Bulletin LPO Hérault Info n°29

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Numéro 29

HÉRAULT Bulletin de liaison destiné aux membres de la Ligue

EDITORIAL

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Près d’un an après l’adoption de la loi sur la reconquête de la biodiversité, force est de constater que de nombreux problèmes ne sont pas réglés et loups, ours des Pyrénées, bouquetins des Alpes, ortolans et pinsons font toujours les frais de l’inertie (pour ne pas dire plus !) du ministère de l’environnement. Face à cette situation notre Association, forte de ses 800 membres et 9 salariés, multiplie les suivis d’espèces, les actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement auprès de différents publics, la création de refuges « particuliers », « collectivités » et « entreprises », la tenue de stands et organisation de conférences, les études mesurant l’impact d’aménagements sur la

Générale e lé b m e A ss

pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault

:

017 à 3 mai 2 1 i d e m Sa Gigean

biodiversité, les rencontres avec les pouvoirs publics, les soins à la faune sauvage en détresse et les actions en justice. Ce travail considérable est le fruit de la passion qui anime bénévoles et salariés. C’est aussi la réponse que nous apportons aux agressions multiples qui menacent notre biodiversité.

Le Président, Pierre Maigre

Sommaire Page 1 L’Edito du Président Page 2 Conservation des espèces Page 3 et 4 Vie associative Pages 5 Education à l’environnement Page 6 Coin du naturaliste A votre Objectif

Loto organisé par la LPO Hérault le Dimanche 30 avril 2017 à 16h30 Salle des rencontres à Villeveyrac

Page 7 Coin du naturaliste Page 8 Des amours d’amphibiens


S ESPÈCES E D N IO T A V R E CONS

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Outardes canepetières 2016 : quelle population pour le département ? Dans le cadre du Plan national d'actions en faveur de l'Outarde canepetière Tetrax tetrax, une enquête nationale sous forme d'inventaire des mâles chanteurs de tous les sites connus, est réalisée tous les 4 ans. En 2016, la LPO Hérault a prospecté 48903 ha sur 44 sites connus ou favorables à l'espèce dans le département. Avec un effectif minimum de 303 mâles chanteurs recensés sur le département la population d’Outardes semble stable voire en très légère baisse par rapport à l'enquête 2012. Une analyse des sites prospectés lors de ces 2 enquêtes, soit 32 sites communs, montre une diminution de 11% des mâles chanteurs. Une analyse plus fine permet de constater qu'une majorité de ces sites de reproduction semble avoir perdu une partie de leur population d'Outardes entre 2012 et 2016 (Fabrègues-Poussan -44%, Sommiérois -55 %, Plaine de Vendres -42%, Basse plaine de l'Aude -64%). Cette baisse est en partie compensée par l'apparition ou la consolidation de noyaux périphériques dans le nord des plaines agricoles du département.

Outarde

© Ch.Rambal

Après des augmentations régulières et successives des effectifs de l'espèce depuis 2004, la dynamique de l'Outarde dans le département semble marquer le pas, ce qui s'explique principalement par une diminution des habitats favorables disponibles sur les secteurs historiques de reproduction (urbanisation croissante, fermeture des friches herbacées et progression de la vigne).

Denis Rey

Une colonie de Pipistrelles pygmées sur le Bassin de Thau : point d’étape C’est suite à un appel au Centre de soins de la LPO Hérault le 02/04/15 d’une personne pour signaler un problème de cohabitation avec des chauves-souris (bruit et odeurs), que la LPO Hérault a entrepris le suivi de la problématique. Dans un but de conservation de la colonie de plus de 300 individus alors découverte, et vu l'impossibilité de cohabitation en l'état, il avait été décidé de lui mettre à disposition un gîte de substitution à celui d’origine pour la reloger : un appentis de toit avec caisson accolé à la façade sud et reproduisant les caractéristiques et les conditions d’origine. Le but était ainsi d’offrir un nouveau gîte semblable à celui d’origine mais isolé de la maison d’habitation pour permettre une cohabitation plus sereine avec la résidente. A leur retour au printemps 2016 et après quelques ajustements, le système mis en place a permis à 250 chauves-souris environ de coloniser progressivement l’ensemble de l’abri de substitution et ce jusqu’à l’automne dernier. La personne semble aujourd’hui soulagée et s’être faite à l’idée de côtoyer ces co-locataires d’un peu plus loin toutefois.

