Macadam juin

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WWW.MACADAMJOURNAL.COM

n°98 JUIN 2012

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

SPÉCIAL SALON DES SOLIDARITÉS

GRÈCE : LE MOUVEMENT DE LA PATATE FAIT TACHE D’HUILE LA PHILANTHROPIE DOPÉE PAR LA CRISE ?

PATRICK CHESNAIS

LA MOINDRE « C’EST DES CHOSES D’ÊTRE SOLIDAIRE »


Macadam mensuel [édition juin 2012] www.macadamjournal.com contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat siège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Renseignements : 01 40 38 25 20 agences Paris : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Anne-Claire : 07 62 82 31 12 Lyon : Secours populaire – Bernard : 06 73 52 61 90 directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Margot Loizillon, Saïd Mahrane, Raymonde Prades, Thierry QuintryLamothe, Valérie Regembal, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris, Éric Walravens révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © Aurélien Faidy illustrations Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 Ils nous soutiennent : Fondation Carla Bruni-Sarkozy, Fondation Crédit Coopératif, Fondation Macif, Fondation Seb, France infos, Habitat et Humanisme, Secours catholique, Secours populaire...

L’ÉDITO

monsieur le président, Vous arrivez à la tête de l’État, dans un moment qui n’est pas aisé... Sans doute, dans les jours qui viennent, les élus, les associations, les porte-paroles des plus précaires vont rappelleront combien il est aujourd’hui difficile de vivre avec le strict minimum. À Macadam, nous côtoyons ceux pour qui chaque jour est un défi. Les vendeurs de notre magazine, qui sont aujourd’hui de plus en plus nombreux, montrent que la motivation pour s’en sortir est là. Que lorsqu’on leur donne la possibilité, il leur est possible de rebondir. Car Macadam est un tremplin. Vous savez que l’État ne peut pas tout. Nous savons que chacun a la force en lui, quand la possibilité lui est donnée, de se prendre en main. Encore faut-il que des structures comme la nôtre existent... Et nous sommes trop peu actuellement. Alors, nous ne pouvons que vous souhaiter de faire en sorte que, dans cinq ans, à l’issue du mandat que les Français vous ont confié, vous ayez fait en sorte que la vie soit plus clémente pour les exclus.

par François Fillon, directeur de la publication / fr.fillon@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66 % des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de cœur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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L’ I N V I T É

en partenariat avec Les Alter mardis

L’ÈRE DE L’ÉCONOMIE COLLABORATIVE PAR C ÉDRIC GIORGI

Vous en avez certainement déjà entendu parler, de ces gens qui partagent leur appartement lorsqu’ils sont en voyage, ou simplement une chambre qui est devenue libre après le départ des enfants. Ou, dans le domaine des déplacements, de ces collègues qui ont décidé de passer au covoiturage pour le trajet au travail, ou ont tout simplement opté pour l’utilisation en libre-service, et donc partagée, de vélos avec Velib’ ou de voitures avec Autolib’. Mais ces usages, déjà bien répandus, ne représentent que le début de l’économie collaborative, appelée aussi économie du partage. Et, comme le dit Lisa Gansky, l’auteure américaine du livre devenue référence The Mesh, les partages de voitures et de vélos sont la passerelle vers l’économie du partage. Autrement dit, il existe toute une économie à découvrir. Les services sont nombreux, et il serait difficile de vouloir tous les citer, mais ceux à connaître sont Airbnb, société américaine leader sur son marché, qui permet à tout un chacun de louer sa chambre ou son appartement, Covoiturage.fr (BlablaCar), le français pionnier du covoiturage depuis de nombreuses années, La ruche qui dit oui !, avec son modèle de regroupement d’habitants d’un même quartier pour acheter en direct à des producteurs de la région et ainsi limiter les intermédiaires, ou Zilok, qui permet de louer… tout et n’importe quoi entre particuliers. Mais l’économie collaborative, c’est aussi des espaces de travail partagés (la Mutinerie), du troc de vêtements d’enfants (KidiTroc), le financement collaboratif de projets (KissKissBankBank), du partage de connaissances (SkillShare) ou de voitures entre particuliers (VoitureLib, CityzenCar) et même du partage de machines à laver le linge (lamachineduvoisin) !

© Cédric Large

LE 17 AVRIL DERNIER, LES « ALTER MARDIS : PARLONS SOLUTIONS » ORGANISAIENT UNE RENCONTRE SUR L’ÉCONOMIE DU PARTAGE. CÉDRIC GIORGI, ENTREPRENEUR, MEMBRE DE OUISHARE, COLLECTIF INTERNATIONAL QUI VISE À FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE COLLABORATIVE, REVIENT DANS CETTE TRIBUNE SUR LES BIENFAITS DE CE NOUVEAU MODÈLE DE CONSOMMATION.

Si l’économie collaborative est en plein essor de nos jours et est en train de changer radicalement nos façons de consommer, de communiquer et – n’ayons pas peur des mots – de vivre, c’est pour quelques raisons fondamentales. Nous pouvons en citer quatre : – Le besoin de réduire le coût de la vie et les dépenses. – Une envie sociétale de revenir à des valeurs de partage, d’échange. – La volonté d’un impact environnemental plus faible. – Internet comme plateforme permettant l’émergence de ces modèles collaboratifs. Nombre de ces modèles de l’économie collaborative – avec en leur cœur le partage – ne sont pas fondamentalement nouveaux. Au contraire, ils se rapprochent de modèles très anciens, mais c’est grâce à Internet, et aux médias sociaux, qu’ils peuvent prendre une nouvelle ampleur de nos jours. Tous les services de l’économie collaborative doivent faire face à un très grand challenge : le besoin de confiance entre toutes les parties. Et si chacun innove de son côté (Airbnb avec une intégration très forte des profils des médias sociaux, tout en demandant aux utilisateurs de se noter mutuellement, etc.), il existe aussi des initiatives pour réfléchir à cette problématique de façon horizontale entre tous les services.

Quatre mardis par mois les « Alter mardis : parlons solutions » (AMPS) donnent la parole à celles et ceux qui font bouger les lignes et portent les solutions qui peuvent changer notre quotidien. Pour s’inscrire : www.altermardis.org. Prochains Alter mardis, où vous pourrez également rencontrer les vendeurs de Macadam : – 5 juin : « hold-up solidaire » avec MakeSense – 12 juin : « l’habitat durable » à la ferme du Buisson (Noisiel) – 19 juin : les AMPS fêtent leur 100e édition – 26 juin : 5e édition du « Dreamstorming solidaire ».

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ACTU

LE MONDE EST FOU Jetman est de retour et survole Rio de Janeiro

Ridan demande madame la République en mariage

Jetman a encore fait des siennes

Après « Ah les salauds ! », voici « Madame

en survolant Rio de Janeiro au Brésil.

ma République », dernier single de Ridan.

L’homme volant avait déjà volé avec deux

Une musique entraînante fait glisser

avions de chasse, traversé la Manche

un texte aux piques justes sonnant

et réalisé un looping autour du ballon

la révolte qui ne trouveront cependant

Breitling Orbiter. Son service de presse

pas écho sur les grandes chaînes

a annoncé le soir même de son exploit

de télévision. Ridan avait affiché

brésilien qu’il s’était élancé d’un hélicoptère

clairement son soutien à Jean-Luc

vers 10 h 45 pour survoler les lieux

Mélenchon, candidat présidentiel du Front

emblématiques de la deuxième plus grande

de gauche lors du rassemblement de

ville du Brésil. Avant de voler au-dessus

la Bastille. Il y avait distribué 5 000 CD

des plages d’Ipanema et de Copacabana

de son dernier album. Ridan a des idées

(sur laquelle il s’est d’ailleurs posé à l’aide

et des convictions, qu’il transmet en

d’un parachute), Jetman a tourné autour

musique comme il le dit lors de cette

du Corcovado (un des nombreux reliefs

interview pour Purecharts : « C’est toujours

de la ville) pour ensuite se diriger au sommet de celui-ci afin de voler à côté du Christ rédempteur, la statue emblématique qui domine la ville. « Survoler le Christ rédempteur [...]

était juste incroyable. Être face à face avec ce symbole de paix m’a rempli d’émotion », déclare l’homme volant cité par le site Internet de 20 Minutes.

