La quete numero 167 septembre 2014

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3$ Le magazine de rue de Québec

No 167 Septembre 2014

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Histoires de familles

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• Une famille comme les autres • Un grand frère • Comment c’était ? • 100 % monoparentale • Les fils de la liberté

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Michel Yacoub

Conseiller en sécurité financière Conseiller en régimes d’assurances collectives Représentant autonome 501, 14e Rue Québec, Québec G1J 2K8 Téléphone : 418 529-4226 Télécopieur : 418 529-4223 Ligne sans frais : 1-877-823-2067 Courriel : michel.yacoub@sympatico.ca

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SOMMAIRE DOSSIER HISTOIRES

DE FAMILLES Comment c'était ?

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100 % monoparentale

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Un grand frère

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Ménage en mutation

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Une famille comme les autres

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Aventure marocaine

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Les fils de la liberté

CHRONIQUES

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Les joies de la famille

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La « familia québéquensis »

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Crédit: Guillaume de Montigny

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« Quelle famille ! »

Une grand-maman blonde...

JEUXCAHIER 18

Le jeu de La Quête

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La langue dans sa poche

SPÉCIAL

C D E C

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POUR LE PLAISIR DE LIRE 20

Où est passée la fratrie

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Le vrai sens de la famille ? LA QUÊTE

Courtoisie: Kev Crust

Photo: Luc-Antoine Couturier

DE QUÉBEC

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PAGE COUVERTURE Photo: Luc-Antoine Couturier lucantoinecouturier@gmail.com

RÉALISER L’ESPOIR

Conception graphique : Karyne Ouellet

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L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment

donné Hey toi! de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés Tu as 18compte ans ou plus. pour cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, Tu veux te faire quelques dollars? etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné Travaille à ton compte. Pas d’horaire. à la vente - sur de la rue rue !par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet Vends le magazine La Quête ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs Pour plus d’informations autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, Appelle-nous au certain pouvoir sur leur vie. reprendre un

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des Viens nous rencontrer au services d’accompagnement 190, rue St-Joseph Est (coin Caron)communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche logement par le biais de son service Accroche-Toit. Dans l’église d’un Jacques-Cartier

ÉDITEUR PARRAIN Claude Cossette COORDONNATRICE Francine Chatigny CONSEILLÈRE À L’ÉDITION Martine Corrivault RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Claude Cossette

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots. SUIVEZ-NOUS SUR

ÉDITEUR Archipel d'Entraide

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FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOTS Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31 Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

JOURNALISTES Alicia Beauchemin, Valérie Gaudreau, Gabrielle Germain, Rabéa Kabbaj, Andrée-Anne Lévesque-Aubé, Isabelle Noël, Gabrielle Thibault-Delorme, Agathe Vergne AUTEURS Michel Bonnelly, Philippe Bouchard, Kev Crust, Jacques Pruneau, Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHES Alicia Beauchemin, Luc-Antoine Couturier, Camille Amélie Koziej-Lévesque INFOGRAPHISTE Karyne Ouellet AGENTE DE PUBLICITÉ SOCIALE Geneviève Thompson IMPRIMEUR Les Impressions STAMPA inc. 418-681-0284 COPYLEFT La Quête, Québec, Canada, 2014 Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité - Pas d'Utilisation commerciale - Pas de Modification 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le diffuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

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MOT DE LA COORDONNATRICE

Photo: Luc-Antoine Couturier

HISTOIRES DE FAMILLES

Toute l’équipe de La Quête est heureuse de vous retrouver après ce petit répit estival. Pour septembre, nous vous offrons un numéro consacré à la famille et aux différentes formes qu’elle revêt en 2014. C’est pourquoi vous ne lirez rien sur la famille « normale » dans cette édition. La « petite » grande sœur qui, bien qu’elle ait grandi au sein d’une famille nucléaire standard, a rapidement été confrontée à la différence : ses deux frères sont autistes. Si dans le cocon de sa prime enfance, cette situation n’avait rien de vraiment particulier pour elle, le contact avec le monde extérieur est quant à lui venu avec son lot de questions. « Comment c’était grandir avec deux frères autistes ? » Avec une grande lucidité, celleci nous livre sur un ton très intimiste les réponses aux questions qu’elle s’est vue poser de nombreuses fois au cours de sa vie. Hormis dans le cas des femmes célibataires qui décident d’avoir un enfant seul, on associe peu la monoparentalité à un choix délibéré. Or il y en a un : celui d’assumer. Sauf pour quelques exceptions, cette cellule familiale, très courante aujourd’hui, est cependant encore victime de préjugés, comme le rapporte Rabéa Kabbaj. Selon l’Enquête sur la famille réalisée en 2011 par Statistique Canada, près d’un enfant sur cinq vit dans une famille monoparentale. Quelques-unes d’entre elles font appel au programme de parrainage offert par les Grands frères Grandes sœurs. Pour en connaître davantage sur le fonctionnement de cette organisation, Andrée-Anne Lévesque-Aubé a recueilli les témoignages d’un petit et d’un grand frère : Thierry et Guillaume. Parmi les propos qu’elle rapporte, on découvre des avantages insoupçonnés d’assumer le rôle de grand frère !

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Notre rédactrice en chef, Valérie Gaudreau, s’est amusée à faire une ligne du temps de la famille. Résumé des faits saillants qui ont modelé le ménage moderne. Gabrielle Germain a rencontré Mona Greenbaum, la directrice générale de La Coalition des familles homoparentales qui compte 1400 membres. À travers ses propos, on saisit mieux les hauts et les bas de ces familles, mieux acceptées aujourd'hui, mais encore considérées comme atypiques. Mondialisation oblige, des familles se dispersent sur plus d’un continent. Quand en 2012 son conjoint a eu une offre d’emploi au Maroc qu’il ne pouvait refuser, Joséphine Frochisse a accepté de s’exiler et, en l’occurrence, laisser sa famille derrière elle. Deux ans plus tard, elle raconte à Alicia Beauchemin, notre journaliste, comment elle vit cette séparation consentie. Les liens de sang sont-ils les seuls à définir la famille ? Assurément pas selon les dires de Kev Crust. Ayant vécu dans la rue pendant un temps, il nous révèle que ses vrais frères sont les fils de la liberté. Pour certains, les joies de la famille revêtent un visage cruel. Jacques l’anarchiste le décrit habilement. Parce que c’est ça, aussi, la famille... Philippe Bouchard s'est quant à lui questionné sur la grande famille québécoise. Qui est-elle ? Que deviendra-t-elle ? Réflexion sur une nation.

d'art, la boutique Point d'exclamation, la Coopérative funéraire des Deux Rives, le Bazar de l'emploi de Saint-Sauveur, la Conserverie du Quartier, la Société de la rivière Saint-Charles, l'auberge l'Autre Jardin, Recyclage Vanier, la Bouquinerie de la Nouvelle Chance, le fonds d'emprunts de Québec - pour ne nommer que ceux-là - ne semblent pas avoir grandchose en commun. Or, il n'en est rien : tous ont bénéficié d'un coup de pouce de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de Québec. Les réalisations auxquelles la CDEC a contribué se déclinent dans une infinie variété de secteurs d'activités comme le démontre la liste ci-dessus. Tout aussi variées sont les actions que porte la CDEC pour faire de St-Sauveur, St-Roch et Limoilou des quartiers dynamiques, tant sur le plan de l'économie et de l'emploi que dans les sphères culturelles, environnementales et communautaires. Mobilisation et concertation sont les mots clés de la CDEC. Parce qu'elle ne fait jamais rien seule, sa collaboration à la vitalité des quartiers centraux est méconnue. Voilà pourquoi La Quête est particulièrement fière de contribuer à vous faire découvrir - ou redécouvrir - cet organisme à but non lucratif qui célèbre son 20e anniversaire cette année. Bonne lecture, FRANCINE CHATIGNY

Les amis occupent une place prépondérante dans la vie de bien des individus. Pour Christiane Voyer, ce sont ces derniers qui constituent la vraie famille. UNE FAMILLE CORPORATIVE À première vue, le restaurant la Salsa, l’Association pour la sauvegarde de la Baie-de-Beauport, la Maison des métiers

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« QUELLE FAMILLE ! » ss

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Le pape Benoît XVI, dans sa lettre catholique rédigée en latin sous le titre Caritas in veritate, ce qui se traduit par « L'amour dans la vérité », et publiée en 2009, affirme que la famille est « fondée sur le mariage entre un homme et une femme ». Cette définition est à la fois marquée par l’histoire, comme on le verra dans le paragraphe suivant, et par une approche déconnectée de la réalité, comme on pourra le lire par la suite. LA FAMILLE NUCLÉAIRE Traditionnellement, la famille se déployait en une large tribu, un clan qui rassemblait aussi bien frères, sœurs, demi-frères, demi-sœurs, cousins et cousines de tous les degrés, grands-parents ou autres aïeuls, que les petits (et arrière petits) fils et petites filles. Pour des raisons pratiques, la famille était considérée comme ceci : on estimait qu’en additionnant plus de bras, il était plus facile de produire ce qui était nécessaire pour survivre ; et qu’en rassemblant plus de forces, on pouvait plus efficacement se défendre contre les ennemis du groupe, assurant ainsi sa survie. Ce n’est qu’à partir du 20e siècle, au moment où les populations se concentraient dans les villes, que le clan s’est mis à se ratatiner en une « famille nucléaire », cette famille actuelle limitée à deux parents avec leurs propres enfants. Grâce au cadre urbain, cette famille réduite a semé le germe de l’émancipation individuelle. En effet, la ville et ses possibilités de vivre dans l’anonymat, et conséquemment sans subir la pression du groupe, a autorisé la liberté individuelle et corollairement réduit peu à peu la solidarité familiale, tout un chacun pensant pouvoir s’en tirer seul selon un esprit de plus en plus individualiste. LA FAMILLE RENIÉE Il faut avouer que le clan était oppressif : tous ses membres devaient se comporter comme le groupe l’imposait. La famille nucléaire est certes moins étouffante que le clan, mais demeure toutefois encore trop coercitive pour certains. Ces libertaires semblent adopter la position du grand psychologue Erich Fromm qui écrivait : « Les parents ont affirmé que l'obéissance est une vertu. Mais notre capacité de douter, de critiquer et de désobéir est sans doute le seul moyen d'assurer l'avenir de l'humanité. » D’une autre façon c’est affirmer que devenir un individu autonome, apte à penser par lui-même, exige d’être capable de se distancier de sa famille, de la renier pour ainsi dire. C’est ce que l’on peut comprendre quand on lit au début de la Bible : « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère… ».

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LA FAMILLE SIMULÉE Parce que l’être humain est fondamentalement un être social, s’imposera toujours à lui le besoin de se lier à d’autres, à un conjoint, à un ami, à un camarade. C’est ainsi que des couples se forment, une nouvelle famille se développe et qui, éventuellement, deviendra contraignante -ou trop relâchée - et finira alors par se démanteler. Or, malgré l’échec des amours, des amitiés ou des compagnonnages, certains se chercheront toujours une « mère adoptive », d’autres un proche qui jouera le rôle de père ou un conjoint qui deviendra leur Pygmalion, tandis que d’autres tenteront de recourir à un gourou de la bouche de qui coulera la Vérité ou s’acoquineront à un caïd tyrannique (un conjoint, un patron) qui leur dictera leurs actions. Cela engendrera toutes sortes de cellules humaines dans lesquelles les membres seront plus ou moins solidaires les uns des autres: un ménage de deux personnes homo ou hétérosexuelles, avec ou sans enfants, une congrégation d’adeptes d’une secte, une confrérie d’arnaqueurs complices, voire une fourmilière d’admirateurs rassemblés pour un happening musical et dont la connivence est bien superficielle. LA FAMILLE SPIRITUELLE Constituent également une famille — spirituelle celle-là — ces personnes unies par une passion commune… ou un désabusement collectif. Ces associations professionnelles, clubs de services, commandos militaires ou autres confréries de toute obédience, aussi bien religieuses que criminelles, englobent leurs membres dans un cocon de solidarité, d’entraide et de protection qui, semble-t-il, calme l’angoisse de vivre. Nous sommes des animaux sociaux et nous chercherons toujours à nous associer avec d’autres humains avec lesquels nous partageons valeurs, croyances, attitudes ou comportements. Quelle qu’elle soit, nous comptons sur une « famille ». Toutefois, dans la plupart des cas, la famille de sang sera sans doute plus fiable que la famille spirituelle. C’est sur nos parents, nos frères et sœurs et nos enfants sur lesquels nous pourrons compter en cas de pépin. C’est ce que croit notre chère Céline Dion quand elle avoue : « La famille, c'est une richesse incroyable. Ça donne des outils pour pouvoir affronter les moments extraordinaires ou les moments plus difficiles. Les hauts, les bas. »

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CLAUDE COSSETTE PUBLICITAIRE & PROFESSEUR

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COMMENT C'ÉTAIT ? COMMENT C'ÉTAIT DE GRANDIR AVEC DEUX FRÈRES AUTISTES  ?

Quand on grandit dans une famille comme la mienne, on marche constamment sur la fine ligne entre la normalité et la marginalité. L'un et l'autre ne nous surprenne pas. Ce qui nous étonne par contre, c'est de découvrir qu'il existe une frontière rigide entre les deux mondes, où d'un côté comme de l'autre, on se regarde avec curiosité. MAIS TOI TU N'AS RIEN ? Non, semble-t-il. On va passer notre vie à se poser la question, à questionner notre santé mentale. On grossit les différences, on s'inquiète. La normalité est un concept très flou.

