RPT No. 6

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NEWSLETTER DE L’OLSC - FRENCH BRANCH

SOMMAIRE

NO.6

NOV 2009

1 - Editorial, par Ici Anfield....................................................................... p. 2 - Les kopites du n°6 : JLB21 et Fencerdam, par Reiterska........................ p. 3 - Au coin du feu : «44 jours», par Rafa la Bamba.................................... p. 4 - ActualitĂ© : Johnson et Aquilani, par Joker13......................................... p. 5 - La vie aprĂšs Xabi, par Crazy Horse........................................................ p. 6 - Un soir de... : Mai 1981, par Roger Milla................................................ p. 7 - Aux Ăąmes bien nĂ©es : David N’Gog, par Redman................................... p. 8 - Le dossier : Vive la Kop Cup... et la Kop Team !, par Julien.................... p. 9 - Quelle histoire ! : Oh Sami Sami, par Candy........................................... p. 10 - Le monde merveilleux des branches : SuĂšde, par Rodo....................... p. 11 - Journal de bord, par Vince................................................................... p.

ÉDITORIAL

PAR

ICI ANFIELD

“They don’t care about Rafa, they don’t care about the fans, Liverpool Football Club is in the wrong hands.”

C’est en scandant ces mots qu’une grande partie de la French Branch a entamĂ© son aprĂšs-midi dominical lors du match contre Man United.

La belle victoire contre le rival sĂ©culaire a forcĂ©ment jetĂ© un peu d’ombre sur la manifestation qui a prĂ©cĂ©dĂ© le match. Entre 3 000 et 10 000 Reds se sont rĂ©unis Ă  l’initiative de SOS (Spirit of Shankly) pour chanter leur ras-le-bol des deux guignols qui possĂšdent notre club.

Pour ceux qui n’auraient pas encore pris la mesure de la menace, il faut savoir que Hicks et Gillett sont deux dangereux apprentis-sorciers qui ont fait de Liverpool FC leur instrument financier. Ils n’hĂ©siteront pas Ă  le casser pour amasser un dollar de plus, et leurs mensonges rĂ©pĂ©tĂ©s depuis deux ans sont la preuve de leur mauvaise foi : «Get out of my club, You lying bastards !»

Tout est bon pour les fragiliser, et n’en dĂ©plaise aux grincheux, la marche de dimanche Ă  Anfield Ă©tait importante. Ce n’est pas le nombre de divisions et de canons qui comptent, Staline a bien perdu contre le Vatican, et la succession de dĂ©marches Ă  l’encontre des deux Yankees est salutaire. Et prĂ©server le club, son histoire et sa tradition, c’est ça aussi le Liverpool Way. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

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La saison, pour nous comme pour nos adversaires, est dĂ©routante. Elle est mĂȘme inquiĂ©tante, car hormis ManU, nous n’avons pas rĂ©ussi Ă  battre la moindre Ă©quipe digne de ce nom. Et la nouvelle dĂ©faite conte Fulham en est une preuve supplĂ©mentaire. La saison va ĂȘtre longue, et personne ne peut dire oĂč nous en serons en mai prochain
 Le titre apparaĂźt dĂ©jĂ  compromis, et la 7Ăšme place est une rĂ©alitĂ© palpable. Sauf coup de thĂ©Ăątre, Rafa n’a pas grand-chose Ă  craindre, non pas qu’il soit infaillible, mais il n’y a tout simplement personne pour le virer. Du jamais vu Ă  Liverpool, ou ailleurs, mais les dĂ©cideurs sont absents. «Qui gouverne LFC ?» serait un sujet de Sciences Po ardu et vachard pour des candidats Ă  l’ENA. Bien malin qui sait. Vu de l’extĂ©rieur, on rĂ©pondrait : personne. Les proprios ne se parlent pas ; leurs fils, officiellement directeurs, ne sont pas là


Le malaise est patent, plus d’un l’a soulignĂ© depuis l’avant-saison, et cela explique aussi les difficultĂ©s actuelles : les dĂ©boires dans les coulisses ont forcĂ©ment un impact sur la dynamique de l’équipe.

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Dans ce contexte financier prĂ©caire, la qualification pour la Ligue des champions est une nĂ©cessitĂ©, c’est par ce biais seulement que nos gais lurons peuvent rembourser, si ce n’est le prĂȘt, tout au moins ses intĂ©rĂȘts. Par-delĂ  l’enjeu financier, on ne peut qu’ĂȘtre inquiet d’un point de vue sportif : si l’équipe ne devait jouer que la quatriĂšme place, j’imagine mal certains leaders de l’équipe rester bien longtemps. Stevie Gerrard acceptera-t-il ce qu’il n’avait plus supportĂ© en 2004 et 2005, c’est-Ă -dire de jouer dans une Ă©quipe condamnĂ©e au mieux aux accessits ? Pis, dans un bateau Ă  la dĂ©rive, sans capitaine ni plan de route, et pas vraiment de port d’attache, tout est possible, mĂȘme le pire. Torres vendu pour l’argent, et un Gerrard abattu et dĂ©moralisĂ© qui part d’un club qui ne serait plus vraiment le sien, Ă  la fois pour l’aider financiĂšrement et pour retrouver des enjeux sportifs Ă  la hauteur de son talent, qui sait ?

Rafa n’a pas vraiment pu recruter cet Ă©tĂ©, le coĂ»t rĂ©el de Glen Jonhson est infĂ©rieur Ă  10 MÂŁ, Rafa n’a pas eu l’argent de Xabi Alonso Ă  investir et quand il a fallu pallier aux blessures de Agger et Sktrl, le bas de laine s’est rĂ©duit comme peau de chagrin. L’équipe type reste forte, au moins aussi forte que celle de nos adversaires, en revanche le banc est pauvre, et c’est problĂ©matique avec les blessures ou la mĂ©forme de certains. Heureusement, en ce dĂ©but de saison, Torres, Benayoun et Reina sont au rendez-vous, alors que Lucas et N’Gog ne sont finalement pas si mauvais que ça. Que ce dernier soit dĂ©sormais le premier remplaçant d’El Nino en dit long sur ce manque de profondeur du banc !!! ________

GrĂące Ă  l’implication des contributeurs et de l’investissement de Fencerdam pour la mise en forme, la Newsletter reprend de la vigueur. Et surtout, elle a trouvĂ© un repreneur, ce qui est de bon augure. C’est une figure respectĂ©e de l’association qui reprend les rĂȘnes, en la personne de Rodo. Il lui reviendra donc d’apporter son empreinte Ă  cette publication qui semble procurer de l’intĂ©rĂȘt auprĂšs de nombreux membres de l’association. Sous la houlette d’Ant et de tout le bureau, la French Branch continue de grandir et d’amĂ©liorer sa palette de services aux membres. Tous ceux qui ont eu l’insigne honneur et l’immense bonheur LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

d’assister Ă  la rencontre face Ă  ManU pourront en tĂ©moigner, je vous renvoie pour cela au fil du forum avec les tĂ©moignages et les contributions sonores et visuelles qui y ont Ă©tĂ© postĂ©es.

Au 31 octobre 2009, la F r e n c h B r a n c h recense 299 membres, dont 175 renouvellements de cartes et 124 nouveaux. Elle reste virile (9% de femmes) et trĂšs française (12% d’étrangers). Un tiers environ des membres ont une fancard et moins de 10% ont un e-season ticket. Le membre le plus ĂągĂ© a 74 ans et le plus jeune 16 mois. La relĂšve est lĂ , puisque 24 membres ont moins de 16 ans (merci Ant pour les stats).

Tout ce beau monde se retrouve Ă  l’occasion des dĂ©placements, des Ă©vĂ©nements ou sur le forum. Habile transition pour un sujet complexe et dĂ©licat. Je crois qu’il est temps que le bureau de l’association se penche sur une situation qui peut Ă  terme dĂ©gĂ©nĂ©rer. La qualitĂ© et la convivialitĂ© gĂ©nĂ©rale sont de plus en plus souvent perverties par un esprit pas trĂšs malin. Il ne s’agit pas d’imposer une doxa ou d’interdire les dĂ©bats, mais se contenter d’écrire «Rafa est un con, il m’énerve» par exemple, sans argumenter ni tenir compte du contexte gĂ©nĂ©ral, est simplement insupportable.

Les kopites se sont longtemps enorgueillis d’ĂȘtre les meilleurs fans du monde, en raison notamment de la transmission de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration de la culture et de l’autodĂ©rision du Kop. Il est peut–ĂȘtre temps d’ouvrir la rĂ©flexion sur la modĂ©ration du forum. ________

Ce numĂ©ro d’automne 2009 vous permettra de lire, pĂȘle mĂȘle, le Journal de bord de Vince, l’analyse de Crazyhorse sur les consĂ©quences du dĂ©part d’Alonso, ou encore un point ActualitĂ© sur les transferts par notre HelvĂšte de service Joker13. Le dossier est consacrĂ© Ă  la Kop cup et Ă  la Kop team chĂšres Ă  Julien, et vous pourrez aussi lire vos rubriques habituelle comme «Au coin du feu» (44 days par Rafa la Bamba), «Un soir de» (Red pour toujours par Roger Milla), «Aux Ăąmes bien nĂ©es» (David N’Gog par Redman), «Quelle histoire» (Sami Hyypia par Candy), «L’école des fans» (par Gate21) et bien entendu «Le monde merveilleux des merveilleuses branches Ă©trangĂšres» (suĂ©doise, par Rodo), sans oublier les kopites du trimestre, piliers de la French Branch, JLB21 et Fencerdam.

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Bonne lecture, YNWA et In Rafa we trust ! \ \ \ ICI ANFIELD Novembre 2009 - n°6


Les kopites du n°6 JLB21 et Fencerdam, PAR

REITERSKA

Deux quadras, trĂšs impliquĂ©s au sein de la French Branch, mais aux parcours de kopite diffĂ©rents : l’un est hĂ©ritier de Keegan, Toshack et Heighway, alors que l’autre est un fidĂšle de Captain Stevie et de Gourou Rafa. Il Ă©tait temps de les rĂ©unir pour parler ensemble de leur passion. A mi-chemin, dans une gare TER de la France profonde, oĂč la limonade a le goĂ»t de vieux. Bon, c’est pas trop grave, on a pris de la camomille
 en pinte ! La discussion s’engage, animĂ©e, on n’avait pas le choix, on a reparlĂ© de Lyon et de ManU, pas encore de Fulham. Les mines sont Ă  la fois inquiĂštes et pleines d’espoir. Tout reste possible, mĂȘme si on sent bien que quelque chose ne va pas.

Comment voyais-tu le match contre ManU ? Et maintenant ? JLB : Je voyais un match trĂšs difficile, trĂšs engagĂ©, surtout aprĂšs la dĂ©faite contre Lyon. Pour ĂȘtre honnĂȘte, je sentais assez mal l'issue de la partie, j'envisageais, la mort dans l'Ăąme, un contre meurtrier de Rooney ou Giggs dans le «Fergie time»... Mais nos Reds m'ont rassurĂ© Ă  tous les points de vue ! En fait, si nous arrivons maintenant Ă  enchaĂźner une sĂ©rie de 4 ou 5 victoires, cela devrait nous permettre de travailler un peu plus sereinement et de retrouver dĂ©finitivement (espĂ©rons-le, en tous cas) une confiance qui semblait faire dĂ©faut jusque-lĂ . F : Ce match Ă©tait crucial, il pouvait ĂȘtre un superbe tremplin mais aussi le fossoyeur de nos espĂ©rances ! Les joueurs en avaient pleinement conscience et ils se sont battus comme des forcenĂ©s pendant tout le match. Avec le succĂšs que l’on sait ! Un engagement de tous les instants, une volontĂ© maximale mais un peu plus encore chez les Reds, un but formidable de Fernando Ă  l’heure de jeu sur une splendide ouverture de Yossi, l’expulsion de Vidic maintenant prĂ©visible lors de ces derbys, et un but de Ngog Ă  la derniĂšre minute, quelle fĂȘte ! Les lads de la FB prĂ©sents lĂ -bas ont savourĂ© Ă  haute dose, quel bonheur ! LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Fan depuis quand ? JLB : Depuis mars 1977, j'ai un repĂšre... F : Depuis bien longtemps, mais il a fallu que tout cela arrive Ă  maturation en moi. Tout petit, je suivais les confrontations contre St Etienne et j’avais Ă©tĂ© stupĂ©fait par ce club, ce stade, ces chants, ce spirit
 Puis le hasard de la vie m’a dĂ©tournĂ© du foot. En 2005, je suivais d’un oeil distrait la finale de la Champions League, et, comme tous, j’avais assistĂ© Ă  ce retournement de situation insensĂ©. Mais le foot pour moi n’était alors qu’une activitĂ© lointaine, Ă©tant papa de trois enfants dont des jumeaux Ă  qui je consacrais beaucoup de temps. Et puis est arrivĂ© 2007, le 11 aoĂ»t exactement, et tout bascule
 Comment cela a-t-il commencĂ© ? JLB : Quand les Reds rencontrent les Verts en mars 1977, j'ai 11 ans (enfin presque) et je supporte l'Ă©quipe de ma ville, les Girondins de Bordeaux. Mais le foot français, Ă  l'Ă©poque, et surtout en Europe, n'existe vraiment qu'Ă  travers St Etienne. Alors comme l'immense majoritĂ© des Français, petits et grands, je suis Ă  fond derriĂšre les Verts lors de ce quart de finale. Liverpool, je connais mais seulement Ă  travers les trĂšs rares images de foot anglais qui arrivent en France Ă  l'Ă©poque (quelques buts pendant Stade 2) et les articles que je dĂ©vore dans France Foot. Alors au match aller, j'apprĂ©cie dĂ©jĂ  le gros match des deux Ă©quipes. Et au retour, c'est la claque. Anfield, le Kop, les mouvements de la foule, les chants qui dĂ©ferlent sur le terrain et dans mon salon... La furia des Reds, la frappe de Bathenay, le but de Fairclough... Et voilĂ  !

F : Ce 11 aoĂ»t 2007, en pleine pĂ©riode de vacances, j’avais un peu de temps libre et j’étais plus ouvert Ă  d’autres choses. Je reviens d’un petit footing, crevĂ©, je me mets devant la tĂ©lĂ©, j’allume un peu au hasard et je tombe sur Aston VillaLiverpool. Il reste une dizaine de minutes, Liverpool mĂšne 1-0, je regarde un peu, je vois Carragher faire une main dans la surface et les Villains Ă©galiser sur pĂ©nalty. Bon, voilĂ . Et d’un coup, un coup-franc de Stevie en pleine lucarne me laisse bouche bĂ©e. D’abord la beautĂ© du geste, puis tout me revient en pleine face, St Etienne, Istanbul et tant de sentiments accumulĂ©s depuis.

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DĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă  Anfield ? JLB : J'ai eu cette chance, oui. Une premiĂšre fois en 1990. RĂ©guliĂšrement depuis 2005. Et c'est toujours un immense plaisir de retourner Ă  L4. Je me sens un peu chez moi Ă  Liverpool, mĂȘme si je fais toujours attention Ă  bien garder Ă  l'esprit que, justement, je ne suis pas chez moi. F : Oui, pour mes 40 ans, je suis allĂ© voir le match contre Boro en aoĂ»t 2008 avec mes jumeaux, grĂące Ă  Ant qui a fait un boulot formidable pour trouver des places et que je veux remercier une fois de plus. J’ai ensuite pu rejoindre Anfield Ă  plusieurs reprises, notamment contre Bolton pour le Boxing Day 2008, mais il faut dire que j’ai eu beaucoup de chance avec le « ballot » pour avoir des places destinĂ©es Ă  certains e-season tickets holders puisqu’en un an, j’ai dĂ» gagner au moins huit fois !

On entend certaines voix rĂ©clamer le dĂ©part de Rafa ? Qu’en penses-tu ? JLB : Ce serait une Ă©norme connerie. Il construit et ce n'est pas franchement le moment de le dĂ©barquer Ă  cause de 3 ou 4 matchs ratĂ©s. Je sais qu'on lui reproche un jeu manquant de crĂ©ativitĂ©, de spontanĂ©itĂ©. Mais sans l'organisation qu'il prĂŽne, et avec les effectifs qu'il a eu Ă  sa disposition, je ne sais pas oĂč nous en serions sans lui. Maintenant, il est temps de monter en rĂ©gime, d'offrir du jeu et de jouer le titre en PL. Mais de ce cĂŽtĂ©-lĂ , c'Ă©tait dĂ©jĂ  trĂšs satisfaisant la saison derniĂšre. Et, mĂȘme si c'est un peu plus compliquĂ© en ce dĂ©but de saison, il semble que cela soit le cas pour nos concurrents directs et je reste optimiste. F : Je crois que ce serait une erreur monumentale. Depuis janvier et le dĂ©part de Rick Parry, Rafa a les coudĂ©es plus franches, mĂȘme si l’aspect financier et l’attitude des deux Ricains est un sĂ©rieux frein. Il a fait la dĂ©monstration de sa capacitĂ© Ă  conduire les Reds au plus haut, il doit continuer son travail qui finira bientĂŽt par payer, j’en suis sĂ»r. Tu serais favorable Ă  la venue de JosĂ© Mourinho ? JLB : Non. C'est un grand entraineur, il a une trĂšs forte personnalitĂ© mais je trouve qu'il ne cadre pas avec l'esprit du club, le Liverpool way. F : Je suis surtout favorable au maintien de Rafa et Ă  sa rĂ©ussite ! LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Stevie ou Carra ? JLB : J'aime beaucoup Stevie G mais son cĂŽtĂ© «diva» le dessert forcĂ©ment. Carra est un guerrier, il a un Ă©tat d'esprit irrĂ©prochable. Et quelque chose me dit qu'il pourrait s'asseoir Ă  la place de Benitez un de ces jours et qu'il y serait plutĂŽt Ă  l'aise (enfin, si ses joueurs arrivent Ă  comprendre ce qu'il dit...). On va dire Carra. F : Franchement, mĂȘme si son attitude a parfois prĂȘtĂ© Ă  discussion, Stevie, car c’est ce joueur hors pair qui m’a amenĂ© ici ! Que penses-tu du transfert de Michael Owen Ă  Man United ? JLB : Je ne suis pas pour siffler Owen. Mais j'avais dĂ©jĂ  mal digĂ©rĂ© son dĂ©part pour le Real. Ou plutĂŽt, la façon dont il est parti, en plantant le club au dernier moment, sans solution de remplacement et aprĂšs avoir laissĂ© entendre pendant des semaines qu'il allait signer un nouveau contrat. LĂ , il va Ă  Man U en sachant parfaitement ce que cela signifie pour ses anciens fans. Ok, c'est un joueur pro, il mĂšne sa carriĂšre comme il l'entend. Mais que l'on ne me demande pas d'avoir plus que de l'indiffĂ©rence pour ce type. F : Depuis son dĂ©part de Liverpool, il n’a fait que chuter, c’est normal qu’il termine Ă  Manchester
 Plus sĂ©rieusement, il Ă©tait aux abois, il a sautĂ© sur l’offre de Ferguson en ne pensant qu’à sa carriĂšre, qu’à son salaire, sans aucun Ă©gard pour les valeurs du club qui lui a tout donnĂ© ! Il est du cĂŽtĂ© de l’ «ennemi» maintenant, et c’est tout ! Question la plus dure, Babel, il est encore plus mauvais que Diouf ? JLB : Je prĂ©fĂšre cent fois Babel Ă  Diouf, mĂȘme s'il est moins performant. LĂ  encore, l'un montre un bon Ă©tat d'esprit alors que l'autre... je prĂ©fĂšre ne pas en parler ! F : Non ! Certes, Babel a du mal depuis un an maintenant, mais son Ă©tat d’esprit est bien diffĂ©rent de celui de Diouf !

