La quete numero 148 octobre 2012

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3$ Le magazine de rue de Québec

On s’élève à donner.

Envolée d écrivants

No 148 Octobre 2012

Envie de vous investir, de sortir de votre zone de confort, de repousser vos limites pour faire une différence dans votre communauté ?

deficentraide.com

Concept : Publicis Montréal | Photographie : Jean Malek

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S.V.P. n’achetez qu’au camelot portant une carte d’identification 3$ contribution volontaire. 2$ sur le prix de vente va directement au camelot. 14:48

• Prison • Les sons • Les trois singes • La dernière chance


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Faites le don! Magazine La Quête L’Archipel d’Entraide

10$ 20$

50$ autre:_______

Voici où vous pouvez faire parvenir votre contribution: Journal La Quête L’Archipel d’Entraide 190, rue Saint-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7 Tél : (418) 649-9145

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Pour toutes les contributions supérieures à 20 $, nous donnons des reçus admissibles pour votre déclaration de revenus. Pour des montants inférieurs, en faire la demande.


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Sommaire 5

Mot de la coordonnatrice

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Envolée d’écrivants

Paroles de camelot

Martine Blais

Francine Chatigny

Éc rivan t s e t p o è t e s La dernière chance

7

8

Laurence Ducos

Armure

10

28

26

Christiane Voyer

Marcel Guy Mailloux

Paradoxe

Prison

12

Es war einmal... les frères Grimm

Josée Normandeau

Michèle Jean

La vie après l’intimidation

Seule sur la route

Jessica Leblanc

29

Conte du chasseur

9

Jasmin Darveau

Benoît Turbide

Oiseaux dans la mire

16-17

11

Les trois singes

27

Sortir les touristes du Vieux-Québec

31

Gabrielle Thibault-Delorme

Mélyssa Turgeon

Comme une odeur de ketchup-maison

Se donner une voix

Octobre 2012

Se raconter des histoires

Julie Cartier

Éditorial

22

Gaétan Duval

34

François Pagé réalise l’espoir

Martine R. Corrivault 3


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PAGE COUVERTURE Photo : Josée Normandeau Conception graphique : Karyne Ouellet

r é a l i s e r l’ e s p o i r

Éditeur Pierre Maltais

Camelots recherchés

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un mo-

Hey toi!donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la ment Tu as 18 ans ou plus. société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinéTu veux te faire quelques dollars?

rance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort - des + # + / plus % % 35 51défavorisés, 0' 5 0 & 13$ 5 + * l’Archipel 5 0 + / 3$ 5 d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal deQuête rue est destiné à la vente - sur la rue !- par des personnes en difficulté, Vends le magazine de rue La notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs 0, 5& % , * 5 / ' de !0 réaliser + 1/ 0' * 5 qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabicapacités, Appelle-nous au leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie. lités, améliorer 418 649-9145 poste 33 Ou L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également Viens nous rencontrer au des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien 1 5 , 35 1 0* 3& 5 * 15 0/ ' 5 + 0' 5 dans par le biais de son service Accroche-Toit. + ' * 5% la% /recherche * 35 + , 3* d’un + 1/ 3 logement 5

S u i v e z - n o u s s u r / A r c h i p e l d ’ e n t r a i d e

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu. Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux. Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 11 du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de novembre : La vieillesse.

Coordonnatrice Francine Chatigny CONSEILLERS À L’ÉDITION Martine Corrivault, Jacques Dumais, Robert Maltais RÉDACTRICE EN CHEF Valérie Gaudreau RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Isabelle Noël ÉDITORIALISTE François Pagé CHRONIQUEUSE Martine Corrivault

Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

Une tribUne poUr toUs

Éditeur parrain Claude Cossette

ÉCRIVANTS Martine Blais, Julie Cartier, Marine Detraz, Laurence Ducos, Michèle Jean, Jessica Leblanc, Jonathan Lemieux, Océane Périé, Nathalie Thériault, Gabrielle Thibault-Delorme, Christiane Voyer

Faire des soUs en devenant camelots

POÈTES Jasmin Darveau, Gaétan Duval, Marcel Guy Mailloux, Benoît Turbide

Les camelots récoltent 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier. Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31

AUTEURS DES JEUX Hélène Huot, Jacques Carl Morin RÉVISEURE Nathalie Thériault DIRECTRICE PHOTO Josée Normandeau PHOTOGRAPHES Carole-Anne Beaulieu, Julie Cartier, Francine Chatigny, Jonathan Lemieux, Josée Normandeau, Gabrielle Thibault-Delorme ILLUSTRATEURS Corinne Giasson-Jean, Stéphane Bellefeuille INFOGRAPHISTE Karyne Ouellet AGENTE DE PUBLICITÉ SOCIALE Geneviève Thompson

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

IMPRIMEUR Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284

COUPON D’ABONNEMENT - 10 PARUTIONS PAR ANNÉE Camelots recherchés Hey toi! Tu as 18 ans ou plus. Tu veux te faire quelques dollars?

Nom: Adresse: Ville: 0, 5& % , * 5 / ' !0 + 1/ 0' * 5 Appelle-nous au postal: 418Code 649-9145 poste 33 Ou Viens nous rencontrer au Courriel: ) 5 , 35 1 0* 3& 5 * 15 0/ ' 5 +

- + # + / % % 35 510' 5 0 & 13$ 5 + * 5 0 + / 3$ 5 Vends le magazine de rue La Quête

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Abonnement régulier Abonnement de soutien Abonnement institutionnel

60 $ 75 $ 85 $

Journal La Quête 190, rue St-Joseph est Québec (Québec) G1K 3A7 Téléphone: 649-9145 Télécopieur: 649-7770 Courriel: laquetejournal@yahoo.ca

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La Quête est appuyée financièrement par :

Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI)

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Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien

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Octobre 2012


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Mo t de la coordonna t rice

Envolée d’écrivants

Photo: Josée Normandeau

is

ult,

oux,

tigny,

Ça a commencé il y a près de 15 jours. Elles survolent la ville d’est en ouest. Puis d’ouest en est, et à nouveau d’est en ouest. Pour notre plus grand plaisir, cette valse-hésitation durera plus d’un mois. Il faut profiter du passage de ces belles migratrices pour se rendre là où le scirpe abonde, sur les rives du St-Laurent majestueux et apprécier le spectacle qu’elles présentent. Pataugeant dans la boue, les oies broutent avidement quand soudain un bruit sec les surprend : cacardant à tue-tête, elles s’élèvent brusquement afin de fuir cet hypothétique danger. Ce manège se répétera des dizaines de fois jusqu’au grand coup d’envoi. Alors, dans un très grand rassemblement, elles diront au revoir... et à bientôt. À l’instar de ce saisissant spectacle automnal, La Quête d’octobre vous offre une envolée d’écrivants. Vous sourcillez… Écrivants ? C’est sans doute une faute, pensez-vous, puisque ce mot ne se trouve pas dans le dictionnaire. La Quête a imaginé ce terme générique pour qualifier tous les scripteurs qui, sans être écrivains, prennent plaisir à rédiger, régulièrement ou ponctuellement, des textes de diverses natures et à les partager avec les lecteurs du magazine de rue de Québec. Pour plusieurs d’entre eux, ce partage est source de très grande fierté. Ce mois-ci, les écrivants volent la première place !

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Ainsi, Martine Blais, camelot de La Quête a profité de son congé estival pour rédiger un mot de reconnaissance envers ses fidèles clients. Je profite de l’occasion pour souligner que Martine est camelot depuis 11 ans. Félicitations Martine pour ta belle persévérance ! Dans ses fantaisies littéraires, Laurence Ducos amalgame habilement les personnages issus de grandes œuvres littéraires, de l’histoire, du cinéma, etc., et leur réinvente un parcours de son propre cru. Avec La dernière chance elle démontre, une fois de plus, qu’elle maîtrise l’art du maillage. À sa manière, Christiane Voyer travaille à changer le monde. Elle passe les petits gestes du quotidien sous sa loupe analytique et en tire des réflexions qu’elle livre en toute candeur. Elle oblige ainsi le lecteur à observer ses propres gestes, et parfois… à les modifier. La Quête a la chance de compter parmi ses collaborateurs plus d’un poète : il y a le très prolifique – il envoie jusqu’à deux poèmes par semaine — Marcel Guy Mailloux et le confiant Jasmin Darveau : il nous a laissé son recueil complet de poésie avec la permission d’y piger comme bon nous semble. Dans cette édition, nous publions aussi Prison de Gaétan Duval et deux poèmes d’un nouveau venu, Benoît Turbide, à qui on souhaite la bienvenue.

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Ne cherchez pas Josée Normandeau la fin de semaine. La plupart du temps, notre directrice photo bénévole se trouve loin de la ville, tapie sous un buisson, attendant patiemment de pouvoir croquer le « p’tit oiseau » sur le vif. Elle a gentiment accepté de publier dans La Quête un tout petit échantillon de son impressionnante galerie de photos d’oiseaux. Tout simplement magnifique. Deux de nos fidèles collaborateurs passent trop souvent sous silence : Jacques Carl Morin et Hélène Huot. L’un et l’autre partagent la passion des mots et de la langue française et nous la transmette de façon fort agréable et ludique. Laissezvous prendre à leurs jeux ! Enfin, pour cette édition d’octobre,La Quête a demandé à ses journalistes bénévoles de jouer aux écrivants et de se soumettre à l’inspiration du moment, plutôt que de répondre à une commande précise de l’éditeur. Certains ont profité de cette liberté pour créer des textes à saveur personnelle, d’autres pour affiner leur plume aux reportages. Un joyeux méli-mélo que je vous laisse découvrir. Bel automne,

Francine Chatigny

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Photo: Francine Chatigny

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Martine Blais, fière camelot de La Quête depuis 11 ans.

