Le réveil des combattants - Février 2019

Page 1

ÉLECTRICITÉ : C’EST CONFIRMÉ, LES TARIFS VONT BONDIR DE 6 %... VOIRE DAVANTAGE !

LE PEUPLE ALLEMAND ACCUSE : 1936

COUP DE FORCE À

VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL CARACAS ?

Février 2019 - N° 851 - 5 €

POUR

REPONDRE A LA

COLERE :

PLUS JUSTICE SOCIALE D’EGALITE DE

ET

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

-1


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

19 mars 2019 57 ans après la fin de la guerre d’Algérie, Ce 19 mars 2019, il y aura 57 ans à midi que les représentants du gouvernement français et ceux du gouvernement provisoire de la République algérienne signaient l’accord de cessez-le-feu de la guerre d’Algérie Tunisie, Maroc. C’était le 19 mars 1962. Cette date, reconnue désormais depuis 2012 comme « journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc » rappelle désormais chaque année, publiquement, la volonté historique du peuple français ratifiant, le 8 avril 1962, par référendum à 91 % des voix, les Accords d’Evian et le cessez-le-feu. L’Algérie accédait à l’indépendance après une guerre longue de huit ans. Elle devenait bientôt la République algérienne libre et souveraine. Elle conquérait ce droit inaliénable, ce droit de pouvoir disposer pour un peuple, de lui-même. Aujourd’hui, le 19 mars est la propriété imprescriptible de l’ensemble des Françaises et Français, jeunes et anciens, quelle que soit leur origine. Mais à la mémoire doit s’ajouter la volonté de combattre plus que jamais, ceux qui par leurs tentatives d’effacement de l’Histoire entretiennent les séquelles qui empoisonnent encore notre présent (racisme, haine, violence, xénophobie, réhabilitation des criminels de l’ex-OAS, etc.) L’amitié entre les peuples de France et d’Algérie « pour vivre, pour se développer, doit s’appuyer sur un socle et ce socle c’est la vérité. Cette vérité, nous la devons à tous ceux qui par leur histoire douloureuse, blessés, veulent ouvrir une nouvelle page… La vérité n’abîme pas, elle répare, la vérité ne divise pas, elle rassemble. Le devoir d’histoire, même quand c’est tragique, même quand c’est douloureux pour nos deux pays, doit être accompli, c’est œuvrer pour l’avenir ». L’ARAC estime qu’il est plus que temps, qu’assumant chacun son passé un traité d’amitié et de paix, vienne régulariser les rapports de coopération entre nos deux pays. L’ARAC pense que cet acte majeur servirait de socle à une nouvelle politique de solidarité et de développement entre la France et les peuples du Maghreb (comme de toute l’Afrique), politique de respect des souverainetés, d’essor économique et culturel, seule capable de combattre la misère et son terreau, racines des terrorismes et des violences qui ensanglantent le monde. La mémoire de toutes les victimes (d’avant 19 mars et après) s’inspire fortement de notre engagement à l’ARAC, contre la guerre, pour la paix, pour l’amitié et la solidarité entre tous les peuples, seule voie capable de construire l’avenir auquel aspirent toutes les femmes et tous les hommes conscients de leur fraternité. Villejuif, le 13 février 2019

2-

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019


ÉDITO LE RÉVEIL REPONDRE A LA COLERE

SOMMAIRE Actualités Déclaration de l’ARAC - 19 mars .................................................................... Électricité : c’est confirmé, les tarifs vont bondir de 6 % Voire davantage ! ........................................................................................... Autoroutes : et en plus ils détruisent des emplois ! ..................................... Quand l’europe sert à préserver l’Allemagne .............................................. Le plus mal payé des salariés plus imposé que les actionnaires ? ............... Le financement de HLM a reculé en France en 2018 .................................. Une hausse de T.V.A. augmenterait les inégalités et la pauvreté ...................

2 4 5 6 6 7 7

International La création d’un commandement militaire pour l’espace ordonnée par Donald Trump .......................................................................................... 8 Le Venezuela étranglé ................................................................................... 8 Déclaration de l’ARAC : Respecter la souveraineté du Vénézuela, et le droit international ..................................................................................... 8 Coup de force à Caracas ? ............................................................................ 9 Arabie Saoudite : Trump aveugle et sourd ................................................... 10 Elections israéliennes : Trump vote Netanyahou .......................................... 11 Algérie : Bouteflika candidat pour la cinquième fois .................................. 12

Vos Droits Compte rendu de la réunion du 5.02.2019 au ministère des armées (G8) .. 22 Réunion nationale du 22 janvier 2019 : La commission nationale attribue 9 439 Cartes du combattant !!!! . ................................................................. 23 Carte du combattant pour les militaires en Algérie après le 2 juillet 1962 : Cette nouvelle avancée pour le droit à réparation peut contribuer à la mémoire pour la paix et l’amitié entre les peuples. ....................................... 24 L’armée française dans l’Algérie devenue indépendante ........................ 24-35

Vie de l’ARAC Vie de l’ARAC .......................................................................................... 26-31

P. 13 . D O S S I E R Le peuple Allemand accuse : 1936 ◗ Dans ce numéro : une lettre et un encart jeté

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

L

e refus du Président de prendre en compte la détresse des Français ne fait qu’accentuer les difficultés pour le plus grand nombre d’entre nous, aggrave l’exclusion, isole des milliers de Françaises et de Français. La dégradation de la situation économique et sociale depuis 30 ans ne fait qu’exacerber les haines et les rancœurs, nourri le racisme et l’antisémitisme. D’un côté 43 % des Français disent que leur situation a empiré en 2018, 60 % chez les retraités. 48 % vivent des fins de mois difficiles, 37 % ont été à découvert à plusieurs reprises ces 12 derniers mois. Pas étonnant que 78 % des Français jugent la société injuste et que 70 % soient pessimistes sur l’avenir de la société française*. D’autant qu’en ce début d’année, les chiffres tombent. Un nouveau record vient d’être établi, 1 370 milliards de dollars ont été versés sous formes de dividendes aux actionnaires, à l’échelle du monde, soit plus 9,3 % qu’en 2017. En avant-poste les industries minières, pétrolières (celles qui polluent) et les banques. Et l’étude prédit une augmentation de 3,3 % en 2019 et atteindre 1 414 milliards de dollars. Alors parler de ruissellement pour justifier les cadeaux aux grandes entreprises françaises (près de 50 milliards en 2018 CICE et suppression ISF, auxquels il faut ajouter 100 milliards d’évasions fiscales) de qui se moque-t-on ? Face à cette réalité, il est normal que la colère monte. Face au manque de perspectives tous les excès peuvent coexister. Le gouvernement porte une lourde responsabilité. La politique menée tourne le dos à l’intérêt du pays, à sa souveraineté, pour ne servir que les intérêts d’une infime partie de la population, celle de la finance. Quoi qu’en dise le gouvernement, l’emploi en France se précarise, le chômage augmente. Le modèle allemand tant prôné par M. Macron coûte cher au pays et aux salariés français. On ne peut à la fois servir le capital, la mondialisation, les profits des grands groupes et répondre aux besoins du plus grand nombre. Choisir l’enrichissement privé plutôt que le bien commun et la réponse aux besoins des gens, c’est un choix de classe. Notre histoire est marquée par les luttes et les colères depuis 1789 à 1936, du CNR à 1968, à chaque fois, l’intérêt commun a fini par triompher. Aujourd’hui ou demain, il faudra bien finir par penser aux générations futures et répondre à ceux qui luttent, qu’ils soient en jaune, en rouge, dans les entreprises, les administrations ou les ronds-points. Patrick STAAT * Enquête Elabe et institut Montaigne – 18/2/2019 auprès de 10 000 personnes. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

-3


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Électricité : c’est confirmé, les tarifs vont bondir de 6 %... Voire davantage ! La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a officiellement délibéré le 7 février dernier. Elle préconise une hausse des tarifs de l’électricité de 5,9 % TTC, comme elle l’avait laissé entendre en janvier.

Une nouvelle augmentation qui s’explique principalement “par la conjoncture internationale, avec une hausse de prix des énergies depuis janvier 2018”, détaille la CRE dans sa délibération. Ce mouvement tarifaire est prévu pour s’appliquer dès le 1er mars 2019. Mais, comme nous vous l’annoncions à la fin janvier, l’augmentation devrait être reportée à cet été. Le gouvernement dispose effectivement d’un délai légal de 3 mois pour accepter ou non les recommandations tarifaires de la CRE. Un délai qui lui permettrait de tenir son engagement de protéger les consommateurs de toute hausse, au

moins durant la période hivernale. Une source gouvernementale admettait toutefois il y a quelques semaines à Capital que l’exécutif ne pourrait retarder éternellement l’augmentation préconisée par la CRE et qu’il faudrait se résoudre à accepter une répercussion sur les factures. Une augmentation qui pourrait d’ailleurs rapidement être suivie d’une seconde… La délibération de la CRE précise qu’en application d’une jurisprudence constante du Conseil d’Etat, elle pourra procéder “au calcul de l’écart entre les coûts supportés par les fournisseurs et les tarifs réglementés en vigueur entre le 1er janvier 2019 et la date d’application des tarifs proposés, afin d’intégrer une composante additionnelle visant à rattraper le retard en masse occasionné par ce décalage temporel”. Contactée, la CRE nous explique qu’elle est effectivement tenue d’intégrer les coûts réels d’approvisionnement supportés par les fournisseurs d’énergie dans ses calculs. Et que, si le gouvernement décidait bien

de jouer la montre jusqu’à cet été, elle pourrait alors décider l’application de rattrapages rétroactifs sur les factures, pour la période allant de janvier à la date effective d’application de sa recommandation. La seule solution dont dispose l’exécutif pour endiguer cette hausse à venir est donc de baisser la fiscalité de l’électricité. Les taxes comme la Contribution tarifaire d’acheminement (CTA), la Taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE), la TVA et la Contribution au service public de l’électricité (CSPE), pèsent pour près d’un tiers de la facture des ménages. Mais, d’après nos informations, le gouvernement exclut pour l’heure toute baisse de taxe, car celles-ci s’appliquent de manière uniforme sur tous les Français. Or, le gouvernement souhaiterait se focaliser sur les ménages les plus modestes. Il faudra donc, a priori, accepter la (ou les) futures hausses de tarifs. Source : CAPITAL – 12/02/2019

Autoroutes : et en plus ils détruisent des emplois ! Le menu de la chandeleur a, cette année, quelque chose de surprenant : en plus des traditionnelles crêpes, les Français ont droit à une belle soupe à la grimace. En cause : la hausse des péages autoroutiers. Cette année ce sera +1,8 % en moyenne sur l’ensemble des quelque 9 000 km que compte le réseau concédé au privé. Encore une fois, les émirs du bitume, Vinci et Eiffage en tête, peuvent 4-

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

se frotter les mains : en 2019, comme chaque année depuis la privatisation de 2005, les milliards débouleront dans les poches de leurs actionnaires. Achetés 15 milliards d’euros, les bandits manchots des péages leur ont déjà rapporté près de 25 milliards. Et l’avenir s’annonce radieux, avec environ 40 milliards d’euros supplémentaires à percevoir d’ici à la fin des concessions.

Pour en arriver là, les sociétés d’autoroutes ont joué de toutes les malices. Et de tous les leviers : prorogation de la durée des concessions, augmentation des tarifs et neutralisation de leur fiscalité. Voilà pour les aspects qui relèvent de la négociation - déséquilibrée - avec l’Etat. Mais un des boosters peu connu de leur stratégie de rentabilité est le plan social à bas bruit.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Depuis 13 ans, le nombre de salariés du secteur a chuté de près d’un tiers. Pas loin de 6 000 emplois (équivalents temps plein) ont disparu. Des départs, mais aussi du redéploiement de personnel. Sur la même période, le réseau s’est en effet accru de 10 %. Près de 800 km de bitume payant sont sortis de terre. Et toujours moins d’emplois… Exemple avec Alis, le concessionnaire de l’A28 : 125 km entre Rouen et Alençon, avec zéro salarié. C’est Routalis, une filiale de la Sanef, qui, en réalité, fait tout et fournit notamment le personnel. L’automatisation est évidemment au centre de la stratégie de réduction de l’emploi. Mais le phénomène est 3 fois plus rapide que dans la grande distribution ou l’automatisation n’a réduit que de 10 % le nombre des caissières sur la même période. Cette course de fond des concessionnaires vers le tout-télépéage se comprend du point de vue des actionnaires. En 13 ans, la masse sala-

riale ainsi économisée avoisinerait les 250 millions d’euros. Autant d’argent transformé en dividendes. C’est pourtant l’Etat qui a subventionné une grande partie des investissements du télépéage à l’occasion du plan de relance autoroutier de 2010, mais aussi de celui de 2015. « Le télépéage sans arrêt aurait probablement été développé même sans compensation, par ailleurs l’Etat n’est pas en mesure de vérifier que les coûts ne vont pas être compensés deux fois (par les hausses de tarifs et par les abonnements au télépéage) », soulignait la Cour des comptes dans un rapport de 2013. Absurde. Le résultat est sans appel, à l’exemple de la barrière de Saint-Arnoult-en-Yvelines, considérée comme le plus vaste péage d’Europe. On y comptait jusqu’à 200 salariés, ce nombre culmine à présent à 50. Un paradoxe qui n’a pas échappé au collectif pour la gratuité des tronçons franciliens des autoroutes A10 et A11 : « Cofiroute, qui a supprimé un

quart de ses emplois en 5 ans, a bénéficié d’un crédit d’impôt (CICE) de 2,4 millions d’euros en 2014, puis 2,3 millions en 2015 au titre de… ses résultats en matière d’emploi. » Il n’y a pas de petits profits… Source : E. LEVY – Marianne – 10/02/2019

L’UFC alerte de l’augmentation des tarifs mobiles et internet chez Bouygues, SFR et Free C’est officiel : Bouygues et SFR augmenteront prochainement les tarifs de certains de leurs forfaits respectifs, tandis que Free recourra lui aussi à une augmentation, plus discrète, basée notamment sur les appels passés à l’étranger. A service égal, certains des forfaits proposés par ces trois opérateurs vont augmenter, apprend-on de l’UFC-Que Choisir, qui se fait l’écho de messages que vous avez peut-être déjà reçu sur votre mobile ou votre boîte mail. Des augmentations de 2 à 3 euros par mois sont à prévoir chez Bouygues et SFR. Chez Free, les abonnés qui passent régulièrement des appels à l’étranger seront les plus pénalisés, avec certains

tarifs qui s’envolent. Le prix des abonnements Free, lui, ne devrait pas bouger. Fidèle à ses habitudes, l’UFC prodigue quelques conseils aux abonnés qui souhaiteraient s’opposer à cette augmentation des tarifs. Pour ce faire, l’UFC précise qu’il faut cependant se rendre dans son espace client au cours des quatre mois suivant la date du changement. Une solution qui poserait d’ores et déjà problème à une part des abonnés. Chez Free, le processus est plus simple mais aussi plus radical. Aucun refus n’est possible, mais le client peut toujours décider de résilier son contrat « sans frais ». Une manière pour le

groupe de Xavier Niel de rester en accord avec la loi, et notamment l’article L. 224-33 du code de la consommation, comme le rappelle l’UFC.

