letsmotiv nord & belgique_86_juin2013 by LM magazine

n째86

juin 2013

GRATUIT

nord & belgique Cultures et tendances urbaines

#86 Sommaire Let’smotiv - juin 2013

n ews Des stars mises en pièces, des poupées de cire, un film en 9 images, le retour du drive-in, de fabuleux ratages, les Smiths laissés en plan et un coup derrière la nuque

10 visite guidée Le Métaphone

14 portfolio Sergio Mora, l'illusionniste

26 dossier Il était une frite

dossier festivals [part one] Latitudes Contemporaines, Rencontre avec Daniel Linehan, Les Folies, Lille Piano(s) festival, Electro Libre, Plazey Festival, D Festival, Planet Caravan, Out Loud!, Best Kept Secret Festival, La Voix du Rock, Brussels Film Festival, Openluchttheater Rivierenhof, GrensRock, Warm Up, Main Square Festival, Couleur Café, Graspop Metal Meeting, La Citadelle en Bordées, Verdur Rock, Festival au Carré…

82 cinéma Polluting Paradise, La dernière fois que j'ai vu Macao, Je suis supporter du Standard, Room 237, Les 39 marches

90 Exposition

Jens Olof Lasthein, Erwin Wurm, Panoramas 15, Natures artificielles, Tickets de concerts... Agenda

104 livres Pierre Zaconne, Dan Fante, Louise et Martine Fokkens, Joyce Maynard, Georges Labica

106 disques Daft Punk, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, Mount Kimbie, The National, Primal Scream

108 agenda concerts et soirées 114 Le Mot de la fin

Les vêtements comestibles de Yeonju Sung

Let’smotiv Nord & Belgique 114 rue Barthélémy Delespaul - F - 59000 Lille tél : +33 362 64 80 09 - fax : +33 362 64 80 07 redaction.nord@letsmotiv.com redaction.bruxelles@letsmotiv.com

w w w. l e t s m o t i v. c o m http://www.facebook.com/letsmotivnord.belgique https://twitter.com/LM_Letsmotiv

Direction de la publication / Rédaction en chef : Nicolas Pattou

nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction : Thibaut Allemand

redaction.nord@letsmotiv.com

Direction Artistique / graphisme : Cécile Fauré

administration : Laurent Desplat

cecile.faure@lastrolab.com

Impression : Imprimerie Ménard

Couverture : Sergio Mora

Elsa Fortant

http://sergiomora.com

Benjamin Perez

info.nord@letsmotiv.com redaction@lastrolab.com

pub.nord@letsmotiv.com

laurent.desplat@lastrolab.com

31682 Labège

diffusion : C*RED (France/Belgique) ; Zoom On Art (Bruxelles)

Ont collaboré à ce n° : Sandrine Allanic, Madeleine Bourgois, Sylvain Coatleven, Julien Collinet, Sophie Desplat, Marine Duquesnoy, Marine Durand, Grégory Escouflaire, Audrey Jeamart, Vincent Lançon, Loudie, Hakima Lounas, Sergio Mora, Raphaël Nieuwjaer, Clément Perrin et plus si affinités.

Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl L'astrolab* - info@lastrolab.com L'astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 Dépôt légal à parution - ISSN : en cours L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Let'smotiv est imprimé sur du papier certifié PEFC. Cette certification assure la chaîne de traçabilité de l’origine du papier et garantit qu'il provient de forêts gérées durablement. Ne pas jeter sur la voie publique.

Papier issu de forêts gérées durablement

news

en Bref

L'habit ne fait pas le moine, mais le cuir rouge sang fait le Michael Jackson et le jean rapiécé, le Kurt Cobain. Après avoir symbolisé des personnalités par leurs lunettes (Warhol, Gandhi, Yves Saint Laurent...) et des films avec deux ou trois vêtements (Shaun Of The Dead, Dumb & Dumber…), les graphistes de Moxy Creative s'attaquent donc aux attributs de stars de la pop en trois éléments seulement. Ci-contre, le Nain pourpre. www.moxycreative.com

Costume 3 pièces

Poupée de cire Untitled 2011© Stefan Altenburger

Sur les gâteaux d'anniversaire, les bougies symbolisent les années écoulées. L’artiste suisse Urs Fischer s'empare de cette symbolique à travers des personnages à taille humaine, réalisés à la cire et stupéfiants de réalisme. Jusque-là, rien d'exceptionnel pour les habitués de Madame Tussauds ou du musée Grévin. Mais lorsque Fischer allume la mèche, ses réalisations se détruisent lentement. Réflexion sur le temps qui passe et la vanité de l'art ? Un peu de tout cela mais, surtout, la destruction de ces œuvres en crée de nouvelles, tout aussi belles. Des économies de bouts de chandelle ? www.ursfischer.com

Telex

Un informaticien de 35 ans vient de faire un joli périple. Lieu d'arrivée ? Montcuq, commune immortalisée par le tandem Prévost-Desproges. Il était parti en vélo, une semaine plus tôt, de Parla, en Espagne. Pour l'amour du jeu de mots, donc.

The Big Lebowski © 9filmframes.tumblr.com

news

La preuve par 9 « Le cinéma, c'est la vérité 24 fois par seconde ». C'est ça Jean-Luc ! Ici, un film est résumé en 9 images, ni plus, ni moins. De 2001, L'Odyssée De L'Espace au Big Lebowski en passant par Trainspotting, le tumblr 9filmframes tente de capter l'essence d'un long-métrage en neuf images essentielles qui ont marqué la mémoire collective. À vous de voir si vous aviez conservé les mêmes plans en mémoire... www.9filmframes.tumblr.com

En voiture ! À l’heure où les Drive-in se comptent sur les doigts d'une main aux États-Unis, la Nef du Grand Palais propose de vivre cette expérience (presque) disparue. Un brin marketing, l’opération baptisée Cinema Paradiso nous invite à regarder dans le rétro. Au programme, des films cultes : Grease, Pulp Fiction, The Big Lebowski, Taxi Driver, Psychose, Annie Hall… Malheureusement, loin du cachet des belles américaines, les spectateurs prennent place à bord de petites italiennes (Fiat 500). Une reconstitution à la sauce spaghetti. 10>21.06, Paris, Grand Palais, Nef, www.grandpalais.fr

Les charlots You had one job ! On peut traduire cette expression par « Tu n'avais qu'un seul truc à faire ». Ce site recense tous les ratages dus à l'inattention, l'incompétence ou, plus sûrement, le je-m'en-foutisme absolu de certains salariés – et entreprises, vu cette peluche flippante. Certains ont dû se faire virer, c'est certain. Mais ça valait le coup, non ? www.hadonejob.com

news

This charming map

Mullet On-The-Go Wig © Urban outfitters

On se souvient de ce superbe poster qui reprenait le plan du métro londonien et remplaçait les stations par des artistes, les lignes symbolisant un genre musical – avec des correspondances, évidemment. Ici, un fan s'est amusé à prendre la carte du tramway mancunien pour voyager à travers la discographie des Smiths. Chaque ligne représente un album et chaque arrêt, une chanson. Mais le même titre peut se retrouver sur des compilations ou un album live... et ainsi, plusieurs stations portent le même nom. Dommage, mais l'idée était belle ! www. proofspirit.co.uk

Telex

On achève bien les cheveux André Agassi, MacGyver, Tony Vairelles. Point commun ? Le mullet, bien sûr. Cette coupe de cheveux pas très franche (court devant, long derrière) est désormais déclinée en bandeau. Avantage : décalé, donc en adéquation avec l'ironie ambiante. Risque majeur : finir comme le collectif 10minutesaperdre, jamais drôles, toujours navrants. www.urbanoutfitters.com Pour son prochain film, Denis Robert s'intéresse à Cavanna, figure mythique de l'épopée Hara-Kiri / Charlie Hebdo. Ce portrait très attendu nécessite un coup de pouce (financier), aucune banque luxembourgeoise n'ayant voulu l'aider. Rendez-vous sur www.kisskissbankbank.com.

lieu

le métaphone Big bang Voici dix ans, était extraite l'ultime paillette de charbon de la fosse 9-9 Bis, à Oignies. Aujourd'hui restauré et réhabilité, le site a tout l'air d'un poumon culturel pour l'agglomération Hénin-Carvin et, surtout, accueille une salle de concert à l'architecture unique au monde – ni plus, ni moins. Tour du propriétaire d'un lieu flambant neuf (neuf bis, forcément). Rouge écarlate et gris anthracite, classique, mille personnes debout, cinq cent en places assises, normal, le Métaphone abrite une très belle salle de concert. Mais l'essentiel se trouve d'abord à l'extérieur. Dans ce coin de nature flanqué de terrils et

Vue aérienne © Balloïde Photos

zoom

dans cette structure en forme de... mégaphone. En fait, une avancée couverte qui peut tenir lieu de scène, pour un public de cinq mille personnes – et sera utilisée dès l'inauguration. On demeure coi et enchanté devant ces murs en verre dépoli, cette toiture photovoltaïque et ces escaliers en acier Corten. Sur les parois latérales du porche, sont fixés des enceintes et 24 instruments de musique (xylophones, tamtam, gongs, bâton de pluie...). Étrange. Au dessus de nous, se découpe une cabine dont le rouge éclatant tranche avec la façade noire - une régie à partir de laquelle un musicien peut actionner lesdits instruments. Eh oui ! La salle elle même produit de la musique, et de nombreux artistes ont déjà manifesté leur intérêt pour l'engin (le chanteur Loïc Lantoine ou les avant-gardistes Jérémie Ternoy et Christophe Hiriart). Traditions Et en attendant ces créations, le bâtiment sonore devient carillon – et renoue ainsi avec le patrimoine nordiste. « Notre programmation mettra en lien patrimoine et musique, expliquent de concert Olivier Galan, directeur du Métaphone, et Justine Flahaut, chargée de communication. Ainsi, dès l'inauguration, nous proposerons des concerts très éclectiques, mais aussi des visites du parcours muséal ». En effet, à deux pas, une salle des machines entièrement restaurée comporte un musée de la vie minière et, d'ici deux ans, accueillera un café-concert qui proposera des musiques intimistes. Sans oublier la reconversion des vestiaires qui prévoit des studios de répétition, un

Cabine © Hérault Arnod Architectes

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auditorium, une salle de danse, un centre de ressources… Par ailleurs, la saison prochaine accueillera des initiatives originales, tel Apache, spectacle hip-hop autour des musiques d'Alain Bashung, ou encore Cesar d'Englos revient des enfers, du théâtre musical sur la catastrophe de Courrières signé Savério Maligno . Beau défi Enfin, le Métaphone se trouve confronté à quelques défis de taille. À commencer par la mairie d'Hénin-Beaumont qui, si elle tombe aux mains du Front National, risque de revoir ses subventions à la baisse – voire de les couper, tout simplement. Heureusement, le projet est porté par la Communauté d’Agglomération d’HéninCarvin et financé par la Région, le Département, l’État et par des fonds européens. Autre challenge : si le bassin minier manquait cruellement d'une salle de cette envergure, elle se trouve à 25 minutes de Lille. Si loin, si proche... Pour l'heure, l'équipe évoque la mise en place de navettes. Enfin, les oiseaux de mauvaise augure doutent que la population locale s'intéresse aux concerts – et à la culture en général. À ceux-là, on propose de faire un tour au Louvre-Lens, qui essuyait les mêmes accusations voici quelques mois... Thibaut Allemand Le Métaphone, Site du 9-9Bis, Oignies à visiter / Inauguration du Métaphone, 28>30.06, gratuit, www.facebook.com/LeMetaphone, www.9-9bis.com, www.agglo-henincarvin.fr à voir / Sanseverino, Eiffel, HK & Les Saltimbanks, DJ Tagada (28.06, 21h) / Étienne De Crécy, Naive New Beaters, Max Roméo, Féfé, DJ Click, Le Bal Des Enragés, La Jonction, La Familya, Morpain, Les Autres... (29.06, 16h) / Festival Des Rutilants : Bollywood Masala Orchestra, Kocani Orkestar, Médéric Colignon + Jus De Bocse, Va Fan Fahre (Feat. DJ Click), Brass Band Nord Pas De Calais, L’étrange Gonzo, Jaïpur Maharaja Brass Band, Eyo’nle, Tarace Boulba... (30.06, 12h)

portfolio

interview

sergio mora L'illusionniste Propos recueillis par ¬ Nicolas Pattou

« Je m'appelle Sergio Mora. Je suis né en 1714 mais je garde un esprit jeune. J'ai un chat qui s'appelle Elvis et une légère tendinite au genou droit », ainsi se présente ce graphiste espagnol. Pincesans-rire, certes, mais surtout extrêmement précis et réfléchi à l'heure d'évoquer son travail. Si les œuvres du Catalan mêlent tradition ibérique et clin d'œil SF, allusions aux contes ancestraux et irruptions de la modernité, Mora refuse d'être qualifié de « surréaliste pop ». « Je préfère surréaliste rock ! ». Entretien.

« je jongle avec les époques et les courants pour casser les codes » Quand avez-vous commencé l'illustration ? Je dessine depuis l'enfance, comme à peu près tout le monde. Sauf que je ne me suis jamais arrêté et un jour, on m'a payé pour ça. À quoi correspond Magicorama ? Gamin, je suis tombé dans un chaudron de potion magique. Depuis, je vis sous une influence surnaturelle. Plus sérieusement, je préfère ne pas trop analyser mes œuvres, au risque de tuer cette fameuse magie. Je dirais quand même que j'essaie de jongler avec les codes et les époques, de défier les limites et les courants, pour simplement exister. La patine d'un

tableau permet de l'apprécier avec distance. Votre travail est traversé de références à l'Espagne et à la Catalogne (torero, danseuse typique, jambon...). Quel est votre rapport avec votre pays d'origine ? Je suis né et j'ai toujours vécu à Barcelone. L'Espagne et la Catalogne en particulier sont très cosmopolites. On peut porter cette histoire en rejetant toute forme de nationalisme. Cette iconographie folklorique charrie une grande force symbolique hors de nos frontières. Si un couturier signe une collection marquée par le folklore espagnol, il fera la couverture de Vogue.

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Mais ici, c'est mal vu et considéré comme ringard, trop provincial, surtout en Catalogne. Cette série joue précisément avec ces préjugés, afin de casser tous les codes. Est-ce pour cela que l'on trouve des personnages de cartoon, M. Spock ou encore des références aux Pixies ? J'aime conjuguer la culture pop avec le folklore. Après tout, le folklore n'est que de la culture populaire devenue coutume, tradition. J'inscris mes personnages dans un jeu intemporel. Par ailleurs, je suis musicien, et ce sont la musique et le cinéma qui me procurent le plus d'émotion. J'essaie de transposer ces sensations dans ma peinture. Les références au sexe sont également très fréquentes... Oui, j'aime mélanger des choses impossibles et briser des tabous. Le sexe n'est ni sordide ni diabolique, et je souhaite en donner une lecture ludique. Enfin, la tauromachie est très présente. Êtes-vous un aficionado ? Je ne suis ni un aficionado, ni un détracteur de la corrida. Je ne me suis rendu que deux ou trois fois dans une arène. J'y ai à la fois vu de belles choses et j'ai souffert. Comme dans la vie. Difficile de répondre en quelques mots, car j'éprouve des sentiments très contradictoires à ce sujet. Cela dit, je reste vraiment intéressé par la symbolique, la poétique, l'esthétique et la dimension plastique de la tauromachie.

Quels sont vos projets ? J'ai passé du temps à travailler sur une bande dessinée qui sera publiée cette année en Espagne et au Mexique. J'ai aussi plusieurs expositions en vue, à Barcelone et aussi en Suisse, au Mexique, à Los Angeles et en Allemagne.

à visiter / http://sergiomora.com et http://magicomora.blogspot.fr à lire / La Foire aux nains de Vincente Ravalec et Sergio Mora, éd Rouergue, 15,30€ Las musas del teatro leve de Saúl Álvarez Lara inspiré par les peintures de Sergio Mora, digital book, disponible sur itunes, gratuit

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Il était une frite

street f

Dossier réalisé par ¬ Nicolas Pattou, Grégory Escouflaire, Thibaut Allemand, Julien Collinet et Benjamin Perez Photos ¬ Frietmuseum, Brugge © DR, Brusselicious © Tony Le Duc

À l'occasion d'une conférence donnée à l'Aéronef de Lille par Luc-Jérôme Bailleul, on s'est penché sur la frite. Comme l'écrit judicieusement Alex Melis, membre de l'amicale de la frite, celleci est le « prétexte à tous les festins improvisés et les repas de fortune, le premier vecteur de lien social au Nord de la Loire et sujet des débats les plus passionnés ». Un mois durant et dès neuf heures du matin, nous avons exploré les coins et recoins du moindre fritkot, questionné l'éminent fritologue Paul Ilegems, parcouru la région à la recherche des meilleurs food trucks et cherché, en vain, l'origine de la première frite. Et maintenant ? On a faim !

