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Ce bulletin est publié dans le cadre du partenariat entre le Syndicat des professionnels de l’information et de la Communication du Sénégal et International Center for Journalist - www.synpics.org / www.icfj.org

Synpics Info Spécial présidentielle 2012

Edition n°1 - 15 février 2012

La secrétaire générale de Synpics, Diatou Cissé, intervient lors de l’atelier sur la couverture des élections tenu à Ziguinchor pour les journalistes des régions du sud.

Le Synpics face à la présidentielle 2012

Dans l’éthique et la responsabilité Depuis avril 2010, le Synpics a entamé des activités de formation des journalistes, dans la perspective de la couverture du processus électoral et de l’élection présidentielle de 2012. Les ateliers organisés dans ce cadre ont impliqué une centaine de journalistes des medias privés et publics, venant de tous les secteurs de presse : radio, télévision, presse écrite, presse en ligne et radios communautaires. Ces sessions de formation ont concerné aussi bien les journalistes des rédactions centrales à Dakar, que ceux établis dans les régions de l’intérieur du pays. Ces ateliers ont été menés dans le cadre d’un programme développé par le Synpics en partenariat avec International for Journalists, l’ambassade des Etats Unis au Sénégal et l’ambassade du Canada au Sénégal. Les formations ont enregistré l’apport de consultants étrangers, mais ont surtout re-

posé sur l’expertise de journalistes sénégalais ayant une longue expérience de couverture des élections au Sénégal. Le Synpics y a également impliqué des spécialistes des questions électorales au niveau du ministère de l’Intérieur et du ministère chargé des Elections, tout comme comme de la Cena, ainsi que des représentants des forces de sécurité. Trois premiers ateliers ont été organisés en avril 2011 pour les journalistes des régions du centre (Kaolack, Fatick, Diourbel), puis en octobre 2011 pour les régions du nord (Saint-Louis, Louga, Matam, Podor) et du sud (Ziguinchor, Sédiou, Kolda). Devant les attentes encore exprimées après ces formations qui avaient impliqué un groupe réduit de journalistes, d’autres ateliers ont pu être organisés sur les mêmes axes durant le mois de janvier 2012, mais aussi à Linguère, Diourbel, Kolda, Tambacounda, et Thiès.

Les contenus des ateliers ont porté sur une mise à niveau à propos du cadre juridique des élections et des spécificités du processus électoral. Mais il a été surtout question des droits, devoirs et responsabilités du journaliste, notamment de l’éthique et la déontologie en période électorale, ainsi que des bonnes pratiques en matière de couverture de la campagne, du vote et de l’annonce puis de la proclamation des résultats. Les normes de sécurité pour la protection des journalistes ont été aussi abordées. Au terme de ces formations, les suggestions et recommandations validées par le Synpics ont été discutées avec les éditeurs et les rédacteurs en chef, au cours d’un atelier tenu en janvier 2012. Elles ont été confirmées pour l’essentiel, comme devant servir de bréviaire aux journalistes pour la couverture de cette élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 26 février..


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Principe de sécurité : Aucun article ne vaut la vie Au cours de l’atelier organisé à Ziguinchor, l’inspecteur de police Mbaye Sady Diop, conseiller technique au ministère de l’Intérieur, avait partagé les recommandations suivantes en matière de sécurité pour les journalistes, dans la couverture des élections. En somme il faut :

- Eviter de voyager seul et de s’isoler. Se déplacer avec des confrères, des membres de l’administration, des candidats ou des responsables politiques, - Connaître son itinéraire, le communiquer aux responsables de la rédaction et les tenir régulièrement informés de sa localisation, - Eviter de circuler la nuit. Se faire accompagner en cas de nécessité absolue. Respecter les règles de sécurité édictées par les forces de l’ordre, - Dans une salle ou dans un meeting en plein air, éviter de se mettre au milieu de la foule et identifier des endroits de repli en cas de troubles, - En cas de troubles, il ne faut pas courir pour éviter d’être la cible des protagonistes,

- En cas d’attaque, éviter les actes de bravoure, - Verrouiller et sécuriser les moyens de transport que vous empruntez, - Se rapprocher des responsables administratifs de la sécurité dans la circonscription où on débarque, - Avoir des numéros d’urgence (numéro vert), comme les contacts des services de sécurité. Police, le 17, - identifier où se trouvent les postes de sécurité dans la localité où on se trouve, - Ne pas répondre en cas de provocation et se dire que dans cette situation on est faible. - Ne pas oublier sa trousse avec les médicaments de base ( paracétamol, médicaments contre diarrhée et intoxication, eau, matériel de pansement...)