Paroles de camelot Bonjour, chers lecteurs. Je m’adresse à vous en tant que camelot de La Quête. Il me fait plaisir de vous dire combien c’est agréable de vous servir : à tous les habitués du magazine, et en particulier ceux qui l’achètent tous les mois, j’aimerais dire un gros merci ! Chers clients réguliers, vous savez comme moi que le magazine décrit vraiment la société dans laquelle l’on vit. Il y a beaucoup de problèmes, mais aussi des solutions. Je réfléchis souvent au problème que provoque l’argent. Bien que cela nous en prenne pour vivre, l’on sait tous que l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y gagne un peu. Alors c’est vrai que vendre La Quête me procure un peu d’argent, mais ce que j’apprécie aussi c’est quand les gens me sourient. Ils sont tellement aimables et gentils. Quelquefois, je les questionne, puis on pique une jasette. Ces gens-là travaillent pour le gagne-pain. Ils se lèvent à 7 heures et finissent leur journée à 17 heures. Je les admire beaucoup pour leur force et leur courage. Je sais que le travail est gratifiant. Je suis contente de faire autre chose que de niaiser devant mon poste de télévision toute la journée. Et c’est vraiment agréable de recevoir des pourboires, même si le magazine est rendu à 3 $ l’exemplaire. De jasette en jasette, je reconnais de plus en plus de monde de mois en mois. Le bel été qu’on a eu a donné de très belles vacances à mes clients. J’ai pris tout le mois d’août de répit afin de vous retrouver en pleine forme pour l’automne. Merci beaucoup et au plaisir de vous rencontrer !

Martine Blais Camelot de La Quête 6

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La dernière chance - Il n’y aurait plus qu’une possibilité, Mademoiselle, avec une chance sur mille de réussite. - Je crois que je n’ai pas vraiment le choix, Monsieur White. Après tout, c’est une question de vie ou de mort. Le détective américain écrasa dédaigneusement son cigare dans le cendrier posé sur son bureau d’acajou noir et débordant de mégots froids. - Vous êtes très courageuse, Mademoiselle. - J’ai un instinct de survie très développé. C’est ce qui m’a permis d’accomplir mon voyage. Je vous l’ai dit, j’ai su me fabriquer plusieurs identités : Anna Anderson, pensionnaire à l’asile Dalldorf de Berlin, puis Olga Botchavinsky, qui émigre aux États-Unis suite à une déception sentimentale. Une autre Anna Karénine, si vous voulez. Certains critiques littéraires ont pensé qu’Anna avait un lien de parenté avec Madame Bovary. C’est absolument faux ! Tolstoï n’a pas singé Flaubert ! Mais on m’a bien surnommée le singe, moi ! La jeune femme éclata de rire. - Excusez-moi. Cela me fait du bien de dire des bêtises. - Je comprends, Mademoiselle. Écoutez… Pour échapper à la mort, devenez une star de cinéma. La jeune femme tourna le dos à Sean White pendant quelques instants. Elle lui fit face à nouveau. - Je devrai donc continuer à jouer la comédie ? - Oui… Vous savez, tout est illusion en

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Photo: Archives Web

Photo: Francine Chatigny

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ce bas monde, et le plus grand rôle que nous devons tous jouer dans nos vies, c’est celui de notre propre personnage. Mais bien souvent, celui-ci nous échappe. Si mon idée fonctionne, vous serez adulée, mais protégée. Vous avez le physique de l’emploi. Sarah Bernhardt disait que pour être actrice, le physique est primordial, pas forcément le talent. Il vous faudra vous trouver un autre nom. À votre mort, vous tomberez dans l’oubli. Mais qu’importe? - J’aimais tellement mon prénom. Anastasia… La jeune femme brune se mit à réfléchir. - Je crois que j’ai trouvé un très beau nom pour le cinéma : Greta Garbo. * *

*

Foi de White, ma femme dit que je suis un oracle. Aujourd’hui, Greta Garbo a quitté la scène depuis longtemps. Comme par hasard, elle a joué deux fois

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Anna Karénine, et a terminé sa carrière avec La Femme aux deux visages. Garbo voyageait toujours sous un nom d’emprunt. Elle aussi avait retenu les détails de notre conversation. Personne n’a deviné qu’elle était en réalité la grande-duchesse, Anastasia Romanov, la plus jeune fille du dernier Tsar de Russie. Mais là où je me suis trompé, pour l’unique fois de ma vie, c’est sur ce fait : même morte, Greta Garbo n’a jamais été oubliée. Ce qui peut-être touche le public, sans qu’il ne s’en rende compte, ce ne sont pas les mensonges qu’on lui raconte sur les stars mais bien la vérité tragique de ces créatures qu’il ignorera toujours. Concernant mon erreur, ma femme n’en saura rien, je suis tranquille. Et quand bien même elle l’apprendrait ? Après tout, l’exception confirme la règle !

Laurence Ducos

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Les trois singes Trois singes assis côte à côte. Le premier se bouche les oreilles, le deuxième met sa main sur sa gueule et le troisième, sur ses yeux. Tout comme moi, vous avez sûrement déjà vu cette image humoristique, mais combien révélatrice ! C’est une vraie métaphore de nos comportements, de nos attitudes dans nos relations et de nos communications les uns avec les autres. L'autre jour, je suis allée au centre d’achats et j'ai aperçu deux personnes qui communiquaient dans le langage des signes. Ça m’a épaté de voir leurs expressions : leurs sourires, la manière dont ils se regardaient franchement dans les yeux et leurs mains qui mimaient les lettres de l'alphabet et les mots. En observant ce langage non verbal, je n’ai pu m’empêcher de penser que lorsque nous nous parlons, il surgit parfois des malentendus, des médisances, des calomnies, des incompréhensions. Là, je découvrais dans ce langage des signes une expression plus franche, directe et sincère, car les muets n’ont d’autres choix que de se regarder droit dans les yeux et de prendre le temps de bien se comprendre, de s'entendre dans un cœur à cœur entre soi et l'autre. Mon père âgé de 99 ans a perdu au fil des années sa capacité d'audition et il porte des prothèses. Dernièrement, ma famille et moi avons remarqué que de temps en temps, il les enlève. Je me suis aperçue que le bruit de voix, de pas, et tout le va-et-vient des autres résidents et des préposés aux bénéficiaires le fatiguaient, l'énervaient. Il veut être tranquille dans sa chambre. Il nous a dit qu'il aime bien quand nous lui parlons lentement, en articulant chaque mot, il peut ainsi lire sur nos lèvres. C'est drôle de voir l’expression de plaisir sur son visage : lui aussi découvre et aime cette forme sensuelle de langage. Dans des reportages à la télévision et au cinéma, nous pouvons voir des anthropologues, des scientifiques qui communiquent de cette façon avec des gorilles, des chimpanzés et autres primates. Ça nous émeut parce qu'il y a ce « quelque chose de spécial » qui se dirige vers l'intelligence du cœur. Selon moi, cela serait un atout formidable pour chacun de se familiariser avec le langage des signes. Nous apprendrions ainsi le vrai sens de la communication universelle !

Photo: Archives Web

Christiane Voyer

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Photo: Archives Web

Conte

du chasseur Sentant de pas, son fusil coté gâchette N `y a piétinement perdrix au feuillage Il se mire, ses plombs haut feuillage Ratent la perdrix à branche gelée froide

Écureuil l`avise de gauche ou droite À gauche plutôt pour l`orignal À droite la perdrix en cache feuillage Que Michel ne mire arme maladroite

Dame perdrix devant sa maladresse Lui virevolte descend lui chuchoter : « Père avant ton retour à maisonnette Ramasse du chêne que quelque noix

Michel approuve de longue palette Baissant le front vers son reniflé Lui se terrera en cache de bois foin sec Vers la droite il part en bottes piétiner

Petit écureuil avant les grands frettes Aura sous le poil graisse de noix d`gave Ta femme te remerciera de message : Environnementalisme de bocage !

Le fusil, calotte serrée, frise ta couette. Entends : viens vers notre poêle te chauffer Elle a de sa mixture en chaudron prête Ramène un peu de bois sec à ton bras. »

Marcel Guy Mailloux

Photo: Archives Web

M`sieur Michel calotte a longue palette Bottes d`chasse, son 12 à canon tronqué Au buisson derrière sa maisonnette Rencontre l`écureuil d`automne coloré

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Comme tout civilement À bras congrus Les détours J’esquisse à cet amour Comme une armure du temps

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Toi est si petit le chaume Tu me charmes Comme tu perds l’alarme N’use à dire ton baume Ainsi va ta santé De l’esprit bien outillé Ne me traîne pas Toujours ça et là Inch Allah

Benoît Turbide

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Armur e

Oubliant au lointain Ces portraits riverains Je divulgue ma marque Comme lointaine arnaque


Paradoxe Pour son sourire Au nom de son Regard, J’affronterais le pire Pour un signe de sa part Mes poings se ferment Je vois le Soleil se coucher Mon coeur est terne La colère seule me permet de continuer Les ténèbres approchent et me couvrent Je les accueille et m’en entoure À elles seules, mon âme s’ouvre Mon salut, la damnation pour toujours Peut-être est-ce bien ainsi Pourquoi me priver De cette sombre poésie Car en elle seule puis-je exister La Peur agrippe mon coeur Ses griffes froides m'ont transpercé Il est maintenant l’heure Pour moi d’expier Où est ma princesse à sauver ? Mon dragon à terrasser... Que dois-je faire pour être aimé ? Comment chasser les ombres qui cherchent à m’étouffer ?

Photo: Archives Web

Ma vérité Une toile de mensonge Je cherche à avancer Comme canne, la haine qui me ronge Le vide est ma réalité La mélancolie, ma bien-aimée L’isolement, pour m’entourer Le froid pour me réchauffer Rien de tout ceci n’a de sens Mon armure, transpercée d’une lance Je me demande, comment… ? Ce que je croyais me sauver, put me détruire autant...

Jasmin Darveau

Illustration: Stéphane Bellefeuille

Photo: Archives Web

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PRISON La nuit, la lumière dessine de façon surréaliste D’une peinture lisse, À la clarté des miradors, Sur mes murs dénudés d’or Les barreaux de la prison triste De ma nuit que l’insomnie plisse Et qui se prolonge encore et encore, Jusqu’à l’aurore. Et j’entends, des corridors, Les pas trop sonores Des gardiens de nuit Qui, de leurs lumières artificielles, Viennent épier ma vie, Sans me laisser seul avec elle, Sans aucun bruit. Même si pleine de soucis. Des yeux de ma solitude, semblant éternelle, Coulent des larmes trop réelles, Coulent des larmes, comme du ciel, La pluie torrentielle ; Et c’est la même scène, peu belle Pour mes colocs de barreaux : ils ou elles.

