LYON PEOPLE JUIN 2014 / Rue Mercière

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LES 17 RENDEZ-VOUS

qu’il ne fallait pas rater

N°142 - Juin 2014

DOSSIER SPÉCIAL

RUE MERCIÈRE PATRIMOINE Patrimoine &&GASTRONOMIE Gastronomie



Édito Juin 2014

Come back

V

oilà un numéro de Lyon People qui devrait flanquer un sacré coup de vieux aux jeunes loups dont les dents rayaient le pavé de la rue Mercière dans les années 70. Certains, trahis par leur pancréas ont rejoint Saint Emilion au paradis des trop bons vivants ; quelques-uns, fortune faite, se morfondent à Genève ou à Bruxelles ; les plus nombreux profitent tranquillement de leur retraite prise à 60 ans. Quant à moi, je m’interroge sur cette génération soixante-huitarde, idéologisée par les professeurs marxistes de l’après-guerre qui détestaient De Gaulle, lui préférant comme maîtres à penser Trotski, Castro ou autres Pol Pot ; une génération stupide qui a choisi Mitterrand plutôt que Giscard, Chirac plutôt que Barre, Chirac plutôt que Balladur, Chirac plutôt que Jospin avant d’élire ce pauvre Hollande ; une génération haïssable qui, derrière ses discours humanitaires faussement généreux cachait des monstres d’égoïsme, de paresse, de cupidité, d’hypocrisie et d’inculture ayant engendré une génération de RTTistes, et de RMIstes qui ricane d’elle-même en se poilant des saillies d’un Ruquier ou des pantalonnades d’un de Caunes. Même si j’ai lutté pied à pied contre son idéologie et ses tartufferies, même si je condamne depuis longtemps ce qu’elle est devenue et surtout ce qu’elle a fait de nous et de ses enfants, je sais que j’ai dû, par moments, être complice de cette génération décadente. Et il m’arrive d’en avoir honte. Justin Calixte Lyonpeople.com n°142 - Juin 2014 Sur une idée originale de Marc Engelhard & Nicolas Winckler Couverture : Création originale de Patrice Flori Directeur de la publication Nicolas Winckler nicolas@lyonpeople.com Rédacteur en chef Marc Polisson marco@lyonpeople.com Journaliste Benjamin Solly benjamin@lyonpeople.com Conseillère éditoriale Françoise Petit francoise.petit@lyonpeople.com Graphistes Maquettistes Valérie Barranco valerie@lyonpeople.com & Cyril Tramblay (Agence 82) Photographe webmaster Fabrice Schiff fab@lyonpeople.com. Ont collaboré à ce numéro Jean-Marc Requien, Yves Espaignet, Jean-Alain Fonlupt, Nadine Fageol et Laurette. Photographes Saby Maviel, Jean-Luc Mège, Val-fpg.com, Alain Rico & Lionel Pinar Chef de Publicité Axelle Lamiche axelle@lyonpeople.com 06 11 19 04 43 Comptable Valérie Vacher valerievacher@lyonpeople.com Agence Coyote Publiciz Bruce Mathieu bruce@lyonpeople.com 06 15 55 20 52 Supplément du www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Prix de vente : 6€. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 178 030 €. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772. Abonnement pour 1 an = 49€. 100 000 lecteurs tous les mois Etude Médiamétrie - 05/2005

Lyonpeople est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06 Tél. : 04.72.82.97.78 Fax : 04.72.43.92.05



Sommaire Juin 2014

NEWS

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La vie lyonnaise

Restaurant Spécialités Italiennes

La vie économique La vie politique La vie culturelle Brèves de comptoir

DOSSIER SPÉCIAL

RUE MERCIÈRE Patrimoine & Gastronomie

Sib ue t Ta ble au : Pa ul

~ 20 à 165 ~

CAFFE

MILANO MERCIERE & MARRONNIERS

VU ! 180 Les 17 soirées qu’il

ne fallait pas manquer

OUVERTURE 7/7 Midi et soir Page 194

210 Carnet Mondain EN KIOSQUE CE NUMÉRO EST EN VENTE AU PRIX DE 6 E

CIGARESTORE GABET 23, rue Mercière - Lyon 2 LES CELESTINS 2, rue des Archers - Lyon 2 METRO FOCH 20, cours Franklin Roosevelt - Lyon 6

44, rue Mercière - Lyon 2 Tél. 04 72 41 74 63 9, rue des Marronniers - Lyon 2 Tél. 04 72 41 88 78


NEWS LA VIE LYONNAISE / Par Marc Polisson

Photos : Fabrice Schiff & Saby Maviel

NEWS/01

ERICK ROUX DE BEZIEUX & ELODIE HUMEAU Wedding party

M

on premier est déjà un vieux routard de la politique lyonnaise. A 47 ans, c’est aussi un habitué des mariages (les siens et ceux des autres). C’est en effet pour la troisième fois qu’il passait

NEWS/02

OLYMPIQUE LYONNAIS Rémi Garde laisse son banc à Hubert Fournier Entraîneur de l’OL depuis trois saisons, Rémi Garde ne rempilera pas sur le banc lyonnais. « On ne vous a pas menés en bateau, j’étais informé depuis quelques temps de la tendance. On a tout fait pour l’infléchir » dixit JeanMichel Aulas qui n’aura donc pas réussi à conserver son entraîneur-maison pour les prochaines saisons de L1. L’intercession de l’actionnaire Jérôme Seydoux, qui a rencontré Rémi déjà sur le départ, n’aura pas suffi à renverser la vapeur. « Je ressens dans ma vie d’homme le besoin de faire un break », explique le coach lyonnais remplacé au pied levé par Hubert Fournier, entraîneur de Reims. A la plus grande joie de Franck Girardet, notre consultant foot…

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samedi 24 mai devant Monsieur le Maire. Pour ma seconde en revanche, il s’agissait-là d’une grande première. Avec double cadeau bonus puisque c’est Pascal Blache le nouveau maire du 6ème dont elle est l’adjointe qui officiait et qu’un heureux évènement est attendu pour très bientôt. Parmi les 150 invités

réunis en mairie du 6, les deux finalistes de l’élection municipale de mars 2014 en mode mariage pour tous.

UNE DES PLUS BELLES PÉNICHES LYONNAISES cherche son nouveau capitaine Vous rêvez d’une habitation décalée, et classieuse… mais par rue Mercière ? Située au coeur de Lyon 6ème, quai Sarrail, sur le Rhône, cette péniche jouit d’une situation rare. Qui n’a pas revassé, en se promenant sur les magnifiques berges du Rhône (merci Gégé), d’établir son campement dans l’un des palais flottants qui paressent le long des quais ? Celui que nous vous présentons dispose d’une surface habitable de 170m2 et bénéficie d’un accès très facile avec la possibilité de s’arrêter en voiture le long du quai où elle est amarée. Un amateur habitant Lyon pourra bien sûr rester à cet excellent emplacement. Ou bien partir avec elle pour une nouvelle destination plus vers le Sud ou plus vers le Nord, et pourquoi pas pour la région parisienne. Bon vent au futur acquéreur ! Contact : Jean-Pierre Fougeirol 04 75 63 14 64 et 06 80 68 54 07 Toutes les photos sur www.lyonpeople.com / Business news

TONIC CAFÉ

Au pied de l’immeuble où se dresse fièrement l’antenne de Tonic Radio, Laurent Chabbat et Charles Couty ont récemment étrenné leur nouveau jouet baptisé « Tonic Café ». Le temps d’une pause, restauration rapide (pizzas, croque-monsieur) et pianotage sur tablettes mises à la disposition de leur jeune clientèle.



NEWS LA VIE ÉCONOMIQUE / par Yves Espaignet

www.lyon-actueco.com

Photos : Studiofly

NEWS/01

HABITER EN PRESQU’ILE toujours aussi recherché par les Lyonnais

S

i les multiples baromètres économiques, les analyses institutionnelles témoignent d’une relative stagnation du marché régional de l’immobilier ancien, cette tendance s’exprime à Lyon de façon moins évidente. Certains secteurs sont indifférents aux pressions conjoncturelles. C’est ce que dévoile l’étude annuelle des Notaires du Rhône. La Presqu’Ile, de par son attractivité, reste « un marché porteur avec des biens trouvant rapidement des acquéreurs » précise Cédric Girardon, Secrétairegénéral de la Chambre. Le prix au m2 médian est de 4070 euros (-1,7% sur un an) (1). Pour autant, les professionnels de l’immobilier n’aiment pas donner de prix moyen « tant cela peut varier d’un côté à l’autre d’une même rue, en fonction de l’exposition ou de la vue » confie Yves Mallecourt, directeur de l’agence Laforêt-Bellecour. Il analyse avec un certain optimisme la situation du marché après la période d’incertitude de 2012-2013 : « une incertitude provoquée par les évolutions de la fiscalité. Les investisseurs avaient déserté. » Il vient d’enregistrer une acquisition entre Bellecour et Perrache par une entreprise désireuse de loger l’un de ses cadres : « C’est un bon signal. » Entre le bas des pentes de la Croix-Rousse et le secteur de la Martinière,

les variations de prix sont rapides. Il en est de même dans le deuxième arrondissement proche, entre un appartement orienté au nord dans une rue étroite et un autre offrant une perspective urbaine. Le « cœur de la Presqu’Ile » avec ses places (Jacobins, Célestins) et ses quais est particulièrement recherché. « Nous sommes dans le haut de la moyenne en terme de prix, pour de l’ancien offrant de belles prestations » insiste Jean Chavot, Président départemental de la FNAIM (Fédération Nationale de l’Immobilier). Le bon prix est celui qui autorise une vente rapide quand les facteurs appréciés sont présents: la vue, la disposition des pièces, le bon état des lieux. « Alors, un bel appartement se négocie entre 4.500 et 4.700 euros le m2 ; mais cela peut grimper à 6.000 euros, voire plus pour un bien quai SaintAntoine. » Et de marteler : « Ce qui est déterminant, c’est un, l’emplacement, deux, l’emplacement et trois, encore l’emplacement »... Et d’expliciter son propos par les atouts de la Presqu’Ile, le cadre familial avec les services, les écoles et les hôpitaux, le cadre de vie avec les cafés, les restaurants et les commerces, le cadre urbain avec notamment les places. « Le marché lyonnais n’est pas surcoté. Il se régule par un bon équilibre entre l’offre et la demande, même dans un secteur porteur comme celui-ci. » Qu’ils soient cadres néo-

NEWS/02

LA BIÈRE, nouvel atout économique Loin d’être un seul effet de mode, la recherche des bières produites par des brasseries artisanales se confirme être un secteur d’activité en plein essor. Folklorique, non point, la fête de la Bière de Tarare témoigne d’une réalité étonnante. Depuis 2008, année du début de la crise, le nombre de brasseurs indépendants en Rhône-Alpes a doublé. L’association BIERA (Brasseurs Indépendants en Rhône-Alpes), présidée par David Hubert, directeur du site de production de Ninkasi à Tarare, compte

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lyonnais, désireux de s’immerger dans la réalité de la ville, retraités de l’Ouest de la métropole soucieux de quitter une villa pour retrouver la vie en appartement, parents voulant loger leurs enfants étudiants, familles, ils sont toujours aussi nombreux à guetter la présentation d’un bien à la vente. « Il n’y a pas de profil particulier de l’acquéreur » précise Cécile de Jouffrey, directrice de l’agence Centralym : « Petits ou grands appartements sont vite retenus en fonction des attentes. Ainsi, de jeunes couples, ne voulant plus utiliser la voiture, recherchent cette centralité. » Elle constate que les prix grimpent vite lorsque le bien bénéficie d’une parfaite luminosité ou d’une belle vue sur Fourvière. Confirmant ces réalités, Cécile Rollet, expert immobilier à la Régie des Célestins rappelle que « lorsque les prix sont surévalués, on ne vend pas. Le marché se rétablit vite ». Désormais, beaucoup de candidats à l’achat regardent également plus au sud car l’immobilier (ancien ou neuf) bouge à Perrache ou à la Confluence. L’effet « Presqu’Ile » tend à s’élargir. Repères (source Chambre des Notaires). Concernant l’immobilier ancien, le prix au m2 médian est de 2770 euros pour le Rhône, de 3270 euros pour Lyon. Il varie de 3630 euros sur les pentes de la Croix-Rousse à 3240 euros pour le secteur Charlemagne.

(1)

désormais 90 membres. « Ce sont de jeunes brasseurs dont l’âge varie entre 25 et 35 ans qui ont su développer un marché local en plein expansion » précise-t-il. Les premiers établissements sont devenus des entreprises produisant plusieurs milliers d’hectolitres, commercialisant leurs produits en France et à l’étranger. La production régionale dépasse désormais les 70.000 hectolitres et les perspectives de croissance sont fortes. Et David Hubert de préciser : « Nous envisageons de développer la culture du houblon dans la région pour répondre à nos besoins ». Ce projet mobilise la Chambre d’Agriculture, le Cluster Beaujolais et le Comité de promotion R3AP.



Photos : Fabrice Schiff

NEWS LA VIE POLITIQUE / Par Benjamin Solly

Gérard Collomb parcourant notre numéro spécial Bellecour. Le maire de Lyon est fan de nos dossiers « patrimoine ».

GÉRARD COLLOMB « La rue Mercière est à nouveau un cœur de ville »

Il a vécu comme simple conseiller municipal la rénovation de la rue Mercière. Une époque où le béton coulait à flot dans la Presqu’île (aujourd’hui c’est Montchat qu’on bétonne). Pour Lyon People, Gérard Collomb revient sur cet épisode d’urbanisme controversé. Son « modèle lyonnais » est-il si différent aujourd’hui ? A vous de juger.

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uelle est la vision urbanistique de celui que les Lyonnais présentent aujourd’hui comme un maire-bétonneur, Louis Pradel ? GC : Le lancement du projet de la PartDieu, le centre d’échange de Perrache, l’axe Nord-Sud et le tunnel de Fourvière témoignent aujourd’hui encore de la conception urbaine qui marquait cette époque : celle du « tout automobile ». Mais en même temps ne soyons pas dans la caricature et n’oublions pas la bibliothèque et l’Auditorium, la piscine du Rhône, le métro et la création des premières rues piétonnes. La fin du mandat de Louis Pradel marque de ce point de vue un tournant, puisque c’est sous sa mandature que, grâce à l’association Renaissance du Vieux Lyon, fut créé le premier Secteur sauvegardé de France, dont nous célébrons cette année le 50e anniversaire.

Vous êtes souvent présenté comme un maire-bâtisseur. Où se situe la différence ? Nous sommes dans une vision totalement différente de la ville, avec une large place donnée aujourd’hui à la nature. Que l’on songe à la réalisation des Berges du Rhône, des Rives de Saône, de Garibaldi, à la création du parc Blandan, du Clos Layat dans le 8e, du parc du Vallon, entre Vaise et la Duchère… Et l’on pourrait citer bien d’autres espaces verts de proximité. C’est aussi la part croissante des modes doux dans les déplacements. Lyon a été la ville créatrice de Vélo’v. On est loin du « tout automobile » ! Ce sont là des orientations qui correspondent à l’évolution de notre société et aux aspirations de nos concitoyens. Comment le jeune conseiller municipal Collomb, et plus

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largement l’ensemble de l’assemblée municipale, accueille le projet « Mercière » ? J’arrive au Conseil municipal en 1977, sous le mandat de Francisque Collomb. A ce moment-là, le projet a déjà considérablement évolué et il n’est plus question de tout démolir. En 1979, par exemple, le magnifique hôtel Horace Cardon est classé. Les regards tournés vers le Vieux Lyon, les élus lyonnais ont-ils alors « abandonné » sciemment Mercière aux pelleteuses ? Non, car comme je vous le disais, une partie du patrimoine de la rue Mercière a pu être préservée. Mais il est vrai que, dans un premier temps, les efforts se sont davantage concentrés sur le sauvetage du Vieux Lyon, que Louis Pradel voulait aussi détruire. Avec le recul, comment qualifieriez-vous la rénovation urbaine de Mercière ? Ce que nous enseigne cette aventure urbaine, sur environ 30 ans, c’est qu’on est passé d’une conception du développement de la ville où l’on rasait tout pour reconstruire, à une prise en compte très forte des éléments patrimoniaux les plus significatifs. C’est ainsi par exemple que la Confluence a su marier hyper-modernité et mise en valeur de l’architecture industrielle du passé. Devenue aujourd’hui un lieu touristique incontournable, les restaurateurs lyonnais ont-ils sauvé Mercière de l’oubli ? Les restaurateurs ont beaucoup contribué à l’attrait de la rue Mercière, avec une offre très diversifiée qui en fait un lieu dont l’ambiance animée est aujourd’hui très prisée des touristes comme des Lyonnais. La rue est à nouveau un cœur de ville.

Ces mêmes commerçants réclament les terrasses à l’année dans la rue, les associations y sont plutôt favorables s’il y a concertation. Nous examinons toutes les demandes qui nous parviennent en veillant toutefois à éviter l’encombrement de l’espace public et les nuisances pour les riverains. Là comme ailleurs, la concertation avec les associations et les habitants est indispensable, pour respecter les intérêts de chacun et la tranquillité publique. Mais si l’on veut bien regarder l’évolution croissante du nombre des terrasses à Lyon, on ne peut que constater qu’au cours des dernières années, Lyon a su redevenir une ville du sud, où l’on aime à être dehors pour prendre un verre, déjeuner ou dîner. Plus largement, quelles ambitions portez-vous pour MercièreSaint-Antoine sur ce 3e mandat ? Nous venons de lancer la réalisation des Terrasses de la Presqu’Île, qui vont parachever le beau projet des « Rives de Saône ». C’est une opération de grande envergure, car nous devons d’abord détruire et reconstruire le parking Saint Antoine sous le quai, pour libérer un espace de 8500 m² sur les bas ports, et aménager un véritable îlot de verdure. En renouant avec la rivière, cet espace va redevenir un point de convergence dans l’hyper-centre. Ce renouveau profitera évidemment à l’ensemble des quartiers limitrophes, et notamment à la rue Mercière qui est reliée aux quais par des traboules et de très beaux passages. Par ailleurs, après l’aménagement de la place des Jacobins, la reconversion de l’Hôtel Dieu va redessiner le cheminement historique entre Saône et Rhône, bénéficiant aussi aux rues Mercière, Confort et Paufique. La rue Mercière et tout le secteur vont ainsi retrouver un nouveau lustre.



NEWS LA VIE CULTURELLE / Par Jean-Alain Fonlupt

Photos : Fabrice Schiff

THEÂTRE LES ATELIERS La nouvelle ère Joris Mathieu

Ilôt de nourritures culturelles dans ce quartier Mercière majoritairement dévolu à des plaisirs plus… terrestres, le «Théâtre Les Ateliers» peaufine actuellement la première saison imaginée par sa nouvelle direction. Après les 4 décennies de l’ère Gilles Chavassieux, courageusement dédiée aux textes contemporains, s’ouvre donc l’ère Joris Mathieu, également défenseur des écritures d’aujourd’hui et «intégrateur» de nouvelles technologies.

M

etteur en scène, scénographe plasticien, Joris Mathieu développe dans son travail le paysage mental et romanesque des auteurs qu’il admire et révèle son propre univers nourri aux créations plastiques de son père (le peintre Gérard Mathie) et à ses multiples expériences scéniques. Installé aux commandes de ce théâtre installé dans l’ancienne chapelle des Antonins, rue de la Monnaie, il souhaite conjuguer partage du spectacle avec inscription effective du lieu dans l’actualité du quartier.

LP : Comment voyez-vous votre arrivée aux Ateliers ?

JM : J’ai le sentiment qu’elle s’inscrit dans la continuité puisque nous défendons les écritures contemporaines. Il faut lutter aujourd’hui pour promouvoir l’idée que l’espace théâtral est l’endroit de l’imaginaire où se rencontrent artistes et spectateurs pour être coproducteurs d’œuvres d’art. C’est pour ça que j’ai eu envie avec ma compagnie «Haut et Court» de prendre la direction d’un lieu comme celui-ci.

Quels sont vos supports de création ?

L’écriture contemporaine, les nouvelles technologies… J’aime adapter les romans, ils permettent de traduire davantage la pensée d’auteurs qui nous troublent au plus intime :

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Antoine Volodine, Witold Gombrowicz... La convergence de la littérature avec la musique, l’image, la scénographie est en train de renouveler les écritures de plateau. Ce qui m’intéresse dans les technologies c’est comment on apprend à écrire avec pour qu’elles permettent de déployer de nouveaux mondes qui peuvent être très vibrants, très touchants.

Théâtre Les Ateliers - 5 rue du Petit David Lyon 2 - Tel. 04 78 37 46 30 www.theatrelesateliers-lyon.com

Où en est le Théâtre Les Ateliers ?

Il a connu de grosses difficultés. Il faut donc réinventer le modèle économique, réfléchir à des collaborations possibles de l’ordre du mécénat. Elaborer la mutualisation de projets avec d’autres institutions lyonnaises, comme, à partir de la saison prochaine, avec Les Célestins, le Théâtre de la Croix-Rousse, la Maison de la Danse…

Quelles sont vos grandes lignes de programmation ?

La réouverture se fera en septembre prochain. Les propositions seront fortement marquées par des artistes issus des Arts Plastiques. Le metteur en scène Philippe Vincent se réappropriera la relation qui peut exister entre Kafka et Orson Welles sous la forme d’une performance où le théâtre devient un espace cinématographique… Axe très important pour moi : ouvrir la programmation au plus jeune public dans un souci d’éducation du regard avec des propositions qui transforment la scène en espace d’enchantement…

De très beaux éléments du décor de la chapelle des Antonins sont encore visibles



NEWS LA VIE CULTURELLE / Par Jean-Alain Fonlupt & Jean-Marc Requien

asser de l’informatique à la photographie, des pigments de la peinture aux pixels des écrans, du support traditionnel à l’image « modifiée »… est un parcours plutôt singulier. Un parcours qui dénote un solide sens de l’aventure artistique et une audace bienvenue dans un domaine où elle fait trop souvent office de provoc inutile. C’est en tout cas l’itinéraire d’Yves Jégard, informaticien logisticien de carrière, créateur d’une galerie d’art contemporain, voyageur curieux et surtout artiste dans l’âme au point de se consacrer aujourd’hui tout entier à sa passion, l’Art Digital. Une nouvelle forme d’expression, découverte pendant son séjour de 4 ans en Californie, qui célèbre le mariage de la technique et de la recherche formelle pour poser sur la réalité des choses un regard très personnel. A travers ses photos numériques «transformées», Yves Jégard nous donne accès à sa propre vision du monde, celui que son imagination construit par dessus la réalité des êtres, des lieux, des objets, des ambiances… Les couleurs viennent alors se superposer à la normalité des choses, sans dénaturer leur espace tout en sublimant leur présence. Comme en jazz dont il est amateur, il pratique l’improvisation qui donne à l’œuvre sa vraie nature... Il peut d’ailleurs prolonger son travail en l’adaptant à l’environnement de l’acquéreur. Une implication en forme de partage qui jette un pont supplémentaire entre l’artiste et l’amateur de son univers… Il se dit très judicieusement «homme de couleurS». JAF - www.yves-jegard.com

Photo : Fabrice Schiff

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YVES JEGARD homme de couleurS

PATRICE FLORI Le charme discret d’un grand artiste T

out arrive : je crois bien que c’est la première fois que la couverture de Lyon People est confiée à un artiste plutôt qu’à un photographe*. Il faut dire que Patrice Flori, qui est l’auteur de cette illustration, fait partie du patrimoine lyonnais au même titre que la place Bellecour, le boulevard des Belges ou la rue Mercière chers à notre ami Marco. En effet, Patrice Flori a réalisé au cours de sa longue carrière d’illustrateur une kyrielle impressionnante de vues de Lyon. Pour l’Office de tourisme bien sûr, mais aussi pour plusieurs agences de publicité. Je connais de nombreux collectionneurs, clients ou partenaires de UTEI qui ont conservé soigneusement ses magnifiques cartes de vœux concoctées pendant une vingtaine d’années pour le groupe immobilier. Depuis une quinzaine d’années, définitivement libéré des contraintes imposées par ses clients, il accomplit une œuvre très personnelle mais malheureusement beaucoup trop méconnue ; il est vrai que l’homme, modeste au-delà du raisonnable, est d’une discrétion quasiment pathologique. De temps à autre, malgré sa détestation des mondanités inhérentes aux vernissages, il accepte pourtant d’exposer ses aquarelles ô combien savantes et élégantes. Patrice Flori, le voyageur immobile, nous invite à ouvrir fenêtres et croisées pour des voyages imaginaires et découvrir des sites d’ici et d’ailleurs. Coloriste hors-pair, capable de juxtaposer des tons pastel parfois audacieux mais toujours parfaitement maîtrisés, il reconstruit des paysages inventés étonnants de vérité. Il mériterait bien sûr une grande rétrospective (pourquoi pas à l’Hôtel de ville ? ça aurait de la gueule !) afin que ceux qui préfèrent l’authenticité et la sincérité à l’esbroufe puissent apprécier comme il se doit, le parcours exemplaire de cet artiste trop discret. JMR

*exception faite du spécial Bellecour confiée à Jean Couty

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NEWS BRÈVES DE COMPTOIR / par Marc Polisson

Photos : Fabrice Schiff

La salle du restaurant Le 9ème art imaginée par Alain Vavro

NEWS/01

LE CHEF CHRISTOPHE ROURE pose le neuvième art à Lyon

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n second « deux étoiles » Michelin dans la capitale de la gastronomie. C’est effectif avec l’ouverture du restaurant de Christophe Roure dans le 6ème. Le 22 mars dernier, séquence émotion à Saint Just-Saint Rambert alors que le chef et son épouse bouclent

leur dernier service, 11 ans après l’ouverture de leur restaurant. Ils s’apprêtent à changer totalement de vie… à seulement 80 kilomètres de là. Pour franchir une nouvelle étape dans sa carrière de chef, ils ont décidé de venir s’installer entre Rhône et Saône. Christophe a jeté son dévolu sur « Le Charolais » à l’angle de la rue Cuvier et de la rue Professeur Weil.

NEWS/02

Puis vendu sa maison et son restaurant du 42 et transféré sa petite famille dans le 6ème. C’est Alain Vavro qui a conçu la décoration du nouveau fleuron de la gastronomie lyonnaise. Le designer a voulu retranscrire dans les murs la cuisine sobre et graphique du chef, dans un esprit « écolo-chic ». Bon vent et bienvenue à Lyon !

NEWS/03

STÉPHANIE ET FABRICE MASSON SUR LEUR 136 Après avoir fait le tour des plus belles maisons lyonnaises (Trois Dômes, Léon de Lyon), Fabrice Masson (43 ans) a décidé de voler de ses propres ailes. Depuis le début de l’année, il est à la tête de son propre restaurant créé ex nihilo avec son épouse Stéphanie dans le quartier d’affaires de la Part Dieu. Avec la complicité de l’architecte Jérémie Rochet, ils ont imaginé une déco contemporaine et conviviale qui a vite séduit les cols blancs venus se régaler des bons petits plats du chef Pierrick Delamare. A peine ouvert et déjà très souvent complet à midi ! Vivement l’ouverture de la terrasse (inaugurée jeudi 12 juin à partir de 19h).

PROMOTION MOF 2004

Ils étaient tous présents à l’Auberge du Pont de Collonges autour de Paul Bocuse pour fêter le 10ème anniversaire de la Promotion des Meilleurs Ouvriers de France 2004.

LYON PEOPLE AU CUL DU BUS

Grâce à Clear Channel et pour la première fois de sa jeune histoire, notre magazine affiche sur les navettes TCL de la Presqu’île à l’occasion de la sortie de ce numéro exceptionnel consacré à la rue Mercière. Nous sommes en effet le dernier journal lyonnais à réaliser encore en interne des enquêtes de cette ampleur. Notre rédaction a été mobilisée depuis un an sur ce projet éditorial. Bravo et merci à l’ensemble de nos collaborateurs. Ça valait bien un coup de chapeau et une main au … !

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FABRICE MASSON DIGEST 1987-1992 Léon de Lyon – Apprenti 1992-1993 Hotel du Gouverneur militaire – Serveur 1993 Imperial Palace – Chef de rang 1993-1994 Domaine de Divonne – Assistant maître d’hôtel 1995-1997 Noga Hilton Genève – Chef de rang 1997-2007 Sofitel Bellecour – Directeur des 3 Dômes 2007-2008 Château de Bagnols – Directeur de la restauration 2008-2013 Léon de Lyon - Directeur de la restauration 136 Avenue 136, avenue Félix Faure - Lyon 3 - Tel 04 78 54 75 35



NEWS BRÈVES DE COMPTOIR / par Benjamin Solly

SKY BAR Décollage en vue ! Esprit urbain, esthétique léchée et bar extérieur permanent, le Sky Bar s’annonce comme le tube de l’été à Lyon. Le bas des pentes de la Croix-Rousse va prendre de la hauteur. 18

Lyonpeople / Juin 2014


CHE ? N A R B S U O V A Ç , R IE ODE CHANT M N E E IM X A vaux M T E IC R E jour l’avancée des tra le ur jo au e ivr su ur ues y Bar po pratiq ge Facebook du Sk ement toutes les infos al ég ez er uv Alors foncez-sur la pa tro us Vo ) du bas des pentes ! s, soirées, évènements… te (fê r. du spot le plus perché Ba y Sk du e al estiv et la programmation K.COM/LESKYBAR

R WWW.FACEBOO SU S U O -V EZ D EN R

26 rue hippte flandrin

«I

believe I can touch the skyyyy… » Doucement, R. Kelly ! Comme tous les Lyonnais, tu attendras toi aussi la mi-juin pour siroter et grignoter peinard au Sky Bar. Le nouveau spot festif du bas des pentes de la Croix-Rousse est paré au décollage. Pour l’ouverture estivale de son 3e établissement lyonnais, Eric Junjaud se sent même pousser des ailes. En effet, c’est avec son fils Maxime qu’il a pris les commandes du projet. Choc ou contrat de génération en vue ? Leur concept promet en tout cas d’être aussi haut perché que l’A380. Côté couloir, l’univers urbain chic du Sky Bar en mode factory. Les poutrelles en acier rivetées et les murs en pierres apparentes respectent à la lettre les codes croixroussiens, La passerelle d’embarquement qui mène à la mezzanine également. Ultra-cosy, l’étage du Sky Bar est un écrin taillé pour le cocooning. Côté hublot, un bar d’extérieur permanent. Avec le ciel pour seul témoin, ce zinc outdoor -une rareté à Lyon- propose 60 places couvertes et chauffées, accessibles hiver comme été. Un appel au farniente et à la bonne humeur dans un des quartiers les plus charmeurs de Lyon.

En cuisine, la chef Brigitte a déjà son plan de vol. Un voyage sans escale jusqu’au 7e ciel gustatif, avec de bons petits plats tout droit sortis du cabas. Avec sa carte de saison, son plat du jour servi tout l’été et ses tapas chaudes (de 18h à 23h), le Sky Bar se déguste avec la même gourmandise quand sonne l’heure du déjeuner ou de l’afterwork. Alors mettezvous sur pilote automatique et laissez vous guider. Au cœur du Lyon hype, l’établissement devrait rapidement s’imposer comme un lieu incontournable. Si le vol inaugural du Sky Bar est prévu entre le 15 et le 20 juin, les pilotes Eric et Maxime ne sont pas près de retrouver le plancher des vaches. Prochaine escale prévue en juillet prochain. Affaire à suivre !

Le Sky Bar 26, rue Hyppolite Flandrin - Lyon 1er Ouvert du lundi au dimanche Carte et plat du jour à midi Tapas chaudes de 18h à 23h

La rampe de lancement du Sky Bar Lyonpeople / Juin 2014

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DOSSIER SPECIAL

RUE MERCIÈRE Patrimoine & Gastronomie

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Lyonpeople / Juin 2014

Vous avez aimé notre travail ou souhaitez nous apporter des précisions complémentaires, écrivez-nous : marco@lyonpeople.com ou à Lyonpeople - BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06


UN DOSSIER ÉLABORÉ SOUS LA DIRECTION DE MARC ENGELHARD Que nous dédions à Messieurs Charles Jocteur et Michel Tresca RÉDACTION EN CHEF Marc Polisson COMITÉ ÉDITORIAL

Gérard Corneloup, historien ; Régis Neyret, journaliste ; Pierre Jourdan, architecte DPLG ; Jean-Marc Requien, artiste ; Christian Mure, chroniqueur gastronomique ; Alain Vollerin, critique d’art et Eric Planat, pour la partie généalogie.

JOURNALISTES

Benjamin Solly, François Mailhes et Nadine Fageol.

ŒUVRES ORIGINALES

Yves Jegard et Patrice Flori (couverture)

INFOGRAPHIE

Valérie Barranco (Dossier) & Cyril Tramblay (Publicités)

PHOTOGRAPHIES

Fabrice Schiff ; Saby Maviel ; Mario Gurrieri ; Archives Municipales de Lyon, BML, Archives Lyon People et archives familiales;

PHOTOGRAPHIES AÉRIENNES Philippe Gourdain - StudioFly

JOURNALISTES STAGIAIRES

Clément Chomarat, Léna Ailloud, Bérénice Meunier, Hugo Roussel

SERVICE COMMERCIAL

Jean-François Savoye (Ema Com), Axelle Lamiche, Elodie Aguettant, Bruce Mathieu (Coyote Pubiciz)

REMERCIEMENTS

Comte et comtesse Philippe Engelhard ; Madame Colette Beras ; Monsieur Bruno Baboin-Jaubert, Monsieur Albert Biberon ; Monsieur Vincent Carry ; Monsieur et Madame Pierre Cottendin ; Maître Aurélie Cottendin ; Monsieur Jean-Pierre Devigon ; Mademoiselle Jessica Fougerol ; Monsieur Denis Gaydier ; Madame Gaynon ; Monsieur Michel Garreau ; Madame Madeleine Georges ; Monsieur Marc Joly ; Madame Simone Majerowicz ; Monsieur Pierre Orsi ; Madame Christiane Partensky (Musée de l’Imprimerie); Monsieur Jack Petrucci ; Monsieur Pierre-Olivier Pittie ; Mesdames Françoise et Marina Pommier ; Madame Maryse Ramon ; Monsieur Alain Roche ; Monsieur Nicolas Tedesco ; Monsieur Serge Tonioni ; Monsieur Tristan Vuillet (Archives municipales de Lyon) ; ainsi qu’à tous les restaurateurs et habitants qui nous ont reçus.

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES

Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon Louis Maynard (J. Desvigne et Cie Successeurs et réédition chez Jean Honoré Editeur) Lyon et ses rues - R. Brun de la Valette (Aux Editions du Fleuve) Façades lyonnaises - Nicolas Jacquet (Les beaux jours) Cafés et Brasseries de Lyon - Hélène de la Selle (Editions Jeanne Laffitte) Lyon Naguère - Guy et Marjorie Borgé (Editions Payot) Les mystères de Lyon - Francis Linossier Le Bistrot de Lyon. 40 ans rue Mercière - François Mailhes (Glénat) Le Mercière. Les 30 ans d’un bouchon centenaire - François Mailhes et Jacques Bertinier (Editions les Trois Fleuves) Vieilles Chroniques de Lyon - Albert Champdor ( Albert Guillot Editeur) Le Petit Paumé, Lyon Gourmand et Le Petit Futé www.lyonpeople.com www.lyonpeople.com

www.lyonpeople.com

LES 16 RENDEZ-VOUS

LES 20 RENDEZ-VOUS

LES 17 RENDEZ-VOUS

LES 15 RENDEZ-VOUS

qu’il ne fallait pas rater

qu’il ne fallait pas rater

qu’il ne fallait pas rater

qu’il ne fallait pas rater

N°142 - Juin 2014

N°131 - Juin 2013

N°98 - Juin 2010

SPOTS D'ETE Les plus belles terrasses

N°109 - Juin 2011

JEAN-CLAUDE ANAF ASSIGNÉ À L'EXCELLENCE !

L'HÉLICO EN TOUTE LIBERTÉ

SAUVEZ LA NUIT CLOVIS CORNILLAC CHEZ ICÉO 70 PAGES D'ENQUETE EXCLUSIVE

Symbole de la nouvelle génération éculloise, Stéphanie Moreno devant le château du Vivier

HÉLICOSUN

LETTRE OUVERTE

LE BARTHOLOGUE

N°120 - Juin 2012

170 PAGES D’ENQUÊTE EXCLUSIVE

150 PAGES D’ENQUÊTE EXCLUSIVE

Isabelle Bernard et son petit-fils Philippe

BOULEVARD DES BELGES Ses hôtels particuliers, leurs habitants, leur histoire

ENQUÊTE EXCLUSIVE

DEMEURES & CHATEAUX

Les secrets d'Ecully LP JUIN 2011.indd 1

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BELLECOUR

DEMEURES ET CHÂTEAUX

LES SECRETS DE SAINTE FOY

PLACE DES GRANDS HOMMES

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DOSSIER SPÉCIAL

RUE MERCIÈRE PATRIMOINE Patrimoine &&GASTRONOMIE Gastronomie

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LP JUIN 2014.indd 1

La collection «Patrimoine» de Lyon People s’enrichit d’un nouvel opus

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NOS PARTENAIRES

Association Habiter rue Mercière (Jean Bailly et Bernard Colombaud) ; Sauvegarde et Embellissement de Lyon (Denis Lang et Claudie Claustre) ; Association des Commerçants de la rue Mercière (Stéphane Jorcin)

EN PARTENARIAT AVEC Lyonpeople / Juin 2014

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Photos : Archives Municipales de Lyon 1PH_0819-68 & DR

La rue Mercière en 1967. L’Hôtel Horace Cardon est alors sur la liste du peloton d’éxécution des bétonneurs


rue mercière

DE LA PROSTITUTION À LA RESTAURATION

Grande voie marchande lyonnaise par excellence, la rue Mercière a abrité au fil des siècles des activités diverses et variées. De l’imprimerie à la librairie, de la prostitution à la restauration.

«F

ils, ne passe pas rue Mercière, y a des créatures ! » Des générations de jeunes Lyonnais, dont les derniers rejetons sont aujourd’hui cinquantenaires, ont entendu cette admonestation maternelle. C’est qu’alors, depuis des lustres, l’une des plus anciennes et des plus commerçantes rues du centre-ville, jadis domaine privilégié de l’imprimerie, de la librairie, de l’édition, avait ajouté une nouvelle activité à ses traditionnelles activités : la prostitution. Avec ses tapineuses, ses racoleuses, ses hôtels de passe… et, conséquemment, ses habitués. A la fin du siècle dernier, au prix d’une sotte destruction édilitaire de toute une partie de ce patrimoine architectural d’importance, un vaste programme de réaménagement a toutefois sauvé l’essentiel, chassé l’insalubrité autant que les prostituées et ouvert cette rue, embellie, désormais piétonne et vite très fréquentée, à une composante lyonnaise de première catégorie : la restauration. Les tables, intérieures comme extérieures en fonction des conditions climatiques, ont remplacé les lits. Le tourisme gastronomique en a fait l’une de ses bases.

disputent aux passages jouant aux traboules de luxe et aux cours plus discrètes, ornées de galeries, de balcons, de puits et d’escaliers à vis.

La place forte des imprimeurs Quand arrivent les imprimeurs, lesquels vont régner là jusqu’après la Révolution, l’artisanat et le commerce qui va avec, occupent déjà le terrain. Les peintres et verriers,

que passionne cette science nouvelle. C’est là que sont imprimées les premières vues cavalières de Lyon, réalisées par l’architecte de la Ville, Simon Maupin. C’est là que rayonne l’atelier fort sollicité d’Etienne Dolet, justement installé… passage des Imprimeurs, comme une plaque le rappelle toujours au passant. C’est encore là, en 1597, à l’angle de la rue Ferrandière, que Pierre Rigaud imprime, les fameuses Prophéties de Nostradamus. Là, que rayonne l’atelier de Sébastien Gryphe, originaire du Wurtemberg, passé par Venise, installé à Lyon, qui publie pas moins d’un millier de livres, dont les écrits de Rabelais…

On imagine l’animation, le trafic, les encombrements, les réparties gouailleuses de tout un monde mélangé et affairé. En 1500, avec ses cinquante imprimeurs, Lyon est la troisième ville d’Europe en la matière. Ils sont cent en 1550. D’autant plus que les premières foires attirent force visiteurs et marchands, de France et d’étranger. Toutefois, le travail est dur, les journées sont longues, commençant parfois à 5h du matin, les conflits éclatent entre les maîtres et les compagnons, avec des révoltes et même une première grève des typographes, en juillet 1539. Mais la rue se diversifie, d’autres commerces s’installent. On vient ici acheter des draps d’Espagne, des soieries de Milan, des bijoux comme des marchandises courantes. On vient s’attabler et boire dans les estaminets et les porte-pots, ancêtres des bouchons, où un platmaison accompagne les libations. D’autant plus que la rue est le siège habituel des fameuses A l’origine, c’est-à-dire vers l’an 1000, quand la « chevauchées à l’âne », où l’on aime se moquer… presqu’île s’affirme en bord de Saône, face à ce des maris cocus. Après la Révolution, les chosent qui est, déjà, le Vieux-Lyon autour de la cathédrale évoluent. Les imprimeurs et leurs bruyantes machines Saint-Jean, la rue Mercière est le seul passage vont partir. A Vaise ou à la Guillotière. Les libraires reliant ce nouveau centre-ville à la fois au seul pont vont rester, dans une rue qui connaît, avec sa sur la Saône, devenu plus tard le pont du Change, collègue la rue Saint-Dominique, aujourd’hui rue et au seul pont sur le Rhône, à savoir le pont de Emile-Zola, les premiers essais d’éclairage au gaz, la Guillotière. Qui veut ou doit traverser Lyon d’Est dans les années 1820. Mais les grands travaux en Ouest, ou le contraire, venant par exemple d’urbanisme qui marquent Lyon entre 1850 et du Midi par Vienne, d’Italie ou de Suisse, pour 1870, taillant dans le vif des vieilles rues du centregagner la route royale de Paris, est donc amené à ville, sonne le glas de la rue Mercière ancienne emprunter cette « rue marchande ». Bref, cette rue formule. La rue Impériale, aujourd’hui rue de la Mercière. Quand le Moyen-Age cède la place à République, la rue de l’Impératrice, aujourd’hui rue la Renaissance, ses inventions et ses évolutions, ses Le 48, rue Mercière à la Belle Epoque - Dessin de Girrane © Gad Edouard-Herriot, attirent désormais les bourgeois nouvelles technologies arrivant d’Allemagne et d’Italie lyonnais voulant des appartements propres et lumineux, comme les orfèvres ; les « faiseurs d’images » comme les comme l’imprimerie et la soierie, l’artère principale de Lyon sur la rive gauche de la Saône est toute indiquée pour que « dominotiers », chez lesquels viennent se fournir les avec étage pour les « gens de maisons », tout comme les s’installent là les fabricants, les vendeurs et les revendeurs. amateurs du jeu de dominos, alors que les amateurs visiteurs acheteurs en puissance. La rue entre en déshérence Y construisant, en plus, des maisons d’un charme nouveau, des jeux de cartes fréquentent les « cartiers », également et en insalubrité… Les créatures peuvent y pratiquer leurs selon les critères de l’architecture italienne, vite à la mode dessinateurs. Puis arrivent les imprimeurs et les artisans antiques et commerciales activités. lyonnaise. L’histoire locale le rappelle, des noms de rues travaillant en annexe tels les relieurs, les fondeurs de lettres Sauvée de justesse s’y réfèrent encore, des plaques apposées sur les façades d’imprimerie, les libraires, les illustrateurs. C’est là que d’immeubles en maintiennent le souvenir. Le tout dans un Guillaume Le Roy imprime le premier livre lyonnais, Plusieurs projets de réaménagement voient cependant le cadre du plus bel effet, où les façades volontiers ornées, le en 1473, pour le riche marchand Barthélemy Buyer, jour. Le premier, en 1909, reste lettre morte. Le deuxième,

FILS, NE PASSE PAS rue Mercière, IL Y A DES CRÉATURES

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rue mercière Le pont du change donnant sur la place d’Albon, débouché Nord de la rue Mercière, en 1910. Tous les immeubles situés à droite du pont ont été rasés entre 1963 et 1968

objet d’un concours de la SEL (Société d’embellissement progression. A la fin des années 1970, la Société avec nombre de repères, comme l’enseigne du maillet de Lyon) en 1925, également, dans lequel l’architecte promotrice de la rue Mercière décide donc de restaurer d’argent, datée de 1639, au n°50 ; comme l’hôtel de Emil-Auguste Chollat constructeur de maints et non plus jeter à bas la partie sud du site, en aval de l’imprimeur Horace Cardon, au débouché de la rue de immeubles sociaux à Lyon, propose de raser carrément la rue Grenette. Mis à part un plan d’aménagement aux la Monnaie, où les destructions opérées mirent en valeur la la rue Mercière pour y implanter un façade intérieure… hélas accablée d’un quartier moderne, dominé… par un indiscret autant que laid ascenseur. Mais gratte-ciel d’une cinquantaine d’étages ! une plaque y garde en mémoire le nom En 1958, le conseil municipal vote le de Fleury Mesplet, qui fut formé ici, plan d’urbanisme visant à rénover le avant de devenir le premier imprimeur quartier Mercière-Saint-Antoine. Le maire francophone du Canada. Louis Pradel, fan de béton, mais pas Le lieu change et évolue. C’est bien de vraiment défenseur du patrimoine de sa là que part le mouvement des prostituées ville, prend les choses en main. L’Etat dans les années 1970, qui aboutit à l’obligeant à devoir finalement renoncer l’occupation de l’église Saint-Nizier. à son idée première de quasiment raser Mais c’est aussi là qu’est donné, le 20 le Vieux-Lyon, notre édile sait négocier septembre 1974, le coup d’envoi de la l’abandon de ce « patrimonicide » nouvelle vocation gustativo-touristique projet, contre la neutralité de Paris face de la rue : ce jour-là, deux copains à son projet de dépecer la rue Mercière. Ce qui suscite, tout de même, nombre de qui se sont connus à l’Ecole hôtelière protestations. Dans les années 1960, les de Grenoble, deux amis, Jean-Paul promoteurs immobiliers entrent en action Lacombe et Jean-Claude Caro, sur la partie nord, en bord de Saône et qui ont racheté le (mal famé) hôtel-café en amont de la rue Grenette, où s’élève du Commerce, ouvrent le toujours bien bientôt une massive résidence en U de Jean-Paul Lacombe et Jean-Claude Caro à l’ouverture du Bistrot de Lyon en 1974 vivant Bistrot de Lyon. Le modèle. Les sept étages, toujours bien présente. autres vont suivre. Une nouvelle aventure A qui le tour ? A personne ou presque. Il a fallu très vite abords de la place des Jacobins, la rue Mercière est commence avec de grandes et belles gueules dont nous se rendre à l’évidence : il coûte moins cher de restaurer sauvée, rajeunie. On redécouvre son double alignement vous troussons les portraits tout au long de ce dossier. que de démolir, car les prix du foncier sont en pleine de maisons de style renaissance, aux fenêtres à meneaux, Gérard Corneloup

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Photo : Studiofly

rue mercière

La rue Mercière n’a conservé sa belle unité Renaissance que sur sa façade ouest, du numéro 42 à 68

QUATRE SIÈCLES D’ARCHITECTURE Des styles qui s’entrechoquent

« Lyon, ressemble parfois à une vieille médaille qui aurait conservé ses empreintes malgré le frottement des siècles. » (L. Boitel). Telle est la rue Mercière qui a gardé sa physionomie particulière.