Dessin: la petite grande soeur

La question, sortant de la bouche des personnes les mieux intentionnées, me prend toujours de court. Comment c'était ? La vérité, c'est que quand on grandit dans une famille un peu différente, on n'a tout simplement pas d'autre référent. On compose avec la réalité, elle est notre normalité. Peut-être que quand on nous pose cette question, on s'attend à des différences claires. On est un peu curieux, on veut des détails qui sortent de l'ordinaire. Il faut un certain temps pour distinguer notre ordinaire de ce que les gens qualifient de différent, d'extraordinaire… de marginal.

quelqu'un est cool. On veut s'intégrer, mais en même temps, ça nous paraît ridicule. Quand on grandit dans une famille comme la mienne, on apprend à être seul. MAIS POUR TOI CE N'EST PAS SI PIRE, IMAGINE POUR TES FRÈRES ?

C'est sûr. On ne connaît pas l'angoisse comme un Asperger connaît l'angoisse. Celle qui meuble chaque seconde de la journée, qui grossit comme un nuage Au fond, ce sont des pernoir qui menace d'éclasonnes très intelligentes, ter. On ne s'imagine pas elles ont un talent qu'elles Quand on grandit ce que c'est que de ne pas exploitent à fond, comme dans une famille contrôler, discerner et exDustin Hoffman dans le comme la mienne, primer ses émotions. On film Rain Man ? on connaît la ne sait pas ce que c'est culpabilité. Non, ce n'est pas comme que de vivre en marge, dans Rain Man, pas plus de regarder les autres inque dans Je suis Sam. Ce n'est pas un film. teragir en ne comprenant pas pourquoi Être handicapé ne fait pas de nous un nous, on n'y arrive pas. On ne comprend saint, ne nous donnent pas de dons sur- pas, on essaie de décoder. On subit les naturels, ne blanchit pas notre moralité. contrecoups. On lui en veut. On s'en Être handicapé, ce n'est pas une person- veut. Quand on grandit dans une famille nalité. comme la mienne, on connaît la culpabilité. TU AS DÛ TROUVER ÇA DIFFICILE ?

IMAGINE POUR TES PARENTS ?

Oui, mais pas pour les raisons qu'on s'imagine. C'est difficile le jour où on devient la grande sœur de son grand frère. C'est difficile de protéger quelqu'un d'autre au moment où on ne sait pas s'affirmer soi-même. Quand nous-mêmes, on est une cible facile, un peu trop emphatique. On apprend en retard les codes de la société, ce qui fait que

Oh! on imagine, ne vous en faites pas. Il suffit de décupler notre culpabilité par mille et notre sens des responsabilités par cent. On les a vu s'échiner à fournir une belle qualité de vie, on les voit s'épuiser, on les voit faire leur deuil. On veut compenser. Nous serons cet enfant parfait, celui qui réussit à l'école, qui remporte

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des trophées. Nous leur donnerons des petits-enfants. Et pourtant, on n'a pas à s'épuiser. Pour les parents d'enfants handicapés, les critères de performance s'effritent. Ils regardent les parents se plaindre de leur enfant avec un sourire en coin. « Ils ne réalisent pas la chance qu'ils ont ». Nos parents nous apprennent très tôt qu'avoir des enfants n'est pas une partie de plaisir, mais qu'on réussit toujours à s'arranger. Quand on grandit dans une famille comme la mienne, on admire ses parents. On a le sens de la famille. On est tissés serrés. LA PETITE GRANDE SŒUR

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MONOPARENTALITÉ : ASSUMER LE CHOIX, SURMONTER LES DÉFIS

Photo: Archives Web

monoparentales a évolué dans le bon sens au cours des dernières décennies, des préjugés demeurent. Spécialisée dans les questions relatives à la famille, Mme Côté relève de la part de la société « une présomption générale du fait qu'être monoparental c'est un non-choix », et ce, à cause du « modèle dominant du couple hétérosexuel ». Or, comme le met en évidence cette sociologue, tout « choix est relatif » et s'inscrit dans « un continuum » par rapport aux situations vécues. En ce sens, le fait de se séparer, même s'il y a des contraintes, peut être vu comme un choix.

Qu'elle découle du désir d'avoir un enfant d'une personne seule ou de la nécessité de poursuivre son chemin après une déroute sentimentale ou le décès du conjoint, la famille monoparentale repose toujours néanmoins sur un choix: celui d'assumer. Un choix s'inscrivant dans des contextes tout aussi variés que les défis qui l'accompagnent. Rien ne présageait Betty, jeune mère trentenaire et élevant seule son fils de quatre ans et demi, à devenir maman monoparentale. Après l'infidélité de son ex-conjoint, le couple divorce quelques mois après la naissance de leur unique enfant. « Quand on se marie, on ne pense pas avoir un enfant toute seule. Dans le changement, j'ai fait le switch. J'ai dit : ok, j'assume ma monoparentalité, et lui n'est pas présent. J'ai essayé et essayé : ok on va le garder une semaine toi, une semaine moi. Non ! Le père ne veut rien savoir par obligation, il veut être spontané. [...] Et je me chicanais, j'étais tout le temps : est ce que tu veux voir l'enfant aujourd'hui ? » Même s'il «  adore son enfant  », l'exépoux de Betty lui répète souvent qu'il ne souhaite pas « être obligé » d'aucune manière. Elle a en conséquence décidé d'arrêter d'avoir des attentes par rapport à lui. Selon « l'arrangement personnel » auquel ils sont parvenus, le père ne voit donc pas son fils de façon régulière, mais seulement lorsqu'il le décide. « Quand j'ai compris ça, je me suis sentie libre, je me suis enlevé un poids. Donc c'est un choix, on peut dire présentement que c'est un choix », estime la jeune femme. « C'est comme le travail, on assume le travail et des fois tu n'aimes pas ton travail, des fois

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on est fatiguée, des fois on est fière de tout ce qu'on a fait. » Au quotidien, ce choix n'est pas exempt de défis. En plus de veiller à ce que son enfant garde une relation avec son père, le double rôle de Betty lui incombe aussi de s'adapter à toutes sortes de situations. « On doit être papa et maman. Dans mon cas, le fait que ce soit un garçon, qu'il y ait des choses que je doive lui enseigner mais je ne suis pas sûre de comment les faire, des choses simples, comme faire pipi ... ». Pour cette maman, cela implique également d'organiser son temps en fonction de son enfant. Les sorties avec les amis se trouvent donc réduites. « On y va si c'est une réunion où les enfants sont acceptés ou sinon, non merci ! Ça c'est un défi personnel assez difficile parce qu'éventuellement, l'idée ce serait aussi de me chercher quelqu'un », confie la jeune femme.

Comme le reconnaît Mme Côté, la monoparentalité jouit aujourd'hui d'une « acceptabilité sociale » , contrairement à il y a encore cinquante ans, époque où les femmes ne pouvaient pas vivre seules et où celles qui accouchaient en dehors du mariage « se faisaient enlever » souvent leurs enfants pour qu'ils soient placés dans un hospice ou confiés aux proches. « D'un côté, il y a plus d'ouverture car il n'y a pas d'opprobre de type religieux ou moral. On ne voit pas la femme qui tombe enceinte et qui a un enfant toute seule comme une fille de mauvaise vie ». Toutefois, souligne la sociologue, d'autres « normes, morales laïques » sont apparues. « Quand les mères sont jeunes, il y a beaucoup de réactions morales négatives, et ça devient la capacité de la mère à subvenir économiquement » qui entre en ligne de compte. [...] La pression sociale est là sur la monoparentalité féminine ». À la différence, note Mme Côté, la monoparentalité masculine - « estimée à 20 % » - et les femmes de classe aisée revendiquant la maternité monoparentale comme une décision, sont des groupes qui ne sont pas touchés par cette pression sociale. Un décalage dans les perceptions sur laquelle la société doit encore avancer afin de se « défaire des représentations » négatives qui continuent de peser en partie sur la monoparentalité féminine. RABÉA KABBAJ

LA SITUATION ÉCONOMIQUE : BAROMÈTRE DU JUGEMENT SOCIAL Pour Denyse Côté, professeure au département de travail social à l'Université du Québec en Outaouais et directrice de l'Observatoire ORÉGAND, si la perception sociale à l'endroit des familles

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UN GRAND FRÈRE Ils ont plus de 15 ans de différence, ne partagent aucun lien de parenté et étaient de purs inconnus jusqu’à il y a quelques années. Aujourd’hui, Thierry et Guillaume sont pourtant comme des frères. « La seule différence, c’est que mon vrai frère, je le bats un peu ! », blague ce dernier. Rencontre avec un duo improbable dont l’amitié témoigne de la réussite des programmes de mentorat de l’organisation des Grands frères Grandes Sœurs.

Photo: Guillaume Montigny

ont le courage de mettre leur jeune dans les mains de cette organisation.

Thierry et Guillaume. De beaux complices !

Fondée aux États-Unis au début des années 1900, mais implantée au Québec depuis 1975, l’organisation des Grands frères Grandes Sœurs (GFGS) vient en aide aux enfants de 6 à 18 ans issus de familles monoparentales. Ses programmes de parrainage visent à offrir un modèle adulte à ces jeunes qui manquent souvent de repères identitaires.

ANDRÉE-ANNE LÉVESQUE-AUBÉ

gérer ». Timidement, il admet aussi qu’il se sent plus ouvert et qu’il fait davantage confiance aux autres depuis qu’il fréquente Guillaume.

Lui aussi amateur de sport, Guillaume compare son rôle de mentor à celui d’un entraîneur de boxe. « Dans la vie, comme sur le ring, c’est toi qui mènes ton combat. Tu es seul, c’est tes gants, c’est toi qui te proSelon la plus récente En- « En me défoulant quête sur la famille réalisée dans le sport, j’ai ap- tèges et qui attaques. Dans ton coin, il y a des gens qui en 2011 par Statistique pris à contrôler mon sont là pour s’occuper de Canada, c’est près d’un toi, t’aider et te coacher, enfant sur cinq qui gran- agressivité. Avant, mais ils ne feront pas tes dit au sein d’une famille j’avais du mal à la gérer » batailles à ta place. C’est monoparentale. ça le rôle d’un mentor. » Thierry, lui, vit avec sa ‘ mammy ’. C’est cette dernière qui lui a proposé de faire Depuis son premier contact avec les appel aux GFGS. « Moi je pensais que GFGS, Guillaume n’a cessé de s’implic’était juste d’être avec quelqu’un une fois quer au sein de l’organisation, jusqu’à aux deux semaines, mais c’est beaucoup devenir président de la division Capitale plus que ça », explique le jeune de 12 ans. Nationale. Mais « être grand frère, c’est Difficile d’en douter à voir le sourire qui mon rôle le plus important », insiste-t-il. illumine son visage lorsqu’il regarde son « C’est quelque chose de sérieux, mais tu « grand frère ». reçois tellement plus que tu donnes. Tu rentres là-dedans en te disant que tu vas Avoir un grand frère, c’est d’abord l’oc- changer la vie d’une personne, mais après casion de faire des activités qu’il ne fait un an, tu réalises que tu as changé la vie pas avec sa grand-mère : aller voir des de deux personnes parce que tu as changé spectacles, visiter le Salon de l’auto, faire la tienne aussi. » Humblement, il reprend de la rénovation et du sport, surtout du les mots du PDG des GFGS du Canada sport. Vélo, hockey, ski alpin, football, qui rendait hommage aux « héros obscurs Thierry en mange. « En me défoulant du mouvement, ceux dont on ne parle dans le sport, j’ai appris à contrôler mon jamais, mais qui sont pourtant indispenagressivité. Avant, j’avais du mal à la sables », c’est-à-dire les mères et pères qui

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De son côté, la grand-maman de Thierry, n’a que de bons mots pour les GFGS. Processus de sélection sérieux, formations et intégration progressive, tout est mis en place pour mettre les participants en confiance. Aujourd’hui, c’est avec plaisir qu’elle invite Guillaume à se joindre aux activités de son club social ou à venir fêter à la maison. « Je ne peux pas m’imaginer si Guillaume n’était pas là. C’est positif sur tous les plans. Tout le monde devrait connaître les bons côtés des GFGS. »

LA QUÊTE

MESSIEURS, LES GFGS DU QUÉBEC ONT BESOIN DE VOUS ! Chaque année, le mois de septembre est l’occasion pour l’organisation des GFGS de faire la promotion de leurs activités. Guillaume De Montigny, mentor et président de l’agence de la région de Québec, explique que le recrutement de bénévoles masculins constitue le principal défi de l’organisation. Non seulement les femmes sont plus nombreuses à se porter volontaires, mais elles sont aussi surreprésentées lorsqu’il est question de monoparentalité. Par conséquent, les jeunes garçons qui souhaitent avoir un grand frère doivent parfois attendre plus d’un an avant d’être jumelés. Une étude réalisée pour la compagnie d’assurance Standard Life du Canada a pourtant démontré que les bénévoles GFGS sont généralement plus heureux, plus optimistes et plus jeunes d’esprit que la moyenne des Canadiens. Qui plus est, Guillaume assure que le statut de grand frère est presque aussi populaire auprès de la gent féminine que celui de pompier ! Pour plus d’informations sur les possibilités d’engagement auprès des GFGS, consulter www.gfgsq.org

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MÉNAGE EN MUTATION La famille québécoise est en constante évolution. Et les changements se sont accélérés depuis la dernière moitié du XXe siècle, à partir du fameux « bébé-boum » de l’après-guerre. Survol des changements dans les chaumières depuis cette explosion démographique qui a façonné le visage d’un Québec prêt à entrer dans la modernité. l’opposition de l’Église et de certains médecins catholiques qui n’avaient pas du tout envie de permettre la réduction de la taille des familles. « Au début, les femmes se relaient les noms des médecins les plus ouverts », relatait dans une entrevue au journal Le Devoir en 2010 l’historienne de l’Université de Montréal, Denyse Baillargeon. À l’époque, la pilule était permise seulement pour les femmes mariées. Il faudra attendre les années 1970 pour qu’une jeune fille célibataire puisse se la procurer. LE BÉBÉ-BOUM Impossible de parler de la famille sans parler du « bébé-boum » qui a touché tout l’Occident. Le Québec n’y a pas échappé et entre 1946 et 1964, le nombre de naissances a atteint des sommets. Cette secousse démographique a un impact direct sur plusieurs aspects de la société, dont l’éducation. Le nombre d’écoliers québécois bondit de 660 000 en 1945 à 1 350 000 en 1962. Le gouvernement libéral dirigé par Jean Lesage s’attaque à cette nouvelle réalité en faisant notamment passer de 14 à 16 ans l’âge de la fréquentation scolaire obligatoire, l’une des réformes de ce qu’on nommera la Révolution tranquille.

