Magazine Le Clap nº183

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magazine n˚183 · mars et avril 2014 GRatUit

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CINÉMA

GASTRONOMIQUE PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS…

LE CINÉMA

VU PAR... ANDRÉ SAUVÉ

CINÉ-PSY ENNEMI

VALEUR SÛRE

LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE!

ENTREVUE BERTRAND TAVERNIER

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nouveautés à l’affiche

QUAI D’ORSAY • THE GRAND BUDAPEST HOTEL • TOM À LA FERME



Mot de la

rédaction EN AVRIL,

ON NE DÉCOUVRE PAS QU’UN FILM! Ne craignons rien, l’été va bien finir par arriver. D’ici là, deux longs mois non pas à se morfondre, mais plutôt à se gâter en se faisant son propre festival. L’offre est immense et diversifiée. Les grands maîtres que sont Tavernier, Klapisch, Podz, Villeneuve, Dolan et Jodorowsky vous convient à une belle fête printanière de cinéma. Régalez-vous! LA VALEUR SÛRE (BIS) Les aléas de la distribution nous réservent parfois des surprises. Nous vous annoncions la sortie du film LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE! de Guillaume Gallienne pour le 7 février. Après un report de six semaines, nous lui décernons à nouveau la mention de valeur sûre tant nous sommes convaincus que ce film vous ravira. Seul correction factuelle : il est passé entre-temps de 1 million à 2 millions de spectateurs en France! MÉDAILLE D’ART Le cinéma est un art. Le succès, à sa façon, en est un aussi. On exige beaucoup actuellement en demandant au cinéma québécois de combiner ces deux arts qui requièrent un degré d’excellence rare. Lorsqu’on réclame le succès, on tue l’art et on oublie que les chefs-d’œuvre qui suscitent l’enthousiasme populaire sont souvent des surprises qu’on n’a pas vu venir. Quoi qu’il en soit, nos créateurs sont à l’œuvre et nous livrent leurs dernières productions.

Michel Poulette avec MAÏNA nous a concocté un film d’aventures inuit! Singulier et intrigant à souhait. Dans BUNKER, du tandem Boivin-Roberge, Patrice Robitaille et Martin Dubreuil vivent un isolement où la nature humaine se révèle sous toutes ses facettes. On peut dire sans ambages que nos réalisateurs ont livré la marchandise. OPÉRA NATIONAL DE PARIS Succès de foule, nos projections se poursuivent pour votre plus grand plaisir. I PURITANI (Les Puritains) de Bellini, LA FANCIULLA DEL WEST (La Fille du Far West) de Puccini et le célèbre ballet LA BELLE AU BOIS DORMANT du chorégraphe Rudolf Noureev sur la sublime musique de Tchaïkovski. Mélomanes et autres sont bienvenus. AVENTURIERS VOYAGEURS Il existe trois bonnes raisons d’assister aux représentations des Aventuriers voyageurs : soit vous avez visité l’Islande ou la Grèce, soit vous projetez de visiter prochainement l’Islande ou la Grèce ou bien vous n’avez pas encore les moyens de visiter l’Islande et la Grèce, mais en rêvez quand même. L’Islande le 19 mars et la Grèce le 16 avril. ET LE GRAND GAGNANT En couverture, 9 MOIS FERME. Dupontel, Kiberlain. Hilarant, touchant. Imaginatif, vertigineux. Du grand cinéma! Sportifs du septième art, à votre tour de « performer »! (M.A.)

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Podz, avec MIRACULUM, a eu recours à une distribution impressionnante : Robin Aubert, Anne Dorval, Julien Poulin, Marilyn Castonguay et Xavier Dolan. Les nombreux amateurs du genre film choral à la Magnolia seront servis. TOM À LA FERME arrive enfin. Le dernier Dolan a, quant à lui, déjà reçu un accueil très enthousiaste, tant à Venise, à Cannes qu’à Toronto. C’est maintenant à vous de vous prononcer.

n° 183

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sommaire n° 183

Chroniques ENTREVUE • Bertrand Tavernier

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VALEUR SÛRE

Les Garçons et Guillaume, à table! « Ne manquez pas l’une des comédies françaises de l’année. […] Guillaume Gallienne est sans doute la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis longtemps. Son film en est la preuve. Son hymne à la mère dévoreuse est à croquer. Alors, à table! » (Alain Spira, Paris Match)

08 CINÉ-PSY • Ennemi

13 LE CINÉMA VU PAR... • André Sauvé

20 CINÉMA GASTRONOMIQUE

Dans ce numéro

05 16 28 29 30 31

En couverture · 9 mois ferme Info-ciné Mots croisés

22 ARTS DE LA SCÈNE

Films pour enfants Index L’Abonne-Clap

CONSULTEZ NOTRE HORAIRE : 418 653-2470, poste 1 ou CLAP.ca Solution mots croisés de la page 28

24 NOS VERSIONS ORIGINALES

Horizontalement

1. REALISATEURS 2. OSE • DUJARDIN 3. RA • DAN • ADO 4. EDITH • RDA • LB 5. RUE • AA • ELFES 6. TONY • BOMBAY 7. NE • SN • AN 8. EOLE • NEC 9. NASH • NELLY 10. ID • ECOLE • MA 11. ROSE • EVIAN 12. OSCAR • ANIMES

Verticalement

A. ROBERT DE NIRO B. ES • DUO • ADOS C. AERIENNES • SC D. AT • YEOH • EA E. ID • HA F. SUD • ABSENCE G. AJAR • ON • EO H. TANDEM • ALLEN I. ER • ALBA • LEVI J. UDA • FANNY • IM K. RIDLEY • MAE L. SNOBS • ECRANS

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Un film de albert dupontel Du même réalisateur : enfermés dehors

France

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Ce cinquième long métrage d’Albert Dupontel est à la fois son meilleur film et l’une des comédies les plus désopilantes de l’année. (P. Binétury, Positif)

GénéRiQUe : France. 2013. 82 min (V.O.F.).

sYnopsis : Juge carriériste et célibataire

Comédie écrite et réalisée par Albert Dupontel. Mus. orig. : Christophe Julien. Int. : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Bouli Lanners.

endurcie, Ariane Felder s’aperçoit contre toute attente qu’elle est enceinte. Tentant de trouver l’origine de cet incident de parcours, elle retracera le géniteur, Bob, rencontré le soir d’une beuverie dont elle ne garde aucun souvenir. Les ennuis ne feront que commencer puisque Bob est considéré comme dangereux et s’apprête de plus à subir un procès.

Bande-annonce

Rencontré à Paris à l’invitation d’UniFrance, voici ce qu’avait à dire le réalisateur et comédien Albert Dupontel sur… Le choix de Sandrine Kiberlain : « Au départ, je voulais faire le film en anglais avec Emma Thompson. Pour des raisons de production, on l’a tourné en français. Mais je n’arrivais pas à trouver la bonne actrice jusqu’à ce que ma productrice m’informe de l’intérêt de Sandrine pour le rôle, et ce, même si je voyais la juge petite, brune et agressive. Au cours des essais, Sandrine a amené une émotion et une tendresse étonnantes. Ça n’a pas été simple cependant. Comme tous les gens doux, elle est un peu désinvolte, un peu dilettante, les répétitions étaient compliquées, mais elle s’est mise à travailler pas mal et est entrée dans la danse. »

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notes : Albert Dupontel est de retour avec une comédie qui égratigne, aussi absurde que loufoque, et dans laquelle Sandrine Kiberlain épate. Les seconds rôles sont aussi nombreux que saugrenus, de Terry Gilliam à Gaspar Noé en passant par Bouli Lanners. Les rebondissements, eux, n’ont d’égal que la satire sociale dans laquelle Dupontel nous entraîne. Et la séquence où la juge tente de retracer le fil des événements à l’aide de caméras de surveillance est un véritable morceau d’anthologie burlesque. (P.B.) Sur l’étonnant succès de 9 MOIS FERME : « Mon film a attiré plus de deux millions de spectateurs, mais il n’était pas conçu pour ça. Je pense encore que c’est un quiproquo. Je ne fais pas un cinéma populaire, je fais un cinéma à tendance populaire, c’est très différent. Comme artiste, j’ai envie de raconter des choses, j’ai besoin des gens, de leur amour, de leur retour. Le succès du film me donne tout ça. » Sur la survie du cinéma en Europe : « L’exception culturelle française devrait être la norme pour tous les pays européens. Ce n’est pas normal qu’il n’y ait plus de cinéma allemand, espagnol et italien. La Vieille Europe a encore beaucoup de choses à raconter. Elle est plus nuancée, plus tolérante et plus humaine que l’Amérique qui est vorace, cupide et avide. Ce n’est pas à un Québécois que je vais apprendre ça. »

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9 MOIS FERME


Festival du film de Sarlat 2013 – Prix du jury jeune

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À 24 ans, Nora Arnezeder dans le rôle d’Angélique relève le gant de dentelle avec charme et tempérament.

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(P. Vavasseur, Le Parisien)

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Dans un quadruple salto scénaristique, Klapisch boucle avec pétillance cette trilogie qui s’interroge sur tous les aspects du couple moderne. (P. Vavasseur, Le Parisien)

ANGÉLIQUE

Un film de ariel Zeitoun · Du même réalisateur : Yamakasi

France · Belgique · République tchèque · autriche GénéRiQUe : France · Belgique · République tchèque · Autriche.

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CASSE-TÊTE CHINOIS Un film de Cédric Klapisch Du même réalisateur : L’auberge espagnole

France

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2013. 113 min (V.O.F.). Drame d’aventures réalisé par Ariel Zeitoun. Scén. : Philippe Blasband, Ariel Zeitoun, Serge, Anne et Nadia Golon. Mus. orig. : Nathaniel Mechaly. Int. : Nora Arnezeder, Gérard Lanvin, Mathieu Kassovitz.

GénéRiQUe : France. 2013. 114 min (V.O.F.). Comédie dra-

sYnopsis : Alors qu’elle est destinée à épouser contre son gré le richissime Joffrey de Peyrac, Angélique se rebiffe jusqu’à ce qu’elle constate que ce dernier s’oppose vivement aux politiques tyranniques du roi Louis XIV. Déterminée elle aussi à nuire au pouvoir en place, elle se liera d’amour et de cause à cet homme d’honneur, plus âgé, mais aussi insoumis qu’elle à l’autorité.

sYnopsis : Quarantenaire et nouvellement séparé, Xavier s’installe à New York pour retrouver ses enfants qui y vivent avec leur mère. Sur place, il tente de se refaire une vie, ici croisant son premier amour Martine et là, fécondant, à sa demande, sa meilleure amie Isabelle. À travers ce tourbillon d’aventures, il devra aussi dénicher un emploi et se marier afin de régulariser sa situation d’immigrant. Bref, un vrai casse-tête chinois.

notes : La série de films et de romans Angélique, marquise des anges a marqué l’imaginaire voilà plus de 40 ans. Ariel Zeitoun nous en présente sa version avec ce premier volet d’un diptyque qui profite du charme et de la fougue de Nora Arnezeder, au point de faire oublier Mylène Demongeot, l’Angélique d’origine. Gérard Lanvin apporte quant à lui une crédibilité à ce récit haletant, ancré dans une France aux prises avec de nombreuses guerres de pouvoir. (P.B.)

