Sécurité Privée #18

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Sécurité Privée décembre 2011 - février 2012 #18

Le magazine d’information des acteurs de la profession

dura lex, sed lex

Sous-traitance

Attention dangers ! Cosmopolitis

Le modèle espagnol de contrôle de la sécurité privée

2012, l’année des économie

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Sécurité Privée 1


éditorial

LE CONTRAIRE DE CHACUN POUR SOI

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2 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

PRÉVOYANCE SANTÉ ÉPARGNE RETRAITE

Sully Prudhomme

amais une année n’aura été autant suspendue à l’inconnue.

Inconnue réglementaire d’abord Le CNAPS est en place. Mais, maintenant, que va-t-il se passer ? En quoi va-t-il modifier l’activité de nos entreprises ? Comment vont se dérouler les contrôles ? En quoi vont consister les sanctions ? Autant de questions légitimes et fréquentes que les dirigeants et leurs équipes se posent actuellement. Comme en témoignent les nombreux appels que nous recevons à l’USP. Nous sommes là pour vous répondre ! Et nous publions également un « feuilleton » du CNAPS dans les numéros de Sécurité Privée (lire en page 12) ainsi que sur le site usp-securite.org.

•�Vous bénéficiez de la sécurité d’un leader de la protection sociale •�Notre mode de gestion paritaire et mutualiste vous garantit la prise en compte de vos intérêts •�Notre gamme complète de produits et de services couvre tous vos besoins en matière de prévoyance, de santé, de retraite, d’épargne, de dépendance et de services à la personne •�Nos 7000 collaborateurs partout en France vous accompagnent au quotidien Pour plus d’informations, contactez Joël BIENASSIS Direction des Accords Collectifs 01 76 60 85 32 dac-interpro@ag2rlamondiale.fr

« Nous sommes au bord du gouffre, avançons donc avec résolution »,

Par Claude tarlet, président de l’USP, Union des entreprises de sécurité privée et vice-président de la coess, confédération européenne des services de sécurité

Inconnue politique ensuite La proximité des élections présidentielles ne favorise ni l’action, ni la prise de décision. C’est en quelque sorte une

tradition française. Or, l’immobilisme constitue un facteur aggravant et rampant de la situation difficile à laquelle nous sommes confrontés. Le trouble s’ajoute à l’incertain et conduit inévitablement les acteurs économiques que nous sommes vers la récession. Il nous reste à souhaiter que les quelques mois encore qui nous séparent des échéances électorales puissent passer vite, très vite et sans trop d’obstacles supplémentaires. Sur ce point, nous devons nous contenter de bien tenir les rênes et de continuer à avancer, quelles que soient les embûches qui se présenteront sur le chemin, à l’instar de Nicolas Doucerain qui nous livre un témoignage riche d’enseignement (lire en page 64). Inconnue économique enfin L’économie. L’objet principal de ce numéro (lire le dossier en page 27). Depuis trop longtemps, nos entreprises ont dû assumer seules les conséquences des augmentations des coûts sociaux (chaque année !), les effets primaires et secondaires de la crise, et les exigences grandissantes des clients dont

la principale préoccupation est de revoir « le prix à la baisse». Le résultat ne s’est pas fait attendre ! L’année 2011 s’est achevée avec l’ensemble des indicateurs au rouge (-2%, c’est la rentabilité moyenne disparue des entreprises et le passage dans le rouge de la grande majorité des comptes d’exploitation). Et l’augmentation programmée et inéluctable des coûts sociaux de 6% en 2012 aggrave encore la situation. Il était temps d’agir. C’est la position de l’USP qui défend et incite incite les entreprises a valoriser le niveau de leurs prestations. Pas facile à vendre, certes. Mais certains professionnels peuvent nous aider et nous font volontiers partager leurs « trucs » dans ce numéro, à l’instar de Kai Bandilla, executive vice president de Simon Kutcher & Partner (lire en page 32). 2012 fait figure d’un rendez-vous en terre inconnue. Mais même si nous manquons à ce jour de repères, sachez que vous pouvez vous appuyer sur l’USP qui est et restera plus que jamais à vos côtés pour vous accompagner, vous conseiller et vous aider tout au long de cette année.

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Professionnels de la Sécurité Assurances

Sommaire

Sommaire

ISSN 1055 - 1606 Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Claude Tarlet Sécurité Privée “Le magazine de référence des acteurs de la profession” est un titre appartenant à l’USP (Union des entreprises de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous ce nom depuis 2007.

Confiez vos assurances responsabilité civile professionnelle à des spécialistes !

économie

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18 E-mail : contact@uspsecurite.org Site Internet : www.securite-privee.org

2012, l'année des augmentations ? cosmopolitis Le modèle espagnol de contrôle de la sécurité privée

COMITÉ DE RÉDACTION Dominique Legrand, Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet Sécurité Privée est édité par Fluide 5 rue Saint Joseph 75002 Paris Tél. : 01 78 09 68 82 - Fax : 01 72 10 00 71 E-mail : contact@fluide-com.fr Site Internet : www.fluide-com.fr RÉDACTION redaction@fluide-com.fr Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez Tél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : sld@fluide-com.fr Conception graphique : Fluide

Î Installation d’alarme Î Contrôle d’accès Î Télésurveillance Î Vidéosurveillance Î Intervention Î Surveillance Î Gardiennage Î Sûreté aéroportuaire Î Protection rapprochée Î Transport de fonds

Crédits photographiques : Fotolia, Fluide. Ont collaboré à ce numéro : Tony Arroyo, Kai Bandilla, Stéphanie Bergouignan, Léonore Boulte, Anna Courday, Nicolas Doucerain, Michel Eynaud, Remi Fargette, Arnaud Jamet, Dominique Legrand, Nicolas Le Saux, Stéphanie Macedo, Anne Quentier, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet. PUBLICITÉ Chef de publicité : Lionel Bennegent 01 78 09 68 85 E-mail : lb@fluide-com.fr ABONNEMENT ET DIFFUSION Le magazine est vendu par abonnement. Pour toute demande d’achat au numéro, contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83 E-mail : ar@fluide-com.fr IMPRESSION Imprimerie Montligeon 61400 St Hilaire le Châtel Téléphone : 02 33 85 80 00

dura lex, sed lex Sous-traitance

Attention dangers ! éditorial

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Instantanés Entreprises Facts&Figures Spécial CNAPS Innovations Rendez-vous

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Décryptage

" Les bénéfices pour notre profession dépendront de l'efficacité des actions du CNAPS et a fortriori de ses premiers pas qui seront en ce sens décisifs "

Tête à tête avec ...

Léonore Boulte, directeur général de Securitas Direct France

En couverture

2012, l’année des augmentations ?

Dura Lex, Sed Lex

Sous-traitance. Attention dangers !

Cahier spécial vidéoprotection

Vidéoprotection urbaine. Nouveauté et prespective

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EntrepriseSecuritas France rachète l’activité Instantanés NOMINATION

Marcus Kneen est le nouveau directeur général d’IndigoVision

Le 9 décembre, le conseil d’administration d’IndigoVision a annoncé la nomination de Marcus Kneen au poste de directeur général d’IndigoVision. Il prendra donc la succession d’Oliver Vellacott, fondateur et ancien directeur général de l’entreprise. Depuis sa création en 1994,IndigoVision a toujours été dirigée par Oliver Vellacott. Ayant permis à l’entreprise d’atteindre son envergure actuelle, il était temps pour lui de passer le flambeau. Le conseil d’administration tenait à ce qu’Oliver reste en tant que vice-président, mais il a refusé. Marcus Kneen travaille pour IndigoVision depuis 2003 au poste de directeur financier. Il a joué un rôle important dans le développement et l’internationalisation de l’entreprise. Les quatre directeurs commerciaux des régions APAC, EMEA, Amérique latine et Amérique du Nord seront sous la responsabilité de Marcus. Ce dernier

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dirigera également le comité exécutif, composé des responsables des secteurs suivants : ingénierie, gestion produits, opérations et finances.

DEVELOPPEMENT

AéROPORTS

SERIS Security crée SERIS Airport

sécurité mobile de Neo Security … Le 19 décembre dernier, la division sécurité mobile de Securitas France a repris partiellement l’activité sécurité mobile à la barre du tribunal de commerce de Paris de la société Neo Security, placée sous procédure de sauvegarde. Le rachat est basé sur la reprise de 182 salariés répartis dans 25 antennes sur l’ensemble du territoire national, ce qui renforce la présence de Securitas en France. Securitas est leader sur le marché de la sécurité mobile en France, avec 1 400 salariés, 500 véhicules équipés, 110 bases de départ et un chiffre d’affaires de 68 ,7 millions d’euros en 2010. Securitas propose des solutions de sécurité mobile, telles que les services de rondes de surveillance et d’interventions sur alarme.

Avec cette nouvelle acquisition, Securitas confirme sa volonté de se développer sur les métiers de la sécurité mobile et consolide sa position sur ce marché. … et lance l’application Safe Trip Securitas a développé, en coopération avec sa filiale Seccredo et l’agence de publicité Pea-

cok, Safe Trip, une application pour l’assistance au voyage. Elle est disponible dans l’Apple Store et Android Market. Pour les vacances ou le travail, beaucoup de personnes partent à l’étranger. Safe Trip est un guide de voyage qui assiste les voyageurs dans leurs préparatifs afin de s’assurer que leur voyage se passe de la manière la plus sécurisée possible. Elle

informe les utilisateurs des risques particuliers auxquels ils peuvent faire face durant leur voyage, quel que soit le pays dans lequel ils se rendent. L’application contient un outil grâce auquel l’utilisateur peut effectuer une analyse des risques de son voyage en répondant à quelques questions (où partez-vous, quand, comment allez-vous voyager…?) ; ce qui lui permet d’obtenir le niveau de sécurité de son voyage et des conseils pour rendre son voyage plus sécurisé. L’utilisateur peut également trouver sur l’application des informations générales (assurances, passeport, visas…) et créer une check liste des affaires à ne pas oublier et des tâches à accomplir avant que le voyage ne commence.

éVéNEMENTIEL

Goron rassure les ministres Pour la deuxième fois cette année GORON S.A. a assuré avec succès la sécurisation de la réunion des ministres des finances du G20 (groupe des 20 pays les plus industrialisés de la planète) qui s’est tenue à Bercy du 13 au 15 octobre 2011. À cette occasion, GORON S.A. a fait montre de son savoir-faire en déployant du matériel (tunnels RX...) et plus de 90 agents de sécurité.

Pour s’adapter aux spécificités de l’environnement aéroportuaire et offrir des solutions en parfaite adéquation avec les attentes réelles des clients, le groupe SERIS accompagne sa croissance forte sur le secteur de la sûreté aéroportuaire en créant une structure dédiée : SERIS Airport. C’est Georges Winckler, directeur des opérations Est du groupe et spécialiste de la sûreté aéroportuaire, qui prend les commandes de cette nouvelle entité. Il sera secondé par Christel Vessella, directrice de l’agence Lyon Grands Sites et de ses équipes. Il gère notamment les marchés récemment acquis tels que les Aéroports de Clermont-Ferrand, d’Annecy et de Grenoble. L’entité va rejoindre le SESA.

DIVERSIFICATION

Scutum acquiert la société France Incendie sécurité incendie pour les entreprises et les collectivités locales.

Scutum, acteur français de la protection des biens et de la sécurité des personnes, prend le contrôle de la société France Incendie, constructeur d’extincteurs et spécialiste certifié de la

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Depuis 1954, la société France Incendie protège du risque d’incendie les sites industriels, bureaux, et établissements accueillant du public, des entreprises et collectivités locales sur l’ensemble du territoire. Outre la fabrication d’extincteurs et l’installation/vérification/maintenance des équipements de lutte contre l’incendie, la société France Incendie conseille ses clients avec une approche globale et étudiée de la sécurité incendie

de leurs sites, incluant les systèmes de désenfumage naturel, de détection incendie, d’extinction automatique, de génie hydraulique et la formation des personnels. Basée au Plessis-Trevise (94), avec une usine à Oucques (41) et 12 implantations nationales, la société France Incendie emploie 150 personnes. Bénéficiaire, la société a réalisé un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros en 2010. Avec l’acquisition de la société France Incendie, Scutum intègre la sécurité incendie dans son offre globale de solutions de sécurité et de protection des per-

sonnes, destinée aux entreprises et établissements publics. « Nous voyons de nombreuses synergies dans ce rapprochement,» déclare Franck Namy, président de Scutum. « Notre réussite tiendra dans la nouvelle réponse que nous allons apporter au marché par le rassemblement de nos équipes. Avec l’acquisition de la société France Incendie, Scutum franchit avant la fin de l’année le seuil significatif de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. »

Bodyguard, champion du monde 2011 !

Les champions du monde 2011, lors de la remise des prix au Qatar avec un des membres de la FIM Nasser Khalifa Al-Atya et l’ambassadeur de France au Qatar, Jean-Christophe Peaucelle.

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Entreprise Instantanés

« Deux chantiers importants, d’ores et déjà engagés, marqueront l’année 2012 ; d’une part, la mise à plat et, je l’espère, la réforme de la formation aux métiers de la sécurité privée, d’autre part, la réflexion sur la refonte du cadre législatif qui organise le secteur. »

Sinovia s’offre iProcess

Jean-Louis Blanchou, délégué interministériel à la sécurité privée.

HONNEUR

TIL Technologies distinguée pour son projet social TIL Technologies, spécialiste français du contrôle d’accès, a été récompensée pour son projet social lors des Trophées de la Sécurité Privée. Gines Linares, co-fondateur et dirigeant de la société, a reçu le Trophée du Manager 2011 d’une entreprise de sécurité. Associant déjà depuis plus de 10 ans tous les salariés aux résultats économiques de l’entreprise, TIL a réussi à réunir et retenir les talents nécessaires à son succès, et à motiver ses équipes. Une nouvelle étape est aujourd’hui franchie en ouvrant le capital aux salariés, préparant ainsi la transmission de l’entreprise aux salariés et sa pérennité lors du départ des fondateurs. Selon Gines Linares, « la première phase d’ouverture du capital est

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réussie,et déjà 11 cadres salariés sont entrés au capital de la SAS pour 20 % des 1 500 000 € qui constituent son capital social ». Le plan stratégique « Ambition 2018 », qui définit un ensemble de lignes directrices autour de 3 volets – industriel, social et commercial – pour encadrer

la croissance de TIL Technologies et en garantir la pérennité, inclut également un renforcement des compétences managériales en faisant éclore parmi les collaborateurs actuels et à venir les managers qui succèderont aux dirigeants actuels.

Gines Linares, co-fondateur et dirigeant de til technologies

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EAU SOUS CONTRôLE fusion

Ineo et sa filiale Sinovia continuent leur développement dans le monde de la sécurité, en particulier en vidéosurveillance. Après le rachat de Clamic en 2007, c’est sur IProcess, éditeur de logiciels de supervision et d’hypervision dédiés à la sécurité, que Sinovia a jeté son dévolu fin septembre. IProcess, forte de très belles références et qui recherchait un adossement pouvant soutenir sa croissance, ne pouvait qu’intéresser Sinovia et Ineo. Sinovia et IProcess ont réalisé une fusion, effective au 31 décembre 2011. L’offre du groupe en supervision de sécurité se trouve considérablement enrichie par l’apport du savoir-faire d’IProcess, doté d’une offre logicielle réputée. La complémentarité avec l’offre de Sinovia aboutit aujourd’hui à la création d’une plateforme technologique ouverte et évolutive facilitant la collecte, l’analyse, l’exploitation d’informations (techniques, usages, comportements…), et l’optimisation de la gestion d’une infrastructure, d’un site ou d’une ville. A noter qu’IProcess avait été avec Orange Business Services un candidat malheureux à l’appel d’offre des 1000 caméras de Paris, remporté en 2010 par le consortium Iris formé par Ineo et Citelium.

Locken sécurise 300 sites

Locken, qui serait n°1 pour la sécurisation des installations d’eau en France, a été sélectionné pour équiper 300 sites de distribution, dont 20 sites classés SIV (Sites d’Importance Vitale), pour le compte d’une régie des eaux indépendante dans le sud de la

France, sur un territoire regroupant plus de 30 communes. Le défi a été de pouvoir intervenir sur des sites de toute taille, de quelques m2 à plus de 300 m2, de toute classe, et répartis aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale. Pour remplacer son

ancien système de clés mécaniques devenu obsolète, la régie cherchait un système simple et économique, homogène et sans câblage. Les clés électroniques Locken Mobile, qui disposent d’une alimentation avec une autonomie de 5000 contacts et de l’intelligence d’accès dans la clé, et qui fonctionnent dans des conditions extrêmes d’humidité et de température, étaient particulièrement bien adaptées. Les droits d’accès peuvent être chargés depuis un PC, PDA ou téléphone avec connexion Internet, et toute clé perdue ou volée devient inutilisable. D’un montant de 350.000 €, l’accord prévoit un déploiement sur 3 ans.

NOUVEAU NOM

Keeneo devient Digital Barriers | Solution Engineering Depuis sa création en 2005, Keeneo a été un des pionniers du développement de logiciels d’analyse vidéo. Avec sa récente acquisition par Digital Barriers en août, Keeneo est devenue Digital Barriers | Solution Engineering, partie intégrante d’un spécialiste international de la sûreté et de la surveillance avec un portefeuille croissant de compétences et de solutions technologiques de pointe. L’ajout de Keeneo fournit à Digital Barriers un centre d’excellence pour l’analyse vidéo rapidement déployable, ainsi qu’une expertise reconnue en génie logiciel et une équipe expérimentée d’ingénieurs R&D. Benoît Georis continuera à diriger Solution

Engineering à Sophia-Antipolis, en travaillant en étroite collaboration avec d’autres entités de

Digital Barriers, y compris les équipes locales de business développement de l’entreprise.

intégration

Genetec s’associe avec Bosch Genetec a annoncé que l’intégration de la gamme complète de produits Bosch allait bien plus loin que les fonctionnalités de base. Les deux entreprises sont partenaires technologiques dans le secteur de la sécurité physique depuis bien longtemps déjà et, au fil des années, ont su construire une relation d’affaires leur permettant d’assurer les tests et la certification de toutes les intégrations de caméras, l’harmonisation stratégique des plannings et l’interopérabilité entre les micrologiciels et les logiciels. L’un des résultats les plus probants : l’intégration complète de la plateforme de sécurité unifiée de Genetec, Security Center, y compris Omnicast, son système de vidéosurveillance, et de la nouvelle gamme de caméras haute définition (HD) de Bosch, notamment la collection AutoDome à réglage panoramique/inclinaison/zoom (PTZ), les séries de caméras fixes jour/ nuit Dinion et FlexiDome, ainsi que la série 200 de caméras IP pour les plus petites entreprises. Genetec a également annoncé récemment la prise en charge de l’enregistreur vidéo hybride Divar 700 de Bosch dans la version 4.8 d’Omnicast, faisant ainsi d’elle la seule entreprise à offrir la compatibilité avec ce système.

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Entreprise Instantanés

C’est dit !

Avec vous,

FIRE RESISTANT

Pégasus, une nouvelle armoire de sécurité lancée par ASECOS

« 2011 aura été une année importante et même historique pour la sécurité privée en France, puisqu’elle a vu la création du CNAPS (Conseil National des Activités Privées de Sécurité), ce qui est une très bonne chose pour nos entreprises et plus largement pour nos métiers. Le fait que les pouvoirs publics s’intéressent à notre Profession représente une avancée importante. Les bénéfices seront réels pour tous les acteurs, j’en suis convaincu, et ce même si notre devoir est de rester vigilants dans son application. 2012 verra naître un nouvel espace d’aventures professionnelles duquel, j’en suis certain, nous sortirons grandis. 2012 est devant nous ! De grandes choses nous attendent ! »

ASECOS, leader européen et spécialiste dans la conception et la fabrication d’armoires résistantes au feu dans le secteur de la sécurité civile et industrielle, a lancé une nouvelle armoire de sécurité. Baptisée Pégasus, cette armoire permet, selon le fabricant, d’économiser 60% du temps de travail. Elle se caractérise par un système intelligent et automatique d’ouverture et de fermeture des portes, sans aucun apport de courant électrique, pour une sécurité renforcée. Les armoires de sécurité constituent la meilleure solution pour le stockage de nombreuses matières dangereuses et inflammables. Il convient toutefois d’être particulièrement attentif lors de l’achat. En effet, il est recommandé d’opter pour des armoires conformes aux normes en vigueur permettant un stockage sécurisé de produits dangereux.

Guy Tempereau, président directeur général de SERIS Group

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adieu

Castel : Olivier Goyeau a accédé à un autre monde L’industrie française de la sécurité électronique a perdu un de ses grands représentants, décédé le 21 novembre à 57 ans. Il a su conduire Castel au plus haut niveau de l’interphonie professionnelle et du contrôle d’accès, jusqu’à l’ouverture ré-

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cente de la filiale britannique de cette société de 50 personne et de 7 M€ de CA. Avec une parfaite vision du marché, Olivier Goyeau a fait prendre très tôt le virage de l’IP à Castel, insistant sur l’intérêt de disposer de produits nativement IP. Lu-

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cide, cet homme de parole a su transmettre son entreprise ces dernières années, en cédant en avril 2010 la majorité du capital à FDI Matelec, filiale française du groupe italien Urmet, tout en conservant la direction générale de la société. Celle-ci est

désormais assurée par Philippe Mallard, directeur général d’Urmet France Captiv, qui l’épaulait, et toutes les conditions sont réunies pour la continuité de l’activité.