D

e la rue Emile Zola, à son entrée sud, il n’y a physiquement que cinquante pas, et si il y a toujours eu moralement, un abîme, un siècle; une autre population et d’autres mœurs, il y a là une confrontation très particulière d’architectures et unique à Lyon : trois époques, quatre styles dans une même rue. Si les marchandises ont changé, les marchands se sont bien gardés de perdre le sens du commerce. D’autrefois, avec ses noires et profondes boutiques parées de tous les produits de moyenne fabrication, nous sommes passés à la vie nocturne et sa prostitution, puis à la restauration et au tourisme gastronomique. Son décor a accompagné ces changements, souvent brutalement et sous l’impulsion de projets fonctionnels, hygiénistes ou embellisseurs ! Le percement de la rue Centrale (aujourd’hui rue de Brest), ou l’effacement des zones insalubres et malfamées, restées à l’écart de ces nouvelles percées, ont laissé leur trace. C’est pourquoi s’opposent aujourd’hui des façades Renaissance

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rive Ouest, des néo-haussmannienne en Est, des modernes au Nord ou post modernes au Sud. S’attacher à cette architecture, c’est comprendre cette via Mercatoria, épine dorsale de la ville médiévale, qui eut son heure de gloire au XVIe siècle, par l’afflux d’habitants liés aux commerces, à l’imprimerie, et aux arts en général. Elle est sans doute la plus ancienne de la presqu’ile. La découverte dans le soussol de la rue d’un quai qui servait de voie et d’une maison gallo-romaine, orientés nord-sud attestent son existence dès l’époque romaine. En 1279, les Antonins s’installent au sud-ouest de la rue Mercière, sur un grand terrain donné par l’archevêque. La rue Mercière dépend alors de douze seigneuries religieuses, plus celle, civile, de la famille Thomassin. Mais c’est surtout en 1320 lorsque la ville obtient sa liberté par la volonté du Roi de France, que le nord de la rue Mercière devient le berceau du Lyon bourgeois et municipal. A partir de 1388, les maisons hautes apparaissent. Elles sont composées d’un rez-dechaussée, d’un étage et d’un grenier. Elles sont désormais plus nombreuses que les maisons basses. Au sud, les

propriétés sont plus grandes. Les propriétaires de ces grandes parcelles saisiront l’opportunité de satisfaire les besoins immobiliers des nouveaux venus. Ils diviseront et vendront leur propriété, faisant évoluer ainsi le parcellaire à partir de 1493. La grande propriété (ex n°78 à 88) qui occupe le centre de l’îlot sud-ouest est divisée et vendue par Edouard Namy. Entre le XIVe siècle et la première moitié du XVIe siècle, les maisons ne vont cesser de se transformer. Le parcellaire est désormais complètement formé. Les constructions, des maisons basses, sont de plus en plus nombreuses. Le principe est une maison par parcelle. Exceptionnellement, on en trouve deux qui sont deux maisons basses l’une derrière l’autre. Celle de derrière est le plus souvent un ouvroir ou une mûre (atelier ou cabane). Au cours de la première moitié du XVe, la longue rue Mercière est devenue trop importante. Le Consulat la divise en trois sections portant des noms différents. La rue Mercière (de la Saône au portail des Jacobins), rue Confort (des Jacobins à la rue du Puits-Pelu), la rue Serpillère qui bifurque devant


l’Hôtel-Dieu pour le pont du Rhône. En 1463, Louis XI institue une quatrième foire annuelle, franche de toute imposition. Chacune a une durée de quinze jours. Les foires contribuent à déplacer les centres de l’activité commerciale et le trafic gagne les ruettes proches de Saint-Nizier et de la rue Mercière qui prend son essor. Entre 1464 et 1466, les Medicis ayant ouvert la voie pour le transfert général à Lyon des banques italiennes, Lyon devient la capitale du crédit et la plus grande place industrielle du XVIe mais aussi l’une des plus populeuses. A partir de Lyon, dont l’aire d’influence est désormais immense, les Italiens commandent le monde : Lion e il fondamento dal danaro di titta Italia. Ils apportent et transmettent leur culture, leur architecture. On comprend dés lors qu’Andrea Minucci, archevêque de Zara, de passage à Lyon, cent ans plus tard, en 1549, se soit cru au débouché du pont de Saône, dans une ville italienne. L’apparence des demeures relève pourtant bien de traditions et de savoirs régionaux. Les maisons ont toutes un curtil (cour, jardin ou verger) et la surface bâtie n’excède pas 30% de la parcelle. Il n’existe aucun arrière-corps. La ville se transforme dans sa consistance architecturale bien plus que dans son étendue géographique. Le nombre d’immeubles, eux-mêmes métamorphosés, a été multiplié par deux, le tout sur un maillage de voies demeuré pratiquement inchangé. La rue Mercière traduit bien cela.

A la fin du XVe, la maison lyonnaise se complète avec l’apparition du second corps de bâtiment relié au premier par des galeries à chaque étage. La majorité des parcelles de la rue ont deux corps de bâtiments, l’un derrière l’autre, les maisons basses ont presque disparu. Le nombre des jardins a diminué, remplacés par les cours. Ceux qui subsistent sont plus au sud. Au XVIe siècle, la volonté des Lyonnais de rendre faste et splendeur à leur ville se manifeste par un projet d’aménagement des rives de la Saône. Ce projet consiste depuis le pont devant l’église Saint-Nizier, en l’aménagement portuaire des deux rives, la construction d’un palais des marchands au sud-ouest de la rue Mercière, et une perspective entre le Change et l’église Saint-Nizier. Serlio conçoit les plans du palais des marchands entre 1547 et 1552. La réalisation du projet est arrêtée par l’arrivée des guerres de religion en 1562. Cette édification aurait sans doute donné un caractère institutionnel à cette partie délaissée de la rive gauche et l’aurait sûrement sauvée de sa paupérisation tardive. Pendant cette première moitié du XVIe siècle, l’imprimerie est une activité florissante de l’Industrie Lyonnaise. Elle compte vingt-quatre ateliers. Comme pour les autres métiers, la police oblige les imprimeurs à habiter tous dans le même quartier. L’imprimeur aux idées indépendantes Etienne Dolet, à son retour d’Italie en 1533-1535, s’établit au 56, rue Mercière. Il est correcteur à l’imprimerie de Sébastien Gryphe (sise au 88, rue Mercière) érudit typographe et les de Jonte, célèbres imprimeurs originaires de Florence, sont installés au 38, rue Mercière en 1551. Ils vont dynamiser la rue, tout comme les restaurants aujourd’hui. L’espace commercial

Le plan scénographique donne une assez bonne idée de cette densification. Les ilôts les plus denses ont un taux d’occupation supérieur à 50%. C’est encore le cas de la rue Mercière et de Saint-Nizier. Les gains en hauteur pour l’architecture domestique comptent pour l’essentiel dans la métamorphose de son paysage. Les réaménagements successifs s’accompagnent le plus souvent de surélévations, et les promoteurs de constructions neuves, recherchent la hauteur. Vers 1530, la maison mono-familiale est presque un vestige du passé. Le modèle architectural prévalant autrefois, était celui de la maison basse ou haute-basse, souvent autoproduite et construite en pisé. Ce mode de construction ne permettait pas d’élever des murs de plus de sept ou huit mètres, fragiles à l’eau et à l’humidité. La maison a donc besoin d’une toiture de tuiles à deux pentes et à larges fermes débordantes. Le logement demeure sombre, protège mal des intempéries, n’isole pas des voisins et s’enfume facilement. Maîtres, enfants, domestiques et compagnons dans la même salle. L’usage du foyer doit être partagé avec les voisins, comme ceux du Tous les immeubles côté impair ont été construits puits ou des aiséments. Les artisans lors de l’opération rue Centrale (rue de Brest aujourd’hui) travaillent au rez-de-chaussée et dorment à l’étage. Les plus aisés ont de l’espace, une porte bardée de fer. Les plus notables va intérieurement changer de visage. La marchandise y a ont une tourelle, ronde, carrée ou polygonale, dressée à évincé les activités artisanales ou polluantes (l’imprimerie l’angle de deux corps, dont l’escalier à vis débouche sur mise à part) et le commerce de luxe a pris le pas sur la une petite terrasse. On y trouve un peu de fraîcheur les regratterie. Les escoffiers ont cédé la place aux drapiers soirs d’été. La rue n’a donc jamais cessé de se transformer, et le cadre se transforme. L’expansion et la reconstruction l’intense reconstruction et les voyers ont fait disparaître les se sont accompagnées de la multiplication des arcs de éléments qui empiétaient à l’excès sur l’espace public. boutique. Des rez-de-chaussée autrefois aveugles ou Les immeubles tels que vous les voyez aujourd’hui, ont percés d’une unique arcade en comprennent maintenant déjà subi maintes modifications et en portent les traces deux ou trois. Les entrées (allées) sont même transformées d’extension ou d’alignement. et louées en tant que lieux de vente.

La rue Centrale écroule la moitié de Mercière Dans le contexte urbain du XIXe siècle, le second Empire cherche à créer une image nouvelle. L’urbanisme devient une affaire d’Etat avec Napoléon III qui prend la décision pour Lyon de créer une rue Impériale et en impose les modalités et le gabarit. Cette conquête est défendue au nom du fonctionnalisme, de l’hygiène et de l’embellissement des villes. Le Second Empire condamne radicalement les vieux quartiers et les rues tortueuses au profit de belles perspectives et des édifices monumentaux. La ligne droite s’impose et l’on cherche à exprimer une impression d’unité qui vient de la continuité. A cette époque, le secteur de la presqu’île compris entre Terreaux et Bellecour, risquait l’asphyxie à brève échéance. Le promeneur était confronté à deux obstacles majeurs : la difficulté de circuler et l’insalubrité des rues et du bâti. La trame viaire se présentait sous la forme d’un lacis de ruelles impraticables. Entre 1740 et 1821, la rue Mercière présente une stabilité confondante de son tracé. A ce tableau, il faut ajouter l’état précaire de son bâti et sa paupérisation constante. Voilà une solution toute trouvée au problème majeur posé par une refonte du plan de la ville. Malgré la difficulté, le maire Jean-François Terme (1840-1847) s’attaque au problème en confiant à l’architecte René Dardel la délicate mission des alignements. Il va donner une impulsion à l’urbanisme lyonnais pendant les sept années de son mandat. Son entreprise la plus importante demeure la réalisation de la rue centrale (actuelle rue de Brest). Avant lui, le voyer de la ville, LouisBenoit Coillet, a établi dès 1808 les projets d’alignement pour Lyon et propose la construction d’une rue centrale allant de la place Saint-Nizier à la place Confort (place des Jacobins) dont la moitié suit le tracé de la rue des Trois-carreaux et de la rue Basse-Grenette. Ce projet écroulera la quasi-totalité de la rive Est de Mercière. Les futurs immeubles réclament le regroupement de plusieurs parcelles contiguës pour créer distribution et superficies convenables. Cette percée entraîne la réédification entière de tout le bâti et la disparition complète de certaines propriétés. Sur les 184 maisons touchées par ce projet, 169 étaient à démolir pour l’ouverture de la voie. Le bâti même vétuste reste cher. La municipalité ne put procéder qu’à un simple alignement. La ville acheta seulement les immeubles indispensables à la voierie. Pour le reste, elle eut recours aux financements privés pour l’acquisition des anciens immeubles. En 1845, l’architecte Jean-Amédée Savoye (1804-1878) réalise les premiers dessins du tracé de la rue Centrale. Il conçoit seul l’entreprise de ce percement, puis une fois Lyonpeople / Juin 2014

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rue mercière le projet mis en forme, s’associe à l’architecte Benoît Poncet (1806-1881) pour l’exécution. Cette entreprise est audacieuse puisqu’il s’agissait d’utiliser des possibilités offertes par la loi toute récente de 1841 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique, loi qui avait été conçue uniquement pour la création des chemins de fer, des routes et des canaux.

Guégan, la rue des maîtres-imprimeurs qui, avant que Lyon ne fut la capitale de la soie, en avaient fait une capitale de l’imprimerie. Les maisons de la rive ouest sont insalubres et sont devenues des taudis. L’opération «Mercière-SaintAntoine» s’engage pour une durée invraisemblable. Elle débute en 1956 avec l’initiative d’Edouard Herriot sollicitant des sociétés immobilières pour venir à bout du quartier. Elle se finira en 1988. L’origine du projet L’autre moitié, une nouvelle de rénovation peut se lire dans une lettre du ministre des Affaires culturelles au ministre de la Construction en 1959: manière d’habiter « C’est à l’intérieur de ce quartier que se trouve la rue Il est fréquent d’évoquer que le second Empire a engendré Mercière dont la disparition est actuellement envisagée une architecture de la maison standardisée et diffusée sur par un groupe privé qui se proposerait de démolir tous les l’ensemble du territoire français. Pourtant un renouveau ilôts compris entre cette rue, la place d’Albon, et le quai dans l’écriture des immeubles s’affirme par de talentueux Saint-Antoine pour y édifier un vaste groupe d’immeubles modèles de l’architecture néo-renaissance qui deviendra comptant, entre autres, un bâtiment de 360m de long et à la mode. Mais cet urbanisme accroit les disparités et de 28 m de hauteur ainsi qu’une tour de 74m. » L’initiative les constructions récentes jouxtent la vétusté des maisons avoisinantes et l’attrait de ces nouveaux immeubles est est bien privée et répond aux vœux de la municipalité atténué. Forme et dimension de la parcelle vont régir le de voir disparaitre un quartier insalubre et surtout lieu de plan de l’immeuble. Le rez-de-chaussée est accordé aux prostitution. La crise du logement qui sévit en France depuis boutiques. Elles se la seconde guerre répartissent de part mondiale, favorise et d’autres de l’allée le décret du 31 centrale matérialisée décembre 1958 et les en façade par un lois sur l’expropriation porche. Long couloir qui réglemente la aveugle, il traverse rénovation urbaine. toute la construction Par « rénovation », pour mener à une on entend destruction cour et à l’escalier. des immeubles Dans certains cas, vétustes, insalubres et les inconvénients inadaptés à l’usage de l’étroitesse d’une d’habitation ou autre. parcelle, deux entrées La municipalité de sont jumelées, les l’époque juge la portes géminées avec majorité des bâtiments l’immeuble mitoyen. vétustes, mal implantés Ainsi, la surface se et ne représentant double et donne à aucun intérêt historique l’ensemble un aspect ou artistique. Elle de hall, pourvu d’une se désintéresse des enfilade centrale, quartiers anciens. de trois à quatre Seule l’administration piliers. L’escalier est des Monuments rejeté à l’arrière du bâtiment et témoigne Historiques a pris des du peu d’importance mesures de protection. qu’on lui accorde Ces mesures sont plus Au nord, le nouvel ensemble construit par Pitance a entraîné la démolition de 16 immeubles Renaissance au fur et mesure de nombreuses sur la rive l’avancement dans le siècle. Il est éclairé par une travée ceinturent l’ensemble de l’immeuble. Ce parti stylistique droite de Saône que sur la rive gauche où seul le 58, de baies ouvrant sur la cour. A l’inverse, une allée peut va développer un réseau de moulurations horizontales rue Mercière est inscrit à l’inventaire supplémentaire de également desservir deux cages d’escalier placées accentuant la perspective de la rue. Les balcons peuvent Monuments Historiques depuis le 19 mai 1928. latéralement. Dans ce cas il s’agit en fait de deux également accentuer la prédominance des horizontales. La municipalité confie toute la procédure de rénovation à immeubles identiques juxtaposés. L’escalier de service ne Pour cette période, le balcon était réservé à la baie deux sociétés privées lyonnaises. Le plan de rénovation fait pas partie du cahier des charges lyonnais. La cour, centrale de l’étage noble. L’étroitesse de la rue en interdira puits de lumière et d’aération, est réduite à sa simple l’usage y compris pour souligner le sommet de l’immeuble prévoit que celles-ci achèteront les terrains, démoliront expression. Elle constitue la partie qu’on occulte aux yeux en balcon d’attique. Ligne en relief, alors que la vue est tous les immeubles et reconstruiront des immeubles avec bureaux et des logements à loyer contrôlé. La ville s’engage des visiteurs. Elle est marquée par des verres dépolis. Elle si belle. seulement à racheter aux sociétés les terrains nécessaires à n’est jamais un lieu de communication. Sa forme sert à Opération Nord : l’élargissement de la rue Mercière et de la place d’Albon. rattraper les irrégularités de parcelles ou leur jonction. une idée de la Modernité Cet élargissement constitue en fait le seul intérêt public du De l’art des façades 1963 : Le quartier lyonnais Mercière - Saint-Antoine semble projet. Le premier projet est proposé par les architectes Les contraintes de voieries imposent une hauteur définitivement condamné. Un des plus beaux paysages René Gages en 1959 et Jacques Perrin-Fayolle d’immeuble quasi constante, d’environ vingt à vingt-deux lyonnais va-t-il disparaître ? La boule des démolisseurs doit en 1960. En front de Saône, il est composé d’une barre mètres pour le corps de façades. Ces contraintes, la prochainement détruire la rue Mercière, la rue mère de la longue de 300m et d’une tour de 74 m de hauteur. Les construction rapide et en très grand nombre conduisent ville marchande, grande avenue de la Renaissance que habitants et des personnalités de la ville s’opposent à ce à l’élaboration d’immeubles stéréotypes. Le champ fréquentèrent Maurice Scève et son éditeur Bertrand projet et demandent que les maisons soient conservées. Photo : Studio Fly

d’expression se concrétise par une variété stylistique dans le traitement des façades et une profusion ornementale. La monumentalité de la rue Centrale et de son arrière vient de son gabarit, mais aussi du parti décoratif qui s’écarte de la sobriété et se répète à l’infini un même modèle. Ces grands ensembles vont ignorer de leur massivité l’architecture de la rue Mercière. Les façades s’organisent en trois parties, à l’intérieur desquelles peuvent s’opérer des modulations. La façade peut-être découpée en registre (rez-de-chaussée-entresol, étages carrés, étage des combles et couronnement) qui organisent l’écriture. L’encadrement du porche est le domaine de la pierre appareillée, traitée avec soin. Il porte presque toujours une ornementation sculptée, voire même des haut-relief. Le porche annonce le prestige de l’immeuble. Il sera le motif architectonique que l’on ne trouvera pas sur l’élévation de la façade principale. Il devient le support d’un raffinement sculpté. Pour la composition des façades, certains architectes soulignent chacun des étages et leur donnent l’aspect de larges bandeaux superposés et autonomes qui

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Photos : Studio Fly & Fabrice Schiff

Elles représentent 16 immeubles, du n°2 au n°34 de la l’œuvre. L’architecte parisien Michel Marot (Grand prix imprimeur Horace Cardon, rue Mercière, tous traversant avec le quai Saint-Antoine. En de Rome) a rejoint Robert Levasseur sur les bons conseils qui n’est pas protégée. Ils avril 1962, la Société Immobilière Saint-Antoine entame des ministères. Les premiers permis de construire sont s’élèvent contre la démolition les démolitions. Dès le mois de juin, le préfet doit surseoir déposés en novembre 1966 et approuvés en mai 1967. de cette maison Renaissance qui sert de toile de fonds à aux démolitions face aux instructions du ministère des Le projet immobilier est un ensemble de cinq immeubles la rue Ferrandière. Face à la pression des associations, affaires culturelles. Le partage entre rénovation et curetage formant un U, haut de huit étages (R+8) qui enjambe la rue le Ministre de l’Environnement finit par prendre le mérite quelques éclaircissements qui mettent en valeur Dubois et présente à l’origine deux galeries couverte pour 10 octobre 1979 un arrêté d’inscription sur l’inventaire les dynamiques à l’œuvre dans le changement urbain. la circulation des piétons. La distance la plus courte entre des sites de l’ensemble urbain de Lyon et le 15 octobre Yves-Marie Froidevaux, inspecteur général les façades est portée à 10,00 m et un retrait de 15 m par 1979 le ministre de la Culture et de l’Environnement des Monuments Historiques, rédige un rapport sur la rapport à l’axe de la rue Grenette est imposé au sud. Deux inscrit le 68 rue Mercière à l’inventaire supplémentaire totalité de l’opération le 19 mars 1962 où il décrit immeubles sont achevés dans le secteur nord en octobre des monuments historiques. Le 68 devra être réhabilité et quatre ilôts dont le gros œuvre est excellent mais 1971 et les derniers permis de construire seront délivrés intégré dans un nouveau projet d’immeubles neufs. dont les maisons, mal entretenues, méritent d’être en 1979, soit plus de vingt ans après le lancement de C’est Martin Bouygues en personne qui prend en conservées, et témoignent d’une architecture du l’opération. Cette seconde tranche sera exécutée par les main l’opération en 1981. Depuis 1975, les deux sociétés XVIIe et XVIIIe siècle. En août, il entérine le marché seuls architectes lyonnais et associés Girodet - Levasseur. d’origine ont déclaré forfait. Bien que reprise par la Société suivant : acceptation de la rénovation des îlots A et B en Laurent, celle-ci déclare forfait, à son tour, après l’inscription Opération Sud échange du curetage des C et D. La belle façade Louis XVI, située au numéro 11 du quai Saint-Antoine, va tomber, Apres l’échec de la première tranche nord, les sociétés du n°68. L’entreprise Bouygues obtient un permis de comme vont tomber, rue Mercière, la façade à pilastres immobilières souhaitent se retirer du projet. Mais la ville de construire pour réhabiliter le 68 et conclut une convention et le puits sis au numéro 6, l’escalier Renaissance du Lyon ne veut pas rénover elle-même, ni confier la rénovation de prestation de services avec la Société d’Equipement de la Région lyonnaise (SERL), qui lui apportera assistance pour numéro 8 et les arcs les missions foncières rampants du numéro et d’aménagement 20. Dix-sept projets (rachat de parcelles, ont été établis et les relogement et Monuments Historiques démolitions). Le plan rejetant tout plan masse du projet a été qui ne respecteraient établi en concertation pas le « caractère » avec les associations. de l’ensemble. Avec le Conçu par les projet de l’architecte architectes JeanRobert Levasseur, Charles Demichel on s’oriente vers et Claude Dordilly la construction de Lyon et Lainé de d’immeubles plantés Paris. L’ensemble est adroitement au milieu composé de deux de jardins et reliés entre eux par des îlots séparés par une galeries à l’Italienne, voie nouvelle ouverte où s’installeraient dans le prolongement des commerces de de la rue Thomassin. luxe. Des étudiants Le 68 n’est ainsi pas proposèrent même noyé dans un bâtiment que le vieux quartier, linéaire. On prend rénové, se transforme soin de l’ignorer. Ces en cité étudiante. Le deux ilôts sont reliés maire de Lyon, Louis par une passerelle, à Pradel répliqua : la manière du Ponte « Ce que vous voulez Vecchio, au-dessus défendre, moi je veux de la rue Thomassin Au sud, le nouvel ensemble post moderne a été construit sur l’emplacement de 12 immeubles Renaissance le détruire. Nous fictivement prolongée. irions à l’encontre du progrès si nous sacrifions le sort à une société d’économie mixte, de type OPHLM. Au Le groupe Accor achète la parcelle qui deviendra une de milliers d’habitants à quelques portes ou fenêtres que cours de la séance exceptionnelle du conseil municipal résidence-hôtel Orion. Le reste est acquis par deux personne ne vient jamais regarder ». René Julian, du 11 décembre 1970, elle réussit à les convaincre de investisseurs institutionnels : le Crédit Foncier de France pour professeur à la Sorbonne, et conservateur du musée de continuer à s’occuper de la fin du projet, c’est-à-dire, 65 logements et les boutiques du rez-de-chaussée, la Lyon, souligna que l’effort accompli pour restaurer le restaurer l’ilôt 21, 21bis, 22 et 23 (2ème tranche) et Caisse Nationale de Prévoyance pour 65 logements. Leur vieux quartier de Saint-Jean, ne devait pas condamner le reconstruire l’ilot 24 (3ème tranche). La restauration-curetage architecture est dite d’accompagnement : les architectes quartier Mercière-Saint-Antoine. Cette rénovation urbaine de la deuxième tranche sera réalisée par les sociétés tentent un exercice maniériste et d’emprunts aux immeubles fera écho jusque sur les bancs du Senat. En 1961, avec l’aide de l’ANAH. En 1972, les difficultés de voisins, très en vogue dans les années 1980 : le postalors qu’on discute un projet de loi tendant à confier restauration et son coût apparaissent disproportionnés par modernisme. Ils simulent, sans grand succès, un rythme l’autorisation de détruire des maisons de plus de cent ans rapport aux résultats obtenus. L’ilôt 23 profitera seulement vertical de façades multiples, les arcs de boutiques. De aux deux ministères conjointement (affaires culturelles et d’un ravalement de ses façades. La troisième tranche ne petites fenêtres verticales alternent avec des grandes baies construction), le rapporteur, Jacques de Maupéou, peut plus être retardée. La ville décide de faire prendre horizontales qui suggèrent le rythme des fenêtres du XVIe apostrophe Pierre Sudreau en lui disant que « des préventivement des mesures par le préfet. Un arrêté de siècle. Les arcades de la façade simulent à des hauteurs menaces de destruction planent sur la rue Mercière à Lyon péril est pris le 19 juillet 1971 sur trois immeubles donnant étonnantes, les soubassements du XVIII et XIXe siècle. ». Mais le maire de Lyon, soutenu par plusieurs architectes sur la rue de la Monnaie qui menacent de s’écrouler et une lyonnais, n’en est pas pour autant convaincu. D’ailleurs déclaration d’insalubrité de l’îlot tombe le 3 août 1972. Pierre Jourdan, architecte DPLG du 4 au 26 de la rue Mercière, les immeubles sont vides, Les opposants vont trouver un nouveau cheval de bataille les locataires ont été relogés et les démolisseurs sont à avec le 68, rue Mercière, la belle maison du célèbre Lyonpeople / Juin 2014

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rue mercière

L’ÂGE D’OR DES IMPRIMEURS ET DES ÉCRIVAINS

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a rue Mercière allait de la rue des Bouquetiers à la rue Centrale, et fut, comme l’écrivit l’abbé Vachet, une des rues les plus achalandées de Lyon : « La rue Mercière était primitivement un quai, un rang de maisons construites sur pilotis aux dépens de la Saône, en fit une rue qui se raccordait avec l’entrée du pont de Pierre. » En 1885, Henri Béraud naquit à deux pas, dans la rue Ferrandière, dans une boutique à l’enseigne de la Gerbe d’or, où son père était boulanger. A l’époque, point de façade, mais une porte cochère, pour se rendre chez les Béraud. Toujours à propos de la rue Mercière, dans son remarquable ouvrage « Lyon et ses rues », illustré par le peintre Jean Couty, Robert Brun de la Valette nous dit : « Les vieilles maisons se distinguaient par des enseignes pittoresques : du Grand Paris, la Grand’Maison, du Grand Soleil ou Notre-Dame de Pitié (angle place d’Albon), au Maillet d’Argent… Au numéro 64, on voit des restes de l’église des Antonins. La Cave d’Ainay (N° 68) appartenait à l’abbaye d’Ainay. » Et plus loin : « Surtout ce fut la rue des imprimeurs : Sébastien Gryphe à l’angle de la rue Thomassin (maison disparue), Guillaume Rouille ou Roville, Pillehotte, et beaucoup d’autres, ainsi que des peintres et divers artistes et artisans. » Au passage, notons que le nom de la rue du Petit-David, attribué en 1660, viendrait d’une inscription accompagnant une statue du roi hébreu David. L’une des plus magnifiques descriptions de la rue Mercière, nous la devons au truculent Henri Béraud, Prix Goncourt avec « le Martyr de l’Obèse », et premier critique d’art à percevoir la naissance de la Modernité en peinture, dans l’école de Lyon. En 1928, il publia « La Gerbe d’Or », récit de son enfance à la fin du XIXe siècle, dans la boulangerie de son père, rue Ferrandière, et, dans tout le quartier jusqu’à la place Bellecour et à l’Hôtel-Dieu. Voici, comment il percevait la rue Mercière : « Si notre enfance ne fut pas toute grise, ce fut grâce aux Italiens de la rue Mercière et de la rue de la Monnaie, qui remplissaient le quartier de leur vie sonore et turbulente. Une vraie colonie de vitriers, de vanniers, de maçons, d’étameurs, de musiciens ambulants. Ils étaient là comme chez eux, dans cette rue aux maisons lépreuses, aux gros escaliers de pierre, jadis élevées chez nous par leurs aïeux, les aventuriers milanais. » Henri Béraud était intarissable : « La rue Mercière, étroite et obscure, mal alignée, sans trottoirs, toute en recoins, en basses échoppes, en impostes de fer, en allées humides, ressemblait alors aux ruelles du Borgo Vecchio. Les Italiens bariolés et crasseux avaient apporté avec eux leur vacarme et leurs odeurs. Ils chantaient à pleine gorge des tarentelles ensoleillées, au fond des bouges garnis de futailles.

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Quelle fumée, quels cris ! Du haut en bas des maisons, les mandolinistes jetaient par les fenêtres leurs mélodies grelottantes. Aux premiers soirs d’été, c’était comme une halte de pèlerins, comme une cour des miracles. Chez les friteurs crépus se mêlaient des marchands de statuettes, des filles aux gros anneaux d’argent, des Savoyards enfumés, des plâtriers en souquenilles, des souteneurs napolitains aux moustaches en croc. Sur les seuils louches, se croisaient des musiciens, à figures de prêtres interdits,

Il y avait aussi Gogosse, le nageur aux trente médailles, honneur des défilés de sauveteurs, qui, pour dix sous, se jetait du pont du Change dans les remous de la Mortqui-trompe. Il finit par se noyer, comme le Bombé, son inséparable ami, que je vis retirer de la Saône. Et Busseuil, l’Homme au menton d’acier, qui finit sur l’échafaud, et Jaquillon, le camelot qui ressemblait à François-Joseph, et ce gros baryton aveugle que la chanson des rues avait enrichi… »

Nous l’avons dit, ici vécurent des artistes, en voici quelques-uns, nés rue Mercière. Il y eut Jean-Marie Victor Tavernier, né le 14 avril 1821, inscrit à l’école des Beaux-Arts de Lyon, en décembre 1835, il demeurait Petite rue Mercière No 3. Ne pas le confondre avec Hyacinthe Tavernier, auteur de magnifiques portraits de femmes. Paul-Claude Jance, né en 1840, au 10 rue Mercière, élève de Gleyre, et de l’école des Beaux-Arts de Lyon, il exposa au Salon des Amis des Arts, dès 1863, puis à la Société Lyonnaise des Beaux-Arts, jusqu’en 1911. Il fit d’abord de nombreux portraits, puis se fit le spécialiste des fleurs : pivoines, roses, pavots, giroflées. Pendant la guerre de 1870, il fut prisonnier à Rastatt. Il peignit plus tard des souvenirs de captivité. Parmi les personnalités les plus renommées, l’urbaniste, puisqu’il tenait à cette dénomination, Charles Delfante, qui vivait au 19, rue Mercière, en 1944, lorsqu’il fut inscrit à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Il eut comme condisciples : Simone Gambus, Pierre Doye, André Frisetti, Edouard Sofranoff, Micheline Flory, Denise Bernard, Roger Forissier, Jacques Truphémus, Hélène Mouriquand, Jean-Pierre Vincent, etc... Charles Delfante (1926-2012) fut un des plus efficaces architectes de la Reconstruction, et notamment, dans le quartier de la PartDieu. Intéressons-nous aussi à Janine Tallaron, née en 1928, épouse Rimet qui vécut au 40, rue Mercière. Son père était journaliste au Nouveau Journal. Le père Dufournet, curé de Henri Béraud, célèbre polémiste, auteur de « La Gerbe d’or » la paroisse Saint-Nizier, lui commanda des fresques. Elle se souvient d’un vaste et des abbés sans rabats à têtes de guitaristes, venus de appartement décoré, dans le goût de la Renaissance, la Péninsule pour prier la Madone à Fourvière, et manger avec des plafonds peints somptueux. Aujourd’hui, Janine la Polenta chez leurs compatriotes… » Qui mieux qu’Henri Rimet expose au Salon Regain, et compose des peintures Béraud pouvait nous laisser des souvenirs aussi pittoresques « cosmiques » chargées de spiritualité. à propos de la rue Mercière : « C’était chaque soir, un carnaval. Des groupes entouraient le Petit Zouave, un nain Alain Vollerin à grosse tête, trapu, barbu, qui, culotté de rouge, coiffé de Critique et Historien d’art la chéchia, vendait ses oublies, en sonnant du clairon… Membre de l’AICA



Photos : Fabrice Schiff & DR

rue mercière

RÉGIS NEYRET

Le Vieux Lion raconte Mercière Le « sauveur du Vieux-Lyon » a franchi la Saône pour une ballade rive gauche avec l’équipe de Lyon People. Pourquoi l’écrivain, journaliste et éditeur Régis Neyret qui a contribué au classement Unesco des trésors de la ville n’a-t-il pas porté le fer sur la rue Mercière voisine ? Eléments de réponse.

S

oudain, sa pupille se fixe. Derrière ses bésicles, son regard bleu turquin ausculte d’un œil expert les façades alentours. « Dès l’instant où nous avons focalisé nos efforts sur le Vieux-Lyon, nous avons abandonné la rue Mercière », reconnait Régis Neyret en détaillant un vestige préservé de la voracité des pelleteuses, l’hôtel Horace Cardon. Il contribua à sa préservation par son action incessante et féconde à travers l’association Renaissance du Vieux-Lyon. Lyon est à l’orée des années 1960, Edouard Herriot a cassé sa pipe depuis trois ans et son successeur Louis Pradel s’engage dans un urbanisme ex nihilo. « Nous avons, dans cette ville, des quartiers entiers à abattre », promettait l’édile dont la radicalité a dépassé la simple étiquette politique. Noirâtre et charbonneuse, Myrelingues-la-Brumeuse vit son crépuscule. Rénovation rime alors avec béton. Le patrimoine et le tourisme n’ont pas encore voix au chapitre. Ces enjeux seront portés par une mobilisation citoyenne sans faille. Coïncidence ou

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prédestination ? Quand Régis naît en 1927 aux Eparres, un petit village du Bas Dauphiné, Fritz Lang porte à l’écran l’architecture fonctionnaliste dans son chefd’œuvre « Métropolis ». Cette critique d’un urbanisme rationnalisé formulée à travers la superproduction du cinéaste allemand, Régis la fera sienne trois décennies plus tard. Enfant valétudinaire, le quotidien du jeune Régis est rythmé par l’usine de son père. Ingénieur-papetier, le patriarche est directeur d’une fabrique de cartons. Dans cet univers de campagne hallucinée à la Emile Verhaeren, l’imaginaire de son jeune fils tourne à plein régime. Régis dépèce, fouille la matière première composée de journaux et de vieux papiers. Parfois, le broyat destiné à fabriquer les cartons recèle, avant d’être transformé, d’authentiques trésors. Notamment un ouvrage du XVIIIe siècle qui présente les œuvres vaticanes de Raphaël. « Je savais dès l’âge de 12 ans que je deviendrai éditeur », explique-t-il. Mais l’aventure aurait pu s’arrêter nette. A 14 ans, il vit une expérience de mort imminente lors d’une crise rhumatismale aigüe. « Jusqu’à l’année dernière, j’ai toujours pensé que je

mourrai jeune », se marre l’octogénaire. Après une scolarité erratique où Régis ne décroche qu’un seul volet du baccalauréat, le jeune homme de 20 ans va se faire la main chez le baron Pierre de Mouveaux et sa maison d’édition « A l’ombre des cyprès », située à Bourgoin-Jallieu. Il revient à Lyon, chez Marius Audin, imprimeur notoire du quartier de la Guillotière, où il restera quatre ans. Désormais blanchi sous le harnais, il doit toutefois céder aux sirènes d’un emploi plus rémunérateur à St-Etienne après son mariage avec Annie Laure, devenue Neyret en 1951. L’expérience stéphanoise durera dix-huit mois.

Editeur et journaliste De retour à Lyon, Robert Proton de la Chapelle propose à Régis la gérance de la Société Métallurgique d’Edition. L’hebdomadaire qu’elle publie, «Métallurgie», est destiné aux professionnels du secteur. Une gazette franchement aride, au contenu oscillant entre le juridique et l’économique. Mais lorsque Proton de la Chapelle prend la présidence de la Société Philarmonique de


Lyon, il embarque Régis dans un nouveau projet : une en musique à grand renfort de Teppaz à l’occasion La résistance s’organise. Car revue exhaustive sur les diverses disciplines artistiques de la Fête de la Vierge du 8 décembre. « Le préfet du côté de la municipalité, destinée aux abonnés mélomanes de la Salle Rameau. a du fermer la passerelle Saint-Georges qui menaçait les projets ubuesques vont bon train. Louis Pradel Le 1er numéro de «Résonances» est mis sous presse de s’effondrer tant l’afflux de visiteurs était envisage de faire sauter le pont du Change pour en octobre 1953. D’abord bimensuel puis mensuel, démesuré », se souvient Régis. Pour leur premier fait le remplacer par un immense boulevard urbain qui Résonances passe à une fréquence hebdomadaire. Tout d’armes, les nouveaux tauliers de l’association engloutirait partiellement la rue Saint-Jean et la rue du s’emballe très vite. Le magazine diffuse rapidement à « Renaissance du Vieux Lyon » réussissent le tour de force 3 000 exemplaires, il est désormais vendu dans d’attirer 100 000 personnes dans un quartier alors Bœuf. De combats d’arrière-garde en affrontements verbaux homériques, la vigilance citoyenne paye. La les kiosques et ses pages sont commercialisées via infréquentable. loi Malraux du 4 août 1962 crée « des secteurs une agence de publicité. En 1955, les « Rencontres Un bras de fer sauvegardés. » Le Vieux-Lyon est classé en 1964. Ouf, de Résonances » s’organisent chaque vendredi au restaurant « Chez Morateur » rue Grolée, dirigée la rive gauche a été préservée. Mais la rive droite sera donnant donnant par Nelly Poirier. Des invités prestigieux comme partiellement sacrifiée. Le Corbusier, Yves Montand, Jean-Louis L’année suivante, Régis s’installe dans le Vieux-Lyon avec 2 Barrault ou Hervé Bazin s’y succéderont. En 1955, son épouse Annie. 150 m au 2 place du Change, Objet d’un programme municipal depuis 1958, l’ilôt l’équipe de Résonances créé un « Prix de la Nouvelle » vue sur le quai Romain Rolland. Lors de travaux, ils Mercière-Saint-Antoine est dans le viseur de Pradel. Le dont le premier jury sera présidé par Françoise découvrent armoireries et fleurs de lys au plafond, projet ? « Tout raser depuis la place d’Albon jusqu’à classé depuis aux monuments historiques, qui s’avère Sagan. Le prix la rue de l’Ancienneperdurera jusqu’en Préfecture, rue 1968. L’homme Mercière y compris, devient avec les et reconstruire un Brémond -et ensemble de barre quelques années et une tour de 80 plus tard Jeanmètres de hauteur », Charles Lignelrappelle Le Progrès un poids lourd de la presse lyonnaise. Il dans son édition cofonde Bref Rhônedu 28 décembre Alpes en 1966, qui 1973. Le nord de reste aujourd’hui la rue Mercière un des mensuels sera effectivement de référence de entièrement rasé l’activité éconopour laisser place mique rhônalpine, à un programme ainsi qu’InterMedia. immobilier flambant Acteur de la cité, neuf signé Pitance. Régis Neyret est devenu un mondain « Une vingtaine au sens littéral du d’immeubles terme. Le journaliste Renaissance sont et éditeur rejoint tombés mais la la Jeune Chambre commercialisation des Economique nouveaux produits a Française (JECF) au fait un flop à cause milieu des années de la réputation 50 et démarre son de Mercière », se combat pour le Vieux-Lyon autour des remémore Régis. enjeux de tourisme, En effet, claques et Le Premier ministre Raymond Barre guidé par Régis Neyret lors d’une visite du quartier Saint-Jean en 1980 avec la création d’une beuglants composent commission dédiée être l’un des plus anciens de France (1290). Le quartier le cercle interlope de la rue « la plus tuberculeuse de en 1958. La bande de la JECF, emmenée par Neyret traîne une réputation lamentable. « Il faut démolir, sur Lyon », selon Neyret. Ce démarrage poussif aura et Jacques Chaveyriat, investit alors l’association la rive droite de la Saône, les quartiers Saint-Jean, au moins une vertu. Il préservera les immeubles « Renaissance du Vieux-Lyon » pour porter le fer patrimonial. Saint-Georges et Saint-Paul. Ce ne sont que des amas Renaissance promis à la démolition sur la deuxième Herriot rendu à Loyasse, les premières initiatives de de taudis tout juste dignes de l’équarisseur », exhorte phase (Grenette-Thomassin). « La rénovation son successeur ne sont pas de nature à les rassurer. ainsi le journaliste coûtait moins cher », sourit-il. Confié à la société En 1959, le Raymond passage des immobilière Saint-Antoine (SISA), le projet fait l’objet Cartier dans bijoutiers, d’un statu quo jusqu’au milieu des années 70. son ouvrage merveille de «Les 19 Europes». « Les propriétaires de bordel faisaient monter les galerie couverte La municipalité enchères. » Déjà insalubre, la rue se dégrade. sise à l’Hôtelne demande Les coupures de presse de l’époque évoquent Dieu, est détruite qu’à embrayer. « des rats, des clochards, des taudis. » C’est l’offre pour laisser place Mais dès 1961, commerciale qui contribuera à redonner du souffle à un immeuble Régis prend la au quartier, avec l’installation d’enseignes célèbres, de bureaux. La même année, Neyret et consorts ouvrent au public présidence de « Renaissance du Vieux Lyon » et créé dans comme le restaurant Le Bistrot de Lyon (1974), une dizaine de cours du Vieux-Lyon, illuminées et mises la foulée Le Bulletin de la Renaissance du Vieux Lyon. Les Enfants Terribles (1981) ou feu Le Fou du Roi (1977).

«PRADEL AVAIT MERCIÈRE, nous avions LE VIEUX LYON»

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Louis Pradel tout fier de donner le premier coup de pioche. Photo © Le Progrès

L’hôtel Horace Cardon sauvé in extremis rapporte la presse à l’époque. Photo © Georges Octobon - Archives Albert Biberon

Horace Cardon finalement préservé Régis Neyret va mener son combat à l’occasion de la rénovation de la dernière tranche (Mercière-Jacobins). Celui de la préservation de l’hôtel Horace Cardon. Voué aux gémonies par la municipalité, qui voulait le détruire pour élargir la rue de la Monnaie et l’accès à la Saône, il aura fallu toute la pugnacité de l’association Rue Mercière et de Renaissance du Vieux-Lyon pour préserver le joyau. « Cette maison présente en ellemême un intérêt architectural certain. Elle fait partie d’un ensemble urbain qu’il serait souhaitable de conserver. La protection permettrait d’éviter la démolition projetée par la Ville de Lyon », s’engageait alors l’architecte des Bâtiments de France dans un avis émis en août 1977. Le conservateur des Bâtiments de France enchaîne : « Etant donné les périls courus par cet édifice, j’émets un avis favorable à son classement d’urgence au titre des Monuments historiques. » « Dès que la mairie abandonne

la démolition pour la restauration, nous pouvons agir », souffle Régis. Sur Horace Cardon uniquement. Au sud de l’hôtel, jusqu’à la place des Jacobins, les immeubles commencent à tomber pour faire place nette à du logement-béton, formant une portion surnommée « L’ilôt trésor ». Bouygues, le constructeur, se frotte les mains. Mercière aura finalement servi de monnaie d’échange dans un Lyon réinventant son modèle urbain. « Pradel avait Mercière, nous avions le Vieux Lyon », admet-il, le regard fixé sur la façade familière de l’hôtel particulier. A 87 ans, Régis Neyret en impose toujours. De Charles Delfante à Jacques Moulinier, l’homme a essoré quelques adjoints à l’urbanisme et vu passer plusieurs édiles. Surnommé le « jésuite vert » par « Zizi » Pradel, il a toujours combattu à la lyonnaise, le verbe courtois, la plume cinglante et la détermination intacte. Benjamin Solly

Les immeubles Renaissance ont été remplacés par ça…

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ILOT 24. DES IMMEUBLES NEUFS, DÈS 86... L’ilôt 24 est une immense parcelle de terrain que l’on peut situer approximativement entre les rues Mercière, Brest et Ancienne Préfecture. L’opération a consisté en une démolition systématique d’un vaste ensemble d’immeubles très vétustes, mis à part l’hôtel particulier Horace Cardon et les constructions de la rue de l’Ancienne Préfecture, cette dernière faisant office de frontière, de limite naturelle de l’îlot. « C’est un problème qui traîne depuis de nombreuses années » explique Camille Georges, maire du 2ème arrondissement. Et si aujourd’hui, le terrain est dégagé, la démolition complète ayant été achevée à la fin du mois de Janvier 84, cela n’a pas été chose facile. Dès février 86, les travaux s’enclencheront, pour laisser place à une série de commerces, d’hôtels, de bureaux et d’habitants. « Mais, le point que nous souhaitions traiter en priorité, explique Camille Gerorges, était celui des parkings ». Grâce à cette opération, la presqu’île en bénéficiera d’un maximum. « Il n’y a que les fouilles archéologiques et les richesses historiques que renferme ce terrain en sous-sol qui nous a empêché d’obtenir plus de places ». Lieu déclaré insalubre depuis les années 50 avec un lourd passé qui lui collait à la peau, rues étroites, mal famées, sa fréquentation était plutôt ciblée, si bien que l’on se retrouvait, soit en charmante compagnie des belles dames de nuit, soit en compagnie des plus mauvais garçons de Lyon. Aujourd’hui, cette mauvaise réputation est définitivement rayée des cartes... après un vide de deux ans, qui ne nous laisse voir qu’un énorme trou, de superbes constructions vont apparaître, laissant à jamais, l’histoire de cette petite rue derrière elle. Aline DURET – Le Progrès du 8 août 1985



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Photos : Jean-Luc Mège

Le comédien Michel Leroyer déclamant en son cabinet de la rue Mercière


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PEOPLE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

« Il y a deux rues Mercière : la partie chaude et la partie froide ». La formule est de Jean Bailly qui fut pendant 10 ans le président de l’association « Habiter rue Mercière ». Autant dire un spécialiste des us et coutumes d’un quartier qui a énormément évolué au fil des siècles.

