Pionnières & Edificatrices

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pionnières & édificatrices

notes d’intentions pour un habitat d’occupation transitoire

pionnières

édificatrices


pionnières & édificatrices

notes d’intentions pour un habitat d’occupation transitoire résumé - La problématique d’un habitat déployable immédiatement avec de faibles moyens sur place, temporaire mais pour une période longue, d’un an, peut-être plus, avec la question sous-jacente du devenir de ces structures qui on le sait, se pérennisent souvent dans les pays pauvres quand bien même elles seraient prévues pour être démontées, la problématique également de l’efficacité d’un système universel dans son application à des contextes locaux et hyperlocaux infiniment différents à tous points de vue, ressources, climat, densité, sécurité, structure sociale... les formidables questions que soulèvent un tel sujet incitent à le reprendre à la racine en revenant à une définition précise de l’habitat. L’habitat ne désigne pas un objet mais un système, celui qui décrit l’ensemble des relations qu’un homme noue avec son milieu. Défini ainsi, c’est ce système que le projet doit renseigner et dont il doit articuler les variables dans le temps et l’espace. L’analyse des phénomènes de colonisation végétale fournit une analogie inédite aussi bien pour le fond que pour la méthode. Le protocole scientifique de relevé et d’analyse est traduit en protocole de simulation, et la simulation prend place en lieux et temps réels, à l’interface entre l’homme et son milieu. Dans cette esquisse, nous décrivons le protocole dont nous nous proposons de développer le code au cours de la deuxième phase du projet, d’en transcrire les diagrammes et analyser les résultats d’une simulation concrète en fonction des paramètres qui nous auront été précisés. *** introduction. Le cyclone Katrina à la Nouvelle Orléans, le tremblement de terre en Haïti, la tempête Xynthia pour ne prendre que des exemples proches, semblent bien n’avoir en commun que de causer de grands malheurs et de nécessiter le relogement de leurs victimes. Quant à ces dernières, qui sont-elles et comment vivent-elles ? Quels traumatismes ontelles subi, avec quelles conséquences matérielles ? Pour combien de temps sont-elles privés de leurs logements et de quelles ressources disposent-elles pour les reconstruire ? Quelles contraintes s’exercent sur elles et sur leur capacité à reconstruire : économiques, politiques, climatiques, géologiques... ? Ne considérant que ces trois exemples, les mêmes questions donnent des réponses tout à fait différentes et mettent d’emblée en doute l’efficacité d’un dispositif universel, si temporaire soit-il, à moins de le doter de quelque extraordinaire puissance d’adaptation.

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L’énumération des contraintes a en effet commencé par nous décontenancer : les exigences d’un logement transitoire mais «décent», qui n’est pas qu’un abri encore puisqu’il assume des fonctions multiples - sociale en réunissant des familles, économique en leur permettant de travailler, sanitaires en leur faisant partager des réseaux eux-même démontables etc... - les contraintes d’un système approprié à tout type de populations, quels qu’en soient la culture et l’environnement géographique, le climat et les ressources, quel que soit le désastre même auquel celles-là devraient faire face... un tel cahier des charges ne manquerait pas de nous conduire, sous peine de réinventer la roue, à donner naissance à un monstre ou à un mutant dont le code génétique serait voué l’instabilité. Dans ces conditions, il nous est apparu nécessaire de déterminer en amont la nature exacte de l’objet de toutes ces pressions inégales. *** HABITAT [abita] n. m. - 1812 ; de habiter 1 • Milieu géographique propre à la vie d’une espèce animale ou végétale. -> biotope, milieu. 2 • (1907) Mode d’organisation et de peuplement par l’homme du milieu où il vit. Géographie de l’habitat. Habitat rural, urbain. Habitat sédentaire, nomade. ¤ par ext. Ensemble des conditions d’habitation, de logement. Amélioration de l’habitat. [Le Petit Robert]