Joueurs prĂ©fĂ©rĂ©s des Reds : actuel, et de tout temps ? autres qu’à Liverpool ? JLB : Actuel, probablement Kuyt. Bon, j'adore Torres, Carra, Gerrard, Agger, mais Kuyt, tu ne peux que l'aimer vu ce qu'il donne sur le terrain Ă  chaque match. PrĂ©fĂ©rĂ© de tous les temps : Ian Rush. Le Gallois a toujours Ă©tĂ© mon idole ! En plus des buts qu'il a marquĂ© Ă  la pelle avec les Reds, j'ai toujours apprĂ©ciĂ© son attitude sur et en

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dehors du terrain, pleine de simplicité, d'humilité mais aussi de combativité. J'ai aussi adoré Keegan, Dalglish, Heighway et Barnes, mais Rushie a une place à part dans mon coeur. Sinon, ailleurs qu'à Liverpool, je suis un fan absolu de Johan Cruyff.

F : Captain Stevie, car c’est lui qui m’a provoquĂ© ce dĂ©clic et qui m’a fait tomber dans la marmite des Reds ! J’ai aussi un faible pour Bruce Grobbelaar, notre gardien mythique, qui savait ne pas se prendre trop au sĂ©rieux tout en emmenant les Reds cers des sommets. Et ailleurs, Platini pour sa vision du jeu et sa maestria.

Le plus grand match des Reds ? JLB : Pffff... Difficile lĂ  ! Bon, allez, ce n'est pas leur meilleur match mais on va dire celui qui m'a procurĂ© le plus d'Ă©motions : la finale d'Istanbul (Oh ! Comme c'est original...). Je n'ai jamais autant braillĂ©, gesticulĂ©, sautĂ©, pleurĂ© et ri pendant et aprĂšs un match. F : La victoire 4-1 Ă  Old Trafford l’an dernier ! Il y avait tout : un pĂ©no limite de CR7, la puissance de Nando, le coup de rein de Stevie balancĂ© par Evra, l’expulsion de Vidic, le coup de patte d’Aurelio et la cerise sur le gĂąteau : le lob de Dossena ! Le meilleur moment associĂ© aux Reds ? JLB : Le dernier match Ă  domicile de la saison 2005-2006 Ă  Anfield, contre Aston Villa. Une belle LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

ambiance, une belle victoire 3 Ă  1, la visite des coulisses d'Anfield dans la foulĂ©e, avec la rencontre de Rafa, Xabi, Carra, Phil Neal dans les couloirs et sur le bord de la pelouse. La fĂȘte avec des gars de Bootle aprĂšs le match, dans un pub prĂšs de Queen Square. Et surtout, surtout, la rencontre d'une bande d'illuminĂ©s avec qui j'ai passĂ© un week end magique. Et qui sont devenus des amis. Ils se reconnaĂźtront ! F : Dans l’absolu, Istanbul un soir de mai 2005, mais Ă  titre personnel, la fin de mon premier match Ă  Anfield contre Boro. A la 85e minute, on est menĂ©s 1-0 et on retourne la situation de maniĂšre magistrale pour l’emporter 2-1. Une victoire pour commencer dans le temple du football, je ne pouvais rĂȘver mieux ! Comment as-tu dĂ©couvert la French Branch ? JLB : Via un fil appelĂ© «Ici Anfield» sur le forum du magazine So Foot. Ce fil de discussion avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par un Ă©minent supporter des Reds. J'ai pris contact avec lui, il m'a dirigĂ© vers George, le fondateur de la Branch, et j'ai adhĂ©rĂ© rapidement Ă  la French Branch. F : Sur le net, le 11 aoĂ»t 2007. Je suis allĂ© sur internet visionner des vidĂ©os des Reds, chercher des infos sur les joueurs passĂ©s et actuels, sur l’histoire du Club. Je suis tombĂ© aussi sur le site de la French Branch
 et je ne l’ai plus quittĂ© ! Le plus mĂ©chant c’est Hicks, Parry, Gillett, Moores ou Dr No ? JLB : J'ai longtemps cru que c'Ă©tait Hicks mais il semblerait bien que Gillett remporte la palme. De la mĂ©chancetĂ©, j'entends. Pour celle de la bĂȘtise, Parry devance Moores d'une courte tĂȘte. F : Pff, dur le choix ! On s’est dĂ©barrassĂ© de deux des quatre premiers, plus que deux ! PlutĂŽt John, Paul, George ou Ringo ? JLB : J'ai toujours eu un faible pour Paul, mĂȘme si Lennon est immense. En fait, je n'ai jamais Ă©tĂ© trop capable de dĂ©partager ces deux-lĂ . SĂ»rement parce qu'ils Ă©taient tellement complĂ©mentaires. J'ai eu la chance de voir Macca en concert Ă  Anfield en juin 2008. Un grand moment pour le fan des Beatles et des Reds que je suis.

F : Comme au foot, c’est surtout le groupe que je veux retenir. C’est ensemble qu’ils ont brillĂ©, c’est ensemble que je veux me souvenir d’eux !

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Quelle musique mettrais-tu sur ton montage de la finale d'Istanbul ? JLB : Le choeur «O Fortuna» du «Carmina Burana», de Carl Orff. F : Pour la premiĂšre mi-temps, «Help» des Beatles
 Mais pour la suite, malgrĂ© sa connotation peu glorieuse, d’un point de vue musical, je mettrais «La ChevauchĂ©e des Walkyrie», de Wagner, pour son cĂŽtĂ© magistral.

En dĂ©but de saison, on parlait de titre ? Tu la vois comment, cette saison ? JLB : Il faudrait rĂ©gler une bonne fois pour toutes les problĂšmes avec les propriĂ©taires amĂ©ricains. Si l'on parvient Ă  calmer les esprits de ce cĂŽtĂ©-lĂ , quelle que soit la solution adoptĂ©e (ils restent, ils vendent, ils restent avant de vendre... tout ce qu'ils veulent mais qu'on laisse travailler Rafa et ses hommes !!!), j'ai bon espoir de voir nos Reds rĂ©aliser une saison au moins aussi bonne que la derniĂšre, Ă  deux conditions cependant : d'une part, que nous soyons un peu Ă©pargnĂ©s par les blessures (celles d'El Niño la saison derniĂšre nous ont probablement coĂ»tĂ© le titre), d'autre part, qu'Aquilani s'adapte rapidement. La Champions League ne m'intĂ©resse pas plus que ça, mĂȘme si, bien Ă©videmment, un bon parcours et une Ă©ventuelle finale Ă  Madrid pour la 6Ăšme ne me laisseraient pas insensible. Mais la prioritĂ© pour moi est le championnat et, si nous faisons preuve de rĂ©gularitĂ© maintenant, si nous sommes capables de mettre contre Fulham ou les Wolves la mĂȘme intensitĂ© que contre ManU, on peut espĂ©rer en fin de saison une place au moins aussi belle qu'en 2009, et mĂȘme mieux car Chelsea, qui est la seule Ă©quipe qui nous distance rĂ©ellement pour le moment, risque de laisser des plumes au passage de l'hiver, notamment avec la CAN. Bref, autant je ne nous voyais pas capable de franchir la derniĂšre marche la saison derniĂšre, autant cette fois je reste «rĂ©alistement optimiste». F : Difficile, mais surtout, cela se jouera d’un rien. Le dĂ©but n’a pas correspondu Ă  nos attentes et Ă  nos espoirs, mais la fin pourrait clouer le bec de tous ceux qui critiquent Ă  tort et Ă  travers
 JLB, tu es administrateur du forum ? Que penses-tu du niveau des dĂ©bats en gĂ©nĂ©ral ? LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

JLB : Question Ă©pineuse... Ne soyons pas hypocrites, il faut bien voir la rĂ©alitĂ© des choses : le niveau des dĂ©bats est malheureusement, trop souvent, bien loin de ce que l'on pourrait espĂ©rer et, notamment, de ce que l'on trouve sur les forums anglais. A nous de travailler, d'Ă©duquer et de faire en sorte que cela s'amĂ©liore. Fencerdam, pourquoi as-tu voulu t’impliquer dans la NL ? F : Parce que je trouvais que tous ces articles avaient beaucoup d’intĂ©rĂȘt et que c’était dommage qu’ils ne soient pas diffusĂ©s rapidement avec une mise en page qui les mette en valeur. Je ne suis pas du tout un pro en informatique, mais je voulais faire mon possible pour que cette newsletter vive et apporte un maximum Ă  tous les passionnĂ©s francophones des Reds. J’en profite pour adresser un grand merci Ă  Ici Anfield, pour tout ce qu’il a fait pour lui permettre d’exister. Vince et Billy sont convaincus d’avoir vu Elvis steward Ă  Anfield ! Avec quelle idole ou ancien hĂ©ros souhaiterais-tu passer un match dans le temple des Reds ? JLB : Rushie !!! Je serais totalement ridicule, incapable d'articuler deux mots Ă  la suite, mais ce serait le nirvana ! F : A ma droite, l’amoureux de peinture que je suis dirait Nicolas de StaĂ«l, qui a fait de superbes sĂ©ries de tableaux sur le foot. Il aurait admirablement retranscrit Ă  sa maniĂšre le vert d’Anfield et le rouge du maillot de notre Ă©quipe favorite ! A ma gauche, l’acteur Robert Carlyle, qui a jouĂ© dans «The Full Monty», dans des films de Ken Loach, dans «Le 51e Etat» avec cette scĂšne mythique oĂč il vient dĂ©fier les supporters des Mancs avec un maillot des Reds


Finalement, c’est quoi le plus dur, le climat dĂ©primant autour du club ou passer aprĂšs Vince et Billy dans la rubrique du Kopite ? JLB : Incontestablement de passer aprĂšs Vince et Billy. Nos deux rockers de Loire-Atlantique ont placĂ© la barre trĂšs haut ! F : Tout cela n’est rien Ă  cĂŽtĂ© de l’honneur que tu me fais de rĂ©pondre aux mĂȘmes questions que notre druide omniscient JLB
 \ \ \ REITERSKA

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AU

COIN DU FEU PAR

RAFA

LA

BAMBA

Quand un auteur de polar parle de foot : «44 jours, the Damned United». Qu'il est agrĂ©able de commencer un ouvrage par le classement de la ligue anglaise saison 1973-1974 ! Certes, Liverpool est deuxiĂšme derriĂšre Leeds mais on retrouve Chelsea dans les profondeurs du classement, et surtout Manchester United relĂ©guĂ© en division infĂ©rieure... Ce n'est Ă©videmment pas le seul intĂ©rĂȘt de l’ouvrage de David Peace, digne reprĂ©sentant du nĂ©o-polar anglais, «44 jours, the Damned United», qui rĂ©ussit le tour de force, pour ce genre littĂ©raire, renouvelĂ© lors de son passage Ă  l’écran, de procurer Ă  son lecteur une vision exhaustive de ce qu'Ă©tait le football britannique dans les annĂ©es soixante-dix. Le rĂ©cit se concentre sur les pĂ©ripĂ©ties de Brian Clough durant ses quarante-quatre jours de manager Ă  Leeds entre le 31 juillet et le 12 septembre 1974. Avant d'ĂȘtre cet entraĂźneur reconnu mais controversĂ©, Brian Clough a Ă©tĂ© Ă©galement un joueur dotĂ© d'un sens du but exceptionnel (251 buts en 274 matchs pour Middlesborough et Sunderland), mais contraint d'arrĂȘter prĂ©cocement sa carriĂšre de footballeur en 1962 Ă  la suite d'une grave blessure. Il entama alors une carriĂšre de manager Ă  Hartlepool United (Ă  30 ans, en quatriĂšme division), avant de rejoindre Derby County, avec qui il remporte le titre de champion de seconde division en 1969 et de premiĂšre division en 1972, Brighton puis Leeds United, et enfin Nottingham Forest, oĂč son palmarĂšs s’enrichira d’un championnat de seconde division en 1977, de deux coupes d'Europe des clubs champions en 1979 et 1980, d’une S u p e r c o u p e d'Europe, d’un championnat et de quatre Coupes de la Ligue. Si ce livre ne traite pas spĂ©cifiquement de Liverpool (mĂȘme si le narrateur considĂšre avec respect le «Liverpool de Shanks» en opposition Ă  «Leeds la tricheuse» de Don Revie, l'entraĂźneur qui lui a laissĂ© la place Ă  Ellan Road pour prendre en charge la sĂ©lection des Trois lions), il dĂ©veloppe cependant des thĂšmes qui ne peuvent laisser insensible tout supporter des Reds : - les relations tendues du manager avec un board of directors indĂ©cis, voire incompĂ©tent ; Brian Clough sera, en effet, «dĂ©missionné» tant de Leeds pour mauvais rĂ©sultats que de Derby County, qu'il avait pourtant LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

conduit au titre de champion d'Angleterre, occasionnant des marches de protestation dans la ville. Toute ressemblance avec la situation sur les bords de la Mersey Ă  la fin 2007 serait nĂ©cessairement fortuite... - les disputes et rĂ©conciliations avec son fidĂšle adjoint jusqu'au moment oĂč la rupture devient inĂ©vitable (voir le dĂ©part de Pako Ayesteran de Pool en dĂ©but de saison 2007) ; - le pouvoir des mĂ©dias que l'entraĂźneur utilise Ă  ses propres fins (B. Clough Ă©tait «un bon client» et a prĂ©figurĂ© ces «pundits» omniprĂ©sents sur toutes les chaĂźnes de foot), notamment dans ses rapports avec les dirigeants, tout en entretenant une relation parfois tendue au quotidien avec les journalistes ; - la description de la fonction si britannique du manager contraint d’assurer le recrutement (qui ressemble parfois Ă  une «foire aux bestiaux» pour le transfert des joueurs et la transaction entre les clubs) et de gĂ©rer les Ă©gos de son groupe ; Brian Clough appartenait plus Ă  la catĂ©gorie des managers extravertis type «grandes gueules» comme Shankly ou Mourinho, capables de galvaniser un groupe avec des mĂ©thodes souvent dictatoriales et agressives («On en parle pendant 20 minutes et on dĂ©cide que j'ai raison» Ă  propos d'un joueur en dĂ©saccord avec lui) que des tacticiens posĂ©s Ă  la Paisley ou Benitez ; - la nĂ©cessitĂ© d’assumer l'hĂ©ritage de son prĂ©dĂ©cesseur et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale la culture du club au regard de sa propre expĂ©rience ; Brian Clough voit, jour aprĂšs jour, son Ă©quipe lui Ă©chapper, amertume que le souvenir de son Ă©viction Ă  Derby avive. On se rappellera, en parallĂšle, que GĂ©rard Houllier s’est souvent plaint des commentaires acerbes des anciens joueurs dans les mĂ©dias ; - la difficultĂ© de diriger des joueurs professionnels sans expĂ©rience du haut niveau ; Brian Clough a certes Ă©tĂ© deux fois sĂ©lectionnĂ© en Ă©quipe d’Angleterre mais une blessure l’a empĂȘchĂ© de connaĂźtre la premiĂšre division, ce que certains joueurs ne se privent pas de lui rappeler. Les grands entraĂźneurs de Premier League (Ă  part dĂ©sormais Ancelotti) prĂ©sentent, de nos jours, plutĂŽt ce profil de joueur moyen mais de tacticien ou de motivateur horsnormes. Brian Clough restera une figure «larger than life», qui ne laissera pas obligatoirement de bons souvenirs (propos quasi-homophobes Ă  l'encontre de J. Fashanu, soupçons de paiements illĂ©gaux pour certains transferts de joueurs), notamment chez les scousers (commentaires suite Ă  Hillsborough dont il s’excusera), mĂȘme si un de ses fils Nigel a portĂ© la tunique rouge avec un succĂšs certes relatif. Son franc-parler ne doit pas cependant pas faire oublier ses qualitĂ©s de manager qui ont permis Ă  Forest de rĂ©gner sur l’Europe avec une Ă©quipe sans stars, Ă  l’exception de Peter Shilton. Il est surtout reprĂ©sentatif d’un Ăąge d’or du football anglais, que l’ùre des tĂ©lĂ©visions et du merchandising a dĂ©finitivement enterrĂ© : reverra-t-on un jour Manchester \ \ \ RAFA LA BAMBA United en Championship ?

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Glen Johnson : un latĂ©ral anglais Ă  Liverpool Depuis le dĂ©part de Peter Crouch, Jermaine Pennant, Steve Finnan ou encore Robbie Keane et en attendant l’éclosion de Jay Spearing ou autre Stephen Darby, le Liverpool Football Club avait perdu de sa fibre britannique chĂšre aux supporters de la Mersey. Rafa Benitez a nĂ©anmoins corrigĂ© le tir cet Ă©tĂ© en rapatriant Glen Johnson Ă  Anfield. La bataille fut rude pour s’assurer les services du latĂ©ral international puisque les millions de Chelsea et Manchester City se sont montrĂ©s plus qu’intĂ©ressĂ©s. Finalement, il a dĂ©cidĂ© de rejoindre la maison rouge du Nord-Ouest de l’Angleterre. De quoi rĂ©jouir tous les fans de Liverpool sur le caractĂšre britannique du club, d’autant plus que l’ombre du «6+5» plane au dessus des clubs europĂ©ens. Un accord a Ă©tĂ© trouvĂ© avec son ancien club de Portsmouth oĂč Johnson avait encore 5 ans de contrat, Ă  hauteur de 17,5 millions de livres pour un bail de 4 ans du cĂŽtĂ© d’Anfield, devenant ainsi le dĂ©fenseur le plus cher de l’histoire du club. Si cette somme paraĂźt trĂšs (trop ?) Ă©levĂ©e pour beaucoup de Kopites, ses premiĂšres performances sont rĂ©jouissantes et tout le monde est rapidement conquis par la nouvelle recrue. Des dĂ©buts Ă  West Ham Glen Johnson est nĂ© le 23 aoĂ»t 1984 Ă  Londres, de parents anglais originaires d’Afrique. TrĂšs vite il est passionnĂ© de ballon rond et, dĂšs l’ñge de 15 ans, il rejoint le systĂšme de formation rĂ©putĂ© de West Ham United aprĂšs avoir passĂ© ses classes juniors dans les clubs de quartiers est-londoniens. Il signe son premier contrat pro Ă  l’étĂ© 2001 pour West Ham, mais dĂ©bute la saison avec la rĂ©serve, sans rĂ©ussir Ă  percer en Ă©quipe premiĂšre. Pour l’aguerrir, le manager des Hammers de l’époque, Glenn Roeder, dĂ©cide de l’envoyer en dĂ©but de saison suivante dans le club honni de Milwall – la rĂ©cente confrontation en Carling Cup ayant accouchĂ© d’une rixe entre les supporters. Glen fait ainsi ses dĂ©buts en Championship au mois d’octobre 2002 lors d’une dĂ©faite contre Norwich City. Le prĂȘt Ă©tant initialement d’une durĂ©e d’un mois, il est prolongĂ© pour la mĂȘme durĂ©e. NĂ©anmoins de nombreuses blessures forcent le manager Ă  rappeler Johnson dĂšs la mi-dĂ©cembre pour l’inclure dans l’équipe premiĂšre des Hammers. Ses dĂ©buts en Premier League pour West Ham interviennent le 22 janvier 2003 sur le terrain des Charlton Athletics, lorsque venant du banc, il ne peut empĂȘcher la dĂ©faite des siens. Rapidement, ses prestations font bon effet et lui valent un nouveau contrat de 4 ans chez les Hammers dĂšs le mois de mars. Au total, il jouera 16 matchs, sans marquer de but, dans la 2Ăšme partie de cette saison 2002-2003. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Malheureusement pour lui, lors du dernier match de la saison, un match nul Ă  Birmingham dans une rencontre Ă  6 points, West Ham est relĂ©guĂ©. La gloire et le nĂ©ant Ă  Chelsea DĂ©sirant prolonger son aventure en Premier League, Johnson devient la premiĂšre recrue du C h e l s e a d’Abramovitch. Il est achetĂ© 6 millions de livres et fait ses dĂ©buts avec les Blues lors du tour qualificatif de CL contre Zilina. Son premier but pro interviendra deux semaines plus tard, contre le mĂȘme adversaire, lors de la confrontation retour. Ses dĂ©buts en championnat ont lieu dans le plus beau stade du monde puisque Chelsea affronte
 Liverpool Ă  Anfield en ouverture de saison (dĂ©faite des locaux 2-1). Le 9 novembre, il inscrit son premier but pour les Londoniens lors de la destruction de Newcastle 5-0 Ă  Stamford Bridge en ouvrant le score pour les siens. Durant les deux saisons 2003-2004 et 2004-2005, Johnson joue plus d’une soixantaine de matchs, scorant trois goals. Il a par consĂ©quent les doubles honneurs du champion Ă  la fin de la saison 2005 puisque Chelsea rĂ©alise le doublĂ© Carling Cup – championnat, bien que n’étant pas rĂ©guliĂšrement titularisĂ© par JosĂ© Mourinho. Pour l’anecdote, cette saison-lĂ , au 5Ăšme tour de la FA Cup, le gardien Cudicini se faisant expulser en fin de match et Chelsea ayant dĂ©jĂ  utilisĂ© ces trois changements, Johnson se dĂ©voue et enfile les gants. Il sauve le coup franc qui suit, mais malheureusement Newcastle menait 1-0 et les prouesses de Glen sont vaines. Il complĂšte une annĂ©e magnifique avec le Community Shield. L’annĂ©e suivante, c’est le dĂ©but de la galĂšre. Le Portugais Paulo Ferreira lui est prĂ©fĂ©rĂ© pour le poste de latĂ©ral droit. Il ne fait alors qu’une seule apparition en PL de toute la saison, le Camerounais Geremi constituant une concurrence de plus pour Johnson. En consĂ©quence, il ne sera pas dĂ©clarĂ© champion d’Angleterre pour la 2Ăšme fois, puisque le rĂšglement exige qu’un joueur participe Ă  au moins 10 matches sur la saison pour recevoir la mĂ©daille du laurĂ©at. Son choix n’est alors pas compliquĂ© Ă  l’étĂ© 2006. DĂšs le mois de juin, Johnson est prĂȘtĂ© Ă  Portsmouth oĂč il retrouve un certain Harry Redknapp qu’il avait cĂŽtoyĂ© durant ses premiĂšres annĂ©es Ă  West Ham, ce dernier ayant managĂ© Ă  Upton Park entre 1994 et 2001. En dĂ©but de saison 2007, de retour chez les Blues, il dĂ©bute le Community Shield (perdu aux tirs au but con-

