passer aux responsables de sécurité, quel serait-il? Il ne faut pas hésiter à faire appel à des bureaux d'études compétents dans le domaine issus du syndicat SCS. Il faut éviter de tomber dans des systèmes trop techniques qu'il sera difficile d'exploiter après installation ou à entretenir. Il faut tout de même rappeler que les doctrines politiques l’emportent trop souvent sur la bonne raison. La caméra ne reste qu’un outil d’assistance à la sûreté.

Jean-Michel Laziou, directeur de SECTRANS-CP Conseils, expert en sécurité, est diplômé de l’INHESJ (Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice), de l’IERSE (Institut d’Études et de Recherches sur la Sécurité des Entreprises) et du CNPP, cycle supérieur CERIC. Il dispose des agréments l’autorisant à dispenser des formations en sûreté-sécurité, et notamment en vidéoprotection, dans les universités, Grandes Écoles et établissements suivants : - ENA (École Nationale d’Administration) - Master « Gestion des risques » ; - ESTI Marseille et Cergy Licence/Master : « Prévention situationnelle » ; - Paris V Sorbonne et Paris-Descartes - Master « Ingénierie des risques » et Licence « Métiers de la Sécurité », du « Gestion de la sécurité-sûreté des transports» ; - Université de Lille II - Licence « Métiers de la sécurité ».

À propos de SECTRANS-CP Conseils C’est grâce à son héritage, que SECTRANS-CP Conseils est aujourd’hui un acteur majeur dans un domaine en pleine expansion. Sa structure est née de la fusion de deux bureaux d’études de renom : Le GIE Sectrans travaillant depuis 15 ans dans le domaine de l’ingénierie de sûreté des transports et le cabinet Charles Pellegrini Conseils spécialisé dans les secteurs du conseil en gestion des risques et des crises fondé depuis 20 ans. De manière à répondre au mieux à une demande croissante d’interventions à l’international, ont également été créées deux entités au Maghreb et au Moyen-Orient qui appuient et confortent son rayonnement et sa réactivité. Le domaine d’expertise de SECTRANS-CP Conseils couvre, entre autre : - Audit préalable pour analyser en profondeur le contexte existant et les besoins à traiter ; - Diagnostic de sûreté et étude des risques afin de caractériser les enjeux majeurs ; - Ingénierie et études techniques (vidéoprotection, contrôle d’accès, protection mécanique) ; - Préconisations fonctionnelles/techniques/procédurales permettant d’obtenir des dispositifs optimums alliant différentes composantes ; - Assistance à la réalisation de projets (rédaction de cahiers des charges, sélection des entreprises, suivi/réception des travaux).

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Vidéoprotection Cahier spécial

Nouveautés en vidéo Ce trimestre voit une tendance à la miniaturisation, comme avec les nouvelles caméras Mobotix et Vivotek, qui tiennent dans le creux de la main, ainsi que plusieurs réponses techniques aux besoins en petits systèmes, qu’ils soient pour les particuliers ou les petits commerces et petites surfaces de bureaux, ou tout simplement pour répondre à des contraintes budgétaires, comme par exemple les nouvelles caméras en 4CIF et VGA de Samsung, et le nouveau soft gratuit de Axis, toutes ces nouveautés conjuguant simplicité et performances essentielles.

Cette rubrique présente les nouveautés du trimestre en vidéo, en complément de l'article sur les nouveautés du trimestre en sécurité en page 16

Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

Caméras : faire plus avec moins FOCUS Mobotix voit double Mobotix a présenté un nouveau concept de caméra avec un module de prise de vue désolidarisé du boîtier informatique. Ainsi, le boîtier S14 FlexMount, possédant toute la connectique et l’enregistrement sur carte mémoire, peut être installé discrètement, par exemple dans un faux plafond, et relié à 1 ou 2 modules miniaturisés de prise de vue, munis d’un microphone, jusqu’à une distance de 2 m. Des modules hémisphériques sur 180°, à 90° ou jour/nuit peuvent être choisis et installés discrètement grâce à leur taille ultra compacte

Mobotix - S14 FlexMount

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de 50 mm de diamètre. Par ailleurs, une nouvelle version D14D de la caméra double D14 incorpore en standard un détecteur de vandalisme, dans ses versions IT et Secure. Celuici permet le déclenchement d’une cascade de réactions instantanées à une tentative de dégradation, comme par exemple une alarme sonore et un appel à une société de sécurité, en plus de la capture vidéo. La version D-Night possède 2 capteurs positionnés avec précision en usine de façon parallèle, pour 2 champs jour et nuit se recouvrant parfaitement, et la version D14D-180° fournit des images panoramiques de 6 Mp sans distorsion. Enfin, le nouveau module Mx-GPS-Box est un serveur de temps, de positionnement GPS et de données de température et de luminosité pour une ou plusieurs caméras Mobotix.

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Un ECO qui signifie EoC TKH Security Solutions a annoncé la disponibilité de sa solution exclusive d’interface Ethernet sur câble coaxial (EoC) intégrée aux équipements. Le connecteur Siqura ECO est disponible en option pour les caméras et encodeurs IP de Siqura.Au format SFP,il s’insère directement à l’arrière, en lieu et place du module réseau.

Ce connecteur ECO, ainsi que le connecteur SFP équivalent pour fibre optique, permettent de réutiliser les câbles coaxiaux ou la fibre d’une infrastructure analogique existante lors d’une évolution technologique vers IP, sans convertisseur externe ni alimentation pour celui-ci, et sur de plus grandes distances qu’en Ethernet.

