Les notes du pèlerin n° 29 & 30

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n° 29 & 30 - août 2016 Conservation Les pèlerins sur sites artificiels

Le pèlerin de Quimper Un nichoir à Bordeaux Un pèlerin britannique à Penmarc’h Cohabitation pèlerins et carriers Première reproduction à Châteauneuf Première reproduction réussie aux Lilas Bilan du suivi 2015 en milieu anthropique

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Le faucon pèlerin en milieu naturel

Bilan du suivi 2015 8 Arrêtés de biotope en Dordogne 17 Charte de bonne conduite 17 Protection contre le grand-duc 17

Bibliographie

Reproduction en nature d’un faucon hybride 18 Identification des rapaces en vol 18

International

Suivi en Belgique 19 Condamnation d’un colombophile suisse 19

A propos de faucon

Faucon de Barbarie en Iran 20 Le faucon lanier 20

Les notes du pèlerin existent maintenant depuis 12 ans. Les parcourir démontre bien tout l’intérêt que portent les « rapaçologues » pour cet oiseau fascinant. Les parcourir nous remémore que notre rapace mythique a bien failli disparaitre dans les années 60 et nous permet de mesurer le chemin parcouru depuis la création du FIR. Nous pouvons être fiers de l’engagement de nos ainés, de l’implication des dizaines d’ornithologues pour prospecter, surveiller, protéger, aménager, faciliter l’installation des faucons dans de nouvelles régions. Nous pouvons être fiers des résultats obtenus ; cependant rien n’est jamais définitif, l’espace naturel est sans cesse l’objet d’activités diverses dérangeantes, de projets ambitieux dont les finalités sont bien éloignées de nos valeurs de respect du patrimoine naturel. Comme vous pourrez le voir en parcourant ce nouveau numéro, globalement le faucon pèlerin se porte bien en France avec un accroissement de l’installation dans les milieux anthropiques, peut-être un renforcement de la population rupestre sur la grande façade nord-ouest et en plaine et une stagnation, voire un tassement, dans les massifs historiquement toujours habités par le faucon pèlerin. Dans ces derniers secteurs, le faucon est en compétition avec le hibou grand-duc, surtout dans les zones où les falaises sont limitées. La prédation par le hibou grand-duc est naturelle, cependant peut-être est-il possible de la limiter en installant des aires particulières qui empêchent la prédation des jeunes à l’aire ? Cela reste à tester en France. L’article de Jean-Marc Cugnasse doit nous éclairer sur ce point. Même si le faucon pèlerin semble présenter une solide population dans notre pays, nous devons rester vigilants. C’est une espèce qui reste fragile, les menaces sont latentes mais bien réelles et peuvent se révéler dévastatrices si nous n’y prenons pas garde. Je tiens à souligner l’engagement des nombreux ornithologues dans le suivi de la reproduction partout en France. C’est une tâche certes exaltante mais souvent difficile, de plus la saison de reproduction terminée, pour certains la prospection continue, pour d’autres les projets d’aménagements et installations de nichoirs prennent le relai, ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de saison creuse. Qu’ils soient tous remerciés pour cette forte implication qui permet d’obtenir des résultats très encourageants pour l’avenir. Jean-Claude Issaly Les notes du pèlerin n° 22 & 23 - juillet 2013 ‑

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Conservation Les pèlerins sur sites artificiels Le faucon pèlerin de la cathédrale de Quimper

Un nouveau nichoir à Bordeaux ! Lundi 14 mars 2016, c’est le grand jour : profitant d’une météo favorable, quatre bénévoles du groupe nichoirs ont installé un nichoir à faucons pèlerins sur la cité administrative de Bordeaux ! Ces oiseaux seraient-ils attirés par les finances publiques ? Nous ne le pensons pas, ça serait plutôt l’implantation et la hauteur de l’édifice qui pourraient leur convenir. La petite histoire nous raconte que déjà, et il n’y a pas si longtemps, nichait sur une des deux tours de la cité, un couple de faucons crécerelles. Ce couple ayant disparu, l’enquête post-nidification montra aux détectives du groupe nichoirs (Claude et Jean-Pierre) que les conditions de reproduction étaient déplorables : le nid (un ancien nid de pigeons) reposait sur une petite poutre métallique d’à peine 20 centimètres de large, dans un espace très réduit. Et pour clôturer l’enquête, il s’avéra que l’accès à ce pitoyable squat devait être supprimé lors du prochain entretien de la façade. Pour permettre à nouveau une nidification des crécerelles, il ne restait donc qu’une solution : installer un nichoir. Et comme de temps en temps, un faucon pèlerin attire l’œil des ornithologues sur cette cité, ce n’est pas un nichoir à crécerelles mais à pèlerins que le groupe nichoirs vient d’installer. Vous l’avez deviné, ce type de nichoir

Depuis avril 2013, un faucon pèlerin fréquente assidûment la cathédrale de Quimper. Les contacts deviennent réguliers. Ces informations créent une certaine émulation, nous scrutons les cieux quimpérois dès Plateforme installée à la cathédrale de Quimper - photo : Erwan Cozic © que l’occasion nous est donnée de nous rendre en centre ronds ! Les quatre plateformes d’enville. Les observations se poursuivent viron un m² sont en place avec des avec parfois une absence de l’oiseau de orientations différentes afin d’optimiser quelques jours ou quelques semaines. une éventuelle nidification du faucon pèSans attendre, nous appelons les Bâtilerin à Quimper. Deux sont situées sur la ments de France, gestionnaire de l’édifice, pour que soient suspendus les sons tour nord, au nord-est du second et du premier balcon. Les deux autres sont au diffusés par un effaroucheur. Il pourrait, second balcon de la tour sud, au nordpensions-nous, nuire à une éventuelle est et au sud-est. installation du faucon. Rapidement, le dialogue se noue entre la Depuis l’aménagement des plateformes LPO Finistère et les Bâtiments de France, et l’observation de deux oiseaux en janvier 2015, les choses évoluent. Un gestionnaire de l’édifice. L’échange très mâle et une femelle, ont été vus à plupositif débouche sur l’idée d’installer sieurs reprises sur l’édifice. Autant dire des plateformes pour favoriser une l’excitation qui anime les membres du éventuelle reproduction. Il faut dire que depuis que le faucon hante la cathédrale groupe depuis la confirmation de la présence de deux oiseaux. Cependant, nous le volume de fientes de pigeons a consiavons bien à l’esprit les nombreuses dérablement diminué. Les déjections bouchent les chéneaux et les évacuations années qu’il aura fallu attendre à Albi et sur d’autres sites d’eaux pluviales, et leur acidité abîme avant qu’un couple ne la pierre. L’arrivée du pèlerin est donc s’installe et s’y reproplutôt bien perçue. En janvier 2015, deux rapaces en chasse duise... sur un vol d’étourneaux sont observés au Ronan Debel, crépuscule. C’est le 2 février 2015 que kergonian3@yahoo.fr, sont installées des plateformes à plus de texte intégral à lire dans 50 mètres « d’altitude » dans les deux le LPO Info Finistère n°4 tours : sportif ! Plus de 50 mètres d’es(disponible sur https:// caliers en colimaçon et de va-et-vient finistere.lpo.fr/index.php/ pour acheminer les trois cents kilos de bulletin-de-liaison) substrat composé de gravier, coquilles d’huîtres concassées et petits galets Installation du nichoir à Bordeaux - photo : Jean-Pierre Gans © 2

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Jean-Pierre Gans, LPO Aquitaine, jp.gans@sfr.fr

Faucon pèlerin à Penmarc’h : de la venue d’un oiseau britannique en pointe Finistère à son départ vers d’autres contrées Localisation du site Ces observations ont eu lieu en Bretagne où l’hivernage est régulier, région où la première reproduction après la disparition de l’espèce dans les années 1960 est intervenue en 1997. Depuis lors, on constate un accroissement constant de la population reproductrice. C’est dans notre département que se trouve le noyau premier de cette population dans les falaises maritimes de la presqu’île de Crozon. C’est encore dans le Finistère que l’espèce s’est reproduite en carrière pour la première fois en Bretagne en 2011. De plus en plus d’oiseaux s’installent également en sites urbains où l’homme tente de pérenniser leur présence par la pose de nichoirs. Le centre du site d’observation est le phare d’Eckmühl, à la pointe de Penmarc’h. Haut de 65 mètres, il se dresse à l’extrême sud-ouest de la péninsule bretonne dans un endroit particulièrement riche en oiseaux migrateurs et en hivernants. Le terrain de chasse de cet oiseau se situe souvent à terre dans un rayon de 2,5 kilomètres autour du phare, c’est-à-dire de SaintGuénolé à Kérity (marais de la Joie-Port-de-Bouc), et en mer

jusqu’à trois à quatre kilomètres vers le large.

Identification de l’oiseau le 30 août 2008 Depuis plusieurs années déjà, j’observe l’hivernage d’une femelle faucon pèlerin sur la côte de Penmarc’h, plus précisément à Saint-Pierre. Souvent posée sur les nombreux plateaux rocheux émergeant à mi-marée en face du phare, celle-ci déclenche ses attaques à partir de cet endroit et revient y plumer et dévorer ses proies. Cet oiseau « apparaît » souvent une heure environ après le lever du jour et « disparaît » en soirée avant la tombée de la nuit. Mais aujourd’hui, alors que j’observe la migration le long de la côte, j’ai la chance d’assister à la chasse couronnée de succès d’un mâle de faucon pèlerin qui capture un tournepierre à collier. A son retour, celui-ci monte directement sur la balustrade du phare d’Eckmühl pour y plumer sa proie. Je repère une bague jaune à code alphanumérique. Après renseignements, j’identifie l’oiseau comme un jeune faucon pèlerin britannique. Le bagueur, K.A. Wilson, indique par l’intermédiaire du BTO (British trust of ornithology) qu’il est né à Tubby’s Head, Sainte-Agnès en Cornouailles britanniques. Ce jeune faucon vient d’être bagué le 1er juin et fait partie d’une couvée de deux œufs. Il s’agit donc d’un oiseau de trois à quatre mois, ayant parcouru la distance d’au moins 287 kilomètres ! Belle émancipation ! Adaptation de l’oiseau au site et à ses contraintes Le faucon pèlerin dispose ici d’un monument haut, érigé sur une côte basse et plate. Le phare lui servant de refuge, l’oiseau aime y être à l’abri en toute tranquillité. De fait, en fonction des vents, il change sa position

de poste de repos tout autour de l’édifice, soit à l’extérieur et contre la balustrade, soit à l’intérieur d’encastrements de fenêtre, souvent en temps de pluie. Ce site touristique est très fréquenté d’avril à septembre occasionnant un flux de visiteurs jusqu’en haut du phare sur le balcon extérieur. Le faucon s’y est adapté en délaissant le lieu pendant les heures d’ouverture. Des travaux auraient pu affecter son attachement au phare et ses environs. En premier lieu, l’enlèvement de la corne de brume sur le vieux phare situé à 150 mètres à l’ouest et 20 mètres en contrebas : les ouvriers ayant oublié un morceau de plastique faisant voile, cela aurait pu dissuader l’oiseau de rester sur place. Mais il s’y est habitué. Plus tard, la pose d’un panneau solaire sur la balise noire et blanche n’a pas eu le même effet. Cette fois, le faucon a abandonné ce lardoirreposoir. Un jour de décembre, dérangé par l’organisation du Téléthon, il s’envole mais revient très vite. Enfin, une tentative d’effarouchage de pigeons do-

Photo : C. Aussaguel ©

peut accueillir les deux espèces de faucons. Merci donc aux quatre installateurs : Jacques, les deux JeanPierre et Pierre.

