Mai 2012

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WWW.MACADAMJOURNAL.COM

n°97 MAI 2012

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

EN EUROPE, LE COCA-COLA N’A PAS LE MÊME GOÛT PARTOUT DU BONSAÏ AU SÉQUOIA : LIBÉRONS LE POTENTIEL DE L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL ! RENCONTRE AVEC UN ECO-BARON, DOUGLAS TOMPKINS DAVOS OU LA RENCONTRE DE PLUSIEURS MONDES LES 5 ANS DE MACADAM !

JEUX, BD, MOTS CROISÉS...

«

LY N D A L E M AY

R E D I A E M I J’A R E V U O R ÀT T U B É D N U N O I T U L O S DE

»


Macadam mensuel [édition mai 2012] www.macadamjournal.com contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat siège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Renseignements : 01 40 38 25 20 agences Paris : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Anne-Claire : 07 62 82 31 12 Lyon : Secours populaire – Bernard : 06 73 52 61 90 directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Margot Loizillon, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Valérie Regembal, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris, Éric Walravens révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © Alex Paillon illustrations Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 Ils nous soutiennent : Fondation Carla Bruni-Sarkozy, Fondation Crédit Coopératif, Fondation Macif, Fondation Seb, France infos, Habitat et Humanisme, Secours Catholique, Secours Populaire...

L’ÉDITO

merci ! L’association vient de fêter ses cinq ans d’existence. Depuis la relance du magazine Macadam par les vendeurs de Lyon, que de chemin parcouru ! Un nouveau look, un nouveau style, pour un vrai magazine qui fait appel à la qualité et non à la charité. Des projets ont été mis en place : convention « premières heures » en partenariat avec la Ville de Paris, ateliers d’expression et, depuis peu, formation aux techniques de vente. Pour mener à bien ces actions, nous avons embauché du personnel qualifié. Macadam, pour toutes ces personnes en situation de précarité, est un tremplin pour rebondir dans la vie. Lors de ce cinquième anniversaire, nous avons aussi inauguré nos nouveaux locaux à Paris. Maintenant que nous avons réuni moyens matériels et moyens humains, nous pouvons avancer sereinement, afin que nos vendeurs ne soient pas des assistés mais qu’ils deviennent « acteurs de leur vie ». Si, aujourd’hui, nous en sommes là, c’est grâce à vous, chers fidèles lecteurs, grâce à vous, partenaires financiers, grâce à vous, partenaires éditoriaux, et grâce à vous, vendeurs. Vive Macadam !

par Gabriel Gaudillat, Président de l’association Les Artisans du Macadam/ g.gaudillat@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66% des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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L’ I N V I T É

en partenariat avec Les Alter mardis

ANTONIO MELOTO, ÉLU « ENTREPRENEUR SOCIAL DE L’ANNÉE 2010 », EST UN ACTEUR MAJEUR DE LA LUTTE CONTRE LA GRANDE PAUVRETÉ EN ASIE ET DANS SON PAYS, LES PHILIPPINES. À TRAVERS SON ONG, GAWAD KALINGA, CRÉÉE EN 2003, IL TRAVAILLE À L’ÉRADICATION DES BIDONVILLES PAR LA CRÉATION DE COMMUNAUTÉS VILLAGEOISES SOLIDAIRES ET QUASI AUTONOMES SUR LES PLANS ÉCONOMIQUE ET ALIMENTAIRE. UN MILLION DE PERSONNES SONT AUJOURD’HUI CONCERNÉES PAR SES DIFFÉRENTS PROGRAMMES. EN JANVIER DERNIER, IL ÉTAIT INVITÉ AU FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL DE DAVOS RÉUNISSANT LES GRANDS DÉCIDEURS MONDIAUX AFIN DE DÉBATTRE DES PROBLÈMES LES PLUS URGENTS DE LA PLANÈTE. IL NOUS LIVRE AUJOURD’HUI SES IMPRESSIONS…

DAVOS 2012 OU LA RENCONTRE DE PLUSIEURS MONDES PAR ANTONIO MELOTO « À Davos, j’espérais contribuer activement à défendre les pauvres partout dans le monde, mais je me contentai finalement d’être le spectateur des superpuissances cherchant à tâtons des solutions pour maintenir la pauvreté hors de leurs frontières… C’était un événement “euro-centrique”. De Merkel à Lagarde, en passant par Cameron, chacun essayait de trouver des solutions pour résoudre le problème de la dette. Nous, les Orientaux, nous restions sagement spectateurs… Et pourtant, des solutions se trouvaient sans doute dans nos marchés émergents en pleine expansion. De mon point de vue, encore peu étaient disposés à prêter attention aux pays pauvres, alors que les maux et le blues de la récession exigeraient au contraire d’écouter les voix de la base, pleines d’espoir. C’est l’ironie du spectacle de Davos : les riches dépriment, alors que l’espoir grandit dans le tiers-monde et sa jeunesse. L’Occident voit traditionnellement les pays « jeunes » seulement comme des marchés et non comme des guides. Mais la plupart de ceux qui changent la donne sont des jeunes ! À Davos, j’ai passé la majeure partie de mon temps libre avec les jeunes dirigeants de demain, qui me réchauffaient le cœur et me remplissaient d’énergie, avec leurs idées originales, leur esprit positif et constructif… Mais j’ai aussi particulièrement apprécié les interventions de Bill Gates et

du président mexicain, Calderon. Ce serait passionnant de voir ce type de personnages orchestrer et guider ces jeunes. Mais peut-être est-il encore trop tôt pour que le Nord considère le Sud comme un véritable partenaire ? Il y a pourtant là des leviers considérables de sortie de crise pour les uns, de développement économique pour les autres… À la session d’ouverture, le 25 janvier, j’avais du mal à me concentrer quand Angela Merkel parlait des difficultés de l’Europe. Je pensais à mon président, Benigno S. Aquino III, qui était en train de redonner vie à l’île de Mindanao avec nos bénévoles de Gawad Kalinga, avec la construction de 10 000 maisons pour 50 000 victimes des récentes inondations. Ironie du contraste : j’avais froid à Davos, dans le luxe, en écoutant une grande puissance se plaindre de sa dépression, tandis que mon président était sous le soleil, chez nous et avec les pauvres, leur offrant le visage de l’espoir après une tragédie… Davos est pour eux. » Traduction réalisée par Christine Bisch, du réseau Les entreprises humaines (www.entreprises-humaines.com).

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ACTU

LE MONDE EST FOU Disney, l’origine du succès d’IKEA ? À l’aube des années 1940, Walt Disney et

Nouvelle-Zélande : un distributeur automatique de cannabis

son frère Roy décident de bâtir des studios

En Nouvelle Zélande, un distributeur

d’animation dignes de ce nom. C’est un

automatique de cannabis a été installé

terrain de plus 200 000 mètres carrés

par des activistes qui militent pour

qu’il acquièrent. Situé à Burbank,

la légalisation de cette drogue douce.

ce bâtiment a été conçu par Kem Weber,

Situé dans la capitale Auckland,

alors à l’apogée de son art. Il sera même

cette association intitulée « club du

demandé à cet architecte de créer

cannabis » a donc remplacé les barres

le mobilier. Walt Disney demande à Weber

chocolatées et autres cannettes

de bâtir les studios d’animation à l’image

de ce distributeur par des sachets

de sa chaise favorite : l’Airline. Cette

de marijuana. Une manière de montrer

chaise, dessinée par l’architecte quatre

à quoi ressemblerait la distribution

ans auparavant n’a pourtant pas connu

de cette plante verte si celle-ci deviendrait

le succès escompté. Le concept de cette

autorisée. Sauf que cette initiative

chaise était pourtant très ingénieux :

n’a pas été du goût de la police

un fauteuil vendu en kit, même, de bonne

qui a procédé au démantèlement

qualité et à un prix abordable. Une idée qui aurait pu fonctionner dans le contexte de la crise économique de 1929. Et c’est seulement quelques années plus tard, qu’un homme mise sur ce concept. Il achète le lot des fauteuil fabriqués pour meubler ses studios. Il s’agit de Walt Disney. Vous aurez remarqué que cette façon de voir le mobilier est proche d’une certaine entreprise suédoise bien connue de nos jours !