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

-5


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Quand l’europe sert à préserver l’Allemagne BERLIN (Reuters) 2 février 2019 L’Allemagne envisage de prendre des participations dans des entreprises de secteurs jugés stratégiques pour les protéger d’éventuelles tentatives de rachat par des sociétés étrangères, a déclaré mardi le ministre de l’Economie, Peter Altmaier. « Cela pourrait aller jusqu’à des prises de participation temporaires par l’Etat dans des entreprises, pas pour les nationaliser ni pour les diriger sur le long terme mais pour empêcher des technologies stratégiques d’être vendues et de partir à l’étranger », a déclaré le ministre lors de la présentation d’une nouvelle stratégie industrielle pour la première économie d’Europe. Cette stratégie a notamment pour but de lutter contre l’appropriation par des entreprises étrangères, chinoises en parti-

culier, du savoir-faire sur lequel s’appuie la puissante industrie allemande. La survie de sociétés telles que Thyssenkrupp, Siemens, Deutsche Bank ou encore des constructeurs automobiles allemands est une cause d’intérêt national, a dit Peter Altmaier, qui a proposé la création d’un fonds d’investissement pour protéger les fleurons de l’industrie du pays. Le plan, baptisé “Stratégie industrielle nationale 2030”, fait écho au projet “Made in China 2025” de Pékin, qui a pour but de développer en Chine des technologies comme les voitures électriques. La Chine vise parallèlement à acquérir des technologies étrangères, comme en atteste le récent rachat du spécialiste allemand de la robotique Kuka. Peter Altmaier s’est prononcé contre la

nécessité d’obtenir l’aval des pouvoirs publics à des opérations telles que le rapprochement entre Siemens et Alstom dans le ferroviaire, une fusion que les autorités européennes de la concurrence menacent de bloquer, contre l’avis de Berlin et Paris. Le ministre n’a pas fait de commentaire spécifique sur un autre sujet sensible du moment, à savoir les spéculations sur une fusion des deux premières banques allemandes, Deutsche Bank et Commerzbank. Il s’est contenté de déclarer que l’Allemagne se devait jouer un rôle international de premier plan dans les secteurs de la finance et de la banque.

Le plus mal payé des salariés plus imposé que les actionnaires ? Sociologues à la retraite, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, en promo de leur dernier ouvrage(1), répètent à l’envi une formule choc censée illustrer l’injustice fiscale de Macron. Dans Libé du 29 janvier, ils affirment ainsi : « Macron a aussi procédé à la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) sur les revenus du capital [de 30 %]. Le gouvernement a oublié de préciser que ce chiffre comprend aussi [les prélèvements sociaux]. Au final, l’impôt forfaitaire en tant que tel n’est que de 12,8 %. Cela signifie que le plus mal payé des contribuables paie plus en impôts sur le revenu que le plus riche des actionnaires sur chaque euro de dividendes perçus. » Sur le Média, Monique Pinçon-Charlot précise : « [Avec 12,8 %], l’impôt sur le capital est en dessous de la première tranche d’impôt à 14 % ». Le plus mal payé des contribuables sa6-

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

lariés payerait donc 14 % d’impôt sur le revenu, contre 12,8 % pour les revenus financiers ? Première chose : plus de la moitié des contribuables (parmi lesquels les salariés les moins payés) ne sont pas assujettis à l’impôt sur le revenu. Et parmi les salariés imposables à l’IR, tous, loin de là, ne sont pas imposés à un taux global d’au moins 14 %, même si leurs revenus atteignent le taux marginal de 14 %. L’IR est en effet un impôt progressif, qui impose les revenus par paliers. Si un salarié gagne par exemple 25 000 euros net par an, soit 2 083 euros par mois, on va d’abord lui appliquer un abattement général de 10 %, soit 2 500 euros. Son revenu annuel soumis au barème sera donc de 22 500 euros. Sur ses 9 964 premiers euros, il sera imposé à 0 % (1re tranche), soit 0,00 euro. Ce n’est que sur la partie comprise entre 9 964 euros et 22 500 euros qu’il sera prélevé à hauteur

de 14 %. C’est-à-dire sur une somme de 12 536 euros. Ce qui donne 1 755 euros d’impôts, soit un taux d’imposition de 7 % [1 755 euros/25 000 euros x 100], et non pas 14 %. Bref, un taux près de deux fois inférieur à celui des revenus mobiliers, imposés dès le premier euro à 12,8 %. En réalité, pour atteindre un taux global d’imposition à 12,8 %, et être ainsi imposé davantage que les revenus mobiliers, il faut gagner plus de 40 500 euros net par an, soit plus de 3 375 euros par mois. Cela correspond en effet à 5 137 euros d’impôts, soit un taux global d’imposition de 12,7 %. Or à plus de 3 375 euros par mois, on fait partie des 20 % des salariés les mieux rémunérés. (1) Le Président des ultra-riches, La Découverte, Zones Source : LIBERATION – L. Peillon – 8/02/2019


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Salariés précaires : comment les contrats courts ont été multipliés par quatre en trente ans En 2017, 1,2 million de personnes « en emploi » ont occupé un contrat court – moins de trois mois –, que ce soit en CDD ou en mission d’intérim. Cela représente 4,4 % de tous les salariés à un instant T de l’année 2017. Néanmoins si, à un instant donné, les contrats courts sont très minoritaires dans l’emploi, ils représentent près de 75 % des embauches (hors intérim), contre 55 % en 2004, un salarié pouvant être embauché plusieurs fois dans l’année en contrat court.

La part de contrats courts a été multipliée par 4 en 35 ans Cette hausse en trente-cinq ans cache d’importants écarts entre les différentes catégories socioprofessionnelles. Ainsi, chez les ouvriers, la part

de contrats courts est de 10,6 %, bien plus élevée que celle que l’on retrouve chez les cadres (1,5 %). Mais, même à l’intérieur de ces catégories, les disparités peuvent ressembler à des gouffres.

De forts écarts selon la catégorie socioprofessionnelle Chez les ouvriers, on monte à 22,4 % chez les « ouvriers non qualifiés de type industriel » ou 15,6 % chez les ouvriers agricoles. A l’inverse, chez les cadres, cette part explose à 16,4 % dans les « professions de l’information » ou celles « des arts et des spectacles », voire la restauration, où il existe la possibilité de recruter en CDD d’usage (pour des besoins ponctuels ou occasionnels, il n’est soumis à aucun délai de carence et ne donne pas droit à une

prime de précarité en fin de contrat). Chez tous les salariés concernés par les contrats courts, la proportion de ceux qui vivent avec moins de 1 000 euros par mois est plus élevée que dans le reste de la population « en emploi ». Ils sont environ 17 % à être en dessous de ce seuil, que l’Insee considère comme un seuil de pauvreté, contre 8 % pour les personnes qui occupent un emploi en France. Source : Le Monde – 6/02/2019 – P. Breteau

Le financement de HLM a reculé en France en 2018

Une hausse de T.V.A. augmenterait les inégalités et la pauvreté

Dans une interview sur France Info le 1er février, le ministre du logement a annoncé que le nombre de logements HLM financés en France était passé de 113 000 en 2017 à environ 109 000 en 2018, soit une baisse de 3,5 % sur un an. Il n’y a cependant pas eu d’effondrement de la production de logements sociaux, malgré la réduction des APL (automne 2017), compensée par les bailleurs sociaux par le biais du mécanisme de la réduction de loyer de solidarité (RLS), ce qui pourrait peser sur leur capacité d’autofinancement. Qu’en est-il pour 2019 ? Le ministre n’a pas fait de pronostics. L’Union Sociale pour l’Habitat a annoncé avoir demandé à rencontrer le Premier ministre, pour lui expliquer que les mesures prises par son gouvernement « ne se mesurent pas encore en 2018 mais qu’il y aura, à moyen terme, deux fois moins de logements sociaux construits et rénovés en France ».

Une étude de l’INSEE vient de mettre de nouveaux chiffres sur les conséquences sociales d’une hausse de la TVA à 3 %. Une telle mesure augmenterait les inégalités de niveau de vie et la pauvreté, elle toucherait particulièrement les 10 % de Français les plus modestes. Cet impôt (la TVA) est payé par l’ensemble de la population résidant en France et les touristes étrangers. Les 10 % des personnes les plus modestes consacrent 12 % de leur revenu disponible à cette taxe, contre 5 % pour les 10 % les plus aisés. En euros sonnants et trébuchants, cela donnerait, en moyenne, 110 euros en moins pour une personne seule. « Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, cela correspond à une diminution globale de 230 euros du revenu disponible corrigé » peut on lire dans l’étude. Source : INSEE ANALYSES –n°43 – février 2019

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

-7


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

La création d’un commandement militaire pour l’espace ordonnée par Donald Trump Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a publié mardi un décret demandant la création d’un Commandement de l’espace. Ce nouveau commandement sera constitué comme un « commandement combattant unifié », a indiqué M. Trump dans son message au secrétaire à la Défense, Jim Mattis, message qui a été rendu public par la Maison-Blanche. Le commandement de l’espace supervisera toutes les ac-

Le Venezuela étranglé Depuis 2014, les mesures de rétorsion décidées par l’administration Obama et l’Union européenne ont handicapé l’économie vénézuélienne, qui, dans le même temps, a vu ses deniers fondre avec la chute des cours des hydrocarbures, alors que le pays dépend à 96 % des revenus pétroliers. A la suite de l’auto-proclamation de Juan Guaido, Washington a gelé 7 milliards de dollars de la compagnie pétrolière PDVSA, via sa filière états-unienne Citgo. La Banque d’Angleterre retient 1,2 milliard de dollars en or dans ses coffres, propriété de l’Etat vénézuélien. Quant à Euroclear, une société internationale de dépôt et de livraison pour les obligations, actions et fonds d’investissement, dont le siège est à Bruxelles, elle bloque pas moins de 1,7 milliard de dollars pourtant destinés à l’achat d’aliments et de médicaments par Caracas. « Nous faisons un appel à nos alliés et partenaires pour qu’ils s’unissent aux Etats-Unis afin de reconnaître Guaido et empêcher que Maduro puisse accéder à des fonds », insiste Steven Mnuchin, le secrétaire d’Etat au Trésor, dans une déclaration explicite sur la stratégie de la Maison Blanche.

8-

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

tivités militaires des Etats-Unis dans l’espace, et le président a demandé à M. Mathis de recommander des officiers pour la direction de ce commandement, selon le mémo. Une liste complète des pouvoirs et responsabilités du Commandement de l’espace sera détaillée dans la prochaine mise à jour du Plan de commandement unifié, ajoute-t-il. (Radio Chine internationale, le 19-12-2018)

Déclaration de l’ARAC Respecter la souveraineté du Vénézuela, et le droit international Il est préoccupant que les Etats-Unis aient déclaré la reconnaissance de Juan Guaido comme « Président en charge du Vénézuela » en même temps qu’ils annonçaient être prêts à intervenir militairement. Les Etats-Unis n’ont jamais cessé, depuis des décennies, de s’opposer aux volontés démocratiques en Amérique du Sud. Les Etats-Unis menacent d’une intervention militaire, renforçant les sanctions économiques contre le Vénézuela. Tout est fait par les Etats-Unis pour organiser la pénurie, la misère dans le pays. Depuis 1973 au Chili avec le renversement et l’assassinat de Salvador Allende, la mise en place du général dictateur Pinochet. Les Etats-Unis font tout pour garder la maitrise économique et politique en Amérique du Sud. On l’a vu avec le Brésil, et aujourd’hui avec le Vénézuela. Quoi que l’on pense de la politique et des choix de Nicolas Maduro, il faut respecter le verdict du peuple vénézuélien au suffrage universel, qui avec

68 % des voix exprimées a été élu au 1er tour, soit 27 % des inscrits. Certains dirigeants européens feraient bien d’être modestes sur leurs appréciations et les leçons qu’ils entendent donner. Rappelons que le président français lui, n’a fait que 18 % des inscrits au 1er tour des présidentielles en 2017. Il est bon d’en appeler à la responsabilité, les dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Royaume-Uni, de tous ceux qui parlent de démocratie et refusent de respecter le verdict des urnes au Vénézuela lors des élections présidentielles. L’ARAC condamne l’ingérence des principaux pays occidentaux, qui n’ont pour seul objectif que la main mise sur l’économie et la richesse de ce pays au détriment du peuple vénézuélien, de sa sécurité et du droit international. Le respect de la charte des Nations-Unies, est aujourd’hui le seul moyen d’imposer la paix, de trouver des solutions et de régler les conflits. Le Secrétariat National Villejuif, le 15/02/2019


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Coup de force à Caracas ? La France s’aligne derrière Washington. Guaido, l’auto-proclamé président par intérim, n’exclut pas une intervention militaire étrangère. Trump est prêt. A l’heure où nous écrivons ces lignes la situation est très tendue au Venezuela. Fort du soutien des Etats-Unis et de ses satellites politiques, l’auto-proclamé « président par intérim » Guaido bombe le torse et menace. Interrogé par l’AFP, il n’exclut pas de faire appel à une intervention extérieure et multiplie les appels à l’armée pour destituer le président légalement élu. Rappelons que Nicolas Maduro, même très contesté, a été réélu le 20 mai 2018 lors d’une élection boycottée par une partie des formations de l’opposition, sur demande des EtatsUnis. Il a obtenu 68 % des voix, 30,45 % des inscrits soit bien plus que de nombreux chefs de gouvernements européens et mondiaux !!! Sous prétexte d’acheminer une aide humanitaire -dérisoire par rapport aux besoins engendrés par les sanctions économiques et la crise pétrolière- les provocations se multiplient. Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Nina Novoa, et de nombreux observateurs internationaux craignent que « l’aide humanitaire » ne soit qu’un prétexte et rappellent que dans d’autres pays elle a déjà servi à masquer des interventions musclées voire armée de Washington contre les choix politiques des peuples. Trump est prêt à récidiver. « Toutes les options, y compris militaire, sont sur la table » a-t-il déclaré récemment sur CBS. Selon certaines sources au Pentagone et des indiscrétions (?) de John Bolton, le secrétaire d’Etat US, à la défense, près de 5 000 marines seraient stationnés, l’arme au pied, en Colombie « prêts à aider » pour l’acheminement de « l’aide humanitaire ». Washington a même nommé, Elliott Abrams, « envoyé spécial » pour le Vene-

zuela. Un revenant et un connaisseur des opérations tordues. Jeune diplomate sous l’administration de Ronald Reagan, il avait alors organisé le financement des rebelles « contras » au Nicaragua sans l’approbation du Congrès américain. Il avait menti deux fois sur son rôle avant d’être gracié en 1991 par Georges Bush. Tout un programme !

