Le réveil des combattants - Septembre 2019

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ETAT GÉNÉRAUXX DE LA PAIX

HO CHI MINH ENGAGEMENT DE TOUTE UNE VIE

VENEZUELA MANIFESTATION ANTI-IMPÉRIALISTE VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL DES PARTISANS DU PRÉSIDENT MADURO

Septembre 2019 - N° 857 - 5 €

Une rentrée marquée par les exigences des peuples, des Nations, des salariés Manifestations pour les retraites, la santé,

Etats Généraux pour la Paix

contre les privatisations

Ûtte pãr le climat, contre les inégalités

Manifestation contre la guerre, pour le désarmement, la souveraineté des peuples

Ensemble, défendons les valeurs de la République


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

L’ARAC dénonce un vote dangereux au Parlement européen qui manipule l’histoire et la mémoire Le Parlement européen a adopté (pour : 535 – contre : 66 – abstentions : 52), le 19 septembre 2019, une résolution sur « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ». Cette résolution est grave et abjecte. Elle constitue l’aboutissement de la stratégie de révisionnisme historique prônée par l’Union Européenne. Ce texte assimile fascisme et communisme. Il explique que l’origine de la seconde guerre mondiale serait… le pacte germano-soviétique. Non le pacte germano-soviétique n’est pas la cause de la seconde guerre mondiale. Les causes de la seconde guerre mondiale doivent être recherchées dans la complicité silencieuse qui a permis le développement du fascisme et du national-socialisme contre le mouvement ouvrier, la collusion des grands monopoles allemands avec Hitler. Elles sont à chercher dans le silence assourdissant qui a conduit les états d’Europe à abandonner l’Espagne Républicaine aux mains du fascisme, dans la lâcheté qui a conduit aux accords de Munich le 28 septembre 1938 entre Daladier, Chamberlain, Hitler et Mussolini. Cette résolution cherche à effacer la contribution décisive des communistes et des peuples de l’Union Soviétique à la défaite du fascisme nazi. Cette résolution occulte la gravité de la barbarie nazie et la renaissance du fascisme aujourd’hui. Il est important d’avoir une rigueur historique, nous la devons aux millions de victimes, à tous ceux et avant tout les communistes et le peuple Russe qui se sont battus pour arrêter et vaincre Hitler. Mettre sur le même plan et en les assimilant, le fascisme, le nazisme, le stalinisme et le communisme est une grossière simplification de la réalité. Le fascisme favorisé et mis en avant a été le moyen trouvé par les capitalistes pour écraser les mouvements révolutionnaires des années 30 et sauver leurs systèmes. Le fascisme est la créature du capitalisme, le moyen du repartage entre impérialistes du monde dans la guerre la plus violente de l’histoire. Les communistes, au contraire, dans chaque pays d’Europe, ont organisé et animé une résistance héroïque contre le fascisme. Ils ont pu le faire grâce au large soutien populaire dont ils disposaient. Présenter la Russie comme n’ayant souffert que du stalinisme (point 15 de la résolution), c’est nier l’ampleur des souffrances et des pertes subies par ce peuple, et par les soldats de l’Armée rouge (21 millions de morts), pour arrêter l’expansion nazie et permettre la libération de l’Europe. Cette résolution, d’une extrême gravité, vise à ouvrir la voie l’interdiction des partis communistes, des forces progressistes et du mouvement syndical comme ce fut cas dès 1933 en Allemagne. Avec ce texte, le Parlement Européen veut empêcher toute révolte, toute contestation démocratique. Le vote de ce texte est scandaleux et dangereux. Ceux qui l’ont voté portent une lourde responsabilité devant l’Histoire, ils font comme dans les années 30 le lit du fascisme. Nous n’acceptons pas la réécriture de l’Histoire sous peine de voir se reproduire les mêmes dangers. Réfléchir au passé pour construire le présent, implique d’avoir le courage et l’intelligence de regarder l’histoire de chaque peuple. Villejuif, le 23 septembre 2019

Le texte adopté par le Parlement européen : http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2019-0021_FR

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LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019


ÉDITO LE RÉVEIL RESISTER : AUJOURD’HUI POUR DEMAIN

SOMMAIRE Actualités L’ARAC dénonce un vote dangereux au Parlement européen qui manipule l’histoire et la mémoire............................................................................ 2 États Généraux de la Paix- 21 septembre - Créteil ................................................4-8 Une rentrée en mouvement ......................................................................................... 9 La peur des représailles, première cause de non-adhésion à un syndicat ............ 9

International Venezuela : Manifestation anti-impérialiste des partisans du président Maduro ....................................................................10 Golfe : Téhéran plaide pour un projet régional de sécurité ..............................10 Algérie : L’armée durcit le ton ........................................................................11 USA : Nid de faucons … .....................................................................................12

Mémoire L’Allemagne se prépare à l’arrivée d’une pauvreté de masse ..............................21

Vos Droits Réaffirmer l’exercice du droit à réparation dans le budget 2020 et les décennies à venir .................................................................................................................23 Extraits de l’intervention ARAC lors du Congrès Libre Pensée à Alizay ...............24

Vie de l’ARAC Tombola de Noël du Réveil ................................................................................. 25 Nos peines .......................................................................................................... 25 L’heure est à une grande mobilisation pour aider l’ARAC et son journal « Le Réveil des Combattants » ............................................................................. 26 Ensemble, soyons solidaires pour permettre à l’arac et à son journal de poursuivre notre combat : l’heure est grave, il y a urgence................................ 27 Vie de l’ARAC .............................................................................................. 29 à 31

P. 13 . D O S S I E R

HO CHI MINH e Engagement de toute une vie ◗ Dans ce numéro : 1 carnet bons de soutien + 1 enveloppe eloppe T

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires • Gérant : Raphaël Vahé

• Rédacteur en chef : Patrick Staat • Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt • Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier

L

a résolution du Parlement européen sur « l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe » constitue un acte politique inacceptable. Les déclarations relatives à l’histoire du 20ème siècle trouvées dans cette résolution sont erronées. Les collaborateurs de l’occupant nazi, avant même la capitulation signée par Pétain, étaient beaucoup plus occupés à traquer les militants des organisations démocratiques et les communistes qu’à organiser la défense de la France contre l’envahisseur hitlérien. Ils faisaient avant tout la guerre aux organisateurs de la résistance, aux créateurs et aux animateurs de l’esprit de résistance au fascisme. 1939 : dissolution de toutes les organisations démocratiques dont l’ARAC, et interdiction de leurs journaux. La résistance française au nazisme n’est pas née à partir de l’occupation nazie mais dès la naissance du fascisme allemand, et s’est organisée unitairement avec le mouvement Amsterdam-Pleyel en 1932 – lancé par Henri Barbusse, président de l’ARAC, et Romain Rolland. On le voit chaque jour, les enjeux d’hier se retrouvent dans les combats d’aujourd’hui, pour la souveraineté de la Nation, contre la montée de l’extrême-droite qui fait son lit sur la crise et sur le recul idéologique du débat politique. Comment ne pas faire le parallèle avec aujourd’hui alors que les inégalités n’ont jamais été aussi grandes, que la désespérance conduit des centaines de milliers de familles à se replier sur elles-mêmes. Comment ne pas réfléchir au combat et au courage de C cceux qui ont résisté au fascisme en Italie, Allemagne, en Espagne…, qui se sont engagés dans la résistance, au E moment où l’on porte atteinte à nouveau à la souveraim nneté nationale de la France au nom de l’Europe et des marchés. m Comment ne pas réfléchir à la nécessité de préserver les C vvaleurs républicaines quand le pouvoir actuel devient et pplus en plus autoritaire et violent. Nous sommes les héritiers de 1789, des grandes avancées N dde la Révolution Française, des espoirs et des utopies de lla Commune de Paris, des combats de la Résistance. Le travail de mémoire est une question primordiale, ce n’est pas un culte du passé. C’est un travail permanent, d’actualité, d’éducation, une action qui permet de comprendre les enjeux, les combats, les responsabilités d’hier pour mieux construire l’avenir. Il est décisif auprès des jeunes générations, auprès de tous ceux qui subissent la précarité, la misère, les inégalités, les atteintes à la liberté et aux droits. Comprendre les enjeux d’hier, c’est avoir plus de lucidité pour s’engager dans les combats d’aujourd’hui.

• Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Patrick STAAT Secrétaire Général LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

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Faisons la paix ensemble ! 2019 : Face à la menace de guerre sur la planète, il est urgent de se rassembler e d’agir ensemble pour la paix, l’amitié, et la souveraineté des peuples, la démocratie. Le 21 septembre, ce sont tenus à Créteil les Etats Généraux pour la Paix. M Malgré un calendrier chargé par les initiatives locales en faveur de la paix, les manifestations syndicales, la lutte pour le climat, malgré les difficultés pour de m nnombreux militants et élus d’être présents, nous avons eu une très belle assemblée eet un riche débat. La décision a été prise d’éditer le texte voté à l’unanimité des pparticipants en carte postale à l’intention du Président de la République.

Etats Généraux 21 septembre 2019 Acte 2 2e publication des élus, femmes et hommes engagés dans le combat pour la paix, ayant répondu à l’initiative de l’acte deux des Etats généraux. Nous les remercions de leurs soutiens. Ils ont participé, se sont excusés, ont manifesté leurs intérêts, ont pris et prennent des initiatives…

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C. Meyer, conseillère municipale de Nantes (44) :

Cécile Cukierman, députée (42) :

La ville de Nantes salue votre bel engagement et soutient votre initiative de réunir ces Etats Généraux de la Paix en rassemblant les forces sociales de tous horizons (syndical, politique, intellectuel) qui œuvrent pour cette grande cause. Plus que jamais, nous avons besoin de voix qui s’élèvent pour rappeler les principes de la Charte fondatrice de l’ONU. Mais la paix passe aussi par la lutte contre les inégalités, la reconnaissance de la souveraineté des nations et la transmission des valeurs républicaines.

Je veux saluer cette initiative qui prend tout son sens à l’heure où de nombreuses parties du monde des conflits armés sévissent. Il appartient à la communauté internationale de faire respecter les règles du droit international humanitaire. Je vous adresse tous mes vœux de réussite dans la réalisation de cet événement à la symbolique forte.

J. Bruneau, maire de Caen (14) : Montée de l’antisémitisme et des extrêmes, propagation d’une culture de la désinformation et accroissement des inégalités sont autant de facteurs laissant présager une progression des conflits armés dans le monde. Je tiens à saluer l’ARAC pour l’organisation de ces états généraux pour la Paix. L’Histoire a cependant démontré que le seul essor de mouvements pacifistes n’a jamais suffi à empêcher les guerres. Il nous faut également agir directement sur les causes des conflits. La priorité me semble de permettre la transmission de notre Histoire. A Caen, nous avons la chance de pouvoir compter également sur la présence du Mémorial, ce musée reconnu internationalement pour sa rigueur scientifique rappelle à chacun de ses visiteurs la fragilité de la paix. Nous devons également agir concrètement pour l’éducation et l’égalité des chances. S’informer et décrypter la complexité du monde est l’un des meilleurs remparts contre la haine et la guerre.

Pierre Ouzoulias, sénateur 92 : M. Pierre Ouzoulias en tant que petit-fils de résistants sait combien la paix est précieuse, il apporte naturellement tout son soutien à votre démarche humaniste de réunion de ces Etats généraux pour la Paix.

Martine Aubry, maire de Lille (59) : Sachez que je soutiens pleinement votre initiative, ainsi que votre attachement au préambule de la Charte des Nations Unies, trop souvent dévoyé.

Carole Grelaud, maire de Couëron (44) : Comme l’an passé, la ville de Couëron soutient ardemment cette initiative. Nous tenons à vous réitérer notre attachement aux valeurs et à la défense de la Paix et de la démocratie à travers le monde. La ville sera représentée par deux élus et qu’elle envisage d’octroyer à l’ARAC une subvention exceptionnelle qui participera au financement du déplacement de la délégation de la section de Couëron.

Carine Juste, maire de Villetaneuse (93) : Souhaite vous réaffirmer son plus grand soutien pour les initiatives que vous organisez en faveur de la paix.

Charles Beauchamp, conseiller départemental du canton d’Aniche (59) : Au nom du groupe communiste du département du Nord, je vous adresse tout mon soutien et remerciements pour votre invitation. Votre action en faveur de la paix est plus que jamais nécessaire à l’heure où de nombreux conflits et tensions traversent le monde.

Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers (92) : Nous ne pourrons donc malheureusement être présents à cet événement et nous vous prions de bien vouloir nous en excuser. Au moment où continuent de résonner des bruits de bottes dans le monde, où des peuples sont écrasés sous les bombardements et où le recours à la violence et à la force sont trop souvent légitimés alors que le véritable courage consiste à faire prévaloir sous l’égide de l’ONU les valeurs de tolérance, d’espoir, de progrès et de solidarité… autant de mots qui devraient résonner sur tous les continents.

Fabien Gay, sénateur 93 : Je soutiens cette initiative essentielle et souhaitais partager avec vous quelques mots. Pour parvenir à la Paix, nous devons mener le combat pour éradiquer la pauvreté et les famines. Menons le combat contre le réchauffement climatique, contre la déforestation et la pollution des océans. Menons le combat contre les discriminations, l’obscurantisme et le fascisme. Menons le combat contre l’oubli et la réécriture de l’histoire. Menons un seul combat, celui des idées, pour établir la paix, le désarmement et la coopération entre les peuples. LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

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Françoise Fiter, vice-président du département 66, présidente du groupe d’élu.e.s PCF : Malgré tout l’intérêt que nous portons au sujet évoqué. Nous vous prions donc de bien vouloir nous excuser. Il y a bien besoin de poursuivre et d’amplifier le combat en faveur de la paix, face aux nombreux gouvernements bellicistes et à ceux qui promeuvent la guerre comme une fatalité ou une nécessité. Ces Etats généraux s’inscrivent dans une perspective indispensable à l’être humain. Vous avez donc tout notre soutien. Très intéressé par vos travaux et les démarches entreprises pour la paix.

