L'Isère des Châteaux

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L’Isère

Eté 2015

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des

CHÂTEAUX LE MENSUEL DU DÉPARTEMENT DE L ’ ISÈRE www.isere.fr


sommaire Isère Magazine

CONTACTS

Isère Tourisme Palais du Parlement 4 place St André 38024 Grenoble cedex 1 Tél. 04 76 00 33 82 Fax 04 76 54 08 74 www.isere-tourisme.com info@isere-tourisme.com

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Retrouvez toute l’information touristique en Isère sur

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ÉDITOS

Hors série

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L’HISTOIRE DU DAUPHINÉ ET DE SES CHÂTEAUX

L’Isère, terre de châteaux…

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LÉGENDES ET MYTHES

Département de l’Isère Hôtel du Département 7 rue Fantin Latour BP 1096 38022 Grenoble cedex 1 Tél. 04 76 00 38 38

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DIX CHÂTEAUX : UN VOYAGE DANS LE TEMPS

LA VIE DE CHÂTELAIN

Numéro spécial châteaux Isère Magazine printemps été 2015 Coproduction : Département de l’Isère et Isère Tourisme Directeur de la publication : Erik Burdet

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Coordination : Sophie Battaglia, Hélène Cougouille Rédaction : Jean Daumas Cartographie : Mogoma, Bruno Fouquet Mise en page : Créaprim Crédits photos : Couv : Château du Touvet : F. Pattou / Page 4/5 Cartographie : Mogoma / Page 6/7 : Château de Virieu : M. Giraud / Page 7 : Prise de Grenoble par Lesdiguières, Musée de l’Ancien Evêché, D. Vinçon / Page 8 : dessin : P.Y. Carron/Isère Patrimoine / Page 9 : Château de Montplaisant, Château de Fallavier, Château de Virieu, Château de Beauvoir, Maison des dauphins : M. Giraud, F. Pattou, DR ; Maison forte du Brotel : D. Jungers ; Château de Longpra, Château de Bon Repos, Château de Vizille, Palais du Parlement : F. Pattou, DR / Page 10/11 : Château de Bressieux : P. Jayet / Page 13 : Château de Beauvoir, Couvent des Carmes ; Château de Virieu : M. Giraud, DR / Pages 14/15 : Pierre du Terrail, musée de l’Ancien Evêché, D. Vinçon, Château de Septème : DR / Page 16 : Château de Roussillon : Pays Roussillonnais Tourisme - En Marge / Page 17 : Vizille : Domaine de Vizille, D. Vinçon ; Château de Sassenage ; M. Giraud / Page 19 : Château du Touvet : F. Pattou / Page 20 : Château de Pupetières : P. Jayet / Page 21 : Château de Barbarin : M. Giraud / Pages 22/23 : Domaine départemental de Vizille, DR / Pages 24/25 : mairie de Montbonnot-Saint-Martin ; Parc de Vaulserre : M. Giraud ; Jardins du Touvet : F. Pattou ; Jardins de l’Arthaudière : M. Battaglia / Page 26/27 : Château d’Anjou ; Château du Cingle ; Château de l’Arthaudière ; Château de Cuirieu ; Château de Brangues ; Château de Lancey ; Château de Bresson ; Château de Moidière ; Château de Montmeilleur ; Maison des Dauphins ; Château du Passage ; Château de Demptezieu ; Château de Servien ; Palais du Parlement ; Château Teyssier du Savy ; Château de la Sône ; Château de Tournin ; Château de Roussillon : F. Pattou, M. Giraud / Page 29 : Château du Vizille : M. Giraud / Pages 30/31 M. Major / Page 32 : Château de Chapeau Cornu / Page 33 : Château d’Arzay, La Demeure du Baron / Page 34/35 : Château de Vallin : VDD Expansion ; Le Baron des Adrets : A. Debelle/C. Pegeron/Collection musée Dauphinois / Page 36 : Fauteuil du Seigneur, Mairie SaintVictor-de-Cessieu ; Portrait de Lesdiguières, Thomas Leu de collection/musée Dauphinois / Page 37 : Expulsion des Chartreux, Collection musée Dauphinois ; Fée Mélusine : Mairie de Sassenage / Page 38 : Château du Passage : M. Giraud ; M et Mme de Saint-Romain : DR / Page 39 : Château du Touvet : F. Pattou / Page 40 : Château de Vaulserre : DR / Page 41 : DR / Page 42 : Fêtes révolutionnaires de Vizille, mairie de Vizille ; Fête Bocsozel, Amélie Assard Bièvre Valloire tourisme, Couvent des carmes, DR ; animation, mairie Saint- Quentin-Fallavier / Page 43 : Fête château de Bressieux, Bièvre Valloire tourisme ; Visite Revel Tourdan ; C. Chappaz Bièvre Valloire Tourisme / Page 44/45 : Dessin : G. Bouchard ; Château de Bon Repos : P. Blanc ; Château de Virieu : M. Giraud / Page 46 : dessin : G. Bouchard ; bas-relief : M. Giraud, Château de Cingle / Page 47 : Château de Montplaisant, DR ; Château de Moidière, Château de Montmeilleur, Château de Bresson, Château de Barbarin, Château de Fallavier, M. Giraud, Château de Roussillon, DR. ; Château de Sassenage : DR.