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Spécial CNAPS Instantanés

Le CNAPS existe vraiment ! c’est officiel

quements aux lois et règlements ou aux obligations déontologiques peuvent donner lieu à des sanctions disciplinaires. Il assure également une mission de conseil et d’assistance aux professionnels de la sécurité privée. Enfin, il remet chaque année au ministre de l’Intérieur un rapport annuel dans lequel est établi le bilan de son activité. Il peut émettre des avis et formuler des propositions concernant les métiers de la sécurité privée.

Lundi 9 janvier 2012, Claude Guéant, ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales, a installé le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS), en présence de Jean-Louis Blanchou, délégué interministériel à la sécurité privée et d’Alain Bauer, président de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Le rapport sur le contrôle des entreprises privées de sécurité, remis au ministre de l’Intérieur en juin 2010 par l’Inspection générale de l’administration, l’Inspection générale de la police nationale et l’Inspection générale de la gendarmerie nationale, préconisait deux mesures phares : d’une part la création d’un poste de Délégué interministériel à la sécurité privée, confié au préfet Jean-Louis Blanchou ; d’autre part la création d’un Conseil national des activités privées de

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sécurité (CNAPS) afin de moraliser et de professionnaliser ce secteur, tout en associant les professionnels à sa régulation. Missions accomplies. La compétence du CNAPS Le CNAPS se substitue aux préfectures en prenant en charge l’instruction, la délivrance et le retrait des différents agréments, autorisations et cartes professionnelles prévus par la loi du 12 juillet 1983. Il assure ainsi une mission de police administrative.

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Alors que les associés d’une société n’étaient pas soumis au contrôle des conditions de moralité des articles 5 et 22 de la loi du 12 juillet 1983, les articles 29 et 30 de la LOPPSI les soumettent désormais à ces conditions. En outre, l’article 31 élargit le dispositif de la carte professionnelle aux salariés des agences de recherches privées. Le CNAPS est également chargé d’une mission disciplinaire. Il doit préparer un code de déontologie de la profession ; les man-

Composition et fonctionnement du CNAPS Le CNAPS est administré par un collège (art. 33-3 de la loi de 1983) composé : en majorité, de représentants de l’Etat, de magistrats de l’ordre judiciaire et de membres des juridictions administratives ; de personnes issues des activités privées de sécurité visées aux titres Ier et II de la loi de 1983 ; de personnalités qualifiées. Le mode de désignation des membres et les modalités de fonctionnement du CNAPS sont déterminés par le décret n° 2011-1919. Le président, Alain Bauer a été élu par les membres du collège. Il dispose d’une voix prépondérante en cas de partage. Il représente le CNAPS. Les compétences de délivrer ou retirer les titres individuels (autorisations, agréments et cartes professionnelles) et de prononcer les sanctions sont confiées à des formations spécialisées : les commissions interrégionales ou locales d’agrément et de contrôle. Elles sont composées, pour au

moins ¾ de leurs membres, de représentants de l’Etat, de magistrats de l’ordre judiciaire et des juridictions administratives, et pour le surplus, de personnes issues des activités privées de sécurité (art. 33-5). Tout recours contentieux formé par une personne physique ou morale à l’encontre d’actes pris par une commission interrégionale d’agrément et de contrôle doit être précédé d’un recours administratif préalable devant la commission nationale d’agrément et de contrôle, à peine d’irrecevabilité du recours contentieux (art. 33-7). Ainsi, la commission nationale, composée de membres du collège, selon la même répartition que chaque commission interrégionale, assure un rôle d’unification des pratiques et de la doctrine des commissions. Une partie des agents du CNAPS assurera l’instruction des demandes d’autorisation, agréments et cartes professionnelles. Les contrôleurs quant à eux assureront le contrôle des personnes exerçant les activités visées aux titres Ier et II.A ce titre,ils pourront notamment accéder aux locaux à usage professionnel de l’employeur ou du donneur d’ordres, à l’exclusion des locaux affectés au domicile privé, ainsi qu’à tout site d’intervention des agents visés aux titres Ier et II de la loi du 12 juillet 1983, en présence de l’occupant des lieux ou de son représentant (art. 33-8). Déploiement Le CNAPS emploiera environ 215 personnes, composées d’une équipe de direction et d’adminis-

tration générale de 18 personnes, d’une filière « contrôle » avec plus d’une centaine de contrôleurs et d’une filière « instruction des titres » d’environ 90 personnes 32 agents sont d’ores et déjà recrutés ou en voie de l’être, dont douze personnes de la filière « contrôle » opérationnelles depuis le début de l’année 2012. Durant une période de transition (du 1/1/2012 au 31/12/2012), les préfectures continueront à exercer l’instruction des demandes d’autorisation, d’agrément et de carte professionnelle pour le compte

du CNAPS dans le cadre d’une convention signée entre le CNAPS et le ministère de l’Intérieur. Dans un premier temps les personnes désireuses d’obtenir l’un de ces titres sont donc invitées à s’adresser à leur préfecture,jusqu’à instruction contraire de celle-ci. Les préfectures se désengageront progressivement au cours de l’année 2012 au fil des installations des délégations territoriales du CNAPS.Au cours du mois de janvier une petite dizaine de secrétaires permanents seront recrutés afin de faire le lien entre le CNAPS et les préfectures.

Un plan de déploiement cadencé sur toute l’année 2012

Les délégations territoriales seront installées : > Pour la métropole, au sein de sein de chaque ville siège d’une zone de défense correspondant au regroupement des régions qui la constituent : Paris (siège à Saint-Denis, Saint Pierre et Miquelon y étant rattaché), Lille, Metz, Rennes, Lyon, Bordeaux et Marseille. > Pour l’outre-mer, à Fort de France (regroupant Martinique, Guadeloupe, SaintMartin, Saint-Barthélemy, et Guyane), Saint-Denis de la Réunion (Mayotte y étant rattachée), Nouméa, Papeete, et Mata Utu (Wallis et Futuna). Le calendrier suivant a été retenu : - 2 avril 2012 : mise en service de la délégation territoriale du CNAPS basée à Rennes ; - 4 juin 2012 : mise en service des délégations territoriales basées à Metz et à Bordeaux ; - 2 juillet 2012 : mise en service de la délégation territoriale basée à Saint-Denis (93) ; - 1er octobre 2012 : mise en service de la délégation territoriale basée à Marseille ; - 29 octobre 2012 : mise en service des délégations territoriales basées à Lille et à Lyon. Entre le 29 octobre et le 31 décembre : mise en service des délégations territoriales du CNAPS d’outre-mer (hormis Saint Pierre et Miquelon couvert par la délégation territoriale d’Ile-de-France.)

Les hommes du CNAPS Le collège

Les membres du collège en qualité de personnalités qualifiées : - Alain Bauer * - Bernadette Malgorn - Valérie Derouet - Alain Juillet Les membres du collège en qualité de en qualité de personnes issues des activités privées de sécurité : - Luc Delarue, Michel Ferrero, Michel Mathieu et Claude Tarlet, au titre des activités de surveillance et de gardiennage ; - Timothée Périn, au titre des activités de télésurveillance et des opérateurs de vidéoprotection ; - Patrick Lagarde, au titre des activités de transport de fonds ; - Patrick Thouverez, au titre des activités de sûreté aéroportuaire ; - Jean-Emmanuel Derny, au titre des agences de recherches privées

Le CNAPS

Jean-Yves Latournerie, préfet, a été nommé directeur du CNAPS par décret du Président de la République du 26 décembre 2011. Il sera secondé par François Pény, administrateur civil hors classe, au poste de secrétaire général et par Eric Brendel, commissaire divisionnaire, directeur adjoint chargé des contrôles. * Elu président le 9 janvier 2012

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Spécial CNAPS Instantanés

L’essentiel sur le CNAPS… au fil du temps A peine né… il suscite déjà de nombreuses interrogations bien souvent légitimes. A l’aune des demandes et questions reçues par la rédaction, Sécurité Privée propose à ses lecteurs de retrouver quelques pages consacrées au CNAPS dans chacun de ses numéros sous la forme de question/réponse. Premier épisode consacré au contrôle et au cadre légal.

Comment seront contrôlés les contrôleurs du CNAPS ? Les contrôleurs du CNAPS, tout comme ceux de la CNIL d’ailleurs, ne sont pas assermentés mais sont soumis au secret professionnel et à des principes déontologiques qui leur sont rappelés lors de leur recrutement. Les contrôleurs ne peuvent faire état des informations dont ils auront pu avoir connaissance lors de leur mission en

dehors du cadre strictement professionnel. Les inspections générales du ministère effectueront, à la demande du ministre, des inspections sur la mission de contrôle du CNAPS mais aussi sur la mission de délivrance des titres, et feront des recommandations, le cas échéant, en matière de formation ou de processus de travail. Les pratiques déviantes ne sont

ENVIRONNEMENT JURIDIQUE Le CNAPS est un organe de contrôle qui se rajoute aux autres corps de contrôle : comment cela va-t-il fonctionner ? Des contacts ont d’ores et déjà été pris pour envisager des échanges d’informations ou des contrôles coordonnés quand cela sera possible et nécessaire. Les divers corps de contrôle contactés, la CNIL, le Défenseur des droits, les services fiscaux, l’inspection du travail,les URSSAF entre autres,se sont montrés favorables et constructifs pour aller vers cet objectif commun qu’est l’assainissement de ce secteur. Des protocoles techniques ou des conventions pourront être mis en place dès 2012 entre le CNAPS et certains autres corps de contrôle. Qui pourra saisir le CNAPS ? Un particulier qui a eu maille à partir avec un vigile pourra-t-il le faire ? Il revient au directeur du CNAPS d’organiser précisément les missions de contrôle, en en déclenchant de sa propre initiative et à partir des orientations fixées par le collège, mais aussi à la suite d’une plainte de la part de toute personne physique ou morale. L’action disciplinaire peut aussi être exercée par le ministre de l’Intérieur ou le délégué interministériel, par les préfets de dépar-

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tement, le préfet de police et les procureurs de la République. Un particulier peut donc tout à fait saisir directement le CNAPS, mais aussi le délégué interministériel ou toute autre autorité citée précédemment. Il peut aussi, parallèlement,saisir le Défenseur des droits. La sécurité incendie, l’intelligence économique seront-elles contrôlées par le CNAPS ? Le CNAPS est compétent sur le périmètre de la loi de 1983, qui n’inclut pas en l’état actuel la sécurité incendie, l’intelligence économique ni le conseil et l’ingénierie en sécurité. Le CNAPS n’aura pas à contrôler ces entreprises, sauf si elles sont déclarées en tant qu’entreprise privées de sécurité. Sur quoi portera le contrôle ? Le contrôle visera à la vérification de l’authenticité d’un certain nombre de pièces et documents administratifs que doivent obligatoirement posséder les dirigeants, associés, gérants et agents de sécurité privée ainsi que l’entreprise elle-même. Sont concernés : les agréments, autorisations et cartes professionnelles, mais aussi les statuts de l’entreprise,l’inscription au registre du commerce, les registres

14 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

prouvant que les salariés sont en situation régulière, la déclaration unique d’embauche, les contrats de travail, les attestations sur l’honneur en matière de soustraitance, s’il y lieu l’autorisation d’exercer sur la voie publique, le numéro d’immatriculation du chien ou la licence spécifique pour le transport de fonds, etc. La conformité de ces pièces avec les déclarations antérieures au moment de la délivrance des titres mais aussi croisées entre elles sera vérifiée. Seront par ailleurs contrôlés la présence des signes distinctifs de la société sur les documents officiels, la tenue des agents, leur équipement, l’exercice de leur activité, notamment en vertu du code de déontologie. Les décisions disciplinaires du CNAPS seront-elles publiques? Les sanctions disciplinaires prises par les commissions interrégionales d’agrément et de contrôle du CNAPS seront publiées au recueil des actes administratifs du département d’implantation de l’entreprise concernée. Il est vrai qu’aucune autre obligation de publicité n’a été prévue dans la loi : on peut le regretter. La DISP peut envisager ultérieurement d’obliger les entreprises sanctionnées à rendre publique

la décision et payer la communication dans la presse locale d’une décision de sanction la concernant. Les sanctions du CNAPS peuvent conduire à l’interdiction d’exercer d’une entreprise : quelles seront les conséquences pour les salariés ? Dans ce cas, le marché sera repris par une entreprise du secteur entrainant ainsi la mise en application de l’accord de reprise des salariés qui existe en cas de transfert de marché. A la fois du fait du besoin économique et des règles qui prévalent dans le secteur,il n’y a pas d’inquiétudes à avoir sur le sort des salariés. Quel recours existera-t-il contre une décision du CNAPS ? Des modalités de recours sont prévues : - le recours administratif préalable obligatoire avant tout autre recours s’effectue devant la Commission nationale d’agrément et de contrôle et peut être exercé dans les deux mois suivant la notification à l’entreprise ; - dans un second temps, le recours contentieux est possible devant le tribunal administratif, seulement si le recours administratif préalable devant la CNAC a été effectué.

Les textes relatifs au CNAPS > Loi n°2011-900 du 29 juillet 2011 de finances rectificative pour 2011 : article 52. > Décret 2011-1919 du 22 décembre 2011 relatif au Conseil national des activités privées de sécurité et modifiant certains décrets portant application de la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983. > Circulaire du 23 décembre 2011 relative à l’installation du conseil national des activités privées de sécurité. > Instruction fiscale. Bulletin officiel des impôts n° 5 du 20 janvier 2012. Direction générale des finances publiques, instruction du 18 janvier 2012. Contribution sur les activités privées de sécurité (c.g.i., art. 1609 quintricies). > Arrêté du 23 décembre 2011 portant nomination du CNAPS. > Arrêté du 16 janvier 2012 portant nomination dans les commissions interrégionales d’agrément et de contrôle du Conseil national des activités privées de sécurité.

Révision de la loi de 1983 : un nouveau cadre législatif pour la sécurité privée

La DISP, à la demande du cabinet du ministre de l’Intérieur a mis en place une première série de réunions de travail en interne avec les différents services du ministère de l’Intérieur et également avec les organisations professionnelles des métiers de la sécurité. Il s’agit de proposer des pistes de réflexion et d’élaborer des propositions pour la révision des dispositions de la loi du 12 juillet 1983 sur la sécurité privée. Les évolutions des pratiques professionnelles, la complémentarité souhaitée entre la sécurité publique et la sécurité privée, les questions de formation, l’émergence de nouveaux métiers, rendent nécessaires la production d’un nouveau cadre législatif.

pas de la seule responsabilité des prestataires de service. Les donneurs d’ordre y ont leur part. Seront-ils contrôlés ? La LOPPSI de mars 2011 a établi la responsabilité pénale des chefs d’entreprise en cas de recours par les fournisseurs à du travail illégal. Il y aura des contrôles des prestations sur site et des contrôles des contrats pour conduire à une mise en cause de la responsabilité des donneurs d’ordre. Dans ce cas, ce n’est pas le CNAPS qui sera compétent (il ne peut prendre que des sanctions disciplinaires à l’égard des entreprises prestataires), mais il y a la possibilité de transmettre ces cas aux parquets. Par ailleurs, un effort pédagogique conduit par la DISP vis-àvis des donneurs d’ordre est en cours de réalisation (guide des achats en cours d’élaboration). Il est souvent question du Code de déontologie : qu’en est-il ? Ce code de déontologie, dont un pré-projet a été élaboré par la DISP en concertation avec les professionnels, fixera les principes d’un exercice sain des activités privées de sécurité, et respectueux des libertés individuelles et collectives. Il vise aussi à ce que les entreprises s’engagent en faveur d’une concurrence saine, rejetant toute pratique anticoncurrentielle

comme le fait de casser les prix. Ce code sera adopté par le collège du CNAPS et fera alors l’objet d’un décret en Conseil d’Etat : il sera ainsi opposable et servira de base pour certaines sanctions disciplinaires. Il s’agit d’un outil fondamental en matière de moralisation du secteur, et d’affichage public de sa respectabilité. Quels sont les liens entre le CNAPS et les tribunaux judiciaires ? Un membre du parquet général près la Cour de cassation est désigné par le procureur général près la Cour de cassation pour siéger au collège du CNAPS. Chaque commission interrégionale comprend parmi ses membres le procureur général près la cour d’appel dans le ressort de laquelle la commission a son siège. Le procureur de la République territorialement compétent est préalablement informé d’une visite sur site des contrôleurs dans le cadre d’une mission de contrôle. En cas d’opposition du responsable des lieux à une visite sur site, le juge des libertés et de la détention territorialement compétent peut être saisi par le président de la commission interrégionale ou nationale et autoriser par ordonnance motivée et sous son autorité le déroulement de la visite.

Vous vous posez des questions sur le CNAPS ? Vous pouvez contacter la rédaction du magazine Sécurité Privée qui mettra tout en œuvre pour vous apporter les réponses attendues. Envoyez vos questions par mail à l’adresse suivante :

redaction@fluide-com.fr

Les contenus présentés sur les pages « Spécial CNAPS » proviennent de la DISP (délégation interministérielle à la sécurité privée), de l’USP (union des entreprises de sécurité privée) ou directement des textes de loi, circulaires, décrets et règlements publiés.

Sécurité Privée 15


Innovations Instantanés

Les nouveautés du trimestre

Au programme, plusieurs nouveautés intéressant particulièrement les sociétés de surveillance et d’intervention. Une actualité particulièrement riche suite à la tenue du récent salon Milipol, qui a exposé de nombreuses technologies destinées aux militaires et pouvant être utilisées en civil.

Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

3G : les valises sont faites

Voir également l’article sur les nouveautés en page 54, qui présente des produits particulièrement adaptés à la vidéo urbaine et des grands espaces, et non exclusivement à celle-ci.

Focus : pour l’intervention Exavision a présenté un intéressant ensemble NVRS3SX de caméra et enregistreur portable et clipsable sur les vêtements, disposant d’un microphone intégré et destiné à la surveillance discrète. La caméra, de dimensions 30 mm x 22 mm de diamètre, est articulée sur le boîtier de l’enregistreur, lui-même de 92x55x23 mm et étanche IP55. L’enregistrement est réalisé en Full HD 1080p à partir d’un capteur Sony de qualité sur une carte SDHC de 32 Go, avec une autonomie de 2,5 h / 8 h sur batterie interne/ externe. Un écran permet la relecture immédiate et le marquage des séquences importantes. A Milipol était également présentée une caméra IP bouton en Full HD à 15 ips et HD 720p à 30 ips chez Covidence, à un niveau de prix considérablement plus élevé. Chez Thales la nouvelle solution Teopad de sécurisation des smartphones et tablettes sous Android – et d’autres systèmes prochainement – permet de créer un espace sécurisé pour utiliser les applications de l’entreprise en toute sécurité, indépendamment de l’espace personnel des employés, tant sur un smartphone d’entreprise que sur leur propre smartphone dans le cadre d’une approche BYOD. Le passage d’un espace à l’autre se fait par des icones

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dédiées. Une authentification forte permet de se prémunir contre les conséquences de la perte ou du vol d’un terminal. Les communications vers le SI de l’entreprise sont également sécurisées.

Vedis a développé une App pour smartphone, permettant d’ouvrir une porte à distance via les réseaux IP, par exemple pour un agent en intervention, qui n’a alors pas besoin d’arriver avec les clés.

16 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

BCB International a dévoilé un nouveau drône miniature SQ-4 pesant moins de 60 g, qui se transporte facilement dans un sac à dos et peut être dans l’air en moins de 25 s, fournissant une vision directe à son lanceur, sans utilisation ordinateur, de jour comme de nuit. Il peut planer silencieusement et se percher sur un point haut pour économiser son énergie. Dès que sa batterie atteint 30% d’autonomie, le SQ-4 sait revenir automatiquement à son point de lancement.

Sur le marché de la PTI, Nexess propose une nouvelle solution NexLoc de PTI basée sur un PDA industriel semi-durci Psion EP10, conçu et développé sur la plateforme Omnii, spécialement pensée pour les applications métiers. En plus des fonctionnalités PTI de base, NexLoc assure la géolocalisation et la remontée sécurisée d’alertes en temps réel. Des options de cartographie personnalisable et de gestion de zones permettent une supervision optimale et une intervention rapide en cas d’incident.

Viseox vient de sortir sa malette VX Case renfermant un serveur de gestion en direct et d’enregistrement de vidéosurveillance sur IP nomade en 3G, possédant des fonctionnalités de détection

intelligente de mouvement. Le système intègre une entrée pour caméra analogique et un port Ethernet pour caméra IP Full HD en H264 à 25 ips,les mouvements de dômes PTZ étant gérés. Les données transitant entre la malette et le système central VX Core sont cryptées, et un même VX Core peut gérer plusieurs centaines de VX Case via un navigateur Internet. Les applications concernent l’investigation et la sécurisation temporaire d’un lieu. La ventilation ne dépasse pas 20 dB, la connectique est résistante aux projections d’eau, et la consommation est inférieure à 1,7 Ah, fournis par batterie ou panneau photovoltaïque.

de vidéoprotection nomade sur réseau 3G, qui utilise une technologie propriétaire performante de compression et transmission vidéo et audio, pour des flux légers, accessibles simultanément par plusieurs utilisateurs via un serveur sécurisé. Cette solution s’intègre dans les systèmes de gestion vidéo existants, et offre l’avantage de suivre la délinquance.

Evibox IP de 4G technology est une solution de déploiement rapide

L’envoi des images est réalisé à la demande, et les communi-

cations sont coupées dès que la connexion n’est plus utilisée, limitant ainsi la consommation et permettant l’utilisation de forfaits data économiques. MPLC Technologies dispose d’une valise Elsight de transmission vidéo multicanal sur réseaux 3G, capable de contrôler et répartir un ou plusieurs flux vidéo sur jusqu’à 8 canaux 3G portant chacun 0,5 Mo/s, avec une latence presque nulle.Il suffit de crypter un seul canal pour protéger l’ensemble.

