Aigle royal n°2 - Janvier 2009

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Dossier Etude de la prédation dans les Grands Causses Suivi Prospections dans le Massif central L’aigle royal dans les Corbières Courrier des lecteurs Crise du logement Menaces . Le sort s’acharne sur un couple de l’Aveyron Un aigle royal électrocuté International . Publications . Sensibilisation .

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n°2

Encore un acte débile ! Un imbécile a plombé un aigle royal à la chevrotine sur le Larzac le jour de l’ouverture de la chasse... J’aurai souhaité commencer cet éditorial par des nouvelles plus réjouissantes, mais la réalité est toujours là pour nous dresser des barrières qu’il nous faut franchir et abattre. C’était le mâle d’un couple nouvellement formé et c’était la première fois que nous suivions la reproduction sur ce site. Plainte contre X a été déposée, l’enquête suit son cours... Ce deuxième bulletin de l’aigle royal en moins d’un an est le signe du plein succès remporté par le lancement de ce réseau juvénile. Des textes spontanés commencent à nous arriver et le numéro trois est déjà dans les tuyaux. N’hésitez pas à prendre la plume pour nous communiquer vos infos et anecdotes, le résultat de vos suivis, vos envies pour animer ce réseau. Merci à celles et ceux qui ont immédiatement adhéré à cet élan afin de favoriser les échanges sur l’aigle royal. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour donner de l’envergure à cette nouvelle dynamique. Bonne lecture Bertrand ELIOTOUT LPO Mission Rapaces

Dossier Etude de la prédation de la faune domestique par l’aigle royal dans les Grands Causses Contexte Dans le sud du Massif central, les populations d’aigles étaient très menacées il y a encore une trentaine d’années par la destruction directe (tir, piégeage, empoisonnement). Depuis l’arrêt de ces persécutions, les effectifs sont remontés et de nouveaux sites sont occupés régulièrement. Dans cette région, les cas de prédation sur des volailles libres ainsi que sur des jeunes agneaux ou chevreaux sont connus mais restent occasionnels. Depuis quelques années, certains agriculteurs sont encouragés par les diverses organisations agricoles à se reconvertir dans l’élevage de volailles en plein air. C’est sans compter sur la présence de l’aigle royal, qui profite de ces élevages pour accroître sa prédation sur la faune domestique. La LPO a mené une enquête de terrain pour tenter de mesurer l’impact de cette prédation et d’identifier les secteurs les plus sensibles. L’étude L’étude a débuté en 2006 par une enquête nationale menée auprès des structures de protection de la nature (associations, parcs, …) afin de recueillir des témoignages d’observation de cas de prédation d’aigles royaux sur la faune domestique. Les résultats de l’enquête ont montré que ces prédations touchaient essentiellement les volailles élevées en plein air, en zones ouvertes d’altitude et surtout au printemps et à l’automne. De plus, la prédation n’est pas le seul fait de

l’aigle royal, mais elle concerne différentes espèces de rapaces. En 2007, une nouvelle enquête a été menée cette fois auprès des éleveurs de volailles installés sur la région des Grands Causses, à cheval sur les départements de la Lozère, l’Aveyron, le Gard et l’Hérault. En effet, ce secteur est exploité par plusieurs couples d’aigles royaux et plusieurs gros élevages de volailles en plein air y sont installés. L’objectif était de recueillir auprès des éleveurs le maximum d’informations sur les prédations avérées (quantité, localisation, périodes…) et les méthodes utilisées par les éleveurs pour prévenir ces prédations. Au total, 13 éleveurs ont été rencontrés sur un total de 50 exploitants recensés sur les trois départements. Les 13 élevages ont été choisis en fonction de leur localisation proche d’aires d’aigles. LES RESULTATS Contexte La plupart des exploitants interrogés se sont diversifiés ou orientés récemment vers l’élevage de volailles en plein air (depuis 2000-2003). Aucun éleveur n’a été prévenu au préalable des possibilités de pertes de bêtes liées à la prédation par la faune sauvage. De même, aucun aménagement n’a été préconisé ni même subventionné par les organisations agricoles. Configuration des exploitations Dans le cas d’élevages situés en milieu fermé ou en lisière de boisements, la prédation est généralement le fait de l’autour ou de l’épervier, espèces inféodées aux milieux forestiers et capables de capturer une proie en milieu couvert, même très encombré. Les élevages situés en milieu ouvert, en bordure de causses ou


