L'Hebdo du Vendredi Épernay 216

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N°216 du 26 avril au 2 mai 2013 Vignoble - Droits de plantation

L'Arev se félicite mais veille

Pascal Férat, président du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. © l'Hebdo du Vendredi

Vins - Congrès de la CNAOC

Le champagne sait jouer collectif

par rapport à l'appellation champagne, que nous sait dix ans que le congrès de la CNAOC n'était n'irons jamais vers cette voie. » La question des pas venu en Champagne. « C'est une fierté d'acdroits de plantation a de nouveau été largement cueillir les représentants de toutes les AOC dans évoquée, puisque le congrès annuel de la CNAOC notre région, poursuit Pascal Férat. Quand on se tenu à Reims faisait le bilan de la réforme OCM rencontre dans les réunions parisiennes, on n'a (Organisation commune du marché) vin. Sur cette pas les moyens de faire connaître notre région et question, en Champagne comme dans toutes les nos façons de faire. Là, on a pu leur montrer. » AOC, on respire mieux depuis que le Parce qu'en dehors des longues sessions de congrès, les représentants des AOC de tout le pays ont Commissaire européen à l'agriculture est revenu pu visiter, notamment, le sur la dérégulation. « On Tout le monde reconnaît respire un peu mieux, reconnaît xLe congrès de la Confédération nationale des Syndicat, à Epernay. producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appel« Les Champenois qui sont Férat, on est proche du la nécessité de réguler Pascal lations d'origine contrôlée (CNAOC) tourne présents à ce congrès ne sont résultat, mais il reste quelques les droits de plantation imperfections dans le texte chaque année dans une AOC. La Champagne, pas intéressés au premier « l'une des appellations les plus prestigieuses, si qu'on nous propose. Attendons la version finale, plan par le débat sur la revendication d'appellace n'est la plus prestigieuse, se verrait mal reconparce que parfois le diable se cache dans les virtion lié au cépage, puisque c'est quelque chose qui nue de ne pas organiser ce congrès national de gules, mais je crois qu'on pourra arroser bientôt n'existe pas dans notre région. Mais il faut être temps en temps », explique Pascal Férat, président la fin d'un combat, une référence unique, puisque attentif, car toute question a des incidences sur du Syndicat Général des Vignerons, organisateur l'ensemble de la fi-lière des producteurs de vins. Et la filière des producteurs de vins sera le seul métide cette édition 2013 au centre des congrès de puis il faut faire attention que ça ne vienne pas er à avoir infléchi une décision européenne. » Reims. De là à dire que l'appellation Champagne perturber nos us et coutumes. Mais chez nous, « Nous sommes sur la bonne voie, puisque tout le pourrait s'en passer, il n'y qu'un pas, infranchissc'est vrai que la question de l'appellation par monde, y compris la Commission européenne, able. Parce qu'on sait trop en Champagne viticole cépage a été tranchée. C'est à mon avis, et c'est reconnaît la nécessité absolue de réguler toutes qu'on ne fait rien les uns sans les autres. Cela fail'avis de toute la Champagne, tellement réducteur les plantations », avançait Bernard Farges, le président de la CNAOC. Le rôle prépondérant de x l'appellation Champagne dans ce combat, avec la mobilisation unie de toute la filière et de tous les Au hasard d'un déjeuner de congrès, on peut se retrouver à table en compagnie de représentants de la responsables politiques, peu importe leur couleur, Fédération nationale des crémants. Ici, ils sont venus du Jura et de Limoux pour participer au congrès nationou encore le lobbying important de l'Assemblée al des appellations d'origine contrôlées. Débarrassé de l'idée de taquiner gentiment ces autres producteurs de européenne des régions viticoles (Arev), présidée vins effervescents, on entend un discours envieux mais non jaloux du modèle et de la réussite du champagne. par le président de la Région Champagne« Effectivement, les premiers textes sur une façon de rendre le vin effervescent remontent à la moitié du XVIe Ardenne, a été souligné. Le congrès de Reims était siècle et proviennent de Limoux, mais que Dom Pérignon soit venu jusqu'à chez nous et qu'il ait importé la méthaussi l'occasion, pour Bernard Farges, « d'échangode, c'est une légende. » Quand d'autres chercheraient une forme de paternité. Non, Limouxiens et Jurassiens er sur le projet de loi sur l'avenir de l'agriculture, louent le modèle champenois, reconnaissent la réussite, « c'est notre grand frère », et trouvent incroyable que discuté au Parlement européen à l'automne et de la filière parvienne à faire s'entendre des milliers de vignerons et des négociants. « Chez nous, faire adhérer une dizaine de personnes à un projet, c'est un miracle. » Côté économique, depuis Limoux, on regarde la profaire connaître nos propositions. » duction proche de cava espagnol, « un potentiel annuel de 300 millions de bouteilles commercialisées à 3€ la quille (bouteille, ndlr) ; en champagne, c'est entre 300 et 330 millions, à 15€ pièce. Nous, on est entre les deux Tony Verbicaro

Mardi 23 et mercredi 24 avril, les représentants de tous les vignobles à appellations d'origine contrôlée de France s'étaient donnés rendez-vous en Champagne pour le congrès de la CNAOC.

« Le champagne, c'est notre grand frère »

: pas beaucoup de vignes, pas beaucoup de bouteilles, et pas cher. »

L'Assemblée des régions européennes viticoles, présidée par le président de la Région Champagne-Ardenne Jean-Paul Bachy, a tenu son congrès annuel à Stuttgart, en Allemagne du 22 au 24 avril. Les délégués venus de plus de 30 régions membres ont rappelé la mobilisation contre la libéralisation des droits de plantations, « plus que jamais d'actualité, mais les régions membres de l'Arev ont engagé un travail de fond sur l'oenotourisme, levier du développement économique et fer de lance d'une nouvelle façon de découvrir le vin ». Les représentants ont également fait part de leur volonté d'une reconnaissance européenne de la viticulture à forte pente et de ses spécificités. Dans sa résolution, l'Arev « soutient énergiquement la décision du Parlement européen visant à prolonger la règlementation en vigueur sur les droits de plantation jusqu'à la campagne 2029-2030. L'Arev se félicite vivement que le Conseil des ministres ait décidé de ne pas mettre un terme à ce régime fin 2015 ou fin 2018, mais de le remplacer à partir de janvier 2019 par un régime comparable s'appliquant à toutes les catégories de vin. L'Arev estime indispensable que les Etats membres puissent fixer certains critères régissant les demandes d'autorisations de planter. Cela est nécessaire pour assurer la pérennité des paysages cultivés en vignes ainsi que les vignobles à forte pente et pour enrayer la délocalisation des vignobles vers des espaces inadaptés. Dans cet ordre d'idée, l'Arev revendique également que les Etats membres soient autorisés à définir les critères correspondants pour l'utilisation des droits de re-plantation. En revanche, l'Arev rejette énergiquement la proposition du Conseil des ministres visant à mettre un terme au nouveau régime seulement six ans après son introduction. Pour l'Arev, il est absurde de remplacer un régime qui a fait ses preuves par un autre qu'il est prévu d'abandonner peu de temps après son introduction, d'autant que la mise en oeuvre du nouveau régime soulève de nombreuses questions, juridiques, économiques et administratives. L'Arev rappelle que la vigne est une culture pérenne qui exige une sécurité de planification à long terme pour les producteurs et une réglementation durable dans l'intérêt du consommateur ».

T.V


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