Macadam Janvier 2009

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www.macadamjournal.com

janvier No 59

2 euros dont 1 euro va à votre vendeur

Macadam journal. Plus on le lit et moins on le piétine

C’EST MALIN ! Trucs et astuces pour être belle et bien

SÉJOUR LINGUISTIQUE To speak or not to speak ?

JEUX Mots croisés, mélés fléchés, BD, Sudoku

Du beau pour les pauvres

ALAIN SOUCHON

“Le monde est en réalité tout en nuance.”

GUEST David Abiker raconte une histoire de petit garçon qui grandit et qui commence à piger les histoires des grands.

CAHIER SPÉCIAL 8 PAGES D’INITIATIVES POSITIVES avec Reporters d’espoirs Macadam couv def.indd 1

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par françois fillon, directeur de la rédaction

tRÈS tRÈS BONNE ANNéE

f.fillon@macadamjournal.com

Leur macadam Les vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiers de leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix des sujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérer socialement et économiquement.

Comment ça marche ?

La qualité pas la charité

Sur les 2 Euros du prix de vente · 1 euro va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal. · 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

Imaginer « un journal qui s’envole de la

Les artisants

pour la nouvelle naissance de Macadam.

La diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont le conseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnes vendant ou ayant vendu le journal Macadam.

Vous avez, entre les mains, un journal

main des vendeurs ». C’est cette gageure un peu folle que nous nous sommes fixée

comme nous l’avons toujours rêvé. Avec un maître mot : la qualité, pas la charité.

Rêveur, écorché vif, gabriel gaudillat jette un oeil critique sur les événements de la vie : surprenant voire désoplilant, une autre façon de regarder et de voir. il est président de l’association les Artisans du macadam qui distribue votre journal. g.gaudillat@macadamjournal.com

fille de pub, babette Auvray-pagnozzi est directeur de la création et conseil en communication. passionnée des mots, des images et des idées, elle est toujours à la recherche de la meilleure stratégie et de la formule magique pour piloter les projets et les équipes vers le succès. b.auvray@macadamjournal.com

Au fil des pages, vous allez découvrir

né à porto Alegre, manoel madeira a travaillé au journal de rue brésilien Boca de Rua, publication écrite entièrement par les sans-abri. il encadre les ateliers d'écriture de Macadam. m.madeira@macadamjournal.com

directeur artistique et maquettiste, thierry-olivier toutain, ennemi inconditionnel de la citation stupide et souvent tronqué : “le mieux est l'ennemi du bien”. Aime à détourner et transformer les mots en images et les images en mots. to.toutain@macadamjournal.com

Macadam est là où on ne l’attend pas,

Journaliste, Viviane tourtet est présidente de l'association les bancs publics qui accompagne les sansabri par la culture. v.tourtet@macadamjournal.com

Journaliste, écrivain, gabriel Vialy, est co-auteur de 2 livres sur l'exclusion. pour lui, dans nos sociétés prisonnières de l'argent, une seule valeur ne s'achète pas : la liberté. g.vialy@macadamjournal.com

un magazine intéressant, gai, léger et courageux. Que les vendeurs sont fiers de proposer et les acheteurs heureux de lire.

avec sa nouvelle image, son nouveau logo, son nouveau format, ses pages en couleur et sa maquette entièrement revisitée par une équipe professionnelle. Macadam est un vrai magazine au contenu riche et varié. De l’humanitaire, bien sûr. Il sait donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. Mais il propose aussi

docteur en économie et droit du tourisme, cet antropologue vous entraîne dans des contrées inconnues. A travers rites et mythes, thierry Quintrie lamothe signe des reportages qui sont autant d’invitations au voyage et à la rêverie. t.quintrie@macadamjournal.com

merci

Capucine bordet a réussi à infiltrer l'univers impitoyable des people. Chaque mois, notre journaliste questionne, taquine et tarabuste une personnalité différente pour découvrir ce qu'elle peut bien cacher derrière ses paillettes ! c.bordet@macadamjournal.com

des confidences des stars, des analyses, des plans malins, de la détente. Pour sa renaissance, Macadam accueille un cahier spécial d’initiatives porteuses de solutions, en partenariat avec Reporters d’Espoirs. Plusieurs pages montrant que tout est possible dans ce monde en crise. Macadam, ça va vous changer des journaux de rue…

Et retrouvez au fil des pages les journalistes qui ont collaboré à ce numéro.

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macadam sera toujours Cowboy

david Abiker est chroniqueur à France Info et Marie-Claire, il collabore au site Arrêtsurimages.net

“et moi je regardais mon père qui ressemblait à tout le cinéma américain réuni. paul newman, steve mc queen, Anthony perkins, Jon voight et bien sûr dustin hoffman… Je regardais mon père qui me jouait le générique de macadam Cowboy.”

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Macadam. Pour moi Macadam sera toujours Cowboy. L’histoire de ces deux types qui se rencontrent à New York et qui « loose » ensemble sur les trottoirs de Manhattan. Pourquoi Macadam Cowboy ? Il y a derrière ça un vrai souvenir d’enfance. quand j’étais petit, mon père me jouait de l’harmonica. Il faisait la BO de mes jeux de Cowboys. Je mettais un chapeau, un ceinturon et mon pistolet coincé dedans et lui il jouait des airs de western et moi je courais après les Indiens dans le jardin. un jour mon père a dû se dire que j’étais assez grand pour passer du western au Road Movie. Alors il a commencé à me raconter Easy Rider, une vraie histoire sans destination fixe avec des motos et une traversée des états-unis vraiment classe. J’avais une moto rouge en plastique à l’époque. J’ai une photo de moi dans un album, en slip kangourou, à califourchon dessus. Et Papa me racontait les hippies déjantés et parfois il faisait la bande originale du film avec son harmonica. Et moi je fonçais dans le vent qui ne soufflait pas. un jour, mon père a dû se dire que j’étais prêt à entendre une autre histoire de vagabonds héroïques et il a sorti Macadam Cowboy de son chapeau. Il a commencé par la fin. La fin de Macadam Cowboy n’est plus un secret pour personne. A force d’errer dans le New York des sixties, Rico-Dustin Hoffman et Jo-Jon Voight (le papa d’Angélina Jolie) finissent par se payer un ticket pour la Floride ; ils prennent un bus qui les emmène vers le soleil. C’est dans le bus que mon père commençait à jouer la musique du générique de fin. Et moi je regardais mon père qui ressemblait à tout le cinéma américain réuni. Paul Newman, Steve Mc queen, Anthony Perkins, Jon Voight et bien sûr Dustin Hoffman… Je regardais mon père qui me jouait le générique de Macadam Cowboy, cette musique où l’harmonica conduit le bus sur un tempo traînant jusqu’à ce que la porte avant ne s’ouvre sur le bitume chaud de Miami. La fin du voyage. Papa m’expliquait alors que le petit brun s’était endormi et que le grand blond n’arrivait pas à le réveiller. Et il jouait à nouveau de l’harmonica et là, moi, je trouvais la musique tellement triste que je me mettais à chialer comme un veau. Voilà pourquoi pour le môme que je suis resté Macadam sera toujours Cowboy. une histoire d’amitié qui finit mal et bien en même temps puisqu’elle se termine en Floride. une histoire entre mon père et moi aussi. une histoire de petit garçon qui grandit, aussi, et qui commence à piger les histoires des grands. On dit d’ailleurs que Macadam Cowboy, avec son Oscar obtenu en 1970, sonne la fin du Western hollywoodien supplanté par le road movie. On dit ça, que le western avait pris un coup de vieux avec Macadam Cowboy. Moi aussi en fait. Pour en finir avec ce souvenir, je me rappelle qu’une fois en larmes, mon père me prenait dans ses bras pour me consoler. Alors ma mère prenait la mouche : « Pourquoi tu lui as joué ça tu sais bien que ça le fait pleurer ». J’avais 7 ans pas plus. Ça n’a jamais empêché papa de sortir à nouveau son harmonica et de me rejouer la musique du générique de Macadam Cowboy. Faut dire qu’à chaque fois c’est moi qui le lui demandais.

une histoire de petit GarÇon Qui Grandit et Qui coMMence À piGer les histoires des Grands.

Guest l’invité du mois

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par philippe tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreilles sur la tV et la presse et l’esprit tourné vers la vie.

Le bonheur est contagieux, sauf au bureau, selon une étude. Le bonheur est contagieux et se propage «par vagues» au sein de cercles d’amis ou de membres d’une famille, mais pas entre collègues de travail, selon une étude publiée par le British Medical Journal (BJM).Les chercheurs ont établi que des groupes de gens heureux et malheureux se constituaient selon des critères de proximité sociale et géographique. Par exemple, la probabilité qu’une personne soit heureuse augmente de 42% si un ami qui vit à moins de 800 mètres le devient lui-même. Ce chiffre passe à 25 % si l’ami vit à moins de 1,5 km, et il continue de décliner à mesure que l’éloignement croît. L’incroyable anniversaire tourne au désastre à cause d’invitations postées sur Facebook. En s’inspirant de l’émission de MtV Mon incroyable anniversaire, une adolescente a vu sa fête d’anniversaire envahie par 400 membres de Facebook non-invités qui ont vandalisé la maison de ses parents.

Un homme attaque son père à coups de sapin de Noël. Floride, états-unis - un homme a été arrêté et accusé de coups et blessures après avoir jeté un sapin de Noël au visage de son père. L’homme, âgé de 37 ans et dont l’identité n’a pas été révélée, est originaire de Parrish, à l’ouest de l’état de Floride.

Yes they can !

États-Unis : une parlementaire raccroche au nez d’Obama, croyant à un canular. une représentante républicaine de Floride, Ileana RosLeHtinen, a raccroché deux fois au nez du président élu américain Barack Obama qui l’appelait pour la féliciter de sa réélection, croyant à un canular téléphonique. Un homme d’affaires débourse 1 million de dollars pour inviter des défavorisés à l’investiture d’Obama. un homme d’affaires noir américain a loué pour un million de dollars 300 chambres dans un hôtel central de la capitale américaine afin d’inviter des défavorisés à assister au passage du cortège présidentiel lors de la cérémonie d’investiture de Barack Obama le 20 janvier. Pour Noël, offrez un Obama ! Assiettes ou dollars à l’effigie de Barack Obama, décorations de Noël, tasses, verres à pied, plaques d’immatriculation: l’élection du premier président noir américain a suscité une flambée d’objets commémoratifs de plus ou moins bon goût.

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Un balayeur autorisé à conserver les 10 000 livres en billets déchirés qu’il a découvert s’il parvient à les recoller. un employé du personnel de nettoyage de la ville de graham Hill (Angleterre), a découvert 10 000 livres, soit plus de 11 500 euros en billets de banque déchirés. L’homme a été autorisé à conserver son butin, s’il parvenait à recoller ensemble les morceaux. M. Hill, 43 ans, a découvert les coupures de 10 et 20 livres en morceaux dans le sac d’un transporteur de fonds, enfoui au fond d’une poubelle du centre ville de Lincoln. Cependant, les billets auraient été déchirés en de si nombreux fragments que les recoller pourrait prendre plus de trois mois d’un travail minutieux.

Un enfant de 9 ans écrit un livre décrivant l’art de parler aux filles. Castle Rock, Colorado, états-unis - Alec greven, un écolier de 9 ans, vient de voir son premier livre intitulé How to talk to girls (que l’on peut traduire par « Comment parler aux filles ») publié outre-Atlantique.