sur des versants proches de falaises, sont davantage sujets à la prédation par l’aigle royal. Type de volailles concernées Les volailles les plus touchées par la prédation sont les pintades et les poulets. Les pintades ont pour habitude de s’éloigner dans les parcs et de crier en permanence, signalant ainsi leur présence aux prédateurs. Des cas ont aussi été observés sur les canards et les pigeons (autour, pèlerin). Impact de la prédation sur les volailles Globalement, les témoignages relativisent la proportion de prédation par les rapaces par rapport aux mammifères ou à d’autres causes de mortalité. Au sein d’un grand groupe de volailles, il existe une mortalité « de base » pouvant résulter de différentes causes (maladies, arrêt cardiaque, cannibalisme …). Ces causes ne sont pas forcément discernables car, dans les gros élevages, les volailles ont coutume de manger leurs congénères une fois morts. Prédation par des mammifères La prédation par les renards concerne souvent un grand nombre d’oiseaux. Ce carnivore a l’habitude d’attaquer plusieurs bêtes à la fois même s’il n’en prélève qu’une seule. Ce comportement est typique des canidés lesquels, excités à la vue de nombreuses proies paniquées qui courent dans tous les sens, n’hésitent pas à attaquer plusieurs bêtes. De plus, les attaques de renards provoquent souvent un stress général contrairement aux attaques de rapaces, plus rapides et ponctuelles. Aussi, il n’est pas rare que ces attaques effrayent l’ensemble des volailles et que les bêtes, tentant de s’enfuir dans un coin de l’enclos, s’étouffent en s’entassant les unes sur les autres. Des prédations dues aux sangliers ont été signalées localement. Prédation par des rapaces Parmi les rapaces responsables des pertes, outre l’aigle royal, on note : le grandduc d’Europe, l’autour des palombes et l’épervier d’Europe. Les attaques d’aigles royaux semblent être le fait de certains couples opportunistes qui capturent des volailles domestiques parce qu’ils nichent tout près d’un élevage, voire parfois face au parc à volailles. Ces cas concernent par conséquent peu d’exploitations mais dans les élevages concernés, la prédation peut être récurrente. Toutefois, les captures se page 2

concentrent généralement au printemps (période d’élevage des jeunes aiglons) et à l’automne (émancipation des aiglons et apprentissage de la capture de proies). Dans tous les cas, ces couples d’aigles profitent d’une proie d’accès facile mais ne se spécialisent nullement sur la volaille domestique.

Aigle royal capturant un lapin - Photo : B. Berthemy ©

Moyens de lutte contre la prédation et efficacité Certains éleveurs de volailles confrontés à la prédation ont employé diverses méthodes pour tenter d’y remédier. Introduction d’un animal - L’oie (ou le dindon) : l’introduction d’une ou plusieurs oie(s)/jars dans un enclos de volailles freine les attaques de rapaces. Dès qu’un intrus approche, l’oie alarme toutes les bêtes de basses-cours qui filent aux abris. L’introduction d’un dindon aurait le même effet. Le système est efficace surtout au début mais peut s’estomper si les rapaces s’y habituent. - Le chien : tous les éleveurs s’accordent pour conseiller de prendre un chien de garde pour éloigner les rapaces ainsi que les mammifères tels que les renards. Aménagements spécifiques - Les clôtures électriques : le système de clôtures électriques est utilisé pour limiter les intrusions de mammifères mais n’a aucun effet sur la prédation aérienne. - Les abris, type « claie » (en patch ou d’un seul tenant) : la mise en place d’abris au sol peut permettre aux volailles de s’y réfugier en cas d’attaque. Plusieurs refuges peuvent être disposés dans un même enclos. Ce type d’aménagement peut freiner les attaques de rapaces mais pas totalement. Un parc avec une végétation très dense peut simuler ce genre d‘aménagement. - Les fils ou filets aériens : la pose de filets au-dessus d’un enclos de volailles peut freiner les attaques aériennes mais ce dispositif est peu pratique pour l’éleveur. Des filets dispersés à partir de piquets dans le parc perturbent la trajectoire du rapace pendant l’attaque. Toutefois, les rapaces finissent par repérer les trouées et profitent de chaque faille pour capturer les volailles. Et ce, d’autant plus si la prédation est le fait de rapaces de sousbois (autour ou épervier).

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- Les disques lumineux : disposer des disques lumineux (type disque compact) sur les fils peut accroître leur efficacité pour freiner les attaques de rapaces. En effet, ces disques très mobiles par leur légèreté diffusent différentes lumières en mouvement qui peuvent troubler et donc dissuader le rapace de s’en approcher. - L’épouvantail : l’épouvantail est efficace au début mais les rapaces finissent très vite par s’y accoutumer avec le temps. Selon des expériences américaines, un épouvantail plus élaboré peut accroître son efficacité. Il s’agit d’un épouvantail articulé dont les membres sont mobiles avec le vent, et dont les vêtements et l’emplacement dans le parc sont modifiés régulièrement. La pose initiale du matériel doit succéder à une série d’attaques. - Le grillage aérien : la pose d’un grillage aérien permettrait d’interrompre toute capture aérienne mais ce dispositif reste peu pratique pour les éleveurs. En effet, cet aménagement n’est pas adapté en cas de forte chute de neige et ce système devient coûteux pour les élevages de plein air souvent larges en superficie. En revanche, un grillage plus adapté aux fortes chutes de neiges pourrait convenir. Cet aménagement reste coûteux mais rentable sur le long terme. - Le poste de radio : la diffusion audio permanente d’un poste de radio peut dissuader toute introduction de rapace. L’astuce a déjà fonctionné contre l’autour, et ce à long terme.

par Cathie Boléat LPO Grands Causses

Cette étude a bénéficié du soutien de la Fondation Nature et Découvertes.