Numéro d’alerte : Faites le 77 295 41 41

Mame Less Camara discute avec Néné Jupiter Ndiaye du journal Le Pays, lors de l’atelier organisé à SaintLouis.

Pour aider à la sécurité des journalistes, le Synpics a mis en place un Numéro d’alerte, avec une équipe prête à réagir à tout moment. En cas de menaces ou de danger, faites un bip ou envoyez un Sms au 77 295 41 41

Gilet d’identification pour les journalsites Dans le processus de formation des journalistes en direction des élections, le Synpics a toujours impliqué les forces de l’ordre en vue d’améliorer la sécurité des journalistes. Car dans les interventions policières en cas de troubles, ces derniers sont souvent violentés sans égard au fait qu’ils sont dans l’exercice de leur profession. Un cas a déjà été noté : - le 29 janvier, durant les manifestations qui ont suivi la validation de la candidature d’Abdoulaye Wade à la présidence de la République, candidature contestée par l’opposition, un journaliste du bureau de l’Afp à Dakar, Malick Rokhy Bâ, a été

brutalisé et blessé à l’œil. C’est pour aider à l’identification des journalistes et prévenir les violences à leur endroit, d’où quelles viennent, que le Synpics a confectionné des gilets destinés aux reporters et techniciens couvrant l’élection. Ces gilets sont mis en vente au siège du Synpics, à raison de 5000 F pièce. Les gilets ont été présentés aux différentes forces de sécurité (armée, gendarmerie, police) appelées à intervenir dans la sécurisation des personnes et des biens durant le processus électoral. Les responsables de ces corps ont sen-

sibilisé leurs troupes sur la nécessité de veiller à la sécurité des porteurs de ces gilets. A son niveau, le Synpics a mis en place de mesures pour éviter une utilisation détournée des gilets qui pourrait semer la confusion, notamment de la part d’éléments étrangers à la profession. Pour disposer des gilets, vous pouvez appeler au 33 842 42 56. Plus de 1150 gilets ont été vendus aux journalistes des régions de l’intérieur et à Dakar. Les confrères de la presse étrangères en ont également acquis.

Carte presse spéciale pour les élections Les journalistes peuvent se procurer des ordres de mission auprès du ministère de l’Intérieur, leur permettant de voter dans tout bureau autre que celui dans le registre duquel ils figurent. Cette disposition leur permet de voter

où qu’ils se trouvnt sans compromettre leurs missions de couverture du scrutin. Une fois son vote accompli, le journaliste doit laisser son ordre de mission au président du bureau de vote. Pour infos appeler : 33 889 76 00

Les ordres de missions pour les journalistes Bacary Domingo Mané, chargé de la Formation au Synpics, animant une discussion sur le Code de la presse.

Le ministère de la Communication a élaboré des cartes de presses spéciales pour les élections. Ils permettront aux journalistes de circuler

librement sur l’étendue du territoire, compte non tenu des limites fixées à la libre circulation entre régions. Pour infos appeler : 33 889 76 00

Un journalisme de vérité contribue à la transparence et à la régulration de l’élection.


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Couverture de la campagne : le credo de l’équité Le Synpics, dans ses engagements et son action pour la défense des intérêts matériels et moraux des professionnels de médias, a toujours eu pour soucis de promouvoir un journalisme responsable. Dans cette campagne, le credo constamment rappelé est de délivrer aux citoyens une information objective, instructive et constructive. Une information honnête, au-delà des tendances éditoriales spécifiques. - s’assurer que l’inDans cette période électorale où les pres- formation publiée n’est sions, les manipula- pas fabriquée, fausse tions, les rumeurs et ou mensongère, - faire preuve de riles désinformations se multiplient, le Synpics gueur dans tous les rappelle aux journa- éléments du reportage listes les principes : les faits, les dates, les lieux, les citations, etc. consistant à : - rectifier rapidement - devoir informer les électeurs en vue de les faits non conformes contribuer à une large en cas d’erreur, - mentionner ses participation du public aux scrutins, par l’éveil sources autant que de la conscience ci- possible, pour réduire au minimum l’anonyvique des citoyens, - respecter la déon- mat qui peut enlever tologie, avec une infor- de la crédibilité à l’info, - s’interdire les jugemation exacte, vérifiée, équilibrée, neutre et ments de valeur qui respectueuse de la di- peuvent trahir une position personnelle. gnité humaine,

Les délégués de Synpics en conclave : un soucis pour de meilleures conditions de travail dans les entreprises de presse.