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Philippe Starck invente un spray qui rend ivre WA|HH Quantum Sensations est un spray qui, une fois dans votre bouche, vous procure la sensation de l’ivresse pendant quelques secondes. « Nous ne sommes pas des saints. Notre cerveau a besoin d’évasion. Il existe des milliers de façons de s’évader et l’une d’entre elles s’appelle l’ivresse. Or si l’alcool peut faire du bien, il fait aussi beaucoup de mal. La question est donc comment se faire du bien sans se faire de mal ? WA|HH est une alternative qui propose l’idée d’ivresse sans ses effets néfastes », a expliqué Philippe Starck, relayé par Le Monde. Il y a mille fois moins d’alcool dans ce spray que dans une boisson type whisky ou vodka. L’ébriété ne dure que quelques secondes. Chaque pulvérisation libère 0,075 ml d’alcool, une quantité minimum pour que les microparticules stimulent le cerveau et offrent de vraies sensations au palais, sans risque d’alcoolémie. Un verre d’alcool contient de 40 à 60 ml d’alcool et il faudrait environ mille pulvérisations pour obtenir un effet comparable, selon les scientifiques qui ont conçu l’aérosol.

la même problématique. Je crois que c’est la bêtise dans son ensemble. La bêtise s’adapte à tout un chacun, je pense qu’on en a tous un petit peu. Peut-être que certains en ont plus ou moins que d’autres… Je pense que la société développe des fléaux de bêtise. »


ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur, collabore chaque semaine à VSD, au Point et dessine pour le quotidien La Charente libre... Il dessine également régulièrement pour des agences de communication. www.goubelle.net

À dix ans, il crée un jeu vidéo pour aveugles Dylan Viale, un enfant âgé de dix ans, a réussi à créer un jeu vidéo pour permettre à sa grand-mère malvoyante de jouer et de partager sa passion pour les jeux vidéos. En près de trente heures de travail, il s’est appliqué à réalisé ce jeu intitulé

Quacky Quest, un labyrinthe que sa grandmère doit suivre pour aider un canard à retrouver son œuf. En utilisant le logiciel GameMaker, ce fan inconditionnel de jeux vidéo a réussi à partager sa passion avec sa grand-mère, Sherry Nissen. Dylan a d’ailleurs participé au « Hidden Valley Elementary School », en Californie, une exposition de science pour enfants où sont réunis les génies de demain. Durant cette exposition, son jeu vidéo lui a permis de remporter le premier prix parmi les autres enfants de CM2.

Depuis quarante ans, il vit en solitaire dans son petit paradis Au début des années 1960, Brendon Grimshaw acquiert une île au cœur de l’océan Indien pour seulement 13 000 e.

Il vole un yacht parce qu’il se croit poursuivi par la CIA

Neuf ans plus tard, il s’installe définitivement

Un homme de 46 ans a été arrêté après

Son île, du nom de Moyenne, était

avoir essayé de s’enfuir à bord d’un yacht

abandonnée depuis une cinquantaine

qu’il avait volé au port de Beaulieu-sur-Mer

d’années lorsque Grimshaw s’y est installé.

(Alpes-Maritimes). Mais le plus étonnant

Il n’y a plus rien mis à part de la végétation

restait à venir : quand il explique son acte

à profusion. Il est bientôt rejoint par

aux autorités qui l’ont interpellé, il dit

un Seychellois du nom de René Lafortune

qu’il voulait fuir en Afrique pour échapper

venu lui prêter main-forte. Ensemble

à la CIA, désireuse de lui infliger

et pendant plus de trente ans, ils travaillent

des sévices sexuels… Autant dire que ce

en tandem pour restaurer l’île.

prévenu ne paraît pas disposer de toutes

Ils commencent par réguler la végétation

ses facultés mentales et semble souffrir

pour implanter des sentiers et permettre

de paranoïa. L’histoire, racontée par

à chaque espèce de prospérer sans être

le journal local Nice-Matin, commence

gênée par les voisines. En tout, plus de

en début de matinée. L’individu jette

16 000 arbres ont été plantés à la main

son dévolu sur le Lady Ice, un splendide

et certains atteignent désormais

bijou flottant de 18 mètres de long.

les 20 mètres de haut. La faune n’est

Il ne possède pas de permis bateau mais

pas non plus oubliée. La tortue géante,

cela ne l’empêche pas de vouloir filer

qui a été presque conduite à l’extinction

vers le large. Résultat, il percute plusieurs

en raison d’une chasse excessive, a trouvé

embarcations en sortant du port.

un nouveau foyer à Moyenne, grâce

Les gendarmes, qui ont été prévenus par

au travail de Grimshaw. Il est maintenant

des témoins, le prennent alors en chasse.

le gardien de 120 tortues géantes.

sur son îlot d’environ 800 mètres de large.

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RENCONTRE

PATRICK CHESNAIS

© Aurélien Faidy

ACTEUR À LA TÉLÉVISION, AU CINÉMA ET AU THÉÂTRE, MAIS AUSSI RÉALISATEUR ET SCÉNARISTE, PATRICK CHESNAIS NOUS REÇOIT CHEZ LUI ENTRE DEUX REPRÉSENTATIONS DE TARTUFFE EN PROVINCE. NOUS PRENONS PLACE SOUS UN IMMENSE PORTRAIT DE SON FILS FERDINAND – DÉCÉDÉ À L’ÂGE DE VINGT ANS DANS UN TRAGIQUE ACCIDENT DE VOITURE – POUR ÉVOQUER SES DÉBUTS DANS LE MÉTIER, SA CARRIÈRE ET SES ENGAGEMENTS. PAR CAROLINE CHARRON

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RENCONTRE

À quel moment avez-vous compris que ça allait devenir votre métier ? J’ai démarré sans idées préconçues, les choses se sont faites au fur et à mesure. À seize ans, on ne réfléchit pas. J’ai fait le conservatoire à Rouen, j’étais très impressionné par tous ces gens qui lisaient Marivaux, Shakespeare, Molière ; il a fallu apprivoiser tous ces grands textes, ces grands auteurs. Ça accaparait tout mon esprit, toute mon énergie. Et puis, ensuite, j’ai tenté le Conservatoire de Paris, qui était le but presque inatteignable, mais que j’ai réussi. J’ai même obtenu une bourse et c’était assez impressionnant car, à l’époque, on donnait l’argent en liquide à la fin du premier trimestre, vers Noël. Donc, aux vacances, je suis rentré chez mes parents, très fier, avec tout cet argent, que j’ai étalé sur la table. Ça les a impressionnés et un peu convaincus que je pourrais peut-être en faire un métier. Vous avez obtenu le premier prix de comédie du Conservatoire de Paris en 1968 et vous avez d’abord fait beaucoup de théâtre… Oui car, à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de films qui parlaient des jeunes ; très peu. Ça mettait en scène des gens plus âgés, du type Gabin. Ça a démarré un peu avec la Nouvelle Vague, mais c’était quand même limité. J’ai commencé au cinéma à vingt-sept ans. Vous avez eu un césar et un molière, c’est important pour vous ? Ça a changé quelque chose à votre carrière ? Ça récompense une sorte de persévérance. Mais qu’est-ce que ça change ? pas grand-chose. C’est une satisfaction, une petite douceur pour soi, on est ponctuellement le vainqueur mais c’est très limité dans le temps car, huit jours après, tout le monde a oublié. Pouvez-vous me dire qui a eu le césar l’an dernier, par exemple ? C’est vraiment ponctuel, on a de l’attention sur le coup mais ça passe vite, même entre acteurs, on ne sait plus vraiment qui a eu quoi. Comment gérez-vous votre travail entre le cinéma et le théâtre ? J’essaie d’équilibrer. Par exemple, j’ai joué Tartuffe en province avant d’aller le jouer en septembre à Paris, mais en

mai et juin je tourne un film, et j’en tournerai un autre en août. Quand je serai au théâtre à Paris à la rentrée, je serai en même temps en tournage pendant la journée. Puis je repartirai en tournée… On n’a pas l’habitude de vous voir dans des rôles classiques comme celui de Tartuffe… Je voulais jouer trois rôles classiques : Scapin, Alceste dans Le Misanthrope et Figaro dans Le Mariage de Figaro. Je les ai joués tous les trois, mission accomplie. Après, je voulais faire des auteurs contemporains qui parlent de personnes d’aujourd’hui. Je me sens bien dans ce type de rôle mais quand on m’a proposé Tartuffe, c’était un retour aux grands classiques, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas fait et ça me tentait. En plus, je suis en compagnie de Claude Brasseur…

C’EST LA MOINDRE DES CHOSES D’ÊTRE SOLIDAIRE Comment passez-vous du tournage d’un film contemporain la journée à la langue de Molière le soir, sur les planches ? Les différences de langue, ça ne me gêne pas, c’est plutôt éventuellement au niveau de la fatigue que ça engendre, mais ça ne me gêne pas du tout en fait car ça me met dans un état de tension et d’énergie positive. Sur un plan plus personnel, vous avez créé en 2007 l’Association Ferdinand, à la suite du décès de votre fils dans un accident de voiture avec un chauffeur en état d’ébriété. Vous pouvez nous en parler ? Oui, je m’implique beaucoup dans cette association, qui est en partie subventionnée par la Fondation Vinci. L’association produit des films. Cet été, nous en tournerons trois avec de jeunes réalisateurs, dont Maïwenn [réalisatrice de Polisse]. Cela prend beaucoup de temps, d’autant que je

© Aurélien Faidy

Vous avez fait le conservatoire à Rouen, d’où est venue cette envie ? Depuis très petit, j’ai toujours fait du théâtre. Je réunissais des copains pour monter des pièces, mes parents m’avaient acheté une petite caméra pour un Noël, je faisais des spectacles, je jouais dans les campings où on allait en vacances avec mes parents… Mais je ne pensais pas du tout en faire un métier, cela me paraissait très loin. Et puis, un matin, assez brusquement, comme si j’avais eu une illumination pendant la nuit – j’avais seize ans à peu près –, j’ai dit à ma mère : « Ça y est, maman, je sais ce que je veux faire : je veux être acteur », ce à quoi elle m’avait répondu : « Rendors-toi, il n’est pas encore l’heure d’aller à l’école » !