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tre ManU) ainsi que le premier match de championnat. NĂ©anmoins, les impressions que lui laissent Mourinho ne sont pas bonnes et, l’ultime jour du mercato d’étĂ©, Johnson est transfĂ©rĂ© dĂ©finitivement, pour 4 ans, Ă  Portsmouth pour 4 millions de livres. Une fin en queue de poisson d’autant plus que Mourinho, selon Glen luimĂȘme, «la principale raison pour lequel il est parti», ne tiendra pas un mois aprĂšs son dĂ©part, puisqu’il est licenciĂ© le 19 septembre. RĂ©demption Ă  Portsmouth Durant son annĂ©e en prĂȘt, le compteur but de Johnson reste bloquĂ© Ă  zĂ©ro. NĂ©anmoins, il s’affirme comme un titulaire indiscutable, retrouvant le temps de jeu qui lui avait fait dĂ©faut Ă  Chelsea. Au total durant cette saison 2006-2007, il prend part Ă  26 matches de PL, malgrĂ© une petite blessure qui le tient Ă©cartĂ© pendant deux mois. Portsmouth finit le championnat Ă  une honorable 9Ăšme place, aprĂšs deux saisons passĂ©es Ă  la bataille contre la relĂ©gation. L’annĂ©e suivante, le 20 octobre 2007, il inscrit face Ă  West Ham son premier but pour Pompey qui dĂ©montre qu’il est bien un latĂ©ral trĂšs offensif : une prise de balle au niveau de la ligne mĂ©diane et une sĂ©rie de dribbles dans le camp adverse qui l’amĂšne Ă  battre, du pied gauche, le portier des Latics. Glen devient un cadre de son Ă©quipe et mĂšne les siens Ă  la victoire en FA Cup (victoire 1-0 contre le Cardiff City de Robbie Fowler qui n’avait pu jouer, blessĂ©). De plus, une nouvelle bonne saison permet Ă  Portsmouth de terminer 8Ăšme. L’an dernier, il continue sur sa bonne lancĂ©e et enchaĂźne avec aisance les matches. Au total, il joue 74 matchs pour Portsmouth, inscrivant quatre buts, dont un mĂ©morable contre Hull City le 22 novembre 2008 qui plus tard lui vaudra le titre de «Match of the Day's Goal of the Season» ; un enchaĂźnement, Ă  pleine vitesse, contrĂŽle de la poitrine frappe enchaĂźnĂ©e du gauche qui vient se loger dans la lucarne du portier Myhill. Un vrai dĂ©lice Ă  revoir.

NĂ©anmoins, cette prolongation constitue en fait une preuve de sympathie de Johnson envers ses dirigeants puisque le club a de graves problĂšmes financiers et a grandement besoin d’argent. Son manager Tony Adams lui promet d’ailleurs en avril dernier que si l’occasion se prĂ©sente pour lui de jouer la Champions League, alors Portsmouth ne fera rien pour empĂȘcher son dĂ©part. Son avenir ne se profilait par consĂ©quent plus Ă  Fratton Park. Toutefois, il finit l’annĂ©e en beautĂ© et malgrĂ© une fin de saison trĂšs difficile, terminĂ©e Ă  la 14Ăšme place, 7 points seulement au-dessus de la zone rouge, Johnson est nommĂ© par la PFA dans l’équipe type de la saison. A Liverpool pour tout gagner Le 16 juin dernier, aprĂšs de nombreux jours de rumeurs incessantes l’envoyant du cĂŽtĂ© de Man City, Chelsea ou Anfield, Portsmouth annonce avoir acceptĂ© une offre de Liverpool pour le transfert de son joueur. Alors que le deal semble ĂȘtre conclu, Pompey annonce avoir Ă©galement acceptĂ© une offre de Chelsea, lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  celle des Reds ; c’est Ă  Johnson de choisir. «I was not at any point close to going back to Chelsea», voilĂ  ce qu’il dĂ©clare le 26 juin une fois son contrat pour les Reds signĂ©. Son choix n’était pas trĂšs difficile puisque depuis gosse, malgrĂ© le fait qu’il rĂ©side Ă  Londres, son premier kit Ă©tait rouge, un Liverbird sur le coeur. Du coup, il a toujours vouĂ© une admiration certaine pour les Reds et la possibilitĂ© s’offrant Ă  lui de jouer Ă  Anfield, il ne pouvait la refuser. Ses dĂ©buts interviennent le 15 juillet dernier lorsque, en stage de prĂ©paration en Suisse, Liverpool affronte le FC Saint-Gall en amical. Il est utilisĂ© inhabituellement comme latĂ©ral gauche, Rafael Benitez louant immĂ©diatement ses qualitĂ©s offensives. Lors de son premier match officiel avec les Reds, il affronte son ancien manager Redknapp, qu’il n’hĂ©site pas Ă  remercier pour avoir relancĂ© sa carriĂšre, alors que Liverpool se dĂ©place sur le terrain difficile de White Hart Lane. Si l’équipe passe Ă  travers lors de ce premier match et perd 2-1, seuls deux hommes sont Ă©pargnĂ©s des critiques : Pepe Reina qui a su conserver un score respectable et Johnson qui, par ses montĂ©es incessantes dans son couloir, finit par gagner le penalty qui a permis a Steven Gerrard d’égaliser. Mieux, trois jours plus tard, lors de la rĂ©ception de Stoke City Ă  Anfield, il dĂ©bloque son compteur en inscrivant un superbe retournĂ© acrobatique, en plus de distiller un assist. A «Man of the

Durant le mercato d’hiver, Liverpool se montre trĂšs intĂ©ressĂ© Ă  recruter l’international. Sa valeur marchande Ă©tait alors d’environ 8 millions de livres. NĂ©anmoins, Johnson met un terme Ă  ces rumeurs en prolongeant son contrat de 4 ans et demi, malgrĂ© le dĂ©but de la descente aux enfers avec les dĂ©parts successifs de Harry Redknapp et de Jermaine Defoe, tous deux partis chez les Tottenham Hotspurs, ou encore de Lassana Diarra. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

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Match» performance. Des dĂ©buts en fanfare puisque 10 jours plus tard, il inscrit son deuxiĂšme but – une frappe pied gauche Ă  l’entrĂ©e de la surface - Ă  Bolton qui permet aux Reds de revenir dans la partie, pour une victoire Ă  l’arrachĂ© 3-2 que seuls les Reds sont capables d’offrir. On l’aura compris, Johnson est l’un des dĂ©fenseurs les plus offensifs du championnat anglais. Sa mission est de remplacer Alvaro Arbeloa, parti au Real pour 4 millions d’euros alors qu’il ne lui reste qu’une annĂ©e de contrat, mais trĂšs vite il fait oublier ce dernier, puisqu’en 4 matches, il inscrit autant de buts que l’Espagnol en deux ans passĂ©s aux bords de la Mersey. L’an dernier, le titre a sans doute Ă©tĂ© perdu en concĂ©dant trop de nuls Ă  domicile. La venue de Glen Johnson est une aubaine Ă  ce niveau puisqu’il est le genre de joueur qui peut amener le surplus, faire la diffĂ©rence et engendrer les petits dĂ©tails qui font basculer un match, malgrĂ© un placement loin d’ĂȘtre parfait et une concentration pas toujours irrĂ©prochable. Mais qu’importe, combien de matches LFC va-t-il gagner grĂące Ă  Johnson qui tire toute l’équipe vers l’avant, malgrĂ© ces quelques erreurs dĂ©fensives ? D’autant plus que durant son premier gros test en championnat contre Chelsea, il se montre solide en dĂ©fense malgrĂ© la victoire des Blues 2-0. De quoi Ă©vacuer les derniers doutes qui portaient sur ce joueur. Johnson a choisi de porter le numĂ©ro 2 Ă  Anfield, obligeant ainsi Andrea Dossena Ă  changer de numĂ©ro. Si son poste de prĂ©dilection est latĂ©ral droit, il n’en est nĂ©anmoins pas le digne reprĂ©sentant. TrĂšs habile des deux pieds, il se porte rĂ©guliĂšrement Ă  l’attaque, n’hĂ©sitant pas soit Ă  dĂ©border dans son couloir droit, oĂč son entente avec Kuyt va crescendo, pour distiller de trĂšs bons centres, soit carrĂ©ment perforer plein axe, se retrouvant Ă  proximitĂ© de la surface oĂč sa frappe de balle pied gauche ou pied droit pour ĂȘtre une arme redoutable. A l’heure du bilan, il ne fait nul doute que l’acquisition de Johnson est une trĂšs bonne chose pour le club. Son intĂ©gration rapide, son expĂ©rience et ses performances l’ont rapidement mis dans le rang des leaders au mĂȘme titre que des Gerrard, Torres ou Kuyt. Le fait qu’il soit international anglais est d’autant plus positif que Liverpool perdait de plus en plus son caractĂšre anglais. Avec les Three lions L’Angleterre justement. DĂšs 2003, alors Ă  West Ham, Johnson est appelĂ© en Ă©quipe nationale espoir. Ses performances sont telles qu’il est appelĂ© par le sĂ©lectionneur Sven Goran Eriksson et fait ses grands dĂ©buts pour l’équipe de sa MajestĂ© la Reine, Ă  19 ans seulement, lorsqu’il remplace Gary Neville, blessĂ©, lors d’un amical contre le Danemark, le 18 novembre 2003 (dĂ©faite 3-2). Deux ans plus tard, une performance catastrophique de l’équipe contre le mĂȘme adversaire (4-1) et Johnson pas au mieux de sa forme font qu’il ne sera pas rappelĂ© en Ă©quipe premiĂšre jusqu’à l’arrivĂ©e de Fabio Capello Ă  la tĂȘte des Three Lions. NĂ©anmoins, il continue Ă  jouer plusieurs matchs avec les espoirs. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Son grand retour dans l’équipe s’est effectuĂ© au mois de janvier 2008, mais il doit attendre le mois de septembre pour rejouer Ă  nouveau. Auteur de 4 assists lors de la victoire 6-0 des Anglais face Ă  Andorre en juin dernier, sa performance lui vaut la distinction d’homme du match. MĂȘme si certains critiques aiment Ă  relever les erreurs dĂ©fensives de Glen et redoutent les affrontements contre les grandes nations du foot et sa facultĂ© Ă  contrer les attaques adverses, Johnson reste le choix numĂ©ro 1 de Capello pour le poste de latĂ©ral droit. Au total, il a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© Ă  14 reprises en espoirs et 20 fois en Ă©quipe premiĂšre, sans marquer le moindre but pour le moment. Off the Pitch Glen a fondĂ© en 2007, en compagnie de l’ancien joueur de West Ham Sam Taylor, la «Glen Johnson Soccer School», basĂ©e dans le Kent, qui permet le dĂ©veloppement et l’entraĂźnement des jeunes talents de la rĂ©gion. C’est une filiĂšre et un excellent tremplin pour accĂ©der au centre de formation des Hammers dont Johnson a su profiter durant ses plus jeunes annĂ©es. Notons encore, pour ces demoiselles, que son coeur est Ă  prendre
 Welcome Glen, and YNWA !

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Glen Johnson Express NĂ© le 23 aoĂ»t 1984, Ă  Londres N°2, latĂ©ral droit offensif, 1m83 pour 74kg Clubs prĂ©cĂ©dents : - Milwall (2002, en prĂȘt) : 8 matches / 0 but - West Ham (2002-2003) : 15 matches / 0 but - Chelsea (2003-2006) : 41 matches / 3 buts 1er but en PL le 9/11/2003 contre Newcastle - Portsmouth (2006–2009) : 84 m / 4 buts - Liverpool FC (2009-?) : 12 matches / 2 buts 1er but en rouge le 19/8/2009 contre Stoke SĂ©lection nationale : - Espoirs : 14 matches (0 but) - Senior : 20 sĂ©lections (0 but) 4 assists lors de la victoire 6-0 contre Andorre le 10 juin 2009 PalmarĂšs : Champion d’Angleterre, vainqueur de la League Cup et du Community Shield avec Chelsea (2004-2005), FA Cup avec Portsmouth (20072008). «Match of the Day’s Goal of the Season» (2008–2009) pour son but contre Hull le 22 novembre 2008.

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Alberto Aquilani : Ce qu’il a de plus que Xabi Alonso

Cet Ă©tĂ©, au coeur d’un marchĂ© des transferts un peu fou, la saga estivale a tournĂ© au cauchemar pour les Kopites lorsque Xabi Alonso a signĂ© pour le Real de Florentino Perez et ses recrues toutes plus chĂšres les une que les autres. Si, financiĂšrement, le deal Ă©tait viable, Benitez perdait son maĂźtre Ă  jouer, son architecte, l’homme de la saison derniĂšre selon beaucoup de fans. C’était le 4 aoĂ»t dernier. NĂ©anmoins, moins de 24h plus tard, les Reds annonçaient avoir trouvĂ© son remplaçant. Trois jours et une visite mĂ©dicale passĂšrent et Alberto Aquilani devint le troisiĂšme Italien a portĂ© le chandail du Liverpool FC aprĂšs l’éphĂ©mĂšre apparition du gardien Padelli lors de la saison 2006–2007 (un seul match jouĂ©) et Andrea Dossena (2 buts de prestige contre le Real et ManU en 29 matchs la saison derniĂšre). Un accord de 20 millions de livres, portant sur cinq ans et lui rapportant environ trois millions d’euros pas an, trouvĂ© rapidement pour un homme de qualitĂ© selon les experts.

Benitez avait bien compris que garder Alonso serait mission impossible – ce dernier ayant dĂ©clarĂ© par la suite qu’il avait envisagĂ© de partir, dĂšs l’étĂ© passĂ©, lorsque Rafa avait tentĂ© de le vendre pour faire venir Gareth Barry – mais avec Aquilani, il n’avait pas simplement assurĂ© ses arriĂšres, il a amenĂ© quelque chose de plus Ă  notre squad. Peut-ĂȘtre le chaĂźnon manquant, celui dont nous avons besoin pour conquĂ©rir notre 19Ăšme graal. D’autant plus aprĂšs un dĂ©but de saison plutĂŽt mitigĂ©, son apport est grandement attendu. Le titre de cet article est sans doute provocateur tant Xabi semble nous manquer. Il n’empĂȘche qu’avec Aquilani, nous allons dĂ©couvrir un footballeur pĂ©tri de talents, malheureusement jamais Ă©pargnĂ© par les blessures. Enfance Le 30 mai 1984 n’est pas une date Ă©trangĂšre Ă  tout fan des Reds. C’est ce jour que les hommes de Paisley ont ramenĂ© la 4Ăšme victoire en LDC du club du stade Olimpico de Rome face Ă  la
 Roma (victoire 4-2 aux tab, aprĂšs le show Grobbelaar). Alberto Aquilani ne s’en souvient pas. Pas Ă©tonnant puisqu’il Ă©tait encore dans le ventre de sa mĂšre Anna Maria, qui en compagnie de LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

son mari Claudio, ne pouvait cacher leurs larmes aprĂšs la dĂ©faite des leurs, les Giallorossi. Heureusement pour eux, Ă  peine plus d’un mois plus tard, une heureuse nouvelle les attendait : Alberto Aquilani vint au monde le 7 juillet, 44 ans aprĂšs un certain Ringo Starr. Sa mĂšre a nĂ©anmoins dĂ©clarĂ© que si Ă  l’époque elle avait su que son fiston allait jouer pour Liverpool, elle n’aurait jamais pu y croire et ne l’aurait pas tolĂ©rĂ©, tant les Reds de la Mersey les avaient dĂ©moralisĂ©s. Alberto Aquilani est un Romain pure souche. Depuis des gĂ©nĂ©rations, ses aĂŻeuls suivent avec passion les rĂ©sultats de la Roma. Son pĂšre est d’ailleurs en charge du service de santĂ© Ă  l’Olimpico pour tous les matchs de l’AS Roma. Sa mission principale Ă©tant de conduire «l’ambulance» venant Ă  Ă©vacuer les joueurs blessĂ©s. Son fils a adorĂ© ce club depuis tout petit et a idolĂątrĂ© tous ces grands joueurs, le plus important Ă©tant Giuseppe Giannini avec qui il fut souvent comparĂ©. Son premier club fut le Spas Montesacro dans la banlieue nord-est romaine. A l’ñge de 13 ans, Alberto accompagne un ami pour un entraĂźnement d’une Ă©quipe locale. Il ne savait pas alors que cette derniĂšre Ă©tait une filiale de formation de la Lazio, l’ennemi jurĂ©. Ayant rapidement fait forte impression, les Laziali lui ont proposĂ© un contrat qu’Aquilani a refusĂ©. Bien lui en a pris puisque quelques semaines plus tard, il rejoignait le centre de formation reconnu de la Roma ; son rĂȘve devenait rĂ©alitĂ©. NĂ©anmoins cette anecdote avec la Lazio lui a valu quelques critiques, d’autant plus que l’un de ses meilleurs amis d’enfance est un Ultra des bleus de Rome, contre lesquelles il a dĂ» se dĂ©fendre ces derniĂšres annĂ©es en affirmant son amour pour les Giallorossi. Moins de 14, moins de 16, moins de 17, Alberto enchaĂźne avec succĂšs les annĂ©es de formation. TrĂšs vite, il attire l’oeil de nombreux recruteurs, notamment ceux de Chelsea (oĂč un certain Ranieri dirige l’équipe Ă  l’époque) et d’Arsenal, mais son rĂȘve est de revĂȘtir un jour le chandail de la premiĂšre Ă©quipe de la Roma. La Roma et la Squaddra Azzura Ce sera chose faite le 5 mai 2002 lors d’un match remportĂ© 1-0 par la Roma de Fabio Capello face au Torino. Si l’homme a un talent indĂ©niable, on considĂšre qu’il a besoin de s’aguerrir au rythme des pros et est envoyĂ© en prĂȘt durant toute la saison 2003-2004 Ă  l’US Triestina, club de SĂ©rie B pour lequel il joua 41 matches et marqua 4 buts. De retour Ă  la Roma, Aquilani est placĂ© au rang d’espoir et joue 38 matches la saison suivante sans toutefois marquer. Il doit son Ă©closion Ă  Cesare Prandelli et surtout Ă  Bruno Conti, - celui-lĂ  mĂȘme qui joua la finale contre les Reds en 84 et qui l’avait fait venir Ă  la Roma dans sa jeunesse - , deux entraĂźneurs qui ont assurĂ© le long intĂ©rim, entrecoupĂ© par des prises de pouvoir de Rudi Völler et Luigi del Neri, entre Capello et Luciano Spaletti. TrĂšs vite, et malgrĂ© son jeune Ăąge, ce dernier titularise Aquilani dans le milieu de la Roma dont il devient l’une des piĂšces maĂźtresses aux cĂŽtĂ©s de Totti, l’autre enfant du cru.