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin

Photo du territoire de chasse du faucon pèlerin prise depuis le phare d’Eckmühl - photo : Anna Debel ©

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mestiques sur le vieux phare aurait pu le contraindre à déserter les lieux. Ce qu’il a fait pendant deux semaines avant de revenir s’étant habitué au bruit.

Relations interspécifiques Je développe ici deux aspects de cette relation. a) Relation de défense A son arrivée, le faucon a dû se faire respecter de quelques importuns. Les corneilles noires tout d’abord, représentent un agresseur très vindicatif. Elles revendiquent au départ le lieu précis du phare et houspillent très régulièrement l’intrus, puis se font de moins en moins virulentes. Elles tentent parfois de voler ses proies, déclenchant une attaque de l’oiseau ou sa fuite. Pendant les chasses du faucon, au tout début de son installation, j’assiste aussi à l’intervention d’un faucon émerillon qui contraint le pèlerin à abandonner. Une autre fois, le perturbateur est un goéland marin. Celui-ci est vivement remis à sa place, mais l’action de chasse est aussi abandonnée. On constate que le jeune faucon pèlerin a dû s’imposer à d’autres espèces déjà en place jusqu’à trouver un équilibre qu’il instaure : l’attaque devient son moyen de défense. b) Relation d’attaque Ces attaques concernent essentiellement les rapaces présents sur la zone. Une seule fois, deux corneilles noires sont chassées alors qu’elles s’affairent sur une tourterelle turque fraîchement tuée, sans doute victime de la chasse du faucon. A une autre occasion, un épervier d’Europe est mis en fuite alors qu’il vole très haut dans le ciel à environ 50 mètres du sol. Mais l’attaque est très vite arrêtée, et plus jamais je ne vois un épervier traverser l’espace aérien du faucon. Ce sont les relations avec le faucon émerillon qui sont les plus conflictuelles. Le faucon pèlerin chasse et pourchasse ces oiseaux hors de son territoire. Je l’ai observé, une fois, poursuivre son attaque plus loin que les Etocs, un dédale de roches situé en limite du plateau rocheux. Au début de son installation, par deux fois, il parasite le faucon émerillon en lui subtilisant sa proie après une longue 4

Photo du territoire de chasse du faucon pèlerin depuis le phare d’Eckmühl - Alain Boënnec ©

poursuite.

Relations intraspécifiques Avant l’arrivée du faucon, il y avait déjà des oiseaux de cette même espèce de passage, voire stationnant tout au long de l’hiver. Le plus souvent, il s’agissait de femelles, et en particulier un individu observé régulièrement chaque hiver depuis cinq ans. Cette situation a perduré pendant l’installation du faucon mâle. Au départ, la femelle n’était pas la bienvenue : en 2008, elle prend ses distances par rapport à ses habitudes sur les plateaux rocheux de la pointe ; en 2009, le mâle dissuade la femelle de venir chasser sur son territoire. Puis, en 2010, son comportement change : au départ, la femelle est tolérée, puis attirée par des encouragements vocaux à venir le rejoindre en haut du phare. Cette même année, j’assiste ensuite à plusieurs chasses concertées où mâle et femelle se partagent les proies. Le 30 octobre 2010, les deux oiseaux se posent l’un tout à côté de l’autre en haut du phare. Le 5 novembre au matin, j’assiste à un simulacre d’accouplement. Cette relation se poursuivra jusqu’en février 2011, date du départ de la femelle. Le mâle restera jusqu’en mars 2011, lui aussi « disparaît » ensuite. Le 26 août 2013, j’assiste à une chasse concertée sur le site sans pouvoir identifier les oiseaux comme étant ceux de 2011. Enfin, en 2014, pendant tout le mois de mars et

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jusqu’au 6 avril, une femelle occupe la zone. Le mâle ne réapparaît que le 2 novembre 2014, seul lui aussi.

Les chasses Le territoire de chasse se partage entre un secteur maritime et un secteur terrestre, les deux étant étroitement liés. En effet, le phénomène des marées augmentant l’un pour diminuer l’autre et réciproquement, ceci influe sur le comportement du faucon. Non seulement ses postes de guet, de plumée et d’alimentation varient, mais également ses proies en termes d’espèces. L’estran est un formidable garde-manger pour tous les limicoles et anatidés à marée basse, tandis qu’à marée haute, les îlots et plateaux, voire les marais intérieurs servent de reposoirs à ces mêmes espèces. A chaque secteur sont inféodées plusieurs espèces, les laridés étant plutôt enclins à rester sur le secteur maritime, alors que les turdidés et autres passereaux tendent à se cantonner au secteur terrestre. A mi-marée, les principaux postes de guet sont tous les petits rochers émergés de la côte en face du phare, soit Beg ar Ranvet, soit le petit plateau derrière le brise-lame, soit Vilar Vraz. Ceux-ci sont souvent choisis en fonction du vent quand le temps est nuageux, ou en fonction du soleil. Le faucon pèlerin se tient à l’abri du vent le plus souvent possible. Lorsqu’il attend, il est possible de le trouver de cette manière. Il attaque


du traquet motteux est à ce titre très explicite. Le premier est capturé le 16 mars 2009 et le second le 10 octobre 2010.

Conclusion Voici donc quelques données sur le séjour de ce faucon pèlerin depuis l’âge de trois mois à celui de ses sept ans bientôt, sur un site côtier surmonté par un célèbre monument. Cette situation tend à évoluer, le faucon s’éloignant de plus en plus fréquemment et longtemps du site, lors des périodes de reproduction. On peut s’attendre à son installation prochaine sur une falaise, peut-être un bâtiment, où naîtra j’espère une descendance digne de son géniteur. Alain Boënnec Source : LPO Info Finistère n°4, février 2015

Cohabitation des carriers et pèlerins bretons Disparu de Bretagne au début des années 1960, le faucon pèlerin a fait son retour à la fin des années 1990 et il a niché pour la première fois en 2010 dans une carrière bretonne. Près de 10 carrières bretonnes accueillent aujourd’hui l’espèce. Cette « colonisation » des carrières par une espèce protégée a légitimement inquiété les carriers soucieux de poursuivre normalement leurs exploitations et les ornithologues soucieux de préserver l’espèce. Notre partenariat constructif et pragmatique vise à assurer une cohabitation la plus harmonieuse possible entre les professionnels et l’oiseau. Le document « Le faucon pèlerin en carrière » [pdf disponible auprès de la Mission rapaces de la LPO ou sur http://www.unicem.fr] est le fruit de ce partenariat et

nous nous en félicitons. Les objectifs du partenariat noué entre l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM) de Bretagne, le Groupe d’études ornithologiques des Côtes-d’Armor (GEOCA), Bretagne Vivante et la LPO Finistère sont d’assurer le gîte au faucon pèlerin tout en permettant l’exploitation du site par le carrier et de permettre aux ornithologues de suivre le statut de l’espèce en carrières. Un protocole-cadre d’intervention est prévu à cet effet. Depuis de nombreuses années, l’UNICEM Bretagne s’est engagée dans une démarche de progrès environnemental et contribue à préserver des espèces menacées qui trouvent refuge dans les carrières. Le faucon pèlerin illustre cette dynamique. Lorsque les exploitants de carrières souhaitent obtenir des explications sur la biologie du faucon pèlerin, ils sont invités à contacter les ornithologues : identification de l’espèce ; un couple s’apprête-t-il à nicher ? Une ponte est-elle probable à court terme ? Quand les jeunes vont-ils quitter le nid ? Etc. Les ornithologues gagnent également à échanger avec les carriers, pour les informer du statut de l’espèce et afin de mieux connaître le fonctionnement des exploitations (zonage d’exploitation, fréquence des tirs, contraintes diverses, etc.). Il s’agit d’encourager un dialogue constructif afin de réaliser les objectifs de ce partenariat.

Photo : C. Aussaguel ©

souvent de façon à se trouver dans le soleil de sa proie pour pouvoir la surprendre plus aisément. A marée haute, il choisit la balise noire et blanche située au large sur le plateau de Beg ar Ranvet, l’île Nonna ou le phare d’Eckmühl. Là encore, l’un ou l’autre de ces postes est choisi en fonction de la météo et des proies potentielles. Les postes de plumées sont sensiblement les mêmes. Le faucon pèlerin chasse à toute heure de la journée en fonction de l’opportunité. Il est prêt dès le lever du jour et jusqu’à la tombée de la nuit. Son rayon d’action est de près de quatre kilomètres autour du phare. La taille de ses proies varie ici de celle du pouillot sp. à celle de l’huîtrier pie, soit de 10 à 12 centimètres jusqu’à 39 à 44 centimètres, la taille moyenne des proies du faucon étant de 23,6 centimètres. Trois familles sont particulièrement visées : les limicoles, les colombidés et les turdidés. Chez les limicoles, sur 24 attaques réussies, on trouve quatre tournepierres à collier, deux bécasseaux sanderlings, un bécasseau variable, deux chevaliers gambettes et un huîtrier pie. Dans ces 24 chasses réussies, on relève aussi chez les colombidés, quatre tourterelles turques et deux « pigeons domestiques ». Enfin, sur les turdidés, j’ai noté deux attaques avortées sur des étourneaux sansonnets et une autre couronnée de succès sur une grive musicienne. Une sarcelle d’hiver fait aussi partie des victimes, un pouillot sp., deux traquets motteux ainsi qu’un étourneau sansonnet. Sur deux attaques réussies, je ne peux identifier les oiseaux-proies. Les dates d’attaque sur les différentes espèces de proies montrent que le faucon profite des flux migratoires passant par la pointe de Penmarc’h. L’exemple

Source : extrait du document « Le faucon pèlerin en carrière ». Une réalisation UNICEM Bretagne, GEOCA, Bretagne vivante, la LPO Finistère et le coordinateur du suivi du faucon pèlerin en Bretagne, erwan.cozic@wanadoo.fr

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Première reproduction à Châteauneuf (Loire) Petit flash-back : nous sommes en 2007, il n’y a aucun faucon pèlerin nicheur dans la Loire depuis 1976... Quelques observations de ce rapace hors norme sur les anciennes cheminées sidérurgiques de la vallée du Gier ont suffi à nous faire rêver de son retour. Du haut de leurs100 mètres, ces cheminées ont une hauteur idéale pour le mode de chasse du pèlerin mais l’absence de cavité rendait toute nidification impossible. Avec un optimisme à toute épreuve et au vu de la rareté de l’oiseau dans notre département, nous décidons donc d’installer une série de cinq nichoirs à faucon pèlerin : un sur la cheminée de Saint-Chamond, un sur la cheminée de Châteauneuf, un sur l’église Notre-Dame à Saint-Chamond, un sur un immeuble de Saint-Etienne et un dernier sur l’église de Pélussin. Chaque installation demande beaucoup de travail pour l’obtention des autorisations et des financements, pour la fabrication des nichoirs et leurs installations, etc. mais est riche en rencontres avec les élus, propriétaires et riverains. Dans notre élan, nous avons même posé une série de nichoirs dans le Rhône car ce département n’avait aucun pèlerin nicheur non plus : - deux sur la raffinerie de Feyzin (couple observé), - un sur un immeuble à Vénissieux (couple observé), - un sur la tour Cuirassiers dans le quartier Part-Dieu à Lyon (couple observé), - et un sur la tour métallique de Four-

