Revue-affiche NADA, n° 17

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painterman pinxit, Saint Martin (d’après une miniature du XIIIe siècle. (BnF), 2014

NADA 17

— éditions clandestines S.LN.D

PRIX LIBRE

NADA, revue épisodique, expose les actions non visibles non cachées réalisées par pAIntErMAn en milieu hostile comme en Arcadie. pour ce numéro, NADA présente les activités passées du Mur SAInt MArtIn, et Jean-charles Agboton-Jumeau annonce sa nouvelle programmation.

Autrefois, il y eut la galerie superhéros vitrine latérale. En mars 2005, la librairie de bandes dessinées Super Héros, sise au 175, rue Saint-Martin, modifie l’entrée de son magasin. Sa vitrine latérale est à l’abandon. En attendant le permis de construire, le libraire accepte gracieusement de la voir occupée par des expositions organisées par Gérard Alaya, Oswaldo Gonzalès, Sébastien Levassort et Laurent Marissal. Les atermoiements de l’administration municipale repoussent chaque trimestre l’échéance (un problème épineux se pose : les documents administratifs sont flous quant à la propriété du sol sur lequel repose le mur mitoyen...) Jusqu’à l’été 2006, interviennent dans la vitrine : JEAn-FrAnçOIS BErGEz, LEFEvrE JEAn cLAudE, cHrIStOpHE cuzIn, OSwALdO GOnzALEz, yvES dIMEn, rOBErt JAnItz, yOnA FrIEdMAn, LAurEnt prEXL, Et n’ ESt-cE*, LAurEnt MArISSAL, pIErrE cOurtIn, quEyrEL & StAutH, HuBErt rEnArd, pIErrE dOuAIrE, SéBAStIEn LEvASSOrt1. ce dernier proposa de remplacer les vitres par des miroirs en guise d’ultime exposition. un inconnu brisa les miroirs 15 jours avant la fin programmée. été 2009, alors qu’ils prennent un verre au Snax’k’fé (en face de feue la superhéros vitrine latérale), le patron propose à Laurent Marissal, Sébastien Levassort et Laurent Buffet, de bien vouloir intervenir sur le mur attenant au bar ; ce dernier appartient à l’Unity Bar d’alors ; les 2 cafetiers souhaitent en effet, se débarrasser des panneaux publicitaires qui tapissent trop bien l’urinoir qu’est devenu le mur. Sébastien Levassort jusqu’en 2009, Laurent Buffet jusqu’en 2012 avec Laurent Marissal, animent le Mur SAInt MArtIn – un mur au cœur de paris, un artiste recouvre l'autre. Sans budget ni subventions, une trentaine d’artistes s’y succèdent à ciel ouvert. Aujourd’hui, si le Snax’K’fé est devenu le Bar Ouf, et si l’Unity Bar s’appelle désormais La Mutinerie, le Mur SAInt MArtIn demeure. 1. pdf du catalogue à télécharger ici : http://issuu.com/jcajcriticavit/docs/superherosvitrine 2. Le mur, haut de 3m et large de 3,15 m, est situé au 180, de la rue Saint-Martin, dans le IIIe arrondissement de paris


Et n’est-ce* &/et, Body art, le mur (‫ )לתוכה‬titre déjà pris. novembre 2014

Matthieu Saladin, Vers l'impasse nationale, 2014

Benjamin Sabatier, Kit IBK, néo-minimalisme post-moderne, 2014 (punaises fixées au mur)

Mathieu tremblin, TwittŒuvres, 2010-?

Jérôme Liniger, Seuil, décembre 2012 réalisé durant l’événement Art-parcours d

dector & dupuy, Derrière nous le numéro 175…, automne 2012

denis Lessard, Beaucoup de gens, été 2012 c

Mur Saint Martin, En grève, 2012 c

Bruno Eble, Ultra terror revival, juin 2011

Laurent Marissal, Temps pictural, printemps 2011

F. Mars Landois & v. pourchoux, Vanité ta mère, mars 2011

Benjamin zariel chaignon, R'lyeh, janvier 2011

Antoine Moreau, La tête à Toto au mur Saint Martin, 26 mai 2010

pierre-Evariste douaire, Hommage à Kenneth Noland, avril 2010 (ballons gonflables fixés au mur)

damir radovic, No more, mars 2010 - galerie 10m2 au mur saint martinA -

M. Miljanovic, Kill. eye-sight test for the military service enrollement, fév. 2010 - galerie 10m2 au mur saint martinA -