Curieuse action pour des gars, des filles, qu’on qualifie, À cause de leur grande misère, De cœurs « brise-fer », D’esprit qui détruit. Tant et aussi longtemps que l’on continuera de s’attaquer aux conséquences, Plutôt qu’aux terribles et affreuses causes, Il y aura trop de victimes au fond des prisons, des cages, des fosses moroses. Prions le Bon Dieu, même en silence Pour que revienne toute la pureté Qui sied à l’humanité, Par rien qu’un juste altruisme, Qu’un légitime humanisme, Qu’une simple équité À l’égard des défavorisés Qui ne sont point dans l’abondance, ai-je besoin de le souligner ? Et chez qui, trop souvent La misère crée La criminalité.

Gaétan Duval

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… Sorti de l’embuscade Terrassé par le décompte Il se dit à l’amiable Que me vaut cette chaude Il traverse le mur du son Divulgue ses ennuis Répertorie les fresques du chant Pour dire ça fait du fruit

Sans être déplaisant Il tient à être tout là Combiner les choses Qui va Tenir son bout pourtant Que de surprises réserve-t-il Ou temps nous rattrape Ne serait-ce que farce Tout est de manière subtile

Benoît Turbide

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Participer activement au développement de notre milieu.

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LA BOÎTE À PAIN

CAFÉ NAPOLI

289 Saint-Joseph Est, Québec (St-Roch) Lundi au samedi 6 h 30 à 20 h Dimanche 6 h 30 à 17 h 30 Tél. : 418 647-3666

396, 3e Avenue, Québec (Limoilou) Lundi au mercredi 6 h 30 à 18 h 30 Jeudi et vendredi 6 h 30 à 19 h Samedi et dimanche 7 h à 18 h 30 Tél. : 418 977-7571

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Songe d'automne... Hors des nuages gais Loin de mon étoile filante Sur un arc-en-ciel gelé Ses couleurs au jour se fragmentent... Je vois un arbre dans les brumes Rayonner faiblement, au loin Mais le tronc craque, se consume Car il poussa tout près d'un ravin... Son écorce se voulait d'argent Et ses feuilles, tissées de cheveux d'ange Ses racines, d'un mensonge poussant Il sombrait, tombait dans la fange J'entends un tambour, un écho Provenant de temps obscurs Coulant, tandis qu'en un ruisseau Défilait une vie, des murmures Cette eau, pour source versée N'avait que ses larmes retenues Son étroit quelque part, oublié N'ayant que les reflets, dans les nues Je vois cela et un miroir M'apparaît, je peux me voir Ou est-ce seulement l'ombre du soir ? Et il y a de lourds nuages gris Et le vent est fort, ce soir Mais je sais qu'un jour, tombera la pluie Et qu'il ne fera plus jamais noir...

Photo: Carole-Anne Beaulieu

Jasmin Darveau

Note pour Karyne : Mettre cette pub le plus petit possible. Tu peux jouer avec les éléments si tu veux.

LA QUÊTE EST DIFFUSÉE PAR TÉLÉPHONE VIA

AUDIOTHÈQUE POUR PERSONNES HANDICAPÉES DE L’IMPRIMÉ DU QUÉBEC INC La Quête est diffusée par téléphone via inc Audiothèque Personnes duQuébec Québec 1-877 Québec 418 627-8882 • pour Montréal 514 Handicapées 627-8882 de • l'Imprimé Ailleurs au 393-0103 Québec 418 627-8882 Montréal 514 627-8882 Ailleurs au Québec 1-877 393-0103

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Photo: Josée Normandeau

Oiseaux dans la mire…

Photo: Josée Normandeau

Photo: Josée Normandeau

Fou de Bassan

Jaseur boréal

Fuligule à tête rouge

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Josée Normandeau collabore à La Quête depuis plus d’un an, à titre de directrice photo. Si elle met généreusement son talent au service du magazine de rue de Québec, sa réelle passion est la photo

Photo: Josée Normandeau

animalière, et plus précisément la photographie de la faune ailée. Admirez ses clichés !

Photo: Josée Normandeau

Photo: Josée Normandeau

Photo: Josée Normandeau

Harfang des neiges

Goéland argenté

Bécasseau sanderling

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Photo: Archives Web

Les sons !

À quoi servent les mots ? Y en a de courts des longs Avec des accents, traits, chapeaux À quoi servent les mots ? Y en a des sourds, Ceux qui font pont avec un autre Sont aussi de vrais mots À quoi servent les mots ? Y a les anciens les nouveaux Ceux qui n`en émettent son Les comprennent à jargon autre À quoi servent les mots ? On les balbutie ou en hausse le ton Ceux de convenance salutations Sont différents de nous en pause De ceux de lois à juridiction Ceux d`interroge en cause N`affirment contradiction De nos connaissances en coco

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A quoi servent les mots ? Ils ont différentes missions Les amoureux détendent Ceux de la haine offensent Sont sujet à la crispation De gargarisme moussent langue Qui sait si on utilise les bons Chacun a sa saveur de mots. De dialecte à apprendre Chacun émet un personnel son. Articulés en consonnes voyelles Pour agencements de phrases En lecture ils interpellent Notre conscience à ce tout De la vie d`apprentissage. À quoi servent les mots ?

Marcel Guy Mailloux

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LE ­JEU ­L E­J E U D EDE­LA L AQUÊTE ­ Q U ÊT E p a r J a c q ue s Ca rl Mo rin par Jacques Carl Morin

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des Ce jeu consiste à remplir les rangé es horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, des indices et des lettres mélangées ou déjà inscrites dans la grille. Chaque case définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grisée représente grisée représente une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant. du suivant.

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Verticalement : Verticalement :

5- Produit intérieur brut. Signe qui baisse la note d’un demi-

Ouvrier 1- d’une Se ville d it nouvelle d ’une qui ville nodéveloppée uve lle qtrès ui rapides ’e s t d éton. vePetit lo p preptile é e tàrèquatre s rapattes. p id e m e nt . qui charge ou décharge 1- Se dit s’est un navire. ment.

Dent 20-lesTo us humains le s ê t re humâge a insvivant du m êm e âg e6viva ntquià sert la àmcouper ê m e les é paliments. o q ue . Écrits qui relatent la vie 20- Tous êtres dusmême à la même et le message de Jésus. Dessin à l’encre brune. époque. 7- Alphabet dont la première est alpha. En traduction, sens contraire du texte original. Bref, concis. Horizontalement : Horizontalement : 8- Renseignement qui concerne une personne physique et 1- Individu qui exploite la crédulité du public. Personne de permet de l’identifier. Qui s’est évadé. La charpentière peut petite taille. Ville de uBavière lesorésidences. 1 - Ind ivid q ui eoù xpfurent lo it e jugés la c les ré dprincipaux ulit é d u pendommager ub lic. Pe rs nne d e p e t it e t a ille . Ville d e responsables du Troisième Reich (EGRUMBREN). Ba viè re o ù fure nt jug é s le s p rinc ip9-a ux reaffamé s p o nsn’en a b alepoint s d(LIRESOLE). u Tro is iè m e Re ic h Ventre Jumeaux attachés 2- Femelle (du lièvre. Manière .dont on s’exprime oralement l’un à l’autre par une partie du corps. Canal d’Égypte. Placé à EGRUMBREN) (ECOOTULIN). Mélancolie. la droite d’un nombre, il symbolise une dizaine. 3- L’un des sept nains de Blanche-Neige (UMACHTO). 10- Mammifère cétacé des mers arctiques. Maladroit. Bruit sec 2 - Fede m prix e lle (OTROMINAJA). d u liè vre . Président Ma niè reaméricain d o nt o n s ’e xp rim e o ra le m e nt ( ECOOTULIN). Augmentation produit par un mécanisme qui se déclenche. Centrale syndicale. MéenlaChine nc o lie est. le sujet d’un opéra. dont le voyage 4- Fondée par Bill Gates. Vaciller sur ses jambes. Musique jamaïcaine 3 - rythmée L’un et d erépétitive. s s e p t na ins d e Bla nc he -Ne ig e

( UMACHTO). Aug m e nt a t io n d e p rix ( OTROMINAJ A). Pré s id e nt a m é ric a in d o nt le vo yag e e n Chine e s t le s uje t d ’un o p é ra .

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a­lang anguue­ e­ ­LLa­l dan s­­ dans ­­­­sa­ sa­ppoch och ee

par­Hélène H u o t

LA VEDETTE DU MOIS

« C’est la langue qui cou rt dans les rues de ma vil le, comme une chanson d’a mour au refrain malhabile. Il faut pour la défendre la par ler de son mieux. Il faut la fai re aimer à ces gens de par tout venus trouver chez nou s un goût de liberté. »

REGAGNER SES PÉNATES Le mot « pénates », qui ne s’emploie qu’au masculin pluriel, désigne le foyer, l’habitation, la maison, le bercail ; il désigne aussi les objets domestiques que l’on emporte avec soi lors d’un changement d’habitation. L’expression « Regagner ses pénates » signifie  : retourner à son domicile, rentrer chez soi; « Installer ses pénates dans un endroit » signifie : s’installer dans cet endroit. Chez les anciens Romains, les Pénates étaient les dieux domestiques chargés de la garde du foyer, plus particulièrement des biens, du feu servant à faire la cuisine et du garde-manger. Chaque famille choisissait librement ses Pénates

( généralement au nombre de deux, l’un pour la nourriture et l’autre pour la boisson ), parmi les dieux ou les grands hommes déifiés. Les statuettes qui Michel Rivard, personnifiaient les PéLe cœur de ma vie, 19 89 nates avaient dans la maison leur place réservée ( un autel, un réduit ou un sanctuaire ). Elles se transmettaient comme un héritage, de père en fils, et suivaient la famille dans ses déplacements.