vière. Nous avons profité du côté spectaculaire de ces installations à grande hauteur, qui plus est pour le rapace le plus rapide du monde, pour médiatiser ces actions. Un communiqué de presse très détaillé est indispensable à une bonne communication. Nous insistons particulièrement sur l’impact des pesticides et sur le fait que les rapaces ne mangent pas forcément du « gibier » (...). Des dizaines d’articles ont été publiées et plusieurs reportages ont été diffusés sur FR3 et TL7. Cette année, le 8 juin 2016 à 7h pour être précis, soit neuf ans après son installation, le nichoir de la cheminée de Châteauneuf a vu quatre superbes jeunes pèlerins prendre leur envol... Jeune après son premier vol - photo : Jean-Pascal Faverjon © Le faucon pèlerin est donc de nouveau nicheur dans le département de la Loire (après la nidification d’un couple en milieu naturel en 2011) ! Une Première reproduction dizaine de bénévoles se sont relayés réussie aux Lilas pour suivre leurs premiers vols périlleux. (Seine-Saint-Denis) ! Grâce, en partie, à l’orientation du nichoir en direction des toits de l’usine, C’est une première en Seine-Saint-Deles fauconneaux n’ont pas eu besoin de nis, un jeune faucon pèlerin a pris son notre intervention et ont été revus à de envol de la tour de télécommunications nombreuses reprises tous les quatre en de Romainville (93). En janvier 2015, pleine forme. grâce à une collaboration entre la LPO, En 2007, dans les départements du Natureparif et TDF, un nichoir avait été Rhône et de la Loire, il n’y avait aucun posé sur le site émetteur de Romainville couple de faucon pèlerin reproducteur. afin de permettre au couple de faucons Grâce notamment à la pose de nos pèlerins repéré depuis le printemps nichoirs, nous avons désormais cinq 2014, de nicher. Pari réussi : reproduccouples et 45 jeunes pèlerins ont pu tion et envol sont enfin au rendez-vous, prendre leur envol ! Un immense merci à après avoir frôlé la catastrophe…C’est ceux qui ont contribué à ces actions. un soulagement pour l’ensemble des Je terminerai par une phrase de l’un de partenaires du projet car le jeune faucon qui m’a marqué : « tant qu’il y aura des pèlerin a bien failli ne pas vivre longgars capables de se temps. L’envol des jeunes faucons, en casser le c... pour un particulier dans des sites urbains, est piaf, au point d’aller souvent périlleux. Des chutes parfois poser des nichoirs à 80 mortelles sont à déplorer. Dans le cas mètres de haut, nous présent, grâce à la vigilance de la LPO aurons des raisons de (merci à Violaine Champion !), le jeune croire en l’Humanité. » faucon a été repéré le 25 mai 2016 Jean-Paul Rascle, emmêlé dans des filets de protection PDG de l’entreprise de la tour à plus de 60 mètres de haut. Mécaconcept. Récupéré le jour même par une équipe

Première nichée à Châteauneuf - photo : Jean-Pascal Faverjon ©

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Jean-Pascal Faverjon, bénévole LPO Loire et LPO Rhône. jpfaverjon@hotmail.fr

spécialisée des sapeurs-pompiers du GRIMP (Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux), il a été transféré au centre d’accueil de la


faune sauvage d’Alfort avant d’être relâché le lendemain par la LPO et TDF sur son site de naissance. Il a ainsi pu perfectionner ses techniques de vol et s’exercer à la chasse avec l’aide indispensable de ses parents. Grâce aux efforts déployés, l’espèce recolonise désormais progressivement ses territoires autrefois occupés. Elle a fait son grand retour en Île-de-France en 2005 après plus de 50 ans d’absence. Aujourd’hui, elle niche pour la première fois avec succès dans le département de Seine-Saint-Denis. Ce couple est l’un des huit couples connus et suivis dans la région. La LPO se félicite de cette nouvelle nidification et est ravie de l’intérêt que celle-ci suscite auprès des partenaires et des habitants du quartier des Lilas. Elle tient à dire toute sa reconnaissance aux partenaires de cette première reproduction réussie en SeineSaint-Denis : TDF, Natureparif, le GRIMP, le CEDAF, les bénévoles LPO et la fondation Gecina pour leur soutien en faveur de cette espèce rare et emblématique Fabienne David, LPO Mission rapaces, fabienne.david@lpo.fr

Bilan du suivi 2015 en milieu anthropique En 2015, au moins 46 couples cantonnés sur des sites anthropiques (hors pylônes THT) ont été recensés en France par le réseau « faucon pèlerin ». C’est quatre de plus qu’en 2014. Parmi ces 46 couples, 37 ont niché, trois n’ont pas niché et six ont échoué ou n’ont pas niché. 42 d’entre eux ont été suivis. Si le nombre de couples producteurs est en légère augmentation par rapport à 2014 (26 contre 22), le nombre de jeunes à l’envol est en revanche identique à 2014 (61). 11 couples ont échoué leur reproduction. Le succès de reproduction s’élève à 1,65 jeune par couple nicheur, la taille moyenne des familles à l’envol à 2,54. Ces valeurs sont nettement moins bonnes qu’en 2014. Dans le détail, on dénombre six nichées à un jeune à l’envol, sept nichées à deux jeunes à l’envol, 10 nichées à trois jeunes à l’envol, trois nichées à quatre jeunes à l’envol et aucune nichée à cinq jeunes à l’envol. Les deux couples non nicheurs ont été localisés sur la centrale thermique de Bouchain et sur un silo de Strasbourg. Quant aux six couples dont le suivi n’a pas permis de déterminer s’il y avait eu ponte ou non,

Photo : C. Aussaguel ©

Jeune pèlerin sauvé par la brigade des pompiers - photo : Violaine Champion ©

ils étaient situés sur les sites de Boulogne-sur-Mer (église), Civaux (centrale nucléaire), Dijon (église), Metz (silo), Paris (tour d’habitation) et Thionville (cimenterie). Parmi les faits marquants, nous retiendrons : -les reproductions réussies pour trois des quatre couples de Strasbourg (avec un total de huit jeunes). L’un d’eux niche avec succès dans une aire de bouche d’aération d’un silo ! Un autre, celui de la tour de Chimie, est formé par l’ancien mâle et une nouvelle femelle. Cette dernière avait évincé l’ancienne en pleine période de reproduction 2014 ! Quant au mâle d’un des couples du port du Rhin, il est retrouvé mort. Il avait 12 ans et était né dans une carrière en Allemagne à 50 kilomètres de son site de nidification. Un nouveau couple s’est assez rapidement cantonné ; enfin, le couple de la cathédrale de Strasbourg manque de se faire déloger, en décembre, par un autre couple de pèlerins ! -les reproductions réussies pour les deux couples de Dunkerque. Bilan de la nidification en milieu anthropique en 2015 Taille des Villes et typologie des sites occupés nichées à l’envol 0 jeune (échec avéré)

Arras (silo), Feyzin (raffinerie), Les Lilas (tour de télécommunications), Loos-en-Gohelle (bâtiment), Lyon (tour), Nancy (basilique), Nancy (usine), Oudalle (pont), Pont-à-Mousson (abbaye), Strasbourg (silo), Verdun-sur-le-Doubs (silo)

1 jeune

Albi (cathédrale), Arras (cathédrale), Dunkerque (site industriel), Ivry-sur-Seine (centrale thermique), Ottmarscheim (usine), Luvénille (église)

2 jeunes

Blénod-les-Pont-à-Mousson (centrale thermique), Dole (collégiale), Dunkerque/Loon-Plage (site industriel), Lille (bâtiments industriels), Marckolsheim (tour de télécommunications), Deux-Sèvres (antenne), Oricourt (château fort)

3 jeunes

Albi (verrerie), Cattenom (centrale nucléaire), Paris (centrale thermique), Rochefort-sur-Nenon (cimenterie), Saint-Avold (site non divulgué), Saint-LaurentNouan (centrale nucléaire), Schiltigheim (cheminée industrielle), Strasbourg (tour de chimie), Vénissieux (tour), Villers-Pol (tour de télécommunications)

4 jeunes

Lille (cité administrative), Saint-Nicolas-de-Port (baBulletin de liaison silique), Villefranche-de-Rouergue (collégiale)

du réseau faucon pèlerin

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Pour l’un d’eux, il s’agit de la sixième année d’occupation dont cinq avec des jeunes à l’envol (soit au total 13 jeunes depuis le début !). -la nidification de deux couples à Lille, dont un a été découvert cette année nichant sur un ancien bâtiment industriel à 20 mètres de haut (cela rappelle une nidification nancéenne d’il y a quelques années), l’autre délaisse l’église du SacréCœur pour retourner à la Cité administrative. -la nidification de deux couples dans l’agglomération d’Arras, dont un a été découvert tardivement cette année sur la cathédrale, alors qu’un jeune était presque volant ; l’autre abandonne la couvaison. -la présence de deux couples à Paris, dont un seul niche avec succès menant trois jeunes à l’envol (dont deux disparaissent peu après l’envol). -la première reproduction d’un couple, découvert tardivement, sur la centrale thermique de Blénod-les-Pont-à-Mousson. Deux jeunes prennent leur envol. -la première reproduction d’un couple composé d’un mâle adulte et d’une femelle immature sur l’aire artificielle de la collégiale de Dole. Deux jeunes ont pris leur envol. -la première tentative de reproduction d’un couple sur la cathédrale de Toul. Il délaisse le nichoir pour une gouttière ! -La première tentative de reproduction d’un couple sur un silo de Verdun-sur-leDoubs. -le retour du couple sur le château d’Oricourt, après un report sur une carrière voisine en 2014 à cause de travaux d’entretien. -le retour du couple nicheur de Rochefort-sur-Nenon sur la cimenterie, après plusieurs années d’abandon du site au profit d’un site naturel. Trois jeunes prennent leur envol. -l’envol d’un seul jeune à Lunéville alors que le couple avait mené cinq jeunes à l’envol l’année précédente (l’unique nichée à cinq jeunes de l’année !). -la découverte d’un couple sur une église de Dijon pendant la période de repro-

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jeunes et une nichée à trois jeunes, soit un total de 10 jeunes à l’envol. Le succès de reproduction est à nouveau très mauvais et sensiblement identique à 2014 : 0,83 jeune à l’envol par couple nicheur et deux jeunes à l’envol par couple producteur. Le taux d’échec atteint 58 %. Un couple, basé dans la Meuse, a niché dans un nichoir, produisant deux jeunes à l’envol. Les autres couples étaient localisés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, Moselle, du Bas-Rhin, Haut-Rhin, Nord, des Yvelines et de la Vienne. Mes remerciements aux observateurs et coordinateurs locaux : Paul Adlam, Pascal Albert, Cédric Beaudoin, Patrick Behr, Philippe Bonnoure, Clément Braud, Amaury Calvet, Jean-Claude Capel, Marie-France Christophe, Erwan Cozic, Fabienne David, Ronan Debel, Sébastien Didier, Thierry Dubois, Jean-Pascal Faverjon, Vincent Gaget, Jean-Claude Issaly, René-Jean Monneret, Alain Pollet, Géraud Ranvier, Christian Riols, Romain Riols, Serge Risser, Olivier Steck et Luc Strenna.