Suivi

le sud de l’Espinouse sans aucune confirmation d’observation.

Prospections « aigle royal » dans le Massif central

Bilan Une quinzaine de personnes a participé à chaque journée de prospection. Plusieurs structures étaient représentées : Association lozérienne pour l’étude et la protection de l’environnement (ALEPE), Groupe rapaces Massif central, LPO Aude, LPO Grands Causses, LPO Hérault, Office national de la chasse et de la faune sauvage de Lozère (ONCFS), Parc national des Cévennes et SupAgro Florac. La prospection au sud d’Olargues (Hérault) a permis de confirmer que le couple d’aigle royal connu couvait déjà, et ce dans une nouvelle aire. Aucun autre aigle royal n’a été observé mais une autre aire rechargée a été observée à distance. Un même couple peut recharger plusieurs aires dans la même saison; toutefois cette observation laisse le doute sur l’installation éventuelle d’un autre couple. A l’issue de la prospection dans la vallée du Lot (Lozère), aucun aigle royal n’a été observé mais un rapace sp. a été rapidement perdu au nord de Barjac, vers la Boulaine Montagne où un individu a été récemment noté.

Contexte Deux journées de prospection « aigle royal » ont été organisées conjointement par la LPO Grands Causses et le Groupe rapaces du Massif central, durant la première quinzaine de mars, période de fixation des couples. Ces deux prospections ont été organisées en limite de l’aire de répartition de l’espèce afin de préciser si de nouveaux couples s’installent en périphérie des zones connues : dans le nord-ouest en Lozère (vallée du Lot) et dans le sud-ouest de l’Hérault (sud de l’Espinouse). Le Groupe rapaces Massif central créé en 1975 suit année après année l’évolution du statut de l’aigle royal sur le Massif central. Cette population d’aigles royaux a beaucoup progressé, passant de moins de dix couples en 1975 à une trentaine en 2007, et l’aire de répartition de l’espèce se développe. Plusieurs rencontres ont permis d’établir la nécessité de créer une dynamique afin de pouvoir continuer à suivre l’évolution et l’extension du noyau Massif central de la population d’aigles royaux. Au-delà des sites connus aujourd’hui, de nouveaux couples sont susceptibles de s’installer en périphérie du noyau central. Des observations éparses témoignent de passages plus ou moins réguliers d’oiseaux sur les secteurs périphériques. Si la recolonisation de l’espèce se poursuit, elle se fera sous forme d’un continuum et privilégiera les sites anciennement occupés. L’occupation de tous les sites potentiels des gorges du Tarn, limite nord des aires fréquentées connues à ce jour, explique les suspicions de recolonisation dans la vallée du Lot. Celle-ci est historiquement connue pour avoir accueilli plusieurs couples et des observations plus récentes attestent le passage d’oiseaux sans qu’aucune preuve d’installation n’ait été confirmée. De même, au sud du Haut-Languedoc, de nouveaux couples seraient peutêtre en cours d’installation dans

Conclusion Ces journées étaient l’occasion d’échanger sur les observations d’aigles royaux de chacun dans le secteur, de vérifier l’occupation des anciens sites historiques connus et d’orienter les prochaines prospections. Certains observateurs locaux envisagent de retourner sur les deux sites pour préciser les observations. A l’issue de ces prospections, nous souhaitons renouveler de telles opérations plus au nord de la Lozère : vers les contreforts de l’Aubrac et de la Margeride. Notons qu’il est fort probable que nous sous-estimions le nombre d’aires d’aigles royaux situées dans les arbres, notamment dans les régions boisées de grands pins telles que dans le nord de la Lozère. A l’origine l’aigle royal nichait couramment dans les arbres, et c’est suite à la réduction de son aire de répartition qu’il a été repoussé dans les régions montagneuses. La dynamique actuelle de page 3

recolonisation de l’espèce favorisera peut-être l’installation de nouveaux couples dans des arbres. Aussi, les prochaines prospections seront d’autant plus attendues qu’il est souvent plus difficile de trouver une aire dans un vaste espace forestier que sur une falaise. Remerciements : nous tenons à remercier vivement tous les observateurs pour leur mobilisation : Stefan Agnezy, Karine Andreï, JeanClaude Austruy, Rémy Barraud, Patrick Besançon, Jean Bonnet, Catherine Bresson, Marie Calberg, Jean-Pierre Céret, Anaïs Croisille, Thierry David, Michel Deruy, Aurélie Fraissinet, Bernard Gaillard, Christian Goujon et Mme Goujon, Francis Morlon, Alexandra Néron, François Nougaret, Annabelle Pérez, Angèle Pialo, Sylvain Riols et Bernard Ricau.

