Journal du Parc n°8

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Agenda des manifestations Gestion de la Roche Madoux (réserve R.N.O.B.) Vierves-sur-Viroin et Olloy-sur-Viroin Samedi 11 mars (1 journée) R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château de Vierves Prévoir bonnes chaussures, gants et pique-nique Organisation : Natagora ESM Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93)

Voyages naturalistes en Bolivie Nismes Vendredi 21 avril (1 soirée) Projection et commentaires sur la nature en Bolivie, par Arnaud Laudelout. R-V. à 20 h à la ferme de la Maladrerie (ancien musée du cinéma). Organisation : CNB Viroinvol et Natagora ESM Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Initiation aux chants des oiseaux et à l’observation des espèces printanières Olloy-sur-Viroin Dimanche 23 avril (1 journée) R-V. à 9 h 15 sur le petit parking à proximité de l’ancien pont sur le Viroin. Prévoir pique-nique (dans la nature) et boissons. Organisation : CNB Viroinvol et LRBPO Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Découverte des plantes sauvages comestibles Treignes Dimanche 23 avril (1 après-midi) R-V. à 14 h devant l’église de Treignes. Emporter couteau et panier. Organisation : CNB Viroinvol Infos : Olivier Roberfroid (+32(0)60 31 34 38)

Excursion printanière dans la réserve de la Montagne-aux-Buis (réserve naturelle d’Ardenne et Gaume) Samedi 29 avril (1 après-midi) En collaboration avec la section Nature et Progrès «la Coquerelle» et le Parc naturel Viroin-Hermeton, Ardenne et Gaume vous convie à venir découvrir le réveil de la nature sur les pelouses calcaires fraîchement restaurées dans le cadre du programme Life Haute Meuse.

Les pelouses calcicoles en réserves naturelles de la vallée du Viroin Vierves Dimanche 14 mai (1 journée) Découverte des réserves de la Roche Madoux, du Chamousias et de Sous le Transoi. R-V. à 9 h sur la place de l’église de Vierves. Organisation : CNB Viroinvol, Natagora ESM, les Amis du Parc et Aubépine (Avesnois) Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37), Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93) ou Frédéric Hallet (+32(0)60 39 91 95)

Accompagné par un guide-nature, l’histoire locale vous sera racontée et puis il y aura… des floraisons… peut-être déjà quelques papillons et pourquoi pas des moutons pour expliquer la gestion de ce site remarquable. Enfin une promenade printanière idéale pour un public familial. Pour terminer en beauté l’excursion, la section «la Coquerelle» vous invite à un plantureux goûter biologique dont elle a le secret et ce dans les superbes locaux de la Maison des Baillis de Nismes. Afin d’organiser au mieux votre accueil, nous vous invitons à nous prévenir de votre participation (réservation : Josée Battaglia : +32 (0)60 34 60 67 ou Béatrice Chardon +32 (0)60 21 35 51). Des renseignements concernant l’excursion elle-même peuvent être obtenus auprès du guide nature (Tombeur Stéphane : +32(0)495 44 79 05) qui vous invite sur un parcours accessible aux personnes valides et qui vous encourage à laisser vos amis à quatre pattes à la maison. Une participation aux frais vous sera demandée, elle est de 10 euros pour les non membres Nature et Progrès, de 8 euros pour les membres et est gratuite pour les enfants. Le rendez-vous est fixé à 13h50 devant l’église de Nismes. Départ en voitures jusque Dourbes à 14h. N’oubliez pas vos jumelles pour profiter davantage du retour des oiseaux migrateurs et des panoramas.

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Le Journal du Parc naturel N°8 Sommaire Le mot du président Des éoliennes, oui mais... dans les paysages du Parc ? Jardin de nature Galanthine, la goutte de lait Artisans et artistes de chez nous Vierves Chloé Antoine Activités d’autrefois Vierves La mine de barytine Ces plantes qui nous envahissent Les bambous du Viroin Clin d’œil Une école d’apiculture à Viroinval Histoire de chez nous Le site de Haute-Roche Agenda des manifestations

Mars - Avril - Mai 2006 Trimestriel Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


Le mot du président Des éoliennes, oui mais... dans les paysages du Parc ? Tout d’abord, changer nos habitudes de consommation

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UJOURD'HUI, plus personne ne doute de l'incidence des énergies fossiles (gaz naturel, charbon, pétrole)

sur le réchauffement climatique. Depuis le début de l'ère industrielle, le taux de dioxyde de carbone, reconnu comme un gaz à effet de serre, n'a pas cessé d'augmenter de manière exponentielle. Face à cette problématique, 167 pays, dont la Belgique, ont signé en décembre 1997 les accords de Kyoto qui prévoient de ramener, en 2012, le taux de dioxyde de carbone atmosphérique à celui mesuré en 1990. En ce qui concerne la Région wallonne, l’effort à fournir implique une réduction de 7,5 % des émissions de gaz à effet de serre. Même si les accords de Kyoto sont un pas positif vers la prise de conscience des pouvoirs politiques quant à l'avenir énergétique de notre planète, la vraie réponse à cette problématique passera par la mobilisation de tous à accepter un changement fondamental de nos propres habitudes de consommation.

La fin d’une époque

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URANT LA DERNIÈ RE GUERRE, la surveillance des troupeaux était confiée à de jeunes enfants bruxellois, accueillis par trois familles du village qui leur permettaient d’échapper à la carence alimentaire qui frappait les grandes villes. Mais la vie du berger sur les tiennes n'était pas de tout repos contrairement à l'image que l'on veut nous en donner aujourd'hui. «Malgré la chaleur accablante, raconte Jacques, le travail ne manquait pas sur les tiennes en été. Les grandes herbes plates étaient fauchées et fanées. Ensuite, la récolte était descendue dans la vallée. Mélangé à des feuilles mortes, ce foin constituait une litière hivernale de prédilection pour les chèvres. »

Eugène Laroche décéda à la floraison des gentianes en 1969. Il laissera sa dernière chèvre en héritage à son fils Jacques. C'est à Pesche, dans des prairies plus vertes, qu'elle terminera sa vie, après avoir encore donné naissance à neuf chevreaux.

Derrière l’âne d’Eugène, on distingue la pelouse Depuis cette époque, le tienne de Haute-Roche s'est progressivement reboisé. Le pâturée à flanc de coteau. paysage s'est refermé, entraînant la disparition de cette flore exceptionnelle qui fait la renommée de Viroinval. La recolonisation forestière a entraîné un appauvrissement des richesses biologiques du site. L'ensemble des fleurs et insectes associés à ces biotopes si particuliers a disparu. Sur ces coteaux accidentés, une forêt de faible valeur économique a remplacé ce qui était un joyau de l'évolution.

La part de réduction qui incombe à la Région wallonne l'oblige à développer et diversifier l'utilisation des énergies renouvelables sur son territoire.

Dourbes renoue avec les richesses de son passé

Dans le secteur de l'éolien, l'objectif est d'atteindre une production d'électricité de 370 GWh en 2010, ce qui correspondra aux besoins annuels moyens de 52 000 ménages. Cela demandera au moins l'implantation de 150 éoliennes sur le territoire wallon.

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EUREUSEMENT, ce site chargé d'histoire a été récemment

classé en zone Natura 2000. Sous l'initiative du programme LIFE Pelouses sèches, un chantier de restauration a été programmé pour dégager le versant du château de HauteRoche. Dès l'été 2006, nous pouvons espérer revoir gambader les moutons et les chèvres sur ce tienne restauré.

L'ensemble du territoire wallon sera donc rapidement doté de ces nouveaux moulins à vent dont la plupart porteront des pales de 44 mètres de diamètre qui culmineront à 122 mètres de haut. Mais chaque partie du territoire doit-elle contribuer de manière équivalente à ces implantations ?

Par cette action, Dourbes renoue avec les richesses de son passé tout en répondant aux attentes d'aujourd'hui. En effet, les ruines du vieux château seront mises en valeur. Le paysage pastoral retrouvé sera un support permanent à la mémoire de nos anciens qui ont inscrit leur vie sur ces coteaux. La biodiversité des lieux restaurés enchantera tous les naturalistes et touristes de passage. Finalement, même les chasseurs de petits gibiers y trouveront leur compte dans l'espoir de revoir des lapins de garenne participer à l'entretien du site.

