Macadam mars 2012

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WWW.MACADAMJOURNAL.COM

n°95 MARS 2012

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

ÉCOLO LE POULET ?

INDE MON VILLAGE NE CONNAÎT PAS LA CRISE

DES FEMMES D'EXCEPTION

FADIA OTTE PASIONARIA DE LA PAIX

EMILY VILLAMOR LE MIRACLE DANS LA RUE

ROHINI NIKELANI LES INDIENS PRATIQUENT LA PHILANTHROPIE DEPUIS DES MILLÉNAIRES

JEUX, BD, MOTS CROISÉS...

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MIREILLE DARC

T N A T R O P M IL EST I R E T N O R F D’AF S R U E P S E S

»


Macadam mensuel [édition mars 2012] www.macadamjournal.com contact@macadamjournal.com distribution nationale Les Artisans du Macadam, association loi 1901, reconnue d’intérêt général Président : Gabriel Gaudillat siège : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Renseignements : 01 40 38 25 20 agences Paris : 22 rue des Vinaigriers – 75010 Paris Anne-Claire : 07 62 82 31 12 Lyon : Secours populaire – Bernard : 06 73 52 61 90 directeur de la publication François Fillon rédactrice en chef adjointe Caroline Charron rédaction Sophie Baqué, Christine Bergougnous, Marie-Pierre Charneau, Caroline Charron, Philippe François, Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Margot Loizillon, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne, Mélanie Rembert, Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-Joris révision Marie Dominique Bergouignan partenariats Micheline Perrin partenaires@macadamjournal.com couverture Richard Melloul illustrations Philippe Tastet, Le Cil Vert graphisme beau fixe, manufacture d’images site web Véronique Guérin édition sarl Media Compagnie impression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal à parution / ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259 Ils nous soutiennent : Fondation Carla Bruni-Sarkozy, Fondation Crédit Coopératif, Fondation Macif, Fondation Seb, France infos, Habitat et Humanisme, Secours Catholique, Secours Populaire...

L’ÉDITO

8 mars : journée de la femme C’est à la suite d'une importante grève des ouvrières de Saint Pétersbourg au cours de la Révolution russe, en 1917, que le 8 mars sera définitivement désigné comme le jour dédié aux femmes, en souvenir de leurs luttes et combats. Cette date sera définitivement officialisée par les Nations Unies en 1977, puis en 1982 en France. Chaque année, la journée internationale de la femme est l'occasion de faire le point sur la condition des femmes, l'égalité des sexes. Le bon sens veut que la femme et l’homme soient égaux en droit. Le sexe ne détermine pas les compétences. De ce fait, il est normal que les femmes puissent accéder à des postes de responsabilité aussi bien dans les secteurs économique et politique. Il est archaïque de penser et de croire qu’il existe un sexe fort et un sexe faible. La femme et l’homme sont complémentaires.

par Gabriel Gaudillat / g.gaudillat@macadamjournal.com

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSE Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse (statut VDI), fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. > 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

er ulez aid Vous vo sonne r une pe lté? u en diffic devenir de i lu z Propose de Macadam. r u e vend : Contact 76 4 3 6 9 06 31

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam. L’association a rec ̧u l’agre ́ment d’association d’inte ́re ̂t ge ́ne ́ral. Les personnes offrant des dons ̀ a Macadam peuvent de ́duire 66% des montants des dons de leurs impo ̂ts. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELS Ponctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisation de Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création ou maquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONAL Macadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network of Street Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour sa qualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situé à Glasgow regroupe 110 journaux de rue, répartis dans 40 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 200 000 personnes et publient 38 millions de journaux chaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l’exclusion sociale".

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L’ I N V I T É

en partenariat avec www.youphil.com

LES INDIENS PRATIQUENT LA PHILANTHROPIE DEPUIS DES MILLÉNAIRES PAR ROHINI NIKELANI

© Namas Bhojani

Certains disent que la philanthropie ne fonctionne pas en Inde. R.N. : Tout dépend de la manière dont vous la définissez. Je pense que les gens font référence à une notion nouvelle et occidentale de la philanthropie.Si on parle de l’amour de l’humanité, alors les Indiens pratiquent la philanthropie depuis des millénaires. Mais si on parle de la philanthropie des gros sous, de la philanthropie stratégique, alors oui, nous sommes en train de prendre une nouvelle direction.

PRÉSIDENTE D’ARGHYAM ET DE PRATHAM BOOKS, ROHINI NILEKANI EST UNE DES PHILANTHROPES INDIENNES LES PLUS ACTIVES DANS LE DOMAINE DE L’ACCÈS À L’EAU ET À L’ÉDUCATION NOTAMMENT. ELLE LIVRE SON POINT DE VUE SUR LES NOUVEAUX-RICHES ET L’ÉTAT DE LA PHILANTHROPIE INDIENNE. Comment êtes vous devenue une philanthrope ? R.N. : Je travaillais déjà dans le secteur social, puis quand j’ai gagné de l’argent grâce à mes parts dans Infosys, je me suis dit que je n’avais pas besoin de garder cet argent. J’ai décidé de le donner afin de soutenir le type de travail que je faisais à ce moment là. Est-il facile de mesurer l’impact du travail accompli à Arghyam et Pratham Books ? R.N. : Mon travail me procure une joie intense, et j’espère qu’il apporte quelque chose à la société. Il est difficile de mesurer les retombées sociales à cause de cette longue période de gestation qui précède tout réel changement. Pour Pratham Books, c’est plus simple, puisque nous avons réussi à atteindre environ 25 millions d’enfants avec des livres attractifs dans des langues différentes. Pour beaucoup d’enfants, ces livres étaient leur premier livre. Nous essayons de démocratiser le plaisir de lire. Arghyam s’occupe de donner des subventions à d’autres ONG dans le domaine de l’eau dans 18 états en Inde. Un énorme travail a été fait afin d’assurer que les communautés aient voix au chapitre en ce qui concerne la garantie d’une eau courante saine et équitable.Il y a eu des innovations low-cost intéressantes et quelques avancées politiques. Nous avons aussi créé le India Water Portal, une plateforme internet qui permet de générer, cultiver et partager un savoir sur l’eau. L’eau est une ressource clef en danger et il y encore tellement de choses à faire.

Pourquoi maintenant ? R.N. : Jusqu’à maintenant, les richesses étaient concentrées dans les mains d’entreprises familiales qui gardaient leur argent au sein de leur famille afin de pouvoir maintenir leur entreprise – seules quelques bribes de cet argent parvenaient aux autres. Ce n’est que dans les 20 ou 25 dernières années qu’une nouvelle forme de richesse a été accumulée au sein d’un segment plus large et plus diversifié de la société, qui a un différent rapport à l’argent. Comme nous. Quel est ce nouveau rapport à l’argent? R.N. : Nous en sommes plus indépendants; nous en faisons ce que nous voulons. La richesse me rend responsable vis-à-vis de l’ensemble de la société. Une société n’autorisera une telle création de richesse que si elle croit que cet argent accumulé entre les mains d’une minorité aidera la société. Ou au moins, que cet argent sera aussi bien utilisé que si le gouvernement l’avait taxé. Et puis la création de richesse n’est pas le résultat du génie d’une personne ou d’un petit groupe de personnes. Donc cette richesse ne peut pas vraiment appartenir à une seule personne. Nous n’en sommes que les dépositaires. La philanthropie est-elle le signe de l’échec de l’État? R.N. : Peu importe la grandeur d’un gouvernement, d’un peuple ou des conditions économiques, la philanthropie sera toujours nécessaire car il y aura toujours un écart entre ce que les communautés, l’Etat ou le marché peuvent accomplir et le bien-être universel des gens.Idéalement, on ne devrait pas vouloir voir la philanthropie prospérer: la philanthropie devrait être quelque chose de redondant. Mais c’est une utopie. On ne peut pas avoir une société où on n’aurait plus besoin de la philanthropie et ce, même si la philanthropie a – et doit avoir – ses limites. Anita Kirpalani, Youphil.com Retrouvez l’ensemble de l’interview sur Youphil.com

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ACTU

LE MONDE EST FOU Il envoie 566 607 SMS en un mois

Il fabrique une pizza à 1 800 euros

Certains sont capables de choses

Depuis quelques semaines, un restaurant

surprenantes pour jouir de leur quart

de Naples, en Italie, est devenu

d’heure de gloire et rentrer dans le livre

une véritable attraction. Et pour cause,

Guinness des records. À défaut d’avoir

il propose à sa clientèle une pizza

un quelconque talent particulier,

à 1 800 euros ! Le restaurateur,

un homme a ainsi décidé de battre

Claude Camilleri, souhaitant rentrer dans

le records de SMS envoyés en un mois.

le Guinness Book, il a en effet décidé

Il s’agit de Fred Lidgren qui est désormais

d’imaginer une recette de cette spécialité

le détenteur du record du monde avec

italienne à la hauteur de sa réputation et

566 607 textos expédiés en un mois

de son coût. À ce prix là, vous aurez droit

seulement. Cela revient à environ 18 887

à une pâte recouverte de truffes blanches,

messages par jour. Si l’on calcule une

de feuilles d’or de 24 carats, et de mozza-

moyenne, en partant du postulat qu’il ne

rella Di Buffala. Mais si Claude Camilleri

s’arrête même pas pour dormir, ce geek

a affiché son fameux plat sur la carte

a comptabilisé 787 SMS en l’espace

de la pizzeria Margo’s, ne comptez pas

d’une heure, soit 13 par minute. Pour

commander «l’œuvre» sur place. En effet,

prouver son "exploit", le recordman a

il faut une semaine au restaurateur pour

demandé à son opérateur, T-Mobile, son relevé détaillé. Il a donc reçu un carton entier de documents, via Priority Mail. Outre le contenu insignifiant des SMS qu’il devait rédiger, le record a dû obliger l’homme à abandonner toute activité professionnelle ou culturelle… On se demande dès lors sa réelle valeur.