Répartition des couples cantonnés en milieu anthropique (hors pylône) en 2015

duction sans qu’il soit toutefois possible de savoir si une ponte a eu lieu. -l’échec de reproduction du couple de Loos-en-Gohelle, suivi par webcam, malgré deux pontes successives. -les échecs des deux couples de Nancy, l’un d’eux ayant dérangé l’autre. -l’échec du couple du pont de Normandie, à Oudalle, à cause de travaux d’entretien. -Lléchec de reproduction à Feyzin, sans raison apparente -la disparition du couple de La Maxe. -etc. D’autres sites comme la centrale de Cattenom et les silos d’Altkirch ont été désertés par l’espèce, tandis que d’autres, comme les centrales nucléaires de Nogent-sur-Seine et de Civaux, les silos de Bayonne ne sont plus ou insuffisamment suivis, ou du moins les données ne sont pas transmises à la coordination nationale. En hivernage, l’espèce fréquente aussi des sites anthropiques. Pas moins de 49 pèlerins cantonnés ont été observés au cours de l’hiver 2014-2015. En 2015, 13 couples nicheurs ont également été recensés sur des pylônes THT, auxquels s’ajoutent deux couples non nicheurs et deux couples pour lesquels la ponte n’a pas pu être confirmée. C’est un peu moins qu’en 2014. Sur ces 13 couples nicheurs, 12 sont suivis dont cinq seulement produisent des jeunes à l’envol et sept échouent leur reproduction. On recense pour 2015 une nichée à un jeune à l’envol, trois nichées à deux

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Fabienne DAVID LPO Mission rapaces

Le faucon pèlerin en milieu naturel Bilan du suivi 2015

Ndlr : à noter que ce bilan ne concerne pas strictement le milieu naturel puisqu’il intègre des données de nidification en milieu anthropique. Il doit davantage être considéré comme un bilan global du suivi réalisé en France. Avec 678 couples nicheurs dont 522 ayant produit 1 158 jeunes à l’envol, la saison 2015 est un peu moins bonne que 2014 mais nettement meilleure que 2013, qui rappelons-le, avait été une année noire. Le succès de reproduction est en revanche assez semblable à 2014, avec 1,71 jeune à l’envol par couple nicheur tout comme la taille des nichées à l’envol


Fabienne DAVID

ALSACE-LORRAINE Massif vosgien : Meurthe-etMoselle (54), Moselle (57), Bas-Rhin (67), Haut-Rhin (68), Haute-Saône (70), Vosges (88) et Territoire de Belfort (90) La saison de reproduction dans le massif vosgien a été mauvaise pour le faucon pèlerin en 2015. Seuls 56 jeunes à l’envol ont été comptabilisés, chiffre le plus bas depuis cinq ans, et ce malgré des conditions météorologiques très favorables. Le nombre de territoires occupés et de couples reproducteurs restent stables sur cette période, mais la réussite de reproduction diminue : 1,87 jeune par couple reproducteur en 2011 contre seulement 1,17 en 2015 ! Ceci est vraisemblablement lié au fait que le nombre d’interactions avec le grand-duc augmente avec l’expansion de cette espèce : plusieurs sites « historiques » du pèlerin ont été adoptés par le rapace nocturne, entraînant un échec de reproduction du pèle-

rin. D’autres couples ont sans doute été dérangés par des activités de pleine nature, la météorologie clémente dès le début du printemps 2015 ayant provoqué une forte fréquentation du massif notamment durant la période la plus sensible de la couvaison. Des mesures de protection ont été initiées ou poursuivies sur plusieurs sites : accord avec la sécurité civile en Alsace pour ne pas intervenir sur les sites occupés, travail avec le Parc naturel régional des Ballons des Vosges pour une charte, convention sur des carrières en exploitation, travail en collaboration avec l’ONF pour préserver la quiétude des sites… Coordination : Sébastien DIDIER (LPO Alsace)

Massif vosgien : zoom sur les Vosges (88) Nouvelle année décevante pour la reproduction du faucon pèlerin dans les Vosges, la plus mauvaise depuis 2008. Une fois encore, les conditions météorologiques ne sont pas en cause (printemps clément, pas de neige tardive, pas de pluie mettant en péril la couvaison). Sur les 32 sites connus, 26 ont été contrôlés et 21 suivis. Au total, 16 couples dont 14 nicheurs ont été recensés : six produisent des jeunes à l’envol et sept échouent leur reproduction (suite à une prédation, des dérangements et autres facteurs inconnus). 10 sites, occupés par des couples nicheurs les années précédentes, ont été désertés alors qu’aucune modification n’a été apportée aux sites. La cause de cette désertion est à rechercher activement. Pour certains sites, les couples ont été aperçus brièvement en début de saison avant disparition totale. Pour sept autres, la présence de grand-duc (dont trois couples nicheurs certains) a été repérée. Autre constat, la faible taille des pontes (souvent deux

œufs) et l’absence de nichées à quatre jeunes. Au final, le bilan 2015 est de 11 jeunes à l’envol, très loin des 24 jeunes de 2010, malgré un nombre de sites plus élevé. Enfin, le manque de surveillants empêchant un suivi assidu qui permettrait peut-être de connaître la cause de déclin du faucon pèlerin dans les Vosges constitue toujours un problème récurrent.

Photo : C. Aussaguel ©

qui atteint 2,22. Dans le détail, le bilan de la nidification est contrasté selon les régions : certaines affichent de bons résultats comme par exemple la Normandie, la Bretagne, l’Auvergne, les Pays de la Loire (où l’espèce poursuit son expansion), MidiPyrénées ; d’autres, en revanche, affichent des résultats nettement moins bons voire mauvais et même inquiétants. C’est le cas notamment du massif vosgien, de la Bourgogne et de l’Arc jurassien. Enfin, cela mérite d’être souligné, la mobilisation du réseau pèlerin ne faiblit pas depuis 30 ans, bien au contraire. Plus de 720 observateurs, principalement bénévoles, ont passé plus de 1 250 journées pour contrôler 1 390 sites et suivre 765 couples en France. Félicitations aux observateurs et coordinateurs !

Coordination : Jean-Marie BALLAND (LPO)

Plaines d’Alsace : Bas-Rhin (67), Haut-Rhin (68) Bonne saison de reproduction pour le faucon pèlerin en 2015 en plaine d’Alsace avec un envol de 23 jeunes. En 2014, pour le même nombre de couples reproducteurs, seuls 11 jeunes à l’envol avaient été comptabilisés. Seuls deux échecs ont été relevés cette année : un nid qui est tombé d’un pylône et un évincement très probable d’un mâle dont le cadavre a été retrouvé. Bagué et âgé de 12 ans, il était né dans une carrière en Allemagne à 50 kilomètres du silo où il se reproduisait. Les conditions météorologiques favorables ont notamment permis une réussite de reproduction importante sur les quatre pylônes haute tension avec neuf jeunes. Les autres sites de reproduction étaient six bâtiments ou usines et une ancienne carrière. Un seul nouveau site de reproduction a été découvert ce printemps, sur un pylône. Les bénévoles chargés du suivi, notamment à Strasbourg ont à nouveau réalisé un formidable suivi et mis en place des mesures de protection qui ont aussi grandement participé à la réussite de la reproduction ! Coordination : Sébastien DIDIER (LPO Alsace)

AQUITAINE Dordogne (24) Sur les 45 sites suivis, 41 étaient

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occupés par un couple adulte et quatre par un seul oiseau. 35 couples ont mené à bien leur nidification, cinq ont échoué de façon certaine, et pour un couple, il y a eu absence ou échec de reproduction. Avec 89 jeunes à l’envol, le nombre moyen de jeunes par couple nicheur est de 2,2. Cette année encore, un bilan complet a été établi grâce à la motivation des surveillant(e)s, qui passent régulièrement sur les sites jusqu’à l’envol des jeunes. Coordination : Daniel RAT (LPO Aquitaine) et Frédéric FERRANDON (ONCFS)

AUVERGNE Allier (03) Seul un couple a été suivi cette année. Cependant, la femelle a disparu (prédation probable) entraînant l’échec de la nidification. Coordination : Romain RIOLS (LPO Auvergne) et ONCFS Allier

Cantal (15) La saison 2015 affiche d’assez bons résultats avec l’envol de 39 jeunes pour le département du Cantal. Le nombre de couples et de sites occupés reste stable sur ces dernières années. Quelques tristes informations sont tout de même venues noircir le tableau : sur un premier site, deux jeunes à l’envol sont retrouvés morts au pied de la falaise (plusieurs hypothèses possibles). Sur un second, c’est un ancien nid de grands corbeaux qui s’effondre et provoque la disparition de la nichée. Ce printemps, une aire a bénéficié d’une protection spéciale et d’un suivi rapproché, évitant ainsi tout dérangement et permettant l’envol de deux jeunes. Nous en profitons pour remercier les personnes qui se sont mobilisées sur ces actions ainsi que tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à ce suivi. Rappelons que la somme de ces résultats ne pourrait être obtenue sans le travail conjoint des bénévoles de la LPO et des services de l’ONCFS. Coordination : Cédric DEROBINSON (ONCFS) et Thierry ROQUES (LPO Auvergne)

Haute-Loire (43) Un nombre de couples en augmentation 10

(21 contre 18 en 2014) et un printemps agréable nous laissaient espérer une bonne reproduction, ce qui fut le cas puisque, pour la 1ère fois, nous dépassons la barre des 30 jeunes à l’envol. Sur le bassin de l’Allier, un site sans tentative de reproduction depuis 11 ans a été à nouveau utilisé avec succès, malgré la nidification du grand-duc sur l’arrière de la falaise. Deux sites ont bénéficié d’un arrêté municipal interdisant l’escalade, permettant l’envol d’une nichée, l’autre ayant échoué. La concertation avec les élus locaux a empêché l’équipement, pour l’escalade, d’un site où l’espèce niche depuis 20 ans. La productivité est de 2,6 jeunes par couple adulte ayant réussi sa reproduction et de 1,88 jeune par couple cantonné. La convention signée depuis plusieurs années avec l’ONCFS a permis d’échanger les données et de suivre la totalité des sites connus. Coordination : Arlette BONNET (LPO Auvergne) et Olivier TESSIER (ONCFS)

Puy-de-Dôme (63) 15 couples se sont installés dans le Puyde-Dôme cette année. C’est un de plus que l’an dernier, malgré qu’un couple ait disparu. Un nouveau couple (mâle adulte et femelle immature) a été découvert sur un nouveau site, et un autre, découvert en 2011, s’est finalement installé pour nicher. En avril, 11 femelles ont pondu et ont donné naissance à (au moins) 28 poussins, ce qui constitue un nouveau record pour notre département. En juin, c’est l’envol des jeunes, mais il semblerait que ce soit également celui des ornithologues ! En effet, comme chaque année à pareille époque, ceux-ci désertent les sites de nidification, si bien que nous n’avons observé, en tout et pour tout, que six jeunes à l’envol… sur 17 possibles ! Coordination : Olivier GIMEL (LPO Auvergne) et Lucie MOLINS (ONCFS)

de nouvelles carrières étant fréquentées par l’espèce. Dans le Calvados, sur un secteur témoin des falaises littorales, trois couples sont recensés (quatre l’année dernière). Dans l’Orne, les deux premiers sites de 2014 sont une nouvelle fois occupés avec succès et un autre est fréquenté par un oiseau seul a priori immature. Au total, sur sept couples bien suivis, le taux de succès est de 100 % pour 19 jeunes à l’envol, soit une productivité de 2,7. Coordination : Régis PURENNE (GONm)

BOURGOGNE Côte-d’Or (21), Nièvre (58), Saône-et-Loire (71) et Yonne (89) Aucun individu surnuméraire et six adultes, présents isolément sur les sites, ont été notés, ce qui ne semble pas augurer d’un bon état de santé de la population bourguignonne, malgré la découverte de deux nouveaux sites dans l’Yonne. 2015 représente donc une très mauvaise année, alors que le printemps ne l’a pas été, à la différence de 2013, aux conditions météorologiques extrêmement défavorables. En ce qui concerne la productivité par couple présent sur les sites, 2015 est même une plus mauvaise année que 2013, la pire de toutes pourtant. Presque tous les indicateurs sont au rouge. Par exemple, le nombre de couples reproducteurs non producteurs (id est 0 juvénile à l’envol) que je trouvais déjà anormalement élevé en 2014 (11/37), l’est encore plus en 2015 : 12/30. La dégradation de la situation, après la stagnation du début des années 2000, s’accentue sous la pression du grand-duc d’Europe dont la présence a été constatée sur huit sites, ce qui est peut-être encore loin de la réalité. Coordination : Luc STRENNA (LPO Côte-d’Or)