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RENCONTRE

ASSOCIATION FERDINAND En octobre 2006, Ferdinand perdait la vie dans un accident de voiture car son ami au volant avait 1,68 g d’alcool dans le sang. Créée par son père, Patrick Chesnais, en 2007, l’Association Ferdinand s’est donné pour mission d’informer sur les dangers de l’alcool au volant, en particulier chez les jeunes. Elle réalise notamment des clips, diffusés à la télévision ou au cinéma. Pour financer ces courts métrages, un bateau portant le nom de l’association participe chaque année à la course transatlantique Transquadra, et d’autres événements sont organisés régulièrement. www.associationferdinand.fr TARTUFFE Patrick Chesnais jouera le rôle-titre de la pièce de Molière à partir du 11 septembre au Théâtre de Paris, en compagnie de Claude Brasseur et sous la direction de Marion Bierry. Informations : www.theatredeparis.com ou 01 48 74 25 37.

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© Aurélien Faidy

ÇA M’ANGOISSE DE VOIR DES GENS DORMIR DANS LA RUE, POUR EUX MAIS AUSSI POUR MOI, CAR LES CHOSES PEUVENT ALLER TRÈS, TRÈS VITE. C’EST AUSSI UN MIROIR.

vais aussi parler de ce fléau qu’est l’alcool au volant ; je fais des interventions avec la gendarmerie ou la police, ou bien je vais témoigner dans les médias. Il y a aussi une course transatlantique avec un bateau aux couleurs de l’association pour lever des fonds… Depuis 2007, avez-vous vu des progrès sur ce sujet de l’alcool au volant chez les jeunes ? C’est très difficile à mesurer mais je peux voir que ça évolue au niveau des mentalités. On entend de plus en plus de personnes qui disent, lors de soirées ou de dîners : « Je ne bois pas, c’est moi qui conduis », y compris chez les jeunes. Avant, on s’en fichait complètement. Il me semble que les gens sont plus sensibilisés. L’Association Ferdinand ajoute sa pierre à l’édifice, sachant qu’il y a d’autres associations qui travaillent dans ce domaine, dans la prévention routière, etc. On est quand même passés de 18 000 morts à moins de 4 000 morts par an, mais on est loin du compte, c’est une boucherie. Je crois qu’on pourrait améliorer encore mais, moi, je suis un homme d’image ; et je ne peux pas me battre sur tous les fronts, alors j’ai choisi la cible des jeunes gens, la conduite en état alcoolisé chez les jeunes. On me demande parfois d’autres choses mais je ne peux pas tout faire. L’association existe, les clips sont vus, je reçois des témoignages… L’idée, avec les nouveaux clips, c’est qu’ils passent en première partie des films au cinéma d’ici à la fin de l’année. Mon rôle est de faire en sorte que ces films soient faits et soient vus.

Vous participez à d’autres actions, comme Solidays par exemple… Oui, c’est la moindre des choses d’être solidaire. Ce n’est pas toujours facile mais j’essaie de l’être dans mon métier, déjà, car c’est une profession où l’on peut rencontrer aussi beaucoup de difficultés. Mais je ne suis pas un professionnel de la solidarité. J’ai des enfants, je m’occupe de l’Association Ferdinand, cela représente beaucoup de temps ; et encore, je ne réponds qu’au dixième des demandes car je ne peux pas tout faire. Quelle est votre vision de la pauvreté aujourd’hui en France ? C’est difficile de ne pas y être sensible. Ça m’angoisse de voir des gens dormir dans la rue, pour eux mais aussi pour moi, car les choses peuvent aller très, très vite. C’est aussi un miroir. Je me pose la question de ce qui leur est arrivé, pourquoi ils sont là, qu’est-ce qu’il s’est passé dans leur vie ? Il m’arrive de discuter avec certaines personnes, dans les gares par exemple, et je m’aperçois que la vie pour certains est très difficile et injuste. Il y a des gens qui se retrouvent démunis avec des problèmes en cascade. Dernièrement, je jouais à Metz et, à côté du théâtre, il y a une dame qui est sous les arcades, pas très loin de l’entrée des artistes, avec toutes ses affaires : des cartons, des valises, des vêtements, etc. Il y en a un énorme tas et cela fait des années qu’elle est là, en permanence, c’est impressionnant car c’est devenu chez elle. Forcément, on se pose des questions !


MONDE

en partenariat avec www.courrierinternational.com

t n e m e v u o m e l e t a t a p de la e l i u h ’ d e h c a t t fai

© Serban Enache / dreamstime

GRÈCE

DES PRODUCTEURS ET DES CONSOMMATEURS MULTIPLIENT LES INI-

citoyens. Garifalia Tsiomou, la présidente du groupe de bénévoles,

TIATIVES POUR FAIRE BAISSER LE COÛT DES PRODUITS DE PREMIÈRE

explique que les revenus des commerçants ont tellement baissé que

NÉCESSITÉ. LEUR MÉTHODE : ÉVITER LES INTERMÉDIAIRES.

beaucoup sont au bord de la précarité. « Face à la peur de tout

perdre, ils ont du mal à négocier avec les intermédiaires. » Puis Le « mouvement de la patate » prend de l’ampleur. De plus en plus

des agriculteurs de chaque région se sont concertés pour aller eux-

de villes de Grèce y participent, et cette pratique s’étend désormais

mêmes vendre leurs produits directement aux consommateurs. « Je

à d’autres produits de base, notamment grâce aux efforts de béné-

veux vendre les produits de mon champ », raconte Michalis Hairetis,

voles. Tel groupe, par exemple, s’apprête à vendre 75 tonnes de

un agriculteur. « Les intermédiaires nous ont trop sucé le sang. En

patates dans le nord du pays. D’autres équipes prennent le relais

nous regroupant, nous y arriverons. Grâce à Internet, nous nous

dans le nord-ouest, à Veroia, Volos, Larissa, Thessalonique, puis

synchronisons. » C’est une forme de solidarité exemplaire. Même

Athènes. En plus des pommes de terre, l’huile d’olive de Crète peut

si, bien entendu, la plupart de ces producteurs refusent de l’étendre

également être achetée sans intermédiaire. On parle aussi des hari-

à des produits frais comme la viande ou le lait. « Maintenant,

cots de la région de Prepses, de la farine, du riz et des pâtes…

l’habitant de Palini peut acheter le kilo de patates à 28 cents, soit

« L’objectif est simple : supprimer l’intermédiaire », explique Nikos

50 % de moins qu’au supermarché ! » ajoute Michalis. Depuis

Aslanoglou, de Veroia. Son groupe est soutenu par l’Association

Pâques, bon nombre de Grecs font déjà leurs courses à moindre prix.

des consommateurs, par des syndicats et par de nombreux

To Ethnos / Courrier international

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en partenariat avec www.portail-humanitaire.org

Salon des solidarités 2012 DU 1ER AU 3 JUIN, PORTE DE VERSAILLES, PARIS INFORMATIONS PRATIQUES Où : Paris - Porte de Versailles, Hall 2.2 Quand : 1-2-3 juin 2012 Horaires : Vendredi 1er juin 14h-19h / Sam. 2 juin 10h19h / Dim. 3 juin 11h-18h Tarifs : Plein tarif = 10 € (pass 3 jours = 15 €) Demi-tarif = 5 € (demandeurs d’emploi, PMR, scolaires, étudiants, familles nombreuses, groupes + 10 personnes) Gratuité = enfants de moins de 12 ans Prévente : Fnac Carrefour – France Billet 0 892 692 694 (0,34 €/min) www.fnac.com www.carrefourspectacles.com www.francebillet.com

Le salon des solidarités est depuis 2007 le rendez-vous incontournable des acteurs de la solidarité internationale, des professionnels et du grand public. Fort du succès des éditions précédentes, le salon est de retour les 1er, 2 et 3 juin à Paris au parc des expositions de la porte de Versailles. L’édition 2012 regroupera près de 250 exposants. Seront présents à la fois les ONG et les acteurs de la coopération qui mènent des actions de terrain dans les pays en développement (par exemple MSF, Médecins du monde, Action contre la faim, Handicap international, etc.), les structures à but non lucratif qui interviennent en appui aux projets (par exemple la Commission européenne, qui subventionne les projets) et des entreprises ayant des produits ou des services spécifiquement adaptés aux acteurs de la solidarité internationale (par exemple les agences de voyages spécialisées dans l’humanitaire). De quoi bien représenter la diversité du secteur... et de quoi permettre au grand public de retrouver en un lieu unique de la capitale l’ensemble

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des acteurs. L’objectif premier de ce salon est en effet de permettre au grand public de venir à la rencontre de ceux qui « font » la solidarité internationale sur le terrain. Souvent sollicité par les appels aux dons ou les campagnes d’affichage des grandes ONG, le grand public ne connaît pas forcément le travail des acteurs de l’aide humanitaire et du développement. Il a besoin de comprendre les problématiques de la solidarité internationale et le salon est une occasion unique de s’informer directement auprès de ceux qui agissent au quotidien. À quoi sert mon don, qu’est-ce qu’il peut changer concrètement sur le terrain, comment puis-je m’engager moi aussi aux côtés des professionnels... Vingt mille visiteurs sont ainsi attendus les 1, 2 et 3 juin dans le hall 2.2 du parc expo. Le salon, c’est aussi plus de 25 conférences et tables rondes variées, ouvertes à tous, pour écouter des intervenants spécialisés sur des thèmes aussi divers que l’engagement, le service civique, les innovations dans l’humanitaire, le droit d’asile, le rôle du web dans la solidarité, etc.


