Susanne Kennedy Markus Selg • Einstein on the Beach

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SUSANNE KENNEDY / MARKUS SELG Einstein on the Beach Opéra de Philip Glass et Robert Wilson

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26.11.2023

Jeu & Ven 19h · Sam 18h · Dim 16h · Durée 3h30 Durant la représentation, vous pouvez circuler librement dans le gradin, sur la scène ou au bar qui restera ouvert.


À PROPOS DU SPECTACLE 3 ......

ENTRETIEN

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BIOGRAPHIES

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DISTRIBUTION ET MENTIONS DE PRODUCTION................... 11 NOS PARTENAIRES........................................ 12 SAISON 2023/2024...................................... 13 RESTONS EN CONTACT !........................... 14


À PROPOS DU SPECTACLE La metteuse en scène Susanne Kennedy et le plasticien Markus Selg s’attaquent au monumental « anti-opéra » Einstein on the Beach, quarante-sept ans après sa création, revisité en un étourdissant maelström visuel. À la mise en scène au cordeau imaginée par Robert Wilson pour épouser les motifs musicaux répétitifs de Philip Glass répond aujourd’hui le foisonnement d’une explosion de couleurs et de mouvements. Des projections vidéo marquent le passage du temps sur un paysage postapocalyptique ensablé. Les interprètes y pratiquent des cérémonials étranges et des danses chamaniques. Cet opéra, au caractère expérimental et non-narratif, est un poème qui convoque la figure énigmatique et évanescente d’Einstein. « [Einstein on the Beach] parle de ce personnage, de ce dieu mythique que l’homme de la rue connaît aussi bien que les Grecs anciens connaissaient les dieux de l’Olympe au temps d’Euripide. » Robert Wilson Cette production d’Einstein on the Beach présente un livret modifié qui comprend des textes nouvellement restructurés et improvisés. Ces modifications ont été effectuées indépendamment des auteurs, Philip Glass et Robert Wilson.

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EINSTEIN ON THE BEACH, UN OPÉRA HORS-DU-COMMUN • Sur toute la durée de l’opéra performance la circulation est libre dans les gradins et sur le plateau. • Le caractère expérimental et non-narratif de l’œuvre • La figure énigmatique et évanescente d’Einstein • L e décor circulaire postapocalyptique, psychédélique et primitif «  Je crois qu’il y a beaucoup de choses dans cette pièce qu’il ne faut pas trop expliquer. » Philip Glass, La Grande Table, France Culture, 2014

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ENTRETIEN AVEC SUSANNE KENNEDY Quelle place occupe la musique dans votre vie et dans votre travail ? Susanne Kennedy : Je ne suis pas une grande mélomane. J’écoute de la musique mais de façon dilettante. Par exemple, je n’avais jamais vraiment réussi à dépasser la première heure d’Einstein on the Beach. Quand j’écoutais le disque, j’arrêtais presque systématiquement au bout d’un moment. C’est en travaillant sur l’œuvre que j’ai véritablement appris à la connaître et la comprendre. Dans mon travail, la musique relève davantage du bruit, avec des sons étranges, angoissants, qui créent de la tension et ont un impact sur le langage et les corps sur scène. Monter un opéra est donc pour moi quelque chose d’inhabituel. Je ne me suis pas sentie en terrain familier. Longtemps, nous avons travaillé avec un simple piano ou avec l’enregistrement. Quand j’ai pu faire l’expérience de la musique live, avec l’ensemble des musiciens et musiciennes, c’est comme si une porte s’était ouverte. C’était merveilleux. Mais je dois dire qu’avant cela, je me suis plongée dans Einstein on the Beach en béotienne, sans véritable expérience. J’ai suivi mes intuitions. Comment est né ce projet ? La proposition est venue du Theater Basel. Si après avoir vu le spectacle, beaucoup de gens ont estimé que cela faisait parfaitement sens que je mette en scène Einstein on the Beach, il m’a fallu du temps pour répondre à cette invitation. RETOUR SOMMAIRE 5