© C. Fraissard

Au total, cette intervention aura mobilisé 32 personnes (bénévoles et deux salariées de la LPO Hérault), pour 122,5 h de travail, tout en sensibilisant un public nombreux. Affaire à suivre avec impatience, au prochain retour printanier de la colonie !

Camille Fraissard

Evolution des populations d’oiseaux patrimoniaux sur la Zone de Protection Spéciale Villeveyrac-Montagnac Après six années écoulées depuis le premier diagnostic écologique de la ZPS, on constate divers changements tant dans l’évolution des espèces contactées lors des inventaires de 2016 que dans leur utilisation de l’espace. Alors que de nouvelles espèces sont observées comme l’Alouette calandrelle, l’Aigle botté et l’Echasse blanche, dont le statut biologique reste toutefois à préciser, d’autres au contraire l’ont beaucoup moins été voire presque plus. C’est le cas de la Piegrièche méridionale, de la Fauvette pitchou, du Bruant ortolan et du Pipit rousseline. On peut s’interroger sur le fait que, de manière globale sur le site, les espèces annexe I en diminution sont des espèces inféodées aux milieux ouverts naturels et agricoles comme celles citées précédemment. D’autres modifications ou perte potentielle de milieux typiques tels que les haies, les arbres de haut jet et les Platanes semblent affecter l’abondance et la répartition

d’espèces comme le Rollier d’Europe et la Pie-grièche à poitrine rose, également en diminution sur le site. Pour autant, d’autres espèces également liées à ces milieux ouverts mais plutôt pour leur alimentation, tels que le Faucon crécerellette, le Busard cendré ou encore l’Alouette lulu sont en augmentation sur la plaine. Ainsi, il en va peut-être davantage de la tranquillité et des exigences en matière d’habitats de nidification que de la disponibilité alimentaire sur le site et de l’abondance de ces espèces à une échelle plus large que ce soit au niveau national ou supranational, où divers problèmes sur sites d’hivernage ou lors de la migration peuvent survenir.

Camille Fraissard

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IVE VIE ASSOCIAT

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Les LPO en Occitanie Dans le sillon de la réforme territoriale de la loi NOTRe, les LPO ont engagé depuis 2015 un processus de restructuration territoriale afin de correspondre aux échelons régionaux. En Occitanie, les six entités LPO (cinq associations locales et un groupe LPO France) se sont rencontrées à plusieurs reprises afin de réfléchir sur la forme que pourrait prendre la LPO régionale . Un Dispositif Local d'Accompagnement régional a été engagé en mars 2016 par le biais de l'association LR Set pour poser un diagnostic sur chaque structure puis les consolider. Ce dispositif doit aboutir à un plan d'accompagnement intégrant l'assistance d'experts (juristes, financiers, sociaux, etc.) pour optimiser le processus de restructuration qui devrait voir le jour fin 2017 ou début 2018. Dans ce contexte, chaque entité départementale garderait un fort ancrage territorial et une large autonomie encadrée. En attendant, les LPO d'Occitanie apprennent à travailler ensemble sur différents projets communs tels que les bases de données "Faune", la création de supports de communication (plaquettes & brochures de présentation des LPO d'Occitanie, portail internet, etc.) ou la réflexion autour de projets régionaux (éducation à l'environnement, protection des ripisylves, agrobiodiversité, etc.). En conclusion, cette longue incubation doit permettre de voir la naissance de la LPO Occitanie, décuplant ainsi nos engagements pour la biodiversité dans la perspective de l'adage selon lequel "le tout est plus que la somme des unités". Pour plus d'informations : http://occitanie.lpo.fr/

Nouveau : Si vous souhaitez faire un don en faveur de notre association, vous pouvez dorénavant opter pour le prélèvement mensuel automatique. Rappel : ce don ouvre droit à une déduction fiscale de 66 % de son montant. Pour tout renseignement : secretaire.comptable34@lpo.fr ou en demandant Liliane au 04.67.78.76.24.


