Le réveil des combattants - Octobre 2020

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LES CHOIX DE LA COMMISSION EUROPÉENNE

JUIN 1940 : LA GUERRE ARRIVAIT EN BRETAGNE

TURQUIE-GRÈCE :

VIE DE L’ARAC LE HAUTE RÉVEILTENSION

Octobre 2020 - N° 865 - 5 €

REVENDICATIVE

SOCIALE

SANITAIRE

DÉMOCRATIQUE

DE LIBERTÉ

ENSEMBLE, prenons nos responsabilités pour construire l'avenir

Ensemble, défendons les valeurs de la République


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

17 octobre 1961 - 17 octobre 2020

Obtenir la reconnaissance du crime par l’Etat Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu imposé par le préfet de l’époque, Monsieur Papon, quelques mois avant la fin de la guerre d’Algérie. Dans la nuit du 17 octobre et durant les jours qui suivirent, la répression des forces de police dirigée par le préfet Papon, fut d'une extrême violence. Manifestants arrêtés, torturés, entassés dans les bus de la RATP, réquisitionnés et enfermés dans les commissariats et dans les stades parisiens étaient courants. Des algériens furent tués par balles, assassinés dans la cour de la préfecture de police de Paris, jetés dans la Seine. Ce fut un événement d’une gravité exceptionnelle de la répression d’état, la plus violente qu’ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l’histoire contemporaine. Il n’a pas été possible jusqu’ici de connaître combien de personnes sont mortes dans ces massacres. C’est pourquoi l’ARAC demande le libre accès à l’ensemble des archives relatant des travaux des chercheurs et historiens français sur ces massacres. Par cette disposition l’état français arriverait à rompre le silence et provoquerait par la voix de son parlement, la reconnaissance des crimes du 17 octobre 1961. Par cette reconnaissance officielle, la République française œuvrerait au rapprochement franco-algérien, à un traité de paix et d’amitié plus que jamais nécessaire aujourd’hui. L'ARAC, comme tous les ans, sera présente le 17 octobre prochain, au Pont St Michel pour faire triompher : « Vérité et Justice » pour ces massacres. Villejuif, le 24 septembre 2020

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ÉDITO LE RÉVEIL

URGENCE

SOMMAIRE Actualités Obtenir la reconnaissance du crime par l’État .............................................................. 2 Financement de la dépendance les retraités pourraient être taxés davantage................................................................................... 4 Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé .................................................................. 4 Le nouveau schéma du maintien de l’ordre porte atteinte à la liberté d’informer ............................................................................ 5 Le gouvernement va prendre 1 milliard d’euros dans les caisses d’action logement ............................................................................... 5 Les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur richesse augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai ............................ 6 Les très larges conditions posées par la commission européenne sur les plans de relance .............................................. 7 Le gouvernement persiste et signe dans une gestion calamiteuse de la crise .............. 8

International Haute tension ............................................................................................................... 9 Sale temps pour la presse........................................................................................... 10 Confinement politique en Israël ? ............................................................................... 11 Netanyahou veut expulser Salah Hamouri .................................................................. 11 M6 interdite en Algérie. .............................................................................................. 12 Bolivie : Dégonflée… .................................................................................................. 12

Vie de l’ARAC Dépasser nos diversités et agir, rassemblés contre le néolibéralisme et ses soutiens ........................................................................................................... 21 Vie de l'ARAC ...................................................................................................... 24 à 31

P. 13 . D O S S I E R

Juin 1940, la guerre arrivait en Bretagne Ce numéro contient un carnet de bons de soutien et une enveloppe T

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Mensuel de l’Association républicaine des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

• Tirage : 60 000 exemplaires • Directeur-gérant : Raphaël Vahé • Directeur : Patrick Staat • Rédactrice en chef adjointe : Brigitte Canévêt • Comité de Rédaction : Hervé Corzani, JeanPierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

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otre pays traverse une crise économique, sociale, sans précédent. Bien sûr, la pandémie existe, bien sûr il faut prendre des dispositions pour l’éradiquer, sauver des centaines de milliers de vies. Mais cela commence par faire le choix de relancer en France les services publics, à commencer par l’hôpital public. Rien n’a été fait par le gouvernement pour augmenter les capacités hospitalières pendant les 4 mois de répit que nous a laissé l’épidémie. Avec les nouvelles mesures de restrictions sociales, tout est fait pour conduire les Françaises et les Français à vivre repliés sur eux-mêmes, à les faire vivre dans la peur. Le gouvernement a perdu la confiance de la population, il le sait et emploie des mesures répressives. Tout est fait pour empêcher les justes revendications des salariés. Notre peuple subit depuis plusieurs décennies une précarisation croissante, une angoisse qui s’amplifie d’année en année face à l’avenir. Alors que les riches, une poignée de femmes et d’hommes devient de plus en plus riche. Cette crise sanitaire et économique permet au monde capitaliste de se réorganiser. Le gouvernement fait des cadeaux aux grandes entreprises : des milliards d’exonérations de cotisations, des baisses d’impôts, la possibilité de remettre en cause le temps de travail, les niveaux de salaire… Il est temps que cela cesse. Il faut se préoccuper du plus grand nombre, relancer les services publics, défendre la laïcité, développer un service public de l’Éducation,… combattre la précarité et la misère. Les salaires, les pensions doivent être revalorisées. Il faut redonner du pouvoir d’achat, du travail, aux Françaises et aux Français. Tout est question de choix politique et pour cela nous devons faire entendre nos voix pour exiger que les aides des grands groupes soient conditionnées à l’entrée au capital par l’État avec l’interdiction de tout licenciement. Que ces aides soient conditionnées au développement et au retour en France, des activités industrielles indispensables à notre indépendance et à notre économie. L’argent des contribuables Français, c’est-à-dire, chacun d’entre nous, ne doit pas servir à payer les dividendes des actionnaires et encore moins à construire des usines à l’étranger que ce soit en Europe ou en Asie. Nous vivons une période où nous devons individuellement et collectivement prendre nos responsabilités sous peine de voir les générations de demain nous reprocher notre inaction. C’est pour cela que nous voulons mener, avec tous ceux qui le veulent, le débat d’idées pour construire l’avenir.

Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

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Financement de la dépendance : les retraités pourraient être taxés davantage Alors même que le gouvernement annonçait sur un mode catastrophiste le « creusement abyssal des déficits sociaux », il a fait adopter cet été par le parlement la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale. Ce nouveau « risque social », censé couvrir la compensation de la perte d’autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées (la « dépendance ») a été mis en place, sans définir aucun mode de financement. Laurent Vachey, inspecteur général des finances et ancien directeur de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) a été chargé par le gouvernement de faire des propositions pour combler cette lacune. Il vient de remettre son rapport pour

trouver les six milliards d’euros jugés nécessaires d’ici 2024. Les retraités pourraient bien mettre la main au porte-monnaie pour financer la cinquième et nouvelle branche “dépendance” de la sécurité sociale. La première mesure envisagée est l’augmentation de la CSG des retraités pour atteindre le niveau de celle des actifs, soit 9,2 %. La baisse des avantages fiscaux pour l'impôt sur le revenu des retraités, ou encore le retour des cotisations patronales pour l’emploi d’une aide à domicile, sont également envisagées. Cela pourrait rapporter près de 3,2 milliards d’euros à la Sécurité sociale, soit plus de la moitié des 6 milliards nécessaires d’ici 2024 pour

le plan dépendance. Selon l'auteur du rapport, Laurent Vachey, faire payer les retraités davantage que les actifs est “logique”, puisqu'en moyenne, “le revenu des retraités sera 10 % en 2020 plus élevé que celui des actifs” selon lui. Le ministère de la Santé dit étudier toutes les pistes proposées par le rapport. Des premières mesures pourraient être annoncées dès cet automne.

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des solidarités et de la santé sur la publication du décret n° 2020-1106 du 3 septembre 2020 relatif aux mesures d’accompagnement en cas de suppression d’emploi dans la fonction publique hospitalière. En effet, la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière (FHP) prévoyait dans son article 93 la possibilité d’un licenciement des fonctionnaires hospitaliers en cas de suppression de poste. La loi prévoyait que l’État fasse alors au fonctionnaire trois propositions de reclassement, et qu’en cas de refus, celui-ci puisse être licencié ou mis en disponibilité. Pendant plus de 30 ans, malgré plusieurs tentatives les décrets d’application n’ont jamais été publiés, grâce à la mobilisation des organisations syndicales qui 4-

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s’élevaient contre cette mesure allant à l’encontre de la garantie de l’emploi, propre à la fonction publique. En octobre 2017, une décision du Conseil d’État a enjoint le Gouvernement à publier ce décret. Cette décision va avoir pour conséquence de permettre de nombreux licenciements notamment dans le cadre des restructurations hospitalières (fermetures de services, d’établissements, groupements hospitaliers de territoire). Cette disposition s’ajoute à la possibilité de ruptures conventionnelles dans la fonction publique hospitalière, instaurées par la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. C’est donc une attaque supplémentaire contre la fonction publique et les fonctionnaires à mettre en perspective avec la volonté du Gouvernement de supprimer plus de 10 000 postes de

fonctionnaires dans son objectif de plan d’économie. Alors que la crise sanitaire n’en finit pas de secouer notre pays comme l’ensemble de la planète, mettant en exergue le besoin d’embauches dans les domaines de la santé et du médicosocial, alors que le Ségur de la santé était censé mieux prendre en compte le malaise et les attentes du personnel hospitalier, notamment sur le manque d’effectifs, la publication de ce décret entre en contradiction non seulement avec les réalités vécues par les personnels et les patients mais également avec les déclarations du Gouvernement… Aussi, elle lui demande s’il compte abroger ce décret et supprimer l’article 93 de la loi de 1986 qui va à l’encontre des besoins pour redonner du souffle au système public de santé.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Le nouveau schéma du maintien de l’ordre porte atteinte à la liberté d’informer Dans un communiqué, les sociétés de journalistes de plusieurs médias français s’inquiètent des nouvelles directives portant atteinte à la liberté d’informer lors des manifestations. Dans son nouveau Schéma national du maintien de l’ordre, destiné à l’usage des policiers et gendarmes et rendu public le 17 septembre, le ministère de l’intérieur reconnaît la nécessité d’une « meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle ». Une avancée ? Malheureusement, au-delà de l’intention affichée, et dans un contexte déjà très dégradé pour les journalistes lors de leur couverture des manifestations, ce texte porte atteinte à la liberté d’informer. Il évoque ainsi la création d’un canal d’échange entre les forces de l’ordre et les journalistes « titulaires d’une carte de presse, et accrédités auprès des autorités ». Pourtant, l’exercice de la profession de journaliste, définie dans le code du travail, ne nécessite pas la possession d’une carte de presse. Ce qui vaut tant pour la couverture des manifestations dans l’espace public

que pour l’« identification » demandée afin de pouvoir porter des équipements de protection. Ce document affirme aussi qu’« il importe (…) de rappeler que le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou de membres d’associations ». Ce « rappel » est en réalité un feu vert accordé par le ministre de l’intérieur aux forces de l’ordre pour empêcher les journalistes de rendre compte pleinement des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages. Il est d’autant plus inacceptable qu’il fait suite à de nombreux abus policiers constatés envers les journalistes lors des récents mouvements sociaux et dénoncés, entre autres, par le Conseil de l’Europe. Nous appelons le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à corriger ce « nouveau cadre d’exercice du maintien de l’ordre » pour le mettre en conformité avec les principes français et européens de la liberté d’informer.