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Son premier but intervient en tout dĂ©but de saison 2005-2006, au premier tour de la coupe de l’UEFA contre l’Aris Salonique (victoire 5-1). Il faudra nĂ©anmoins attendre le mois de dĂ©cembre pour voir Aquilani dĂ©bloquer son compteur en sĂ©rie A lors d’un match Ă  Naples (victoire 3-0). Au total, cette saison-lĂ , il jouera 34 matches pour 6 buts marquĂ©s dont un trĂšs important lors du derby contre la Lazio. De quoi le faire accepter dĂ©finitivement dans tous les cours des Giallorossi qui l’ont surnommĂ© «Il Principino », le petit prince. Durant cette annĂ©e, il a jouĂ© les 11 victoires consĂ©cutives de son Ă©quipe qui marquaient alors un record, battu depuis par l’Inter de Mourinho.

novembre 2006 lorsqu’il est entrĂ© lors d’un match contre la Turquie (1-1). A la fin de la saison, il participe une nouvelle fois Ă  l’Euro espoir oĂč il figure dans l’équipe type et marque deux buts, mĂȘme si l’Italie est Ă©liminĂ©e au premier tour. L’an dernier, Ă  l’Euro en Suisse et en Autriche, Aquilani a participĂ© Ă  deux matches : contre la France et le match Ă©liminatoire contre l’Espagne, future gagnante de l’édition. Il y a Ă  peine plus d’une annĂ©e, lors d’une rencontre comptant pour les Ă©liminatoires de la Coupe du monde 2006, il marque un doublĂ©, ses deux premiers buts en Ă©quipe A. L’adversaire Ă©tait le MontĂ©nĂ©gro. C’était le 15 octobre 2008, une date qui restera gravĂ©e dans sa mĂ©moire, selon ses propos. A ce jour, il compte 11 sĂ©lections avec l’équipe sĂ©nior. Alberto Aquilani est un homme Ă  succĂšs, ayant dĂ©jĂ  glanĂ© quelques titres, tant au niveau national, qu’international. Son seul gros «dĂ©faut» Ă©tant ses blessures Ă  rĂ©pĂ©titions qui l’ont rĂ©guliĂšrement tenu Ă©loignĂ© des vertes pelouses.

Lors de la saison 2006-2007, Alberto ne pourra malheureusement jouer que 22 matches au total pour 3 buts. Il aura nĂ©anmoins la joie de dĂ©couvrir les frissons de la Ligue des champions. Las pour lui, aprĂšs un dĂ©but de saison tonitruant qui l’a vu marquer deux fois lors de la supercoupe d’Italie face Ă  l’Inter (dĂ©faite 4-3), il se blesse gravement au genou au mois de novembre et doit quasiment mettre un terme Ă  sa saison.

Un homme fragile Si son ratio de buts par match n’est pas mauvais pour un milieu de terrain, Aquilani a Ă©normĂ©ment souffert de ces blessures Ă  rĂ©pĂ©titions. D’autant plus qu’elles sont toujours tombĂ©es aux pires moments, alors qu’on le voyait enfin Ă©clore. Si sa premiĂšre saison complĂšte avec la Roma se passe sans problĂšme, les pĂ©pins s’enchaĂźnent dĂšs l’annĂ©e suivante : cheville, genou, hanche
 Des petits bobos qui le laissent sur la touche de nombreux matches. Mais le pire se produit le 25 novembre 2006 lorsqu’il se blesse gravement au genou. Le bilan est trĂšs lourd : six mois d’absence.

L’annĂ©e suivante, il redĂ©marre sur les chapeaux de roue en marquant deux fois lors des deux premiĂšres journĂ©es dont une magnifique frappe des 25 mĂštres contre Palerme, pour ce qui restera comme l’un de ses plus beaux buts, cĂ©lĂ©brant de la plus belle maniĂšre son 100Ăšme match avec le chandail de la Roma. Sa saison finira comme elle avait dĂ©butĂ©, avec un titre : la Coupe d’Italie remportĂ©e une fois n’est pas coutume contre l’Inter. Rebelote l’annĂ©e derniĂšre puisqu’il marque Ă  nouveau le premier but de la saison de la Roma face Ă  Naples. Mais une suite de blessures l’ont tenu Ă©loignĂ© des terrains dĂšs la fin de l’annĂ©e 2008, ce qui l’a contraint Ă  mettre un terme Ă  sa saison, Ă  quelques matches prĂšs, et l’a privĂ© du doublĂ© en coupe avec ses coĂ©quipiers. Au bilan, 20 matches seulement pour deux buts. Notons que durant ces annĂ©es, Ă  quatre reprises, la Roma a terminĂ© deuxiĂšme de la SĂ©rie A derriĂšre l’Inter. EspĂ©rons qu’il puisse franchir la derniĂšre marche avec nos Mighty Reds ! Durant toutes ses annĂ©es, Alberto a Ă©galement Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© en Ă©quipe d’Italie. DĂšs 14 ans, il joue avec les juniors de la Squadra Azzura. En 2003, il remporte l’Euro des U19 avant de rĂ©aliser le doublĂ© l’annĂ©e suivante en espoirs en ne jouant toutefois que quelques minutes. Sa premiĂšre sĂ©lection en A s’est produite le 15 LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

MĂȘme s’il n’avait pas participĂ© Ă  la dĂ©molition de la Roma Ă  Old Trafford en 2007 (7-1), il ne garde pas un bon souvenir de Manchester puisqu’il s’est blessĂ© au mollet en phase de poule de la LDC la saison suivante, ce qui le met une nouvelle fois trois mois de cĂŽtĂ©. L’an dernier a Ă©tĂ© une sĂ©rie de calvaires et de petits bobos qui ne lui ont permis de jouer que 20 matches sur toute la saison, Ă©quipe nationale comprise. Le dernier de ces maux, qui est en passe d’ĂȘtre rĂ©solu pour qu’il puisse enfin faire ses grands dĂ©buts avec nous, est une blessure Ă  la cheville qui le tient Ă©loignĂ© des terrains depuis le 11 mars dernier. Il a mĂȘme passĂ© un sĂ©jour Ă  West Ham ou Gianfranco Zola a acceptĂ© de le

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recevoir au sein de son infirmerie, Aquilani admettant rĂ©cemment lui-mĂȘme que celle de la Roma n’était pas Ă  la hauteur avec de continuels changements de mĂ©decins et peu de suivi dans le processus de guĂ©rison. EspĂ©rons que le staff mĂ©dical de Melwood saura le remettre Ă  pied pour de bon, pour qu’une fois pour toutes, il puisse Ă©voluer durablement Ă  son meilleur niveau et qu’il puisse nous aider Ă  conquĂ©rir l’Angleterre et l’Europe. Liverpool : ce qu’il va amener au groupe PassĂ©s les regrets d’avoir quittĂ© son club de coeur, et ce malgrĂ© le fait qu’il savait que ce dernier avait Ă©normĂ©ment besoin de cet argent, Aquilani doit maintenant se focaliser sur Liverpool et prouver Ă  tout le monde du foot qu’il fait partie des tous meilleurs. Si ses dĂ©buts sont trĂšs attendus par tous les fans, c’est que le Romain pourrait ĂȘtre le chaĂźnon manquant de notre Ă©quipe depuis le dĂ©part d’Alonso. Et plusieurs indices nous laissent croire que cela pourrait ĂȘtre le cas.

Sur le terrain, Aquilani portera le numĂ©ro 4 laissĂ© vacant depuis le dĂ©part de «Big» Sammy Hyypia Ă  Leverkusen. A la Roma, il portait le 8 qui n’est Ă©videmment pas disponible chez nous. Comme Alonso, il est droitier. Il n’a pas forcĂ©ment la qualitĂ© de longue passe d’Alonso, mais son principal avantage, c’est qu’il peut jouer plus haut que le Basque. De plus, il a une trĂšs bonne vision du jeu qui lui permet de distiller la derniĂšre passe, celle qui fait la diffĂ©rence, ou de crĂ©er un dĂ©calage Ă  une touche de balle dans un petit pĂ©rimĂštre. Pas un luxe pour une attaque de Liverpool que l’on trouve parfois trop stĂ©rĂ©otypĂ©e
 Il peut amener l’étincelle nĂ©cessaire Ă  transformer une action en un but. Son «pass and move» donne de la vitesse au jeu et de la disponibilitĂ© aux attaques. Sa lourde frappe de balle peut Ă©galement ĂȘtre un atout pour casser certains verrous et marquer de plus loin. Selon ses termes, Aquilani se dĂ©finit comme un joueur complet pouvant combiner qualitĂ© et quantitĂ© au cours d’un mĂȘme match. Sa facultĂ© de pouvoir jouer entre les lignes et trĂšs intĂ©ressante pour le systĂšme de Benitez. Contrairement Ă  Alonso qui revenait chercher la balle trĂšs bas, Aquilani joue un cran plus avancĂ© dans le terrain, de quoi porter nos attaques plus vite vers l’avant et donner Ă  notre jeu la vitesse dont les Kuyt, Gerrard et Torres ont besoin. D’autant plus qu’il sait effectuer les tĂąches dĂ©fensives s’il le faut et, en cas de repli, pourra sans problĂšme se loger aux cĂŽtĂ©s de Mascherano pour annihiler toutes les tentatives adverses, son sens du placement Ă©tant excellent. De mĂȘme, un peu de permutation avec Gerrard pourrait amener un peu d’imprĂ©visibilitĂ© afin de tromper les dĂ©fenses adverses.

DĂ©jĂ  parce que la Roma et le LFC sont deux Ă©quipes qui se ressemblent : une grande histoire, de nombreux fans qui n’aiment pas ĂȘtre déçus, une culture de la gagne, une volontĂ© Ă  toute Ă©preuve. Et ce mĂȘme si footballs anglais et italien sont radicalement diffĂ©rents. De plus, il a confiĂ© avoir Ă©normĂ©ment parlĂ© avec notre ancien latĂ©ral John Arne Riise, exilĂ© depuis l’an dernier du cĂŽtĂ© de la Roma. Ce dernier a fortement recommandĂ© Ă  Aquilani de rejoindre notre Ă©quipe car nous sommes uniques. Et malgrĂ© la sollicitation de nombreux clubs (italiens et anglais entre autres), il a choisi Liverpool, voulant Ă©voluer dans un club spĂ©cial. A nous de lui prouver qu’il a fait le bon choix. Par ailleurs, mĂȘme s’il n’a pas encore dĂ©bloquĂ© son compteur but dans la compĂ©tition, Aquilani possĂšde une expĂ©rience de la Ligue des champions, de quoi l’acclimater plus rapidement. Ceci Ă©tant Ă©galement valable pour la PL, puisqu’il a dĂ©jĂ  visitĂ© de nombreux stades anglais grĂące aux compĂ©titions europĂ©ennes : The Emirates, Stamford Bridge, Old Trafford en plus de White Hart Lane et Upton Park en prĂ©-saison. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Notons encore qu’Aquilani est en gĂ©nĂ©ral trĂšs posĂ© et calme sur le terrain. Il n’est contrairement Ă  plusieurs

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de nos joueurs (Mascherano, Gerrard, Carra, Kuyt...) pas un leader naturel sur le terrain. Rarement il se fait avertir et jamais de sa carriĂšre, il ne s’est fait expulser. De quoi Ă©viter des suspensions inutiles. Le dernier point sur lequel il est intĂ©ressant de revenir est qu’il retrouvera Ă  Liverpool la mĂȘme situation qu’à la Roma, c’est-Ă -dire juste derriĂšre le local et hĂ©ros du coin (Gerrard/Totti) et devant le milieu dĂ©fensif (Mascherano/De Rossi). Sans oublier Carra qui amĂšnera la touche locale qu’il a connu Ă  Rome avec les deux prĂ©citĂ©s. De quoi l’acclimater dans les plus brefs dĂ©lais.

son reprĂ©sentant au club le plus adulĂ©. Enfin, je ne pouvais pas parler d’Aquilani sans parler de sa femme, la sublime actrice Michela Quattrociocche, qui peut intĂ©reser Ă  la venue d’Aquilani mĂȘme ceux qui ne sont passionnĂ©s par le football d’Anfield...

Alberto Aquilani est sans doute la plus grosse inconnue de notre mercato. Si le prix payĂ© pour s’attacher ses services semble ĂȘtre correct au vu du talent du joueur, l’incertitude quant Ă  son passage du Calcio Ă  la PL demeure. Quoi qu’il en soit, ce joueur, bien qu’impatiemment attendu, reprĂ©sente une solution pour le futur et c’est souvent payant de pouvoir travailler sur le long terme. Et lorsqu’on voit la peine que son dĂ©part a provoquĂ©e du cĂŽtĂ© de la Roma, il y a de quoi se rĂ©jouir sur les bords de la Mersey. Welcome Alberto and YNWA !

N’oublions pas que Rome ne s’est pas construite en une nuit et, en bon Romain qui se respecte, Aquilani ne dĂ©rogera pas Ă  cette rĂšgle. D’autant plus qu’à seulement 25 ans, il a encore de belles annĂ©es devant lui, Ă  condition qu’il puisse enfin mettre de cĂŽtĂ© tous ses problĂšmes physiques et qu’il explose enfin avec un tricot rouge sur les Ă©paules et un Liverbird sur le coeur. Off the pitch Hors du terrain, Aquilani est rĂ©putĂ© calme et discret, possĂ©dant un grand sens de la famille, son tatouage reprĂ©sentant d’ailleurs les initiales de ses parents et de sa soeur. Sa gueule d’ange lui a permis de frĂ©quenter plusieurs top models dont Giulia Gorietti, Francesca Lana, Pamela Camassa et l’ancienne Miss Italie, Francesca Chillemi. NĂ©anmoins, une sombre affaire de possession de bustes de Mussolini que son oncle collectionne et quelques dĂ©clarations sulfureuses et non rĂ©flĂ©chies Ă  propos de l’avortement lui ont valu de nombreuses critiques de la part des diffĂ©rents milieux politique et sportif en Italie. De quoi poser quelques problĂšmes auprĂšs de la classe ouvriĂšre des bords de la Mersey et Jamie Carragher, LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

\ \ \ JOKER13

Alberto Aquilani Express NĂ© le 7 juillet 1984, fils d’Anna Maria et Claudio, frĂšre de Monica. MariĂ© Ă  Michela Quattrociocche. N°4, droitier, milieu relayeur, 1m84 pour 77kg Clubs prĂ©cĂ©dents : - US Triestina (2003-2004) : 41 matches / 4 buts - AS Roma (2001-2003 puis 2004-2009) : 170 matches (27 en coupe d’Europe) /15 buts (1) 1er but en SĂ©rie A le 8/12/2005 contre Naples SĂ©lection nationale : - U15, U16, U17, U18, U19, U20 - Espoirs : 20 matches (5 buts) - Seniors : 11 sĂ©lĂ©ction (2 buts) 1er but le 15/10/2008 contre le MontĂ©nĂ©gro (doublĂ©) PalmarĂšs : Euro M19 (2003) Euro Espoir (2004) Supercoupe d’Italie (2007) Coupe d’Italie (2007 et 2008)

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LA

VIE APRÈS PAR

XABI

CRAZY HORSE

Il fut la premiĂšre recrue de Benitez Ă  son arrivĂ©e Ă  Liverpool, devenant son relais sur le terrain et l’un des hommes de la colonne vertĂ©brale de l’équipe. Son dĂ©part implique une nouvelle animation offensive
 voulue par Rafa !! Chronique d’un dĂ©part annoncĂ© «We have the best middlefield in the world, we have Xabi Alonso, Momo Sissoko, Gerrard and Mascherano !» VoilĂ  ce que chantait dans les rues d’AthĂšnes les supporters de Liverpool – Ă  juste titre - la veille de la finale 2007 de la Ligue des champions, la seconde en 3 ans contre le mĂȘme adversaire, le Milan AC, en rĂȘvant de la mĂȘme issue finale. Pourtant, sur une faute d’Alonso Ă  l’entrĂ©e de la surface juste avant la mi-temps, Pirlo – aidĂ© de la main d’Inzaghi – ouvrait la marque alors que Liverpool avait bien entamĂ© la partie. On connaĂźt la suite des Ă©vĂšnements. Rafa en tiendra rigueur Ă  Alonso et commença Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  son remplacement. D’abord son idĂ©e premiĂšre Ă©tait d’associer Gerrard et Mascherano dans l’entrejeu, Torres – nouvelle recrue – et Kuyt aux avant-postes. Puis Gerrard monta d’un cran et il voulut, durant l’étĂ© 2008, recruter Gareth Barry d’Aston Villa pour l’associer Ă  l’Argentin dans l’entrejeu. Son idĂ©e Ă©tait de proposer une nouvelle animation offensive. Mais le transfert ne put se conclure pour des divergences entre Rafa et Rick Parry (Arsenal et la Juventus Ă©taient sur Alonso mais Benitez attendait la signature de Barry pour donner son feu vert pour le milieu espagnol). Et Ă  chaque fois, Xabi sut tirer son Ă©pingle du jeu. Mais devant ces tentatives de l’écarter de l’équipe, Rafael Benitez montra bien sa volontĂ© de se sĂ©parer de son milieu espagnol.

Et pourtant, il faut se rappeler qu’aprĂšs le succĂšs de Liverpool en C1, Benitez prĂ©fĂ©rait Alonso Ă  Gerrard dans l’axe et avait mĂȘme exilĂ© ce dernier un temps sur le cĂŽtĂ© droit, ce qui montrait l’importance pris par le Basque Ă  ses yeux. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Aussi, profitant de l’opportunitĂ© du Real Madrid durant l’étĂ© 2009, Alonso dĂ©cida qu’il Ă©tait temps de quitter les bords de la Mersey. Si les supporters furent déçus de son dĂ©part, ils ne furent pas surpris et reconnurent Ă  l’Espagnol son comportement irrĂ©prochable – aucune dĂ©claration intempestive - et son professionnalisme devant cette situation oĂč l’entraĂźneur montra clairement qu’il voulait s’en sĂ©parer. Paradoxalement, sa derniĂšre saison fut sa meilleure sous la tunique de LFC, et sans doute son plus grand regret est d’ĂȘtre parti sans avoir accrochĂ© ce titre de champion qui fuit le club depuis 20ans.