Une ingérence intolérable C‘est le grand retour de « la doctrine Monroe », faisant de l’Amérique latine une arrière-cour des Etats-Unis. Tous ces agissements belliqueux interviennent alors que Nicolas Maduro a rejeté un l’ultimatum européen lui demandant d’abandonner le pouvoir. En effet, emboîtant le pas au locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni, avaient donné huit jours à Nicolas Maduro pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient son rival,

Juan Guaido. Un tel acte représente une véritable ingérence dans la vie politique d’une nation. Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, Nicolas Maduro a déclaré qu’il ne ferait pas preuve de « lâcheté face aux pressions » de ceux qui réclament son départ. « Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée ? », s’est-il interrogé. Quand tout est fait, sous l’impulsion de Washington, pour aggraver la situation économique du pays, tout est fait pour organiser la pénurie, la misère et pousser à la révolte, tout est fait pour pousser à l’explosion, l’heure n’est pas a soufflé sur les braises comme le font Macron et l’UE. L’urgence est à la négociation pas à la confrontation comme le préconise l’ONU. J.-P. Delahaye

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

-9


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Arabie Saoudite

Trump aveugle et sourd Dans l’affaire Khashoggi, les élus américains font monter la pression sur Riyad. Trump nie l’évidence et protège ses alliés en bafouant le Congrès. Donald Trump a ignoré vendredi 8 février l’appel du Congrès américain à se prononcer sur le rôle du prince héritier d’Arabie saoudite dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Le locataire de la Maison-Blanche avait théoriquement jusqu’à ce jour pour dire si Mohammed Ben Salman est responsable du meurtre du journaliste saoudien, tué et démembré début octobre dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando venu de Riyad. Il s’agit d’une échéance imposée par des sénateurs démocrates et républicains, qui ont activé le 10 octobre une loi donnant 120 jours pour trancher. Mais l’administration Trump, qui tout fait pour préserver une alliance jugée incontournable, depuis que cette affaire a profondément terni l’image des dirigeants de la pétromonarchie, n’a pas l’intention de s’y plier. « Le président

se réserve le droit de refuser, lorsqu’il le juge approprié, d’agir en réponse aux demandes d’une commission parlementaire », a dit à l’Agence FrancePresse un haut responsable américain, invoquant notamment la « séparation des pouvoirs » Comme le département d’Etat l’avait fait précédemment, il a souligné que Washington avait déjà sanctionné mi-novembre 17 Saoudiens, et a promis que le gouvernement continuerait à « faire en sorte que ceux qui sont responsables du meurtre de Jamal Khashoggi rendent des comptes ». L’appel du Congrès n’était « pas une demande (…) c’est une obligation légale », a protesté le sénateur démocrate Patrick Leahy, accusant la Maison Blanche « d’aider les responsables à échapper à la justice ». Le Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain a

D. Trump et le prince héritier Mohammed Ben Salmane

déjà unanimement adopté une résolution jugeant le prince « responsable » du meurtre. L’administration Trump affirme ne pas disposer de preuve irréfutable de l’implication directe du jeune et puissant dirigeant saoudien, bien que les sénateurs, après avoir été informés à huis clos à l’automne des conclusions de la CIA, aient assuré avoir été confortés dans leur mise en cause de celui que l’on surnomme « MBS ». Sans attendre une réponse de la Maison Blanche, des sénateurs des deux bords politiques ont présenté une proposition de loi pour interdire notamment certaines ventes d’armes à l’Arabie saoudite, en raison du meurtre du journaliste mais aussi du rôle controversé de Riyad dans « le conflit dévastateur au Yémen ». JPD

Asie

Sommet Trump Kim-Jong un : acte II Près de neuf mois après la rencontre inédite entre les deux dirigeants à Singapour, l’acte II est annoncé. Une prochaine réunion est programmée fin février au Vietnam entre Trump et Kim-Jong un. 2018 a représenté une certaine détente après le déchaînement d’invectives, de menaces à coup de pressions militaires, d’essais balistiques et de sanctions économiques de l’année précédente. La tension était alors extrême entre Donald Trump, qui avait menacé devant l'ONU de « détruire complètement » la Corée du Nord et Kim Jong-un. Mais, en quelques mois, un revirement diplomatique spectaculaire a eu lieu, débouchant finalement sur la rencontre de juin dernier entre les dirigeants des deux pays, une première historique depuis la Guerre de Corée (1950-1953). Aujourd’hui, le locataire de la Mai10 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

son-Blanche se félicite des progrès accomplis depuis la détente entamée, s’octroyant la paternité de ce retournement et se présentant comme le sauveur de la paix… Ce qui est un peu vite oublier la place de la Corée du Sud et de son président et le rôle déterminant de Pékin dans le processus de normalisation des relations. Pour certains observateurs s’il y a bien « détente » notamment au vu de l'absence notable d'essai nucléaire ou de tirs de missiles balistiques, cette amélioration est encore fragile. « Les programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord demeurent

intacts », dit un rapport confidentiel du comité de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, consulté par l’agence de presse Reuters. Lors de leur sommet de Singapour, Trump et Kim-Jong un avaient évoqué l'objectif d'une « dénucléarisation de la péninsule coréenne » mais sans accord contraignant. Depuis, les négociations se sont enlisées, et ce nouveau tête-à-tête doit permettre de réaliser des progrès concrets. Pour préparer cette entrevue, les négociateurs des deux camps se sont rencontrés à Pyongyang. Dans le même temps, Washington a réaffirmé son objectif de « dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée » de la


INTERNATIONAL LE RÉVEIL Corée du Nord. Les États-Unis veulent obtenir un « inventaire exhaustif » de l'arsenal nord-coréen et une « feuille de route » en vue de son désarmement nucléaire. Ce qui sous-entend notamment que des enquêteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se rendent en Corée du Nord pour un contrôle effectif. En échange, les Américains sont prêts - à terme seulement - à signer la fin de la guerre, rétablir des relations diplo-

matiques et favoriser le développement économique du pays étranglé par les sanctions internationales impulsées par la Maison-Blanche. La Corée du Nord, avant même toute dénucléarisation com-

plète, souhaiterait au préalable que les sanctions économiques soient levées. Une exigence qui n'est pas pour plaire à Washington. Le chemin est encore long… JP Delahaye

Le Vietnam, choisi par Donald Trump et Kim Jong-un pour leur second sommet sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, a des atouts multiples et symboliques. Pour Pyongyang, le pays d'Asie du Sud-Est a aussi été coupé en deux plus de 20 ans pendant la Guerre froide, tout comme la péninsule coréenne aujourd'hui. Hanoï et Pyongyang entretiennent des relations diplomatiques depuis 1950 et la Corée du Nord a même soutenu le Nord. Le Vietnam a entamé en 1986 sa politique de « rénovation » économique Doi Moi. Depuis, le pays s’est ouvert aux échanges économiques internationaux avec les pays capitalistes sans hypothéquer son système politique, une idée qui pourrait séduire le dirigeant nord-coréen. L'intérêt pour Trump sera aussi de tenter de limiter l'influence grandissante de Pékin, principal soutien économique et allié diplomatique d'une Corée du Nord isolée sur la scène internationale, en montrant que Washington dispose encore d'alliés en Asie pour faire contrepoids à Pékin.

Kim-Jong un et Donald Trump.

Elections israéliennes

Trump vote Netanyahou A deux mois des législatives, le Premier ministre israélien joue de sa proximité avec Trump sur ses affiches de campagne. Qu'on se le dise, Benjamin Netanyahu a un allié aux Etats-Unis. D'immenses affiches électorales ont été installées dans plusieurs villes israéliennes : elles montrent le Premier ministre israélien, en campagne pour sa réélection lors des législatives d'avril, serrer la main du président américain Donald Trump. Surplombant l'autoroute au niveau de Tel-Aviv et de Jérusalem, les affiches montrent les deux hommes tout sourire sous une légende indiquant en hébreu « Netanyahu, une ligue à part ». Elles ont fait rapidement le tour des réseaux sociaux. Le Premier ministre israélien, qui se dit proche de Donald Trump, a déjà mentionné à plusieurs reprises le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018 pour vanter ses capacités d'influence sur l'administration américaine. Pour mémoire Donald Trump avait annoncé en décembre 2017 la reconnaissance de Jérusalem comme

capitale d'Israël, une décision qui a ravi les Israéliens mais suscité la colère des Palestiniens et la réprobation de la communauté internationale. Le transfert de l'ambassade américaine a coïncidé avec un bain de sang dans la bande de Gaza, théâtre de violents affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens le long de la barrière frontalière. Au moins 62 Palestiniens avaient été assassinés par les snippers de Tsahal. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville conquise en 1967 puis annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem sa capitale « éternelle et indivisible ». La communauté internationale juge l'annexion illégale et voit en Jérusalem-Est un territoire occupé. Dans un des clips de campagne diffusé par le Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, on peut voir

le président américain se féliciter de l'ouverture de l'ambassade de son pays à Jérusalem. « Ils disaient que c'était impossible… Netanyahu, une ligue à part », conclut la vidéo sur des images des deux hommes. Au pouvoir depuis près de dix ans, Benjamin Netanyahu est selon les sondages le mieux placé pour former une coalition gouvernementale après les législatives anticipées du 9 avril, avec les partis extrémistes religieux évidemment… Mais le Premier ministre est aussi concerné par plusieurs affaires de corruption présumée. L'une des grandes inconnues de la campagne concerne l'impact que pourrait avoir sur l'électorat une possible annonce par le procureur général de son intention d'entendre Benjamin Netanyahu préalablement à son inculpation. JPD LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 11


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Algérie

Bouteflika candidat pour la cinquième fois Le président algérien, Bouteflika, a annoncé, dimanche 10 février, sa candidature à un cinquième mandat dans un "message à la Nation" diffusée par l'agence officielle APS. Âgé de 81 ans et au pouvoir depuis deux décennies, le chef de l'Etat algérien, est cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 qui a également affecté son élocution. Dans son message, Abdelaziz Bouteflika, dont la réélection en 2014 avait déjà suscité la perplexité, rappelle le bilan de ses quatre mandats écoulés. Il admet des forces physiques amoindries et annonce une "Conférence nationale" ouverte à l'opposition et destinée à accoucher de réformes institutionnelles, économiques et sociales… promises depuis 20 ans ! Avec l’officialisation de cette candidature, pour de nombreux médias algériens « les jeux sont faits ». Mais si la plupart en restent à ce constat, certains ne masquent pas leur « peur » d'un mandat "de trop" face à la "soif de changement" des Algériens. « Bouteflika met fin au faux suspense », écrit Le Soir d'Algérie. « Désormais officiellement candidat », il est « donc certain d'être toujours aux commandes au-delà du 18 avril », date du scrutin, estime-t-il. Plus incisif, le quotidien francophone El Watan déplore « une candidature qui fait peur », en la comparant à une roulette russe dans un dessin montrant le chef de l’Etat, sous forme d'unique cartouche glissée dans un barillet de revolver. Un 5e mandat d'Abdelaziz Bouteflika « ne fera qu'aggraver les maux des mandats antérieurs et donc accélérer le chaos du pays » affirme le quotidien et Abdelmalek Sellal, son directeur de campagne tout juste nommé, « va vendre du bluff » et devoir « convaincre les Algériens de donner leur voix à un homme pratiquement grabataire », assène El Wattan. 12 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

L’opposition divisée Pour le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie) le chef de l'Etat est désormais « candidat à la présidence à vie ». Mais « la soif de changement est palpable dans toutes les franges de la société et ce cinquième mandat se présente comme celui de trop ». TSA note que Bouteflika est dans l'incapacité « de s’adresser directement à ses concitoyens depuis plus de six ans ou de mener sa campagne électorale sur le terrain » (…)« Comment convaincre les électeurs, dont au moins une partie ont vécu le quatrième mandat comme celui de trop, de donner son quitus pour un cinquième ? », ajoute le site. Une analyse partagée par le journal francophone Liberté : « la pilule d'une candidature contestée d'un président très démuni physiquement a besoin de quelques promesses alléchantes pour mieux passer auprès d'une opinion publique quelque peu réfractaire à un nouveau mandat » et de poursuivre, « Bouteflika promet de faire encore ce qu'il a été incapable de faire en 20 ans ». A l'inverse, le quotidien Reporters salue ces propositions de réforme profondes, y voyant une « proposition pour une

transition consensuelle (...) devenue inéluctable » et « des perspectives ouvertes pour l’opposition demandeuse d’un changement de fond ». Dans les rues d'Alger, l’annonce semble diviser. Exclue de la vie politique depuis des années, confrontée à la crise économique au quotidien la population ne dissimule plus une certaine lassitude d’autant que l’opposition empêtrée dans ses divisions est quasiment aphone, partagée entre le boycotte et le soutien à un candidat face au président sortant. En attendant le pouvoir a prévenu : pour cette élection il faudra rester dans les clous ! Début février le premier ministre, Ahmed Ouyahia a clairement mis en garde contre d’éventuelles manifestations. (…) « les boycotteurs » ont le droit d’avoir cette position, « mais pas de recours à la rue pour la présidentielle ou en dehors ». « L’Etat a prouvé par le passé qu’il peut maîtriser la rue. Nous avons fait comprendre à ceux qui sillonnaient le pays en appelant au boycott de demander des salles. Mais ils ne feront pas sortir le peuple dans la rue. Nous les empêcherons de maîtriser la rue ou de nous créer de l’anarchie », a-t-il prévenu. JP Delahaye


LE CAHIER MÉMOIRE N° 851 FÉVRIER 2019

LE PEUPLE ALLEMAND ACCUSE : 1936 Un groupe d’exilés allemands antifascistes a rédigé ce livre, en 1936, ils l’ont traduit en français et publié en 1938 à Paris pour essayer de faire connaître au monde le calvaire que subissait le peuple allemand depuis l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933. Romain Rolland dans la préface de l’ouvrage tentait de convaincre les français que « L’asservissement de l’Allemagne n’est que le premier pas vers la réalisation de vastes plans de domination du monde par le troisième Reich ». Lors de la réédition, dans son avant-propos, Marie José Chombart de Lauwe (FNDIRP) cite Goebbels : « la révolution actuelle ne sera pas limitée à deux Etats de l’Europe. La déclaration de guerre faite par Hitler à l’Etat démocratique n’est qu’un prélude. Ce développement aboutira à une Europe construite, sur le plan national – socialiste (Frankfurt er Zeitung 18 06 1936) ». Ce n’est pas un hasard si l’ARAC s’est intéressée à cee livre documentation car la situation actuelle de crise quee vit la France, l’Europe et même la mondialisation font nt que l’on peut s’interroger sur une possible similitudee de situation et de comportements troublants entre l’acctualité que nous vivons et la période hitlérienne avant la deuxième guerre mondiale. Cette mise en concurrence ce économique des peuples, ce détricotage systématique ue des acquis d’une démocratie qui s’est bâtie depuis 230 30 ans sur la défense de la République, dont la mise en place ace après la guerre 1939 1945 du programme du Conseil National de la Résistance a permis à la République française aise de se relever. Les lois liberticides votées à la hâte à la suite uite d’événements difficiles à contrôler, ne peuvent qu’être être dangereuses pour l’avenir de la démocratie française. Un vieil adage populaire dit « L’histoire ne repasse jamais les mêmes plats »… Mais elle peut cependant bégayer ! Liliane Rehby, Secrétaire Nationale de l’ARAC le 12 Février 2019.