IVE VIE ASSOCIAT

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Le semestre des Administrateurs Octobre 2016

Février 2017

1 – Villeveyrac : C. A. Meridionalis 3 – Béziers : conférence « Busard cendré » 6 – Montpellier C.D.O.A.* 11 – Montpellier : C.D.P.E.N.A.F.* 22 – Sigean (Aude) : conférence Centre de soins 29 – Villeveyrac : accueil nouveaux adhérents

1 – Villeveyrac : réunion mairie 2 – Montpellier : C.D.O.A.* 3 – Sète Avocat (éolien) 6 – Montpellier : conférence maison de retraite 9 – Lattes : C.D.O.A.* 14 – Montpellier C.D.P.E.N.A.F.* Sète : mairie (goélands) 16 – Montpellier : préfecture (dossier « Loup ») 22 – Sète : Syndicat Mixte Bassin de Thau 24 – Mauguio – Natura 2000 25 – Villeveyrac : Forum des Garrigues 27 – Sète : Office de Tourisme Lattes : mairie (destruction nids d’hirondelles) 28 – Mèze : C. A. C.P.I.E.*

Novembre 2016 3 – Paris : Commission « Rapaces » 4 – Paris : C. A. LPO France 9 – Villeveyrac : enquête publique Oïkos 12 – Balaruc-le-Vieux : stand Biocoop 15 – Villeneuve-les-Maguelone : réserve Estagnol 16 – Paris : EDF-E.N. (dossier Aumelas) 18 – Clermont-l’Hérault : réunion « Loup » 21 – Mèze : C. A. C.P.I.E.* 29 – Mèze : mairie – C.P.I.E.* 30 – Villeveyrac : réunion C. A./salariés Décembre 2016 5 – Béziers : conférence « Grand-duc » 7 – Poussan : plan gestion carrière 9 – Loupian : nouvelle ruralité 11 – Mèze : marché de Noël 13 – Montpellier : C.D.C.F.S.* 17 – Cournonsec : marché de Noël

Mars 2017 3 – Mars : conférence « Papillons » 4 – Villeveyrac : journée bénévoles 7 – Villeveyrac : réunion « Bulletin LPO Info » 11 – Villeveyrac : Nuit de la Chouette Lieuran : Nuit de la Chouette 14 – Montpellier : C.D.P.E.N.A.F.* 18 – Villeveyrac : journée bénévoles 20 – Cabrières : conférence « Garrigue » 23 – Montpellier : SCOT métropole 25 – Villeveyrac : réunion nouveaux adhérents 27 – Vic-la-Gardiole : mairie (chiroptères)

Janvier 2017 4 – Aumelas : Natura 2000 9 – Sète : mairie 10 – Montpellier : réunion C.D.P.E.N.A.F.* 13 – Frontignan : Thau-Agglo 13 – Villeveyrac : réunion C. A. 16 – Villeveyrac : accueil « Club 40 » 20 – Paris : Commission « Rapaces » 21 – Paris : C. A. LPO France 25 – Montpellier : C.D.C.F.S.*

© LPO34

C.D.O.A. : Commission Départementale et d’Orientation Agricole C.D.P.E.N.A.F. : Commission Départementale de Protection des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers C.D.C.F.S. : Commission Départementale Chasse et Faune Sauvage C.P.I.E. : Centre Permanent d’Initiatives Pour l’Environnement.

Plaintes et jugements ¬

Le 23 Novembre 2016, le Tribunal de Police de Montpellier a condamné M. G. F. pour chasse en temps de fermeture avec engins prohibés (destruction de blaireaux avec collets) à une amende de 600 € et à verser à la LPO Hérault 500 € de dommages et intérêts et 500 € pour frais d’avocat.