BASSE-NORMANDIE

BRETAGNE

Calvados (14), Manche (50) et Orne (61) Dans le département de la Manche, cinq couples certains sont notés dont un nouveau site ; un site connu et probablement occupé n’est pas suivi. L’estimation est donc de cinq à six couples au minimum,

Côtes-d’Armor (22), Finistère (29), Ille-et-Vilaine (35), Loire-Atlantique (44) et Morbihan (56) Le bilan de l’année 2015 confirme la tendance des années passées, celle d’une progression continue. Tous les records sont à nouveaux battus (au moins

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Coordination : Erwan COZIC (Bretagne Vivante, Conservatoire du littoral, CG29, FCBE, GEOCA, GOB, GO35, LPO Mission rapaces, LPO 7îles, LPO 29, LPO 44, Mairie de Crozon, Syndicat des Caps)

CENTRE Indre (36) Avec 15 jeunes à l’envol, la reproduction a été bonne mais avec des disparités. Ce chiffre est à rapprocher de la moyenne de 12 jeunes à l’envol sur les sept dernières années mais il y avait deux couples de moins. Cette année, trois couples n’ont pas eu de jeunes malgré des débuts de nidification. Il est quasiment impossible de déterminer les causes de ces échecs qui doivent être spécifiques à chaque couple. Les causes probables pourraient être la concurrence avec le grand corbeau, la présence d’une deuxième femelle, un problème

de fécondité (deuxième année où la couvaison est menée à terme sans nidification). La présence avérée du grand-duc d’Europe sur ce territoire du sud de l’Indre pourrait être également un facteur de dérangement. Ces échecs sont contrebalancés par la découverte d’un site supplémentaire au barrage d’Eguzon, soit un total de neuf sites occupés. Le couple de la falaise de la Dube à Mérigny s’est bien reproduit (trois jeunes à l’envol) malgré la présence des grimpeurs à proximité. Coordination : Yves-Michel BUTIN (Indre Nature)

Loir-et-Cher (41) Le couple de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-Nouan a mené trois jeunes à l’envol cette année. Coordination : Alain POLLET (Loir-et-Cher Nature)

CHAMPAGNE-ARDENNE Ardennes (08) Deux couples nicheurs ont été suivis cette année : l’un d’eux a échoué, très probablement à cause de dérangements répétés par des parapentes ; l’autre a mené trois jeunes à l’envol. La nidification d’un troisième couple, cantonné depuis plusieurs années sur un même site, difficile à suivre, n’a pas été confirmée. Un autre site a été occupé mais compte tenu de la difficulté d’observation, la nidification n’a pas été confirmée. Un site de nidification « historique » a été définitivement abandonné après plusieurs années d’échecs liés au grand-duc tandis qu’un autre site a également été abandonné sans raison apparente. Coordination : Nicolas HARTER (ReNard)

Aube (10) Aucune donnée cette année. Coordination : Pascal ALBERT

FRANCHE-COMTE Arc jurassien Doubs (25), Jura (39), HauteSaône (70) + Ain (01) Cette année, bien que le nombre de sites visités soit en augmentation, le nombre de sites occupés et de couples cantonnés est en régression. Le taux de réussite, au contraire, a été un des plus élevés des dernières décennies, conséquence évidente de la météorologie printanière clémente. Ainsi, le nombre de jeunes à l’envol (249) est bien au dessus de la moyenne des 15 dernières années (199). Parmi les autres faits marquants, signalons le nombre record de couples composés d’un adulte et d’un immature révélant l’absence inquiétante d’une population adulte flottante, dont l’origine pourrait être le prolongement de la faible reproduction de 2013 mais aussi l’expansion du grand-duc ou bien encore une cause non identifiée de type « épizootie ». Nous avons une pensée émue en mémoire de notre collègue Jacques MICHEL qui nous a quittés en ce début d’été 2015. Jacques fut l’un des plus anciens et des plus actifs des naturalistes francs-comtois. Il fut un des précurseurs en matière de protection de la nature. Il appartenait à cette génération de naturalistes de terrain passionnés.

Photo : C. Aussaguel ©

37 pontes déposées, de l’ordre de 80 jeunes envolés). Cela s’est traduit par des installations sur des secteurs inédits : des petites îles ou îlots (parfois très exposés aux éléments) sont colonisés ; deux nouvelles carrières accueillent leurs premières nichées ; des accouplements sans suite sont observés dans une carrière de Loire-Atlantique (département où un effort de prospection sans précédent suggère fortement l’absence de reproduction mais révèle des cantonnements très prometteurs). On retiendra également qu’un site traditionnel est occupé par un couple dont la femelle est un hybride (faucon pèlerin x faucon sacre) issu d’une insémination artificielle et qui a échappé à son fauconnier espagnol. Ce couple a mené à l’envol un jeune hybride f. pèlerin x (f. pèlerin x f. sacre) qui n’a pu être capturé (malgré plusieurs tentatives afin d’éviter tout risque de « pollution génétique »).

Coordination : René-Jean MONNERET & René RUFFINONI (Jura), Jacques MICHEL†, Christian BULLE & Georges CONTEJEAN (Doubs), Franck VIGNERON (Haute-Saône), Yvonne et Raymond ENAY & Pascal TISSOT (Ain)

HAUTE-NORMANDIE

Seine-Maritime (Etretat à Petites-Dalles) (76) L’espèce continue à bien se porter sur cette zone du littoral normand. Tous les sites contrôlés étaient occupés. Le succès reproducteur est de 1,7 jeune

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin


par couple. Il est hélas nettement moins bon que celui de 2014 qui était de 3,2. Peut-être cela vient-il de conditions météo moins favorables ? Le bilan reste cependant satisfaisant. Coordination : Jacques BOUILLOC (LPO)

Seine-Maritime-Eure (basse vallée de Seine) (76, 27) Les faucons pèlerins sont présents sur la majorité des sites favorables. La population se porte bien avec 19 couples (dont 18 suivis) et 37 jeunes à l’envol observés. Cinq couples échouent leur reproduction. Coordination : Géraud RANVIER (PNR des boucles de la Seine normande)

ILE-DE-FRANCE Paris (75), Yvelines (78), Seine-SaintDenis (93), Val-de-Marne (94), Vald’Oise (95) (Nidification majoritairement en sites anthropiques dans cette région) Très mauvaise année pour les faucons pèlerins en Ile-de-France. Sur les six couples nicheurs, deux échouent leur reproduction (dont le couple en milieu naturel, victime de dérangements occasionnés par des survols d’hélicoptères) et quatre produisent neuf jeunes à l’envol (dont deux disparaissent peu après l’envol). Cette année encore, deux autres couples ne se sont pas reproduits ou ont échoué leur reproduction. Seule bonne nouvelle, la découverte tardive d’un nouveau site occupé par un couple nicheur avec deux jeunes volants, correspondant toutefois peut-être à un couple connu ayant déserté, cette année, son site de nidification. Finalement, le nombre de couples cantonnés est identique à 2014, le succès de reproduction est en revanche bien inférieur avec 1,5 jeune à l’envol par couple nicheur et 2,25 jeunes à l’envol par couple producteur. Coordination : Fabienne DAVID (LPO Mission rapaces)

LANGUEDOC-ROUSSILLON Aude (11) Pauvre année de reproduction : 1,78 jeune à l’envol pour chacun des 12 couples nicheurs et seulement 1,33 pour les 15 suivis… Mais aussi pauvre 12

suivi faute de moyens humains, comme d’habitude. Ceci alors que le pèlerin semble coloniser la zone littorale, avec apparemment trois nouveaux sites occupés dont l’un au moins avec reproduction réussie (à l’insu des - trop rares - observateurs locaux). Coordination : Christian RIOLS (LPO Aude)

Gard (30) Pour 2015, sur 11 sites contrôlés, quatre seulement étaient occupés par un couple, dont deux ne se sont pas reproduits. Un troisième n’a malheureusement pas été suivi après la ponte. La production de jeunes reste très faible cette année encore, avec seulement deux jeunes envolés sur un nouveau site découvert cette année, au nord-ouest du département (limitrophe avec l’Aveyron). La répartition de la population reste toujours divisée en deux, avec les Cévennes au nord où on trouve les pèlerins, et toujours pas de sites connus dans toutes les garrigues calcaires gardoises dans la moitié sud. Coordination : José CABRERA (Groupe rapace sud Massif central)

Hérault (34) Sur 23 sites connus, régulièrement notés comme occupés ces dix dernières années, seuls 11 ont été contrôlés en 2015. Mais six sites seulement ont bénéficié d’un suivi exhaustif. Ce déficit de couverture et de pression d’observation explique le faible taux de reproduction noté (cinq couples reproducteurs ayant donné des jeunes à l’envol). Ces cinq couples reproducteurs ne représentent donc pas la réalité de la population héraultaise qui est en pleine dynamique ces vingt dernières années. Cette dynamique s’accompagne d’une compétition intraspécifique importante (individus surnuméraires et recrutements). A noter un cas de dérangement observé (escalade provocant la désertion d’une femelle couvant pendant près d’une heure n’ayant toutefois pas entraîné l’échec dans la reproduction). Je remercie Roland Dallard pour le travail de coordination effectué pendant plusieurs années et à qui je succède. Coordination : David LACAZE

Lozère (48) Malgré une année favorable sur le plan

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météorologique, 2015 ne voit pas remonter le taux de reproduction de nos couples suivis. La faible taille des nichées à l’envol permet d’afficher seulement 1,2 jeune par couple. Toutefois, trois couples productifs d’ordinaire non pas été contrôlés ou suivis cette année, ce qui aurait sans doute amélioré le succès reproducteur. Comme chaque année, c’est toujours la zone calcaire qui assure l’essentiel de la reproduction. Coordination : Jean-Pierre MALAFOSSE (ALEPE, Parc national des Cévennes, GRLR)

LIMOUSIN Corrèze (19) En 2015, 62 sites rupestres ont été inventoriés en Corrèze par la SEPOL, la LPO Corrèze et l’ONCFS. 35 d’entre eux ont été contrôlés par une vingtaine de surveillants et 33 étaient occupés par l’espèce dont sept en carrière (quatre sont en activité). Sur les 27 couples suivis, 18 couples ont réussi leur reproduction. Les échecs peuvent s’expliquer par la présence du grand-duc qui augmente sur le département. Sur une carrière en activité, le grand-duc a d’ailleurs « croqué » les trois jeunes poussins de faucon pèlerin âgés de moins de 15 jours. Au total, 40 jeunes se sont envolés en 2015 contre 46 en 2014. La présence du grand corbeau sur certains sites et surtout la recolonisation du département par le grand-duc auront certainement un impact négatif sur le faucon pèlerin dans les années à venir. L’obtention d’un tel bilan est possible grâce à la motivation des 22 bénévoles et l’échange d’informations avec les agents de l’ONCFS. Coordination : Arnaud REYNIER (LPO Corrèze)

Creuse (23) Données non communiquées cette année. Haute-Vienne (87) Données non communiquées cette année.

