Le Fil 22 septembre 2016

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Leaders en innovation sociale p2

Professeurs émérites p8-9

Volume 52, numéro 4 22 septembre 2016

photos Marc Robitaille

Bienvenue au Point !

Le nouvel espace de service et d’information de l’Université, Le Point, qui s’adresse aux étudiants, aux autres membres de la communauté universitaire et aux visiteurs, a ouvert officiellement ses portes. p3


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actualités UL

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Un appui important à l’innovation sociale Trois équipes dirigées par des chercheurs de l’Université obtiennent 7,5 M$ du CRSH par Jean Hamann Trois professeurs de l’Université Laval sont à la tête d’équipes dont les projets ont été retenus au terme du dernier concours du programme Subventions de partenariat du Conseil de re cherches en sciences hu maines du Canada (CRSH). Ces équipes, dirigées par Fannie Lafontaine, de la Faculté de droit, Thierry Rodon, du Département de science politique, et MarieChristine Saint-Jacques, de l’École de service social, disposeront chacune de 2,5 M $ pour mener à bien leur projet. De plus, 10 autres professeurs de l’Université sont membres d’équipes pilotées par des chercheurs d’autres universités québécoises qui ont aussi reçu un appui financier similaire du CRSH. Les subventions de partenariat du CRSH permettent

l’établissement de partenariats entre les chercheurs universitaires, les entreprises et d’autres partenaires afin d’approfondir les connaissances sur d’importantes questions sociales, économiques ou culturelles. Cette mise en commun de l’expertise renforce la capacité de recherche, d’innovation et de production de connaissances permettant des prises de décision éclairées sur des enjeux sociétaux. Fannie Lafontaine a réuni une équipe de 15 cochercheurs, 7 collaborateurs et 11 organismes partenaires pour la réalisation de son projet portant sur les poursuites pénales contre les personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocides. Les travaux des chercheurs visent à trouver des avenues

novatrices pour améliorer l’efficacité des actions menées contre ces personnes, de façon à éviter la répétition de telles atrocités tout en contribuant au processus de guérison des victimes. Julia Grignon, de la Faculté de droit, fait partie des cochercheurs associés au projet. Thierry Rodon et une équipe de 19 cochercheurs, 11 collaborateurs et 17 organismes partenaires travailleront de concert pour réaliser un projet portant sur les impacts du développement minier sur les modes de vie des autochtones. Les projets miniers menés à travers le monde ont chacun leurs particularités, mais leurs répercussions sur le mode de vie des communautés autochtones présentent de nombreuses similitudes. Les chercheurs créeront un réseau pour échanger des informations et des études comparatives sur les conséquences des activités minières sur le mode de vie durable des communautés autochtones. Les cochercheurs de l’Université

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dans ce projet sont les professeurs Christopher Fletcher, Érick Duchesne, Geneviève Motard, Martin Grenon et Rosa Galvez ainsi que la professeure associée Mylène Riva. Marie-Christine SaintJacques a regroupé 23 co chercheurs, 5 collaborateurs et 17 organismes autour d’un projet portant sur la séparation parentale et la recomposition familiale dans la société québécoise. Au Canada, près de 40 % des familles avec enfants sont monoparentales ou recomposées. La capacité à comprendre la situation de ces familles est freinée par le manque de données empiriques les concernant. Le projet vise à pallier cette lacune en documentant les trajectoires et l’expérience des adultes et des enfants qui vivent une séparation parentale ou une recomposition familiale. Les cochercheurs de l’Université Laval associés au projet sont Claudine Parent, Dominique Goubau, Gilles Tremblay, Stéphanie Arsenault, Sylvie

Drapeau et Tamarha Pierce. Amandine Baude fait partie des collaborateurs. Par ailleurs, un projet sur l’accès au droit et à la justice dirigé par Pierre Noreau, de l’Université de Montréal, pourra compter sur six cochercheurs de l’Université Laval, soit Catherine Rossi, Christine Morin, Colette Brin, Florian Sauvageau, Georges Azzaria et Pierre Issalys. À ce groupe s’ajoutent les collaboratrices Mélanie Samson et Michelle Cumyn. Enfin, Annie Fontaine et Michel Dorais font partie de l’équipe de cochercheurs du projet sur l’inclusion et l’exclusion des personnes LGBTQ, dirigé par Lina Chamberland de l’UQAM. « Pour l’Université Laval, il s’agit d’un résultat exceptionnel dans le domaine de l’innovation sociale, souligne le vice-recteur à la recherche et à la création, Edwin Bourget. Les professeurs Lafontaine, SaintJacques et Rodon ont réussi à mobiliser des équipes

interuniversitaires de grande qu a l i t é a u t o u r d ’ e n j e u x im portants pour la société. Ils ont développé des programmes de recherche ambitieux et ils ont démontré qu’ils avaient le potentiel pour les mener à bien. C’est sans doute ce qui explique leur succès à ce concours. » Le vice-recteur Bourget se réjouit du fait que 3 des 17 projets financés par le CRSH à ce concours soient pilotés par des professeurs de l’Université Laval. « Réunir des équipes aussi importantes autour d’un solide programme de recherche constitue une tâche très exigeante, mais il y a des dividendes en bout de course lorsque les résultats se matérialisent. Les responsables d’équipe sont bien placés pour orienter l’évolution des projets et l’expérience qu’ils acquièrent constitue un atout indéniable quand vient le temps de demander de nouvelles subventions. Assumer le leadership de projets produit des résultats très positifs pour les chercheurs et pour l’Université. »

Fannie Lafontaine, de la Faculté de droit, Thierry Rodon, du Département de science politique, et Marie-Christine Saint-Jacques, de l’École de service social, sont les responsables des trois équipes interdisciplinaires qui s’attaqueront à des problèmes sociaux d’importance grâce à l’appui financier du CRSH. photos Marc Robitaille et Louise Leblanc

Assumer le leadership de projets produit des résultats très positifs pour les chercheurs et pour l’Université

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Caroline Leclerc, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Josée Dugal, Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Isabelle Doucet Agente de secrétariat : Josée Nadeau

Production Infographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : TC Imprimeries Transcontinental, Québec (Québec)

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


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Le Point vous accueille ! Une variété de services et d’information en un seul lieu : voici ce que propose Le Point, le nouveau kiosque d’accueil des pavillons Maurice-Pollack et Alphonse-Desjardins par Matthieu Dessureault Avec son architecture contemporaine, ses grandes vitrines et son affichage dynamique, le comptoir d’information à l’entrée des pavillons Maurice-Pollack et Alphonse-Desjardins n’a rien à voir avec ce qu’il était. Inauguré le 20 septembre par des représentants de la direction, cet espace offre aux étudiants, aux autres membres de la communauté universitaire et aux visiteurs une mul­ titude de services en un seul lieu. Des employés, issus de différentes unités administratives, sont sur place pour répondre aux questions, que ce soit sur les études, les finances, les res­ sources universitaires ou les activités sur le campus. Plus encore, Le Point permettra aux étudiants de payer leurs droits de scolarité, d’obtenir le timbre de validation de la carte étudiante et de recevoir l’attestation d’inscription destinée au Réseau de transport de la Capitale, ainsi que l’agenda de la CADEUL. Le personnel sera aussi en mesure de remettre certains documents officiels de l’Université.

majorité d’étudiants peuvent réussir leurs études s’ils sont placés dans des conditions adéquates d’encadrement et s’ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Dans cette perspective, de nombreuses actions ont été entamées et se poursuivront afin de soutenir la per­ sévérance et la réussite étudiantes, et ce, aux trois cycles de formation », affirme le vicerecteur exécutif et au développement, Éric Bauce. E n p l u s d e c e n o u ve a u kiosque d’accueil, les étudiants disposent dorénavant de monPortail, un environnement numérique qui regroupe différents services et informations. Comme pour Le Point, ce portail vise à simplifier leur expérience en rassemblant, en un point d’accès unique, plusieurs éléments pertinents, tels que les sites de leurs cours, des outils d’appui à la réussite et le calendrier universitaire. Les étudiants ont aussi accès à la section « Étudiants actuels » du site de l’Université, qui leur permet de gérer leur admission et de con­sulter les renseignements liés à leur dossier et à leur cheminement. Bref, étudier à l’Université n’aura ja­­ mais été aussi simple ! Nouveau point de services de l’Université, Le Point a été inauguré le mardi 20 sep­tembre

L’objectif central du Point ? Réduire le nombre de portes auxquelles les membres de la communauté universitaire doivent frapper pour obtenir ce dont ils ont besoin. « Ce nouvel espace permettra d’améliorer l’expérience étudiante et de contribuer à la réussite du parcours universitaire. S’ils ne sont pas en mesure de répondre à une demande parce qu’elle nécessite le recours à une ressource spécialisée, les agents du Point pourront diriger l’étudiant ou le visiteur vers l’unité concernée », explique Bernard Garnier, vicerecteur aux études et aux activités internationales. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre plusieurs ac­­ teurs sur le campus. Il s’inscrit parmi les actions ciblées par Horizon 2017, un document institutionnel qui trace les grandes orientations de l’Université en matière de développement. « L’un de nos objectifs est de fa­­ voriser le recrutement, la per­ Visionnez la vidéo de présensévérance et la réussite des tation du Point à l’adresse ­étudiants. Nous croyons qu’une bit.ly/2cRmHmp.

par Vanessa Parent, présidente de la CADEUL, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Milène R. E. Lokrou, présidente de l’ÆLIÉS, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales. Plusieurs représentants des différentes unités partenaires étaient également présents. photo Marc Robitaille

Clin d’œil historique

L’objectif est de réduire le nombre de portes auxquelles les membres de la communauté universitaire doivent frapper pour obtenir ce dont ils ont besoin

Il y a 20 ans, presque jour pour jour, soit le 19 août 1996, l’Université inaugurait le kiosque d’accueil, aujourd’hui reconfiguré, des pavillons Maurice-Pollack et Alphonse-Desjardins. « La mise en place du kiosque accroîtra la qualité de l’accueil aux étudiants et aux visiteurs et leur permettra de mieux s’aider eux-mêmes », pouvait-on lire dans le journal Au fil des événements. photo Renée Méthot

Issus de différentes unités administratives, les agents du Point (que l’on voit ici entourés de membres de la direction) sont là pour répondre aux questions, que ce soit sur les études, les finances, les ressources universitaires ou les activités sur le campus. photo Marc Robitaille

Le Point, c’est pour : • vos questions sur les études, les finances, les ressources d’aide, la vie étudiante et les activités sur le campus; • certaines transactions, comme le paiement des droits de scolarité; • obtenir le timbre de validation de la carte étudiante; • recevoir l’attestation d’inscription destinée au Réseau de transport de la Capitale; • obtenir un agenda de la CADEUL; • la remise de certains documents officiels; • et bien plus !