Alain Gest, Président d’Amiens Métropole (80) : Je tenais à vous remercier de ce que vous faites pour le Monde Combattant. Vous remercier aussi pour votre engagement au service de la Paix et de cette cohésion à laquelle vous participez, cette cohésion profonde nécessaire à la Paix sociale celle-là qui est si chahutée aujourd’hui. La transmission du devoir de devoir pour les jeunes générations est essentielle, c’est pourquoi nous œuvrons auprès des associations patriotiques pour que celle-ci s’effectue dans les meilleures conditions. Soyez assurés de notre soutien plein et entier et de notre mobilisation au service de la Paix.

Alain Bocquet, maire de St Amand les Eaux (59) : J’adresse, cette année encore, tout mon soutien à l’initiative de l’ARAC d’organiser des Etats Généraux de la Paix. Il y a urgence à agir et je félicite les associations d’anciens combattants qui portent par leur action la mémoire des horreurs de la guerre, d’être à la tête de cette mobilisation pour notre monde ne bascule pas à nouveau dans le chaos. Les menaces sur la paix se sont intensifiées avec notamment l’annonce du retrait américain. Partout, les budgets consacrés à l’armée et à l’achat d’armes progressent. Cette pente glissante sur laquelle s’engage notre planète est extrêmement dangereuse. Le milieu associatif, les élus, les citoyens doivent, plus que jamais se mobiliser pour dire non à la guerre ! Oui à la paix !

Laurence Cohen, sénatrice 94 :

François Rebsamen, maire de Dijon (21) :

Je tiens à apporter tout mon soutien aux Etats Généraux pour la Paix, organisés par l’ARAC, le 21 septembre prochain, à Créteil. L’ARAC nous rappelle combien le combat pour la paix, pour le droit des peuples à disposer d’un territoire, et la lutte contre tous les fascismes sont toujours d’actualité. Chacun-e d’entre nous ne peut qu’être inquiet-e face à ces guerres qui s’enlisent un peu partout face à ces drames humains sans que les leçons du passé n’aient été tirées. L’insulte fait place au débat d’idées, ce qui est lourd de menaces pour les êtres humains et la planète tout entière. Je sais que nous sommes nombreuses et nombreux à œuvrer collectivement à la construction de la paix, à exprimer notre solidarité à toutes celles et tous ceux qui luttent pour atteindre cet idéal progressiste et humaniste.

Dijon est une ville pour la Paix. Combien de villes l’affirment, le proclament et même l’érigent comme un principe citoyen essentiel ? Préservons-la et cultivons-la par la tolérance, par la fraternité et par l’amitié entre les peuples chère à votre association. Chaque année la ville se tient aux côtés de toutes les associations qui promeuvent la paix à l’occasion de la Journée internationale pour la Paix. Dijon a par ailleurs adhéré en septembre 2003 à l’AFCDRP comptant désormais plus de 7 000 villes membres dans le monde entier. Alors que la violence et le terrorisme embrasent le monde, que plus du tiers de l’humanité vit dans la pauvreté, je voudrais vous remercier pour votre contribution essentielle à la construction d’une culture de la paix.

Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe et Moselle (54) : Je souhaite cependant témoigner de l’action que le département de Meurthe –et-Moselle mène avec la Palestine et Israël depuis quelques années. La paix au proche orient est aussi indispensable qu’elle semble lointaine et en Europe l’écho de ce conflit traverse notre société comme un fait malheureusement acquis. C’est la raison pour laquelle, nous nous attachons notamment à susciter le dialogue entre palestiniens et israéliens au travers d’accueils de jeunes, d’échanges et en soutenant les associations locales. Pariant sur le fait qu’une meilleure compréhension des enjeux politiques et historiques permettra peut-être que des projets communs se construisent, nous tentons à notre échelle d’œuvrer pour la paix dans cette partie du monde. Je vous souhaite durant ces états généraux des échanges fructueux. 6-

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Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory (77) : La journée internationale de la Paix est, chaque année, l’occasion de s’interroger collectivement sur les moyens dont nous disposons pour faire d’un rêve universel, la paix dans le monde, une réalité. Ce rêve semble toujours plus inaccessible. Et pourtant nous pouvons le réaliser. Les Etats bien sûr, peuvent cesser de vendre des armes à ceux qui ne rêvent que de s’en servir. Les citoyens peuvent agir au sein du mouvement associatif. Les collectivités ne sont pas en reste, dont l’action internationale permet l’entraide et les amitiés qui, par-delà les frontières, constituent souvent les meilleurs remparts contre les fauteurs de guerre. Avec les villes de Schmelz en Allemagne, Prudhoe au Royaume-Uni, Loumbila au Burkina-Faso et le camp de réfugiés palestiniens de Nahr-el-Bared au Liban, Mitry-Mory s’est engagée de longue date dans cette démarche.

Colette Balland, conseillère départementale de Melle (79) : Cette initiative est pleine d’espoir et je souhaite que cet engagement puisse faire prendre conscience aux responsables politiques et à la société civile que nous devons agir collectivement et individuellement pour des améliorations sociétales et quotidiennes.

Marietta Karamanli, députée 72 :

Michelle Gréaume, sénatrice

Je tiens à vous féliciter pour votre initiative, comme vous le soulignez dans votre courrier, la paix demeure plus que jamais un enjeu majeur pour l’avenir des peuples, des nations et de notre planète. Je remercie l’Association Républicaine des Anciens Combattants pour l’organisation de ces Etats Généraux, puisse cette belle initiative perdurer.

du Nord :

Alain Bocquet, maire de St Amand les Eaux (59) : J’adresse, cette année encore, tout mon soutien à l’initiative de l’ARAC d’organiser des Etats Généraux de la Paix. Il y a urgence à agir et je félicite les associations d’anciens combattants qui portent par leur action la mémoire des horreurs de la guerre, d’être à la tête de cette mobilisation pour notre monde ne bascule pas à nouveau dans le chaos. Les menaces sur la paix se sont intensifiées avec notamment l’annonce du retrait américain. Partout, les budgets consacrés à l’armée et à l’achat d’armes progressent. Cette pente glissante sur laquelle s’engage notre planète est extrêmement dangereuse. Le milieu associatif, les élus, les citoyens doivent, plus que jamais se mobiliser pour dire non à la guerre ! Oui à la paix !

En effet, je participerai à la Marche pour la Paix qui se tient depuis de nombreuses années dans ma circonscription à Valenciennes ce même jour. Alors que la paix est fragilisée dans le monde, l’aspiration des peuples à vivre ensemble en paix, dans la solidarité, la justice et la fraternité est immense. En souhaitant plein succès à ce grand rendez-vous.

Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire (44) : La région des Pays de la Loire est consciente de l’enjeu de la paix et est sensible à tout type de manifestations œuvrant en ce sens. Les élus régionaux sont très sollicités sur cette période de rentrée et peuvent difficilement être présents à tous les événements aussi importants soient-ils.

Maxence de Rugy, maire de Talmont Saint-Hilaire (85) : Je tiens à vous adresser tous mes encouragements pour vos actions en faveur de la promotion de la Paix.

M. Franck Demaumont, maire de Chalette-sur-Loing (45) : C’est avec un intérêt tout particulier que j’ai pris connaissance de votre lettre. A l’occasion de cet événement mondial, la ville de Chalette tient tout au long de la journée un stand ayant pour thématique « la Paix dans le Monde », où est présentée l’exposition « Pour une culture de la paix » ; dans l’après-midi nous organisons une marche festive pour la paix avec les élus et diverses associations chalettoises. Comme vous le savez, notre commune et sa municipalité sont très attachées aux valeurs de paix et de fraternité et s’engagent au quotidien à les faire partager et vivre. Membre des « Maires pour la Paix », nous avons voté à l’unanimité au conseil municipal un vœu demandant au président de la République et au gouvernement d’engager le processus de ratification du Traité d’interdiction des Armes Nucléaires adopté à l’ONU le 7 juillet 2017. C’est avec beaucoup de force et de ferveur que nous soutenons l’Acte II des Etats généraux de la paix. LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

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Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord (59) :

La situation internationale est marquée par une multiplication des crises sociales, économiques, politiques porteuses de menaces pour toute l’Humanité. Elles aggravent les inégalités, les insécurités humaines et le sentiment d’humiliation des peuples. Elles attisent les violences, les guerres et le rétrécissement démocratique, hypothèquent la biodiversité et les conditions de vie sur terre. Le capitalisme est à la base de ce monde dangereux. La course à la rentabilité, la conquête des marchés, le productivisme, le consumérisme, le pillage des ressources naturelles par les multinationales nourrissent tous les déséquilibres. Les logiques de puissance et de domination sont à l’origine de l’interventionnisme et des opérations militaires. Pendant plusieurs siècles, les relations internationales ont été dominées par des rapports de puissances. La militarisation ne résout aucune de ces questions et tend même à aggraver les violences et les dégâts environnementaux. L’idéologie guerrière tente en permanence de se relégitimer. Un vaste mouvement de désengagement des accords internationaux s’amplifie. Le commerce des armes bat son plein, alimentant les guerres, ce qui est immoral et dangereux. La France n’est pas en reste. Macron fait de la défense européenne le cœur de la renaissance du projet européen et considère que le commerce des armes est un élément de compétitivité de la France. La paix est un projet politique au cœur des luttes émancipatrices. Cela passe par l’affirmation du primat du politique sur la force comme condition de la paix. La paix est incontournable de tout projet global pour l’humanité. Il faut faire converger les intérêts des peuples, remettre en cause le commerce des armes, dissoudre l’OTAN et mettre en place un cadre de sécurité collective.

Cécile Helle, maire d’Avignon (84) : Je souhaite apporter le soutien de la ville d’Avignon à l’organisation de ces Etats Généraux pour la paix, et à tous ceux qui participeront à cette belle et grande initiative, à cette lutte de tous les jours pour imposer la paix dans le monde. Nous pensons qu’il est urgent et impératif de rompre avec les politiques de la peur et la logique de la guerre. Nous faisons nôtres les grands objectifs fixés à l’ARAC à sa création : rassembler les hommes et les femmes dans l’action contre la guerre, pour la paix et la solidarité entre les peuples, cultiver la mémoire de l’histoire dans un esprit de vérité, promouvoir les idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité.

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Patricia MORHET-RICHAUD, sénatrice (05) ; Pascale BOYER, députée (05) ; Roger DIDIER, maire de Gap (05), Président de la Communauté d’Agglomération, Vice-Président Région Sud Paca ; Laurence TRASTOUR-ISNART, députée (06) ; Gisèle JOURDA, sénatrice de l’Aude (11) ; Hervé SCHIAVETTI, maire d’Arles (13) ; Marie-Agnès POUSSIER-WINSBACK, Vice-Présidente de la Région Normandie (14) ; Pierre Yves BRIAND, maire de Châteaubernard (16) ; Lionel QUILLET, Premier Vice-Président Département Charente-Maritime (17) ; Lilith PITTMAN, Vice-Présidente conseil départemental Corrèze (19) ; Jean-Claude LEIGNAC, maire d’Argentat-sur-Dordogne (19) ; Michel CASTELLANI, député (20) ; François SAUVADET, Président Département Côte-d’Or (21) ; Jean-François LARENAUDIE, maire de Notre-Dame-de-Sanilhac (24) ; Alice THOUROT, députée (26) ; Jacqueline FERRARI, conseillère régionale (25) ; Pierre CABARÉ, député (31) ; Yves d’AMECOURT, conseiller régional Nouvelle Aquitaine (33) ; Carole DELGA, Présidente région Occitanie (34) ; Kléber MESQUIDA, Président Conseil départemental Hérault (34) ; Laurence MAILLART-MEHAIGNERIE, députée (35) ; Isabelle PAVERO RAIMOND, sénatrice (37) ; Bertrand CHOUBRAC, conseiller départemental (44) ; Bertrand AFFILE, maire de Saint-Herblain (44) ; Philippe GROSVALET, Président conseil départemental (44) ; Alain HUNAULT, maire de Châteaubriant (44) ; Jackie GOULET, maire de Saumur (49) ; Jean-Paul BREGEON, adjoint au maire de Cholet (49) ; Jean-Noël BIGOT, sénateur (49) ; Laetitia SAINT-PAUL, députée (49) ; David NICOLAS, maire d’Avranches (50), président de la communauté d’agglomération Mt St Michel Normandie, Aina KURIC, députée (51) ; Jacqueline ARCANGER, maire Enée (53), conseillère départementale ; Gérard LONGUET, sénateur (55) ; M. FOUCAULT, maire de Séné (56) ; Céleste LETT, maire de Sarreguemines (57), Vice-Président Communauté d’agglomération Sarreguemines, président fédération départementale des maires de Moselle ; Denis THURIOT, maire de Nevers (58) ; Natacha BOUCHART, Vice-Présidente région Hauts de France (59) ; Jean-René LECERF, Président Département du Nord (59) ; Norbert JESSUS, maire de Trith St Léger (59) ; M. DECAGNY, maire de Maubeuge (59) ; M. MINOT, député (60) ; Michel CROMBERT, adjoint au maire de Wimereux (62) ; Jean-Pierre CORBISEZ, sénateur 62 ; Cathy APOURCEAU-POLY, sénatrice (62) ; Benoit POTTERIE, député (62) ; Natacha BOUCHART, maire de Calais (62) ; André CHASSAIGNE, député (63) ; Catherine TROENDEL, Sénatrice (68), Vice-Présidente Sénat ; M. SPIEGEL, maire de Kingerstheim (68) ; Romain LUTTRINGER, maire de Thann (68) ; Antoine DUPERNAY, Vice-Président du Département du Rhône (69) ; Gérard COLLOMB, maire de Lyon (69) ; Hervé MAZUREK, maire de Blanzy (71) ; Martine BERTHET, sénatrice (73) ; Loïc HERVÉ, sénateur (74) ; Estelle BOUCHET, conseillère départementale (74) ; Jean-François BAUD, maire de Douvaine (74) ; Patricai MAHUT, conseillère départementale (74), vice-président du conseil Savoie Mont-Blanc ; Eric LEJOINDRE, maire de Paris 18e (75) ; Alexandra CORDEBARD et les élus du 10e arrondissement de Paris (75) ; Charles REVET, sénateur (76) ; Céline BRULIN, sénatrice (76) ; Sylvie FARE, conseillère départementale (84) ; Maurice CHABERT, président du conseil départemental (84) ; Luc REYNARD, maire de Bedoin (84) ; M. LOMBERTIE, maire de Limoges (87) ; Philipe RIO, maire de Grigny (91) ; Yves LAURENT, délégué aux AC, mairie de Suresnes (92) présent ; Fathia ALAUDAT, maire-adjointe mairie de Malakoff (92), présente ; Aude LAGARDE, Maire de Drancy (93) ; Sylvie CHARRIERE, députée (93) ; Thierry MEIGNEN, maire du Blanc-Mesnil (93) ; Alexis CORBIERE, député 93 ; Jean-Christophe LAGARDE, député (93) ; Stéphane TESTE, député (93) ; Rolin GRANOLY, maire de Gagny (93) ; Laurent BARON, maire du Pré St Gervais (93) ; Patrice ANATO, député (93) ; Patrice CAMEJANE, maire de Villemomble (93) ; Jacques MAHEAS, maire de Neuilly-sur-Marne (93) ; Pierre-Yves MARTIN, maire de Livry-Gargan (93) ; Gilles POUX, maire de La Courneuve (93) ; Stéphanie DAUMIN, maire de Chevilly-Larue (94). Comme l’an dernier, un supplément du Réveil sera réalisé avec l’ensemble des travaux et des différentes interventions.