Une collégienne apporte un obus en cours d’histoire. une collégienne de 12 ans a provoqué une vive émotion en sortant de son sac un obus de la première guerre mondiale pour le montrer à son professeur d’histoire, au collège d’Etain (Meuse), près de Verdun, a-t-on appris auprès de la gendarmerie. gardant son sang-froid, l’enseignant a demandé aux élèves de quitter la classe en laissant l’engin sur une table et a alerté les services de déminage qui ont fait évacuer les 330 élèves du collège. L’explosif, un obus allemand de 7,7 centimètres rempli de billes de métal, était potentiellement mortel dans un périmètre d’un kilomètre, selon un démineur cité samedi par le quotidien Le Républicain lorrain.

Le donneur de sperme le plus engagé d’Europe est un Hollandais père de 46 enfants. un Hollandais a la réputation d’être le donneur de sperme le plus engagé d’Europe car il est le père de 46 enfants sans jamais avoir eu de relations sexuelles avec leurs mères.

Interpellé par la police, le conducteur n’avait pas de bras… Selon le très sérieux quotidien britanique The Telegraph, en Chine, un conducteur sans bras a eu un accident industriel il y a plusieurs années, lui ayant fait perdre ses bras. Il a donc appris à conduire sa voiture automatique depuis des années avec ses pieds, ce qui n’a pas l’air de plaire à la police qui l’a estimé dangereux et l’a arrêté pour « mise en danger de la vie d’autrui »… janvier 2009 / n0 01 / Macadam 60.indd 5

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coNFideNces de stars par Caroline Charron « Ecoutez d’où vient ma peine » est votre 12e album. Ça ne doit pas être facile de se renouveler à chaque fois ? Comment travaillez-vous ? Je travaille chanson par chanson. Je regarde ceux qui dorment dans la rue, je regarde la télévision, je lis des livres, j’aime bien regarder le spectacle du monde dans sa diversité. Je regarde Sarkozy, les gens qui font l’actualité, je vais voir des films. quelques fois, des sujets me titillent et je cherche des phrases qui pourraient m’amuser, m’étonner ; je pars dans la rue avec mon début de phrase pour trouver un rythme de mot avec la cadence des pas. Et puis ça fait des chansons… ou pas.. Vous travaillez seul pendant cette période de création ? Pour cet album là oui, au début, mais c’est pas toujours le cas. quand je travaille avec Laurent (Voulzy, ndlr), c’est différent. Il me propose des débuts de musique ou moi des débuts de phrase. On part là-dessus et on élabore ensemble. On échange un mot, une phrase musicale et on avance petit à petit comme ça. Le titre de l’album, c’est un peu de la publicité mensongère car après l’avoir écouté, on ne sait toujours pas d’où vient votre peine, ou plutôt votre mélancolie ! Je crois que tout le monde est mélancolique, mais se le cache. On se grise avec des métiers ou des passions. On a des joies dans la vie, mais on a tous un fond mélancolique. On ne va pas le dire pour ne pas embêter les gens, mais si quelqu’un le dit dans une chanson, ça vous soulage. quand Léo Ferré chantait « Avec le temps va, tout s’en va, même les plus chouettes souvenirs… » on va pas dire ça dans la vie mais on le ressent. Avec de la musique dessus, ça passe beaucoup mieux.

“Le monde est en réalité tout en nuance.”

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Thierry Rajic

Plus de trente ans qu’il nous berce avec ses mélodies et panse nos plaies avec des textes drôles et sensibles. De sa voix chargée de mélancolie, il aime à effleurer les choses, surtout sans se prendre au sérieux. Pour ne pas trop s’appesantir sur ses propres bobos ? L’artiste, l’homme de cœur se confie à Macadam, sans concession...

Avez-vous participé à la conception de votre site internet ? Les concepteurs de Diplomatic Cover m’ont proposé des idées sur lesquels on a discuté. Ils ont vu que j’aimais bien faire l’imbécile donc ils m’ont proposé des petites saynètes à jouer. J’avais fait un site avant avec mon fils Charles (plus connu sous le nom d’artiste Ours. Ndlr), dans la forêt. On voyait des lapins, des arbres, c’était bien ! Dans celui-ci, je discute avec un âne : grisette… Internet, les ordinateurs, ça vous intéresse ? On ne vous imagine pas tellement à la pointe de la technologie… Non, vous avez raison. Ça ne m’attire pas particulièrement. Je vais régulièrement dans ma maison de disques voir ce qu’il se dit sur mon site et y répondre éventuellement. Mais trifouiller un ordinateur chez moi, ça me rase. On y passe beaucoup trop de temps. Moi, j’adore les livres, les toucher, recevoir des lettres, ouvrir les enveloppes et les sentir…

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Vous n’avez pas trop l’habitude de vous engager, d’être dans l’action, vous ne votez pas… Pourquoi cette retenue, cette mise en retrait par rapport à l’action alors que vos textes sont imprégnés de compassion, que rien ne vous échappe ? Est-ce une sorte de protection ou la peur de se prendre trop au sérieux ? C’est un mélange de tout ça. Je ne sais pas bien quel chemin est le bon. J’aime bien regarder, observer, je ne suis pas un homme d’action, à part dans mon métier. Je trouve que le monde est souvent noir ou blanc alors qu’il est en réalité tout en nuance. Je suis un indécis. J’aime regarder et en tirer des leçons même si les leçons sont souvent nuancées. Je dis facilement que je suis de gauche parce que je ne suis pas de droite, mais à droite, j’ai rencontré des gens comme Jean-François Deniau, Simone Veil ou Raymond Barre qui sont des personnes formidables ! À gauche, on ne rencontre pas que des gens biens non plus. Je ne sais pas bien prendre des décisions et j’ai l’impression que, si j’ai un rôle dans la société, c’est de faire des chansons, le plus consciencieusement possible. Votre truc, c’est plutôt l’écriture, les textes. Vous n’êtes pas tenté par le roman, la poésie, un autre type d’écriture ? Je ne saurais pas, ça ne m’intéresse pas. J’aime bien que mes textes de chansons soient clairs et qu’il y ait de vraies rimes, enfin j’essaie… Mais j’aime la cadence des mots, la rime qui chante, j’aime aussi faire de la musique, chercher des airs, gratter ma guitare. Depuis trente ans, je joue de la guitare tous les jours. À un moment je faisait aussi du piano mais j’ai un peu arrêter.

Vos deux fils sont musiciens, vous n’avez pas essayé de les dissuader ? J’aurais peut-être aimé à un certain moment qu’ils soient architectes ou autre chose, mais je les ai toujours laissé faire ce qu’ils voulaient. Je leur ai juste dit que c’était mieux d’avoir lu quelques livres. Je leur ai donné des indications générales sur la vie. Ils font de la musique et je suis assez ébloui par ce qu’ils font, c’est très novateur. Je travaille avec mon fils Pierre ; depuis longtemps, je lui demande conseil quand je cale et puis finalement on finit la chanson ensem-

j’adore les livres, les toucher, recevoir des lettres, ouvrir les enveloppes et les sentir… le temps avec eux, mais je ne veux pas les embêter. J’aime être avec eux, j’aime être avec leurs amis, on rigole, on discute. J’aime bien les gens de trente ans, je m’entends bien avec eux. J’adorerai être grand-père, mais mon envie ne rentre pas en ligne de compte…

Lisa Roze

Sur la pochette de votre album comme sur votre site, on vous voit à la campagne, dans l’herbe. Vous vivez à la campagne ? Non, je vis à Paris, à Montparnasse. J’aime Paris, j’aime le musée d’Orsay, les films de Woody Allen, j’aime aller à des concerts, j’aime la vie culturelle et le bouillonnement de la ville. Mais j’aime bien aussi quitter la ville pour me retrouver sur des sentiers perdus dans la montagne, tout seul, sans stress, avec cette nature forte qui réconforte. J’aime bien me baigner dans la mer, au soleil, et puis après revenir à Paris, avec la culture. Je ne pourrais pas habiter sous les tropiques par exemple, ça ne me suffirait pas. Ce que j’aime, c’est alterner : ville, campagne, mer, montagne ; j’ai la chance de pouvoir aller dans ces quatre endroits et j’y vais. Si je reste trop à la campagne, je broie du noir au bout d’un moment. J’aime bien marcher dans Paris, voir les vitrines, les gens pressés, les jolies filles ou les clochards ; j’aime ça, ça s’imprègne dans ma tête. J’ai la chance que les jolies filles me fassent souvent un sourire quand je les croise parce que je suis un chanteur connu, c’est des moments agréables. J’ai aussi la chance que les personnes de la rue me demandent de l’argent en comprenant que je ne vais pas les mépriser. Ils sentent cela et ça me fait du bien

Thierry Rajic

J’aime la cadence des mots, la rime qui chante, j’aime aussi faire de la musique, chercher des airs, gratter ma guitare.

Le petit monde d’Alain Le site officiel d’Alain Souchon, créé par la société Diplomatic Cover, est un véritable régal, et pas seulement pour les fans. En compagnie de son ami, l’âne Grisette, le chanteur nous invite, par le biais de petites vidéos rigolotes à explorer son univers et à être curieux. Sur un fond de ciel bleu, on peut faire une photo avec l’artiste, créer un fond d’écran personnalisé en accessoirisant sa bobine avec des moustaches ou un chapeau haut de forme. Si l’on préfère, on peut tout simplement le regarder jouer de la guitare devant son âne ! www.alainsouchon.net

ble, c’est arrivé souvent. La première chanson qu’on a faite comme ça c’était « Le fil », il y a une dizaine d’années. Pierre est très doué, il va faire un disque dont j’ai écouté les maquettes cet été, j’ai trouvé ça magnifique. Mon autre fils s’appelle Ours et ils font des choses très différentes. Je suis content. Êtes-vous très « famille » ? Comment se déroulent les fêtes de fin d’année chez les Souchon ? On se réunit en famille. Mon filvs Charles (Ours) a écrit une chanson qui dit : « la maison de mes parents c’est ma maison, le sapin de mes parents c’est mon sapin… », et bien c’est comme ça ! On se réunit pendant trois-quatre jours à la montagne. On fait un sapin avec des décorations, des cadeaux, on skie et puis chacun reprend sa route. Mes enfants, j’aimerais être tout

J’ai lu que vous étiez migraineux, que l’alcool vous rendait malade ainsi que tous les excès. Comme moi ! Vous n’avez pas de trucs à me donner ? Ah ! Merci parce qu’on a toujours l’air d’être une espèce de zombie emmerdant ! Ils ne se rendent pas compte les gens qui ne sont pas migraineux. En plus, comme on ne boit pas trop, on passe pour des « pisse-froid ». C’est pas marrant. Ça isole. Vous disiez que je suis observateur, que je ne participe pas ; les migraines ont beaucoup fait ça. Dans ma jeunesse, je prenais des rendez-vous avec des filles dont j’étais très amoureux et quand j’arrivais, j’avais la migraine à cause de l’émotion et c’était fini. Donc finalement, ça me maintenait en dehors de l’action. Vous pouvez me comprendre, vous ! On ne peut pas vraiment participer aux fiestas. Un message personnel pour finir ? Pour l’année qui commence, je souhaite que tous les gens qui ont des soucis d’argent, de logement, et que vous aidez grâce à votre journal, puissent au moins bénéficier de regards bienveillants, comme ceux que je peux croiser dans la rue. Des regards bienveillants et sans mépris…

Alain Souchon avec son nouvel album sera en tournée dans toute la France à partir de septembre 2009. En + Pierre Souchon (album à venir chez Naïve) www.ours-lechanteur.com (album à télécharger)

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teNdaNces

MIRIAM KILALI, ALLEMAgNE

par Jörg schindler Source : Frankfurter Allgemeine Zeitung (Francfort),

Miriam Kilali, 42 ans, artiste allemande, s’est fixé une mission : aménager des foyers pour sans-logis de façon somptueuse. Après une première réalisation à Moscou, un foyer réhabilité comme un palais italien vient d’être inauguré à Berlin. Une façon pour Miriam Kilali de dissocier laideur et pauvreté, trop souvent scotchées l’une à l’autre.