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Bibliothèque

en bref

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Un partenariat très prometteur L’Université signe un protocole d’entente avec Bibliothèque et Archives Canada, qui permettra notamment une mise en commun des connaissances spécialisées et des expertises par Yvon Larose

Le Rouge et Or dans un vidéoclip Les joueuses du club de basketball Rouge et Or ont pris une pause de leur entraînement, le temps de participer à la réalisation du dernier vidéoclip de Liana. L’artiste, connue pour sa participation à l’émission La Voix, a fait appel à elles pour le tournage du clip de la chanson On the Run. Réalisée par Patrice Plante, la vidéo a été tournée à l’école Sainte-Odile, dans le quartier Limoilou. On y voit les mem­ bres de l’équipe s’activer sur le terrain, au rythme de la musique, derrière la chanteuse. Visionnez le vidéoclip à l’adresse bit.ly/2czUz8X.

Envie de travailler à l’étranger ? Une expérience de travail à l’étranger peut être un avantage, tant sur le plan personnel que professionnel. C’est l’un de vos objectifs ? Profitez des conférences du Service de placement de l’Université Laval (SPLA) sur l’emploi à l’international pour vous préparer à vivre cette aventure. Deux thématiques sont offertes. La conférence « Première expérience à l’étranger ? Faites les bons choix et préparezvous à partir ! » s’adresse à ceux qui souhaitent développer leur mobilité internationale. On y présente les principaux programmes de stages et d’emplois à l’étranger. On y discute également des étapes à franchir avant le départ, des caractéristiques personnelles recherchées et des mythes rattachés à l’emploi à l’étranger. Avec « Travaillez à l’étranger avec SWAP vacances travail », vous pourrez en savoir davantage sur le programme de mobilité internationale pour les jeunes canadiens de l’organisme à but non lucratif SWAP.

Le mercredi 21 septembre, l’Université – par l’entremise de Bernard Garnier, vice-­recteur aux études et aux activités internationales, et de la directrice de la Bibliothèque, Loubna Ghaouti – a signé une entente de partenariat d’une durée de cinq ans avec Bibliothèque et Archives Canada (BAC) représentée, pour l’occasion, par Guy Berthiaume, bibliothécaire et archiviste du Canada. La cérémonie a eu lieu au quatrième étage de la Biblio­t hèque, au pavillon JeanCharles-Bonenfant. « Il s’agit de la première entente entre l’Université et BAC, indique Loubna Ghaouti. C’est aussi une première entente de ce type entre BAC et une université québécoise. Je pense que les deux institutions ont énormément à gagner à travailler ensemble. » L’entente BAC-UL a pour but d’établir un cadre de collaboration. Elle permettra aux partenaires une mise en commun de leurs connaissances spécialisées et de leurs expertises. Elle leur permettra aussi de collaborer à des activités de valorisation du patrimoine documentaire et de médiation culturelle. « Bibliothèque et Archives Canada a pour mandat de conserver tout ce qui se pu­­blie au Canada, explique Guy Berthiaume. Nous recueillons aussi, et entre autres, les archives du gouvernement fédéral. Bref, nous avons la garde d’un portrait complet du patrimoine documentaire canadien. » Les experts de BAC se s­ i­­tuent à l’avantgarde de l’archivistique, de la bibliothéconomie et des nouvelles technologies. « À cause de l’éten­due de nos collections, dit-il, nous avons des con­naissances très pointues en matière de préservation et

de restauration. Nous pouvons collaborer sur ces éléments avec l’Université Laval. On peut penser, entre autres, à des échanges d’employés et d’étudiants pour per­mettre une expérience pratique de terrain, avec un ­bassin de documents à peu près illimité. » L’acquisition de compétences particulières se fera, entre autres, en matière de livres rares. Leur numérisation constitue, à l’heure ac­­tuelle, un important chantier à l’échelle de la planète. À l’Université, la collection com­prend environ 26 000 ti­­tres. « Nous voulons développer cet atout important de ­l ’Université, affirme la directrice de la Biblio­thèque. Nous avons l’objectif de 50 000 livres rares. » Selon elle, un projet aussi ambitieux nécessitera le développement de l’expertise liée à la gestion de la collection. « On parle de la restauration de ces livres et de leur numérisation, explique Loubna Ghaouti. Or, on ne peut pas tout restaurer. Parfois on perd le cachet du livre rare en le restaurant. Quant aux normes de nu­­mérisation des livres rares et du coût, ils ne sont pas les mêmes que ceux d’une thèse que l’on dépose. » Les experts de part et d’autre discu­ teront, entre autres, du concept de dépôt numérique fiable. Selon Loubna Ghaouti, il ne suffit pas de numériser un document et de le déposer dans un service infonuagique. « Le but, ­soutient-elle, est de le retrouver dans 10, 20 ou 30 ans. Or, une norme en 2016 ne sera peut-être plus une norme en 2050. Un dépôt numérique fiable doit s’appuyer sur des critères très sévères de type ISO. Mais toutes les institutions ne sont pas capables de se conformer

aux normes ISO. L’idée serait d’avoir un dépôt numérique fiable qui serait géré, par exemple par BAC, en collaboration avec des partenaires universi­ taires, et qui serait accessible à tous éventuellement. » Le cadre de collaboration permettra la mise en place de sous-accords. Ces ententes prendront diverses formes. On peut penser à des accords entre BAC et un programme d’études ou une faculté. « Nous avons déjà un sous-accord en préparation entre un centre de recherche et BAC », souligne la directrice. Un plan d’action sera défini pour l’an prochain. « On va probablement tra­ vailler sur des expositions et sur des échanges de personnel pour des formations », indique-t-elle. La cérémonie de signature a été ­p récédée d’une conférence de Guy Berthiaume sur les grands défis de BAC, dans les prochaines années, en matière de numérisation et de mise en ligne du patrimoine archivistique canadien.

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On peut penser, entre autres, des échanges d’employés et d’étudiants pour permettre une expérience pratique de terrain, avec un bassin de documents à peu près illimité

Pour plus d’information sur les conférences et sur les autres ressources du SPLA pour les stages et l’emploi à l’international : bit.ly/2ckek0r

Faites partie des Treize La troupe de théâtre étudiante Les Treize recrute ! La formation recherche des personnes dynamiques, disponibles, assidues, ayant une excellente capacité d’adaptation et qui aiment le travail collectif pour faire partie de son équipe d’administration pour l’année 2016-2017. Elle cherche à pourvoir les postes de vice-­ présidente ou de vice-président, de secrétaire, de responsable de la logistique, de graphiste et de webmestre. Voilà une excellente occasion de ­mettre en pratique des aptitudes liées à son domaine d’études tout en contribuant à la ­vitalité culturelle du campus. Les intéressés ont jusqu’au 30 septembre pour faire parvenir leur CV et leur lettre de motivation. Pour postuler ou pour s’informer : ­ commext@lestreize.org. Joindre la page Facebook : bit.ly/2cXdBGO.

Signature du protocole d’entente entre l’Université et Bibliothèque et Archives Canada. De gauche à droite : Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque, Guy Berthiaume, bibliothécaire et archiviste du Canada, et Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales. photo Marc Robitaille


médecine

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en bref La cascade de réactions mise en lumière par les chercheurs dans le cancer du cerveau pourrait être présente dans d’autres types de cancers

Micro ouvert pour les Journées de la culture La communauté universitaire regorge de talents artistiques et nous en aurons la preuve, une fois de plus, à l’occasion d’une soirée scène ouverte. Musiciens, chanteurs, humoristes, poètes ou danseurs prendront d’assaut la scène du Café Fou ÆLIÉS, le 30 septembre, dans le cadre des Journées de la culture. Si vous êtes davantage un amateur d’art qu’un artiste vous-même, une autre activité de ce grand rendez-vous culturel pourrait vous plaire. Il s’agit d’une visite guidée des différentes œuvres d’art public sur le campus. L’événement sera aussi l’occasion de visiter les écoles d’Art et de Design, ainsi que les ­laboratoires du programme d’archéologie ou encore de découvrir la culture d’un autre pays au cours d’une soirée thématique.

Les mutations dans les protéines IDH1/2 conduisent, par effet domino, à l’activation d’une protéine qui intervient dans la croissance et la survie des cellules cancéreuses.

Cascade périlleuse Des chercheurs découvrent une cascade métabolique impliquée dans l’évolution des cancers du cerveau par Jean Hamann Des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Montréal viennent de mettre en lumière l’existence d’un mécanisme cellulaire qui joue un rôle important dans la croissance et la survie des tumeurs du cerveau. Cette découverte offre non seulement de nouvelles cibles thérapeutiques pour freiner certains cancers, mais elle pourrait changer, à court terme, la façon de traiter les patients atteints de certaines formes de cancer du cerveau à un stade peu avancé. Marc-Étienne Huot, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de QuébecUn i ve r s i t é L av a l , s o n c o l l è g u e Frédérick Mallette, de l’Université de Montréal, et leurs collaborateurs présentent les détails de ce mécanisme très complexe dans un récent numéro de la revue Nature Communications. Le point de départ de leur étude est le fait que les isocitrates déshydrogénases 1 et 2 (IDH1/2) sont fréquemment mutées dans les cellules tumorales de certains cancers du cerveau. « On ignore si ces mutations causent le cancer ou si elles en sont l’une des conséquences, mais leur présence est associée au développement précoce des tumeurs. C’est ce qui nous a donné

l’idée d’aller voir ce qui se passe dans les cellules où ces mutations sont présentes », explique Marc-Étienne Huot. La cascade de réactions provoquées par les mutations de IDH1/2 comprend plusieurs niveaux qui, par effet domino, conduisent à l’activation de mTOR, une protéine qui intervient notamment dans la croissance et la survie cellulaires. Les rouages de cette mécanique vont comme suit. Lorsque IDH1/2 ne fonctionnent pas correctement, un métabolite, le 2HG, s’accumule dans les cellules. Ce métabolite inhibe une autre enzyme, la KDM4A, qui en condition normale stabilise la protéine DEPTOR. « Cette dernière est un régulateur négatif de mTOR. Donc, lorsque IDH1/2 sont mutées, DEPTOR n’est plus en mesure de réguler correctement mTOR et la cellule croît rapidement, survit mieux et peut former des métastases. » Ces travaux apportent trois éléments nouveaux aux con­n aissances sur le cancer, souligne le chercheur. Le premier : ils démontrent que le métabolite 2HG participe au développement des tumeurs, chose qui était contro­ versée jusqu’à maintenant. Le second : la cascade mise en lumière par les

chercheurs pourrait être présente dans d’autres types de cancers puisque les en­­zymes IDH1/2 sont aussi mutées dans la leucémie myéloïde, le cancer du pancréas et le cancer du rein. Le troisième : certains traitements qu’on croyait inutiles pour les cancers du cerveau en présence de IDH1/2 mutées pourraient produire des résultats intéressants. « Il existe des inhibiteurs de mTOR qui pourraient être utilisés pour freiner la croissance ou réduire la survie des cellules tumorales du cerveau. Nos travaux montrent qu’ils sont efficaces avec des cellules où IDH1/2 sont mutées. Ces inhibiteurs pourraient fragiliser les cellules cancéreuses et avoir un effet synergique avec les autres molécules utilisées en chimiothérapie », avance le professeur Huot. Cette percée revêt un intérêt particulier pour les tumeurs à évolution lente qui touchent le tissu de soutien des neurones. Appelés gliomes, ces cancers représentent la moitié des cas de cancer du cerveau. Environ 80 % des gliomes montrent des mutations dans IDH1/2. Rappelons que, chez les moins de 20 ans, le cancer du cerveau vient au premier rang au chapitre de la fréquence et au deuxième rang, derrière la leucémie, pour le nombre de décès causés par cancer. Les autres chercheurs de l’Université Laval qui cosignent l’étude publiée dans Nature Communications sont Laurence Gagné, Jonathan Bergeman, Blandine Secco et Mathieu Laplante.

