La quete numero 153 avril 2013

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Le magazine de rue de Québec

• Réglementation ramifiée • Portrait d’une économe écolo • Verdir son environnement de travail • Une rivière dans la ville • Quelques fleurs ont tout changé

No 153 Avril 2013


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Sommaire Mot de la coordonnatrice

Éditorial

Un coup de vert !

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Entre le rêve et la réalité

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Francine Chatigny

Urbanisation verte, une avenue rentable

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Marie-Michèle Genest

Tic-Tac-G’eau

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Chloé Patry-Robitaille

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Employeur vert

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Gabrielle Thibeault-Delorme

Mélyssa Turgeon

Émilie Bonnefous

In memoriam

Une réglementation ramifiée

Une rivière dans la ville

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Marie-Pier Cayer

Portrait d’une économe écolo

François Pagé

Les Pâques à New York

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Muir

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Mémoire en BLACK OUT

Julie Cartier

Laurence Ducos

C hro n iqu e s 14

Diane Morin

Avril 2013

Mythes et limites au pouvoir

La nouvelle religion de l’écologie

Se frayer un potager

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Robert Maltais

réalise l’espoir

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Martine Corrivault

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PAGE COUVERTURE Photo : lucantoinecouturier@gmail.com

r é a l i s e r l’ e s p o i r

Éditeur Pierre Maltais

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un mode la itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort - des + # + / plus % % 35 51défavorisés, 0' 5 0 & 13$ 5 + * l’Archipel 5 0 + / 3$ 5 d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal deQuête rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, Vends le magazine de rue La notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs 0, 5& % , * 5 / ' de !0 réaliser + 1/ 0' * 5 qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabicapacités, Appelle-nous au leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie. lités, améliorer Hey toi!donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge ment Tu as 18 ans ou plus. société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, Tu veux te faire quelques dollars?

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également Viens nous rencontrer au des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien 1 5 , 35 1 0* 3& 5 * 15 0/ ' 5 + 0' 5 dans par le biais de son service Accroche-Toit. + ' * 5% la% /recherche * 35 + , 3* d’un + 1/ 3 logement 5

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

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Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux. Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 11 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mai : Itinérance.

Coordonnatrice Francine Chatigny CONSEILLERS À L’ÉDITION Martine Corrivault, Jacques Dumais, Robert Maltais RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël ÉDITORIALISTE François Pagé CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Robert Maltais, Diane Morin JOURNALISTES Guillaume Aubin Emilie Bonnefous, Marine Bourgoin, Marie-Pier Cayer, Marie-Michèle Genest, Marie-Philip Renaud, Chloé Patry-Robitaille, Anne-Julie Têtu, Gabrielle Thibault-Delorme, Mélyssa Turgeon

Faire des soUs en devenant camelots

Une tribUne poUr toUs

Éditeur parrain Claude Cossette

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

ÉCRIVANTS Gabriel Bolduc, Julie Cartier, Jasmin Darveau, Steves Desponts, Anthony Martel-Drouin, Gabriel Dufresne, Allan St-Amant Giasson, Marcel-Guy Mailloux, Réal Malouin, Muïr, Stéphane Okemvélé-Mégnier, Astrid Moreira, Tommy Pichette, Caroline Lachance, Bernard St-Onge, Nathalie Thériault, My Hien Trang, Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHE Luc-Antoine Couturier, Claire Morel ILLUSTRATEURS Stéphane Bellefeuille, Sarah Giroux-McCollough Danièle Rouleau INFOGRAPHISTE Karyne Ouellet

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AGENTE DE PUBLICITÉ SOCIALE Geneviève Thompson IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

réalise l’espoir

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Onge, er

Mot de la coordonnatrice

Un coup de ver t ! Les rayons du soleil se font de plus en plus ardents, les oiseaux de plus en plus chantants... ça sent le printemps ! La nature se réveille tranquillement et dans peu de temps, le gris cèdera sa place au vert dans toutes ses teintes et ses subtilités.

gestes quotidiens de l'économe écolo ou encore d'employeurs qui imposent une philosophie verte à leur entreprise tous les moyens sont bons pour participer à la réduction de notre empreinte écologique collective.

S'inspirant de la saison nouvelle, l'équipe de La Quête s'est tournée vers le vert, version moderne. La connotation environnementale de l'adjectif supplantant son sens premier de couleur, les journalistes ont donc erré au gré des projets verts qui s'épanouissent dans la ville.

Tribune pour débutant

La plupart du temps, c'est sous la pression de groupes de citoyens ou à l'initiative d'organismes divers que naissent les projets visant à ramener la nature en ville. Marie-Michèle Genest nous parle de trois de ces organismes. Pour que les entreprises privées s'intéressent au développement durable, il est préférable que le projet ait une couleur vert dollar. Néanmoins, la création de milieu de vie écoresponsable séduit, si on se fie au taux d'occupation de la Cité Verte qui en est à sa deuxième phase de développement. Marie-Pier Cayer nous rapporte que ce beau projet d'écoquartier ne se fait pas sans heurt sur l'environnement... et les arbres environnants. Justement, Chloé Patry-Robitaille a voulu en savoir plus, sur la gestion de la forêt urbaine de Québec. Les arbres sont protégés et il faut obtenir un permis pour en abattre. Cette réglementation est un peu poreuse selon certains amis des arbres. Qu'ils s'agissent du programme éducatif Tic-Tac-G'eau destiné aux jeunes, des

Pour recruter nos journalistes bénévoles, nous demandons à quelques professeurs du département d'information et de communication de l'Université Laval de nous accueillir dans leur classe, notamment dans le cadre du cours Écrire pour informer. C'est dans ce cours que les étudiants se frottent pour la première fois au genre « reportage ». Histoire de stimuler davantage les étudiants à « bien faire leurs devoirs » nous avions convenu avec les professeurs de publier quelques-uns de ces reportages. Avec Valérie Gaudreau, notre rédactrice en chef et Isabelle Noël, son adjointe, nous avons retenu ceux qui se démarquaient du lot soit pour leur qualité d'écriture, soit pour l'originalité du sujet. Ce mois-ci, vous pourrez lire le fruit du travail de Marine Bourgoin, de Guillaume Aubin, d'Anne-Julie Têtu et de Marie-Philip Renaud.

mais La Quête avait envie de partager des moments importants qu'ont connus des organismes qui ont pignon sur rue, juste à côté du nôtre. Beau printemps,

Francine Chatigny

Souper-bénéfice de l'Archipel d'Entraide L'Archipel d'Entraide, éditeur de La Quête, organise un souper-bénéfice le 13 avril prochain au bistro-bar le Quartier de Lune (799, avenue Cartier Québec G1R 1T1) à compter de 18 h 30. Les billets, au coût de 25 $, incluent le souper et une consommation. L'Archipel d'Entraide amassera 20 $ pour chaque billet vendu. Pour réservation, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31.

In memoriam Muir ouvre ce mois-ci la section Écrivants. Ce nom sonne sans doute familier pour nos lecteurs de longue date. Il y a près de dix, Muir signait la première édition de ses poèmes en nos pages. Nous les publions à nouveau en guise d'au revoir...

Vie de quartier Une fois n'est peut-être pas coutume,

Illustration: Danièle Rouleau

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Éditorial

E ntre le r ê v e e t l a r é a l i t é En mars, le maire de Québec Régis Labeaume et le ministre des affaires municipales Sylvain Gaudreault, annonçaient que 45 millions de dollars seraient injectés dans la Communauté métropolitaine de Québec pour réaménager les grands espaces verts, les berges et les réseaux pédestres et cyclistes. Il faut espérer que cela accélèrera la concrétisation des rêves verts de la Capitale-Nationale. Bien sûr, il s’agit d’un investissement sur 5 ans. Les plans quinquennaux sont à la mode dans le milieu politique. Annoncez maintenant, agissez plus tard ! Mieux encore, promettez dès aujourd’hui vos engagements du prochain mandat. On ne peut évidemment pas reprocher à l’administration Labeaume de manquer de projets pour la Ville. On a néanmoins parfois l’impression que l’enthousiasme du maire ne franchit pas les conférences de presse. Lors de l’annonce des 45 millions de dollars, M. Labeaume nous a par exemple révélé son désir de relier les monts Bélair et Ste-Anne. Il faudra additionner cela aux 340 kilomètres de pistes cyclables promis au cours des dernières années. Or, selon Accès Transport Viable, la Ville n’a pas encore réalisé 10 % de ses engagements.

ne comptait qu’une seule borne BIXI et à peine plus d’une dizaine de vélos à Québec, contre plus de 5 000 à Montréal. La situation du transport en commun n’est guère plus reluisante. Le tramway, dont on nous parle depuis déjà des années, ne sera prêt qu’en 2026. Le directeur général du Conseil régional de l’environnement ; Alexandre Turgeon, soulignait à juste titre que ces délais sont intrigants quand on sait que Dijon a réalisé un projet similaire en six ans et qu’il nous est possible de bâtir un amphithéâtre en trois ans. Il faut croire que les joueurs de la Ligue nationale de hockey ne prennent pas le tramway... En parallèle, la Ville a jugé bon de geler sa contribution au Réseau de transport de la Capitale (RTC) l’an dernier. Et malgré un dégel cette année, les investissements en infrastructures du RTC ont été amputés de 139 millions de dollars, soit près de 40 %. Et cela, au moment où on s’apprête à débuter la construction des écoquartiers de la Pointe D’Estimauville et de la Pointe-aux-Lièvres, axés notamment autour du concept de mobilité durable.

Il faut dire que si la ville de Québec ne manque pas d’ambitions son Plan de mobilité durable adopté en 2011 souffrait quant à lui de quelques carences. On s’est donné jusqu’en 2030 pour accroître la part du vélo dans les modes de transport quotidien de 1 à 3 %. À titre comparatif, la bicyclette compte pour plus de 50 %, dans des villes comme Copenhague.

Un rapport de 2008 révélait pourtant que l’amélioration des équipements du RTC était l’un des principaux facteurs expliquant que Québec ait pu maintenir une faible augmentation de 5 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) depuis 1990. Et on est encore bien loin de la diminution de 25 % qu’a connu Stockholm, où est situé l’écoquartier de Hammarby Sjöstad, celui-là même qui a inspiré le maire Labeaume.

La Capitale ne semble pas encore imprégnée de la culture cycliste. En 2012, on

Si la sauvegarde de l’environnement ne suffit pas à les presser, les élus munici-

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paux devraient considérer que le transport écologique et les espaces verts peuvent contribuer à l’industrie touristique qu’ils chérissent tant. La Conseil exécutif a refusé le projet des X Games parce qu’il manquait de visibilité auprès de la clientèle visée; les Européens. Il faudrait rappeler à la Ville que ces touristes européens qu’elle convoite, ne risquent pas d’arriver ici avec leur voiture. Bénéficier d’un réseau de transport en commun réellement efficace pour leur permettre de se déplacer à travers la grande région de Québec, serait là un véritable atout. Le cyclotourisme est par ailleurs en train d’exploser en Europe, fournissant pas moins de 35 000 emplois, juste en France. De fait, les séjours reliés au vélo y ont crû de 330 % au cours des quatre dernières années. Le Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020 du gouvernement du Québec stipulait que la CapitaleNationale devrait se vendre comme le jumelage de la nature et de la culture. Jouons la carte à fond. Les pistes cyclables ne devraient pas vider le Festival d’été de sitôt. Le réseau cycliste de la Route verte du Québec vient d’être nommé dans le top 10 des destinations cyclotouristiques du monde par la National Geographic Society. Il faut saisir l’opportunité.

François Pagé

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Urbanisation ver te, une avenue rentable La Ville de Québec veut devenir un chef de file en développement immobilier durable. En plus de vouloir réduire la consommation d’eau, de mieux gérer les matières résiduelles et de verdir les grands espaces, l’administration municipale planche sur deux projets d’écoquartiers. Les secteurs de la PointeD’Estimauville et la Pointe-aux-Lièvres ont été choisis pour accueillir ces nouveaux complexes immobiliers écoresponsables. Le secteur privé a toutefois une longueur d'avance dans l'implantation de tel quartier.

En effet, SSQ Groupe financier a pris les devants en investissant 300 millions de dollars dans l’élaboration du projet d’urbanisme de la Cité Verte. Pour que le secteur privé s’intéresse de si près à un projet de développement durable, il a fallu plus qu’un désir de faire les choses autrement, il leur a fallu avoir la certitude de la rentabilité du concept.

La Cité Verte, un premier quartier en construction Construire une cité où les déplacements des habitants seront réduits au minimum, voilà l'objectif. Tous les bâtiments de la cité offriront au moins un étage commercial et les rues seront aussi plus étroites pour favoriser le déplacement à vélo ou à pied. La première phase de la Cité Verte, déjà complétée, consistait à « recycler les bâtiments existants ». Les premiers résidents ont pu s'installer dès décembre 2011 et près de 75 % des unités offertes ont déjà trouvé preneur. La population de Québec est donc au rendez-vous, selon SSQ Groupe financier. Puisqu’il reste plusieurs morceaux à assembler, les gens ont du mal à bien visualiser le projet dans son ensemble. La deuxième phase du projet maintenant en cours entraînera la construction d’un bâtiment neuf accueillant des copropriétés, une salle d’entraînement et une piscine. Cette deuxième phase attirera plusieurs nouveaux résidents. Selon SSQ Groupe Financier, le projet de la Cité Verte génère déjà des retombées économiques et, selon le groupe, celles-ci s’élèveront à plus de 300 millions de dollars à la fin de sa construction. En plus de donner de la valeur au quartier, l’écoquartier permettra de créer plus de 2500 emplois. De fait, comme la Cité Verte compte accueillir plusieurs commerces dans ces bâtiments, les propriétaires et locataires pourront d’une part profiter de ces commerces, mais aussi y travailler. Pharmacie, épicerie et salon de coiffure projettent de s’implanter dans cette ville au cœur de la Ville.

grands axes routiers », a-t-il ajouté en faisant référence aux nombreux parcours d’autobus. De plus, la présence des commerces sur les deux premiers étages du complexe qu’il habite lui permet de faire ses courses à domicile ! La Cité Verte est aussi un milieu de vie qui incorpore les nouvelles technologies. Un écran mural électronique, appelé module DHMI l’informe de sa consommation mensuelle d’énergie ce qui facilite grandement la gestion de l’énergie et de ses coûts. L’étudiant admet que « visiblement, il n’y a pas d’inconvénients majeurs, mais l’écoquartier doit encore améliorer la gestion des matières résiduelles. Un écocentre est en cours de construction » a-t-il conclu. Concrètement, les résidents de la Cité verte économise 30 % d’énergie comparativement aux autres résidents du quartier Saint-Sacrement et économisent l’équivalent de 52 piscines olympiques en quantité d’eau, selon le rapport sur la Cité verte de SSQ Groupe Financier.