Frite mon amie, le 11.06, Lille, L'Aéronef, 19h, gratuit, www.aeronef-spectacles.com (dans le cadre des conférences organisées par Supertalk : www.supertalk.fr) et le 20.09, 19h, Valenciennes, Le Phénix, gratuit, www.lephenix.fr Le défi culinaire et esthétique des baraques à frites présenté à la Gaîté Lyrique, www.gaite-lyrique.net

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interview

LUC-JéRÔME Bailleul Peut-on frire de tout ? Propos recueillis par ¬ Nicolas Pattou Photos ¬ Cravate, Roll a sauce, album de famille, nuancier fourchettes, Encyclopédie © Luc-jérôme Bailleul, Amicale de la frite / G. Bijl frituur Berchem, 1982 © Paul Ilegems, DR

Co-fondateur de l'Amicale de la Frite, responsable des projets à Paris Musées, Luc-Jérôme Bailleul occupe également la fonction honorifique de Haut Commissaire aux Sauces, Condiments & Dégustations au sein de l’Internationale Phrituationniste. À l'occasion d'une conférence donnée à L'Aéronef, ce fritologue érudit nous éclaire sur l'objet de son désir. Bien huilé certes, ce discours sans langue de bois pulvérise certaines idées reçues. Une rencontre-choc. D'où vous vient cette passion pour les frites ? Je suis originaire du Nord de la France, où les habitants entretiennent un rapport viscéral avec le sujet. Étudiant en arts plastiques, je me suis aperçu que le terrain était fertile pour donner lieu à des créations. Avec des plasticiens, des architectes et des graphistes, on a pris le parti de décliner le sujet sous différentes formes : des cartes postales, des stickers, des sapins-senteur qui répandent une douce odeur de frites dans votre voiture.

Quel est le principe de votre conférence ? Ma prestation repose sur des éléments historiques, mais ce n'est pas un cours magistral. J'ai une approche de passionné et je réalise une création personnelle avec la pomme de terre pour point de départ.

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« La frite, c'est le miroir de l'âme » à propos d'Histoire, quelle est l'origine de la frite ? Il y a plusieurs théories. Mais les deux plus tenaces opposent la France à la Belgique qui revendiquent la paternité du bâtonnet doré (voir p.38) On flirte parfois avec la mythologie. Je ne m'inscris pas du tout dans ce conflit, et me place pile à la frontière car « la frite tombe toujours du côté où elle penche ». Apatride, elle appartient à tout le monde, donc à personne. D'où notre Internationale Phrituationiste. Et puis, le plus important n'est pas son origine mais qu'on continue à en manger. Tant qu'on en mange, elle existe ! Sous n'importe quelle forme ? Je ne suis pas un puriste et je ne défends pas une recette plus qu'une

autre. Je trouve qu'il est bon d'utiliser la patate douce, le manioc, des tubercules divers et variés . Il y a 4 000 variétés de pommes de terre en Amérique du Sud. Ce serait dommage de se limiter... Mais n'avez-vous pas une petite préférence ? Malgré mon discours, je préfère la version la plus classique, autrement dit, la recette belge (voir p.39). Je les mange généralement sans sauce. À l'occasion, avec du vinaigre auquel cas, je ne mets pas de sel. Sinon il en va des frites comme de la petite madeleine. On cherche en vain celles que nos grands-parents nous cuisinaient, celles mangées sur le bord d'une route départementale, la nuit à la sortie d'une discothèque, près des quais, sur le port de Calais... Que pensez-vous des frites dites « légères » ? Je ne crois pas en une frite « saine »

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et digeste, comme le promettait la marque Végétaline ou les friteuses Seb®. Je sais pourquoi je mange des frites : pour engranger de la graisse. Je n'ai aucun problème avec cela, sinon quel intérêt ? Et faut-il légaliser la frite au four ? Je n'en mange pas, mais mes enfants trouvent qu'elles sont meilleures. C'est d'ailleurs la frite la plus consommée dans le monde. Avec un ami, on a réalisé des battles, comme les Djs mais avec nos friteuses. Moi, avec des frites fraîches, coupées à la main, graisse de bœuf, bref, la recette classique... Lui, avec une friteuse neuve et de l'huile sans odeur. Eh bien, la plupart des goûteurs, en dehors des Nordistes et des Belges, préfèrent la version surgelée. Parce que la norme et les fast-foods finissent par imposer ce goût-là. Un commentaire sur les sauces ? Vous avez les basiques, donc la mayonnaise et le vinaigre. Ensuite, les plus consommées sont sans doute la sauce poivre, l'andalouse, la Bicky et l'américaine. Après, on bas-

cule dans le registre du voyage avec les sauces Hawaï, Brazil, Tzigane... Puis, on assiste à une surenchère avec les pots de Samouraï, King-Kong, Banzaï Mammouth, Shogun... qui n'indiquent rien quant à leur contenu si ce n'est un degré de piquant et un moyen pour les garçons de tester leur virilité... Quand je lis sauce Shogun ou Samouraï, j'ai immédiatement des visions de fêtes foraines. Avec une fourchette ? Plutôt avec les doigts. Mais ce n'est pas un dogme. La frite, c'est le miroir ▲

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de l'âme. Chacun y trouve son compte. Avec ou sans sauce, avec ou sans les doigts, dans la Végétaline ou la graisse de bœuf, avec ou sans sel, bintje ou pas. Car ça reste une frite. Quels sont les différences notoires en matière de consommation en France et en Belgique ? En Belgique, la frite ne s'accompagne pas forcément de viande. Elle se suffit à elle-même, et on en mange quasiment tous les jours. Pour moi, c'est une friandise, à ranger au rayon des gaufres, des crêpes, des bonbons. J'aime ce côté un peu régressif, charriant des visions d'enfance. Est-elle de gauche ou de droite ? En tout cas, elle est politique. Elle symbolise par exemple les retrouvailles entre Flamands et Wallons (voir p.38). Sinon, elle n'est pas d'un bord particulier. Toutes les couches sociales se retrouvent le dimanche soir autour de la baraque à frites. C'est l'intérêt de cette culture. Le fritkot sur la place du village a la même fonction que le café. On y partage des idées, on demande des nouvelles de la famille.

Justement, comment la frite est-elle entrée dans l'espace public ? Son essor correspond à la période d'industrialisation et au développement du chemin de fer. À proximité de chaque nouvelle gare apparaissait une baraque. C'est comme ça que le commerce des frites a vu le jour. Le principe de la baraque, c'est l'idée de faire à manger dans la rue comme à la maison. Au xixe, c'était le casse-croûte des ouvriers, au xxe c'est l'en-cas du travailleur pressé et mobile. Une cuisine familiale sur le pouce, à moindres frais. Y a -t-il une typologie de la friterie ? à la base, c'est une caravane transformée en cuisine mobile. Elle repose sur une esthétique de la convivialité et du fait-main. L'investissement est faible, on peut ainsi lancer son activité avec peu de moyens. L'éminent fritologue flamand Paul Ilegems (voir p.36), disait que la baraque à frites « c'est l'architecture sans architecte ». Je vois aussi le fritier le long des routes comme le flibustier des temps modernes. Pourtant, certaines caravanes ne bougent pas beaucoup... Oui, elles se sont sédentarisées. Soit disant pour des raisons d'hygiène mais en réalité il est question de fiscalité. On incite à construire en dur pour obtenir une adresse et imposer ces établissements. Où trouve-t-on les meilleures friteries ? Existe-t-il un palmarès ? On prétend toujours que le meilleur fritkot est la Maison Antoine à Bruxelles ou

frite, mon amie

encore "Frit' Flagey". Cela me laisse perplexe. Sans botter en touche, j'adorais deux friteries qui n'existent plus mais dont je garde des souvenirs forts. L'une d'elles se trouvait dans la banlieue de Lille, sur la route de Seclin. Implantée sur une ancienne station service désaffectée, "Chez Francis" proposait plus de cinquante américains (ou mitraillettes). Vous imaginez la vision de rêve ? Il y avait des « américain volau-vent » ou « américain-museau ». Je n'ai jamais vu ça ailleurs. Mon autre spot se trouvait sur la place de l'hôtel de ville de La Madeleine, toujours dans la banlieue de Lille : "Chez Claude". Un sacré personnage, entre Johnny et Eddy Mitchell. Un brin mégalo, il vous servait des « Claude Burger » d'anthologie en découpant pour chaque client une nappe en tissu du plus bel effet. On repartait donc avec un collector. En Belgique, j'aime beaucoup la friterie de la Barrière à Saint-Gilles, à côté de la porte de Hal.

la conférence

Le principe « Pour lancer la séance, je présente des images et teste les connaissances du public en lui posant des questions. On part des origines de la pomme de terre, on évoque les recettes et l'avenir de la frite. Tout cela appuyé sous la forme d'une projection, en musique, avec des créations réalisées par l'amicale de la frite. Ensuite, je présente le métier de fritier et les bases nécessaires pour lancer son activité, que j'intitule « exigence du métier et recette du succès ». Enfin, on se penche sur l'architecture des baraques à frites. Un mélange entre tuning alimentaire et typologie architecturale. » Le piège « Je glisserai peut-être une frite surgelée au passage pour voir si un consommateur est capable de l'identifier. »

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dossier

lieu

home frit' home Texte ¬ Grégory Escouflaire Photos ¬ Hugues Henry © DR, La première tentation du Christ © Dominique David, Home Frit' Home © DR

Dans les années 1990, Hugues Henry avait un « boulot alimentaire » : journaliste culturel à Télé Moustique. Sans doute fatigué de Fritz Lang et autres Papas Fritas, le Tournaisien crée en 2001 le premier site dédié à la belle blonde*. « J’ai découvert un univers fantastique derrière la frite, autour de la baraque à frites… » Dernière folie en date, l'ouverture d'un musée dédié à sa passion en septembre 2011. Situé en plein cœur du quartier bruxellois de Forest, à Bruxelles, Home Frit’ Home est à la fois musée, gîte décalé et galerie d’art belgo-belge. La pépite d'or y est exposée sous toutes ses facettes (gastronomique, sociale, humoristique, historique et culturelle), à travers 350 objets et documents rassemblés au fil des années. De la mandolinefrites (1950) au prototype du cornet 3.0

« qui permet de tenir les frites, la sauce et la viande dans une seule main », le musée se décline en vitrines thématiques. Frites à tous les étages Pour mieux plonger dans le bain, le soussol offre un gîte de 120m², avec une chambre wallonne (au Sud), une chambre flamande (au Nord) et une salle de bain bruxelloise (au centre, en « zone tampon »). Les artistes exposés portent haut le flambeau d’une certaine belgitude et ce, quelle que soit la technique utilisée (peinture, photo, stylisme…). Citons Gilles Houben, dont les... huiles sur toile immortalisent les baraques à frites d'un passé pas si lointain. Hugues Henry a également lancé des soirées thématiques : rencontres intimistes avec des huiles telles que DJ Saucisse, ou d'improbables concerts frites-musette... « La frite rassemble des gens

qui œuvrent pour améliorer notre quotidien », conclut notre hôte. Et celui qui dira le contraire n'est pas en cornet.

Home Frit’ Home, 242 rue des Alliés, 1190 Bruxelles. Ouvert chaque premier weekend du mois, sam, 13h30>18h30, dim, 13h30>18h, ou sur rendezvous: www.homefrithome.com * www.frites.be : longtemps au sommeil, le site web semble sur le point de reprendre du service... à lire / Carrément frites, Hugues Henry et Albert Verdeyen, Éd. La Renaissance du livre, 2012, 150 p., 24€ ▲

Paul Ilegems ÂŠ DR

ÂŠ DR

paul ilegems

Fiche bricolage juillet 1973, Hara-Kiri

dossier

La baraque à la fac ? Et pourquoi pas ? Dans les années 80, alors professeur à l'Académie royale des Beaux-Arts d'Anvers, Paul Ilegems monte une exposition itinérante dédiée aux baraques à frites, ou fritkot. Loin d'être une patate, cet intellectuel nous tisse les liens qui unissent la frite à l'art contemporain et, plus généralement, au Plat pays.

portrait

« Les fritkots étaient partout, sur le bord des routes, dans les villes, mais étonnamment, personne ne s'était sérieusement penché sur la question ». Désormais, parmi les 350 œuvres du musée de la Frituur (ouvert à Anvers puis relocalisé à Bruges), on compte quelques Huiles sur toiles du cinéaste Jan Bucquoy, réalisées avec des torchons de cuisine et quelques gouttes d'huile à friture, mais aussi une série de photographies de Raoul Vandenboom, datant de 1972-73. Enfin, citons le célèbre caricaturiste Daumier, dont la lithographie L'acteur des funambules, parue en février 1842, « est la plus vieille représentation de la frite » que connaisse Paul Ilegems. Naissance d'une nation Mais qu'ont-elles de particulier, ces fameuses frituur ? « Leur architecture est à l'image du pays, avance l'auteur de sept ouvrages dédiés à la belle dorée. Elles étaient souvent construites par le patron lui-même, en formica et contre-plaqué. On y retrouve l'improvisation, le système D, le laisser-aller et la maladresse qui caractérisent l'esprit belge ». Pour l'anecdote, la trace de friterie la plus ancienne trouvée par le professeur date de 1838, à Bruges – soit huit ans seulement après la création de l'État tampon. « À force d'être moqué par nos voisins français et néerlandais comme des gens simplets, un cornet à la main, c'est l'objet de cette moquerie, la frite, qui est devenu notre emblème à tous ». C'est toujours plus digeste qu'un coq ou une tulipe. Thibaut Allemand ▲

Musée de la Frite, Bruges, tlj, 10h>17h, 6/5/4€, www.frietmuseum.be à paraître / Encyclopédie de la frite (Éd. Artus, 2014) ; existe actuellement en néerlandais.

dossier

à toutes les sauces

www.n2-lesnereides.com

en bref

à l'origine

la Révolution des frites Le 17 février 2011, afin de marquer le 249e jour sans gouvernement du pays, 5 000 jeunes Belges se sont rassemblés dans les principales villes universitaires du royaume, un cornet de frites à la main. Depuis, la Belgique a un gouvernement... et on y mange toujours autant de frites !

Telex

Plusieurs théories s'affrontent. Pour certains, elle aurait été inventée vers 1789 sur le Pont-Neuf à Paris par des marchands ambulants qui vendaient des marrons chauds et des tranches de patate rissolées. Pour d'autres, elle serait née près de Namur, où les habitants avaient l'habitude de pêcher du menu fretin dans la Meuse, puis de le faire frire. Mais au XVIIe siècle, la rivière gela, alors les habitants découpèrent leurs pommes de terre en forme de petits poissons... Qu'en déduire ? Que la frite, fruit de l'Immaculée Conception, est descendue du Ciel vers la Terre par l'opération du Saint-Esprit.

Solidaire. Au fritkot Bomba, à Ixelles, achetez un cornet de frites, et on vous remettra un bon à donner à un SDF, qui se verra offrir une barquette // écolo. L'huile de friture fournit un excellent bio-carburant – pour qui bricole un peu.

La recette idéale Bien choisir sa patate : sèche, comme la bintje par exemple. Plus elle est sèche, plus la frite sera croustillante. Préférer une faible teneur en sucre pour obtenir une belle couleur de cuisson et éviter la caramélisation. Éplucher les pommes de terre à la main, les laver pour retirer l'amidon, faire sécher, les couper ensuite en bâtonnets de 10 mm d'épaisseur. Plonger le tout dans une huile à 160° pendant 8 mn, égoutter durant 15 minutes, puis les replonger dans un second bain de graisse de bœuf à 180° pendant 5 minutes. Saler.

playlist ☛ Monty – Là Ou Y'a Des Frites : Le yodel sauce musette. ☛ Regg'lyss – Mets De L'huile : L'alternative à la cuisine au beurre. ☛ Simon Colliez – Ch'est

Toudis Des Frites : Du lundi au samedi. ☛ Le Ch'ti Orkestra – Une Frite Chez Dambrine : Sur le parking de Bollaert. ☛ Valerie Lemercier – Goûte Mes Frites : La pomme duchesse.

Big in Japan

Si McDonald's tente de redorer son blason en se présentant comme une chaîne de restauration saine et équilibrée, il n'en va pas de même au Japon. On trouve làbas des méga-portions de frites (350g !) vendues sous le slogan Share Potato. Les Nippons ont pris Ronald au mot et partagent, en groupe, jusqu'à 60 cornets ! En Corée, on baigne aussi dans l'huile : des adolescents se donnent régulièrement rencart, via les réseaux sociaux, pour battre le record japonais.

Petite pastille de 3 minutes diffusée sur la RTBF à partir de 2009, Fritkot conte le quotidien de Noëlle, tenancière d'une baraque à frites. . . Un gars une frite, quoi.

