La quete numero 152 mars 2013

Page 1

QUETE_COVER_MARS:Mise en page 1 13-02-27 09:04 Page1

3$ Le magazine de rue de Québec

No 152 Mars 2013

Photos : Francis Fontaine

www.centraide-quebec.com w ww.centr e aide-quebec.com | 418 418 660-2100

10:28

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification 3$ contribution volontaire. 2$ sur le prix de vente va directement au camelot.

• Le nouveau buzz • Pilule = danger ? • Le « naturel » en gélules • Comment soigne-t-on un poisson ?


QUETE_COVER_MARS:Mise en page 1 13-02-27 09:05 Page2

De tout cœur avec notre monde Le 14 février dernier, l’Archipel d’Entraide a réédité sa Fête de l’Amour et de l’Amitié avec la clientèle, les employés, les stagiaires, mais également avec des bénévoles dans l’Espace Hypérion de la Coopérative de solidarité Notre-Dame-deJacques-Cartier.

Au Québec, les femmes ont parcouru un très long chemin de revendications, réclamant l’égalité dans leurs rapports avec les hommes, de meilleures conditions de travail, le droit de vote, l’accès à l’éducation, la conciliation travail-famille, etc. Rassembleuses, les femmes d’ici et d’ailleurs ont favorisé l’apparition de nouvelles règles dans les rapports sociétaux. Il y a encore du travail à faire mais nous pouvons nous réjouir de ces acquis. Il y a cependant un chemin qu’empruntent de plus en plus de femmes dans la région de la Capitale-Nationale : la rue. Il ne s’agit pas d’une promenade de plaisir, ni d’un itinéraire de vacanciers. Il faut plutôt y voir le résultat de l'accumulation de multiples facteurs sociaux, culturels et économiques défavorisant une partie de la population. Il faut analyser les causes d’appauvrissement et de fragilisation sociale des femmes qui contribuent à l’accroissement du phénomène d’itinérance. Ce n’est pas simple, mais nous devons nous engager dans cette voie, et, pour ce faire, réanimer la détermination qui a contribué aux succès remportés jusqu’ici. La Journée internationale de la femme est l’occasion de célébrer nos victoires comme travailleuses et comme femmes. C’est aussi une opportunité qui nous est donnée de tisser de nouveaux liens pour résoudre les nouveaux défis sociaux.

Agnès Maltais Députée de Taschereau Ministre responsable de la Condition féminine

Accompagnée au clavier par Régent Bell, la chanteuse Odrée Couture-Bédard a assumé bénévolement l’animation et la prestation musicale. Encore une fois, la magie d’Odrée a opéré! La clientèle s’en est donné à cœur joie avec des chansons, des petites histoires, de la danse et un brin de folie dans une ambiance particulièrement chaleureuse et un décor enchanteur. Nous remercions toutes les personnes qui ont collaboré de près ou de loin à la réussite de cet événement.

Diane Morin Directrice générale de l’Archipel d’Entraide


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:45 Page3

Sommaire Mot de la coordonnatrice

Éditorial

Un Québec malade des pilules

5

6

Francine Chatigny

Pharma Québec : Une vision d’indépendance

7

16

22

14

Marie-Michèle Genest

Nouvelles activités professionnelles des pharmaciens

17

Mélyssa Turgeon

Survivre à Fokushima

Menace bactérienne

Humains de laboratoire

9

Marie-Pier Cayer

Médicaments génériques et d’origine : quelle différence ?

François Pagé

26

Réal Malouin

Camille Bélanger-Vincent

Une relation amour-haine

18

France Lalande

Nathalie Thériault

Avers ou revers

La track

27

Philippe Bouchard

Bernard St-Onge

Chr o ni q ue s Et vivre dans la dignité ?

Petite histoire de médicaments

15

Mars 2013

Robert Maltais

19

Martine Corrivault

réalise l’espoir

38

Revenons sur les fameux zombies

Diane Morin

3


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page4

PAGE COUVERTURE Amir Khadir Photo : lucantoinecouturier@gmail.com

r é a l i s e r l’ e s p o i r

Éditeur Pierre Maltais

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un mode la itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort - des + # + / plus % % 35 51défavorisés, 0' 5 0 & 13$ 5 + * l’Archipel 5 0 + / 3$ 5 d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal deQuête rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, Vends le magazine de rue La notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs 0, 5& % , * 5 / ' de !0 réaliser + 1/ 0' * 5 qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabicapacités, Appelle-nous au leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie. lités, améliorer Hey toi!donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge ment Tu as 18 ans ou plus. société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, Tu veux te faire quelques dollars?

418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également Viens nous rencontrer au des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien 1 5 , 35 1 0* 3& 5 * 15 0/ ' 5 + 0' 5 dans par le biais de son service Accroche-Toit. + ' * 5% la% /recherche * 35 + , 3* d’un + 1/ 3 logement 5

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

Suivez-nous sur

/ Archipel d’entraide

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux. Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 11 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mars: Verdir la ville.

Coordonnatrice Francine Chatigny CONSEILLERS À L’ÉDITION Martine Corrivault, Jacques Dumais, Robert Maltais RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël ÉDITORIALISTE François Pagé CHRONIQUEURS Martine Corrivault, Robert Maltais, Diane Morin JOURNALISTES Emilie Bonnefous, Marie-Pier Cayer, Marie-Michèle Genest, France Lalande, Réal Malouin, Chloé Patry-Robitaille, Nathalie Thériault, Gabrielle Thibault-Delorme, Mélyssa Turgeon, Rémy-Paulin Twahirwa, Camille Vincent-Bélanger

Faire des soUs en devenant camelots

Une tribUne poUr toUs

Éditeur parrain Claude Cossette

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

ÉCRIVANTS Julie Cartier, Jasmin Darveau, Gaétan Duval, Marcel-Guy Mailloux, Stéphane Okemvélé-Mégnier, Philippe Bouchard, Bernard St-Onge, Christiane Voyer AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin, Ginette Pépin RÉVISEURE Nathalie Thériault PHOTOGRAPHE Luc-Antoine Couturier, Rémy-Paulin Twahirwa ILLUSTRATEURS Stéphane Bellefeuille, Francis Desharnais, Danièle Rouleau INFOGRAPHISTE Karyne Ouellet AGENTE DE PUBLICITÉ SOCIALE Geneviève Thompson

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés Hey toi! Tu as 18 ans ou plus. Tu veux te faire quelques dollars?

Nom: Adresse: Ville: 0, 5& % , * 5 / ' !0 + 1/ 0' * 5 Appelle-nous au postal: 418Code 649-9145 poste 33 Ou Viens nous rencontrer au Courriel: ) 5 , 35 1 0* 3& 5 * 15 0/ ' 5 +

- + # + / % % 35 510' 5 0 & 13$ 5 + * 5 0 + / 3$ 5 Vends le magazine de rue La Quête

+ ' * 5%

% / * 35 +

, 3*

Abonnement régulier Abonnement de soutien Abonnement institutionnel

60$ 75$ 85$

Journal La Quête 0' 5

Téléphone:

+ 1/ 3 5

La Quête est appuyée financièrement par :

Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

4

190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone: 649-9145 Télécopieur: 649-7770 Courriel: laquetejournal@yahoo.ca

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

réalise l’espoir

Mars 2013


er,

Mot de la coordonnatrice Les journalistes bénévoles de La Quête ont choisi ce mois-ci d'explorer les diverses facettes de nos pharmacies, de la consommation des médicaments à leur production. Nous, Québécois dépensons une fortune, sept milliards de dollars par an, en médicaments. On peut légitimement se demander si nous ne sommes pas trop vite sur la gélule, n'empêche que le coût des médicaments est plus élevé ici qu'ailleurs. Pour entre autres bénéficier de meilleurs coûts, deux partis politiques militent en faveur de l'appropriation de l'industrie pharmaceutique par l'État. Marie-Pier Cayer s'est entretenu avec leur représentant. Les raisons d'avaler des pilules sont multiples et pas nécessairement en lien avec le soulagement de la douleur... même que ça peut parfois faire mal. Les articles d'Émilie Bonnefous, de Marie-Michèle Genest et de Chloé Patry-Robitaille présentent des portraits de « consommation » fort différents. Qui dit produits naturels, dit inoffensifs, pense-t-on. Eh bien non, que ce soit ici ou au Vietnam, les adeptes de produits naturels courent les mêmes risques et avant de les utiliser ils ont tout avantage à se renseigner auprès de professionnels. Mais là-bas, les médecins « scientifiques » sont formés ans ce domaine traditionnel. Considéré comme l'un des progrès thérapeutiques les plus importants du XXe siècle, l'introduction des traitements antibiotiques pour lutter contre de nombreuses maladies considérées comme incurables auparavant a entraîné la progression de l'espérance de vie de plus de dix ans. Dans Menace bactérienne

Camille Vincent-Bélanger nous rapporte que le passé n'est pas garant de l'avenir puisque de superbactéries, résistantes aux antibiotiques se propagent au point que certains observateurs considèrent qu'il s'agit d'une menace extrêmement grave. Par ailleurs, veut-on vraiment aller jusqu'au bout de son espérance de vie, quand il est difficile de vivre dans la dignité ? Martine Corrivault pose la question...

Point d'intérêt ! Observateur critique de la société qui l'entoure, — et fidèle camelot de La Quête — Réal Malouin suit de très près le dossier de l'énergie nucléaire d'ici et d'ailleurs. Deux ans après qu'un tsunami ait dévasté les côtes du Japon et provoqué un état d'urgence nucléaire dans la région de Fukushima, il fait le triste bilan de la situation. À tout seigneur, tout honneur! M. Philippe Bouchard, loyal collaborateur au magazine de rue de Québec s'est vu décoré, le 31 janvier dernier la médaille du jubilé de diamant de la reine Élizabeth II. Cette médaille commémorative a été décernée à de nombreux Canadiens, dont M. Bouchard, pour leur contribution ou les services qu’ils ont rendus à leurs concitoyens, à leur collectivité et au pays. Toutes nos félicitations M. Bouchard qui livre dans Avers ou Revers, le récit de ce moment particulier.

raux Annick Papillon et Raymond Côté. En prévision du dépôt du budget fédéral 2013, le RAIIQ, comme tous les membres à l'échelle provinciale du Réseau Solidarité Itinérance du Québec (RSIQ) qui ont mené diverses actions, souhaitait rappeler au gouvernement Harper l'importance du financement provenant du programme fédéral de Stratégie de partenariat de lutte contre l'itinérance (SPLI). Dans la région de Québec, ce sont 28 organismes communautaires et 70 travailleurs qui dépendent en grande partie de la SPLI pour maintenir les services qu'ils offrent à près de 7 000 personnes itinérantes ou à risque d'itinérance. Afin que le gouvernement inclue la SPLI dans son prochain budget fédéral, les députés ainsi que les représentants des organismes communautaires présents ont signé une affiche demandant la reconduction du programme ainsi que sa bonification de 50 millions de dollars par an au Québec. La coordonnatrice de La Quête a signé au nom de tous les camelots !

Francine Chatigny

Encore la SPLI svp Le 22 février dernier, le Regroupement pour l'aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) organisait un point de presse en compagnie des députés fédé-

Illustration: Danièle Rouleau

is

Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page5

Mars 2013

réalise l’espoir

5


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page6

Éditorial

Un Québec m a l a de de s p i l ules

Il faut dire que rien ne va plus au royaume de la pilule. Depuis l’instauration du régime d’assurance public il y a 15 ans, la facture a plus que quadruplé, et dépasse aujourd’hui les 4 milliards de dollars. Si on ajoute à cela les sommes couvertes par des assureurs privés et les produits en vente libre ne participant pas au régime, les Québécois ont dépensé plus de 8 milliards en médicaments au cours de la dernière année. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : l’empressement des médecins à prescrire, les stratégies marketing agressives et le lobbying des entreprises pharmaceutiques, ainsi que le traitement de faveur qu’on leur accorde en levant volontairement le nez sur les marques génériques. Mais l’engouement exponentiel des Québécois pour les pilules est aussi symptomatique d’une relation trouble avec les médicaments. Lors de la sortie de son célèbre documentaire, Québec sur ordonnance, Paul Arcand avait posé ce constat : « On vit dans une société où les gens sont stressés, pressés, et où ils cherchent individuellement des réponses rapides à des problèmes. Et malheureusement, souvent, la solution la plus facile, c’est une pilule ». Depuis, rien n’a changé. L’achat de médicaments ne diffère pas tant de tout autre comportement en tant 6

que consommateur. On a beau pousser le produit autant que faire se peut, il faut bien qu’il y ait quelqu’un prêt à en faire l’acquisition à l’autre bout. Si l’industrie pharmaceutique engrange des milliards de dollars par année, c’est d’abord parce qu’il y a une demande. Tous les médicaments ne sont évidemment pas superflus. Plusieurs sont même incontournables pour guérir ou soulager les patients. Ils sont toutefois également

pour les patients choisissant de prendre des pilules plutôt que de suivre une psychothérapie, serait environ trois fois plus élevé. Bref, il vaut toujours mieux traiter la cause que le symptôme. Par ailleurs, on ne joue pas sans conséquences avec l’équilibre biochimique humain. Pratiquement tous les médicaments comportent des risques d’effets secondaires plus ou moins indésirables. À titre d’exemple, un produit aussi banal qu’un médicament contre la grippe, de type Benylin peut entraîner des troubles respiratoires, des éruptions cutanées, de la constipation ou encore des étourdissements et des vomissements. Or, il est rare que l’on prenne le temps de lire la liste des effets néfastes possibles avant d’ingurgiter une granule. Lorsque des solutions alternatives aux pilules existent, il est d’autant plus absurde de s’exposer à ces risques. Illustration Stéphane Bellefeuille

Lors du dernier budget, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a annoncé que les compressions n’épargneraient pas le monde de la santé. En réformant l’assurance médicaments, il espère ainsi économiser 336 millions de dollars.

nombreux à n’être guère plus que du fastfood médical. Une solution facile et rapide, mais dont la réelle valeur peut à tout le moins être questionnée. Par exemple, des cinq médicaments les plus utilisés en 2009 au Québec, deux servent à contrer un taux de cholestérol trop élevé et un autre à soigner la dépression. Pourtant, selon le Collège des médecins de famille du Canada, la meilleure façon de traiter un problème de cholestérol, encore à ce jour, est d’avoir une diète saine et de faire de l’exercice physique. Quant aux antidépresseurs, leur utilité est régulièrement remise en cause par divers chercheurs. En effet, sauf dans les cas de dépressions majeures, ces médicaments ne seraient guère plus efficaces que des placébos. Pis encore, le risque de rechute réalise l’espoir

Avant de se jeter aveuglément ou paresseusement dans les bras des compagnies pharmaceutiques, il est indispensable d’envisager tous les choix possibles et de mesurer l’entièreté de leurs conséquences. Il n’est bien sûr pas question de pousser les gens vers une quelconque forme de charlatanisme rebaptisée médecine douce, mais simplement de responsabiliser la consommation individuelle de médicaments.

