Le Fil 10 avril 2014

Page 1

La science en vedette p2

Trois étudiantes, premier bouquin ! p8-p9

Volume 49, numéro 26 10 avril 2014

Cap sur la diversité et la sécurité

Une nouvelle chaire de recherche en droit aura pour mission de promouvoir la recherche et la diffusion des connaissances juridiques sur la sécurité alimentaire. p3


2

actualités UL

le fil | le 10 avril 2014

Rencontre au sommet Les titulaires de chaire d’excellence en recherche veulent parler science avec les étudiants par Jean Hamann L’ Un i ve r s i t é L av a l a c cueillera, les 15 et 16 avril, la 4 e Assemblée annuelle des Chaires d’excellence en recherche du Canada. À cette occasion, les 19 titulaires de ces prestigieuses chaires seront présents sur le campus. Les professeurs Marcel Babin et Younès Messaddeq, qui dirigent les deux chaires d’excellence présentes à l’Université Laval, ont voulu donner une couleur particulière à cette rencontre qu’ils organisent avec leur équipe et le Vice-rectorat à la recherche et à la création. « Les étudiants des trois cycles sont le public cible de cette activité, souligne le professeur Babin. C’est à eux que nous voulons nous adresser en priorité. » Lancé en 2008, le Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada finance, pour une période de sept ans, les travaux de chercheurs de calibre international établis dans une université canadienne. Les professeurs Babin et Messaddeq, de la Faculté des sciences et de génie, figuraient parmi les candidats retenus au terme du premier concours qui s’est conclu en 2010. Le budget de ces deux chaires, en

espèces et en nature, dépasse 60 M$. Depuis 2011, les titulaires de chaires d’excellence se réunissent une fois l’an pour échanger sur leur programme d’activités et sur leurs défis respectifs. « Les trois premières rencontres, qui se sont déroulées devant un auditoire restreint, ont duré une journée ou moins de sorte que chaque titulaire disposait de très peu de temps pour sa présentation, explique le professeur Babin. Cette année, la réunion s’étend sur deux jours et demi, dont les deux premiers sont ouverts à tous. Nous avons demandé aux titulaires de chaire d’aller plus loin que la simple présentation de leur équipe et de leur programme de recherche. Ils discuteront des grands enjeux scientifiques de leur domaine et vont présenter les résultats de leurs travaux. » Même si les communications couvrent un large éventail de disciplines scientifiques – la photonique et la physique quantique, l’océanographie, la santé, les ressources naturelles et l’énergie –, tout le monde y trouvera son compte, assure Marcel Babin. « La plus grande partie de chaque exposé sera vulgarisée de façon à être

comprise par les étudiants et les chercheurs de tous les domaines. Les titulaires de chaire ont l’habitude de prendre la parole devant des auditoires variés. » Tous les membres de la communauté universitaire sont invités à assister gratuitement à cette rencontre. Le nombre de places est limité et il faut réserver dès maintenant. Pour connaître les modalités d’inscription et pour consulter le programme complet de l’activité, rendezvous à l’adresse ulaval.ca/ assemblee-cerc. La dernière demi-journée de l’assemblée annuelle se déroulera à huis clos. Les chercheurs et les responsables du programme discuteront de sujets relevant de l’administration et du fonctionnement des chaires. « La plupart des titulaires sont rendus à mimandat, souligne le professeur Babin. Il est donc t r è s p r o b a b l e qu e n o u s

abordions le sujet du renouvellement des chaires. Pour l’instant, cette question est en suspens. »

Les professeurs Marcel Babin et Younès Messaddeq dirigent une chaire d’excellence en recherche du Canada. Leur budget total, en espèces et en nature, dépasse 60 M$.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le journal de la communauté universitaire Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fil@dc.ulaval.ca. Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur. Rédaction Éditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Marcel Babin dirige la Chaire sur la télédétection de la nouvelle frontière arctique du Canada. Avec son équipe, il met au point de nouvelles technologies d’observation et de meilleurs modèles numériques des écosystèmes arctiques afin de mieux documenter leur variabilité et leurs réponses aux changements climatiques. photo Louise Leblanc

Les travaux de Younès Messaddeq et de son équipe de la Chaire sur l’innovation en photonique dans le domaine de l’information et des communications portent, entre autres, sur la conception de nouveaux matériaux de verre destinés à améliorer la fibre optique. photo David Cannon

Rédactrice en chef : Claudine Magny Journalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Julie Turgeon Collaborateur au Web : Thierry Mellon Rédactrice-réviseure : Anne-Marie Lapointe Agente de secrétariat : Carole Almenar

Ventes publicitaires Élisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Production Infographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université Laval Impression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, ISSN 022-1-1965 Pour nous joindre 2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6 Téléphone : 418 656-2131 poste 4687


actualités UL

le fil | le 10 avril 2014

3

La création de la chaire survient au moment où le milieu agroenvironnemental fait face à d’importants défis, comme la perte de l’agrobiodiversité et la difficulté à assurer la pérennité de certaines productions.

Objectif : la sécurité alimentaire mondiale durable L’Université lance la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires par Yvon Larose

C’est une annonce plutôt remarquée qu’a faite le recteur Denis Brière, le 8 avril, au Fairmont Le Château Frontenac, lors d’un forum international sur l’agriculture familiale en Amérique du Nord. En après-midi, il a annoncé le lancement d’une chaire de recherche en droit sur deux domaines chers aux producteurs agricoles : la diversité et la sécurité alimentaires. « La création de la chaire, a-t-il indiqué, s’inscrit dans le contexte de l’expertise de pointe développée à l’Université Laval au cours des dernières années en matière de sécurité alimentaire. Elle aura pour effet de structurer le domaine du droit agroalimentaire au niveau local, national et international et de favoriser les maillages entre le milieu universitaire, le secteur agroalimentaire et l’appareil gouvernemental. » La chaire sera le lieu pour réfléchir de manière cohérente et en continu à l’élaboration du droit de l’agroalimentaire dans une perspective de sécurité alimentaire durable. Celle-ci voit le jour grâce à la contribution de 1 M$ sur 5 ans de trois leaders de l’industrie agroalimentaire

du Québec : l’Union des producteurs agricoles (UPA), Financière agricole du Québec – Développement international (FADQDI) et la Coalition GO5. Sa création survient au moment où le milieu agroenvironnemental fait face à d’importants défis. Parmi eux, la perte de l’agrobiodiversité, l’accaparement des terres arables, le défi de la réciprocité des normes et la difficulté à assurer la pérennité de certaines productions. « Pour assurer une sécurité alimentaire mondiale durable, il est impératif de s’interroger sur les moyens juridiques de promotion et de protection de la diversité des produits et des modes de production agricoles et alimentaires », a expliqué Geneviève Parent, professeure à la Faculté de droit et titulaire de la chaire. Grâce à la contribution des partenaires financiers et de l’équipe de la professeure Parent, des outils juridiques nationaux et internationaux seront élaborés. Ils favoriseront l’enrichissement de connaissances qui seront rapidement diffusées auprès des spécialistes et du grand public.

Rattachée à la Faculté de droit, la chaire en deviendra une composante stratégique. Son programme de recherche et de formation pourra compter sur l’important réseau de collaborateurs et de partenaires mis sur pied par la titulaire. Les principaux objectifs de la chaire consisteront, notamment, en l’étude de régimes juridiques et en l’élaboration de nouveaux instruments juridiques. On fédérera aussi la recherche universitaire et les collaborations internationales dans le domaine. La chaire permettra d’accroître les connaissances,

d’exercer un leadership en matière de développements juridiques et de former la relève dans un secteur peu développé. Selon le président général de l’UPA, Marcel Groleau, les travaux de la chaire s’inscriront « dans la mouvance de plusieurs initiatives internationales pour la cohérence dans l’élaboration du droit ». Pour le président-directeur général de La Financière agricole du Québec et président du conseil d’administration de Financière agricole du Québec - Développement international, Robert Keating, les outils

juridiques qui seront élaborés par la chaire « favoriseront la protection de la diversité des modes de production et, ainsi, la viabilité des systèmes de gestion des risques agricoles ». Enfin, le porte-parole de la Coalition GO5, Denis Morin, vice-président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, a déclaré que la chaire contribuera « à enrichir la réflexion juridique sur la spécificité des aliments et de l’agriculture, une caractéristique essentielle à la sécurité alimentaire qui est négligée par le droit du commerce ».

La chaire permettra de réfléchir de façon cohérente et continue à l’élaboration du droit de l’agroalimentaire De gauche à droite : Sophie D’Amours, vicerectrice à la recherche et à la création, Denis Morin, viceprésident de la Fédération des producteurs de lait du Québec et porte-parole de la Coalition GO5, Denis Brière, recteur, Geneviève Parent, titulaire de la chaire, Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles, Eugénie Brouillet, doyenne de la Faculté de droit, et Robert Keating, président-directeur général de La Financière agricole du Québec et président du conseil d’administration de Financière agricole du Québec - Développement international. photo Marc Robitaille


4

recherche

le fil | le 10 avril 2014

en bref

En route vers l’immortalité? Vivre pour toujours sur terre ou dans l’audelà. Un rêve qui hante sans doute les esprits depuis la nuit des temps. À l’Université comme ailleurs, des scientifiques poursuivent cette quête, notamment en cherchant à décoder les secrets de l’ovule, cellule immortelle. Mais avant tout, ils explorent des avenues permettant d’augmenter encore la longévité humaine, alors que d’autres étudient plutôt la capacité de la société à s’adapter aux changements démographiques que cela implique : au dernier recensement, le Canada comptait près de 6000 centenaires, surtout des femmes, et on estime que ce chiffre atteindra 80 000 en 2061. Cela, sans parler des intrépides qui proposent d’autres façons de vivre éternellement. Le dernier dossier Web de Contact présente l’immortalité sous toutes ses coutures : www. contact.ulaval.ca/en-route-vers-limmortalite.

Le U15 s’associe au réseau mondial des universités de recherche Le U15, le Regroupement des universités de recherche du Canada, dont fait partie l’Université Laval, se joint à l’important réseau mondial des grandes universités de recherche d’Amérique, d’Europe, d’Asie et d’Australie afin de relever les défis posés aux établissements à vocation de recherche dans le monde. Le U15 s’associe donc à la Ligue européenne des universités de recherche (LERU), l’Association of American Universities (AAU), au Russell Group, au Consortium China 9 Research Universities (C9) et au Group of Eight Australia (Go8) qui forment le réseau mondial des universités de recherche. Les universités membres de U15 sont associées à 80 % de l’ensemble des projets de recherche universitaire concurrentiels au Canada. Celles-ci contribuent pour près de 36 milliards de dollars à l’économie canadienne chaque année et remettent plus de 75 pour cent de tous les doctorats décernés au Canada.

Les étudiants de la FSA récompensés Le mardi 8 avril, la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) a rendu hommage à ses boursiers au Théâtre de la cité universitaire. En tout, elle a remis 172 bourses d’admission, d’études et de mobilité à des étudiants des trois cycles, pour un total de 325 000 $. Ces bourses reconnaissent la réussite scolaire, l’initiative et le leadership d’étudiants exceptionnels. Elles proviennent de fonds publics et privés, d’entreprises ou d’organismes et s’inscrivent dans la tradition de la Faculté de créer et d’entretenir des liens étroits avec le milieu des affaires. La cérémonie annuelle est une occasion privilégiée pour les étudiants de remercier de généreux investisseurs et d’élargir leur réseau professionnel.

