Macadam novembre 2011

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WWW.MACADAMJOURNAL.COM

n°91

NOVEMBRE 2011

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

JEAN-MARC BORELLO POUR EN FINIR AVEC L’URGENCE SOCIALE À QUAND LA LIBERTÉ EN SYRIE ? LE MAL-LOGEMENT AU TRIBUNAL LE MOIS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE MOTS CROISÉS, SUDOKU, BD

BONU GAGNEZ S LECTEUR D POUR L ES PLACES EC D’HIVE IRQUE R!

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Macadam mensuel [édition novembre 2011] www.macadamjournal.com contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris. Renseignements : 04 78 97 26 73. agences Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75003 Paris, lundi, mercredi et samedi de 10h à 12h Clément au 06 86 41 64 20 Lyon : Secours populaire : Bernard au 06 73 52 61 90. directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © DR illustrations Dominique Goubelle, Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation Carla Bruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat et Humanisme, Price Minister, Secours Catholique, Secours Populaire, Tour de France Humanitaire...

L’ É D I T O

un nouveau souffle Novembre 2011. Un mois qui fera date dans l’histoire de Macadam. Notre association, Les Artisans du Macadam, vient de signer une convention avec la Ville de Paris. Ainsi, dans les semaines qui viennent, les vendeurs parisiens qui le souhaitent vont pouvoir disposer d’un vrai statut de salarié. Mais aussi d’un suivi social et d’une formation à la vente. Vingt personnes seront embauchées. En contre-partie, ce nouveau public, en grande difficulté, apprendra la vie en équipe, les horaires à respecter, ainsi que... les contraintes du métier. Mikaël, qui a déjà une belle expérience dans l’insertion est chargé de monter cette équipe. Maurice, qui a longtemps dirigé des chantiers d’insertion, a lui aussi rejoint Macadam pour mettre en place ce projet expérimental que nous confie la Ville de Paris.Vous l’avez compris, après bientôt cinq années d’un travail bénévole sans compter de la part de l’encadrement, c’est aujourd’hui un vent de professionnalisme qui souffle sur Macadam. Un vent vivifiant qui nous comble de joie... par François Fillon, directeur de la publication / fr.fillon@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66% des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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en partenariat avec www.youphil.com

QUELLES SOLUTIONS METTRE EN ŒUVRE CONTRE L’EXCLUSION SOCIALE ? RÉPONSES PAR JEAN-MARC BORELLO, PRÉSIDENT DU GROUPE SOS, LEADER D’ENTREPRENEURIAT SOCIAL EN FRANCE. DANS SA VOCATION DE LUTTER CONTRE L’EXCLUSION, IL RASSEMBLE DES ASSOCIATIONS ET DES ENTREPRISES, ET EMPLOIE PLUS DE 4500 PERSONNES. Youphil : Quel est votre constat face à la crise? Jean-Marc Borello : Ce qui me choque en premier lieu est l’absence totale de solutions innovantes parmi celles mises en œuvre. C’est aussi l’absence de courage politique dans les réformes adoptées. Nous sommes en train de replâtrer des dis-

Jean-Marc Borello :

Pour en finir

avec l’urgence sociale positifs qui ne fonctionnent plus. Nous fonctionnons à crédit, avec une série de dispositifs dispendieux qui ne relève que de l’absence d’une gestion réaliste des problèmes sociaux. Il me semble que l’idéologie a changé de camp: l’utopie est de vouloir continuer à avancer selon ces schémas inefficaces, le réalisme est aujourd’hui d’envisager des changements radicaux. Youphil : Peut-on faire avancer les questions sociales, même par temps de «rigueur» budgétaire? J.-M.B. : On peut être plus solidaire et plus économe en même temps. Mais pour cela, il faut être innovant. On sait par exemple qu’une partie des jeunes de 18 à 25 ans est en extrême difficulté car c’est une période charnière au cours de laquelle on ne perçoit presque aucune allocation de soutien. Nous voyons dans nos structures d’hébergement de plus en plus de jeunes pour qui la bascule dans la marginalité ou l’exclusion peut être très rapide. Nous préparons des contingents de jeunes exclus au lieu de les aider à trouver une place dans la société. Cette question devrait être traitée en priorité et en profondeur. Lorsqu’une famille est logée dans 20 ou 30 hôtels parisiens différents au cours d’une année, le coût est extrêmement élevé, et c’est indigne pour ces familles et leurs enfants scolarisés parfois à l’autre bout de Paris. Nous avons pourtant des dispositifs expérimentaux qui fonctionnent bien, comme l’intermédiation locative qui propose des appartements aux familles. C’est beaucoup moins cher, efficace, mais les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des enjeux. Je pense aussi aux centres d’accueil pour demandeurs d’asile où on envoie des personnes en situation régulière à qui on interdit de travailler. Alors qu’on sait pertinemment qu’elles seront là pour des années. D’autres pays au contraire exigent l’insertion professionnelle. Mais nous préférons

L’ I N V I T É

verser à ces gens une allocation pour vivre, alors qu’ils ne demandent qu’à gagner leur salaire. C’est un gâchis humain et financier. Il faut savoir que les activités de réinsertion par l’activité économique sont immédiatement rémunératrices pour les personnes comme pour les finances publiques. Chaque année, nous devons pleurer pour la création de quelques postes liés à l’insertion alors que cette activité fait gagner de l’argent aux finances publiques. Youphil : Pourquoi cette omniprésence de « l’urgence » dans la gestion des dispositifs sociaux? J.-M.B : Car nous fonctionnons sur des solutions à court terme. Nous sommes confrontés à la volonté de maintenir artificiellement cette situation d’urgence, pour donner je ne sais quelle impression de rigueur, notamment face à des vagues d’immigration qui pourraient pourtant être gérées autrement. Cette vision court-termiste de l’accès à l’emploi, aux soins, au logement… pèse très lourd sur les finances publiques. Il faut au contraire anticiper et prendre des décisions claires sur le plan des politiques sociales. Avec un peu de courage politique, on pourrait améliorer les choses. Youphil : Votre constat est donc le même qu’avant la crise ? J.-M.B. : Oui. Mais la crise révèle que nous n’avons plus les moyens de faire face à ces dépenses. La crise est révélatrice de dysfonctionnements et pourrait permettre de les remettre en cause. Encore une fois, nous ne pouvons pas continuer comme nous l’avons fait pendant 30 ans. Il faudrait sortir de la crise par le haut, c’est-à-dire en imaginant de nouveaux dispositifs, dans le domaine de la solidarité et de la lutte contre les exclusions, mais dans bien d’autres domaines aussi. Youphil : Comment mettre en œuvre cette « sortie par le haut »? J.-M.B. : Avec la crise, le nombre de personnes en situation de grande exclusion grandit. Les difficultés des personnes sont de plus en plus grandes, et les structures associatives qui y font face ont de moins en moins de moyens. Ce qui évolue, ce sont certaines entreprises qui ont compris qu’il était de leur devoir de réfléchir à leur impact sociétal. Sans doute à partir des premières réflexions sur la RSE, par l’impulsion de grands groupes mais pas seulement, elles se sont mises à penser, en général avec l’aide d’ONG ou des structures de l’entrepreneuriat social, à la manière d’utiliser les moyens de l’entreprise pour lutter contre l’exclusion au sens large. On sent du côté de l’entreprise qu’un certain nombre de comportements ne sont plus possibles, parce que les clients, les salariés ou même les actionnaires n’en veulent plus. La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises est en train d’avancer rapidement. Le mouvement des entrepreneurs sociaux, les coopératives, mutuelles, sociétés commerciales à intérêt majoritairement sociétal sont en train de démontrer leur efficacité sur ce point. Mais l’amélioration des politiques publiques n’est pas au rendez-vous. Il faut bien admettre que parmi les trois acteurs nécessaires au principe de «co-construction», c’est-à-dire le public, le privé lucratif et le privé non-lucratif, c’est l’acteur public qui se révèle le plus tiède. Certains hommes politiques semblent avoir compris mais les administrations ont du mal à se réformer. Le temps de la crise n’est pas celui des institutions. Marika Mathieu / Youphil

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ACTU

LE MONDE EST FOU Un sans-abri demande des dons... par carte bancaire

Une incroyable coursepoursuite... à 15 km/h !

Dans une vidéo sur YouTube, on voit un

« La course-poursuite la plus lente dans l’histoire de la police » s’est déroulée non loin de Londres cette semaine. Une veuve de 76 ans était suivie par trois véhicules de police et refusait obstinément de s’arrêter. Une trentaine de kilomètres plus tôt, la grand-mère avait pris un rond-point dans le mauvais sens et remontait une double voie en contre sens. La vielle dame nommée Caroline Turner ne roulait pas plus vite qu’à 30 km/h avec une moyenne autour de 15 km/h. Selon The Clacton et la Frinton Gazette, elle s’est d’abord arrêtée quand un policier a couru à côté de la voiture et a toqué à sa vitre. Il lui a demandé de s’arrêter et elle aurait répondu « Quoi, qu’ai-je fait ? ». Quand il lui a dit que sa façon de conduire était inacceptable, elle a répliqué ; « Il n’y a pas de quoi discuter, je rentre chez moi. » Elle est ensuite repartie et il a fallu que la police ferme la route et installe un barrage pour l’arrêter. La course-poursuite aura duré en tout plus d’une heure !

sans-abri « trop fainéant pour travailler » qui explique qu’en faisant la manche avec un petit appareil il a multiplié ses revenus par quatre. Dans cette vidéo qui est bien sûr fake, le faux SDF, qui s’appelle Roger B. Stillz et est photographe, dit utiliser quelque chose qu’il appelle “The Box”... mais qui est en fait Square. Square c’est tout bêtement un petit lecteur de carte de crédit carré (d’où “square”, “carré” en anglais) qui, une fois connecté à un smartphone sous iOs ou Android propose une véritable innovation. Ce système particulier de transactions financières et de paiement permet en effet, avec toute la traçabilité et la sécurité d’une transaction classique, de transférer des fonds entre deux comptes bancaires. Et en prime, vous recevez instantanément une preuve de paiement par mail. Le système a été imaginé il y a deux ans par Jack Dorsey, un co-fondateur du site de micro-blogging Twitter, et lancé il y a quelques semaines aux États-Unis.