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Le 7 Mars 2017, le Tribunal Correctionnel de Montpellier a condamné M. V. J. pour capture et détention d’oiseaux protégés (chardonnerets) à verser à la LPO Hérault 500 € de dommages et intérêts et 500 € pour frais d’avocat. Par ailleurs, l’intéressé est condamné à 70 h de travail d’intérêt général commués en 3 mois d’emprisonnement dans le cas d’inexécution.


EDUCATIONNNA EMENT L’ENVIRO

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Partenariat Campotel « les Trois Vallées » de Bédarieux et la LPO Hérault Depuis 2016, le Groupe Local LPO « Haute Vallée de l’Orb » propose, de septembre à juin, des conférences mensuelles ouvertes à tous au sein du Campotel municipal de Bédarieux.
 Cet établissement d’hébergement situé à proximité du Parc Pierre Rabhi, labellisé « Refuge LPO » en 2012, est à son tour devenu Refuge en début d’année. Il fait ainsi désormais partie du réseau des 110 Refuges LPO créés dans l’Hérault au sein d’établissements ayant mis en place des projets pédagogiques sur le thème de la biodiversité de proximité. Labellisé également « marque parc », le Campotel, idéalement situé en bordure de l’Orb, propose à ses résidents une malle pédagogique, des posters, des ouvrages et des jumelles afin de les inciter à découvrir la faune du territoire notamment la faune du fleuve : Cincle plongeur, Bergeronnette des ruisseaux, pics, traces de Loutre d’Europe… L’équipe du Campotel alimente tout l’hiver des mangeoires pour les oiseaux et des nichoirs ont été installés autour des 12 gîtes indépendants (48 couchages). C’est donc tout naturellement, au-delà de la création du Refuge LPO, que pour la deuxième année, la LPO Hérault a signé une convention de partenariat avec le Campotel municipal afin d’élargir l’offre d’éducation à

l’environnement de l’établissement, de permettre aux habitants d’avoir un lieu ressource sur la biodiversité et pour nos adhérents de disposer d’un lieu de rencontre mensuel pour développer la vie associative de la LPO et de son Groupe Local. Valérian Tabard

© Campotel

La LPO Hérault et les établissements médico-sociaux Depuis deux ans, dans le cadre d'un programme financé par la DREAL Occitanie, la Région Occitanie et le Conseil Départemental de l'Hérault, la LPO Hérault intervient au sein d'établissements médico-sociaux. Ainsi, les enfants de l'IME (Institut Médico-Éducatif) "Raymond Fages" à Agde ont bénéficié de quatre interventions pour découvrir la biodiversité qui les entoure au quotidien, à quels dangers elle pouvait être confrontée et que faire pour la favoriser. Des abris à insectes, des nichoirs, des mangeoires et un potager ont par exemple été installés par les enfants dans le parc de l'établissement, devenu par ailleurs un Refuge LPO.

En plus de permettre un investissement concret pour la protection de la biodiversité par les actions mises en place au sein des établissements, ces interventions en lien avec la nature donnent aux résidents des clés pour une meilleure intégration dans leur environnement extérieur. Vous aussi vous êtes dans un établissement qui souhaite préserver la nature ? Rejoignez le réseau des Refuges LPO ! Thomas Marchal

Cette année, le même type de projet a été mis en place avec l'ITEP (Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique) "Le Mont Lozère" à Béziers, devenu lui aussi Refuge LPO. L'IME "l'Ensoleillade" à Saint-André-de-Sangonis a, quant à lui, bénéficié d'une intervention dans le cadre du dispositif pédagogique "Faune sauvage en détresse". Enfin, un projet commun avec d'autres associations du réseau du CPIE-Bassin de Thau (dont fait partie la LPO Hérault) et le CEN-LR a débuté avec l'IME/ITEP "La Corniche" à Sète. En plus de la découverte de la biodiversité de leur territoire, les volontaires vont participer à des chantiers d'entretien sur des sites naturels protégés, des inventaires participatifs, à l'installation d'aménagements favorables à la biodiversité de leur établissement…