Jürgen Roschner vient d’emménager dans un palais italien. Il a à Moscou il y a quatre ans. Baptisé Reichtum 1 [Richesse choisi la chambre du fond, dans l’aile vert pastel, et suspendu 1], le projet consistait à transformer en un temple sompune image de l’océan au-dessus de son lit. Heureusement qu’il tueux l’hôtel Marfino, une carcasse de béton sinistre et n’est pas grand, sinon il se cognerait dans le lustre. M. Roschner couverte de moisissures qui héberge 80 sans-abri. Les confie que, en tant que sans-abri, il aurait déjà été bien content résidents ont participé aux travaux. Deux d’entre eux ont rien que d’avoir un lit à lui. même été tellement euphorisés par l’entreprise qu’ils ont M. Roschner a 62 ans. Il a été serrurier, puis grutier, puis plus trouvé du travail ensuite, raconte Miriam Kilali. Confortée rien du tout. Puis il s’est retrouvé dans la rue. Depuis quatre dans son idée, l’artiste s’est immédiatement attaquée à ans, il vit dans un refuge pour sans-abri à Schöneweide [dans un autre foyer, cette fois à Berlin. le sud-est de la capitale allemande], là où le nouveau Berlin Elle est rapidement parvenue à rallier à son projet la ressemble encore à s’y méprendre à l’ancien. Diakonische Werk et les gEBEWO - Soziale Dienste [deux M. Roschner s’était habitué à vivre à l’ombre de la société. Cet organisations caritatives]. Pour Reichtum 2, le choix s’est homme mince, aux cheveux clairsemés soigneusement peiporté finalement sur la Haus Schöneweide, un bâtiment gnés, n’attendait plus grand-chose de la vie. Il a donc été pluqui héberge 21 hommes, pour la plupart alcooliques et tôt surpris quand, au printemps 2007, une jeune femme s’est pour beaucoup gravement malades. présentée à sa porte pour lui annoncer qu’il allait entrer dans Miriam Kilali avait pour ambitieux objectif de faire de ce la richesse. bâtiment de trois étages le «plus beau foyer de sans-abri Cette femme, qui venait de débarquer à au monde». Pour ce faire, l’artiste et ses assistants Berlin-Est, s’appelle Miriam Kilali. Elle est se sont donné un an et demi. Ils ont posé des parelle avait pour objectif artiste conceptuelle et ne roule pas sur l’or. quets, dressé des colonnes de plâtre emprunde redonner « joie En revanche, elle déborde d’idées. Pendant tées à la Rome antique, peint les étages en vert de vivre et courage » ses études, elle a travaillé dans un centre pastel ou bleu ciel, la cage d’escalier en cramoisi, à ces 21 hommes de soutien pour sans-abri. La désolation et accroché aux murs des tableaux dans des caqui n’intéressent dres baroques. Dans toute la maison, ils ont posé qu’elle y a rencontrée continue de la handu papier peint et un galon doré. Les résidents ter, confie-t-elle. Elle a réfléchi un moment personne. en installant n’ont pas eu voix au chapitre : après tout, confie puis a décidé de transformer les foyers de la richesse dans un Miriam Kilali, il s’agit d’une « grande œuvre d’art, sans-abri en belles demeures pour « rendre foyer de sans-abri, où le concept d’ensemble doit rester visible ». leur dignité » aux pensionnaires. un projet elle pousse les gens L’artiste n’en est pas moins convaincue que les hardi. Mais le plus surprenant, c’est qu’il à s’interroger sur le semble fonctionner. 100 000 euros de dons qu’elle a consacrés à ce cliché du vagabond Cette habitante du quartier berlinois de projet berlinois ont été employés au mieux. Kreuzberg a érigé son premier palais social Elle avait pour objectif de redonner « joie de pauvre et impuissant. vivre et courage » à ces 21 hommes qui n’intéressent personne. En installant la richesse dans un foyer de sans-abri, elle pousse les gens à s’interroger sur le cliché du vagabond pauvre et impuissant. Dommage que, à l’extérieur, la société continue à passer devant eux en fronçant le nez et qu’il n’y ait pas de visite guidée de ce foyer artistique. Mais peut-être n’est-ce pas là la question. Les résidents, eux, ont très vite pris leurs marques dans leur somptueux nouvel environnement, comme on a pu le voir lors de l’inauguration, le 17 novembre dernier. Depuis qu’il dort chaque soir sous la mer, Jürgen Roschner n’a « même plus envie de sortir ». « D’ailleurs, qu’est-ce que je ferais dehors ? ajoute-t-il. Rien n’a changé, là-bas.»

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du beau pour les pauvres

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Un monde plus beau

CAHIER SPÉCIAL

LES INItIAtIVES POSI+IVES Macadam 60.indd 9

Macadam journal. Plus on le lit et moins on le piétine

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gardons espoir LES INItIAtIVES POSI+IVES

En ce début de nouvelle année, Macadam est heureux de vous offrir une édition spéciale. un numéro écrit en collaboration avec “Reporters d’Espoirs”. Cette association se fait l’écho d’initiatives porteuses de solutions dans les domaines du social, de l’action citoyenne, de la santé… L’association “Les Artisans du Macadam”, quant à elle, s’est donné pour but, par le biais de son mensuel, de permettre à des personnes en situation de précarité de s’insérer ou de se réinsérer dans la société. La vente du journal n’est qu’une des activités que nous proposons ; les vendeurs sont incités

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du journal notamment dans le 9 rue du Colonel rozanoff - 75012 paris 01 42 65 20 88 - redaction@reportersdespoirs.org

spécial reporters d’espoirs

à s’impliquer dans la rédaction cadre des “ateliers d’écriture”. Pour ce numéro, ils se sont transformés en “critiques” et ont pris plaisir à commenter des initiatives prises dans le domaine de la réinsertion par l’emploi, la culture, la santé… aussi bien en France qu’à l’étranger. Ils vous invitent à découvrir leurs idées, leurs talents d’artistes…

inde

Des ingénieurs aux pieds nus

Sans diplômes, souvent illétrés, les villageois du Rajasthan sont devenus travailleurs sociaux, mécaniciens ou spécialistes en énergie solaire. La recette ? L’enseignement perptétule du Barefoot College.

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ls sont 75 000 enfants et adolescents à avoir reçu non pas un diplôme mais un enseignement perpétuel, fondé sur le mode de vie simple prôné par Mahatma Gandhi, au sein du Barefoot College («collège aux pieds nus»). Plus qu’un établissement, ce centre de recherches et d’actions sociales apparaît en 1972, à l’initiative d’Aruna et Sanjit Bunker Roy, au Rajasthan. Leur objectif : donner aux communautés rurales marginalisées la possibilité d’assurer leur développement par euxmêmes, en intégrant la dimension environnementale. « L’idée est d’utiliser les savoirs-faires locaux avant d’y ajouter des méthodes étrangères », explique Sanjit Bunker Roy. Sans l’aide d’experts ni d’intervenants, chaque élève devient ensuite professeurs et enseigne aux plus jeunes les techniques de l’énergie solaire et les métiers de l’eau, les techniques d’élevage et d’agriculture, la santé ou encore les droits de l’Homme.

fonctionne à 100 % à l’énergie solaire. Une fois sortis du centre, ces ingénieurs aux pieds nus retournent dans leur village pour y apporter leurs compétences. Grâce à ces nouveaux professionnels, 750 000 villageois ont reçu un accès à l’eau pure suite à l’installation de 1 800 pompes à main et 80 000 personnes disposent d’un éclairage par panneaux solaires leur procurant trois heures de lumière par jour. Depuis les années 1980, le modèle se répand et s’installe dans plusieurs Etats indiens et au-delà des frontières, en Afghanistan et sur le continent africain où le modèle de développement occidental peine à prendre racine.

Jeanne Beutter Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : bunker Roy, président-fondateur du barefoot College, www.barefootcollege.org

savoir, eau et lumière

Conçu pour les plus démunis, les bâtiments de l’établissement, construit par les élèves-architectes du Barefoot College, abritent des logements, une bibliothèque, une cantine, des salles de conférences mais aussi un dispensaire, une poste et tout ce que nécessite un campus. A la différence que celui-ci

Nous remercions “Reporters d’Espoirs” d’avoir permis au travers de cette collaboration de donner la parole aux “Sans Voix”. Merci aux vendeurs, aux résidants de foyers d’hébergement d’urgence, à tous ceux qui ont participé à l’élaboration de ce numéro. En ces temps de crise où le chômage augmente, où la morosité s’installe, gardons espoir. Bonne année à tous. gabriel gaudillat Président de l’association “ les Artisans du Macadam ”

La parole des vendeurs

La preuve...

Le Barefoot Collège est la preuve vivante que non seulement l’énergie solaire et le traitement des eaux par des énergies non polluantes sont des techniques performantes, mais encore que leur prolongement dans l’environnement naturel, social et culturel est constructif et valorisant pour la personne humaine et pour le pays. Ce qui est possible en Inde devrait l’être en Europe et dans tous les pays du Monde. L’énergie nucléaire est dangereuse à tout de point de vue, et les dirigeants des pays qui persistent, pour des raisons de profits financiers essentiellement, à implanter des centrales nucléaires dans leur propre pays et qui de plus se font fournisseurs de complexes nucléaires à l’étranger, sont coupables de mettre l’humanité en danger. Lucienne Pons, Macadam Journal.

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Restauration du patrimoine

Les chômeurs apportent leur pierre à l’édifice

Acta Vista

Acta Vista

Embaucher des personnes en insertion pour restaurer le patrimoine historique français. C’est la raison d’être d’Acta Vista, à Marseille. Le Fondateur de cette « union associative », Arnaud Castagnède mobilise les fonds privés. Résultat : le coût supporté par les propriétaires sont moindres et ces derniers acceptent d’entamer les travaux. Pour plus d’emplois créés.

