Le réveil des combattants - Novembre 2018

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LA GUERRE DE 1914-1918 A PROVOQUÉ DE PROFONDS BOULEVERSEMENTS DANS LA VIE DE NOTRE PAYS

TAXE SUR LES CARBURANTS

ELECTION PRÉSIDENTIELLE VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL AU BRÉSIL : PESTE NOIRE À BRASILIA

NOVEMBRE 2018 - N° 849 - 5 €

80 %

des français sont aux côtés de ceux qui luttent, dans la rue, expriment leur colère

Soyons

Solidaires Que cherche le Président des riches dans sa négation permanente ? LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

11 novembre 2018 Le combat pour la paix toujours d’actualité L’ARAC fondée le 2 novembre 1917 par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier et d’autres poilus, n’a jamais imaginé qu’un hommage puisse être rendu aux maréchaux de la première guerre mondiale. La mise à l’écart des associations d’anciens combattants lors de la cérémonie officielle du centenaire pose en soi un problème. L’ARAC affirme qu’il est légitime de rendre un hommage appuyé aux millions de morts de tous les pays durant cette guerre. Mais honorer les maréchaux de France responsables de ces millions de morts, de centaines de fusillés pour l’exemple est immoral. Proposer d’honorer Pétain quand on connaît son rôle vis-à-vis des fusillés pour l’exemple, quand on sait que Clémenceau lui a retiré sa confiance et son haut commandement suscite beaucoup d’interrogations de notre part. Proposer d’honorer Pétain sachant son comportement vis-à-vis de l’occupant de 1939 à 1944 lui a valu d’être condamné à mort, peine commuée en indignité nationale en août 1945 est intolérable. Dans cette période où le Président de la République et son gouvernement si prompt à céder au nom de l’Europe à l’Allemagne, nos outils de défense et de dissuasions nationales, de partager avec le pays de Madame Merkel notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU, est inquiétant pour la souveraineté de la France et la place que veut donner le président Macron à l’Allemagne en Europe. Est-ce pour cela que l’on minimise les cérémonies de l’armistice du 11 novembre 1918 en France, et que notre pays sera représenté par son président le 18 novembre en Allemagne pour « le jour du deuil national allemand ». Au nom de la défense de la mémoire des Poilus, des Résistants de 39-45, la raison d’être de notre association, nous pousse à dénoncer cette intolérable position du Président de la République. C’est pour cela que l’ARAC continuera inlassablement son action pour la paix et la reconnaissance de la Charte des Nations Unies. IL y va de l’avenir des générations futures. Villejuif, le 8 novembre 2018

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ÉDITO LE RÉVEIL POUVOIR D’ACHAT : IMPOSONS L’EXIGENCE DES FRANÇAIS

SOMMAIRE Actualités 11 novembre 2018 Le combat pour la paix toujours d’actualité.................... 2 Taxe sur les carburants : la hausse serait destinée à compenser la taxe d’habitation ? ................................................................................................. 4 Taxe sur les carburants en 2018 : le gouvernement transfère 577 millions d’euros du budget de l’écologie vers le budget général ............................... 5 Mondial 2022 : nouvelle plainte contre Vinci pour travail forcé au Qatar .... 6 30 % des ménages déclarent avoir restreint leurs consommations d’énergie ....................................................................................................... 6 « Pharma Papers », les milliards de la sécu qui tombent dans les poches des labos ....................................................................................................... 7 Le budget de la sécurité sociale ponctionné par les milliards offerts au patronat ......................................................................................................... 7

International Grandes manœuvres de l’OTAN aux frontières de la Russie Trump souffle sur les braises .................................................................................................. 9 Vers un renforcement de la présence militaire britannique dans le nord de la Norvège ................................................................................................. 9 Election présidentielle au Brésil : Peste noire à Brasilia ................................. 10 Scandale Lafarge : L’argent du crime ............................................................ 12

Vos Droits Compte-rendu de la rencontre du 16 octobre au Sénat avec le rapporteur anciens combattants ............................................................. 22 Taxe d’habitation 2018 ................................................................................. 23 Augmentation de la retraite du combattant et des pensions de guerre . .... 24

Vie de l’ARAC Vie des Comités........................................................................................25-31

P. 13 . D O S S I E R La guerre de 1914-1918 a provoqué de profonds bouleversements dans la vie de notre pays

◗ Dans ce numéro : un carnet de bons de soutien et une enveloppe T

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0723-A06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, Laurence Gorain • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24, rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

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evant la colère qui s’exprime depuis des semaines avec force dans tout le pays, colère qui reçoit le soutien de plus de 80 % des Français, il est odieux, méprisant de la part d’un chef de l’Etat qui a supprimé l’impôt sur les grandes fortunes, multiplié les cadeaux aux très riches, aux patrons du CAC 40, de faire la sourde oreille. L’ensemble des manifestations, gilets jaunes, syndicats, etc. réclame plus de pouvoir d’achat, avec l’augmentation des salaires, des pensions, du SMIC et la baisse des taxes. Ce besoin du pouvoir d’achat est vital pour tous. M. Macron, droit dans ses bottes, continue sa politique. Chaque cadeau supplémentaire aux plus riches aggrave la crise et les difficultés, la misère pour de plus en plus de salariés, de retraités. On se croirait revenu au XVIIIe siècle au temps de Louis XVI quand Marie-Antoinette devant les manifestants qui réclamaient du pain les invitaient à acheter de la brioche. C’est le même mépris qui s’exprime aujourd’hui de la part du Président et du gouvernement. Il faut faire entendre la voix du peuple, la souffrance, entendre ceux qui tentent de survivre dans notre société. Ce dédain d’hier et d’aujourd’hui appelle à plus de démocratie, à plus de liberté, à plus d’égalité, à plus de fraternité. Les actions d’aujourd’hui doivent co conduire à la reconnaissance de la souveraineté du pe peuple. Al Alors M. Macron pourquoi cette provocation, pourqu quoi ce refus d’entendre, pourquoi l’utilisation de la violence pour imposer votre politique ? Voulez lez-vous mettre en place un pouvoir répressif ? Se Seuls 18 % des inscrits sur les listes électorales ont vo voté pour le président au 1er tour et c’est par défaut qu qu’il a été élu au 2e tour face à l’extrême droite. Cela Ce devrait amener M. Macron à plus de modestie et d’écoute des besoins des Français. Nous invitons tous nos militants, nos amis, les élus, à être présents sur ces manifestations. Il est grand temps de faire entendre le cri du peuple. La surdité du Président de la République et de ses ministres favorise la montée de l’extrême droite. Le silence du gouvernement ne peut que créer des risques de dérives irréversibles. L’ARAC, qui a toujours dans son histoire, été une association républicaine et antifasciste prendra toute sa place dans l’expression des exigences légitimes exprimée aujourd’hui dans ces colères et manifestations. Elle œuvrera à reconstruire une véritable démocratie dans notre pays. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Taxe sur les carburants : la hausse serait destinée à compenser la taxe d’habitation ? toute autre explication, le 8 novembre dernier sur France Info, en revenant sur un rendez-vous en septembre de cette organisation à Matignon.

Alors que le gouvernement justifie la hausse des taxes sur les carburants par la lutte contre le réchauffement climatique, François Carlier, le délégué général de l’association de défense des consommateurs CLCV, a donné une

« Clairement, à Matignon ils nous ont dit : Pour supprimer la taxe d’habitation pour 80 % des Français, on a besoin d’augmenter de beaucoup les taxes sur les carburants. Ce sera la seule taxe qu’on va augmenter mais on a besoin de le faire sinon on ne peut pas faire les autres réformes fiscales » a affirmé F. Carlier. Lors de cette réunion, la CLCV avait demandé au gouvernement de faire “un geste pour le pouvoir d’achat” en augmentant les taxes d’un centime par litre pour l’essence et de trois pour le

diesel. Mais “ils n’en veulent pas”, dit le délégué général de la CLCV. Il a également critiqué le fait que le gouvernement demande aux collectivités ou aux entreprises de mettre la main à la poche pour financer la transition énergétique. « Aller chercher à d’autres portes, c’est de l’impolitesse, de mon point de vue ». « Les recettes fiscales sur le carburant et le fuel, c’est l’Etat qui les encaissent c’est plus de 30 milliards d’euros. Cela va dans les caisses de l’Etat. Ces recettes sont en forte hausse. S’il y a un acteur qui doit financer la transition énergétique, c’est l’Etat, car c’est celui qui encaisse les taxes » dénonce-t-il. Source : France Info

Le coût caché de l’école obligatoire dès 3 ans Même si la Loi Blanquer ne va pas entraîner d’afflux massif d’enfants en maternelle à la rentrée 2019, elle risque tout de même de peser sur les finances locales. C’est une réforme que beaucoup considéraient comme symbolique. L’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire de 6 à 3 ans commence pourtant à faire tousser les maires. En cause, le poids que la réforme pourrait faire peser sur les finances locales. Lorsqu’en mars Emmanuel Macron annonce qu’il veut rendre l’école obligatoire dès 3 ans, . Et pour cause : c’est une première depuis 1959. Beaucoup toutefois rient sous cape. Selon les statistiques du ministère, 97,8 % des 3 ans vont déjà à l’école. Un taux qui frôle les 100 % dès 4 ans. Autrement dit, cette loi, qui doit être votée en janvier ou février, ne change rien ou presque. Seuls 26 000 écoliers supplémentaires vont être accueillis en septembre prochain. Une goutte d’eau 4-

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qui va pourtant obliger les municipalités à mettre la main au portefeuille. La loi Debré de 1959 prévoit que les mairies participent dans les mêmes proportions aux frais de scolarité des enfants de leurs communes, qu’ils soient dans le public ou le privé sous contrat. « Jusqu’ici, ce financement était facultatif pour les moins de 6 ans. Mais avec la réforme, ça va devenir obligatoire », s’alarme Damien Berthiller, président du Réseau français des villes éducatrices. Et de rappeler que le coût d’un enfant en maternelle est environ deux fois plus élevé qu’en élémentaire. Là où l’affaire prend un tour baroque, c’est que le projet de loi Blanquer ne comprend des compensations que pour les communes qui, jusqu’ici, ne finançaient pas les maternelles privées ! « C’est même totalement incongru, s’étonne un très bon connaisseur du dossier. La logique du gouvernement, c’est de dire : s’il y avait déjà un contrat entre une mairie et un éta-

blissement privé, ma réforme n’a pas d’incidence sur les finances locales, donc je ne reverse rien. » Et le ministère de confirmer : « On n’est pas dans le cadre d’un transfert de charges. On compense simplement les dépenses obligatoires supplémentaires que la loi va engendrer. » Une logique, plaide-t-on Rue de Grenelle, approuvé par le Conseil national d’évaluation des normes. Mais qui doit être validé par le Conseil d’État. Source : Le Parisien – 14/11/2018


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Assurance auto : vers une hausse des prix ? Les compagnies d’assurances sont priées de mettre davantage la main au porte-monnaie pour financer le Fonds de garantie. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur le client. Dans le cadre du budget 2019, un amendement vient d’être voté afin d’augmenter la contribution des compagnies d’assurances au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO). Ce fonds indemnise les victimes d’un accident provoqué par un conducteur non assuré ou non identifié. Or, le FGAO est de plus en plus sollicité, du fait de la hausse du nombre

de Français non assurés (700 000 véhicules sur 49 millions) et du coût grandissant des dommages corporels. « En 2017, 36.340 demandes d’indemnisation ont été ouvertes, dont 26 % à la suite d’un délit de fuite, précise-t-on au FGAO. Nous avons versé 154,2 millions d’euros, c’est + 13 % par rapport à 2016. » L’amendement permettrait au FGAO d’augmenter ses recettes de 33 millions d’euros, à rapporter aux 137,4 millions d’euros provenant des assurés et assureurs en 2018. Les assureurs alertent néanmoins : « La branche auto est tout juste à l’équilibre, chaque

Grève contre les suppressions de postes prévues au sein de Pôle emploi l’an prochain Le ministère du Travail a annoncé en septembre la suppression de 800 postes “équivalent temps plein” sur l’année 2019, à l’heure où les réformes de l’Assurance chômage prévoient un suivi accru des chômeurs. « De telles suppressions de postes ne pourront pas se faire sans dégrader le service rendu aux demandeurs d’emploi et aux employeurs », écrivent dans une lettre sept organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, SNAP, SNU, Unsa et Solidaires Sud). « Aucun poste n’est en trop à Pôle emploi », ajoutent-elles en dénonçant des conditions de travail déjà difficiles - les portefeuilles de demandeurs d’emploi attribués aux agents "continuent d’exploser", écrivent-elles par exemple. FO, qui a appelé à manifester de son côté, a réclamé des « conditions de travail dignes permettant aux agents et cadres de faire en sorte que Pôle emploi remplisse ses missions » ainsi qu’« une digitalisation au service des agents et non pour les remplacer ». Le gouvernement mise sur une augmentation de “la productivité” des agents et un meilleur accompagnement des demandeurs d’emploi avec la numérisation des processus, avait expliqué un membre du cabinet de la ministre du Travail pour justifier les suppressions de postes. Source : REUTERS – 20/11/2018