Depuis huit ans, une ado ne mange que des pizzas Sophie Ray, 19 ans, qui habite à Wrexham au Pays de Galles, n’a mangé que des pizzas Margarita pendant les huit dernières années de sa vie. L’adolescente n’a pas eu un repas nutritif depuis l’âge de deux ans, mais a quand même survécu grâce à la pizza au fromage et aux tomates, dite Margarita, depuis qu’elle a onze ans. Sophie Ray a une maladie de troubles des conduites alimentaires sélectives, ce qui veut dire qu’elle ne peut pas manger n’importe quoi sans quoi, elle recracherait automatiquement. Elle a la phobie des nouveaux aliments et même une tranche de pepperoni pourrait provoquer un trouble dans son estomac. Comme plusieurs autres personnes qui souffrent de trouble des conduites alimentaires, le problème de Sophie Ray a commencé avec une gastro-entérite quand elle avait 2 ans. Après la récupération de la maladie, elle était capable de ne consommer que des pâtes au fromage, des tartines à la confiture de citron et des chips.

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de cette machine. Les forces de l’ordre ont également effectué une perquisition chez l’un des militants. Selon Slate, 7 000 dollars néo-zélandais en espèces 4 300 euros environ -, 700 grammes de cannabis et des pipes à fumer y ont été saisis. une fois.


ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Dominique Goubelle, dessinateur de presse - illustrateur Collabore chaque semaine à VSD, au Point et dessine pour le quotidien La Charente Libre... Il dessine également régulièrement pour des agences de communication. www.goubelle.net

Une femme chinoise enceinte depuis soixante ans Huang Yijun était tombée enceinte en 1948. Malheureusement, l’enfant est mort in utero et les médecins ont proposé de l’opérer contre une forte somme d’argent. N’ayant pas les moyens, la femme avait juste espéré faire une fausse couche, qui n’est jamais venue. Pendant des années, elle a eu mal au ventre mais la douleur s’était accentuée ces derniers mois. C’est donc un autre médecin qui a découvert le foetus après avoir réalisé une radiographie du ventre

Il imagine une maison capable de vous suivre partout dans le monde

de Mme Yijun. «Normalement les bébés morts pourrissent. C’est vraiment étonnant que cette dame n’ait pas été plus malade», explique Xu Xianming, le chef du département obstétrique et gynécologie de l’hôpital.

Comme une version plus high-tech de la montgolfière en forme de maison du film Up de Disney, ce drôle de navire volant imaginé par le jeune concepteur suisse Timon Sager se veut être en réalité une version moderne du légendaire zeppelin. Présenté par son concepteur comme un véritable yacht volant, Wolke 7 dispose d’une très grande et belle surface qui n’a franchement rien à envier aux maisons les plus modernes logées sur la terre ferme ! Cet aéronef dispose en effet d’un spacieux espace à vivre comprenant un living-room avec possibilité de posséder une télévision à écran plat, une chambre, une salle de divertissements ainsi qu’une salle d’eau et une véritable cuisine équipée. Entourée de part et d’autre d’une paroi de verre et de larges baies vitrées donnant à ses passagers la possibilité d’avoir en permanence une vue imprenable sur les alentours, il ne faudra pas craindre le vertige ou les balades en avion pour voyager à bord de cet engin...

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RENCONTRE

© Alex Paillon

AVANT MÊME DE M’ASSEOIR AVEC LYNDA LEMAY, JE L’AVAIS VUE FAIRE LE GRAND ÉCART VERTICAL SUR UN CADRE DE PORTE. SOUS LE FLASH DE NOTRE PHOTOGRAPHE, L’ARTISTE S’EST LAISSÉE PRENDRE AU JEU ET NOUS A DÉVOILÉ UNE SOUPLESSE ENVIABLE. « JE SAIS FAIRE ÇA DEPUIS TOUJOURS», A DÉCLARÉ HUMBLEMENT LA BELLE BRUNE DEVANT NOS MINES MÉDUSÉES. RENCONTRE AVEC UNE ARTISTE QUI, APRÈS 22 ANS DE CARRIÈRE, 12 ALBUMS, PLUS DE 150 CHANSONS ET PRÈS DE 4 MILLIONS D’EXEMPLAIRES VENDUS DANS LE MONDE, N’ARRIVE TOUJOURS PAS À CROIRE CE QUI LUI ARRIVE ! PAR SORAYA ELBEKKALI. AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DU JOURNAL L’ITINÉRAIRE, MONTRÉAL

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RENCONTRE

LYNDA LEMAY

J’AIME AIDER À TROUVER UN DÉBUT DE SOLUTION J’ai d’abord entendu sa voix fluette et rieuse. Elle terminait sa énième entrevue de la journée et malgré la chaleur qui régnait à l’étage du chic restaurant de la rue Peel, elle semblait s’amuser. De loin, Lynda Lemay et le journaliste avait l’air de deux vieux amis se racontant leurs journées. L’horaire était légèrement bousculé. Comme pour s’excuser, on m’a dit que la chanteuse parlait beaucoup et qu’il était difficile de l’arrêter. Puis, c’est Lynda elle-même qui s’est levée et m’a saluée. Sa légèreté, sa fraîcheur et son authenticité contrastaient avec le décor sombre des lieux. En replaçant légèrement ses longs cheveux soyeux, Lynda Lemay admet qu’il lui faut souvent s’arrêter pour réaliser tout le chemin qu’elle a parcouru. « C’est incroyable que mon nom veuille dire quelque chose autant en France, en Suisse, en Belgique et au Québec. Je me dis souvent : « Wow, est-ce que c’est vrai ? » », s’interroge tout haut la chanteuse, avec l’étonnement d’une débutante. Si Lynda Lemay est encore émerveillée par le rêve qu’elle vit depuis des années, elle sait toutefois reconnaître ses bons coups. «Quand je rêvais de devenir chanteuse à 20 ans, je ne voulais pas être reconnue pour ma voix, mais plutôt pour l’émotion de mes textes et les musiques que je choisis pour les accompagner. Ça fait plaisir de sentir que j’ai fait ma carrière de la bonne façon pour l’artiste que je suis », avoue-t-elle un grand sourire aux lèvres.

UNE PROSE APAISANTE Sa recette semble avoir fonctionné, puisque la chanteuse est aujourd’hui connue pour ses chansons à histoires parfois drôles, souvent émouvantes. Ça fait un petit velours à

la chanteuse de savoir qu’elle réussit, encore, après toutes ces années, à toucher la corde sensible de son public. C’est que Lynda sait comment parler à ses fans puisque c’est en grande partie auprès d’eux qu’elle puise son inspiration. À la fin de ses spectacles, il n’est pas rare qu’ils soient plusieurs à attendre leur idole pour lui confier joies et peines. « C’est un peu comme si je devenais leur famille. Parfois je suis la première à qui ils confient certaines choses très taboues ou personnelles», explique la chanteuse, honorée de cette marque de confiance. Ces témoignages lui permettent de traiter avec justesse des drames humains dont elle-même a été préservée. Ayant eu une enfance idyllique, Lynda Lemay croit que de ne pas avoir vécu personnellement certaines des situations qu’elle aborde dans ses chansons lui permet de ne pas se censurer. «Si je n’avais pas cette distance entre mon vécu et mes chansons, il y a certaines choses que je n’aurais probablement pas dites», estime la parolière en évoquant notamment sa chanson Ceux que l’ont met au monde, qui traite sans détour des difficultés d’avoir un enfant handicapé. En transformant ces confessions en poésie, Lynda Lemay fait du bien à ses fans, mais à elle aussi, puisque cet exutoire lui permet de mieux comprendre l’être humain. Malgré cette grande empathie, certains sujets choquent profondément la chanteuse. Ses yeux clairs s’assombrissent et elle s’emporte quand elle me parle des abus sexuels et de la violence dont plusieurs de ses fans sont victimes. Ces blessures qui peuvent mettre un frein à la vie des victimes la touchent et le silence qui règne autour de ces sujets tabous l’enrage. «L’hypocrisie, je ne suis pas capable! C’est ça qui fait durer le problème, s’indigne-t-elle. En parlant de ces sujets dans mes chansons, je veux mettre la lumière làdessus et aider à trouver un début de solution.» Elle précise toutefois chercher à le faire avec beaucoup de douceur pour ne pas blesser davantage ceux qui l’ont déjà été.