La matrice de PLCL, à laquelle les chercheurs ont ajouté du collagène et de l’hydroxyapatite, offre un milieu accueillant pour les cellules qui produisent le tissu osseux. En médaillon, une coupe transversale de cette matrice en révèle la structure poreuse, semblable à celle de l’os. photo Mahmoud Rouabhia

De la dent à l’os Des chercheurs mettent au point une nouvelle méthode pour synthétiser du tissu osseux in vitro par Jean Hamann Certains problèmes osseux, notamment ceux causés par les maladies parodontales, pourraient un jour être résolus grâce aux dents de sagesse! En effet, des chercheurs de la Faculté de médecine dentaire ont réussi à produire en laboratoire du tissu osseux à partir de cellules souches provenant de la pulpe dentaire. Dans un récent numéro du Journal of Biomaterials Applications, Adil Akkouch, Ze Zhang et Mahmoud Rouabhia, du Groupe de recherche en écologie buccale (GREB), expliquent comment ils y sont parvenus en cultivant, dans des conditions qui reproduisent l’environnement naturel de l’os, des cellules souches provenant de dents de sagesse. Les traumatismes, anomalies congénitales, résections de tissus cancéreux et maladies parodontales sont autant de problèmes qui nécessitent des greffes de tissus osseux. Prélever un morceau d’os sur un patient pour le greffer sur une autre partie de son corps pose toutefois de nombreux problèmes qui pourraient être évités en produisant du tissu osseux in vitro.

« Notre objectif est de créer un équivalent d’os qui peut être greffé sur un patient, qui peut favoriser la prolifération des cellules productrices de tissu osseux – les ostéoblastes – et qui peut ensuite se résorber pour faire place au tissu osseux natif », résume Mahmoud Rouabhia. La première étape de cette recette consiste à trouver une matrice qui convient aux besoins des ostéoblastes. Tout comme l’os, ce matériau doit être poreux et accueillant pour les cellules responsables de l’ossification. Les essais menés jusqu’à présent avec le copolymère PLCL donnaient des résultats encourageants à un détail près : les ostéoblastes n’avaient pas d’affinité pour ce matériau. L’équipe du GREB a eu l’idée d’y ajouter deux composés qui se trouvent dans l’environnement naturel de l’os : le collagène et de l’hydroxyapatite. Autre détail important à régler : où se procurer les cellules souches à l’aide desquelles on ensemence cette matrice ? « Il y a des cellules souches génératrices d’ostéoblastes dans les cordons ombilicaux, le tissu adipeux, les

muscles, le cœur, le derme et la moelle osseuse, souligne le professeur Rouabhia, mais nous avons eu l’idée de tester une autre source potentielle : la pulpe dentaire. On trouve là une population très homogène de cellules qui peuvent être différenciées en ostéoblastes plus rapidement que les cellules souches d’autres provenances. C’est une caractéristique qui pourrait être avantageuse lorsque l’état d’un patient exige une intervention rapide. » Six personnes qui s’étaient fait enlever une dent de sagesse ont consenti à ce que celles-ci soient utilisées aux fins de cette étude. Les tests in vitro menés à l’aide de la matrice conçue par les chercheurs montrent que les cellules souches de la pulpe dentaire se différencient en ostéoblastes, s’installent rapidement sur la matrice, y adhèrent bien et envahissent ses pores. De plus, les chercheurs ont découvert que ces cellules expriment certains gènes associés à la production d’os et qu’elles synthétisent les constituantes de base du tissu osseux. « Notre modèle fonctionne in vitro, constate le professeur Rouabhia. La prochaine étape consiste à démontrer que le tissu osseux ainsi produit peut favoriser la réparation et la régénération de l’os dans un modèle animal. »

Les cellules souches présentes dans la pulpe dentaire se différencient rapidement en cellules productrices de tissu osseux, ce qui pourrait s’avérer un avantage lorsque l’état d’un patient exige une intervention rapide


actualités

le fil | le 10 avril 2014

5

en bref

Une campagne en plein élan

Deux saints qui ont fait école Le 3 avril, le pape François a procédé à la canonisation de Mgr de Laval, le premier évêque de la Nouvelle-France dont l’Université porte le nom, ainsi qu’à celle de Marie de l’Incarnation par Pascale Guéricolas L’esprit visionnaire de Mgr François de Laval anime toujours l’Université qui porte le nom de celui qui arrive en Nouvelle-France en 1659 pour édifier une église canadienne. Bien décidé à transmettre sa foi dans le Nouveau Monde, le premier évêque de Québec fonde le Séminaire de Québec en 1663. Un établissement qu’il voit à la fois comme un lieu de formation des prêtres, mais aussi comme la possibilité d’enseigner les arts et les lettres aux adolescents dans un esprit chrétien. Inspirés par ce même besoin d’éduquer les jeunes, ses successeurs fonderont la première université francophone au Canada en 1852. Pour mieux souligner le lien avec le fondateur du Séminaire, l’Université emprunte d’ailleurs le nom de Mgr de Laval, ainsi que les couleurs et le blason de sa famille qui se retrouvent sur le drapeau de l’établissement. Même si, formellement, l’Université Laval n’entretient plus de liens administratifs ni juridiques depuis 1971 avec le Séminaire de Québec, l’intérêt marqué de François de Laval pour l’éducation constitue un lien puissant avec le passé. Lui-même élève des meilleures écoles françaises, ce descendant d’une vieille famille noble considère l’éducation comme une valeur essentielle. « Dès le 16e siècle, la France s’intéresse à nouveau à la formation de la jeunesse, comme ont pu le faire leurs prédécesseurs durant l’Antiquité, note Gilles

Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses. Selon moi, l’identité de notre université reste marquée aujourd’hui par cet héritage humaniste. Sa culture est pétrie de cet esprit. » Raymond Brodeur, qui se consacre depuis 20 ans à l’étude de Marie de l’Incarnation à la Faculté de théologie, considère lui aussi la fondatrice du Monastère des Ursulines, partie de France en 1659 pour un aller simple, comme une femme très moderne. Le professeur retraité, qui collabore au Centre d’études Marie-de-l’Incarnation, constate que notre époque a beaucoup de ressemblances avec celle en pleine effervescence dans laquelle évoluait cette

femme passionnée. « Contemporaine de Descartes, Marie de l’Incarnation naît juste avant la période moderne, à un moment où les gens s’interrogent beaucoup, fait remarquer Raymond Brodeur. Elle tente de trouver des réponses sans dogmatisme et sans se soumettre aveuglément à l’autorité. Profondément pieuse, elle recommande de se fier à son inspiration. » Trois cent soixante-quinze ans après sa naissance, les chercheurs connaissent la fondatrice du monastère essentiellement par ses échanges épistolaires avec son fils bénédictin resté en France. Ses lettres dépeignent une femme ouverte aux autres, prête à apprendre les langues amérindiennes pour mieux comprendre les Hurons et les Iroquois. Comme directrice du Monastère des Ursulines qui instruit les jeunes amérindiennes, elle refuse d’ailleurs qu’on les francise de force. Marie de l’Incarnation est considérée par plusieurs experts comme la femme à l’écriture la plus puissante du 17e siècle et sa correspondance est étudiée dans plusieurs départements universitaires tant aux États-Unis qu’en Europe.

«

L’identité de notre université reste marquée aujourd’hui par cet héritage humaniste. Sa culture est pétrie de cet esprit.

Ayant franchi le cap de mi-parcours, la campagne Communauté universitaire 2014 se poursuit dans le but d’atteindre son objectif de 1,9 M$. La Fondation peut compter sur ses nombreux bénévoles. Son équipe de télémarketing, formée exclusivement d’étudiants, a pris le relais pour solliciter ceux et celles qui n’ont pas répondu à l’appel. Les dons recueillis grâce à cette campagne sont versés entièrement à l’un ou l’autre des quelque 600 fonds qui permettent de combler des besoins récurrents importants comme l’offre de bourses, l’organisation d’activités d’enseignement et de recherche, l’achat d’équipement spécialisé, de livres et de périodiques. La clôture de la campagne se fera le 21 mai. D’ici là, vous pouvez toujours contribuer en ligne au www.ful. ulaval.ca ou par téléphone au 656-3292.

C’est la Semaine des diplômés  ! Du 5 au 12 avril, l’Association des diplômés de l’Université Laval (ADUL) organise la Semaine des diplômés. Qu’ils habitent en Abitibi, au Saguenay, à Montréal, à Québec, au Manitoba ou en France, tous sont invités à participer aux diverses activités pour se rassembler et célébrer leur appartenance. Plus d’une centaine de diplômés ont accepté de devenir des ambassadeurs de la semaine dans leur milieu de travail. Quelque 130 organisations y participent, dont CGI (Québec), la Ville de Trois-Rivières, Creaform (Lévis) et Louis Garneau Sports (Saint-Augustin). Pour consulter la liste des activités : www.adul.ulaval.ca/ sgc/site/adul/pid/1651.

Création d’un programme de maîtrise en droit notarial La Faculté de droit offrira un nouveau programme de maîtrise en droit notarial. Ce programme verra le jour une fois reçues les approbations usuelles du Bureau de coopération interuniversitaire et du ministère de l’Enseignement supérieur. Le nouveau programme remplacera le diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit notarial offert par la Faculté de droit. La formation sera plus avancée et approfondie, et organisée autour de situations professionnelles. Ce programme de 54 crédits durera quatre sessions. Il a été conçu par la Faculté de droit, en partenariat avec trois universités et la Chambre des notaires du Québec.


6

sciences forestières

le fil | le 10 avril 2014

ils ont dit... Sur la sous-représentation des femmes en politique Lors des élections québécoises de 2008 et 2012, moins de 30 % des candidats des trois principaux partis étaient des femmes. Lors de la dernière campagne, ce taux était de 29 %, ce qui confirme la tendance au plafonnement. Diane Lamoureux Diane estime que cette situation Lamoureux, est choquante, mais pas professeure au surprenante. « Les gens qui Département de recrutent sont majoritairescience politique ment des hommes. Ils n’ont pas une imagination débriLe Journal de dée en ce qui concerne où Montréal, recruter. Ça reste largement 30 mars un monde d’hommes. »

Sur la dette publique du Québec

Jacques SaintPierre, professeur associé au Département de finance, assurance et immobilier Huffington Post Québec, 1er avril

En 2000-2001, la dette brute du Québec s’élevait à 120 G$, soit 52,3 % du PIB. Au 31 mars 2013, elle était de 192 G$, ce qui équivalait à 53,6 % du PIB. Selon Jacques Saint-Pierre, la trajectoire de la dette publique est « inexorablement ascendante » et la responsabilité incombe à tous les partis politiques, gouvernement après gouvernement. « Les effets prévisibles de ce cancer financier sont notamment l’appauvrissement généralisé, la dégradation des soins de santé, la détérioration du système éducatif, la dépréciation des infrastructures et l’exode du capital intellectuel. »

Sur la laïcité après les élections

Gaston Marcotte, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation Le Journal de Québec, 6 avril

Pour l’avenir des démocraties pluralistes, la laïcité est devenue un incontournable, estime Gaston Marcotte. « Si elles ne se protègent pas contre l’intégrisme religieux, elles risquent d’imploser sous les tensions générées par le dogmatisme religieux qui débouchent souvent sur le fanatisme et le terrorisme […] Il ne faudrait pas qu’après les élections le débat sur la laïcité tourne en queue de poisson, comme ce fut le cas de la Commission BouchardTaylor. »

Cette photo prise à la forêt Montmorency montre des peuplements forestiers à différents stades de maturité. Le modèle mis sur pied par les chercheurs permet de déterminer avec exactitude l’âge respectif de ces peuplements.