Augmentation assurance 2018.

charge supplémentaire est difficile à assumer… » précise la Fédération française de l’assurance (FFA). Autrement dit, cela pourrait faire grimper les primes d’assurance auto des ménages. Source : Le Parisien – 20/11/2018

Taxe sur les carburants en 2018 : le gouvernement transfère 577 millions d’euros du budget de l’écologie vers le budget général Le projet de loi de finances rectificative pour 2018, examiné au Sénat, transfère 600 millions d’euros de recettes de la taxe sur les carburants destinés au budget de la transition écologique pour les réaffecter au budget général. C’est un choix budgétaire qui devrait faire bondir les écologistes et énerver davantage le mouvement des gilets jaunes. Dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2018, examiné au Sénat, le gouvernement transfère 577 millions d’euros de recettes de la taxe sur les carburants (TICPE), censée financer la transition écologique, pour les affecter au budget général. Pour rappel, le projet de loi de finances rectificative pour 2018 modifie certains crédits budgétaires prévus pour cette année, en fonction des dépenses réelles de 2018. Source : Public Senat – 19/11/2018

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Mondial 2022 : nouvelle plainte contre Vinci pour travail forcé au Qatar

Le groupe de BTP français Vinci fait à nouveau l’objet d’une plainte de l’ONG Sherpa pour travail forcé au Qatar, révèlent Europe 1 et le “Parisien”. L’entreprise Vinci est lancée dans une course contre la montre : d’ici moins de quatre ans, elle doit avoir terminé le colossal chantier de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Le groupe français de BTP n’irait pas avec le dos de la cuiller pour tenir les délais : nos confrères révèlent que l’ONG Sherpa a porté plainte contre l’entreprise pour “travail forcé”, “réduction en servitude”, “traite des êtres humains”, “salaires inadaptés” ou encore “mise en danger de la vie d’autrui”, le tout entre 2012 et début 2018. Il s’agit de la deuxième plainte déposée contre Vinci à ce sujet ; en 2014, la première avait été classée sans suite, aucune victime n’ayant été identifiée. Mais cette fois, l’ONG a réussi à étayer sa plainte des témoignages d’au moins six employés, dont cinq Indiens et un Népalais. Chacun d’entre eux a été embauché sur les chantiers de Vinci après la désignation du Qatar comme pays organisateur du Mondial 2022. « Les travailleurs indiens, népalais, bangladais, travaillent jusqu’à 77 heures par semaine - bien au-delà de la limite légale qatarie -, sous 50 degrés au soleil, sans protection contre la chaleur, explique Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux au sein de Sherpa. Ces personnes sont dans une dépendance économique telle qu’elles acceptent des conditions de travail que toute autre personne refuserait ». 6-

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Les employés de Vinci sont partis de leur pays dans l’espoir d’envoyer de l’argent à leur famille restée au pays. Dans l’agence qui les a recrutés, à Bombay, on leur avait promis huit heures de travail par jour. Mais arrivés sur place, les conditions de travail décrites sont inhumaines : 11 heures par jour sur les chantiers, 7 jours sur 7, équipés d’un matériel rudimentaire. Contraints de travailler sous des températures caniculaires, les employés sont exposés aux accidents : « J’ai vu deux Népalais tomber en 2014 et un Indien en 2016, raconte un soudeur de 34 ans. Ils sont tombés car ils travaillaient en

plein soleil et qu’ils n’avaient pas bu suffisamment d’eau ». Les conditions de vie rapportées ne sont pas plus brillantes. Entassés à 4 ou 6 dans des chambres aux lits superposés, les ouvriers partagent leurs salles de bain avec des dizaines de personnes. « Lorsque nous avions fini notre journée de travail, c’était la galère pour prendre une douche, décrit un agent de sécurité népalais. Il fallait faire la queue, longtemps ». Et le salaire est bien maigre : de 1 250 à 2 700 riyals, soit 300 à 650 euros, à peine 10 % du salaire moyen d’un Qatari. Source : Marianne – 22/11/2018

30 % des ménages déclarent avoir restreint leurs consommations d’énergie Le 23 novembre dernier, l’ONPE (observatoire national de la précarité énergétique) a présenté les résultats de ses travaux sur la précarité énergétique : Les ménages en situation de précarité énergétique sont les ménages qui consacrent 8 % ou plus de leur budget aux dépenses d’énergie dans leur

logement et appartiennent en même temps aux 30 % des ménages les plus modestes. L’Observatoire s’inquiète du montant médian des impayés qui a augmenté en 2017, pour atteindre 789 euros. « Depuis dix ans il a augmenté de 189 euros, ce qui est préoccupant ».

Pensez à renvoyer avec l’enveloppe T vos souches et un chèque pour la tombola de noël du Réveil.

Lucien Marty le gagnant toulousain de la tombola du Réveil.

Ainsi vous pourrez peut-être être le gagnant de la Dacia Sandero, mais surtout vous contribuerez à permettre au Réveil de continuer à jouer son rôle au service de l’ARAC, du combat pour les droits, la défense des valeurs républicaines et la paix.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

« Pharma Papers », les milliards de la sécu qui tombent dans les poches des labos En une quinzaine d’années, les dépenses de médicaments de la sécurité sociale ont fortement augmenté, pour le plus grand profit des laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers parviennent à compenser largement les déremboursements en mettant sur le marché des traitements au prix de plus en plus élevé, notamment contre le cancer, sans que leur intérêt médical soit toujours avéré. Les données rendues publiques montrent que les dépenses de médicament de l’assurance maladie ont largement augmenté au cours des dix dernières années, malgré une baisse conséquente des niveaux de remboursements entre 2011 et 2016. En 2017, ces dépenses atteignent environ 25 milliards d’euros. Un petit nombre de traitements dits « innovants », au prix de plus en plus exorbitant, particulièrement dans le domaine du cancer, contribue à maintenir une pression financière sur la sécurité sociale. Les remboursements de médicaments que nous avons pu analysés ont globalement augmenté de 29 % depuis 2010. Mais les remboursements de

la liste dite « en sus », qui concerne les molécules les plus onéreuses prescrites dans les hôpitaux, ont explosé de 239 % depuis 2005. Les plans d’économie et les déremboursements de médicaments régulièrement annoncés par les gouvernements successifs ne font ainsi que libérer des fonds pour les exigences de plus en plus pharaoniques des labos. L’anticancéreux Opdivo, du laboratoire Bristol Myers Squibb, fait ainsi son entrée dans le top 10 des médicaments les plus remboursés en 2017 avec 314 millions d’euros à charge de l’assurance maladie. Le coût d’une seule perfusion : 413 euros, soit entre 60 000 et 72 000 euros par an et par patient. Le discours des laboratoires est bien rodé : le secteur pharmaceutique serait le premier touché par les économies visant à équilibrer le budget de la sécu, et les déremboursements nuiraient à sa compétitivité. Ils continuent pourtant à afficher des bénéfices records, parce que les médicaments déremboursés laissent à la place à de nouveaux traitements beaucoup plus lucratifs. Dans le

même temps, les labos obtiennent des pouvoirs publics un assouplissement des règles de mises sur le marché et une accélération des procédures. Cette évolution est une menace directe pour la pérennité de la sécurité sociale et ses valeurs d’égalité et de droit aux soins. Elle semble d’ores et déjà entraîner des restrictions de prescriptions et des hiérarchisations. La maîtrise de ces dépenses ne pourra être assurée sans remettre en cause la manière opaque et déséquilibrée dont sont actuellement fixés le prix et le taux de remboursement des médicaments, ainsi que les logiques financières du secteur pharmaceutique. Source : Multinationales.org

Le budget de la sécurité sociale ponctionné par les milliards offerts au patronat L’examen du budget de la Sécurité sociale pour 2019 (PLFSS) au Sénat a confirmé les réductions des moyens pour les assuré-e-s sociaux et l’envol des exonérations pour les entreprises et les actionnaires.

La complicité entre pouvoir et patrons E. Macron et P. Gattaz.

Si l’on additionne le remboursement du CICE pour l’année 2018 et la baisse de cotisations décidée pour 2019 la facture globale des cadeaux pour les entreprises et les actionnaires sera de 40 milliards d’euros. D’un côté, le

gouvernement donne aux entreprises, de l’autre il demande aux plus précaires de participer au remboursement de la « dette sociale ». Notre système de Sécurité sociale est attaqué par ce budget qui prévoit d’utiliser les excédents de la Sécurité sociale pour combler les déficits de l’Etat, faisant fi de sa mission première qui est que « chacun cotise selon ses moyens et reçoive selon ses besoins ». LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

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AU RYTHME DE VOS BESOINS L’ARAC et La Mutuelle Familiale ensemble pour la solidarité, la fraternité et la santé

arac@mutuelle-familiale.fr 01 72 19 11 91

mborrelli@mutuelle-familiale.fr

Siège social : 52, rue d’Hauteville – 75487 Paris Cedex 10 - Mutuelle régie par le livre II du Code de la mutualité. SIREN n°784 442 915. Document non contractuel - Avril 2018 - Crédit photo : IStock.

Santé ∂ Prévoyance ∂ Prévention


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Grandes manœuvres de l’OTAN aux frontières de la Russie

Trump souffle sur les braises L'Otan a donné le coup d'envoi en Norvège aux plus vastes manœuvres militaires depuis la fin de la guerre froide. Une soi-disant « démonstration de solidarité entre alliés » face à… la Russie. Le Kremlin a dénoncé immédiatement un exercice « antirusse ». Quelque 50 000 soldats, 10 000 véhicules, 65 navires et 250 aéronefs de 31 pays de l'Alliance atlantique vont s’entraîner à « porter secours à un de ses membres en cas d'agression ». « L'environnement sécuritaire en Europe s'est significativement dégradé ces dernières années », a souligné le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg. « Trident Juncture (c’est le nom de la manœuvre) envoie un message clair à nos nations et à tout adversaire potentiel : Si cet « adversaire potentiel » n'est pas

officiellement désigné, la Russie est dans tous les esprits, elle qui de manque pas de faire étalage de sa puissance militaire. L'est de l'Ukraine est déstabilisé par des activités séparatistes pro-russes, « soutenues par Moscou » selon Kiev et les Occidentaux, malgré les dénégations du Kremlin. Mais Moscou répond à l’escalade par l’escalade. Récemment l’Armée Rouge a accru ses capacités dans l'Arctique et conduit en septembre dernier les plus grandes manœuvres de son histoire en Extrême-Orient. Depuis des mois, Moscou s'irrite du renforcement en cours de la présence militaire occidentale dans la région. États-Unis et Grande-Bretagne ont en effet décidé d'intensifier les déploiements en Norvège pour « acclimater » leurs troupes au combat par grand froid. La porte-parole de la diplomatie russe,

L'OTAN multinationale de la guerre sous pression de D. Trump

Maria Zakharova, a fustigé début octobre « des cliquetis d'armes » et promis une « riposte ». Les tensions ne cessent de s’attiser et l'annonce par Trump du retrait des États-Unis du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) de 1987, ne va rien arranger. Reprochant à la Russie de développer un nouveau système de missiles, 9M729, le pyromane planétaire a menacé d'augmenter l'arsenal nucléaire US. Moscou a immédiatement estimé que cette décision était « un pas très dangereux ». JP Delahaye

Vers un renforcement de la présence militaire britannique dans le nord de la Norvège L’armée britannique renforcera sa présence dans le nord de la Norvège en portant à environ 800 militaires le contingent qu’elle envoie régulièrement à l’entrainement dans des conditions arctiques. Ces hommes de l’infanterie de marine seront déployés l’an prochain dans la partie non côtière du Troms, l’avant-dernier comté avant la frontière russe. Selon le conservateur Frank Bakke-Jensen, cet apport britannique, qui

oscille entre 600 et 1100 hommes par an, est dans la lignée de pratiques habituelles. Un nombre anormalement peu élevé de Britanniques sont venus s’entrainer en 2018, et Londres voudrait ainsi corriger le tir. Mais, selon lui, il n’est pas question d’ouvrir une base britannique permanente dans la région où ils s’entraineront. Il ne précise toutefois pas dans quel type de lieu tout ce monde sera installé. Dans le cadre de sa nou-

velle stratégie arctique, Londres enverra pour la première fois quatre Typhoon patrouiller dans l’espace aérien islandais en 2019. De plus, un nouveau Boeing P-8 Poseidon, basé dans le nord-est de l’Ecosse, aidera à faire face aux menaces grandissantes, en particulier les activités sous-marines dans l’Arctique.