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urplombant le port de Marseille, le fort d’Entrecastaux, surnommé « La Citadelle », est connu de tous les Marseillais. Mais ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est qu’il est restauré par des charpentiers en insertion, embauchés par Acta Vista. Créée en 2002 par Arnaud Castagnède, cette union associative, qui regroupe six associations loi 1901, s’emploie à redonner un nouvel élan, non seulement à la rénovation du patrimoine, mais surtout à tous ceux qui sont exclus du marché du travail. « En quatre ans, on a fait travailler 800 chômeurs sur nos chantiers» explique Arnaud Castagnède. « Cette expérience leur a ouvert les portes du marché de l’emploi ». Les chiffres sont là pour le prouver : suite à un chantier, trois employés sur cinq d’Acta Vista sont recrutés en CDD de plus de six mois ou en CDI. Fin 2008, 300 salariés en insertion arpentent les échafaudages de seize chantiers gérés par Acta Vista dans les Bouches-du-Rhône. Que se soit à l’hôpital Caroline du Frioul ou dans les Calanques de Marseille et de Cassis, ces allocataires de minima sociaux ou chômeurs de longue durée sont encadrés par des compagnons tailleurs de pierre spécialisés dans le monument historique. A la fin du chantier, une cellule de reclassement accompagne les personnes jusqu’à l’obtention d’un contrat et dans les premiers mois de leur nouvel emploi. Ce succès est-il le fruit d’un vent de rénovation qui soudain souffle sur les Bouches-du-Rhône ? Pas vraiment. Le mérite va plutôt au modèle économique

innovant proposé par Acta Vista. « On est parti du constat que de plus en plus de propriétaires rechignaient à entamer les travaux de restauration de leurs ouvrages, faute de budget » explique Arnaud Castagnède. Il s’avère en effet que l’élargissement de l’Union européenne a eu comme effet pervers de réduire sensiblement les budgets consacrés au patrimoine. Pour répondre à cette situation, Acta Vista fait appel à des fonds privés : « Notre objectif c’est d’inciter les propriétaires des ouvrages à mener les travaux nécessaires ; et pour cela, il faut leur assurer qu’ils n’auront à participer qu’à hauteur de 20 % du coût du chantier ». En 2007, le mécénat ne représentait encore que 10 % des fonds levés, mais il devrait atteindre 50 % à terme. « Aujourd’hui, on pense à développer notre concept pour en faire un véritable modèle à exporter, confie le président d’Acta Vista. En 2009, nous allons donc ouvrir le premier consortium européen de techniques traditionnelles et innovantes appliquées au patrimoine ». Plusieurs entreprises d’autres pays de la Méditerranée ont déjà pris contact avec Acta Vista pour dupliquer son modèle et lancer des chantiers d’insertion, en Grèce ou au Maroc.

Andrea Paracchini Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : Arnaud Castagnède, directeur général d’Acta Vista www.actavista.fr

La parole des vendeurs

Une belle opportunité

Le patrimoine étant l’ensemble de biens que l’on tient de ses ascendants par héritage, il peut paraître aberrant que les budgets alloués à la sauvegarde du domaine historique soient en diminution. Certes, ceci coûte cher. Mais ce patrimoine retrace notre histoire. Il est la mémoire du passé, de son faste, de ses guerres. De plus entretenir ces sites est source de revenus pour l’économie locale grâce au tourisme et ceci devient générateur d’emplois notamment dans le commerce, l’hôtellerie, la restauration… Embaucher des personnes en situation d’exclusion pour mener à bien ces travaux est une opportunité pour elles : apprendre un nouveau métier ou consolider un savoir-faire, reprendre goût au travail bien fait, travailler en équipe, recréer du lien social ne peut qu’être une expérience enrichissante. Elles sont utiles et elles constituent un chemin vers le retour à l’emploi. Elles ont aussi un sens car elles redonnent vie à ces lieux et deviennent un acte gratifiant. Les résidants du train de nuit

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Santé en île-de-france Le bus dentaire

Un bus dentaire pour les exclus des droits Des actes gratuits pour des patients qui n’ont ni argent, ni papiers pour se faire soigner…

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spécial reporters d’espoirs

les initiatives posi+ives

aillon faible des remboursements de la sécurité sociale en France, les soins dentaires représentent un coût important que seules de bonnes mutuelles permettent de couvrir correctement. Quant à la Couverture maladie universelle (CMU) et à l’Aide médicale d’État (AME), censées prendre en charge les plus démunis, leur application se heurte à de réelles difficultés comme le refus de certains dentistes libéraux d’assurer ce type de consultation ou encore la méconnaissance des ayants droits. Pour réagir à cette situation, des médecins parisiens membres d’Hôpital sans frontière et du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens dentistes ont mis place, il y a plus de 10 ans, une initiative unique. Ils récupèrent, en 1996, un camion de la médecine du travail et l’aménagent en cabinet dentaire itinérant dans le but d’aller à la rencontre des plus démunis, ceux qui, dépourvus de couverture sociale ou sans-papiers, n’ont ni les droits ni les moyens de se faire soigner. Des rondes sont assurées sur différents sites parisiens et de banlieue avec l’aide de partenaires associatifs, foyers d’accueil et structures municipales.

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De cinq à neuf permanences sont assurées chaque semaine par une trentaine de chirurgiens dentistes bénévoles qui se relaient. Les interventions vont des extractions dentaires aux soins parodontaux et concernent en grande

majorité des migrants sans papiers et sans domicile propre. Beaucoup sont originaires du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne. Depuis septembre 2007, le bus dentaire travaille régulièrement auprès les populations roms de Seine Saint-Denis, en partenariat avec Médecins du Monde. Près de 20 000 personnes ont pu bénéficier de ce système de soins entre 1996 et 2008 grâce au soutien financier des services administratifs : Ddass, mairies, Conseil général, etc. Grâce aussi à l’engagement des médecins soutenant le bus itinérant. Daniel Kuntz, coordinateur de projet, précise : « Depuis 10 ans que nous travaillons, beaucoup de nos patients se sont vus accordés

des droits. Nous sommes donc plus dans un accompagnement à la réintégration au système traditionnel de soins. Comme ce retour n’est pas toujours évident, il nécessite une vraie collaboration avec les services médico-sociaux d’aide aux personnes précarisées ».En attendant, l’initiative se poursuit et en inspire de nouvelles. Un projet de bus dentaire en milieu rural est en train de voir le jour en Seine-et-Marne et devrait aboutir à la mise en place, courant 2009, du « Bus 77 ».

Magdeleine Walger Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : busdentaire.free.fr

La parole des vendeurs

Commerce ou santé ?

Pour ceux qui vivent à la rue comme pour ceux qui ont de faibles revenus, la santé n’est pas prioritaire. Le soucis quotidien est de se nourrir. Mais comme les moyens financiers sont faibles, l’alimentation n’est ni équilibrée ni de qualité ce qui entraîne des problèmes de santé. De telles actions devraient se généraliser dans toutes les grandes villes de France. A Lyon, il n’existe qu’une seule urgence dentaire pour une agglomération qui compte plus 1 millions d’habitants. De plus, cette antenne est fermée la nuit et les week-end. Alors que le gouvernement et l’assemblée nationale se penchent sur la question d’ouverture des magasins le dimanche, il ne légifèrent pas sur l’obligation des praticiens à accepter en consultations les personnes en situation de Cmu. Eliane, Patou

Initiative Québec

Chauffer mieux pour payer moins

Quand le « mieux consommer » est un service public, les citoyens deviennent écolos ! Depuis 1999, le programme québécois Econologis a permis à 50 000 ménages à budget modeste de réduire leurs frais d’électricité et de protéger ainsi l’environnement.

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ne facture d’électricité trop élevée ? Au Québec, nombreux sont les ménages qui s’en pleignent. Contrairement à ce qu’on pense, les logements n’y sont pas toujours mieux isolés qu’en France. Sous la porte ou par les voies d’aérations, le froid s’insère partout. Et à - 40°C, le moindre courant d’air se ressent. Alors chacun augmente le thermostat d’un petit degré… ou deux. Et la facture s’enflamme. La planète aussi. Pour limiter les dégats, il existe au Qué-

bec un organisme public appelé l’Agence de l’efficacité énergétique (AEE). L’AEE développe depuis 1999 le programme Econologis, permettant aux ménages défavorisés de réduire sans frais leur consommation d’énergie. Lors d’une intervention à domicile, des spécialistes, membres d’associations locales délégués par l’AEE, offrent conseils personnalisés et installation de produits économiseurs d’énergies. Et comme le dit le slogan du projet, « vous économisez. L’environne-

ment y gagne aussi. » Pour en bénéficier, il n’y a qu’à suivre le guide ! Sur rendez-vous, un conseiller et un technicien se rendent au domicile pour une visite d’environ une heure et demie. Alors que le premier analyse les comportements et modes de consommation du foyer et évalue les économies possibles, le second dresse un bilan de l’état du logement (isolation, étanchéité, systèmes de chauffage, etc) et des travaux à envisager. Il en effectue également, et toujours gratuitement,

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Le bus dentaire

Fabio Rosa

De l’électricité au cœur de l’Amazonie Banalité pour certains, luxe pour d’autres. L’électricité est pour Fabio Rosa une arme contre la pauvreté. Depuis 15 ans, cet ingénieur agronome illumine le Brésil…

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ans ce village d’Amazonie on broyait le manioc à la main pour en faire de la farine. Depuis peu, les paysons disposent de panneaux solaires permettant de développer un système de broyage mécanique, et d’en doubler la production. Récemment, à Lagoa dos Platos, au Sud du pays, des pêcheurs de crevettes qui utilisaient des lampes au gaz GPL ont commencé à s’équiper de lampes photovoltaïques grâce à des crédits à très faible taux. Economie réalisée : 2 200 dollars par an et par famille de pêcheurs ! Fabio Rosa n’a qu’une idée en tête, faire en sorte que tous ces gens, habitants des régions les plus reculées et les plus pauvres de son pays puissent bénéficier des dernières technologies en matière d’énergies renouvelables et ainsi réduire leur facture de gaz ou d’électricité, tout en préservant l’environnement. Parce que ce sont 25 millions de Brésiliens qui sont tout simplement privés d’électricité ! Le plus souvent l’investissement nécessaire pour électrifier ces régions isolées et peu peuplées est jugé trop coûteux par les compagnies d’énergie. Tout a commencé, en 1983, à la mairie de Palmares do Sul, près de Porto Allegre. A l’âge de 23 ans, Fabio Rosa y est chargé d’une mission de raccordement électrique. Au cours de ses déplacements dans les régions rurales du Brésil, la réalité lui éclate au visage. 70 % des habitants de cette région n’ont pas d’électricité. « Les gens ne me demandaient ni travail, ni amélioration de leurs conditions de travail, mais ce qu’ils voulaient avant tout c’était de l’électricité », se souvient Fabio. En 1992, il décide enfin de créer son propre organisme : l’Institut pour le développement des énergies alternatives et du développement durable (Ideaas). En équipant les petits villages de panneaux solaires ou de générateurs thermiques, Ideaas éclaire, en 16 ans, près de 4 000 foyers. « Un projet n’a de sens que quand

les plus sommaires comme la pose de pomme de douche à débit réduit, l’ajustement de la température du chauffe-eau, le calfeutrage des fenêtres pour l’hiver, etc. Plusieurs conseils à appliquer quotidiennement sont également donnés : aérer 5 minutes par jour pour éviter l’humidité, réduire le chauffage la nuit et pendant les absences, etc. Josiane, 29 ans, habite à Montréal où le service est offert par l’association Equiterre. En 2003, alors étudiante, elle a bénéficié du programme Econologis : « depuis cette visite, chaque hiver, je répète les gestes que les conseillers m’ont enseigné. Je calfeutre mes fenêtres, j’évite les sources d’humidité, je dégage de l’espace devant mes radiateurs. J’ai surtout saisi l’importance de ces habitudes qui se répercutent sur ma facture. » Les études effectuées par l’AEE révèlent

il prouve son utilité en rendant les gens heureux, en respectant l’environnement et en apportant de l’espoir pour un futur meilleur », témoigne Fabio Rosa. Fort de ce succès, ses idées ont été reprises en 2003 par le Président Lula qui, à travers le programme « Lumière pour tous », a apporté l’électricité à 7,2 millions de personnes. Et Fabio Rosa d’insister : « en apportant de l’énergie solaire à 50 000 personnes, on économise 9 millions de litres de kérosène, 4,6 millions de kilos de GPL, 46,4 millions de bougies de cire, 9,3 millions de piles, 23,2 millions de litres de diesel. Et combien d’huile de coude ? » Aucun chiffre ne peut le mesurer…

