Macadam 87 juin

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n°87 JUIN 2011

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

LA GÉNÉROSITÉ SELON BILL GATES

SOCIÉTÉ DÉMARRAGE EN BEAUTÉ JEUX, BD, MOTS CROISÉS

LETTRE À UN CLOCHARD

ÉCOLO LA BAGUETTE DE PAIN ?

GRAND CORPS MALADE

L’ARGENT NE PEUT PAS PROFITER QU’À UNE MINORITÉ

ECTEUR BONUS L D LE GRAN GAGNEZ ES D E T ACHET LIVRE H E, U IQ X D’AFR ANIMAU . GE 19 VOIR PA


Macadam mensuel [édition juin 2011] www.macadamjournal.com contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat, siège : 84 quai de Jemmapes, 75010 Paris. Renseignements : 04 78 97 26 73. agences Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75003 Paris, lundi, mercredi et vendredi de 10h à 12h Clément au 06 86 41 64 20 Lyon : Secours populaire : Bernard au 06 73 52 61 90. directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture © www.zl-photography.com illustrations Dominique Goubelle, Philippe Tastet, Le Cil Vert photographie Mohamed Khalfi graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 partenaires Courrier International, Fondation Macif, Fondation Carla Bruni-Sarkozy, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif, France infos, Habitat et Humanisme, Price Minister, Secours Catholique, Secours Populaire, Tour de France Humanitaire...

L’ É D I T O

coup de jeune Le mois dernier, une dizaine d'adolescents a pris la place des vendeurs parisiens (voir page 20). Ils sont scouts et ont décidé de mener une bonne action en ces derniers jours de l'année scolaire. En ce samedi ensoleillé, ils se sont vite rendu compte combien vendre un magazine dans la rue n'est pas chose facile. Regards fuyants, ignorance, pas qui s'accélèrent... Mais avec leur tee-shirts oranges et leurs sourires radieux, ils ont su rappeler aux passants que Macadam était là et utile. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ont saisi l'occasion pour faire remplir à leurs acheteurs un questionnaire sur la presse de rue. Et figurez vous, que si 80% connaissaient ce qu'est cette presse solidaire, ils étaient presque aussi nombreux à avoir une idée de presse de faible qualité... avant d'avoir le nouveau Macadam dans les mains. Agréablement surpris par ce qu'est devenu le titre phare de la presse de rue francophone, ils sont prêts à se laisser tenter dès le prochain numéro... Merci les jeunes ! par François Fillon, directeur de la publication / f.fillon@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66% des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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L’ I N V I T É

la générosité selon bill gates

Le fondateur de Microsoft incarne une nouvelle philanthropie, calquée sur le modèle de l’entreprise. TF1 le soir, RTL le matin. Et en prime une conférence à guichets fermés pour convaincre que l’aide au développement peut être un outil efficace. L’emploi du temps du Bill Gates philanthrope n’a rien à envier à celui du Bill Gates fondateur de Microsoft. Depuis trois ans, l’ex-homme le plus riche du monde se consacre exclusivement à la fondation qu’il a créée avec son épouse. Les 48 heures qu’il passe sur le sol français les 4 et 5 avril s’inscrivent ainsi dans le cadre du lancement européen de la campagne The Living Proof Project, une initiative multimédia de promotion des succès de la fondation Bill et Melinda Gates en termes de santé mondiale.

PRIORITÉ À L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT Sa puissance financière inégalée (sa fondation est aujourd’hui dotée de 34 milliards de dollars) est évidemment un pilier de cette «success story». Son « empowerment », un terme cher aux acteurs du secteur, qui désigne sa capacité à se saisir des enjeux, est unanimement reconnu. Au point que l’homme d’affaires Warren Buffett a préféré en 2006 faire don de 37 milliards de dollars à la fondation de son ami que créer sa propre structure. L’autre particularité de la philanthropie à la sauce Bill Gates réside dans le choix de ses causes. À l’encontre de la tradition américaine consistant à agir au niveau local, son terrain de jeu est le monde entier.

LE CLUB DES HYPER-RICHES GÉNÉREUX Depuis juin 2010, l’action philanthropique de Bill Gates ne se limite plus à sa fondation. En lançant le « Giving Pledge » (littéralement « promesse de don ») avec son ami Warren Buffett, le multimilliardaire est devenu le représentant des hyper-riches généreux. Moins d’un an après son lancement, 59 grandes fortunes ont promis de faire don d’une partie de leur argent à des œuvres caritatives. Cette capacité d’entraînement n’a pas encore séduit de milliardaires français. Certains observateurs pensent néanmoins que le succès du Giving Pledge les a «décomplexés» et qu’ils pourraient se faire moins discrets sur leurs actions. Comme aux États-Unis, une génération de philanthropes entrepreneurs, qui s’engagent activement, émerge en effet depuis quelques années dans l’Hexagone. Le modèle Gates du « patron philanthrope » fait des émules.

LES CRITIQUES POINTENT Parallèlement, des critiques se font jour au sein même de la communauté des philanthropes pour dénoncer cette croyance que les méthodes de l’entreprise peuvent fonctionner aussi bien pour l’aide au développement que pour n’importe quelle activité. « On passe du stade de l’émerveillement à celui de

l’inquiétude, analyse Laurent Terrisse, directeur de l’agence Limite. La seule logique entrepreneuriale ne suffit pas pour résoudre par exemple un problème de santé publique. Les dimensions politique et humaine ne peuvent pas être © Reuters/Vincent Kessler

occultées. » En 2007, des journalistes du Los Angeles Times révélaient que la fondation Gates détenait 1,5 milliard de dollars d’actions de laboratoires pharmaceutiques limitant l’accès à des molécules essentielles pour les pays pauvres. Un exemple qui illustre l’autre question majeure que pose la manne financière que gère la fondation Gates : celle de ses investissements. Solène Cordier

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ACTU

LE MONDE EST FOU Elle crée des sculptures sur des bananes ! Voilà une réalisation artistique qui n’est pas banale ! On doit ces œuvres étonnantes à une artiste asiatique répondant au nom de Sue, et qui parvient à tailler des bananes de mille et une façons, afin de lui donner l’aspect de portraits sculptés. Avec une incroyable dextérité, elle parvient en effet à donner à ce fruit, connu pour sa texture fragile, les apparences du méchant poulpe de Pirates de Caraïbes, de Buzz l’Éclair ou encore du chanteur Elvis Presley ! Une performance artistique digne des plus grands tailleurs de pierre, de glace ou de bois, tant la richesse des détails laisse sans voix. Et si l’histoire ne nous dit pas ce que Sue fait ensuite de ses bananes, avouez qu’il serait tout de même dommage de croquer dans ces jolies sculptures pour les manger !

Un concours de beauté pour pigeons C’est à Salt Lake City, capitale de l’Utah aux États-Unis, que s’est tenu en janvier 2010 un concours de beauté pour pigeons. Le site de la National Pigeon Association, société qui était l’organisatrice de cet évènement, souligne l’importance de cette édition qui célébrait également les 100 ans de l’association. Tout comme un concours de beauté félin ou canin, le principe de ce concours est d’élire les pigeons les plus beaux ou originaux pour établir un classement des plus belles bêtes. La galerie de photos présentée sur le site permet de découvrir une grande variété d’animaux ; jamais un non-initié n’aurait imaginé une telle variété d’espèces de pigeons. Tandis que certains sont clairement grotesques, il n’est pas impossible de se laisse surprendre à en trouver certains intéressants voire élégants.

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ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie. www.philippetastet.com

Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateur de presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo, La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agences de communication. www.goubelle.net

À 4 ans, elle prend le train pour Paris toute seule L’anecdote aurait pu connaître une fin plus tragique, mais elle s’est finalement terminée au mieux. Une fillette de 4 ans accompagnait sa grande sœur adolescente pendant que celle-ci faisait ses courses. Échappant à sa surveillance l’espace d’un instant vers 17h45, elle a enfourché sa trottinette et s’est rendue à la gare de Colombes (Hauts-de-Seine), près de Paris. Là, elle est montée dans un train qui l’a

Une langue mexicaine sur le point de disparaître... à cause d’une brouille entre voisins L’Ayapaneco, ou « Nuumte Oote » qui

emmenée quelques kilomètres plus loin. Ce n’est que deux heures plus tard, un peu avant 20h et après un appel lancé à toutes les unités de polices mobilisées, que la petite fille a été retrouvée.

signifie «la voix juste», est une langue qui a traversé les siècles dans l’État de Tabasco au Mexique. Elle a survécu à la conquête espagnole, à des guerres, des révolutions, à la famine et aux inondations. Mais aujourd’hui, comme de très nombreuses autres langues indigènes, elle est menacée de disparition, explique le Guardian. Il ne reste que deux personnes à la parler couramment, mais celles-ci ne s’adressent jamais la parole. Manuel Segovia, 75 ans, et Isidro Velazquez, 69 ans, vivent à 500 mètres l’un de l’autre dans le village d’Ayapa au sud de l’état de Tabasco au Mexique. On ne sait pas trop s’ils s’évitent soigneusement à cause d’une dispute de longue date, mais les personnes qui les connaissent disent qu’ils n’ont jamais vraiment apprécié leur compagnie mutuelle. «Ils n’ont pas grand-

chose en commun», rapporte Daniel Suslak, un linguiste anthropologue de l’Université d’Indiana, qui participe au projet d’élaboration d’un dictionnaire d’Ayapaneco. Élaborer un dictionnaire est vraie une course contre le temps, puisqu’il s’agit de raviver le langage avant qu’il ne soit définitivement trop tard.