C

omme nous l’ont conté Gérard nés. « C’étaient les pensionnaires des nonnes qui les généralisé (aussi bien par la pègre que par l’extrême Corneloup (page 22) et Pierre étouffaient et les enterraient-là » raconte Alain Roche, gauche), mais ça n’empêche pas les frères Fougerol Jourdan (page 26), on a du mal sans que l’on sache bien si c’est du lard ou du cochon. de tenter l’aventure. Jean-Paul s’associe au british Paul à croire que jusqu’au XVIIIe siècle Une histoire qui ne va pas perturber les jeunes Lyonnais Milden pour monter le Grand Pub ; son frère crée c’était la rue de la Ré d’aujourd’hui. qui adoptent immédiatement le lieu. « C’est le premier le Fou du Roi (aujourd’hui « Le Charles ») avec une boite La seule à traverser la presqu’île de bar où les gens sont dehors au lieu d’être dedans » se de jazz en sous-sol fréquentée par le juge Renaud. part en part. Les travaux pharaoniques Mais le jeune patron à la folie des du préfet Vaysse qui a créé la rue grandeurs, se retrouve vite dépassé par Centrale, la rue Impériale* et la rue de ses engagements financiers. RIP. l’Impératrice l’ont relégué peu à peu En 1974, l’ouverture du Bistrot de Lyon à un statut de seconde zone avant de donne le coup d’envoi officieux de la sombrer définitivement dans la zone tout rue qui absorbe aussi bien les fêtards court. «J’y ai laissé quelques plumes invétérés qu’une clientèle plus rangée. Et et quelques francs » rigole le flibustier c’est entre ses murs que se dérouleront Alain Roche. Etudiant aux Beaux-Arts, les plus beaux épisodes d’une vie le futur sculpteur a son rond de serviette rythmée par les passages des célébrités (hygiénique) au bistrot de Mémère ou les pires souvenirs comme le décès (aujourd’hui Façade Café). Un café de de Fred Bondil, qui meurt étouffé dans demoiselles peu farouches qui officiaient dans les escaliers de l’immeuble. Et les toilettes après avoir mangé un noyau que Christian Mure et ses copains de cerise… Juste en face, au sousarrosaient de boules de neige. Combien sol de l’hôtel Horace Cardon, sauvé de jeunes Lyonnais ont-ils connu, comme de la démolition, les Parisiens tentent lui, leurs premiers caleçons mouillés et d’imposer le Procope, sans succès. En leurs premières désillusions amoureuses 1981, la famille Jorcin délocalise dans cette artère qui avait le goût de « Les Enfants terribles » de la Croixl’interdit ? Du monde au balcon pour Rousse au 58, rue Mercière. Avec la Gloire éphèmère. La chanteuse Zoélie, rue Mercière, en 1989. Photo © Serge Corrieras des filles de joie, en veux-tu, en voilà. piétonisation, la rue connaît un nouvel Avec pignon sur rue ou en claques. essor qui va perdurer jusqu’au milieu Celles qui se perdent sont à distribuer des années 90. Ensuite, une page se à la courtisane Najat Vallaudtourne pour laisser place au tourisme Belkacem et sa fausse pudibonderie de masse et aux grandes enseignes de qui vont priver la France des joies la bouffe mondialisée. Les historiques éphémères de la gaudriole et interdire de la rue Mercière se réfugient alors le retour des maisons closes. Il y en avait rue Tupin chez Daniel Léron (Daniel une à la place du Bistrot de Lyon avant et Denise), chez Sylvain Roiret (Le que Caro et Lacombe ne s’y installent Comptoir de Lyon) ou chez Billy au (lire page 146). Les bourgeois la Gnafron, rebaptisé Billy’s Café. Jeancontournent mais la jeunesse l’arpente. Claude Caro qui vient de divorcer de Elle fréquente alors « Le Petit David » le Jean-Paul Lacombe s’exile rue du resto de Nicole Daru, rue éponyme. Bât d’Argent. La rue égrène ensuite les Ou celui de Leny, dans le passage concepts, et ceux de Michel Barthod Mercière qui accueille dès 1972 gauchistes, théâtreux et artistes à sa sont suivis à la trace. C’est au tour table. Après avoir vendu son estanco aujourd’hui des grandes enseignes de à Jean-Louis Manoa, elle monte à s’installer sous haute surveillance. Pour Paris ouvrir un établissement plus chic garder son âme, la municipalité doit Jean-Paul et Fabienne Lacombe ont fêté début 2014 les 40 ans du Bistrot de Lyon. fréquenté par François Mitterrand veiller à ne pas laisser rentrer le loup Photo © Fabrice Schiff himself. La jeunesse dorée qui avait ses dans la bergerie. Marc Polisson habitudes au Café de la Paix ou chez Vettard, place souvient Jean-Marc Requien, tout jeune publicitaire Bellecour (Lyon People n°120 de juin 2012) vient s’encanailler chez Mémère. La bande à Bondil et à à l’époque. Le succès est à l’aune des débordements * Rebaptisée rue de la République, ce qui correspond parfaitement à son Polidori finira par convaincre la vieille dame de leur qu’il engendre. Les tauliers – qui n’étaient pas du métier évolution bas de gamme et à la faune en survet-capuche qui la fréquente. vendre son bistrot pour 300 000 francs. Façade Café - font appel à Billy (de son vrai nom Nabil Zenati, Une artère qui n’a plus rien d’impérial, objet de spéculation immobilière est né. Au cours des travaux de transformation de la issu d’une famille harki) pour remettre de l’ordre dans de sociétés mondialisées. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans un cave, les ouvriers déterrent des cadavres de nouveau- la baraque. Le racket des bars et des restos est alors prochain dossier. Lyonpeople / Juin 2014

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STUDIOFLY

prend de la hauteur

Les vues aériennes de Lyon dans nos numéros patrimoniaux, ce sont eux. Créé en 2012, Studiofly et sa bande de joyeux voltigeurs ont bien grandi depuis notre première collaboration sur le numéro spécial Bellecour en juin 2012.

C

et homme convaincrait le premier acrophobe venu ! Avec son look de guide de haute-montagne et sa passion chevillée au corps, Philippe Gourdain est un ovni. Du même calibre que les drones qu’il fait voler depuis janvier 2012. « En partant de ce domaine d’activité, nous avons finalement créé un nouveau métier », explique ce fou volant. Agé de 37 ans, Philippe fait partie de ces rares personnes qui ont transformé leur rêve en réalité professionnelle. Après des études de commerce à Paris, il crée une agence régionale pour le compte du groupe Cegedim. Passionné d’aéromodélisme, pilote de planeur et parapentiste chevronné, il fait sienne la maxime de Sainte-Beuve et décide « d’accrocher son char à une étoile. » Mais tout ce qui touche à l’espace aérien est sévèrement réglementé. Deux précautions valant mieux qu’une, Studiofly est aujourd’hui agrémenté pour survoler la quasi-totalité du territoire national et à l’étranger. Spécialisé dans la photo et vidéo aérienne, la thermographie, l’inspection d’ouvrage, l’optimisation de productions agricoles, Studiofly est tout à la fois un expert technique un producteur de supports audiovisuels. Parmi ses clients, Philippe Gourdain compte quelques gros porteurs comme Areva, EDF ou encore Publicis. « Du Parlement Européen au grand stade de Décines, nos drones ont survolé quelques sites emblématiques », précise-t-il. Depuis la création de sa société, la flotte de Philippe s’est largement développée, suivant la trajectoire de son chiffre d’affaires. Studiofly possède aujourd’hui quatre drones et un zeppelin de 5 mètres de long, support idéal pour les animations festives et récréatives. « Nous avons également à disposition un octocoptère, qui peut lever des charges de deux à trois kilos », détaille Philippe. La méthode est simple. Selon la nature du travail à réaliser, Studio Fly s’appuie sur les équipements techniques adaptés, des appareils photos HD aux caméras thermique ou 4k. Ses engins peuvent monter jusqu’à 150 mètres et coûte entre 10 000 et 20 000 euro/pièce. Déjà bien implanté sur le marché de la vidéo institutionnelle, la mise en orbite de Studiofly passe également par de (beaux) succès dans le monde de la production audiovisuelle. Enfant de la balle, Philippe doit à ses parents cette passion pour ce milieu de l’image. Sa sœur est réalisatrice associée chez Studiofly, qui compte aujourd’hui 5 collaborateurs. « Nous avons participé à un 4x52’ avec la société Lato Fensu Productions pour un programme baptisé ‘La France du bout du monde’ », glisset-il. L’homme est même allé tourner 20 jours fin août 2014 au Pôle Nord pour une grande chaîne française. Deux tempêtes essuyées et trois tentes envolées plus tard, Philippe assure pourtant avoir vécu « un rêve éveillé. » Une philosophie de baroudeur doublée d’un vrai sens de l’entrepreneuriat. « Après le recrutement, nous avons mis le 2e étage du drone en nous installant dans le 7e arrondissement. » Une agence au 22 de la rue Salomon Reinach dans un espace de coworking ultra-dynamique. Entre émulation et apport d’affaire lors de soirées mensuelles, le site est à la mesure de l’ambition de Studio Fly. Côté presse écrite, le prestataire volant va prochainement faire son entrée dans la cour des grands. Un dossier sur les « Châteaux de la Loire comme vous ne les avez jamais vus », soit une trentaine de pages pour le magazine de référence Géo. « Un travail entre esthétique et précision », confie Philippe. On imagine volontiers ses drones dans l’escalier à double vis de Chambord ou passer sous les galeries de Chenonceau. « La technologie au service du patrimoine, c’est aussi un peu l’esprit de votre numéro spécial Mercière », nous suggère-t-il tout sourire. Dans le mille Philippe ! Benjamin Solly Les drones de Studiofly au Pôle Nord en août 2013

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Studiofly - 22, rue Salomon Reinach - Lyon 7 Contact : 04 37 28 67 25 ou au 06 12 81 37 38 www.studiofly.fr et www.studioflytechnologie.fr


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rue mercière

PIERRE ORSI

Le chef étoilé nous raconte son enfance au N°42

«C quelques temps.

Beaucoup plus tard, on a été au groupe Lamartine place des Jacobins, qui était très moderne et on passait par cette rue Mercière où il y avait les prostituées, elles étaient nombreuses durant la journée car nous on ne sortait pas la nuit, nos parents évitaient de passer dans la rue. Je disais à mes amis de classe que j’habitais 4, rue Tupin car dire que l’on habitait rue Mercière n’était pas recommandable.

her Marco, Voici quelques souvenirs de la rue Mercière où nous avons habité

La rue Mercière était célèbre pour son imprimerie notamment pour les premiers livres de cuisine en français. (15/16ème siècle). De mémoire, il y avait beaucoup de fondeurs d’or, toujours à l’étage. Il y avait quelques manufactures de transactions d’or. Nos parents étaient installés 4, rue Tupin au Comptoir de Lyon (bar restaurant), tout de suite après la fin de la guerre, durant laquelle mon père a été blessé au Liban. Ils ont loué un petit appartement au 42, rue Mercière au 5ème étage (sans ascenseur), nous étions gardés par une cousine corse, Angèle Marcel qui avait 18 ans, elle habitait au dessus de l’appartement, une pièce dans le grenier, il y avait une particularité, une verrière comme toit qui nous avait toujours impressionné. L’été, sur le balcon, nous mettions un matelas pour dormir à la belle étoile, avec mon frère Laurent et mes sœurs. Danielle et Hélène, née en 1945 à Toulouse. Cette rue Mercière était très animée, surtout tôt le matin car il y avait le marché de légumes du quai Saint Antoine, et surtout à l’angle de la Rue Mercière et de la rue Grenette, le fromager Reynier qui avait 22/23 magasins sur Lyon et qui a fait don de sa villa à la mairie de Saint Cyr qui l’a transformée en mairie. Depuis le balcon, quand j’étais petit, j’ai jeté un pot de peinture dans la rue, ce qui a fait scandale, je m’étais alors caché dans un placard.

Fritures & olives

Pierre Orsi 7 ans, Danielle 5 ans, Laurent 4 ans, sur les quais de Saône en 1946

Nous avions une cuisinière à charbon, et même un chauffe-eau électrique, pas de douche, les toilettes à la turque. La cave du café comptoir était très souvent inondée, pas de téléphone à l’appart et un bidet en guise de baignoire.

«DEPUIS LE BALCON QUAND J’ÉTAIS PETIT, j’ai jeté un pot de peinture dans la rue, CE QUI A FAIT SCANDALE» 40

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La messe du dimanche à Saint-Nizier Le fondeur d’or qui se trouvait juste en dessous de l’appartement dégageait beaucoup de souffre durant la journée, on ne pouvait jamais ouvrir cette fenêtre qui donnait dans la cour, c’était la chambre des parents et de mes sœurs en même temps et moi je couchais côté cuisine. Il n’y avait finalement que deux grandes pièces. Au même étage, habitait Madame Delorme (90 ans) qui prisait du tabac, ça nous impressionnait beaucoup et au 2ème étage Madame Viscardi. L’appartement était complètement fermé par des rideaux très épais. Elle avait des chats donc avec des odeurs très prononcées. En bas de l’allée, on allait se faire couper les cheveux chez le coiffeur Massuy et à droite se trouvait le marchand de pâtes italien qui était très renommé, mes parents se servaient chez lui. Et dans cette rue Mercière que j’empruntais tous les jours, on allait à l’école la Tour Pitrat. Tous les dimanche, on allait à l’Eglise Saint Nizier avec mon frère qui était enfant de chœur.

beaucoup. »

Je me souviens aussi d’un « Thomen », il faisait frire la morue salée, et durant la journée il faisait le vitrier. En face de la rue Tupin, on montait deux marches et il y avait un épicier, qui avait des tonneaux d’olives et de morues salées. À cette époque l’huile n’était pas en bouteille, c’était des fûts avec une pompe. J’aidais mes parents le jeudi à chercher dans des casiers en bois qui étaient très lourds, les bouteilles de litres consignées à 2, 3, 4 étoiles. On faisait le plein de mottes de beurre coupées en morceaux et qui pesaient 25kg. Rue Tupin, rue Mercière… toute ma jeunesse jusqu’aux années 52/53 quand mon père est parti à Poleymieux au Mont d’Or, à l’hôtel Peytel. Il a alors cédé le Comptoir de Lyon à son frère Paul Orsi, qui de ce fait a repris l’appartement du 42, rue Mercière. Depuis il y a eu un ascenseur, on est monté jusqu’en haut et ça nous semblait tout petit et bien misérable, mais on a quand même passé des années formidables en famille, avec mes deux sœurs et mon frère. Nos parents étaient toujours au travail, on ne les voyait pas

Le Comptoir de Lyon, passé ensuite entre les mains de Vincent Roiret puis Daniel Dupasquier (frère de Marie Roussille) est devenu « Bonsoir Clara » (avec Michel Barthod) avant d’être racheté par le duo Florentin-Metzle qui l’ont transformé en BIEH.


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Photos : DR

Lacombe & Caro, une amitié rénovée au fil des épreuves traversées


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LACOMBE & CARO

Une histoire de copains et une querelle de bistrot De Bistrot de Lyon pour être précis. C’est avec l’ouverture de ce restaurant en septembre 1974 que la rue Mercière a véritablement pris son essor et changé de visage. Retour sur 40 ans de petite et grande histoire lyonnaise.

I

ls ont fière allure les deux beaux gosses qui ne roulent pas encore carrosse mais ont des projets plein la tête à leur sortie de Lesdiguières, l’école hôtelière de Grenoble. Jean-Claude Caro a 23 ans et son complice Jean-Paul Lacombe un an de moins. Leur idée, ouvrir ensemble un bistrot. A la sortie de l’école, JPL retrouve les fourneaux du Léon de Lyon tandis que JCC bourlingue. Le premier profite de ses rares moments de liberté pour chasser la bonne affaire qu’il finit par trouver à l’angle de la rue de la Monnaie et de la rue Mercière. Il s’agit d’un claque un peu sordide comprenant un bar au rez-dechaussée et 9 alcôves à l’étage sur 60 m2. Si l’endroit n’est guère glamour, les clients ne semblent guère s’en soucier, et ils sont 150 à venir délier leurs bourses (dans les deux sens du terme) chaque weekend. C’est en raison du projet de création d’un hôtel Sheraton sur l’ilôt Jacobins (aujourd’hui résidence Maeva) que les compères ont jeté leur dévolu sur l’endroit qu’ils transforment en établissement rétro. Le premier jour d’ouverture, en septembre 1974, « c’est déjà la folie ! » pour reprendre l’expression favorite de Christian Mure. Caro au service et le chef Dominique Fessetaud au piano avec 70 couverts chaque soir pour démarrer. Paul Bocuse et Jacques Martin viennent essuyer les plâtres, tandis que plumitifs lyonnais et nationaux tartinent sur le nouveau lieu. Même Playboy et Lui s’en mêlent. Il faut dire que dès la première année, the place to be attire les plus belles filles de la ville à coucher et pas seulement sur papier glacé. Dans leur sillage, la nouvelle bourgeoisie. Aussi bien celle qui écrit (René Déroudille, Mure père et fils, Félix Benoit…) que celle qui fait la fête tout en travaillant (Cellerier, Dantzekian, Polidori).

Le succès est tel qu’il faut songer à s’agrandir Ce sera chose faite avec l’ouverture du Bar du Bistrot où défilent les précédents cités ainsi que tout le showbusiness parisien de passage. De Johnny Halliday à Thierry Le Luron, en passant par Jacques Weber et Charles Aznavour ou encore Patrick Sébastien, ils ont tous table attitrée. Carlos fait honneur à sa réputation à chacun de ses passages.

même 20 ans. « On ne parlait que de moi ! » se souvient JC, ce qui finit par créer un vrai malaise dans le couple. Pour toute la ville, le patron c’est Jean-Claude et Jean-Paul, son chef. Le divorce devient inéluctable. « On a vécu 20 ans de rêve et de complicité. La 21ème année (1995) a été terrible » admet aujourd’hui Lacombe. Comme dans tous les couples, la question du partage se règle à la hache. « Tu n’auras jamais la rue Mercière ! » assène le chef du Léon de Lyon qui engage le bras de fer avec son ex meilleur ami. La force de frappe financière est de son côté, Caro est bien placé pour le savoir. Après un an de procédure, il accepte de se retirer à l’Italien de Lyon qu’il récupère avec en prime un gros chèque. C’est Georges Duboeuf, le beau-père de JeanPaul Lacombe, qui a délié l’affaire. Un mur de Berlin est même érigé avec pour frontière la rue de la République que ni l’un ni l’autre n’ont le droit de traverser. Caro parti, le Bistrot de Lyon poursuit quelque temps sur sa lancée telle une locomotive lancée à toute vapeur avant de devenir l’institution respectable très recherchée par les touristes de passage. Marc Polisson

Sa commande est à l’image de son tour de taille : rondement menée. Avec 5 ou 6 plats minimum et ses best-of à savoir salade lyonnaise, gras double et andouillette. Même punition pour Coluche qui, en matière de restaurant, a toujours mis du cœur à l’ouvrage. Le débarquement de Stéphane Collaro et de ses coco-girls est toujours un évènement, tout comme celui de Jack Lang mais pour d’autres raisons... En 1984, le bistrot ouvre ses portes à la clientèle du midi. A la manœuvre, Caro se démène. C’est lui le chef d’orchestre qui joue sa partition le plus souvent en solo, son associé tenant fermement en laisse les deux étoiles du Léon. L’alliance de la carpe et du lapin durera quand

«LE DÉBARQUEMENT DE STÉPHANE COLLARO ET DE SES COCO-GIRLS ÉTAIT TOUJOURS UN ÉVÈNEMENT» Lyonpeople / Juin 2014

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Dans les années 80, le Bistrot de Lyon est le passage obligé des Lyonnais comme des Parisiens

JOHNNY SE BAT CONTRE LUI-MÊME En 1980, un petit esclandre qui avait animé la fermeture du bar du Bistrot, atterit directement dans les journaux. Fred Bondil, un chirurgien-dentiste, habitué des lieux, portait plainte contre un garde du corps de Johnny Hallyday, qui avait notamment attenté à sa dentition, ce qui est sacré dans ce type de profession. Selon les déclarations de l’intéressé : voyant Johnny débarquer au bar, il lui offrait directement une bouteille de champagne. Ce que le chanteur accepta puisqu’il connaissait bien ce dentiste qui gagnait tous les concours de sosie de Johnny à la télé, et maîtrisait à tel point son répertoire qu’il aurait pu le prendre comme doublure. Le chanteur « remit » donc sa bouteille, puis suivirent, trois autres bouteilles. Puis arriva sur ses entrefaites l’acteur Philippe Léotard, vers 5 heures du matin. Il prit Johnny à part au bar ainsi que quelques gins, whiskies et vodkas. Mais le dentiste qui chantait « que je t’aime, que je t’aime » voulut se mêler à la conversation, ce qui échauffa la star, qui aurait légèrement égaré son poing sur son sosie. L’affaire se termina sur le trottoir. La future victime avait déclaré aux policiers : « un installateur de musique du groupe de Johnny Hallyday a importuné en termes vulgaires l’une de nos amies. Je me suis interposé et j’ai fait cette remarque : qu’est-ce que c’est que ce ringard ? Ce monsieur s’est alors retourné en s’écriant « on nous traite de ringards » ». D’où quelques dommages corporels. Le dentiste n’en voudra jamais à Johnny et continuera pendant des années à interpréter les œuvres de l’idole aux comptoirs de la rue Mercière. Ce qu’il ignorait, c’est que ce soir-là Johnny avait téléphoné au Bistrot de Lyon, du Sofitel, pour demander si le bar était « tranquille » (une notion particulière avec le chanteur, Jean-Paul Lacombe et Jean-Claude Carotrentaine à l’ouverture du Bistrot parce de Lyon enquelques 1974 qui se déplaçait avec une de personnes), que clients l’embêtaient là où il se trouvait. Il ne savait pas non plus que ce serait la première fois qu’il reverrait Philippe Léotard, ex compagnon de Nathalie Baye, avec qui Johnny vivait désormais en couple. François Mailhes

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GAINSBOURG, JOHNNY… Secrets de stars au Bistrot

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a vie d’un restaurant nocturne est toujours plus animée, surtout s’il est fréquenté par une clientèle d’artistes, comme au Bistrot de Lyon. Si les murs pouvaient raconter ce qu’ils avaient vu et entendu, il y aurait matière à réécrire la Comédie Humaine en quarante volumes. Les cuisines se souviennent du passage de Jane Birkin, poussée par une fringale, qui était venue grapiller de la nourriture à des heures impossibles, tandis que Serge Gainsbourg la cherchait partout. L’histoire s’est terminée en pugilat familial, on ne dit pas si le personnel attendait que cela se termine pour faire la vaisselle. Il y eu aussi cet épisode insolite où le grand poète Aragon, négligeant le temps d’un dîner son amour éternel pour Elsa Triolet, oublia son dentier. La mâchoire fut mise de côté en attendant que l’écrivain, soudain condamné à manger de la purée, se présente pour retrouver du mordant. Le lendemain, en effet, un chauffeur se présenta devant le restaurant. Jean-Claude Caro qui avait joliment emballé l’objet, s’empressa de demander, légèrement confus, si le maître n’avait pas eu besoin de ses dents entretemps. Le chauffeur sortit une mallette et l’ouvrit. Si le poète était distrait, il ne vivait pas dans les limbes : à l’intérieur était rangée toute une collection de dentiers. Un véritable râtelier !

1. Jean-Claude Caro aux petits soins pour Dominique Farrugia, Gérard Jugnot et Martin Lamotte 2. Louis Aragon 1

Depardieu, une vie de chien

La confession de Florent Pagny

Une autre nuit, ce fut Gérard Depardieu qui passa près du grand frisson. Alors qu’il sortait du Bar du bistrot vers les cinq heures du matin, un individu ivre avec un chien le reconnut et insista pour l’inviter à boire un dernier verre. Or, une fois n’est pas coutume, l’acteur était fatigué et n’avait plus soif. Alors qu’il commençait à prendre le chemin de son hôtel, il entendit un bruit étrange dans son dos. L’admirateur frustré avait lâché son chien, qui lui attrapait le bras. Gérard Depardieu fut « arrêté » huit jours. Il raconta dans de nombreuses interviews que le moment où il avait eu le plus peur dans sa vie était cet épisode. Parallèlement, le réalisateur Alain Joshua l’avait contacté pour tourner dans un film qui allait s’appeler « Les chiens », dans lequel Depardieu incarnerait un dresseur de chiens loups qui était attaqué à la gorge, ce qui était carrément vicieux. De fait, l’acteur racontait que sa peur des chiens l’empêchait même de faire du vélo, puisque les animaux s’ingéniaient à l’attaquer, même les Yorkshire. De fait, il accepta de tourner le film en guise de thérapie et revint au Bistrot de Lyon. Les murs se souviennent aussi des rires de Coluche, sensible et gentil, mais qui ne gardait pas sa fourchette dans sa poche. Il commençait par une petite salade lyonnaise, un petit gras double, une petite andouillette... Au final, il mangeait dix plats. Alors qu’il se produisait sur scène, il écourtait les rappels, en expliquant au public qu’il avait faim et était pressé d’aller au Bistrot de Lyon. Cela valait n’importe quelle campagne publicitaire.

Le passage de Florent Pagny, qui tournait « La fille des collines », dans lequel il interprétait un petit loulou de Haute-Savoie, avait de quoi décoller les tapisseries s’il y en avait eu. Le chanteur qui fumait « Philip Morris bleues sur Philip Morris bleues » avait pris un menu enfant qu’il laissait refroidir en répondant aux questions de David Tran. Il déclarait qu’il n’avait pas d’appétit « parce que je me bourre de ginseng Cola. Tu connais ? » déclaraitil au journaliste pantois, « c’est de la photothérapie c’est super, cela te procure tous les effets de la coke sans les merdes qu’elle t’apporte ». Il expliquait ensuite que le cinéma ce n’était pas son truc : Son truc quand il était petit, en Haute Savoie, « c’était de dépouiller les baraques abandonnées. Je ramassais aussi des sacs entiers d’escargots, on en bouffait tous les samedis. J’ai fait tous les métiers qu’un type sans études puisse faire : barman, commis de restaurant, laveur de bagnoles… Mais mon premier métier c’est fainéant ! ». L’histoire ne dit pas si Caro et Lacombe le mirent à l’écart pour ne pas gravement influencer le personnel, et protéger l’argenterie. Plus tard, en plein procès Barbie, les clients eurent la surprise de voir le maître d’hôtel courir après l’avocat Jacques Vergès. Le ténor du barreau avaitil oublié de payer l’addition et de se retrouver dans la situation des clients qu’il défendait ? Bien au contraire. L’avocat, qui devait avoir la tête ailleurs, s’était trompé en rédigeant son chèque, inscrivant une somme supérieure de 100 francs à l’addition. François Mailhes 2

«ARAGON, négligeant le temps d’un dîner son amour éternel pour Elsa Triolet, OUBLIA SON DENTIER...» 46

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3 3. Jean-Claude Caro, Gisèle et Jean-Paul Lacombe 4. La star du journal télévisé de TF1, Jean-Claude Bourret 5. Les années folles au Bistrot de Lyon avec Anne Revillon, Alain Guilhot et Olivier Ginon 6. Bernard Lavilliers soufflant les 20 bougies du Bistrot en 1994 5

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«QUAND JE RENCONTRE CÉLINE, elle a 15 ans. Elle explose à Lyon. JE M’EN SUIS OCCUPÉ JUSQU’À SES 18 ANS» 48

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Photos : Archives & DR

Céline Dion, l’année de ses 18 ans, à Lyon. De gauche à droite : Jean-Marc Bel, PDG Emi Pathé Marconi, la responsable OMF, la chef des ventes PM, Céline Dion, Jean-Claude Pietrocola, René Angeli. Accroupis : Jean-Philippe Serano, Daniel Perez et Pierre Duqueroy. Photo © Mario Gurierri


rue mercière

JEAN-CLAUDE PIETROCOLA Le « parrain » de Mercière se met à table

Le boss de Médias Sport Promotion a repris ses bonnes habitudes à l’occasion d’un déjeuner aux Enfants Terribles. Une table qu’il connaît bien quand, dans une vie antérieure, « Pietro » faisait défiler la crème du show-biz français rue Mercière. Flashback.

«T

out le monde y est passé, même Charles Trenet et Edith Piaf se cimente rapidement. ensemble ». Pour sa toute première fois à Lyon, l’artiste Jospin, et ça personne ne le « J’apprends un jour que les fréquences radio vont tient sa conférence de presse aux Enfants Terribles, rue sait ! » Derrière son entrecôte, se libérer. Je discute avec le PDG de Pathé Marconi Mercière, en juin 1982. « Quinze jours avant, j’avais dîné Jean-Claude Pietrocola de l’époque, Alain de Ricou. Je lui dis qu’il faut être sur place avec mon épouse. J’explique alors au patron, oscille entre coups de moderne, visionnaire et qu’il faut s’appuyer sur les Stéphane Jorcin, que je suis dans le showbiz, le bon. Je fourchette et coups d’éclat. futures antennes régionales qui n’existaient pas car lui dis que j’ai plein d’artistes à lancer à partir de Lyon, Confortablement installé sur la banquette des Enfants tout était centralisé à Paris. » Jacobin, le boss du label qui ne réussissent pas à Paris et que j’aimerais faire mes Terribles, plus gouailleur que jamais, Pietro ajoute le laisse sans trop y croire les coudées franches à Pietro conférences de presse chez lui. » La machine est lancée. geste à la parole. Une prolongation naturelle pour ce selon un cahier des charges serré : pas de budget, pas petit-fils d’italiens. Né le 24 janvier 1950 à Givors, ses de notes de frais. Jean-Claude met les bouchées doubles. Céline Dion en trophée grands-parents ont fui la « Botte » et les bottes du fascisme Notamment avec les réseaux radiophoniques locaux qui mussolinien au milieu des années 20… en 48h chrono. naissent, qu’il s’agisse de Scoop avec Daniel Perez La suite constitue l’âge d’or du showbiz à la lyonnaise. « Mon grand-père n’avait pas le choix, il a massacré à ou de Contact FM avec Albert Cohen. Il réinvente le Jeanne Mas, diffusée cinq fois par jour sur coups de pierre un fasciste qui avait mis la main au c** modèle et créé un cercle vertueux. « Quand je rapportais Radio Scoop, vend 100 000 disques de « Toute première fois » en Rhône-Alpes. Pietro gagne ses galons de « parrain » de ma grand-mère. » C’est ce de la rue Mercière et fait la même sang chaud, latin, qui nique à Paris. Le circuit est rôdé. coule dans les veines de la e « Quand ils venaient à Lyon, les 3 génération que représente artistes faisaient trois émissions Pietro. Cette même onde plus les journaux télévisés, une jubilatoire et dionysiaque trentaine de radios et toute la qui enflamme le regard du presse écrite. Ils attaquaient à « parrain » quand il évoque 8 heures du matin et finissaient sa première vie. Les détails à minuit. » Conférences sont précis, les anecdotes de presse chez son pote savoureuses. « J’ai gardé Stéphane suivies d’une tous mes agendas depuis grande bouffe, show-case 1975 », glisse-t-il en souriant. et soirées Palladium avant A cette époque, la France se de revenir au petit matin réveille des 30 Glorieuses dormir quelques heures au avec une gueule de bois Grand Hôtel. « Fiorello carabinée, la langue encore Colatosti, qui avait le petit pâteuse du 1er choc pétrolier. La France gaullienne continue restaurant au bout de l’hôtel, d’agoniser dans les soubresauts nous préparait toujours un de mai 68. La jeunesse se casse-croute, peu importe désenchante. « C’est dans l’heure », se remémore cette ambiance que nous Pietro. La diaspora italienne avons créé avec Yves Matrat solidaire ! Daniel Lavoie, le groupe Factory en 1975 », les sœurs Labèque, Charles commence Jean-Claude. Les Dumont… La liste est loin En 1979, le groupe Factory et Mick Jagger à Boulogne - Fourmi, Yves Matra, Jany Usaï, Jean-Claude Pietrocola, nostalgiques de l’âge d’or du d’être exhaustive. Mais le plus Mick Jagger, Laihmi « puce » et le gardien de PM dans les studios de Pathé Marconi à Boulogne pour l’enregistrement rock givordin s’en souviennent. beau trophée de Pietro s’appelle de « Sun Girls » Photo © Jean-Eric Perrin Une époque bénie qui dépasse Céline Dion. « Quand je évidemment les rives du Gier. C’est sur ce terreau fertile que des disques à Daniel, il me demandait s’il devait me les rencontre Céline, elle a 15 ans. Elle était un peu passée à poussent Starshooter, Bijou et autres Téléphone. « Pendant payer », se marre-t-il. Paris l’élitiste perd alors de sa superbe Paris, mais elle explose à Lyon. Je m’en suis occupé jusqu’à cette période qui court jusqu’au début des années 80, et Lyon devient la rampe de lancement de nombreux ses 18 ans. » La starlette fêtera d’ailleurs cet anniversaire je suis producteur, tourneur et manager de Factory. artistes. Jean-Marc Bel, nouveau taulier de la maison aux Enfants Terribles en compagnie de son producteur Je suis quasiment le seul sur ce créneau, avec Xavier Pathé-Marconi, partage l’ambition du trentenaire. « Il fallait René Angélil, qui deviendra par la suite son mari et Dubuc. Jean-Pierre Pommier et Thierry Suc arriveront ‘promotionner’ (sic). Le marketing ne suffisait pas. Ce qui que Pietro qualifie de « plus grand manager au monde. ». bien après. » La profession s’invente dans la pratique et était important, c’était le terrain et faire en sorte que des L’étoile canadienne participe également à la Foire de Lyon Pietro fait ses classes avec brio. La bande à Matrat signe journalistes soient séduits par un projet. Lyon était dix fois aux côtés de Francisque Collomb. Et il faudra six chez Cézame-Cobra en 1976 avant de débarquer chez plus actif que Paris. » Bel lui lance un défi. « Il croyait couches de papier d’aluminium pour que René puisse passer Pathé-Marconi en 1979. énormément en une artiste qui s’appelait Jeanne Mas. les contrôles à l’aéroport avec une rosette dans la manche ! Personne n’en voulait à Paris et Bel me dit : « Je sais que Des anecdotes qui sont méconnues du grand public, mais Le roi du show-biz tu te débrouilles bien à Lyon, tu as budget illimité, réussis- qui confirment que Lyon a joué un rôle moteur dans la La relation avec le label qui a produit entre autres moi Jeanne Mas et tu verras, on ira au bout du monde carrière de la chanteuse canadienne. Lyonpeople / Juin 2014

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rue mercière La lune de miel entre Pietro et Pathé Marconi va tourner vinaigre. « En 1987, Jean-Marc Bel est viré et remplacé par Ennio Menichini. Quelque chose se brise et je commence à envoyer chier tout le monde. » Annus horribilis pour le label qui perdra la même année Céline Dion. Pietro tentera de reprendre la main en créant Louis Louise Musique (les prénoms de ses parents), sorte de chambre d’incubation pour le label, mais le cœur n’y est plus. Il quitte Pathé Marconi en 1989, avec 700 000 francs en poche, sans prêter attention aux appels du pied de Polygram qui nommera comme directeur quelques années plus tard un certain Pascal Nègre. « Je me rends compte alors que, comme mes parents n’aimaient pas le rock, je n’aime pas le rap qui débarque », reconnaît-il. Les souvenirs, eux, sont indélébiles. Et ils ont tous Mercière comme dénominateur commun. « Le Bistrot de Lyon, La Boulangerie, Madame Camille, Bidon 5, La Timbale… Pour notre business, cette rue était géniale ! » Benjamin Solly Joël Rigon (M Radio), Axel Bauer, Camel, Suzie Gelespen, Jean-Claude Pietrocola, Jean-Alain Fontlupt et Philippe Tessier. Photo © Gilles Denis Fabienne Cholat (Le Progrès-La Tribune) et Carlos aux Enfants Terribles

Sarah Mandiano dans les studios de Radio Scoop en 1987 pour la promo de son album « Ombre chinoise ».De gauche à droite : Pierre Duqueroy, Sarah Mandiano, Daniel Perez, Gérard Jardillier, Enio Mechinni, PDG de Pathé Marconi et Jean-Claude Pietrocola

Jean-Philippe Serano, Philippe Vorburger, Jean-Claude Pietrocola et Farida à l’Actuel

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Photo : Fabrice Schiff

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BERNARD COLOMBAUD La rue Mercière sur de bons rails

Retraité de la SNCF, Bernard Colombaud est le président de l’association « Habiter Rue Mercière ». L’entité veille à la bonne cohabitation entre les habitants de la rue et ses commerçants. Objectif ? Définir un « modus vivendi » qui assure aux résidents la tranquillité et aux restaurateurs le business. Interview. Quelle est l’origine de l’association « Habiter Rue Mercière » ? L’association « Habiter Rue Mercière » a été fondée par Jean Bailly au tout début des années 90. Elle fait suite au changement de visage de la rue, avec la réfection des immeubles puis l’installation des restaurants avant la piétonisation de la rue au milieu des années 80. L’association veille d’ailleurs sur l’ensemble de l’îlot que composent la rue Mercière et la rue de Brest, leurs rues perpendiculaires et et le quai Saint-Antoine. Qui compose l’association ? Jean Bailly puis Pierre Boinay en ont été les présidents. J’ai succédé à ce dernier. Nous avons une soixantaine d’adhérents dont une petite moitié réside rue Mercière. Les autres habitent les rues adjacentes. Ce sont des personnes qui ont toutes un certain âge, et qui représentent la mémoire vive de ce quartier. Nous avons fait toute une campagne il y a deux ans dans les boîtes aux lettres, appelant les résidents à nous rejoindre. Mais à chaque fois, très peu de jeunes nous répondent. Il faudrait redonner à l’association du dynamisme par la jeunesse. Quel est l’objectif de l’association ? Une association se monte généralement en réaction à une problématique. La vie nocturne est incontournable rue Mercière. Mais il faut pouvoir installer un mode de vie compatible entre les commerçants et les habitants. Nous veillons sur la vie du quartier et ses conséquences sur ses habitants, notamment autour des problématiques du bruit,

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des terrasses et des ordures, auquel s’ajoute désormais le parking de la place d’Albon qui a un impact sur la partie nord de la rue. La rue Mercière est-elle « vivable » au quotidien ? Nous essayons de faire en sorte qu’elle le reste. Le bruit, ce n’est pas tant le problème des boîtes de nuit, mais surtout des consommateurs qui se retrouvent éméchés dans la rue. Un autre problème lié au bruit est celui des fêtes étudiantes qui se font dans les immeubles. Il y a dans cette rue beaucoup de colocations d’étudiants. Les fêtes se font souvent fenêtres ouvertes, ce qui nous a valu parfois des dépôts de main courante. Pour les terrasses, il s’agit plus d’un respect de la réglementation par les restaurants. Le sujet est à la discrétion de la police municipale qui arrête ses services à 23h, alors que les terrasses sont autorisées à ouvrir jusqu’à 1h du matin. Est-ce la guerre ouverte entre vous et les commerçants de la rue ? Non. A titre personnel, je suis par exemple favorable aux terrasses à l’année, dans la mesure où la réglementation est respectée et si la municipalité met les moyens pour ce faire. La Ville de Lyon s’est dotée d’une charte de la vie nocturne. Pour nous, il est clair que l’autorisation d’exploitation devrait être soumise à la signature de la charte. L’objectif, c’est que nous puissions tous cohabiter en harmonie. L’association a-t-elle d’autres activités ? Jusqu’en 2012, nous organisions un vide-grenier assez important. Nous ne l’avons pas fait en 2013 à cause

des travaux et « La Chaine de l’Espoir », association à laquelle nous reversions les bénéfices, n’était plus apte à les recevoir. On s’est également intéressé au projet Rives de Saône et son impact sur le marché Saint-Antoine. Pour les habitants de la rue, ce marché est leur épicerie. Quelle est la typologie des résidents de l’îlot Mercière ? La typologie des habitants de la rue Mercière est tout à fait singulière. Ici, vous ne trouverez pas beaucoup de vieilles familles lyonnaises, comme place Bellecour par exemple. Il y a beaucoup de nouveaux habitants. Cela est dû à un turnover assez important des résidents, certains ne supportant plus le bruit de la rue. Il y a énormément de mouvement dans cette rue, beaucoup de jeunes et quelques seniors. Ce sont ces derniers que nous retrouvons au sein de notre association. Pour vous, quels seront les grands enjeux de demain rue Mercière ? Je pense que la rue Mercière va continuer à se développer au niveau de l’activité des restaurants. Je crois qu’il faut également beaucoup miser sur la mise en valeur architecturale de la rue même si les portes s’ouvrent plus difficilement et que l’on traboule moins facilement qu’à Saint-Jean. Il faudrait que la municipalité lance une concertation sur le devenir de ce quartier, sans le limiter à la rue Mercière. Il y a l’avenir du marché, le déplacement du parking Saint-Antoine ou la mise en place de la vidéo surveillance. Benjamin Solly



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Photos : Fabrice Schiff & Studiofly.

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La plaque de l’école Saint-Nizier Tour Pitrat

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n 1864, le vaste immeuble de la fondation Richard situé place Saint-Nizier, rue des Bouquetiers et rue Mercière se compose de deux corps de bâtiments (construits aux environs de 1840, sous l’Empire). Le corps du bâtiment devait être considéré comme l’achèvement de la maison commencée aux environs de 1840, d’où la nécessite de donner à celle-ci la même architecture et la même hauteur. Durel (maître-maçon) au nom de l’Administration de l’Hospice de Saint-Alban (Fondation Richard) demande l’autorisation de reconstruire la maison située au n°3 de manière à ce qu’elle ne forme qu’un seul et même ensemble avec la construction déjà établie à l’angle de la place d’Albon et de la rue des Bouquetiers. L’immeuble de style éclectique de 4 étages héberge aujourd’hui les élèves de l’école Saint-Nizier - la Tour Pitrat, un établissement catholique (maternelle et primaire) du groupe Lazaristes, qui a déménagé plusieurs fois au gré des destructions affectant la rue.

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Immeuble construit en 1840 puis remanié en 1864 R+4 - 7 travées Propriétaires : Hospice de Saint Alban (Fondation Richard) Architecte : Farfouillon Caractéristiques : premier immeuble de style éclectique

Les occupants Jacques Marcout n’avait pas la banane

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Une salle de classe de l’Ecole La Tour Pitrat

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Jacques Marcout à l’âge où il allait à la maternelle et au primaire à la Tour Pitrat

n rez-de-chaussée, se trouvait l’entrepôt du négociant de fruits et légumes Tedesco ainsi que la murisserie de bananes qui déménagera ensuite à la Confluence. Avant l’ouverture du marché gare de Perrache, tous les grossistes de Lyon possédaient leurs entrepôts rue Mercière et quai Saint Antoine. Tout au long de la rue, nous allons les croiser en fonction de leurs spécialités (fruits et légumes au Nord, fleurs fraîches au Sud, après la rue Grenette). C’est là que venaient s’achalander les chefs cuisiniers (et le plus célèbre d’entre eux Monsieur Paul) et les détaillants. « Ça sentait le poisson toute la journée ! » se remémore le communicant Jacques Marcout (photo), élève de l’externat Saint-Nizier, dont les narines délicates cachent un nez très fin.


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Photos : Région Rhône-Alpes, Archives municipales de Lyon & Studiofly.

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es immeubles côté pair du n°2 au n°24 ont été démolis à l’occasion de l’opération Nord. A l’angle de la place d’Albon, s’élevait une maison de style Renaissance ornée au premier étage d’une belle niche avec pilastres à chapiteaux supportant un entablement et un fronton ; la statue de la Vierge parait ancienne. Le compositeur et organiste Louis Marchand, célèbre en son temps et fils de musiciens, est né en 1669 au n°2.