Il est essentiellement question ici de boucles, de répétitions, de variations, qui donnent à l’ensemble un caractère hypnotique. Tout cela traverse mon travail et m’a attirée mais je n’ai pas immédiatement su comment l’approcher. Sur quels éléments de l’œuvre vous êtes-vous appuyée pour imaginer votre mise en scène ? Le caractère géométrique de la pièce, avec ces boucles sans doute inspirées à Philip Glass par la musique indienne, cette structure cyclique, le processus d’addition, cette sorte de clarté mathématique et ces idées mystiques, tout cela m’a parlé et m’a servi de point de départ. J’ai beaucoup lu sur les gens qui entouraient Pythagore et formaient une sorte de communauté, autour des mathématiques, de la géométrie, de l’astrologie et de la musique (l’école pythagoricienne, fondée au VIe siècle av. J.-C. en Grande Grèce, NDR). Cela m’a inspiré l’idée d’un groupe de personnes, qui habiteraient un paysage, peut-être dans un futur étrange, après une apocalypse ou un événement de ce genre, et qui doivent reconstruire une civilisation. Et pour cela, ils utilisent des formes très anciennes. Cette communauté a investi une grotte, devant laquelle brûle un feu autour duquel ils s’assoient. Ils mangent là, dorment là. Ils ont un endroit, comme un théâtre qui devient le lieu de petits rituels. Cette communauté a donc différents repères, où se rencontrer, où faire des choses que nous ne comprenons pas, parce que nous en avons perdu le sens. Ils les font pour eux mais aussi pour nous, le public. Avec Markus Selg, nous avons très rapidement convenu que ce serait aussi une installation, au sein de laquelle le public RETOUR SOMMAIRE 6


pourrait se déplacer, ce qui modifie sensiblement les notions de temps et d’espace. Et la scène a un mouvement circulaire, ce qui marque les différents repères du paysage. Quand Markus a proposé cette organisation de l’espace, cela m’a indiqué la piste à suivre, les repères pour développer les rituels avec les performeurs et les chanteurs. La musique de Philip Glass, inspirée par la musique classique indienne et les ragas, vous a-t-elle guidée pour creuser la notion de rituel, dans votre mise en scène ? Oui, parce que j’avais le sentiment que la musique portait déjà en elle une sorte de geste, qu’il fallait traduire dans les corps. Comme des hiéroglyphes. Avant même d’entamer les répétitions avec les performeurs, nous avons essayé de créer un alphabet de gestes. Nous ne les avons pas tous inventés, puisque certains nous étaient accessibles, même si nous ne savons pas d’où ils viennent. Nous avons donc tenté de redécouvrir des gestes que d’autres ont utilisé lors de rituels dont nous ne savons plus rien. Et c’est dans la musique que nous sommes allés les chercher. Pas pour l’illustrer ni aller contre elle, mais pour créer une tension nouvelle entre mouvements et musique. Comment avez-vous collaboré avec le chef d’orchestre André de Ridder ? Cela a été très fluide. Nous avons très tôt évoqué avec lui nos idées de paysages et la façon dont les musiciens en feraient partie. Il a été très présent pendant les répétitions et très ouvert, notamment pour penser la musique sous un angle performatif. RETOUR SOMMAIRE 7


Dans vos précédentes pièces, vous avez beaucoup travaillé sur la dissociation entre voix et corps. Avez-vous utilisé un dispositif similaire pour Einstein on the Beach et comment en avez-vous conçu le design sonore ? Trois ou quatre des performeurs sont en playback : ils ont des petits haut-parleurs autour du cou, qui diffusent des voix préenregistrées. On peut les entendre sur la scène mais pas si on en est plus éloigné. Nous avons donc créé un design sonore spécifique pour les gens qui sont au sein de la scène, à proximité des performeurs. Si vous êtes assis dans la salle, vous aurez un son plus global, moins focalisé sur les voix individuelles. L’idée était de travailler sur une expérience sonore qui serait différente sur scène et dans la salle. J’essaie toujours de travailler sur cet espace entre les sons et les corps. Comme si quelque chose s’ouvrait et qu’on pouvait s’y engouffrer. Il faut s’impliquer pour remplir ce vide soi-même : c’est le travail du public. Je cherche aussi à provoquer une expérience déroutante, où on doute de sa propre perception. C’est d’autant plus intéressant que nous avons tendance, au quotidien, à prendre ce que nous voyons pour l’entière et seule réalité, alors que les choses sont tellement plus mystérieuses. Propos recueillis par Vincent Théval, octobre 2023