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RENCONTRE

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FABIEN MARSAUD, ALIAS GRAND CORPS MALADE, DÉCLAME SES TEXTES — OU SLAME — SUR SCÈNE DEPUIS 2003. IL A POPULARISÉ CETTE DISCIPLINE ARTISTIQUE PEU CONNUE EN FRANCE EN METTANT SES TEXTES PARLÉS SUR DE LA MUSIQUE DANS UN PREMIER ALBUM QUI REMPORTA UN SUCCÈS INATTENDU. RETOUR SUR LA CARRIÈRE ÉTONNANTE D’UN JEUNE HOMME ENGAGÉ.

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RENCONTRE

Ce n’est pas acceptable que l’argent ne profite qu’à une toute petite minorité

Vous n’avez pas peur que cet engouement retombe ? Non, je suis à peu près sûr que le slam va durer, mais pas forcément celui dont on parle aujourd’hui. Au début des années 2000, il devait y avoir quatre ou cinq cafés qui faisaient des soirées slam à Paris et en banlieue. Dix ans plus tard, il y en a des centaines dans toute la France mais aussi à l’étranger, en Suisse, au Québec, en Belgique, en Afrique également. Je sais qu’au Mali, au Sénégal ou au Gabon ce principe de slam a cappella avec une scène ouverte où tout le monde peut participer marche très, très fort. Il y a aussi des ateliers slam qui se créent un peu partout dans les écoles, les prisons, les MJC… Ce slam-là a de belles années devant lui. Après, le fait que des slameurs essaient de mettre leurs textes en musique comme je le fais, et l’intérêt des médias pour ces slameurs-là, je ne sais pas si ça va durer. Il faut bien différencier le slam des anonymes qui pratiquent pour le plaisir, et celui des professionnels, dont je fais partie. Vous avez dit : « Le slam c’est le partage. » C’est aussi la scène manifestement. À la base, le slam se fait a cappella dans un café pour partager ses textes. Quand c’est en musique, ce n’est plus tout à fait la même chose mais, dans mon cas, l’optique, c’est toujours de faire de la scène. J’enregistre toujours en pensant à une belle tournée derrière. Je prends énormément de plaisir à travailler avec des musiciens, à enregistrer ; c’est un exercice à part mais qui ne prend pas tellement de temps finalement par rapport aux tournées.

Vous avez commencé à écrire des textes vers l’âge de quinze ans, mais vous ne vous lancez vraiment qu’en 2003. Votre accident a-t-il été le déclic ? Non, ce n’est pas lié, car j’ai eu mon accident en 1997 et j’ai découvert le slam en 2003. Le déclic, ça a été la découverte de ces petites soirées slam dans les cafés. À l’époque, je travaillais dans le milieu sportif. En revanche j’ai pu extérioriser un certain nombre de choses dans le slam puisque, comme dans tous les arts, on puise au plus profond de soi et de ses expériences. Dans mon cas, ça a été le fait de toujours avoir voulu faire du sport et de me retrouver du jour au lendemain avec un handicap. Évidemment, tous ces sentiments-là, ces émotions et ces épreuves sont présents dans mon slam, surtout dans mes premiers textes. Cela m’a donné de la matière et un certain recul sur les choses. Je n’écris pas de la même façon qu’avant. Vous tournez énormément. Quel est votre public ? J’ai un public très intergénérationnel. Il y a tous les âges et toutes les provenances. Les enfants et les parents viennent ensemble, toutes les catégories sociales aussi, et ça me plaît beaucoup.

En 2005, vous avez créé une association, Flow d’encre, vous pouvez nous en parler ? Comme tous les slameurs, je suis assez actif pour animer des ateliers d’écriture et surtout des ateliers slam car la partie orale est très importante. Depuis 2004-2005, j’anime plus ou moins régulièrement des ateliers. Le plus régulier, c’est celui que je fais dans une maison de retraite à SaintDenis avec des petites mamies et aussi des jeunes qui viennent à la maison de retraite. J’interviens aussi, ponctuellement, dans les prisons, dans des écoles évidemment, dans des hôpitaux… J’ai cette envie de faire écrire et slamer les gens, car le slam, ce n’est pas de l’improvisation, il y a d’abord le travail d’écriture avec une feuille et un stylo.

Les jeunes accrochent mieux au slam qu’à d’autres formes d’art ? Il y a une grande envie chez les jeunes. La poésie pour certains peut avoir un côté ringard et vieillot qui était aussi l’image que j’en avais il y a quelques années. Mais, en réalité, tout le monde peut aimer écrire, raconter des

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Vous avez popularisé le slam, un genre relativement confidentiel. Le succès vous a-t-il surpris ? Oui, bien sûr, car le principe du slam c’est de partager des textes dans des lieux comme des cafés, où tout le monde peut prendre la parole. Il n’y a pas forcément de volonté de carrière et moi, comme les autres, quand j’ai débuté, je ne pensais pas du tout en faire un métier. Mais c’est pas le hasard, par des rencontres, notamment d’un musicien qui a souhaité mettre mes textes en musique et d’un jeune qui est devenu mon producteur, que les choses se sont faites. Ça a abouti à mon premier album, en 2006, qui a marché très fort ; mais je n’imaginais pas du tout cela au départ.

Ça me parait normal de mettre mon temps et ma notoriété au profit de ceux qui en ont besoin

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RENCONTRE

1977 : Naissance au BlancMesnil, en Seine-SaintDenis. Pendant toute son enfance et son adolescence, Fabien s’investit à fond dans le sport dont il veut faire son métier. Sa grande taille (1,94 m) et sa dextérité lui permettent d’intégrer l’équipe de basket d’Aubervilliers. 1997 : Moniteur de colonie de vacances, il plonge dans une piscine peu profonde et se déplace des vertèbres. Bien qu’on lui ait annoncé qu’il resterait probablement paralysé, il retrouve l’usage de ses jambes en 1999 après un an de rééducation. 2003 : Il découvre le slam et dira son premier texte sur scène dans un bar parisien avant de participer régulièrement à ce type de manifestation. Pendant trois ans, il arpente les scènes ouvertes des petits bars parisiens et remporte les premiers grands tournois de slam. 2006 : Il signe avec le label AZ pour son premier album, Midi 20, titre qui fait référence à l’heure exacte de son accident. Son disque se vendra à plus de 600 000 exemplaires et lui rapportera deux Victoires de la musique sur trois nominations. Il commence une tournée de plus de 120 dates, en France, en Belgique, en Suisse et au Québec. 2008 : Sortie de son deuxième album, Enfant de la ville, puis tournée de 130 dates dans les mêmes pays que précédemment, mais aussi au Mali, en Italie, en Allemagne et au Liban. Il est nommé chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres. 2010 : Troisième album, intitulé 3e temps, suivi d’une grande tournée qui a commencé en janvier 2011 et n’est pas encore achevée. Dates sur : www.grandcorpsmalade.com

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BIO EXPRESS

choses, personnelles ou pas, essayer de faire des rimes et jouer avec les mots et les sonorités. Avec le slam, ça peut être très moderne. Les règles sont beaucoup moins strictes, il n’y a pas forcément besoin de faire des rimes, on peut utiliser des mots de tous les jours, en verlan ou en argot si l’on veut, c’est la liberté totale et ça parle beaucoup aux jeunes. Du coup, on peut faire de la poésie par ce biaislà. D’ailleurs, les profs l’ont bien compris; il y a énormément d’ateliers slam organisés par des professeurs de français pour faire écrire les élèves, comme des passerelles avant de ré-aborder les textes classiques. Vous semblez donner énormément, que ce soit par le biais d’ateliers slam mais aussi en vous produisant régulièrement dans des soirées caritatives, par exemple. C’est une responsabilité que l’on a, les artistes qui, comme moi, commencent à avoir une certaine notoriété, pour qui les choses marchent plutôt bien. C’est un luxe de pouvoir vivre de ce métier-là, de faire de belles tournées où les gens se déplacent pour venir nous voir. Si on peut mettre un peu de notre temps et de notre notoriété au profit de ceux qui en ont besoin, cela me paraît naturel. Heureusement, beaucoup d’artistes le font. Moi, ça me paraît normal de donner de mon temps et de mon énergie. Alors, quand on me le demande et si je le peux, j’interviens dans des actions caritatives ou humanitaires. Je suis également parrain d’une structure pour personnes handicapées, dans le Nord, près d’Arras. Avez-vous l’impression d’être représentatif d’une génération, d’un mouvement ? Non, pas du tout. Je suis jeune mais pas tant que ça, car