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matique écrite et réalisée par Cédric Klapisch. Mus. orig. : Christophe Minck. Int. : Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France.

notes : Après L’Auberge espagnole et Les Poupées russes, CASSE-TÊTE CHINOIS relate à nouveau les péripéties du personnage de Xavier incarné par Romain Duris. Ce troisième volet laisse entrevoir une réflexion plus posée sur nos choix de vie et l’évolution actuelle des relations hommefemme. Parsemé de clins d’œil, dont un à la série Web Bref, le nouveau film de Klapisch jette un regard amusé sur les amours de la génération X, et ce, sans faire la morale. (P.B.) clap.ca


inc.

QUAI D’ORSAY

Un film de Bertrand tavernier Du même réalisateur : La princesse de Montpensier

France GénéRiQUe : France. 2013. 113 min (V.O.F.) Comédie réalisée par Bertrand

Une publication

DES ÉDITIONS

Tavernier. Scén. : Bertrand Tavernier, Christophe Blain et Antonin Baudry, d’après l’œuvre d’Abel Lanzac et Christophe Blain. Mus. orig. : Philippe Sarde, Bertrand Burgalat. Int. : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup.

Éditeurs Michel Aubé, Robin Plamondon Coordonnateur du contenu Simon Leclerc

sYnopsis : Arthur Vlaminck est un jeune diplômé fraîchement sorti de l’ENA, à Paris. Il est engagé pour écrire les discours d’Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères de la France. C’est en côtoyant quotidiennement le ministre et ses nombreux conseillers qu’il découvrira les mascarades politiques de la diplomatie internationale. notes : Adaptation de la série de bandes dessinées popularisée par Christophe Blain et Abel Lanzac, QUAI D’ORSAY nous transporte avec son humour parfois absurde dans l’univers chaotique de l’aristocratie politique d’un important ministère. S’inspirant du parcours de Dominique de Villepin, le récit, mis en images par Bertrand Tavernier, offre à Thierry Lhermitte l’occasion de revenir en force au grand écran, lui qui incarne avec un naturel désarmant le ministre en question, roitelet distingué du Quai d’Orsay. (P.B.)

Directrice artistique Martine Lapointe

Responsable de la programmation Michel Aubé Réviseure Marie Chabot Chroniqueurs Christian Bégin, Pierre Blais, David Cantin André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba Claire Goutier, Paul Jacques, Nicolas Lacroix Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore Serge Pallascio Représentants publicitaires Richard Harvey : Sans frais : 1 800 361-2470, poste 132 richard.harvey@clap.ca Sabrina Castonguay : Sans frais : 1 800 361-2470, poste 128 sabrina.castonguay@clap.ca Horaire des films · 418 653-2470, poste 1 Courriel  · leclap@clap.ca Site Internet  · www.clap.ca Plus de 500 points de distribution Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap. Distribution · Affiche tout

Les éditions Le Clap 2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290 Québec (Québec) G1N 4C2

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MIRACULUM

Un film de podz · Du même réalisateur : L’affaire dumont

Québec GénéRiQUe : Québec. 2014. 104 min (V.O.F.). Drame réalisé par Podz. Scén. : Gabriel Sabourin. Int. : Xavier Dolan, Robin Aubert, Anne Dorval, Julien Poulin, Marilyn Castonguay. sYnopsis : Un couple de témoins de Jéhovah convaincus, un homme revenu de loin pour se faire pardonner après un geste irréparable, un couple dans la soixantaine aux premiers balbutiements de sa passion amoureuse et un autre marqué par la routine… Des êtres sans lien apparent dont le destin sera transformé à tout jamais après un accident d’avion. notes : Avec ce film choral d’une fluidité remarquable, Podz continue son exploration des tréfonds de l’âme humaine en faisant se croiser les récits parallèles d’êtres travaillés par la foi, les désillusions, la culpabilité, le désir ou encore l’impuissance à communiquer… Profitant des performances émouvantes de ses acteurs, des chants éthérés et sublimes de Julianna Barwick et d’une mise en scène maîtrisée de bout en bout, MIRACULUM s’affirme comme l’œuvre de la maturité pour Podz, révélant plus que jamais l’ambition et l’étonnante vitesse avec lesquelles son jeune cinéma s’épanouit. (S.G.)

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Infographiste Catherine Ducharme


ENTREVUE

BERTRAND TAVERNIER RÉALISATEUR DU FILM QUAI D’ORSAY par Pierre Blais

LA POLITIQUE D’UN AUTEUR Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Paris. Vingt-deuxième long métrage du cinéaste Bertrand Tavernier, QUAI D’ORSAY raconte l’histoire d’Arthur, un jeune homme engagé par le ministre des Affaires étrangères pour s’occuper de l’écriture de ses discours. Il va entrer dans un univers insoupçonné, un monde dément, chaotique, dans lequel le ministre survolté rajoute au bordel ambiant. Une expérience stupéfiante à laquelle, peu à peu, Arthur s’adaptera.

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PHOTO : FRed Kriel

Éditions Le Clap : QUAI D’ORSAY est avant tout une série de bandes dessinées à succès du tandem Blain-Lanzac basée sur la vie politique de Dominique de Villepin et de son entourage. Qu’est-ce qui vous a convaincu de l’adapter au grand écran?

Bertrand Tavernier : Premièrement, la très grande force comique mêlée à l’impression de vérité extraordinaire. Toutes les réactions, délirantes, paraissaient vraies. Ma rencontre avec l’auteur m’a d’ailleurs révélé que c’était autobiographique. Ça m’a beaucoup plu. La deuxième chose, c’est qu’il y avait beaucoup de personnages hauts en couleur dans cette histoire. Enfin, je dirais que cet univers est fascinant parce que les gens qui y sont n’arrêtent jamais, mais jamais de bosser. E.L.C. : Pourquoi faire confiance à Raphaël Personnaz et Thierry Lhermitte pour incarner Arthur et le ministre? clap.ca


Chronique entrevue Bertrand tavernier B.T. : J’ai choisi Raphaël Personnaz dès le début de l’écriture du scénario. J’avais envie de voir son regard découvrant ce monde et je savais qu’il allait être épatant. Comme Niels Arestrup et Anaïs Demoustier. Thierry, lui, est venu un peu plus tard. J’ai eu peur qu’il ne veuille pas revenir à la comédie délirante. Mais en le rencontrant, j’ai réalisé qu’il était le ministre : il a l’élégance, la forme physique, le côté délirant. Il est génial! En plus, quand il cite un auteur, on y croit. Thierry, il l’a! Il peut citer Héraclite, ça ne paraît pas incongru. Il a le timing comique. Il m’a même proposé d’illustrer avec des gestes tout ce que dit le ministre. Le ministre, il était insomniaque, il était incapable d’être seul et il épuisait tout le monde. Thierry le rend bien. Et l’opposition avec Niels Arestrup, qui est comme un rocher, ça devient un ressort de comédie formidable.

E.L.C. : En 45 ans de carrière, qu’aimez-vous le plus de votre métier de cinéaste, et qu’aimez-vous le moins? B.T. : Toutes les fonctions du métier de réalisateur sont à la fois grisantes

E.L.C. : Est-ce qu’il y a un comédien ou une comédienne que vous aimeriez diriger pour une première fois, ou pour une nouvelle fois? B.T. : Il y en a beaucoup! J’aurais adoré retravailler avec Philippe Noiret ou Tommy Lee Jones – une des plus grandes rencontres de ma vie, même si parfois c’était difficile. Quel acteur! Vincent Lindon, lui, il a joué dans quinze films formidables ces dernières années, le nombre de films où il est épatant. En France, nous avons aussi des comédiennes géniales comme Emmanuelle Devos, Léa Seydoux, Émilie Dequenne. J’adore aussi Sandrine Kiberlain, elle est inouïe dans le film d’Albert Dupontel (9 mois ferme). Au niveau acteurs-actrices, je n’ai que l’embarras du choix. E.L.C. : En conclusion, revenons sur votre plus récent film : qu’est-ce qui vous rend le plus fier de QUAI D’ORSAY? B.T. : D’abord, je me suis posé plein de défis, j’ai travaillé avec une nouvelle équipe, je suis toujours en train de chercher, d’avoir cette même excitation et de continuer à m’amuser à faire des films sans cynisme comme chez les cinéastes que j’ai toujours admirés tels Claude Sautet ou Michael Powell. Mais surtout, c’est un film qui est réellement drôle. Et aussi, plusieurs personnes me l’ont dit, c’est un film qui fait preuve d’une énergie, qui montre que je n’ai pas abdiqué, que la passion est toujours là. Ça fait « premier film » et pour moi, c’est pas mal comme qualité! (P.B.) Les frais de ce voyage ont été payés par UniFrance. ■

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et parfois angoissantes. La pire, c’est la recherche de l’argent : c’est la plus éprouvante, celle qui vous use, celle qui un moment vous donne envie d’abandonner le métier quand vous devez passer un an, deux ans, à essayer de convaincre des gens qui vous disent que votre film n’attirera personne. Heureusement, pour QUAI D’ORSAY, ç’a été le bonheur absolu. Sinon, l’écriture et le tournage, ce sont aussi de beaux moments à vivre malgré les doutes. Mais le moment le plus enthousiasmant sur tous mes films, c’est l’enregistrement de la musique. J’ai eu des musiques magnifiques, qu’elles soient de Philippe Sarde, Antoine Duhamel, de musiciens de jazz comme Louis Sclavis. On se dit que le musicien, c’est le premier critique. Si mon film lui inspire cette musique, c’est qu’il doit y avoir quelque chose d’intéressant. C’est impossible qu’une musique aussi

belle naisse sur rien. Les musiciens, surtout les musiciens de jazz, ce sont des gens rares, ce sont mes frères. Ils se foutent de la pause, ils veulent obtenir le morceau parfait!

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Ce film confirme [...] un don pour faire exister les personnages. Le cinéaste Claudel regarde chacun d’eux comme un roman à part entière.

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(F. Strauss, Télérama)

L’ANGE-GARDIEN Un film de Jean-sébastien Lord Du même réalisateur : Le petit Ciel

Québec GénéRiQUe : Québec. 2014. 95 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Jean-Sébastien Lord. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Guy Nadon, Marilyn Castonguay, Patrick Hivon.

sYnopsis : Nathalie, une jeune femme désœuvrée, cherche refuge chez Normand, un ancien policier d’âge mûr qui l’a surprise quelques semaines auparavant à voler dans l’édifice où il travaille en tant que gardien de nuit. Elle quémande son aide, car elle a peur de son ex-conjoint, en liberté conditionnelle, qui devient plus violent et impatient depuis la tentative de vol ratée. Entraîné malgré lui dans cette histoire, Normand devra faire des choix douloureux. notes : Œuvre sensible s’attardant aux hasards de la vie et aux destins d’âmes esseulées, L’ANGE GARDIEN, second long métrage du fils de Jean-Claude Lord, mise sur une distribution de haut calibre. Guy Nadon est une fois de plus au sommet de son art dans le rôle solitaire du gardien de nuit, et Marilyn Castonguay (L’Affaire Dumont) est d’un naturel troublant dans ce rôle de mère démunie en quête de sécurité et d’affection. (P.B.)