Il devient père à 94 ans Le paysan indien Ramajit Raghav, âgé de 94 ans, est devenu le plus vieux papa du monde. Pour ce croyant, aucun doute, ce nouveau-né en parfaite santé est «un don de dieu». Il affirme que ce sont ses prières qui auraient été exaucées. Si les probabilité d’avoir un enfant à cet âge sont rare, la science n’exclut la possibilité. Tout ce dont on a besoin, c’est d’»un spermatozoïde pour féconder

l’ovule», explique le Dr Paramjeet Singh. Mais si Ramajit Raghav ne compte même plus combien d’enfants qu’il a, il est sûr que ce dernier bébé fait de lui le plus vieux papa du monde. Nanu Ram Jogi, l’homme qui détenait ce record, avait en effet eu en 2007 le dernier de ses 22 enfants à l’âge de 90 ans. Ramajit Raghav explique quant à lui qu’il n’est pas l’abri de faire un autre bébé. Mieux, il envisage même déjà cette option. Il invite d’ailleurs tous les journalistes à revenir dans 10 ans afin de constater que son état de santé ne s’est pas dégradé, et qu’il est toujours aussi robuste.

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récupérer tous les ingrédients de la pizza, qui ne se fait que pendant la saison des truffes, soit de mai à octobre.


ACTU

en partenariat avec www.zigonet.com

Philippe Tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles sur la TV et la presse et l’esprit tourné vers la vie. www.philippetastet.com

Miami envahie par des escargots géants On dirait bien que l’État de Floride (États-Unis) accueille ces derniers temps des phénomènes étranges. Après le nuage aux formes étonnantes planant au-dessus de Panama City Beach, c’est à Miami de faire des siennes. Même si la ville se serait bien passé de ce détail. Depuis le mois de septembre, la ville, désignée comme la «Salle d’attente du Bon Dieu» (en raison du nombre de retraités), 35 000 escargots géants ont été capturés. On se croirait tout droit sorti d’un film de science-fiction dans lequel des animaux mutants envahissent la ville. Après la Nouvelle-Zélande et la découverte d’une crevette hors normes, ce sont des escargots géants qui envahissent la ville de Miami. Appelés «lissachatina fulica», ces énormes mollusques sont huit

Une bière faite avec du Viagra ! En Grande-Bretagne, une bière réalisée à base de Viagra va être commercialisée le jour du mariage de Kate Middleton et du prince William. Plusieurs bouteilles ont même été envoyées à ce dernier. Selon The Sun, 40 bouteilles de Royal Virility Performance seront mises en vente le 29 avril prochain sur le site

BrewDog.com, à 10 livres l’unité. À noter que des bouteilles ont également été envoyées au Prince William, afin qu’il puisse se mettre en condition pour la nuit de noce. Il faut dire qu’en plus du Viagra, la boisson, qui a un degré d’alcool de 7,5%, est également composée de plusieurs aphrodisiaques, comme le chocolat. Tous les bénéfices de cette vente seront reversés à une association caritative, baptisée Centrepoint. Toutefois, si la Royal Virility Performance est un succès, les fabricants n’excluent pas de la commercialiser réellement.

à dix fois plus grands que les espèces européennes, relaie le site internet de Metro. En effet, aussi grands qu’une main humaine, ils peuvent mesurer jusqu’à 20 cm de longueur et 10 cm de diamètre. On peut se dire qu’il n’y a rien de mal à ce que ces escargots vivent en paix. Seulement, leur capacité de reproduction est tout simplement hors normes : 1 200 oeufs en moyenne par année. Sachant que ces gastéropodes peuvent vivre 9 ans, cela devient problématique.

New York: les femmes de chambre vont être munies d’une alarme La ville de New York prend de nouvelles dispositions pour ses femmes de chambre. L’affaire du Sofitel entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, qui a eu lieu en mai dernier, a marqué les esprits, à tel point que les femmes de chambre vont être, à présent, munies d’une alarme portable. C’est l’Association des hôtels new-yorkais qui a annonce cette nouvelle disposition mercredi, relayée par le site internet de La Dépêche. Le nouveau contrat de sept ans qui lie l’association et les syndicats stipulait cette mesure. Approuvée par les deux camps, elle permet aux employés amenés à rentrer dans les chambres d’hôtels de «rapidement et facilement activer

(cette alarme), pour demander une aide rapide sur place» selon la porte-parole de l’association, Mme Linden. Celle-ci a par ailleurs nié toute coïncidence avec l’affaire du Sofitel, déclarant que «c’était en discussion depuis un certain temps». Le système, appelé «Boutonpanique», sera mis en place d’ici un an.

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© Richard Melloul

RENCONTRE

SOUCIEUSE DE RENDRE CE QUE LA VIE LUI A DONNÉ, MIREILLE DARC S’EST ENGAGÉE AUPRÈS DE LA CHAÎNE DE L’ESPOIR QUI OPÈRE LES ENFANTS DANS LE MONDE ENTIER. UNE CAUSE QUI RÉSONNE AVEC SON HISTOIRE PERSONNELLE. ACTRICE ET DOCUMENTARISTE, MIREILLE DARC N’HÉSITE PAS À SE FROTTER À DES SUJETS DIFFICILES, VOIRE TABOUS. ELLE NOUS PARLE DE SES CHOIX, DE SES PEURS, DE LA VIE… PAR CAROLINE CHARRON

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RENCONTRE

MIREILLE DARC

IL EST IMPORTANT D’AFFRONTER SES PEURS Vous êtes marraine de la Chaîne de l’espoir depuis 2005. Pourquoi avoir choisi cette association ? La Chaîne de l’espoir opère des enfants ayant des problèmes cardiaques. S’il n’est pas traité par des antibiotiques, un enfant, à la première angine, peut se choper un microbe qui va rétrécir ses artères, soit du cœur, soit des reins. C’est ce que j’ai eu quand j’étais gosse : il n’y avait pas beaucoup d’argent chez moi et je me suis retrouvée avec un problème cardiaque; j’ai dû être opérée plus tard. À la puberté, vous commencez à avoir un souffle au cœur, vous ne pouvez pas faire de gym à l’école par exemple... C’est handicapant. On vous dit que ce n’est pas grave mais, moi, je n’ai pas pu avoir d’enfants à cause de ça. Le but de l’association est d’opérer le plus tôt possible. J’avais vu une émission avec le Pr Deloche et, un jour que j’étais à la télévision, je suis tombée sur lui. Je lui ai souri, il est venu vers moi et m’a dit : « Tu sais, j’ai besoin de toi. Ton histoire, c’est celle que je traite tous les jours. » Ça a démarré comme ça, mais il faut dire aussi qu’il y a un moment où l’on a une dette vis-à-vis de la vie. On n’a qu’une idée, c’est de rendre un tout petit peu, de dire merci. Moi, j’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes et de tomber à point car, vingt ans avant, on n’opérait pas du cœur. Par rapport à d’autres personnes, je ne m’en sors pas trop mal. Quel est votre rôle auprès d’eux ? Parler d’eux mais aussi trouver de l’argent. On a un grand réseau de bénévoles, notamment des familles d’accueil, mais il y a des équipes entières qui partent en Afrique, par exemple, où l’on monte des hôpitaux grâce à des mécènes. Il faut faire venir des équipes du monde entier. Elles nous donnent quinze jours de leur temps pour opérer mais il faut les nourrir, les héberger, les transporter. Je vais donc avec le Pr Deloche voir des gens susceptibles de nous aider. Je ne suis pas seule, d’autres personnalités donnent des coups de main.

Vous apparaissez comme quelqu’un de très proche des gens. Comment garder cette proximité lorsque l’on est très connu ? C’est assez curieux parce que je fais maintenant des documentaires, souvent sur des sujets difficiles, et je donne mon numéro de téléphone à tout le monde. Mais, vous verrez, il ne sonne pas sans arrêt ! Ça a toujours été comme ça. J’ai vécu seize ans avec Alain Delon, ce qui a suscité de la curiosité, mais je ne me suis jamais cachée. J’ai toujours vécu normalement, je faisais les courses, je m’occupais de la maison… Si quelqu’un vient vers moi, c’est qu’il ou elle a quelque chose à me demander, donc l’attention est sur le sujet de la personne. Si je me rends compte que c’est de la curiosité, je vais éclater de rire ou lui dire gentiment que j’ai autre chose à faire. Pas besoin de garde du corps…

Je suis mal quand je sors d’un restaurant par exemple, de voir des gens qui dorment dans la rue, qui n’ont rien. Je culpabilise à un point…

Bien que réalisatrice de documentaires, vous n’en restez pas moins actrice, vous avez toujours cette envie ? C’est une vocation, d’être actrice. Dans ma tête, je suis actrice avant d’être réalisatrice ; je mourrai actrice. Être actrice, c’est ne pas avoir d’âge. J’ai un âge par rapport à un rôle. Tant que j’ai la force, il n’y a pas de raisons que je ne continue pas ce métier. En revanche, comme on ne me propose pas grand-chose d’intéressant, je ne m’accroche pas non plus. La réalisation de documentaires m’intéresse beaucoup ; je ne suis pas en manque d’échanges, de rencontres ou de création. Vous semblez avoir une détermination à toute épreuve… J’ai le doute en moi mais j’ai en même temps un optimisme farouche. J’ai des vagues d’optimisme qui me montent et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas arriver où j’ai envie, je ne vois pas le problème. J’essaie d’analyser, toujours : où est le problème ? Qu’est-ce qui me manque ? De quoi j’ai peur ? Ce sont des questions que je me pose depuis longtemps. Il est important d’affronter ses peurs. C’est aussi pour ça que je suis allée vers le documentaire.

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RENCONTRE

Je donne ce que j’ai, c’est évident, mais c’est pas cela dont il s’agit, c’est le respect humain.