Il offre des places de foot à la personne... qui retrouvera son chien Passionné de football, ce Péruvien renoncerait à deux très bonnes places de football si on lui retrouve son chien, qui a été volé récemment. Selon l’AFP, ces billets pour le match Pérou-Paraguay, match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde de 2014, lui ont coûté 83 euros et pourraient être revendues aujourd’hui plus du triple. Les places sont situées dans la tribune Ouest, la mieux placée. Une belle récompense. Le chien de Luis Revoredo a été volé il y a une dizaine de jours avec sa voiture. L’animal était dans le véhicule lorsque le vol a eu lieu. Le propriétaire a déclaré à l’AFP : « La voiture je m’en

moque, ce que je veux c’est mon chien ». Depuis son annonce passée dans les médias, Luis Revoredo a reçu plusieurs appels, mais aucune piste sérieuse pour retrouver son petit bâtard à poil long, de couleur beige.

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ACTU

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Dominique Goubelle est dessinateur de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo, La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences de communication. www.goubelle.net

Un pub obtient deux étoiles au Michelin !

Quand les graffitis nettoient les murs !

« Vous ne vous attendez jamais à une chose pareille, surtout s’agissant d’un pub ». C’est avec ce sentiment de surprise que Tom Kerridge a accueilli la nouvelle : son pub, The Hand & Flowers, situé à Marlowe, à environ 60 km de Londres, vient de se voir décerner une deuxième étoile au « guide Michelin de Grande-Bretagne et d’Irlande », paru jeudi. Une première pour ce type d’établissement, explique l’AFP. Ouvert en 2005 par un couple, Tom et Beth Kerridge, le pub avait immédiatement tapé dans l’œil des experts Michelin, et avait obtenu une première étoile dès la première année. Six ans plus tard, la deuxième étoile est qualifiée de « fantastique » par Tom Kerridge. « Nous faisons de notre mieux pour utiliser de bons produits. Il n’y pas de tromperie, il n’y a pas de mélanges bizarres de saveurs ».

Voici une expérience peu commune entreprise par des graffeurs certainement soucieux de ne pas dégrader les murs de leur ville. À contre-emploi des pratiques habituelles propres au street art, ces artistes ont eux imaginé tagger les murs de leur ville avec un... Kärcher! Une drôle d’initiative qui donne l’occasion à nos artistes d’utiliser de véritables pochoirs cette fois-ci non pas avec de la peinture mais avec... de l’eau. Un nouveau moyen d’expression qui devrait ravir les riverains, certainement plus habitués à trouver des graffitis colorés sur le mobilier urbain que de jolis pochoirs réalisés avec de l’eau. Inventif et original, ce nouveau mode de street art pourrait pourquoi pas un jour inspirer d’autres artistes possédant la même fibre du nettoyage!

À 100 ans, elle s’offre un strip-teaseur Clare Ormiston n’a pas froid aux yeux et pour son centième anniversaire, elle a réclamé la visite d’un strip-teaseur. Dans sa maison de retraite située à Birmingham, ce sont tous les résidents qui ont pu profiter de cet étonnant spectacle, jamais organisé pour une femme de l’âge de Clare Ormiston. Cette idée, pour le moins originale, venait de la principale intéressée. Certains de ses enfants ont d’ailleurs participé à l’événement. Pour bien montrer que Clare Ormiston était bien la reine de la soirée, on l’a aidé à donner quelques fessées au strip-teaseur, John Green, surnommé Scorpion. Pour l’occasion, le jeune homme s’était déguisé en marin. Il a également avoué que c’était la première fois qu’il participait à l’anniversaire d’une centenaire.

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© Véronique Pariset

RENCONTRE

VÉRONIQUE JANNOT

RIEN N’EST GRATUIT DANS LA VIE, SURTOUT PAS LES RENCONTRES.

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RENCONTRE

La fin de l’année est intense professionnellement pour vous… Oui, je répète une pièce avec Jean-Luc Reichmann dont la première sera le 24 novembre au théâtre des Bouffes Parisiens*. Également en novembre va sortir une bande dessinée autobiographique retraçant ma rencontre avec ma filleule tibétaine**. Il y a aussi un album pour bébés qui va sortir à la fin de l’année. Je l’enregistre chanson par chanson dès que je peux. On essaie de faire quelque chose qui soit le plus joli et le plus intelligent possible. Ce n’est pas facile de trouver le ton juste pour s’adresser aux bébés, qui comprennent déjà beaucoup de choses et ressentent surtout beaucoup. Je voudrais un mélange de chansons stimulantes, calmantes, relaxantes… Comment est née cette idée d’album pour les bébés*** ? Par un concours de circonstances. J’avais commencé à enregistrer un album et je ne m’en sortais pas, je n’arrivais pas à trouver le ton juste. Je suis allée voir une ancienne collaboratrice de Sony pour qu’elle m’aide. On a beaucoup discuté et elle m’a proposé ce projet magique en attendant… S’il y a beaucoup de disques pour les enfants, il y en a peu pour les bébés. C’est un projet généré par une femme, comme c’est souvent arrivé dans ma carrière. Ma vie est jalonnée de projets de femmes. Comment arrivez-vous à concilier votre vie professionnelle et vos engagements ? C’est possible parce que je suis très bien entourée. Par exemple, pour mon association Graines d’avenir, on est plusieurs, avec des gens très motivés, et tous bénévoles je précise bien. Au niveau d’une petite association comme la mienne, c’est le seul moyen, car si on commence à avoir des salaires, ça devient trop cher ! C’est difficile de lever des fonds, surtout pour une cause « lointaine ». La motivation est capitale. Pour mener tout cela de front, il faut être centré. On est centré en soi, pas sur soi, et j’essaie de garder cela. Quand on court beaucoup, c’est plus difficile, mais je sais que c’est important, donc je vais peut-être m’en sortir [rires]. Je sais aussi que je vais partager des aventures formidables dans mon travail. L’aventure de « Danse avec les stars » est un investissement physique énorme, mais qui m’amuse beaucoup. Je le prends comme un jeu, mais j’y vais quand même à fond. J’espère pouvoir faire de mon mieux, ce qui me tient

toujours très à cœur. La relation avec l’autre est capitale, dans tout ce que je fais. Ce métier, je l’aime parce que c’est un partage, un travail d’équipe, de rencontres. On se nourrit de l’autre, de son expérience. C’est un métier d’échanges et il ne m’intéresse que comme ça. C’est aussi une vitrine incroyable qui, depuis des années, me permet de défendre des causes et de les faire connaître. Vous avez créé une association pour aider les enfants tibétains en exil. Pourquoi avoir choisi cette cause-là ? On ne choisit pas. C’est une cause qui, un jour, m’a tapé dans le cœur. Pour moi, le bouddhisme, c’est tout un chemin. J’ai voulu défendre et faire découvrir cette philosophie, cette culture et, en avançant, j’ai vu la misère qui frappe le peuple tibétain et j’ai eu envie de les aider. Le travail que nous faisons sur l’éducation est capital. Je pars du principe qu’un enfant élevé dans ces valeurs ne fait pas le même adulte. Mais je ne m’occupe pas que de causes lointaines. Je travaille aussi avec les Chevaliers du ciel que j’accompagne dans leur tour de France. C’est une association qui fait voler des enfants handicapés. Il y a dix villes étapes et une trentaine d’avions engagés. À chaque étape, ils font voler entre cent et cent soixante enfants. Je suis également marraine de l’équipe de France handisport d’équitation. Je les accompagne et j’en parle quand j’en ai la possibilité, car le handicap me touche et que j’adore le cheval. Comment s’est faite votre rencontre avec le bouddhisme ? Au moment où j’ai eu un gros problème de santé — j’étais jeune, j’avais vingt-deux ans —, je me rendais bien compte que la vie pour laquelle je me battais tout de même n’avait pas, pour moi, un intérêt hallucinant. Dans le nouvel état où j’étais, puisque je venais d’apprendre que je n’aurais jamais d’enfants, tout explosait : la famille, le couple, les enfants. Rien n’est jamais gratuit dans la vie et surtout pas les rencontres. À ce moment-là, j’ai rencontré des femmes, encore, dont une qui avait surmonté l’épreuve de la maladie par la méditation. J’ai découvert un univers que je ne connaissais pas. J’ai aussi découvert la spiritualité à travers un ouvrage qui s’appelle Le Prophète, de Khalil Gibran qui, lui, n’était pas bouddhiste ; puis Les Chemins de la sagesse d’Arnaud Desjardins et Le Livre tibétain de la vie et de la mort ont été déterminants pour moi. Pour moi, le bouddhisme est avant tout une philosophie de vie. Ce qui m’intéresse, avant la religion, c’est la spiritualité. Les religions devraient être avant tout la courroie de transmission vers la spiritualité, ce qu’elles n’ont finalement jamais été. Elles ont été une façon de prendre le pouvoir et de s’approprier l’homme au lieu de le rendre libre. Ce que j’aime dans le bouddhisme, c’est qu’on vous donne les clés pour être libre, la vraie liberté, quoi que soit ce qui vous entoure. C’est une liberté d’être, de penser...

GRAINES D’AVENIR Véronique Jannot est présidente et fondatrice de Graines d’avenir qui soutient les enfants tibétains en exil afin qu’ils soient éduqués dans leur culture. L’association fournit une aide humanitaire éducative, médicale et logistique aux communautés tibétaines, laïques ou religieuses, aux populations locales non tibétaines défavorisés ainsi qu’aux populations de culture bouddhiste. Un système de parrainage d’enfant est proposé à partir de 0,30 euro par jour. Graines d’avenir, 2 bis, rue Camille Pelletan, 92300 Levallois. Tél. : 01 55 90 27 44. www.grainesdavenir.com LES CHEVALIERS DU CIEL L’opération « Rêves de gosse » de l’association Les Chevaliers du ciel, consiste à offrir un baptême de l’air à des centaines d’enfants au cours d’un tour de France qui a lieu chaque année au mois de juin, grâce à de nombreux bénévoles et au soutien des villes participantes. Au préalable, les enfants travaillent au projet par groupes, ceux-ci mêlant valides et non-valides pour faire se rencontrer les différences. Véronique Jannot est marraine de l’opération depuis 2002. Les Chevaliers du ciel, BP 425, 11104 Narbonne. Tél. : 04 68 41 20 97. www.revesdegosse.com

© Les Chevaliers du Ciel

VÉRONIQUE JANNOT, COMÉDIENNE AU GRAND CŒUR, S’INVESTIT À FOND DANS TOUT CE QU’ELLE FAIT. CELLE POUR QUI LA RELATION HUMAINE PRIME AVANT TOUT NOUS PARLE AVEC PASSION DE SON MÉTIER, DE SA FILLEULE TIBÉTAINE, DE SA RENCONTRE AVEC LE BOUDDHISME À UN MOMENT DIFFICILE DE SA VIE, DE SA PASSION DES CHEVAUX ET DE SES ENGAGEMENTS. PAR CAROLINE CHARRON

Votre livre Trouver le chemin (éditions J’ai Lu), qui parle de votre expérience, a remporté un énorme succès. Ça a été une surprise pour vous ? De manière générale, je ne m’attends à rien et vis avec bon-

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RENCONTRE

Je ne connaissais pas la misère, cette souffrance, que j’ai découverte aussi au travers de voyages.