(Press TV, le 08-10-2018)

Escale qatarie pour le bâtiment de guerre de l’US Navy USS Essex Un navire américain avec 3 000 effectifs à bord vient d’accoster au port de Doha au Qatar. Le ministère qatari de la Défense a annoncé dimanche l’arrivée de l’USS Essex (LHD-2) au port de Doha pour une mission prédéfinie, a rapporté l’agence de presse officielle qatarie QNA. L’agence

n’évoque évidemment pas de mission il s’agit. « La mission du navire d’assaut amphibie de la marine américaine USS Essex s’inscrit dans le cadre des coopérations militaires conjointes entre le Qatar et les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme » affirme

un communiqué du ministère qatari de la Défense. L’USS Essex transporte les membres du 13e escadron de reconnaissance de la marine américaine, composé de près de 1 600 personnes sur un total de 3 000 à bord du navire de guerre. (Press TV, le 16-10-2018)

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Election présidentielle au Brésil

Peste noire à Brasilia Davantage d’incarcérations, une campagne de privatisation des entreprises publiques, un retour à des méthodes d’éducation traditionnelle, l’enfer pour les opposants, des menaces sur leur intégrité physique… Voici les grands axes de gouvernance fasciste de Jair Bolsonaro, le nouveau président d’extrême droite du Brésil. Bolsonaro et Trump.

Son slogan ? « Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous ». Une référence « assumée » au Deutschland über alles (« l’Allemagne au-dessus de tout »), l’hymne nazi, selon Maud Chirio, historienne spécialiste de l’histoire contemporaine du Brésil et maître de conférences à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée. « Si un policier tue dix, quinze, vingt personnes, il doit être décoré, pas poursuivi », a martelé le candidat Bolsonaro, qui souhaite une meilleure « protection juridique » pour les policiers faisant usage de leur arme en service. Pour les civils, le président veut libéraliser l’accès aux armes. Quant aux condamnés, les peines alternatives seront oubliées. Le président brésilien préconise plus d’incarcérations, même si les prisons sont déjà surpeuplées. Si le nouveau maître de Brasilia n’y connaît pas grand-chose en économie et le reconnaît il peut compter sur l’ultralibéral Paulo Guedes, un économiste de l’école de Chicago, qui devrait être son ministre des Finances. Ce dernier a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement allait se pencher sur une réforme de retraite par capitalisation. Pour réduire la dette (supérieure à 80 % du PIB), le nouveau gouvernement prévoit de privatiser des entreprises et de vendre des biens appartenant à l’Etat. Un « traitement de choc », d’après Les Echos, qui font état d’un bon accueil de la part des milieux économiques. Ainsi, le chef économiste pour les marchés émergents d’un cabinet de consultants à Londres explique : « Son programme caresse le marché dans le 10 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

sens du poil. Il comprend une réforme des retraites, l’indépendance totale de la Banque centrale, des privatisations, et une réduction de la taille de l’Etat. » Bolsonaro jure également de s’attaquer au chômage, qui touche près de 13 millions de Brésiliens. «

Dans ses discours, il estime que les droits des travailleurs empêchent leur employabilité, il s’engage donc à les supprimer », résume, l’universitaire Maud Chirio. En février, le candidat a ainsi déclaré : Ce que me disent les entrepreneurs, et je suis d’accord avec

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Dans 31 lieux


INTERNATIONAL LE RÉVEIL eux, c’est que le travailleur va devoir choisir : moins de droits et plus d’emplois ou plus de droits et du chômage Concernant les programmes scolaires, le président nostalgique de la dictature veut concentrer plus d’investissements dans les établissements primaires que dans l’enseignement supérieur et généraliser les collèges militaires, gérés par l’armée, dans chacune des 26 capitales fédérales. Bolsonaro catholique intégriste est fermement opposé à l’avortement qui ne sera autorisé qu’en cas de viol, de risque pour la mère ou de grave malformation du cerveau du fœtus. Enfin, il prévoit de regrouper les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement. Cela pourrait placer les organes de contrôle d’abus contre l’environnement sous la tutelle d’un

ministère dominé par l’agrobusiness. D’après RFI, « Jair Bolsonaro ne cache pas son intention d’autoriser des projets industriels, hydrauliques et miniers dans les zones protégées ». En Amazonie, par exemple. Entre la défense de la nature et les intérêts des grands propriétaires terriens, le nouveau président a choisi. Par ailleurs, pendant la campagne, le candidat d’extrême droite, soutenu par les élites du pays, a déclaré : « Nous sommes la majorité. Nous sommes le véritable Brésil. » Des propos qui annoncent une « loi de la majorité », selon l’historienne, Maud Chitio : « Il s’agit en fait d’imposer la norme de la majorité aux Indiens, aux homosexuels, aux Noirs, aux militants de gauche, aux minorités et aux oppositions. »

Derrière cette loi de la majorité, il y a l’idée d’une communauté « pure », c’est-à-dire blanche, chrétienne, hétérosexuelle et propriétaire. Les autres ne pourront pas réclamer de droits ou de protection. L’historienne pointe le risque d’un basculement vers un régime qui ne sera pas démocratique, un régime répressif, sans contre-pouvoir. « C’est un projet fasciste, il n’y a pas d’autre mot », dit-elle, interrogée par France info. Reporters sans frontières met ainsi en garde contre la « menace pour la démocratie » que représente Jair Bolsonaro. Et Le Monde, dans un éditorial, résume l’enjeu ainsi : « Il s’agit ici, purement et simplement, de la survie d’un régime démocratique dans un continent où sa fragilité est historique » JP Delahaye

Tuerie de Pittsburgh : des responsables juifs accusent Trump

Après les noirs, les juifs… Onze personnes, quasiment toutes âgées de plus de 60 ans, ont été assassinées froidement, samedi 27 octobre, par un antisémite de 46 ans qui a semé la terreur à l'intérieur de la synagogue « Tree of Life » de Pittsburgh, au cœur du quartier de Squirrel Hill. Le tueur, arrêté et identifié par les autorités comme étant Robert Bowers, a déclaré plus tard qu'il voulait « que tous les juifs meurent ». Pire attaque antisémite de l'histoire des États-Unis, cette tuerie a suscité un chagrin immense et secoué la communauté juive américaine, la plus importante dans le monde derrière celle d'Israël. Au-delà de l’écœurement engendré par cet acte

de barbarie nazi, des responsables de la communauté juive se sont interrogés, et c’est nouveau, sur la responsabilité du locataire de la Maison-Blanche dans le climat de haine qui règne et se développe aux Etats-Unis depuis son arrivée. Un groupe de représentants juifs de Pittsburgh a accusé Donald Trump, dans une lettre ouverte, d'avoir « enhardi » la mouvance suprémaciste blanche et d'avoir une part de responsabilité dans l'attaque meurtrière. « Ces trois dernières années, vos paroles et vos politiques ont enhardi un mouvement nationaliste blanc qui grandit de plus en plus. Vous avez vous-même qualifié le meurtrier de maléfique, mais la violence survenue hier est (le résultat) direct de votre influence », jugent les responsables religieux dans leur missive. Ils appellent Donald Trump à « dénoncer sans réserve le nationalisme blanc, à cesser de cibler et de mettre en danger toutes les minorités, à cesser de s'en prendre aux

migrants et aux réfugiés et à s'engager dans des politiques démocratiques qui reconnaissent la dignité de tous ». Les théories conspirationnistes, accusant notamment les juifs de dominer le gouvernement et le monde de la finance, sont monnaie courante au sein du mouvement de l'alt-right, l'extrême droite américaine. Soutien du président Donald Trump, cette mouvance a gagné en influence ces dernières années, notamment par le biais de l'ancien stratège de Trump, Steve Bannon accueilli récemment à bras ouverts par Marine Lepen JP Delahaye LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 11


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Scandale Lafarge

L’argent du crime Le cimentier Lafarge a versé des millions d’euros aux assassins de l’Etat islamique (EI) pour maintenir son activité malgré l’embargo et les attentats sanglants. L’Etat français pourrait être impliqué. Le scandale Lafarge se limitera-t-il à l’entreprise et à ses dirigeants ou finira-t-il par éclabousser les services français ? La question est au cœur des investigations menées par les juges d’instruction qui scrutent dans les moindres détails les conditions dans lesquelles le cimentier a maintenu, coûte que coûte, l’activité de son usine de Jalabiya dans la Syrie en guerre, entre 2012 et 2014 (voir nos précédents numéros). Un acharnement qui au prix de compromissions financières exorbitantes avec différents groupes armés, Daech en tête, s’est avéré meurtrier. L’enquête porte aussi sur des soupçons de vente de ciment à des intermédiaires liés à l’État islamique. Huit cadres du cimentier sont en exa-

men pour financement du terrorisme et mise en danger de la vie d’autrui. En juin dernier, la société Lafarge SA a également été mise en examen pour les mêmes faits, mais également pour violation d’embargo et complicité de crimes contre l’humanité, une décision historique et lourde de sens. Les magistrats cherchent à savoir si les différents services de renseignement étaient au courant de ces encombrants bakchichs. Selon des informations recueillies par « Le Parisien », « l’avocat de Lafarge SA a récemment demandé aux juges d’instruction d’auditionner deux agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dont le nom figure dans un document officiel du groupe datant de 2012. L’un d’eux

est présenté comme le correspondant Lafarge sur les aspects intelligence économique ». L’ancien directeur sûreté du groupe, Jean-Claude Veillard, lui-même mis en examen, a indiqué qu’il faisait régulièrement remonter les informations du terrain « à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à la DGSI, à la Direction du renseignement militaire (DRM) ». Les auditions ont révélé que l’État avait régulièrement été mis au courant par plusieurs canaux des difficultés rencontrées par le cimentier avec son usine syrienne. Le quai d’Orsay sous l’ère Fabius aurait également été informé… JP Delahaye

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12 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018


LE CAHIER MÉMOIRE N° 849 NOVEMBRE 2018

ÉDITO Par Paul Markides La guerre de 1914-1918 a provoqué de profonds bouleversements dans la vie de notre pays dans la vie de notre pays, dans 104 Nations de notre planète. Chez nous en France il n’existe pas de localité qui n’ait pas de monument aux morts de cette guerre. C’est dire que partout dans le pays des familles ont souffert de disparitions et qu’aujourd’hui leurs descendants en sont marqués. La participation des populations aux cérémonies commémoratives de l’armistice du 11 novembre 1918 le prouve indiscutablement. Une grande question se pose à propos de cette guerre que les autorités officielles n’évoquent jamais durant ces cérémonies, s’en tenant à évoquer les conséquences de la guerre, ce sont les causes. Pourquoi avoir fait tuer des millions d’hommes ? Pour qui ces massacres ? La réponse est apparue très vite et c’est Henri Barbusse qui la donne dans livre « Le Feu » en 1916 en son dernier chapitre : « Si chaque Nation apporte à l’idole de la guerre la chair fraîche de quinze cents jeunes gens à déchirer chaque jour, c’est pour le plaisir de quelques messieurs qu’on pourrait compter ; que les peuples entiers vont à la boucherie, rangés en troupeaux d’armées, pour qu’une

Gayraud.

caste galonnée d’or écrive ses noms de princes dans l’histoire pour que des gens dorés aussi, qui font partie de la même gradaille, brassent plus d’affaires – pour des questions de personnes et des questions de boutiques. » Et le silence maintenu sur ces causes par les autorités nationales ne peuvent que laisser penser que celles-ci ne voulait pas mettre en exergue leurs prédécesseurs à la tête du pays d’autant plus que certains

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

d’entre eux, portent la responsabilité de conflits armés actuels. Quant à nous héritiers du combat pour la paix d’Henri Barbusse et de ses compagnons, fils et filles de familles martyrisée par la guerre de 1914-1918, nous sommes engagés dans le combat pour la paix et l’éradication des guerres. Et c’est pourquoi nous avons repris le flambeau de Barbusse avec l’organisation des Etats généraux de la paix et contre le fascisme.


LE RÉVEIL DOSSIER

Quatre ans de combats terribles vous m’êtes chers, vous qui allez mourir ! (…) Vous faites votre devoir. Mais d’autres, l’ont-ils fait ? Osons dire la vérité aux aînés de ces jeunes gens, à leurs guides moraux, aux maîtres de l’opinion, à leurs chefs religieux ou laïques, aux églises, aux penseurs, aux tribuns socialistes. Quoi ! Vous aviez dans les mains, de telles richesses vivantes, des trésors d’héroïsme ! A quoi les dépensez-vous ? Cette jeunesse avide de se sacrifier, quel but avez-vous offert à son dénouement magnanime ? L’égorgement mutuel de ces jeunes héros ! La guerre européenne, cette mêlée ? qui offre le spectacle d’une Europe démente, montant sur le bêcher et se déchirant de ses mains, comme Hercule !