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j’ai quand même trente-trois ans et, quand bien même j’aurais vingt ans, je ne parle qu’en mon nom. Je n’ai pas la vie qu’ont les autres, les autres n’ont pas la même vie que moi. Je ne suis pas du tout représentatif d’une jeunesse ou d’une banlieue sous prétexte que j’ai grandi et que j’habite toujours à Saint-Denis. Je peux parler de la banlieue parce que je la connais et que j’y habite. Je me sens légitime d’écrire là-dessus, et je l’ai fait car je sais de quoi je parle, mais ça ne fait pas de moi le représentant de la banlieue pour autant. Pareil pour le handicap. J’ai un handicap et, à la sortie de mon premier album, on me montrait un peu comme le représentant des handicapés, surtout avec le texte que j’avais écrit sur le sujet, qui s’appelle « 6e sens ». Je peux parler de cela parce que j’en ai côtoyé beaucoup, dans des centres, pendant des mois, mais ça ne fait pas de moi le représentant des handicapés. Je fais toujours attention à ces raccourcis-là. Quel est votre regard sur la pauvreté, la précarité ? Cela paraît incroyable, à notre époque, avec tout l’argent qui est injecté ici ou là, que certains soient dans la misère. Il y a énormément d’argent qui circule, des bénéfices faramineux faits par certaines sociétés et leurs actionnaires, et cela ne les empêche pas d’en vouloir toujours plus. De voir que l’argent existe et que ça profite à une toute petite minorité alors que de plus en plus de gens sont dans la merde, c’est pas acceptable. On essaie de se mobiliser là aussi, pour compenser cela, mais cela doit venir d’une volonté politique de mieux répartir les choses. Caroline Charron


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lettre à un sdf UN HOMMAGE DE L’ÉCRIVAIN ET CHRONIQUEUR BULGARE GUÉORGUI GOSPODINOV AUX CLOCHARDS CROISÉS DANS SA VILLE, SOFIA, ET DANS D’AUTRES CAPITALES EUROPÉENNES. Cher… Je laisse ces points de suspension parce que je ne connais pas ton nom, ni ton adresse postale – tu n’en as pas d’ailleurs. Que va-t-il se passer si j’adresse ce pli au « sans-domicile-fixe du square derrière l’église russe de Sofia, troisième banc à gauche » ? Est-ce qu’un postier fera l’effort d’y déposer ma lettre ? J’en doute. C’est pour cela que je la publie ici, dans l’espoir secret que par des voies impénétrables elle arrive un jour jusqu’à toi. Car, où que tu sois, cher sans-domicile-fixe, cette lettre est pour toi. Toi qui traînes dans les squares et les passages souterrains de Sofia ; toi qui grelottes en ce moment devant la gare de Friedrichstrasse à Berlin – je ne t’ai pas oublié. Toi, cher SDF, croisé sur cette petite place à Rome, près du Colisée, la Piazza della Madonna dei Monti. Toi et tout ton groupe bruyant – je vous ai rencontrés un matin sur le terre-plein du boulevard Richard-Lenoir à Paris. Vous veniez de ranger vos matelas et vous buviez à même la bouteille votre première gorgée de vin de la journée tout en jouant à la pétanque. (J’ai écrit depuis un petit poème pour vous, j’en profite pour vous le dire.) Lorsque cette lettre vous parviendra, Noël sera sûrement déjà passé. Mais pas l’hiver. Voilà, j’écris cette lettre de Bulgarie, où j’ai une maison ; un boulot aussi, d’une certaine façon. J’ai commencé à m’émouvoir du sort des SDF il y a une dizaine d’années. Chaque fois que je les vois, je me fige dans la rue. L’un d’eux est devenu le héros d’un de mes romans : c’est le SDF qui passe ses journées sur une chaise à bascule. Je lui ai donné mon nom. Chaque fois que nous célébrons la tombée de la première neige [en Bulgarie, on se souhaite la « bonne première neige »], je pense aux SDF. Enfant, je savais que les contes les plus terribles et les plus tristes se passaient en hiver. Rappelez-vous seulement La Reine des neiges ou La Petite Marchande d’allumettes… Mon grand-père, par exemple, était persuadé qu’il allait mourir l’hiver. L’été, il était trop occupé. Attends que l’hiver vienne, disait-il à la mort, et que je sois obligé de rester toute la journée à la maison sans rien faire pour venir me prendre. Il est mort un mois de janvier. Je marche maintenant lentement le long de la rue Graf Ignatieff [l’une des rues commerçantes du centre-ville de Sofia] à travers tout ce kitsch commercial, entouré de Pères Noël mécaniques qui gigotent.

SOCIÉTÉ

La rue est bondée de personnes qui font leurs courses. Mais existes-tu vraiment ? Ta présence est une réalité pour nous tous, mais pas pour l’administration. Ton sort n’intéresse aucune institution bulgare, encore moins la presse, les études sociologiques… Tu n’as pas d’identité. Et, n’ayant pas de définition précise du statut de SDF, la Bulgarie est le seul pays au monde sans clochards ! Nulle part au monde il n’est facile de vivre dans la rue. Mais, en Bulgarie, c’est vraiment pas de bol. Plus une société est pauvre, plus ses clochards le sont. Ici, pas de douches gratuites pour les SDF, pas de cantines ni de foyers de l’Armée du salut, encore moins de laveries automatiques, comme en France et en Allemagne. La nourriture gratuite distribuée aux plus pauvres n’arrive que rarement jusqu’à toi. Ici, on l’appelle la “soupe des pauvres” et, comme tu le sais, chez nous, ces derniers sont chaque jour un peu plus nombreux. J’écris cette lettre de chez moi, assis devant l’ordinateur. Régulièrement, je jette un coup d’œil par la fenêtre, qui donne sur une petite ruelle. Celle-ci mène jusqu’au ferrailleur du quartier, qui rachète pour quelques centimes les métaux usagés et les vieux papiers. Pour cette raison, les allées et venues de SDF chargés d’un invraisemblable bric-à-brac n’y cessent jamais. J’ai même vu un clochard traîner sur la chaussée, une corde autour du cou, la lourde carcasse d’un vieux frigo. Cette petite ruelle est notre via Dolorosa, le chemin de la douleur (anonyme) qui ne fera jamais l’objet d’un livre, dans une ville qui ne sera jamais Jérusalem. À l’instant où j’écris ces lignes passe un homme qui pousse un landau chargé de matières à recycler, un de ces landaus à grandes roues datant probablement des années 1950. Je connais vaguement cet homme, la veste qu’il porte était à moi, je l’ai laissée l’année dernière à côté des bennes à ordures. En le regardant se diriger vers le ferrailleur en cette fin d’après-midi d’hiver, je comprends combien la frontière qui nous sépare est fragile et incertaine. Dans ce monde, nous sommes tous au bord de notre propre clochardisation. Cher ami sans domicile fixe, toi qui vis sur les bancs, dans les passages souterrains et les trottoirs de n’importe quelle ville, si la lecture de cette lettre te réchauffe un peu le cœur, je serai le plus heureux des hommes. Sinon, brûle-la et réchauffe tes mains à sa flamme, ne serait-ce que quelques secondes. Comme dans la triste histoire de La Petite Marchande d’allumettes. Elle a en fait été écrite pour toi. Je comprends maintenant ce vieil Andersen… Ton G. G. Guéorgui Gospodinov – Dnevnik / Courrier International Né en 1968, Guéorgui Gospodinov est l’un des romanciers bulgares les plus traduits à l’étranger. Il est aussi l’auteur de poèmes et de nouvelles. Depuis bientôt dix ans, il tient une chronique régulière dans le quotidien Dnevnik de Sofia. Deux de ses romans ont été traduits en français : Un roman naturel (éd. Phébus, 2002) et L’Alphabet des femmes (éd. Arléa, 2003).

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COMME UN AIR DE VICTOIRE...