COMMERCES D’HIER Au début du siècle, en étage le chausseur André Orange et en pas de porte le café « Aux Dominos », rebaptisé plus tard « Bar de la dégustation » qui a survécu jusqu’à la démolition. A ses côtés, place d’Albon, le pâtissierchocolatier Simonnet et la charcuterie Faitot et aujourd’hui, le salon Rive Droite Coiffure (Richard)

Escalier ouvert sur cour. Arc rampant, rampe. Au-dessus de la porte, une imposte en bois sculpté

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Maison du XVIIe détruite en 1963. Grand immeuble récent (Pitance), construit en 1968. Propriétaires : 1913 : Hospices Civils de Lyon. Place d’Albon, le 2, rue Mercière en 1900 - Photo © Sylvestre. A droite, détail de la niche et sa vierge avec l’inscription « Sancta maria Succure Miseris »

Puis Ville de Lyon (encore en 1956) Dans les années 60

Depuis 1970 : Copropriété Lyonpeople / Juin 2014

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COMMERCES D’AUJOURD’HUI Salon de coiffure - Second Face workshop & Wax (à la place de Profil’s)

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Chabada Café créé par Jean-René (Mon manège à moi + les demoiselles de Rochefort) en septembre 2013

COMMERCES D’HIER

Globe-Trotters

De jolies chaussures, les musts pour aller à l’East Side Club de Lyon (ESCL), des escarpins mignons et des mocassins agréables. Sans pour autant vouloir faire le tour du monde avec eux, allez quand même y faire un saut avec votre copine punkette et votre carnet de chèques. Le Petit Paumé 1984/1985 - p 63

Profil’s

Un bar, un billard, un petit salon en osier : j’en avais rêvé, Profil’s l’a fait. Des coupes « mode », déstructurées, colorées, classiques ou excentriques, tous vos désirs les plus fous sont réalisés. Et ici, on prend enfin le temps de vous coiffer. Le Petit Paumé 1996/1997 - p 111 LOCATAIRES EN 1959 De Winter, droguiste Esparcieux, fournitures pour fleurs Café aux Alliés Ravaux, musicien

Le Vertu Bleu

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près avoir cédé « Le brin de zinc », rue des tables claudiennes, Mireille et Lulu descendent de la Croix-Rousse pour acheter ce bar qui appartenait à la bande des Grecs de Lyon et le transformer en restaurant. Jean-Luc (Lulu) et Mireille (dans la tradition des mères lyonnaises) en font « un bar extraordinaire qui mélangeait du jeune, du vieux... un bordel apocalyptique qui ne fermait que vers 7h. Cet endroit est marqué par une ambiance extraordinaire, un lieu que l’on ne trouve nulle part ailleurs, une déco de capharnaüm, un coté baudelairien. Des figures de la ville venaient se perdre dans un climat bienveillant » raconte Vincent Carry qui se souvient avoir vu des bouteilles de whisky voler, les soirs de grandes brassées. L’établissement est passé ensuite dans plusieurs mains et successivement rebaptisé «Qu’importe l’ivresse», «Le Comptoir»...

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L’allée de l’immeuble

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Immeuble de style néo-haussmannien construit en 1865 R+4 - bris - 5 travées Propriétaires : Famille Schurr (1913 et 1980) Aujourd’hui : Copropriété Maître d’ouvrage : Schurr (un des rares propriétaires d’immeubles de la rue Mercière à l’habiter)



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a très belle maison de style Renaissance malheureusement détruite en 1963 était dotée d’une façade dont les fenêtres étaient séparées par de longs pilastres à chapiteaux. Elle était également dotée d’une belle galerie d’escalier et de deux escaliers à vis.

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Cour et galeries [allée vue depuis la cour], par Jules Sylvestre, en 1900

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Maison du XVIIe détruite en 1963. Grand immeuble récent (Pitance), construit en 1968.

Photos : Archives municipales de Lyon & Fabrice Schiff.

Propriétaires : 1913 : Familles Chastel, de Boissieu et consorts 1930 et 1939 : Famille Chastel 1956 : copropriété Depuis 1968, copropriété moderne

COMMERCES D’HIER Georges Buiret tenait un commerce de fruits et légumes à côté de la charcuterie Faitot qui y avait installé ses laboratoires.

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La barre construite en 1968. Dans le plus pur style banlieue morose.

Tourelle d’escalier sur cour, vue prise de l’allée

Caractéristiques de l’ancienne maison : Façade Renaissance, galeries, escaliers

L’ÉMEUTE DE « LA GRANDE REBEINE »

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ne émeute, « la Grande Rebeine », fut un moment maîtresse d’un quartier de Lyon, celui des Cordeliers, le 25 avril 1529. Elle a souvent été racontée, mais plutôt que de narrer cet événement comme l’ont fait les historiens modernes, nous avons préféré suivre le récit qu’un témoin, Symphorien Champier, publia l’année même qui vit le gouvernement de Lyon, Pomponne Trivulce, traqué par des émeutiers, s’enfuir, la mort à ses trousses, de son « Hôtel du Grand Cheval Blanc » à la Grenette, pour gagner le couvent des Jacobins, puis celui des Célestins avant de traverser la Saône et de se réfugier ans le cloître de Saint-Jean, tandis que le peuple faisait sonner le tocsin à SaintNizier et à Saint-Bonaventure. Les causes principales de cette émeute furent la cherté et la rareté du pain, lesquelles furent aggravées, comme toujours en l’occurrence, par les spéculations des accapareurs et les manœuvres des « mouleurs » de blé. Famine et misère touchèrent durement, en 1529, le petit peuple de Lyon, qui vit le bichet de blé monter à 25 sols, soit une hausse de quinze sols par bichet, celui-ci se vendant 10 sols quelques années plus tôt, sous le règne de Louis XI. Après les choses dessus dites faites, les populaceux allèrent rompre la maison d’un nommé Morin, marchand, lequel avait quantité de bons vins, ce qui est mieux que farines. Ils entrèrent en caves où reposaient nectars des plus belles vignes du pays, car ils avaient mal bu chez messire Champier. Ils percèrent tous tonneaux et se mirent sous les jets, jouissant de s’en noyer. Plus mal que bien, ceux qui le purent s’en allèrent en la rue Mercière et entrèrent en braillant et la braguette à la découverte, tant il fallait boire et rendre et rendre, chez Maurin, pâtissier ; ils y tuèrent un homme qui était tonnelier, la drôle affaire pour ceux qui venaient de vider peut-être ses tonneaux chez Morin. Vieilles Chroniques de Lyon – IIIème série - Editions Albert Guillot 1976



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Derniers vestiges du numéro 6 photographiés le 21 juin 1963 par Marc Levin

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ON PEUT VÉRITABLEMENT parler de VANDALISME MUNICIPAL


Un colosse de la Renaissance bientôt à terre

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’ancienne maison avait été réaménagée en 1808 mais avait conservé des éléments décoratifs exceptionnels. Elle disposait d’une façade à pilastres et consoles sculptées, même style, d’un escalier à vis et galerie à balustrade pleine, à panneaux en pierre et d’un puits dans l’allée. Malgré ses atouts, elle sera victime de l’aveuglement moderniste de Louis Pradel. LOCATAIRES EN 1959 La Nationale, entreprise de nettoyage Dubreuil, fruit (appartement) De Winter, droguerie (appartement) (voir n°3)

Détail de la façade en 1902

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Maison du XVIIe détruite en 1963. Grand immeuble récent (Pitance), construit en 1968 Propriétaires : 1913 : Famille Sève 1930 et 1939 : Veuve Pierron 1956 : Famille Pierron Depuis 1963, copropriété moderne

Photos : Jules Silvestre & Archives municipales

La façade rue Mercière

Caractéristiques de l’ancienne maison : Façade Renaissance, galeries, escaliers

Le nouvel immeuble, côté Saône

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l’origine se trouvait une maison construite en 1808, par l’architecte Clair Tisseur (10, rue de la Reine), sur un emplacement que possède alors rue mercière M. Prud’hon. Cette adresse a connu la renommée dans l’entre-deux guerres grâce à la maison close du 1er étage, qui aurait été la propriété du comédien Raymond Aimos (de son vrai nom Raymond Arthur Caudrilliers 1891-1944), vedette de cinéma qui tourna avec Raimu et Fernandel. Elle fut ensuite tenue par Madame Folleas puis Mademoiselle Augros. A la fin des années 70, Philippe, le patron de la Timbale, accueillait les groupes de rock après leur concert au Palais d’Hiver. Jean-Claude Pietrocola se souvient y avoir festoyé avec Franck Zappa, le groupe U2 après la sortie de leur second album… Cultissime. Le docteur Edmond Locard (1877 - 1966), créateur de la police scientifique et sa maîtresse Denise s’étaient réfugiés après leur divorce dans un petit appartement.

Labview Concept Store

L’allée commune avec le 7 a été murée après la vente de l’immeuble

LES OCCUPANTS EN 1959 ET 1971 Comptoir de Lyon (bimbeloterie en gros) A. Hubert, fabricant de bijouterie Mme Folléas, « pension bourgeoise » Montet Frères srl, fournitures pour mode Mlle A. Augros, « pension de famille »

Depuis 2011, boutique de fringues branchées, tendance, créée par Jacques Elbaz auparavant installée rue de la Monnaie, avec pour marques phares Scotch & Soda, Pearly King. A remplacé le prêt à porter de la marque franchisée « Eleven » et auparavant Symbioz (Suzanne, aujourd’hui chez French Fries, avec Nicolas).

COMMERCES D’HIER

Music Wear

La boutique : l’équivalent très lyonnais de la boutique de Malcom Mac laren à Londres. La vendeuse : l’équivalent très charmant de la Lola Rastaquouère de Gainsbourg. Le prix : l’équivalent très serré de plusieurs jours de votre salaire. Les fringues : l’équivalent très élégant des tenues vestimentaires du branché de base. Le Petit Paumé 1984/1985, p63

La Timbale Raymond Aimos dans « Quai des Brumes » au côté de Jean Gabin. Photo © Toutlecine.com

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Le seul du secteur ouvert le dimanche ! Dans ce restaurant-galerie qui accroche six expositions par an, il y a toujours beaucoup d’animation au bar et au restaurant qui fait partie des adresses « branchées » de la rue Mercière ouvrant jusqu’à 2 heures du matin. Maintenant ouvert à midi. Menu à 50 F à midi et 110F le soir à la carte. Lyon Gourmand 1986, p29

Immeuble construit en 1866 Propriétaires : 1913 : Demoiselle Chabaud 1930 : Veuve Mounier 1939 : Veuve Dury 1956 et 1980 : Famille Durif Depuis1993 : Monsieur Bonnet Maître d’ouvrage : Schurr

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Edmond Locard dans son laboratoire du palais de justice, créé en 1910. © Famille Locard


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et immeuble est jumelé avec le numéro 5 et possédait un double vestibule séparé par des arches qui ont été récemment murées. Il a très longtemps connu un seul propriétaire, commun au numéro 5. En 1990, les trois héritiers Fontmartin cèdent l’immeuble au marchand de biens PBI (Prestations pour le Bâtiment et l’Immobilier) pour la somme de 6 500 000 Francs. Mais la guerre du Golfe s’enclenche avec son corolaire, une crise de l’immobilier sans précédent. Incapable d’honorer son prêt souscrit auprès de la Banque Rhône-Alpes, PBI fait faillite. L’immeuble est récupéré par l’établissement bancaire qui charge sa filiale Participations Immobilières Rhône-Alpes de le vendre à ses occupants.

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L’allée

LES OCCUPANTS EN 1959 ET 1971 Sanchez & Cie, fruits Herbert, horloger à façon Mermet, cafetier (appartement) Besson, fabricant de bijouterie Camille Georges

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Immeuble construit en 1866 Propriétaires : 1913 : Veuve Villermoz 1930 : Veuve Mounier (comme le 5) 1939 : Veuve Dury (comme le 5) 1956 : Famille Durif (comme le 5) 1980 : Famille Fontmartin 1990 : PBI 1992 : Banque Rhône-Alpes 1993 : Copropriété

Le très joli pavillon sur cour

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

MADELEINE GEORGES La mémoire de Camille

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a deleine Georges dont le mari Camille (19202006) a été le premier maire du 2ème arrondissement de 1977 à 1983 est la mémoire de cet immeuble où elle occupe l’appartement du premier étage depuis 1959. Entraîné par son ami Jean Lecanuet, Camille Georges s’implique au sein du CDS et sera élu maire du 2ème de 1971 à 1995. Expert immobilier, son agence comptera 5 collaborateurs dont son épouse Madeleine en charge de l’administratif. Il fermera son agence Centre Affaires en 1982 pour s’occuper à plein temps de son mandat de maire. C’est lui qui fait découvrir la friche de la Confluence à Francisque Collomb. Son épouse Madeleine, très investie à Saint-Nizier confiée à la communauté de l’Emmanuel, a longtemps été l’une des responsables de cette paroisse très dynamique. Tous les dimanches matin, elle donne de son temps pour préparer le petit-déjeuner destiné aux sans-abri.

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onstruction d’une maison au 9, rue Mercière pour Monsieur Rochette (entrepreneur) par Mouchon (architecte) après la démolition de la maison d’ Antoine Villermoz (demeurant 18, rue de la Monnaie) partant de la maison Lempereur et aboutissant à l’angle sud-ouest de la maison Vilatte-Plantin.L’immeuble a été vendu 330 000 F au milieu des années 70.

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

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Temple de la jeunesse dorée, le Loews a été créé par Eric Tissier et Georges Servadio dans les années 80

LES OCCUPANTS EN 1959 ET 1971 Carrasco frères, commissionnaires en fruits Bièvre, bijouterie à façon Veuve Tonnerieux, confection pour enfants Fridman, confection pour dames Llopis, fruits (appartement) Bertomeu, fruits (appartement) Zehmann, fabricant de bijoux De Winter, droguiste (appartement) Bertomeu, fruits (appartement)

VINCENT CARRY dompteur au Zoo

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J, portier, barman, il a occupé tous les postes ! Au siècle dernier, bien avant la création des Nuits sonores, Vincent Carry est l’homme à tout faire du « Zoo », « le premier lieu techno de Lyon » qui pouvait rassembler jusqu’à 400 fêtards dans le grand local au rez-de-chaussée du 9, rue Mercière qui a longtemps accueilli « Le Maxwell », une boîte de nuit gérée par Pierrot, une figure du milieu Vincent Carry lyonnais. Vincent gère l’établissement à la tribune du Sucre de 1991 à 1994 avec JeanPierre Sablier qui l’avait créé dans la foulée du « Toy Club » (rue Saint Georges). Ensemble ils créent « Independance Records » rue Confort et changent le Zoo qui rebaptisé « Independance club ». Après la fermeture des portes vers 1996/97, c’est Gambas House qui prend la suite pendant trois ans. Depuis, c’est le restaurant «9 Mercière» qui occupe les lieux.

L’allée de l’immeuble pas très bien tenue

COMMERCES D’HIER

Du Maxwell au Loews

« Il ressemblait à Rod Stewart ! » Accoudé derrière le bar du 9 Mercière, Jean-Michel évoque son prédécesseur Pierrot, qui tenait le Maxwell, une boîte de jeunes qu’il fréquentait alors comme client. Associé à un avocat, cette figure du milieu lyonnais sera retrouvée flottant dans la Saône…C’est ensuite le Loews qui a accueilli la jeunesse dorée des années 80 avec à la porte un certain Marc Jean.

Gamba’s House Le jour où le Petit Paumé apprendra qui est le décorateur de ce restaurant, il le portera aux nues. Car le lieu est insolite, comme on les aime. Juste un petit détail : il faudrait que le décorateur soit également le cuisinier, les serveurs, les barmen…Le vieil homme haît la mer…pour le coup le Petit Paumé aussi. Menus : de 80 à 89F.

Jean-Michel Choffel et sa fille Célia aux commandes du 9 Mercière

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Immeuble construit en 1865 Propriétaires : 1913 et 1930 : Famille Goutaland 1939 - 1975 : Famille Borgé Aujourd’hui : Me Barret-Delaye Maître d’ouvrage : Rochette Architecte : Bissuel

Le Petit Paumé 1999/2000, p313

Independance Club Changement de propriétaire. Même concept, mais plus abordable. Même cadre futuriste, mais un poil pauvre. Techno envoutante, mais pas toujours transcendante. Barmaid plus que craquante. Clientèle jeune et variée. Un bon plan dream-house-trance, en plein centre de surcroît. Good Luck. Environ 30F. Le Petit Paumé 1996/1997, p 345

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aison de style néo-haussmannien réalisée par Charles Jasse, maître-maçon demeurant à Lyon, rue des quatre-charue mercière peaux au N°11. La hauteur verticale est fixée à 19 mètres et le propriétaire est autorisé à édifier un cinquième étage en mansardes. Il construit un corps de bâtiment formant deux maisons, sur un terrain qu’il possède. Au sud, la maison Villate (n°15) est également en construction. Le 11 et le 13, ne forment qu’un seul et unique bâtiment avec les mêmes modénatures, en pointe de diamant pour former un ensemble de 8 travées et deux allées, aux portes symétriques. Après la première guerre, l’immeuble appartient à un Espagnol nommé Grau (prononcez Graou) rentré au pays prendre sa retraite en 1932. Il est alors vendu à Monsieur Gignoux qui a quelques soucis à la Libération. Ses biens sont saisis et les appartements sont alors rachetés à un très bon prix par ses occupants.

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Immeuble construit en 1864 - jumeau du 13 R+4 - bris - 4 travées Propriétaires : 1913 : Veuve Arnal 1930 : Famille Grau 1939 : Madame Gignoux 1947 : Copropriété Maître d’ouvrage : Charles Jasse Architecte : Jean Bourchani (10, rue des Remparts d’Ainay)

LES OCCUPANTS EN 1959 ET 1971 Oliver & Cie, commissionnaire en fruits Laurent Chalard, fournitures pour mode (2ème étage) Ramon, commissionnaire en fruits (appartement) Reymond, musicien

Francisco Ramon et François Oliver en 1938

AUJOURD’HUI Solyfonte – Fonderie d’art (à la place d’Oliver & Cie, grossiste en fruits avec une murisserie dans les caves et monte-charge)

MARYSE RAMON Une éducation à l’espagnole

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ujourd’hui pensionnaire à la résidence Rinck, elle a habité l’immeuble de 1931 à 2003. Mais revient très souvent saluer les habitants de Mercière Nord où réside toujours sa meilleure amie Léone Berthaud. Quel régal de les écouter toutes les deux brasser en vieux lyonnais leurs souvenirs innombrables sur les commerçants de la rue, attablées près du comptoir du café du XXème siècle. Son père espagnol était un commissionnaire en fruits très bien implanté, et Maryse a toujours « travaillé » à ses côtés, même si le terme est inexact, car à l’époque, chez les hispaniques « les filles ne travaillaient pas ». « C’était surtout la dame de compagnie de Madame Ramon mère » rigole Léone. Les deux amies ont vu tomber les immeubles du 2 au 34 : « Un crève-cœur et beaucoup de souvenirs qui sont partis », souline Maryse qui, à 40 ans, enfin émancipée, entame son premier job comme vendeuse chez Valentin. Pendant 25 ans, elle conseillera ses clientes « pas toujours faciles » dans l’achat des célèbres imperméables de la marque qui a La famille Ramon avant-guerre, rue Mercière fermé ses portes en 2013.

Francisco Ramon, sur le port de la Joliette, à Marseille, surveillant le déchargement de ses fruits en 1946. Les marchandises étaient acheminées par train jusqu’à la gare de la Guillotière.

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13 rue mercière

Double porte d’entrée… …et allée double qui n’a pas été murée (contrairement au 5 et 7)

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Immeuble construit en 1864 – jumeau du 11 R+4 – bris - 4 travées Propriétaires : 1913 : Famille Verniette 1951 : Famille Verniette-Seyrol Jusqu’en 1996 : Famille Seyrol-Brondel Depuis 1998 : Copropriété

LES OCCUPANTS HIER Bonneterie Belfortaine (grossiste, M.Grunberg) Boucherie Garron Béard, joailler (appartement) Madame Charreyron (appartement) Madame Bouvard, couturière (appartement)

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Coordonnerie Mercière

C’est l’une des caractéristiques de la partie Nord (et non piétonne de la rue Mercière) : la survivance de métiers artisanaux qui ont presque totalement disparu audelà de la rue Grenette. Eric Acosta, cordonnier de son état, est de ceux-là. Sa mini boutique (ex Borel) qu’il a reprise en 1988 ne désemplit pas. Il a adjoint la reproduction de clés en 1993 pour diversifier ses revenus. Long tablier de cuir, fines lunettes d’intello, regard perçant, il actionne sa vieille caisse enregistreuse qui n’est pas là que pour la déco. Lui non plus. Et aussi… restaurant Don Taco (Emeline et Mauricio) depuis 2008. Ex Rock n’Eat et premier « Mont Liban », avant son déménagement au numéro 19.

…et double cage d’escalier sur cour

COMMERCES D’HIER

Rock’n Eat

Emballé par le son magnétique d’Ozzy, tu entres dans ce petit local vintage sur deux niveaux qui te transporte dans le monde des métalleux. Tu y manges en rythme ta big salade ou ta pizza spéciale Rock’n Eat et reluques les vinyles accrochés sur les murs. En mangeant tu pourras aussi descendre quelques bières, amenées par un drôle de motard. Les prix rok’n roll te laisseront même assez de dollars pour faire réparer ta Harley. Rok’n Eat pour les fans de Korn Flexs. Midi et soir : 5.50-9.90 euros Le Petit Paumé 2010, p220 Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble construit en 1860 R+4 - bris - 7 travées Angle rue Dubois Propriétaires : 1913 et 1930 : Famille de Mailly 1939 et 1956 : Madame Nesle 1974 et 1980 : copropriété

LOCATAIRES EN 1959 ET 1971

COMMERCES D’HIER Café Cristobal (aujourd’hui Le Monocle) Le Bon lait (aujourd’hui restaurant La Menthe) Coiffeur Voto (avant Tralala Bijoux) Tarte et Tradition

Ets E.Chulliat, chapeaux pour enfants Chaput, fruits (appartement) Secrétant & Cie, lapidaire (appartement) SA Goutel, fabricant de bijouterie

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Le Monocle

COMMERCES D’HIER

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LES OCCUPANTS

arie-Françoise et Pierre Boinay ancien président de l’association « Habiter rue Mercière » et ex conseiller d’arrondissement. L’immeuble abrite également le siège social du grossiste « Les Quenelles du soleil » des époux Maria et Pascal Bonhomme, les dites quenelles - dont la réputation a depuis longtemps dépassé les frontières lyonnaises - étant fabriquées au Café du Soleil - 2, rue Saint Georges à Lyon 5 (photo).

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La Picotine

Petit exercice de cinétique chimique : à la date t=0, introduisez une dizaine de molécules affamées dans une solution de chlorure de Picotine. Etudiez la vitesse de formation de satisfaction. La formule est simple : un serveur dynamico-sympathique + un grand choix de salades et de crêpes. Constatez l’absence totale d’électrons salés dans l’addition. Reproduisez l’expérience. Menus : entre 50 et 60F le midi, groupe de 20 maxi.

Tralala Bijoux

Papillonner dans la boutique de Jean-Marie et Annick Planelles est un bonheur. Leurs créations typées, légères et colorées sont dans l’air du temps, tout comme leurs prix. Et ce n’est pas parce que les bijoux peuvent être réalisés à la demande qu’ils sont plus chers. Prix : de 100 à 500F Le Petit Paumé 1999/2000, p77

J’ai le plaisir de vous présenter le pub anti-prise-de-tête de la rue Mercière. C’est confortable, on peut s’y retrouver en petits groupes sans problème et jouer aux fléchettes entre deux mauresques qui ne coûtent pas la peau des fesses. On peut aussi passer une soirée plus intime, autour d’un grand échiquier que le patron vous prête gentiment. Et là, si votre dame blanche est en danger, je vous conseille de faire appel à l’exceptionnelle, la torride et fabuleuse vodka starka 50°, à laquelle le fût de chêne a donné une belle couleur mate. Le Monocle ? La plus belle manière de faire échec au mate. Ouvert tous les jours sauf le dimanche de 18h à 1h. Le Petit Paumé 1990/1991, p299

Mercière Couture

Installée derrière sa machine à coudre depuis 2012, Lila a remplacé les portants de la bijouterie fantaisie « Tralala » par ses jolies bobines hautes en couleur (dont la sienne bien sûr). Et aussi… le Restaurant La Menthe



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aison dite de Rabelais (il y aurait séjourné entre 1532 et 1535, mais d’autres sources la situent au numéro 6 de la rue) de style Renaissance en débord, donne une idée de l’étroitesse de la rue. Récemment remis en état, c’est un survivant qui a eu la chance de ne pas être frappé d’alignement. « Son propriétaire était sans doute une personnalité importante au milieu du XIXe et a réussi à faire fi des injonctions des urbanistes de l’époque » rapporte Denis Lang, vice-président de Sauvegarde et Embellissement de Lyon. L’immeuble abrite aujourd’hui l’association l’Orée qui propose un hébergement de courte durée à des jeunes en difficulté.

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Les occupants ALEXANDRE GRIMOD DE LA REYNIÈRE Prince des Gastronomes

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armi les personnages qui ont marqué la rue Mercière, mention spéciale pour l’extravagant Alexandre Grimod de la Reynière, né le 20 novembre 1758 et surnommé bien avant Curnonsky « le prince des gastronomes » selon Michel Garreau. Après moult péripéties parisiennes, cet aristocrate déjanté comme on les aime débarque à Lyon en 1786 où il rencontre une actrice qui travaille au théâtre de cette ville, Adélaïde-Thérèse Feuchère. Il fonde une maison de commerce au numéro 17 de la rue Mercière. En 1788, sous l’enseigne « Aux Magasins de Montpellier », on y trouvait quasiment de tout : épicerie, charcuterie, parfumerie, droguerie, étoffes, livres imprimés dans la rue… Il étendra son commerce dans plusieurs autres villes mais son dilettantisme le conduira à la faillite. C’est de retour à Paris qu’il publie « L’Almanach des gourmands ». Il décède en son château de Villiers-sur-Orge le jour de Noël 1837 à 79 ans.

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Immeuble construit au XVIe siècle Façade remaniée au XVIIe Angle rue Dubois

Façade percée de fenêtres ayant « perdu » leurs meneaux. Porte, rue Dubois. Elle épouse la forme du dormant en arc plein cintre sur chapiteaux.

Escalier à vis sans jour se terminant en pavillon

Portrait de François Rabelais. Peinture anonyme du XVIIe siècle Château de Versailles

Propriétaires : 1913 : Famille Cateland 1930 et 1980 : Mme Giraudon et Catelan Aujourd’hui : AJD (Amis de Jeudi Dimanche)

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Restaurant Pique-nique en ville

(ex Fourreurs Novarino puis Le Kenya)

Isabelle Robin a pris la suite de Monsieur Lanfrin, fourreur à l’enseigne Le Kenya, il y a 12 ans. D’une boutique de décoration – son projet initial – elle est passée en 2009 à la restauration et a fait de son charmant et bucolique « pique-nique en ville » un restaurant spécialisé dans les ravioles.

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essieurs Mollard & Morel, propriétaires, par l’entremise de Monsieur Ricoud, architecte, font reconstruire leur maison sise grande rue Mercière n°19. Cet immeuble est traversant avec la rue Centrale (actuelle rue de Brest). Léone Berthaud est la mémoire de l’immeuble.

19 rue mercière

Ambitions mesurées...

Annonce parue dans le n°26 des Affiches de la Ville de Lyon, publiées le 1er avril 1815

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Gaby Marti, à gauche avec son équipe de football composée de réfugiés espagnols

Les occupants

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harles Delfante a vécu au 19, rue Mercière, en 1944, lorsqu’il fut inscrit à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Ainsi que les familles Bertrand, fabricant de fleurs artificielles ; Descombes, fruits ; Lanfray, costumes de théâtre. Aujourd’hui, le journaliste Bernard Seux, Cercle Mendès France de Lyon, Stationner Tranquille A Lyon.

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Propriétaires : 1913 : Famille Rouchas 1930 : Famille Girard 1939 : Veuves Girard et Vénard 1956 et 1980 : Gaubert (vers 1980, appartient à Michel Gaubert) Maître d’ouvrage : Mollard & Morel Architecte : Ricoud

La Grotte engloutie

Paul Offroy

Fenêtres sur cour La Grotte version Pierre Chaduc

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Immeuble construit en 1853

COMMERCES D’HIER Certes ce n’est pas Lascaux, mais on retrouve des traces du restaurant « La Grotte » avant la seconde guerre mondiale. Il est alors tenu par un réfugié espagnol nommé Gaby Marti. Au début des années 80, ses nouveaux tenanciers le rhabillent d’un décor très parisien d’inspiration art-déco signé Pierre Chaduc. Mais la mayo ne prend pas et peu de temps après, voilà « les patrons partis à la cloche de bois ». L’affaire reste fermée plusieurs années avant d’être rachetée à la casse par Paul Offroy qui la rebaptise « Restaurant des Lys » de 1991 à 1993, avant de monter « Le Coq Hardi » à Ecully. Les locaux sont actuellement occupés par « Le Mont Liban ».

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Portes palières


facebook.com/lagodesign

7, rue Servient 69003 Lyon Angle Cours de la Liberté face Préfecture Tél. 04 37 42 09 05 •

Ouvert le lundi de 14h à 19h du mardi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 19h le samedi sans interruption Suivez-nous sur Facebook

Tout l’univers du design Conseil en aménagement d’intérieur n


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ls ont fait table rase de cette belle maison Renaissance. Ils ? Les bétonneurs et les spéculateurs qui ont saccagé la rue Mercière au milieu des années 60, avec la bénédiction du maire Louis Pradel, père spirituel de Thierry Philip (maire du 3ème) qui fait de même à Montchat (Lyon People n°139 - Mars 2014). En 1959, les modestes propriétaires de l’immeuble l’habitent : Mr Rollet, poissonnier retraité et Mlle Nambotin, confection pour enfants. Leurs locataires sont Siedko, cordonnier russe ; Frappat, salaisons et Tchalian, tailleur arménien. Le pied d’immeuble de l’immeuble voisin, le 22, était alimenté par la laiterie Chevet. Comme vous pouvez le constater, on est loin des clichés de quartier bourgeois. La Presqu’île était alors habitée par « le petit peuple de Lyon » qui sera exproprié et chassé sans ménagement par les tenants de la modernité. Ce mépris de l’habitat populaire perdure aujourd’hui encore...

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Immeuble Renaissance détruit en 1965 Propriétaires : 1913 et 1939 : Famille Perroud 1956 : Famille Nambotin-Rollet 1974 et 1980 : immeuble récent a appartenu un temps à SOGERIF Caractéristiques de l’ancienne maison : Escalier à vis, deux façades à arcs

Sauvegarde et Embellissement de Lyon

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résidé par Jean-Louis Pavy, S.E.L. a pour objet de rassembler des personnes soucieuses de manifester leur attachement au patrimoine historique, artistique, architectural et industriel de la Ville de Lyon et à de sa Région. Elle mène auprès du public et des décideurs locaux des actions de sauvegarde et d’embellissement dans le domaine de la politique de l’urbanisme propres à assurer la protection, la conservation, et la restauration d’édifices patrimoniaux.

Denis Lang, vice-président de l’association Sauvegarde et Embellissement de Lyon, et la guide conférencière Claudie Claustre nous ont servi de guides à travers les traboules de la rue Mercière.

Ultime témoignage de l’immeuble démoli au milieu des années 60, la tourelle d’escalier sur cour. Rez-de-chaussée et 1er étage - Photo Pernet (Archives municipales de Lyon) C’est à la place de cette barre du quai Saint Antoine qu’étaient construits les immeubles pairs allant du 2 au 34. Le numéro 20 était à gauche de l’arcade enjambant la rue Dubois

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n 1865, Monsieur Vindry, propriétaire, par l’entremise de Monsieur Baudet architecte (13, quai Humbert) demande l’autorisation de reconstruire la façade de sa maison, sise 21 grande rue Mercière, en lui donnant la hauteur accordée par les règlements.

21 rue mercière

COMMERCES D’AUJOURD’HUI Graveur Parfum de Femme (Ex Laitier Colombet puis boucher Satre) Express Pressing (Ex Madame Pizzutti, teinture dégraissage) Rapid Couture (ex Charcuterie Faitot) Dominique Massé

Express Pressing

L’allée de l’immeuble

Levée aux aurores, Agnès Cordero est du genre dure à l’ouvrage dans l’un des trois derniers pressings de luxe de la Presqu’île. Petites histoires inattendues et… petites culottes. Lancer les machines et programmer la journée en fonction des demandes clients, depuis seize ans Agnès Cordero prend son bus dès potron-minet pour démarrer à la boutique à 6h bien avant l’ouverture de 7h30. Elle achète en 1988 ce qui était déjà un pressing et auparavant dans la droite logique de l’évolution des métiers une blanchisserie dans les années 50. En revanche, il en fut toute autre pendant la guerre, la cave voûtée du 21, rue Mercière abritait un bordel pour les pontes nazis en mal de distractions ! Disons-le tout net, Agnès est une sacrée bosseuse qui revendique le métier dans la pure veine artisanale et de ranger les vêtements selon le numéro des tickets à l’aide d’une perche sur les penderies. Pilier de la rue, Madame Agnès a connu son heure de gloire dans un contexte qui aurait pu se révéler dramatique. Six mois après l’ouverture, l’une de ses machines rencontre un problème technique, le perchloroéthylène se transformant en gaz, elle sombre dans le décor. Une cliente qui la découvre inanimée appelle à la rescousse le voisin graveur Monsieur Duval. Pompiers. Évacuation de la rue pendant une heure et demie, Agnès retrouve ses esprits à l’hôpital et les clés de la boutique chez un voisin. Contre toute attente, « l’affaire a fait la une des médias, ce fut un coup de pub du tonnerre ». Sur le job, elle se fait plus discrète avouant tout juste quelques trouvailles olé olé, à l’instar de petites culottes rouges dans les poches des pantalons masculins… Commerçants du quartier (restaurateurs, boutiques de mode) et particuliers qui sont devenus des amis, non elle a « une bonne clientèle et de toute façon je vire les mauvais » tout en étant agacée par les mauvaises têtes, ceux qui n’hésitent pas à l’appeler au premier jour des vacances pour la faire revenir afin de récupérer un vêtement in-dis-pen-sable ! Reste que le métier n’a guère évolué, à l’exception des tissus et de l’arrivée des articles perlés. « Fauteuils, peluches, tenues de prêtres, tout se nettoie finalement » conclut Madame Agnès qui récupère colis, clés… Bref toujours prête à rendre service en bonne commerçante qui déjeune chez ses clients au Mont Liban, au Layon et au Salmon Shop… Nadine Fageol

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Madame Agnès

Les occupants

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’attachée de presse Michèle Neyret a longtemps habité l’immeuble. C’est chez elle que Régis Neyret a rencontré son confrère Yves Calvi qui officiait à TLM. C’était au siècle dernier…

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Immeuble construit en 1865

Montée d’escalier, détail

Propriétaires : 1913 : Famille Bellon 1930 : René Bellon 1939 et 1956 : Famille Bellon 1974 et 1980 : Madame de Mestier du Bourg René Bellon (1876-1964) (fils de Camille Bellon 1846-1911, soyeux, cousin de Paul Bellon, rencontré au château de Charrière Blanche à Ecully), époux de Jeanne Gontard (1877-1963), dont une fille unique : Simone Bellon (1909-1984), épouse de Maurice de Mestier du Bourg (1905-1991) Aujourd’hui : Madame Genin et Madame Lepercq Lyonpeople / Juin 2014

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onstruction d’une maison de quatre étages pour Monsieur Pradinaud (1864). En pied d’immeuble, il y a toujours eu un commerce de tabac. Celui du sieur Dupré, après-guerre proposait du vin et des cigarettes. Son futur gendre et successeur Goreloff était-il un authentique aristocrate russe blanc, rescapé du génocide bolchevique ? Juliette Dupré y a cru dur comme fer ! Sa mère aussi, ravie d’annoncer à tout le quartier que sa fille épousait un prince russe.

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oux (chapeaux pour dames) et le bijoutier Ballet en 1971 ; Jean Decitre, aujourd’hui.

1. Portes palières, détail 2. Allée de l’immeuble Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

3. Le tabac de Claude Gabet avant sa transformation 4. Les époux Gabet en 2014

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Cigare Store Gabet (ex marchand de vins et tabac Dupré et ex Goreloff)

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Quand Claude Gabet a fait refaire sa librairie-tabac, il a pris grand soin de donner la part belle aux amateurs de volutes. Une cave douillette équipée d’un système de gestion de la pression atmosphérique anti condensation afin que les rouleaux gardent leur souplesse éternelle. C’était sans compter sur les clients qui s’approvisionnent sans vergogne en éditions limitées Hermoso n°2. A noter, les must have des accessoires. Circuit Vip 2008, p143

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Immeuble construit en 1864 Propriétaires : 1913 et 1930: vicomte de Gatellier 1939 : Famille Reynaud 1956 : Familles Reynaud et Pouss 1974 et 1980 : Mme Pouss Depuis 2003 : Copropriété



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Le nouvel immeuble enjambe la rue Dubois

Le plan de masse établi par les démolisseurs Façade de l’immeuble XVIIIe démoli au 10, quai Saint Antoine – Archives INA

L’immeuble du 24, rue Mercière avant sa démolition

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Immeuble détruit en 1964 Propriétaires : 1913 et 1939 : Mme Mortier et Grataloup (également propriétaires du 5, rue Dubois) 1956 : Famille Sabatier (également propriétaire du 3 rue Dubois) Caractéristiques de l’ancienne maison : Façade à fenêtrage Renaissance et escalier à vis.

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COMMERCES D’HIER

L’Hôtel d’Albon

Bien connu de ces messieurs en quête d’amour rapidement expédié et tarifé. La façade ne paie pas de mine « mais à l’intérieur, c’était très beau. Il y avait des glaces de partout, des lumières toutes allumées et de jolies dames très gentilles qui m’ont donné des bonbons avant de me raccompagner » a raconté la jeune effrontée Josy à ses amies Maryse et Léone.


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rand immeuble d’angle construit en 1865 pour M. Tranchand (maître menuisier) par J. Giroud (architecte), au pied duquel de mémoire de Lyonnais, il y a toujours eu un café. Didier Roche l’a racheté en 1987 et refait la déco trois ans plus tard. « Un bar de jour avec une clientèle d’habitués (dont le célèbre Antoine et sa coiffe plumée), de riverains (dont Alain Fournier) et du passage. « Sans musique et sans internet », précise Didier.

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Immeuble construit en 1865 Architecte : J.Giroud Propriétaire : 1933 – Reynier Frères puis Hospices Civils de Lyon Aujourd’hui : Mr Riboulon

Photos : Fabrice Schiff & DR

L’escalier et la cage d’ascenseur très bien intégrée

Le Café du XXe en 1985… …et en 2014

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Café du XXème

CHAPEAU, ANTOINE ! Attention, personnage

Propriétaires depuis 1945

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l promène son magnifique chapeau, achalandé au gré de ses trouvailles rue Mercière et rue de l’Ancienne Préfecture, chaque jour que Dieu fait depuis 30 ans. Il a longtemps donné des coups de main à gauche, à droite sur le marché qui porte son nom.

Avant 1955 : Mermet 1955 - 1965 : Marius Thorand 1965 - 1985 : Roger et Colette Paris 1985 - 1992 : Didier et Claire Roche 1992 - 1993 : Jacques et Brigitte Martinez Depuis 1994 : Didier et Claire Roche

Didier Roche , Léone Berthaud et Maryse Ramon

Antoine-Marie, de son prénom, n’est pas du genre à creuser les déficits de la Sécu ou des organismes sociaux. Il trace sa route sans jamais rien demander à personne. Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble construit au XVIIIe siècle Propriétaires :

Photos : Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

1913 et 1930 : Famille Juron 1939 et 1974 : Famille de Riberolles et Turst 1980 : immeuble récent sur tout l’îlot (Société Immobilière Saint Antoine) Charles Juron (1834-1915, assureur), puis sa fille Hélène (1862-1930), épouse Hippolyte de Riberolles (1859-1930, directeur à Lyon de la compagnie d’assurances Le soleil, demeurant 6, rue de Condé, puis en 1936 au 8, place Bellecour, au Chéron à Brignais et au château de Biton, Peschadoire, 63 Thiers), d’où : Suzanne (1887-1921), Bernard (1889-1937), Jacques (1889-1925), Germaine (1890-1920), Roger (1892-1927) et Robert de Riberolles (1893-1915 mort pour la France) Bernard de Riberolles, son successeur au Soleil, épouse Paule Franc (1901-1993), d’où : Suzanne (1925-1990), Danielle (1928-1930), Nicole (épouse de Xavier Becquet de Mégille), Philippe, Jean-Pierre. Caractéristiques de l’ancienne maison : Façade Renaissance sur la rue Mercière

Vue de l’immeuble depuis le quai Saint Antoine avant sa démolition

A ne pas confondre avec cette artère du 5ème arrondissement. La rue Mercière n’est plus la rue chaude des années 70.

BOURGEOISIE ET PROSTITUTION Le goût de la clandestinité et l’attrait du pêché

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a rue Mercière fut un haut lieu de la prostitution jusque dans les années 70, avec des maisons closes (clandestines), des hôtels de passe (tolérés) et des bars coquins (maqués par les lardus). L’occupation de l’église Saint-Nizier (toute proche) par une centaine de prostituées lyonnaises en 1975 avec Ulla en chef de file est restée dans les mémoires. Elle faisait suite à la fermeture administrative de plusieurs hôtels dans lesquels elles travaillaient et par le harcèlement policier (pour délit de racolage et autres) et fiscal dont elles étaient victimes. Néanmoins, à l’époque, le business est juteux, aussi bien pour les filles que pour leurs proxénètes, pour les flics ripoux* et les politiciens véreux aussi. Le journaliste Pierre Merindol** en explique les raisons : « Dans ces circonstances données, les Lyonnais se libèrent de leur penchant secret pour les filles de joie. Approchant le milieu au plus près - et attribuant souvent naïvement la qualité de « voyou » à d’obscurs voleurs de lapins faisant partie du personnel intérimaire des colleurs d’affiche - ils rêvent de séduire l’une de ces femmes qu’ils payent habituellement furtivement et selon un tarif immuable. Car Lyon - après une enquête d’opinion faite auprès des intéressés le démontrerait aisément - est une ville en or pour les prostituées. Non pas précisément en fonction du volume de la demande mais de sa qualité. Non pas parce que la clientèle est plus généreuse qu’ailleurs - il s’en faut - mais parce qu’elle est une pratique comme il faut et assidue. Cette attirance des Lyonnais pour les filles - qui est allée pour certains d’entre eux, et non des moindres, jusqu’au mariage, mais il s’agit là d’accidents du cœur – s’explique par deux démarches parallèles bien typiques du caractère lyonnais : d’une part, le goût de la clandestinité et l’attrait du pêché ; d’autre part, le sens pratique qui pousse à l’économie des drames et des servitudes d’une liaison régulière. * En 1970, le Baby Hôtel (rue Thomassin) était un des centres de la prostitution, quatre de ses actionnaires principaux étaient des policiers lyonnais. * * Extrait du livre de Pierre Merindol « Lyon : Le sang et l’argent » aux éditions Alain Moreau Ulla prenant la parole lors du meeting des prostituées à la Mutualité à Paris le 16 juin 1976 - Un an plus tôt, la pasionaria de la révolte de Lyon, se clamait libre de tout proxénète et défendait haut et fort le droit à un travail non criminalisé. Aujourd’hui, elle reconnaît qu’elle était «maquée, comme 98% des filles». Itw cybersolidaires.org

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AU COLOMBIER

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rue mercière

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et immeuble à belle façade haussmannienne ne dispose que de deux travées rue Mercière. Il a été construit lors de la prolongation de la rue Grenette : Le projet est décrété d’utilité publique le 3 mai 1856. Le tracé figure sur le plan de base de l’ensemble du projet, élaboré par René Dardel, architecte de la ville, et daté du 20 août 1853. La largeur de la rue Grenette sera de 12 m. Les démolitions pour la continuation de la rue vers la Saône commencent en juin 1857. Le chantier bat son plein l’année suivante. Cinq immeubles ont été reconstruits : les n° 1, 3, 5, 2 et 4. Le numéro 1 a été démoli lors de la construction de la barre Pitance à la fin des années 70.

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel

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Perspective de la rue Mercière piétonne démarrant rue Grenette

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Immeuble construit en 1858 Entrée 4, rue Grenette Le rez-de-chaussée est occupé depuis 2005 par le concept store French Fries autour des marques Scotch & Soda, American Apparel, April 77. Jacques Elbaz et son vendeur Nicolas

Propriétaires : 1913 : Famille Duquaire 1930 : Famille Reynier 1939 et 1956: Reynier frères 1974 et 1980 : SCI Grenette IV Aujourd’hui : Daniel Dantzekian (commerces) et Christian Mortier (appartements) Reynier frères : magasins d’alimentation (et administrateurs de la Chocolaterie du Rhône), Emmanuel, dit Jean Reynier et Joseph Reynier.

L’entrée de l’immeuble est totalement défigurée par cette porte en alu qui sera prochainement remplacée par une porte en chêne massif.

COMMERCES D’HIER

Nos vieux amis de la rue Mercière ont un souvenir vivace du magasin d’alimentation Reynier, célèbre pour ses fromages et ses mottes de beurre et dont la marquise est encore visible. Il y en avait alors près d’une vingtaine dans la ville. Plusieurs enseignes de prêt à porter ont ensuite pris le relais dont Imperial Classic Mercière, Harris Wilson (Patrick Rican), Gant Femme (Sébastien Le Guillou) et French Fries (Jacques Elbaz).

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Sébastien Le Guillou, aujourd’hui patron de Moreteau, a exploité la franchise Gant Femme de 2003 à 2005. Ci-contre en septembre 2013 lors de l’inauguration de Bonobo Jeans



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Immeuble du XVIe dont la façade a été reconstruite au XIXè Propriétaires : 1913 : Madame Dufour 1930 et 1939 : Reynier, Reynier et Pierre Loup 1956 : Famille Loup (qui réside au 38 où elle sera frappée par un drame familial) 1974 et 1980 : copropriété

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Caractéristiques : Escalier et galerie XVIe

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QUI SE DOUTERAIT que derrière cette façade dorment DE RAVISSANTES CROISÉES D’OGIVES La base de l’escalier Renaissance Lyonpeople / Juin 2014


COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI

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etit immeuble très étroit qui a été reconstruit après l’ouverture de la rue Grenette. Qui se douterait que derrière sa façade reconstruite milieu XIXe après avoir été frappée d’alignement, se cachent de ravissantes galeries à croisées d’ogives ? En effet, les propriétaires ont décidé de conserver le noyau de la maison du XVIe. Un parti-pris que l’on retrouve également au 33 et au 45, rue Mercière. A voir, même si les parties communes sont dans un triste état. Mais sous la crasse, dort un trésor.