Les Journées de la culture se dérouleront du 30 septembre au 2 octobre. Visitez le www.journeesdelaculture.qc.ca pour tous les détails. Pour la soirée scène ouverte, ­l’inscription des artistes est nécessaire à l’adresse culture@ulaval.ca. Pour plus ­d’information  : bit.ly/2cEGd6f.

Service-conseil en nutrition : osez demander ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’alimentation, vous pourrez le demander au Service-conseil en nutrition ! Durant la session d’automne, l’équipe de nutritionnistes du programme Mon équilibre UL se met à la disposition des membres de la communauté universitaire pour éclairer et prodiguer de bons conseils, et ce, gratuitement. Aucun rendez-vous n’est nécessaire. Il suffit de se présenter à la réception du PEPS tous les mardis, entre 11 h 30 et 13 h 30, jusqu’au 13 décembre, à l’exception de la semaine de lecture. Ce service fait partie du programme Mon équilibre UL, visant à promouvoir de saines habitudes de vie auprès des étudiants et du personnel de l’Université Laval. Pour information, contacter Carolle Leclerc au 418 656-3231, poste 6024. Pour en savoir plus sur le programme Mon équilibre UL : www2.ulaval.ca/mon-equilibre-ul/ accueil.html.


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sur le campus

Hommage à un grand amoureux de la nature L’Université a honoré la mémoire de Frédéric Back par la plantation de trois arbres sur le campus, ainsi que par l’installation d’une plaque commémorative par Matthieu Dessureault L’âme du regretté Frédéric Back n’était sûrement pas loin, le 21 septembre, de­­ vant le pavillon CharlesDe Koninck. Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, ainsi que des représentants de différentes unités et facultés ont procédé au dévoilement d’une plaque commémorative et à la plantation de trois arbres – un chêne, un bouleau et un mélèze – en mémoire du cinéaste et militant écologiste. « Frédéric Back a su mettre en images des va­­leurs très importantes, qui sont à la base du développement durable. Il s’agit d’un personnage marquant de notre culture. Cette place que l’Université Laval lui fait aujourd’hui, c’est pour pérenniser la vision du développement durable et du pacifisme qu’il portait », a déclaré le vice-recteur exécutif et au développement. Frédéric Back a été artistepeintre, illustrateur, muraliste et réalisateur de films d’animation. Né en Alle­ magne en 1924 et ayant grandi en France avant d’émigrer au Canada, il a tôt fait de laisser sa marque dans le milieu artistique. En 1981, il a reçu une première mise en nomination aux Oscars pour son film Toutrien, allégorie sur le désir humain d’accaparer toutes

les richesses et les beautés de la nature. L’année suivante, il a remporté la ­statuette dorée avec Crac !, un hommage à son pays d’adoption. Son plus grand succès, L’Homme qui plantait des arbres, également c o u r o n n é d ’ u n O s c a r, raconte l’histoire d’un berger qui fait revivre sa région en plantant des arbres. Sa filmographie comprend aussi Le Fleuve aux grandes eaux, qui porte sur le fleuve Saint-Laurent. La passion de l’artiste pour la nature ne se reflétait pas que dans ses œuvres cinématographi­ ques. Tout au long de sa vie, il s’est engagé dans plusieurs causes environnementales et sociales.

Soutenu par le Fonds de développement durable, ce projet d’hommage a été mené par le Service des résidences, la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, ainsi que la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’arts et de design. Il s’agit d’une initiative d’EVB-CSQ, soit l’Établissement vert Brundtland de la Centrale des syndicats du Québec, un réseau d’établissements qui prônent les valeurs d’éducation à la viabilité.

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sur le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Frédéric Back a su mettre en images des va­­leurs très importantes, qui sont à la base du développement durable

Trois arbres, soit un chêne, un bouleau et un mélèze, ont été plantés près de l’entrée du pavillon Charles-De Koninck.

De gauche à droite : Suzanne Leblanc, vice-doyenne de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Stéphane Roche, vice-doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Mathieu Gagnon, directeur du Service des résidences. photos Louise Leblanc

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Michel Alary

Réunis à Montréal les 16 et 17 septembre, des pays donateurs et des fondations privées ont promis de verser près de 13 milliards de dollars américains au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette somme permettra de financer des programmes menés entre 2017 et 2019. Professeur au Département de médecine sociale et préventive et directeur de l’axe de recherche en santé des populations et pratiques op­­timales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, Michel Alary est bien au courant des efforts que déploie cet organisme contre le sida.

Q Comment cet organisme de financement peut-il intervenir efficacement dans des pays dont le système de santé est totalement désorganisé ? R Les tests de dépistage du VIH sont rapides. Ils peuvent être effectués par des techniciens de laboratoire ou des infirmières assez aisément. Le patient obtient son résultat dix minutes plus tard. On peut aussi effectuer des radiographies pulmonaires dans les centres de santé, même dans les pays très pauvres, afin de diagnostiquer la tuberculose. Cependant, l’intervention du Fonds dans certains États crée des soins à deux vitesses. La situation s’améliore mondialement pour la prévention et la prise en charge du sida, de la tuberculose ou du paludisme, tandis que d’autres maladies ne bénéficiant pas d’un tel financement spécifique sont moins bien prises en charge. Néanmoins, plusieurs études concordantes démontrent qu’un meilleur traitement des trois pandémies renforce les systèmes de santé de nombreux pays. Le financement de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme contribue à améliorer les pratiques du personnel de la santé, qui les appliquent ensuite à d’autres maladies. Q Selon l’ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le VIH/ sida, il faudrait investir 6 milliards de dollars supplémentaires chaque année pour éradiquer cette maladie. En même temps, les sommes promises au Fonds mondial pour les trois prochaines années n’ont pas vraiment augmenté… R À travers le monde, l’ensemble des sommes consacrées à la lutte contre le sida s’élève à 17 milliards de dollars par an. Or, il faudrait disposer de 26 milliards de dollars annuellement pour atteindre les objectifs d’ONUSIDA. Pour l’instant, personne ne peut combler ce déficit de 9 milliards de dollars. Dommage, car on sait que si les différents organismes investissaient les sommes nécessaires, il n’y aurait plus de sida en 2030. Mais en attendant, il faut dire que les problèmes de gouvernance constituent un obstacle. Beaucoup de pays investissent très peu dans la lutte contre le sida, qui dépend en grande partie de fonds internationaux. Sans parler de la corruption ou de la mauvaise gestion. Certains pays n’ont pas la bonne approche pour la lutte contre le sida. En Russie, par exemple, la maladie est très liée aux drogues injectables, un mode de contamination cinq à dix fois plus présent qu’au Canada. Or, il n’existe pas là-bas de programme d’échange de seringues. La Russie aura beau investir des sommes importantes, elle ne pourra pas éradiquer la maladie si elle s’attaque aux mauvaises cibles. Le Fonds mondial ne peut remédier à tout.

Q Quelle influence a eu la création du Fonds mondial, en 2002, sur la lutte contre le sida ? R La création du Fonds a eu un impact énorme. Par exemple, elle a permis un bien meilleur accès aux traitements antirétroviraux dans les pays en développement. Jusqu’en 2003, les malades des pays industrialisés étaient pratiquement les seuls à être traités pour le VIH. Les autres succombaient à la maladie. Depuis 13 ans, le Fonds finance l’accès aux médicaments et il prend en charge la moitié de la couverture médicale mondiale des personnes infectées, avec l’aide du President’s Emergency Plan for AIDS Relief (PEPFAR). Ce plan d’aide d’urgence, financé par les États-Unis, à l’initiative de l’ancien président Georges W. Bush, concentre ses activités dans une quinzaine de pays. Pour sa part, le Fonds mondial intervient auprès d’une centaine d’États. Il aide directement les ONG ou les programmes mis en place par la société civile, sans toujours passer par les institutions gouvernementales. Cela prévient certaines tentatives de détournement d’argent. Depuis deux ans, avec l’arrivée du nouveau directeur, Mark Dybul, le Fonds a d’ailleurs assoupli ses règles de financement. Cela lui permet de mieux s’adapter aux situations sur le terrain. J’ai pu le constater avec les projets de recherche auxquels je collabore, comme celui sur les travailleuses du sexe au Bénin. Propos recueillis par Pascale Guéricolas


vie étudiante

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ils ont dit... Sur la récupération après un AVC

Carol L. Richards, Département de réadaptation Le Soleil, 15 septembre

Installée dans les laboratoires du pavillon Gene-H.-Kruger, l’entreprise bénéficie d’équipements à la fine pointe de la technologie pour la coupe, la transformation, l’usinage et la gravure du bois.

Des œuvres à saveur durable L’Établi, la nouvelle ébénisterie du campus, donne une deuxième vie à des pièces de bois en créant des produits écoresponsables par Matthieu Dessureault Situé dans les laboratoires du pavillon Gene-H.-Kruger, L’Établi a tout d’une fourmilière. Ses membres y cou­ pent le bois, le gravent, le sablent, le façonnent, le transforment. Banc de scie, sableuse, dégauchisseuse, scie à ruban, planeur, scie à onglet et autres équipements spécialisés sont mis à leur disposition. Uniques, leurs réalisations n’ont rien à envier à celles des grandes ébénisteries. « Les étudiants en génie du bois ont accès à un énorme parc d’équipements dans le cadre de leurs cours, mais rares étaient les occasions de l’utiliser pour des projets plus personnels. C’est pourquoi nous avons créé un organisme à but non lucratif permettant de perfectionner nos habiletés, tout en nous initiant à l’aspect entrepreneurial. Tous les profits sont réinvestis dans la formation et l’achat d’équipements », explique Charles Breton, étudiant à la maîtrise en sciences du bois et président de L’Établi. Lauréat au dernier Con­ cours d’idées d’entreprises d’Entrepreneuriat Laval, L’Établi a rapidement pris de l’expansion. Les membres – ils sont une trentaine – proviennent en majorité du Département des sciences

