RPT No. 7

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NEWSLETTER DE L’OLSC - FRENCH BRANCH NO.7 JUIL. 2010

Sommaire 1 - Editorial, par Ici Anfield....................................................................... p. 2 - Quelle histoire..., par Grease Novia et M’sieur le Marquis..................... p. 3 - Dossier : Fan un jour, Fan toujours ..................................................... p. 3a - Toute première fois... à Anfield, par John Gallagher.......................... p. 3b - Le soir où tout a basculé, par JC 23 The Great................................... p. 3c - Candy, 10 ans après.......................................................................... p. 3d - To be or not to be (Red), par Reiterska ............................................. p. 4 - Au coin du feu, par Rafa la Bamba........................................................ p. 5 - L’école des Fans, par Gate 21............................................................... p. 6 - Les kopites du n°7 : Jay-Zen et Rodo................................................... p. 7 - Le monde merveilleux des branches : Bulgarie, par Rodo...................... p.

Éditorial

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ICI ANfIeld

Jamais, il ne faut dire jamais… La timidité de Rodo étant trop forte, les menaces de délit d’initié trop pesantes (en tête de gondole avec l’entretien kopite), Rodo fait profil bas… C’est donc la prochaine N’Letter, en septembre, qui portera sa marque… Oui, oui, septembre, Rodo, temps de te mettre au taf !

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tent tous les deux et quittent un club en voie de libanisation. Personne ne pourrait leur en tenir rigueur, alors que LFC est devenu au mieux la risée du foot britannique, et au pire à l’orée d’une longue, très longue décadence. La saison qui s’annonce s’incrit sous de sombres auspices, mais en football, on ne sait jamais. L’optimisme tragique est la marque de fabrique de Liverpool, alors autant y croire.

Le printemps a été triste pour la French Branch. Comme vous le savez, l’un d’entre nous est parti. Serge était un membre respecté de l’association, il avait joué un rôle essentiel dans la dynamique qui la porte depuis plusieurs années. Ses périples à travers l’Europe ont notamment marqué les esprits pour longtemps. Un hommage lui est rendu dans ce septième numéro, en écho aux nombreux témoignages laissés sur le forum. You’ll never walk alone, Serge ! Côté club, la sinistre comédie continue. Le club est officiellement en vente, un nouveau chairman est en place avec mission de trouver un acquéreur. Selon Martin Broughton, tout sera plié pour le milieur de l’été. On a du mal à y croire, d’autant que nos rapaces propriétaires continuent de réclamer des montants sans commune mesure avec la réalité du marché ! Merci David Moores pour ce choix catastrophique de 2007 qui met aujourd’hui le club en péril ! Nul ne sait ce que Steven Gerrard et Fernando Torres vont faire. Le bon sens voudrait qu’ils parLFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Rafa est finalement parti. Son départ était inévitable, inéluctable, tout le monde le savait au club et dans son environnement. L'absence de résultat et l'indigence du jeu proposé rendaient sa position intenable. Plus fondamentalement, c'est son incapacité à peser sur le cours des évenements qui imposait son départ.

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Tout a été dit et redit sur Rafa, il n'a pas eu la chance de bénéficier d'in contexte favorable qu'il aurait mérité... Mais il s'est aussi épuisé dans des combats qui n'étaient pas les siens comme la guerre civile entre Melwood et l'Academy, ou le traitement irrationnel du cas Aquilani ! il n'en demeure pas moins que Rafa nous a apporté l'espoir et des victoires, donné une base solide à l'équipe et offert de belles soirées européennes. il reste un grand entraineur, mais pas l'homme de la situation : gestion managériale médiocre des 12 derniers mois, entre transferts ratés, management humain désastreux et décisions enchaînées mauvaises.

Quelle HiStoire... Serge nous a quittés. un choc, de la douleur et de la tristesse. a la fois Girondin et red, il a fait partie de l’avant-garde qui a tracé les premiers pas de la French Branch. le marquis et Grease Novia ont souhaité lui rendre hommage ici, comma tant d’autres l’ont fait sur le forum…

Serge Le Rafa du printemps 2010 n’a plus rien à voir avec celui des 5 premières années. Comme Houllier, il finit usé, épuisé et dépassé par trois ans de guerre civile avec Hicks et Gillett. On s’en doutait, LFC est devenu un jeu à somme négative. il n’y a que des perdants. La chute du Liverpool de Rafa est tragique pour tous ceux qui ont cru que le technicien espagnol apporterait le 19ème titre tant attendu. Accordons notre confiance à Roy Hodgson et souhaitons-lui bonne chance, ou a minima, le bénéfice du doute. Roy sait bien que s’il est en poste, c’est uniquement en raison de l’état de délabrement généralisé du club. On sait de notre côté quesi Cappello avait été viré après la Coupe du Monde, Hodgson aurait rejoint les 3 Lions…

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GReAse NovIA

Quand je ferme mes yeux, j'aperçois ton sourire, Je me remémore nos si bons souvenirs. J'entends ta voix me parler, Je sens tes bras me serrer. Quand sur mes joues des larmes coulaient, Tes mains protectrices les faisaient s'envoler. Jamais, assez, je ne pourrais te remercier. Nous fonctionnions comme une paire, Un peu comme une fille et un père. Ton cœur t'a trahi, Aujourd'hui le mien en pâtit. Tu avais tout d'un magicien, La tendresse et le côté boute-en-train, Jamais tu n'aurais dû apprendre ce tour, Disparaître oui. Mais pas pour toujours. Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers, Mais une chose est sûre, à jamais en moi ta mémoire est gravée.

Alors, attendons la fin de l’orage pour qu’apparaisse enfin un beau ciel bleu, au son du rossignol! Bonne lecture !

\ \ \ iCi ANFiELD

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Je t'aime, et je t'envoie mes plus belles pensées, Qu'autour de toi les anges se mettent à chanter, «You'll Never Walk Alone» et «Marine et Blanc Allez Allez». \ \ \ GREASE NOviA

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Serge,

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M’sIeuR

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MARquIs

Demain, en pensant à toi, je sourirai ; mais aujourd'hui, j'ai de la peine. Je regarde ces gens, inconnus et distants, marcher dans la rue et je me dis : «Eux sont vivants et cela tient parfois à bien peu de choses ; juste quelques battements de coeur.» Le tien s'est arrêté à 43 ans. J'en ai 51 et je ne peux m'empêcher de trouver cela injuste. Oui, au-delà de la douleur sincère que nous partageons tous, cette injustice me met en colère.

Bien sûr, depuis quelques années, j'ai dû faire face à mon lot de disparitions souvent brutales, parfois attendues. Lorsque j'étais enfant et adolescent, je redoutais ces instants qui forcément allaient venir un jour ou l'autre et, persuadé d'être incapable de les surmonter, j'espérais les repousser le plus tard possible. Mais un jour ou l'autre, la vie nous rattrape. Oui c'est la vie qui nous rattrape, pas la mort. C'est la vie qui fait que nous pensons à toi. Serge, combien de fois nous sommes-nous rencontrés ? Cinq, six, huit, dix fois ? Je ne sais pas, nous n'étions qu'au début de notre histoire de supporters de Liverpool et si je n'ai jamais cherché à compter, cela a suffi pour qu'aujourd'hui tu me manques vraiment. Notre attachement au Liverpool FC n'est pas seulement une fidélité inébranlable à un club de football, c'est bien plus que ça. Chacun peut y mettre le nom qu'il souhaite et moi j'ai envie d'y voir quelque chose d'assez poignant, qui fait que lorsque l'on croise un kopite, on lui ouvre ses bras. On ne se pose pas de questions, on sait bien que des différences pourraient nous séparer, nous opposer, mais nous avons en commun cette étincelle, cet enthousiasme, cette fantastique espérance. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Mais, alors que nous nous sommes si peu vus, pourquoi cette peine sincère ? Doit-on être triste, ou faut-il surmonter bravement ce chagrin et se dire que, si tu n'es plus avec nous, ton sourire et ta bonhommie seront toujours à nos côtés ? Et bien moi, je suis triste. On pourra me raconter ce qu'on veut, mais aujourd'hui j'ai de la peine pour tout ce que nous aurions pu vivre et ne vivrons pas. C'est un peu égoiste de penser ça, mais quand une peine est sincère, il ne faut pas la cacher et c'est en la partageant qu'elle se surmonte le mieux.

Alors oui, nous allons la dépasser et quand les sourires reviendront sur nos visages, nous penserons à toi, non pas comme à un ami disparu, mais comme à l'un de ceux qui est et restera toujours avec nous. Tu as sans doute tiré un peu trop sur la corde, en te précipitant d'un mach à l'autre, sans prendre le temps de te reposer suffisamment. Et franchement, est-ce que cela valait la peine ? On ne peut même pas dire que tu courais après la gloire, puisque Liverpool n'a rien gagné depuis des années... Alors franchement, tout ça pour ça ? N'était-ce pas une passion excessive et peut-être même inutile ? Certains peuvent probablement le prétendre ; mais ceux qui ont eu la chance de te connaître, ceux qui ont participé à ces déplacements en y cherchant autre chose qu'un simple match de football, savent bien qu'humainement, il n'y a aucun doute. C'était magique ! Alors je regarde ces gens marcher dans la rue et triste, je pense à ce qu'un jour, Frédéric Dard a dit à propos de la disparition de Daniel Balavoine : «Si j'avais su que je l'aimais autant, je l'aurais aimé davantage.»