L’âge des forêts Grâce à un système lidar aéroporté, des chercheurs parviennent à établir l’âge de peuplements forestiers avec une précision inférieure à 10 ans par Jean Hamann Des chercheurs en sciences forestières ont trouvé une façon de déterminer, avec une étonnante précision, l’âge d’une forêt à partir d’un avion. Pour ce faire, ils ont fait appel à un système de télédétection par laser, appelé lidar, qu’ils ont testé en survolant la forêt Montmorency, le laboratoire forestier de l’Université Laval situé dans la réserve faunique des Laurentides. « L’une des règles de base en aménagement écosystémique des forêts est de maintenir une diversité dans l’âge des peuplements, explique l’étudiant-chercheur Étienne Bellemare-Racine. Cela permet non seulement d’assurer un approvisionnement continu pour l’industrie, mais aussi de maintenir la diversité des habitats qui correspondent à chaque stade de vie d’une forêt. C’est la raison pour laquelle il est important de déterminer avec le plus de précision possible l’âge des peuplements forestiers pour concevoir des plans d’aménagement adéquats. »

Au Québec, l’âge des peuplements forestiers est établi à partir de photographies aériennes qui sont analysées par des spécialistes du domaine. Selon cette approche, les arbres sont regroupés par classes de 20 ans et l’âge limite qu’il est possible d’estimer est de 120 ans. « L’image actuelle que nous avons de l’âge des peuplements forestiers est imprécise, de sorte qu’il y a une perte d’information sur la forêt et une simplification de son aménagement », résume l’étudiant-chercheur. C ’ e st d a n s l ’ e s p o i r d e trouver mieux qu’Étienne Bellemare-Racine, Jean Bégin, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt, Nicholas Coops, de UBC, et Benoît St-Onge, de l’UQAM, ont eu l’idée de recourir au lidar. Cet appareil émet un faisceau laser en direction d’une cible, capte l’onde réfléchie et construit une image 3D de l’objet. « À partir du nuage de points qu’on obtient, on peut

établir la hauteur des arbres et certaines caractéristiques physiques du milieu comme la topographie et l’humidité du site. Grâce à ces informations, on peut déduire l’âge du peuplement », explique le doctorant. Le hic consiste à associer les données obtenues à l’aide du lidar à leur signification physique sur le terrain. Pour y arriver, un système Lidar a été installé à bord d’un avion qui a survolé 158 placettes échantillons de 400 mètres carrés situées dans la forêt Montmorency. « Nous connaissions l’âge exact de 1640 arbres de 8 à 179 ans qui poussaient sur ces sites (déterminé à l’aide des anneaux de croissance sur des carottes prélevées des troncs) et nous avions des données sur la hauteur et l’état de santé des arbres, ce qui nous a permis de calibrer notre système », explique l’étudiantchercheur. Les résultats, publiés dans un récent numéro de la revue Forest Research, indiquent qu’à l’aide du modèle qu’ils ont élaboré, les chercheurs parviennent à prédire avec une erreur inférieure à 10 ans l’âge d’un peuplement forestier. Ce n’est pas demain la veille que le lidar remplacera les bonnes vieilles photographies aériennes au Québec, reconnaît l’étudiant-chercheur.

« Un lidar coûte moins cher qu’il y a quelques années, mais on parle tout de même de 100 000 $ par appareil. Toutefois, si les prix continuent de baisser, c’est une technologie qui pourrait être envisagée pour raffiner la carte écoforestière du Québec. »

«

L’image actuelle que nous avons de l’âge des peuplements forestiers est imprécise, de sorte qu’il y a une perte d’information sur la forêt et une simplification de son aménagement


3Q

société

le fil | le 10 avril 2014

Aaron Liu-Rosenbaum sur la baisse des ventes de la musique québécoise

Aaron Liu-Rosenbaum

Une étude de l’Observatoire de la culture et des communications de Québec de l’Institut de la statistique met en lumière l’essoufflement de la croissance dans les ventes du numérique dans le marché de la musique québécoise. L’avis de Aaron Liu-Rosenbaum, professeur en technologies musicales et directeur du certificat en réalisation audionumérique à la Faculté de musique Q Comment expliquer le retard que semble accuser le Québec ? R Je pense qu’il faut considérer les différentes phases de développement de la progression des ventes, sans se limiter aux résultats année après année. Par exemple, de 2002 à 2004, il y a eu une relative croissance dans ce domaine, puis un déclin de 2005 à 2008, avant de remonter légèrement. Il faut prendre conscience que le Québec n’a pas encore développé son marché numérique autant que d’autres pays, puisqu’il s’établit ici à environ 27 % contre 40 % environ aux États-Unis. C’est un processus encore en développement en partie à cause de certains facteurs techniques. La diffusion numérique ne se limite pas à la vente de fichiers sur les sites Web. On assiste actuellement à une véritable explosion de la diffusion, que ce soit avec les radios satellites ou encore avec l’écoute en mode continu à partir de sites auxquels on s’abonne. Or, le Canada a un des taux de pénétration du sans-fil parmi les plus faibles des pays de l’OCDE. Par conséquent, cela limite l’audience en mode continu. Comme Américain installé depuis quelques années au Québec, je constate aussi que le service Internet est moins développé ici qu’aux États-Unis. C’est d’ailleurs moins rapide et plus cher. Autant d’éléments qui freinent la diffusion numérique de la musique.

aller dans un studio professionnel, en le montant, en l’éditant chez soi avec un logiciel de code source ouvert, puis en vendant les fichiers en ligne. Je viens d’enregistrer un album avec l’Ensemble Lagoya, un duo d’accordéon et de guitare classique, qui a réussi à trouver sa niche en vendant sa musique sur un site Web et en se produisant en spectacle. D’autres artistes se regroupent. À Québec, certains ont ouvert un espace de diffusion, le complexe coopératif Pantoum, sur la rue Saint-Vallier dans le quartier Saint-Sauveur. Ils accueillent des prestations de musiciens et enregistrent des albums qui sont vendus ensuite sur leur site. Des centres d’artistes en art audio, comme Avatar, permettent aussi d’accroître la diffusion numérique grâce à des événements comme le Mois Multi. Je pense que si les services Internet se développaient davantage, cela permettrait de créer plus de compagnies audionumériques qui diffuseraient de la musique. Les commerçants pourraient aussi mieux utiliser le commerce en ligne pour élargir leur clientèle. Contrairement à des villes comme New York, par exemple, peu de boutiques au Québec possèdent une interface pour vendre sur Internet.

Q Pensez-vous que la création musicale québécoise se distingue ? R Je suis très impressionné par la vie musicale au Québec. Les racines irlandaises, françaises et anglaises constituent une très riche source d’inspiration et finissent par donner une unité organique à cette musique. Par exemple, on entend davantage ici des instruments comme l’accordéon, souvent associé à la musique folk en Europe. Les paroles, la poésie occupent aussi une place importante dans la création musicale, une influence, je pense, provenant de la chanson française, mais aussi de chanteurs folk comme Bob Dylan. La musique québécoise a une voix unique selon moi, et elle doit trouver sa place dans le marché mondial. Mes étudiants font une musique très intéressante, que ce soit de la musique rock indépendante ou autre. Par contre, je constate qu’au Québec il existe très peu de programmes pour apprendre la réalisation et l’enregistrement audionumériques comparativement aux États-Unis. Cela constitue donc une barrière pour les jeunes musiciens. Dans le cadre de notre certificat, nous utilisons notamment les installations du Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la Q Peut-on vivre de sa musique au scène (LANTISS). Actuellement, ce proQuébec alors que le public se tourne de gramme ne dure qu’un an, mais je pense plus en plus vers les téléchargements que nous pourrions le bonifier en baccagratuits? lauréat, en maîtrise et en doctorat. R La création et la diffusion musicales connaissent une véritable démocratisation. On peut enregistrer un album sans Propos recueillis par Pascale Guéricolas

7

Pour éclairer le choix du citoyen Durant la campagne électorale provinciale, la Boussole électorale a été utilisée à plus de 471 000 reprises Yvon Larose Près de la moitié des Québécois âgés de 18 à 34 ans sont fortement ou plutôt en désaccord avec l’idée que le Québec devienne un pays. Seuls 13 % des électeurs anglophones appuient l’interdiction du port de symboles religieux aux employés de l’État. Et le tiers des électeurs de Québec croient que le gouvernement devrait consacrer moins d’argent aux arts et à la culture. Ces données sont tirées de la Boussole électorale 2014, un outil d’éducation politique conçu par des universitaires et visant à stimuler l’intérêt des citoyens pour les campagnes électorales. Elles ont été prélevées à différents moments de la campagne qui vient de prendre fin au Québec. La Boussole a aidé des citoyens à se situer sur le plan politique, à trouver leurs repères et à éclairer leur choix. Cette activité originale en était à sa deuxième édition. La fois précédente remonte à 2012, alors que le Parti québécois avait pris le pouvoir. Le soir du scrutin du 7 avril, à la fermeture des bureaux de vote, l’indicateur de la Boussole, hébergé par le site Web de la Société Radio-Canada, indiquait plus de 471 000 visites. En 2012, le nombre d’utilisations s’élevait à environ 550 000. « Nous sommes très contents du résultat », souligne le professeur François Gélineau, du Département de science politique. Avec ses collègues François Pétry, Éric Montigny et Marc-André Bodet, de même que Patrick Fournier de l’Université de Montréal, il forme le comité scientifique de la Boussole. Ensemble, ils en ont élaboré le questionnaire. Selon François Gélineau, l’utilisation de la Boussole a dépassé les attentes. « Fondamentalement, dit-il, les enjeux étaient semblables à ceux de 2012. L’actualité n’a pas changé à ce point. On aurait donc pu s’attendre à un désintérêt de la part de l’électorat. Mais je pense que nous avons réussi à relever le défi. » Une des nouveautés cette année : l’ajout de la question du jour. À un moment de la campagne, les répondants se sont fait demander s’ils préféraient un gouvernement minoritaire ou majoritaire. Une autre fois, la Boussole les a questionnés sur leur opinion à propos des politiciens au cours de la campagne. À une autre occasion, la question portait sur l’enjeu, comme la Charte de la laïcité ou l’intégrité des partis, qui aurait le plus d’influence sur le vote des utilisateurs. Le questionnaire, quant à lui, contenait plusieurs questions audacieuses. L’une d’elles portait sur le nombre d’immigrants que le Québec devrait admettre. Une autre demandait si le gouvernement devait privatiser Hydro-Québec. Ou encore : devrait-on interdire aux élèves des écoles francophones l’accès aux cégeps anglophones ?