Le français au jour le jour 1. Dans le journal Le Soleil du 24 juillet 2012, l’article intitulé « Les rois de la pétole » parle des difficultés de l’équipage d’un voilier qui participe à la transat. Qu’est-ce donc que la pétole ? 2. Comment appelle-t-on le métier ou le travail des peaux ? 3. Quelle expression populaire signifie : « modérer ses exigences, réduire ses prétentions » ? 4. Dans son édition du 30 juin 2012, le journal Le Devoir publie un tableau intitulé « Indice de canopée par arrondissement montréalais ». La canopée concerne : a. le niveau de bruit; b. la surface boisée; c. le nombre de terrains de jeux. 5. La Caisse populaire des Ramées est bien connue aux Îles-de-la-Madeleine. Mais quelle est la signification d’une ramée ? 6. Quel terme retient l’Office québécois de la langue française pour traduire « skatepark » ? 7. Un seul des noms suivants peut être employé au singulier, lequel ? a. ambages; b. emplettes; c. honoraires. 8. Le mot « putsch » est d’origine russe, danoise ou allemande ? 9. L’anagramme est un mot obtenu par transposition des lettres d’un autre mot (exemple : patrie et partie, rame et mare). Anagramme est du genre masculin ou féminin ? 10. Matthieu et Valérie vont se promener dans la forêt ; ils feront une belle « ballade » ou une belle « balade » ?

J’attends de vos nouvelles… Vous aimez les mots. Vous avez des commentaires à formuler ou des suggestions à faire concernant cette chronique La langue dans sa poche. Rien de plus simple. Écrivez-moi à hu-go@sympatico.ca. Cela nous permettra d’échanger sur des questions qui vous intéressent et d’enrichir par le fait même les futures chroniques. Merci à vous! Les réponses page 33.

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Éditorial

Se donner une voix Les concerts de casseroles et les manifestations géantes à répétitions du printemps avaient généré des attentes considérables. « La société civile se réveille », disait-on. Il faut croire qu’elle s’est rendormie, car le 4 septembre dernier, les Québécois ont élu une Assemblée plutôt conventionnelle et se sont donné un gouvernement beige et menotté. Pourtant, le Printemps érable était le signe évident d’un certain ras-le-bol. Un segment important de la population ne se sentait pas représenté et désirait se faire entendre. Dans un article de Libération paru quelques jours avant l’élection, la politologue Diane Lamoureux parlait même d’une « critique collective du néolibéralisme qui laissera des traces ». Le Parti libéral (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), fiers représentants de ce néolibéralisme, ont néanmoins récolté près de 60 % du vote et 55 % des sièges. Le Parti Québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) se sont contentés de 38 % des suffrages et 45 % de la députation. En fait, bien qu’il ait finalement trouvé une seconde voix à l’Assemblée nationale, QS n’a reçu que 2 % d’appuis de plus qu’au dernier scrutin, lui qui semblait être le parti le plus près des revendications des manifestants. Les chroniqueurs de tous horizons ont dû se rabattre sur le 74,6 % de participation pour trouver un vestige des turbulences sociales des derniers mois. « Le plus haut taux depuis 1998 », a-t-on entendu à satiété. Certes, mais avant la débâcle de 2008, le Québec avait maintenu une participation moyenne de 77,5 % depuis 1931. Dans les années ’70, la moyenne était même de 83,1 %. Il est donc permis de se demander si ce retour à un taux de participation acceptable est attribuable au Printemps érable. Vu l’ampleur de la prime à l’urne obtenue par les libéraux, la résurgence du débat identitaire est une explication tout aussi crédible.

invités à se taire. Dans une proportionnelle, ils se partageraient quatre députés ( trois pour ON et un pour le PV ). De même, QS aurait huit représentants plutôt que deux. Le Mouvement pour une démocratie nouvelle ( MDN ) souligne d’ailleurs que le PQ a eu besoin de 25 806 votes par siège contre 131 617 pour QS. Notre système archaïque hérité de l’empire britannique crée des distorsions importantes dans la répartition de la députation. Avec seulement 5 % plus de votes, le PQ a récolté presque trois fois plus de sièges que la CAQ. Pis encore, en 1966 et en 1998, des gouvernements majoritaires ont été portés au pouvoir avec moins de suffrages que l’opposition officielle. Des scrutins mixtes existent dans une foule de pays à travers le monde. Le système proportionnel mixte compensatoire, souvent proposé au Québec, fonctionne par exemple en Allemagne depuis plus de 50 ans. C’est la volonté politique qui fait défaut. Le PQ a inscrit la réforme à son programme depuis sa fondation, mais n’a jamais été plus loin. Quant à l’avant projet de loi proposé par le PLQ en 2004, il est mort dans l’œuf abandonné par ses instigateurs, et ce, bien que 86 % des intervenants entendus par la Commission spéciale sur la loi électorale rejetaient le mode de scrutin actuel, selon le MDN. Les partis au pouvoir tirent profit du statu quo. C’est de la société civile que doit venir le changement. Le système en place est une atteinte directe à la démocratie : les citoyens doivent s’y opposer avec la même vigueur qu’ils ont rejeté la loi 78 des libéraux qui visait à museler les manifestants. Pour transformer la politique et la dynamique sociale, il faut d’abord s’en donner les moyens. Il faut donner à chacun une voix qui compte. Alors seulement, les mouvements comme le Printemps érable auront un impact concret sur les élections et la gouvernance.

Le fait est que notre système électoral est intrinsèquement conservateur. Les partis traditionnels, perçus comme la seule alternative possible, sont favorisés. Le mode de scrutin encourage le vote stratégique, un euphémisme qui signifie se boucher le nez et voter pour l’organisation capable de bloquer la pire des options, plutôt qu’en fonction de ses convictions. Un tel cynisme transforme la démocratie en téléréalité: le choix se limite à déterminer qui on veut « éliminer ».

François Pagé

Le scrutin majoritaire actuel donne l’avantage aux partis d’extrême-centre plus occupés à ne déplaire à personne qu’à faire la promotion de politiques novatrices et de projets de sociétés porteurs. Les idéalistes doivent se résigner à n’avoir aucun impact sur le résultat final. Les 126 374 citoyens qui ont appuyé Option nationale ( ON ) ou le Parti Vert ( PV ) sont

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Simplicité volontaire... ou salutaire

En fait, certaines personnes ne peuvent carrément plus se passer de l’un ou l’autre (voire la totalité) des items ci-haut mentionnés. À croire que si l’on ne possède pas au moins l’un d’entre eux, on doive obligatoirement faire partie des 70 ans et +, habiter dans un coin reculé ou faire partie d’une secte bouddhiste ! J’exagère peut-être... mais pas tant que ça, surtout lorsque j’entends certains jeunes que je connais (et aussi des moins jeunes, il va sans dire) se vanter de leurs derniers achats... pour presqu’aussitôt se mettre à rêver aux prochains.

Dis-moi ce que tu portes... et je te dirai qui tu es À l’époque où j’allais au secondaire (et vous ne voulez pas savoir en quelle année), si l’on s’affichait avec des jeans Lois et des bottillons portant la marque Kodiak, on était à coup sûr considéré comme « in », comme quelqu’un de « hot » et faisant partie de la gang. Aujourd’hui, il semblerait que l’habillement seul ne soit pas suffisant. En effet, le look se doit au minimum d’être accompagné de petits extras pour parfaire le tout, tels qu’un cellulaire ou une montre hors de prix, par exemple, auxquels on peut bien sûr ajouter un parfum renommé ou LE sac à main griffé. En fait, plus on s’affiche avec tout « l’attirail » du parfait consommateur, et plus on est considéré comme quelqu’un. Aurait-on oublié que l’habit ne fait pas toujours le moine ? Que « plus » ne veut pas nécessairement dire « mieux ».

Ça vaut ce que ça vaut Mais fort heureusement, plusieurs personnes croient encore qu’il n’est pas obligatoire de posséder tous les derniers gadgets techno, le VUS de l’année ou vouloir ressembler aux mannequins dans les magazines pour être considéré comme « in » ou pour tout simplement se

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Vêtements et accessoires griffés, téléphone cellulaire ou intelligent, téléviseur plasma grand format et voiture de l’année ; ça vous dit quelque chose ?

sentir bien, être heureux. Ainsi, bon nombre priorisent encore aujourd’hui les valeurs humaines à l’instar des valeurs matérielles. Toutefois, loin de moi l’idée de vouloir juger quelqu’un qui est soucieux de son apparence ou souhaitant se retrouver un jour au volant d’un Hummer ou tout autre véhicule de luxe. En fait, je cherche plutôt ici à tenter de comprendre ce besoin incessant du « paraître ». Tenter de comprendre cette nécessité qu’ont certaines personnes à sans cesse vouloir acheter, magasiner, bref, se procurer tout le bazar afin de se considérer comme quelqu’un d’important, au même titre que celles qui croient dur comme fer que sans toutes ces choses, elles ne valent rien.

Au royaume de la télé, des magazines et de la publicité Il est vrai qu’aujourd’hui, pas une journée ne se passe sans que l’on ne tombe sur une publicité vantant les mérites de tel ou tel produit, ou sans que les médias (télé, magazines, Internet, etc.) ne tentent de nous faire dépenser. On n’a qu’à regarder avec quelle énergie et créativité la majorité d’entre eux essaient de nous faire tomber dans leur filet. Et avec quelle ingéniosité la plupart y parviennent... Mais au final, qui prend la décision de suivre la parade ? Qui se laisse convaincre au lieu de résister ? En somme, qui décide de votre vie ? La réponse va de soi, non ?