François Pagé

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page7

Pharma Québec

Une vision d’indépendance

Québec Solidaire préconise, pour contrer le prix élevé des médicaments, que le Québec s’approprie l’industrie pharmaceutique. « Les lobbys pharmaceutiques sont très puissants au Québec et très près du pouvoir », affirme le Dr Amir Khadir, député de Mercier pour Québec Solidaire. Le parti considère aussi que la façon dont fonctionne actuellement le marché n’est pas efficace pour le bien commun, une valeur centrale. Globalement, Québec Solidaire croit que le Québec pourrait épargner d’un à deux milliards de dollars par année si la province s’offrait un programme tel que Pharma Québec.

Négociation, production et recherche Pharma Québec impliquerait trois volets, selon le médecin. Le premier volet est celui de la négociation des prix des médicaments. Avec la « force du nombre », Pharma Québec pourrait se procurer des médicaments à un coût beaucoup moins élevé, soutient Québec Solidaire. Dans son document Une nouvelle politique pharmaceutique publique pour le Québec, on évoque l’exemple de la NouvelleZélande qui, en procédant par appel d’offres, a vu le prix de certains médicaments baisser de l’ordre de 90 %.

Mars 2013

Deuxièmement, Pharma Québec pourrait avoir un rôle dans la production des médicaments et de vaccins. Ce rôle préviendrait, entre autres, les pénuries comme celles connues en 2009 alors que 680 médicaments avaient fait l’objet d’une rupture de stock. Troisièmement, Québec Solidaire voudrait donner un volet de recherche à Pharma Québec. Selon Amir Khadir, « le volet recherche tient la route ». Il avance qu’un investissement de 150 millions de dollars par année dans la recherche pharmaceutique permettrait la découverte d’une à deux nouvelles molécules. Ces deux molécules pharmaceutiques développées au Québec permettraient la conception de nouveaux traitements, sans pour autant avoir à passer par les grandes compagnies pharmaceutiques.

Un projet rassembleur La jeune formation politique ; Option nationale, adhère quant à elle au projet. L’ex-candidat de Louis-Hébert, Sol Zanetti, explique que Pharma Québec « procurerait aux Québécois plus d’indépendance par rapport aux compagnies pharmaceutiques ». Le candidat appuie cet argument sur le fait que « depuis des années, les compagnies pharmaceutiques augmentent les prix de leurs produits et créent un fardeau sur [les Québécois] et empêchent la province de mettre son argent ailleurs, sur des choses plus intéressantes ». M. Zenatti souligne qu’« historiquement, les partis ont laissé aller le marché pour l’industrie pharmaceutique en échange de certains avantages, comme celui d’apporter beaucoup d’emplois en recherche et développement ». Par contre, depuis 2006, souligne M. Zanetti, 3000 emplois ont été perdus dans ce domaine ». Il est catégorique : « On ne gagne rien à leur donner des avantages ». Option nationale croit que certains domaines sont essentiellement publics, pour lesquels il est nocif de laisser aller un esprit de but lucratif. « Le problème fondamental avec l’industrie pharmaceutique, c’est que leur but, c’est le profit. Souvent, quand le [secteur] public leur laisse tout le terrain pour la recherche et le financement en recherche, ça oriente

réalise l’espoir

Photo: Luc-Antoine Couturier

Au Québec, sept milliards de dollars sont dépensés annuellement en médicaments. C’est près de 1000 $ par personne. La comparaison avec les autres provinces canadiennes et avec d’autres pays est frappante. En ColombieBritannique, la facture s’élève à 700 $ par année, par personne et à 440 $ en NouvelleZélande. En réponse à ce déséquilibre évident, Québec Solidaire propose, depuis 2007, la création de Pharma Québec, une entité publique qui gèrerait le prix et la production des médicaments au Québec.

la recherche », soutient M. Zanetti. Il ajoute également que « [ce mécanisme] opère aussi un contrôle de la vérité ».

Au grand prix les grands moyens En janvier dernier, toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec, se sont alliées pour la négociation de l’achat de six médicaments génériques, utilisés entre autres pour traiter l’hypertension et la dépression. Dès avril, les Canadiens paieront moins cher pour ces médicaments. Amir Khadir n’est pas surpris de l’absence du Québec dans cette entente. En effet, le Québec aurait, selon lui, conclu une « clause remorque » avec les compagnies pharmaceutiques. Cette clause assurerait le meilleur prix pour le Québec, tiré des autres ententes obtenues au Canada. Or, il s’avère que les détails de ces ententes sont tenus secrets depuis 2006, conclut-il. Conjointement à Pharma Québec, Québec Solidaire propose d’abolir le système d’assurance médicaments privée et d’offrir plutôt un système d’assurance médicament unique et public pour la population. Cette proposition va dans le même sens que la première, réduire les coûts en médicaments pour l’État, mais aussi pour les particuliers.

Marie-Pier Cayer

7


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page8

Ano vul ants de 3 e et 4 e génération

Pilule = danger?

Photo : Archives Web

Les pilules de 3e et 4e génération font l’objet d’une forte polémique actuellement en France. Accusées d’être plus dangereuses pour la santé des femmes, certaines d’entre elles, comme Diane-35, sont retirées des pharmacies françaises. Le vent de panique enfle et traverse l’océan Atlantique pour arriver au Québec. À présent, Santé Canada se penche aussi sur la question. Tout a commencé en décembre dernier lorsque Marion Larat, une Française de 25 ans, a porté plainte contre les laboratoires Bayer. À la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dont la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux de la région Aquitaine a reconnu qu'il était lié à sa pilule contraceptive, la jeune femme est restée paralysée à 65 %.

Audrey-Anne Maltais, étudiante à l’Université Laval a elle aussi rencontré des problèmes de santé suite à l’utilisation de Yasmin : « J’ai eu beaucoup de problèmes avec la pilule. Ça me donnait des maux de cœur et allait même jusqu'à me faire vomir. Mon médecin m'a fait essayer des sortes différentes jusqu'à ce qu'on trouve celle qu’il me fallait. Maintenant, je n'ai plus aucun problème » assure-t-elle.

Les pilules alors montrées du doigt sont celles dites de 3e et 4e génération, le mot « génération » faisant référence à l'évolution de leur composition. Toutes générations confondues, une pilule a deux principes actifs : l’œstrogène et le progestatif. Celles qui sont aujourd’hui incriminées sont pourtant moins androgéniques, c'est-à-dire qu’elles contiennent moins d’hormones mâles. Elles sont censées réduire l’hyperpilosité et l’acné, permettre un meilleur équilibre hormonal, tout en ayant un progestatif différent. Ce serait le progestatif en question qui augmenterait les risques de thromboses veineuses, et donc d’embolies et d’AVC. « On n’a pas encore prouvé de réel lien de cause à effet entre le progestatif utilisé et l’augmentation de ces risques », explique pourtant Jean-Sébastien Turmel, un pharmacien de Québec.

Malgré tout, rares sont celles qui disent avoir rencontré des problèmes suite à l’utilisation de ces pilules. « Les femmes les plus à risque sont celles qui fument en premier lieu, celles qui font de l’embonpoint et celles qui ont des antécédents familiaux » tient à rappeler Dhya Tairou, une pharmacienne du boulevard RenéLévesque. Elle signale d’ailleurs qu’une seule de ses patientes, inquiète, a voulu rapporter ses boîtes de Diane-35 jusqu’à présent. Si Diane-35 a été retirée du marché en France c’est qu’elle était, en premier lieu, prescrite comme anti acnéique seulement. Son efficacité est telle que les femmes qui la prenaient ne voulaient plus l’arrêter après les trois mois de traitement conseillés. Santé Canada a récemment publié un avis sur ce médicament, déconseillant son utilisation à titre de contraceptif oral. Trois autres avis avaient déjà été publiés à ce propos en 2002, 2003 et 2005, mais aucune recommandation n’a été faite à ce jour aux pharmaciens. En 2011, Santé Canada avait également publié un avis sur l’innocuité de Yaz et de Yasmin, confirmant que les risques de thrombose

Au Canada, la firme d'avocats ontarienne Siskinds a déposé une demande de recours collectif contre le laboratoire Bayer pour les pilules de 3e génération Yaz et Yasmin. Une décision du tribunal est attendue dans les prochains mois.

8

réalise l’espoir

veineuse étaient de 1,5 à 3 fois plus élevés qu’avec d'autres contraceptifs oraux. Concrètement, le risque de thrombose veineuse chez les femmes prenant la pilule est rare, mais potentiellement grave. Selon L'Agence européenne du médicament (EMA), si l’on traduit ces informations en risque absolu, sur une année, une thrombose veineuse est attendue chez : • 0,5 à 1 femme pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules ; • 2 femmes pour 10 000 utilisatrices de pilules 2e génération ; • 3 à 4 femmes pour 10 000 utilisatrices de pilules 3e ou 4e génération. En comparaison, le risque de thrombose veineuse est de 6 cas pour 10 000 femmes au cours de la grossesse. Le réel danger aujourd’hui serait le vent de panique en lui-même, poussant les femmes à arrêter leur traitement et augmentant ainsi le risque de grossesse non désirée et d’avortement.

Émilie Bonnefous

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page9

Humains de laboratoire Il peut s’écouler 20 ans avant qu’un médicament atterrisse sur les tablettes des pharmacies. Entre les recherches en laboratoire et la mise en marché, une étape est primordiale : celle des études cliniques. « Numéro 19 » appelle doucement l’infirmière. Une jeune femme se lève et quitte la pièce commune pour se diriger vers la salle de prélèvement. Elle s’assied et tend son avant-bras à une infirmière. Deux heures plus tôt, la patiente a ingéré un médicament qui doit apaiser les nausées chez les femmes enceintes. La scène ne se passe pas dans un hôpital, et la patiente n’est ni enceinte, ni malade. En réalité, elle teste un médicament dans le cadre d’une étude clinique.

que « le devoir du médecin est de promouvoir et de sauvegarder la santé des patients, y compris celles des personnes impliquées dans la recherche médicale ». D’ailleurs, chez InVentiv Health, chaque étude clinique en cours est confiée à un médecin responsable. Ce dernier doit demeurer disponible 24 h/ 24 en cas de malaise des participants. Cela dit, les études sont très encadrées par Santé Canada, et de telles cliniques sont dotées d’équipements de pointe. D’ailleurs, un ancien technicien clinique chez PharmaNet/i3 affirme que le centre possède tout l’attirail de réanimation en cas de problème, du défibrillateur à l’adrénaline en injection. En contrepartie, l’idée de tester des médicaments peut faire peur à certains.

richissimes compagnies ne font pas que créer une demande, elles y répondent. « Ce que la société véhicule comme message, c’est que notre corps est devenu une menace pour nous-mêmes, et peut nous trahir à tout moment », fait remarquer le chargé de cours. Il ajoute que désormais, l’être humain désire vivre le plus confortablement possible et tend ainsi à traquer le moindre défaut de son corps. « Aider le monde. Vous aider », telle est la raison évoquée sur le site internet d’InVentiv Health pour encourager les gens à participer aux études cliniques. Mais quelles sont les réelles intentions des participants ? Dans un document rédigé par une équipe de recherche de l’Université de Sydney, les participants

Les études cliniques se définissent comme des expériences menées sur des volontaires dans le but de tester de nouveaux traitements médicaux. Les compensations financières qui en résultent sont alléchantes, et leurs publicités se font de plus en plus nombreuses. Pourquoi un tel boom ? « Maintenant, les médicaments sont de plus en plus efficaces, mais aussi de plus en plus dangereux si mal utilisés », avance la pharmacienne Anne-Marie FragassoMarquis. À Québec, la clinique InVentiv Health (mieux connue sous le nom de PharmaNet/i3 et Anapharm avant 2007) fait figure de proue dans le domaine. Le centre n’entreprend que des études cliniques en phase I, dont le but est de constater les effets secondaires qu’un médicament peut entraîner, en administrant des petites doses aux volontaires. Ainsi, afin d’obtenir les résultats les plus concluants possible, les candidats doivent former un échantillon très homogène et détenir une santé de fer. Même si elles semblent de plus en plus présentes, les études cliniques ne datent pas d’hier. En fait, la Déclaration d’Helsinki, adoptée en 1964, régit les principes éthiques universels qui les entourent. Par exemple, l’article 3 stipule

Mars 2013

Photo : Archives Web

Qu’est-ce qu’une étude clinique ?

Selon Mme Fragasso-Marquis, la dose administrée est trop faible et la durée de la prise du médicament est trop courte pour entraîner une dépendance ou de graves malaises. Les effets secondaires les plus récurrents sont les maux de tête, les étourdissements, les nausées et les vomissements. Quoi qu’il en soit, même si le danger s’avère presque nul, un formulaire de consentement doit être signé par les participants au début du processus. On leur explique bien tous les effets potentiels auxquels ils s’exposent, y compris la mort.

Un miroir de notre société Pour l’enseignant du cours Sociologie de la santé donné à l’Université Laval, Pierre Fraser, les études cliniques ne sont en fait qu’un véhicule de transmission qui permet aux compagnies pharmaceutiques d’agrandir leur marché. Ces

réalise l’espoir

sont notamment motivés par le désir d’aider leur prochain, de contribuer aux avancées médicales et scientifiques, et, surtout, par la récompense financière qui les accompagne. Dans certains cas, des gens se présentent à des études dont le médicament testé pourrait éventuellement guérir leur maladie, mais risquent d’être refusés lors de la phase I en raison de leur santé imparfaite. Lorsqu’on lui demande s’il se porterait volontaire pour une étude clinique, Pierre Fraser émet un ¨ non ¨ catégorique. Sans juger ceux qui y participent, il avoue que « plus il s’éloigne du cabinet du médecin, mieux il se porte ». Selon ce dernier, la médecine tend à être iatrogénique, c’està-dire que le bien que le médecin veut faire à son patient risque en fait de lui faire encore plus de mal.