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\ \ \ M’SiEUR

LE

MARQUiS

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FaN

FaN

rien compte tenu de ma petite taille.

uN jour,

toujourS...

Voici notre dossier consacré dans ce numéro à la ferveur de la passion red… a liverpool, on a toujours l’impression d’être à part, différent, de supporter un club pas comme les autres. on en est tous convaincus, pas la peine de faire appel aux experts et philosophes pour l’analyser. alors, on a plutôt choisi de donner la parole à quelques fans qui nous font partager leur amour de la mythique d’anfield… john Gallagher nous explique sa première fois à anfield, jC 23 the Great nous révèle comment tout a commencé, Candy fait le point 10 ans après et reiterska recycle un ancien post de 2004 réclamé par les amateurs… Toute première fois… à Anfield

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JohN GAllAGheR

Cet article est la traduction française d’un post de john Gallagher, éminent membre du fanzine et du forum «the liverpool Way». C’est une lecture émouvante parce que finalement, on y parle surtout d’Hillsborough. Son post a donné suite à de nombreuses réponses que vous pourrez trouvez ici : http://www.liverpoolway.co.uk/forum/fffootball-forum/86238-memories.html Je me demande ce que les uns et les autres se souviennent de leurs premiers matchs à Anfield, et notamment ce qui les a marqués. Pour ce qui me concerne, ma première fois à Anfield était un match contre Stoke durant la saison 84-85. De mémoire, c’était vers le 23 février 1985, parce que c’était aussi l’anniversaire de mon oncle. Bien que seulement âgé de quelques mois de plus que moi, il était mon mentor sur à peu près tout. Quoiqu’il en soit, son père, qui était donc mon grand-père, nous amena au match. Nous prîmes nos places en face du Kop, côté Anfield road pour voir les Reds l’emporter 2 à 0. Je ne me rappelle pas de grandchose du match, si ce n’est que les deux buts furent marqués en première mi-temps côté Kop. Ce dont je me souviens surtout, c’est que mon grand-père ne cessait de pester contre moi avant le match car je lambinais en route vers le stade. Du mach, il ne me reste pas grand-chose, si ce n’est un incident avec Alan Kennedy dont je ne vis LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Durant cette saison-là, mon père m’amena voir plusieurs matchs d’Everton. Divorcé avec ma mère, il était un furieux supporter des Toffees. Le premier match des « blues » suivit de peut ma première à Anfield, il me semble que c’était un match de cup contre Doncaster remporté 4-0. Je me rappelle avoir alors posé la question la plus stupide du monde à mon père après l’un des buts: «Dis, P’pa, est-ce qu’ils vont refaire le but au ralenti ?». A la fin de la saison, j’assistai à mon premier derby. Nous étions deuxième, et Everton était déjà champion au moment du match. Paul Wilkinson marqua l’unique but du match pour Everton, alors que John Wark rata un pénalty. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il tira à côté. Je devais faire un choix. Ou bien suivre les pas de mon oncle et supporter Liverpool FC, ou bien suivre ceux de mon père et supporter Everton, qui venait de faire la meilleure saison de son histoire, en remportant le titre et la Coupe des coupes, alors nous faisions, pour une rare fois dans les années 80, chou blanc. Heureusement pour moi, je pris la décision de suivre mon oncle. Du coup, impossible de m’accuser d’être un «glory hunter» vu le contexte de cette saison-là…

Je lui en garde une reconnaissance éternelle, à la fois pour m’avoir permis de faire le bon choix et parce que je ne vois presque plus jamais mon père de nos jours. A ce sujet, je dois avouer que je n’ai d’ailleurs aucune relation filiale avec lui. Et aussi bien sûr pour tous ces grands moments de succès et de victoires connus en devenant un Red… Pour être honnête, je tremble d’épouvante à la simple idée que je pourrai être au jourd’hui un blue ! D’ailleurs, de manière assez drôle, je me souviens que durant la finale de la Cup cette année-là, je souhaitais une victoire de ManU, alors que tout le monde dans la maison supportait Everton. Je ne l’explique pas, peut-être que tout simplement l’enfant que j’étais voulait marquer sa différence avec les adultes.

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Depuis Hillsborough, mon oncle ne s’est rendu Juillet 2010 - n°7


que deux fois à Anfield. L’une de ces deux fois était le 4-2 contre Arsenal en quart de finale de la Ligue des champions en 2008, et j’étais fier d’être assis à ses côtés dans le Paddock. La seconde fois, c’était tout simplement en avril 2009 pour le 20ème anniversaire de la tragédie.

singulière du foot français : - ils se sont qualifiés après avoir perdu 2-0 à Kiev. Et après prolongations ! - Non ! - ils ont été fantastiques : après une occasion manquée par Blokhine, Piazza remonte tout le terrain et ils marquent ! Revelli déborde, Rocheteau met le 3ème but !

Mon oncle était avec son père (mon grand-père) lors de ce funeste 15 avril 1989. Ce dernier n’a quant à lui jamais remis les pieds au stade et est mort d’un cancer en 1994. Mon oncle n’avait que 12 ans en 1989. La vue d’autant de morts dans un stade l’a terrifié et il en a quasiment perdu tout intérêt pour le foot. il m’est alors revenu de porter le flambeau de cette passion familiale pour les Reds.

L’ASSE, tout le monde était derrière ! En demifinale, ils ont tenu bon au PSv Eindhoven. Mais les poteaux carrés de Glasgow, le réalisme froid des Allemands du Bayern auront eu notre peau en finale. Mais, croix de bois, croix de fer, le club de mon cœur, c’est St-Etienne. 1977 – Après avoir passé l’obstacle bulgare du CSKA Sofia, l’ASSE nous refait le coup de l’année précédente contre Eindhoven, cette fois-ci en 1/8 de finale. Mars 1997, en quart de finale, on se tape les Anglais de Liverpool. Peace of cake, même si les Anglais viennent de gagner la coupe UEFA en 1973 et 1976, cela ne vaut pas une finale de Coupe des champions. Cette double-confrontation devait être celle de Dominique Bathenay. 2 mars 1977 : Match aller à Geoffroy-Guichard.

Ma mère m’a raconté que lorsque mon grandpère est revenu d’Hillsborough, il a éclaté en sanglots en arrivant à la maison. il a fallu lui faire boire plusieurs whiskys au «Lutine Pub» qui se trouve sur Breck Road pour l’aider à se calmer. Jamais, il ne retourna dans un stade. \ \ \ JOHN GALLAGHER Le soir où tout a basculé

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JC 23

The

GReAT

1976 – Pour tous les amoureux français du ballon rond, c’est l’histoire d’un amour… foot. Pour un gamin de 7 ans, le foot français se conjugue en vert et contre tous : l’AS St-Etienne. C’était dans l’atmosphère, c’était une curiosité LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Côté anglais, l’attaquant vedette Keegan est absent, mais peu importe. 78’ : Suite à un corner et une remise au 2ème poteau, Bathenay bat Ray Clemence, d’une petite pichenette du pied gauche. Score final : 1-0. Allez, cela devrait le faire... 16 mars 1977 : Match retour à Anfield Cette fois-ci, Keegan est présent mais Piazza est

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suspendu coté stéphanois. En effet, au match aller, après une vilaine faute, il a imploré l’arbitre à genoux, mais rien n’y fit ! Yellow card et donc suspendu au match retour ! 2’ : l’impensable se produit ; Kevin Keegan joue un corner à la rémoise, repique légèrement et d’une frappe lobée, lobe Curkovic avancé ! Comment Curko a-t-il pu prendre celui-là ? J’étais effondré.

1er février 2009 : Liverpool-Chelsea Alors, j’ai touché le rêve en février 2009 lors du match à Anfield contre Chelsea. Liverpool était solide, Steven faisait la loi du milieu et il orientait le jeu à sa guise, Carra était impérial devant Drogba et Anelka, Lampard a craqué et Nando Torres a porté le coup de grâce. Je ne remercierai jamais assez Ant pour m’avoir permis de vivre ces émotions.

50’ : le chef d’œuvre de Bathenay. il passe le rond central, arme du gauche à 30m et déclenche de l’extérieur du pied un tir qui va se loger dans la lucarne droite de Clemence ! L’espoir renaît. Mais l’absence de Piazza dans la défense centrale des verts se fait ressentir : sous les vagues rouges incessantes, Kennedy s’enfonce dans la défense verte et marque à la 59’. 84’ : il reste 6 minutes à jouer. Un joueur inconnu nommé Fairclough transperce de nouveau la défense stéphanoise. Fairclough est devenu «supersub» et SaintEtienne ne le sait pas encore, mais il vient de vivre sa dernière grande soirée européenne...