Marie-Pier Cayer

Entre l’arbre et l’écorce Le projet de la Cité Verte n’a pas que de bons côtés. En effet, le mois dernier, des citoyens ont dénoncé la coupe massive d’arbres le long de l’avenue Monk et du prolongement de la rue des Jésuites. Le promoteur SSQ Immobilier s’est défendu en assurant que la coupe de ces arbres était essentielle pour la construction des rues de l’écoquartier. Marie Lamontagne, porte-parole de SSQ, a déclaré que la groupe a l'obligation de planter trois arbres pour chaque arbre coupé. (voir article sur la réglementation, p. 10)

Une Cité accueillante Henri Lajeunesse, un étudiant de 21 ans en biologie à l’Université Laval a investi dans l’achat d’une copropriété à la Cité Verte il y a un peu plus d’un an « parce qu’il ne s’agissait pas seulement d’un projet immobilier, mais d’un mode de vie écoresponsable ». Le nouveau propriétaire ne cache pas les nombreux avantages de son nouveau milieu de vie. « La Cité Verte offre une localisation centrale, située près de plusieurs

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Une rivière dans la ville Des mamans qui promènent bébé en poussette, des sportifs de tout acabit, des oiseaux qui font saucette, des quenouilles qui se balancent au gré du vent; si les résidents du quartier St-Sauveur dans les années 70 avaient eu la vision de toute cette vie grouillante aux abords de la rivière Saint-Charles, ils n’en n’auraient assurément pas cru leurs yeux. Pour eux, le cours d’eau était synonyme d’égout… et de dégoût : une immense dump à ciel ouvert, d’où émanaient des odeurs pestilentielles. « Les gens utilisaient les berges pour se débarrasser de leur mobilier, de leur laveuse et sécheuse, de leurs vieux pneus… », raconte Olivier Meyer, biologiste à la Société de la rivière SaintCharles, un organisme à but non lucratif créé en 2000. C’est pour décourager les gens à prendre la rivière pour une immense poubelle que les berges se sont « bétonnisées » dans les années 70. En parallèle, afin de mieux gérer les marées qui faisaient déborder les eaux de la rivière dans les rues des quartiers adjacents, créant ainsi des problèmes d’insalubrité, le barrage Samson a été construit. Le béton et le barrage ont bien rempli leurs fonctions, mais se sont avérés très dommageables pour tout l’écosystème de la rivière. Par exemple, les éperlans ont disparu, ne pouvant plus remonter le cours d’eau pour aller frayer. Le béton a fait grimper la température de l’eau, réduisant du coup la diversité animale. En l’absence de végétation, les amphibiens et les

oiseaux ne pouvaient plus se protéger, se nourrir ou trouver un lieu pour se reproduire. En 1996, le maire Jean-Paul L’Allier, soutenu par un regroupement de citoyens; Rivière Vivante, décide de réaménager les berges sur huit kilomètres. Des structures de pierres, appelées « épis rocheux », sont installées aux abords de la rivière afin de moduler le courant trop fort à certains endroits. Des arbres et des plantes indigènes sont plantés pour permettre à la nature de reprendre son cours. Maintenant, grâce aux berges naturelles, on peut y dénombrer différents types d’oiseaux comme des canards, trois sortes de goélands, et parfois même des hérons et des grandes aigrettes. Le parc linéaire de la Saint-Charles est également devenu un véritable lieu de socialisation. « La rivière devient non seulement un lieu de vie pour les animaux et la flore, mais aussi un endroit très agréable à fréquenter pour les gens des quartiers St-Roch et St-Sauveur, de Limoilou et de Vanier », estime Olivier Meyer. Les flâneurs peuvent y découvrir des œuvres d’art incrustées dans le paysage ou encore visiter le centre d’interprétation à la maison Dorion-Coulombe, vieille de 275 ans. Malgré les améliorations qui ont transformé le visage de la Saint-Charles, l’eau de la rivière demeure encore trop chaude et seuls les poissons les plus résistants peuvent y vivre, telles les carpes et les barbottes. La baignade y est toujours interdite, et, selon M. Meyer, la prochaine étape sera de rendre l’eau propre au canotage. D’ailleurs, ceux qui souhaitent pagayer sur la rivière peuvent vivre l’expérience une fois par année, lors de la Fête de la rivière Saint-Charles, durant laquelle une descente de 12 kilomètres est organisée par la Société.

Marie-Michèle Genest

Mieux habiter la ville Vivre en Ville, une organisation à mission nationale, œuvre à développer des collectivités viables, à petite comme à grande échelle. L’un des chargés de projets ; Sébastien St-Onge, s’affaire surtout autour du thème de l’environnement urbain. Par exemple, il vient de terminer un projet de verdissement dans la cour de l’école primaire Cœur-Vaillant, dans lequel les élèves ont mis la main à la pâte.

dégage affecte la qualité de l’air et peut engendrer des problèmes de santé chez les citoyens, particulièrement chez les enfants et les personnes âgées. Les villes de Paris et Chicago ont vécu par le passé d’importants problèmes avec ces bulles de chaleur. Même si la ville de Québec est plus petite, il n’en demeure pas moins qu’elle connaît aussi ce type de problème, notamment dans le quartier St-Sauveur.

Un autre défi auquel s’attaque M. St-Onge consiste en la question des îlots de chaleur. En effet, le béton fortement présent dans les milieux urbains dégage beaucoup d’air chaud. « Pour créer un îlot de chaleur, il doit y avoir une différence de cinq degrés Celcius entre un milieu naturel et un milieu construit », explique M. St-Onge. La chaleur intense qui s’en

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Photo : Luc-Antoine Couturier

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Écologie urbaine

Le vermicompostage est l’un des nombreux services qu’offre Craque-Bitume, anciennement connu sous le nom d’Éco-Quartier. En effet, les activités et les projets ne cessent de fleurir au sein de l’organisme ; deux jardins collectifs, huit sites de compostage communautaires dans les quartiers centraux de la ville, et formation écocitoyennes sur des thèmes écologiques, un mardi sur deux. « Il y a énormément de participation citoyenne, on a de la difficulté à répondre à la demande », explique MarieJosée Renaud, qui ajoute que leurs subventions viennent d’être coupées du tiers du budget. Puisque le jardinage sur les terrains municipaux n’est pas possible, Craque-Bitume crée des partenariats avec d’autres organismes. Par exemple, le programme Entre Toit et Moi utilise le toit de l’Arche L’étoile, une maison qui accueille des personnes atteintes de déficience intellectuelle, pour faire pousser un jardin. De plus, un projet de plantation d’arbres fruitiers est en cours de développement avec la coopérative Notre-Dame-De-Jacques-Cartier, dans le quartier St-Sauveur.

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Photo : Archives Web

Dans le sympathique et lumineux local de l’organisme CraqueBitume à Limoilou, d’étranges bacs bleus nommés Gertrude ou Pepe reposent sur des étagères. À l’intérieur, des vers de terre travaillent fort pour digérer des restes d’aliments, en vue de les transformer en compost. « Un compost qualité numéro un ! », s’extasie Marie-Josée Renaud, agente de liaison pour l’organisme.

« Sur un terrain d’un hectare, les vers de terre produisent autant de fumier que quatre vaches ! », rapporte Robert Boulanger, animateur horticole chez CraqueBitume.

Marie-Michèle Genest

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Une réglementation ramifiée

Même son de cloche du côté de Johanne Elsener, présidente de l’organisme Québec Arbres. « Aussitôt que quelqu’un veut aménager quelque chose, ils vont accorder le permis d’abattage au lieu d’essayer de trouver des façons d’aménager différemment pour protéger l’arbre. » Marie-Josée Coupal, conseillère en environnement à la Division de la foresterie urbaine et de l’horticulture de la Ville de Québec, assure que la Ville tente toujours de trouver des solutions avec les promoteurs. « Dans le cas de gros projets immobiliers, on a beaucoup plus de contrôle. Même si on ne peut pas empêcher le développement, on peut faire de la protection de certains arbres un critère dans le projet de développement en conseillant les promoteurs. Ça, ça se fait de plus en plus et de mieux en mieux. » Mme Coupal confirme cependant que « l’abattage de l’arbre est une conséquence d’un permis de construction qui est autorisé. » Dans le cas d'un arbre de grande valeur, précise-t-elle, la Ville va plutôt éduquer le propriétaire, lui faire valoir l'importance de sa préservation et

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lui suggérer des alternatives à la coupe. Cependant, la Ville ne peut pas l’obliger à le conserver. « Au Québec, en général, on n’est pas encore rendu à interdire à un citoyen de se faire une terrasse pour protéger un arbre », explique-t-elle. Johanne Elsener croit que les amendes ne sont pas suffisantes puisqu’elles ne servent que lorsque le permis n'est pas accordé. « Il faut encadrer les promoteurs, ça prend une réglementation adéquate pour les obliger à protéger les arbres lors de la construction et à conserver un certain pourcentage. » Pour dissuader les contrevenants, la Ville annonce la modification du règlement sur l’urbanisme afin d’augmenter les amendes de 600 à 2000 dollars pour les entreprises et de 300 à 1000 dollars pour les citoyens. Par ailleurs, elle autorise aux promoteurs ayant des permis de construction, des coupes massives comme celle effectuée au projet d’écoquartier Cité Verte. (voir article sur la Cité Verte, page 7) Marie-Josée Coupal explique que dans le cas de certains gros projets, la Ville demande au promoteur de mettre en terre le même nombre d’arbres que ceux qu'il a abattus. Le problème, aux yeux de Johanne Elsener, « c’est qu’à la Ville, on ne fait pas de distinction entre un arbre patrimonial ou un arbre remarquable et un arbre qui a juste vingt ans et qui a beaucoup moins de valeur esthétique et patrimoniale. » Un point de vue partagé par Suzanne Hardy. « Il y a beaucoup d’éléments de notre forêt urbaine qui sont en train de disparaître », dit-elle. Mme Coupal reconnaît aussi ce problème dans la réglementation. « Il n’y a pas de loi qui nous permette de reconnaître qu’un arbre a, par exemple, une valeur patrimoniale historique qui fait qu’on aurait le droit de refuser le droit de propriété. » Mme Elsener soulève une autre problématique. « Ce qu’on voit souvent aussi, c’est que les arbres sont conservés pendant la construction. La maison est ensuite mise en vente, les gens achètent et un ou deux ans plus tard les arbres dépérissent parce qu’ils n’ont pas été protégés : on a cassé les racines, on a compacté le sol, on arraché un bout d’écorce. Les arbres sont donc abattus, c’est une façon de détruire l’arbre sans payer l’amende. »

Photo : Claire Morel, Enracinart

Avec un budget de 1,6 million de dollars investi annuellement dans leur protection et leur entretien, les 102 300 arbres municipaux de la ville de Québec sont très choyés. Il en est tout autrement pour les arbres se trouvant sur des terrains privés : leur sauvegarde est loin d’être garantie, même s'il est obligatoire de posséder un permis pour abattre un arbre. « Le problème est qu’à partir du moment où tu réussis à avoir ton permis pour construire sur un terrain, ton permis d’abattage d’arbres est automatique », dénonce Suzanne Hardy, auteure du livre Nos champions, les arbres remarquables de la capitale et fondatrice de l'organisme Enracinart.

Un orme d’Amérique, situé coin Grande Allée et Turnbull, est en état de dépérissement suite aux travaux de construction du complexe de condos L’Étoile.

ment. « Parfois, il est peut-être aussi bien d’abattre l’arbre dès le départ et de le remplacer, que de faire semblant que tu le protèges et que, finalement, c'est le citoyen qui va habiter là sept ans après qui va être obligé de payer l’abattage de l’arbre. »

Chloé Patry-Robitaille Johanne Elsener vous invite à participer à une table ronde, L'arbre urbain dans tout son état, organisée par l’Institut EDS en collaboration avec le Centre d’étude de la forêt (CEF, Québec) qui aura lieu le mercredi 24 avril 2013 19 h à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval. www.ihqeds.ulaval.ca Pour en connaître davantage sur les rôles des arbres en ville http://www.crecn.qc.ca/commission/pdf /cifq-arbreenville.pdf

Mme Coupal en fait d’ailleurs un argu-

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Por trait d’une économe écolo L’écologie et l’économie vont de pair. Voilà l’évidence à laquelle croit Andrée Boulanger, conseillère en communication chez Habitat Québec et mère de deux enfants. Auteure du blogue Faire plus avec moins où elle fait « l’apologie du gros bon sens », elle prouve qu’il est possible de faire des gestes quotidiens pour la planète, tout en économisant.

Être écolo et économe, ça commence d’abord par la cuisine. Quand on est mère de famille, il y a trois repas à planifier à chaque jour. Plus il y a de monde et plus il y a de nourriture à acheter.

Photo : Archives Web

Faire les lunchs des enfants a été le plus grand défi d'Andrée : « On a une bouteille de plastique dans laquelle je mets soit du jus, soit du lait. Ça permet aussi d’en mettre moins. Je ne sais pas qui a déterminé un jour que tous les enfants avaient l’habitude de boire 200 ml de jus. Ma fille elle en jetait, et au bout d’un an ça peut parfois représenter 20 litres à la poubelle ». Pour le yogourt, les biscuits, les galettes et les céréales, c’est pareil. Acheter les produits en solde, en plus grosse quantité et surtout les cuisiner soi-même, c’est à la fois économique et écologique selon elle. Dans son frigo, on trouve des aliments de base tels que du lait, du yogourt, du tofu et du fromage, qu’elle râpe elle-même : « À la longue, je sais que pour la brique de 500 g de fromage, je la paie pas plus que 4.99 $, c’est un sou par gramme, soit un bon prix, et ça nous permet de tenir jusqu’au prochain spécial, sans gaspillage », explique-t-elle. On trouve cependant peu de viande chez Andrée. « On en mange de moins en moins, c’est extrêmement polluant et c’est aussi extrêmement cher. On n’est pas végétariens, mais on est conscients que ça prend beaucoup plus d’énergie, d’eau et de foin pour produire une livre de bœuf, que pour récolter une livre de soya. Le fait de réduire sa consommation de viande c’est bon pour l’environnement et pour son budget », fait-elle remarquer. Celle qui regorge de trucs et astuces, remplace la viande par des légumineuses qu’elle fait elle-même pousser l’été. Au fond de sa cour, on trouve par ailleurs du compost : « C’est comme une boucle; ce qui est intéressant à faire pousser c’est des tomates, des concombres et des fèves, ça pousse abondamment et ça nous permet de faire du compost qu’on met à nouveau dans le jardin », expose-t-elle. L’automne : changement de technique. « J'achète les 10 livres de carottes, de patates et d'oignons à 5 $, quelques courges, puisque c’est la saison, et je fais un méga potage de la mort que je congèle en portions pour les lunchs. Ça me permet d’acheter des légumes du Québec et d’économiser en même temps », ajoute-t-elle. Andrée valorise l'autocratie. Elle a appris à faire du pain, du savon et du fromage, en plus de réparer les vêtements de ses enfants pour éviter de faire du « consommé, jeté. » Pour leur garde-robe comme pour la sienne, les friperies sont de véritables mines d’or et ne l’empêchent pas de suivre la mode, car elle reste coquette ! Pour éviter le gaspillage, Andrée a encore là plus d’un tour dans son sac : « Je fais des échanges avec des parents qui ont des habits trop petits pour leurs enfants et qui sont tout à fait mettables ! » Pour les brassées, le simple séchoir à linge fait très bien l’affaire… Avril 2013

« L’autocratie peut être un but ultime très difficile à atteindre dans une société comme la nôtre. Les savoirs se sont trop perdus », regrette la mère de famille, qui affirme que notre société actuelle rend les gens « carrément incompétents ». L’autonomie qu’elle peut acquérir à travers ses gestes éconogiques lui permet une certaine liberté : « Tout ça, c’est dans l’optique ultime de : plus tu en fais avec ton argent, moins tu as besoin de travailler. C’est une question de liberté et de choix ». En travaillant dans le secteur de la colline Parlementaire, Andrée a préféré l'autobus à la voiture. En plus d'éviter les embouteillages, elle peut lire et relaxer pendant le trajet. Au plan des loisirs, elle priorise les activités en plein air et gratuites. La raquette, le vélo, les sorties au parc ou à la bibliothèque, partager son livre avec cent personnes plutôt que d’en acheter un, chacun de ces gestes est moins dommageable pour le portefeuille et l'environnement, et sûrement moins dommageable qu'une motoneige, un quatre-roues ou un yacht… » Andrée ne se sent pas spécialement différente et se dit heureuse avec cette manière de vivre : « C’est tellement des choses qui sont ancrées dans notre vie, c’est quand on sort de chez nous que je me rends compte qu’on est grano ! » plaisante-t-elle. Selon elle, n'importe qui peut progressivement changer son mode de vie, un truc à la fois. « C'est du gros bon sens, ainsi qu’une question de cohérence et d'harmonie avec soi », conclutelle avec conviction.

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Tic-Tac-G’eau Être sensibilisé à l'environnement, ça commence jeune. Le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E), situé à Beauport, va à la rencontre des enfants dès le primaire, entre autres avec son programme éducatif Tic-Tac-G’eau.

De son côté, Nathalie Piedboeuf, directrice générale de G3E, ajoute qu'un aspect du programme éducatif sur les changements climatiques vise à démontrer le lien existant entre ceux-ci et la ressource de l’eau, laquelle demeure une richesse au Québec. « Ce n’est pas toujours évident, car ce lien n'est pas encore beaucoup documenté », indique-t-elle. Pour le moment, 25 classes de niveau primaire de différentes écoles à travers le Québec ont accepté de participer au programme de G3E, depuis son lancement en novembre dernier. L’organisme vise un nombre total de 35 classes.