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Une rentrée en mouvement Personne ne sera épargné par la réforme des retraites, engagée par le gouvernement. Actifs comme retraités, comme le dit si bien la CGT, tous perdants. L’objectif du gouvernement, faire des économies sur le dos des salariés en abaissant leurs pensions, en reculant l’âge de la retraite, quel que soit le nombre de trimestres validés. Il veut passer d’un système de solidarité entre actifs et inactifs à un système de types privés, puisqu’il déterminera (le gouvernement) la valeur du point chaque année et veut ainsi contraindre les salariés à cotiser pour leur retraite à des fonds de pension privés. Fonds de pension qui pendant la crise en 2008 ont fondu comme neige au soleil

conduisant aux Etats-Unis, des millions de retraités ayant tout perdu, à la misère et à reprendre le travail, quel que soit leur âge. On le voit, ce n’est pas pour développer l’égalité des salariés que l’Etat veut cette réforme, mais pour avoir encore plus de moyens sans faire des cadeaux aux plus riches et mettre avec le principe des fonds de pensions, des sommes énormes à leur disposition et à spéculer. La CGT, Solidaire, l’UNEF, UNL, après les urgences, la RATP, les avocats, ont appelé à l’action et ils ont eu raison. Une première action qui doit appeler à une prise de conscience de ce qui est en jeu aujourd’hui avec cette réforme.

C’est-à-dire la remise en cause des choix faits à la libération, la remise en cause des valeurs républicaines que sont « Liberté, Egalité, Fraternité ». Nous espérons que les femmes, les jeunes, les salariés de notre pays vont se rassembler pour imposer d’autres choix empreints de solidarité, de justice sociale, d’égalité. De cet engagement dépend notre avenir à tous. Le 24 septembre est une 1re étape à nourrir, à entretenir, à développer.

La peur des représailles, première cause de non-adhésion à un syndicat Avec seulement 8 % de salariés syndiqués selon l'OCDE et 11 % selon le ministère du Travail, la France se situe dans le peloton de queue des pays développés. Mais il ne faut pas sous-estimer un facteur très concret : la crainte des conséquences professionnelles d'un investissement dans une organisation syndicale.

terroge des syndiqués. La moitié des quelque 33 000 personnes qui ont répondu au questionnaire diffusé par les organisations syndicales dans le cadre du baromètre partagent.

Le 12e baromètre de la perception des discriminations montre que c'est un sujet majeur. Et ce « a fortiori à l'heure où l'accent est mis sur le dialogue social dans les entreprises », souligne le Défenseur des droits, Jacques Toubon.

La « peur des représailles » dissuade de nombreux salariés de s'investir dans le syndicalisme, estiment un tiers des actifs et quatre adhérents sur dix. Pour 42 % des actifs et 66 % des syndiqués, s'investir dans le syndicalisme est un risque pour l'emploi ou l'évolution professionnelle. Plus de 40 % de ces syndiqués expliquent d'ailleurs en avoir personnellement pâti.

Le sondage réalisé auprès d'un échantillon représentatif de la population active de 1 000 personnes montre en effet que près d'un actif sur 3 estime que les discriminations syndicales « se produisent souvent ou très souvent ». Ce constat est amplifié lorsque l'on in-

Le secteur privé est plus touché que le secteur public. L'industrie et les transports sont le plus souvent montrés du doigt tandis que les délégués syndicaux, seuls habilités à négocier, sont plus pénalisés que les autres. Concrètement, se syndiquer est « un frein à

l'évolution professionnelle », disent 59 % des syndicalistes du privé et 39 % de ceux du public. L'impact salarial est aussi souligné (52 % dans le privé et 30 % dans le public). Les deux tiers des syndiqués s'estimant victimes d'une discrimination ont cherché à la faire cesser. Dans la majorité des cas, cela est resté au niveau de l'entreprise. Signe d'une certaine efficacité, 43 % considèrent que leur situation a ensuite évolué « positivement » et que la discrimination a même cessé pour 15 %. En revanche, 44 % des syndiqués estimant avoir subi une discrimination jugent que cela a conduit à des mesures de rétorsion.

Source : LES ECHOS – 19/09 – L. de Comarmond LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Venezuela

Manifestation anti-impérialiste des partisans du président Maduro

Manifestation du 21 septembre 2019 au Venezuela.

Au Venezuela, les partisans du président Nicolas Maduro se sont réunis samedi 21 septembre dans les rues de Caracas pour une manifestation anti-impérialiste. Malgré la pression internationale qui s’accroît, notamment au travers des sanctions américaines, le président vénézuélien semble avoir repris le dessus face à l’opposition dirigée par Juan Guaidó. Nicolas Ma-

duro a d’ailleurs signé cette semaine un accord avec des partis minoritaires de l’opposition, au grand dam de son rival qui apparaît plus que jamais affaibli. Selon l’AFP la manifestation s’est déroulée en musique sur l’avenue Universidad. Devant la scène, une foule en chemisette rouge agitait des drapeaux où l’on pouvait lire « No More Trump ». Les manifestants ont ensuite rejoint la Casa Amarilla, siège du ministre des Affaires étrangères qui se préparait à s’envoler pour l’Assemblée générale de l’ONU. « On va lui remettre nos 13 millions de signatures contre la politique meurtrière de Donald Trump contre notre peuple », a dit, à l’AFP, Orlando, 72 ans. Il voit d’un bon œil l’accord signé cette semaine avec une minorité au sein de l’opposition : « Tout ce qui peut contribuer à défaire la politique nord-américaine est le bienvenu. Et

aussi défaire la politique fasciste d’un secteur de l’opposition vénézuélienne. Ceux qui refusent de dialoguer de manière sincère, c’est eux. D’un côté ils dialoguent et de l’autre ils vous plantent un couteau dans le dos. » Référence à Juan Guaidó, opposé à cet accord, et qui a annoncé l’échec des négociations, car le gouvernement refuse, selon lui, de convoquer une nouvelle élection présidentielle. Mais pour Maximo, un autre manifestant, c’est une fausse excuse. « On pourrait convoquer une élection présidentielle, confie-t-il. Et je suis persuadé que la révolution bolivarienne sortirait victorieuse. Parce que l’opposition est déchirée : ils n’ont plus de leadership, plus de peuple, plus de manifestations, plus rien. Ils sont perdus. » En attendant, les États-Unis ont redit leur soutien à Juan Guaidó, et rien ne laisse présager une levée des sanctions, bien au contraire… avec AFP

Golfe

Téhéran plaide pour un projet régional de sécurité L’Iran a dénoncé la présence de “forces étrangères” dans le Golfe et annoncé la présentation à l’ONU d’un plan de coopération régionale, “endogène”, sur la sécurité de ce bras de mer crucial pour l’approvisionnement mondial de pétrole. La région vit un “moment sensible et d’une importance historique”, a déclaré le président iranien Hassan Rohani à l’ouverture d’un défilé militaire à Téhéran alors que l’Iran est accusé par Washington et Ryad d’être derrière les attaques ayant visé deux installations pétrolière majeures en Arabie saoudite le 14 septembre. Téhéran nie toute res10 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

ponsabilité dans ces raids menés par voie aérienne et revendiqués par des rebelles yéménites. Mais dénonçant une “escalade spectaculaire de l’agression iranienne”, le ministre de la Défense américain, Mark Esper a annoncé le déploiement dans le Golfe de nouvelles forces américaines, assurant qu’elles seraient défensives par nature(?).

Après avoir évoqué la possibilité d’une riposte militaire, le gouvernement Trump a calmé le jeu, privilégiant la “retenue” et une “solution pacifique”, tout en annonçant de nouvelles sanctions économiques qui étouffent le peuple iranien. Rohani a assuré une nouvelle fois que la “résistance et l’unité” du peuple ira-


INTERNATIONAL LE RÉVEIL nien viendraient à bout du “terrorisme économique” de Washington. Dénonçant la présence de “forces étrangères” ayant "toujours apporté douleur et malheur dans la région”, le religieux iranien a lancé à l’intention des Américains et de leurs alliés occidentaux : « Plus vous vous tiendrez éloignés de notre région, plus celle-ci connaîtra la sécurité (…) de notre point de vue, la sécurité du golfe Persique vient de l’intérieur. La sécurité du golfe Persique est endogène, la sécurité du détroit d’Ormuz est endogène. Les forces étrangères sont source de problème et d’insécurité pour notre peuple et pour la région », a-t-il affirmé.

Projet régional de sécurité ? Tendant une nouvelle fois “la main de l’amitié et de la fraternité” aux autres pays riverains du Golfe et affirmant être prêt “à ne pas tenir compte des erreurs passées” des pays de la région avec lesquels l’Iran a des différends, Rohani a annoncé qu’il comptait présenter “dans les prochains jours” à l’ONU un plan de coopération régionale destiné à assurer la sécurité du Golfe, du détroit

d’Ormuz et de la mer d’Oman avec l’aide des pays de la région. Il n’a toutefois pas donné plus de détail sur son initiative de sécurité régionale. Les tensions n’ont cessé de croître entre Téhéran et Washington depuis le retrait américain unilatéral en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran. Washington et Téhéran ont frôlé l’affrontement militaire direct en juin. Le locataire de la Maison-Blanche avait alors prétendu avoir annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes après que la République islamique eut abattu un drone américain dans la zone du détroit d’Ormuz. Les attaques du 14 septembre ont réduit la production de pétrole saoudienne, entraîné une flambée des prix de l’or noir et ravivé les craintes d’un conflit militaire entre les Etats-Unis et l’Iran. Selon Washington, le nouveau déploiement de troupes américaines dans la région du Golfe est “une première mesure” en réponse aux attaques du 14 septembre, à la demande de l’Arabie

Les USA prévoient de déployer des dizaines de milliers de soldats au Moyen-Orient (mai 2019).

et des Emirats arabes unis. Le nombre de troupes et l’équipement envoyés n’a pas été décidé, mais il s’agira d’un déploiement “modéré”, d’après l’état-major américain. Le général de division Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a dans la foulée, prévenu que tout pays qui attaquerait l’Iran verrait son territoire devenir le principal champ de bataille. « Nous ne permettrons jamais qu’une guerre empiète sur le territoire de l’Iran », a martelé l’officier. JP Delahaye

Algérie

L’armée durcit le ton L’armée algérienne a durci le ton, trois jours après l’annonce d’une élection présidentielle malgré le rejet de la rue. Les arrestations se multiplient. « J’ai donné des instructions à la gendarmerie nationale » pour empêcher la venue de manifestants « d’autres wilayas » (préfectures) à Alger, a déclaré lors d’un discours le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et homme fort de l’Algérie depuis la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril. Il a appelé à « l’application rigoureuse des réglementations en vigueur, y compris l’interpellation » et la saisie « des véhicules et des autocars utilisés », pour aller manifester à Alger, ainsi que la délivrance « d’amendes à leurs propriétaires ».

Dans ce discours prononcé à Tamanrasset, dans l’extrême sud du pays, le général Gaïd Salah a motivé sa démarche par l’existence de « certaines parties (...) aux intentions malveillantes, (qui) font de la liberté de déplacement un prétexte pour justifier leur dangereux comportement », lequel « consiste à créer tous les facteurs qui perturbent la quiétude des citoyens ». Ces « parties », non identifiées, drainent « chaque semaine des citoyens (...) vers la capitale afin d’amplifier les flux humains dans les places publiques, avec des slogans tendancieux qui n’ont rien d’innocent », a argué Ahmed Gaïd Salah.