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PARCS ET JARDINS : L’AUTRE CHARME

AGENDA : DES ANIMATIONS

DES CHÂTEAUX ISÉROIS

DANS LES CHÂTEAUX CET ÉTÉ

p. DORMIR DANS UN CHÂTEAU

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Très connue pour ses montagnes, ses sommets enneigés et ses pistes de ski, l’Isère l’est beaucoup moins, sinon très peu, pour ses châteaux. Pourtant on recense en Isère plus de 300 châteaux et sites de fortifications : mottes castrales, maisons fortes, élégantes demeures du XVIIIe siècle… Des bords du Rhône aux plaines du Nord Isère jusqu’aux contreforts des Alpes, il n’est pas un territoire de notre département qui n’abrite un château, bâti, à l’époque, pour protéger le « Dauphiné », et marquer la puissance ou la richesse d’un seigneur. Ce numéro spécial d’Isère Magazine vous invite à la découverte de ce beau patrimoine et particulièrement de la vingtaine de châteaux qui ouvrent leurs portes au public pour vous raconter leur histoire. Aller à la rencontre des châteaux de l’Isère c’est plonger dans une autre époque, s’évader et s’émouvoir, au contact de pierres centenaires que des “châtelains des temps modernes” entretiennent et font vivre avec passion.

L’Isère est le troisième département touristique de France pour la saison d’hiver, le 9e pour l’ensemble des activités en 2013. Le tourisme en Isère représente 22 millions de nuitées par an et génère 675 millions d’euros de consommation (dépenses des clients). Ses attraits sont nombreux et variés. Parmi ceux-ci il y a bien sûr les grands espaces naturels, avec tout un cortège d’activités sportives et ludiques, le ski en hiver et la randonnée en été notamment. Mais il y a aussi un magnifique patrimoine culturel à promouvoir et à développer. Dans ce contexte, les châteaux du département occupent une place prépondérante. Un château représente en effet un joyau, synonyme d’images fortes, d’émotion, d’histoire, d’émerveillement et de rêve. Et en Isère nous redoublons d’efforts pour rendre ce patrimoine accessible au plus grand nombre. C’est l’objectif de ce numéro spécial d’Isère Magazine réalisé par le Département et Isère Tourisme. Un outil indispensable pour ceux qui souhaitent partir à la découverte des châteaux de l’Isère et de leurs beaux territoires.