TKH Security Solutions - EoC

Chez Arecont Vision, les nouvelles gammes de caméras MegaVideo Compact WDR et MegaDome 2 ont été présentées à l’Ifsec. Les MegaVideo Compact WDR se distinguent par une plage dynamique large de 100 dB pour des images bien exposées dans des conditions de fort contraste, tout en pouvant travailler en Full HD 1080p à 32 ips ou en 3 Mp à 21 ips. Disposant d’un grand nombre

En particulier, la nouvelle caméra réseau BC620WDR de Siqura peut être équipée de ce connecteur. Récompensée comme meilleur nouveau produit par le jury du salon américain ISC West, cette caméra est architecturée autour des nouveaux capteurs Seawolf de Pixim en résolution D1, traitant l’exposition pixel par pixel pour de hautes performances en termes de basses lumières et de plage dynamique large, et offrant une grande fidélité des couleurs en basses lumières. La BC620WDR intègre sur un DSP dédié des algorithmes d’analyse d’image particulièrement adaptés aux environnements extérieurs, à la détection d’incident et à la circulation routière, et surveille en permanence la qualité de son fonctionnement.

Arecont Vision MegaVideo Compact WDR

de pixels, et parfois plus que nécessaire, ces caméras savent les utiliser par groupes de 4 pour une meilleure sensibilité. Les dômes fixes MegaDome 2 permettent de contrôler le zoom et la mise au point à distance, et possèdent également une fonctionnalité d’assistance à la détermination de la meilleure mise au point en fonction du champ choisi. Ils travaillent en 1,3 Mp, Full HD, 3 Mp ou 5 Mp et disposent de champs PTZ virtuels reconstruits en relecture. Samsung a présenté plusieurs nouvelles caméras IP d’entrée de gamme conçues pour répondre aux besoins en budget réduit et en faible poids des images, tout en bénéficiant des apports technologiques des DSP intégrés. La nouvelle gamme de caméras réseau en résolution 4CIF utilise un DSP Samsung A1 qui assure une plage dynamique

large WDR,un balayage progressif, une stabilisation d’image numérique DIS et une détection de vandalisme ou de sabotage. Par ailleurs, la nouvelle gamme de caméras réseau en résolution VGA est basée sur le DSP Samsung WiseNetS qui apporte une réduction de bruit SSNR III, une plage dynamique étendue SSDR et une détection de visage. Toutes ces caméras disposent du balayage progressif et de l’enregistrement sur carte SD, et sont compatibles avec les applicatifs i-Net ware et iPOLiS mobile de Samsung. Avec son nouveau mini dôme fixe FD8136, Vivotek revendique le plus petit dôme fixe sur IP au monde. Très simple et rapide à installer, le FD8136 produit des images de 1280x800 en 30 ips en H.264, Mpeg-4 ou Mjpeg. De son côté, le dôme fixe IP FD8372, qui possède un capteur Cmos en 5 Mp et peut travailler en Full HD 1080p à 30 ips, dispose d’une fonctionnalité de mise au point à distance de son objectif varifocal, de leds IR éclairant jusqu’à 20 m et d’un port pour cartes SD/ SDHC/SDXC.Par ailleurs, la caméra boîtier IP8172, en 5 Mp et Full HD à 30 ips, Samsung - SNB-3002

a reçu le prix de l’excellence en caméra au salon Secutech. Elle possède une fonctionnalité d’assistance à la mise au point qui accélère son installation, et dispose d’une plage dynamique large et de capacités d’enregistrement sur carte SD.

Vivotek - FD8136

Les caméras Sarix TI de Pelco by Schneider ont remporté le prix de la caméra de l’année à l’Ifsec. Cette gamme de caméras thermiques de dernière génération est entièrement numérique, depuis les capteurs microbolomètres en silicium amorphe jusqu’à la sortie du signal, et peut ainsi bénéficier de toutes les technologies d’amélioration de la qualité d’image des processeurs Sarix. Elle intègre de plus des algorithmes avancés d’analyse intelligente d’image. La gamme possède de nombreux modèles IP ou avec sortie analogique, fixes ou pan/ tilt, en 3 résolutions jusqu’au 640x480. Pelco by Schneider - Sarix TI

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Vidéoprotection Cahier spécial

Chez Basler, les nouveaux mini dômes IP BIP2-D1920cdn en versions extérieure et intérieure possèdent une fonctionnalité d’autofocus qui facilite et accélère l’installation. Ils travaillent en Full HD, jusqu’à 30 ips, et en 3 Mp, sont équipés d’un filtre IR rétractable pour un vrai fonctionnement jour/nuit, et enregistrent sur carte SD.

Basler - BIP2-D1920c-dn

Chez Honeywell, la gamme Equip de caméras IP s’enrichit de 6 nouvelles caméras en 1080p ou à plage dynamique étendue en 720p, selon les 3 facteurs de forme courants : mini dômes intérieurs, mini dômes anti-vandale et caméra boîtier. Parmi les fonctionnalités figurent notamment le balayage progressif, le double flux et la réduction de bruit DNR.

Axis Camera Companion

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ImmerVision : du plus petit au plus grand Immervision a présenté le plus petit objectif panomorphe jamais réalisé. Mesurant moins de 6 mm, cet objectif fournit un champ de 182°x360° pour des images sans distorsion dans des applications miniaturisées, et en particulier portables. Par ailleurs, Tamaggo a récemment présenté un objectif panomorphe pour un champ de 14 Mp sur 200°x360°, basé sur la technologie d’ImmerVision.