Tout voir. En tout temps.

Les robots, l’avenir de la surveillance ? Gostaï a fait sensation sur les salons en utilisant sont robot de surveillance Jazz équipé d’une caméra capable de détecter les mouvements et les intrus, qui peut être utile en levée de doute sur information d’un incident. Le robot peut patrouiller sur un itinéraire ou aléatoirement, et ses capacités de routage WiFi lui permettent de couvrir de grandes surfaces sans perte de service. Son historique des alertes passées et ses vidéos sont accessibles via un simple navigateur web.

Grâce à notre plate-forme de sécurité unifiée Imaginez un monde dans lequel une plate-forme avancée, offrant des fonctionnalités puissantes, gère de manière transparente tous vos systèmes de sécurité et de protection. Genetec a créé cette plate-forme. Des milliers de clients à travers le monde tirent maintenant profit des avantages qu’offre notre plate-forme de sécurité unifiée. Pour plus d’information, rendez-vous sur genetec.com Reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation Vidéosurveillance | Contrôle d’accès

Solutions innovatrices Sécurité Privée 17


Innovations Instantanés

Supervision vidéo : des produits plus simples

Maille à partir Luceor a dévoilé sa nouvelle solution intégrée mobile AWS200N pour la transmission sans fil en réseau maillé WiMesh, durcie et avec une autonomie de plus de 18 h grâce à une batterie intelligente, l’ensemble étant pourvu de poignées pesant poins de 10 kg. Elle est adaptée aux dépoiements d’urgence, aux évènements temporaires et aux communications en mobilité. La mise en route est immédiate et une télécommande permet la mise en veille. La solution peut alimenter des capteurs tiers, caméras ou autres, et des modules externes de batteries peuvent en prolonger l’autonomie.

De la 3G pour les sites isolés et les chantier Aloner a lancé une nouvelle solution Aloner Vidéo de vidéo-surveillance mobile en 3G et autonome, destinée à la protection de chantiers et de sites isolés. Le système, doté d’un GPS, dispose d’une centaine de jours d’autonomie. Il est entièrement configurable à distance via un site Internet, et génère des SMS d’alerte en temps réel. Morgan’IT dispose d’une nouvelle solution modulaire et

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Le contrôle d’accès est en veine

évolutive de protection des chantiers, reposant sur un système de supervision interopérable avec de nombreuses technologies de localisation et d’identification. Les véhicules et engins sont localisés par GPS, et es mouvements de matériels et les changements de poids sont détectés par RFID. Chez WCCTV, le nouveau Site Dome est un dôme vidéo communiquant en 3G,permettant la surveillance en direct, ainsi que la connexion au disque dur. Seule l’alimentation doit être filaire. Des détecteurs de mouvements autonomes peuvent être reliés sans fil au dôme.

18 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

Milestone enrichit sa gamme XProtect de logiciels de gestion vidéo en plate-forme ouverte d’une nouvelle version XProtect Express, destinée à faciliter le passage à la vidéosurveillance pour les petites entreprises et les commerces.

La mise en place est rapide, et jusqu’à 48 caméras peuvent être prises en charge sur un seul serveur. XProtect Express est com-

patible avec le Smart Client de Milestone et de nombreux systèmes de caisse et d’analyse vidéo tiers.

La suite Symphony de Aimetis est intégrée dans le boîtier compact et fanless E3200, qui accepte jusqu’à 16 caméras en IP et enregistre sur un NAS. La suite Symphony en plateforme ouverte est compatible avec de nombreuses caméras IP, centrales d’alarmes et capteurs. Plusieurs algorithmes d’analyse d’image sont disponibles, pour la sécurité comme pour le suivi de clients à des fins marketing.

Des images bien traitées Chez Foxstream, la solution FoxCounter de comptage logiciel peut être directement intégrée dans toute caméra Axis compatible avec le programme de développement d’application ADP, installée à la verticale pour une estimation fine du nombre de personnes passant sous la caméra, par exemple à des fins d’étude marketing. Les données statistiques sont accessibles via un simple navigateur.

Evitech a dévoilé une intéressante Rugged Video Detection Box RVDB 400, sur laquelle il est possible de connecter 4 caméras IP pour un enregistrement sur

alarme suite à une détection intelligente d’incident, avec une capacité de 32, 64 ou 128 Go. L’administration est réalisée à distance par un lien réseau. Le boîtier ne comporte que 2 connecteurs, pour l’alimentation et le réseau.

InPixal, spécialiste de la vision artificielle embarquée, a lancé un nouvel encodeur PixBox qui embarque des fonctionnalités d’amélioration de la qualité image, de stabilisation et de détection de mouvement. La stabilisation est très performante, même sur de grandes amplitudes, similaires à celles d’un véhicule.

Le lecteur VeinAccess II de Zalix permet une reconnaissance sans contact du système veineux de la main, très rapidement, et peut être installé en intérieur comme en extérieur, le contrôleur pouvant être totalement intégré ou déporté. Un lecteur de badge interne peut lui être intégré pour une authentification double. Il peut être autonome,intégré dans une architecture existante ou relié à un PC, celui-ci pouvant en gérer plusieurs centaines avec le

logiciel BiomAccess. Chez Be Metrics, Le Vein est un lecteur multimodal de veines et empreintes digitales, basé sur un nouveau capteur Morpho. Il fonctionne avec une base de données déportée et peut reconnaître jusqu’à 5000 utilisateurs. Une tête de lecture RFID passive NXP peut lui être intégrée. L’automate de contrôle d’accès Pulse de TIL Technologies est une unité locale de sécurité programmable qui permet la gestion complète de 1 ou 2 portes sur IP, lecteurs et systèmes de verrouillage compris, grâce à l’alimentation en PoE. Le câblage est ainsi

simplifié et le temps de pose réduit. Pulse communique de manière cryptée sur le réseau et s’intègre dans un système centralisé Micro-SESAME et dans une architecture multi-site. Chez TTS le logiciel Centinel Access de supervision de contrôle d’accès et de détection d’intrusion dispose désormais d’un plugin pour le Smart Client de Milestone, permettant d’asservir ses fonctionnalités au système de gestion de vidéosurveillance XProtect de Milestone. Centinel Access intègre directement les lecteurs biométriques IP de Suprema, qui peuvent faire office d’UTL, avec intelligence déportée.

Pour voir à travers les murs MC2 Technologies est un spécialiste des micro-ondes et ondes millimétriques, qui a dévoilé son système Millicam 90 de vision millimétrique, développé avec le soutien de la DGA. Il détecte des objets dissimulés pouvant être métalliques, céramiques, liquides ou explosifs, à travers différents types de matériaux, comme les tissus (vêtements), plastiques (valises), le bois ou encore les cloisons de plâtre. Ce système totalement passif est indétectable par un système explosif autonome. Mobile, le Millicam 90 réalise des images de bonne résolution à des distances de 1 à 10 m.

03:15

Tous les systèmes fonctionnent-ils ?

03:15 ATIF AFFIRM

Une vidéosurveillance d’extérieur efficace protège vos biens peu importe les conditions climatiques. Les caméras d’extérieur Axis, sont faciles à installer, maintenir et utiliser. Elles vous offrent des éléments d’enquête indiscutables sous la forme d’images claires

et impeccables – même dans les environnements les plus difficiles. Avec Axis, gardez une longueur d’avance. Rendez-vous sur www.axis.com/outdoor

Caméra réseau à dôme PTZ AXIS Q6032-E : boitier IP-66, zoom 35x, jour/nuit, WDR, H264, POE, contrôle de la température arctique, et plus encore…

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Rendez-vous Instantanés

INFO WEB SÉCURITÉ

Salon virtuel et permanent Info Web Sécurité n’est pas un salon comme les autres ! C’est un salon virtuel qui propose de regrouper les acteurs de la sécurité par famille : protection de la tête et de l'appareil respiratoire, protection de la main, protection des pieds et des jambes, vêtements professionnels, lutte contre le feu, risques naturels, risques industriels et technologiques, santé et sécurité au travail, sûreté, sécurité et services.

C’est aussi une plateforme de mise en relation directe entre fabricants et acheteurs de produits pour la sécurité. Le site regroupe et organise tous les marchés et produits de la sécurité, proposant ainsi plusieurs modes de recherche : le plan du salon avec ses 10 halls, l’index produits, la liste des fournisseurs, le moteur de recherche. Un produit vous intéresse ? Contacter directement le(s) fabricant(s) de votre choix grâce aux solutions de mise en relation proposées que ce soir par mail, par téléphone ou via une demande de devis. À découvrir d’un simple clic : www.infowebsecurite.fr

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RESERVÉ AUX MOINS DE 35 ANS

GLOBAL SECURITY PROCESS

du lundi 16 au vendredi 20 avril 2012, École nationale supérieure de la police, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or

27 mars, Aéroport Paris-Le Bourget

Session régionale « Jeunes » 2012 de l’INHESJ

L’INHESJ organise chaque année au titre de la formation une ou plusieurs sessions nationales générales ou thématiques et des sessions régionales réservées aux « Jeunes ». Si vous avez moins de 35 ans,

vous pouvez être intéressé ! Cette année, la formation se déroule sur 5 jours, du lundi 9h au vendredi 20h (en résidentiel si souhaité) à l’École nationale supérieure de la police SaintCyr-au-Mont-d’Or. La formation propose une alternance de conférences et de tables rondes par des spécialistes nationaux et régionaux de la sécurité. Des visites de sites avec rencontres de professionnels dans l’exercice de leurs fonctions sont organisées (ex : Sous-direction de la police technique et scientifique d’Écully, démonstration du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN), Interpol). Des travaux de groupes de

restitution des temps forts et d’analyse critique de la journée sont programmés en début de matinée. Pour en savoir plus Renseignements auprès de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice par mail : formation@inhesj.fr Lisa Meesters, lisa.meesters@inhesj.fr ou 01 76 64 89 11 Didier Poulhazan, didier.poulhazan@inhesj.fr ou 01 76 64 89 09

La sécurité globale et mondiale tient salon à Madrid du 28 février au 2 mars, Feria de Madrid, Espagne

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en 2009 et pourrait représenter jusqu’à 8% des TIC en 2012. SICUR regroupe tous les acteurs de l'industrie de la sécurité globale et constitue une vitrine complète de l'évolution de la protection et la prévention dans sa dimension la plus large. Ce salon apporte également une vision des progrès technologiques et des innovations du secteur.

« Au coeur des flux de biens et de personnes et d'un process de gestion des risques performant et fiable ». Tel est le thème central de la nouvelle édition du forum devenu le rendez-vous technique annuel des décideurs en charge d'améliorer la gestion des risques de leur activité, d'optimiser les flux liés à celle-ci, d'apporter des outils performants de suivi et de contrôle,

d'intégrer des solutions "d'intelligence productive". Global Security Process rassemble une communauté de plus de 500 responsables de la gestion des risques, de prévention/sécurité/sûreté, responsables de sites, directions générales de grandes infrastructures et de grandes entreprises. Ils seront entourés de profession-

nels de la sécurité, de la sûreté et de la gestion des risques, en mesure d'amener des réponses concrètes et un haut niveau de prestation.

Pour en savoir plus : www.surete-securite.com

LES RENDEZ-VOUS DE L’AN2V De la vidéosurveillance à la vidéoprotection

SICUR 2012

Le marché de la sécurité en Espagne génère près de 617 millions d’euros. La moitié de l’activité est réalisée par les services de sécurité, plus d’un tiers par le software de sécurité, et le reste par le hardware. Alors que la croissance du secteur des NTIC s’essouffle en 2009, le marché de la sécurité informatique est en pleine croissance avec une augmentation de 11,5%

Forum européen sur la sûreté et la sécurité dans les grandes infrastructures et les sites économiques

Pour en savoir plus : www.sicur.ifema.es

Mardi 21 février, de 10h00 à 12h00, Auditorium de la Fédération des Entreprises Romandes, Genève - Suisse Un événement organisé en partenariat avec FGS (Forum Genevois de la Sécurité), association pour professionnels située au carrefour des métiers de la sécurité. Au programme : Présentation des recommandations sur la vidéosurveillance (groupe de travail FGS) avec les interventions d’Yves-Alain Hirschi, spécialiste de l'investigation dans le domaine de la vidéosurveillance / brigade de criminalité informatique (président du groupe de travail FGS), d’Isabelle Dubois, préposée cantonale à la protection des données et à la transparence. Et une conférence sur le sujet « De la vidéosurveillance à la vidéoprotection » par Dominique Legrand, président de l’AN2V. Pour en savoir plus et pour s’inscrire : www.an2v.org ou www.fgsonline.ch

Réunions thématiques > Mardi 13 mars « Caméras de vidéoprotection : les nouvelles technologies et leur déploiement. Comment bien choisir une caméra en 2012 ? Retours d’expérience. » > Jeudi 5 avril « La mise en œuvre d’une transmission aérienne en vidéoprotection. Retours d’expérience. »

Sécurité Privée 21


Décryptage Décryptage

interview

« Les bénéfices pour notre profession dépendront de l’efficacité des actions du CNAPS et a fortiori de ses premiers pas qui seront en ce sens décisifs »

TOWER®-20AM Le détecteur à miroir extérieur sans fil avec anti-masquage

A l’heure de la mise en place du CNAPS, comment les dirigeants d’entreprises de sécurité privée réagissent-ils ? Quelles sont leurs attentes, leurs craintes, leurs espoirs à l’égard de ce nouvel outil dont les premiers pas seront sans aucun doute suivis avec le plus grand intérêt. Nous avons recueilli le point de vue d’Arnaud Jamet, président exécutif France de Seris Security.

TOWER®-20AM possède différentes technologies novatrices pour relever des défis très exigeants. La technologie révolutionnaire Octa-PIRTM qui utilise huit senseurs PIR, chacun agissant comme un détecteur à quadrature, lui permet de déterminer précisément et de façon fiable si une alarme est justifiée ou non. Un boitier solide et une protection anti-masquage brevetée fournissent une résistance exceptionnelle élevée au vandalisme et au masquage. Le détecteur extérieur sans fil TOWER®-20AM fonctionne en combinaison avec le système de sécurité domestique de pointe PowerMax® de Visonic afin de fournir une solution complète de protection. Pour plus d’informations, contactez ADI ou rendez-vous sur le site : www.adiglobal.com/fr

ADI Global Distribution + 33 (1) 58 02 02 02 www.adiglobal.com/fr 22 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

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Quels sont, selon vous, les principaux changements résultant de la mise ne place du CNAPS ? Arnaud Jamet. En premier lieu, il est important de souligner que le CNAPS incarne une nouvelle reconnaissance pour les métiers de sécurité privée. Le besoin de structuration de notre profession a été entendu par l’Etat et se traduit aujourd’hui par la création de cet organe central qui vient mettre fin à la dilution des responsabilités au sein des préfectures. Par ailleurs, force est de constater qu’avant même la mise en place du CNAPS, quelques effets bénéfiques se sont d’ores et déjà faits ressentir ! En effet, certains donneurs d’ordre (et pas des moindres) ont réellement pris conscience des enjeux et des risques encourus. De nouvelles pratiques voient le jour ; c’est avec plaisir et optimisme que nous accueillons ces changements. Enfin, pour celles et ceux, prestataires comme donneurs d’ordre,

qui n’auraient pas encore mesuré l’intérêt de respecter la loi, la prise de conscience se fera rapidement, nous en sommes convaincus ! Quel est son principal intérêt pour les entreprises de sécurité privée ? AJ. Dans le contexte économique difficile, certaines entreprises de sécurité ont encore grignoté sur leurs marges, certaines au mépris d’équilibres économiques fondamentaux mais aussi de la réglementation… C’est à l’évidence un choix qui n’est pas le notre. Il est plus que temps d’agir pour assainir des pratiques déloyales et illégales. Nous attendons donc une moralisation de notre profession, tant du côté des prestataires que des donneurs d’ordre qui devront rapidement mesurer le caractère coercitif d’une structure de cet ordre. Il est d’ailleurs frappant de constater que les donneurs d’ordre publics sont paradoxalement parfois les moins regardants sur

ces aspects. Quoi qu’il en soit, nous attendons des résultats rapides, concrets et incontestables de l’action du CNAPS. Cela nous permettra ainsi rapidement de clarifier les relations entre prestataires et clients, de bâtir un processus d’achat plus juste, plus efficace. La création du CNAPS doit pouvoir bénéficier à l’ensemble de la filière, du donneur d’ordre aux collaborateurs en passant par nos entreprises. Nous espérons que le CNAPS ne sera pas pour l’Etat un outil bureaucratique d’ajustement budgétaire mais bel et bien un outil au service de la sécurité privée. Les bénéfices pour notre profession dépendront de l’efficacité des actions du CNAPS et a fortiori de ses premiers pas qui seront en ce sens décisifs.

est la mise en application de la taxe CNAPS. Concrètement, à partir du mois de janvier 2012, toutes les factures émises au titre de nos prestations réalisées depuis le 1er janvier, feront apparaitre un montant de taxe équivalent à 0.50% du montant HT de nos prestations. Il est bon de rappeler que cette taxe, décidée par l’Etat de manière à financer le CNAPS, est exigible au même titre que la TVA,nous ne sommes que collecteurs et n’en retirons aucun bénéfice. Elle ne doit pas devenir une difficulté supplémentaire pour nos entreprises dans le contexte économique actuellement morose, elle doit être acceptée sans devenir un argument de blocage de nos factures chez nos clients.

Qu’est-ce qui va réellement changer pour vous dans votre entreprise ? AJ. Le seul et unique changement en ce qui nous concerne

Sécurité Privée 23


Léonore Boulte Une tête à tête avec ...

Léonore Boulte en quelques mots … - État civil : 38 ans, mariée, mère de 4 enfants. - Profession : directrice générale puis présidente adjointe de Securitas Direct France depuis 2005. - Carrière : un parcours dans le métier de la sécurité depuis 14 ans : surveillance humaine, installation électronique et télésurveillance ; une première partie de carrière dans les RH. - Ses réalisations en tant que manager : évolution de Securitas Direct France en une filiale à forte croissance d’un groupe international spécialisé dans la télésurveillance. - Ses résultats : 41 000 nouveaux clients et 6 % de taux de résiliations en 2011.

« Le fait d’être une femme constitue souvent une force dans les prises de contact et les relations avec mes homologues. » Il n’y a pas d’entreprise sans homme. C’est pourquoi le magazine Sécurité Privée a décidé d’aller à la rencontre de ces personnes qui font vivre le secteur au quotidien. Honneur aux dames, nous avons choisi d’interviewer Léonore Boulte, directeur général de Securitas Direct France, pour ce premier épisode. Femme et manager dans le secteur de la sécurité : qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Léonore Boulte. Un petit peu de fierté car nous sommes peu nombreuses encore aujourd’hui dans un secteur qui demeure très masculin. Mais l’univers de la sécurité n’est pas très différent d’autres où les postes de dirigeants sont encore essentiellement occupés par des hommes, même si les choses bougent. A mes yeux, cette situation « être femme et manager » est tout à fait normale : c’est plus dans le regard des autres que je vois un peu d’étonnement (et encore, à

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ce moment-là, ils ne savent pas que j’ai 4 enfants !!). Que représente le trophée de manager de l’année que vous avez remporté à l’occasion des « Trophées de la sécurité » en octobre dernier ? LB. C’est une récompense pour le travail effectué avec et par les équipes de Securitas Direct. A mes yeux, ce trophée est d’abord et avant tout pour eux. Vous arrive-t-il de vous sentir seule dans cet univers masculin ? LB. Non,j’y suis très habituée.C’est plutôt quand il y a d’autres fem-

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mes que je suis moi-même étonnée ! Entre femmes, nous nous trouvons alors souvent rapidement des points de convergence. Quels sont les principaux avantages et inconvénients de cette position particulière ? LB. Le fait d’être une femme constitue souvent une force dans les prises de contact et les relations avec mes homologues. En revanche, on oublie parfois qu’une femme est présente… Quels sont les éléments qui vous ont attirée dans l’univers de la sécurité ?

LB. Je suis arrivée dans le métier par hasard. Je suis très heureuse d’avoir pu y rencontrer des gens formidables et de relever des challenges passionnants. Une fois entrée dans le métier, ce qui m’a le plus attirée, c’est son potentiel d’évolution et de transformation. Quel a été votre « premier contact » avec les métiers de la sécurité ? LB. J’ai démarré dans le métier en tant que juriste de droit social au sein de la DRH du Groupe Securitas. Pourquoi avoir choisi de demeurer dans ce secteur ? LB. Parce qu’il y a plein de choses à faire ! Je n’ai jamais manqué de challenges ou de perspectives dans le métier et c’est pourquoi, j’y suis toujours aujourd’hui. Selon vous, quels sont les atouts qui vous ont permis de « faire carrière » dans ce secteur ?

LB. Mon dynamisme, mon sens de l’écoute, mes capacités managériales, mes capacités d’adaptation et ma culture du résultat.

L’aventure, c’est le changement permanent, la croissance, l’innovation ; c’est mon quotidien et aussi celui de mes équipes depuis plusieurs années.

Quelle expérience vous a particulièrement marquée dans votre parcours ? LB. Je me souviens de ma première rencontre avec les institutions représentatives dans le métier de la surveillance humaine : un comité d’entreprise haut en couleurs alors que je démarrais dans la vie professionnelle comme RH du siège. Un choc de culture extrêmement instructif…

Comment définiriez-vous votre rôle en tant que directeur général de Securitas Direct France ? LB. Si je devais définir mon rôle en une seule phrase, je dirais qu’il consiste à déployer la stratégie de l’entreprise et atteindre les objectifs qui sont les nôtres tout en les faisant approprier aux équipes, évidemment.