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11


LE RÉVEIL DOSSIER

Das Deutsche Volk Klagt An 1936 Le Peuple Allemand Accuse 1938 Ce livre est un appel à la conscience du monde. Dans la préface de ce livre Romain Rolland, à l’époque mettait en garde les hommes. (7) Il disait Aujourd’hui le monde se tait, devant un peuple mis au tombeau. Les honnêtes gens détournent les yeux et font semblant de n’avoir rien vu… Il faut que les honnêtes gens en France voient ce qui les attendra, s’ils laissent l’Hitlérisme s’y installer… En l’espace de trois ans, plus d’un million d’hommes arrêtés, 225.000 hommes condamnés, la valeur de cinq corps d’armés des défenseurs de la paix et de la liberté… Ce livre nous apprendra ce que nous avons été trop tentés d’oublier… Les milliers d’allemands opprimés, vaincus et invincibles, ne sont pas moins dignes de notre respect... De même, nous admirons justement l’intrépide peuple d’Espagne, qui en ces jours se sacrifie pour la défense de ses libertés. les combattants pour la paix et le droit… Des milliers d’entre eux ont été assassinés, des milliers sont menacés de mort. Le camouflage de la vérité (12). Tous les moyens modernes sont employés pour déverser sur le monde un flot de propagande national-socialiste… Le but essentiel est l’affaiblissement moral des ennemis futurs donc la préparation de la guerre. Nomination le 30 janvier 1933 d’Adolf Hitler comme chancelier.

Le Peuple Allemand sous La tyrannie (page 9). Le gouvernement hitlérien a fait des préparatifs monstres en vue d’une guerre… Bénéficiant des conquêtes scientifiques les plus récentes, fabrique des gaz asphyxiants et des bombes, il construit des avions et des autos des sous-marins et des tanks, des canons et des fusils… La guerre en Espagne, la conquête de l’Autriche, ne sont que la préparation stratégique d’une marche sanglante vers la plus grande Allemagne. Les victimes de l’avant-guerre (10). Les nazis ne cessent de proclamer : Nos actions ne servent qu’à assurer la sécurité des frontières allemandes. Mais une campagne d’extermination est, dès 1933, menée sans merci contre 14 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

La meute déchaînée (13). De jour en jour montait le flot de la terreur brune… La date approchait où le peuple allemand devait répondre à la question veux-tu que Hitler règne en maître absolu ? Non… Hitler avait perdu lors des élections législatives du 6 novembre 1932, 2 041 000 voix… Pour atteindre la majorité cette fois-ci, il lui fallait des agressions, des tentatives d’intimidation, l’interdiction des manifestations, des mensonges et des assassinats. Goering ordonne l’incendie du Reichstag (27 février 1933)… Prenant ce prétexte il publie deux décrets. Un crime engendre un autre crime (14). Le premier pour la protection du peuple et de l’Etat. Il abolit les droits fondamentaux de la Constitution de Weimar. L’autre établit la peine de mort pour haute trahison et pour une atteinte contre la sûreté de l’Etat.

L’acheminement vers l’Etat totalitaire (15). Une nouvelle interprétation de la légalité fait qu’Hitler supprime tous les mandats parlementaires des communistes, le nombre des députés tombe à 566, il a alors la majorité au Reichstag. Le parti communiste est mis hors la loi (15). Pas dissout officiellement Les chefs du parti, ses militants sont pourchassés, arrêtés et traînés dans les cachots à torture, la presse PCA ne paraît plus. Les syndicats anéantis (16). Ley, le chef du front du Travail allemand s’en est vanté. Le 2 mai 1933, à 10 h précises sur tout le territoire tous les syndicats libres furent occupés simultanément. Le régime ne prive pas seu-

Les Allemands applaudissent Adolf Hitler après son investiture en tant que chancelier devant l’hôtel kaiserhof. Berlin 30 janvier 1933.


DOSSIER LE RÉVEIL lement les travailleurs de leurs droits, il vole leurs biens… Ces centaines de millions de marks ont été engloutis dans le réarmement. La presse socialiste volée (18). Les SA se déchaînent pendant trois mois contre la social-démocratie et leurs biens sont légalement volés, dont leur presse. Le Parti social-démocrate dissous (19). Le 22 juin 1933 il est dissout… Hitler annule leurs 120 mandats parlementaires. Il ne reste que 446 députés. En gagnant ou en arrêtant une dizaine de députés de petits partis bourgeois, il dispose tout seul de la majorité des deux tiers dans le Reichstag mutilé. Les partis bourgeois anéantis (20). Contraints, vers fin juin ou début juillet 1933, tous les partis bourgeois se mettent à se dissoudre d’eux-mêmes, le dernier, le parti du centre se dissout le 4 août 1933. La chasse aux Juifs (21). Avec l’avènement d’Hitler, l’Allemagne devint le théâtre de pogromes ininterrompus… Des juifs à travers les rues assaillis, conduits par les S A à travers les rues, maltraités… furent chassés. Après la conquête de l’Autriche les mêmes procédés ont recommencé. Les agissements sont toujours ordonnés par les maitres et exécutés par leurs mercenaires. (Deutsche Ostfront 1933), le peuple juif est un peuple diabolique, c’est un peuple de criminels et d’assassins. C’est pourquoi il doit être exterminé sous le soleil. Les protestants persécutés (22). Le parti hitlérien tenta de s’emparer de l’église protestante. Une nouvelle fonction fut créée : Évêque du Reich, pour chasser tous les pasteurs douteux, faire marcher au pas tous les fidèles et les convertir au national-socialisme… Tous les pasteurs qui placent comme le pasteur Niemoller, martyr des camps de concentration, leur foi au-dessus des prétentions totalitaires du 3e Reich, sont allés le rejoindre dans la détention.

Les catholiques terrorisés (23). Le premier acte du gouvernement en politique étrangère fut le Concordat avec le Vatican. Ce fut un piège qui rassurait les catholiques, puis une fois son pouvoir consolidé, il engagea la lutte. Les jeunesses hitlériennes prennent d’assaut les sièges de fédérations, Goering interdit la Confédération des Anciens Combattants catholiques considérée hostile à l’Etat. Nombre de prêtres catholiques accusés de divers maux. Pour l’Etat le Dieu du Christianisme doit être détrôné. Hitler est Dieu. L’usine transformée en caserne (25). Le 20 juillet 1934, le gouvernement hitlérien a promulgué la loi sur l’organisation du travail national… L’idéal dans une entreprise consiste à la soumission absolue des ouvriers à la volonté du chef. Le droit d’association abrogé (26). Le Front du travail allemand a remplacé les syndicats. Ce n’est plus un droit, c’est une obligation d’adhérer à cette organisation. La liberté de domicile supprimée (27). Le droit de l’ouvrier de fixer son domicile librement est supprimé pour une partie de la population laborieuse (Décret du 25 février 1933) : retour de l’ouvrier à l’agriculture. Les ouvriers n’ont pas le droit de travailler à l’étranger sauf autorisation spéciale de l’office de placement régional. La Protection judiciaire des travailleurs supprimée (27). Aujourd’hui, craignant des représailles, des milliers d’ouvriers, traités d’une façon particulièrement arbitraire, se taisent. Dans 98 % des cas le Front du travail a étouffé les réclamations les demandes, les plaintes des travailleurs. Le livret du travail (29). Le gouvernement a créé un système qui lie l’ouvrier à l’entreprise. Ils doivent se le procurer auprès de l’office de placement compétent… Les salaires tombés (30). La loi sur l’organisation du travail collectif a détruit l’œuvre des contrats collectifs qui

servaient à protéger les travailleurs… Le journal de l’industrie lourde de la Rhénanie et la Westphalie a proclamé le but du 3e Reich au sujet des salaires. Il disait le 17 mai 1934 : les conditions de vie doivent être réduites. Le coût de la vie augmenté (31). Les classes moyennes ruinées (31). Les actionnaires, les bénéficiaires de revenus acquis sans travail trouvent dans le 3e Reich leur renaissance. Nombreux sont ceux parmi les classes moyennes qui ont fait confiance en Hitler… Une fois arrivé au pouvoir il les a trahis… Le revenu global de l’artisanat s’était abaissé de 4 milliards avant Hitler à 1,8 milliard en 1935. Le paysan trompé (33). Hitler annonce : Nous exigeons une réforme de répartition des terres conformes à nos besoins nationaux… Les nationaux-socialistes ont promis la terre aux paysans, mais ils les ont frustrés de leurs terres. Ils ont créé la Loi sur les fermes héréditaires. Leurs effets sont désastreux pour les paysans. Toujours 11 millions d’hommes en détresse (36). Pendant l’hiver 1936 1937 environ 11 millions d’Allemands se trouvèrent dans un tel dénuement qu’ils devaient recourir au secours d’hiver : Les maladies contagieuses surtout infantiles, la mortalité infantile ont augmenté. La misère et la faim ravagent l’état de santé du peuple. En juillet 1937, 61 % des travailleurs examinés lors de l’examen médical sont malades. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER

Autodafe de livres par nazis le 10 mai 1933.

Les millions au service du réarmement (38). Le profiteur de la baisse des salaires, c’est l’élite des maîtres, l’industrie de Guerre en tête. L’éducation de la jeunesse au service de la guerre (38). Un des phénomènes les plus émouvant. C’est le ravage d’ordre moral dont la jeunesse allemande est menacée. Une école allemande est impossible sans une volonté militaire. Pas d’humanité (39). L’éducation nationale-socialiste ne s’appuiera pas sur l’humanisme mais sur le nationalisme : Hitler (Mein Kampf)… L’intelligence est chose suspecte… L’intellect est même un danger pour la formation d’un caractère ; élever des gaillards doit être la tâche de l’enseignement secondaire (Goebbels). Dieu tout puissant, bénis nos armes ! (41). Il n’est pas de matière d’enseignement où le thème de guerre ne soit le centre d’intérêt… Les maîtres nationaux versent goutte à goutte le poison dans les jeunes cerveaux, en classe et aux heures de loisirs. Il faut que la guerre vienne ! C’est le mot d’ordre. La science au service de la guerre (44). Le gouvernement n’a pas seulement chassé les savants juifs des Universités et des Hautes Ecoles, il a expulsé des chaires d’Universités tous ceux qui pensent librement… 1 300 savants ont perdu leur place. Les fonctionnaires prêts à la guerre (45). La loi du 7 avril 1933 pour le rétablissement de la classe des fonctionnaires professionnels ne fut pas 16 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

rétablie… Tous ceux qui étaient politiquement suspects sont remplacés… Le contrôle du régime s’étend aux enfants de ces fonctionnaires… Plus d’1,5 million ont été chassés de leur place, ils doivent prêter un serment de fidélité au Führer.

un camp de concentration. L’amplification de ce moyen de propagande se fit sur une échelle gigantesque. La TSF allemande s’empare du monde entier. Le pouvoir avoue qu’il veut capter l’attention des auditeurs et les disposer à écouter.

Les femmes au service de la guerre (47). Le domaine particulier de la femme dans le 3e Reich sera la famille (Goebbels). Elle y est reine souveraine. Un domaine d’activité a été ouvert aux femmes (Croix Rouge)… Une Corporation nationale d’infirmières existe, elle comprend plus de 90 000… Il est formellement dit que la femme doit remplacer l’homme à l’arrière en cas de Guerre.

Hitler dominant l’Europe ! (55). Ce travail de grande subtilité poursuit un seul but auquel tout est subordonné : la soumission de l’étranger, l’accomplissement du rêve national-socialiste de domination universelle… Pour arriver à ce but, le criminel de droit commun est considéré, au 3e Reich comme moins dangereux que l’ennemi politique de l’Etat, et le combattant pour la liberté et la paix est opprimé comme ne l’est aucun gangster.

La presse au service de la guerre (48). Le gouvernement, dans sa marche vers l’Etat totalitaire, a détruit dès le début la presse légale des communistes, des socialistes et des pacifistes. Il a soumis aussi toute la presse bourgeoise à une censure… Le ministère de la propagande lui donne ce qu’elle doit dire, ce qu’elle doit faire. L’esprit de guerre doit être excité dans le peuple même si les dirigeants officiellement ont dupé le monde par le mirage de leur amour de la paix. La littérature au service de la guerre (50). Le 10 mai 1933 les nationaux-socialistes ont brûlé, en présence de Goebbels, les œuvres de l’élite allemande et mondiale. Ils ont éliminé de toutes les bibliothèques publiques les œuvres d’Henri Heine, Gorki, Voltaire, Balzac, Flaubert, Zola et autres… L’exportation des livres est descendue… la production d’ouvrages de sciences militaires a sensiblement augmenté… Chaque livre est soumis à la censure. La T.S.F. au service de la guerre (52). Le moyen de propagande du 3e Reich qui a fait le plus de ravage est la radio. Se basant sur cette découverte, les gardes hitlériennes ont pris d’assaut les postes émetteurs, chasser et arrêter les fonctionnaires de la TSF. Des dirigeants furent transférés dans

Les méthodes de répression sanglante (57). En créant la Gestapo, le gouvernement hitlérien a établi à travers toute l’Allemagne un réseau de mouchards, de dénonciateurs, d’agents provocateurs, de tortionnaires et d’assassins. La Gestapo dispose d’une façon toute puissante et absolue de la vie et de la mort des citoyens allemands (57). La police a exercé ce métier avec passion. C’est la chasse à l’homme. Elle est dirigée contre tous les adversaires du régime… Dont les juifs… Bref tous ceux qui sont désignés comme les ennemis de l’Etat… A cet effet fut créée une organisation immense. Le noyau comprend environ 50 000 Hommes… Le signe extérieur de cette communauté est l’uniforme noir des SS… A la

Arrivée de 600 opposants au parti nazi au camp de Dachau en 1933.