C’est un peu comme si je devenais la famille de mes fans. Parfois je suis la première à qui ils confient certaines choses très taboues ou personnelles.

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© Alex Paillon

RENCONTRE

AUTHENTIQUE SUR SCÈNE

J’ai toujours dit que je n’étais pas une vraie chanteuse donc s’il y a trois, quatre notes qui disparaissent, on s’en fout !

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Même si elle fait un effort pour minimiser ses petits drames quotidiens, comme elle le fait dans ses chansons, la chanteuse avoue être perfectionniste. Extrêmement perfectionniste. La plupart du temps, elle réussit à jongler avec brio entre son rôle de mère, d’amoureuse, de chanteuse, de créatrice et de femme d’affaires, mais à certains moments, cet équilibre est difficile à maintenir. «C’est assez rock’n’roll parfois. Les nuits sont courtes. C’est comme trop plein pour une seule vie», confie-t-elle, la mine radieuse. Et puis, tout de suite, elle repart de plus belle, comme si elle ne se donnait pas le droit de se plaindre. «Ça n’arrête jamais, mais en même temps, j’ai tellement de chance. Je suis passionnée et comblée dans tous les aspects de ma vie.» C’est cette honnêteté, cette façon de reconnaître ses failles sans honte qui ont charmé le public de Lynda. En spectacle, la chanteuse émet toujours un avertissement avant de commencer : «J’ai toujours dit que je n’étais pas une vraie chanteuse donc s’il y a trois, quatre notes qui disparaissent, on s’en fout!», rit-elle en se rappelant les quelques fois où sa voix n’était pas au rendez-vous. Nul doute que son public, sous le charme de ce petit bout de femme si humaine, si vraie, s’est fait un plaisir de lui pardonner!

BEST OF Moins d’un an après avoir sorti son dernier album, Lynda Lemay avait déjà envie de récidiver. Mais plutôt que de faire un nouvel album à la va-vite, sa sœur lui a proposé de faire un Best of de ses grands succès, un projet auquel la chanteuse et son entourage réfléchissaient depuis longtemps. En sélectionnant une quinzaine de titres qui représentent « les couleurs de ce qu’elle a pu faire », l’auteur-compositeur-interprète espère offrir à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas une bonne introduction à sa carrière. Pour ses fans de longue date, mais aussi parce qu’elle est hyperactive dans sa création, Lynda a tenu à ajouter cinq nouveaux titres à son album. «On arrive avec un tout nouveau spectacle, alors je tenais à ce qu’il y ait des nouveautés musicales pour l’accompagner. Il fallait donner un bonus aux gens pour promouvoir le spectacle et rendre l’album attrayant.» Lynda Lemay, malgré la fidélité de son public, n’oubliera jamais que c’est à lui qu’elle doit son succès. Et à ceux qui auraient peur que la sortie d’un Best of annonce la retraite de la chanteuse, celle-ci se fait rassurante : «Je ne suis pas rendue au bout de ce que j’ai à dire. J’ai encore plein de projets et pas assez de temps pour les faire. Je me sens au début de quelque chose plutôt qu’à la fin ! »


MONDE

en partenariat avec www.courrierinternational.com

© Reuters / Beawiharta Beawiharta

en europe, le coca-cola n’a pas le même goût partout LES PRODUITS DE GRANDES MARQUES ALIMENTAIRES ONT-IL LA

son pays a été catalogué et ignore la qualité du produit. » Et la

MÊME COMPOSITION ET LE MÊME GOÛT PARTOUT ? NON. ET LA QUA-

qualité, ça coûte. Le prix varie fortement d’un pays à l’autre. Ainsi,

LITÉ N’EST PAS LA MÊME NON PLUS, CONSTATENT LES AUTEURS

un kilo de poivre vaut 23 euros en République tchèque, contre

D’UNE ÉTUDE RÉCEMMENT PRÉSENTÉE AU PARLEMENT EUROPÉEN.

74,58 en Autriche. Les auteurs ne précisent pas si ces écarts ont été constatés entre des commerces dans les grandes villes ou dans

Le chocolat au lait Milka, le Coca-Cola et les cafés Jacobs, Nescafé

les campagnes, mais une telle différence est impressionnante.

et Tchibo vendus en Autriche, Bulgarie, République tchèque,

« Est-il acceptable de vendre sous la même marque des produits

Allemagne, Pologne, Roumanie et Slovaquie sont-ils partout les

de composition variable provoquant une différence de qualité ? »

mêmes ? C’est ce qu’a voulu savoir l’Association slovaque des

s’interroge l’eurodéputée tchèque Olga Sehnalova, l’une des

consommateurs. Selon leur étude, seul le chocolat Milka garde

auteurs du rapport. Selon la Commission européenne, les varia-

partout la même composition et le même goût. Quant aux autres

tions dans la composition sont admises aussi longtemps qu’elles ne

produits, ils varient de manière significative selon le pays.

nuisent pas à la santé publique. Ailleurs qu’en Europe ces écarts n’ont rien de nouveau. Aux Etats-Unis, la loi relative au droit des

LES SUCRES MOINS CHERS POUR LES PAYS PAUVRES

marques permet même aux entreprises de bloquer l’importation de

Dans le cas de Coca-Cola, les résultats du test étaient moins bons.

leurs produits fabriqués à l’étranger s’ils sont de qualité différente

Bien que le sirop de base soit le même partout, on ajoute des

que les produits vendus sur le marché intérieur.

sucres moins chers dans les pays plus pauvres comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie. La différence entre le

TROP DE SEL DANS LES PLATS

sucre et l’isoglucose (ou la glucose-fructose), glucose fabriqué à

Mais ces différences ne concernent pas seulement la composition

partir d’amidon de maïs, deux fois moins cher, est presque imper-

des produits dans le commerce. La quantité de sel ajouté aux plats

ceptible, selon les auteurs du rapport. Or, c’est justement ce sirop

par les chaînes de fast-food internationales varie aussi selon le

de glucose-fructose qui suscite de nombreuses controverses, accusé

pays. Selon une étude réalisée en 2009 par l’ONG World Action

de provoquer l’obésité et d’augmenter le risque de diabète.

on Salt and Health (WASH), un double cheeseburger au bacon au Canada contiendrait 66 % de sel de plus que le même sandwich

LA QUALITÉ, ÇA COÛTE

en Grande-Bretagne. Même chose pour les chaînes qui fabriquent

«Une mauvaise nouvelle mais qui n’affecte pas seulement les consom-

des pizzas. En mangeant une pizza hawaïenne de Pizza Hut en

mateurs bulgares», constatent les auteurs de cette étude. « Certaines

Nouvelle-Zélande, on consommerait deux fois plus de sel qu’en la

multinationales commercialisent des produits de qualité variable selon

mangeant au Canada.

les pays. L’acheteur ne peut pas être sûr de la zone dans laquelle

Gazeta Wyborcza / Courrier international

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en partenariat avec www.portail-humanitaire.org

TROIS JOURS PARMI D’AUTRES

À JÉRUSALEM

du bonsai

au séquoia :

© P. Delapierre

libérons Bernard est bénévole chargé de plaidoyer à Secours catholique-Caritas France. En décembre dernier, il a été accompagnateur œcuménique en Palestine. Dans son journal de bord, il raconte… trois jours parmi d’autres à Jérusalem. 19 décembre – Nous accompagnons Kakhri Dhiab, président du comité de défense de Silwan, un quartier de Jérusalem, convoqué au tribunal au sujet de sa maison construite « illégalement ». La juge nous adresse la parole pour nous dire : « Vous pouvez sourire. Je ne mords pas. » Nous n’avons pas pu : si dans quatre-vingt-dix jours Fakhri n’a pas apporté la preuve qu’il a obtenu un permis de construire, sa maison sera détruite. En sortant, il nous annonce : « Je vais faire une croix chaque jour sur le mur et je les compterai chaque soir. » 20 décembre – Nous sommes invités à l’arbre de Noël des enfants des familles expulsées de Sheikh Jarrah, dans la rue, devant une maison occupée de force depuis 2009. Les colons occupants sont sortis pour prendre des photos des participants pour la police. 21 décembre – Fin de la démolition d’une maison à Ras El-Amud, un autre quartier de Jérusalem. C’est le propriétaire lui-même qui a démoli sa maison, pour éviter d’avoir à en payer les frais. Treize personnes de 3 générations y vivaient. Elles sont maintenant sous une tente, devant la maison.