LA CHAÎNE DE L’ESPOIR Cette association humanitaire pour l’enfance a été créée en 1988 par le Pr Alain Deloche. Elle intervient dans plus de trente pays pour offrir un accès aux soins et à l’éducation aux enfants les plus démunis. La Chaîne de l’espoir opère et soigne chaque année des milliers d’enfants, qu’elle fait venir en France ou qu’elle opère sur place. Elle donne les moyens au personnel local de soigner lui-même les enfants du pays en formant les personnels et en développant des structures spécialisées, adaptées aux réalités locales. Elle apporte en outre des équipements dans les pays en situation humanitaire d’urgence. La Chaîne de l’espoir intervient également dans le domaine de l’éducation avec des programmes de parrainage et d’aide à la scolarisation. Grâce à ces actions et depuis la création de l’association, 25 000 enfants ont pu retrouver le chemin de l’école, 5 000 ont été soignés ou opérés chaque année et trois hôpitaux ont pu être ouverts (Cambodge, Mozambique et Afghanistan). www.chainedelespoir.org ou 01 44 12 66 66

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En fonction de quoi choisissez-vous vos sujets de reportages ? Justement, ça part de mes doutes et de mes peurs, comme la mort par exemple, sur laquelle j’ai fait un documentaire. Être religieuse aujourd’hui : est-ce que c’est une vocation comme la mienne ? La rencontre avec Dieu pour ces femmes est intéressante à comprendre. Pour les femmes en prison, le manque de liberté : comment fait-on pour vivre dix-sept, dix-huit ans dans une cellule, face à soi-même, dans un environnement difficile ? Ce sont des choses comme ça, qui me tenaillent, et tout à coup j’ai envie d’y aller. Mais ça démarre de pas grand-chose. Vous avez fait des documentaires sur la prostitution, sur les religieuses ou sur les actrices de porno ; des femmes en marge de la société en somme… Je crois que, étant donné que je viens d’une famille modeste, je me suis souvent dit que j’avais été sur le fil du rasoir. Aussi bien dans les rencontres, dans ma façon d’appréhender la vie, il y a toujours un moment où être du bon ou du mauvais côté, ça ne tient pas à grand-chose. Ça bascule à un moment, c’est des problèmes de choix. Comment les fait-on, ces choix ? C’est cela qui m’interpelle le plus, et j’ai l’impression qu’il y a des femmes qui n’ont pas beaucoup de chance. Quelquefois il faut aller au plus difficile… Vous traitez de sujets graves, tabous parfois, durs souvent. Comment sortez-vous de ces enquêtes ? J’en ressors plus riche ; je me sens toujours très proche de ces femmes. En moi il y a quelque chose qui me fait me sentir un peu leur sœur ; sœur de combat, sœur de la vie. Je sors toujours de là avec l’impression qu’il ne faudrait pas grandchose pour que ces femmes, soudain, soient du bon côté. N’y a-t-il pas une frustration à rester spectateur de la vie de ces femmes en faisant un documentaire ? Une femme qui sort de prison, elle a besoin d’un certain temps pour se remettre dans la vie. Si on la protège trop, on ne l’aide pas forcément. Je crois souvent qu’une conversation avec elle ou un numéro de téléphone pour qu’elle sache que je suis là si elle a besoin est plus important. Bien sûr, je ne parle pas de lui remplir le frigo ou ce genre de choses, que je fais quand je peux, mais c’est plus sur le plan psychologique, de dire à quelqu’un qu’il doit faire ce travail de reconstruction… Chacun doit aller au charbon. Le fait d’être qui vous êtes vous aide-t-il à entrer en contact avec ces personnes ou au contraire devez-vous lutter contre des a priori ? On l’oublie très vite. Je ne me suis jamais sentie avec un poids par rapport à ça. Ça prend dix minutes pour évacuer la question. Je ne suis pas dans la curiosité quand je les rencontre, je suis sur un sujet. Je leur propose donc de voir si on peut explorer ce sujet ensemble. Mon truc, c’est d’aller au fond d’un sujet, mais centré sur l’humain, l’émotionnel.

Vous considérez-vous comme une féministe ? Non pas du tout, je ne suis pas féministe ou militante. Je suis simplement une femme proche des femmes. J’arrive à mieux comprendre les femmes que les hommes. Je me retrouve en elles aussi par rapport à ma vie. Il y a des points d’ancrage, c’est différent d’avec les hommes. Je ne suis pas militante car je ne suis pas fidèle dans mes objectifs, à part pour la Chaîne de l’espoir. En ce moment, je fais un sujet sur le pardon ; une fois que j’ai fini, je tourne la page. Mon sujet m’intéresse jusqu’à ce que j’aille au bout, mais bien sûr, si je rencontre une personne qui vient vers moi, en détresse, je vais passer une heure avec elle. Je crois que vous réfléchissez à un documentaire sur la précarité… Je n’ai encore rien fait là-dessus mais j’ai dit un jour que c’est ce qui me met le plus mal à l’aise. Je suis mal quand je sors d’un restaurant, par exemple, de voir des gens qui dorment dans la rue, qui n’ont rien. Je culpabilise à un point… Il y a un être humain qui est dehors et je me demande comment on peut laisser quelqu’un affamé, ou dormir dehors. Ça ne devrait pas exister. On les ignore, on passe à côté d’eux et ça me met très mal à l’aise. Peutêtre que j’arriverai un jour à faire un documentaire làdessus mais, pour le moment, c’est vraiment quelque chose qui m’angoisse. Je donne ce que j’ai, c’est évident, mais c’est pas cela dont il s’agit, c’est le respect humain. Je me pose mille questions à leur sujet mais en même temps je n’en résous aucune. Je ne me sens pas encore prête à affronter le sujet, car il faut pouvoir entrer dans une problématique, poser les bonnes questions pour que ce ne soit pas de la curiosité justement. Là, je viens de finir un film sur le pardon et j’ai eu beaucoup, beaucoup de mal. Ça fait longtemps que je n’avais pas eu autant de mal. On reçoit des coups par rapport au thème lui-même. C’est pour cela que, pour traiter un sujet comme la pauvreté, il faut l’avoir déjà un peu affronté. On a des peurs profondes en soi, et la précarité en fait partie pour moi. Ça tient peutêtre à mes origines, il y a beaucoup de choses… Je ne sais pas ce dont ils ont besoin, en dehors du matériel ; il y a aussi l’aspect psychique. Je me demande ce qui fait qu’à un moment on décroche. Parmi les prostituées que j’ai rencontrées, il y a des femmes qui ont été larguées à un certain moment par leur mari et qui, ne sachant pas comment manger, ont fait ce choix-là pour s’en sortir. C’est un enchaînement de circonstances. La solitude en fait partie… Avec Mme Chirac, je m’occupe des personnes âgées dans les hôpitaux et, là aussi, il y a une misère humaine très forte. Le temps passe et je vois de moins en moins de solutions. Notre société va de plus en plus vers une lumière factice et je me dis que j’en fais partie et je ne fais pas grand-chose. Ça me travaille beaucoup. On ne peut pas être aveugle.


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MONDE

© Reuters/Adnan Abidi

INDE

e g a l l i v n o m t i a n n o c e n e s i r c a l s pa

REBOISEMENT, CAUTION SOLIDAIRE OU INTERDICTION DE L’ALCOOL : LES VILLAGEOIS N’ONT PAS ATTENDU LE GOUVERNEMENT POUR SORTIR DE LA MISÈRE. UNE BELLE VICTOIRE POUR LA DÉMOCRATIE LOCALE. Nous apercevons deux cerfs mouchetés cachés au milieu des arbres touffus. Au bruit de la voiture, ils disparaissent en un éclair. Nous ne sommes pourtant pas dans un parc national, mais au village de Hiware Bazar, dans le Maharashtra, au centre-ouest de l’Inde. Ici, à la place des habituelles huttes de terre, on trouve de petites maisons en dur, peintes d’un beau brun rosé. Hiware Bazar est l’antithèse du village indien miné par la pauvreté. Baba Ramji Pawar, 73 ans, qui traverse la place du village à moto, s’arrête pour discuter du triste passé de Hiware Bazar. « Avant, être affecté ici était considéré comme une punition par les fonctionnaires. Il n’y avait pas de routes, que des pierres et de la terre desséchée. Nos femmes devaient faire deux kilomètres à pied pour trouver de l’eau potable. Les hommes, désœuvrés, passaient leur temps à boire. » « J’ai été élu sarpanch [chef du village] simplement parce que j’avais fait des études et que j’avais un projet. Au lieu de nous diviser pour des raisons politiques nous avons travaillé ensemble pour le bien du village », déclare Pawar. Sa première mesure a été d’organiser des gram sabha [assemblées de village] où tous les villageois, hommes, femmes et jeunes discutaient des problèmes et des solutions possi-

bles. Il a introduit le concept de shramdan [travail volontaire], où chacun s’active bénévolement pour améliorer la situation du village. Cette initiative a permis de lancer un programme de reboisement, conjointement avec le Département des forêts. Le revenu par habitant se trouve aujourd’hui trois fois supérieur à la moyenne nationale. Gaikwad est l’un des paysans sans terre les plus pauvres du village. Pourtant, en travaillant dans les champs des autres et en vendant du lait à la coopérative, il parvient à économiser 20 000 roupies [295 euros] par an, car le salaire moyen à Hiware Bazaar est très nettement supérieur à celui des autres villages. Gaikwad a acheté des buffles grâce à un prêt bancaire. « Normalement, une banque n’accorderait jamais un prêt à quelqu’un comme moi qui n’a pas d’emploi fixe. Mais le gram sabha s’est porté garant et c’est ainsi que j’ai pu m’en sortir », explique-t-il. Gaikwad fait partie des 100 personnes qui sont revenues au village, une migration inversée sans précédent dans cet État. Au fur et à mesure de l’augmentation du revenu local, d’autres changements se produisent. Chaque maison dispose à présent de ses propres toilettes. Le recours au biogaz permet de réduire l’utilisation du bois pour le feu. L’école, jadis une baraque d’une pièce qui n’allait que jusqu’au CM1, s’est transformée en un bâtiment moderne et assure la scolarité jusqu’à la terminale. Smita Mitra – Outlook / Courrier international

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RODICA, UNE FEMME

QUE LE HANDICAP

N’ARRÊTE PAS

fadia otte pasionaria de la paix « Mon engagement, il est œcuménique ! Le sang est rouge pour tout le monde. » Fadia Otte est une femme passionnée, une « guerrière », comme elle aime se décrire elle-même. Pourtant, cette armure qu’elle n’hésite pas à endosser pour mener ses combats cache aussi une orfèvre. Française d’origine libanaise, Fadia Otte est une créatrice de bijoux dont la dernière ligne rassemble les trois religions monothéistes. L’étoile, le croissant et la croix réunis autour d’un cou ou d’un poignet, « c’est une façon de rappeler que le bon Dieu est le même pour tous,