© Didier Baverel / Starface

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heur tout ce qui m’arrive. Ce succès a beaucoup surpris mes éditeurs qui pensaient que tout le côté spirituel allait nuire, ou en tout cas dérouter les gens, mais c’est finalement ce qui a généré le plus de courrier ! Ils ont été bluffés et m’ont demandé un autre livre sur les enseignements et la spiritualité justement. Je ne l’ai pas encore fait ; je le ferai peutêtre un jour mais je ne veux pas faire un livre pour faire un livre. Je ne suis pas prête. Je n’ai pas rechargé mes batteries. Je ne veux pas que ce soit une récupération.

quand on parle à quelqu’un ou qu’on fait un sourire, c’est presque niais. C’est grave ! Il faut revenir au respect élémentaire, comme celui des personnes âgées ; leur laisser votre place quand elles arrivent dans un endroit… Il faut prendre ça avec joie ; celle de faire plaisir à l’autre, de soulager l’autre. Ce n’est pas une corvée ! Comme de servir l’autre. Les gens pensent que, quand on sert quelqu’un, on est un larbin ! Le respect et la bienveillance sont deux mots très importants.

Avec le « capital sympathie » que vous avez auprès des gens, ne vous sentez-vous pas la « mission » de transmettre ? L’envie est là et, oui, j’ai des choses à transmettre, ce que j’ai déjà fait en partie à travers les rôles que j’ai interprétés. Avec Pause-café, ça a été inconscient mais ça n’a certainement pas été un hasard. On a tourné beaucoup dans les banlieues à partir de situations existantes et ça m’a fait découvrir un monde dont, dans mon petit milieu privilégié — je viens d’une famille qui n’avait pas de problèmes financiers, même si ce n’était pas non plus une famille richissime —, je n’avais pas idée. Je ne connaissais pas la misère, cette souffrance, que j’ai découverte aussi au travers de voyages. Ensuite, j’ai pris conscience de la souffrance physique. C’est difficile à résumer car tout ceci est un chemin et c’est ça que j’ai envie de partager. Ce qui m’intéresse, c’est le partage, sans imposer quoi que ce soit ou dire « moi, je sais », mais en pensant que peut-être ça pourra aider quelqu’un. Parfois les choses les plus dures peuvent vous amener à quelque chose de formidable, mais on ne le sait pas.

Ces messages passent-t-ils auprès des jeunes générations ? Ce n’est pas facile, mais quand je vais aux séances d’enseignement de bouddhisme, je vois énormément de jeunes. Il y a cette envie. Il y a une conscience du manque, de l’aberration de la marche de notre société. Les problèmes matériels existent, c’est vrai, mais il y a des choses qui dépendent de nous, de notre comportement. On peut être dans la misère ou avoir beaucoup d’argent et être dans le même comportement. En même temps, je suis navrée de voir des gens qui ont beaucoup d’argent se comporter comme des gougnafiers !

Quel est votre regard sur la pauvreté qui gagne en France ? Dans les pays défavorisés, et notamment en Asie où je vais beaucoup, il y a une grande pauvreté ; dans les pays occidentaux, on vit une autre forme de misère : c’est beaucoup de solitude. On est à l’ère de la communication avec nos téléphones, ordinateurs, tablettes, les écouteurs dans les oreilles et tout ça. J’essaie d’y échapper au maximum, car ça me rend folle de voir ces jeunes avec leurs écouteurs vissés dans les oreilles qui ne savent plus regarder l’autre, dire bonjour. On vit dans un monde d’incommunication totale. Ça me navre. Les gens ne se sourient pas, ne separlent pas, c’est terrible. Et c’est bien au-delà d’un problème d’argent ou de manque. C’est un problème d’éducation et d’envie d’aller vers l’autre. C’est terrible car,

Vous songez à l’adopter légalement ? Pour le moment, elle est adoptée dans mon cœur. Elle m’appelle maman et moi c’est « mon petit cœur », « mon amour », ma fille, quoi ! J’espère bien qu’un jour ce sera régularisé, mais il faut du temps, donc il faut beaucoup de patience. Il faut souvent beaucoup de patience pour les choses importantes. Pour l’instant, je sais juste que je l’aime et elle sait que je suis là, que je suis un pilier affectif pour la soutenir, pour l’aider, et c’est capital à son âge.

Vous êtes marraine de trois petits Tibétains, quel est votre rôle auprès d’eux ? Cela se passe comme pour les 300 autres enfants qui sont parrainés par le biais de l’association. Déjà, je leur envoie 30 euros par mois, ce qui leur permet de vivre dans des conditions décentes et d’être éduqués. Je leur envoie également un petit cadeau pour leur anniversaire ou pour Noël. Ça, c’est pour les deux que je n’ai pas encore rencontrés : un petit moine et un autre qui est encore avec ses parents et va à l’école. Quant à ma filleule, c’est autre chose ; je la considère comme ma fille. On s’est rencontrées il y a quatre ans et ça a été incroyable. Elle n’avait pas ses parents et moi pas d’enfants ; on s’est dit qu’on était deux sur le chemin de la vie. Je suis très proche d’elle. Je l’aide à grandir grâce à un contact permanent par lettres, téléphone, etc. et je vais la voir au minimum un mois par an.

*Personne n’est parfait, de Simon Williams, aux Bouffes Parisiens à partir du 24 novembre. **Tibet, l’espoir dans l’exil, de Philippe Glogowski, Éd. du Signe. ***La Chanson du bébé, album de chansons de Véronique Jannot, en décembre.


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RENCONTRE

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syrie : ah, vous voulez encore la liberté ?

DANS UN PAYS DONT LA DEVISE EST « UNITÉ, LIBERTÉ, SOCIALISME », LE MOT LIBERTÉ SCANDÉ PAR LES MANIFESTANTS EST DEVENU INSUPPORTABLE POUR LE POUVOIR, SOULIGNE UNE ÉCRIVAINE DAMASCÈNE. « Liberté… Liberté ! » Ce premier cri jeté dans le ciel syrien a lancé la révolution. C’était à Deraa [ville au sud de Damas], le 18 mars dernier, avant que les forces de sécurité ne dispersent la manifestation d’abord à coups de gaz lacrymogènes, puis à balles réelles. Deux jeunes de la ville ont payé de leur vie ce premier appel, puis la machine s’est emballée, touchant tout le pays. Le régime syrien, comme toute dictature, sait parfaitement que quelques gouttes de cet élixir appelé « liberté » sont capables avec le temps d’abattre sa puissance. Les jeunes contestataires syriens avaient l’habitude de ressasser tous les matins à l’école la devise du parti Baas, au pouvoir depuis quarante-huit ans, « Unité-Liberté-Socialisme ». Mais, avec le temps, ils ont découvert combien ce cliché a été vidé de son sens, pour n’être plus qu’une parole creuse. Ils ont compris la grande duperie lorsqu’ils ont vu comment le régime se débattait pour faire taire cet appel qu’il prétendait être l’un de ses objectifs sacrés. Voilà que ce régime tue aujourd’hui les voix des jeunes appelés auparavant à scander sa devise tous les matins. La plupart des révolutions à travers l’Histoire ont eu pour finalité la liberté. En Syrie, cette revendication a été à l’origine de la révolte, puis est venue l’organisation des manifestations. La question de la politisation de la révolution s’est imposée dans les débats au cours de ces dernières semaines, surtout lorsque l’opposition traditionnelle

s’est aperçue du fossé qui la séparait du mouvement des jeunes révoltés. Le symbolisme de ce mot magique est fondamentalement lié à l’idée de dignité, car il s’agit d’extirper un esclavage installé depuis des décennies dans la tête des Syriens. Aujourd’hui, les services de sécurité se déchaînent contre ce concept, comme le montrent certaines vidéos tournées en Syrie où des hommes du régime donnent des coups de pied aux manifestants – et parfois à leurs cadavres – en hurlant de haine et de peur à la fois : « Ah, vous voulez la liberté ? » Pendant les séances de torture qu’ils subissent dans les geôles, de nombreux jeunes s’entendent dire régulièrement : « Vous voulez encore la liberté ? La liberté, hein ! » Dans le même temps, on peut s’étonner que le pouvoir tolère parfois, dans certaines limites et dans certaines régions, que des manifestations pacifiques appellent à la liberté, mais sans demander la chute du régime. C’est peut-être par mépris pour le slogan ou par impossibilité de tout contrôler. Quand on est enfermé dans la monotonie de la vie, la plus faible brise de liberté peut faire changer. Des décennies de frustrations accumulées ont permis à la flamme enfouie à l’intérieur de chacun de se libérer du glacis de la peur sécuritaire. Car les mots « horya » [liberté] et « harara » [chaleur] ont une même racine dans la langue arabe. L’une des anecdotes de cette révolution est celle d’une vieille dame de Deraa, interrogée après le siège de sa ville et les horreurs subies par la population. « Réclamez-vous encore la liberté madame ? — Sûrement pas… Ce n’est pas la liberté que nous voulons, mais la chute du régime ! » Rosa Yassin Hassan / Al-Adab, (Beyrouth)

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LES COMPÉTENCES

DE VALENTINE

et si on parlait

de bonheur

national brut ? Face à l’effondrement de notre système économique, financier, industriel, il est temps de changer de route. Et d’emprunter une voie tournée vers l’humain. La succession de crises que le monde subit depuis maintenant trop longtemps doit nous amener à nous questionner sérieusement sur l’époque incroyable que nous vivons. Une époque où par dépit nous faisons mine d’accepter certaines situations, résignés, feignant honteusement d’être responsables de ce qui arrive. Cependant, nous possédons les outils pour reconstruire ce que nous avons détruit. Mais en avons nous envie ? Nous pensons que oui. Nous devons, au préalable, réaliser que nous pouvons trouver les ressources pour inverser cette tendance infernale qui nous dépasse désormais. L’homme est maître de son destin et doit le rester. Mais cela passe aussi par l’humilité. À trente-huit ans, Valentine dirige un cabinet de conseil en ressources humaines. Bien occupée par cette activité prenante et par sa famille, elle ressent quand même rapidement le besoin de s’engager autrement. C’est alors qu’elle tombe en arrêt sur une annonce de mission bénévole pour une association, qu’une de ses amies lui a fait suivre. C’est le déclic. Valentine décide de se lancer, rassurée par le fait que son engament sera limité à la durée de cette mission. Le concept, mis en place par Passerelles & Compétences, est très flexible ; Valentine est séduite. Aujourd’hui, si Valentine tient à continuer, c’est qu’elle s’aperçoit que ces missions sont tout autant bénéfiques à elle-même qu’à l’association : c’est un contrat gagnantgagnant. En aidant une association, Valentine enrichit

aussi

son

expérience,

développe

ses

compétences et les valorise par la suite pour ses propres clients. Un échange bénéfique où chacun apporte quelque chose à l’autre. C’est précisément là la source de sa motivation. Passerelles & Compétences met en relation des associations de solidarité et des professionnels, dans le cadre de missions ponctuelles bénévoles. Retrouvez l’intégralité du portrait de

