Thierry Gervais. L’Illustration photographique

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L’invention du magazine

du Diable » à la fin du numéro. Photographies, dessins et lettres sont parfois numérotés pour suivre chronologiquement le déroulement de la page, mais plus souvent la disposition des images répond à des dispositifs de mise en forme qui font valoir telle scène ou tel personnage au profit d’actions et d’acteurs secondaires. Le reste du numéro du 14 septembre 1899 de La Vie illustrée répète l’agencement des illustrations orchestré pour l’affaire Dreyfus (fig. 297 à 300). Des articles courts sont richement illustrés sur une page et font face à des espaces entièrement dédiés aux images. Un titre court comme “La Peste à Oporto” ou “La Corrida de toros de Roubaix” seconde les illustrations et une mention renvoie à la dernière page du numéro qui recueille la rubrique descriptive intitulée “Nos gravures”. Le choix éditorial qui consiste à publier cinquante-deux images impose à l’hebdomadaire une conception graphique sensiblement différente de celle de L’Illustration. Les textes sont courts, publiés sur une ou deux pages — rarement plus — et toujours très richement illustrés puisque chaque page accueille en moyenne trois à quatre images. Plus spécifiquement, des pleines pages de La Vie illustrée proposent une sélection d’images autour d’un sujet d’actualité, accompagnées des seules légendes et de la titraille. Relevant davantage d’un processus d’accumulation que d’une conception graphique, ces pages proposent à l’œil du lecteur une nouvelle approche du journal.

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