LA FONDATION SEB SOUTIENT : L’ENTRÉE DES ARTISTES

PARMI LES SPÉCIFICITÉS 2012 Neuf parcours thématiques de visite pour préparer sa visite en fonction de ses centres d’intérêt ; un espace innovations inédit regroupant les dernières avancées technologiques du secteur de la solidarité internationale (énergies renouvelables, eau, éco-bâtiment et agriculture) et où seront remis les « trophées du Jardin des innovations », récompensant les meilleurs produits ou services innovants en matière d’aide humanitaire ; un village outremers, migrants et diasporas pour valoriser le rôle positif des migrants dans le développement social, économique et culturel des pays d’origine et des pays d’accueil ; la présence d’Echo, le département aide humanitaire et protection civile de la Commission européenne, qui fêtera ses vingt ans au salon ; un espace emploi-formations, où les ONG présenteront leurs processus de recrutement et les écoles spécialisées leurs cursus. Venez également rencontrer l'équipe de Macadam sur son stand www.salondessolidarites.org

C’est au cœur de la Drôme, à Saint-Donat, que se trouve cette Entrée des artistes. Depuis maintenant dix ans, l’association allie arts du spectacle et insertion professionnelle. École des métiers de la scène et entreprise du spectacle, l’équipe accueille également deux fois par an une quinzaine de jeunes, souvent à la marge, afin de les accompagner vers l’entrée dans la vie professionnelle. « Pour nous, c’est une évidence, explique Franck Ducolombier directeur de l’association, car on retrouve dans les métiers du spectacle tout un tas de compétences transversales au monde du travail. Les techniciens ont des compétences d’électriciens, les costumières de couturières… En fait, tout ce que ces jeunes acquièrent est transformable sur le plan professionnel. » Pendant les six mois passés avec l’association, ces jeunes vont réaliser un travail artistique qui leur tient à cœur, tout en réfléchissant à et en préparant un projet professionnel. Deux équipes pédagogiques se relaient, leur offrant ainsi l’encadrement le plus approprié. « Nous avons également des chalets qui nous permettent de loger ces jeunes. Grâce à la Fondation groupe Seb, nous allons pouvoir les remplacer, car ils étaient vieillissants. C’est aussi important pour ces jeunes d’apprendre à gérer une vie quotidienne », ajoute Franck Ducolombier. Alors, sans plus attendre, faites entrer les artistes ! Pour plus d’informations : www.lentree-des-artistes.com

Décerné par les organisateurs du salon à chaque édition, accompagnés dans leur choix par le comité de pilotage, ce Coup de cœur doit permettre de mettre en avant une personne ayant fait preuve d’une grande solidarité. Pour l’édition 2012, c’est à l’occasion de la Journée de la femme que les organisateurs ont lancé l’appel à candidatures. Le Coup de cœur de l’édition 2012 sera donc une femme... Sur plus de 30 candidatures reçues, 5 finalistes ont été sélectionnées. Venez découvrir la lauréate le vendredi 1er juin à 14 heures, c’est pendant la cérémonie d’inauguration du Salon, en présence des officiels et de la presse, que son prix lui sera remis.

© Valbou 26 photographe

LE COUP DE CŒUR DU SALON DES SOLIDARITÉS

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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C A R N E T D E V O YA G E S

le renard en mauritanie

ce qui animait le cœur des hommes, et profitai d’un rêve inassouvi pour emporter mon renard et une cargaison de Petit Prince et de crayons de couleur que j’offrirais aux enfants de la Mauritanie. On ne part pas en Mauritanie sans penser à Antoine de Saint Exupéry. Beaucoup d’amis m’ont soutenue dans ce projet que j’appelais « Les petits princes du désert ». J’arrivai à Nouakchott le 24 janvier, après dix jours de route à travers l’Espagne et le Maroc, dont deux à attendre mon visa pour le Mali devant l’ambassade de Rabat.

« Le désert rend fou, écrivait mon père, alors en poste à Fort

À mon arrivée sur le sol de la République islamique de Mauritanie,

Gouraud, au nord de Friedick, et il n’y a que deux solutions : boire

je fus accueillie par un grand bonhomme habillé en bleu. Je n’avais

ou écrire. » Mon père écrivait des lettres d’amour à ma mère, sur le

jamais vu de boubou auparavant. Mahfoud, un guide maure né dans

cachet de la poste on peut encore voir « Fort Gouraud Mauritanie

la région d’Atar, me dit en souriant « bienvenue au pays du Petit

1958 ». Les avions de l’aéropostale transportaient son courrier vers

Prince ! ». Imaginez sa surprise lorsqu’il découvrit ma voiture remplie

la France. Je voulais toucher les sables de ce désert. Je voulais savoir

de livres... (Merci Xavier, merci Henri, merci Martine et Véro !)

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C A R N E T D E V O YA G E S / E U R O P E

J’aurais probablement pu suivre Mahfoud dans les dunes et dans les bibliothèques du désert, mais des enfants m’attendaient à Nouakchott. Au programme de lecture de français cette année, je découvris un extrait du célèbre live d’Antoine de SaintExupéry, la rencontre entre l’enfant et le renard. Les enfants n’avaient jamais vu de renard. Ils n’avaient non plus jamais été les héros d’une aventure, ils n’étaient pas des petits princes mais des enfants de quartiers pauvres. Grâce au soutien de Pierre Emmanuel Taittinger et à la générosité de Thierry Aboulin, je distribuai aux enfants des crayons de couleur et du papier. Je leur expliquai mes voyages dans le monde. Très peu d’entre eux comprenaient le français, mais suffisamment pour m’offrir leur plus beau dessin. Je ne suis pas restée longtemps à Nouakchott, à cause d’un impact de pierre sur le pare-brise de ma voiture, trop important pour

UN VOTE CONTRE « L’OPTIMISATION

FISCALE » DES MULTINATIONALES

que je roule dans la chaleur du désert, j’ai préféré rentrer tout doucement vers la France, prenant des petits princes en auto-stop, m’arrêtant dans chaque village de pêcheurs au bord de l’océan et devant le refuge abandonné de Saint Exupéry à Nouadhibou, rêvant de revenir, très très vite, dans un pays où les lois de l’hospitalité y sont les plus belles du monde. Le guide Mahfoud m’y attend, pour m’emmener à Fort Gouraud. Les enfants de Nouakchott lisent chaque jour un chapitre du Petit Prince, et à Nouadhibou des petits garçons qui ne vont pas à l’école rêvent de revoir le renard Gaspard... Je voudrais aussi revoir les hommes bleus du désert, dont les voiles des boubous sont éclairés par la plus belle lumière du monde, celle de l’hospitalité et du partage. Il y aura une place dans ma voiture... Christine Bergougnous / christineb.fr@gmail.com

Le vote est surtout symbolique, et il sera sans doute à peine relayé par les médias. Mais c’est un message politique significatif que vient d’adresser le Parlement européen pour une harmonisation de l’impôt des sociétés. À une large majorité, les députés ont appelé les gouvernements européens à imposer d’ici à cinq ans une seule base pour le calcul de l’impôt des entreprises. La question est très technique, mais c’est précisément cette complexité qui permet aujourd’hui aux plus grandes sociétés d’éviter l’impôt en toute légalité, sans que le citoyen y comprenne quelque chose. Imaginons une multinationale, avec des filiales établies dans chacun des pays où elle opère. Ces filiales se transfèrent entre elles toute une gamme de biens, de services et de revenus, ce qui permet à la société d’optimaliser son bilan. En clair : réduire à néant sa facture fiscale. Par exemple en transférant fictivement les profits dans un paradis fiscal. Ou en utilisant les dispositifs tout à fait légaux offerts par des pays comme la Belgique, les Pays-Bas ou l’Irlande, qui, sans être des paradis fiscaux, offrent des avantages similaires. La proposition de base unique européenne permettrait de mettre un frein à ces pratiques. Déposée l’an dernier par Bruxelles après une dizaine d’années de palabres, la directive Accis prévoit un calcul unique du bénéfice imposable des multinationales. Ce revenu imposable serait ensuite réparti entre les pays en fonction de trois critères d’activité économique réelle : nombre d’employés, ventes et investissements. Libre ensuite à chaque pays d’appliquer au montant ainsi réparti le taux d’impôt de son choix. La proposition permettrait de boucher un certain nombre de trous béants dans lesquels s’engouffrent actuellement les multinationales. Pourtant, et malgré les difficultés budgétaires des États, elle n’a strictement aucune chance d’être adoptée en l’état. Plusieurs pays, en particulier l’Irlande, s’opposent farouchement à la proposition, au nom de leur souveraineté fiscale. Chaque pays joue des coudes pour obtenir quelques miettes. Seule une coopération entre quelques pays est donc envisageable pour l’instant. La France et l’Allemagne ont déjà entrepris d’aligner non seulement leurs assiettes, mais aussi leurs taux. Mais cette mesure est, comme le vote du Parlement européen, surtout symbolique. Tant que tous les États n’uniront pas leurs forces pour imposer un cadre clair, les plus grandes sociétés auront le loisir d’échapper à l’impôt en toute légalité. Éric Walravens Retrouvez ce billet sur le blog de l’auteur, www.ndonne.blogspot.com