Lors de la 3ème mi-temps, de la 4ème et de la 5ème mi-temps, on a tous savouré cette tranche de bonheur, un rêve humain, fait de rouge de plaisir et de bonheur. Et aujourd’hui ? Quelle gestion du club et quelle identité ? Aujourd’hui, 2 propriétaires américains et leur logique financière ne font plaisir à personne... Pour la conduite de club, Liverpool FC mérite des bases solides : un investisseur qui soit aussi un passionné, une gestion sur la base des «socios espagnols» comme au Barça.

voilà, c’est fini. Mais… il suffisait de voir la ferveur populaire dans les tribunes d’Anfield, les supporters anglais évanouis derrière le but de Curkovic côté Kop. il suffisait d’entendre les chants liverpuldiens. C’était impressionnant, comme un bourdonnement, un KO technique. Le 16 mars 1977 est le soir où tout a basculé. Alors, je n’ai pas saisi tout de suite l’impact de cette soirée, mais j’ai senti une nouvelle sensation, diffuse, fascinante. Au fil des années, avec les potes du Kop du Stade brestois, on a commencé à s’échanger les cassettes vidéo retraçant les années 1977/1984. Et là j’ai compris : le football offensif en rouge, le KOP, Clemence-Hugues-Keegan-Toshack and so on, le peuple scouser, le lien avec les Beatles dans les années 60-70. J’ai compris que Liverpool faisait parti de moi et ferait parti de moi pour toujours. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Fin décembre 2009, Arsenal vient de l’emporter à Anfield… quelques jours après une défaite contre la viola ; sur le même score et avec un scénario identique dans la chronologie des buts… Mais la vérité ne pourrait-elle pas être ailleurs ? Mettre un point d’honneur à être invincible à la maison avec une défense de fer et un milieu dominateur car nous avons déjà l’efficacité offensive. Faire peur, être redouté d’abord à Anfield avant de l’être à l’extérieur. Avec des joueurs du crû de la trempe de Gerrard et de Carragher, mais aussi avec des joueurs étrangers talentueux et volontaires comme peuvent l’être Torres ou Kuyt. Bref, être respecté par tout le monde, être porté par le peuple scouser et l’ensemble des fans «all over the world». Ok c’est facile à écrire mais l’histoire se répète ; et forcément 20 ans après le dernier titre de 1990, le LFC fera bientôt comme le phœnix qui renaît de ses cendres comme celles du KOP.

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You’ll never walk alone. \ \ \ JC 23

THE

GREAT

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Candy, 10 ans après

Avais-tu un joueur favori à l’époque?

Bonjour Candy, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? J’ai 39 ans, j’ai la double nationalité britanique et suisse, je vis en Suisse et je travaille dans la comptabilité dans une entreprise internationale. Comment est-tu devenu fan de Liverpool ?

Oh oui, mon idole, c’était ian Rush, le buteur. Comme beaucoup d’enfants (et c’est toujours vrai pour les enfants de nos jours), j’étais attiré par celui qui mettait le ballon au fond des filets. Et Dieu sait que ian Rush a marqué des buts à la pelle. J’apprécie les stars actuelles comme Jamie Carragher, Steven Gerrard ou Fernando Torres, mais ian Rush reste mon idole de toujours.

Combien de fois m’a-t-on posé cette question ? J’en sais rien, mais on a dû me la poser des dizaines et des dizaines de fois et j’ai malheureusement dû avoir plusieurs variantes à mes réponses. Pour revenir sur mon parcours personnel, je suis né en Suisse, mais grâce au travail de mon père, j’ai beaucoup voyagé durant mon enfance dans différents pays. Je ne suis revenu en Suisse qu’au début des années 80 (j’étais âgé d’une dizaine d’années). A cette période, il y avait peu de matchs qui passaient à la télévision. Durant mon adolescence, je me rappelle des Coupes du Monde 1982 et 1986 et de l’Euro 1984. Je me rappelle de certaines finales européennes. J’ai aussi des souvenirs que la télévision suisse diffusait chaque année la finale de la Cup à Wembley. Et Liverpool FC participait régulièrement à des finales européennes ou à des finales de Cup. Je ne saurais dire pourquoi ou comment mon attachement a débuté. Estce parce que Liverpool était une équipe qui avait du succès ? Etait-ce la couleur du maillot ? Etait-ce dû à un joueur en particulier ?

J’en sais rien, mais cette équipe avait quelque chose que je ne trouvais pas ailleurs. J’ai donc décidé de suivre les Reds, grâce aux quelques matchs que je pouvais suivre à la télévision ou grâce au télétext. Quels sont les premières images de Liverpool dont tu te souviens à la télévision ? J’ai quelque bribes de souvenirs de la finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions contre Rome en 1984 et notamment la séance de pénalties que Bruce Grobbelaar, le gardien de Liverpool, rendit célèbre avec ses «spaghetti legs» qui déconcentrèrent les italiens. J’ai aussi les souvenirs de finales de Cup 1986 et 1989, à chaque fois contre Everton. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

D’ailleurs en 2003, j’ai eu l’occasion de rencontrer ian Rush. Comme chaque été, les Reds sont venus cet étélà s’entraîner en Suisse pour préparer la saison à venir. Gérard Houillier, le manager de l’époque, avait engagé l’ancien attaquant gallois comme entraîneur des attaquants. Avant ce déplacement, j’avais donc acheté 2 photos sur internet. Un jour, j’étais arrivé en avance et ian Rush était là à préparer l’entraînement. Une fois les piquets installés, alors qu’il allait attendre les joueurs, je l’appelle en lui montrant mes 2 photos, il s’approche de moi et il me dédicace ces 2 photos. J’étais telllement ému que je n’ai pas pu lui dire combien je l’admirais. Une fois les photos signées, il s’éloigne. J’avais les jambes qui tremblaient. ian Rush était venu me signer des photos. Fantastique ! Quelques secondes plus tard, une maman qui accompagnait son jeune fils d’une dizaine d’années (qui portait le célèbre maillot rouge). La maman me demanda de qui il s’agissait, je lui répondis fièrement qu’il s’agissait de ian Rush, une ancienne vedette du club, et qu’il était mon idole. Un souvenir inoubliable ! Justement Candy, tu mentionnais il y a quelques instants les finales européennes et les anciennes vedettes du club, comment as-tu réagi aux drames de ces années-là (Heysel, Hillsborough) ? Bonne question. il y a des événements marquants qui se passent dans l’histoire moderne. A chacun de ces événements, on se souvient où on était et ce que l’on faisait ce jour-là. En ce qui concerne Hillsborough, je n’ai malheureuse-

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ment pas ce genre de souvenir (je n’ai pas dû ou pu voir le match en direct ?). Je n’ai «vécu» ce drame que via des journaux télévisés ou écrits en «différé». Donc bizarrement, ce drame m’a «moins» marqué.

Comment as-tu vécu cette première expérience à Anfield ? Quels souvenirs en as-tu 10 ans après ?

En revanche, le Heysel m’a laissé un souvenir beaucoup plus marquant, quasi indélébile. J’étais chez mon père ce soir-là. (J’ai un vague souvenir que ma belle-mère faisait du repassage ce soir-là, comme quoi, on peut se souvenir de choses qui n’ont pas ou peu d’importance.)

Le souvenir qui restera gravé à jamais est l’hymne de Liverpool, le «You’ll Never Walk Alone». D’ailleurs, pour l’anecdote, quelques semaines avant ce fameux voyage, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas les paroles de la chanson, hormis le refrain.

Pour un ado d’une quinzaine d’années, voir la mort en direct n’est pas plaisant. Quelque part, je ne comprenais pas l’ampleur du drame, alors que je ne voulais «que» voir un match de foot. Ce sont des images que je ne souhaiterais plus voir. J’ai d’ailleurs toujours de la peine à revoir les images du Heysel ou à lire des articles sur ce drame.

J’ai donc acheté le CD avec «You’ll Never Walk Alone» et quelques autres chansons liées à Liverpool FC. J’ai donc passé cette chanson en boucle (quasiment nuit et jour) pour connaître les paroles sur le bout des lèvres.

Finalement, suite au drame du Heysel, les clubs anglais ont été interdits de Coupe d’Europe. C’était donc plus difficile de suivre les Reds à la télévision.

qui s’est marié depuis.

Au moment où la chanson débuta dans le stade, comme tous les autres fans, je brandis mon écharpe au dessus de ma tête, mais je n’ai pas pu chanter. Ma gorge était tellement nouée qu’aucun son ne pouvait sortir. Les larmes commençaient à venir, je commençais à pleurer. Rien que d’y penser, j’en ai encore des frissons aujourd’hui.