Jeanne Beutter Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : Fabio Rosa, Directeur de Ideaas, www.ideaas.org.br

La parole des vendeurs

Potentiel humain

Des initiatives comme celles du projet Criando Idéias, qui ont été implémentées par le président Lula à travers le projet Luz para todos, montrent que c’est nécessaire d’investir dans le potentiel du travailleur brésilien indépendamment de la région où il se situe. Reinaldo dos Santos Jornal Boca de Rua, Brésil.

effectivement que les ménages bénéficiaires consomment entre 2,5 et 10 % d’énergie en moins. Les conditions pour avoir accès à ce service ? Habiter l’un des secteurs visés par le projet, recevoir une facture d’énergie incluant le chauffage (il ne doit pas être inclus dans le loyer) et justifier d’un revenu inférieur aux seuils fixés par l’AEE. Alors qu’attendons-nous pour faire la même chose ? De la volonté peut-être puisque cette initiative a déjà été expérimentée dans la région PACA par les Compagnons Bâtisseurs, entre 2004 et 2006, mais s’est arrêtée, faute de financement…

Jeanne Beutter Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : Benoît Fradet, Chargé de projet, +001 418 627 6379, www.aee.gouv.qc.ca

La parole des vendeurs

Changeons nos habitudes

Cette initiative est intéressante, car elle montre que, parfois, il suffit de changer des petites habitudes pour beaucoup aider l’environnement. Au Brésil, on a un système d’électricité qui nous fait trop dépenser, mais nous pourrions aussi être plus attentifs à notre quotidien et penser plus écologique. On imagine qu’au Québec on dépense un peu d’énergie, car il fait vraiment froid. Ce type de projet n’existe presque pas ici. C’est vraiment dommage ! Jornal Boca de Rua Brésil.

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Appel d’offres

La petite clause qui monte qui monte les initiatives posi+ives

« Embaucher aussi des personnes éloignées de l’emploi »… depuis 2001, cette clause s’est glissée dans de nombreux appels d’offres publics en France. D’ici peu, elle devrait être généralisée à tous les marchés et à tous les secteurs de l’achat public. Les collectivités ont été les premières à montrer l’exemple. L’Etat cherche aujourd’hui à rattraper son retard.

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e n’est qu’une ligne parmi tant d’autres, mais elle peut avoir un impact considérable. Introduite dans le code des marchés publics depuis 2001, la clause d’insertion prévoit que, dans le cas d’un appel d’offres public, une partie au moins de la main d’œuvre soit recrutée, en fonction de la taille du marché, parmi des personnes éloignées de l’emploi. Son application, jusqu’à présent facultative, pourrait avoir un impact considérable : en 2007, 110 000 marchés publics ont été adjugés, pour 55 milliards d’euros.

spécial reporters d’espoirs

Rien d’étonnant donc à ce que le « Grenelle de l’insertion »* se soit penché sur la possibilité de généraliser l’application de cette clause dont l’utilité a déjà été maintes fois prouvée. L’une des premières expériences a été faite à Grenoble : en 2002, la communauté d’agglomération impose dans le cahier des charges de trois grands chantiers l’obligation, pour les entreprises, d’embaucher des personnes exclues du marché du travail. «L’équation est simple, explique Frédéric Cook, chargé de la Mission insertion à la communauté d’agglomération. Pour chaque million d’euros de marché, les entreprises doivent recruter pour un an un chômeur de longue durée». Un dispositif appuyé par l’ANPE, qui reçoit et propose des candidats, et par des institutions publiques et privées qui assurent des formations en alternance pour les personnes recrutées. Cinq ans après, le bilan est très positif : 70 % des 385 personnes recrutées en insertion ont bénéficié de contrats de plus de six mois, dont des CDI, dans les entreprises qui les avaient embauchées.

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Dépassant les frontières de l’Isère, les cas d’application de la clause d’insertion se sont multipliés. L’Agence nationale de rénovation urbaine y est pour beaucoup, puisque depuis 2003, elle impose qu’au moins 5 % des heures de chantier soient consacrées à des travailleurs en insertion. De Nantes à Lyon, les berges des fleuves, les chaussées et les parcs publics sont de plus en plus entretenus par des employées en insertion. Désormais, les collectivi-

tés cherchent à sortir du BTP, domaine d’élection de la clause, pour aller à la rencontre de publics plus vastes. La Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a repris un modèle développé à Rouen en appliquant une clause d’insertion pour les enquêtes d’opinion : «On a ainsi créé des postes plus qualifiants, qui d’ailleurs s’adaptent mieux à l’emploi des femmes» ajoute Peggy Kançal, chargée de mission emploi et économie solidaire à la CUB, avant d’avouer que, dans un contexte de crise, la clause d’insertion peut être un frein qui dissuade les PME du BTP à répondre aux appels d’offres : «Depuis la rentrée, elles ont du mal à remplir leurs quotas. Cela nous invite à une application plus prudente de la clause lors des prochains marchés». Autant d’éléments qui pourraient orienter l’action du gouvernement d’ici 2012. A cette date, une clause d’insertion, concernant 10 % des personnes recrutées, devrait être systématiquement appliquée pour tous les marchés publics dont la main d’œuvre représentera plus de la moitié des coûts. Une première étape a déjà été franchie : l’entreprise qui a mené la consultation publique sur le RSA a embauché des personnes en insertion.

Andrea Paracchini Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact Socialement Responsable, l’annuaire des structures de l’insertion économique et de l’achat socialement responsable : www. socialement-responsable.org Observatoire économique de l’achat public : www.minefe.gouv.fr/directions_services/ daj/oeap

La parole des vendeurs

Prise de conscience ou hypocrisie ? Pour les entreprises qui veulent obtenir des marchés publics, inscrire dans le cahier des charges l’obligation d’embaucher des personnes exclues du marché du travail est une bonne initiative. Mais cette exigence demandée aux entrepreneurs par les pouvoirs publics est-elle une prise de conscience ou n’est-elle qu’hypocrisie de la part des politiques ? Certes, ce dispositif va permettre à des chômeurs longue durée de renouer avec l’emploi du moins durant la durée des travaux. Mais qu’en adviendrat-il en fin du chantier ? Pendant ce temps, l’employé aura-t-il suivi une formation qualifiante lui permettant de se réinsérer dans le monde du travail ? Ces emplois réservés aux exclus, sont-ils uniquement des postes de manœuvre ne demandant aucune qualification ? Le monde de la finance est en crise. Les faillites bancaires se multiplient. Certains grands chantiers seront repoussés. Déjà les entreprises du bâtiment et de travaux publics parlent de ne plus embaucher des travailleurs en intérim, alors dans l’attente de la fin de la crise, il serait étonnant que ces mêmes entreprises fassent appel à des chômeurs de longue durée...

Pat, Guy, Jymmy

Organisé par Martin Hirsch, haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, le « Grenelle de l’insertion » est une vaste concertation qui a eu lieu entre novembre 2007 et mai 2008. Parmi ses objectifs : repenser les politiques d’accompagnement des personnes en difficulté et donner des perspectives stables aux acteurs de l’insertion par l’activité économique.

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maghreb

Le déclic des clics Au Maghreb, le chômage frappe durement les jeunes. Des associations leur proposent des formations à la maintenance informatique, pour favoriser leur insertion professionnelle. Des initiatives pilotes dans des pays où le statut d’entreprise d’insertion n’existe pas encore.

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es raisons qui poussent des hommes à tout quitter pour aller tenter leur chance en Europe sont multiples. Parmi elles, le chômage des jeunes, qui n’ont souvent aucune perspective professionnelle dans leur pays. Au Maghreb, les moins de 30 ans représentaient 72 % des chômeurs de la région en 2007. Une situation qui a incité l’association française Ateliers sans frontières (ASF) à étendre son action à l’Afrique du Nord. L’idée : proposer des formations professionnelles aux jeunes non-diplômés, issus des milieux défavorisés et ne trouvant pas d’emploi. «Nous avons pour cela créé une association de loi marocaine, explique Patrick Ouriaghli, secrétaire général d’ASF Maroc. Et depuis 2004, nous gérons des ‘ateliers de solidarité numérique’ dans différentes villes». C’est ainsi qu’à Casablanca, Tanger et Salé, plus de 150 filles et garçons âgés de 18 à 20 ans ont bénéficié de formations à la maintenance informatique en 2006 et 2007 ; avec à la clé, un emploi pour la moitié d’entre eux. «Le fonctionnement est partout le même : quatre mois de théorie, deux mois de stage en entreprise». Pour toucher le plus de personnes possibles, ASF Maroc ne se contente pas d’offrir des formations à quelques jeunes, mais propose directement aux associations de jeunesse déjà existantes de créer leur propre atelier de solidarité numérique. Dans ce cas, ASF les accompagne pendant trois ans, le temps pour elles de mettre en place tout le dispositif et de former les futurs « enseignants ». Le succès de l’initiative n’est pas passé inaperçu puisqu’elle est considérée comme une expérience pilote jusque dans les bureaux ministériels : «L’action d’ASF nous intéresse d’autant plus que le statut d’entreprise d’insertion n’existe pas chez nous et que nous réfléchissons justement à le créer», partage Abdellatif Bouazza, directeur du développement social au ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité du Maroc. D’où l’attention particulière portée à la création des quatre nouveaux ateliers qui verront le jour à Oujda, Agadir, Fès et Marrakech d’ici 2010.

Une réussite qui a également permis aux ateliers de solidarité numérique de traverser la frontière et de s’installer en Algérie, où Amal Daci, présidente de l’association ASF Algérie, duplique le modèle. «A Alger, tout est prêt, nous avons monté des partenariats avec les associations locales, obtenu des financements et accueilli notre première promotion de dix jeunes en octobre dernier», annonce-t-elle fièrement, en espérant la même réussite que celle d’ASF Maroc.

Amaury Guillem Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contacts www.ateliersansfrontieres.org

La parole des vendeurs

Un tremplin vers l’emploi des jeunes

L’initiative d’ASF France de mettre en place ces ateliers de solidarité numérique m’a interpellée. Je trouve cela très bien pour les jeunes en difficulté, car ça peut leur offrir une occupation. En plus, ce travail de liaison des entreprises d’insertion me plaît. On ne peut pas attendre que les jeunes au chômage s’en sortent sans qu’ils aient des possibilités et des qualifications pour cela. Martine Gaillard - Les Bancs Publics.