AVANT L’HIVER Un film de philippe Claudel

France · Luxembourg GénéRiQUe : France. 2012. 102 min (V.O.F.). Drame et écrit

J’ESPÈRE QUE TU VAS BIEN 2 Un film de david La Haye

Québec

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et réalisé par Philippe Claudel. Mus. orig. : André Dziezuk. Int. : Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Leila Bekhti, Richard Berry.

GénéRiQUe : Québec. 2014. 90 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par David La Haye. Mus. orig. : Luc Lupien. Int. : David La Haye, Sylvie Moreau, Marie-Chantal Perron.

sYnopsis : Neurochirurgien de renom, Paul mène une vie en apparence heureuse avec sa femme, jusqu’au jour où des bouquets de roses commencent à être livrés anonymement chez lui. Au même moment, une jolie femme mystérieuse se disant son ancienne patiente commence à s’immiscer dans sa vie… L’harmonie du couple est bouleversée.

sYnopsis : Trois amis se croisent au pied du mont Royal et entament une marche au centre-ville tout en discutant de leurs histoires de couple, de leur métier d’acteurs et des hauts et des bas de leur quotidien. Non sans humour, leur conversation aborde la sexualité, la vieillesse, l’amitié, la dépression, les auditions, et les écueils de la vie amoureuse chez les quarantenaires urbains.

notes : Dans son premier film, Philippe Claudel évoquait l’en-

notes : Tourné comme le premier volet en un seul plan-séquence

fermement carcéral d’une femme. Ici, Paul et Lucie résident dans une magnifique maison anxiogène, « un cercueil de verre » qui, de l’extérieur, fait envie, mais dans lequel règnent une incommunicabilité et une lassitude attendant d’être exposées... Entremêlant ingénieusement drame intimiste et thriller, porté par les solides performances de Kristen Scott Thomas et Daniel Auteuil se remettant en question, AVANT L’HIVER radiographie la matière enfouie et complexe des sentiments d’un couple entré dans l’hiver de sa vie. (S.G.)

et profitant d’un microbudget de production sociofinancé, J’ESPÈRE QUE TU VAS BIEN 2 donne l’occasion à de formidables comédiens d’improviser avec un grand naturel sur l’amour et la vie en général. Le spectateur déambule dans les rues en leur compagnie, se faisant complice d’un essai cinématographique des plus ludiques. Et nul besoin d’avoir vu le premier opus pour prendre un malin plaisir à assister à leurs nouvelles digressions sentimentales. (P.B.)

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Alejandro Jodorowsky ne ressemble à personne, il réinvente tout et surtout ce que le cinéma devrait préserver à toute force : l’audace. (P. Murat, Télérama)

(M.-A. Lussier, La Presse)

PRÉSENTÉ EN

PRÉSENTÉ EN

V.F. & V.O. espagnole avec S.-T.F.

LA DANSE DE LA RÉALITÉ Un film de alejandro Jodorowsky Du même réalisateur : La Montagne sacrée

Chili · France GénéRiQUe : Chili · France. 2013. 130 min (V.F. de La Danza de la realidad et V.O. espagnole avec sous-titres français). Conte biographique écrit et réalisé par Alejandro Jodorowsky. Mus. orig. : Adan Jodorowsky. Int. : Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits.

sYnopsis : Au Chili, un jeune garçon grandit dans un petit village côtier, entouré d’une mère cantatrice protectrice et d’un père autoritaire et communiste qui rejette toute autorité religieuse. C’est à travers ses rencontres avec de multiples personnages marginaux que l’enfant trouvera sa voie et que son père, destiné à l’exil afin d’exécuter le président chilien, trouvera sa rédemption.

notes : Jodorowsky, aujourd’hui âgé de 84 ans, n’avait pas tourné depuis plus de vingt ans. Il est de retour avec ce conte initiatique qui relate une partie de son enfance au Chili. Les scènes oniriques et baroques, qui évoquent autant les œuvres de Fellini que de Tod Browning, sont légion. Divisé en deux parties, le film séduit par ses images évocatrices alternant de la naïveté de l’enfance à la dureté du monde adulte, et ce, avec autant de violence que d’amour. Une œuvre inoubliable. (P.B.) Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Les Sommets du cinéma d’animation, Antitube et la Cinémathèque présentent

Au Cinéma Le Clap le 13 avril à 19 h et le 17 avril à 21 h.

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Un bel ovni que ce film.

V.F. & V.O.A.S. -T.F.

ENNEMI

Un film de denis Villeneuve · Du même réalisateur : prisoners

Canada · espagne GénéRiQUe : Canada · Espagne. 2013. 90 min (V.F. de Enemy et V.O.A.S.-T.F.). Thriller réalisé par Denis Villeneuve. Scén. : Javier Gullón, d’après l’œuvre de José Saramago. Mus. : Danny Bensi, Saunder Jurriaans. Int. : Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Isabella Rossellini. sYnopsis : Divorcé et enseignant de profession, Adam mène une vie paisible en compagnie de sa nouvelle amoureuse, Mary. La banalité de son quotidien est bouleversée lorsqu’il découvre au grand écran un parfait sosie de lui-même. Dès lors, l’existence de ce double deviendra pour lui une obsession, menaçant de virer au tragique autant pour lui que pour sa nouvelle conjointe, prise elle aussi dans ce tourbillon identitaire. notes : Tourné juste avant Prisoners par Denis Villeneuve, ENNEMI est l’adaptation filmique du roman L’Autre comme moi du défunt auteur portugais et Prix Nobel de littérature José Saramago. Présenté l’automne passé au Festival du film de Toronto, le film s’est attiré les éloges de par sa capacité à créer un univers angoissant, étrange, qui ne déplaira pas aux fans de David Lynch. Une œuvre qui confirme la belle complicité artistique entre Villeneuve et Gyllenhaal. (P.B.)

JASMINE

Un film de Alain Ughetto France • 2013 • 70 min Dans le Téhéran de Khomeini, mystérieux et oppressant, dans le tumulte de l’Histoire, des êtres de pâte et de sang luttent comme bien d’autres pour l’amour et la liberté. Du frémissement de la pâte modelée surgira la plus incroyable des histoires, mêlant l’amour et la révolution : France, fin des années 70, Alain rencontre Jasmine, une iranienne; elle change le cours de sa vie.

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CINÉ-PSY

COMMENTAIRE SUR LE FILM

ENNEMI DE DENIS VILLENEUVE

par Marcel Gaumond

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L’INQUIÉTANTE EXPÉRIENCE DE LA RENCONTRE DU MOI DANS L’AUTRE

L’âme humaine est une boîte d’où peut toujours sortir un clown grimaçant qui nous tire la langue […] s’il voit que nous agissons selon ce qui est juste et honnête, il nous adresse un signe d’approbation avec la tête et il disparaît en se disant que nous ne sommes pas un cas entièrement désespéré. José Saramago dans L’Autre comme moi, roman dont le film ENNEMI est inspiré

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[…] il arrive souvent que nous ayons un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre Ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui, à nos yeux, la porte comme si elle était sienne, et auquel en incombe l’entière responsabilité; c’est notre bête noire… C. G. Jung dans L’Homme à la découverte de son âme

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CE QUE LA SCIENCE EXACTE NE PEUT CAPTER

À un collègue psychanalyste qui se targuait d’être rationnel et qui misait sur les futures découvertes de la science « exacte » pour éclairer et expliquer ce qui demeurait mystérieux dans la vie de l’être humain, j’ai simplement rétorqué que c’est à défaut d’avoir vécu certaines expériences dont la nature échappe par définition au registre cartésien qu’il pouvait ainsi aussi naïvement placer tous ses pions, sans parler du roi et de la reine, des fous, des tours et des cavaliers sur l’échiquier de la raison. Tout comme ce chercheur neurologue québécois qui, il n’y a pas si longtemps, heureux d’avoir pu cerner le gène de la dépression, annonçait triomphalement qu’à partir de maintenant Freud allait devoir aller se rhabiller. Malgré tout ce qu’elle recèle comme potentiel d’informations, la biologie ne pourra jamais expliquer à fond l’amour passion1. Pas plus qu’aucune science humaine ne parviendra à éradiquer ce besoin irrésistible qu’éprouve l’être humain d’associer son existence, aussi insignifiante puisse-t-elle paraître au sein de l’incommensurable univers, à une présence éprouvée comme ayant encore plus d’importance que celui-ci. C’est comme Ça! Il faut faire avec! Croyants comme athées, hommes de science comme femmes de terrain doivent finir par admettre qu’ils ne peuvent prétendre à d’autres certitudes que celles que leur confèrent leurs expériences limitées et les connaissances auxquelles celles-ci leur donnent accès.

Par un bel après-midi d’été, parcourant les rues d’une petite ville italienne (Gênes), Freud réalise avec stupeur qu’en dépit de toutes ses tentatives pour retourner à pied à son hôtel, il tourne en rond, finissant toujours par se retrouver au même point, là où des « femmes fardées » – entendons des prostituées – le regardent avec un air moqueur, témoins qu’elles sont de son effarement. Il qualifiera le sentiment éprouvé dans de telles circonstances de « sentiment d’inquiétante étrangeté » et tentera d’en expliquer l’origine par le refoulement de ce que représentaient ces femmes comme invitation. Lors de son séjour en Afrique, au mont Elgon (Kenya), Jung vit une expérience qui le marquera pour toujours. Après que lui et ses compagnons aient installé leur campement à proximité des Elgonyis, indigènes vivant de façon permanente dans l’entourage d’animaux sauvages, il se sent de façon bouleversante aux confins d’un autre monde, un monde 1 Bien qu’un ouvrage comme celui du neurobiologiste Jean Didier Vincent, Biologie des passions (1994), a de quoi faire joliment atterrir bien des idéalisations!

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Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

DU « SENTIMENT D’INQUIÉTANTE ÉTRANGETÉ » À L’ÉTAT DE « PARTICIPATION MYSTIQUE »


Chronique Ciné-psy - ennemi

DIVERGENCE Un film de neil Burger

dans lequel êtres humains et bêtes sauvages vivent, suivant l’expression de l’anthropologue Lévy Bruhl, dans un état de « participation mystique ». État permettant aux uns comme aux autres de coopérer et de cohabiter au sein de rapports d’une relative harmonie. Qui donc n’a jamais vécu d’expériences de la sorte, estampées du sceau de l’irrationnel, peut toujours causer, palabrer, pérorer sans pouvoir toutefois avoir la moindre idée de ce que de telles expériences permettent de comprendre et d’intégrer. par Marcel Gaumond L’EXPÉRIENCE DU DOUBLE VÉCUE PAR TERTULIANO MAXIMO AFONSO ET ANTONIO CLARO

Tertuliano, professeur d’histoire, homme encore jeune, mais déjà divorcé, vit seul et s’ennuie ou, comme l’écrit Saramago, « pour employer des termes cliniques précis comme l’exige l’époque actuelle, il a cédé à une faiblesse d’âme temporaire, connue sous le vocable de dépression ». Ce qu’il vivra au contact d’Antonio, acteur aux rôles secondaires en qui il découvrira, presque par hasard, son double parfait, le propulsera à la vitesse d’un éclair loin de sa passive torpeur. L’un, pourrions-nous dire, raconte des « histoires » à ses étudiants auditeurs et l’autre en incarne les « personnages » sur un écran pour des spectateurs. Mais ni l’un ni l’autre ne vit pleinement. La cité qu’ils habitent, toute de béton, semble sans âme. Leurs logements sont situés dans ce que l’on a convenu d’appeler des cages à poules. Et manifestement, Maria et Helena, les femmes que l’un et l’autre fréquentent, ne sont pas heureuses. Détail important : l’une d’entre elles est enceinte de plusieurs mois.