définition. L’habitat n’est donc pas l’habitation ou le logement auxquels il ne fait référence que par extension et pour n’en représenter qu’indirectement les conditions, lesquelles renvoient aux définitions principales d’un mot de formation récente et scientifique : en premier lieu, l’habitat est un milieu au sens écologique, c’est-à-dire un biotope, un espace qui par ses caractéristiques locales (l’eau, le sol, l’air, la température, la lumière)... convient à la vie et au développement d’une espèce animale ou végétale. Il s’agit ainsi d’une sorte de contenant, de récipient qui autorise (ou interdit) la vie. Inscrite dans le domaine de la géographie humaine, la deuxième définition procède à un renversement de l’hypothèse. L’habitat de l’homme n’est plus un milieu-espace mais le mode d’organisation et de peuplement de ce milieu. Cette définition suppose l’existence de facteurs anthropiques c’est-à-dire qu’au-delà d’un clivage intérieur/extérieur associés au terme habitation ou logement, on suppose une certaine ascendance sur son milieu d’un homme capable de le manipuler, de le transformer pour en faire son territoire, un espace complexe tout à la fois naturel, culturel et politique. Cette double définition de l’habitat, entre milieu déterminant et détermination du milieu est d’autant plus pertinente dans le cas qui nous occupe, que ces mêmes caractéristiques locales naturelles, culturelles et politiques se trouvent précisément à la racine des désastres auxquels il nous est demandé de répondre par le projet. De sorte que revenant à nos mu4


tants, il nous paraît très clair que l’habitat que nous projetons devra se situer à l’interface pour y incarner la négociation permanente des règles naturelles, culturelles et politiques qui fait qu’un peuple et son espace s’appartiennent, tant il est vrai que les interactions sont nombreuses et réciproques. La posture d’interface permet en effet d’organiser dans l’espace et dans le temps les dynamiques de l’importation de l’aide, du repeuplement et de l’accompagnement des sinistrés vers un habitat reconstitué, c’est-à-dire ayant acquis une nouvelle automie.

le protocole de recherche que le sujet qui nous intéresse. Le déplacement du front glaciaire est identifié à l’aide de photographies aériennes successives. Des postes d’observation géoréférencés sont ensuite distribués dans l’espace à intervalle régulier (ill. 1). À chaque poste d’observation correspond une grille d’un mètre de pas dans laquelle est évaluée la présence, et le cas échéance la fréquence des espèces végétales exprimée en taux de couverture

*** Conquête végétale. L’habitat, en tant que mode d’organisation et de peuplement efficace par rapport aux conditions locales et hyperlocales d’un milieu donné, est un processus naturel permanent, une condition même de la vie sur terre. La tectonique des plaques, plus généralement le feu, qu’il tombe du ciel ou jaillisse de la terre, le retrait des glaciers également dans les périodes de réchauffement créent régulièrement des espaces vierges de colonisation. L’étude des dynamiques de peuplement de ces espaces par les espèces végétales fournit une analogie féconde. Projeter un habitat transitoire reviendrait à penser une phase de colonisation d’un milieu. Les dynamiques de peuplement ont récemment fait l’objet de nombreuses études en écologie où « l’organisation du processus en chronoséquences est démontrée et se relie à une diversification progressive des espèces et un accroissement des taux de recouvrement végétaux.1» Très schématiquement, la colonisation est dans un premier temps le fait d’espèces pionnières, très spécialisées, aptes à se déplacer sur de longues distances, capables de se reproduire rapidement. Il s’agit d’une logique extensive de colonisation. Des espèces génétiquement plus riches arrivent généralement plus tard et se démarquent par une forte adaptation de leur distribution aux conditions locales. Cette adaptation qualitative à un habitat donné optimise l’utilisation des ressources et permet à ces espèces de prendre la place des premières. L’étude que nous citerons à titre d’exemple compare deux glaciers en versants nord et sud de la presqu’île de Brøgger, archipel de Svalbard (79° N), au nord-ouest du Spitsberg en Norvège2. Les chercheurs établissent le rôle des facteurs locaux dans la colonisation végétale en se servant d’espaces datés par rapport au déplacement des fronts glaciaires. C’est ici autant 1 Myrtille Moreau, « Contexte environnemental et colonisation végétale des moraines récentes », Norois [En ligne], 194 | 2005/1, mis en ligne le 13 août 2008. URL : http://norois.revues.org/ index647.html - Éditeur : Presses universitaires de Rennes 2 op. cit. 5