« Par nos questions, nous voulions que les électeurs se polarisent, explique François Gélineau. Cela prend des questions qui provoquent, qui donnent une saveur à la Boussole et qui représentent des enjeux alimentés par les partis. » Comme en 2012, les questions de la Boussole 2014 se répartissaient en dix catégories. À la question relative à l’exploitation du pétrole au Québec, 16 % des hommes estimaient que l’on devrait l’interdire, contre 27 % des femmes. Les réponses révèlent que les électrices se souciaient plus d’enjeux sociaux comme l’éducation et la santé. Les hommes, eux, se préoccupaient davantage d’économie et de constitution. Dans la région de Montréal, les électeurs penchaient plus à gauche sur les questions économiques et sociales que ceux de la région de Québec. Peu importe leur groupe d’âge, les utilisateurs de la Boussole considéraient l’économie, suivie de la santé, comme les deux principaux enjeux. À la question « il faut équilibrer le budget du Québec coûte que coûte », 69 % ont répondu par l’affirmative. Enfin, un dernier constat : durant la campagne, on a observé un pourcentage d’indécis de 20 % chez les 18-34 ans. Chez les 55 ans et plus, la proportion s’élevait à 7 %.

Peu importe leur groupe d’âge, les utilisateurs de la Boussole considéraient l’économie, suivie de la santé, comme les deux principaux enjeux


8

le fil | le 10 avril 2014

Jeunes auteures dans le ven Trois étudiantes ont publié, en février et mars, leur premier roman. Le Fil profite du Salon international du livre de Québec pour s’attarder à ces œuvres de jeunesse qui ne sont pas passées inaperçues. par Anne-Marie Lapointe La fin de l’hiver a été une saison faste pour les écrivains de l’Université. Outre les romans d’Alain Beaulieu (Le festin de Salomé) ou encore de Gérard Duhaime (Sorray, le retour au monde), sur lesquels nous reviendrons, trois œuvres de fiction signées par Sara Lazzaroni, Miléna Babin et Cassie Bérard sont apparues dans les librairies. Petite incursion dans leur univers.

Lazzaroni, servent ce récit qui carbure à la nostalgie. Si Patchouli emprunte quelques traits à sa créatrice, il n’en reste pas moins que la jeune écrivaine semble beaucoup plus déterminée que son héroïne. « Je me suis lancée dans Patchouli à 17 ans, confie l’étudiante au baccalauréat en anthropologie qui en compte 20 aujourd’hui. « J’ai entamé toutes sortes de projets d’écriture en parallèle, mais il y avait toujours le désir d’achever celui-là. » Disant écrire de façon très intuitive, elle compte bien s’adonner à cette activité toute sa vie et raconte avoir déjà envoyé un autre manuscrit à son éditrice. Ce qui l’inspire? « J’aime ce qui sort de l’ordinaire : le trash, l’hétéroclite, les auteurs qui savent exprimer des choses parfaitement ordinaires d’une façon nouvelle et surprenante! ». L’auteur-compositeurinterprète Jean Leloup en est, à ses yeux, le parfait exemple.

la vieille octogénaire qui vit au-dessus d’elle et qui ne manque pas de la sermonner : « Vous n’avez pas trente-six mille vies à vivre, ma chère. Et vous n’êtes pas éternelle non plus. » Il est question, dans ce livre très jeune de facture, de musique, de sexe, d’un petit peu d’amour et… de cigarette. Cette histoire, et surtout les personnages, habite Miléna Babin depuis 10 ans. « Je me sentais littéralement hantée par eux; c’est d’ailleurs là que l’idée des fantômes m’est venue », raconte l’étudiante au baccalauréat en langue française et rédaction qui a profité de ses années d’université pour rédiger son premier manuscrit. C’est sous le parrainage littéraire de François Dompierre, un écrivain qu’elle admire, qu’elle a mené ce projet d’écriture à terme. Chef de pupitre de la section arts du journal Impact Campus, la jeune auteure dit souhaiter poursuivre sur sa lancée, mais affirme que, dans un monde idéal, elle pratiquerait à la fois le métier d’écrivaine, de blogueuse, de chroniqueuse et de journaliste. « J’ai besoin de me prononcer sur des sujets bien réels », confie-t-elle. Miléna Babin sera au Salon du livre de Québec pour des séances de signatures le jeudi 10 avril de 17 h 30 à 19 h, le vendredi 11 avril de 12 h à 13 h, le samedi 12 avril de 12 h à 13 h et le dimanche 13 avril de 15 h à 16 h au stand des éditions XYZ.

Patchouli (Leméac) – Sara Lazzaroni

« Maman est morte. Je n’ai plus de père, plus d’amis, pas d’amant, pas d’enfants, pas de chien. J’ai vingt-quatre ans. C’est tout ce que j’ai. » Voilà le dur constat que fait Patchouli, l’héroïne de ce tout petit roman. Née de l’union d’une mère et d’un père beatnik et trimballée jusqu’à ses 12 ans sur les routes de l’Ohio, la jeune femme, de retour d’une longue bohème de 5 ans sur les routes du monde en solitaire, revient à Québec où sa mère se meurt du cancer. Désorientée, elle cherche à s’enraciner. C’est en se dénichant un emploi au Dolce Chiara, un restaurant tenu par un sympathique couple italien et autour duquel gravite une faune colorée, qu’elle trouve sa famille d’adoption. En apprenant l’italien, en s’abreuvant à la culture cinématographique de ce pays et en s’attachant à ses nouveaux colocs, elle parviendra à un certain équilibre dans un monde en perte de valeurs. Les phrases courtes et l’écriture sans fioriture, bien que lyrique, de Sara

Les fantômes fument en cachette (XYZ) – Miléna Babin

C’est un autre récit de jeune femme vivant à Québec que nous sert ici Miléna Babin. Également en manque de repères, Maeve vit sous l’emprise d’un amour fusionnel d’adolescence qui ne semble pas vouloir mourir. La jeune femme forme, avec Loïc et Fred, un trio aux liens ambigus et distendus étant donné que Fred parcourt le monde et que Loïc partage sa vie avec une autre femme. Une rencontre avec Max, un guitariste, laisse entrevoir que Maeve pourrait bien se détacher de ses fantômes et ainsi accéder à l’âge adulte, comme le souhaite Murielle,

Les écrivaines Miléna Babin, Sara Lazzaroni et Cassie Bérard. photo Ma

D’autres fantômes (Druide) – Cassie Bérard

S’il est aussi question de fantômes dans ce livre, nous sommes loin de l’univers de Miléna Babin. Cassie Bérard, doctorante en études littéraires et chargée de cours en création littéraire, s’est plutôt glissée dans la peau d’un père de famille, Albert, dont la vie bascule après qu’il ait vu une femme se suicider dans le métro de Paris, place Trocadéro. Obnubilé par cette morte, il délaisse compagne,

enfants et boulot pour se mettre en quête de son identité. De fausses pistes en fausses pistes, il en vient à douter de tout. Tandis qu’il tente de faire la lumière sur le passé de la morte, sa propre enfance lui revient, dominée par la figure d’un père colérique et trop rarement éclairée par la présence d’une sœur partie trop vite et d’un grandpère affectueux qui lui répétait « qu’on ne meurt jamais par manque de merveilles, mais uniquement par manque d’émerveillement ». Ce roman complexe, tout en méandres, dominé par le monologue intérieur

d’un personnage en quête maintes fois remanié pa et a exigé trois ans de réé Bérard s’est notammen Romain Gary, pour le my et de Michel Butor, dont principal, dans le roman temps, se perd dans la ville ainsi que dans ses souveni ne suis pas partie de moi univers, cet univers est dev de moi, estime-t-elle. Plac dans un lieu où je ne vis p à un homme que je ne su à mon imagination toutes


littérature

ent

Salon international du livre de Québec Voici une liste non exhaustive des membres de la communauté universitaire qui participeront à cette grande fête du livre qui débute aujourd’hui jeudi pour se poursuivre jusqu’au dimanche 13 avril au Centre des congrès de Québec. Jeudi 10 avril

À 16 h, Sylvie Nicolas (Les variations Burroughs), doctorante en études littéraires, participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem. À 16 h, Miléna Babin (Les fantômes fument en cachette) participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace jeunesse Desjardins. Vendredi 11 avril

À 18 h, Gérard Duhaime (Sorray, le retour au monde), professeur au Département de sociologie, participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem. À 18 h, Annie Cloutier (Aimer, materner et jubiler), doctorante en sociologie, sera une des invitées de la table ronde « La mère dans tous ses états : écrire sa joie et son désarroi » à la Grande Scène Archambault. Samedi 12 avril

À 15 h, Jocelyn Létourneau (Je me souviens?), professeur au Département des sciences historiques, donnera son point de vue lors de la table ronde « Avoir 20 ans au Québec : on se raconte quelle histoire? » à la Grande Scène Archambault. Dimanche 13 avril

À 12 h, Louis Balthazar (Nouveau bilan du nationalisme au Québec), professeur retraité du Département de science politique, participera à une rencontre d’auteurs qui se tiendra à la Grande Scène Archambault.

arc Robitaille

e de vérité, a été ar son auteure écriture. Cassie nt inspirée de ythe du double, le personnage n L’emploi du e qui l’accueille irs. « Comme je pour créer cet venu une partie cer cette quête pas et la confier uis pas donnait s les libertés, et

9

Les œuvres de fiction signées par les trois étudiantes sont présentement en librairie

à mes personnages, une portée universelle. » L’écriture de ce premier roman a permis à la doctorante de prendre conscience des pouvoirs esthétiques de l’écriture et de la complexité de la fiction. Elle souhaite, pour la suite des choses, forger une œuvre à la hauteur de ses aspirations littéraires. Cassie Bérard sera présente au Salon du livre pour des séances de dédicaces le vendredi 11 avril de 18 h 30 à 19 h 30, le samedi 12 avril de 17 h à 18 h, et le dimanche 13 avril de 15 h à 16 h au stand des éditions Druide.

À 12 h 30, Serge Payette (Flore nordique du Québec et du Labrador), professeur au Département de biologie, et Henri Dorion (De Trois-Rivières à Percé. Des noms entre évidence et apparence), chargé de cours au Département de géographie, participeront à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem. À 13 h 30, Sophie Létourneau (L’été 95), professeure au Département des littératures, participera à une rencontre d’auteurs à l’Espace Tandem. Pour en savoir plus sur la programmation du Salon international du livre de Québec : silq.ca/programmation.