L’HUMILITÉ DE RECONNAÎTRE QUE NOUS NOUS SOMMES TROMPÉS. QUE L’ON A EMPRUNTÉ UNE ROUTE À SENS UNIQUE. Quand une partie de l’humanité donne l’impression d’avoir baissé les bras devant certains défis, une autre semble trouver le courage de faire face et changer le cours de son histoire. Des printemps arabes à la détermination des Japonais, qui surmontent tant bien que mal, la plus grande catastrophe de leur histoire depuis Hiroshima, l’Homme a toujours su chercher au fond de lui la force de combattre ses préjudices et de se relever. Aujourd’hui, les déséquilibres de notre monde provoquent l’effondrement de notre système. Nous faisons face à une crise économique, industrielle, sociale et environnementale globalisée que nous pensons, à tort, pouvoir esquiver. Or quand les Bourses s’affolent et que les spéculateurs empêchent certains pays d’acheter du maïs ou du blé, ou quand les mêmes spéculateurs - toujours eux - font du profit sur la banqueroute d’un pays entier, nous avons le sentiment que l’ensemble nous échappe. Un peu comme si nous étions pris dans une tempête en mer avec un gouvernail cassé. Mais le temps des révolutions est bien venu. De nouveaux modèles émergent, remplaçants une approche basée sur le court terme par une vision plus réaliste et plus humaine, considérant que l’homme est bel et bien le pilier de son environnement. Il est donc aussi responsable de son équilibre.

CET ÉQUILIBRE, ENTRE PROSPÉRITÉ ET DURABILITÉ, EST SI DIFFICILE À OBTENIR. MAIS TELLEMENT POSSIBLE.

Valentine, ainsi que dix-sept autres, dans le livre Des talents en cadeau,

Nous avons le devoir de repenser l’homme au centre d’un environnement raisonné. Lui donner

édité par Passerelles & Compétences.

les clés pour retrouver cet équilibre si naturel et si nécessaire à son éternité.

www.passerellesetcompetences.org

Il faut pour cela, tout remettre en question. La dette morale que les pays développés ont envers le reste du monde ne se réglera que par un rééquilibrage des richesses et de l’exploitation

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SOCIÉTÉ

NOVEMBRE MOIS DE L'ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

France 1500 manifestations en

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ent / Entreprendre mmer bio / Agir collectivem er responsable / Conso er mutuellement Trouver un job utile / Achet / Vivre ensemble / Se protég ire / Se déplacer écolo autrement / Épargner solida

UN ÉVÉNEMENT :

EN ALLIANCE AVEC :

A partir de début novembre, le mois de l'économie sociale et solidaire ouvre ses portes dans toutes les villes de l'Hexagone. Plus de 1500 manifestations mettant à l'honneur le secteur associatif, les ONG, les coopératives et les mutuelles, mais aussi des © evali / photocase.com

journées portes ouvertes, des visites d'entreprises, un forum de l'emploi. « Un salarié sur dix travaille

des ressources. Cela passe par une refonte intégrale des modèles de gouvernances, à tous les niveaux. A toutes les échelles. Aujourd’hui, il faut remettre en question ces indicateurs de référence absolue qui sont devenus obsolètes et qui ne remplissent plus leur fonction initiale. Le Bhoutan, par exemple, a changé le Produit National Brut pour le Bonheur National Brut comme indicateur de référence. Nous vivons donc une époque incroyable. Oscillant entre la peur, le découragement et cette indicible sensation de pouvoir, pour ne pas dire devoir, tout imaginer, tout repenser. Retrouver le gout de créer et innover intelligemment, de chambouler les idées reçues et ne pas craindre de faire fausse route. Accepter de renoncer à son confort pour retrouver son bien être. Voilà la route à prendre. L’entrepreneuriat social, qui redonne des valeurs humaines et sociales, tout créant de la richesse en est un bon exemple. L’humanité doit donc résoudre cette difficile équation: puiser dans ses ressources humaines afin d’en préserver les naturelles. Eric Bazin et George J. Gendelman / Youphil.com

dans l'économie sociale et solidaire. Actuellement, ce secteur constitue un véritable appel d'air en matière d'emplois, car il est géré par des organisations vieillissantes : c'est une réelle opportunité pour les jeunes, en quête de sens et de valeurs dans leur travail », indique l'équipe d'organisation.L'événement veut aussi mettre en lumière, auprès du grand public, cette troisième voix en matière de gouvernance d'entreprise. « Ces sociétés sont régies par des valeurs aux antipodes de celles du privé : chez Biocoop par exemple, le capital appartient aux salariés de la coopérative, pas à des fonds d'investissement demandeurs de rentabilité à court terme. Et à la Macif, les employés sont en relation avec des sociétaires, pas avec de simples clients », précise-t-on en interne. Notons également que la manifestation a aussi une visée politique : jouer un rôle de lobby en fédérant les acteurs du secteur. Infos pratiques : www.lemois-ess.org M A C A D A M 9 1 - page 11


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SOCIÉTÉ

l a m e l : paris

t n e m loge

l a n u b i au tr

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IL Y A SIX ANS, 17 PERSONNES DONT 14 ENFANTS MOURAIENT DANS L’INCENDIE CRIMINEL DE LEUR IMMEUBLE, BOULEVARD VINCENT-AURIOL À PARIS (13E ARRONDISSEMENT). LE PROCÈS S’EST DÉROULÉ FIN SEPTEMBRE AU PALAIS DE JUSTICE DE PARIS. MAIS SANS LES PRINCIPAUX COUPABLES. RETOUR SUR L’AFFAIRE. Dans la nuit du 25 au 26 août 2005, les familles qui habitaient cet immeuble insalubre, pour beaucoup d’origine malienne ou ivoirienne et déjà souvent stigmatisées dans leur quartier, ont vécu l’horreur absolue. Certaines d’entre elles ont perdu tous leurs enfants. Elles étaient logées « à titre provisoire » (sic) depuis quinze ans dans ce taudis infesté de rats en attendant un relogement définitif. À cette situation scandaleuse créée par les pouvoirs publics s’ajoute la volonté de tuer : les expertises ont démontré qu’une main porteuse de mort a mis le feu aux poussettes rangées au rez-de-chaussée de la cage d’escalier. Cette cage d’escalier, aux panneaux de contreplaqué très inflammables, s’est embrasée en quelques minutes, la température montant à 600 degrés, les habitants condamnés à mourir, à voir leurs proches mourir, à sauter par la fenêtre.


Qui se trouve sur le banc des accusés aujourd’hui ? L’État, propriétaire, et ses services ? Non. Pourtant, en 1991, le préfet d’Île-de-France, par écrit à chacune des familles, avait pris « l’engagement au nom de l’État de veiller [à leur] relogement définitif dans un délai maximum de trois ans ». L’incendiaire, alors ? Non plus. L’enquête n’a pas permis de le retrouver. Tout en reconnaissant que la police n’a pas d’obligation de résultat, plusieurs avocats des familles de victimes ont estimé que tous les moyens n’avaient pas été mis en œuvre pour le retrouver. « Pourquoi cette disparité de traitement avec d’autres terribles affaires, celle de l’AZT à Toulouse, ou le crash aérien du mont Sainte-Odile ? » s’interroge Me Florent, qui représente trente parties civiles. Pas d’appel à témoins, ni d’enquête sur les portables, ni de recherche dans les milieux racistes ; juste une enquête de voisinage sommaire…

© affleurements / flickr

UN CRIME SANS COUPABLE Alors qui juge-t-on aujourd’hui ? D’une part l’association Freha (France euro habitat), émanation d’Emmaüs, gérant de l’immeuble et depuis 2000 titulaire d’un bail emphytéotique (c’est-à-dire de très longue durée) qui a permis à l’État de se défausser. D’autre part la société Paris Banlieue Construction (PBC), qui a posé le contreplaqué contraire aux normes pour répondre à une demande urgente dans la lutte contre le saturnisme. Ils sont poursuivis pour homicides et blessures involontaires par imprudence et négligence. On imagine la gêne. Jusqu’au procureur lui-même qui, rappelons-le, représente l’État, et qui dans son réquisitoire demande au tribunal de « tenir compte de la situation très inégalitaire entre l’État et l’association Freha » ; il reconnaît que « c’est quand même l’État qui en 1991 a mis cet immeuble voué à la démolition à disposition des familles ». Me Florent va jusqu’à dire que « quelle que soit la décision du tribunal, justice ne sera pas rendue dans ce procès » à cause de l’absence des vrais responsables. Il termine même sa plaidoirie par un « paix aux hommes de bonne volonté », en prenant soin de préciser que cette phrase est tirée d’un psaume de la Bible, « paix aux responsables de Freha et de PBC ». D’autres avocats des familles, au contraire, demandent la condamnation de ces prévenus. Me Tiquant souligne que, malgré les graves lacunes de la procédure et de l’enquête, Freha et PBC ne doivent pas être exonérés de leurs responsabilités. L’imprudence et la négligence caractérisées dont ils ont fait preuve démontrent leur ignorance coupable des mesures de sécurité les plus élémentaires contre l’incendie. Au jour où nous écrivons, la date du délibéré n’est pas encore fixée. À M. Abdoulaye Cissé – pour ne citer que lui – il ne reste qu’un fils, adolescent, handicapé à la suite de l’incendie et qui y a perdu toute sa fratrie et sa mère. Il est certain que ce procès ne pourra pas apaiser toute leur douleur, ni répondre à leurs questions lancinantes : « Qui a fait ça ? Pourquoi ? » Trois précisions pour terminer. La première : les habitants payaient un loyer, et il est malheureux d’entendre justifier qu’ils étaient pour la plupart français. La deuxième : la solidarité nationale a joué, a posteriori hélas, en débloquant des indemnités par l’intermédiaire du Fonds de garantie. La troisième est d’une ironie cruelle, qui a accentué l’amertume des familles : exactement une semaine après le drame, les rescapés étaient tous relogés à Paris. Il aura fallu seulement quinze ans et dix-sept morts. Philippe François