Un joueur « Ă©quilibrant » La prĂ©sence de Xabi Alonso sur le terrain permettait Ă  l’équipe d’exceller dans les phases de transition, c'est-Ă -dire Ă  la perte ou Ă  la rĂ©cupĂ©ration du ballon.

Lors de la perte du ballon, il Ă©tait rapidement sur le porteur de balle adverse pour empĂȘcher le dĂ©clenchement d’une attaque rapide (ou contreattaque). Il ne cherchait pas obligatoirement Ă  rĂ©cupĂ©rer le ballon immĂ©diatement mais ces quelques secondes gagnĂ©es Ă©taient capitales dans le replacement dĂ©fensif de l’équipe. Il avait dans ce rĂŽle-lĂ  une complicitĂ© et une grande efficacitĂ© avec Mascherano. L’un Ă©tait «au press» avec beaucoup d’agressivitĂ©, l’autre Ă  la couverture pour protĂ©ger son axe central (on constate les difficultĂ©s dĂ©fensives actuelles qui ne sont pas dues uniquement Ă  la mĂ©forme de Carragher ou Ă  l’intĂ©gration de Johnson).

A la rĂ©cupĂ©ration du ballon, il Ă©tait capable de jouer vers l’avant pour, donc, mettre en difficultĂ© l’équipe adversaire ou avait largement le bagage technique pour garder le ballon et se sortir Ă  son tour du pressing adverse. Bien sur, son rĂŽle Ă©tait primordial dans la prĂ©paration des attaques de part sa vision du jeu et sa qualitĂ© de passe (il fut le joueur qui fit expulser le plus de joueurs adverses), notamment dans le jeu long qui faisait Ă©carter les lignes adverses sur la largeur et les Ă©tirer sur la profondeur, et donc «attĂ©nuer» leurs possibles attaques rapides.

Pourtant Rafa a l’ambition de revoir quelque peu sa copie au niveau de son animation offensive. Il demande Ă  son Ă©quipe d’évoluer avec un bloc

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haut, de dĂ©sĂ©quilibrer par un jeu court et rapide, et de rechercher la percussion balle au pied pour pouvoir se projeter vers l’avant et chercher Ă  Ă©liminer les adversaires par le dribble, une des anciennes lacunes du jeu de Liverpool (hormis Gerrard, Torres et Benayoun), une caractĂ©ristique qu’Alonso ne possĂ©dait pas. Bien sĂ»r, l’équipe s’expose aux contres adverses si elle ne presse pas dĂšs la perte avec beaucoup d’agressivitĂ©, et une charniĂšre centrale qui contrĂŽle la profondeur. Cela fut dĂ©jĂ  l’animation que Benitez avait mise en place Ă  Valence avec les succĂšs qu’on lui connaĂźt (2 fois champion en 3 ans et 1 coupe de l’UEFA). Lucas pour l’intĂ©rim, Aquilani le successeur ? Alonso Ă©tait devenu au fil des saisons avec Gerrard le «coeur» de Liverpool, celui qui impose un rythme au match. Son dĂ©part tardif et la blessure d’Aquilani n’ont pas permis Ă  Rafa de mettre en place sa nouvelle animation. En cette pĂ©riode transitoire, Lucas a une belle carte Ă  jouer. L’arrivĂ©e du BrĂ©silien, prĂ©cĂ©dĂ© d’une belle rĂ©putation, avait poussĂ© le vaillant Sissoko vers la sortie. Depuis il a déçu les supporters et observateurs de n’avoir pas confirmĂ© les espoirs placĂ©s en lui ou simplement su Ă©lever son niveau (comme Ă  l’image du nĂ©erlandais Babel). On lui reproche son jeu trop latĂ©ral et son manque d’agressivitĂ© Ă  la perte du ballon, notamment de ne pas rĂ©cupĂ©rer des ballons dans les pieds des adversaires. On attendait un milieu relayeur percutant, on s’est aperçu qu’il Ă©tait un joueur manquant d’initiative dans le jeu. Pourtant Rafa lui accorde toujours sa confiance et croit en ses qualitĂ©s. Il fait partie rĂ©guliĂšrement des joueurs appelĂ©s en Seleçao par Dunga. Il fut de l’équipe qui a atomisĂ© ManU chez eux Ă  Old Trafford par 4–1 en mars dernier (Alonso Ă©tait absent). Il a Ă©tĂ© buteur lors du quart de finale retour mĂ©morable contre Chelsea (4-4). Sans doute la rĂ©pĂ©tition des matchs et l’opportunitĂ© de s’imposer comme un titulaire de l’équipe peuvent le libĂ©rer. So wait and see
 mais ce sera vraisemblablement sa derniĂšre chance.

En tout cas, il y en a un qui meurt d’impatience de rejouer, c’est bien le Romain Alberto Aquilani. Jeune joueur de 25 ans, il a fait toute sa carriĂšre Ă  l’AS Roma (sauf 1 an prĂȘtĂ© Ă  Trieste en 2003/2004). Rafa, dans sa logique d’une nouvelle animation, recherchait un milieu relayeur capable d’aller de l’avant. Alonso avait la capacitĂ© d’éliminer une ligne par la passe dans les intervalles, Rafa voulait un profil qui Ă©tait capable de le faire LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

aussi balle au pied. S’il pensait d’abord Ă  Barry avant que celui ne dĂ©cide d’aller Ă  ManCity, il jeta son dĂ©volu sur l’Italien.

Ses qualitĂ©s sont indĂ©niables dans le jeu offensif. Buteur et passeur, il fut de l’équipe de la Roma qui lutta 2 ans de suite face Ă  l’Inter pour le Scudetto. Le jeu lĂ©chĂ© proposĂ© par les hommes de l’entraĂźneur d’alors, Luciano Spalletti, fut le meilleur proposĂ© en Italie et l’un des plus aboutis en Europe. Ils furent 2 fois quart de finalistes tombant Ă  chaque fois contre ManU, dont la volĂ©e mĂ©morable (7–1) en 2007. Un match dont Aquilani Ă©tait absent. Car s’il y a bien un bĂ©mol Ă  mettre sur ce joueur, c’est qu’il se blesse souvent. Cela commence par le genou qui lui coĂ»te 6 mois d’absence. Puis lors du match de poule de Ligue des champions Manchester United-AS Roma en octobre 2007, de nouveau 3 mois d'indisponibilitĂ©. Il rechausse les crampons pour le mois de janvier mais au cours de la saison 2008/2009, une sĂ©rie de problĂšmes physiques le tient Ă©loignĂ© des terrains et il sera opĂ©rĂ©. Depuis en Italie, on considĂšre ce joueur comme trĂšs talentueux mais «en sucre». Il est attendu pour ses dĂ©buts anglais courant octobre. AssurĂ©ment, Aquilani est un joueur qui va faire Ă©voluer Liverpool dans son jeu. DotĂ© d'une excellente frappe de balle, son poste idĂ©al est milieu central relayeur, mais il est capable de se muer en meneur de jeu ou milieu latĂ©ral. Par contre, il n’offre pas «les mĂȘmes garanties dĂ©fensives» qu’un Alonso, autrement dit savoir lire le jeu adverse pour, que dĂšs la perte du ballon par son Ă©quipe, aller au «press» pour pouvoir ralentir la progression et permettrent Ă  son Ă©quipe de se replacer. A charge de Benitez de le faire progresser et s’il est Ă©pargnĂ© par des blessures, son entente avec l’Argentin dĂ©termineront une partie de la saison de Liverpool, notamment lors des grands rendezvous.

En conclusion, on peut dire qu’on sait toujours ce que l’on perd, on ne sait jamais ce que l’on gagne. Pourtant la venue de l’Italien (en attendant peut-ĂȘtre de nouveaux investisseurs donc peut-ĂȘtre aussi de nouveaux joueurs) et le parcours de la saison derniĂšre, jouĂ©e aux deux tiers sans l’association Gerrard/Torres, sont un renouveau dans le jeu de Liverpool. Un jeu qui commençait Ă  ne plus surprendre les adversaires, et doit permettre Ă  Rafa de faire face Ă  la concurrence en Angleterre et en Europe pour remporter des titres, et surtout celui de champion d’Angleterre. \ \ \ CRAZY HORSE

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UN

SOIR DE... PAR

ROGER MILLA

Ce texte a été publié pour la 1Úre fois sur le forum de So Foot

en septembre 2004, avant de recevoir l’insigne honneur d’ĂȘtre mis en ligne dans la page «Opinions» de l’excellent site RAWK

et d’ĂȘtre publiĂ© en 2009 dans le fanzine «The Liverpool Way». Article remarquable et Ă©mouvant, pas forcĂ©ment connu de tous les membres de la French Branch, il nous a semblĂ© opportun de permettre aux uns et aux autres de dĂ©couvrir ou de redĂ©-

couvrir ce texte magnifique !

1981. François Mitterrand abolit la peine de mort, Jack Lang inaugure la FĂȘte de la musique et Herbert LĂ©onard chante «Pour le plaisir», ou plutĂŽt pour le sien. A cette Ă©poque, les footballeurs ne changent pas de clubs comme de slip, mis Ă  part Didier Six, personne n’en a rien Ă  cirer des femmes de joueurs de foot, mis Ă  part Jean-François Larios, et le trophĂ©e Ă  grandes oreilles a encore la classe de s’appeler la Coupe d’Europe des clubs champions, avec rien que des champions pour y participer. La belle Ă©poque. Cette annĂ©e-lĂ , excellente cuvĂ©e pour C1 millĂ©simĂ©e. D’abord parce qu’elle offre un dernier carrĂ© de rĂȘve : d’un cĂŽtĂ©, le Liverpool de Dalglish et de Mc Dermott face au Bayern de Breitner et de Rummenigge, de l’autre, le Real de Santillana et de Camacho opposĂ© Ă  l’Inter d’Altobelli et de Bergomi. Ensuite parce que Scousers et MadrilĂšnes s’affrontent en finale au Parc des Princes et que Graeme Souness finit par soulever la coupe. Mais que vient alors faire le stade de la Porte de StCloud dans cette histoire ? Rien. Rien si ce n’est que la finale se dĂ©roule Ă  Paris, que Paris est envahie par l’armĂ©e rouge et qu’en croisant ses choeurs dans les rues ce 27 mai, je rentre en collision avec le Liverpool Football Club. Alors malgrĂ© de sombres Ă©vĂšnements comme le dĂ©cĂšs de Bob Marley, la mort de Georges Brassens ou la naissance de Natacha St-Pier, comment ne pourrais-je garder une Ă©motion toute particuliĂšre pour 1981 ? Mercredi, jour des enfants. Pour le gosse que je suis en ce tout dĂ©but des annĂ©es 80, c’est entraĂźnement Ă  13h30, Prince de LU Ă  16h, Musclor contre Skeletor Ă  17h. Et ce mercredi-lĂ , je ne sais par quel heureux hasard je me retrouve assis dans la voiture de mon pĂšre au lieu de manger des gĂąteaux, le cul posĂ© devant un dessin animĂ©. Toujours est-il que c'est sur le boulevard Haussmann que je sens qu'il se passe quelque chose, lorsque je vois dĂ©filer tout le long des grands magasins un nombre incroyable de personnes portant tous la

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mĂȘme couleur. J’ai une bonne impression quand je regarde ces visages, un sentiment de joie se dĂ©gage de tous ces faciĂšs. Je ne sais pas qui ils sont, je ne sais pas oĂč ils vont, mais je suis subjuguĂ© devant l’effectif et dĂ©jĂ  je les aime. Puis bis repetita quelques minutes plus tard et je ne peux m'empĂȘcher de gueuler dans l'habitacle un «Papa, encore ! LĂ  !», en lui montrant une centaine d'individus sur les marches de l'OpĂ©ra. Oiseau blanc sur fond rouge, un grand drapeau est Ă©tendu au-dessus de toutes ces tĂȘtes. Prisonnier de ce flot de bagnoles, aucun bruit ne parvient de l'extĂ©rieur, juste celui des moteurs, mais apparemment, ils chantent tous. Et toujours cette mĂȘme couleur partout, le rouge, comme un signe de ralliement. Le temps que mon pĂšre m’explique la situation, me parle de la coupe d’Europe et me fasse un bref cours de gĂ©ographie anglaise, nous voilĂ  devant l’esplanade du TrocadĂ©ro. Manif communiste ? Rassemblement de PĂšres NoĂ«l ? Non, toujours eux ! Pour le coup, ils sont plusieurs centaines, encore et toujours ces mĂȘmes personnes que le rouge unifie. Je me rapproche de cette foule, la main dans celle de mon pĂšre, quand ils se mettent alors Ă  pousser Ă  l’unisson une gueulante comme un seul homme. Et lĂ , plus de bruit de moteur pour couvrir leurs chants. C’est fort, c’est juste, ça monte dans le ciel. Un frisson Ă©pidermique me fait dresser les poils. Je me souviendrai longtemps de ce gars qui, chantant face Ă  un gosse Ă©bloui de 6 ans, m’adresse un clin d’oeil en croisant mon regard. Je m’en souviens comme ci c’était hier. Il lui manquait une dent sur le devant. Le soir mĂȘme, devant le poste, je n’avais d’yeux que pour les supporters de Liverpool agglutinĂ©s dans la tribune Auteuil. J’étais dĂ©finitivement des leurs. Puis plus tard sont arrivĂ©s les drames du Heysel et de Hillsborough. Des images horribles, la mort au tournant. Depuis, je repense souvent Ă  mon pote Ă©dentĂ©. J’espĂšre qu’il ne marche pas tout seul au paradis et qu’il va toujours au stade


\ \ \ ROGER MILLA

Liverpool FC - Real Madrid : 1-0 27 mai 1981 à Paris, 48300 spectateurs Arbitre : M. Palotai (Hongrie) But : Alan Kennedy (82) Liverpool : Clemence - Neal, Thompson, Alan Hansen, Alan Kennedy - Lee, McDermott, Souness, Raymond Kennedy - Dalglish (Case 87), Johnson. Entr : Paisley Real Madrid : Agustin - Cortes (Pineda 87), Sabido, Garcia Navajas, Camacho - Angel, Del Bosque, Stielike - Juanito, Santillana, Cunningham. Entr : Boskov Meilleurs buteurs de la compétition : Karl-Heinz Rummenigge (Bayern Munich) et Graeme Souness (Liverpool), 6 buts

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AUX

ÂMES BIEN NÉES PAR

REDMAN

“David N’Gog”

né le 1er avril 1989 à Gennevilliers

position : attaquant de pointe

David N'Gog est le cousin du footballeur JeanAlain Boumsong. Si les sceptiques sont nombreux, le jeune attaquant français commence Ă  faire sa place. Trois buts depuis le dĂ©but de saison, dont celui contre ManU Ă  Anfield fin octobre 2009, qui marque peut-ĂȘtre le dĂ©but d’une belle carriĂšre. Le choix de Benitez de le faire entrer Ă  la place de Torres dans un match aussi tendu montre qu’il est devenu le premier des remplaçants d’El Nino et qu’il a donc supplantĂ© Andryi Voronin et Ryan Babel. Son match de League cup contre Arsenal a confirmĂ© l’embellie.

TrĂšs tĂŽt, on lui dĂ©cĂšle un fort potentiel. Ainsi, il rejoint Ă  l'Ăąge de 12 ans le centre de prĂ©formation du PSG, puis Ă  15 ans le centre de formation du club de la capitale. Il est d'ailleurs surclassĂ© car il dĂ©bute directement avec les -16 ans nationaux. Son parcours, que ce soit avec les Ă©quipes de jeunes du PSG ou avec les diverses sĂ©lections françaises, est une rĂ©ussite. Ainsi, il est vainqueur en 2005 avec l'Ă©quipe de France des -16 ans du tournoi de Montaigu oĂč il finit meilleur buteur. En France, N'Gog gagne le titre de champion de France des -18 ans oĂč, lĂ  aussi, il impressionne par son talent. A cette Ă©poque, ce grand espoir du foot français est suivi par de grands club europĂ©ens comme Chelsea.

MalgrĂ© ces sollicitations, David reste fidĂšle Ă  son club formateur et signe son premier contrat professionnel (3 ans) avec le PSG en juin 2006. Il dĂ©bute en Ligue 1 le 18 novembre 2006 contre Bordeaux. Cette premiĂšre saison avec les pros est difficile car il n'a pas souvent l'occasion de se montrer. Il marque son premier but avec le PSG le 26 septembre 2007 contre Lorient en coupe de la Ligue, match au cours duquel il signe d'ailleurs un doublĂ©. Cette 2e saison est aussi difficile pour N'Gog, mĂȘme s’il joue un peu plus souvent que la saison passĂ©e (14 matchs dont 8 titularisations) car le contexte est difficile, le PSG jouant le maintien. MalgrĂ© tout, il arrive cette annĂ©e-lĂ  Ă  intĂ©grer l'Ă©quipe de France espoirs. Peut-ĂȘtre lassĂ© du manque de considĂ©ration ou soucieux de vouloir changer d'air, N'Gog dĂ©clare vouloir partir et donc ne pas accomplir la derniĂšre LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

année de son contrat. Rafael Benitez saute sur l'occasion et le convainc de s'engager pour Liverpool. Le club anglais rachÚte sa derniÚre année de contrat pour 2 millions d'euros. Ce transfert, aussi bien du cÎté parisien que liverpuldian, laisse beaucoup de monde dubitatif.

Rafa, lui, est persuadĂ© d'avoir rĂ©alisĂ© une bonne affaire : «Cela fait 2 saisons que nous le suivons. Il est jeune et a besoin d'emmagasiner de l'expĂ©rience mais il peut beaucoup nous apporter dĂšs maintenant et dans le futur», dĂ©clare le coach de Liverpool. N'Gog dispute son premier match avec Liverpool contre Villareal en amical. Il marque son premier but, toujours en amical, contre les Rangers. Sa premiĂšre apparition officielle avec le maillot rouge a lieu contre Aston Villa le 30 aoĂ»t 2008 oĂč il remplace Torres. Le 9 dĂ©cembre, il marque son premier but en Champions League, contre le PSV Eindhoven. La premiĂšre partie de saison est difficile pour le Français, la concurrence Ă©tant plus que rude avec des joueurs comme Torres ou Robbie Keane. NĂ©anmoins, il parvient Ă  grapiller du temps de jeu et en aura un peu plus en deuxiĂšme partie de saison avec le dĂ©part de Keane et les blessures de Torres. Il finit la saison avec un total de 19 matchs (dont 3 comme titulaires) pour 3 buts marquĂ©s. NĂ©anmoins, tout le monde au club loue son travail et son Ă©tat d'esprit.

Cette confiance sera symbolisĂ©e Ă  l'Ă©tĂ© 2009 quand le club refuse la demande de prĂȘt de Sheffield United pour son attaquant, Rafa comptant sur son joueur. En ce dĂ©but de saison 20092010, David joue davantage (6 matchs) et a dĂ©jĂ  marquĂ© autant de buts que la saison passĂ©e. A cĂŽtĂ© de cela, N'Gog joue toujours avec l'Ă©quipe de France espoirs, mais la fĂ©dĂ©ration camerounaise le courtise et David hĂ©site sur la suite Ă  donner Ă  cette offre.

MalgrĂ© les critiques d'une partie de la presse anglaise, les Kopites aini que le staff de Liverpool semblent ravis de l'Ă©volution de N'Gog. Depuis son arrivĂ©e en Angleterre, il semble avoir pris une nouvelle envergure physique et a l'air plus sĂ»r dans son jeu. Il doit toutefois continuer de travailler (notamment ĂȘtre plus rapide dans l'enchaĂźnement de certains gestes) mais sa progression est encourageante et le pari de Rafa avec ce joueur pourrait ĂȘtre en passe d'ĂȘtre gagnĂ©. \ \ \ REDMAN

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VIVE

LA

KOP CUP... PAR

JULIEN

La Kop a eu lieu le samedi 4 Juillet 2009 à Juvisysur-Orge (91) comme l'an passé. Pour cette seconde édition du tournoi organisé par Liverpool France, l'organisation avait décidé de faire passer le nombre d'équipes de douze à seize. Un challenge audacieux qui semble avoir été une réussite totale.