DOSSIER LE RÉVEIL tête de cet organisme se trouve le maréchal Goering. Son représentant à la direction de la Police secrète de l’Etat est Heinrich Himmler… Un budget inépuisable, aucun contrôle particulier. La toute-puissance de la Gestapo (59). Elle n’a aucune limite. Tout résident dans le 3e Reich, étranger ou allemand peut être arrêté. Elle n’a pas besoin d’un mandat d’arrêt ni d’un motif. Elle condamne sans débats, à l’enfer des camps de concentration, aux tortures, même à la mort… Pour familariser ses fonctionnaires la Gestapo ont créé des écoles spéciales. La formation des provocateurs (59). Après initiation commence le véritable enseignement de ce métier. De cette façon, des milliers de combattants pour une Allemagne libre, parmi les meilleurs et les plus courageux ont été attirés dans les guets-apens de la Gestapo. L’obligation de dénoncer (62). Chaque membre du parti est obligé de communiquer à son service supérieur les vices d’ordre politique qui pourraient venir à sa connaissance. Dans les jeunesses Hitlériennes, Les enfants doivent donner des renseignements sur l’attitude politique de leurs parents… Des familles sont détruites… La Gestapo couvre l’Allemagne entière afin de créer le climat nécessaire pour faire la guerre. Sciemment le gouvernement allemand fait battre, fouetter, et torturer, mutiler des prisonniers politiques. Les aveux extorqués par la torture ont force probante pour la culpabilité des accusés politiques devant les tribunaux allemands (64). La torture dans le 3e Reich est érigée en système. Les tortionnaires sont incités à maltraiter, on leur ordonne de fouetter, leurs instincts les plus inhumains sont déchaînés. Ils forment l’élite de ce Régime. Hitler n’est pas intervenu (66). Il a connu les crimes, il les a tolérés. Il s’est tu lorsque la terreur prit une telle en-

vergure que des milliers de parents de victimes, adressèrent leurs doléances à la maison brune. Ses journaux expliquaient qu’il s’agissait de brutalités çà et là… Une seule fois il a été obligé d’expliquer les exécutions du 30 Juin 1934 ordonnées par lui. Des prisonniers libérés rapportent (68). Des milliers de rapports sont en notre possession… Là où les noms des torturés ne sont pas indiqués, ils doivent être passés sous silence en raison de parents restés en Allemagne. Les aveux obtenus par la torture ont force probante (78). Les coups de pieds répétés ne constituent qu’un infime extrait des tortures appliquées par eux… Par exemple on frappe les prisonniers sur les plantes des pieds jusqu’à ce que la peau meurtrie se fende… On arrache des poignées de cheveux, on marque sur leur peau, au fer chaud, des croix gammées, etc. Innombrables sont les cas dans lesquels les accusés malgré leur état pitoyable, sont revenus sur les aveux qu’on leur a extorqués pendant l’instruction… Tentatives de suicide par suites de brutalités, tout cela, est reconnu par les nationaux-socialistes eux-mêmes. Des tortures pendant les débats devant les tribunaux (81). Donc, les juges du 3e Reich sont devenus des tortionnaires… Ils sont tombés jusqu’à devenir des provocateurs, jusqu’à ordonner des crimes… Sous ce gouvernement, des hommes et des femmes allemands sont, sans jugement, incarcérés, maltraités et assassinés en masse dans des camps de concentrations (83). Les 112 camps de concentration pendant le règne hitlérien, et ceux établis en Autriche annexée ne sont pas comparables à ceux d’internement de la grande guerre. Ceux du temps de la paix sont des enfers de tortures, d’un sadisme qui mène à la folie et à la mort. Chaque citoyen peut être détenu, sans arrêt du tribunal, sans jugement, pendant des mois et des années, derrière des haies de fils de fer barbelés

ou les murs épais des camps sur simple dénonciation. L’enfer de Stettin (86). Pendant des mois la population entendit des cris et des gémissements, provenant de la maison, 10 rue Schiller strasse. Les SA dispersaient à coups de crosse les rassemblements des curieux devant cette maison. Le Camp de Dachau (87). Dans l’odieux enfer de tortures, les adversaires du régime assassinés par les gardes noires se chiffrent à plusieurs centaines. Pour démoraliser et pour espionner les détenus, les nationaux-socialistes y transfèrent des homosexuels et des criminels de droit commun… On emploie des méthodes de torture telles que : la fustigation avec le nerf de bœuf, des coups sur la plante des pieds, des coups de baïonnette, le marquage de dessins avec des cigares allumés, de l’eau introduite dans les corps par l’anus… Les homosexuels, sont éduqués par les mêmes moyens. Kuhlberg un camp de concentration souterrain (90). Il est installé dans un ancien fort. Le camp de Heuberg (91). Le priLE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER sonnier Leipowitch, de santé précaire fut obligé d’exécuter les travaux les plus durs, s’écroula le corps brûlant en sueur. Aspergé d’eau glaciale sur le dos et la poitrine, il est transporté à l’infirmerie le soir même, le lendemain il mourut. Les femmes dans le camp de Hohenstein (92). Une prisonnière, appelée Hélène fut violée et rendue enceinte par le lieutenant commandant. Un jour on est venue la chercher pour la transporter jusqu’à la prison. On n’a plus jamais entendue parler d’elle. Sonneberg (94). Un écrivain de gauche a passé neuf mois au camp : un juif, cheveux grisonnants et ses deux fils ont été frappés à la tête et aux bras… bientôt ils perdaient du sang par de nombreuses blessures. Le soir après l’extinction des lumières des cellules éteintes, quelques SS se rendirent dans la cellule du plus jeune. Après des obscénités répugnantes, ils lui jetèrent sur sa tête une couverture, abusèrent de ce pauvre garçon. Dans la même nuit, ils tentèrent de se suicider. Le camp d’Oranienburg (94). Même enfer. L’enfer de Sachsenburg (96). Partent des appels de détresse de plus en plus alarmants. Lichtenburg (97). Le commandement de ce camp Erzberger autrefois garde champêtre, avait violé des enfants en service. Ce criminel devient sous l’Al-

lemagne d’Hitler a eu le droit de jouer à volonté avec la vie des adversaires idéologiques. Dans le marais de Papenburg (98). Dans le camp d’Esterwegen et d’autres du pays de L’Ems les prisonniers politiques sont contraints aux travaux les plus pénibles dans les marais et marécages. Camp de concentration d’Esterwegen. Bureau du commandant. Règlements spéciaux du camp de Prisonniers (99). Bureau du commandant. Code disciplinaire et pénal des prisonniers (111). Des travaux de fortification et de réarmement exécutés par des prisonniers politiques (120). Ils sont contraints de plus en plus aux travaux militaires surtout à ceux nuisibles à la santé. L’ignominie des camps subsiste toujours dans le 3e Reich (121). Quelques-uns ont été fermés, ils furent remplacés par d’autres. On peut évaluer de 130 000 à 150 000 passés par les camps en 1933. Une découverte horrible (125). Le 1er novembre 1934 une perquisition dans le réservoir d’eau Preuzlauer Berg à Berlin, 28 cadavres furent trouvés dans une cave. Des ouvriers disparaissaient. Des femmes et des fiancés ont alarmé toute la population du nord de Berlin. La perquisition ordonnée permit la découverte des cadavres morts de faim, c’était tous des militants ouvriers. Le gouvernement hitlérien fait arrêter comme otages les femmes et les enfants, pour contraindre les parents à se constituer prisonniers (127). Cette dictature brune n’hésite pas à maltraiter les otages, même en temps de paix.

Membre des jeunesses hitleriennes devant leur patron Baldur Von Schirach à Nuremberg en 1933.

18 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

Le sort de la famille Beimler (127). Ce serrurier du palatinat, militant du mouvement ouvrier, est élu en 1924 délégué ouvrier d’une grande usine, en 1932 tête de la liste communiste il

rentre au Reichstag. Militant acharné il est arrêté par la préfecture de police de Munich le 17 avril 1933. Son calvaire commence avec des tortures interminables. Le commandant du camp l’incite à se suicider. Il refuse prétextant que c’était la date de l’anniversaire de son fils. On lui donne un sursis. Dans cette nuit du 7 au 8 mai il se sauve du camp. La vengeance se dirige contre sa femme Centa et sa sœur Maria Dengler. Elles furent incarcérées. En 1935 elles furent transférées au camp de Moringen. Hans Beimler tomba en défendant Madrid. Les femmes furent relâchées. Son enfant malade de 12 ans fut arrêté et interrogé. N’obtenant rien il fut transféré dans une maison de correction, pendant dix-huit mois. Il fut puni, roué de coups. Il réussit à s’enfuir. Des centaines de femmes prises comme otages (131). Le fils du premier Président de la République de Weimar a souffert pendant des années en camp de concentration, fut relâché et embauché dans une imprimerie. Mais les nazis le chassèrent, sa femme désespérée se suicida en 1938. Des vieillards et des enfants (133). Ce cas révoltant est dans le rapport du professeur Mogens Phil (Danemark). Un enfant de 2 ans dont la mère avait émigré au Danemark, ne pouvait pas le récupérer, il était sous la garde de la police allemande. Mandaté par la mère, Phil a essayé de ramener l’enfant placé dans un orphelinat, mais sa demande fut refusée. En mai 1936 sous la pression d’une protestation toujours croissante les autorités rendirent l’enfant. Le gouvernement hitlérien a promulgué une loi de stérilisation en vertu de laquelle des centaines de milliers de femmes et d’hommes allemands, et parmi eux des adversaires politiques du régime, sont stérilisés (134). La loi autorise des actes arbitraires par lesquels des gens, atteints d’une maladie passagère, sont déclarés malades héréditaires et mutilés.


DOSSIER LE RÉVEIL nemis le régime n’a épargné ni les enfants ni les vieillards (146). Ils assassinent (147). L’assassinat est souvent camouflé en suicide, la liste est longue. Ils torturent (147). Ruth H (26 ans), tous les jours les femmes de la cave et moi nous fûmes frappées à coups de poings et de cravaches. Quelques femmes attachées à un cheval furent violées.

Goebbels pourrait également stérilisé (135). Personne n’oserait le dénoncer, son pied-bot ne le désavantage pas dans sa lutte pour la vie. Stérilisation d’un aspirant-officier en rébellion (136). Von Eckerstein est malade au sens héréditaire de la loi par manquement à la discipline de l’armée allemande. La stérilisation des adversaires publiques (137). Les prisonniers politiques en font partie. La stérilisation des pauvres (139). La pauvreté est punie. La citoyenne tchécoslovaque Adamek malade en 1931 d’une bronchite chronique qui se complique (surmenage et sous-alimentation), elle fut déclarée malade héréditaire. Elle a fui à l’étranger. Les conséquences de la Stérilisation (143). Dans beaucoup de cas la santé des stérilisés est ruinée pour toute la vie.

Les femmes dans les prisons et les camps (148). Les deux prisonnières de plus de 70 ans avaient pour seul crime : l’adhésion à une secte interdite. L’enfer de Moringen (148). Les conditions sanitaires dépassent toute description : un seul cabinet pour 72 femmes, les lavabos insuffisants, des bancs pour s’asseoir, l’aide médicale insuffisante, l’infirmerie ne recevant que trois ou quatre femmes. L’enfer de Fuhlsbuettel (149). Les tortures sont plus que terrifiantes. Le Times raconte qu’une jeune fille est traînée à travers les rues de Nuremberg avec une pancarte : je me suis donnée à un juif ! Elle fut insultée par la populace, a perdu l’esprit, déposée chez les aliénés.

Sous les hitlériens de nombreux étrangers ont été arrêtés, certains ont été maltraités et condamnés à de lourdes peines et même assassinés. Bon nombre de journalistes étrangers durent quitter le territoire du Reich pour avoir dit la vérité sur le régime (153). Les mouchards de la Gestapo dans les trains (155). Dans le rapide Francfort Berlin un voyageur avait tenu des propos désobligeants sur le gouvernement fut dénoncé par le chef de train et transféré à Berlin. Arrestation d’un prix Nobel (156). Le 27 octobre 1936 le prix Nobel de littérature, l’écrivain russe Ivan Bounine est arrêté à la frontière à Lindau. Sans motif on l’entraîna vers les services des douanes, Il est déshabillé sous un froid glacial, l’injurié, il est rhabillé et transporté à la maison d’arrêt, interrogé et libéré. A la suite de ce traitement il tomba malade. La Gestapo est partout (157). Dans les gares, les agences de tourisme, les hôtels, les restaurants, les cafés… Une provocation de la Gestapo (158). Le 5 octobre 1935 un bateau essence suédois fit escale à Hambourg.

Les femmes devant les tribunaux (151). Des veuves de guerre se montrant adversaires résolues de la guerre, furent torturées et incarcérées très longtemps.

Les statistiques de la Stérilisation (144). Il y a d’innombrables malades dont la santé a été ruinée et une liste de morts.

La croisade contre les enfants innocents (151). Encore plus affreux que la détention est pour les mères le sort de leurs enfants. Les autorités leur affirmaient : nous les avons bien casés, en fait ils les enfermaient dans des maisons de correction.

Le gouvernement national-socialiste fait incarcérer et torturer des milliers de femmes à cause de leurs convictions politiques. Elles furent nombreuses, poussées au suicide où assassinées. En persécutant ses en-

Ils n’épargnent pas les vieillards (152). Dans le procès de Zeitz, un homme de 70 ans et une femme de 64 ans furent arrêtés parce que leurs enfants, antifascistes s’étaient réfugiés à l’étranger. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER Le principe du Führer et les points de vue politiques de guerre (171). Les juges sont privés de leur indépendance. La contrainte exercée sur la conscience des juges (173). En cas de doute le juge allemand doit consulter Mein Kampf.

Entrée des troupes allemandes le 12 mars 1938.

Son chauffeur descend à terre et rencontre un docker qui l’entraîne dans une conversation, il lui demande ce qu’on pense de l’Allemagne à l’étranger, lui prête deux revues de Bâle. Peu après, la Gestapo fait une perquisition et il est arrêté et condamné par la Cour Suprême de Prusse à cinq ans de travaux forcé. Le cas Fribert (159). Le même scénario se produit pour le pilote Fribert d’un bateau danois amarré à Wismar. Même sanction. Les étrangers dans les geôles (160). Ces cas ne sont pas isolés d’autres furent condamnés. Les étrangers dans les cachots de tortures (161). Ils sont en plus torturés atrocement. Les correspondants de journaux étrangers sont expulsés (164). Sont réduits au silence. Les étrangers assassinés (167). Le régime qui sanctionna ces assassinats essaie d’attirer les étrangers en Allemagne (propagande). La terreur rendue légale (170). Les principes fondamentaux du droit en vigueur, ont été abrogés par le gouvernement hitlérien. A leur place fut instauré comme règle de droit le principe : le droit et la volonté du Führer ne font qu’un. Le droit est ce qui est utile au régime hitlérien (171). L’injustice, ce qui nuit au peuple. 20 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

Le gouvernement a créé, pour pouvoir mieux mener la guerre contre les adversaires politiques, de nouveaux modes de punition comme : la détention de protection, la détention pour mesure préventive, la détention de sûreté, la dégradation civique et la mise au ban (175). Le nombre des détenus de sûreté (179). Une note publiée en 1936 indique 5 253 détentions en deux ans.

environ 150 000 allemands pour leurs opinions divergentes (240). Le gouvernement a déclaré déchus de la nationalité allemande, pour des raisons politiques environ deux mille citoyens. Il les a privés de tous droits civiques, de leurs fortunes et les a déclarés hors la loi. Il a aussi prononcé le retrait de plus de 25 000 naturalisations (242). Jusqu’au début de juin 1938 les tribunaux ont condamné à mort pour leurs convictions 150 hommes et femmes 91 furent décapitées. Quatre des condamnés à mort furent assassinés avant la date de l’exécution fixée (245).

Les procès monstres (187). Sont toujours expédiés par le Tribunal du peuple.

Les traites au Pays… Carl von Ossielsky (272). A la demande de l’élite intellectuelle du monde entier, il fut Prix Nobel 1935 de la Paix. Les nazis ne l’ont pas épargné. Emprisonné en 1932, puis en camp de concentration où la vie dure ébranla sa santé, transféré en 1936 dans un hôpital de Berlin… Il ne put aller chercher son prix, mis sous surveillance jusqu’à mai 1938, cette flamme s’est éteinte.

STATISTIQUES DES ATROCITES (215).

La résistance d’un peuple (312). Pour conclure.

Dans les cinq ans et demi du régime, les tribunaux ont condamné pour leurs convictions politiques ou religieuses ou en vertu de la législation raciste, environ 435 000 hommes et femmes, à un total d’1,3 million d’ans de prison ou de travaux forcés. (215). Les statistiques sont camouflées et falsifiées.

La résistance du peuple pour la sauvegarde de la Paix (334). Quelle que soit la région allemande regardée, le milieu social, idéologique ou politique examiné, on trouvera partout que la résistance grandit, que les forces d’opposition travaillent. Un peuple piétiné et déshonoré se cabre contre la barbarie hitlérienne, contre l’environnement des tyrans qui poussent à la guerre.

Le gouvernement hitlérien poursuit ses adversaires politiques et religieux par la voie du soi-disant Tribunal du Peuple et par des Tribunaux d’Exception au caractère militaire et martial (183).