Marie-Michèle Genest 9


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page10

Le nouveau buzz : les médicaments

Photo : Archives Web

De plus en plus, les médicaments sont utilisés de manière récréative. Vendus nettement plus chers sur le marché noir qu'en pharmacie, ils représentent tout de même un moyen abordable de buzzer dont les toxicomanes profitent en toute légalité.

Une autre utilisation serait aussi celle faite par certains étudiants et travailleurs qui consomment des médicaments stimulants sans ordonnance pour améliorer leur performance. Malgré que le problème soit bien connu aux États-Unis, il existe peu d’études sur le sujet au Canada. Christine Thoër, chercheuse au Centre de recherche sur la communication et la santé de l’Université du Québec à Montréal, a réalisé une étude qualitative pour connaître les habitudes de consommation de médicaments d’étudiants et de travailleurs québécois âgés de 18 et 25 ans. « On a fait une étude auprès d’une cinquantaine de jeunes et parmi eux, il y en avait certains qui consommaient des médicaments à des fins d’amélioration de la performance, et à peu près la moitié qui consommaient à des fins récréatives ». La facilité de se procurer des médicaments rend ce type de consommation très attrayant comparativement aux drogues. À ce sujet la Dre Marie-Ève Morin, spécialiste en toxicomanie, explique que « la première raison c’est que c’est pur, donc les gens sont sûrs que ce n’est pas mélangé avec pleins de cochonneries. L’autre raison, c’est que souvent sur le marché noir les médicaments coûtent moins cher que la drogue ». De plus, certains médicaments ont les mêmes effets que les drogues. Par exemple sur la rue, les antidouleurs tels que le Dilaudid et l'OxyContin peuvent rempla-

10

cer l'héroïne et coûtent 2 à 4 fois moins cher. Les autres médicaments que l’on retrouve sur le marché noir sont les benzodiazépines, dont les effets sont similaires à l'alcool puisque ce sont des tranquillisants comme le Rivotril et le Valium.

Faciles d’accès Il est extrêmement facile de se procurer des médicaments sur le marché noir, explique la Dre Marie-Ève Morin : « Il y a des gens qui vont voir leur médecin et qui vont s’en faire prescrire pour les revendre après, certains vont voler des tablettes de prescriptions pour en faire des fausses et d’autres vont commander des médicaments via l’Internet. Certains vont même jusqu’à voler dans les pharmacies ». Mme Thoër souligne que certaines personnes vendent les prescriptions qu’ils ont reçues du médecin à des connaissances. Cette manière de faire permet aux toxicomanes d’acheter leurs médicaments à des gens en qui ils ont confiance. Ce commerce est très lucratif comparativement à la vente de drogue. Par exemple, l’antidouleur Dilaudid (huit milligrammes) est vendu 0,70 $ l’unité à la pharmacie et revendu 10,00 $ sur la rue.

Une question de sécurité Mme Thoër explique que les toxicomanes ont tendance à se sentir plus en sécurité en consommant des médicaments plutôt que de la drogue. « Ils se disent que ce sont des produits qui ont été testés, qui ont passé à travers des essais cliniques. Pour ceux qui les consommaient à des fins récréatives, il y avait aussi le fait que ce n’était pas illégal de se retrouver en possession de médicaments ». Pourtant les risques de surdose avec des médicaments sont aussi probables qu’avec des drogues, selon la Dre Morin : « Parfois, ils sont même plus dangereux puisqu’ils sont plus purs ». Une dépendance aux médicaments est aussi très

réalise l’espoir

souvent développée chez les toxicomanes. Lors de son étude, Mme Thoër a relevé que certains jeunes expérimentaient leur premier buzz avec les médicaments, notamment après un accident ou suite au retrait d’une dent de sagesse, par exemple. « On leur donnait du Tylenol avec de la codéine ou du Vicodin, quelque chose qui leur donnait une sensation de buzz. Puis, ils augmentaient, ils jouaient un petit peu avec les quantités. Ensuite, ils en parlaient avec leurs amis. Finalement, ils en prenaient plus ». D'ailleurs, plusieurs blogues sur le sujet existent. Les gens vont souvent chercher des informations en ligne pour savoir quels mélanges il faut faire, qu’est-ce qu’ils peuvent trouver dans leur pharmacie qui pourrait faire l’affaire, ou à quel endroit acheter certains médicaments en vente libre et qui peuvent créer un buzz, comme du sirop contre la toux. Ce phénomène très important est pourtant méconnu des médecins, toujours selon la Dre Morin, laquelle offre par ailleurs la conférence Quand docteur rime avec pusher sur le sujet. Pour elle, les prescriptions électroniques qui apparaîtront d’ici quelques années pourraient être une solution à ce problème.

Chloé Patry-Robitaille La stabilisation, ou la baisse de l’usage d’héroïne et de cocaïne, observée dans les principales régions de consommation est contrebalancée par la consommation accrue de drogues de synthèse et de médicaments délivrés sur ordonnance. Il semblerait que l’usage non médical de ces derniers constitue un problème de santé de plus en plus grave dans un certain nombre de pays développés et en développement. Source : Rapport mondial sur les drogues, édition 2012, Office des Nations-Unis contre la drogue et le crime (UNODC).

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page11

Le « naturel » en gélules En marge de la médecine traditionnelle, les produits naturels séduisent de plus en plus les consommateurs, attirés par une nouvelle manière de traiter les petits et gros bobos. Cependant, on ne s’improvise pas naturopathe, car malgré l’aura positive qui les entoure, les produits naturels ne sont pas que bénéfiques.

médecin, un naturopathe ou un pharmacien. Selon Santé Canada, 12 % des Canadiens ont déjà expérimenté des effets secondaires à la suite de la prise d’un produit naturel en vente libre.

Photo : Archives Web

Selon Santé Canada, plus de 70 % des Canadiens ont déjà consommé des produits naturels. Le qualificatif est attrayant, en droite lignée avec une vague de consommateurs attirés par un retour aux sources, que ce soit dans l’alimentation, dans les produits ménagers, ou encore dans les produits de soins. La vague a inspiré ce que l’on peut qualifier de « marketing vert » ou de « marketing naturel », une tendance qui se reflète également en pharmacie par une offre de produits naturels de plus en plus importante. Il ne faut toutefois pas trop s’enthousiasmer. « La croyance populaire est qu’un produit naturel, en étant naturel, ne peut avoir d’effets secondaires, alors que la réalité est tout autre », indique M. Simon Wong, pharmacien au Jean Coutu de L’Ancienne-Lorette.

À l’instar des médicaments, les produits contenus sous l’appellation « naturels » doivent être homologués par Santé Canada. Afin de voir si un produit est homologué, il suffit d’observer sur l’emballage une indication « NPN » suivie d’une série de chiffres. Ceci garantit que l’ingrédient actif est passé par les tests nécessaires pour vérifier son efficacité, et qu’il a été traité et emballé de manière sécuritaire. De plus, l’homologation certifie que la concentration d’ingrédients permet d’obtenir des résultats, et qu’il correspond à sa prétention « naturelle ».

Le risque le plus important est Au Canada, la règlementation celui d’une interaction entre le exige que tous les fabricants de produit et un médicament. « Le produits dits naturels doivent meilleur cas pour illustrer cela est demander leur homologation le millepertuis [utilisé pour dimiauprès de Santé Canada. Cepennuer les symptômes dépressifs], *Hypericum perforatum* ou millepertuis perforé dant, les produits que l’on qui diminue l’effet du contraceptif oral », explique M. Wong. Le millepertuis n’est pas un cas retrouve en pharmacie ne sont pas tous homologués, malgré la isolé concernant les risques d’interactions; le pamplemousse règlementation, tout comme les produits achetés sur Internet ou peut augmenter la toxicité d’un médicament dans le sang. Quant à l’étranger. La liste des produits homologués est disponible sur au ginseng, il agit sur le système nerveux des patients consom- le Web, à l’adresse www.hc-sc.gc.ca. mant des antipsychotiques. Malgré leur aspect inoffensif, les produits naturels doivent être abordés avec une certaine vigilance, ce qui ne veut toutefois pas Par ailleurs, l’interaction n’est pas le seul critère auquel il faut dire qu’ils sont inefficaces. Leur utilisation doit toutefois se porter attention, prévient pour sa part Céline Béliveau ; naturopathe. « On n’ajoute pas un produit qui fait le même traitement faire en toute connaissance de cause. qu’un médicament », informe Mme Béliveau. « Un produit qui éclaircit le sang ne devrait pas être pris avec le Coumadin, par Gabrielle Thibault-Delorme exemple », ajoute-t-elle. Selon cette dernière, « il y a trop de produits en vente libre » et beaucoup de gens font l’erreur de s’autodiagnostiquer un produit naturel ». Elle recommande d’ailleurs de faire un bilan de santé avant de consulter un naturopathe, qui travaillera alors en complémentarité avec le diagnostic du médecin pour éviter tout effet indésirable. De plus, étant donné qu’un produit naturel peut s’accompagner d’effets secondaires, il est alors plus facile de renseigner les gens s’ils demandent conseil à un

Mars 2013

réalise l’espoir

11


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page12

Photo : Rémy Paulin-Twahirwha

COMMENT SOIGNE-T-ON UN POISSON ?

Kà « poisson » est une étudiante en biotechnologie à l'Université ouverte de Hanoi. Née en 1993 à Hanoi, Kà explique l’origine de ce surnom par sa chevelure de jais. Lorsqu’elle était enfant, ses amis trouvaient que la courbe que formaient ses cheveux rappelait la queue d’un poisson. Ce surnom ne l’a jamais quitté. D’ailleurs, peu de personnes l’appellent par son véritable prénom. C’est que ce surnom est à l’image de ce pays. Il a quelque chose de lyrique, de mystérieux tout en regorgeant de légendes et de traditions. Ses rues, par exemple, portent justement la marque des ancêtres : l’allée des Sandales (Hai Tuong), celle des Teinturiers (Hang Dao) ou encore l’allée des Herbes médicinales (Thuoc Bac). J’avais donné rendez-vous à Kà sur cette allée. Parmi les scooters zigzaguant ci et là, quelques vendeuses ambulantes, chargées de paniers de fruits, tentent de traverser. Nous avions rendez-vous au croisement de Thuoc Bac et de Lan Ông. Le choix de cette intersection n’est d’ailleurs pas anodin. Hai Thuong Lan Ông (1720-1792), célèbre médecin vietnamien, considéré comme

12

l’un des pères fondateurs de la médecine traditionnelle vietnamienne, est l’auteur d’une encyclopédie médicale de 66 volumes compilant les plantes, herbes et autres remèdes couramment utilisés par les Vietnamiens du XVIIIe siècle. Kà m'invite à la suivre sur Lan Ông. L'air est saturé du parfum des herbes et des plantes qui sont exposées à l'entrée des différentes échoppes. « Quand j’étais jeune, j'avais souvent des problèmes de digestion. Je vomissais tout ce que je mangeais, ce qui faisait en sorte que j'étais sous-alimentée en plus d’avoir un retard de croissance. Finalement, ma mère m’a donné des herbes appelées thuốc cam qu'on mélange à l'eau de riz. Après trois semaines, j'ai retrouvé l'appétit et arrêté de vomir », se rappelle Kà, en évitant de justesse un motocycliste. La rue Lan Ông est bondée de monde en cette fin d'après-midi. C'est que, tout comme la mère de Kà, plusieurs Vietnamiens préfèrent encore ce type de médecine à la médecine occidentale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 80 % de la popula-

réalise l’espoir

tion asiatique et africaine ont recours à la médecine traditionnelle. Environ 60 % des Vietnamiens y achèteraient couramment des herbes, des plantes ou des organes d’animaux pour des raisons thérapeutiques. Or, une enquête de l’OMS publiée en 2003 révèle qu’entre 84 et 90 pays n’ont pas de politique nationale, de lois ou de réglementation régissant la production et la vente de cette pharmacopée. Fort heureusement, la république socialiste fait partie des 32 à 38 % des pays réglementant la médecine dite parallèle. Ainsi, en 1957, un département de la médecine traditionnelle fut mis en place au cœur du ministère de la Santé. Deux instituts, l’Institut vietnamien de la Médecine Traditionnelle et l’Institut de la Médecine Traditionnelle de Ho Chi Minh se consacrent également à cette science millénaire. Science ? C’est ainsi que la qualifie Minh (nom fictif), propriétaire d’une herboristerie sur Lan Ông. Comme beaucoup d’autres, il a hérité de ce commerce qui, progressivement, est devenu son gagnepain. « Mon père possédait cette pharmacie. C’est lui qui m’a initié à cette

Mars 2013


Photo : Rémy Paulin-Twahirwha

Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page13

Photo: Mr. Minh et Rémy.

science. Cela fait près de 20 ans que j’exerce ce métier », nous dit-il. Alors que de nombreux sacs d’herbes sont exposés à l’entrée du magasin, le gros de sa marchandise se retrouve dans des armoires vitrées placées des deux côtés du commerce. Étant donné la taille de ce dernier, l’espace vient à manquer. C’est pourquoi Minh attend généralement ses clients à l’extérieur, assis sur son tabouret, une cigarette à la main . « Ce sont en grande majorité des parents qui viennent chercher des médicaments pour leurs enfants ou des personnes âgées », précise l’herboriste. Il ajoute qu’étant donné le prix des médicaments, sa principale clientèle est issue de la classe moyenne. « Les gens me consultent pour diverses raisons, mais dans la plupart des cas c’est pour des problèmes digestifs, des maladies de la peau ou des cheveux. Les problèmes d’ordre sexuel sont aussi un secteur important de ce marché. » Le commerçant explique qu’il parcourt lui-même le pays à la recherche des meilleurs produits.

Il demeure toutefois flou quand il s’agit de nous dire sur quels critères il se base pour les sélectionner. Une fois seul, Kà nous met en garde. « Malgré les lois et les politiques du gouvernement, il existe encore beaucoup de faux remèdes en circulation. Il faut donc se montrer prudent ». Récemment, le gouvernement vietnamien a indiqué vouloir continuer à soutenir la médecine traditionnelle en la combinant à la médecine moderne. Ainsi, environ 94 % des hôpitaux vietnamiens possèdent un département de médecine traditionnelle. De plus, plusieurs universités offrent des programmes d’étude dans ce domaine. Alors qu’en Occident, nombre de médecins hésitent encore à utiliser ce type de pharmacopée, la formation de la majorité des médecins vietnamiens inclut un volet sur la médecine traditionnelle. La formation de Kà comprend également des cours sur la médecine traditionnelle, notamment dans le domaine des vaccins et des antibiotiques. « J’ai vite réalisé qu’il y a un danger important. Les malades ont souvent le désir de guérir le plus rapidement possible. Ce faisant, ils utilisent des médicaments conventionnels en association avec des herbes ou des plantes, ce qui amène un risque d’interaction ». À la fin de notre rencontre, Kà tient à nous convaincre, peut-être bien malgré elle, que la médecine traditionnelle vietnamienne fonctionne. « Dans plusieurs cas, elle est meilleure que la médecine occidentale ».