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SOCIÉTÉ

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en 2007 par le volet banque privée de BNP Paribas afin de fournir une offre « clé en mains » aux philanthropes, on s’étonne encore du succès rencontré. Les deux tiers des donateurs, chacun auteur d’un chèque minimum de 10 000 euros, n’auraient jamais donné avant cette date. Pour Étienne Eichenberger : « Pas de doute, la philanthropie sort de l’ombre », on peut même en parler sans tabou dans « les salons ». Nathalie Sauvanet, responsable de l’offre philanthropie chez BNP Paribas, voit son emploi du temps saturé par les demandes des clients en accompagnement sur mesure : « Nous avons eu plus de rendez-vous au premier semestre 2011 que nous n’en avons eu au cours de toute l’année 2010. »

la philanthropie

UNE RECHERCHE D’EFFICACITÉ

Le philanthrope par temps de crise prend donc de l’assurance. « Il est à la recherche d’utilité, d’efficacité et de volonté », confirme Jérôme Kohler. Il ne se contente plus de faire un chèque, il veut s’assurer de sa bonne utilisation sur le terrain. » Étienne Eichenberg confirme : « Une des grandes tendances est la volonté de s’engager plus en profondeur. » Certains cherchent à mettre à profit leur esprit d’entreprise et l’entrepreneuriat social attire de plus en plus, notamment avec le développement des systèmes de capital-risque solidaire. Nathalie Sauvanet voit de son côté se multiplier les initiatives en faveur de l’insertion par l’emploi, ou du logement social : « On sent une envie de faire des choses concrètes, même si nos clients ne demandent pas tous une évaluation de l’impact social des projets soutenus. »

dopée par la crise ? DANS LE SILLAGE DES GRANDS PHILANTHROPES AMÉRICAINS, LA PHILANTHROPIE FRANÇAISE SE DÉCOUVRE DES VELLÉITÉS D’ENGAGEMENT PLUS FORTES QU’AVANT LA CRISE. MIEUX STRUCTURÉE ET ACCOMPAGNÉE, ELLE VISE L’EFFICACITÉ, SANS POUR AUTANT PRÉTENDRE « CHANGER LE MONDE ». SELON LES ÉTUDES MENÉES PAR LE CENTRE D’ÉTUDE ET DE RECHERCHE SUR LA PHILANTHROPIE (CERPHI) EN PARTENARIAT AVEC FRANCE GÉNÉROSITÉS : « DEPUIS TROIS ANS, MALGRÉ LA CRISE ÉCONOMIQUE, ON N’OBSERVE PAS DE BAISSE DES DONS DES FRANÇAIS, MAIS AU CONTRAIRE UNE CROISSANCE CONTINUE. »

LA PHILANTHROPIE EN HAUSSE Du côté des « grands philanthropes », même son de cloche. La crise n’érode pas les fonds. Selon Étienne Eichenberger, directeur de la société de conseils en philanthropie Wise : « Historiquement, l’impact des crises s’avère minime sur les donations. » Preuve en est, les conseillers en philanthropie comme lui, professionnels encore absents du paysage il y a cinq ans, n’ont jamais eu des agendas aussi remplis. Wise ou encore L’Initiative philanthropique – première société de conseil philanthropique indépendante créée en France – ont vu le nombre de leurs clients plus que doubler depuis 2008. À la Fondation de l’Orangerie, créée

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LES LIMITES DU PROGRÈS Jérôme Kohler assume les limites du système : « Le monde de la philanthropie se professionnalise, mais nous en sommes aux prémices d’une philosophie qui ferait de la philanthropie un outil pensé en termes d’innovation ou d’intervention sociale. » Selon Xavier Richard, nous entrons tout juste dans la « post-adolescence de la philanthropie ». Avec comme un air de retard face aux enjeux de la crise ? « Mais la philanthropie ne va pas changer le monde ! » s’exclame Étienne Eichenberger, qui refuse d’y voir « un nouveau sésame ». Et Nathalie Sauvanet de conclure: « La philanthropie peut avoir un rôle utile, mais il ne faudrait pas oublier que nous avons un État. » Marika Mathieu / Youphil


PLANÈTE

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Jardins ouvriers dans les Yvelines, France (48°50’ N - 1°55’ E).

jardiner sans pesticides « Pour le jardinage amateur, il n’y a pas de questions à se poser : il faut arrêter de faire les cons, il faut arrêter les produits phytosanitaires ! » Pour Claude Bureaux, ancien chef-jardinier au Jardin des plantes de Paris pendant vingt ans, le jardinage amateur doit se faire – et peut se faire – sans pesticides. Pourtant, chaque année en France, ce sont près de 5 000 tonnes de ces produits dangereux pour la santé et pour l’environnement qui sont répandues par les jardiniers amateurs dans leur jardin ou dans leur potager. C’est peut-être par manque d’informations que les Français usent et abusent de ces produits, car « toutes les alternatives aux produits chimiques de synthèse existent aujourd’hui », souligne Claude Bureaux. Le jardinage, c’est 95 % d’action préventive, et 5 % d’action curative, explique-t-il. La toute première chose à faire avant de se lancer dans un jardin, c’est de connaître son environnement. Il faut choisir les végétaux en fonction du lieu, et pas en fonction

du coup de cœur qu’on a eu en feuilletant un magazine ! » Coccinelles, syrphes, libellules, etc. se nourrissent des insectes nuisibles comme les pucerons. Ils sont donc une bonne alternative à la lutte chimique. Le paillage consiste à recouvrir le sol autour des plantes ou des légumes avec d’autres végétaux (écorces et aiguilles de pins, orties séchées, paille, etc.). Cela permet de maintenir l’humidité du sol en empêchant l’évaporation et c’est un moyen efficace de lutter contre ce qu’on appelle les plantes adventives, c’est-à-dire les mauvaises herbes. Les associations végétales et l’utilisation de plantes compagnes sont aussi un excellent moyen de se passer des produits phytosanitaires. Certaines plantes ont par exemple un effet répulsif sur les insectes, d’autres attirent les insectes dits utiles qui mangeront les pucerons. Découvrez les autres conseils de Claude sur www.goodplanet.info

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PLANÈTE

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le z’haricot, c’est z’agrément bon !

AGENDA SOLIDAIRE JUIN 2012 ➔ 1er juin : 13e édition de la Fête des voisins La Fête des voisins est devenue, depuis sa création en 2000, le premier rendez-vous citoyen d’Europe ! L’occasion d’échanger avec ses voisins autour d’un buffet ou d’un apéritif. ➔ 1er-3 juin : Salon des solidarités Le 4e Salon des solidarités, porte de Versailles, à Paris : trois jours, 250 exposants, 20 000 visiteurs attendus.

© Joseph73 / dreamstime

➔ 3 juin : Courez pour des rêves de Petits princes L’association Petits princes fête ses 25 ans et organise une course pour récolter des fonds afin de réaliser les rêves d’enfants ou d’adolescents malades. www.petitsprinces.com

Appelé « faséole », « fayot », « artilleur », le haricot, Phaseolus vulgaris, est un légume-fruit à gousse, de la famille des fabacées. Acclimaté en Europe au XVIe siècle, il fut cultivé essentiellement pour ses graines, ce n’est qu’au XIXe qu’il le fut aussi pour ses gousses vertes. À écosser, vert, mange-tout, nain ou à rames, le choix est grand. Alors, quand le semer ? Très frileux, les premiers semis doivent être réalisés vers le 15 mai et les derniers fin juillet. Je laisse tremper les graines dans l’eau quelques heures, ce qui facilite la levée. Puis je les sème en ligne, par paquets de 4 ou 5, espacés d’au moins 40 centimètres. J’enfonce peu les graines ; on dit souvent que le grain de haricot doit voir partir le jardinier. Dès la levée, je bine, puis, quand les plants atteignent 15 centimètres, je butte de façon à leur conserver un bon maintien et une bonne humidité. Ensuite je paille, c’est indispensable et ça évite l’entretien. Ce paillis favorisera la microfaune et les vers de terre. Mais, même avec le paillage, l’arrosage régulier est indispensable au début de la floraison. Peu sensible aux maladies, le haricot se débrouille seul. Les limaces adorent ses jeunes pousses, pour les dissuader je dépose de la cendre, de la sciure de bois ou des fougères broyées. Le haricot ne réclame pas un sol très riche, inutile donc d’ajouter à outrance