Durant ton adolescence/début de vie d’adulte, as-tu pensé aller à Anfield ? Honnêtement, je n’y ai jamais pensé. C’est assez bizarre en fait. Autant aller à Anfield me semble une évidence maintenant, autant à ce moment-là, je n’y pensais pas. Etait-ce comme un rêve inaccessible ? Peut-être. Une chose est sure, quand j’ai commencé à y penser, j’ai fait la comparaison avec la première fois qu’on fait l’amour. On s’attend tous à ce que cela se passe comme dans un rêve, que ça reste un souvenir inoubliable. Comment as-tu «franchi le pas» ? Comment as-tu décidé d’y aller ? Alors là, c’est toute une histoire. C’est un peu un heureux hasard, une heureuse coïncidence. Ca s’est passé à l’automne 1999. A l’époque, je travaillais à Londres depuis près de 3 ans. Etant justement à Londres, j’avais d’ailleurs davantage l’occasion de suivre plus souvent les Reds à la télévision. Bref, l’idée me trottait dans le tête depuis quelques temps que, depuis Londres, je devrais relativement facilement pouvoir faire le trajet jusqu’à Liverpool. Mais je ne voulais pas y aller tout seul. Alors j’ai essayé de regarder un match qui pourrait être intéressant et aussi éventuellement s’il y avait une (ou plusieurs) autre(s) chose(s) à faire à Liverpool. Je suis finalement tombé sur un week-end de décembre 1999, avec un match à Anfield contre Coventry le samedi et un concert d’un groupe qui imite les Beatles le dimanche soir. Parfait, que demande le peuple ? Finalement, j’ai trouvé un pote que ce projet intéressait et il finit par venir avec sa copine. Ce week-end était aussi pour eux une «première fois» à Liverpool et à Anfield. Et je suis toujours en contact avec ce couple, LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Sans compter que ce jour-là, le club fêtait les 40 ans de l’arrivée de Bill Shankly (comme manager du club en 1959). Une mosaique était d’ailleurs faite ce jour-là avec le drapeau écossais (si ma mémoire est bonne). Moments inoubliables. Finalement, Liverpool FC gagna 2-0 avec des buts d’Owen et Camara. D’ailleurs, c’est à partir de cette première fois que j’ai su qu’avec Liverpool FC, ce serait pour la vie. A propos de Bill Shankly, en préparant cette interview, j’ai cru comprendre que tu ne le connaissais pas beaucoup avant ce match ? En fait, c’est assez simple. Pour moi, avant ce premier match, le «grand» manager de Liverpool FC était Bob Paisley (le successeur de Shankly). Je pensais que celui que les fans adorait, c’était Paisley, car c’est avec lui que le club gagna ses premières C1 et plusieurs titres nationaux. Finalement, en me renseignant et en lisant sur l’histoire du club, j’ai appris tout ce que Shankly avait fait pour

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le club. J’ai appris sa passion pour le club, la ville et les scousers, mais aussi ses célèbres citations. Sans le grand homme, Liverpool FC ne serait pas le club que l’on connaît aujourd’hui.

terrains neutres ou à l’extérieur. il y a des matchs de championnat, de Coupe d’Europe, etc, mais aussi des matchs amicaux. Quel est ton meilleur souvenir? Oh là, c’est difficile de ne sortir qu’un seul souvenir. J’ai eu la chance et l’honneur de voir certains matchs prestigieux ; d’autres moins sexy (oui, oui, c’est une chance et un honneur de pouvoir voir un match de Liverpool FC en live), je suis obligé d’en citer plusieurs. Peux-tu alors nous donner le Top 5 des matchs auxquels tu as assisté ? OK, alors je ne mentionnerai pas mon premier match contre Coventry. C’est un choix cornélien, mais voici 5 matchs qui sortent du lot :

A partir de cette première expérience, ta relation avec Liverpool FC a-t-elle changé ou évolué ? Evidemment, à partir de cette première fois à Anfield, j’ai commencé à suivre encore plus les Reds. J’ai aussi voulu connaître encore plus l’histoire du club, ses anciens joueurs, ses anciens managers, etc. Et bien entendu, je ne pensais qu’à mon prochain déplacement., que dis-je, à MES prochainS déplacementS. Tu as quitté l’Angleterre après ce voyage, n’estce pas ? As-tu rencontré d’autres fans dans ton «nouveau» pays ? En effet, quelques mois après ce premier voyage à Anfield, je suis retourné en Suisse. J’ai rejoint une association en Suisse (la Swiss Branch) en 2000, puis j’ai été «transféré» aux Swiss Liverbirds (nouvelle association en Suisse à l’époque) en 2001.

Liverpool-Alavès, finale de Coupe de l’UEFA en mai 2001. Cette finale est la première finale européenne des Reds depuis le drame du Heysel. Elle a eu lieu à Dortmund, dans un magnifique stade rempli majoritairement de fans de Liverpool. L’ambiance fut magique et que dire du score ? Liverpool-Arsenal, match de FA Cup en janvier 2007. Ce match (perdu, snif) a vu un magnifique témoignage des fans des Reds (et du Kop en particulier) en souvenir des victimes de Hillsborough. Pendant les 6 premières minutes du match, une mosaique était visible dans le Kop qui disait «The Truth» et tout le stade a chanté «Justice for the 96» pendant la majorité du match. Marseille-Liverpool, match de Champions League, décembre 2007. Ce fut le déplacement parfait. J’ai rencontré beaucoup de membres de la French Branch, la météo était fantastique, les chants étaient au rendezvous, Liverpool FC a gagné 4-0 et s’est qualifié pour le tour suivant. Magnifique souvenir!

J’ai donc fait la connaissance de quelques fans suisses (éparpillés principalement en Suisse Romande). J’ai aussi fait quelques voyages à Liverpool en leur compagnie. En dehors de ces associations, j’ai aussi fait la connaissance de quelques fans sur Genève qui ne voient pas forcément l’intérêt de se joindre à une association pour l’instant, mais qui suivent activement les Reds. Finalement, j’ai aussi rencontré la French Branch, dont je suis membre pour la deuxième saison. Ca fait donc une dizaine d’années que tu suis régulièrement Liverpool à Anfield et en Europe. Combien de matchs as-tu vu ? Là, je peux répondre de manière très précise. Depuis mon premier voyage, je tiens un décompte (sur un fichier Excel). A fin décembre 2009, j’ai vu 51 matchs de Liverpool. Dans ce total, j’ai compté les matchs à Anfield, ceux sur LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Liverpool-Everton, match de FA Cup, 25/1/2009. Ce match fut très particulier pour moi. J’ai toujours souhaité allé voir un match le jour de mon anniversaire. Manque de pot, mon anniversaire tombe souvent assez proche du weekend où se joue le 4ème tour de la FA Cup. Certaines saisons, Liverpool FC était éliminé dès le 3ème tour, parfois, le match du 4ème tour se jouait à

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l’extérieur ou alors se jouait 1 ou 2 jours avant ou après. En 2009, le match se joua le jour exact de mon anniversaire contre Everton et j’ai eu un billet dans le Kop. Seule la victoire a manqué, le match se termina 11. Bref, ce fut le Petit Chelem. Finalement, pour mon 5ème choix, je citerai uniquement certains stades (en dehors d’Anfield) où j’ai eu l’extrême chance d’aller pour voir Liverpool FC. J’ai notamment pu aller au Westfallon Stadion (Dortmund), au Millenium Stadium (Cardiff), au Stade Olympique d’Athènes, au Stade vélodrome (Marseille), à Stamford Bridge, à San Siro, à Gerland et au stade Ferenc Puskas de Budapest.

To be or not to be (Red) Aux détours d’échanges, de controverses ou de bonne blagues, moi comme d’autres avons été interpellés pour expliquer notre attachement à la mystique de Liverpool FC. il s’agit donc d’abord de donner à voir comment on peut être un Red de nos jours, et ensuite essayer de faire comprendre les fondements de notre passion…

Pour finir, tu as été à Anfield pour les matchs contre Arsenal et Wigan en décembre dernier pour tes 10 ans à Anfield ? La boucle est-elle bouclée ? Oh non! il me semble que le déplacement contre Coventry en 1999, c’était hier. Bon, OK, disons la semaine passée. Et quand je regarde dans le rétroviseur, je me rends compte que j’ai vécu de magnifiques expériences, que j’ai rencontré des fans fabuleux et généreux, que je supporte un club magique. Bref, je repars pour un tour. J’ai envie de repartir pour 10 ans, pour 20 ans, pour autant d’années que le bon Dieu me prêtera vie.

L’époque a en effet du bon ! Aller de nos jours soutenir les Reds à Anfield est aussi simple que d’aller passer le week-end en famille ou chez des copains, à une réserve près cependant : il faut se débrouiller pour obtenir le ticket d’entrée, et ce n’est pas simple. Quoiqu’avec la French Branch, tout est devenu plus facile ! Et c’est encore plus vrai pour le reste. En effet, la modernité nous offre désormais tous les moyens pour suivre au plus près nos Reds.