Arad, Roumanie. Dans les rues chargées d’histoire de cette ville de l’ouest du pays, une petite femme ronde s’active pour se rendre au bureau de son association, l’ADMR (Asociatie Distroficilor Muscular din Romania). L’ADMR est une association au service de malades atteints de myopathies. Elle offre un lieu de vie à des personnes souvent peu socialisées et a équipé des dizaines d’entre elles de fauteuil roulant, béquilles et autres accessoires indispensables, donnant ainsi aux bénéficiaires la possibilité… d’avoir une vie, tout simplement ! Voilà un bilan plus qu’encourageant. Mais ce qui fait la particularité de cette association est qu’elle a été fondée et qu’elle est dirigée par un couple luimême atteint par la maladie. Dès 1991, en effet, Mihai et Rodica Fighir ont formalisé leur désir d’enrichir la vie des autres malgré leur handicap. Grâce à eux, plus de 70 personnes peuvent sortir de leur lit et exister socialement. Rodica est un peu moins atteinte que son mari. Chaque jour, après s’être préparée, non sans peine, c’est elle qui le prend en charge, le lève et le prépare à son tour. En fauteuil roulant, elle se dirige vers la cuisine où elle prépare un repas, pour elle et pour son mari, qu’elle aide à manger. Elle rejoint ensuite les locaux de l’association, toujours en fauteuil électrique et suivie de près par Mihai. Elle se met alors au service des autres. Exemple de vie féconde, menée par une femme de courage que le handicap n’arrête pas.

mais aussi de reposer la question sur les conflits qui secouent le monde actuel. Plus personne ne sait pourquoi on est en guerre ! » insiste Fadia. Et la guerre, justement, elle en connaît un rayon. Elle a sept ans quand celle-ci éclate dans son Beyrouth natal. En plus de la mort et de la peur, elle découvre la haine religieuse, notamment lorsqu’elle comprend que certains de ses camarades de classe, de confession juive ou musulmane, ne reviendront plus jamais à l’école. Issue d’une famille chrétienne maronite, elle quitte le Liban après le décès de son petit frère et s’installe à Paris à vingt et un ans. Le monde associatif l’inspire depuis de nombreuses années, le choc des attentats de Londres en 2005 la pousse à s’engager plus encore, avec la création d’une association, Safe World Peace : « Juste avant les attaques de Londres, je venais moi-même de réchapper à un attentat.

À ce moment-là, faire quelque chose, réagir, est devenu une urgence. » Aujourd’hui, 10 % du prix de vente de ses bijoux est reversé à son association, ce qui permet de financer des projets, comme cette école au nord de Beyrouth, mais aussi une crèche à Bethléem. « La femme est le pilier du foyer

car les enfants dépendent tout particulièrement d’elle. C’est pour cela que, selon moi, l’éducation des femmes est primordiale », explique Fadia, qui se dit « fière » de ces révolutions qui ont récemment secoué le monde arabe. Avec ses dernières créations, Fadia veut continuer de toucher le monde par son message de paix et d’amour, elle qui, il y a quelques années, a dû se battre contre un cancer. Qu’on se le dise, Fadia Otte « n’a plus peur de

C’est l’association humanitaire La Gerbe qui a collecté et fourni à Rodica les fauteuils roulants pour les membres de son association. La Gerbe est une ONG à caractère humanitaire et social qui a pour vocation d’aider les personnes en difficulté qui se retrouvent à un moment de leur vie exclues de la société. www.lagerbe.org

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rien ni de personne ». Margot Loizillon www.safeworldpeace.com


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autisme

Chez les parents et les soignants confrontés à l’autisme, un récent documentaire, Le Mur, a fait beaucoup de bruit. La réalisatrice Sophie Robert y interviewait, d’une part des psychanalystes, et d’autre part des médecins et chercheurs en neurosciences, sur cette maladie répertoriée en tant que « trouble envahissant du développement ». Certains de ces psychanalystes, estimant que leurs propos avaient été déformés au montage, ont poursuivi en justice la réalisatrice et un jugement du 26 janvier ordonne que Le Mur ne soit plus diffusé en l’état. C’est vraiment regrettable. Les troubles autistiques sont très handicapants, et exigent des familles concernées un engagement et des efforts particulièrement soutenus. Or ces troubles sont – cette affaire en est l’illustration – l’objet d’un combat entre deux écoles, tout à fait dommageable à leur prise en charge et à l’amélioration de la vie des enfants et de leur entourage. L’autisme a encore du mal à être reconnu en France comme une maladie d’origine organique. Cet état de fait défavorise l’emploi de méthodes d’intégration scolaire et d’accompagnement, qui ont pourtant fait leurs preuves : ces méthodes sont reconnues et employées dans de nombreux autres pays où les différentes écoles psychanalytiques ont une influence moins forte. Selon le docteur Monica Zilbovicius, psychiatre et directeur de recherche à l’Inserm, environ la moitié des autistes parlent, mais tous ont des troubles de la communication non verbale. Ils ont de ce fait, déjà tout bébés, des difficultés dans l’acquisition de l’expertise sociale. Tout ce qui va aider ces enfants à décoder les regards, la voix et les expressions du visage est un progrès : c’est ce qui nécessite une intégration scolaire et un encadrement par des éducateurs spécialisés. Les psychanalystes, eux, estiment que l’autiste ne communique pas parce que, au début du moins, n’étant pas assez séparé de sa mère, il n’en a pas besoin. Ce discours, culpabilisant pour la mère, a peut-être quelque intérêt dans le strict champ de la psychanalyse mais ne peut à l’évidence prétendre prendre en charge et améliorer les conditions de vie des enfants autistes. Le travail de Sophie Robert, soutenu par des associations très impliquées, comme Autistes sans frontières et Sur les bancs de l’école, montrait les tenants des deux écoles expliquant leurs positions et informait sur les progrès concrets et utiles des neurosciences en la matière. Que des psychanalystes se sentent ridiculisés par leurs propres propos ferait sourire si les enjeux n’étaient pas aussi importants pour la santé. Philippe François

LA FONDATION SEB SOUTIENT : DONS SOLIDAIRES ET LES FEMMES Passer du temps à se pomponner devant le miroir de la salle de bains peut paraître futile. Et pourtant… Pour Dominique Besançon, chargée des relations avec les associations à Dons solidaires, ce sont également ces petits gestes qui aident à « retrouver une dignité ainsi qu’une valorisation de soi, essentielles pour les femmes en situation de précarité ». Dons solidaires collecte, auprès des fabricants, des produits de consommation courante, non alimentaires, généralement invendus. Certains de ces produits ne sont pas ce que l’on pourrait appeler « de première nécessité », mais ils permettent de mettre quelques étoiles dans la vie quotidienne. « Nous recevons des produits Nivéa, L’Oréal ou même L’Occitane en Provence. Pour les femmes, accéder à ces produits connus du grand public, c’est aussi une façon de ne pas se sentir exclues. » Shampoings, crèmes pour le visage ou encore sèche-cheveux sont redistribués à travers les 150 associations partenaires, au lieu d’être jetés et détruits. Sonia Rodrigues est responsable logistique : « L’objectif est double : venir en aide aux plus démunis et sauver des produits de la destruction, car notre démarche s’inscrit également dans une protection de l’environnement. » Pour en savoir plus: www.donsolidaires.fr

Créée en 2007, la Fondation Groupe SEB a pour objet la lutte contre l’exclusion. * La Fondation Seb est partenaire de Macadam www.fondation.groupeseb.com

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SOCIÉTÉ

une bourse pour un nouveau départ DÉFIRSES À DES PERSONNES EN REMETTANT DES BOU LEUR E FONDATION L’OCCITAN CIENTES VISUELLES, LA OU DE CRÉER LEUR ACTIVITÉ DONNE LA CHANCE DE JET D’ÉTUDES. UN ENGAGE MENER À BIEN LEUR PRO SALARIÉS DU GROUPE. MENT APPRÉCIÉ PAR LES

« Cette bourse, c’est comme une porte qui s’ouvre pour moi », explique Sonia Gambier, l’une des 13 lauréates des Bourses pour la formation et l’emploi des personnes déficientes visuelles organisées par la Fondation L’Occitane. Parmi les récompensés, un grand nombre suivent la formation « praticien bien-être » que la fondation a aidé à mettre en place dans trois CRP (centre de rééducation professionnelle) pour déficients visuels à Paris, Vertou et Clermont-Ferrand. « Je suis malvoyante depuis 1997 du fait d’une maladie dégénérative, continue Sonia. J’étais auxiliaire puéricultrice et je ne pouvais plus continuer mon métier. La formation “praticien bien-être” me permet une reconversion qui correspond à ce que j’aime. Je souhaite devenir masseuse en autoentrepreneuse et cette bourse va me permettre d’acheter le matériel. Nous avons également un suivi d’au moins un an pour nous aider à lancer notre activité. » Une nouvelle chance donc grâce à un soutien sans faille du groupe L’Occitane dont 16 salariés participaient au jury. Parmi eux, Anne-Sophie Pouyau, qui depuis six mois travaille au service consommateurs de l’entreprise : « C’est une vraie chance que l’on nous donne, de participer à ces actions, c’est une ouverture et une leçon de vie. Il y a quelques mois, j’ai assisté à une séance de cinéma en audiodescription avec des enfants de l’Institut national des jeunes aveugles avec qui nous avons déjeuné ensuite, c’était une expérience très enrichissante. Cela permet de mieux comprendre les problèmes auxquels ces personnes sont confrontées chaque jour et l’énergie qu’il leur faut pour arriver à mener leurs projets ! »

BEURRE DE KARITÉ Créée en 2006, la Fondation L’Occitane finance des actions tout au long de l’année, en direction des personnes déficientes visuelles, mais aussi des femmes du Burkina Faso. « Il y a une explication à ces deux engagements, explique Charlotte Bonnet, chargée de mission à la fondation. Depuis sa création, L’Occitane travaille avec des femmes burkinabées pour la production du beurre de karité que nous utilisons dans beaucoup de nos produits, mais c’est une activité saisonnière, qui ne dure que six mois. La fondation s’attache donc à développer des actions de formation ou d’alphabétisation dans le but de renforcer les activités génératrices de revenus toute l’année. L’autre engagement de la fondation est en direction des personnes déficientes visuelles, en France et dans le monde. L’intérêt pour cette cause vient du fait que nos produits impactent tous les sens, notamment l’odorat ou le toucher, si importants pour les non-voyants. Nous avons voulu apporter une aide concrète dans ce domaine et c’est ainsi que, depuis la création de la fondation, plus de 60 personnes déficientes visuelles ont accédé à un stage, à un emploi ou à une formation professionnelle, et que plus de 500 000 autres ont pu bénéficier de soins ophtalmologiques dans le cadre d’un projet au Bangladesh. » Caroline Charron