par Cathie Boléat LPO Grands Causses

L’aigle royal dans les Corbières Depuis le début des années 1970 nous étudions la population d’aigles royaux des Corbières. Nous avons, tout au long de ces longues années, accumulé un grand nombre de données, résultat de milliers d’heures d’observation. Entité géographique Les Corbières sont situées à l’est de la chaîne des Pyrénées principalement dans le département de l’Aude, la partie sud-est étant dans celui des Pyrénées-Orientales.Le massif culmine au Pic de Bugarach (1 230 mètres) et termine ses vallonnements dans la Méditerranée à l’est. Ce massif essentiellement calcaire présente un relief tourmenté, entaillé de gorges profondes. Celles de Pierre-Lys bordent le massif à l’ouest, celles de Galamus au sud, l’Agly sciant une immense muraille bordant les Corbières. But et protocole La passion des rapaces et les premières découvertes de cette population quasi-inconnue, nous ont amenés à exercer un suivi régulier afin de la connaître. Nous nous sommes attachés à découvrir L’aigle Royal n°2 janvier 2009 - LPO Mission Rapaces


respectivement 25 et 23 reproductions ont été réussies, 23 et 20 l’ont été dans la même aire. L’orientation des géosynclinaux des Corbières est généralement est-ouest. Les aires sont très souvent orientées ouest-nord-ouest. Mais on a parfois sur un même site deux ou trois aires ayant des orientations totalement différentes. L’altitude moyenne des aires est de 400 mètres. L’aire la plus basse est à 100 mètres (la plus basse connue en France), la plus élevée est à 750 mètres.

Habitat de l’aigle royal dans les Corbières - Photo : C. Savon © les couples présents, à déterminer la superficie des territoires et à assurer un contrôle des reproductions successives. Pour chaque couple tous les ans, il s’agit : de situer l’aire qui va être occupée, ce qui demande en général de deux à cinq visites, une à deux visites supplémentaires durant le mois et demi que dure la couvaison, trois à cinq visites en période d’élevage et enfin une ou deux observations en juilletaoût après l’envol du ou des aiglons. Les observations plus tardives ne sont pas toujours fiables. Il nous est arrivé de voir fin septembre deux juvéniles sur un territoire où un seul jeune avait été élevé. Tout cela représente, pendant six à sept mois, de sept à quatorze visites et souvent des heures et des heures d’observations pour être bien certain, par exemple, qu’un couple ne se reproduit pas. Population et territoires Nous avons trouvé 12 territoires sur l’ensemble du massif. A l’heure actuelle neuf sont occupés. Dans les trois territoires vacants, les dernières reproductions connues remontent respectivement à 1976, 1984 et 1996. Parmi les neuf couples territoriaux présents, seul un couple semble s’être installé depuis le début de nos observations. Ce couple, instable, a niché dans l’Aude durant six ans, n’a réussi que trois reproductions, puis s’est déplacé de 14 kilomètres pour occuper, dans les Pyrénées-Orientales un site abandonné par des aigles de Bonelli en 1999. Pendant quatre ans de suite, dont page 4

un retour dans l’Aude, il y a eu ponte mais semble-t-il pas d’éclosion. Cette année pour la première fois un jeune aigle royal a été élevé avec succès dans une aire utilisée précédemment par les Bonelli. La superficie des territoires est en moyenne de 150 km². Certains émettent l’hypothèse que les aigles royaux chassent les aigles de Bonelli de leurs sites de nidification. Nous ne partageons pas ce point de vue. En effet tous les exemples que nous connaissons infirment cette supposition. Dans le cas que nous avons évoqué, les aigles de Bonelli ont déserté le site en 1999 et les aigles royaux ne sont apparus qu’en 2004. Un autre site a été abandonné par les aigles de Bonelli en 1991. Les royaux ont commencé à le fréquenter une dizaine d’années plus tard, mais dès que les Bonelli sont revenus, fin 2003-début 2004, les royaux étaient systématiquement refoulés dès qu’ils pénétraient ce territoire. Un troisième site a été définitivement abandonné par les aigles de Bonelli en 1983, jamais les aigles royaux ne sont venus l’occuper. Aires Les aires sont assez régulièrement espacées d’une quinzaine de kilomètres. Sur les 12 territoires répertoriés nous connaissons 42 aires, soit une moyenne de 3,5 aires par territoire (deux à cinq), toutes construites sur des parois rocheuses sauf une établie sur un Pin maritime mesogéen. Dans certains territoires la même aire est régulièrement occupée. Dans deux de ces territoires où