le potentiel

de l’entrepreunariat

social ! JACQUES DASNOY, LE NOUVEAU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DU MOUVEMENT DES ENTREPRENEURS SOCIAUX (MOUVES), DÉCRIT LES LEVIERS INDISPENSABLES POUR DÉVELOPPER LE POTENTIEL DES ENTREPRISES SOCIALES. Pour la première fois, l’entrepreneuriat social fait l’objet d’un rapport et de propositions du Centre d’analyse stratégique (CAS) du Premier ministre, à l’attention de l’ensemble des décideurs nationaux et européens. À cette occasion, le CAS a co-organisé le 6 mars avec l’OCDE, un évènement exceptionnel au ministère de l’Économie. Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) a activement contribué à ce rapport et à cet événement. Cette conférence a été ouverte par la présentation d’études d’impact McKinsey/Ashoka qui démontrent de manière éloquente l’efficacité économique et sociale des entreprises sociales. Or, aussi pertinents soient leur modèle et leurs solutions, le nombre et la croissance des entreprises sociales en France restent limités et les grandes entreprises sociales (plus de 5000 salariés) encore rares - comme si l’essor de cette autre manière d’entreprendre se heurtait à un plafond de verre.

Y-A-T-IL UNE FATALITÉ QUI EMPÊCHE UN VÉRITABLE CHANGEMENT D’ÉCHELLE ? Pour certains oui : c’est inhérent à sa nature. Cet entrepreneuriat particulier nécessite un travail de dentelle et ne se prêterait pas à un essor plus rapide et plus fort. Il faudrait privilégier la Fondé en 1946, le Secours catholique-Caritas France est une association reconnue d’utilité publique en 1962, service d’Église, qui lutte contre toutes les formes de pauvreté et d’exclusion et qui cherche à promouvoir la justice sociale. www.secours-catholique.org

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qualité à la quantité, comme si les deux s’opposaient forcément… Cette réponse, défensive (« pour vivre heureux, vivons cachés ») est aussi confortable que complexée. Notre conviction est au contraire que les entreprises sociales peuvent se répliquer et croître partout sur les territoires et à grande échelle. Rien dans leur ADN n’empêche leur nombre et leur taille d’être multipliés par 10 voire par 100 ! Les besoins, les talents, les envies


LA FONDATION SEB SOUTIENT :

sont là. C’est leur environnement qui les limite. Il faut le faire radicalement évoluer. Reprenons ici la métaphore du bonsaï, chère à M. Yunus, prix Nobel de la Paix 2006, qui l’applique aux pauvres: « Quand on plante les meilleures semences du plus grand des

arbres dans un pot de 15 cm de profondeur, on obtient une réplique parfaite de cet arbre – mais elle n’est haute que de quelques centimètres. Il n’y a rien de mauvais dans les semences : c’est le sol dans lequel elles ont été plantées qui pose problème. Les pauvres

EIDRA

sont des hommes-bonsaïs. Rien dans leur origine ne pose problème. Mais la société ne leur a jamais donné ce dont ils avaient besoin pour grandir », écrit-il dans « Vers un

© Chinnaphong Mungsiri / dreamstime

nouveau capitalisme » (éditions JC Lattès, 2008).

Même constat avec les entreprises sociales : c’est le sol dans lequel poussent les entreprises

« Je me souviens de l’une de nos toute première salariée. Mère célibataire de deux enfants, elle n’arrivait pas, suite à son divorce, à reprendre ses activités salariées dans le secteur de l’industrie à cause des amplitudes horaires. » Aider à retrouver du travail quand les accidents de la vie paraissent insurmontables, c’est le rôle que Gilles Martin, fondateur et dirigeant de l’Entreprise d’Insertion de Rumilly et de l’Albanais (EIDRA), s’est donné. Objectif ? Permettre à des femmes et des hommes de revenir dans le monde du travail dit « classique », grâce à un « accompagnement socio-professionnel de 24 mois maximum ». Pour cela, cette structure créée en juin 2009, et qui compte aujourd’hui 5 salariés, propose diverses activités économiques dans le conditionnement de produits industriels, mais aussi une conciergerie d’entreprises. Soutenu depuis sa création par Tefal, à l’initiative du projet, l’EIDRA développe en ce moment une activité de maraichage biologique qui devrait permettre la création de 3 à 5 emplois supplémentaires dans les mois à venir. Aujourd’hui, Gilles Marin peut se féliciter de ses résultats très positifs puisque tous les salariés passés par EIDRA ont réussi à réintégrer le monde du travail : « Travailler est la première porte d’entrée dans la société » alors pas question de s’arrêter en si bon chemin… Contact : Gilles Martin, directeur : gilles.martin@eidra.fr

sociales qu’il faut modifier. Trois engrais essentiels pourraient leur permettre de libérer leur plein potentiel : ATTIRER PLUS D’ENTREPRENEURS. Aujourd’hui les jeunes diplômés d’universités et de grandes écoles, dirigeants de demain, sont formatés dans une vision restrictive de l’économie, de l’entreprise. La sensibilisation et la formation à l’entrepreneuriat social restent une exception. Faisons-en la norme. Pouvoir publics et acteurs de la promotion de l’entrepreneuriat ont un rôle majeur à jouer. AUGMENTER LES FINANCEMENTS. Financement de l’innovation sociale, fonds de garantie, capital-développement solidaire, des besoins de financement des entreprises sociales demeurent encore mal satisfaits. Ils nécessitent le développement de ressources publiques et privées et de nouveaux outils. En s’inspirant aussi de démarches d’autres pays comme la Big Society Capital qui, en Angleterre, mobilise au service de l’entrepreneuriat social les actifs non réclamés des banques (environ 720 millions d’euros au démarrage). DÉVELOPPER LES MARCHÉS. Pas de projet social fort sans projet économique fort. Et donc sans nouveaux marchés pour soutenir le développement des entreprises sociales. Les clauses sociales et environnementales des marchés publics, les achats responsables des entreprises « classiques » et la consommation responsable représentent des leviers dynamiques qui pourraient être considérablement renforcés. Ces orientations et bien d’autres propositions sont développées et détaillées dans le « Livre blanc des entrepreneurs sociaux », à paraître le 22 mars prochain (éditions Rue de l’Echiquier). Découvrez sans attendre le « Pacte pour entreprendre autrement » extrait de cet ouvrage et soumis aux candidats à la présidentielle. Jacques Dasnoy, délégué général du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves) / avec Youphil

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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E U R O P E / C A R N E T D E V O YA G E S

LE PLOMBIER POLONAIS

EST DE RETOUR, AVEC DES DROITS Le plombier polonais, vous vous en souvenez ? Eh bien il revient. Et, cette fois, il aura des droits, enfin quelques-uns. La Commission européenne vient en effet de présenter une directive censée améliorer l’application des règles de détachement des travailleurs dans l’Union. Les employeurs et les sous-contractants pourront être tenus responsables en cas de violation des droits sociaux. La proposition en question ne vise pas les prestataires de services indépendants, comme dans le cas de la fameuse directive Bolkestein en 2005, mais bien les travailleurs détachés par leur entreprise dans un autre État de l’Union. Les enjeux sont les mêmes. Les règles actuelles sur le détachement prévoient le respect de la législation sociale du pays d’accueil. Pas question, donc, de payer un travailleur slovaque détaché en France au salaire minimum de son pays d’origine. En réalité, toutefois, le principe est souvent bafoué. « Dans un certain nombre de cas, les travailleurs détachés ne sont pas payés ou ne reçoivent qu’une partie du traitement auquel ils ont droit », souligne la Commission. Pour remédier à cette situation, le commissaire aux Affaires sociales, László Andor, propose d’établir un principe « de responsabilité conjointe et solidaire », en sorte que l’entreprise contractante et les sous-contractants puissent être poursuivis en justice. Ce principe, qui existe déjà dans un certain nombre d’États membres, dont la France, est à ses yeux un outil efficace pour empêcher la multiplication des sociétés « boîtes aux lettres » mises sur pied dans l’unique but de contourner la loi. La proposition ne convainc toutefois pas la Confédération européenne des syndicats (CES), qui la juge « insuffisante ». Elle pointe plusieurs faiblesses d’un texte qui, au-delà de ses intentions louables, ne permettrait pas vraiment de tenir un entrepreneur pour responsable. Le projet limite en effet la responsabilité légale au premier sous-contractant, au lieu de l’étendre à toute la chaîne contractuelle. En outre, la Commission ne propose d’établir la responsabilité conjointe et solidaire que dans le secteur de la construction, en laissant à chaque État membre le loisir de l’étendre à d’autres secteurs. Pas vraiment de bouleversement, donc, sur le front d’une Europe sociale toujours anémique, dans le contexte d’une érosion marquée des acquis sociaux partout sur le continent. Mais, en dépit de son ambition limitée, le texte pourrait susciter des discussions âpres entre les ministres de l’Emploi des 27, habitués aux négociations difficiles entre les pro-business, en premier lieu le Royaume-Uni, et les pro-social (France, Belgique…). Et le compromis pourrait, in fine, être moins ambitieux encore que la proposition initiale. Eric Walravens