O jeunesse héroïque du monde ! Avec quelle joie prodigue elle verse son sang dans la terre affamée ! Quelles moissons de sacrifices fauchées sous le soleil de ce splendide été !… Vous tous, jeunes hommes de toutes les nations, qu’un commun idéal met tragiquement aux prises, jeunes frères ennemis – Slaves qui courez à l’aide de votre race, Anglais qui combattez pour l’honneur et le droit, peuple belge intrépide, qui osa tenir tête au colosse germanique et défendis contre lui les Thermopyles de l’Occident, Allemands qui luttez pour défendre la pensée et la ville de Kant contre le torrent des cavaliers cosaques, et vous surtout, mes jeunes compagnons français, qui depuis des années me confiez vos rêves et qui m’avez envoyé, en partant pour le feu, nos sublimes adieux, vous en qui refleurit la lignée des héros de la Révolution – comme 14 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

Ainsi, les trois plus grands peuples d’Occident, les gardiens de la civilisation, s’acharnent à leur ruine et appellent à la ressource les Cosaques, les Turcs, les Japonais, les Cinghalais, les Soudanais, les Sénégalais, les Marocains, les Egyptiens, les Sikhs et les Cipayes, les barbares du pôle et ceux de l’équateur, les âmes et les peaux de toutes les couleurs ! On dirait l’empire romain au temps de la Tétrarchie, faisant appel, pour s’entre-dévorer, aux hordes de tout l’univers !… Notre civilisation est-elle donc si solide que vous ne craigniez pas d’ébranler ses piliers ? Est-ce que vous ne voyez pas que si une seule colonne est ruinée, tout s’écroule sur vous ? Etait-il impossible d’arriver, entre vous, sinon à vous aimer, du moins à supporter, chacun, les grandes vertus et les grands vices de l’autre ? Et n’auriez-vous pas dû vous appliquer à résoudre dans un esprit de paix (vous ne l’avez même pas, sincèrement, tenté), les questions qui vous divisaient, celles des peuples annexés contre leur volonté – et la répartition équitable entre vous

du travail fécond et des richesses du monde ? Faut-il que le plus fort rêve perpétuellement de faire peser sur les autres son ombre orgueilleux, et que les autres perpétuellement s’unissent pour l’abattre ? A ce jeu puéril et sanglant, où les partenaires changent de place tous les siècles, n’y aura-t-il jamais de fin, jusqu’à l’épuisement total de l’humanité ? Ces guerres, je le sais, les chefs d’Etats qui en sont les auteurs criminels n’osent en accepter la responsabilité ; chacun s’efforce sournoisement d’en rejeter la charge sur l’adversaire (…). Cette élite intellectuelle, ces églises, ces partis ouvriers, n’ont pas voulu la guerre… Soit !… Qu’ont-ils fait pour l’empêcher ? Que font-ils pour l’atténuer ? Ils attisent l’incendie. Chacun y porte son fagot. (…) Dans l’élite de chaque pays, pas un qui ne proclame et ne voit convaincu que la cause de son peuple est la cause de Dieu, la cause de la liberté et du progrès humains. Et je le proclame aussi… Des combats singuliers se livrent entre les métaphysiciens, les poètes, les historiens. Eucken contre Bergson, Hauptmann contre Maeterlinck, Rolland contre Hauptmann, Wells contre Bernard Shaw; Kipling et d’Annunzia, Dehmel et de Régnier chantent des hymnes de guerre. Barrès et Maeterlinck entonnent des péans de haine. Entre une fugue de Bach et l’orgue bruissant : « Deutchland über Alles ! » le vieux philosophe Wundt, âgé de quatre-vingt-deux ans, appelle de sa voix cassées les étudiants de Leipzig à la « guerre sacrée ». Et tous, les uns aux autres, se lancent le nom de « barbares ».

Romain Rolland (1866-1944) Au-dessus de la mêlée (15 septembre 1914) in Le Journal de Genève (22 septembre 1914)


DOSSIER LE RÉVEIL

J. Jaurès combat pour la paix

Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. »

« Vous avez vu la guerre des Balkans(1), une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille. Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus ; comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! »

Jean Jaurès L’Armée démocratique (7 mars 1895) Cité par Jean Sagnes in 1914 : Jaurès contre la guerre

Jean Jaurès Discours de Vaise (25 juillet 1914) Cité par Jean Sagnes in 1914 : Jaurès contre la guerre

« Tant que dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera ainsi les grands moyens de production et d’échanges, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes (…), tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera des guerres armées entre les peuples. (…)

Jean Jaurès.

(1) Dans les Balkans, les affrontements entre minorités ethniques se multiplient. La Serbie, la Bulgarie, le Monténégro et la Grèce s’allient pour récupérer les dernières possessions européennes de l’Empire ottoman, puis se déchirent autour de leur partage.

Les départs pour le front « Et leurs visages étaient pales Et leurs sanglots s’étaient brisés Comme la neige aux purs pétales Ou bien tes mains sur mes baisers Tombaient les feuilles automnales. » Guillaume Apollinaire (1880-1918) Le Départ Extrait de Calligrammes Poèmes de la paix et de la guerre On retrouve les mêmes scènes de départ tout au long du conflit avec des marques d’affection et des baisers tout aussi émouvants à chaque départ de classe. Au total, huit millions de soldats français vont prendre part à la guerre. Quant à Apollinaire, né polonais et naturalisé français en 1916, il s’engage dans l’armée française dès 1914 et sera blessé à la tempe par un éclat d’obus le 17 mars 1916. Affaibli par sa blessure, il mourra de la grippe espagnole le 9 novembre 1918. « L’ordre de mobilisation doit arriver dans quelques heures. Je pars à la

guerre avec plaisir. Mais je dois avouer que j’ai lu avec émotion ton adieu, et celui de maman. Ici la population est calme, mais donne l’impression de désirer la guerre. Les éditions des journaux paraissent en grand nombre, et tout le monde (une foule considérable) se les dispute. On déplore la mort de Jaurès qui est stupide, puisqu’elle ne sert à rien, et n’est pas justifiée par les propos patriotes qu’il tenait depuis quinze jours. On travaille activement au départ. Des quantités de parents viennent embrasser leurs enfants du quartier, avant le départ qui n’aura lieu que dans 6 jours. Maintenant nous ne redoutons plus qu’une chose, c’est que les conversations diplomatiques se prolongent et arrêtent ce qui est commencé. Nous avons la partie belle. Qu’on en profite. » Georges Dubois (1889-1932) Lettre à son père (1er août 1914) Ce sont plus de 3,8 millions de Fran-

Guillaume Apollinaire.

çais – soit 10 % de la population – qui sont mobilisés entre le 2 et le 17 août à l’image de cet appelé passant avec sa valise devant une gare parisienne : 850 000 hommes de l’armée d’active, 2 200 000 réservistes, 700 000 territoriaux et 45 000 volontaires. Pour être sur le pied de guerre le plus rapidement possible, la France a, dès 1789 sous l’impulsion de Charles de Freycinet, développé un réseau ferré secondaire afin de réduire des temps de transport jusqu’aux lignes principales et de fait jusqu’à Paris. LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER

Dans la fournaise au gaz moutarde. De larges cloques jaunâtres, aveuglés, les paupières collées, luttant pour respirer, chuchotant que leur gorge enflait et qu’ils savaient qu’ils allaient étouffer. » Henri Barbusse.

« Sur les vingt-cinq kilomètres de largeur qui forment le front de l’armée, il faut compter mille kilomètres de lignes creuses : tranchées, boyaux, sapes. Et l’armée française a dix armées. Il y a donc, du côté français, environ dix mille kilomètres de tranchées et autant du côté allemand… » Henri Barbusse (1873-1935) Le Feu (Journal d’une Escouade) « Des hommes se roulaient à terre, convulsés, toussant, vomissant, crachant le sang. Et une terrible odeur, charriée par le vent, entra dans nos narines. La panique était extrême ; on traînait des blessés ; des agonisants se jetaient à terre et râlaient ; les fuyards les plus pressés marchaient sur leurs corps. (…) Nous étouffions dans un brouillard de chlore. (…) D’un bout de l’horizon à l’autre, le ciel était opaque, d’un vert étrange et sinistre. » Médecin Octave Béliard (187619651)?? Ypres (22 avril 1915) in 1914-1918 : La Grande Guerre Vécue - Racontée-illustrée par les Combattants « Je souhaite que les personnes qui parlent de continuer cette guerre quel qu’en soit le prix puissent voir les soldats souffrant d’un empoisonnement

Infirmière Vera Brittain (1893-1970) Testament of Youth : An Autobiographical Study of the Years 1900-1925 Interdite en 1899 par la convention de La Haye, l’utilisation de produits chimiques létaux va pourtant se répandre. Les Français répondent aux Allemands qui à leur tour mettent au point le gaz moutarde utilisé pour la première fois en juillet 1917 lors de la troisième bataille d’Ypres, ce qui lui vaut son surnom d’Ypérite ». Ce nouveau produit brûle la peau et détruit les poumons des victimes qui peuvent mettre plus d’un mois à mourir. Ici, ces soldats australiens appartenant au 42e bataillon du Queensland, 1ère brigade, 3e division, les yeux brûlés par les gaz, lors d’une attaque près de Villers-Bretonneux le 27 mai 1918, se reposent au Bois-l’Abbé. Au total, cette guerre chimique fait 20 000 morts sur le front de l’Ouest. « Tu n’en reviendras pas toi qui courrais les filles Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille Qu’un obus a coupé par le travers en

deux Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre Et toi le tatoué l’ancien légionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux Roule au loin roule train des dernières lueurs Les soldats assoupis que ta danse secoue Laissent pencher leur front et fléchissent le cou Cela sent le tabac la haine la sueur Comment vous regarder sans voir vos destinées Fiancés de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnées Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour Arrêt brusque et quelqu’un crie au jus là-dedans Vous baillez vous avez une bouche et des dents Et le caporal chante Au point Minaucourt Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places Déjà le souvenir de vos amours s’efface Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri. » Louis Aragon (1897-1982) La Guerre et ce qui s’ensuivit in Le Roman inachevé

Des peuples en réactions « D’une guerre européenne peut jaillir la révolution, et les classes dirigeantes feraient bien d’y songer ; mais il en peut sortir aussi, pour une longue période, des crises de contre-révolution, de réaction furieuse, de nationalisme exaspéré, de dictature étouffante, de militarisme monstrueux, une 16 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

longue chaîne de violences rétrogrades et de gaines basses, de représailles et de servitudes. » Jean Jaurès La Paix et le Socialisme in L’Humanité (9 juillet 1905) « Je suis convaincu que cette grande

guerre mondiale sera suivie d’une révolution mondiale. Vous récolterez ce que vous avez semé. Le crépuscule des Dieux approche pour le régime bourgeois. » August Bébel (1840-1913) Discours au Reichstag (1911)


DOSSIER LE RÉVEIL En Allemagne, l’union sacrée de l’été 1914 ne tarde pas à se fissurer sous l’impulsion d’une partie de la gauche réunie autour de Karl Liebknecht et de Rosa Luxembourg, farouchement opposés au conflit. En janvier 1918, devant une situation militaire et économique critique, des grèves ouvrières éclatent à Berlin puis dans plusieurs villes industrielles, ce qui met en péril les ressources militaires de l’Empire. Les autorités multiplient les arrestations, le mouvement s’étend aux classes moyennes qui elles aussi réclament la fin des hostilités. Ces émeutes

populaires, réprimées dans le sang ont tout de même raison de de l’empereur Guillaume II qui abdique le 28 octobre 1918. Mais les manifestations continuent, menées principalement par les spartakistes de Liebknecht et de Luxembourg qui se sont désolidarisés du reste de la gauche désormais au pouvoir. En janvier 1919, Noske, le gouverneur socialiste de Berlin, écrase ce mouvement devenu insurrectionnel en envoyant la troupe et surtout en faisant arrêter Liebknecht et Luxembourg qui sont assassinés par les militaires le 15 janvier.

Nos frères venus d’ailleurs

L. Aragon et E. Triolet.

Sur les traces innombrables des sacrifiés « La chair à canon, embarquée en août et septembre toute gorgée de patriotisme, pourrit maintenant en Belgique, dans les Vosges, en Masurie, dans des cimetières où l’on voit les bénéfices de guerre pousser dru. » Rosa Luxemburg (1871-1919) La Crise de la social-démocratie

Si les Allemands n’ont pas fait combattre d’hommes issus de leurs colonies en Europe, la France quant à elle mobilise plus de 700.000 coloniaux dès 1914 dont 475 000 qui se battront sur le vieux continent. Les soldats d’Afrique du Nord (Maghrébins – ici un chasseur marocain – et français) intègrent l’Armée d’Afrique, quant à ceux d’Afrique Equatoriale et Occidentale française, de Madagascar, des Antilles, d’Indochine, d’Océanie, de la Côte des Somalis, des Comptoirs de l’Inde ainsi que les Européens issus de ces colonies (zouaves, chasseurs d’Afrique, Légion étrangère…), ils font partie des troupes coloniales. « Maintenant les Français et les Arabes sont égaux. On ne nous appelle déjà plus des « bicots », on nous appelle des « sidis ». Le sang du vaincu a coulé uni avec le sang du vainqueur. Aujourd’hui nous sommes véritablement vos frères, et c’est pour cela que cette guerre sera une guerre bénie entre toutes parmi les peuples arabes. » Myriam Harry (1869-1958) Nos convalescents musulmans à Royan in L’Illustration (25 septembre 1915)

« En ces lieux l’on ne sait comment mourir se nomme, Tant ce fut une offrande à quoi chacun consent. A force d’engloutir, la terre s’est faite homme. Passant, soit de récits et de geste économe, Contemple, adore, prie et tais ce que tu sens. » Anna de Noailles (1876-1933) Extrait de Verdun (novembre 1916) in Les forces éternelles Le nombre vertigineux de tués va contraindre les états-majors à revoir l’organisation des cimetières militaires. Au cours des premiers mois de conflits, la guerre de mouvement a entraîné la mort de centaines de milliers de soldats souvent abandonnés sur les champs de bataille sans sépulture, sinon ensevelis dans des tombes collectives contenant jusqu’à cent corps par fosse. Les Allemands par contre imposent la tombe individuelle que le gouvernement Français va rendre obligatoire sous la pression populaire par une loi votée en décembre 1915. A Carency en mai 1915 lors de la bataille de l’Artois, ces poilus mangent sur les cercueils de leurs camarades. Cornelius brancardiers. LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER

Les conséquences la guerre à l’arrière du front On attendait communément alors leur retour pour les vendanges. Il fallut bien déchanter et faire sans eux ; femmes, enfants, vieillards apprirent à les remplacer… Il est vrai pourtant que le besoin de main-d’œuvre fut, pendant toute la guerre, le plus grave problème des campagnes (…)

A cette guerre qui devenait interminable, les civils avaient dû peu à peu s’adapter. Malgré de profonds bouleversements de la société et des mœurs, on s’était vaille que vaille, à l’arrière, adapté aux circonstances. Les combattants permissionnaires, en particulier, étaient parfois fort amers en constatant l’apparente facilité avec laquelle les civils oubliaient le front et ses misères. (…) C’est dans le monde rural que les changements apparaissent le moins. Certes, en août 1914, tous les hommes étaient partis, pratiquement sans exception.