Sensibiliser les enfants pour toucher leur entourage La sensibilisation à l'environnement devrait-elle systématiquement faire partie des cours à l’école ? « Les enjeux environnementaux devraient faire partie du cours de sciences et technologies. Ça aiderait drôlement que les enseignants soient plus formés en ces matières. Pour le moment, l’enseignement des sciences

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est plutôt au loisir de l’enseignant qui l’aborde de façon plus ou moins approfondie selon ses propres connaissances », déclare Mme Piedboeuf. « Ce qui est certain, c’est qu’il faut une certaine forme d’éducation. Est-ce que les parents sont capables de le faire? Ils

montrent que les enfants de niveau primaire ont un assez grand intérêt quant aux enjeux environnementaux, mais qu’ils s’en désintéressent vers la 6e année du primaire et le début du secondaire. Mais le goût reprend en devenant plus vieux, dès le 3e secondaire et plus. « Le travail des organismes est donc de revoir la façon dont on présente ces problématiques », renchéritt-elle. Toutefois, pour un organisme comme le G3E, les enfants du primaire et adolescents du secondaire demeurent plus accessibles par le biais de l’école que les adultes, sans compter qu’il est plus ardu de réussir à changer les mentalités des plus vieux. On doit donc user de créativité pour sensibiliser les adultes, ce qui peut se faire par l’enfant, le développement d’initiatives locales, ou encore via le lancement d’une application pour baladeurs numériques ou téléphones intelligents, comme le fera prochainement G3E. « On développe des outils en collaboration avec des partenaires en ciblant une communauté précise », note finalement la directrice. Photo : Luc-Antoine Couturier

Tic-Tac-G’eau tente de sensibiliser les élèves aux problématiques entourant les changements climatiques et l’émission des gaz à effets de serre (GES). Avec ce programme, G3E cherche à développer le « sentiment d’appartenance », c’est-àdire que les enfants s’aperçoivent qu’ils sont capables de faire beaucoup pour réduire leur empreinte énergétique avec des gestes simples du quotidien, explique Tiphanie Rivière, coordonnatrice du projet Tic-Tac-G’eau pour G3E. « Qu’ils soient concernés, pas seulement dans le sens qu’ils le subissent, mais qu’ils peuvent eux aussi, du haut de leur 8 à 12 ans, agir ensemble de façon positive au quotidien », poursuit-elle.

n’ont pas forcément les connaissances, non plus. C’est peut-être à l’enfant d’augmenter l’ensemble de ses connaissances et d’apporter de bonnes habitudes à la maison. Je crois qu’il est plus facile pour les enfants de faire un tri sélectif de l’information que pour les adultes », estime pour sa part Mme Rivière. D’ailleurs, un aspect du programme est réservé pour inciter les enfants à sensibiliser euxmêmes leur entourage.

Mélyssa Turgeon

User de créativité pour sensibiliser De manière générale, Mme Rivière constate que l’intérêt que portent les enfants aux enjeux environnementaux existe, mais qu’il est influencé par celui de l’enseignant. « Si l’enseignant demeure enthousiaste par le projet, la classe emboîtera le pas, et vice-versa », affirmet-elle. Selon Mme Piedboeuf, des études dé-

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Employeur ver t supports à vélo à l’intérieur du magasin et des douches », explique Guy Champoux, chef d’équipe du plancher et de l’entrepôt du Mountain equipment co-op (MEC) de Québec.

Que ce soit pour renforcer leur image de marque, pour économiser ou pour correspondre à la philosophie de l’entreprise, divers milieux de travail accordent une place importante à l’écologie. Regard sur quelques initiatives pour verdir le monde professionnel.

Produits et emballage Les initiatives écologiques peuvent également s’exercer au sein de la production. L’utilisation de matières recyclées, la réduction des emballages (comme le retrait des fameux sacs de plastique) et l’emploi réduit d’agents chimiques ou de conservation permettent de verdir une entreprise. Afin de réduire l’emballage, la compagnie LUSH a trouvé une solution originale, elle « favorise les produits solides, comme des barres de massage solides, des shampoings solides », explique Chaher Mohamed, gérant de la boutique LUSH des Galeries de La Capitale. « Les gens n’ont pas à se soucier de se débarrasser de l’emballage, il n’y en a pas ».

Transport En s'installant au centre-ville plutôt qu’en périphérie, les entreprises facilitent l'utilisation d’un mode de transport alternatif, la ville étant généralement mieux desservie par les transports en commun que la banlieue. De plus, les espaces de stationnement gratuit se font plus rares au centre-ville, ce qui décourage l’emploi de

Photo : Luc-Antoine Couturier

L'usage des matières recyclées ne se limite pas qu'aux produits de consommation. Chez RECYC-Québec, les tapis utilisés dans les bureaux sont également faits de matière recyclée.

Recyclage et cafétéria Un bon départ pour une entreprise qui désire réduire son empreinte écologique est l’implantation du recyclage, que ce soit pour les impressions, les documents non confidentiels ou pour l’emballage des aliments. Certains bacs à recyclage permettent également un tri préalable des déchets. Après avoir instauré l’habitude du recyclage, il est alors plus aisé d’y ajouter celle du compostage.

la voiture. « Au niveau du choix d’emplacement, on veut que le plus d’employés puissent se déplacer en transport en commun. On n’a pas d’entente privilégiée, mais on sensibilise les employés », indique Erwanne Plisson, conseillère en communication et relations médias chez RECYC-QUÉBEC. Des ententes privilégiées peuvent être prises entre une entreprise et un service de transport comme le RTC, qui propose alors des rabais aux employés sur l’Abonne-Bus et la possibilité de combiner avec Communauto.

Dans les salles des employés, il est également possible de réduire les déchets en remplaçant la vaisselle en carton et les bouteilles d’eau par de la vaisselle régulière et en installant soit un lave-vaisselle ou un évier. Dans les entreprises consultées, RECYC-QUÉBEC et MEC ont privilégié le lave-vaisselle dans la salle des employés.

Outre l’autobus, le transport en vélo peut également être favorisé par les entreprises. « On a travaillé avec la ville pour avoir un rack à vélo à côté du magasin. Avant, le seul qu’il y avait était celui devant la Bibliothèque Gabrielle-Roy. Pour les employés, on a installé des

Malgré l’implantation de ces initiatives, leur succès ou leur échec passe cependant par la sensibilisation des employés. « Ici, on trie les matières organiques. Dès que l’employé entre en poste, il est formé pour faire le tri », assure Mme Plisson. La formation des employés sur la philoso-

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Sensibilisation et communauté

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phie de l’entreprise et sur les méthodes écologiques est nécessaire. Certains concours et défis peuvent également aider. Chez MEC, le défi transport d’une semaine encourage les employés à privilégier autre chose que la voiture. « On prend en note les [types de] transports et le nombre de kilomètres. On calcule la réduction des gaz à effet de serre. Le magasin gagnant remporte un trophée. Certaines années, certains ont descendu la rivière St-Charles en kayak », décrit M. Champoux. Verdir une entreprise peut également rejaillir sur la communauté environnante. Par la sensibilisation des employés et des clients, il est possible d’espérer un effet domino. Selon la philosophie de l’entreprise, celle-ci peut avoir un impact bénéfique à l’extérieur de ses murs.

Ironie La compagnie d’eau embouteillée NAYA se distingue par ses initiatives environnementales, notamment par le Fonds Naya qui se consacre à la protection et la restauration de plans d’eau. De plus, le plastique composant ses bouteilles d’eau est recyclé à 100 %. Cependant, lorsque Le Jour de la Terre 2010 a voulu s’associer à NAYA, ce partenariat a provoqué des réactions. Frédéric Julien, alors doctorant en science politique et membre du Laboratoire d'études et de recherches en sciences sociales sur l'eau à l'Université d'Ottawa, avait rédigé la lettre intitulée : « Ne portons pas un toast à la terre avec une bouteille d’eau », laquelle avait paru dans La Presse du 22 avril 210 et dans le Devoir du 23 avril de la même année. Sa missive rappelait que même si les initiatives de NAYA en faisait « l’une des options les plus écologiquement correctes au Québec », l’industrie de la bouteille d’eau satisfait un besoin superflu, et que de ce fait, la production même de bouteilles d’eau ne pouvait être qualifiée d’écologique. En effet, la production et le transport de l’eau en bouteille consommeraient 1000 à 2000 fois plus d’énergie qu’un service d’aqueduc, selon Frédéric Julien. Sa lettre n’est pas demeurée sans effet. En 2011, l’évènement Le Jour de la Terre s’est dissocié de la compagnie NAYA.

Gabrielle Thibault-Delorme 13


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Se frayer un potager Diane Morin

En période d’incertitude économique, cultiver un potager s’avère une assurance en prévision des temps durs. L’idée n’est pas nouvelle, elle a pris des formes multiples en s’écartant de l’échange marchand, et bouleversant même le concept de propriété individuelle.

primes ». Elle a alors fait une promotion retentissante des potagers bio et de l’alimentation saine pour l’ensemble de la population, ainsi qu’annoncé que des légumes de son jardin seraient donnés aux soupes populaires pour les sansabris.

En temps de guerre et de crise

En France, sort un petit livre en 2010 carrément intitulé Le potager anticrise : Manger sain en dépensant peu. L’auteur; Rodolphe Grosléziat, argumente que « le potager donne à la famille une véritable autonomie alimentaire qui la met à l'abri des crises financières, actuelles et futures, mieux qu'un revenu d'appoint. » On se situe là en plein dans le mouvement de la simplicité volontaire proche des valeurs familiales et écologiques, tout en s’affranchissant autant que faire se peut du marché de consommation.

En 1943, la Première dame des ÉtatsUnis ; Eleanor Roosevelt, avait planté son « Jardin de la Victoire » dans la cour de la Maison Blanche. Les temps étaient difficiles et elle donnait l’exemple.

Illustration: Stéphane Bellefeuille

Chez nous aussi il y a eu une propagande en faveur des potagers durant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, notre ministre de l’agriculture ; James G. Gardiner, lui-même agriculteur, publiait de son côté une brochure sur Les Jardins potagers de guerre par le biais de l’Office du ravitaillement en produits agricoles du Canada. On y fait bien sûr état de « jardin dans la cour privée », mais aussi de « jardin sur terrain de ville » et de « jardins communs ». Nous voilà proches des jardins collectifs et communautaires que nous connaissons aujourd’hui dans la ville de Québec. Des parcelles cultivées par des particuliers sur un terrain prêté par une entité institutionnelle ou publique à une organisation communautaire.

À la suite de l’arrivée au pouvoir de Barack Obama au printemps 2009, la première Dame des États-Unis; Michelle Obama, a ressuscité le potager de la Maison Blanche en pleine crise des « sub-

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Les « Incroyables comestibles » Initié en Angleterre sous le nom d'« Incredible edible », le mouvement a ensuite traversé en France sous le nom d’« Incroyables comestibles ». Celui-ci trouve sa singularité dans l'aspect du « don ». Le potager est ainsi cultivé non pas dans la cour arrière, mais devant la maison. Les légumes se rendent ainsi disponibles à ceux qui en ont besoin.

" Tout a commencé en 2008 à Todmorden, une cité industrielle du nord de l'Angleterre touchée de plein fouet par la crise, /…/ Pour recréer du lien social, des habitants ont eu l'idée de transformer un jardin floral en jardin potager et d'indiquer “ food to share ” (“ nourriture à partager ”). Puis des bacs plantés de légumes sont apparus un peu partout des cours d'école, jusque devant le poste de police. Ce qui a non seulement permis de souder la communauté, mais a redonné à tous le goût du consommé local ». (Le Monde,blogue, 17 décembre 2012)

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On se trouve ici directement dans la foulée du militantisme anticapitaliste et antimondialiste, recyclé en action citoyenne mais théorie en moins.

Bien en façade Cette idée de cultiver devant la maison et non en arrière-cour nous rappelle la saga du couple de Drummondville, lequel a retenu l'attention l’été dernier. Un concours intitulé Mon potager en façade a d’ailleurs été lancé par le Réseau d'agriculture urbaine de Québec lors de la Fête des semences tenue au pavillon Alphonse-Desjardins de l'Université Laval le 3 mars dernier (Le Soleil, 4 mars 2013). J’étais de l’évènement, attablée à un kiosque à faire la promotion du jardinage sur les toits avec des bacs recyclés et des sachets de graines en origami. Il y avait tellement de monde autour que je n’ai pas eu connaissance des annonces. Je butine dans cette mouvance depuis 2011 sur l’agriculture urbaine, et ce, avec le Jardin Entre Toit et Moi (JETEM) sur le toit de l’Arche L’Étoile, le Jardin Tournesol, les serres de Fierbourg, les ateliers de Craque-Bitume et l’école d’été de l’Université Laval. Je cherche à me frayer un chemin pour moi et pour d’autres vers un jardin assurant plus d’autonomie alimentaire et un lien social vivifiant.

Diane Morin A se met en face Pour que je la vouaille … J'aime ça, j'aime ça L'agriculture Faut que je m'arrange Pour que ça dure (Pierre Harel, Agriculture, Corbeau)

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Prêt pour un virage écolo ? Il n’est jamais trop tard pour bien faire...

À vrai dire, je m’étais royalement trompée... En navigant un soir sur le site en question, j’y ai découvert d’innombrables idées, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Toutefois, c’est davantage le côté « écolo » qui se retrouve notamment dans bon nombre de pages qui m’a le plus interpellée, moi qui avais justement l’idée depuis quelque temps de me mettre au « vert » mais sans trop savoir par où commencer.

Un simple clic et vous voilà accro ! Avis aux intéressé(e)s ; ce site peut provoquer une dépendance. L’ayant moimême expérimenté, je peux vous assurer qu’il s’avère très difficile de ne visionner que quelques pages, tellement celles-ci contiennent de bonnes idées. Vous souhaitez vous faire un masque facial maison ? Organiser votre cuisine comme une véritable pro ? Augmenter vos espaces de rangement ? Trouver des recettes économiques ? Aménager votre cour arrière ? Faire votre propre savon ? Bref, vous n’avez qu’à inscrire le mot qui vous passe par la tête ou choisir la catégorie appropriée dans le menu déroulant, et hop !, une série de petits tableaux apparaissent alors à l’écran. Cliquez sur celui qui vous intéresse et laissez la magie opérer. Je vous le répète, ce site est tout simplement incroyable.

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Photo : Archives Web

Récemment, l’une de mes amies m’a fait découvrir un site Web qui, selon elle, comportait les meilleurs trucs (beauté, santé, recettes, etc.), mais également toutes sortes de projets dont ceux de peinture, de rénovation, d’aménagement paysager, de décoration, de couture et j’en passe. En toute honnêteté, je m’étais alors dit qu’il s’agissait sûrement d’un site faisant encore la promotion de choses plus ou moins utiles. Nettoyage 101 à saveur écolo Parmi mes nombreux souhaits, celui d’utiliser des produits nettoyants non nocifs pour l’environnement en faisait entre autres partie. Je me suis donc lancée à la recherche d’idées... et depuis, je ne cesse de remercier intérieurement mon amie de m’avoir fait découvrir ce site. Parmi les recettes trouvées, quelques-unes ont définitivement retenu mon attention, dont celles pouvant facilement être réalisées à partir de produits ultra simples comme le bicarbonate de soude (soda), le vinaigre, le savon de Marseille (savon 100% naturel), le jus de citron et les cristaux de soude, pour ne nommer que ceux-là. Avec 1, 2 ou 3 de ces ingrédients, vous pourrez entre autres confectionner votre propre savon à lessive, un nettoyant tout usage, le détergent pour le lave-vaisselle, un détachant à tapis, votre adoucisseur pour le linge, etc.

Un petit geste aujourd’hui pour l’environnement de demain

de vous procurer vos biens de consommation. En parcourant le site, j’ai réalisé combien il était pour le moins facile de modifier ses comportements. Il suffit de s’arrêter un peu, et se demander s’il est possible de faire mieux. Mais rassurez-vous, je ne suis pas devenue la « guru » de tous les écolos de la planète, et loin de moi l’idée de paraître meilleure que les autres. Au fond, le but de cet article est principalement de vous partager mes découvertes, et si celles-ci peuvent vous êtres utiles, et bien j’aurai atteint mon but. Voici le site que m’a fait découvrir mon amie Chantal et qui s’avère pour moi une source inépuisable de bonnes idées : www.pinterest.com En espérant qu’il réveillera la fibre écolo qui sommeille peut-être en vous..., si ce n’est déjà fait.