LES DIVORCES EN HAUSSE La fin des années 1960 est aussi marquée par une forte hausse du nombre de divorces, rendus davantage possibles par l’adoption, en 1968, de la Loi sur le divorce. En 1969, on comptait 8,7 divorces pour 100 mariages, et 44,8 divorces pour 100 mariages en 1987.

L’ARRIVÉE DE LA CONTRACEPTION

LA CHUTE DU NOMBRE DE BÉBÉS Visiblement, les enfants issus du « bébé-boum » ne font pas autant de bébés que leurs parents. À partir des années 1970, le nombre de naissances est en chute libre. La province a d’ailleurs connu une période de très basse fécondité au milieu des années 1980, soit moins de 1,4 enfant par femme. Une légère remontée autour de 1990 a été suivie d’une nouvelle baisse à environ 1,5 enfant par femme, révèle la compilation 2009 des Données sociales du Québec de l’Institut de la statistique. Mais c’était avant que la province n’observe un autre mini « baby-boom » au milieu des années 2000. L’année 2006 est en effet marquée par le nouveau Régime québécois d’assurance parentale du gouvernement du Québec. Cette mesure, qui permet des congés parentaux plus longs, est considérée comme un facteur du regain du nombre de naissances. En 2006, le nombre de nouveau-nés a bondi de 5000 pour atteindre 81 962, vers un sommet de 88 600 naissances en 2009. Fait à noter, la majorité de ces enfants naissent de parents qui ne sont pas mariés. En 2009, le Québec était en effet le deuxième endroit dans le monde après l’Islande à compter le plus de naissances hors-mariage avec 63 %. TREMBLAY ET GAGNON AU SOMMET ! Parler de famille, c’est aussi référer à un patronyme. Vous portez le nom de Tremblay ou de Gagnon ? Vous perdez alors quelques points pour l’originalité, mais pas pour la popularité ! Ces deux noms de famille figurent en effet en tête des patronymes les plus répandus selon l’Institut de la statistique du Québec. Le « top 10 » est complété par les noms Roy, Côté, Bouchard, Gauthier, Morin, Lavoie, Fortin et Gagné. VALÉRIE GAUDREAU

L’année 1960 marque la commercialisation de la pilule contraceptive au Québec, bien que son usage n’ait été permis par la loi qu’à partir de 1969. Les femmes peuvent dorénavant contrôler le nombre de naissances. Mais la pilule se heurte à

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UNE FAMILLE COMME LES AUTRES

Entre l’acceptation sociale et gouvernementale, les défis des familles homoparentales peuvent être de taille. Avec les manifestations, en France, contre le mariage pour tous, il est évident que bien du chemin reste à faire pour les couples de même sexe et leur famille, et ce, partout dans le monde. Mais qu’en est-il au Québec ? Mona Greenbaum, directrice générale de la Coalition des familles homoparentales, a bien voulu répondre aux questions de La Quête. DES CHIFFRES DIFFICILES À CERNER Mme Greenbaum mentionne que les sondages sur le nombre de familles, et d’enfants vivant en milieu homoparental, ne reflètent pas totalement la réalité puisqu’il existe plusieurs définitions de la famille homoparentale. « Il y a les couples de même sexe, les couples qui étaient au départ hétérosexuels et dont un des deux partenaires a quitté afin de vivre son homosexualité, les couples transgenres, certains cas sont plus complexes aussi » énumère-t-elle. S’il est difficile d’établir un nombre exact, plus de 1400 familles sont cependant membres de l’organisme communautaire de la Coalition des familles homoparentales. Le statut légal ne pose plus de réel problème depuis 2002, les papiers étant inclusifs pour la plupart. Ainsi, les deux parents, adoptifs et/ou naturels (dans le cas des couples de femmes), sont reconnus légalement, ce qui n’est pas le cas en France. Les deux parents ont donc des recours si l’un d’eux meurt; contrairement en France où la situation d’un enfant vivant en famille homoparentale est précaire si son parent adoptif (seul tuteur légal même s’il a un conjoint depuis des années) décède soudainement. DES ENFANTS LONGTEMPS DÉSIRÉS Si les parents homosexuels ne sont pas de meilleurs parents, Mme Greenbaum

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Courtoisie: Coalition des familles homoparentales

Depuis quelques années déjà, le type de famille traditionnelle explose pour former plusieurs hybrides. Si la famille recomposée et monoparentale semble faire partie intégrante du nouveau schéma familial, la famille homoparentale quant à elle se fait de plus en plus visible.

insiste sur le fait qu’il n’y a aucun « ac- deux mères. Ils ne ressentent donc pas cident », comme c’est parfois le cas pour le manque d’un parent du sexe opposé les familles hétérosexuelles. «  Quand puisqu’ils ne connaissent pas cette réaliun couple de même sexe décide d’avoir té. Une situation qui pourrait être vécue un enfant, il est vraiment désiré, car les difficilement serait, par exemple, celle de démarches sont souvent très longues. » l’homosexualité cachée, dans le cas, noprécise Mme Greenbaum. Elle compare tamment, d’un parent vivant une situad’ailleurs leur situation à celle des couples tion hétérosexuelle et qui divorce par la infertiles. Il faut temps et énergie avant de suite afin de vivre avec un partenaire du pouvoir tenir dans ses bras l’enfant tant même sexe. désiré, cela peut prendre des années. « Il est plus facile pour les couples LGTB (les- Lorsqu’on lui demande quels sont les problèmes des enfants biennes, gays, bisexuels vivant dans une famille et transgenres) d’adop- « Quand un couple de homoparentale, ou enter au Québec qu’à l’in- même sexe décide core transgenre, Mme ternational ajoute la d’avoir un enfant, il est Greenbaum fait surtout directrice générale de la vraiment désiré, car les mention de l’homophocoalition. » Trente pour bie et la transphobie à démarches sont soucent des postulants dans l'école, qu’elles soient notre province seraient vent très longues. » vécues directement ou d’ailleurs, selon l’orgaindirectement par l’enfant. « Un des rôles nisme, des couples de même sexe. de la coalition est d’ailleurs de sensibiliser Certains stéréotypes font aussi la vie les éducateurs sur ces problématiques, en dure aux enfants vivant en famille homo- plus de leur fournir les outils nécessaires parentale : l’enfant a besoin d’un père et afin de savoir réagir en pareil cas », mend’une mère, l’enfant ne sera pas équilibré, tionne-t-elle. Mais attention, les enfants il sera plus ouvert, etc. Mme Greenbaum vivant en milieu homoparental ne sont insiste « les études ne démontrent pas de pas nécessairement plus victimisés que différence à cet effet. Les enfants peuvent ceux qui ne correspondent pas au moule être plus ouverts sur la diversité sexuelle, qu’on leur impose. mais pas nécessairement sur d’autres sujets, telle la couleur d’une personne par GABRIELLE GERMAIN exemple. » En gros, un enfant reste un enfant, qu’il soit en famille homoparentale ou en milieu hétérosexuel, il a besoin de J’ai deux papas/J’ai deux mamans, Documenla même chose : de l’amour, de la com- taire par Films Concepts Associés, produit par Marc Rousseau, réalisé par Mélanie Dalsace, préhension et de la discipline. Dans le documentaire J’ai deux papas/ J’ai deux mamans, les enfants interrogés insistent sur le fait qu’ils n’ont jamais connu autre chose que deux pères ou

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51 min. 55, 2011.

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AVENTURE MAROCAINE emploi, un passe-temps, faire des activités, découvrir la nouvelle ville qu'elle habite et de sortir de chez elle aide davantage à combler l’ennui. De plus, avec l’ajout des nouvelles technologies comme Skype et Facetime, qui permettent de se parler et de se voir en temps réel, le contact avec les proches demeure efficace, même à distance, et surtout ceci devient plus intéressant lorsqu'elle raconte ses activités et ses découvertes.

Photo: Joséphine Frochisse

GARDER LE CONTACT

La nouvelle famille de Joséphine célèbre son mariage.

Joséphine Frochisse et Younes Bouabdillah ont décidé d’unir leur amour à Québec en avril 2012, puis un mois plus tard ils se sont envolés vers le Maroc pour s’y établir. Un choix, fruit d’une décision naturelle qui arrivait à point dans leur vie. Regard sur une jeune femme qui n’a pas froid aux yeux et qui comble l'éloignement par divers trucs et astuces. Joséphine est montée à bord du Royal Air nouveau mari, ils n'ont pas été étonnés Maroc le 21 mai 2012 la boule au ventre et ne l'ont pas jugée. « J’ai beaucoup diset les larmes aux yeux à destination de cuté avec mes parents de mon choix de m’exiler puis ils ont été Casablanca, la ville où elle a décidé de s’établir « J’ai beaucoup discuté très compréhensifs et ils m’ont toujours souteloin de ses proches. Elle avec mes parents de nue dans ma décision. y habite toujours avec Mes parents sont tous son mari et sa belle fa- mon choix de m’exiler les deux Français et il y a mille. Son mari Younes puis ils ont été très 30 ans, ils ont pris la déavait reçu une excellente compréhensifs ». cision de venir s’instalopportunité d’emploi au Maroc son pays d’origine et la décision ler au Canada. Ils ont déjà été confrontés commune des tourtereaux a été d’aller à la même situation. » vivre là-bas et de s’y établir. Joséphine a ainsi quitté la ville de Québec, sa famille ROUTINE et amis-es pour suivre son mari dans la Joséphine affirme que le plus difficile poursuite de leur bonheur et de leur nou- s’avère de se refaire une routine bien à soi velle vie. « Rien n’est plus difficile que de pour combler l’ennui et l’éloignement dire au revoir aux gens que l’on aime, et de la famille. « La culture marocaine est de ne pas savoir quand et où exactement différente du Québec certes, mais si riche on va les revoir. » à la fois. La famille est très importante au travers la culture marocaine et il faut FAMILLE COMPRÉHENSIVE se faire une place parmi eux, même si » Joséphine vient d’une famille très unie, certaines opinions sont divergentes.  où elle est l’aînée de quatre enfants. Lors- Le plus important pour Joséphine c’est qu'elle a annoncé à ses parents qu’elle de se recréer un petit monde bien à elle, considérait s’installer au Maroc avec son de se refaire un cercle d’amis. Avoir un

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En quittant sa ville, son pays d’origine, sa routine familiale et amicale est pour ainsi dire chamboulée, mais elle ne disparaît pas pour autant, il faut la préserver. L’amitié sans frontières, Joséphine y croit. « Ce n’est pas évident, il y a le décalage, mais avec le temps on apprend à s’organiser des rendez-vous téléphoniques, on développe sa plume pour écrire des lettres et cartes postales, on perfectionne l’art des messages comiques sur la boîte vocale et on devient expert en envoi de colis par la poste. » De plus, Joséphine réalise qu’elle ne perd pas son temps dans des engueulades et des prises de tête. Elle valorise et exploite au maximum le temps qu’elle passe avec eux, car elle ne sait jamais quand sera la prochaine fois. Aussi, Joséphine a découvert les voyages avec ses amies. « On se donne rendez-vous dans un endroit dans le monde et on s’y retrouve. J’ai eu la chance de le faire à plusieurs reprises et à chaque coup, c’est magique et incroyable. Je profite de mes amis au maximum et je découvre de nouveaux coins de pays. » Joséphine a un conseil à donner aux gens, soit de saisir les occasions qui se présentent. Elle se considère comme citoyenne du monde et est très heureuse dans sa nouvelle vie, et après tout, c’est tout ce qui compte. ALICIA BEAUCHEMIN

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LES FILS DE LA LIBERTÉ Dès mon plus jeune âge, j'ai été habitué aux bras charmants et enveloppants de la pauvreté.

avons roulé notre bosse sans boss. Jour après jour, nuit après nuit, la vie nous souriait, mais n'allez pas douter, elle était aussi dure que belle.

Venant d'une famille non fortunée, mais riche de cœur, je me suis fait une carapace de courage face aux gens qui m'entourent.

Toujours à chercher à manger, toujours à espérer une nuit étoilée, toujours à vivre dans le doute et traqués par les hommes verts de ce régime quasi militaire.

Rejeté, incompris et parfois même puni d'être qui je suis, ma vie fut un torrent de misères et de malheurs.

Les nuits froides, les jours chauds, le sang, la sueur et les larmes sont devenus aussi courants que le simple fait de respirer.

Petit à petit, j'ai commencé à me questionner sur ma place dans ce monde et ce qui cause les inégalités entre les classes sociales.

Mes frères, mes amis, mes pères, mes mères, mes camarades sont devenus tout ça à la fois.

Celles-ci semblent avoir été créées pour bien définir le rôle du petit prolétaire et de son bourreau.

Mutualité, symbiose totale, nous nous sommes réconfortés, épaulés et parfois même engueulés, mais toujours respectés comme des soldats au front refusant de mourir.

Je me suis mis à détester cette société qui sent le swing à force de trop stresser. C’est bien beau vouloir, mais l'avenir n'appartient pas à ceux qui se lèvent tôt mais plutôt à ceux qui l'entretiennent comme une machine aux rouages bien graissés.