« Leur véritable objectif est d’induire l’opinion publique nationale en erreur avec ces moyens trompeurs pour s’autoproclamer fallacieusement comme les porte-voix du peuple », a-t-il tonné. Depuis bientôt sept mois, l’Algérie est le théâtre chaque vendredi de maniLE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL festations contre le pouvoir. Celles-ci ont abouti à la démission du président Bouteflika en avril, mais elles se sont poursuivies sans faiblir avec parmi ses mots d’ordre le départ de l’ensemble du « système ».

Tour de vis ? Face à la contestation, le pouvoir a choisi le passage en force en annonçant, lors d’une allocution du président par intérim Abdelkader Bensalah, une nouvelle date pour la tenue d’une élection présidentielle, le 12 décembre. « Il n’y a pas lieu, pour quiconque, de chercher des faux prétextes pour remettre en cause l’intégrité du processus électoral ou l’entraver », a jugé, Ahmed Gaïd Salah, qui avait réclamé en début de mois qu’une date pour le scrutin soit vite fixée. Une précédente tentative d’organiser une présidentielle, le 4 juillet, avait échoué, faute de candidats.

Le mouvement (« Hirak ») rejette la tenue d’une élection avec le gouvernement actuel aux manettes. Il réclame au préalable le démantèlement de l’appareil hérité des 20 ans de présidence Bouteflika ainsi que la mise en place d’institutions de transition, ce que refuse le pouvoir. « C’est vraiment choquant. Au moment où nous avons dénoncé la fermeture de l’accès à la capitale à plusieurs reprises, le vice-ministre de la Défense (le général Gaïd Salah) assume publiquement de donner instruction aux forces de sécurité de bloquer l’accès à Alger », a déclaré à l’AFP Me Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH). Cette décision est « illégale », a-t-il ajouté, affirmant qu’il n’y avait « aucune réglementation en ce sens, bien au contraire : la Consti-

tution garantit aux Algériens l’égalité citoyenne et la liberté de circulation ». Cette interdiction constitue un tour de vis supplémentaire du pouvoir dans son face-à-face avec les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police procède à des arrestations avant le début de la grande manifestation du vendredi à Alger. Selon le coordinateur du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), 22 manifestants, ont été interpellé et placés en détention provisoire. Une autre figure du « Hirak », Samir Benlarbi a été également placé en détention préventive. Celle-ci intervient après celles de l’opposant Karim Tabou, écroué le 12 septembre, et de l’ancien vétéran de la guerre d’indépendance Lakhdar Bouregaâ, incarcéré depuis le 30 juin. JP D

USA

Nid de faucons Robert O’Brien est le nouveau conseiller à la Sécurité nationale du président américain. Farouche détracteur de l’ère Obama, il défend un retour à l’Amérique des années Reagan. Donald Trump a tranché. Robert O’Brien sera le quatrième conseiller à la Sécurité nationale du locataire de la Maison-Blanche. Du jamais vu pour un président au cours de son premier mandat. Après les anciens généraux Flynn et McMaster, il succède donc à John Bolton, dont les suggestions et la réputation de va-t’en guerre ont fini par exaspérer le président twitter. S’il est réputé plus diplomate que Bolton, O’Brien semble toutefois partager la ligne dure de son prédécesseur, pour qui il a travaillé à l’ONU. Sur l’Iran, dossier brûlant du moment après l’attaque des installations pétrolières saoudiennes, Robert O’Brien n’a jamais caché son exécration de l’accord nucléaire de 2015, parlant de « folie d’Obama » et allant jusqu’à comparer cette négociation internationale aux accords de Munich signés en 1938 avec

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l’Allemagne nazie. « Il n’y a aucune preuve qui permette de croire que nous pouvons faire confiance » à l’Iran, écrivait-il dans son livre, qualifiant Téhéran d’« ennemi juré » des Etats-Unis, « déterminé à changer les contours de l’ensemble du Moyen-Orient et à détruire l’allié régional clé de l’Amérique, Israël ». Dans ce même ouvrage, Robert O’Brien citait l’un de ses « héros », Ronald Reagan faisant sienne sa doctrine de politique étrangère. Rappelons que durant son mandat il favorisa de multiples interventions américaines en Amérique Latine, notamment au Nicaragua et accéléra considérablement la course aux armements avec l’ex-Union Soviétique… « Il avait raison » estime le nouveau conseiller à la sécurité nationale. « Face aux nouveaux défis mondiaux, il est

Donal Trump et Robert O’Brien.

temps de revenir à une politique de sécurité nationale fondée sur la “paix par la force”. Une Amérique forte sera une nation en qui nos alliés peuvent avoir confiance et que nos adversaires n’oseront pas défier ». Tout un programme ! Alors que la situation internationale est plus que jamais tendue Trump multiplie les gestes provocateurs et les nominations de « va-t’en guerre » à des postes clés mettant en danger l’équilibre de la planète et transformant la Maison Blanche en véritable nid de faucons. JP Delahaye


LE CAHIER MÉMOIRE N° 857 SEPTEMBRE 2019

HO CHI MINH Engagement de toute une vie « Rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté » Par Jean-Pierre ARCHAMBAULT Rédacteur en chef de Perspectives La mémoire du passé avec Ho Chi Minh côtoie le présent avec l’élection du Vietnam au Conseil de Sécurité de l’ONU pour la mandature 20202021, avec 192 voix sur 193, et la 7e Marche Mondiale contre Monsanto. Également, le passé et le présent s’interpénètrent car, plus de 40 ans après la fin de la guerre du Vietnam, l’Agent Orange-dioxine tue encore. Il y a 50 ans, le 2 septembre 1969, Ho Chi Minh décédait. Le 2 septembre est le jour de la fête nationale vietnamienne : le 2 septembre 1945 fut proclamée l’indépendance du Vietnam dont Ho Chi Minh est le père. Alain Ruscio nous propose un portrait d’Ho Chi Minh, « un patriote et un révolutionnaire ». Ho Chi Minh naît en 1890 au centre Vietnam dans un pays alors sous la domination coloniale féroce de la France. Internationaliste, il consacre sa vie à la libération nationale de son pays : Guerre d’Indochine avec la victoire vietnamienne de Dien Bien Phu et Guerre contre les États-Unis d’Amérique dont il ne verra pas la victoire finale en 1975 et son Vietnam indépendant et unifié. Ho Chi Minh a vécu en France de

1918 à 1923. En 1919, avec un groupe de patriotes annamites, il adresse à la Conférence de Versailles un texte exigeant que le gouvernement français reconnaisse au peuple vietnamien son droit à la liberté, la démocratie et l’égalité, les mêmes garanties qu’aux Européens. Aucune suite n’y sera donnée. Ho Chi Minh comprend que le système colonial n’est pas amendable. Il en tire la conclusion que les nations opprimées doivent compter avant tout sur leurs propres forces et que les Vietnamiens doivent chercher à se libérer eux-mêmes. 2019 est aussi l’année du 100e anniversaire de la communauté vietnamienne en France. En 1920, Ho Chi Minh participe à la fondation du Parti communiste français au Congrès de Tours. Le 18 mai dernier a eu lieu la Marche contre Monsanto-Bayer. Le succès fut au rendez-vous : une manifestation combative et festive marquée par une forte participation de la jeunesse. Le passif de Monsanto est lourd : Agent Orange, OGM, glyphosate, extinction massive des insectes et de la biodiversité, pollution des sols, de l’air et de l’eau… Parmi les thèmes de la

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

manifestation, le procès intenté par Tran To Nga à 18 firmes chimiques nord-américaines, dont Monsanto, qui ont fourni l’Agent Orange-dioxine à l’armée des ÉtatsUnis pendant la guerre du Vietnam, la plus grande guerre chimique de tous les temps. Tran To Nga a pris la parole en fin de manifestation. Son comité de soutien était l’un des organisateurs de la Marche, avec plus d’une centaine d’associations. Et rappelons qu’en avril de cette année le Vietnam a fait le choix courageux d’interdire le glyphosate. Un exemple à suivre… Dossier réalisé avec l’aimable autorisation du journal « Perspectives » de septembre 2019 de l’Association Franco-Vietnamienne.


LE RÉVEIL DOSSIER Il y a 50 ans, le 2 septembre 1969, Ho Chi Minh décédait. Alain Ruscio nous propose le portrait d’un patriote et d’un révolutionnaire. En France, ils seront nombreux à dénoncer la « sale guerre » coloniale. Parmi eux, Raymonde Dien, Madeleine Riffaud et Henri Martin, futurs membres fondateurs de l’AAFV qui resteront toute leur vie des militants et des amis fidèles du peuple vietnamien. Ils furent reçus tour à tour par le président Ho Chi Minh (1). Un témoignage de Dô Ca Son, ancien soldat de l’Armée Populaire de la République du Viêt Nam. Une interview de Tran Van Khe, résistant et musicologue, par Thuy Tien Ho.

HO CHI MINH : portrait d’un patriote et d’un révolutionnaire

Il y a cinquante ans, l’Oncle Ho s’en allait doucement… Il avait proclamé : « Rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté ». Le sens de toute une vie… Le 2 septembre est, au Vietnam, la date de la fête nationale (proclamation de l’indépendance, en 1945). Rictus de l’Histoire : c’est ce jour-là, en 1969, que meurt Ho Chi Minh, le père de cette indépendance. Madeleine Riffaud, qui l’a bien connu, écrira joliment — et tristement : « L’Oncle Ho est parti à la mi-automne ». Oncle… Beaucoup, ô combien à juste titre, se méfient de ce type d’appellation, qui rappelle de sinistres souvenirs (Petit père…). Oui. Sauf que, pour l’immense majorité des Vietnamiens, ce lien quasi filial était – et est toujours – profondément ressenti. Si quelqu’un décide, un jour, d’organiser un référendum mondial sur le thème : Quels ont été les dix grands hommes du siècle passé ? Nul doute qu’Einstein, Picasso, Charlie Chaplin recueilleront des suffrages. Parmi les 14 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

politiques, il se trouvera forcément des Américains pour voter Roosevelt, des Français pour choisir de Gaulle, des Britanniques pour évoquer Churchill… Mais il faudrait des noms à dimension universelle. Pour notre part, nous n’en voyons pas beaucoup… Gandhi, bien sûr… Martin Luther King, Mandela, oui… ... et Ho Chi Minh. Oh, certes, ce nom, par le fruit d’un calcul froid de ceux qui façonnent la mémoire historique, est un peu oublié en Occident. Mais réfléchissons : cet homme a personnifié tout à la fois la lutte contre le colonialisme (français), le combat contre l’impérialisme (américain), le droit des peuples à vivre dans l’indépendance et la volonté de construire un socialisme ancré dans une histoire nationale. En ce sens, la vie et le message de Ho Chi Minh sont uniques.

Au service de la Révolution C’est en 1890, au centre Vietnam, que naît un certain Nguyen Tat Thanh, qui adoptera plus tard cent pseudonymes, avant de devenir, pour l’Histoire, Ho Chi Minh. Son pays est alors occupé par la force brutale du colonialisme français. Dès son adolescence, comme bien des patriotes de sa génération, il se pose des questions : Comment sortir de cette situation ? Sur quelles forces s’appuyer ? Il ne croit pas à la capacité des forces sociales anciennes, liées à une monarchie vietnamienne obsolète, pour trouver cette voie. C’est à l’extérieur du pays qu’il part, à vingt ans, chercher ces solutions.

Son passage par la France, de 1919 à 1923, sera de ce point de vue capital. Au début de son séjour, sa culture politique est encore rudimentaire. Mais il fréquente divers cercles politiques de la gauche française, Parti socialiste, CGT, Ligue des Droits de l’Homme… Plus tard, il gardera le souvenir ému de ces premiers Français qui lui disaient « Monsieur » ou même, mot nouveau pour lui, « camarade ». Fin 1918, il adhère au Parti socialiste, étant ainsi un des tout premiers colonisés à s’inscrire aussi directement dans la vie politique française. Il signe, dans L’Humanité le 2 août 1919, un premier article dont le titre est évocateur : « La question indigène ». Le Parti socialiste est alors traversé par une polémique qui enfle avec les mois. Faut-il soutenir la République des Soviets ? Faut-il, surtout, adhérer à la toute jeune Internationale communiste ? Le futur Ho Chi Minh n’a pas de formation globale qui lui permet de trancher entre les thèses en présence. Une seule chose compte, pour lui : qui s’intéresse au sort de son peuple ? Qui s’engage à le défendre ?

Ho-Chi-Minh.


DOSSIER LE RÉVEIL Les défenseurs de la « vieille maison » socialiste lui paraissent, de ce point de vue, étrangement passifs. Par contre, les partisans de l’adhésion, que l’on commence à appeler « communistes », sont plus intransigeants en ce domaine. En décembre, à Tours, il vote, avec la majorité, pour la création d’un Parti nouveau. Une photo célèbre le représente, frêle, timide, en train d’intervenir. À ses côtés, une silhouette connue, un peu plus massive, celle de Paul Vaillant-Couturier. Et ce n’est pas par hasard que ces deux futurs dirigeants du communisme international se retrouvent côte à côte. À partir de ce moment, il déploie une grande activité. Outre ses réunions politiques, ses meetings, il publie un ouvrage de dénonciation, Le procès de la colonisation française (1925), il écrit dans toute la presse de gauche, Le Populaire, L’Humanité, La Vie ouvrière, mais aussi, plus surprenant, dans Le Libertaire. Mais, traqué par la police, menacé en cas d’arrestation d’être reconduit en Indochine (et donc, probablement, assassiné), il se rend clandestinement à Moscou (juin 1923). C’est alors une vie de militant de l’Internationale qui commence. Mais le jeune Vietnamien est tout le contraire d’un apparatchik froid, déshumanisé, sans enthousiasme. Il est et restera un militant. Il veut consacrer, il consacre, sa vie à la révolution mondiale, sans jamais du reste perdre de vue la libération nationale de son pays. Il sillonne le monde, acceptant une vie austère, prenant des risques. On le voit à Canton, en Asie du sud-est (Thaïlande, Malaisie)…, partout où l’impérialisme sévit, partout où il faut entretenir la flamme de la révolution. Entre-temps, en Indochine, les idées communistes progressent. Le 3 février 1930, est créé le Parti communiste vietnamien. Évidemment, Ho Chi Minh est présent à cette réunion, ce qui fera de lui, par parenthèse, le membre fondateur de deux Partis communistes, ce qui n’est pas si courant… Sur injonction de l’Internationale, le PC Vietnamien devient PC Indochinois.