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BIOGRAPHIES SUSANNE KENNEDY, née en 1977 en Allemagne, est l’une des voix majeures du théâtre européen contemporain. Ses pièces, qui s’articulent autour de déplacements perceptifs et d’images hypnotiques, sont une invitation à jouer avec le réel, en explorant la limite floue entre le performeur et la machine permettant de questionner la représentation stable de la réalité. Régulièrement invitée aux Berliner Theatertreffen et dans le cadre de la Ruhrtriennale, elle présente en 2015 le parcours musical Orfeo, puis en 2016, en collaboration avec Markus Selg, Medea.Matrix. Un focus lui est consacré par le Festival d’Automne à Paris 2023. MARKUS SELG est un artiste pluridisciplinaire. Ses installations scénographiques combinent la v idéo, la sculpture, l’architecture et la performance dans des espaces immersifs et des scènes rituelles, qui créent une nouvelle dynamique entre mythes archaïques et technologies numériques. En 2009, il met en scène le parcours d’exposition Spuren der Sonne, avec Werner Herzog et Jannis Kounellis. Depuis 2015, Markus Selg travaille en étroite collaboration avec la metteuse en scène Susanne Kennedy. Ils ont notamment collaboré à Medea.Matrix (2016), Coming Society (2019) et Ultraworld (2020).

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L’ENSEMBLE PHOENIX BASEL, créé en 1998, est un groupe de 25 musiciens qui se consacre à la musique contemporaine. Le groupe est souvent invité à se produire au Theater Basel dans des productions variées contemporaines de théâtre musical et de danse. Le chef de programme, ANDRÉ DE RIDDER, est reconnu pour sa polyvalence stylistique et pour ses collaborations avec l’Orchestre symphonique de Chicago, la Philharmonie de New York ou l’Orchestre de Paris. Surnommé « le chef électrisant », il collabore avec des compositeurs et des metteurs en scène, sans pour autant négliger le répertoire standard.

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DISTRIBUTION ET MENTIONS DE PRODUCTION Conception Susanne Kennedy, Markus Selg Mise en scène Susanne Kennedy Scénographie Markus Selg Chorégraphie Ixchel Mendoza Hernández Dramaturgie Meret Kündig Adaptation du livret Sus anne Kenned y, R ic har d Alexander In ter pr è tes Suzan Boogaer dt, Tarr en Johnson, Fr ank W illens, Tommy Cattin, Dominic Santia, Ixchel Mendoza Hernández Violon solo Diamanda Dramm Soprano solo Álfheiður Erla Guðmundsdóttir, Emily Dilewski Alto solo Sonja Koppelhuber, Nadja Catania Orchestre Ensemble Phoenix Basel Direction musicale André de Ridder, Jürg Henneberger Directeur artistique de l’ensemble vocal Basler Madrigalisten Raphael Immoos Ensemble vocal Viviane Hasler, Daniel Issa, Schoschana Kobelt, Leslie Leon, Anna Miklashevich, Viola Molnar, Tiago Mota, Breno Quindere, Barbara Schingnitz, Patrick Siegrist, Othmar Sturm, Christopher Wattam Costumes Teresa Vergho Lumières Cornelius Hunziker Création sonore Richard Alexander, Building/Train Andi Toma (Mouse on Mars) Son Robert Hermann Vidéo Rodrik Biersteker, Markus Selg Production Theater Basel (Bâle, Suisse) En collaboration avec le Berliner Festspiele et le Wiener Festwochen (Vienne) Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès Coréalisation La Villette, Philharmonie de Paris, Festival d’Automne à Paris RETOUR SOMMAIRE 11


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SAISON 2023-2024 VOUS ÊTES PLUTÔT DANSE ? • LUCINDA CHILDS ET ROBERT WILSON Relative Calm • 30.11

3.12.2023

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse

• LUCINDA CHILDS X 100 1 & 2.12.2023 Avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et dans le cadre du Festival d’Automne 2023

• TRAJAL HARRELL The Romeo • 7

9.12.2023

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse et dans le cadre du Festival d’Automne 2023 - Portrait Trajal Harrell

Maggie the Cat • 14

16.12.2023

Dans le cadre du Festival d’Automne 2023 - Portrait Trajal Harrell

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Photos : © Ingo Hoehn / Theater Basel • Maquette Studio 201 EPPGHV 211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris • RCS Paris B 391 406 956 Licences PLATESV-R-2021-010525/PLATESV-R-2021-010530/PLATESV-R-2021-010570

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