Le bilan…, des changements matériels provoqués par la guerre n’est pas pour peu de chose dans la guerre… dans la résignation et le calme avec lesquels, dans l’ensemble, les campagnes acceptaient la poursuite du conflit. Celui-ci, pourtant leur coûtait cher : il n’est que de contempler, pour en prendre conscience, les monuments aux morts des plus humbles bourgades. Dans les villes, en revanche, les transformations dues à la guerre étaient souvent beaucoup plus immédiatement sensibles. La mobilisation générale y avait d’abord et de façon impressionnante suspendu pendant quelques mois presque toutes les activités. Les mobilisables partis, d’innombrables boutiques s’étaient fermées, les usines

s’étaient arrêtées, le chômage avait pris en conséquence une ampleur considérable : on comptait 1 900 000 sans travail en octobre 1914. Mais, à partir du début de 1915, la situation s’était rapidement renversée ; on rouvrait partout les usines consacrées désormais aux fournitures de guerre ; on en créait de nouvelles en toute hâte. Ce retournement eut, sur les destins et les fortunes, des effets forts contrastés qui s’amplifiaient au fur et à mesure de la prolongation du conflit… (…) Dans les villes… la fortune des profiteurs de guerre, comme on prit l’habitude de le dire, se faisait non seulement visible, mais souvent insolente. Celle des commerçants d’abord, petits et grands, dont les marges augmentaient sans cesse… Celle des industriels ensuite… Celle enfin des intermédiaires de tout poil… Comme toujours, ces nouveaux riches brûlaient de faire étalage de leurs richesses si vite acquises… Philippe Bernard (1925-1984) La fin d’un monde, 1914-1929

Le massacre des arméniens « Au mois de juillet 1915, sur la route du village où nous travaillions, nous vîmes, un jour, un long convoi de nos pauvres compatriotes arméniens, conduits par les gendarmes. Ils étaient au moins 5000, pour la plupart des femmes, de vieillards et des enfants. (…) Le lendemain notre compagnie reçut l’ordre de traverser la montagne. (…) A peine parvenus sur les hauteurs du défilé, nous aperçûmes (…) les déportés arméniens que nous avions vus défiler la veille (…) entourés par des « tchetas » de brigands, turcs et kurdes. (…) Je ne me sens ni la patience, ni 18 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

la force de vous décrire cette orgie de sang, car ce qui se passa sous nos yeux fut horrible, atroce, inouï dans les annales criminelles. » Merguerditch Tatéossian soldat arménien de l’armée ottomane, in Livre bleu du gouvernement britannique concernant le traitement des Arméniens dans l’Empire ottoman (1915-1916) De 1894 à 1895, animé par un front panislamisme, le sultan de l’Empire ottoman Abdülhamid. Il a fait exterminer

plus de 200 000 chrétiens d’Arménie. Jaurès a alors été un des rares à stigmatiser ce massacre, en novembre 1896. En avril 1909 ce sont 30 000 autres arméniens de la province d’Adana qui sont tués par les soldats ottomans et des mercenaires « bachi-bouzouks » sur ordre des Jeunes Turcs, le parti nationaliste au pouvoir depuis 1908. A partir d’avril 1915, un génocide d’Etat planifié par les ministres turcs Tallat Pacha et Enver Pacha fait jusqu’en 1923 au moins 1 200 000 victimes, arméniennes principalement, mais aussi assyriennes et grecques pontiques.


DOSSIER LE RÉVEIL

Juin 1914, une belle époque s’annonce Même sans la catastrophe qu’il déchaîna sur l’Europe, cet été de 1914 nous serait demeuré inoubliable. Car j’en ai rarement vécu de plus luxuriant, de plus beau, je dirais presque de plus estival. Jour après jour, le ciel resta d’un bleu de soie, l’air était doux sans être étouffant, les prairies parfumées et chaudes, les forêts sombres et touffues avec leur jeune verdure. Aujourd’hui encore, quand je prononce le mot été, je ne peux que songer involontairement à ces radieuses journées de juillet que je passai à Baden, près de Vienne. Je m’étais retiré dans cette petite ville romantique, que Beethoven choisissait si volontiers pour séjour d’été, afin d’y consacrer ce mois à son travail, dans une profonde concentration, et de passer ensuite le reste de l’été chez Verhaeren, mon ami vénéré dans sa modeste maison de campagne, en Belgique. A Baden, il n’est pas nécessaire de quitter la petite ville pour jouir du paysage. La belle forêt des collines se glisse insensiblement entre les maisons ?? de style Biedermeier, qui ont conservé la sincérité et la grâce de l’époque beethovenienne. Dans les cafés et les restaurants, on s’attablait partout en plein air, on pouvait se mêler à son gré au peuple gai des touristes qui se promenaient en voiture dans le parc de l’établissement de bains ou s’égaraient sur des chevaux solitaires. La veille de ce 29 juin, qui dans la catholique Autriche est la fête de saint Pierre et saint Paul, de nombreux hôtes étaient déjà arrivés de Vienne. En ?? vêtements d’été, joyeuse, insouciante, la foule était dans le parc devant le kiosque à musique. La journée était douce ; le ciel sans nuages s’étendait au-dessus des larges couronnes des châtaigniers, et c’était un vrai jour à se sentir heureux. Les vacances approchaient pour les adultes, pour les enfants, et avec

ce premier jour férié de l’été, c’était comme s’ils aspiraient par avance tout l’été avec son air plein de félicité, son vert nourri, son oubli des soucis quotidiens. J’étais assis à l’écart de la foule du par cet lisais un livre – je me souviens que c’était « Tolstoï et Dostoïevski, de Merejkovski » -, je le lisais avec une attention concentrée. Cependant, le vent dans les arbres, le gazouillement des oiseaux et la musique du parc qui flottait dans l’air étaient également présents à ma conscience. J’entendais distinctement des mélodies sans en être gêné, car notre oreille est si capable d’adaptation qu’une rumeur soutenue, une rue bruyante, un ruisseau bouillonnant, s’installe complètement dans notre conscience au bout de quelques minutes et qu’au contraire seule une rupture inattendue du rythme nous fait dresser l’oreille. C’est ainsi que j’interrompis involontairement ma lecture quand soudain la musique se tut au milieu d’une mesure. Je ne savais pas quel morceau jouait l’orchestre de l’établissement de bains. Je sentis seulement que la musique avait cessé tout d’un coup.

Instinctivement, je levai les yeux de mon livre. La foule qui se promenait entre les arbres comme une seule masse claire et flottante semblait elle aussi se transformer ; elle aussi interrompait subitement son va-et-vient. Il devait s’être passé quelque chose. Je me levai et vis que les musiciens quittaient leur kiosque. Cela aussi était singulier, car le concert durait d’ordinaire une heure ou plus. Il fallait que quelque événement eut provoqué cette interruption. En m’approchant, je remarquai que les gens se pressaient en groupes agités devant le kiosque à musique autour d’une communication qui, de toute évidence, venait d’y être affichée. C’était, comme je l’appris au bout de quelques minutes, la dépêche annonçant que Son Altesse impériale, l’héritier du trône François-Ferdinand et son épouse, qui s’étaient rendus en Bosnie pour assister aux manœuvres, y avaient été victimes d’un assassinat politique. Stefan Zweig (1881-1942) Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER

Pour qui faire la guerre ? Après tout, pourquoi faire la guerre ? » Pourquoi, on n’en sait rien ; mais pour qui, on peut le dire. On sera bien forcé de voir que si chaque matin apporte à l’idole de la guerre la chair fraiche de quinze cents jeunes à déchirer chaque jour, c’est pour le plaisir de quelques meneurs qu’on pourrait compter ; que les peuples entiers vont à la boucherie, rangés en troupeaux d’armées, pour qu’une caste galonnée d’or écrive ses noms de princes dans l’histoire pour que des gens dorés aussi, qui font

partie de la même gradaille, brassent plus d’affaires – pour des questions de personnes et des questions de boutiques. Et on verra, dès qu’on ouvrira les yeux, que les séparations qui sont entre les hommes ne sont pas celles qu’on croit, et que celles qu’on croit ne sont pas. » Henri Barbusse « Le Feu » - Journal d’une escouade Chapitre XXIX : l’aube

Henri Barbusse.

Les désastres de la guerre

Jean Jaurès.

Messieurs, les forces de guerre qui sont dans le monde, je ne les méconnais pas ; mais il faut voir aussi, il faut reconnaître et saluer les forces de paix. La guerre même travaille à sa manière pour la paix par l’idée des horreurs que la guerre moderne déchainerait. Quand on parle, quelquefois à la légère, de la possibilité de cette terrible catastrophe, on oublie, messieurs que ce serait un événement nouveau dans le monde par l’étendue de l’horreur et par la profondeur du désastre. Il fut un temps, aux âges de la barbarie celtique et germanique, où les peuples se précipitaient tout entier, par grandes masses de familles agglomérées. C’étaient des matins et des matins qui, du fond des forêts des bords 20 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

du Danube ou du nord de la Germanie, se ruaient à la conquête et à la bataille. Mais ces forces déchainées, ces multitudes colossales, elles se mouvaient dans un monde primitif comme elles et leur puissance de destruction était limitée par la puissance même de production de la race humaine encore inférieure et rudimentaire. Plus tard, ce ne sont plus des nations entières, mais au cours du Moyen Age, au cours de la monarchie moderne, des armées de métier, puissamment armées, qui se déchainaient à travers des civilisations déjà délicates et denses ; mais ce n’étaient que de petites armées. Aujourd’hui, messieurs, les armées qui surgiraient de chaque peuple, millions de Germains, millions de Russes, millions d’Italiens, millions de Français, ce seraient les nations entières, comme au temps des barbaries primitives, mais déchainées cette fois à travers toutes les complications, toutes les richesses de la civilisation humaine. Ce serait, au service de ces nations colossales, tous les instruments foudroyants de destruction créés par la science moderne. Et qu’on n’imagine pas une guerre courte, se résolvant en quelques coups de foudre et quelques jaillissements

d’éclairs, ce sera, dans les régions opposées, des collisions formidables et lentes, comme là-bas celles qui se produisirent en Mandchourie entre Russes et Japonais. Ce seront des masses humaines qui fermenteront dans la maladie, dans la détresse, dans la douleur, sous les ravages des obus multipliés, de la fièvre s’emparant des malades, et le commerce paralysé, les usines arrêtées, les océans, traversés aujourd’hui en tous sens par les courants de fumée de leurs vapeurs, vides de nouveau et rendus aux solitudes sinités d’autrefois. Oui, messieurs terrible spectacle et qui suscitera toutes les passions humaines. Songez-y bien, messieurs, et permettez ces paroles à un homme qui, est convaincu qu’il faut, pour mettre la justice et la paix entre les hommes, révolutionner la forme de propriété, mais qui croit aussi que ce sera la noblesse de ce mouvement de procéder par évolution, sans détachement des haines destructives qui ont été jusqu’ici mêlées dans l’histoire à tous les grands mouvements de créations sociales. Jean Jaurès Extrait des Forces de Paix discours à la Chambre des Députés le 20 novembre 1911


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Un appel mondial lancé pour le centenaire du 11 novembre 1918

Maudite soit la guerre, construisons la paix ! Nous, femmes et hommes de tous les continents de la planète, favorables au développement d’une culture de la paix au plan mondial, nous savons que pour l’avenir de l’humanité il n’y a pas d’autres chemins que la paix. Nous savons aussi que la paix est une construction qui nécessite en permanence l’action des citoyens, des peuples et des États. C’est pourquoi, face aux dangers pour la paix que constituent une mondialisation qui fait porter aux peuples le fardeau de dépenses militaires démesurées, des armes nucléaires qui menacent la survie de l’humanité, des dérèglements climatiques, nous appelons toutes les femmes et les hommes, à travers le monde, à se mobiliser pour la paix afin d’obtenir de tous les responsables politiques, élus, chefs d’État et responsables d’institutions internationales qu’ils agissent en faveur de mesures de désarmement multilatéral (en particulier nucléaire), de protection de la planète, de développement de tous les droits humains et d’éducation à la culture de la paix, conformément à la charte des Nations unies.