Ce jeune Parti, bien que subissant de plein fouet la répression coloniale, réussit progressivement à s’implanter sur tout le territoire du Vietnam, les rapports affolés que la Sûreté envoie à Paris en font foi. Lorsque survient la Seconde Guerre mondiale, Nguyen Ai Quoc, qui vit hors du Vietnam depuis trente ans, sait que le conflit va accélérer les difficultés du système colonial. Il rentre, toujours clandestinement, dans son pays. C’est à ce moment qu’il adopte son nouveau pseudonyme, Ho Chi Minh. Il fonde un Front de libération nationale, vite appelé le Viet Minh. Il a à ses côtés les meilleurs fils du mouvement national et communiste du pays, tous de jeunes hommes déterminés. Parmi eux, ses deux fils préférés : Pham Van Dong, son futur Premier ministre, et un certain Vo Nguyen Giap, qui n’est pas encore général… En 1945, le Viet Minh profite de l’effondrement du Japon et de l’affaiblissement du système colonial pour prendre la tête d’une insurrection générale. Le 2 septembre de cette année-là, Ho Chi Minh proclame l’indépendance du Vietnam. Pour la première fois dans l’histoire, un peuple de couleur, comme on disait alors, ose défier une grande puissance blanche.

Un modèle ? Non, un parcours Première constatation, relevée même par des biographes a priori hostiles : devenu dirigeant, puis chef d’État, Ho Chi Minh a toujours tenu à continuer à vivre de la même façon, c’est-à-dire modestement. Certains se sont gaussés de son moralisme, de sa tenue délibérément simple (sa vareuse élimée, ses fameuses sandales). Sans doute y avait-il dans cette attitude une certaine affectation. Mais réfléchissons à la portée de ce choix, de ce message, car message il y avait. Il peut être résumé d’une formule : pour un révolutionnaire, la dimension éthique ne doit jamais être absente de la vision politique. Quel contraste entre cet homme, son entourage direct et les nomenklaturas qui ont sévi ailleurs ! Quelle dis-

tance entre Ho et les dirigeants bardés de médailles que l’on voyait au même moment sur les estrades de Moscou ou de Bucarest ! L’heure n’est plus, et fort heureusement, aux hommes de fer, aux héros positifs donnés en exemple. Les hommes de progrès ont déjà donné, et on sait ce qu’il leur en a coûté. Il ne s’agit donc nullement de chercher un nouveau modèle, après tant de désillusions. Mais, simplement, de réfléchir sur un parcours humain et politique. Et si cette réflexion était nécessaire ? Et si le message de Ho, dépourvu de toute prétention théorique, mais terriblement, essentiellement pratique, était toujours d’actualité ? Certains de ses discours, relus après l’effondrement du socialisme dit réel en Europe, sonnent étrangement. Certaines de ses mises en garde semblent avoir été écrites aujourd’hui : le divorce avec la population ne guette-t-il pas à chaque instant un Parti communiste au pouvoir ? Comment l’éviter ? Le bureaucratisme est-il une tare inévitable ? Autant de questions, on en conviendra, qu’il eût été sain – et salvateur – de se poser en certaines capitales, naguère. Autant de questions que les dirigeants de Hanoï ne doivent, ne devront et de toute façon ne pourront pas éluder. Alain Ruscio LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER

Raymonde Dien Février 1950. Raymonde Dien, militante de la Jeunesse communiste, informée du passage dans la gare de Saint-Pierre-desCorps, près de Tours, d’un train chargé d’armes et de munitions à destination de l’Indochine, décide de s’y opposer, avec d’autres militants. Lorsque le train veut quitter cette gare, elle se couche sur les rails, bloquant le convoi. Arrêtée, elle connaît un procès retentissant. Son arrestation et son incarcération feront beaucoup pour la mobilisation de la jeunesse contre la guerre d’Indochine. Madeleine Riffaud Prestigieuse résistante, elle devient journaliste après la libération de la France. Madeleine Riffaud est particulièrement investie dans les luttes contre la guerre d’Indochine. Après les accords de Genève de 1954, elle est envoyée par son journal, « La Vie ouvrière », organe de la CGT, en République démocratique du Vietnam. Commence alors une longue histoire d’amour entre cette jeune femme passionnée et le peuple vietnamien. Elle dénonce, dans « L’Humanité », à la radio, les bombardements sur la RDV, les crimes de guerre américains, elle vit avec les maquisards du FNL au Sud. De l’avis unanime, ses reportages contribueront grandement à la mobilisation de l’opinion française contre la guerre menée par l’impérialisme américain. Henri Martin Jeune résistant contre l’occupant nazi en France, il décide à la fin du conflit en Europe de poursuivre ce combat en Extrême-Orient, contre les Japonais. Mais, entre son engagement et son arrivée en Indochine, le Japon a été vaincu. C’est désormais face au peuple vietnamien, en

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lutte pour son indépendance, qu’il se trouve. Après de nombreuses demandes de quitter l’armée, il y entreprend un travail clandestin de propagande anti-guerre : « Je suis toujours prêt à donner ma vie, mais c’est mon devoir de crier mon indignation contre la guerre qu’on nous fait mener au Vietnam, et si on me traîne aujourd’hui devant un tribunal c’est que ceux qui dirigent mon pays le trahissent, comme pendant l’occupation. » Arrêté en mars 1950, il est condamné. Commence alors une campagne, nationale et internationale, d’une grande intensité, animée surtout par le PCF, à laquelle s’associent des intellectuels dont Jean-Paul Sartre. Henri Martin est finalement libéré en août 1943. Dô Ca Son Ancien soldat de l’Armée Populaire de la République du Viêt Nam, Professeur de français et de philosophie à l’Université de Hanoï. J’étais adolescent. Je suis né dans une famille de riches aristocrates du Nord Viêt Nam, jusqu’à la révolution. Mon père et ma mère étaient à mon côté et étaient d’accord avec moi. Et mon cas personnel n’était pas une exception. Les jeunes, comme moi, mais issus d’une famille plus riche, plus noble, étaient tous pour la révolution. Et ce sentiment était très fort chez nous, les jeunes, à l’époque. Nous adorions la France, le peuple français. Mais quand il a fallu combattre, dans les rangs de l’armée populaire vietnamienne, non seulement il y avait des ouvriers, des paysans, des représentants de toutes les couches sociales du Viêt Nam, également les riches, les nobles, les aristocrates, les fonctionnaires, les anciens fonctionnaires français. Nous étions très unis dans cette armée, nous avions un idéal. J’ai fait la guerre à Dien Bien Phu. Sur Eliane 2, pendant 38 jours, les combats incessants, jour et nuit, sans répit, mais pourtant il y avait des minutes de silence sur cette colline et j’étais dans les tranchées avec une mitraillette, un pistolet et pendant les minutes de silence entre deux combats, je lisais Françoise Sagan, « Bonjour Tristesse », à cent mètres des Français. Ces livres étaient largués en parachutes par les avions français pour les officiers français mais ce livre est tombé dans mes mains...


DOSSIER LE RÉVEIL

Interview de Tran Van Khê, résistant et musicologue de renommée mondiale

Hô Thuy Tiên : ta famille a résisté à la présence française. Peux-tu nous raconter ? Tran Van Khê : mon arrière-grandpère était généralissime sous les règnes Minh Mang et Thiêu Tri dans l’ancienne royauté, l’ancienne monarchie. Il a combattu la présence française. Ma mère, issue de cette riche famille, a su rompre avec ses liens afin de pouvoir s’engager à faire la révolution et penser à l’émancipation du peuple vietnamien, à la libération du pays. Je trouve son attitude formidable parce que si elle avait appartenu à une classe d’opprimés, il aurait été naturel qu’elle cherche à se dégager de cette condition afin de trouver un avenir meilleur. Mais elle était fille de riches propriétaires, elle possédait des rizières et elle a tout vendu et elle a tout donné aux révolutionnaires. Ma mère était secrétaire de cellule du parti pré-communiste, le parti qui deviendra par la suite le parti communiste, du village de Vinh Kim. Elle a participé, presque organisé une manifestation pour protester contre une mesure imposée par l’administration française à propos des impôts. Elle s’est retrouvée en tête de •

la manifestation alors qu’il y avait une forte répression ; les soldats sont arrivés et ont tiré en l’air et ont dispersé la foule des manifestants et ensuite, avec leurs baïonnettes, ils ont avancé sur les manifestants. Tout le monde a pu se cacher. Ma mère s’est cachée dans une botte de foin. Lorsque les soldats sont venus pour arrêter les manifestants, ils ont piqué dans les bottes de foin avec leurs baïonnettes. Alors elle a été blessée mais elle a pris du foin pour essayer d’essuyer les traces de sang sur la lame de la baïonnette. Elle a été blessée deux ou trois fois et on l’a transportée à l’hôpital à Cho Lon. Quand on est blessé dans une manifestation, on risque d’être découvert. Heureusement il y avait un médecin qui était musicien, ami de la famille. Ce médecin du nom de Chau a protégé ma mère et l’a admise comme une personne malade. Ses blessures se sont infectées et on l’a transportée au village où elle est morte

des suites de ses blessures, à l’âge de 31 ans le 25 juin 1930. Hô Thuy Tiên : toi-même, tu as fait la résistance… ? Tran Van Khê : oui, j’étais alors étudiant en médecine. Je ne voulais pas porter les armes. Je soignais les blessés, organisais et donnais des spectacles pour la population et les maquisards. Je chantais et un autre étudiant en médecine faisait des conférences sur l’histoire du Viet Nam, soulignant les périodes au cours desquelles les Vietnamiens avaient su lutter pour retrouver l’indépendance. Pour alimenter les caisses des hôpitaux, j’ai organisé une sorte de troupe de théâtre, de chant, de musique pour aller de village en village, chanter tous les soirs, recueillir de l’argent : 70 % pour l’hôpital et 30 % pour la troupe. Hô Thuy Tiên : ton rôle était aussi de

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LE RÉVEIL DOSSIER « Quels pirates ? » Il a dit : « C’est le Viet Minh ! ». J’ai répondu : « Non, ce sont ceux qui luttent pour l’indépendance ! ». Naturellement il était un peu surpris. J’ai demandé : « Vous avez fait de la résistance ? ». Il a répondu : « Oui », alors j’ai dit : « Je fais la même chose ». Il a répondu : - « Mais pas du tout ! » - « Pourquoi ? ». - « Parce que les Allemands ont occupé mon pays ! » - « Et vous, qu’est-ce que vous occupez ? » - « Notre colonie ! » - « Mais votre colonie, c’est mon pays ! » C’est alors qu’il m’a compris et qu’il m’a dit qu’il allait me relâcher. Je lui ai dit : « Je ne peux pas, parce que si vous me relâchez, ils vont me fusiller aussitôt ». Alors il m’a dit de le suivre et il m’a accompagné jusqu’au fleuve et je suis parti. Il était là pour me protéger et dans ma hâte j’ai oublié de lui demander quel était son nom. C’était un jeune officier français et il a été mon sauveur, il m’a sauvé la vie. Quand j’y pense, je me dis que des hommes qui auraient pu devenir amis sont aussi capables de s’entretuer… Hô Thuy Tiên : il y a un autre soldat faire la liaison avec les autres résistants ? Tran Van Khê : oui, je revenais d’une mission de la province de Rach Gia vers Can Tho. Ce soir-là, les Français avaient subi des pertes cruelles à cause d’une embuscade. Une quinzaine de Français avaient été tués et, pour venger ces soldats tués, ils avaient décidé d’exécuter une quinzaine de soldats Viet Minh. Lorsqu’ils ont arrêté ma barque, l’un des soldats collaborateurs des Français m’a reconnu et a dit que j’étais un Viet Minh et automatiquement je devais être fusillé. On a fouillé ma barque dans laquelle j’avais un livre de Lavignac sur la musique. Le chef de camp est arrivé avec le livre dans la main et m’a demandé pourquoi j’étais avec les pirates. J’ai dit : 18 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

français qui, lui, est devenu ton ami. Tran Van Khê : oui, mon travail était aussi d’essayer d’entrer en contact avec les Français. Un jour à Saïgon, je me rappelle encore, c’était en 1947. À cette époque, mon frère et ma sœur tenaient un petit café au Camp des Mares. Ce jour ils m’ont dit qu’il y avait un jeune soldat français, très bien élevé, bien habillé, très propre, très élégant et surtout très poli et que ce soir il allait venir… Il était soldat du Corps Expéditionnaire, engagé volontaire. Il n’a pas participé aux opérations. Il était idéaliste, il croyait que le Viet Minh, c’était des pirates et que la France devait garantir la paix dans son ancienne colonie. Il a parlé du Viet Minh comme de pirates mais, comme j’étais présent, j’ai dit : « Non, Viet Minh, cela signifie l’alliance des personnes qui luttent pour l’indépendance du Viet Nam ». Alors, il m’a dit : « Ça n’est pas ce que je croyais, je n’ai encore jamais rencontré un Viet Minh, je ne sais pas qui ils sont ». Je lui ai demandé s’il voulait rencontrer un Viet Minh et il m’a répondu qu’il voudrait bien. J’ai dit : « Il est devant toi ! ». Il m’a dit : « Ça n’est pas possible, ça n’est pas vrai, tu n’es pas un Viet Minh, tu parles fran-