Photo : Rémy Paulin-Twahirwha

C’est donc ainsi qu’on soigne un poisson.

Mars 2013

Rémy-Paulin Twahirwa en direct du Vietnam

réalise l’espoir

13


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page14

Menace bactérienne

L’augmentation de la résistance aux antibiotiques s’explique par la grande capacité d’adaptation des bactéries. En fait, en présence d’un agent antimicrobien, seuls les microorganismes qui y sont résistants survivent. C’est logique. Par contre, une bactérie initialement sensible à un antibiotique donné peut faire l’acquisition d’un gène de résistance, par mutation dans son code génétique ou par obtention de gènes d’autres microorganismes. L’utilisation abondante, voire excessive, d’antibiotiques favorise la survie et la propagation dans l’environnement de bactéries hyper résistantes, appelées superbactéries.

Inquiétude grandissante « Les maladies infectieuses constituaient la principale cause de mortalité […] avant la découverte et l’utilisation des antimicrobiens », lit-on sur le site Internet de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Lors d’un discours prononcé au Danemark en mars 2012, Dre Margaret Chan, directrice générale de l’OMS a affirmé : « Selon certains experts, nous sommes en train de revenir à l’époque d’avant les antibiotiques ». Elle a d’ailleurs ajouté que « pour les patients infectés par un agent pathogène résistant […] la mortalité augmentait d’environ 50 % ». L’utilisation excessive d’antibiotiques n’est pas que dommageable pour la santé des individus. Elle coûte aussi très cher. « 14

La résistance aux antimicrobiens multiplie au moins par deux les coûts du traitement d’une infection bactérienne, en plus d’entraîner des coûts annuels directs et indirects de l’ordre de 40 à 52 millions de dollars en soins de santé au Canada », estime le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA).

toire. Ça favorise une utilisation judicieuse », soutient Dre Nadeau. Malgré cette législation, le Canada destine 80 % de ses antibiotiques aux animaux. « Le fait que l’on utilise, à l’échelle mondiale, de plus grandes quantités d’antibiotiques pour des animaux en bonne santé que pour soigner les êtres humains malades ne laisse pas d’inquiéter », dénonce d’ailleurs Dr Chan de l’OMS.

Prescriptions : manquantes ou inexactes

Réponses concrètes Le MAPAQ compte mettre sur pied un programme de monitorage des quantités d’antibiotiques utilisés sur les animaux, autant d’élevage que de compagnie. « On souhaite déposer un projet d’ici la fin de l’année financière », assure d’ailleurs Marie Nadeau.

Les deux tiers des antibiotiques utilisés à l’échelle mondiale sont vendus sans prescription. Au Québec par exemple, on reproche à certains médecins de famille de prescrire un antimicrobien donné sans connaître la nature de l’infection, comme l’explique Pierre-Alexandre Leblanc,

Photo: Archives Web

Chacun d’entre nous, ou presque, a déjà eu recours à un antibiotique pour traiter une infection. Depuis que cette mesure médicale a été implantée, il y a plus de 80 ans, les antibiotiques livrent un combat sans merci aux bactéries qui sont dès lors forcées de se transformer pour survivre. La résistance de ces microorganismes aux antibiotiques est même devenue une grave menace mondiale, aussi sérieuse que la menace terroriste, selon Dre Sally Davies, médecin hygiéniste en chef au Royaume-Uni.

étudiant en médecine à l’Université Laval. L’antibiotique utilisé dans ce genre de cas est habituellement à large spectre, c’est-à-dire qu’il agit sur une population bactérienne très vaste et variée. Pour Valérie Bibeau-Morin, pharmacienne de Québec, « c’est l’équivalent de tuer une mouche avec un bazooka ».

Une alimentation dangereuse Par ailleurs, les antibiotiques sont donnés massivement aux animaux d’élevage « pour des utilisations préventives, curatives et comme facteur de croissance », explique Marie Nadeau, médecin vétérinaire et microbiologiste au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces antibiotiques, lorsque distribués aux animaux, favorisent l’acquisition d’une résistance chez les bactéries qui s’y développent. En s’alimentant de ces animaux, les humains peuvent ainsi être contaminés par ces microorganismes devenus résistants.

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a quant à lui déposé en juin 2012 une Fiche informative sur la résistance bactérienne, destinée aux professionnels de la santé. L’objectif était d’établir des lignes directrices de conduite afin d’éviter l’utilisation abondante et superflue des agents antimicrobiens au Québec. Bien qu’il faille effectuer une surveillance auprès des professionnels de la santé, la mobilisation devra être généralisée pour réussir à restreindre le nombre de superbactéries, selon Valérie BibeauMorin. « L’éducation de la population à ce sujet reste à faire », confirme-t-elle. Selon elle, chaque individu devrait se demander s’il est vraiment nécessaire d’utiliser un antibiotique pour guérir une infection dont il est victime. Les antibiotiques ne sont pas non plus un remède miracle, on doit s’en souvenir.

Camille Bélanger-Vincent

Le Québec est la seule province qui oblige la prescription vétérinaire afin de pouvoir administrer des antibiotiques aux animaux. « C’est un encadrement obligaréalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page15

Petite histoire de médicaments Robert Maltais Que ferions-nous, pauvres êtres humains que nous sommes, sans les tonnes de médicaments que nous ingurgitons d’une année à l’autre pour nous maintenir en vie ? En tout les cas, il y a fort à parier qu’il y aurait moins de centenaires parmi nous, sans le support des médicaments.

Leurs bénéfices n’ont eu de cesse de s’accroître, et ce, malgré et à travers les récessions économiques que nous avons connues au cours du dernier siècle. Alors que la population s’appauvrissait collectivement pendant ces crises économiques, les profits de l’industrie pharmaceutique ne cessaient d’augmenter.

Une petite pilule par-ci, une petite pilule par-là, c’est le chant paradisiaque des médicaments sensés soigner tous les bobos de l’humanité, tout en engraissant les coffres des entreprises pharmaceutiques.

Comme quoi s’occuper de la santé des autres c’est payant, et pas seulement pour les médecins. Pour avoir une meilleure idée de la prescription de médicaments, répondons à la simple équation suivante : une visite chez le médecin égale combien de pilules en moyenne ?

La pharmacie d’aujourd’hui est le supermarché d’une gamme étendue de remèdes, d’onguents et de produits fabriqués pour donner l’illusion d’une santé éternelle. L’illusion de l’immortalité.

Quand le remède devient drogue

Que ne trouve-t-on pas de nos jours dans une pharmacie ? « Même des amis », affirme la publicité ! On ne peut contester le fait que les médicaments ont un rôle indispensable et vital à jouer auprès des grands malades, des accidentés, des personnes âgées en perte d’autonomie et des mourants. Les médicaments contribuent à la guérison des uns et à atténuer la souffrance des autres. C’est ni plus ni moins le prix de notre condition mortelle. Face à la maladie grave, surtout celle qui frappe des enfants, notre compassion est sans borne. Que ne ferions-nous pas pour les sauver, pour nous assurer qu’ils aient les meilleurs soins ? En pareil cas, les médicaments n’ont alors pas de prix. Une nouvelle maladie apparaît à peine, qu’un nouveau remède fait surface dans le marché pharmaceutique. Les laboratoires chimiques s’ingénient jour et nuit à créer des remèdes miracles pour toutes les plaies de l’humanité. C’est en contribuant à nous soigner si généreusement que les industriels pharmaceutiques ont amassé de colossales fortunes, qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars.

Les médicaments font tellement partie de notre quotidien que nous en surconsommons un nombre incalculable, au point de nous rendre réellement malades. Ce sont les bonbons de nos angoisses. De notre refus de vieillir et de notre angoisse de vivre. Nous nous cramponnons à toute forme d’analgésique, de l’aspirine à une variété croissante de remèdes de plus en plus puissants, comme à des bouées de sauvetage.

Mais que faisons-nous là de nos corps et de nos vies ? Le mal de vivre est-il si intense que nous nous consumons artificiellement à travers les drogues douces des médicaments ? Car il s’agit bel et bien de drogues qui endorment, anesthésient pas seulement nos malaises et nos esprits, mais la condition humaine tout entière. À l’apparition du moindre petit symptôme de maladie, nous nous précipitons au pas de course chez le pharmacien du coin, comme s’il s’agissait d’un dépanneur ou d’une épicerie. Eh bien oui, il est pathétique de constater que le magasinage s’étend même au domaine de la santé. Ce bien si cher à notre longévité. Je nous souhaite à tous un prompt rétablissement.

L’Archipel d’Entraide Tient à souligner le 50e anniversaire de l’Association canadienne pour la santé mentale Filiale de Québec

Mars 2013

ic l é F

! s n itatio

réalise l’espoir

e

50

15


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page16

Médicaments génériques et médicaments d’origine : quelle différence ? « Désirez-vous le médicament générique ? » est une question familière qu'on entend lors de l’achat de ses médicaments en pharmacie. Mais quelle est la véritable différence entre les médicaments génériques d’ordonnance et ceux d’origine d’ordonnance ? Le magazine La Quête s’est penché sur la question. La principale différence repose essentiellement sur le prix, précise d’emblée Daniel Charron, directeur-Québec de l’Association canadienne du médicament générique (ACMG). « Actuellement au Canada, la plupart des médicaments génériques se vendent environ quatre fois moins cher que leur équivalent d’origine », explique-t-il.

Une efficacité moindre ? En ce qui concerne l’efficacité des médicaments génériques, leurs effets pharmacologiques demeurent les mêmes car Santé Canada a la responsabilité d’approuver ce qu’on appelle en pharmacologie la « bioéquivalence », poursuit M. Charron. En mesurant la bioéquivalence, le Ministère vérifie que les médicaments génériques possèdent les mêmes propriétés et effets sur le corps humain que son homologue d’origine.

générique apparaît sur le marché, sauf pour de rares exceptions », précise-t-il.

rique génère près de 12 000 emplois, dont 4 000 au Québec », illustre-t-il.

Fin de la « règle des 15 ans »

Il tient également à préciser que 40 % de la production est principalement exportée aux États-Unis et en Europe. « Le Canada est reconnu mondialement pour fabriquer des médicaments génériques de haute qualité, car les standards de Santé Canada sont parmi les plus élevés au monde ».

Maintenant que l’abolition de la « règle des 15 ans » est entrée en vigueur en janvier dernier, M. Charron s’attend à ce que le taux d’utilisation des médicaments génériques au Québec rattrape celui des autres provinces canadiennes. Cette règle assurait aux médicaments brevetés 15 ans d’exclusivité avant de permettre la vente d’un équivalent générique, représentant deux ou trois ans de plus que dans les autres provinces. « C’est une bonne nouvelle, car le Québec se privait d’économies importantes », affirme-t-il. Rappelons que cette mesure prévue par le budget du ministre des Finances, Nicolas Marceau, permettra d’économiser près de 175 millions de dollars par an.

Autrement dit, Santé Canada s’assure de leur qualité, leur efficacité et leur innocuité avant d’autoriser leur commercialisation, en respectant des normes scientifiques strictes, qui sont les mêmes que pour les médicaments d’origine. M. Charron indique toutefois que ce sont les provinces qui fixent les prix des médicaments génériques, puisqu’elles ont la charge du régime d’assurance-médicaments. On retrouve d’ailleurs dans les médicaments génériques les mêmes ingrédients actifs à doses équivalentes que ceux d’origine. « Ce qui peut varier, ce sont les autres ingrédients non médicinaux qui n’ont pas d’effet sur le corps humain », distingue-t-il. Est-ce que tous les médicaments d’origine possèdent leur équivalent générique? Non, répond le spécialiste. « Il y a des médicaments encore sous la protection de brevets. Normalement, une fois que le médicament perd sa protection, un

16

Et les pénuries de médicaments d’ordonnance ? En insistant tout d’abord sur la complexité du phénomène, M. Charron affirme que les pénuries de médicaments d’ordonnance se vivent partout dans le monde. « C’est un phénomène mondial. La difficulté première est celle d’approvisionnement de la matière première nécessaire à la fabrication de son produit, ce qui rejoint l’ensemble des joueurs », clarifie-t-il.

Photo: Archives Web

En outre, le directeur soulève aussi que l’ajout de nouvelles règles plus contraignantes entourant la production de médicaments en usine pharmaceutique contribue à accentuer ces pénuries.

Mais, de manière générale, le directeur affirme que le Canada affiche un retard en ce qui concerne l’utilisation de médicaments génériques. Selon lui, 60 % des ordonnances sont remplies par de tels médicaments comparativement à près de 80 % aux États-Unis, ce qui constitue « beaucoup d’économies perdues pour les Canadiens ». M. Charron souligne aussi que la plupart des médicaments commercialisés sont produits ici même. « En termes d’emplois, l’industrie du médicament géné-

réalise l’espoir

Par contre, M. Charron mentionne que l’ensemble des intervenants canadiens concernés s’est mobilisé dernièrement pour atténuer les effets négatifs de ces ruptures d’approvisionnement pour les citoyens, notamment en mettant en place des mesures favorisant une meilleure gestion. « Des sites internet dans les deux langues officielles ont été créés afin de mettre en ligne l’information concernant les ruptures, dont le nom des produits et la date prévue de reprise d’approvisionnement, en plus de proposer un médicament alternatif », cite-t-il pour exemple.

Mélyssa Turgeon

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page17

Nouvelles activités professionnelles des pharmaciens

Six nouvelles activités s’ajouteront aux tâches des pharmaciens. Dorénavant, ils pourront: • prolonger les ordonnances afin de prévenir une interruption de traitement jusqu’au rendez-vous médical. • faire des interventions mineures dites de préventions, telles que la prescription de médicaments de voyage pour prévenir la tourista et la malaria. • procéder à des ajustements au niveau de la forme, de la dose ou du moment de la prise, dans le but d’améliorer la sécurité ou l’efficacité du traitement. Ensuite, le médecin traitant est mis au courant des prescriptions faites par le pharmacien. Selon la nature de l’intervention, le médecin est contacté avant ou après. Ce faisant, les pharmaciens pourront : • remplacer un médicament par un autre, lorsque le médicament prescrit n’est pas ou plus disponible. • demander des analyses de laboratoires pour s’assurer de l’efficacité et de la sécurité des médicaments prescrits. • Finalement, administrer un médicament, incluant l’administration par injection, afin de s’assurer qu’un patient comprenne et puisse par la suite s’administrer le médicament de manière appropriée, précise Diane Lamarre.