Les produits sont fabriqués à partir de matériaux recyclés, que ce soit des résidus d’entreprises de construction ou des restes de projets de fin d’études

une veine ou même une ligne de pourriture peut donner un détail super intéressant. Ce qui est important, c’est de bien planifier les étapes de production de l’objet. En voulant aller trop vite, on se retrouve avec plein d’erreurs, que l’on devra corriger par la suite. L’ébénisterie est un art de perfectionnisme », dit-il. Cette passion pour le bois, Charles Breton l’a développée au cours d’un voyage en Australie, après son cégep. Pendant un mois, il a travaillé sur un navire, une réplique du Duyfken, qui date du 16e siècle. Ses tâches consistaient à entretenir et réparer le ba­­teau, ce qui l’a amené à restaurer et à teindre des pièces de bois. Il apprécie ce matériau pour plusieurs raisons, dont ses qualités écologiques. « Le bois est un matériau noble, beau, plaisant à revaloriser. Du point de vue environnemental, il présente plusieurs avantages. Contrai­ rement à d’autres matériaux, comme le béton ou l’acier, il n’a pas besoin d’être chauffé avant d’être transformé. En termes énergétiques, c’est très intéressant. » Avec son équipe, il travaille à la conception de plusieurs nouveaux produits, notamment une collection d’ustensiles de cuisine. Bonne nouvelle : le tout devrait être prêt avant Noël. À inscrire sur votre liste de cadeaux !

du bois et de la forêt, mais de plus en plus, l’association attire des étudiants d’autres domaines. Plusieurs ac­­ teurs sur le campus, dont La Fondation de l’Université Laval, la Chaire industrielle de recherche sur la construction écoresponsable en bois et différentes facultés, ont fait appel à L’Établi. Les créations comprennent des supports pour téléphones cellulaires, des planches à dé­­couper, des porte-cartes de visite, des médailles, des ­plaques de reconnaissance et des lutrins pour les salles de conférence. Tous ces produits ont été fabriqués à partir de matériaux recyclés, que ce soit des résidus d’entreprises de construction ou des restes de projets de fin d’études. « Le but est de concevoir des produits de manière locale en utilisant du bois revalorisé. On vise principalement le marché de l’objet promotion­ nel et du cadeau corporatif sur le campus. Pour nous, c’est impensable d’offrir des produits faits en Chine », souligne Charles Breton. D’ailleurs, il aime que les œuvres portent des traces de leur ancienne vie. Il s’inspire aussi des imperfections du bois pour leur donner un ca­­ Pour plus d’information sur ractère unique. « Un nœud, L’Établi : letabli-edc.com

Réapprendre à marcher, à manger, à brosser ses dents… Provoqué notamment par l’interruption de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau, l’AVC peut avoir des effets majeurs. La physiothérapeute Carol L. Richards in­­ siste sur l’importance d’offrir des soins de réadaptation aux victimes dans les semaines et les mois qui sui­ vent l­ ’accident. « Quatrevingt-cinq pour cent des victimes d’AVC survivent, et plusieurs vont vivre encore plusieurs années. Il est im­­ portant de réorganiser les soins en fonction de cette réalité et d’offrir un suivi à long terme aux survivants, notamment à domi­cile avec des ergothérapeutes, des physiothérapeutes et des orthophonistes. »

Sur la culture de la performance en recherche

Geneviève Belleville, École de psychologie Le Soleil, 15 septembre

Au Québec, environ la moitié des étudiants inscrits au doctorat ne termineraient pas leurs études. En outre, au moins 50 % des étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat souffriraient du stress. Selon Geneviève Belleville, la volonté de performer n’est pas mauvaise en soi, mais des étudiants s’imposent des objectifs de performance irréalistes. « Il règne dans les milieux de la recherche une culture de la performance et de la ­perfection qui peut être très anxiogène. Toujours être préoccupé de ne pas en faire assez contribuerait à la détresse. »

Sur les droits de visite des grands-parents

Dominique Goubau, Faculté de droit La Presse, 17 septembre

Au moment d’un divorce, les parents doivent faire la démonstration qu’il y a des motifs graves pour empêcher les grands-parents de rester en relation avec leurs petits-enfants, mais la loi ne précise pas quels sont ces motifs. Dominique Goubau, qui espère des changements à la loi, sou­ ligne que les « séances gratuites de médiation, financées par l’État, marchent très bien dans les cas de séparation. Il faudrait que ce service gratuit soit élargi pour l’offrir aussi dans les cas de conflit ».


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Des carrières exceptionnelles L’Université honore 12 professeurs de carrière s’étant particulièrement distingués en enseignement et en recherche par Yvon Larose Yvan Bédard, Thomas De Koninck, Jean Deslauriers, Claudette Fortin, Yvon Gasse, Jean-Paul Goulet, Jean Labbé, Claude Laberge, Jacques Landry, Sylvie Marcoux, Diane Morin et Anne Pasquier sont des noms bien connus dans leur faculté respective et bien au-delà. Et pour cause. Tous et toutes ont consacré des dizaines d’années à enseigner et à mener des recherches, comme professeurs, à l’Université. Le mercredi 21 septembre, ces enseignants-chercheurs maintenant à la retraite étaient réunis au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack pour recevoir le plus haut titre honorifique décerné par l’Université à ses professeurs, celui de professeur émérite. La cérémonie a permis de mettre en lumière les moments importants de la longue et exceptionnelle carrière de chacun d’entre eux.

Yvan Bédard Thomas De Koninck Département Faculté de philosophie des sciences géomatiques Comme professeur, Thomas De Koninck Yvan Bédard a enseigné pendant 28 ans au Département des s­ ciences géomatiques. Tout au long de sa carrière, il a fait figure de leader et de visionnaire innovateur et concret. Son leadership, mais aussi son expertise et ses capacités de communicateur lui ont permis mener à terme une véritable révolution dans les programmes de formation en géomatique. Comme autre fait d’armes, Yvan Bédard a obtenu une chaire de recherche industrielle du Con­seil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) impliquant neuf partenaires majeurs. Il s’agit de la seule chaire de ce genre en géomatique au Canada. Comme innovateur, il est con­sidéré comme le père de la technologie SOLAP (Spatial On-Line Analytical Processing), dont il a développé les concepts fondamentaux et le premier produit commercialisé.

est un modèle de longévité. En 1964, il faisait son entrée à la Faculté de philosophie de l’Université Laval comme professeur adjoint. Il n’a pris sa retraite qu’en 2015. Ses études de maîtrise, il les a faites à ­l’Université d’Oxford. Durant sa longue carrière, il s’est intéressé notamment à l’éthique, à la métaphysique et à la philo­ sophie de la connaissance. Il s’est attaché particulièrement à réhabiliter la notion de dignité humaine. Il a été directeur de recherche de plus de 200 étudiants à la maîtrise ou au doctorat. Il est l’auteur d’une centaine d’articles, préfaces, études critiques et textes en tous g­ enres. De 2007 à 2014, il a publié six livres. Son plus récent s’intitule À quoi sert la philosophie ?

Jean Labbé Claude Laberge Département de pédiatrie Département de médecine Jean Labbé a joué un rôle de p ­ remier plan Les nouveaux professeurs émérites, entourés du vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce, et de la vice-rectrice adjointe aux ressources humaines, Nancy Chamberland, présentent leur médaille. photo Marc Robitaille

dans la protection de l’enfant et de l’adolescent contre la maltraitance. Ses débuts comme professeur à la Faculté de médecine remontent à 1975. En 1976, il cofondait la première clinique de protection des enfants à Québec. Jusqu’en 2013, il témoignera au tribunal et produira des rapports d’expert dans plusieurs causes de maltraitance. Considéré comme un chef de file, il contribue, en 1993, à la mise sur pied de l’Association des médecins en ­protection de l’enfance du Québec. Sur le plan universitaire, il a créé un programme de formation destiné, entre autres, aux médecins de première ligne, aux travailleurs sociaux et aux policiers.

Claude Laberge est considéré comme un précurseur en matière de génétique au Québec. Tout en enseignant la médecine et la pédiatrie à l’Université, il contribue à créer des tests de dépistage génétique. Il est le cofondateur de la plateforme de recherche CARTaGENE, une banque de données et une biobanque représentatives de la diversité génomique de la population du Québec. Son expertise, Claude Laberge la met également au service d’organismes gouvernementaux ou de recherche. De 1982 à 1994, il préside le Réseau de médecine génétique du Québec. De 2005 à 2015, il est conseiller médical en santé publique au ministère de la Santé et des Services sociaux. Il a en outre publié 155 articles en carrière.


professeurs émérites 2016

Jean Deslauriers Claudette Fortin Département de chirurgie École de psychologie Le nom de Jean Deslauriers est associé depuis longtemps à la profession de chirurgien. Diplômé de la Faculté de médecine de l’Université Laval, il fait son entraînement en chirurgie générale et en chirurgie cardiovasculaire et thoracique à l’Université de Toronto. En 1976, il entre à l’Hôpital Laval, aujourd’hui l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval. Comme chirurgien, il jouissait d’une réputation internationale. Comme professeur, il a formé, pendant près de 40 ans, des centaines de chirurgiens. Il était reconnu pour sa grande ri­gueur. En 2010, l’Université lui a remis le prix Carrière en enseignement pour ses qualités d’enseignant. Jean Deslauriers a rédigé plus de 200 articles, monographies et chapitres de livres.

Claudette Fortin est entrée à l’École de psychologie de l’Université Laval en 1989. Comme chercheuse, elle a notamment ­étudié le rôle des facteurs cognitifs, en ­particulier la mémoire et l’attention, dans l’estimation temporelle. Comme enseignante, elle peut être vue comme une ­pionnière puisqu’elle fut parmi les pre­ mières femmes à toucher à la psychologie expérimentale cognitive et aux méthodes statistiques. Auteure, Claudette Fortin a écrit des manuels et des documents d’apprentissage. Elle a écrit, en collaboration, un livre phare i­ ntitulé Psychologie cognitive : Une approche de traitement de l’information. Vingt-cinq ans après sa première édition, le livre est encore utilisé comme ouvrage de référence.

Jacques Landry Département de biologie moléculaire, biochimie médicale et pathologie

Sylvie Marcoux Département de médecine sociale et préventive

Jacques Landry laisse un grand héritage en biologie cellulaire. Celui qui est considéré comme un pionnier en son domaine est engagé en 1985 comme professeur adjoint au Département de médecine. Au début de sa carrière à l’Université, il poursuit les travaux de recherche qu’il menait au post­ doctorat sur la signalisation cellulaire du stress thermique, chimique ou physique. Durant ses 35 ans de carrière, Jacques Landry a rédigé 110 articles et quelque 200 abrégés de congrès. Les 14 000 citations associées à ses publications témoignent de l’importance et du caractère novateur de ses découvertes.

Sylvie Marcoux a laissé sa marque à la Faculté de médecine à la fois comme en­seignante en épidémiologie, comme ­chercheuse et comme gestionnaire. Elle a obtenu son titre de professeure titulaire en 1997. Ses étudiants appréciaient sa grande disponibilité. Des revues très prestigieuses ont publié ses résultats de recherche. Sylvie Marcoux a publié 47 articles dans des revues avec comité de lecture. Comme ­gestionnaire, elle a notamment occupé le poste de vice-doyenne exécutive de la Faculté. Elle a aussi été vice-rectrice adjointe à la recherche et à la création. Enfin, elle a fait partie de nombreux ­comités facultaires et hospitaliers.