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Ponte et élevage Les œufs peuvent être pondus à partir de fin février- début mars, mais le plus souvent la ponte complète n’est pas déposée avant la mi-mars. Nous avons très peu d’aires où l’on peut voir les œufs sans déranger les adultes. Dans toutes les observations que nous avons pu faire il y avait deux œufs, sauf deux années de suite sur le même site où il y a eu ponte de trois œufs. La première année un seul jeune était visible huit à dix jours après l’éclosion, l’année suivante trois jeunes ont éclos mais deux seulement ont pris leur envol. L’élevage de deux aiglons n’est pas rare, bien sûr dans les meilleurs territoires. Ainsi dans un territoire où la productivité est égale à un, 26 % des 34 reproductions réussies ont produit deux jeunes. L’envol le plus précoce noté a eu lieu le 28 juin, le plus tardif le 22 juillet. Dans le cas d’un envol aussi tardif pour la région, il s’agit peut-être d’une ponte de remplacement mais nous n’en avons absolument aucune preuve. Productivité Le territoire est un facteur plus important en ce qui concerne la productivité, que le couple ou l’individu. Même si, bien sûr, la qualité génétique des reproducteurs et l’expérience doivent jouer un rôle, c’est toujours sur les mêmes territoires que nous avons observé le plus grand nombre de reproductions réussies. Ces 35 ans de suivi nous ont permis d’apprécier « la qualité du territoire » où plusieurs individus se sont succédés. Dans le territoire « le meilleur », la productivité est de un, durant ces 35 ans 34 jeunes se sont envolés, le succès de la reproduction de 1,13. Sur quatre autres territoires, durant 26 à 32 ans, la productivité est respectivement de 0,93, 0,85, 0,8 et 0,78. Sur les six meilleurs territoires, suivis depuis au moins 30 ans, parmi les neuf actuellement occupés, 154 jeunes au minimum ont pris leur envol, soit à peu près 26 jeunes par territoire. Le « territoire


de qualité » est caractérisé par : - un territoire de chasse où la couverture végétale est réduite et la fréquentation humaine restreinte, riche en proies préférentielles (lapins de garenne, lièvres); - un site de nidification préservé où les accès tant au pied des parois qu’aux alentours sont difficiles, des aires bien situées et protégées. Evolution de la population Comme on a pu le constater plus haut, et contrairement à ce qui est dit de temps en temps, la population des Corbières a diminué depuis 35 ans. Deux raisons essentielles à cet état de fait : - la disparition quasi-totale dans de nombreuses régions du lapin, proie préférentielle, oblige les aigles à chasser davantage et à capturer des proies moins adaptées à leurs besoins. En mai 1977, un aiglon d’une semaine était entouré de cinq lapins entiers ; en début d’élevage on voyait souvent plusieurs proies accumulées sur l’aire, ce qui est maintenant très rare. Par observation directe des proies transportées ou posées sur l’aire, des restes trouvés après l’envol de l’aiglon sous ou aux abords de l’aire, par analyse des pelotes de réjection récupérées,

on a déterminé 201 proies, parmi lesquelles les lapins plus les lièvres représentent 48 % des apports; - la fermeture des milieux, l’envahissement par le chêne kermès et le pin d’Alep dans les Basses Corbières, le genet d’Espagne, le chêne vert plus à l’ouest et les plantations de résineux dans les Hautes Corbières, obligent les aigles à déserter certaines zones de chasse. Il n’y a pas eu d’augmentation de la population humaine dans les Corbières, le massif étant beaucoup moins peuplé qu’il y a cinquante ans. Il est certain, toutefois, que les destructions directes (tirs, empoisonnements, désairages) et indirectes (électrocutions, collisions avec des câbles électriques) ont eu et ont encore, une influence négative sur la dynamique de cette population. Nous avons comptabilisé la mort de six aigles par tir, trois par piégeage, un jeune désairé, quatre trouvés morts certainement empoisonnés et deux électrocutés. On a noté la disparition de sept adultes en pleine période de reproduction. Soit un total de 23 aigles dont nous sommes sûrs de la disparition et qui ne représentent certainement qu’une petite partie de la réalité. Les disparitions et les cas

de destruction sont beaucoup plus fréquents dans la petite population d’altitude de trois couples des Pré-Pyrénées où, avec un suivi de plus de 20 ans, nous n’obtenons des productivités que de l’ordre de 0,3 juvénile par couple et par an. L’absence d’observation d’oiseaux adultes ou subadultes en surnombre, témoigne que cette population des Corbières n’est pas très saine. Dans tous les cas que nous avons pu contrôler, lorsqu’un adulte disparaît, il est remplacé par un oiseau immature, parfois de deux ans, ce qui corrobore ce qui précède. Cette population est donc caractérisée par son exceptionnelle productivité et la spécificité de ses territoires de chasse situés pour la plupart à des altitudes très basses pour l’espèce en France, constitués en majorité de garrigues méditerranéennes de l’étage collinéen. par Jean-Louis Goar , Jean-Pierre Pompidor et Christian Goujon