Courtoisie: Kev Crust

À qui profite cette balance truquée de la fausse démocratie, empreinte de faux semblant et d'une justice aveuglée par l'argent. J'ai décidé de vivre en marge de celle-ci et de la rejeter, comme elle l'a fait avec moi auparavant. J'ai quitté la maison jeune et je suis parti à l'aventure de l'envers de ce décor mis en place pour nous voiler la face.

J'ai décidé de tout abandonner et de vivre au jour le jour sans me soucier du lendemain. Au diable ces tortionnaires qui nous fouettent afin que prospère leur affaire.

J'ai galéré dans de petits appartements minables aux mille et une bestioles. De petits boulots en petits boulots, salaires de misère et patrons autoritaires.

« Avec mes frères d'infortune, guitare dans une main et squeegee dans l'autre, nous avons roulé notre bosse sans boss. »

J'ai fini par me révolter de payer un ingrat de propriétaire qui lui aussi n'en a rien à cirer des gens, mais en revanche aime bien leur argent.

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Au diable le plastique, les numéros, les comptes bancaires et autres filières. Enfin libre des possessions et de leur emprise, c'est alors que j'ai commencé à vivre.

Le temps a passé, la boisson et les drogues sont devenues aussi nos alliés. Voulant fuir le monde et ses atrocités, voulant fuir la haine et sa violence, voulant fuir la solitude et son gouffre, le synthétique a remplacé notre naturel. La vie était belle sous une pluie de partys et ses dérivés et c'est bien ce qui nous a fait chavirer. Le vide s'est installé dans nos cœurs bafoués et des chemins nous ont séparés.

Au fil des années, nos idées sont demeurées inchangées. Elles se sont plutôt forgées et enracinées au plus creux de nos pensées. Aujourd'hui encore, et fort de nos expériences, nous sommes et resterons à jamais les fils de la liberté... KEV CRUST

Avec mes frères d'infortune, guitare dans une main et squeegee dans l'autre, nous

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AULT ORRIV

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UNE GRAND-MAMAN BLONDE...

Dans une famille normale, on est si occupé à grandir qu'on ne se voit pas vieillir... Les enfants se transforment trop vite en adultes et, un bon matin, leurs parents se réveillent parmi les retraités, sans trop y avoir pensé. Même s'ils se refusent à vivre " comme des vieux ", on les envie parfois en s'imaginant qu'ils ne font rien de leurs journées alors qu'ils ne font que profiter de leur nouvelle liberté. Alors " leurs jeunes " en profitent, sous prétexte que les " anciens " ont besoin de se sentir encore utiles ! Par un matin de fin d'été ensoleillé, sous un petit nord-est insistant du genre " beau temps de corde à linge ", sur la galerie de la cour d'à côté, une Mamie blonde ajuste la chemisette d'un bambin, aussi blond qu'elle, qui commente avec ses mots tout ce qui l'entoure. Elle répond à ses pourquoi sur la couleur des fleurs dans la jardinière, les feuilles tombées dans le bain d'oiseaux " qui font comme des petites chaloupes... ", l'arbre où est accrochée la corde à linge "ça doit lui faire mal..." Complicité et bonheur à savourer. Personne ne veut savoir si le petit garçon deviendra menuisier, soigneur ou meneur d'hommes, (un leader dirait le ministre MacKay). Aujourd'hui, il baigne dans la tendresse familiale et apprend avec Mamie la réalité des petites choses qui rendent heureux, quand on sait les regarder. Dans la maison, sa sœur de sept ans et son grand-père grisonnant et bronzé préparent un grand pot de jus d'orange et des crêpes. Pour eux, l'avenir, c'est dans deux jours, quand ils rejoindront papa et maman " à la mer d'Acadie ". Le bonheur se tient loin des palabres sur le couple, la famille éclatée, décomposée ou reconstituée, ou sur le rôle de ceux qui entourent les enfants. N'en déplaise aux prophètes qui prétendent lire l'avenir des enfants dans l'attitude des parents trop autoritaires (les tigres) ou trop tolérants (les dauphins), seuls comptent la tendresse, la stabilité et le respect de chacun envers les autres, bref, l'amour vrai.

des jeunes enfants. Leurs parents suivent un rythme de vie si infernal qu'ils doivent parfois lancer des appels à l'aide à Papi et Mamie qui, normalement, n'hésitent pas devant une urgence dépannage: " Pas de problème, on est là. " Il arrive même que la grand-maman blonde et son mari grisonnant partent au lever du soleil pour aller garder leurs petits-enfants à plus d'une heure de route de chez eux. Comme nombre de couples de retraités, ils sont la ressource-garderie-sur-appel en cas de bébé fiévreux ou de congé d'école imprévu, lorsque ni maman ni papa ne peuvent se libérer. De l'extérieur et vu par ceux qui n'ont pas d'enfants dans le décor, le tableau laisserait soupçonner abus et exagération. Mais Papi et Mamie prétextent que ça ne durera qu'un temps et qu'ils en profitent pour créer de belles relations avec leurs petits-enfants: " Ils nous racontent des choses que leurs parents ignorent car ils ne prennent pas le temps de les écouter... Nous, les grands-parents, on a l'avantage d'être présents... à temps partiel. Alors on se fait plaisir, on les gâte et au diable les conséquences. Et oui, c'est le bonheur quand ils arrivent mais quand ils partent... quel soulagement ! " Quand on ignore ce que sera demain, on profite de maintenant en souhaitant que les liens créés pendant l'enfance résisteront longtemps aux chocs de l'adolescence, tout en restant précieux pour les adultes que deviendront les bébés d'aujourd'hui. Si Papi reconnaît vouloir léguer de beaux souvenirs même en puisant dans sa mémoire de gars qui a vu tomber la pluie, parfois Mamie admet que la vie passe tellement vite : " Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait... " MARTINE CORRIVAULT

La grand-maman blonde d'aujourd'hui n'a rien d'exceptionnel quand elle vous aime. Les cheveux blancs ne sont pas le barème de la tendresse. Arrière-grand-maman passe aussi chez la coiffeuse, si personne " de confiance " n'est là pour lui " arranger la tête " quand la repousse devient visible. Les apparences comptent et en 2014, personne n'attend d'une femme qu'elle ait l'allure de sa mère ou sa grand-mère au même âge, il y a un demi-siècle. Le monde a changé, comme les conditions de vie ont évolué dans les sociétés occidentales. La solidarité entre les générations demeure une donnée importante pour la plupart des familles modernes, surtout autour

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Les joies de la famille

J’arrive encore de temps en temps à me souvenir que j’avais une famille. Dans une autre vie, lointaine. Et puis, une catastrophe après l’autre, tout le monde est disparu. Mes frères sont morts. Je ne les fréquentais pas, sauf pour mon presque-jumeau. À cette époque, il voyageait tout le temps, tout comme moi, et on ne se voyait jamais. Ou presque. Dommage car on avait le même esprit tordu et on s’amusait comme larrons en foire.

LES JOIES DE LA FAMILLE

Et puis une femme et deux enfants. Disparus aussi. Le plus jeune n’y avait rien à voir. Juste la fatalité. Le plus vieux et sa mère sont dans le congélateur de mon absolue indifférence. Ils y partagent mon plus profond mépris. Une nièce que je ne connais presque pas, gentille. Elle m’envoie des mails parfois, idem pour une cousine… la liste tient derrière un timbre-poste.

Photo: Archives Web

Et puis il y a La Famille. Celle-là je la connais bien. Anarchistes, fauteurs de troubles, punks, revendicateurs de tous poils, écolos. Altermondialistes… Des gens bien qui ne plient jamais les genoux. Toujours prêts à donner un coup de main ou un coup tout court. Et à en prendre aussi. Si ça en vaut la peine. J’aurais bien aimé avoir aussi une famille, une vraie, j’en ai eu une avec des enfants, mauvais résultats. Mais j’aurais bien aimé. J’en ai une autre très loin d’ici, une femme brune, des neveux et nièces, des frères à elle, la Guadeloupe pour terrain de jeux… Mais je n’y vais plus maintenant, je suis trop amoché, un trop plein de choses. Je fais ce que je peux avec ce qui reste. J’arrive encore de temps en temps à me venait de choses. Je fais ce que jeetpeux idem pour une cousine… la liste Ma Léna souvent à l’époque, ontient était très collés-serrés… puisavec unece intervention souvenir que j’avais une famille. Dans qui reste. derrière un timbre-poste. chirurgicale, tumeur au cerveau, elle ne peut plus voyager. Too bad. une autre vie, lointaine. Et puis, une catastrophe après l’autre, tout le monde Et puis il y a La Famille. Celle-là je la Ma Léna venait souvent à l’époque, on bien. Anarchistes, fauteurs de était très collés-serrés… et puis une interfatalité, on dirait bien qu’elle m’a adopté! est disparu. Mes frères sontLa morts. Je connais ne les fréquentais pas, sauf pour mon troubles, punks, revendicateurs de tous vention chirurgicale, tumeur au cerveau, peutsens plus voyager. Too Bien bad. sûr, tu ne vois poils, écolos. Altermondialistes… Des Sielle Et on ose me demander si je crois en Dieu! jeneme heureux! presque-jumeau. À cette époque, il voyagens bien qui ne plient jamais les genoux. geait tout le temps, tout comme pas moi, queetje rayonne? Aussi bien en rigoler un La peufatalité, avantonqu’on mes dirait me bienvole qu’elle m’acordes on ne se voyait jamais. Ou presque. Dom- Toujours prêts à donner un coup de main adopté ! vocales… mage car on avait le même esprit tordu et ou un coup tout court. Et à en prendre aussi. Si ça en vaut la peine. Et on ose me demander si je crois en on s’amusait comme larrons en foire. Dieu ! Si je me sens heureux! Bien sûr, tu Et puis une femme et deux enfants. Dis- J’aurais bien aimé avoir aussi une famille, ne vois pas que je rayonne ? Aussi bien en une vraie, j’en ai eu une avec des enfants, parus aussi. Le plus jeune n’y avait rien à rigoler un peu avant qu’on me vole mes voir. Juste la fatalité. Le plus vieux et sa mauvais résultats. Mais j’aurais bien aimé. cordes vocales… mère sont dans le congélateur de mon J’en ai une autre très loin d’ici, une absolue indifférence. Ils y partagent mon femme brune, des neveux et nièces, des JACQUES L’ANARCHISTE plus profond mépris. frères à elle, la Guadeloupe pour terrain Jacques L’Anarchiste. de jeux… Mais je n’y vais plus mainteUne nièce que je ne connais presque pas, gentille. Elle m’envoie des mails parfois, nant, je suis trop amoché, un trop plein

Note pour Karyne : Mettre cette pub le plus petit possible. Tu peux jouer avec les éléments si tu veux.

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LA « FAMILIA QUÉBÉQUENSIS » Après mûre méditation, la famille est à mon sens un terme galvaudé à tout vent. Aujourd’hui, le mot se raccroche définitivement un peu à tout et à n’importe quoi, comme s’il en était aux derniers balbutiements de l’agonie. Dans un temps pas si lointain, le mot signifiait un ensemble de personnes apparentées, dans un tel groupe, chacun portant un titre qui lui conférait un statut particulier, soit le père, la mère, le bébé, l’enfant, le frère, la sœur, le grand père, la grand-mère, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines, arrière-grandpère, arrière-grand-mère, etc. À tout ce beau monde pouvait plus tard venir se greffer un gendre ou une bru. Ces greffes servaient habituellement à faire pousser l’arbre généalogique. Chacun ayant son rang, la meilleure façon de représenter le tout était l’arbre, ce dernier comportant dans sa forme et son être la configuration aristocratique de toutes les familles dignes de ce nom, peu importe qu’elle soit humaine, animale, végétale, minérale ou objet.

Mais comme le dirait Charles Aznavour : « Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ». Les années ont passé. Et la « Familia Québéquensis » a bien changé. L’esprit créatif des Québécois pendant la révolution qu’on a qualifié de « tranquille » a fait naître différentes sortes de familles avec beaucoup moins d’enfants. Parmi cellesci, il faut mentionner les communes comprenant des hommes, des femmes et quelques enfants, tentative d’un retour à la terre. Des familles éclatées grâce à de nouvelles substances sur le marché, des familles ramaillées, reconstituées, disloquées, séparées, divorcées, monoparentales, biparentales unisexuelles grâce aux nouvelles lois, etc… Les généalogistes ne reconnaissent plus leur arbre, ce dernier ayant des excroissances particulières.

De son côté, l’arbre comporte tous les éléments auxquels l’individu peut se raccrocher. Ainsi, il peut exprimer que ses racines sont françaises, anglaises, irlandaises ou écossaises. Dans l’ordre précité, on peut affirmer que ce sont là les quatre racines fondamentales du pays. Du sous-sol, passons au rez-de-chaussée, c’est-à-dire la souche. Au Québec, dépendamment du nom qu’il porte, le zcitoyen pourra dire qu’il appartient à une très vieille souche, ou simplement à une vieille souche, voulant ainsi exprimer que son ancêtre est un membre fondateur du pays, ou que celui-ci est dans les premiers arrivants qui ont colonisé le territoire. Celui qui avance cet énoncé doit faire partie du tronc à un certain niveau, niveau auquel se raccrochent souvent de vieilles branches. Les enfants ou les derniers-nés se verront quant à eux attribuer les feuilles.