Le Musée du Louvre

Pionnier de la culture pour tous Des travailleurs sociaux deviennent guides culturels le temps d’une visite au Louvre … «

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uvert à tous depuis 1793 », telle est la devise du musée du Louvre. RMIstes, allocataires, chômeurs, demandeurs d’asile, handicapés, peuvent y effectuer des visites gratuites à n’importe quel moment. Pourtant, nombreux sont ceux qui ne s’y rendent jamais ; soit parce qu’ils en sont physiquement éloignés, soit parce qu’ils ne maîtrisent pas la langue, ou-bien parce qu’ils ont peur du regard des autres. L’idée est donc née de former des « personnes-relais » travaillant dans le champ social et en lien avec les publics précarisés, de manière à faciliter leur venue au musée. En 1996, les «Rencontres du Louvre» voient le jour. Elles

donnent un «droit de parole exceptionnel» aux travailleurs sociaux impliqués dans les domaines de l’alphabétisation, la réinsertion, la formation, ou encore l’accueil des personnes en situation de précarité. Le but est de faire d’eux des « relais » culturels pour les publics peu habitués à fréquenter les musées. Des formations de trois journées par trimestre leur sont donc proposées durant lesquelles ils visitent le Louvre, se familiarisent avec les collections et s’initient aux techniques des guides professionnels. Après quoi, ils sont libres d’organiser eux-mêmes des «visites autonomes». Jeannine Ferez, bénévole au centre d’accueil des Apen-

nins du Secours Catholique à Paris, devient personne « relais » des Rencontres en 2006. Elle propose, au grand étonnement de ses collègues, d’emmener au Louvre les gens des différentes antennes du Secours Catholique qui voudraient y participer. Jeannine réalise dès sa première visite à quel point le projet est apprécié. Comme les inscrits sont toujours plus nombreux, elle réitère l’opération jusqu’à prévoir une visite par mois pour l’année 2008/2009. Pourquoi ce succès ? « Au musée, les personnes précarisées ont l’impression d’être comme tout le monde. Elles sont sensibles à la magie du lieu et s’y sentent bien. Aller au Louvre, … janvier 2009 / n0 01 /

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c’est symboliquement fort et ça leur apporte beaucoup », dit-elle.

La parole des vendeurs

Les démunis aussi peuvent commenter une œuvre !

les initiatives posi+ives

En 2008, près de 400 personnes se sont engagés dans un rôle de « relais ». 500 visites autonomes ont eu lieu pour des groupes de 15 à 20 personnes venant de toute la France. Ce, en toute gratuité. L’initiative du Louvre a donné a inspiré d’autres établissements culturels (Cité des sciences, château de Versailles, musée du quai Branly, Bibliothèque nationale de France, Cité de la musique...) Ils essayent à leur tour de mettre en place des dispositifs facilitant l’accès à la culture.

Former des travailleurs sociaux à devenir les guides de ce public dit « défavorisé » est louable mais, parmi ce public, il y a des personnes qui ont reçu un enseignement artistique. Il faut cesser de croire ou de faire croire que tous ceux qui errent dans la rue sont des illettrés. Ces personnes vivant les mêmes difficultés que le public concerné auraient peut-être une autre approche pour transmettre à ce public une vision moins académique de l’art et de son histoire qu’un éducateur. Face à la culture, un sentiment d’infériorité existe : elle est réservée aux érudits. Pour le non initié, quelle est la différence entre une œuvre d’art et une croûte ? pour celui-ci, c’est beau ou c’est laid. Alors pourquoi flâner dans les galeries des musées ? Quand une association propose d’aller visiter un musée, on y va plus pour la sortie et pour rencontrer du monde que pour la beauté et l’histoire de l’art... Cath

Magdeleine Walger Agence d’informations Reporters d’Espoirs > Contact : www.louvre.fr

Argentine

La santé pour tous et partout !

En Argentine, les crises financières et l’inflation sont cycliques. Rsultat, 40 % des habitants ne bénéficient d’aucune couverture médicale. Débordé, le système public de santé y est en pleine déliquescence. Quant au privé, il est inabordable pour bon nombre d’Argentins.

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spécial reporters d’espoirs

orge Gronda, gynécologue obstétricien dans le public (province de Jujuy dans le Nord Est), connaît bien les failles de ce système et constate son incapacité croissante à dispenser les soins primaires aux habitants les plus pauvres. En 1988, il décide de quitter son poste pour créer son propre centre de gynécologie : le Cegin (Centre de gynécologie intégrale). « Je voulais traiter tous les patients avec le même respect, quelle que soit leur condition sociale, et leur offrir à tous la même attention et la même qualité de soins. Le Cegin se veut accessible au plus grand nombre : tant aux femmes des villes qu’à celles des communautés rurales et reculées ». Pour ce faire, il propose des horai-

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res de visites étendus et organise des déplacements, avec d’autres médecins, dans les zones montagnardes où les femmes des communautés aborigènes sont particulièrement touchées par le cancer du col de l’utérus. Progressivement, il en vient à imaginer un dispositif global d’accès aux soins qu’il met en place en 2002 : le Système Ser (« être » en espagnol). Jorge Gronda crée alors un dispositif d’abonnement qui, moyennant l’achat d’une carte de 4 dollars US par an (soit environ 3 €), donne accès à une large palette de soins : généralistes, ophtalmologiques, dentaires, radiologiques, pédiatriques, etc. Se basant sur la théorie selon

La parole des vendeurs

Quelle gestion !

Avoir 20 ans de travail, c’est, d’emblée, un signe positif. En effet, le système de santé en Amérique du Sud ce n’est pas le plus égal et accueillant. Il faut toujours bien savoir où aller, car on prend le risque d’attendre des mois pour une consultation. Des initiatives comme celle-là sont remarquables. Par contre, nous nous demandons comment ces médecins arrivent à gérer ce grand nombre de patients : il est dit qu’ils sont 7 à recevoir 250 personnes par jour ! Jornal Boca de Rua, Brésil.

laquelle « plus on soigne de patients, plus on gagne d’argent, plus on peut baisser le coût des prestations », il propose des partenariats à des médecins indépendants. Ces derniers acceptent, en échange du volume de patients apportés par Ser, de réduire leur prix de 40 à 70% en dessous des prix du marché. Le Système Ser compte aujourd’hui 30 000 membres titulaires de la carte d’abonné (soit 10 % de la population totale de Jujuy) et s’appuie sur un réseau de 63 médecins, laboratoires et pharmacies associées, répartis dans toute la province. Jorge Gronda ne cesse de vouloir améliorer le système qui, dit-il, « comporte toujours des failles au regard des gens très pauvres pour qui même des prix réduits restent un frein à l’accès aux soins ». Le microcrédit pour financer les opérations coûteuses, ou les « tournées rurales » de soins gratuites financées grâce à un prélèvement sur le paiement des cartes, sont quelques unes des solutions inventées au jour le jour pour que la santé soit vraiment accessible à tous. Jorge Gronda Tel.: +54 388 4235175 www.fundacionser.org.ar

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poRtrait

“La vie dans la rue, c'est difficile mon frère, il faut savoir vivre dans la rue. Dans la rue, y a d’la bagarre. L'amitié y a… enfin… y a de tout ! Je ne sais pas comment expliquer, mais y a de tout.”

par Briag Courteaux, photographe indépendant qui donne un visage aux sans visages et la parole aux sans voix.

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ailleurs

par Caroline Charron Journaliste « tout terrain » ouverte au monde et aux autres, auteure de fictions et de guides pratiques, pour la presse magazine et féminine.

séjour linguistique

Do you want to speak autre que français ?

Initiation aux langues étrangères dans le primaire, généralisation des stages d’anglais pendant les vacances scolaires pour les lycéens, la France semble vouloir rattraper son retard en la matière. Malheureusement, la réalité n’est pas toujours à la hauteur des ambitions gouvernementales, et beaucoup de parents lorgnent du côté des séjours linguistiques pour aider leurs enfants à devenir bilingues. Séjour découverte, immersion en famille ou stage intensif : l’offre est pléthorique ! Partir en séjour linguistique, ça se prépare bien en amont car un travail de recherche est nécessaire pour trouver l’organisme et la formule la mieux adaptée aux objectifs visés. Pour les définir, vous pouvez prendre rendez-vous avec le ou les professeurs de langues de votre enfant, et bien entendu – c’est essentiel – impliquer ce dernier dès le départ si vous voulez qu’il en tire le meilleur profit. Ensuite, il faudra choisir l’organisme. Il en existe plus de 400 sur le marché, mais tous ne sont pas égaux. Pour vous aider à faire le tri, le plus simple est sans doute de repérer ceux qui ont une certification NF délivrée par l’Afnor, ou qui adhèrent à un organisme de contrôle tel l’Unosel ou l’Office national des garanties des séjours et stages linguistiques. Le bouche à oreille entre parents est également une bonne source d’information.

Il existe plus de 400 organismes sur le marché mais tous ne sont pas égaux.

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Office national de garantie des séjours et stages linguistiques 01 42 73 36 70 www.loffice.org

Afnor Association française de normalisation. Délivre la norme NF (norme française). www.afnor.org

Unosel Union nationale des organisations de séjours éducatifs, linguistiques et des écoles de langues. 0 820 20 20 36 www.unosel.org

Felix Horstmann - Fotolia.com

Une semaine, un mois, une année Outre la motivation, la réussite d’un séjour tient à de nombreux facteurs : encadrement, hébergement, enseignement, confort, sécurité… Autant de points sur lesquels vous devrez interroger précisément les organismes que vous aurez sélectionné. Assurez-vous également que vous pourrez joindre un responsable à tout moment pour avoir des informations sur le déroulement du séjour. Vient ensuite le choix de la formule, qui dépendra des objectifs visés, mais aussi de la personnalité de votre enfant. Le one to one (un seul enfant en hébergement chez un professeur) est de l’intensif, très profitable à l’approche du bac, mais pas

forcément recommandé pour un enfant timide qui sera plus à l’aise dans un petit groupe. Pour les plus jeunes, on commencera par un séjour court (pas plus d’une semaine), dans une destination pas trop lointaines, avec des activités annexes. Les formules langues/activités sont de plus en plus nombreuses et répondent à la demande croissante des parents pour initier leurs enfants dès le primaire. Ces formules sont idéales pour une sensibilisation ou un déblocage à l’oral. Mais si l’objectif est la préparation d’un concours ou la remise à niveau, alors le stage intensif en école de langue s’impose. Pour les plus autonomes, on peut même envisager un semestre ou une année dans un établissement scolaire à l’étranger, idéal pour faire un break entre le bac et les études supérieures par exemple.

Hallgerd - Fotolia.com

Les Français ne sont pas vraiment doués pour les langues étrangères. Quelle meilleure initiative qu’un séjour linguistique pour une sensibilisation, un déblocage, une remise à niveau ? Pour une semaine, un mois, une année, Macadam vous donne des pistes pour faire le good choix... Pas question de partir on the road sans un minimum de préparation…

Pour aller plus loin : salon Expolangues, Paris expo, porte de Versailles, du 15 au 17 janvier de 10h à 18h. A lire également : Le défi des enfants bilingues de Barbara Abdelilah-Baue (édition La Découverte) pour son éclairage sur l’enseignement des langues étrangères aux jeunes enfants, et sur la difficulté de maintenir la pratique de plusieurs langues pour les enfants de familles bi-culturelles notamment.