LA FONDATION SEB SOUTIENT : L’AGENCE DU DON EN NATURE « Recevoir des vêtements neufs, ça évite de perdre sa dignité. Malgré tout ce qu’on a perdu, on a l’impression d’être au niveau de tout le monde. » Ghislaine est une habituée de la maison de la solidarité de Gonesse. Les vêtements qu’elle y reçoit viennent de l’Agence du don en nature (ADN). Depuis 2009, cette plateforme centralise des dons d’entreprise non alimentaires. L’Agence redistribue ensuite vêtements, produits d’hygiène ou encore petit électroménager à plus de 200 associations de lutte contre la pauvreté. « Ça nous change la vie, apprécie Pascale Touderte, directrice de la maison de la solidarité. Au lieu de démarcher différents donateurs, on s’adresse à l’Agence et on a accès à des produits très variés en une seule fois. » Même satisfaction du côté des entreprises, à l’image de ce responsable d’une marque de vêtements : « C’est beaucoup plus pratique pour nous de donner une grosse quantité de produits invendus à une seule structure, qui va les redistribuer, que de répondre aux demandes de dizaines de petites associations. » En échange de la marchandise, les structures bénéficiaires en paient 5 % de la valeur et s’engagent à ne pas revendre les produits. Basée sur cette relation de confiance depuis sa création, l’Agence du don en nature a déjà récupéré l’équivalent de 10 millions d’euros d’invendus. Pour en savoir plus : www.adnfrance.org

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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E U R O P E / C A R N E T D E V O YA G E S

carte postale

LA FIN DE L’AIDE

ALIMENTAIRE ?

de lisbonne Je voulais relire Pascal Quignard, La frontière. J’avais été fascinée par l’histoire.

© Lightkeeper / dreamstime.com

Je voulais savoir si je pouvais moi aussi dépasser la frontière. Je voulais me couper du monde, et de la cruauté des hommes. J’ai pris un avion de Toulouse. Il ne m’a pas fallu plus de trois heures pour me rendre au Palacio Fronteira, à la périphérie de Lisbonne. Nous pensions rencontrer des petits princes à Lisbonne, mais ils étaient tous rassemblés en ville, pour manifester, et Arthur ne voulait pas prendre de risques. Nous avons décidé de ne parler à personne. Nous avons arpenté les ruelles désertées, où chaque maison est décorée et avons pris la direction de la colline de Monsanto. C’est comme ça, parfois nous préférons le silence.

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Renard en portugais se dit « reposa ». Etonnante résonnance. Nous nous sommes engouffrés dans un métro. Une petite fille s’est approchée d’Arthur pour le caresser. Parfois il suffit de la présence d’un enfant pour que je me réconcilie avec la société. C’est en périphérique de Lisbonne que nous avons trouvé le Palacio Fronteira, adossé à la colline et en bordure du périphérique où un merveilleux jardin ouvert aux visiteurs incite à la méditation et à la poésie. Construit vers 1665, il a résisté à toutes les révolutions. Assise sur un banc de pierre, j’y ai relu La Fron-

tière de Quignard, « qui présente un thème récurrent de l’ornementation des jardins : le Bestiaire. Les animaux y travestissent la vie quotidienne, allégories burlesques ou satiriques, présences silencieuses, inquiétantes ou fantastiques, où se mêlent provocations scatologiques, symbolique mystérieuse et paganisme occulte. Fasciné par les lieux, Pascal Quignard, en écrivant La frontière, a ressuscité les énigmes des ombres bleues et les a déchiffrées dans l’histoire sanglante d’une double vengeance » (Patrick Kechichian, le monde des livres). Je voulais, dans ces lieux, oublier un besoin de vengeance. J’avais compris, il y a longtemps, que le désir de vengeance peut se dissiper et se transformer en désir de voyager, mon arme étant mon appareil photo.

© Christine Bergougnous

Acheminer les excédents agricoles européens vers les organisations caritatives. Cette idée simple, promue en son temps par Coluche et mise en œuvre par la Commission européenne de Jacques Delors, permet aux Restos du cœur et à d’autres associations à travers le continent de bénéficier d’une aide alimentaire bienvenue. Dans les années 1980, cette politique semblait couler de source. En raison d’une politique agricole commune (Pac) mal ajustée, les agriculteurs produisaient en effet beaucoup plus de nourriture qu’ils ne pouvaient en écouler sur les marchés européens et même mondiaux. Stocker ces excédents, avec notamment des coûts de réfrigération importants, revenait plus cher que les donner. On les donna donc, à travers le Programme européen d’aide aux démunis (Pead). Depuis 1987, les associations caritatives bénéficient grâce à lui de dons substantiels. L’an dernier, rien qu’en France, il a permis de distribuer l’équivalent de 61 millions de repas. Le problème, c’est que l’Europe a fini, après plusieurs réformes, par mettre la production alimentaire au diapason avec la demande (au prix de pertes de revenus pour de nombreux agriculteurs, mais c’est une autre histoire…). Les stocks d’excédents ont fondu comme neige au soleil et avec eux les dons en nature. Pour compenser, la Commission européenne met la main au portefeuille et finance en cash les achats de nourriture par les organisations. Mais plusieurs États ne l’entendent pas ainsi. S’ils étaient prêts à accepter que les excédents alimentaires soient distribués, ils ne veulent pas prélever des fonds sur le budget pour les remplacer. Ils ont intenté – et gagné – un procès devant la Cour européenne de Luxembourg. Depuis, des négociations sont en cours pour débloquer le dossier. La Commission vient de présenter une nouvelle proposition de compromis qui permettra peut-être de mettre d’accord les partisans et les adversaires de ce programme (notamment l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède). Faute d’accord, l’aide alimentaire de l’Union européenne passera d’un demi-milliard d’euros à à peine un peu plus de 100 millions. Frédéric Ravenne http://sauvonslepead.restosducoeur.org


© Christine Bergougnous

C A R N E T D E V O YA G E S

Il m’arrive dans ces moments de ne plus avoir d’intérêt pour le genre humain mais pour ce qu’il est capable de faire, notamment ses gestes héroïques. C’est ce que j’ai ressenti en me promenant dans les jardins du Palacio Fronteira, où le prestige de l’imagination n’a pas été anéanti . Nous n’y avons vu ni prince, ni renard. Nous étions seuls au monde, un livre à la main, un appareil photo en bandoulière, et le monde nous appartenait. Un philosophe écrivait, il y a déjà plusieurs siècles, que le temps des épopées héroïques était passé mais que les poètes pouvaient se révéler les chroniqueurs merveilleux des nations. Dans la confusion entre la fable et l’histoire, je relisais Quignard, au milieu des azulejos bleus, délavés, où disparaissaient les vérités et les drames de l’histoire. Arthur, lui, ne disait rien, il méditait sur la beauté d’un endroit sacré, mais profané par le bruit des voitures, plus bas, sur le périphérique. À l’arrêt du bus qui me ramènerait vers la ville, j’ai partagé mon pique nique avec un homme, qui avait pris Arthur dans ses bras, et chantait

Christine Bergougnous parcourt le monde. Arthur, son renard, est avant tout un vecteur de sociabilité. Elle aime les rencontres qu’elle fait, elles la font rêver d’un équilibre et d’une harmonie possible entre les hommes et les animaux, sur une planète un peu dévastée... Au fil des numéros de Macadam, Christine partage un bout de ses voyages : à Pékin avec le jardinier de la poste, à Lisbonne avec le clochard qui chantait Brel, à Londres, à Marseille, à Paris, à Nkobongo...

Jacques Brel en Français. Cet homme était un sans domicile fixe, un héros des temps modernes. Je ne l’oublierai jamais. Christine Bergougnous, auteur photographe

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PLANÈTE

en partenariat avec la web TV de la solidarité et de l’environnement

les tisanes d’antan

AGENDA SOLIDAIRE NOV. 2011 ‘ Du 3 au 10 novembre : Semaine de la finance solidaire Pour la 4e année consécutive, Finansol vous propose de découvrir la finance solidaire à travers des événements festifs organisés dans toute la France, et donc près de chez vous.

© Viktor Pravdica / dreamstime.com

‘ 5 novembre : Rencontres de la vie associative et citoyenne Cette journée sera l’occasion de comprendre le monde associatif, ses enjeux, ses évolutions comme celui de l’emploi associatif à Paris. Un village sur ce thème présentera les dispositifs et les outils mis à votre service. Vous pourrez discuter avec des élus, des experts, des universitaires, des acteurs du monde associatif. www.paris.fr pour le programme et les inscriptions.

L’État sucre nombre de remboursements de la Sécurité

Je préconise donc un grand plat de crudités de toutes les

sociale, ajoute des taxes sur les mutuelles, et se soigner

couleurs : tomates en dés, carottes râpées, carottes rouges

coûte très cher. La phytothérapie s’est beaucoup perdue

en rondelles, haricots verts froids en petits fagots, et de

depuis des décennies. Redonnons-lui la place qu’elle occu-

multiples touches de ce qu’ils préfèrent — raisins secs, mor-

pait autrefois lorsque, oui, les médecins n’hésitaient pas à

ceaux de pomme et, pourquoi pas, dés de gruyère ; le tout

prescrire une bonne vieille tisane. Qui n’a pas en tête un

dans un plat coloré ou de forme originale. Les enfants

remède de grand-mère transmis de génération en généra-

auront envie de tout goûter. Essayez aussi plusieurs assai-

tion ? Et si nous recommencions ? L’automne est la

sonnements, souvent la couleur change avec les herbes

meilleure période pour tester les bienfaits des tisanes. Beau-

qu’on ajoute. Idem pour les légumes cuits. Mieux vaut en

coup, méconnues, surtout issues de plantes facilement cul-

préparer plusieurs et ne présenter que des petites parts de

tivées, peuvent servir toute l’année. Notre cuisine regorge

chacun. Bien sûr, fenouil, chou-fleur, salsifis et autres

d’épices et de plantes séchées qui ne demandent qu’à être

légumes « bannis », ou simplement inconnus, auront du

infusées. La tisane est un art millénaire (thym, marjolaine

mal à passer. Insistez ! Testez diverses recettes… en évitant

et romarin étaient déjà utilisés par les Hébreux), rendons-

malgré tout les sauces grasses ou inadaptées.

lui ses lettres de noblesse, et que le

Cet automne, le légume phare et pas cher du tout reste la

XXIe

siècle marque le

retour aux « simples », plantes ou choses…

carotte. Elle est, avec la tomate, le légume de couleur le plus prolifique quant aux modes de préparation. Elle fait

DES COULEURS À LA CANTINE

partie de quasi tous les plats hivernaux : de la soupe aux

Les cantines scolaires vont enfin servir de la « vraie » nour-

sauces préparées, en passant par les gratins, soufflés et

riture à nos enfants, et bannir frites et sauces grasses… À

marinades. Le légume de la crise, en somme. Et ne vous

voir… Alors, si ce n’est déjà fait, perpétuons le soir ces

inquiétez pas, il ne vous fera pas ressembler à un lapin. Et

mêmes habitudes qu’ils prendront le midi (du moins je l’es-

vous aurez, grâce à sa provitamine A, vos apports jour-

père). Il sera très intéressant de voir quels seront les

naliers en bêta-carotène, ce qui vous donnera un teint

légumes « chouchous » de nos chérubins… Affaire à

superbe. Pour garder la bonne humeur, donnons de la cou-

suivre. Selon moi, ceux qu’ils aiment le moins restent ceux

leur (chouette, ça rime) !

qui ont moins de saveur… et le moins de couleur.