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Yvon Gasse Département de management

Jean-Paul Goulet Faculté de médecine dentaire

Lorsqu’on parle du développement des PME, de l’entrepreneuriat et, ultimement, de l’économie de la grande région de Québec, le nom d’Yvon Gasse vient immanquablement à l’esprit. Durant sa longue carrière à l’Université, il a contribué au développement des connaissances en sciences de la gestion ainsi qu’à l’établissement et à l’évolution de l’entrepreneuriat et de la gestion des PME. Comme pédagogue, Yvon Gasse a créé plusieurs cours et programmes aux trois cycles d’ensei­ gnement. Comme chercheur, il a produit une longue liste d’articles ainsi que de nombreux livres. Ses réalisations comprennent notamment la mise sur pied du Centre d’entrepreneuriat et de PME, ainsi que l­ ’incubateur d ­ ’entreprises Entrepreneuriat Laval.

Jean-Paul Goulet a consacré sa vie professionnelle au développement et au transfert des connaissances en santé buccodentaire. Ce spécialiste des douleurs oro-faciales et des désordres temporo-mandibulaires était un enseignant dévoué et engagé, ainsi qu’un chercheur particulièrement actif. Durant sa carrière, il a publié 54 articles et rédigé 13 chapitres de livres. D’ailleurs, ses articles ont été cités près de 1 400 fois. Il a également fait des présentations dans 53 congrès et colloques. Jean-Paul Goulet a fait partie du comité exécutif d’un con­ sortium international dont les travaux ont mené à l’élaboration de la plus récente classification des désordres temporo-mandibulaires.

Diane Morin Faculté des sciences infirmières

Anne Pasquier Faculté de théologie et de sciences religieuses

Durant son long parcours à l­ ’Université, Diane Morin a contribué aux programmes de sciences infirmières et de santé communautaire, mais aussi aux programmes d’épidémiologie et de sciences de l’éducation. Elle a également encadré plus d’une centaine d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise ou au doctorat. Sur le plan de la re­­ cherche, sa carrière fut particulièrement féconde. Diane Morin a appartenu à plusieurs groupes de recherche subventionnés par des organismes hautement concurrentiels. Depuis 2007, elle a publié plus de 80 articles, chapitres de livres et rapports. Elle a reçu le prix Ethel Johns, qui souligne un service exceptionnel dans le domaine de l’enseignement des sciences infirmières au Canada.

Que ce soit au premier cycle ou aux cycles supérieurs, Anne Pasquier a eu une contribution remarquable à l’enseignement. Elle a créé plusieurs cours au niveau du baccalauréat, a régu­lièrement offert des séminaires aux études supérieures et a été invitée à plusieurs reprises à enseigner à l’étranger. Son enseignement ainsi que ses travaux de recherche se sont déployés dans le domaine du christianisme an­­cien, en particulier la littérature chrétienne ancienne. Anne Pasquier a produit un matériel didactique encore en usage au­­jourd’hui. Elle a publié au-delà d’une trentaine d’articles et plus d’une douzaine d’ouvrages. Elle a fait partie de comités de rédaction de plusieurs revues scientifiques. Elle continue d’être associée au projet d’édition des textes coptes de Nag Hammadi.


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sciences

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en bref

La santé psychologique des étudiants-chercheurs La professeure de l’École de psychologie, Geneviève Belleville, a supervisé la rédaction d’un numéro spécial de Découvrir, le magazine de l’Acfas, portant sur la santé psycho­ logique des étudiants-chercheurs. Le dossier comprend trois articles abordant des pistes de solution pouvant aider les étudiants-­ chercheurs à surmonter le stress et la détresse psychologique occasionnés par leurs études. Les quatre autres articles sont des témoi­ gnages d’étudiants-chercheurs. Pour sa part, la professeure Belleville signe, avec Flore Morneau-Sévigny, doctorante à l’École de psychologie, un éditorial portant sur le rôle du directeur de recherche dans la santé ­psychologique des étudiants-chercheurs. Pour lire le récent numéro de Découvrir : bit.ly/2cD8Pel

Le professeur Frédéric Calon en vedette Les travaux réalisés par Frédéric Calon, professeur à la Faculté de pharmacie et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, sont mis en ve­­ dette dans une capsule produite par le Fonds de recherche du Québec (FRQ). Dans cette vidéo de trois minutes, le professeur Calon présente les résultats de ses recherches, qui démontrent les effets bénéfiques des acides gras oméga-3 sur la santé du cerveau et sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Ses travaux suggèrent que bien nourrir son cerveau permettrait de prévenir l’apparition de ces maladies neurodégénératives et de ralentir leur progression. Pour information : bit.ly/2cmkDWe

Salles d’allaitement pour nouvelles mamans Trois salles d’allaitement – situées aux pavillons Alphonse-Desjardins, Charles-De Koninck et Ferdinand-Vandry – visent à faire de l’Université Laval un milieu apte à soutenir celles désirant allaiter durant leurs études ou au moment de leur retour au travail. Un autre objectif est de fournir de l’information et de la documentation sur l’allaitement aux membres de la communauté universitaire. Pour avoir accès aux salles d’allaitement tout au long de l’année universitaire, ­remplissez un formulaire sur le site Web du Comité de soutien à l’allaitement (CSA): soutien-allaitement.e-monsite.com. Faites-le parvenir par courriel à allaitement@hotmail.com.

Le modulateur intégré sur silicium conçu par les chercheurs fait à peine 4 millimètres de largeur. Cette minuscule puce permet des connexions de 114 Gbit/seconde entre les ordinateurs d’un réseau optique. photo Philippe Chrétien

De la vitesse ! L’équipe de Sophie LaRochelle a mis au point un dispositif photonique dont la vitesse atteint des sommets inégalés par Jean Hamann Derrière les données que nous consommons chaque jour sur nos téléphones intelligents, tablettes ou ordinateurs se cache un univers de serveurs, d’ordinateurs et de composantes réseau d’une complexité insoupçonnée. Pour ré­­ pondre aux besoins grandissants de la société, les Netflix, Google et Facebook de ce monde doivent trouver moyen d’augmenter la capacité de leur réseau, sans toutefois refiler une facture trop salée à leurs clients. Sophie LaRochelle, professeure au Département de génie électrique et de génie informatique, et ses collaborateurs pourraient bien avoir trouvé une partie de la solution à ce problème, si on en juge par un article qu’ils viennent de publier dans Optics Express, une revue de l’Optical Society of America. En effet, cette équipe vient de mettre au point un dispositif photonique – plus précisément un modulateur intégré sur silicium – dont la capacité de transmission atteint des vitesses inégalées. Les modulateurs servent à convertir des données en signaux, qui sont transportés sur des ondes lumineuses voyageant par fibre optique. On en retrouve dans chacun des milliers d’ordinateurs des centres de données ou des clouds des grands joueurs de l’information. La vitesse de ces modulateurs est cruciale parce qu’elle limite le volume de données par seconde que peuvent s’échanger les composantes de ces réseaux. « En théorie, la capacité d’un réseau optique peut toujours être augmentée en ajoutant des fibres optiques, mais cette avenue entraîne des coûts et une congestion de l’espace dans les réseaux locaux, qui deviennent de véritables

spaghettis. L’autre solution consiste à transporter plus d’information sur ­chaque fibre optique existante et c’est ce que fait notre modulateur », explique la professeure LaRochelle, qui est aussi chercheuse au Centre d’optique, photonique et laser et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dispositifs photoniques d’avant-garde pour les communications. Avec les approches habituelles, les modulateurs sur silicium permettent d’atteindre des vitesses de l’ordre de 60 Gbit/seconde dans les laboratoires et de 25 Gbit/seconde en conditions réelles d’utilisation. Sophie LaRochelle et ses collaborateurs ont repensé le design de cette composante, en gardant à l’esprit qu’il fallait pouvoir le produire en grand volume à l’aide de procédés de microfabrication déjà utilisés pour les composantes électroniques, afin que son coût de production soit con­ currentiel. Le résultat de leur travail ? Un modulateur de taille compacte, qui peut être produit à coût abordable et qui atteint des vitesses de 114 Gbit/ seconde, ce qui en fait le modulateur intégré sur silicium le plus rapide sur la planète. Ce modulateur a été conçu pour relier des ordinateurs installés à courtes distances. « Toutefois, en y apportant quelques modifications, il pourrait trouver des applications dans bien d’autres domaines de la communication optique, notamment les réseaux optiques déployés sur de grandes distances et les ordinateurs ultrarapides. La même technologie pourrait être appliquée aux biocapteurs », avance Sophie LaRochelle.

L’étude publiée dans la revue Optics Express est signée par Alexandre Delisle Simard, Benoît Filion et Sophie LaRochelle, du Département de génie électrique et de génie informatique, et par David Patel et David Plant, de l’Université McGill. Ciena et CMC Microsystems sont les partenaires industriels de ce projet financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et Prompt.

«

L’une des avenues pour augmenter la capacité d’un réseau optique est de transporter plus d’information sur une même fibre optique. C’est ce que fait notre modulateur.


arts

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Une édition tout en noir La grande fête des mots, Québec en toutes lettres, reprend de plus belle, du 29 septembre au 9 octobre, avec une programmation orientée autour du thème du polar par Matthieu Dessureault Sherlock Holmes a été assassiné à la Maison de la littérature. Qui est responsable de ce crime ? Pour le savoir, il faudra être sur place, le 3 octobre. De jeunes auteurs de la relève ­p résenteront l’activité « Adieu, Sherlock ! », un meurtre et mystère interactif qui promet son lot de surprises. Des acteurs professionnels incarneront des personnages tout droit sortis des grands classiques de la littérature. Le public sera invité à interagir avec eux, afin de trouver des indices pour découvrir l’identité du tueur. « Le but, c’est d’avoir du plaisir ! La littérature, ça peut être éclatant et coloré. On veut que les gens s’amusent grâce à un concept à la fois intelligent et ludique. Nous avons dépoussiéré des classiques et avons créé une histoire en nous inspirant de leurs personnages. Il y aura, par exemple, Docteur Jekyll, adapté au goût du jour », explique Éric LeBlanc, étudiant à la maîtrise en études littéraires et membre du dynamique ­collectif JP – Escouade créative. Célébrer la littérature hors des livres : ainsi pourrait-on décrire la mission de Québec en toutes lettres. Chaque année, ce festival contribue au rayonnement des auteurs d’ici et d’ailleurs avec une programmation réunissant spectacles, lectures, expositions, tables rondes et autres activités grand public. Pour sa septième édition, il sera question d’histoires d’horreur, d’intrigue policière et de thriller. Plus de 150 écrivains et artistes s’en donneront à cœur joie dans 22 lieux à travers la ville, dont une dizaine de bibliothèques et le cimetière Saint-Matthew. Même les ondes radiophoniques seront investies ! Du 3 au 5 octobre, la station CKRL 89,1 diffusera des polars sonores. Trois duos ­d’artistes, composés d’une auteure et d’une artiste audio, se sont ins­ pirés du thème de la nuit pour créer des histoires radiophoniques. Christiane Vadnais, étudiante à la maîtrise en études littéraires, a fait équipe avec la compositrice Miriane Rouillard. Ensemble, elles ont préparé l’œuvre Les lamproies, qui raconte les aventures d’une femme engagée dans la marine marchande. Ce personnage se retrouvera dans un inquiétant huis clos sur les Grands Lacs. « L’idée nous est venue d’un fait divers. L’œuvre nous transporte au cœur d’un milieu masculin, empreint de mystères. Le texte navigue dans l’impression, le noir, la mer. Miriane a produit des bruits qui viennent créer une ambiance très