10

science

le fil | le 10 avril 2014

en bref

Colloque annuel de la Chaire Anticosti Le colloque annuel de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement intégré des ressources de l’île d’Anticosti aura lieu le vendredi 25 avril, de 9 h à 12 h, à l’auditorium du pavillon d’Optique-photonique. Sept étudiants-chercheurs associés à la chaire présenteront leurs travaux. Les relations entre le cerf de Virginie et les plantes de l’île d’Anticosti seront au cœur des discussions. Le colloque est ouvert à tous et aucune inscription n’est nécessaire, mais on demande de confirmer sa présence en écrivant à sonia. debellefeuille@bio.ulaval.ca. photo Vanessa Viera

Le polimètre Harper À ce jour, le gouvernement conservateur du Canada a réalisé, en tout ou en partie, 82 % de ses promesses électorales. C’est le résultat auquel sont parvenus les chercheurs du Centre d’analyse des politiques publiques de la Faculté des sciences sociales à l’aide d’un outil d’analyse et d’information appelé polimètre. « C’est plus que ce à quoi l’opinion publique s’attendait », soutient le professeur François Pétry, du Département de science politique. Selon lui, le pourcentage continuera probablement d’augmenter d’ici les prochaines élections en 2015. « Plusieurs promesses, dit-il, sont encore en suspens aujourd’hui et leur réalisation est attendue. » Les chercheurs ont analysé 141 promesses électorales. Leur classement s’appuie sur une analyse des communiqués de presse du gouvernement, des articles de loi et d’autres sources officielles ou journalistiques. Les résultats du polimètre sont régulièrement mis à jour et accessibles au www.poltext.org/polimetre.

Création d’un baccalauréat intégré en informatique et gestion Le mardi 1er avril, les membres du Conseil universitaire réunis en séance ordinaire ont donné le feu vert à la création d’un baccalauréat intégré en informatique et gestion. Le projet doit maintenant obtenir l’approbation du ministère de l’Enseignement supérieur. Le Comité exécutif de l’Université fixera ensuite la date de son implantation. Le programme de 90 crédits sera rattaché à la Faculté des sciences et de génie (FSG). Il a été élaboré conjointement par le Département d’informatique et de génie logiciel de la FSG et le Département des systèmes d’information organisationnels, de la Faculté des sciences de l’administration. Le programme viendra répondre aux besoins croissants des secteurs public et privé, notamment en ce qui concerne les défis que représente la virtualisation des marchés.

L’indice de qualité globale de l’eau potable est calculé à partir de variables facilement mesurables. Même les petites municipalités disposant de peu de moyens pourraient y avoir recours. photo Anna Scheili

Pour y voir plus clair dans l’eau potable Le travail des opérateurs d’un petit réseau d’eau potable pourrait être simplifié grâce à un outil conçu par des chercheurs du CRAD par Jean Hamann Les opérateurs d’un réseau d’eau potable dans de petites municipalités sont pris dans un étrange dilemme. D’une part, leurs propres données sont insuffisantes pour bien suivre les variations de la qualité de l’eau potable dans tout leur réseau et pendant toute l’année. D’autre part, les données que les autorités gouvernementales leur fournissent sur leur eau sont si abondantes et si complexes qu’ils parviennent difficilement à les interpréter. Résultat ? Les petites municipalités ne disposent pas d’un portrait global de la qualité de leur eau potable. La chose pourrait toutefois changer grâce aux travaux d’une équipe du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD). En effet, l’étudiante-chercheuse Anna Scheili et les professeurs Manuel Rodriguez et Rehan Sadiq ont mis au point un outil qui génère un indice de la qualité globale de l’eau potable d’un réseau à partir de données facilement mesurables par les opérateurs. Les détails de ce projet ont été présentés lors du colloque annuel du CRAD qui se déroulait le 28 mars sur le campus. Pour mettre au point cet outil, les chercheurs ont travaillé de concert avec les opérateurs d’un réseau d’eau potable dans une des 25 petites municipalités du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. À chaque endroit, 20 paramètres physiques, chimiques et microbiologiques de l’eau ont été mesurés, sur une période de

deux ans, à différents moments de l’année et à différents points des réseaux. Les chercheurs ont utilisé ces données pour concocter un indice de qualité globale de l’eau potable. « Nous avons travaillé à partir de l’indice pour l’eau brute élaboré par le Conseil canadien des ministres de l’environnement, explique Anna Scheili. Au départ, j’espérais pouvoir produire un outil universel, mais en cours de route, j’ai réalisé qu’il fallait l’adapter aux caractéristiques du réseau de chaque municipalité. Nos analyses indiquent que notre indice parvient à

bien décrire la variabilité temporelle et spatiale de la qualité de l’eau potable dans un petit réseau. Cet indice repose sur huit variables facilement mesurables, ce qui constitue un élément important étant donné que les petites municipalités disposent de moyens financiers limités. » L’étudiante-chercheuse présentera bientôt cet outil aux municipalités qui ont collaboré au projet. « Les opérateurs pourront l’utiliser pour repérer les périodes de l’année et les sections de leur réseau qui exigent une attention particulière de leur part, explique-telle. L’étape suivante consistera à créer un outil d’aide à la décision qui guidera les opérateurs dans les actions qu’ils doivent mener pour atteindre les objectifs de leur municipalité en ce qui a trait à la qualité de l’eau potable. »

Les opérateurs d’un petit réseau d’eau potable pourront utiliser cet outil pour repérer les périodes de l’année et les sections du réseau exigeant une attention particulière de leur part


arts

le fil | le 10 avril 2014

11

en bref Traversée par une folle au tricot, un illusionniste, une dresseuse d’animaux et un mangeur de viande, la pièce ne cesse de rebondir La maison d’Herman

Les finissants ont plongé tête première dans l’univers onirique de Matei Visniec. Au premier plan : Gabrielle Girard (la folle). photo Marc Robitaille

Liberté absolue Les finissants en théâtre jouent d’audace avec une pièce peuplée de personnages à reconstruire par Renée Larochelle Les finissants de la concentration en dramaturgie et mise en scène du programme de baccalauréat en théâtre concoctent chaque année un spectacle dont on ne ressort jamais indemne. La présente cohorte ne fait pas exception à la règle avec une relecture surprenante d’une pièce de l’auteur roumain Matei Visniec. Son titre, Théâtre décomposé ou L’homme poubelle ou Les Laveurs de cerveaux, laisse présager le pire, entendu dans le sens de complètement éclaté. Pour rester dans le ton, les 12 finissants ont baptisé leur collectif Cercle de la Bête non identifiée ou Les décompilateurs

ou La solution. S’agit-il de science-fiction, de fantastique, d’horreur ? Aucun de ces genres. Il y est plutôt question de sentiments d’absurdité et d’oppression, de mal-être, mais aussi de poésie, d’amour et de passion avec, à la clé, une interrogation essentielle : qu’est-ce qui relie les êtres humains ? « L’écriture de Visniec est teintée des expériences qu’il a vécues lors de du régime totalitaire en Roumanie sous Nicolae Ceausescu, dit Cassandra Duguay, finissante en théâtre et codirectrice de production. « Il a été influencé par Kafka, Ionesco et Beckett, ajoute-t-elle. En

fait, ses personnages semblent toujours fuir quelque chose. Parce qu’ils sont privés de points de repère, ils se réfugient dans l’imaginaire. » Il est difficile sinon impossible de raconter ou de résumer ce spectacle au propos éclectique. Traversée notamment par une folle au tricot, un illusionniste, une dresseuse d’animaux et un mangeur de viande, la pièce ne cesse de rebondir, fracassant les miroirs de l’illusion. Il revient à cette galerie de personnages de sortir de leur zone de confort et de se reconstruire au fil de ces fragments de vie éparpillés. Concrètement, la pièce est divisée en 24 modules pouvant tous être joués de manière indépendante. Les étudiants se sont particulièrement intéressés au lien qui unissait ces différents tableaux.

« Comme le prescrit Matei Visniec dans Théâtre décomposé, la seule contrainte à respecter lorsqu’on monte ses monologues est la liberté absolue », explique Robert Faguy, professeur de théâtre au Département des littératures qui épaule les étudiants dans ce projet, en collaboration avec Liviu Dospinescu, également professeur de théâtre. Le défi consiste donc à recomposer l’univers onirique de l’auteur, tout en y ajoutant une touche personnelle visant à faire vibrer les cordes sensibles du public. À quoi ce public peut-il d’ailleurs s’attendre ? « À une pièce qui sort de l’ordinaire », répond modestement Cassandra Tremblay. Mais à voir évoluer les étudiants en répétition, à quelques jours de la première, il faut s’attendre à un spectacle résolument excentrique, dans lequel des jeunes passionnés de théâtre mettent tout leur cœur et toute leur âme. Le programme de baccalauréat en théâtre existe depuis 10 ans. La finalité de la concentration dramaturgie et mise en scène est la création d’une pièce et la prise en charge de tous les éléments de la production par les finissants, soit la mise en scène, l’éclairage, le son, la scénographie, les costumes et le jeu. Les 15, 16 et 17 avril, à 20 h, au Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS), au local 3655 du pavillon Louis-JacquesCasault. Billets au coût de 12 $ en prévente et de 14 $ à la porte. Nombre de places limité. Réservations : visniec@gmail.com

« Quelle serait la maison rêvée pour quelqu’un qui vit dans une cellule de 6 pi X 9 pi? » C’est la question qu’a posée l’artiste Jackie Sumell à Herman Wallace, ce membre des Black Panthers qui a été interné pendant plus de 40 ans à la prison d’Angola, le pénitencier d’État de la Louisiane. Amorcé en 2001, ce projet a pris la forme d’une correspondance qui a duré plusieurs années entre l’artiste et le prisonnier. Après la mort d’Herman Wallace à l’automne dernier, le projet s’est poursuivi et demeure un lieu de questionnement fondamental sur les droits humains. Il touche tant les questions politiques et raciales que l’architecture de l’imaginaire et l’art relationnel. photo Renée Méthot/Galerie des arts visuels

Jusqu’au 20 avril, à la Galerie des arts visuels de l’édifice La Fabrique (295, boul. Charest Est).

Jazz à l’honneur Les amateurs de jazz vocal ne voudront pas manquer la soirée présentée par les grands ensembles Les voix du jazz dirigés par Rémy Tremblay. Deux grands ensembles occuperont tour à tour la scène pour interpréter des chansons de Sting, Bruno Mars, Adele, les Backstreet Boys, Anders Edenroth, Bill Evans, Scott Leonard, John Lennon, Paul McCartney et Laurent Voulzy. Mardi 22 avril, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Coût d’entrée : 10 $ pour le grand public et 5 $ pour les étudiants. On peut se procurer des billets au bureau 3312 du pavillon LouisJacques-Casault aux heures de bureau ou à la porte le soir du concert.

Chœurs et cinéma C’est sur le thème « Chœurs et cinéma » qu’aura lieu le concert du Chœur de l’Université Laval. La soirée promet avec, au programme, des airs pour chœur provenant de véritables petits chefs-d’œuvre cinématographiques comme Amadeus, La vie est belle, Le prodige (Shine), Les Choristes, 1492 - La conquête du paradis, etc. Plus de 70 chanteurs seront sur scène, sous la direction musicale et artistique de Guy Lavigne. Samedi 12 avril, à 20 h, à l’église SaintThomas-d’Aquin (2125, rue Louis-Jolliet). Billets en vente au coût de 25 $ (régulier) et 15 $ (étudiant), ou à la porte le soir du concert au coût de 30 $ (régulier) et 15 $ (étudiant). On peut se les procurer au local 3548 du pavillon Alphonse-Desjardins. Réservation : 418 656-3242.