Jean-Pierre Barbier

Chantal Carlioz

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Quel beau patrimoine…

LA VIE À L’ÉPOQUE

Président du Département Député de l’Isère

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Vice-présidente chargée du tourisme Présidente d’Isère Tourisme

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Sur la route des CHÂTEAUX DE L’ISÈRE 21C Autrefois lieu de passage et de transit entre l’Italie et la Vallée du Rhône, proche de la Savoie, l’Isère fut une terre à défendre et donc une terre de châteaux. Quelque 560 fortifications ont été recensées et plus de 300 châteaux se dressent toujours dans le paysage isérois. Parmi eux, une vingtaine sont ouverts à la visite. Carte ci-contre. 10

hâteaux

Les

ouverts à la visite cet été

Saint-Bonnet-de-Chavagne

Anjou

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Château d’Anjou. XIXe s. Tél. 09 61 49 30 96 www.chateaudanjou.com

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Septème

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Château de Septème. XII au XVIe s. Tél. 04 74 58 26 05 www.chateau-de-septeme.fr

Saint-Victor-de-Cessieu

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Château de Roussillon. Renaissance Tél. 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

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Château de Barbarin. XIVe au XVIIIe s. Tél. 06 50 07 50 96 www.chateau-de-barbarin.fr

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Château du Passage. XIe s., XVIe s. Tél. 04 78 22 10 26 www.château-du-passage. jimdo. com Le Touvet

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Montseveroux

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Château de Montseveroux. XIIIe s. Tél. 04 74 59 24 53 www.montseveroux.net Château de Pupetières. XIXe s. Tél. 06 14 30 27 31 www.pupetieres.jimdo.com Bressieux

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Château de Jarcieu Du Moyen-Âge au XIXe s. Tél. 04 74 79 86 27 www.chateau-de-jarcieu.com

Châbons

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Château de Virieu. XI au XVIIIe s. Tél. 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com Le Passage

Château de Bresson. Renaissance Tél. 04 74 84 57 82 www.chateaudebresson.com Jarcieu

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Moissieu-sur-Dolon

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Château de Vaulserre. XVIIIe s. Tél. 04 76 37 04 73. www.chateaudevaulserre.fr. Virieu-sur-Bourbre

Revel-Tourdan

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Château de Vallin. XIVe s., XVIIe s., XVIIIe s. Tél. 04 74 33 45 19. Saint-Albin-de-Vaulserre

Le Péage-de-Roussillon

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Château de l’Arthaudière. Du Moyen-Âge au XIXe s. Tél. 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

Château de Bressieux. XIIIe s. (ruines). Tél. 04 74 20 15 45 ou 04 74 20 07 34 http://bressieux38.free.fr

Sassenage

Château de Sassenage. XVIIe s., XVIIIe s. Tél. 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com Jarrie

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Château de Bon Repos. XVe s. Moyen-Âge (ruines) www.chateaudebonrepos.com Vizille

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Domaine de Vizille. XVIIe s. Tél. 04 76 68 07 35 www.domaine-vizille.fr Saint-Chef

Saint-Quentin-Fallavier

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Château de Fallavier. XIIIe s. Tél. 04 74 95 56 01 ou 04 74 94 84 32 www.ville-st-quentin-fallavier.eu

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Château du Touvet. XIIIe s., XVIIIe s. Tél. 04 76 08 42 27 www.chateaudutouvet.com

Le Grand Château. XIe, XVIe, XIXe s. Tél. 04 74 27 73 83 www.saint-chef.fr Beauvoir

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Château de Beauvoir Ruines et Couvent des Carmes Tél. 04 76 38 01 01 www.couventdescarmes.com

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L’histoire du Dauphiné et de ses

CHÂTEAUX Partir à la découverte des châteaux de l’Isère, c’est effectuer un fantastique voyage dans le temps, l’architecture et l’histoire. Avec la révélation d’un patrimoine artistique et de grandes familles dont certaines ont marqué l’histoire de France.

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Le château de Virieu est un beau témoignage du patrimoine médiéval de l’Isère.

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e département de l’Isère s’appuie sur une longue histoire, amorcée bien avant l’occupation romaine. Lieu de passages et de transits, sa position géographique stratégique, entre l’Italie et la vallée du Rhône, le voisinage, pas toujours amical de la Savoie, ont imposé la mise en place de toute une mosaïque de fortifications. Quelque 560 ont été recensées, dont 130 châteaux forts. C’est plus que n’en compte le département de la Dordogne ! Tout a commencé, à l’aube du MoyenÂge par l’édification de mottes castrales, en l’occurrence de simples buttes de terre, souvent érigées sur un promontoire et défendues par un rudimentaire maillage de branchage. On peut encore en apercevoir les traces dans la région du lac de CharavinesPaladru. La constante amélioration des armes de guerre imposa ensuite la construction d’édifices plus résistants. C’est ainsi qu’apparurent les premiers châteaux forts, souvent érigés sur d’anciennes mottes castrales, comme affaissés sous le poids de leurs épaisses murailles. L’Isère en possède plusieurs témoins, à l’image du château de Fallavier, dont l’origine remonte au XIIIe siècle, qui se dressent fièrement au-dessus de la vallée. Parfois, ce patrimoine médiéval est resté intact, comme resurgi directe-

