Verger Sous-st-Roch

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oulignons que toutes ces tâches sont définies dans le cadre des réunions du groupe « Vergers » du Plan Communal de Développement de la Nature de Viroinval et effectués, pour la plupart, par les résidents de l'Albatros, institution pour personnes handicapées mentales adultes (Petite-Chapelle, entité de Couvin). L'intégration des personnes handicapées dans ce projet environnemental permet de revaloriser leurs capacités de travail. Elles sont encadrées par Thierry Dewitte, Andy Woltèche et Jacques Tonneau.

Le verger « Sous St-Roch »

Les quelques rares moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies utilisés jusqu'ici sont agréés en culture biologique.

Un verger à visiter, à Nismes

Comment vous y rendre ?

Vue générale du verger

V

enant de Mariembourg, au carrefour situé à l'entrée du village de Nismes, prendre la direction de Dourbes. Après quelques centaines de mètres, dans le bas de la rue et avant le terrain de football, cherchez à vous stationner pour emprunter à pied le chemin agricole qui longe un ensemble de petits garages sur votre gauche. L'entrée du verger, marquée par la présence de deux panneaux d’information et de sensibilisation, est juste à gauche après le dernier garage. verger Mariembourg Dourbes Bonne visite ! Thierry Dewitte

La reinette de Chênée fait partie des variétés à découvrir sur place. Plan d’accès, site fléché dès le rond-point à l’entrée du village de Nismes (avec l’aimable autorisation de l’Institut géographique national de Belgique)

Pour en savoir plus...

- La zone humide « Sous Saint-Roch » à Nismes, Dewitte Thierry, n°2/2000 dans «l'Homme et l'Oiseau» de la L.R.B.P.O., p.134-141. - Opération «Pommes-Poires» dans le Parc naturel Viroin-Hermeton, Dewitte Thierry, 2007, 8 pages, PCDN de Viroinval/Parc naturel.

Un feuillet du groupe « Verger » du PCDN de Viroinval Textes de Thierry Dewitte - février 2007

Un peu d'histoire...

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n 1975, la réalisation d'un terrain de football est envisagée à Nismes, à l'extérieur du village (le terrain alors utilisé était situé dans le parc communal), mais le site retenu présente l'inconvénient d'être inondé périodiquement et doit être rehaussé de plusieurs mètres. L'entreprise couvinoise Haine, qui remporte l'adjudication, achète alors une prairie contiguë afin d'y prélever la terre nécessaire et de limiter ses frais de transport des remblais. C'est ainsi qu'une dépression de plus d'un hectare, recueillant les eaux de pluie et inondée lors des crues de l'Eau Blanche (plaine alluviale) forme bientôt un milieu semi-naturel très intéressant, que ce soit pour les oiseaux (passereaux nicheurs rares, espèces hivernantes des marais…), les fleurs (particulièrement les laîches), les batraciens et les reptiles (grenouille verte, couleuvre à collier…), etc. En septembre 1998, cette zone humide et ses environs qui couvrent 3 ha 50 ares sont achetés par la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (L.R.B.P.O.) grâce au soutien de son président Roger Arnhem. La gestion du site est confiée au Centre Marie-Victorin de Vierves-sur-Viroin (conservateur : Bernard Clesse (+32(0)60 39 98 78). Le pic épeiche est bien présent au verger nismois

Une ancienne terre cultivée est incluse dans le périmètre acheté et est située entre la zone humide à protéger et les premières maisons du village (rue de la Station). Qu'en faire ? Une haie libre en trois rangs composée de plus de quatre cents arbres et arbustes d'essences indigènes est plantée en novembre 1998 afin de délimiter la réserve naturelle le long du lotissement. Une vingtaine de pommier et de pruniers sont plantés en mars 1999 (Semaine de l'Arbre/R.W.). La superbe floraison de la « Marie-Joseph d’Othée »

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Textes : Thierry Dewitte (PCDN de Viroinval) - Crédit photographique : Camille Cassimans, Thierry Dewitte. Conception et mise en page : Joël Dath - PNVH. Dépôt légal : D./2008/11.731/7

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Pourquoi « Sous-St-Roch » ?