Photo: Archives Web

La loi 41 votée il y a un an, entrera en vigueur en 2014. Cette dernière permettra aux pharmaciens de prescrire certains médicaments. « Cette loi est une des solutions pour faciliter l’accès au système de la santé pour un grand nombre de patients », souligne Diane Lamarre, présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec. Quels seront les grands changements pour les patients, mais également pour les médecins et les pharmaciens ? Deux grands objectifs découlent de ces six nouvelles activités. Tout d’abord, « celui d’appuyer un meilleur accès au système de la santé, particulièrement en première ligne de soins », explique Mme Lamarre. L’autre est de permettre au pharmacien d’effectuer une surveillance plus efficace des médicaments utilisés par ses patients. « Cela lui permettra de procéder à certains ajustements dans les médicaments prescrits afin de s’assurer que la thérapie prescrite soit la plus sécuritaire et efficace possible », poursuit-elle. Selon Jean-Bernard Trudeau, Secrétaire adjoint au Collège des médecins du Québec, cette loi a surtout des avantages. Il n’y aurait pas d’inconvénients, mais plutôt des défis de communication. Les changements dans le système de la santé vont se faire en équipe, les médecins avec les pharmaciens. « Leur but est de travailler en toute transparence et quand on donne l’exemple ça permet de faire évoluer les pratiques », ajoute-t-il. Il est important de bien communiquer et d’expliquer à la population les nouveaux services offerts, car les attentes des clients peuvent être plus grandes. Ce que les gens doivent retenir, c’est que le pharmacien ne peut pas poser de diagnostic, souligne M. Trudeau. L'implantation de ces nouvelles façons de faire demandera des ajustements et une période d'adaptation. Au bout du

compte cependant, « un des objectifs est d’épargner du temps à tous, autant aux patients qu’aux professionnels de la santé », précise Jean-Bernard Trudeau. Les nouvelles activités professionnelles des pharmaciens permettront aux médecins de sauver du temps. Ces derniers pourront alors accorder davantage d'attention à leur patient et prolonger leurs rencontres avec eux. Ils auront également la possibilité d'accepter de nouveaux patients, mentionne M. Trudeau. Un comité de vigie interordres a aussi été mis sur pied pour bien suivre l’implantation de cette récente loi, « pour s’assurer que les effets favorables souhaités soient au rendez-vous et pour éviter les dérapages », explique M. Trudeau. L’accent est mis sur la collaboration et la communication entre les médecins et les pharmaciens, spécifie Diane Lamarre. Par exemple, les sites Internet du Collège des médecins et de l’Ordre des pharmaciens publient la même foire aux questions sur la loi 41 pour informer les gens, souligne le secrétaire adjoint. Les pharmaciens sont favorables et motivés à accomplir ces nouvelles activités et ils ont les compétences pour le faire. Ils ont même déjà commencé les formations pour se préparer à leurs nouvelles tâches. Les nouveaux services devraient entrer en vigueur à la fin du printemps ou au début de l’été, indique Mme Lamarre.

France Lalande Mars 2013

réalise l’espoir

17


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page18

Douleurs et médicaments : une relation amour-haine Docteur, j’ai mal ! Selon une étude réalisée en 2006 par la Coalition Canadienne contre la douleur (CCD), 78 % des patients ayant pris part à ce sondage ont affirmé que la douleur leur inflige une grande souffrance physique. Pour ajouter à cet aspect, 48 % de ces patients ont précisé que leur famille ne parvient pas à comprendre l’intensité de la douleur dont ils souffrent la plupart du temps. Devant ce constat, sommesnous vraiment surpris de constater à quelle vitesse s’accroissent les ventes de médicaments de toutes sortes ? Les gens ne veulent pas souffrir. Point à la ligne.

Antidouleurs, analgésiques, anti-inflammatoires et cie Lorsque la douleur se pointe et ne veut plus nous quitter; qu’elle soit d’ordre physique ou psychologique, toute personne normalement constituée fera tout ce qui est en son pouvoir pour s’en débarrasser, ou du moins tenter d’en réduire les principaux symptômes. Se pose alors la question : comment ? Dépendamment du type de douleur ou de son intensité, certaines personnes se tourneront vers l’exercice, la relaxation, la visualisation, voire participeront à des séances d’hypnotisme, tandis que d’autres préféreront les « paradis artificiels » en buvant par exemple de l’alcool ou en faisant usage de drogues diverses. Toutefois, bon nombre de gens ne parviendront à soulager leur douleur que par l’utilisation de médicaments prescrits par leur médecin ou offerts en vente libre. Et ce n’est pas le choix qui manque. Parmi ceux-ci, l’on retrouve les antidouleurs (antalgiques et analgésiques) ; que l’Organisme mondial de la Santé (OMS) a divisés en 3 paliers : • palier 1 : généralement prescrits pour traiter les douleurs légères au niveau local, dont l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’ibuprofène. • palier 2 : agissent sur le système nerveux central et associés aux médicaments du palier 1 afin de maximiser leur efficacité. Sont entre autres inclus dans

18

ce groupe la codéine et le tramadol. Étant par ailleurs souvent des dérivés proches de la morphine (et donc de l’opium), ils sont prescrits pour les douleurs dites sévères ou modérées, ou qui n’ont pu être suffisamment soulagées par le biais de médicaments moins forts. • palier 3 : considérés plus puissants, les médicaments comme la morphine, la péthidine (Demerol), l’oxycodone (OxyContin) et les substances apparentées font notamment partie de ce groupe et sont destinés aux douleurs intenses. Il existe bien sûr d’autres médicaments conçus pour soulager la douleur, comme certains antidépresseurs (pour les douleurs neuropathiques), les neuroleptiques Tiapridal (pour les douleurs rebelles) ou les anxiolythiques benzodiazépine (comme relaxant musculaire), pour ne nommer que ceux-là.

Québec et Terre-Neuve-etLabrador : davantage de prescriptions Selon un rapport publié par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), il s’est vendu pour 31,1 milliards de médicaments au Canada en 2010, dont 26,1 milliards (ou 84 %) avec prescription, soit une hausse de 4,8 % par rapport à 2009. La bonne nouvelle, c’est que ce taux de croissance est à la baisse depuis 5 ans, si on le compare à celui compris entre les années 2000 et 2005, lequel atteignait alors 8,9 %, soit presque le double. Par ailleurs, il semblerait que 2 provinces remportent la palme en ce qui a trait à la prise de médicaments, soit le Québec avec un taux de croissance de 5,4 %, ainsi que Terre-Neuve-et-Labrador avec un taux de 6,2 %. Faut-il en déduire que les résidants de ces régions sont plus souffrants que les autres ? À ce titre, le directeur adjoint du Centre for Health Services and Policy Research de l’université de la Colombie-Britannique; Steve Morgan, mentionne que « le couplage des ensembles des données sur la santé et les produits pharmaceutiques à l’échelle du Canada contribuera grandement à répondre à cette question ». À suivre.

réalise l’espoir

La prescription non conforme de médicaments inquiète Bien que la plupart des médicaments soient prescrits de façon conforme, une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Université McGill semble indiquer que la prescription non conforme de médicaments par les médecins est une pratique répandue au Québec, bien que sa fréquence diminue selon la nature du médicament, le type de patient et l’attitude du médecin. Selon la description qu’en font les auteurs, la prescription non conforme des médicaments consiste à recourir à ces derniers pour des indications n’ayant pas été approuvées par les organismes de réglementation, tels que Santé Canada. Cette pratique, toujours selon l’étude, pourrait favoriser la survenue d’effets indésirables, mais évitables. Un exemple de problème pouvant résulter d’une prescription non conforme porte entre autres sur la tiagabine; un médicament contre l’épilepsie mais souvent administré pour soulager d’autres affections, comme la douleur, provoque par exemple des convulsions. Autre constatation : 26,3 % des prescriptions pour des indications non conformes visaient surtout les médicaments destinés au traitement d’affections touchant le système nerveux central, et 33 % du nombre total étaient des antidépresseurs.

Et pour 2013 ? Souhaitons-nous une année 2013 en santé, et surtout que celle-ci ne fasse pas partie des prochaines statistiques liées à un taux de croissance plus élevé en ce qui a trait à la prise de médicaments... mais qu’elle soit plutôt le résultat d’un taux à la baisse.

Nathalie Thériault

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page19

Et vivre dans la dignité ? Martine Corrivault

Celui qui croit qu’il faut trouver un médicament pour assurer une vie éternelle devrait demander aux personnes ayant célébré leur centième anniversaire si, dans l’état où elles se trouvent aujourd’hui, elles accepteraient de vivre un siècle de plus. Est-ce que l’homme rêve vraiment d’une survie sans fin ou cultive-t-il le désir de prolonger à volonté un bonheur furtif ? Depuis des siècles, les religions reposent sur cet espoir, espoir que même nos trafiquants de drogues exploitent ! Dans les conditions actuelles, les personnes centenaires ne trouvent plus leur existence excitante; le vieillissement érode chaque jour un peu plus cette autonomie qui permet à chacun de décider pour lui-même de ce qu’il a envie de faire et à quel moment. Dépendre des autres, assister impuissant à la prolongation de sa décrépitude, ça n’a rien de réjouissant : on y perd sa dignité. Quand on a passionnément aimé la vie, la curiosité de savoir ce qui va suivre ne suffit pas : on sait que le voyage est terminé. Les sociétés modernes parlent de « mourir dans la dignité » pour nous faire avaler leur impuissance à assurer à tous les ressources pour « vivre dans la dignité ». Le sens donné aux mots « mourir », « vivre » et « dignité » varie énormément. Si la science peut améliorer et prolonger la vie, jamais une pilule ou une petite granule n’est encore parvenue à empêcher la mort. Quand faire mourir est plus facile que faire vivre, on se rallie aux philosophes : la mort appartient au cycle de l’existence. En cherchant comment procéder pour que l’ultime départ se passe sans mal.

Tant qu’on a la santé, on cultive l’espoir de contrôler son existence et d’améliorer ce qui peut l’être. Pour ce qui est des enquêtes et études, les citoyens croient que les milliers de dollars qu’elles coûtent seraient plus utiles, si on les investissait directement dans la solution des problèmes ; « là où ça blesse ». Pour eux, les commissions spéciales permettent aux décideurs de gagner du temps, donnent l’illusion que ces derniers entendent les plaintes, et tiennent occupés les professionnels payés pour les faire. « Des dizaines de rapports dorment sur des tablettes, et l’autorité fait tout pour les oublier ». Les grandes consultations permettent aussi aux penseurs et aux individus d’avoir des réflexions, de faire des examens de conscience et d’effectuer un retour aux sources. Montaigne disait qu’on est toujours « au milieu, entre le naître et le mourir » et qu’on « s’empêche de vivre à trop s’occuper de sa mort ». Si l’on commence à mourir le jour de sa naissance, autant profiter de l’espace entre les deux avec les autres personnes qui occupent le même espace. Pourrait-on remplacer le concept « dignité » par la notion « respect », ce qui permettrait à la dignité d’être ? Digne, l’humain se croit supérieur aux autres créatures mais il fonctionne comme la moins évoluée d’entre elles. La loi dominante reste celle du plus fort, du plus riche, du plus puissant. Comme dirait Jean de La Fontaine : « Vaut mieux être riche et en santé que pauvre et malade ». Pour vivre et pour mourir !

Les Québécois ont eu droit à de grandes consultations sur « mourir dans la dignité », mais on y a surtout parlé de suicide et d’euthanasie. Déposé en janvier dernier, le rapport du comité de juristes sur l’aspect légal de la question constate la collision sociale entre raison et émotions. Et même quand il s’agit du respect de la volonté de chacun devant la mort et des soins qui l’entourent; comme si chaque intervenant croyait que se mêler du choix de fin de vie des autres lui évitera d’affronter sa propre réalité. « On meurt comme on a vécu », disait-on autrefois, en oubliant qu’un accident, une maladie ou un revers peut chambarder toutes les précautions et grands projets humains. À l’âge de toutes les certitudes et des communications instantanées, rien n’assure à personne le respect de ses dernières volontés, pas même les documents rédigés à cette fin. Parce qu’au dernier moment, il peut se trouver quelqu’un qui l’ignore ou n’est pas d’accord. Et ce quelqu’un peut décider d’en faire à sa tête après avoir culpabilisé tout l’entourage, à commencer par le personnel médical de l’urgence où aboutit le mourant. Alors chacun aspire plutôt à vivre dans la dignité avant sa dernière heure. Pas toujours facile, d’autant plus qu’aucune commission n’a encore trouvé la recette magique pour y arriver.

Mars 2013

réalise l’espoir

19


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page20

Les médicaments d'antan Juste pour le plaisir, les journalistes de La Quête ont concocté une petite liste de remèdes de grand-mère. À utiliser toutefois à vos risques et périls ;-)

Prévention de la grippe Un remède préventif contre la grippe : mélangez trois cuillères à café de mélasse avec une demicuillère à café de soufre sublimé, aussi appelé « fleur de soufre ». Tous les jours de l’hiver, avalez une cuillerée de ce mélange. Vous trouverez du soufre sublimé en vente libre dans les pharmacies.

Verrues plantaires

Photo: Archives Web

Afin de faire disparaître des verrues plantaires, nul besoin de passer par le douloureux traitement à l’azote liquide. Appliquez de la gouache rouge sur celles-ci, et les indésirables risquent de disparaître en peu de temps.

Problèmes respiratoires

Photo: Archives Web

Coupez des tranches d’oignon et réchauffez-les dans le four à micro-ondes. Insérez-les entre deux linges et déposez sur votre estomac avant de vous endormir.

Rhumatisme

Photo: Archives Web

Dissolvez 2 kg de gros sel dans un bain très chaud. Prenez un bain de sel deux fois par semaine.

20

réalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page21

Toux bronchique

Photo: Archives Web

Mélangez la moutarde sèche avec une quantité égale de farine ou de fécule de maïs (2 c. à café de chacune), afin d’éviter de brûler la peau. Ajoutez un peu d’eau pour faire une pâte molle, puis versez ce mélange sur un linge de coton. Appliquez le linge de coton sur la poitrine ou le haut du dos pendant 5 à 6 minutes, puis vérifiez l’état de la peau. Si elle est trop rouge, arrêtez le traitement. Sinon, maintenez la mouche en place pour 15 minutes supplémentaires afin de ressentir les effets bénéfiques. Surveillez régulièrement la couleur de la peau afin d’éviter les brûlures. Ne jamais mettre directement sur la peau. Voilà, vous êtes avisés !