Nathalie Thériault

Que vous soyez écolo aguerri(e) ou simple novice comme moi, chaque petit geste pensé et posé en faveur d’un environnement plus sain, plus vert ne l’est pas en vain. N’hésitez pas à multiplier vos efforts dans l’emploi de produits naturels, dans le recyclage, dans la façon

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La nouvelle religion de l’écologie Robert Maltais

Pendant des millénaires, l’humanité ne s’est guère préoccupée de l’environnement de la planète, pas plus que des ressources de la terre, jusqu’à ce que nous prenions collectivement conscience que ces ressources n’étaient peut-être pas inépuisables et que nous n’étions pas blancs comme neige devant la détérioration progressive de l’environnement terrestre.

Illustration: Francis Desharnais, mars 2013

Depuis le commencement du monde, nous étions convaincus que l’univers n’existait que pour nous servir. La planète n’avait pas un mot à dire, n’ayant qu’à se plier aux besoins et aux caprices de l’espèce dominante. Celle choisie par nul autre que Dieu pour gérer l’Univers. Tout ce que nous savions faire était d’exploiter, comme nous l’entendions, les multiples ressources de la Terre et de la mer. C’est dans cet état de pure inconscience que nous avons saccagé des forêts entières et creusé d’immenses cratères pour convertir en or et en argent, tous les minerais dont la Terre regorge. Dans les fleuves, les mers et les océans, nous y avons pêché commercialement jusqu’à satiété. Nous n’avons guère mieux agi avec les espèces animales, que nous avons massivement chassées et abattues. Avouons-le, nous nous en foutions comme de l’an quarante de l’environnement. Les forêts portaient atteintes à l’urbanisme désertique de nos cités. Nous procédions impunément aux coupes à blanc de nos verdoyantes forêts de feuillus et de conifères, jusqu’à l’épuisement total. À qui devions-nous rendre des comptes, mis à part Dieu luimême, et encore ? N’étions-nous pas les maîtres du monde après tout ? Les écologistes en herbe pouvaient tous aller se rhabiller et le mot verdir demeurait un concept plus ou moins abstrait, qu’on utilisait surtout pour souligner le teint verdâtre de certains de nos semblables.

Faire verdir Québec et Montréal Surprise! Voilà qu’une conscience nouvelle a poussé comme une greffe toute verte dans le cerveau de la grande famille de l’homo sapiens. Un mot encore tout neuf ; l’écologie, est apparu dans notre vocabulaire comme un petit diable chargé de nous donner mauvaise conscience vis-à-vis tout ce qui touche à la préservation de l’environnement, et ce, de près ou de loin.

s’opposer à tout projet industriel menaçant leur environnement immédiat. Ainsi allaient se creuser de profonds sillons entre l’écologie et l’économie à travers tout le Québec. Une guerre de tranchée à finir entre écologistes et économistes fissure l’air du temps. Si le crédo traditionnel des économistes repose avant toute chose sur le roulement de tambour des dollars, celui des écologistes peut se résumer à ceci : ne touchez plus à un cheveu de nos montagnes, rivières, plantes vertes, arbres, parterres et pelouses. Même les pissenlits semblent avoir désormais un ombudsman. Comme de bons citoyens modèles porteurs de la bonne nouvelle, nous aspirons maintenant à rendre nos villes plus vertes. Comment rendre la ville de Québec plus verdoyante ? Reconnaissons que la Vieille capitale a connu un embellissement remarquable au cours des dernières décennies, bien qu’il reste encore à faire dans certains quartiers de la basse ville. Toutes les basses villes des métropoles ne connaissent-elles pas d’ailleurs le même degré d’indigence ? Mais s’il faut redorer en priorité le blason vert d’une ville québécoise, il faudrait commencer par Montréal, dont le besoin de régénération est nettement plus sérieux. Plutôt que d’un nouveau printemps Érable, souhaitons aux Montréalais un printemps plus vert.

L’éthique de l’environnement, pour ne pas dire une nouvelle religion, est ainsi née dans l’esprit de la collectivité humaine, en même temps que l’obligation de s’y soumettre à défaut de passer pour un bien mauvais citoyen, dénué de tout sens commun. Qu’on se le tienne pour dit, la citoyenne mondiale, tout autant que québécoise, est désormais vert foncé.

Robert Maltais

À titre de fiers porteurs du flambeau écologiste, les nouveaux apôtres de l’environnement se mobilisent et manifestent pour

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S! Quelques fleurs qui ont tout changé

Tout commença dans un quartier bien malmené par les années et dévasté par le manque d’intérêt des biens nantis de la Cité. Après moult décennies d’abandon, les bâtiments sombrèrent dans la décrépitude, et des terrains vagues firent ici et là leur apparition. Quelques citoyens exaspérés de cette situation allèrent taquiner la mairie lors de ses assemblées. Pendant près de huit mois, ils demandèrent des changements : nettoyage des terrains vacants, plan de revitalisation du quartier St-Roch et des parcs urbains. Fatiguée d’entendre ces récriminations, la municipalité envoya quelques fonctionnaires faire le ménage sur les terrains vagues. Quelques coups de râteaux et une dizaine de sacs de vidanges plus tard, les gens au pouvoir se dirent que cela allait bien satisfaire et faire taire ces grognons et leurs revendications. Mais cela eut tout l’effet contraire : « Coudonc ! Nous prennent-ils tous pour des bouffons ? » Alors commença la petite histoire de l’Îlot fleuri. En guise de protestation, ces citoyens commencèrent en prendre en charge les terrains vagues, et c’est là, directement en face de l’édifice du journal Le Soleil, qu’a débuté cette page d’histoire populaire. Par un beau matin du début de l’été 1990, je me promenais dans mon quartier. Passant devant l’édifice du journal Le Soleil pour prendre l’escalier menant à la Haute Ville où j’allais méditer chaque matin sur les plaines d’Abraham, j’ai vu quelques personnes s’affairer à ériger une sculpture; un énorme phallus ! Alors jeune adulte, je fus bien amusé de voir le gigantisme de la chose, tout en me demandant, compte tenu de sa taille, combien d’idées pourraient bien naître de la semence qui pourrait un jour en jaillir. Avril 2013

Repassant devant plus tard dans la journée, je vis que douze fleurs avaient été plantées à son pied. Empruntant le même chemin, je me vis interpeller le lendemain par un vieillard à la peau toute ridée : « Eh toi, le jeune malandrin, viens donc nous donner un coup de main. Fais donc quelque chose de positif de ta vie ». Interloqué, je lui ai alors demandé de quelle façon je pouvais les aider, ce à quoi il a répondu : « T’as qu’à prendre c'te pelle

À la fin de l’été 1993, les politiciens décidèrent d’un plan d’action pour le quartier. Leur première action fut d’implanter un parc au lieu même où tout commença, c’est-à-dire le parc St-Roch, ou plus communément le « Parc des six », surnommé ainsi en hommage aux six personne qui, dès le début, ont cru en leur pouvoir de faire changer les choses au sein de leur quartier. À ces six amateurs d’horticulture se sont progressivement joints des artistes, peintres et sculpteurs qui avec amour sont parvenus à créer plus d’une trentaine d’œuvres à l’Îlot fleuri.

Photo : Luc-Antoine Couturier

Un texte hommage au mouvement citoyen de l’Îlot fleuri, qui par son courage et leur ténacité, a su insuffler une magnifique revitalisation du quartier StRoch.

pis m’aider à dégager c'te tas d'grabats. On a décidé de faire un jardin icitte ». Ce même jour, un politicien outré, maire de son état et l’Allier des prudes et des offusqués, par voie de sommation déclara : « Faites disparaître cette érection, ou sinon de coercition j’userai ». Par chance, des médiatiques amusés par cette chasteté, firent de cette action un débat radiophonique. Au petit matin de l’ultimatum lancé, près d’une centaine de gens s’étaient rassemblés pour défendre cette belle initiative citoyenne. Pour ma part, j’ai donné de mon temps, de ma sueur et de mes deniers — je dois l’avouer, bien mal acquis la nuit par les vices d’autrui — durant tout l’été, ainsi qu’au cours des trois autres pour faire de ce lieu moribond un magnifique jardin où plus de 250 espèces de végétaux furent plantées. J’ai appris à tailler le roc pour en faire des murets sans mortier, à semer, à cultiver et à planter, et me découvris du même coup un amour pour tout ce qui pousse.

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Aujourd’hui, je constate qu’une simple sculpture, même choquante, a su engendrer toute une série d'initiatives : le centre-ville dynamisé, la rivière Saint-Charles décloisonnée et la renaturalisation de ses rives, ainsi qu'un domaine Maizerets magnifique. Et qui plus est, des groupements citoyens tels que les écoquartiers, Craque bitume et les urbainculteurs qui, par leur amour des plantes, ont su enjoliver toute une cité.

Steves Desponts

Un grand merci au journal La Quête de publier mon texte dans son intégralité. Un plus grand Merci à M. et Mme Morel, Denise Thomasin, Louis Fortier, Iréné Lemieux, et Conrad Bélanger d’avoir initié le mouvement de l'Îlot fleuri. Malgré un début laborieux, l’objectif visé, soit la revitalisation d’un quartier est aujourd’hui atteint avec un résultat d’une grande beauté. Merci aussi au Maire Jean-Paul L’Allier, et aux animateurs Robert Gillet et André Arthur pour leur appui et leur soutien.

L'opinion émise dans ce texte est la responsabilité seule de l'auteur.

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Le Sommet de la déception Dans son discours de clôture du Sommet sur l’enseignement supérieur, Pauline Marois s’est écriée : La crise sociale est derrière nous ! Un sommet dont nous n’avons perçu que quelques échos lointains et souvent déformés. En l’absence de consensus au sein des différents intervenants, une indexation des frais de scolarité de 3 % est imposée par le gouvernement. Les gens d’affaires et les recteurs râlent pour la forme, dissimulant mal leur satisfaction derrière quelques formules ironiques. Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) est quant à elle restée glaciale. Le gel des droits de scolarité est pour l’instant relégué aux oubliettes. Il n’y a pas de perdants ici aujourd'hui, ajoutera la première ministre. Pourtant, rien n’est moins sûr! Depuis le début de la grève étudiante, les forces policières se sont acharnées sur les manifestants dans le but de casser ce mouvement de contestation démocratique. La brigade antiémeute a investi le territoire de plusieurs universités et cégeps. La violence policière laissera des traces profondes et durables, bien plus que les dommages matériels causés par les quelques casseurs isolés qui ont fait les manchettes. Et que dire de l’imposition de la loi 78 qui, en violant nos droits fondamentaux, a fait sortir massivement les citoyens dans les rues. Les mass média ont pour leur part rapidement adopté un discours d’extrême droite, tentant constamment de dévaloriser, sinon ridiculiser le message étudiant, faisant ainsi oublier que le choix de société que ce dernier nous présentait, était basé sur de solides travaux d’analyse et de recherches historiques et socio-économiques. Au contraire, on a préféré cibler et diaboliser le discours d’un jeune homme aux talents d’orateur exceptionnels et d’une intelligence hors pair. Je parle ici de Gabriel-Nadeau Dubois. Selon Noam Chomsky, ceux qui ne partagent pas des valeurs et des perspectives similaires dans les médias sont tenus pour irresponsables. Ils seront mis

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à l’écart. Dans son livre (la fabrication du consentement), Chomsky affirme que : « les médias assument une « fonction sociétale », qui n’est aucunement celle d’assurer au public la possibilité d’exercer un contrôle significatif sur les mécanismes politiques en lui offrant l’information requise ». En réalité, ce modèle de propagande — « inculque et protège les objectifs économiques, sociaux et politiques de groupes privilégiés qui dominent la société locale et l’État ». Le printemps Érable aura permis de mettre ces faits en évidence au Québec ! En fait, derrière les concepts de gratuité ou de tarification (principe utilisateurpayeur), ce sont deux visions de la société qui s’affrontent. L’une, issue de la Révolution tranquille, propose une société humanitaire où les richesses et la culture soient mieux réparties entre les diverses strates de la population. Les services sociaux, tels l’éducation ou les soins de santé sont ici universels et accessibles à tous, riches ou pauvres. Le rôle de l’état est d’intervenir socialement et économiquement pour assurer à chacun l’accès aux ressources que possède la société. L’autre vision, portant sur le capitalisme fort ou néolibéralisme, découle d’une vision plus individualiste où cette forme d`intervention de l’État est considérée comme étant importune. Les différentes classes qui composent la société seraient le résultat d'une sélection naturelle (Darwinisme social) qui permettrait aux individus possédant des gènes supérieurs de l'emporter.

la gratuité. Avouons-le, l’indexation de 3 % des frais de scolarité, quoique modérée, est loin d’être perçue comme une mesure juste et équitable pour plusieurs observateurs et analystes. On pourrait même la taxer de mesure néolibérale à peine voilée. Aurait-on tenté de noyer le poisson ?

Selon Statistique Canada, l'écart entre les Canadiens les plus riches et le reste de la population s'accroît sans cesse. Le revenu médian du groupe des 1 % est en augmentation de 48 %, alors que le revenu médian de 99 % de la population a augmenté de 1,4 % en 18 ans. (Source RadioCanada, 28 janvier 2013)

Réal Malouin Philosophe et troubadour r.malouin@hotmail.com

Le Québec est une sociale-démocratie où l’on tente pour ainsi dire de concilier le meilleur des deux mondes. Notons que ce sont les avancées foudroyantes du néolibéralisme au cours des dernières années qui, parallèlement à l’augmentation de la pauvreté, commencent à exacerber les esprits. Dans le Devoir du 12 février, l’ancien premier ministre M. Parizeau suggère : « une hausse de la contribution des entreprises et de réintroduire la taxe sur le capital pour les banques » pour atteindre

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L'opinion émise dans ce texte est la responsabilité seule de l'auteur.

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Ma ressource, j'y tiens ! Pourquoi l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ) veut-il fermer une clinique qui à ce jour est parvenue (et parvient toujours) à bien soigner des psychotiques dans la communauté ? La ressource en question ; le Centre de traitement le Benoît XV (CTC Benoît XV) s'adresse aux personnes souffrant de troubles psychotiques sévères, graves et récidivants. Ces personnes ont fait de multiples tentatives de réinsertion sociale et nécessitent un suivi intensif pour demeurer dans la communauté. Le Centre concerné offre une alternative à l’hospitalisation, vise le rétablissement en plaçant la personne au cœur de son traitement et l’incite à se prendre en charge, à acquérir plus d'autonomie. (http://www.institutsmq.qc.ca/soinset-ser vices/cliniques-centres-detraitements/centre-de-traitement-benoitxv/index.html) Fondé en 1989, le CTC Benoît XV offre 9 lits et d’une équipe d’intervenants composée d’infirmiers, d’éducateurs, de psychiatres (3) et d’une travailleuse sociale. Les utilisateurs peuvent y téléphoner 24 heures sur 24.

Annonce de la fermeture Jeudi le 6 décembre 2012, l’IUSMQ a fait parvenir aux utilisateurs de la ressource une lettre leur disant : « Nous tenons à vous informer que le Centre de traitement le Benoit XV fermera d’ici février 2014. Cette décision fait suite aux conclusions d’une analyse rigoureuse des besoins en soins de la clientèle du CTC Benoît XV…. » En effet, un comité formé de divers intervenants de différentes professions s’est pendant trois mois penché sur les besoins en soins de la clientèle du CTC Benoît XV. Or, si 63 % de la cohorte du CTC Benoît XV n’a plus besoin de soins intensifs, « c’est parce que la formule du CTC fonctionne », selon Hélène Gendreau, coordonnatrice clinico administrative Programme-clientèle des troubles psy-

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chotiques, et qui est l’une des deux signataires de la lettre avec le psychiatre Marc-André Roy.

PECH, c’est tout de même 9 lits et un service 24 heures qu’on coupe dans la communauté en bout de piste.

Quand les gens vont bien, ils sont suivis ponctuellement en externe et, lorsque la situation l’exige (début de rechute), ils peuvent être hébergés au Centre quelques jours ou plus selon l’évolution de leur rétablissement. C’est une excellente alternative à la « grosse » hospitalisation dans les hôpitaux de grande envergure (l’Enfant-Jésus, le CHUL, St-Sacrement, etc., ou l’IUSMQ bien sûr).