« En ce soir du 11 février, Le Caire a vibré. Tout le

monde a sorti son drapeau, ses habits rouge et noir, ses instruments de musique. Il y avait comme un air de victoire de la coupe d’Afrique des Nations mais, cette fois-ci, on célébrait la liberté ! J’en avais la chair de poule… » C’est ainsi que Pauline, coordinatrice de l’association Asmae-sœur Emmanuelle en Égypte, raconte ce qu’elle a vécu lors des mouvements de protestation sociale et démocratique qui ont embrasé le

sdf, vous êtes fichés !

pays. Elle continue : « Un vieil homme à côté de moi criait : “Trente ans ! Liberté !”, il sautait de joie. Les larmes aux yeux, un ami me confie : “Je n’ai jamais vu mon père aussi content de ma vie.” Plus loin, deux femmes m’interrogent : “Tu es restée en Égypte ? Pourquoi ? Tu aimes ce qui se passe ?” et j’ai répondu bêtement “Oui, parce que j’aime ce pays.” On s’est serrées dans les bras. Femmes inconnues, debout ensemble. Trois mois ont passé. Cette atmosphère est toujours vivante. Dans la rue, les manifestations sont constantes. Certes, tout n’est pas encore gagné, le chemin est encore incertain. La démocratisation prendra du temps. Mais il y a eu un avant, il y aura un après. Ma place est sans aucun doute auprès des associations égyptiennes. Yalla ! »

VOULU PAR LES ASSOCIATIONS, LE SIAO, PLATEFORME DESTINÉE À LA GESTION DES PLACES DANS LES CENTRES D’HÉBERGEMENT, SUSCITE DE NOMBREUSES INQUIÉTUDES. SIAO. Derrière cet acronyme barbare se cache un outil informatique destiné à faciliter l’accès aux centres d’hébergement pour les sans-abri. « On a voulu le SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation) parce qu’il y a une véritable opacité dans le secteur de l’exclusion », assure Didier Piard, directeur de l’action sociale de la Croix Rouge. L’idée est alors d’organiser la nébuleuse d’associations qui luttent contre l’exclusion en centralisant les demandes d’hébergement au niveau des départements. Il arrive encore qu’un sans-abri se voit refuser un hébergement quand des places sont disponibles dans le département, simplement parce que l’association à laquelle il s’était adressée l’ignorait ou ne savait pas où se trouvaient ces places. Le SIAO est un élément de la refondation du dispositif d’hébergement voulu par le secrétaire d’État au logement Benoist Apparu en 2009. Ces deux missions sont la fluidité dans le dispositif d’hébergement, de l’urgence à l’insertion, pour permettre aux personnes de sortir de la rue et l’observation, qualitative et quantitative, des personnes à la rue. Mais ce dispositif, né d’une volonté commune, suscite de nombreuses inquiétudes.

Créée par sœur Emmanuelle en 1980, Asmae poursuit son action dans le respect des valeurs de confiance et partage

« BOUSCULER LES HABITUDES »

et de réciprocité héritées de sa fondatrice. www.asmae.fr

« Le SIAO gomme les valeurs des associations, soi-disant au profit des personnes », fustige Frédérique Caba, directeur de territoire à l’Association Emmaüs Paris, qui estime que cela ne garantit pas forcément « le respect de notre professionnalisme et de notre éthique ». Toutes les places vacantes disponibles dans les centres d’hébergement seront en permanence recensées. Jusqu’à présent, à Paris, c’était le 115 qui attribuait les places communiquées par

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SOCIÉTÉ

les associations. Dorénavant, ce sera le SIAO. « Cela va bousculer

un mais deux SIAO (urgence et insertion) à mettre en place et toute

les habitudes des établissements, note Jean-Martin Delorme, direc-

la région Ile-de-France est sous la houlette de la DRIHL. « Non, nous

teur de la Direction régionale et interdépartementale de l’héberge-

n’avons pas accès à ses informations. Cela ne relève pas de nos

ment et du logement (DRIHL). Chaque association a ses propres

compétences mais de celles des travailleurs sociaux », répète alors

fichiers, garde des places pour ses maraudeurs ou les personnes

Jean-Martin Delorme, le directeur de l’instance. Mais la mise en

qui viennent frapper à la porte ». Cette centralisation n’est pas du

réseau pourrait briser le secret professionnel auxquels ils sont tenus,

goût de tout le monde. L’ANAS, l’association nationale des assis-

comme le souligne l’ANAS.

tants de service sociale, mais aussi Emmaüs craignent que l’évaluation sociale des travailleurs sociaux qui suivent les personnes

CONFIDENTIALITÉ

victimes d’exclusion soit peu prise en compte et que les places soient

D’autres interrogations portent sur l’aspect technique de la mise en

affectées en fonction de l’offre d’hébergement et non pas du besoin

place de ce dispositif. Tout en défendant la diffusion de son logiciel

de la personne. « Il faut faire en sorte que la personne accède à

ProGdis, la FNARS s’est inquiétée face aux garanties de confiden-

un logement adéquat et de ne pas avoir à recommencer tout le

tialité apportées par le logiciel proposé par les services de l’État.

processus », souligne Frédérique Caba.

La CNIL, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, aurait demandé une modification du système de gestion de mots de passe.

« PISTAGE »

Une deuxième version de ce logiciel serait en cours, confirme Jean-

Les craintes portent surtout sur un risque de « pistage » des per-

Martin Delorme, sans donner plus d’éléments.

sonnes avec ces informations alors que « l’inconditionnalité du lo-

Pour l’heure, seul ProGdis, le logiciel de la Fédération nationales

gement et le droit au recommencement sont une nécessité »,

des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), est

rappelle Emmanuel Ollivier, directeur du centre d’hébergement

approuvé. « De toute façon, rien ne démarrera si tous les aspects

l’Amirale Major Gogibus de l’Armée du Salut. Or les informations

éthiques ne sont pas validés », soutient Olga Trostiansky, adjointe

demandées à travers « ce dispositif peuvent porter préjudices aux

au Maire de Paris chargée de la solidarité, de la famille et de la

personnes », remarque Sylvie Lewden, chargée de mission à la Fé-

lutte contre l’exclusion. Prévue au départ pour avril, la mise en place

dération nationales des associations d’accueil et de réinsertion so-

du SIAO ne devrait pas être effective avant « quatre à six mois »

ciale (FNARS). Alors que le SIAO est piloté par les préfectures,

en Ile-de-France. Le 31 mars, avec la fin de la trêve hivernale,

assurer la confidentialité des informations est, de l’avis de tous, un

les centres d’hébergement temporaire qui accueillaient 3 000

véritable enjeu. Les travailleurs sociaux seront cependant amenés

personnes dans la région, ferment. « En Ile-de-France, il manque

à « ficher » le parcours des personnes qui vivent dans la rue. Des

13 000 à 15 000 places d’hébergement », rappelle Olga

informations comme leur état de santé, leur passé juridique ou

Trostiansky. « Je ne pense pas que le SIAO va arranger les choses,

même la durée de leur titre de séjour devront être renseignées -

regrette de son côté, Frédérique Caba. Que ferons-nous quand

dans certains départements- afin de les orienter vers l’établissement

toutes les places d’hébergement seront pourvues et qu’il y aura en-

le plus adapté, comme le document de Saône-et-Loire ci-dessous

core du monde dans la rue ? Cela ne va rien changer ». Un dis-

que nous nous sommes procurés.

cours réfuté par Jean-Martin Delorme qui rappelle que l’objectif est

Olga Trostiansky, adjointe au Maire de Paris chargée de la soli-

de faire en sorte que personne ne reste à la rue et que les personnes sortent des centres d’hébergement pour le parc immobilier privé. «

interpellé le préfet : « il a donné des réponses pour apaiser les

Mais cela prend du temps, il ne faut pas oublier qu’il y a des per-

craintes en répétant qu’un certain nombre d’informations resteront

sonnes derrière », rappelle-t-il.

confidentielles ». À Paris, la situation est particulière. Il n’y a pas

Julie Schneider, Youphil

© Agsandrew / dreamstime.com

darité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion, assure avoir

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SOCIÉTÉ

en beauté

© Charlotte Badelon

© Charlotte Badelon

un démarrage

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L’INDUSTRIE DU LUXE SAIT SE MOBILISER SUR DE GRANDES CAUSES ET ELLE LE PROUVE AVEC UN PARTENARIAT AUSSI ORIGINAL QU’INATTENDU ENTRE LVMH ET LA VILLE DE MONTFERMEIL, EN SEINE-SAINT-DENIS.

LA FONDATION SEB* SOUTIENT : ENVIE BOUCLES DE SEINE

Grâce à une charte signée en juillet 2010,

son domicile a entièrement brûlé, semble

C’est un magasin pas comme les autres qui a ouvert

le leader mondial du luxe s’est engagé à

surpris d’apprendre qu’il devra emprunter

ses portes à Vernon, dans l’Eure. Non seulement les

intervenir sur plusieurs fronts avec la Ville

un costume, une cravate et de « vraies »

clients y trouvent gazinières, réfrigérateurs ou encore

de Montfermeil : présence du groupe aux

chaussures (c’est-à-dire pas des baskets)

lave-vaisselle d’occasion à petits prix, mais en plus ces

forums des métiers organisés par les deux

cirées avant de se présenter devant un

appareils – couplés à ceux vendus dans trois autres

collèges de la ville ; accueil de collégiens

employeur. « Des choses qui peuvent nous

points de vente de la région – procurent du travail à

en stages de découverte chez Sephora,

paraître basiques ne le sont pas nécessai-

45 personnes en insertion. « Nous réparons et

Veuve Clicquot ou Guerlain, filiales du

rement pour eux », rappelle une respon-

revendons du gros électro-ménager, explique Hugues

groupe LVMH ; participation au défilé an-

sable du recrutement chez Sephora. Ainsi,

Colle, directeur de ‘Envie Haute-Normandie’. Nos

nuel « Culture et Création » organisé pour

on expliquera aux filles qu’il vaut mieux

salariés sont des personnes en difficulté qui peuvent

créer du lien entre les différentes commu-

laisser les gros bijoux, les maquillages trop

ainsi acquérir des compétences et se rapprocher du

nautés de la ville et, enfin, coaching de

appuyés, les vernis trop flashy et les pier-

monde du travail. » Après un an ou deux au sein de la

jeunes en recherche d’emploi. « C’est lors

cings à la maison lors d’un entretien de

structure, et grâce à un accompagnement social, ils

du défilé organisé l’an dernier par les as-

recrutement. « On ne se maquille pas pour

trouvent en général un emploi dans le dépannage

sociations et la mairie de Montfermeil que

un entretien de recrutement comme pour

électroménager, dans la livraison ou d’autres activités.