Maux de gorge

Photo: Archives Web

Diluez 1 cuillère à soupe de peroxyde 3 % dans un verre d'eau tiède et utilisez comme gargarisme 4 à 5 fois par jour. Effet garanti !

Peau sèche Pour soigner les peaux déshydratées, le concombre est tout indiqué. Nettoyez et essuyez la moitié d'un concombre, puis coupez-le en rondelles. Appliquez ces dernières pendant 10 minutes sur le visage nettoyé et asséché. À faire tous les jours.

Mars 2013

réalise l’espoir

21


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page22

Sur vivre à Fukushima

Photo: Fukushima Diary

Le 11 mars 2011 débutait au Japon la plus grande catastrophe nucléaire que nous ayons vécue à ce jour. Suite à un tremblement de terre de magnitude 9 suivi d’un tsunami avec des vagues de 14 mètres de haut, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est partie à la dérive… La zone de stockage provisoire de la zone d'Onami dans la ville de Fukushima.

Peu après une panne de refroidissement des réacteurs de la centrale, des explosions d’hydrogène ont libéré de vastes quantités de radionucléides dans l’atmosphère qui ont contaminé principalement une partie de l’île centrale du Japon et de l’océan Pacifique. Trois cœurs de réacteurs nucléaires ont fusionné- la fusion d’un réacteur est l’accident le plus grave pouvant survenir dans une centrale nucléaire-, pour ensuite former une sorte de lave radioactive, appelée corium, qui s’est enfoncée dans les soubassements de la centrale avant de contaminer la nappe phréatique. La piscine du réacteur 4 juché à 20 mètres du sol est toujours remplie de combustible radioactif et pose un grave problème de sécurité. Certains experts et observateurs internationaux estiment au double la dispersion de radionucléide dans l’environnement par rapport à Tchernobyl en 1986. Visiblement dépassés par la situation, le gouvernement japonais ainsi que TEPCO, la compagnie qui gère la centrale, se sont contentés d’évacuer la population sur une zone de 20 km autour de la centrale nucléaire, exposant ainsi les 2 millions d’habitants de la préfecture de Fukushima à des doses de radiation inacceptables. Et ce n’est pas tout. Le gouvernement japonais, de façon arbitraire, a fait passer la dose annuelle admissible de radiation de 1 à 20 mSv/an. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la dose maximale de radioactivité qu’un être humain peut recevoir sans danger est de 1mSv/an! Disons-le franchement, l’État s’est déresponsabilisé de son devoir de protection de ses citoyens! Bruno Chareyron de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a pris des mesures de radioactivité dans la préfec22

ture de Fukushima en juin 2012. La conclusion est claire : les habitants devraient déménager vers des territoires non contaminés. Il faut comprendre que la radioactivité s’est durablement installée dans la région de Fukushima. Elle fait maintenant partie de l’écosystème. La chaîne alimentaire marine est contaminée. Les champs, les forêts, les rivières, les villes et les villages sont contaminés par le césium 137, entre autres radionucléides. Plusieurs fermiers ont eu l’ordre de tuer leur bétail ou de détruire leurs récoltes, perdant ainsi leur moyen de subsistance. D’autres se résigneront à boire le lait de leurs vaches et à manger les fruits et légumes du jardin… La revente au marché noir de ces produits contaminés — pincez-moi, je dois rêver ! — est devenue monnaie courante.

pu constater l’ampleur des travaux sur le terrain. Selon elle, paysans, petits artisans, salariés, des milliers d’hommes, pour la plupart volontaires, ont été formés sur le tas à la manipulation de déchets contaminés. Parmi les témoignages qu’elle a pu récolter : « Ma terre, je l’aime. La dépolluer est un devoir. Je ne me vois pas partir et ne rien faire », « La priorité est donnée aux endroits fréquentés par les enfants : terrains de jeux, cours d’école, jardins », « Après, il faudra s’atteler aux forêts et aux rivières »…

Réal Malouin Philosophe et troubadour r.malouin@hotmail.com

Plutôt que d’évacuer 2 millions d’habitants des territoires contaminés, le gouvernement japonais a opté pour la décontamination. C’est une utopie*. Les habitants qui n’ont pu fuir se sont mis au travail. On arrose avec un jet d’eau le toit des maisons ou les trottoirs. On arrache la surface du sol sur quelques centimètres de profondeur dans les champs ou les cours d’école. On fourre le tout dans des sacs que l’on entrepose en forêt ou ailleurs… La radioactivité revient après quelques jours, on recommence… Helen Caldicott, médecin et militante antinucléaire, affirme que douze mois après la catastrophe, les écographies de 36 % des jeunes de moins de 18 ans de la région, relevaient déjà la présence de kystes ou de nodules thyroïdiens. Laure Noualhat, journaliste, spécialiste du nucléaire et de l’environnement était récemment de passage au Japon. Elle a

réalise l’espoir

*Utopie : Projet dont la réalisation est impossible ; conception imaginaire.

Mars 2013


Photo: Fukushima Diary

Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page23

Mars 2013

réalise l’espoir

23


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page24

­L E­J E U ­ D E ­ L A ­ Q U Ê T E LE JEU DE LA QUÊTE

par Ginette Pépin et Jacques Carl Morin par Jacques Carl Morin et Ginette Pépin

Ceconsiste je u cào remplir n s is t e les à rangé re m pes lirhorizontales le s ra n g éainsi e s hque o rizles o ncolonnes t a le s a1inets i20qàul’aide e le sdes Ce jeu c o lo n nindices e s 1 ou e tlettres 2 0 mélangées à l’a id e oud edéjà s dinscrites. é f in it io nChaque s , in d case ic e s grisée o u représente le t t re s définitions, m é la n g é e s o u d é jà in s c rit e s . Ch a q u e c a s e g ris é e re p ré s e n t e u n e une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant. le t t re q u i e s t à la f o is la d e rn iè re le t t re d ’u n m o t e t la p re m iè re le t t re d u s u iv a n t . 2

1 1

3

4

5

6

7

8

9

B

2

1 0

1

1 2

1 3

1

1

1 6

1 P

1 8

1 2 9

N

3

V

4

C

D

5

R

6

G

L

L

7

V

8

T T

9

Q

1

N

Ve rt ic a le m e n t : Verticalement :

1 - dont Objets dont valeur tient 1- Objets la valeur tient àlaleur ancienneté.

à leur

6- Ordre qui n’admet aucune contestation. Capitale de l’Espagne. Ensemble des convenances en usage dans une bonne ancienneté. société (DROUMEC).

20- Grand bruit accompagné de confusion et de désordre.

7- Conséquence fâcheuse d’une situation. Petit restaurant en

Horizontalement :

8- Instrument de musique à vent. Nombre réel des individus composant un groupe (FICTEFEF). Temps à venir.

20-

Grand bruit accompagné de confusion Italie. et de désordre.

1- Réduction d’un mot ou d’une suite de mots. La fille de ma Ho riz o n t a le m e n t : sœur. Être incorporel.

9- Tube de verre fermé à un bout, destiné à des expériences chimiques. Ouvrir les yeux tout grands.

2- Autrefois nommé le Nouveau-Québec. Embarcation 1- Réduction d’un mot ou d’une suite deCréature mots. La fillemi-femme, de mami-poisson. sœur. Scie Être individuelle des Inuits. Mammifère marsupial d’Australie à 10mythologique à main allure d’ourson. Le prochain par rapport à soi. incorporel. pour couper le bois. Opération faite au début de la saison de 3- D’un caractère grossier et malséant. « S’entendre comme production acéricole. … en foire Punition, châtiment. 2- ».Autrefois nommé le Nouveau-Québec. Embarcation individuelle des Inuits.

4- Somme Mammifère allouée pour marsupial dédommager d’Australie d’un préjudice. à allure Appareil qui sert à éteindre le feu. Rongeur très nuisible.

soi.

5- Chercher avec l’intention d’amener. Démodé, dépassé. Chef spirituel du Tibet.

3- D’un caractère grossier et malséant. Punition, châtiment.

24

d’ourson. Le prochain par rapport à

« S’entendre comme … en foire ».

réalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page25

a­lang anguue­ e­ ­LLa­l dan s­­ dans ­­­­sa­ sa­ppoch och ee

par­Hélène H u o t

EMINENCE GRISE

savoir ce qui se passait partout dans le royaume.

On appelle « éminence grise » une personne qui influence discrètement les décisions prises publiquement par d'autres (souvent des personnages politiques); elle se distingue d’un conseiller ordinaire par l’influence qu’elle exerce largement au-delà de ses responsabilités officielles.

En sa qualité de cardinal, Son Éminence portait la robe rouge. Le Père Joseph, lui, portait la bure grise des moines; il n’en fallut pas plus pour qu’on prît l’habitude de l’appeler l’éminence grise. L’expression est restée pour désigner un conseiller secret, qui influence discrètement un homme public. (L’expression anglaise «power behind the throne» traduit bien cette réalité.)

Pour connaître l’origine de cette expression, il faut remonter au cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu (15851642), homme de confiance du roi Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu était un homme très puissant, rusé et influent, une sorte de premier ministre avant la lettre, le plus important des ministres du roi. On l’appelait « Son Éminence ». Il s’était lié d’amitié avec un moine capucin; François Leclerc du Tremblay (1577-1638), connu sous son nom religieux de Père Joseph, qui devint son confident et son conseiller occulte. Le Père Joseph est souvent intervenu dans les relations diplomatiques de la France, sous les ordres de Richelieu; il a créé un véritable service de renseignements constitué de capucins qui rapportaient les informations qui permettaient à Richelieu de

Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.

Victor Hugo

Le français au jour le jour 1. Un moment idoine est un moment opportun. Vrai ou faux ? 2. Un des mots suivants renferme un accent circonflexe inapproprié : châssis, évêque, opiniâtre, psychiâtre. Lequel ? 3. Quelle autre expression populaire signifie : « clouer le bec » ? 4. Lucien Gainsbourg, fils de Serge, est connu sous le nom de Lulu. Mais qu’est-ce qu’un lulu ? 5. Les noces d’argent et les noces d’or marquent respectivement 25 et 50 ans de mariage. Comment appelle-t-on les noces qui célèbrent un an de mariage ? 6. Peu utilisé aujourd’hui, le mot « goupil » désigne un animal; s’agit-il du cheval, du renard ou du singe ? 7. Doit-on dire « sabler le champagne » ou « sabrer le champagne » ? 8. Mon oncle Arthur est difficultueux, c’est-à-dire : a. qu’il est centré sur ses problèmes personnels; b. qu’il est pointilleux, connu pour sa tendance à soulever des difficultés; c. qu’il est porté à vouloir régler les problèmes des autres. 9. L’expression « Peu me chaut » signifie : peu m’importe. De quel verbe vient chaut ? 10. Quel mot se rapproche le plus de « spécieux » ? a. coûteux; b. fallacieux; c. particulier. J’attends de vos nouvelles… Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique La langue dans sa poche. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous! Les réponses page 37.

Mars 2013

réalise l’espoir

25


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page26

Avers ou revers

D'autres personnages étaient là, Certains pour la même raison que moi. Eux aussi récipiendaires De la remise de la Médaille. Cérémonie protocolaire, Mot de bienvenue Dans l'ordre, les récipiendaires, Photos, petits discours sympathiques, Remerciements Photo du Groupe Suivi d'un cocktail.

Ce soir-là, j'ai eu l'occasion De converser avec plusieurs invités. Chacun avait un objectif Et se dévouait à une cause. Grande ou petite, Leurs causes étaient nobles. Toutes les personnes rencontrées Se rejoignaient par un point commun. Améliorer la vie de nos pairs, De notre communauté De notre Nation. Bien des personnages discrètement Travaillent dans l'ombre Pour le bien des autres Mais cela ne se voit pas toujours C'est un peu comme une médaille, Portée sur la poitrine, Toute rutilante Elle ne monte que l'avers. Le revers quant à lui Est invisible, Gardant sa position, Face au cœur De celui qui la porte.

Photo: Site du gouverneur général du Canada

31 janvier 2013, 17 h 30 Convié à une remise de médaille, Je devais me rendre sans failles. Vers ce lieu mythique Joyaux de l'architecture Militaire de Québec. « La Citadelle » Comme on l'appelle M'invitait en traversant Les corridors extérieurs De l'enceinte étoilée D'un plan À la Vauban. Les grands murs de pierre givrée Accompagné d'un vent glacial En cette tombée du jour Contrastait avec l'ambiance feutrée, De l'accueil chaleureux Du Mess des Officiers.

Philippe Bouchard

Avers et revers de la médaille du jubilé de diamant de la reine Élizabeth II

26

réalise l’espoir

Mars 2013


Photo: Site du gouverneur général du Canada

Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page27

Illustration: Danièle Rouleau

La track

Je roule en vélo sur la piste cyclable située sur les rives de la rivière St-Charles. Je m’arrête au feu de circulation du boulevard des Capucins. J’attends le petit bonhomme qui clignote car c’est un carrefour achalandé. Des Métrobus 800 qui font la navette Beauport/Ste-Foy se disputent le droit de passage avec les camions semi-remorques qui se rendent à l’usine Stadaconna Finalement, le petit bonhomme blanc apparaît. Je recommence à rouler, traverse la chaussée et emprunte la piste cyclable. Après quelques mètres, je croise un passage à niveau… et c’est alors que mon esprit vagabonde. En une fraction de seconde, je me retrouve à nouveau âgé de sept ans, dans ma classe de première année du primaire. Nous sommes le matin, le cours vient à peine de commencer qu’une élève éclate en sanglots. La « maîtresse » s’informe, légèrement inquiète par l’attitude de son élève : « Mais voyons Francine, que se passe-t-il ? » Entre deux sanglots, Francine X lui confie l’énormité de son tourment. « C’est parce que mon petit frère est mort hier écrasé par le train sur la voie ferrée ! ». Stupeur dans la classe. Le professeur entraîne immédiatement l’élève éplorée à l’extérieur de la classe pour la confier au directeur. Je continue de rouler. Je revois la même Francine X au cégep, dix ans plus tard. Cette fois, en plein carnaval, je m’introduis dans sa salle de cours pour tenter de recruter des volontaires pour aller emprunter un autobus de la ville et arrai-

Mars 2013

sonner un camion de bière. Mais Francine X se lève de sa chaise et exige que je sorte manu militari du local. Elle tient à suivre son cours et ne voit pas de quel droit je tente d’imposer mes idées délinquantes à l’ensemble des étudiants. Dépité, je m’en retourne la queue entre les jambes, adolescent attardé et malheureux. Je roule maintenant sous l’autoroute Dufferin-Montmorency et mon esprit continue de vagabonder. Je repense à Francine X, cette fois en cinquième année, alors qu’elle était la meilleure amie d’Y. Richard, une fille dont j’étais secrètement amoureux. D’autant plus que j’appris un jour qu’elle était l’une des nièces du « Rocket » Richard, un des plus grands joueurs de hockey du siècle dernier.

amour pur comme il le fut à mes 11 onze ans, alors que j’étais entiché de Y. Richard. Je lui avais composé un poème dans mon lit quand tout le monde était endormi : « Je partirai, en nacelle vers les cieux, pour recueillir, une parcelle de tes yeux ». Mais je ne lui ai jamais récité. Aujourd’hui, je roule entre deux « tracks » de chemin de fer vers une école pour adultes parrainée par une entreprise d’économie sociale, où j’ai rencontré une muse. Elle m’encourage à écrire et m’inspire. Avec mon vélo, je parcours la ville et retrouve la forme physique. Avec une muse, je me retrouve.