Comme la prison devient une école de crime, des fois je me demande si je ne suis pas devenu plus malade et plus stigmatisé encore en étant hospitalisé dans la forteresse victorienne de Beauport.

Bernard St-Onge, utilisateur de service

Au lieu de fermer le CTC, on devrait plutôt augmenter le nombre d’usagers suivis et les ressources en personnel, comme c’est la tendance partout à travers le monde alors qu’on décentralise les soins vers la communauté. Il est de notoriété publique qu’il en coûte moins cher de soigner dans la communauté qu’en institution. Lors d’un Conseil d’administration réunissant une bonne partie du petit monde de la santé mentale de la ville de Québec en 2001, des gestionnaires et des psychiatres du Centre hospitalier RobertGiffard voulaient déjà fermer le Centre « Le 388 » (clinique offrant la psychanalyse aux jeunes psychotiques 18-35 ans, 7 lits, téléphone 24 heures/24), le CTC Benoît XV et d’autres ressources dans la communauté. Finalement, les coupes annoncées n’avaient pas eu lieu, suite à la levée de boucliers de la communauté.

Assistons-nous ces jours-ci à un triste retour du pendule ? La lettre de décembre 2012 mentionne notamment que tous seront orientés vers les ressources adéquates et que tous et toutes verront leur « requis » de service comblé, entre autres par les équipes des CLSC qui ont développé une expertise en santé mentale depuis quelques années. Mais qu’arrive-t-il après 17 h ou la fin de semaine ? Si les CSSS tentent de nous rassurer en nous dirigeant vers le Centre de crise ou la maison d’hébergement de

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En 2009, le Centre Hospitalier Robert-Giffard devient officiellement l'Institut Universitaire en Santé mentale de Québec (l’IUSMQ). CSSS : Centre de santé et de services sociaux regroupant les CLSC et les CHSLD. PECH : Programme d’encadrement clinique et d’hébergement. L'opinion émise dans ce texte est la responsabilité seule de l'auteur.

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S! Ados sociaux !

Branchés les jeunes ? Oh que oui ! Cela ne les empêche toutefois pas de porter un regard critique sur l'utilisation des FaceBook et autres réseaux sociaux de ce monde. Les élèves de troisième secondaire de l’école secondaire Vanier livrent ici le fruit de leur réflexion.

Les réseaux sociaux, est-ce bien pour les adolescents ? Mark Zuckerberg, ce nom vous dit quelque chose ? Cet homme a attiré plus d’un milliard de personnes sur un simple réseau social, et j’ai nommé ici Facebook. Les réseaux sociaux nuisent-ils vraiment aux adolescents ? Mon point de vue est assez partagé. Cela peut être avantageux, car on peut communiquer avec des amis facilement. Je ne considère pas ça comme étant nuisible aux travaux scolaires, aux sports ou aux loisirs, mais cela peut finir par occuper beaucoup de place dans nos temps libres. De plus, l’utilisation des réseaux sociaux peut nuire à certaines personnes qui y inscrivent des informations trop personnelles ou qui y déposent des photos trop osées. L’utilisation des abréviations peut également nuire à notre français, car, sans même nous en rendre compte, on les utilise dans nos textes.

Allan St-Amant Giasson

Mon opinion sur Facebook

Les réseaux sociaux Les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, MSN, etc., sont maintenant mondialement connus. D’un pays à l’autre, du Vietnam au Québec par exemple, nous pouvons discuter sur Facebook. L’avantage c’est que cela facilite notre tâche. Nous n’avons en effet plus besoin d’acheter des cartes d’appels interurbains. Sur Facebook, nous pouvons jouer à des jeux en ligne et faire de nouvelles rencontres. Le désavantage, c’est que les gens y passent trop de temps. Ils ne sortent plus, ne voient plus leurs amis et font de moins en moins de sports. Ils ne se forcent plus à l’école et leurs résultats scolaires se dégradent. Malgré cela, je crois que Facebook est positif pour les adolescents. Il permet aux jeunes de voir des photos, des vidéos et les publications de leurs amis.

My Hien Trang Les adolescents et les réseaux sociaux Depuis quelques années, les réseaux sociaux ont pris une grande place dans la vie des gens, surtout dans la vie des adolescents. Facebook est l’un des sites les plus populaires auprès des gens. Il y a plus d’un milliard de personnes inscrites sur ce site. On dit souvent qu’Internet est très utile. Et c’est vrai, par exemple, pour retrouver d’anciens amis, clavarder avec eux et peut-être même trouver l’amour de sa vie, qui sait ? Mais les réseaux sociaux ont leurs côtés obscurs. Depuis que cela existe, beaucoup de cas d’intimidation se sont produits. Cela est un gros problème que bon nombre d’écoles et de groupes essaient de régler. Parfois, l’intimidation peut mener au suicide, comme dans le cas de Marjorie Raymond. Mais il n’y a pas que l’intimidation qui nuit aux gens. Il y a le trouble de sommeil. Des scientifiques ont prouvé que plus une personne est sur l’ordinateur tard le soir, plus elle va avoir de la difficulté à dormir. Donc, cela est un très gros problème chez les étudiants, puisqu’ils ne sont pas concentrés à 100 %. Mais comme on dit, chaque chose a ses bons et ses mauvais côtés.

Dans ce court texte, je vais exprimer mon opinion sur un sujet que tout le monde connaît. En effet, plus d’un milliard de Caroline Lachance gens utilisent ce média social, communément appelé Facebook. Selon moi, Facebook comporte plusieurs avantages. Entre autres, il y a le fait que les gens qui habitent à l’extérieur peuvent communiquer simplement, rapidement et gratuitement avec leur famille ou leurs amis. Aussi, il est pratique pour faire des retrouvailles, échanger des photos, créer des événements, faire ou consulter de la publicité ou tout simplement clavarder avec les amis. Comme rien n’est parfait, Facebook comporte aussi certains inconvénients. Certaines personnes subissent de l’intimidation ; d’autres s’en servent pour faire des rencontres clandestines afin de cacher leur infidélité. Suivant une utilisation excessive, certaines personnes développent aussi des dépendances et, par le fait même, viennent à s’isoler.

Gabriel Bolduc 20

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Illustration: Sarah Giroux-McCollough

Un problème social Les réseaux sociaux font augmenter le nombre de crimes. Les jeunes y mettent de plus en plus de photos explicites, que des inconnus pourraient utiliser à de mauvaises fins. Mais cela n’est pas le plus dangereux. De plus en plus de prédateurs sexuels et de pédophiles approchent les jeunes en créant de faux comptes et en prétendant être leur ami. Les enfants et les adolescents sont les plus à risque, mais ce ne sont pas les seules victimes des réseaux sociaux. Les adultes le sont aussi. Certains laissent leurs informations personnelles sur certains sites et en paient le prix. Les réseaux sociaux ne sont pas juste négatifs, car ils permettent aux gens de faire de multiples rencontres. Faites attention et protégez vos proches contre les dangers des réseaux sociaux afin de préserver leur sécurité dans ce gigantesque monde social dont font partie les réseaux sociaux.

Tommy Pichette

Facebook et tant d’autres Nous les jeunes sommes envahis par les réseaux sociaux. Avant, quand les gens voulaient communiquer entre eux, ils envoyaient des lettres ou les faisaient porter par des messagers. Aujourd’hui, on ne fait qu’ouvrir la page d’un réseau social, on tape notre message et voilà, en moins d’une heure la personne à qui ce message était destiné l’a vu, l’a lu et a pu y répondre. Oui, les réseaux sociaux ont des avantages comme des désavantages. L’avantage c’est que tu peux avoir une communication rapide avec des gens que tu connais ou encore avec une famille lointaine. De tous les désavantages, le pire est que tu deviens moins sociable. En tant qu’adolescents, nous utilisons un langage très abrégé, comme MDR, LOL, XD et j’en passe. Parfois, nous l’utilisons oralement avec nos amis pour nous faciliter la tâche, mais nous ne nous rendons pas compte que faire ces abréviations nuit parfois à notre français.

Astrid Moreira

Facebook : populaire ? La popularité des réseaux sociaux a augmenté depuis les dernières années et celle aussi de Mark Zuckerberg. Mark est le génie qui a inventé le plus grand réseau social au monde ; Facebook. Monsieur Zuckerberg a été l’objet d’un film qui décrivait comment Facebook était apparu. Je vais maintenant vous en parler en tant qu’utilisateur. Depuis plusieurs années, je surfe sur les réseaux sociaux, entre autres Youtube, Twitter, Myspace, etc. Mais, celui qui m’a le plus impressionné et déçu à la fois demeure Facebook. En effet, d’un côté il nous permet de communiquer avec des gens partout dans le monde et aussi de retrouver de vieilles connaissances et, d’un autre côté, il peut occasionner des vols d’identité, des cas d’intimidation et la création de « fausses identités ». C’est pour ces dernières raisons qu’il faut avoir un bon mot de passe et ne pas y mettre d’informations importantes comme notre adresse, notre numéro de téléphone et notre date de naissance.

Moi, ma vie, mes amours Un soir, je marchais dans la rue pour me rendre à la maison. J’ai vu au loin une jolie fille avec de beaux cheveux blonds. Je me voyais bien avec elle. Je l’ai regardée. Elle m’a regardé. Je l’ai regardée. Elle m’a regardé. J’ai essayé de me présenter, mais elle m’a coupé la parole pour se présenter. –Moi, c’est Benedite Tremblay et toi ? J’ai essayé de le dire, mais en vain. J’avais un coup de foudre. –Moi, moi, moi, emmmm… ! Je suis parti à la course la rajouter sur Facebook. Bref, j’ai eu un coup de foudre. Rendu à la maison, j’ai tiré mon sac sur mon lit, j’ai ouvert mon portable et je me suis connecté sur Facebook. J’avais deux notifications : une pour une invitation de jeu, mais également une autre, car mon ami avait liké ma photo. Bref, je m’en foutais. Ce que je voulais, c’était retrouver Benedite. Je suis allé dans Recherche. J’ai écrit Benedite Tremblay, mais il n’y avait aucune utilisatrice à ce nom. Bref, elle m’avait eu.

Gabriel Dufresne

Anthony Martel-Drouin Avril 2013

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Hallyu la déferlante coréenne C’est un mardi soir tout ce qu’il y a de plus normal à Québec. Dans un petit local de l’Université Laval, un groupe de quelques étudiants est rassemblé. Ils étudient dans différents domaines, mais ils ont un point en commun : une passion pour la culture coréenne. Ensemble, ils apprennent le coréen et parlent de musique et des téléséries originaires de cette lointaine contrée. Cette passion, on l’appelle l’Hallyu, littéralement : la déferlante coréenne.

L’intérêt renaît en 2006 pour atteindre, en 2012, des sommets inégalés avec le succès international de PSY « Gamnam Style ». Cette fois-ci, le phénomène rayonne hors de l'Asie et l’Hallyu version 2.0 se répand en Europe et en Amérique.

Hallyu au Québec ? Québec n’a pas été épargné par l'engouement généralisé pour la culture coréenne, car on retrouve des clubs de coréen disséminés un peu partout dans la province. À l’Université Laval, la popularité du club de coréen a grandement augmenté : « Avant, nous étions trois dans le club de coréen, désormais nous sommes une soixantaine », raconte la présidente du club, fondé il y a un an et demi. Selon elle, tout commence par la musique : « Au début, tu commences par aimer la musique, après tu t’intéresses aux films, à la nourriture, puis tu te dis que tant qu’à faire, tu vas apprendre la langue ».

Photo: Archives Web

L'apprentissage de langue coréenne s’avère en effet en plein essor depuis quelques années. Selon l’Office du tourisme Coréen, plus de 93 000 étudiants de 20 pays différents viennent chaque année en Corée du Sud pour apprendre le coréen. C’est le cas de l’une des étudiantes du club qui est allée passer neuf mois en Corée en 2011. « Je l’ai fait parce que ça faisait longtemps que j’y pensais », raconte-t-elle. Ça m’a entre autres permis de rencontrer beaucoup de chanteurs coréens ».

Qu’est-ce que l’Hallyu ?

Tout commence par la musique ?

Selon l’Office national du tourisme de la Corée du Sud, l’Hallyu représente une augmentation et un intérêt croissant du monde pour la culture coréenne. Le terme Hallyu a été créé dans les années 1990 par des journalistes chinois, impressionnés par la popularité de la culture coréenne en Chine. L’élément déclencheur de cette « déferlante coréenne » était une télésérie du nom de « What is Love All About ». Très vite, cette « déferlante coréenne » balaye l'Asie, mais elle s’essouffle dans les années 2000.

Selon le maître de conférence ; Seokkyeong Hong-Mercier, spécialisée en science de l’information et de la communication, les nouvelles stratégies d’internationalisation développées en 2000, notamment les réseaux sociaux et le Web, ont permis la propagation du phénomène Hallyu. Les deux principaux domaines servant à faire connaître la culture coréenne sont les téléséries et la musique, cette dernière étant connue sous le nom de K-pop (korean pop).

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Depuis plusieurs années, l'industrie musicale sud-coréenne a adopté des techniques de production qui visaient l’international. Les grandes compagnies de production créaient des « sous-groupes » : un mélange de chanteurs d'un pays étranger avec des chanteurs coréens déjà populaires dans leur pays. C’est le cas du groupe des « Super Junior » qui forme une subunité en Chine, soit les « Super Junior M » (super junior mandarin). Composé de deux chanteurs chinois et de six chanteurs du groupe coréen, le sousgroupe reprend ses succès en mandarin. Ces mêmes stratégies ont été appliquées en Amérique pour faire connaître des groupes coréens en les associant à des chanteurs connus, tels que Kanye West et Akon.

L’Hallyu, un début ? Attendez-vous à entendre de plus en plus de musique coréenne sur vos radios, car la Corée du Sud devient populaire, surtout depuis la sortie de Gamnam Style. Cette chanson a été l'une des pièces les plus diffusées sur les ondes québécoises à la fin 2012. La vidéo a également atteint des sommets de visionnement sur YouTube. D’ailleurs, son interprète Park Jae-Sang, connu sous le nom de Psy, a reçu la médaille de l'Ordre Okgwan du mérite culturel, pour « services exceptionnels ». Lors de la remise de la médaille, le responsable du ministère de la Culture a précisé : « Psy a été choisi non seulement pour sa carrière d'artiste, mais aussi pour avoir rendu célèbre le quartier de Gangnam (banlieue chic de Séoul) et accru l'intérêt du monde pour la Corée du Sud. »

Marine Bourgoin

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Le Cross... quoi ? Le CrossFit, vous connaissez ? Non ? Pourtant, c’est une discipline d’entraînement en pleine ascension depuis quelques années. Reposant sur un enchaînement d’exercices physiques, le CrossFit consiste en fait en une combinaison d’haltérophilie, de gymnastique et d’athlétisme, et ce, en un seul entraînement. Ouvert depuis l’été 2012, Tonic CrossFit fait partie des centres qui propagent le « sport de l’entraînement ». En y entrant, l’intensité et la diversité du CrossFit sautent immédiatement aux yeux. Que ce soit les anneaux de gymnastique accrochés au plafond, les ballons d’entraînement ou encore le tapis de caoutchouc pour projeter les barres et haltères au sol, tout est pensé en fonction du dépassement de soi.

Photo: Archives Web

Au-delà des impressionnantes installations, ce qui sort de l’ordinaire est la dynamique de l’entraînement. Bien que leur séance soit commencée depuis moins de dix minutes, la douzaine d’individus qui y prennent part suent déjà à grosses gouttes. Tout un chacun essaie de se surpasser et de vaincre le temps qui défile sur le cadran au mur. Puis, exté-

nués, les premiers membres terminent peu à peu les exercices demandés. Au lieu de se diriger directement au vestiaire, chacun encourage cependant les participants qui se défoncent pour finir le plus rapidement possible. À la fin, soit à peine

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plus d’une demi-heure depuis leur arrivée au centre Tonic, tous se donnent le poing pour se féliciter du « travail » accompli, serviette sur le front et bouteille d’eau à la main.