Vous qualifiez votre parcours « d’aventure » pourquoi avoir choisi ce terme ? LB. Tout parcours professionnel est une aventure. Ces dernières années passées chez Securitas Direct, avec le développement qui a été le nôtre, ne peut être qualifié d’autre chose que d’aventure !

Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ? LB. Un poste de directeur général dans une entreprise, qu’elle soit grande ou petite, est un poste dans lequel je m’épanouis beaucoup. Du moment qu’il y a des challenges à relever. La suite de ma carrière serait peut-être un type de poste similaire dans un secteur d’activité différent.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous plait le plus dans le secteur ? Qu’est-ce que vous voudriez voir changer et pourquoi ? LB. Ce qui me séduit le plus dans le secteur,c’est son fort potentiel d’évolution en France (quand on compare avec d’autres pays européens notamment). Ce que je voudrais changer : une vue parfois trop passéiste et trop réfractaire aux évolutions qui sont en train d’intervenir sur le marché (évolution de la télésurveillance résidentielle vers des offres plus globales, plus interactives et tournées vers la confortique). Et si c’était à refaire ? LB. Je referais tout à l’identique. Car, même si le choix du secteur n’était pas déterminé au départ, j’avoue que ce métier m’a permis et me permet encore de faire des rencontres passionnantes, de travailler sur des sujets captivants et de concilier proximité terrain et stratégie.

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L’entreprise : Securitas direct

Securitas direct, c’est : - une entreprise spécialisée dans la télésurveillance des particuliers et petits professionnels, - 1000 collaborateurs, - 110000 clients, - une forte croissance : 30 % d’augmentation du portefeuille client par an.

Sécurité Privée 25


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2012, l’année

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des augmentations ?

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26 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

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2012 sera-t-elle l’année des augmentations pour les professionnels de la sécurité privée ? Concernant l’augmentation des coûts sociaux, c’est d’ores et déjà une certitude puisque le secteur annonce une +6% pour cette année ! Une catastrophe pour le secteur qui est en pleine crise et qui duit désormais mettre en place une nouvelle donne économique. Question de survie. A chaque mal son remède. Les professionnels de la sécurité privée ont donc décidé de revoir les politiques tarifaires en imposant de nouveaux prix aux clients mais aussi en mettant en place de nouvelles offres plus attractives et un meilleur pilotage des ventes. La sécurité privée se prépare donc à un virage à 180° avec pour ambition de renouer avec les profits et la rentabilité. Pourquoi cette décision ? Sur quoi fondent-ils leur approche ? De quels outils disposent-ils ? Explications.

dossier réalisé par sandrine legrand-diez, rédacteur en chef

Sécurité Privée 27


Pricing power En couverture

sortie de crise

Faire plus et mieux… avec plus ! En 2012, les coûts sociaux vont augmenter de 6% dans le secteur de la sécurité privée. Une hausse que les entreprises vont nécessairement devoir absorber. Mais pas à n’importe quel prix. Faire plus et mieux avec moins, c’est terminé ! Les dirigeants annoncent clairement que les prix de leurs prestations vont augmenter.

L

a croissance est encore au rendez-vous en 2011, mais ce n’est malheureusement pas le cas de nos résultats qui pour la première fois font défaut, constate Guy Tempereau, président directeur général de SERIS Group. Ce point d’alerte devient notre priorité. Une entreprise, quelle que soit son activité, doit générer des profits chaque année pour permettre, en premier lieu, d’assurer sa pé-

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rennité et, dans un second temps, d’investir pour l’avenir. Nos performances économiques sont le socle de notre longévité. » 2011, annus horribilis De toutes parts, c’est la sonnette d’alarme qui retentit. Le temps est venu de mettre fin à des années de coupes sombres pour renouer avec les marges. Les entreprises de la sécurité privée sont dans une situation économique délicate. Le Cercle des

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dirigeants propriétaires de sécurité (CDPS) a réuni le 19 octobre dernier les acteurs principaux de la profession pour faire le point et évoquer la hausse des prix comme un moyen de redressement. Après des années de coûts sociaux non répercutés, les dirigeants ont en effet choisi de dire « stop ». Stop aux ventes à perte, stop aux personnels souspayés, stop à la décroissance.

« Il est temps de revenir aux bonnes références économiques, d’optimiser les solutions et les organisations en place », explique Michel Mathieu, président de Securitas et vice-président de l’USP. L’organisation professionnelle considère d’ailleurs que « le gouffre est atteint ». En 2011, l’augmentation moyenne des coûts sociaux a atteint 4%. « Ils ont dépassé toutes les prévisions les plus pessimistes que nous annoncions », commente un DRH. Un taux d’autant plus pénalisant que l’augmentation des prix atteignait péniblement les 2%, dans le meilleur des cas. 2012, la grande inconnue… Michel Mathieu, revient sur les 6% d’augmentation de charges attendus pour 2012 : « Sur ces 6%, 4 sont dus à des augmentations de taxes ou de nouvelles décisions gouvernementales. La modification de la loi Tepa (lire l’article consacré à la définition

des coûts sociaux en page 35, NDLR) sur le régime d’allègement des charges sociales sur les heures supplémentaires représente 1,2% de l’augmentation à elle seule. Les modifications de la taxe CFE/CVAE, l’ancienne taxe professionnelle, pèsent également 1 %. Et enfin, l’augmentation des autres taxes liées au transport, à l’accord de prévoyance, à l’apprentissage, au parcours de professionnalisation, aux mutuelles, aux accidents du travail, etc. représentent un total de 1,8%. » Sans oublier le rattrapage des coûts sociaux de 2011. « Les entreprises de sécurité privée ne peuvent plus faire face. Et elles entraînent leurs clients dans un niveau d’insatisfaction jamais atteint vis-à-vis de leur prestataire » souligne amèrement Claude Tarlet, président de l’USP. Mais quels sont les moyens d’action dont disposent les dirigeants d’entreprises ? Comme le résume Nicolas le Saux, PDG d’Uniprotect, « les entreprises de sécurité privée sont coincées par leurs coûts sociaux. C’est un carcan dont il faut sortir ». Pour faire face, un seul moyen possible selon Pierre Brajeux, président du CDPS : « la survie de nos entreprises dépend de nos prix et du succès de nos revalorisations ». Des revalorisations inéluctables au vu de la tendance inflationniste actuelle (+ 2,3% contre 1,8% en janvier 2011). Pour défendre ses marges, Eric Chenevier, PDG de Goron, explique son approche : « Premier point, il ne faut pas hésiter à abandonner du volume s’il ne contribue pas à l’entreprise. Deuxième point : les services additionnels ne doivent pas être donnés gratuitement. À chaque besoin doit correspondre un devis et un prix. Cette relation transparente contribue non seulement à la rentabilité de nos en-

treprises mais aussi à la fidélité de nos clients. » Une approche que l’ensemble des dirigeants d’entreprises souhaitent adopter en 2012. Une approche dont la concrétisation pourrait se voir faciliter avec la mise en place du CNAPS. En effet, pour de nombreux dirigeants, le nouvel organe de régulation pourrait bien participer à la revalorisation économique du secteur, comme en témoigne Marie-Anne Desnoulez, directeur général de Vigie-Villages. « Le CNAPS est une très bonne chose. Et je suis convaincue qu’il va contribuer à rétablir des équilibres plus saints et plus justes entre clients et prestataires. » Car, ne l’oublions pas, il y aura bien des contrôles des prestations sur site et des contrôles des contrats qui pourront conduire à une mise en cause de la responsabilité des donneurs d’ordre. Pour l’heure, plusieurs entreprises se sont d’ores et déjà lancées

dans une forme de road-show afin de rencontrer leurs clients et leur expliquer quand, comment et de combien les prix vont augmenter en 2012. Une augmentation qui utilise une forme de ressorts émergente mais qui a d’ores et déjà fait ses preuves : le « pricing power ». Espèce en voie d’expansion Le « pricing power », vous ne connaissez pas ? Vous devriez. Car pour de – toujours plus – nombreux économistes, financiers et dirigeants, il s’est imposé comme la nouvelle voie à suivre pour renouer avec la croissance, absorber l’augmentation des coûts et en finir avec la crise. Sans formule magique. Mais comment définir le « pricing power » d’une société ? Et pourquoi est-il si déterminant ? Pour Gérard Moulin, gérant Actions chez Delubac AM, « il s’agit de la capacité pour une société à imposer ses prix aux

consommateurs. Les entreprises ayant du « pricing power » sont celles qui détiennent un savoirfaire discriminant, une marque forte, une avancée technologique indiscutable et ayant su ériger des barrières à l’entrée difficilement surmontables par les concurrents. Autant de qualités intrinsèques qui leur permettent de se forger une position concurrentielle forte et d’inverser le rapport de force avec le consommateur. » L’approche du financier fait écho à quelques grands stratèges au premier rang desquels Warren Buffet. Fidèle à sa réputation d'avant-gardiste de la finance, ce dernier considérait dès le mois de février 2011 que la capacité des sociétés à pouvoir imposer leurs prix était déterminante dans l’évaluation et la sélection des entreprises. « Le plus important lorsqu’on évalue une activité est son pricing power. Si vous avez la possibilité

Sécurité Privée 29


Pricing power

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En couverture

Seules les sociétés affichant du pricing power pourront protéger leur rentabilité. Une approche confirmée par Kai Bandilla, Simon-Kutcher & Partners pour qui « la capacité d’une entreprise à imposer ses prix au consommateur est un gage de sa réussite » (lire interview en page 32). De la théorie à la pratique : quel chemin suivre ? Facile à dire (il fallait tout de même y penser) mais plus difficile à mettre en pratique. Car,

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& Partners, Hermann Simon constate que « les entreprises consacrent beaucoup d’efforts à délivrer de la valeur à leurs clients, mais beaucoup moins à réfléchir à la bonne manière d’extraire la contre-valeur. » Une approche paradoxale se-

lon le consultant qui confirme que « le prix est un sujet central et sous-géré. Les entreprises doivent lancer des programmes de transformation pour exploiter ce levier de façon plus systématique. » Reste à convaincre les clients…

© image 100/Corbis

Imposer ses prix à ses clients. Emergence d’une nouvelle voie anticrise Poudre aux yeux ? Non, répondent de conserve financiers ET dirigeants d’entreprises, enfin réconciliés. Le pricing power fait fureur dans les portefeuilles boursiers comme dans les conseils d’administration. Et sort renforcé de la crise. Forcément. Puisque le pricing power signe aussi la fin du client roi et infidèle enclin à profiter d’une situation déflationniste qui lui permettait de comparer, d’exiger une justification des prix payés et, trop souvent, d’imposer ses propres prix. Cet environnement favorise les promotions en tout genre qui sont devenues la norme dans de nombreux secteurs tels que la sécurité privée dans lequel le client bénéficie d’un rapport de force favorable face au prestataire qui tente de survivre en multipliant les contrats et en renonçant aux marges. Une situation intenable et certainement pas viable.

concrètement, comment booster sa rentabilité en générant de 2 à 5 points de marge nette en plus ? Quelle stratégie de prix adopter pour soutenir la croissance ? Comment faire face aux « attaques de prix » ? Chairman et cofondateur de Simon-Kutcher

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QUAND ACCUEIL RIME AVEC SÛRETÉ Sûreté aéroportuaire. Les aéroports sont des lieux particulièrement sensibles qui requièrent une protection spécifique. Brink’s apporte cette protection et la maintient toujours à son plus haut niveau grâce à ses technologies innovantes et ses compétences sans cesse développées : contrôle de l’enregistrement et de l’embarquement des passagers, inspection filtrage des bagages de soute et du personnel, sécurité des aéronefs, contrôle du fret renforcé par des rondes de surveillance et, enfin, contrôles documentaires. Brink’s, grâce à son expertise et à la qualité de son accueil, contribue à la sûreté des aéroports et à la sérénité des passagers.

Mieux qu’un long discours…

2009-2011

Les coûts sociaux non répercutés ont entraîné de douloureuses et fâcheuses conséquences > 4 500 entreprises > 15% des sociétés en redressement judiciaire ou en liquidation > 29% des sociétés en perte > -5,1%, c’est la décroissance du marché de la surveillance humaine

- Brink’s/Frédéric Buxin

d’augmenter les prix sans perdre de clients au profit de vos concurrents, vous avez une très bonne activité. Si vous devez faire une prière avant d’augmenter vos prix de 10%, vous avez une activité peu attrayante. »

Source : Atlas 2010-2011 d’En Toute Sécurité

30 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

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l’entretien En couverture

Le grand entretien

« La capacité d’une entreprise à imposer ses prix au consommateur est un gage de sa réussite » Vendre plus cher les prestations de sécurité, mission impossible ? Pas pour Kai Bandilla, executive vice président de Simon Kucher & Partners. Explications.

Sécurité Privée. C’est quoi le pricing power ? Kai Bandilla. Chez Simon Kucher, nous définissions le pricing power d’une entreprise comme sa capacité à obtenir auprès de ses clients les prix qu’elle mérite en contrepartie de la valeur qu’elle leur délivre. De nombreuses entreprises font beaucoup pour leurs clients : elles proposent des services innovants, ne cessent d’améliorer leurs produits, investissent dans leur R&D, dans la formation de leurs employés ou encore dans la mise en place de nouveaux moyens logistiques pour mieux livrer les clients. En effet, depuis de nombreuses années,les chefs d’entreprise ont

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placé le client au cœur des préoccupations de l’entreprise. Les entreprises sont toujours plus à l’écoute du client, à l’écoute de ses besoins. Tout ceci, afin de sans cesse mieux le satisfaire, en lui offrant toujours plus de valeur. Le cabinet Simon Kucher pose la question suivante aux entreprises : « Pour tous ces efforts, pour toute cette valeur délivrée à vos clients, obtenez-vous une juste contre-valeur ? ». Autrement dit, le prix que vos clients payent pour vos produits et services estil la juste compensation de tous ces efforts et investissements, humains comme financiers. Le Pricing Power est la capacité d’une entreprise à recevoir la

32 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

juste contrepartie des produits et des services qu’elle délivre à ses clients. Voilà ce qu’est le Pricing Power. SP. En quoi ceci est-il nouveau ? KB. Il y a une notion fondamentale qui devient de plus en plus importante : le levier prix. Tous les autres leviers disponibles pour agir sur la rentabilité de l’entreprise sont aujourd’hui complétement épuisés. Soyons concrets, pour gagner de l’argent en tant que chef d’entreprise, qu’est-ce que je peux faire ? La rentabilité de mon activité se calcule selon l’équation simplifiée suivante : [ PRIX x VOLUME – le total des COUTS (variables et fixes) ].

Aujourd’hui (et l’actualité récente le démontre encore d’avantage) essayer de réduire les coûts ne fait plus gagner d’argent parce que tout le monde l’a déjà fait. On peut également jouer sur un deuxième grand levier : le levier volume. Chez SKP, nous considérons que le volume comme levier de croissance de la profitabilité est limité. En effet, dans le contexte conjoncturel actuel des pays développés, la croissance est faible. A moins d’être sur un marché de niche, les perspectives de croissance des volumes sont limitées. Du coup, il vous reste le levier du prix. Beaucoup d’entreprises sous-gèrent le prix. Or, je suis

convaincu qu’une entreprise qui comprendrait pleinement l’impact du prix sur la profitabilité de ses opérations prendrait les choses en main. Elle se rendrait compte qu’elle doit impérativement agir : sa rentabilité est en jeu. De plus,le prix est un levier beaucoup plus actionnable qu’un plan de réduction des coûts ou un programme de conquête de parts de marché.De nombreuses actions sur les prix ne requièrent en effet aucune dépense ou investissement préalable. SP. Pourquoi cette nécessité d’agir est-elle devenue si urgente ? KB. Rappelons que de la rentabilité d’une entreprise dépend sa survie. Si vous ne dégagez pas de marge, vous ne pouvez plus investir dans l’avenir. Les entreprises se doivent de gagner de l’argent. La rentabilité d’une entreprise, c’est sa pérennité. Comme les deux autres leviers d’actions (réduction des coûts et volume) sont épuisés, le levier principal de rentabilité est le levier prix. Une entreprise qui perd de l’argent ou qui n’en gagne pas assez pour assurer son avenir, se doit donc d’engager une action sur les prix. Si tout était simple, on pourrait en rester là. Mais il faut aussi prendre en compte l’inflation qui rentre en jeu avec tous les

effets que cela comporte. En France, elle est passée de 1,5 % en 2010 à 2,1% en 2011, finissant l’année sur une tendance fortement haussière. Ce qui pourrait la propulser au-delà des 2,5% en 2012, selon les plus pessimistes. De plus, nous sommes de plus en plus confrontés à un phénomène d’inflation importée : une augmentation générale des prix due à la hausse des prix des biens importés. En effet, aujourd’hui, les ouvriers chinois refusent de se faire exploiter, les produits électroniques entre autres deviennent plus chers ! Sans inflation, on n’avait pas trop à se soucier de maintenir son pouvoir d’achat : la valeur d’un euro restait celle d’un euro de-

de 5 points, il faut augmenter les prix de 7 points pour converser le même pouvoir d’achat (nous faisons le parallèle entre pouvoir d’achat et marge nette dégagée pour une entreprise). Pourtant, très souvent les entreprises ne suivent pas ce résonnement. Elles se contentent de « couvrir leurs coûts » alors qu’elles devraient en plus augmenter le prix si elles veulent garder le même pouvoir d’achat. En effet, si elles se contentent de maintenir leurs marges nettes en € : l’inflation va dévaluer leur résultat.Bref,les entreprises oublient généralement de prendre en compte l’inflation dans le calcul de leurs prix ! Il faut aussi tenir compte de la

« Il y a une notion fondamentale qui devient de plus en plus importante : le levier prix » main. En revanche, aujourd’hui, si j’ai une inflation de 5 points, je dois ajouter 5 points à mes revenus pour maintenir mon pouvoir d’achat. Pour une entreprise, si ses coûts augmentent de 2 points et que l’inflation est

typologie de l’économie dans laquelle on vit. Les taux de croissance en France vont osciller entre 0,5 et 1% alors qu’ils atteignent 8% en Turquie ! En situation de croissance faible, il est d’autant plus important d’être

vigilant sur l’inflation. SP. Mais l’inflation et la hausse des coûts des matières premières ne concernent pas les entreprises de sécurité privée en France ? KB. Bien sûr, les coûts auxquels doivent faire face les entreprises de sécurité sont des coûts sociaux. Mais ceux-ci sont également en hausse. De plus, la période présidentielle ajoute de l’incertitude sur la tendance que prendra le coût du travail en France à moyen terme. Le gouvernement est revenu sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Beaucoup d’autres éléments vont évoluer en 2012. Si on regarde en arrière, l’évolution récente des coûts sociaux, que voit-on ? L’ USP (Union des entreprises de sécurité privée) a annoncé des hausses de près de 6% pour début janvier. Du fait des accords salariaux et de la récente hausse du SMIC, des amendements de la loi TEPA, de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), et la liste continue. Entre 2010 et 2011, l’augmentation avait déjà été de 3 – 4%. Tout ceci représente près de 10% de hausses de coûts sociaux sur deux ans, alors que ces coûts sont l’essentiel des charges auxquelles font face les entreprises de sécurité. La sécurité c’est surtout de l’humain ; les équipements ont un coût relativement limité par rapport à la masse

Sécurité Privée 33


l’entretien En couverture

salariale, le coût de la formation, l’ingénierie sociale… SP. Comment peuvent réagir les entreprises de sécurité privée en France ? KB. Les taux de croissance de la sécurité privée ont été élevés avant de connaître une lente descente. Il reste aujourd’hui peu de marchés à prendre. Le levier volume est donc peu actionnable. Occasionnellement, une entreprise va ravir un marché à un concurrent en « cassant les prix », mais elle sera alors plus difficilement rentable sur le contrat. L’impact sur la rentabilité ne sera donc pas positif, et n’aidera en rien à la couverture des coûts en hausse. Les entreprises de sécurité privée se doivent de couvrir leurs coûts et de tenir compte de l’inflation dans leur politique de prix. En général, l’acheteur attend de son prestataire qu’une hausse de coût soit compensée par des gains de productivité. Et le plus souvent, il refuse de payer plus que le prix actuel. Non seulement il fait fi de l’inflation rampante, mais de plus, il imagine qu’il est aussi facile de réaliser des gains de productivité sur de l’humain qu’avec des machines et des processus industriels. Les coûts sociaux qui augmentent, c’est aussi le prix de l’ancienneté, de l’expérience qu’acquière le personnel de son prestataire. Cela est incompressible, et doit se refléter dans les prix acceptés par les clients. Un exemple concret est l’actualité sociale dans les aéroports. C’est un signal puissant que doivent utiliser les prestataires de sécurité pour dire « pour éviter les mouvements sociaux dans les aéroports, il est nécessaire d’augmenter les salaires. Or, nous ne disposons plus d’aucune mar-

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Le prix comme levier de profitabilité

Le prix est non seulement un sujet sous-travaillé, mais aussi le levier dont l’effet comparatif sur le résultat est le plus fort. En effet, la hausse du chiffre d’affaires rapportée au résultat représente un gain relatif très important.

Une amélioration de 5% sur... Levier de profit

« Les coûts sociaux qui augmentent, c’est aussi le prix de l’ancienneté, de l’expérience qu’acquière le personnel de son prestataire. Cela est incompressible, et doit se refléter dans les prix acceptés par les clients. » ge de manœuvre pour réduire nos coûts de production. Nous devons donc augmenter les prix de vente. » ADP,par exemple, doit porter cette hausse et montrer l’exemple.