Raymonde Prades

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‘ Du 12 au 20 novembre : 14e édition de la Semaine de la solidarité internationale Des manifestations alliant réflexion, créativité et convivialité sont organisées partout en France. Pour connaître les manifestations près de chez vous : www.lasemaine.org ‘ 17 novembre : Journée internationale des prématurés Cette journée internationale est l’occasion de parler des naissances prématurées et de recueillir des fonds pour améliorer la prévention de la prématurité, le suivi des grossesses et la prise en charge des familles. ‘ Du 19 au 27 novembre : Semaine européenne de la réduction des déchets « L’objectif de la Semaine est de sensibiliser à la nécessité de réduire la quantité de déchets générée et de donner des clés pour agir au quotidien aussi bien à la maison qu’au bureau ou à l’école, en faisant ses achats ou en bricolant. » www.reduisonsnosdechets.fr


PLANÈTE

en partenariat avec www.terraeco.net

écolo le t-shirt ? IL HABILLE NOS JOURS ET NOS NUITS, NOS JOGGINGS COMME NOS DÎNERS EN VILLE. CETTE SECONDE PEAU PÈSE POURTANT PLUS LOURD POUR LA PLANÈTE QUE SES QUELQUES GRAMMES DE COTON. Combien en possédez-vous ? Dix, vingt, trente ? Les Britanniques, eux, achètent huit T-shirts par personne et par an. Pour satisfaire cette boulimie, un ouvrier chinois en produit en moyenne quinze par jour, selon l’étude « Well Dressed? », un rapport sur le secteur du textile réalisé en 2006 au Royaume-Uni par l’institut pour la fabrication de l’université de Cambridge. Le T-shirt est incontournable. Sa carrière, il l’a commencée à la fin du XIXe siècle, en devenant le maillot de corps réglementaire de l’US Navy. Mais c’est le cinéma des années 1950 qui a fait le plus pour sa popularité. Souvenez-vous : James Dean dans La Fureur de vivre…

Aujourd’hui, on le sort en toute occasion, sans penser à l’épopée internationale qu’il vit. En 2005, l’Américaine Pietra Rivoli racontait Les Aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée. Cette professeure de commerce international à l’université de Georgetown a reconstitué la vie d’un T-shirt vendu une poignée de dollars dans une supérette de Floride. La saga démarre dans une ferme du Texas où l’on récolte le coton. Les États-Unis sont en effet le deuxième producteur mondial, derrière la Chine. Puis on est transportés en camion jusqu’en Californie, où l’on embarque sur un bateau à destination de Shanghai, en Chine. Là, le coton est filé, tricoté, découpé, cousu par des ouvriers aux conditions de travail bien souvent pénibles et irrespectueuses. Ensuite, on traverse à nouveau le Pacifique en cargo et on met le cap sur Miami où l’on rejoint l’usine d’impression. Une fois passée l’étape du port du vêtement, on achève le périple à l’Armée du salut où les T-shirts usés sont broyés pour se transformer en portières et plafonds de voitures, matelas, coussins, cercueils… Certains passent aussi par des entreprises qui organisent l’exportation de vêtements d’occasion dans une centaine de pays, une industrie détenue à 40 % par les États-Unis.

ÉNERGIE ET PESTICIDES Ainsi, ce petit bout de tissu pèse bien plus lourd que ses quelques grammes, notamment sur le plan écologique. Au cours de son existence, un T-shirt subit en moyenne 25 lavages, suivis du séchage en machine et du repassage, soit 60 % de sa consommation totale d’énergie, évalue l’étude « Well Dressed? » À cela s’ajoute l’utilisation de produits toxiques. Car, ce coton, il faut le blanchir, le teindre puis le laver. Chaque étape nécessite le recours à la chimie ou aux métaux lourds. Mais ce sont encore les pesticides qui pèsent le plus. Ils représentent 93 % du bilan de toxicité d’un T-shirt, affirment les chercheurs de Cambridge. De plus en plus de marques ont pris la mesure de ce constat et développent des gammes en coton bio. On les trouve aussi bien chez les petites marques alternatives et équitables (Ethos, Tudo Bom ?, Ideo, Monsieur Poulet…) que dans la grande distribution (Monoprix, Gap, H&M, etc.). Ekyog, l’enseigne écolo rennaise qui a

© Aleksandar Jocic / dream stime.com

SAGA MONDIALE

ouvert des boutiques partout en France, vient de peaufiner avec Climat Mundi – une société spécialisée dans la gestion du carbone – un outil pour établir le bilan carbone de chaque vêtement. « Il prend en compte toutes les étapes, de la culture du coton à l’envoi dans notre entrepôt en passant par la fabrication du fil, la teinture, le tissage, la confection… », explique Maëva Le Lan, responsable du développement durable et du « sourcing ».Pour une blouse en coton bio, comptez, hors usage, 3,3 kilos de CO2, soit un trajet Paris-Lille en TGV. Toutes les étapes, de la culture de la fibre à la confection, étant réalisées dans un seul pays, l’Inde, le transport est donc minimisé. Cependant, cette blouse au bilan carbone light coûte 69 euros, soit bien plus qu’un T-shirt conventionnel. Trop cher ? C’est le prix d’une irrigation des champs de coton exclusivement pluviale qui n’assèche aucun fleuve, d’un égrenage des fleurs mécanique sans eau ni produit chimique, d’une teinture sans formaldéhyde, avec un minimum de métaux lourds, le prix du retraitement des eaux usées et d’une confection dans des conditions de travail éthiques… Le juste prix en somme, qui vous évitera en prime d’en acheter trois quand un seul suffit ! Emmanuelle Vibert

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C’EST MALIN

© alexnika / fotolia.com

Je suis dégoûté par le gaspillage des pays riches et par la misère qui règne dans le reste du monde. Pourquoi personne ne fait rien ? C’est vrai. 20 % de la population du globe (les pays riches) dépense 80 % des richesses énergétiques et agricoles de la Terre. Face à eux, des millions d’hommes n’ont ni électricité, ni eau potable, ni même, parfois,de quoi manger. Ces inégalités sont d’abord géographiques. En Afrique, par exemple, beaucoup d’Etats souffrent de la sécheresse qui provoque des famines meurtrières pour les populations. En Asie, les pays subissent des inondations qui détruisent tout sur leur passage. Il y a également des raisons historiques à ces inégalités. Du milieu du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, les pays du tiers-monde ont été colonisés par les nations occidentales. Celles-ci ont pillé les richesses (agriculture et matières premières) des territoires colonisés. Et tandis que les premières se développaient, les seconds s’enfonçaient dans la pauvreté. Aujourd’hui, les pays pauvres peinent à rattraper le retard accumulé. Beaucoup sont, en outre, minés par la corruption. Leurs dirigeants préfèrent garder pour eux les richesses plutôt que d’investir de l’argent dans des projets utiles à la population comme les centres de santé ou les écoles. Depuis les années 1970, des hommes politiques réunis au sein d’organisations comme les Nations Unies, tentent de venir en aide aux pays pauvres (aide alimentaire, vaccination…) soit par conviction -ils estiment qu’il est inadmissible de laisser mourir la moitié de la planète-, soit par réalisme -laisser se développer trop d’inégalités entraînerait des émeutes dont les pays occidentaux pourraient être les victimes. Vous pensez que leur action n’est pas efficace, que les résultats ne sont pas à la hauteur ? C’est vrai. Il faut parfois des années pour que les pays représentés aux Nations-Unies lancent une action. Et puis les hommes politiques n’ont pas tout pouvoir. Le monde est aujourd’hui gouverné par la Bourse et les multinationales. Celles-ci s’opposent parfois à certaines décisions politiques et les font échouer. Il y a quelques années, alors que les responsables politiques mondiaux s’étaient mis d’accord pour vendre moins cher aux malades africains des médicaments contre le Sida, les laboratoires pharmaceutiques s’y sont opposés. Un accord a fini par être trouvé mais 5 millions d’Africains sont morts faute d’avoir pu accéder à temps à ces médicaments essentiels. Heureusement, partout dans le monde, des associations de solidarité se mobilisent. Elles recherchent des jeunes pour les aider. Pourquoi pas vous ? Dr Catherine Selden

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ados kallejipp / photocase.com

psycho

Il m’arrive de voler dans les magasins, juste pour le fun. Qu’est-ce que je risque ? Aujourd’hui, dans la majorité des magasins, surtout les grandes surfaces, il est difficile de voler sans se faire repérer, car les systèmes de sécurité équipés de caméras sont de plus en plus performants et que la plupart des articles sont désormais protégés par des puces électroniques qui bipent si vous sortez sans avoir payé. Aussi, vous prenez de grands risques en fauchant dans les rayons. Le plus souvent, si vous vous faites attraper, le responsable du magasin vous obligera à payer les articles dérobés. Mais il peut aussi décider de ne pas en rester là, et porter plainte au commissariat. Si vous vous amusiez comme un petit fou à voler, vous ne rirez pas très longtemps car, pour avoir commis un acte interdit par la loi, vous pouvez faire l’objet de poursuites devant les tribunaux spécialisés pour mineurs. Ce n’est pas rien : Vous serez présenté devant le juge des enfants. Si vous n’en n’êtes qu’à votre première incartade, le juge sera conciliant. Il vous convoquera au tribunal et prononcera ce que l’on appelle un rappel à la loi. En présence de vos parents (bonjour, l’ambiance !), il tâchera de vous faire prendre conscience de la gravité de ce que vous avez fait et des risques que vous encourez si vous recommencez. Si une fois ne vous a pas suffi, le magistrat sera ensuite moins indulgent. Il peut décider de prendre des mesures éducatives — vous faire travailler pour une association ou suivre un stage d’éducation civique — ou prononcer des sanctions encore plus lourdes. Le vol est un délit qui, pour un mineur, peut être puni de dix-huit mois d’emprisonnement et de 22 500 euros d’amende. Avouez qu’il y a vraiment plus fun… Anne-Marie Thomazeau


C’EST MALIN

bons plans ☛ « Retour vers » est une nouvelle collection pédagogique pour les adultes. Chapitres courts, résumés très succincts et anecdotes marquantes sont censés nous réconcilier avec Les Maths ou L’Histoire de France, les deux premiers titres de la collection. Chez Leduc.S Éditions, 12,90 €.