Jean-Baptiste Ganne, Omnia sunt comunia, décembre 2009

rudy Guittard, Ne lisez pas, novembre 2009

rudy ricciotti, Mur vernis, septembre 2009

Jean-charles Agboton-Jumeau, LoveBEBORNDie, été 2009 (au sol, délimitant la scène, le mot wHy écrit à la craie. )B


pierre-Evariste douaire, Shoot me again, décembre 2013

Groupe {ø}, Rom, octobre 2013

didier clain, Sans titre, été 2013

Laurent Marissal painterman, Art is other there E, mars 2013

Hubert renard, Plan de l'exposition, janvier 2012

Karen Elaine Spencer,Transient traces, nov. 2011c

Jean-christophe norman, L’imaginaire..., sept. 2011

Soizic Stokvis, Sans titre, été 2011

Eric Sandillon et Jérémie Elalouf, Les possédants..., nov. 2010

La Bergerie, Lieu d'art contemporain, octobre 2010

LEFEvrE JEAn cLAudE, MSM 2010 /LJC ARCHIVE, sept. 2010

Marie Lepetit, Le retour des lucioles, juin 2010

LE Mur SAInt MArtIn 32 FOIS rEcOuvErt+ 3 MurS à SArAJEvO A + 1 EcOLE B + 1 SAISOn cAnAdIEnnE c + 2 EXpOSItIOnS d IntErnAtIOnALE E A. En 2010, sous le commissariat croisé de Laurent Buffet et de pierre courtin, responsable de la galerie, le Mur SAInt MArtIn et la galerie 10m2 à Sarajevo échangent leur mur. à Sarajevo, E. watier, H. renard, L. Marissal et à paris, M. Milanovic et d. radovic recouvrent les murs. B. été 2009, J.-c. charles Agboton-Jumeau transforme le mur en tableau d’école à ciel ouvert. c. Hiver 2011, saison canadienne. L. Marissal invite K. E. Spencer, puis par solidarité avec le printemps d’érable, le mur est recouvert de rouge. denis Lessard clos la saison. d. Hiver 2012, parallèlement au Making Sense Colloquium, L. Marissal organise Art-parcours : J. Liniger recouvre le mur tandis qu’au café djudjura, Et n’est-ce* distribue des cartons ; J. Middelboos tient une table presse ; A. Moreau organise un atelier copyleft ; H. renard présente un diaporama ; sont dispersés dans le café : une pile de p. Loubier, deux pièces encadrées d’A. Bertrand et des textes de J. Gontier. E. Mars 2013, le soir du vernissage de art is over there (LM), denis Lessard présente ses actions furtives et expose des œuvres de K. E. Spencer (du sable d’une plage new yorkaise à disperser), des cartes postales d’A. Bertrand (de la série Hochelaga, 2010-2012) et J. Middelboos présente son programme de manifestations à la Générale.

Laurent Marissal, Et in sarajevo ego, 2010 - mur à la galerie 10m2 (SArAJEvO) A -

Hubert renard, One more line..., 2010 - mur à la galerie 10m2 (SArAJEvO) A -

Eric watier, Tout va bien, 2010 - mur à la galerie 10m2 (SArAJEvO) A -

Jérôme Borel, Orphée (le cinéma autorise Orphée de se retourner sans faire mourir) craie grasse, mur saint-martin 2009

Ben, Bonne crise, janvier 2009

Et n’est-ce* &/et, Le mur de rue, "wall street" (titre déjà pris) 22 novembre 2008

Eric watier, Tout va bien, 2009


« Il n’y a pas de différence entre tract, affiche, bulletin, film, et cætera, et cætera. » « Tracts, affiches, bulletins, paroles de rues ou infinies, ce n'est pas par souci d'efficacité qu'ils s'imposent. Efficaces ou non, ils appartiennent à la décision de l'instant. Ils apparaissent, ils disparaissent. Ils ne disent pas tout, au contraire ils ruinent tout, ils sont hors de tout. Ils agissent, réfléchissent fragmentairement. Ils ne laissent pas de traces : trait sans trace. Comme la parole sur les murs, ils s'écrivent dans l'insécurité, sont reçus sous la menace, portent eux-mêmes le danger, puis passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie.1 »

0.0 voici un certain temps qu’à l’initiative de Laurent Marissal, le MurSAIntMArtIn – soustitré : un mur au cœur de paris, un artiste recouvre l'autre –, offre l’opportunité unique à des artistes contemporains, de notoriété et d’obédience diverses, d’intervenir devant ou à même ce mur [3 x 3,15 m]. Il est situé entre deux cafés au 180, rue Saint-Martin ①, dans le IIIe arrondissement de paris, à deux pas de la Maison de la poésie ② et à 210 mètres du Musée national d’art moderne ③ et/ou du Marais. Il est donc accessible à n’importe quel passant. Les vernissages ont lieu au café djudjura ④, à l’angle de la rue Saint-Martin et de la rue aux Ours.