De Même 240 000 femmes et hommes se trouvaient entassés, fin juin 1938, dans les prisons, les maisons de réclusion et les camps de concentration du 3e Reich (228). J’ai à détruire et exterminer (Goering). Depuis son avènement jusqu’à la fin de juin 1938, 1 750 000 arrestations ont été opérées pour les mêmes raisons (236). Le gouvernement a envoyé en exil

Le 30 septembre 1939, les accords de Munich avec les dirigeants français, italiens, anglais et Adolf Hitler.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Je débats, tu débats, il débat… Les doléances des Français sont connues et claires Par Eric Bocquet - 23 janvier 2019 Ainsi donc sa Majesté Macron 1er descend dans l’arène dans le département de l’Eure, dans la petite commune de Grand Bourgtherould pour rencontrer les… non pas les gilets jaunes mais 600 maires de Normandie. Il ne s’agit pas ici de nier l’utilité essentielle des maires de France dans notre République, une position que nous défendons au quotidien dans notre action. Cette remarque pour dire que ce débat s’engage de curieuse manière. Macron 1er entend la question posée par Pierre et il consent à répondre à Paul ! Curieux quand même. Les questions posées par les gilets jaunes depuis le 17 novembre sur les ronds-points et ailleurs sont connues et claires. Certes elles couvrent beaucoup de sujets mais sur les cahiers de doléances ouverts depuis plusieurs semaines. Il est des questions qui dominent, justice sociale, justice fiscale, démocratie, appel à l’écoute et au respect. Curieusement, sa majesté répond à ces questions par des… questions, choisies par elle !

J’ai bien lu la lettre. Sa Majesté nous dit « La France n’est pas un pays comme les autres ». Je suis d’accord là-dessus. Une étude récente montrait que notre pays était le plus antilibéral au monde, évidemment, pour un grand commis de la finance, ça gêne… Le roi de France a aussi choisi les thèmes de discussion, il lie malicieusement fiscalité et dépense publique afin d’enfermer les gens dans ce choix faussé, en gros, si vous voulez des services publics il faut payer plus d’impôts. Il annonce d’emblée, pas de retour à l’ISF et pas question d’augmenter les salaires ni les retraites. Alors, débattons mais sachez que : « Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage ». Le même jour, sur France Inter, Richard Ferrand, Président de l’Assemblée Nationale, déclare : « La théorie du ruissellement est une théorie que le gouvernement n’a jamais portée ». Ah bon, y aurait-il donc des problèmes de

tuyauterie entre l’exécutif et le législatif ? Au passage, Macron 1er profite de ce courrier pour surfer sur la vague antiparlementaire, à aucun moment il n’évoque le nécessaire rééquilibrage entre les pouvoirs du Président monarque et le Parlement croupion qu’ils ont créé les uns et les autres. Nous serons, dans le débat, lucides et déterminés pour imposer les thèmes de débat qu’il s’ingénue à évacuer. Là-dessus, un petit couplet sur l’immigration… vraiment, ça pue !

Eric Bocquet Sénateur et Alain Bruneel député, avec les syndicalistes des services publics à Lille en 2018.

Pour aider l’ARAC à pérenniser son action pour la paix, pour le respect de la souveraineté des peuples et du droit international Pour contribuer à défendre les valeurs de la République, aujourd’hui menacées, et les droits acquis par l’action des hommes et des femmes de notre pays tout au long de l’histoire. Pour donner les moyens à l’ARAC de poursuivre son combat antifasciste avec détermination.

Pensez aux dons ou aux legs à l’ARAC Pour tous renseignements, toutes documentations. Prendre contact avec Annick par téléphone le lundi, mercredi ou jeudi au 01 42 11 11 18 ou par mail arac.nationale@orange.fr ou encore par courrier à l’adresse de l’ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF.

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Cette si chère commission !!!

Il s’agit bien entendu de la commission consultative médicale (C.C.M.). Cette ancienne commission que bon nombre d’associations ont souhaité voir disparaitre, cette ancienne commission que bien des juridictions des pensions n’hésitaient pas à critiquer, refait surface avec des pouvoirs encore plus étendus. Cette commission consultative médicale avait été surnommée par un pensionné « le couperet de la guillotine ». Malgré les oppositions, voilà qu’un arrêté du 3 décembre 2018 du ministre des Armées, du ministre de l’intérieur et du ministre des outre-mer, établit la liste des dossiers de demande de pension militaire d’invalidité obligatoirement soumis à l’avis de la C.C.M. et cette liste est loin d’être courte et sans incidence sur le droit à pension. La liste : 1 - Première demande pour une infirmité dont le taux d’invalidité est égal ou supérieur à 60 % 2 - Première demande pour état de stress post-traumatique (névrose traumatique) 3 - Première demande pour une af-

fection résultant d’un syndrome d’immunodéficience acquise, d’une intoxication pour l’amiante, d’une atteinte par des radiations ionisantes, d’une affection d’origine thérapeutique ou faisant suite à une vaccination réglementaire, d’une agression ou d’un harcèlement. 4 - Première demande pour une affection résultant d’un acte de terrorisme, dès que celle-ci atteint un taux de 10 % 5 - Dossier comportant l’application de l’article L 121-8 du code des P.M.I. (affection incurable) 6 - Toute demande comportant la prise en considération d’une affection décomptée en majoration au guide barème des invalidités 7 - Dossier de révision de pension pour aggravation d’une infirmité déjà pensionnée imputable par preuve ou par présomption d’aggravation 8 - Dossier relatif à l’application des articles L121-9 et L154-2 (militaires) et L124-9 et L 154-3 (victimes civiles) du code des PMI 9 - Toute demande formulée pour un invalide décédé avant expertise. 10 - Dossier de renouvellement de pension en cas de désaccord sur le taux d’invalidité entre le médecin expert et le médecin de l’administration, lorsque le dossier est relatif à un état de stress-pos-traumatique (ou névrose traumatique), d’un syndrome d’immunodéficience acquise, d’une intoxication par l’amiante, d’une atteinte par

des radiations ionisantes, d’une agression ou d’un harcèlement. 11 - Dossier relatif à l’attribution de l’allocation aux grands invalides prévue à l’article L131-2 du code des PMI (allocation n° 9) 12 - Dossier relatif à la première application des articles L125-11 et R132-6 du code des PMI ou à la modification du groupement prévu par les articles lors d’un renouvellement ou d’une révision de pension. 13 - Dossier relatif à la reconnaissance du droit à pension d’ayant cause en raison de la relation médicale entre l’affection ayant entrainé le décès et, soit le service, soit la ou les infirmités pensionnées. 14 - Tout dossier pour lequel l’allocation aux grands mutilés L132-1 et L132-2 du code des PMI est proposée pour la première fois. Le terme de dossiers soumis pour avis à la CCM est un euphémisme quand on sait que l’administration suit toujours l’avis de la CCM. Ce n’est donc plus un avis, mais un « ordre » donné par le ministère du budget. Que personne ne se trompe, quand on connait la « sévérité, la rigueur et l’injustice » de cette CCM. On peut réellement se demander si désormais une demande de P.M.I. aboutira à l’amiable. Surtout que les demandeurs ne se découragent pas et engagent des procédures devant les juridictions compétentes (désormais administratives).

Compte rendu de la réunion du 5.02.2019 au ministère des armées (G8) Sous la présidence de Mme Darrieussecq avec la directrice générale de l’ONAC, Mme Rose-Marie Antoine. Deux informations : le service national universel, le monument pour les OPEX. 22 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

1 - Service national universel Ce projet comporte deux phases : – 1 phase obligatoire d’un mois en deux fois deux semaines Cette première période sera une pé-

riode de cohésion, après la classe de 3e pendant quinze jours. Réception des jeunes dans des centres aménagés. – 2e période obligatoire de quinze jours soit individuelle, soit collective. Ensuite engagement volontaire de 3 à


VOS DROITS LE RÉVEIL 6 mois pour les jeunes de 18 à 25 ans (environ 7 000,000 jeunes). Ce service va monter en puissance chaque année. Il va démarrer la seconde semaine de juillet 2019 : 1re période de cohésion où les jeunes se retrouvent ensemble. Il existera un centre par département et un département par grande région. Les premiers départements sont une douzaine : (Ardennes, Cher, Creuse, Guyane, Haute Savoie…) sera créé un module de défense pour découvrir le rôle des armées, des forces de sécurité intérieure, ainsi qu’un module mémoriel (ONAC et Associations ont un rôle à jouer).

Après ces informations, la représentante de l’ARAC a insisté sur la réunion d’une commission tripartite pour la revalorisation du pont de pension. Poursuite du travail et des revendications des conjoints survivants, car certains conjoints survivants perçoivent une pension inférieure au seuil de pauvreté. Madame la Secrétaire d’Etat a bien précisé qu’elle tient à conserver les droits acquis et afin de résister à a chasse aux « niches fiscales » à ne pas accorder de droits nouveaux. Problème des décorations : 402 légions d’honneur ont été décernées en janvier 2019.

6 par le Premier Ministre, aucune dans le contingent du ministère des armées. Il faudrait ouvrir un contingent pour les associations mémorielles qui sont le point d’avenir pour la Secrétaire d’Etat aux AC et VG. Problème du Rwanda : 25e anniversaire du génocide Rwandais ?? Rien n’est encore complétement décidé. Problèmes de l’ONAC : 3 collèges. Le 2e collège subit une diminution importante de ses membres dure aux décès des anciens combattants. Les représentants des OPEX sont de plus en plus nombreux, mais maintien des ACVG de la 2e guerre mondiale, Indochine, Corée et Afrique du Nord.

Formation des formateurs Cela concerne l’encadrement dans les centres, et les encadrants devront avoir une compétence militaire et civile. Recours à des anciens militaires pour devenir ces encadrants, ou alors à des réservistes. Les intervenants dans le module Défense devront être des militaires en tenue. Pour la phase de 3 à 6 mois des réservistes pourront venir aider les militaires des armées. Une question a été posée quant à la protection médicale et juridique de ces jeunes. Aucune réponse n’a été donnée car rien ne semble encore prévu à ce sujet ou bien cela veut « demeurer secret ». 2 - Monument OPEX Uniquement pour les OPEX après 1975. Sont prévus une sculpture, les noms et l’aménagement du Parc Citroën. La sculpture est à la phase de la fonderie. Les noms à inscrire seraient au nombre de 544 et pour les morts pour la France. L’aménagement du Parc André Citroën et l’inauguration sont prévus fin septembre 2019. La plaque commémorative des combattants en OPEX prévue à l’Arc de Triomphe sera posée dans le courant de l’année 2019.

Réunion nationale du 22 janvier 2019 La commission nationale attribue 9 439 Cartes du combattant !!!! Réunie le 22 janvier 2019 à l’Office national des Anciens Combattants (ONACVG) aux Invalides, sous la présidence EFFECTIVE de la Secrétaire d’Etat Geneviève Darrieussecq, la Commission Nationale a attribué 9 439 cartes du combattant dont 8 524 concernant les militaires ayant servi 120 jours au moins en ALGERIE entre JUILLET 1962 et JUILLET 1964. Cette mesure d’égalité des droits, attendue depuis des années et enfin votée au Budget 2019, devrait entraîner la délivrance de plus de 50 000 cartes assorties de la Retraite du Combattant et (compte-tenu de l’âge des bénéficiaires) du bénéfice d’une demi-part fiscale supplémentaire (non cumulable). Elle entraînera l’accroissement du nombre de réunions de la Commission Nationale qui - pour 2019 - sont prévues les 22 mars, 21 mai, 9 juillet, 24 septembre et 17 décembre. A noter que, parmi les 9 439 cartes délivrées, 793 le sont au titre des combattants OPEX, 392 de la guerre d’Algérie (1952-1962) et UNE à un Ancien Combattant de la guerre 1939-1945, âgé de 99 ANS. Rappelons que la carte du combattant - outre le port de la Croix du combattant ouvre droit à la RETRAITE DU COMBATTANT et permet d’accéder à la constitution d’une RENTE MUTUALISTE ANCIEN COMBATTANT non imposable. Pour en savoir plus et recevoir de l’aide dans vos démarches s’adresser à : La Mutuelle Familiale – Groupe de l’Arac – 52, rue d’Hauteville - 75487 Paris Cedex 10. Email : mutuarac@mutuelle-familiale.fr – Tél. 09 888 100 16.

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Carte du combattant pour les militaires en Algérie après le 2 juillet 1962

Cette nouvelle avancée pour le droit à réparation peut contribuer à la mémoire pour la paix et l’amitié entre les peuples L’arrêté du 16 décembre 2018 va enfin clarifier la situation des militaires restés ou affectés en Algérie après le 2 juillet 1962. Dans une partie du message adressé aux Assises nationales de l’U.F.A.C en octobre 2018 Madame Geneviève Darrieussecq confirmait cette inscription au Projet de Loi de Finance 2019 qui concernerait 50 000 personnes. Cependant, les termes employés « militaires stationnés pendant au moins quatre mois sur le territoire algérien » pouvaient soulever une certaine incompréhension. Heureusement, comme l’a souligné notre camarade Michel DESRUES, at-

tentif aux questions de droits, l’arrêté ministériel apporte des précisions sur la forme et sur le fond. Le Code des pensions militaires et des victimes de guerre ajoute parmi les Etats et territoires concernés : Dans le cadre des missions menées en Algérie après le 2 juillet 1962 conformément aux accords d'Evian Comme l’avait rappelé Michel, ceci ne représente donc pas une “faveur”, mais l’extension de ce droit à réparation obtenu par les anciens combattants et victimes de guerre. La participation

militaire à des opérations extérieures comporte toujours un risque : 535 militaires ont été reconnus “morts pour la France” en Algérie, après le 2 juillet 1962. A juste titre, certains rappellent tou-

3 juillet 1962

1er juillet 1964

tefois que cette période ne tient pas compte des soldats français longtemps présents au Sahara algérien, notamment dans les bases d’essais de l’arme atomique.

L’armée française dans l’Algérie devenue indépendante Etant concerné, je me suis permis de rappeler ma situation personnelle. Certes l’importance du risque que nous encourions ne peut être comparée à celle de nos grands-parents ou parents au cours des deux guerres mondiales ; ni, à celle de nos aînés qui se retrouvèrent pendant 24 voire 30 mois, au cœur de multiples affrontements. En 1954, une véritable guerre s’amplifia dans ces départements français d’Algérie et du Sahara où la population indigène appelés « musulmane » n’avait toujours pas les mêmes droits civiques, juridiques et sociaux. Guerre qui éclata également dans les « Protectorats français » de Tunisie et du Maroc. Significatif, le diplôme de la Médaille commémorative qui me fut attribué le 26 août 1963 portait le même intitulé 24 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

que pour nos aînés « Opération de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord – Agrafe Algérie ». Nos camarades notamment à l’ARAC le savent, il fallut des dizaines d’années d’actions pour que cette guerre coloniale ne soit pas rangée dans un recoin de l’Histoire et être enfin reconnue officiellement… en juin 1999. On le sait, l’indépendance du peuple Algérien sur la base des accords d’Evian fut approuvée très largement par référendum en France, puis en Algérie. Mais, beaucoup l’avaient oublié, la présence de l’armée française, prévue par ces accords demeura deux années après l’indépendance Les « opérations militaires » ne se sont pas arrêtées le 2 juillet 1962. Les militaires français, principalement

des jeunes appelés du contingent, se trouvèrent confrontés les premiers mois dans des conflits aggravés par le refus de l’indépendance entre une partie de la population « européenne » attisée par l’O.A.S. et la population algérienne. Après 132 années de colonialisme, cette guerre avait apporté la mort de près de 30 000 militaires dans l’armée française, des centaines de milliers parmi les algériens et les blessés, les traumatisés, les drames, les familles déchirées… tout cela ne pouvait que laisser de lourdes séquelles.