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath). Crédits photographiques : Anonyme (p. 2 (n°1), p. 9 (n°2), p. 10 (n°1) et p. 11 (n°1)), CARI (p. 4 (n°1)), Cassimans C. (Centre Marie-Victorin - couv., p. 4 (n°2), p. 6, p. 7, p. 8, p. 9 (n°1)), Houben Ch. (Parc naturel - p. 5), Huart Ph. (Parc naturel - p. 11 (n°2)), Hubaut D. (Centre Marie-Victorin - p. 2 (n°2), p. 3, p. 10 (n°2)), Tombeur St. (Life Haute Meuse - p. 12). Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc. Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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Perchée sur cinquante mètres de roches calcaires, la forteresse dominait le Viroin et les alentours. Elle fut détruite en 1554 lors des guerres opposant la France à l’Empire de Charles-Quint.

Baudouin Schellen, président de la Commission de gestion du PNVH

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Histoire de chez nous

Ne pas mettre en péril ce qui fait de notre territoire un Parc naturel

Le site de Haute-Roche

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É PONDRE À CETTE QUESTION demande de tenir compte de la spécificité du territoire concerné. La réaction sera différente dans une zone industrielle ou dans un parc naturel.

Eugène et ses chèvres

Si la commune de Viroinval a reçu le statut de Parc naturel, c'est notamment pour la qualité exceptionnelle de ses paysages variés et reconnus comme uniques en Belgique. Cette beauté propre à notre région est une richesse qui appartient à chaque habitant de l’entité. C’est donc par souci de cohérence que le bureau exécutif du Parc naturel s'est déclaré opposé à l'implantation de parcs éoliens sur le territoire de Viroinval dans le cas où ceux-ci mettraient en péril la qualité paysagère du Parc. Cette décision est en parfaite adéquation avec le SDER (schéma de développement de l'espace régional) dans lequel on peut lire : « La localisation et la mise en oeuvre de ces nouvelles formes de production d'énergie tiendront compte des critères non seulement environnementaux, mais également paysagers. » Cette position conforte les efforts que la commune de Viroinval a déployés pour limiter l'impact visuel des antennes GSM sur son territoire.

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'É TAIT LE DERNIER DU VILLAGE à profiter des tiennes abandonnés, depuis, à l'assaut des broussailles. Il s'appelait Eugène Laroche et habitait au pied du vieux château de HauteRoche à Dourbes. Père de dix enfants, il nourrissait sa famille quasiment en autarcie. Son troupeau de chèvres et de moutons représentait encore, dans ces années d'entreguerre, une sécurité alimentaire. Son fils Jacques se souvient : « Avec ses dix-huit brebis, mon père assurait l'approvisionnement en viande de la famille pour toute l'année. Chaque agneau, qui avait pâturé tout l'été sur les tiennes derrière la maison, représentait sept kilos de viande. À cela venaient s'ajouter les chevreaux tandis que les chèvres nous apportaient notre ration quotidienne de lait. »

Des travaux d’ouverture sont prévus pour retrouver le versant du vieux château comme l’ont connu nos aïeux.

La liberté totale

Protégeons nos paysages, ils vont peut-être bientôt devenir une rareté. Par ce choix, le Parc naturel accentue sa volonté de promouvoir un tourisme intégré où les visiteurs et les habitants retrouveront l'authenticité des paysages ruraux. C'est aussi une manière de rappeler qu'une des seules richesses économiques locales, aux côtés de l'agriculture, est le tourisme vert. Un paysage naturel sans éolienne deviendra, dans un futur proche, un atout touristique rare sur le territoire wallon.

Biomasse forestière, panneaux solaires et biométhanisation

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U DÉ BUT DU SIÈ CLE DERNIER,

les troupeaux jouissaient encore d'une totale liberté au grand dam des forestiers. Les premiers jours de printemps, les chèvres se cantonnaient sur la crête des roches pour profiter de la chaleur du soleil. Par leur attirance pour les jeunes rejets d'arbustes, elles participaient efficacement au maintien de leurs pâturages en freinant l'envahissement progressif par le milieu forestier. Jacques nous raconte : « Comme nous étions les derniers à pâturer les tiennes, le travail des chèvres n'était plus suffisant pour contenir l'avancée de la forêt sur nos surfaces. Discrètement, mon père et l'un d'entre nous profitaient donc de la surveillance du troupeau pour recouper par-ci par-là les rejets tenaces des prunelliers et des noisetiers. Les quelques genévriers étaient respectés pour le peu d'ombre qu'ils donnaient aux animaux, Les chèvres, friandes de jeunes pousses arbustives, sont mais aussi pour leurs baies très appréciées dans la cuisine mijotée. » associées aux moutons pour la gestion des sites.

La traversée du village CETTE É POQUE, les lapins de garenne présentaient une forte concurrence aux troupeaux des tiennes. Dès

Àlors, le versant du vieux château, pourtant largement ouvert, ne suffisait pas à nourrir toute l'année le

cheptel des Laroche. Les enfants, à tour de rôle, conduisaient les bêtes jusqu'au tienne Delvaux situé non loin de leur logis. Mais les fils de fer barbelés qui commençaient à s’étendre autour des prairies obligeaient nos bergers à traverser régulièrement le village pour atteindre les zones de pâturages par le flanc sud du tienne.

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La forêt est la principale source d’énergie renouvelable dans le Parc naturel.

ETTE PRISE DE POSITION ne doit pas empêcher le Parc naturel d'apporter sa contribution au développement des énergies renouvelables en s'appuyant sur les richesses naturelles présentes sur son territoire. Avec deux tiers de sa superficie recouverte par la forêt, c'est évidemment dans la promotion de la biomasse forestière que le Parc naturel doit s'engager. La commune a déjà montré l'exemple en investissant dans une chaudière à plaquettes de bois pour alimenter les bâtiments du CPAS et du home à Nismes. Dans le sillage de cette action, le Parc naturel veut jouer un rôle dans la promotion des réseaux de chaleur à distance dans nos villages. Cette technique permettrait la valorisation des bois de faible valeur économique présents en grande quantité dans les forêts et les haies de Viroinval.

Le Parc naturel soutient aussi la démarche communale vis-à-vis de l'implantation des panneaux solaires comme source d'eau chaude sanitaire domestique. Enfin, le Parc naturel sera à l'écoute de tout projet de bio-méthanisation. Cette filière biogaz est une source d'énergie alternative basée sur le potentiel agricole de notre commune. La méthanisation des lisiers produit un gaz proche du gaz naturel fossile tandis que le résidu stabilisé et désodorisé garde une valeur agronomique non altérée. Il peut ensuite être valorisé sous forme de compost répondant au mieux à la gestion des nitrates dans nos sols. Dans le domaine énergétique également, un parc naturel doit pouvoir concilier de manière positive la préservation du patrimoine naturel et les exigences du développement durable. Baudouin Schellen, président de la Commission de gestion schellen@pnvh.be

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Jardin de nature Galanthine, la goutte de lait

Confiture de framboises à la renouée du japon :

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Ingrédients : 3 kg de framboises, 2 kg de renouée du Japon, 400 g de sucre blanc, 100 g de sucre roux, 1 gousse de vanille, 400 ml de thé de plantes et 120 g de tapioca.

'HIVER SE TERMINE TOUT DOUCEMENT et voilà déjà les premières floraisons traversant la neige ! Le perce-neige (Galanthus nivalis L.), connu de tous, est une plante bien présente dans les jardins du Parc naturel grâce aux sols drainants qui favorisent son développement. Son nom scientifique provient du grec gala (lait), anthos (fleur) et du latin nivalis (des neiges). On le surnomme aussi galanthine, violette de la chandeleur, clochette d'hiver, etc. Les touffes, pouvant atteindre entre 15 et 25 cm de haut, forment quantité de fleurs blanches en forme de clochette. Ses corolles, mellifères, sont une aubaine pour les abeilles qui les visitent intensément chaque fois que le soleil permet leur sortie de la ruche.