© Th. Marchal


TURALISTE LE COIN DU NA

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Le Vautour percnoptère

Comment le reconnaître ? Le plumage contrasté noir et blanc du Vautour percnoptère Neophron percnopterus adulte, sa petite tête jaune dépassant peu, sa queue blanche pointue en forme de coin sont caractéristiques de ce vautour, le plus petit d’Europe. Observé de près, la face et la gorge nues couvertes de peau jaune vif, la collerette de plumes ébouriffées autour du cou, le bec noir crochu donnent à penser qu’il porte un masque de carnaval ! Où le trouver ? Durant la période de reproduction, il occupe essentiellement les paysages rocheux sans grande dénivellation comportant des versants dénudés et des vallées bien dégagées. En France il affectionne plus particulièrement les zones de basse et moyenne montagne. Il recherche sa nourriture principalement dans les milieux ouverts, prairies, plaines, pâturages qu’il explore longuement, volant souvent seulement à 10-30m de hauteur. Son excellente vue lui permet de repérer ses proies à grande distance. Quelle est sa nourriture ? Comme tous les vautours, il se nourrit sur les carcasses d’ongulés sauvages et domestiques dont il mange les parties molles, son bec fin et effilé ne lui permettant pas d’inciser le cuir. © A. Voikhansky Opportuniste, il recherche tout d’abord les petits cadavres qu’il collecte le long des routes et des rivières mais se nourrit aussi de déchets, de petits animaux vivants (insectes, amphibiens…) et d’excréments (bouses et crottes) : c’est l‘éboueur de la nature et, c’est le seul rapace qui a la particularité, surtout en Afrique, d’utiliser un caillou serré dans son bec pour casser les œufs à la coquille trop dure ! Un grand migrateur. Fin août-début septembre, après l’envol du ou des jeunes, il migre vers les steppes et les savanes de l’Afrique sub-saharienne à la frontière du Mali et de la Mauritanie. Le couple, uni pour la vie, quitte ses quartiers d’hiver et rejoint la France fin février-début mars pour y occuper le même territoire d’année en année et le même site de reproduction. Les spectaculaires parades nuptiales aériennes commencent dès le retour. L’aire, volumineuse, est installée dans une paroi rocheuse, à grande hauteur, dans une cavité ou sur une vire bien abritée des intempéries. Les adultes y élèveront 1 à 2 jeunes durant 70 à 90 jours. Un oiseau protégé, objet de toutes les attentions. Le Vautour percnoptère est protégé au niveau national par la loi de Protection de la Nature de juillet 1976 et mentionné depuis mai 2007 comme espèce En danger d’extinction sur la Liste Rouge de l’UICN. Sur une période de référence de 40 années, ce petit rapace nécrophage a en effet subi en Europe un déclin supérieur à 50%. Paradoxalement, en France, il a quasiment reconquis son aire de distribution d’antan, situation à mettre sans conteste au crédit des actions de conservation engagées dans le cadre d’un Plan national de restauration (2002-2007) et, pour la population du sud-est d’un programme Life Nature (2003-2008) programmes qui ont notamment permis suivis, opérations de baguage et création d’un réseau d’aires de nourrissage. Un deuxième Plan National d’Actions a été lancé pour la période 2015-2024 afin de préserver l’espèce de façon durable. En France l’aire de répartition s’étend aujourd’hui de l’ouest des Pyrénées jusqu’aux Alpes de Haute-Provence en deux noyaux de population : le premier sur le versant nord du massif pyrénéen (71 couples en 2015), le second, plus fragmenté, au sud-est de la France. Ce noyau couvrant 9 départements, a accueilli en 2016, 18 couples territoriaux dont 10 ont mené 10 jeunes à l’envol. Le couple cantonné en Hérault a produit quant à lui 2 jeunes à l’envol. Une centaine de couples. Même si la population française est stabilisée, la situation de l’espèce demeure fragile, surtout dans les secteurs où les effectifs sont très faibles. La maturité sexuelle est tardive, à l’âge de 4 ou 5 ans voire 6 ans, le nombre de jeunes à l’envol est faible. En dépit de soins parentaux importants, selon les années, un nombre conséquent de couples ne produisent aucun jeune à l’envol. Et nombreuses sont les menaces : empoisonnements indirects, intoxications (plomb, pesticides), tirs illégaux. Toute disparition d’individus affaiblit la survie de l’espèce. À ces problèmes s’ajoutent la pression anthropique croissante sur les milieux rupestres - c’est une espèce particulièrement sensible aux dérangements pendant la période de reproduction - et les divers aménagements dans le domaine vital (lignes électriques, parc éoliens…).