angoissante », indique Christiane Vadnais. L’étudiante participera aussi à la soirée « Œuvres de chair », le 8 octobre. Cette activité, qui remporte un franc succès chaque année, offre l’occasion de rencontrer des auteurs en tête-à-tête à l’Hôtel PUR – Québec. Par la suite, le public monte aux chambres, transformées pour l’occasion en salle de microthéâtre. Dix écrivains, dont Christiane Vadnais, ont eu carte blanche pour y transposer leur univers. Les curieux n’auront qu’à pousser la porte et à plonger dans l’inconnu ! La même journée, à la Maison de la littérature, se déroulera une table ronde sur le polar politique. Ce genre littéraire, aussi appelé « néo-polar », est apparu en France à la fin des années 1970. Inspiré de la réalité, il dénonce des complots financiers, des magouilles juridiques, des manœuvres électorales,

de la collusion, de la corruption… Bref, il n’hésite pas à critiquer le système. « Les auteurs de néo-polar ont repris le genre du roman noir américain pour l’adapter aux con­ tingences et aux problèmes sociaux typiquement européens. On re­­ marque chez eux un réel engagement politique. Ils se voient comme des agitateurs ou des militants », dit Stéphane Ledien. L’auteur et doctorant en études littéraires abordera plus en détail le sujet avec deux autres spécialistes du genre, Gary Victor et JeanJacques Pelletier. Parmi les grands représentants du polar politique, il cite Jean-Patrick Manchette et Jean-Bernard Pouy. De ces auteurs, qui l’ont fortement influencé dans son travail, il remarque une grande qualité d’écriture. « En plongeant dans leurs romans, le lecteur réalisera qu’il peut à la fois être diverti, vivre des sensations fortes et entrer dans un univers socioculturel très marqué. Plusieurs auteurs savent être politisés, tout en étant ultra divertissants. Il y a moyen de se faire plaisir avec un bon nombre de romans ! » L’invitation est lancée. La programmation complète de Québec en toutes lettres est disponible à l’adresse quebecentouteslettres.qc.ca/programmation.

« Adieu Sherlock  » est un meurtre et mystère hors du commun, où les participants pourront jouer au détective en interrogeant des personnages sortis de leur bibliothèque. photo Karine Potvin

Centre névralgique du festival, la Maison de la littérature accueillera une variété d’auteurs et d’artistes. photo Renaud Philippe

Collectif d’artistes de la relève, JP – Escouade créative réunit Catherine Côté, Éric LeBlanc, Maxime Plamondon et Virginie St-Pierre. photo JP – Escouade créative

Plus de 150 écrivains et artistes s’en donneront à cœur joie dans 22 lieux à travers la ville

La soirée « Œuvres de chair », devenue un rendez-vous incontournable de Québec en toutes lettres, propose de rencontrer des auteurs en tête-à-tête à l’Hôtel PUR – Québec, puis de découvrir leurs univers dans des chambres transformées pour l’occasion. photo Maryse Cléro-Nobréga


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actualités UL

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en bref

Programmation du Cercle Cervantes-Camoens C’est un départ pour la programmation automnale du Cercle Cervantes-Camoens ! La prochaine rencontre permettra d’entendre le politologue Jean-Louis Bourque, président du Cercle. Sa conférence (en espagnol) intitulée « Les FARC, Ingrid Betancourt et la paix en Colombie » évoquera le climat politique qui prévaut en Colombie après la libération d’Ingrid Betancourt, femme politique franco-colombienne détenue par les FARC pendant plus de six ans, et la signature, le 24 août, de l’accord de paix entre les FARC et le gouvernement. Le Cercle CervantesCamoens est une association culturelle rattachée à la Faculté des lettres. Créée en 1945, elle se consacre à la promotion des cultures hispanophones et lusophones sur le campus. Plusieurs autres événements sont prévus durant la session d’automne. Pour consulter le programme : www.guialatinadequebec. com/circulo-cervantes-camoens. Veuillez noter que les activités se déroulent principalement en espagnol et en portugais.

Silence, on pense ! Se concentrer dans le silence complet semble parfois un luxe dans notre monde hyperactif. C’est pourquoi la Bibliothèque propose à la communauté universitaire une nouvelle salle de silence pour qui désire se couper du brouhaha ambiant pour étudier, travailler ou simplement penser en toute quiétude. L’espace peut accueillir jusqu’à 50 personnes et offre des bureaux et des lampes de travail ainsi que des prises pour brancher un ordinateur portable. Une zone dotée de

fauteuils confortables complète l’aménagement de ce havre de paix en plein cœur du campus. Cette initiative a vu le jour grâce à l’appui de La Fondation de l’Université Laval. Rendez-vous à la salle 5162 du pavillon Jean-CharlesBonenfant (côté Bibliothèque). Pour information : www.bibl.ulaval.ca/web/nouvelles-bul/nouvelle-sallede-silence.

1949 De l’aide pour réussir Durant les sessions d’automne 2016 et d’hiver 2017, une équipe constituée de sept étudiantes en ergothérapie offriront, dans le cadre du cours Travail pratique en réadaptation, des séances gratuites de tutorat pour celles et ceux qui désirent un coup de pouce pour réussir leurs études. Le Service d’aide et de soutien au études de l’Université Laval (SEDSUL) est apte à répondre à une variété de besoins – gérer son temps, améliorer l’écoute en classe, étudier plus efficacement, s’orienter parmi les services offerts sur le campus, faire de la recherche en bibliothèque –, et ce, peu importe la cause des difficultés. photo Marc Robitaille

Pour obtenir de l’aide, faire parvenir une demande avant le mercredi 28 septembre, en joignant le formulaire d’inscription dûment rempli, à sedsul@fmed.ulaval.ca. Les réponses aux demandes seront envoyées dans la semaine du 3 octobre. Télécharger le formulaire d’inscription (en format Word) : bit.ly/2ckvV8s.

En 1921, quatorze étudiants audacieux s’inscrivent à la toute nouvelle École supérieure de chimie de l’Université Laval. Le recteur de l’époque, Mgr François Pelletier, se tourne vers l’Université régionale catholique de Fribourg en Suisse pour recruter des professeurs. On voit ici des étudiantes qui participent à un laboratoire de chimie à l’Hôpital du Saint-Sacrement, en 1949. photo Photo Moderne


vie étudiante

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Une excursion au cœur de la biodiversité Trente-neuf étudiantes et étudiants en foresterie ont passé neuf jours à étudier les principaux écosystèmes forestiers du Québec Une maquette mettant en relief les espaces de rencontre et la végétalisation, réalisée par l’une des équipes multidisciplinaires participantes, dont faisait notamment partie Andréanne Proulx, étudiante au baccalauréat en architecture. photo Simon Dufresne

L’Îlot Fleurie réinventé Le CFDD réunit générations et professions pour réinventer l’Îlot Fleurie par Brigitte Trudel Le Centre de formation en dévelop­ pement durable (CFDD) a suscité un ­foisonnement d’idées des plus originales, le 16 septembre, en organisant une ­char­rette d’architecture en conception intégrée portant sur la zone située sous les bretelles de l’autoroute DufferinMontmorency. L’événement était au programme du Congrès annuel de l’Ordre des architectes du Québec, qui agissait comme partenaire. « Nous avons profité du fait que la Ville de Québec lançait une consultation publique sur le développement du secteur sud de Saint-Roch pour proposer cette activité », indique la directrice du CFDD, Marie-Andrée Roy. Mais d’abord, qu’estce qu’une charrette de conception intégrée ? « La charrette, en architecture, c’est une démarche exploratoire qui vise le développement de projets en ateliers, explique-t-elle. En contexte de conception intégrée, on invite des professionnels de divers horizons à s’asseoir ensemble pour partager leurs points de vue et leurs expériences, dans le but d’élaborer un projet durable, de sa conception jusqu’à sa réalisation. » Les professionnels souhaitant participer à la charrette du CFDD étaient invités à s’inscrire en groupe comprenant au moins un architecte expérimenté, un architecte en début de carrière et un ingénieur. Six groupes ont répondu à l’invitation. L’activité prévoyait aussi que des étudiants en architecture soient jumelés à chacune de ces formations. Durant leur journée de travail, tous les participants ont été accompagnés dans leurs démar­ ches par des experts du CFDD, reconnus en tant que leaders en conception intégrée. « Par son approche multidisciplinaire et multigénérationnelle, la conception intégrée favorise la synergie et le ­partage entre professionnels, poursuit Marie-Andrée Roy. À l’inverse du travail en silo, elle suppose une collaboration qui permet de se concerter dès le départ. Cette culture améliore grandement la qualité des projets, réduit les risques de changements de devis et les coûts associés. Ce sont des enjeux incontournables pour bâtir durable. Sans oublier que la conception intégrée mène sur des pistes d’exploration plus innovantes et créatives. »

À preuve, les nombreuses idées soulevées par les participants à la charrette ne manquaient pas d’originalité. Parmi les solutions proposées : créer une « mi-ville » (c’est-à-dire un point de jonction entre la haute-ville et la basse-ville) en démantelant les bretelles de l’autoroute, ou encore en exploitant davantage les bretelles pour y implanter un parc techno-agricole. Répartis aléatoirement dans les six ­équipes présentes, douze étudiants de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design ont pris part à l’événement. Parmi eux, Frédéric Champagne, Gabriel Binette-Laporte et Gregory Brais Sioui, tous en seconde année de maîtrise en architecture, se sont retrouvés dans le même groupe. « Nous savions que la charrette proposait un processus de conception intégrée, d’où notre intérêt à nous y inscrire », ont-ils affirmé d’une seule voix. Selon eux, les échanges multiples et la mise en commun de propositions ne peuvent qu’entraîner des solutions plus performantes. « Il y a aussi un aspect de re­­mise en question très intéressant dans l’exercice, ajoutent les complices. Devoir expliquer nos idées sur le vif à d’autres personnes, ça demande d’y réfléchir plus en profondeur. » Jumelée à une autre équipe, Camille Asselin, étudiante en deuxième année au baccalauréat en architecture, ignorait, pour sa part, que l’exercice mettrait l’accent sur la conception intégrée. L’ap­ proche lui était jusqu’alors inconnue. « Je cherchais surtout une occasion de mettre en pratique ma formation, un complément à mes cours. J’ai découvert en prime une façon géniale de développer des projets et de les faire aboutir grâce à des discussions très ouvertes », se réjouit-elle. Emballés par l’expérience, les quatre étudiants ont déclaré sans hésiter leur intention d’inclure la conception intégrée à leur pratique professionnelle. Dans le cadre de la consultation pu­­ blique tenue par la Ville de Québec sur le Programme particulier d’urbanisme – Secteur sud du centre-ville SaintRoch, le CFDD déposera un mémoire incluant l’en­­­semble des propositions avancées pen-dant la charrette de conception intégrée.