DOSSIER LE RÉVEIL çais ! ». Je lui ai répondu : « Et tu crois que le Viet Minh parle quelle langue ? Il parle le vietnamien et le français ! ». Je lui ai alors parlé de l’idéal des Vietnamiens pour l’indépendance. Il m’a demandé si je n’avais pas peur qu’il me dénonce et que l’on m’arrête ? J’ai répondu qu’il n’était pas le genre de soldat qui cherche à faire du zèle pour faire arrêter quelqu’un qui lui parle à cœur ouvert. C’est comme ça que notre amitié a commencé. Après on a pris ensemble un café mais il n’était pas encore tout à fait sûr que ce que je lui avais dit était vrai. Par la suite, il a convenu que les Viet Minh n’étaient pas des pirates et il a dit qu’il ne renouvellerait pas son engagement et qu’il rentrerait en France mais qu’il aimerait garder contact avec moi. Il m’a donné sa carte. Si tu as besoin de quelque chose, m’a-t-il dit, si tu as l’occasion d’écrire en France, mon adresse est là. Et nous nous sommes quittés. Plus tard, j’ai été arrêté par la police, j’étais surveillé de très près du matin

au soir. Mes amis m’ont dit, tu es « grillé », il vaut mieux que tu partes d’ici. Alors j’ai pensé à François. Je lui ai écrit à tout hasard que j’avais besoin d’un certificat d’hébergement, lui demandant s’il pouvait m’en procurer un… J’ai reçu aussitôt une réponse. Ses parents lui ont dit que, puisque j’étais son ami, ils pouvaient faire pour moi un certificat d’hébergement. Ça n’était pas de la complaisance, je pouvais vraiment rester chez eux si je trouvais que la chambre de bonne qu’ils possédaient au 6e étage n’était pas trop petite pour moi. Je suis resté pendant 6 mois chez lui et après j’en suis parti avec beaucoup de tristesse, c’était en mai 1949 ! Ce certificat d’hébergement m’a sauvé la vie, il m’a permis de venir en France, d’y étudier, d’y travailler pendant un demi-siècle ! J’ai même pu tourner des films, ce qui m’a permis de mettre de l’argent de côté et de financer mes études sur le long terme. Ils ont eu un bon succès, comme « Ma

vie commence en Malaisie ». Ou « La rivière des trois jonques », c’est d’ailleurs comme ça que tu m’as découvert, en allant au cinéma voir ce film avec ta maman ! La famille de François est comme la mienne, il est comme un frère et toute sa famille ses parents comme ses sœurs me considèrent comme un enfant de la famille.

Il y a un siècle : à la conférence de Versailles, le premier acte politique du futur Ho Chi Minh n 1911, un très jeune Annamite (c’est le terme alors utilisé pour désigner les Vietnamiens) quitte sa terre natale pour tenter de comprendre cet Occident qui a privé son pays de son indépendance. Il a nom Nguyen Tat Thanh. Ce nom ne dira sans doute rien aux lecteurs de 2019. Évidemment, le fait qu’il ait choisi comme pseudonyme, trente ans plus tard, Ho Chi Minh, permettra d’y voir plus clair. Le jeune homme parcourt le monde (New York, Boston, Dakar, Londres…), vivotant grâce à de petits emplois. Mais il observe, intensivement, il apprend avec avidité.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il s’installe en France. C’est le moment ou se réunissent, à Versailles, les grandes puissances capitalistes, afin de redécouper le monde selon leurs critères et évidemment leurs intérêts. Pour les pays colonisateurs, Royaume-Uni et France principalement, la question coloniale est entendue : ils veulent purement et simplement recouvrer leurs « possessions ». Qui pouvait bien contester la domination coloniale ? Elle paraissait solide : pour ses partisans elle était entrée dans l’ère de l’éternité. Il y avait bien, à l’est

de l’Europe, un certain Lénine qui venait de fonder une Internationale communiste, par nature anti- colonialiste. Et, à l’ouest, pour des raisons fort différentes, le président américain Wilson qui tentait de concurrencer ces vieilles puissances européennes. Mais rien de menaçant à court terme. Arrive donc à Paris, précisément à ce moment, le jeune Annamite. Il se joint à d’autres patriotes, plus âgés, plus expérimentés. Le petit groupe adopte un pseudonyme, Nguyen Ai Quoc, que l’on peut traduire par « Nguyen LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER qui aime sa patrie », c’est là une première et fondamentale indication. Il se met à la rédaction d’un texte résumant les aspirations de son peuple. Ce seront les « Revendications du peuple annamite » (juin 1919), signées, donc, Nguyen Ai Quoc, pseudonyme qui deviendra à ce moment celui du seul jeune Annamite. Rien de flamboyant, encore moins de révolutionnaire, dans ce court texte : le futur Ho Chi Minh entame alors à peine le chemin qui le mènera fin 1920 et jusqu’à la fin de sa vie au communisme. Non, en juin 1919, les « Revendications » sont d’essence réformiste, se contentant de réclamer les droits élémentaires : amnistie en faveur des condamnés politiques, justice égale pour tous, liberté de presse et d’opinion, d’association et de réunion, accès à l’instruction, etc. Mais cette simple liste est en soi une accusation écrasante : ce système colonial, foncièrement répressif et réactionnaire, après un demi-siècle de domination française sur l’Indochine, refusait donc ces libertés élémentaires, ces simples droits à une existence humaine. Aucune délégation — et en premier lieu celle de la France, dirigée par Clémenceau, qui avait bien oublié ses engagements de jeunesse — ne daigna même répondre aux « Revendications ». Plus grave, aucun journal, probablement sur ordre, ne signala ce texte. Aucun journal ? Si : L’Humanité, alors socialiste, mais qui avait déjà esquissé un virage vers des options révolutionnaires, publiera ce texte (18 juin 1919), commentant : « Comme socialistes sincères, défendant les droits de tous les peuples, nous appuyons les protestations des Annamites victimes des crimes du colonialisme français comme nous soutenons les revendications des Égyptiens victimes de l’impérialisme anglais ». Pour Nguyen Ai Quoc et ses compagnons, ce fut là un moment de vérité. Que le journal de Jaurès ait choisi seul de soutenir ce combat fut pour eux

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révélateur tout à la fois de l’hostilité ou de l’indifférence de la majorité du monde politique et, a contrario, de la possibilité de nouer des alliances avec sa frange la plus engagée. C’est d’ailleurs ce moment que choisit Quoc pour adhérer au Parti socialiste. Il y régnait alors un vif débat stratégique : pour ou contre l’adhésion à l’Internationale communiste ? Le jeune Annamite ne pouvait que se ranger aux côtés du seul courant qui se prononçait ouvertement pour la lutte anticolonialiste conséquente. Il fit la connaissance de Marcel Cachin. Surtout, il se lia d’une amitié, basée sur une admiration mutuelle, avec Paul Vaillant-Couturier. Il prit connaissance, toujours dans L’Humanité (17 juillet 1920), des thèses de

Lénine « sur les questions nationales et coloniales ». Cinq mois encore, et Nguyen Ai Quoc, délégué au congrès de Tours, joindra son vote aux partisans de la nouvelle Internationale, devenant l’un des fondateurs du Parti communiste français. Après la mort d’Ho Chi Minh, le grand poète algérien Kateb Yacine rappela que le jeune Nguyen Tat Thanh avait dû gagner sa vie en balayant la neige dans les rues de Londres : « Cet homme, c’était Ho Chi Minh, Balaya du même coup deux grandes puissances impérialistes ». Alain RUSCIO, Historien


MÉMOIRE LE RÉVEIL

L’Allemagne se prépare à l’arrivée d’une pauvreté de masse Plus les années passent, plus le nombre de retraités qui vivent dans la précarité progresse. Selon le dernier rapport de l’Institut de conjoncture à Berlin (DIW), plus d’un retraité sur cinq (21,6 %) vivra sous le seuil de pauvreté dans vingt ans, contre 16 % aujourd’hui. Ces chiffres sont d’autant plus alarmants qu’ils sont calculés avec l’hypothèse d’une économie évoluant « positivement ». « Le fond du problème n’a pas été réglé », constate Johannes Geyer, l’auteur de l’étude. « Les ajustements, comme une meilleure prise en compte du congé maternité ou la retraite à 63 ans à partir de quarante-cinq ans de cotisations, n’apportent rien de significatif sur le fond. Ce ne sont que des réformes cosmétiques », poursuit l’expert du DIW. « Les retraités glanent aujourd’hui des bouteilles consignées pour arrondir leurs fins de mois. Ils n’ont plus honte », déplore Sabine Werth, directrice de la soupe populaire de Berlin. « Le développement du secteur des bas salaires décidé par le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder (dans les années 2000) a été une catastrophe. Les retraités sont de plus

en plus nombreux à venir chez nous », insiste la bénévole. Selon le DIW, l’Allemagne compte 6,5 millions de contrats en « minijob », qui permettent une dispense partielle des cotisations sociales. Or, 4,5 millions de ces derniers sont considérés comme l’emploi principal des gens concernés, et non pas, comme le voulait l’idée de départ, un job d’appoint. « Tous ces gens seront dans des situations de précarité quand ils arriveront à la retraite », prévient Sabine Werth. « Les retraités d’aujourd’hui ont également une biographie complètement différente de leurs aînés. Ils n’ont pas accumulé autant de trimestres – ou points – parce que le marché du travail s’est transformé. Ils comptent plus de périodes de rupture (chômage, formation, etc.) et ont moins cotisé », ajoute Johannes Geyer. L’introduction en 2015 du salaire minimum (8,50 euros de l’heure) n’a pas réglé le problème. Les cotisations restent trop faibles. « Il faudrait être payé au moins 14 euros de l’heure. Un tiers de la population active est en dessous de ce barème », remarque Ulrich Schneider, président de l’Union des

Les retraités sont de plus en plus nombreux à venir chez nous déplore la directrice de la soupe populaire à Berlin

associations caritatives d’Allemagne. Pour freiner les effets pervers du système, le gouvernement prépare un projet de loi sur une retraite minimum accordée à ceux qui ont cotisé au moins trente-cinq ans. « Mais elle concernera surtout les classes moyennes. Elle ne permettra pas de lutter contre la pauvreté. Ceux qui n’ont pas cotisé cette durée resteront à l’aide sociale, qui est très faible, comme les chômeurs de longue durée, les travailleurs indépendants, qui n’ont pas d’obligation de cotiser, et les étrangers qui sont arrivés tard dans le pays », poursuit l’expert. Source : extraits - La Tribune de Genève – 22/09/2019

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ARIS P E D RTS O P AÉ RO

: N O I T A S I T A V PRI

! N O N T I ON D Le projet de privatisation d’Aéroports de Paris ent concerne directem le Val-de-Marne et sa population.

n cause • Une remise e couvre-feu ? des horaires de tensification • Un risque d’in . du trafic aérien l. ur l’emploi loca • U n danger po pour le cadre • Une menace rains. de vie des rive

SIGNEZ POUR ! M U D N E R É LE RÉF e.fr/adp valdemarn

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Direction de la communication/ studio graphique - Septembre 2019.

PRIVATISATION E D T JE O R P U A S É LES RISQUES LI ORT D’ORLY DE L’AÉROP


VOS DROITS LE RÉVEIL

Réaffirmer l’exercice du droit à réparation dans le budget 2020 et les décennies à venir Il y a 100 ans, c’était le 31 mars 1919, le Parlement adoptait une loi, dont l’article premier affirmait : « La République reconnaissante envers ceux qui ont assuré le salut de la Patrie, proclame et détermine, conformément aux dispositions de la présente loi, le droit à réparation due : 1/ aux militaires des armées de terre et de mer (puis de l’air NDLR) affectés d’infirmités résultant de la guerre. 2/ aux veuves, aux orphelins et aux ascendants de ceux qui sont morts pour la France. » Depuis, la multiplication des guerres, des conflits, leur nature même (victimes des attentats terroristes, psychotraumatismes, etc) ont élargi son champ d’application à de nouveaux militaires (OPEX) à de nouvelles victimes et pathologies, un paysage dont l’actualité n’est pas près de s’éteindre, hélas. ➢ Ainsi les prévisions relatives à l’ONACVG font encore état de 1.800.000 ressortissants en 2023. Le droit à réparation n’est donc pas à la veille de disparaitre et, s’il coute cher au budget de l’Etat, c’est d’abord la responsabilité de la politique des gouvernements qui est en cause et non les malheureuses victimes vers qui va ce droit à réparation.

• OPEX, TERRORISME… et DROIT à REPARATION La Cour des comptes produit des rapports dans lesquels elle est censée « épingler » les dépenses excessives de l’Etat. Encore faudrait-il que les liaisons s’opèrent entres causes et résultats. Entre les pensions et les retraites des Anciens Combattants et Victimes de

la guerre d’Algérie (10 morts par jours pendant 10 ans), il y a une suite incontournable, le coût financier, moral, humain d’une guerre coloniale imposée aux peuples français et algériens. Ce n’est pas le droit à réparation qu’il faut condamner, mais ceux qui voulurent et alimentèrent cette guerre. Et dans la foulée de 1962, les OPEX ne furent pas le fait du peuple français. A fin 2018, ce sont 259.000 cartes du combattant qui ont été attribuées aux OPEX. Et 17 théâtres d’OPEX sont encore actifs. La Cour des Comptes, dans l’un de ses rapports affirme que ces OPEX représentent un coût croissant (non intégralement inscrit dans la loi de finances !) et – selon elle – ces OPEX coûtent 100.000 euros par an par soldat déployé. Avec un droit à réparation incontournable : 622 soldats tués de 1963 à 2018, plus d’un millier de blessés (dont 453 en Afghanistan) sans oublier les stress pos-traumatiques : plus de 2200 cas relevés entre 2009 et 2016.