Le problème est le suivant : on se retrouve avec peu d’enfants et une multitude de parents. Dans ce genre de situation, je vous fais grâce de la nomenclature parentale où les ½, ¼ et 1/8 sont la fraction attribuée au degré parental de personnes qui, parfois, s’y perdent ellesmêmes en conjecture et en simplifiant le tout par l’ajout du mot « beau » aux individus du groupe. Statistiquement, le résultat de réussite dans les essais précités de modèles familiaux est de 50 % pour tout ce beau « monde ».

rant cependant l’intégration. Cela empêcherait une perte de temps via les accommodements raisonnables. Évidemment, certains ont plus de chance de s’intégrer car ils sont déjà branchés à 50 % sur l’arbre québécois. Des personnages portant des noms comme Bouzoutou Côté et Mohamed Tremblay peuvent certes mieux et plus facilement adopter les us et coutumes « des gens de mon pays ». Tel un caméléon, la couleur, voire les teintes sont assurément plus faciles à prendre. Ce dernier, que je connais relativement bien, à la façon de nombreux Québécois, assaisonnait le tout de termes que je qualifierais « d’ecclésiastiques » lors de certaines conversations. Cependant, loin de moi la pensée qu’il ne s’exprimait pas comme il le faut. J’ai compris à la longue par son vocable qu’il voulait conserver la mémoire des quelques reliquats de notre patrimoine religieux. Ben quoi ? Pour être plus Québécois que ça, il faudrait être tricoté avec la laine du mouton de Saint-Jean-Baptiste. PHILIPPE BOUCHARD

LA SOLUTION, POINT D’INTERROGATION, L’ADOPTION, L’IMMIGRATION. JE VOUS SOUMETS LA QUESTION.

Photo: Camille-Amélie koziej Lévesque

Qui a-t-il de mieux pour nous et pour ceux que nous accueillons  ? Tant de choses à considérer, la première demeu-

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LE JEU DE LA QUÊTE LE JEU DE LA QUÊTE Les mots du voyage*

PAR JACQUES CARL ET Carl GINETTE par Ginette PépinMORIN et Jacques MorinPÉPIN

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des

CE JEU CONSISTE À REMPLIR RANGÉ­­­­­­­ES AINSI QUE LES COLONNES 1 ETune 20 À définitions, indices ou lettresLES mélangées ouHORIZONTALES déjà inscrites. Chaque case grise représente L’AIDE OUlettre LETTRES OU DÉJÀlettre INSCRITES. CHAQUE CASE lettreDES qui DÉFINITIONS, est à la fois laINDICES dernière d’unMÉLANGÉES mot et la première du suivant. Chacun GRISÉE ­REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI LA FOIS DERNIÈRE LETTRE D’UN ET LA des mots est lié au thème du voyage auEST sensÀ large. LeLA recours au dictionnaire ou àMOT Internet est suggéré. PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

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1-1République de l’océande Indien. République l’océan

Indien.

20- Partie méridionale et centrale de la Grande-Bretagne.

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5- Cap aux confins de la Terre de Feu. Ville du Rhode Island réputée pour ses demeures cossues. Site maya du Yucatan. Population autochtone de Nouvelle-Zélande. Entourée d’eau.

6- Région située à l’est du Tigre inférieur (LEAM). 20- Partie méridionale et centrale de la Grande-Bretagne.

HORIZONTALEMENT :

Se dit d’un style décoratif qui se développa au Portugal autour de 1500. Préfecture de la Nièvre. Îles côtières de la Guyane française.

: montagne. Palais de Soliman 1-Horizontalement Partie la plus élevée d’une à Istanbul. Capitale de l’État de Perak, en Malaysia. Plateau 7- Mer bordière de la Russie, dans l’Arctique. Village de l’Yonne la basilique chef-d’œuvre de l’artde ro1. Partie larégions plus élevée d’une montagne. Palaisabritant de Soliman à Sainte-Madeleine, Istanbul. Capitale de l’État rocheux dans les désertiques du Sahara et de l’Arabie man bourguignon. Le plus vaste comté d’Angleterre. Perak, en Malaysia. Plateau rocheux dans les régions désertiques du Sahara et de l’Arabie (AMHAAD).

(AMHAAD). 2- Fleuve d’Allemagne. Ville d’Ouzbékistan où se trouve le tom- 8- Voisin de la Thaïlande. Parc national de Virginie. Personne beau de Tamerlan. Unité monétaire de l’Arménie. Vent pério- qui tient un hôtel. 2. deFleuve Ville d’Ouzbékistan où se trouve le tombeau de Tamerlan. Unité dique l’Asie dud’Allemagne. Sud-Est (NOSSUMO). 9- Présentation au public d’œuvres d’art. Piton de laves provemonétaire de l’Arménie. Vent périodique de l’Asie du Sud-Est (NOSSUMO). 3- Le mont Fébé surplombe cette capitale africaine. Castillan. nant d’une cheminée de volcan. Ville d’Afghanistan, non loin du Pakistan, fondée par Alexandre le Grand (DRANAKHA). Ville de Richard Wagner. 3. natale Le mont Fébé surplombe cette capitale africaine. Castillan. Ville natale de Richard Wagner. 4- Habitant francophone de la Louisiane. Lac de Suisse au pied 10- Site des Jeux olympiques d’hiver de 1948. Province des Paysqui se dans laPort baie desur Donegal. du4. Jura.Habitant Port sur la francophone côte méridionale de de Chypre. la Louisiane. LacBas. de Rivière Suissed’Irlande au pied dujetteJura. la côte

méridionale de Chypre.

M. Morin nous soumet ce mois-ci un jeu d'un niveau de difficulté un peu plus élevé. Faites-nous savoir ce que vous en pensez! Écrivez-nous: laquetejournal@yahoo.ca

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PAR HÉLÈNE HUOT RIRE ET SOURIRE

Les amoureux trahis « Moi j’avais une lampe et toi la lumière. Qui a vendu la mèche ? »

(Jacques Prévert, La pluie et le beau temps)

PARLER POUR PARLER 1. Des frères germains ont la même mère mais pas le même père. Vrai ou faux ? 2. Que désigne familièrement l’expression « bijoux de famille » ? 3. Quelles sont les personnes qui composent la Sainte Famille ? 4. Le français, l’espagnol et le roumain appartiennent tous les trois à la même famille de langues (les langues romanes).

Vrai ou faux ?

5. La notion de « bon père de famille » nous vient : a. du code civil; b. des commandements de l’Église;

c. de la tradition amérindienne.

6. Appareil, déparer, empereur, parade, parent : tous ces mots appartiennent à la même famille étymologique, sauf un; lequel ? 7. Comment appelle-t-on le grand-père du grand-père ? 8. Quelle pièce de Michel Tremblay met en scène Germaine Lauzon et des membres de sa famille ? 9. Le matriarcat est le régime familial dans lequel la femme joue un rôle décisionnel prépondérant.

Comment s’appelle le régime contraire ?

10. « Tel père, tel fils » signifie qu’on hérite des qualités et des défauts de ses parents. Quel autre proverbe a la même signification ?

Et quel autre encore signifie le contraire ?

ENCORE UN MOT… LE VORTEX POLAIRE Nous venons d’apprendre (Le Soleil, 4 août 2014) que les vins ontariens sont affectés par le vortex polaire qui s’est abattu sur le sud de l’Ontario l’hiver dernier; certains cépages plus fragiles, comme le merlot et le sauvignon, ne s’en remettront pas. De quoi s’agit-il ? Le vortex polaire, appelé aussi tourbillon polaire ou tourbillon circumpolaire, est un phénomène météorologique, une grande dépression qui s’étend sur tout le pôle Nord et qui contient une importante masse d’air froid. En décembre 2013 le tourbillon s’est déplacé vers le sud, jusqu’au nord de la Baie d’Hudson, entraînant ainsi des températures exceptionnellement basses et une vague de froid persistante dans plusieurs régions du Québec, de l’Ontario et même des États-Unis. Le terme « vortex » (du latin vortex, tourbillon, de vertere, tourner) est utilisé dans plusieurs domaines des sciences et des arts; il sert à désigner aussi bien un phénomène physique, un outil de mesure en biologie, un groupe musical qu’un parcours de montagnes russes.

J’attends de vos nouvelles… Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique La langue dans sa poche. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous ! Les réponses page 22.

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Où est passée la fratrie La famille, ça doit être l'unité, la consolation, le remerciement que la vie nous a donnés La famille, c'est l'épanouissement

Photo: Camille-Amélie Koziej Lévesque

C'est ce que j'en pense et vous ? La main sert encore à se la prendre Les yeux doivent sourire entre nous C'est pourtant pas dur à comprendre

Un jour, la mère de mon ami Alexandre s'est séparée de son mari Ce fut un calvaire pour lui et le commencement de ses soucis La séparation fut aussi difficile pour lui que pour ses parents Il m'en parlait de temps en temps Sa vie ne tenait qu'à un fil Tandis que mon ami Damien, ses parents vivaient le grand amour depuis vingt ans, ce n'est pas rien! La famille doit être égale au mot amour Pas le contraire, mais aujourd'hui avec les familles recomposées, ce n'est plus pareil, ça bien changé Trois quatre noms, oh que oui ! C'est pas rare, c'est l'entente qui est d'une rareté évidente Demi-frère, demi-sœur et voilà !

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Faut s'entendre, c'est possible ça ? Peut-être un peu d'eau dans son vin, ne pas trop se contrarier Sinon tout déboule, puis soudain encore l'éclatement, sans hurler

Puis, voilà enfin une famille heureuse de se voir, de se parler et de s'aimer C'est pas grand chose de s'entraider La vie nous sera moins malheureuse Alexandre aujourd'hui est très bien avec sa famille plein d'entrain Damien a la sienne aussi réussie Ils font tout pour être bien dans leur vie C'est ainsi, un peu d'effort, d'la volonté pour vaincre bien des soucis Comme ça, la famille reste réunie à tous, bon raisonnement les amis MICHEL BONNELLY

Qui est grand-père, grand-mère ? Où sont les oncles et le parrain ? Prenons-nous le bon train ? Nous faisons-nous une petite guerre ? Que de questions, mais où sont les réponses ? Dans la raison, la patience, les bons sentiments et de savoir s'aimer entre enfants La famille, c'est humble quant on veut La famille, c'est essentiel pour l'être Qu'il ou qu'elle soit le bien-être partout où l'on va et c'est tant mieux

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Le vrai sens de la famille ? Une famille est une micro société, une cellule sociale qui a marqué notre vie avec tellement d'évidence et de conséquences. À l'âge adulte, nous y retournons souvent, nous nous rappelons les moments heureux et les plus difficiles. Je réalise qu'avec les expressions artistiques, que ce soit l'écriture, la peinture, la musique, la danse ou autres, nous entrons dans un processus de Compréhension, de Guérison, de Réconciliation avec notre Enfance afin de mieux fonctionner en tant qu'Adulte.

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Mes expériences de vie m'ont fait prendre conscience que par le Bénévolat, j'ai trouvé le sens de la famille. Un lieu où je peux m'exprimer, dialoguer, être acceptée et entourée par d'autres personnes qui, tout comme moi, ont été marquées par leur enfance.

Dans ma famille, nous étions onze. Je suis l'enfant du milieu, la sixième, « l'enfant-sandwich » selon le langage psychologique. C'est vrai que pendant mon enfance, je me sentais prise entre l'arbre et l'écorce, entre mon père et ma mère, entre les plus âgés et les plus jeunes. Je me souviens un été, vers l'âge de dix ans, être allée passer quelques jours de vacances à Montréal, chez une de mes tantes. Elle était mère de deux enfants. En jouant avec ma cousine et son amie, je leur ai dit que ma tante allait m'adopter. Bien sûr, je racontais des histoires, je fabulais, mais ça démontrait mon sentiment d'abandon, de me sentir orpheline dans ma propre famille. Aujourd'hui, je comprends que mes parents ont fait leur possible, dans la mesure de leurs connaissances et selon l'époque ! Eux-mêmes avaient grandi dans des familles nombreuses.

Dans les périodes les plus difficiles de ma vie, ce sont des personnes en dehors de mon cercle familial qui m'ont le plus aidée. Avec elles, la relation, la communication était (et est) souvent plus objective, plus neutre, plus empreinte de compréhension. Cela s'explique sans doute par le fait que dans notre famille de sang, il existe beaucoup de non-dits, de débordements d'émotions, de ressentiment, de peurs de blesser son père, sa mère, son frère ou sa sœur. Alors nous pouvons choisir de créer notre propre famille avec des amis(es). Aujourd'hui, je constate qu'être l'enfant du milieu de ma famille apporte un aspect positif : j'ai développé un grand sens de l'observation, de l'autonomie, de l'indépendance, de la résilience, de la compréhension et de la compassion envers les blessures et les souffrances des autres. Ma vraie famille est au fond de mon âme, de mon cœur. Il n'en tient qu'à moi seule d'y trouver le sens véritable. Dans le regard que je porte sur les gens autour de moi, qu'il s'agisse de mon voisin, de la personne que je côtoie dans la rue ou n'importe où dans le monde lors de mes voyages, chacun est un frère, une sœur dans la Grande Famille Humaine ! CHRISTIANE VOYER

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MERCI À TOUS NOS PRÉCIEUX PARTENAIRES ! PARTENAIRES OR Caisse d’économie solidaire Centraide Constructions Ensemble (Les) Coopérative funéraire des Deux Rives CSN (Montréal) Denis Lebel, Ministre responsable de DÉC Fondaction Les députés NPD de la région de Québec Philippe Couillard, Premier Ministre Régis Labeaume, Maire de Québec RISQ PARTENAIRES ARGENT Boîte à pain (La) CKRL FM 89,1 CLD de Québec CRÉCN CSQ

Érico Choco Musée Filaction Groupe conseils DDE Impressions Stampa Pôle régionale d’économie sociale de la Capitale Service 211

Point de repères Poulet Fusée, Restaurant Quincaillerie St-Jean-Baptiste Yves Côté, stratégie conseils

PARTENAIRES BRONZE

Le Bal du Lézard Inter-Marché St-Jean Maison Revivre Michel Yacoub

PARTENAIRES INCONDITIONNELS (depuis plus de 5 ans !)