Je finirai en m’adressant aux plus jeunes supporters. vous qui avez 15 ans, 18 ans, 20 ans ou que sais-je 25 ans, si c’est juste pour aller une fois à Anfield pour voir une grosse affiche et puis c’est tout, vous pouvez passer votre chemin. Mais si vous avez «choisi» de supporter ce club, Liverpool FC, ce n’est pas un simple hobby, c’est presque un «engagement» à vie. Je vous conseillerai aussi de prendre votre temps. Appréciez chaque heure, chaque minute, chaque seconde que vous vivez en supportant ce club. Si vous aimez ce club de tout votre cœur, de tout votre corps, de toutes vos cordes vocales, ce club vous le rendra 10 fois, 100 fois, 1000 fois. Et dans une année, dans 5 ans, dans 10 ans, vous vous souviendrez de tous les merveilleux moments que vous avez passé avec ce club. YOU’LL NEVER WALK ALONE ! LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Premièrement le satellite, ou le câble, permet de suivre de près son équipe favorite. Sur ce point, l’acquisition des droits du foot anglais par TPS avait marqué un tournant décisif pour tous les fans de foot anglais, puisqu’il était désormais possible de suivre de chez soi son équipe favorite pour le prix d’une pinte par mois ! L’offre Canal n’est pas aussi prodigue, mais hormis la parenthèse TPS, cela n’a jamais été aussi bien ! Deuxièmement, internet permet d’effacer les frontières physiques de la communauté des fans via le développement et la structuration de sites et de forums dédiés. De Paris, Brest ou Hanoi, voire l’Ariège ou la Haute-Savoie, on peut facilement et rapidement se retrouver pour débattre de matchs que l’on aura vus. internet est une autre avancée décisive pour le fan, car il a accès à toute l’information souhaitée ou presque sur son club, sans passer par la truchement relativement restreint et très imparfait de la presse généraliste. De plus, l’usage d’internet donne le sentiment (l’illusion ?) d’appartenance à cette communauté de fans…

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Rien bien sûr ne remplace le fait d’habiter dans la proximité réelle de son club et d’aller le supporter très régulièrement. Mais, force est de constater que l’internet permet quand même de partager au quotidien, voire même à la minute, la vie de son club… Je me rappelle ainsi personnellement l’annonce de la conférence de presse du club en juin 2004 qui devait sceller la collaboration entre LFC et Gérard Houllier. Une fois l’annonce de la conférence de presse faite (j’ai reçu un mail dans la minute ou presque par un ami), il fut possible de suivre le déroulé de la journée en quasi direct : plus besoin d’attendre le récit de toute manière forcément trop court et incomplet du lendemain matin…

Troisièmement, l’émergence des vols à bas prix (low cost) parachève la nouvelle panoplie du fan contemporain. A ce titre, les Reds parisiens sont particulièrement gâtés par Easyjet, avec des vols quotidiens de Roissy vers Liverpool. Un billet pour moins de 100 euros s’obtient sans trop de contrainte, et en se débrouillant bien, on peut voyager pour 60 euros, soit à peine 3 fois plus que le trajet A/R en RER de Paris centre à l’aéroport !!! Comme d’autres, je suis ainsi un fervent et passionné supporter des Reds, dans mon cas depuis au moins deux décennies, c’est à dire une époque où n’existaient que peu de moyens pour suivre de près son équipe. Et pourtant, l’adhésion et le support étaient fondamentalement le même, aussi sincère, aussi puissant, aussi aliénant …

Pourtant, les kopites aiment à se penser différemment des autres supporters, c’est bien sûr vrai des Scousers, et par association des OOTs (Out of Towners, ie tous ceux qui habitent hors de Liverpool). Plus fervents, plus drôles, plus déterminés… L’humour scouse est une réalité, qui se traduit en football par des banderoles plus incisives les unes que les autres. Pour bien le faire comprendre, je ne prendrai que deux exemples fameux. Le premier fait référence à la campagne européenne de 76-77, conduisant au premier sacre européen, qui vit les Reds affronter successivement St Etienne, les Grassophers de Zurich puis le Borussia Monchengladbach. Pour résumer cette suite victorieuse, une savoureuse banderole donna une merveilleuse métaphore culinaire le soir de la finale : «Joey ate the Frog’s Legs, made the Swiss Roll – now he’s munchin’Gladbachs»

Le second, tout aussi drôle, est empreint de cette ironie d’auto-dérision qu’affectionne le Scouser. il s’agit d’une bannière vue pour la première fois, je crois, lors de la finale UEFA contre Alavès, quelques jours après avoir remporté la FA Cup et ayant déjà la League Cup en pouce, la fameuse année du triplé de coupes en 2001 : “We ruled the 70’ Dominated the 80’ Had a break in the 90’ And now were back” Hilarious, isnt’it !!!

il m’est toujours difficile de répondre à la récurrente question de mon soutien des Reds. Pourquoi ? Pourquoi ! Pourquoi… J’aime répondre que l’on peut tomber amoureux d’une équipe puis d’un club comme l’on peut tomber amoureux d’une femme, à la différence près que dans le premier cas cela se produit souvent à l’époque prépubère… Mais, ça n’avance pas beaucoup. On peut alors dire qu’on ne peut que supporter Liverpool FC une fois que l’on a eu la chance de mieux le connaitre, mais généralement ce n’est pas de nature à faire disparaître la perplexité de l’interlocuteur… LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Pourtant, une fois tout cela mis sur le papier, je n’ai pas finalement l’impression d’en savoir plus sur les origines d’une passion. On ne peut pas exclure une stratégie de distinction, quoique que pour un gamin de moins de 10 ans, c’est lui attribuer une rationalité et une intelligence d’autant plus extraordinaires que près de 25 plus tard l’enfant devenu forumeur n’en a pas la moindre trace…

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Alors, jouons franc jeux pour une fois, je n’en ai aucune idée : c’est probablement un mélange complexe, aléatoire et personnel d’une rencontre avec des joueurs (mon coup de foudre pour Kenny Dalglish, Alan Hansen et Phil Neal), avec un maillot (ce Rouge flamboyant, dominant, infini), avec des fans (le Kop, bon sang, le kop qui chante, quelle émotion) et aussi avec des performances car un enfant choisi souvent de supporter un club qui gagne ; et au tournant de la décennie quatrevingt, y avait-il une équipe plus forte que les Reds de Liverpool ? Je fus donc un glory-hunter.

folie pour les grandes occasions… Cette ferveur est portée par des chants, loin du modèle latin d’Ultras. il n’y a pas de leader du cœur, muni d’un gigaphone, il n’y a pas non plus de distribution de drapeaux, d’écharpes et de tambourins (on n’est pas à Stamford Bridge, quoi), et enfn il n’ y a ni fumigènes ni refrains simples et répétitifs scandés tout au long du match. Les chants sont de véritables chansons, avec des paroles réécrites à la gloire des héros, c’est la tradition anglo-celte. A Liverpool, les fans ont cependant le sentiment d’avoir des chants encore plus compliqués, encore plus astucieux, encore plus beaux qu’ailleurs … Parfois, la sauce ne prend pas, car faire partir un chant n’est pas simple : il doit être connu, repris et donc chanté par le plus grand nombre, ce qui n’est jamais simple pour les nouveaux chants notamment. C’est encore moins simple, quand on doit le faire assis et placé, car cela signifie qu’il n’est pas possible de se retrouver avec ses potes. il faut donc le faire en se mêlant à un collectif qui se soude dans le chant…

Mais comme en amour, la rencontre et le coup de foudre ne suffisent pas, il faut alors que l’alchimie se fasse pour que la relation dure et que la fidélité soit exemplaire. D’une certaine manière, il faut pouvoir être fier de l’autre, de sa culture et de ses valeurs, de son histoire et de ses croyances, et c’est ce que j’ai trouvé avec Liverpool FC : un club avec une histoire, une culture et des valeurs auxquelles même enfant, j’ai immédiatement adhéré et dans lesquelles je me suis reconnu. Pêle-même, LFC évoque pour moi la fidélité, la continuité, la classe ouvrière, la solidarité, la collectivité, un certain humanisme teinté de socialisme (ce que revendiquait par ailleurs le grand Shankly), la confiance donnée aux managers (dans tout autre club, Rafa aurait été viré avant la fin de l’année 2009).

Pour moi, la campagne 2009/2010 est morte dès l’instant où Reina dut s’incliner dans les ultimes secondes devant Lisandro Lopez, en novembre denier. Le jeu et les résultats ne sont pas à la hauteur des folles espérances nées d’un premier semestre 2009 flamboyant… Et pourtant, malgré tout, la passion est encore là !

Dans une société individualiste et en manque de repères, l’adhésion à un groupe est aussi pour certains comme moi un besoin d’expression identitaire : être un Red, c’est aussi d’une certaine manière exister comme le membre d’un collectif ! Pour résumer, mon attachement à Liverpool est à la fois un choix (un hasard ?) sportif, éthique, esthétique et quasi-politique… Bon, on voit bien qu’en voulant réfléchir, argumenter et rationnaliser, on finit fatalement par raconter pas mal de conneries, hein… Ce dont je suis sûr en revanche, c’est qu’aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours supporté Liverpool et Kenny Dalglish ! Enfin, on ne peut parler de son amour pour Liverpool FC, sans s’arrêter quelques temps sur les chants … Tout le monde connaît le célèbre «You’ll never walk alone», mais il n’est pas le seul chant à faire chavirer Anfield. Depuis qu’il est entièrement assis, le fameux Spion Kop n’est plus ce qu’il est, il faut bien le dire, mais Anfield demeure encore capable de créer des ambiances de LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

La seule chose qui la tue lentement c’est de savoir que jour après jour, de sombres margoulins répondants aux noms de Hicks et Gillet sont encore là ! Yanks out !