Signataires : Les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs, sociétés des personnels de : l’AFP, Arrêt sur images, Arte, BFMTV, Challenges, Courrier international, Les Echos, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France Culture, France Info, Franceinfo.fr, Franceinfo TV, France Inter, France 2, France 3 National, LCP, L’Humanité, Le JDD, Le Point, LCI, Libération, M6, Marianne, Mediapart, Midi libre, Le Média, Le Monde, L’Obs, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Paris Match, Le Point, Premières Lignes, Public Sénat, RFI, RTL, Sud Ouest, Télérama, La Tribune, TV5Monde, La Vie, 20 Minutes. Source : Lemonde.fr – 22/09/20

Le gouvernement va prendre 1 milliard d’euros dans les caisses d’action logement Pour boucler le budget 2021, le gouvernement entend piocher dans les comptes d'Action Logement jusqu'à 1,5 milliard d'euros. Contrairement aux déclarations de la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, qui affirme que le sujet a fait l’objet de réunions bilatérales et multilatérales, le gouvernement ne s'est pas concerté avec « les partenaires sociaux ». Il s'agit là d'une décision unilatérale, préoccupante pour l’avenir de la structure. En 2019, 500 millions d'euros ont ainsi été ponctionnés sur les comptes de

l'organisme paritaire, auxquels il faut ajouter 300 millions d'euros pour compenser la baisse des cotisations des organismes HLM. Dans un rapport remis cet été, l’Inspection des finances met en cause la gouvernance d'Action Logement et avance plusieurs pistes pour réformer l’organisme : de l’affectation de ses ressources directement à l’État jusqu’à sa suppression pure et simple. Rappelons que le financement d’Action Logement est assuré par une cotisation sociale, appelée « participation de l’employeur à l’effort de construc-

tion (PEEC) ». Elle est donc partie intégrante du salaire socialisé et, à ce titre, les organisations syndicales doivent avoir leur mot à dire sur son utilisation. La volonté du gouvernement de revoir à la baisse le taux de la PEEC (de 0,45 % à 0,20 %), après la loi Pacte qui a relevé le seuil des entreprises assujetties à son versement de 20 à 50 salariés, serait un coup fatal porté à l’accès au logement des salariés et des plus précaires et au développement du logement social. LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

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Les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur richesse augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai 2020

80 % de la richesse mondiale va au 1 % les plus riches

Dans son rapport du 10 septembre 2020, OXFAM pointe la hausse spectaculaire des bénéfices de certaines entreprises malgré la crise mondiale liée à la pandémie du Covid-19. Alors que la pandémie a privé d’emploi des dizaines de millions de personnes et aggrave les inégalités, une poignée de multinationales et leurs actionnaires continuent de s’enrichir. Selon OXFAM, 32 entreprises, dont Microsoft, Intel, Apple, Facebook, Google mais aussi Nestlé ou Roche

vont enregistrer à la fin de l’année une hausse de leurs bénéfices de l’ordre de 109 milliards de dollars (92,1 milliards d’euros) de plus que le résultat moyen réalisé sur les quatre dernières années. Les 25 milliardaires les plus riches du monde ont vu leur patrimoine augmenter de 255 milliards de dollars entre la mi-mars et la fin mai. OXFAM pointe en particulier le patron d’Amazon – Jeff Bezos – dont le cours de la bourse a flambé de 76 % depuis janvier. La hausse de sa fortune, qui atteint 204 milliards de dollars selon Forbes, correspondrait à verser une prime de 105 000 dollars aux 876 000 salariés de l’entreprise dans le monde (dont 10 000 en France). En France, le patrimoine cumulé des 500 plus grandes fortunes a progressé de 3 % en 2020, battant ainsi un nouveau record malgré la crise. Le milliardaire français Bernard Arnault a vu sa fortune augmenter de 26 % entre le début de la pandémie et la fin du mois

de mai. L’ONG cité également le cas du constructeur japonais Toyota qui a distribué aux actionnaires plus de 200 % des bénéfices réalisés depuis janvier ; ou du géant allemand de la chimie BASF qui a versé plus de 400 % de ses bénéfices aux actionnaires au cours des six derniers mois. Si l’on se concentre uniquement sur uniquement sur les 32 entreprises mondiales qui profitent le plus de la COVID-19, on estime qu’il serait possible de lever 104 milliards de dollars de fonds en 2020 pour lutter contre la pandémie. Pour mettre ce montant en perspective, il permettrait de payer les tests de dépistage et les vaccins pour chaque habitant de la planète et de disposer de 33 milliards de dollars en plus pour investir dans le renforcement d’un personnel de santé de première ligne pour le 21e siècle. Source : Oxfamfrance.org – extraits -

L’état a discrètement autorisé la privatisation des routes nationales Un décret publié cet été dans le Journal officiel a entériné les conditions qui permettront de céder des sections de routes nationales au privé. Quinze ans après la privatisation des autoroutes, l’Etat français récidive. Selon un décret publié le 14 août dernier dans le Journal officiel, un décret permettra de classer « certaines sections de routes dans la catégorie des autoroutes ». Difficile de ne pas y voir un cadeau aux sociétés concessionnaires. Selon une information rapportée par Le Monde, il s’agit en réalité d’un décret d’application de la loi d’orientation des mobilités (LOM) qui remonte à décembre 2019. Celui-ci entérine la possibilité de céder au privé des kilo6-

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mètres de routes nationales françaises. Le marché entre l’Etat et les sociétés concessionnaires privées tient en un échange de bons procédés, en apparence. Le privé se charge d’entretenir des portions de routes et d’investir ; en échange, l’Etat proroge les contrats de ces grands groupes. Un allongement pour lequel les sénateurs se sont prononcés favorables. En effet, d’après une information rapportée par Le Monde, ils ont mené une enquête pendant huit mois. Le rapport de cette dernière a été publié le 18 septembre, et il est sans appel : les autoroutes rappor-

teront une « rentabilité hors normes » de 40 milliards d’euros d’ici 2036. Selon une information rapportée par Public Sénat, le rapport souligne qu’ « au-delà de 2022, les dividendes versés atteindraient environ 40 milliards d’euros, dont 32 milliards pour Vinci et Eiffage, à comparer avec les coûts d’acquisition des sociétés ». Public Sénat rappelle qu’elles n’ont versé que « 22,5 milliards d’euros pour acquérir le contrôle total ». Des superprofits qui vont prospérer avec ce décret. Source : Valeursactuelles.com – 21/09/20


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Les très larges conditions posées par la commission européenne sur les plans de relance La Commission européenne (non élue) a publié le 17 septembre des consignes sur les futurs plans de relance, dont le contenu devra être validé afin de débloquer les subventions de l’UE. Ils devraient notamment répondre à des préconisations formulées ces dernières années, qui enjoignaient entre autres la France à limiter ses dépenses publiques. La Commission ne veut pas raser gratis. L’accord adopté en juillet par les pays de l’Union européenne (UE) prévoit qu’ils devront faire valider une feuille de route par leurs pairs afin de débloquer leur part du plan de relance, et que les versements pourront ensuite être bloqués en cours de route. S’appuyant sur ce texte, la Commission veut mettre en place un contrôle très resserré : selon un guide qu’elle a publié ce vendredi 17 septembre, les États devraient détailler dans leur projet leurs objectifs, leurs futures mesures et des indicateurs de performance à atteindre. Et le tout devrait s’inscrire dans la continuité de précédentes recommandations adressées aux États, dont celles envoyées à la France faisaient la part belle à la maîtrise des déficits et à la déréglementation. Les pays de l’UE se sont accordés sur un plan de relance commun de 750 milliards d’euros en juillet. Cette somme sera empruntée par la Commission, avant d’être répartie entre les États : 360 milliards seront octroyés sous forme de prêts à rembourser, le

reste à travers des subventions, le tout étant versé de 2021 à 2023. Mais l’octroi de ces subsides ne se fera pas à l’aveugle. Les États doivent « élaborer des plans nationaux (...) décrivant leur calendrier de réformes et d’investissements de 2021 à 2023 ». Les plans devront être approuvés « à la majorité qualifiée » par cet organe, qui pourra aussi bloquer les versements en cas de mise en œuvre jugée insatisfaisante : le texte indique que ces transferts sont « subordonné[s] à la réalisation satisfaisante des jalons et objectifs » prévus. Celles adressées à la France laissent une large place à la maîtrise budgétaire et à la réduction des normes : l’édition 2019 enjoignait de mener des économies « correspond[ant] à un ajustement structurel annuel de 0,6 % du PIB, [d’]utiliser les recettes exceptionnelles pour accélérer la réduction du ratio de la dette publique », et de « réduire les dépenses (...) dans tous les sous-secteurs des administrations ». Le document poussait également l’exécutif « à réduire les restrictions réglementaires, notamment dans le secteur des services ». « Réformer le système de retraite pour uniformiser progressivement les règles

des différents régimes (...) en vue de renforcer [leur] équité et [leur] soutenabilité ». S’y ajoute une incitation « à continuer à améliorer l’environnement réglementaire » et « à réduire les charges administratives pesant sur les entreprises ». Ces recommandations ne constituent aujourd’hui que des indications, dont la France et les autres pays restent libres de les suivre ou non. « Mais si elles deviennent une condition au versement des aides [du plan de relance] on aurait quelque chose de beaucoup plus contraignant », soulève Sébastien Adalid, professeur de droit public à l’Université du Havre. « À titre d’exemple, s’il est recommandé à la France de réformer son système des retraites, et que la réforme ne se fait pas ou prend du retard, les aides à la relance pour la France pourraient être suspendues », notait le chercheur Source : Marianne – S.Grob – extraits – 23/09/20 Pour consulter les documents : https://ec.europa. eu/info/sites/info/files/3_en_document_travail_ service_part1_v3_en_0.pdf https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/european-semester/ https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/ PDF/?uri=CELEX:52019DC0510&from=EN https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/ PDF/?uri=CELEX:52020DC0510&from=EN

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Le gouvernement persiste et signe dans une gestion calamiteuse de la crise Au moment où Olivier Véran annonce de nouvelles mesures de restriction de la vie sociale, la première ministre belge déclare qu’il vaut mieux des mesures allégées acceptées par la population que des contraintes sévères dont l’utilité est contestée et qui ne seront pas suivies. Rappelons que la Belgique est un pays plus gravement touché que le nôtre par le virus ! En santé publique l’efficacité est obtenue par deux moyens : la coercition ou l’acceptation volontaire de l’application de mesures contraignantes grâce à la conviction qui ne peut exister que dans un climat de confiance vis-à-vis des autorités. Du fait de ses atermoiements depuis le début de la crise, des mensonges pour cacher la pénurie de moyens, l’absence d’autocritique etc., nos gouvernants ont perdu la confiance de la population et, tant le langage guerrier du président que les mesures répres-

sives, ont généré une incompréhension qui se transforme aujourd’hui en refus d’une partie de plus en plus importante de la population de se soumettre à des mesures jugées non justifiées. En effet, le port du masque est utile, mais uniquement quand il n’est pas possible de respecter la distanciation. Par contre, maintenir une politique massive de tests avec des délais de remise des résultats à 8 jours est inutile et surtout très coûteuse. Par ailleurs, l’urgence actuelle est d’ouvrir des lits dans les hôpitaux, en particulier de réanimation, pour que nous soyons capables de poursuivre la prise en charge des patients habituels et ceux atteints de la COVID qui, il faut le rappeler, ne sont actuellement pas si nombreux que cela. Mais quand l’hôpital fonctionne à flux tendu sans réserve, toute augmentation même faible d’activité génère une tension et une crise quand cette augmentation d’activité dure. Et elle

risque de durer et d’augmenter avec l’automne et l’hiver qui s’annoncent. Mais rien n’a été fait pour embaucher et augmenter les capacités hospitalières pendant les 4 mois de répit que nous a laissé l’épidémie. Alors que le gouvernement s’occupe de ces deux priorités (tests et lits hospitaliers) et cesse de créer un climat anxiogène délétère contreproductif pour lutter efficacement contre l’épidémie. Docteur Christophe PRUDHOMME Médecin au SAMU 93 25/09/20

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Haute tension Erdogan convoite les hydrocarbures dans les eaux grecques. Paris apporte son soutien à Athènes et défie le pyromane turc sur fond de conflit libyen. « Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la Turquie », a prévenu l’homme fort du Bosphore, Erdogan, menaçant les autorités françaises dans un discours télévisé à Istanbul, samedi 12 septembre. « Monsieur Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi », a-t-il ajouté, s’en prenant pour la première fois directement et nommément à son homologue français, en référence au conflit qui oppose la Grèce et la Turquie. En effet depuis début août les deux pays, tous deux membres de l’OTAN, se disputent des zones économiques exclusives en Méditerranée orientale, sur fond d’exploitation d’hydrocarbures. Erdogan a lancé des missions de prospection dans des zones revendiquées par Athènes, suscitant de vives tensions diplomatiques et militaires dans une région déjà fortement impactée par les crises et les luttes d’influences. Mais que va faire Paris dans cette galère ? La France cumule les conflits d’intérêts avec la Turquie, liés notamment au dossier libyen. Au mois de juin, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a notamment condamné « le soutien militaire croissant » de la Turquie au GNA en « violation directe de l’embargo des Nations unies ». La Turquie avait rejeté ces critiques sur son soutien armé au gouvernement de Tripoli, accusant à son tour Paris de faire « obstacle à la paix » en appuyant le camp adverse, représenté par le maréchal Khalifa Haftar. Le ton est alors monté d’un cran entre les deux pays. Emmanuel Macron a déclaré que la Turquie avait « accru sa présence militaire en Libye et massivement réimporté des combattants jihadistes depuis la Syrie », avant d’évoquer « la responsabilité historique et criminelle de la Turquie » dans le conflit. Déjà en

Le président Macron et le président Erdogan

désaccord avec Ankara sur le dossier libyen, Paris a soutenu Chypre et le Grèce dans son bras de fer, avec l’envoi de forces militaires dans la zone.