PrÚs de six mois de travail ont été nécessaires à l'organisation de cette Kop Cup 2009, mais elle a bel et bien eu lieu. C'est donc avec plaisir que la French Branch de Liverpool a accueilli ses amis d'autres branches de supporters parmi lesquelles Porto, Benfica, ASCFR (Arsenal), l'Inter Milan, le Milan AC, le FC Barcelone, Arsenal France, Marseille, l'Ajax Amsterdam, Manchester United, le Bayern, l'équipe du Rush Bar, Bordeaux ou encore nos amis du Celtic, tenants du titre.

Tout ce petit monde s'Ă©tait donnĂ© rendez-vous Ă  9 heures pour se disputer la dĂ©sormais tant dĂ©sirĂ©e Kop Cup. La journĂ©e dĂ©buta par le tirage au sort de la phase de poule, qui allait prendre toute la matinĂ©e, une matinĂ©e sous le soleil parisien dĂ©jĂ  bien Ă©prouvant pour les 16 Ă©quipes qui ont souffert d'une chaleur terrifiante tout au long de la journĂ©e. Mais l'organisation phĂ©nomĂ©nale de la French Branch avait tout prĂ©vu puisque des boissons fraĂźches Ă©taient disponibles au bar... Histoire de marquer le coup, la French Branch avait engagĂ© deux Ă©quipes et espĂ©rait rĂ©aliser un bon rĂ©sultat, en tout cas progresser par rapport Ă  la saison passĂ©e oĂč la meilleure Ă©quipe de l'association avait tout de mĂȘme, pour sa premiĂšre annĂ©e d'existence, rĂ©ussit Ă  remporter le tournoi de consolante (le tournoi des Ă©liminĂ©s dĂšs les poules). Afin que nos Reds se sentent pousser des ailes, la seconde Ă©quipe, spĂ©cialement baptisĂ©e pour l'occasion «équipe folklo», s’est rassemblĂ©e derriĂšre les cages lors de chaque match jouĂ© par Liverpool et a chantĂ© comme dans le Kop. VoilĂ  une journĂ©e bien partie, sous le signe du «Spirit de Liverpool» lancĂ© par notre ami lyonnais PierreFlorian. Il va sans dire que la journĂ©e entiĂšre aura Ă©tĂ© sous le signe du fair-play et de la camaraderie.

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Dans cette ambiance bon enfant, tout le monde va prendre son pied -pratique pour jouer au footballet passer un aprÚs-midi mémorable sous la chaleur de ce 4 juillet. C'est vrai que passé midi, il a fait vraiment chaud, les organismes ont souffert et les visage ont rougi ! Quelques coups de soleils, quelques coups de chaud, mais aussi une double fracture de la malléole pour le pauvre Thibaut qui va monter dans la camion de pompiers en fauteuil roulant, mais en chantant un Ring of Fire à couper le souffle ! Bon rétablissement Thibaut !

Une fois ce petit accident survenu, place Ă  la phase finale de la compĂ©tition oĂč Liverpool affronte l'OM en quart de finale. L'espoir est rĂ©el et la porte des demis est visible pour les Reds qui ont enchaĂźnĂ© les bons rĂ©sultats lors des matchs de la matinĂ©e, mais sur une erreur dĂ©fensive, Marseille ouvre le score et malgrĂ© les nombreuses occasions, Liverpool ne reviendra pas. L'aventure n'est toutefois pas terminĂ©e pour nos Reds qui vont jouer les matchs de classement. Des matchs qu'ils remporteront pour se hisser Ă  une honorable 5Ăšme place. Il est 17h30 et tous les matchs ont Ă©tĂ© disputĂ©s. Tous ? Non, il en reste un Ă  jouer, sans doute le plus important, puisqu'il s'agit de la finale. Comme l'an passĂ©, le Celtic est en finale, et comme l'an passĂ©, le Celtic y affrontera le Benfica Lisbonne. L'an passĂ© nous avions assistĂ© Ă  une finale trĂšs disputĂ©e, cette annĂ©e c'est bien lĂ  qu'il aura fallu dĂ©celer la seule diffĂ©rence aux deux confrontations.

Le Celtic a en effet dominé cette finale et n'aura laissé aucune chance aux Portugais. Le Celtic conserve donc son trophée en enlevant la finale sur le score de 2-0. A voir la fatigue sur les visages celtes, la Kop Cup aura été plus compliquée à remporter cette année, et la joie visible lors de la remise de la coupe en est la preuve. Coté récompenses, Eddy, le goleador du FC Porto, termine avec 10 buts au c o m p t e u r, loin devant tout ses concurrents, et s'offre donc le titre de Meilleur buteur du tournoi. Mais la belle histoire, c'est le trophée du fair-play. Car, aprÚs tout, il est bien là, l'enjeu de

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cette journée : s'amuser, prendre du bon temps avec ses amis et rencontrer des gens d'autres associations. Pourtant pas trÚs à l'aise sur le terrain, terminant à l'avant derniÚre place du tournoi, ce sont les Mancuniens qui ont été élus joueurs les plus fair-play du tournoi !

Pour terminer ce petit reportage, je vais remercier toutes les équipes venues sur le tournoi ce jour-là, toutes les personnes de Liverpool France qui sont venues à Paris depuis la province pour partager cette superbe journée avec nous. Remercier tout particuliÚrement mon pÚre, Ant, Naïma, Alain, Pascale, Caroline, Emily, Rodo, Isaac, Franck et Camelia pour leur aide et apport indispensable. Sans eux, cette journée n'aurait pas connu un tel succÚs. Alors merci à tous ! Le Classement final 2009

Vainqueur : Celtic (désormais double tenant du titre) Finaliste : Benfica 3 : Marseille 4 : FC Porto 5 : Liverpool French Branch A 6: Inter Milan 7 : Bayern Munich 8 : Arsenal France 9 : Lush Bar 10: Bordeaux 11: Liverpool French Branch B 12: Milan AC 13: FC Barcelone 14 : ASCFR 15: Manchester Utd 16: Ajax Voir aussi : http://www.celtic-irishclub.com/index.php?post/2009/07/04/TournoiKOP-CUP-version-DEUX-en-2009

...

ET LA

KOP TEAM !

Le Liverpool France Football Club (LFFC) entame sa troisiÚme saison avec de nouvelles ambitions et un calendrier chargé. Le but étant, en jouant le plus souvent possible, d'obtenir une meilleure place à la prochain Kop Cup. Pour cela, Lénaïc intÚgre «l'encadrement» de l'équipe pour l'aider à LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

progresser en apportant son expérience.

Il est vrai qu'entre l'organisation des tournois, des matchs, mes études et le travail, je n'avais plus beaucoup de temps pour moi, pour ma famille, pour le reste. J'ai donc demandé à Lénaïc de m'aider à gérer l'équipe de la French Branch car c'est vraiment beaucoup de travail et tout seul, je n'y arrivais plus. C'est avec une grande joie qu'il m'a dit qu'il acceptait et je tenais à l'en remercier. Désormais nous serons deux, et ce n'est pas trop, à organiser les évÚnements footballistiques au sein de l'association.

Cette annĂ©e, nous avons dĂ©cidĂ© de faire au moins deux matchs par mois pour motiver le plus de monde possible avoir un Ă©ventail de joueurs plus important. C'est assez obligatoire pour se connaĂźtre tous et savoir qui faire jouer pour les tournois importants, comme la Kop Cup. D'ici Ă  la fin du mois de novembre, deux matchs sont prĂ©vus chaque mois et nous installerons une trĂȘve hivernale entre dĂ©cembre et janvier pour reprendre les matchs en fĂ©vrier. On essaiera tout de mĂȘme de trouver quelques sparing-partners pour aller jouer sur synthĂ©tique Ă  l'Urban-Foot pendant l'hiver, histoire de rester en forme et de ne pas prendre de poids pendant les fĂȘtes...

La premiĂšre grosse, que dis-je, ENORME manifestation du Liverpool France FC sera le match que le club ira disputer Ă  Liverpool contre le staff de LFC TV le 17 avril 2010. C'est quelque chose qui me tenait vraiment Ă  coeur, rĂ©ussir Ă  organiser un petit match de football en marge d'un dĂ©placement, et ce «rĂȘve» va donc devenir rĂ©alitĂ©, Ă  Liverpool en avril prochain. Une sorte de rĂ©compense pour les habituĂ©s du LFFC. Ensuite nous retournerons Ă  Marseille oĂč nous disputerons le tournoi du Celtic Irish Club, puis viendra la Kop Cup, 3Ăšme du nom, dont la date reste encore Ă  fixer. Entre toust ces Ă©vĂšnements magiques, nous continuerons bien sĂ»r de jouer tous les 15 jours et je vous invite Ă  venir nous voir, Ă  nous encourager, et mĂȘme Ă  jouer. \ \ \ JULIEN

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INTERVIEWS : CLAIRE ET RYAN, DE LFC TV PAR

JULIEN

Présente sur le week-end de la Kop Cup, Claire Rourke, présentatrice de LFC TV, a gentiment accepté de répondre à nos questions. Elle nous a livré son sentiment sur Paris, la French Branch et la Kop Cup


Julien : Tout d’abord Claire, comment as-tu trouvĂ© Paris ? Claire : A vrai dire, c’était la premiĂšre fois que je venais Ă  Paris et c’était gĂ©nial. La ville est vraiment incroyable et les gens trĂšs accueillants ! Julien : Qu’as-tu pensĂ© de la French Branch ? Des membres de notre association ? Les as-tu trouvĂ©s impliquĂ©s ? Sont-ils de vrais fans ? Claire : Lorsque nous avons dĂ©cidĂ© de venir pour la Kop Cup, nous ne savions pas vraiment Ă  quoi nous attendre. Tu sais, on a dĂ©jĂ  filmĂ© beaucoup de clubs de supporters et chacun a sa propre identitĂ©, sa propre histoire, mais il y avait quelque chose de spĂ©cial avec la French Branch. D’ailleurs, une femme m’a mis les larmes aux yeux car elle dĂ©gageait une Ă©norme passion pour Liverpool !! Julien : Qu’as-tu pensĂ© de la Kop Cup et de son organisation ? As-tu apprĂ©ciĂ© la journĂ©e ? Claire : La Kop Cup est une trĂšs bonne initiative. C’était diffĂ©rent de tout ce qu’on avait pu filmer avant avec la chaĂźne. C’était trĂšs bien organisĂ© et il y avait une trĂšs bonne ambiance ! Je pense que dĂšs que l’on peut rĂ©unir des supporters ensemble au nom du football, eh bien c’est brillant et de voir autant de plaisir Ă  supporter les Ă©quipes de Liverpool qui jouaient ce jour-lĂ , cela faisait plaisir Ă  voir. Julien : Quel est ton sentiment vis-Ă -vis du reportage «Allez les rouges» ? Claire : Ce qui Ă©tait sympa dans le reportage, ce n’était pas simplement de pouvoir filmer les supporters et la Kop Cup en elle-mĂȘme, mais aussi, car il y a beaucoup de liens historiques entre Liverpool FC et la France, nous avons pensĂ© qu’il serait intĂ©ressant de tout placer dans ce documentaire. C’était un vrai plus d’entendre et de connaĂźtre les raisons qui ont amenĂ©

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des supporters français Ă  supporter Liverpool. Au final, je crois que le reportage est une bonne vitrine de ce qu’est la French Branch et j’espĂšre que les fans ont pris autant, voire plus, de plaisir Ă  le voir que j’ai pu en prendre Ă  le rĂ©aliser. ________

Ryan, journaliste producteur de la chaine, était lui aussi présent et nous livre son sentiment sur son week-end passé en compagnie de la French Branch et de la Kop Cup.

Julien : Qu’as-tu pensĂ© de la French Branch et des membres de notre association ? Ryan : Tout le monde au sein de la French Branch a Ă©tĂ© plus qu’accueillant Ă  notre Ă©gard. Nous avons eu Ă©normĂ©ment de travail et la Branch nous a souvent assistĂ©s bien au-delĂ  de ce que nous avons espĂ©rĂ© pour le tournage. D’ailleurs, ce dernier n’aurait sĂ»rement pas Ă©tĂ© possible sans leur prĂ©cieuse aide. Les supporters ont aussi montrĂ© une passion remarquable pour Liverpool FC, j’avais rarement rencontrĂ© une telle ferveur. Auparavant, je n’avais rencontrĂ© que des supporters anglais et je venais Ă  Paris sans vraiment savoir Ă  quoi m’attendre. J’ai quittĂ© la ville conquis par la passion des supporters Français.

Julien : Qu’as-tu pensĂ© de la Kop Cup et de son organisation ? As-tu apprĂ©ciĂ© la journĂ©e ? Ryan : A mes yeux, la Kop Cup est le meilleur de notre voyage Ă  Paris. Le tournoi Ă©tait vraiment bien organisĂ© et structurĂ©, ce qui a permis Ă  tout le monde de jouer sur un pied d’égalitĂ©. On a bien vu que tout le monde sur place Ă©tait content de sa journĂ©e ! Il y avait diffĂ©rents niveaux de football mais tout le monde s’est amusĂ©, cela a renforcĂ© les liens entre les diffĂ©rents clubs de supporters et c’est le plus important. Cela a permis de rĂ©colter des fonds pour la bonne cause (ndlr : un stand visant Ă  rĂ©colter des fonds pour le HJC Ă©tait organisĂ©).

Julien : Quel est ton sentiment vis-Ă -vis du reportage « Allez les rouges » ? Ryan : D’un point de vue personnel, j’ai trouvĂ© cette aventure trĂšs enrichissante. C’est dommage que le programme n’ait pas Ă©tĂ© plus long pour pouvoir raconter toutes les petites histoires et anecdotes du week-end.

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OH SAMI SAMI ! PAR

CANDY

Sami Hyypia est une lĂ©gende de Liverpool FC. Sa liste de performances et de succĂšs durant une dĂ©cennie Ă  Anfield va rester dans les mĂ©moires. DĂšs son arrivĂ©e, il s’est rapidement imposĂ© dans la reformation d’une dĂ©fense qui n’était alors pas le point fort de l’équipe. Depuis, il est devenu une piĂšce essentielle dans une Ă©quipe de Liverpool qui gagna presque tous les trophĂ©es qu’un footballeur peut espĂ©rer.

Liverpool Ă©tait dĂ©jĂ  une des meilleures Ă©quipes anglaises, si ce n’est la meilleure, et Ian Rush Ă©tait son joueur favori, son modĂšle de professionnalisme. En Ă©voluant durant ses jeunes annĂ©es dans le football, Hyypia continuait de s’intĂ©resser Ă  d’autres sports comme le hockey sur glace et le ski nordique. C’est aussi en s’intĂ©ressant Ă  d’autres sports qu’il a pu progresser comme footballeur.

Durant ses annĂ©es en tant que junior, Hyypia a Ă©voluĂ© Ă  toutes les positions (ou presque) avant de se fixer en dĂ©fense centrale Ă  l’ñge de 17 ans (Ă  Kumu). Un hiver, il alla s’entraĂźner en salle avec son club et, par chance, l’équipe nationale des moins de 18 ans Ă©tait dans les environs. Son coach discuta avec le sĂ©lectionneur des moins de 18 ans et lui indiqua de suivre le jeune Sami. Vu que les principaux clubs finlandais ne sont guĂšre intĂ©ressĂ©s par les jeunes qui n’ont pas Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s dans les Ă©quipes nationales de jeunes, cette rencontre fut le premier tournant de sa carriĂšre, car il put ainsi jouer quelques rencontres avec les moins de 18 ans finlandais.

AprĂšs son service national, il dĂ©cida de tenter sa chance dans le football professionnel. Il dĂ©buta Ă  MyPa en PremiĂšre Division finlandaise. Durant ses 4 ans Ă  MyPa, le club finit 3 fois Ă  la seconde place, Ă  chaque fois derriĂšre le HJK Helsinki, et gagna aussi 2 coupes nationales. Lors de la finale de 1992, il joua aux cĂŽtĂ©s de Jari Litmanen avant que celui-ci ne signe Ă  l’Ajax.

À son arrivĂ©e en 1999, il Ă©tait un quasi inconnu et peu de fans lui prĂ©disaient un tel avenir et un tel impact au club. Avant Hyypia, Liverpool FC Ă©tait connu comme une Ă©quipe qui attaquait de maniĂšre quelque peu cavaliĂšre et aveugle et qui avait aussi quelques lacunes Ă  dĂ©fendre quand il le fallait. Il semblait pour beaucoup qu’il faudrait beaucoup plus qu’un renfort de 2,5 millions de livres en provenance de la premiĂšre division hollandaise pour changer cette perception. Mais tout le monde s’est rapidement rendu compte qu’Hyypia pouvait devenir un hĂ©ros comme ceux d’antan, c’est-Ă -dire un joueur consistant et sur lequel on pouvait compter en toutes circonstances. Sami est nĂ© le 7 octobre 1973 Ă  Porvoo en Finlande, de parents sportifs (ils ont pratiquĂ© le football, ce qui l’incita Ă  se diriger vers ce sport). Durant sa scolaritĂ©, son sujet de prĂ©dilection Ă©tait les maths, mais il avait aussi de bonnes aptitudes en langues Ă©trangĂšres (anglais, suĂ©dois et allemand). Durant son enfance, il y avait davantage de foot anglais que de foot finlandais Ă  la tĂ©lĂ©vision nationale, donc il a eu davantage l’occasion de suivre ce championnat. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

En 1995, Sami Hyypia signe Ă  Willem II, club qui Ă©volue en premiĂšre division hollandaise. Ses premiers temps furent difficiles. De nouveaux systĂšmes de jeu (marquage individuel au lieu du marquage Ă  la zone) et la diffĂ©rence de culture furent dĂ©passĂ©s grĂące Ă  la confiance du coach qui le recruta, Jimmy Calderwood. Suite au dĂ©part de Calderwood, celui-ci fut remplacĂ© par Co Adriaanse et ce coach impressionna Hyypia par ses mĂ©thodes quasi-militaires. D’ailleurs, Co Adriaanse fut surnommĂ© «Psycho Co» (Co le psychopathe) par certains joueurs. Mais cette pĂ©nible expĂ©rience rendit Hyypia plus fort et persĂ©vĂ©rant et, quand Liverpool est venu pour le recruter, c’était presque un retour Ă  la normale pour lui. Avant

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de rejoindre la Premier League anglaise, il eut l’occasion de s’aguerrir face Ă  des attaquants comme Kluivert, Van Nistelrooy ou Henrik Larsson. L’Ajax fut d’ailleurs une des Ă©quipes les plus fortes du continent Ă  l’époque en participant notamment 2 fois en finale de Champions League (1995 et 1996). À l’issue, il quitta Willem II avec beaucoup d’émotion pour rejoindre Liverpool, alors que le club hollandais Ă©tait qualifiĂ© pour la Champions League.