34 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

SP. Pensez-vous que les prix pratiqués dans ce secteur sont inférieurs à ce qu’ils devraient être ? KB. C’est une évidence. Il suffit de regarder les niveaux de ren-

tabilité de ces entreprises, ainsi que l’actualité récente. Certains acteurs sont dans des situations économiques précaires. D’autres éléments importants expliquent le niveau de prix faible dans le secteur. Le métier lui-même n’est pas valorisé. On ne perçoit pas immédiatement la valeur ajoutée du gardien qui lève la barrière, encore moins de l’agent de sécurité qui fait une ronde de nuit, et que donc personne ne voit. Et pourtant, c’est souvent la seule personne sur le site à cette heure tardive. En cas de problème, un accident ou un incendie, c’est la première (et souvent la seule) personne

à pouvoir réagir. En d’autres termes, la proposition de valeur de sécurité est plus perçue par le client comme un coût que l’on ne peut éviter, que comme un surcroit de valeur (un site mieux sécurisé, un accueil mieux organisé, des vols d’avion plus sûrs). De plus, les offres de sécurité des différents acteurs sont perçus comme très similaires. Le client ne voit pas ou ne veut pas voir la différence entre les entreprises. Il les met en concurrence, et c’est le moins disant qui l’emporte, parfois au détriment de la qualité. Faisons ici le parallèle avec l’industrie automobile où les techniques d’achat sont les

… entraine une augmentation du profit de… Profit

Valeur Avant

Après

Avant

Après

Prix

€100

€105

€10M

€15M

50%

Coûts variables unitaires

€60

€57

€10M

€13M

30%

Volume des ventes

1M

1.5M

€10M

€12M

20%

Coûts fixes

€30M

€28.5M

€10M

€11.5M

15%

mêmes. Mais à force de tirer sur la corde des achats, on finit par obtenir des rappels, des problèmes de casse surprise. Au final, on paye d’ailleurs beaucoup plus cher que ce que l’on a pu économiser. Et pourtant, le secteur dispose de multiples opportunités de se différencier de ses concurrents. N’importe qui ne peut pas assurer la sécurité d’un aéroport ou d’une centrale nucléaire. Il faut investir dans des certifications, de la formation, dans l’humain. Tous les gardiens ne se ressemblent pas. L’expérience et l’expertise sectorielle peuvent faire la différence.Au-delà d’une prestation « standard », un prestataire peut proposer des services complémentaires, des équipements. On peut aussi penser à une métrique de prix différente pour facturer la prestation. SP. Précisément, comment pourrait-on imaginer une nouvelle « métrique » de prix ? Et la vendre au client ? KB. Je vais commencer par un

exemple. Pendant 20 ans, les pneumaticiens ont vendu des pneus de camion au poids, au kilo. En effet, ce qui faisait la robustesse et la qualité d’un pneu, c’était la quantité de gomme. Donc plus le pneu était de qualité, plus il contenait de matière, plus il était lourd. Et donc, plus il était cher. Durant toutes ces années, ils ont donc vendus des pneumatiques de plus en plus performants, de plus en plus lourds et de plus en plus chers. La métrique de prix était devenue le poids du pneu. Mais cette technique de pricing a connu ses limites avec l’arrivée de matériaux plus légers qui, de fait, réduisait à néant la métrique de prix utilisée. En effet, la qualité était désormais décorrélée du poids. Le pneu résistant mais léger devait couter moins cher selon la métrique de prix « poids » alors qu’il était d’une qualité bien meilleure. Non seulement il durait plus longtemps mais en plus il permettait de

consommer moins, puisqu’il était moins lourd. Nous avons donc imaginé une nouvelle approche : il s’agissait de faire payer au client le bénéfice réel qu’il tirait du pneu. Le client devait payer désormais payer au kilomètre parcouru. C’est le paiement à l’usage. En fait, il n’achète plus le pneu, il le loue. Dans le secteur de la sécurité, la facturation heure/homme est obsolète. Il serait préférable de s’orienter vers une prestation globale. Reprenons la situation d’ADP. Tout dysfonctionnement, toute attente excessive nuit à l’image des aéroports. Donc plus on réduit la file d’attente, plus la compagnie ou l’opérateur aéroportuaire est satisfaite. Il y a de la valeur pour l’opérateur à réduire le temps d’attente. Il devrait être prêt à payer pour. C’est une toute autre perspective. Il y a certainement beaucoup

Sécurité Privée 35


l’entretien En couverture

Sécurité Privée Le magazine d’information des acteurs de la profession

d’autres idées à trouver.

Bio express

Soyons réalistes et pragmatiques. Il n’est pas facile de basculer d’une métrique de prix à une autre pour ce qui concerne le « cœur » de l’offre. Mais nous pourrions commencer par les services complémentaires ou les accessoires. Un autre levier qui peut être utilisé, ce sont les offres packagées. En effet, même si le client n’est pas intéressé par l’ensemble des produits présentés, l’attractivité du prix de l’ensemble l’emporte. SP. Qu’est-ce tout cela implique pour les équipes commerciales des entreprises de sécurité ? KB. Tout ce que l’on vient de dire sur le prix a bien sur un impact important sur les forces de vente. Le prix, ça se conclue toujours sur le terrain, chez le client. Une approche plus sophistiquée des prix implique un pilotage différent des équipes commerciales. Le marché de la sécurité est un marché où les repères de prix sont peu visibles, on est dans quelque chose qui se négocie. Si aujourd’hui les prix sont bas, c’est parce que les clients exercent une forte pression mais

général focalisés sur le volume, le chiffre d’affaires apporté ou renouvelé. C’est la porte ouverte aux réductions de prix, aux « cadeaux de négociation », car cela incite au vendeur à remporter le maximum de contrats, sans

« Une approche plus sophistiquée des prix implique un pilotage différent des équipes commerciales » aussi parce qu’il n’existe pas de système de motivation des vendeurs pour compenser cette pression : ils ne sont pas ou peu rémunérés en fonction de la qualité de la marge qu’ils réalisent. Les systèmes de vente sont en

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trop regarder le niveau de marge réalisé, tant que l’on pense qu’il est positif. Une autre approche consisterait à verser au vendeur partie de la marge qu’il fait. Chez Simon Kucher, nous pensons que la meilleure voie

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consiste à rémunérer le vendeur en fonction du prix auquel il vend le volume, en tenant compte du volume vendu. Plus le prix est élevé pour un volume donné, plus il gagne d’argent. Il s’agit en fait d’un système de bonus dit hybride : il touche donc sur la quantité et la qualité de ce qu’il vend. Aujourd’hui, de nombreux autres secteurs ont adopté cette approche.Dans le secteur de la sécurité privée, nous n’avons (pour l’instant) identifié aucune entreprise ayant mis en place ce système qui repose ainsi sur la valorisation du vendeur. C’est dommage, quand on constate la capacité d’influence d’un vendeur sur le prix obtenu auprès d’un client.

Kai Bandilla a étudié l’économie à l’université de Saarland (Allemagne), est diplômé de l’EAP – Ecole Européenne des affaires (Paris-Oxford-Berlin) et du Stanford Executive Program en 2000. Kai Bandilla a débuté sa carrière au département ventes de Rank Xerox avant de rejoindre le conseil chez Alexander Proudfoot en Allemagne. Il est entré ensuite chez Roland Berger en 1991 et devint Principal en 1998 puis Partner en 2000. Il a conseillé les sociétés leaders à travers l’Europe principalement sur des problématiques de stratégies marketing et commerciales, de réorganisation et de programmes d’efficience. En 2003, Kai Bandilla a été nommé Managing Partner du bureau de Paris de Simon Kucher & Partners. Depuis, il pilote des projets de design de processus de prix en B2B et B2C. Il intervient ainsi dans des secteurs tels que l’industrie, la banque/finance, l’automobile, les télécommunications, le tourisme ou encore auprès de grands groupes PGC. Depuis 2009, Kai dirige également le nouveau bureau de Bruxelles. Depuis janvier 2010, il est Membre du Comité Exécutif de SKP. Depuis 4 ans, il enseigne le pricing dans le cadre du programme Master Marketing de l’Université Paris Dauphine et intervient également, depuis 2008, à l’INSEAD.

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Sécurité Privée 37


Repères En couverture

Augmentation des coûts er sociaux au 1 janvier 2012

Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que, d’une façon ou d’une autre, le gouvernement et le parlement, tous horizons politiques confondus, semblent acquis à une remise en cause du calcul des allègements de charges sur les bas salaires. Ces allègements coûtent aujourd’hui 34 milliards d’euros au budget. Sans en connaître les modalités, nous attendons des changements importants dans le domaine et malheureusement des augmentations de coûts très significatives non prises en compte dans ce document.

Les augmentations des coûts sociaux au 1er janvier 2012 indiquées par le graphique sont ramenées en pourcentage de la masse salariale. Ces augmentations peuvent varier en fonction des politiques ou des structures d’entreprises.

{

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+ 6% + 2,0 %

+ 0,5 % / +1,2%

+ 0,2 % / +1,0%

Quelques définitions ...

Accord de salaire 2011 - 2013

Modification loi TEPA Heures supplémentaire

CFE / CVAE

+ 0,2 % / +0,4%

causes sociétales

+ 0,1 % / +0,3%

Taxe transport

+ 0,2 %

Accord de prévoyance

+ 0,1 %

taxe d’apprentissage

+ 0,1 %

Parcours de professionnalisation

+ 0,1 %

mutuelles

+ 0,1 %

taux at

+ 0,5 %

Autres augmentations

Accord de salaire 2011 – 2013 L’augmentation des salaires conventionnels pour 2012 est de 2%, issue d’un accord professionnel négocié et signé en 2010 après deux ans de gel des salaires. La négociation obligatoire pour 2012 devrait (dans le contexte difficile actuel) s’en tenir à constater la hausse déjà prévue. A noter que : - le salaire d’entrée dans le métier d’agent de sécurité est le SMIC ; - la profession limite la hausse au strict niveau de l’inflation ; - l’augmentation s’applique à tous les niveaux de la Convention collective nationale des entreprises de prévention et de sécurité (CCN). Modification de la loi TEPA Dans les nombreuses annonces du gouvernement en août 2011, la modification du régime d’allégement des charges sociales sur les heures supplémentaires a des conséquences importantes. Ces heures initialement neutres pour le calcul des allégements sur les bas salaires seront maintenant prises en compte dans le calcul global des allègements. Ceci entraîne une augmentation très forte du coût des heures supplémentaires évaluée à 1,2% de la masse salariale. Même si les entreprises prennent des décisions

pour réduire les heures supplémentaires, la nature même des prestations effectuées génère un minimum d’heures supplémentaires incompressible et donc des surcoûts importants. CFE / CVAE Cette ancienne taxe professionnelle renommée et transformée par la loi en 2009 a un impact différent suivant les entreprises et leur structure. Dans tous les cas, c’est une augmentation de coûts de 0,2% à 1%. A noter qu’en 2011, l’impact de cette réforme a été très sous-estimé dans les coûts sociaux. Causes sociétales Comme toutes les professions de main d’œuvre à faible valeur ajoutée, nous assistons depuis plusieurs années à des évolutions structurelles provoquant des glissements de coûts sociaux qu’il est nécessaire de prendre en compte. Les deux

plus importants sont le phénomène d’ancienneté des populations dans nos métiers et le réflexe systématique de recours aux prud’hommes en cas de litige avec son employeur. Celuici dans plus de 80% des cas est condamné à des sommes qui ne font qu’augmenter. Taxe transport Cette taxe prélevée par les collectivités locales est en augmentation constante dans le cadre des politiques de développement des transports en commun. Le chiffre de 0,1% est une moyenne, la réalité peut être beaucoup plus élevée dans certaines agglomérations. Accord de prévoyance Il couvre les salariés de la profession et leur famille en cas de décès ou d’invalidité, c’est l’un des éléments de la convention collective. Au cours des trois dernières années, le

régime est devenu profondément déficitaire à plus de 25 millions d’euros. L’accord avait été dénoncé et la négociation a provoqué une augmentation des cotisations de 32% répartie à 50/50 entre les salariés et les entreprises. A noter que la réforme des retraites qui mécaniquement allonge les durées d’indemnisation pèse pour 3%. Taxe d’apprentissage La loi de finance rectificative du 6 juillet publiée au Journal officiel le 30 juillet dernier a modifié le calcul de la contribution supplémentaire. Un système de bonus/malus en fonction du nombre de contrats en alternance présents dans l’entreprise est maintenant en place. Les contraintes intrinsèques du métier d’agent de sécurité (CQP, carte professionnelle, catégorie de population concernée, minimum de formation à 150 heures, réticence

Sécurité Privée 39


des clients, …) sont peu compatibles avec les contrats en alternance et les entreprises de sécurité n’atteignent pas les seuils minimum. Elles sont donc obligées de payer des malus qui impactent les coûts sociaux. Parcours de professionnalisation La profession bénéficiait de financement d’une partie des formations dans le cadre des parcours de professionnalisation à partir de période de formation de 21 heures. Ce seuil a été porté à 70 heures et de nombreuses formations obligatoires ne peuvent plus être financées par ces subventions. Par conséquent, les coûts de ces formations augmentent.

Autres augmentations Sont repris dans cette rubrique de nombreux éléments peu significatifs individuellement mais pesant quand ils sont additionnés : > Prime de panier : elle est aujourd’hui de 3,30€ par vacation d’une durée minimale de 6 heures continues. Son évolution est indexée sur l’évolution des salaires de la CCN, soit 2%. > Forfait social : c’est une augmentation de la taxation des

> Au moment où ce document est écrit, d’autres éléments d’augmentation sont déjà connus mais pas encore quantifiables précisément : le changement de régime de calcul des indemnités journalières de sécurité sociale est un exemple. Par expérience, nous savons qu’il est nécessaire d’anticiper les mesures applicables en novembre ou décembre de chaque année pour l’année suivante.

Comment reconcilier activité de sécurité privée et profit ?

Les dirigeants s'expriment !

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Sécurité privée : une profession en crise

Mutuelles Les régimes deviennent déficitaires suite aux politiques du gouvernement et de la sécurité sociale, plus particulièrement dans le cadre des déremboursements. Les augmentations de cotisations sont inévitables. De plus, la loi (2010 – 1657 - 29 décembre 2010) revient sur l’exonération de la Taxe sur les conventions d’assurances (TSCA) qui à l’origine avait été mise en place pour favoriser le développement des mutuelles salariés. De plus, l’article 9 de la loi du 19 septembre 2011 porte le taux de la TSCA de 3,5% à 7% applicable au 1er octobre 2011. Ces aspects viennent impacter les coûts sociaux. Taux AT Le taux collectif en matière d’accident du travail a été relevé en 2011 de 2,5 à 2,7% dès 2011. L’impact doit donc être pris en compte en 2012.

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sommes versées au titre de la participation ou de l’intéressement. A noter que le forfait social a été créé en 2001 puis est progressivement passé à 4% en 2010, 6% en 2011 et sera de 8% en 2012. > La prime sur les dividendes : issue d’une promesse de la Présidence de la République, l’impact reste limité aujourd’hui dans notre profession qui n’augmente pas vraiment les dividendes.

40 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

Certes, la crise a touché tous les secteurs de l’économie mais certains ont été plus impactés que d’autres. C’est le cas de la sécurité privée. Déjà fragilisée, la crise n’a fait qu’accroître une situation tendue qui risque de devenir insupportable.

En 2011, le gouffre est atteint +4% c’est l’augmentation moyenne des coûts so-

ciaux 2011. Ils ont dépassé toutes les prévisions les plus pessimistes que nous annoncions.

+2%

c’est dans le meilleur des cas la hausse moyenne des prix

-2% c’est la rentabilité moyenne disparue de la profession et le passage dans le rouge de la majorité des comptes d’exploitation. 2011 ce sont des entreprises de sécurité privée qui ne peuvent plus faire face, et qui entraînent leurs clients dans un niveau d’insatisfaction jamais atteint vis-à-vis de leur prestataire. C’est l’effondrement des prix et un marché qui n’a plus de référence.

2012, stop ou encore ? +2% c’est l’augmentation des salaires. Le premier coefficient reste au SMIC.

+4% l’augmentation des taxes, des contributions,

et des changements de règles impacte violemment les coûts de vos prestataires sécurité (voir graphique en page 36).

www.securite-privee.org Sécurité Privée 41


Dura Lex, Sed Lex Dura Lex, Sed Lex

SOUS-TRAITANCE

Attention dangers ! Le prêt de main-d’œuvre entre sociétés distinctes (appartenant souvent à un même groupe), est fréquemment utilisé comme outil de gestion des ressources humaines, dans le cadre de l’adaptation des effectifs ou pour répondre à des demandes particulières de compétence ou de technique dont ne dispose pas une entreprise. La sécurité est, à ce titre, le domaine de prédilection de la sous-traitance. En effet, peu d’entreprises disposent d’un service interne de sécurité et il n’est pas rare que l’opérateur de sécurité privée sous-traite lui-aussi la prestation fournie Par Anne Quentier, avocat associé, avec Anna Coudray, avocat collaborateur, SCP Quentier Pouget

Donneurs d’ordres, entreprises de sécurité, sociétés unipersonnelles, agents en nom propre, sociétés filiales d’un même groupe (…) sont tous concernées par ces pratiques flirtant trop souvent avec les frontières de la légalité. Dans quelles situations cette sous-traitance dépasse-telle les limites légales ? Quelles sont alors les risques encourus par l’entreprise et comment peut-elle s’en prémunir ? Comment reconnaître une situation de sous-traitance illicite ? Toute opération de prêt de main-d’œuvre à but lucratif est illicite sauf celles encadrées par

{

42 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

la loi (portage salarial, travail temporaire, entreprises de travail à temps partagé,…). Deux critères doivent être posés pour caractériser une situation de sous-traitance illicite : déterminer si la finalité du contrat de sous-traitance est exclusivement le prêt de personnel, et vérifier si le prêt de main-d’œuvre est lucratif pour l’entreprise « prêteuse ». La détermination de la finalité du contrat : l’utilisation d’un faisceau d’indices Il s’agit ici de caractériser si l’opération a pour but exclusif le prêt de personnel.

Cette opération permet de distinguer le contrat en cause du contrat d’entreprise (contrat de sous-traitance ou de prestation de services) qui est un contrat avec une tâche objectivement définie où le prêt de main-d’œuvre n’est qu’un moyen permettant la réalisation de cette tâche. Pour mettre en évidence le but exclusif, le juge s’attachera à la finalité du contrat et vérifiera si : - le contrat porte sur une tâche à accomplir, définie avec précision, et non sur une simple location de main-d’œuvre ; - le personnel détaché dans l’entreprise utilisatrice conserve, pendant l’exécution de la

mission une totale autonomie par rapport aux salariés de l’utilisateur ; cette autonomie se concrétisant au niveau de l’encadrement, qui doit être assuré par un salarié de l’entreprise extérieure, doté des pouvoirs correspondant ainsi qu’au niveau des conditions de travail qui ne doivent pas être « calquées » sur celles des salariés de l’entreprise utilisatrice (telles que les horaires de travail) ; - la rémunération prévue au contrat est fixée forfaitairement, en fonction du résultat et non du nombre d’heures de travail effectuées ; - le sous-traitant fournit au personnel détaché l’outillage ou

les moyens matériels nécessaires à l’exécution de la tâche ; - l’activité sous-traitée implique une spécialisation ou un savoirfaire que ne possèdent pas les salariés de l’utilisateur ; - le contrat comporte des clauses contraignantes pour le soustraitant : obligation de résultat, assurance contre le risque de malfaçon, etc. Seuls les éléments de faits sont pris en compte par le juge pour déterminer si les critères sont remplis ; ce dernier n’étant pas lié par la qualification donnée aux dispositions contractuelles par les parties. S’il parvient à mettre en évidence que cer-

tains de ces critères ne sont pas remplis le juge pourra d’ores et déjà présumer du caractère illicite de la sous-traitance. La vérification du caractère lucratif : la réalisation d’un bénéfice ou d’économies Le caractère lucratif du prêt de main-d’œuvre est retenu chaque fois que le personnel est mis à disposition d’une entreprise tierce utilisatrice par une personne physique ou morale dans l’objectif d’en retirer un bénéfice, un profit ou un gain pécuniaire (exception faite des cas autorisés par la loi comme par exemple le travail temporaire).