Illustration 1, diagramme synthétique de déplacement des fronts glaciaires sur photo aérienne et échantillonnage des postes d’observation à un intervalle de 100 mètres. (© Norsk Polarinstitutt, et art. cit)

Sur le fond, l’étude confirme une distinction entre les espèces dites « pionnières » et celles dites « édificatrices » : « Toutes les espèces pionnières sont bien adaptées à un environnement minéral où elles se disséminent et tendent, dans un premier temps, à occuper l’espace disponible d’une manière exclusive (Matthews, 1992). Ensuite, à mesure que le temps passe, le milieu (édaphique surtout) se transforme et se complexifie en offrant les conditions qui permettent à d’autres espèces plus exigeantes de s’implanter. À ce stade la compétition interspécifique opère au détriment des pionnières dont la fréquence diminue dans les relevés [...] Les espèces, dont la présence s’affirme avec le temps, conduisent à la mise en place de la toundra, c’est pourquoi elles peuvent être qualifiées d’édificatrices. Elles sont rares sur les dépôts récemment déglacés où le milieu n’offre pas les aptitudes requises: l’absence de matière organique dans le sol est dans ce cas un facteur limitant. »

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Ainsi, contrairement à ce que pouvait permettre de supposer la double-définition du dictionnaire, l’habitat n’est-il pas pour les végétaux un simple contenant. Il est même établi que certains d’entre-eux jouent un rôle véritablement pionnier dans la transformation de leur milieu à partir du moment où l’on identifie une stratégie d’organisation et de peuplement de celui-ci. En se décomposant et en nourrissant les insectes et les animaux dont elles permettent la vie, les pionnières enrichissent un substrat qui permettra l’établissement d’espèces concurrentes plus exigeantes mais aussi plus performantes, accroissant progressivement la richesse de l’habitat.

à chaque cycle de fonctionnement, les pionnières diagnostiquent leur efficacité, l’efficacité des édificatrices qui se trouvent dans leur périmètre d’action et réévaluent leur position, de sorte que le maillage soit toujours dessiné plus juste (diagramme b). A ces critères fonctionnels doit correspondre un objet repérable donc visible, mobile, géoréférencé, capable de communiquer et nécessitant pour tout cela de faibles ressources en énergie.

*** Méthodologie. En nous inspirant librement de cette stratégie de colonisation, nous chercherons à identifier une suite d’opérations chrono-spécifiques à même de réaliser l’organisation et le peuplement optimal d’un espace sinistré à chaque phase de son évolution, depuis le moment du drame jusqu’à l’autonomie retrouvée, qui correspond à la fin du système transitoire, c’est-à-dire au temps t+n auquel l’habitat transitoire est pleinement disqualifié, ayant contribué à (r)établir un habitat durable. Pour ce faire, nous déployons deux types d’instruments sur le site : nos propres pionnières et édificatrices, qui transposées de leurs modèles botaniques demeurent deux catégories d’objets correspondant à des fonctions déterminées dans le temps et dans l’espace et qui s’incorporent dans une stratégie générale de colonisation. A cette étape du projet, ces objets sont théoriques : ils sont définis par leurs caractères spécifiques. Il est en effet crucial pour la souplesse de la simulation que nous puissions continuer à les modifier, à les faire muter. Une fois ces caractères bien déterminés, nous en chercherons la formalisation la plus adéquate dont nous nous contentons ici préciser les lignes principales. édificatrices pionnière

a. l’articulation des échelles

Les pionnières pour commencer, sont les instances organisatrices de l’habitat. Elles en réalisent l’avantgarde, le support et le relai régulier en articulant les échelles globales et locales. Elles constituent en effet un maillage global de l’espace de façon à porter les premiers secours, orienter les populations vers les centres d’accueil et de soins et optimiser la distribution locale des édificatrices dont elles permettent le déploiement en collectant et en rassemblant des informations. 7

b. Les pionnières constituent un maillage d’efficacité croissante en réévaluant leur position à chaque cycle de fonctionnement.

c. Les édificatrices sont une classe d’objet hétérogène, dont la distribution repose sur l’implantation préalable des pionnières.