jeanlouis.goar@villerouge.fr jppompidor@yahoo.fr

Courrier des lecteurs Crise du logement Le 12 juin 2008, quelque part dans les Alpes de Haute-Provence, au milieu des champs de lavandin, sous le ciel bleu... Contrôle de la nidification : je suis placé au point habituel à 400 mètres, avec la lunette je n’aperçois plus le jeune bien gras, en duvet blanc, vu le mois précédent. Maintenant, les feuilles du chêne pédonculé masquent l’aire construite à la base de ses branches. Je me rends donc dans l’affût de fortune construit l’année dernière. Plus rien ! Seuls quelques rameaux verts et des restes de proies à la surface du nid attestent d’une présence récente. Situation de doute : où est passé ce jeune ? Je m’approche au bord de la petite falaise de pouding, je surplombe l’aire vide, désespérément vide.

Je pars à la recherche de l’éventuel cadavre, passe à coté du perchoir favori des parents, un vieux chêne mort, puis prend la vire étroite qui traverse horizontalement la falaise. Encore un dernier buisson et je serai bientôt sous l’aire. Soudain par dessus les feuilles une boule bigarrée à trois mètres, il est debout, bien vivant et me regarde tout aussi surpris que moi. Aiglon maladroit ? Jeté du nid par les intempéries ? Ou intrépide sans limite ? Tout doucement, je retourne en arrière et reviens à l’affût. Quelques petites modifications suffisent pour l’apercevoir à travers les branchages. Il est en plein soleil, haletant, en partie caché par une pierre, recherchant sans doute un peu d’ombre. Ses parents ont aménagés sommairement le lieu : quelques rameaux frais de pin noir page 5

par dessus les vieilles branches tombées au sol. Cela devrait suffire. Un cri connu retentit dans le vallon, je ne bouge plus, un adulte arrive et se pose, c’est sa mère. Elle fait une petite inspection, ce n’est pas encore l’heure du ravitaillement, puis peu après elle rejoint le chêne mort pour contempler le paysage. Ainsi la vie continue. Ps : il est finalement parti par la voie des airs entre le 12 et le 16 juillet, pendant la récolte des lavandins. par Didier Freychet Coordinateur Aigle royal 04 Digne les bains 04 92 31 91 64 / 06 99 34 63 90

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Erratum Christian Riols (LPO Aude), nous précise que le nombre de couples reproducteurs dans l’Aude est de 13 couples (dont 12 suivis en 2007) (erratum pages 2 et 3 de L’aigle royal n°1).

Menaces Le sort s’acharne sur un couple de l’Aveyron Un couple dérangé... Mi-mars, comme les deux années précédentes le couple d’aigles cantonné à quelques centaines de mètres de la maison joue avec mes nerfs après quatre mois d’observations quasi-journalières, de rechargements de l’aire, de parades et d’accouplements. Depuis quelques jours le site n’est visité que de manière sporadique, la femelle est aux abonnés absents, seul le mâle contacté régulièrement sur ses zones de chasse me laisse quelques espoirs. Le week-end de Pâques, je décide de prospecter de manière exhaustive tous les sites propices dans un rayon de deux kilomètres autour de chez moi; cette bordure du Larzac regorge de petites vallées et vallons comportant des falaises. Le dimanche, je découvre la femelle couvant ! Le site est à quelques centaines de mètres de l’aire connue, un petit ravin, une barre rocheuse de quinze mètres de haut dans la partie inférieure de la pente; les attaques du mâle sur un puis deux renards observées la veille en crête du vallon n’étaient peut être pas une chasse mais un simple comportement territorial ! Le mardi suivant, une affiche sur mon lieu de déjeuner attire mon attention; elle annonce durant le week-end suivant une manifestation sportive type « trail » aux environs de mon village; je consulte le site Internet et découvre que le parcours passe à mi-pente sur le versant opposé de l’aire et repasse quelques dizaines de mètres au-dessus de celle-ci. Passés les premiers moments de découragement, je contacte le numéro de téléphone indiqué sur page 6

Le mâle aigle royal tué cet automne - Photo : B. Berthemy © l’affiche, me présente; l’accueil est plutôt encourageant; le site est sur le parcours des 30 kilomètres, seul un tiers des participants passeront soit environ 80 coureurs relativement groupés car c’est le début de la course. Lors du balisage du parcours le samedi par deux personnes, je suis sur site à distance; la femelle quitte l’aire dès l’entrée de l’équipe dans le ravin, elle retourne à l’aire 35 minutes après, le passage de trois coureurs s’entraînant durant l’après-midi sur le parcours entraîne le même comportement. Le samedi soir, suite à mes suggestions, les organisateurs annulent un point de contrôle fixe en face de l’aire et m’annoncent que le retrait du balisage sur le parcours se fera derrière les derniers coureurs afin d’éviter un dérangement supplémentaire. Dimanche, jour J, je suis sur place une heure avant le passage théorique des premiers coureurs; la femelle est tranquille à l’aire; je devine l’arrivée des coureurs au comportement de la femelle, d’abord inquiète, elle scrute l’entrée du vallon, se lève, et quitte l’aire, longeant furtivement la pente pour disparaitre derrière une crête. Le passage des coureurs dure 20 minutes, une éternité ! La femelle revient à l’aire au bout d’une heure trente d’absence, le mâle l’accompagne mais reste à distance. Lorsque je remonte la pente et rejoins cette partie du Larzac d’habitude si paisible, c’est Disneyland, des coureurs, des randonneurs, des points de contrôle avec ambulance; vu du ciel je comprends que cette fourmilière n’ait pas incité la femelle à un retour rapide. Heureusement l’éclosion a finalement