Agnès Maltais, Députée de Taschereau Auberge L’Autre Jardin Audiothèque AD réputée VITAM 5. Cap aux confins de la Terre de PARTENAIRES Feu. Ville du Rhode Island pour ses demeures Barberie cossues. Site maya du Yucatan. AETERNAM Population autochtone de Nouvelle-Zélande. Entourée BGLA architecture d’eau. Bouquinerie Nouvelle-Chance 6. Région située à l’est du Tigre inférieur (LEAM). Se dit d’unchiropraticien style décoratif qui se développa Claude Gallichan, de la Nièvre. Îles côtières de la Guyane française. Épicerie européenne au Portugal autour de 1500. Préfecture Yves Boissinot Maison de la coopération 7. Mer bordière de la Russie, dans l’Arctique. Village de l’Yonne abritant la basilique SainteMaison J-A Moisan Madeleine, chef-d’œuvre de l’art roman bourguignon. Le plus vaste comté d’Angleterre. 8. Avocat Voisin de la Thaïlande. Parc national de Virginie. Personne qui tient un hôtel. Maître Pierre Laurin, Morin, Desrochers, 9.Beaulieu Présentation au public d’œuvres d’art. Piton de laves provenant d’une cheminée de volcan. Ville d’Afghanistan, non loin du Pakistan, fondée par Alexandre le Grand (DRANAKHA). Mutuelle de Microfinance Québec 10. Site des Jeux olympiques d’hiver de 1948. Province des Pays-Bas. Rivière d’Irlande qui se jette dans la baie de Donegal.

SOLUTION DE PARLER POUR PARLER

SOLUTION LES MOTS CROISÉS Solution

1. Faux. Les frères germains ont la même mère et le même père. 2. Les bijoux de famille sont ceux qui se transmettent d’une génération à l’autre. Familièrement, l’expression désigne le pénis et les testicules. 3. Marie, Joseph et Jésus.

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5. A. L’expression vient du code civil.

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6. Ces mots appartiennent tous à la famille étymologique de « parer », sauf le mot « parent ».

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8. La pièce s’intitule Les belles-sœurs; écrite en 1965 et jouée la première fois en 1968, elle demeure très populaire encore aujourd’hui.

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9. Le patriarcat s’oppose au matriarcat. 10. « Les chiens ne font pas des chats » a le même sens. « À père avare, fils prodigue » a un sens contraire.

Ce mois-ci, M. Morin nous propose un jeu autour du thème de la géographie. Vous aimez? Vous trouvez trop difficile? Faites-le-nous savoir : laquetejournal@yahoo.ca

­­Tu utilises des drogues par injection et tu a besoin d’aide pour te procurer du materiel de prévention (seringues et condoms) ? Appelle nous !

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LA QUÊTE 22 Courriel : m.gagnon@pointdereperes.com

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Michel Yacoub

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20 ANS

LONGUE VIE À LA CDEC DE QUÉBEC... et à La Quête !

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Bon 20e anniversaire ! Si la région de la Capitale-Nationale est reconnue notamment pour sa vitalité et pour son dynamisme, c’est en bonne partie grâce aux acteurs du milieu qui se mobilisent autour de projets ambitieux. Depuis vingt ans, la Corporation de développement économique communautaire de Québec (CDEC) fait partie de ces acteurs incontournables. Le gouvernement du Québec est fier d’en être partenaire. La CDEC vise à améliorer la qualité de vie des citoyennes et citoyens, entre autres en soutenant les projets qu’elles et ils souhaitent concrétiser. Elle a développé une solide expertise en prestation de conseils, en services d’accompagnement, de recherche et de développement, pour mettre en œuvre des initiatives novatrices qui seront entièrement réalisées par les communautés. Elle est devenue une référence en matière de concertation du milieu, et un pôle dans la lutte contre la pauvreté et la création de richesse. À mon sens, le succès de sa longévité repose sur deux de ses principales valeurs, auxquelles j’adhère : l’autonomie et la créativité. Quand une communauté prend elle-même les rênes de son avenir, elle s’offre les meilleures chances d’atteindre ses objectifs. Pour y parvenir, elle doit user de créativité, c’est-à-dire trouver les bonnes ressources, considérer les enjeux socioéconomiques en cause et agir en sortant des sentiers battus. C’est là tout l’apport de l’équipe de la CDEC depuis deux décennies. Au fil des ans, elle a su entretenir un dialogue social avec les gens et les organismes des différents quartiers de la Capitale-Nationale. Elle connaît leurs besoins, leurs aspirations et leurs forces. Elle travaille en collaboration avec l’ensemble du milieu pour bâtir des vies de quartier stimulantes. Ainsi, elle contribue activement à bâtir le Québec auquel nous aspirons toutes et tous. Je l’en félicite ! Le premier ministre du Québec,

Philippe Couillard

Message du ministre Denis Lebel

DENIS LEBEL Ministre de l'Infrastructure, des Collectivités et des Affaires intergouvernementales et ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec

C’est un plaisir de souligner la contribution de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de Québec à la santé économique de la région et à la qualité de vie des citoyennes et des citoyens. Depuis sa fondation, la CDEC de Québec met à profit les expertises de son équipe afin de mobiliser les acteurs du milieu autour d’enjeux clés pour développer et implanter des solutions originales adaptées aux problématiques locales. Dès ses débuts, l’organisme a su faire valoir son rôle de premier plan dans la revitalisation des quartiers urbains défavorisés, stimulant la participation de la collectivité à la prise en charge de son avenir et renforçant sa capacité à réaliser son plein potentiel de façon durable. L’appui du gouvernement du Canada à la CDEC est bien connu, et ce, depuis plusieurs années. L’approche de notre gouvernement est ancrée dans la compréhension que les collectivités québécoises sont les mieux placées pour trouver des solutions à leurs propres enjeux de développement local. J’offre mes sincères félicitations à toute l’équipe pour le travail accompli au cours des 20 dernières années et à tous ceux qui œuvrent à l’épanouissement des régions, des collectivités et des individus. Bon anniversaire!

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Message du maire de Québec Québec est une ville dynamique, solidaire et inclusive, et ce, grâce aux forces vives qui l’habitent. Nombreux sont ceux et celles qui mettent en commun leur vision, leurs valeurs, leur expertise et leur volonté, pour le bénéfice de la communauté. Parmi ces groupes, la CDEC multiplie ses actions afin de favoriser, par la mobilisation, l’essor de centaines de projets et d’expériences innovantes de partenariats. Cela représente une contribution majeure au développement économique communautaire et au mieux-être de notre collectivité. Je tiens à saluer le travail admirable et l’engagement soutenu de ceux et celles qui, depuis deux décennies, ont œuvré avec conviction au sein de la CDEC, en animant le milieu avec vitalité et en accompagnant les entreprises d’économie sociale dans leurs initiatives.

Félicitations à vous, chers bâtisseurs! Le maire de Québec,

Régis Labeaume

Nous sommes en 2014 et nous terminons les activités célébrant les réussites et le chemin parcouru en 20 ans par la CDEC de Québec : elle a construit de fortes assises basées sur le renouveau et l’expérience avec un nouveau positionnement. On peut se en demander concernant CDEC de Québec, pourquoi elleparcouru devrait être là et vers Nous sommes 2014 et nous terminons leslaactivités célébrant les réussites et le chemin où20elle s’en va dans les prochaines années. d’abord qu’elle est en ans par la CDEC de Québec : elle a construit de fortesDisons assises basées sur le renouveau et l’eun xpé-incontournable dansavec l’accompagnement autant en démarrage qu’en développement des entreprises rience un nouveau positionnement. d’économie sociale et des communautés. Elle est et restera un incubateur des innovations

On peut se demander concernant la CDEC de Québec, pourquoi elle devrait être là et vers où elle s’en sociales, communautaires et économiques. va dans les prochaines années. Disons d’abord qu’elle est un incontournable dans l’accompagnement autant en démarrage qu’en développement des entreprises d’économie sociale et des communautés. Enest effet, elleuna incubateur été la bougie d’allumage oucommunautaires « la mère porteuse » de plusieurs Elle et restera des innovations sociales, et économiques.

entreprises reconnues dans le début de son mandat et continue de l’être aujourd’hui de par son En effet, elle a De été laplus, bougielad’allumage mère porteuse » de plusieurs expertise. CDEC oude« laQuébec représente une entreprises rencontrereconnues des forces vives du dans le début de son mandat et continue de l’être aujourd’hui de par son expertise. De plus, la CDEC développement des quartiers centraux de la ville de Québec : Approches territoriales de Québec représente une rencontre des forces vives du développement des quartiers centraux de la intégrées (ATI), les tables de quartier, la table d’habitation, etc. ville de Québec : Approches territoriales intégrées (ATI), les tables de quartier, la table d’habitation, etc.

On pourrait penser qu’en parlant de développement, d’économie ou de services de

On pourrait penser qu’en parlant de développement, économiequi ou de proximité, la CDEC de Québec oublie lesd’valeurs l’aservices portéedeauproximité, départ lade sa fondation. CDEC Québec oublie lesde valeurs qui l’aporte portée haut au départ de sases fondation. la CDEC : la solidarité, Mais denon, la CDEC Québec et fort valeursMais et non, les partage de Québec porte haut et fort ses valeurs et les partage : la solidarité, la coopération, la créativité, la la coopération, la créativité, la culture, la lutte à la pauvreté et la concertation. culture, la lutte à la pauvreté et la concertation. En depuisdepuis 20 ans, 20 la CDEC reconnue pourest sonreconnue leadership au sein son des leadership au Enconclusion, conclusion, ans, de la Québec CDECestde Québec pour instances régionales et nationales et nous l’et espérons continuera à l’être.l’espérons continuera à l’être. sein deslocales, instances locales, régionales nationales et nous Bonne continuité à la CDEC Québecde Bonne continuité à la de CDEC

Québec

LucieVilleneuve Villeneuve Lucie Présidente dede la CDEC Présidente la CDEC

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UNE HISTOIRE DE PROJETS L’histoire de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) est jalonnée des nombreux projets qu’elle a initiés ou auxquels elle a contribué, et ce, avec divers partenaires. Concertation est son mot-clé : les gens qui évoluent autour de la CDEC racontent le récit de cet organisme à but non lucratif en ne citant que très rarement des noms. Comme si tous s’effacent volontairement derrière cette concertation vouée à la mission : contribuer à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens des quartiers en revitalisation, en suscitant et en soutenant les projets de développement économique communautaire et durable.

TEXTE : FRANCINE CHATIGNY PHOTOS : COURTOISIE CDEC En 2014, la CDEC célèbre son 20e anniversaire sous sa forme actuelle. Mais son histoire remonte toutefois au début des années '90, alors qu’il était impératif de trouver des solutions à l'employabilité dans les quartiers centraux fortement touchés par les crises économiques de '80 et début '90. «  Des études ont été financées pour identifier les secteurs en dévitalisation à Québec qui nécessiteraient la création d'une CDEC » rappelle Nicol Tremblay, bénévole au conseil d’administration depuis 20 ans à titre de représentant du Comité de citoyens de St-Sauveur. Dès lors, le comité se lance dans une étude de terrain en multipliant les rencontres avec différents intervenants afin de cerner les besoins du milieu. Les résultats de ces enquêtes confirment la pertinence de créer un organisme voué au développement économique des quartiers centraux, notamment St-Sauveur et St-Roch, et précisent ses orientations. « La CDEC, appelée alors CREEQ (Carrefour de relance de l’économie et de l’emploi du Centre de Québec) a été incorporée en novembre 1993 » se remémore M. Tremblay. Dès le départ, la CDEC bénéficie de l'appui financier des trois paliers de gouvernement. « Le fédéral, le provincial et la Ville ont accepté d'investir chacun 100 000 $ en 1994. Argent en poche, l'équipe s'est formée : un coordonnateur, une adjointe administrative et trois agents de développement ». LE SECRET DE LA RÉUSSITE : UN C.A. DIVERSIFIÉ Un conseil d'administration constitué de 17 personnes provenant de divers horizons constitue la force majeure de la corporation. Cette diversité favorise

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un partage d’idées et d’informations et une compréhension approfondie des milieux. À ses débuts, des membres provenaient, entre autres, de syndicats puis la structure s’est modifiée. Aujourd’hui, six collèges différents sont représentés autour de la table : milieu de l’entreprise libérale, milieu communautaire, milieu institutionnel, milieu de l’entreprise en économie sociale, organismes d’aide à l’emploi et membres individuels. DES RÉALISATIONS En 1995, la CDEC a initié le regroupement des entreprises du parc industriel de St-Malo qui a ainsi obtenu du financement du programme des rues commerciales, pour entre autres améliorer la signalisation dans ce labyrinthe. Des projets informatiques communs aux entreprises sont aussi mis en place. « À ce moment-là, il y avait autour de 2000 emplois et 300 entreprises dans le parc industriel », précise celui qui été président de la CDEC en 1996 et 97, lequel poursuit : « C’est une belle réalisation de la CDEC, ce travail de sensibilisation là! Permettre aux entreprises de participer au développement de leur milieu ». « En 1996, on a mis sur pied les premiers cercles d’emprunt au Québec », souligne avec fierté M. Tremblay. Non seulement un cercle d’emprunt permet à un individu qui s’est vu refuser un prêt auprès des institutions financières d’obtenir un prêt (moins de 2 000 $) pour démarrer son projet, mais également d’échanger des trucs avec dix autres promoteurs et de recevoir des conseils de la part du personnel de la CDEC. « On a vite réalisé que les entreprises ont besoin de pas mal plus que 2 000 $, alors on a créé le fonds d'emprunt ». Fait récur-

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Milieu Humain, Milieu Urbain Événement phare du CRÉECQ en 2000 et a permis la réalisation de plusieurs initiatives de développement et une mobilisation exceptionnelle du milieu. L’objectif : prendre conscience du dynamisme de la collectivité dans l’amélioration de la qualité de vie dans les quartiers centraux et dans la ville de Vanier. On voulait que ça bouge, ça a bougé !

rent dans l’histoire de la CDEC, dès que ces initiatives prennent des proportions intéressantes, elle les laisse voler de leurs propres ailes. « Le fonds d'emprunt, qui est assez gros actuellement, s’est incorporé en 1997. Il emploie près une douzaine d'employés et ce sont eux qui s’occupent maintenant des cercles d'emprunts ». DES QUARTIERS SOUS LA LOUPE DE LA CDEC La CDEC, avec ses nombreux partenaires, observe les milieux, détermine les faiblesses et propose des solutions afin d’insuffler une vie économique et communautaire porteuse pour le milieu. Au cours des dernières décennies, la CDEC a multiplié les études, les rapports et les activités afin de suggérer des projets innovants.