Parmi les premiers signataires : Édith Boulanger, Roland Nivet, Mouvement de la paix (France) ; Paul Quilès, ancien ministre et président d’Initiatives pour le désarmement nucléaire (France) ; Kate Hudson, Peter Le Mare, Campaign for Nuclear Disarmament (Angleterre) ; Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et député au Parlement européen ; Raphaël Vahé, Président National de l’ARAC (France), Michel Cibot, Association française des communes, départements et régions pour la paix (France) ; Hiroshi Taka, Gensuikyo (lapon) ; Bibyshe Mundjo Takubusoga, Actions pour la réinsertion sociale de la femme (République démocratique du Congo) ; Jean Ziegler, sociologue et vice-président du comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies ; Jean-Marie Matagne, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (France) ; Jammu Narayana Rao, Global Network Against Weapons and Nuclear Power in Space (Inde) ; Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et sénateur (France) ; Patrick Staat, Secrétaire général de l’ARAC (France), Silvina Stirnemann, Marie-Laure Stirnemann, Assemblée des citoyens argentins en France ; Kajimoto Shushi, Hyogo Council against A & H Bombs (lapon) ; Tanausù Herrera, Pilgrim For Peace (Angleterre) ; Roland Weyl, vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates (France) ; Daniel Gauvin (La Réunion, France) ; Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherches sur la paix et auteur du livre 1914-1918, cent ans après, la paix! (France) ; Fethia Saidi, journaliste (Tunisie) ; Shura Dumanic, Réseau féministe des Balkans (Croatie) ; Marzia Ronconi (Italie) ; Lisa Silvestre, déléguée à l’Ecosoc, à l’ONU (Suisse), pour le Mouvement de la paix ; YvesJean Gallas, collectif Non à l’Otan, non à la guerre ; Marjolaine Liautaud (Gibraltar) ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT (France) ; Marie Bohl, Mouvement pour une alternative non violente (France) ; Silivanh Nguyen (Laos) ; Nicole Aurigny, Libre pensée (France) ; Elliott Rollins (USA) ; Claudine Palet, Comité de surveillance Otan (Belgique) ; Nicolas Pitsos (Grèce) ; Yasmina Chouaki, Tharwa n’Fadhma n’Soumeur (Algérie) ; Ingrid Loko (Bénin) ; Cherifa Kheddar, Association Djazairouna (Algérie). Si vous voulez signer cette pétition, faites-vous connaître auprès de nous : arac.nationale@orange.fr

LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Compte-rendu de la rencontre du 16 octobre au Sénat avec le rapporteur anciens combattants Mission accomplie : au nom de l’UFAC et de toutes les associations d’anciens combattants « qui sont en son sein » au rendez-vous fixé par Monsieur D. GILLES sénateur. L’accueil a été cordial et il m’a semblé bien renseigné en ce qui concerne le monde anciens combattants. Comme prévu dans le « programme » qu’il avait fixé, je lui a dit ce que le gouvernement précédent qui avait fait bradé les maisons de retraite et les écoles de reconversion, ce que n’avait guère apprécié les anciens combattants. Je lui ai également indiqué que la refonte du code des pensions militaires d’invalidité à droit constant n’était qu’un leurre et que souvent les textes anciens étaient voire imprimés, voire privés d’une partie de leurs effets. Je lui ai bien entendu aussi mentionnée la suppression des juridictions des pensions et leur remplacement par les

juridictions administrations de droit commun. Je lui ai quand même précisé que grâce aux amendements faits par le sénat, en matière de PMI le tribunal administratif sera composé de trois magistrats d’appel devant les cours administratives d’appel. En ce qui concerne les relations entre la nation et le monde anciens combattants, j’ai rappelé que les interventions dans les écoles, collèges et lycées étaient très appréciées. J’ai également précisé que l’Assemblée Nationale actuelle composée de très jeunes députés semblait se désintéresser du monde anciens combattant, ce qui n’est pas le cas du Sénat. Le sénateur n’a précisé qu’il s’agissait d’une question d’âge !!! Je n’en suis pas totalement certaine. Enfin nous sommes arrivés au chapitre des revendications des AC et VG. J’ai repris la liste faite avec l’UFAC.

spectacles, débats, cinéma, expositions Tout le programme sur le site de la ville www.ville-bonneuil.fr

22 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

1 - Droits à la carte d’anciens combattants pour les soldats maintenus en Algérie de 1962 à 1964. Le décret concernant ce problème sera pris avant la fin de l’année 2018 et sera applicable à compter du 1er janvier 2019. 2 - Réunion d’une commission tripartite pour l’évaluation et la revalorisation du point PMI avec rattrapage. Le sénateur soutiendra cette demande en proposant la présence de deux sénateurs et 2 députés. Afin de faire l’équilibre il faudrait alors 4 représentants des associations d’anciens combattants. Bien entendu sera présente également la représentation du secrétaire d’Etat aux ACV et VG. 3 - Droits à la campagne double pour les anciens d’Afrique du Nord anciens fonctionnaires et assimilés sans discrimination Le sénateur soutiendra cette revendication, mais aurait souhaité avoir une idée du nombre des intéressés. Je lui ai précisé que je n’avais pas ce renseignement mais que le nombre diminuait chaque année. 4 - Majoration de la pension du conjoint survivant d’un titulaire de la « tierce personne » Le sénateur soutiendra également cette revendication en ramenant le nombre d’année à trois ans. 5 - J’ai fait remarquer que les orphelins et/ou pupilles de la nation n’avaient jamais rien obtenu malgré de multiples demandes. Le sénateur va soutenir qu’un effort pourrait être fait en leur accordant une demi-part supplémentaire au niveau des impôts. Quant aux autres demandes le sénateur… réfléchira, mais je crains qu’il ne s’en tienne qu’à ces cinq problèmes. Le combat continue !!!! J. T. A.


VOS DROITS LE RÉVEIL

Taxe d’habitation 2018 Personnes exonérées totalement de la taxe d'habitation en 2018

- veuf ou veuve quel que soit votre âge.

Suis-je concerné par la réforme de la taxe d'habitation ?

Vous êtes imposable à l'adresse où vous habitez au 1er janvier, que vous soyez propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit, même si vous déménagez en cours d'année ou que vous n'occupez le logement qu'une partie de l'année. Par contre, vous pouvez, dans certains cas, bénéficiez d'exonération ou d'un dégrèvement de la taxe d'habitation.

En supplément, vous devez respecter la condition de cohabitation donc que vous viviez seul(e), soit avec des personnes limitativement désignées – conjoint, personnes à charge, personnes – dont le Revenu Fiscal de Référence (RFR) de l'année précédente (revenus 2017 pour l'imposition de 2018) n'excède pas les limites indiquées dans le tableau ci-joint.

Un nouveau dégrèvement de la taxe d'habitation de votre résidence principale est institué à compter des impositions 2018 (article 1414 C du CGI). Il s'ajoute aux exonérations et dégrèvements existants. Les résidences secondaires n'entrent pas dans le champ de cette réforme.

Aucune démarche de votre part n'est nécessaire pour bénéficier de cette exonération, si votre revenu fiscal de référence est inférieur au plafond porté ci-dessous, l'administration fiscale appliquant directement l'exonération ET si vous êtes : - Titulaire de l'Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA) ou de l'Allocation Supplémentaire d'Invalidité (ASI) (la condition de ressources n'étant pas exigée de ces contribuables), - bénéficiaire de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), - infirme ou invalide ne pouvant subvenir par leur travail aux nécessités de votre existence, - âgé de plus de 60 ans,

Ces trois conditions sont cumulatives : situation, cohabitation, ressources. Vous devez payer une taxe d'habitation pour une résidence secondaire, même si vous êtes exonéré de cette taxe pour votre résidence principale. Cette taxe est calculée d'après la valeur cadastrale de l'habitation et des dépendances.

Le dégrèvement sera progressif : 30 % dès 2018 et 65 % en 2019. En 2020, la taxe d'habitation sera dégrevée à 100 % sur la base des taux et des abattements de 2017. Attention : la Contribution à l'Audiovisuel Public (CAP) n'est pas incluse dans le dispositif. En 2018, si votre revenu fiscal de référence de 2017 ne dépasse pas certains montants*, vous bénéficierez : • soit d'un dégrèvement de 30 %,

Certaines communes appliquent une majoration de la part communale de la taxe pour les résidences secondaires.

• soit d'un dégrèvement dégressif (lorsque le revenu fiscal dépasse légèrement les montants indiqués ci-dessous).

Il s'agit des communes situées en zone tendue où la taxe sur les logements vacants s'applique.

Il sera calculé et accordé automatiquement aux usagers éligibles. Si la taxe d'habitation est établie au nom de plusieurs personnes appartenant à des foyers fiscaux distincts, vous devez additionner les revenus fiscaux de référence concernés.

Plafond de revenus pour les exonérations de taxes foncières et/ou d'habitation en 2018 (Métropole) Nombre de parts

Revenu fiscal de référence

Nombre de parts

Revenu fiscal de référence

1

10 815

1,25

12 259

1,5

13 703

1,75

15 146

2

16 590

2,25

18 034

2,5

19 478

2,75

20 922

3

22 365

1/2 part supplémentaire

2 888

Précisions : le dégrèvement est calculé en prenant en compte les taux votés par les collectivités en 2017. Ainsi, si votre collectivité décide d'une hausse du taux de taxe d'habitation en 2018, seule la part de taxe d'habitation calculée à partir du taux de 2017 sera dégrevée. Un simulateur vous permet de savoir si vous êtes éligible à cette baisse : www.impôts.gouv.fr Journal de la FNACA N°571 LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 23


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Augmentation de la retraite du combattant et des pensions de guerre Attribution de la carte du combattant pour 1962-1964 en algérie Un arrêté du 5 novembre 2018 paru au JO du 14 novembre fixe la valeur du point d'indice régissant le montant de la retraite du combattant, la valeur des pensions militaires d'invalidité et le plafond de la rente mutualiste ancien combattant * à 14,42 euros (au lieu de 14,40) à compter du 1er janvier 2017, * à 14,45 euros (au lieu de 14,42) à compter du 1er avril 2017. Par conséquent, le montant de la retraite du combattant s'élèvera donc annuellement à 751,40 euros au lieu

NOUVEAU

- outre le port de la Croix du combattant - ouvre droit à la RETRAITE DU COMBATTANT et permet d'accéder à la constitution d'une RENTE MUTUALISTE ANCIEN COMBATTANT non imposable.

La Loi de finances pour 2019 attribue la carte du combattant pour les militaires présents en Algérie 120 jours au moins entre le 1er juillet 1962 et le 1er juillet 1964. Pour obtenir cette carte, il faut en faire la demande et remplir un dossier spécifique officiel. Rappelons que la carte du combattant

Pour en savoir plus et recevoir de l'aide dans vos démarches s’adresser à : La Mutuelle Familiale – Groupe de l’Arac 52, rue d’Hauteville 75487 Paris Cedex 10. Email : mutuarac@mutuelle-familiale.fr Tél. 01 72 19 41 94.

de 748,80 euros (soit 375,70 euros par échéance semestrielle). Le rattrapage des arrérages de retard se fera lors du versement de la prochaine échéance.

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24 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Le dimanche 11 novembre à l’église St Louis en l’Ile de Paris un concert s’est tenu devant plusieurs centaines personnes, organisé en hommage aux poilus de 14-18 par l’association Arts et Music. Que soit remercié ici l’ensemble des participants et plus particulièrement l’orchestre et les chœurs pour cet hommage aux soldats de « la grande guerre ». Hommage, parce qu’il a été donné à l’ARAC, la possibilité d’y prendre la parole, ce qui nous a permis

en quelques mots de resituer les enjeux d’hier et d’aujourd’hui pour œuvrer à la paix dans le monde.

Arts et Music : 31 rue Sanguinet – 95100 Argenteuil – courriel : contact@artsetmusic.fr

Que soit remercié également les associations Arts et Music et les chœurs éphémères puisque les bénéfices de ce concert seront reversés à l’ARAC. Nous continuerons après cet événement exceptionnel à entretenir des liens avec « Arts&Music » et « le chœur éphémère », deux associations loi 1901 qui méritent d’être connues et appréciées.