Enregistrement : Dallmeier sur PC Dallmeier a présenté sa nouvelle technologie d’enregistrement Smavia. Le logiciel Smavia Recording Server peut être utilisé sur de nombreuses plateformes matérielles, qu’elles soient de Dallmeier ou des PCs standards sous Windows 7. Compatible avec Onvif, il supporte des résolutions

montant jusqu’à 8 Mp, dont le Full HD, et travaille en Mjpeg, Mpeg-4 ou H.264, pour 4 à 24 caméras. Le Smavia Viewing Client en assure l’interface côté utilisateur, et l’intégration est possible au sein d’un système de gestion de sécurité SeMSy pour plus de 2000 canaux vidéo.

Client, qui dispose de capacités de recherche approfondies et possède une nouvelle interface simplifiée avec une nouvelle ligne de temps, et personnalisable, disposant de deux thèmes, clair

ou sombre, pour mieux s’adapter aux besoins des centres de surveillance. La version 3 du kit de développement MIP SDK,destiné aux partenaires de solutions, a également été présentée.

Dallmeier - Smavia

Milestone - XProtect Smart Client

Genetec a lancé un nouveau client web unifié pour son Security Center, accessible depuis la plupart des navigateurs du marché sur la plupart des plateformes fixes ou mobiles, incluant bien entendu iOS et Android, et également Blackberry, très utilisé en environnement professionnel. Il est ainsi possible d’accéder à des fonctionnalités avancées de vidéosurveillance,y compris le déclenchement de l’enregistrement, de contrôle d’accès, avec gestion des titulaires et de leurs droits, et de reconnaissance de plaques. Par ailleurs, la compatibilité de Security Center avec les solutions Wink Forge a été annoncée, permettant un encodage optimisé et la diffusion de flux vidéo dans le

monde entier avec une latence réduite au minimum,et un archivage avec les solutions Wink Archive. Indigovision a intégré dans la nouvelle version 5 de son VMS SMS4 une passerelle logicielle Camera Gateway. Grâce à celle-ci, de nombreuses caméras du marché pourront être prises en charge par SMS4. Ceci présente un double avantage :l’élargissement du choix de caméras pour un nouveau client final d’Indigovision, ainsi que de plus nombreuses possibilités pour Indigovision de mettre à niveau des systèmes existants en conservant les caméras existantes. Par ailleurs, une app pour iOS permet d’accéder aux systèmes Indigovision en mobilité.

Gestion vidéo : accessibilité et simplicité FOCUS Un nouveau Companion Chez Axis, le nouveau logiciel gratuit Axis Camera Companion est conçu pour faciliter à l’extrême la mise en place et la configuration de petits systèmes de vidéosurveillance en HDTV comprenant jusqu’à 16 caméras Axis. Sa grande simplicité est destinée à permettre aux petites structures comme par exemple les commerces, les TPE, les SoHo et les particuliers, de considérer la vidéo sur IP plutôt que analogique. Les caméras, qui doivent appartenir aux dernières générations utilisant

54 Sécurité Privée Juin / août 2012

un firmware en versions 5.40 ou supérieures, sont reconnues et configurées automatiquement, et le système est évolutif avec la même simplicité. L’enregistrement est pris en charge sur carte SD dans les caméras, ou sur un NAS sur le même réseau, et il peut être réalisé sur détection de mouvement. Les images sont accessibles à distance, et les exports de séquences à des fins de preuves incluent automatiquement un player. Chez Milestone, la nouvelle version 5 du VMS premium XProtect Corporate, destiné aux

installations de grande taille et à risque élevé, et pouvant prendre en charge un nombre illimité de caméras, d’utilisateurs et de sites, est désormais compatible avec les serveurs d’enregistrement en 64 bits. Elle peut utiliser des plans interactifs à plusieurs niveaux, et intègre la prise en charge des murs d’images XProtect Smart Wall et de l’enregistrement aux extrémités du réseau, comme par exemple sur carte SD dans les caméras et encodeurs. Par ailleurs, la sortie de cette version 5 s’accompagne de celle de la version 7 du client pour opérateur XProtect Smart

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En pratique En pratique

La location longue durée, financement « durable » des parcs automobiles La location longue durée (LLD) est le premier mode de financement des flottes automobiles des grandes entreprises. Elle a pourtant encore des difficultés à convaincre les autres publics, TPE, PME, artisans et commerçants, professions libérales, de ses avantages : diversité et souplesse des contrats, services associés, simplicité de gestion, sécurité renforcée des utilisateurs …

Par Marc Horwitz, journaliste spécialisé

Les flottes automobiles des entreprises sont constituées de véhicules de tourisme ou véhicules particuliers (VP), de véhicules de société (VS) et de véhicules utilitaires légers (VUL). Les premières sont mises à la disposition des salariés, des dirigeants, des administrateurs qui peuvent les utiliser aussi bien à des fins professionnelles qu’à des fins personnelles, pendant les weekends, pour partir en vacances. Prévu dans le contrat de travail, le véhicule de fonction est considéré par les administrations fiscales et sociales (URSSAF) comme un « avantage en nature ». Les véhicules de société (VS) sont, en général, des dérivés des véhicules de tourisme : ils n’ont que deux places (pas de banquette arrière, un très grand coffre). Ils ne peuvent être utilisés qu’à des fins professionnels