Aux édificatrices correspondent les objets qui agissent matériellement sur le milieu-espace pour en faire un milieu-habitat. Ce sont par conséquent les instances de peuplement du projet. Il s’agit d’une classe hétérogène et spécialisée car les édificatrices ont des cibles différenciées correspondant à la manipulation des différentes composantes naturelles - lumière, température, air, eau, sol - et anthropiques de l’habitat. Ces objets se présentent par amas plus ou moins uniformes, et plus ou moins denses, dont la composition est évaluée et ajustée au fur et à mesure des cycles de fonctionnement des pionnières. Lorsqu’un amas ne change plus que marginalement de forme et de composition plusieurs cycles d’affilée, on estime qu’il est devenu optimal et autonome, et la pionnière dont il dépend peut être déplacée vers un champ d’action vierge ou démontée et rapatriée. Individuellement les édificatrices présentent des formes et des degrés de complexité aussi variées que le sont leurs fonctions, elles sont à fois outil et objet. *** L’étape suivante consiste à dégager le scénario logique des séquences de définition de l’habitat transitoire. Nous prendrons pour cela une série d’exemples rapides. 8


Exemples. Le cyclone tropical Katrina atteint la côte sud de la Floride le 26 août 2005 au petit matin, il y cause plusieurs morts et prive des centaines de milliers de foyers d’électricité. Il atteint la Nouvelle-Orléans le 28 août. Le 31 août, plus de 100 millions de dollars d’aides sont réunis. Le 11 septembre, la Croix-Rouge américaine héberge 160 000 réfugiés dans 675 abris. Plus de 200 000 foyés sont relogés par les pouvoirs publics jusqu’à aujourd’hui, près de cinq ans après.

analyse poussée de la chronologie des événements. Nous ne prétendons pas mener ici cette étude exhaustive, mais simplement construire les instruments analytiques et prospectifs qui nous permettront de réaliser des habitats transitoires futurs en anticipant les différentes phase de déploiement de nos pionnières et édificatrices. C’est donc forts des nombreuses données concernant ces désastres très médiatisés, que nous dégageons les chronologies synthétiques suivantes : i (indice d’intensité)

i (indice d’intensité)

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100

100

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7

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BÂTON-ROUGE NOUVELLE-ORLEANS

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PORT-AU-PRINCE 10

magnitude 7.0

p0

p1

p2

p0

0 0

150km

0

a. trajectoire et intensité du cyclone tropical Katrina le 29/08/2005 (mesures des précipitations, source GES DISC)

30km

b. intensité MM du tremblement de terre en Haïti, le 12/01/2010 (échelle modifiée de Mercalli, source USGS)

Le 12 janvier 2010 à 16h53 heure locale, la terre tremble en Haïti, avec une magnitude de 7,0 à 7,3 sur l’échelle de Richter. L’épicentre est proche de la capitale, Port-au-Prince. Une douzaine de répliques sont enregistrées dans les heures qui suivent, de magnitude comprise entre 5,0 et 5,9. Le 20 janvier un deuxième tremblement de terre de magnitude 6,1 a lieu à 6h du matin. Son épicentre n’est qu’à 10km sous terre, à soixante bornes de Port-au-Prince. Le 9 février suivant seulement, les autorités sont en état de confirmer un bilan toujours provisoire de 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris. Les destructions sont très nombreuses, et toujours difficiles à évaluer exactement trois mois après. *** Dans les deux cas, il y aurait évidemment beaucoup à dire notamment sur la vitesse du déploiement de l’aide, l’évolution de la situation sanitaire, beaucoup à apprendre d’une

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p1

p2

0 j=0

j+1

j+10

j+100

j+1000 t (en jours)

j=0

c. Nouvelle-Orléans. Evolution de l’habitat. Aide importée et autonomie locale.

j+1

j+10

j+100

j+1000 t (en jours)

d. Port-au-Prince. Evolution de l’habitat. Aide importée et autonomie locale.