LVMH, enthousiasmé par l’initiative, a sou-

aller en boîte de nuit, insiste une

« Récemment on a reçu la visite d’un ancien salarié

haité aller plus loin », explique Jacqueline

conseillère, vous ne perdez pas votre per-

qui n’avait aucune compétence technique en arrivant

Ferreira, chef du cabinet du maire. De fait,

sonnalité en ajustant votre look. Vous vous

chez nous, raconte Hugues Colle. Depuis son départ il

dès cette année, parfumeurs et maquilleurs

donnez plus de chances de faire bonne im-

avait suivi une formation et décroché un CDI

de Guerlain ont fait le déplacement en cou-

pression. Vous ne savez pas qui vous allez

d’électricien. » L’homme a également pu rouvrir ses

lisses pour apporter un véritable plus à la

avoir en face de vous et tout ce qui pourrait

droits à la Sécurité Sociale et régler de gros problèmes

manifestation. Autre promesse tenue par le

choquer est à bannir », ajoute-t-elle devant

de santé – une autre clé pour accéder au monde du

géant du luxe : les ateliers « Jobstyle » or-

certaines moues sceptiques. Changement

travail. « En fait notre rôle est de leur mettre le pied à

ganisés par Sephora, filiale de LVMH, et

d’ambiance au rez-de-chaussée de la Se-

l’étrier », résume M. Colle. La fédération Envie, dont

qui ont obtenu le prix spécial du jury dans

phora University où les différents ateliers de

fait partie cette structure, compte une cinquantaine

la catégorie grandes entreprises lors de la

la journée se déroulent. Jennifer, vingt ans,

d’unités similaires en France.

dernière remise des Trophées nationaux de

en formation d’aide-soignante, enregistre

l’entreprise citoyenne.

son CV vidéo, après l’avoir préparé en tête à tête avec une responsable de recrute-

APPRENDRE LES CODES DE L’ENTREPRISE

ment. « J’ai le défaut de parler vite, je sais

Nous avons eu la chance d’assister au der-

jeune fille, étonnamment à l’aise devant la

nier atelier en date dont bénéficiaient une

caméra. Pourtant, il lui faudra recommen-

vingtaine de jeunes de Montfermeil en in-

cer plusieurs fois car le CV vidéo, réalisé

sertion. Au programme de cette demi-jour-

sans montage, ne laisse pas place à l’er-

née de coaching image : préparation à

reur. Présentation, formation, expérience,

l’entretien d’embauche, conseils sur la ma-

atouts, Jennifer se sortira très bien de cet

nière de se présenter (vêtements, ma-

exercice nouveau pour elle. En fin d’après-

quillage…), réalisation d’un CV vidéo. Pour

midi, elle rejoint ses camarades pour le de-

ces jeunes, inscrits à l’espace J, à la mis-

briefing. Ils ont tous le sentiment d’avoir

sion locale ou résidant en foyer, c’est une

appris quelque chose et repartent lestés de

véritable chance de bénéficier de conseils

précieux conseils et surtout pleins d’une

de pros. Intervenants extérieurs, respon-

énergie nouvelle. Le message semble être

sables de recrutement, maquilleuses et

bien passé : on n’a pas deux fois la chance

autres spécialistes se relaient auprès des

de faire une première bonne impression !

participants, qui n’ont bien souvent pas les

Caroline Charron *Les prénoms ont été changés.

© DR

qu’il faut que j’y fasse attention », note la

clés pour accéder au monde professionnel. Ainsi Omar*, qui vit en foyer depuis que

En savoir plus : www.envie.org et www.fondation.groupeseb.com Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion.

* La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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I D É E / C A R N E T D E V O YA G E S

CHIC DES SACS

EN PLASTOC ! Écolos, design et solidaires.

Le Carmel ouvre ses portes

Les sacs à main signés Ifassen, fabriqués à partir de plastique recyclé, ont trouvé l’équation gagnante...

LA CLOCHE A SONNÉ POUR ANNONCER LE REPAS. COMME DANS

Ils jonchent le paysage. Ils

L’ANCIEN TEMPS. LES « JACQUETS » DE COMPOSTELLE SE RETROUVENT

envahissent les plages, les

AUTOUR DE LA TABLE COMMUNE DU RÉFECTOIRE. JUSQU’EN 2000, LES

parcs, les terrains vagues…

CARMÉLITES ÉTAIENT À CETTE PLACE. AUJOURD’HUI, À LA STRICTE RÈGLE

« Dans la ville de Berkane où j’ai grandi, au Nord–Est du Maroc, j’allais faire du vélo dans le quartier qu’on appelait « des sacs plastiques », se souvient Faiza Hajji, 28 ans, fondatrice d’Ifassen. C’est pour lutter contre ce fléau environnemental que la jeune femme a fondé une association. Objectif ? Recycler les sacs plastiques pour en faire une ligne d’accessoires haut de gamme. Ifassen, qui signifie « mains » en arabe, emploie aujourd’hui une trentaine de femmes marocaines participant à toute la chaîne de production : ramassage des plastiques dans la nature, nettoyage, séchage, tissage selon les méthodes artisanales locales. « J’ai voulu simplement utiliser cette matière première pour en faire quelque chose de marchand», observe Faiza. De quoi répondre à un double objectif : l’économie solidaire et la protection de l’environnement. Pourtant, lorsque le concept démarre en 2008, Faiza part d’une page blanche. « À l’époque, je venais de décrocher mon diplôme d’ingénieur en télécommunications et j’ai été embauchée chez Accenture. J’ai tenu deux mois avant de poser ma démission », explique-t-elle. La jeune femme veut du concret, du terrain, elle croit dur comme fer en son projet. Trois ans plus tard, Ifassen est passé dans la cour des grands. Les sacs sont commercialisés en France, au Japon, en Italie, en Espagne. Et l’association voit l’avenir en grand angle : ouverture d’un site Internet marchand, actions de sensibilisation dans les écoles marocaines sur le tri des déchets, hausse des volumes pour satisfaire la demande croissante. Voilà une entrepreneuse qui a plus d’un tour dans son sac. Sophie Baqué

DU SILENCE A SUCCÉDÉ UN BROUHAHA JOYEUX. CE SOIR, LA « HALTE

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ENTRE TOULOUSE ET BORDEAUX. IL S’AGIT D’UNE VIEILLE BÂTISSE, AUX PROPORTIONS ÉLÉGANTES, AVEC UN PORCHE CLASSÉ, À L’ENTRÉE.

« En fait, je n’ai pas eu besoin de carte pour venir ici », estime Philippe, jeune cadre parti de son entreprise dauphinoise. En suivant le GR 65, il est arrivé dans le Gers pour découvrir de larges horizons circulaires. Le trajet, pour lui, a été une succession de bastides, moulins, pigeonniers… La discussion s’anime autour de cette géographie ronde et sensuelle. Pour le marcheur-poète, les paysages sont des lignes de terre, « tendres comme des dessins d’enfant ». Solitaire, il préfère suivre des traces étroites et découvrir ces mamelons et ces vallons enserrant les villages, écartés les uns des autres comme des planètes sans liens. Chaque convive autour de la table a son itinéraire. Les permanents du carmel se sont mêlés au groupe, et passent les plats. À la fin du dîner, les gestes spontanés se manifestent. De l’un pour essuyer la table, d’un autre pour la vaisselle. À l’origine de cette renaissance, un homme, Olivier Laffon. Rescapé d’une grave maladie, ce promoteur d’un genre particulier, au service des entrepreneurs sociaux, a acquis en mars 2010 les 2 500 mètres carrés de ce couvent du XVIIe. Une belle demeure dont tous les volets sont désormais ouverts et dont on devine que les derniers occupants ont été remplacés par des gens qui n’ont pas l’habitude

© ancien carmel de Condom

Ifassen a remporté en mars 2011 le deuxième prix du concours «Terre de Femmes» de la Fondation Yves Rocher. Contact : www.ifassen.com

PÈLERINE » EST DANS L’ANCIEN CARMEL DE CONDOM, À MI-CHEMIN


© ancien carmel de Condom

C A R N E T D E V O YA G E S

de se côtoyer. Thomas Sorrentino, l’actif responsable des

un comptoir solidaire pour écouler les surplus des

lieux, a imaginé un projet robuste, capable de tirer les gens

maraîchages. Lorsque l’ancien assistant de Yann Arthus-

vers le haut, pour « qu’ils fassent des choses ensemble ».

Bertrand a quitté Paris, il s’est installé dans les lieux, avec

© ancien carmel de Condom

femme et enfants. « Nous avons rénové 22 chambres, dit

RENSEIGNEMENTS L’ancien carmel de Condom www.lanciencarmel.com e-mail : contact@lanciencarmel.com téléphone : 05 62 29 41 56.