L’aigle Royal n°2 janvier 2009 - LPO Mission Rapaces

lieu quelques semaines plus tard. Il a été convenu avec les organisateurs de la course qu’en amont de l’édition 2009, le projet de parcours serait soumis à la LPO et au Parc naturel régional des Grands Causse (PNRGC) afin d’éviter les dérangements. Le mâle retrouvé plombé... Neuf mois après ces lignes, le scénario tourne à la catastrophe : le jeune disparaît quelques jours après un envol précoce. Je retrouve son cadavre dévoré dans le travers sous l’aire. Le 28 septembre, lors d’un séjour en Sardaigne je reçois de la part d’un éleveur du Larzac un sms accompagné d’une photo : il pense avoir trouvé le cadavre d’un aigle, la photo me permet de reconnaitre le mâle du couple… Dès mon retour je récupère le cadavre et le fait autopsier par Lydia Vilagines vétérinaire en Ariège et spécialiste des grands rapaces. La radio montre la présence de trois plombs de chevrotine (munition interdite en Aveyron mais en vente libre !). La garderie est immédiatement prévenue et la LPO décide de porter plainte, le PNRGC se porte partie civile ainsi que la Fédération de chasse de l’Aveyron. Un article de presse fait la première page du Midi Libre; dés sa parution, l’info est relayée le jour même par FR3, les radios locales et le reste de la presse locale. C’est incroyable mais la majorité des sud-aveyronnais découvrent que l’aigle royal ne fréquente pas seulement les sommets enneigés mais aussi la région des Grands Causses ! Lors de l’enquête, des témoignages permettent d’affiner la date de la mort de l’oiseau; un


chasseur confie avoir trouvé sans le signaler le cadavre encore tiède dans la matinée de l’ouverture générale de la chasse. Cette date correspond avec celle donnée lors de l’autopsie. A ce jour, peu de chance de retrouver le coupable, l’omerta règne ! La femelle est toujours cantonnée; régulièrement les éleveurs et utilisateurs du Nord Larzac me donnent de ses nouvelles, mais pour l’instant pas de nouveau partenaire. Il y a quinze jours, je rencontre par hasard l’un des organisateurs de la course à pied que j’avais contacté en mars dernier, celui-ci m’annonce pas très à l’aise avoir déposé auprès de la commune le dossier de l’édition 2009, et que le parcours devrait passer comme l’année dernière dans le vallon de l’aigle… Je crois rêver ! Contacts pris, ni la sous-préfecture ni le Parc naturel ne sont au courant du dossier; nous attendons donc l’arrivée du dossier en préfecture pour proposer une alternative au

circuit proposé. L’épopée de ce couple d’aigle royal pourrait être un cas d’école : conquête d’un nouveau site, impact des sports de pleine nature, aléas de la reproduction, destruction directe. Elle nous montre les difficultés rencontrées par les grands rapaces pour se frayer une place dans une nature toujours plus pénétrée. par Bruno Berthemy LPO Mission rapaces bberthemy@techmay-etiquetage.fr

ne fait aucun doute au regard des blessures aux ailes. Avec 11 vautours fauves en 2008 et une femelle de grand-duc peu après cet aigle, les Causses ont été fort peu accueillants ces derniers temps. La neutralisation de ce secteur par EDF est une priorité pour 2009. par Bertrand Eliotout LPO Mission rapaces bertrand.eliotout@lpo.fr

Un aigle royal électrocuté Toujours en Aveyron, le vendredi 9 janvier, un agriculteur du Larzac découvre un cadavre d’aigle royal au pied d’un poteau d’une ligne à moyenne tension. Il s’agit d’une femelle juvénile et l’électrocution