Procédure : macérer la renouée (taillée en rondelles) avec le sucre blanc pendant 2 jours. Infuser le thé 30 minutes avec la gousse de vanille et le passer. Ajouter le tapioca et le sucre roux dans le thé. Cuire le tapioca à feu doux pendant 20 minutes. Ajouter la renouée et les framboises. Vérifier l'acidité et corriger si nécessaire. Bon appétit.

La renouée du Japon et le Buddléa (arbre aux papillons) font partie des espèces les plus invasives en Europe.

Précoce et éphémère Le pollen frais du percefait partie de la famille des amaryllidacées au même titre neige, récolté par que la jonquille, le narcisse des poètes, la nivéole… Il ne faudra pas traîner les abeilles butineuses, à l'observer car après la floraison rapide, les feuilles, qui poursuivent leur vient à point pour l’élevage développement, disparaîtront dès le mois d’avril. Le perce-neige subsiste des jeunes qui a déjà débuté. alors dans le sol grâce à son bulbe. Comment accueillir des perce-neiges dans votre jardin si la plante n’est pas encore présente ? Juste après la floraison, les touffes de bulbes denses peuvent être divisées pour être replantées sans tarder à un nouvel emplacement.

Maintenir les qualités de nos paysages, atouts majeurs de notre Parc naturel, implique de contrôler l’expansion de la renouée du Japon. À nos débroussailleuses et bon courage !

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E PERCE-NEIGE

Camille Cassimans, Joël Dath

Clin d’œil Une école d’apiculture à Viroinval

La fleur de Marie

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N ROUMANIE, EN BULGARIE ET EN MOLDAVIE, le perce-neige est associé à Martisor, fête du printemps qui y est célébrée le 1er mars dans l’esprit de la Saint-Valentin. Tant chez les Celtes que chez les Grecs, la floraison du perce-neige figurait sur le calendrier, car la venue des corolles blanches annonçait la fin des hivers où le froid et la faim n’étaient pas de vains mots.

Plante rustique, le perce-neige a pourtant quelques ennemis : l'anguillule des tiges qui fera pourrir le bulbe, la mouche du narcisse ainsi que le Botrytis galanthina, une « pourriture » grisâtre.

Pour les chrétiens, le perce-neige blanc est devenu le symbole de Marie et a été appelé «Fleur de la Purification» car sa floraison peut coïncider avec la Purification de Marie, fêtée le 2 février. Dans certains pays, ce jour-là, la statue de Marie est enlevée de son autel et remplacée par le perce-neige.

AISANT SUITE AU FESTIVAL DE LA POMME ET DU MIEL (plus d'un millier de visiteurs) et aux nombreuses demandes de futurs apiculteurs, le Parc naturel Viroin-Hermeton a le plaisir de vous informer de l'ouverture d'une école d'apiculture à partir du printemps prochain à la Maison des Baillis, Maison du Parc naturel, à Nismes.

Ce cours d’apiculture, en collaboration avec la Fédération Provinciale des Unions Professionnelles Apicoles de Namur et le Ministère de la Région wallonne, se compose d'une trentaine de séances, de trois heures chacune, réparties sur deux années. Pour la première année, plus théorique, ces cours se donneront, sauf exception, les samedis de 9 à 12 h, hors vacances scolaires et week-ends fériés.

Voir apparaître le perce-neige dans son jardin comme sur un talus est un de ces petits bonheurs que nous offre avec fidélité la nature. Camille Cassimans Centre Marie-Victorin

Cette formation, dispensée par des conférenciers apicoles agréés, est subsidiée intégralement par la Région wallonne et est donc totalement gratuite. À l'issue de ces cours, chaque participant recevra un certificat d'aptitude reconnu par le Ministère de la Région wallonne.

Le perce-neige en pharmacie

Renseignements complémentaires et programme des cours 2006 :

Pour les mammifères, le perce-neige est totalement toxique, y compris le bulbe. C’est une plante ayant une action sur le système nerveux et les muscles. Elle contient notamment de la galanthamine, un alcaloïde, et peut servir d'antidote aux empoisonnements par une autre plante telle que la stramoine qui contient de l’atropine. Ulysse connaissait-il le perce-neige ? C’est un empoisonnement à l’atropine qui expliquerait le déclin de ses compagnons lors de l’Odyssée. Mais aujourd'hui, un usage bénéfique est fait du perce-neige grâce au développement dans un laboratoire belge (JANSSEN PHARMACEUTICA) d'un des trois médicaments qui aident au traitement de la maladie d'Alzheimer.

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Secrétariat du Parc naturel Maison des Baillis - rue d’Avignon, 1 à Nismes Téléphone : +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 Courriel : secretariat@pnvh.be Date limite d’inscription : 8 mars 2006 !

Grâce à sa longue langue, l’abeille domestique est capable de puiser le nectar des fleurs aux corolles profondes.

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Outre un impact important sur notre flore naturelle, le développement des renouées le long des rivières ne peut que poser des difficultés à court terme : la plante banalise le paysage des berges tandis que son système racinaire rend les rives instables. Le développement est si rapide qu’en une dizaine d’années, promeneurs et pêcheurs ne peuvent plus longer une rivière sans se munir d’une débroussailleuse.

Un système de reproduction performant La renouée est une plante possédant un organe souterrain, le rhizome, qui a une durée de vie de plus de dix ans et qui est capable d'emmagasiner les importantes réserves nutritives absorbées par ses radicelles. Le moindre fragment de ce rhizome a septante pourcents de chance de redonner un individu complet. Il en va de même pour la moindre bouture de tige. En quelques années, chaque fragment de rhizome croît jusqu'à atteindre une dimension considérable, de dix à vingt mètres, colonisant ainsi très rapidement un site. Quelle que soit sa dimension, l'organe souterrain de la renouée émet, chaque printemps et sur toute son étendue, de nouvelles tiges aériennes. À l'heure actuelle, la reproduction sexuée, par les graines, n’apparaît que rarement chez la renouée. Mais les spécialistes soulignent que ce mode de propagation va en s'amplifiant, accroissant encore le pouvoir d’extension de la plante.

Artisans et artistes de chez nous R

É THO TERMINÉ E, Chloé cherche son orientation dans le domaine artistique, mais aucune voie ne la séduit. Toutes les formations ont un caractère classique. Après un an d'étude de l'histoire de l'art, trop théorique, elle décroche. Invitée à une journée portes-ouvertes à l’école Saint-Luc à Tournai, elle fut conquise par les réalisations de la section ébénisterie et restauration de meubles. Chloé réussit avec succès les trois années d'études en ébénisterie puis se spécialise, en quatrième année, dans le garnissage. Elle décape, recolle, teinte, cire... avant de découper les beaux tissus.

Stratégie de contre-attaque

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RENANT CONSCIENCE DE CETTE PROBLÉ MATIQUE GRANDISSANTE sur le territoire de Viroinval, le Parc naturel se doit d'agir. Des recherches dans la littérature démontrent que seul le fauchage permet de contrôler l’expansion de la renouée.

Aujourd’hui...

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Répété de six à huit fois par an, durant quatre à sept ans suivant la vitalité des rhizomes, il permet de faire disparaître presque totalement la plante. Parallèlement à ce travail de longue haleine, certains recommandent de laisser le produit de la coupe sur place de manière à étouffer les rejets et d’éviter le risque d'amener des boutures ailleurs. On peut aussi composter la végétation, mais il faut alors s'assurer qu’elle est parfaitement décomposée avant de répandre le compost pour ne pas disséminer la plante.

Pas d’herbicide ! Si l'usage d'herbicide à base de glyphosate montre une efficacité temporaire, un tel mode d’action ne peut être retenu. La Loi interdit l’usage d’herbicide le long des cours d’eau. De plus, ces molécules, qui ne sont pas sans conséquences sur l’environnement, sont incompatibles avec les objectifs d’un Parc naturel.

Chloé Antoine

Le rhizome, réserve de nourriture de la plante, peut descendre jusqu’à deux mètres sous terre.