Sécurité Privée 43


Dura Lex, Sed Lex Dura Lex, Sed Lex

Il convient de distinguer le caractère lucratif et le caractère onéreux de l’opération, source de confusion. D’une manière générale, le caractère lucratif d’une activité suppose que l’intéressé qui l’exerce en retire un bénéfice, un profit, ou un gain pécuniaire alors que le caractère onéreux s’oppose en principe à la gratuité et implique que celui qui exécute la prestation est simplement rémunéré. Ainsi, les tribunaux retiennent le caractère lucratif de l’opération lorsque le gain pour le prestataire résulte de la différence entre le prix facturé par la société prêteuse à son client et le coût de la main-d’œuvre mise à disposition. (Cass. crim. 16 juin 1998, no 97-80.138) Le but lucratif peut également être caractérisé dès lors que l’utilisateur n’a pas à supporter les charges sociales et financières qu’il aurait supportées s’il avait employé lui-même des salariés. (Cass. crim. 17 février 2004, no 03-82.) Jusqu’à 2011, la jurisprudence rappelait de manière constante que dès l’instant où la société prêteuse ne tire pas un « profit » de l’opération, cette dernière est licite. Il en est ainsi quand la société prêteuse se borne à refacturer à la société utilisatrice salaires et charges des salariés mise à disposition. Mais depuis le 18 mai 2011, la Cour de cassation a durci sa position en reconnaissant le caractère lucratif à un prêt de main-d’œuvre entre deux sociétés alors même qu’il n’y avait que refacturation des salaires, charges sociales afférentes et frais professionnels. La Cour s’est placée du côté de l’entreprise utilisatrice pour apprécier s’il y avait ou non un caractère lucratif à l’opération. Or, en l’espèce, la Cour a constaté que la société utilisatrice, qui

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D’une manière générale, le caractère lucratif d’une activité suppose que l’intéressé qui l’exerce en retire un bénéfice, un profit, ou un gain pécuniaire alors que le caractère onéreux s’oppose en principe à la gratuité et implique que celui qui exécute la prestation est simplement rémunéré.

n’avait aucun salarié propre, ne supportait aucun frais de gestion du personnel ; ce qui était de nature à constituer un but lucratif dans la mesure où l’opération avait pour effet d’entraîner « un accroissement de flexibilité dans la gestion du personnel et l’économie de charges procurée à cette dernière ». (Cass. Soc., 29 oct. 2008, n°07-42.379) Le risque de tomber sous la qualification de plusieurs infractions Le fait de fournir de la maind’œuvre à titre exclusif peut tomber simultanément sous le coup des deux infractions : le délit de prêt de main-d’œuvre illicite (articles L 8241-1 et L8241-2 du Code du travail) et le délit de marchandage (article L 8231-1 du Code du travail). En effet, le délit de marchandage est défini comme l’opération à but lucratif de fourniture de main-d’œuvre qui a pour conséquence de causer un tort aux salariés concernés ou d’écarter l’application des dispositions de la loi, de règlement ou de convention ou accord collectif de travail. Ainsi, à la différence du délit de prêt de main-d’œuvre illicite, le délit de marchandage n’exige

44 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

pas que l’opération prohibée concernant la main-d’œuvre ait un caractère exclusif mais requiert qu’un préjudice ait été causé au salarié. Dans certaines hypothèses, les critères des deux infractions sont réunis : il y a concours de qualification. En l’état actuel de la jurisprudence, le délit de travail dissimulé peut, quant à lui, être directement retenu à l’encontre du client d’une entreprise soustraitante dès lors qu’une requalification du contrat de soustraitance en contrat de travail est opérée.Tel est notamment le cas si un lien de subordination entre l’entreprise principale et une « entreprise sous-traitante » est caractérisé. Aux termes des articles L.8221-3 et L 8221-5 du Code du travail, commet le délit de travail dissimulé toute personne physique ou morale qui exerce à but lucratif une activité notamment de prestation de services en se soustrayant intentionnellement aux obligations suivantes : - requérir son immatriculation au RCS ou poursuivre son activité après refus d’immatriculation ou postérieurement à une

radiation, ou ; - procéder aux déclarations exigées notamment par les organismes de protection sociale ou par l’administration, ou ; - accomplir l’une des formalités prévues aux articles L 1221-10 et L.3243-2 du Code du travail (déclaration préalable à l’embauche, remise du bulletin de salaire, mention volontaire sur le bulletin de paie d’un nombre d’heures de travail inférieur à celui réellement effectué, etc.).

Quelques exemples de jugement en matière de sous-traitance Les juges ont pu caractériser une soustraitance illicite dans le cas d’une société dont les statuts précisaient que son objet était « la mise à disposition de personnel ». Cette société apparaissait en fait comme une coquille vide dont la seule raison d’exister était de fournir à sa société-mère la main-d’œuvre nécessaire. (Cass. crim., 12 mai 1998, n° 96-86.479) Par contre, il a été jugé que le recours à du personnel qui effectue une mission de surveillance et de protection qui ne peut être confiée à un salarié de l’entreprise utilisatrice ne constitue pas un prêt de main-d’œuvre illicite. Le juge a pris en compte le fait qu’aucun salarié de l’entreprise utilisatrice ne bénéficiait de la compétence et de la formation particulière nécessaires à cette activité. (Cass. soc, 19 juin 2002, n° 00-41.156) En revanche le prêt de main-d’œuvre illicite est constitué entre deux sociétés de surveillance, l’une mettant à disposition du personnel au profit de l’autre en dehors de tout savoir-faire particulier, sans encadrement de la société prêteuse de personnel sur le site considéré. (TGI Toulouse 16 septembre 2008)

Aux termes de l’article L. 8221-1 du Code du travail, il est également interdit d’avoir recours sciemment, directement ou par personne interposée, aux services de celui qui exerce un travail dissimulé. Cette infraction peut être retenue à l’encontre du client lorsque ce dernier savait ou ne pouvait ignorer qu’il recourait au service d’une personne exerçant un travail dissimulé, soit dans le cadre d’une relation directe, soit par l’intermédiaire d’un tiers (prête-nom ou soustraitant clandestin).

à l’article D 8222-5 du Code du travail (attestation de fourniture de déclarations sociales, extrait K-bis, etc. Cf. supra.) n’ont pas été sollicités par l’entreprise principale au sous-traitant. Et ceci, même dans le cas où l’entreprise principale se serait fait remettre l’intégralité des documents visés ci-dessus ; dès lors qu’il est caractérisé que cette dernière avait nécessairement conscience que la prestation du sous-traitant ne pouvait être assurée régulièrement avec les seuls salariés déclarés (ex. : prix anormalement bas par rapport au coût de la production, demande de réalisation de prestations dans des délais très rapides, etc.).

Tel est le cas si, lors de la conclusion du contrat de soustraitance (ainsi que tous les six mois), les documents énumérés

L’engagement d’une responsabilité solidaire Cette responsabilité peut être retenue à l’encontre de la so-

ciété y ayant recours mais également du client en qualité de co-auteur du délit de prêt de main-d’œuvre illicite. Une responsabilité solidaire des cocontractants a été instituée par le Code du travail. Mise en œuvre de la responsabilité solidaire sur le fondement de l’article L 8222-2 et L 8222-3 du Code du travail : un préalable, une condamnation pénale. La solidarité est engagée lorsque la personne physique ou morale a été condamnée pour avoir recouru directement ou par personne interposée au service de celui qui exerce un travail dissimulé, soit l’infraction dite de « recours sciemment » (Cf. infra). Dans cette hypothèse, la solidarité financière ne peut être mise en œuvre que lorsqu’une

condamnation pénale préalable a été prononcée et que le jugement est devenu définitif. Mise en œuvre de la responsabilité solidaire sur le fondement de l’article L 8222-1, L 8222-2 et L 8222-3 du Code du travail : un automatisme en l’absence des documents exigés en cas de sous- traitance. La solidarité est engagée pour toute personne physique ou morale qui ne s’est pas assurée que son cocontractant s’acquitte de ses obligations au regard de l’article L 8221-3 et L 8221-5 du Code du travail (documents prévus à l’article D 8222-5), lors de la conclusion d’un contrat, dont l’objet porte sur une obligation d’un montant global d’au moins égal à 3.000 €. Dans cette hypothèse, il est possible de mettre en œuvre la solidarité pécuniaire à l’encontre

de la personne qui a eu recours aux services de celui qui exécute le travail dissimulé, sans que soit nécessaire une condamnation pénale préalable. Aussi, les créanciers peuvent-ils mettre en œuvre la solidarité financière dès la transmission du procès-verbal. Étendue de la solidarité Le client est tenu solidairement avec celui qui exerce un travail dissimulé : - au paiement des impôts, taxes et cotisations obligatoires ainsi que des majorations et pénalités dues par celui-ci au Trésor Public et aux organismes de protection sociale ; - le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des aides publiques dont il a bénéficié ; - au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par lui à raison de l’emploi de salariés dissimulés. Le client est tenu aux dettes liées à la prestation dont il a bénéficié, proportionnellement à la valeur de cette prestation dans les conditions suivantes : - pour les dettes fiscales : le prorata est calculé par rapport au chiffre d’affaires de l’entreprise, le cas échéant après reconstitution des recettes pour l’année de réalisation de la prestation ; - pour les rémunérations et les cotisations sociales : le prorata est calculé par rapport au temps de travail et à la masse salariale affectée à la réalisation de la prestation illicite. Quelles sanctions ? Les sanctions pénales Le délit de prêt de main-d’œuvre illicite ou/et de marchandage est sanctionné par des peines pouvant aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et/ou amende de 30 000 € pour la personne physique, et jusqu’à 150 000 € d’amende pour la personne morale (articles L.8231-1,

Sécurité Privée 45


Dura Lex, Sed Lex Dura Lex, Sed Lex

L.8241-1, L.8234-1 et L.8234-2).

Ces peines peuvent être assorties de peines complémentaires notamment l’interdiction d’exercer et/ou l’exclusion des marchés publics pendant 5 ans, et l’affichage ou la diffusion de la décision.

Les sanctions administratives Indépendamment des poursuites judiciaires données ou non, lorsqu’un procès-verbal pour travail illégal a été dressé (dont font partie le prêt de main-d’œuvre illicite et le délit de marchandage), les sanctions administra-

tives telles que la perte du droit aux exonérations et aux réductions de cotisations ou le refus d’octroi des aides publiques, peuvent être ordonnées. De la nécessité de réguler les pratiques Dans un secteur toujours plus concurrentiel, la politique des prix cassés n’a pas sa place puisqu’elle se fait au mépris de la législation conduisant à des décisions de justice extrêmement coûteuses - voire dramatiques - pour les sociétés concernées (suppression des agréments, autorisations, liquida-

tions judiciaires prononcées…). Il appartient à chacun des acteurs du marché de la sécurité privée de recourir avec parcimonie à la sous-traitance compte tenu des risques majeurs encourus.

Le Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS), qui est chargé d’une mission disciplinaire et émet avis et propositions concernant les métiers de la sécurité privée sera, nous en sommes certaines, un acteur essentiel de la régulation de ces pratiques.

à NOTER

De nouvelles obligations pour le donneur d’ordres à partir du 1er janvier 2012 !

Attention, à compter du 1er janvier 2012, l’article L 243-15 du Code de la sécurité sociale impose de nouvelles obligations aux donneurs d’ordres. Ainsi, lorsque le contrat qu’il a conclu avec le sous-traitant est d’une

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valeur d’au moins 3 000 €, il doit désormais vérifier que ce dernier est bien à jour du paiement de ses cotisations sociales. Cette vérification se fait par la remise par le sous-traitant d’une attestation de fourniture de dé-

46 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

clarations sociales et de paiement des cotisations et contributions de sécurité sociale émanant de l’organisme de protection sociale chargé du recouvrement des cotisations et des contributions datant de moins de six mois (article D 8222-5 du Code du travail modifié). En cas d’emploi de salariés par le sous-traitant, l’attestation mentionne l’identification de l’entreprise, le nombre de salariés et le total des rémunérations déclarées sur le dernier bordereau récapitulatif des cotisations sociales (BRC) adressé à l’organisme de recouvrement des cotisations par le sous-traitant. Cette attestation sécurisée par un dispositif d’authentification délivré par l’organisme de recouvrement permet au donneur d’ordres d’en vérifier l’authenticité.

Anne Quentier est co-fondatrice de la SCP Quentier Pouget, cabinet d’avocats de référence en droit social principalement au service des entreprises et de leurs dirigeants.Avocate au Barreau de Paris, titulaire d’un DESS de ressources humaines, auditrice de l’INHESJ, elle intervient depuis une dizaine d’années au sein de l’Université Paris Descartes en droit social dans le domaine de la sécurité privée.

en pratique

Moyens et outils pour mettre en place une sous-traitance en toute légalité s’assurer que les tenues et les badges des agents mis à disposition sont distincts de ceux du titulaire du marché, que les salariés restent encadrés par leur

propre employeur et que leurs tâches comportent une spécificité permettant de justifier le recours à ces agents.

Exemples de clauses type Article X : Sous-traitance et interdiction de cession Le présent contrat représente un accord écrit entre le soustraitant et le client. Il n’est en aucun cas cessible à une autre société dans le but d’assurer une ou la totalité des prestations demandées par le client. Par ailleurs, le soustraitant s’interdit lui-même de sous-traiter, sans accord écrit préalable du client. Le sous-traitant ne pourra, en aucune façon céder ses droits et obligations en vertu du présent contrat, sans autorisation écrite du client. Le sous-traitant s’engage à informer le client par écrit de tout changement de situation (changement d’activité, de gérance, de forme sociale, etc.). Si toutefois, le sous-traitant devait être cédé à une autre société, personne morale, le contrat liant le sous-traitant au client pourra être dénoncé par lettre recommandé par le client et déclaré rompu sans préavis, ni indemnités.

Anna Coudray est titulaire d’un Master 2 de recherche en droit social (université Panthéon Sorbonne) et d’un Master 2 professionnel en Droit et sciences du travail européen (Université Toulouse I et University College Dublin - Michaël Smurfitt Business School). Elle est avocate au Barreau de Paris au sein de la SCP Quentier Pouget.

Les moyens pour éviter la requalification en fausse sous-traitance Pour éviter la requalification en fausse sous-traitance, l’entreprise doit respecter quelques règles : - la conclusion d’un contrat de sous-traitance conforme aux critères définis par les tribunaux

incluant des clauses essentielles que sont la mission précise, la rémunération globale et forfaitaire l’autonomie du sous-traitant, etc. Voir les exemples de clauses proposés ci-après. - la vérification de la conformité de l’opération de sous-traitance sur le terrain. Elle est essentielle. L’entreprise devra notamment

Article X : Montant des prestations Le prix de la prestation du sous-traitant définie à l’article … du présent contrat est fixé à un montant global et forfaitaire de ...€ H.T. soit ... € TTC pour la durée de la mission visée à l’article … du présent contrat. En cas de rupture du contrat de sous-traitance avant le délai présumé de la fin de la mission, le prix ci-dessus visé sera calculé prorata temporis. Article X : Moyens matériels L’ensemble du matériel nécessaire à l’exécution de la mission (uniforme, badge, chien, etc.) doit être obligatoirement fournis par le sous-traitant, sauf disposition expresse contraire justifiée par la spécificité du matériel sollicité par la mission.

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Les étapes à suivre avant la conclusion d’un contrat de sous-traitance Documents à solliciter éventuellement en cas « d’indices de délit de travail dissimulé » et appréciation par l’administration de la liste des documents Selon la jurisprudence (et cela même dans le cas où l’entreprise principale se serait fait remettre l’intégralité des documents listés ci-dessus), en cas d’indices de « travail dissimulé » (ex. : prix anormalement bas

par rapport au coût de la production, réalisation de prestations trop importantes eu égard au nombre de salariés déclarés, etc.), l’entreprise devra solliciter auprès de son sous-traitant tout document permettant de s’assurer que ce dernier respecte ses obligations sociales et fiscales dont notamment : - déclarations uniques d’embauches ; - déclarations devant être faites aux organismes de protection sociale ou à l’administration fiscale ; - liasses fiscales, etc.

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Document à solliciter en vertu de la loi du 12 juillet 1983 n°83-629 réglementant les activités privées de sécurité Aux termes de la loi du 12 juillet 1983 n°83-629 réglementant les activités privées de sécurité, l’entreprise principale doit solliciter auprès du sous-traitant les différents agréments, autorisations et cartes professionnelles des entreprises, dirigeants et

salariés concernés. Liste des documents tirés des articles L 8221-3, L 8221-5 et D 8222-5 du Code du travail (obligation pour un contrat d’au moins 3 000 €) Ces documents sont à solliciter par l’entreprise principale auprès du sous-traitant dans le cadre d’une opération de sous-traitance lors de la conclusion du contrat de sous-traitance et tous les six mois jusqu’à la fin de son exécution, tels que précisés dans le tableau ci-dessous.

Dans tous les cas, les deux documents obligatoires ci-contre

DOCUMENTS SOLLICITES 1. Une attestation de fourniture de déclarations sociales particulière émanant de l’URSSAF, incombant au sous-traitant et datant de moins de 6 mois, et 2. Une attestation sur l’honneur du sous-traitant certifiant du dépôt auprès de l’administration fiscale, à la date de l’attestation, de l’ensemble des déclarations fiscales obligatoires et le récépissé du dépôt de déclaration auprès d’un centre de formalités des entreprises lorsque le sous-traitant n’est pas tenu de s’immatriculer au R.C.S1 ou au R.M2 et n’est pas en mesure de produire les documents mentionnés au a) ou au b) du 2 ci-dessous.

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En cas d’immatriculation obligatoire du sous-traitant au R.C.S1 ou au R.M2 ou lorsqu’il s’agit d’une profession réglementée, l’un des documents ci-contre

1. Un extrait de l’inscription au R.C.S1 (K ou K bis) ; ou 2. Une carte d’identification justifiant de l’inscription au R.M2 ; ou 3. Un devis3, document publicitaire ou correspondance professionnelle, à condition qu’y soient mentionnés le nom ou la dénomination sociale, l’adresse complète et le numéro d’immatriculation au R.C.S1 ou au R.M2 ou à une liste ou un tableau d’un ordre professionnel, ou la référence de l’agrément délivré par l’autorité compétente ; ou 4. Pour les personnes physiques ou morales en cours d’inscription, un récépissé de dépôt de déclaration auprès d’un centre de formalités des entreprises.

En cas d’emploi de salariés

1. Une attestation sur l’honneur établie par le sous-traitant à la date de la signature du contrat et tous les six mois jusqu’à la fin de l’exécution du contrat certifiant de la réalisation du travail par des salariés employés régulièrement au regard des articles L 1221-10, L 1221-12 ; L 3243-1, L 3243-2, L 3243-4 ; R 3243-1 à R 3243-5 du Code du travail (anciens articles L. 320, L. 143-3 et R. 143-2) ; 2. Bien que non prévus par les textes, il semble nécessaire (compte tenu de la position de l’administration), de solliciter également les déclarations uniques d’embauches des salariés employés par le prestataire.

1 Registre du Commerce et des Sociétés 2 Répertoire des Métiers 3 Attention aux termes de la circulaire du 30 décembre 1994 relative au travail clandestin le devis ne suffit pas s’il porte la mention « RCS en cours » ou « R.M en cours »

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SITUATION

Précisions utiles > Attention : des documents complémentaires doivent être sollicités lorsque le cocontractant est établi à l’étranger. > Les entreprises sous-traitantes en cours d’immatriculation doivent obligatoirement transmettre l’attestation « URSSAF » et l’attestation sur l’honneur concernant les obligations fiscales. > A notre avis, tous les documents à solliciter doivent dater de moins de six mois notamment l’extrait K-bis bien que le législateur ne l’ait pas mentionné.

Ces vérifications de documents doivent être effectuées tout au long de l’exécution du contrat de sous-traitance.

48 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

Flexible et polyvalente, cette solution permet au dirigeant : d’automatiser la planification des agents de sécurité tout en prenant en compte les spécificités métier telles que compétences, réglementation légale du travail, minimisation des heures supplémentaires. d’obtenir un planning optimisé des ressources, une meilleure productivité des employés et un retour sur investissement inférieur à 6 mois. de communiquer les plannings aux agents de sécurité par Internet et par SMS pour une gestion temps réel des aléas et des urgences. Plus de 600 clients dans 20 secteurs d'activité utilisent déjà le logiciel de Paralax, parmi lesquels… Adecco, Akzo Nobel, Aéroport d’Amsterdam, Brink's, Energie&Sécurité, Facilicom, G4S, Gaumont-Pathé, GTHP, ISS, I-SEC GROUP, Manpower, Securitas, SOS Médecins, SWM, Trigion.

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EN VIDÉOPROTECTION {

50 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

Sécurité Privée 51


Vidéoprotection Des affaires résolues grâce à la vidéoprotection Cahier spécial sécurité

Installation de la Commission Nationale de la Vidéoprotection

Le 4 janvier 2012 a été installée au ministère de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration, la commission nationale de vidéoprotection créée par la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) du 14 mars 2011. Au terme du décret du 25 juillet 2011 cette commission est investie d’une mission de conseil et d’évaluation de l’efficacité de la vidéoprotection. A ce titre elle est chargée d’émettre des recommandations concernant les caractéristiques, le fonctionnement et l’emploi des dispositifs de vidéoprotection. Cette commission comprend : - cinq représentants des personnes publiques et privées autorisées à mettre en œuvre un système de vidéoprotection ; - cinq représentants du ministère de l’intérieur ; - le délégué interministériel à la sécurité privée ; -un membre de la commission nationale informatique et liberté, - deux députés et deux sénateurs ; - quatre personnes désignées au titre des personnalités qualifiées (un magistrat du siège, un

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magistrat du parquet et deux personnes nommées par le ministre de l’intérieur en raison de leurs compétences dans le domaine de la vidéoprotection ou des libertés individuelles). Lors de cette première réunion elle a élu son président, Luc Strehaiano maire de Soisy-sous-Montmorency et président de la Communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency (Cavam) et son vice-président, Gérard Girel directeur du département sécurité de la Fédération bancaire française. Luc Strehaiano succède à Alain Bauer. Cette commission sera chargée de veiller au développement de la vidéoprotection dans le but de mieux lutter contre la délinquance dans le strict respect de l’ensemble des dispositions veillant à garantir la protection des libertés individuelles. « Je m’appliquerai, comme je le fais au sein du Conseil municipal de Soisy-sous-Montmorency et à la Communauté d’Agglomération, à animer cette commission dans un esprit partenarial, afin qu’elle soit une véritable force de proposition en ce domaine » a déclaré le nouveau président de la Commission.