Patrick Staat SG Arac.

seule à s’être montée pendant la guerre 14-18 », poursuit inlassablement le combat de ses membres fondateurs : Georges Bruyère, Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier et Henri Barbusse. « Nous faisons la guerre à la guerre, plaide Jean-Claude Salomon. En combattant leurs causes, comme l’impérialisme et le capitalisme. Et nous défendons les valeurs de la République, les droits sociaux et la paix. »

la paix », poursuit le président. Différentes nationalités composent d’ailleurs cette sélection, car « nous avons voulu dépasser le nationalisme et le repli sur soi. La poésie nous permet de franchir les murs », précise JeanClaude Salomon. « C’est une bataille que l’on mène pour la mémoire. La mémoire est une force de paix qui fait l’humanité de chacun et des peuples. Elle est force d’avenir. »

Nantes (44) Le cri des poètes pour un message de Paix. L’exposition de l’ARAC au cœur des cérémonies de 14/18 dans la ville de Nantes avec Mme Johanna Rolland, maire de Nantes, que nous tenons à remercier. Ces poètes de toutes nationalités ont écrit l’horreur de la guerre. Des textes de poètes, confirmés ou simples poilus, sont présentés à Nantes à partir du mardi 30 octobre, à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Grande Guerre. Apollinaire, Cendras, Claudel, Éluard, Barbusse… « Il y a eu des milliers de poèmes écrits au front, par des poètes confirmés, par de simples poilus ou de jeunes poètes fauchés par la guerre », rappelle Jean-Claude Salomon, président de l’Arac (Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix), qui organise l’exposition « Sur le front des poètes ». Depuis 100 ans, cette association, « la

Il importe pour l’association, d’agir en tant que mouvement d’éducation populaire, « ouvert aux jeunes. Car pour être militant de la paix, pas besoin d’avoir été ancien combattant », précise Jean-Noël Badaud, le responsable de la section de Sainte-Luce. Ainsi, « en montrant aux citoyens les raisons de la guerre, on peut leur permettre de s’y opposer. L’Humanité n’est pas un état à subir, mais une dignité à conquérir, comme l’écrivait Vercors », abonde Jean-Claude Salomon. Les mots des poètes choisis pour cette exposition permettent de l’exprimer. Ainsi, « nous relayons leur cri pour LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 25


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

33e Congrès National FNACA Le Congrès National de la FNACA s’est tenu du 12 au 14 octobre au Parc Chanot, en présence des autorités Civiles et militaires, de la Directrice nationale de l'ONAC, de la Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, des représentants de l'UFAC.

gagée à tenir ses engagements lors du congrès, si elle était maintenue à son poste donc acte. Elle a reconnu que les AC ont besoin de la reconnaissance de la Nation et s’est engagée au maintien des mesures fiscales car c’est un droit à réparation.

Également présents diverses associations du monde Combattant.

Une gerbe a été déposée au Camp de St Marthe d'où sont partis les appelés.

Etaient également présents, le représentant du Maire de Marseille, du Conseil Départemental, du Conseil Régional, des Sénateurs, Députés, Conseillers Départementaux et Municipaux.

La présence de l’ARAC marque le rappel de la fraternité des adhérents des deux associations, eux qui ont connu la guerre d’Algérie.

L’ARAC était représentée par Pierre Clec’h, membre du Bureau National et Patrick Saintenoy, dirigeant national et président des Bouches du Rhône. Mme Darrieusseq lors de son intervention, fut chahutée au sujet des veuves d'AC. La Secrétaire d’Etat s’est en-

Elle marque aussi l’action commune sur la défense des droits des anciens d’Algérie, de leurs veuves maltraitées aujourd’hui.

tants et de la mémoire ». La FNACA estime que c’est un mauvais signal envoyé à l’opinion publique. La FNACA a réaffirmé le 19 mars comme anniversaire du « cessez-lefeu » officiel de la guerre d’Algérie. Elle condamne en cette année du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme toutes les formes de violence et d’intolérance.

Dans son appel final la FNACA « déplore les difficultés de communication avec les députés de la majorité actuelle ainsi que la suppression d’un Secrétariat d’Etat chargé des anciens combat-

Elle réaffirme son attachement « au respect de la dignité humaine et elle s’associe à toutes les initiatives visant à sensibiliser la jeunesse de France sur l’atrocité et l’inutilité des guerres pour parvenir à la paix durable.

monstruosité. La poésie ce langage universel nous a permis de franchir les murs, les frontières, elle nous fait citoyens du monde. Elle exprime la volonté universelle d’amitié de fraternité, de Paix, de tous ceux qui ont été entraînés dans cette guerre. Il est grand temps pour avancer vers la paix d’assurer la liberté de chaque nation à disposer d’elle-même, de garantir ainsi sa souveraineté. De cette façon se construiraient des rapports d’intérêts mutuels entre les peuples, ainsi seraient garantie la condition fondamentale à réaliser pour garder une paix durable en Europe et dans le monde. La guerre n’est pas une loi de la nature, elle ne tombe pas du ciel. Nous menons le combat pour faire vivre la mémoire. La mémoire fait l’humanité des peuples. La mémoire est un ré-

servoir de valeur : Elle nous permet d'exister en tant qu'être humain. Audelà, elle nous conduit à nous intéresser à autre chose qu'à nos propres intérêts, à avoir le souci du monde. Elle nous fait citoyen conscient. » Nous appelons chacune et chacun à promouvoir et faire respecter la Charte des Nations Unies La salle s’est levée et a applaudi longuement à ce message. Un beau moment de fraternité

Bouguenais (44) Le 10 novembre 2018, présentation de l’exposition de l’exposition Le Front des Poètes à la délégation allemande de la ville de Ginsheim-Gustavsburg jumelée avec la ville de Bouguenais Loire-Atlantique. Quatre-vingts personnes étaient réunies. Voici un extrait du message que nous avons transmis : « Depuis sa création, l’ARAC fait la “Guerre à la guerre”. Elle est née de ces hommes. Ces poètes, partagent et illustrent la lutte que nous menons, ils peignent avec leurs mots un monde aux couleurs de la vie. Chacun de nous porte encore aujourd’hui vivants ou enfouis dans sa mémoire les traumatismes de cette “grande boucherie”. Des milliers de poèmes ont été écrits au front par de simples poilus par des poètes confirmés, de France et d’Europe pour exprimer leur rejet de la guerre, sa 26 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Bouches du Rhône (13) Adieu cher Docteur Jean Boyer Jean Boyer est décédé le 23 septembre 2018. Il était âgé de 94 ans. (Extraits) Sa disparition a envahie d’une tristesse sincère tous ceux qui l’ont côtoyé. De sa dimension humaine, rayonnaient les feux multiples de sa foi, de son humanité, de son courage. Jean s’en est allé au-delà des portes de l’ombre*, convaincu d’y rejoindre ses camarades assassinés à Cadenet,

le 14 juillet 1944, par des miliciens vichystes et des soldats de la 8e compagnie « SS » de Brandebourg. En ce jour funeste de juillet 44, neuf cercueils avaient été prévus mais un est demeuré vide, celui de Jean Boyer, laissé pour mort par ses bourreaux. De 1945 à 2018, Jean Boyer est demeuré fidèle à la mémoire de ses compagnons. Il a été le grand témoin de ces crimes, le porteur du message de la Résistance à la jeunesse, celui du refus de la tyrannie mais aussi celui de la liberté, de l’espoir, de la Paix. A Jeanine, son épouse, à tous ses proches, l’ARAC adresse sa solidarité, ses sincères condoléances. Jean-Michel Carretero, Secrétaire de l’ARAC Lambesc et Canton

Gironde (33)

Première mobilisation unitaire de la rentrée, CGT, FO et étudiants avec environ 8000 manifestants dont un important contingent de retraités qui ont battu le pavé de Bordeaux pour gagner contre la casse sociale de Macron et du MEDEF qui nous gouvernent. L’ARAC 33, ses adhérents et militants étaient bien présents. La colère s’est exprimée : « J’ai perdu 200 € par mois. Macron c’est le chacun pour soi et les premiers de cordée, les autres peuvent crever ».

Vitrolles (13)

* « Aux portes de l’ombres » par Jean Boyer, paru aux éditions L’Etoile du Sud »

Le Bouscat (33) Du 5 au 18 novembre 2018 à la Médiathèque LA SOURCE au BOUSCAT L’expo sur 1914-1918, première guerre mondiale présentée par l’ARAC, montre qu’en 1914, la majorité des pays du monde est partagée entre moins d’une dizaine de puissances. La compétition s’exacerbe pour la conquête des territoires non encore colonisés et l’appropriation des matières premières. S’élève alors la voix de Jean Jaurès, assassiné le 31 juillet 1914. Les conditions au front : les soldats souffrent du froid, de la faim, des rats ; Ils meurent dans des attaques inconsidérées. Des régiments se mutinent. La répression des Etats-majors est terrible. Ils fusillent leurs propres soldats, « pour l’exemple ». La guerre n’est pas qu’au front. La misère tenaille les populations civiles.

La guerre est partout, elle est mondiale. Plus de 60 millions de soldats prendront part à ce conflit mondial. Le génocide arménien fera plus d’1 million de morts en 1915. Il aura fallu les 10 millions de morts, civils et militaires et 20 millions de blessés avant d’imposer la paix aux puissants. « Ils croyaient se battre pour la patrie. En réalité, ils se battaient pour les marchands de canons ». Anatole FRANCE.

Le samedi 8 septembre 2018. C’est derrière leur banderole que la section ARAC de Vitrolles a participé activement au forum des associations de la ville. Son président Benito Iride, son secrétaire Henri Agarrat ainsi que plusieurs adhérents se sont succédé pour rencontrer et discuter avec la population, les élus, les autres associations Vitrollaises, distribuant du matériel concernant les Anciens Combattants, Réveil des Combattants, Réveil Mutualiste, livrets de l’ARAC 13 et expliquant l’exposition sur la vie de l’ARAC de 1917 à nos jours, discutant notamment des revendications du monde Combattant, des valeurs Républicaines et de la paix. A noter également le panneau sur Maurice Audin, exigeant la vérité sur sa disparition, réclamée par l’ARAC depuis 61 ans, révélée et reconnue au grand jour dernièrement par la République. Patrick Saintenoy. LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Ille & Vilaine (35)

Bretagne

Nombreux rendez-vous autour du 11 novembre

Rassemblement contre l’armement nucléaire et pour une politique de Paix

Commencées dès octobre, l’ARAC 35 a continué ses actions pour ce 100e anniversaire de l’Armistice. Le 10 novembre Participation officielle à l’importante cérémonie, place de l’Hôtel de Ville à Rennes. Le 11 novembre à Rennes Avec Jean Chaplet et Joël Lacire, à l’initiative du rassemblement, envoi d’un message « Maudite soit la Guerre » aux pacifistes et citoyens d’Erlangen (Allemagne), ville jumelée avec Rennes. A Le Ferré (35). Mémoire de Lechat et des 4 caporaux de Souain. Répondant à l’initiative de la Libre Pensée, l’ARAC du département était représentée par son Vice-président Jean Le Duff, dans son allocution celui-ci a déclaré notamment : « Le 11 novembre 1918 n’était pas un jour de gloire, sauf peut-être pour les maréchaux. C’était un jour de soulagement pour les populations européennes et un jour de deuil pour les familles. Depuis, aucun gouvernement n’a fait l’effort de réhabiliter l’ensemble des fusillés pour l’exemple. Depuis on continue à nous présenter comme cause de la guerre ce qui n’était qu’un prétexte.

Plaque Le Ferre

Depuis on est dans le déni de la véritable cause de cette guerre absurde : les rivalités des impérialismes capitalistes de La France, de la Grande-Bretagne, de la Russie tsariste, de l’Allemagne. Depuis on a passé sous silence le fait que 400 000 soldats allemands désertèrent, que les révoltes de la classe ouvrière allemande en 1918, les mutineries de marins furent pour beaucoup dans la conclusion de l’armistice. » A Bréal-sous-Montfort (35). Projection de l’imposant film (restauré) de 1931 : « Les Croix de Bois » inspiré du romain de Roland Dorgelès (Membre d’Honneur de l’ARAC). Intervention de G. Ploteau sur cette œuvre et « Le Feu » d’Henri Barbusse.