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n vous rendant sur le site au départ du village (fléchage à partir du rond-point), vous passerez à proximité d'une chapelle, de taille déjà très imposante, dédiée à Saint-Roch. La chapelle, située au sommet d'une colline, domine la réserve naturelle située au pied de celle-ci, d'où son appellation «Sous St-Roch». De nombreuses localités du sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse possèdent une chapelle dédiée à ce saint afin de se préserver de la peste, fléau répandu au Moyen-Âge. Celle qui nous concerne présente la particularité d'avoir été bâtie en 1627 dans le cimetière des pestiférés décédés cette année-là. À l'époque, elle était située à l'extérieur de l'agglomération et fut réalisée au moyen de pierres de taille récupérées sur les ruines du château. Aujourd'hui, des habitations entourent la chapelle car un quartier s'y est développé, au départ de la gare, en 1854.

Chapelle Saint-Roch, à Nismes

Le verger

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uelles sont les conditions de croissance ? Une épaisseur de quarante centimètres de bonne terre arable mais limitée par un sous-sol de galets de rivière, d'argile compacte et de schiste, sans oublier la proximité de la nappe phréatique et les inondations pouvant provoquer l'asphyxie des racines ne sont pas des conditions idéales. La fréquence des gelées hâtives (relief en cuvette) et l'humidité ambiante favorable au chancre bactérien (présence d'eau stagnante, accumulation de brouillards) n'arrangent rien. Ce sont les pruniers et les pommiers, choisis pour l'adaptation du porte-greffe haute-tige, qui composent, pour l'essentiel, le verger. Quelques poiriers et un noyer complètent les plantations. Nous désirions rassembler ici un assortiment de variétés fruitières traditionnelles de la région. C'est une enquête locale sur les anciennes variétés présentes dans les anciens vergers de Viroinval et de ses environs, menée dans le cadre du Parc naturel en collaboration avec l'Unité de Phytopathologie et de Lutte biologique du Centre de Recherche Agronomique de Gembloux (le CRA-W), qui permit de dresser des listes de variétés de pommes et de poires classées par abondance. Ces listes nous ont servi de références pour le choix des quarante pommiers, des douze pruniers, des cinq poiriers et du noyer plantés dans le verger nismois. Ces variétés, identifiées à l'aide d'une plaquette gravée, sont toujours disponibles dans le commerce. La variété «Pomme-Poire» est présente dans le verger nismois

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es écartements de quatorze mètres pour le noyer, de douze mètres pour les pommiers et les poiriers ainsi que six mètres pour les pruniers sont utilisés. À la plantation, les branches principales sont rabattues sur un bourgeon extérieur. Les branches les plus faibles, blessées, ou mal placées sont supprimées, laissant à la tête de l'arbre trois ou quatre futures charpentières bien orientées. Si un axe central est présent, celui-ci est conservé, les autres branches étant supprimées (taille conseillée par le CRAW). Les années suivantes, les branches qui se croisent, qui poussent vers l'intérieur de l'arbre ou qui poussent à la verticale sont supprimées. Les prolongements sont toujours préservés.

Toujours à la plantation, un tiers du volume de terre extraite du trou de plantation est rajouté (minimum quarante litres) sous forme de bon terreau ou de bon compost, un amendement minéral (poudre de basalte ou de lave) et organique (algues marines, poudre d'os, de sang séché, Deux tuteurs et une protection contre le bétail mélange préparé du commerce pour les arbres fruitiers et petits fruits) sont les bienvenus pour assurer un bon départ indispensable. Il est également conseillé de planter les pommiers dans un caisson de treillis protégeant les racines des dents du campagnol terrestre (aux mailles de 16 mm max.) et de ne pas oublier d'arroser. Deux tuteurs plantés dans l'axe SO et écartés de vingt centimètres de part et d'autre de l'arbre permettent de le fixer efficacement contre les vents violents et servent de support à des protections métalliques contre le bétail afin d'éviter l'écorçage. Le pied de l’arbre est maintenu sans végétation

En effet, le verger, fauché au cœur de l'été par un fermier voisin, est pâturé à l'automne par les moutons du projet communal/RW utilisés pour la gestion des pelouses calcicoles. Une herbe rase est défavorable aux campagnols et est donc une bonne méthode de lutte préventive. Le pied des arbres est maintenu, dans la mesure du possible, exempt de végétation, toujours dans le même objectif. Cette technique permet également d'éviter une Un nichoir à mésanges concurrence directe des Le troupeau de moutons «Mergelland » pâture chaque année le verger herbes avec le système racinaire des arbres et permet d'épandre efficacement l'un ou l'autre amendement. Une dizaine de nichoirs à mésanges et trois nichoirs à chrysopes complètent les réalisations. 3


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Pourquoi « Sous-St-Roch » ?