HLOÉ A PEU D’EXIGENCES : une seule pièce est nécessaire pour son travail. Contrairement à un ébéniste, elle n’a pas beaucoup d’outils et un petit garage suffit pour le stockage des meubles. Le garnissage est effectué avec du crin de cheval ou du crin végétal, de la mousse synthétique, des sangles, des ressorts, des clous. Tout est du cousu main au point d’échelle et la finition cloutée ou galonnée.

Elle travaille à l’ancienne pour des particuliers, Pour Chloé, le crin est plus agréable à travailler que la mousse pour des décorateurs de renom et dans une car elle peut le modeler comme une sculpture selon la forme et la souplesse qu'elle veut obtenir. entreprise spécialiste des sièges du style Renaissance jusqu’au style Art Déco. Pour ce travail, les sièges lui sont confiés lorsque la boiserie, le cirage et la patine sont terminés. Elle les garnit alors entièrement seule. Ce travail nécessite patience et goût des belles choses finies.

D’autres alternatives de lutte ... Et demain ?

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La plante atteint des sommets en matière de productivité annuelle : on parle de six à treize tonnes de matière sèche par hectare.

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’ARRACHAGE DES RHIZOMES est presque impossible vu leur longueur et leur profondeur. De plus, du moindre morceau abandonné renaît une nouvelle plante. Des insectes phytophages ou certains champignons pourraient être utilisés pour une lutte biologique, mais cette voie n'est qu'au stade d'études. Cette lutte ne semblerait toutefois ne pouvoir qu'atténuer la vigueur de la plante. Reste le pâturage, par des bovins et caprins, qui donne de bons résultats, mais provoque une dégradation des berges en bordure de rivière. En final, il est utile de renaturer les zones libérées de la renouée du Japon par un reboisement.

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HLOÉ AIMERAIT, plus tard, travailler surtout pour des antiquaires et des particuliers. La réputation d’un garnisseur se construit de bouche à oreille au fil de ses réalisations. Pour Chloé, chaque meuble qu’elle regarnit est le témoin de sa passion pour ce métier qui permet de faire revivre des sièges réalisés par des artisans de jadis qui, comme elle, avaient l’amour du bel ouvrage.

Les tissus de recouvrement vont des plus rustiques aux plus luxueux : soieries faites main, tissage sur crin de cheval, trames de métal…

Christian Houben PNVH

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Ces plantes... qui nous envahissent

Activités d’autrefois La mine de barytine

Les bambous du Viroin

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USQU'EN 1966, une mine de barytine procurait à Vierves du travail à

quelques ouvriers du village. Ce gisement, découvert aux environs de 1810, fut exploité de façon plus moderne de 1850 jusqu'à la fermeture imposée par le manque de rentabilité de cette activité. Un treuil descendait les mineurs à plus ou moins cent mètres de profondeur où ils extrayaient, dans de petites galeries, une barytine d'une pureté exceptionnelle. Pure, elle est incolore ou blanche mais elle peut La barytine ou barytite (BaSO4), être jaune, brune, parfois grise ou bleutée. Avant d’être utilisée dans la sulfate de baryum, est un minéral fabrication de béton opaque aux rayons X et comme opacifiant dans les d'une forte densité (4,48 comparé au examens radiologiques des voies digestives, elle servait à lester les quartz dont la densité est de 2,65). navires et à alourdir les boues de forage dans l'industrie pétrolière.

Captage d’eau dans la mine

LLOY, JUIN 2005. Des enfants partent à l'aventure dans une jungle de tiges

rougeâtres en bordure du Viroin. Ces cannes sont creuses, faciles à couper, pas lourdes à porter pour construire des cabanes. Voilà une forêt miniature pour les petits Indiana Jones en quête d'aventures, un terrain de jeu fantastique que chaque enfant rêve d'avoir près de chez soi. Oignies, octobre 2005. En bordure de chemin, un groupe de passionnées d'art floral coupe soigneusement les tiges dressées d'un massif végétal impénétrable. Cette matière première, avidement recherchée par les amateurs de beaux bouquets, donnera de la verticalité dans leurs montages. Les bambous des enfants explorateurs et les cannes utilisées dans l’art floral sont en fait les tiges de la renouée du Japon (Fallopia japonica, anciennement Dans deux ans, il faudra une Polygonum cuspidatum), une plante qui pourrait paraître particulièrement débroussailleuse pour accéder à sympathique si elle n’était qualifiée par les botanistes de peste végétale. cette berge du Viroin. Agissons, le temps presse.

Une nouvelle venue particulièrement envahissante

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VEC DE LA POTASSE, du soufre et du charbon, la barytine figure parmi les ingrédients de la poudre pour les fusées des feux d'artifice. Elle est également utilisée en tant que pigment pour l'émaillage des céramiques.

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A RENOUÉ E DU JAPON s'étend déjà un peu partout dans le Parc,

Suite à la concurrence des mines à ciel ouvert en Allemagne et en Afrique du Nord qui permettaient une production moins chère et plus intense, la mine de Une exposition sur le thème, agrémentée de barytine de Vierves fut contrainte à la fermeture. En 1970, vitrines de minéraux et de fossiles, peut être lorsque la galerie inférieure fut noyée par les infiltrations découverte sur le site de l’ancienne mine. naturelles de l’eau qui n’était plus pompée, la Société Wallonne de Distribution d’Eau (SWDE) transforma cette partie de la mine en zone de captage protégée par une porte d’acier. Actuellement, le pompage a cessé et le village de Vierves est alimenté par l’eau du barrage du Ry de Rome.

le long des routes, le long du chemin de fer et sur les berges du Viroin où elle trouve son terrain de développement optimal. Des massifs de renouées ont été recensés, entre autres, à Olloy, Dourbes, Treignes, Vierves et Oignies.

L’écomusée de la barytine

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A MINE FUT RACHETÉ E EN 1992 par les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB) et est devenue écomusée de la barytine ainsi que réserve naturelle agréée par la Région wallonne.

Un fascicule racontant l’histoire de la mine de barytine a été édité par les CNB. Il peut être obtenu en versant 4 euros, port compris, au compte 001-1209593-79 avec la mention «Barytine FR ou NL ou GB », suivant la langue souhaitée. L'envoi est effectué dès réception du paiement. Des visites de la mine sont également proposées sur rendez-vous au Centre Marie-Victorin, du lundi au vendredi de 8 à 16 h . Téléphone : +32(0)60 39 98 78 ou courriel : CNBCMV@skynet.be Christian Houben, PNVH

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Introduite en Europe durant la première moitié du XIXe siècle, la renouée était très appréciée pour ses qualités ornementales et mellifères ainsi que pour sa capacité d’occuper des sols instables et pollués, au point qu’elle obtint la médaille d’or de la Société d’Agriculture et d’Horticulture d’Utrecht en 1847. Aujourd’hui, c’est le revers de cette médaille que l’on découvre !

Croître et se développer… sans commune mesure Les jolies fleurs blanc verdâtre ou rougeâtre de la renouée sont réunies en grappes et produisent, après les visites des nombreuses abeilles attirées par leur nectar, des fruits rouge-brun d'environ 4 mm de long. Mais ce sont les tiges érigées pouvant atteindre quatre mètres de haut et les feuilles en forme de cœur d'une quinzaine de centimètres de diamètre qui posent problème. La plante prolifère rapidement en un fourré impénétrable. Non seulement le feuillage absorbe toute la lumière, mais les radicelles forment aussi, dans les premiers centimètres du sol, un tapis dense qui prélève toute l’eau et la nourriture, de sorte que les autres plantes sont incapables de se développer. Pour couronner le tout, des chercheurs ont mis en évidence des substances, sécrétées par les racines de la renouée, qui provoquent des nécroses sur les racines des plantes voisines. Là où la renouée du Japon se développe, aucun autre végétal n'a l'occasion de s'installer.

Invasion mondiale

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A RENOUÉ E pose des problèmes également hors de nos frontières. Que ce soit dans l'ensemble des pays européens, sur la côte Est de l'Amérique du Nord ou encore en Nouvelle-Zélande, les mêmes conséquences sont constatées.