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«Red Race – A New Bastion» de paul Tomkins : liverpool a-t-il les moyens d’être champion ? Suivant une périodicité annuelle chère à Amélie Nothomb, le fan des Reds, amateur de statistiques détaillées et d’analyses approfondies, attend son «Tomkins». Le crû 2009 condense, en un sens, son oeuvre : - Une première partie, passant en revue les faits marquants de la saison précédente qui, présente peut-être moins d’intérêt pour tout supporter suivant régulièrement l’actualité du club - Une deuxième partie plus orientée sur l’analyse et les statistiques, cherchant prioritairement à répondre à l’interrogation lancinante de tout fan des Reds : Liverpool et son entraîneur Rafael Benitez pouvaient-il mieux faire avec les moyens mis à leur disposition ? Tout d’abord, comme le souligne Tomkins en introduction, la saison 2008-2009 laissera un sentiment frustrant d’inachevé avec ce contraste saisissant entre le meilleur total de points obtenus depuis 21 ans (qui aurait été d’ailleurs suffisant pour gagner 7 des 16 derniers championnats), la meilleure différence de buts et de nombre de buts marqués des équipes du championnat d’Angleterre, le record du club de 13 victoires à l’extérieur ainsi que le plus petit nombre de défaites de l’histoire de la ligue pour une équipe non-championne et ce nouvel échec dans la quête de ce saint graal d’un dix-neuvième titre de champion d’Angleterre. Aussi, Tomkins, paraphrasant les Beatles, s’interroge pour savoir si, à l’ère de la Premier League, l’argent peut acheter les titres. Y aurait-il un «plafond de verre budgétaire» en-dessous duquel il serait impossible d’être réellement compétitif ? On constate, en effet, depuis une quinzaine d’années, la concentration des titres de champion sur un «big Three». Le temps semble désormais être révolu où une équipe, montant de deuxième division, à l’instar de Nottingham Forest ou plus récemment des Blackburn Rovers, puisse être championne dans les deux années suivant son accession. La vérité est cruelle : au regard d’éléments objectifs étayés par Tomkins, grâce notamment à son système comparatif, déjà utilisé dans son précédent ouvrage dynasty, prenant comme étalon le montant du transfert record de l’époque (la somme de 40.000 livres représentait une fortune dans les années soixante mais est égale à peine au quart d’une semaine de salaire des meilleurs joueurs actuels), Liverpool n’a pas vocation à être mieux classé qu’à la quatrième place, en dépit de sa glorieuse histoire et de ses légendaires fans : LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

- En 2008-2009, Liverpool ne disposait que de la quatrième masse salariale (89,7 M£) de Premier League, derrière Chelsea (149 M£), MU (121) et Arsenal (101) - Liverpool est également quatrième en terme de chiffres d’affaires (159 M£) en comparaison de MU (256), Arsenal (222) et Chelsea (213) mais également pour la dette accumulée, ce qui est, en revanche, un indicateur plutôt positif (MU et Chelsea 700 M£ / Arsenal (416) et Liverpool (300)) - Liverpool ne possède que la cinquième équipe la plus chère d’Angleterre (154 M£) en 2008-2009 derrière Chelsea (253), MU (215), Tottenham (204) et Manchester City (166) mais devant Arsenal (92) - Anfield a seulement la sixième capacité d’accueil d’Angleterre (cf. débat sur la nécessité d’un nouveau stade). Pourtant, Liverpool reste efficient au regard des moyens mis à sa disposition : par exemple, les équipes de Liverpool et d’Arsenal arrivent largement en tête lorsque est prise en compte la statistique relative au nombre de points pris en comparaison du prix des joueurs pour le onze de base. Le meilleur ratio est celui de l’équipe de Liverpool 2005/2006, suivi des gooners 2007/2008, de Liverpool 2001/02, et d’Arsenal et Liverpool 2008/09. De plus, l’analyse statistique permet de recadrer certains débats récurrents autour des Reds : - Sur l’influence des blessures : si Ronaldo avait manqué le même nombre de matchs que Torres, MU aurait fini statistiquement à 81 points derrière Liverpool à 86… - Sur la rotation : Ferguson a fait plus de changements dans la composition de ces équipes que Benitez durant ces trois dernières années : MU 376 / Liverpool 364 / Chelsea 303 / Arsenal 267. Bien évidemment, il convient de ne pas surestimer la véracité des statistiques, qui doivent s’appuyer sur des séries longues pour être pertinentes. En effet, les trois joueurs des Reds disposant du meilleur ratio nombre de matchs joués / victoires remportées sont insua, Agger et N’Gog tandis que le tiercé gagnant pour la moyenne de points par match débuté est composé de N’Gog, insua et Benayoun. il est sûr que David N’Gog n’est pas le meilleur joueur de Liverpool mais son faible temps de jeu l’année dernière, surtout contre les équipes les plus faibles, lui procure des stats exceptionnelles… Au regard de différents paramètres prenant en compte notamment le nombre de matchs joués, Tomkins arrive cependant à un classement sur la performance des joueurs pour la saison 2008-2009 conforme au sentiment général des supporters et de la presse : 1Gerrard (9,86) 2- Alonso (9,52) 3- Torres (9,48) suivi de Reina, Kuyt et Mascherano. Les statistiques doivent donc être maniées avec prudence mais elles ont le mérite de rappeler certaines évidences à l’heure où l’ère Benitez vient de s’achever...

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“Hommage à Serge”

kopiteS du N°7 Jay Zen et Rodo

l’entretien duo de kopite continue avec cette fois-ci deux nouveaux éminents membres de la FB interviewé par le roi du genre, Carragher l’ours polaire !

Serge, Deux chansons rien que pour toi parce que tu le vaux bien !!!

le problème quand on veut mener ce genre d’entretien avec jay Zen et rodo c’est que leur français balbutiant est d’autant plus dur à comprendre que leurs lèvres ne quittent par leur verre à bière. C’est sûr, à 1, 65 £ la pinte de Carlsberg, le pub « the Crown » te fait croire que plus tu bois plus tu fais des économies…

Pour commencer l'hymme de ton virage sud. Cette chanson, écrite par tes amis des Devils lors de la saison 96-97, fait partie de tes favorites et avec toi, nous la reprenons en choeur...

L’Ours Polaire Carragher (LOPC) : Dans quel état d’esprit après la nouvelle contre-performance du week-end dernier contre Fulham ?

Allez, allez, allez Bordelais pour vous, tous ensemble on va chanter et nous chanterons sans fin A la gloire des Girondins! ecoutez ce chant qui vient du coeur, Nous sommes amoureux de nos couleurs le maillot Marine et Blanc Nous l'avons tous dans le sang...

Rodo : Je suis catastrophé. Pas tant par rapport au jeu, mais surtout à l’incapacité qu’a l’équipe de marquer sans Torres. il y a eu des options, comme dirait Rafa, avec Aquilani qui shoote de l’extérieur et Mascherano qui s’y met aussi, mais toujours et encore cette incapacité. Comme j’ai dit : je suis catastrophé…

La 2ème chanson et celle que tu étais en train d'apprendre et pas loin de maîtriser... Joli pied de nez au footix que tu es !!! Tout a commencé dans un pub de Budapest en refrain avec des scousers... jusqu'à ce but contre Benfica. Sur l'air de «Your just to good to be true» : oh lucas leiva, you are the love of my life. oh lucas leiva, I'd let you shag my wife. oh lucas leiva, I want your curly hair too.

Jay Zen : du mieux dans le jeu mais c’est mal barré pour la quatrième place. De toute manière, tu y croyais vraiment à cette quatrième place, parce que franchement depuis le but de Lissandro, on sait bien que cette saison, elle est foutue, non ? Rodo : ça fait déjà quelques mois que j’y croyais de moins en moins. Au début, j’avais le plein de confiance ! Même Tomkins avait dit que depuis le début de la Premier League, pour être champion une année, il fallait être au moins 2ème celle d’avant. Excepté pour Arsenal. Et maintenant pour Chelsea… Jay Zen : la saison est foutue depuis ce fameux “beach-ball” contre Sunderland… lol. Plus sérieusement, est ce qu’on la mérite vraiment, cette quatrième place ? Peut-être, on s’est vus trop beaux trop tôt après la saison magnifique de l’année dernière. Depuis quand es-tu fan ? Rodo : J’avoue que je sais plus… je sais que c’est grâce à mon père, mais quand ça a commencé, je ne sais pas. J’essayais de suivre depuis Buenos Aires, où j’habitais. Mais la télé par câble n’était pas très répandue et c’était difficile…

Serge, RiP & YNWA ! \ \ \ GATE 21 LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Jay Zen : Quand on aime, on ne compte pas… je dirais un peu plus de 20 ans.