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ment des profondeurs du passé. On peut le constater en apercevant le château de Virieu. Ses fines tourelles se découpant en ombres chinoises sur le ciel rosissant du crépuscule, offrent une saisissante image de contes de fées. Aux châteaux forts s’est ajoutée, du XIIe au XVIe siècle, la construction de maisons fortes. On en trouve de nombreux exemples dans le nord du département dont une quarantaine pour la seule région de Crémieu, la plus spectaculaire étant celle du Brotel. Isolée dans un luxuriant vallon de verdure, elle semble prolonger un piton rocheux sur lequel elle enfonce solidement ses fondations et fut, à juste titre, surnommée le « Nid d’aigle ». Son aspect aérien contraste avec l’austère bâtisse de Montplaisant, érigée à la fin du XIIIe siècle. Ses hautes murailles, percées d’étroites fenêtres, jaillissent sans la moindre faiblesse et purent répondre aux nombreuses attaques de la Savoie contre le Dauphiné. Le mouvement de la Renaissance, venu d’Italie, fit son apparition dès le XIVe siècle pour se prolonger jusqu’à l’aube du XVIIe siècle. Il influença l’architecture en terre dauphinoise et laissa un héritage de somptueux châteaux et de purs joyaux dont le Palais du Parlement à Grenoble qui reste, aujourd’hui, une référence de l’art gothique flamboyant.

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L’HISTOIRE

DU DAUPHINÉ ET DE SES CHÂTEAUX

En de nombreuses circonstances, l’héritage de la Renaissance est plus discret mais tout aussi attrayant, comme en témoigne la Maison des Dauphins à la Tour du Pin, une belle demeure du XVIe siècle, réputée pour l’élégante composition de sa façade. Au cours de sa longue histoire, le Dauphiné ne put échapper aux guerres de religion dont le cortège de haine et de violence s’accompagna de maintes exactions commises par des person-