Loiret (45) Hommage aux fusillés de Châteaubriant vendredi 19 octobre à 18 h, place Mirabeau à Montargis. Le 22 octobre 1941, 27 résistants tombaient sous les balles des pelotons d’exécution hitlériens. Parmi ces martyrs, deux montargois tombèrent sous les balles nazies, tous deux militants communistes, résistants : Raymond Laforge, instituteur à l’école Pasteur, pédagogue du mouvement Freynet, à Montargois et Raymond Tellier élu d’Amilly, artisan imprimeur rue du Loin à Montargis. Micheline Oriniel représentait la direction de l’ARAC. 28 - LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018

L’Île Longue près de Brest, abrite la grande base des sous-marins nucléaires français. L’initiative du Mouvement de la Paix, soutenu par un collectif notamment par l’ARAC, a rassemblé plus de 600 personnes le 14 octobre. Un premier débat portait sur l’armement nucléaire au Proche-Orient et la possession par Israël de l’armement nucléaire, une menace d’une gravité particulière. Jean Le-Duff, vice-président de l’ARAC 35, revenait pour sa part sur le climat de tension au Proche et Moyen Orient dont il faut chercher les causes sur un plan historique notamment sur le partage de ces régions après 1918 et la situation géographique et économique important dans cette zone mondiale. Oui ! Faisons la Paix ensemble Le second débat portait sur les coûts et les menaces de l’armement nucléaire. Georges Ploteau pour l’ARAC, indiquait que « Pas plus que le canon de 75 avant 1914, le surarmement nucléaire aujourd’hui ne peut amener la paix ! ». Il a rappelé les décisions prises en avril lors des Etats Généraux de la Paix à Paris, notamment le respect du droit international et de la Charte des Etats-Unis « La paix c’est l’affaire des citoyennes et citoyens » en proposant de signer les cartes pétitions. Au cœur de la marche on pouvait voir les drapeaux et la banderole de l’ARAC regroupant militants et sympathisants de l’ARAC du Finistère, des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

En mémoire de notre ami et camarade Claude Martin du Val de Marne

Pour aider l’ARAC à pérenniser son action pour la paix, pour le respect de la souveraineté des peuples et du droit international

Paroles et musique : Georges Moustaki SANS LA NOMMER

Pour contribuer à défendre les valeurs de la République, aujourd’hui menacées et les droits acquis par l’action des hommes et des femmes de notre pays tout au long de l’histoire de notre pays Pour donner les moyens à l’ARAC de poursuivre son combat antifasciste avec détermination.

Une fille bien vivante Qui se réveille A des lendemains qui chantent Sous le soleil Et si vous voulez Que je vous la présente On l’appelle Révolution permanente C’est elle que l’on matraque, Que l’on poursuit que l’on traque. C’est elle qui se soulève, Qui souffre et se met en grève. C’est elle qu’on emprisonne, Qu’on trahit qu’on abandonne, Qui nous donne envie de la suivre, Jusqu’au bout, jusqu’au bout. Jusqu’au bout, jusqu’au bout. Jusqu’au bout, jusqu’au bout.

Pensez aux dons ou aux legs à l'ARAC Pour tous renseignements, toutes documentations. Prendre contact avec Annick par téléphone le lundi, mercredi ou jeudi au 01 42 11 11 18 ou par mail arac.nationale@orange.fr ou encore par courrier à l’adresse de l’ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF.

Gennevilliers (92) Une expo 14-18 réalisée par nos soins est visible tous les jours de 14 à 18 h à la Maison du Combattant avec archives de la ville - 160 doc exposés et archives sonores. Une autre expo sur Henri Barbusse faite par ARAC Gennevilliers (sa vie - ses écrits - ses combats) du 27 Novembre au 7 Décembre. Samedi 8 décembre de 14 à 18h - Conférence sur Henri Barbusse avec Liliane Rehby, secrétaire nationale de l’ARAC.

Tremblay en France (93) « Ensemble à Tremblay pour des Etats Généraux 93 de la Paix ». L’ARAC 93 a tenu le samedi 6 octobre ses Etats Généraux. Une cinquantaine de personnes d’horizons différents ont tenu à répondre à l’appel de Pierre Gilbert, Président de l’ARAC 93 et de Jacques Rémy, Président de la section locale. Objectif ouvrir un premier « espace » (d’autres devraient suivre) pour que s’exprime avec force la volonté des peuples de redonner toute sa place et tout son rôle à l’ONU. Tour à tour, François Asensi, maire de Tremblay, Paul Markidès, un des biographes d’Henri Barbusse, Roland Il y a 230 ans la Bastille tombait la révolution Française voyait le jour

Weyl, AIJD, Daniel Durand, chercheur, de l’IDRP, Liliane Rehby de l’ARAC, le maire de Villetaneuse et le Vice-Président du Conseil Départemental 93 ont échangé sur les enjeux de la Paix, 100 ans après la fin de la guerre 14-18, qui demeure une question majeure pour l’avenir des peuples… Un recueil des échanges est prévu et sera à la disposition de tous ceux et celles – associations ou citoyens – qui veulent défendre la paix universelle.

Pyrénées Orientales (66) Les amis du maquis Henri Barbusse et la randonnée de la mémoire Faire connaître la mémoire et l’histoire du Maquis Henri Barbusse qui lors de la guerre 39-45 dans le département autour du Canigou où de nombreuses actions ont participé à la libération de la France. L’histoire du Maquis tout au long du parcours de la mémoire (5 km) du Col de la Bataille (monument commémoratif), au mas Pleus (lieu de naissance du maquis). A l’issue de la randonnée découverte du château de Caladroy : Dégustation des vins au caveau, visite de la Chapelle, les grenats catalan, l’exposition du Maquis Henri Barbusse. Contact : Josef Almodovar 07 67 11 24 33 almodovarjosef@gmail.com

CALENDRIER 2019 Disponible à la direction nationale ou auprès de vos trésoriers départementaux. 7 euros l’exemplaire. Pour passer commande, envoyer un chèque à la direction nationale : 7 x …….. exemplaires = …………. €

2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex www.le-reveil-des-combattants.fr

calendrier 2019

ARAC – 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF - arac.nationale@orange.fr

LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Finistère (29) Après avoir pris connaissance du déroulement du centenaire de l’armistice de la guerre 14-18 du 9 novembre. Les membres du Comité départemental de l’Association du Finistère réunis le 31 octobre 2018 à Brest s’étonnent de n’avoir pas été consultés quant à la préparation de cette journée. L’ARAC fidèle à ses valeurs qui sont l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme, la paix et aux 4 poilus pacifistes créateurs de l’ARAC en 1917, Henri Barbusse, Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefebvre, Georges

Bruyère, ne peut admettre que l’on puisse pour des raisons de sécurité, de commodité et de participation demandée aux jeunes scolaires de défiler un jour de classe qui ne correspond en rien à la fin de la guerre 14-18. Le prétexte de n’avoir pas suffisamment de jeunes aux commémorations est peu convaincant. De plus cette célébration n’est pas une fête quand on sait que cette guerre a été une véritable boucherie près de 10 millions de morts en Europe, dont 1 350 000 morts français, 3,5 millions

Saint-Nazaire (44) Le 19 octobre, M. le Maire David Samzun a inauguré l’exposition et tout en remerciant l’ARAC, a clairement affirmer que les cérémonies devaient servir à faire vivre la mémoire et populariser la paix. Les expositions ont été présentées dans le magnifique cadre de la Galerie des Franciscains qui avait servi d’hôpital pendant la 1re Guerre de la mondialisation. Pour honorer l’ARAC nous avions été choisis pour clore les cérémonies par une conférence que nous avions placée sous le thème « Tirer les enseignements du passé pour construire un avenir de PAIX ». Notre intervention suivie d’un débat a permis d’aborder la question des Fusillés pour l’exemple, la dénonciation du fascisme par Henri Barbusse, la symbolique du Front des

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de blessés et près de 2 millions restés mutilés. L’ARAC se pose de nombreuses questions quant à la finalité de cette journée. Compte tenu de toutes ces réserves et afin de respecter le slogan d’Henri Barbusse « Guerre à la guerre », le comité de l’ARAC du Finistère a décidé de ne pas participer à ce qu’il considère comme une mise en scène le 9 novembre à Fouesnant et à Quimper. Par contre l’ARAC se présente aux commémorations du 11 novembre partout où elle peut l’être.

Var (83) Poètes qui nous a fait franchir les frontières et être citoyens du monde. Une belle et riche soirée au cours de laquelle, de nouvelles rencontres, conférences, expositions ont été prévues. Voici le message que nous avons reçu en tant que partenaire : « La clôture du Centenaire de l’Armistice par la journée du 11 novembre a été une véritable réussite. Les retours sont nombreux et extrêmement positifs. Votre forte implication a magnifiquement rehaussé l’évènement, c’est pourquoi je tenais à vous en remercier très chaleureusement. Au plaisir de retravailler ensemble à l’occasion. Très sincèrement. Isabelle Ravey-Lhinares Chargée des relations publiques, du protocole et relations internationales »

Il y avait bien 200 personnes, ce matin dans le vaste hall de la médiathèque de Saint-Raphaël pour l’inauguration de trois expositions 14-18, dont celle de L’arac en présence des élus locaux et départementaux et d’élèves accompagnés de leurs professeurs pour une intervention remarquée. Les tableaux complémentaires de notre exposition réalisés par Madame Devillers-Vallee ont retenu l’attention des visiteurs en particulier « le chemin des dames » très apprécié. Gérard VALLEE (applaudi) a pu s’exprimer sur « la paix, guerre à la guerre, quelques phrases d’Henri BARBUSSE et nos fondements qui ont fait et font l’arac d’aujourd’hui. Des livres : « la rouge marre du haut plessis » ont été vendus au profit de l’arac. La médiathèque a complété son programme par des films, des conférences, avec débats jusqu’à la fin novembre.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Mérignac (33)

Décès Notre camarade Henri EVRARD est décédé, membre du Bureau National, dirigeant des Yvelines puis de la Savoie. Nous perdons un frère de combat, attaché passionnément aux actions de notre ARAC, avec la défense des idéaux républicains, la défense du droit républicain imprescriptible à réparation, la transmission de la mémoire aux jeunes générations, un militant de la solidarité internationale. Henri avait aussi, grâce à son expérience personnelle, la certitude que les idéaux de paix, de solidarité, de fraternité ont animé les combattants de la paix pendant la guerre d'Algérie, et ont contribué à ce que les artisans du “cessez-le-feu” acte enfin leur négociation, le 19 mars 62. Il ne cessera avec tous ses camarades de l’association d’agir inlassablement pour obtenir enfin la reconnaissance officielle en 2012, du 19 mars comme journée officielle du cessez-le-feu en Algérie. Henri avait les qualités d'un militant, une vraie qualité d'esprit civique et solidaire la conscience que tous les hommes ont le même droit à la liberté, à la dignité et au bonheur quelles que soient leur nation, leur culture, leur origine. L’ARAC d’aujourd’hui poursuivra, par son action, son combat pour la Paix, son combat pour la vie.

Henri Evrard lors d’une délégation du village de l'amitié en 2008 au Vietnam (en bas à droite).

Etats Généraux pour la Paix Mérignac 10/11/2018 « Fusillés pour l’exemple » Faisons la paix ensemble ! 100 ans d’anniversaire de l’armistice, d’arrêt des combats. Mais pas forcément « LA PAIX » qui, même après les « accords » de Versailles en 1919, eut du mal à s’imposer face d’une part aux appétits de domination des puissances industrielles (Europe et USA) et face à la peur qu’une autre société non capitaliste s’impose, avec les bouleversements de 1917 en Russie. Et pour protéger leurs stricts intérêts (les grandes puissances industrielles capitalistes). Ils s’opposent à ceux qui disent « guerre à la guerre ». 629 « fusillés pour l’exemple » dont nous ne cessons d’exiger leur réhabilitation, de leur honneur de citoyen. Amitié, solidarité, espoir, nous constatons donc aujourd’hui que de nombreuses volontés s’expriment et se lèvent pour exiger la paix sur un contenu, une vision du monde et de la société. Henri Barbusse tient a précisé que l’ARAC ne pouvait s’en tenir seulement à défendre des anciens combattants et des autres victimes de la guerre car les satisfactions de leurs revendications ne seraient qu’apparentes et vite abandonnées, dans un ordre social démocratique qui protégerait ces conquêtes d’où la nécessité d’agir pour une organisation profondément démocratique de la vie nationale. Autrement dit défendre la république pour s’appuyer sur elle. Pour avancer vers la paix d’assurer la liberté de chaque nation à disposer d’elle-même, de garantir ainsi sa souveraineté. Nous devons, Nous devrions, Ensemble, dans le respect de chacune des orgas et Assos, syndicats et partis, aller à la rencontre en commun des citoyens, des travailleurs dans les entreprises, dans les villes, villages, cités, associations. Sachons ensemble tirer les leçons de l’histoire pour garantir l’avenir des générations futures et honorer toutes les victimes de ces guerres et donc des fusillés pour l’exemple.

11 Novembre à Gentilly (94) Initiative originale du maire de Gentilly, Patricia Tordjman. Le 11 novembre 2018 au monument aux morts, après l’hommage officiel rendu aux soldats de 14-18, aux 3 instituteurs de l’école H. Barbusse, morts aux combats, les participants étaient invités à une rencontre-débat sur la paix. A partir de l’expo de l’ARAC sur les

causes et conséquences de la guerre 14/18, une bonne centaine de participants ont pris le temps pendant 1 h 30 de débattre des enjeux, des causes des guerres, de la course aux armements et des moyens d’une paix durable. Un débat était mené par Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC et Bruno Drweski historien.

P. Staat, secrétaire général de l’ARAC. B. Drweski, historien, dirigeant ARAC.

LE RÉVEIL - N° 849 - NOVEMBRE 2018 - 31


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