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sécurité publique

MARSEILLE (13) Homicide volontaire 8 interpellations. Le 19 mars 2011, les policiers étaient requis dans le 13ème arrondissement de la cité phocéenne, pour un individu venant de se faire poignarder et rouer de coups. La victime décédait quelques heures plus tard à l’hôpital. Les premières investigations laissaient apparaître que la victime avait été agressée par une dizaine d’individus, à la sortie du métro, à la suite d’un différend portant sur le vol d’un scooter. Les minutieuses investigations menées par les enquêteurs de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône permettaient, notamment à la suite de

l’exploitation de clichés extraits de dispositifs de vidéoprotection, d’identifier et d’interpeller 8 auteurs. Présentés devant le parquet, les malfrats étaient écroués.

SAINT-DIZIER (52) – Vols et destructions volontaires de biens privés – 3 interpellations Le 1er octobre 2011, les services de police de la sécurité publique étaient requis pour un

incendie dans l’enceinte d’une société spécialisée dans le recyclage de métaux. Sur les lieux, les policiers constataient que les pompiers étaient confrontés à un brasier de grande ampleur touchant près de 400 carcasses de voitures. Durant l’intervention des pompiers, les policiers étaient requis par un responsable de l’entreprise qui leur déclarait que des vols avaient été commis après dégradations dans trois camions stationnés sur le parking privé. Les enquêteurs de la B.S.U. locale exploitaient la vidéoprotection de l’établissement et constataient que ces vols avaient été perpétrés une heure avant l’incendie par au moins deux mineurs. Après une enquête de

voisinage ciblée, ils étaient interpellés et placés en retenue. Le duo reconnaissait son implication dans cette affaire et ajoutaient même avoir commis plusieurs autres vols dans cette société depuis plusieurs semaines. Ils étaient laissés libres avec une convocation devant le juge des enfants. MEAUX (77) Participation armée à un attroupement – 2 interpellations Le 6 octobre 2011,au cours d’une rixe entre une vingtaine d’individus sur la voie publique, les opérateurs de la vidéoprotection de la municipalité signalaient au commissariat local qu’un des protagonistes, dont il fournissait

le signalement,était porteur d’un couteau de cuisine. Celui-ci était interpellé et son arme blanche était retrouvée sous un véhicule en stationnement. Un de ses camarades, ayant tenté de s’opposer à cette interpellation, était arrêté à son tour. Le premier mis en cause niait les faits malgré les détails apportés par les enregistrements de la vidéoprotection. A l’issue de leurs gardes à vue, le porteur du couteau était présenté au procureur, le second était laissé libre. Source : ministère de l’Intérieur

transports

Un métro plus sécurisé et plus rapide à Santiago Il est désormais plus sûr de se déplacer pour les usagers du métro de Santiago, protégés par un nouveau système de vidéosurveillance signé IndigoVision. Plus de deux millions de passagers empruntent chaque jour le réseau, épine dorsale des transports publics de la capitale du Chili. La sécurité des voyageurs, tant au niveau de la fiabilité de l’infrastructure que de la lutte contre la criminalité, constituait une priorité pour l’équipe de direction. Elle s’est tournée vers Diebold Bitelco Chile (partenaire d’IndigoVision) afin de trouver une solution adaptée.

Le nouveau système a permis d’améliorer la réactivité en cas d’incident et de renforcer la surveillance à chaque station. Les agents de sécurité peuvent donc suivre la piste de criminels et les appréhender. Ainsi, lorsqu’un individu a ouvert le feu dans l’une des voitures, faisant deux morts et quatre blessés parmi les passagers, le 17 juillet 2011, des images du tireur ont pu être filmées. Pour renforcer la sécurité et fluidifier le trafic, il est également possible d’analyser les mouvements des usagers. 48 stations sous surveillance Felipe Bravo Busta, chef de

sous-projet technologique pour le métro de Santiago, se réjouit : « La solution d’IndigoVision a sécurisé le réseau dans tous les sens du terme : la criminalité a reculé et il y a moins de risques d’accidents liés à la surfréquentation. » Les autorités de Santiago ont adjugé le contrat à IndigoVision, qui les avait séduites par la qualité de son offre. D’autres facteurs importants ont également pesé dans la balance, dont la possibilité de respecter les limites du budget ainsi que d’effectuer des recherches dans les enregistrements vidéo pour repérer les incidents facilement. Le système prend désormais en

charge 48 stations. Toutes les goVision.Quelques unités de secaméras existantes ont été réucours sont aussi en place pour tilisées, connectées au réseau prendre automatiquement la par le biais d’encodeurs vidéo relève de l’enregistrement en IndigoVision 9000. Le métro cas de panne d’un NVR. compte 415 caméras fixes et 406 dômes PTZ. La mise en œuvre d’un réseau Par ailleurs, la décision de déde fibre optique à 56 nœuds ployer une solution de vidéo couvrant 48 stations permet sur IP distribuée et évolutive de transférer les données vers n’est pas étrangère à la réussite Control Center, l’excellent lode cette installation. En effet, giciel de gestion vidéo d’Indil’architecture distribuée d’IndigoVision. Autre avantage de ce goVision réplique les données système : la transmission des de configuration sur l’ensemalarmes intégrée à Control Cenble du système et dispense ter, qui garantit l’enregistrement Les champions du monde 2011, lors de la remise des prix au Qatar ainsi d’un serveur central. de tous les incidents et avertit avec un des membres de la FIM Nasser Khalifa Al-Atya et l’ambassales employés concernés. deur de France au Qatar, Jean-Christophe Peaucelle. 43 enregistreurs vidéo sur 43 Enregistreurs Vidéo en en réseau Réseau (NVR) Windows d’IndiLes images vidéo sont stockées

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Vidéoprotection Cahier spécial

Des caméras pour voir grand

Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine et les grands espaces Avec les salons APS et Milipol, de nombreuses sociétés ont choisi ce trimestre pour annoncer de nouvelles technologies et nouveaux produits. Ainsi, une société comme Spikenet Technology montre les résultats probants de plusieurs années de recherche sur les réseaux neuronaux. Les vues panoramiques ou en champs larges confirment la tendance, sans doute pour répondre aux besoins de meilleure perception situationnelle. Laquelle devient le nouveau fer de lance des éditeurs de logiciels pour une meilleure réactivité. Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

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Focus : reconnaissance faciale, panoramiques infrarouges

Spikenet Technology est une société spin-off du CNRS de Toulouse, qui a développé une nouvelle technologie destinée à traiter massivement les données de vidéosurveillance, et qui est en train d’être adoptée par le Ministère de l’Intérieur. Les algorithmes de traitement sont directement inspirés du système visuel humain, et possèdent une haute tolérance aux perturbations telles que les variations de contraste, de luminance, de zoom et de rotation. Les applications en sécurité comprennent la détection et la catégorisation de véhicules et d’objets, la reconnaissance biométrique et la reconnaissance de visages. Pour celle-ci, tous les visages d’une séquence sont d’abord extraits dans un album, à l’intérieur duquel une reconnaissance de structure est réalisée. Jusqu’à 50 To de données visuelles sont

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prises en compte, et la base de données visuelles peut atteindre 100 Go. La technologie est robuste, et se contente de simples PCs pour simuler des grands réseaux de neurones. Le système Odin peut analyser 1 h de vidéo en 3 à 6 minutes, suivant la machine utilisée. L’intégration du système Observer, fonctionnant en temps réel, est possible avec tout système de vidéosurveillance. HGH a présenté son système Vigiscan de surveillance panoramique infrarouge, diurne et nocturne, qui comprend un capteur en rotation continue à

1 tour/sec pour une couverture horizontale de 360°. Les applications concernent en particulier les détections à l’intérieur d’un périmètre de sécurité, les recherches et secours, le contrôle de trafic aérien ou maritime, la surveillance de côtes et frontières, ainsi que la détection précoce de feux de forêts. Un algorithme permet de détecter automatiquement des objets et individus intrus dans un paysage complexe, et de les suivre. Selon le champ de vue en site (5°, 10° ou 20°), un humain peut être détecté jusqu’à 3 km,une voiture à 5 km, et un navire à 15 km.

Axis innove avec son nouveau dôme PTZ P5544 en HD 720p, pourvu d’une bonnette donnant une perception à 360° quand l’objectif du dôme est à la verticale. Ce système ingénieux repose sur la technologie Panopsis, qui donne à l’utilisateur le meilleur de 2 concepts : la vue hémisphérique, de fait limitée dans sa portée et ses capacités de zoom – pouvant quand même couvrir 950 m² – et un zoom PTZ rapide de 18x pour pointer sur un sujet repéré

en hémisphérique, et permettant d’identifier une personne à 150 m.

Chez Samsung, les nouveaux dômes réseau HD anti-vandales SNV-5080R - HD 720p et 1,3 Mp – et SNV-7080R – Full HD 1080p et 3 Mp – sont équipés de LEDs infrarouges éclairant jusqu’à 15 m pour un fonctionnement 24h/24, et de processeurs WiseNet incorporant des fonctionnalités d’optimisation de la qualité image et d’analyse vidéo intelligente, dont la détection de sabotage. Le SNV-7080R dispose également de la technologie de compression Smart Codec

de Samsung, qui permet de capturer certaines zones d’intérêt spécifique d’une scène à une résolution plus élevée que le reste, afin de limiter les tailles des fichiers.

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Vidéoprotection Cahier spécial

Siqura a annoncé ses nouvelles caméras pressurisées à l’azote, pour une protection parfaite contre l’humidité, la poussière et la pollution, comme dans les zones portuaires et les tunnels où des éléments corrosifs dans l’atmosphère peuvent mettre en danger la performance des caméras. En particulier, le HSD 820 est un dôme Full HD 1080p en H264 à plage dynamique étendue, se déplaçant à 400°/sec sur prépositions et équipé d’un zoom 18x. Il est conforme Onvif et certifié IK10 contre les chocs de vandales. La nouvelle caméra Fisheye jour/nuit FE8171V de Vivotek donne des images hémisphériques sur 360° sans zone aveugle. Elle est basée sur un capteur de 3,1 Mp, et possède un objectif optimisé contre le vignettage et des réglages fins de profil de couleur pour minimiser les effets d’aberrations chromatiques souvent rencontrés avec les optiques de champs très larges. Plusieurs champs mobiles en ePTZ peuvent être reconstruits à partir du champ hémisphérique, avec des mouvements doux.

Arecont Vision a présenté 2 nouvelles caméras réseau en H264. La caméra AV5115DN possède un capteur de 1/2,5» en 5 Mp,

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pouvant produire 14 ips en 5 Mp et 29 ips en Full HD 1080p. La caméra AV20185DN utilise 4 capteurs de 5 Mp pour des images panoramiques de 20 Mp sur 180°, pouvant produire de 3,5 ips en 20 Mp à 27 ips en 1280x960 pixels. Une version AV20365DN est également disponible pour des images sur 360°. Mobotix a présenté sa nouvelle caméra DualDome D14 en 6,2 Mp, intégrant dans un même dôme 2 caméras de 3,1 Mp, pour par exemple offrir simultanément un champ de vision large et des

prises de vue rapprochées, ou bien un champ de 180° (2 x 90°). Chez March Networks, les nouvelles caméras MegaPX 5MP en 5 Mp et MegaPX WDR en 3 Mp sont capables de générer des flux Full HD à 30 ips en H264. La MegaPX 5MP atteint 12 ips en 5 Mp. Il s’agit d’une caméra à vrai système jour/nuit, capable de fonc-

Supervision : pour plus d’efficacité Omnitech a présenté le nouveau module Iris de sa suite Seal. Ce module est conçu pour favoriser le travail collaboratif entre les différents intervenants d’un centre de surveillance urbain. Il permet une interaction immédiate entre les opérateurs vidéo, le superviseur de salle, le responsable de la Police Municipale et les services de l’Etat. Un mur d’image peut être piloté en temps réel, chaque opérateur pouvant prendre le contrôle de tout ou partie. Une main courante électronique gère les captures vidéo et photo, et permet de classifier les incidents. Le suivi de mission gère les évolutions et le changement d’opérateur.

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tionner en shadow archiving avec une carte microSDHC ou un NAS, et détectant les tentatives de déréglage.

Chez Nice Systems, la nouvelle version 2.5 de NiceVision Net bénéficie de performances améliorées en enregistrement, avec un débit de 512 Mb/s par serveur, de capacités étendues en gestion vidéo, comme une navigation 3D intuitive et un suivi automatique PTZ des objets, de la compatibilité Onvif, d’une plus grande disponibilité grâce au double enregistrement des flux vidéo,de la prise en charge de smartphones et d’un système d’analyse vidéo intelligente.Tout ceci dans le but de meilleures perception et gestion de la situation pour des réactions plus rapides et de meilleure qualité.

Protection périmétrique discrète

Chez Sorhea, le nouveau système Talpa détecte les tentatives d’intrusions sur un terrain en utilisant des câbles enterrés, l’un émmettant un champ hyperfréquence dont la perturbation est détectée et analysée via le second. Le système détecte avec une précision de 1 m tout intrus marchant, courant ou rampant le long du périmètre protégé. Il est discret, insensible aux conditions météo, et adapté aux périmètres complexes, comportant des bosses et des creux.

Sécurité Privée 57


Regards étrangers Cosmopolitis

Le modèle espagnol de contrôle de la sécurité privée DE L’AUTRE CÔTÉ DES PYRÉNÉES

En quoi le modèle de sécurité espagnol se distingue-t-il du modèle français ? Quelle est l’importance du secteur dans la vie sociale et économique espagnole ? Quelles sont les modalités de contrôle ? Quel est le rôle de l’UCSP (Unité Centrale de Sécurité Privée) ? Des réponses détaillées apportées par Tony Arroyo. Par Tony Arroyo, doctorant à l’université de Rouen (Centre Interdisciplinaire de Recherche sur les Valeurs les Idées les Identités et les Compétences)

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Bilan des actions de l’unité

En Espagne, l’approche de la sécurité consiste en une approche globale. Il n’y a qu’une sécurité et sa prestation est réalisée par différents services publics ou privés : les services publics de sécurité sont les forces et corps de sécurité ; les services privés de sécurité sont les entreprises, le personnel, les moyens et les services de sécurité ; la sécurité privée s’intègre dans la sécurité publique comme un recours externe.

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Lors du sommet européen sur la sécurité privée (Stockholm, 2009), Esteban Gandera Trueba, commissaire et chef de l’UCSP (Unité Centrale de Sécurité Privée), donne du modèle espagnol de sécurité privée la définition suivante : « La sécurité privée trouve son lien constitutionnel à travers les forces de sécurité publique, qui ont pour mission de garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens,

elle est complémentaire, subordonnée et spécifiquement collaboratrice. »

autorisation, contrôle, inspection et sanction de l’autorité publique.

La sécurité privée est une activité professionnelle régie par la loi et intégrée dans la Constitution. Exclusive et précisément définie pour les entreprises et leurs personnels, la sécurité privée est complémentaire, subordonnée et collaboratrice de la sécurité publique et soumise à

Un organe policier de contrôle et de régulation « Dans la plupart des Etats modernes la sécurité relève de la compétence de l’Etat qui permet parfois l’action limitée d’agents privés de sécurité. Mais en échange l’Etat doit s’assurer du bon fonctionnement de leurs activités

et limiter précisément son champ d’action car en lien direct avec les libertés publiques et les droits fondamentaux des citoyens. C’est pourquoi il faut un organisme de contrôle et de régulation, qui apporte les garanties nécessaires à son exercice légal » a déclaré Esteban Gandera Trueba. En Espagne, c’est l’Unité Centrale de Sécurité Privée du Corps National de Police qui est chargée de cette activité et

qui évolue avec la réglementation du secteur depuis 1997. La sécurité privée ainsi constituée et placée sous le contrôle de la sécurité publique, contribue dans la prévention du délit et la protection des personnes et des biens. L’Etat apporte les garanties nécessaires à l’exercice des activités des entreprises et de leurs personnels, pour qu’elles soient réalisées dans le strict respect des

En relation directe avec les unités territoriales, l’UCSP communique les chiffres au secrétariat d’État à la sécurité pour publication dans l’annuaire annuel du ministère de l’Intérieur. Plusieurs rubriques sont consacrées à la sécurité privée. Les chiffres présentés ci-après sont issus de l’édition 2010. - entreprises exerçant sans agrément : 37 - entreprises possédant l’agrément mais faisant appel à du personnel non habilité : 184 - personnel exerçant sans habilitations : 314 - assistance et collaboration avec la sécurité publique : 29 115 - appels à la salle de collaboration : 2605 - inspections réalisées par l’UCSP : 1283 - inspections réalisées par les Unités Territoriales : 28 804 - sanctions : « très graves » : 571, « graves » : 857, « légères » : 997 Valeur totale des sanctions (récolté) : 3 112 840 euros

Sécurité Privée 59


Cosmopolitis Cosmopolitis

CHIFFRES-CLÉS de la sécurité privée en espagne Un marché fortement impacté par la crise et des milliers d’agents sans emploi !

droits fondamentaux et des libertés publiques.

L’Unité est structurée en deux brigades composées de plusieurs sections

Le contrôle commence par l’habilitation du personnel. L’unité examine ainsi tous les documents et instruit les dossiers administratifs nécessaires aux 250 000 personnes actuellement habilitées (source : SEGURPRI, revue édité par l’Unité, base d’enregistrement des données du personnel et des entreprises, mai 2011).Les fonctions en lien avec le contrôle des activités du personnel sont exercées à partir de l’Unité Centrale et ses 55 Unités territoriales harmonisées par la « Section Technique de Coordination ». Celles-ci dépendent directement du Chef de l’Unité, et servent d’appui à l’élaboration de documents techniques (statistiques, registres nécessaires et mémoires techniques, etc.. en lien avec les inspections et contrôles).

La Brigade opérationnelle du personnel Celle-ci est chargée des « procédures internes », avec une première section technique des entreprises chargées de la délivrance des agréments et des procédures administratives correspondantes. La deuxième section de la brigade habilite le personnel et instruit les demandes relatives aux sept procédures de sélection annuelle, en relation avec la division de formation de la Police Nationale. L’Unité collabore également dans quatre autres procédures de sélection annuelles des Chefs et Directeurs de sécurité et élabore les contenus de formation. En effet, pour accéder aux examens des différents

postes d’emploi (Vigile de sécurité ses spécialités, et chef de service) définis dans le règlement de sécurité privée, l’habilitation est soumise à deux épreuves d’examen organisées par les services de police en plus des 180 heures dispensées par un organisme de formation agréé par l’Unité. Pour les « directeurs de sécurité » et les « détectives privés », l’habilitation est directe à travers un diplôme universitaire. Les professeurs sont également agréés par l’Unité à travers une commission de validation de la division de formation de la police nationale (à partir de leurs compétences professionnelles et pédagogiques, en rapport avec la matière enseignée). La troisième section de la brigade est la section technique des sanctions. Elle est chargée de l’instruction et de l’application des procédures de sanctions sur tout le territoire national (à l’exception des communautés autonomes) pour faute « grave» ou « très grave ». Les procédures pour faute « légère» sont directement traitées par les unités territoriales. Les sanctions « très graves » sont transmises au « secrétariat d’Etat à la

sécurité » et les sanctions « graves» à la direction générale de la police nationale et de la guardia civil, (des voies de recours sont bien-sûr possibles). La brigade opérationnelle des entreprises Les procédures administratives internes s’associent aux procédures externes pour mieux vérifier et contrôler l’application de la législation sur le « terrain », dans tous ses aspects. Afin de se rendre compte de cette réalité, les fonctionnaires de la section opérationnelle de « contrôle et d’inspection » réalisent des contrôles sur le terrain et sur tout le territoire national. En liaison étroite avec les unités territoriales correspondantes, ils mènent au minimum un contrôle annuel dans chaque entreprise. Ce contrôle dure environ une semaine (selon l’importance de l’entreprise et/ ou du site où s’exercent les activités du personnel). Deux typologies de contrôles imposés par la réglementation sont généralement réalisés L’autorisation de la mise en place d’une organisation « opérationnelle » ou d’un

Les professionnels doivent également s’acquitter d’un certain nombre de taxes préalables à l’exercice de l’activité

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60 Sécurité Privée décembre 2011 / février 2012

système de sécurité comme préalable à l’ouverture d’un établissement classé à risques particuliers (banques, bijouteries, pharmacies, dépôts d’hydrocarbures, etc. …) est obligatoire. L’ouverture est soumise à la délivrance d’un certificat de conformité par l’unité qui inspecte et passe en revue l’ensemble du dispositif (mesures, moyens techniques, humains et organisationnels). L’autre typologie de contrôle concerne l’ensemble des vérifications qui permettent de vérifier sur le terrain que les services fonctionnent en adéquation avec les risques encourus et la législation en vigueur (pour mieux exercer ses contrôles, l’unité peut faire appel aux divers services publics spécialisés concernés et autres acteurs privés en fonction des compétences exigées). Ces contrôles appelés « inspections ordinaires de contrôle » se déroulent sur tous les territoires d’exercice des acteurs (sans pouvoir accéder aux domiciles privés). Cette section d’investigation comprend un véritable groupe de recherche identique à n’importe quel autre groupe de la police nationale. Les enquêteurs de la section ont réalisé une trentaine d’enquêtes relevant du domaine pénal et constaté plusieurs centaines d’infractions en matière de police administrative en 2010. Mode de participation des professionnels Deux organes articulent et canalisent les relations publicprivé (Source : Andréa Jimenez Salinas Framis, Cristina Rechea Alberola, UNED, Universidad Nacional de Educacion a Dis-

tancia) : les « Commissions mixtes de coordination », auxquelles participent l’ensemble des représentants du secteur (organe politique), et la « Salle de Coordination sécurité publique/privée», chargée de répondre aux demandes du personnel sur le terrain (organe opérationnel). Les professionnels doivent également s’acquitter d’un certain nombre de taxes préalables à l’exercice de l’activité (personnel et entreprises).Vous trouverez ci-après quelques exemples (liste éditée par le ministère de l’Intérieur) : - participation aux examens (épreuves préalables à l’habilitation des vigiles de sécurité : 21,55 euros - agrément des entreprises de sécurité : 350,19 euros - autorisation d’ouverture d’une agence régionale : 132,90 euros - habilitation des professeurs des centres de formation agréés : 50,29 euros - habilitation de « vigiles de sécurité » : 59,25 ; de « chefs de services et directeurs » : 89,80 euros - habilitation spéciale pour l’exercice d’une activité de surveillance avec arme : 197,57 euros Sur la base de données de l’unité « SEGURPRI » (Seguridad privada), les entreprises communiquent en temps réel sur la perte ou l’acquisition de contrats, les prestations réalisées et les mouvements de personnel. Une image valorisée du secteur Des études sociologiques effectuées à la demande du sec-

teur permettent de recueillir l’opinion des Espagnols vis à vis de la sécurité privée. Pour les Espagnols, les « vigiles de sécurité » sont nécessaires ; on peut leur demander de l’aide, ils apportent une garantie à la sécurité citoyenne et la font progresser. D’après l’étude (réalisée en 2007), 54,1 % des personnes interrogées pensent qu’ils représentent l’autorité publique et 78,8% des Espagnols sont favorables au port d’armes à condition qu’ils soient correctement formés. (Source : Étude d’opinion sur la sécurité privée en Espagne réalisée à la demande d’APROSER, association professionnelle des entreprises de sécurité privée).