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Ces plantes... qui nous envahissent

Activités d’autrefois La mine de barytine

Les bambous du Viroin

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J

USQU'EN 1966, une mine de barytine procurait à Vierves du travail à

quelques ouvriers du village. Ce gisement, découvert aux environs de 1810, fut exploité de façon plus moderne de 1850 jusqu'à la fermeture imposée par le manque de rentabilité de cette activité. Un treuil descendait les mineurs à plus ou moins cent mètres de profondeur où ils extrayaient, dans de petites galeries, une barytine d'une pureté exceptionnelle. Pure, elle est incolore ou blanche mais elle peut La barytine ou barytite (BaSO4), être jaune, brune, parfois grise ou bleutée. Avant d’être utilisée dans la sulfate de baryum, est un minéral fabrication de béton opaque aux rayons X et comme opacifiant dans les d'une forte densité (4,48 comparé au examens radiologiques des voies digestives, elle servait à lester les quartz dont la densité est de 2,65). navires et à alourdir les boues de forage dans l'industrie pétrolière.

Captage d’eau dans la mine

LLOY, JUIN 2005. Des enfants partent à l'aventure dans une jungle de tiges

rougeâtres en bordure du Viroin. Ces cannes sont creuses, faciles à couper, pas lourdes à porter pour construire des cabanes. Voilà une forêt miniature pour les petits Indiana Jones en quête d'aventures, un terrain de jeu fantastique que chaque enfant rêve d'avoir près de chez soi. Oignies, octobre 2005. En bordure de chemin, un groupe de passionnées d'art floral coupe soigneusement les tiges dressées d'un massif végétal impénétrable. Cette matière première, avidement recherchée par les amateurs de beaux bouquets, donnera de la verticalité dans leurs montages. Les bambous des enfants explorateurs et les cannes utilisées dans l’art floral sont en fait les tiges de la renouée du Japon (Fallopia japonica, anciennement Dans deux ans, il faudra une Polygonum cuspidatum), une plante qui pourrait paraître particulièrement débroussailleuse pour accéder à sympathique si elle n’était qualifiée par les botanistes de peste végétale. cette berge du Viroin. Agissons, le temps presse.

Une nouvelle venue particulièrement envahissante

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VEC DE LA POTASSE, du soufre et du charbon, la barytine figure parmi les ingrédients de la poudre pour les fusées des feux d'artifice. Elle est également utilisée en tant que pigment pour l'émaillage des céramiques.

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A RENOUÉ E DU JAPON s'étend déjà un peu partout dans le Parc,

Suite à la concurrence des mines à ciel ouvert en Allemagne et en Afrique du Nord qui permettaient une production moins chère et plus intense, la mine de Une exposition sur le thème, agrémentée de barytine de Vierves fut contrainte à la fermeture. En 1970, vitrines de minéraux et de fossiles, peut être lorsque la galerie inférieure fut noyée par les infiltrations découverte sur le site de l’ancienne mine. naturelles de l’eau qui n’était plus pompée, la Société Wallonne de Distribution d’Eau (SWDE) transforma cette partie de la mine en zone de captage protégée par une porte d’acier. Actuellement, le pompage a cessé et le village de Vierves est alimenté par l’eau du barrage du Ry de Rome.

le long des routes, le long du chemin de fer et sur les berges du Viroin où elle trouve son terrain de développement optimal. Des massifs de renouées ont été recensés, entre autres, à Olloy, Dourbes, Treignes, Vierves et Oignies.

L’écomusée de la barytine

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A MINE FUT RACHETÉ E EN 1992 par les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB) et est devenue écomusée de la barytine ainsi que réserve naturelle agréée par la Région wallonne.

Un fascicule racontant l’histoire de la mine de barytine a été édité par les CNB. Il peut être obtenu en versant 4 euros, port compris, au compte 001-1209593-79 avec la mention «Barytine FR ou NL ou GB », suivant la langue souhaitée. L'envoi est effectué dès réception du paiement. Des visites de la mine sont également proposées sur rendez-vous au Centre Marie-Victorin, du lundi au vendredi de 8 à 16 h . Téléphone : +32(0)60 39 98 78 ou courriel : CNBCMV@skynet.be Christian Houben, PNVH

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Introduite en Europe durant la première moitié du XIXe siècle, la renouée était très appréciée pour ses qualités ornementales et mellifères ainsi que pour sa capacité d’occuper des sols instables et pollués, au point qu’elle obtint la médaille d’or de la Société d’Agriculture et d’Horticulture d’Utrecht en 1847. Aujourd’hui, c’est le revers de cette médaille que l’on découvre !

Croître et se développer… sans commune mesure Les jolies fleurs blanc verdâtre ou rougeâtre de la renouée sont réunies en grappes et produisent, après les visites des nombreuses abeilles attirées par leur nectar, des fruits rouge-brun d'environ 4 mm de long. Mais ce sont les tiges érigées pouvant atteindre quatre mètres de haut et les feuilles en forme de cœur d'une quinzaine de centimètres de diamètre qui posent problème. La plante prolifère rapidement en un fourré impénétrable. Non seulement le feuillage absorbe toute la lumière, mais les radicelles forment aussi, dans les premiers centimètres du sol, un tapis dense qui prélève toute l’eau et la nourriture, de sorte que les autres plantes sont incapables de se développer. Pour couronner le tout, des chercheurs ont mis en évidence des substances, sécrétées par les racines de la renouée, qui provoquent des nécroses sur les racines des plantes voisines. Là où la renouée du Japon se développe, aucun autre végétal n'a l'occasion de s'installer.

Invasion mondiale

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A RENOUÉ E pose des problèmes également hors de nos frontières. Que ce soit dans l'ensemble des pays européens, sur la côte Est de l'Amérique du Nord ou encore en Nouvelle-Zélande, les mêmes conséquences sont constatées.

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Outre un impact important sur notre flore naturelle, le développement des renouées le long des rivières ne peut que poser des difficultés à court terme : la plante banalise le paysage des berges tandis que son système racinaire rend les rives instables. Le développement est si rapide qu’en une dizaine d’années, promeneurs et pêcheurs ne peuvent plus longer une rivière sans se munir d’une débroussailleuse.

Un système de reproduction performant La renouée est une plante possédant un organe souterrain, le rhizome, qui a une durée de vie de plus de dix ans et qui est capable d'emmagasiner les importantes réserves nutritives absorbées par ses radicelles. Le moindre fragment de ce rhizome a septante pourcents de chance de redonner un individu complet. Il en va de même pour la moindre bouture de tige. En quelques années, chaque fragment de rhizome croît jusqu'à atteindre une dimension considérable, de dix à vingt mètres, colonisant ainsi très rapidement un site. Quelle que soit sa dimension, l'organe souterrain de la renouée émet, chaque printemps et sur toute son étendue, de nouvelles tiges aériennes. À l'heure actuelle, la reproduction sexuée, par les graines, n’apparaît que rarement chez la renouée. Mais les spécialistes soulignent que ce mode de propagation va en s'amplifiant, accroissant encore le pouvoir d’extension de la plante.

Artisans et artistes de chez nous R

É THO TERMINÉ E, Chloé cherche son orientation dans le domaine artistique, mais aucune voie ne la séduit. Toutes les formations ont un caractère classique. Après un an d'étude de l'histoire de l'art, trop théorique, elle décroche. Invitée à une journée portes-ouvertes à l’école Saint-Luc à Tournai, elle fut conquise par les réalisations de la section ébénisterie et restauration de meubles. Chloé réussit avec succès les trois années d'études en ébénisterie puis se spécialise, en quatrième année, dans le garnissage. Elle décape, recolle, teinte, cire... avant de découper les beaux tissus.

Stratégie de contre-attaque

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RENANT CONSCIENCE DE CETTE PROBLÉ MATIQUE GRANDISSANTE sur le territoire de Viroinval, le Parc naturel se doit d'agir. Des recherches dans la littérature démontrent que seul le fauchage permet de contrôler l’expansion de la renouée.

Aujourd’hui...