Relations entre presse et forces de sécurité Le Synpics rappelle les dispositions qui avaient été édictées pour la couverture de la présidentielle de 2007 et qui ont été partout réitérées durant les formations effectuées ces derniers mois. A savoir : - la nécessité d’établir une relation de confiance et de courtoisie entre journalistes et forces de l’ordre (attitude, comportement, langage), - que les forces de l’ordre soient davantage sensibilisées sur la mission des journalistes qu’ils exercent au nom du droit du public à l’information qui est un droit consacré par la Constitution, - que les forces de l’ordre soient briefées régulièrement dans les structures appropriées sur la nécessité d’avoir des rapports courtois avec la presse sur le terrain, - que les journalistes respectent les consignes de sécurité et évitent les attitudes ostentatoires qui ternissent l’image de la profession, - la nécessité de port de signes d’identification distinctifs par les professionnels de l’information et de la communication pendant la campagne électorale et le jour du scrutin (les gilets), - l’obligation pour les journalistes de respecter les lois et règlements élaborés en amont par les organisateurs du scrutin. - qu’en cas de difficultés de communication avec les forces de l’ordre sur le terrain, les journalistes s’adressent au responsable des éléments de base positionnés our éviter les tensions. Par ailleurs, le Synpics a recommandé aux patrons de presse d’établir des ordres de mission dûment signés pour les reporters et techniciens devant couvrir les élections. Ceci devant participer à leur protection dans leur travail. (voir aussi page 4 : les règles du jeu)

La probité en bandoulière Le respect dû à la profession dépend largement de la manière dont les journalistes l’exercent, assument les rigueurs de leur métier et portent la noblesse de leur indépendance. Comme pour la présidentielle de 2007, le Synpics s’est réuni avec les éditeurs de presse pour discuter des moyens à mettre en place pour permettre aux journalistes de couvrir la campagne sans être à la solde des états-majors de campagne à travers une prise en charge qui limite leur marge de manœuvre. Le Synpics a tenu une session de travail avec les éditeurs de presse et convenu que les frais de mission alloués aux reporters devant couvrir la campagne électorale s’élèvent à 30 000 F par jour, compte non tenu des frais de téléphone et du moyen de déplacement.

Etre au dessus de la mêlée

Manif à Dakar contre les violences policières à l’endroit des journalistes. Des bavures régulières ontt souvent poussé le Synpics à réagir.

Le principe de neutralité est important dans le travail du journaliste. Il le crédibilise aux yeux de l’opinion. Dans la couverture de l’élection il est recommandé de : - s’abstenir de laisser transparaître de manière directe ou indirecte ses opinions, autant dans ses reportages que dans son comportement en public. - respecter le sens des propos rapportés dans le traitement de l’information, – faire preuve de rigueur en cas de traduction, - N’exprimer ses opinions politiques qu’en privé, de préférence dans le cercle social le plus intime.

Un journalisme de vérité contribue à la transparence et à la régulration de l’élection.


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Presse et forces de sécurité : les règles du jeu Dans les dernières semaines qui ont précédé la campagne électorale, la secrétaire générale du Synpics a rencontré les responsables des différentes forces de sécurité impliquées dans le dispositif concernant les élections. Ces audiences ont eu lieu avec le Chef d’état-major général des armées, général Abdoulaye Fall, le Haut commandant de la gendarmerie et Directeur de la justice militaire, le Général de division, Abdoulaye Fall, ainsi que le Directeur de la Police Nationale, M. Codé Mbengue. Ces rencontres avaient pour objet de sensibiliser les forces de sécurité sur la mission du journaliste et sur le droit du public à l'information. Les professionnels des médias n’étant pas partie prenante aux conflits qu’ils peuvent être amenés à couvrir, la secrétaire générale du Synpics a tenu à sensibiliser les responsables des forces de sécurité sur les exactions et violences dont ces derniers sont parfois victimes de la part des hommes de troupe au moment de leurs interventions. Des journalistes ont été battus, gravement blessés, mais la propension des forces de sécurité est surtout de confisquer leur matériel de travail et d’effacer les informations collectées (photos, enregistrements sonores, images). La secrétaire générale du Synpics a aussi attiré l’attention des responsables des forces de sécu-