ment en ruines, servant de carrière aux habitations bourgeoises de Saint-Marcellin. Triste destinée pour un bijou architectural que les historiens ont surnommé « le Versailles dauphinois » ! Beauvoir n’est pas le seul château de l’Isère lié à l’histoire. Le 9 août 1564, Catherine de Médicis et son fils, le jeune roi Charles IX, signèrent au château de Roussillon l’Édit qui attribuait, au 1er janvier, le début officiel d’une nouvelle année dans tout le royaume de France. Toujours sur le plan historique Le mouvement de la Renaissance laissa en Isère un mais d’une porhéritage de somptueux châteaux et de purs joyaux tée plus considérable, le chânages cyniques et cruels, tel François teau de Vizille fut le de Beaumont, plus connu sous le nom théâtre, le 21 juillet de baron des Adrets (1506-1587). Un 1788, de la tenue des de ses contemporains, le duc de Les- États généraux du diguières, marqua d’une empreinte in- Dauphiné, considélébile l’histoire du Dauphiné et fut dérés comme un à l’origine de nombreuses réalisations acte décisif sur ZOOM dont le célèbre château de Vizille, le les futurs évéfleuron des châteaux de l’Isère, qui nements de L’EXPOSITION entra de plain-pied dans l’histoire en l’année 1789 et L’ISÈRE EN HISTOIRE(S) qui devaient fai1788. Le baron des Adrets et le duc de Les- re de ce château, GRENOBLE – MUSÉE diguières appartiennent à l’histoire du le berceau de la DE L’ANCIEN ÉVÊCHÉ Dauphiné qui compta plusieurs Révolution franu musée de l’ancien Evêché, grandes familles. La plus célèbre fut çaise. l’exposition L’Isère en hiscelle qui porta le titre de « Dauphin », Enfin, plus proche de toire(s) retrace l’histoire du terriune puissante lignée originaire du Pays notre époque, les châteaux toire des premiers hommes au viennois dont Humbert II fut le der- de l’Isère ont également joué siècle des Lumières. De sa naisnier représentant. Personnage tour à un rôle lors de la Seconde Guerre monsance au Moyen-Âge jusqu’à sa tour brillant et obscur, se prenant pour diale, en protégeant des réseaux de disparition au profit des déparun monarque, Humbert II fit construi- Résistants ou en servant de dépôts tements, la visite présente l’hisd’armes et de munitions. re le château de Beauvoir. toire du Dauphiné à travers difMais que reste-t-il de sa grandeur pas- Le patrimoine des châteaux de l’Isère férents objets. La mise en scène sée ? Quelques pierres du donjon et ne serait pas d’une telle ampleur et du mur d’enceinte, en partie rongées d’une telle richesse, sans un incessant sobre et graphique, des outils par la végétation, un vestige de l’an- travail d’entretien et de rénovation. ludiques tels les tablettes tactiles, cienne chapelle flanqué d’une belle Sur ce plan, chacun a apporté sa contrirendent la compréhension de ce ouverture. Pourtant, il suffit d’un pe- bution, de l’État aux collectivités loparcours accessible à tous. tit effort d’imagination pour rassembler cales sans oublier les propres châteTél. 04 76 03 15 25 dans son esprit ces pans de murailles lains ou des propriétaires plus www.ancien-eveche-isere.fr éventrées et reconstituer le prestigieux modestes, tous animés par la passion château qui possédait plus de 1 000 commune de pérenniser un héritage. fenêtres et qui pouvait recevoir, sans En certaines circonstances, ils firent problème, 2 000 convives, pour des appel aux plus hautes compétences. fêtes fastueuses dont l’écho se réper- Ainsi, le château de Pupetières, dont les plus anciennes pierres datent de 1222, cutait dans toute l’Europe. Beauvoir fut habité jusqu’en 1349, an- retrouva sa splendeur passée grâce à née où Humbert II vendit le Dauphiné l’action entreprise au XIXe siècle par à la France pour payer ses dettes. Le Eugène Viollet-le-Duc. château tomba ensuite progressive-

Le château de Fallavier.

Le château de Bon Repos.

Le château de Montplaisant.

La maison forte du Brotel.

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Le Palais du Parlement.

Les premiers châteaux forts furent souvent construits sur d’anciennes mottes castrales qui étaient de simples buttes de terre érigées sur un promontoire.

Le château de Longpra. Le château de Vizille. Le château de Virieu.

Le château de Beauvoir.

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La Maison des Dauphins. M a g a z i n e

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DIX CHÂTEAUX

C’est un voyage dans le temps, mais surtout dans le monde de l’architecture et de l’art, auquel nous vous invitons. Laissez vous porter à travers les plaines et les collines, pour aller à la rencontre d’un des plus beaux patrimoines culturels du département. Vous allez être surpris par les découvertes et les révélations qui vous attendent. Et n’hésitez pas à vous laisser bercer par vos songes. Du rêve à la réalité, le chemin est souvent plus court qu’on ne le pense…

Un voyage dans le temps

Le château de Bressieux, construit en briques roses, accueillit François 1er en 1538.