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le renard

découvre

paris

Il est des rêves dont on ne peut se séparer. Il faut parfois bien des années avant que l’un d’eux ne se réalise, quelqu’un, un ange peut-être, vous a collé des ailes dans le dos. On ne les sent pas pousser, mais elles sont bien là. Elles sont fragiles, légères, à peine discernables. Il arrive que la vie les déchire, mais elles repoussent toujours. Je ne savais pas que j’avais des ailes. Je ne savais pas voler. Je ne croyais plus aux possibilités de voyager. Alors j’ai pris un train pour Paris, Arthur avait des choses à dire, des choses à voir et, peut-être, des petits princes à rencontrer, des petits princes aux ailes abîmées. Nous nous sommes posés dans le troisième arrondissement de Paname. Nous passions nos journées sur le macadam, entre la rue Vieille-du-Temple et la rue de Bretagne. Nous prenions nos déjeuners au marché des Enfants-Rouges, où se retrouvaient les princes et les princesses de Paris. Nous continuions de rêver dans les livres du Lieu bleu, la vie était belle. Arthur s’était assis par terre, il regardait les gens, il n’attendait rien, vraiment. Les gens, pas tous, se sont approchés de nous, et se sont mis à nous parler. Mais que faites-vous, nous demandaient-ils. Nous leur avons répondu, nous écrivons un grand livre. Il ressemblera à une arche. Ce serait l’arche d’Arthur. Il fut un temps où Arthur était un chevalier. Réincarné en renard, il parcourt le monde à la recherche des petits princes disparus, des petits princes inconnus. Sur le macadam de Paname, nous en avons rencontré


C A R N E T D E V O YA G E S

Christine Bergougnous parcourt le monde. Arthur, son renard, est avant tout un vecteur de sociabilité. Elle aime les rencontres qu’elle fait, elles la font rêver d’un équilibre et d’une harmonie possible entre les hommes et les animaux, sur une planète un peu dévastée... Au fil des numéros de Macadam, Christine partage un bout de ses voyages : à Pékin avec le jardinier de la poste, à Lisbonne avec le clochard qui chantait Brel, à Londres, à Marseille, à Paris, à Nkobongo... L’aventure de Gaspard a reçu le soutien la Fondation Antoine de SaintExupery. Tout le monde peut participer à l’aventure en envoyant crayons, gommes, ou autre petit cadeau utile. Contact : christineb.fr@gmail.com

tant qu’il nous serait impossible d’en établir une liste exhaustive. Ils étaient là, ils nous ont offert leur sourire. Les voici, en partage. Pour une humanité encore plus belle, pas celle qui nous ment mais celle qui continue de rêver, de rêves dont on ne peut se séparer. Arthur et moi, nous avons vu leurs ailes, transparentes, nacrées, où les arcs-en-ciel de l’espoir se reflétaient dans notre regard. Nous les avons photographiés. Une chose est certaine, nous ne les reverrons pas, car nos voyages nous emmènent loin de Paris. Aujourd’hui, je voudrais leur dire merci. Christine Beregougnoux

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PLANÈTE

RENCONTRE AVEC

UN ECO-BARON,

DOUGLAS TOMPKINS « Il ne peut pas y avoir de justice sociale sur une planète morte » ! Pour Douglas Tompkins, 68 ans, la protection de l’environnement et la sauvegarde de la biodiversité passent avant la résolution des problèmes économiques et sociaux du monde actuel. C’est donc pour permettre à la nature de reprendre ses droits que ce milliardaire, ancien skieur olympique et créateur des marques Esprit et The North Face, rachète des milliers d’hectares au Chili et en Argentine pour en faire des réserves naturelles et des parcs nationaux. Il possède aujourd’hui plus de 8 000 km2 de terres, l’équivalent d’un territoire comme la Corse.

Pumalin, une réserve naturelle privée de 3 250 km2 (plus que le parc national de Yosemite aux Etats-Unis), classée « sanctuaire pour la nature » en janvier 2005 par le gouvernement chilien et que le milliardaire s’est engagé à la léguer au Chili après sa mort. Car Douglas Tompkins ne veut rien garder pour lui, « ni pour [s]es enfants », précise-t-il. C’est ainsi qu’en 2002, il a offert à l’Etat chilien, via son organisation The Conservation Land Trust, 85 000 hectares pour la création du Parc national du Corcovado, qui s’étend aujourd’hui sur 2 940 km2. « C’était un cadeau que le président ne pouvait pas refuser », glisse-t-il avec un sourire et le regard pétillant.

Tout a commencé en 1989, lorsqu’avec sa femme Kristine, elle-même alors à la tête de Patagonia, ils décident de tout quitter et de vendre les parts qu’ils détiennent dans leurs sociétés. « Je vendais des articles de mode dont personne n’avait en réalité besoin, raconte-t-il. La société actuelle est enfermée dans un modèle de consommation de masse. C’est un véritable problème et j’ai réalisé que j’étais moimême une part du problème ».

Tout n’est cependant pas simple pour les Tompkins. Au Chili comme en Argentine, nombreux sont ceux qui souhaitent les voir quitter les lieux car les habitants voient d’un mauvais œil cet Américain qui rachète leurs terres. Il est vrai qu’en Amérique latine, les sentiments anti-américains sont tenaces. « Mais même les grands parcs nationaux américains ont suscité l’opposition lors de leur création, et aujourd’hui, personne ne voudrait qu’ils disparaissent, rappelle-t-il. Au Chili c’est pareil, l’attitude des Chiliens évolue peu à peu ». On le présente souvent comme le père de la philanthropie écologique, ce mouvement qui consiste à acquérir des espaces naturels pour en assurer ensuite la conservation. Il rappelle pourtant souvent

Trois ans plus tard, ils achètent un ranch à l’abandon dans la province chilienne de Palena, au sud du pays. À partir de ces quelques hectares, ils feront l’acquisition d’autres terres et créeront le Parc

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Douglas Tompkins serait-il donc un éco-baron ordinaire ? Pas sûr. Contrairement à d’autres, il a choisi de quitter son pays natal pour s’installer là où il achète des terres. Il passe ainsi la moitié de l’année dans son ranch du Parc Pumalin, et l’autre dans la province de Corrientes, au nord de l’Argentine, où il a fait l’acquisition d’une partie des marécages d’Esteros del Iberà. Mais surtout, Douglas Tompkins est un partisan de l’écologie profonde. « Nous pensons aujourd’hui que l’homme est au-dessus de tout, comme si nous vivions dans une bulle. En réalité, l’être humain est simplement une espèce parmi d’autres au sein d’un écosystème global. Nous devons nous développer certes, mais nous devons aussi partager la planète avec d’autres espèces », explique-t-il après le dîner. Dans les années

90, il a d’ailleurs fondé la Foundation for Deep Ecology afin de promouvoir les idées du Norvégien Arne Naess, le père de ce mouvement, qui s’opposait à toutes les méga-technologies (de la télévision aux centrales nucléaires) et appelait au démantèlement de la société industrielle. Doug, comme l’appellent ses amis, poursuit l’explication de sa vision du monde. « Le système actuel est en train de détruire la nature, c’est inacceptable. La préservation de la biodiversité doit être au centre des préoccupations ». À ses yeux, tous les autres efforts, tous les autres combats, de la lutte contre les maladies à l’éradication de la pauvreté sont admirables, mais secondaires. « Vous pouvez utiliser votre argent afin d’améliorer l’accès à l’éducation ou les conditions de santé comme le fait Bill Gates en Afrique mais cela ne sert à rien s’il n’y a plus de planète ». Benjamin Grimont

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à ses interlocuteurs que ce phénomène n’a rien de nouveau et qu’il est ancré depuis plusieurs générations dans l’esprit des Américains. « Aux États-Unis, la plupart des parcs nationaux ont été créés grâce à des bienfaiteurs comme John D. Rockfeller. »

Hêtres sur les monts Traful, province du Neuquén, Argentine (40°38’ S - 71°19’ O).