Gourmet. Après sa victoire par KO au concours Crée ton goût 2011, les chips Lay’s saveur sauce Bicky Burger - la mieux cotée en friterie – ont accusé une rupture de stock. Prévu pour une durée limitée, le sachet a depuis intégré définitivement la gamme. ▲

dossier

bon plan

food trucks Texte ¬ Julien Collinet - Photos ¬ Gary Seghers, DR, Vanessa Schneider

Depuis 2007, El Camion roule sa bosse dans la capitale belge. Ce foodtruck (ou camionrestau) propose une cuisine de terroir exigeante aux accents canailles. Pourquoi cette alternative gustative est-elle aussi attirante qu’une frite-andalouse entre amis ? Comme chaque lundi soir, tandis que le soleil darde de ses derniers rayons la majestueuse maison communale de St-Gilles, une foule mi-bobo, mi-hipster joue les prolongations sur le marché de la place Van Meenen. On rit, on mange, on boit des ballons de rouge autour d’un imposant vaisseau de tôle noire. Derrière le comptoir, Joël Geismar taille le bout de gras avec ses clients. En 2007, le cuistot rachetait avec deux amis cet ancien cabinet dentaire mobile liégeois. « Le camion avait de la gueule, on lui a redonné un coup de neuf et une touche de belgitude ». Au départ, l’activité n’était que partielle. Désormais seul derrière le volant, Joël joue les routiers gastronomiques à plein temps depuis 2012. Un terroir sous-estimé Attablée devant un poisson fumé avec un concassé de petit pois et noisettes,

l'américaine Alex déguste : « C’est très fin, ça change du bagel ordinaire des snacks new-yorkais ! ». Et Joël de confirmer dans la foulée : « Nous proposons une cuisine belgo-franchouillarde facile à manger. Notre royaume possède un terroir sous-estimé ». Cochon de Beersel, de la moutarde de Gand ou les lambics bruxellois... La cuisine se décline enfin selon les saisons. Le plat phare, le « chien-chaud » plutôt que « hot-dog » (Joël tient à la francophonie) s’accompagne ce soir-là d’asperges et d’une mayo aux cèpes. À fond les ballons, El Camion trace donc sa route. Dans son sillage déboule un petit frère à l'envergure plus imposante ce mois-ci : un bistrot culturel installé dans un… ancien garage automobile. Julien Collinet El Camion Bruxelles, Place Van Meenen, lun, 12h> 21h, marché de Forest, jeu, Plats de 6 à 12€

Pour les lecteurs de LM, Joël Geismar a imaginé un « chienchaud » du mois de juin. •S aucisse de Francfort artisanale avec boyaux naturels • Ketchup maison aux tomates fraîches •P ousses de moutarde •B asilic pourpre • Roquette sauvage • Concassé de tomates à l’avocat ▲

dossier

Le 3e Élément

Ce camion est la déclinaison sur roues du Restaurant Le 2e Élément, célèbre restau thaï bruxellois. Produits faits maison, sains et raffinés... Et l'on y mange comme à Bangkok, debout et en pleine rue ! Un morceau de Thaïlande en plein Bruxelles ? C'est tout à fait ça.

food trucks

Chez Greg

www.3element.be

La Cuisine Mobile

De tous les food trucks de la métropole lilloise, c'est certainement le plus coté. Accueil sympathique, produits frais, frites croustillantes.... On vous conseille le Lambert, avec steak parfait, Fourme d'Ambert, poitrine fumée, oignons caramélisés et une sauce dont le cuistot, Lorrain, conserve le secret.

Même sans croiser son camion dans les rues de Béthune, vous avez sans doute goûté, à l'Aéronef de Lille ou aux Nuits Secrètes d'Aulnoye-Aymeries, ses délicieux bagels (le saumonaneth fraîche!), ses hot dogs (le NewYork...) ou son pastrami qui fleure bon l'Italie. Inoubliable !

Sur www.facebook.com : Chez Greg / Cantine mobile

Sur www.facebook.com : La Cuisine Mobile

Pauline & Valentine

Ces deux frangines lilloises sont adeptes de la bonne bouffe. Ici, tout est bio, des hamburgers aux cheesecakes et autre macarons. On opte pour le Shine, composé de viande de porc, de carottes au miel sauce moutarde. Mais les végétariens sont servis aussi ! www.paulineetvalentine.com www.facebook.com/PaulineEtValentine

dossier festivals

Dossier special festivals [Part One] Nord de France et Belgique Juin 2013 19

2/18 21

1 5/6/9 16/26

7/23 17 4

12 10

15/27

4/22 11/29

1. millenium film festival international documentary [cinéma], 31.05>09.06, Bruxelles › p.76

2. planet caravan [musique], 01>02.06, Antwerpen › p.54

3. les folies [pluridisciplinaire], 05>09.06, Maubeuge › p.52

4. latitudes contemporaines [danse], 05>20.06, Lille, Roubaix, Valenciennes, Villeneuve d'Ascq, Armentières, Courtrai, Arras › p.46

5. d festival [danse], 05>21.06, Bruxelles › p.58 6. out loud! [cinéma et musique], 03>29.06,

16. brussels film festival [cinéma], 19>26.06, Bruxelles › p.64

17. j'veux du soleil [musique], 20.06, Comines, Houthem › p.78

18. openluchttheater rivierenhof [musique], 20.06>15.09, Antwerpen › p.64

19. best kept secret festival [musique], 21>23.06, Hilvarenbeek, Beekse Bergen (NL) › p.60

20. bear rock festival [cinéma et musique], 28.06, Andenne › p.78

21. summer festival [Musique], 28>30.06,

Bruxelles › p.58

Antwerpen › p.78

7. electro libre [musique], 07>08.06, Dunkerque

22. au nord d avignon [Théâtre], 28.06>06.07, Métropole lilloise› p.78

› p.56

8. warm up [musique], 08.06, Denain › p.66 9. plazey festival [pluridisciplinaire],

23. les citadelles en bordées [musique], 28.06, Dunkerque › p.74

10. lille piano(s) festival [musique], 14>16.06,

24. grensrock [musique], 28>29.06, Menen › p.66 25. graspop metal meeting [musique], 28>30.06,

Lille › p.54

Dessel › p.70

11. faites de la chanson [musique], 14>23.06,

26. couleur café [musique], 28>30.06, Bruxelles

12.06>07.07, Bruxelles › p.56

Arras › p.76

› p.72

12. midsummer festival [pluridisciplinaire],

27. verdur rock [musique], 29.06, Namur › p.74 28. festival au carré [pluridisciplinaire],

14.06>06.07, Hardelot › p.76

13. la voix du rock [musique], 15.06, Tourcoing › p.62

14. 17 nuit du blues [musique], 15.06, e

01>14.07, Mons › p.74

29. main square festival [musique], 05>07.07, Arras › p.68

Charleroi › p.72

15. festival international et marché de poésie

Les metallurgicales/warm up © Kalimba Mendes

[littérature], 19>23.06, Namur › p.66

dossier festivals

05.06 20.06

Lille, Roubaix, Valenciennes, Arras, Courtrai, V. d'ascq, ArmentiĂ¨res 13/7/5 e (hors tarifs OpĂŠra), www.latitudescontemporaines.com

Danse

Latitudesraines Contempo Durand texte /Marine drais adox © marc cou Photo / twin Par

festival internatio

nal de la scene contemporaine

Un festival reconnu pour ses formes innovantes et sa capacité à détecter les talents, une 10e édition couronnée de succès l’an dernier… Les Latitudes contemporaines 2013 devaient logiquement continuer sur cette belle lancée. Oui, mais… « Après l’apogée de l’édition anniversaire, j’ai eu l’impression d’arriver au bout d’un cycle, explique Maria-Carmela Mini, la directrice artistique. Passée une période de questionnement, l’envie est apparue de me mettre volontairement dans une situation d’inconfort. » Comment ? En sélectionnant des formes toujours plus « hors cadre », impossible à contenir dans la seule danse contemporaine. Loïc Touzé ouvre les festivités avec une performance chorale qui puise ses origines dans le théâtre grec, alors que le touche-à-tout Jonathan Capdevielle interprète un tueur en série torturant des marionnettes dans Jerk, qui couronne six ans de tournée. Quelle liberté pour la création ? L’autre prise de risque, c’est le tremplin offert à une (très) jeune génération d’artistes : première scène française pour le duo portugais Dias et Roriz, saut dans le grand bain pour Daniel Linehan, qui expérimente les codes de l’Opéra de Lille (voir page 48) avant d’y entrer en résidence dès 2014. Renouvelé, Latitudes Contemporaines n’en reste pas moins engagé. En témoignent les traditionnelles tables rondes organisées cette année autour de la censure. Le metteur en scène Rodrigo Garcia, dont la pièce Golgota Picnic avait suscité la fureur des catholiques intégristes en 2011, devrait être un excellent témoin.

L. Touzé (5.06, 20h, MF Wazemmes, Lille) ; F. Chaignaud et C. Bengolea (6.06, 20h30, Le Vivat, Armentières) ; E. Rebetez (7.06, 20h, MFW) ; G. Vienne (7.07, 21h30, MFW) ; M. Monnier (8.06, 20h, Le Phénix, Valenciennes) ; D. Linehan (10 et 11.06, 20h, Opéra de Lille) ; S. Dias et V. Roriz (11.06, 20h, MFW) ; L. Laâbissi (12.06, 20h30, Théâtre de l’Oiseau-mouche, Roubaix) ; J. Van Dinther et T. Granato (13.06, 20h, MFW) ; N. Beugré (13.06, 21h, MFW) ; S. Dias et V. Roriz (13.06, 22h, MFW) ; F. de Chaillé (14.06, 20h, La Rose des vents, Villeneuve-d’Ascq) ; The United Patriotic Squadrons of Blessed Diana et J. Capdevielle (14.06, 22h, Gare St-Sauveur, Lille) ; N. Beugré (18.06, 20h, L’être-lieu, Arras) ; E. Bauer (19 et 20.06, 20h, Buda, Courtrai) // Rencontres professionnelles, « Territoires artistiques, territoires de liberté » : le 13.06, de 9h30 à 12h et de 13h30 à 19h, Gare Saint-Sauveur, Lille.

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Latitudes Contemporaines

" Voir et identifier

le mouvemen t ne signifie etre en mouvement " pas

Interview

tant lis par ¬ Elsa For Jean Luc Tanghe Propos recueil © a Gap is a Ghost Photos ¬ Gaze is aut © Olivia Droesh daniel linehan

Daniel

Linehan

Originaire de Seattle, Daniel Linehan, 30 ans, s'est installé en Europe pour suivre la formation de P.A.R.T.S., l’école créée à Bruxelles par Anne Teresa De Keersmaeker. Son premier solo (not about everything, 2008) le révèle. À l'occasion d'une résidence à l'Opéra de Lille, le jeune prodige revient sur sa dernière création, Gaze is a Gap is a Ghost, et évoque son rapport à la technologie. Rencontre avec l'un des chorégraphes les plus insaisissables de sa génération. Comment définiriez-vous votre travail ? C’est difficile car il mélange beaucoup de matière, de moyens. Disons que j'essaie toujours d’introduire l’idée de relation entre deux éléments. Par exemple, les liens entretenus par le corps en mouvement sur scène et la technologie. Je ne crée pas d’effets spéciaux, mais je mets cette technologie en scène ; une vidéo, de la musique, tout ceci crée la structure du spectacle. Au danseur de s'adapter. Et comme l'humain ne peut être parfait, ce contraste met en lumière l’importance de la performance live, la vie de la pièce.

différents niveaux narratifs et émotionnels). Les danseurs portent une caméra subjective dont l'image est projetée sur le rideau. Ainsi, le spectateur voit presque la même chose que l'interprète. Même s'il lui manque des détails, sans cet apport technologique, le public n'aurait jamais eu accès à cette vision. Que révèle ce procédé de caméra embarquée ? Il souligne que regarder à travers autrui est vain, car voir ou identifier le mouvement ne signifie pas être en mouvement. Cette relation entre ce que l'on observe et ce que l'on ressent me captive. En créant des réalités simultanées, je veux mettre en exergue différents points de vue, montrer que celui du danseur et celui du spectateur ne

Quel est le sujet de votre dernière création, Gaze is a Gap is a Ghost ? J'explore le rapport entre le visible (le danseur et la vidéo), et l'invisible (les ▲

dossier festivals

correspondent pas à la vidéo diffusée. Ce paradoxe s'applique également au dramaturge : il a beau mettre en scène la pièce avec beaucoup du recul, il obtiendra forcément de la part du danseur un autre regard sur la création. La vidéo ne devient-elle pas un personnage à part entière ? Oui, la vidéo devient un objet physique sur scène, le danseur peut jouer avec. En passant derrière et devant, en traversant l 'écran, sorte de rideau translucide composé de bandes de tissu. Sous cet angle, cette chorégraphie s'approche de la performance. Qu'attendez-vous de votre résidence à l’Opéra de Lille ? J'en suis déjà très heureux ! Ne possédant pas de studio, j'ai besoin de ces espaces de création et de soutien. Je vais donc régulièrement présenter mon

10.06 et 11.06

travail à Lille et, surtout, développer une relation avec le public. Notamment via une collaboration avec le LaM ou encore l'organisation d'un atelier avec des chômeurs. Passer de structures accueillant 300 personnes à l'Opéra est un véritable challenge, c'est à la fois angoissant et très excitant ! Quel rapport entretenez-vous avec les publics belges et français ? Partout, mon travail a été bien accueilli, mais c'est en France et en Belgique que j'ai le plus tourné. Le public européen est très réceptif, très observateur. Peut-être apportez-vous une plus grande attention aux détails ? Mes pièces demandent un certain effort. Gaze is a Gap is A Ghost, par exemple, nécessite de porter régulièrement son regard du devant à l'arrière de la scène. Or, le public européen est prêt à fournir cet effort.

Gaze is a Gap is a Ghost Lille, L'Opéra, dans le cadre du festival Latitudes Contemporaines (voir p.46), 20h, 22/17/13/8/5 €, www.opera-lille.fr

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Pluri…

les

Perez mondino texte /Benjamin z © Jean-Baptiste Photo / Olivia Rui

Suite au succès des précédentes éditions, il a fallu voir (encore plus) grand. Et recentrer, aussi, autour de quatre pôles : les remparts, pour la scène principale des concerts. Le centre-ville, pour le festival des arts sonores City Sonic. La place de Wattignies devient le Name village d’Art Point M. Enfin, le théâtre de rue Buridane, Tryo (07.06, 19h) / investit la place Vauban. Ces points de repères étant posés, on Colours In The peut alors enfourcher un Cyclophone, machine hybride tenant Street, Lescop, à la fois du vélo et de l'instrument de musique, et partir à la Olivia Ruiz (08.06, redécouverte d'une ville méconnaissable. Après Le Dîner De 19h) / Kery James, Dub Inc. (09.06, Gulliver, une installation de Lilian Bourgeat nous transformant 18h) // Name en Liliputiens, on monte dans La 4L Infernale pour parcourir les Village : Boulaone, rues de Maubeuge dans un film interactif. Enfin, pour le plus Peo Watson (07.06, grand plaisir des yeux, le Groupe F, déjà hyperactif à Dunkerque 21h30>1h) / Aziz, APM 001(08.06, toute l'année, signe deux spectacles pyrotechniques. Quant aux 21h30>1h) / oreilles, elles vont en... voir de toutes les couleurs ! La réputation Edsik, KLM (09.06, du Name n'est plus à faire, et signalons la présence du tourne15h>19h) // boulant KLM. Aux remparts, on retrouve des figures populaires, Groupe F (05.06 & 08.06, 22h) de la chanson mutine d'Olivia Ruiz aux jardiniers Tryo, en passant par les lourdes basses de Dub Inc. ou le prêcheur hip-hop Kery James… Mais derrière ces grands noms d'aujourd'hui, arrivent ceux de divers lieux, 05.06 Maubeuge, 26/23/20€, Pass 3 soirs 45€, Pass 2 demain - Lescop, Buridane, Colours In soirs 35€, Tarif famille 50€ (2 adultes + The Street... Bref, la saison estivale com09.06 2 enfants de – de 15ans), www.lemanege.com mence sur un rythme endiablé !

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Mus

nd uy lema G ut Al déric Thiba çois-Fré h / e t tex / Fran Diesbac o Phot jamin de n © Be

Lille Piano s Festival

Dixième édition pour le Lille Piano(s) Festival et à vrai dire, on l'a échappé belle. Restriction budgétaire oblige, le Conseil régional du Nord-Pas de Calais avait revu ses subventions à la baisse, ce qui condamnait le rendez-vous initié par JC Casadesus. Heureusement, le conseil général du Nord a pris le relais et l'austérité n'est plus de mise : cinquante propositions soniques et scéniques réparties sur trois jours et une foule d'endroits - dont l'auditorium rénové du Nouveau Siècle, bien sûr. Aucune forme n'est délaissée (solo, orchestre de chambre, symphonique...) mais, puisque la vie est faite de choix, on a retenu deux rendez-vous alléchants. Tout d'abord, les vingt ans de la disparition de Frank Zappa, dont la commémoration est joliment… orchestrée. Aucune relecture de morceaux estampillés « rock » par un ensemble classique, mais de véritables symphonies composées à dessein par le célèbre moustachu. Et n'oublions pas l'Imaginarium (décidément dans tous les bons coups) qui déploie un nouveau volet de son exposition Play It Again en conviant un jeune pianiste issu du Département jazz du Conservatoire de Tourcoing. Auxane Cartigny, 16 ans, joue des thèmes légendaires (Mario, Zelda) et improvise Tribute To Frank Zappa ! 15.06, Lille, Nouveau Siècle, 15h / également en regardant les gamers Récital musique & jeu vidéo, 16.06, Tourcoing, évoluer... Bref, pour le festival, le L'Imaginarium, 17h30 game over est encore loin !