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Comment cela a-t-il commencé ?

futur fils s’appellerait comme ça…

Rodo : Pour moi, ça a commencé par un malentendu avec mon père, car l’équipe où il jouait dans sa province argentine, quand il était jeune, s’appelait Liverpool. C’était même mon grandpère qui avait fondé le club ! il m’a raconté l’histoire quand j’étais encore gamin, et après je suivais depuis Buenos Aires. Des années plus tard, j’ai appris que LFC n’avait rien à voir dans le nom de l’équipe… :o)

Jay Zen : Je serai toujours fidèle au Reds… je dirais pas ça pour les filles :). Même si je comprends les autres, je ne pourrais jamais me partager entre plusieurs clubs.

Jay Zen : Pour moi, cela a commencé durant les années 80 à l’île Maurice où le foot anglais est roi. Comme tout gamin, j’ai dû me laisser séduire par l’équipe qui dominait l’Angleterre (voire l’Europe) à l’époque… une fois choisi par liverpool, j’ai jamais pu m’en détacher et heureusement…

Comment analyses-tu la saison de merdre que l’on est en train de vivre ? Rodo : Pour moi, dès le moment où on perd Alonso, on déséquilibre nos lignes. Et avec des lignes déséquilibrées et les blessures à répétition qu’on a eues, sans compter qu’on remplace un joueur en pleine bourre par un blessé… Même si on change notre style de jeu (deux milieux défensifs pour couvrir des latéraux encore plus attaquants), à force d’avoir un latéral et un milieu attaquant blessés dès le départ, reprendre le championnat avec un style différent que celui qui avait fait ses preuves les années précédentes, c’était risqué. La preuve, si on en avait besoin, on l’a avec cette saison… Jay Zen : Je ne peux que plussoyer Rodo… je rajouterais que notre profondeur de banc limitée pour pallier aux nombreuses blessures a été un handicap majeur pour accéder au big four. Manque de sous ou erreurs de recrutement, je dirais un peu des deux. Est-ce que la saison qui vient de s’achever modifie ta perception du Liverpool à la Benitez ?

Dans ce no, il y a plusieurs articles sur la toute première fois à Anfield. C’était comment pour toi ? Rodo : Est-ce trop cliché de dire que c’était MAGiQUE ? Je me souviens que c’était contre Wigan et j’étais dans le Kop avec Jay-zen, Julien, Camélia, Greg… On a gagné 2-0 et je me souviens que j’étais trop surpris par la proximité du terrain. Autre chose qu’en Argentine, en France ou en Espagne, où j’ai eu l’opportunité de voir des matchs… Jay Zen : J’étais avec Rodo et ceux cités plus haut dans le Kop. Le match, je me rappelle que dalle vu l’émotion qui m’envahissait… un rêve de gosse devenu réalité, être à Anfield. Liverpool, c’est l’amour unique de ta vie, ou il y a de la place pour un autre club ? Rodo : Non, parce qu’en Argentine on mange du foot depuis tout petits ! Mon premier club et grand amour c’était River Plate, le club de Francescoli, Crespo, Ramon Diaz, Passarella… D’ailleurs ma première idole était Enzo Francescoli !! Si Enzo n’était pas un prénom si commun en France, mon LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Rodo : C’est bizarre comme saison, parce que je ne peux pas te dire “oui” ou “non” d’une façon définitive… je sais pas… il y a eu tellement de blessures, tellement d’incohérences… Tellement peu de paix dans le club… ça a forcément changé ma perception de l’équipe de Benitez. Forcément. Pas pour du bien, c’est sûr. Mais je dis que c’est pas définitif. Le contexte lui a joué une mauvaise passe. Jay Zen : Le foot est fait de hauts et de bas… donc, en toute logique (et vu ma croyance en Rafa) je devais lui donner encore une chance. Mais, si c’est pour se retrouver avec la même saison où des fois, j’ai eu l’impression que les joueurs avaient lâché le coach, je dis non… il nous faut un meneur d’hommes et sur ce plan, Rafa ne m’a pas rassure sur la fin. Franchement Aquilani, c’était vraiment la meilleure manière de dépenser 20 millions ? Rodo : Définitivement pas !!!! Un blessé pour 20 millions, c’est impensable, il y a trop d’aléas : on ne savait pas s’il allait récupérer de sa blessure, le foot anglais est très rugueux, il n’avait jamais joué ailleurs qu’à la Roma… Si on n’avait pas besoin de

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quelque chose, c’était de changer de schéma tactique parce qu’on a un blessé… Jay Zen : 20 millions pour un milieu offensif alors que sur plusieurs matchs, on a privilégié 2 milieux défensifs… je ne comprends pas la logique de Benitez sur ce coup-là. Espérons qu’on lui fasse plus confiance à l’avenir… sinon, ce sera cher payé. 20 millions pour un attaquant, cela aurait été plus judicieux vu notre Torres-dépendance.

bre dernier ? Rodo : Michael qui, tu dis ?… ahhhh, Judas Owen, tu veux dire… !! Jay Zen : Micheal Owen is a judas… c’est comme l’ex qui sort avec ton pire ennemi, il ne mérite que l’ignorance. Sur ce coup, Rafa a eu raison finalement. Mais comment expliques-tu qu’il n’ait pas recruté un attaquant l’été dernier ? Rodo : J’ai perdu ma boule de cristal pour essayer de comprendre les décisions de Rafa. Surtout celle-là. Jay Zen : Le mystère du recrutement de l’été dernier C’est qui ton joueur préféré des Reds : actuel, et de tout temps ? autres qu’à Liverpool ? Rodo : Pour les Reds, j’aurais bien aimé avoir profité du King Kenny ou de ian Rush. Selon ce que j’ai vu, je garde Fowler. Ailleurs qu’à Liverpool, mon idole est Enzo Francescoli pour tout ce qu’il m’a fait vivre dans ma tendre enfance.

Rafa était de plus en plus contesté à la fin. La Rafalution, c’est comme Capri, c’est fini. Qu’en penses-tu ? Rodo : Tu le dis pour RSG…?? :o) A mon avis on vit un tournant. La fin d’un cycle… Jay Zen : Ni chaud ni froid…

Jay Zen : Kuyt le guerrier, Finnan mon all-time player (ne demandez pas pourquoi) et Cantona (svp, ne me bannissez pas !). Le plus grand match des Reds ? Rodo : istanbul 2005, sans doute. Passer de la tristesse à l’euphorie en 6 minutes, il n’y a que le foot qui peut te donner ça. Et dans le football, il y a Liverpool.

Tu souhaitais qui pour le remplacer ? Rodo : Je vais faire gueuler quelques uns mais j’adore Mourinho. Oui, je sais. Mais pas taper, pas taper… !! Pour moi c’est l’un des meilleurs. De loin. Jay Zen : Guardiola mais je rêve là… J’aime sa philosophie du beau jeu. Dans ce genre d’entretien, on aime bien se la faire binaire ? Alors Stevie ou Carra ? Rodo : Carra pour l’envie, mais si je lui ajoute la technique de Stevie. Sans le melon de notre skipper… Mais ne me demandez jamais de floquer mon maillot, ni avec Jamie ni avec Stevie.

Jay Zen : istanbul 2005 pour moi.

Jay Zen : Carra pour sa loyauté…

Le meilleur moment associé aux Reds ?

On est d’accord, Michael Owen est un enfoiré qui a bien mérité l’opprobe d’Anfield en octo-

Rodo : La final d’istanbul, aussi !! Je pourrais rajouter le 4-1 à Old Trafford. Et le 2-0 contre les

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Mancs quand j’étais là. Et aussi contre Ev… Jay Zen : Encore istanbul 2005 et la finale de la FA Cup contre West-ham au Rush. Comment as-tu découvert la French Branch ? Rodo : Par un bon ami supporter de Liverpool qui m’a ramené au Rush Bar pour un match amical entre l’Angleterre et l’Argentine (si toujours il peut y avoir un match amical entre ces deux équipes) ; j’ai vu les écharpes de Liverpool, j’ai rencontré Anthony un peu plus tard et le tour était joué !! Jay Zen : via le site officiel de Liverpool… je recherchais les contacts français pour pouvoir mater les matchs en meilleure compagnie que celle expérimentée pendant mes 6 premières années à Paris. Le plus méchant c’est Hicks, Parry, Gillett, Moores ou Dr No ? ou RSG ? Rodo : Le Dr No. Les autres me font pitié…

Rodo : D’espoir, parce que c’est la dernière chose qu’on perd dans la vie. Jay Zen : L’espoir fait vivre… et comme on dit, at the end of a storm, there is a golden sky. Let’s hope the 19th is coming soon. Rodo, tu ne trouves pas bizarre de refaire l’entretien du kopite au moment même où tu prends les rennes de la Newsletter ? C’est pas de l’abus de pouvoir ça ? Rodo : Si, c’est définitivement un abus de pouvoir. Et j’adooooooore… Et Ici Anfield, qu’est ce qu’il est devenu avec tout le pognon que tu as filé pour reprendre la NL ? Rodo : il est devenu pauvre. il s’est endetté pour me payer les bières pour que j’accepte et il n’a plus vu le jour depuis…

Jay Zen : G et H quand même… Get out of our club. Plutôt John, Paul, George ou Ringo ? Rodo : Paul, je suis un peu sentimental, quand même. Et John pour mon côté leader né (:oD). Jay Zen : All four one and one four all… les quatre donc !