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SOCIÉTÉ

Emily Villamor (avec la permission de The Jeepney)

« Maintenant, j’aime sourire. Manger est plus agréable. Je ne balbutie plus. Tout cela grâce à une cliente très spéciale du magazine The Jeepney qui m’a donné de l’argent pour que je puisse remplacer mes dents. Je l’ai reconnue tout de suite, la première fois que je l’ai vue. Je lui ai dit, «Bonjour Jeanette Torres. Vous êtes l’enfant d’Anna Liza que je regardais à la télé auparavant. Vous êtes mon idole! » Elle était surprise de voir que je la reconnaissais après si longtemps. Je me suis présentée et je lui ai parlé du magazine The Jeepney. Elle n’en a pas acheté ce jour-là, mais elle promit de revenir. Elle tint parole. Quand elle revint, elle a acheté trois magazines et m’a donné mille pesos. Elle a dit que je pouvais garder la monnaie. Elle m’a aussi apporté de vêtements, ainsi que des chocolats pour mes petits-enfants. Nous sommes devenues amies. Vendre le magazine The Jeepney a amélioré la vie de ma famille. Maintenant je suis en mesure de payer le loyer et de pourvoir aux besoins de ma famille. J’ai acheté beaucoup de choses pour notre foyer temporaire. Je suis en mesure d’aider mon fils et mes petits-enfants. J’économise pour l’anniversaire de mon petit-fils, qui est en route. Aussi, mon mari aimerait avoir une montre. Mon rêve est de posséder une maison. Ce n’est pas facile de louer, ce que nous faisons en ce moment, mais c’est aussi beaucoup mieux que de n’avoir rien du tout. Je ne veux plus jamais retourner dans la rue. Je vends le magazine The Jeepney depuis la publication du premier numéro en 2008. Je vends le magazine à des événements, dans les universités, et dans les centres commerciaux. C’est vraiment un privilège d’être une fournisseuse de Jeepney, parce que je peux travailler dans des grands centres commerciaux, communiquer avec des étrangers, et rencontrer des individus de tous les horizons. Auparavant, je vendais des balais dans les rues alors que mon mari était un aboyeur (une personne qui appelle les passagers des jeepneys - le transport publique des Philippines). La plupart du temps, nous n’étions pas en mesure de gagner suffisamment d’argent, alors nous dormions dans la rue pour économiser sur le prix du transport, comme nous vivions loin d’où nous travaillions. Comme nous passions des jours et des mois dehors, nous avons rencontré d’autres personnes de la rue qui devinrent nos amis. Ils nous invitèrent à un centre d’accueil. Ce fut là que j’ai entendu dire qu’il y avait du travail pour les sans-abri qui voulaient vendre le magazine Jeepney. J’espère que plus de personnes vont soutenir et acheter le magazine Jeepney. Il m’aide à changer la vie de ma famille. » Article publié à l’origine dans The Jeepney, journal de rue paraissant aux Philippines (www.streetnewsservice.org). Traduit par Patricia Thaine et Caroline Charron.

Emily Villamor,

le miracle

dans la rue LORSQUE EMILY VILLAMOR A COMMENCÉ À VENDRE LE JOURNAL DE RUE THE JEEPNEY AUX PHILIPPINES, ELLE ESPÉRAIT DE PETITS CHANGEMENTS, MAIS ELLE NE S’ATTENDAIT PAS À UNE VIE COMPLÈTEMENT DIFFÉRENTE. PENDANT QU’ELLE VENDAIT LE MAGAZINE, EMILY RENCONTRA UNE CÉLÉBRITÉ DE LA TÉLÉVISION NATIONALE QUI NON SEULEMENT LUI OFFRIT SON AMITIÉ, MAIS AUSSI UNE NOUVELLE DENTURE.

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N AT U R E

© Yann Arthus-Bertrand / Altitude-Paris

en partenariat avec www.goodplanet.info

Ebène rose sur la montagne de Kaw, Guyane (4°30’N - 52°00’O).

Deux femmes d'exception ÉMILIE BARRUCAND

IMMORTALISER LA MÉMOIRE DES ANCIENS Fille adoptive du chef amazonien Raoni, Émilie Barrucand partage depuis dix ans sa vie, entre la France et le Brésil, dans le village du grand cacique, au cœur de l’Amazonie. Avec lui, la jeune ethnologue de 30 ans a tissé des liens indéfectibles. Comme avec tous les membres de la communauté qui la considèrent comme des leurs. En France, elle a créé l’association Wayanga (« chamane » en kayapo) ; au Brésil, elle intervient auprès de la FUNAI (Fondation de l’Indien au Ministère de la justice brésilienne) et entame un long travail d’archivage pour les aider à conserver leur patrimoine culturel et la mémoire des anciens. Vous côtoyez, depuis dix ans, les peuples autochtones d’Amazonie. Quel bilan dressez-vous de la situation sur le terrain? La déforestation continue de gagner du terrain. En survolant la région du Mato Grosso, on distingue clairement un bloc vert, les terres autoch-

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tones, et tout autour, des étendues de jaune, à perte de vue, les monocultures de soja, qui appauvrissent la biodiversité et mettent en péril la vie de ces peuples. Le projet de bitumage de la BR163, qu’on appelle « l’autoroute du soja », est quant à lui en stand by mais il peut, à tout moment, repartir. Tout comme le projet de barrage du Belo Monte contre lequel les Indiens luttent depuis près de trente ans. Sa construction sur le fleuve Xingu –traversant de nombreuses terres autochtones– entrainerait de terribles inondations et un déséquilibre de l’écosystème. Une catastrophe pour ces peuples chasseurs, pêcheurs, cueilleurs. Le projet, ajourné dans les années 80, est de nouveau d’actualité. Ce qui est contraire à la convention 169 de l’OIT que le Brésil a signé, depuis, pour s’engager à protéger les peuples autochtones des agressions extérieures. Vous lancez un projet d’archivage du patrimoine culturel kayapo. Comment est né ce projet ? Raoni me l’a demandé. Il était très préoccupé par l’avenir de son


N AT U R E

Comment avez-vous procédé ? J’ai collecté les mémoires de Raoni mais aussi celles d’autres chefs Kayapo. J’ai rassemblé plus de trente heures d’enregistrement : chants, danses, mythes, cérémonies, histoires... De jeunes volontaires kayapo ayant suivi une formation pour apprendre à écrire leur langue et se servir d’un ordinateur ont rédigé ces mémoires. Je leur ai également rapporté des vieux films et des photos témoignant de leurs premiers contacts avec les Blancs. Les Indiens ont alors pu redécouvrir certaines traditions perdues et les discours de leurs ancêtres qui déjà défendaient leurs terres.

© Wayanga

peuple. Les Kayapo ont vu ce qu’il est arrivé aux peuples autochtones d’Amazonie. Ils ont suivi le modèle blanc. Ils ont perdu leurs terres, leur culture et doivent aujourd’hui faire face à des problèmes de délinquance, d’alcoolisme ou de suicide. Raoni et les siens ne veulent pas suivre cet exemple. Leur culture se transmettant oralement, ils m’ont chargée d’immortaliser la mémoire des anciens.

Émilie Barrucand

Qu’allez-vous faire de ces archives ? Conformément aux souhaits des Kayapo, un Centre de préservation de la culture Mebengokre (nom originel du peuple kayapo), financé par Wayanga va prochainement être construit, dans le respect de l’architecture locale. Les Kayapo pourront ainsi conserver, sur leurs terres, toutes ces archives en un lieu protégé. Il permettra aussi aux jeunes de perpétrer ce travail d’archivage, et de les consulter. Avec mon association, Wayanga, et à leur demande, nous leur avons fourni un rétroprojecteur, un lecteur CD, des ordinateurs ainsi qu’une batterie de voiture et un panneau solaire pour faire fonctionner le matériel. Pilai Poonswad

En quoi la préservation de la mémoire des anciens peut aider à la survie des peuples Kayapo ? La protection de l’environnement fait partie intégrante de leur culture. Préserver la mémoire des anciens, c’est préserver leur rapport à la terre, et perpétuer la tradition de pratiquer une gestion durable de la nature. C’est aussi inciter les jeunes Kayapo à perpétrer ce mode de vie. Audrey Mouge

PILAI POONSWAD

LA GRAND-MÈRE DES CALAOS Elle a réussi à convertir des braconniers et des coupeurs de bois illégaux en gardiens de la nature. Durant des années, Pilai Poonswad, microbiologiste et professeur émérite à l’université de Bangkok, a dialogué avec les communautés musulmanes du sud thaïlandais pour les convaincre de l’aider à protéger le calao-rhinocéros, un oiseau tropical rare, chassé pour sa viande et son bec cornu, vendu sous le manteau à prix d’or. Depuis 1978, Pilai Poonswad, voue sa vie à étudier et protéger ces grands oiseaux. Sur treize espèces recensées sur le territoire thaïlandais, cinq sont en danger, quatre en voie d’extinction. Malgré leur taille imposante (1m à 1,50m de hauteur; 1,90 m d’envergure), les calaos sont fragiles et vulnérables. « Même sans la menace des braconniers, ils se reproduisent difficilement. Mais leur présence est indispensable à l’équilibre de l’écosystème et à la régénération des forêts», explique la microbiologiste. Pilai commence à réaménager les cavités naturelles des troncs d’arbres dans lesquelles les calaos sont habitués à couver. Elargir l’entrée pour qu’ils puissent

s’y introduire, combler les trous pour qu’ils soient moins profonds… Pendant seize ans, Pilai agit seule, avec l’aide ponctuelle de ses amis et de quelques étudiants… Mais en 1994, elle découvre la présence inattendue du calao-rhinocéros à la frontière malaisienne – on croyait l’animal disparu. Elle commence alors un travail de longue haleine pour tenter de faire évoluer les mentalités. «J’ai mis trois ans à gagner le cœur et la confiance des villageois, à les persuader que la préservation des forêts et de ces oiseaux était essentielle à la survie des générations futures. Ils ont fini par entendre mon message.» Pilai crée ensuite sa fondation (la Hornbill Research Foundation) pour lever des fonds qui permettront de rétribuer les ex-braconniers et coupeurs de bois illégaux. «Ce sont de braves gens qui n’ont ni travail, ni argent. Pour eux, la vente de deux calaos-rhinocéros représente un an de salaire! Pour les inciter à stopper leurs activités, je devais leur trouver d’autres sources de revenus. » Le gouvernement thaïlandais la soutient mais très vite, les subventions s’étiolent. Pilai propose alors aux nantis de Bangkok et aux touristes d’« adopter » une famille de calaos pour 120$ par an. Un parrainage permettant de rémunérer les braconniers « convertis » qui s’engagent à protéger les nids. Aujourd’hui, une cinquantaine d’entre eux travaillent avec la biologiste pour multiplier les aires de nidification. Et ça marche. « Il y a une quinzaine d’années, on comptait une dizaine de calaos-rhinocéros, aujourd’hui on en dénombre cinq cents, lance fièrement la scientifique. »