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S comme... Se faire confiance Il n’y a pas si longtemps, j’ai lu quelque part que pour tout nouvel achat (vêtement, article pour la maison, etc.) que l’on ramène chez soi, un autre devait obligatoirement en sortir. Par exemple, si l’on revient avec un chandail neuf, alors un autre chandail que l’on possède déjà doit sortir. En fait, c’est de faire de la « place » pour éviter de s’encombrer inutilement. Pas fou comme idée, n’estce pas ? Évidemment, ça ne règle pas tous les maux de la planète, mais on comprend le principe. Néanmoins, je ne pense pas que l’on doive absolument se départir de tout ce que l’on possède ou de ne carrément plus rien acheter pour se sentir mieux dans notre peau. Je crois plutôt en une petite visite à l’intérieur de soi. En la confiance que l’on se doit d’acquérir en vue d’améliorer l’image ou la perception parfois négative que l’on a de sa personne, en vue de se soustraire aux idéologies que tente de nous faire avaler l’industrie de la consommation, en vue de tout simplement se sentir bien, sans colorant ni artifice. Il serait peut-être temps de s’intéresser au contenu, au lieu de se laisser éblouir par le contenant.

Nathalie Thériault

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À cœur ouver t Ce texte est le fruit de la réflexion qu’ont suscité en moi les dires d’une dizaine d’étudiants avec lesquels j’ai eu le plaisir de discuter et de partager de délicieux moments cet été. Je les remercie pour leurs aveux. En toute franchise, je ne veux pas faire de moi une « wanna be » philosophe, mais je vous fais part de mes observations. On parle souvent de la crise de la quarantaine, mais je suis d’avis que chaque décennie est une étape à franchir…

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s’intégrer, à prendre soin de soi à l’occasion, à s’adonner à une activité. Soit on s’habitue, soit on livre, parfois, une bataille gigantesque. Les efforts, toujours des efforts.

Les étudiants passent des mois à prioriser l’étude sur la vie sociale, à parfois flancher et alors se retrouver dans un bar de la ville à payer un peu trop de verres, à se déplacer à droite et à gauche entre le boulot, le travail, les soirées — et j’en passe — : l’adrénaline est au maximum ! On doit donner son 200 % et garder le sourire pour survivre dans cette jungle. Alors au bout d’un moment, il ne faut pas s’étonner que de plus en plus d’entre nous craquent. On n’en peut plus. On fournit de l’énergie de tous les côtés pour parvenir à se différencier des autres, à

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Voilà qu’à vingt ans seulement, et lorsque la pression pèse trop, on remet tout en question. Tout y passe : l’amour, les amis, les études, le doute, la confiance, la jalousie, le mépris, etc. On se perd dans les tourments des esprits à réfléchir sur la vie : un « qui suis-je ? » qui circule dans notre for intérieur. Oh! vous savez, c’est très peu agréable ! Le corps et l’esprit nous obligent à stopper notre train-train quotidien et à faire une mise au point générale. On travaille beaucoup, trop peut-être. On s’amuse, on bouge, on est actifs. Voilà qu’un jour un mix d’émotions nous chamboule et se bouscule entre elles. Est-ce que je l’aime vraiment ? Est-ce que je veux ceci ou cela ? Qui sont mes vrais amis ?

béton à l’aide de très peu d’outils : c’est dur, mais faisable avec beaucoup de persévérance. Dans cette situation, le temps devient alors notre seul ami. Il nous aide à comprendre qui nous sommes. La sensation d’impuissance s’implante en nous et installe un vide, voire le dégoût parfois. La main gauche levée et la droite sur le cœur, j’affirme, moi aussi, avoir remis sur la table de jeu : mes amis, mon amour, mon cheminement scolaire, mes désirs. Il fait bon d’avoir enfin compris qu’en fait, il faut prendre le temps de prendre le temps.

Marine Detraz

On comprend alors que nos propres besoins doivent passer avant ceux des autres. Savoir donner et recevoir s’applique autant à autrui qu’à soi-même. Comme s’il fallait traverser un mur de

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L’amour sur mesure

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« Il vaut mieux être seul que mal accompagné », proverbe populaire fréquemment cité aux cœurs esseulés. Toutefois, plusieurs tentent leurs chances au jeu de l’amour : c’est un peu plus d’un Québécois sur cinq qui visitent les sites de rencontre. Méconnues, les agences matrimoniales cherchent à vous faire rencontrer l’être idéal. Alors, c’est à vous de choisir : une recherche par mots-clés ou une sélection arrangée ?

Au-delà des perceptions

Sous la loupe de l’expert

Lundi 17 septembre, 14 heures, 1217 avenue Bernard Ouest, Montréal. Au deuxième étage d’une élégante bâtisse située en plein cœur d’Outremont, le travail bat son plein. Un travail qui conjugue professionnalisme et discrétion, puisqu’il s’agit d’une prestigieuse agence de rencontre. À l’agence Intermezzo, l’ambiance est des plus studieuses. Les employés sont occupés à leurs tâches, les échanges se font à voix basse. Dans la salle de conférence faisant office de salle d’attente se trouve un tableau accroché au mur. La toile représente l’île de Montréal et ses environs, dont chaque arrondissement est parsemé de petites punaises. Chaque punaise représente un célibataire. À l’analyse de cette carte, force est de constater que la Métropole désire plus que tout être aimée.

Selon Gilles Savard, psychologue spécialiste en relations amoureuses, l’efficacité des agences de rencontres, virtuelles ou réelles, reste encore à démontrer. D’un point de vue professionnel, celui-ci constate que la plupart de ses clients se disent généralement déçus de leur expérience. L’absence de choix des candidats met le célibataire dans une position incommode. Contrairement aux sites de rencontres qui vous laissent une certaine marge de manœuvre, les agences décident à votre place la personne qui vous conviendrait le mieux. Ce manque de contrôle est, selon M. Savard, un grand point négatif. En ce qui concerne les rencontres Internet, ce dernier croit que cette approche est la plus potentiellement intéressante car, selon lui, c’est une sorte de mini échantillon de la société. Cet outil du 21e siècle permet avant tout de connaître quelqu’un pour sa personnalité. Mais encore faut-il être prudent et avoir des attentes réalistes.

Sur la table trône un portfolio bien rempli. D’un bref coup d’œil l’on peut voir que les témoignages et les articles de presse défilent. Il n’y a pas à dire, l’agence de rencontre Intermezzo s’est vu attribuer beaucoup de mérite au cours de ses 15 ans d’expertise. Intermezzo, c’est plus de 5000 célibataires sélectionnés et disponibles, mais c’est surtout 60 % de chances de rencontrer l’éventuelle âme sœur. Toutefois, selon Maude Ouellette, directrice des e-communications de l’agence, cette méthode de rencontre semble encore boudée par bon nombre de Québécois. « Je dois avouer que les agences de rencontres sont à ce jour encore méconnues. Pourtant, c’est une excellente façon de rencontrer. Ça va au-delà du physique ». En revanche, en ce qui concerne les sites virtuels de rencontres, madame Ouellet semble critique. Selon elle, cette méthode exige du temps, le taux de réponse est faible et les photos s’avèrent souvent trompeuses. « La quête d’amour sur Internet peut être très décevante. Nous, nous offrons du réel, l’amour, le vrai ! »

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L’important, c’est de t’avoir rencontré Somme toute, que ce soit un rendez-vous organisé par une agence de rencontre ou une conversation de cinq minutes avec un parfait inconnu, chaque méthode est propice à de nouvelles rencontres. Tandis que l’agence de rencontre essaie de dénicher un célibataire qui vous ressemble, Internet se propose pour sa part d’incarner le rôle d’un véritable Big Brother de l’amour. Toutefois, un objectif ultime rejoint ces diverses méthodes : celui de combattre la solitude et de favoriser les rencontres. Car après tout, le but n’est-il pas simplement d’aimer et d’être aimé ?

Océane Bruwier-Périé

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Es war einmal … les frères Grimm Qu’elle soit en allemand, Es war einmal, ou dans une autre langue, l’expression emblématique Il était une fois provoque toujours le même effet : attention captée, imagination activée… la magie s’installe !

Il était une fois deux frères, Jacob et Wilhelm Grimm, qui naquirent dans la petite ville de Hanau, au centre de l’Allemagne : le premier en 1785 et le second, un an plus tard. Au décès de leur père, en 1796, alors qu’ils n’avaient guère plus de 10 ans, les deux frères partirent vivre chez une tante à Kassel, un petit village situé à 200 km plus au nord. Les études universitaires amenèrent ensuite Jacob et Wilhelm à déménager à Marbourg. Jacob s’intéressa à la littérature médiévale et à la linguistique, alors que Wilhelm se spécialisa dans la critique littéraire. Les deux frères occupèrent différents postes dans la diplomatie, comme bibliothécaires et professeurs d’université.

Les deux frères passèrent la plus grande partie de leur vie ensemble. Même lorsque Wilhem prit épouse en 1825, rien ne brisât l’harmonie entre les deux frères… ni leur vie commune! Bien sûr, ce goût du partage se refléta aussi dans

Wilhem et Jacob Grimm avec quelques-uns de leurs personnages.