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LE CHÂTEAU DE BRESSIEUX Deux tourelles et des pans de murailles Le lointain passé médiéval se retrouve au château de Bressieux. Construit en Vienne briques roses, il dresse fièrement ses tourelles sur un promontoire qui Grenoble Bressieux domine la vallée de la Bièvre, comme s’il restait toujours attentif à la moindre intrusion suspecte. Erigé sur une ancienne motte castrale, il eut l’honneur d’accueillir François 1er en 1538. Avant de pénétrer dans l’enceinte du château, on ne peut qu’être séduit par la beauté majestueuse de ses murailles, partiellement éboulées qui s’étalent dans un agréable environnement de verdure. Les deux tourelles crénelées de sa porte d’entrée, défendue par d’étroites archères (meurtrières) donnent accès à la cour intérieure. C’est le début d’une émouvante plongée dans le temps qui s’amorce au XIIe siècle. En cheminant parmi les ruines et les pans de muraille du corps de logis, on remarque les traces du four de l’ancienne cuisine, une cave à glace, plusieurs fenêtres à coussièges (des bancs en pierre, utiles pour la surveillance ou pour se reposer) ainsi que plusieurs courtines (murailles reliant deux tours). On comprend mieux le rôle militaire joué par Bressieux au Moyen-Âge. La visite conduit au pied du donjon, une tour circulaire, édifiée en 1276, haute de 23 m, flanquée de deux belles fenêtres à meneaux. Ses murailles sont si épaisses qu’un escalier parvient à se faufiler à l’intérieur ! De son sommet, la vue s’étend sur un immense panorama qui porte jusqu’aux grandes Alpes. Tout en laissant son regard errer sur les ruines qui s’étalent en contrebas, on a l’impression que la mémoire du château qui sommeille sous les décombres semble soudain s’éveiller pour évoquer ce que fut ici la vie autrefois. BourgoinJallieu

http://bressieux38.free.fr/

LE CHÂTEAU DE BEAUVOIR Le Versailles dauphinois On éprouve un tel sentiment en se rendant sur les ruines du château de Vienne Beauvoir. Beauvoir est considéGrenoble ré comme le berceau du Dauphiné car il était le siège d’un Beauvoir prestigieux château qui symbolisait alors la puissance et le rayonnement de la province, comme en témoigne le surnom de « Versailles dauphinois » attribué par plusieurs historiens. En débouchant sur le vaste espace que le château occupait autrefois, le cadre surprend par sa beauté, adosBourgoinJallieu

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sé aux premières pentes du Vercors, surplombant la vallée de l’Isère, face à un large panorama qui rappelle que Beauvoir signifie « belle vue ». Le site était connu depuis l’époque romaine où il était le siège d’un camp fortifié. La dynastie des Dauphins en devint ensuite propriétaire et fit de Beauvoir une de leur résidence préférée. C’est donc naturellement qu’Humbert II choisit ce cadre pour ériger son prestigieux château et pour y résider jusqu’en 1349, année où il vendit le Dauphiné à la France. Temporairement occupé par le sinistre baron des Adrets, en 1561, pendant les guerres de religion, le château tomba ensuite progressivement en ruines. Les notables de la vallée n’hésitèrent pas à se servir des pierres du château pour embellir leurs résidences bourgeoises… Il ne reste du château que quelques pans de murailles éventrées, rongées par la végétation. Mais l’émotion est toujours au rendez-vous et on peut facilement évoquer, en se promenant parmi les ruines, la grandeur passée de l’édifice aux 1 000 fenêtres. Le couvent des carmes, avec son jardin médiéval et le musée des Dauphins, complète agréablement la visite du site. www.couventdescarmes.com

Les vestiges du château de Beauvoir. Humbert II, qui vendit le Dauphiné à la France, y résida jusqu’en 1349.

LE CHÂTEAU DE VIRIEU Un authentique témoin du passé Si Beauvoir ne recèle que quelques pans de vieilles pierres, un édifice intact se Vienne dresse à Virieu. Lorsque, au détour Virieu d’une route, apparaissent les touGrenoble relles du château de Virieu, c’est comme si l’on se retrouvait soudain transporté plusieurs siècles en arrière, tant l’édifice a gardé toute son authenticité, tant il donne une impression d’invulnérabilité. Sa beauté architecturale veille jalousement sur sa richesse intérieure, défendue par une porte renforcée de 2 115 clous d’origine. Pas un de moins ! Elle donne accès à une cour intérieure, sous le regard attentif de canons offerts par le roi Louis XIII, fièrement dressés sous une belle galerie à arcades de style italien, qui marque le début d’une passionnante visite. C’est tout un parcours historique et artistique qui se dévoile parmi les salles. La chapelle du XVIIe siècle, ornée d’un magnifique chemin de croix sculpté par Stéphanie de Virieu, à l’âge de 80 ans, surmontée d’une étonnante voûte en forme de barque renversée, suscite un grand intérêt. La Chambre du Roi, éclatante de couleurs et riche de son mobilier d’origine, évoque la mémoire du roi Louis XIII qui y dormit en 1622. L’ancienne cuisine médiévale et sa monumentale cheminée du XVe siècle, la Chambre Blanche, plus discrète mais richement décorée de meubles

Le château de Virieu. Louis XIII y dormit en 1622.