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AGENDA SOLIDAIRE MAI 2012

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➔ 1er mai : Journée mondiale de l’Asthme Informer et sensibiliser le grand public sur l’asthme. Le nombre de personnes souffrant de cette maladie en France est estimé à plus de 4 millions, soit 6,7% de la population.

s n o t c i d s e l Quand e i v a l t n e i a régent s r e i n i d r a j des Pour protéger une récolte c’est aux Saints protecteurs que l’on s’adressait , notamment à Saint Fiacre, patron des Jardiniers disparu en 670, selon la légende. Il aurait eu la main tellement « verte » qu’il fit pousser des légumes et des plantes médicinales et put nourrir tout ses disciples. Une AMAP à lui tout seul… Les climatologues et météorologues, absents à l’époque ne pouvant être consultés via le Web, seuls leurs connaissances empiriques pouvaient les guider. Ils se référaient donc pour beaucoup aux dictons populaires , provenant des observations du ciel, des pluies, des sécheresses et comportements des animaux. Ce monde régi par la Chrétienté fit donc coïncider les dictons populaires et les dates des Saints et différentes fêtes liturgiques du calendrier grégorien dès 1582. Dépassés ou complètement obsolètes, grâce aux améliorations des semences, techniques culturales et produits phytosanitaires, ils restent néanmoins souvent d’actualité et alimentent régulièrement la discussion des « anciens » dans les campagnes (j’en suis témoin). Saints certes, devin non... ils n’ont pas vu venir le réchauffement climatique qui nous obligera sous peu à cultiver oliviers, orangers, citrons et autres plantes tropicales dans le nord de la France. Le dicton du 8 Juillet est tel que l’on peut aujourd’hui en sourire : À la Sainte Virginie , la récolte des fraises est finie.. » Il faut dire que l’Union Européenne n’étant pas

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constituée, ni le libre-échange mondial ; quand la saison était finie, elle était bel et bien terminée. Voici quelques dictons savoureux pour mai, mais un conseil ne les prenez plus à la lettre, le réchauffement est bien là, et plus personne n’en doute… seuls les politiques concernés préfèrent mettre la tête dans le sable, mais à part en Afrique ; ou avec du courage et beaucoup d’eau, certaines plantes parviennent à pousser, rien n’en sort… j’oubliais, nous manquerons aussi d’eau... Alors, sortez votre tête, et bougez-vous. Mai est le bon mois, attendons ….(ceci n’est pas un dicton) Le 6 : « S’il pleut à la petite Saint Jean, toute l’année s’en ressent, jusqu’à la Grande St Jean » ; les 11, 12, 13 « Saint Mamert, Saint Servais, Saint Pancrace, de leur passage laissent souvent trace » ; le 31 : « S’il pleut à la Sainte Pétronille, pendant quarante jours, elle trempe ses guenilles ». J’en termine avec tous mes bons conseils pour ce mois de mai au climat encore incertain. D’ailleurs depuis quelques années je diversifie les semis et repiquages, en scindant en 2 parties mon potager. Celle qui accueillera légumes, aromatiques et fleurs peu gourmands en eau ; et celle plus exigeante en eau qui sera systématiquement paillée, arrosée au goutte à goutte. Ce qui ne m’empêche pas régulièrement de jeter un petit coup d’œil aux dictons du mois, si savoureux. Raymonde Prades

➔ 11 mai : 15 ans de la Course contre la Faim Partout en France des établissements scolaires vont courir pour Action contre la Faim et permettre de récolter des dons pour la République Centrafricaine. ➔ 12 et 13 mai : Oxfam Trailwalker dans le Morvan Des équipes de 4 personnes participent à la lutte contre les injustices et la pauvreté dans le monde en parcourant 100km en moins de 30h. Avant le départ de cette grande marche, chaque équipe a réuni 1500 euros de dons au profit de la solidarité internationale. ➔ 13 mai : Courir ensemble avec Handicap International Tout le monde est convié à l’événement « Courir ensemble » d’Handicap International au Bois de Boulogne en faveur du programme de l’ONG au Mali. ➔ 17 mai : Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie ➔ 24 mai : Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau Des dermatologues se mobilisent partout en France pour proposer un dépistage anonyme et gratuit. ➔ Du 26 au 28/mai : Pandathlon Des équipes de 4 personnes vont gravir le Mont Ventoux puis redescendre. Avant cette aventure, ils ont récolté 1600 € de dons pour les actions de WWF France. Cette opération est vouée à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts.


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écolo les graines ? En mars, sème ta carotte ! Au rayon jardinerie, la Nantaise améliorée « tire la bourre » à la Longue lisse de Meaux. Sur le papier glacé de leurs sachets, les légumes vantent les mérites de leurs graines. Quelque 75 millions de pochettes sont vendues chaque année pour les 7 millions de jardins potagers amateurs en France. Dans l’Hexagone, ce sont plus de 19 000 hectares, cultivés par plus de 2 000 agriculteurs, qui sont consacrés à la production de semences potagères. Mais tous les légumes n’y figurent pas. « Vous n’avez presque aucune chance d’acheter une graine de tomate produite en France, elle viendra plus probablement du Mexique ou de Chine ! souligne Philippe Silhol, chef du service économie et statistiques du Gnis, le Groupement national interprofessionnel des semences et plants. Nous, on produit plutôt carottes, oignons, épinards, radis. »

L’ESSOR DES AMATEURS

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Ce sont les fleurs de la carotte – de délicates ombelles – qui portent les graines. Chez nous, il faut attendre plus d’un an pour que cellesci soient prêtes à être récoltées. Une grande partie d’entre elles finiront sous les serres des maraîchers professionnels. Sur les 240 millions d’euros de vente de semences potagères fines (hors légumes secs et céréales) en France, le secteur des amateurs ne représente qu’un tiers. « Mais, après une période de désaffection, les graines pour les amateurs reprennent du poil de la bête ! » analyse Philippe Silhol. Les alertes alimentaires, la vague verte et la crise ont redoré l’image des plates-bandes de Papy. « Dans les six dernières années, notre chiffre d’affaires sur les semences pour amateurs a augmenté de 20 % à 30 % », explique Tony Bonnin, responsable marketing du marché amateur chez Clause.

ON EN VEND 75 MILLIONS CHAQUE ANNÉE EN FRANCE. MAIS LES POCHETTES SONT PLEINES DE SURPRISES ET LES SEMENCIERS ARTISANAUX TENTENT DE METTRE LEUR GRAIN DE SEL DANS LE BUSINESS DU GÉANT DU SECTEUR…

Cette entreprise fait partie de la galaxie Limagrain, un groupe coopératif agricole français, premier semencier européen et quatrième mondial. Sa filiale Oxadis vend les graines pour jardiniers sous quatre marques : Clause, Vita, Vilmorin et Tézier, qui représentent à elles seules la moitié du marché. « La graine est un produit à très haute valeur ajoutée », précise Jean-Daniel Arnaud, spécialiste des semences potagères au Gnis. À 35 centimes la graine de tomate, le kilo pèse 87 500 euros, sept fois plus que l’or ! À ce prix, on se décarcasse. « Nous avons comme objectif de faire en sorte que les novices puissent réussir leur jardin », explique Tony Bonnin. Car si Papy ne se privait pas sur les pesticides, son petit-fils, lui, refuse la chimie, n’a pas forcément la main verte et veut du goût. Clause a mis, en dix ans, un haricot vert qui peut se récolter une fois par semaine, alors que son ancêtre devait se cueillir tous les deux jours pour être mangeable. Pour réussir ce genre de prouesses, Limagrain a investi en 2010 157 millions d’euros dans la recherche et explique que celle-ci représente une part importante du prix du sachet. Laquelle ? Secret défense.