Surenchère militaire La France cherche également à faire condamner l’attitude turque par ses partenaires de l’Otan, sans grand succès. Les pays méditerranéens de l’UE ont en revanche brandi la menace de sanctions supplémentaires, tandis que l’Allemagne préfère se montrer prudente dans ce dossier en jouant la carte des concertations. En attendant, les exercices militaires se multiplient en Méditerranée orientale, où aucune des parties concernées ne semble disposée à céder du terrain. Dans ce conflit larvé entre Athènes et Ankara, Macron a clairement affiché son soutien à la Grèce et fait déployer en août des navires de guerre et des avions de combat dans la région. Une initiative vécue comme un camouflet et vivement dénoncée par celui qui se voit bien en nouveau sultan d’un empire ottoman réinventé ! Les différentes parties montrent les

muscles. La France a dépêché deux chasseurs Rafale et deux navires de guerre (la frégate La Fayette et le porte-hélicoptères Tonnerre) pour appuyer la Grèce. À la fin de ce même mois, elle a également débuté un exercice militaire conjoint dans la région en compagnie de la Grèce, l’Italie et Chypre. Les manœuvres se sont déroulées au sud et au sud-ouest de Chypre, dans le cadre d’une initiative quadripartite de coopération. En écho, la Turquie a elle aussi entamé de nouvelles manœuvres militaires fin août, avec notamment des exercices de tir pendant deux semaines dans une zone située au large de la ville turque d’Anamur, et au nord de l’île de Chypre (occupé par la Turquie). Dans ce contexte déjà tendu, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé un « important » programme d’achat d’armes, 18 avions français Rafale, quatre frégates et quatre hélicoptères de la marine. Quelque 15 000 soldats supplémentaires seront également recrutés. Ce contrat entre Paris et Athènes ne fait qu’attiser les braises… J.-P. Delahaye LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Sale temps pour la presse Un « harcèlement judiciaire systématique » des journalistes est organisé par le pouvoir, selon Amnesty international. ser toute « répression de la liberté de la presse » et à « revenir au respect du droit, de la Constitution et des engagements internationaux du pays ».

Algérie la presse censurée

L’ONG dénonce de « lourdes peines » et un « contexte de répression croissant » après la condamnation de Khaled Drareni et d’Abdelkrim Zeghileche à de la prison ferme. Amnesty International a appelé les autorités algériennes à cesser « immédiatement » leur « harcèlement judiciaire systématique » envers les journalistes du pays, jeudi 27 août, en réaction à de récentes peines de prison ferme prononcées à leur encontre. Reporters sans frontières (RSF) avait également appelé les autorités algériennes à ces-

« Des journalistes ont récemment été emprisonnés pour avoir partagé des vidéos, critiqué le président et exprimé leur soutien aux mouvements de protestation », a déclaré dans un communiqué Amna Guellali, une responsable d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, selon qui « les autorités algériennes sont prêtes à tout pour faire taire les critiques ». Dénonçant de « lourdes peines » et « un contexte de répression croissant », l’ONG leur demande de « cesser le harcèlement judiciaire systématique des journalistes et de respecter le droit à l’information en levant le blocage de sites d’information ». « Au lieu d’intimider les journalistes, les autorités algériennes doivent veiller à ce que tous les journalistes du pays puissent exercer leur métier sans être intimidés, harcelés ou menacés d’arrestation », dit encore Mme Guellali.

Le journaliste Khaled Drareni, directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune et correspondant en Algérie de la chaîne de télévision française TV5 Monde et de RSF, a été condamné à trois ans de prison ferme pour « incitation à un attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ». Il était poursuivi pour sa couverture, le 7 mars à Alger, d’une manifestation contre le régime Abdelkrim Zeghileche, directeur d’une radio indépendante en ligne, a aussi été condamné à deux ans de prison ferme, pour « atteinte à l’unité nationale » et « outrage au chef de l’Etat ». Ces sentences ont choqué au sein de la profession, en Algérie et au-delà. Amnesty évoque dans son communiqué l’incarcération d’« au moins huit journalistes » depuis le début du Hirak, le mouvement de contestation du régime, en février 2019. En outre, plusieurs sites d’information sont de façon récurrente l’objet de blocages sur le territoire algérien. Actuellement, « deux sites d’information indépendants sont inaccessibles », selon RSF. J.-P. Delahaye

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10 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Confinement politique en Israël ? Depuis plusieurs semaines des manifestations se multiplient à Jérusalem pour réclamer le départ de Netanyahu.

Manifestation anti Netanyahu à Jérusalem

La décision de confiner la population une seconde fois n’a pas mis en sourdine la colère des manifestants israéliens. Ces derniers continuent de réclamer la démission de leur Premier

ministre Benjamin Netanyahu, critiqué pour sa gestion de la crise de la Covid19 et ses affaires de corruption. En raison de la recrudescence de la pandémie de Covid-19 dans le pays, Israël est reconfiné. Certains manifestants parlent d’un «confinement politique». Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires différentes, a du mal à regagner la confiance des Israéliens qui l’accusent de mauvaise gestion de la crise sanitaire. «La décision de confiner le pays une seconde fois n’a fait que renforcer la détermination des protestataires», explique la correspondante de France 24 à Jérusalem, Gwendoline Debono.

«Beaucoup craignent les répercussions économiques», précise-t-elle, dans un pays où le taux de chômage s’élève déjà à plus de 20 %. Des manifestations sont organisées tous les samedis depuis près de trois mois devant la résidence du premier ministre, à Jérusalem. Elles sont autorisées en Israël, malgré le reconfinement, dans le cadre duquel les Israéliens ne peuvent toutefois sortir de chez eux que dans un rayon d’un kilomètre pour se détendre, et plus loin uniquement pour aller faire des courses ou pour travailler si leur profession est jugée essentielle. J.-P. D.

Netanyahou veut expulser Salah Hamouri Les autorités israéliennes ont entamé des démarches pour expulser l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, au cœur d’un différend entre Israël et la France, a indiqué à l’AFP le ministère israélien de l’Intérieur. Salah Hamouri, un militant de la cause palestinienne est accusé arbitrairement par Israël et en dépit de toutes preuves tangibles d’être un membre actif du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement jugé terroriste par Tel-Aviv. D’après l’ambassade d’Israël en France, l’avocat, qui défend des prisonniers palestiniens, avait été arrêté, en juin, « dans le cadre d’une opération policière antiterroriste ». Pour être libéré, Salah Hamouri a dû payer une caution, s’engager à ne pas parler pendant trois mois à certaines personnes et se tenir prêt à se rendre « disponible pour d’éventuelles convocations de la justice », a indiqué en juillet le ministère des Affaires étrangères français qui a « suivi le dossier ». Mais, dernièrement, le ministre israélien de l’Intérieur Arié Dery, figure de proue du parti ultra-orthodoxe Shass, a informé

Salah Hamouri de « son intention (...) de révoquer son statut permanent en Israël ». Les Palestiniens nés à Jérusalem, ville dont la partie orientale a été annexée par le gouvernement israélien en 1967, n’ont pas la nationalité israélienne, à moins d’en faire la demande, mais un permis de résidence permanent les autorise à vivre et travailler sur le territoire israélien. Sans ce permis, Salah Hamouri ne pourrait donc plus rester à Jérusalem ou sur le territoire israélien, ce qui conduirait à son expulsion. Né à Jérusalem de mère française et de père palestinien, Salah Hamouri avait déjà été emprisonné entre 2005 et 2011, un tribunal israélien l›ayant reconnu coupable de projet d’assassinat d›Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël et fondateur du parti extrémiste ultra religieux Shass, décédé en 2013.

Manifestations contre l'expulsion de Salah Hamouri

« Israël n’ayant pas réussi à le contraindre (...) à quitter la Palestine, il entend maintenant l’expulser purement et simplement de sa terre natale », a réagi dans un communiqué l’ONG France-Palestine qui a demandé aux autorités françaises et européennes d›intervenir. On peut mesurer aujourd’hui avec quelle efficacité ! J.-P. D. LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 11


LE RÉVEIL

M6 interdite en Algérie ?

Les médias étrangers ne sont pas épargnés. Ainsi, le ministère algérien de la Communication a décidé de ne plus autoriser la chaîne de télévision privée fran-

çaise M6 à opérer en Algérie, après la diffusion, dimanche 20 septembre, d’un documentaire sur le mouvement de protestation populaire Hirak. Alger accuse le documentaire intitulé « L’Algérie, le pays de toutes les révoltes » de porter un regard biaisé sur le Hirak et d’avoir été réalisé par une équipe munie d’une fausse autorisation de tournage. « Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en Algérie, sous quelque forme que ce soit, affirme le ministère ». Présenté dans le cadre de l’émission En-

quête Exclusive, ce reportage de 75 minutes -- filmé par moments avec des caméras discrètes -- expose des témoignages de trois jeunes Algériens sur l’avenir de leur pays, en proie à un soulèvement inédit depuis février 2019. La crise sanitaire a entraîné la suspension des marches du Hirak à la mi-mars. L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF. Elle a dégringolé de vingt-sept places par rapport à 2015.

J.-P. D.

Bolivie

Dégonflée… Jeanine Añez ne se portera pas candidate à la prochaine élection présidentielle organisée en Bolivie le 18 octobre prochain. La présidente par intérim du pays en proie à la crise, a annoncé, jeudi 17 septembre, son retrait de la course à la présidentielle un mois avant les élections, dans le but d'empêcher une victoire du candidat de la gauche Luis Arce, dauphin de l'ancien président Evo Morales. « Aujourd'hui, je mets de côté ma candidature à la présidence de la Bolivie pour veiller à la démocratie », a déclaré la présidente de droite dans un message télévisé. Elle a expliqué avoir pris cette décision « en raison du risque de voir le vote démocratique divisé entre plusieurs candidats et qu'à la suite de cette division le MAS ([Mouvement pour le socialisme, dirigé par Morales, en exil) finisse par

remporter les élections ». Accompagnée par son candidat à la vice-présidence, l'homme d'affaires Samuel Doria Medina, et d'autres alliés politiques, Jeanine Añez, 53 ans, a appelé à l'unité contre le MAS, dont le candidat est en tête des sondages électoraux. Jeanine Añez quitte la course électorale au lendemain de la publication d'un sondage par la Jubilee Catholic Foundation qui lui a attribué la quatrième place, avec seulement 7 % des intentions de vote. En tête de ce sondage arrive M. Arce (29,2 %), suivi de l'ancien président Carlos Mesa (19 %) et d'un responsable régional, Luis Fernando Camacho (10,4 %). La Bolivie traverse une crise postélectorale depuis le scrutin présidentiel d'octobre 2019. Evo Morales vainqueur de la présidentielle pour un quatrième man-

Jeanine Añez

dat, avait dû faire face à une opposition revancharde qui criait à la fraude. Après des semaines de manifestations, le président avait démissionné et fui la Bolivie, lâché par la police et l'armée. Un véritable putsch institutionnel ! Il s'est d'abord réfugié au Mexique, puis en Argentine, et Jeanine Añez est devenue présidente par intérim en novembre 2019. Elle avait promis de diriger un gouvernement de transition afin de convoquer de nouvelles élections en 2020. Mais, en janvier, elle a annoncé sa candidature, une décision largement critiquée par ses adversaires et certains alliés.

J.-P. D.

Le Venezuela annonce l’arrestation d’un espion américain présumé aux abords d’une raffinerie

L’armée allemande en passe de réduire ses effectifs engagés dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak

Un espion américain a été arrêté près d’une raffinerie au Venezuela. C’est ce qu’a annoncé le président Nicolas Maduro. Il s’agirait d’un Marine qui a servi sur des bases de la CIA en Irak. Le dit espion a été capturé en possession d’armement lourd et d’une grande quantité de dollars. Toujours selon Nicolas Maduro, il projetait de faire exploser la raffinerie d’El Palito.

La Bundeswehr, l’armée allemande, va continuer à s’engager aux côtés des alliés de l’Allemagne dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, mais réduisant son personnel engagé. Le gouvernement allemand veut fixer à 500 le nombre maximum de soldats prévus pour cette mission, soir 200 hommes de moins que jusqu’à présent. Une baisse d’effectifs qui correspond au retrait annoncé des éclaireurs de l’armée de l’air basés en Jordanie.