14.06 16.06

Métropole lilloise, Nouveau Siècle, Conservatoire de Lille, Théâtre du Nord, Gare Saint-Sauveur, Palais des Beaux-Arts, Furet du Nord, L'Hybride, La Malterie, maison Folie Beaulieu, L'Imaginarium, Villa Départementale M.Yourcenar (Saint-Jans-Cappel), 20>5€, pass 10€, prog. complet sur www.lillepianosfestival.fr

56 dossier festivals

i…

Plur

Plazey Festival

eman

l ut Al hiba e/T text / © DR o t o h P

Musique texte /Elsa Fortant Photo / Ramon Tapia © DR

Libre

Electro

Après le concert d'ouverture de la capitale régionale de la culture 2013, une deuxième vague électronique déferle sur les quais de la ville portuaire. Dans un ancien navire de pêche allemand réhabilité, affrété pour une saison et long de 80 mètres : le Stubnitz. À l'initiative du collectif de DJs dunkerquois Electro Libre, le premier festival électronique de l'agglomération convie des figures de proue, à l'image de la puissante électro de Max Cooper ou du plus sombre The Hacker. Mais aussi des artistes issus de la scène locale, tels MadBen et Bendelight. Appuyées par des lives de VJs français et belge, les deux soirées s'annoncent agitées ! Pour les simples curieux, un before gratuit permet de découvrir ce lieu atypique. Pas de galère en vue, donc, juste l'écume des nuits !

Jadis, le Festival de Plazey (re)donnait vie au Parc municipal Sainte-Elisabeth deux weekends durant. On se souvient de ce grand podium posé sur la pelouse et accueillant, entre autres, Josh T. Pearson. Cette 21e édition prolonge l'essai en ouvrant cette manifestation populaire et familiale tout le mois de juin. Avec quatre longs weekends relevant autant du festival « classique » (musique, cinéma...), du brunch entre amis (café tenu par les riverains, cuisine populaire, apéro...) que du bricolage du dimanche (jardin urbain où se promènent des... poules, apprentissage de la réparation de vélo...) ou encore du farniente déguisé (non, le Tai Chi n'est pas un vrai sport, quand même ?!). Et si vous parvenez à oublier les hurlements de joie des enfants, profitez donc du (beau) temps qui passe, à l'ombre des arbres.

Max Cooper, Madben, Applescal, Bendelight (07.06) / The Hacker, Kangding Ray, Carbon Kevlar, Ramon Tapia (08.06) / VJs Pitch Visualive et Kozys

Cinéma : Les Triplettes de Belleville, Oubliez Babel... Musique : Maya’s Moving Castle, Sir Yes Sir, Les Fils de Teuhpu, Les Jeunes du Quartier, The Pianobreakers, Pitcho, Igit, Dans Dans

07et 08.06

Dunkerque, Le Stubnitz, 17h>22h before, gratuit, soirée dès 22h, 12€ la soirée/ 20€ le pass 2 jours

12.06 07.07

Bruxelles, mer>ven & dim, entrée libre, www.plazey.be

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D Festival Danse

Ici, le parti-pris est simple et surtout très cohérent : six chorégraphes-interprètes venus de Belgique, d'Italie, du Brésil, de France, et tous installés au Plat Pays, proposent des reprises de leurs œuvres. Citons donc l'excellente Maria Clara Villa-Lobos qui reprend XL, because size does matter (comédie musicale décalée sur la surconsommation, le star-system et autres petites misères occidentales) et ne manquons pas Forbidden Destination (the external body), créé pour l'occasion par le tandem inédit Raffaella Pollastrini / Giovanni Scarcella – l'Homme, la Nature, le tout sur fond de post-rock... Théâtre Les Tanneurs : Maria Clara Villa Lobos (05>08.06) // Th. Marni : Giovanni Scarcella Raffaella Pollastrini (06>08.06), Harold Henning (12>14.06), C. Thirion - G. Berrou (19>21.06) // Place Flageyplein : Kosmocompany (21.06)

05.06 21.06

Bruxelles, 12/5e, www.dfestival.be

Musique

Out Loud!

Cinema

Cinéma : Monterey Pop (05.06), Don't Look Back (06.06), A Hard Day's Night (12.06), The Rolling Stones : Charlie Is My Darling - Ireland 1965 (13.06), Anna (19.06), Hot Summer (Heißer Sommer) (20.06), Magic Trip (26.06), Message To Love : The Isle Of Wight Festival (27.06) Concerts : Fol Chen, Stijn (07.06), Emika, Pins (08.06), Cloud Boat, Pomrad (14.06), Geile Gleuf Madderfakkers, Mr Polska (15.06), Thomas Azier, Delvaux (21.06), Planningtorock, Filastine (22.06), Örfaz (29.06), Manngold De Cobre, Ghost Capsules (28.06)

Musique photo / Wolf-people © GoDi

Planet Caravan Baptisé d'après un titre emblématique de Black Sabbath, ce festival propose un beau tour d'horizon du doom metal et du stoner rock. Parmi les pèlerins, citons les longues pièces méditatives du duo Om, propices à une retraite dans l'Himalaya pour feuilleter tranquillement le Livre des Morts tibétain. Également plongé dans les philosophies indiennes, le collectif Master Musicians Of Bukkake balade ses guitares avec les caravanes du désert de l’Afrique du Nord. Et ce ne sont là que deux apôtres psyché sur la douzaine attendue ce weekend... Uncle Acid And The Deadbeats, Wolf People, Master Musicians Of Bukkake, Alvarius B (01.06) / Om, Condor Gruppe, Asteroid, Head Of Wantastiquet / Ignatz (02.06)

01.06 02.06

Antwerp, Trix, 01.06, 28/25€ / 02.06, 18/15€, 35e le pass 2 jours, www.trixonline.be

C'est LE festival réunissant musique et cinéma. Comparé à l'an passé, le Beursschouwburg affiche une programmation plus classique, façon Rock&Folk : Dylan (Don't Look Back de D.A. Pennebaker), les Fab Four (A Hard Day's Night de R. Lester) ou les Stones (Charlie is My Darling - Ireland 1965 de P. Whitehead). Mais on suivra de près Magic Trip (2011) contant les déboires acidulés de Ken Kesey et des Merry Pranksters. Côté musique, des découvertes, avec Cloud Boat ou Ghost Capsule. De quoi crever l'écran !

03.06 29.06

Bruxelles, Beursschouwburg, mer>sam, séances : 22h30, concerts : 20h30, gratuit

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Musique

cent Lançon Allemand & Vin texte / Thibaut erelli ead © Benoit Pev Photos / Portish lators Nothing's Outta Reach Vio Kurt Vile And The glee © DR idiot © Liam Pieper / JODY ROGAC Autre Ne Veut © dson r © terry richar tyler the creato

Best Kept Secret Festival

Gageons que ce secret ne sera pas gardé longtemps ! Cette première édition place la barre très haut : trois jours, une cinquantaine de noms et pas une faute de goût – ou presque. Ce festival néerlandais déploie le large éventail pop moderne et un vrai parti-pris esthétique. Certes, on retrouve quelques habituels travailleurs saisonniers, mais l'occasion est donnée d'applaudir d'autres artistes plutôt rares cet été. Et s'il ne fallait en voir que cinq ?

23.06

Portishead

On ne sait pas trop ce que fiche le trio de Bristol depuis l'insurpassable Third (2008). Geoff Barrow est sur tous les fronts (Beak>, Quakers, le projet Drokk...). On a croisé le guitariste Adrian Utey chez Baxter Dury ou Bat For Lashes, et Beth Gibbons doit courir la campagne. Bref, rien de neuf. Mais une grosse claque en perspective, une fois encore.

Kurt Vile

23.06

Nourri aux traditions folk transatlantiques (Neil Young et John Fahey, Gram Parsons et Bert Jansch), ce songwriter de Philadelphie aux cheveux (vraiment trop longs), en donne sa propre version, marqués par une approche contemporaine de la mise en son.

Autre Ne Veut

Idiot Glee

22.06

23.06

Sous ce pseudonyme médiéval, on trouve le dénommé Arthur Ashin. Proche de Daniel Lopatin (Oneohtrix Point Never), ce New-Yorkais joue avec les codes, utilise des mélodies R&B 80's et des vibes qui n'en finissent pas pour proposer une production über-moderne et avant-gardiste.

Révélé par le label digital Beko Records, James Friley, alias Idiot Glee, est un jeune crooner du Kentucky marqué par le doo-wop, le jazz vocal et Bill Withers, dont il relifte Ain't No Sunshine. Outillé de quelques claviers et boîtes à rythmes, cet improbable songwritter mormon (qui vénère Fleetwood Mac et Brian Wilson) signe des ballades pétries de collages hétéroclites aux effets addictifs.

Tyler, The Creator

21.06

Signant quasiment toutes les productions du collectif Odd Future, ce skater en est également l'âme tourmentée. On peut s’horrifier par les thèmes abordés (viol, meurtre, nécrophilie et autres joyeusetés). Ou prendre Tyler, The Creator pour ce qu'il est : un mec malin et un baryton flippant qui a débarrassé le gangsta-rap du bling-bling pour en conserver l'os poisseux. Arctic Monkeys, Black Dice, Bloc Party, Danny Brown, Doldrums, Drenge, Fuck Buttons, Macklemore & Ryan Lewis, Ofei, Splashh, Surfer Blood, Swim Deep, The Maccabees, Tyler, The Creator, Wave Machines... (21.06) / Agnes Obel, Allah-Las, Alt-J, Balthazar, Damien Rice, Efterklang, French Films, Iceage, Idiot Glee, Indians, Kashmir, King Krule, Mozes And The Firstborn, Savages, Swans, The History Of Apple Pie, Thomas Azier, Two Door Cinema Club, Wavves... (22.06) / Autre Ne Veut, Black Lips, Cashmere Cat, Everything Everything, Kurt Vile And The Violators, Local Natives, Mikhael Paskalev, Modest Mouse, No Age, Portishead, Sigur Rós, Skaters, Suuns, Temples, The Black Angels... (23.06)

21.06 23.06

Beekse Bergen/Hilvarenbeek (NL) 59/49€, Pass 3 jours 99€ (+ Camping, 118€), www.bestkeptsecret.nl

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Musique tant texte / Elsa For la havas Photo / lianne © ALEX LAKE

Voix Du

Rock

« La Voix Du Rock rassemble les habitants au cœur de Tourcoing, avec un rendezvous gratuit dédié aux musiques actuelles, tout sauf ringard ou daté » confie Julien Guillaume, programmateur du Grand Mix et de l'événement. Et ça fonctionne plutôt bien, au vu des 15 000 spectateurs qui se sont précipités devant l'église St Christophe l'an dernier pour admirer, entre autres, Moriarty, Pony Pony Run Run ou C2C. « Notre budget est raisonnable, poursuit Julien. Nous sommes loin de la démesure des cachets de festivals ». Évitant ainsi la surenchère, l'affiche, très cohérente, réunit des artistes émergents et d'autres, plus célèbres, plébiscités par les grands rendez-vous estivaux. Ainsi, la sensation soul Grand Mix Academy fraîchement débarquée d'outre-Manche Lianne La Havas Seniors & Juniors, côtoie des figures locales, telles que les Bruxellois de Great Louis Aguilar, Great Mountain Fire et leur pop décomplexée, le folk traditionnel du Mountain Fire, Juveniles, Lianne La lillois Louis Aguilar ou encore la chorale Grand Mix Academy Havas, Lilly Wood Seniors & Juniors. Une fois le soleil couché, la lumière des stroAnd The Prick, boscopes annonce la métamorphose du parvis. Le cadre est Sébastien Tellier, idéal pour accueillir le message de Sébastien Tellier, invitant Kavinsky à communier dans un monde bleu sur fond de pop baroque. Le voyage trouve son point d'orgue à bord du bolide électro de Kavinsky. Quatrième édition seulement Tourcoing, mais on peut d'ores et déjà affirmer que Parvis St Christophe, 15h30, gratuit sa reconduction est en bonne voie...

15.06

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Brussels Film Festival

Cinema

texte /Thibaut Allemand r Photo / Tango libre © P. Mulle

La programmation totale n'en sera révélée que le 6 juin, mais le Brussels Film Festival fait déjà très fort en conviant Bertrand Tavernier et l'intégrale d'une filmographie dont on cherche (en vain) les failles. Le réalisateur, scénariste, producteur et écrivain de 72 ans propose également de redécouvrir des pépites méconnues du répertoire français. Au vu de son érudition (jetez donc un œil à son blog, www.tavernier. blog.sacd.fr), le Lyonnais aurait pu nous en apprendre tout autant sur le cinéma américain – mais le BFF se concentre uniquement sur les bobines européennes. Citons donc un road-movie de Mika Kaurismäki (le grand frère d'Aki), un thriller sur fond de marché de l'art signé G. Tornatore ou des rockumentaires belges. Enfin, signalons la présence de Charlotte Rampling pour I, Anna, réalisé par son fils. La grande famille du cinéma, quoi.

19.06 26.06

Bruxelles, Flagey 7,5/6,5€ par séance /Courts métrages et Music Docs, 5 € /Soirées spéciales : Pologne, Italie, Espagne : 10€ / 09.06, 10th Anniversary Party, : 10€ / Pass 5 films : 25€, www.brff.be

Openluchttheater Rivierenhof ique

Mus

orta lsa F e/E text / © DR o t o h P

Pas si loin de l'agitation du centre anversois, le district de Deurne renferme un petit trésor, l'Openluchttheater (littéralement théâtre à ciel ouvert), véritable écrin acoustique entouré de grands parcs verdoyants. L'été pointant le bout du nez, ce lieu atypique organise son festival, le Rivierenhof, surnommé niet het grootse - comprenez, pas le plus gros. L'ambiance, intimiste et feutrée, s'oppose effectivement à celle des gros raouts de la saison. De juin à septembre, la quarantaine de concerts rock, pop, blues, jazz et hip-hop convie des artistes internationaux, à l'image du musicien brésilien Gilberto Gil, du songwriter americain-canadien Rufus Wainwright ou du rappeur américain NAS, et nationaux. Un exemple ? Les belges d'Hooverphonic with Orchestra, dont on escompte une prestation aussi magistrale que le cadre. The Tragically Hip (25.06) / The Scabs (28.06) / George Thorogood & The Destroyers (02.07) / Steve Winwood (09.07) / Melody Gardot (14.07) /Tindersticks (27.07) / Admiral Freebee solo + The Bony Kongs Of Nowhere (03.08) / Archive (10.08) / SX (24.08) / The Waterboys (25.08) / Bart Peeters (01.09)…

20.06 15.09

anvers - NAS, 01.07, 20h30, 35>18€, Rufus Wainwright, 06.07, 20h30, 33>18€, Gilberto Gil 17.07, 20h30, 37>18€, Hooverphonic (Complet !), 28&29.07, 20h30, 33>18€, www.openluchttheater.be

Grens

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Musique

Major Clint, Compact Disk Dummies, Bed Rugs, Creature With The Atom Brain, Channel Zero, Raving George (28.06) / King Hiss, Hitsville Drunks, Sir Yes Sir, Flying Horseman, Steak Number Eight, Dez Mona, Magnus (29.06) Menen

18h, Gratuit, www.grensrock.be

photo /© Kalimba Mend

Rock

Situé à Menen, pile-poil à la frontière franco-belge, ce festival entièrement gratuit met à l’honneur le made in Belgium. Choix judicieux : grens signifie frontières. Ce principe n'entame pas la notoriété des artistes sur le pont tels Channel Zero, Dez Mona ou encore Tom Barman, pilotant Magnus, son projet lancé en 2004. Ces grands noms parrainent la nouvelle génération. Éclectique, la jeunesse est électronique (Raving George, les frangins Compact Disk Dummies...) ou franchement rock (Steak Number Eight, Bed Rugs...). Une chose est sûre : ici, le risquons-tout n'est pas un vain mot.

28 et 29.06

Musique

Warm Up

Deux ans après la disparition de Patrick Roy, maire de Denain, soutien indéfectible des Métallurgicales et héraut du metal à l'Assemblée Nationale (on a vu posture plus démagogique), qu'en estil du festival ? Il évolue. En devenant biennal. Et cette année, se tient donc le Warm Up. Soit un événement plus petit, ouvert aux aspirants professionnels, mais n'oubliant pas les têtes d'affiches (Black Bomb A, Born From Pain). L'an prochain, les Métallurgicales reviendront avec deux soirées et dans un site couvert. Black Bomb A, Born From Pain, Arcania, Atlantis Chronicles, Face Down, Noein, T.A.N.K., Beyond The Hatred...

08.06

Denain, Théâtre de Verdure, 13h, 10/5€, www.facebook.com/ lesmetallurgicales

Festival international et Marche de

Litterature

Poesie

Pour fêter les bons mots, j'aurais servi quelques vers, Célébré les poètes et rimes du monde entier Écrit de beaux sonnets, des strophes qui sidèrent Et pis je m'est fatigué. Alors v'là : à Namur, c'est là qu'on fête la poésie. Même qu'y aura le Trio Playtime, c'est du jazz, et pis une croisière vers Charleville-Mézières. Ouais, la ville à Rimbaud. Y aura aussi vachement d'éditeurs et on pourra faire signer des bouquins. La classe, quoi !

19.06 23.06

Namur, Maison de la Poésie et divers lieux, entrée libre, www.maisondelapoesie.be

21.06

Croisière littéraire sur la Meuse, Namur>Dinant puis Charleville-Mézières en bus, 8h45, 25€

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Musique

cent Lançon Allemand & Vin texte / Thibaut glund es © Annika Ber Photos / the hiv an Sheffield Bry Local Natives © Dugdale Prodigy © Paul © DR Modest Mouse © Dan Monick ar Lam Kendrick

Main Square

Festival 06.07

Le Main Square étant devenu en quelques années LA référence au Nord de Paris, on ne pouvait passer l’événement sous silence. À côté des têtes d'affiches maousses (Indochine, Sting, Green Day...), le petit frère du Rock Werchter propose quelques noms un chouïa moins connus mais très excitants. Petite sélection.