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marquetés, constituent autant d’étapes du voyage dans l’Histoire. Le donjon avec sa curieuse voûte dite « en entonnoir », suscite quant à lui bien des regards admiratifs. Pour donner encore plus de caractère au site, un jardin à la française, étalé sur trois niveaux de terrasses, occupe les anciens remparts tout en interpellant le regard par ses arabesques en buis.

ZOOM DE PRESTIGIEUSES DYNASTIES

Tél. 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com

lusieurs grandes familles ont marqué l’histoire du Dauphiné. La famille des de Virieu est l’un des plus anciennes. Elle remonte au XIe siècle et fut si nombreuse qu’elle essaima en plusieurs branches. On lui doit des personnalités célèbres dont François-Henri de Virieu (1754-1793), président de l’Assemblée constituante, Stéphanie de Virieu (1785-1873), artiste peintre et sculptrice, et plus récemment, le marquis François-Henri de Virieu (1931-1997), journaliste à la télévision, animateur de l’émission « l’Heure de Vérité » qui fut diffusée de 1982 à 1995. La lignée des Clermont-Tonnerre remonte également au XIe siècle. On lui doit des générations de chevaliers, d’hommes de guerre, de religieux, dont de nombreux évêques. François de Clermont-Tonnerre (1601-1679), qui occupa les fonctions de lieutenant général du roi en Dauphiné, en symbolise toute la puissance. Pierre du Terrail, seigneur de Bayard (14761524), né à Pontcharra, est sans conteste un des plus illustres personnages du Dauphiné. Surnommé le « chevalier sans peur et sans reproche », il se distingua à maintes reprises lors des guerres d’Italie sous Charles VIII et à la bataille de Marignan, en 1515. C’est au terme de cette bataille que le jeune roi François 1er, alors âgé de 20 ans, souhaita se faire adouber chevalier par Bayard. Déodat Grater de Dolomieu, natif de Dolomieu, se consacra aux sciences de la terre et devint membre de l’Académie des sciences. En 1791 il réalisa des études sur des roches calcaires, que le savant suisse Nicolas de Saussure baptisa du nom de dolomie. En 1876, le vocable fut repris pour appeler Dolomites une région des Alpes italiennes.

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LE CHÂTEAU DE SEPTÈME À la septième borne d’une voie romaine Le voyage parmi les châteaux isérois se poursuit jusqu’au pied des façades de Septème. Le château de Septème, Vienne un des fleurons du pays viennois, Septème semble, lui aussi, être sorti intact Grenoble d’un lointain passé. Ses imposantes murailles, creusées de fenêtres à meneaux, se dressent d’un jet au-dessus d’un magnifique parc peuplé de paons et cerné d’un rempart du XIIIe siècle qui se déploie sur plus d’un kilomètre. À l’origine, il ne s’agissait que d’une simple maison forte, érigée au XIIe siècle sur l’emplacement d’un ancien camp romain situé à la septième borne de la voie romaine reliant Vienne à Milan, d’où le nom de Septème. L’histoire du château s’est longtemps confondue avec celle du village dont il porte le nom et qui occupait le parc. Au cours des siècles, le château et ses dépendances repoussèrent les maisons du village pour ne laisser au cadre que son caractère médiéval. Chaque angle du château est solidement défendu par des tours rondes ou carrées dont l’une est un donjon. Plusieurs transformations successives lui confèrent la double image d’une puissante architecture défensive, massive, puissante, voire arrogante et d’un espace résidentiel. Comment imaginer que ces murailles protègent une surprenante architecture de style Renaissance qui donne au château un aspect convivial et chaleureux. Il suffit simplement de les franchir pour être saisi, en pénétrant dans la cour intérieure, par le changement de style avec ses délicates galeries à portiques et ses deux étages de loggias qui témoignent de la bénéfique influence de la Renaissance italienne. Au cours de sa longue histoire, le château eut le privilège d’accueillir plusieurs visiteurs illustres dont Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX. BourgoinJallieu

Le château de Septème accueillit plusieurs visiteurs illustres dont Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX.