L’aigle royal électrocuté - Photo : B. Berthemy ©

International L’aigle royal en extinction au Mexique L’aigle royal est un symbole national présent sur les armoiries du Mexique. Selon la légende aztèque un aigle, dévorant un serpent, juché sur un cactus poussant sur un rocher emergeant d’un lac, avait indiqué aux Indiens l’emplacement de leur future capitale, aujourd’hui Mexico. L’espèce se trouve en danger

d’extinction. Le nombre de reproducteurs est estimé autour de 120 couples pour ce vaste pays (plus de trois

fois la France). « En danger d’extinction » depuis 1994, l’espèce a été reclassée « menacée » en 2001. Les spécialistes considèrent cette décision infondée faute de données suffisantes sur l’espèce. C’est pourquoi en 2007, un plan d’action national a été élaboré, prévoyant notamment des études pour mieux connaître l’état de conservation de l’espèce. La Cronica de Hoy , 13 - 09 - 08

Publications L’aigle royal, comme on ne l’a jamais lu... Un petit livre de Bertrand Eliotout avec de superbes aquarelles de Jean Chevallier est sorti à la fin de l’automne. Une approche réaliste pour les enfants de 8 à 11 ans, au moyen d’une maquette attrayante. Les parents y apprendront

bien des choses surprenantes. Quel est le point commun entre un aigle royal et un dinosaure ? Pourquoi y a-t-il parfois de la lavande dans un nid d’aigle ? Pourquoi l’aigle royal est-il « royal » ? Pourquoi l’aigle a-t-il été persécuté par l’homme ? En vente dans toutes les bonnes librairies et au 05 46 82 12 66 page 7

L’aigle Royal n°2 janvier 2009 - LPO Mission Rapaces


Guide des rapaces diurnes du monde Ferguson-Lees, J. et Christie, D., 2008, Delachaux et Niestlé, Paris, 320 p. ( 37 ) Voici pour ceux qui lisent mal l’anglais ou qui n’auraient pas encore la version originale, une bonne version française du

guide de tous les rapaces du monde, lui-même extrait du gros ouvrage des mêmes auteurs (« Raptors of the world », Helm, 2001) qui traitait aussi en détail de la distribution, écologie, reproduction, etc., de chaque espèce. Ici les 338 espèces reconnues sont décrites et illustrées, posées et en vol, le texte succinct mais suffisant en face de la planche correspondante (généralement excellente) où les principaux plumages sont représentés. Une carte de répartition, assez grande et précise, est ajoutée chaque fois que nécessaire (sauf pour l’autour à ventre blanc, restreint à la Nouvelle-Calédonie, ce qui n’est pas reprécisé dans le texte). Il s’agit, rappelons-le, d’une traduction, et non d’une adaptation mais Bertrand Eliotout a pu, avec compétence, faire quelques mises à jour ici et là. Les 75 pages introductives listent d’abord les espèces

et sous-espèces avec leur répartition, un exposé détaillé des positions adoptées tant par les auteurs que par le traducteur, l’anatomie des rapaces et les problèmes d’identification, les principales routes de migration et effectifs observés, les mues et cas de polymorphisme, une longue explication de la taxonomie adoptée, deux chapitres nouveaux sur les noms français des rapaces et leur protection, et enfin une bibliographie essentielle. Muni d’un tel guide, le voyageur peut raisonnablement identifier tous les rapaces diurnes rencontrés, où que ce soit dans le monde, un avantage qu’apprécieront les amateurs de rapaces, même s’ils ne s’en servent que pour mieux connaître l’extraordinaire diversité de ces oiseaux spectaculaires.

Par Jean-Marc Thiollay jm.thiollay@wanadoo.fr

Sensibilisation L’Aigle royal s’expose dans le massif des Corbières ! Dans le cadre du programme LIFE-Nature « Conservation de l’Avifaune patrimoniale des Corbières orientales » piloté par la LPO Aude, une exposition sur l’avifaune des Corbières a été finalisée au

cours du printemps 2008. Elle a pour objectif d’informer la population locale des enjeux ornithologiques des Corbières et des actions de conservation engagées. Constituée de dix panneaux informatifs, cette exposition est itinérante sur l’ensemble de la zone de projet du programme LIFE. Parmi les

espèces présentées, l’Aigle royal en est le plus emblématique avec son compère l’Aigle de Bonelli. Aussi, les menaces pesant sur ces deux espèces sont documentées dans cette exposition ainsi que les moyens employés par la LPO Aude et ses partenaires afin de les réduire. Les panneaux de l’exposition sont téléchargeables sur le site Internet du LIFE (http://aude. lpo.fr/life-consavicor/accueil. htm). Nous espérons vivement que cette démarche permettra à terme, de susciter l’adhésion des acteurs locaux et du grand public à la conservation de ce majestueux aigle dans le massif des Corbières.

LPO Aude aude@lpo.fr 04 68 49 12 12

Dans une cave viticole - Photo : F. Gilot ©

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l’Aigle Royal Bulletin de liaison du réseau Aigle Royal LPO © 2008 Réalisation : - LPO Mission Rapaces 62 rue Bargue, 75015 Paris rapaces@lpo.fr Coordination : Yvan Tariel, Bertrand Eliotout et Camila Andrade Relecture : Danièle Monier et Bertrand Eliotout Composition : Camila Andrade Maquette : la tomate bleue


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