☛ La gamme de soins cosmétiques pour hommes Nuxe Men, avec 80 % d’ingrédients naturels et sans parabène, s’enrichit avec un gel hydratant et un gel douche visage, corps et cheveux. Gel douche multiusage, 8,90 € le tube de 200 ml ; gel multifonction hydratant, 19,90 € le flacon pompe de 50 ml en parapharmacie.

☛ La cantatrice Nathalie Dessay donnera un récital pour soutenir la lutte contre la sclérose en plaques le 4 décembre au théâtre du Châtelet. Tous les bénéfices seront reversés au profit des patients et de la recherche via l’Unisep (Union pour la lutte contre la sclérose en plaques). Places de 15 à 130 € sur www.chatelet-theatre.com ☛ Des chaussures de marques à petit prix chez le n° 1 de la chaussure sur Internet. Livraison gratuite, et retour gratuit possible pendant cent jours. www.sarenza.com ☛ Dès que le froid sévit, les chauffages d’appoint refont leur apparition. Dyson propose un appareil révolutionnaire, sans pales, qui maintient la température souhaitée dans une pièce sans exposer l’utilisateur à des éléments chauds auxquels on pourrait se brûler. Il est en outre doté d’un coupecircuit automatique s’il se renverse et d’une télécommande que l’on peut aimanter sur l’appareil. En été, il peut servir de ventilateur. L’innovation a un prix : 349 €. Dyson Hot.

☛ L’Arbre vert, leader français des produits écologiques certifiés étend sa gamme pour répondre aux besoins des peaux sensibles. Crème lavante mains 3,95 € (1,60 € la recharge), shampoing douche tonifiant 3,25 € (1,95 € la recharge), shampoing douche enfants 3,95 € (2,25 € la recharge). ☛ Vous aimez cuisiner mais manquez de temps pour les courses ? Ce site va vous faciliter la vie. Sélectionnez les pièces de viandes de votre choix (bœuf, agneau, dinde, canard, poulet, porc ou lapin), elles vous sont livrées (gratuitement dès 50 € d’achat) en boîte réfrigérée (et recyclable) avec conseils de cuisson et suggestions de recettes. Vous choisissez votre créneau horaire pour la livraison — à Paris, elles sont faites en véhicules électriques. Emballées sous vide, les viandes se conservent dix jours au réfrigérateur ou peuvent être congelées. www.carredeboeuf.com

par Caroline Charron

30 MINUTES

CHRONO

UNE AP PROC POUR CU HE RÉVOLUTION ISINER VI NAIRE

TE ET BI EN C’est le titre du dernier livre du fameux chef anglais Jamie Oliver, mais aussi un pari fou : réaliser un savoureux repas maison en une demi-heure, avec entrée, plat et dessert ! Dans ce livre richement illustré, qui donne l’eau à la bouche, on retrouve cinquante menus avec des plats variés accessibles à tous. Le chef anglais, plus pédagogue que jamais, nous détaille les ustensiles et les ingrédients à avoir sous la main et nous donne même des conseils d’organisation pour ne plus perdre de temps à la cuisine. Chaque repas est détaillé astucieusement, non pas par plat, mais dans l’ordre de préparation avec des explications simples et des photos. Côté prix, on s’y retrouve forcément, puisque cuisiner à la maison revient deux à trois fois moins cher qu’aller au restaurant. Côté santé aussi puisqu’en achetant des produits frais de qualité on évite tous les additifs des préparations industrielles, chargées en sel et en gras. Seul bémol, certains ingrédients typiquement anglais ou trop exotiques peuvent se révéler difficile à trouver. À vos fourneaux. Top, c’est parti ! 30 Minutes chrono, par Jamie Oliver, Hachette cuisine, 24,90 €.

MACADAM VOUS INVITE AU CIRQUE !

Virtuose, le nouveau spectacle du Cirque d’hiver Bouglione a démarré. Jusqu’au 4 mars, animaux (colombes, tigres, chats, chevaux, chèvres ou cochons) et artistes (magicien, clowns, trapézistes, jongleur…) se succèdent dans le cadre mythique et féérique du Cirque d’hiver, inauguré à Paris en 1852. Accompagnés par un orchestre de douze musiciens, vingt-cinq artistes se succèdent pour présenter leur numéro, entre les interventions du clown Fumagalli. Depuis huit générations maintenant, la famille Bouglione s’attache à perpétuer la tradition du genre tout en restant ouverte à de nouveaux numéros, comme ceux du diabolo ou de la barre russe. Hors vacances scolaires, les représentations ont lieu le mercredi à 14h, le vendredi à 20h30, le samedi à 14 heures, 17h15 et 20 h 30, le dimanche à 14het 17h15. Pendant les vacances scolaires, des représentations ont lieu tous les jours. De 25 à 55 €. Renseignements et réservation au 01 47 00 28 81 ou www.cirquedhiver.com

Pour gagner des places au Cirque d’hiver pour la représentation du vendredi 2 décembre à 20 h 30, envoyeznous un e-mail à jeux@macadamjournal.com avec votre nom, votre adresse, où vous achetez notre journal habituellement et vos remarques sur notre publication. Les gagnants seront tirés au sort.

BONUS

LECTEUR

M A C A D A M 9 1 - page 19


L A PA G E D E S V E N D E U R S

I te La recet

MAQUEREAUX GRILLÉS À LA MOUTARDE PRÉPARATION ‘ Lever les filets des maquereaux. ‘ Les passer sous l’eau et les sécher avec du papier absorbant. ‘ Mouiller le fond d’un plat allant au four avec 2 cuillérées à soupe de vin blanc sec. ‘ Y disposer les filets côte à côte, la peau en dessous. ‘ Badigeonner généreusement chaque filet avec de la moutarde forte. ‘ Saler et poivrer. ‘ Parsemer sur la moutarde de fin copeaux de beurre. CUISSON ‘ Mettre le plat au four à environ 10 cm du gril et faire griller pendant 5 à 7 minutes.

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K Le courr

ier

ral, TERELLE en géné LA TOUR erelle, t r années, u o s t e d une Depuis ! Je suis u o , r uc mon mec ait cro moi (et on me f ; . i ) m ! a ons un s seule nous av suis pa l a e I n ! e J e ui ! el homm ben ! O e ! nard, b s r s e a B l c e l a pel alors l s Il s’ap i a m i t t , otre pe antaine matin n la soix e l es e t r prépa es peti Il nous ympa, d s t , s i e a ’ r r ; c C’est v déjeune d’eau. l o b n … , u eureux graines on et h n mec), et moi c e m ’est mo c n it ( o m t o r r e tre pet i ilà, P fuit no a , s d p Mais vo r m a s te mi Bern quelque e mon a depuis it ment qu a e v s a u e e r l u He imbéci foyer. s , quel oiselle Pierrot tes dem n a m est là. r a h c e x u u ré de voilà q rencont matin, es. Un te son l l e r e r t e acon tour nard. nt et m e i v ami Ber e r n r avec mo Monsieu s lui i a e t j é s ité. J’ l. Alor infidél in d’œi x l u c e p n u e fait jour, j Il m’a r puis ce bon cœu nné. De o d r a n p o s de l u ai o c u d o r , r i Berna , nous otre am le dire c n t E e . pl ave onheur tre cou et de b r de no u o t e r le regarde res. s souri d n a r ers g de r à Ang u , vende d r a n r e B


DÉTENTE

JOUER mots fléchés

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mot mystère

INVENTIONS : UN MOT DE 8 LETTRES

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : RASSEMBLER

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DÉTENTE

sudoku niveau difficile

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Numéro anniversaire

Courrier international a 20 ans !

www.courrierinternational.com N° 1044 du 4 au 9 novembre 2010

9 8 Avoir 20 ans en 2010

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Afrique CFA : 3 300 FCFA - Algérie : 700 DA Allemagne : 5,50 € - Autriche : 5,50 € - Canada : 8,95 $CAN DOM : 6,80 € - Espagne : 5,50 € - E-U : 8,95 $US - G-B : 5,40 £

sudoku niveau facile

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sudoku niveau moyen

sudoku ?

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Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà

5 8 3

disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre… bon courage !

6 5 2 1

Chaque jeudi, l’essentiel de la presse du monde du monde entier chez votre marchand de journaux

en japonais ce mot signifie chiffre unique.

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mots croisés 1 Horizontalement 1. Émanations - Arme. 2. Jalousie - Pétrir. 3. Colère - Aversion. 4. Décamper - Offre un choix. 5. Échelle en hauteur - Terme de golf. 6. Dans la paille - Point de départ. 7. Le seigle ou l'avoine - Poulie. 8. Lien - Réduite à néant - Conifère. 9. Typique de la Hollande Inflammation. 10. Qui fait preuve d'altruisme. 11. Aride - Rad - Possessif. 12. Enlève l'eau - Perdu.

Verticalement 1. Choses indiscutables - Direction. 2. Des arbres - Intervalles. 3. (Se) faner Extrémités de certains objets. 4. Largeur d'une étoffe Annonce un danger en mer. 5. Qui rend service - Écrivain. 6. Huile essentielle. 7. Prince musulman - Répudier. 8. Oncle des USA - Grecque Se soustrait adroitement. 9. Minauderies ridicules. 10. Étoile de mer - Pont de Paris. 11. Viscère - Commence à exister Il est précieux. 12. Fore - Croupe.

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HOROSCOPE

HOROSCOPE

solutions

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

7 1 2 9 6 3 4 8 5

6 8 9 7 5 4 3 2 1

8 1 6 5 4 3 9 2 7

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F O R E T O E T A G E S

4 3 5 8 1 2 7 6 9 9 2 3 7 8 6 5 4 1

F L E T R I R O B E C S

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SOUS UN NAVIRE

REFUGE

DÉPLOIE

O T CANAPÉ NICKEL

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g LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)

K SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)

Vous êtes en période de doutes dans votre secteur professionnel. En cultivant l’optimisme, vous arrivez à surmonter les obstacles. Vous vous rendez compte, en fin de mois, que vous avez eu de la chance. En couple, la communication avec votre partenaire dissipe les malentendus. Célibataire, la passion est au rendezvous. Surveillez votre stress.