Le Beaujolais

Brigitte Guillotte qui connaît tous les coins et recoins du « Lyon by night » s’est fait une belle clientèle dans son Beaujolais qui fête dignement chaque sortie du Beaujolais Nouveau. Son buffet lyonnais (6 saladiers où l’on se sert à volonté) sa salade croix-roussienne et ses lyonnaiseries lui valent de nombreux supporters. Menus : 68 F (Beaujolais), 88 F (Canuts) et 118 F (Gnafron). A la carte : sabodet sauce vin rouge (88), tablier de sapeur (59), tête de veau sauce gribiche (58), andouillette au vin de pouilly (72). Lyon Gourmand 1994 p. 15

KING MARCEL « My burger is french ! »

Le noyau de l’immeuble XVIe

Depuis la fin du mois de mai 2013, un nouveau restaurant de hamburgers s’est installé au 31, rue Mercière. Son credo ? Proposer des produits de qualité, pour lutter contre les sandwichs aseptisés habituellement servis dans les fastfoods. Selon Jean-Christophe Cons-Auchatraire, propriétaire des lieux, le secret d’un bon burger réside avant tout dans l’excellence de ses ingrédients, qu’il a choisis exclusivement locaux. Cet établissement a changé plusieurs fois d’enseigne, il s’est appelé « L’Haricot » (Monsieur Barjel) puis « Le Beaujolais » dirigé de 1998 à 2002 par Frédéric Hoeckel qui l’avait racheté à Stéphane Jorcin.

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’est la devise de cet excellent restoconcept, dirigé par Jean-Christophe ConsAuchatraire et Christophe San Miguel, à tendance snack’n’bistrot ! Dans la très gourmande rue Mercière, « King Marcel » redonne ses lettres de noblesse au burger. Et en français dans le texte siouplé ! Les atouts du burger Mercière ? Une déco léchée qui joue la carte bistrotière en alliant carreaux de ciment, parquet, suspensions industrielles et gros zinc. On s’y accoude à la bonne franquette, devant un pot de rouge et le spectacle des cuistots qui s’affairent à la tâche. Avec ses six burgers-signature aux noms évocateurs (le Marcel cerdan, Le Marcel Pagnol…) le roi Marcel joue la carte des produits frais dénichés auprès des meilleurs fournisseurs lyonnais. Une viande de bœuf 100% charolais estampillée Rhodanienne des Viandes, des buns qui sortent de la Maison Bettant, des fromages affinés et chouchoutés par la Mère Richard, des frites maisons et une sélection bachique de la vallée du Rhône qui mérite le détour. Le restaurant peut accueillir une cinquantaine de personnes en comptant l’étage, le rez-de-chaussée et la terrasse. Du burger cocorico à (re)découvrir de toute urgence ! Hugo Roussel

King Marcel – 31, rue Mercière – Lyon 2e - 04 78 42 28 50 Marcel vous livre chez vous tous les soirs - 7 jours sur 7 sur www.kingmarcel.fr Tél. 04 78 42 28 50 - En moins de 45’ pour 20€ de commande

Galeries coiffées de croisées d’ogives Lyonpeople / Juin 2014

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33 rue mercière

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onsieur J-B Tallon, propriétaire (réside au 2, quai d’Orléans) fait démolir la façade de sa maison qu’il possède au 33, rue Mercière par suite du reculement de la maison voisine qui a compromis la solidité de sa maison. Il se retrouve dans l’obligation de reconstruire ladite façade en 1854. Elle aura 18 mètres de hauteur mais conserve son cœur du XVIIe. Le pied d’immeuble est actuellement occupé par le restaurant japonais Chez Fyfy.

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Immeuble du XVIIe dont la façade a été reconstruite en 1854 Propriétaires : 1913 et 1956 : L. Rolland 1974 et 1980 : copropriété Aujourd’hui : Copropriété + Monsieur Caiment Caractéristiques : possède toujours son noyau XVIIe

Les occupants

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ean-Louis Manoa a habité un petit appartement dans cet immeuble de 1974 à 1977. En 1959, y vivaient la veuve Bourquin, café (en retraite), Pons, marchand de fruits et le liquoriste Delcourt.

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

La cage d’escalier

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…et ses surprenantes galeries du XVIe siècle Lyonpeople / Juin 2014

Vue imprenable à meneaux du


COMMERCES D’HIER C’est une boucherie chevaline des frères Jacquin (habitants du 31) qui occupait l’espace après la Libération. Les restaurants se sont ensuite succédés avec un turnover express. La Boucherie, Le p’tit bouchon, Little Italy, La Cléa Noa (Alexis Geagea)… et même Chorliet qui a fait un passage express.

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Chez Fyfy Le Japon s’invite rue Mercière

La Boucherie Cette nuit, j’ai fait un rêve étrange et merveilleux. La rue Mercière n’était qu’une vaste prairie dans laquelle paissaient de bonnes grosses charolaises. Un berger vivait là et proposait des pièces de viande à ses visiteurs. Cet homme ne le faisait pas pour l’argent. Sa grotte était surnommée la Boucherie. Menu 57, 72/87/99F. Le Petit Paumé 1996/1997, p 185

Little Italy Assiette d’antipastis avec vingt entrées, linguine del mare aux fruits de mer frais et un tiramisu vraiment unique sont les trois points forts de ce restaurant italien. Sous la dynamique impulsion du sympathique Jo Cohen qui a fait venir son frère Felix Cohen décorateur à Miami pour donner un style milanais d’aujourd’hui aux tons parme et violet. Seize variété de pâtes sont au programme comme les carbonaras servies avec de la pancetta…Joe Cohen a les recettes filip Rebuzzi du « Little Italy » parisien. C’est tout dire. Lyon Gourmand 2004, p 48

La Cléa Noa Petit frère n’a qu’un souhait, c’est devenir grand chef. Alors ? Depuis peu de temps, il essaie de nouvelles recettes. Devenir grand, avec des plats originaux inspirés de ses mentors, c’est essayer les Saint-Jacques baignant dans l’eau peut-être à tort. Mais il y a de bonnes choses comme la déco moderne : des miroirs, du gris, du noir, ça n’a rien d’un endroit terne. Petit frère veut grandir trop vite, mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère. Midi 11€90-13€90, le soir 16-24€90. Le Petit Paumé 2010, p250.

A

près la rue des Marronniers, Fyfy a pris ses quartiers rue Mercière à l’automne 2013. Une trajectoire toute tracée au cœur des rues patrimoniales du Lyon gourmand. Cette offre de restauration japonaise autour des préparations traditionnelles du pays du Soleil Levant respecte à la lettre le cahier des charges lyonnais. Des assiettes bien garnies qui montrent leur muscle, des produits de qualité, une bonne humeur communicative et des prix attractifs. Avec plus de 30 menus qui déclinent sushis, sashimis, raviolis, brochettes et makis, Chen Shoutas et ses « Shokukin » (cuisiniers nippons) jouent leur partition à la note près. Comme une petite musique japonaise entêtante, on se plaît à se laisser guider dans cet univers de saveurs où le spectacle commence dès la mise en assiette. Des gestes millénaires, une précision de chirurgien, le Chef maîtrise à la perfection l’art de la coupe. Une mise en bouche pour les yeux accompagnée d’une soupe miso et d’une salade de chou offertes par la maison. Le calibrage des sashimis est parfait, les sushis délicieux et les makis rivalisent d’inventivité autour de créations maison. Les affamés se tourneront naturellement vers les chirasis et leur riz vinaigré. En desserts, le gâteau japonais est un must ainsi que le tiramisu au thé vert et la crème brûlée faits maison. En égayant vos papilles d’un morceau de gingembre confit, les différents thés proposés vous feront atterrir tout en douceur. Aligatô Fyfy ! Benjamin Solly Chez Fyfy - Restaurant japonais - 33, rue Mercière - Lyon 2 - Tél. 04 78 37 78 37 6, rue des Marronniers - Lyon 2 - Tél. 04 72 41 81 22 Ouvert 7/7j de 12h à 14h30 et de 19h à 23h Capacité 40 couverts, terrasse de 12 couverts - Sur place, à emporter, livraison à domicile

sur les fenêtres voisin 31

Escalier droit ouvert avec arcs rampants Lyonpeople / Juin 2014

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e grand immeuble d’angle a été construit au début du XXè siècle à l’emplacement de trois maisons qui portaient les numéros 35, 37 et 39. Les deux derniers numéros ont donc disparu. En pied du numéro 39, se trouvait le local d’un grossiste en fleurs nommé Aquilino. C’est aussi là que les jeunes Lyonnais ont pendant des années - et sous les conseils de la belle Olivia Gabolde - assouvi leur passion pour la mode branchée d’Agnès B. Notre consœur Nadine Fageol se souvient parfaitement de son pendant féminin et de la grande cabine d’essayage commune où des dizaines de filles se dénudaient comme à la piscine. « Je détestais ça ! » peste notre portraitiste délurée et pudibonde à la fois. Le local mitoyen (ex 37) a accueilli DO7 Grange Musique puis le restaurant « New York Street ». La chaîne « Hippopotamus » a regroupé les deux locaux et s’y est installée en 2000.

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Immeuble construit en 1911 Propriétaires : 1864 : Famille Chambe Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

1911 : Incorporé dans ensemble 37-39, rue mercière : Duret 1930 : Madame Prudhomme 1956 et 1974 : Perillon Aujourd’hui : Copropriété et Pascal Donat

L’allée de l’immeuble

COMMERCES D’HIER

New York Street

Une décoration originale et parfaitement étudiée. L’Amérique vient à la rue Mercière avant que la rue Mercière n’aille à l’Amérique. Depuis 1995, le New-York Street est un modèle du genre, destiné à attirer à la fois les teenagers du quartier, à la fois les business men de passage dans la ville. Pour l’ambiance, les téléviseurs sont forcément branchés sur les émissions musicales de MTV. Pour faire le lien entre la France et les Etats-Unis, la statue de la Liberté fait partie du paysage. Et pour que l’image soit dynamique et typique, de nombreuses photographies de base-ball achèvent de peindre le tableau. Pas de doute, le cadre est agréable. Les serveuses ont perdu leur charmant accent étranger et se sédentarisent mais elles sont toujours délicieuses, notamment le samedi, quand elles deviennent animatrice et danseuses, donnant ainsi à l’endroit une atmosphère de comédie musicale. Le Petit futé 2000, p 295 La salle du restaurant Hippopotamus dirigé par Julie Baure

Hippopotamus s’est installé à la place du New York Street en 2000

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DO7 Grange Musique a comblé les zicos de 1974 à 1988. Au SAV, Christian Jouishomme.

La cage d’escalier et son ascenseur aux parois de verre

Les occupants

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ier Pons et Stellet, fruits (en 1959); Papeterie Dumas (en 1971) ; Bureaux de Claire Riffaux et de Denise Fougerol, la maman de Gils, le patron du Fou du roi. Aujourd’hui l’office notarial de Maîtres Perrot, Doucet-Bon et Barrut et l’appartement d’hôtes « Le Mercière ».

Le chapelier Rastrelli a habité l’immeuble

Le restaurant Via Di Marcia au numéro 35 avant le regroupement

L’appartement d’hôtes «Le Mercière»


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rès bel immeuble « placard » construit après le percement de la rue Grenette et qui possède la particularité de ne posséder que deux fenêtres sur la rue Mercière. La façade est comme ciselée et l’encadrement des fenêtres est remarquablement travaillé. C’est le pendant du 17, quai Saint Antoine.

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Immeuble construit en 1857 Architecte : A. Savy Propriétaires : 1913 : Famille Souchon 1930 : Famille Michon Aujourd’hui : copropriété Caractéristiques : Sculptures de Galy

Photos : Fabrice Schiff et Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

La porte d’entrée surmontée d’une Vierge à l’Enfant et de l’inscription « Mater Amabilis »

Détail de la façade et de ses balcons à caissons

COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI Avant Planet Sushi, inauguré le 7 avril 2011, se trouvait l’agence immobilière MPI et auparavant la boutique de cadeaux «Masculin Composé» tenue par Michèle de Castro. En étage, les Armoires de Béryl… mais pas celles de Maillard !

L’agence immobilière MPI a laissé place à Planet Sushi

INAUGURATION DU PLANET SUSHI

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près l’ouverture du Planet Sushi aux Brotteaux, c’est à l’angle de la rue Mercière et de la rue Grenette, dans le 2ème arrondissement, qu’un deuxième restaurant a été ouvert le 1er avril 2011 par Luis Benita. Et ce n’est pas un poisson d’avril ! Dans un cadre lounge et une ambiance jazzy, orchestrée par le groupe américain The Buddy DiCollette Band, la soirée a attiré plusieurs centaines de personnes venues se régaler des créations des shushimen. Dégustation de sushis et makis, champagne et pâtisseries étaient de la partie. Rien de tel pour fêter la success story de Planet Sushi et de son créateur Siben N’ser, 34 ans et déjà 34 restaurants à son actif. Le restaurant appartient désormais à Raphaël Taffin.

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et élégant immeuble a été construit contre son voisin le numéro 38 suite au percement de la rue Grenette en 1857. Il remplace une maison Renaissance comme en témoigne les éléments architecturaux visibles dans la cour.

Les locataires En 1959 Buisson, blanchisserie P.Loup, charcuterie Esterle, fruits (appartement) (local commercial au 18)

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Immeuble construit au XIX

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Propriétaires : 1913 et 1930 : Famille Michon 1939 : Famille Michon-Buty 1956 : Consorts Marcellin 1974 et 1980 : copropriété

En 1971 : A.Loup P.Loup, charcuterie (apt) Esterle, fruits (apt)

Arcs rampants sur cour Porte palière du 2ème étage

L’allée

La cage d’escalier

Le restaurant Loloquoi est à cheval sur les numéros 40 et 42

La cage d’escalier côté cour

POURQUOI LOLOQUOI ? COMMERCES D’HIER Salon de coiffure Imaginez simplement Pettinature di Sergio François Lamazerol Quelle salle ! Sitôt entré, vous vous retrouvez en et Michel Barthod, délirer pleine renaissance italienne : colonnes, peintures et élégance vous détendront avant le coup de lors d’une soirée bien arrosée ciseaux des professionnels qui vous entourent. sur le thème de Pettinature et grand talent ! 200f pour les femmes, 140F pour les hommes. Gina Lollobrigida, etc… Le Petit Paumé 1990/1991, p91

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Immeuble construit en 1870 Propriétaires : 1886 : Claude Ponson 1911 : Famille Gueulin 1946 : Famille Burdin 1947 : Copropriété

Les occupants

La belle année XIXe

La cage d’escalier…

L’entresol et le premier étage sont occupés par les cabinets des psychiatres Anna Brockmann et François Royer, les masseurs-kinésithérapeutes Anne Verzier et Gaëlle Kervella-Beau, les cabinets d’expertise comptable Chiffres & Conseils (Gilbert Guinet) et Ceralp.

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

L’âge d’or après l’enfer

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es deux maisons qui font l’angle rue Tupin-rue Mercière ont été construites en 1870 pour Etienne Martin par Claudius Porte (architecte). Jusqu’en 1886, le 41 appartient aux négociants Claude Ponson (demeurant 5 quai de l’archevêché) et Pierre Ponson, époux d’Olympe Chabert (demeurant 67 boulevard du Nord, ancêtre de notre boulevard des Belges). Il est alors vendu sur adjudication pour la somme de 277.000 francs à Antoine-Emile Gueulin (décédé le 11 octobre 1901 sans postérité), qui épouse en 1884 Marie-louise Averly. Après le décès de cette dernière survenu le 18 mai 1946 au 32 cours Lafayette, l’immeuble est acquis par la famille Burdin, sous le régime de la copropriété. Alfred Burdin, demeurant en 1972 à La Tour du Pin (Isère), vend ses 2 appartements dès 1958, l’un à Victorine …surmontée d’une verrière Sézanne, veuve de Gilbert Chulliat (ancien fabricant de bijouterie) et l’autre à André-Louis Sondaz qui décède peu après, en 1958. Ce dernier est le premier copropriétaire à habiter l’immeuble. Sa veuve y réside jusqu’en 1972. Détail amusant, Mr Sondaz, qui apparait dans les annuaires comme simple « agent administratif », était commissaire de police. Désormais aux premières loges pour observer, estimer et évaluer le travail de ces dames. Mais l’histoire ne dit pas s’il appartenait à la Mondaine…

Mémoire de cet immeuble, Marie-Aimée a des souvenirs épiques de son installation rue Mercière il y a une quarantaine d’années. « Quand je suis arrivée, je me suis fait montrer du doigt à cause des femmes du trottoir. J’ai été couverte de réflexions ! » Puis les premiers restos ont fait leur apparition au pied de l’immeuble : « Ils étaient particulièrement sales. Les caves et la cour étaient encombrées de détritus, ce qui attirait les rongeurs. Heureusement, après l’enfer, nous vivons l’âge d’or ! » assure l’ancienne enseignante qui n’a pas connu la friterie Thormen qui occupait l’espace après-guerre. C’est également dans cet immeuble que vivait Marcel Rivière, ancien rédacteur-en-chef du Progrès.

COMMERCES D’HIER

De Bouthiaux à Gaston Au pied de cet immeuble, le grand local qui héberge le restaurant de moules Léon de B était occupé jusque dans les années 60 par la maison Bouthiaux, grossiste en fleurs fraîches. A son départ, un magasin de prêt à porter féminin s’installe, avant de céder la place au « Bistro Romain », puis à « Gaston », le restaurant agricole décoré de façon délirante par Pierre Chaduc pour Michel Barthod. Leur ferme urbaine a refermé ses portes après de multiples controverses sur la présence d’animaux vivants en façade et de sombres histoires de rivalité entre restaurateurs. L’arrivée de l’enseigne Léon de B n’est pas un gage de qualité pour la rue, tirée par le bas. La chaîne de restauration et ses panneaux racoleurs sont contraires à l’esprit des lieux.

La façade du Bistro Romain en 2001

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La Joconde

CHANGEMENT DE PROPRIéTAIRE AMbIANCE CHAlEuREusE & CuIsINE Du MARCHé

brasserie ouverte 7/7 • de 7h à minuit •

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Photos : Fabrice Schiff & DR

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ette maison se caractérise par son étroitesse de base et son élancement, mais aussi par une exploitation maximale des ouvertures puisque les fenêtres de l’ensemble des étages y sont accolées sur toute la largeur de la parcelle, produisant un effet de damier et de façades « tant pleines que vides ». Un seul escalier dessert les immeubles du 40 et du 42, « le sens de l’économie lyonnais » rigole le journaliste Régis Neyret.

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Immeuble de rapport construit au XVIIe Propriétaires : 1864 : Famille Gros 1911 : Familles Gros et Boissieu 3

1930 et 1974 : Famille Genin Aujourd’hui : Copropriété Caractéristiques : Fenêtrage de façade

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Lolo Quoi

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C’est l’un des meilleurs italiens de la ville venant de s’agrandir passant de 26 à 80 couverts vu son succès. Johann Desnoues est un jeune chef plein de talent. Des spaghettis « caponi » (fabrication artisanale), sa bresaola en carpaccio et sa fricassée de golden au beurre demi-sel comme dessert : cette nouvelle adresse est à visiter en priorité pour les nombreux amateurs de pâtes. Menu : 65 F (midi). A la carte : gratin de gnocchis sauce quatre fromages (55), tagliolini « caponi » cèpes confits et foies de volaille flambés à la grappa (75), fusilli pleurottes et jambon de parme (68). Vin à 55 F. Lyon Gourmand 1999 p. 41

COMMERCES D’HIER

Attitudes Shop

« Happy Mondays en maxi, tu as ? » - « ouais attends… tiens, là, à droite »- « Et The Shaven » - « Euh, il m’en reste un » - « Tu peux trouver le Controversy de Prince » - « Passe la semaine prochaine, j’en ai régulièrement… » Le disquaire Rock New-wave branché de Lyon, un vendeur cool et souriant, des titres qu’il n’y a nulle part ailleurs (sauf peutêtre à Londres, Manchester ou Liverpool), des places de concert rock. Attitudes pour nous est en altitude. Le Petit Paumé 1990/1991, p 79 5

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1. Belle façade, ouverte de grandes fenêtres avec « imitation » de meneaux 2. Allée à voute plein cintre. Ecuries pour les chevaux dans la cour. 3. Porte dans arc plein cintre à clé avec imposte 4. Escaliers en pierres calcaire à gryphées (ou glyphées) de Saint Fortunat, « bouchardées » au marteau à clous. 5. Galerie à décor en pierres dorées

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Mais aussi le coiffeur Massuy qui coupait les cheveux du petit Pierre Orsi qui habitait l’immeuble (lire page 40), le disquaire Music Land et le fabricant de pâtes Spécial, remplacé ensuite par la boutique de chaussures Parallèle. C’est Michel Barthod qui décide de redonner son nom « Spécial » à la pizzeria qu’il ouvre à côté de Loloquoi.

Loloquoi, le repère de Michel Barthod


Photos : DR

Avec des versions différentes, le tandem est d’accord sur un point, l’affaire n’a pas marché et coule entre six mois et deux ans selon l’un ou l’autre. Michel se lance effectivement en restauration avec Valérie au Cicéron, « on faisait de l’andouillette pas bonne dans un décor à chier ». Jusqu’à un soir d’anniversaire échevelé qui voit Michel Barthod, aussi grande gueule que grand format, pourrir la maréchaussée… Résultat, garde à vue et trois mois de fermeture administrative du restaurant. C’est là que démarre la carrière du Barthod, génial intuitif. Grand voyageur, il a repéré le style déco décalé de Serge Bensimon et les concepts monoproduit type Entrecôte ou fish&chips. Avec l’architecte Gilles Imbert, à qui il oublie de dire qu’il n’a pas un sou vaillant, il peaufine la mutation du Cicéron. Déco américaine et produit noble, le Salmon Shop déroule sept recettes dans une cabane de pêcheur en direct des lacs canadiens ! 205 couverts le premier soir « alors que je ne connaissais personne ». En un an, les travaux sont réglés. 1992-1993 correspondent aux années de folie, l’explosion comme il dit, « tout de suite on parle de moi et la boîte gagne de l’argent ». Succès et opulence financière alimentent une phase de grand alcoolisme qui a démarré l’année précédente en 1991, année maudite où les démêlés judiciaires s’enchaînent avec la perte du père et le divorce d’avec Valérie. Traumatismes qui vont le hanter. Entre une ferme et la rue Mercière, dès lors Barthod affiche son personnage ubuesque grisé d’ivresse, recherché des femmes. « Je connais 120 poèmes par cœur. Je draguais avec ça, le truc du voyou poète »… Soudain il lâche, « j’aurais voulu être un artiste, faire du théâtre », il récite Racine, Napoléon, Talleyrand et Châteaubriand son maître à penser après Dostoïevski. « Vaincs toi, toi-même et tu vaincras le monde », il enchaîne dix ans de psychothérapie et sept cures de désintoxication, « je suis le meilleur client de la Villa des Roses » raconte le type qui demeure attachant. « Tu ne peux pas rentrer ivre mort à 5h du mat’ et gérer ; j’ai vite compris qu’il me fallait une secrétaire et un comptable ». Généreux, courtisé de tous d’autant qu’ici l’argent a l’odeur de l’alcool, Barthod va continuer de Peugeot à Sochaux. Un revirement en de faire ce qu’il sait faire, pondre du restaurant à entraînant un autre, il achève sa carrière concept : exporter le Salmon à Montpellier, au sein de Salomon au grade de directeur glisser des moules frites dans la cabane général ! En digne héritier du modèle écodu Bleu de toi. Tenter et rater le coup romantique paternel, Michel essuie les bancs d’éclat avec le rachat de « Gamboni ». de la faculté de Philo de Lyon II, jusqu’en Bouchira, Atteindre l’apothéose avec le « Café licence. Entre temps, il se frotte aux 2 000 directrice de salle Léone », jouer la carte des pâtes avec couverts jour d’une Pizza Pino parisienne… « Loloquoi » exporté au pays du tajine, lancer Et, à partir de 1982 commence à sévir rue Mercière, l’ère du bar à vin lounge avec « Bonsoir Clara » au Mercière de Jean-Louis Manoa et au Bistrot pour se recentrer sur une simple affaire de « Spécial de Lyon de Jean-Claude Caro, « le patron de Lyon d’alors ». « Gamin, lave moi mes lunettes » ; « Moi je Pizza ». Encore aujourd’hui, on reste épaté par le sortais de Platon et de Kierkegaard, je me demandais drolatique « Gaston » restaurant agricole qui réhabilitait ce que pouvait bien avoir fait ce Momon Vidal» la purée de Mémé en univers fermier revendiquée accessoirement patron du gang des Lyonnais… L’étudiant des vrais chefs… Sait-on que depuis 1992, s’entiche de l’ambiance, d’une atmosphère qui décide de à Noël il fournit 300 repas au Secours Catholique. sa vie. Un, il épouse Valérie la petite amie rencontrée « J’ai 52 ans, je suis passionné de romans, d’actualités. à la fac. Deux, il intègre un cycle de formation à l’École Je suis un citadin amoureux de la nature, Vanessa a du Hôtelière de Genève tout en travaillant le soir d’abord dans mal à me supporter mais elle me porte ». Les femmes sont une brasserie avant d’enquiller au service du Pussycat, ses muses, la plus fiable étant tante Many qu’il appelle boîte de milliardaires. C’est alors que déboule Manoa, qui chaque jour et deux enfants David 24 ans spécialiste en « en difficultés financières », lui propose 50 % des parts du e-commerce chez Salomon et Julia amoureuse heureuse. Mercière. « C’est son père que j’ai rencontré à Genève qui Jurant qu’il en finit avec la restauration, il annonce un grand nous a proposé et financé le montage de Conjonction SA voyage en Amérique Latine avec Vanessa tout en avalant qui intégrait le Cicéron, bouchon lyonnais aux très belles un anxiolytique avec un verre de rosé.

MICHEL BARTHOD Le gentil mauvais garçon

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ils de philosophe qui a réussi dans les affaires, entre vapeur d’alcool et cure de désintoxication, l’entrepreneur fou ivre de poèmes a redessiné la rue Mercière de ses restaurants à concept. Pionnier démesuré. Que n’a-t-on pas dit sur lui ? Si ce n’est tout et n’importe quoi. Il est vrai que Michel Barthod bouffe la vie par les deux bouts. Possédant tous les attributs du personnage de roman, le poète charmeur, ravageur, autodestructeur a cependant modelé de ses concepts novateurs la rue Mercière des années 90 à aujourd’hui. L’histoire de ce pionnier de la vague de restaurants conceptuels interpelle. Dans l’histoire d’une vie, l’enfance tient un rôle majeur, celle de Barthod fils est gouvernée par celle de Barthod père, une force de la nature jurassienne, en tout cas de la pensée. Philosophe, entre-autres fondateurs en 1960 du Parti Socialiste Unifié avec Michel Rocard et Jacques Delors « que j’ai vu à la maison ». Un homme pétri de convictions qui ose comment dire prendre « recul social », pour délaisser la sphère philosophique et pénétrer la dure réalité du monde ouvrier dans les usines

fresques d’Éric Lefèvre et le Mercière dont je conservais 50% des parts ». Salaires et charges mirobolantes…

Nadine Fageol

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n ne vous apprendra pas grand-chose de l’histoire de cet immeuble. On sait juste qu’à son pied se trouvait le grossiste en fleurs Mongozi puis à son départ une agence d’aide au logement. Depuis une vingtaine d’années, c’est la seconde adresse de Regal Glace dans l’agglomération lyonnaise.

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Immeuble construit en 1872 Propriétaires : 1911 : Famille Gueulin 1930 : Veuve Babe Aujourd’hui : Copropriété

Une allée très soignée… aux miroirs psychédéliques

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

La cage d’escalier classique

Une géante médiévale qui se moquait des cocus

ON TRIMBALLAIT À DOS D’ÂNE et en public un mari cocu, ou encore plus risible, battu par sa femme, sous les quolibets de la foule

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arce que la rue Mercière était au cœur des flux de ville, dès le XIIème siècle, elle débordait d’énergie. Au carrefour entre les temps anciens et la Renaissance on y vendait des étoffes de soie, d’or et d’argent, des livres et des gravures. Des artisans, peintres, graveurs, verriers, imagiers y avaient leurs pas de porte, tandis que circulaient de la serge de Florence, des draps d’Espagne et d’Angleterre, des objets de luxe, aussi bien que des marchandises de la vie courante dans une extraordinaire ambiance de bazar. Les façades des maisons étaient couvertes d’enseignes aux couleurs vives dédiées à toutes sortes de commerces: le Grand-Paris, le Grand-Soleil, Notre-Dame de Pitié, la Cave d’Ainay, le Maillet d’Argent… La rue Mercière était déjà, probablement, la rue la plus animée de la ville. Aujourd’hui, les riverains qui se plaignent de petites nuisances lorsqu’un musicien se produit l’été devant les terrasses du Bistrot, devraient se souvenir de cette période, où dans la rue se jouaient les fameuses « chevauchées de l’âne », animal qui assumait le rôle de véhicule utilitaire de l’époque, sur lequel on trimballait en public un mari cocu, ou encore plus risible, battu par sa femme, sous les quolibets de la foule. Voilà pourquoi, la rue Mercière ne fut pas, comme le veut une rumeur commune, la « rue de la mercerie », où l’on vendait des boutons, du fil, des aiguilles et des braguettes. Etymologiquement, le terme Mercière désigne simplement les « marchands ». La rue Mercière est donc la « rue des marchands », avant d’être la rue des restaurants. Mais il faut dire qu’on y retrouva, suivant les périodes, toutes formes de commerces, couchés sur papier ou dans de tristes alcôves. François Mailhes

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Régal Glace en 2001

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Régal Glace

« Sunday, Monday, happy days ». Ex-fan des sixties, petite baby-doll, il n’y a qu’ici que tu peux déguster des glaces fabriquées selon la même recette depuis 1948 ; dans un décor digne du Al de Richie et Fonzy, tu pourras enfin te laisser aller à la nostalgie. « Thursday, Friday, happy days, the week end comes… » Le Petit Paumé 1999/2000, p165



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Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

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u XIXème, Monsieur Rey du Mouchet, propriétaire, fait modifier trois ouvertures et exhausser de 0.60 cm les croisées du 1er étage de sa maison dont l’étroitesse est frappante. La figure de la Mère Camille a durablement marqué cet immeuble (lire encadré). Son « Bidon 5 » a pendant quelque temps revêtu les habits de bagnard, une période de purgatoire qui a pris fin quand Frédéric Dietsch le rachète et le transforme en restaurant italien. Le Caffé Milano, dirigé aujourd’hui par le duo Alex Villard et Yann Maitrias, est la cantine de l’horloger Jean Louis Maier et de sa fille Laura ainsi que des cadres du MEDEF Jean-Louis Joly et Yann Féminier.


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Immeuble construit au XVIIIe et dont la façade a été modifiée en 1852 Propriétaires : 1864 : Famille Rey 1911 : Madame Dubochet 1930 : Madame Mourier 1956 et 1974 : Mlle Mourier Aujourd’hui : Copropriété + Daniel Dantzekian

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COMMERCES D’HIER

Caractéristiques : Façade à fenêtrages à pilastres et entablements

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Le Bidon 5 de Madame Camille

1 & 2. Escalier suspendu à 2 accès, sans noyau. Galeries fermées... 3. Rampe d’escalier du XVIIIe 4. Traboule qui mène au 20, quai Saint Antoine 5. Commissionnaires en fruits de la maison Oliver et Cie avec leurs employés et leurs marchandises devant le 20, quai Saint Antoine en 1915. Ils traboulaient par le 44, rue Mercière pour rejoindre leurs entrepôts aujourd’hui transformés en restaurants.

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Ce fut longtemps un rituel doublé d’un protocole respecté à la lettre. De retour du marché Saint Antoine, Paul Bocuse venait boire son café chez Madame Camille, grande copine de la Mère Léa, après avoir posé son auguste postérieur sur sa chaise attitrée. Dans ce petit bistrot, de retour de fête, à 5h du matin Fred Bondil et Jim Léon « épongeaient » d’une bonne omelette. 5

L’Alcatraz L’Alcatraz ou l’évadé de la rue Mercière. On était plutôt habitué à l’attrape-pognon et au service expéditif. Mais ici, pour une poignée de dollars, nous voilà en tête-à-tête avec une salade Al Capone et une rustichette moelleuse servie par des matons sympas. On sait alors pourquoi il était si difficile de s’échapper de ce rocher mythique. Menus 43/58F. Le Petit Paumé 1990/2000, p211

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Publicité parue dans le catalogue officiel de la Foire de Lyon 1917

Caffe Milano L’Italien de Mercière

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l ne parle pas avec les mains et ne supporte pas la squaddra azzura. Il ne vous chantera jamais « O Sole Mio. » Au milieu des bouchons, l’Italien de la rue Mercière a fait son trou. Bienvenue au Caffe Milano. De l’Italie, Alexandre Villard et Yann Maitrias ont gardé le meilleur. Dans la décoration tout d’abord, où les deux jeunes patrons n’ont pas déprécié leur étiquette milanaise. Leur restaurant de la rue Mercière respecte les codes de la capitale de la mode rejoignent en intégrant ceux de la capitale de la gastronomie. Design ultra-graphique, tonalités et sombres et scénographie dynamique, le Caffe Milano et ses 56 couverts (salle, mezzanine et terrasse) est un écrin charmeur et gourmand. A la carte, antipasti, pizza, viandes et poissons se déclinent autour des grands classiques de la cuisine italienne. Des portions lyonnaises et des mises en assiettes léchées, appuyées par une carte des vins au bon calibre. Quelques jolis flacons de Côtes-du-Rhône retiennent l’attention et flattent le palais. A déguster avec un saint-marcellin de la mère Richard. Côté dessert, ne le répétez pas trop fort mais le tiramisu est à tomber par terre. La note sucrée puis l’incontournable ristretto avant l’addition est douce comme du mascarpone. Entre belle ambiance, bonne cuisine et prix d’ami, la cantine italienne de Mercière se déguste midi et soir, en salle ou en terrasse. Benjamin Solly

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Caffe Milano - 04 72 41 74 63 Lyonpeople / Juin 2014

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et immeuble est traversant avec la rue Centrale (actuelle rue de Brest) arbore une façade typique début XXe, dont le dernier étage dispose d’un long balcon couvert. Mais il suffit de pousser la porte pour découvrir que le noyau de la maison date de la fin XVIe et début XVIIe. De part et d’autre de la porte d’entrée deux commerces : à droite le chausseur Stilotton et à gauche le mythique Façade Café.

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Porte à imposte Louis XIII qui provient de l’ancienne façade et qui a été replacée après la construction de la nouvelle façade, l’immeuble ayant été frappé d’alignement.

Détail de la cage d’escalier et ses arcs rampants

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

La seconde cage d’escalier XIXe côté rue centrale (rue de Brest)

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Immeuble fin XVIe, début XVIIe dont la façade a été modifiée en 1912 Propriétaires : 1911 : Famille Hiriot 1956 et 1974 : Famille Coulot Aujourd’hui fond de pension Société Générale

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COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Façade Café Naissance d’un mythe

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e petit bar tenu par Mémère était l’un des derniers à accueillir des gazelles en talon et jupes ras la… Quand la rue a commencé à flamboyer, il ne se passait pas un jour sans qu’un quidam ne pousse la porte avec son chéquier. Mais Mémère tenait bon… jusqu’à ce jour où elle en a eu ras la… casquette ! Fidèle client de l’établissement, Claude Polidori saute sur l’occasion. En 1984, accompagné d’autres potes, Frédéric Bondil (disparu en janvier 2010), Daniel Dantzékian et Jean-Louis Manoa, il persuade « Mémère » de leur céder son bouclard. En deux temps, trois mouvements, l’affaire est conclue (300 000 Francs) et illico signée : « On est sorti, je l’ai amenée chez le notaire et voilà ! » Voilà comment est né le bar Façade, adresse incontournable de la rue Mercière. Une artère dont il devient, là aussi, un acteur majeur en étant à l’origine de sa configuration en mode piétonne. Après un quinquennat au Façade, et non sans avoir au préalable jeté son dévolu sur le Cintra – « Je le voulais vraiment mais au dernier moment je me suis fait devancer par Evelyne Charpiot alors que j’allais signer le compromis… » - il achète sa première boulangerie aux Halles de Lyon. En 1990, le trio revend l’affaire à Stéphane Jorcin pour 2 300 000F. Depuis les nuits continuent de s’enchainer sur un rythme jazzy. Ce dernier a dernièrement relifté l’établissement qui va être rebaptisé « Façade by Enfants terribles » pour accentuer les synergies entre son restaurant et son bar.

Magnifique cage d’escalier début XVIIe

La façade peinte par Bernard Mans Jean-Louis Manoa, Fred Bondil et Claude Polidori à Saint-Tropez en 1983. L’année suivante, ils s’offrent le bar de Mémère

Un décor désormais intemporel pour le plus connu des bars de la rue Mercière Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble construit au XVIIe dont la façade a été remaniée au XIXe siècle Propriétaires : 1864 : Madame François 1911 : Famille Dubost 1930 et 1974 : Famille François Aujourd’hui : Copropriété Caractéristiques : Façade à fenêtrages à pilastres et entablements. Traboule jusqu’au 21, quai Saint Antoine.

L’allée malheureusement dénaturée par un faux-plafond et un carrelage hospitalier

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Cour avec grand escalier à retour, ouvert par des arcs rampants

Les parents de Gérard Herrbach, consul du Grand-Duché de Luxembourg (photo) ont longtemps tenu une boulangerie à cet emplacement. A leur départ, le restaurant qui s’est installé a tout logiquement été baptisé « La Boulangerie ».

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Le Saint Joseph

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e Saint Joseph, c’est comme le TGV : c’est un produit de qualité, c’est bondé, ça va vite et c’est très rentable. On vous fait parfois gentiment changer de place pour brasser plus de monde, à vous d’apprécier si la coupe de champagne offerte est un dédommagement suffisant. » peut-on lire dans Le Petit Paumé 1996/1997. Installés dans le décor de Pierre Chaduc depuis 1985, Colette et Pol Tanghe (originaire de Namur en Belgique) ont le sourire, c’est vrai. Le Saint Joseph est devenu un classique de la rue Mercière grâce à sa cuisine concoctée par le chef Éric Panetta « 100% lyonnais, d’origine italienne ». L’enseigne peinte en faux marbre est l’œuvre d’Éric Lefèvre.

Des galeries qui courent…

Les 3è et 4è étages en pans de bois

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…ou qui font terrasse



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Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

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Un petit air de Tour Rose au cœur du quartier Mercière


Façade avec fenêtres à meneaux (restaurés)

Rue Tupin, vue sur le 48, rue Mercière avant sa rénovation, cliché Hours, 13 x 18, février 1969. Archives Municipales de Lyon 1PH_2031

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rès belle maison de style Renaissance construite par Guillaume Rouville qui naquit à Tours vers 1518 et vint s’établir à Lyon en 1546 où il épousa la fille de Sébastien Gryphe. Il fut d’abord imprimeur, puis échevin. Il mourut à Lyon en 1589. Il possédait, rue Mercière, quatre maisons ; celle qu’il habitait et où se trouvait son imprimerie, portait comme enseigne « A l’écu de Venise » ; les trois autres étaient désignées « l’Ange, le Phénix, la Toison d’Or. Le 17 décembre 1586, Guillaume Rouville (ou Roville) fait son testament devant Maître Garnier, notaire. Il lègue à l’hôpital sa maison de l’Ange et teste que les revenus en soient accumulés pour être distribués, chaque 5 ans, à ceux de ses descendants que sa famille assemblée jugera le plus pauvres. Il compléta ces dispositions par codicille du 17 juin 1589 et mourut peu après. La maison a été léguée par demoiselle Françoise Reynon aux Hospices, par testament du 13 septembre 1765, publié à l’audience de la Sénéchaussée le 26 avril 1775. La maison a dû être revendue en 1848, par les Hospices (Maynard).

Les occupants en 1959

Fédération Française de Ski Fédération Française de Basket-ball, ligue du Lyonnais R. Reveillard, fruits Pouly, articles pour pansements Satre, boucher (appartement)

La façade côté quai Saint Antoine, au numéro 22

Quid de l’inscription au-dessus de la porte d’entrée : « Au maillet d’argent 1639 » ? John GrandCarteret dans « L’enseigne à Lyon » suggère une origine possible : elle aurait appartenu à un libraire, sans autre précision. Quant à Nizier du Puitspelu, il suggère qu’un maillet aurait été représenté au centre du fronton, puis masqué par une enseigne moderne et enfin recouvert d’une peinture vert-bronze noyant la gravure dans la couleur. Porte à triple clé dans un arc plein cintre où figurent les mots « Au Maillet d’argent », surmontée d’un bas-relief illustratif à la destination de tous ceux, nombreux à l’époque, qui ne savaient pas lire

COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI

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Très bel escalier avec galerie mais entrée par le quai Saint Antoine, le magasin ayant colonisé l’allée

e pied d’immeuble a longtemps été occupé par Reveillard & Cie, puis un revendeur Rank Xerox. Qui a déménagé ses photocopieurs pour laisser la place à Cambé (Polos), Odlo (vêtements techniques et de sport) et depuis novembre 2013 par Royal Racer (Philippe Bettant et Pierre Bonnet).

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Immeuble construit en 1639 et connu sous le nom de « Maison Reynon » Entrée 22, quai Saint-Antoine Propriétaires : 1864 : Orcel et Mlle Maurice 1911 : Mlle Maurice 1930 et 1974 : Reveillard et Rolland Aujourd’hui : Copropriété Maître d’ouvrage : Guillaume Rouville Caractéristiques : Porte à triple clef, laissant voir la trace de l’enseigne Au Maillot d’argent, escalier et galerie Lyonpeople / Juin 2014

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aisons du XVIIIème siècle démolies et remplacées par un immeuble traboulant avec la rue Centrale (actuelle rue de Brest). Le numéro 47 a appartenu à la famille des libraires Perisse (lire encadré) et le 49 à la famille de Cuzieu. Cet immeuble a plus récemment accueilli le siège social de l’ACL (Association des Cuisiniers Lyonnais), créée le 5 juin 1987 par Jean-Pierre Devigon et qui proposait tous les mardis après-midi une bibliothèque de la cuisine. Avec – déjà – l’ambition de créer un musée de l’art culinaire…

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Immeuble actuel construit au XIXe à la place de deux maisons (47 et 49) de 1750 Propriétaires : 1864 : Famille de Cuzieu Rencontrée dans nos numéro spéciaux place Bellecour (n°16) et Sainte Foy les Lyon, la famille Denis de Cuzieu possédait l’important domaine de la Gravière à Sainte Foy les Lyon, dans lequel Madame de Cuzieu effectue de très importants travaux et fait lever les plans dans un atlas d’aquarelles en 1876. Depuis 1911: Fondation de La Martinière (siège : 9, rue des Augustins, Lyon 1er)

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

La cage d’escalier droite

Famille Périsse

Cinq générations au service du livre (1690/1850) Parmi les plus notables des Périsse quant au développement de leurs activités, on peut citer Antoine (1737/1812), Jean-André (1738-1800) dit « Périsse-Duluc » et Jean-Marie (1754-1834) dit Périsse-Marsil. Périsse-Duluc fut aussi administrateur de la Charité de Lyon, élu le 30 mars 1789 second des huit députés du Tiers état de Lyon aux Etats Généraux, membre du premier Comité de constitution à Paris du 6 au 14 juillet 1789. Par la suite, lors de Jean-André Périsse-Duluc (1738-1800) son retour à Lyon après la « Terreur », il occupera les fonctions d’administrateur de l’hospice des malades en 1794 ; puis en 1800, peu avant sa disparition, il sera nommé conseiller de la préfecture du Rhône. Admis en franc-maçonnerie dès le 14 octobre 1772, il fut membre de la « loge de la Bienfaisance » et un proche de Jean-Baptiste Willermoz. Périsse-Marsil, son jeune frère cadet, quant à lui, dirigea véritablement à cette époque les établissements et développa les activités à Paris (place Saint-Sulpice) et Roanne. A Lyon leurs locaux, mais aussi leur résidence d’habitation se situent principalement rue Mercière, on les retrouve successivement aux numéros 15, 16, 18 ou encore au 33 (anciens numéros)… mais aussi Place Bellecour et aux Terreaux. Rue Mercière, on les cite aux

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n façade, deux commerces : Le Cyrano (SARL Cléalyon) à gauche (fermé pour travaux) et La route des Pates (ex Arcadius) à droite. En étage, l’atelier de dorure et de gravure en bijouterie de Christiane Verdone et le Groupe Lyonnais d’Etudes Médicales (GLEM). Au milieu des années 80, on y La devanture de l’Arcadius en 2000 trouvait aussi « Arcade », un magasin de vannerie, artisanat et cadeaux… dont était sans doute dérivé l’ex Arcadius. enseignes de la « Couronne d’Or », à la « Bible d’Or ou encore à « l’Epi d’Or ». Il est à noter que le beau-frère de Périsse-Marsil fut André-Marie Ampère par son mariage avec une Carron (famille de négociants lyonnais). Marsil le soutiendra tout au long de sa brillante carrière et restera toujours très proche de lui-même après la disparition de sa jeune épouse, Julie. Ampère fut précepteur d’un des fils de Périsse-Marsil, Antoine. Il habitera rue Mercière (au 18 de la rue, propriété des Périsse) et son fils Jean-Jacques y naîtra… Fréquemment, ils se retrouveront en famille au « Château de Bellerive », à Sainte Foy, propriété de la famille Périsse de 1788 à 1906 (Lyon People n°131). Le fronton principal fut sculpté par Fabisch (« Minerve distribuant des rameaux d’olivier à des enfants », marque des Périsse). Jean-Jacques Rousseau, qui lui aussi aurait été précepteur chez les Périsse y séjourna et Le château de Belle Rive, quai Jean-Jacques Rousseau à La Mulatière. Dessin aquarellé de C.Tournier en 1887 (Bibliothèque Municipale de Lyon) donnera son nom au quai… Parmi les plus importants de France, ils sont considérés à la fin du XVIIIème siècle comme numéro 1 de l’édition catholique, mais éditent aussi Voltaire, Chateaubriand, Berquin,…, etc. Famille alliée aux Montgolfier de Beaujeu (« papeteries de Beaujeu ») aux Millanois et aux Seguin par le biais de divers mariages, leur implication au sein du monde du livre fut complète. Sébastien Duc



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aison de pur style Louis XIII ayant appartenu à Louis Gayot, prévôt des marchands en 1681, qui dispose d’une vaste cour (l’une des plus belles de la rue avec le numéro 58) où se trouvent un puits et son couronnement dans le style du puits de la rue Saint-Jean. « Il y eût lieu d’autoriser le sieur Orcel, propriétaire, par l’entremise du sieur Jamot à faire placer des contre-crosses à 4 fenêtres, pour réduire la largeur des dites ouvertures du 4ème étage de sa maison ».