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même si, souvent, il est d’usage qu’ils puissent aussi être laissés à la disposition de l’utilisateur pour les trajets domicile-travail, travail-restaurant d’entreprise. Les VS peuvent être attribués à une personne, un service ou être proposés en « pool », c’est-à-dire utilisés par toutes les personnes ou les équipes habilitées sur simple réservation. Ces véhicules ont le même statut fiscal que les véhicules utilitaires, fourgonnettes, fourgons et mini-camions (jusqu’à 3,5 t de charge utile) : ils permettent à l’entreprise de récupérer la TVA notamment au moment de l’acquisition. Pour acquérir leurs véhicules, les « grands comptes », les grandes entreprises privées et publiques, privilégient la location longue durée (LLD). C’est aussi le mode de financement choisi aujourd’hui par quelques admi-

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nistrations et certaines collectivités territoriales, mais peu de TPE/PME, d’artisans et de commerçants, se laissent convaincre : ils continuent à préférer l’achat sur fonds propres et le crédit classique malgré la simplicité, la souplesse des offres de LLD qui existent sur le marché. Mais de quoi s’agit-il ? De la mise à disposition par un loueur d’un véhicule pour une durée donnée (généralement de 24 à 60 mois) pour un kilométrage défini (de 20 000 à 150 000 km) moyennant le paiement d’un loyer mensuel. Au terme du contrat, le véhicule est restitué au loueur sans autre possibilité. C’est l’une des caractéristiques de la LLD, ce qui la différencie du crédit-bail ou leasing, appelé aussi Location avec option d’achat (LOA) lorsque le locataire est un particulier. Dans ce dernier mode de finan-

cement, le locataire est amené à verser, à la signature du contrat, un dépôt de garantie (de 10 à 15 % du prix du véhicule neuf). Il lui sera restitué à l’échéance du contrat sauf s’il préfère garder le véhicule pour un montant équivalent… au dépôt de garantie. La LLD, des avantages conséquents La LLD a de nombreux avantages sur les autres modes de financement. En voici la preuve par… 9 : - Pas d’immobilisation de capitaux ; - Une budgétisation des dépenses facilitée ; - Une bonne maîtrise des coûts ; - Une facture unique pour toutes les prestations et globalement une gestion simplifiée de l’ensemble du parc automobile ; - La récupération de la TVA sur

les VS et les VUL comme sur les services qui sont attachés à ces véhicules ; - Des véhicules récents bénéficiant des dernières technologies en matière de sécurité et d’équipements de confort ; - Un suivi des véhicules (entretien, consommation, pneumatiques…) exigeant ; - Une grande souplesse dans les contrats ; -Pas de problème de revente en fin de contrat. A qui s’adresser ? Les principaux loueurs de véhicules en LLD présents sur le marché français sont : - des filiales de groupes automobiles spécialisées dans le financement privilégiant la location de véhicules de leurs marques, Diac pour Renault, Nissan, Dacia…, Credipar pour Peugeot et Citroën, FAL pour Fiat, AlfaRomeo, Lancia, Chrysler, Jeep… avec quelques exceptions à l’image d’Alphabet ou de Leaseplan, le premier appartenant au groupe BMW, le second possédé à 50 % par le groupe Volkswagen, qui sont « historiquement » des loueurs multimarque ; - des filiales de groupe bancaire spécialisées dans la LLD de véhicules toutes marques et par exemple ALD Automotive (Société générale), Arval (BNP Paribas), Athlon (Rabobank…) ou des « départements » de groupe offrant aux entreprises des solutions de financement, GE Capital

Renault Fluence Z.E. Fleet Services (GE Capital) ; - des loueurs « indépendants » appartenant à des groupes industriels comme Parcours, (groupe Wendel). Ces loueurs peuvent être contactés via leur site Internet et à leurs différentes adresses nationales et régionales, mais c’est sans doute à leurs réseaux de proximité que les chefs des très petites, petites et moyennes entreprises, auront intérêt à s’adresser. Il existe désormais dans la plupart des agences bancaires et chez tous les distributeurs automobiles (les « concessionnaires ») des personnels dédiés qui sont

parfaitement compétents et peuvent s’appuyer sur l’expertise de leurs collègues des filiales spécialisées pour trouver la solution la plus adaptée à leurs clients. Services or not services, voilà la question La location du véhicule n’est pas tout ! Aussi les loueurs longue durée offrent-ils une gamme de services associés. Rien n’oblige à y souscrire et pourtant, ces services apportent une réponse à tous ceux qui souhaitent ne pas avoir à s’occuper du « quotidien » de leur(s) véhicule(s). Choisir des contrats « full service » est un

« plus » que les services comptables apprécient car ils reçoivent une facture mensuelle unique « loyer + services ». Mais quels services choisir ? En premier lieu, l’entretien : les constructeurs « prescrivent » pour chacun de leurs modèles des opérations de maintenance obligatoires. Le loueur peut passer contrat avec le locataire pour l’informer que son véhicule doit subir une « révision » et prendre rendez-vous pour lui. Choisir l’option « entretien » des loueurs n’est pas sans inconvénient. Les tarifs des opérations d’entretien faites dans les

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En pratique © GM Company

En pratique

réseaux des constructeurs ne sont pas forcément des plus compétitifs. Il existe en effet des services de maintenance rapide (pouvant même intervenir sur — ou dans — le parking de l’entreprise !) qui coûtent moins chers pour une qualité de service équivalente. Certains loueurs ont passé contrat avec ces entreprises ce qui ne pose aucun problème de « garantie constructeur ». Merci l’Europe ! Grâce à elle, cette garantie (2 ans minimum) joue quel que soit le professionnel qui effectue les opérations de maintenance à condition que ce soit en conformité avec le cahier des charges des constructeurs ! Parmi les autres services proposés par les loueurs longue durée, l’option « assistance et véhicule de remplacement », est l’une des plus intéressantes. Elle assure au locataire une « mobilité (automobile) à 100 % ». Il faut également parler de l’option « pneumatiques » qui prend, au fil des années, une importance grandissante. La prestation de base veut que des changements de pneumatiques soient prévus en fonction de la durée et du kilométrage du contrat, mais il peut également être avantageux de programmer des changements de pneumatiques en fonction des saisons. Le passage à des pneumatiques « hiver » dès que la température passe en dessous de 7°, apporte un plus de sécurité non négligeable. Montage et démontage, équilibrage si c’est nécessaire, sont assurés par un pneumaticien qui stocke les pneumatiques « été » dans des conditions optimales pour être réutilisés l’année suivante.