UN CATALOGUE POLÉMIQUE Le garde-fou des royalties s’appelle le Catalogue des variétés. Toute graine commercialisée doit y être inscrite. Les alters de la graine, notamment l’entreprise Kokopelli, le conspuent, criant à l’appauvrissement de la biodiversité potagère. Pourtant, plus de 80 variétés de carottes figurent au catalogue. En 1952, 52 variétés de carottes appartenaient au domaine public ; il y a en a trois fois moins aujourd’hui. Dans ses frigos, le professeur Geoffriau conserve les échantillons de 400 variétés de carottes, cultivées autrefois ou sauvages. C’est notamment dans ce vivier d’espèces anciennes, dont les nouveaux fans du potager sont friands, que viennent piocher les grands semenciers pour en créer de nouvelles. Tout comme la poignée de très petits semenciers dits artisanaux, telle l’association des Croqueurs de carottes. Ceux-ci font fi du catalogue et travaillent exclusivement en bio – à peine 5 % de l’ensemble des graines vendues. À Graines del Païs, on propose 350 variétés de graines potagères, cultivées par 25 agriculteurs. Jean-Luc Braud, son fondateur, a longtemps travaillé pour les grands semenciers. « Je retrouvais mes graines vendues 100 à 500 fois plus cher que ce qu’elles m’avaient été payées », dénonce-t-il. Chez Graines del Païs, le tiers du prix du sachet revient à l’agriculteur. Last but not least, ces semenciers militants encouragent leurs clients à produire eux-mêmes leurs graines ! Cécile Cazenave

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macadam a 5 ans !

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MACADAM


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Macadam, premier journal de rue en France, était voué à disparaître. Mais les vendeurs de Lyon se sont mobilisés afin que leur outil de travail ne meure pas. Ce fut le début d’une nouvelle aventure. Une aventure en direction des personnes en situation de précarité. Une aventure humaine qui, petit à petit, s’est développée et qui continue de se développer. Partie de Lyon, l’association est présente dans une quinzaine de villes. Macadam, journal de rue certes, mais un vrai magazine, agréable à voir et à lire, car nous avons fait le choix de la qualité et non de la charité. Bravo à vous, vendeurs, qui êtes les héros de cette aventure, vous qui affrontez chaque jour les caprices climatiques et les quolibets de certains afin de faire connaître et apprécier ce magazine. Vous n’êtes pas seulement des vendeurs, vous êtes aussi des membres actifs au sein de l’association. Et nous avons pu embaucher du personnel afin que ces projets deviennent réalité. Ainsi, fin octobre 2011, nous avons signé avec le département de Paris une convention dite « Premières heures ». Ce dispositif innovant et expérimental permet à des personnes en situation d’extrême précarité de renouer progressivement avec le monde du travail. Nous offrons à ces personnes formation de vente et expérience du terrain. Nos actions d’insertion sont reconnues, car nous sommes une association reconnue d’intérêt général et nous avons reçu le label européen année 2010 de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Nous inaugurons aussi nos locaux. Merci de l’aide que nous a apportée la Ville de Paris pour l’obtention de ce local. Maintenant que nous avons réuni moyens matériels et compétences, nous pouvons envisager plus sereinement la suite de cette grande aventure humaine. Gabriel Gaudillat, Président

MON MARI M’A QUITTÉE IL Y A UN AN ET S’EST VITE REMARIÉ. DEPUIS LE DIVORCE, JE VIS SEULE AVEC MON FILS QUI A MAINTENANT TREIZE ANS. IL EST CENSÉ PASSER LES WEEKENDS CHEZ SON PÈRE MAIS REFUSE DE S’Y RENDRE ET MÊME DE LE RENCONTRER AILLEURS. JE NE SAIS PAS QUOI FAIRE. QUE ME CONSEILLEZ-VOUS ? Dans la mesure du possible, il faut tenter de rétablir le lien entre votre fils et son père car il en a besoin pour construire son identité. N’ignorez pas pour autant d’éventuelles situations de maltraitance. Interrogez votre fils à ce sujet, et si certains éléments de réponse portent à suspicion, consultez un psychologue pour vérifier que votre fils ne fabule pas et, au besoin, mettez-le en sécurité. Mais, à son âge, votre fils a un besoin croissant d’autonomie, qui peut s’accompagner d’un rejet de l’autorité paternelle. Si son père se montre trop rigide ou trop intrusif, votre fils peut être tenté de résider chez vous à temps plein si vous êtes plus laxiste, quitte à noircir le tableau : « Papa est invivable », « papa se désintéresse de moi ». Discutez avec votre ex-mari pour cerner les motivations réelles de votre fils. Se sent-il rejeté par sa belle-mère ? A-t-il simplement envie de sortir tous les samedis soir ? Son père et vous, réfléchissez ensemble au moyen de maintenir le lien. Si vous avez du mal à communiquer avec votre ex-mari, envisagez une médiation familiale. Enfin, faites un travail sur vous-même en considérant la possibilité d’une manipulation inconsciente de votre part. Quel est votre vécu de la situation ? Vivez-vous en partie ce rejet du père comme une revanche ? Votre enfant se sent-il autorisé par vous à aimer ses deux parents, ou tente-t-il ainsi de vous exprimer son soutien ? Votre fils porte en lui son père et sa mère, et ne pas se sentir scindé en deux est nécessaire à son équilibre.

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L A PA G E D E S V E N D E U R S

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ateliers d’expression

LES TEXTES PUBLIÉS SUR CETTE PAGE SONT LE FRUIT D’UN ATELIER D’EXPRESSION HEBDOMADAIRE ACCUEILLANT LES VENDEURS DE MACADAM ET RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC L'ASSOCIATION AUTREMONDE, WWW.AUTREMONDE.ORG

ÂŤ Je n’ai pas besoin d’aller au thÊâtre : le thÊâtre, j’en vois tous les jours dans la rue, cĂ´tĂŠ cour comme cĂ´tĂŠ jardin. Âť Guy ÂŤ Le train, je le prends rarement,car j’ai peur des rails : ça dĂŠtruit la santĂŠ. Âť Sophie Aide humanitaire et DĂŠveloppement Innovations Commerce ĂŠquitable Expatriation CoopĂŠration BĂŠnĂŠvolat

 Le froid en boucle  La neige tombe comme les flocons, et les flocons tombent sur la neige, les flocons forment un bonhomme de neige. L’annÊe est belle comme je le souhaite, il y a des bonshommes de neige qui tombent du ciel et des flocons qui volent dans le ciel. Jade

J’ai envie de sortir, de sauter, pour voir tout le monde, ça me manque trop, la plupart des gens, je ne les vois pas. Le fric, le fric, j’aime pas le fric, c’est comme les frites, j’aime pas du tout, c’est plus que des soucis, y a pas de contrĂ´le dans la tĂŞte. Un ĂŠventail et un chiffon Ă la lueur de la forĂŞt, Une bonniche et une boule Ă l’horizon d’un couloir, Le tonnerre de Brest et une tarte aux pierres. Leila

Ă€ LIRE Le scandale de la pauvretĂŠ : un regard sans complaisance sur notre sociĂŠtĂŠ

OrganisĂŠ par

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Ancien directeur gĂŠnĂŠral d’un syndicat patronal agroalimentaire, PrĂŠsident du comitĂŠ ÂŤ PauvretĂŠ et Politique Âť, Bertrand de Kermel est rĂŠgulièrement consultĂŠ par les pouvoirs publics. La pauvretĂŠ de masse fait partie de notre histoire. Nous savons que plus de huit millions de Français vivent sous le seuil de pauvretĂŠ. Un quart de la population au moins vit dans la pauvretĂŠ. Se rĂŠvolter ne sert Ă rien. C’est ce que ce livre rĂŠvolutionnaire fait pour la première fois. SpĂŠcialiste de la question depuis plus de dix ans, l’auteur dresse un ĂŠtat des lieux implacable des carences de notre sociĂŠtĂŠ. Nous accusons souvent le libĂŠralisme, la financiarisation, les dĂŠlocalisations. Tout est vrai et tout est faux. C’est l’ensemble de nos choix de sociĂŠtĂŠ qui sont ici remis en cause. Non seulement l’auteur accuse mais il propose des solutions. 224 pages, format : 120Ă—205, prix : 20 â‚Ź, Editions de l’Œuvre

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JOUER mots fléchés

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mot mystère

TÊTE ET VISAGE : UN MOT DE 8 LETTRES

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : SILENCE

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DÉTENTE

sudoku niveau facile

sudoku niveau difficile

5

7 3 9 2 6 8 3 1 9 5 7 8 2 6 9 3 8 4 3 1 7 8 6 1 3 7 3 4

7 4 4 6 3 7 6 9 2 5 9 1 6 8 3 2 4 1 6 4 8 3 5 1 9

sudoku niveau moyen

8 5 2 6 6 3 5

3

en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant

8

1 8 4 3

9 6 1 3 9

sudoku ?