(Radio Vatican, le 12-09-2020)

(Deutsche Welle, le 10-09-2020)

12 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020


LE CAHIER MÉMOIRE N° 865 OCTOBRE 2020

Juin 1940, la guerre arrivait en Bretagne Le 14 juin 1940, les troupes nazies triomphantes défilaient dans Paris désormais occupée. La guerre, on la connaissait déjà dans nos départements bretons. En 14/18, elle avait frappé lourdement les poilus, marqué, endeuillé les familles. Mais la guerre, se déroulait « ailleurs ». Depuis septembre 1939, les maris, les pères avaient été mobilisés dans une « drôle de guerre ». Mais, depuis mai 1940, leurs nouvelles se faisaient rares ou très inquiétantes.

Rennes apparaissait comme une ville tranquille et sereine qui demeurerait loin des combats. Significatif : fin septembre 1939, l’Orchestre national avec ses centaines de musiciens, de solistes, la section lyrique de la Radio d’Etat s’y étaient installés avec six fourgons de matériel.(1) 17 juin1940 : Rennes est bombardée. 18 juin : l’armée du Reich nazi entre et occupe la capitale bretonne.

80 ans après, pendant les mois de confinement l’ARAC d’Ille-et-Vilaine a proposé aux citoyennes et citoyens, principalement à nos aînés, de transmettre, d’écrire leur témoignage, ceux de la famille sur « 1940 ». De multiples pages de mémoire sont venues s’ajouter aux témoignages écrits ou enregistrés les années précédentes avec des amis dont malheureusement plusieurs sont aujourd’hui disparus. « En 40 », ils étaient des jeunes enfants, des ados, des jeunes ou même ils n’étaient pas encore nés, mais ils ont gardé de cette guerre une mémoire populaire, différente des superproductions d’Hollywood. Ils nous l’ont répété, ni eux bien sûr, ni très souvent leurs familles ne comprendront pendant ces années noires ce qui leur arrivait, ce qui arrivait à la France, au monde.

Un avis disciplinaire à la population (1) sera cosigné par le Préfet d’Ille-et-Vilaine et le Commandant allemand de Rennes occupée : « Une discipline sévère est indispensable, les Français s’y soumettront » 10 juillet 1940, tous les députés (sauf un) et les sénateurs d’Ille-et-Vilaine voteront les pleins pouvoirs à Pétain pour supprimer la République.

Mais déjà, des indignations, des actes de résistances émergeaient. Cet esprit de Résistance se structurera, réussira avec les forces alliées à vaincre après des années de combats douloureux les forces nazies et fascistes.

année sombre, dérangeante mais qu’on ne peut gommer. Quelques regards à partir d’une ville de province sur la guerre mondiale la plus meurtrière connue, les moments de doutes, les humiliations, les lâchetés, les crimes, mais aussi : l’espoir, la solidarité, le courage ! Ces sujets qui peuvent apparaître maintenant assez lointains, pourraient intéresser et peut-être encore questionner notre 21e siècle.

Les extraits de témoignages ici présentés illustrent le travail de chercheurs, de passionnés d’histoire locale sur une

Georges Ploteau, Président ARAC 35, membre du Bureau national

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11


LE RÉVEIL DOSSIER

Après la « drôle de guerre » la tragédie de 1940 Filmé, quelques mois avant son décès, notre ami Albert Barbe (1923-2017) nous rappelait le choc pour la foule rennaise qui s’amoncelait dans le hall de Ouest-Eclair en ce début de septembre 1939. Sur le grand tableau une annonce inscrivait l’entrée en guerre de la France, puis la mobilisation générale. Albert vint saluer son père, réserviste militaire, juste avant son départ, Sûr de la victoire : « Lui, il partait tout heureux ! » « - En 14, on les a eus avec le vin rouge, là ce sera avec le champagne qu’on les aura ! Tu prendras la garde de ta mère, de ton frère et …mets des cales sous la voiture ! - Mais, on va peut-être me mobiliser à mon tour ? - Tu parles ! On n’fait pas la guerre avec des gosses. Eh bien si ! Sorti de l’école des Pu-

pilles de la Marine, le 1er avril 1940, à 17 ans je partais en urgence pour Brest. » Par contre beaucoup de nos parents, nous diront qu’il n’y avait pas beaucoup d’enthousiasme en 39, plutôt beaucoup d’inquiétudes, des pleurs dans les familles. Mobilisé, Georges-Armand Ploteau, sera affecté pendant la « drôle de guerre » dans les Ardennes Comme beaucoup, il rappelait en plaisantant que : « La grande préoccupation du commandement, c’était alors… le port et l’enroulement de nos bandes molletières ! ».

Changement en mai 1940, la percée allemande Beaucoup d’officiers demeuraient résolument optimistes : « Vous en faites

G. Ploteau père et copains début 1940

pas les gars, on va les prendre en tenaille ! ». Conduisant une voiture à cheval, Georges traversa des zones de front : la Belgique, le Nord au cœur des bombardements et parfois triste témoin de pillages. Puis, ce fut la débâcle près de Dunkerque : Malo-les-Bains, Zuidcoote. Les régiments devront se rendre et se constituer prisonniers : nouvelle traversée en Belgique mais cette fois à pieds vers les stalags allemands.

Prisonniers et victimes de la haine et du racisme nazi Jean-Yves, lui ne reverra jamais son père Jean H. parti d’un petit village d’Ille et Vilaine. Et, il ne connaîtra que très tardivement par un de ses compagnons, les circonstances de son assassinat. « En plusieurs endroits, nombre d’unités françaises et alliées ont fait preuve d’une réelle détermination dont certaines iront jusqu’à se sacrifier pour retarder l’ennemi. Ce fut, notamment, le cas de mon père, et de ses frères d’armes, Français et Africains. Les combats sont rudes et la répression nazie est féroce. » Les 9 et 10 juin, des officiers français s’interposent au massacre des tirailleurs africains, ils sont les uns et les autres exécutés d’une balle dans la nuque. 14 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

« Mon père est fait prisonnier dans l’Oise avec la majorité de son bataillon et des régiments de l’Infanterie Coloniale, et des Tirailleurs (appelés) Sénégalais » Surveillés par les S.S. une colonne de 3 000 prisonniers s’achemine vers Montdidier (Somme). Ceux qui ne peuvent pas suivre sont abattus par les S.S. tout particulièrement les soldats africains. Apercevant sur un trottoir un camarade épuisé, un africain noir, mon père, révolté par tout ce qu’il a vu et entendu dans la journée, a dû penser : « Celui-ci aussi va être tué ». Il va immédiatement essayer de le relever, il lui donne à boire avec sa propre gourde.

Soldats africains 1940

La sentinelle allemande lui ordonne de rentrer dans les rangs. Il refuse en disant : « Je n’abandonnerai pas un soldat Français sur la route ». Mais il comprit que lui aussi allait subir le même sort, il eut juste le temps de lui crier : « Ne me tuez pas, je suis père de trois enfants ! » « Le soldat S.S. l’abat de deux coups de crosse, donnés avec une telle violence que mon père tombe à terre, la figure en sang puis il lui tire deux balles dans l’abdomen. »


DOSSIER LE RÉVEIL

Mai, juin1940 : fuir la guerre A Rennes, 32 000 cartes alimentaires furent alors délivrées aux familles de réfugiés Par la suite, leur nombre aurait monté jusqu’à 100 000 (1)

Famille Réfugiés 40 Rennes

A la mi-juin 1940, le nombre de réfugiés en Bretagne sera estimé à 750 000 personnes. (2)

Réfugiés Rennes Liberté 1940

Jean Le Chanu, avait alors 8 ans : « Les familles avec enfants et bagages arrivaient par train bondé. Les associations caritatives avaient installé des services d’accueil à la gare. Le personnel du Lycée (enseignant ou non) participait avec un fort lien entre les bénévoles. La maison de Maman en cours de construction abrita des réfugiés belges venus en voiture. » « Les routes surchargées n’étaient pas sûres, les colonnes de civils étaient mitraillées par l’aviation allemande. Pour créer la panique, leurs avions avaient été équipés de sirènes : « Les trompettes de Jéricho ». Maxime Le Poulichet, avait 12 ans : « Du 15 au 18 juin 1940, pour avoir des nouvelles sur l’avancée allemande, il y avait du monde à l’octroi de Paris. On écoutait les réfugiés qui, arrivant disaient : « Les boches sont arrivés à Paris hier ! ». Le jour suivant on entendait : « Les boches sont au Mans ! ». Tous ces réfugiés, il fallait bien qu’ils s’arrêtent quelque part au moins pour trouver à manger ou passer la nuit et certains pour rester à Rennes ou dans les environs. »

Jean Le Chanu avait 8 ans (famille)

A Brest, à partir du 30 mai 1940 : 736 tonnes de lingots d’or de la Banque de France arrivèrent par wagons et furent entreposés dans un lieu secret près du port. Puis, état d’urgence ! Jusqu’au 18 juin 1940, cinq paquebots français réussirent à convoyer le trésor national vers les colonies africaines et Halifax (Canada).

Le même jour, du port de Lorient, partaient également vers des lieux sûrs, les réserves d’or de la Belgique et de la Pologne.

Le réduit breton ? Le 6 juin 1940, dans ce climat de débâcle militaire Paul Reynaud choisit de placer à son gouvernement comme Sous-secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Défense nationale un général : Charles de Gaulle. Celui-ci proposa de rassembler les forces françaises et anglaises disponibles sur la Bretagne. Le 12, puis de nouveau le 15 juin, De Gaulle se rendra à Rennes pour étudier

la mise en place de ce « réduit Breton ». Une ligne de résistance partirait du Couesnon jusqu’à l’embouchure de la Vilaine, Quimper serait le siège du gouvernement. Ce plan du gouvernement français plaisait au gouvernement Winston Churchill. Ce projet était-il réaliste ? Quoi qu’il en soit, c’était déjà trop tard. Reynaud envisagera alors un repli sur Bordeaux

l’après-midi du 16. Aucun soutien escompté des USA Le bombardement de Rennes l’aurait impressionné. Le 17 juin le gouvernement démissionnait et laissait le pouvoir à Pétain. *Le matin du dimanche 16 juin, OuestEclair titrait encore : « Nos bombardiers contre LEURS chars ». Mais, les blindés et troupes nazis fonçaient déjà vers la Bretagne, et leur sinistre aviation allait les précéder. LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER

Lundi 17 juin 1940, 10 h Rennes sous les bombes 40 ans après, les enfants d’alors s’en souviennent son absence pour piller ses maigres ressources. Et, plus de nouvelles du papa sur le front. « On part chez Grand-Mère ! Je me revois très bien derrière maman, sur la petite selle de son vélo. Nous avons traversé la voie ferrée à Cesson et là encore j’ai vu des blessés, du sang. Maman m’a dit : « Ferme les yeux ! »

Bombardiers DORNIER

« Un agnon ! Maman, des nagnons ! » Marie-Huguette n’avait que 3 ans et demi, mais certaines images demeurent ancrées dans sa mémoire. « Je jouais dans le jardin derrière la petite maison où la famille louait un appartement rue de Paris, face à la fac Beaulieu maintenant. Devant coulait la Vilaine et sur l’autre rive : la plaine de Baud, le grand lieu de triage de la gare de Rennes.

pote militaire) et un monsieur me protégeait. Ce monsieur, me dira Maman après, était un militaire et il pleurait. Elle, s’était évanouie en traversant la route et avait été secourue puis transportée là. En le voyant pleurer, et pensant tout de suite à sa fille, elle crut un moment que j’étais morte ; il pleurait car il avait un enfant du même âge et ne savait pas où il était.

Maman était rentrée dans la maison, pour changer ses vêtements afin de se préparer pour partir livrer à vélo son travail de couture faite à domicile : des musettes militaires. Elle me laisserait en garde chez la propriétaire des lieux.

J’ai le souvenir d’avoir vu des blessés, un en particulier qui semblait n’avoir plus de nez et qui avait le visage ensanglanté, ça frappe une petite fille !

Soudain, le bruit des bombes, les vitres volaient en éclat près de moi. Par chance, je n’ai pas été blessée. Maman comprit tout de suite ce qui se passait. Elle tenta, me tenant par la main, de traverser la route qui séparait la maison de la campagne afin de trouver refuge dans un fossé.