Les diagrammes c et d représentent l’intensité générale du dispositif d’aide importée (courbe discontinue) par rapport à l’autonomie d’ensemble de l’habitat local (courbe continue) représentant sa capacité à s’auto-organiser, à se restaurer ou à s’améliorer par ses propres moyens. L’analyse permet dégager trois grandes périodes représentées par les zones pochées. La période encadrée étant la période présente, on distingue P0 P1 et P2 respectivement périodes de trauma (dépendance absolue), de convalescence, et de retour à l’autonomie. C’est donc selon ces périodes que nous allons à présent étudier in abstracto le comportement de nos pionnières et édificatrices, étude qui constituera la conclusion provisoire de cette esquisse.

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p0 - trauma

p1 - post-trauma

Suivant la gravité des événements, politiquement p0 correspond à l’état d’urgence et la priorité absolue va à la sécurité des populations dont la prise en charge est maximale. La dispersion des pionnières permet la concentration de l’aide dans les premiers temps du drame : le rassemblement des populations a lieu dans les parties les plus facilement approvisionnables en ressources.

Grâce aux premiers bilans établis par les pionnières, la carte tridimensionnelle et multicritères est maintenant relayée dans les centres principaux aux secours et aux populations locales en état d’entamer le travail de reconstruction, et permettant d’utiliser au plus vite et au mieux les ressources locales.

Pionnières Les pionnières partent avec les premiers convois (avions gros-porteurs si les pistes d’atterrisage sont en état), et sont déployées régulièrement sur le territoire, suivant une grille dont le pas est d’abord déterminé par la densité moyenne de population. Elles servent de postes de premiers secours, et de points de recensement et d’orientation de la population vers le centre d’accueil le plus proche. Elles relaient les données hyperlocales sur les dégats matériels alentours, permettant de dresser un bilan humain et matériel au plus vite. La prise de vue en hauteur à 360 degrés permet de constituer un modèle tridimensionnel de l’habitat endommagé, et dont la précision s’améliorera à chaque redéploiement. édificatrices Les édificatrices sont acheminées par containers et déployées de façon dense aux points les plus accessibles, de façon à constituer un habitat très protégé donc très artificiel à un moment de grande insécurité. En pratique on imagine essentiellement des sortes de grands dortoirs équipés d’un réseau sanitaire propre, éventuellement déclinable en hôpital de campagne.

Pionnières Elles agissent maintenant comme une sorte de logiciel de rééducation en relayant localement les instructions relatives à une stratégie d’ensemble de bonification : redéployées au points stratégiques, les populations saines, accompagnées par les forces d’aide colonisent les zones les plus favorables et les moins endommagées. édificatrices D’abord concentrées de façon à construire l’environnement le plus contrôlé possible, le dépliage commence aux points les plus favorables, et progressivement, le tissu formé acquiert une certaine complexité, répondant à des paramètres hyperlocaux de plus en plus subtils. La constitution d’un réseau plus lache, la moindre concentration et l’emploi spécialisé des édificatrices permettent d’agir sur des surfaces de plus en plus vastes et de commencer à suppléer localement aux ressources importées : générer de l’énergie, cultiver des produits de première nécessité...

1a. redéploiement des pionnières, dépliage des édificatrices dans les zones stratégiques

0a. zone sinistrée / zone habitée

0b. à la dispersion régulière des pionnières correspond la concentration des édificatrices sur leur lieu d’acheminement, permettant l’accueil d’urgence des populations.

1b. complexification locale croissante de l’habitat.

p2 - retour à l’autonomie Ce que l’évolution appelle la « compétition interspécifique » opère maintenant à plein régime entre des habitats hyperlocaux devenus autonomes au détriment de nos pionnières dont la fonction organisatrice n’est plus décisive. De nouveaux équilibres se sont construits sur la ruine des anciens. Les pionnières sont immédiatement évacuées vers de nouvelles cibles. Les édificatrices demeurent sur site jusqu’à ce qu’elles soient dépassées par des éléments endogènes.


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