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n vous rendant sur le site au départ du village (fléchage à partir du rond-point), vous passerez à proximité d'une chapelle, de taille déjà très imposante, dédiée à Saint-Roch. La chapelle, située au sommet d'une colline, domine la réserve naturelle située au pied de celle-ci, d'où son appellation «Sous St-Roch». De nombreuses localités du sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse possèdent une chapelle dédiée à ce saint afin de se préserver de la peste, fléau répandu au Moyen-Âge. Celle qui nous concerne présente la particularité d'avoir été bâtie en 1627 dans le cimetière des pestiférés décédés cette année-là. À l'époque, elle était située à l'extérieur de l'agglomération et fut réalisée au moyen de pierres de taille récupérées sur les ruines du château. Aujourd'hui, des habitations entourent la chapelle car un quartier s'y est développé, au départ de la gare, en 1854.

Chapelle Saint-Roch, à Nismes

Le verger

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uelles sont les conditions de croissance ? Une épaisseur de quarante centimètres de bonne terre arable mais limitée par un sous-sol de galets de rivière, d'argile compacte et de schiste, sans oublier la proximité de la nappe phréatique et les inondations pouvant provoquer l'asphyxie des racines ne sont pas des conditions idéales. La fréquence des gelées hâtives (relief en cuvette) et l'humidité ambiante favorable au chancre bactérien (présence d'eau stagnante, accumulation de brouillards) n'arrangent rien. Ce sont les pruniers et les pommiers, choisis pour l'adaptation du porte-greffe haute-tige, qui composent, pour l'essentiel, le verger. Quelques poiriers et un noyer complètent les plantations. Nous désirions rassembler ici un assortiment de variétés fruitières traditionnelles de la région. C'est une enquête locale sur les anciennes variétés présentes dans les anciens vergers de Viroinval et de ses environs, menée dans le cadre du Parc naturel en collaboration avec l'Unité de Phytopathologie et de Lutte biologique du Centre de Recherche Agronomique de Gembloux (le CRA-W), qui permit de dresser des listes de variétés de pommes et de poires classées par abondance. Ces listes nous ont servi de références pour le choix des quarante pommiers, des douze pruniers, des cinq poiriers et du noyer plantés dans le verger nismois. Ces variétés, identifiées à l'aide d'une plaquette gravée, sont toujours disponibles dans le commerce. La variété «Pomme-Poire» est présente dans le verger nismois

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es écartements de quatorze mètres pour le noyer, de douze mètres pour les pommiers et les poiriers ainsi que six mètres pour les pruniers sont utilisés. À la plantation, les branches principales sont rabattues sur un bourgeon extérieur. Les branches les plus faibles, blessées, ou mal placées sont supprimées, laissant à la tête de l'arbre trois ou quatre futures charpentières bien orientées. Si un axe central est présent, celui-ci est conservé, les autres branches étant supprimées (taille conseillée par le CRAW). Les années suivantes, les branches qui se croisent, qui poussent vers l'intérieur de l'arbre ou qui poussent à la verticale sont supprimées. Les prolongements sont toujours préservés.

Toujours à la plantation, un tiers du volume de terre extraite du trou de plantation est rajouté (minimum quarante litres) sous forme de bon terreau ou de bon compost, un amendement minéral (poudre de basalte ou de lave) et organique (algues marines, poudre d'os, de sang séché, Deux tuteurs et une protection contre le bétail mélange préparé du commerce pour les arbres fruitiers et petits fruits) sont les bienvenus pour assurer un bon départ indispensable. Il est également conseillé de planter les pommiers dans un caisson de treillis protégeant les racines des dents du campagnol terrestre (aux mailles de 16 mm max.) et de ne pas oublier d'arroser. Deux tuteurs plantés dans l'axe SO et écartés de vingt centimètres de part et d'autre de l'arbre permettent de le fixer efficacement contre les vents violents et servent de support à des protections métalliques contre le bétail afin d'éviter l'écorçage. Le pied de l’arbre est maintenu sans végétation