En 1999, Liverpool entrait une pĂ©riode de transition. Suite au dĂ©part de Roy Evans, GĂ©rard Houllier Ă©tait seul Ă  la tĂȘte du club et chercha Ă  renforcer sa dĂ©fense. Certains recruteurs allaient aux Pays-Bas. Un des joueurs Ă  suivre Ă©taient Peter Wijker, mais il n’a pas convaincu les recruteurs. Lors d’une de leurs visites, Sami Hyypia leur tapa dans l’oeil. Le Finlandais signe au club trĂšs rapidement durant l’étĂ© 1999 (pour 2,5 millions de livres), rapidement suivi par le Suisse StĂ©phane Henchoz (3,5 millions). À son arrivĂ©e Ă  Liverpool, personne ne le connaissait (Henchoz Ă©tait davantage connu, en provenance de Blackburn, le Suisse avait fait ses preuves en Premier League). Cet anonymat rendit service Ă  Hyypia et lui permit de s’acclimater dans un club au dĂ©but d’une nouvelle Ăšre. Il dĂ©buta dans un match Ă  Sheffield face Ă  Wednesday lors du match d’ouverture de la saison 1999/2000. Lors de sa premiĂšre saison, il s’imposa donc avec Henchoz comme une paire dĂ©fensive de premier choix.

La saison 2000/01 allait ĂȘtre une saison de rĂȘve pour les Reds avec le fameux triplĂ© (League Cup, FA

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Cup et UEFA Cup). Hyypia participa activement Ă  ces succĂšs. Durant cette saison, Hyypia fait la connaissance de Gary McAllister (ĂągĂ© de 36 ans quand il arriva Ă  Liverpool) et il apprend beaucoup de l’expĂ©rience de l’Ecossais. En 2002, Hyypia hĂ©rite du brassard de capitaine, suite aux blessures rĂ©pĂ©titives de Jamie Redknapp et du dĂ©part de Robbie Fowler. Il garda ce brassard environ 2 ans, jusqu’à la «nomination» de Steven Gerrard pour porter ce brassard.

Durant sa dĂ©cennie Ă  Anfield, Hyypia eut 2 pĂ©riodes en dĂ©fense centrale. Une premiĂšre avec StĂ©phane Henchoz entre 1999 et 2004 (sous Houillier), puis une deuxiĂšme avec Jamie Carragher entre 2004 et 2009 (sous Rafa BĂ©nitez). Ces 2 paires furent diffĂ©rentes, mais eurent le mĂȘme succĂšs. Avec Henchoz, il gagne une Coupe de l’UEFA dantesque (5-4 aprĂšs prolongations face Ă  AlavĂšs). Avec Carragher, il gagne une Champions League hitchcockienne face Ă  Milan (3-3, puis 3-1 aux pĂ©nalties, alors que Liverpool Ă©tait menĂ© 3-0).

À l’issue de son contrat en mai 2009, Hyypia quitta le club en entrant contre Tottenham, lors du dernier match de la saison 2008/09. Il fut acclamĂ© par un public admiratif pour ce serviteur du club qui porta haut les valeurs de Liverpool. Ayant refusĂ© un dernier contrat de la part du club de la Mersey, il rejoint le Bayer Leverkusen durant l’étĂ© 2009. Ses performances avec le club allemand ont rapidement Ă©tĂ© remarquĂ©es et soulignĂ©es par les spĂ©cialistes allemands. \ \ \ CANDY

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LE

MONDE MERVEILLEUX

DES BRANCHES

: SUÈDE

PAR RODO A la recherche d’expĂ©riences nouvelles, nous avons pensĂ© presque naturellement Ă  la branche suĂ©doise pour tout savoir de leur parcours et de leurs activitĂ©s. J’ai envoyĂ© un e-mail et leur secrĂ©taire m’a rĂ©pondu. Il rentrait d’Anfield et il Ă©tait trĂšs content - et fier - de rĂ©pondre Ă  nos questions. Seule condition : que je lui envoie une copie de l’interview pour que sa fille de 13 ans puisse amĂ©liorer son français ! Je me suis proposĂ© de t’interviewer, tu as acceptĂ© mais
 puis-je te demander de te prĂ©senter correctement, toi, ton activitĂ©, ta famille
 ? Je m’appelle Pelle Ehnberg, j’ai 41 ans et je suis employĂ© Ă  mi-temps comme secrĂ©taire/responsable de marketing de la Swedish Branch. SincĂšrement, c’est un job de rĂȘve pour moi. Sinon, je travaille aussi comme journaliste freelance pour quelques magazines. Je suis mariĂ© et j’ai quatre enfants, deux garçons et deux filles entre 17 et 6 ans. Mon ainĂ© s’appelle Kenny
 je pense que tu peux bien deviner pourquoi
 Comment est rentrĂ© Liverpool dans ta vie ? J’ai Ă©tĂ© un supporteur pur et dur de LFC depuis la finale de la FA Cup de 1974 contre Newcastle quand on a gagnĂ© 3-0. C’était la premiĂšre fois que j’ai entendu le nom de Kevin Keegan et qu’il est devenu mon premier hĂ©ros. J’ai pleurĂ© quand il est parti Ă  Hambourg en 77 ; mais quand Kenny Dalglish est arrivĂ© d’Ecosse, j’ai trouvĂ© un nouveau hĂ©ros – je pense qu’il a Ă©tĂ© notre tout meilleur joueur. Stevie G n’est pas trĂšs loin derriĂšre. Qu’est-ce que la LFC ISC Swedish Branch ? Nous sommes une branche officielle suĂ©doise avec l’autorisation de LFC Supporters Club. Nous sommes aux alentours de 7000 membres (!!) : Liverpool a beaucoup de fans suĂ©dois grĂące Ă  la domination du club dans les annĂ©es 70 et 80. Quand j’étais petit, je regardais LFC Ă  la tĂ©lĂ© tous les samedis ! Il y a aussi eu le grand dĂ©fenseur suĂ©dois Glenn HysĂ©n entre 1989 et 1992. Il est mĂȘme devenu capitaine de l’équipe pendant l’ùre Dalglish, quand Jocky Hansen et Ronnie Whelan Ă©taient blessĂ©s. LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Et quelle a Ă©tĂ© l’origine ? LFC ISC Swedish Branch a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1999, donc cette annĂ©e on fĂȘtera notre 10Ăšme anniversaire. Tout a commencĂ© avec quelques supporteurs inĂ©branlables qui ont dĂ©cidĂ© de monter un club par un forum d’internet et nous avons dĂ©cidĂ© de communiquer sur le site www.liverpoolfc.nu. Le site reçoit aujourd’hui plus de 10 000 visites par jour (!!). Avez-vous l’habitude de faire des dĂ©placements pour aller voir jouer l’équipe ? Ă  Anfield ou Ă  l’extĂ©rieur
 ? Moi j’essaie de faire des dĂ©placements 3 ou 4 fois par saison avec des amis, mais la branche organise aussi 2 voyages chaque saison avec 40 ou 50 membres Ă  chaque fois. Nous organisons des rĂ©unions Ă  Liverpool, en invitant des lĂ©gendes de LFC, en visitant Melwood, etc. Alan Kennedy, Phil Neal, David Fairclough et Bruce Grobbelaar nous ont dĂ©jĂ  rejoints pour des discours aprĂšs des diners. Nous sommes un peu voyageurs et trĂšs internationaux aussi dans la French Branch, donc si l’un d’entre nous, FB members, va en SuĂšde, disons par exemple Stockholm, comment fait-on pour vous trouver et partager un match avec des amis rouges ? Nous avons des correspondants de Liverpool dans 21 villes en SuĂšde ! Ils se retrouvent de temps en temps et organisent des rĂ©unions (Ă  cinq ou six, des fois plus) pour regarder un match ensemble, notamment dans les restaurants O’Leary’s oĂč tous nos membres ont des avantages avec leur carte de membre. Donc si vous venez Ă  Stockholm, Ă©crivez-moi (pelle.ehnberg@liverpoolfc.nu) ou venez-nous voir directement au restaurant O’Leary’s Ă  Götgatan un jour de match. Je dois t’avouer que beaucoup de nos membres, en plus de supporteurs de Liverpool, sont aussi vos fans : votre site de vĂȘtements sportifs et de ville (samdodds.com) est leur principale fournisseur de t-shirts reliĂ©s avec Liverpool. Comment ĂȘtes-vous arrivĂ©s Ă  cette idĂ©e ? C’est un site Ă  vous ou Ă  l’un de vos membres ? L’un des membres de notre bureau a commencĂ© avec un magasin avec d’autres amis il y a quelques annĂ©es et ils sont aujourd’hui trĂšs connus ! Samdodds.com a besoin de nous tous pour trouver plus de clients et nous avons besoin d’eux pour trouver plus de membres ! Vous avez eu des informations des Ă©ditions de la Kop Cup ? Avez-vous une Ă©quipe de foot pour y participer ? Je suis dĂ©solĂ©, mais nous n’avions pas connaissance de la Kop Cup. S’il te plaĂźt Rodolfo, n’oublie pas de nous tenir informĂ©s pour la prochaine !! Je n’y manquerai pas, Pelle !!

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\ \ \ RODO

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JOURNAL

DE

Dimanche 20 septembre

BORD PAR

VINCE

Stupeur et tremblements

Non, AmĂ©lie Nothomb n'a pas signĂ© en tant que joker Ă  Liverpool, faudrait voir Ă  pas pousser mĂ©mĂ© dans les orties ; nĂ©anmoins cette 6Ăšme journĂ©e de PL m'a d'emblĂ©e Ă©voquĂ© ces deux sentiments. D'abord, la victoire des Reds de Benitez contre West Ham m'a pour le moins bousculĂ© tant elle paraissait compromise. Faut dire quand mĂȘme que ce match sentait bon le match Ă  la con : un niveau gĂ©nĂ©ral poussif, des cadres (Torres, Gerrard et Carra) peu inspirĂ©s et une dĂ©fense qui fait penser Ă  la ligne Siegfried... cĂŽtĂ© français s'entend.

Bref, avant ce match et comme certains l'avouaient, on Ă©tait moyennement confiants et beaucoup pensaient que notre salut viendraient de nos deux hĂ©ros du moment, Kuyt et Benayoun. Au sortir de ce match, on peut considĂ©rer que nous avions raison ; ces deux-lĂ  ont encore prouvĂ© qu'ils Ă©taient des pions essentiels de l'Ă©chiquier de Benitez. Ainsi, mĂȘme s'il parut plus Ă©moussĂ©, le premier eut le mĂ©rite de marquer et de peser sur la dĂ©fense des Hammers ; le second quant Ă  lui continue de m'Ă©tonner par une rĂ©gularitĂ© exponentielle et une capacitĂ© d'Ă©limination Ă©tonnantes. Si on considĂšre en outre le match de Torres comme une vraie valeur ajoutĂ©e sur ce match (2 buts qui changent un match piĂšge en victoire miracle), les semaines Ă  venir peuvent ĂȘtre de bonne augure. Reste Ă  Rafa Ă  rĂ©gler le dĂ©licat problĂšme de la dĂ©fense et de l'incidence viscĂ©rale, culturelle de Carra sur le peuple rouge. Rafa peut-il objectivement mettre son emblĂ©matique n°23 sur le banc sans provoquer la colĂšre scouse ?

PassĂ©s les sujets qui fĂąchent... cette 6Ăšme journĂ©e m'a ensuite agacĂ© !! Comment ne pas ĂȘtre stupĂ©fait au regard du scĂ©nario de ManU vs Man City ? Peut-ĂȘtre en laissant tomber le foot ou en

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pestant contre cet arbitre qui donne 6 minutes de temps supplĂ©mentaire aux Mancs pour aller marquer ce but qui nous coĂ»tera peut-ĂȘtre le titre en fin de saison ? Bref, on aura beau hurler, insulter ou crier au complot, rien n'y changera. United a glanĂ© 3 points, that's all folks !! D'une certaine maniĂšre, les Hammers peuvent aussi nous haĂŻr Ă  l'heure qu'il est, tant notre victoire semble un poil heureuse. Notre cri de rĂ©volte doit s'exprimer sur le terrain, continuons Ă  supporter les Reds, nous irons gagner Ă  Cold Trafford Ă  la 97e s'il le faut !! Alors oui, je suis agacĂ© et stupĂ©fait du scĂ©nario de certains matchs, mais c'est ça aussi le football, un concentrĂ© de sentiments divers. Une vie qui s'Ă©grĂšne en 90 mn quoi... + 6 mn d'added time ;) Dimanche 27 septembre

6-1 !! Non, nous n'Ă©tions pas dans un tournoi du grand chelem en ce beau week-end de septembre, mais bien Ă  Anfield. Contre Hull City, nos Reds nous ont rĂ©galĂ©s sur fond d'un Ă©tĂ© indien qui donne place Ă  l'indulgence et au plaisir pur. MĂȘme si tout n'a pas Ă©tĂ© parfait, notamment avec l'axe dĂ©fensif encore trop perfectible Ă  mon goĂ»t, on peut nĂ©anmoins se rĂ©jouir d'un tel match. Torres ressemble de plus en plus Ă  son avatar version 2007-2008, Gerrard nous gratifie d'un but venu d'ailleurs et mĂȘme Babel y va de son petit but (voire deux si on considĂšre son «talon de Dieu»), c'est peu dire de considĂ©rer ce match contre les Tigers comme exceptionnel.

Et puis, un bonheur n'arrivant jamais seul, les Blues de Ch€£$€a ont perdu de leur superbe en encaissant un cinglant 3-1 Ă  Wigan. Anyway, LFC avec ses 15 points revient donc Ă  3 pts des Blues et des Mancs dont je ne ferai aucun commentaire de crainte de voir naĂźtre sur notre forum un Ă©niĂšme dĂ©bat aussi passionnĂ© que (trop souvent) stĂ©rile. En somme, j'ai envie de partager simplement ce doux dimanche baignĂ© du bonheur simple du peuple rouge et de penser dĂ©jĂ  Ă  des lendemains qui chantent. Mardi 29 Septembre

Ce soir, retour Ă  la Ligue des champions !! Un vent

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d'euphorie nous habite tous ; un sacrĂ© paquet de nos membres sont dĂ©jĂ  sur place, prĂȘts Ă  nous reprĂ©senter et Ă  chanter bien haut la fiertĂ© de nos couleurs. D'autres, dont je suis, s'excitent quand mĂȘme Ă  l'idĂ©e de suivre ce match contre la Fiorentina via la radio ou un lien de streaming bien nase. Bon, sur le papier, un match difficile Ă  pronostiquer. La Fio' n'a plus le luxe de son Ă©poque Batistuta et les Reds, mĂȘme s'ils se sont amusĂ©s samedi contre Hull, n'ont pas encore trouvĂ© un Ă©quilibre solide entre l'efficacitĂ© offensive et l'assise dĂ©fensive. En tout cas, nul doute que le Stadio Artemio Franchi rĂ©sonnera du YNWA du peuple rouge ainsi que de la joie nostalgique du Fields of Anfield Road, portĂ©s par une French Branch surexcitĂ©e et alcoo....hum sur-motivĂ©e. Mercredi 30 septembre

Ce matin, c'est gueule de bois !! Le match d'hier soir s'est soldĂ© par un cinglant 2-0 et il n'y a rien Ă  y redire si ce n'est qu'un certain Jovetic nous a fait un mal dingue. Bon, faut pas se mentir non plus, on l'y a aidĂ© grandement par les largesses laissĂ©es Ă  la Viola. Juste un dĂ©tail important, la singularitĂ© de LFC en coupe d'Europe habituellement (peut-ĂȘtre plus encore qu'en PL), c'est le peu d'espaces laissĂ©s Ă  l'adversaire. Hier soir, ce sont des boulevards qui s'offraient aux joueurs florentins ; pas de pressing rouge, peu ou pas de mobilitĂ© et un manque Ă©vident de liens entre les diffĂ©rentes lignes. Certains accablent des joueurs en particulier (c'est mon cas de temps en temps) mais sur ce match, c'est l'ensemble qui est Ă  blĂąmer. Rien Ă  sortir de bon autrement que la dĂ©sagrĂ©able impression que cette saison risque d'ĂȘtre frustrante encore une fois.

Samedi 3 octobre

Le dĂ©placement Ă  Stamford Bridge devrait ĂȘtre source d'excitation, du moins c'est le cas habituellement chez moi. Pourtant, les statistiques parlent d'elles-mĂȘmes !! Notre dĂ©fense est Ă  la

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peine, c'est le moins qu'on puisse dire et surtout... Drogba la pleureuse jouera demain et risque encore de nous faire du mal. Tiens au passage, je mets mon billet qu'il va encore nous jouer un numĂ©ro de cirque, simulation, cris de douleurs au moindre contact, etc. Bon, n'empĂȘche qu'il a prit la sale habitude de s'amuser Ă  scorer rĂ©guliĂšrement face Ă  Pepe et, en ce moment, ce n'est pas pour me rassurer. Comptant nĂ©anmoins sur Rafa pour savoir rassembler ses troupes en leur rappelant les «fondamentaux» du football, j'espĂšre que nos Reds iront chercher au moins un bon nul. Sans quoi, avec 3 dĂ©faites on pourrait objectivement douter dĂ©jĂ  de la possibilitĂ© d'un titre qui nous manque tant. Les loups crieront au sacrilĂšge, au retournement de veste ou au peu d'entrain Ă  supporter vaille que vaille Liverpool mais NON !! D'abord parce que (j'espĂšre) LFC va aller chercher un gros rĂ©sultat, et ensuite parce qu'on peut douter avec un peu de recul de la capacitĂ© d'aller chercher le titre sans pour autant s'y rĂ©signer. Dimanche 4 octobre

Difficile de reprocher grand chose Ă  Liverpool aprĂšs cette dĂ©faite 2-0 Ă  Chelsea. D'abord parce que j'y ai vu des Reds plus prĂ©sents physiquement que derniĂšrement ; ainsi la charniĂšre centrale a su s'imposer dans les airs et notamment lĂ  oĂč elle pĂȘchait, les coups de pieds arrĂȘtĂ©s. C'est une petite satisfaction mais quand on fait le constat que LFC est l'une des Ă©quipes encaissant le plus de buts sur corners ou coups francs, on ne peut qu'y voir une amĂ©lioration encourageante.

Autant la défaite est inquiétante au niveau comptable, autant le niveau montré face aux Blues peut présager d'un avenir plus joyeux. Le début de premiÚre période et la poussée forte en fin de seconde doivent notamment servir de référence tant Liverpool a semblé capable d'aller marquer ce but qui aurait sans doute changer le cours du match ; les corners se sont enchaßnés, les décalages ont été nombreux et on a pu enfin voir de la mobilité et du lien entre les lignes.

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Nous sommes désormais relégués à 6 points de Chelsea mais l'espoir demeure pourtant ; reste à négocier au mieux ce mois d'octobre capital avec des matchs à venir difficiles. Sunderland est allé chercher un bon point chez les Mancs que nous accueillerons ensuite aprÚs un périlleux déplacement à Lyon en C1. Bref, au 31 octobre, on en saura beaucoup plus sur l'avenir des Reds tant en PL qu'en CL et on pourra alors esquisser un semblant de bilan sur la saison. Avant ça, continuons d'y croire coûte que coûte, malgré nos finances, H&G, les rumeurs de rachat, l'interminable débat sur Lucas, la méforme de Carra, l'arrogance de Stevie ou le systÚme de jeu post-Alonso... Anyway keep on singing... 'cause we have dreams and songs to sing of the glory round the fields of Anfield road !!

parlent aujourd’hui. En ce dĂ©but d’aprĂšs-midi, la rumeur a enflĂ© et confirmĂ© finalement que Gillett a bien rencontrĂ© le Prince Faisal pour discuter de la vente de ses parts au sein de LFC. Le deal semble trĂšs proche entre les deux parties mĂȘme si le problĂšme de la hauteur de la dette risque de ralentir la conclusion de l’affaire.