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Dernière option possible, la garantie « perte financière » : en cas de vol ou de destruction du véhicule, l’assureur prend en charge la différence entre le remboursement de l’assurance (généralement égale à la « valeur à dire d’expert » ou Vade) et ce qui reste du à la société de location… Et à propos d’assurance, deux solutions sont possibles : négocier les meilleurs tarifs et les meilleures garanties soit avec le loueur, soit avec l’assureur qui couvre tous les autres risques de l’entreprise. Quelle énergie choisir ? Dans les parcs automobiles des

entreprises et des administrations françaises, les constructeurs hexagonaux, Renault, PSA Peugeot Citroën, se taillent la part du lion. Seul le très haut de gamme échappe à la règle et voient les Allemands (Audi, BMW, Mercedes, Volkswagen…) dominer. Côté énergie, les véhicules diesel sont largement majoritaires essentiellement pour des raisons… fiscales : l’entreprise récupèrent 80 % de la TVA sur le carburant et elle profite des motorisations dont les émissions d’oxyde de carbone (CO2) sont de plus en plus limitées. Or, la taxe sur les véhicules de société (TVS) à laquelle sont assujettis chaque année les (seuls) véhi-

cules de tourisme, est calculée en fonction de ces émissions de CO2 ! Si les véhicules 100 % électrique n’en sont qu’à leurs premiers pas, les véhicules hybrides (moteur thermique essence ou gazole associé à un moteur électrique), synonymes d’innovation, de modernité, ont conquis bon nombre d’entreprises conscientes de ce qu’ils peuvent apporter à leur image.Toyota (Prius, Auris…) est de loin le leader sur ce marché sur lequel Citroën (DS5 Hybrid4) et Peugeot (3008 et 508 Hybrid4) font une timide apparition, mais où l’offre de Honda (Insight), doit être regardée avec intérêt. L’arrivée de nouveaux

modèles, plus petits en taille, moins gourmands en carburant et rechargeables, à l’image des Chevrolet Volt et Opel Ampera déjà commercialisées, sur une simple prise électrique (plug in), devrait accélérer le mouvement que l’on observe depuis quelques années sur le marché des véhicules de société. Pour en savoir plus… Syndicat national des loueurs des voitures en longue durée : www.snlvld.com

Opel Ampera

Vous avez dit Conciergerie automobile ? La question qui se pose aujourd’hui dans de nombreuses entreprises est celle de savoir s’il faut continuer à proposer à certain de leurs personnels des véhicules de fonction qui restent immobiles 80 % de leur temps. Elles doivent de plus réduire leur empreinte carbone d’une part, les coûts de leur parc automobile de l’autre. Ces entreprises ont également à prendre en compte les comportements des nouvelles générations de salariés pour lesquelles la « voiture » n’a plus la valeur symbolique qu’elle avait il y a encore quelques années : elle

ne « fait plus » le statut social. Les responsables du développement durable, les gestionnaires de parc tout comme les DRH ont été obligés de s’adapter et les loueurs d’innover. Ils y ont été aidés par l’« invention » de l’autopartage d’entreprise par une « start-up » qui ne cesse de grandir, Carbox, dont le modèle a été depuis imité, développé. De quoi s’agit-il ? De mettre à la disposition de populations d’utilisateurs dûment identifiées un parc de véhicules adaptés à leurs besoins réels. L’usage en est bien codifié : ils peuvent être utilisés, aux frais de l’entreprise,

dans le cadre professionnel, mais aussi à titre personnel, le soir ou le week-end par exemple, dans des conditions qui doivent être précisées (retenue sur salaire, avantage en nature…) dans chaque entreprise. Il s’agit de plus en plus souvent de véhicules urbains. La tendance est aux véhicules 100 % électrique et les expériences menées au cours des deux dernières années démontrent qu’ils sont particulièrement appréciés par les utilisateurs. Carte d’abonnement permettant l’ouverture et la fermeture du véhicule équipé d’un boîtier

associant GPS (géolocalisation), GPRS (transfert de données via réseau mobile) et RFID (carte « pass » sans contact), réservation par Internet…, on retrouve dans cette solution avant-gardiste pour les entreprises (et les collectivités territoriales), les mêmes règles de fonctionnement et les mêmes technologies que dans les systèmes d’autopartage proposés aux particuliers dans la plupart des grandes villes (Autolib à Paris, Car2Go à Lyon, Auto'trement à Strasbourg,Auto bleue à Nice…).

Toyota Prius

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Sécurité Privée 59


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Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information*

Sécurité Privée fait la différence !

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Derrière l’aphorisme et l’impertinence, réside une réalité que tout lecteur a pu vérifier. Une réalité contre laquelle le magazine Sécurité Privée souhaite lutter afin de dispenser une information précise, claire et vérifiée. Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné aux acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou le secteur privé.