En effet, le verger, fauché au cœur de l'été par un fermier voisin, est pâturé à l'automne par les moutons du projet communal/RW utilisés pour la gestion des pelouses calcicoles. Une herbe rase est défavorable aux campagnols et est donc une bonne méthode de lutte préventive. Le pied des arbres est maintenu, dans la mesure du possible, exempt de végétation, toujours dans le même objectif. Cette technique permet également d'éviter une Un nichoir à mésanges concurrence directe des Le troupeau de moutons «Mergelland » pâture chaque année le verger herbes avec le système racinaire des arbres et permet d'épandre efficacement l'un ou l'autre amendement. Une dizaine de nichoirs à mésanges et trois nichoirs à chrysopes complètent les réalisations. 3


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oulignons que toutes ces tâches sont définies dans le cadre des réunions du groupe « Vergers » du Plan Communal de Développement de la Nature de Viroinval et effectués, pour la plupart, par les résidents de l'Albatros, institution pour personnes handicapées mentales adultes (Petite-Chapelle, entité de Couvin). L'intégration des personnes handicapées dans ce projet environnemental permet de revaloriser leurs capacités de travail. Elles sont encadrées par Thierry Dewitte, Andy Woltèche et Jacques Tonneau.

Le verger « Sous St-Roch »

Les quelques rares moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies utilisés jusqu'ici sont agréés en culture biologique.

Un verger à visiter, à Nismes

Comment vous y rendre ?

Vue générale du verger

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enant de Mariembourg, au carrefour situé à l'entrée du village de Nismes, prendre la direction de Dourbes. Après quelques centaines de mètres, dans le bas de la rue et avant le terrain de football, cherchez à vous stationner pour emprunter à pied le chemin agricole qui longe un ensemble de petits garages sur votre gauche. L'entrée du verger, marquée par la présence de deux panneaux d’information et de sensibilisation, est juste à gauche après le dernier garage. verger Mariembourg Dourbes Bonne visite ! Thierry Dewitte

La reinette de Chênée fait partie des variétés à découvrir sur place. Plan d’accès, site fléché dès le rond-point à l’entrée du village de Nismes (avec l’aimable autorisation de l’Institut géographique national de Belgique)

Pour en savoir plus...

- La zone humide « Sous Saint-Roch » à Nismes, Dewitte Thierry, n°2/2000 dans «l'Homme et l'Oiseau» de la L.R.B.P.O., p.134-141. - Opération «Pommes-Poires» dans le Parc naturel Viroin-Hermeton, Dewitte Thierry, 2007, 8 pages, PCDN de Viroinval/Parc naturel.

Un feuillet du groupe « Verger » du PCDN de Viroinval Textes de Thierry Dewitte - février 2007

Un peu d'histoire...

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n 1975, la réalisation d'un terrain de football est envisagée à Nismes, à l'extérieur du village (le terrain alors utilisé était situé dans le parc communal), mais le site retenu présente l'inconvénient d'être inondé périodiquement et doit être rehaussé de plusieurs mètres. L'entreprise couvinoise Haine, qui remporte l'adjudication, achète alors une prairie contiguë afin d'y prélever la terre nécessaire et de limiter ses frais de transport des remblais. C'est ainsi qu'une dépression de plus d'un hectare, recueillant les eaux de pluie et inondée lors des crues de l'Eau Blanche (plaine alluviale) forme bientôt un milieu semi-naturel très intéressant, que ce soit pour les oiseaux (passereaux nicheurs rares, espèces hivernantes des marais…), les fleurs (particulièrement les laîches), les batraciens et les reptiles (grenouille verte, couleuvre à collier…), etc. En septembre 1998, cette zone humide et ses environs qui couvrent 3 ha 50 ares sont achetés par la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (L.R.B.P.O.) grâce au soutien de son président Roger Arnhem. La gestion du site est confiée au Centre Marie-Victorin de Vierves-sur-Viroin (conservateur : Bernard Clesse (+32(0)60 39 98 78). Le pic épeiche est bien présent au verger nismois

Une ancienne terre cultivée est incluse dans le périmètre acheté et est située entre la zone humide à protéger et les premières maisons du village (rue de la Station). Qu'en faire ? Une haie libre en trois rangs composée de plus de quatre cents arbres et arbustes d'essences indigènes est plantée en novembre 1998 afin de délimiter la réserve naturelle le long du lotissement. Une vingtaine de pommier et de pruniers sont plantés en mars 1999 (Semaine de l'Arbre/R.W.). La superbe floraison de la « Marie-Joseph d’Othée »

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Textes : Thierry Dewitte (PCDN de Viroinval) - Crédit photographique : Camille Cassimans, Thierry Dewitte. Conception et mise en page : Joël Dath - PNVH. Dépôt légal : D./2008/11.731/7

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