LORRAINE Plaines lorraines : Meurthe-et-Moselle (54), Meuse (55) et Moselle (57) (Nidifications en sites anthropiques)


Coordination : Patrick BEHR (LPO, COL)

MIDI-PYRENEES Ariège (09) Première année de veille sur la population nicheuse. Nous avons réduit la pression d’observation en prospectant 13 des 25 sites connus. Sur les 11 couples suivis, huit couples ont mené 16 jeunes à l’envol. Si l’occupation des

sites est bonne, on constate une légère baisse de productivité par rapport à la saison 2014 où les conditions météorologiques étaient très favorables. Un nouveau couple a été localisé au printemps avec trois jeunes à l’envol. Coordination : Mathieu FEHLMANN (Nature Midi-Pyrénées)

Aveyron (12) Les résultats de la reproduction sont au niveau de 2014 avec un minimum de 64 jeunes à l’envol. Les conditions ont été globalement assez favorables. Alors que la population du grand-duc se renforce toujours, même si la cohabitation est difficile et provoque des abandons de site et des échecs de reproduction, la population de faucons se maintient... Coordination : Jean-Claude ISSALY (LPO Aveyron)

Lot (46) En 2015, le suivi a porté sur 38 couples cantonnés, dont 35 couples formés de deux adultes et trois couples composés d’un adulte et d’un oiseau d’un an. Aucun des couples comprenant un oiseau d’un an n’a entamé de nidification effective, ce qui est la norme chez l’espèce. Neuf des 35 couples adultes suivis, soit 25,7 %, ont connu un échec complet en cours de nidification ou ne se sont pas du tout reproduits. Parmi les échecs, sont à signaler deux cas d’incubation infructueuse ayant donné lieu à des prolongations hors normes du comportement de couvaison (durées de couvaison évaluées à deux et trois mois). L’un de ces échecs a probablement été provoqué par une trop longue interruption de la couvaison due à des dérangements humains (travaux sur un bâtiment proche de l’aire). Si plusieurs des autres échecs constatés sont à imputer de façon avérée ou très probable

au grand-duc, sont à signaler pour la première fois deux cas de nidification réussie des deux rapaces sur un même site. Dans les deux cas, le pèlerin a toutefois niché à plusieurs centaines de mètres (400 et 500 mètres) de l’aire de son prédateur potentiel. Les 26 couples producteurs suivis ont donné 69 jeunes à l’envol, ce qui représente un taux d’envol plutôt élevé (2,65). La productivité a été de 1,81 jeune envolé par couple suivi (1,97 jeune envolé par couple adulte suivi), soit une valeur sensiblement supérieure à celle relevée en 2014 (1,42 jeune par couple suivi).

Photo : C. Aussaguel ©

20 sites au total se répartissent en 17 sites certains et trois sites possibles avec un minimum de 17 jeunes à l’envol. Huit sites sur pylônes avec au moins quatre jeunes. Sept sites en agglomération sur des édifices avec cinq jeunes. Quatre sites en zone industrielle avec huit jeunes. Un site en carrière sans jeune. Depuis 2012, les effectifs restent à peu près stables mais une compétition intraspécifique accrue induit une forte baisse de la productivité. Les nidifications relativement proches des couples nancéiens, mussipontain voire messins en sont une illustration. La plaine lorraine, du moins son environnement urbain et industriel, pourrait être arrivée à saturation. L’avenir nous le dira à condition de maintenir et, mieux, d’étoffer le réseau d’observateurs surtout dans le nord de la région. Le grand-duc reste discret mais vient clairement de faire acte de présence en évinçant le seul couple en carrière. Il est à noter qu’il est présent à peu de distance de deux autres sites depuis plusieurs années, sans pour autant perturber les pèlerins, plutôt inféodés à des sites non conventionnels pour le grandduc. Concernant les pylônes et comme les années précédentes, le nombre de sites est stable mais surement sous prospecté avec un potentiel pourtant considérable. C’est toujours un plaisir et une immense satisfaction que de découvrir un nouveau couple, même sur un pylône électrique.

Coordination : Vincent HEAULME, Nicolas SAVINE (Société des naturalistes du Lot) et Guy AZAM (ONCFS Lot)

Tarn (81) Quelques couples nicheurs en plus mais un nombre de jeunes en légère baisse, donc une productivité un peu plus faible en 2015. Le nombre de sites habités reste malgré tout très stable… Coordination : Jean-Claude ISSALY (LPO Aveyron)et Amaury CALVET (LPO Tarn)

Tarn-et-Garonne (82) La saison 2015 a été de faible production malgré une moyenne de 2,25 jeunes à l’envol par couple reproducteur. Un résultat pour partie imputable à la présence du grand-duc sur des sites majeurs, cette année désertés par le faucon pèlerin et d’autre part, une forte proportion de renouvellement avec trois couples constitués d’un individu immature non reproducteur. Par ailleurs, le secteur est de plus en plus impacté par des activités de plein air vis-à-vis desquelles l’espèce semble pour l’instant s’accoutumer. Le nichoir, installé en milieu naturel depuis plusieurs années, n’a pas vu de couple reproducteur s’installer bien que manifeste-

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin


ment fréquenté cette année. Gageons que les couples immatures passent en 2016 au stade de reproducteurs. Un grand merci à tout les bénévoles qui participent à ce suivi ainsi qu’aux agents des services de l’ONCFS qui s’inscrivent dans cette collaboration. Coordination : Jean-Claude ISSALY et Jean-Claude CAPEL (LPO Aveyron)

NORD-PAS-DE-CALAIS Nord (59), Pas-de-Calais (62) (A l’exception d’un couple, la population niche exclusivement sur des sites anthropiques). C’est une année mitigée pour la nidification du faucon pèlerin dans la région. Malgré la dynamique positive de l’espèce, avec une population nicheuse passant de sept à neuf couples certains entre 2014 et 2015, le succès de la reproduction a été très faible. Seulement 14 jeunes ont pris leur envol et se sont émancipés, soit un ratio de deux jeunes par couple producteur. De plus, la majorité des couples sont localisés dans des nichoirs qui favorisent normalement la nidification. Tous les autres sites à l’exception de Lille et VillersPol subissent une diminution du nombre de jeunes produits. Six couples sont présents dans des sites favorables sans indice de reproduction en 2015, contre quatre en 2014. La pose de nichoirs sur ces sites semble être la meilleure solution pour favoriser la nidification. La population nicheuse dans le Nord-Pasde-Calais est donc estimée à 15 couples dont neuf certains et six probables. Coordination : Cédric BEAUDOIN (GON)

PACA Hautes-Alpes (05) Comme tous les ans, des prospections ont été organisées sur l’ensemble du département des Hautes-Alpes du 7 au 13 mars 2015 par Arnica Montana et le Parc national des Ecrins. Sur les 16 sites connus contrôlés cette année, 11 étaient occupés dont trois par un adulte seul et huit par un couple. Parmi les cinq couples cantonnés notés, quatre étaient reproducteurs et ont donné, au total, six jeunes à l’envol. Le faucon pèlerin fréquente toujours la ville de Gap. Un oiseau y a été récupéré très parasité par le centre 14

de soins de la faune sauvage des HautesAlpes (com. pers. M. Phisel, centre de soins faune sauvage/Aquila). Coordination : Claude REMY (ARNICA MONTANA)

Var (83) Le suivi continental n’a pas intégré le cap Lardier contrairement à certaines années précédentes. Suivi non mené au bout sur l’île de Port-Cros, par manque de temps en fin de printemps. Les six sites ont fait l’objet d’observations de parades nuptiales en fin d’hiver. Une observation de deux poussins à la Gabinière dans l’aire ainsi qu’un jeune à la pointe de la Galère Coordination : David GEOFFROY (Parc national de Port-Cros)

PAYS DE LA LOIRE Maine-et-Loire (49) Cette année, trois couples se sont reproduits dans des carrières de roches massives dont deux avaient été le théâtre, en 2014, des premières nidifications enregistrées en Maine-et-Loire. Une autre carrière a été irrégulièrement occupée par deux immatures, Enfin une carrière, située à la limite de la Vendée et du Maine-etLoire, a hébergé un couple produisant deux jeunes à l’envol, L’emplacement de l’aire n’étant pas connu avec précision, ce couple n’est pas pris en compte dans ce bilan. Coordination: Jean-Claude BEAUDOIN (LPO Anjou)

Mayenne (53) En 2015, pour la première année, la reproduction du faucon pèlerin a été prouvée en Mayenne avec deux couples, l’un dans la carrière de la Kabyllie à Voutré et l’autre dans la carrière de la Fosse à Villiers-Charlemagne. La présence du faucon pèlerin avait été détectée sur le site de Voutré depuis 2013 au moins sans que la reproduction ne soit établie et ce malgré des recherches en 2014. Les carriers ont été contactés. Un suivi a été entrepris en accord avec le carrier à Voutré mais avec des conditions d’accès au site qui ont limité la présence des observateurs : ce suivi a été effectué par un salarié et deux bénévoles mais ne représente que trois jours de présence. Sur la carrière de

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la Fosse, des recherches ont été entreprises suite à la découverte du couple de Voutré et à quelques observations dans le secteur. La découverte du couple a été rapide et la réussite de la reproduction avec quatre jeunes à l’envol incite à penser que ce couple pouvait déjà être installé l’année ou les années précédentes. Ceci ne peut être cependant prouvé. L’exploitant est coopérant et la surveillance peut s’exercer hors du site exploité et a été donc facilitée. Six bénévoles se sont relayés représentant 41 visites et une estimation de 10 jours de surveillance. Coordination : Patrick MUR (Mayenne nature environnement)

Vendée (85) Deuxième année de reproduction de l’espèce dans le département et deuxième couple nicheur découvert cette année. Les deux couples mènent au total trois jeunes à l’envol, soit un succès de reproduction de 1,5. Coordination : Julien SUDRAUD (LPO Vendée)

POITOU-CHARENTES Charente (16) Données à nouveau non communiquées cette année. Deux-Sèvres (79) (Nidifications exclusivement sur des sites anthropiques). 2015 est une excellente année pour le département des Deux-Sèvres : le couple « historique » nichant sur un pylône depuis 2008 produit au moins deux jeunes à l’envol et un nouveau couple s’installe dans une carrière en activité, mais le succès reproducteur y reste inconnu. Toujours dans des carrières, un autre couple, dont le mâle est immature, a également été observé très régulièrement au cours de la période de reproduction et pourrait s’y installer dans les années à venir. Enfin, un site qui avait déjà été fréquenté par des individus isolés l’a été à nouveau en 2015 pendant une période assez longue, et d’autres observations intéressantes ont eu lieu ailleurs dans le département. L’expansion observée ailleurs dans l’ouest se concrétise aussi en Deux-Sèvres et de nouvelles installations seront donc proba-


Coordination : Clément BRAUD (GODS)

Vienne (86) Depuis trois ans, six couples sont suivis dans notre département. Cette année, cinq couples ont amené 11 jeunes à l’envol. Le cas d’un couple reste sans explication, en effet les deux adultes ont quitté le site au milieu de la période d’incubation. Malheureusement il ne m’a pas été permis de voir si les œufs étaient sur l’aire ou non.