! A vot re o bje ctif Cette rubrique est la vôtre. Vous êtes nombreux à photographier les animaux sauvages et certains documents sont originaux, attendrissants ou tout simplement beaux. Nous les publierons donc dans le Bulletin LPO Info Hérault, permettant ainsi au plus grand nombre de partager votre émotion. Aujourd’hui, nous vous proposons une photo de Céleste Clémencet qui nous communique le cliché de ces beaux Azurés communs mâle et femelle.

Micheline Blavier.


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RALISTE U T A N U D IN O LE C

Que mange le Grand-duc ?

Dans le Bulletin LPO Info n° 28 nous avions présenté, grâce à l’analyse de pelotes de rejection, la liste des mammifères composant le régime alimentaire du Grand duc dans les basses plaines de l’Hérault. Nous poursuivons notre enquête avec les autres taxons retrouvés dans les pelotes (oiseaux, amphibiens, reptiles et insectes).

Oiseaux d’eau (Poule d’eau, canard…) : Rapaces diurnes (Faucons, Epervier…) : Gallinacés (Faisan, Perdrix…) : Rapaces nocturnes (Chouettes, hiboux…) : Colombidés (Pigeons, Tourterelles…) : Corvidés (Choucas, Pie, Geai…) : Turdidés (Grives, Merle, Rougegorges…) : Autres passereaux (Moineaux, Fauvettes…) :

Les oiseaux représentent 35 % des proies capturées.

20 21 49 14 38 22 19 24

Amphibiens (crapauds, grenouilles…) : Reptile (lézard) : Insectes (sauterelles, scarabées) :

9 1 15

© P. Maigre

Les gallinacés représentent 23,7 % du nombre d’oiseaux consommés, suivis par les colombidés, 18 %. Comme pour les mammifères, ce sont les proies de taille « moyenne » qui sont préférentiellement capturées. Les autres taxons (amphibiens, reptiles et insectes) sont consommés, au fil des opportunités, mais en nombre limité. Remerciements : ont récupéré et transmis des pelotes : A. Raveyrol, P. Perrot, A. Corrot, Ch. Rambal, et P. Maigre. Ch. Riols a assuré l’analyse des pelotes et la détermination des proies contenues. Pierre Maigre

Le jardin pédagogique et ses papillons de jour Le jardin pédagogique et sa mare existent maintenant depuis 5 ans. Les arbustes des haies, les arbres fruitiers grandissent, les plantes aromatiques, les premières chaleurs arrivées, embaument, le potager offre ses délicieux légumes tandis que les plantes autochtones foisonnent, s’épanouissent et fructifient en liberté. Le jardin vit ! Et accueille petits mammifères, reptiles, amphibiens, insectes… Parmi ces derniers, les papillons dits de jour appelés rhopalocères. La variété de leurs couleurs, leur légèreté ont toujours fasciné. Or depuis les années 70-80, exposés à bien des menaces, ils subissent un déclin considérable.