• LA COUR des COMPTES… … La même cour des comptes qui – régulièrement – agite dans ses rapports le coût excessif et dépassé du « droit à réparation et de ses « avantages fiscaux »… inexistants. - Avantage fiscal, la pension militaire d’invalidité, la pension de veuve de guerre, hors-guerre, civile de guerre ? la pension d’orphelin ? la retraite du combattant ? la rente mutualiste ancien combattant ? NON, l’indispensable reconnaissance de la Nation envers celles et ceux que la guerre ou le terrorisme a touché, a meurtrie. Si le gouvernement veut réduire ses dépenses budgétaires, qu’il cesse d’alimenter la course aux armements

atomiques, qu’il mette un terme à sa politique néocolonialiste où les OPEX remplacent la politique de la canonnière des siècles passés. • Que l’argent de la guerre aille aux œuvres de vie ; 1.800.000 ressortissants en 2023… dont une partie importante de femmes, d’enfants, de jeunes ex-combattant. Pour eux, plus que jamais, le DROIT à réparation – garanti par la loi, voulu par la République – est vital. Et qui doit prendre en compte les soins des traumas, le droit au logement, au travail, à la dignité, ce qui n’est pas – hélas – le cas aujourd’hui… ➢ N’en déplaise à la Cour des Comptes, la direction des finances, la presse dite « grande », les TV et les radios supporters de la politique macronienne, etc, le droit à réparation demeure la reconnaissance de l’une des valeurs de la République, au même titre que la solidarité, la sécurité sociale. Fruits des luttes conjuguées des forces de progrès et d’associations d’anciens combattants telle l’ARAC, ces mesures nées ou confortées par le Conseil National de la Résistance nécessitent vigilance et actions unies vigoureuses des jeunes et des anciens dans les décennies à venir. Et le projet de budget 2020 doit être l’occasion, pour toutes et tous, de le rappeler avec force, de l’imposer avec force dans l’esprit des députés et des sénateurs comme des ministres du gouvernement : « Stop aux menaces de casse du droit à réparation, OUI à l’amélioration de son contenu par les mesures attendues depuis des décennies ». André Fillère LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Extraits de l’intervention ARAC lors du Congrès Libre Pensée à Alizay

Nice (06)

(Eure) 27 08 2019 fléau mondial inacceptable alors que la planète dispose de moyens qui pourraient éradiquer cette pauvreté grandissante, en mettant les ressources à la disposition de tous.

Tout au long de ce Congrès nous entendrons beaucoup parler de la Loi 1905, la Laïcité, la liberté de conscience, les libertés publiques de recherche et bien sûr le dossier phare : les Fusillés pour l’exemple. Je vais situer notre association dans le temps. Née en novembre 1917, à l’initiative de trois poilus : Georges Bruyère, Paul Vaillant Couturier et Raymond Lefebvre. La Défense de la Paix mission de devoir d’alerte que nous avons repris à Henri Barbusse avec son cri de « Guerre à la Guerre ». Ce sujet est d’actualité, l’ARAC vous invite tous aux Etats Généraux de la Paix acte deux : « Ensemble pour la Paix » le matin 21 septembre 2019 à Créteil. Rappelons Anatole France « On croit mourir pour la patrie et on meurt pour les industriels ». La planète est assise sur une poudrière ! En plus du danger climatique de la planète, nous vivons dans un monde où le bien commun, la souveraineté des Etats, le respect de l’autre tout cela est remis en cause par des financiers possesseurs de l’argent. Où est le respect des peuples ? «C’est l’enfer des pauvres qui fait le paradis des riches», Victor Hugo. Le G7, ils participaient à la pauvreté, l’extension de la précarité, les inégalités, véritable 24 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

Le G7 veut réorganiser le monde pour préserver des privilèges. Pour arriver à une situation de Paix il faut travailler pour se donner les moyens de réussir : voilà pourquoi l’ARAC Rappelons ce que disait déjà Jean Jaurès « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Les fusillés pour l’exemple : Ce dos-sier centenaire pour l’ARAC, en effet Henri Barbusse et toute sa vieil les a défendu et aidé les familles dans leurs démarches Notre action conjointe a été constante sur le terrain depuis plus de trente ans.2019 a vu en Avril à Chauny dans l’Aisne, la Libre Pensée a inauguré le monument érigé pour les fusillés pour l’exemple. L’ARAC a été présente, le matin et l’après-midi, avec de nombreux adhérents, des porte-drapeaux venus des quatre coins de la France. J’ai bien souligné l’avancée occasionné par la présence de ce monument. Nous avons plus que jamais la volonté d’aller jusqu’à la réhabilitation de l’ensemble des fusillés pour l’exemple. Trouverons-nous un jour un Président qui aura le courage de franchir le pas.

Liliane Rehby Secrétaire Nationale de l’ARAC

L’ARAC présente à l’inauguration le 6 septembre de l’exposition mise en place par l’association des amis du musée de la Résistance de Nice sur les 34 martyrs tombés le 28 août 1944 lors de l’insurrection de la ville de Nice. Le président J.-L. Paniccaci était entouré d’élus représentant différentes communes et du département, du responsable du réseau national des musées, du directeur de l’ONAC 06, de l’auteur d’un livre consacré “aux 34”… Francis PIPART

Alpes-Maritimes (06) L’ARAC était présente le 12 septembre lors de la 5e journée Départementale du monde combattant au fort de la Drète situé sur une hauteur dominant la vallée du Paillon au nord de Nice. Des élus du Conseil Départemental suivants ont pris la parole : Charles Ange Ginésy président, E Ciotti adjoint aux finances et Député, P Rossini chargé des AC. La journée s’est conclue par un repas festif à l’intérieur du fort, puis par la visite d’une exposition sur la Résistance.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Tombola de Noël du Réveil Dans ce numéro, vous trouverez un carnet de tombola pour le tirage de Noël du Réveil des Combattants. Comme chaque année, une voiture Sandero est à gagner. Que chacune et chacun tentent sa chance. Pensez à renvoyer vos souches avec vos coordonnées en utilisantl’enveloppe T à votre disposition. Après les départements de l’Essonne, du Nord, des Bouches du Rhône, de la Haute Garonne, de la Gironde, de la Seine St Denis, du Lot, du Puy de Dôme à deux reprises, le dernier chanceux a été un adhérent du Val de Marne. Merci d’avance à vous tous, qui par votre engagement, votre participation à cette tombola, permettra à notre journal de continuer à vivre et à jouer son rôle pour la paix, l’antifascisme, la défense des conquis, des droits et des valeurs républicaines. Cette année, plus que jamais, votre contribution à la tombola de Noël du Réveil est décisive pour notre survie. L’équipe de la rédaction et la direction de l’ARAC vous remercient.

Nos peines Septembre 2019 02 - AISNE Gauchy : Jean TELL, AC ATM Montescourt : Jean-Luc TOURNAY, 64 ans, combattant pour la Paix. Jean-Paul VAUDOYER, 75 ans, pupille de la Nation. St Quentin : Mme Czeslawa CRESTANI, 79 ans, combattante pour la Paix, épouse d’Antoine Crestani, notre ancien Secrétaire Général. 03 - ALLIER St Pourçain s/Sioule : René MERLE, 86 ans, AC ATM, secrétaire de la section locale et du comité départemental. 13 – BOUCHES DU RHONE La Fare les Oliviers : Jean-Jacques DUWA, 97 ans, AC ATM Velaux : Jean-Marc BLACHE, 71 ans, combattant pour la Paix. Roger FOUCHET, 87 ans, Combattant pour la Paix, Jean-Paul PORTILLO, 83 ans, AC ATM. 21 – COTE D’OR Chenove : Lucien IANELLI, 90 ans, Combattant

pour la Paix. Mme Odile SELB-BOGÉ, 102 ans. Elle entre dans la Résistance en 1940 avant de rejoindre le réseau organisé en Haute-Saône par le Colonel Fabien en 1943. Déportée à Ravensbrück sur dénonciation. Commandeur de la Légion d’Honneur, Médaille de la Résistance. Elue suppléante à la Libération, elle œuvre au combat pour les droits des femmes et contre l’extrême-droite, parcourant les écoles pour témoigner de son engagement. 26 - DROME Taulignan : Michel UGHETTO, AC ATM, Trésorier départemental. 30 - GARD Petite Camargue : André BOULICAULT, 85 ans. Son père Henri, cheminot et Résistant est arrêté en 1943 puis déporté à Buchenwald. Sa vie est marquée par ce souvenir et il s’impliquera dans l’éducation contre le racisme et les discriminations. 31 – HAUTE-GARONNE Toulouse-Minimes : Joseph ROMON, 95 ans, Résistant, Président de la Section.

34 - HERAULT Lodève : Paul BONNET, AC ATM 44 – LOIRE ATLANTIQUE Orvault : Maurice BONNET, 79 ans, AC ATM. Rezé : Louis TARDIVAL, AC 39-45 Vertou : Claude GUILLARD, AC ATM. 58 - NIEVRE Decize : Mme Odette DA MOTTA, combattante pour la Paix. 65 – HAUTES PYRENEES Tarbes : Mme Georgette BOUCHER. 66 – PYRENEES-ORIENTALES Rivesaltes : Etienne MAS, AC ATM. 75 - PARIS 11e : Roger FICHTENBERG, 90 ans, Combattant Volontaire de la Résistance. 99 – Conseil National Troarn : Jean BONY, AC ATM.

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Ensemble, soyons solidaires pour permettre à l’ARAC et à son journal de poursuivre notre combat :

l’heure est grave, il y a urgence Depuis trois semaines, des dons sont arrivés (voir la première liste ci-dessous) à notre siège. Nous remercions les premiers donateurs. COMITE DEPARTEMENTAL DE SEINE MARITIME : 100 ❙ COMITE LOCAL DU HAVRE : 150 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DU VAUCLUSE : 500 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DES VOSGES : 500 ❙ SECTION LOCALE DE NOISY LE SEC : 300 ❙ COMITE DEMARTEMENTAL DE L'AUDE : 100 ❙ M. et Mme PAGES : 100 ❙ M. et Mme GUICHE Gabriel : 500 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE SEINE ST DENIS : 2 000 ❙ M. et Mme GOUTORBE : 200 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE LA SARTHE : 600 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE SAONE ET LOIRE : 500 ❙ SECTION LOCALE DE PUJOLS : 150 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DU VAL DE MARNE : 2 000 ❙ Les AMIS D'HENRI BARBUSSE : 2 000 ❙ section locale de DRANCY : 200 ❙ M. JP CHAUBARD : 35 ❙ Section de CAVIGNAC : 500 ❙ M. et Mme ROCHE : 200 ❙ Mme CHABAND : 20 ❙ Mme THABEAULT ALCANDRE : 150 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE SAVOIE : 700 ❙ Comité local de CHAMBERY : 300 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DU VAR : 100 ❙ Comité local de ST RAPHAEL : 200 ❙ M. et Mme REYMONDON : 100 ❙ M. Gérard VALLEE : 100 ❙ M. et Mme BOUTON : 50 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE SAONE ET LOIRE : 300 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE CHARENTE MARITIME : 100 ❙ M. TOURNERET : 50 ❙ DON ABANDON FRAIS DENIS J.L. : 110 ❙ par prélèvement 60x12 ALAIN BONNET : 720 ❙ M. MOYON : LUC 40 ❙ M. PLOTEAU Georges : 100 ❙ section de ST QUAY PORTRIEUX : 500 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DES COTES D'ARMOR : 1 000 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE DORDOGNE : 1 000 ❙ M. et Mme LAURENT JEAN : 100 ❙ SECTION DE VILLENEUVE DE BERG : 150 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE L'ARDECHE : 150 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE LA GIRONDE : 518 ❙ SECTION DE PESSAC : 150 ❙ SECTION PORTE DU MEDOC : 50 ❙ SECTION DE BORDEAUX : 200 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE LA DROME : 100 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE L'ILE ET VILAINE : 200 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DU GARD : 600 ❙ SECTION LOCALE DE PUGET VILLE : 50 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DES VOSGES : 150 ❙ Mme HORNYAK CAROLINE : 30 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DU CHER : 700 ❙ Mme CHEVALIER-STAAT ANNICK : 150 ❙ M. TOURNERET CHRISTIAN : 50 ❙ M. DRWESKI BRUNO : 50 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE LOIRE ATLANTIQUE : 200 ❙ M. RENAUDAT J.P. : 200 ❙ M. ET Mme SALOMON : 100 ❙ M. MARKIDES PAUL : 100 ❙ M. PORRINI : 50 ❙ M. ET Mme LONGUET : 300 ❙ COMITE DEPARTEMENTAL DE LA VIENNE : 600 ❙ M. REVERSAT : 100

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26 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019


Ensemble, soyons solidaires pour permettre à l’ARAC et à son journal de poursuivre notre combat :

l’heure est grave, il y a urgence L’ARAC, créée en 1917 par Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier, a traversé de multiples tourments tout au long de ces cent ans d’existence. A chaque fois quelles que furent les difficultés, comités et adhérents ont su y faire face avec courage et détermination. Notre association et son journal « Le Réveil des Combattants »rencontrent des difficultés financières graves. L’ARAC ne peut pas mourir, elle doit continuer ses missions, ses combats quels que soient les obstacles dressés sur son chemin par ceux qu’elle combat. L’ARAC doit vivre pour continuer à défendre les valeurs républicaines, la souveraineté de notre pays mise en cause par la conception actuelle de l’Europe, s’attaquer aux causes des guerres. L’ARAC doit vivre pour poursuivre l’engagement de ses créateurs : la lutte contre le fascisme, pour l’amitié et la paix entre les peuples, contre les inégalités, pour la défense de tous les droits sociaux. L’ARAC a besoin de notre solidarité financière. Nous invitons tous les comités départementaux, les sections locales, les adhérents, les amis à participer et à animer cette souscription. Son succès dépend de l’engagement de chacun. Vos dons et autres peuvent se faire par chèque ou par prélèvement bancaire. Ensemble, mobilisons-nous pour continuer ces combats. C’est pourquoi, le Bureau National du 3 septembre 2019 a pris la décision de lancer une souscription nationale pour garantir la pérennité de nos combats.