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Immeuble construit au XVIIe siècle connu sous le nom de « Maison Lange » Propriétaires : 1864 : Famille Ferrer 1911 : Famille de Saint Didier 1930 : Famille Roux-Soignat 1956 et 1974 : copropriété Caractéristiques : Petite imposte en fer, belle façade d’escalier à galeries à trois arcs, avec balcons et rampes en bois tourné

Les occupants

C’est ici qu’a vécu jusqu’à son décès Gisèle Lacombe, la maman de Jean-Paul qu’elle pouvait gourmander depuis sa fenêtre quand il faisait un peu trop la fête au Bistrot de Lyon avec son associé Jean-Claude Caro.

Porte à imposte en ferronnerie rayonnante Louis XIII Puits avec abreuvoir pour chevaux

Façade à grandes ouvertures, remaniée, mais au rez-de-chaussée, les boutiques ont conservé leurs arcades en anses de panier

Niches à tous les étages

COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI

Le Charles

Ouvert en 1998, et auparavant baptisé Le Charles Inn, c’est le fief de Didier Dantzekian après l’avoir acheté à Dominique et Sylvie Lambert. Il s’y est établi en 1999 après avoir cédé son FBI Café du 2, rue de la Monnaie, aujourd’hui l’Epicerie, bar à tartines.

Le Charles’Inn

Trois coups de pinceaux plus loin, le Charles’Inn attire les étudiants pour des soirées endiablées. Les Whiskies (il y en a une trentaine) enivrent, les bières sont nombreuses et le cadre des plus agréables. L’équation est parfaite et la démonstration terminée. Petit Futé Lyon 2000, p333

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Ils se démènent pour animer la rue Mercière. Faisant fi de la crise et de l’hiver maussade, Didier et Sophie Dantzikian ont sorti l’artillerie lourde le 24 février 2011 pour souffler les 12 bougies de leur pub. Plus d’une décennie de fêtes en tous genres pour lesquelles Didier aura endossé tous les costumes possibles et imaginables. Ce soir-là, ce sont les pink ladies qui ont mis le feu au bar, tandis que Sally, un python albinos d’un gabarit impressionnant, s’enroulait autour des invités. Histoire de faire définitivement taire les langues de vipères ?


Photos : Fabrice Schiff & Alain Rico

Très belle cour avec escalier à volée droite (sans retour), 3 étages de galeries en arcades plein cintre, balustrades en bois et ferronneries Louis XIII

Dans l’antichambre de

MICHEL LE ROYER

Comédien dans l’âme, il conte son histoire sans relâche dans son duplex noir et blanc dans la rue des voyous. Il joue de son grand âge avec facétie, déclame un amour sans faille à Delon, adore la belle Frédérique du Mortain et prête sa voix à Lock, le chauve gourou dans la version française de Lost portés disparu ! Sa vie n’est que coups de théâtre. Dans le bel immeuble à galeries, la porte s’ouvre sur un rideau rouge prophétique. Nous voilà chez Michel Le Royer, comédien en verve, enfant de la Comédie Française, théâtreux de première et théâtral tout court. Son coquet duplex du 50, rue Mercière livre d’emblée quelques clefs, toiles et sculptures peu conformistes pour le côté érudit détaché et miroirs, trois de style différent, de classique à contemporain en passant par baroque pour l’égo, sachant que l’objectif du miroir en déco est de pousser les murs, renvoyer des reflets. Ceux de Michel le Royer sont blonds, longs et apprivoisés en un carré par Jérôme Romanyck, son merveilleux coiffeur de l’avenue de Saxe. Dans son complet noir, genre homme de pub, Le Royer abuse des adjectifs, comte mille et une petites histoires en prenant soin d’entretenir l’entretien au champagne. Il attaque sur le thème mourir sur scène, argumentant que personne n’y est arrivé, pas même Molière. À 81 ans, lui a déjà sa petite idée, « mourir en courant » ce qu’il fait chaque week-end avec sa compagne Frédérique, filant jusqu’à l’île Barbe, se régaler et rigoler chez « Jocteur » et retour à la case départ. Nadine Fageol Lyonpeople / Juin 2014

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rue mercière

50 rue mercière

LE FOU DU ROI, UN BAR OÙ LA NUIT N’EST PAS PRÊTE DE FINIR !

IN MEMORIAM

Francisque Collomb, maire de Lyon et André Mure, son adjoint à la Culture, au Fou du Roi

Le Fou du Roi

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a rue Mercière est aujourd’hui l’une grand diplôme d’honneur au shaker d’or des plus animés du centre-ville, un de lui a été remis, sans oublier la coupe ces endroits où souffle l’esprit, un des européenne du meilleur barman de la point de rencontre des nuits lyonnaises. vallée du Rhône. Bar classique et raffiné Cette vie retrouvée, elle la doit en grande « Le Fou du Roi » est en même temps partie au « Fou du très ouvert sur la Roi. » Au centre vie lyonnaise et d’une façade verre participe de son fumé une porte de animation. On bois s’ouvre sur ce se souvient de la qui est devenu en nuit américaine peu de temps, l’un organisée pour des bars les plus l’élection du attachants de Lyon. président des Simone et Gils Etats-Unis ou d’un Fougerol, maîtres récent pop club des lieux possèdent qui rassemblait à un haut degré le de nombreuses sens de l’accueil. vedettes du cinéma. Ils ont su s’entourer On le voit « le Fou d’un de ces du Roi » est un barmen comme on bar où il se passe n’en rencontre plus toujours quelque guère. Amoureux chose. En projet de son métier, l’ouverture d’un Simone et Gils Fougerol, maîtres des lieux Pierre prépare club super privé en des cocktails aux noms évocateurs, comme sous-sol dans une très belle cave voutée, la « Princesse Balte », le « Rhumen Blue » Ambiance, piano bar, piste de danse pour qui lui a valu le ruban bleu des barmen, soirées chics mais décontractées. ou le célèbre « Oscar » pour lequel le Article paru le 3 décembre 1977 dans Le Progrès

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Gils toujours bien chapeauté et entouré

La façade

Alcool fort, jolies filles et musiques expérimentales

Au Palladium avec ses potes restaurateurs : Enzo (Flamenco Rock), John (Le 21), Gils (Fou du Roi), Paul Offroy (Coq Hardi) et Kamel



rue mercière

51 rue mercière

N

e vous fiez pas à l’élégante façade XIXe de cet immeuble qui cache en son sein un délicat escalier à vis du XVIIe. C’est dans son local commercial - longtemps occupé par la maison Jackflor, grossiste en fleurs fraîches - que s’est épanoui en 1995 « Bleu de toi », le second concept de Michel Barthod, déjà comblé par son « Salmon shop ». Didier Anav se souvient avoir campé dans l’appartement d’un copain en 1981. A l’étage, les bureaux de ses sociétés aux noms décalés et poétiques : SARL Du bruit dans la cuisine, SARL Elle est où ma vie et SARL Bonsoir Clara (son resto croix-roussien).

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Immeuble du XVIe dont la façade a été reconstruite en 1853 Propriétaires : 1864 : Famille Lambert 1911 et 1974 : Famille Martel Aujourd’hui : copropriété pour les appartements et Serge Gasparian pour le commerce

Très bel escalier à vis du XVIe siècle

COMMERCES D’HIER

La Timbale

Une heureuse surprise dans ce restaurant-galerie littéralement « transformé » par Nelly et Florent Mathis dont la cuisine est en constante amélioration. Son foie gras et ses gambas grillées suivi d’un Sauvaki (canard des Dombes) rôti au jus avec ses crêpes à l’orange d’une assiette de desserts dont se détache un remarquable soufflé de bananes leur ont attiré une nouvelle clientèle de journalistes, Italiens, hommes d’affaires…Vous êtes sûrs de trouver votre bonheur gourmand dans un de leurs quatre menus: menu cuisine légère (80 F), menu pêcheur (120 F), menu chasseur (120 F) et menu gastronomique (190F). Lyon Gourmand 1987 p.39

La Tosca

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

« C’est reparti la folie avec Zizette et Fanfan qui prépare de remarquables pizzas reine, ziza, régina, devant ses copains cuisiniers qu’il va emmener pour une semaine gastronomique française en Colombie à Cali. Zizette a toujours la même pêche pour vous proposer ravioles à la crème, tagliatelles façon Tosca, jambonneau grillé au feu de bois, frangipane chaude, bichon, mousse glacée au chocolat noir et blanc et le chti canon pour conclure en beauté. Vive Zizette et Fanfan ! Lyon Gourmand 1989 p. 26

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COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Bleu de toi retrouve des couleurs

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ans un décor de Gilles Humbert, le plus breton des restaurants de la rue Mercière a récemment étoffé sa carte de moules et grosses salades avec une formule « galettes » servie samedi et dimanche et de nouvelles recettes de poissons (thon et saumon). Le tout sous la houlette de sa sympathique et dynamique patronne qui tient la barre par gros temps. Elle se nomme Pascale Dauphin. Ça ne s’invente pas ! Lyonpeople / Juin 2014



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Immeuble construit au XVIe siècle Propriétaires : 1864 : Famille Berthet 1930 : Famille Monery 1956 et 1974 : Famille Berthet 2014 : Copropriété et Eric Lefèvre Caractéristiques : Vieux heurtoir et porte dans arc plein cintre, partie de la boutique avec arcs en anses de panier. La porte principale a été déplacée.

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

1. Façade percée de fenêtres avec éléments gothiques dans les angles. Au rez de chaussée, arcades des boutiques en anses de panier. 2. Escalier à vis menant à des galeries obturées

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u pied de cet immeuble Renaissance, se trouvaient deux commerces distincts jusqu’en 1989. Le Layon occupe désormais tout l’espace qui a longtemps accueilli un grossiste en fleurs. Le premier restaurant qui s’y installe après son départ se nomme « Le Graton » où Jean-Louis Manoa fait ses classes en rentrant de son service militaire au côté de Dan Berthier et de dame Jacquet. Puis ce fut « Le Coq en pâte » de Patrick Monge, célèbre pour sa décoration d’inspiration Pompéi, remplacé en 1989 par le Layon de Jean-Luc Léger, toujours aux commandes en 2014. Respect ! 114

Lyonpeople / Juin 2014

5 3. L’atelier du peintre Eric Lefèvre niché sous les toits. 4 & 5. Pans de bois et belles portes aux étages.

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Les occupants

COMMERCES D’HIER

Le Graton

Eric Lefèvre photographié par C. Essertel en avril 1992, au siècle dernier quoi ! Il a signé les fresques du Hameau de Lyon, de l’Italien de Lyon (aujourd’hui Caro) et de la Villa Villemanzy

Le peintre Eric Lefevre « un passionné qui peint les plus belles fresques qui soient, décore hôtels, restaurants, péniches, écoles et sous ses airs de dur, a un jardin secret, ses toiles qu’il ne veut pas oser montrer » dixit Lyon Figaro à son sujet en avril 1992. Nous n’avons pas réussi à caler un rendez-vous avec cet artiste qui fut l’un des bras armés de Pierre Chaduc, et qui possède une grande partie de l’immeuble (photo) avec la famille Desmurger mais Agnès a joué les guides pour nous jusqu’à son nid d’aigle.

Deux associées, Marie Jacquet et Dan ont transformé un magasin d’antiquités en restaurant, tout en conservant une TSF préhistorique et un ancien palmarès bouliste des bistros de nos grand-mères. Résultat: une clientèle d’habitués jeunes servis par deux filles qui s’amusent en proposant une cuisine simple mais bonne, préparée par Gérald Sauvadon, et surtout de merveilleux desserts, dans un menu à 21 F qui change tous les jours. Le pot est à 8 F. Le soir, repas à la carte seulement. Lyon Gourmand p.51

Le Coq en pates de Patrick Monge

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

LE LAYON 25 ans de succès

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oir les plus belles filles de la ville se promener dans cette rue magique tout en dégustant un verre de Coteaux du Layon en terrasse accompagné d’un foie gras en compagnie du sympathique Jean-Luc Léger : un «fou» de jazz et du Festival de Vienne qui a même reçu dans son restaurant Jacky Terrasson et Jamie Cullum lors du dernier Festival. Il recommande même sur son site internet ses cinq morceaux préférés du moment comme « Somewhere » de Keith Jarret. C’est ce qui explique avec sa bonne cuisine à prix abordables le succès constant de cette adresse incontournable de la rue Mercière... C’est en 1989 que Jean-Luc Léger a eu la bonne idée qui a transformé sa vie quittant son restaurant des pentes de la Croix Rousse pour venir s’installer dans la plus belle rue de la ville. Il regroupe alors deux établissements : «Le Coq en pates» et «L’Emporte plats» pour en faire «Le Layon» situé à un point stratégique en face de la rue Tupin. Quarante couverts à l’intérieur dans un décor signé par la «légende vivante» Pierre Chaduc et vingt-deux en terrasse assurent l’ambiance... Nous avons débuté notre repas par des asperges vertes d’origine France à l’huile de truffe et copeaux de parmesan suivies par une dorade entière rôtie au four et fenouils braisés. La dorade et le bar sont servis entiers alors que les filets de poissons sont devenus monnaie courante dans tous les nouveaux restaurants au décor et à la cuisine standardisés. L’ile flottante aux pralines à la crème anglaise Jean-Luc Léger, son épouse Michelle et leur manager Maï terminera en beauté votre repas orchestré par Jean-Luc Léger et sa charmante épouse qui font leur maximum pour vous faire passer un bon moment... Le homard grillé sauce crustacés et petits légumes, la sole meunière «petit bateau» pommes vapeur, le pigeon rôti servi entier désossé et farci au choux et lard fumé, le dos de saumon rôti tagliatelle de courgettes au pesto provençale tomates séchées, le cabillaud juste poêlé coulis de chorizo fenouil braisé courgettes expliquent son succès alors que dans le temps il fallait aller courir sur les bords de Saône ou dans des endroits très chers comme «La Sauvagie» à Charbonnières pour pouvoir manger dehors sur une terrasse et jamais après 21 heures... Le monde a changé puisque «Le Layon» sert non-stop de midi à minuit les samedi et dimanche allant vers des plats beaucoup plus simples et plus abordables comme son os à moelle et son sel de Guérande dans une ambiance «fun» qui est la marque de fabrique de cette rue magique. Christian Mure (Guide Lyon Gourmand)

LE LAYON 52, rue Mercière – Lyon 2 - Tél. 04 78 42 94 08 Ouvert sept jours sur sept. Service non-stop les samedi et dimanche de midi à minuit. Service jusqu’à 23h30 jeudi et vendredi ou 23h les autres soirs. Formule du jour à 17,50 euros le midi ou 13,50 euros (entrée + plat ou plat + dessert). Menus à 24,50 euros (Lyonnais) et 29,50 euros (Gourmand). Lyonpeople / Juin 2014

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Pierre Chaduc a posé sa griffe sur une quinzaine d’établissements de la rue Mercière

PIERRE CHADUC Dieu soit loué !

Impossible de faire l’impasse sur l’architecte Pierre Chaduc qui par nombre de ses réalisations a signé l’image conquérante et délirante d’une rue Mercière adorée des Lyonnais des années 80. Décodage dans le décor.

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ans et toujours en activité. Dans son blanc bureau des quais de Saône, Pierre Chaduc ouvre ses classeurs recelant ses interventions dument classées par ordre alphabétique. Précision de taille, en 20 ans, l’homme à l’indéboulonnable nœud de papillon, a façonné une certaine image de la rue Mercière, celle des années 80 à 2000 quand elle était un incontournable must des Lyonnais. D’aucuns disent qu’il lui a donné son âme, d’autres notamment ses sous-traitants l’avaient même surnommé « Dieu » tant son aura et sa puissance étaient grandes. Chaduc est à Mercière ce que Vavro est aux brasseries bocusiennes, un gourou du décor de bon à grand teint. Cela dit, à l’époque la notion d’architecture d’intérieur n’existant pas, Pierre Chaduc est surtout un pionnier de l’architecture des restaurants thématiques à Lyon. La rue des entrepôts du marché de gros étant réputée pour ses dames de petite vertu et autres malfrats, enfant, il se souvient même de ses parents lui recommandant de contourner l’endroit sur son trajet ! Il ignorait qu’il allait lui donner « son » âme bien des années plus tard. Progressivement les entrepôts, souvent voutés, se vendent pour trois sous. Au fur et à mesure, on l’appelle à la rescousse pour opérer la

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rénovation. « On sentait que la rue était en mutation ». A chaque fois, son objectif sera de préserver « les beaux éléments » à l’instar d’un plafond à la française « afin de garder de l’âme bien que tous ces lieux étaient à la recherche de leur identité jusqu’à leur nom, à l’époque il n’y avait pas de marketing ». Mais des bouchons, des bistrots, des cantines et des restaurants plus chics. Propulsé taulier décoratif de la rue, l’architecte est contraint à se renouveler pour rester Dieu. Avec quelques coups d’éclats, d’immenses fresques réalisées par Eric Lefèvre propulsent le Guloni en Italie période pompéienne qui disparaîtront avec l’avènement du Salmon Shop. Esprit provençal pour Maître Pierre tandis que la très chic brasserie Moss hérite de toiles peintes fixées sur enrouleur révélant une ardoise avec le menu du midi. Où la magie d’un jeu de stores qui permet d’opter pour une ambiance plus intimiste le soir. Mais encore les douze mètres du bar à vin du Bistrot réduit à deux mètres aujourd’hui. « Je ne m’attache pas à mes réalisations », toutefois, il garde un vrai coup de cœur pour l’aventure rocambolesque de Gaston Restaurant Agricole initialement prévu à Gerland puis finalement rapatrié rue Mercière et lancé par une fête du diable. Une grange en bois avec mobylette, lapins en cage, mini potager, bottes de foin et saucisses purée, Gaston était trop avant-gardiste, aujourd’hui la

quête d’authenticité de Michel Barthod « casserait la baraque ». Nadine Fageol

Et Dieu créa… 1973 - Le Guloni (Salmon Shop d’aujourd’hui) 1974 - La Grenadine (dans le passage du 56) 1975 - Le Saint Joseph 1976 - Le Saint Antoine (dans une ancienne murisserie) 1981 - Le Coffee Shop 1981 - Désirez la Grotte (actuel Mont Liban) 1983 - Chez Moss (rénové en 1989) 1984 - Le Saint Louis (Travaux) 1986 - Travaux du Bistrot de Lyon 1987 - Le Bouchon aux vins rénové en 1993 1987 - Transformation du Magali en Ice Coq 1988 - Sunset Café pour le tandem Caro/ Lacombe 1987/89 - Transformation du Coq en Pâte en Layon 1997 - Loloquoi (agrandi en 1999) 2001 - Gaston, restaurant agricole 2005 - Bonsoir Clara (rue Tupin, aujourd’hui BIEH) 2011 - Spécial Pizza (contre Loloquoi)



rue mercière

53 rue mercière

La cage d’escalier

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ame Antoinette Vaginay, veuve de sieur Christophe Fervier, possédait l’ancienne maison, percée à chaque étage de deux croisées et demi, avec des croisillons à chaque fenêtre qui privent les appartements d’une partie du jour qu’ils pourraient recevoir. Elle fut démolie et le nouvel immeuble est sorti de terre en 1853.

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Maison de style Renaissance reconstruite en 1853 Maître d’ouvrage : Guerpillon Propriétaires :

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

1864 et 1911 : Famille Agniel de Chénelette 1930 : Famille de Gatellier 1956 et 1974 : Madame de Meaux

Poussée par la curiosité, je m’aventure dans un des repaires des blacks de la ville au cœur d’une célèbre rue passante. Intimidée par ce lieu aux airs de cave clandestine sous la prohibition, je préfère admirer dans mon coin les corps suaves se contorsionner sur des rythmes antillais. Après quelques punchs je me fais entraîner par les danseurs qui m’entourent et les laisse m’initier au rituel du collé-serré. Je suis maintenant une adepte, à moi les zouks endiablés.

Jacques César Théodore Agniel de Chénelette (1797-1880) (fils de Jean-Baptiste (17391823), armée de Précy) est fait comte romain par le pape Léon XIII en 1880. Sa fille Catherine Mathilde Marie (1839-1890), épouse en 1858 le comte Léon Boulard de Gatellier (1823-1921, d’une famille ayant donné un secrétaire du roi 1747, échevin de lyon 1778 ; demeurant au château de Gatellier, à Saint Denis de Cabanne, près de Charlieu (Loire), d’où : Maurice (1861-1916 mpf), Charles (1865), Louise et Esther (toutes deux en religion).

Habana Café Le Petit Paumé 2010, p 411

Chris Morel (au centre) entourée de Lucie et Mélanie Jandard (à gauche) et d’Annie Manoukian photographiée chez Georges Blanc

Charles de Gatellier (1865-1956, chef d’escadrons, demeurant au Gatellier et au château de Janzé, à Marcilly d’Azergues) épouse Marie-Thérèse Le Rebours (1865-1898), dont : François (1894-1917 mpf), Louis (1896-1915 mpf), Madeleine (1898-1978), épouse du vicomte de Meaux (1895-1964), officier)

La façade du Habana Café en 2014...

Piano en tête à queue

....et 2001

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Porte palière, détail

En 1981, une bagarre éclate entre deux bandes rivales devant « Le Piano », la boîte de Chrys Morel (aujourd’hui Habana Café). Les lascars s’aspergent de gaz lacrymogène et deux d’entre eux finissent dans les vitrines du Bistrot de Lyon. Le lendemain, c’est Momon Vidal en personne qui viendra régler la facture à Jean-Claude Caro.

Ces derniers sont les parents de : Charles (dcd), Alix (baronne François d’Ussel), François (d’où : Edith 1953 (Arnaud de Ménibus), Vincent 1955, Véronique 1955 (François Duffour), Caroline 1961, Alban 1966), Henri (d’où : Bertrand 1953, Christian 1954, Odile 1955 (Eric Palluat de Besset), Françoise 1960 (G. Ruffier d’Epenoux), Isabelle, Maurice (d’où Charles, Marc, Blandine 1966 (Thibaut Castarède), Béatrice (Geoffroy de Becdelièvre)) et Gérard de Meaux (château de Janzé, d’où Xavier 1960, Inès 1962 (Laurent-Bernard Féral), Elisabeth 1963 (Hugues Laqueille), Emmanuel (1967) Caractéristiques : Escalier sur plan Barlong avec arcade



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cet emplacement se situe, en 1395, l’ « Hôtel de la Rose » qui appartenait à Jacques Cœur et qui lui servait de demeure personnelle. Il achètera d’autres maisons à Lyon en particulier : la « Grandmaison de l’Argentier » et « la Maison Ronde ». Il y séjournait à l’époque où il exploitait les mines de Sainte-Foy L’Argentière et de Chessy. Le libraire Vincent Portunaris y habite de 1519 à 1586. Comme son homologue sise au n°48, cette maison fut la propriété de l’imprimeur Guillaume Rouville (lire page 105) qui la légua aux Hospices Civils de Lyon.

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Immeuble du XVe, remanié au XVIe dont la façade a été reconstruite en 1820 après avoir été frappée d’alignement Propriétaires : 1864 et 1974 : Hospices civils de Lyon Caractéristiques : allée voutée d’ogives, escalier octogone avec galerie d’un arc. Magnifique allée voutée gothique. Croisées d’ogives, clés de voute, et culots sculptés.

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Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

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Une plaque des Hospices Civils de Lyon indique que Guillaume Rouville, ancien imprimeur, puis échevin de Lyon, décédé en 1589, léga sa maison aux Hospices.

La statue de Jacques Cœur à Bourges


COMMERCES D’AUJOURD’HUI

The Salmon Shop La machine à cash

TF1 et tous les médias ont répercuté son cadeau de Noël aux S.D.F. Bravo, Michel Barthod. Les amoureux du saumon, trouveront forcément leur bonheur. Décor signé Gilles Humbert. Beaucoup de monde. Brunch le dimanche à partir de 10h. Menus de 65 à 75 F. Aux menu, assiette de saumon fumé avec toasts et crème d’avocat, pommes frites et un dessert (65 F), salades (72 à 74 F), desserts (22 F). Vin 10 F au verre. Lyon Gourmand 1994 p. 21 + Lyon Gourmand 1995, p 38

Laurence Dietsch a racheté le Salmon Shop à Michel Barthod. Son restaurant a réalisé un CA de 1 155 000 euros en 2012 pour un résultat net de 149 000 euros. Soit 13% de marge...

Escalier à noyau plein, Renaissance. Galeries fermées à arcs et à colonnes

De Lolita Lempicka

AU GULONI

Dans les années 70, une fille fascinante tenait au 54 (dans le local du confiseur Coppier) une friperie tout en exerçant le métier de styliste. Il s’agissait de Lolita Lempika qui s’envole au début des années 80 s’épanouir dans la capitale avec le succès que l’on sait. A son départ, le local est transformé en restaurant italien « Le Guloni » par Pierre Chaduc qui fait recouvrir les murs de gigantesques fresques signées Eric Lefèvre. Quand le Cicéron s’installe, le décor est conservé. Mais il ne survivra pas à l’arrivée du Salmon Shop en 1994.

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Maison construite en 1856 Entrée 42, rue de Brest Propriétaires : 1864 et 1930: de Saint Didier 1954 et 1974 : Montaigne Aujourd’hui : Mme Vergiat-Berthoud Maître d’ouvrage : Berthoud

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Les parties communes ont été très bien restaurées

Les locataires

La Mutualité Générale (assureur, directeur : Ferreboeuf)

COMMERCES D’HIER

Evysandler

Les plus grandes marques de la mode se pressent ici pour embellir les rondes. Dès la taille 48, les modèles de Max Mara, Nina Ricci ou Gianfranco Ferre mettent les bouchées doubles pour répondre à toutes les envies de séduction. Pour la ville ou la campagne. Pour le matin ou le soir. Le Petit Futé 2000, p 189

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La boutique Lafuma installée sur deux étages depuis 2000

Porte palière, détail

Vue imprenable sur la cour du 57

Dulac, fleuristes de père en fils A une centaine de mètres de là au 8, rue de la Monnaie, se trouvait entre 1950 et 1955 l’entrepôt du grossiste en fleurs fraîches Antonin Dulac qui s’établit ensuite rue d’Amboise. Son fils Michel (le Spartacus de la vie politique lyonnaise) perpétue la tradition familiale en déployant son étal tous les jours sauf le lundi quai Saint Antoine.

La Rue Mercière racontée par Albert Champdor

ON Y ÉTAIT HARCELÉ

« Au siècle dernier, la rue Mercière était encore telle qu’on la connaissait sous le règne de PAR DE JOLIES FILLES, François Ier. Boyau étranglé joignant les deux extrémités de Lyon, par lequel s’écoulait À L’AFFÛT DU CLIENT journellement de l’une à l’autre la foule habituelle des rues marchandes des grandes villes, la SUR LE SEUIL DES PORTES, rue Mercière était aussi célèbre que la rue Sainte-Catherine à Bordeaux, ou la rue Saint-Martin à Paris. Les boutiquiers y étaient logés en des antres noirs et profonds, dans lesquels jamais le PAR LEURS APPELS TELS QUE : soleil ne pénétrait, mais qui étaient fort bien achalandés. On y était harcelé par de jolies filles, « VOUS FAUT-IL QUELQUE à l’affût du client sur le seuil des portes, par leurs appels tels que : « Vous faut-il quelque chose ? CHOSE ? VOYEZ, ENTREZ Voyez, entrez la vue ne coûte rien. » Elles alléchaient le quidam, elles étaient faites pour cela ; elles contribuaient, par leur joliesse et leur bagout, à assurer la prospérité sans que celle-ci fût LA VUE NE COÛTE RIEN. » criarde, des marchands de la Mercière. Même avec des moyens modestes on trouvait toujours rue Mercière quelque chose qui fût à son goût et de prix raisonnable. Il faut dire que les commerçants ne s’y départissaient point d’une certaine morale en affaires, qu’ils tenaient de leurs pères et qu’ils conservaient pour leurs fils. D’abord, les boutiques se transmettaient religieusement dans la famille, et certaines d’entre elles étaient fières d’y compter dix générations sans aléas. C’étaient là d’authentiques quartiers de noblesse, qui valaient bien ceux des gens de robe ou d’épée, quoique ceux-ci les considérassent de très haut, lorsqu’ils daignaient les honorer de leur clientèle et de leurs habitudes de mauvais payeurs. » Vieilles Chroniques de Lyon – V ème série - Editions Albert Guillot 1978


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Immeuble construit en 1820 Propriétaires : 1864 1911 1956 2006

: Famille Montmartin et 1930 : Famille Meilheuret et 1974 : Famille de Saint Marc : Copropriété

Caractéristiques : Allée marchande, allant au quai Saint-Antoine. Elle est couverte aux deux extrémités par trois travées de voûtes hémisphériques appareillées.

Etienne Dolet sur le bûcher

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Etienne Dolet fut correcteur chez Sébastien Gryphe de 1534 à 1538 puis propriétaire d’un atelier, la « Doulouère d’Or », où il édite Marot et Erasme. Il est l’auteur entre autres de « commentaires de la langue latine » et d’un « Cato christianus » (Caton chrétien) en 1538, teinté d’athéisme qui lui valut d’être jugé par l’inquisition. Accusé d’hérésie, il fut emprisonné en 1542, par un tribunal présidé par Mathieu Ory. Après 4 ans de péripéties (libération, nouvelle arrestation, évasion, nouvel emprisonnement), il fut condamné à mort en 1546, il fut étranglé puis brûlé, place Maubert, à Paris. Au même titre que Servet, Dolet a été considéré comme un martyr de la liberté de pensée. Une statue en bronze lui fut érigée sur la place Maubert en 1889. Elle représentait l’humaniste debout, les mains liées avec une presse d’imprimerie à ses pieds. Cette statue, lieu de ralliement des dreyfusards, anticléricaux et libres penseurs fut fondue en 1942 et jamais remplacée malgré quelques tentatives. Le passage vu du ciel avec en fond l’immeuble du 26, quai Saint Antoine

L’escalier en pierre de Villeroy

Le sourire platine de Nathalie Amouroux

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et immeuble est traversé par une allée marchande, dit passage des imprimeurs. Si la rue Mercière était dédiée au commerce, elle était le foyer de l’imprimerie lyonnaise au XVIe siècle. Au 56, se trouve un passage (traboule) où se trouvait l’imprimerie d’Etienne Dolet et qui a conservé son architecture Renaissance. A la fin du XIXe, les deux boutiques côté rue Mercière sont occupées à gauche par une boucherie, à droite par un magasin. Se sont succédés plusieurs commerces dont un restaurant macrobiotique, le Petit Pub, Red Cow… A la place de Chez Xane se trouvait le premier restaurant de poissons de Daniel Judéaux (Le Fédora)…Côté quai Saint Antoine, c’est la fougueuse Françoise Pellegrin qui tient une boutique de porcelaine « La vaisselle blanche ». En étage, les bureaux de l’agence de presse Pleins Titres. 124

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De Laffay au Mercière Avant 1900, il y avait déjà un bar, chez Laffay, à l’adresse du Mercière, mais seulement du côté droit. Les affaires trottinaient bien, puisque l’établissement bénéficiait de l’affluence du marché de gros, sur le quai Saint Antoine, par lequel transitaient toutes les victuailles de la ville. Dans les années 70, une jeune femme, Lenny Chavassus, ouvrit un restaurant dans la partie gauche. Il avait un certain succès grâce à la fréquentation de gens du théâtre. L’adresse continua son histoire avec une dénommée Simone Fougerolles qui l’appela « la Cantine » jusqu’à ce que Jean-Louis Manoa reprenne l’affaire en 1978 et lui donne le nom de « Mercière ». Certes, deux restaurateurs, Jean Paul Lacombe et Jean-Claude Caro avaient monté un bel établissement, « Le Bistrot de Lyon », à quelques jets de quenelles. Mais personne n’aurait parié qu’un jour, cette rue étroite aux murs noirs, leu notoire de prostitution, devienne une des plus courues de la ville. Personne, sauf une. Josiane Marie Pividal la styliste voisine vendait : « Je suis peut-être trop avant-gardiste, ou bien les Lyonnais sont trop conservateurs, mais je n’ai plus rien à faire ici, je pars à Paris. Si je peux te donner un conseil : achète mon local, un jour cette rue deviendra la rue des restaurants ». Jean Louis n’a pas acheté la boutique de couture, mais la prophétie s’est réalisée. Cette femme visionnaire n’est pas restée inconnue. Elle s’imposa par la suite à paris sous le nom de Lolita Lempika. FM Avec Philippe Leotard. « Même sourire, même tristesse, même sourire, même silence, même fêlures, même sourire » pour François Mailhes

COMMERCES D’HIER

La Cantine

Gilles et Simone Fougerol font le plein midi et soir dans ce petit bistrot, résurgence de l’allée marchande de la vieille « Mercière ». A midi, menu à 21 F avec entrée, plat du jour, dessert et quart de vin ; le soir à 30 F avec un festival de hors-d’œuvre servis à profusion… Et le café est accompagné de gâteaux-maison rangés dans une de ces boîtes métalliques dont se servaient nos grand-mères. Service jusqu’à minuit. Lyon Gourmand 1977, p.48

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Du côté de chez Xane

Avant Xane, cet établissement tout en longueur a accueilli La Grenadine puis La Pixouri (Yves Richard). Tous les nostalgiques de l’île de Phuket adoreront l’îlot de fraîcheur créé par Xane en 1998 dans le passage Mercière. Ses rouleaux thaïs (les meilleurs de la ville), sa soupe de gambas à la citronnelle et ses ailes de poulet farcies nous font revivre son époque du « Village Thaïlandais » et du « Prestige Thaïlandais » dans le quartier Saint-Georges.

Chez Laffay, passage Mercière, en 1870 Lyonpeople / Juin 2014

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JEAN-LOUIS MANOA Dans la traboule du Viking

Critiqué mais respecté et recherché, cette grande gueule de Jean-Louis Manoa a fait du Mercière son fief, imposant sa manière de voir les choses inversant les lois du marketing au profit de l’humain. Gouaille et stars…

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a tignasse folle, l’œil ciel troublant dans la transparence, le parler de franc à virulent… en vieillissant, Jean-Louis Manoa a gagné en belle patine, de celle à combler un photographe portraitiste. Sa présence puissante et son bagout imagé en font l’une des gueules tutélaires de la rue Mercière. Il s’installe en 1978 un peu à l’abri, en rachetant « La Cantine » à Gils Fougerol. Dans les années 70, c’était chez Lenny, du côté gauche de la fameuse traboule irriguant le quai Saint Antoine, qui avait déjà pour clientèle les gens du proche théâtre des Célestins. Autrefois encore, bien loin en 1890, à l’époque où la rue résidait en un immense garde-manger approvisionnant le marché de gros du quai Saint Antoine, on servait ici la soupe à l’oignon dès potron-minet aux marchands… Tout un monde révolu, dont cependant la rue va conserver l’ambiance au fil de ses mutations jusqu’à devenir l’ombre pâlichonne d’elle même avec l’arrivée des enseignes éprises de marketing et de cuisine rentable à fort relent gastro-industriel. Mais revenons-en aux « résistants ». « Le Mercière » prend enseigne le 1er mai de 1978. Pour y habiter depuis 1974, le jeune homme originaire du Beaujolais est à son aise. Au retour de l’armée, le cuisinier formé par ailleurs à la pâtisserie, a même effectué quelque dépannage au «Gratton» de Dame Berthier… Contre tout attente, au Mercière, il propose une cuisine, ambiance bistronomique d’avant l’heure, et régale en saint jacques, foie gras et autres produits nobles.

AU MOMENT OÙ LA NOUVELLE CUISINE FAIT SA DÉCONCERTANTE APPARITION, LE GARS ÉLEVÉ À LA DURE À LA CAMPAGNE RENOUE EN LYONNAISERIES PIMENTÉES D’UNE CUISINE DE MARCHÉ 126

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Jean-Louis croqué par Vic en 2008

« Dans un décor qui ne ressemblait à rien, le succès a été au delà de nos espérances ». Le Mercière devient la cantine des jeunes happy few, Brumm-Broum l’avocat futur opportuniste, sarkoziste au niveau national, gégétiste à la ville, Jean-Paul Bret futur maire bétonneur de Villeurbanne ou encore Albert Artiaco, co-fondateur d’Ecco TT. Tandis qu’avec avec le très regretté André Mure on touche au grand art de la connaissance et du langage. C’est ce dernier, journaliste culturel touche-à-tout dévoré par la fibre épicurienne (et fondateur du guide Lyon Gourmand) qui le rebaptise « le Viking » et le met en contact avec l’intelligentsia gastronomique Félix Benoit en tête… La jeune Pascale vient trainer ses guêtres en ignorant que le maître des lieux sera le futur de ses autres jours. Manoa ne serait pas Manoa sans quelque bisbille et ratage, voilà qu’aux environs de 1981, la vente du pub anglais en face lui passe sous le nez. Pas grave. Notre homme se régénère en cuisine pour passer la marche arrière et adopter le tempo bouchon ventilé. En 2006, la rue est en proie à la voracité des investisseurs, dés lors tout le monde n’a de cesse de racheter ses murs, évitant ainsi la mauvaise farce de la rue Grolée. Laissant passer l’ouragan, notre homme se décide à « racheter le voisin par orgueil » après avoir raté là aussi plusieurs fois le rachat de la Traboulerie. Ainsi naît le Mercière dans sa configuration actuelle, version deux en un avec traboule au milieu. Là ou personne n’aurait voulu de ce machin alambiqué, lui fait ce qu’il nomme « sa petite route tranquille » qui voit la star de passage séduit par de fiévreuses nuits d’ivresse devenir amie. « Tout le monde était amoureux de

Nathalie Baye », Philippe Léotard raconte les batailles napoléoniennes ou écrit d’épiques poèmes parfumés de bon manger. Puis Berry, Reno, Garcia, Diefenthal, Timsit prenant les commandes avec la verve qu’on lui connait… « Ça finissait fort tard ou fort tôt ». Aujourd’hui, François Xavier Demaison a pris le relais. En 1979, son bureau installé dans la loge de concierge de l’ancienne Cantine est transformé en laboratoire de pâtisserie tandis que la cuisine déménage côté de l’ancienne Traboulerie. A juste titre car de 1980 à 2000 la rue Mercière vit ses grandes heures de gloire, le tout Lyon déboule dans une marée humaine envahissant les terrasses. « Maintenant, le business a changé pour se concentrer sur l’automne et l’hiver ». Fidèle à ses convictions, Manoa est adepte du no décor, le Mercière cultivant le style d’antan. En 1995, Gilles Imbert lui propose de retoucher l’éclairage et deux trois broutilles. Installé au secret en mezzanine, avec Pascale qui n’a de cesse que tout se passe bien. Devant un dodu gratin de quenelle, il est intarissable, parle de la vielle copine Lénie retrouvée fortuitement au Carroz d’Arâches qui chaque année lui ramasse les pissenlits. Pour conclure à sa manière, simple, prudente, efficace, invitant chacun à s’impliquer. « En 2013, nous avons eu un léger fléchissement, si les grosses enseignes sécurisent la rue cependant on doit se battre au nom de la qualité, de la diversité et tout le monde y trouvera son compte. Quand aux petits espaces, ils sauvent la rue par leur caractère ». C’est dit. Nadine Fageol



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et immeuble est traversant avec la rue Centrale (actuelle rue de Brest). En pied, les anciens locaux du cordonnier Giraud et du fleuriste Lesage ont accueilli de nombreux établissements dont « Maitre Pierre », « La Chope d’or », un pub irlandais monté par Robert Pommier (décédé en 2008 et ex patron du Pub 16), le pub « Blue Night » cher à Serge Tonioni, le restaurant « Time Zone », ex « Voile bleue », et aujourd’hui « Le Gone ».

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Immeuble construit vers 1850 Entrée 1, rue Ferrandière Propriétaires : 1864 et 1930 : Famille Richard Depuis 1935 : copropriété Aujourd’hui : côté rue de Brest : copropriété côté rue Mercière : Mme Barry

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

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1. Une cour intérieure de toute beauté 2. La porte d’entrée finement décorée 3. Portes palières, détail.

Les occupants

Jacques Moulinier (photo), ancien adjoint de Raymond Barre, a vécu dans l’immeuble jusqu’en 2001. Aujourd’hui : Le cabinet Kiné Cordeliers, l’agence de publicité Dufresne & Corrigan, Bruno Baboin-Jaubert, le cabinet d’avocats de Maître Annabel Canzian.



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cet emplacement, à l’enseigne du « Nom de Jésus » se trouvait la librairie de Jean Caffin et François Plaignard, successeurs de Jehan de Pillehotte, Seigneur de la Pape et de Crépieu. A l’autre angle à l’enseigne du « Nom de la Trinité » se tenait l’atelier de l’imprimeur Antoine Pillehotte. C’est aussi à cet endroit que travaillait l’imprimeur Pierre Rigaud qui a réalisé la couverture de «Prophéties» de Nostradamus.

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La fin de la rue Ferrandière. Le numéro 57 est sur la droite

De Magali à Maître Pierre Ce restaurant qui s’appelait auparavant « Magali » avait été créé par Bernard Vidal. Pierre-Alain Hébrard qui a fait ses classes au « Mercière » le rachète en 1991. Il change l’enseigne Ice Coq et le rebaptise « Maître Pierre » en référence au nom de famille de son épouse Denise Maitrepierre. Le couple le cède en août 2009 à Jean-Claude Thollet (ex patron du Rive Gauche). Ce dernier l’ornemente d’un splendide lustre Murano dont est dérivé son enseigne « Le Murani ». Pierre-Alain et Denise Hébrard ont pris leur quartier à la Cantine du Village (Saint-Didier au Mont d’or).

COMMERCES D’HIER

Blue Night

Time Zone

La Chope d’Or

En 1984, Jean-Claude Allois rachète la Chope d’Or à Robert Pommier. Voilà ce que dit le guide Cléo en 1987 à propos de son Blue Night, cher à Serge Tonioni, Le barman Patrick Fitte tambour-major du LBF : « Fantasme sémantique et recherche lexicalée entre les murs de la rue Mercière. « Night » est mis pour la nuit, opposée au jour, qui ici n’a pas cours. Si ce n’est à la tombée, et non pas à la chute de ce dernier nommé. Vous me suivez… « Blue » lui, demeure le signifiant d’un pub coloré, les deux juxtaposés forment une alliance de mots. Et comme eux, au gré des bleus canapés, tout s’unit. Pour le meilleur, l’originalité et la saveur des cocktails, et pour le pire, le cow-boy Marlboro qui côtoie les deux pseudo-cocogirls acidulées d’une marque de whisky. Et ils osent s’afficher… Pour trouver, pas besoin de s’affoler, le Bistrot de Lyon est en face situé. »

Les accents du Danemark de Time Zone se réduisent au discours chaleureux de l’hôte des lieux, importé probablement entre deux ou trois caisses de harengs et de morue. Pour que nous profitions de sa bonne humeur et de ses compositions culinaires. A toutes les heures de la journée, la part belle est ici faite aux pitas (Menus à 39F et à 42F avec une boisson comprise), proposées dans tous les états imaginables. Devant la carlingue d’un avion, reconstituée fidèlement, les sandwiches et les salades suivent le rythme des repas et se composent de saumon fumé, de thon, de poulet et même d’agneau. En plat chaud ou en entrée froide, le résultat ne déçoit assurément pas.

Ce fut l’un des premiers pubs irlandais de Lyon. En 1978, Robert et Françoise Pommier récupèrent le local du tailleur pour le transformer en pub. Ils adjoignent Robert Pommier au service une licence IV et le Photo © Aigles dotent d’un grand bar à bière pression. En parallèle, le couple exploite le Pub 16, rue Gasparin de 1975 à 1995. Cette année-là, une fusillade éclate à l’intérieur de leur établissement. Ils n’y sont pour rien mais écopent d’une fermeture administrative… La dernière chope de la rue Mercière est servie en 1984.

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Le Petit Futé 2000, p 224

Le Gone (Mathieu Brand) a pris la suite du Blue Night et du Time Zone en 2005



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oussez la porte de cet immeuble qui recèle en son sein une ravissante cour Renaissance extrêmement bien restaurée. Guillaume Rouville y installa sa première librairie en 1545. C’est sans aucun doute l’un des plus beaux de la rue Mercière, caractéristique avec sa façade du XVIIIème siècle, mais la maison est plus ancienne. Elle dispose d’une allée voûtée d’ogives menant au 27, quai Saint Antoine. Son escalier à noyau à 5 étages et 2 étages de guettes desservis par un petit escalier fort étroit ; face ouest sur cour, à grands fenêtrages du XVe siècle. A la suite, un escalier à vis et allée voûtée d’ogives menant au quai ; à l’angle, un puits avec une élégante coquille surmontée d’un dôme à écailles et d’un petit édicule à arcades. Cet ensemble d’une belle ordonnance rappelle la belle école d’art de Philibert de l’Orme. Sur la face nord, la galerie à rez-de-chaussée est murée, c’est la transition complète du XVe au XVIe siècle. Un musée d’art trouverait là sa place, éclairé sur une vaste cour et sur le quai. Pour l’anecdote, l’immeuble non restauré était à vendre au prix de 600 000 F en 1978. Il a été morcellé depuis.

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Immeuble construit au XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Veuve Dervieux 1911 : Famille Charlet 1930 : Famille Charlet et héritiers Isioud Jusqu’en 1949 : Fernand Humbey Aujourd’hui : Copropriété Caractéristiques : Allée voûtée, escalier à noyau, fenêtrage du XVe siècle sur cour. Puits avec coquille dans le style Philibert de l’Orme

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L’ensemble a été restauré par l’architecte Jean-François Grange-Chavanis en 1987


3 François Petrucci dans ses fleurs

Avant d’accueillir un restaurant, le local de « La Traboulerie » était occupé par la maison « Chez Lolo », grossiste en fleurs fraîches, chez qui a travaillé François Petrucci, père de Jack (également fleuriste à Villeurbanne) et grand-père de Pascal (boutique Le Dressing). « La Traboulerie » s’est successivement appelée « La Pierrade », « Rêve de sable chaud »… Ce bouchon a été cédé par Denis Godel à Aurélien Livenot (Le République). C’est devant sa porte cochère que stationnait la dernière péripatéticienne de la rue Mercière. A 70 ans, elle a décidé de prendre sa retraite. Ce jour-là, une page s’est définitivement tournée pour la rue la plus chaude de Lyon. 3. La cour intérieure en 1925 et en 2014 4. L’escalier à noyau photographié en 2014 et 1900 5. Publicité parue dans le Petit Paumé 1996-1997 6. Racolage de clients devant les devantures des Enfants terribles et de La Traboulerie en 2001

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Les enfants terribles

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e restaurant a « le vent en poupe » sous l’impulsion de Stéphane et Myriam Jorcin qui ont agrémenté le décor de vieilles affiches de golf et de Rolland Garros. On y mange dans de grandes assiettes (comme chez Troisgros) du crottin de chavignol chaud en salade, lotte aux endives, tartare de haddock au citron vert, salade de hareng fumé ainsi que de nombreuses spécialités lyonnaises comme du petit salé aux lentilles. Belle ambiance entretenue par les vedettes de passage comme Dave, Céline Dion, Jeanne Mas… Menus à 48 et 68F. Service jusqu’à minuit. 120F à la carte.