états-Unis GénéRiQUe : États-Unis. 2014. (V.F. de PRÉSENTÉ EN

V.F. & V.O.A.

Divergent et V.O.A.). Drame de science-fiction réalisé par Neil Burger. Scén. : Evan Daugherty, Akiva Goldsman et Vanessa Taylor, d’après l’œuvre de Veronica Roth. Int. : Shailene Woodley, Kate Winslet, Miles Teller.

sYnopsis : Dans un monde futuriste où l’humanité est divisée en cinq clans distincts, la jeune Tris doit choisir le sien, selon sa personnalité, au terme d’un test d’aptitudes. Hélas, elle est considérée comme Divergente, une caste rare que tend à éliminer le gouvernement. Afin d’éviter une mort prochaine, elle joint les rangs du clan des Audacieux qui l’aidera à découvrir pourquoi on veut supprimer à tout prix les Divergents. notes : Adaptation du premier tome d’une trilogie de romans post-apocalyptiques, DIVERGENCE dépeint avec de grands moyens une société totalitaire où l’utopie vire au cauchemar. L’univers des Divergents, qui n’est pas sans rappeler celui de L’Âge de cristal, mise comme Hunger Games sur un personnage central féminin déterminé et téméraire. Quant à Kate Winslet, dans un rare contre-emploi, elle démontre à nouveau tout son talent d’actrice. (P.B.)

SUR L’ÉCRAN DE NOS RÊVES, SE FAIRE DIRE NOS QUATRE VÉRITÉS Maintenant, bon, essayez vous-même d’imaginer une telle rencontre avec votre double. Quel impact, pensez-vous, qu’une telle rencontre pourrait avoir sur vous? Impensable? Vous y renoncez? Pourtant, chaque fois que, pendant la nuit, vous vous réveillez, parfois en sueurs, transi de peur, le corps anxieux ou parfois aussi, joyeux, incompréhensiblement de bonne humeur, n’est-ce pas une part de votre double que vous rencontrez? Avec le désir soit de tuer cette part de vous-même ou, au contraire, d’y donner naissance? Dans votre jeunesse, vous avez peut-être entonné en chœur la chanson « Il n’y a qu’un seul Dieu qui règne dans les Cieux »? Si oui, après avoir vu ENNEMI, vous pourrez sur le même air chanter « Il n’y qu’un seul Moi qui règne sous mon Toi »! Quant à la signification de l’araignée qui apparaît au début et à la fin de cette troublante histoire magistralement portée à l’écran par notre compatriote Denis Villeneuve, je vous mets au défi de la trouver…! ■

INVITATION Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film ENNEMI avec Sylvie Nicolas, poète et traductrice littéraire. Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Le mardi 22 avril 2014, de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec (http://www.librairiepantoute.com/lestudiop). Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou par téléphone 418 683-0711. Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet). La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.

LA GARDE

Un film de sylvain archambault

Québec GénéRiQUe : Québec. 2014. (V.O.F.). Drame réalisé par Sylvain Archambault. Scén. : Ian Lauzon, Daniel Diaz et Ludovic Huot. Mus. orig. : Michel Corriveau. Int. : Paul Doucet, Antoine L’Écuyer, Sandrine Bisson. sYnopsis : Subissant une ordonnance d’interdiction de contact avec son enfant d’une durée de cinq ans, un homme enfreint la loi afin de renouer avec son fils. Il le kidnappe et entreprend un voyage de chasse en espérant rétablir les liens brisés à la suite de sa séparation avec la mère. Isolés en pleine forêt, le père et son adolescent devront s’apprivoiser pour mieux survivre. notes : Bien que Paul Doucet (Funkytown) soit déjà considéré comme un des bons comédiens québécois, ce rôle offert par Sylvain Archambault l’établira définitivement comme l’un des grands acteurs de sa génération. Dans ce drame, le spectateur se sentira écartelé entre un père, admirablement joué par Doucet, qui veut à tout prix regagner le cœur de son fils et l’implacable logique judiciaire à laquelle font face de nombreux couples séparés. (P.B.)

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TOM À LA FERME Un film de Xavier dolan Du même réalisateur : Les amours imaginaires

Québec · France GénéRiQUe : Québec · France. 2013. 95 min (V.O.F.). Drame réalisé par Xavier Dolan. Scén. : Xavier Dolan, d’après l’œuvre de Michel Marc Bouchard. Mus. : Gabriel Yared. Int. : Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Évelyne Brochu.

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sYnopsis : Tom vient de perdre son amant, récemment décédé. Ne connaissant pas sa belle-famille, il se rend aux funérailles dans une lointaine campagne afin d’en rencontrer les membres. Sur place, Tom constate que personne n’était au courant de sa relation amoureuse avec le défunt. Afin d’empêcher que la vérité n’éclate au grand jour, le frère aîné l’entraîne dans un jeu de rôles des plus malsains. notes : Adapté de la pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, TOM À LA FERME offre à Xavier Dolan un rôle ambigu dans une histoire où le mensonge et la violence psychologique dominent. L’univers dépeint le fossé parfois immense qui sépare la vie rurale de celle en milieu urbain. Avec ce quatrième long métrage, Dolan revient aux émotions brutales de J’ai tué ma mère, tout en approfondissant la réflexion sur l’amour et ses tabous grâce à la plume parfois cruelle du dramaturge. (P.B.) clap.ca

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LÉGENDES V.F.

Version française

V.o.a. V.o.s.-t.F.

Version originale anglaise Version originale avec sous-titres français

V.o.s.-t.a. Version originale avec sous-titres anglais

CLASSEMENT DES FILMS En attente de classement. Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus.

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étudiant dès 21h en tout temps

6,75 $ 7,75 $

9,75 $ 10,75 $

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adulte lundi au vendredi avant 17 h (sauf les jours fériés) lundi au jeudi dès 17 h (sauf les jours fériés)

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LA MARCHE

Un film de nabil Ben Yadir Du même réalisateur : Les Barons

France · Belgique GénéRiQUe : France • Belgique. 2013. 120 min (V.O.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Nabil Ben Yadir. Mus. : Stephen Warbeck. Int. : Olivier Gourmet, Vincent Rottiers, Charlotte Le Bon. sYnopsis : En 1983, en réaction à l’intolérance raciale qui sévit en France, des adolescents organisent une marche pacifique entre Marseille et Paris afin de sensibiliser la population face à la montée du racisme. Au fil des 1 000 kilomètres à parcourir, ils rallieront à leur cause plus de 100 000 personnes, créant un mouvement de masse des plus inattendus.

«

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Le spectacle marin est total et l’épopée humaine touche en plein cœur. (V. Pescheux, Télé 7 Jours)

EN SOLITAIRE Un film de Christophe offenstein

France

notes : Alliant drame et comédie, LA MARCHE rappelle ce pèlerinage méconnu contre le racisme tenu sous l’ère Mitterrand. Donnant la parole à une galerie de personnages provenant de tous les milieux, le cinéaste démontre qu’au sein même des militants, les querelles et les dissensions étaient nombreuses même si tous partageaient cet élan pacifiste et rassembleur. Au final, cela donne un film réaliste, revendicateur et surtout essentiel, compte tenu des débats sociaux actuels en France. (P.B.)

BUNKER

Un film de patrick Boivin et olivier Roberge

Québec

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GénéRiQUe : France. 2013. 96 min (V.O.F.). Drame réalisé par Christophe Offenstein. Scén. : Christophe Offenstein, Jean Cottin et Thomas Bidegain. Mus. orig. : Patrice Renson. Int. : François Cluzet, Samy Seghir, Karine Vanasse.

GénéRiQUe : Québec. 2014. 87 min

sYnopsis : Au pied levé, Yann Kermadec doit prendre le relais d’un ami blessé et participer en solitaire à la nouvelle course en voilier du Vendée Globe. Ce tour du monde se passe comme prévu jusqu’au moment où le skipper trouve à son bord un jeune réfugié mauritanien dont la présence peut le mettre hors concours. Dès lors, la course ne sera plus la même.

sYnopsis : Deux militaires canadiens aux caractères opposés se

notes : Une fois de plus, François Cluzet se révèle hautement

notes : Tourné dans la vallée de la Jacques-Cartier, BUNKER

crédible dans un rôle de composition qui l’amène à braver les éléments, dans ce premier film réalisé par le directeur photo Christophe Offenstein. Œuvre sportive qui met l’accent sur les dangers de la haute mer et le courage de ceux qui la parcourent, EN SOLITAIRE se penche sur le sort des réfugiés, et offre de plus l’occasion à Karine Vanasse, en skipper en détresse, de prendre un bain d’eau salée. (P.B.)

présente un face-à-face opposant deux acteurs transparents et intenses, Patrice Robitaille et Martin Dubreuil. Explorant autant les relations humaines, l’isolement que l’éthique militaire, le film démontre tout le savoir-faire de deux réalisateurs aussi astucieux que sensibles dans leur démarche. Avec cette œuvre singulière, ils se permettent une réflexion porteuse sur la nature humaine et son désir de survie. (P.B.)

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(V.O.F.). Drame d’anticipation réalisé par Patrick Boivin et Olivier Roberge. Scén. : Olivier Roberge. Mus. orig. : Louis Tremblay, Steve Lalonde. Int. : Patrice Robitaille, Martin Dubreuil, Julien Poulin.

retrouvent dans un bunker, dans le nord du Québec. Leur mission : durant six mois, être de garde; car si l’alarme se déclenche, ils ont pour directive d’aussitôt riposter à cette possible attaque nucléaire en ciblant la Russie. Lorsque le pire surviendra, ces hommes devront opter entre suivre les ordres ou suivre leur instinct.

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LE CINÉMA

VU P R…

par Serge Pallascio

André SAUVÉ

«

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J’AIME LES CINÉASTES MARGINAUX

André Sauvé n’a jamais pensé qu’il pourrait être humoriste un jour. Et pourtant, ceux qui le connaissent depuis longtemps s’accordent à dire qu’il fait actuellement la même chose qu’il faisait lorsqu’il était plus jeune et qu’il se déguisait en chevalier du Moyen Âge à la recherche du Graal. Aujourd’hui, il a cessé de vouloir être quelqu’un d’autre. « Devenir soi-même est déjà tout un défi », confie-t-il. Il préfère s’interroger sur l’être humain et sa quête du bonheur. Un mélange de lucidité et d’absurdité. Une coexistence du sage et du fou à l’intérieur de lui. « Je me sers de ce qui m’oppresse et me préoccupe pour faire rire les gens », avoue notre invité en ajoutant du même souffle : « L’humour m’a sauvé la vie ». André Sauvé a accepté de partager avec nous son Graal cinématographique.

Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?