Jeudi 8 octobre

AprĂšs la dĂ©faite frustrante Ă  Stamford Bridge, Canal + sport nous a rĂ©galĂ© en invitant aujourd’hui Rafa Benitez pour une Ă©mission d’une heure. PrĂ©sents sur le plateau, Desailly, Puel, Garcia et Denoueix se sont essayĂ©s Ă  dĂ©crire les caractĂ©ristiques de l’entraĂźneur des Reds ; au final, l’émission a permis de comprendre un peu mieux les choix de Rafa et de faire tomber certains mythes consĂ©cutifs Ă  Istanbul. Concernant l’équipe 2009-2010, la question inĂ©vitable de l’absence d’Alonso dans le systĂšme n’a pas semblĂ© embarrasser Benitez. Au contraire, il m’a semblĂ© trĂšs optimiste (trop ?) sur l’apport offensif d’Aquilani qu’il voit comme le maillon encore manquant pour que l’équipe tourne Ă  plein rĂ©gime. J’espĂšre qu’il dit vrai car actuellement, et mĂȘme si la dĂ©fense prend cher, le milieu de terrain n’apporte pas le rendement souhaitĂ©. A ce propos, le positionnement de Gerrard explicitĂ© par Rafa fut un rĂ©gal et a suscitĂ© la curiositĂ© des techniciens français sur le plateau ; d’ailleurs l’explication de son schĂ©ma tactique a permis en outre de confirmer l’importance de Lucas. N’en dĂ©plaise Ă  certains, dont moi, Lucas sera lĂ  et bien lĂ  tout au long de la saison comme titulaire. MystĂšre. J’attendrai la prĂ©sence d’Aquilani pour voir comment Rafa va accommoder ces deux joueurs. In Rafa I trust. Pour le reste, on a pu voir un Rafa souriant, pas trop langue de bois et qui semble avoir parfaitement pris la mesure du club. Conscient de l’attente d’un titre, il a glissĂ© avec malice que la diffĂ©rence entre Liverpool et ManU ou Chelsea, c’est bel et bien cet argent qui manque pour acheter 23 joueurs qui font la diffĂ©rence sur toute une saison. Wait and see car pendant que Rafa faisait sa petite escapade parisienne, Gillett s’offrait un petit voyage saoudien qu’on espĂšre prolifique. Mercredi 14 octobre

The Times, The Guardian ou encore BBC Sport en

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Pour autant, ne nous rĂ©jouissons pas trop vite !! D’abord, on ne connaĂźt pas ce type ni ses intentions, si ce n’est une association de l’Academy avec des joueurs saoudiens supposĂ©s en devenir. Ensuite, et ce n’est pas un petit problĂšme, Hicks est encore lĂ  avec ses parts et n’a pas donnĂ© de signes pouvant laissĂ© croire que le club va changer de mains dans l’immĂ©diat. Franchement si Tic & Tac ont dĂ©finitivement quittĂ© le club en juillet prochain, ce serait dĂ©jĂ  gĂ©nial. Le divorce entre les deux Yankees est bien consommĂ©, c’est clair, et d’ailleurs on peut douter qu’il y ait eu la moindre lune de miel ; pour autant, ceux qui voudraient que les millions pleuvent au mercato en seront pour leurs frais. La saison sera longue et je le crains frustrante ; Ă  moins d’un apport rĂ©ellement extraordinaire d’Aquilani, je pense objectivement qu’il sera plus dur cette annĂ©e d’aller chercher ce titre qui nous manque tant. Je ne suis pas un pessimiste mais je crois, comme Rafa (qui ne le dira jamais haut et fort), que nos moyens financiers sont insuffisants pour apporter une plus-value Ă  cette Ă©quipe. Nous sommes trop dĂ©pendants du trio GerrardMascherano-Torres et, actuellement, si l’un de ces joueurs se blesse, aucun joueur sur le banc ne peut maintenir le mĂȘme niveau de compĂ©titivitĂ©. A Manchester (dĂ©solĂ© d’en faire ici l’exemple), quand le score est nul et qu’il faut forcer la dĂ©cision, on sort un cadre un poil Ă©moussĂ© et on fait rentrer un Giggs qui apporte le petit plus. Nous n’avons pas ce luxe Ă  Liverpool et la diffĂ©rence se joue lĂ  comme elle se joue sur ce stade qu’on nous a promis et qui fait l’ArlĂ©sienne. Bref, ça frĂ©mit en coulisses et j’en suis heureux, attendant une conclusion rapide et voir Liverpool retrouver son lustre passĂ© en PL. Alors certains considĂšrent qu’on doit garder Anfield, refuser le fric des Emirats, voire mĂȘme descendre en Championship pour garder les valeurs du foot Ă  papa (valeurs qu’on a dĂ©jĂ  perdues voilĂ  15 ans au passage), mais que fait-on

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alors ? On ira voir les matchs accoudĂ©s sur la main courante d’un vieux stade Ă  discuter du temps oĂč le Kop chantait “She loves you” devant un journaliste mĂ©dusĂ© ? On vannera ces Italiens qui se sont vus, un soir Ă  Istanbul, gagnants 3-0 Ă  la mi-temps ? J’ai aimĂ© et j’aimerai toujours Liverpool, mĂȘme s’il fait quelques concessions au business ; aprĂšs, tout est une question d’alchimie fragile. Il y a un truc particulier Ă  Liverpool, qui tient du dĂ©tail, de l’histoire ou d’un je ne sais quoi qui n’est pas propre au foot d’ailleurs ; et ce petit truc me fait croire que mĂȘme avec un nouveau stade, un sponsor Ă  la con ou un proprio Ă©mirati, tout me fait penser que Liverpool est Ă©ternel et qu’à ce titre on n’a pas Ă  craindre le changement. WE ARE LIVERPOOL !!!!

détails du jeu fourni, rien n'a été ou presque hier. Est-ce une raison pour vomir sa haine sur un forum qui se veut d'abord fraternel (voire quasi familial entre certains membres) ? Liverpool n'est pas bon en ce début de saison, point barre !! Je fais partie de ceux qui doutent de la capacité de LFC à aller chercher le titre cette année mais pour autant je continue d'essayer d'y croire et je ne tire pas sur l'ambulance. J'ose espérer que l'ùge de certains, encore trÚs (trop ?) jeunes, est une excuse suffisante à leurs relents haineux les soirs de défaites.

Samedi 17 octobre

Aujourd'hui c'est jour de match avec le dĂ©placement Ă  Sunderland. VoilĂ  quelques temps, nous aurions Ă©tĂ© nombreux Ă  considĂ©rer ce match comme Ă©tant largement Ă  notre portĂ©e ; la donne a bien changĂ© malheureusement. D'abord parce que cette annĂ©e, les Black Cats font un dĂ©but de championnat plus qu'honorable avec un jeu plus posĂ© qu'on ne l’a connu (mĂȘme si Turner fait exception en jouant toujours au bon vieux kick'n'rush). Ensuite, et surtout, Liverpool est en proie au doute avec dĂ©jĂ  3 dĂ©faites au compteur et un jeu encore trop perfectible pour espĂ©rer glaner le trophĂ©e suprĂȘme qu'est la PL. Si on ajoute Ă  cela les blessures de Stevie G et Torres lors des qualificatifs pour la CM 2010, ce dĂ©placement au Stadium of Light ressemble Ă  un bon vieux traquenard qui pourrait nous coĂ»ter cher en cas de rĂ©sultat dĂ©favorable. Croisons les doigts pour que les Reds aient ce dĂ©clic qui permettra enfin de lancer la saison ; le rĂ©veil de LFC s'est toujours avĂ©rĂ© brutal, espĂ©rons donc que les Cats en fassent les frais. Dimanche 18 octobre

Arfffff !! Rien ne nous aura Ă©pargnĂ© cette annĂ©e. Quelle poisse !! On se rĂ©veille ce matin avec le sentiment que Liverpool est la risĂ©e de toute l'Angleterre tant les images de ce but gag encaissĂ© fait le tour du monde. Attribuer le but Ă  Bent paraĂźt curieux mais en mĂȘme temps un csc d'un ballon rouge estampillĂ© Liverpool, ça prĂȘte Ă  rire. Ou Ă  pleurer, c'est selon. La nuit portant conseil, j'ai pris le pouls de notre forum favori afin de voir comment avait Ă©tĂ© ressentie cette dĂ©faite terrible qui place nos adversaires du jour devant au classement. J'avoue avoir parfois un mal fou Ă  Ă©viter d'intervenir sur le forum, tant on peut y lire de conneries les lendemains de dĂ©faites. Alors oui, cette dĂ©faite fait mal et nous place Ă  7 pts des Mancs. NON, l'arbitre n'aurait jamais dĂ» accorder ce but, et alors ? Sur le fond rien Ă  dire tant on a Ă©tĂ© mauvais et sans mobilitĂ©. N'entrons pas dans les LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Liverpool, c'est d'abord un art de vivre et Ă  la rigueur le foot, la victoire, la dĂ©faite, tout ça c'est des conneries !! On peut critiquer la direction que prend le club, mais avec raison et respect de nos valeurs, car au final, Liverpool doit ĂȘtre viscĂ©ralement ancrĂ© en nous. C'est cet Ă©tat d'esprit qui a bĂąti LFC au fil des dĂ©cennies et on doit tous s'y accrocher si on ne veut pas devenir un club de footix comme tant d'autres. LIVERPOOL WE LOVE YOUUUU !! YES WE DOOOOO !! Mardi 20 octobre

Ce soir, Lyon se présente sur le chemin des Reds à Anfield avec le sentiment étrange que tout peut arriver. Lyon comme Liverpool sortent d'une défaite en championnat ; l'une étonnante à domicile contre Sochaux, l'autre plus inquiétante tant le niveau a semblé indécent contre les Black Cats. Depuis samedi les médias nous refont le sketch du mythique Liverpool, se gargarisent de cette légende d'Anfield, chialent à en trembler à la simple évocation du YNWA... Bullshit !! Non pas que je veuille tuer la légende, loin de là, tant j'aimerais revivre le Liverpool des années 60 à 90, mais depuis tout ça, il y a eu le Heysel, il y a eu Hillsborough. Bref, comme l'a dit ce bon tonton Gregos, les lads peuplent maintenant les pubs et leurs chants de chiens enragés manquent souvent terriblement dans les travées d'Anfield. Ainsi donc on nous gonfle encore et toujours avec les poncifs du genre et j'ai peur qu'on ne se plaigne dÚs demain du manque de ferveur d'Anfield, qu'on enrage de voir que ces Gones se sont fait plus entendre que les Scousers présents

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au stade. Ce coup de gueule passĂ©, j'espĂšre voir LFC se surpasser au moins sur ce match ; voir Aulas tout sourire au sortir du match me ferait trop mal au c.. !! Gerrard sera prĂ©sent et Liverpool n'a jamais Ă©tĂ© aussi fort que dos au mur, et lĂ  le mur se rapproche dangereusement. Fingers crossed !! Ah j'oubliais, cette nuit j'ai fait un rĂȘve. Celui de revivre la fabuleuse ambiance de la demi-finale contre Chelsea. Je me suis rĂ©veillĂ©, tremblant Ă  l'idĂ©e que peut-ĂȘtre cela n'arriverait pas. Un jour, un type a dit qu'il fallait vivre ses rĂȘves... Grand bien lui fasse !

majorité d'entre nous, habité par ce club au plus profond de moi. Envers et contre tous. Mais quand l'ennemi du club vient de l'intérieur, ça fait plus mal encore... Ainsi, aujourd'hui plus encore, que ceux qui portent nos valeurs chantent la gloire de Liverpool au-delà du foot et que les autres passent leur chemin.

Mercredi 21 octobre

1-2 !! VoilĂ , ce qu'on craignait au fond de nous est arrivĂ©. Lyon est venu nous battre et nous met dans une position extrĂȘmement dĂ©licate pour une qualification devenue trĂšs hypothĂ©tique.

A Liverpool, on est tolérant et on ne leur en tiendra pas rigueur. Samedi 24 octobre

Que dire ? Encore une fois difficile d'accabler les uns ou les autres. Gerrard sort au bout de 25 mn, non remis visiblement de ses adducteurs, et Liverpool tente tant bien que mal de retrouver un fond de jeu qu'il a perdu depuis quelques temps. MalgrĂ© ça, quelques aspects positifs indĂ©niables. Carra a semblĂ© plus Ă  l'aise associĂ© avec Agger, la titularisation de Kelly s'est avĂ©rĂ©e audacieuse et plutĂŽt trĂšs rĂ©ussie, Benayoun nous a gratifiĂ© d'un trĂšs bon match, Kuyt a fait du Kuyt, rien Ă  dire, et N'Gog confirme un potentiel rĂ©el contrastĂ© pour l'instant par un certain complexe (d'infĂ©rioritĂ© ?) et un manque de confiance Ă©vident. Encore une fois, cette dĂ©faite Ă  Ă©tĂ© pour certains de nos membres (faut-il encore les considĂ©rer comme des nĂŽtres ?) l'occasion de se dĂ©chaĂźner contre le club, ses joueurs et Rafa. C'est quelquefois dĂ©sespĂ©rant, voire propice Ă  l'abandon, mais abandonner ce forum Ă  la connerie infĂąme de certains, c'est dĂ©jĂ  leur donner raison donc... pas question !! Il y a des jours comme ça oĂč supporter Liverpool tient plus du sacerdoce que de la raison et dans la dĂ©faite, je me sens, comme heureusement la

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VoilĂ , on y est. Ce week-end, c'est LE match !! Celui qu'on a tous cochĂ© sur le calendrier avec des rĂȘves plein la tĂȘte et des Ă©toiles dans le fond des yeux. Man U, on arrive !! Faut pas se mentir, on est tous frustrĂ©s par ce dĂ©but de saison, on s'accroche en se disant qu'on a dĂ©jĂ  jouĂ© pas mal de «gros» et que Liverpool y croira jusqu'au bout parce que c'est ça, le Liverpool way... NĂ©anmoins, on sait que psychologiquement une grosse partie de la saison se joue demain ; une victoire nous ramĂšnerait Ă  4 pts des Mancs, une dĂ©faite nous donnerait le rĂŽle de voiture balai du Big Four. Autant dire que, vu les circonstances (blessures et tensions internes notamment), aller chercher le titre serait purement grandiose. Pour en revenir au match de demain, un signe positif : pas de guerre des mots avant le match entre Rafa et Ferguson. On sait qu'Ă  ce petit jeu, Rafa est rarement sorti vainqueur et parions qu'il a pu cette fois se concentrer sur le match plutĂŽt que de se disperser. Plus concrĂštement, la prĂ©sence ou pas de Gerrard & Torres aura forcĂ©ment une incidence sur le dĂ©roulement du match mĂȘme si l'an dernier l'absence du premier ne nous avait pas empĂȘchĂ© de l'emporter Ă  Anfield. Cette annĂ©e, notre position au classement nous envoie masquĂ©s dĂ©fier l'Ă©quipe de Shrek avec un seul mot d'ordre : GAGNER !! ParallĂšlement Ă  la rencontre, un autre Ă©vĂ©nement aura lieu demain : la manifestation du «Spirit of Shankly» opposĂ©e Ă  la politique dĂ©sastreuse de Hicks & Gillett. MĂȘme si manifester n'est pas culturel au LFC, cette fois l'heure est grave.

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Novembre 2009 - n°6


L'empathie a toujours Ă©tĂ© Ă©norme entre les fans et les joueurs, mais la cassure semble profonde avec le club, du moins avec ses dirigeants ; jamais en effet Liverpool n'a Ă©tĂ© aussi exposĂ© financiĂšrement, la viabilitĂ© du club Ă©tant grandement engagĂ©e. «Spirit of Shankly» fait de son mieux, certains y voient un coup de pub. Et alors ? Pour se faire entendre, ne faut-il pas ĂȘtre visible et entendu ? Demain, la journĂ©e sera capitale ; deux victoires se joueront mais la plus importante ne sera peutĂȘtre pas celle qu'on croit. Faire entendre notre voix demain sera un signe fort contre la politique et les mensonges de H & G ; se taire signifierait une certaine rĂ©signation gĂ©nĂ©rale. Liverpool, ce n'est pas ça !! Ce n'est ni la rĂ©signation ni l'abandon ; Liverpool, c'est le combat, la rage au ventre. Liverpool, c'est le cri du peuple et le rouge au coeur. Liverpool, c'est un coup de pied au cul assĂ©nĂ© par un Kop en furie !! Liverpool sera toujours Liverpool Ă  Stanley Park si on garde ce cri en nous, quoi qu'on en dise ; mais Liverpool sera mort Ă  Anfield si on le laisse Ă  la mollesse consensuelle de ceux qui ont des oursins dans les poches. Yanks out !! Lundi 26 Octobre

Liverpool 2, Man U nil !! Oh purée, quel bonheur d'avoir assisté à ça, quel bonheur d'avoir vu le peuple d'Anfield aussi heureux !! Des sourires de gamins sur le visage, des gens qui s'enlacent devant le stade, des chants qui n'en finissent plus et un chauffeur de bus qui nous klaxonne dans la rue à minuit passé. On est heureux pour longtemps, quoi qu'il advienne, Torres et N'Gog, fournisseurs officiels de bonheur en barre.

Les Reds nous ont rendu une bien belle copie hier et notre mémoire itinérante, Serge aka l'aventurier, a confirmé ne pas avoir vécu une telle ambiance depuis quelques années. Ferguson a eu beau essayer de tromper Rafa en titularisant finalement Rooney, rien n'y a fait, les Mancs ne sont jamais (bon, une fois ou deux, pas plus) parvenus à inquiéter Reina, bien aidé par une défense retrouvée et solide.

LFC French Branch - www.liverpoolfrance.com

Pour ma part, la rentrĂ©e d’Owen Ă©tait passĂ©e inaperçue, mais avec le recul des images Ă  la tv, il y avait quelque chose de pathĂ©tique lĂ -dedans. Une ancienne icĂŽne d'Anfield sifflĂ©e et traitĂ©e de Judas !! Jamais tel traitement n'avait eu lieu ici, c'est dire comment le transfert (pourtant indirect) vers ManU a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©. Le roi est mort... VIVE LE ROI !!

On est revenus Ă  4 pts de nos adversaires du jour mais, comme on le sait, le plus dur sera de confirmer le week-end prochain Ă  Fulham; enfin ne boudons pas notre plaisir. «Carpe diem» comme on dit... Demain sera un autre jour et, en attendant, je me suis endormi comme un gamin, avec des rĂȘves Ă  la pelle et le souvenir empli de vous tous. Difficile de revenir sur terre quand on a touchĂ© du doigt le paradis ; merci Ă  ceux qui font vivre tout ça et qui sont le nerf de la Branch. MĂȘme si j'imagine que certains ont criĂ© (un peu vite ?) que LFC est revenu dans la course, que Rafa est le meilleur... vous savez ? Ceux-lĂ  mĂȘme qui voulaient le voir au pilori la semaine derniĂšre aprĂšs Lyon, bref, malgrĂ© ceux-lĂ  et leur bonheur Ă©phĂ©mĂšre, j'ai pris un pied dingue en voyant ou revoyant cette bande de cinglĂ©s, fous furieux de la French Branch qui crachent leur bonheur unique d'ĂȘtre ensemble, simplement, et de chanter toujours plus haut et plus fort leur amour pour la tunique rouge. Peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, dit l'adage, et bien c'est ce que je ressens avec vous, lads ; j'ai beau ĂȘtre trĂšs rĂ©servĂ©, mais avec vous, peu importe le rĂ©sultat de nos Reds finalement, ma victoire c'est de voir que la Branch est une putain de belle famille qui reprĂ©sente bien le Liverpool Way : des joies, des tensions, des larmes, mais au final, un esprit de groupe soudĂ© et des rires plein les gosiers. WE SHALL NOT BE MOVED !! \ \ \ VINCE

RED POUR TOUJOURS

LIVERPOOL FRANCE 10 rue Jules Verne, 93400 St Ouen - France Email : lfcfrance@gmail.com Directeur de la publication : Ant Directeur de la rédaction : Ici Anfield Mise en page : Fencerdam

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Novembre 2009 - n°6


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