Notre mère nous a raconté qu’elle courut à la maison détériorée. Plus de fenêtres, les portes arrachées. Elle se précipita pour prendre ses petits billets dans le tiroir de l’armoire. »

Je me souviens que l’on courait, mais après je ne me rappelle que d’une chose : j’étais sous une couverture (une ca16 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

De nombreuses années plus tard, notre mère nous décrira l’horrible spectacle. Les wagons d’un train de réfugiés étaient restés là. Parmi les victimes, le sang, une maman gisait la tête tranchée, elle tenait encore serré un enfant dans ses bras. La terreur, les scènes d’horreur faisaient redoubler les forces. Reprenant le vélo, en quelques heures elles parcoururent les 60 km, vers Villepôt (Loire-Inférieure). La famille y restera réfugiée jusqu’en 1944. « Mais j’avais dû enregistrer des images atroces, puisque pendant environ six mois, je faisais des cauchemars et me réveillais la nuit en hurlant. »

Nouveau drame : tout l’argent avait disparu ! Quelqu’un avait profité de

Train Bombardé 17.06.1940


DOSSIER LE RÉVEIL

Louis Cardin, il avait 5 ans et demi, la famille habitait Bd de la Liberté, le papa était à la guerre. « Des explosions s’entendent longtemps après le passage des bombardiers, les déflagrations sont ressenties dans nos immeubles. Face à la panique des adultes, la frayeur ambiante, moi petit garçon je suis terrorisé ! Du quartier, une cohorte d’une dizaine de familles s’organise dans la soirée pour s’éloigner de l’agglomération. La crainte d’un bombardement de nuit les obsède. A pied nous remontons vers le nord de la ville et à la nuit tombante, nous sommes regroupés près de St Grégoire. Nous nous couchons dans un fossé, la nuit chaude avec un ciel étoilé ne nous rassure pas, surtout après qu’un militaire français de garde vient nous voir pour nous signaler : « Vous êtes mal placé entre un dépôt d’essence et une casemate de munitions ! » Les amis pensent que malgré tout nous risquons moins ici qu’en ville. Il ne se passe rien durant la nuit, et au lever du jour nous reprenons la route en sens inverse. Arrivés au pont de la Mission, une terrible surprise, nous attendait : l’avant-garde des régiments envahisseurs, une dizaine de side-cars allemands étaient là ! »

M. Le Poulichet en 2019

Maxime Le Poulichet Résistant F.T.P/F.F.I. Comité d’Honneur ARAC 35

Jean Courcier (1921-2020) Cheminot, Résistant, Déporté Comité d’Honneur ARAC 35

Il avait 12 ans.

« Les avions piquaient et les bombes arrivaient sur nous, sur les ateliers. Les anciens, ceux de 14/18, nous disaient : plongez dans les fosses d’autorails. Tout le monde a plongé dedans et attendu que ça cesse » (3)

« Ma grand’mère venait de m’amener au « Patro ». Il est environ 10 heures 15 quand un vrombissement d’avions suivi d'une succession de déflagrations énormes, accompagnées de souffles me coupent la respiration.

A ce moment-là, je longeais le mur de briques de la sacristie de l’église Jeanne d’Arc. Ce mur s’est écroulé à mes pieds ! Mais, je n’ai pas été touché. Je me précipite alors à l’intérieur du patronage. Les murs vibrent et l’Abbé Barbotin (P’tit Claude) en descendait l’étage, reçoit quelque chose sur une jambe (un parpaing ?) détaché du mur. Il nous pousse vers le côté opposé au souffle des explosions.

Comme nous l’ont rappelé les témoignages, des colonnes de feu et de fumée apparurent, les débris volaient à des centaines de mètres, des pans d’habitations s’affaissèrent. Les dégâts eurent lieu parfois à plus d’un kilomètre comme les vitraux d’églises proches ou du centre-ville.

Cette salle était occupée par des soldats français. Un lieutenant au milieu de la pièce donne des ordres pour placer ses soldats en position de combat le long d’une butte de terre à proximité. Des anglais blessés, couverts de sang, échappés d’un des trains fuyant vers la campagne, nous font comprendre que c’est le bombardement de la gare par plusieurs avions allemands. Des mères de famille affolées commencent à arriver au Patronage en rasant les murs, pour chercher leur progéniture. Moi, je me suis retrouvé tout seul parmi les soldats, Je me décide de partir en courant jusqu’à la maison, où ma grand-mère arriva vers midi. Un voisin privilégié (il avait la radio) nous dit : « Le maréchal Pétain vient d'annoncer la fin des combats, Rennes est déclarée ville ouverte ! »

Bombardement Plaine Baud

LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER

On apprendra plus tard ce qui s’était passé La veille, un avion allemand de reconnaissance avait survolé le pays rennais ; celui-ci avait probablement observé la situation du transit ferroviaire. Un train de marchandises, aurait été particulièrement repéré, il comprenait : 12 wagons chargés de munitions et explosifs : cheddite, mélinite. Panique dans ces jours de débâcle ? Inconscience ? A proximité une douzaine d’autres trains attendaient le départ : les trains de réfugiés, les trains des soldats français dont les régiments

d’artillerie venus du front nord pour soutenir ce projet de « Réduit breton », le train des soldats anglais du Royal Engineer venus de Dunkerque, cherchant à rejoindre Brest, etc. Quelques bombardiers allemands Dornier (Do 17Z) surnommés les « crayons volants », partis près de Pontoise, survolèrent Rennes à basse altitude. Puis, ils effectuèrent en enfilade un circuit mortel bombardant les trains sur les voies ferrées de Cesson-Sévigné, les voies de triage de la Plaine de

Baud, St Hélier à la gare de Rennes. 120 bombes SC 50 kg furent ainsi lâchées sur ces wagons de militaires, de civils et de munitions. Les tonnes d’explosifs volèrent en éclat. Une excavation de 80 m sur 5 m de profondeur sera constatée à cet endroit(1). Les explosions continuèrent toute la journée, et même parfois les jours suivants. Pour les familles, les équipes d’urgence, les sauveteurs, bénévoles, ouvriers notamment les cheminots, ce fut des jours particulièrement éprouvants.

Un nombre énorme de victimes, une ville traumatisée Vu les circonstances, le bilan exact des victimes décédées le 17 juin 1940 ne pourra être fixé avec exactitude. « Au total 805 corps avaient été mis en bière, sans qu’on puisse compter les corps broyés, calcinés, démembrés et des blessés graves retirés qui mourront ultérieurement » (Docteur Patay) (1). On peut l’estimer actuellement à plus d’un millier. Le nombre de blessés demeurera encore plus invérifiable. L’Allemagne nazie saluera « Ce bombardement aérien couronné de suc-

cès… ». Dès le 21 juillet 1940, le capitaine Lindmyer, d’origine autrichienne, qui commandait l’escadrille sera décoré de la Croix de Chevalier (Ritterkreuz)(1) Dans une ville traumatisée dès le lendemain, Ouest-Eclair signalera dans un court entrefilet : « On compte des victimes parmi la population civile quelques morts et de nombreux blessés »(1). Cet important quotidien local et régional continuera sans failles, son soutien au pétainisme et la collabora-

tion avec l’occupant nazi. Mis sous séquestre à la Libération de Rennes, le Comité régional de Presse dirigé par Henri Fréville approuva dès le 6 août 1944 la reprise de l’imprimerie par « Ouest-France » avec une nouvelle équipe de journalistes.

Dans Rennes, ville occupée L’armée du Reich nazi défile à Rennes, place du Champ de Mars, aujourd’hui place du Général de Gaulle.

HALLI ! Salauds ! Heureusement ils ne comprenaient pas et il n’y avait pas encore de milice Pétain. »

Maxime Le Poulichet revoit l’arrivée de l’armée allemande dans son quartier « Et, voilà que l'école Jeanne d’Arc est occupée. Les élèves ont été évacués au patronage ou dans les écoles hors de la ville. Les « boches » (comme on disait alors) eux paradaient, ils rejoignaient le boulevard de Metz où ils défilaient au pas en martelant la chaussée, c’était impressionnant ! Et ils chantaient : HALLI ! HALLO ! Nous enfants, du trottoir on les regardait et on chantait :

Le petit Louis Cardin ne retourna pas à la maternelle, il se souvient : « Des soldats Allemands s’affichent en groupes bruyants, ils ont envahi les épiceries et les charcuteries. Ils portent autour du cou des chapelets de saucisses et dans chaque main des bouteilles de vin. » L’Hôtel devant chez lui Bd de la Liberté a été réquisitionné par les autorités nazies ; comme les enfants du quartier il assiste à la spectaculaire relève de la garde au pas de l’oie. Par

18 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

contre « Les réceptions se succèdent toute la journée et même tardivement. Nous les voyons de notre fenêtre au moment de nous coucher ». Les émetteurs de la Radio Rennes-Bretagne passèrent sous contrôle allemand, des mouvements autonomistes bretons de cette époque purent largement y exprimer leur propagande collaborationniste. Certains iront jusqu’à l’engagement dans des milices nazies criminelles. L’Ordonnance allemande du 28 août 1940 interdira dans la France occupée « L’activité de toute Union, Société ou


DOSSIER LE RÉVEIL Association, sauf celles fondées sur le droit public ». De nombreux témoignages rappellent que la majorité de la population n’aura aucune information en dehors de la propagande venue de Vichy. « La grande majorité des rennais ne supportera pas cette armée d’occupation, mais beaucoup espéraient alors que Pétain

tiendrait tête, défendrait les Français… ». L’attitude des pouvoirs administratifs et politiques nationaux et locaux devint claire, le 21 janvier 1941, le Conseil Municipal de Rennes décidait à l’unanimité que la Place de la Mairie s’appellerait : Place du Maréchal Pétain. La Chambre de Commerce de Rennes

écrira au Gouvernement français en Zone occupée qu’elle « s’inclinera » devant les « décisions du Maréchal Pétain ». La collaboration du régime de Vichy avec l’occupant nazi sera donc reconnue et même appréciée par des dirigeants politiques et économiques locaux. Page 7. Cahier mémoire ou suite 6 ?

Des débuts de résistances Les témoignages locaux s’accordent pour rappeler le désarroi qui régnera dans la Zone occupée et les difficultés pour se réunir, vivre au quotidien. Les appels de Charles Tillon (natif de

Rennes) le 17 juin 1940 à Bordeaux, de De Gaulle le 18 juin à Londres, puis de Jacques Duclos à Paris le 10 juillet furent parfois entendus et répercutés. Ce n’était pas encore la « Résistance », Parfois des actions spon-

tanées. Progressivement des réseaux commenceront à se créer, des forces politiques et militaires françaises se mettront en place. Nous n’indiquerons ici que quelques exemples de ces diversités de résistances qui naissaient.

17 septembre 1940. Le premier fusillé rennais Marcel Brossier 31 ans. Comme la plupart des cheminots, le bombardement de Rennes l’avait-il révolté ? Quoi qu’il en soit, il réussit à couper à la cisaille plusieurs câbles électriques et téléphoniques de transmission de l’armée allemande. Repéré, dénoncé ? Le conseil de guerre

de la Feldkommandantur le condamna à mort. Il sera malheureusement le premier fusillé à La Maltière en StJacques-de-la-Lande, les années suivantes 109 autres y seront fusillés (1,2). L’affiche de son ordre d’exécution sera placardée dans Rennes et publiée dans Ouest-Eclair. Depuis ce

début de l’Occupation en France, cinq citoyens avaient déjà été fusillés pour sabotages, dont un ouvrier agricole d’Assérac (Loire-Inférieure)(2).

Rejoindre la France libre Notre ami Albert Barbe (1923-2017) Président de l’ANCAC d’Ille et Vilaine, Comité d’honneur de l’ARAC 35. Mobilisé à Brest dans la Marine nationale, il vit les marins anglais déçus de l’attitude du gouvernement français : « Ils nous crachaient dessus ». Ses copains matelots plus âgés le hissèrent avec son fusil-mitrailleur du quai du Port de commerce sur le pont du Marrakech partant vers l’Angleterre. Dans la nuit changement de cap, les marins apprirent qu’ils allaient maintenant rejoindre Bordeaux, Arrivés là, tir des allemands, nouvelle direction le

Maroc. Ses campagnes sur 7 bateaux le conduiront en Afrique, au MoyenOrient, en Ecosse… Canonnier sur le croiseur Duquesne, il participera en 1944 à l’Opération Overlord des forces alliées en Normandie, puis la libération, de Lorient et de Royan. La sœur d’Henri et Serge Fercocq a évoqué l’engagement de ses frères. De son bateau commercial alors au Cameroun Henri entendit l’appel du Général de Gaulle. Il se décide à rejoindre en janvier 1941 les Forces Navales Françaises Libres. Fusilier marin, il combattra avec le Corps Expédition-

A.Barbe 1940 Henri Fercocq Serge Fercocq naire Français au Moyen Orient, en Italie jusqu’aux combats pour la Libération de la France.