12

actualités UL

le fil | le 10 avril 2014

Avis officiel Directeur général du premier cycle Renouvellement du mandat du directeur Avis est par la présente donné, conformément aux articles 11 et 182 des Statuts de l’Université Laval, que le mandat du directeur général du premier cycle se terminera le 30 juin 2014. Le Conseil d’administration devra donc, sur présentation du vice-recteur aux études et aux activités internationales, renommer pour quatre ans le titulaire en poste, ce dernier ayant indiqué qu’il sollicitera un renouvellement de mandat, ou procéder à la nomination d’un nouveau titulaire. Le présent avis a pour objet de solliciter l’avis des membres de la communauté universitaire sur l’opportunité de renommer le titulaire de ce poste. Le vice-recteur aux études et aux activités internationales invite toute personne de la communauté universitaire qui le désire à lui formuler son avis à ce sujet au plus tard le 30 avril 2014, aux coordonnées suivantes : Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, pavillon des Sciences de l’éducation, bureau 1534, Université Laval, tél. : 418 656-2591, télécopieur : 418 656-5131, courriel : Bernard.Garnier@vre. ulaval.ca. Ceci n’est pas un avis de concours.

Plus de 80 étudiants des trois cycles d’enseignement provenant d’une dizaine de facultés ont reçu une bourse Hydro-Québec cette année. photo Jacques Beardsell

Hydro-Québec remet 285 000 $ en bourses La cérémonie en hommage aux récipiendaires des bourses d’excellence Hydro-Québec s’est tenue le 3 avril au pavillon La Laurentienne. Cette année, plus de 80 étudiants des trois cycles d’enseignement provenant d’une dizaine de facultés ont reçu une bourse Hydro-Québec pour un montant total de 285 000 $. Les montants des bourses s’échelonnent de 1 250 $ à 15 000 $. Il s’agit notamment de bourses entrepreneuriales, d’admission, de recrutement, de leadership et développement durable, de mobilité internationale ou

encore de bourses de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société. La cérémonie était organisée par le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales sous la présidence d’honneur de Gina Savard, chef régionale des relations avec le milieu à Hydro-Québec, et de François Pothier, vicerecteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite.

Une simulation des Nations unies réussie

Monique Richer, Secrétaire générale

Conseil d’administration Séance ordinaire du 16 avril 2014 Ordre du jour 1. Ouverture de la séance 2. Ordre du jour 3. Procès-verbal de la séance ordinaire du 26 mars 2014 4. Communications du président et du recteur 5. Questions des membres Sur consentement des membres - Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 2014 6. Recommandation du Comité exécutif - Comité exécutif : rapport des activités au Conseil d’administration pour la période du 1er au 28 février 2014 - Recommandation du Comité exécutif 7. Amendement no 9 au Règlement du Régime complémentaire de retraite de l’Université Laval (RCRUL) 8. Autorisation des emprunts à court terme pour l’année 2014-2015 Huis clos (pts 10 et 11) Ordre du jour courant 9. Enjeux de la recherche à l’Université Laval (information - suite) 10. Budget 2014-2015 : approbation Clôture de la séance

Les membres de l’Association pour la simulation des Nations unies de l’Université (ASNUUL) sont revenus enchantés de leur séjour à New York qui s’est déroulé du 30 mars au 3 avril. Le groupe de 30 étudiants, qui représentait l’Égypte, y a décroché la mention Délégation remarquable

(Outstanding Delegation), qui constitue la plus importante des quatre mentions attribuées par les organisateurs de la simulation. Vingt-quatre autres délégations l’ont obtenue. De plus, les déléguées Éva Renaud et Lysandre Rousseau-Théberge ont remporté une mention d’honneur pour la rédaction

de leur exposé de principes (position paper) ainsi que pour leur performance sur leur comité, le Fonds des Nations unies pour l’enfance. Plus de 5000 étudiants provenant de 30 pays participent à cette simulation des Nations unies qui est la plus importante au monde.

Les délégués 2014 de l’Association pour la simulation des Nations unies de l’Université affichant fièrement, à New York, leur mention «Déléguation remarquable».


société

le fil | le 10 avril 2014

McLuhan le visionnaire Dès les années 1960, le célèbre penseur canadien entrevoyait le 21e siècle par Yvon Larose Il a écrit les best-sellers La Galaxie Gutenberg et Pour comprendre les médias. Il est également l’auteur d’une métaphore fameuse « le village planétaire » et d’une formulechoc « le médium, c’est le message ». Ceux et celles qui s’intéressent aux techniques modernes de la communication et à leur incidence sur la société auront tout de suite reconnu Marshall McLuhan. Ce professeur d’université canadien, décédé en 1980, était à la fois historien et analyste des médias. Intellectuel inclassable, il procédait par intuition. Il fut qualifié en son temps de visionnaire. « Cet “homme de l’imprimé”, comme il aimait se définir, a démontré une acuité étonnante, affirme le professeur Jean Mercier, du Département de science

politique. Dès les années 1960, il imaginait les contours d’Internet et de Google. Il voyait la télévision comme une technologie très importante qui allait se métamorphoser et s’unir à d’autres technologies de l’information et de la communication. » Ce soir, le jeudi 10 avril, à compter de 19 h, le professeur Mercier donnera une conférence à la bibliothèque Gabrielle-Roy sur le thème « Le 21e siècle selon Marshall McLuhan : entre imaginaire et réalité ». Cette présentation s’inscrit dans les Rencontres du numérique de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés. Selon lui, le fameux théoricien des communications avait vu juste. « Le monde d’aujourd’hui est intimement interconnecté, explique Jean Mercier. Comme dans

un village, on se rapproche les uns des autres grâce à ces images électroniques qui nous arrivent de partout de façon instantanée et qui nous font voir notamment les tensions et les conflits. Les rapprochements entre le monde et notre quotidien sont vécus de façon intense. » Pour McLuhan, l’important n’était pas le contenu véhiculé par un média, presse écrite comme télévision, radio comme cinéma, mais plutôt comment un média véhicule et façonne son contenu. Il affirmait que les médias transforment notre façon de percevoir les messages et qu’ils influencent l’humain autant sinon plus que le contenu lui-même. « On attache beaucoup d’importance au contenu d’un message, souligne Jean Mercier. Mais, derrière, il y a le médium sous la forme d’une lettre, de paroles, d’Internet qui joue sur notre inconscient, qui le conditionne. » Les médias modernes, McLuhan les classait Marshall McLuhan chez lui, à Toronto, en 1972, entouré de livres en médias « chauds » ou et d’un téléviseur allumé. photo CP Robert Fleming

«

Un grand vide Chez l’enfant, la mort d’un parent proche a des répercussions sur toute la vie par Renée Larochelle « Cette crainte de se laisser approcher… C’est une chose de dire que je suis capable d’aimer, c’est autre chose de dire que je suis capable de me laisser aimer. » La phrase provient de Jeanne (nom fictif) dont le père est décédé alors qu’elle n’avait que 4 ans. Cette épreuve lui a appris très jeune qu’une personne qu’on aimait de tout son cœur pouvait disparaître du jour au lendemain. Inconsciemment peut-être, Jeanne a toujours maintenu une certaine distance avec les autres, par peur de voir ceux qu’elle aimait lui être enlevés un jour. Même chose pour Lucie (nom fictif) qui a perdu très jeune son frère et pour qui s’investir auprès de nouvelles personnes et créer des liens durables n’a jamais été facile. La peur de revivre des émotions

douloureuses liées à la perte est inscrite en elle, à vie. « Le deuil vécu dans l’enfance laisse des traces indélébiles, un peu comme un tatouage sur la peau », dit Justine Mc Hugh, dont le mémoire de maîtrise en service social porte sur l’influence du deuil chez des adultes ayant connu cette épreuve. Aux fins de son étude, la travailleuse sociale a rencontré 6 hommes et 6 femmes endeuillés avant l’âge de 12 ans, que ce soit d’une mère, d’un père, d’une sœur ou d’un frère. À côté des personnes qui vont craindre de s’attacher ou de s’engager, d’autres vont plutôt valoriser les relations humaines dans leur vie à cause justement de sa fragilité, rapporte Justine Mc Hugh. « Les gens sont

Aux fins de son étude, la travailleuse sociale a rencontré 6 hommes et 6 femmes endeuillés avant l’âge de 12 ans, que ce soit d’une mère, d’un père, d’une sœur ou d’un frère.

précieux, on ne sait pas ce qui peut arriver demain », confie une répondante. Chez d’autres encore, l’immense besoin d’affection va entraîner un désir d’exclusivité, que ce soit sur le plan amical ou amoureux, de même qu’une recherche de sécurité. Ce qu’ils n’ont pas eu dans leur enfance, ils vont tenter de le trouver à l’âge adulte. Le deuil influence également le parcours scolaire, mais pas toujours négativement. Par exemple, une jeune

femme endeuillée de sa mère à l’âge de 9 ans a souligné que l’expérience l’avait incitée à mettre les bouchées doubles à l’école. Adolescente, elle avait entendu son entourage soulever des doutes sur ses capacités à continuer d’obtenir de bons résultats en raison de l’épreuve vécue. Ces commentaires ont agi sur elle comme un véritable coup de fouet. Quant au choix d’une profession, plusieurs répondants ont mentionné que leur besoin de trouver des

On sous-estime grandement l’effet de la mort d’un proche sur un enfant. Contrairement à l’adulte, il ne comprend pas totalement ce qui lui arrive.

13

« froids ». La presse écrite appartient à la première catégorie, le téléphone, à la seconde. Les médias chauds transmettent un flux important d’information. Ils sont complets en eux-mêmes. En comparaison, les médias froids demandent à l’individu de compléter l’information pour comprendre le message qui lui est transmis. C’est le cas d’une conversation téléphonique alors que la personne ne voit pas son interlocuteur. Jean Mercier a connu Marshall McLuhan durant les années 1970, lorsqu’il étudiait en France. Leur première rencontre a eu lieu durant un congrès international sur l’information. Lors d’un échange, le célèbre théoricien lui explique que l’écriture d’un roman est le rêve de nombreux journalistes. « Ne réalisentils pas, disait-il, qu’ils sont déjà profondément dans la fiction? Le journalisme est un roman collectif. » Selon le professeur, ce commentaire peut s’interpréter par le fait que les médias ont rendu plus émotif le lien du citoyen avec ceux qui font l’actualité. « La vie privée du politicien nous intéresse, soutient-il, un peu comme un roman qu’on se crée, un roman collectif qu’on suit comme un feuilleton; on vibre avec ça. »

réponses à la vie et à la mort les avait peut-être incités « à placer l’humain au centre de leur travail ». Par ailleurs, la plupart des participants ont le sentiment d’avoir été mis de côté lors de la mort de leur proche. Le flou maintenu autour des circonstances du décès ou encore l’absence d’explication sur la mort ou le deuil a contribué à alimenter la confusion. « On sous-estime grandement l’effet que peut avoir la mort d’un proche sur un enfant, dit Justine Mc Hugh, travailleuse sociale à DeuilJeunesse. Contrairement à l’adulte, il ne comprend pas totalement ce qui lui arrive. Il peut continuer à jouer, à faire comme s’il n’était pas affecté, alors qu’à l’intérieur, il vit beaucoup d’émotions. En tant qu’adulte, il ne faut pas avoir peur de lui parler et de l’inciter à parler de ce qu’il ressent. » Justine Mc Hugh révèle que plusieurs personnes ont trouvé difficile de grandir avec le « souvenir raconté » de la petite sœur ou du petit frère décédé. « Comme elles ne l’avaient pas connu, elles ne pouvaient s’appuyer sur rien, dit-elle. D’où la sensation de grand vide qui les envahissait parfois. »


14

arts

le fil | le 10 avril 2014

Hélène Matte espère que sa vente d’inventaire fera réfléchir le public sur les conditions de vie souvent difficiles des artistes.