5 4 7

de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…

5 1

4 2 8

bon courage !

8

1

mots croisés 1 Horizontalement 1. Elle a des trucs. 2. Contient des stalles – Monnaies. 3. Se fâcher – Cartes. 4. Insectes – Étonnement. 5. Roule sur le tapis – S’amuse – Circulent en Roumanie. 6. Partie d’une flûte – Harmonieux. 7. Manganèse – Des plumes – Bonne base. 8. Clôture – Tzigane. 9. Sorties – Grande course de chevaux. 10. Pédale d’un orgue – Dieu égyptien. 11. Fournit un bois dur – Des mollets. 12. Internet – Pousser un son aigu.

Verticalement 1. Très. 2. Spécialité créole – Caractère de ce qui est naturel. 3. Empesé – Astéroïde. 4. Prénom – Sac. 5. Protection – Personnel – Danse. 6. En janvier – Font partie du milieu. 7. Visites – Articles de sport. 8. Réduire à rien – Traditions. 9. Très mauvais – Cobalt – Ville italienne. 10. Époque – Qualifie un canal. 11. Jaloux célèbre – Encouragement. 12. Rien de certain – Provenir.

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mots croisĂŠs

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sudoku moyen

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sudoku facile

BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL) Rien ne va comme vous voulez. Des retards, des transactions compliquĂŠes... le surcroĂŽt de travail vous dĂŠmoralise. En recherche d’emploi, persĂŠvĂŠrez dans vos dĂŠmarches. Étudiant(e), belle productivitĂŠ ! En couple, un week-end romantique est le bienvenu. CĂŠlibataire, vous prenez du recul vis-Ă -vis d’une rencontre rĂŠcente. Vous ĂŞtes une vraie pile ĂŠlectrique. TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI) Votre vie sociale et professionnelle est au premier plan. Profitez-en pour vous affirmer et pour ĂŠlargir votre rĂŠseau relationnel. Les chercheurs d’emploi pourront avoir une opportunitĂŠ Ă saisir. Étudiant(e), mettez toutes les chances de votre cĂ´tĂŠ. En couple, la jalousie est mauvaise conseillère. CĂŠlibataire, votre vie sentimentale est en berne. Attention aux problèmes de digestion. GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN) Des retards vous dĂŠmotivent, vous avez du mal Ă vous concentrer sur certaines tâches. Si vous cherchez du travail, acceptez la formation que l’on vous propose. Étudiant(e), ce n’est pas vraiment le moment de vous amuser. En couple, vous ĂŞtes sur la mĂŞme longueur d’onde. CĂŠlibataire, une rencontre amicale ĂŠvolue amoureusement. Attention au grignotage.

mots flĂŠchĂŠs

CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET) Ne laissez rien au hasard, revoyez vos dossiers avant de les soumettre à vos supÊrieurs. À partir du 9, vous pourrez concrÊtiser vos projets. En recherche d’emploi, prenez votre mal en patience. Étudiant(e), il faut vous concentrer. En couple, votre partenaire n’est pas à la hauteur de vos attentes. CÊlibataire, cette personne n’est pas libre. Un peu d’exercice vous ferait du bien.

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

LION (23 JUILLET - 22 AOĂ›T) Vous ne manquez pas d’idĂŠes, mais toutes ne sont pas rĂŠalisables. Prenez le temps de rĂŠflĂŠchir calmement Ă vos objectifs. CĂ´tĂŠ finances, l’heure est aux ĂŠconomies. Les chercheurs d’emploi pourront voir leurs efforts rĂŠcompensĂŠs. Étudiant(e), attention Ă la dispersion. En couple, quelques malentendus Ă dissiper. CĂŠlibataire, vous ne savez pas sur quel pied danser avec cette personne. Essayez de vous relaxer. VIERGE (23 AOĂ›T - 22 SEPTEMBRE) Des petits soucis Ă rĂŠgler en dĂŠbut de mois. Ensuite, vous bĂŠnĂŠficiez de nouvelles ouvertures et faites preuve d’optimisme. Si vous cherchez du travail, vous recevrez une bonne nouvelle. Étudiant(e), de la persĂŠvĂŠrance ! En couple, proposez une escapade en amoureux Ă votre chĂŠri(e). CĂŠlibataire, l’amitiĂŠ est au rendez-vous. Ressourcez-vous auprès de Dame Nature. BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE) L’ambiance au travail vous mine le moral, avec mĂŞme quelques conflits avec des collègues ou avec votre hiĂŠrarchie en dĂŠbut de mois. Le mieux est d’attendre que ça passe. Ă€ la recherche d’un job, ne baissez pas les bras. Étudiant(e), tâchez d’amĂŠliorer votre productivitĂŠ. En couple, vous pouvez compter sur votre partenaire. CĂŠlibataire, une romance voit le jour. Gare aux kilos superflus. SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE) Les tensions se dissipent, votre esprit de conciliation vous permet d’obtenir satisfaction dans votre travail. Mais ne divulguez pas vos nouveaux projets. L’horizon s’Êclaircit pour les chercheurs d’emploi. Étudiant(e), mettez les bouchĂŠes doubles. En couple, accordez plus d’attention Ă votre chĂŠri(e). CĂŠlibataire, une rencontre vous fait rĂŞver. Vous ĂŞtes en forme.

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE) Vous avez un mal fou Ă supporter la mauvaise foi de vos interlocuteurs. Mais ne montez pas au crĂŠneau et concentrez-vous sur votre travail. Si vous cherchez du travail, prenez des contacts. Les ĂŠtudiant devraient penser Ă se coucher plus tĂ´t. En couple, les examens de vos enfants sont votre prioritĂŠ. CĂŠlibataire, vous papillonnez. PrivilĂŠgiez vos heures de sommeil. CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER) Vous rĂŞvez de changements ? C’est le moment de nĂŠgocier ce virage avec votre hiĂŠrarchie. Des perspectives intĂŠressantes se profilent pour les chercheurs d’emploi. Étudiant(e), accrochezvous. En couple, les soucis familiaux vous empĂŞchent de consacrer assez de temps Ă votre partenaire. CĂŠlibataire, dĂŠclarez votre flamme. Vous envisagez un petit rĂŠgime. VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER) L’hyperactivitĂŠ vous place sur tous les fronts. Si vous souhaitez vous mettre Ă votre compte, prenez conseil auprès de personnes compĂŠtentes, vos idĂŠes ne sont pas toutes rĂŠalisables. Les chercheurs d’emploi pourront signer un contrat. Étudiant(e), mettez de l’ordre dans vos dossiers. En couple, vous roucoulez. CĂŠlibataire, l’amour est au rendez-vous. Surveillez votre alimentation. POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS) Plus de satisfaction dans votre travail, malgrĂŠ une ambiance encore tendue avec certains collègues. Si vous cherchez du travail, prenez des contacts pour les mois Ă venir. Étudiant(e), positiver c’est bien, mais ça ne suffira pas pour rĂŠussir vos examens. En couple, soyez moins exigeant(e). CĂŠlibataire, vous ĂŞtes Ă nouveau attirĂŠ(e) par un(e) ex. Gardez votre calme.

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