André Sauvé : Je me souviens de deux films en technicolor, un

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procédé qu’on utilisait dans les superproductions. Le Magicien d’Oz (Victor Flemming, 1939, avec Judy Garland) dont la fantaisie et l’aventure de la quête ont frappé mon imaginaire d’enfant et Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille, 1956) qui m’a complètement bouleversé. Moïse a été mon héros de jeunesse.

E.L.C. : Ne pourrait-on pas dire que Le Magicien d’Oz correspond au versant fou de votre personnalité et Les Dix Commandements à votre versant sage? A.S. : Tout à fait. Ces grands thèmes me transportaient déjà lorsque j’étais jeune : la quête de sens, le périple héroïque du héros, le sage. Par la suite, j’ai beaucoup lu Jung et j’y ai trouvé un écho à ce qui me préoccupait.

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E.L.C. : Quels films ont par la suite développé votre lien avec le cinéma?

A.S. : J’ai regardé un peu de tout, mais ce que je recherchais avant tout, c’était l’émotion. J’allais de l’humour des Monty Python au portrait des côtés sombres de l’être humain dans des films comme Lune de fiel (Roman Polanski, 1992). E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma? A.S. : Le film Baraka (Ron Fricke, 1992) m’a beaucoup rejoint et m’a ouvert les antennes, tout comme l’a fait le film Koyaanisqatsi (Godfrey Reggio, 1982). Ce ne sont pas des films d’acteurs, mais les images sont d’une grande beauté et te transportent complètement. Ce sont des films contemplatifs et d’une classe à part. E.L.C. : Que demandez-vous à un film? A.S. : J’aime que le film me bouscule, qu’il me fasse chavirer, qu’il m’émeuve. J’aime qu’un film me fasse oublier que je suis en train de regarder un film. C’est ce que j’ai vécu avec À l’origine d’un cri (2010) du réalisateur québécois Robin Aubert.

E.L.C. : Quel spectateur êtes-vous? A.S. : Si un film m’émeut, je ne me retiens pas et je pleure. C’est ce que j’ai fait devant le film Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois, 2010). Mais je peux aussi être très critique si je ne crois pas aux personnages et sortir de la salle de cinéma, ce qui est un bon exercice d’affirmation de soi. clap.ca


Chronique Le cinéma vu par… E.L.C. : Quels sont les trois films que l’on devrait regarder en priorité pour comprendre une partie de votre géographie intérieure?

«

Anxiogène et hilarant, entre analyse burlesque et règlement de comptes attendri, le film a la grâce comique et la justesse des premiers Woody Allen. (R. Cros, Première)

A.S. : Mon premier choix serait Happiness de Todd Solondz (1999) avec

»

Philip Seymour Hoffman. Mon deuxième film serait Lune de fiel de Roman Polanski (1992). J’aime ces deux films parce qu’ils décrivent le côté plutôt sombre de l’être humain afin qu’on puisse regarder comment celui-ci fait partie de notre identité au lieu de le nier. En contrepartie, mon troisième choix serait la trilogie de Marcel Pagnol : Marius, Fanny et César dans sa version noir et blanc réalisée entre 1931 et 1936. J’avoue que je suis plutôt puriste. J’aime les versions originales et, de plus, ce sont des films extraordinaires. On rit et on pleure en même temps.

E.L.C. : Quel est votre cinéaste de prédilection? A.S. : J’apprécie beaucoup le réalisateur américain Jim Jarmusch à cause de la lenteur de ses films. Il y a peu de dialogue. Il utilise souvent le noir et blanc. Il a le don du portrait. J’aime les cinéastes marginaux.

A.S. : Le Québec a un pouvoir de création dont nous ne rendons pas toujours compte. Nous sommes partis d’un cinéma qui, il n’y a pas si longtemps, se regardait avec complaisance. Aujourd’hui, le cinéma québécois a un rayonnement international grâce à des cinéastes comme Denis Villeneuve, Jean-Marc Vallée. Quand on songe qu’on est un petit pays de 7 millions d’habitants, c’est assez extraordinaire. J’adore ça. E.L.C. : Accepteriez-vous une invitation à jouer dans un film québécois et quel serait le cinéaste le plus susceptible de vous convaincre? A.S. : J’ai le fantasme de travailler avec Robert Lepage d’ici cinq ans. Il n’a pas fait énormément de films, mais j’adore son travail. E.L.C. : Vous complétez la phrase : « Si le cinéma n’existait pas… » A.S. : Si le cinéma n’existait pas, on irait voir ailleurs parce que l’être humain a trop besoin de se faire raconter des histoires. Raconter des histoires. Voilà ce qui anime André Sauvé. Celui qu’on a surnommé « la comète solitaire » reconnaît ne pas se sentir à l’aise dans un groupe. Il préfère la solitude qui permet d’être à l’écoute de soi et de ce qui se passe en dedans. Passage obligé à propos duquel il avoue : « Je ne ris pas beaucoup quand j’écris ». Heureusement, il y a la méditation que l’humoriste pratique régulièrement. « Cela fait partie de ma vie. C’est un garde-fou qui m’est très utile ». Retour à la dichotomie du fou et du sage chez André Sauvé. La musique de Jean-Sébastien Bach envahit l’espace. La quête peut commencer. ■

LE MUSÉE IMAGINAIRE d’André Sauvé

Un auteur : Christian Bobin. C’est mon maître à penser. Une œuvre littéraire : L’Inespérée de Bobin est un baume pour l’âme. Un musicien : Jean-Sébastien Bach. Sa musique joue en sourdine lorsque j’écris.

Une œuvre musicale : Sympathy for the Devil des Rolling Stones. Un artiste visuel : Un aria d’opéra interprété par Maria Callas. Une œuvre visuelle : Le peintre américain Jackson Pollock Un lieu géographique : Quelque part en Indonésie clap.ca

VALEUR SÛRE LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE! Un film de Guillaume Gallienne

France · Belgique GénéRiQUe : France · Belgique. 2013. 85 min (V.O.F.). Comédie écrite et réalisée par Guillaume Gallienne. Int. : Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian.a Ferilli.

sYnopsis : Guillaume ne ressemble ni à son père ni à ses frères : véritables icônes de la virilité. Rapidement étiqueté de « fille manquée » et d’« homosexuel » par ses pairs, il s’attache grandement à sa mère, au point de vouloir être comme elle… En revanche, sa mère lui parle comme s’il était une fille! Malgré sa vie constituée de malentendus, Guillaume devra faire le point sur sa véritable identité. Que fera-t-il de celle qu’on lui a assignée?

notes : Pour son premier long métrage, l’acteur et scénariste Guillaume Gallienne nous livre un récit autobiographique adapté d’un de ses spectacles humoristiques. Drôle et touchant, le film réussit à aborder des sujets difficiles comme l’identité sexuelle, et ce, avec légèreté. Par sa distribution éclatante, Guillaume Gallienne accomplit un grand coup en incarnant le personnage principal ainsi que celui de la matriarche, rendant ainsi un hommage touchant à sa propre mère. (P.L.)

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E.L.C. : Quelle est selon vous la plus grande force du cinéma québécois actuel?


CINÉMA

G STRONOMIQUE par Christian Begin

PHOTO : TÉLÉ-QUÉBEC

PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS… Y’EN A POUR TOUS LES GOÛTS…! Mon premier film à vie… Je vous le donne en mille : La Petite Aurore, l’enfant martyre (Québec, Jean-Yves Bigras, 1952)… Vous savez, cette version qui flirte avec le mélodrame mexicain à la Mama Dolores et un film d’horreur de série Z… Nous partons avec ça cette fois-ci… Peut-on parler d’un traumatisme d’enfance? Certes! Je suis au cinéma Broadway, à Montréal-Est. Je suis avec mes cousins et mes cousines et les tablettes de chocolat se vendent dix cennes… J’ai cinq Barre Six de Cadbury dans le chargeur… Armé pour veiller tard ou être ben malade. C’est selon… C’est un programme double. Ça commence avec un genre de Godzilla ou d’Ultraman, c’est pas clair… Mais y’a des monstre de carton-pâte et, ma foi, on est crampé toute la gang… Pas peur une minute. Pas un frisson, rien, nada… On fait du bruit en masse, on s’excite, on dérange tout le monde… et on s’empiffre qui de Aero, qui de Caramilk, qui, comme moi, de Barre Six… Le chocolat rentre au poste, le cinéma ici n’est qu’accessoire… On a eu une piasse chacun de mon oncle Bernard et on compte bien l’utiliser…! Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Le film finit par finir… On va se refaire les poches au casse-croûte, pop-corn, liqueur… C’est fou comme on est riche avec une piasse à cette époque… Et je ne parle pas du début du siècle là… Nous sommes en 1972, je dirais… J’ai neuf ans… Puis l’autre représentation commence… C’est l’aube d’un cauchemar qui hantera mes nuits pour des années à venir! Et c’est mon premier contact avec le cœur de ce papier : « La bouffe au cinéma »…

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J’ai souvenir encore du visage en gros plan de la belle-mère d’Aurore (Lucie Mitchell) qui s’approche de nous en caméra suggestive… J’en tremble! Le voilà le monstre qui devait nous terrifier tous et toutes… Cousins, cousines, on est pétrifiés, statufiés à jamais… Nous ne sortirons pas vivants de ce cinéma! Le fer à repasser, les ciseaux, les ronds de poêle, les coups, l’humiliation, tout y passe! On n’est pas conscient à ce moment-là que c’est un mauvais film, un « four » d’ailleurs qu’on dit… Quand même! On se fout de tout ça, on a peur… On a VRAIMENT peur! Puis vient le savon… Scène initiatique pour moi, évidemment! Le savon qu’Aurore devra manger… Sa belle-mère, la marâtre, qui se fera insulter dans la rue plus tard, les gens ne discriminant pas la comédienne du rôle, cette femme laide et méchante fera manger du savon à sa petite fille…! Pour laver sa bouche de ses mauvais mots!!! Et là, je ne me demande pas si elle l’a mangé pour vrai, je ne me pose même pas la question. Aurore mange du savon. On est loin de Babette, de La Grande Bouffe, de L’Odeur de la papaye verte… J’ai cherché pour vous une recette de savon comestible… Un clin d’œil comme ça, un doigt d’honneur à Marie-Louise Andois! Rien trouvé! Je sais seulement que certaines boutiques érotiques en offrent, mais ça semble être comme la recette des épices du colonel Sanders ou le secret de la Caramilk que j’évoquais candidement plus haut… Disons seulement ici que si on offre des sous-vêtements comestibles, des p’tites culottes mangeables, l’existence d’un savon qu’on peut partager goulûment et manger à bouche-que-veux-tu n’est pas étonnant outre mesure… Magasinez maintenant…! Mais

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Chronique Cinéma gastronomique

Recette extraite du livre Le Dîner de Babette

prenez soin de bien lire les ingrédients avant de vous lancer dans un snack qui pourrait vous surprendre…!