Le revers de la médaille Avec « Vente d’inventaire », Hélène Matte propose une réflexion insolite sur la vie d’artiste par Renée Larochelle « J’ai le regret de vous annoncer que le jury n’a pas retenu votre candidature pour ce projet […] Veuillez agréer nos salutations distinguées ». Des lettres de refus de ce genre, qui représentent chaque fois une petite

fin du monde pour un artiste, Hélène Matte en a reçues des dizaines au cours des dernières années. Certains auraient jeté ces missives à la poubelle, tandis que d’autres les auraient enfouies au fond d’une armoire. Pas Hélène

Matte. Au contraire, cette doctorante en littérature et arts de la scène et de l’écran a non seulement conservé ces lettres, mais elle a décidé de les exposer à la face du monde, plus précisément à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Sur les murs, le visiteur peut aussi admirer une centaine d’œuvres réalisées par cette artiste de talent. « L’idée de ce projet m’est venue en réfléchissant sur la

condition précaire que vivent les artistes », explique Hélène Matte, titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en arts visuels. « On ne voit jamais la somme de travail qui se cache derrière une œuvre et on connaît très mal les conditions de pratique artistique, assure-t-elle. J’ai voulu faire une étude de cas en me servant de ma propre expérience. En fait, ma réflexion tourne autour d’une question : que valent la culture

et l’art dans notre société? » Sur le mode de l’autodérision, l’étudiante a intitulé son exposition « Vente d’inventaire ». On y trouve des dessins, des tableaux, des affiches, des photos, beaucoup de choses intéressantes, en somme, pour qui souhaite acquérir une œuvre unique. Tout est à vendre, à des prix défiant toute compétition. Chaque vente sert à éponger une partie de ses dettes d’études, souligne avec franchise et humour cette jeune femme dans la mi-trentaine qui n’a pas la langue dans sa poche. Un encan aura d’ailleurs lieu à la salle d’exposition (au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins) aujourd’hui, jeudi, à 17 h 30. L’exposition se termine le lendemain 11 avril, en fin d’après-midi. Pour illustrer à quel point les artistes ont la vie dure dans notre société, Hélène Matte a intégré à son expo des statistiques qui portent à réfléchir. Par exemple, en 2010, 20 % des artistes en arts visuels n’avaient touché aucun revenu de création, 36 % en avaient tiré un revenu inférieur à 5 000 $, 28 %, un revenu allant de 5 000 $ à 19 999 $ et 16 %, un revenu de 20 000 $ et plus. Alors, pourquoi continuer, demande-t-on à la principale intéressée? La réponse fuse, vibrante. « Il me semble que je n’aurai jamais assez de temps pour répondre à cette question, affirme-t-elle.

Art et désenchantement Qu’est-ce que l’art aujourd’hui et quelle est sa place dans la société actuelle ? Voilà des questions qui ont été débattues lors d’une conférence donnée par la Faculté de philosophie. par Renée Larochelle Récemment, une femme de ménage employée dans une galerie d’art italienne a cru bien faire en jetant à la poubelle des morceaux de carton, de papier journal et des miettes de biscuits qui jonchaient le sol. Malheureusement, ces « ordures » étaient une installation de l’artiste new-yorkais Paul Branca pour l’exposition « Display Mediating Landcape ». Même méprise pour un appariteur lors de la Biennale de Venise en 1978 qui a décidé de repeindre ce qui lui apparaissait comme une simple porte. C’était en fait une œuvre de Marcel Duchamp, artiste majeur du 20 e siècle et inventeur du ready-made, qui consiste à choisir un objet manufacturé et à le désigner comme une œuvre d’art. Des exemples frappants qui interrogent la définition même d’œuvre d’art, Jocelyn Maclure et Patrick Turmel en ont donné plusieurs le 2 avril, lors d’une conférence

prononcée au Musée national des beauxarts du Québec. Ces deux professeurs à la Faculté de philosophie avaient intitulé leur exposé « L’art dans un monde désenchanté », titre qui annonçait les couleurs des réflexions qui allaient suivre : où va donc l’art aujourd’hui ? Au cœur de ce processus de désenchantement, il y a eu l’essor de la science, ont expliqué les conférenciers. Alors qu’au Moyen Âge, l’art avait une fonction pédagogique et servait à raconter les moments forts du récit biblique aux fidèles, c’est l’imitation de la réalité qui a guidé les artistes « classiques ». Au début du 20e siècle, des artistes comme Picasso ont rejeté la figuration pour créer leur propre univers. Le processus d’autonomie de l’art s’est poursuivi avec l’art contemporain. Aujourd’hui, c’est l’artiste qui décide de ce qui est de l’art ou non, souligne Patrick Turmel, citant le controversé artiste britannique Damien Hirst pour

« Le musée doit offrir un espace de réflexion plutôt qu’un espace de gratification », estime Jocelyn Maclure, professeur à la Faculté de philosophie. image Nick Kenric

qui « tout est de l’art » et qui est connu pour son œuvre « décadente » comprenant entre autres cadavres d’animaux et crânes humains constellés de diamants.

C’est peut-être pour cela que je continue... J’aime ce que je fais, même si je connais des revers. Et mon interdisciplinarité me rend libre et polyvalente. » Hélène Matte compte à son actif plusieurs expositions de dessins, ainsi que des performances visuelles et littéraires. Elle a présenté des spectacles au Québec, au Canada, en Amérique du Nord et en Europe. Elle donne aussi des ateliers de poésie, écrit des articles sur l’art et organise des événements culturels. Et, malgré les déceptions qui jonchent sa route, elle demeure persuadée de suivre la bonne voie. La sienne.

«

On ne voit jamais la somme de travail qui se cache derrière une œuvre

Toutes ces questions en ont soulevé une autre, cruciale : est-ce à l’artiste de décider du rôle qu’il doit jouer ? Sans doute, mais on doit distinguer le rôle de l’artiste de la mission du musée. Et quel devrait être le rôle d’un musée en 2014 ? Selon Jocelyn Maclure, le musée doit offrir un espace de réflexion plutôt qu’un espace de gratification. Il ne doit donner ni dans l’élitisme ni dans l’hermétisme, mais être un lieu ouvert au plus grand nombre. Faut-il fournir des outils au visiteur afin qu’il évite de juger une œuvre selon les concepts de beauté ou de laideur? C’est là qu’entre en jeu le travail du conservateur muséal. Par exemple, si une personne ne retient de Guernica de Picasso – qui dénonce le bombardement de la ville de Guernica lors de la guerre d’Espagne – qu’il s’agit d’un tableau « pas mal beau » ou « pas mal laid », il y a un problème, de signaler Jocelyn Maclure. Dans ce tableau, la beauté (ou la laideur) demeure en effet un critère superficiel. Pourquoi cette œuvre m’est-elle présentée ? Voilà la question à se poser. En conclusion, Patrick Turmel et Jocelyn Maclure ont cité les propos du philosophe et collectionneur d’art américain Nelson Goodman : « Les rapports qui ont été faits sur les musées suggèrent qu’ils ressemblent parfois à un stade, où ce qui compte est l’abondance du public qui passe les portes. D’un autre côté, il peut être possible qu’un musée ressemble plus à un hôpital : l’important n’est pas le nombre de patients qui y entrent, mais ce qui leur arrive quand ils y sont. »


sports

le fil | le 10 avril 2014

15

en bref

Cinq athlètes d’ici au Défi Est-Ouest

Le coureur est arrivé bon premier au terme du parcours de 7,5  km de l’Invitation Rouge et Or qui s’est tenue sur les Plaines en octobre dernier. photo Yan Doublet

Charles Philibert-Thiboutot, athlète de l’année Le 63e Gala du mérite sportif Rouge et Or a consacré les meilleurs athlètes de l’année par Mathieu Tanguay Performant autant sur les pistes d’athlétisme que sur les parcours de crosscountry, Charles Philibert-Thiboutot a été nommé étudiant-athlète de l’année du programme d’excellence sportive Rouge et Or hier soir, 9 avril, lors du 63e Gala du mérite sportif Rouge et Or qui se tenait dans le nouvel amphithéâtregymnase du PEPS. Champion provincial et athlète de l’année du RSEQ en cross-country l’automne dernier, Charles PhilibertThiboutot avait raflé le bronze au championnat de SIC, aidant le Rouge et Or à monter sur la troisième marche du podium. Cet hiver, il a ajouté deux médailles aux nationaux d’athlétisme, dont une première d’or en carrière sur 1500 m. Charles Philibert-Thiboutot avait auparavant été élu athlète de la rencontre lors du championnat provincial remporté par le Rouge et Or et athlète de l’année du réseau RSEQ. Une année bien remplie, à laquelle s’ajoute une participation aux Jeux de la Francophonie de Nice, et aux Mondiaux FISU de crosscountry en Ouganda. Les récipiendaires des huit prix majeurs du programme sportif de l’Université ont été dévoilés devant près de 600 convives lors de ce 63e Gala, qui se déroulait sous la présidence d’honneur de Manon Fortin, directrice des opérations de l’Hôtel Universel Québec. L’athlète de l’année était choisi parmi les gagnants des quatre catégories principales. Charles Philibert-Thiboutot faisait partie du lot, lui qui avait été élu étudiant-athlète par excellence en sport individuel plus tôt dans la soirée.

d’athlétisme. La coureuse ne s’est pas contentée du titre de recrue de l’année du RSEQ, elle a également été nommée Athlète féminine par excellence, en plus d’être l’auteure de la performance de l’année sur piste grâce à ses résultats sur 300 m. C’est d’ailleurs son épreuve de prédilection, elle qui a grimpé sur la troisième marche du podium lors du championnat canadien. Prix Jean-Marie De Koninck du mérite académique

La première saison de la fondeuse Camille Pépin au sein du Rouge et Or s’est amorcée par une sélection au sein de l’équipe canadienne qui a participé aux Universiades de Trentino en Italie. Elle a ensuite démontré son grand potentiel grâce à une neuvième place lors du sprint du Carnaval de l’Université du Vermont, une course du circuit NCAA. Pépin a conclu sa campagne par une neuvième position lors des nationaux, remportant au passage une médaille d’argent lors du sprint par équipe. Tout ça en maintenant une moyenne de 4,08 dans ses études en psychologie. Étudiante-athlète par excellence en sport individuel

Après avoir participé aux Universiades à Kazan en Russie, la joueuse de badminton Stéphanie Pakenham a maintenu une fiche parfaite en simple de 20-0 sur le circuit provincial et national, en route vers le titre de championne canadienne. Cette victoire lui assure une participation aux mondiaux universitaires à Cordoba en Espagne l’été prochain. Son tableau de chasse 2013-2014 inclut Recrue par excellence également le titre d’athlète féminine par Marie-Colombe St-Pierre a pris les excellence du RSEQ, de championne grands moyens pour qu’on retienne son provinciale en simple et de médaillée de nom dès sa première saison avec le club bronze en double mixte.