hôte des garrigues basses et friande du nectar des Scabieuses et des fleurs des Ronces, a préféré faire une petite pause sur un de nos animateurs ! Le Sylvain azuré, véritable joyau ailé, a longuement laissé admirer ses couleurs chatoyantes. Dans le midi, la femelle pond souvent ses œufs isolément sur de petits Chèvrefeuilles d’Étrurie, nombreux dans le jardin et la garrigue proche. Espérons pour 2017 d’aussi belles observations ! La base de données en ligne faune lr est ouverte à la saisie des papillons de jour et, depuis début 2017, à 6 nouveaux taxons : papillons de nuit, orthoptères, hyménoptères, mantes, coléoptères et ascalaphes. Dans ces 6 groupes complexes, seules les espèces facilement identifiables sans risque de confusion sont ouvertes à tous. Ayez le déclic. J’observe, je clique sur www.faunelr.org

Aussi, en 2015, a-t-il été décidé de leur rendre le jardin encore plus accueillant. Car pour mener à bien leur cycle de vie – œuf, chenille, chrysalide, imago – les papillons ont à la fois besoin de plantes nectarifères au stade d’imago, de plantes nourricières appelées aussi plantes-hôtes au stade de chenille, de plantes-refuges et d’abris. Chaque espèce de papillon entretenant des affinités primordiales avec une ou plusieurs communautés végétales, une sélection d’arbustes, de lianes, de plantes à fleur variées, à la floraison étalée du printemps à l’automne, ont été semés ou plantés dans un endroit ensoleillé et ouvert. S’ajoutant aux nombreux petits biotopes déjà en place – haies, ensemble de chênes verts et kermès, petites pelouses à graminées et à plantes à bulbe, abris à insectes, tas de bois, murs de pierres sèches, la mare etc. - et à la végétation naturelle ceinturant le jardin, de bonnes conditions sont ainsi réunies pour accueillir de nombreuses espèces. Au fil des ans, les papillons les plus communs ont été observés : Flambé, Citron de Provence, Souci, Piérides, Cuivré commun, Azuré commun, Tircis, Silène, Agreste… Et vint l’été 2016 qui apporta son lot de belles surprises ! Un élégant Chevron blanc, hôte très sédentaire des garrigues ouvertes a fait une petite incursion dans un des bureaux. Fréquentant les pelouses et landes sèches, un Faune, mimétique, échappait presque aux regards. Magnifique grand papillon méditerranéen aux couleurs exotiques, un Pacha à deux queues a survolé le jardin de son vol puissant. Une Thècle du kermès,

Micheline Blavier

© M. Blavier


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TURALISTE A N U D IN O C E L

Des amours d’amphibiens Avec le printemps, la mare s’anime. De nombreux amphibiens s’approprient le point d’eau pour des amours bruyants et animés. Crapauds, grenouilles, rainettes ou tritons peuvent y être observés dans leur ballet nocturne. Le jardin pédagogique de Villeveyrac est un de ces lieux privilégiés qu’il convient de préserver. Pierre Maigre

Crapaud épineux

Amplexus de Crapaud calamite

Crapaud Calamite

©

P. Maigre

Rainette méridionale

Si vous souhaitez « Agir pour le Vivant » vous pouvez : faire un don, une donation, un legs ou désigner la LPO comme bénéficiaire d’une assurance-vie. Pour vous renseigner, Liliane est à votre service : 04 67 78 76 24 ou secretaire.comptable34@lpo.fr

LPO HERAULT – Centre Régional de Sauvegarde 15 rue du Faucon crécerellette - les Cigales - Route de Loupian 34560 Villeveyrac Tél : 04 67 78 76 24 - Mail : herault@lpo.fr Site : http://herault.lpo.fr LPO Info Hérault n° 29 édité par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault Ont collaboré à ce numéro : M. Blavier, C. Clémencet, A. Cottalorda, C. Fraissard, P. Maigre, Th. Marchal, P. Raulet, C. Rambal, D. Rey, N. Saulnier, V. Tabard, A. Voikhansky.

Revue semestrielle imprimée en 750 exemplaires sur papier recyclé par Geckocom - ©lpo Hérault 2017


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