« Clientèle » CrossFit Rencontré après sa séance d’entraînement, Jimmy; athlète de 26 ans et pratiquant plusieurs sports depuis son enfance, semble à bout de souffle. « Le CrossFit, c’est ce que j’ai fait de plus exigeant de toute ma vie », s’exclame-t-il. L’athlète qui s’entraîne à la manière CrossFit depuis plus de deux ans, souligne que l’esprit de compétition est la raison de ce choix d’entraînement, au détriment d’un autre. « L’entraînement en salle dans les centres de musculation est trop individuel. Ici, je peux toujours compétitionner contre moi-même, mais surtout contre les autres adeptes », indique Jimmy. Pour d’autres, comme Rebecca, le CrossFit est synonyme de variété. « J’étais tannée d’aller au gym 5 fois par semaine et d’utiliser sans cesse les mêmes machines pour m’améliorer. Au Tonic, je ne fais jamais la même routine et ma condition physique est encore meilleure qu’avant », raconte-t-elle.

Un entraînement accessible Toutefois, il n’est pas nécessaire d’être en forme comme Jimmy et Rebecca pour commencer le CrossFit. Comme le mentionne Karl Gélinas, adepte de l’entraînement et copropriétaire du centre Tonic : « le CrossFit est bon pour tous ». En fait, que ce soit pour un athlète de haut niveau, un pompier souhaitant augmenter ses capacités physiques ou encore un adulte qui veut simplement retrouver sa forme d’antan, « chacun y trouve son compte et toute personne déterminée peut réussir la séance du jour », explique le copropriétaire. En réalité, « lorsque qu’un individu a de la difficulté à lever son propre corps lors des exercices ou encore à soulever les poids exigés, on lui fournit des élastiques pour l’aider dans son mouvement », ajoute-t-il.

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Cette accessibilité est d’ailleurs ce qui a poussé Jean-Philippe à s’inscrire au Tonic. Membre depuis près de deux mois, le père de famille de trois enfants n’avait pas le temps de s’entraîner avant. « Lorsque j’ai su que les séances duraient moins d’une heure et étaient adaptées à chaque personne, je suis rapidement venu l’essayer ». Aujourd’hui, il ne regrette pas du tout son abonnement. « Je ne prends presque plus d’élastiques », dévoile fièrement ce quadragénaire.

La séance CrossFit ou le WOD La séance d’entraînement, ou plutôt le WOD (Workout of the day), dans le jargon CrossFit, diffère de jour en jour. Dans une année, « il y a exactement 365 WOD différents », mentionne Gélinas. La diversité d’exercices physiques est l’essence même de ce sport d’entraînement. À cet effet, le mot CrossFit, qui est un dérivé de Cross Fitness, signifie en français l’entraînement physique croisé, soit un mélange d’activités physiques et sportives préexistantes. Inventé il y a une quinzaine d’années par le Californien Greg Glassman, le CrossFit était à la base censé servir d’entraînement aux soldats afin de préparer leur corps à toute éventualité en mission. C'est pourquoi chaque séance de cette discipline est d’une intensité très élevée.

Les centres à Québec Pour les intéressés, 4 succursales d’entraînement CrossFit sont présentes dans la région de Québec. Situé sur le boulevard Wilfrid-Hamel, le centre Tonic lance l’invitation à venir l’essayer. « C’est gratuit pour la première séance et je vous garantis un entraînement unique », renchérit Gélinas.

Guillaume Aubin

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Pouvez-vous imaginer que l'employée du restaurant qui est en train de vous servir une délicieuse pizza à croûte mince, sera demain à la réception des commandes de livraison, le surlendemain à la cuisine à faire les soupes, salades et desserts et qu’elle pourrait fort bien être en train d'étirer la pâte que vous dégusterez par la suite, lors de votre prochaine visite. De la fiction ? Pas du tout. Il s’agit en fait du « multitâche », une nouvelle tendance adoptée par certains restaurateurs.

Ce n’est pas d’hier qu’on parle de la pénurie de cuisiniers dans la région de Québec. Depuis de nombreuses années, il manque de cuisiniers. Selon EmploiQuébec, les cuisiniers font partie des dix emplois les plus recherchés dans la province et, à ce titre, la région de la Capitale n’y fait pas exception. Certains pensent que les conditions de travail, les horaires irréguliers souvent de soir et de fin de semaine ou la chaleur intense des fourneaux repoussent les recrues. D’autres imaginent que les salaires ne sont pas assez élevés, compte tenu des conditions de travail difficiles. Pour pallier cette pénurie, certains restaurateurs prennent les grands moyens afin de recruter du personnel compétent dans leurs cuisines. C’est le cas de M. James Monti, propriétaire du restaurant Savini sur Grande-Allée qui a décidé de se tourner vers l’étranger afin de remplir sa cuisine. D’autres se tournent quant à eux vers le « multitâche ». Hugues Philippin, propriétaire du restaurant Chic alors , a pour sa part adopté cette méthode de travail depuis l'ouverture de son restaurant dans les années 90. « Au départ, nous avions tellement un petit restaurant que la serveuse allait prendre la commande à la table et allait ensuite

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Photo: Archives Web

Tout le monde fait tout , fais-le donc !

préparer la pizza pour la servir quelque minutes plus tard. Lorsque le restaurant est devenu plus gros, nous avons commencé à faire la rotation cuisine-service ». Il existe bien sûr des avantages et des inconvénients à ce système : « C’est sûr qu’il existe plus d’avantages à ce système. Chaque individu est remplaçable facilement tout au long de la soirée. Si on manque de personnel en cuisine, à cause des nombreuses commandes en livraison, on peut demander à quelqu’un qui était initialement au service de travailler à la cuisine. Évidemment, tout le monde n’est pas fait pour être un aussi bon serveur que cuisinier. Les formations sont extrêmement longues, coûteuses et n’aboutissent pas toujours. Lorsqu’une personne démissionne aussi, ça peut être problématique puisque la remplacer va prendre plusieurs semaines ». Melissa Boily ; gérante du restaurant, explique qu’il arrive souvent en effet qu’une personne engagée ne termine pas sa formation pour des raisons personnelles, telles que la difficulté du processus ou pour des raisons d’efficacité sur les quatre champs de travail. « Évidemment, on est conscient que chacun a ses forces et ses faiblesses dans chacune des stations de travail, mais il est essentiel que la personne qui applique chez nous ait des aptitudes autant en relations humaines lorsqu’elle interagit au service avec les clients, qu’elle soit rapide à mettre les ingrédients sur une pizza ».

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Madame Boily expliquait également qu’il n’est pas toujours facile de trouver du nouveau personnel puisque la plupart des serveuses d’expérience qui postulent chez eux ne veulent pas nécessairement travailler aussi en cuisine, pas plus que de partager le pourboire qu’elles gagnent en une soirée. La plupart du temps, Mellissa Boily se tourne vers des individus qui n’ont pas beaucoup d’expérience en restauration, au service ou à la cuisine, mais qui ont néanmoins le désir d’apprendre et de s’investir à fond dans l’aventure. Une fois la personne choisie, une longue formation qui varie entre trois et quatre semaines commence. Qu’en est-il de l’ambiance de travail et des relations entre collègues de travail ? « Ce qui est le « fun » ici, c’est le fait que tout le monde s’entend bien, tout le monde s’entraide puisque le pourboire est partagé et la rivalité entre cuisinier et serveuse qui existe dans presque tous les restaurants est inexistante ici. Tout le monde se comprend, parce que tout le monde sait ce que les autres vivent », précise Jessica Langlais, employée du Chic alors !

Anne-Julie Têtu

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Le mal des mots Le mal des mots, voilà la réalité des enfants dysphasiques. Pourtant, ce problème langagier n’est pas sans causer des effets sur la vie familiale. Alors, qu’en est-il de ces effets ?

La rencontre a lieu à Beauport. C’est dans une petite maison verte qu’une jeune fille dysphasique de 12 ans habite. Rose est atteinte d’un trouble neurologique qui affecte sa compréhension langagière et son expression, rendant difficiles ses activités de communication. La mère de Rose; madame Martine Leblanc, parle de sa fille sans tabou. Elle explique ainsi à quel point tout le processus visant à diagnostiquer le trouble de Rose a été difficile. « Comme personne de ma famille n’avait déjà eu ce trouble auparavant, on ne savait pas du tout ce que c’était. Ça nous a tous surpris ». Alors âgée de 4 ans, c’est en 2004 qu’elle a été diagnostiquée dysphasique. Depuis, toute la famille l’aide. Même ses sœurs, qui sont plus jeunes qu’elle, l’aident en lui faisant répéter les mots correctement. Étant suivie par un psychologue et une orthophoniste, elle progresse. Malgré cela, il arrive que la petite soit découragée. « Elle est parfois tannée de tous ces rendez-vous […]. C’est une petite fille souriante, motivée. Elle a beaucoup de persévérance et de courage ». La barrière de la langue est l’un des impacts de la dysphasie au sein de cette famille. Même eux ne la comprennent pas toujours. De nombreux efforts sont de mises afin de répondre à ses besoins. Ce qui n’est pas sans lasser Rose.

« Veux pas maman » « Veux pas maman » sont les mots qu’Alexis; 6 ans, prononce à sa mère lorsqu’il ne veut pas aller chez l’orthophoniste. Ce qui bien sûr brise le cœur de sa mère, madame Jessy-Anne Rossignol. Comme elle le dit si bien : « Oui, je ressens de la culpabilité, mais j’essaie de me rappeler que c’est pour son bien ». Le quotidien de celle-ci est tout aussi chargé : « Mon énergie est concentrée sur lui, je dois lui faire des exercices de compréhension et d’articulation ». Avoir moins

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Courtoisie: Martine Leblanc

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Rose, il y a quelques années déjà...

de temps pour soi, consacrer plus de temps à son enfant et essayer de le comprendre, voilà les impacts concrets de la dysphasie. Malgré tout, madame Rossignol vit bien avec ce trouble. Elle prend le taureau par les cornes et affronte la dysphasie. C’est notamment avec l’aide de son mari qu’elle y arrive. Elle essaie aussi de faire oublier à son fils qu’il est différent. « Je ne veux pas que mon fils se rappelle de son enfance plus tard comme étant une étape difficile ». Alexis sait qu’il est différent, mais pour le moment, cela ne semble pas le déranger.

L’avenir de ces enfants L’avenir d’un enfant est toujours préoccupant pour un parent, mais il en est autrement pour le ou les parents d’un enfant dysphasique. Vivre avec un enfant différent n’est pas facile. Son intégration en milieu scolaire peut être difficile, surtout lorsque sa fille âgée de 7 ans dit « taie » pour dire « Je t’aime ». Ce qui était le cas de Rose Leblanc, il y a 5 ans.

Bien sûr, l’avenir s’annonce difficile pour ces enfants, car ils devront travailler fort, voire redoubler d’efforts. Ils devront également bénéficier d’un environnement scolaire adapté. On ne peut pas comparer le cheminement d’un enfant normal avec un enfant dysphasique, car leurs efforts ne peuvent être amoindris. Comme le dit madame Leblanc : « [avoir un enfant dysphasique] c’est du travail […], mais quand on a de l’amour, le travail n’est plus tout à fait du travail. Peu importe l’état de votre enfant, il n’y a rien de plus beau que lorsqu’il vous dit : “ Je t’aime ” ».

Marie-Philip Renaud

Parlez-en aussi à madame Rossignol qui redoute ce moment. « On vit avec lui, on comprend “ sa langue ”, mais je ne sais pas s’il fera d’assez grands progrès pour que son intégration ne soit pas difficile. Pour le moment, il faut se concentrer sur ses progrès et réussites ».

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­L E­J E U­ D E ­ L A ­ Q U Ê T E par Jacques CarlDE Morin et Ginette Pépin LE JEU LA QUÊTE

par Ginette Pépin et Jacques Carl Morin

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, indicesàou lettreslesmélangées ou déjà inscrites. case grisée représente Ce jeu consiste remplir rangées horizontales ainsi que Chaque les colonnes 1 et 20 à l’aide des une lettre qui est à la fois la dernière lettreoud’un et la première lettre du représente suivant. définitions, indices ou lettres mélangées déjàmot inscrites. Chaque case grisée une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant. 1

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Verticalement :

Verticalement :

6- Perdre soudain l’équilibre. Fait office de cravate dans le costume officiel des avocats. Amulette.

1- Le David de Michel-Ange, Penseur 1- Le David de Michel-Ange, le Penseur de Rodin,lela Vénus de de Rodin, la Vénus de Milo. Milo. 7- UV. Appareil qui sert à maintenir la température constante. 20- Faire la connaissance de quelqu’un. 20Faire la connaissance

de quelqu’un. 8- Fantôme. Enfreindre les règles d’un jeu en vue de gagner. Dirigeant d’une université.

Horizontalement :

9- Représentation d’une personne sur une médaille. Qui aime communiquer ses sentiments (NASPIFEX). Ensemble des frères et sœurs d’une famille (RETAFIR).

: Dix décilitres. Épargner de 1- QuiHorizontalement se rapporte à l’espace. l’argent. 2- Mammifère Magie utilisée par les sorciers. 1- Quivolant. se rapporte à l’espace. Dix

10- Principale rivière de la ville de Québec. Poisson de mer

décilitres. Épargner dedul’argent. plat. Le plus petit des os squelette.

3- Médecin qui s’occupe des urgences. Privilège qui dispense d’une obligation. 2- Mammifère volant. Magie utilisée par 4- Poète lévisien dont le nom a été donné à la grande salle du Grand Théâtre de Québec.qui Partie du tube digestif. 3- Médecin s’occupe des urgences.

les sorciers. Privilège qui dispense d’une obligation.

5- Somptueuse résidence d’un chef d’État. La force de ce personnage venait de sa chevelure. est de 4- biblique Poète lui lévisien dont le nom Qui a été donné nature à nuire à l’organisme. Échec complet.

Québec. Partie du tube digestif.

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à la grande salle du Grand Théâtre de

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a­la ng u e­ ­L a­l ang dan s­­ dans ­­­­sa­ sa­ppoch och ee

par­Hélène H u o t

LE VERT

J’ai une patrie: la langue française.

Le mot« vert » vient du latin viridis.

Parti vert du Québec (dans sa version actuelle, la deuxième de son histoire) en 2001.

La couleur verte résulte de la combinaison du jaune et du bleu. Ses nuances sont toutefois très nombreuses ; mentionnons par exemple les verts avocat, bouteille, chartreuse, émeraude, épinard, forêt, gazon, jade, lime, malachite, menthe, mousse, olive, pomme et turquoise, sans compter le vert jaunâtre (réséda), le vert grisâtre (vert-de-gris), le vert bleuâtre (aqua) et bien d’autres.

Par ailleurs, le vert est le symbole de la jeunesse et de l’espoir, de l'inexpérience et de la crédulité. Probablement parce que c’est la couleur des feuilles naissantes, des bourgeons, de la verdure du printemps, et des fruits non mûrs.

La valeur symbolique du vert est également très étendue. Celle étant plus répandue est probablement l’association avec la nature et, plus récemment, avec l’écologie. Vers le milieu du 20e siècle, le vert est en effet devenu le symbole de la protection de l’environnement; donnant naissance à des partis politiques, à Greenpeace, aux établissements verts Brundtland, à l’étiquette « verte » accolée aux entreprises écoresponsables ou aux aliments naturels. Mentionnons que le premier parti vert dans le monde fut créé en Nouvelle-Zélande au début des années 1970. Plus près de nous, le Parti vert du Canada a été fondé en 1983, le

Lorsqu’il est mis en opposition avec le rouge, le vert signifie l’autorisation, la permission d’aller de l’avant, alors que le rouge est synonyme d’interdiction, de danger. L’utilisation la plus familière est certes celle des feux de signalisation. Le premier de ces feux aurait été installé à Londres en 1868; il était alors constitué d’une lanterne aux couleurs rouge et verte, qu’un agent de police faisait pivoter à la main à l’aide d’un levier. Ce n’est que quelques décennies plus tard que les feux sont devenus tricolores, la phase intermédiaire étant marquée par la couleur jaune-orange.