Rigole pas Jay Zen, question foutre la merde, t’es aussi champion. Comment t’expliques que quelques semaines après que tu as partagé un vol avec Monsieur G., le gars il pète un câble et dérobe le forum. Tu lui a filé une formule chimique dont tu as le secret ?

Quelle musique mettrais-tu sur ton montage de la finale d'Istanbul ? Rodo : plutôt ma bande son ! 1ère mi-temps, Requiem de Mozart. 2ème mi-temps, Hymne à la Joie. Finale : We are the Champions ! Jay Zen : We are the champions, de Queen. En début de saison, on parlait de titre. Bon, maintenant, on peut parler de quoi pour la saison prochaine ? LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Jay Zen : Je suis sûr que s’il était venu au The Crown avec nous, il n’aurait jamais pété un câble. Sinon, Jay Zen, qu’est ce qui a le plus de piment : la bouffe mauricienne ou une percée de Ryan Babel ? Jay Zen : au moins avec le piment mauricien, t’es jamais déçu. Les actions de Babel, c’est plus du ketchup pour moi… fade la majeure partie du temps. Vince et Billy sont convaincus d’avoir vu Elvis steward à Anfield ! Avec quelle idole ou

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ancien héros souhaiterais-tu passer un match dans le temple des Reds ? Rodo : J’ai essayé d’inviter Batman la dernière fois que je l’ai croisé, mais il préfère le baseball, à ce qu’il m’a dit. Jay Zen : L’ancienne spice girl fan des reds… je ne me rappelle plus de son prénom (« Mel C »)... Comment vois-tu l’avenir à court terme avec la merde qu’ont mise Hicks et Gillett dans le club ? Rodo : Noir. A moins qu’ils partent vite, et j’espère que cela se passera bientôt. En tout cas, c’est bien parti, seulement j’espère que cela se confirme. Jay Zen : à la Leeds… vivement qu’on trouve un repreneur.

ter à Liverpool FC ? Rodo : Je ne vois que la stabilité du club et la perspective de gagner des titres. Des joueurs de cette classe, il n’ey en a pas beaucoup et c'est normal qu'ils veuillent faire avancer leur carrière ! Jay Zen : L'amour du club et un vrai plan sportif avec l'arrivée de joueurs de qualité pour se battre pour le titre (et non pas pour la 4ème place comme on semble se contenter maintenant...). Sinon, je comprendrais qu'ils aillent voir ailleurs. Pour finir sur une note moins sombre, j’ai deux questions qui ne cessent de me tarauder l’esprit. Comment ça se fait que depuis qu’on a des Argentins dans l’équipe, on ne gagne plus rien, mais rien du tout... ? Rodo : C’est un peu facile, ça !! Quand Mascherano est arrivé ça faisait déjà un moment qu’on gagnait rien. Mais bon : il se peut que ce soit parce qu’il est Gallina. Cherche sur internet pourquoi on appelle Gallinas (« Poules ») les joueurs et supporteurs de River Plate… Jay Zen : Quand tu vois Rodo, tu comprends tout de suite.

Finalement, Rafa est parti, Hodgson arrivé, et Stevie et Nando sont partis faire leur valise. Alors, que penser du départ de Rafa ? Rodo : Je pensais qu'on aurait dû donner une saison de plus à Rafa. Mais apparemment la situation pour lui était devenu intenable et il aurait bien fait de partir. Bon courage à lui à l'inter : pas facile de remplacer Mourinho ! J'espère simplement qu'Hodgson ne soit pas un pantin des proprios pour liquider l'équipe première... Je me pose quand même la question sur ce dernier : sera-t-il capable de réussir une bonne saison avec Liverpool ? Même si on sait qu'il s'agit d'un manager par intérim, combien de temps va-t-il rester à la tête de l'équipe... ? On verra. J'ai des doutes. Jay Zen : Avec le départ de Rafa et l'arrivée de Hodsgon, on veut nous faire croire que c'est un pas en avant. Même si je n'était plus fan de Rafa, on avait besoin de stabilité sur le terrain la saison prochaine en vue de la vente du club. J'espère juste que Roy ne sera pas que le «yes man» du board. Liverpool est le premier grand club que va entrainer Roy... on a le droit de douter. Vous pensez que Gerrard et Torres vont resLFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Et, sinon comment expliquer la malédiction qui empêche tous les deux ans la sélection de Maurice de devenir championne du monde ? Rodo : hein ??? ils ont une équipe nationale… ?? Jay Zen : les meilleurs joueurs, comme moi, sont à l’étranger. C’est normal… :)

RED POUR TOUJOURS

LivERPOOL FRANCE 10 rue Jules verne, 93400 St Ouen - France Email : lfcfrance@gmail.com Directeur de la publication : Ant Directeur de la rédaction : ici Anfield Mise en page : Fencerdam

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moNde merVeilleux deS BraNCHeS

BulGarie

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pAR Rodo en continuant notre voyage européen, nous sommes allés à la rencontre de la Branche bulgare en la personne d'aleksandar. Bon, l'entretien date d'il y a quelque temps, mais son contact reste toujours d'actualité... Salut ! Puis-je te demander de te présenter ? Bien sûr! Je m'appelle Aleksandar Darakchiev, j'ai 29 ans et je suis le président et l'un des fondateurs de la Branche bulgare, qu'on a fondée en 2002. Comment es-tu arrivé à Liverpool FC ? Je suis supporteur de Liverpool depuis l'école, en 5-6ème. Je ne me souviens plus des raisons qui m'ont conduit à avoir ces sentiments pour le club... Je me souviens de moi-même regardant des vieilles cassettes vidéo avec Keagan, Dalglish, Rush puis les buts de Fowler, McManaman, etc. On m'a raconté des histoires et... j'ai commencé à être un Red.

Besiktas, inter, Atletico Madrid, Levski Sofia (deux fois)... et nous espérons pouvoir aller voir le match contre le Real. D'ailleurs, nous avons des anecdotes marrantes, comme quand en 2005 à istanbul, l'un de mes amis qui n’avait pas de billet et qui est rentré dans le stade avec l'une des pires copies de billets que je n'ai jamais vues !! Si l'un de nos membres va en Bulgarie, disons Sofia, comment faut-il faire pour vous retrouver et partager un match avec des frères Reds ? Si vous venez voir un match avec nous, vous serez les bienvenus ! Mon téléphone portable est sur le site officiel de LFC, entre les contacts des branches internationales. A Sofia, nos membres se retrouvent au Murphy's irish Pub, ou au irish Harp aussi. Comment êtes-vous organisés ? Nous avons fondé la branche en 2002, et pour l'instant nous n'avons pas de newsletter. Nous avons un forum internet qui nous permet de communiquer et d'organiser des réunions. Nous n'avons pas de lien avec d'autres organisations ailleurs. Seulement nous échangeons des contacts de temps en temps, nous nous envoyons des cartes pour les fêtes...

Supportes-tu un club en Bulgarie? Dans mon pays, je supporte le CSKA Sofia (c'est aussi des rouges :o) ), le club avec le plus de titres en Bulgarie. CSKA a battu Liverpool en 1982, quand LFC dominait la scène européenne. Les deux clubs se sont retrouvés à nouveau en 2005, quand Liverpool a battu CSKA dans la phase préliminaire de la Champions League. S'il te plaît, parle-nous un peu de votre branche... The Bulgarian Branch fait partie de l'AiB (Association of international Branches), la structure officielle de Liverpool FC. Pour l'instant, nous n'avons que des membres bulgares. Notre organisation a des branches différentes dans quelques-unes des grandes villes du pays et cela nous permet de nous rencontrer pour regarder des matchs. Nous faisons des réunions annuelles, aussi. Vous êtes-vous déjà organisés pour aller voir Liverpool jouer à Anfield ou à l'extérieur? Des anecdotes à nous raconter ? Nous ne pouvons pas organiser de déplacements parce que malheureusement nous ne pouvons pas avoir des places par le club. Quelques-uns d'entre nous nous font des déplacements indépendants pour aller voir Liverpool, la plupart du temps en Europe, parce qu'obtenir des billets pour Anfield est assez difficile. On a suivi des matchs contre Monaco, Juventus, les deux matchs contre Milan, LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Ca vous dirait un jour de participer à la Kop Cup avec une équipe ? Du moins si vous en avez une... C'est la première fois que j'entends parler de la Kop Cup, mais j'avoue que ça a l'air intéressant ! Nous n'avons pas encore d'équipe, mais quelques gars essayent d'en monter une à Sofia. C'est dur parce que nous sommes un peu partout en Bulgarie, mais je pense que pour quelques-unes des grandes villes -Sofia, varna, Plovdiv...- ça pourrait se faire. Par contre, une toute autre chose serait de financer le voyage... :-) Cet entretien donne des envies, n'est-ce pas ? Est-ce que ça vous tente un déplacement à Sofia pour leur éviter le déplacement ?

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