BLINIS DEMIDOFF Pour 8 personnes Temps de préparation : 3 heures (temps de repos compris) Temps de cuisson : 15 minutes

C’est comme ça donc que ça a commencé. Bien sûr, ça se raffine maintenant et j’ai des souvenirs de bouffe au cinéma qui sont mémorables, indicibles, hautement sensuels, voire érotiques… Babette et son festin (titre original : Babettes Gæstebud, Danemark, 1986, réalisateur, Gabriel Axel) demeure, encore aujourd’hui, une expérience troublante, un plaisir mêlé de sensations multiples et intimes… D’ailleurs, si vous ne l’avez pas vu, lancez-vous! Puis, parce que je vous aime bien, je vous offre le menu de Babette afin de vous mettre l’eau à la bouche. PLATS Soupe de tortue géante Blinis Demidoff (blinis au caviar et à la crème) Cailles en sarcophage au foie gras et sauce aux truffes Salade d’endives aux noix Fromages Savarin et salade de fruits glacés Fruits frais (raisins, figues, ananas…)

Sinon, je vous parlais de La Grande Bouffe (film franco-italien réalisé par Marco Ferreri, en 1973). Là, on est incontestablement ailleurs! Dans la démesure, la goinfrerie, voire l’indécence, la décadence… L’orgie! Cœur fragile s’abstenir… Le film fut très controversé, hué, conspué, mais il livre un portrait à la fois surréaliste (un peu à la Buñuel), empathique et impitoyable de notre société de consommation qui, encore plus et désespérément aujourd’hui, se gave de plaisirs insipides et creux. Se nourrit, jusqu’à en vomir, jusqu’à se « chier l’âme » – je fais ici référence à une scène précise du film – afin de combler le vide abyssal dans lequel nous sombrons…

VINS Xérès amontillado avec la soupe Champagne Veuve Clicquot 1860, accompagne les blinis Clos de Vougeot 1845 avec cailles et fromages Fine Champagne

OK, ça c’était trash… Terminons ici avec la beauté pure, la sensualité et le raffinement asiatique… L’explosion des goûts, la fête dans la bouche, la joie pour les yeux… Tous les sens sollicités avec art! Je vous parle ici de L’Odeur de la papaye verte (ou Mùi đu đu xanh, film franco-vietnamien réalisé par Tran Anh Hung et sorti en 1993). Qu’en dire sinon que j’y reviens encore et encore! Ouf! De la nourriture pour l’âme! Allez! Faites-vous plaisir! Prenez et mangez-en tous…!

Eau avec les fruits Café accompagné de baba au rhum

À LA PROCHAINE! P.S. : En rentrant chez moi, après le cinéma Broadway, j’ai TELLEMENT été malade…! TELLEMENT…!

MÉTHODE 1- Dans un grand bol, dissoudre la levure dans le lait. Ajouter 1 tasse de farine et battre jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Couvrir avec un tissu propre dans un endroit tiède pour lever pendant 2 heures. 2- Ensuite, faire un puits et mettre les jaunes d’œufs, la crème et la 1/2 tasse de farine restante. Ajouter le sel et les blancs en neige sans casser les blancs. Couvrir encore et laisser pendant 30 à 40 minutes (il faut que le mélange soit léger). 3- Placer un poêlon à fond épais ou une tôle sur le feu moyen et ajouter le beurre. En utilisant une cuillère à soupe, former des blinis d’environ 7 cm avec le mélange obtenu et levé. Mettre plusieurs blinis en même temps dans le poêlon. Les faire dorer de chaque côté. Quand les blinis sont prêts, les mettre sur une plaque chauffante 4- Servir 3 à 4 blinis par assiette avec de la crème fraîche et le caviar.

C’est facile! Pis c’est bon! TADAM! À bientôt! Bon appétit! Bon cinéma!

Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Et parce que, parce que ça sera une habitude maintenant, je vous offre en annexe la recette des blinis… Comme ça, pour votre cinéma maison!

INGRÉDIENTS 1/2 pain de levure fraîche ou 1/2 paquet de levure sèche 1 tasse de lait tiède ou chaud, mais pas bouilli 1 + 1/2 tasse de farine 2 jaunes d’œufs battus légèrement 1/4 tasse de crème épaisse (35 % au moins!) 1 pincée de sel 2 blancs d’œufs battus rapidement presque en neige 1 cuillère à soupe de beurre clarifié 1 tasse de crème fraîche ou de crème sûre 125 g de caviar – au choix! – ou plus selon les goûts

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RTS DE

LA SCÈNE

par David Cantin

THÉÂTRE D’EFFETS ET D’IMAGES

LES JEUNES LOUPS

Audace, surprise et multimédia, voilà trois mots qui reviennent souvent lorsqu’on parle des spectacles signés Michel Lemieux et Victor Pilon. À la tête de la compagnie artistique multidisciplinaire Lemieux Pilon 4D Art, ce tandem montréalais ne cesse d’innover, depuis déjà 30 ans, dans la création d’univers scéniques à la jonction du théâtre, du cinéma, de la danse, de la musique et des arts visuels. En tournée à travers le Québec ce printemps, la troupe vient nous présenter sa plus récente création à la Salle Albert-Rousseau (le 24 mars prochain); une relecture envoûtante du mythe d’Icare.

Parmi les groupes de la relève alternative québécoise qui feront le plus jaser en ce début 2014, disons que Monogrenade semble déjà avoir une longueur d’avance sur une bonne partie de la compétition. Signé sur étiquette Bonsound, ce collectif électro-pop-rock revient au Cercle, le 1er mars, afin de souligner la parution d’un deuxième album. Encore plus nuancé que Tantale, dont l’influence de Karkwa était omniprésente, Composite mise désormais sur une facture nettement rétro-futuriste et orchestrale.

Après Le Tempête et La Belle et la bête, c’est la troisième pièce que ces deux concepteurs atypiques, parfois associés au Cirque du Soleil, montent pour le Théâtre du Nouveau Monde (TNM). Revisité par l’auteur Olivier Kemeid, le mythe d’Icare se retrouve ici au croisement du spectaculaire et de l’intime. Depuis la création de Grand Hôtel des étrangers, en 1996, Lemieux et Pilon s’intéressent au spectacle vivant; dans la mesure où celui-ci se rapproche davantage d’une grande fresque multimédia que du théâtre au sens classique du terme. Des projections hybrides, à partir d’une interaction constante entre le réel et le virtuel, font en sorte que le spectateur assiste à une représentation où les arts de la scène et les nouveaux médias interagissent avec beaucoup d’inventivité. Le duo Lemieux-Pilon en met plein la vue sans pour autant négliger la parole théâtrale. Une production aussi bouleversante que grandiose.

Après un accueil favorable en Europe, dont un texte dithyrambique dans les Inrocks, le succès de Monogrenade demeure toutefois restreint au Québec. Néanmoins, ce second départ pour Jean-Michel Pigeon et ses comparses s’annonce des plus prometteurs grâce à un contenu recherché, de même qu’une réalisation qui gagne en nuances. Sans nécessairement vouloir être au goût du jour, l’utilisation de synthétiseurs, ainsi que des arrangements subtils apportent à ces chansons un effet de cohérence thématique. Il suffit d’écouter des extraits tels Cercles et pentagones ou Métropolis pour comprendre que la complexité des relations humaines sert d’aimant à cette pop francophone délicate. Lors d’une entrevue récente, Pigeon soulignait d’ailleurs l’influence de films comme Babel, Drive ou There Will Be Blood dans son processus créatif.

Icare d’Olivier Kemeid. Mise en scène de Victor Pilon et Michel Lemieux Salle Albert-Rousseau. Le 24 mars.

AU NOM DE LA DANSE Reconnue pour son implication dans le Groupe RUBBERBANDance, où les styles contemporains, classiques et hiphop se chevauchent, Anne Plamondon poursuit son trajet artistique avec un solo qui s’annonce comme un des temps forts de la présente saison de La Rotonde. Dans Les mêmes yeux que toi, elle traite d’un sujet aussi délicat que la maladie mentale de son père afin d’exorciser, en quelque sorte, un drame qui l’habite.

PHOTO : Michael Slobodian

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Sous la tutelle de la dramaturge Marie Brassard, qui a souvent travaillé avec Robert Lepage et qui poursuit elle-même une carrière remarquable, Plamondon superpose des réalités, en nous incitant à être témoin d’un naufrage. À la fois fragile

PHOTO : Marianne Houle

Lancement de Composite de Monogrenade Le Cercle, 1er mars. et troublante, l’interprète-chorégraphe confronte le public à une expérience où la danse-théâtre devient l’espace d’un hommage à un être cher. Comment expliquer une telle histoire à partir de la gestuelle de la danse contemporaine? Voilà le défi de taille que relève cette Montréalaise formée en danse classique à l’École nationale de ballet du Canada, de même qu’au Banff Centre for the Arts. Pour ceux qui souhaitent découvrir un spectacle de danse, à la fois accessible et actuel, voici l’occasion idéale pour s’initier à une discipline artistique des plus dynamiques à Québec. Les mêmes yeux que toi d’Anne Plamondon La Rotonde à la salle Multi de Méduse, les 6, 7 et 8 mars. clap.ca


Festival de Cannes 2013 – Prix de la meilleure musique originale

Nos versions

ORIGIN LES

PRÉSENTÉ EN

V.O. multilingue avec S.-T.F.

PRÉSENTÉ EN

V.O.S.-T.F. Festival du film de Tribeca – Creative Promise Award

RIMES POUR REVENANTS ONLY LOVERS LEFT ALIVE Un film de Jeff Barnaby

Un film de Jim Jarmusch · Du même réalisateur : Fleurs brisées

GénéRiQUe : Québec · Canada. 2014. 95 min (V.O.S.-T.F. de Rhymes for Young Ghouls). Drame écrit et réalisé par Jeff Barnaby. Mus. orig. : Jeff Barnaby, Joe Barrucco. Int. : Kawennahere Devery Jacobs, Glen Gould, Mark Antony Krupa.

GénéRiQUe : Grande-Bretagne · France · Allemagne · États-Unis. 2013. 123 min (V.O. multilingue avec sous-titres français). Drame fantastique écrit et réalisé par Jim Jarmush. Mus. orig. : Jozef van Wissem. Int. : Tilda Swinton, Tom Hiddleston, Mia Wasikowska, John Hurt, Anton Yelchin.

sYnopsis : Toute jeune, Aila, une Autochtone micmaque, a assisté à l’emprisonnement de son père alors qu’elle venait de vivre la perte de son frère et le suicide sa mère. Devenue adolescente, vendant de la marijuana et séjournant chez son oncle contrebandier, elle rêve de jours plus heureux. Quand son père sort de prison, Aila est victime d’un vol et doit faire face à un policier qui s’acharne de façon obsessive et violente sur ce qui lui reste de famille.

sYnopsis : Animée d’un mauvais pressentiment, Ève quitte Tanger pour Detroit afin de rejoindre son amant Adam, un musicien underground profondément déprimé par les activités humaines. L’histoire d’amour de ces deux vampires dure depuis des siècles, mais leur union est perturbée par le soudain retour de la petite sœur d’Ève, aussi extravagante qu’incontrôlable.

notes : Premier long métrage de ce réalisateur micmac, tourné en partie dans sa langue d’origine, RIMES POUR REVENANTS examine avec justesse la jeunesse autochtone des années 70 et mise sur le naturel désarmant de sa jeune interprète Kawennahere Devery Jacobs. Mêlant drame, humour et traditions mystiques amérindiennes, le film se distingue par son authenticité, reconstituant avec beaucoup de finesse un milieu de vie brutal et sans concession. (P.B.)

notes : À l’instar du Suédois Tomas Alfredson (Let the Right One in) et du Britannique Neil Jordan (Byzantium), l’Américain Jim Jarmush réinvente le film de vampires en lui conférant une portée existentialiste et nihiliste assez insolite. Il s’agit d’une œuvre contemplative qui ne manque pas de mordant pour autant, grâce à une distribution étonnante (Tilda Swinton et Mia Wasikowska sont nées pour incarner des Nosferatu féminins!), à une musique planante et à une direction artistique raffinée. (A.C.)