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Répété de six à huit fois par an, durant quatre à sept ans suivant la vitalité des rhizomes, il permet de faire disparaître presque totalement la plante. Parallèlement à ce travail de longue haleine, certains recommandent de laisser le produit de la coupe sur place de manière à étouffer les rejets et d’éviter le risque d'amener des boutures ailleurs. On peut aussi composter la végétation, mais il faut alors s'assurer qu’elle est parfaitement décomposée avant de répandre le compost pour ne pas disséminer la plante.

Pas d’herbicide ! Si l'usage d'herbicide à base de glyphosate montre une efficacité temporaire, un tel mode d’action ne peut être retenu. La Loi interdit l’usage d’herbicide le long des cours d’eau. De plus, ces molécules, qui ne sont pas sans conséquences sur l’environnement, sont incompatibles avec les objectifs d’un Parc naturel.

Chloé Antoine

Le rhizome, réserve de nourriture de la plante, peut descendre jusqu’à deux mètres sous terre.

HLOÉ A PEU D’EXIGENCES : une seule pièce est nécessaire pour son travail. Contrairement à un ébéniste, elle n’a pas beaucoup d’outils et un petit garage suffit pour le stockage des meubles. Le garnissage est effectué avec du crin de cheval ou du crin végétal, de la mousse synthétique, des sangles, des ressorts, des clous. Tout est du cousu main au point d’échelle et la finition cloutée ou galonnée.

Elle travaille à l’ancienne pour des particuliers, Pour Chloé, le crin est plus agréable à travailler que la mousse pour des décorateurs de renom et dans une car elle peut le modeler comme une sculpture selon la forme et la souplesse qu'elle veut obtenir. entreprise spécialiste des sièges du style Renaissance jusqu’au style Art Déco. Pour ce travail, les sièges lui sont confiés lorsque la boiserie, le cirage et la patine sont terminés. Elle les garnit alors entièrement seule. Ce travail nécessite patience et goût des belles choses finies.

D’autres alternatives de lutte ... Et demain ?

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La plante atteint des sommets en matière de productivité annuelle : on parle de six à treize tonnes de matière sèche par hectare.

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’ARRACHAGE DES RHIZOMES est presque impossible vu leur longueur et leur profondeur. De plus, du moindre morceau abandonné renaît une nouvelle plante. Des insectes phytophages ou certains champignons pourraient être utilisés pour une lutte biologique, mais cette voie n'est qu'au stade d'études. Cette lutte ne semblerait toutefois ne pouvoir qu'atténuer la vigueur de la plante. Reste le pâturage, par des bovins et caprins, qui donne de bons résultats, mais provoque une dégradation des berges en bordure de rivière. En final, il est utile de renaturer les zones libérées de la renouée du Japon par un reboisement.

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HLOÉ AIMERAIT, plus tard, travailler surtout pour des antiquaires et des particuliers. La réputation d’un garnisseur se construit de bouche à oreille au fil de ses réalisations. Pour Chloé, chaque meuble qu’elle regarnit est le témoin de sa passion pour ce métier qui permet de faire revivre des sièges réalisés par des artisans de jadis qui, comme elle, avaient l’amour du bel ouvrage.

Les tissus de recouvrement vont des plus rustiques aux plus luxueux : soieries faites main, tissage sur crin de cheval, trames de métal…

Christian Houben PNVH

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Jardin de nature Galanthine, la goutte de lait

Confiture de framboises à la renouée du japon :

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Ingrédients : 3 kg de framboises, 2 kg de renouée du Japon, 400 g de sucre blanc, 100 g de sucre roux, 1 gousse de vanille, 400 ml de thé de plantes et 120 g de tapioca.

'HIVER SE TERMINE TOUT DOUCEMENT et voilà déjà les premières floraisons traversant la neige ! Le perce-neige (Galanthus nivalis L.), connu de tous, est une plante bien présente dans les jardins du Parc naturel grâce aux sols drainants qui favorisent son développement. Son nom scientifique provient du grec gala (lait), anthos (fleur) et du latin nivalis (des neiges). On le surnomme aussi galanthine, violette de la chandeleur, clochette d'hiver, etc. Les touffes, pouvant atteindre entre 15 et 25 cm de haut, forment quantité de fleurs blanches en forme de clochette. Ses corolles, mellifères, sont une aubaine pour les abeilles qui les visitent intensément chaque fois que le soleil permet leur sortie de la ruche.

Procédure : macérer la renouée (taillée en rondelles) avec le sucre blanc pendant 2 jours. Infuser le thé 30 minutes avec la gousse de vanille et le passer. Ajouter le tapioca et le sucre roux dans le thé. Cuire le tapioca à feu doux pendant 20 minutes. Ajouter la renouée et les framboises. Vérifier l'acidité et corriger si nécessaire. Bon appétit.

La renouée du Japon et le Buddléa (arbre aux papillons) font partie des espèces les plus invasives en Europe.

Précoce et éphémère Le pollen frais du percefait partie de la famille des amaryllidacées au même titre neige, récolté par que la jonquille, le narcisse des poètes, la nivéole… Il ne faudra pas traîner les abeilles butineuses, à l'observer car après la floraison rapide, les feuilles, qui poursuivent leur vient à point pour l’élevage développement, disparaîtront dès le mois d’avril. Le perce-neige subsiste des jeunes qui a déjà débuté. alors dans le sol grâce à son bulbe. Comment accueillir des perce-neiges dans votre jardin si la plante n’est pas encore présente ? Juste après la floraison, les touffes de bulbes denses peuvent être divisées pour être replantées sans tarder à un nouvel emplacement.

Maintenir les qualités de nos paysages, atouts majeurs de notre Parc naturel, implique de contrôler l’expansion de la renouée du Japon. À nos débroussailleuses et bon courage !

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E PERCE-NEIGE

Camille Cassimans, Joël Dath

Clin d’œil Une école d’apiculture à Viroinval

La fleur de Marie

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N ROUMANIE, EN BULGARIE ET EN MOLDAVIE, le perce-neige est associé à Martisor, fête du printemps qui y est célébrée le 1er mars dans l’esprit de la Saint-Valentin. Tant chez les Celtes que chez les Grecs, la floraison du perce-neige figurait sur le calendrier, car la venue des corolles blanches annonçait la fin des hivers où le froid et la faim n’étaient pas de vains mots.

Plante rustique, le perce-neige a pourtant quelques ennemis : l'anguillule des tiges qui fera pourrir le bulbe, la mouche du narcisse ainsi que le Botrytis galanthina, une « pourriture » grisâtre.

Pour les chrétiens, le perce-neige blanc est devenu le symbole de Marie et a été appelé «Fleur de la Purification» car sa floraison peut coïncider avec la Purification de Marie, fêtée le 2 février. Dans certains pays, ce jour-là, la statue de Marie est enlevée de son autel et remplacée par le perce-neige.

AISANT SUITE AU FESTIVAL DE LA POMME ET DU MIEL (plus d'un millier de visiteurs) et aux nombreuses demandes de futurs apiculteurs, le Parc naturel Viroin-Hermeton a le plaisir de vous informer de l'ouverture d'une école d'apiculture à partir du printemps prochain à la Maison des Baillis, Maison du Parc naturel, à Nismes.

Ce cours d’apiculture, en collaboration avec la Fédération Provinciale des Unions Professionnelles Apicoles de Namur et le Ministère de la Région wallonne, se compose d'une trentaine de séances, de trois heures chacune, réparties sur deux années. Pour la première année, plus théorique, ces cours se donneront, sauf exception, les samedis de 9 à 12 h, hors vacances scolaires et week-ends fériés.

Voir apparaître le perce-neige dans son jardin comme sur un talus est un de ces petits bonheurs que nous offre avec fidélité la nature. Camille Cassimans Centre Marie-Victorin

Cette formation, dispensée par des conférenciers apicoles agréés, est subsidiée intégralement par la Région wallonne et est donc totalement gratuite. À l'issue de ces cours, chaque participant recevra un certificat d'aptitude reconnu par le Ministère de la Région wallonne.