IMPRESSION DE NATUREL ET DE SIMPLICITÉ

celui-ci. J’aimerais accueillir des vacanciers qui donneraient

Stéphane S., arrivé de la banlieue parisienne et installé ici

30 % de leur temps à notre projet. » Déjà, ils arrivent avec

depuis quelques mois, a repris goût à la photo et son

le plaisir de découvrir, aux alentours, une terre épicurienne.

exposition est déjà un signe de reconnaissance pour lui.

Son assistante, Chrystelle Mességué, la coordinatrice sociale,

« C’est avec l’image que je me sens le plus vivant », ajoute

est le lien indispensable entre ces différentes populations, à

cet homme sensible, dont le travail est loin d’être banal.

l’écoute de ces gens assis au bord de la route, fragiles. Avec

Marie-Paulette, discrète retraitée, s’est installée, à l’entrée de

eux, il faut parler un langage simple, vrai, direct, qui change

son logement, sur une petite terrasse, face aux 5 000 mètres

tellement de la bouillie coutumière des discours. Des mots qui

carrés du potager, où quelques bénévoles sèment et

s’adressent à tous ; mais aussi à chacun dans son aventure

repiquent des légumes. « Être avec ces jeunes qui n’avaient

individuelle. Et elle ajoute, « avec peu de choses, je crois

plus de repères, dit-elle sans façon, ça m’a donné un élan

que l’on peut faire de grandes choses… Je m’approprie le

nouveau. Je suis ici en famille. Je m’occupe du jardin. Je

lieu où je travaille et il devient une partie de moi-même ».

plante des fleurs. Je fais un peu de ménage aussi. »

Pour une brève parenthèse, David L., un autre « risqueur »,

Accompagner les initiatives pour redonner vie à ce vaste

va reprendre le chemin de la Via Podiensis, où se mêlent et

ensemble patrimonial, c’est bien le souhait de Thomas, avec

se parlent croyants et écolos sportifs, étudiants et jeunes

une dimension de tourisme solidaire. Les projets foisonnent :

retraités, paumés et épanouis.

un atelier de récupération d’objets, une salle informatique,

Thierry Quintrie Lamothe

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PLANÈTE

en partenariat avec la web TV de la solidarité et de l’environnement

la contrefaçon

t r e v du

AGENDA SOLIDAIRE JUIN 2011 ‘ 1er juin : Journée mondiale pour un tourisme responsable www.coalition-tourismeresponsable.org/journee-2011.html ‘ 4 juin : Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression ‘ 5 juin : Journée mondiale de l’environnement ‘ Du 10 au 12 juin : Éco-mobilité à Paris-La Défense.

© Lorenz Timm / dreamstime.com

‘ 11 et 12 juin : « Trailwalker Oxfam ». Des équipes de 4 personnes marchent ensemble sur 100 km en trente heures maximum pour soutenir les actions de solidarité internationale d’Oxfam France. www.oxfamtrailwalker.fr ‘ 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants ‘ 14 juin : Journée mondiale du don de sang ‘ 15 juin : Journée mondiale contre la faim La contrefaçon du vert, ou comment le faux envahit nos

gare cependant aux achats sur des sites inconnus !

cultures... et nos assiettes, et risque de nous envoyer au

Ce cri d’alarme lancé, l’affaire confirme que le bio, le

cimetière. On connaît les faux sacs, jeans, médica-

local, l’échange et la vigilance seront l’avenir de notre

ments… Mais qui connaît les faux pesticides, herbicides

futur. Cette « année folle », avec ce printemps record des

et autres « intrants », ou les fausses graines potagères ?

températures à la hausse pour avril (pas vues depuis plus

Les victimes en ont payé le prix fort, et le grand public

de cent ans), m’oblige à repenser mon potager, j’aban-

découvre avec stupeur ce nouveau business partant de

donne certaines cultures trop gourmandes en eau. J’en

Chine, transitant par divers pays d’Europe pour atterrir

suis triste… mais il faut s’adapter et revoir sa copie. Je

dans nos champs… et peut-être un jour dans nos pota-

réajuste mes plantations un peu au dernier moment, c’est

gers. Contrefaçons dangereuses, ces substances fabri-

vrai, mais je préfère avoir moins que perdre une quantité

quées avec divers produits chimiques mélangés causent

impressionnante de légumes. Je limite les fleurs et je

pour l’instant des brûlures irrémédiables sur les cultures

paille un maximum ; et, surtout, j’anticipe un été très

vivrières d’Europe et du monde. Quel sera l’impact à

chaud ou très pluvieux... Cela demande que je me

long terme sur notre santé si rien n’est fait pour stopper

replonge dans les manuels spécialisés, mais je veux évi-

ce nouveau trafic ? Les grossistes, les revendeurs et, bien

ter le désastre complet. Alors, réchauffement climatique

sûr, en bout de chaîne, les agriculteurs sont bernés par

ou période plus ou moins longue de dérèglement,

de fausses étiquettes. Si nous ne pouvons, en tant que

logique sur des millénaires ? Toujours est-il que le bon

simples citoyens, intervenir directement contre ces nou-

sens et l’observation restent les meilleurs compagnons du

veaux trafics, nous devons rester plus que vigilants sur

jardinier !

l’origine de nos achats. Si Internet peut être moins cher,

Raymonde Prades

page 16 - M A C A D A M 8 7

‘ 18 et 19 juin : 5e Festival international des droits de l’enfant À Cannes, les associations œuvrant pour l’enfance, en France ou à l’étranger, pourront participer à cet événement, unique en Europe. ‘ 19 juin : 12e salon Emmaüs Grande vente de solidarité pour les projets Emmaüs Amérique. Paris-Expo, porte de Versailles, 75015 ‘ 20 juin : Journée mondiale des réfugiés ‘ Du 24 au 26 juin : « Solidays » 13e édition du festival Solidays à l’hippodrome de Longchamp. Plus de 150 artistes pendant trois jours. ‘ 26 juin : « la Course des héros » www.coursedesheros.fr


PLANÈTE

en partenariat avec www.terraeco.net

écolo la baguette ? HEURES

transport, précise Adrien Meskel du pôle de recherche et d’innovation

DIFFICILES. DÉCOUVREZ QUI MALTRAITE LES GRAINS DE BLÉ,

de l’Institut national de la boulangerie pâtisserie. L’acide ascorbique,

VOTRE PORTE-MONNAIE… ET VOTRE SANTÉ.

par exemple, vient souvent de Chine. » Pourtant, chez certains

UN

DE

NOS

EMBLÈMES

NATIONAUX

VIT

DES

professionnels, un doute persiste sur l’innocuité des douze additifs de Sécheresse en Russie, inondations en Australie : la production

panification utilisés en France (1). Un doute confirmé implicitement par

mondiale de blé sera inférieure à la consommation en 2011. Aucune

le dépôt officiel, en 1993, de la recette du pain « de tradition

influence sur notre baguette, direz-vous : le blé nécessaire à la fabric-

française », un intitulé qui garantit que le pain ne contient aucun de

ation du pain vendu en France est pourtant gaulois à 98 %. Certes,

ces additifs. De là à suggérer que ces produits font peut-être courir un

mais devant la future tension des stocks, les épis hexagonaux risquent

risque à notre santé…

d’être exportés chez nos voisins, amenuisant nos réserves. Quoi qu’il en soit, dans le pétrin du boulanger ou de l’industriel, le Et si la France elle-même devait faire venir son blé de l’étranger ? Ça

travail continue. Divisé en pâtons, le mélange se repose et fermente

n’améliorerait ni la santé de votre porte-monnaie ni l’empreinte

quelques heures dans une « chambre de pousse » maintenue à 24° C

environnementale de la baguette, elle qui représente les trois quarts

avant de finir dans le four à 250° C pendant une vingtaine de minutes.

des ventes en France : 9 milliards d’unités par an ! Il faut dire que dès

Les pratiques et le résultat diffèrent d’une boulangerie artisanale (65 %

le champ, son bilan carbone est sérieusement enfariné, car l’agriculteur

de la production) à une usine (24 %) ou l’atelier de boulangerie d’une

conventionnel le plombe à hauteur de 63 %. Les coupables : les

grande surface (9,7 %). Mais au final, le bilan environnemental est à

produits phytosanitaires et chimiques. Une fois récoltés, les grains sont

peu près équivalent : le second poste le plus impactant est la cuisson

stockés par des négociants ou des coopératives qui, à leur tour, les

du pain (et les équipements de surgélation à - 115° C pour l’industrie).

traitent ou les assèchent pour les protéger des parasites. Le blé est

L’énergie utilisée par le pétrin électrique et la chambre de fermentation

ensuite transporté vers un moulin situé dans un rayon inférieur à

sont la cerise sur le gâteau au carbone.

