Thierry Gervais. L’Illustration photographique

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Le choix de la photographie

taire. Un officier chevauchant aux côtés d’Albert 1er s’est métamorphosé en la reine Elizabeth grâce à l’habilité d’un dessinateur (fig. 196 et 197). Autant d’exemples qui témoignent d’un usage de la photographie dans la presse qui ne tient pas compte de ses supposées valeurs d’authenticité. Comme peuvent l’être le dessin et la gravure, la photographie est travaillée pour produire une composition qui correspond aux objectifs rédactionnels du périodique. Ces montages invitent à redéfinir l’intérêt de la presse illustrée pour la photographie : les exigences illustratives visent à produire des effets visuels, un récit en images, et plus globalement, un objet dont le graphisme doit séduire le lectorat. Le nombre de photographies conservées de l’agence Chusseau-Flaviens n’atteint pas celui des structures plus connues comme Rol ou Meurisse132. À partir de ce corpus, il est cependant possible de tirer quelques conclusions sur le fonctionnement de ces premières agences de diffusion de photographies et sur les attentes de la presse à leur égard. La diversité des opérateurs recensés dans les collections conservées et l’absence répétée de la mention du crédit dans la légende de l’image publiée révèlent une attention minime portée à l’auteur de la photographie. Si le photographe Simons apparaît comme un reporter aventureux dans les premières années du xxe siècle, 132. À partir de la collection du musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône, de la GeorgeEastman House de Rochester et de fonds privés, plus de 16 000 photographies ont été consultées. La bibliothèque nationale de France conserve 203 000 clichés de l’agence Rol et 160 000 de l’agence Meurisse.

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