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« Parmi les activités importantes, il y a eu en 2000, Milieu humain, Milieu urbain. De cette célébration pour souligner l'an 2000, est issue La Société de la rivière StCharles. « On savait qu'en 2008, la rivière serait renaturalisée, et on s'est dit que ce serait un milieu de travail intéressant, surtout pour les jeunes » mentionne M. Tremblay, qui est par ailleurs le président de cette société. La CDEC ne fait pas qu'initier des projets, elle répond aux appels à l’aide des entreprises en difficulté. Ainsi, quand Le Royaume de la tarte, une entreprise familiale rentable du quartier St-Sauveur, se trouve confrontée au manque de relève, elle fait appel à la CDEC. « On a donné un coup de main dans la formation d'une coopérative par les employés. Ils vendent encore dans St-Sauveur, mais leur production ayant augmenté, ils ont aussi une usine de production dans le parc industriel de St-Malo », explique l’homme attaché à son quartier.

DES BÂTISSEURS DISCRETS Cohérente avec sa mission de contribution, la CDEC ne cherche pas la reconnaissance. Néanmoins, en juin dernier, lors de son souper commémoratif Rencontre des bâtisseurs, plus de 125 personnes ont répondu à l'appel. « Le taux de participation nous a étonnés. Et il y avait là des gens du tout début de la CDEC. Il y a vraiment un sentiment d’appartenance à la CDEC », relate avec émotion M. Tremblay.

20 ans en chiffres La CDEC c'est • Plus de 100 employés qui sont intervenus sur le territoire • 1000 emplois qui ont été créés ou maintenus • Environ 500 projets réalisés ou entreprises qui ont été soutenues et accompagnées

Mais au fait, combien d’entreprises la CDEC a-t-elle aidées ? Notre interlocuteur ne le sait pas précisément. La raison est que la CDEC, ne faisant jamais rien seule, ne réclame pas la paternité des projets. « Le partenariat est le mot clé de tous nos projets », martèle M. Tremblay Autre exemple de concertation avec le milieu, l'Approche territoriale intégrée que chapeaute la CDEC depuis 2008. Cette initiative du gouvernement vise la lutte à la pauvreté en rassemblant le plus d’acteurs possible d’un quartier donné. « La CDEC travaille sur trois ATI (voir page 14), dont les mandats diffèrent un peu d'un à l'autre », précise M. Tremblay.

Conseil d'administration 2014 (de gauche à droite) Éric Lapointe, Éric Lamirande, Rémy-Noël Poulin, Jacques Beaudet, Kim Auclair, Pierre Malboeuf, Colette Lavoie, André Paquet, Jean-Yves Roy, Nicol Tremblay, Marie-Ève Masson, Lucie Villeneuve et Charles Gagnon. N'apparaissent pas sur la photo Steve Lemoine, André Jalbert, Annie Laliberté, Érik Tremblay et Manon St-Cyr

UN CITOYEN IMPLIQUÉ En 2010, Charles Gagnon a été élu au conseil d'administration de la Corporation de développement économique et communautaire (CDEC) à titre de représentant des membres individuels. Voilà une autre particularité de cette organisation : quiconque habite dans les quartiers centraux peut devenir membre et tenter de se faire élire au C.A. Quand il parle de la CDEC, l’enthousiasme de M. Gagnon déborde. « C'est un contexte hyper stimulant où l'on rencontre des personnes d’exception, très impliquées dans leurs milieux et œuvrant dans une grande diversité de domaines ».

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« Siéger au C.A. me permet de prendre le pouls de mon milieu par la voie de différents acteurs de la communauté et j'y entends des choses dont on ne parle pas nécessairement dans les médias ». Pour M. Gagnon, l’avenir de la CDEC est à l'image même de cette organisation. « Un équilibre entre le maintien de son ancrage dans son milieu, son statut de référence auprès des organisations des quartiers centraux, et son rôle d’éclaireur sur les enjeux à venir et les pistes d’actions à mettre de l’avant au moyen de ce qu’elle sait si bien faire : mobiliser et concerter. » Pour illustrer ce rôle de précurseur, le

jeune membre rapporte une étude commandée au programme Accès Savoir de l’Université Laval afin de cerner les enjeux jugés incontournables d’ici les 20 prochaines années. Quelques 20 personnes œuvrant dans divers domaines ou résidant dans les quartiers VieuxLimoilou, Saint-Sauveur et Saint-Roch y ont participé. Souci de concertation dans la densification, maintien de la mixité sociale, diversification des activités économiques, qualité de l’environnement et accès à des services de proximité font partie des enjeux soulevés. Des défis qui ne peuvent que stimuler celui qui prend d'abord la posture du citoyen au C.A.

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UN DG ANIMÉ ! Implication, action et passion, voilà des termes qui décrivent bien le directeur général de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de Québec, M. Jacques Beaudet. Malgré un bref séjour dans le domaine privé, ce dernier a consacré sa carrière à l’économie sociale. Volubile, il nous entretient avec un plaisir évident de sa passion pour le communautaire.

TEXTE : ISABELLE NOËL PHOTO : COURTOISIE CDEC Jacques Beaudet, directeur général de la CDEC

Malgré une carrière bien remplie à la CDEC, Jacques Beaudet affirme ne jamais se rendre dans les bureaux du 155 boulevard Charest à reculons. « Je ne suis pas un vieux grincheux. J’ai le goût d’aller travailler, et mon équipe me le rend bien. »

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Fort de son expérience, celui qui a fait ses débuts en économie sociale dans une garderie a travaillé comme coordonnateur de la CRÉEQ (l’ancêtre de la CDEC, cette dernière ayant été créée en 1994). En 2007, il a été nommé directeur général de

la CDEC, pour poursuivre la mission de l'organisation. Plus précisément, la Corporation de développement économique communautaire (CDEC) est un organisme de

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mobilisation et de concertation des milieux dont la mission est la promotion et la mise en œuvre de projets de développement économique et social.

tion ainsi que le restaurant La Salsa dans Limoilou.

Soutenir le milieu, est l’objectif repris par M. Beaudet. « On veut s’assurer que les gens ont une vie bonifiée. »

Tenir la barre d’un organisme qui couvre un grand nombre de projets, sur un grand territoire, ce n’est pas simple. Le secret, selon M. Beaudet, est l’esprit d’équipe. « On favorise la gestion participative, où la discussion de groupe est importante. On ne travaille jamais seul. » À l’externe, on mise sur le travail sur le terrain et l’entente entre tous les collaborateurs, que ce soit la Ville de Québec, les citoyens ou Développement Économique Canada, pour assurer la réussite des projets. Même au niveau de l’administration, le plaisir de travailler ensemble doit demeurer un critère, selon le directeur général. « Nous avons un taux de présence au C.A. de 80 %, un taux que beaucoup d’organisations aimeraient avoir. C’est aussi un bon point de vue externe. »

La spécialité de la CDEC ? La revitalisation en milieu urbain. Il s’agit d’une ressource vers qui se tourner et qui aide les acteurs locaux à obtenir l’information nécessaire, à évaluer les besoins, à cibler les actions et à mobiliser les ressources appropriées. L’organisme couvre un grand territoire : du quartier Saint-Jean-Baptiste à Saint-Roch en passant par SaintSauveur, Limoilou et Vanier, jusqu’à Duberger-Les-Saules, Lairet, Maizerets, Saint-Rodrigue et Giffard. La liste d’histoires à succès impliquant la CDEC qu’énumère M. Beaudet est longue. Parmi elles, on compte La Société de la Rivière Saint-Charles, la Baie de Beauport, la boutique Point d’Exclama-

ESPRIT D’ÉQUIPE

demeurer un tremplin pour les gens des communautés, avec les ressources (parfois restreintes, disons-le) disponibles. Continuer de jouer un rôle d’agent de développement aussi, en offrant de la formation aux gens, en les encourageant à se lancer dans les projets qui leur tiennent à cœur. Même s’il est conscient des contraintes budgétaires du milieu communautaire, ce grand optimiste a une grande confiance dans la relève et est très fier de ses employés. Les garder reste un des principaux défis. « Les jeunes sont capables de gérer. Ils ont beaucoup de scolarité et beaucoup de potentiel. Je travaille avec des jeunes dynamiques, qui ont énormément de volonté d’aller plus loin. »

DÉFIS DE TAILLE Pour Jacques Beaudet, le plus grand défi dans l’avenir de la CDEC est de réussir à

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DES EXEMPLES DE RÉUSSITE CRÉER UNE MAISON DES MÉTIERS D'ART ! « C'était le néant, dans le sens qu'il n'y avait rien de concret sur la table, sauf l'obligation de toucher le secteur des arts ». Gisèle Dussault, alors agente au développement des entreprises privées et communautaires présente ainsi le mandat que lui confie son employeur, la CDEC, en 1996. Mme Dussault savait, sans en connaître les détails, que les écoles de métiers d’art étaient confrontées à des enjeux majeurs. Après avoir rencontré les intervenants du milieu, il ressort que le manque de concertation, mais surtout de graves problèmes d'installations physiques constituent les principaux défis à relever. « Les écoles de construction textile et de céramique logeaient dans des installations rudimentaires. On a cherché un espace adéquat. Installer des ateliers nécessite beaucoup de mise aux normes », précise l’ancienne agente. « Puis est arrivée la main de Dieu ! Le bâtiment à l'intersection de Charest et de la Couronne s’est libéré. On a décidé de créer la Maison des métiers d'art (MMA) là ». Parallèlement à la recherche d’un lieu, Mme Dussault sollicite du soutien financier auprès de partenaires. Heureusement, la rétention des artistes dans St-Roch s'inscrivait dans la philosophie du maire L'Allier qui avait mis en place des programmes la favorisant. « Nous avons accompagné les écoles à tous les niveaux, de la gestion en tant que copropriétaires à la mise en commun de services et à la création de Materia ». Offrir un lieu de diffusion pour faire connaître les créateurs issus des trois écoles ateliers de la Maison des métiers d'art, auxquelles s'ajoutaient les écoles d'ébénisterie, de lutherie et de joaillerie était un impératif du projet ». Mission accomplie pour Mme Dussault. « La MMA assure la pérennité à ce secteur méconnu. Nos créateurs ont évolué d'une façon spectaculaire ».

nisseurs potentiels réalisées, la CDEC embauche en 1998, Cyrille d'Almeida comme directeur général de Stratégie Contact, qui s’installe à même les bureaux de la CDEC. « Pour moi, c’est la famille ici », confie M. d’Almeida.

STRATÉGIE CONTACT Les gouvernements achètent de tout : des stylos, de la machinerie, des services informatiques, et même des soutiens-gorge! Pour devenir fournisseur du gouvernement, il faut soumissionner les appels d’offres. Au début des années 1990, le gouvernement fédéral opte pour le Web pour diffuser ses offres. À cette époque, les petites et moyennes entreprises (PME) n'ont pas nécessairement accès à Internet. Développement économique Canada demande alors à la CDEC de préparer la mise en place d’un centre de veille. Études préliminaires et sensibilisation des four-

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« Au départ, nous voulions encourager les entreprises de la région à s'intéresser à ce marché-là. Nous leur transmettions les offres repérées par notre centre de veille. Puis progressivement, on a développé un service-conseil » précise M. d'Almeida. De fait, l’évolution de la technologie permet aux PME d’accéder aux appels d'offres, mais encore faut-il savoir y répondre. « Stratégie Contact les aide à comprendre le processus d’appels d'offres des trois paliers gouvernementaux et du parapublic et les aiguille vers le plus d'opportunités possible en leur rendant cela relativement simple », résume le directeur général.

trois contrats de 20 000 $, selon la taille de son entreprise, ça peut être très bon » illustre le dg. Stratégie Contact oriente ses clients, selon l’envergure de leurs entreprises, vers des stratégies gagnantes. « On les conseille aussi dans la rédaction de soumissions. On les aide à mieux se vendre ». L’adoption en octobre 2013 de la Loi sur l’économie sociale qui encourage les entreprises d'économie sociale à soumissionner sur le marché public vient d’ouvrir un nouveau marché. « Il y aura des choses à développer dans ce sens-là », prévient M. d’Almeida, qui ne veille pas qu’aux affaires des autres !

Pour réussir dans ce marché exigeant, les entreprises doivent s’assurer de l’adéquation entre leur capacité de production et les besoins du gouvernement. « On pense souvent à de gros contrats, mais gagner

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LA CONSERVERIE DU QUARTIER « En 1996, j’ai perdu mon emploi. J'avais 45 ans. Difficile de se replacer comme cadre à cet âge. Ma femme et moi, comme hobby, on faisait des conserves avec les produits de notre potager, on a décidé d’en faire un commerce » raconte Yoland Bouchard, copropriétaire de la Conserverie du Quartier.