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N AT U R E

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AGENDA SOLIDAIRE MARS 2012

des femmes,

s e s o r s e d nes et des phéromo

➔ 4 mars : Semi-marathon de Paris - spécial 20 ans Son parcours suit les allées du bois de Vincennes, puis les artères du XIIe arrondissement jusque dans le centre, vers l’Hôtel de Ville, avant de regagner Vincennes. www.semideparis.com

© Yuri Arcurs / dreamstime.com

➔ 6-13 mars : Festival International du film des droits de l’homme www.festival-droitsdelhomme.org ➔ 8 mars : Journée internationale de la femme ➔ 9-10 mars : Humani’Book, salon du livre humanitaire www.humanibook.org

« Quelle belle plante ! » La plante se conjugue au féminin, synonyme de santé, de beauté. Depuis l’Antiquité, les femmes eurent accès aux plantes, de par leurs connaissances ancestrales des remèdes « de bonne femme » et même comme apothicaires, métier qu’elles exerçaient au Moyen Âge, avant d’être reléguées au rang de simples phytothérapeutes domestiques, soignant bobos et petites infections. Les hommes dominèrent. Rousseau, grand admirateur de Linné, célèbre botaniste créateur de sa nomenclature des plantes, écrit ses Lettres élémentaires sur la botanique à Mme Delessert, une amie désireuse d’« herboriser ». Plus tard, Grandville, caricaturiste de renom, publie ses Fleurs animées, où chaque fleur représente une femme. Hommage à la gent féminine mais symbolique forte d’identification aux fleurs, majestueuses et fraîches quand elles sont jeunes, fanées et vieillies au crépuscule de leur vie. Au-delà du symbole, femmes et fleurs ont bien une chose importante en commun : les phéromones, substances chimiques émises par la plupart des animaux — dont les humains — et par certains végétaux, et qui agissent comme des messagers entre individus d’une même espèce, transmettant aux autres organismes des informations qui jouent un rôle, dans l’attraction sexuelle notamment. Extrêmement actives, elles agissent en quantités infinitésimales, si bien qu’elles peuvent être détectées, ou transportées, à plusieurs kilomètres. Même à des concentrations imperceptibles, les odeurs humaines provoqueraient des effets subliminaux chez les humaines et les

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humains. Ces derniers seraient même beaucoup plus sensibles à ce qu’on appelle les phéromones qu’aux odeurs courantes de notre environnement…

« MIGNONNE, ALLONS VOIR SI LA ROSE… » S’il est une fleur qui a été assimilée à la femme, c’est bien la rose. Simple ou composé, le prénom féminin a traversé des décennies. Au jardin, afin d’assurer une bonne reprise de vos rosiers, n’hésitez pas à creuser à 60 cm de profondeur, les rosiers ont des racines profondes et aiment une terre meuble, sinon gare, le rosier remontera et la greffe restera exposée aux gelées ou à la sécheresse. Pour la taille, optez pour début mars, alors que la sève est descendue, ce qui diminue la sensibilité de l’arbuste aux gelées tardives. Taillé, il engendrera de nouvelles brindilles beaucoup plus florifères. Au jardin, nous pouvons piéger les parasites avec des plaques à phéromones, composées d’une hormone sexuelle spécifique à l’insecte visé. Ainsi attiré par le piège, il se colle sur celui-ci. Pièges pour la mouche de la carotte, pour le carpocapse (ver des fruitiers), pour l’aleurode (mouche blanche) : ces pièges faciles à utiliser et biologiques sont de bons recours. Ah, si seulement il existait pour nous des pièges où viendrait se coller toute personne qui nous pollue la vie ! Heureusement, le jardin est là, source de paix et de détente. D’une petite graine naît une plante, belle ou moins belle elle est la vie. Raymonde Prades

➔ 14-17 mars : Forum alternatif mondial de l’eau www.fame2012.org ➔ 21 mars : Journée mondiale de la trisomie 21 www.trisomie21-france.org ➔ 24 mars : Colloque « Autonomie enchaînée, autonomie déchaînée » Chaque année, l’association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA) organise une journée de rencontres et de débats autour d’un thème sociétal lié aux problématiques du handicap. En 2012, FDFA choisit le thème de l’autonomie de la personne. Inscription avant le 21 mars 2012 en retournant le bulletin complété à fdfa.asso@free.fr. Télécharger le bulletin d’inscription sur www.centre-hubertine-auclert.fr ➔ 22-25 mars : Initiatives océanes avec la Surfrider Fondation www.initiativesoceanes.org ➔ 31 mars : 5e édition de la Nuit de l’eau Organisée au profit de l’Unicef pour venir en aide aux enfants du Togo, dans toute la France, de 18 heures à minuit. www.lanuitdeleau.com


PLANÈTE

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écolo le poulet ? UNE RÉVOLUTION DANS LE POULET BIO ? GUERRE DES NERFS DANS LA FILIÈRE. UN NOUVEAU VENU, LE GROUPE DUC, JOUE SUR LES FAILLES RÉGLEMENTAIRES POUR PROPOSER DES VOLAILLES PLUS JEUNES. DES PRODUITS AU RABAIS, DÉNONCENT LES ACTEURS « TRADIS » DU SECTEUR. Ils étaient tous là. Parmi eux, le préfet de l’Yonne et le président de la chambre d’agriculture, pour inaugurer en grande pompe, à Tannerreen-Puisaye (Yonne), deux bâtiments pour 4 800 poulets chacun (le maximum possible), certifiés bio par le label Qualité France. Pour le groupe Duc, dont l’activité couvre l’ensemble de la filière, c’est le début d’un vaste programme « bio », qui prévoit 45 bâtiments d’ici à 2015, capables de produire 15 000 poulets bio par semaine. Sauf qu’il y a un hic, notamment selon la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Les volatiles sont abattus à 71 jours, contre 81 jours dans le reste de la filière bio française (35 à 40 jours pour un poulet standard). Par ailleurs, les poulets bio de Duc ne seront pas nourris avec une alimentation produite sur place. Anecdotique, cette bisbille autour de quelques bébêtes à plumes ? Certainement pas. Elle conditionne le bio de demain. « Je suis surpris par un tel déchaînement médiatique. C’est ridicule », se défend Joël Marchand, directeur général du groupe Duc. Restons calmes et regardons les faits.

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DIS-MOI L’ÂGE DE TON POULET… D’abord, comment est-il possible d’abattre si jeunes des poulets certifiés bio ? Explication avec Juliette Leroux, spécialiste des questions de réglementation à la Fnab : « Pour produire des poulets abattus jeunes, il faut des espèces à croissance rapide. Le règlement bio européen de 2009 prévoit en principe l’abattage des poulets à 81 jours. Mais certains protestent contre cette règle. Leur argument est qu’ils n’arrivent pas à vendre leurs poulets en Europe : les Allemands, par exemple, aiment les poulets à chair plus molle. Une dérogation a fini par être accordée. Les poulets bio peuvent être abattus à 71 jours, à la condition de continuer à utiliser des poulets à croissance lente. » Et Duc exploite cette faille, sans exporter cette production, ce qui était pourtant l’esprit de la dérogation. Mais ça n’est pas

le seul sujet d’énervement. Les éleveurs choisis par Duc sont des agriculteurs conventionnels, chez qui le groupe vient planter à côté du reste un bâtiment d’élevage bio. « Des éleveurs qui font du bio sans aucune motivation, qui se retrouvent dépendants d’un groupe qui leur fournit tout… C’est absurde », poursuit Juliette Leroux. Au Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) aussi, on est farouchement contre. Cette association défend les volailles Label rouge autant que les AB. « Ce projet dessert tout le monde, affirme Éric Cachan, président du Synalaf. Il est mauvais pour les producteurs : en ne respectant pas les fondamentaux de la bio, ils discréditent l’ensemble de la filière. Les consommateurs attendent du goût, or c’est l’âge qui fait la saveur d’une volaille. » Comment se défend la Fnab pour lutter contre la montée en puissance du bio au rabais ? Primo, en développant sa marque Bio Cohérence, plus exigeante que le règlement européen de 2009. Secundo, en essayant de faire pencher dans le bon sens l’interprétation de la réglementation actuelle.