Coordination : Eric JEAMET (LPO Vienne)

RHÔNE-ALPES Ardèche (07) L’année 2015 présente un bilan contrasté. Elle se caractérise par un nombre important de sites occupés par un couple (18, soit la 2e meilleure année après 2012) mais un faible nombre de jeunes à l’envol (plus mauvaise année depuis 2006). Comme durant les années 2010 à 2013, les meilleurs résultats proviennent des sites de Basse-Ardèche qui cumulent 11 jeunes à l’envol, pour trois dans les Cévennes et un seul dans les Boutières (au lieu de 12 en 2014 dans ce secteur). Les agents du SMGGA (Syndicat mixte de gestion des gorges de l’Ardèche) assurent la majeure partie du suivi des sites de la Réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche (RNNGA). De même, des chargés de mission du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche (PNRMA) participent au suivi de certains sites du territoire du parc. Coordination : Alain LADET

Haute-Savoie (74) La population haut-savoyarde, stable, est estimée entre 94 et 116 couples. Sur les 133 sites connus, 43 sont contrôlés et 40 occupés, dont 27 par un

couple adulte et 13 par au moins un individu. 18 couples sont bien suivis : 16 produisent 36 jeunes (dont quatre couples produisent au moins un jeune), et deux couples échouent. La productivité est moyenne avec 2,29 jeunes par couple. Le taux d’envol, en éliminant les couples dont le nombre de jeunes n’est pas connu avec précision, est bon, avec 2,67 jeunes par couple. Les parapentes, les grimpeurs et les grands-ducs sont peut-être des facteurs limitants pour plusieurs sites, mais les couples semblent finir par s’adapter. Par exemple, sur les 15 kilomètres de long du massif qui subit le plus de dérangements, neuf couples sont installés : un couple rate sa nidification, mais les huit autres produisent 22 jeunes. Coordination : Jean-Pierre MATERAC (LPO Haute-Savoie)

Isère (38) Estimation de l’effectif de la population du département : 65 à 70 couples. Sur les 64 sites connus, 11 n’ont pas été surveillés et 20 sites ont été contrôlés négativement. Trois sites étaient occupés par un seul adulte, un autre par un couple adulte mais sans preuve de reproduction, et 30 par des couples reproducteurs. Ces derniers ont mené 55 jeunes à l’envol, soit une productivité de 1,83. Pour la 3e année, la saison de nidification se caractérise par des conditions météorologiques défavorables, pendant la période de nourrissage. Sur une dizaine de sites, les jeunes avaient encore du duvet blanc sur une grande partie du corps le 20 mai. Au total, 12 personnes ont participé à ce travail. Coordination : Jean-Luc FREMILLON (Groupe Faucon pèlerin Isère)

Rhône (69) (Nidifications exclusivement sur des sites anthropiques).

A nouveau aucun site de nidification de pèlerins sur sites naturels cette année. En revanche, l’espèce a niché, cette année encore, en banlieue de Lyon. Trois jeunes ont pris leur envol du site de Vénissieux, situé proche d’axes routiers très fréquentés. La surveillance de l’envol pendant plus d’une semaine par un groupe de bénévoles motivés a permis d’aider les juvéniles à retenter leur envol. Il est en effet nécessaire de repositionner sur le toit du bâtiment les jeunes faucons qui atterrissent dans la rue après avoir volé dangereusement au-dessus des voitures. Les autres sites de l’agglomération lyonnaise n’ont donné aucun jeune à l’envol malgré des adultes présents sur les sites et même une couvaison pour l’un d’eux. On espère, pour 2017, des nidifications sur le site de la Part-Dieu et la tour TDF de Fourvière pour populariser le faucon pèlerin sur Lyon. L’oiseau est aussi suivi sur Villefranchesur-Saône mais pour le moment, pas de nidification.

Photo : C. Aussaguel ©

blement à découvrir dès 2016.

Coordination : Paul ADLAM et Pascal GALGUEN (LPO Rhône)

Savoie (73) Le suivi en Savoie a été insuffisant en 2015, en dépit d’une tentative de mobilisation des adhérents. Cela s’explique par l’absence de contrat d’études impliquant des salariés, contrairement aux années précédentes. Quant aux données saisies sur « faune-Savoie », elles sont précieuses, mais aléatoires et ne remplacent pas un suivi de la reproduction organisé aux moments opportuns sur chaque site. Le faible nombre de jeunes à l’envol recensés s’explique aussi par des couvées en petit nombre. Noter le décès d’un mâle qui a percuté une vitre de garage pendant la chasse d’un merle occis lui aussi. Coordination : Yves JORAND (LPO Savoie)

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Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin


Bilan du suivi du faucon pèlerin en France en 2015 REGIONS

couples nicheurs

couples producteurs

jeunes à l'envol

succès reproducteur

60 48 12 40 40 55 1 26 17 11 7 7 30

36 26 10 35 35 31 0 17 12 2 7 7 18

79 56 23 89 89 77 0 39 32 6 19 19 41

1,32 1,17 1,92 2,23 2,23 1,40 0,00 1,50 1,88 0,55 2,71 2,71 1,37

taille des familles à l'envol 2,19 2,15 2,30 2,54 2,54 2,48 0,00 2,29 2,67 3,00 2,71 2,71 2,28

surveillants

journées de suivi

63 42 21 75 31 15 29 8 8 48

123 70 53 156 62 12 82 10 10 150

ALSACE-LORRAINE Massif vosgien Plaines d'Alsace AQUITAINE Dordogne AUVERGNE Allier Cantal Haute-Loire Puy-de-Dôme BASSE-NORMANDIE Calvados, Manche, Orne BOURGOGNE Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne BRETAGNE Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique CENTRE Indre (vallée de la Creuse) Loir-et-Cher CHAMPAGNE-ARDENNE Ardennes FRANCHE-COMTE Ain Doubs Haute-Saône Jura HAUTE-NORMANDIE Seine-Maritime (Etretat à Petites-Dalles) Eure, Seine-Maritime (basse vallée de la Seine) ILE-DE-France Paris, Yvelines, Seine-Saint-Denis, Valde-Marne, Val-d'Oise LANGUEDOC-ROUSSILLON Aude G d Gard Hérault Lozère LIMOUSIN Corrèze LORRAINE Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle (plaines lorraines) MIDI-PYRENEES Ariège Aveyron Lot Tarn Tarn-et-Garonne NORD - PAS-DE-CALAIS Nord-Pas-de-Calais PACA Hautes-Alpes Var PAYS DE LA LOIRE Maine-et-Loire Mayenne Vendée POITOU-CHARENTES Deux-Sèvres Vienne RHÔNE-ALPES Ardèche Haute-Savoie Isère Rhône Savoie Total 2015

16

7

17

1,06

2,43

-

-

97 8 32 33 20 4 9 9 14 4 10 7 3 2 2 7 1 6 73 16 14 30 3 10 678

77 8 23 26 16 4 7 7 14 4 10 7 3 2 2 5 0 5 61 8 12 30 1 10 522

191 16 64 69 33 9 14 14 25 6 19 15 7 5 3 11 0 11 120 15 32 55 3 15 1 158

1,97 2,00 2,00 2,09 1,65 2,25 1,56 1,56 1,79 1,50 1,90 2,14 2,33 2,50 1,50 1,57 0,00 1,83 1,64 0,94 2,29 1,83 1,00 1,50 1,71

2,48 2,00 2,78 2,65 2,06 2,25 2,00 2,00 1,79 1,50 1,90 2,14 2,33 2,50 1,50 2,20 0,00 2,20 1,97 1,88 2,67 1,83 3,00 1,50 2,22

77 10 24 17 14 12 101 101 38 32 6 19 10 9 10 9 1 104 30 35 12 10 17 723

292 10 190 60 32 6 6 20 7 13 2 2 202 71 40 49 42 1 255

RAPPEL TOTAL 2014

734

553

1 234

1,68

2,23

733

1 313

16

30

18

41

1,37

2,28

48

150

36

32

49

2,23

2,72

80

120

36

32

49

2,23

2,72

80

120

9 8 1 2 2 140 43 47 5 45 25 7

6 5 1 1 1 116 37 36 3 40 19 6

18 15 3 3 3 249 72 79 7 91 49 12

2,00 1,88 3,00 1,50 1,50 1,78 1,67 1,68 1,40 2,02 1,96 1,71

3,00 3,00 3,00 1,50 3,00 2,15 1,95 2,19 2,33 2,28 2,58 2,00

6 6 5 5 -

8 8 5 5 -

-

-

12 1

48 17

18

13

37

2,06

2,85

11

31

6

4

9

1,50

2,25

10

-

6

4

9

1,50

2,25

10

-

24 12 1 5 6 21 21 16

21 9 1 5 6 18 18 7

43 16 2 13 12 40 40 17

1,79 1,33 2 00 2,00 2,60 2,00 1,90 1,90 1,06

2,05 1,78 2 00 2,00 2,60 2,00 2,22 2,22 2,43

41 18 6 4 13 26 26 -

62 7 1 15 7 33 51 51 -

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Suite à des problèmes récurrents de dérangements sur deux petites falaises, dus à la pratique de l’escalade, l’ONCFS Dordogne a, en 2012, entrepris les démarches pour que ces deux sites, situés sur les communes de Bourdeilles et Paussac-et-Saint-Vivien, bénéficient d’un arrêté de biotope. Après bien des péripéties (montage des dossiers, discussions avec les clubs de grimpeurs et les élus locaux, etc.), le préfet de la Dordogne a enfin signé l’arrêté, le 7 janvier 2016 ! Il aura donc fallu quatre années pour que ce projet aboutisse enfin… Il faut saluer la ténacité de l’ONCFS et en particulier de Yann Cambon (agent aujourd’hui à la retraite) qui n’a jamais laissé tomber ce dossier, malgré des phases de découragement dues aux lourdeurs administratives. Sur l’un de ces sites, le grandcorbeau bénéficiera également de ces mesures de protection. Cela porte à cinq le nombre de falaises du département sous arrêté de biotope. Daniel Rat, coordinateur faucon pèlerin en Dordogne, daniel.rat24@gmail.com

Charte de bonne conduite pour l’escalade Les parois rocheuses constituent des zones de prédilection pour de nombreuses espèces animales, parfois rares et menacées. Ainsi le faucon pèlerin, le grand corbeau ou le grand-duc d’Europe sont les espèces que l’on peut trouver dans les milieux rupestres du Parc naturel régional des Ballons des Vosges (PNRBV). Parallèlement, ces falaises abri-

tent douze secteurs d’escalade et de terrains d’aventure. Concilier la pratique et le développement des sports et loisirs liés aux falaises du parc avec la préservation du patrimoine naturel a été l’objectif que se sont fixés quatre acteurs impliqués dans le massif vosgien : le PNRBV, la Fédération française de la montagne et de l’escalade, l’ONF, le Club alpin français et la LPO Alsace. Leur mobilisation a été couronnée de succès puisqu’elle a conduit à la création d’une charte de bonne conduite, signée et officialisée en décembre 2015 à la maison du parc.