par Yvon Larose Jonathan Beauséjour amorce sa deuxième année du baccalauréat en aménagement et environnement forestiers. À l’instar de 38 autres étu­ diantes et étudiants inscrits au même programme, il a pris part, entre le 22 août et le 1er septembre, à une excursion en écologie forestière dans le cadre du cours du même nom. Encadré par la professeure Évelyne Thiffault et le chargé d’enseignement François Marquis, du Dépar­ tement des sciences du bois et de la forêt, le groupe a étudié les principaux écosys­ tèmes forestiers du Québec. « Nous avons observé les différences entre ces milieux bioclimatiques, explique Jonathan Beauséjour. C’était le but de l’exercice. Quand on se déplace vers le nord, le climat fait que tout change. Un ou deux degrés de différence peuvent modifier la végétation. C’est impressionnant. Par exemple, il y a moins d’arbres et plus de mousses dans la région de Charlevoix que dans la région de Québec. » Selon Évelyne Thiffault, les différences s’observent également dans les sols. « Les sites

visités, indique-t-elle, se distinguent aussi au point de vue géologique. Certains sont situés sur la roche-mère des Appalaches, d’autres sur le Bouclier canadien, d’autres sur la plateforme du SaintLaurent. De plus, tout le territoire a été influencé par les glaciations et par les événements qui sont survenus après, comme la fonte des glaces. Tout cela a laissé des traces. Plus on va vers le nord, plus on trouve des dépôts laissés par les glaciers. Ils sont souvent moins riches que les sols plus au sud. » Durant neuf jours, les ex­­ cursionnistes ont observé la composition végétale, la structure de peuplement et la structure des sols de plusieurs écosystèmes forestiers. Ils ont couvert un vaste territoire délimité par le mont Saint-Hilaire en Montérégie et le Parc national des GrandsJardins, dans la MRC de Charlevoix, à l’est de Québec. lls se sont rendus en Mauricie et dans la région de Portneuf. Dans la région de Québec, ils ont visité le mont Wright, à Stoneham, le Parc national de la Jacques-Cartier et la

Les excursionnistes ont notamment visité des érablières, des sapinières et des pessières

À la Forêt Montmorency, Évelyne Thiffault, de dos, décrit le type de sol qu’on y trouve. photo Mathilde Routhier

Forêt Montmorency, la forêt d’enseignement et de re­­ cherche de l’Université Laval située dans la réserve faunique des Laurentides. Ils ont notamment vu une riche érablière à caryer en Montérégie, ainsi qu’une pinède grise au Cap-de-la-Madeleine, une érablière à tilleul et frêne blanc dans le boisé Marly, à Québec, et une érablière à bouleau jaune et hêtre à Stoneham. Ils se sont promenés dans une sapinière à bouleau jaune dans le Parc national de la Jacques-Cartier. Dans la Forêt Montmorency, ils ont étudié une sapinière à bouleau blanc ainsi qu’une tourbière. Dans le Parc national des Grands-Jardins, les étudiants ont visité des écosystèmes plus nordiques, dont une pessière noire à mousses et une pessière noire à lichens. Ils ont observé la végétation des hauts sommets de Char­l evoix. « Ce domaine bioclimatique est semblable à ce qui se retrouve au nord de la forêt commerciale, souligne Évelyne Thiffault. Nous avons pu y étudier des peuplements régénérés après des feux. Nous avons cons­taté à quel point les feux de forêt, comme les autres formes de perturbations na­­ turelles, peuvent influencer la végétation. » D’un lieu à l’autre, les étudiants se sont familiarisés avec les notions de base liées à l’écosystème forestier à l’échelle du peuplement et du paysage. Ils ont également acquis les notions de sciences appliquées nécessaires à l’aménagement et à la conservation des forêts. Au total, les excursionnistes ont dormi cinq nuits sur la route. Ils se déplaçaient en autobus scolaire. Sur le terrain, chacun était muni d’un guide d’identification de plantes, d’un imperméable et d’une loupe. Chaque équipe avait un ordinateur portable. Près de 90 heures sur 9 jours ont été consacrées à l’excursion et aux travaux pratiques. « Cette activité s’inscrit très bien dans notre cheminement, affirme Jonathan Beauséjour. Après un an, nous avions des connais­ sances de base que nous avons appliquées sur le terrain. L’excursion nous a bien préparés pour la session qui commence. J’ai particulièrement apprécié cette formation plus intensive qui permet de nous perfectionner rapidement. »


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société

le fil | le 22 septembre 2016

Star Trek : 50 ans d’univers sans limite En septembre 1966, le vaisseau USS Entreprise et son équipage, mettant en vedette Kirk, Spock et Sulu, apparaissaient au petit écran. Un demi-siècle plus tard, Star Trek fascine toujours. À quoi tient son succès ? par Brigitte Trudel Des millions de fans – les trekkies – partout sur la planète, de nombreux dérivés à la télé, au cinéma, dans les livres et dans les jeux vidéo, sans compter les congrès, les documentaires et les sites Web qui lui sont consacrés : Star Trek se hisse au rang des séries cultes. Professeur au département des littératures, Richard St-Gelais s’est attardé au phénomène d’autant plus étonnant, dit-il, que rien, au départ, ne laissait présager une telle longévité. « La série originale de la NBC, créée par Gene Roddenberry, n’avait duré que trois saisons, faute d’auditoire, relate-il. En a résulté un vide de 10 ans, jusqu’à la sortie du film Star Trek en 1979. » Une attente qui a peut-être nourri la ferveur des fans de la première heure, avance le professeur. Cette renaissance de Star Trek a été suivie, des années 1980 jus­ qu’à aujourd’hui, par six séries télé, notamment La Nouvelle Génération, diffusée de 1987 à 1994, et une douzaine de films, dont le plus récent, Star Trek : Au-delà, sorti en 2016. Fait à noter, la plupart

de ces nouvelles moutures reprennent l’univers de Star Trek, mais sans les personnages originaux : « Qu’un univers soit assez sophistiqué pour qu’on l’exploite sans le concours des protagonistes connus, cela témoigne de sa cohérence », estime le chercheur. La construction imaginaire sur laquelle repose Star Trek serait donc intimement liée à son succès. À quoi tient-elle sa force ? D’abord à sa vision humaniste, portée par des idéaux de pacifisme et de démocratie. « Star Trek ne promeut pas les armes, mais l’ingéniosité et la collaboration. C’est un choix novateur. Jusqu’alors, la sciencefiction était à saveur guerrière, inspirée par la menace communiste et la guerre froide. Les valeurs de tolérance, dont Star Trek est porteuse, ont sans doute eu un effet rassembleur », explique Richard St-Gelais. Également, l’univers de Star Trek se distingue par son caractère audacieux pour la fin des an­­ nées 1960. «  Un équipage mul­ tiracial, la participation active de

Avec l’arrivé d’Internet, la fanfiction a explosé et s’est étendue à quantité de films, de séries, de livres et de productions artistiques de tout acabit.

femmes à des missions d’exploration spatiale, c’était assez progressiste », ajoute le chercheur, qui mentionne aussi la rationalité scientifique de la production. « Dans Star Trek, la science n’est pas traitée de manière loufoque, mais prise très au sérieux, ce qui contribue à la crédibilité de la série », fait-il valoir.

« Un équipage multiracial, la participation active de femmes à des missions d’exploration spatiale, c’était assez progressiste », affirme le chercheur Richard St-Gelais. photos CBS Studios

Autre particularité du phénomène Star Trek, en plus d’avoir été à la source de groupes de fans extrêmement structurés, la série a initié un mouvement créatif d’ampleur, la fanfiction, où les amateurs écrivent eux-mêmes des histoires inventées sur leurs héros ou sur leurs univers. « À part quelques prémisses, avec les aventures de Sherlock Holmes, la pratique a été lancée avec Star Trek et s’est dé­veloppée rapidement, raconte Richard St-Gelais. À l’époque, elle prenait la forme très artisanale de brochures photocopiées, échangées de personne à personne. Avec l’arrivée d’Internet, elle a explosé. » Depuis, la fanfiction s’est étendue à quantités de films, de séries, de livres et de productions artistiques de tout acabit. « Mais Star Trek demeure parmi les plus populaires. Ses amateurs continuent de produire des centaines de milliers de récits, dont certains respectent les paramètres de la série et d’autres en transgressent les règles », précise le professeur. Cette appropriation par les fans de Star Trek a certainement participé à son statut de série culte. « Une telle démocratisation de la production crée une proximité qui favorise l’appartenance des admirateurs », croit-il. Ceci dit, le brio avec lequel Star Trek a traversé le temps jusqu’à maintenant est-il garant de la gloire qui l’attend ? Nul ne pourrait le dire, selon Richard St-Gelais : « Il y a toute une question de contexte social à considérer. N’oublions pas qu’en 50 ans, le phénomène a tout de même connu quelques essoufflements. » Qu’en sera-t-il de Star Trek lorsqu’il aura 100 ans ? Pour le savoir, rendez-vous en 2066.

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Avant Star Trek, la science-fiction était à saveur guerrière, inspirée par la menace communiste et la guerre froide. Les valeurs de tolérance, dont Star Trek est porteuse, ont sans doute eu un effet rassembleur.


sports

le fil | le 22 septembre 2016

Jean-Patrick Fortin-Cantin sont prêts à passer à un autre niveau. « Ces étudiants-­ athlètes avaient déjà de bonnes responsabilités, mais ils vont avoir encore plus de temps de jeu cette année. Ils auront le devoir de mener l’équipe, c’est une belle occasion pour eux », avance-t-il.

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en bref

L’ÉTIQUETTE DE FAVORI

Rétablie de sa blessure au genou, Anne-Julie Beaulieu fait partie des étudiants-athlètes sur qui l’entraîneur-chef Étienne Couture compte pour connaître du succès cette saison. photo Mathieu Bélanger

Nouvelle ère, même objectif

Malgré le départ de ses têtes d’affiche féminine et masculine, le club de badminton Rouge et Or aborde l’année 2016-2017 avec d’ambitieux objectifs par Mathieu Tanguay Le Club de badminton Rouge et Or se prépare à vivre sans deux de ses étudiantsathlètes de niveau interna­ tional. En effet, Stéphanie Pakenham et Maxime Marin se retirent après plusieurs années fructueuses. Le dé­­ part de ces deux têtes d’af­ fiche ne change toutefois rien aux visées de la formation de l’Université Laval, qui voudra encore remporter les trois bannières provinciales cette année.