Son jeune frère Serge Fercocq quittera Rennes plus tard pour s’engager dans la Résistance en Bretagne. Pris dans les durs combats du Maquis St Marcel (Morbihan) en juin 1944, il ne survivra pas à ses blessures. LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER

Célestin (dit Tintin) Perrigault Président d’Honneur de l’ARAC 35 Résistant FTP, Chef de Groupe FFI, Chevalier de la Légion d’honneur. Il aura 99 ans en novembre ! Entré à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Rennes, Muté à Quimper en février 1940, Tintin essaie, avec un camarade, de rejoindre en vélo, en auto-stops, un port du nord Finistère pour rejoindre l’Angleterre. Trop tard, les Allemands sont déjà là leurs bateaux patrouillent pour garder les côtes, les bateaux de

pêche ne peuvent même pas sortir. Une caricature d’Hitler et de Goering qu’il avait autrefois dessinée et trouvée lors d’une fouille à l’E.N.I. Rennes le rendit suspect. Instituteur dans le Finistère, il s’engagera en 1943 dans la Résistance, les maquis et les combats armés en 1944.

Résister à l’idéologie nazie Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) Nièce de Charles de Gaulle, elle était étudiante en Histoire à la Faculté des Lettres de Rennes. Dès juillet 1940, elle déchire les affiches allemandes, confectionne des Croix de Lorraine, elle arracha sur un pont de la Vilaine un fanion nazi et le ramena chez elle. Engagée dans la Résistance à Paris, elle sera arrêtée et dé-

portée à Ravensbrück. Son action continuera pour la mémoire de la déportation notamment avec Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle deviendra la Présidente d’ATD Quart-monde. Marcel Callo (1921-1945) Jociste Ouvrier typographe, responsable d’une équipe J.O.C. du centre de Rennes. Malgré les in-

terdictions d’août 1940 visant les associations le mouvement continuera à vivre mais dans une semi clandestinité. Requis en 1943, au S.T.O en Allemagne, il sera emprisonné en avril 1944, motif : « Par son action catholique auprès de ses camarades français s’est rendu nuisible au régime nazi et au salut du peuple allemand ». Il succombera dans le terrible camp de déportation de Gusen2 à Mauthausen.

Chez les cheminots rennais Jean Courcier (1921-2020) Résistant, emprisonné en septembre1941, déporté à Mauthausen Chevalier Légion d’honneur. Comité d’honneur de l’ARAC 35. Jean était adhérent à la Jeunesse Communiste, (3) mais dans ces mois de 1940, 1941 les jeunes aux ateliers SNCF agissaient seuls ou en petits groupes de copains souvent spontanément, comme le sabotage du maté-

riel utilisable par l’occupant. La nuit ils graveront sur les murs en ville la Croix de Lorraine, la « faucille et le marteau », puis des graffitis contre les nazis et leurs collaborateurs. Jean Courcier composera avec du matériel bricolé « La Relève » une des premières revues clandestines à Rennes, contre l’occupant ; ils la distribueront discrètement aux cheminots. D’autres jeunes résistants de ce groupe en 1941 dont notre ancien Président de l’ARAC d’I & V, membre du Bureau na-

tional : Jean Rolland (1921-2015) sera emprisonné également en 1941, puis déporté à Mauthausen. Il sera nommé Officier de la Légion d’honneur, L’action de ces jeunes résistants en 1940 continuera avec notamment Louis Coquillet, f fusillé en 1942 au Mont-Valérien et tant d’autres. Le film « La bataille du Rail » (1946) de René Clément s’inspirera en partie des actions de résistance des cheminots rennais.

A l’Ecole d’Industrie de Rennes Guy FAISANT (1925-2019) Combattant volontaire de la Résistance. Déporté « Nuit et Brouillard » Président de l’ANACR d’Ille-et- Vilaine. Comité d’Honneur de l’ARAC 35 Fin 1940, il fut contacté par un membre de l’Organisation Spéciale (O.M.S) pour recruter dans cette école un groupe de jeunes hostiles à l’occupation. Ils distribuent les tracts des Résistants S.N.C.F, lacèrent des affiches prônant la colla20 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

boration, rassemblement au cimetière de l’Est le 17/06/1941, anniversaire du bombardement de Rennes. Les actions seront de plus en plus musclées (cache d’armes, etc.). Dénoncés, ils seront arrêtés en mars 1942 puis déportés N.N. Guy sera le plus âgé : 16 ans ½, Le plus jeune résistant déporté d’Illeet-Vilaine : Pascal Lafaye 14 ans ½, déporté avec Guy mourra à Nordhausen,

lors d’un bombardement en avril 1945. Jacques Tarrière après une tentative d'évasion sera repris et envoyé dans le même camp où il mourra Guy Faisant 1940 d'épuisement le 1er mars 1945. Merci à celles et ceux qui nous ont permis d’évoquer aujourd’hui plusieurs aspects de ces années noires et de l’espoir, du courage qui commençaient à renaître. Georges Ploteau


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Dépasser nos diversités et agir, rassemblés contre le néolibéralisme et ses soutiens La situation sociale, économique et politique que nous vivons actuellement dans notre pays et d’une manière plus générale sur la planète est mal supportée par une grande partie des populations. Les gens sont quasiment insatisfaits en permanence et souvent révoltés. De nombreuses catégories de citoyennes et citoyens regroupées sous différentes formes expriment collectivement leurs protestations et conclurent leurs propos en exprimant le souhait que se mette en place après la fin du coronavirus un programme social, économique, écologique, culturel et démocratique, inspiré de la démarche du programme du Conseil National de la Résistance. Au passage il faut rappeler que ce programme a été conçu de manière à assurer une gestion équilibrée du pays entre les différents secteurs de la vie française. Ces protestations expliquent clairement la réalité des problèmes devant lesquels se trouvent placés les citoyennes et citoyens appartenant à chaque catégorie. Elles contestent toutes, le système économique néolibéral qui leur porte préjudice et la politique du gouvernement actuel qui le soutient. Elles exigent des réponses claires aux besoins auxquels leurs organisations, leurs collectivités, leurs groupes sociaux sont confrontés. Et ils organisent des actions revendicatrices pour obtenir satisfaction dans leurs domaines en prenant seulement appui sur les seules forces de leurs catégories. Dispersés, ces protestataires, en restant à leurs seules forces ne font pas le poids suffisant pour avoir raison des pouvoirs en place. Face à eux, comme l’explique Henri Barbusse, fondateur de notre ARAC, « la richesse déconne, si l’on peut ainsi s’exprimer, l’instrument spécifique de la domination, par suite du développement des entreprises et de la technique, qui a donné à toute

la circulation contemporaine, une nature économique. « L’ordre » est avant tout financier ; la carte du monde est un schéma financier ; la vraie structure de l’histoire est faite par les traités de commerce, la géographie véritable est dessinée par les barrières des tarifs. Comme c’est le pouvoir abusif et la répartition désordonnée et anarchique de la richesse qui est en question, la richesse maîtresse de la ruine et de la misère se défend tout entière. Elle pèse encore de tout son poids dans la balance déséquilibrée »* Face à cette situation toutes les catégories de la population ne peuvent rester seules face à ellesmêmes pour protester, revendiquer et finir par obtenir satisfaction. Le rassemblement de toutes les catégories révoltées dans l’action ainsi que le suggère Henri Barbusse, dans le respect de leurs diversités, est la seule voie qui peut permettre l’aboutissement positif des revendications. Cela dit, les forces réactionnaires et les pouvoirs qui les soutiennent réagissent par la répression violente. Barbusse explique sur ce plan comment les protestataires, les éternels violentés, doivent faire face à la répression violente. Pour établir la réalité de la justice, il faut opposer le nombre à la répression car ainsi précise Barbusse, la force est du côté des protestataires. Et pour conclure suivons les conseils de Barbusse. « Ne nous lassons pas de discerner et de dénoncer ce qui est clairement au fond des conjonctures et

n’ayons pas peur de voir et de parler vrai. N’ayons même pas le regret de vivre à une époque où il est nécessaire que la pensée soit à la terrible hauteur des événements. Les criminels, ce sont ceux qui contribuent d’une façon ou d’une autre à perpétrer un état social abject dont le bilan est misère, vol et assassinat »*. Paul Markides

(*) Henri Barbusse « le couteau entre les dents : aux intellectuels » Editions CLARTÉ – PARIS 1921 LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 21


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC Le 2 septembre 2020

JORF n° 0213 du 1er septembre 2020 Texte n° 3 Arrêté du 28 août 2020 fixant la valeur du point d’indice de pension militaire d’invalidité au 1er janvier 2020 en application des articles L. 125-2 et R. 125-1 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre

NOR: ARMH2022604A ELI:https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2020/8/28/ARMH2022604A/jo/texte La ministre des armées et le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics, Vu le code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre, notamment ses articles L. 125-2 et R. 125-1, Arrêtent : Article 1 La valeur du point d’indice de pension militaire d’invalidité au 1er janvier 2020 est, compte tenu de la variation de l’indice d’ensemble des traitements bruts de la fonction publique de l’Etat constatée, fixée à 14,68 €. Article 2 La ministre des armées et le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des

comptes publics, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait le 28 août 2020. La ministre des armées, Pour la ministre et par délégation : Le chef du service des statuts et de la réglementation des ressources humaines militaires et civiles, L. Gravelaine Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics, Pour le ministre et par délégation : L’administrateur du Sénat chargé de la 5e sous-direction à la direction du budget, P. Chavy

Etre solidaire, c’est penser sa vie avec celle des autres. Merci aux salariés du public, du privé et aux habitants qui ont agi et qui agissent face au Covid-19.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Drancy (93)

Sevran (93)

Michel Debailly, président ARAC, a rappelé le massacre des 15 civils par les Nazis le 13 juin 1940 au Vert Galant de Tremblay. Carine Picard Nilès, secrétaire générale de l’Amicale et F. Cubizol, vice-président de l’ARAC ont déposé un bou-

quet et appelé à un moment de recueillement… Le Conseil Départemental était représenté par Monsieur Abdel SAADI chargé des questions de la culture de Paix, de nombreuses initiatives mémorielles se tiendront dans les lycées et collèges. Pour ce 18 juin, 7 drapeaux des associations locales seront présents pour rendre hommage à tous ceux et celles que sont engagés dans la Résistance jusqu’à la libération et reconstruction du pays. C. TILLON deviendra en 1945 le ministre de l’Air De la reconstruction et de l’Armement dans le gouvernement présidé par le Général De Gaulle, respect et hommage ce 18 juin. 80 ans après : ne jamais oublier et résister s’écrit toujours au présent.

Bordeaux (33)

Drancy (93)

Au centre le drapeau de l'ARAC

Une Journée conviviale et festive le 20 septembre 2020 à « jour de fête » au stade Gaston Bussière à Sevran pour la présentation des associations.

Le 17 juin hommage à Irène OTTELARD jeune Résistante de Drancy. Âgée de 19 ans, malvoyante, employée à la Mairie elle détourne 700 documents Allemands permettant aux requis du STO, d’en échapper.

Rassemblement 19 septembre à Bordeaux, l’ARAC présente.

Gironde (33)

Dénoncée, emprisonnée, elle sera déportée à Ravensbrück. Elle témoignera de 1945 à 1947 de ce que fût l’enfer nazi.

Montescourt-Lizerolles (02) Cérémonie du 14 juillet 2020

L’ARAC 33 se prépare au défilé du 17 septembre à Bordeaux.