Jacob et Wilhem furent de prolifiques auteurs, chacun dans son domaine respectif. Jacob se distingua entre autres par sa Deutsche Grammatik (Grammaire allemande, 1819-1837) considérée comme le fondement de la philologie allemande, dans laquelle il retrace l’évolution phonétique, morphologique et syntaxique de l’allemand et des autres langues germaniques des origines jusqu’au 19e siècle. Wilhem, de

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son côté, se consacra davantage à des écrits ayant comme thème la littérature et les traditions populaires allemandes.

exemplaires, parut à Noël 1812. Destiné aux adultes – c’est plus tard que les contes constituèrent un genre littéraire pour les enfants –, l’ouvrage connut un vif succès. En 1815, les frères Grimm produisirent un deuxième tome, suivi dix ans plus tard d’une nouvelle publication concentrée en un volume. Est-ce que l’histoire des frères Grimm connut une fin aussi heureuse que nombre de leurs contes ? En 1841, à la demande de Frédéric-Guillaume de Prusse IV, ils s’installèrent à Berlin pour y enseigner à l’université. Ils y demeurèrent jusqu’à leur mort : Wilhem rendit l’âme à l’âge de 73 ans et Jacob, à 78 ans. Mais leur histoire se poursuit bien au-delà de leur mort…

Illustration : Corinne Giasson-Jean

Les lignes qui suivent vous raconteront l’histoire des frères Grimm, auteurs des célèbres contes Blanche-Neige, Hansel et Gretel, Cendrillon, et Le Petit Chaperon rouge, pour ne nommer que ceux-là. En cette année du 200e anniversaire de la publication de leurs célèbres contes, parus sous le titre Kinder- und Hausmärchen gesammelt durch die Brüder Grimm (Contes pour les enfants et les parents, rassemblés par les frères Grimm), l’occasion est belle de faire connaître un peu plus leurs auteurs.

leur vie professionnelle. En 1806 débuta le projet qui allait les rendre célèbres. Les frères entreprirent alors de ratisser les campagnes à la recherche de contes et d’histoires issus du terroir allemand. Ils prirent un soin méticuleux à recueillir à la source – paysans, artisans, gens du peuple – les traces de ce patrimoine allemand si cher à leurs yeux. Contes de l’enfance et du foyer, tiré à 900

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Ils renaissent chaque fois qu’un parent lit un de leurs contes à ses enfants, qui eux-mêmes répéteront le geste une fois rendus adultes. En cela, les frères Grimm sont les pères spirituels de millions d’enfants de partout dans le monde – leur ouvrage ayant été traduit en plus de 160 langues. Le cinéma les fait également renaître chaque fois qu’un de leurs contes est porté au grand écran.

Mais leur œuvre reçut le sceau de l’éternité quand, en 2005, l’UNESCO inscrivit les Contes de l’enfance et du foyer dans le registre Mémoire du monde en tant que « premier recueil systématique et premier ensemble de documents scientifiques attesté dans toute la tradition des contes de fée européens et orientaux ». Une fin encore plus heureuse que n’auraient pu l’imaginer les frères Grimm…

Michèle Jean

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Photo : Julie Cartier

Se raconter des histoires

L’autre jour, en passant à côté de cette maison dont la façade m’est familière depuis longtemps, je ne m’imaginais pas entrer dans le monde merveilleux de Jacques Ferron. Né à Louiseville en 1921 et décédé en 1985, cet homme a été médecin et politicien d’influence. Militant engagé, il fonde le Parti Rhinocéros dans les années 60. Des personnalités souverainistes, telles que Robert Charlebois, Victor Lévy-Beaulieu, Gaston Miron, Michel Rivard et Raoul Duguay ont de leur côté participé à ces campagnes fantaisistes et satiriques. Ferron avait également un talent réel pour l’écriture et il a reçu de nombreux prix littéraires. Non naturellement attirée par ce genre, son conte L’Amélanchier (1970) m’a cependant beaucoup surprise et grandement plu. L’histoire, le récit d’une gamine qui explore son environnement, est narrée de façon complexe car réalisme et fantastique s’entrecroisent, tout comme les repères temporels et spatiaux sont bouleversés. Pour en venir aux faits : les personnages de Tinamer1 et de son père m’ont donné envie d’écrire sur mon enfance. Ne vous méprenez pas : je ne veux pas raconter les évènements qui se sont passés dans ma jeunesse… Ce que je désire, c’est faire la paix avec mes idées d’enfant. Je ne pense pas ici aux grandes espérances telles que l’arrivée du père Noël et le passage de la Fée des dents. Je songe plutôt aux notions fondamentales qui régissaient ma vie quotidienne.

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Par exemple, je croyais que la mort ne passait chercher les gens qu’on aime que dans la nuit. Comme la plupart des enfants, je n’avais encore jamais vu un corps inerte. Je me levais donc régulièrement aux petites heures pour vérifier que mes parents étaient encore là. Dans ma tête de fillette, les personnes qui habitaient autre part que dans la maison familiale ne prenaient vie qu’en ma présence chez eux. Autrement dit, je présumais que le monde se réduisait à mon propre univers. Imaginez mon embêtement quand j’entendais ma grand-mère dire : « Je suis allée à l’épicerie hier matin ». Je ne comprenais pas comment elle avait pu faire ça, puisque je n’avais aucun souvenir d’y être allée. Il se trouvait aussi parmi mes lubies enfantines la certitude que les parents

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cachaient des choses. Je savais qu’il y avait un monde réservé aux adultes… J’avais donc décidé, inconsciemment, qu’il devait y avoir des secrets destinés uniquement aux jeunes âmes. Ainsi, il me paraissait possible de pouvoir voler, enfin léviter à quelques centimètres du sol, si je le voulais très fort et ne le disais à personne. Je ne me rappelle pas d’avoir réussi l’exploit ailleurs qu’en rêve. Qui a dit que les enfants ne se prenaient pas au sérieux ?

Julie Cartier 1

Anagramme pour Martine, fille de l’auteur.

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Des actes qui laissent des marques

La vie a près l’intimidation Le mois dernier, des milliers d’élèves sont retournés sur les bancs d’école. Pour 10 % d’entre eux, selon Statistique Canada, cela signifie aussi le retour à l’enfer de l’intimidation. On parle souvent du quotidien des victimes d’intimidation, mais rarement de leur futur. Qu’arrive-t-il à ces enfants quand ils atteignent l’âge adulte ? Mariane et Sophie, qui sont déjà passées par là, acceptent aujourd’hui de témoigner.

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Marianne, 26 ans, s’est fait intimidée de la maternelle jusqu’au quatrième secondaire. « Dix ans à me faire dire que j’étais laide, que je ne valais rien et à me faire exclure », raconte Marianne. Elle détestait l’école. « Au primaire, on m’écœurait tellement, que les profs devaient parler à la classe lorsque je n’étais pas là pour qu’on me fiche la paix », explique-t-elle. Mais la paix était de courte durée. Pour Sophie, 22 ans, l’intimidation a commencé au secondaire. « Je suis passée d’une école primaire publique d’un milieu défavorisé à une école secondaire privée ayant une clientèle aisée », rapporte-t-elle. « L’apparence et les vêtements de marques étaient très importants pour les autres et je ne collais pas au moule ». On riait d’elle, l’excluait et la faisait trébucher dans les corridors. L’école n’a rien fait pour régler la situation. « J’ai dû changer d’école après six mois pour mettre fin à ce calvaire », explique Sophie.

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Photo: Archives Web

Marianne explique qu’aujourd’hui, elle doit toujours reconstruire sa confiance d’elle-même. « L’estime de moi était à zéro et ça m’a pris des années à la reconstruire, j’y travaille encore d’ailleurs ». Même dix ans après la fin de l’intimidation, les marques sont toujours présentes. Marianne se surprend encore à regarder derrière elle, lorsqu’il y a des personnes qui rient. Elle explique qu’elle n’a pas eu le choix de se faire une carapace pour y survivre. « Cette carapace, aujourd’hui, je n’en ai plus besoin, mais elle est toujours là et j’ai beaucoup de mal à m’en défaire ». Elle a de la difficulté à laisser de la place à ses émotions et à les montrer. « Parfois, j’aimerais tant pleurer, juste parce que ça me ferait du bien, mais je n’y arrive pas toujours ». Les conséquences sont semblables pour Sophie. « Tu as toujours peur de faire rire de toi, tu t’imagines que les gens se moquent de toi lorsque tu entends des rires ». Elle raconte que la confiance est à reconstruire totalement. La colère envers les intimidateurs demeure présente pendant des années, « tu les détestes durant des années, tu voudrais qu’ils vivent les misères qu’ils t’ont fait subir ». D’après elle, la colère s’apaise avec les années, mais il est impossible de complètement oublier. « L’intimidation laisse des marques, mais tu apprends à vivre avec et à les surmonter », explique Sophie.

Du positif dans l’intimidation ? Malgré tout le négatif qui entoure l’intimidation il y a du positif, et les deux jeunes femmes sont d’accord sur ce fait. Sophie croit que l’intimidation l’a rendue plus forte et lui permet d’affronter d’autres épreuves de la vie plus facilement. Pour Marianne, il lui est plus facile de rester rationnelle devant des situations les plus tristes. « J’apprécie beaucoup ma vie telle qu’elle est aujourd’hui, car elle peut difficilement être pire que ce que j’ai connu ». « Il est possible de devenir plus fort après l’intimidation, mais après des années de travail sur soi-même », résume Sophie.

Jessica Leblanc

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Seule s u r l a r o u t e ! Je reviens à peine de mon troisième voyage en solitaire, cette fois-ci en Europe, manière évocatrice et un peu exagérée de parler de l’Espagne, de la France et du Portugal. Pour mes premières expériences en solo, j’avais sillonné une partie du Québec à vélo, puis j’ai promené mes basques dans le sable chaud et les rues étroites du Maroc. Ce dernier voyage avait d’ailleurs provoqué un léger tollé, car disons que la perspective de laisser une jeune fille de vingt-deux ans visiter allègrement l’Afri-que du Nord inquiétait tout particulièrement mon père, ma patronne et plusieurs autres personnes. Le dicton dit que « l’inconnu fait peur », ce qui est tout à fait vrai. Mais il est également séduisant… Dans cette perspective contradictoire, rien de tel que de bien se préparer à affronter l’inconnu qui nous tente.

tions sur votre destination. Consultez également les agences de voyage pour mieux connaître le pays où vous souhaitez vous rendre. Ensuite, il y a ceux qui sont admiratifs. Profitez-en pour garnir votre égo, vous aurez bien besoin de cette dose accrue de confiance en soi.

2- Soyez intelligente et servez- vous de votre intuition Observez bien l’endroit et les gens autour de vous. Si vous êtes inconfortable dans une nouvelle ville, assurez-vous d’être

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Assurez-vous que votre passeport et vos cartes soient toujours sous clé ou dans une ceinture de sécurité. Gardez un montant « x » sur vous dans un portefeuille dont vous vous servez à vue, et laissez le reste dans un casier ou dissimulé dans votre ceinture. Si vous dormez chez l’habitant ou dans des auberges de jeunesse, gardez vos affaires rangées, mais ne cadenassez pas votre sac. Laissez le voleur se saisir de l‘objet qu’il désire sans qu’il ait nécessairement à déchirer votre sac. Finalement, le meilleur antivol reste toujours la saleté.