rité sur certains attitudes et comportements négatifs des forces de sécurité vis-à-vis des journalistes, tendant à les humilier et à les provoquer. Une écoute positive a été notée de la part des responsables des forces de sécurité qui ont tous reconnu l’importance de la mission et du travail des journalistes. Ils ont aussi insisté sur les contraintes et exigences liées aux interventions des hommes de troupe, déplorant certains comportements chez les professionnels des médias. Les griefs des forces de sécurité tournent autour des points suivants : - refus des journalistes de se faire identifier en jouant de la notoriété, - défiance et agressivité devant les interpellations des éléments de sécurité, - attitudes ostentatoires, comportements de nature à troubler l’ordre public, - non respect des règles et consignes établis pour le maintien de l’ordre sur les lieux de manifestation. Au sortir de ces rencontres, le Synpics a diffusé auprès des rédactions, avant le début de la campagne électorale, un document intitulé «Les règles du jeu». Il y est recommandé aux journalistes de : - respecter les consignes de sécurité (elles sont souvent mécon-

Intervention d’un policier au cours d’une manifestation à Dakar. Les journalistes paient souvent cher leur volonté d’être au coeur de l’événement.

nues de la presse), - éviter de négocier avec les hommes de tenue sur le terrain et s’adresser à leur chef, - éviter les attitudes et comportements provocateurs à l’endroit des forces de sécurité, - Montrer ses documents d’identification (carte presse spéciale pour les élections) Pour les responsables des forces de sécurité comme pour le Synpics, un maître-mot est sorti de ces rencontres : la nécessité de construire des relations plus courtoises de part et d’autre, faites de respect mutuel pour leurs missions respectives.

Les gilets confectionnés par le Synpics pour les reporters chargés de couvrir l’élection ont été photographiés et les images envoyés avec une note explicative à tous les commandants de zone pour une protection renforcée des journalistes, en particulier le porteur du gilet ; Les officiers supérieurs et subalternes, ainsi que les hommes de troupe ont été sensibilisés sur le gilet et sur la nécessité d'avoir des rapports corrects avec la presse.

Prochaine édition : la couverture du scrutin.

Le Synpics en bref Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (Synpics) regroupe des journalistes et techniciens du Sénégal engagés dans la défense des intérêts matériels et moraux de la profession. Crée en 1984, héritier de l’Association Nationale des Journalistes du Sénégal (Anjs) et de l’Union Nationale des Professionnels de l’Information et de la communication du Sénégal (Unpics), le Synpics

compte aujourd’hui plus d’un millier de membres, journalistes et techniciens confondus. En Afrique, il est membre fondateur de l’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (Ujao) dont il assure le Secrétariat général depuis sa création le 21 juin 1986. Le Synpics est également membre fondateur de la Fédération Africaine des Journalistes (Faj) créée en novembre 2008. Au plan international, le Synpics siège au Comité directeur de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Il est le premier syndicat africain à occuper le poste de vice président de cette organisation qui compte plus de 500 syndicats affiliés à travers le monde. Adresse : 17, Boulevard de la République Dakar, Tél. : ( 221 ) 842 42 56 Fax : 842 02 69, Courriel: synpics@yahoo.fr

Liberté - Responsabilité Le Centre International pour les Journalistes (International Center For Journalists - ICFJ) mène un programme en partenariat avec le Synpics pour renforcer les capacités professionnelles des médias au niveau des ressources humaines et matérielles, en vue de leur permettre de travailler dans des conditions qui garantissent mieux la liberté de la presse et la protection des journalistes, Ce programme a démarré en octobre 2009. Il est dirigé par Tidiane Kassé, consultant et formateur auprès de ICFJ. ICFJ est une organisation américaine dont le siège se trouve à Washington. http://www.icfj.org - www.ijnet.org

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