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par Frédéric Ravenne,

Hallgerd - Fotolia.com

Frédéric Massard - Fotolia.com

spécialiste de l’Europe et des questions européennes

europe

politique Raymonde Prades,

passionnée d’agriculture raisonnée

J’applaudis… mollement

Les tordus, biscornus, pas jolis jolis sont de retours. Et oui ! nos fruits et légumes n’auront plus tous la même forme. Bruxelles (pas le chou) nous les ressort sur un plateau. Les eurodéputés estiment que dans la conjoncture actuelle, caractérisée par le prix élevé des denrées alimentaires, il est absurde de jeter des produits parfaitement comestibles au simple motif qu’ils sont de formes irrégulières. 26 fruits et légumes sont concernés par cette dérèglementation : le seul hic c’est que les les plus consommés en Europe, continueront à être soumis aux critères esthétiques : pommes, agrumes, kiwis, laitues, pêches et nectarines, poires, fraises, poivrons, raisins de table et tomates.

Abeilles en péril : allons nous disparaître ? 76 % Maladies, parasites, pesticides, stress les abeilles ont du souci à se faire et nous aussi. A moins que…

de la production alimentaire totale dépend de l’apiculture

« Si les abeilles venaient à disparaître, l’espèce humaine suivra peu après ». L’auteur de cette phrase prophétique n’est autre qu’Albert Einstein. Pour peu que ses idées en matière d’apiculture soient aussi visionnaires que ses théories physiques, la race humaine a du souci à se faire. Le Britannique Neil Parish, député au Parlement européen, s’en fait précisément. Il vient de faire voter un rapport alarmant sur la chute des populations d’abeilles, un phénomème qui pourrait avoir des conséquences insoupçonnées. « Si nous négligeons la population apicole mondiale cela aura des conséquences dramatiques sur nos ressources alimentaires déjà largement entamées », avance-t-il. Selon les calculs de certains scientifiques, 76 % de la production alimentaire totale dépendrait de l’apiculture - et pas moins de 84 % des espèces végétales cultivées en Europe. Les abeilles elles-mêmes, à travers leur rôle de pollinisation, jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire.

Des jachères apicoles Or, la survie des petits insectes rayés est aujourd’hui en danger. Partout sur la planète, sa population est en recul, et le phénomène est particulièrement marqué en Europe. Les causes du problème font débat dans la communauté scientifique. Maladies, parasites, pesticides, stress sont quelques unes des pistes envisagées. Comme la diminution des ressources en pollen et en nectar,

liée à l’extension des monocultures agricoles et à la perte de biodiversité. Les vastes espaces où les agriculteurs ne font pousser qu’une seule espèce de plante seraient très mauvais pour les abeilles, puisqu’elles seraient privées d’une alimenation variée. En réponse, certains agriculteurs ont déjà commencé à mettre au point des jachères apicoles. En plaçant certaines parcelles au repos, ils laissent la biodiversité se regénérer, avec un bénéfice immédiat pour les abeilles. La résolution de Neil Parish abonde dans ce sens. Le député « demande à la Commission (européenne) de mettre en place (…) des mesures visant à encourager la création de zones de compensation écologique telles que les jachères apicoles ». La cause n’est pas gagnée d’avance. Les jachères n’ont en effet aujourd’hui plus le vent en poupe à Bruxelles. Le régime des jachères obligatoires, qui imposait depuis 1992 aux agriculteurs de geler une partie de leurs terres (en échange d’une subvention), vient d’être supprimé. Crise alimentaire oblige, l’heure est à la productivité. C’est pourtant cette même productivité qui risque de pâtir d’une perte de biodiversité. Comme souvent, écologie et économie sont intrinsèquement liées. Seuls des productivistes dotés d’une vision à très court terme pourraient ne pas le voir.

J’ai vu rouge mais rouge...

Après les fauteuils de relaxation remplis de sachets anti humidité au dimethylfumarate, -interdit dans L’UE car nocifs- les chinois refont le coup pour les bottes. Soyez vigilants, sinon c’est l’hosto. Vérifiez : les sachets doivent porter la mention silicate. Et encore… le soja jaune bio destiné à nourrir des volailles a été importé au mois de juillet au Havre en provenance de Chine. Une société vendéenne l’avait importé, pour ensuite le dispatcher sur une centaine d’élevages bio de la région. 2 000 tonnes ont été importées : 200 tonnes ont été récupérées dans les élevages, 900 sont entreposées dans un silo, et 1 000 ont été consommées. De quoi discréditer la filière bio. Grave !

Bonne forme...

Pour attaquer l’année en pleine forme, la viande étant chère, je vous conseille de préparer nombre de vos repas à base de légumineuses et de céréales. Source d’énergie facile à stocker, hautement protéinées, les céréales (8 à 15 % de protéines) et les légumineuses (20-40 %) sont simples à préparer. Pourquoi ce mélange ? Les céréales sont déficientes en lysine et les légumineuses en méthionine (acides aminés). En ingérant les deux au cours du même repas nous absorbons en fait des protéines complètes. A travers le monde il est traditionnel d’associer céréales et légumineuses: riz-soja, blépois, riz-haricot… Achetez les bio, en vrac elles ne sont pas chères… Année heureuse à tous !

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par ingrid Chenat

c’est MaliN par Catherine selden, psychologue clinicienne, “profiler” et consultante tV

Question : J’ai une relation difficile avec ma mère qui critique encore le Noel passé chez moi. J’ai décidé de ne plus me disputer avec elle en 2009. Mes résolutions de début d’année ne tiennent généralement jamais plus d’un mois. Avez-vous des conseils pour que celle-ci porte ses fruits plus longtemps ? Le regain de volonté, très fréquent en début d’année, peut être utilisé à des fins très constructives. De nombreuses personnes font effectivement des changements dans leur vie a cette occasion. J’ai même remarqué que beaucoup de ruptures amoureuses sont consommées autour de cette date fatidique ! Quand Noël ne se déroule pas dans l’harmonie espérée, on réalise parfois qu’il est temps de prendre sa vie en main. Pour avoir une chance de survie, les résolutions de nouvelle année doivent être réalistes. Il faut être deux pour se disputer, donc le choix de ne plus participer à ces querelles est sous votre contrôle. N’essayez pas de changer votre mère, vous ne pouvez changer que vos propres réactions. Surtout, préparez-vous a d’éventuels ratés, cela vous aidera à ne pas abandonner vos bonnes intentions au premier emportement. Prévoyez, en début de chaque semaine, une récompense que vous vous octroierez après une semaine sans accrocs. Relatez dans un journal chaque éclat évité avec succès et analysez-en les raisons. Ne vous laissez pas marcher dessus pour autant. Au besoin, utilisez la technique du “disque rayé” et répétez votre position calmement en réponse a toute tentative d’attaque.

spécialiste des nouveaux médias, elle surfe sur la réalité virtuelle

NET

Balader Jules Ce matin là, Jules me déclare devant sa tasse de thé et sa tartine pain complet-beurre bio anti cancer… « cette année on fera plus de voyages » ! J’étais prête à redevenir enfant et à croire au Père Noël, mais la période étant passée, il devait s’agir plutôt de ses nouvelles résolutions pour 2009. Ou d’un cadeau malheureusement tombé de la hotte de ce sacré barbu... Sans me poser plus de questions, destinations, budget… je saute sur mon clavier, et m’empare de mon google préféré à la recherche d’un week-end en amoureux. Après tout 40 % des internautes*

font comme moi, ils n’ont aucune idée de leur destination, avant de lancer leur recherche. Peut être parce que j’avais peur que le point info Rtl sur la crise économique ou que le cours de la bourse ne le fasse changer d’avis… en moins de dix clics j’avais ouvert autant de fenêtres que d’offres de voyages. Hôtels sur Expédia, avis de voyageurs sur Tripadvisor, bons plans sur Yahoo voyages. Je jonglais entre sites communautaires, sites de contenu, et « planner » de voyage… sans arriver à dénicher le bon plan, sans pouvoir comparer les différentes offres. C’est alors que j’ai découvert

Sprice, véritable moteur de recherche dans le monde du voyage. C’est lui qui s’est chargé pour moi de rechercher auprès de 250 voyagistes les offres les plus pertinentes. un système de filtres m’a permis de les classer par destination, période, budget, ou catégorie... En clic le week-end culturel à Rome s’est transformé en un trois jours ensoleillés à Marrakech. Par ici la crème solaire ! tout ça pour soutenir Jules... et ses bonnes résolutions.

*étude Cabinet Raffour, tourisme et internet. www.tripadvisor.fr www.expedia.fr http://fr.voyage.yahoo.com www.sprice.fr

BEAUTÉ, SANTÉ, BIEN-ÊTRE par Caroline Charron

L'hiver mine de rien Excès de table, coup de fatigue, un hiver qui n’en finit pas : tout se lit sur le visage, et janvier est souvent le mois des grises mines. Nous vous proposons un programme en deux temps pour retrouver bonne mine. Première étape : le gommage. une fois par semaine – pas plus pour ne pas emballer la production de sébum – on effectue un gommage doux sur une peau parfaitement nettoyée au préalable. Le gommage s’effectue par petits mouvements circulaires en insistant sur le milieu du visage. Cela élimine les cellules mortes qui s’accumulent à la surface de la peau et empêchent une bonne réflexion de la lumière. Ce léger massage active également le renouvellement cellulaire et la microcirculation. Faites profiter les lèvres, le cou et le dessus des mains de votre gommage visage, plus doux que le gommage corps, peu recommandé pour ces zones sensibles. Deuxième étape : l’hydratation. une peau bien hydratée est plus souple, plus lumineuse, et ride moins vite qu’une peau sèche. Même les peaux grasses ont be-

soin d’être hydratée, et les peaux mixtes sont généralement grasses au centre du visage et plus sèches ailleurs. Adaptez votre crème en fonction de votre nature de peau, sachant qu’elle peut varier selon les saisons, ou selonvos cycles. N’hésitez pas à en changer ou à alterner en fonction de vos besoins. Produits : des 2 en 1 malins. • Séance teint éclatant (Yves Rocher). 1 euro le sachet double. un conditionnement en sachet individuel et un prix irréprochable pour ce soin qui allie un gommage doux végétal aux céréales et un masque désaltérant au sucre d’érable à appliquer ensuite. • Hydra-rides (Dr Ricaud). 29 euro le pot de 40ml. un soin unique pour répondre à deux problèmes majeurs : le maintient de l’hydratation de la peau et la lutte contre les premiers signes de l’âge. une crème de jour qui se décline en trois formules (peau sèche, peau mixte ou peau sensible) pour un plus grand confort. L’astuce de Macadam : mélangez bien 2 cuillères à soupe de poudre d’amandes, avec 1 de miel et 3 de yaourt entier. Appliquez sur le visage et le cou, massez délicatement de l’intérieur vers l’extérieur du visage en mouvements circulaires avant de rincer à l’eau tiède.

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par Julie Andrieu,

astuceur et “trucueur”, auteur de 4 ouvrages aux ed. Laffont

pour la Fondation N. Hulot

non aux slips roses !

Vous avez tous vu la publicité télé où « Madame » fait la leçon à son mari : “il faut mettre une feuille de Décolor… machin dans la machine pour éviter que les couleurs ne déteignent…” Vraisemblablement elle ne connaît pas le truc très simple qui consiste à mettre un demi verre de vinaigre d’alcool dans la machine pour obtenir le même résultat. Seule différence, c’est moins cher.