The Hives Plutôt que de se ruiner en prêts Cofidis pour voir des Stones sous perfusion, admirons plutôt de fringants trentenaires qui ont tout piqué — et radicalisent — le jeu de scène des ancêtres précités (mais aussi celui d'Iggy Pop, du Clash, de James Brown, on en passe). Et puis, citez-nous un seul autre groupe ayant des roadies fringués en ninjas !

06.07

Local Natives

Ces proches de The National et Arcade Fire glissent dix chansons en une et chantent le tout avec une ferveur insoupçonnée. Admirer cinq grands gaillards californiens entonner de douces mélodies à tue-tête fait partie de vos priorités estivales ? Alors ne manquez pas ce concert.

The Prodigy

05.07

Oh, nous sommes loin de 1997, année marquée par (la promotion orchestrée autour de) la sortie de The Fat Of The Land, troisième LP des techno-punks anglais. Depuis, le groupe vivote un peu, c'est vrai. N'empêche, à cette heure avancée de la soirée, personne ne fait la fine bouche devant des beats mastocs et des refrains incendiaires, si ?

Modest

Mouse

07.07

Né il y a vingt ans à Seattle dans la galaxie Sub Pop/K Records, Modest Mouse porte haut les couleurs d'une certaine idée de l'indie-rock américain - une pop nerveuse et des décrochages country. Autre fait d'armes : la formation a compté dans ses rangs une légende anglaise, l'ex-Smiths Johnny Marr. La classe américaine.

Kendric

Lamar

07.07

Plutôt très doué, le p'tit gars de Compton a convaincu au-delà des seules sphères hip-hop. Moins bling-bling qu'A$AP Rocky, plus rassurant que le collectif Odd Future, Kendrick Lamar bénéficie des parrainages prestigieux de Dr Dre ou Drake. On a souvent été échaudé par les prestations je-m'en-foutistes de rappeurs US. Mais puisque Lamar se présente comme un good kid, soyons confiants.

The Prodigy, Green Day, Thirty Seconds To Mars, Biffy Clyro, Rival Sons, Twin Forks, Netsky Live, Enter Shikari, Bloc Party, Modestep, Haim, Balthazar... (05.07) / C2C, Sting, The Hives, Saez, Local Natives, Mike And The Mechanics, Madeon, dEUS, Alt-J, Asaf Avidan, Of Monsters And Men, Kodaline... (06.07) / Indochine, Archive, Stereophonics, Puggy, Volbeat, Charles Bradley & His Extraordinaires, Wax Taylor And The Dusty Rainbow Experience, Kendrick Lamar, Lou Doillon, Modest Mouse, Left Boy... (07.07)

05.07 07.07

Arras, La Citadelle, 1 jour 49€, Pass 3 jours : 115€, camping une nuit 8€, 3 nuits 20€, 4 nuits 25€, www.mainsquarefestival.fr

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Musique

Graspop MMetal eetin in Perez texte / Benjam © DR Photo / saxon

Le 2 mai dernier disparaissait Jeff Hanneman, guitariste de la légende du trash metal Slayer. Si l'on évoque son souvenir, c'est que Slayer avait répondu présent dès 1996, année de la première de Graspop Metal Meeting. Aux côtés de Iron Maiden, d'ailleurs, qui conclut cette édition. Aujourd’hui, la scène principale demeure dominée par le heavy metal (Saxon, Grave Digger) et ce qu'on appelait jadis nu-metal (les plus tout jeunes Korn, Papa Roach et autres Slipknot). Les plus téméraires trouvent leur compte avec le black metal des pionniers Mayhem. Mais pas seulement : au-delà de la péninsule scandinave, citons Winterfylleth (octobre, en vieil anglois), des Mancuniens vantant les paysages et les mystères d'Albion sur fond de black atmosphérique – cet amour du folklore et du paganisme est partagé par les Grecs de Rotting Christ, d'ailleurs. Vous suivez ? On pourrait continuer à feuilleter longtemps l'annuaire des pages dark. Sachez simplement que toutes les chapelles sont présentes (brutal death, metalcore, deathcore et tant d'autres encore). Enfin, soulignons surtout la cohérence d'un événement qui, à l'égal du Hellfest français, réunit tous les clochers, des vénérés vétérans aux plus jeunes ramiDessel, 1 jour 80€, Pass 3 jours 160€, fications d'un genre protéiforme, qui www.graspop.be semble ne jamais s'essouffler.

Twisted Sister, Korn, Soulfly, Papa Roach, Helloween, Kreator, Mayhem, Dark Funeral, Coal Chamber, Prong, Rotting Christ, Entombed (28.06) / Slipknot, Saxon, Within Temptation, Bullet For My Valentine, Down, W.A.S.P., Hypocrisy, P.OD., Agnostic Front (29.06) / Iron Maiden, In Flames, Stone Sour, Winterfylleth, The Dilinger Escape Plan, The Sword, Clutch, Red Fang, Bullet... (30.06)

28.06 30.06

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iq Mus

nt orta lsa F DR e/E © text / coely o Phot

r u e l u

e f Ca

black

roots

Installé sur l'un des plus beaux sites industriels d'Europe, la 24e édition de Couleur Café s'érige en carrefour des musiques cosmopolites. Loin des 5 000 festivaliers de la première heure, ils sont aujourd'hui 70 000 à rejoindre la capitale belge durant trois jours. Un véritable «Village Solidarité » dans la ville, estampillé « citoyen ». C'est-àdire ? « Au delà du pur plaisir lié aux concerts, nous adressons un message au public, explique Michel Durieux, torréfacteur en chef. Nous encourageons une prise de conscience autour de thèmes qui nous sont chers, le regroupement multiculturel, les énergies renouvelables... » Cette année, les ONG et associations se concentrent Faithless dj-set Sister Bliss, Wyclef Jean, Jimmy Cliff, Nneka, Skip The Use, Max Romeo, Kery sur la question du respect de l'autre, en James, Trixie Whitley, Saule, Coely, Sindicato s'élevant notamment contre l'homophoSonico, La Makina Del Karibe, Bernard Dobbeleer bie. « Le tout dans un esprit ludique et (Strictly Niceness), Onda Sonora, Tim Arisu interactif, rassure Michel Durieux. Rien (28.06) / Matisyahu, Macklemore & Ryan Lewis, Fat Freddy's Drop, Birdy Nam Nam, Tarrus Riley, de pontifiant, les festivaliers sont aussi Zaz, Xavier Rudd, JoeyStarr B.O.S.S. Soundsyslà pour s'amuser ». Et on le croit, vu la tem, Cody Chesnutt, Ondatropica, Gandhi, Spaïcy, jeune génération attendue sur scène : Pirates Crew Soundsystem, Arno Gomez (29.06) citons le flow imparable de la jeune / CeeLo Green, Calexico, Mos Def & Robert Glasper Band, Patrice, Raggasonic, Wax Tailor, Coely, les beats colorés des Balkan Beat Die Antwoord, Morgan Heritage, Balkan Beat Box, Box ou encore la voix envoûtante de Salif Keita, Féfé, Delvis, Yew, Abel Irie, Living Up Nneka. Et les anciens ? Toujours aussi Soundsystem, DJ Vega (30.06)… fringants, à en juger la bonne mine des légendaires Max Romeo ou de Salif Tour & Taxis, 28.06 Bruxelles, 1 jour 39€, Pass 3 jours (épuisé), Keita. De quoi déclarer la saison d'été 6 www.2013.couleurcafe.be .0 30 officiellement ouverte !

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Musique

La Citadelle en Musique bordees

« Les bordées », comme les Dunkerquois le surnomment, c'est l'événement qui marque le départ du Tour de France à la voile. C'est aussi et surtout le bon prétexte pour une soirée conviviale sur le port qui, avec ses 11 scènes mitoyennes, se transforme en véritable dédale sonore. Impossible d'assister aux 25 concerts proposés mais, au détour d'une amarre, on est charmé par l'authenticité des chants marins de Jeanzibart ou de Marée de Paradis, mascotte de la manifestation. La nuit bien avancée, l'ambiance électrique du rock psyché de Birth Of Joy nous embarque. Marée De Paradis, Celtic Sailors, Jeanzibart, Oscar, Ÿordan, Faut Qu’ça Guinche, Blunt, Les Mauvaises Langues, Skarbone 14, Tia & The Patient Wolves, Little Devils & The Shuffle Blue Flames, June Bug & The Storytellers,Chapel Hill, Tyson Boogie, Scrappy Tapes, Birth Of Joy, Thes Lamourettes, Hot Rats, Scathodyck Surfers, Mr Aya And The Classics, Brasscoussband, Petite Fanfare, Jazz À Cordes

28.06

Dunkerque, divers lieux, dès 20h, grat, Podium Musée Portuaire (podium chants de marins) à partir de 21h

Pluri…

Festival au

Carre

photo / La Grande SOPH © YANN ORHAN

Verdur Rock

Tant qu'on a que Namur, chantait le poète - à peu de choses près. Eh bien, à Namur, on peut fêter le début de l'été, détendu, dans l'herbe verdoyante. Depuis près de trente ans, se succèdent les tremplins révélant (peut-être) les têtes d'affiche de demain. La soirée, elle, aligne de grands noms pop (Absynthe Minded, La Grande Sophie) et prend un virage très ska, avec entre autres les Anglais King Prawn (accompagnés d'Al, d'Asian Dub Foundation), et The Skints, fers de lance du renouveau two-tone soul made in East London. Les absents seront verts ! La Grande Sophie, King Prwan Feat. Al' Asian Dub Foundation, The Sklints, Absynthe Minded, Hyphen Hyphen, Lieutenant, Kolombo…

29 .06 30.06 13.07

Oui, c'est en juillet, mais on vous en parle dès maintenant, car les places sont chères, bien que bon marché. Vous suivez ? Bref, autant se dépêcher de réserver pour assister à un feu d'artifice d'esthétiques, croisant danse, expositions, concerts, gastronomie... Ouvert par une parade, conclu par un concert de l'Adele belge (Typhène Barrow) et le big band The Pea's Project, proposant entre autres une transposition sur planches d'Anna (1967), de Gainsbourg, avec Cécile de France, le bien-nommé Festival Au Carré se démultiplie pour confronter joyeusement toutes les disciplines !

Namur, Théâtre de Verdure 11h, gratuit, www.verdur-rock.be

Mons, Le Manège et divers lieux, 3 à 12€, sauf Opera Buffa de Laika et M. Transparant, 25€, www.lemanege.com

Théâtre : Laika et Muziektheater Transparant (01>03.07), Michael De Cock (03>05.07) Carlo de Pascale (04.07), Meryl Moens (05&06.07), Michel Tanner (08.07), Emmanuel Daumas (06&07.07), La Fabrique des petites Utopies / Bruno Thircuir (07>09.07) // Concerts : Big Noise (09.07), Fabrice Alleman (09.07), Frank Braley & M'Orchestre de Chambre de Wallonie (12.07), Soirée de Clôture : Typhène Barrow + The Pea's Project + soirée DJ (13.07) // Danse : Frédéric Flamand/Ballet National de Marseille (10&11.07)

photo / les metallurgicales © Kalimba Mendes

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Millenium Film Festival International Documentary Inscrit dans la mouvance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (initiés par l'ONU), le festival international du film documentaire développe le thème du « Tout à vendre ». Une sélection de films explore les mécanismes du commerce global (transformant tout en produit), pour révéler ses multiples facettes, astuces et cruautés. Jusqu'au 9.06, Bruxelles, Cinéma Vendôme, Flagey, CIVA, Tarifs : 2 à 10€, Pass : 50/30€, www.festivalmillenium.org

Faites de la Chanson En dix ans, la cité de Robespierre en a vu défiler, des têtes ! Chefs de file de nouvelle formes et autres garants d'une certaine tradition se sont succédés pour fêter la langue de Jacques Brel et de Gilles Gabriel. Cette année, outre la venue de M. Jonasz, on attend une création théâtrale autour de l’œuvre de Renaud. Prometteur ! 14>23.06, Arras, Th. D'Arras, Hôtel de Guines, Gare SNCF, 16/12€, sf M. Jonasz et Paris Combo, 20/16€, Pass : 15€ (et 50% sur chaque concert), www.faitesdelachanson.fr

Midsummer Festival Quatre weekends durant, le Midsummer Festival fête l'Entente Cordiale en conviant entre autres Purcell et Debussy, Ravel et Haendel dans un théâtre éphémère, au pied des remparts du fameux Château d'Hardelot. Royal !

Chaque weekend du 14.06 au 06.07, Hardelot, Château, 10€, gratuit : étudiants, titulaires du R.S.A, demandeurs d’emploi, Pass : 25€, puis 5€/spectacle, www.chateau-hardelot.fr

17e Nuit du Blues Outre le légendaire bassiste Gerry McAvoy (Rory Gallagher, Nine Below Zero), ce festival bref mais intense convie des pointures américaines, belges, françaises ou polonaises pour célébrer la vivacité d'un genre qui a changé la face des musiques populaires en douze mesures. Ni plus, ni moins. 15.06, Charleroi, Esplanade Solvay, 13h30, 20/15€, www.nuitdubluescharleroi.be

photo / OUT LOUD!, Heisser Sommer PROGRESS © Herbert Kroiss

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J'veux du soleil Si vieillesse savait, si jeunesse pouvait... ces jeunes-là savent et peuvent ! Mis sur pied par les teenagers (ou à peine plus vieux) de la MJC Carpe Diem, ces deux jours proposent du BMX, de la photographie, et des musiques ensoleillés et festives – dont la figure dub Brain Damage. 20.06, 20h30, Comines, Le Nautilys, 7/5€ / 21.06, 17h, Houthem, 7/5€, www.jveuxdusoleil.com

Bear Rock Festival Depuis dix-neuf ans, ce festival en plein air dédié au rock sous toutes ses formes convie les Andennois à en prendre plein les yeux (trois projections de films d'animation) et les esgourdes (une douzaine de groupes, portée cette année par les gantois d'Oscar And The Wolfe et l'Americana de Little X Monkeys). 28.06, Andenne, Place du Chapitre, gratuit, 16h, www.bear-rock.org

Au Nord d'Avignon Une semaine durant, dix propositions de la Ligue d'impro de Marcq en Barœul font chauffer les planches ! On est impatient de découvrir la Carte Blanche à Eric Leblanc, annoncée comme un mélange d'humour et de poésie. Les plus curieux, eux, peuvent s'aventurer de l'autre côté du rideau lors d'une journée de stage... 28.06>6.07, Métropole lilloise, divers lieux, 13>6€, pass 36€, www.impromarcq.com

Summer festival Couleur Café, Summer Festival, ou les deux ? Choix cornélien pour certains, évident pour d'autres. Sachez qu'à Anvers, deux jours durant, l'ambiance est ouverte aux musiques électroniques. Sur les huit scènes se carambolent dance, drum'nbass, house, hardstyle et ses dignes représentants, de Dada Life à Gramophonedzie en passant par Korsakoff. 29&30.06, Anvers, 41€, Pass 2 jours 65€, + Camping 90€, www.summerfestival.be

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cinéma

POLLUTING PARADISE

Paradis perdu En 2006, Fatih Akin filme les dernières scènes de son long-métrage De L’Autre Côté à Çamburnu, petit village turc surplombant le littoral de la mer Noire. Mais les terres natales de ses grands-parents sont menacées par un projet de décharge à ciel ouvert. Prenant fait et cause pour les habitants, le réalisateur allemand a suivi pendant cinq ans leur lutte contre une catastrophe écologique inévitable. Polluting Paradise, c'est l’histoire d’un combat perdu d’avance. Contre l’implantation puis l’exploitation de la décharge, qu’on avait promise moderne et qui s’avère un modèle d’incompétence. Le cauchemar semble inexorable : la bâche de protection se craquèle sous l’effet des fortes pluies, les eaux noires et bouillonnantes se déversent dans la rivière, pénètrent les nappes phréatiques, les déchets amoncelés attirent les chiens errants et, au-dessus, plane cette odeur infecte qui recouvre Çamburnu, un paradis perdu. « Au début, on a cru que quelqu’un était mort », résume la cultivatrice Nezihan, visage dur sous son voile blanc, prête à en découdre avec les policiers venus la déloger. Chronique d’une mort annoncée Courage civique, démocratie bel et bien vivante, Akin dresse aussi un portrait inattendu de la population rurale turque. Malgré la souffrance, malgré la mauvaise foi des pouvoirs publics, une douce mélancolie se dégage des plans sur les collines verdoyantes et des scènes de fêtes, portés par une bande-son envoûtante. Le documentaire prend la forme d’une mise en garde universelle, mais renvoie à une autre réalité dépassant toutes les frontières : celle d’un village à l’agonie, qui ne peut empêcher sa jeunesse de fuir vers la ville, avec ou sans décharge. Marine Durand Polluting Paradise, de Fatih Akin Avec Huseyin Alioglu, Bunyamin Seyrekbasan, Nezihan Haslaman…

Mustafa SevenÂŠ Corazon International

cinéma

LA DERNIèRE FOIS QUE J'AI VU MACAO

Playback Pour le cinéphile, Macao n'est pas seulement une ancienne colonie portugaise dirigée par la Chine depuis 1999. C'est d'abord un film noir de Josef von Sternberg avec Robert Mitchum et Jane Russell. Dans La Dernière fois que j'ai vu Macao, João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata ne se soucient pas de trancher entre le réel et le cinéma : ils embrasent l'un par l'autre. Devant une piste parcourue de tigres, Candy reprend en playback You Kill Me, interprétée par Russell soixante ans plus tôt, dans Macao. Puis, plongée dans une affaire la mêlant à la mafia locale, elle appelle à l'aide un vieil ami. De ce dernier (Guerra da Mata lui-même), on ne percevra que les mains, quelques photos de son enfance à Macao, et sa voix, toujours off. Audacieux parti-pris : conter une histoire dont les protagonistes restent essentiellement hors-champ. Un film désincarné ? Non, grâce à une idée géniale : transformer de vrais passants, saisis sur le vif, en véritables personnages. Troublant sans cesse les frontières entre « fiction » et « documentaire », le film s'invente alors comme un lieu de mémoire. Passé et présent, réalité et cinéma se mêlent et se révèlent réciproquement. Guerra de Mata revient sur les lieux de son enfance, « retrouve » le bas que Russell avait jeté par-dessus le bastingage au début de Macao, se perd dans une ville qu'il ne reconnaît presque plus. La mémoire apparaît comme une fiction et cette dernière, comme un moyen de percevoir le monde. Ce faisant, les deux hommes arpentent et réinventent le plus beau pays qui soit, le Cinéma. Raphaël Nieuwjaer La Dernière fois que j'ai vu Macao, un film de et avec João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata, avec Cindy Scrash...