Photo : C. Aussaguel ©

Dordogne : deux nouvelles falaises en arrêté de biotope

Source : LPO Info Alsace n°55

Comment protéger les nichées de faucons de la prédation du grand-duc ? La prédation du grand-duc sur les nichées du faucon pèlerin fait couler beaucoup d’encre, bien qu’elle soit un phénomène naturel. Il est vrai que dans certains de nos écosystèmes perturbés, elle peut affecter significativement le fonctionnement de la population du faucon. Cette problématique n’est pas spécifique à la France. Nos collègues américains, entre autres, y sont particulièrement confrontés avec le grand-duc de Virginie, notamment lors d’opérations de réintroduction de diverses espèces de faucons. Ils ont de ce fait expérimenté et développé un aménagement qui donne des résultats probants chez le faucon d’Aplomado dont 26 des 33 couples nicheurs dans le sud du Texas utilisaient cet aménagement artificiel en 2015. Ainsi que cela est pratiqué pour d’autres rapaces, tel le faucon sacre en Mongolie, des structures artificielles (poteaux et plateformes) sont installées dans des LPO Mission rapaces - Les notes du pèlerin n° 29 & 30 - août 2016 ‑

photos : Brian Mutch ©

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin 17


biotopes favorables à l’établissement du faucon d’Aplomado. L’originalité porte sur le complément destiné à empêcher l’accès au grand-duc (et au caracara du Nord) : un toit et des barreaux placés respectivement au-dessus et autour de la plateforme. Brian Mutch, biologiste au Peregrine Fund, recommande de bien calculer en fonction de l’espèce la dimension de la plateforme, la hauteur de son toit et l’espacement des barreaux. La surface de la structure doit permettre aux fauconneaux dans leur nid placé au centre de la plateforme, d’être hors de portée des serres du hibou. L’espacement des barreaux doit quant à lui permettre aux faucons d’entrer et de sortir aisément, le cas échéant avec une grosse proie. L’attractivité du nichoir doit être forte pour optimiser les chances de le voir occupé. Ce système a également été installé dans un arbre (forêt de pins du Belize), près d’un site de réintroduction au taquet du faucon orangé, et occupé avec succès par un des couples. Lorsque de besoin, il pourrait être testé en falaise ou sur des habitats anthropiques où, de plus, il pourrait peut-être contribuer à réduire les chutes accidentelles de poussins. Tous mes remerciements à Brian Mutch qui m’a communiqué ces informations et mis à ma disposition les photos qui illustrent cette note. Jean-Marc Cugnasse jean-marc.cugnasse@orange.fr

Bibliographie Premier cas de reproduction dans la nature d’un faucon hybride avec un faucon pèlerin en France

des hybrides, le jeune illustrant parfaitement ceci avec son apparence de pèlerin. Les autorités publiques et les associations de protection de la nature ont été alertées. Selon le principe de précaution, il a été décidé de retirer ces spécimens hybrides du milieu naturel. Plusieurs tentatives de capture menées par des fauconniers expérimentés Femelle hybride à l’aire en mai 2016 - photo : Erwan Cozic © ont permis la capture de la Résumé femelle adulte mais pas du jeune. Compte En mars 2014, une femelle hybride de tenu de la forte hostilité de quelques faucon a été découverte appariée avec ornithologues, l’idée de l’éliminer par tir un mâle de faucon pèlerin sur un site contrôlé en Bretagne. Ils ont niché mais la a été exclue. La bague de la femelle nous a appris qu’elle était née en 2011 par ponte n’a pas éclos. En 2015, ce couple insémination artificielle entre un faucon a niché à nouveau et un poussin a été pèlerin et un faucon sacre. Cet oiseau mené à l’envol. Cela pose la question imprégné était élevé au taquet, en Cantade l’introgression génétique. Un autre point important mis en évidence dans cet brie (Espagne), quand il a disparu dans la nature. Récemment, cet hybride (qui avait article est la difficulté de détecter été placé chez un fauconnier) a réussi à s’échapper et à rejoindre son territoire… et niche à nouveau en 2016 ! Cet article vise à attirer l’attention des ornithologues sur la présence de faucons hybrides dans la nature et à encourager une réflexion sur cette problématique : quelle devrait être notre position concernant les faucons hybrides ? Cozic E. (2016) Reproduction d’un hybride Faucon pèlerin x sacre avec un Faucon pèlerin en Bretagne. Ornithos 23-2 : 102-109 ; l’article intégral est disponible auprès de la LPO Mission rapaces.

Accouplement entre le mâle faucon pèlerin et la femelle hybride faucon pèlerin x sacre, mars 2016 - photo : Erwan Cozic ©

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‑  Les notes du pèlerin n° 29 & 30 - août 2016 - LPO Mission rapaces


Dick Forsman, 640 p, Hardback, 2016 Les rapaces sont difficiles à identifier même lorsque les conditions d’observation sont bonnes. Contrairement à toute attente, il est effectivement plus facile d’identifier les rapaces en vol plutôt que perchés et par chance, les rapaces sont plus souvent observés en vol ! Cet ouvrage constitue le guide ultime d’identification en vol des rapaces du Paléarctique occidental. Il traite plus de 60 espèces et couvre l’aire géographique incluant l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient y compris la péninsule arabique et de l’est à l’Asie centrale. Il s’agit d’un guide photographique avec de superbes images dont la plupart ont été réservées pour cet ouvrage et n’ont jamais été publiées auparavant. Le texte complet traite dans les détails de tous les plumages et âges et chaque espèce est illustrée avec un large panel de photographies présentant tous les principaux plumages. A noter que ce guide ne remplace pas le précédent livre de Forsman « The raptors of Europe and the Middle East: a handbook of field identification » mais le complète. Ce dernier traite de l’identification des oiseaux posés et en vol alors que ce nouveau guide est axé exclusivement sur l’identification en vol. Source : http://www.nhbs.com/ title/203037/flight-identification-ofraptors-of-europe-north-africa-andthe-middle-east ; traduction Fabienne David

International Suivi du faucon pèlerin en Belgique Des faucons pèlerins ont été observés en période de nidification sur 63 sites différents entre 2013 et 2014. Cinquante-trois ont niché avec plus ou moins de succès en 2013 et 58 en 2014. Quatre nouveaux sites ont été découverts en 2013 et sept en 2014. Il n’est pas exclu que certains aient été occupés une ou deux années auparavant. Le nombre de couples continue donc à progresser depuis le retour de l’espèce en Wallonie en 1994 ; il est estimé en 2014 à 60-63. La distribution ne montre pas d’évolution majeure si ce n’est une quasi-extinction dans le Tournaisis où concomitamment la population de grandduc d’Europe croît (données B. Gauquie). Faut-il y voir un lien de cause à effet ? La typologie des nouveaux sites observés en 2013-2014 se présente comme suit : église : deux, haut bâtiment : deux, viaduc : deux, carrière : deux, paroi naturelle : deux, pylône haute tension : un. Le nombre de sites urbains tend à augmenter. Il n’est probablement pas nécessaire de le provoquer en plaçant de nouveaux nichoirs considérant la taille actuelle de la population, sans précédent de mémoire d’ornithologue. La moyenne des tailles de nichées à l’envol est de 3,0 sur un échantillon de 25 en 2013 et 2,67 en 2014. Didier Vangeluwe, IRSNB. Source : Jacob et les contributeursespèces (2015). Oiseaux nicheurs en Wallonie en 2013 et 2014. Aves 52/1. 45-64

Un colombophile suisse condamné Un colombophile condamné pour avoir tué un faucon pèlerin à l’aide d’un pigeon « kamikaze » Tous les moyens ne sont pas bons pour élever des pigeons. Le tribunal d’arrondissement de Dielsdorf (Zurich) a condamné un homme de 42 ans pour s’être débarrassé d’un rapace en lâchant dans la nature un pigeon aux plumes recouvertes de poison. Le colombophile amateur, qui faisait notamment concourir ses pigeons lors de concours, écope d’une peine privative de liberté de onze mois avec sursis, et d’une amende de 4 000 francs. Il a été reconnu coupable de cruauté envers les animaux. En 2015, il a acheté un poison toxique, interdit en Suisse et dans l’Union européenne, et en a enduit les plumes d’un de ses pigeons. Il a ensuite relâché le volatile. Un faucon a ensuite attaqué le pigeon, est ainsi entré en contact avec la substance toxique, et en est mort. Son avocat a souligné que le prévenu n’avait en tête que la protection de ses volatiles, qui se faisaient constamment attaquer par les rapaces. La procureure a pour sa part relevé que se pratique parmi les cercles colombophiles en Suisse et en Europe « une élimination systématique » des rapaces. Elle lui reproche d’avoir instrumentalisé son oiseau pour en tuer un autre, qui plus est un faucon protégé. L’association ASPO-BirdLife a salué le verdict. Il y a de plus en plus en Suisse des cas de rapaces empoisonnés, a indiqué son directeur Werner Müller.

LPO Mission rapaces - Les notes du

source : ats / 04.07.2016 18h34 19 pèlerin n° 29 & 30 - août 2016 ‑

Photo : C. Aussaguel ©

Flight identification of raptors of Europe, North Africa and the Middle East

Bulletin de liaison du réseau faucon pèlerin


A propos de faucon Données sur l’habitat et la biologie de reproduction du faucon de Barbarie de l’Iran du sud-ouest Résumé L’écologie et la biologie du faucon pèlerin sont bien connues dans l’ensemble de son aire de répartition. En revanche, à l’exception des données provenant des Iles Canaries, les connaissances sur l’histoire naturelle du faucon de Barbarie sont maigres. Nous avons étudié quatre sites de reproduction du faucon de Barbarie en Iran du sud-ouest entre 2011 et 2014. Toutes les aires étaient localisées dans des cavités de falaises dont la hauteur moyenne était de 80 mètres et situées à un peu plus d’un kilomètre des routes et des villages. Bien que l’échantillon fût petit (n = 7), la taille moyenne des pontes (quatre œufs) et la productivité (3,43 jeunes volants) par nichée ont atteint les valeurs les plus élevées enregistrées pour des faucons pèlerins. Shafaeipour A., Siverio M., Siverio F. (2016). Data on Habitat and Breeding Biology of the Barbary Falcon, Falco peregrinus pelegrinoides Temminck, 1829, from South-western Iran. Acta zool. bulg., 68 (1), 2016: 85:88 L’article intégral, en anglais, est disponible auprès de la LPO Mission rapaces. Traduction : Fabienne David

Le faucon lanier Leonardi G., 2015, The Lanner falcon, publication privée, 299 p (40£) Il serait difficile de faire une monographie plus complète et détaillée que celle-là, surtout sur une espèce relativement difficile et peu étudiée bien qu’assez largement répandue (de l’Italie au MoyenOrient et à l’Afrique du Sud). L’auteur passe ainsi en revue tout ce qui est connu 20

autour desquelles tout le reste s’articule. Une simple carte ou un tableau auraient évité d’avoir à revenir les chercher dans les quelques 20 pages qui couvrent ce sujet. Il n’en reste pas moins que c’est la seule monographie existante sur le lanier et qu’elle rivalise avec celles existantes sur le pèlerin et gerfaut. C’est donc, pour les rapaçologues au moins, une référence incontournable, dont l’achat, de plus, récompensera les efforts d’un chercheur passionné. du lanier depuis l’origine phylogénétique, la morphologie et la physiologie jusqu’à tous les aspects de la reproduction, comportements, régimes alimentaires, mouvements migratoires ou locaux, menaces, conservation etc. Les aspects historiques (momies égyptiennes, traités de fauconnerie…) et les hésitations de la systématique des arabes et des premiers naturalistes ne sont pas oubliées, mais surtout la différentiation progressive de l’espèce et de ses sous-espèces et leur expansion progressive. L’originalité est cependant de traiter systématiquement tous les points pour chacune des 5 sous-espèces séparément. Les photos enfin sont en noir, sauf deux cahiers de planches et photos couleurs (52), ce qui permet de réduire le coût de la publication. Les comparaisons avec les autres grands faucons ne sont pas oubliées (sacre et gerfaut au début, laggar, noir et gris à la fin) qui soulignent les particularités du Lannier. Les 27 pages de références bibliographiques confirment l’effort d’exhaustivité qui va rechercher des données dans de nombreuses avifaunes locales ou études plus générales. Pourtant ce foisonnement d’observations ne s’accompagne souvent pas de synthèse claire, d’un résumé ou de la traduction en figures ou tableaux concis (sauf pour les dates et tailles de pontes et de nichées et aussi le régime alimentaire). Le lecteur est donc noyé sous une avalanche de données locales. Et cela commence dès la description et la distribution des différentes sous-espèces

‑  Les notes du pèlerin n° 29 & 30 - août 2016 - LPO Mission rapaces

Jean-Marc Thiollay Source : Ornithos 23-1 : 49-51 (2016)

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Les notes du pèlerin Bulletin de liaison du réseau « faucon pèlerin » disponible sur le web (http://rapaces.lpo.fr/fauconpelerin et sur http://rapaces.lpo.fr/) Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Gecina et des donateurs de la LPO LPO © 2016 - papier recyclé Réalisation : LPO Mission rapaces, Parc Montsouris, 26 boulevard Jourdan, 75014 Paris - rapaces@lpo.fr Conception & réalisation : Fabienne David Relecture : Danièle Monier D’après une maquette de la tomate bleue ISSN : 2266-3053


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