BATAILLE DE DÉTAILS Car la bataille entamée se joue aussi dans les détails. Exemple : les volailles produisent des fientes qu’il faut, en bio, répandre en principe sur les terres même de l’exploitation. De quoi créer un cercle vertueux entre les sites. En cas d’excédent, on est autorisé à céder les fientes à d’autres producteurs. Chez Duc, la règle est interprétée ainsi : les surfaces agricoles autour des élevages ne sont de toutes façons pas bio, donc on peut refiler tous ses effluents à d’autres. « L’esprit de ce règlement, c’est de protéger les gens qui n’ont pas assez de surface, pas d’encourager les élevages bio à côté de champs conventionnels sur une même exploitation », précise Juliette Leroux. Ainsi, les poulets pourraient être nourris avec des aliments produits sur place et le projet Duc renouerait avec le principe de lien au sol. C’est le début d’un bras de fer entre une bio industrielle montante et une bio qui campe farouchement sur ses valeurs de base. « La question derrière tout ça, rappelle Julien Adda, délégué général de la Fnab, c’est : quelle bio veut-on pour demain ? »

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C’EST MALIN

psycho

bons plans par Caroline Charron

☛ L’ONU vient officiellement de reconnaître le 11 octobre comme journée internationale des filles. Cette journée aura pour objectif de montrer les défis uniques auxquels font face les filles dans les pays en développement. Avec l’association Plan, vous pouvez soutenir des petites filles dans le monde entier. www.planfrance.org

☛ Alter-égales, est le fruit du regard croisé sur l’égalité

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homme-femme de trois jeunes femmes venant d’univers différents. Analyses et entretiens avec une quarantaine de femmes politiques de tous bords mais aussi des sociologues, artistes, chefs d’entreprises ou responsables associatives, pour parler du féminisme moderne. Alter-Egales, Normant éditions, 11 € .

☛ Dans le cadre de l’Année européenne du vieillissement

PENSANT ÊTRE ATTENTIONNÉ, J’AI OFFERT DE LA LINGERIE UN PEU COQUINE À MA NOUVELLE AMIE POUR LA SAINT-VALENTIN. ELLE S’EST VISIBLEMENT VEXÉE ET LA SOIRÉE A ÉTÉ GLACIALE. JE CROIS QUE JE SUIS EN TRAIN DE TOMBER AMOUREUX D’ELLE, MAIS NE SAIS PAS COMMENT ME COMPORTER AVEC UNE FEMME QUI DIT AVOIR « DES CÔTÉS FÉMINISTES ». Votre féminisante amie ne semble pas vouloir se laisser réduire, sous couvert de lingerie, à une sorte de VRP du mythe dénaturé de l’éternel féminin. Certaines féministes déchiffrent la traditionnelle offrande de sous-vêtements comme une consécration de la femme-objet, même si les non moins traditionnels chocolats peuvent adoucir la pilule — on se souviendra au passage que celle dite contraceptive a été obtenue de très haute lutte. Votre relation est au stade où Cupidon hésite à décocher ses flèches. Être amoureux, ce n’est pas seulement tomber en pâmoison devant l’Autre idéalisé, c’est aussi être captivé par l’image non moins idéalisée que l’autre nous renvoie de nousmême. Apprenez à la connaître mieux et à lui présenter un miroir qui la touchera au cœur de ses dynamiques psychologiques tout en lui faisant entrevoir un certain dépassement d’elle-même. La femme moderne s’est affranchie de nombreuses normes règles collectives, mais elle est aussi plus exposée à la solitude. Sous une apparente « indestructibilité », elle apprécie, peut-être davantage encore que ses grands-mères, d’être reconnue dans ses choix personnels par un regard qui lui dit qu’elle est unique. Il y a mille façons d’effacer votre impair (temps partagé, paroles, services rendus, gestes tendres). Notre conception de l’amour, venue des troubadours, conditionne non seulement nos schémas culturels, mais aussi l’inconscient et le vécu. L’enjôleuse suzeraine restant inaccessible à jamais, l’amour romantique devient une éthique de la sexualité sublimée. Soyez l’observateur de l’alchimie qui s’opère en vous, révélez votre amie à elle-même, et osez sublimer comme un troubadour ! Le mot juste pourrait se révéler être un aphrodisiaque plus puissant pour elle que d’affriolants porte-jarretelles. Le temps viendra sans doute où vous pourrez décliner le désir aux modes de soies plus ou moins délicates sans que l’ombre du MLF ne plane sur votre plaisir. Dr Selden

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actif et de la solidarité intergénérationnelle, une «mamif» est organisée le 4 mars, à Paris place de la Bastille pour dire je t’aime à toutes les grands mères. Renseignements sur toutes les manifestations de la fête des grandsmères : www.ilovemagrandmere.fr

☛ Un savon solidaire «journée de la femme» est actuellement en vente dans les boutiques l’Occitane. 100% des recettes seront reversées à l’association Aide et Action pour financer la construction et le suivi de programmes d’alphabétisation pour des femmes burkinabées.

☛ Le 18 mars, Odyssea 2012 se mettra en marche à Nantes. Pour ses dix ans, cette marche-course caritative composée de huit étapes reversera les fonds collectés à la recherche et aux associations qui luttent contre le cancer du sein. www.odyssea.info

☛ L’association Toit à moi collecte des fonds pour loger durablement des sans abris. Avec 10 000 parrains, Toit à Moi peut loger plus de 100 sans-abri. Pour les aider : www.toitamoi.net

☛ À l’occasion de la Journée de la femme, Tonalité de femmes élira sa femme de cœur de l’année, choisie parmi un panel de femmes engagées auprès d’associations ou d’ONG. Découvrez leur portrait sur www.tonalitesdefemmes.com


HOROSCOPE

HOROSCOPE

SOLUTIONS

par Marie-Pierre Charneau www.mariepierrecharneauastrologie.com

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HOULEUSE

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TITRE ANGLAIS TRAITEMENT

A N G E FISCALE OU SCOLAIRE ĂŠTRE SPIRITUEL

LION (23 JUILLET - 22 AOÛT) Tout feu, tout flamme, telle est votre devise ce mois-ci, madame Lion. C’est le moment de solliciter des appuis. Une nouvelle inespÊrÊe pourrait survenir dans votre travail. En couple, soyez plus diplomate. Toute vÊritÊ n’est pas bonne à dire. CÊlibataire, faite preuve d’un peu plus de subtilitÊ pour sÊduire l’Êlu de votre cœur. Vous êtes en forme !

SAGITTAIRE (23 NOV. - 21 DÉCEMBRE) Un mois très positif s’annonce pour vous, madame Sagittaire, et vous saurez profiter de toutes les occasions. Vous vous ouvrez au monde extĂŠrieur et vos rapports avec les autres sont harmonieux, bĂŠnĂŠfiques et les contacts, fructueux. En couple, vous chouchoutez votre partenaire. CĂŠlibataire, oubliez vos principes et faites le premier pas. Quelques maux de tĂŞte.

TAUREAU (21 AVRIL - 21 MAI) Madame Taureau, vous avancez de manière constructive. C’est le moment de vous mobiliser si vous avez un nouveau projet Ă mettre en place. Chercheuses d’emploi, les astres vous sont favorables. En couple, vous retrouvez la passion de vos dĂŠbuts. CĂŠlibataire, votre charme fait des ravages. La pratique d’un sport vous permet de canaliser votre ĂŠnergie.

VIERGE (23 AOĂ›T - 22 SEPTEMBRE) MalgrĂŠ quelques obstacles, vous faites preuve de dĂŠtermination dans votre travail, madame Vierge. Vous multipliez les contacts pour arriver Ă vos fins. CĂ´tĂŠ sous, il faut vous battre pour rĂŠcupĂŠrer ce que l’on vous doit. En couple, vous vivez des instants de bonheur. CĂŠlibataire, vous pourriez faire une rencontre très importante. Surveillez votre circulation sanguine.

CAPRICORNE (22 DÉC. - 20 JANVIER) Madame Capricorne, les changements amorcĂŠs vont se poursuivre et pourront se concrĂŠtiser. Des transformations profondes auront lieu : vos habitudes de travail peuvent changer et vous devrez vous adapter rapidement en faisant du mieux possible. En couple, l’harmonie règne. CĂŠlibataire, vous avez toutes les chances de trouver l’âme sĹ“ur. Vous ĂŞtes en forme.

GÉMEAUX (22 MAI - 21 JUIN) Vous manquez de patience, madame GĂŠmeaux, et votre esprit critique en agace plus d’un dans votre entourage. Faites attention de ne pas envenimer le dĂŠbat avec vos supĂŠrieurs. Les rĂŠsultats ne seraient pas Ă votre avantage. En couple, votre rĂŠserve inquiète votre partenaire. CĂŠlibataire, cette personne n’est pas libre. Couchez-vous de bonne heure, gare au surmenage.

BALANCE (23 SEPT. - 22 OCTOBRE) Vous devez faire preuve de tĂŠnacitĂŠ, madame Balance, car il y a quelques imprĂŠvus, parfois difficiles Ă gĂŠrer. Le retard d’un dossier ou d’une demande en cours est possible. N’hĂŠsitez pas Ă relancer les personnes concernĂŠes. En couple, le dialogue est la meilleure façon de trouver une solution. CĂŠlibataire, vous ne savez pas ce que vous voulez. OxygĂŠnez-vous.

VERSEAU (21 JANVIER - 19 FÉVRIER) De nombreuses opportunitĂŠs vous seront offertes, madame Verseau. Il ne faudra compter sur aucune aide extĂŠrieure pour mener Ă bien vos objectifs, mais votre confiance en vous et votre dynamisme s’en passeront allègrement. Votre situation matĂŠrielle ĂŠvolue aussi de façon positive. En couple, vous maĂŽtrisez difficilement votre dĂŠsir d’indĂŠpendance. CĂŠlibataire, un ex vous relance. Chouchoutez-vous.

CANCER (22 JUIN - 22 JUILLET) Vous avez toutes les chances de progresser dans votre travail, madame Cancer. Quelques rivalitÊs professionnelles vous stimulent. Si vous cherchez un job, c’est le moment de proposer votre candidature. En couple, des jours romantiques en perspective. CÊlibataire, votre vie sociale et amicale s’enrichit. Quelques maux de ventre dus au stress.

SCORPION (23 OCT. - 22 NOVEMBRE) De belles opportunitĂŠs vous seront offertes, madame Scorpion, et vous devez les saisir car elles s’avèrent positives. Votre ĂŠnergie et votre dynamisme permettent de finaliser un nouveau projet qui vous tenait Ă cĹ“ur. En couple, une envie d’exotisme met du piment dans votre relation. CĂŠlibataire, tout vous prĂŠdispose Ă une rencontre qui vous fera vibrer. Attention aux allergies.

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OBSTRUÉ ADMIRABLE

POISSONS (20 FÉVRIER - 20 MARS) Très compĂŠtente, madame Poissons, pour travailler dur sur des projets personnels ! Vous vous sentez libĂŠrĂŠe de certains freins qui vous entravaient jusqu’alors. Faites attention aux dĂŠtails lors de transactions financières. En couple, beaucoup de tendresse avec votre chĂŠri. CĂŠlibataire, ne vous emballez pas trop vite. Prenez le temps de vous ressourcer.