250 km. D’abord humidifié, il est ensuite aspiré vers le broyeur et le tamiseur. Enfin, le meunier ajoute sa potion magique : quelques

La baguette est enfin là. Son périple n’est pourtant pas fini. Son odeur

conservateurs et une pincée d’anti-cloque pour éviter les bulles

attire le chaland… qui prend sa voiture pour venir l’acheter et la

disgracieuses sur la croûte. La poudre est prête à l’emploi. À ce stade,

rapporter chez lui. L’industriel, lui, doit, livrer ses points de vente. Enfin,

les effluves du bon pain craquant sont encore loin des narines des

un autre poste est à améliorer : les papiers et fournitures annexes qui

clients et pourtant, la farine représente déjà 70 % de l’impact

pèsent près de 10 % du bilan. Obligatoire dans les commerces en libre-

environnemental de la future baguette.

service, l’emballage du pain est moins présent chez les artisans. « Il

La poudre blanche arrive ensuite chez le boulanger ou l’industriel. À

représente 3 % à 5 % du prix de la baguette pour un boulanger. Or un

son tour, le fabricant de pain ajoute sa dose d’améliorants et

produit totalement biodégradable coûte trois fois plus cher », explique-

d’émulsifiants pour que la mie ne colle pas ou ne file

t-on chez Prestibox, une entreprise spécialisée dans les emballages

pas. « Utilisés à faible dose, l’impact de

pour boulangerie pâtisserie. À choisir, autant préférer le « sans

ces produits est surtout dû à leur

emballage » plutôt qu’un pain dans du papier écologique ! À l’arrivée, la fabrication d’une baguette pèse 140 g de CO2, un bilan semblable à celui d’un km en petite voiture neuve ou d’une ampoule de 60 W

© Bert Folsom / dreamstime.com

allumée pendant 27 heures (2) ! (1) Ces substances donnent des caractéristiques esthétiques au pain et facilitent le travail du boulanger. Il en existe 102 en Europe, selon les goûts de chaque pays. (2) Bilan carbone d’une baguette réalisé en 2009 par la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Isère auprès de sept boulangers du sud du département et de leurs meuniers.

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C’EST MALIN

ados

bons plans par Caroline Charron

☛ Le savon à la noix de coco Solidarité Japon est en vente 5 euros dans toutes les boutiques de cosmétiques Lush. L’intégralité des sommes récoltées par la vente de ce produit sera reversée à l’association Fair Trade Tohoku qui travaille sur les opérations de secours au Japon.

© Isabel Poulin / dreamstime.com

☛ À partir du 3 juin, l’association les Chevaliers du ciel entame son tour de France « Rêves de gosse » pour offrir un baptême de l’air à des enfants différents ou défavorisés. 170 enfants seront accueillis à chacune des neuf étapes, sachant que ceux-ci travaillent bien en amont sur ce beau projet de solidarité dans leurs écoles ou centres pour faire du baptême de l’air le point culminant d’un vaste projet. www.revesdegosse.com ☛ Afin d’informer le public sur les possibilités d’accueillir

MES PARENTS DISENT QU’ILS M’AIMENT ET POURTANT ILS SONT TRÈS DURS AVEC MOI. POURQUOI ?

et dresser un chien guide d’aveugle, la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles organise une semaine de sensibilisation du 6 au 12 juin. www.chiensguides.fr

Vous trouvez vos parents vraiment trop durs avec vous. Vous avez l’impression qu’ils

☛ Green Sergeant est le nom d’un nouveau logiciel qui

n’ont aucune indulgence à votre égard. Alors que les parents de vos copains les lais-

promet de réduire jusqu’à 75 % la facture énergétique de chaque ordinateur, notamment en adaptant en temps réel la puissance du processeur aux besoins de l’utilisateur ou en diminuant la température de l’ordinateur. Vous pouvez télécharger le logiciel Avob Green Sergeant, à partir de 15 euros, sur www.avob.com

sent sortir, aller au cinéma ou dormir chez des amis, les vôtres affichent une sévérité inflexible. Ils surveillent sans arrêt vos fréquentations, ne dispensent les autorisations de sortie qu’au compte-gouttes, sont toujours sur votre dos pour les devoirs. Vous avez l’impression d’être « en garde à vue ». Parfois, vous les trouvez tellement odieux que vous vous demandez s’ils vous aiment vraiment. S’ils vous aimaient, pensez-vous, ils vous permettraient de mener la vie que vous voulez. Ils vous laisseraient tranquille, au lieu de toujours vous coller aux baskets. Ils seraient heureux de vous voir heureux. Mais ce n’est pas aussi simple. Et ce n’est pas parce qu’on est dur avec ses enfants qu’on ne les aime pas. D’ailleurs, même si vous ne voulez pas l’entendre, vos parents vous disent souvent : « C’est pour ton bien qu’on fait tout ça », « si on ne t’aimait pas,

on ne s’intéresserait pas tant à toi ». Et vous pouvez les croire, ils disent vrai. Les parents ont des responsabilités envers leurs enfants. Ils doivent les éduquer, les surveiller. C’est ça leur métier de parents. À l’inverse, ficher la paix à un enfant, le laisser systématiquement faire ce qu’il veut, ne pas suivre sa scolarité, cela peut être une forme de maltraitance, de négligence. Pour se construire sur des bases solides, un enfant a besoin que l’on s’intéresse à lui et qu’on lui fixe des cadres et des limites. Malgré tout, si

☛ Avec les beaux jours, même en ville, notre visage est forcément plus exposé aux rayons du soleil. Pour éviter leurs effets nocifs, on se protège au quotidien avec une crème deux en un (anti-âge et protection UVA/UVB SPF 20). Intelligence soleil, soin anti-âge global de la marque Dr Pierre Ricaud, 30 euros le pot de 40 millilitres.

☛ Depuis vingt-huit ans, la ville d’Épinal organise le festival « Rues et Cies », le plus ancien festival des arts de rue en France. Du 3 au 5 juin, plus de 130 spectacles gratuits à découvrir.

vous souffrez trop du comportement de vos parents, si vous les trouvez trop exigeants, si vous avez l’impression qu’ils mettent toujours l’accent sur vos échecs et vos bêtises mais jamais sur vos succès, amorcez le dialogue. Il est possible que vos parents aient du mal à formuler des encouragements ou des félicitations, par maladresse. Dites-leur que vous avez toujours le sentiment de les décevoir, alors que vous vous efforcez de faire de votre mieux. Essayez de leur faire comprendre que vous avez besoin, de temps en temps, de leurs compliments. Un regard de fierté, porté sur soi par ses parents, ça aussi c’est important pour grandir. Anne-Marie Thomazeau

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☛ Du 17 au 19 juin, la ville d'Amiens se mettra à l'heure anglaise pour la 34e édition de son festival « La rue est à Amiens » en accueillant une trentaine de compagnies, dont une quinzaine venant d'Outre-Manche. Un grand festival de rue en perspective, entièrement gratuit !


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psy EMBELLIR LA VIE ! Pour la deuxième année consécutive, des salariés de la société Henkel se mobilisent pour collecter des fonds pour le Secours Populaire. Ces salariés au grand cœur travaillent d’arrache-pied depuis six mois pour monter une comédie musicale grandiose dont la recette sera entièrement reversée à l’association pour financer ses différentes actions. En 2010, le spectacle avait permis de récolter près de 100 000 euros. Cette année, le spectacle À la vie à l’amour 2 sera présenté les 16, 17 et 18 juin au Casino de Paris. Informations et réservations sur www.embellirlavie.fr

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J’ai vingt-neuf ans et j’habite à Brest. Mon mari voyage beaucoup pour son travail et je passe de plus en plus de temps seule. Cela ne me dérange pas et notre vie de couple est satisfaisante. Je préfère souvent passer une soirée le nez dans un bon bouquin plutôt qu’avec de potentiels « copains », même si mes collègues de bureau semblent avoir une vie sociale agréable et bien remplie. J’ai une amie proche, mais elle vit à l’étranger. Ma sœur s’inquiète et m’encourage à me faire des amis. Peut-être a-t-elle raison, mais je suis d’un naturel réservé. Qu’en pensez-vous ? Tout d’abord, sachez que bien vivre la solitude est plutôt un signe de santé mentale. Vous êtes mariée, et connaissez l’amitié, vous n’êtes donc visiblement pas atteinte d’une absence totale de besoin de contacts humains, qui est le signe de certaines pathologies profondes. Se mettre en retrait socialement peut parfois être un symptôme de dépression, mais cela ne semble pas être votre cas. N’oubliez pas que votre sœur interprète votre façon d’être selon sa propre grille de valeurs. Le fait qu’elle trouve votre comportement inquiétant ne doit pas vous empêcher de vous accepter telle que vous êtes. Nous avons chacun des besoins de socialisation différents. Si passer une soirée avec un livre est pour vous un plaisir, pour d’autres cela peut être synonyme de torture. Évaluez vos besoins objectivement et partagez vos conclusions avec votre sœur, cela approfondira votre relation. Souhaitez-vous plus de contacts humains et votre timidité y fait-elle obstacle, ou êtes-vous satisfaite ainsi ? Si c’est le cas, assumez-le et cultivez votre différence. Sinon, quels genres d’activités aimez-vous ? Si vous vous sentez mal à l’aise dans des soirées où l’on parle de tout et de rien sur un ton de boutade, peut-être apprécieriezvous de rencontrer une ou deux personnes qui vous ressemblent pour des moments en comité plus réduit. Devenez membre d’un club de lecture, ou recherchez par Internet des personnes avec des intérêts proches des vôtres. Les timides sont mal à l’aise à l’idée d’être le centre d’attention. Alors, quand les contacts sont organisés autour d’un centre d’intérêt, la tension est bien moindre et les choses ont tendance à couler de source. Dans tous les cas, ne forcez rien et n’essayez surtout pas de devenir quelqu’un que vous n’êtes pas. S’il est vrai que le rapport à l’autre est essentiel pour une vie épanouie, les modalités en sont multiples et à définir par chacun de nous. Dr Catherine Selden

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PA R T E N A R I AT

À PARIS, UN GROUPE DE JEUNES SCOUTS A SILLONNÉ LA VILLE, LE WEEK-END DE PÂQUES POUR ENQUÊTER SUR L'IMAGE QU'ONT LES PARISIENS SUR LA PRESSE DE RUE... ET MACADAM. RÉSULTAT DANS UN PROCHAIN NUMÉRO.