THE GRAND BUDAPEST HOTEL Un film de Wes anderson · Du même réalisateur : Moonrise Kingdom

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

GénéRiQUe : Grande-Bretagne · Allemagne. 2014. 99 min (V.O.A.S.-T.F.). Comédie écrite et réalisée par Wes Anderson. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. : Ralph Fiennes, Bill Murray, Jude Law.

Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

sYnopsis : En Europe, pendant l’entre-deux-guerres, le concierge d’un hôtel luxueux doit élucider, en compagnie d’un jeune employé qu’il a pris sous son aile, le vol d’un tableau de la Renaissance. Par-dessus le marché, le concierge devient l’unique héritier du legs fort convoité d’une défunte cliente immensément fortunée. notes : Le nouveau Wes Anderson, en grande partie tourné en Allemagne, possède l’une des distributions les plus flamboyantes du cinéma des dernières années puisqu’une quinzaine d’acteurs de renom se retrouvent à l’affiche du film. Tablant sur un humour aussi kitsch que fantaisiste, ce huitième long métrage du réalisateur profite allègrement des décors majestueux du château de Hainewalde et de la folie de cette distribution cinq étoiles menée par Ralph Fiennes, qui y tient un rôle comique des plus inattendus. (P.B.) clap.ca

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PRÉSENTÉ EN

PRÉSENTÉ EN

V.O. anglaise et inuktitute avec S.-T.F.

V.O. japonaise avec S.-T.F. Festival de Cannes 2013 – Prix du jury

TEL PÈRE, TEL FILS

UVANGA

GénéRiQUe : Japon. 2013. 120 min (V.O. japonaise avec sous-

GénéRiQUe : Québec · Canada. 2014. 86 min (V.O. anglaise et inuktitute avec sous-titres français). Drame réalisé par Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu. Scén. : Marie-Hélène Cousineau. Int. : Marianne Farley, Lukasi Forrest, Travis Kunnuk, Peter-Henry Arnatsiaq.

Un film de Kore-eda Hirokazu · Du même réalisateur : still Walking

titres français). Drame écrit et réalisé par Kore-Eda Hirokazu. Int. : Fukuyama Masaharu, Ono Machiko, Maki Yoko, Lily Franky.

sYnopsis : Ryoata, un architecte ne jurant que par sa réussite professionnelle, forme avec son épouse et son enfant de six ans une famille modèle. Tout bascule le jour où ils apprennent que, au moment de la naissance de leur enfant, une erreur est survenue à l’hôpital : deux bébés, dont le leur, ont été échangés. L’hôpital organise une rencontre avec la famille de leur enfant biologique élevé dans un milieu beaucoup plus modeste. notes : Drame intimiste, TEL PÈRE, TEL FILS est une œuvre de cinéma bouleversante qui provoque d’importants questionnements sur les liens qu’un père peut créer en fondant une famille. La génétique est-elle plus importante que le temps passé ensemble à partager et à se comprendre? Le talentueux et primé cinéaste japonais Kore-Eda Hirokazu pose ces questions à travers une mise en scène élégante et un scénario qui réserve aussi beaucoup d’humour. Un film tendre qui redonne foi en l’humanité. (P.L.)

Un film de Marie-Hélène Cousineau et Madeline piujuq ivalu

sYnopsis : Anna retourne pour la première fois à Igloolik, un village où elle a enseigné quinze ans plus tôt. Elle fait le voyage avec son fils Tomas, né d’une idylle avec l’un des villageois. Alors qu’elle est heureuse de faire découvrir à son fils ses origines, leur séjour est assombri par les souvenirs entourant la mort de son ancien amant. notes : Le collectif Arnait Video revient avec une œuvre originale et intéressante après de longues années d’absence. Les réalisatrices MarieHélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu signent leur second long métrage, UVANGA, le premier film contemporain entièrement tourné à Igloolik sur l’île de Baffin, lieu de tournage des films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. (P.-H.M.)

PRÉSENTÉ EN

V.O. multilingue avec S.-T.F.

SAVEURS INDIENNES Un film de Ritesh Batra

GénéRiQUe : Inde · France · Allemagne · États-Unis. 2013. 104 min (V.O. multilingue avec sous-titres français de The Lunchbox). Comédie romantique écrite et réalisée par Ritesh Batra. Mus. : Max Richter. Int. : Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui. sYnopsis : Sentant sa vie de couple battre de l’aile, Ila tente de séduire son Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

mari en lui offrant un menu savoureux qu’elle insère dans une boîte à lunch qui lui est destinée. Hélas, ladite boîte, acheminée par le service de livraison de Mumbai, a été remise par erreur à Saajan, un homme âgé et solitaire. Curieuse, Ila tentera de retrouver Saajan en lui expédiant un petit mot dans une seconde boîte à lunch.

notes : Véritable blockbuster en Inde, le film, aussi présenté lors de la Semaine de la critique à Cannes, a été vendu dans 48 pays. C’est dire l’intérêt suscité par ce premier long métrage de Ritesh Batra qui aborde avec humour et tendresse les problèmes au quotidien de la classe moyenne indienne. Sujet universel s’il en est un, la dualité entre la vie à la maison et celle au travail est magnifiquement enrobée par la musique de Max Richter (Valse avec Bashir). (P.B.)

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MAÏNA

Un film de Michel poulette Du même réalisateur : Histoire de famille

PRÉSENTÉ EN

V.O. en innu et en inuktitut avec S.-T.F.

GénéRiQUe : Canada. 2014. 102 min (V.O. en innu et en inuktitut avec soustitres français). Film d’aventures réalisé par Michel Poulette. Scén. : Pierre Billon, d’après l’œuvre de Dominique Demers. Mus. orig. : Michel Cusson, Kim Gaboury. Int. : Roseanne Supernault, Ipellie Ootoova, Graham Greene. erdone, Sabrina Ferilli.

JIMMY P.

(PSYCHOTHÉRAPIE D’UN INDIEN DES PLAINES)

Un film de arnaud desplechin Du même réalisateur : Un conte de noël

GénéRiQUe : France · États-Unis. 2013. 116 min (V.O.A.S.-T.F.) Drame réalisé par Arnaud Desplechin. Scén. : Arnaud Desplechin, d’après l’œuvre de Georges Devereux. Mus. : Howard Shore. Int. : Benicio del Toro, Mathieu Amalric, Gina McKee.

sYnopsis : Après une terrible bataille entre son clan et celui des Inuits, Maïna, la jeune fille d’un grand chef innu, décide de partir à la recherche de Nipki, le fils de son amie mourante. Rapidement, Maïna est capturée par Natak, chef des Inuits, tout comme Nipki. Contrainte à voyager avec l’ennemi à travers la Terre Glacée, la jeune femme tombera amoureuse de son ravisseur.

notes : Inspiré du roman de Dominique Demers (La Mystérieuse Mademoiselle C.), MAÏNA a été adapté par Pierre Billon, auteur de Nouvelle-France de Jean Beaudin. Cette aventure n’est pas sans rappeler les films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. C’est le cinquième long métrage du réalisateur Michel Poulette d’abord connu pour ses comédies (Louis 19, le roi des ondes et la série RBO). (P.-H.M.)

sYnopsis : À son retour de la guerre,

notes : Inspiré par l’étude majeure du

Jimmy Picard, un Amérindien Blackfoot, est interné dans un hôpital militaire du Kansas et diagnostiqué schizophrène. Il devient alors le patient du Dr Devereux, adepte de Freud et spécialiste des cultures amérindiennes. Et c’est par la psychanalyse que se développera une amitié teintée d’entraide entre le médecin et son patient.

psychanalyste Georges Devereux sur un Amérindien schizophrène réchappé de la Seconde Guerre mondiale, JIMMY P. prend sur grand écran la forme d’une amitié inattendue entre deux hommes. Mathieu Amalric et Benicio del Toro, tous deux formidables, donnent chair à leur personnage, s’aidant l’un l’autre à travers une cure qui aborde la place de la femme dans leur vie, la culture amérindienne et la solitude. Les ombres de Freud et de Truffaut planent ainsi au-dessus de cet improbable duo dépareillé. (P.B.)

PRÉSENTÉ EN

V.O.A.S.-T.F.

PRÉSENTÉEN EN PRÉSENTÉ

V.F. & V.O.A.

L’ AUTRE FEMME

DOM HEMINGWAY

GénéRiQUe : États-Unis. 2014. (V.F. de Sweet Revenge (The Other Woman) et V.O.A.). Comédie réalisée par Nick Cassavetes. Scén. : Melissa Stack. Int. : Cameron Diaz, Leslie Mann, Nicolaj Coster-Waldau, Kate Upton, Nicki Minaj.

GénéRiQUe : Royaume-Uni. 2014. 93 min (V.O.A.S.-T.F.). Comédie

Un film de nick Cassavetes · Du même réalisateur : Les pages de notre amour

sYnopsis : Une avocate réputée s’éprend d’un homme d’affaires qu’elle croit célibataire, mais qui est en fait marié. L’épouse de ce dernier devient malgré tout son amie et les deux femmes l’espionnent, puis découvrent qu’il a d’autres maîtresses. Elles exercent une délectable vengeance sur leur don Juan. notes : À la fois acteur (Lendemain de veille 2) et réalisateur (Ma vie pour la tienne), Nick Cassavetes se lance dans la comédie grivoise, lui qui nous avait surtout habitués à des mélodrames sirupeux. Il mise pour l’occasion sur le dynamique duo formé de Cameron Diaz (Le Conseiller) et Leslie Mann (Bling Ring) qui fait des étincelles à l’écran, ainsi que sur deux nouvelles venues, la modèle Kate Upton et la chanteuse Nicki Minaj. L’objet de convoitise de ces dames : le beau Nicolaj Coster-Landau qui en a troublé plus d’une dans Game of Thrones. (A.C.) clap.ca

Un film de Richard shepard · Du même réalisateur : the Hunting party

dramatique écrite et réalisée par Richard Shepard. Mus. : Rolfe Kent. Int. : Jude Law, Demian Bichir, Emilia Clarke.

sYnopsis : Après avoir purgé douze années de sa vie en prison, Dom Hemingway, expert en cambriolage, est bien décidé à récolter les fruits de sa loyauté, lui qui a refusé de balancer ses complices. En compagnie de son ami Dickie, il part à la rencontre de son employeur, un escroc exilé dans le sud de la France. En route, après moult fêtes, il réalise cependant qu’il doit mettre en priorité ses retrouvailles avec Evelyn, sa fille unique sacrifiée au profit de sa carrière criminelle.

notes : C’est un Jude Law engraissé pour la cause qui prend un malin plaisir à jouer un rôle à contre-emploi dans ce long métrage qui emprunte autant aux films de gangsters britanniques qu’aux comédies anglo-saxonnes teintées d’humour noir. Tablant sur des dialogues aussi savoureux qu’irrévérencieux, le film s’évertue à montrer la rédemption d’un bandit bourgeois des plus épicuriens. (P.B.)