Un film de et avec Riton Liebman, avec Léa Drucker, Jackie Berroyer...

Je suis supporter du Standard Au cinéma, à de rares exceptions - Coup De Tête (1979) avec Dewaere, ou My Name Is Joe (1998) de Ken Loach – le ballon rond demeure un sujet casse-gueule. Le premier essai du comédien Riton Liebman ne déroge pas à la règle. Les frasques de Milou, quadra dépressif et supporter du Standard de Liège, peinent à convaincre. Du foot, de la bière, des âmes brisées et une improbable histoire d’amour entre cet antihéros et Léa Drucker, sur fond de briques rouges, évoquent un vulgaire pastiche du cinéaste britannique précité. Toutefois, lorsque Liebman associe le sport à ses propres démons, le film prend une toute autre dimension. Alcoolique sur le chemin de la rédemption, Milou tente de décrocher de cette passion destructrice. L'humour devient alors plus percutant et le film, cruel et touchant. Ce sursaut d’orgueil sauve une réalisation globalement mal maîtrisée. Julien Collinet

Room 237 Un film de Rodney Ascher, avec Jay Weidner, Buffy Visick, Scatman Crothers… Sortie le 19.06

Classique du film d’horreur psychologique, The Shining (1980) de Stanley Kubrick est l’objet d’un intrigant documentaire signé Rodney Ascher. Le clippeur américain décortique les théories émises sur un film qu'on dit truffé de messages dissimulés dans le cadre. Ascher décrypte minutieusement le montage, la composition des plans, superpose même des images du film projeté en même temps à l’endroit et à l’envers… En résultent des interprétations très farfelues, d'autres plus pertinentes. Pêle-mêle : dénonciation du génocide indien, déambulations de Danny dans l'hôtel comme une exploration de la psyché de ses parents, mais aussi possible participation de Kubrick à la retransmission supposée bidon de l’alunissage de la mission Apollo XI... Room 237 explore toutes ces pistes sans jamais débarrasser le chef-d’œuvre de son mystère. Bien au contraire. Audrey Jeamart

cinéma

Les 39 Marches

La fuite dans les idées Récit d'espionnage héroïque sous la plume de J. Buchan en 1915, devenu thriller sous l'objectif d'Hitchcock en 1935, puis polar humoristique sur les planches du Tricycle Theater de Londres en 2006, Les 39 marches fait planer sur le théâtre Le Public l'esprit hitchcockien, poussant l'humour à son paroxysme : (re)découverte. Londres, 1930. Richard Hanney rencontre une espionne poursuivie par ses collègues. Il accepte de la cacher chez lui, où on l'assassine. Et voilà Richard embringué dans une course-poursuite effrénée qui le mènera jusqu'en Écosse, afin de découvrir la signification des « 39 marches », phrase mystérieuse lâchée par la jeune femme... En sus de sa maîtrise du suspens, le réalisateur nourrissait un véritable amour pour la comédie, caractérisée par ce flegme et cet humour so british. Ainsi, l'adaptation théâtrale, légère et originale, cultive le décalage et les illustrations ludiques, comme l'explique le metteur en scène Olivier Massart, « Quatre comédiens (dont deux jongleurs) se partagent 200 rôles, interprétant jusqu'au mouton des landes écossaises. Côté décor, poursuit-il, deux malles suffisent à évoquer un music-hall ou encore le toit d'un train, une échelle, un pont suspendu... Le côté bout de ficelles stimule l'imagination du spectateur, rendant la représentation encore plus jubilatoire ». Jouant avec les effets de montage et les plans sonores, cette mise en scène est évidemment influencée par le maître du suspense. Mais elle nous invite également à (re)découvrir un monument de la littérature anglaise, source inépuisable d'inspiration. Elsa Fortant Les 39 Marches, jusqu'au 29.06, Bruxelles, Théâtre Le Public, mar>sam, 20h30, 25/22/13,5/9/8€, www.theatrelepublic.be

Jens Olof Lasthein L'attente

exposition

Après le français Bernard Plossu en 2011 et l'américain Dave Anderson l'an passé, le photographe danois Jens Olof Lasthein tire le portrait de la cité Carolo. Comme l'explique Xavier Canonne, directeur du Musée de la Photographie, « ces missions photographiques forment, en s'inscrivant dans le présent et pour le futur, une archive. L'accumulation de ces regards sera le témoignage d'une époque de transition ».

exposition

epuis une dizaine d'années, les grands travaux (réhabilitation, extension du métro...), modifient Avenue des Alliés, Ville Basse, Charleroi, 2012 le visage de feu le Pays Noir. « Ce n'est © Jens Olof Lasthein pas Venise, ça ne le sera jamais, pourPlace de la Digue, Ville Basse, Charleroi, 2012 suit l'historien de l'art. Si on pouvait © Jens Olof Lasthein déjà être Charleroi, celle qui fut l'une des villes les plus importantes de la Belgique pendant plus d'un siècle, ce serait déjà bien ». Habitué des pays de l'Est, Lasthein regrette l'uniformisation des villes d'Europe de l'Ouest. Le photographe baroudeur s'est pourtant tout de suite senti à l'aise ici. « Les Carolos font figure de résistants. Cette exposition reflète leur diversité, leur intégrité et leur savoir-vivre », précise-t-il. Réalité glacée Il ne faut pas moins des deux salles du musée pour rendre compte d'une mélancolie ambiante, grave et touchante. Celle du quotidien de nombreux habitants frappés par le chômage, en attente de meilleurs lendemains. Magnifiée par le travail de composition de l'artiste, on découvre, au détour d'une rue de la Ville Haute, trois générations réunies. À Marcinelle, un vieux mineur et son chien prennent la pose. Plus loin, à Dampremy, un ado attend son bus. Ni carte postale, ni moqueuse, ni dépréciative, la quarantaine de panoramiques couleur, parfois pris sur le vif, rappelle malgré le contexte, la grande vitalité de la ville. Elsa Fortant

CHARLEROI Jusqu'au 22.09, Marchienne-au-Pont, Musée de la Photographie, mar>dim, 10>18h, 6/4/3€, www.museephoto.be à visiter / www.lasthein.se

exposition

L'art à bras le corps Qu'est-ce que la sculpture ? Telle est l'interrogation qui traversait les premières œuvres d'Erwin Wurm, au crépuscule des années 80. La décennie suivante, il étudia le rapport à l'espace, au volume et, finalement, au corps. De cette confrontation entre sculpture et performance, il tire ses One Minute Sculptures, ludiques certes, mais riches de sens et moins éphémères qu'elles n'en ont l'air ! Le visiteur est directement impliqué dans la réalisation des œuvres de Wurm, loin de la sculpture traditionnelle, le travail de l’Autrichien transforme l'amateur en acteur – ou presque : celui-ci doit suivre des instructions parfois absurdes, utiliser des objets laissés à disposition et tenir la pose. Toujours drôles et improbables, souvent acrobatiques ou périlleuses, ces positions s’avèrent impossibles à tenir plus de quelques minutes. Et ces œuvres ne doivent leur immortalité qu'à la photo ou la vidéo. Ainsi, Erwin Wurm met le corps en scène à travers des objets du quotidien (chaises, bouteilles de shampoing, fruits, tout y passe) et replace l’humain au centre de l’œuvre. Pourquoi ? Car le corps constitue véritablement l’élément principal. Mieux : la sculpture croise sans cesse la performance. Erwin Wurm dévoile également quelques photographies de petit format et la sculpture d'un squelette humain, ironiquement baptisée One Minute Forever. Enfin, sur l'esplanade François Mitterrand, sera bientôt installée une baraque-snack spécialement construite par Wurm lui-même. Elle ouvre en septembre. Mais on n'est pas à la minute ! Marine Duquesnoy One Minute Forever, Erwin Wurm Jusqu’au 06.07, Lille, artconnexion, mer>sam, 15h>18h et sur rdv, gratuit, www.artconnexion.org

Panoramas 15 Des chiffres : 45 artistes de 17 nationalités présentent une centaine d'œuvres réalisées dans 24 pays différents. Ces étudiants de première et deuxième année du prestigieux Fresnoy déploient un large éventail de techniques (photo, vidéo, installation, performance, sculptures, images de synthèse, parfois tout à la fois...). Dans cet espace scénographié à la manière d'un théâtre, on attend beaucoup du court-métrage mélancolique de Meryll Hardt, centré autour d'un couple dans la Cité Radieuse de Marseille, et plus encore du "ciné-transe" de Louis Henderson, où plane le spiritisme ghanéen.

Après avoir été présentée lors du festival VIA, à Maubeuge, cette exposition itinérante fait étape pour l'été à la Gare Saint-Sauveur. 27 artistes internationaux s'intéressent au monde (climat, nuage, conscience, voire... vie après la mort) et l'illustrent par le biais d'installations majestueuses, de films oniriques et de trouvailles low-tech. Si l'approche est ludique et conviviale, le programme n'en reste pas moins exigeant. Ces créations fondées sur les sciences appliquées traduisent l’emprise de la technique sur notre monde sensible. Lille, Gare Saint-Sauveur, jusqu'au 11.08, mer>dim, 12h>19h, www.lille3000.eu

08.06>21.07, Tourcoing, Le Fresnoy, mer>jeu & dim, 14h>19h, ven>sam, 14h>21h, 4/3€

Expos tickets de concerts : 40 ans de rock ! Depuis plus de vingt ans, Vincent Sougnez se rend à des concerts. Et conserve tout, « du simple billet jusqu'aux improbables goodies de festivals en passant par des magazines, des flyers ». Avec l'aide de quelques amis, il a réuni 11 000 tickets. « Le plus ancien date de 1971, c'est Ten Years After. Le plus récent, c'est Suuns au Cirque Royal ». Moins dérisoire qu'elle n'en a l'air, cette expo donne à réfléchir sur le charme des codes-barre qui règne dans certaines salles... Jusqu'au 22.06, Charleroi, Médiathèque, mar>jeu, 12h>18h, ven, 12h>18h30, sam, 10h>18h, gratuit, www.lamediatheque.be / L'exposition sera présentée au Dour Festival, 18>21.07, www.dourfestival.be

exposition

Natures Artificielles

exposition

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Kandinsky & Russia

Iris Van Herpen

Grand théoricien de l'art, Kandinsky a bouleversé et entremêlé de nombreux courants artistiques, en témoignent ses fameuses « Improvisations », sorte de partitions chromatiques. S'intéressant à la période 1901-1922, qui vit naître l'abstraction, le parcours met en exergue l'influence du maître sur ses pairs et ses liens avec la culture populaire. Ainsi, parmi les 150 œuvres exposées, les figures symbolistes (Mikhail Larionov) et avant-gardistes russes trouvent naturellement leur place.

Mode ? Sculpture ? Cet enchevêtrement de cuir, de feuilles d'acryliques, de chaînes métalliques et autres lanières de plastique constitue les créations d'Iris Van Herpen. Cette styliste néerlandaise confectionne des robes avant-gardistes, relevant autant de la haute couture que de l'art contemporain. Ici, est présentée une trentaine de pièces réalisées entre 2008 et 2012, accompagnée de photographies et de vidéos montrant les œuvres portées.

Bruxelles, Musées Royaux de Belgique, jusqu'au 30.06, mar>dim, 10h>18h30, mer, 20h, 17,5>6,5€, www.expo-kandinsky.be

Spirou de main en main Certes, Superman ou Batman ont connu plusieurs auteurs. Mais Spirou, lui, est le fruit de l'éditeur Jean Dupuis. Depuis 75 ans, il est passé de main en main depuis, de plume en plume. Ce parcours est retracé grâce à des documents rares, des esquisses et plus de 60 planches originales toutes circonstanciées par le regretté Yvan Delporte. De quoi saisir pleinement l'univers du plus sérieux rival de Tintin. Bruxelles, CBBD, jusqu'au 06.10, tlj sf lun, 10h>18h, 8/6/3€, www.cbbd.be

Calais, Cité Internationale de la Dentelle et de la Mode, 15.06>31.12, tlj sf mar, 10h>18h, www.cite-dentelle.fr

Poétique d'objets Depuis 1913 et le premier ready-made de Duchamp, pléthore d'artistes se sont emparés d'objets « déjà-faits ». Présentés en l'état, détournés, voire détruits, ces ustensiles devenues œuvres d'art relèvent de la poésie et se piquent de politique. Oui, mais comment ? Réponse magistrale avec Duchamp, donc, mais aussi Man Ray, Arman ou César. Ce panorama croise la création colorée de François Schmitt et une œuvre « arachnéenne » de l'américaine Sarah Sze. Dunkerque, LAAC, jusqu'au 15.09, tlj sf lun, 10h>12h15, 14h>18h, 4,5/3/1,5€/ gratuit,www.dunkerque-tourisme.fr

exposition

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agenda

Stefan Sagmeister Livres-objets, affiches, performances… En n'exposant que ses travaux de commande, ce diplômé des arts appliqués de Vienne et du Pratt Institute interroge la frontière entre art et commerce. Le parcours est divisé en quatre parties : la promotion de la culture, des entreprises, de ses amis et enfin, celle de son agence Sagmeister Inc. Une plongé dans le monde grinçant et décalé de ce digne rejeton des pères du popart et de l'actionnisme viennois. Hornu, Grand Hornu Images, jusqu'au 18.08, mar>dim, 10h>18h, 6/4/2€, www.grand-hornu-images.be

Barthelemy Toguo, Print Shock Dessin, peinture, installation, performance, photo, vidéo, céramique, collages… Artiste complet, Barthélémy Toguo prolonge son projet autour des migrations, baptisé The New World's Climax. Soit d'imposants tampons de bois (80x100cm) aux messages déroutants (Passport, No issue, Visas, ou encore Who is the true terrorist ?). À deux pas des ports de Dunkerque et Calais, cet accrochage prend un nouveau sens. Gravelines, Musée du Dessin et de l'Estampe Originale, jusqu'au 29.09, lun & mer>ven, 14h>17h, weekend et jours fériés, 15h>18h, 2/1€, gratuit – 18 ans, www.ville-gravelines.fr

Biennale Internationale d'Art Mural Depuis mi-avril, une trentaine de fresques orne les quartiers de la métropole lilloise et ailleurs. La maison Folie Moulins propose une vaste rétrospective photographique de ces façades immortalisées au format 60x70cm, accompagnées d’œuvres originales de quelques-uns des 46 artistes, locaux et internationaux (Allemagne, Tchad, Liban, Espagne...), des années 1960 à nos jours. Parmi eux, le new-yorkais Kool Koor, complice de J-M Basquiat. Métropole lilloise, La Sentinelle, Wavrechain-sous-Denain, jusqu'au 15.07, www.biam-npdc.blogspot.fr Rétrospective de la BIAM Lille, MF de Moulins, jusqu'au 07.07, mer>dim, 14h>19h, gratuit, www.mfmoulins.mairie-lille.fr

Corps Commun En associant des collectifs artistiques montois post-soixante-huitards, (Carré d'Art, Cuesmes 68 et Maka) et des graffeurs issus de la scène internationale actuelle, le parcours questionne les associations d'artistes. Pourquoi se forment-elles ? Que disent-elles de notre société ? Réponse en vidéos, archives, graffitis et photographies. Mons, Anciens Abattoirs, jusqu'au 14.07, tlj 12h>18h sf lun, 4/2€/gratuit, www.bam.mons.be

Lot de fibules vestimentaires, bronze et émail

exposition

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agenda

Les bousillés, l’art du détournement

Aux origines de Valenciennes

Ou comment boucler la boucle, puisque l'exposition inaugurale du musée du verre, en 1967, était également consacrée aux bousillés. Les bousillés ? De 1802 à 1937, Sars-Poterie fut la capitale industrielle du verre creux. Sur leur temps de pause, nombre des 800 ouvriers rivalisaient d'ingéniosité et réalisaient qui un sucrier, qui une lampe à pétrole, qui un encrier... Ces deux cents pièces relèvent donc d'un art populaire méconnu, et témoigne d'une belle façon de... bousiller son temps.