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fumier ou compost. Grâce à des bactéries symbiotes qui vivent sur ses racines, y formant des nodosités, il fixe l’azote de l’air, qui restera disponible dans le sol pour d’autres cultures. L’année suivante, vous pourrez y faire pousser des plantes gourmandes en azote : salades, choux, épinards… La récolte s’effectue en général en juillet, et il faut prévoir une cueillette tous les deux ou trois jours pour que les haricots soient suffisamment fins et croquants. Pour les variétés à écosser, je récolte soit en grains frais lorsque les gousses sont bien pleines, soit à complète maturité pour les grains « en sec ». Riche en eau et en fibres, le haricot vert regorge de vitamines A, B, C et E, de minéraux – calcium et magnésium – et d’acides aminés. Une consommation régulière diminue le mauvais cholestérol. Il est bon pour le cœur et facilite le transit intestinal grâce à ses fibres. Sec, il est très nourrissant et constitue une source de protéines non négligeable. Alors quel haricot choisir : à filets, mangetout, à rames, à écosser, nain ? Varions les plaisirs : pourquoi ne pas tester diverses variétés pour choisir celle qui conviendra le mieux au terrain et demandera le moins de travail ? Que du bonheur, les z’haricots ! Impossible de s’en passer au jardin… d’autant qu’il en existe des jaunes, verts, violets ! Raymonde Prades

➔ 4-10 juin : Semaine nationale de prévention du diabète L’Association française des diabétiques organise la première Semaine nationale de prévention du diabète pour sensibiliser le public aux facteurs de risque et aux comportements préventifs. ➔ 5 juin : Journée mondiale de l’environnement Pour rappeler au grand public que chaque action a un impact sur la planète, donner des clés pour consommer écolo et réduire la pollution. ➔ 10 juin : Les Boucles du cœur Des événements solidaires organisés par Carrefour pour soutenir les associations SOS Villages d’enfants et Fête le mur. www.lesbouclesducoeur.fr ➔ 17 juin : La « Course des héros » de Paris Départ à 10 h 30, parc de SaintCloud. Objectif ? Courir ou marcher 6 km pour des associations et collecter des fonds pour leur cause et leurs projets. ➔ 22-24 juin : Solidays


PLANÈTE

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CUISSON, GOÛT DES ALIMENTS, SÉCURITÉ DU CONSOMMATEUR… QUESTIONS INCONTOURNABLES ET RÉPONSES PRATIQUES POUR COHABITER AVEC LE ROI DU SURGELÉ ET DES PLATS RAPIDES. Pratique, rapide, il évite de multiplier les plats : 85 % des ménages français en ont un. Voici le four à microondes. Cet objet, qui s’est incrusté dans la cuisine comme une moule à son rocher, est-il sans danger ?

écolo le microondes ?

Comment mon poulet-purée sorti du frigo se réchauffe-t-il ?

« Le micro-ondes utilise les propriétés thermiques des radiofréquences », explique la Fondation santé et radiofréquences, qui a pour mission d’encourager les efforts de recherche concernant les effets des ondes électromagnétiques. Celles-ci font vibrer les molécules d’eau contenues dans les aliments. Le mouvement produit un frottement, des collisions, et induit une hausse rapide de la température. À l’arrêt du four, les micro-ondes disparaissent. Où placer mon bol de soupe pour qu’il soit réchauffé au mieux ? Sur le bord du plateau tournant. Parce que, comme l’explique le physicien Jean-Michel Courty, de l’université Pierre-et-Marie-Curie, le chauffage n’est pas homogène. Les ondes n’ont pas la même intensité dans toutes les parties du four. C’est pourquoi le plateau est tournant. Si vous mettez votre bol au cœur du four, il tourne en rond, sur lui-même, et est donc finalement toujours exposé aux mêmes ondes. Est-ce que les micro-ondes peuvent s’échapper du four ? Les fabricants s’alignent tous sur une norme établie il y a trente ans. Elle a fixé sur le plan international les niveaux de sécurité et de fuites d’ondes tolérés des fours. Ce seuil est établi à 50 watts/m2 à 5 centimètres de l’appareil en marche. Un seuil qui n’entraînerait pas d’échauffement de vos joues s’il

© Alexander Makarov / dreamstime

vous prenait l’envie de coller votre visage à la porte de votre micro-ondes en marche. Et même si celui-ci venait à perdre de son étanchéité, Patrick Le Dévéhat, directeur technique du Gifam*, le jure : « Les tests

complexes que les fabricants font subir à leurs produits montrent que le consommateur est hors de danger. » Le marquage « CE » que doivent obtenir les fabricants pour commercialiser les fours sur le marché européen l’atteste. L’Organisation mondiale de la santé ne dit pas autre chose. * Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager

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C’EST MALIN

psycho

bons plans par Caroline Charron

☛ Opération « un livre pour tous » chez Edilivre. Jusqu’au 30 juin, pour tout achat d’un livre papier ou numérique sur le site, l’éditeur offre un volume à la CroixRouge française qui les redistribuera dans le cadre de ses actions auprès des personnes en situation de précarité. www.edilivre.com

© Sonya Etchison / dreamstime

☛ Partez en vacances et gagnez de l’argent en louant votre appartement : c’est ce que propose un nouveau site de locations de vacances entre particuliers et avec assurance. Le dépôt des annonces est gratuit. www.sejourning.com ☛ High-tech et écolo, c’est possible avec un sac à dos qui intègre des panneaux solaires pour recharger téléphone portable, iPod ou GPS grâce à un câble USB et à un jeu de 13 connecteurs. Urban solar backpack, à partir de 119 euros chez Auchan. JE SUIS LE CADET D’UNE FAMILLE DE TROIS GARÇONS, MES PARENTS M’ONT TOUJOURS AFFIRMÉ QU’ILS NOUS AVAIENT ÉLEVÉS DE LA MÊME FAÇON ET POURTANT JE ME SENS SI DIFFÉRENT DE MES DEUX FRÈRES. JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI. Il est vrai que les parents ont souvent, sincèrement, l’impression d’élever leurs enfants de façon similaire. Pourtant c’est impossible. Pour le premier enfant, ils sont moins expérimentés. Votre maman a eu besoin de se rassurer sur ses capacités à être mère. Vos parents ont eu peur de mal faire. Ils ont exprimé beaucoup d’attentes, d’inquiétudes. Parfois trop. Ils ont dû s’adapter à l’inconnu. On demande donc souvent à l’aîné de montrer l’exemple, d’être responsable, performant, plus vite autonome. Il sera fréquemment plus anxieux, conformiste aussi. Est-ce le cas de votre frère ? On dit aussi que le cadet a une position plus difficile, plus indifférenciée. Il n’est ni « le grand » ni « le bébé ». Cependant, les parents, plus expérimentés, lui laissent souvent davantage de liberté pour développer ses capacités. S’il est vrai que l’amour des parents peut être sans limites, le temps dont ils disposent, lui, en a forcément et chaque enfant lutte pour en avoir sa part, cherche à se démarquer des autres membres de la fratrie, à attirer l’attention. Si l’aîné a pris une place qui reflète les valeurs parentales, le cadet explore d’autres chemins. Frank J. Sulloway, chercheur américain, a conduit une étude au résultat étonnant : à travers l’histoire, plus de 80 % des grands révolutionnaires de la pensée, tels Copernic, Newton, Freud, Darwin ou Marx, étaient des cadets. Cela laisse de belles perspectives à ceux qui se plaignent d’être « au milieu ». Peut-être un contexte similaire vous a-t-il permis de développer vos différences ? Et le benjamin ? Le dernier dispose également de plus de liberté que l’aîné. Mais il peut avoir du mal à accéder à l’autonomie car, malgré les années qui passent, il reste « le petit », parfois le « chouchou », à qui l’on pardonne plus facilement, un statut agréable mais également difficile à porter de par les jalousies qu’il suscite. À ces éléments liés au rang de naissance s’ajoutent des paramètres génétiques et l’attitude de votre mère, de votre père. Chaque naissance est une rencontre, entre l’histoire singulière des parents et le comportement du bébé qui amplifie ou apaise les angoisses, ouvre de nouveaux horizons. C’est le début d’une aventure commune, d’autant plus belle si l’enfant, quelle que soit sa place, est reconnu comme précieux et unique. Valérie Regembal, psychologue clinicienne

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☛ Gardicanin, enseigne nationale de la garde d’animaux, élargit ses services avec un site qui met en relation propriétaires d’animaux et « petsitters » qui assurent la garde des animaux ou les promenades. De quoi partir tranquilles pour les uns et d’arrondir leurs fins de mois pour les autres. www.holidog.com

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L E S PA G E S D E S V E N D E U R S

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ateliers d’expression LES TEXTES PUBLIÉS SUR CES PAGES SONT LE FRUIT D’UN ATELIER D’EXPRESSION HEBDOMADAIRE ACCUEILLANT LES VENDEURS DE MACADAM ET RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC L'ASSOCIATION AUTREMONDE

un clip à ce centre commercial. Logiquement, y retourner, constater à quel point ce lieu n’a rien d’unique sinon le parfum de nostalgie qu’il suscite en moi.