Lyon Gourmand 1986, p 23

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Photos : Fabrice Schiff & DR

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STÉPHANE JORCIN

L’enfant terrible de la rue Mercière

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l est né un 14 avril 1959 à Bourgoin-Jallieu. Papa est photograveur pour l’industrie textile. Avec son frère Christophe, et sa sœur Myriam, ils ouvrent en 1979 « Les Enfants terribles » petite rue des Feuillants à la CroixRousse qu’ils transfèrent deux ans plus tard rue Mercière dans un local occupé par un négociant en fleurs du quai Saint Antoine. Stéphane navigue entre la salle et la cuisine mais après le départ de son frère pour les Etats-Unis (il est aujourd’hui viceprésident food & beverage du César Palace à Las Vegas), il se retrouve seul aux commandes. Et de croquer à pleines dents l’âge d’or de la rue Mercière, qui va s’étaler de 1980 à 1995. « La rue Mercière était alors le centre névralgique de la vie lyonnaise et de la vie artistique : des Marielle, des Brasseur, des Galabru, tout le monde finissait chez nous » résume-t-il un brin nostalgique. « Après, la ville s’est développée et les gens sont partis faire la fête ailleurs. » La rencontre totalement fortuite avec Jean-Claude Pietrocola (lire page 55) va propulser son restaurant dans une autre dimension. C’est entre ses murs que Céline Dion souffle les 18 bougies de son gâteau d’anniversaire, tandis que Jeanne Mas, Carlos, Jean-Claude Brialy, Charlélie Couture… ont leur rond de serviette aux couleurs du bouchon. Qui explose le soir de la victoire de l’équipe de France de Tennis lors de la Coupe Davis 1991. Yannick Noah fait valser les tables. Quelques temps plus tard, les fans de Jeanne Mas font trembler les

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Edouard et Philippe

vitres quand elle vient présenter son deuxième album. « Nous n’avions pas seulement les artistes, tous les millionnaires de Lyon étaient ici » affirme Stéphane Jorcin en détaillant un par un les pochettes des 33 tours qui recouvrent les murs, symboles d’une époque si proche et si loin à la fois. En 1989, il rachète Façade Café au trio Bondil-Dantzekian-Polidori pour plus de 2 millions de Francs. L’affaire est successfull. « Il y avait la queue ! » se souvient Philippe Hild, barman à l’époque, et aujourd’hui bras droit de Stéphane.

Dave attablé aux Enfants Terribles

Président de la rue A sa casquette de restaurateur, Stéphane Jorcin rajoute celle de président des commerçants. « La pérennité

des propriétaires explique la longévité de la rue » assure-t-il. Une pérennité mise à mal par le débarquement d’enseignes nationales comme Hippopotamus ou Léon de B ? « Je suis favorable à leur implantation car personne d’autre ne peut débourser les loyers demandés. On ne peut pas faire de la rue un musée, il y a des pépites et des nouveaux acteurs ; c’est la diversité » insiste-t-il sans convaincre. « Bien sûr, j’aurais préféré une brasserie Bocuse mais c’est mieux qu’un kebab ou un Flunch. » Rappelant au passage le statut unique en France de la rue. « Le 15 août, quand la ville est déserte, il y a du monde ici. » Certes, mais est-ce encore la rue des Lyonnais ? « Ceux qui parlent de rue des touristes, quand ils sont à Courchevel ou à Saint-Tropez, ne sont-ils pas des touristes ? Nos visiteurs étrangers ne viennent pas en claquettes, on n’est pas à Palavas les Flots ! » gronde-t-il comme une mer démontée. Puis de s’apaiser en assurant que les Lyonnais sont en train de revenir. Et pour qu’ils reprennent leurs habitudes été comme hiver, le président de la rue Mercière milite pour avoir l’autorisation de sortir les terrasses toute l’année. « La désertification hivernale n’a pas de sens, la rue est mondialement connue et fréquentée quelle que soit la saison ! » assure-t-il, pestant encore contre « les tatillons administratifs qui mettent des amendes pour 20 cm de dépassement de terrasse. ». Un vrai patron de bouchon, quoi ! Marc Polisson



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el immeuble construit entre 1846 et 1852 lors de la première partie de l’ouverture de la rue Centrale et de l’élargissement de la rue Ferrandière dont la façade très classique cache une magnifique cour accessible par la double entrée du 44 et du 46, rue de Brest. Entrez admirer ses doubles galeries et son puits ! L’imprimeur Louis Perrin exerça ici son activité entre 1825 et 1832 avant de s’installer au 6, rue d’Amboise et d’y créer les caractères Augustaux qui firent sa renommée. Monsieur Poncet, architecte et propriétaire obtient l’autorisation de reconstruire à l’angle des rues Mercière (59), Ferrandière et Centrale (31). L’architecte en chef de la ville est alors Dardel.

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Immeuble construit en 1852 Maître d’ouvrage : Poncet Entrée 46, rue de Brest Architecte : Poncet Propriétaires : 1864 : Famille Porcher 1911 et 1930 : Familles Abord et Demonget (également propriétaires 41, rue Mercière en 1930) 1956 et 1974 : copropriété Caractéristiques : magnifique cour intérieure en galerie avec son puits


La cour intérieure et ses galeries sont un chef d’œuvre du XIXe siècle

L’allée à double entrée qui donne sur le 46 et le 48 rue de Brest

Elle est coiffée d’une double verrière

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Chez Moss

C’est déjà un restaurant traditionnel (Le Tournant) avant la création de Chez Moss en 1984. René et Nicole Mossino en confient la décoration à Pierre Chaduc qui imagine une brasserie parisienne et couvre ses murs de toiles d’Éric Lefèvre. Astuce unique, les toiles sont posées sur des enrouleurs et n’apparaissent que pour le service du soir. A midi, elles laissent place à des ardoises sur lesquelles sont inscrites les suggestions du jour. Au service des gourmets amateurs de fruits de mer, le maître d’hôtel Henri Blanc (21 ans de maison) et l’écailler David Bernaz 22 ans, ainsi que le chef Marc Lefevre (28 ans de maison), le chef associé de Madame Moss.

David Bernaz, maitre écailler depuis 22 ans chez Moss

La cour intérieure et ses doubles galeries mériteraient un sérieux ravalement

Henri Blanc nous dévoile le double jeu des fresques

La surprise du chef Marc Lefèvre. Le puits – intact – installé dans la cour intérieure

Nicole Mossino Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble fin XVIe, début XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Familles Tissot et Derussy 1911 : Famille Lévy 1930 et 1974 : Famille Kohn Caractéristiques : Belle façade (très étroite) percée de fenêtres à meneaux. Porte moderne mais dans bel arc plein cintre

Mur de l’allée fait de grandes plaques de pierres agrafées et coiffé d’un plafond à la française

Elégant escalier Renaissance que l’on voit depuis la petite cour

En pied d’immeuble, le salon privé des « Enfants terribles » qui a été rattaché au restaurant de Stéphane Jorcin en 2011. Ce fut longtemps le local de stockage du charbonnier Dantin avant d’accueillir une bijouterie fantaisie, made in China ! 138

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La rue à l’époque médiévale

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a rue Mercière doit aujourd’hui sa notoriété au fait d’être la « rue des restaurants ». C’est elle, que les réceptionnistes d’hôtel vous indiqueront dès que vous leur demanderez s’il est encore possible de dîner à une heure pareille. La rue Mercière est à la fois une promenade animée pour touriste affamé, un lieu de sortie pour Lyonnais qui aiment dîner tard et un témoignage historique marqué par de beaux restes Renaissance, dans lesquels on peut se restaurer sept jours sur sept. Voilà pour la vision moderne et abdominale de cette voie étroite, qui pourtant est l’une des plus importantes et des plus anciennes de Lyon. Imaginez la ville à l’époque médiévale : un petit centre urbain, limité à la presqu’île et à la colline de Fourvière. Lyon était alors bâtie de maisons basses, avec des jardins, des potagers et des vignes, ainsi que des cimetières qui entouraient les églises paroissiales. Les ruelles ressemblaient davantage à celles d’un village, qu’à celles d’une ville. Les communautés religieuses occupaient près d’un quart du territoire. Les artisans et marchands, eux, se regroupaient dans les quartiers de Saint-Paul et de Saint-Nizier. Le quai Pierre-Scize était fermé par un solide portail de pierre surmonté par un château fort. De hautes fortifications couraient sur la colline de Fourvière jusqu’à Saint-Just ; de hauts murs enserraient le quartier Saint-Georges ; une chaine traversait le fleuve au confluent, qui à l’époque s’arrêtait à Ainay, pour empêcher d’éventuels navires ennemis de remonter le courant, pourtant extrêmement puissant et imprévisible. La colline de la Croix-rousse, aujourd’hui considérée comme un des quartiers les plus denses d’Europe, n’était que vignes et champs. A ses pieds, le quartier des Terreaux et de la Martinière, aujourd’hui connus pour ses boutiques branchées de glisse urbaine, constituaient un vaste espace, sans cultures, servant aux jeux d’arbalète, ainsi qu’au marché aux pourceaux. Tandis qu’à l’est, le quartier des Brotteaux n’existait que sous forme de marécages infranchissables. Mais la rue Mercière était déjà là, comme une des colonnes vertébrales de la ville, un lieu de passage obligé qui la traversait de part en part. Au moyen-âge, la Presqu’île était desservie par deux ponts, l’un sur la Saône, qui donnait accès à la ville des marchands, le « bourg » de la Presqu’île, et l’autre sur le Rhône qui permettait de trouver la route des Alpes. Une seule rue traversait la ville, en diagonale, dans toute sa longueur. Elle partait de la porte de la Lanterne, vers la place des Carmes, sous le nom de rue Lanterne, puis de rue de la Vieille-Boucherie. C’est ensuite qu’elle se transformait en rue Mercière, après avoir dépassé le pont de Saône, et finissait sur le bord du Rhône, comme rue Confort en longeant les seuls bâtiments existants de l’Hôtel-Dieu. François Mailhes Aspects à différentes époques d’une rue toujours aussi vivante

Depuis 20 ans Rue Mercière Moules Frites - Poissons Ouvert 7/7 FORMULES MIDI À 11,50 EUROS AVEC DESSERT Moules du Mois Service continu Midi Minuit Samedi Dimanche NOUVELLE DIRECTION, NOUVELLE ÉQUIPE, NOUVELLE CARTE 51 Rue Mercière • 04 78 37 24 65 Facebook : bleu de toi


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ette maison est le prolongement de son voisin attenant, le numéro 59. Il appartint très longtemps aux mêmes propriétaires. En pied d’immeuble, le concept Best Bagels (resto et épicerie) qui a pris la succession du Saint-Louis se veut le pendant des « meilleurs Delis new yorkais » mais l’arrivée de cette enseigne bas de gamme participe plus à la paupérisation de la rue qu’à la grande évasion américaine promise sur son site internet.

Immeuble construit en 1852 Maître d’ouvrage : Poncet Architecte : Poncet Propriétaires : 1864 : Famille Porcher 1911 et 1930 : Familles Abord et Demonget

Photos : Saby Maviel & DR

1956 et 1974 : Copropriété

Best Bagels a remplacé…

…le Saint Louis en 2012. So sad.

Les belles années du Saint-Louis Jean-Paul Donjon et Dominique Lafoy

COMMERCES D’HIER

RIP Le Saint Louis

Ce fut jusqu’en 2012 un des lieux les plus conviviaux de la nuit lyonnaise. Au bar du « Saint Louis », acheté par René Mossino puis tenu par Gisèle, se côtoyait un mélange unique de jeunes quadras et de vieux trentenaires. Durant 17 ans, Nadine Chouraqui a joué de la baguette et de son charme à la tête de l’établissement où officiait le barman Stéphane Budzinski (aujourd’hui patron d’Un singe en hiver à Vaise). Derrière son clavier, Mike plongeait les lieux, dès la nuit tombée, dans un rythme d’enfer. Le repaire des jeunes loups, VRP en goguette, braguette ouverte, en transe dans l’antre, devant le piano ou sous les cordes de la guitare de Christian où les plus belles filles de la ville s’enchaînaient. Les Nadine Chouraqui a racheté en 2013 la brasserie rires tonitruants de gros Steph, son jazzy, et karaoké « Le Vallier » 205, rue Marcel Merieux à Gerland où elle s’ennuie comme un rat mort. improvisé, danse endiablées… Serrés comme des sardines, on «craquait» les quelques billets de 100F durement gagnés, et qui tombaient directement dans l’escarcelle de l’ensorcelante maîtresse des lieux, Madame Champagne s’il en est. C’était nos vingt-cinq ans. Au fil des ans, la musique s’est faite plus douce, la lumière tamisée et le Saint Louis est doucement tombé dans l’oubli. Nadine a lâché la proie pour l’ombre du Vallier. RIP.

1979 - Achat du Saint Louis par René Mossino 1988 - 1995 : Christian et Gisèle Andereg avec leur directrice Annie 1995 - 2012 : Nadine Chouraqui

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Sylvie – surnommée big barre métal – toujours prête à faire le show

Michel Barthod

Olivia Gabolde (Agnès B), Mathieu (Caro de Lyon) et Sylvie

La fête non-stop !

Pascal, Raphaël Luyton, Marc Engelhard, le musicien Christian, Stéphane Budzinski et Nicolas Winckler en 1995

Bruno Darronat et Laure Brissaud


Depuis 1983

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u pied de cet immeuble, trois établissements. A gauche, dans l’ancienne serrurerie Jacquet, « Le bouchon aux vins » créé par Jean-Paul Lacombe et Jean-Claude Caro en 1986 et, à droite, « Le Winch », tenu par Gérald Tricon depuis 1994. Etait-ce auparavant la « Droguerie du sourire » dont se souviennent les vieux Lyonnais ? Le Bouchon aux vins a perdu la moitié de sa superficie quand JPL a décidé de créer en 2013 un établissement de restauration rapide baptisé « Mercière Express ».

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Immeuble construit au XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Famille Million 1911 : Madame Mord 1930 : Famille Demal 1956 et 1974 : Famille Astier 1980 : Hospices Civils de Lyon 2008 : Copropriété Caractéristiques : Escalier à vis et cour avec fenêtres à meneaux. Belle porte à imposte en fer forgé – Louis XIII.

Les occupants

Locataires en 1959 Char vin, café Ets Primaflor, fleurs Jacquet & Cie, serrurier Kalfa, confection pour hommes Locataires en 1971 Gbedey, café Le Nègre Jacquet, serrurier

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

1. L’interphone du 62. On se croirait aux Minguettes 2. L’escalier à vis du XVIIe 3. La cour intérieure

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COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI

Le Bouchon aux vins

Voici une splendide création des deux « golden boys » à qui l’on doit la résurrection de la rue Mercière : JeanPaul Lacombe et Jean-Claude Caro. Confortablement installés devant un immense bar pour un excellent plat du jour en vitesse ou à table, avec tous les grands crus au verre : on peut s’y régaler d’un carpaccio de bœuf, de saumon norvégien fumé artisanalement, de gras-double à la Lyonnaise comme chez Léon de Lyon. Menu 78 F. Carte : salade du berger (56), carpe des Dombes poêlée au Bourgogne (68), entrecôte grillée sauce béarnaise (90). Vin : 80F. Terrasse l’été rue Mercière. Lyon Gourmand 1989 p. 26

La façade du Bouchon aux Vins en 2013

Le Sunset Café. From USA

Gérald et Magali Tricon, capitaines du Winch

Famille Jacquet Serruriers de père en fils

C’est dans l’ancien pub de Paul Milden, le «Mery Go Round» dont l’enseigne a été déssinée par Philippe Gamel que Jean-Paul Lacombe et Jean-Claude Caro créent en 1988 « Le Sunset », un bar pub dédié au football américain. Le décorateur Pierre Chaduc avait rapporté dans ses bagages ce concept inédit à l’époque après un long voyage d’étude aux USA en compagnie de Jean-Louis Manoa et Michel Barthod. En 1994, Gérald et Magali Tricon démontent le décor et le faux plafond pour installer le Winch. On peut à nouveau admirer les arcs et le plafond à la française. Parmi leurs fidèles clients : Philippe Faugier et Pascal Petrucci (Le Dressing).

La forge de la serrurerie Jacquet a fonctionné jusqu’en 1986

La plaque de Jean Jacquet

La façade photographiée quelques jours avant la fermeture définitive

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n 1919, Jean Jacquet installe sa serrurerie au 62, rue Mercière. Il habitait au numéro 12. Son local dispose d’une forge qui lui permet de réaliser des pièces de ferronnerie. A son décès en 1955, c’est son fils Jean-André qui lui succède et ajoute l’activité d’électricien. Avant de donner luimême les clés à son fils Jean-François, il développe la ferronnerie de décoration et le laiton pour la restauration (bistrot de Lyon, le Splendid, Léon de Lyon ...) en collaboration avec le décorateur Pierre Chaduc. En 1986, Jean-André cède les murs et le fond

à Jean-Claude Caro et à Jean-Paul Lacombe qui y créent le Bouchon aux vins. Jean-François transfère l’atelier à Ecully, chemin du Plat, après avoir quitté le château de Fontville (Lyon People juin 2011) qu’il a loué pendant une quarantaine d’années. C’est là que Benjamin (représentant la 4ème génération) a grandi. Sa maman Marie-Christine est la sœur d’Elisabeth Caro. A 28 ans, il a installé son atelier de serrurerie et ferronnerie à Saint Genis les Ollières. Jean-François Jacquet rue Mercière Lyonpeople / Juin 2014

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Maison construite en 1854 - Entrée 50, rue de Brest Propriétaires : 1864 : Famille de Saint Didier (également propriétaire du numéro 55) 1911 et 1930 : Famille Alaix 1956 et 1974 : Famille Boussant Aujourd’hui : Madame Danièle Breuil

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mmeuble très étroit dont l’entrée se situe 50, rue de Brest et dont la montée d’escaliers a été obstruée par une très inesthétique cage d’ascenseurs. Son pied d’immeuble a accueilli une boutique Harley Davidson, le barbier Linecol Barber puis la confiserie Violette et Berlingot (créée par Anne-Claire, désormais installée passage de l’Argue, photo ci-dessous).

Portes palières

Violette et Berlingot

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iolette est le contraire de Berlingot. Elle est douce comme l’odeur embaumant le petit magasin multicolore et tendre comme les différents caramels qu’elle propose pour presque rien. Elle nous guide habilement vers Rose, Lavande et Coriandre qui en graines ou en guimauves séduisent totalement. Berlingot est plus dur et plus âgé, à l’image des roudoudous et bêtises de Cambrai qui rappellent le bonheur des années passées. Violette qui offre des gâteries et Berlingot, le casse-bonbons, font la bonne paire à la bonbonnière. Le Petit Paumé 2010, p 181

COMMERCES D’HIER

Linecol Barber

Combien reste-t-il de barbiers à Lyon ? Mystère. Depuis la fermeture du salon Linecol Barber, le 1er mars 2007, on n’en a jamais revu d’aussi abouti. Ce salon de coiffure de luxe masculin (auparavant Harley Davidson), doublé d’un institut de beauté esthétique, était un authentique barber shop. La décoration très soignée reprenait les grands codes des salons américains. « Nous coiffions et rasions dans la pure tradition, c’est à dire peigne ciseaux et rasoir couteau avec la serviette chaude. Notre principal souci était le bien-être du client » se remémore sa directrice Evelyne Rioux-Col. Sa clientèle était constituée d’hommes d’affaires et de personnalités du monde du spectacle comme Renaud, Gérard Jugnot, Martin Lamotte etc... Après 11 ans de coupe-coupe, elle a vendu le fonds de commerce à Violette et berlingot, qui a tenu la boutique pendant 5 ans, avant de céder la place pendant deux ans à une boutique d’accessoires de mode puis à un restaurant. Passionnée de déco, c’est tout naturellement qu’Evelyne a bifurqué ensuite vers la profession d’architecte d’intérieur. Aujourd’hui, son agence Linecol Interior est installée 24, rue de Bonnel à côté de la Préfecture.

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Les accessoires à l’ancienne

Le Comptoir à Mozarella a remplacé le salon de coiffure à l’ancienne Linecol Barber Le nom Linecol Barber est le diminutif à consonance américaine d’Evelyne Col

Maud et Jean-Louis Manoa en juin 2000

Les fauteuils au style anglais datant des années vingt ou du siècle dernier


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Photos : Fabrice Schiff & DR

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La façade en 2013

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eux hôtels pour gazelles se côtoyaient dans cet immeuble – ainsi que le chapelier Mancini - avant la nouvelle vie de la rue Mercière. L’hôtel des Jacobins et l’hôtel provençal. C’est ce lieu qu’ont choisi Jean-Paul Lacombe et Jean-Claude Caro pour implanter en 1974 leur fameux Bistrot de Lyon (lire page 42) puis le Bar du Bistrot, lieu mythique aujourd’hui disparu. Le Bistrot a soufflé ses 40 bougies en 2014.

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Immeuble construit au XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Famille Denoyet 1911 : Famille Mauer 1930 : Famille de Chabannes 1956 et 1974 : Famille Poncet Avant 1981 : Société immobilière Saint Antoine 1981 : Société des Immeubles de Lyon 1998 : Immobilière batibail 1999 : Gecina Depuis 2004 : Copropriété Caractéristiques : Grande façade XVIIe siècle ; escalier éclairé par de grandes ouvertures cintrées ; imposte en fer. 1

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1. La cage d’escalier côté quai Saint Antoine

2 2. L’équipe du Bistrot de Lyon


Dans la cour, vestiges de l’ancienne église des Antonins sur votre gauche), occupée aujourd’hui par le Théâtre des Ateliers (ex Théâtre de Guignol)

La cour, côté rue Mercière Lyonpeople / Juin 2014

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Jean-Paul Lucet et Victor Bosch soufflent les 20 ans du Bistrot avec Jean-Claude Caro en 1994

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LE BISTROT DE LYON

L’entrée du Bistrot en 2001. Elle est gardée par deux lions de bronze qui ornaient l’ancien Pont Morand tandis que les becs de gaz électrifiés éclairaient les rues de Lyon au début du XXè siècle.

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ous êtes sûrs d’y retrouver Tout comme Claude Clevenot, Anne et Jean-Paul Revillon, les « beautiful people » Christophe Clevenot et son épouse Catherine qui soupent au coude, les noctambules ou les vedettes de passage, puisque l’on peut y manger jusqu’à 2 heures du matin simplement un plat, dans une ambiance digne des « premières » du Festival de Cannes. La carte change tous les quinze jours avec un remarquable gratin de fruits chauds comme dessert après des plats réconfortants comme la cuisse de canard au potau-feu. Le restaurant le plus animé de la ville grâce à Jean-Paul Lacombe et à son complice Jean-Claude Caro qui ont relancé, avec le bar et le Bistrot de Lyon, la rue Mercière vouée auparavant à la prostitution. 120 à 150F par personne. Lyon Gourmand 1986, p 19

COMMERCES D’HIER

Le Bar du Bistrot

Ne vous laissez pas impressionner par cette clientèle sophistiquée entre deux âges que vous risquez de rencontrer au premier abord. Laissezvous plutôt tenter par la salle du bas où trône un billard français où vous aurez le loisir de jouer, tout en dégustant des cocktails accompagnés de Les 40 ans du Bistrot de Lyon fêtés en janvier 2014

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Le bar du Bistrot a fermé ses portes en 1997… deux ans après le divorce retentissant Lacombe-Caro infatigable animateur de ce lieu mythique

quelques petits fours. Le Petit Paumé 1984/1985, p 257



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La montée d’escaliers a été obstruée par une très inesthétique cage d’ascenseurs. Sans intérêt. Levez plutôt les yeux pour observer les deux grâces au fait de l’immeuble, côté rue de Brest.

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Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

De Story Board à Superdry

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mmeuble aux trois angles (Mercière, Thomassin, Brest) qui offre une triple exposition au magasin du rez-de-chaussée occupé par l’enseigne Superdry Store. L’intérieur de l’immeuble ne présente aucun intérêt, on est dans le fonctionnel lyonnais pur et dur. La maison était un immeuble de rapport dès sa construction au milieu du XIXe siècle. Côté Mercière, on remarquera les fenêtres murées sur 5 étages, conséquence de la loi imbécile et révolutionnaire (les deux vont de pair) de l’assemblée constituante de 1789 qui crée un impôt sur les fenêtres et portes. Cette taxe de l’aveuglement ne fut supprimée qu’en 1926. Un peu tard car à Lyon comme ailleurs, de nombreux bâtiments ont été défigurés à jamais. 150

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Didier Anav et Feelip, responsable de la boutique Superdry Store

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Maison construite au XIXe - Entrée 52, rue de Brest Propriétaires : 1864 : Desjardins 1911 et 1930 : Famille de Longevialle 1956 et 1974 : Famille de Clavière Louis Falcon de Longevialle (1866-1936), avocat, président du conseil général de la Lozère), épouse MarieJeanne de Jerphanion (1967-1942), d’où 7 enfants : Gabrielle (1893, Joseph de Saporta), Maurice (1895, château de Vauxrenard, à Gleizé), Marie (1895-1895), Alban (1897-1917 mpf), Bernard (1897), Yvonne (en religion) et Paule (1905), épouse de Jacques de Clavière (1905-1982), ingénieur des mines , demeurant 36, place Bellecour et au château de Jarnioux. Ces derniers ont pour enfants : François (abbé de Clavière), Chantal (vicomtesse Gérard de Franclieu), Gabriel, Arnaud, Bertrand, Gérard, Alain (dcd), Guillonne (Denis Rocher) et Bruno. Aujourd’hui : Copropriété

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l a toujours eu l’art de dénicher des marques confidentielles et de mettre le paquet pour les lancer avant ses confrères. En 1987, flairant le potentiel de Chevignon, Didier Anav récupère le local mitoyen du sien au 54, rue de Brest. La transaction se fait dans le cadre familial car c’est là qu’est installé son père Samy et sa boutique de costumes à l’enseigne Top’s. C’est ainsi que nait Story Board. En 2011, alors que les magasins multimarques n’ont plus la côte, Didier décide d’y installer la franchise Superdry. Bonne pioche une fois encore : la marque est en train d’exploser.

Story Board a succédé à Tops en août 1987. En arrière-plan, les immeubles du 72 et 74 rue Mercière condamnés à la démolition



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La façade en 1967. Vous observerez que les fenêtres sont dénuées de meneaux

La façade en 2013. Bel encadrement de porte dans un arc plein cintre mouluré et piédroits à chapiteaux.

Photos : Archives municipales de Lyon, Fabrice Schiff & DR

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COMMERCES D’HIER

Achille Jacquemot Vins et spiritueux Au pied de cet immeuble du XVIIème siècle, se trouvait un commerce de spiritueux créé par Alexis Curt (1849-1902). C’est la chapelle des Antonins (aujourd’hui théâtre de l’Atelier) qui sert alors de dépôt. A sa mort, en 1902, le magasin est repris par son gendre Achille Jacquemot (1872-1945) et connaît une belle embellie à la fin de la Première Guerre mondiale grâce aux troupes canadiennes et américaines qui font une razzia sur son whisky. Fortune faite, il continuer de développer son affaire avant de la céder à son comptable en 1942. L’homme des chiffres n’a pas la fibre commerciale et l’affaire périclite. Ses volets de bois resteront fermés de longues années avant de renaître sous la forme d’un petit bar pour demoiselles aux galipettes sonnantes, repris en 1974 par Jean-Claude Caro et Jean-Paul Lacombe pour en faire le Achille Jacquemeot Bistrot de Lyon. et sa fille Marthe

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Deux niches jumelles en forme d’édicule abritent de part et d’autre Saint Joseph et la Vierge Marie. Evocation originale de la Sainte Famille

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Immeuble construit au XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Famille Dupasquier 1911 et 1974 : Famille Thèvenet Aujourd’hui : Alliade Caractéristiques : Façade XVIIe siècle ; au pan coupé, deux niches semblables adossées aux chaines d’angles, avec pilastres à chapiteaux supportant un entablement à denticules et fronton, d’une bonne composition


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mmeuble de rapport vendu par le brasseur Jacques Rinck (Brasserie Georges) au milieu des années 70. Trois magasins en son pied : Oxxo Shop (Marie-Ange Vicoletto) qui a fêté en avril ses 20 ans rue Mercière ; Double Jeu et Upper Shoes (ex Maison du petit bambin au début du siècle).

Les occupants La maison de Sébastien Gryphe

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Maison construite en 1847 - Entrée 54, rue de Brest Propriétaires :

Maison dite du « Grand Paris ». A cet emplacement, au XVIe siècle, se situait l’atelier de Sébastien Gryphe (1492 – 1556). Il vivait dans la maison (démolie lors du percement de la rue centrale, aujourd’hui rue de Brest) et avait fait sculpter sa marque sur la porte : un griffon sur un cube lié, par une chaîne, à un globe ailé, avec sa devise « virtute duce, comite fortuna » (« Avec la Fortune pour compagne et le courage pour guide» ; paroles de Cicéron à Lucius Munatius Plancus, le fondateur de Lyon). La maison fut acquise par les Hospices de J.B. Simon Dancroix ; vendue en 1780 à Benoit frères, négociants sur le pont du Change (Source : Maynard). L’immeuble actuel est de la moitié du XIXe siècle.

1864 : Famille Dumenge 1911 : Veuve Rinck 1930 et 1974 : Famille Rinck Guillaume Rinck (1830-1889, fils de Guillaume 18061869, ouvre en 1860 La brasserie du chemin de fer), époux de Marie-Wilcké (dcd 1912, fille d’un brasseur de SaintEtienne), dont :

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- Charles Rinck (1871-1936) qui épouse Elisabeth Letourneur (1879-1980), d’où Henri Rinck (1901-1928, père d’Yves Henri 1924-1979) et Jacqueline Rinck (1907-1962), épouse de Paul Lutzius (1900-1959) - Georges Rinck (1867-1949, directeur de la brasserie depuis 1912), époux de Laure Grasset (1872-1964), d’où Jacques Rinck (1899-1990) et Jean Rinck (1901-1979) sans postérité - Yves-Henri Rinck (pdg brasserie dcd en 1979) a pour enfants Jean-Jacques Rinck (avocat) et Didier Rinck (1955), dernier pdg de la Brasserie Georges (vendue à Christian Lameloise) - Aujourd’hui : copropriété

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1. L’escalier est obstrué par la cage d’ascenseur 2. Le magasin Upper Shoes 3. La boutique Oxxo shop 4. Gravure représentant Nicolas Bourbon utilisée par Gryphe en 1536 (source Wikipedia)

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Hôtel particulier construit au XVIe siècle Propriétaires : 1547 : Hugues de la Porte 1622 : Horace Cardon 1855 : Imprimeurs Giraud 1864 : Famille Durand 1911 : Famille Fayard 1930 : Famille La Fite de Pelleport 1974 : Huit héritiers des familles La Fite de Pelleport et Chassepot de Pissy 1984 : SERL 1986 : SCI Horace Cardon (Francis Bouygues) 2000 : Jean-Marc Palluis

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

Caractéristiques : La façade a des fenêtrages dont les meneaux sont formés d’élégantes colonnettes avec chapiteaux. La face en retour, rue de la Monnaie, a les mêmes fenêtres avec leur vitrage en plomb. On voit encore en place des plombs en losanges. La face postérieure est à arcades entrelacées. Imposte et écusson, pilastres ornés. A l’intérieur, la cage d’escalier est à voûtes d’arêtes. Galerie avec colonnes supportant deux arcs.

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La maison échappe à la démolition en 1981

on sauvetage in extremis en 1981 a rendu célèbre à titre posthume sieur Horace Cardon, imprimeur-libraire, échevin en 1610-1611. Il acquiert en 1622 l’hôtel qui portera son nom auprès de Pierre Clapisson, sieur de la Duchère. Il a été construit en 1547 par Hugues et Jean de la Porte (imprimeurs et conseillers de la ville) sur l’emplacement d’une ancienne propriété de l’Abbaye d’Ainay, nommée « La cave d’Ainay » qu’il avait achetée en 1542 au cardinal diacre de Gaddis, abbé d’Ainay, dans un contexte de crise financière de l’abbaye. Horace décède en 1641 et l’hôtel resta dans sa famille jusqu’en 1735 environ. L’imprimeur Giraud s’y installa en 1855. Sa veuve mourut là, le 9 mars 1870, et, après avoir gardé pendant cinq années encore l’atelier paternel, ses deux filles le cédèrent à un nommé Gaud qui eut pour successeurs les imprimeurs-lithographes Marchandeau, Buvelot et Henri Gerboud. Sauvée de la démolition, la maison acquise par la SERL en 1984 qui la cède en 1986 à Rhône-Alpes Construction, filiale du groupe Bouygues. Elle Jean-Marc Palluis sera restaurée deux ans plus tard. Elle est alors convoitée par le groupe hôtelier Trusthouse mais leur projet d’hôtel de luxe échoue. Transformée en immeuble de bureaux, elle reste dans le giron de la famille Bouygues jusqu’en 2000, année au cours de laquelle Jean-Marc Palluis (photo) la rachète à Monique Bouygues, veuve du magnat du BTP disparu en 1993. Le président de Foncimo qui a éprouvé un véritable coup de cœur pour l’immeuble a décidé de le conserver dans son patrimoine familial. Il veille sur lui depuis 14 ans. 156

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Propriété de l’abbaye d’Ainay, cette maison était dénommée la Cave d’Ainay. Démolie, elle est reconstruite en 1547 par Hugues de la Porte, sieur de Bertha.

Horace Cardon habillé par Mur’Art Durant les travaux de rénovation de l’îlot 24 (lire page 26), la Société Mur’Art (1981-1995) a initié et réalisé cette idée «d’habillage de chantier», (sûrement le premier sur Lyon qui voyait le jour). Le restaurant Procope qui occupait le rez-de-chaussée ne pouvait subir les travaux sans un souci d’embellissement du chantier. La maquette avait été confiée à un jeune artiste, Speedy Graphito...


COMMERCES D’HIER & D’AUJOURD’HUI

L’immeuble rénové a accueilli l’éphémère Procope, créé par Jacques Blanc (propriétaire à Paris d’une multitude de restaurants dont Le Procope, Charlot, Le Pied de cochon, la Maison de l’Alsace, le Grand Café boulevard des Capucines) mais le concept trop parisien capote. Un parachutage planté dans les grandes largeurs malgré le talent de son directeur Philippe Ciarlo. « C’est normal, ils ne faisaient que du sous-vide. Ça nous a fait rêver le temps d’un aller-retour ! » raconte Jean-Marc Requien. En 1995, le fonds de commerce est racheté par les frères Christian et Christophe Béroujon (Air Futur et Air 2000, purificateurs d’air), qui ouvrent l’Eden Roc Café et le revendent en 1997 à Stéphane Andlaueur (né en 1968), associé actuel de Christian Demigneux dans Actua, à Saint Laurent de Mure. Au rez-de-chaussée « se trouve le bar à cocktail alors que le 1er étage est réservé le jeudi, vendredi et samedi, à partir de 21h, à des concerts : pop rock, funky, disco et blues. Il y en a pour tous les goûts et Eden Rock mérite bien son nom. La cuisine branchée américaine est copieuse » dixit le Petit Futé. En retrait de la rue, le cordonnier Nicolas Mazard. En étage, sont installés le cabinet de conseil en management et ressources humaines BPI, mais aussi Europe Finance Industrie ainsi que les cabinets Alexandre Grant et Leroy Consultants. Dans le renfoncement, l’échoppe du cordonnier Nicolas Mazard installé depuis 2011. Au fil des ans, le lieu a accueilli successivement un glacier, un loueur de trottinettes et un vendeur de bijoux fantaisie.

La cour intérieure après rénovation… Le palier du premier étage

Remarquable par son architecture

…qui ne rime pas forcément avec bon goût

Dans son ouvrage « Recherche sur l’architecture, la sculpture, la peinture, la menuiserie, la ferronnerie dans les maisons du moyen-âge et de la Renaissance à Lyon, P. Martin consacre une notice à cette maison. Il la décrit comme « remarquable par son architecture, qui la rattache au temps d’Henri III, de François II et de Charles IX. Des voûtes contournées sont jetées avec bonheur et avec hardiesse ; les tailles sont en pierre noire polie, malheureusement recouverte de badigeon [1854] ; tous les détails en sont soignés, et il est fâcheux que, sur une architecture élégante et riche, on ait élevé un troisième étage, dont les lignes sans goût et sans rapport avec le dessin général font un déplorable contraste. Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble moderne construit en 1982 après démolition de maisons du XVIIe siècle Propriétaires :

Photos : Fabrice Schiff, Saby Maviel & DR

1864 et 1911: Famille Cochet 1930 : Famille Fuchslock 1956 et 1974 : Famille Roustain Aujourd’hui : Caisse des Dépôts

Guerre des roses au Café Fleurs

Christian d’Aubarède et Jacques Haffner au début de leur idylle.

Le nouvel immeuble construit en 1982 photographié en avril 2014

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aison du XVIIe siècle démolie lors de l’opération de rénovation de l’îlot 24. En pied d’immeuble, le restaurant Pléthore & Balthazar a avantageusement remplacé O Sushi Mercière à l’automne 2013. Le restaurant japonais ne sera resté que deux ans dans l’éphémère Café Fleurs de Jacques Haffner et Christian d’Aubarède, dont la séparation houleuse (lire encadré) a alimenté la chronique gay-friendly durant l’hiver 20082009. Avant que leur bouquet ne fane, c’est la boutique de prêt à porter saisonnier H/F Surprise qui occupait les lieux.

L’animateur vedette passé avec armes et bagages sur Tonic Radio n’a semble-t-il pas retrouvé son train de vie de la grande époque de Scoop et d’Espace… Le Père Noël Christian d’Aubarède (Dodo pour les intimes) obligé de dormir dans sa voiture le soir de la Nativité, telle est la triste existence de notre ami qui cumule son poste d’animateur avec celui de chef d’entreprise, coactionnaire du Café Fleurs. Une seconde casquette qui lui cause beaucoup de tracas depuis qu’il a envoyé son associé Jacques Haffner sur les roses. Le grand aurait-il donc réussi à le mettre sur la paille ? Tout semble indiquer que leur « financial fight » a mal Un an plus tard, il est obligé tourné. Heureusement de dormir dans sa voiture qu’il lui reste sa voiture ! Car aux dernières nouvelles, son compère Laurent Argelier aurait refusé de l’héberger ! Un comble, alors qu’on a célébré leur mariage il y a un mois ! Si vous souhaitez soutenir Dodo dans cette période délicate, allez acheter des fleurs rue Mercière ! N’hésitez pas non plus à envoyer vos dons (en espèces uniquement) à Lyonpeople qui transmettra (après avoir prélevé sa commission). Article paru sur lyonpeople.com en janvier 2009

Les immeubles du 70 au 80, rue Mercière avant leur démolition

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COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Pléthore et Balthazar

PLÉTHORE DE NOUVEAUTÉS

Photos : Fabrice Schiff & Alain Rico

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vec Pléthore et Balthazar, on assiste au retour en force de Fabien Chalard (Comptoir de la Bourse) qui, associé à Vincent Galy, relance la rue Mercière avec un établissement adapté aux multiples codes de consommation actuels. Un endroit que l’on pourrait qualifier de Négociants du XXIe siècle, version décomplexée. Flacons. L’oreille vissée au téléphone, Fabien Chalard navigue entre les cuisines et le bar. Encore un peu sur la réserve, l’associé Vincent Galy est derrière le bar, « conçu dans l’esprit d’une table d’hôtes ou à chaque heure de la journée une proposition s’offre à vous ». Café matinal, plat du jour arrosé d’une dantesque carte de vins et par conséquent bar à vins au before comme à l’after avec tapas 7 jours sur 7. Sans omettre le salon de thé de l’après-midi harangué par un diabolique chariot de desserts griffés Bernachon, Bouillet et Pralus, « quand on ne sait pas faire, mieux vaut prendre le meilleur ». Et cerise sur le gâteau, une épicerie fine où se procurer la charcuterie Sibilia, les fromages… Non, vous ne rêvez pas. Voilà pour l’idée. Pléthore pour la pluralité de l’offre et Balthazar pour l’amour inconsidéré des 450 flacons exposés en vitrines à l’instar de joyaux. En alternance avec un habillage de tissu tartan et de confortables fauteuils à l’imprimé pied de coq géant, l’ensemble distillant une plaisante atmosphère cosy newlook. Pléthore & Balthazar, appelons le Pi and B, c’est encore un lieu à espaces multiples. Pour faire simple une petite boîte, le bar à vins et alcools flanqué de son corolaire le salon de réception, dissimulés dans une seconde boîte toute vitrée correspondant à la salle de restaurant à laquelle viendra se greffer aux beaux jours une terrasse orientée sur la place des Jacobins avec transats et canapés, histoire de se faire bronzer les gambettes sur un goût de Limoncello. Fabien Chalard qui en pince grave pour la cuisine au point d’avoir fait installer une mûrisserie de viande cette dernière estampillée cette fois Olivier Metzger ou l’Hermès du genre, et Vincent Galy, ex pro de marketing sportif (OL Sportfive - Toulouse FC), l’associé au carnet d’adresses du genre mazette ; autre signe distinctif et volontaire du tandem, s’être adjoint une équipe de choc. Meilleur ami de Vincent, l’homme du Palégrié, le chef Brice Lambert, (Guy Savoie à Paris, souschef de Daniel Boulud à Singapour) ose le homard cru en sauce gribiche et rappe la tapas de raclette de copeaux de truffe pour quelques euros. Ajouté aux deux sommelières, l’adorable et infatigable Norbert (Gagnaire, Trois Gros, Blanc) un temps perdu en zinguerie au Confluent pour mieux revenir comme directeur de salle vers ce qui se fait ce de mieux. Dans l’immédiat on recommande, et le Tout Lyon qui n’en perd pas une miette de défiler en repérage.

Pléthore & Balthazar

72, rue Mercière, Lyon-2. Tél. 04 72 16 09 21 Ouvert sept jours sur sept de 8h à 1h du matin. Café : 1,60 €. Menu déjeuner de 17 à 20 €. Tapas de 2,50 € à 4 €. Plat de 10 à 45 € Lyonpeople / Juin 2014

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Immeuble moderne construit en 1983-84 après démolition d’une maison du XVIIe siècle Propriétaires : 1864 et 1911: Veuve Grimaud et Mme Buer 1930 : Veuve Guérin 1956 et 1974 : Famille Accominoti Maison du XVIIe siècle démolie lors de l’opération de rénovation de l’ilot 24

COMMERCES D’HIER

Le Village

Voilà ce qu’on pouvait lire en 1970 dans la presse au sujet du petit restaurant qui occupait le pied de l’immeuble : « Depuis vingt ans, le secteur est promis à la démolition. Mais il tient toujours le coup… tout comme ce vieux bistrot authentique qui semble exister depuis toujours. Mario, avec sa voix à la Georges Carpentier et une politesse très italienne, conserve une fidèle clientèle. Comment pourrait-il en être autrement ? Le merveilleux sourire de Gaby et l’amabilité de la serveuse se conjuguent avec une bonne cuisine et des prix qui oublient d’augmenter. Formule plat du jour à 20F s.c., vin compris. Vin à 13F. Un repas revient à 30/35F. Je vous recommande des anchois (uniques !) dans une multitude d’entrées ; l’osso bucco ; des escalopes d’une inégalable tendresse agrémentées de pâtes à l’italienne ; la délicieuse pâtisserie-maison. Et l’on sert jusqu’à 22 heures 30. »

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Les trois immeubles des 78, 80 et 82, rue Mercière tombent en 1983

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Les occupants en 1939

Barrier, Fuchslock, Beysonneau, Veuve Guérin, Neumann, Dame Collier, Dame Dussuc, Guinand, Rimond, Dame Barboquet, Dame Burel, Salangros, Durix, Dodart, Héritiers Thabaud

COMMERCES D’HIER

Laiterie Cottendin Pierre Orsi la qualifiait d’institution de la rue Mercière, évoquant avec gourmandise les berthes à lait, la crème, et ses fromages. Longtemps tenue par les Frères Blanc, elle est reprise en 1955 par les Cottendin, et ne fermera ses portes qu’en 1983, condamnée par la démolition programmée de l’immeuble qui l’abritait. Derrière son comptoir, Jean-Baptiste et Denise Cottendin, et leur fiston Pierre de 1961 à 1973, année au cours de laquelle il acquiert « Central Park », le parking privé de la rue Tupin, revendu à Franck Honegger.

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Immeuble moderne construit en 1982 après démolition d’une maison du XVIIe siècle Propriétaires : 1864 et 1911 : Famille Ranvier 1930 : Famille Neumann 1956 et 1974 : Famille Blanc

Jean-Baptiste Cottendin au début des années 80

La laiterie Cottendin (croquis de la devanture)

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Pierre Cottendin, 13 ans, derrière le comptoir de l’Epicerie

Denise Cottendin et sa petite-fille Aurélie en 1984


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Immeuble moderne construit en 1984 après démolition de plusieurs maisons du XVIIe siècle Propriétaires : 1864 : Famille Guyot 1911 : Famille Guittot 1930 : Famille Rimond 1956 et 1974 : copropriété Toutes les maisons comprises entre les numéros pairs de 70 à 92 sont tombées lors de l’opération de rénovation de l’îlot 24 (lire pages 26 à 29).