« C’est l’objectif de chaque saison. C’est sûr que ce sera plus difficile cette année, mais c’est encore un objectif réaliste », croit l’entraîneurchef du Rouge et Or, Étienne Couture, qui insiste pour dire qu’il ne s’agit pas d’une année de transition. « Il faut remplacer ceux qui s’en vont, mais notre équipe est quand même expérimentée. On a encore un bon noyau de joueurs, auquel on ajoute de bonnes recrues. Ça va

bien se passer », a déclaré le chef de l’équipe lors du plus récent Gala Rouge et Or. Étienne Couture, qui en­­ tame sa 11e année à la tête de la formation de l’Université Laval, affirme qu’AnneJulie Beaulieu (recrue de l’année et membre de la ­p remière équipe d’étoiles en 2014-2015), Virginie Savard (première équipe d’étoiles en 2015-2016), Philippe Giguère (recrue de l’année en 2015-2016) et

Championne féminine du Réseau sport étudiant du Québec (RSEQ), Anne-Julie Beaulieu fait partie des ­é tudiants-athlètes sur qui l’entraîneur-chef compte pour connaître du succès cette saison. Comme pour les trois dernières années, le Rouge et Or commence la saison 2016-2017 en tant que favori. Détenteur de la bannière masculine l’an ­d ernier, le Rouge et Or devra toutefois travailler dur pour défendre sa couronne. « Chez les hommes, il y a d’excellentes équipes au sein des autres universités, donc ce sera très compétitif comme chaque année. » UN CHAMPIONNAT D’ENVERGURE À LA MAISON

Après avoir accueilli, au cours des dernières années, le Championnat par équipe féminin et masculin de fin de saison du RSEQ, l’Université Laval sera cette foisci l’hôtesse, en mars 2017, du Championnat par équipe mixte et individuel, qui sert également de qualification pour le Championnat national. D’ici là, la première compétition sur le circuit universitaire du RSEQ aura lieu le 30 septembre et le 1er octobre à Montréal.

Campus dynamique

Soccer : McGill est en ville Après un weekend sur la route, les équipes de soccer Rouge et Or seront de retour à la maison, ce dimanche après-midi, avec la visite des représentants de l’Université McGill. La formation féminine de l’Université Laval est invaincue jusqu’à maintenant, ayant remporté ses quatre premières parties. Les hommes ont, pour leur part, une fiche d’un gain, d’un revers et d’un match nul. Les Redmen de l’Université McGill n’ont joué que deux parties, qu’ils ont gagnées. Les joueuses des Martlets ont, quant à elles, un dossier d’une victoire, d’un revers et d’un match nul. Les coups d’envoi des deux matchs seront donnés sur le terrain numéro six du PEPS à 13 h, pour le duel masculin, et à 15 h, pour la partie féminine. photo Stéphane Gaudreau Il est possible de se procurer des billets à la billetterie du Rouge et Or au 418 656-PEPS.

Vendredi 23 septembre Volleyball féminin | Toronto PEPS | 18 h Volleyball masculin | Toronto PEPS | 19 h 30

Samedi 24 septembre Rugby féminin | Carleton Stade TELUS-Université Laval | 15 h Volleyball féminin | Toronto PEPS | 18 h Volleyball masculin | Toronto PEPS | 19 h 30

Dimanche 25 septembre Soccer masculin | McGill PEPS – terrain 6 | 13 h Soccer féminin | McGill PEPS – terrain 6 | 15 h

Vendredi 30 septembre Volleyball féminin | Calgary PEPS – Challenge SSQ | 18 h Volleyball masculin | Calgary PEPS – Challenge SSQ |19 h 30

Samedi 1er octobre Rugby féminin | Bishop Stade TELUS-Université Laval | 13 h Volleyball féminin | Calgary PEPS – Challenge SSQ | 18 h Volleyball masculin | Calgary PEPS – Challenge SSQ | 19 h 30

Dimanche 2 octobre Le mardi 27 septembre, Mon équilibre UL vous invite à l’activité « Les escaliers ça marche », qui se déroulera pour une quatrième année au stade TELUS-Université Laval. Cette année, l’objectif commun est d’atteindre un million de marches ! Inscrivez-vous gratuitement dès maintenant à peps.ulaval.ca/lesescalierscamarche. photo Tjerk Bartlema

Football | McGill Stade TELUS-Université Laval | 13 h


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au fil de la semaine

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Doux automne le long de la Jacques-Cartier Parcourir en toute liberté les sentiers du Parc national de la Jacques-Cartier, le plus grand parc naturel de la région de Québec, pour entamer l’automne, ça vous dit ? Le Bureau de la vie étudiante (BVE) vous en donne l’occasion. Vous pourrez admirer les couleurs automnales qui commencent à poindre à partir des points de vue qu’offrent les fractures du massif des Laurentides et les abords des rivières Jacques-Cartier et Sautauriski. Cette journée de plein air est entièrement libre pour que vous puissiez parcourir le parc à votre rythme et choisir les sentiers qui correspondent à vos désirs et à votre niveau. Faites vite : l’inscription à cette activité est ouverte jusqu’au 27 septembre à midi ! photo Maike Sperke

Vendredi 30 septembre. Départ de l’Université (entre les pavillons Alphonse-Desjardins et Ernest-Lemieux) à 8 h 45 et retour vers 17 h 30, au même endroit. Pour l’inscription, rendez-vous au BVE (local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins). Pour information : accueil@BVE.ulaval.ca. Fiche descriptive (PDF) : ­ bit.ly/2cu5289.

30/09 22/09

26/09

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28/09

28/09

Apprentissage de l’histoire autochtone

Valeur ­marchande de la biodiversité

Atelier La Ruche – UL

L’hiver vient

Réalités complexes

Surréalisme sur pellicule

Qu’est-ce que les élèves québécois apprennent des Premières Nations dans leurs cours d’histoire ? Selon eux, les peuples autochtones font-ils partie de l’histoire du Québec ou leur histoire évolue-t-elle séparément ? Comment ­jeunes francophones, an­­ glophones et autochtones se définissent-ils les uns par rapport aux autres ? C’est à partir d’un échantillon d’environ 1 000 copies ­d’élèves que l’équipe du pro­ fesseur Jocelyn Létourneau, du Départe­ment des sciences historiques, a creusé ces questions. Pour cette première conférence du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et des traditions (CELAT), la professeure Helga BoriesSawala, de l’Université de Brême, en Allemagne, viendra discuter de ces résultats de recherche. œuvre Cornelius Kriegoff

Jeudi 22 septembre, de 15 h à 17 h, au local 3244 du pa­­ villon Charles-De Koninck. Pour information : www.celat.ulaval.ca.

Il existe plusieurs manières d’évaluer la valeur des ­écosystèmes sur le marché, qu’ils soient considérés comme biens publics ou biens privés. La biodiversité est l’un des critères qui peuvent entrer en ligne de compte dans cette évaluation. La biodiversité d’un milieu peut-elle s’évaluer en espèces sonnantes et trébuchantes ? Comment donner une valeur en chiffres à quelque chose qui procure des services et des avantages essentiellement immatériels ? C’est ce dont viendra discuter Luc Brès, professeur à la Faculté des sciences de l’administration, dans une conférence organisée par l’Institut EDS et la Chaire de recherche du Canada sur l’internali­ sation du développement durable et la responsabili­ sation des organisations.

Une campagne de sociofinacement peut être une formidable façon de financer un projet parascolaire à condition, bien sûr, de savoir comment s’y prendre. Car si mettre sur pied une campagne de socio­ financement efficace est à la portée de tous, cela ­comporte tout de même tout un lot de défis à relever. La Fondation de l’Université Laval propose de percer les secrets d’une campagne réussie avec un atelier sur le fonctionnement de la plateforme La Ruche – Université Laval. Les membres d’une asso­ ciation étudiante ou para­ scolaire du campus sont donc invités à s’y inscrire afin de se donner les outils indispensables pour réaliser leurs projets.

Mardi 27 septembre, à 13 h 30, à la salle ­Hydro-Québec (local 2530) du pavillon Alphonse-­ Lundi 26 septembre, à midi, Desjardins. Veuillez con­ à la salle Hydro-Québec firmer votre présence à (local 2530) du pavillon l’adresse sociofinancement@ Alphonse-Desjardins. ful.ulaval.ca. Pour infor­ Entrée libre. mation : Dave.Ofarrell@­ ful.ulaval.ca.

L’automne, avec ses ­journées frisquettes, n’est qu’un prélude aux grands froids de l’hiver. Autant s’y préparer dès maintenant, surtout si vous en faites l’expérience pour la première fois ! Dans son atelier « Préparez-vous à l’hiver québécois », le Bureau de la vie étudiante donne aux nouveaux venus des trucs et astuces pour apprécier cette saison à sa juste valeur. On y traitera de tout, de l’habillement aux activités récréatives en ­passant par les comportements à adopter pour se garder au chaud et com­ battre la déprime hivernale. C’est donc un rendez-vous pour qui veut percer les secrets de la blanche saison ou se réconcilier avec elle ! Mercredi 28 septembre, de 11 h 30 à 13 h, au local 2326 du pavillon AlphonseDesjardins. D’autres dates sont prévues durant la session d’automne. Pour les consulter : bit.ly/2cEZQLF. Pour ­information : 418 656-2765 ou accueil@bve.ulaval.ca.

« Les études internationales et l’interdisciplinarité », tel est le thème de la plus ­ré­­cente édition d’Études internationales, la revue des Hautes études inter­natio­ nales (HEI). Un 5 à 7 de lancement aura lieu en présence des deux coéditeurs de ce numéro, Érick Duchesne, directeur du Département de sciences politiques, et Félix Grenier, doctorant en science poli­tique et relations internationales à l’Université ­d’Ottawa. Les contributions de ce numéro se penchent sur la pertinence des études interdisciplinaires lorsqu’il s’agit d’étudier des réalités internationales complexes. Un panel d’experts sera convoqué pour l’occasion. Outre Félix Grenier, Nicolas Falomir Lockhart, doctorant aux HEI, et J­ean-Michel Marcoux, de l’Université de Victoria, se prononceront sur la question. Un cocktail ­clôturera l’événement. Mercredi 28 septembre, de 16 h à 18 h, à la salle 3A du pavillon ­Charles-De Koninck. Pour confirmer sa présence : rei@hei.ulaval.ca.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Le cinéma expérimental recèle des trésors souvent insoupçonnés du grand public, qui dispose d’ail­ leurs de très peu de salles de projection spécialisées pour s’y initier. Qu’à cela ne tienne ! Annie Bérubé, bibliothécaire-conseil à la cinémathèque, et Julie Beaulieu, professeure en études cinématographiques, puisent dans la vaste collection de films de la média­ thèque pour faire découvrir le cinéma d’avant-garde de toutes les époques. La prochaine séance de projection aura pour thème « Le cinéma surréaliste sur pellicule ». Venez donc faire une incursion de 90 minutes dans cet univers d’images étranges, déstabilisantes, mais toujours fascinantes en com­ pagnie de ces deux guides. Mercredi 28 septembre, à 19 h, au local 4117 de la Bibliothèque au pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre. Pour connaître la programmation de la ­session d’automne : ­ bit.ly/2cCQxN1.


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