MATHILDE C’est un centre commercial, mais pas n’importe quel centre commercial. C’est carrément le lieu qui a sauvé mon adolescence. Rien de cool à faire dans cette petite ville sinon aller traîner au centre commercial : voir un film, rêver devant les vitrines, se retrouver en bande et se dire qu’on n’avait pas totalement raté notre vie. De temps en temps, y croiser une célébrité : Guillaume Depardieu ou Michel Gondry, qui a même consacré

MAMADOU Je me souviens de cette belle place à Brazzaville, où je me promenais souvent. De cette place, on aperçoit le Congo voisin, avec Kinshasa. C’est une place calme qui s’allonge le long du fleuve Congo. Ce fleuve, où jouaient des jeunes, est imposant, il sépare les deux Congo. C’est l’une des places les plus merveilleuses du pays.

MON LIEU

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PAULINE Un havre de paix. Là-bas, on s’endort dans un grand lit frais, le corps gorgé d’un soleil qui a caressé notre peau toute la journée. L’air de la nuit est doux et le chant des grenouilles berce notre inconscient. Le matin, on se réveille avec des chants d’oiseaux dont on ne connaît pas le nom et on se dépêche de courir profiter de la mer. Une serviette sous le bras, on court pieds nus sur la route brûlante, de toute façon c’est impossible de marcher, on lève la main chaque fois qu’une moto passe en espérant que c’est celle-là qui nous conduira à ce paradis bleu dont on ne voudrait jamais partir. +++++

ON A TOUS UN LIEU OÙ ON A ACCROCHÉ NOS SOUVENIRS ET OÙ ON REVIENT DE TEMPS À AUTRE. ON A TOUS UN LIEU OÙ ON SE SENT « CHEZ SOI ». ON A TOUS UN LIEU OÙ L’ON EST EN PAIX. ON A TOUS UN LIEU OÙ L’ON CULTIVE NOTRE JARDIN. M A C A D A M 9 8 - page 19


L E S PA G E S D E S V E N D E U R S

DENIS La première fois que j’y ai mis les pieds, j’ai tout de suite senti que c’était là que ça se passerait pour moi. Et je ne suis pas trompé. Depuis, j’y suis fourré tous les jours. + ++++ THIERRY Je me souviens d’un endroit unique, dans le Nord-Ouest de Madagascar. Une forêt de palmiers, une plage de sable fin couleur de corail et une baignoire naturelle faite des restes d’un volcan éteint depuis longtemps. On entendait au loin les musiciens du village. Et ces rythmes lancinants, ces voix déchirées, c’était la fête donnée pour le mariage de Volcona, l’amie qui m’avait invité. On était tous plongés dans cette eau phosphorescente, si claire qu’on voyait de l’eau, on s’amusait à capturer les poissons-chats, si nombreux, pour les relâcher ensuite. + ++++

sée u f e u q s e t une gigan ler... l o c é d à e prêt ALAIN Qu’elle est belle, cette tour qui n’a failli exister que l’espace d’une exposition ! Le monde entier peut-il imaginer un seul instant Paris sans tour Eiffel ? Pour moi, parisien, c’est beaucoup plus qu’une œuvre d’art, c’est aussi un repère pour se diriger dans la grande ville, de jour comme de nuit, avec la tour Montparnasse également. Parfois, elle me rappelle aussi une gigantesque fusée prête à décoller pour une lointaine galaxie. + + ++ + FRED Je me souviens quand on m’a montré le pont de Normandie. Pourquoi ? Je l’ai vu se construire et maintenant on peut aller du Havre à Honfleur en trois quarts d’heure. Et on peut y aller à vélo ou à pied. Avant, il fallait une heure et demie pour aller à Honfleur. Il fallait passer par le pont

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de Tancarville et on pouvait prendre ce pont à vélo ou à pied. Ce pont de Normandie, on peut le traverser en voiture, à vélo en sécurité, ou à pied, c’est la même chose en toute sécurité. +++++ PAULINE Sortir du travail. Marcher. Métro. Du monde, plein de monde. Une pièce dans la poche. Ah non, deux finalement. Bonjour, un journal, s’il vous plaît. Il fait soif. Bonjour, un café à emporter, s’il vous plaît. Il est tard. Ça va être dur de dormir. Pas grave, tant pis. Plus de pièce. Marcher. Trottoir. Les grilles d’un parc. Du vent. Doux. Un banc rugueux. Un petit moment. Trop cool. Actualités et typographie. Du temps qui court. Je suis en retard. Courir. Rentrer. Rendez-vous. Vite. Métro. Hop. Ouf, je suis dedans. Hé, mais, où est mon journal ?

LEÏLA M. Lunette et Sophia se connaissent. Ils ont l’habitude de se voir. Ils se croisent toujours de la même manière, c’est leur rite. Aujourd’hui, quand ils se croisent, Sophia est un peu embêtée : « Bonjour Sophia. – Bonjour M. Lunette. Oh ! tu as trouvé du super persil, j’ai pas réussi à en trouver aujourd’hui, je suis arrivée très en retard. Mes enfants étaient coincés devant la grille de l’école. Une grève nous a terriblement retardés. – Ne t’inquiète pas, je te donne tout ce que tu veux. – Ah, effectivement, si tu me le proposes, je te prendrais bien un peu de chaque, sauf de ton filet de carrelet je déteste le poisson. » Et il lui donne tout ce qu’elle demande. Parfois, M. Lunette n’a pas le courage de descendre ses huit étages et de se rendre au marché. Sophia est alors très inquiète, mais elle ne monte jamais le voir, ni ne sonne, elle a trop peur de le déranger ; elle est si timide. Sophia ne peut pas monter les étages non plus. Il n’ont jamais mangé ensemble, il ne se sont jamais vus ailleurs qu’au marché et ils se connaissent depuis quarante ans.


JOUER

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mots fléchés

mot mystère

CACHETER UNE LETTRE D'UNE SEULE COULEUR

JARGON PARLE TOUT BAS

MAMMIFÈRE RUMINANT

AMBRÉ

TINTIN : UN MOT DE 9 LETTRES

BOUTEILLES PERFORER

A COURS À OSLO

DOUBLE RÈGLE LOUIS XIV RENDUS LIQUIDES

MAUVAIS ÉLÈVE

DES TROUPES EN PLUS

EST LUMINEUX

SATELLITES ORGANISER PAPILLON NOCTURNE SEGMENT D'ADN

DÉCHIFFRÉ

REMPORTÉE

MANIÉ EN TORDANT

SA CAPITALE EST KIEV

ÉCULÉS TOUFFUS FAIT TORT À QUELQU'UN

HÉSITANT

DANS LE VIN ROUGE

MOIS DU MUGUET

ANNEAUX DE CORDAGE

ESPACE DE SIX MOIS CONFESSION FAITE DEPUIS PEU

À TOI ANCIEN BOUCLIER

QUI SONT À ELLE A CONNU L'EDEN

PASSE À BERNE MUSIQUE DU MAGHREB RENDUS MOINS PURS

ÉCLATER

IL EST NÉ LE PREMIER

PÉTIOLE DE FEUILLE LES ROSIERS EN ONT

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : FOSSETTE

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DÉTENTE

sudoku niveau facile

8 6

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sudoku niveau difficile

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3 5 3 1 7

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3 8 6 6 7 4 2 5

1

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6 5 9

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5 3 7

sudoku niveau moyen

2 5 7

1 4 1

1 6

6

6 9 8 5

en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant

7 4

9

de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une

5

grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…

8 7 8

sudoku ?

8

6 2

5 4

bon courage !

2

1

mots croisés 1 Horizontalement 1. L’opinion des autres. 2. On y met des restes – Ragoût de mouton. 3. Vendangeuse – Jouet de plage. 4. Fond de bouteille -– Partie d’un violon – Placé. 5. De même – Harmonie. 6. Combattant palestinien – Avachis. 7. Célèbre repas – Opération postale. 8. Ridicule – Des voitures ou des chevaux. 9. Elle pue – Aplaties. 10. Dépôt – Cours d'eau. 11. En feu – Haï. 12. Spectacle merveilleux – Palmier.

Verticalement 1. Indique la manière d’être. 2. Le baribal en est un – Fonction. 3. Greffe – Attribué. 4. Qui a vu le jour – Ils ne boivent plus – Dans le terrier. 5. Réutiliser. 6. En vogue – Répétition fastidieuse – Flanche. 7. Se servir de sa tête. 8. Avenue – Infinitif – Évincé. 9. Grand nombre – Impayé – Courant. 10. Monnaies – Sous pression. 11. Bêtise – Titane. 12. À poil – Sommes.