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www.securite-privee.org

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PIRATERIE

Les législations s’adaptent aux risques battant pavillon du même pays que la force qui interpelle. En 2008, l’ONU et la Somalie se sont entendues pour assouplir ces règles. Début 2011, le législateur français a adopté un nouveau texte qui élargit la compétence de la Marine nationale et simplifie les procédures. Plusieurs pays comme l’Allemagne, la Corée du Sud ou le Kenya ont également condamné des pirates somaliens. Aux termes de la signature du Code de Conduite de Djibouti, dix-sept États, introduisent ou réintroduisent la piraterie dans leur code pénal. L’ONU encourage toutes les nations à adopter une compétence universelle dans ce domaine.

Pour la première fois, les européens de la force Atalante ont bombardé les côtes somaliennes. Cet épisode illustre une évolution du droit international dans ce domaine.

Sous l’impulsion de l’ONU, ce sont toutes les législations nationales qui sont appelées à prendre en compte la résurgence de la piraterie. En règle générale, les États ne disposent pas des textes nécessaires pour incriminer les pirates. De ce fait, en cas de capture, il est encore difficile d’instruire les procès. Les avocats des pirates dénoncent les conditions d’interpellation, en particulier lorsqu’elles ont lieu dans les eaux territoriales d’un pays tiers ou dans les eaux internationales. La piraterie dans le code pénal Les seules interpellations régulières sont donc le plus souvent celles effectuées sur les navires

Les solutions de l’Onu Le Conseil de sécurité de l’ONU a confié au Français Jack Lang, une mission sur les aspects juridiques de ce dossier qui pourra servir dans les autres parties du globe. Partant du constat que 90 % des pirates arrêtés sont relâchés faute de débouchés juridictionnels, le rapport propose la création de nouvelles juridictions et la construction de prisons. Une première au Puntland (nord de la Somalie) et une seconde, somalienne, mais opérant sur une base d’extra-territorialité en Tanzanie. Depuis la publication de ce rapport, les solutions peinent à se mettre en place. La seule mesure efficace qui a été admise par de nombreux États est la présence à bord d’officiers de sécurité. Selon les derniers chiffres concernant les

attaques récentes, les bateaux ainsi sécurisés sont évités avec prudence par les pirates. Le commentaire de Jean-Louis Leopold, directeur du pôle Sûreté maritime » du groupe GEOS La mondialisation et le développement entraînent une maritimisation croissante de la planète, avec la prépondérance du transport maritime et l’essor des activités offshore. Dans ce contexte il s’agit de faire émerger une « Place maritime française » reconnue à l’international, dotée de tous les leviers d’influence d’une grande nation maritime. Il s’agit en particulier de sécuriser les acteurs, face à la criminalité maritime qui opère un développement parallèle. Les institutions internationales ayant désormais fixé toutes les orientations, il appartient aux nations de mettre en place l’encadrement juridique et normatif nécessaire à l’action complémentaire des institutions étatiques et des sociétés privées. C’est ce que fait actuellement la France, dans le respect du calendrier du législateur. Ce dernier s’est d’abord attaché au volet action de l’État. Il doit à présent clarifier les règles du jeu pour les parties prenantes à l’embarquement de gardes armés privés. Souhaitons que les textes français voient vite la lumière, afin de mettre fin à la distorsion de concurrence qui pénalise à la fois le pavillon français et les acteurs français de l’industrie sûreté maritime.

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TECHNOLOGIES

IBM interdit l’usage du logiciel SIRI sur IPhone 4S Ce logiciel permet de donner des ordres à son smartphone, de même que de prendre des notes vocales. Pourtant, IBM sait lire les contrats d’utilisateurs… Celui d’Apple précise en effet que les données sont transférées et stockées à Cupertino sur les serveurs de la Pomme qui se réserve le droit de les utiliser…

TURQUIE

Tentative d’attentat contre un McDonald à Istanbul Une unité spécialisée a désamorcé une bombe dissimulée dans les toilettes de l’établissement. L’engin a été déplacé par les enquêteurs pour l’enquête. Aucune revendication n’a été faite, mais la cible choisie renvoie aux extrémistes de gauche ou de droite aussi bien qu’aux islamistes.

Les J.O. de Sotchi sous la menace TERRORISME

Trois personnes ont été arrêtées et une dizaine de caches d’armes découvertes en Abkhazie, une République autonome sécessionniste de Géorgie.

L’arsenal comportait plusieurs mines et roquettes anti-char, un mortier de 82 mm, trois lance-roquettes sol-air un Igla et deux Strela, deux mitrailleuses lourdes, des munitions pour armes automatiques et mortiers, tous de fabrication soviétique et du matériel pour la fabrication de bombes artisanales, en l’espèce 15 kilos de trinitrotoluène. Selon le Comité anti-terroriste de la Fédération de Russie (NAK), le FSB, service russe de sécurité intérieure (anti-terrorisme et contre-espionnage) a participé à l’opération avec ses homologues Abkhazes.

Qui manipule qui ? Les débats sont nombreux entre experts du monde post-soviétique pour savoir qui manipule qui au sein des organisations terroristes et les théories sont évidemment nombreuses. Quelle que soit la réponse à ces questions, le danger terroriste lui est bel et bien réel pour les sportifs, les entreprises et le public qui préparent déjà ou seront présents lors de ces jeux.

saisis durant l’opération. Parmi eux, 5 000 IPhone 4-S, des médicaments, des ordinateurs, des montres, des vêtements et des objets de luxe pour une valeur marchande de plusieurs millions d’euros. Les enquêteurs ont également découvert dans la région de Gérone un atelier clandestin permettant d’estampiller de faux produits revendus essentiellement sur les petits marchés de Madrid et la côte méditerranéenne.

niers mois. 316 personnes ont été arrêtées dans ce contexte. Les petits articles sont en général envoyés par avion via l’aéroport de Barcelone et les objets plus importants transitent par le port de Valence. Cette importante saisie met en évidence les liens de ce trafic avec celui de la drogue. Les hommes arrêtés au Portugal appartiennent en effet au milieu marocain.