Situé dans l'agglomération valenciennoise, Famars est fondé sur la cité gallo-romaine de Fanum Martis, qui s'étendait sur plus de 150 hectares et disposait, entre autres, de thermes et d'un théâtre. Pour la première fois, sont réunis l'ensemble des objets (vases, parures en os ou en bronze, monnaies...) trouvés à Famars, depuis le xviiie siècle jusqu'aux dernières fouilles entamées en 2011. Un bel aperçu de la vie quotidienne de nos lointains ancêtres.

Sars-Poterie, Musée-atelier départemental du Verre, jusqu'au 25.11, tlj sf mar, 10h>12h30, 13h30>18h, 3/1,50€, www.museeduverre.cg59.fr

Valenciennes, Musée des Beaux-Arts, jusqu'au 16.09, mer>dim, 10h>18h, sf jeu, >20h, 5/2,60 €, www.valenciennes.fr

Play Again Voici une vision multidimensionnelle du jeu vidéo. Le parcours se transforme en salle de jeu, entre grands classiques (Mario Bros) et jeux indés (Limbogame, Hotline Miami). Enfin, citons l'interprétation des grands thèmes tels Sonic, Zelda ou Final Fantasy par un jeune pianiste invité par l'ONL. À fond les manettes ! Tourcoing, Imaginarium, jusqu'au 13.07, mer>ven, 11h>18h, sam&dim 14h>18h, gratuit, www.imaginarium-society.org // Lille Piano(s) Festival /ONL Play Again, 16.06, 17h30, gratuit

Corps subtils Psychiatre et professeur de yoga, le lillois Philippe Mons possède une collection d'oeuvres et documents d'art brut et d'art indien, dont Corps subtils dévoile 350 pièces. Dans ce parcours, les créations artistiques indiennes à vocation collective (religieuse et traditionnelle) sont confrontées à des oeuvres d’art brut, singulières par définition. Quels liens entre le tantrisme indien et l'ésotérisme occidental ? Réponse subtile, forcément. V. d'Ascq, LaM, 08.06>20.10, mar>dim, 10h>18h, 10/7€, www.musee-lam.fr

chroniques

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L'INCONNU DE BELLEVILLE Pierre Zaconne (éd. Les Moutons Électriques) Deux familles mystérieusement assassinées. L’une en pleine forêt des Ardennes et l’autre, aux portes de Marseille. À Paris, la Sûreté s’intéresse au vol d’une dépêche en provenance d’Inde, adressée au ministre de la marine. Le rapport entre ces trois affaires ? Pour le moment, un homme qui revient justement de la cité phocéenne, Cyprien Leduc. Curieux, cet archiviste paléographe va mener sa propre enquête... Dans ce roman qui met en œuvre, dès 1881, les codes narratifs du genre policier actuel, Pierre Zaccone emporte son lecteur dans le Paris de la Belle Époque où se côtoient deux mondes : les bas-fonds misérables et populaires de Belleville et l’arrogance des beaux quartiers. Mêlant intrigues policières efficaces et mélodrame, ce roman-feuilleton permet de découvrir un écrivain prolifique en son temps mais désormais totalement oublié. Belle initiative que celle de l’éditeur Les Moutons Électriques, dont la nouvelle collection Rayon Vert promeut des auteurs et genres oubliés de la littérature populaire : roman-feuilleton, roman policier, cape et épée, récits fantastiques, etc. Facilement décrié par la critique de l’époque, cet « Empereur du feuilleton » retrouve ses galons dans ce bel ouvrage. 255p., 19,90€. Sandrine Allanic

En crachant du haut des buildings Dan Fante (Éd. 13° Note) Après Rien dans les poches et La Tête hors de l’eau, En crachant du haut des buildings constitue le troisième volet des pérégrinations de Bruno Dante, alter ego de l'auteur. Nul besoin d’avoir débuté avec lui l’aventure en Californie pour rejoindre la ville qui ne dort jamais. Dan Fante, fils de l’écrivain John, dévoile sa vie new-yorkaise dans une écriture fluide et grinçante. Comme lui, Dante enchaîne les contrats : chauffeur de taxi, laveur de carreaux, gardien de nuit dans un hôtel… L’alcool et l’ombre paternelle surplombent une vie rythmée par les nombreuses rencontres du quotidien. Dans la lignée de Bukowski, Selby Jr. ou son propre père, Dan Fante dévoile et embellit une face sombre de l’Amérique, celles des marginaux. 208p., 9,50€. Benjamin Perez

livres LES DEMOISELLES D’AMSTERDAM M. et L. Fokkens (Éd. Fleuve Noir) 50 ans dans le Quartier Rouge contés par deux septuagénaires à la gouaille inégalable. Leurs débuts sous l’emprise d’un proxénète, l’ouverture de leur propre bordel, l’évolution d'un milieu désormais gangrené par la drogue et la criminalité… Au fil des anecdotes, les deux sœurs dévoilent un quotidien difficile, sans angélisme mais sans jamais remettre en cause la prostitution. Le récit aurait pu virer au glauque, mais c’est avec malice que les Néerlandaises racontent les bizarreries de leurs clients, laissant même la parole à quelques habitués, devenus amis avec le temps. Arthrite oblige, Louise a raccroché les cuissardes depuis deux ans. Martine continue à exercer derrière sa vitrine, sans jamais se départir de son humour ni de ses sextoys. 242p., 14,90€. Marine Durand

BABY LOVE Joyce Maynard (Éd. Philippe Rey) Sandy, Tara, Wandy étaient copines de lycée. Un an plus tard, les voilà copines de tétées, de poussettes et de couches à changer. Jamais sorties de leur petite ville natale du New Hampshire, et à peine de l'adolescence, les voilà mamans. Quant à la dernière comparse, Jill, elle tombe enceinte quand le récit commence. Joyce Maynard assume son thème de bout en bout, sans gros traits. Chacune des jeunes femmes de ce roman galerie incarne un rapport à la maternité et à la sexualité. Publié pour la première fois en 1981, Baby Love peint aussi le passionnant tableau d'une époque où le sexe était tabou dans les familles moyennes américaines, et où la grossesse n'était pas un choix. Ce qui pouvait faire des dégâts. 302p., 19€. Madeleine Bourgois

ROBESPIERRE, UNE POLITIQUE DE LA PHILOSOPHIE Georges Labica (Éd. La Fabrique) Souvent invoqué à tort et à travers, Robespierre demeure méconnu. C'est pourquoi l'historien Georges Labica signait ce bref ouvrage, paru en 1990 et réédité ces jours-ci. En quelque 200 pages et de très nombreux extraits de discours prononcés entre 1789 et 1794, Labica démontre comment l'Incorruptible a souhaité concrétiser la philosophie des Lumières. Une pensée en actes, donc. Favorable à la citoyenneté des juifs, au droit de vote des femmes, anti-colonialiste et... opposé à la peine de mort – sauf en de rares exceptions, évidemment - il n'est pas le tyran sanguinaire trop souvent dépeint. Bref, cet ouvrage remet en perspective l'itinéraire intellectuel et politique d'un homme et dévoile des contradictions moins simples qu'elles n'y paraissent. Indispensable ! 209p., 10e. Thibaut Allemand

chroniques

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DAFT PUNK Random Access Memory (Sony/Columbia)

À l'heure où paraissent ces lignes, peu d'entre vous ne l'auront pas écouté au moins une fois. Très référencé, mais pas forcément daté, Random Access Memory n'en reste pas moins singulier. Daft Punk est à la musique ce que Tarantino est au cinéma : le duo s'imprègne, s'empare de ses influences, ici principalement le disco des 70's et le funk des 80's, pour mieux s'en affranchir. Fervents défenseurs du home-studio (un sampler, des synthétiseurs et des boites à rythmes) depuis Homework (1997), les robots achèvent une nouvelle mission : l'humanisation du processus de création. Ainsi, RAM est le fruit de cinq ans de travail dans un vrai studio, avec des instruments palpables, des musiciens et interprètes en chair et en os – et tant qu'à faire, certains des Teachers qui les ont influencés. Car cet album qui vise l'universel brille par les collaborations de Nile Rodgers (dont le très « Chic » Get Lucky) et Giorgio Moroder (une interview traversée d'instrumentaux rétro-futuristes). Ailleurs, Pharell Williams, Chilly Gonzales et Todd Edwards incarnent la parfaite jonction avec la génération Casablancas. Un album vivant, parce qu'ils sont humains, après tout. Elsa Fortant

TOTALLY ENORMOUS EXTINCT DINOSAURS Get Lost VI (Crosstown Rebels) Derrière ce pseudonyme jurassique se cache le jeune Orlando Higginbottom, qui avait marqué les esprits avec le futuriste Troubles (2012), riche album de house pop décomplexée. Aux platines du sixième épisode de Get Lost, compilations phares et séminales du label Crosstown Rebels, l'Anglais nous guide dans un jardin foisonnant de plantes rares. Dans la première partie, Gold Panda, LFO ou Dave Aju installent une ambiance euphorisante et moelleuse. Sur le second volet, clairement plus dansant, T.E.E.D mêle allègrement les genres et les époques, de la vieille garde de Detroit à la scène tech-house, en empruntant des passerelles inattendues (Bernard Baddie, Visnadi, Trus’Me). Un homme de goût, comme on s’en doutait. Clément Perrin

disques MOUNT KIMBIE

The National

Cold Spring Fault Less Youth (Warp/Differ-Ant)

Trouble Will Find Me (4AD/Naïve)

Ignorant les codes établis, Mount Kimbie avait tiré son épingle du jeu dubstep et électronique avec Crooks & Lovers (2010). Le duo londonien y déployait une exigence technique (mille-feuille sonore maîtrisé, schémas rythmiques élaborés) sans sombrer dans l'abstraction chiatique. Sans surprise — mais non sans émerveillement —, Cold Spring Fault Less Youth évolue vers le registre pop : à la sophistication sonore, s'ajoute désormais une écriture mélodique appuyée et des voix sur la quasi-totalité des morceaux (dont celle du prodigieux baryton King Krule). Cette pop grand angle érudite et hybride introduit Mount Kimbie dans le cercle fermé des producteurs/ compositeurs de classe mondiale, tout près de Danger Mouse. Hakima Lounas

Trois ans après la déferlante High Violet, voici le retour du groupe le plus classe du monde (ou du moins des états-Unis). Dans ce sixième album, le quintette de Brooklyn explore encore ses angoisses les plus profondes en 13 titres de haute volée. Mais cette fois, plus en confiance, il signe un album entre ombre et lumière, tristesse et apaisement. Les démons sont vaincus, il est alors temps d’aller de l’avant. Porté par de fascinants arrangements et une orchestration énergique, l’album s’offre également des invités de marque : Sufjan Stevens, Sharon Van Etten, Annie Clark (St Vincent) ainsi que Nona Marie Invie (Dark Dark Dark) dont la voix se marie parfaitement à celle de Matt Berninger. Déjà un classique. Marine Duquesnoy

Primal Scream More Light (Ignition Records/PIAS) À l’heure où la jeunesse, voire le jeunisme, sont érigés en valeur dominante, il est nécessaire de rappeler que Primal Scream triture à peu près tout ce qui peut s’apparenter à du rock depuis près de trente ans et ce, avec une énergie intacte. Revenu des excès passés, comme de certaines illusions inhérentes à toute mythologie rock’n’roll qui se respecte, le sextette poursuit son chemin avec une sincérité particulièrement touchante. Avec More Light, dixième album du groupe, on retrouve tout ce qui fait la grandeur d’un disque de Primal Scream : relectures de thèmes connus (It’s Alright It’s OK) côtoient tentatives d’originalité plus soutenues (Relativity). Grandeur d’une formation, en cela archétype d’une catégorie : le groupe original sous influences. Sylvain Coatleven

agenda

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concerts Sam 01.06

Mar 04.06

Amparo Sanchez + Adriano Abreu + Boulevard Nada + MC Metis Lille-Bois Blancs, Le Chalet, 15h, gratuit

Steve Earle & The Dukes + The Mastersons Bruges, Cactus Muziekcentrum, 19h, 30/25/23/20e

Planet Caravan : Uncle Acid And The Deadbeats + Wolf People + Master Musicians Of Bukkake... Anvers, Trix Club, 19h, 18/15e Bruit Fantome + Rubin Steiner Lille, La Péniche, 20h, 11e Kate & Joe BB + Bertrand Lani and band + Dj Bull Namur, Belvédère, 20h, 8e

Joe Satriani Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 70/60/50e Belle Sortie : Cabaret Invasion Frelinghien, Médiathèque, 20h, gratuit

Mer 05.06 Du Boléro Au Tango Lille, Opéra, 18h, 9/5e

Amatorski Lille, La Péniche, 20h, 11e Cuisses de Grenouille Calais, Le Channel, 20h, 10/7,5/5e Avant, Après La Révolution Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>10e Paco de Lucià Bruxelles, Bozar, 20h, 88>33e Moutin Reunion Quartet Dunkerque, Jazz Club, 20h, 15/10/7e Popa Chubby Boulogne-sur-Mer, LA FAÏENCERIE, 21h, 8/6/5e

Rihanna Anvers, Lotto Arena, 19h, 39,5 à 187,50e

Noisia + Foreign Beggars + Chuck Bronson + Still Hungry + Reacter... Lille, L'Aéronef, 22h, 25/20/15e

Chromatics Gand, Le Vooruit - Balzaal Vooruit, 19h, 16,75e

Aftershow : Grems Lille, Magazine Club, 23h, 7e

Dim 02.06

Cuisses de Grenouille Calais, Le Channel, 20h, 10/7,5/5e

Ven 07.06

Collectif Brasil Afro Funk Lille, Barraca Zem, 18h, 5/4e

Passenger Lille, Splendid, 20h, 19,80e

Planet Caravan : Om + Condor Gruppe + Asteroid + Head Of Wantastiquet… Anvers, Trix Club, 19h, 28/25e

Guardian Alien + Betonkopf Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 10/8/6e

Julien Clerc Lille, Nouveau Siècle, 20h, 49/42e

Jeu 06.06

Poni Hoax + Pégase + Week End Affair + Antoine Pesle + BRNS + Anoraak Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h, 5e Paul Johnson Lille, Magazine Club, 23h, 8/5e

Electro Libre : Max Cooper + Madben + Applescal... Dunkerque, Le Stubnitz, 17h, 12//Pass 2 soirs 20e Stéphanie Blanchoud + Zoe + Vincent Delbushaye Béthune, Théâtre Le Poche, 19h, 10/8e Les Folies : Tryo + Buridane Maubeuge, Place Roosevelt, 19h, 26/23/20//Pass 2 soirs 35/Pass 3 soirs 45e

The Pharcyde Lille, Salle des fêtes de Fives, 20h, 16.80e

The Name + Liesa Van der Aa + Scrappy Tapes... Diksmuide, Muziekclub 4AD, 19h, gratuit

Dopethrone + Huata Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 9/7/5e

Grems Lille, Splendid, 19h, 20e

Opus 2 Brass Band Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 5e

Lun 03.06

Scout Niblett Bruxelles, Le Botanique/ Rotonde, 19h, 16/13/10e

Taraf Dekalé Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h, 5e

Peter Murphy Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, 28e

Rihanna Anvers, Lotto Arena, 19h, 39,5 à 187,50e

Cuisses de Grenouille Calais, Le Channel, 20h, 10/7,5/5e

Iron and Wine Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 26/23e

Dj Pierre + Fabrice Lig... Marchienne-au-Pont, Rockerill, 20h, nc

Bernarda & Marcos Fink Lille, Opéra, 20h, 22/17/13/8/5e

Retrouvez l’intégralité des concerts sur

49 Hours Penetration : 3rd Generation - Performance Lille, La Malterie, 20h, 7/5e

Sado MC + Ghost Dogsz Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 3e

Out Loud! : Fol Chen + Stijn + Billie Kawende Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, gratuit

Out Loud! : Emika + Pins Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, gratuit

Moutin Reunion Quartet Dunkerque, Jazz Club, 20h, 15/10/7e

Sam 08.06 Warm Up : Black Bomb A + Born From Pain + Arcania + Atlantis Chronicles + Face Down + Noein + T.A.N.K. + Beyond The Hatred Denain, Théâtre de Verdure, 13h, 10/5e Electro Libre : The Hacker + Kangding Ray + Carbon Kevlar + Ramon Tapia Dunkerque, Le Stubnitz, 17h, 12//Pass 2 soirs 20e Les Folies : Olivia Ruiz + Lescop + Colours In The Street Maubeuge, Place Roosevelt, 19h, 26/23/20//Pass 2 soirs 35/Pass 3 soirs 45e Micky Green + Le Sacre Du Tympan + Pilooski... Lille, L'Aéronef, 19h, 16/11/8e Jonsson & Jonsson + Daniel Hélin Béthune, Théâtre Le Poche, 19h, 10/8e Neil Young & Crazy Horse Bruxelles, Forest National, 20h, 77,50 à 92,50e Yann Jamet Lille, La Péniche, 20h, 11e Cuisses de Grenouille Calais, Le Channel, 20h, 10/7,5/5e Alicia Keys Anvers, Lotto Arena, 20h, 54e S'il Te Plaît Madame Lille, La Malterie, 20h, 7/5e