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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HOROSCOPE

HOROSCOPE

SOLUTIONS

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

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2 9 4 5 1 6 3 7 8

1 3 5 4 8 6 7 9 2

9 4 2 3 1 7 6 5 8

U R S I D E O U S A G E

6 3 1 8 9 7 4 5 2 7 6 8 5 9 2 3 1 4

E N T E O D E C E R N E

N E E O A A O U O T E R

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1 4 2 6 8 5 7 9 3

Q U E U E V

C R E

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N E U V

ÉCLATER FAITE DEPUIS PEU

ANCIEN BOUCLIER À TOI

M A MOIS DU MUGUET HÉSITANT

I

O B REMPORTÉE

A

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT) Vous vous heurtez à certains obstacles. Ne vous découragez pas. Concentrez-vous sur l’essentiel, revoyez votre organisation et soyez moins dans l’excès. Des soucis passagers sur le plan financier. Étudiant(e), faites preuve d’un peu plus de rigueur. En couple, un éclaircissement s’impose. Célibataire, l’amour vient frapper à votre cœur. Prenez le temps de vous reposer.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE) L’ambiance est un peu tendue au boulot. Vous devez faire face à des incompréhensions ou à quelques manœuvres pas très honnêtes. Prenez du recul et concentrez-vous sur votre travail. Étudiant(e), il faut faire des efforts. En couple, votre vie amoureuse passe au premier plan. Célibataire, votre cœur balance. Faites une cure de fruits et légumes.

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI) Plus souple, plus habile, vous saurez vous imposer dans vos négociations. En revanche, prudence dans vos investissements financiers, votre optimisme pourrait vous attirer des désillusions. Étudiant(e), vous êtes sur la bonne voie. En couple, vous n’êtes pas à prendre avec des pincettes. Célibataire, vous pensez surtout à vous amuser. Soucis digestifs.

VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE) Des tracas dans votre vie professionnelle vous tapent sur les nerfs. Vous avez envie de vous isoler dans votre bureau. Profitez-en pour mettre de l’ordre dans vos dossiers et vous organiser en vue de l’avenir. Étudiant(e), passez à la vitesse supérieure. En couple, il y a de l’eau dans le gaz et vous ne faites aucune concession à votre chéri(e). Célibataire, cette personne n’est pas fiable. Détendez-vous.

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER) Mois plus calme pendant lequel vos efforts passés sont récompensés. Tenez-vous à l’écart des cancans, qui vous mettent le moral en berne. Étudiant(e), redoublez de concentration et maîtrisez votre nervosité. En couple, vous êtes amoureux, mais votre chéri(e) vous reproche votre froideur apparente. Les célibataires gagneraient à être plus sélectifs. Anxiétés passagères.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE) Plein(e) d’énergie, vous structurez votre croissance ou vous planifiez votre expansion. Pour cela, vous mettez en avant votre côté sérieux et votre sens des responsabilités, et vous privilégiez les objectifs à long terme. Étudiant(e), continuez sur votre lancée. En couple, vous renforcez vos liens. Célibataire, une rencontre inattendue. Vous affichez une forme olympique.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER) Vous bouillonnez d’idées, mais il s’agit plutôt, ce mois-ci, de consolider vos projets et de revoir votre organisation. Côté finances, vous pourriez avoir une bonne surprise. Étudiant(e), même si vous êtes très inspiré(e), veillez à rester dans le sujet. En couple, vous vous chouchoutez mutuellement. Célibataire, une rencontre peut tout changer. Détendez-vous.

SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE) Vous avez une confiance illimitée en vos capacités, ce qui rejaillit favorablement sur votre travail. Si vous cherchez un emploi, c’est le moment de postuler : vous pourriez signer un contrat. Étudiant(e), la chance est avec vous. En couple, belle complicité avec votre chéri(e), si vous oubliez votre possessivité. Célibataire, déclarez votre flamme. Faites du sport.

POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS) Au boulot, le climat est tendu et vous avez du mal à ne pas exploser devant le surcroît de travail demandé. Si vous avez de nouveaux projets, ne précipitez rien. Étudiant(e), attention aux étourderies. En couple, vous fuyez le moindre souci, vivant dans votre bulle. L’ambiance est électrique. Célibataire, vous papillonnez. Maîtrisez votre irritabilité.

GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN) Ce n’est pas encore le moment de penser aux vacances. Vous avez du pain sur la planche. Vous pourriez recevoir une proposition intéressante. Étudiant(e), il faut vous concentrer davantage. En couple, envisagez un week-end en amoureux, plutôt que de vous chamailler. Célibataire, une histoire démarre. Quelques maux de tête. CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET) Vos idées – un peu trop originales ? – risquent de créer des conflits avec votre entourage. Quelques retards dans vos démarches vous découragent. Étudiant(e), dépassez votre peur de l’échec, vous avez tout pour réussir. En couple, votre besoin de solitude ne plaît pas à votre partenaire. Célibataire, vous rêvez beaucoup sans déclarer votre flamme. Ne ruminez pas tant.

B R MAUVAIS ÉLÈVE EST LUMINEUX

T I

A ESPACE DE SIX MOIS CONFESSION

QUI SONT À ELLE A CONNU L'EDEN

S

R R E T MANIÉ EN TORDANT DÉCHIFFRÉ

I

9 5 7 2 3 1 8 6 4

8 5 4 1 2 3 9 7 6 D O R E C Y C L E R O I

4 7 3 5 1 6 2 8 9

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6 1 9 7 4 5 2 8 3 I N O S C I E O C E D E LES ROSIERS EN ONT

3 2 7 8 6 9 1 4 5

R A I S O N N E R O E O E

E R RENDUS MOINS PURS

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L DES TROUPES EN PLUS SATELLITES

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JARGON

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CACHETER UNE LETTRE D'UNE SEULE COULEUR

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AMBRÉ

5 9 3 6 7 8 4 2 1 T A S O D U O U S U E L I A

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PASSE À BERNE MUSIQUE DU MAGHREB

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FAIT TORT À QUELQU'UN TOUFFUS

PAPILLON NOCTURNE MAMMIFÈRE RUMINANT DOUBLE RÈGLE

7 6 3 9 2 8 5 4 1

4 7 6 2 5 1 8 3 9 O R E S O S T R E S S E

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N I A I S E R I E O T I

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ANNEAUX DE CORDAGE

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7 1 9 8 2 4 3 5 6

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SA CAPITALE EST KIEV

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N O U E R

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5 3 4 6 9 1 7 2 8

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S O L U SEGMENT D'ADN ÉCULÉS

C H U C H O T PARLE TOUT BAS

P IL EST NÉ LE PREMIER

E M E

E N U E L U

A V O E R O E C A R T E

8 6 2 3 7 5 9 1 4

mots fléchés

PÉTIOLE DE FEUILLE

2 9 6 7 3 8 5 4 1

mots croisés

Q U A L I F I C A T I F

3 4 1 9 5 2 8 6 7

sudoku difficile

6 2 7 1 8 3 4 9 5

sudoku moyen

9 5 8 4 6 7 1 3 2

sudoku facile

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL) On vous demande beaucoup d’investissement, au boulot. Il faudra prêter attention aux petits détails et ne rien laisser au hasard. Prenez du recul en cas de dissensions avec vos collègues. Étudiant(e), vous êtes à fond dans vos examens. En couple, quelques désaccords sans gravité en début de mois. Célibataire, un coup de foudre n’est pas exclu. Cultivez la zen attitude.

E R

F O R RENDUS LIQUIDES LOUIS XIV PERFORER

R O T

A COURS À OSLO BOUTEILLES

T I L

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À 5 OU 6 SOUS UNE PETITE TENTE

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POURQUOI LES FRANÇAIS LES PLUS RICHES PRÉFÈRENT L’ÉTAT À LA PHILANTHROPIE

ÉCOLO LE SAVON DE MARSEILLE ?

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CARTE POSTALE DE LISBONNE

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LES MONTAGNES MARITIMES DU MERCANTOUR MACADA PARTI M À LA JOUCIPE RN MONDIAL ÉE DU RE E DE LA MISFUS ÈRE

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NICOLE GUEDJ UNE AGENCE NATIONALE POUR LES SANS-ABRI

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RUSSIE QUELLE SUITE POUR LE MOUVEMENT DE CONTESTATION ?

ROHINI NIKELANI LES INDIENS PRATIQUENT LA PHILANTHROPIE DEPUIS DES MILLÉNAIRES

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INDE MON VILLAGE NE CONNAÎT PAS LA CRISE

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PALESTINE UNE ÉCONOMIE SOUS PERFUSION

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MARS 2012

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JEAN-MARC BORELLO POUR EN FINIR AVEC L’URGENCE SOCIALE

n°93

DÉCEMBRE 2011

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EN EUROPE, LE COCA-COLA N’A PAS LE MÊME GOÛT PARTOUT DU BONSAÏ AU SÉQUOIA : LIBÉRONS LE POTENTIEL DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL ! RENCONTRE AVEC UN ECO-BARON, DOUGLAS TOMPKINS

LAURENCE PIQUET

« CE N’EST PAS DANS LA QUANTITÉ MATÉRIELLE QU’ON TROUVE LE BONHEUR

DAVOS OU LA RENCONTRE DE PLUSIEURS MONDES

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LES 5 ANS DE MACADAM !

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UN DÉBUT DE SOLUTION

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✁ Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoire,

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