Nouveau porte-drapeau : TOTET Christophe, Retraité Militaire depuis le 12 juin 2020 après 27 ans de carrière militaire. Titulaire de nombreuses décorations dont la croix du combattant, la médaille commémorative Française, la Médaille du TRN, la médaille d’or de la défense nationale etc... Plusieurs opérations OPEX comme la Côte d’Ivoire, le Kosovo, la Yougoslavie, l’Afghanistan, etc… Philippe Pesant

Saint-Blimont (80)

Vitrolles (13)

Cérémonie pour la Libération

Le samedi 5 septembre la section ARAC de Vitrolles était présente comme de nombreuses années au forum des associations. Exposition sur la vie et les combats de l’ARAC de 1917 à nos jours, distributions de matériel, discutions avec les visiteurs au sujet des droits, de la mémoire, de la paix et de la défense de nos valeurs Républicaine. Bravo et merci à

24 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

son président Benoît Iride ainsi qu’aux responsables et adhérents Messieurs Henri Agarrat, Gonzalez et Fabre.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

LOTERIE ARAC TIRAGE 2020 Merci à tous, vous qui soutenez l’ARAC et son journal le Réveil des combattants, dont nous fêterons en 2021 les 90 ans. Merci à toutes celles et à tous ceux qui permettent à l’ARAC par leur engagement, leur adhésion, leur soutien financier, de continuer à jouer son rôle depuis plus d’un siècle. Ce rôle est en lien direct avec les choix de nos fondateurs en 1917, H. Barbusse, P. Vaillant-Couturier, G. Bruyère, R. Lefebvre, leurs engagements dans le combat pour la paix, dans le débat d’idée, dans la lutte antifasciste, dans les valeurs de la République, qui sont plus actuelles que jamais dans le contexte d’aujourd’hui. Malgré les événements sanitaires que nous vivons depuis plusieurs mois, malgré la volonté d’utiliser la pandémie pour peser sur la démocratie, les droits sociaux, les services publics, les droits des salariés dans notre pays, l’ARAC a pu tenir ses engagements. C’est grâce à vous, à votre soutien, aux efforts collectifs de tous que notre association fait face. Nous espérons que le tirage des lots de la tombola ARAC 2020 vous apportera des moments de bonheur collectif à tous et bien sûr particulièrement aux heureux gagnants. Bien entendu, l’engagement de l’ARAC, de son journal, continue. La situation internationale, européenne, nationale, nécessite toujours plus de courage et de détermination. Si nous voulons un avenir pour nos enfants et petits-enfants, plus radieux, plus sécurisant, il nous faut poursuivre l’engagement de nos créateurs de novembre 1917. C’est la raison pour laquelle nous reconduisons, cette année encore, la tombola de Noël du Réveil, dont la voi-

ture a été gagnée l’an dernier par une camarade du Finistère, de Brest plus exactement. N’hésitez pas à renvoyer les souches du carnet que vous avez dans le journal, avec la lettre T et accompagnée d’un chèque. Nous comptons sur vous. Ensemble, défendons les valeurs républicaines, défendons la démocratie, la conception que nous avons de la France.

LES GAGNANTS 2020 3 7 11 22 22 31 31 35 42 57 57 68 71 72 73 91 92 94 99 99 99 99

ALLIER ARDECHE AUDE COTES D’ARMOR COTES D’ARMOR HTE GARONNE HTE GARONNE ILE ET VILAINE JUQUEL Grégoire MOSELLE MOSELLE HAUT RHIN SAONE ET LOIRE SARTHE SAVOIE ESSONNE RAMIALISOA Lizha VAL DE MARNE CASSETARI Laure BOITELET GINETTE MELON ANNE-MARIE TAMBUTTE GEORGES

4266 12364 3042 5622 5688 1082 1243 2815 48814 6372 6221 6917 7132 7416 7965 9744 34615 18073 20341 20366 17482 16876

1 ORDINATEUR PORTABLE 1 COOKEO CUISEUR 1 CUIT VAPEUR 1 MINI FOUR ELECTRIQUE 1 FRITEUSE ELECTRIQUE 1 MINI FOUR ELECTRIQUE 1 CAFETIERE TASSIMO 1 BLINDER CHAUFFANT 1 ORDINATEUR PORTABLE 1 ROBOT PATISSIER 1 CUIT VAPEUR 1 ROBOT PATISSIER 1 FRITEUSE ELECTRIQUE 1 CUIT VAPEUR 1 MINI FOUR ELECTRIQUE 1 CUIT VAPEUR 1 PORTE COUTEAUX 1 ROBOT PATISSIER 1 COOKEO CUISEUR 1 CAFETIERE TASSIMO 1 FRITEUSE ELECTRIQUE 1 BLINDER CHAUFFANT

tombola de Noël 2019 Gagnante de la tombola de Noël 2019 LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 25


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

LE HAVRE (76) ROLAND RICOUARD – UNE FIGURE DU HAVRE NOUS A QUITTÉS Roland Ricouard est décédé le 26 juin dernier, figure du parti communiste, de la vie municipale havraise, de l’ARAC et du Mouvement de la Paix. Enfant du quartier de Tourneville, né au Havre le 2 août 1938 engagé très tôt dans la vie militante en participant notamment au festival mondial de la jeunesse à Moscou et en intégrant les Jeunesses communistes du Havre à l’âge de 16 ans. En 1958, embauché comme agent de bureau à la Ville du Havre. Fonction qu’il

quitta dès le 3 septembre pour effectuer son service militaire en Algérie. Cette période de la guerre d’Algérie avait profondément marqué le jeune homme. Après sa démobilisation, Roland Ricouard devient métreur, après deux années dans le privé, il réintègre la Ville du Havre en 1968. Trois ans plus tard, il était élu pour la première fois conseiller municipal Il fut ensuite adjoint au maire d’André Duroméa, en charge des bâtiments communaux.

Il fut un militant très actif de l’ARAC et du Mouvement de la Paix.

Accompagnant sa famille, une foule nombreuse était présente, amis, camarades, anciens combattants avec leurs porte-drapeaux, responsables syndicaux et politique sont également intervenus, un message de M. Beau excusé président le concours de la Résistance et de la Déportation fût lu, madame Corinne Archambault principale du collège de Salon de Provence qui a retracé pour l’Éducation Nationale ses interventions dans le cadre du devoir de mémoire. Intervention pour la famille de sa petite fille. Était également présent M. Maurice Rey Vice Président du Conseil Départemental délégué aux Anciens Combattants représentant la présidente Mme Martine Vassal, M. Pascal Coget

directeur de l’ONAC 13 qui a remis à la famille la médaille d’honneur de l’ONAC. M. Daniel Becker président de l’UDAC 13, M. Alexander président de Mémoire Vive de la Résistance, JeanPierre Molière représentant l’ANACR, Mme Archanbault collège de Salon. M. Christophe Santini proviseur, ancien principal du collège François Villon où une salle porte le nom de Michel Caciotti, de nombreux enseignants professeurs d’histoire où Michel était intervenu. Au cours de la cérémonie le chant des partisans et la Marseillaise ont été entendus en hommage à cet homme d’action à jamais dans la lignée des hommes d’exception.

Roland Ricourad à gauche sur la photo.

MARSEILLE (13)

Un hommage a été rendu au Président d’Honneur de l’ARAC 13 Michel Caciotti ancien Résistant, au cimetière St Pierre suite à son décès survenu le 28 avril. Le président Départemental ARAC 13 Patrick Saintenoy a retracé tout son parcours de Résistant.

Section de RUELLE sur Touvre L’ISLE D’ESPAGNAC (16) Chaque 1er septembre nous célébrons la libération de notre ville de Ruelle et le souvenir de celles et ceux qui se sont battus pour la liberté. Cette cérémonie sous la présidence de Jean-Pierre COLAS président de l’ARAC et président de l’ULAC avec huit drapeaux de la musique. Présence du maire M. Jean-Luc VALENTIN, de la Conseillère Départementale Mme Fatna ZIAD, des conseillers municipaux et de la population Ruelloise. Montée des couleurs, le dépôt de Gerbes

du Maire, une gerbe de l’ULAC par deux Anciens Combattants. La musique a interprété La Marseillaise. Le Maire a rappelé que 76 ans après nous poursuivons inlassablement chaque année le même objectif : transmettre. Transmettre la mémoire et l’histoire, celles de ces femmes et hommes animés par l’amour de la liberté. L’harmonie musicale a entonné le Chant des Partisans. Annette Colas du Conseil National de l’ARAC

75e anniversaire de la libération une exposition que l’ARAC vous propose 15 panneaux – support bâche plastifiée – format 81 x 63 cm Prix de vente : 500 € - Location : 150 € la semaine - (Frais de port : 10 €) 01 42 11 11 11 26 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Rennes (35) Le samedi 19 septembre 2020, une marche dans les rues de Rennes a eu lieu à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix du 21 septembre et de la journée mondiale et environnementale. Partie de la place du général De Gaulle pour rejoindre la place de la République. Devant la maison internationale, un message de l’Alliance pour la paix d’Erlangen (ville jumelée avec Rennes) a été lu ainsi que de nom-

breuses déclarations par les organisations représentées (Mouvement de la Paix, ARAC, ATD quart monde, UD, CGT, PCF, CGT hôpital, Zin association de femmes kurdes de Rennes). « Cette mobilisation a été l’occasion de réaffirmer notre attachement à la sécurité environnementale et de dire aussi que le grand nettoyage de la planète nécessite d’éradiquer de sa surface les guerres, la misère, les injustices sociales et toutes les causes du

Rassemblement de Rennes

dérèglement climatique, les armes de destruction massive et les armes nucléaires », expliquait Joël Lacire.

Hautes-Pyrénées (65)

Le 76e anniversaire de la commémoration de la libération de Tarbes et des Hautes-Pyrénées s’est déroulé en 2 étapes sous la direction de Patrick

Souyeux, responsable départemental de l’ARAC. Pour débuter, les participants se sont retrouvés à Soues où élus, anciens combattants et représentants des associations ont déposé une gerbe à la mémoire de deux jeunes aviateurs, Albert Delescluse et Emile Diverchy âgés de 21 et 22 ans qui sont décédés le 9 août 1944 lorsque leur avion s’est écrasé à Soues alors qu’ils essayaient de rejoindre la France libre. Ils furent les premiers morts de la Résistance dans les Hautes-Pyrénées. Ensuite l’assistance s’est rendue à Saint-Martin, au Bécut ou un monu-

ment est érigé à la mémoire des jeunes maquisards R. Mouchet, H. Lafaille, N. Claverie, R. Aubert et Levandowsky qui y furent fusillés en 1944. Les élus de Saint-Martin ont rejoint les Souessois pour partager cette commémoration. Le chant des partisans et la Marseillaise ont retenti pour se souvenir que ces jeunes combattants ont perdu la vie pour préserver notre liberté. La cérémonie s’est terminée par un discours de M. le Maire de Saint-Martin qui a rappelé l’engagement de ces héros de la Résistance.

SOUSCRIPTION AOÛT-SEPTEMBRE La volonté de préserver l’ARAC et son journal continue de s’exprimer à travers la souscription. Comités, sections, adhérents, amis, chacun, avec ses moyens a participé à la souscription. Nous savons que c’est dur psychologiquement, matériellement pour chacun. Mais notre force, ce sont les valeurs et les engagements que nous ont conduits d’être à l’ARAC et que nous voulons voir perdurer demain pour aider les générations futures à une vie plus libre, plus démocratique, plus humaine, dans un monde de paix et de respect mutuel. Merci à tous ceux qui aident, dans le contexte actuel, notre journal et notre association à poursuivre leurs actions. (7) COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE L’ARDÈCHE : 200. (7) M. LARGUIER LUCIEN : 40. (7) M. LAURENT JEAN : 100. (13) Mme LEBLANC MICHELINE : 100. (19) M. CONTREPOIS LUCIEN : 100. (29) M. PRIMA JOSEPH : 200. (31) M. FABRE MICHEL : 150. (33) M. GOUYETTE : 50. (42) SECTION LOCALE DE ROANNE : 50. (44) Mme CHENORIO MONIQUE : 50.

(44) Mme MENUET HELENE : 10. (44) M. MOYON LUC : 20. (44) M. MOYON LUC : 30. (63) M. ALOUROUX JACQUES : 25. (66) M. MENCHON MANUEL : 100. (68) M. MOYE GERARD : 100. (72) M. CUCY CLAUDE : 50. (72) M. VINCELOT : 50. (75) COMITÉ DE PARIS : 20. (75) M. BEAUDEAU EMILIEN : 30. (76) COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE SEINE MARITIME : 100. (76) M. CRAMOISAN CHARLES : 50. (76) SECTION LOCALE DU HAVRE : 100. (91) M. ELUARD PHILIPPE : 50. (91) M. PIALOUX MARC : 120. (91) SECTION LOCALE DE LIMOURS : 100. (92) Mme JAQUEMIN JACQUELINE : 100. (92) M. LE YAOUANC : 180. (93) M. GAFTARNIK CLAUDE : 10. (93) M. HELIO FRANCIS : 30. LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Cérémonie du 14 juillet 2020

Depuis 1880, les Français célèbrent leur Fête Nationale sur les Champs Élysée. En raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid cette année la cérémonie a été réinventée de façon à rendre hommage aux personnes, civiles et militaires, dont le personnel soignant, engagées dans la lutte contre cette épidémie.