Vue aérienne de la cour du nouvel immeuble construit en 1984 par Jean-Charles Demichel

La façade du nouvel ensemble photographiée en avril 2014

Les immeubles des 56 et 58 rue de Brest à l’angle de la rue Mercière

COMMERCES D’AUJOURD’HUI

Soleil Bleu

La rue Mercière en 1982. A la jonction avec la rue de Brest

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Depuis trois ans, Corinne Vaillant est le rayon de soleil de la rue Mercière. Son salon de bronzage où l’on croise aussi bien des habitants que des restaurateurs ne désemplit pas. Créé en 2003, il dispose de 6 cabines traditionnelles et propose le concept de rajeunissement et d’embellissement de la peau par la lumière baptisé « Light Thérapie ». A cela s’ajoute un bar à beauté express pour les extensions de cils et le maquillage permanent.

Les expropriés s’étaient réunis en association pour faire bloc contre les pouvoirs publics


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Photos : Fabrice Schiff

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LA NOUVELLE MINI RUE MERCIÈRE Avec Mini Gauduel

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lle vous fera rougir d’envie ! Sur les pavés de Mercière, la Mini 3e génération joue les divas. Commercialisée depuis mars dans la concession dirigée par Elie Cunat, le nouveau modèle a intégré un Lyon dans son moteur. Bâtie sur une plateforme allégée, cette Mini inaugure les moteurs à 3 cylindres turbocompressés BMW. Notamment sur ses modèles Cooper (136 ch -1,5l 220 Nm) et Cooper D (116ch – 1,5l – 270 Nm). Consommation réduite et niveau de performances maintenu, ce choix de motorisation s’avère payant. De son côté, la nouvelle Mini Cooper S reste fidèle aux 4 cylindres. Caution sportive de la marque, ce modèle survitaminé met les chevaux (192 ch - 2l – 270 Nm) pour satisfaire les mangeurs de bitume. Le museau rabaissé, les phares plus gros et la calandre plus basse boostent une esthétique déjà bien balancée ! Avec son gabarit allongé (+10 cm) et élargi (+4,4 cm), la petite anglaise gagne en habitabilité et en volume, notamment au niveau du coffre qui passe à 211 litres (+51l). Le tout servi par des équipements technologiques haut de gamme, de série ou optionnels. So british, la plus chic des citadines premium est une petite bombe urbaine ! BS

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LE SACRE DU LOU RUGBY Adieu ProD2, Top14 nous voilà!

Il y avait beaucoup de monde (7998 spectateurs pour être précis), ce dimanche 4 mai au Matmut Stadium pour assister au dernier match de la saison. L’heure était aux remerciements à cette équipe du LOU, son staff et ses dirigeants pour cette fabuleuse saison récompensée par une montée en Top 14. La troisième mi-temps s’est conclue avec la remise des médailles et du bouclier avec le mot du président du LOU Yann Roubert, celui du président de la Ligue Nationale de Rugby Paul Goze et la remise du trophée par le secrétaire d’état aux sports Thierry Braillard. Un spectacle pyrotechnique diurne est venu annoncer le début d’une longue soirée de fête pour les lyonnais et leurs dirigeants. Le DJ Greg Ceven et Big Joe ont assuré l’ouverture de la fête qui s’est finie tard dans la nuit du côté de Gerland chez un brasseur lyonnais. Au nom de toute l’équipe de Lyonpeople.com, merci au LOU de nous faire vivre des moments comme cela et à l’année prochaine en Top14. Texte : Julien Sanglier - Photos : Fabrice Schiff

Alain Bonmartin, président de l’Université Lyon 1, Bernard Fialaire, viceprésident du conseil Général et Jean-François Carenco, préfet de région

Jacqueline Ginon et Isaure Rodet (GL Events)

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Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports et le gymnaste Yann Cucherat, adjoint aux Sports

Fréderic Regert (GL Events), Yann Roubert, président du LOU Rugby et Olivier Ferraton (GL Events)

Franck Isaac-Sibille, manager général du LOU Rugby, Pierre Tingaud, président d’Agen et Olivier Ginon, président de GL Events

Jean-Marie Nauleau et Tim Lane, manager général du Lou-Rugby


PEOPLE SPORT

LE LOU EN TOP 14 Ils rejoignent la meute !

BONNEFOND Paul Centre 25 ans 1,90 m / 98 kg France

BRETT Stephen Ouvreur 28 ans 1,83 m / 90 kg Nouvelle-Zélande

DE MARCO Mickaël 2ème ligne 25 ans 1,97 m / 116 kg France

FELSINA Emmanuel Pilier 29 ans 1,90 m / 125 kg France

FOURIE Deon Talonneur 27 ans 1,78 m / 100 kg Afrique-du-Sud

GHEZAL Karim 2ème ligne 33 ans 1,94 m / 118 kg France

GUNTHER Pierrick 3ème ligne 24 ans 1,90 m / 110 kg France

LORÉE Mathieu Demi de mêlée 26 ans 1,72 m / 73 kg France

MALET Charles 3ème ligne 23 ans 1,90 m / 110 kg France

MARTIN Vincent Ailier 21 ans 1,85 m / 84 kg France

MATADIGO Masi 3ème ligne 32 ans 1,91 m / 109 kg Fidji

PORICAL Jérôme Arrière 28 ans 1,83 m / 88 kg France

PURICELLI Julien 3ème ligne 32 ans 1,96 m / 106 kg France

SMITH George 3ème ligne 33 ans 1,80 m / 102 kg Australie

TUI Hoani Pilier 30 ans 1,81 m / 120 kg Nouvelle-Zélande

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ZEN

Photos : DR

STYLE

LA PIERRE DE SEL

Les bienfaits de l’halothérapie aux portes de Lyon

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Véritable maison du bien-être, la Pierre de Sel propose une gamme de soins unique dans l’agglomération lyonnaise. Et si vous preniez une grande respiration dans la plus grande grotte de sel de France ?

ens sana in corpore sano*. » Les préceptes de Juvénal seraient-ils parvenus jusqu’à Ternay ? Dans le quartier de Flévieu, la Pierre de Sel a ouvert il y a moins d’un an. Créé par Pierre Reymond, épaulé par son équipe de professionnels, ce centre de remise en forme pour le corps et l’esprit s’articule autour d’un concept novateur : une grotte de sel de 30 mètres carrés. La plus grande de France. « On connait l’influence du sel sur la santé depuis l’antiquité, plus récemment, des équipes médicales ont constaté que les mineurs travaillant dans des mines de sel étaient moins sensibles que leurs homologues aux infections respiratoires ». Comme autant de pampilles flamboyantes, les murs de la grotte sont recouverts de cristaux de sel, le sol renfermant également le minéral. Dans cet écrin magnifique, la première sensation d’apaisement est visuelle. « Les séances durent 45mn, les personnes sont en position de repos sur des fauteuils. Le but est de respirer pleinement et profondément. On peut reproduire l’exercice une à deux fois par semaine selon les besoins. Une cure peut être intéressante en cas de bronchite, sinusite, amygdalite, asthme ou allergie par exemple ». A l’intérieur, le taux de 60% d’humidité et la température maintenue à 19° démultiplient les bienfaits du traitement. Dégagement des voies respiratoires, optimisation du système immunitaire, relâchement des tensions, meilleure vascularisation, diminution du stress… Les bénéfices sont

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physiques et mentaux. « Le sel contient également des oligo-éléments tels que le zinc, le sélénium et le calcium, essentiels au bon fonctionnement du corps. » La sensation de détente est renforcée par la douce mélodie de l’eau s’écoulant depuis la tour de graduation de la saumure, qui booste la présence d’ions négatifs dans l’atmosphère. Une médecine douce et naturelle encore trop peu connue en France, mais qui s’est imposée dans les pays de l’Est et en Allemagne. Elément central de son offre bien-être, la grotte de sel s’inscrit également dans gamme de soins élargis, à coupler de préférence avec une séance de baignoire balnéothérapie. Excellente réponse au stress, l’hydromassage du bain à remous vous procurera bien-être et détente. Energisante, la salnéothérapie et sa sélection d’algues aux vertus tonifiantes vous donnera le coup de fouet d’un bain de mer. La Pierre de Sel s’appuie également sur l’expertise d’une équipe de professionnels qualifiés, consultables sur rendez-vous, dont un praticien en médecine chinoise (certifié CFTMTC). Ce spécialiste du « Qi Gong » (travail sur l’énergie interne) et du « Tuina » (soin énergétique basé sur la manipulation du corps) propose des séances hebdomadaires. Le conseil en coaching personnalisé de remise en forme complète la palette, tout comme les exercices de Marche Nordique. Sous l’impulsion de la Fédération Française d’Athlétisme qui en assure la délégation, cette activité de plein air venue de Finlande se pratique à l’aide de bâtons. Un travail physique et cardiovasculaire recommandé par les médecins, en particulier pour certaines pathologies (respiratoires, articulaires,

diabète, obésité...). Une praticienne Shiatsu, Nuad Boran, et massage californien pétrit de la pulpe de ses doigts les corps fatigués. Des massages bien-être qui tonifient, apaisent ou libèrent des tensions musculaires accumulées. L’esthéticienne, styliste et visagiste propose une large palette de soins autour du visage, du dos, des mains, des pieds et des « Escales Sensorielles » (gommage et masque) comme autant d’invitations au voyage. Ajoutez à cette panoplie bien-être plusieurs séances hebdomadaires collectives de sophrologie, ainsi que des accompagnements individuels personnalisés. Ouverte aussi bien aux particuliers qu’aux groupes et aux entreprises, la Pierre de Sel conjugue soins, détente et lâcher-prise. Un lieu unique à découvrir ou à redécouvrir. D’autant que les tarifs pratiqués, eux, ne sont pas salés. * Un esprit sain dans un corps sain

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ECO

Photos : Anik M. & DR

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LE GROUPE OR BRUN

végétalise l’urbain

Leader français des produits de jardin bio, le groupe Or Brun ne se contente pas de soigner vos potagers, bordures et massifs. Il fait respirer nos villes en les végétalisant.

«L

es villes devraient être bâties à la campagne, l’air y est tellement plus pur. » Attribué à Alphonse Allais, cet aphorisme pourrait figurer au fronton du siège et du pôle logistique du groupe Or Brun. Installé à Genas, le pionnier français des produits de jardin bio à destination du grand public bichonne de sa main verte les jardins des particuliers depuis près de 45 ans. Aujourd’hui, ses gammes sont distribuées dans plus de 4.000 points de vente en France, Belgique et Suisse, dans des enseignes telles que Gamm Vert, Jardiland, Botanic, Castorama, Leroy Merlin, Bricomarché… Avec 25% de parts de marché nationales, le géant vert aurait pu se contenter de son pré carré. « Mais nous avons décidé de faire venir la campagne en ville », sourit, en bon disciple d’Allais, Michel Farkouh. Depuis 2005, ce surdiplômé a repris les rênes d’Or Brun après avoir occupé plusieurs postes de direction de grands groupes américains. « J’avais envie de retrouver l’effervescence et l’esprit d’équipe d’une PME-PMI », confie-t-il. Et les challenges qui vont avec. Car depuis 1998, le groupe Or Brun a développé une filiale baptisée La Varenne Environnement. Cette dernière sera le bras armé des ambitions de Michel Farkouh. « J’ai eu le déclic en lisant un papier sur ces new-yorkais qui plantaient leur potager sur les toits des buildings. » Michel Farkouh contribue à développer l’activité de végétalisation de toits et de terrasses dans le BTP. Avec le Grenelle de l’environnement et l’évolution

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environnementale des bâtiments (norme HQE), la végétalisation de toits et terrasses est actuellement en plein essor. Outre les qualités esthétiques qu’apporte de la verdure sur le toit d’un bâtiment, elle permet surtout une meilleure isolation phonique et thermique, une meilleure protection de l’étanchéité, participant à la réduction de l’effet de serre par l’absorption du CO2 par les végétaux. A Lyon, le groupe a réalisé la végétalisation des toits de la Cité Internationale et, plus récemment, le bâtiment du Pôle de Loisirs et de Commerces de la Confluence et l’hôtel Novotel mitoyen. La méthode ? « Tout part d’une roche volcanique appelée Pouzzolane », explique-t-il. Minéral aux multiples vertus, cette pierre est l’élément de base du substrat qui habille les toits et terrasses. Le groupe Or Brun propose aujourd’hui aux collectivités ou aux particuliers une offre clé en main. « Nous réalisons l’étude du toit à aménager, nous créons le substrat spécifique que nous montons et installons sur les toits, avant d’installer les plantes. » On est bien loin du gadget bobo ou du composteur de cuisine... A telle enseigne que le groupe Or Brun est devenu un acteur reconnu du BTP. Il intervient comme sous-traitant du lot étanchéité en collaboration avec de grands groupes du bâtiment, comme sur l’hôtel Métropole où une végétalisation variée a été mise en place. « Ce que nous percevions hier comme de l’agrément ou de l’esthétique superflue relève aujourd’hui d’une réalité économique et écologique », souligne le Président.

d’animaux- sera bientôt visible dans l’espace de restitution de la grotte Chauvet, situé à Vallon Pont d’Arc et qui ouvrira ses portes au public en 2015. « C’est un beau succès pour La Varenne Environnement d’avoir conquis un marché si prestigieux. » En sollicitant la SMAC, filiale du groupe Bouygues Immobilier en charge du lot couverture-étanchéité-végétalisation de l’espace de restitution de la grotte Chauvet, le groupe Or Brun a frappé un grand coup. En effet, il est en charge de reproduire à l’identique l’écosystème végétal originel de la région qui habillera la toiture de la réplique. «Tout ce travail de prélèvement raisonné et de reproduction des plantes endémiques est réalisé avec des pépiniéristes locaux », précise Michel Farkouh. Un modèle autour des circuits courts qui lui tient à cœur. « Ce lien direct avec nos prestataires et clients, presque de voisinage, c’est aussi la philosophie de notre entreprise. » Et si le groupe Or Brun fabrique ses produits dans trois usines situées à St-Jean de Monts (85), Thiel sur Acolin (03) et Treffort (01), Michel Farkouh cultive la proximité comme le plus beau des jardins. Toiture végétalisée du Pôle de commerces et de loisirs à Lyon Confluence

Or Brun en pointe sur la grotte Chauvet Découverte le 18 décembre 1994, la grotte Chauvet, doyenne des grottes ornées du monde, est le plus ancien témoignage culturel de l’homme. Fragilisée par ses 36 000 ans d’existence, son contenu d’un millier de peintures et de gravures -dont 420 représentations

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17Événements

PEOPLE•EVENTS

VU !

+

de photos sur lyonpeople.com

qu’il ne fallait pas manquer Photos : S. Porraz et Lionel Pinar

GRAND PRIX DE LYON 2014 Nostalgie et passion

01

Nostalgie et passion du sport automobile expliquent la foule énorme qui se pressait le jeudi 1er mai autour du paddock de la place de la mairie à Brignais et sur les routes du circuit Lyon-Givors pour voir passer les bolides en l’honneur des 100 ans du Grand Prix de Lyon. Ce Grand Prix de Lyon du 4 juillet 1914 qui empruntait le virage des Sept Chemins sur le parcours Lyon-Givors comptait 37 voitures au départ de 14 constructeurs de six nationalités différentes... Ce fut le point de départ de l’entrée des courses de voitures comme un sport professionnel marquant la fin de l’âge «héroïque» des pionniers. Il fut le premier Grand Prix à limiter la cylindrée à 4,5 litres et le poids à 1100 kilos pour les voitures participantes. Christian Mure

02 Les jeudis marins DU DOCKS 40 Les pirates de l’effet mer partent à l’abordage des docks ! Pas question de laisser les Dockers en cale sèche ! Pour sa saison estivale, le Docks 40 largue les amarres chaque jeudi soir autour des soirées « Effet Mer. » Le vaisseau amiral de la Confluence a fermé les écoutilles et levé la grand-voile pour accueillir les pirates de la nuit lyonnaise. Le plan de navigation ? Un Afterwork waterproof suivi d’une soirée Clubbing calibrée pour tous les loups de mer. Autour d’un bar à cocktail et d’une nouvelle offre de restauration asiatique, la soirée débute et se déguste sans modération sur les terrasses du Docks 40.

180

Lyonpeople / Juin 2014

03 NESS RISTORANTE Giuseppe en apéro Soirée télé-réalité au Ness, jeudi 15 mai. Le restaurant italien de Christine et Thierry Di Litta accueillait Giuseppe et Marie-France de l’émission « Giuseppe Ristorante » et « Qui veut épouser mon fils » autour d’un apéro à l’italienne… Ces deux personnages indissociables ont animé la soirée d’une main de maître. Ils n’ont pas manqué de bluffer fans et curieux venus en nombre, grâce à leur convivialité et leur joie de vivre !



O L •P E O P L E

04

Jean-Michel Aulas, président de l’OL et Yann Cucherat, adjoint aux sports

Elie Mina (Sonofi Pasteur), son épouse Marie-Louise et Olivier Bernardeau (OL)

Fleury Di Nallo, Fabrice Dumas (Fiduciaire Lyonnais) et Frédéric Nachef (Acova)

Jacky Marguin, son petit-fils Gaspar et Pupu

L’horloger Jean Louis Maier, Marcel Prolange et Jean-Luc Remilly (Setreal)

Jean-Michel Aulas, président de l’OL, Philippe Grillot et Maitre Richard Brumm, adjoint aux finances

Stade de Gerland

LES TRIBUNES VIP d’OL - BASTIA En ce dimanche 27 avril 2014, Lyon s’est imposé quatre buts à un à Gerland, face aux corses de Bastia dans le cadre de la 35ème journée de ligue 1. A noter la performance de Nabil Fekir (n°31) auteur d’un but et de deux passes décisives. L’OL a brillé pour le plus grand plaisir de ses spectateurs… et sera européen l’an prochain. Photos : Fabrice Schiff

182

Tony et la Mascotte de la coupe du Monde 2014

L’horloger Jean Louis Maier et Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon

Catherine Bex (Champagne Duval-Leroy) et Sébastien Leguillou (Moreteau)

Jean-Baptiste Maisonneuve (Autocars Maisonneuve) et son fils Hugo

Michel Iafrate (Serfim) et son épouse Marie

Cindy Marin, championnat du monde Aviron 2015 et Clelia Foulon, école de ski français

Lyonpeople / Juin 2014

Martine Ubaldi-Claret, adjointe au Sport du 7ème et Myriam Picot, maire du 7ème

Jean-Yves Delorme (Parcs & Sports) et Jean-Paul Charbit (Solvimo Ecully)



PEOPLE•EVENTS

05

Jean-Claude Vignon (Leximpact), Emmanuel Brun (Brun Assurances), Frédérique Demottaz (Leximpact) et Philippe Neri (Servigaz)

Nathanaël Hannebert et Dine Denuziere (Galyo)

Véronique Couturier (Billon Bouvet Bonnamour) et Christine Volle (Billon Gipsa)

Sylvain Bault, Clémence Giraud (Vinci immobilier) et Philippe Neri (Servigaz)

Christian Gindre (Gindre) et Denis Tschiember (Fertoret-Coppier)

Carine Rodriguez (Billon Gipsa) et Jean-Claude Garcès (Invest Immobilier Rhône-Saône)

Chrystèle Denolly, Elisabeth Jeannin (Immo de France Vienne), Chrystel Dechoux (Servigaz) et Régine Chambet (Immo de France Vienne)

Romuald Fanelli (Simonneau), Emile Iommi (Simonneau) et son épouse Fabienne

Elodie Rambaud, Anaïs Poulain (Multi Régie), Sylvia Nou (Bama) et Thérésa Orio (Multi Régie)

Laurent Noël, Benoit Milliere (E2S), Yann Noblet (GRDF), Gilles Peillon (GRDF), Pascal Peyclit (Peyclit-Pella) et Sylvain Augier (SAE)

Louis-Charles Ract Madoux, Elodie Carmona (Régie Janin), Marlène Ancely, Michèle Simon (Régie Mitanchet) et Christiane Souillet (Nexity)

Amandine Charvet (3F) et Audrey Masson (Nexity)

Berges du Rhône

L’IMMOBILIER LYONNAIS

décompresse à la Plateforme So corporate ! Le groupe Leximpact, Servigaz et Brun Assurances organisaient collectivement un événement à la Plateforme, jeudi 22 mai. Chacun dans leur domaine d’activité, ces professionnels reconnus sont les chevilles ouvrières de la gestion de biens immobiliers. Solidement amarrée sur le Rhône, la très chic péniche de la Plateforme a accueilli la clientèle des trois sociétés organisatrices pour une soirée festive, en partenariat avec Peyclit-Pella, SAE, E 2 S et GRDF. Près de 500 convives ont répondu à l’invitation. Qui a dit que, dans le BtoB, on ne savait pas faire la fête ? Photos : Fabrice Schiff

184

Anne-Claire Marsot, Chantal Bouteille et Marie-Laure Zubal (Régie Rivoire)

Lyonpeople / Juin 2014


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PEOPLE•EVENTS

06

Rue Mercière

PRÉSENTATION DU MERCEDES GLA chez Pléthore et Balthazar

L’équipe Mercedes-Benz Lyon

Ces deux-là étaient faits pour s’entendre. Prenez d’un côté la table la plus courue de Lyon, Pléthore et Balthazar. Ajoutez de l’autre l’élégance racée et l’univers ultra-chic de Mercedes-Benz. Vous obtiendrez l’événement le plus show du printemps lyonnais ! Le constructeur allemand présentait le 15 avril dernier sa nouvelle GLA, une bombe urbaine à l’esthétique époustouflante et aux performances survitaminées, dans l’établissement de Fabien Chalard et Vincent Galy. Dans une scénographie digne de la Croisette, le compact premium a joué les stars sous le crépitement des flashs des 300 invités. Une réception haut de gamme, servie magistralement par le directeur général de MercedesBenz & Smart Lyon Frédéric Bouillé et le directeur commercial de Mercedes-Benz & Smart Lyon Frédéric Blanc. So People ! Photos : Fabrice Schiff & Nicolas Rodet

Pierre Nallet (AnaHome Immobilier) et Laurent Di Pietra (Mercedes-Benz)

Frédéric Blanc (Directeur commercial, Mercedes-Benz & smart Lyon), Gilles Chanut( (Les Incorruptibles), Claude Hochdoerfer (Euro-Agro Foods) et Michel Caporale (Mercedes-Benz)

Fabien Chalard, Vincent Galy (Plethore & Balthazar), Axelle (Lyon People) et Laurent Bernardeau (marketing Mercedes-Benz Lyon & smart)

Pascal Gelin (Vini Passion), Gérard Airoldi (Solynet) et Gilles Demange (Orosa)

Julien Geliot-Chalard, Valérie Burniat et Jean-Jacques Chalard

186

Lyonpeople / Juin 2014

Bernard Mure Ravaud, meilleur ouvrier de France en fromagerie

Florence Beylat (Short-Line) et Joëlle-Marie Berjon (Jo-Elle)

Philippe Bernachon et son épouse Karine

Hervé Bal (Editions HB), son épouse Martine (Spas des Alpes) et Frédéric Bouillé, DG Mercedes-Benz Lyon

Romain Blanchin, mairie de Tassin, Emmanuel Hamelin, conseillé municipal de Lyon et son épouse Olivia

Vincent Galy (Plethore & Balthazar) et Caroline Rigondet (Nagabbo)

Julien Duvert (Capifrance Immobilier) et son épouse Kelly

Thierry Beaumont (Beaumont & Finet) et Corinne Merlin (Mauboussin)


Lyonpeople / Juin 2014

187


PEOPLE•EVENTS

07

L’artiste Ana Fernandes

Arnaud Tiret et Jean-Pierre Frontoni (Cave de Viré)

Jean-Pierre Frontoni, DG de la Cave de Viré, Bruno Vincent et Arnaud Demongeot (Agence Galion) et Stéphane Jacob, président de la Cave de Viré

Domo Lounge

Soirée dégustation avec

LA CAVE DE VIRÉ Soirée de ralliement pour les professionnels de la restauration et de l’événementiel conviés par la Cave de Viré à une dégustation Prémium dans le cadre de son programme « le printemps de restaurateurs ». Au menu, le meilleur de la gamme des Viré-Clessé terroirs (Cuvée Quintaine) et Viré d’Or, ainsi qu’un Crémant de Bourgogne médaillé d’or au concours mondial des vins pétillants. Photos : Fabrice Schiff

Achille Faroux (Do Mo) et Mathieu Fernandes (La cave de Viré)

Béatrice Clarard (Mercure Château Perrache) et Didier Suc (Bérard)

188

Lyonpeople / Juin 2014

Le mot d’accueil de Jean-Pierre Frontoni, DG de la Cave de Viré

Danièle Chevrier, Eddy Diot et Anna Pire (Consulat de Russie)

Geoffrey Blanc (Hôtel Royal), Nicolas Blanc (Levis) et Henri Blanc (Chez Moss)

Léandre Borbon (LOU Rugby)

Philippe Allard (Merle), Mireille Blanc (Chez Moss) et Ray Damet (Tout le monde à table)

Marco (Lyon People) et 6ko (Comptoir de la Bourse)

Didier Suc (Bérard) et Jean-Pierre Frontoni (Cave de Viré)

Alexandre Laurent (La chapelle de la Trinité), Laurent Gamet (Serge Magner traiteur), Eric Limoncini (De Com & d’Esprit), Marie-Hélène Bailly (Esmod) et Romain Farre (EDF)

Stéphane Jacob (Cave de Viré), Olivier Kocet (ASI) et Jean-Pierre Frontoni (Cave de Viré)


APERITIVO•du•mercredi•soir T e r r a s s e • o m b r a g é e S e r v i c e • v o i t u r i e r


PEOPLE•EVENTS

08

Alexis Gabreau (Responsable marketing & communication Confluence), le chef Christophe Marguin et Jérémy Desprets, Directeur de Confluence

Le chef Jean-Christophe Ansanay (Auberge de l’Isle) et Laetitia Pepino (Pack Events)

Marc Boissieux (Masterchef 2013)

Le chanteur Pep’s

La masterclass de Pierre Geronimi

Richard Thavel (SCP Zerbib) et Muriel Gourmoud

Philippe Florentin et L’équipe du Zinc-Zinc

La saison 2014 des animations terrasses est lancée !

PRINTEMPS DE CONFLUENCE

Trois jours de folie ! Du 15 au 17 mai, le Pôle de Commerces et de Loisirs Confluence a inauguré son énorme saison évènementielle avec « Le Printemps de Confluence ». Au programme : concerts gratuits de Pep’s et Lili Road, un set DJ de Eva Gardner, des balades gourmandes et des ateliers culinaires autour des chefs Jean-Christophe Ansanay-Alex et Christophe Marguin, du chocolatier Philippe Bernachon, du glacier Pierre Géronimi, du vainqueur de Masterchef Marc Boissieux, des photocalls … Face à ce plateau de choix, des milliers de Lyonnais ont répondu présent pour profiter également des offres exceptionnelles proposées dans les restaurants. Une opération en guise de warm-up pour les animations terrasses qui se déroulent chaque jeudi et samedi jusqu’à fin octobre. Photos : val-fpg.com, Saby Maviel & Lionel Pinar Vous brûlez d’envie d’en savoir plus ? Alors rendez-vous sur www.confluence.fr ou sur la page Facebook du Pôle de Commerces et de Loisirs.

190

Lyonpeople / Juin 2014

Lili Road et ses musiciens

DJ Eva Gardner



PEOPLE•EVENTS

09

Lyon Vaise

Inauguration féérique

RENAULT LYON NORD avec l’agence évènementielle Esprit d’Action

Soirée féérique pour l’inauguration de la nouvelle concession Renault Lyon Nord (4, rue Saint Simon) organisée par le duo Frédéric Poty et Jean-Louis Cazemajou d’Esprit d’Action. Les 1000 invités, conviés par le directeur Ludovic Destombes en présence des directions régionales et nationales, ont visité les 5000 m2 de la concession dans une ambiance musicale live avec le groupe de 10 musiciens et chanteuses du Verdolini Jazz Band à l’espace Renault et la voix sublime de Marion chez Dacia. Les animations féériques et déambulatoires avec les Féérix et les Bulles de Jazz de Girafes and Co et le cocktail dinatoire de Franck Sucillon Traiteur ont retranscrit les valeurs authentiques et familiales de la marque au losange.

Philippe Soulat, Thierry Braems, Bernard Cambier, Ludovic Destombes, Marc Ferret (Equipe Renault)

Ludovic Destombes (Directeur Renault Lyon Nord), Hubert Julien-Lafferière (Maire du 9ème), Alain Audouard (Président de la Chambre de Métiers) et Thierry Braems (Renault)

Verdolini Jazz Band

L’équipe Renault Lyon Nord

Ludovic Destombes (Directeur Renault Lyon Nord)

Les Féerix

Bulle de Jazz

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Lyonpeople / Juin 2014

Les invités de Renault

Les Féerix

La chanteuse Marion



PEOPLE•EVENTS

10

Christophe Clément (Glammfire France) et Franck Rebié (Bang & Olufsen)

Gilles Malecki (VPLS), Joël Valla (Club Ferrari Scuderia Prestige) et Luigi Magno

Sébastien Mazet (2.AM architecture) et Philippe Mazet (Groupe Mercure immobilier)

Pierre- Olivier Dufour et Pierre Santos-Cottin (L’Atelier Automobile) et le photographe Erick Saillet (Studio Erick Saillet)

Jimmy Condemine (A2DH architecte) et Hadrien Duplaix (Gras Savoye)

Gilbert Giorgi (Mandelaure), son épouse Carole, David Manien, Aurélie (Comdel’Aure) et son époux Arnaud Latourrette (Zen Prod)

David Manien (David Manien), Anne-Sophie Laberine et son époux Thomas (Entreprise Mazet)

Michaël Veber et Eric Weill (Weill & Veber associés)

Maitre Philippe Rambaud, Philippe Porcheur (Service Palettes) et Raymond Hebrard (RH Immobilier)

Jean-Noël Giraudon (Calligaris), Cyril Dussert (Daniel Grange), Evy Augras et Eric Ziliotto (EZ Structure)

DAVID MANIEN SIÈGES & DÉCORATION « L’Art de Vivre » à la lyonnaise

Le tapissier David Manien organisait une soirée « Art de Vivre » pour présenter « Numéro 8 », sa nouvelle ligne d’accessoires de décoration, mercredi 21 mai. Dans son atelier de la rue de Sèze (Lyon 6e), la griffe haut de gamme de ce designer mobilier conjugue élégance et créativité. 200 convives ont été accueillis dans son loft chic et urbain, scénographié autour de l’univers du design et de l’auto-rétro. Un showroom calibré pour l’exposition des créations et des collections David Manien, qui réinvente les codes de la décoration autour des matières et du design. Unique à Lyon ! Mobiliers sur-mesure, pièces uniques, petites séries, David Manien conçoit et réalise ses projets d’aménagement et d’ameublement d’intérieur -de l’étude à la fabrication 100% française- pour une clientèle internationale composée de particuliers et de professionnels. Photos : Fabrice Schiff

Retrouvez l’univers de David Manien et ses deux adresses, lyonnaise et parisienne, sur www.davidmanien.com

194

Lyonpeople / Juin 2014

Frédéric Lacarelle (Sodip), David Manien, son épouse Cécile (David Manien), Christophe Sapet (Atelier automobile) et Franck Rebié (Bang & Olufsen)

David Manien (David Manien), l’architecte Olivier Gallant, son épouse Anne-Sophie et Marie Vital-Durand



PEOPLE•EVENTS

11

Hacen Mesire, Corinne Pontillo (Carmelina) et Jean-Jacques Gaillard

Bastien Giraud, Sylvie Giorgi, Delphine Giorgi et Jacques Giorgi

Gerland

Bruschetta party au

CARMELINA Un petit coin de paradis verdoyant et intemporel en plein cœur de Lyon que ce Carmelina concocté par Marc Joly. Sa terrasse a fait une entrée arrosée dans le bal estival en mode concert acoustique avec Jean-Jacques Gaillard au piano. Et dans les coulisses La Brune et la Blonde… à déguster sans modération 249, rue Marcel Merieux. Photos : Lionel Pinar

Marc Pimbonnet (Entraineur hippique), Sylvie Giorgi, le pianiste Jean-Jacques Gaillard, Sylvie Pimbonnet et Jacques Giorgi (Immobilier Jacques Giorgi)

Marie-Caroline Chapiron et Léa Sournac (La blonde et la brune)

Marc Joly (Directeur du Carmelina) et le pianiste Jean-Jacques Gaillard

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Lyonpeople / Juin 2014

Sophie Braillard, Delphine Lalliard (La blonde et la brune) et Cécile Verget (Les Alchimistes and co)

Nicolas Lajara (Loft club) et Benjamin Roux (Mobilier de France)

La Blonde, « Bosley » et la Brune

Le pianiste Jean–Jacques Gaillard

Bérénice Talarmin (Laforet prestige) et Camille Dubois

Léa Sournac (La blonde et la brune), Romain Rostagnat, Marie-Caroline Chapiron et Romain Rajon (Sotheby’s Realty)

Françoise Gomez (Sovilec), Sylvie Charpiot et Ofra Todeschini (Street connexion)

Stéphanie, barmaid


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12

Gare des Brotteaux

KARIM BENZEMA INAUGURE la terrasse du Boudoir

Invité « surprise » de la soirée, l’attaquant du Real Madrid est venu inaugurer la terrasse du Boudoir, mardi 27 mai, avant de rejoindre les Bleus dès le lendemain à Clairefontaine en vue du Mondial brésilien. Fraichement auréolé de son titre de champion d’Europe avec le Real Madrid, Karim Benzema n’oublie pas ses copains Bafé Gomis et Anthony Reveillère. JeanPierre Cabusel non plus ! Le directeur du Boudoir et son équipe ont reçu dès 19h les noctambules lyonnais pour lancer la saison des terrasses ! Cocktail dinatoire offert, clubbing avec le DJ et saxophoniste maison. Un warm-up parfait avant l’incontournable Soirée Rose du 24 juin prochain. Photos : Lionel Pinar & DR

Karim Benzema et Jean-Pierre Cabusel

Guy Bardel, Béryl Maillard, Richard Thavel et Jean-Pierre Cabusel

Aurélie Calzati et Joëlle Berjon (Jo’elle)

Véronique Devinaz (Bijouterie Gemme) et Annie de Starodoubsky

198

Lyonpeople / Juin 2014

Marion, Karine, Aurélie et Lydie

Anthony Reveillère, Alain Gaunot (Com en action) et Laurent Buccio (Plagstone)

Laure Isoard, Isabelle Moucot (Centre Moucot) et Valérie Andréani

Aline Savall et Marie Abella

Marie-Christine Ziatkowski et Annie de Starodoubsky

Danielle Quessada et la comédienne Fatia Chanelet

Julia et Aurélien Greco (Le Comptoir)

Joyeux anniversaire Frédérique !!!

Hervé Sagnimorte et Lionel Vollekindt



PEOPLE•EVENTS

13

Sonia Corte, Dany Morsilli (La Sphère des Possibles) et Alla Poédie (ANA Conseil)

Les organisateurs de la soirée

Laure, Jean-Christophe Larose (PDG groupe Cardinal), Caro, Michel Chenevat (Eiffage), Sylvain Larose, Sylvain Auclair et Stéphane Fioc

La belle équipe

Guy Cartellier (Taittinger), Eric Macri, directeur du Selcius et Alain Lorieux (Taittinger)

Sylvie lancioli (W Restaurant), Pierre Serpollet (Atol), Christelle Cimetière (agence EMC), Christophe Jaudeau, Géraldine Bonin, architecte d’intérieur

Annie de Starodoubsky, Béryl Maillard (Consul de St Domingue), Marie-Christine Ziatkowski (Gant Lyon), Richard Thavel (SCP Zerbib) Nicolas Trompille (Lliad Ingénierie), Charlotte Neyret et Doryne Mercier (Cojecom)

Confluence

Bienvenue à

SELCIUS PLAGE ! Sous les pavés, Selcius Plage ! Face à la Saône, totalement réaménagée par Pascal Mereu (Camille Bertrand), propice à la détente et à la convivialité, la terrasse du Selcius a été inaugurée mardi 13 mai. Sur le pont festif et joyeux du navire gourmet de la Confluence, plus de 1000 personnes ont répondu à l’appel du large. Rythmée par l’envoutant mix-saxo des Sisters, entre espace intérieur et extérieur, la soirée s’est prolongée jusqu’à potron-minet. Aux manettes, toute l’équipe du Selcius mais également la maison Taittinger, la Villa Schweppes, Audi Central Auto et Proxi’com. Le quinté gagnant la nuit lyonnaise a réussi son pari. C’est l’amour à la plage, aoum cha cha cha ! Photos : Saby Maviel & Fabrice Schiff

200

Lyonpeople / Juin 2014

Sandrine Chausson (Raphael Meubles), le docteur Armelle Chichery et Julie Charbon, artiste Peintre

Fabrice Schiff (Lyon People) porté par Serge Tonioni et Alain Dinc (La Tour Rose)

Damien Corsant (Agence Melbourne) et Dalil Merad (D Com Media)



PEOPLE•EVENTS

14

DJ Mademoiselle EVA

Saint-Jean

Soirée rose à LA

TOUR ROSE

C’est le printemps de la Tour Rose dont nous vous avons présenté le chef le mois dernier. Un nouveau souffle porté par Alain Dinc et son équipe qui ont accueilli plusieurs centaines de troubadours sous la verrière et sur les terrasses de ce joyau du Vieux Lyon à l’occasion de la traditionnelle soirée rose. Aux platines, les sons très contemporains de Mademoiselle Eva. Photos : val-fpg.com

Alain Dinc et Gilles Jurado

Christian et Marie-Adeline Lafaye (Sainte Foy Immobilier)

Béryl, Steeve et Zoulika

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Lyonpeople / Juin 2014

Roya, Jean-Christophe, Mona et Anaïs

Laurent Pinon et Adèle Rosée (Excelys Tour)

Sophie et Anne

Fabien, Jean-Christophe et Laurence

Alex, Nathan et John (Equipe Google France)

Borhane, Jean-Michel (Quirilale) et Olivier

Myriam, Delphine, Muriel et Sophie

Pierre-Yves et Maud

Melya, Christelle et Stéphanie (Compagnie Nadanam)


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15

Benoît Toussaint entouré de l’équipe Pernod et de Pierre-Yves Gas (Proxicom)

Pierre-Yves Gas (Proxicom) et les Sisters

CHEZ PAUL’O BIRTHDAY

Plus de 1000 personnes pour souffler les bougies Posé sur l’ile de la table ronde à Vernaison, l’endroit est bucolique à souhait, loin de la grisaille lyonnaise. Un havre de paix qui peut très vite partir en live. Ce n’est pas pour déplaire à Benoît Toussaint et à son équipe qui ont soufflé avec plus de 1000 convives les 6 bougies de leur guinguette chic avec la participation des Sisters. Au menu Barbecue géant, cochon de lait à la broche, brochettes de viande, buffet dînatoire… idéal pour le régime de l’ami Pierre-Yves Gas ! Photos : Val-fpg.com

Pierre Molin (Le Patio), Benoît Toussaint (Chez Paul’O) et Olivier Farissier

Julien, Jérôme (Comptoir de St Cyr), Frederick (Roure Joaillerie) et Philippe

Guillaume, Laurent (UMIH) et Bruno (Skidress)

Valentin, Didier, Sophie (Espace Pilote), Frédéric (Synthèse) et Robert

Marie-Noelle, Christophe Gerbaud (Allianz), Catherine Ricard (CGPME) et Corinne Paris (Allianz)

204

Lyonpeople / Juin 2014

Benoît Toussaint (Chez Paul’O), Val (Lyon People) et Alain Dinc (La Tour Rose)

L’équipe Eurovia

Emmanuelle et Jean-Claude Boni

L’équipe Audi Central Autos : Mathias, Julie, Emmanuel, Didier, Emmanuel et Bruce

Stéphane Granier-Deferre, Antoine Maillon (Georges Blanc), Nathalie et Delphine



PEOPLE•EVENTS

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Gare des Brotteaux

APÉRIKLUB, FIRST, BOUDOIR & MI BARRIO La fête en multiplex

Dernier soir pour l’attelage incontournable du pôle festif des Brotteaux ! Après la soirée commune du 24 avril, Le Boudoir et l’ApériKlub, le First le Mi Barrio remettaient ça vendredi 25 avril. Entre apéro, restauration, clubbing avec DJ et violoniste déjanté, la dernière du binôme a tenu toutes ses promesses. Photos : Alain Rico

Laure (Katana)

Michel Duong (photographe) pris en tenaille par BA7 (Katana)

L’équipe du Boudoir

L’équipe du Mi Barrio

Renata, Stéphanie et Natacha

206

L’équipe du First

Mylène, le client mystère, Greg Ceven et Alexandre

Myriam, Enzo, Soso et Laura

Rodrigue, Marguerite, Lola, Thomas Mcho, Jeannette

Lyonpeople / Juin 2014

DJ Nageh (le boudoir), Soline, Julien, Anne Laure et Alexandre (les Planches)



PEOPLE•EVENTS

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Albigny-sur-Saône

Lancement des Mardis

LES PLANCHES AVEC SCHWEPPES

C’était le grand soir pour l’équipe des Planches emmenée par Artur Reversade et Flavien Iglesias après la générale de la semaine précédente, animée par Dominique Lafoy. Le lancement de la saison estivale a été comme chaque année organisé autour de la distribution des badges des mardis VIP qui donnent droit à de multiples avantages chez les partenaires des Planches. Le client le plus fidèle repartira à la fin de la saison au volant d’une automobile Hyundai offerte par Central Motor. Photos : Fabrice Schiff

Schweppes partenaire des Planches

Estelle, Valérie, Corinne et Cat

Sandrine, Dominique et Olivia

Fanny, Elodie, Anaïs, Blandine, Laura et Nawome (Jours de Printemps)

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Le chef Yann, Magalie et Artur (Les Planches)

Sandrine, Richard et Maya

Daniel et David (Schweppes)

Jérôme, Jacques et Richard

Lyonpeople / Juin 2014

Laurène et Auriane

Dominique, Didier, Laurent, Damien et Lionel

Camille et Morgane

Emilie et Serge Ben Amour


Didier, Damien et Bernard

Damien, Emilie, Pierre et Jazou

Stéphanie, Jennifer, Anna-May, Joey, Lisa et Sandra

Emilie et Umit

Nassim et Anne

Damien et Lily

Le nouveau Tom Cruise

Cyril, Gérard et Sébastien

Pierre, Clara et Jazou

Dimitri et Magalie Lyonpeople / Juin 2014

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CARNET MONDAIN Naissance 01/06/2014 30/04/2014 25/03/2014 14/01/2014

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Pauline chez Juliette et Benjamin Solly Josh chez Axelle Francine et Tony Parker Margaux chez Sylvie Tellier, Miss Lyon 2001 Mathilde chez Thibault et Anne-Sigolene Honegger

Mariage 07/06/2014 - Alexandrine Montemont et Edouard Voegely

Disparitions Dans nos intentions de prière, Monsieur Lucien Roussel, Madame Chantal de Camaret, Monsieur Jehan Rozier de Linage, Madame Jeannine Cottin, le docteur Pierre Bret, Madame Renée Bruneau, née Vignon.

Nominations Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et Président du Grand Lyon a été réélu Président de l’Association des communautés urbaines de France (ACUF) à l’unanimité. Christian Estrosi, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, et Johanna Rolland, Présidente de Nantes Métropole, ont été élus vice-présidents.

Toqués de Générosité pour la Fondation St Irénée Ils sont sur le grill toute l’année à la tête d’entreprises importantes et ont accepté de repasser derrière les fourneaux à l’occasion du dîner de gala de la Fondation Saint Irénée. A l’invitation du cardinal Philippe Barbarin, Alain Mérieux, Dominique Nouvellet, Olivier Ginon, Gérard Collomb, Jean-Claude Anaf, Jean Martinon, Danièle Chuzeville et René Ricol ont enfilé leur plus beau tablier et joué les commis des Toques Blanches Lyonnaises dans les salles de réception du Domaine Saint Joseph pour animer les ateliers du cocktail et dresser le dessert des 240 convives. 40 000 euros de promesses de dons ont été récoltés au cours de la soirée. Ils seront affectés au financement des projets soutenus par la Fondation Saint Irénée (rattachée à l’archevêché de Lyon) dans les domaines de la solidarité, de l’édiction, de la communication et de la culture. Par Marc Polisson - Photographe : Fabrice Schiff La Fondation Saint-Irénée est habilitée à recevoir les dons ISF - www.fondationsaintirenee.org

Dîner de gala du Petit Monde

Bruno Boccard, Joseph Viola (Daniel & Denise) et Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon

Monseigneur Philippe Barbarin, Alain Brunot et Alain Mérieux

La Fondation Banque Rhône-Alpes soutient l’Association Docteur Clown

Jean-Claude Anaf, Frédéric Berthod et Jean Martinon

Le chef Mathieu Viannay (Mère Brazier) et Olivier Ginon (GL Events)

Créée en décembre 2005, la Fondation Banque Rhône-Alpes dont l’objet est le soulagement de la douleur chez l’enfant, a pour mission de soutenir ou d’accompagner des projets sur tout le territoire de la Banque. Son président Yvon Lea a souhaité encourager l’action de l’Association Docteur Clown dont le but est d’offrir aux enfants hospitalisés l’intervention de clowns, jongleurs, magiciens, formés à la spécificité de leurs missions. Le soutien de la Fondation se concrétisera à l’occasion des Trophées de golf « Banque Rhône-Alpes » organisés du 15 mai au 23 septembre 2014. La Convention signée par Mireille Imbaud, Présidente de Docteur Clown et Yvon Lea prévoit que la Fondation Banque Rhône-Alpes verse 10 euros par participant à l’association.

Le chef Richard Soibinet et Jean Brunet-Lecomte (Banque Populaire)

Cédric Allouard (AHA) et le chef Christophe Marguin

Lisa Thévenet, Sidonie Mérieux, Audrey Fontanilles, Yannic Fougerolle, Marie Hanachowicz et Blandine Roche

Le chef Frédéric Cote et Chantal Grolleau (Société Générale)

Dix personnalités lyonnaises ont accepté de prêter leur voix pour l’occasion sur la scène du Casino Lyon Vert à l’invitation de Chantal Partouche et de Carole Dufour. La soirée a permis de récolter 17 890 euros au profit de l’association.

Sur vos agendas 10 Maurice Cup : 28 et 29 juin 2014 à Fontaines sur Saône Gentleman Pétanque : samedi 19 juillet 2014à Megève. ème

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Lyonpeople / Juin 2014

Reportage complet sur www.lyonpeople.com – Rubrique Les Fêtes




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