Le perce-neige en pharmacie

Renseignements complémentaires et programme des cours 2006 :

Pour les mammifères, le perce-neige est totalement toxique, y compris le bulbe. C’est une plante ayant une action sur le système nerveux et les muscles. Elle contient notamment de la galanthamine, un alcaloïde, et peut servir d'antidote aux empoisonnements par une autre plante telle que la stramoine qui contient de l’atropine. Ulysse connaissait-il le perce-neige ? C’est un empoisonnement à l’atropine qui expliquerait le déclin de ses compagnons lors de l’Odyssée. Mais aujourd'hui, un usage bénéfique est fait du perce-neige grâce au développement dans un laboratoire belge (JANSSEN PHARMACEUTICA) d'un des trois médicaments qui aident au traitement de la maladie d'Alzheimer.

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Secrétariat du Parc naturel Maison des Baillis - rue d’Avignon, 1 à Nismes Téléphone : +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 Courriel : secretariat@pnvh.be Date limite d’inscription : 8 mars 2006 !

Grâce à sa longue langue, l’abeille domestique est capable de puiser le nectar des fleurs aux corolles profondes.

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Histoire de chez nous

Ne pas mettre en péril ce qui fait de notre territoire un Parc naturel

Le site de Haute-Roche

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É PONDRE À CETTE QUESTION demande de tenir compte de la spécificité du territoire concerné. La réaction sera différente dans une zone industrielle ou dans un parc naturel.

Eugène et ses chèvres

Si la commune de Viroinval a reçu le statut de Parc naturel, c'est notamment pour la qualité exceptionnelle de ses paysages variés et reconnus comme uniques en Belgique. Cette beauté propre à notre région est une richesse qui appartient à chaque habitant de l’entité. C’est donc par souci de cohérence que le bureau exécutif du Parc naturel s'est déclaré opposé à l'implantation de parcs éoliens sur le territoire de Viroinval dans le cas où ceux-ci mettraient en péril la qualité paysagère du Parc. Cette décision est en parfaite adéquation avec le SDER (schéma de développement de l'espace régional) dans lequel on peut lire : « La localisation et la mise en oeuvre de ces nouvelles formes de production d'énergie tiendront compte des critères non seulement environnementaux, mais également paysagers. » Cette position conforte les efforts que la commune de Viroinval a déployés pour limiter l'impact visuel des antennes GSM sur son territoire.

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'É TAIT LE DERNIER DU VILLAGE à profiter des tiennes abandonnés, depuis, à l'assaut des broussailles. Il s'appelait Eugène Laroche et habitait au pied du vieux château de HauteRoche à Dourbes. Père de dix enfants, il nourrissait sa famille quasiment en autarcie. Son troupeau de chèvres et de moutons représentait encore, dans ces années d'entreguerre, une sécurité alimentaire. Son fils Jacques se souvient : « Avec ses dix-huit brebis, mon père assurait l'approvisionnement en viande de la famille pour toute l'année. Chaque agneau, qui avait pâturé tout l'été sur les tiennes derrière la maison, représentait sept kilos de viande. À cela venaient s'ajouter les chevreaux tandis que les chèvres nous apportaient notre ration quotidienne de lait. »

Des travaux d’ouverture sont prévus pour retrouver le versant du vieux château comme l’ont connu nos aïeux.

La liberté totale

Protégeons nos paysages, ils vont peut-être bientôt devenir une rareté. Par ce choix, le Parc naturel accentue sa volonté de promouvoir un tourisme intégré où les visiteurs et les habitants retrouveront l'authenticité des paysages ruraux. C'est aussi une manière de rappeler qu'une des seules richesses économiques locales, aux côtés de l'agriculture, est le tourisme vert. Un paysage naturel sans éolienne deviendra, dans un futur proche, un atout touristique rare sur le territoire wallon.

Biomasse forestière, panneaux solaires et biométhanisation

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U DÉ BUT DU SIÈ CLE DERNIER,

les troupeaux jouissaient encore d'une totale liberté au grand dam des forestiers. Les premiers jours de printemps, les chèvres se cantonnaient sur la crête des roches pour profiter de la chaleur du soleil. Par leur attirance pour les jeunes rejets d'arbustes, elles participaient efficacement au maintien de leurs pâturages en freinant l'envahissement progressif par le milieu forestier. Jacques nous raconte : « Comme nous étions les derniers à pâturer les tiennes, le travail des chèvres n'était plus suffisant pour contenir l'avancée de la forêt sur nos surfaces. Discrètement, mon père et l'un d'entre nous profitaient donc de la surveillance du troupeau pour recouper par-ci par-là les rejets tenaces des prunelliers et des noisetiers. Les quelques genévriers étaient respectés pour le peu d'ombre qu'ils donnaient aux animaux, Les chèvres, friandes de jeunes pousses arbustives, sont mais aussi pour leurs baies très appréciées dans la cuisine mijotée. » associées aux moutons pour la gestion des sites.

La traversée du village CETTE É POQUE, les lapins de garenne présentaient une forte concurrence aux troupeaux des tiennes. Dès

Àlors, le versant du vieux château, pourtant largement ouvert, ne suffisait pas à nourrir toute l'année le

cheptel des Laroche. Les enfants, à tour de rôle, conduisaient les bêtes jusqu'au tienne Delvaux situé non loin de leur logis. Mais les fils de fer barbelés qui commençaient à s’étendre autour des prairies obligeaient nos bergers à traverser régulièrement le village pour atteindre les zones de pâturages par le flanc sud du tienne.

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La forêt est la principale source d’énergie renouvelable dans le Parc naturel.

ETTE PRISE DE POSITION ne doit pas empêcher le Parc naturel d'apporter sa contribution au développement des énergies renouvelables en s'appuyant sur les richesses naturelles présentes sur son territoire. Avec deux tiers de sa superficie recouverte par la forêt, c'est évidemment dans la promotion de la biomasse forestière que le Parc naturel doit s'engager. La commune a déjà montré l'exemple en investissant dans une chaudière à plaquettes de bois pour alimenter les bâtiments du CPAS et du home à Nismes. Dans le sillage de cette action, le Parc naturel veut jouer un rôle dans la promotion des réseaux de chaleur à distance dans nos villages. Cette technique permettrait la valorisation des bois de faible valeur économique présents en grande quantité dans les forêts et les haies de Viroinval.

Le Parc naturel soutient aussi la démarche communale vis-à-vis de l'implantation des panneaux solaires comme source d'eau chaude sanitaire domestique. Enfin, le Parc naturel sera à l'écoute de tout projet de bio-méthanisation. Cette filière biogaz est une source d'énergie alternative basée sur le potentiel agricole de notre commune. La méthanisation des lisiers produit un gaz proche du gaz naturel fossile tandis que le résidu stabilisé et désodorisé garde une valeur agronomique non altérée. Il peut ensuite être valorisé sous forme de compost répondant au mieux à la gestion des nitrates dans nos sols. Dans le domaine énergétique également, un parc naturel doit pouvoir concilier de manière positive la préservation du patrimoine naturel et les exigences du développement durable. Baudouin Schellen, président de la Commission de gestion schellen@pnvh.be

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Le mot du président Des éoliennes, oui mais... dans les paysages du Parc ? Tout d’abord, changer nos habitudes de consommation

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UJOURD'HUI, plus personne ne doute de l'incidence des énergies fossiles (gaz naturel, charbon, pétrole)

sur le réchauffement climatique. Depuis le début de l'ère industrielle, le taux de dioxyde de carbone, reconnu comme un gaz à effet de serre, n'a pas cessé d'augmenter de manière exponentielle. Face à cette problématique, 167 pays, dont la Belgique, ont signé en décembre 1997 les accords de Kyoto qui prévoient de ramener, en 2012, le taux de dioxyde de carbone atmosphérique à celui mesuré en 1990. En ce qui concerne la Région wallonne, l’effort à fournir implique une réduction de 7,5 % des émissions de gaz à effet de serre. Même si les accords de Kyoto sont un pas positif vers la prise de conscience des pouvoirs politiques quant à l'avenir énergétique de notre planète, la vraie réponse à cette problématique passera par la mobilisation de tous à accepter un changement fondamental de nos propres habitudes de consommation.