Découverte d’une bombe contre Alvaro Uribe Le théâtre Gran Rex de Buenos Aires a échappé à un attentat à la bombe. Un engin dont le dispositif d’explosion était contrôlé par un téléphone portable a été découvert. L’ancien président colombien Alvaro Uribe devait s’exprimer devant un public d’officiels et d’hommes d’affaire. La police argentine enquête dans les milieux colombiens.

Opération anti-contrefaçon en Espagne

ÉTATS-UNIS

Alors que la Maison proposé une enveloppe de 72 milliards de dollars pour la communauté du Renseignement américain, la Chambre des députés a augmenté ce montant de 4%. C’est donc 77 milliards de dollars qui seront alloués aux différents services. L’augmentation bénéficiera aux moyens satellitaires.

27 personnes ont ainsi été arrêtées à Barcelone, Madrid et Valence, huit d’entre elles ont été interpellées au Portugal. Parmi ces dernières, une prise de choix en la personne du chef du réseau, un indien résidant en Espagne qui a été arrêté dans sa maison de Castelldefels, non loin de Barcelone. L’homme surveillé depuis

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Risques d’attentats Moscou craint que les islamistes radicaux du Caucase de Doku Umarov s’en prennent aux J.O. d’hiver de 2014 et préparent des attentats d’ampleur. La Russie accuse d’ailleurs son voisin géorgien de n’être pas clair sur les rapports qu’il entretient avec les groupes islamistes du Caucase. Tbilisi reste hostile à Moscou depuis l’arrivée au pouvoir du parti de Mikhaïl Saakachvili et la défaite de l’armée géorgienne après la contre-offensive des forces russes en Ossétie du Sud en 2008.

ARGENTINE

INTERPELLATIONS

La police espagnole vient d’effectuer un vaste coup de filet anticontrefaçon dans plusieurs villes du Royaume ainsi qu’au Portugal.

La chambre augmente le budget du renseignement

En partenariat avec

62 Sécurité Privée Juin / août 2012

plusieurs mois est considéré comme étant l’un des principaux importateurs de contrefaçon en Espagne. 200 000 articles saisis Les policiers ont découvert les marchandises falsifiées, dissimulées au sein de chargements authentiques. 200 000 articles contrefaits ont été

Des liens avec le trafic de drogue Ce coup de filet porte à 3 millions d’articles le nombre d’objets contrefaits saisis ces 18 der-

NIGERIA

Arrestation à la tête du Boko Haram La police fédérale nigériane a arrêté Suleiman Mohammed, l’un des chefs militaires de l’organisation terroriste islamiste dans sa maison de Kano. Il a été conduit à Abudja. Le groupe tente de cristalliser autour de lui les oppositions du nord contre le président Goodluck Jonathan qui pourrait se représenter en 2015.

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Lu pour vous

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DESTINS CROISES

À l’ombre de la gloire

MENACES

Le patron de Saab se dit victime d’espionnage un montant de 3,1 milliards de francs suisses (2,6 milliards d’euros), battant ainsi ses concurrents les plus sérieux : Dassault et EADS. Toutefois, le contrat n’a pas encore été signé et la presse suisse a publié de nombreux documents mettant en cause les capacités techniques de l’avion suédois. En avril dernier, le Gouvernement a donc reporté sa décision à 2020. Par ailleurs, une commission parlementaire a été formée pour déterminer si le processus de sélection avait été suivi selon les règles. Une «votation» est même envisagée pour savoir qui remportera le marché.

L’affaire apparaît en marge de la vente d’avions à la Suisse. Haakan Buskhe, le directeur du constructeur aéronautique suédois Saab pense avoir été suivi et que son téléphone portable a été écouté dans le cadre d’une opération d’espionnage industriel.

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C’est ce que Haakan Buskhe a confié dans un entretien accordé au quotidien Svenska Dagbladet, sans pour autant apporter de preuves ou citer quiconque. Le groupe suédois est engagé dans d’importantes négociations avec la fédération helvétique dans le but de vendre 22 chasseurs Gripen. Report de signature Le conseil de la fédération avait annoncé que le marché serait attribué à Saab qui avait proposé la meilleure offre pour

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Espionnage… ou non ? Sans éléments, il est difficile de savoir s’il y a ici une affaire d’espionnage. Cependant, rien n’est à exclure tant la compétition est rude sur ce marché. Ajoutons qu’on aurait tort de soupçonner les concurrents directs de Saab, car d’autres constructeurs pourraient être curieux d’en savoir plus, sans oublier des agences peu scrupuleuses vendant leurs informations au plus offrant.

NORMAL ?

L'homme qui ne devait pas être président Karim Rissouli et Antonin André, Albin Michel

Denis Lapière et Aude Samama, Futuropolis

SERIAL KILLER COLOMBIE

Attentat contre l’ancien ministre de l’Intérieur Deux personnes sont mortes et trente et une autres ont été blessées dans l’explosion d’une bombe collée par un piéton à l’arrêt du véhicule blindé de Fernando Londono, l’ancien ministre de l’Intérieur. La majorité des victimes étaient dans un bus arrêté à proximité. C’est le premier attentat de ce type dans la capitale depuis 2003.