Cet hommage de la nation a eu lieu place de la Concorde lieu emblématique de la capitale, en respectant les consignes de distanciation et les gestes barrière, sur invitations forcément réduites. Les anciens combattants dont le groupe du G12 ont été invités par l’Élysée. L’ARAC a désigné Liliane Rehby Secrétaire Nationale pour représenter l’association. La prestation comprenait le défilé aérien et à pied avec à la fin un hommage très émouvant au personnel soignant autour d’un drapeau tricolore déployé. Tout cela s’est déroulé dans une ambiance d’intense émotion.

Gilbert Lucazeau, adhérent à l’ARAC du Morvan vient de nous quitter, Résistant du maquis Bernard dans le Morvan, combattant en Tunisie il était très attaché à l’ARAC et ses valeurs. Gilbert et sa compagne Josette séjournaient chaque année quelques mois à Nice et participaient à nos déplacements, portant fièrement le drapeau de l’ARAC local avec fierté. Ses amis des Alpes Maritimes sont très tristes et présentent leur bien sincères condoléances à sa famille et à Josette… vous êtes tous deux gravés à jamais dans nos cœurs.

À la fin de la cérémonie Madame la Ministre déléguée Geneviève Darrieussecq est venue nous rejoindre pour un court échange et remercier les associations pour leur présence aux festivités de ce 14 juillet particulier.

Var (83) Décès de René CLARIAN

RENE CLARIAN, UNE VIE D’ENGAGEMENTS ET DE VALEURS REPUBLICAINES Résistant, Enseignant, Président d’honneur de L’ARAC de GONFARON Elu communiste, Membre de l’ANACR, René s’est éteint à 95 ans. C’est un acteur de l’Histoire locale qui

Alpes-Maritimes (06)

2016 à St Martin du Var, Gilbert est situé à droite, Josette sa compagne à gauche

vient de disparaître. À 16 ans, jeune Communiste, il intègre le maquis de GONFARON ; il s’implique dans une unité de combat de soldats Algériens pour participer au débarquement de la Provence, à la Libération de GONFARON, et ensuite à la campagne d’ALLEMAGNE. Enseignant, délégué départemental de l’Enseignement, Conseiller général du VAR, il transmettait depuis toujours son témoignage de Résistant, avide de Liberté notamment aux étudiants collégiens, lycéens. Une foule d’Amis, de Camarades auraient aimé lui rendre un dernier Hommage, hélas conformément aux règles en vigueur face à l’épidémie la plus stricte intimité a dû s’appliquer. Gérard VALLEE, Président départemental du Var.

Villejuif (94) Cérémonie pour la Libération de Villejuif. Remise de médailles et hommage aux 3 camarades de l'ARAC Villejuif qui viennent de nous quitter : Jacqueline Plaud Franchini, Serge Dozortz, Nora Del Maschio.

Brigitte Contant, Patrick Staat à Villejuif, lors du dépôt de gerbe ARAC.

L’ARAC sur les réseaux sociaux la page Facebook : ARAC National le site internet : http://www.arac-nationale.fr/ qui regroupe tous nos réseaux sociaux (blog du Réveil, site internet du Réveil, page Facebook, …)

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

CALENDRIER 2021 DE L’ARAC 1871 : La Commune de Paris à l’assaut du ciel de la ville de Paris, mais aussi mise en place d’associations ouvrières, etc… On voit l’actualité de ces revendications et de ces évènements. S’appuyer sur l’Histoire pour comprendre le présent et les enjeux d’aujourd’hui est décisif. Cela évite, par exemple de parler de la création de la République en 1870, alors qu’il s’agit de la 3e République décidée

après la capitulation de la France face à Bismarck et l’armée allemande. Situation qui vit l’armée allemande défiler dans Paris et où la population vivra une situation catastrophique suite au 1er traité de Versailles du 18 janvier 1871. Pensez donc à commander sans attendre votre calendrier 2021 en envoyant avec un chèque votre bon de commande ci-joint.

Il y a 150 ans, le peuple de Paris prenait les armes pour exiger la mise en place de l’instruction gratuite, laïque et obligatoire, la séparation de l’église et de l’État, la réquisition des logements vacants, la liberté de la presse est réaffirmée, le contrôle des élus… Mais aussi, l’interdiction du travail de nuit, l’organisation des services publics, la réquisition des hôpitaux pour en faire des hôpitaux

BON DE COMMANDE

Je désire recevoir le calendrier 2021 sur le 150e anniversaire de la Commune de Paris, au prix de 8 euros l’exemplaire et 1 euro de frais de port. Je commande …….. calendrier(s) à 9 euros (frais de port compris). Je joins un chèque de …….. euros. À envoyer à : M-Mme : ………………………..……………………………………………………………………………………… Adresse : ……………………………………………………………………………………….……………………………………… Code Postal : …………………………… Ville : ………………………………….…………………………………………………… Tél. : ……………………………………………………………… Mail : …..…………………………………………………………

LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Allier (03)

Moulins journée internationale de la paix 2020

Var (83) À l’appel de l’ARAC, du Mouvement pour la Paix, du PCF, de la CGT un rassemblement a eu lieu le samedi 19 Septembre Place de la Liberté à Moulins. À cette occasion, Claude Guillemin président départemental de l’ARAC s’est exprimé en rappelant notamment l’acte odieux survenu contre le Centre de la Mémoire d’Oradour sur Glane.

L’ARAC organise au centre culturel de Saint-Raphaël du 27 octobre au 12 novembre, une exposition avec l’expo nationale « Il y a 75 ans, ils ont vaincu la barbarie nazie ».

Loire-Atlantique (44) L’ARAC de Loire Atlantique a tenu une réunion du Comité départemental (limité à 8 représentants) le mercredi 23 septembre 2020. Toutes les sections étaient représentées. Bien que conscients de la situation actuelle les camarades ont insisté sur la nécessité de continuer l’action, d’être présents dans les luttes. Points abordés et décisions : • Rencontrer le nouveau responsable des ACVG • Assurer la visibilité et la présence de l’ARAC en utilisant les expositions :

- Lycées et Collèges en s’adressant au rectorat - Médiathèques - Contacter les maires, leurs représentants • Tenir un café citoyen afin d’aborder les questions actuelles : guerre et respect du droit international et Charte de Nations Unies, OTAN, vente d’armes, Nous avons décidé de nous revoir pour suivre notre feuille de route et en mesurer les résultats Le Comité départemental ARAC 44

Somme (80)

Hommage à Jean Catelas

Dimanche 27 Septembre 2020, l’ARAC de la Somme a rendu hommage à l’appel du PCF, au cimetière Saint Acheul, à Amiens, à commémorer le 79e an-

niversaire de la mort de Jean Catelas, Député d’Amiens, membre du Comité Central du PCF, membre de l’ARAC. Mais aussi à ceux qui ont donnés leurs vies pour que nous puissions vivre libres, pour l’avènement d’un monde meilleur pour ceux qu’ils aimaient, alors même qu’ils savaient que leurs heures étaient comptées : Jean Petit, les 4 Lemaire, les Martyrs de la stèle Noyon-Saint Acheul, Raymond Gourdain et Jean Catelas. Arthur Lalan secrétaire de la section d’Amiens, membre de la direction départementale du PCF a prononcé l’hommage à Jean Catelas ainsi qu’à nos camarades des Martyrs de la Résistance du quartier Noyon-St Acheul.

Villejuif (94) Présence de l’ARAC Villejuif au Forum de rentrée des associations avec J-Pierre Berot, porte-drapeau national et Térésa Gorain, secrétaire départementale.

Forum des associations septembre 2020

Val de Marne (94) Stand du Village de l’Amitié au Vietnam au forum des associations de la ville de Villejuif avec M. P. Garzon, maire de la ville et vice-président du conseil départemental du 94, 30 - LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020

Mme Flore Munck, conseillère départementale, la direction du Village et la direction nationale de l’ARAC qui entoure Mme Tran To Nga qui a fait l’honneur de sa présence.

Village Vietnam forum des associations


VIE DE L'ARAC LE RÉVEIL

Essonne (91) L’ARAC et son journal étaient présents lors des fêtes de l’humanité le 12 et 13 septembre. L’exposition sur le 75e anniversaire de la Libération de la France réalisée par notre association était exposée à plusieurs endroits, notamment au stand des pionniers de France à Fleury-Mérogis où les pionniers tenaient à éduquer et à rappeler l’Histoire aux jeunes générations.

LOT ET GARONNE (47) Le Comité Départemental du 47 s’est réuni le 18 septembre à Clairac. Le Président Guy Dubourg a rappelé l’ordre du jour. La situation du monde combattant, constat est fait du recul de la politique en direction des anciens combattants par le gouvernement. Un point serait fait lors de la prochaine assemblée départementale. Les États Généraux pour la Paix, le rapporteur met l’accent sur l’importance des actions en faveur de la paix lesquelles ne sont pas suffisamment prises à leur juste valeur par l’opinion publique. Un point a été fait sur les difficultés des Nations Unies à maintenir la paix dans le monde. Une commis-

sion de la Paix a été créée au sein du Comité Départemental 47, elle se réunira dès que possible. Elle s’adressera à la population, aux élus, pour agir avec tous ceux qui le souhaitent. Un point a été fait sur les premières réponses favorables aux États Généraux pour la Paix (président du Conseil départemental, maire d’Agen, Sénateur et Sénatrice, et maires de plusieurs petites communes). C’est un bon début, encourageant. Commande matériel 2021 de l’ARAC : calendriers, bons de soutien. Mise à jour des dates des assemblées générales de section. Jean Birepinte Secrétaire Général ARAC 47

ARAC 94 Cérémonie Hommage à Henri Barbusse Comme chaque année, une cérémonie en hommage à Henri Barbusse s’est déroulée à Fontenay-sous-Bois. C’est Claude MALLERIN, conseiller municipal délégué de Fontenaysous-Bois et Jacques Verrier – Secrétaire National, Président départemental de l’ARAC 94, qui ont déposé des gerbes au pied du monument d’Henri Barbusse. Patrick Staat – Secrétaire Général – a prononcé une allocution rappelant que le combat d’Henri Barbusse pour la paix était lié à son combat antifasciste. Cette cérémonie s’est terminée par le traditionnel repas.

ARAC 94 Samedi 26 septembre, le Comité Départemental du Val-de-Marne s’est réuni. À l’ordre du jour : le placement des cartes 2020, les initiatives à prendre d’ici la fin de l’année et celles pour 2021, sans oublier les initiatives financières (loto, etc.) et la « campagne » d’adhésions.

NOS PEINES OCTOBRE 2020 ■ 06 – ALPES-MARITIMES La Colle-sur-Loup : Mme Simone PETTAVINO Nice : Roland HOUDELIER, AC ATM ■ 13 – BOUCHES-DU-RHÔNE Isolés : André DUMONT, AC ATM Velaux : René DEMIGNEUX, 89 ans. ■ 29 – FINISTÈRE Brest : Jean PERROT, ■ 30 – GARD Vallée de l’Auzonnet : Mme Renée NOGHEROTTO, 94 ans, veuve. ■ 33 - GIRONDE Bassens : Georges ROLLING, 82 ans, AC ATM ■ 36 – INDRE Poulaines : Martin Marcel MOUROUX, AC 39-45

■ 38 – ISÈRE Bourgoin-Jallieu : Jean-Michel CLAVEL, 80 ans, AC ATM

Mozac : Roland BABEL, AC ATM, trésorier de la section Riom : Elie SALESSE, AC ATM

■ 42 – LOIRE St-Chamond : Jean BOUTEYRE, AC ATM. René MARILLER, AC ATM.

■ 72 – SARTHE Allonnes : Claude HATTON, 84 ans, AC ATM

■ 45 – LOIRET Montargis : Serge THIBAULT, AC ATM, ancien secrétaire de la section. ■ 58 - NIÈVRE Fourchambault : Pierre BAILLY, 88ans, AC ATM La Machine : Mme Joséphine MONTAGNON, 89 ans, veuve. ■ 63 – PUY-DE-DÔME Issoire : Mme Christiane SALAVILLE, trésorière de la section. Isolés : René MAHAUD, AC ATM, vice-président et secrétaire général du comité.

■ 79 – DEUX-SÈVRES Niort : Claude BOSSELUT, 88 ans. Tauche : Anselme DENIS, AC ATM ■ 91 - ESSONNE Corbeil Essonne : Christian ADRIAN, AC ATM ■ 93 – SEINE-ST-DENIS Noisy-le-Grand : Guy GARNIER, AC ATM ■ 94 – VAL-DE-MARNE Villejuif : Mme Helene ZACHMEUR, 99 ans.

LO-

LE RÉVEIL - N° 865 - OCTOBRE 2020 - 31


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