Étudiante-athlète par excellence en sport collectif

Esther Gilbert s’est avérée une menace constante comme attaquante du club de volleyball cette année, comme en fait foi sa moyenne de points par manche de 3,23, la cinquième au Québec. Sélectionnée sur la deuxième équipe d’étoiles canadiennes et la première au Québec, Esther Gilbert a conclu sa saison par une présence dans la formation étoilée du tournoi national, où elle a aidé le Rouge et Or à finir troisième. Étudiant-athlète par excellence en sport collectif

À sa quatrième saison, le défenseur du club de soccer Nafi Dicko-Raynauld a pris place parmi la première équipe d’étoiles du RSEQ ainsi que parmi la deuxième formation étoilée de SIC, sans compter l’équipe d’étoiles du championnat canadien. Nafi DickoRaynauld y a joué un rôle important dans la conquête de l’argent remporté par le Rouge et Or, étant notamment choisi joueur du match de la demifinale. Cette deuxième place couronnait une année de rêve sur le terrain pour le joueur de soccer qui a également porté les couleurs canadiennes lors des Universiades de Kazan en Russie. Équipe de l’année

Seule formation championne au niveau national parmi les finalistes, c’est sans surprise que le club de football Rouge et Or a été élu équipe de l’année. Après avoir remporté une 11 e Coupe Dunsmore consécutive, symbole de la suprématie au Québec, l’équipe a poursuivi son chemin jusqu’à la grande finale de la Coupe Vanier, qu’elle a remportée sur son propre terrain en défaisant les Dinos de Calgary 25 à 14. Le Rouge et Or améliorait ainsi son propre record de SIC avec une huitième Coupe Vanier.

Cinq représentants du Rouge et Or participeront au 12e Défi Est-Ouest de Sport interuniversitaire canadien (SIC) le 10 mai à London, en Ontario, match regroupant des athlètes qui seront admissibles au repêchage 2015 de la Ligue canadienne de football (LCF). Le porteur de ballon Christophe Normand, les joueurs de ligne offensive Karl Lavoie et Danny Groulx, le joueur de ligne défensive Brandon Tennant et le secondeur Mathieu Masseau prendront part à la classique annuelle, qui rassemblera près de 90 étudiants-athlètes. Pour une quatrième année consécutive, l’entraîneur-chef du Rouge et Or Glen Constantin pilotera la formation de l’Est lors du match. Il s’agira d’une huitième présence pour Constantin au Défi Est-Ouest, dont une septième à titre d’entraîneur-chef. photo Yan Doublet

Pour des jeunes actifs ! Faites bouger votre marmaille durant les matinées de la fin de semaine. Le PEPS offre à la session printemps-été plusieurs activités s’adressant aux enfants de 2 à 17 ans. Les toutpetits auront l’occasion d’apprendre à nager ou à perfectionner leurs habiletés lors des cours de natation du programme de la CroixRouge. Les 6 à 17 ans pourront s’exercer à développer ou à découvrir des activités physiques et sportives telles que le badminton, le basketball, le cheerleading, le judo, l’escalade, le golf, la zumba et bien d’autres activités. Vos ados? Ils adoreront s’éveiller au rythme du cardio-vélo, du kendo, du trampoline, de la natation, etc. Le club de sauvetage junior leur apportera des émotions fortes en les initiant à l’autosauvetage et à la formation de sauveteur. Inscrivez-les en ligne dès maintenant au peps. ulaval.ca.

Cours offerts aux employés Encore ce printemps, les employés de l’Université bénéficient d’un programme de cours qui leur est réservé. Le Comité sur la santé globale, en collaboration avec le Service des activités sportives, propose quatre cours : la marche sportive (lundi 12 h 10-13 h 30), la zumba (mardi 12 h 10-13 h), le Pilates au sol (mercredi 12 h 10-13 h 10) ainsi que le yoga (jeudi 12 h 15-13 h 15). Les inscriptions débutent le mardi 15 avril par téléphone au 418 656-PEPS ou sur place à la réception du PEPS de 9 h à 21 h.


16

au fil de la semaine

le fil | le 10 avril 2014

Une violoniste et lauréate avec orchestre C’est lundi soir que l’on pourra entendre le fruit du travail accompli toute l’année par les étudiants de l’Orchestre symphonique de la Faculté de musique et de leur chef, Andrei Feher. On pourra également apprécier le savoir-faire de la lauréate du Concours solo avec Orchestre, la violoniste Audrey Michaud. Durant ce programme, l’orchestre interprétera la Sérénade nº1 en ré majeur, op. 11, de Johannes Brahms, le premier mouvement du Concerto pour violon en mi mineur, op. 64, de Mendelssohn, qui mettra en vedette Audrey Michaud, ainsi que La Moldau, un poème symphonique de Bedrich Smetana. L’Orchestre de la Faculté a pour mission de préparer les instrumentistes aux exigences d’interprétation du répertoire à un niveau professionnel en plus d’accompagner les productions de l’Atelier d’opéra. Lundi 14 avril, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Coût : 10 $ pour le grand public et 5 $ pour les étudiants. Des billets sont en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault ou encore à la porte le soir du concert.

14/04 10/04

10/04

11/04

11/04

15/04

19/04

En quoi les jeunes croient-ils ?

La face cachée de la dune

Home sweet home

Dans la peau d’une réfugiée

Le Maghreb en fête

Quels sont les facteurs qui conditionnent les préférences et les choix résidentiels des ménages de la région métropolitaine de Québec ? C’est ce que l’on saura lors de la prochaine conférence-midi de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ESAD) qui sera prononcée par Jean-Yves Tellier, chargé de cours à l’ESAD, et Frédéric Brie, économiste à la Ville de Québec. Tous deux se pencheront sur les résultats de la plus vaste enquête sur le sujet dans la CapitaleNationale menée auprès de 2500 répondants en 2010. On y apprendra quels sont les types de logements les plus prisés, les emplacements les plus recherchés, les échelles de prix ainsi que les caractéristiques d’aménagement privilégiées selon l’âge, le statut, la composition et le revenu des ménages.

Connaissez-vous le comité d’Entraide Universitaire Mondiale du Canada à l’Université Laval (EUMCLaval) ? Celui-ci organise des campagnes et des activités qui visent à promouvoir le droit à l’éducation, l’égalité des sexes et la lutte contre la pauvreté. Demain vendredi, le comité organise un party « dans le noir » afin de financer la campagne Mettre en lumière d’EUMC qui consiste à acheter des lampes solaires pour que des jeunes filles réfugiées, notamment au Kenya, puissent étudier en soirée et suivre des cours de rattrapage. Les braves qui assisteront à l’activité ne pourront se déplacer qu’au moyen d’accessoires fluorescents et auront peut-être l’occasion de se mettre quelque chose sous la dent si le hasard le veut bien !

Expédition en vélo solaire jusqu’au Kazakhstan

En plus d’être un élémentclé des Îles-de-la-Madeleine Il y a 25 ans, Alain et de couvrir 30 % de son Bouchard, sociologue territoire, les dunes remdes religions et chargé plissent de nombreux rôles de cours à la Faculté de écologiques en lien avec théologie et de sciences la réduction de l’érosion religieuses, avait mené et la recharge de la nappe une enquête auprès des phréatique. Lors de la étudiants du Cégep de conférence « La face cachée Sainte-Foy. L’exercice de la dune », la doctorante avait révélé que, en 1988, à l’Institut de recherche en 63 % d’entre eux disaient biologie végétale (UQAM) croire en Dieu, 71 % à la Alice Roy-Bolduc expliquera télépathie et 65 % aux rêves comment, grâce à la biologie prémonitoires. Et qu’en moléculaire, il est possible est-il en 2014 ? Les 2076 d’étudier la diversité fonrépondants d’aujourd’hui gique des dunes des Îles-deadhèrent beaucoup moins la-Madeleine et de mieux à la nébuleuse ésotérique comprendre cet écosystème que leurs prédécesseurs et tout aussi fascinant que ils sont 47 % à ne revendifragile. Elle parlera notamquer aucune identité reliment des champignons gieuse alors qu’ils n’étaient micorhiziens qui aident les que 9 % à le faire en 1988. végétaux des dunes à acquéSans compter que plus de rir plus de nutriments et à la moitié d’entre eux ne résister à la sécheresse, à s’associent à aucun parti l’ensablement, à la salinité politique et qu’ils sont peu et aux pathogènes. Cette nombreux à croire en la communication est présennécessité d’une Charte de tée par le Centre d’étude de la laïcité. la forêt. Jeudi 10 avril, de 11 h 30 à 12 h 30, au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Jeudi 10 avril, à 14 h, au local 1210 du pavillon Charles-Eugène-Marchand.

Vendredi 11 avril, à midi, au local 1613 du pavillon FélixAntoine-Savard.

Vendredi 11 avril, dès 21 h, au local 2300 du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 7 $. Information : www. eumc_laval@yahoo.ca

Qui dit fin de session dit partys à la tonne. En voici un, organisé par l’Association des Marocaines et Le prochain 5 à 7 cycliste Marocains et l’Association de la Coop Roue-Libre au café Le Fou ÆLIÉS ne sera des Tunisiens de Québec, pas piqué des vers. En effet, qui promet un dépaysement culturel assuré pour tout on y présentera l’aventure Québécois de souche ! La vécue par une trentaine troupe folklorique marod’aventuriers à vélo solaire caine Dakka Marrakchiya qui ont traversé l’Europe d’est en ouest pour atteindre viendra faire un tour accompagnée d’un joueur de Astana, la capitale du mezoued, un instrument à Kazakhstan. Anick-Marie vent traditionnel de Tunisie. Bouchard, seule nordLe prix un peu cher de l’acaméricaine à participer en tivité peut se justifier si l’on solo à l’aventure, animera une causerie après la projec- considère le buffet concocté par les Grillades Torino ainsi tion d’un long métrage sur que des prix de présence ce rallye époustouflant de 8 200 kilomètres. La présen- alléchants. Les deux associations en profiteront pour tation débute à 19 h, mais rendre hommage à trois tous sont invités à arriver femmes de la communauté avant pour jaser et boire qui se sont démarquées. une des nombreuses bières de microbrasserie du Fou Samedi 19 avril, à 19 h, au ÆLIÉS. Grand Salon du pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : Mardi 15 avril, 5 à 7 suivi 30 $ pour les étudiants et de la présentation à 19 h, 40 $ pour le grand public. au café Le Fou ÆLIÉS du On peut se procurer des pavillon Alphonsebillets auprès d’Idriss Desjardins. On conZerghouni (581 888-4149) firme sa présence au : ou de Rita El Otmani (418 www.facebook.com/ 653-0002). events/449228185223922.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.