Le pli du pantalon

Pour redonner de la tenue à un pli de pantalon, il suffit de le frotter (à l’intérieur) avec une demie pomme de terre puis de repasser ou de laisser sécher en plaçant le pantalon entre le sommier et le matelas pour bien l’aplatir…vieux souvenir de l’armée

redonner un coup de jeune à votre poêle

Votre instrument de cuisson anti-adhésif a vieilli ? savez-vous qu’il suffit parfois d’y faire bouillir de la javel pour qu’il retrouve une nouvelle jeunesse. Attention néanmoins à faire l’opération dans un local aéré à cause des vapeurs de chlore qui sont très irritantes.

RECETTE

par papytrucs

QUESTIONS D’ADOS Anne-marie thommazeau,

ENTREE

journaliste. Auteur de Les 160 questions que se posent les adolescents, Lamartinière jeunesse

vichyssoise de chou-fleur au miel

t'as pas une clope ?

6 personnes 10 minutes de préparation 20 minutes de cuisson

J’ai plusieurs copains qui fument, j’ai du mal à résister. Si j’essaie, pourrais-je arrêter ?

ingrédients 300 g de chou-fleur 200 g de poireaux en rondelles 1 cube de bouillon de volaille 25 cl de lait entier 1 cuil. à soupe de miel 1 cuil. à soupe de sésame noir (ou, à défaut, blanc, grillé) Sel et poivre

ustensiles Casserole, Jatte ou saladier, Mixeur

recette Portez à ébullition 75 cl d’eau avec le cube de bouillon. Plongez les légumes et laissez cuire 20 minutes. Mixez le tout, ajoutez le lait petit à petit, puis le miel, rectifiez l’assaisonnement et réservez au froid. Saupoudrez de graines de sésame avant de servir bien froid.

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vous n’avez plus d’adoucissant

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Pas de panique. Un demi-verre de vinaigre dans la dernière eau de rinçage et vos serviettes de toilette seront aussi douces que vous le souhaitez.

La plupart de vos copains fument et vous avez envie d’essayer soit pour vous donner une contenance soit parce que vous voyez beaucoup de gens fumer. Alors vous pensez que cela doit être agréable. Mais vous flippez un peu. « Si je commence, est ce que je pourrai m’arrêter ». Et vous avez raison. Car si vous prenez l’habitude de prendre une cigarette chaque fois que vous téléphonez ou pour surmonter votre timidité, le geste risque de devenir un réflexe et la cigarette une béquille psychologique dont vous ne pourrez plus vous passer. Si vous fumez en avalant la fumée : danger ! Consommé même en petite quantité, le tabac entraîne rapidement une accoutumance. Certes, nous ne sommes pas tous égaux devant la cigarette. On connaît tous des fumeurs qui se contentent de trois cigarettes par jour et s’arrêtent quand ils veulent. Ces fumeurs « light » sont rares. Pour la grande majorité, fumer entraîne une dépendance. La faute à quoi, à qui ? A notre manque de volonté ? Non. C’est la nicotine principale substance contenue dans le tabac, la responsable de la dépendance mÊme s’iL est physique. C’est un en vente LiBre, anxyolitique qui Le tABAC est diminue l’angoisse, une drogue. un antidépresseur qui combat la une drogue tristesse, un LégALe stimulant cérébral Consommée pAr auquel notre % organisme s’habitue. des Ados la nicotine passe de 13 Ans dans le sang et % atteint le cerveau en 7 secondes, des Ados déclenchant un de 16 Ans. véritable shoot. Dès que le cerveau ne reçoit plus de nicotine, éliminée en deux heures, le manque se manifeste. Le fumeur doit reprendre une cigarette sous peine de souffrir de nervosité, d’irritabilité. très vite on ne peut pas s’en passer et on a le plus grand mal à s’arrêter Il faut souvent l’aide d’un médecin ou de médicaments (patchs ou antidépresseurs) pour en finir avec la clope.

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michel taube, fondateur de toogezer, www.toogezer.com

environnement et droits de l’homme, même combat ! Chers amis de Macadam, je vous écris de la montagne, dans les Alpes, où je participe à un Forum du beau nom des « Ateliers de la terre ». La nature est en danger, la calotte glacière mais aussi les cîmes des Alpes fondent à vue d’oeil sous le coup du réchauffement climatique. A l’autre bout du monde, dans le Pacifique, des peuples doivent quitter à jamais leur île paradisiaque à cause de la montée des eaux. On parle désormais de réfugiés climatiques. Et pourtant, le développement durable, ce n’est pas que le respect de l’environnement ; c’est aussi le respect de l’Homme. Et nous fêtons en ce moment les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Age de la maturité pour un texte qui a affirmé haut et fort, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la sacralité de la dignité humaine : les droits civils et politiques, les droits économiques et sociaux sont universels car les souffrances du sans domicile fixe qui meurt de froid, des salariés dont les droits sont bafoués, de l’enfant soldat qui est retiré à sa mère, du condamné à mort ou du prisonnier torturé sont universelles. L’injustice qui les frappe résonne de la même façon partout dans le monde. 60 ans après, parce que tout se tient, parce que nous faisons partie d’un village global, disons le avec force, un nouveau droit devrait s’affirmer : le droit au respect de l’environnement ! un Article de plus (le 31e) pour la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

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par www.ludipresse.com

jouer-jeux

L'équipe de Ludipress se creuse chaque mois pour vous offrir de quoi vous détendre. jeux de mots, jeux de chiffres... A vous de jouer !

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Retrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine sur le site www.macadamjournal.com mot mystère

V E R E C NFOND R EEN OUINU A N C E R ISEUE U R OUGEO Y E R A LELL T C E R OU X EELL R BIT R E R P A IDSEEI A A R E ET C A MIIIBOSM Q UL ML A L V O Y A NTEIOUF E A BIDLSGLDDH R IE R TL R V IOLET C L A I R O A A EB V A UE A EBNNO UN V BMEGIDDU R GD C ITIETBN C UH A BEEO LESN R T Y IPEEFU R U LPIEET R EOSINE R E EE R T A UELBE R TUEN ALBATRE ALTERER ARDOISE AUBURN BAI BIS BLEUATRE CACHOU CAFE CERISE CIEL CLAIR DIAPRER EBENE ECLATANTE

mots fléchés

couleurs - Un mot de 8 lettres

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MAT NEUTRE NOIR NUANCER NUER OLIVE ORANGE OUTREMER PALIR PIE PUCE REFLET ROUCOU ROUGEOYER ROUILLE

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page d’un journal

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chanter mal et fort

muse de l’histoire

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bref moment

plapable fils de dédale

mariage

sous le sabot

futilités dépenses excessives cuire à feu vif à molette ou USB

l’euro y circule

biéres colorer

supporter crèpe marocaine plairir extrème

rumeurs

nègre

imprécis

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e OFFREZ MACADAM A UN AMI ! Bon d’abonnement SOLIDAIRE Parce que ses vendeurs ne sont pas encore présents sur tout le territoire français, Macadam lance l’abonnement solidaire. Un cadeau original et utile. Sur les 28 euros -pour 10 numéros-, 10 euros reviennent à l’association qui développe des ateliers d’écriture et des initiatives au service des vendeurs. Nom .............................................

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Macadam 1er journal de rue Francophone MENSUEL [édition janvier 2009] www.macadamjournal.com Distribution nationale : Les Artisans du Macadam, association loi 1901, siège : 9, rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape. Renseignements : 04 78 97 26 73. Président : Gabriel Gaudillat. Agences : Paris : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, du lundi au vendredi de 9h30 à 12h : Olivier au 06 73 34 64 28. Rhône-Alpes : Habitat et humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10h : Gabriel au 06 31 96 34 76. Ouest (Rennes) : 02 99 65 06 48. Bretagne (Brest) : 02 98 44 48 72. Auvergne : 04 73 84 61 94. Belgique : 32 484 719 762 Partenaires : Courrier International, Fondation Nicolas Hulot, Habitat Humanitaire, Les Bancs publics, Ludi-presse, Secours populaire, Toogether, Reporters d’Espoir. Réalisation : 2F presse Directeur de la publication : François Fillon Directrice de la communication : Babette Auvray-Pagnozzi Rédaction : Société : Manoel Madeira, Gabriel Gaudillat, Bruno Lapierre, Viviane Tourtet, Gabriel Vialy. Europe : Frédéric Ravenne. Détente : Capucine Bordet, Caroline Charron, Michel Hannequart pour Ludipresse, Guillaume Mirvin, Raymonde Prades, Thierry Quintry-Lamothe, Danièle Rudel-Tessier, Bruno Usannaz-Joris. Illustration : Châtelain, Crosky, Kato, Philippe Tastet. En couverture : Alain Souchon par Thierry Rajic. Photos : Jean-Luc Adde, Briag Courteaux, Thierry Rajic et Lisa Roze (Alain Souchon). Directeur artistique et maquette : Thierry-Olivier Toutain. Flashage et Impression : Imprimerie Chirat, 744, rue de Sainte Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue. Dépôt légal à parution. ISSN : 1954-166X CPPAP : 1209 I 89259

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SuDOKu

jouer-jeux

retrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine macadam 12 www.macadamjournal.com 2008:macadam 11/12/08 sur le site

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Je déBute

9 Sudoku. En japonais ce mot signifie chiffre unique. Le jeu est un puzzle à chiffre. Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres allant de 1 à 9, en partant de certains chifres déjà disposés dans la grille. La grille est composée de régions de neuf carrés 3x3 formant une grille de 9x9. Chaque ligne, colonne et région ne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…

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AÏe, C’est dur !

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Bon courage !

Je CompLique

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L’actualité

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Mieux vaut l’anticiper que la subir

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Chaque jeudi chez votre marchand de journaux

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par www.ludipresse.com

jouer-jeux

L'équipe de Ludipress se creuse chaque mois pour vous offrir de quoi vous détendre. jeux de mots, jeux de chiffres... A vous de jouer !

MOtS CROISéS

retrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine sur le site www.macadamjournal.com

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1. Attaque la réputation. 2. Acharnés. 3. Bouffe - Au centre de la mire - Vitalité. 4. Préfixe - Accord complet. 5. Sert à tirer la soie des cocons - Debout. 6. Le non-être - Style musical. 7. Monument funéraire - Choisis par Dieu. 8. Lentilles - griser. 9. Orifice du corps humain - Canal américain - Fin de verbe. 10. Faire obstacle - Il a une pomme. 11. Contredit - Cœur de buse - Décortique. 12. Mis à l’épreuve - Faire comme un tigre.

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verticalement

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1. Ordre. 2. Amadoué - Abjuré. 3. Plante à fleurs bleues - Courtes liaisons. 4. Médicament d’usage externe - un peu timide. 5. Possessif - Descendu - On peut y traverser à pied. 6. Exclamation - Prénom de Capone - Permettent de rouler. 7. Parcours. 8. Rendu - tournée. 9. Exclamation méridionale Apprivoisée par Shakespeare - Partie d’un cube. 10. Vif et malicieux - Durillon. 11. Conjonction - Nimbe. 12. Rapportés - Regimber.

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MOtS SCuLPtéS Artnaque trompe-l’oeil

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horizontalement

par Bruno usannaz, sculpteur et ausculpteur maison, “Maître en mots, spécialiste du mettre en mots”. par Kato, pour les illustrations

oligâchis régime politique élitiste et destructeur

pote au feu Jeanne d’Arc!

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