Albert Camus

Le français au jour le jour 1. Quelle expression contenant le mot « vert », signifie : « être autorisé à agir » ? 2. Quel poète français est l’auteur du vers : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu » ? 3. L’émeraude, l’obsidienne et la serpentine sont des pierres de couleur verte. Vrai ou faux ? 4. L’or est un symbole de richesse. Au sens figuré, on appelle le pétrole l’or noir, l’eau potable l’or bleu, l’énergie solaire l’or rouge. Qu’appelle-t-on l’or vert ? 5. Combien y a-t-il de députés du Parti vert à l’Assemblée nationale à Québec ? À la Chambre des communes à Ottawa? 6. Ancienne colonie portugaise, le Cap-Vert a accédé à l’indépendance en 1975. Comment appelle-t-on les habitants de ce pays ? 7. La langue verte désigne : a. le vocabulaire de l’horticulture ; b. le fait de parler crûment ; c. le langage des enfants. 8. « Se mettre au vert » signifie : a. adopter un régime végétarien ; b. s’engager dans un mouvement écologique ; c. aller se reposer à la campagne. 9. Un verdier est : a. un lieu de dépôt pour les vins jeunes ; b. un oiseau au plumage verdâtre ; c. une serre où l’on conserve les plantes vertes pendant l’hiver. 10. Dit-on d’un vin un peu jeune qu’il est verdet ou verdelet ? J’attends de vos nouvelles… Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique La langue dans sa poche. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous! Les réponses page 41.

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In memoriam

Nous reproduisons ici quelques poèmes que Raymond Couillard avait fait publier dans La Quête en 1994-1995. M. Couillard, mieux connu sous son nom de plume Muir, nous a quittés le 15 février dernier à l'âge de 64 ans. L'équipe de l'Archipel, qu'il a fréquentée pendant un temps, tient à offrir ses tardives néanmoins sincères condoléances à tous les proches du défunt.

Mille poètes

Maudits barreaux

Mille poètes organisent La résistance en lieu de calvaire L'anarchie a hissé le sacré D'un drapeau sans couleur Mille prophètes baptisent Sans médisance l'anniversaire D'un monde en luminaire C'est l'extase.

Parmi les naufragés

Au loin maudits barreaux J'aurai soin de vous extirper Mon jeûne sera votre misère Comme au temps des béatitudes

Parmi les naufragés J'étais tout ému Attendant le rivage Au loin parmi l'espoir

Je n'aurai aucune gratitude Pour vous chien de cratère Où pointent vos ateliers Et vos écrans sans drapeau

Tout à coup égayé Par les chants de la rue J'ai vu ton image Douce et noble histoire

Je souris à votre lassitude Celle qui coule de vos artères Puant mesquin et sorcier À vous de prendre le fardeau Celui qui vous est inconnu

Muir

Muir

Muir

Cauchemar Je suis d'une démarche somnambule Habité par les grands tourments Ceux d'hier et de demain encore Je déambule dans la rue Le corps en transe la main tendue On m'a battu à l'asile des crapules Si loin de mes rêves d'enfants Ma guitare n'a plus d'accord Mes poings fermés cherchent les intrus Ceux des angoisses avec capsules.

Illustration: Danièle Rouleau

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Illustration: Danièle Rouleau

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Photo: Archives Web

Les Pâques à New York ?

Chère Tante Simone, Je te remercie pour ta belle invitation. Aller fêter les Pâques à New York, c’est une charmante idée. Évidemment, tu sais que j’aime voyager. Tu as bien fait de me prévenir à l’avance. Je vais te dire pourquoi. En fait, c’est moi qui voulais vous inviter tous en Australie, pour vivre Les Pâques à New York !!! Tu sais que je suis passionnée de poésie. Les Pâques à New York de Blaise Cendrars, c’est pour moi ce texte fondateur de la poésie moderne en France. Tu sais qu’il existe toujours cette controverse : Pâques à New York at-il influencé Apollinaire, ou est-ce que les deux poètes ont accouché ensemble de cette nouvelle poésie ? Depuis que je suis retraitée de l’école de Kambala, attenante à Sydney, je n’ai pu me résoudre à revenir à Québec. Pourtant, je serais tellement heureuse d’être auprès de vous. Maman, ayant eu l’opportunité d’y enseigner la littérature française, et moi y étant née, je ne peux toujours pas me décider à m’établir près de vous, même si mon sang québécois bouillonne, en écho aux chutes de Montmorency !

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Pour commémorer le centenaire de Les Pâques à New York en 2012, j'ai été invitée à lire ce poème à l’école de Kambala. J'ai lu aussi ce passage de Bourlinguer de Blaise Cendrars, dans lequel il raconte le miracle qu’il a vécu. C’est aux pages 252 et 253 de l’édition de 1974. « […] C’était en juin 1916. Je restais donc couché dans mon taudis, ayant fait un vœu, attendant le miracle. Et le miracle eut lieu et quel ! […] On frappa lourdement à ma porte. C’était le facteur des recommandés […] Le pli qu’il m’avait remis contenait un bon de caisse de cent mille francs et au Comptoir d’Escompte, rue Bergère, ni le caissier ni le directeur ne voulurent me dire de qui c’était. […] J’appris cependant que cela venait de la NouvelleZélande. Or, je n’y connaissais personne. Et ce n’est qu’en 1926 seulement que je finis par savoir, et encore par hasard, d’une de ses anciennes élèves rencontrée à bord d’un transatlantique, qu’une vieille demoiselle; Mlle Y. Soubeiran, professeur de littérature au lycée des jeunes filles de Bovril, Nouvelle-Zélande (Océanie), et qui avait lu un poème de moi, un seul et je ne sais lequel, était l’auteure du miracle. Je ne pus même pas remercier cette âme sœur, la vieille Française exilée était morte ».

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C’est maman qui connaissait très bien Mlle Soubeiran, qui a rencontré Blaise Cendrars en croisière et l’a éclairé sur ce miracle. Moi, j’étais dans un berceau ! Cendrars a vraiment dithyrambé dans sa prose. J’espère que vous pourrez venir fêter les Pâques à Sydney. Je pourrai vous présenter Jocelyn Middleton qui a rédigé une thèse en français sur celle qui, pour moi, est une sainte. J’ai l’intime conviction que Les Pâques à New York sont à l’origine du miracle. Affections, Marie Sydney, le 2 mars 2013

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Conte du jambon

Lui parlant de fesses de jambon Siennes sans besoin cuisson Plus douces lors du toucher Qu`méchoui brûlé tranché À discussion des jambons Les siens user de son prénom Permission regarder Du haut vers désir de la palper À discussion des jambons Du degré au four épices ajouter Ses jambons debout sur pied Servaient de coffre de son body

Photo: Archives Web

Lui parlant de fesses de jambon Siennes sans besoin cuisson Cela poussé vers le steak haché En boulettes d`évite mâchée À discussion des jambons Que du steak haché en cuisson Rendue au temps se reposer N`manqueraient morceaux d`fessiers À discussion des jambons Lire dans annonces à coupons Éviter d`argent gaspiller Choisir du fumé à trancher

Marcel Guy Mailloux

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www.epicerie-europeenne.com

Tu utilises des drogues par injection et tu a besoin d’aide pour te procurer du materiel de prévention (seringues et condoms) ? Appelle nous !

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Tu utilises des drogues par injection et tu a besoin d aide pour te procurer du materiel de prévention

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Illustration: Danièle Rouleau

Culpabilité

Une amie de mes amis, lesbienne et mère de famille, se sentait coupable. « Quel exemple suis-je en train de donner à mes enfants ? » geignait-elle. Et je lui répondais : « Si tu ne te sentais pas coupable de cela, tu te sentirais coupable d'autre chose. Quelque part, il faut bien se sentir coupable de quelque chose. Il y a toujours quelqu'un qui se sent coupable on n'en sort jamais. » Un psychiatre, qui donnait une conférence dans un organisme communautaire en santé mentale, décrivait la schizophrénie en ces termes : une culpabilité induite par un facteur génétique. Quelle belle formule à mettre dans une conversation !

pourris et les enfants ont encore mal aux dents à la 4e ou 5e génération. » Ça ou bien une « culpabilité induite par un facteur génétique », quelle différence ? La culpabilité est-elle le moteur de l'humanité ? Fait-elle tourner la planète ? Quel dalaï-lama affirmait que nous devons assumer, dans le moment présent, les méfaits que nous avons commis dans une vie antérieure ? Y a-t-il un philosophe à l'écoute ?

Guy-Léo Morin

Pendant mon éducation canadienne-française catholique et colonisée des années 1950, j'entendais parfois cette citation tirée de l'Ancien Testament « Les ancêtres ont mangé des raisins

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Photo: Archives Web

La Voix Depuis quelques semaines, TVA diffuse l'émission télévisée La Voix, qui suscite beaucoup de passion et d'intérêt. Les cotes d'écoute sont phénoménales et dépassent même celles de la très populaire émission Tout le monde en parle ! Je me suis alors demandé pourquoi cette émission provoquait un tel engouement. Je pense qu'au fond, nous nous identifions de façon intime et personnelle à la voix de tel chanteur ou de telle chanteuse. Que nous admirons leur courage, leur guts de faire valoir leur talent et de montrer comment cela demande du travail pour améliorer leur voix et progresser dans cette direction ! Cette émission m'a fait réaliser à quel point nous avons de merveilleuses voix au Québec. D'ailleurs, nos cousins de France nous le disent souvent. Ils admirent notre fraîcheur, notre humour, notre simplicité, notre chaleur. Un ami français me disait un jour que le fait que nous vivions dans de grands espaces influence nos voix. C'est intéressant comme remarque. Les vocalises, les inspirations, les expirations de l’interprète sont essentielles pour pousser la voix et plusieurs de nos meilleurs chanteurs proviennent des grandes régions du Québec où la nature offre de grands espaces, la vue sur la mer, les montagnes, les grandes étendues forestières.

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La Voix, m'a également fait réaliser que nous avons tous besoin de nous exprimer, de chanter, de recevoir de la reconnaissance, de l'appréciation, de faire partie intégrante d'une Grande Famille Commune, tout en se situant dans chacune de nos maisons, nos appartements. Nous avons un coup de cœur pour tel candidat ou telle candidate, les regardant évoluer, se demandant s'ils vont gagner. Nous les voyons comme un ami, un frère, une sœur. La force d'une telle émission et sa popularité — dans plusieurs pays où le concept est repris — réside je crois en sa dimension grandiose et même spirituelle ! Dans nos sociétés très individualistes, ce genre d'émission nous fait prendre conscience qu'au final, nous sommes des êtres grégaires. Que le Sens de la Famille est inscrit dans nos racines, dans nos gènes, mais également dans l'expression de nos talents personnels ou leurs " blocages ". C'est la raison pour laquelle nous avons tant d'admiration envers les personnes qui chantent avec leur Voix singulière, personnelle, comme si c'était nous qui chantions par l'intermédiaire de tel chanteur ou de telle chanteuse. J'ai toujours été une « fan » des concours d'amateurs. Je me rappelle que vers l'âge de 12 ans, j'avais participé à l’un de ces concours au Club Juvénile de la Police à Shawinigan, où des jeunes pouvaient y faire leur prestation, chanter une chanson

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de leur choix. J'avais chanté l'un des premiers succès de Michèle Richard Main dans la main... allons tous deux sur le chemin des amoureux. La radio locale avait enregistré mon interprétation et celles des autres prestataires. Je me souviens de la fierté, mais du trac aussi, du cœur battant la chamade avant de se présenter sur la scène pour interpréter la chanson. J'ai également fait partie de chorales avec lesquelles je me produisais dans des mariages et des fêtes de famille. Bien sûr, nous ne pouvons pas tous être des Céline Dion, Ginette Reno et autres grands interprètes de ce monde, mais nous pouvons nous laisser aller à chanter nos chansons « coups de cœur » à la mesure de nos capacités. Même si nous avons l'impression de fausser, ce n'est pas bien grave ! Avec toute sa fraîcheur, l'abbé Gadbois qui a fait publier ses célèbres cahiers de La Bonne Chanson disait : « Chanter, c'est prier deux fois ! » C'est à méditer ! Depuis la nuit des temps, nous savons que le chant et la musique nous pacifient, nous rassemblent, nous font du bien à l'âme et au corps. Nous ne pouvons pas nous en passer, car la Vie serait bien triste et déprimante sans eux !

Christiane Voyer

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MÉMOIRE en BLACK OUT Je connais bien ce pont. C’est très clair dans mon esprit. Je l’ai traversé maintes et maintes fois. À vrai dire, je me souviens de m’être dit : Si tu prends ce pont deux fois par jour une centaine de fois par année, tu ne peux pas te permettre d’y faire d’excès de vitesse. Ils ont installé des caméras-témoin à chaque extrémité et tu te ferais prendre un jour ou l’autre. Ton argent durement gagné n’ira pas renflouer les coffres de la Sûreté du Québec ! Pourtant, il y a une heure, je me trouvais dans une pièce inconnue en ville avec une dizaine d’hommes et de femmes que je ne reconnaissais pas. J’ai eu besoin de faire sonner l’alarme de mon auto pour la retrouver dans le stationnement de l’immeuble. Mille questions m’assaillent : Comment étais-je arrivé là ? Je veux dire avec qui ? En quel honneur ? Probablement l’invitation d’un ami, d’un ami ! J’oublie… Mais je me souviens de mon adresse. J’espère. En fait, je le saurai en arrivant. 2020, Terrasse du Carrefour.

La vue de la fenêtre me semble parfaitement nouvelle. Je cherche des papiers où apparaîtrait mon nom. Voilà une photographie trouvée sur la commode, mon visage et celui d’un autre homme y sourient. Suis-je gai ? Derrière la photo, il est inscrit « Jo et Chuck ». Je croyais pourtant être un Jean ou un Yves…

Illustration: Danièle Rouleau

J’ouvre la porte non fermée à clé et entre. Ce corridor m’est familier, sauf que les corridors se ressemblent tous. Je tourne à droite pour inspecter la première pièce. Je vois le lit, la table de chevet, la lampe torchère et je ne sais pas si ces objets m’appartiennent. Je ne pense pas non plus avoir lu les livres qui remplissent la bibliothèque.

J’ai hâte d’y pénétrer. Je cours presque! Je manque de trébucher à cause de Choupinette. Je m’agrippe après le cadre de porte de ma chambre. Je m’y enferme. Je suis mort de fatigue ! J’ai l’impression de m’être absenté des jours. Joachim a dû s’inquiéter. Je l’appellerai plus tard, si celui-ci ne se pointe pas durant ma sieste.

Quelle nuit, mon Charles !

Je ne peux pas me résoudre à accepter cette chambre à coucher comme étant la mienne. Comment est-il possible de ne pas distinguer son nom de celui d’un ami ? Je pars à la recherche d’un téléviseur. Je veux jeter un œil à la salle de séjour.

Julie Cartier

Quelle n’est pas ma surprise en apercevant ce petit chat sorti tout droit de la cuisine ! Cuisine que je découvrirai dans quelques instants. La première chose qui attire mon attention en entrant dans le salon est la porte du fond, qui semble mener à une autre chambre.

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La meurtrière sous des traits angéliques

Vous qui avez voté Vous qui l'avez sans cesse sauvé Elle a tenté plusieurs fois de nous faire couler La démocratie, n'est-elle pas une traîtresse sous ses traits

Un diable loin des rêves qu'on n’arrête pas de lui prêter Son souhait n'est-il pas de nous exterminer?

Stéphane Okemvélé Mégnier Photo: Archives Web

Aveugle de la démocratie Avez-vous vu celle-ci dans nos jours d'infamie Avez-vous vu celle-ci crier famine en notre compagnie ? Par notre sort est-celle concernée Sur nos nuits a-t-elle pleuré ?

evb.csq.qc.net

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Illustration: Danièle Rouleau

Espoir de printemps Printemps venu, je récitais Pour les âmes mélancoliques Un unique chapelet Quelque chose de magique Un souffle des dieux Un éclair de lumière Au nom de tous ceux Reluisant de misères Que les larmes d'aujourd'hui N'arrosent plus la mornitude D'un long désert flétri... J'en appelle à ce qui demeure Foi, chance, sollicitude Que la Lumière rabatte la noirceur Que rien ne meure... ...Amen...

Jasmin Darveau

Participer activement au développement de notre milieu.