Pour certains, une proposition de contrat peut vous amener à changer de lieu géographique. Le climat au travail est laborieux. Il vous faut être vigilant sur les détails, particulièrement financiers. En couple, complices, vous partagez des moments agréables. Célibataire, les opportunités de rencontres se multiplient ce mois-ci. Attention aux coups de froid.

Vous n’avez pas la tête au travail au début du mois. Vous avez du mal à supporter les ordres de votre hiérarchie et l’ambiance est tendue au boulot. Soyez plus positif, au lieu de ruminer vos déconvenues. En couple, vous vous aimez comme au premier jour. Célibataire, une rencontre importante vous fait rêver. Petits soucis de circulation.

D TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI)

h VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)

l CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)

Il vous faut persévérer pour atteindre vos objectifs. Votre détermination vous permet de vaincre les difficultés. Chercheur d’emploi, c’est un mois très favorable pour signer un contrat. En couple, votre partenaire ne comprend pas votre besoin de solitude. Célibataire, vous êtes séduit(e) par un collègue de travail. Infatigable, prenez le temps de vous reposer.

Vous avez la ferme intention de faire valoir vos droits et de ne pas vous laisser marcher sur les pieds. Maîtrisez votre agressivité, si vous ne voulez pas vous mettre tout le monde à dos. En couple, vous manifestez votre tendresse à votre chéri. Célibataire, votre cœur bat la chamade : osez déclarer votre flamme. Vous êtes en pleine forme.

E GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN)

I BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)

Vous avez toutes les chances de concrétiser un projet qui vous tient à cœur. N’hésitez pas à vous imposer pour obtenir le maximum, même si le pessimisme vous envahit. Certains se verront proposer une formation ou un séminaire. En couple, vous avez le sentiment d’être abandonné. Si vous faisiez le premier pas ? Célibataire, ne vous engagez pas dans une impasse. Prenez soin de vous.

Perfectionniste, vous voulez être sur tous les fronts. Attention à la dispersion, vous risquez la contre-productivité. Faites preuve de diplomatie dans vos négociations. En couple, vous êtes sur la même longueur d’onde. Célibataire, vous sortez beaucoup et une aventure sans lendemain est possible. Vous affichez une forme olympique.

Votre sens relationnel fait des merveilles et vous avez la possibilité d’une évolution intéressante au sein de votre travail. Chercheur d’emploi, c’est le moment de vous mettre en avant. En couple, les questions matérielles sont sources de discussions. La fin du mois est plus harmonieuse. Célibataire, ne tirez pas de plans sur la comète. Prenez le temps de décompresser.

j CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET)

F SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)

Vous savez tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent. Votre sens des responsabilités est reconnu par vos supérieurs. Si vous envisagez de faire une formation, c’est le bon moment pour postuler. En couple, vous avez besoin d’être rassuré sur les sentiments de votre conjoint. Célibataire, ne soyez pas si timide. Privilégiez votre temps de repos.

Très motivé financièrement, vous êtes prêt à faire des heures supplémentaires. N’hésitez pas à solliciter collègues ou partenaires pour les dossiers épineux. Chercheur d’emploi, à partir du 12, vous avez toutes les chances de votre côté. En couple, votre partenaire vous reproche vos exigences. Célibataire, ne mettez pas trop la pression à l’élu(e) de votre cœur. Maux de tête dus au stress.

A VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER) Ne placez pas la barre trop haut et faites preuve de patience si vous souhaitez obtenir une amélioration dans votre travail. Vos projets ont toutes les chances d’aboutir dans les six prochains mois. Quelques rivalités vous stimulent. En couple, vous pimentez votre quotidien de fantaisie. Célibataire, un coup de cœur est possible. Attention à l’étourderie.

b POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS) Quelques heurts avec des collègues vous rendent d’humeur maussade. Si une explication est souhaitable, soyez diplomate : toute vérité n’est pas bonne à dire. Chercheur d’emploi, vous avez un choix à faire. En couple, laissez vos sentiments s’exprimer. Célibataire, sortez pour oublier cette déception passagère. Faites du sport pour défouler votre trop-plein d’agressivité.

PAS BON MARCHÉ ILS MARCHENT

I IRIDIUM AVOIR PLUS D'UN TITRE

COLLISION

5 9 1 4 2 8 7 3 6 V O N E R O L I O R O E ÉVINCÉ

6 8 2 3 5 7 4 1 9

E M I R O R E N I E R O

S A M O P I O E L U D E

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PALMIER À HUILE MAL D'OREILLE

GROS RÉCIPIENT RUBIDIUM

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SERT À APPELER CURÉ

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3 9 5 4 8 7 1 2 6

2 6 7 1 4 9 5 3 8 2 5 4 9 6 1 8 7 3 O S I M A G R E E S O G

1 7 2 6 9 5 3 8 4

3 9 1 5 8 7 2 4 6

5 4 8 2 3 6 1 9 7

7 6 9 8 3 4 1 5 2 A S T E R I E O I E N A

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C U M U L E GRAND ET MINCE PAS SOBRE

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8 6 4 3 1 2 9 5 7

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1 2 6 4 9 5 8 7 3

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6 3 9 5 2 8 7 4 1 TYPE ÉPLUCHER

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R E C E GARDE ET CACHE

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TOUT À FAIT

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DANS LA GAMME GRIFFONNÉ

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mots fléchés

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L E O A I L E R O N O O

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mots croisés

E V I D E N C E S O S E

9 1 3 2 6 4 5 7 8

sudoku difficile

4 8 7 9 5 1 2 6 3

sudoku moyen

5 2 6 8 7 3 4 1 9

sudoku facile

C BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)

U E T

O N U C

DÉSAVOUÉ HOMME DE LETTRES

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L’INVITÉ PIERRE KOSCIUSKO-MORIZET : L'ÂGE DES CONSOMMATEURS MALINS...

LA NAVIGATION SANS POLLUTION DE PHILIPPE PALLU DE LA BARRIÈRE

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LES BONS PLANS FÊTE DES MERES JEUX : HUMOUR, MOTS CROISÉS, SUDOKU, BD

« ON NE S’HABITUE JAMAIS À LA SOUFFRANCE »

n°84 MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

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LA RUCHE : BUZZ, BUTINAGE ET INNOVATION SOCIALE

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« JE ME VOIS TOUJOURS COMME LE TYPE QUI PRENAIT LE BUS À LIVERPOOL »

ÉCOLO, LE BOUCHON DE LIÈGE ?

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PÉ NO CHÃO LE BRESIL DANS LA DANSE

L'USINE L’ÉCOLE DU COUVERT D’ARGENT

ÉCOLO, LES PATINOIRES ?

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« IL FAUT TANT D’EFFORTS ET DE COURAGE POUR S’EN SORTIR »

ÉCOLO, LES HUÎTRES ? L’HOROSCOPE DES COULEURS

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« COMMENT LA PAUVRETÉ PEUT-ELLE S'ÉTENDRE AINSI ? »

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ÉCOLO LA DOSETTE DE CAFÉ ?

«ENGAGEZ-VOUS !» STÉPHANE HESSEL PERSISTE ET SIGNE

FUTUROSCOPE UN LENDEMAIN PLUS VERT ?

2011 ANNÉE EUROPÉENNE DU BÉNÉVOLAT

JEUX, BD, MOTS CROISÉS

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JUSTIN BIEBER

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ÉCOLO LA CIGARETTE ?

n°87 JUIN 2011

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JAPON « NOUS NE SOMMES PAS VAINCUS »

FONDATION CRÉDIT COOPÉRATIF LE CHOIX D’UN MONDE PLUS HUMAIN

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n°86

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INITIATIVES À L’ÉCOLE DES ENTREPRENEURS SOCIAUX

MARLÈNE JOBERT

PRINCE WILLIAM « LES JOURNAUX DE RUE M’INSPIRENT »

n°85

PRIORITÉ À LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

JR MET LES FEMMES À L'HONNEUR REGARDS CROISÉS UNE FEMME À LA RUE

CÔTE D'IVOIRE L’ONU ET LA MAIN DU DIABLE

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JEUX, BD, MOTS CROISÉS

« BECAUSE I AM A GIRL » LES FILLES SONT L’AVENIR DU MONDE

L’INVITÉ JOHN HEALY LA PHILANTHROPIE NE SE RÉDUIT PAS À LA FONDATION GATES

M A C A D A M 8 0 - page 1

L'INVITÉ : JULIEN LAUPRÊTRE À TOUS LES GENS DE CŒUR...

BONUS : LA VALISE GAGNEZ VOYAGEUR DU PETIT E 19 VOIR PAG

L’INVITÉ ANDRÉ COMTESPONVILLE RICHES ET PAUVRES

INDE UNE « CRISE DES SUBPRIMES» VILLAGEOISE

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

L S P É C IAE S FEMM

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

L’HOROSCOPE DES COULEURS

M A C A D A M 7 5 - page 1

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EMMAÜS INVESTIT LA TÉLÉPHONIE SOLIDAIRE

JEUX, BD, MOTS CROISÉS

NEW YORK EMPRUNTER AUX VOISINS PLUTÔT QU’À LA BANQUE

POITOU CHARENTES, DU CHARME ET DES IDÉES À MARÉE BASSE AVEC L'ÉCOLE DE LA MER

CULTURE UN ARTISTE AU SERVICE DES SANS-ABRI

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LES CRÉATIONS DURABLES DE MARINA

n°83

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

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SPÉCIAL POITOU CHARENTES

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n°82

n°80

LA GÉNÉROSITÉ SELON BILL GATES

SOCIÉTÉ DÉMARRAGE EN BEAUTÉ JEUX, BD, MOTS CROISÉS

LETTRE À UN CLOCHARD

ÉCOLO LA BAGUETTE DE PAIN ?

ENRICO MACIAS

MON OPTIMISME NE SERA JAMAIS ÉBRANLÉ

GRAND CORPS MALADE

L’ARGENT NE PEUT PAS PROFITER QU’À UNE MINORITÉ

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*la différence entre abonnement soutien ou abonnement mécène et l'abonnement standard donne lieu, sur demande, à déduction fiscale, Macadam étant reconnu association d'intérêt général.

LES SOMMES GAGNÉES SUR LES ABONNEMENTS SERVENT À DÉVELOPPER LES ATELIERS D'ÉCRITURE ET LES INITIATIVES AU SERVICE DES VENDEURS

Joignez à ce bulletin votre chèque à l’ordre de Artisans du Macadam et envoyez le tout à : Les Artisans du Macadam, Association loi 1901, 9 rue Jacques Prévert – 69140 Rillieux-la-Pape


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