Bernard St-Onge

Je traverse un autre passage à niveau qui serpente pour obliger les cyclistes à ralentir. Et je pense au mois de mai de cette année, où j’ai eu l’occasion de voir et de toucher au St-Graal de tous les Québécois : « la Coupe Stanley ». À la suite d’une permission spéciale obtenue grâce à un projet pilote de la fondation Robert-Giffard consistant à réaliser son « rêve le plus fou », je m’étais rendu à Shawinigan, ville hôte du tournoi final du hockey junior au pays. Le temple de la renommée de Toronto y avait transporté quelques pièces d’exhibitions, dont la célèbre Coupe, emblème de la suprématie de notre sport national que je pratique en amateur depuis 44 ans. Toute ma vie j’ai cherché à retrouver un

réalise l’espoir

27


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page28

28

réalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page29

L’ami Tu es mon ami Tu me consoles, tu me souris Tu me fais oublier de la vie Les tempêtes et les petits soucis Ton bonheur communicatif Me rend tellement positif Que je ne puis qu'avoir cordiale reconnaissance Pour ta grande et humaine bienveillance. Parfois, un moment, le soir Quand j'ai le cafard, Je pense intensément à toi Et reviens, de vivre, la joie Photo: www.sxc.hu

Gaétan Duval

Participer activement au développement de notre milieu.

Mars 2013

LA BOÎTE À PAIN

CAFÉ NAPOLI

289 Saint-Joseph Est, Québec (St-Roch) Lundi au samedi 6 h 30 à 20 h Dimanche 6 h 30 à 17 h 30 Tél. : 418 647-3666

396, 3e Avenue, Québec (Limoilou) Lundi au mercredi 6 h 30 à 18 h 30 Jeudi et vendredi 6 h 30 à 19 h Samedi et dimanche 7 h à 18 h 30 Tél. : 418 977-7571

réalise l’espoir

29


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page30

Monde en différé Tu vis dans le même monde que nous et pourtant... Ta lenteur intellectuelle te distingue. Tu ne penses pas aux filles. Tu ne comprends pas le temps. Tu ne tiens pas de budget. Tu ne converses pas. Ce n'est pas visible, mais tout le monde sait. Marguerite parmi les pissenlits. Tu as un tout petit cercle d'amis. Tu travailles un peu. Au tri et à l'étalage. Ton talent créatif impressionne. Tu ne laisses pas ta place à la danse. Tu cuisines si peu. Tu manges beaucoup par contre! L'école te demande des efforts inouïs, mais tu adores ça. Tu ne pratiques que des sports simples. Tu rêves à une autonomie relative. Et même si je sens parfois au tréfonds de moi que c'est injuste, Ta différence m'inspire. J'ai le privilège d'avoir un garçon qui voit Et qui vit le monde en différé.

Illustration: Danièle Rouleau

Julie Cartier

30

réalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page31

Un Soleil au vent Qu'en est-il, des doux regards Évadés, les matins de printemps Sur tes pupilles, mes yeux glissants Ce n'était que frivoles rencontres, alors Tout ne pouvait ainsi durer, si bien Car le Destin n'aime à être ignoré Si bien, j'étais, réchauffé en ton sein Le froid, souvenir, un sabre cassé Les nuages recouvrent et s'envolent Le bonheur et les pétales de fleurs Le vent, à l'Éden, s'engouffrent et meurent Les lutins, les fées, et les regards s'envolent Au triste détour de la Vie, fut tranché Un lien, fragile, en ce monde à part Dans sa course folle, avait exploré Le temps, l'espace, et des étoiles d'or Photo: Archives Web

Aucune mélopée, dans l'océan de l'esprit Ne valait les vagues de ce monde, fini Et les fleurs en pleurent encore Les poètes d'un peuple, ancien et disparu Cherchent à apaiser ces âmes en larmes, déchues Mais le Soleil est mort...

Jasmin Darveau

Mars 2013

réalise l’espoir

31


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page32

www.epicerie-europeenne.com

Tu utilises des drogues par injection et tu a besoin d’aide pour te procurer du materiel de prévention (seringues et condoms) ? Appelle nous !

Telephone (418) 648 8042

Repères Point de Courriel : m.gagnon@pointdereperes.com 225 rue dorchester, ville de Québec, G1K 5Z4 dorchester, ville de Québec, G1K 5Z4 225 rue

Telephone (418) 648 8042 32 Courriel : m.gagnon@pointdereperes.com

réalise l’espoir

Tu utilises des drogues par injection et tu a besoin d aide pour te procurer du materiel de prévention

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page33

La synchronicité Dimanche midi. Je marche en direction de la Bibliothèque Gabrielle-Roy. À l'intersection Côte d'Abraham et rue de la Couronne, j'attends que le feu de signalisation me donne mon droit de passage avec le petit bonhomme lumineux et le chrono de vingt secondes. Juste au moment où je m'engage dans la rue, j'entends dans ma tête une voix forte qui me dit : « Attends ! » J'ai figé là ! Une voiture venant de la rue Dorchester fonçait à toute allure vers la côte d'Abraham et, sans respecter le Code de la route, a grillé le feu rouge. La « voix dans ma tête » m'a permis d'éviter d'être frappée, et qui sait, d'être mortellement blessée. Ce qui est particulièrement étrange c'est que je n'avais ni entendu, ni vu venir cette auto, tellement le chauffeur conduisait à toute allure. Ça m'a fait réaliser à quel point notre cerveau possède un potentiel complexe et insoupçonné ! Le célèbre psychanalyste Carl Gustav Jung lui donne le nom de synchronicité. Lui-même et ses consultants ont vécu de telles expériences. Parmi celles-ci, il y a cette histoire fascinante dans laquelle il raconte qu'une de ses patientes faisait fréquemment le même rêve, ce qu'on appelle un « rêve récurrent ». Dans ce rêve, elle voyait souvent un scarabée d'or. Au moment même où elle relatait son rêve à Jung, un scarabée doré vint se frapper à la fenêtre du bureau de consultation. Cette « coïncidence » permit à Jung de faire faire un bond à la thérapie, qui stagnait depuis un certain moment, et à la jeune femme de progresser vers une nouvelle compréhension du monde. De jour comme de nuit, nous vivons des expériences soi-disant « inexpliquées », mais qui après réflexion et recherche, et avec un peu d'ouverture d'esprit, peuvent être comprises. Pour comprendre ces expériences inusitées, il faut lâcher prise et accepter de ne pouvoir tout expliquer dans l'immédiat. Ça prend du temps et du recul. Par exemple, je pourrais expliquer le fait d'avoir été avertie du danger, par la protection de mon « Ange gardien », ou tout autre nom qui peut être donné selon les différentes religions ou spiritualités. Mon père pour sa part dirait que « l'heure de sa mort n'était pas arrivée ». Traduit en sept langues, le succès de librairie de Pierre Jovanovic Enquête sur l'Existence des Anges Gardiens est passionnant à lire. Évidemment il faut faire preuve d'ouverture d'esprit et de discernement face à une telle lecture ! Son livre, qui foisonne de témoignages fascinants, console ceux qui se croient seuls ou cinglés face à la suite d’expériences similaires. Il les encourage à ne pas avoir peur d'en parler. On y apprend que même nos savants scientifiques s'intéressent de plus en plus à ce phénomène dans leurs expériences "quantiques" et qu'ils évoquent la probabilité que nous ne soyons pas seuls dans l'Univers. C'est à suivre !

Photo: Archives Web

Christiane Voyer

Mars 2013

réalise l’espoir

33


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page34

Le s skieurs Du Haut de la pente de ski Deux bonhommes de neige S`jasaient de compagnie Juchés sur parcelle de neige Amourachés de l`hiver Tant que l`un envers l`autre Leurs nez rouges de début rondis Ressemblaient à du liège D`un écarlate frais verni Habillés blanc d`poudreuse neige Sous l`étaient-ils deux en chair En muscles comme les nôtres Ce qui de plus abasourdi Elle portant tablier de mère Lui sous chapeau d`air conquis Du Haut de la pente de ski Deux bonhommes de neige S`jasaient de compagnie Pour nous de digne d`un rêve Comme on dit deux font la paire Des amours comme sont nôtres Ils se jasaient prenons le pari Des skieurs en descente vers Le bas contents d`talents appris.

34

Photo: Archives Web

Marcel Guy Mailloux

réalise l’espoir

Mars 2013


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page35

Couler

Illustration: Danièle Rouleau

Dans l'obscurité, je cherche ta clarté Dans l'enfer, je cherche ton paradis pavé Dans le silence, je cherche tes mots pour me réchauffer Dans le mensonge, je cherche ta vérité, ainsi que ta parole de paix Dans le sommeil, je cherche ta lune Derrière ton regard absent, je cherche ta une Dans ta colère, je cherche autre chose que de l'amertume Là, oui tu es là dans cette salle où il y a foule Mais j'ai l'impression d'être seul avec toi et d'avoir marché sur des ampoules Ton silence me saoule, Sans ton pardon je coule.

Photo: Archives Web

Stéphane Mégnier Okemvélé

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

AUDIOTHÈQUE POUR PERSONNES HANDICAPÉES DE L’IMPRIMÉ DU QUÉBEC INC Québec 418 627-8882 • Montréal 514 627-8882 • Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

Mars 2013

réalise l’espoir

35


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page36

Ressources Aide sociale ADDS Association pour la dĂŠfense des droits sociaux 301, rue Carillon, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 525-4983 5HODLV GÂś(VSpUDQFH Aider toute personne isolĂŠe et en mal de vivre Ă retrouver OD FRQILDQFH OÂśHVSRLU et la joie de vivre 1001, 4e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 522-3301 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 550, rue Saint-Joseph, QuĂŠbec (sous-sol de l'ĂŠglise Saint-Roch, porte verte) TĂŠl. : 418 529-2222 Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 401, rue Saint-Paul QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 maison@lauberiviere.org Aide aux femmes

Tel-Aide QuĂŠbec TĂŠl. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca Tel-Jeunes TĂŠl. : 1 800 263-2266 http://teljeunes.com Entraide CarrefRXU GÂśDQLPDWLRQ HW GH SDUWLFLSDWLRQ j XQ monde ouvert (CAPMO) 435, rue du Roi, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org FraternitĂŠ de l'Épi 481, rue de La Salle QuĂŠbec TĂŠl. : 418 529-0007 HĂŠbergement Maison de Lauberivière Pour hommes et femmes dĂŠmunis ou itinĂŠrants 401, rue Saint-Paul, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 maison@lauberiviere.org www.lauberiviere.org

Centre femmes d'aujourd'hui AmĂŠliorer les conditions de vie des femmes 1008, rue Mainguy, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.ctech.ca/cfa

L'ArmĂŠe du Salut et La maison Charlotte HĂŠbergement hommes et femmes 14, cĂ´te du Palais, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 692-3956

Centre NaÎtre ou ne pas NaÎtre Écoute et aide matÊrielle pour les femmes enceintes 1379, chemin Sainte-Foy, QuÊbec TÊl. : 418 683-8799 centre.naitre@videotron.ca www.centrenaitre.org

Maison Revivre HĂŠbergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 523-4343 info@maisonrevivre.org www.maisonrevivre.ca/portail

Violence Info Sensibilisation, information et intervention pour contrer la violence conjugale et la maltraitance envers les aĂŽnĂŠes. CSP du Temple, Beauport TĂŠl. : 418 667-8770 violenceinfo@bellnet.ca

SQUAT Basse-Ville HÊbergement temporaire pour les 12 à 17 ans 595, rue Saint-François Est QuÊbec TÊl. : 418 521-4483 info@squatbv.com www.squatbv.com

AlphabĂŠtisation

GÎte Jeunesse HÊbergement temporaire pour garçons de 12 à 17ans RÊsidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, QuÊbec TÊl. : 418 666-3225 RÊsidence de Ste-Foy 3364, rue Rochambau, QuÊbec TÊl. : 418 652-9990

Alphabeille Vanier 235, rue Beaucage, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 527-8267 alphabeille@qc.aira.com Alpha Stoneham 926, rue Jacques-BĂŠdard, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 841-1042 alphastoneham@ccapcable.com www.alphastoneham.com Atout-lire 266, rue Saint-Vallier Ouest, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca http://atoutlire.ca/accueil Lis-moi tout Limoilou 798, 12e Rue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com La MarĂŠe des mots 3365, chemin Royal, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 667-1985 DĂŠtresse psychologique Centre de crise de QuĂŠbec TĂŠl. : 418-688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com Centre de prĂŠvention du suicide 8180, boul. Pierre-Bertrand Nord, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 683-4588 www.cpsquebec.ca CommunautĂŠs solidaires 5, rue du Temple, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 666-2200 info@communautessolidaires.com www.communautessolidaires.com

Maison Lauberivière Souper 401, rue Saint-Paul, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9316 centredejour@lauberiviere.org Soupe populaire Maison Mère Mallet DĂŽner 745, HonorĂŠ-Mercier, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 692-1762 SantĂŠ mentale La Boussole $LGH DX[ SURFKHV GÂśXQH SHUVRQQH atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 523-1502 laboussole@bellnet.ca hwww.laboussole.ca Centre Communautaire l'AmitiĂŠ Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 522-5719 info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com &HQWUH GÂś(QWUDLGH ePRWLRQV 3360, de La PĂŠrade, suite 200, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org La Maison l'Éclaircie Troubles alimentaires 2860, rue Montreuil, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca Ocean Intervention en milieu TĂŠl. : 418 522-3352 Intervention tĂŠlĂŠphonique TĂŠl. : 418 522-3283 Parents-Espoir Soutient dans leur rĂ´le parental et accompagne (au centre jeunesse, chez l'avocat...) les parents 363, de la Couronne, bureau 410 QuĂŠbec (QuĂŠbec) G1K 6E9 TĂŠl. :418-522-7167