④①

RAMUTEAU

1. - « Tracts, affiches, bulletins », comité, bulletin du comité d'action étudiants-écrivains au service du Mouvement (oct.1968).

1.0 à l’occasion des 5 ans du MurSAIntMArtIn, Laurent Marissal & Jean-charles Agboton-Jumeau, se proposent de programmer désormais – en partenariat avec les éditions Al dante, incontournables en la matière – des œuvres iconotextuelles (ou de Poésie visuelle), fussent-elles précisément « si peu visibles », comme l’écrit Laurent cauwet à propos de ce qu’il appelle, à bon escient, son « exposition de papier 2 ». 1.1 cette programmation comportera donc une dimension historique. ce travail alternatif d’anamnèse active, par contraste avec l’amnésie de la contemporanéité prémoderne des postmodernistes autoproclamés, se poursuivra sans aucune subvention publique. Et si le MurSAIntMArtIn entend désormais passer d’une économie de subsistance à une économie d’existence, il continuera néanmoins d’administrer la preuve qu’une certaine autonomie artistique reste encore possible, grâce à l’obligeance de ses partenaires passés & à venir. 1.2 Le MurSAIntMArtIn programmera donc des artistes, & cosmopolites & d’avant-garde ; & d’hier & d’aujourd’hui ; vivants ou non. qu’ils soient relativement connus (& plus ou moins oubliés) comme Apollinaire ou comparativement inconnus (& ou peu ou prou immémorés), tel un Horacio zabala ou un zhan Bin ; en passant par les dadaïstes, les Futuristes, Fluxus et autres individualités non-alignées, dont par exemple : John White, Emmett Williams, Tim Ulrichs, Pierre Tilman, Tarkos, Sarenco, Wladyswlaw Strzeminski, Gino Severini, John Christian Schagen, Christian Prigent, Francis Ponge, Decio Pignatari, Octavio Paz, Clemente Padín, Michèle Métail, Marinetti, Richard Martel, Vladimir Maïakovski, Leonel Lopez-Nussa, Jírí Kolár, Jose-Maria Iglesias, Bernard Heidsieck, Václav Havel, Raoul Hausmann, Brion Gysin, Ernesto Guevara, John Giorno, Ilse Garnier, Ian Hamilton Finlay, Jean-Michel Espitalier, Joan Brossa, Nanni Ballestrini, Julien Blaine, Giacomo Balla, Louis Aragon, Olga Adorno, Édith Azam… ceux-ci, entre mille et milles autres, aujourd’hui encore minorés, ignorés et réduits a fortiori à une certaine clandestinité, voire muselés par une censure institutionnelle et/ou éditoriale… 2. - Calligrammes & compagnie & cætera, Marseille, 2010, p. 540.

2.0 chaque affichage donnera lieu à l’édition du journal de 4 pages (ou +) sur papier journal, comportant des repères biobibliographiques relatifs à l’artiste et à l’œuvre placardée. Il pourra comporter la sérigraphie de l’œuvre placardée disponible à la vente par abonnement. 2.1 chaque affiche est à chaque placardage, tirée à quatre exemplaires : - le 1er exemplaire est affiché (et donc voué à disparaître) ; - le 2e exemplaire est remis à l’artiste (ou ses ayants droit) ; - le 3e exemplaire entre dans la collection inaliénable du MurSAIntMArtIn ; - le 4e exemplaire est remis à l’éventuel mécène qui a produit l’affiche ou, à défaut, vendu aux enchères lors du vernissage (puis en ligne sur eBay).

2.2 Le nouveau programme d’affichage du MurSAIntMArtIn donnera lieu à des conférences, rencontres et autres signatures, dans un café à proximité de la rue Saint-Martin, à l’occasion de tel nouveau cycle de programmation ou au gré de l’actualité de ses partenaires (artistes, éditeurs, galeristes, collectionneurs…) 2.3 Le MurSAIntMArtIn s’efforcera enfin, de développer tous partenariats locaux et internationaux, compatibles avec son autonomie éditoriale.

NADA est une revue-affiche imprimée à 50 exemplaires environ. Sans subvention, elle est imprimée en pure perte. Le prix de la revue est libre, NADA peut aussi être offerte ou échangée. NADA est diffusée de main en main, mais reste téléchargeable sur : http://laurentmarissal.net ■ contact : painterman@laposte.net


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