R O S BOUCHE CORNÉE SERVENT DE SUPPORT

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TERME DE SPORT ÉTUDIANTE

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BÉLIER (21 MARS - 20 AVRIL) Vous ĂŞtes impatiente, madame BĂŠlier. Les astres vous demandent de ne pas vous obstiner Ă foncer tĂŞte baissĂŠe. Prenez le temps de rĂŠorganiser votre agenda et profitez de cette attente pour dĂŠvelopper votre crĂŠativitĂŠ. En couple, la jalousie est mauvaise conseillère. CĂŠlibataire, vous ĂŞtes plus indĂŠpendante que jamais. Surveillez votre système digestif.

DÉTÉRIORÉ CERVOISE

E I B

BESOIN D’UN COUP DE POUCE ? Rejoignez l’Êquipe des vendeurs de Macadam ! statut : vendeur colporteur de presse Vous vendez le journal 2₏ et vous rÊcupÊrez 1₏ ou plus (en fonction de la ville - coÝt de livraison) Pas d’horaires imposÊs : vous gÊrez votre temps comme vous le voulez. Pas de stock minimum : vous vendez le nombre de journaux que vous souhaitez.

Pas d’engagement dans le temps : vous vendez tant que vous avez besoin. Macadam : Association nationale soutenue par Courrier International, Reporters d’Espoirs, le Secours Populaire... propose chaque mois un vrai magazine rÊalisÊ par une Êquipe de journalistes professionnels.

Devenir vendeur ? 04 78 97 26 73 ou 06 31 96 34 76 recrut@macadamjournal.com


L A PA G E D E S V E N D E U R S

en partenariat avec www.autremonde.org

ateliers d’expression

LES TEXTES PUBLIÉS SUR CETTE PAGE SONT LE FRUIT D’UN ATELIER D’EXPRESSION HEBDOMADAIRE ACCUEILLANT LES VENDEURS DE MACADAM ET RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC L'ASSOCIATION AUTREMONDE, WWW.AUTREMONDE.ORG

ARC-EN-CIEL, RETROUVEZ LES COULEURS Acide comme un citron en Sicile Son jus se répand dans tous les codicilles.

8 mars journée de la femme par émé

égalité entre les sexes femme libérée

Mon costume est de cette couleur et on me mange avec la dinde à Noël, Je suis aussi vendu dans la rue. Dominique Voynet et Daniel Cohn-Bendit ont rendu un vibrant hommage hier soir à cet immense pionnier que fut René Dumont. C’est un célèbre symbole, de la plus basse fréquence de teinte. À la conduite aux portes de l’enfer, je vous la recommande chaudement, si vous avez le sang chaud.

ménage

gosses

En contemplant le coucher de soleil africain, Je me fis la réflexion suivante : La vie comme un fruit, quand on arrache l’écorce amère, On goûte la douceur. Mais attention à l’amertume et aux pépins…

les humeurs du patron

et .....

Le sang commençait à couler. La cérémonie du sacrifice du zébu pouvait continuer, la couleur du sang s’étalait sur le sol. Dans la foule, les musiciens avaient pris le relais… Excusez-moi si je suis grivois mais j’ai la voix gris. J’aime cette couleur mais je n’aime pas les couleuvres. C’est comme les expulsions, pas pareil avec les ex-pulsés.

!... ah ! ah ! ah

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1 femme = m 3 ho mes

Un chewing-gum à la fraise c’est Doux et agréable… sauf quand Il fond au soleil et se colle Sous notre chaussure…


OLIVIER Murs, villes et ports Mer grise où brise la brise Tout dort Dans la plaine naît un bruit C’est l’haleine de la nuit Elle brame comme une âme qu’une flamme Toujours suit, C’est l’essaim des djinns qui passe et tourbillonne En sifflant Les ifs que leur vol fracasse craquent comme Un pin brûlant. Brûlant comme le souvenir de toi Mon amour Je suis comme un if Et depuis que je te kiffe Je suis accro compulsif Et mon amour Tu m’as consumé comme un if.

© Wolfgang Kraus / dreamstime.com

LEILA La couture c’est discuter avec les gens dans la rue. Le stress ça claque. Partager : j’aime donner. Les gens fragiles sont en crise. Les impôts, les loyers, les charges et les enfants : un autre monde.

FRED. S. Ma Pervenche ! Je viens en vacances pour me prendre une amende ! C’est vrai que vous avez besoin de sous en temps de crise pour payer vos impôts et vos vacances… Maintenant, retournez faire votre film Marie Pervenche mais ne m’enlevez pas ma Ferrari. Vous savez que je suis M. Sarkozy, vous allez perdre votre boulot.

MON AMI Depuis que la mort a posé sur ton front son baiser froid, Je n’ai plus de paroles pour venir jusqu’à toi. Accepte ces fleurs qui sont les sœurs de celles que tu aimais. Accepte-les, mon ami, pour qu’un peu de chaleur vienne sur tes lèvres serrées.

PROVERBES, FRED. S. Rien ne sert d’avoir une grosse tête telle une citrouille si c’est pour n’avoir rien dedans. Avoir un beau discours de politicien ne sert à rien si tu ne le mets pas en pratique.

ARYEN À trop en faire on se retrouve ridicule. Qui ne peut se taire ne peut être créatif. À vouloir trop on ne réussit point.

MARCEL Qui tourne sa monture ne s’y retrouve pas. Dormir une fois vaut toutes les fois.

COLLECTIF J’aime faire l’amour, mais je n’y peux rien alors ce fut à Megora que je m’égarais pourtant. Elle avait mis sa plus belle robe pourtant. Il y a du soleil dans la maison. Un glaçon qui se mit à fondre rapidement. Avec des « si », on peut refaire le monde. Peut-être qu’un jour ma princesse viendra.

LEANDRO Choqué. C’est choquant. Une conversation commence : l’un est indigné à cause d’une règle qui est en elle-même un cercle vicieux. Pour qui sont censées être les lois ? En France on a le droit de manifester son mécontentement. De la crise pleurent plusieurs nuages avec l’unique règle du mouvement. Rupture dans le sang. Le sang fait du bruit dans la liberté. Impôt dans la culture de l’air.

DENIS « Mais dites-moi, ne seriez-vous pas un petit peu perdu, par hasard ? — Moi ! Mais pas du tout ! Pourquoi vous dites ça ? — Eh bien je vous observe depuis un petit moment et je trouve que… — Quoi ? qu’est-ce que vous dites ? Vous m’espionnez ! — Mais non, j’ai pas dit ça… j’ai dit que… — Oh là là là là ! Ça va pas du tout, ça ! Je ne suis pas d’accord ! Il va falloir me laisser tranquille ! — Comme vous voulez ! Moi, ce que je dis, c’était pour vous aider. — Mais de quoi je me mêle ? — D’accord, d’accord. — Quoi d’accord ? Quoi d’accord ? Depuis le début, vous me cassez la tête avec vos histoires à la mords-moi le nœud. — Oh, soyez poli ! — Mais je vais t’en mettre, de la politesse ! Barre-toi ! Barre-toi ou je vais te frapper. — Bon très bien, au revoir. — Non pas au revoir ! À dieu. »

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DÉTENTE

JOUER

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.com

mots fléchés PISTE GLISSANTE PLUSIEURS FOIS MARIÉ

mot mystère SERT À DÉSIGNER

ÉTUDIANTE CAFÉ

TERME DE SPORT

CERVOISE

JUSTICE NATURELLE

MÉLANGÉ

SENTIMENTS : UN MOT DE 7 LETTRES

DÉTÉRIORÉ

PRONOM RELATIF RIVAL BOUCHE CORNÉE SERVENT DE SUPPORT

VAINE CAPABLE DE DIRE LE CONTRAIRE CAUSER DE L'IRRITATION ADMIRABLE

ÉMISSAIRE

MANQUE TOTAL DE VALEUR

OBSTRUÉ GREC OU TURC PORTÉ AU POUVOIR FISCALE OU SCOLAIRE ÊTRE SPIRITUEL

QUI PRÉSENTE DES FILONS DE MINUIT À MIDI DEVOIR FAIRE VITE

ULTRAVIOLET SE DÉCIDER

MOUCHE À FEU MORCEAU DE BOEUF CÔTÉ D'UNE FEUILLE

DANS LA FONTAINE

ON Y PASSE LE FER RUDIMENT D'UN ART

TRAITEMENT TITRE ANGLAIS DESSUS DU PANIER

HOULEUSE STUPIDE

PAS BEAUCOUP AMUSÉ

SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : MENDICITÉ

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sudoku niveau facile

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sudoku ? en japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre… bon courage !

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1 Horizontalement 1. Parler beaucoup pour ne rien dire. 2. Abîme les pages – Va au bal. 3. Levier – Souder. 4. La fin du soir – Verni. 5. Descend – Bête. 6. Division – Exceptionnel – On y a pied. 7. Lettres en vers – On y met le feu. 8. Lichen – Sorte de rouge. 9. Partie d’un pacte – Fond à la chaleur – Finesse. 10. Graver – C’est une menace. 11. Triste – Tique. 12. Personnel – Diminue la surface d'une voile – Point.

Verticalement 1. Héros - Méprisable. 2. Ballet créé à l’Opéra de Paris en 1935 – Chant liturgique. 3. Entre dans l’oreille – Triompher. 4. Épuisante – Se rendra. 5. Pour désigner anonymement – Dominer. 6. Partie d'une bride – Note. 7. Marque le moment – Parasite de l’intestin. 8. Pronom – Sort de la flûte – Phalanges – Xénon. 9. Manque de finesse – Jeu. 10. Début de semaine – Un grand verre. 11. Il est rebelle – Traces. 12. Habituelle et précise.

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LES AUTRES, « AIDER C’EST UN DEVOIR DE FRATERNITÉ »

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JANVIER 2012

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DÉCEMBRE 2011

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n°91

NOVEMBRE 2011

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SEPTEMBRE 2011

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n°86 MAI 2011

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

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n°82

n°80

XAVIER EMMANUELLI L’ATROCE LIBERTÉ DES ENFANTS DES RUES

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