RĂŠinsertion sociale

Service d'Entraide l'Espoir 125, rue Racine, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 842-9344 aide@service-dentraide-espoir.org www.service-dentraide-espoir.org

Maison Dauphine Pour les jeunes de 12 Ă 24 ans 14, rue Dauphine, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 694-9616 www.maisondauphine.org

Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 529-4064 violenceinfo@bellnet.ca www.relaislachaumine.org

YWCA HĂŠbergement et programme de prĂŠventioQ GH OÂśLWLQpUDQFH et de rĂŠinsertion sociale pour femmes (La Grande Marelle) 855, av. Holland, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca

TOXICOMANIE

Prostitution La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 QuĂŠbec (QuĂŠbec) G1K 9A4 TĂŠl. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com P.I.P.Q. Projet intervention prostitution QuĂŠbec 535, av. Des Oblats, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com Soupe populaire CafĂŠ rencontre Centre-Ville DĂŠjeuner et dĂŽner 796, rue St-Joseph Est, QuĂŠbec TĂŠl. : 418 640-0915 info@caferencontre.org hwww.caferencontre.org

Al-Anon et Alateen Alcoolisme TÊl. : 418-990-2666 www.al-anon-quebec-est.org Amicale AlfA de QuÊbec 815, av. Joffre, QuÊbec TÊl. : 418647-1673 amicalealfa@sprint.ca Point de Repère 530, rue Saint-Joseph Est, QuÊbec TÊl. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com VIH-SIDA MIELS-QuÊbec 0RXYHPHQW GœLQIRUPDWion HW GœHQWUDLGH GDQV OD OXWWH FRQWUH OH 9,+-sida 625, avenue Chouinard, QuÊbec TÊl. : 418 649-1720 Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page37

Partenaires Or

Partenaires Bronze

Centraide Desjardins Caisse populaire du Québec Agnès Maltais, Ministre responsable de la Condition féminine

Audiothèque de Québec Carotte Joyeuse Centre Ozanam CSQ Danièle Rouleau Épicerie Européenne Érico Choco-Musée Point de repères Morin, Desrochers, Beaulieu Quincaillerie St-Jean-Baptiste Services 211

Partenaires Argent La Boîte à pain CKRL FM 89,1 Les impressions Stampa

Archives Internet

Merci à tous nos précieux partenaires ! Partenaires Inconditionnels (depuis plus de 5 ans!) Le Bal du Lézard L’Inter-Marché Saint-Jean Maison Revivre Michel Yacoub Partenaires Ad Vitam Aeternam Claude Gallichan, chiropraticien Yves Boissinot et Andrée Thiffault, pharmaciens

d’auteurs anonymes des 12e et 13e siècles), le personnage principal est un goupil nommé Renart. Cet ouvrage eut un tel succès, que le nom propre donné au personnage finit par remplacer le nom commun de l’animal : le goupil devint en français le renard. 7. Les deux se disent, mais chaque expression a sa propre signification. « Sabler le champagne » signifie : boire le champagne en bonne compagnie, lors d’une cérémonie ou d’un événement heureux. « Sabrer le champagne » signifie : ouvrir la bouteille d’un coup sec en tranchant son goulot à l’aide d’un sabre ou d’un grand couteau. 8. B. Difficultueux veut dire : enclin à soulever des difficultés, chicaneur, pointilleux. 9. Chaut vient du verbe « chaloir », un verbe impersonnel qui signifie : importer. Dans son sens moderne, ce verbe est surtout utilisé à la forme négative. 10.B. Fallacieux. Spécieux signifie : qui n’a qu’une belle apparence, est sans réalité, sans valeur; qui est destiné à induire en erreur.

LA LANGUE DANS SA POCHE 1. Vrai. Idoine signifie : propre à quelque chose, approprié. 2. Psychiatre. Il n’y a pas davantage d’accent circonflexe dans les mots : pédiatre, podiatre, gériatre, physiatre. 3. « Rabattre ou rabaisser le caquet ». Le caquet désignait au 15e siècle le bavardage indiscret ou importun d’une personne ou encore le cri de certains animaux (comme le gloussement de la poule). Cette expression signifie : faire cesser le bavardage dérangeant d’une personne, la faire taire ; elle est souvent utilisée pour désigner des personnes insolentes ou imbues d'elles-mêmes. On a tendance à lui préférer aujourd’hui l’expression « clouer le bec ». 4. Un lulu est une alouette des bois, une mauviette. 5. Les noces de coton. 6. Il s’agit du renard. Dans le Roman de Renart (recueil de récits S OLUTION

LE JEU DE LA QUÊTE 1

2

3

4

5

6

7

8

9

1

A

B

R

E

V

I

A

T

I

1 0 O

2

N

U

N

A

V

I

K A

Y

3

T

R

I

V

I

A

L

A

R

4

I

N

D

E

M N

I

T

E

5

Q

U

E

R

I

R

I

N

6

U

L

T

I

M A

T

U

7

I

N

C

O

N

V

E

N

I

8

T

R

O M P

E

T

T

E

F

9

É

P

R

O

U

V

E

T

T

E

1

S

I

R

E

N

E

G O

I

N

E

Mars 2013

1 2 I

1 3 E

A

K O

R

O

N

X

T

G A M A

N

E

1

1

1 E

1 6 S

1

C

P

1 8 R

A

L

A

U

T

R

U

I

S

A

N

C

T

I

O

N

I

N

C

T

E

U

R

A

T

R

D

A

L

A

I

L

A

M A

D

R

I

D

E

C

O

R

U

M

T

R

A

T

T

O

R

I

A

F

E

C

T

I

F

U

T

U

R

C

A

R

Q

U

I

L

L

E

R

N

T

A

I

L

L

A

G

E

N

1 2 9 I T

réalise l’espoir

37


Quete_MARS:Mise en page 1 13-02-27 11:46 Page38

Revenons sur les fameux zombies Diane Morin

À la mi-février, le Journal de Québec révélait la thématique d’une simulation en situation d’urgence inscrite à la programmation d’un colloque de la Sécurité civile. Quand j’ai appris que l’atelier en question visait spécifiquement les autorités de la Sécurité civile (et donc les décideurs et non pas les exécutants) et qu’il portait sur une attaque de zombies, trois pensées différentes m’ont alors traversé l’esprit. D’abord, ce n’est pas sérieux ! C’est déjà assez difficile de convaincre les gens, qu’il est nécessaire de se préparer individuellement et collectivement à d’éventuelles situations d’urgence mettant leur vie en danger. Pourquoi proposer un scénario impossible et caricatural à souhait? Après, je me suis dit que c’était quand même accrocheur pour les médias ! Cela a effectivement fait réagir, provoqué un tollé suivi d’un rappel à l’ordre du ministre vers une thématique plus sérieuse. Le coup des zombies n’était peut-être pas si mauvais que ça, après tout. Enfin ! Je suis restée un peu perplexe. En y repensant, une idée a progressivement fait son chemin. Et si c’était nous les zombies dans l’histoire, nous étant une population en état de choc et agressive, pour une quelconque raison. Dans le scénario, les zombies font des victimes sur leur passage. Ce sont donc des méchants, et puis selon le scénario « ils sabotent certaines infrastructures essentielles, en coupant par exemple le réseau d’électricité ». L’intervention comprend donc l’éradication des zombies, et bien sûr le rétablissement des services de base. Mais dites-moi, quels autres scénarios comprennent l’éradication de méchants ? Il n’y a pas vraiment de méchants dans un scénario d’inondation. Pour les forces de l’ordre, être appelé à réagir est bien différent d’avoir à évacuer des sinistrés, que de contenir une foule indignée, des militants en colère ou réagir carrément à une attaque terroriste, etc.

38

Finalement, c’est bien pratique les zombies, car tout le monde sait bien qu’ils n’existent pas! C’est donc neutre ! Aucun groupe ne se sentira visé par un tel scénario. Tel que décrit : « C’est un scénario impossible pour permettre aux participants de se dégager plus facilement de leur réalité habituelle des inondations ou des glissements de terrain, pour se concentrer sur la planification et les décisions qu’ils ont à prendre ». Entre autres décisions, ils doivent par exemple « décider de l’avenir des zombies emprisonnés ». (Journal de Québec) Personnellement, je pense que derrière l’attaque de zombies, il y avait peut-être une intention d’aborder (sans les nommer) de nouvelles réalités touchant le comportement de la population qui ne se présentent pas nécessairement dans les cas d’inondations ou de glissements de terrain, mais qui pourraient bien se présenter lors d’un effondrement économique. On peut lire dans le communiqué de presse sur le site de la Sécurité publique : « L’objectif de cet atelier est /…/de leur faire comprendre l’impact des décisions sur le futur des communautés affectées. » « L’utilisation du mot « zombie » n’est qu’un prétexte pour illustrer une grande catastrophe et ses répercussions sur les comportements humains. » On sait que les décisions en cas de catastrophe, tout comme pour la planification, se prennent selon une approche dite top-down (du haut vers le bas). Que doivent faire les autorités devant les nouveaux phénomènes apparus mondialement à la faveur de la crise financière, bancaire et économique. Et tel qu’indiqué sur le site de l’Institut du Nouveau monde : « Les inégalités sociales s’accroissent ou s’élargissent. La récente crise financière, qui s’est transformée en crise économique, a mis en évidence cet élargissement des inégalités et révélé l’indignation des populations sous diverses manifestations : les indignés en Espagne, le mouvement Occupy Wall Street en Amérique du Nord, le printemps arabe, la lutte des étudiants québécois

réalise l’espoir

contre la hausse des droits de scolarité, etc. Souvent présentées comme inéluctables, les inégalités sociales sont le reflet de choix de société ». L’avenir économique m’apparaît encore bien plus sombre : monnaies qui ne valent plus rien, éclatement de la bulle immobilière, pertes d’emplois, hausse de taxes, endettement des ménages, une croissance qui selon certains ne reviendra plus à cause de la crise de l’énergie, etc. Et comme si ce n’était pas assez, les tensions géopolitiques se font de plus en plus fortes en plusieurs points du globe. Je lance ça comme ça ! Mais au fond, qui suis-je pour prédire tel ou tel malheur ? Néanmoins, quand le premier Ministre du Canada Stephen Harper, le ministre fédéral des Finances Jim Flaherthy ou le Gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney mettent en garde les Canadiens contre leur niveau d’endettement, il faudrait peut-être les prendre au sérieux. « Le gouverneur de la Banque du Canada ; Mark Carney, et le ministre fédéral des Finances ; Jim Flaherty, ont à maintes reprises prévenu les Canadiens que les taux d'intérêt finiraient par augmenter, ce qui fera grimper les coûts d'emprunt ». (La Presse) Quant à Stephen Harper, il se demandait en début d’année en formulant ses vœux « … qu'arriveraitil si les taux d'intérêt augmentaient d'un ou deux points ? Est-ce que les citoyens seraient capables de soutenir le poids supplémentaire de leurs dettes ? » (La Presse) En fait, les dirigeants canadiens nous préparent à un second choc économique depuis la crise survenue en 2008. Ce choc arrive à grand pas, à mon avis, et nous savons tous maintenant qu’il sera très vraisemblablement accompagné d’importants troubles sociaux.

Mars 2013


QUETE_COVER_MARS:Mise en page 1 13-02-27 09:05 Page2

De tout cœur avec notre monde Le 14 février dernier, l’Archipel d’Entraide a réédité sa Fête de l’Amour et de l’Amitié avec la clientèle, les employés, les stagiaires, mais également avec des bénévoles dans l’Espace Hypérion de la Coopérative de solidarité Notre-Dame-deJacques-Cartier.

Au Québec, les femmes ont parcouru un très long chemin de revendications, réclamant l’égalité dans leurs rapports avec les hommes, de meilleures conditions de travail, le droit de vote, l’accès à l’éducation, la conciliation travail-famille, etc. Rassembleuses, les femmes d’ici et d’ailleurs ont favorisé l’apparition de nouvelles règles dans les rapports sociétaux. Il y a encore du travail à faire mais nous pouvons nous réjouir de ces acquis. Il y a cependant un chemin qu’empruntent de plus en plus de femmes dans la région de la Capitale-Nationale : la rue. Il ne s’agit pas d’une promenade de plaisir, ni d’un itinéraire de vacanciers. Il faut plutôt y voir le résultat de l'accumulation de multiples facteurs sociaux, culturels et économiques défavorisant une partie de la population. Il faut analyser les causes d’appauvrissement et de fragilisation sociale des femmes qui contribuent à l’accroissement du phénomène d’itinérance. Ce n’est pas simple, mais nous devons nous engager dans cette voie, et, pour ce faire, réanimer la détermination qui a contribué aux succès remportés jusqu’ici. La Journée internationale de la femme est l’occasion de célébrer nos victoires comme travailleuses et comme femmes. C’est aussi une opportunité qui nous est donnée de tisser de nouveaux liens pour résoudre les nouveaux défis sociaux.

Agnès Maltais Députée de Taschereau Ministre responsable de la Condition féminine

Accompagnée au clavier par Régent Bell, la chanteuse Odrée Couture-Bédard a assumé bénévolement l’animation et la prestation musicale. Encore une fois, la magie d’Odrée a opéré! La clientèle s’en est donné à cœur joie avec des chansons, des petites histoires, de la danse et un brin de folie dans une ambiance particulièrement chaleureuse et un décor enchanteur. Nous remercions toutes les personnes qui ont collaboré de près ou de loin à la réussite de cet événement.

Diane Morin Directrice générale de l’Archipel d’Entraide


QUETE_COVER_MARS:Mise en page 1 13-02-27 09:04 Page1

3$ Le magazine de rue de Québec

No 152 Mars 2013

Photos : Francis Fontaine

www.centraide-quebec.com w ww.centr e aide-quebec.com | 418 418 660-2100

10:28

S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification 3$ contribution volontaire. 2$ sur le prix de vente va directement au camelot.

• Le nouveau buzz • Pilule = danger ? • Le « naturel » en gélules • Comment soigne-t-on un poisson ?


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.