Une situation parfois contradictoire Dans ces premières années de la République algérienne, à peine âgé de 19 ans ½, j’étais affecté en mars 1963 dans la grande base d’Hussein-Dey dans la banlieue d’Alger. J’ai constaté pour


VOS DROITS LE RÉVEIL

Georges Ploteau membre du BN arac et Bruno Drweski historien membre du CN Arac à Rennes.

ma part des situations en apparence contradictoires. Chaque fois que je l’ai pu, j’ai découvert Alger et le nord de cette Algérie nouvelle que je cherchais à comprendre. Moments de sympathies voire d’amitiés avec des algériens qui échangeaient sur notre situation de jeunes appelés ; mais reconnaissons-le des moments parfois plus difficiles : la garde en haut des miradors de la base deux nuits par semaine, ou des journées entières du samedi ou du dimanche, à trois fois des coups de feu venus d’on ne sait où, probablement de simples intimidations, cris et jets de cailloux dans des endroits isolés par des bandes

d’enfants… Sur le terrain du Caroubier voisinant la base, les grandes manifestations officielles avec les dirigeants politiques et militaires algériens amenaient dans des cars archis bondés des milliers d’algérois brandissant les drapeaux : parfois des petits saluts amicaux à notre égard, mais aussi les youyous de colère des épouses de moudjahidines décédés. Face à ces rassemblements la garde était doublée, les munitions quadruplées. Il fallait surtout garder son sang-froid, ne pas trop exhiber notre petit armement, la « Mat 49 » !

Une reconnaissance justifiée De plus nous, les appelés, voudrions souligner quelques éléments. Une solde mensuelle de… 11 francs ou 12,50 francs nous était alors octroyée. Le personnel que j’avais remplacé dans mon travail de jour au Commissariat de l’Air recevait une paie mensuelle d’au moins 500 francs. Mes camarades faisaient également pour cette même solde un travail difficile d’ouvriers professionnels. Nous dormions dans des baraques devenues insalubres, des

grosses difficultés pour la nourriture quotidienne, quelques robinets pour l’hygiène. Donc les risques, l’éloignement, le confinement dans cette base qui ne comptait plus en févier 1964 qu’une soixantaine de trouffions et une vingtaine de sous-officiers et officiers. On chantait « la quille viendra ! » en gardant quand même le sourire, le moral, on acceptera même souvent de nouvelles tâches et responsabilités devenues nécessaires. Nous avions pu obtenir, il y a quinze ans le Titre de Reconnaissance de la Nation, mais cette nouvelle mesure nous semble justifiée. Et, pour un certain nombre d’entre nous, alors jeunes militants pacifistes, la reconnaissance de cette période doit nous inciter à développer avec l’ARAC notre « Combat pour la Paix pour la Vie ». Oui, après toutes ces années de guerres, d’incompréhensions un Traité de paix, de coopération et d’amitié devrait être signé entre l’Algérie et la France. Georges Ploteau

Pour que votre univers reste lumineux s ENTRETIEN D’IMMEUBLES s REMISE EN ÉTAT s TOUS DÉBARRAS s NETTOYAGE PARKING s NETTOYAGE VITRES

Entreprise de Propreté et de Services

56, rue Louis Blanc s 75010 PARIS s Tél. : 01 46 07 53 17 s Fax : 01 42 05 97 88 s Email : scotnet@scotnet.fr

LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 25


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Angoulême (16)

Les deux porte-drapeaux d’Angoulême.

Bordeaux (33) Stèle Gonfran LABREGERE ce 11 novembre 2018 après le dépôt de gerbes, lecture du message par une jeune fille. Monsieur le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont a remis l’insigne de 30 ans de porte-drapeau à Michel Anger. Après la cérémonie, le président a remis l’insigne des 100 ans de l’ARAC à Pierre MARAIS, notre jeune porte-drapeau. L’ARAC a convié les participants à un café.

Manif à Bordeaux-interpro et unitaireet où s'étaient joints les Lycéens. Environ 4000 manifestants. Les adhérents et militants de l'ARAC-33 présents ont agi pour la Paix et la solidarité dans une France de progrès et souveraine.

et de la médaille de porte-drapeaux en présence de M. le maire de Bagnolet. Extraits de l’intervention de Michel Chaput : « Aujourd’hui nous honorons des bénévoles de l’Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Tout d’abord les porte-drapeaux. Ils sont fiers d’avoir l’honneur de porter l’emblème de la France, fier d’afficher les valeurs de la République et ainsi de rendre hommage, au nom de la nation française aux combattants et aux disparus de tous les conflits.

L’obtention du diplôme d’honneur de porte-drapeau est décernée, après l’avis de la commission, par le Préfet et permet de porter un insigne.

Bagnolet (93) Cérémonie le 11 novembre dernier salle Pierre et Marie Curie à Bagnolet, devant 150 personnes pour honorer des adhérents de l’ARAC de l’ORMC

De gauche à droite, le président de l'Ulac, Michel Chaput, Gisèle Tata, Jean Yves Bertin, Daniel Mireau, Frantz Romain.

Hommage à Georges DOUSSIN Extraits du discours de Jacques Goutorbe, Président de l’ARAC 84 et Membre du bureau national. « L’ARAC, la libre pensée, la ligue des droits de l’homme, le mouvement pour la paix rendent hommage à Georges DOUSSIN. Son épouse, Irène, et ses enfants sont sensibles à cet acte de respect et d’amitié. Le 5 novembre 2016, notre camarade Georges DOUSSIN, officier de la légion d’honneur, nous quittait à 85 ans, à Robion (84). Un homme, un dirigeant, qui a consacré toute sa vie au militantisme, au bénévolat, un citoyen engagé, qui n’a cessé de lutter pour le bonheur. Tous ceux et celles qui ont eu la 26 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

Aujourd’hui nous honorons monsieur Frantz Romain, Daniel Mireau et JeanYves Bertin. Nous honorons également notre amie Gisèle Tata, trésorière de l’ARAC depuis 18 ans. L’attribution d’une médaille de l’ORMCM en reconnaissance de leurs engagements militants, bénévoles aux services de nos compatriotes.

9 novembre 2018

chance d’être son ami(e), de militer, d’agir dans la confiance et le respect, pour les idéaux « Liberté – Egalité – Fraternité », aujourd’hui, ressentent un honneur et une fierté de l’avoir connu tant son exemple reste d’actualité. Georges a toujours considéré que l’histoire, la mémoire qui lui ont été transmis, dès sa jeunesse, ont construit le citoyen responsable qu’il était. « La vérité quoiqu’il en coute » disait-il, tenir compte des faits réels. Telles les conséquences des guerres, 14/18, 39/45, l’Indochine, l’Algérie, les enjeux d’aujourd’hui. Ce qui nous impose : « la guerre, à la guerre ! » Georges restera l’exemple courageux, sans concession, sans interruption. Le

Georges Doussin.

combattant antifasciste, antiraciste, profondément laïque et surtout un combattant inépuisable pour la paix. Il a contribué à l’ARAC d’aujourd’hui en rappelant que la paix dans le monde découlerait du combat, pour le respect des peuples, de leur souveraineté ainsi que la dignité humaine et d’un monde sans arme.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL Georges DOUSSIN nous a légué deux livres de références : « Mémoires » et « combattants pour la vie ». Nous avons là nos repères et une véritable feuille de route pour l’ARAC ! Il sera à l’initiative de la constitution du village de l’amitié Van canh au Vietnam. Il en est aujourd’hui le président d’honneur. Comment oublier que Georges a été un dirigeant visionnaire. Il a recherché de nouveaux dirigeants, nationaux, départementaux, avec le souci du ren-

forcement constant de notre association et de ses ressources financières. Il a participé à la transformation de notre mensuel « Le réveil des combattants » afin qu’il corresponde aux exigences des confrontations complexes de l’actualité d’aujourd’hui. Il jouera un rôle capital pour préserver notre mutuelle qui deviendra « La mutuelle Familiale – Groupe ARAC ». Je me souviens au congrès du Havre en 1993, il me citait un extrait de Jacques BREL : « A force d’aimer,

Saint-Pourçain-surSioule (03) La section ARAC de Saint Pourçain a réuni ses adhérents pour la remise de cartes 2019 une stabilité des effectifs avec 37 adhérents. Cette assemblée a permis au secrétaire Christian Bertrand de donner diverses informations : 1) revalorisation de la retraite du combattant suite à un arrêté du 5 novembre 2018. Celle-ci s’élèvera dorénavant annuellement à 751,40 euros (soit 375,70 euros par échéance semestrielle) avec paiement des arrérages de retard à compter du 1er janvier 2017. 2) Attribution de la carte de combattant pour les militaires présents en Algérie 120 jours au moins entre le 1er juillet 1962 et le 1er juillet 1964. 3) Note du Ministère sur la tenue vestimentaire des porte-drapeaux lors des cérémonies officielles. 4) communiqué de l’UFAC suite à la profanation inacceptable de l’Arc de Triomphe et de la Tombe du Soldat Inconnu.

Saint-Germain-desFossés (03) La section de Saint Germain a tenu son assemblée générale sous la présidence de Marcel Pommier en présence de Christian Bertrand secrétaire départemental.

nous aurons dans nos mains, ami, le monde entier ! ». Ce soir, avec vous, avec la direction nationale, nous proclamons que Georges restera à jamais, avec sa modestie exemplaire, un défenseur sans relâche de la mémoire de notre peuple, pour un monde de Paix et de bonheur. Nous sommes fiers d’avoir agi, milité avec lui, d’avoir compté parmi ses amis. Georges restera un grand Monsieur ! »

Ruelle (16) L’association, forte d’une trentaine d’adhérents, compte travailler auprès de la population et des scolaires, autour de l’histoire des guerres, et de la paix, menacée par l’actualité internationale. L’association, qui n’est pas réservée seulement aux anciens combattants mais aussi aux pacifistes, tient à s’ouvrir davantage aux combattants de la paix. Le bureau a été renouvelé pour deux ans, ses membres sont Marcel Pommier, Alexis Mayet, Maurice Burtet, Gabriel Estenoza, Jeanne Rousseau, André Bardet et Henri Pelletier.

Commentry (03) L’assemblée générale de la section de Commentry s’est tenue sous la présidence de Pierre Combémorelle. Après la lecture du bilan 2018, trois camarades de la section (André Berthon, Roger Durin, Georges Valton) furent décorés de la médaille d’honneur de l’ARAC en présence de Christian Bertrand et Jeanne Rousseau, respectivement secrétaire et trésorier départemental.

Ce mardi 15 janvier 2019 à 15 h, JeanPierre Colas a présidé la cérémonie du souvenir de la clairière de la Braconne où dix résistants âgés de 16 à 45 ans furent fusillés. Des personnalités locales civiles et militaires, entourées des familles et amis et les associations d’anciens étaient présents. Poèmes de Michel David, membre de l’ARAC, allocution du maire de Ruelle sur Touvre (résister contre l’obscurantisme, le repli sur soi et l’ignorance. Trois exigences qui doivent animer les consciences). Dépôt de gerbes, le chef de cabinet de la Préfecture, le maire de Ruelle et de Brie, le conseil départemental et les associations. Une délégation s’est rendue à la stèle située dans la zone du 515e Régiment du Train pour un hommage à la mémoire de deux maquisards fusillés à cet endroit.

Jean-Pierre Colas 15 janvier 2019 cérémonie des fusillés de Braconne en 1944. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Malakoff (92) Comité du Village de l’Amitié L’ARAC avec le comité de Malakoff du Village de l’Amitié et en partenariat avec l’ACCA ont organisé un repas vietnamien le 13 décembre 2018 pour aider les victimes vietnamiennes qui continuent à être atteintes par la dioxine, dite agent orange, de la guerre chimique menée par l’ar-

mée américaine de 1961 à 1971 ravageant plusieurs contrées où la végétation ne fait toujours pas surface. Ce poison à base de dioxine fabriqué par la firme Mosanto, célèbre pour ses pesticides, a reconnu sa responsabilité envers les militaires américains intoxiqués en le manipulant alors qu’il n’a jamais reconnu sa responsabilité envers les victimes vietnamiennes. Les procès intentés par le Vietnam n’ont jamais abouti. 40 ans après les conséquences de ce

puissant toxique persistant, se font toujours douloureusement sentir sur des milliers d’enfants : « cancers, malformations, troubles neurologiques, cécité, surdité ». A l’occasion, d’un repas solidaire et une tombola, les dons ont été nombreux et la journée fructueuse, avec l’objet de contribuer aux multiples activités du village de l’amitié, dans un monde de paix et de fraternité. Jacqueline Jacquemin

Bouches-du-Rhône (13)

Fouesnant (29)

Vendredi 25.01.2019, L’ARAC 13 s’est rendu au lycée Professionnel de l’Estaque, 25 élèves avec leur professeur M. Julien Blaise, qui attendait les anciens appelés du Contingent ayant participé à la guerre d’Algérie, pour une série de questions ayant trait à ce conflit, à cette guerre qui ne voulait pas dire son nom. C’est avec émotion que les papis ainsi surnommés par les élèves ont répondu et commenté leur vécu, entrecoupés parfois de longs silences et aussi d’une larme à l’œil, deux heures de questions réponses. Merci au professeur pour ce travail de mémoire, car nous savons que

Voici une photo d’un monument aux morts de la guerre 14-18 qui reprend le slogan de L'A.R.A.C GUERRE à la GUERRE (Expo de mémoire et de paix qui était à l'Archipel de FOUESNANT)

vous allez faire une exposition avec photos vidéos, témoignages. Merci à Jean-Claude Carlo Secrétaire Général ARAC 13 pour son implication, merci aux Intervenants Benoit Iride Président ARAC de Vitrolles, Alain Clavero de Vitrolles, Guy Marini Président ARAC de Fos/Mer, Jacques Goutorbe Président Départemental ARAC Vaucluse. De cette rencontre, personne n’en est sorti indemne. Patrick Saintenoy.

Henri Barbusse, son ARAC à Mallemort Dans le cadre du centenaire de 14/18, la municipalité de Mallemort dans les Bouches du Rhône n’a pas failli à son devoir de mémoire et d’hommage à nos poilus « victimes de la guerre ». L’ensemble des associations Anciens Combattants, culturelles, jeunesse, théâtre, cinéma, sportives, collèges, écoles de la ville, uni et animé par Mme Françoise Fraucomprez, et de Mme Frédérique Relu bibliothécaire à la médiathèque y ont participé. Initiatives, expositions, pièces de théâtre, films, rencontres et débats, l’ARAC, association de 1917, a été à l’honneur 28 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

par son exposition, lors d’une soirée rencontre-débat le 19 novembre sur le thème « Henri Barbusse, un homme, une vie » présentée par Paul Markidès, président des Amis d’Henri Barbusse. Pourquoi une telle boucherie ? Pour qui ? Jacques Goutorbe, au nom de l’ARAC a remercié les participants, la municipalité, représentée par Mme Marcelle Brémon, adjointe au maire. Remerciements à Patrick Saintenoy (président ARAC 13) et de Jean Lamprai (président arac Lambesc/St Gannat) et aux représentants des associations AC.