Radiographie du secteur 1500 entreprises de surveillance humaine et de diverses tailles composent actuellement le secteur de la sécurité privée espagnole. Il emploie 130 000 personnes des différentes catégories de personnel (vigile, chef de service, directeur) reconnues par la loi. Une vingtaine d’entreprises emploient 25 000 salariés (parmi les plus importantes) ; et 5 salariés parmi les plus petites. Les grandes entreprises représentent 75% du poids économique. Le secteur génère un chiffre d’affaires de 5 mds d’euros annuels.

À fin 2010, le nombre d’entreprises de sécurité privée agréées s’élève à 1538, selon les chiffres de l’Unité Centrale de Sécurité Privée (Unidad Central de Seguridad Privada). Selon l’Institut National de Statistiques (Instituto Nacional de Estadìstica), près de 800 entreprises emploient entre 1 et 19 salariés tandis que 4 d’entre elles seulement totalisent plus de 5 000 salariés. Le chiffre d’affaires global du secteur atteint les 3,386 millions d’euros ; ce qui traduit une chute de 4,11% par rapport à l’année passée. Une baisse qui s’inscrit dans la durée puisque le marché accusait déjà un recul de 5,5% en 2009 et que les professionnels prévoient une nouvelle chute de 4,5% pour fin 2011. En termes de parts de marché, la surveillance humaine représente 65% du chiffre d’affaires global du secteur. Signalons par ailleurs que les 14 entreprises adhérentes d’APROSER représentent à elles-seules près de 80% du chiffre d’affaires global. Sur le plan social, la sécurité privée espagnole totalise 188 018 agents (chiffres du ministère de l’Intérieur) dont 89 750 seulement sont en activité ! Source : APROSER, association professionnelle des entreprises privées de sécurité. Edition 2011

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RESEAUX SOCIAUX

Un outil à double tranchant Phénomène majeur né sur internet, les réseaux sociaux ont fait leur entrée dans le monde de l’entreprise depuis presque cinq ans. Un nouvel outil dont l’efficacité peut aussi être redoutable pour l’entreprise… Linkedin,Viadeo,Facebook,Twitter, les groupes de discussions et de microblogging ont permis d’augmenter de manière considérable la masse d’information disponible dans et sur les entreprises.

Un outil facilement accessible et largement plébiscité Chacun détient la possibilité de se mettre en scène et d’interagir avec les autres, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. 40 % des entreprises utilisent ainsi les outils du web version 2.0. Leurs motivations sont essentiellement de gagner en notoriété, de créer des communautés actives autour de l’histoire de l’entreprise, de faire connaître leurs produits, d’avoir des retours instantanés sur leurs démarches commerciales et de trouver des nouveaux clients. Le web 2.0 sert aussi à croiser les expériences des collaborateurs de l’entreprise et bien souvent à les enrichir, faisant naître des

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idées, ou gagner du temps grâce à l’échange d’informations. Les PME et TPE sont d’ailleurs parmi les plus actives dans ces processus. Les réseaux sociaux ont aussi permis de changer les modes de recrutement en s’informant sur les candidatures. Une source pour la veille La veille classique a donc vu grâce au web 2.0 son champ de recherche démultiplié. Au-delà des sources classiques et des sites institutionnels, une masse d’information, de “source humaine” est apparue. Une manière très profitable de pouvoir s’informer sur les projets en cours dans un secteur d’activité. Pourtant,la veille sur le web 2.0 nécessite plus que jamais le travail d’analystes qui sauront trier l’information. Ce n’est pas parce qu’un CV se trouve sur internet, qu’il est complet et juste. Le travail reste donc entier. Si l’entreprise trouve beaucoup d’avantages à l’utilisation des réseaux, elle ne doit pas oublier qu’elle peut aussi y être très exposée. L’information est vivante et comporte une série de risques On sait que des stratégies peuvent être mises en place par le biais de ces réseaux pour questionner des employés et causer des dommages à l’entreprise. La réputation peut également être entachée par des attaques montées et diffusées sur les réseaux sociaux. Ainsi, le web 2.0 n’est qu’un outil.Il ne profite qu’à celui qui l’utilise à bon escient.

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Le commentaire de PierreJacquelin Romani, directeur développement et opérations du pôle Geos « Business Intelligence » Pour les organisations,manager les nouvelles dimensions de la communication devient une responsabilité à prendre en compte pour contribuer à leur performance par une communication positive sur son nom et ses marques et par la captation des informations disponibles sur les différents acteurs du marché. Il s’agit aussi de rester vigilant face aux risques émergents liés à la réputation et à la fuite d’information par ces canaux encore mal maîtrisés par l’entreprise et par un certain nombre de ses personnels. Telle est la particularité du web 2.0,de mettre en avant l’individu plus encore que l’organisation. Il est donc nécessaire de rester particulièrement vigilant sur un système décentralisé, où chaque individu partie prenante à un projet, qu’il soit un salarié de l’entreprise ou un partenaire externe, est susceptible de communiquer même indirectement sur le projet. S’il est illusoire d’imaginer exercer un quelconque contrôle,voire une censure, sur ces contenus, l’action positive de l’organisation peut lui permettre de reprendre la main sur sa communication. La veille sur les contenus évoquant l’organisation et son activité permet d’anticiper, d’informer et de former ses personnels et partenaires sur les bonnes pratiques, les risques pour eux et pour l’organisation.

ETATS-UNIS

Le législateur américain face aux crimes économiques Alors que les contentieux sur les brevets, les vols d’informations stratégiques et les attaques informatiques prennent des proportions toujours plus inquiétantes pour l’économie américaine, le législateur a décidé de renforcer l’arsenal législatif. Les deux textes, l’Economic Espionage Penalty Enhancement Act et le Counterfeit Drug Penalty Enhancement Act, sont portés par des élus républicains et démocrates. Le premier texte augmentera les peines maximales encourues pour le vol de secrets commerciaux qui passeront de 15 à 20 ans de prison. Le second élève les peines pour les trafiquants de médicaments contrefaits de 10 à 20 ans. Ils ont été approuvés par le Comité d’étude des Lois, un premier examen important avant d’être soumis au vote des sénateurs. A la Chambre basse, les mêmes sujets sont à l’ordre du jour, puisque le Comité pour le Renseignement a adopté le Cyber-Intelligence Sharing and Protection Act. Le vol de secrets économiques est devenu un crime fédéral aux États-Unis en 1996. Les États-Unis ont historiquement une longueur d’avance dans le domaine de la protection de leurs intérêts économiques. Ces textes inspireront sans doute d’autres législateurs à travers le monde. Reste à savoir quand…

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Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information*

Sécurité Privée fait la différence !

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Derrière l’aphorisme et l’impertinence, réside une réalité que tout lecteur a pu vérifier. Une réalité contre laquelle le magazine Sécurité Privée souhaite lutter afin de dispenser une information précise, claire et vérifiée. Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné aux acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou le secteur privé.

www.securite-privee.org

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Lu pour vous Lu pour vous

EUROPEEN

Private Security Services in Europe – CoESS Facts & Figures 2011 CoESS

Lancé en 2008 sous l’impulsion de l’USP par la CoESS et l’INHESJ à l’occasion du 1er sommet européen de la sécurité privée, le livre blanc « La participation de la sécurité privée à la sécurité générale en Europe » est devenu un ouvrage de référence.

Tête à tête avec l’auteur

Rencontre avec

Nicolas Doucerain Sécurité Privée. Votre livre retrace les difficultés rencontrées par votre entreprise, Solic, frappée par la crise. Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment va Solic ? Nicolas Doucerain. Si vous souhaitez connaitre la réponse dans ses détails, je vous invite à lire la nouvelle édition de mon ouvrage ! Après le dépôt de bilan en juin 2009, la validation de notre plan de continuation en février 2010, nous n’avons jamais cessé de travailler pour redresser une situation presque perdue d’avance. Mes collaborateurs et nos clients ont été exceptionnels, dans un contexte économique qui l’était lui-même. 2010 fut synonyme d’une reprise fulgurante avec de très bons résultats jusqu’en août 2011…le dernier quadrimestre fût difficile. Cette nouvelle crise économique est violente et l’impact sur le marché de l’emploi est à l’image des chiffres du chômage, cela n’augure rien de bon. SP. Comment allez-vous ? ND. Je suis en pleine forme, motivé comme jamais ! J’aime la difficulté, j’aime les combats impossibles, cette expérience unique dans la gestion d’une crise est une étape essentielle pour tout dirigeant d’entreprise. Il faut connaitre l’échec pour mieux rebondir et dans la vie lorsque l’on essuie des revers, il faut les avoir

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grands comme la fortune ! SP. À l’aune de cette expérience, comment « voyez-vous » l’avenir ? ND. Bien évidemment, l’année 2012 risque d’être compliquée pour ne pas dire très compliquée pour nos PME ! D’une part,la crise de nos Etats n’est toujours pas réglée et d’autre part, nous avons des élections en France et cela ne va pas arranger les choses…Mais je reste optimiste car les situations délicates obligent, imposent aux dirigeants d’innover, de penser différemment, d’adapter sans cesse leurs modèles économiques afin répondre au mieux aux enjeux des clients. SP. Quels sont vos espoirs ? ND. Mes espoirs reposent essentiellement sur une prise de conscience (enfin) par nos hommes politiques et par l’opinion publique de l’importance des PME en France. Il ne faut jamais l’oublier, les PME représentent 89 % de la puissance économique de la France contre 11 % seulement pour les entreprises du CAC 40 ! Il ne faut pas se tromper de combat, nos législateurs doivent tout mettre en œuvre pour accompagner nos PME ! SP. Quels sont vos inquiétudes ? ND. Sans la moindre hésitation,le financement de nos entreprises ! Les banques françaises y investissent trop peu.De plus,elles viennent de

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durcir les conditions d’accès aux crédits et demandent toujours autant de caution aux dirigeants. Le résultat est simple, nous manquons de financement et nos entreprises se retrouvent limiter dans leur croissance. SP. Dans votre blog (nospmeontdutalent.fr), vous formulez un certain nombre de « propositions faites pour améliorer la situation des PME en France ». en ce début d’année, quelles sont selon vous les 3 plus urgentes à concrétiser ? ND. Si j’étais « ministre des PME » au sein du gouvernement, voici mes 3 actions immédiates : - Lancer un audit des niches fiscales dédiées aux entreprises afin d’en supprimer les 2/3 et ainsi simplifier la gestion des entreprises,réduire le déficit de l’état, baisser les charges patronales pour rendre nos entreprises plus compétitives. - Rendre l’IS plus juste en mettant en place une dégressivité de son taux,fonction du choix des actionnaires de réinvestir tout ou partie des dividendes. - Créer une banque publique en charge du financement et de l’accompagnement de nos PME sans l’aide et l’assistance de nos banques actuelles. Le détail de ces propositions est bien évidemment repris sur mon blog.

BIOPIC

Ma petite entreprise a connu la crise (nouvelle édition) Nicolas Doucerain, François Bourin Éditeur

« Noël 2008. Caroline savait depuis quelques semaines seulement qu’elle était enceinte. Un événement que nous n’espérions plus. Pourtant, quand j’ouvris le paquet contenant deux minuscules chaussons et une échographie, mon bonheur ne dura que quelques secondes : l’angoisse le chassa aussitôt. L’économie était à l’arrêt. Combien de temps tiendrions-nous ? » Des mois durant, Nicolas Doucerain se bat aux côtés de ses salariés et de ses proches pour empêcher la faillite de son entreprise, Solic, durement frappée par la crise. Récit d’époque et récit de vie, son témoignage brut et authentique constitue une plongée exceptionnelle au cœur d’une crise qui n’en finit pas de durer.

Dans sa dernière édition (en anglais uniquement) l’ouvrage « Private Security Services in Europe – CoESS Facts & Figures 2011 » propose un panorama complet de l’activité de sécurité privée en Europe à partir d’enquêtes réalisées dans 34 pays : les 27 membres de l’UE et 7 autres pays, à savoir la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, la Norvège, la Serbie, la Suisse et la Turquie. Ce rapport appréhende en détails les domaines suivants : - approche économique : le marché de la sécurité privée, les contrats, les entreprises,… - approche juridique : législation, contrôle et sanctions, droit du travail, accès à la profession, habilitations et compétences, port d’armes, formation,… Il propose également des contenus complémentaires tels que : - des données statistiques ; - une synthèse des « facts & figures » pour chacun des 34 pays étudiés ; - un mapping de la législation européenne à travers les lois de chacun des pays. Le rapport est téléchargeable à partir du site de l’USP,usp-securite.org

DELINQUANCE

La délinquance des mineurs, relever le défi

Mohamed Douhane, François Bourin Éditeur

De plus en plus jeune, de plus en plus violente : la délinquan-

ce des mineurs change de visage de jour en jour. Qu’ils soient parents ou victimes, les Français s’inquiètent. La classe politique, elle, dresse un constat désabusé. En dépit des beaux discours, des rapports et des lois, son action se heurte à un échec retentissant. Les racines du mal sont pourtant connues : la famille vit une crise profonde, l’école peine à remplir ses missions et notre système judiciaire est un colosse aux pieds d’argile.

Les solutions miracles n’existent pas et les mesures, même courageuses, qui pourraient être prises ne produiront leurs effets que dans la durée. Nous avons cependant les moyens d’agir. D’abord en renforçant les différents maillons de la chaîne d’autorité, puis en expérimentant des mesures préventives et répressives nouvelles.Sans tabou ni idéologie,Mohamed Douhane nous livre une réflexion urgente et nécessaire, nourrie par sa longue expérience de terrain.

SURTITRE

La République? Mon Dieu, quelle pagaille ! Hervé Pierre, Éditions Baudelaire Nos politiques, affirme l’auteur, se comportent comme certains membres du clergé qui profitaient encore récemment de leur sacerdoce pour commettre toutes sortes d’abus. À quel moment clé de l’histoire intime de la République cette confusion entre religion et politique a-t-elle pu se produire ? La République est gouvernée comme une monarchie de droit divin et son fixisme l’empêche d’évoluer autrement que par révolutions.

L’analyse de la nature du politiquement correct débouche logiquement sur l’étude de l’évolution en opposition. En rappelant les grandes règles de celle-ci, on favorise la réflexion des électeurs pour les choix qu’ils auront à faire en 2012 sans les influencer d’un côté ou de l’autre, si ce n’est celui de la clairvoyance. Souvent iconoclaste et pamphlétaire à dessein, la pensée de ce livre prend fermement appui sur les travaux de Max Weber, fondateur de la sociologie compréhensive (approche qui fait du sens subjectif des conduites des acteurs le fondement de l’action sociale). Ce sociologue apporta un éclairage nouveau sur le processus de rationalisation : les religions, notamment, furent considérées par lui comme d’importantes contributrices à la rationalisation du monde. Hervé Pierre

s’est également inspiré des travaux de René Girard, qui a mis en évidence l’aptitude mimétique de l’humain comme pilier de sa faculté d’apprentissage, mais aussi comme facteur de rivalité entre les êtres. Autant d’approches qui convergent vers une même prédiction : nous nous dirigeons, par l’indifférenciation et le manque de morale de la vie publique, vers une crise sacrificielle que les mouvements du printemps 2011 ne font que préfigurer.

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Lu pour vous Lu pour vous

SOCIÉTAL

ACTUEL

Michel Chatelier , Patrick Criqui , Daniel Heuer , Sylvestre Huet, La ville brûle

Anthony Poncier, Diateino

Nucléaire : quels scénarios pour le futur ?

Question énergétique, mais aussi environnementale, économique, sociale, de sécurité publique, politique, voire même idéologique, le nucléaire est un enjeu de société majeur. C’est également un sujet technique et complexe qui mérite un débat démocratique, argumenté et transparent. Ni prêt-à-penser ni opposition stérile entre pro et antinucléaires,

ce livre propose aux lecteurs les informations nécessaires à toute réflexion sur cette énergie controversée : pourquoi la France est-elle l’un des pays les plus nucléarisés au monde ? Peut-on sortir du nucléaire ? Comment et à quel prix ? Déchets, sûreté : que peut-on attendre (ou pas) des prochaines générations de réacteurs ? Faut-il faire un référendum ? Deux chercheurs qui travaillent sur le futur du nucléaire, accompagnés d’un économiste spécialisé dans les politiques énergétiques et d’un journaliste spécialisé dans l’information scientifique, nous invitent à faire avec eux le tour de la question. Un ouvrage indispensable pour comprendre les enjeux liés à l’énergie nucléaire et se forger une opinion éclairée sur cette question clé.

BD RUSSE

BD-REPORTAGE

Igort, Futuropolis

Guy Delisle, Delcourt

Les Cahiers russes Après les glaçants « Cahiers ukrainiens », Igort poursuit son travail sur l’histoire de la Russie et part sur les traces d’Anna Politkovskaïa, cette journaliste et militante des droits de l’homme assassinée devant chez elle en 2006. Il recueille les témoignages de ceux qui l’ont connue, et remonte le fil de son combat : dévoiler la vérité sur le régime de Poutine,la « démocrature » et les atrocités commises en Tchétchénie. Un témoignage dur et nécessaire sur la politique russe du XXIe siècle.

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Les réseaux sociaux d’entreprise La mise en place d’un réseau social d’entreprise (RSE) permet aux employés, aux dirigeants, et aux prestataires externes d’échanger sur l’activité de l’entreprise pour progresser plus vite et plus efficacement, engageant ainsi une transformation du management traditionnel. Comment convaincre sa direction d’installer un RSE ? Comment l’animer ? Quelles sont les

ACCOMPAGNENT LES CITOYENS AU QUOTIDIEN. bonnes pratiques à adopter, les erreurs à ne pas commettre? Anthony Poncier apporte aux 101 questions qui se posent lors du choix, de l’installation, et de la gouvernance d’un RSE des réponses précises, argumentées, illustrées de schémas simples, suivant un ordre progressif, pour accompagner le lecteur dans sa découverte de ce nouvel outil.

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MAIS QUI ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ?

L’isolement du chef d’entreprise n’est pas une fatalité. Depuis 2004, l’USP agit pour valoriser les acteurs de la sécurité privée et participer à la construction de l’avenir de la profession. L’USP et ses adhérents mettent en œuvre les actions nécessaires

BILAN

Les événements japonais, sept mois après Département « risques et crises », INHESJ L’équipe de la LIREC a souhaité mettre à jour le document chronologique mis en ligne au mois de juin dernier sur les événements japonais en recensant les principaux événements jusqu’au mois de novembre. La nouvelle version conserve la présentation

précédente afin de permettre au lecteur d’avoir une vue d’ensemble rapide et de saisir facilement les événements, les enjeux et les principales décisions prises dans le premier mois de cette immense catastrophe qui, rappelons-le, n’a pas d’équivalent historique.

Cette fois, Guy Delisle et sa famille se sont installés pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4000 ans. Au détour d’une ruelle, à la sortie d’un lieu saint, à la terrasse d’un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l’a jamais vu. Avec ses Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle a

à la professionnalisation et la moralisation du secteur afin d’offrir de vraies perspectives d’avenir et d’évolution aux salariés mais aussi de permettre aux entrepreneurs d’exercer leur activité dans un cadre structuré. L’USP est également un espace d’échanges, de partage d’expériences et de débats entre des entreprises de toute taille. L’USP assure un accompagnement de ses adhérents dans leur quotidien d’entreprise.

REJOIGNEZ-NOUS !

Chroniques de Jérusalem Et si le meilleur guide de voyage était… une bande dessinée ? Ou, plus précisément, les albums de Guy Delisle ? Ce dessinateur Canadien, issu du film d’animation, a longtemps bourlingué : appelé à superviser à différents endroits de la planète la réalisation de dessins animés, il en a profité pour prendre des notes – sous forme de dessins, bien sûr – qui, à son retour en France, ont donné naissance à quelques BD savoureuses.

LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE

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remporté le prix du meilleur album du festival international de la bande dessinée d’Angoulême (2012).

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Hommes & Technologies

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SURVEILLANCE TECHNOLOGIES 68 Sécurité Privée décembre 2011 / février TÉLÉSURVEILLANCE 2012

SÉCURITÉ MOBILE

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