BIRMANIE

Washington lève les sanctions économiques Le secrétaire d’État américain a annoncé lors d’une conférence de presse avec son homologue birman que les États-Unis allaient lever les sanctions contre la Birmanie. Les entreprises américaines vont pouvoir investir en particulier dans les secteurs miniers, énergétiques et financiers.

Avenue des géants Marc Dugain, Éditions Gallimard

Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Observateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam.

Portrait croisé de deux personnalités des années trente en France, Mireille Balin et Young Perez ont tous deux connu la gloire avant de connaître un destin tragique. Une histoire authentique subtilement racontée par Denis Lapière et magnifié par les peintures d’Aude Samama, à découvrir en librairie le 22 août.

ment, il participera à un dernier combat de boxe contre un champion nazi avant d’être abattu en 1945. Mireille Balin, l’actrice adulée des années 30, femme fatale à qui personne ne résiste, maîtresse de Jean Victor Younki dit Young Gabin,Tino Rossi et Young Perez est né en Tunisie. Le Perez connaîtra elle aussi petit gamin juif se pasun destin tragique à la fin sionne pour la boxe et de de la guerre. La résistance fil en aiguille, il deviendra ne lui pardonnera pas sa champion du monde des relation avec un officier poids lourds en 1931. Ratallemand. Son amant est trapé par ses origines, il est abattu et elle sera violée dénoncé et arrêté par la mi- par un groupe de FFI, en lice en 1943. Il sera déporté 1944, alors qu’elle fuyait à Auschwitz où étonnevers l’Italie.

Un peu comme Yasmina Reza avec L’Aube, le jour et la nuit, Karim Rissouli et Antonin André ont suivi le candidat Hollande tout le long de sa campagne, jusqu’au dernier soir des élections. Le portrait d’un homme parti à la conquête du pouvoir contre toute attente. Du « Hollande président ? On rêve... » de Laurent Fabius aux commentaires acerbes de ses « amis » socialistes, qui le surnommaient Flanby, l’irrésistible ascension d’un homme « normal » jusqu’au triomphe... Antonin André est chef adjoint du service politique de France 2 et Karim Rissouli, grand reporter à Canal Plus.

RITUEL

Le temple noir

Jacques Ravenne et Eric Giacometti Ils reviennent avec un nouvel opus qui résonne comme une ultime énigme pour le célèbre Marcas. 1232. En Terre Sainte, une lutte sans merci oppose le Grand Maître des Templiers et le Légat du pape pour posséder un secret revendiqué par toutes les religions et tous les pouvoirs. 2012. À Londres, le Temple Noir se réunit et va changer le cours de l'Histoire. Dans les méandres financiers de la City et dans les coulisses des sociétés secrètes, le seul homme à pouvoir éviter le pire est Antoine Marcas, flic et franc-maçon. Une seule condition : résoudre l'ultime énigme des Templiers...

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Lu pour vous Lu pour vous

REVIVAL

Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines William Burroughs et Jack Kerouac, Collection du Monde entier, Gallimard Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, gravite toute une constellation d'amis sans le sou. Parmi eux il y a surtout Phil, un gamin de 17 ans à la beauté insolente. Ramsay Allen, dit Al, la quarantaine un peu pathétique, est éperdument amoureux de lui. Pour lui échapper, et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris, la ville des poètes et des artistes qui aura sûrement été libérée d'ici là. Mais le départ tant attendu est reporté ! Un meurtre en est la cause.

Le premier roman de Burroughs et Kerouac raconte une histoire vraie. En 1944, Jack Kerouac et William Burroughs, alors des écrivains inconnus, furent arrêtés à la suite d'un crime : un de leurs amis en avait poignardé un autre, puis il était venu leur demander conseil et aucun d'eux n'avait prévenu la police. Dans ces personnages encore indéterminés, animés du désir vague de s'embarquer dans une aventure ou d'écrire un livre, dans ce goût des beuveries et de la marginalité, on reconnaît la matrice des œuvres de deux grands auteurs de la Beat Generation.

NOSTALGIE

Istanbul était un conte Mario Levi, 10-18

Entre chronique florissante et fabuleux conte moderne, cette myriade de récits entremêle le quotidien de trois générations de juifs stambouliotes au XXe siècle. Istanbul modèle leur existence à la lueur de leurs regrets, de leurs fantasmes ou des souvenirs qu'ils recréent. Dessinant, au gré de leurs errances, un monde nostalgique aux parfums enchanteurs. « Le beau roman de Mario Levi est une saga foisonnante ou le rire se mêle aux larmes », Marc Semo, Libération.

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ANTHOLOGIE

L’Amérique Norman Mailer, Les Belles Lettres

LE NOUVEAU NOTHOMB

Barbe bleue

Ces « essais, reportages et ruminations », tous inédits en français, composent un extraordinaire portrait historique, social et culturel de l'Amérique contemporaine. Ils révèlent un Norman Mailer inattendu, romancier n'hésitant pas à aller « au charbon », à se frotter à la réalité multiple et changeante de son pays. Ce livre apporte un précieux complément à des classiques maileriens d'investigation tels que Les Armées de la nuit, Le Chant du bourreau, ou Oswald, un mystère américain. Incontournable.

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Barbe bleue sort le 22 août prochain. Alors, quel est le verdict ? Est-ce un grand Nothomb, un petit Nothomb, un moyen Nothomb ? « Votre avis nous intéresse », comme il est coutume de dire… Pour ce qu’on en sait, seule une citation de l’auteur transparait. « La colocataire est la femme idéale ». Vingt ans exactement après Hygiène de l’assassin, Barbe Bleue est son nouveau roman.

www.usp-securite.org Sécurité Privée 67


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