Photo: Gabrielle Thibault-Delorme

1- Affrontez votre entourage

Sachez qu’à la suite de l’annonce de votre voyage, deux réactions sont possibles. D’abord, il y a ceux qui craignent pour votre sécurité et vous expliquent tous les risques inhérents. Ne les prenez pas à la légère, profitez de l’occasion pour vous informer davantage. Allez sur Internet, visitez des forums de voyage et le site des Affaires étrangères du gouvernement canadien qui regorge d’informa-

4- Faites attention au vol

5- Soyez diplomate

Voici quelques conseils et observations tirés de l’expérience, pour toutes celles qui veulent oser partir seule à l’étranger :

Votre projet suscitera bien des réactions au sein de votre famille et de votre cercle d’amis. Que voulezvous, ils s’inquiètent de votre sécurité. Il faut savoir que les risques encourus par une femme voyageant seule sont souvent exagérés, alors qu’on minimise ceux que peuvent rencontrer les hommes. En effet, ces derniers sont tentés d’adopter des comportements plus à risques quant au transport (le pouce), à l’hébergement (dormir en plein air, dans les parcs ou les stations d’autobus) et aux expériences singulières (drogue et prostitution).

de problèmes. Dans l’éventualité où vous vous retrouveriez dans une situation délicate, avoir cet objet dans les poches vous donnera un sentiment de sécurité. Donnez-le à une autre femme avant de partir car cela vous évitera un problème pouvant survenir aux douanes et, du même coup, fera une heureuse.

rentrée dans votre quartier avant la nuit. Si vous devez sortir le soir, arrangezvous pour être raccompagnée à votre hôtel par une personne de confiance. Vous ferez beaucoup de rencontres en voyage, être à deux vous permet non seulement de défier l’ennui, mais de vous sentir en sécurité. En cas de doute par rapport à un lieu, n’hésitez pas à poser des questions aux gens de la place. En cas de doute par rapport à une personne, éloignez-vous. Vous rencontrerez suffisamment de gens sur votre route pour ne pas vous alourdir d’une personne à qui vous n’accordez pas votre pleine confiance.

3- Protégez-vous

Évitez les vêtements trop sexy et les attitudes extravagantes, respectez la culture qui vous accueille. Cependant, n’hésitez pas à réagir si on vous insulte ou si on vous agresse. Réprimander un individu grossier ne lui fera peut-être pas changer de comportement, mais ceux qui auront été témoins vous porteront désormais un grand respect.

6- Profitez des avantages En France, des aubergistes normands m’ont gracieusement offert du champagne parce qu’ils me trouvaient « bien courageuse de voyager comme cela ». Au Maroc, les vendeurs s’adressaient directement à moi pour une négociation financière. Profitez des avantages d’être seule, vous aurez un contact plus direct avec les gens et un style de voyage bien à votre goût. Voici donc mes petits trucs. N’hésitez pas à sortir de chez vous et rappelez-vous que le malheur n’arrive pas avec l’éloignement, mais avec l’inconscience.

Sans exagération, apportez un petit élément (du gaz poivré, par exemple) qui vous permettra de vous défendre en cas

Gabrielle Thibault-Delorme

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Carnet de voyage Charlie, point de passage entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Depuis la tombée du mur, le point de contrôle sert essentiellement à des fins touristiques. Nombreux sont les voyageurs qui se font photographier devant ce lieu historique, où jadis régnait la peur. Nous avons fait de même : un beau souvenir à ramener à Québec !

Photo: Jonathan Lachance

Ensuite, nous avons visité le mémorial dédié aux juifs. C’est là que se trouvent les 2 711 stèles de béton disposées en maillage. Le mémorial perpétue le souvenir des victimes juives exterminées par les nazis au cours de l’Holocauste.

Barcelone, Berlin, Paris… Des destinations à faire rêver que j’ai eu la chance de visiter avec ma copine cet été. À 22 ans, j’appelle cela un privilège. J’ai eu envie de partager cette belle aventure avec les lecteurs de La Quête.

Situé sur les hauteurs de la ville, le parc Güell est un véritable petit coin de paradis. On y trouve en effet le parfait mariage entre nature et architecture. Tout au long de notre randonnée vers le sommet, nous avons vu de nombreuses grottes, plusieurs monuments architecturaux magnifiques et une nature qui s’offre dans toute sa splendeur. Tout cela accompagné du chant des oiseaux qui rendent ce lieu encore plus paisible.

Nous avons amorcé notre voyage dans la merveilleuse ville de Barcelone, la capitale de la Catalogne en Espagne. Barcelone, avec son architecture sans égal, a été le coup de cœur de notre périple. La visite de la Sagrada Familia et du parc Güell, deux chefs-d’œuvre réalisés par le célèbre architecte Antoni Gaudi, nous a d’ailleurs convaincus que cet endroit était vraiment unique.

Les Barcelonais ont une nature festive et décontractée. On le constate lorsque l’on déambule sur La Rambla, avenue emblématique de Barcelone. Les gens soupent à 22 heures... si ce n’est pas plus tard. Certains bars ferment à cinq heures du matin, justement parce que les gens soupent tardivement. C’est un tout autre train de vie que chez nous, et visiter une ville comme celle-là ne peut qu’aider à changer de rythme et à apprécier encore plus le plaisir de voyager.

La Sagrada Familia représente l’emblème de Barcelone. Quoiqu’inachevée, la basilique de 115 mètres est tout à fait exceptionnelle : la multitude de détails sculptés sur ses façades impressionne les millions de visiteurs (plus 2, 5 millions en 2008) qui s’y rendent. 30

Berlin Berlin, capitale de l’Allemagne, a été notre deuxième destination. Parmi les endroits mémorables que nous avons visités, il y a entre autres Checkpoint

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Nous sommes également allés visiter l’East Side Gallery. Ce morceau de mur de Berlin, qui fait plus de 1,3 km de long, joue le rôle de galerie puisqu’un peu plus d’une centaine de peintures réalisées par des artistes du monde entier s’y trouvent. Une merveille historique et encore plus agréable à visiter pour les amateurs d’art. Sur le plan culinaire, les Allemands préfèrent les mets lourds : saucisses, boulettes, jambonneau, choucroute, etc. Cette cuisine, qui par ailleurs est tout à fait succulente, les aide peut-être à digérer les grandes quantités de bière qu’ils ingèrent goulûment !

Paris Comme dernière destination de ce voyage mémorable, nous nous sommes dirigés vers Paris. Quoi de mieux pour terminer un voyage en amoureux ? Dans la Ville Lumière, nous avons entre autres visité Notre-Dame de Paris, l’Arc de triomphe, les Champs-Élysées, Montmartre, le Moulin Rouge et la Tour Eiffel. Pour rendre le tout encore plus romantique, nous finissions nos journées dans de bons petits restaurants, où nos tête-àtête étaient égayés de plats savoureux arrosés de bon vin. Pour faire durer le plaisir, nous nous arrêtions ensuite dans un petit bistro et profitions de la terrasse pour prendre le pouls de la vie nocturne où festivités et bonheur sont incessamment de la partie… De beaux souvenirs !

Jonathan Lachance-Lemieux

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« La priorité numéro un, c’est de conserver le patrimoine qui a de la valeur pour être capable d’augmenter l’offre touristique de Québec », explique la porte-parole de la Coalition Héritage Québec; Johanne Elsener. L’organisation qui a à cœur la défense du patrimoine propose de présenter aux touristes d’autres secteurs que le Vieux-Québec. Elle souhaite ainsi protéger, récupérer et mettre en valeur les sites patrimoniaux qui se retrouvent hors des quartiers touristiques de la ville.

À l’aide de partenaires, la Coalition a identifié, entre autres, différents sites historiques situés à l’ouest du VieuxQuébec, jusqu’à la pointe de Sainte-Foy et de Cap-Rouge, susceptibles d’intéresser le touriste dit « culturel », soit le plus rentable du point de vue économique. « À l’ouest, il y a beaucoup de sites patrimoniaux qui ont une importance historique, mais aussi paysagère, qui pourraient créer un chemin pour attirer le touriste vers les villes du fort JacquesCartier », déclare Mme Elsener. Ce chemin, ce serait un long circuit touristique composé de différents sites patrimoniaux à visiter débutant dans le Vieux-Québec. Il emprunterait l’axe Grande-Allée/ Chemin Saint-Louis, en incluant des sites déjà protégés et d’autres qui nécessiteront qu’on le fasse.

Pertes de 42 hectares d’espaces verts pour Sillery Le souci d’intégrer différents sites patrimoniaux dans un circuit touristique cache la préoccupation de conserver plusieurs espaces verts et constructions d’époque, porteurs d’une parcelle d’histoire de l’axe patrimonial Grande-Allée / Chemin Saint-Louis, dont l’église d’inspiration byzantine Saint-Cœur-de-Marie. La Coalition juge d’ailleurs que cette église est laissée à l’abandon dans un état de détérioration alarmante. « En juin, on a envoyé une lettre au maire Labeaume dénonçant cet état de fait, pour demander que les portes soient fermées afin d’em-

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Courtoisie : Coalition Héritage Québec

Sor tir l e s t o u r i s t e s d u V i e u x - Q u é bec

L'église Saint-Cœur-de-Marie située sur la Grande-Allée Est.

pêcher le vandalisme et que des travaux d’urgences soient entamés pour le toit », soulève la porte-parole. Dans le même ordre d’idées, plusieurs sites naturels qui ont une valeur historique ont été morcelés au profit de promoteurs immobiliers sur ce même axe. Celui-ci perd énormément de ses 250 ans d’histoire qui se lit à travers différentes bâtisses et arbres centenaires, selon la Coalition. L’arrondissement historique de Sillery, pour exemple, est menacé de perdre près de 42 hectares d’espaces verts, dont 12 hectares de boisés et plantations d’arbres, signale la porte-parole, de par la vente de sites appartenant aux congrégations religieuses pour des projets de constructions, tels que ceux de la Fédération des Augustines et le cimetière Saint-Patrick de l’arrondissement. D’ailleurs, la Coalition milite pour que la Ville et le ministère de la Culture accordent un statut spécial visant à protéger les arbres patrimoniaux de l’artère et à les mettre en valeur. « Présentement tout arbre peut être abattu s’il nuit à l’aménagement, ne serait-ce que pour créer des espaces de stationnement. » Johanne Elsener indique également n’avoir vu « aucun geste de protection » de cette artère de la part des interlocuteurs, malgré les demandes répétées depuis les quatre dernières années de son organisation et d’autres organismes. D’ailleurs, un moratoire sur la construction d’édifices le long de l’axe patrimonial a été exigé en attendant les résultats de l’étude de caractérisation du Chemin

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Saint-Louis en cours, ce que la Ville a décliné.