J. Goutorbe rappelle que l’ARAC, a décidé en tant qu’héritiers des poilus, d’agir sans relâche et rappelle les états généraux de la paix, tenus le 21 avril dernier à Paris, pour la souveraineté des nations, pour le respect et le bonheur des humains. Sauver notre belle planète terre. Cela, mesdames, messieurs, serait de notre part, le plus efficace et respectueux acte d’hommage que l’on ferait à nos poilus et la paix dans le monde. Jacques Goutorbe Membre du Bureau national de l’ARAC


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Charleville-Mézières (08) 14 novembre 2018 - Les fusillés pour l’exemple réhabilités à la bourse du travail Les présidents de la République s’y refusent depuis des années ? Un collectif (Libre pensée, CGT, Ligue des droits de l’homme, PCF et Association républicaine des anciens combattants) a décidé de proclamer la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la

Grande Guerre, en dévoilant dimanche une plaque-hommage dans la cour de la bourse du travail. Une façon d’honorer la mémoire des 650 soldats exécutés pour « désobéissance militaire » pendant le conflit. 180 personnes sous un déluge de pluie

Gironde (33)

24 janvier 2019 - Événement fructueux sur le rond-point de Ste-Eulalie accueil fraternel et sympathique : les Anciens Combattants ? BIENVENUE ! Rencontre avec celles et ceux qui, comme à l’ARAC, expriment leurs besoins, luttent pour une France de progrès de justice sociale et souveraine. Rencontre dans la fraternité et la camaraderie, nous nous sommes parlés, appris à nous connaître, nous avons échangé. Bref, nous nous sommes reconnus : nous portons les mêmes valeurs, les mêmes besoins que M. Macron prend tant de peine à ne pas

pour le dévoilement d’une plaque installée sous celle rendant honneur à Jules Fuzelier dans la cours de l’UD-CGT. Projection du film Blanche Maupas.

Eure et loir (28) entendre, derrière ses forces de l’ordre. Mêmes exigences de dignité, de justice sociale, de droits et Libertés, de souveraineté et des valeurs républicaines de la France et du citoyen au quotidien. Sur la cinquantaine de personnes présentes, dans leurs diversités (Jeunes, retraité(es)s, aides-soignantes, routiers, métallos, et beaucoup de femmes...) toutes et tous ont abondé dans le même sens. C’est URGENT, M. Macron ne doit plus se « cacher derrière son ton arrogant et méprisant, ni derrière sa police ou son show du grand débat ! » Le “traité d’AIX la Chapelle” (patrie des émigrés pendant la Révolution française) avec Mme Merkel, a pesé lourd dans leur détermination à ne rien lâcher : il y a de quoi ! Ouvrons-leur les portes de notre grande ARAC pour ceux qui le souhaitent.

L'assemblée générale de l'Eure et Loir s'est tenue à chartres le 13 février. Il a été fortement question de la paix, comment donner suite aux états généraux de l'ARAC de l'an passé et de la rencontre organisée dans ce département sur ce sujet. La discussion a aussi pointé l'urgence de renforcer notre association par l'action et la venue d'hommes et de femmes qui ont toutes leurs places en tant que combattant pour la paix.

Gueugnon (71) Cérémonie du 11 novembre A Gueugnon, l’ARAC a été mise à l’honneur en tant qu’association née pendant la première guerre à l’initiative de quatre poilus combattants Barbusse, Couturier, Lefebvre et Bruyère. Association des combattants pour la paix, de défense de la République a pendant cent ans a marqué l’histoire de la France, œuvré au maintien de la démocratie. La cérémonie s’est déroulée toute la matinée : au monument aux

morts où une chorale des enfants des écoles est intervenue après lecture des morts par d’autres enfants et des dépôts de gerbes devant une délégation de sapeurs-pompiers, de nombreuses associations du monde Combattant, patriotiques de mémoire, de l’harmonie de la

Chorale et en présence d’un un public occupant toute la place. Dans un Foyer Municipal comble avec, intermède musical et le discours Liliane Rehby, Présidente de Saône et Loire, et de la section de Gueugnon, lecture de la déclaration du 11 novembre de L’ARAC, cette commémoration honore tous les poilus de cette guerre, dont ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de la France. La place de l’ARAC dans ces 100 ans écoulés et la place des femmes dans la guerre, celles qu’on oublie trop souvent. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Hérault (34) Section Vias

Aisne (02)

Comme tous les ans, le bureau a invité ses adhérents et amis à un moment convivial, jeudi 24 janvier 2019 et venir déguster la galette. Le Président souhaitant le bonsoir à tous, a fait une courte allocution, déplacement de la stèle du 19 mars sur le territoire de la commune. Et l’élection de deux membres de la section de Vias, à l’ARAC du Département

Remise des médailles lors de l'assemblée générale de la section de Gauchy du 19/01/2019. de l’Hérault. Jean Gaillard comme Président ARAC 34 et Joël Pichon Secrétaire général ARAC 34. A l’issue de la cérémonie les invités heureux, sont retournés chez eux.

Chenove (21) Visite annuelle à Odile Selb Boge. ODILE est née un 13 juillet 1917, marquée par le retour de son père de la guerre de 1914/1918. Elle entre dans la résistance sous le nom de RENEE et est agent de liaison d’un certain CAMILLE alias (PIERRE GEORGES) qui n’était autre que le colonel FABIEN ce qu’elle apprendra beaucoup plus tard. Dénoncée, arrêtée le 16 novembre 1943, emprisonnée à Besançon puis à Fresnes, elle est déportée au camp de RAVENSBRUCK en Silésie du 19 avril 1944 à fin 1944.

Le 7 mai 1945 ODILE est libérée et rapatriée en France. Dès son retour à VESOUL, ODILE va témoigner dans les écoles, les collèges et lycées pour le Concours National de la Résistance et de la Déportation et accompagne des groupes au camp du Struthof. Nous lui avons rendu visite ce 15 janvier 2019 pour lui remettre sa carte d’adhérente de l’ARAC. Odile a rendu un hommage à son frère fusillé en lui dédiant un livre : « la trajectoire d’une vie combattante » édité par l’ANACR de HAUTE SAONE. Ce livre est en vente à la Fnac de VESOUL.

Ardennes (08) Forts d’une première initiative à l’occasion du 11 novembre, nos amis et camarades des Ardennes ont mis en place une section locale à Charleville-Mézières. Les représentants des sections présents ont décidé de créer un comité départemental avec une direction départementale. Président d’honneur, René Visse,

Président, Sylvain Dalla Rosa, secrétaire général, Philippe Paquis, Trésorière, Karine Laurent.

30 - LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019

Honneur aux femmes révolutionnaires 3 nouvelles adhérentes au cours de L'A.G. de la section Fleury-Saran

C’est la 10e voiture gagnée avec le tirage de la tombola de Noël du Réveil Après les départements de l’Essonne, du Nord, des Bouches du Rhône, de la Haute-Garonne, de la Gironde, de la Seine-St-Denis, du Lot, et du Puy de Dôme à deux reprises. C’est un ami du Val de Marne qui a gagné la voiture.

Loire-Atlantique (44) Dimanche 13 janvier 2018 remise de cartes de la section de St-jacques Loire Atlantique. Dans une ambiance festive et fraternelle, nous avons débattu du rôle

LOIRET (45)

et de la place que l’ARAC peut et doit avoir dans le combat pour la défense des droits, de tous les droits dont ceux des anciens combattants. La lutte pour faire vivre la mémoire pour le respect de la Charte des Nations Unies qui porte le droit international. Nous avons échangé sur les actions à mener avec l’apport de nos expositions pour continuer et renforcer notre lutte pour la paix.

Félicitations à Marc Foulon de Cachan (94). Merci encore à vous tous, qui par votre engagement et cette tombola, permettent à notre journal de continuer à vivre et à jouer son rôle pour la paix, l’antifascisme, la défense des droits et des valeurs républicaines.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Finistère (29)

Des drapeaux Drapeaux rouges logo et texte 70x100 – 20 €

Le 19 janvier, la section de Brest BMO a tenu son assemblée générale en présence d’Eric Guellec adjoint, Mesdames Jacqueline Héré adjointe et Claude Bellec conseillère. Le président a insisté sur le souhait de débattre, de convaincre, de rassembler et d’agir pour secouer ce vieux monde, pour gagner que les voies de l’égalité et du progrès social ne soit plus un rêve. Monsieur l’adjoint au maire a fait une intervention sur les rapports entre la municipalité et les associations d’anciens combattants. La trésorière a souligné la nécessité, pour être à la hauteur des enjeux, d’un renforcement surtout parmi les OPEX et les combattants pour la Paix. Des initiatives sont d’ailleurs envisagées en ce sens. Le renouvellement et le rajeunissement de l’association, et donc du bureau, sont aussi une des priorités. Les Anciens Combattants « plus particulièrement ceux qui ont servi dans le cadre de la conscription » continuent

Drapeaux rouges avec logo ARAC 50x70 – 10 € Pour lles défilé défilés, manifestations, if i pour les initiatives et marquer visuellement le rôle, la place et la présence de l’ARAC. Sans hésitation, procurez-vous auprès de l’ARAC, le drapeau de notre organisation.

A commander au siège de l’ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF Teresa : 01.42.11.11.11. ou par mail : reveil-des-combattants@wanadoo.fr – arac.nationale@orange.fr

à donner puisqu’ils servent, encore, de variable d’ajustement alors qu’ils ont donné les plus belles années de leur jeunesse. Enfin l’assemblée fait sienne la phrase d’Henri Barbusse, « Les principes républicains sont de tout côtés, ou trop attaqués, ou trop mal défendus. Il faut veiller sur la République ». Cet appel qu’il a lancé en juillet 1917, lors de la décision de créer l’ARAC, est aujourd’hui d’actualité. L’ARAC n’a jamais cessé de dénoncer

les causes des guerres et leurs conséquences. C’est la raison pour laquelle l’ARAC n’est pas et ne sera jamais absente du débat d’idées, du débat politique. L’histoire de l’association est marquée par cette détermination. Il est de la responsabilité de l’ARAC de contribuer à rassembler toutes les forces éprises de paix. Paix, droits, valeurs républicaines c’est cela qui doit être, porté et mis en œuvre, fiers de cet héritage, laissé par les anciens(es).

8 février 2019 : CHARONNE : 57e Anniversaire ETABLIR LA VERITE : UN LONG COMBAT Hommage aux neuf victimes de la répression du 8 février 1962. « La pire offense que l’on peut faire aux victimes, c’est l’oubli » disait Pierre Paraf (ancien président des amis de Barbusse). Les participants du Comité Vérité-et-justice-Charonne, dont l’ARAC se sont donné l’objectif de faire reconnaître par l’Etat son entière responsabilité sur la manière dont les policiers sont intervenus sur ordre du préfet Papon au métro Charonne le 8 février 1962. Depuis 57 ans, tous les gouvernements font la sourde oreille. Le silence et le

refus d’établir la vérité s’inscrivent dans une stratégie de l’oubli de deux massacres : celui du 17 octobre 1961. Celui du 8 février 62, au métro Charonne, manifestation organisée par les syndicats et les forces républicaines dont l’ARAC où l’on relève 9 morts dont notre camarade de l’ARAC d’Edouard Lemarchand. Bernard Hammache de la CGT-RATP et Jean-Luc Hacquet secrétaire de l’Union régional CGT IDF, du comité Vérité-et-Justice-Charonne, Patrick Le Hyaric, directeur du journal l’Humanité, le journal – plusieurs fois censuré – sont intervenus.

L’ARAC contribue à mener l’action avec sa revue Le Réveil des Combattants, afin que le gouvernement, les parlementaires prennent en compte ce nécessaire travail de vérité. La délégation de l’ARAC : Raphaël Vahé, Jacques Verrier, Henri Pouillot, Jean-Luc Colin, Claude Demazure, Jean-Claude et Jocelyne Salomon, Guy Sabis porte-drapeau, François Kaldor. LE RÉVEIL - N° 851 - FÉVRIER 2019 - 31


EMILE MEDARD EN 14-18 Frère d’armes et ami d’Henri Barbusse e Au 231 d’Infanterie Editions Les Sentiers du Livre Un livre que tout adhérent de l’Arac et des Amis d’Henri Barbusse aura du plaisir à lire et à relire et à garder dans sa bibliothèque. Mesdames Michelle et Lydie Marais sont petite-fille et arrière-petite-fille de Emile Médard, sous-officier ayant Henri Barbusse directement sous ses ordres d’abord comme sergent puis comme adjudant. De cette époque des tranchées, Médard et Henri Barbusse seront lié d’une très forte amitié qui se traduira par une correspondance suivie toute leur vie dans laquelle Henri Barbusse, fait unique, tutoie Emile (Henri Barbusse, dans sa correspondance, même avec Hélyonne, son épouse, emploie le « vous »). La dernière parie du livre est constitué des relations épistolaires entre ces deux amis. Elles racontent la vie du soldat au front de ce grand-père. Le récit est déjà, par lui-même, très intéressant, comme le sont tous les récits de la guerre 14-18 écrits par ceux qui ont vécu au jour le jour cette première guerre mondiale, la « Grande Guerre ». Mais, pour tout adhérent de l’ARAC et des Amis d’Henri Barbusse, ce livre est encore plus intéressant que pour tout autre lecteur. En effet, dès que commence le « journal de marche » du 231e d’Infanterie, abondent des citations extraites du livre « Lettres à sa femme » d’Henri Barbusse (Ces lettres citent Médard) et de nombreuses photos illustrant le quotidien du soldat en première ligne, dans la tranchée ou au bivouac de repos. Sur certaines photos, on peut mettre enfin un visage sur les noms des camarades de l’escouade du caporal Bertrand… (Bertrand, c’est Médard qui en est le modèle !). Mais Henri Barbusse n’est jamais photographié, et pour cause, puisque le photographe, c’était lui… (A l’époque il n’y avait pas de déclencheur automatique !) Dans ce « journal de marche du 231e », on pourra comparer, entre autres, le récit de Barbusse et celui de Médard, que ses soldats appelaient affectueusement « Milou », sur la « bataille de Crouy-sur-Aisne », celle de la cote 132, où s’illustra Henri Barbusse – (et son képi troué par une balle allemande), avec une carte « militaire » de cette bataille. Ce livre est un complément indispensable à ce que Barbusse rapporte de lui-même dans son livre – témoignage « Le Feu, journal d’une escouade ». De plus, les documents présentés dans ce livre sur Emile Médard sont une preuve irréfutable que, contrairement à ce qu’a écrit un certain Norton Cru – mensonge encore colporté aujourd’hui et difficile à faire disparaître Henri Barbusse a bien été soldat sur le front des batailles de la Somme, de l’Aisne, de l’Artois et de Champagne. Prix de l’ouvrage 24 euros - A commander en librairie


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.