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MACADAM ÉTAIT DANS L'ACTION LE MOIS DERNIER. À LYON, LES VENDEURS SE SONT RETROUVÉS DANS LEUR NOUVEAU LIEU D'ACCUEIL, AU SECOURS POPULAIRE ; MONSIEUR JEAN-LOUIS TOURRAINE, PREMIER ADJOINT AVAIT TENU À LEUR RENDRE VISITE POUR SALUER LEUR ACTION...


DÉTENTE

JOUER

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

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SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : ALOUETTE

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DÉTENTE

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sudoku niveau difficile

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Avoir 20 ans en 2010

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www.courrierinternational.com N° 1044 du 4 au 9 novembre 2010

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Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu

4 2

est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une

7 9 4 1 2

grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…

5

bon courage !

1

mots croisés 1 Horizontalement 1. Confiance en soi – Fait partie du Maghreb. 2. Crustacé – Des bruits. 3. Vigilance – Décelé. 4. Sert de sépulture – Courroux. 5. Pascal – Il est incontrôlable – Situation extrêmement pénible. 6. Marque le doute – De vive voix. 7. Priver un végétal de lumière – On le dit abominable. 8. Cardinal – Met de l'ordre. 9. Compact – Entaillé. 10. Membrane externe du globe oculaire – Foncer. 11. Roche sédimentaire très dure – Accueille. 12. Est grand ouvert – Excité.

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Chaque jeudi, l’essentiel de la presse du monde du monde entier chez votre marchand de journaux

en japonais ce mot signifie chiffre unique.

Verticalement 1. Des bruits - Antimoine. 2. Plaît aux vaches – Examen minutieux. 3. Pas confessionnel – Chance exceptionnelle. 4. Religieux – Patronne de l'Alsace. 5. Pronom personnel – Action de pénétrer dans un lieu interdit – Distingue l'homme de la femme. 6. Ordonnance. 7. Acteur britannique – En retard sur son époque. 8. Réciproque – En Chine – Erbium. 9. On la dit immortelle – Maréchal de France – Sa pulpe est blanche et sucrée. 10. Il est à fleur d'eau – Inventeur américain. 11. Provoquent une vive indignation – Robert. 12. Réaliser - Sans réaction.

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HOROSCOPE

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par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

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9 7 3 1 2 4 6 8 5

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P R E O A U T O P S I E

1 5 8 3 9 6 2 4 7 7 9 4 1 6 5 3 8 2 L A I C O M I R A C L E

O B L A T O O D I L E O

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B E R G E S V

R E MÈRE DE SETH LOCALISÉ UN HABITUÉ

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g LION (23 JUILLET - 22 AOÛT)

K SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE)

Un mois plus calme, vous récoltez enfin ce que vous avez semé depuis le début de l’année. Vos nouvelles idées trouvent un écho favorable. Étudiant, clarifiez votre communication à l’oral. En couple, ne soyez pas si possessif. Célibataire, la tendance est au flirt. Faites du sport pour éliminer les toxines accumulées.

Ce n’est pas le moment de vous précipiter. Quelques retards vous mettent de mauvaise humeur. Des compromis sont nécessaires afin de débloquer une situation compliquée. Étudiant, attention à l’éparpillement. En couple, vous plaisez, ce qui n’est pas du goût de votre conjoint. Célibataire, il vous faut clarifier une histoire ambiguë. Marchez pour évacuer votre stress.

À force que vous mettiez la pression à vos collègues, l’ambiance devient électrique, au travail. Mettez de l’ordre dans vos dossiers. Coté finances, attention aux dépenses. Étudiant, maîtrisez votre émotivité. En couple, vous n’êtes pas à prendre avec des pincettes. Célibataire, ce n’est pas en faisant des reproches que vous séduirez. Ménagez-vous.

h VIERGE (23 AOÛT - 22 SEPTEMBRE)

l CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER)

Ce n’est pas le moment de vous reposer sur vos lauriers. Démarches, entretiens… vous êtes sollicité. Attention à ne pas réagir vertement aux critiques. Chercheur d’emploi, vous entrez dans une période favorable. Étudiant, prenez le temps d’analyser les questions posées. En couple, vous n’êtes pas à prendre avec des pincettes. Célibataire, vous êtes attiré par quelqu’un qui n’est pas libre. Détendez-vous.

Vous cherchez à vous imposer au travail et ce mois-ci vous promet une belle progression. Votre perfectionnisme vous incite à moins de patience avec vos collaborateurs. Étudiant, n’allez pas trop vite dans vos conclusions. En couple, quelques échanges tumultueux dus à votre agressivité. Célibataire, un mois favorable aux rencontres amicales. Maux de tête et réveils difficiles.

I BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE)

A VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER)

Très efficace au travail, veillez à ne pas courir plusieurs lièvres à la fois. Attendez un peu pour présenter votre nouveau projet. Les questions financières sont à l’ordre du jour pour certains. Étudiant, restez dans le sujet demandé. En couple, gare à la jalousie. Célibataire, vous sortez, vous charmez, mais pas de rencontres concluantes. Prenez le temps de vous reposer.

N’entrez pas dans un engrenage conflictuel avec votre hiérarchie. Pas de décisions hâtives, si vous avez envie de changements professionnels, prenez le temps de peaufiner vos projets. Étudiant, consolidez vos acquis. En couple, vous êtes sur un nuage. Célibataire, rien de vraiment sérieux ce mois-ci. Et si vous faisiez du sport ?

F SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE)

b POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS)

Cultivez la patience, vos démarches n’aboutissent pas aussi vite que vous le souhaitez. C’est le moment de prendre de nouveaux contacts et d’élargir votre réseau professionnel. Étudiant, faites preuve de méthode. En couple, ne soyez pas si méfiant, votre conjoint vous aime. Célibataire, votre exigence et votre tendance à la jalousie font fuir. Attention aux brûlures d’estomac.

Beaucoup de satisfactions, au travail. Vous êtes soutenu dans votre nouveau projet. Les chercheurs d’emploi peuvent compter sur leurs relations. On vous rembourse enfin une dette. Étudiant, attention à la dispersion. En couple, vous êtes très présent auprès de votre conjoint. Célibataire, n’hésitez pas à inviter cette personne. Tout va bien, mais aérez-vous.

D TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI) Vos affaires prospèrent. Toutes les chances sont de votre côté pour ce qui est de négocier une transaction financière. Chercheur d’emploi, des opportunités sont à saisir. Étudiant, ce n’est pas le moment de faire la fête. En couple, la complicité est au rendez-vous. Célibataire, vous avez envie de vous stabiliser. Attention aux excès !

E GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN) Privilégiez le dialogue avec vos collègues. Ne vous mettez pas trop en avant, cette attitude risque d’être mal perçue. Étudiant, mettez à jour vos dossiers. En couple, votre partenaire vous reproche vos soirées avec vos copains. Célibataire, vous charmez tous azimuts, mais rien de bien sérieux. Tendance au grignotage compulsif.

j CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET) Très sollicité, vous avez besoin de calme pour réfléchir à vos futurs objectifs. Une trahison dans votre relationnel vous incite à la vigilance. Prenez conseil auprès de personnes compétentes. Étudiant, reprenez confiance en vous : vous avez les capacités pour réussir. En couple, vous projetez un petit voyage. Célibataire, acceptez les invitations. Gare à la prise de poids !

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RÉDUIRE EN POUDRE BRUIT SEC

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M E G E R E FEMME ACARIÂTRE

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DANS LA GAMME PRÉDICATION

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PLANTE À BULBE QUADRI-LATÈ RES VAINQUEUR

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I CORFOU EN EST UNE ATTEINTE

mots fléchés

PLAN-TATION S RIVAGES

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mots croisés

A C O U P H E N E 0 O S 2 B

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sudoku difficile

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C BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL)

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Sur les 32 E de l’abonnement standard (pour 11 numéros), 10 E reviennent à l’association qui développe des ateliers d’expression et des initiatives au service des vendeurs.

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