Manu Kenton + DJ Storm Lille, K-Sten, 23h, Gratuit/5e

Dim 09.06 Les Folies : Dub Inc + Kery James Maubeuge, Place Roosevelt, 17h, 26/23/20//Pass 2 soirs 35/Pass 3 soirs 45e

Jeu 13.06 Chelsea Light Moving Anvers, Trix Club, 19h, 24/21e Orange Goblin + Glowsun Lille, Splendid, 20h, 15e Jacques Higelin Lille, Théâtre Sébastopol, 20h, 45/42/37e Salvatore Adamo... Ostende, Casino Kursaal, 20h, 65/35/30e Swingin' Partout Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 7e

Joke Lille, La Péniche, 19h, 15e

Gang Clouds Lille, Le Circus, 20h, nc

Toto Lille, Zénith Arena, 20h, 59,90/49,90e

Marc Ribot Gand, Le Vooruit - Balzaal Vooruit, 21h, 12e

The Flying Pickets Ostende, De Grote Post, 20h, 26e

Showcase : Kool Ad Bruxelles, Mr Wong, 22h, 6/3e

The Abyssinians + Dj Senna Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 13/11/9e

Ven 14.06

Mar 11.06 Hugh Laurie Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 58,50/48,50/38,50e Lonely Walk Lille, La Péniche, 20h, 11e Gato Libre Lille, La Malterie, 20h, 9/7e

Mer 12.06 Caprices, Batailles Et Folies Lille, Opéra, 18h, 9/5e Josh Groban Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 70/56/46e Love On The Beat + Saint Michel Lille, La Péniche, 20h, 8e CocoRosie Lille, L'Aéronef, 20h, 25/20/15e

Lille Piano(s) Festival Concours Reine Élisabeth : Orchestre Philarmonique de Liège Lille, Nouveau Siècle, 19h, 20/14/8e Out Loud! : Pomrad + Cloud Boat + Miaux Bruxelles, Beursschouwburg, 19h, gratuit Plazey Festival : Maya's Moving Castle + Sir Yes Sir Koekelberg, Elisabethpark, 19h, nc Lille Piano(s) Festival : Francesco Tristano Lille, Théâtre du Nord, 19h, 12/10/8e Icônes Casino Théâtre Barrière, 19h, 30e Faites de la Chanson : Michel Jonasz Arras, Théâtre d'Arras, 20h, 20/16e

agenda

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concerts The Dead Shrimps + Atomic Troppers + Six Ways To Funck + Abel Caine La Louvière, Centre Culturel Régional du Centre, 20h, grat Midsummer Festival Purcell : Celebrate This Festival : Hervé Niquet Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 20h, 10e/Gratuit Didier Lockwood Louvroil, L'Espace Culturel Jean-Claude Casadesus, 20h, 12/8e Lille Piano(s) FesT. - ONL : Marathon Beethoven (I) Lille, Nouveau Siècle, 21h, 20/14/8e Lille Piano(s) Festival : Iiro Rantala Lille, Nouveau Siècle, 21h, 12/10/8e

12/10/8e + Uri Caine Lille, Palais des Beaux-Arts, 21h, 10/5e + Nikolaï Demidenko Lille, Théâtre du Nord, 21h, 12/10/8e + Malcolm Braff Lille, Nouveau Siècle, 22h, 12/10/8e

Jimmy Edgar... Bruxelles, Fuse, 23h, 10/7e

Dim 16.06 The Headshakers Lille, L'Aéronef, 10h30, gratuit

La Voix Du Rock : Grand Mix Academy Seniors & Juniors, Louis Aguilar, Great Mountain Fire, Juveniles, Lianne La Havas, Lilly Wood And The Prick, Sébastien Tellier, Kavinsky Tourcoing, Le Grand Mix, 15h, gratuit

Lille Piano(s) Festival : Jacky Terrasson Trio Lille, Nouveau Siècle, 11h, 12/10/8e

Théo Hakola Lille, L'Aéronef, 16h, 11e/ Gratuit Abonné

Lille Piano(s) Festival : Marie Vermeulin + Mara Dobresco + Volodia Serre Lille, Gare St-Sauveur, 14h, grat

Lille Piano(s) Festival : Jonas Vitaud Lille, Théâtre du Nord, 22h, 12/10/8e

Midsummer Festival : François Dumont Hardelot-Plage, Château d'Hardelot, 17h, 10e

Sam 15.06

Salvatore Adamo Brugge, Concertgebouw, 20h, 60/50/40e

Lille Piano(s) Festival : Anne Queffélec Lille, Théâtre du Nord, 14h, 12/10/8e + Tribute To Frank Zappa ! : ONL Lille, Nouveau Siècle, 15h, 20/14/8e + Hervé Billaut Lille, Conservatoire/Auditorium, 15h, 12/10/8e + Guillaume Vincent Lille, Théâtre du Nord, 16h, 12/10/8e + Marathon Beethoven (II) : ONL Lille, Nouveau Siècle, 18h, 20/14/8e + Martin Stadtfeld Lille, Théâtre du Nord, 19h, 12/10/8e + Édouard Ferlet Lille, Nouveau Siècle, 19h, 12/10/8e + Jean-Philippe Collard Lille, Nouveau Siècle, 20h,

TLP + Lady S + Black Frank Gand, Culture Club, 23h, 10/5e

Sorah Lille, Maison Folie Moulins, 20h, 3e 3 Doors Down Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, Complet ! Dark Managarm + Nemesis Irae + Dezhumanizer Lille, La Rumeur, 20h, 3e Out Loud! : Geile Gleuf Madderfakkers + Mr Polska Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, gratuit

17e Nuit Du Blues : Hard Times + Galloxs Pole + Alex Schultz + Boogie Beasts + Nina AttaL... Charleroi, Esplanade Solvay, 13h, 20/15e

Lille Piano(s) Festival - La Sonate À Kreutzer - Autour de la nouvelle de Tolstoï Lille, Nouveau Siècle, 15h, grat Midsummer Festival : François Dumont Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 15h, 10e Orchestre Philarmonique de Liège Mons, Théâtre Royal, 16h, 20/15e Lille Piano(s) Festival : Wilhem Latchoumia Lille, Nouveau Siècle, 16h, 12/10/8e Midsummer Festival : Andrew Kennedy Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 17h, 10e

Midsummer Festival : Simone Kermes Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 20h, 10e

Faites de la Chanson : Pascal Mathieu Arras, Théâtre d'Arras, 17h, 16/12e

Curiosity (The Cure) Verviers, Spirit Of 66, 21h, 12e

Lille Piano(s) Festival - Récital musique & jeu vidéo Tourcoing, L'Imaginarium, 17h, gratuit

Lénine Renaud Lillers, L'Abattoir, 21h, 10/8e

Retrouvez l’intégralité des concerts sur Lille Piano(s) Festival : Roger Woodward Lille, Conservatoire/Auditorium, 17h, 12/10/8e Faites de la Chanson : Debout sur le Zinc + Division Nada Arras, Le Pharos, 20h, 16/12e Lille Piano(s) Festival Marathon Beethoven (III) : Orchestre National de Lille Lille, Nouveau Siècle, 20h, 20/14/8e

Lun 17.06 Queens Of The Stone Age Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 45e Faites de la Chanson : Claudine Lebègue + Fantine Arras, Salle Reybaz, 20h, 20/16e Scout Niblett Lille, La Péniche, 20h, 12/11e The Babies Courtrai, De Kreun, 20h, 13/10/7e

Mar 18.06 Rock Boutique Fest. : Muse Werchter, Parc du festival, 20h, 69e Belle Sortie à La Bassée : Messer Chups + Dusk La Bassée, 20h, gratuit The A-Bones + Bunny Bartender Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h, 10/8/6e

Mer 19.06 Éthiopiques Lille, Opéra, 18h, 9/5e

16/12e Whitesnake Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, 50e Stinky Fingers Lille, Le Biplan, 22h, 7e

Jeu 20.06 Two Door Cinema Club Lille, L'Aéronef, 20h, 28,60e J'veux du Soleil : Brain Damage + Broussaï Comines, Le Nautilys, 20h, 7/5e Valentine's Day Lille, Le Biplan, 22h, 6e

Ven 21.06 Best Kept Secret Festival : Arctic Monkeys + Black Dice + Bloc Party + Danny Brown + Doldrums + Drenge + Fuck Buttons + Marklemore And Ryan Lewis + Splashh + Surfer Blood + The Maccabees + Tyler, The Creator + Wave Machines... Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 15h, 59/49e, Pass 3 jours 99e J'veux du Soleil : Daddy Nuttea + Merdan Taplak + Antwerp Gipsy Ska Orchestra... Houthem, Festival J'Veux Du Soleil, 18h, 7/5e Montevideo... Huy, Atelier Rock, 18h, nc Out Loud! : Delvaux. + Thomas Azier + Karen Willems... Bruxelles, Beursschouwburg, 19h, gratuit

No Age Anvers, Trix Club, 19h, 16/13e

Softly Spoken Magic Spells + Destin + Nasser... Béthune, Grand'Place, 19h, grat

Faites de la Chanson : Hélène Grange + Fred Bobin Arras, Salle Reybaz, 20h,

Plazey, Festival du Parc : Les Fils de Teuhpu Koekelberg, Elisabethpark, 21h, nc

Paul Gallagher Hasselt, Muziekodroom, 22h, 7e

Sam 22.06 Best Kept Secret Festival : Agnes Obel + Allah-Las + Alt-J + Balthazar + Efterklang + French Films + Idiot Glee + King Krule + Pantha du Prince + Savages + Swans + The Child Of Lov + Two Door Cinema Club + Wavves... Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 15h, 59/49e, Pass 3 jours 99e Midsummer Festival : Les Musiciens de Saint-Julien Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 17h, 10e Boogie Night : Gizelle Smith + Haggis Horns + Dj Marc Hype Lille, Maison Folie de Wazemmes, 18h, 14/10e Dead Can Dance Bruxelles, Forest National, 20h, 51/47/43e Out Loud! : Planningtorock + Filastine Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, gratuit

Dim 23.06 Best Kept Secret Festival : Autre Ne Veut + Black Lips + Kurt Vile & the Violators + Local Natives + Modest Mouse + Portishead + Sigur Rós + Suuns... Hilvarenbeek, Beekse Bergen, 15h, 59/49e, Pass 3 j. 99e Leonard Cohen Anvers, Lotto Arena, 20h, 98/78/58/48e Mobb Deep Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, 34e

Mar 25.06 Niet Het Grootste Festival :

agenda

112

concerts The Tragically Hip Anvers, Olt Rivierenhof, 19h, 27/23/18e The National Bruxelles, Cirque Royal, 20h, 37e Printemps Du Sacre Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>10e The Black Crowes Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, 43e

Mer 26.06 Printemps Du Sacre Lille, Nouveau Siècle, 20h, 45>10e Cat Power Bruxelles, L'Ancienne Belgique, 20h, 30e Somabogota Lille, Maison Folie de Wazemmes - Auberge, 20h, 3e

Jeu 27.06 Niet Het Grootste Festival : Frank Boeijen + Stef Bos Anvers, Olt Rivierenhof, 19h, 31/27/18e Wavves Bruxelles, Le Botanique/ Rotonde, 19h, 16/13/10e Jon Hopkins Lille, La Péniche, 20h, 11e

Ven 28.06 Graspop Metal Meeting : Twisted Sister + Korn + Soulfly + Papa Roach + Helloween + Kreator + Mayhem + Dark Funeral + Coal Chamber + Heaven Shall Burn + Prong + Katatonia + Rotting Christ + Entombed + Love & Death Dessel, Festivalpark, 11h, 80e, Pass 3 jours 160e Bear Rock Fest. : New-York Wannabes + Terraformer + Twisted Frequencies + Oscar And The Wolf... Andenne, Place du Chapitre

d'Andenne, 16h, nc Couleur Café : Max Roméo + Aloe Blacc + Nneka + Wyclef Jean + Faithless + Trixie Whitley + Kery James + Skip The Use + Jimmy Cliff + Coely + Sindicato Sonico + Saule + Neneh CherrY + Bernard Dobbeleer + Onda Sonora Bruxelles, Tour & Taxis, 17h, 47/38e, Pass 3 jours 83e Grens Rock : Channel Zero + Raving George + Creature With The Atom Brain + Bed Rugs + Compact Disk Dummies.. Menen, Brouwerspark, 18h, grat Niet Het Grootste Festival : The Scabs Anvers, Olt Rivierenhof, 19h, 29/25/18e Out Loud! : MannGold de Cobre + Ghost Capsules + Tommigun Bruxelles, Beursschouwburg, 19h, gratuit Scrappy Tapes Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h, gratuit Midsummer Festival : Ensemble Clément Janequin Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 20h, 10e Triggerfinger + Doggystyle Syndikate Calais, Centre Culturel Gérard Philipe, 20h, 5e

Graspop Metal Meeting : Slipknot + Saxon + Within Temptation + Bullet For My Valentine + Down + W.A.S.P. + Hypocrisy + Udo + Overkill + P.O.D + The Devil Wears Prada + Agnostic Front + Caliban + Absu + Lock up Dessel, Festivalpark, 11h, 80e, Pass 3 jours 160e Couleur Café : Tarrus Riley + Fat Freddy's Drop + Andy Allo + Macklemore & Ryan Lewis + Gandhi + Zaz + Xavier Rudd + Macéo Parker + Birdy Nam Nam + Spaïcy + Ondatropica + Cody ChesnuTT + Acoustic Africa + Joeystarr + Daria Khart + Pirates Crew Soundsystem + Arno Gomez Bruxelles, Tour & Taxis, 16h, 47/38 // Pass 3 jours 83e Inauguration du Metaphone : Max Roméo + Féfé + Le Bal des Enragés + Naive New Beaters + Etienne de Crécy + Dj Click + La Familya Oignies, Le Metaphone, 16h, gratuit Grens Rock : Dez Mona + Magnus + Steak Number Eight + Flying Horseman + Sir Yes Sir + Hitsville Drunk + King Hiss Menen, Brouwerspark, 16h, gratuit

Inauguration du Metaphone : Eiffel + Sanseverino + HK et Les Saltimbanks + DJ Tagada Oignies, Le Metaphone, 21h, gratuit

Midsummer Fest : Fretwork et Dominique Visse Hardelot-Plage, Château d'Hardelot , 17h, 10e + The King’s Consort Hardelot-Plage, Château d’Hardelot , 20h, 10e

Sam 29.06

Verdur Rock : La Grande Sophie + King Prawn + Feat. Al (Asian Dub Foundation) + The Skints + Absynthe Minded + Hyphen Hyphen + Lieutenant Namur, Citadelle de Namur, 18h, gratuit

Summer Festival : Hardwell + Martin Solveig + John Dahlbäck + Yves V + Romeo Blanco + Peter Luts... Antwerp, Summer Festival, 11h, 41/ Pass 2 jours 65e

Retrouvez l’intégralité des concerts sur Out Loud! : Örfaz Bruxelles, Beursschouwburg, 20h, gratuit La Citadelle En Bordées : Le BrassCoussBand + Jazz à Cordes Dunkerque, Les Terrasses, 20h, gratuit + Jeanzibart + Oscar + Ÿordan + Faut Qu'ça Guinche Dunkerque, Place des Nations, 20h, gratuit + Mr Aya & The Clasics Dunkerque, Le Kilimanjaro, 21h, gratuit + Les Mauvaises Langues + Blunt + Skarbone 14 + Tia & The Patient Wolves... Dunkerque, L'Axel Bar, 21h, grat + Tyson Boogie + Scrappy Tapes + Birth Of Joy Dunkerque, Le Stubnitz, 21h, gratuit + June Bug & The Storytellers + Chapel Hill

Dunkerque, Le Seamen's Club, 21h, gratuit

Dim 30.06 Summer Festival : Nicky Romero + Dada Life + Sandro Silva + Gregor Salto + Vato Gonzalez + Mystique + Safi & Spreej + Coely + Halve Neuro + Wolfpack + Technasia + Crissy Criss + Angerfist + Funkerman Antwerp, Summer Festival, 11h, 41/ Pass 2 jours 65e Graspop Metal Meeting : Iron Maiden + In Flames + Stone Sour + Parkway Drive + Hellyeah + King Diamond + Epica + Ghost + God Seed + Moonspell + Testament + Newsted + The Dillinger Escape Plan + The Ghost Inside + The Sword + Clutch

+ Red Fang + Bullet Dessel, Festivalpark, 11h, 80 // Pass 3 jours 160e Festival les Rutilants - Inauguration du Metaphone : Tarace Boulba + Fanfare Eyo'nle + Jaïpur Maharaja Brass Band... Oignies, Le Metaphone, 12h, grat Couleur Café : Raggasonic + Calexico + Patrice + CeeLo Green + Balkan Beat Box + Mos Def & Robert Glasper Band + Die Antwoord + Wax Tailor + Yew + Delvis + Rebelution + Salif Keita + Féfé + Abel Irle + Living Up Soundsystem + Dj Vega Bruxelles, Tour & Taxis, 16h, 47/38 // Pass 3 jours 83e Leonard Cohen Bruxelles, Forest National, 20h, 105 à 45€

le mot de la fin

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Yeonju Sung - Tomates, champignons, carottes... Tels sont les ingrédients utilisés par l'artiste coréenne pour créer ces magnifiques parures qui finiront à la casserole. Ce mariage, forcément éphémère, de grande cuisine et de haute couture ravit donc les yeux avant les papilles. à visiter / www.yeonju.me