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LA BOÎTE À PAIN

CAFÉ NAPOLI

289 Saint-Joseph Est, Québec (St-Roch) Lundi au samedi 6 h 30 à 20 h Dimanche 6 h 30 à 17 h 30 Tél. : 418 647-3666

396, 3e Avenue, Québec (Limoilou) Lundi au mercredi 6 h 30 à 18 h 30 Jeudi et vendredi 6 h 30 à 19 h Samedi et dimanche 7 h à 18 h 30 Tél. : 418 977-7571

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Profitant de son passage dans la Capitale-Nationale, Madame Brigitte Ayrault, la conjointe du premier ministre de France souhaitait s'entretenir avec les AccordeurEs du Québec. En compagnie de M. Claude Blanchet, le conjoint de la première ministre du Québec, elle a été reçue par les représentants du Réseau Accorderie et de L’Accorderie de Québec le 15 mars dernier. Dès le début de la rencontre, Mme Ayrault, qui s'intéresse à l'économie solidaire, notamment à titre d'administratrice à la Ressourcerie de l'Île de Nantes précise que la situation économique qui prévaut dans son pays appelle la nécessité d'implanter de nouveaux modèles d'entraide et de collaboration. Lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale est le principe à la base des Accorderies qui est un système d’échanges de services et de coopération où un accordeur met à profit ses connaissances. Par exemple, pour une heure d'aide aux devoirs, il recevra une heure de dépannage informatique ou d'un autre service. Sont également disponibles des échanges collectifs, sous forme de

Photo: Luc-Antoine Couturier

De la grande visite à L' A c c or d e r i e Madame Brigitte Ayrault et Monsieur Claude Blanchet et de quelques Accordeurs.

groupe d'achats ou de crédit solidaire, et des échanges associatifs. Ces échanges améliorent non seulement les conditions, mais aussi la qualité de vie. « Des AccordeurEs, qui sont l’âme de notre coopérative, ont témoigné (...) que la participation aux activités leur permet de rencontrer des gens, de prendre conscience de leurs talents et d’être partie prenante d’une solidarité bien réelle », a décrit Mme Audrey Broggini, animatrice à la vie associative de l'Accorderie de Québec. Outre le principe directeur, les Accorderies ont toute la latitude pour s'adapter à leur environnement. Ainsi, en France, où la formule s'est exportée depuis quelques années, des villes, notamment Paris, des communes et des départements assurent une part significative et durable du financement de ces entreprises d’économie sociale. Cette forme de reconnaissance

de l’utilité publique des Accorderies n'est pas passée inaperçue auprès du Réseau québécois. « La visite de Mme Ayrault et M. Blanchet a non seulement une forte valeur symbolique pour notre Réseau et pour les sept Accorderies qui sont en activité au Québec, mais aussi pour les Accorderies qui se mettent en place actuellement en France. Il s’agit d’une reconnaissance à l’effet que notre modèle d’économie sociale – conçu et développé au Québec – est innovant, qu’il répond aux besoins des communautés qui l’ont implanté chez elles et qu’il contribue à lutter de manière efficace contre la pauvreté et l’exclusion sociale », a mentionné le directeur général du Réseau Accorderie, M. Jonathan Maheu. Pour en savoir plus : http://accorderie.ca

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S q u a t B a s s e - V i l le, un exemple inquiétant Squat Basse-Ville ou plus précisément ses problèmes de financement a fait la manchette à plus d'une reprise au cours des derniers mois. Il est difficile d'évaluer avec précision l'impact de la décision de l'Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale de ne pas répondre positivement à la demande de Squat Basse-Ville, soit de garantir un financement récurrent à l'organisme afin que celui-ci maintienne l'ensemble de ces services. Toutefois, il est légitime de se questionner sur ce qu'il adviendra des jeunes fugueurs. L'organisme se voyant contraint de réduire ses services à un unique service de base essentiel : un toit pour la nuit, les jeunes n'auront d'autres choix que de se tourner vers la rue le reste du temps. Si vivre dans la rue peut-être considéré

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au début comme « un simulacre de jeu », cela peut également s'avérer un piège. Au fil des expériences que la rue offre, l'ado en crise, émotionnellement instable, saura-t-il faire les bons choix ? Dans une période de questionnement intense et de je-m'en-foutisme, tous les artifices ne font-ils pas office de baume sur la douleur ? L'artifice deviendra-t-il nécessité ? Si oui, comment se le procurer... et voilà que l'ado « en liberté » risque de se faire emprisonner dans la spirale de l'itinérance, toxicomanie et prostitution incluses. Est-ce que les expériences qu'ils y feront ne serviront pas qu'à gonfler le nombre d'itinérants en devenir ? Le cas de Squat Basse-Ville a fait beaucoup de bruit. Toutefois, il n'est pas le seul organisme communautaire à subir les foudres du « mal-financement ». Trois

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organismes ont fermé au cours des deux dernières années et quelques autres organismes sont présentement sur la corde raide. Pendant que ces derniers se battent pour continuer à offrir des services à une clientèle délaissée par le secteur public, celui-ci reconnait l'apport essentiel du communautaire. En effet, le renforcement de l'action communautaire est l'une des quatre recommandations que la Direction de la santé publique formule dans son Rapport sur les inégalités sociales de la santé déposé le 7 février dernier. Bienvenu au pays des paradoxes.

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Ressources Aide sociale ADDS Association pour la dĂŠfense des droits sociaux 301, rue Carillon, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 525-4983 5HODLV GÂś(VSpUDQFH Aider toute personne isolĂŠe et en mal de vivre Ă retrouver OD FRQILDQFH OÂśHVSRLU et la joie de vivre 1001, 4e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 550, rue Saint-Joseph, QuĂŠbec (sous-sol de l'ĂŠglise Saint-Roch, porte verte) TĂŠl. : 418 529-2222 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 401, rue Saint-Paul QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 maison@lauberiviere.org Aide aux femmes

Tel-Aide QuĂŠbec TĂŠl. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca Tel-Jeunes TĂŠl. : 1 800 263-2266 http://teljeunes.com Entraide CarrefRXU GÂśDQLPDWLRQ HW GH SDUWLFLSDWLRQ j XQ monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org FraternitĂŠ de l'Épi 481, rue de La Salle QuĂŠbec TĂŠl. : 418 529-0007 HĂŠbergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes dĂŠmunis ou itinĂŠrants 401, rue Saint-Paul, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 maison@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Centre femmes d'aujourd'hui AmĂŠliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.ctech.ca/cfa

L'ArmĂŠe du Salut et La maison Charlotte HĂŠbergement hommes et femmes 14, cĂ´te du Palais, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 692-3956

Centre NaÎtre ou ne pas NaÎtre Écoute et aide matÊrielle pour les femmes enceintes 1379, chemin Sainte-Foy, QuÊbec TÊl. : 418 683-8799 centre.naitre@videotron.ca www.centrenaitre.org

Maison Revivre HĂŠbergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.ca/portail

Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aĂŽnĂŠes. CSP du Temple, Beauport TĂŠl. : 418 667-8770 violenceinfo@bellnet.ca

SQUAT Basse-Ville HÊbergement temporaire pour les 12 à 17 ans 595, rue Saint-François Est QuÊbec TÊl. : 418 521-4483 info@squatbv.com www.squatbv.com

AlphabĂŠtisation

GÎte Jeunesse HÊbergement temporaire pour garçons de 12 à 17ans RÊsidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, QuÊbec TÊl. : 418 666-3225 RÊsidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, QuÊbec TÊl. : 418 652-9990

Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-BĂŠdard, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca http://atoutlire.ca/accueil Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La MarĂŠe des mots 3365, chemin Royal, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 667-1985 DĂŠtresse psychologique Centre de crise de QuĂŠbec TĂŠl. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prĂŠvention du suicide 8180, boul. Pierre-Bertrand Nord, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 683-4588 www.cpsquebec.ca CommunautĂŠs solidaires 5, rue du Temple, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com

Maison Lauberivière Souper 401, rue Saint-Paul, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet DĂŽner 745, HonorĂŠ-Mercier, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 692-1762 SantĂŠ mentale La Boussole $LGH DX[ SURFKHV GÂśXQH SHUVRQQH atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca hwww.laboussole.ca Centre Communautaire l'AmitiĂŠ Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com &HQWUH GÂś(QWUDLGH ePRWLRQV 3360, de La PĂŠrade, suite 200, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Ocean Intervention en milieu TĂŠl. : 418 522-3352 Intervention tĂŠlĂŠphonique TĂŠl. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutient dans leur rĂ´le parental et accompagne (au centre jeunesse, chez l'avocat...) les parents 363, de la Couronne, bureau 410 QuĂŠbec (QuĂŠbec) G1K 6E9 TĂŠl. :418-522-7167

RĂŠinsertion sociale

Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 842-9344 aide@service-dentraide-espoir.org www.service-dentraide-espoir.org

Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 Ă 24 ans 14, rue Dauphine, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9616 www.maisondauphine.org

Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 529-4064 violenceinfo@bellnet.ca www.relaislachaumine.org

YWCA HĂŠbergement et programme de prĂŠventioQ GH OÂśLWLQpUDQFH et de rĂŠinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca

TOXICOMANIE

Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 QuĂŠbec (QuĂŠbec) G1K 9A4 TĂŠl. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution QuĂŠbec 535, av. Des Oblats, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com Soupe populaire CafĂŠ rencontre Centre-Ville DĂŠjeuner et dĂŽner 796, rue St-Joseph Est, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 640-0915 info@caferencontre.org hwww.caferencontre.org

Al-Anon et Alateen Alcoolisme TÊl. : 418-990-2666 www.al-anon-quebec-est.org Amicale AlfA de QuÊbec 815, av. Joffre, QuÊbec TÊl. : 418647-1673 amicalealfa@sprint.ca Point de Repère 530, rue Saint-Joseph Est, QuÊbec TÊl. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-QuÊbec 0RXYHPHQW GœLQIRUPDWion HW GœHQWUDLGH GDQV OD OXWWH FRQWUH OH 9,+-sida 625, avenue Chouinard, QuÊbec TÊl. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org


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Partenaires Or Partenaires Bronze Centraide Desjardins Caisse populaire du Québec

Audiothèque de Québec Centre Ozanam Danièle Rouleau Épicerie Européenne Érico Choco-Musée Morin, Desrochers, Beaulieu Point de repères Quincaillerie St-Jean-Baptiste Services 211

Partenaires Argent La Boîte à pain CKRL FM 89,1 Établissement vert Brundtland de la centrale des syndicats du Québec Le marchand de lunettes Les impressions Stampa

Archives Internet

Merci à tous nos précieux partenaires ! Partenaires Inconditionnels (depuis plus de 5 ans!) Le Bal du Lézard L’Inter-Marché Saint-Jean Maison Revivre Michel Yacoub Partenaires Ad Vitam Aeternam Claude Gallichan, chiropraticien Yves Boissinot et Andrée Thiffault, pharmaciens

5- Somptueuse résidence d’un chef d’État. La force de ce personnage biblique lui venait de sa chevelure. Qui est de nature à nuire à l’organisme. Échec complet. 6- Perdre soudain l’équilibre. Fait office de cravate dans le costume officiel des avocats. Amulette.

LA LANGUE DANS SA POCHE 7- UV. Appareil qui sert à maintenir la température constante. 6. Ce sont des Cap-Verdiens et des Cap-Verdiennes. 1. « Avoir le feu vert ». Enfreindre lesVoyelles règles d’un jeu en vue de gagner. Dirigeant d’une 7. B. La « langue verte » désigne le fait de parler crûment. D’où 2.8-CeFantôme. vers est tiré du poème d’Arthur Rimbaud université. (1854-1891). l’adverbe « vertement », qui signifie : avec vivacité, rudesse; 3. Faux. L’émeraude et la serpentine sont vertes, mais l’obsidienne crûment. 9-estReprésentation d’une personne sur une médaille. Qui aime communiquer sesse refaire, se reposer à la campagne. Au sens figuré : noire. 8. C. Aller sentiments (NASPIFEX). Ensemble des frères et sœurs d’une famille d’une situation ou d’un endroit stressant. 4. L’or vert désigne les ressources de l’agriculture ou de la forêt. s’éloigner 5. À (RETAFIR). l’Assemblée nationale, aucun. À la Chambre des communes, il 9. B. Le verdier est un oiseau à gros bec, au plumage verdâtre et à la y a une députée du Parti vert du Canada prénommée Elizabeth queue fourchue. 10Principale rivièrelade la ville de Québec. Poisson de mer plat. Le plus petit May, qui est aussi chef du Parti. 10. Un vin un peu vert, légèrement acide est verdelet. Verdet est un des os du squelette. nom qui désigne le vert-de-gris utilisé dans le commerce.

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Mythes et limites au pouvoir Martine Corrivault Une plus importante présence des femmes au cœur des structures de l’Église catholique n’influencera pas les décisions du pouvoir masculin; il suffit d’observer ce qui se passe dans le monde laïc pour s’en convaincre. Jamais il n’y a eu autant de femmes au sein des gouvernements, à la tête des parlements et de leurs structures. A-t-on observé un changement dans l’exercice du pouvoir, l’orientation et le fonctionnement des appareils politiques ? Au Canada, des femmes dirigent actuellement les Parlements en Ontario, au Québec, en Alberta, en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nunavut. Depuis le début de 2013, deux des ministères dont les actions ont été le plus décriées, sont dirigés par des femmes : Diane Finley ; de Ressources humaines et développement des compétences à Ottawa, et Agnès Maltais ; responsable à Québec du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale en plus de la Condition féminine et de la Capitale nationale. Toutes deux affrontent l’ire des groupes préoccupés du bien-être des citoyens depuis qu’elles pilotent les projets de réformes de leurs gouvernements, en matière d’aide aux chômeurs et aux citoyens mal pris. Et cela, même si elles justifient ces options politiques par des objectifs de saine gestion et de mieux-être. Mais malgré les projets de réforme soumis, le problème demeure : les deux ministres n’arrivent pas à vendre la salade

politique refilée par les gouvernements auxquels elles appartiennent. Solidarité ministérielle ou convictions ? Rien ne permet de déterminer ce qui motive vraiment ces politiciennes. La question ne tient pas au genre du vendeur : un ministre masculin n’aurait pas transformé la salade gâtée en délice gastronomique. Mme Maltais a beau évoquer le désir de briser le cercle vicieux de l’Aide sociale comme mode de vie transmis d’une génération à l’autre, ça ne passe pas. Parce qu’au-delà de la noble intention persiste la réalité vécue par des personnes réelles qui se sentent menacées par les projets de changements. En réalité, personne n’aurait cru que pareille politique émanerait de Mme Maltais. Mme Finley n’a quant à elle pas convaincu ceux qu’inquiète la réforme de l’Assurance-emploi, que ses nouvelles règles ne font que préciser d’anciennes procédures. Mais les citoyens savent que les gouvernements, tant à Québec qu’à Ottawa, cherchent des économies à réaliser et n’imaginent pas d’autres cibles que les contribuables mal équipés pour se défendre. Les deux femmes appartiennent au même groupe d’âge mais ont cependant un parcours professionnel fort différent, même si leur intérêt pour la politique active date d’à peu près la même époque. Bardée de ses diplômes en administration, Mme Finley a connu divers ministères à Ottawa depuis 2004, en commençant par celui des Ressources hu-

maines et immigration. Conservatrice, elle croit au partage des rôles entre privé et public. Mme Maltais aime qu’on se souvienne de son travail culturel, elle qui s’est bâti une bonne crédibilité de par son engagement social. Mobilisée lors du référendum et élue députée en 1998, elle a servi sous Lucien Bouchard à la Culture puis comme ministre déléguée à la Santé, services sociaux et protection de la jeunesse sous Bernard Landry, avant d’hériter de l’Emploi en 2002-2003. Pauline Marois qui lui a confié ses fonctions actuelles. Mme Finley est mariée au sénateur Doug Finley tandis que Mme Maltais est célibataire; les deux ministres ne vivent donc pas dans l’insécurité. Mais elles appartiennent à des familles politiques dont elles sont des rouages auxquels elles participent. Volontairement. Là se trouve le vrai chantier des changements à réaliser, au point où idéalisme et intérêt se confondent. Homme ou femme, il faudra de courageux audacieux pour amorcer la transformation des routines et mentalités du pouvoir. L’application de la réforme pilotée par Mme Finley commence maintenant, malgré les protestations populaires. Celle de Mme Maltais est prévue pour juin prochain.

MRC

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AUDIOTHÈQUE POUR PERSONNES HANDICAPÉES DE L’IMPRIMÉ DU QUÉBEC INC Québec 418 627-8882 • Montréal 514 627-8882 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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• Réglementation ramifiée • Portrait d’une économe écolo • Verdir son environnement de travail • Une rivière dans la ville • Quelques fleurs ont tout changé

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