Densification et protection du patrimoine La Coalition Héritage Québec croit que le ministère de la Culture devrait bonifier son cadre de gestion concernant les grandes propriétés religieuses de l’arrondissement historique de Sillery, de manière à favoriser des projets qui ont un lien avec son histoire et encouragent l’accès public à ces domaines. Pour ce faire, l’organisation a demandé qu’une table de concertation soit mise sur pied afin de rassembler les différents acteurs socioéconomiques concernés pour étudier des solutions possibles, dont celle du circuit touristique. Toutefois, Mme Elsener considère qu’il est possible de s’adonner à la fois à la densification et à la défense du patrimoine. Elle part du principe selon lequel le choix des terrains à concéder pour des projets immobiliers doit être « intelligent ». « Il faut densifier avec des balises, c’està-dire densifier de façon prioritaire tous les sites déjà bétonnés et asphaltés ». Le meilleur exemple, à nouveau selon la porte-parole, c’est le boulevard Laurier avec ses « hectares de stationnement » à reconvertir. À la mi-septembre, la Ville a présenté une deuxième version de ses grandes orientations pour le développement de ce secteur dans son Plan particulier d’urbanisme. Plusieurs éléments de ce plan restent toutefois à confirmer.

Mélyssa Turgeon 31


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Partenaires Or

Partenaires Bronze

Centraide Desjardins Caisse populaire du Québec

Bibi et Cie Les Bossus Carottes Joyeuses Centre Ozanam Les Colocs Café-Resto CSQ Danièle Rouleau Épicerie Européenne Érico Choco-Musée Maison Jean-Alfred-Moisan Morin, Desrochers, Beaulieu Point de repères Quincaillerie St-Jean-Baptiste Services 211

Partenaires Argent La Boîte à pain CKRL FM 89,1 Les impressions Stampa

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4 - Fo nd é e p a r Bill Ga t e s . Va c ille r s ur s e s ja m b e s . Mus iq ue ja m a ïc a ine ryt hm é e e t ré p é t it ive . 5 - Pro d uit int é rie ur b rut . Sig ne q ui b a is s e la no t e d ’un d e m i-t o n. Pe t it re p t ile à q ua t re p at t e s . Ouvrie r q ui c ha rg e o u d é c ha rg e un navire . 6 - De nt q ui s e rt à c o up e r le s a lim e nt s . Éc rit s q ui re lat e nt la vie e t le m e s s a g e d e J é s us . De s s in à l’e nc re b rune . 7 - Alp ha b e t d o nt la p re m iè re e s t a lp ha. En t rad uc t io n, s e ns c o nt ra ire d u t e xt e

LA LANGUE DANS o rig ina l. Bre f, c o ncSA is . POCHE 1. Le mot n’est pas dans le dictionnaire, mais le phénomène est 6. L’OQLFd eretient le mot : planchodrome, qu’il définit comme un lieu, 8 - Re ns eLa ig ne m e ntestq l’absence ui c o nc e rne p e rsle o nne ue e t intérieur p e rm e t ou bien réel. pétole totaleune de vent, calmep hys platiqqui extérieur, aménagé pour s’exercer à la planche à roulettes, l’id e nt ifie r. Qui s ’e s t é va d é . La c ha rp e nt iè re p e ut e nd o m m g e r àleroues s fait les mers d’huile. au apatin alignées ou au BMX (bicycle motocross). Ne pas conré s id e nc e s . fondre le planchodrome avec le parc de planches à roulettes : ce 2. La peausserie. Le mot maroquinerie est quant à lui réservé au dernier se situe nécessairement à l’extérieur et comporte des obstatravail ou à la préparation des cuirs fins. etredes 9 -« Ve nt re de a ffa m é dans n’e n ason p o vin int ». ( LIRESOLE). J um e aux a t t a c hé s l’un àcles l’a ut p aréléments paysagers qu’on trouve habituellement dans l’en3. Mettre l’eau p a rt ie dest u cla o rp s . Casupérieure na l d ’Ég ypde t e .laPlac é c’est à la elle d roqui it e d ’un vironnement no m b re , il urbain. 4. B.une La canopée partie forêt; 7. B. Emplettes. Le mot « honoraire » existe aussi comme adjectif; il b o lis grande e une d iz a ine . de l’énergie solaire. captes ym la plus partie est alors employé au singulier ou au pluriel, selon le nombre du nom 5. La ramée désigne l’ensemble des branches feuillées d'un arbre, avec 1 0encore, - Ma m m ifè re cun é t sens a c é dvieilli, e s m eles rs branches a rc t iq ue s .coupées Ma la d roavec it . Bruit p a r unil s’accorde. ou dans leurss e c p ro d uit lequel 8. D’origine allemande. feuilles. locution enhe fiche une ramée » asignifie : ne rien m é cLa anis m e q ui«s ened épas c le nc . Ce nt ra le s ynd ic le . 9. Du genre féminin. faire. 10.Une belle balade. Le mot « ballade » (deux « l ») est un petit poème ou une pièce musicale. SOLUTION

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Comme une odeur de ketchup-maison… Martine R. Corrivault Un parfum se répand dans le quartier et réveille des souvenirs : un peu sucré, un peu vinaigré, ensoleillé : l’odeur du ketchup-maison à l’automne. Nostalgie. Je pense à grand-maman, la mère de ma mère. Rose-Anna, en deux mots. Son mari s’appelait Alfred, ou Fred. Du côté de papa, c’était Alice que je n’ai pas connue, et Jos. Vous, les connaissez-vous les prénoms de vos grands-parents ? Me semblait que tout le monde savait ça. Mais récemment, j’ai entendu Franco Nuovo, journaliste-animateur à RadioCanada, avouer qu’il ignorait le prénom de son grand-père venu d’Italie au début du siècle. Lors d’un voyage aux ÉtatsUnis, en visitant le centre de généalogie des Mormons, il a pu, à partir des noms de ses parents, retracer l’ancêtre et voir une photo du bateau sur lequel celui-ci est arrivé. Même chez les « pure laine » de ma famille, on manque de mémoire; ça ne dérange personne jusqu’à ce que la génération montante se manifeste. Il y a quelques mois, mon frère m’a téléphoné : sa petite-fille cherchait les noms d’anciens de sa famille immédiate pour un travail scolaire. Va pour papa Jean et maman Diane, pour papi Jules et mamie Nicole mais ses connaissances familiales s’arrêtaient là. Mon frère pouvait répondre que ses parents à lui s’appelaient Annette et Henri et ceux de Nicole, PaulÉmile et Rachel, mais il n’était sûr de rien côté grands-parents.

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« Laurence a besoin de détails précis et tu as compilé tout ça ... » Et la brochure que je leur ai préparée ? Oui, il l’a encore mais où se trouve-t-elle ? Une petite fille admirative attend de son héros de grandpapa une réponse détaillée et rapide. Chez nous, le téléphone va plus vite que le Net pour ce genre d’affaire. Plongeons donc dans l’histoire. La mère de mon père est décédée avant notre naissance mais nous connaissions les enfants de son frère Eugène qui habitaient la même ville que nous. Comme grand-papa s’était remarié, la sœur d’Eugène, on l’ignorait et les cousins de mon père, à cause de leur âge, étaient des « mon oncle et ma tante ». Et du côté de maman, quels étaient les « vrais noms » de Pepére et Memére ? Je n’en revenais pas que mon frère ne sache plus ça ! Trop fière de l’occasion de lui apprendre – ou de réveiller sa mémoire – je lui ai parlé de grand-mère Alice car je tiens d’elle mon deuxième prénom. En établissant le lien avec l’oncle Eugène Beaudet que nous connaissions mieux que grand-père JosephMichel Rousseau, homme de peu de paroles ... « Du côté de maman ? Memére Brochu… » C’était une Filion/Fillion qui avait signé son document de mariage avec un seul « L », quand son père l’écrivait avec deux. Maman disait que sa mère adorait les chevaux et n’avait peur de personne : « Une fois, au moulin de grand-père, elle a balancé un sac de grain

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de 100 livres à la tête d’un Anglais qui voulait prendre la place d’un Canadien dans la file d’attente ! » Voilà une anecdote pour Laurence qui ne demandait que les prénoms de ses anciens pour compléter son travail scolaire. Ma belle-sœur Nicole lui a-telle parlé de son père à elle qui était imprimeur et aimait tant les animaux, qu’il avait aménagé un enclos avec de vrais chevreuils derrière sa maison ? Enfants, ces détails faisaient notre fierté parce qu’ils piquaient notre curiosité sur l’histoire familiale. Ils nous permettaient de nous identifier, de nous définir dans le monde où nous grandissions. L’univers étranger ne nous avait pas encore contaminés. Oui, contaminés : trop fort, ce mot ? Admettons. C’est comme l’odeur du ketchup-maison qu’on imagine. Chacun a besoin d’une histoire personnelle avant de s’enthousiasmer pour celle de la société dans laquelle il vit, pour cultiver des rêves, des ambitions de changement vers un monde que l’on arrive mal à définir. Il faut du temps pour trouver ses repères et avancer. Les sociétés bâtisseuses naissent de liens intimes tissés serrés. À l’ère des outils modernes de communication qui effacent les frontières mais en reconstruisent de plus subtiles, savoir d’où l’on vient aide à identifier les odeurs pour être en mesure de se rendre là où l’on souhaite aller.

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