Gisèle Dussault, à la CDEC à l'époque, faisait partie de ce comité. « Elle avait confiance en notre projet et voulait nous aider ». L’agente de développement a alors mis les Bouchard en contact avec un comité de la CDEC. Experte dans le maillage, la corporation a réussi à dénicher du financement auprès de la succursale de Limoilou de la Caisse Desjardins. Avec ce UNE AUBERGE PAS DU TOUT COMME LES AUTRES En 1995, Carrefour Tiers-Monde (CTM), section Québec, fait face à une impasse. Le gouvernement fédéral coupe ses subventions, amputant ainsi près de 46 % du financement de l'organisme de solidarité internationale. Cherchant un moyen de s'autofinancer, le C.A. de CTM décide d'ouvrir une auberge à la couleur de ses valeurs, notamment éducation à la solidarité internationale et sensibilisation aux droits des humains et au commerce équitable. L'idée semble excellente, sauf que les membres de CTM n'ont aucune expertise dans ce domaine et qu'ils ne peuvent, puisqu'aucun établissement hôtelier d’économie sociale et solidaire n'existe, s'inspirer de quelques modèles. Ils vont frapper à la porte de la CDEC et débute une étroite collaboration qui s'échelonnera sur deux ans. « Ils ont fait eux-mêmes l'étude de marché, nous ont donné des références au niveau légal, économique et professionnel, et aidé dans la recherche de mise de fonds. Ils

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prêt, en plus d’une subvention salariale, les confituriers pouvaient prendre leur envol. Stratégiques, les propriétaires de la conserverie s’installent près de commerces bien établis sur le boulevard de la Canardière. « On n’avait pas d'argent pour faire de la publicité, mais ces compagnies existaient depuis près de 40 ans et avaient une bonne clientèle. Pendant qu’on faisait la confiture, on ouvrait les portes, l’odeur attirait le monde. Ça a commencé comme ça ! ». Dix-huit ans plus tard, la Conserverie du Quartier fabrique encore des produits artisanaux. « On fait de 8 à 10 pots à la fois, pour éviter de faire chauffer le sucre. On n'ajoute ni colorants, ni substituts ».

L'entreprise compte une dizaine d'employés, 180 points de services, produit une quarantaine de marques privées - elle dessert entre autres les succursales de Normandin et du Cochon Dingue – ainsi qu’une quarantaine d'agriculteurs qui ont leur propre kiosque - et a des distributeurs jusqu'à St-Boniface en Saskatchewan. Son chiffre d'affaires frôle le million de dollars ! Reconnaissant pour le coup de pouce qu'il a reçu de la communauté, M. Bouchard redonne : il été membre des C.A. de la CDEC et de Recyclage Vanier pendant 15 ans et est présentement président du comité de prêt du fonds d'emprunts.

ont été présents pendant tout le montage du projet jusqu'à sa présentation à la caisse d'économie solidaire » indique Angèle Aubin, qui siégeait alors sur le C.A. de CTM. « On croyait en notre projet, mais ils y croyaient autant que nous. Seuls, on aurait peut-être arrêté... », ajoute-t-elle. La collaboration se poursuit une fois le bâtiment acquis, principalement par le biais du réseau de la CDEC. « On n'avait pas les moyens de payer pour tout, le maillage dont nous a fait bénéficier la CDEC a été une valeur inestimable », souligne Mme Aubin. L'Auberge L'Autre Jardin transmet les valeurs qu'elle défend à la clientèle, adhère au commerce équitable et local, notamment dans l'achat de ses équipements et fournitures et par le biais de sa boutique ÉquiMonde et promeut le développement durable en mettant, par exemple, des services d'appoint et des déjeuners à haute teneur en hydrate de

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Photo: Alexandre Cantin

« Même en investissant toutes nos épargnes, on manquait d'argent pour démarrer. On s'est tourné vers des programmes, dont Sois ton propre patron, mais je n'étais pas éligible car j'avais plus de 35 ans. On a quand même déposé notre demande qui a été retenue par le comité de sélection. On voulait 40 000 $, mais il pouvait nous accorder seulement 8 000 $. On pensait devoir abandonner l'idée », relate M. Bouchard.

carbone à la disposition des cyclotouristes. Marie-Eve Bourque, directrice générale de l'Autre Jardin depuis mai dernier, entend bien relever le défi de rester fidèle aux valeurs de CTM tout en étant rentable. « Il y a toujours lieu de s'améliorer, d'être toujours plus écologique, plus équitable. Je veux aussi pousser davantage le réseautage  » déclare-t-elle, sans pouvoir donner de détails, mais assurant qu'il y aura des nouveautés pour le 15e anniversaire de l'Auberge, l'an prochain.

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LES ATI FONT LA DIFFÉRENCE POUR LUTTER CONTRE L’EXCLUSION ET LA PAUVRETÉ Depuis 2008, la CDEC de Québec est en charge de l'Approche territoriale intégrée (ATI) des quartiers Limoilou et Saint-Sauveur, de même que celle du quartier Vanier depuis cette année. Les ATI sont des espaces de concertation qui mettent en place des projets et posent des actions visant à améliorer la qualité de vie des citoyens et à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

TEXTE : AGATHE VERGNE PHOTOS : COURTOISIE CDEC ATI Limoilou

C'est en impliquant les acteurs du milieu qu'il est possible de développer une vision de quartier commune qui prenne en compte les besoins de tout un chacun. Pour son bon fonctionnement l’ATI requiert la participation de tous les acteurs d’un territoire : citoyens, organismes communautaires, organismes institutionnels (Ville, Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale, centre local d’emploi), entreprises privées etc. Chaque ATI est unique et agit sur les défis spécifiques de son territoire. L‘ATI LIMOILOU : Limoilou est un quartier densément peuplé et dont les habitants ont un très fort sentiment d’appartenance. Plusieurs défis se présentent par contre à Limoilou, dont entre autres l’intégration sur le marché du travail des personnes immigrantes, ou bien encore l’accès à une alimentation de qualité, autant de problématiques sur

ATI Saint-Sauveur (Bazar de l'emploi)

lesquelles l’ATI est mobilisée. Un projet qui fait la différence : les organismes du quartier qui travaillent en sécurité alimentaire ont mis sur pied le projet suivant : « Se mobiliser pour bien manger », dont l’objectif est de favoriser la saine alimentation et les saines habitudes de vie des ménages en milieu défavorisé. Le projet consiste à mettre en place un marché mobile à vélo, à l’instar de Fruixi à Montréal. Le principe est simple et écolo : un vélo triporteur transportant des fruits et des légumes à prix abordables et qui va sillonner les endroits où l’accès à la saine alimentation est difficile. L’ATI VANIER Le quartier de Vanier est un territoire où les citoyens possèdent également un fort sentiment d’appartenance tout en devant faire face à plusieurs défis, dont ceux de l’intégration des personnes nouvellement immigrantes ou encore l’accès à des logements de qualité par exemple. Un projet qui fait la différence : L’ATI a pris le nom de Table de Quartier et définit actuellement son plan d’action pour les prochaines années. Pour cette occasion, la table de Vanier organise un forum citoyen le 8 novembre

2014 en vue d’entendre les préoccupations et les idées du milieu. L’ATI SAINT-SAUVEUR Ce quartier est actuellement l’un des plus défavorisés de la ville de Québec. Au-delà des préjugés, Saint-Sauveur se veut vivant et créatif tout en se caractérisant par le réseau tissé serré de ses organismes communautaires qui œuvrent pour améliorer la qualité de vie des citoyens et citoyennes. Et l’ATI vient mobiliser toutes ces forces dans des projets conçus sur mesure pour les habitants du quartier. Un projet qui fait la différence  : le Bazar de l’emploi de Saint-Sauveur est un salon de l’emploi unique en son genre se tenant à chaque mois d’avril et qui permet aux chercheurs d’emploi du quartier de rencontrer les employeurs qui embauchent localement, et ce, dans une ambiance conviviale. L’idée est de favoriser l’employabilité dans le quartier ainsi que d’offrir un évènement accessible aux personnes parfois éloignées du marché du travail

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À Saint-Sauveur Christian Bélanger 418-525-5526, poste 2129

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LA QUÊTE - CAHIER SPÉCIAL - CDEC

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CRÉER DES ENTREPRISES D'ÉCONOMIE SOCIALE TEXTE : AGATHE VERGNE PHOTOS : COURTOISIE CDEC

SPÉCIALISTE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE La Corporation de développement économique communautaire (CDEC) de Québec est reconnue depuis 20 ans dans l'accompagnement d'entreprises d'économie sociale, que ce soit dès le pré-démarrage, la consolidation et même dans leur processus de transfert des opérations. L’économie sociale est un secteur dynamique, vivant et créatif qui emploie des milliers de personnes au Québec et offre des biens ou des services dans une approche économique orientée vers l’humain, et ce, dans tous les domaines. La Barberie, Recyclage Vanier et l’Auberge internationale de Québec ne sont que quelques-unes des entreprises d’économie sociale qui ont pignon sur rue à Québec. Elles sont la preuve qu’à partir d'une idée, on peut créer des grandes choses et que le coup de pouce que leur a offert la CDEC de Québec a fait la différence. LA CDEC ACCOMPAGNE LES PROMOTEURS Vous avez la fibre entrepreneuriale, vous avez des idées mais vous ne savez pas par où commencer pour vous lancer dans votre projet ? La CDEC offre de l’accompagnement aux personnes qui ont des projets d'entreprises en économie sociale, tant pour réaliser un plan d’affaires que pour structurer leur vie associative ou encore rechercher du financement. La valeur ajoutée de la CDEC est d’offrir un service sur mesure à toutes les étapes du projet, de l’idée à sa réalisation.

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L'équipe dynamique, professionnelle et chaleureuse de la CDEC offre également des conseils sur la structure légale des organisations et met à contribution son large réseau de partenaires !

Pour bénéficier de nos services, il suffit de devenir membre de la CDEC pour un coût de 40 $.

La Barberie

LE PROCESSUS D’ACCOMPAGNEMENT ü Projet en tête, communiquez avec un agent de la CDEC ü La rencontre vise à évaluer votre profil, vos besoins en accompagnement et la manière dont la CDEC peut vous être le plus utile ü Le type d’accompagnement est défini par un commun accord entre la CDEC et le promoteur en fonction de ses besoins. L’aventure débute et l’accompagnement se poursuivra tout au long du projet ! J’ai une idée, un projet et je veux être accompagné par la CDEC Communiquez avec Cynthia Bond, agente de développement 418-525-5526, poste 2108

LA QUÊTE - CAHIER SPÉCIAL - CDEC

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SAVIEZ-VOUS QUE : • La CDEC a accompagné l’Association nautique de Beauport et l’Association pour la sauvegarde de la Baie-de-Beauport dans leurs démarches pour la sauvegarde de la Baiede-Beauport dans les années 2000. • La Société de la Rivière Saint-Charles a connu ses premiers balbutiements lors du Salon Milieu Urbain, Milieu Humain tenu dans l’ancien magasin Zellers les 29 et 30 septembre 2000. • Le Fonds d’emprunt Québec a été développé par madame Linda Maziade qui travaillait à ce moment-là pour la CDEC de Québec. Pour ses premières années de fonctionnement, le conseil d’administration du Fonds était d’ailleurs formé des mêmes administrateurs que celui de la CDEC. • La CDEC a accompagné les propriétaires du restaurant la Salsa (sur la 3e avenue dans Limoilou) pour sa mise en place. Leur premier local était situé dans une partie des locaux actuels de Demers bicyclettes et skis de fonds. • La CDEC, à la demande du maire de Québec, avait réuni quelques partenaires dont Emploi-Québec et la Commission scolaire de la Capitale afin de monter la première formation en boulangerie artisanale et de trouver le financement nécessaire en vue de pouvoir l’offrir à une première cohorte, quelque part en 1995. • La CDEC a collaboré avec huit organismes du milieu et un professeur de l’université Laval pour piloter une Enquête conscientisante avec les personnes sans emploi à la fin des années 90. Plus de 350 personnes ont participé à ce fabuleux projet. • La CDEC a colligé les données de recensement de 1991 pour écrire le premier Profil socio-économique des quartiers centraux. • La CDEC a collaboré en 1995 à la mise sur pied du Fonds d’investissement et de développement de l’emploi dans les quartiers centraux de Québec (FIDE). • La CDEC, à la demande de Marcel Landry, alors président du conseil de quartier de St-Roch, a participé à la mise sur pied de Rendez-vous Centre-Ville. • La CDEC a une capsule à CKRL 89,1 dans le cadre des Matins éphémères animé par madame Caroline Stephenson. Ce temps d’antenne nous permet de parler de nos projets et de recevoir les promoteurs de différents projets qui animent le milieu. • Plusieurs personnes ont trouvé un emploi grâce aux deux éditions (2013 et 2014) du Bazar de l’emploi de St-Sauveur, organisé par l’Approche territoriale intégrée de St-Sauveur, et ce, en collaboration avec le Centre local d’emploi des Quartiers Historiques et la CDEC de Québec et différents partenaires.

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DONNER DU SENS À L’ARGENT Fondaction investit et accompagne les entreprises d’ici grâce à l’épargne recueillie auprès de quelque 128 000 Québécoises et Québécois. Il contribue au maintien et à la création d’emplois de qualité, en vue d’une économie plus performante, plus équitable et plus verte.

www.fondaction.com


La Caisse salue les 20 ans de la CDEC de Québec La Caisse d'économie solidaire Desjardins salue son précieux partenaire, la Corporation de développement économique communautaire de Québec et ses 20 ans. "Ensemble, nous donnons du pouvoir aux personnes et aux organisations sur leur vie et leur avenir."


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