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7 Mots croisés n° Par Frédérique Tiéfry A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

1 2

Horizontalement 1. Ils tournent, mais pas en rond 2. Comme un film porno — Il a gagné un Oscar sans mot dire 3. Roulement de tambour — Prénom de l’acteur Aykroyd — Les Twilight et High School Musical de ce monde lui sont adressés 4. LE rôle pour Marion — Une des Allemagnes — Livre 5. Complétez ce titre : ___ Cases-Nègres — Fleuve de France — Personnages du Seigneur des anneaux 6. Prénom de l’acteur Curtis — C’est Bollywood 7. Négation — Étain — Tour du Soleil 8. Il aurait pu jouer dans Autant en emporte le vent… — Ne va pas sans l’ultra 9. Il a été la voix de Donald Duck durant plus de 50 ans — Elle fait la paire avec monsieur Arnaud 10. Début d’idée — L’Actors Studio en est une fameuse — Possessif 11. Personnage principal de Titanic — Ville d’eau 12. Il consacre — Les dessins au cinéma le sont

3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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Verticalement A. Icône du cinéma américain, acteur fétiche de Scorsese (prénom + nom) B. Vis — Celui de Laurel et Hardy a marqué le 7e art — La Boum leur était destinée C. Qui sont plongeantes, en parlant de prises de vues — Scandium D. Astate — La Jackie Chan au féminin — Milieu de Dean E. Début d’idée — Interjection

F.

Complétez ce titre : Vers le ___ — Film de Peter Handke avec Jeanne Moreau (L’) G. Son roman La Vie devant soi a été porté au grand écran — Indéfini — Elizabeth Olsen H. Film de Patrice Leconte — Sa muse, c’est New York I. Éric Rohmer — Elle incarne un des Quatre Fantastiques — Acteur, réalisateur et producteur né en Louisiane en 1980

J.

Union des Artistes — Actrice qui a aimé et tourné avec Truffaut (son prénom) — Début d’image K. Prénom du cinéaste Scott — West bien connue L. Ils n’aiment que le cinéma de répertoire… — Points de mire des salles de cinéma Solution page 4

Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

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ouverture sur le monde documentaires

SECONDAIRE V Un film de Guillaume sylvestre Du même réalisateur : 1er amour

Québec GénéRiQUe : Québec. 2014. 92 min (V.O.F.). Documentaire écrit et réalisé par Guillaume Sylvestre.

sYnopsis : Des élèves de cinquième secondaire d’une école du quartier Outremont, à Montréal, sont filmés sur une période d’un an. Durant des semaines, nous les suivons en classe, les voyons interagir entre eux, mais aussi avec leurs enseignants et les membres de la direction. Le mouvement de contestation du printemps 2012 et la grève étudiante qui en découla viendront perturber cette dernière année du secondaire.

notes : Que se passe-t-il dans une salle de classe d’une école secondaire aujourd’hui? Comment les enseignants s’y prennentils avec les jeunes, de quelle façon l’autorité se met-elle en place et de quelle autonomie les jeunes profitent-ils? Ces questions pertinentes sont abordées dans le documentaire de Guillaume Sylvestre à travers le quotidien des élèves de l’école Paul-Gérin-Lajoie. Une vie scolaire où les relations interpersonnelles et l’apprentissage se confondent dans une période menant vers la vie d’adulte. (P.B.)

AYITI TOMA, AU PAYS DES VIVANTS Un film de Joseph Hillel

Canada GénéRiQUe : Canada. 2014. 83 min (V.O. multilingue avec sous-titres français). Documentaire écrit et réalisé par Joseph Hillel. Mus. orig. : Jowee Omicil. Participants : Lody August, Sean Penn, Laënnec Hurbon. sYnopsis : Haïti est la première république à être issue de l’esclavage. Au fil du temps, Haïti a survécu à l’impérialisme, aux dictatures et à de nombreuses catastrophes naturelles. Au-delà de cette Haïti, on trouve Ayiti Toma, un pays dont sont amoureux des rescapés, des intellectuels exilés, des humanitaires et des adeptes du vodou haïtien. Tous témoignent de l’importance de la sauvegarde de cette culture créole riche et battante. notes : Signifiant « notre pays qui est nôtre », AYITI TOMA est le titre de ce documentaire de Joseph Hillel qui s’intéresse aux différentes couches de la société haïtienne. Même Sean Penn, en aidant humanitaire, témoigne de son affection pour ce peuple qui peine parfois à entrevoir un avenir meilleur. Ensemble, les intervenants offrent une multitude de points de vue, partageant une passion commune pour ce pays de tous les possibles. (P.B.)


Index des films

CONSULTEZ NOTRE HORAIRE : 418 653-2470, poste 1 ou CLAP.ca

Films à l’affiche n° 183 9 mois ferme

Un film de Albert Dupontel ...................................................à partir du 4 avril ................p. 5

Ange gardien, L’

Un film de Jean-Sébastien Lord...........................................à partir du 7 mars ............p. 10

Angélique

Un film de Ariel Zeitoun .......................................................à partir du 21 mars .............p. 6

Autre Femme, L’

Un film de Nick Cassavetes .................................................à partir du 25 avril ...........p. 27

Avant l’hiver

Un film de Philippe Claudel ..................................................à partir du 7 mars ............p. 10

Ayiti Toma, au pays des vivants

Un film de Joseph Hillel .......................................................à partir du 21 mars ..........p. 29

Bunker

Un film de Patrick Boivin et Olivier Roberge .........................à partir du 7 mars ............p. 18

Casse-tête chinois

Un film de Cédric Klapisch ...................................................à partir du 25 avril ..............p. 6

Danse de la réalité, La

Un film de Alejandro Jodorowsky .........................................à partir du 18 avril ...........p. 12

Divergence

Un film de Neil Burger .........................................................à partir du 21 mars ..........p. 14

Dom Hemingway

Un film de Richard Shepard .................................................à partir du 4 avril .............p. 27

En solitaire

Un film de Christophe Offenstein .........................................à partir du 18 avril ...........p. 18

Ennemi

Un film de Denis Villeneuve .................................................à partir du 14 mars ..........p. 12

Garçons et Guillaume, à table!, Les

Un film de Guillaume Gallienne ............................................à partir du 21 mars ..........p. 21

Garde, La

Un film de Sylvain Archambault ...........................................à partir du 4 avril .............p. 14

J’espère que tu vas bien 2

Un film de David La Haye ....................................................à partir du 21 mars ..........p. 10

Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)

Un film de Arnaud Desplechin ..............................................à partir du 28 février ........p. 27

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill

Un film de Marc Boreal et Thibaut Chatel.............................à partir du 18 avril ...........p. 29

Maïna

Un film de Michel Poulette ...................................................à partir du 21 mars ..........p. 27

Marche, La

Un film de Nabil Ben Yadir ...................................................à partir du 11 avril ...........p. 18

Miraculum

Un film de Podz ...................................................................à partir du 28 février ...........p. 7

Only Lovers Left Alive

Un film de Jim Jarmusch.....................................................à partir du 25 avril ...........p. 25

Ours montagne, L’

Un film de Esben Toft Jacobsen ...........................................à partir du 14 février ........p. 29

Quai d’Orsay

Un film de Bertrand Tavernier ..............................................à partir du 14 mars .............p. 7

Rimes pour revenants

Un film de Jeff Barnaby .......................................................à partir du 28 février ........p. 25

Rio 2

Un film de Carlos Saldanha..................................................à partir du 11 avril ...........p. 29

Saveurs indiennes Un film de Ritesh Batra ........................................................à partir du 14 mars ..........p. 26

Secondaire V

Un film de Guillaume Sylvestre ............................................à partir du 14 mars ..........p. 29 Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

Tel père, tel fils

Un film de Kore-Eda Hirokazu ..............................................à partir du 28 mars ..........p. 26

The Grand Budapest Hotel

Un film de Wes Anderson .....................................................à partir du 28 mars ..........p. 25

Tom à la ferme

Un film de Xavier Dolan .......................................................à partir du 28 mars ..........p. 15

Uvanga

Un film de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu ......à partir du 14 mars ..........p. 26

TOUJOURS À L’AFFICHE LE 1ER MARS

GLORIA (V.O.S.-T.F.)

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AU BONHEUR DES OGRES (V.O.F.)

OMAR (V.O.S.-T.F.)

clap.ca


LES MARCHANDS PARTICIPANTS

10 %

CHEZ VICTOR

2778, ch. Sainte-Foy, Sainte-Foy 2360, ch. Sainte-Foy (la pyramide), Sainte-Foy 825, boul. Lebourgneuf, Québec 145, rue Saint-Jean, Québec

Achat minimum de 10 $. Sur le menu à la carte.

SOULIERS TOUT CONFORT

THÉÂTRE DE LA BORDÉE

315, rue Saint-Joseph Est, Québec 3 $ de réduction sur le prix courant.

LE PALAIS MONTCALM 995, place D’Youville

Sur le prix courant à la billetterie. Spectacles présentés par la Société du Palais Montcalm seulement.

1485, ch. Sainte-Foy (coin Eymard)

15 %

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC 401, Grande Allée Ouest, Québec

À l’achat de billets au guichet pour les concerts de l’OSQ. Cette réduction est offerte seulement à la billetterie au bureau de l’OSQ.

LES HORLOGES GRANDPÈRE DU QUÉBEC

140, route du Pont, bur. 4, SaintNicolas Sur articles sélectionnés.

20 %

THÉÂTRE PÉRISCOPE

939, av. de Salaberry, Québec

4 $ de réduction sur le prix adulte courant (maximum de 4 billets).

LE CARREFOUR INTERNATIONAL DE THÉÂTRE DE QUÉBEC

369, rue de la Couronne, Québec

5 $ à l'achat de billets à l'unité, deux billets par spectacle par personne.

25 %

VIDÉODROME SAINTE-FOY

PREMIER ACTE

Sur la location d’un film.

Sur le prix courant.

1325, route de l’Église, Sainte-Foy

870, av. de Sallaberry, Québec

STUDIOS DRAKKAR CENTRE DE FORMATION EN PHOTOGRAPHIE

1150, boul. René-Lévesque Ouest, Québec Applicable sur les cours de groupe et les ateliers (sauf « Le portrait en studio »). Ne peut être combinée avec aucune autre promotion.

* Certaines conditions s’appliquent. Ne peut être jumelée à aucune autre promotion. Applicable seulement sur l'Abonne-Clap régulier (70,95$).

Magazine Le Clap n° 183 · mars et avril · 2014

SEULE LA PERSONNE DÉTENTRICE DE L’ABONNE-CLAP PEUT BÉNÉFICIER DE CES RÉDUCTIONS. Sur présentation de votre carte, obtenez de 10 à 25 % de réduction chez les marchands participants. Toutes ces réductions sont applicables aux prix courants seulement, pour la durée de ce magazine. Non applicable sur les chèques-cadeaux et les abonnements. Ne peut être utilisée avec une autre promotion. Non monnayable. Tous les privilèges sont annulés après la date d’échéance de l’Abonne-Clap. Prix sujets à changement sans préavis.

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