✂ JE VERSE POUR LA SOUCRIPTION ……………… euros par chèque

JE FAIS LE CHOIX D’UN PRELEVEMENT

(remplir le formulaire ci-dessous) J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, tous les paiements ordonnés par le créancier ci-dessous. En cas de litige sur un prélèvement, je pourrai en faire suspendre l’exécution sur simple demande à l’établissement teneur de mon compte. Je réglerai le différent directement avec l é i

Titulaire du compte Nom : ……………………………………………………………………… Prénom : ……………………………………………………. Adresse …………………………………………………………………………………………………………………………………………..

N° National d’émetteur :

460306

Un seul règlement ………………..

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IMPORTANT : n’oubliez pas de joindre à cette autorisation un relevé d’Identité bancaire (RIB) ou postal (RIP) - que vous découperez dans votre carnet de chèques – ainsi que votre bulletin d’abonnement. Voir au verso comment remplir ce document.

Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier à l’adresse indiquée au verso, dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 1/04/80 de la Commission Informatique et Liberté.

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Siège social : 52, rue d’Hauteville – 75487 Paris Cedex 10 - Mutuelle régie par le livre II du Code de la mutualité. SIREN n°784 442 915. Document non contractuel - Septembre 2019 - Crédit photo : Adobe Stock.

AU RYTHME DE VOS BESOINS


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Thil (54) En collaboration avec le département de Meurthe et Moselle et la ville de Thil, a été édité un dossier mémoire sur le camp de Thil. Dossier réalisé par René Barchi (natif de Thil), historien du groupe Rodina. Ce document a été édité à 35 000 exemplaires pour les collèges, initiatives de mémoire du département. Il a été présenté à l’occasion de la semaine du 8 septembre 2019 à Thil. Terre de résistance, terre de combat, la Meurthe et Moselle veut faire vivre la mémoire de l’engagement du département. Comme le disent M. Klein, Président du Conseil départemental et

Mme Annie Silvestri, maire Thil. « Faire connaître l’histoire locale et départementale à tous, c’est permettre d’éviter de commettre à nouveau les mêmes erreurs et transmettre notamment aux jeunes générations, l’histoire et les valeurs de courage et de liberté prônées par la résistance ». 75 ans après la fin de la guerre, nous devons rester la patrie de tous ceux et toutes celles qui ont défendu et continuent de défendre la liberté ». De gauche à droite, un porte-drapeau pour l’ARAC Erick Savenkof, Monsieur Igor V. FISSENKO AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE ET Plénipotentiaire de la République du Bélarus en République Française, Ma-

Ruelle sur Touvre (16) 1er Septembre, célébration de la libération de Ruelle à travers ce monument symbolique, le souvenir de ceux et celles qui se sont battus pour la liberté. Sous la présidence de Jean-Pierre COLAS président de l’ARAC et président de l’UNION LOCALE devant douze drapeaux de la musique du Maire Michel BRONCY, de la Conseillère Départemental Fatna ZIAD des conseillers municipaux et de la population. Montée des couleurs, dépôt de Gerbe du Maire et une Ajointe, une gerbe de l’Union Locale par deux Anciens Combattants. Un moment de recueillement. Lecture du message par le Maire qui a rappelé 75 ans après nous poursuivons inlassablement chaque année le même objectif : transmettre. Transmettre des mots d’abord (s’unir – s’armer – se battre) le mot d’ordre de la Résistance à Ruelle.

dame le maire de Thil Annie Silvestri, Olivier Jacquin, sénateur de Meurthe et Moselle, Denis Léger responsable de l’ARAC sections Ottange Villerupt, Ella Grichetchkina sculptrice Bélarusse et le porte-drapeau Denis Zanella.

Seine-Saint-Denis (93)

Mais aussi transmettre la mémoire et l’histoire. Celles de ces hommes et femmes animés par l’amour de la liberté. Il a cité à méditer cette phrase de notre regretté Camille Dogneton Résistant, déporté, Président d’honneur de l’ARAC. C’est parce qu’elle fut une réaction spontanée, populaire, parce qu’elle tira constamment du corps de la nation sa substance et sa force, que la Résistance a pu survivre à la répression, entrainer l’adhésion du peuple français et faire participer la France à la victoire. Annette Colas, Conseil Nationale

Section de Bagnolet : la rentrée a commencée par le samedi 7 septembre avec le traditionnel, forum des associations. Nous avons exposé des photos du groupe des adhérents de l’ARAC d’époque 1920 et les 100 ans de la section de l’ARAC de Bagnolet. Beaucoup de monde, nous avons enregistré 1 adhésion. Comme tous les ans nous organisons des sorties sur des sites historiques. Le 28 septembre nous irons visiter le musée de la Résistance du Loiret à LORRIS. Nous avons enregistré 45 personnes pour cette visite. Le 12 octobre, sortie à Troyes, historique. Michel Chaput

Loiret (45) : 12 Août 2019 : Hommage au Maquisards de Lorris fusillés par les Nazis le14 Août 1944 en forêt d’Orléans.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Extraits de l’intervention de Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC à la cérémonie d’hommage à Jean Catelas, le 22 septembre 2019 à Amiens (80) Hommage à Jean Catelas, militant ouvrier, député communiste et responsable de l’ARAC. Henri Barbusse disait à propos de la création de l’ARAC : « Que ne vouloir y voir qu’une association revendicative du droit des anciens combattants est réducteur de sa véritable nature de combattante pour rendre vivants les idéaux républicains de « liberté, d’égalité, de fraternité ». Dès sa naissance, l’ARAC engage l’action contre les politiques de guerre en particulier contre les guerres coloniales. C’est à son 1er congrès, en 1919, que fut clairement exprimée l’orientation fondamentale de l’ARAC : « il faut porter la lutte contre la guerre sur le terrain de la lutte des classes et s’appuyer sur toutes les organisations ouvrières politiques et syndicales ayant le même programme ». Il est donc logique qu’un homme comme Jean Catelas se retrouve avec des hommes comme Paul Vaillant-Couturier et Henri Barbusse à l’ARAC. En 1939, la dissolution de toutes les organisations démocratiques dont l’ARAC, l’interdiction des journaux dont « Le Réveil des Combattants ». Les collaborateurs de l’occupant nazi, avant même la capitulation signée par Pétain, étaient beaucoup plus occupés à traquer les militants des organisations démocratiques qu’à organiser la défense de la France contre l’enva-

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hisseur hitlérien. De fait, ils faisaient avant tout la guerre aux organisateurs de la résistance, aux créateurs et aux animateurs de l’esprit de résistance au fascisme. Jean Catelas combattit en organisant durant la guerre d’Espagne les Brigades Internationales afin d’enrayer le danger hitlérien qui menaçait. Il fut un des derniers Français à quitter le sol espagnol avec la Pasionaria qu’il a accompagné en France lors de son exil. Appréhendé le 14 mai 1941. Emprisonné à la Santé, il partagea un temps la cellule de Gabriel Péri. Les 20 et 21 septembre 1941. Catelas, l’architecte communiste Jacques Woog et l’ouvrier Adolphe Guyot furent condamnés à la peine de mort. La sentence fut exécutée à l’aube du 24 septembre dans la cour de la prison de la Santé. C’est ce souci permanent du bonheur, de la liberté, de la justice, son attachement aux valeurs de la République et à la paix qui ont marqué son action. Les enjeux d’hier se retrouvent dans les combats d’aujourd’hui, pour la souveraineté de la Nation, contre la montée de l’extrême-droite qui fait son lit sur la crise et sur le recul idéologique du débat politique. Comment ne pas réfléchir à la nécessité de préserver les valeurs républicaines quand le pouvoir actuel devient et plus en plus autoritaire et violent. Comment accepter que le fruit de leurs combats, de leurs sacrifices soit frappé sur l’autel des profits. C’est parce que les résistants se sont attachés à redresser l’économie française, parce qu’ils se sont appuyés sur le peuple, qu’ils ont pu dans le même moment développer le programme novateur du CNR. Cela devrait faire réfléchir. Car comprendre les enjeux des combats qu’ont mené Jean Catelas et ses camarades,

c’est s’armer pour les luttes d’aujourd’hui. Le travail de mémoire est une question primordiale, ce n’est pas un culte du passé bien au contraire, c’est une question décisive de l’avenir. Tout simplement parce que comprendre les enjeux d’hier, c’est avoir plus de lucidité pour s’engager dans les combats d’aujourd’hui.

La famille de Jean Catelas avec J. Henin P. Staat et N. Marchand.

Somme (80) Stand de l’ARAC de la Somme, le 1er septembre, lors d’une brocante à Woincourt.


MAGAZINE LE RÉVEIL

Bouches-du-Rhône (13)

Marseille (13)

Septèmes Les Vallons le 30 08 2019 75e anniversaire du débarquement en Provence et de la Libération de Septèmes. La Municipalité Le Comité des fêtes l’Association Mémoire et Patrimoine L’ARAC et la FNACA ont conjointement organisé cette journée mémorielle. Visite de la superbe exposition de Pierre Bourrelly Président de Mémoire et Patrimoine et dirigeant de la section ARAC locale délégué à la mémoire, objets et documents d’époque concernant la libération de ce village. Parade et défilé militaire en tenues d’époque avec véhicules par le musée de la mémoire de Meyreuil. Après la brillante et remarquable intervention de Madame Sophie Celton 1° Adjointe au Maire qui était excusé dépôt de gerbes au monument aux morts sur la place de la mairie effectué par la Municipalité et des enfants du village, par Monsieur Claude Jorda

Conseiller Départemental, la section de l’ARAC et celle de la FNACA de Septèmes. Suivi par un apéritif offert par le Comité des Fêtes et d’un repas. Défilé de véhicules civils et militaires d’époque à travers la ville. L’aprèsmidi se termina par un Bal Populaire “Sur les pas de la Liberté” sur la place de la mairie. Bravo à toutes et à tous pour cette remarquable journée mémorielle suivi par des centaines de villageois.

Lundi 9 septembre 2019 place Castellane à Marseille. Cérémonie en hommage aux 18 résistants tués au combat lors de la prise de la préfecture pour la libération de la ville en 1944. Cérémonie organisée par le comité de Marseille de l’ANACR, l’amicale du groupe Marat (M.O.I). L’ARAC et son président départemental maître de la cérémonie. Diverses interventions ont eues lieux : lecture des combats, citation de la ville, appel aux morts, chant des partisans, hymne national, dépôt de gerbes. Remerciements aux porte-drapeaux. Merci aux élus, autorités et aux nombreux participants.

Vaucluse (84)

Hommage à Louis KIEFER (extraits) Cher camarade LOULOU Né le 3 août 1926 à Saint Sauveur de Montagut. A 17 ans tu quittes ta famille pour rejoindre le maquis FTPF à Privas en août 1943, affecté à la compagnie 7102 au Cheylard cantonné au château de Cheze. Tu participes aux actions de sabotage pour ralentir la progression de l’armée Allemande, mission que tu accomplis brillamment. Après le débarquement en Provence, tu suis les américains jusqu’en Allemagne où tu signes un engagement pour la durée de la guerre. Ta mission, aider les prisonniers Français qui se trouvaient dans les camps de concentrations en les libérant ou tu trouves un habitant de Montfavet. Le 8 mai 1945 enfin la délivrance, le régime Nazi est anéanti et tu rentres chez toi.

La mission que tu as choisie n’est pas terminée, en effet tu vas participer à la reconstruction des ouvrages détruits par les bombardements, pont sur la Durance à Rognonas ainsi que sur le Rhône à Avignon. Après avoir participé à ces grands travaux, tu rentres au CPDM à Montfavet comme infirmier, las tu vas continuer ton engagement syndical pour la défense des droits des salariés. Tu résides à Morières et c’est notre camarade Lucien Larguier qui te remet tous les ans ta carte de l’association républicaine des anciens combattants ARAC. Loulou mille fois merci pour ton engagement et le combat que tu as mené jusqu’à la fin de ta vie. Tu resteras pour nous un exemple. Nous déposons sur ta sépulture cette plaque qui symbolise l’engagement de

notre association pour la défense des droits et surtout pour la paix. Merci encore avec mes amitiés à toute ta famille. René Berbezier, trésorier départemental Etaient présents Monsieur Fernand Pagnon portant le drapeau et président de l’Arac Velleron ainsi que Monsieur Clareton secrétaire. Une plaque au nom de l’Arac a été déposée. Les Valayans, le lundi 17 juin 2019 LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019 - 31


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

UN DÉPARTEMENT

@departement54

meurthe-et-moselle.fr 32 - LE RÉVEIL - N° 857 - SEPTEMBRE 2019

© PAO CD54 DIRCOM Y. Husson

PROCHE ET S LIDAIRE


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