La fin d’une époque

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URANT LA DERNIÈ RE GUERRE, la surveillance des troupeaux était confiée à de jeunes enfants bruxellois, accueillis par trois familles du village qui leur permettaient d’échapper à la carence alimentaire qui frappait les grandes villes. Mais la vie du berger sur les tiennes n'était pas de tout repos contrairement à l'image que l'on veut nous en donner aujourd'hui. «Malgré la chaleur accablante, raconte Jacques, le travail ne manquait pas sur les tiennes en été. Les grandes herbes plates étaient fauchées et fanées. Ensuite, la récolte était descendue dans la vallée. Mélangé à des feuilles mortes, ce foin constituait une litière hivernale de prédilection pour les chèvres. »

Eugène Laroche décéda à la floraison des gentianes en 1969. Il laissera sa dernière chèvre en héritage à son fils Jacques. C'est à Pesche, dans des prairies plus vertes, qu'elle terminera sa vie, après avoir encore donné naissance à neuf chevreaux.

Derrière l’âne d’Eugène, on distingue la pelouse Depuis cette époque, le tienne de Haute-Roche s'est progressivement reboisé. Le pâturée à flanc de coteau. paysage s'est refermé, entraînant la disparition de cette flore exceptionnelle qui fait la renommée de Viroinval. La recolonisation forestière a entraîné un appauvrissement des richesses biologiques du site. L'ensemble des fleurs et insectes associés à ces biotopes si particuliers a disparu. Sur ces coteaux accidentés, une forêt de faible valeur économique a remplacé ce qui était un joyau de l'évolution.

La part de réduction qui incombe à la Région wallonne l'oblige à développer et diversifier l'utilisation des énergies renouvelables sur son territoire.

Dourbes renoue avec les richesses de son passé

Dans le secteur de l'éolien, l'objectif est d'atteindre une production d'électricité de 370 GWh en 2010, ce qui correspondra aux besoins annuels moyens de 52 000 ménages. Cela demandera au moins l'implantation de 150 éoliennes sur le territoire wallon.

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EUREUSEMENT, ce site chargé d'histoire a été récemment

classé en zone Natura 2000. Sous l'initiative du programme LIFE Pelouses sèches, un chantier de restauration a été programmé pour dégager le versant du château de HauteRoche. Dès l'été 2006, nous pouvons espérer revoir gambader les moutons et les chèvres sur ce tienne restauré.

L'ensemble du territoire wallon sera donc rapidement doté de ces nouveaux moulins à vent dont la plupart porteront des pales de 44 mètres de diamètre qui culmineront à 122 mètres de haut. Mais chaque partie du territoire doit-elle contribuer de manière équivalente à ces implantations ?

Par cette action, Dourbes renoue avec les richesses de son passé tout en répondant aux attentes d'aujourd'hui. En effet, les ruines du vieux château seront mises en valeur. Le paysage pastoral retrouvé sera un support permanent à la mémoire de nos anciens qui ont inscrit leur vie sur ces coteaux. La biodiversité des lieux restaurés enchantera tous les naturalistes et touristes de passage. Finalement, même les chasseurs de petits gibiers y trouveront leur compte dans l'espoir de revoir des lapins de garenne participer à l'entretien du site.

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath). Crédits photographiques : Anonyme (p. 2 (n°1), p. 9 (n°2), p. 10 (n°1) et p. 11 (n°1)), CARI (p. 4 (n°1)), Cassimans C. (Centre Marie-Victorin - couv., p. 4 (n°2), p. 6, p. 7, p. 8, p. 9 (n°1)), Houben Ch. (Parc naturel - p. 5), Huart Ph. (Parc naturel - p. 11 (n°2)), Hubaut D. (Centre Marie-Victorin - p. 2 (n°2), p. 3, p. 10 (n°2)), Tombeur St. (Life Haute Meuse - p. 12). Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc. Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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Perchée sur cinquante mètres de roches calcaires, la forteresse dominait le Viroin et les alentours. Elle fut détruite en 1554 lors des guerres opposant la France à l’Empire de Charles-Quint.

Baudouin Schellen, président de la Commission de gestion du PNVH

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Agenda des manifestations Gestion de la Roche Madoux (réserve R.N.O.B.) Vierves-sur-Viroin et Olloy-sur-Viroin Samedi 11 mars (1 journée) R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château de Vierves Prévoir bonnes chaussures, gants et pique-nique Organisation : Natagora ESM Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93)

Voyages naturalistes en Bolivie Nismes Vendredi 21 avril (1 soirée) Projection et commentaires sur la nature en Bolivie, par Arnaud Laudelout. R-V. à 20 h à la ferme de la Maladrerie (ancien musée du cinéma). Organisation : CNB Viroinvol et Natagora ESM Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Initiation aux chants des oiseaux et à l’observation des espèces printanières Olloy-sur-Viroin Dimanche 23 avril (1 journée) R-V. à 9 h 15 sur le petit parking à proximité de l’ancien pont sur le Viroin. Prévoir pique-nique (dans la nature) et boissons. Organisation : CNB Viroinvol et LRBPO Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Découverte des plantes sauvages comestibles Treignes Dimanche 23 avril (1 après-midi) R-V. à 14 h devant l’église de Treignes. Emporter couteau et panier. Organisation : CNB Viroinvol Infos : Olivier Roberfroid (+32(0)60 31 34 38)

Excursion printanière dans la réserve de la Montagne-aux-Buis (réserve naturelle d’Ardenne et Gaume) Samedi 29 avril (1 après-midi) En collaboration avec la section Nature et Progrès «la Coquerelle» et le Parc naturel Viroin-Hermeton, Ardenne et Gaume vous convie à venir découvrir le réveil de la nature sur les pelouses calcaires fraîchement restaurées dans le cadre du programme Life Haute Meuse.

Les pelouses calcicoles en réserves naturelles de la vallée du Viroin Vierves Dimanche 14 mai (1 journée) Découverte des réserves de la Roche Madoux, du Chamousias et de Sous le Transoi. R-V. à 9 h sur la place de l’église de Vierves. Organisation : CNB Viroinvol, Natagora ESM, les Amis du Parc et Aubépine (Avesnois) Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37), Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93) ou Frédéric Hallet (+32(0)60 39 91 95)

Accompagné par un guide-nature, l’histoire locale vous sera racontée et puis il y aura… des floraisons… peut-être déjà quelques papillons et pourquoi pas des moutons pour expliquer la gestion de ce site remarquable. Enfin une promenade printanière idéale pour un public familial. Pour terminer en beauté l’excursion, la section «la Coquerelle» vous invite à un plantureux goûter biologique dont elle a le secret et ce dans les superbes locaux de la Maison des Baillis de Nismes. Afin d’organiser au mieux votre accueil, nous vous invitons à nous prévenir de votre participation (réservation : Josée Battaglia : +32 (0)60 34 60 67 ou Béatrice Chardon +32 (0)60 21 35 51). Des renseignements concernant l’excursion elle-même peuvent être obtenus auprès du guide nature (Tombeur Stéphane : +32(0)495 44 79 05) qui vous invite sur un parcours accessible aux personnes valides et qui vous encourage à laisser vos amis à quatre pattes à la maison. Une participation aux frais vous sera demandée, elle est de 10 euros pour les non membres Nature et Progrès, de 8 euros pour les membres et est gratuite pour les enfants. Le rendez-vous est fixé à 13h50 devant l’église de Nismes. Départ en voitures jusque Dourbes à 14h. N’oubliez pas vos jumelles pour profiter davantage du retour des oiseaux migrateurs et des panoramas.

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Le Journal du Parc naturel N°8 Sommaire Le mot du président Des éoliennes, oui mais... dans les paysages du Parc ? Jardin de nature Galanthine, la goutte de lait Artisans et artistes de chez nous Vierves Chloé Antoine Activités d’autrefois Vierves La mine de barytine Ces plantes qui nous envahissent Les bambous du Viroin Clin d’œil Une école d’apiculture à Viroinval Histoire de chez nous Le site de Haute-Roche Agenda des manifestations

Mars - Avril - Mai 2006 Trimestriel Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


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