Tél. 04 74 58 26 05 www.chateau-de-septeme.fr

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LE CHÂTEAU DE ROUSSILLON Le château de l’Édit Dans les pas de ces prestigieux visiteurs, dirigeons-nous vers le châVienne teau de Roussillon. On retrouve Grenoble encore, en l’An de grâce 1564, Roussillon Catherine de Médicis et son fils, le jeune roi Charles IX, en terre dauphinoise. Ils séjournèrent au château de Roussillon et, le 9 août, ils apposaient leur signature au bas d’un édit, appelé l’Édit de Roussillon qui attribuait au 1er janvier le début officiel d’une nouvelle année, dans tout le royaume de France. Mais il ne faudrait pas limiter le château de Roussillon à un simple témoin de l’histoire. C’est le seul château de style Renaissance du département. Ses premières pierres furent posées en 1548, à la demande du cardinal de Tournon, homme d’église mais surtout homme d’État, conseiller personnel de François 1er. Cet édifice présente des caractères architecturaux uniques dans la vallée du Rhône, comme un surprenant escalier à balustres, ou des plafonds à fougère. L’ampleur des toitures, la beauté de ses façades, de style florentin, ne peuvent laisser indifférent. Comment imaginer qu’elles abritent une exceptionnelle galeriechapelle, longue de 49 m, théâtre de manifestations culturelles, le point fort de la visite du château avec les appartements du cardinal. Le château se déploie sous la forme d’un grand U relié par un curieux édifice en forme de pont qui évoque, avec ses habitations construites au-dessus des voûtes, les ponts sur l’Arno de la ville de Florence. L’élégance italienne porte l’empreinte de Sébastiano Serlio, son illustre architecte, et de son commanditaire, le cardinal François de Tournon. BourgoinJallieu

Le château de Roussillon, construit en 1548 à la demande du cardinal de Tournon, conseiller personnel de François 1er.

Tél. 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

LE CHÂTEAU DE VIZILLE Le berceau de la Révolution De l’Édit de Roussillon au berceau de la Révolution, l’histoire du Dauphiné Vienne chevauche l’histoire de France. Monument incontournable du déGrenoble partement, le château de Vizille ajoute à sa dimension architecVizille turale une portée historique. C’est en effet dans une de ses salles (aujourd’hui disBourgoinJallieu

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parue) que le 21 juillet 1788, les états généraux du Dauphiné furent tenus, faisant de ce château le berceau de la Révolution française. Le musée de la Révolution, installé dans ses murs, évoque cette glorieuse époque, sous le regard d’une pierre de la Bastille et de nombreuses œuvres, objets, peintures, en mettant l’accent sur les rapports entre les arts et l’Histoire. Le château de Vizille n’est pas seulement un lieu historique, c’est aussi le plus grand et le plus prestigieux château du Dauphiné, érigé à l’initiative du duc de Lesdiguières au début du XVIIe siècle. Bâti sur plusieurs niveaux, accessible par un escalier monumental, il suscite l’admiration par son élégance, la justesse de ses dimensions et son imposante toiture en ardoise où cohabitent d’harmonieuses tourelles et coupoles. À sa dimension architecturale s’ajoute un magnifique espace végétal, le domaine départemental de Vizille, planté de plusieurs centaines de variétés d’arbres. Le parc du château couvre une centaine d’hectares et se déploie à travers plusieurs entités, alternant parterres à la française et parcs champêtres, agrémentés de jardins architecturés, de vastes plans d’eau et d’un parc animalier. Ce dernier constitue l’espace privilégié des enfants pour le nombre et la diversité des animaux, ses hardes de cervidés. Son espace paysager a reçu le label « jardin remarquable » et les centaines d’essences d’arbres, dont une soixantaine d’arbres remarquables, constituent un environnement propice à la sérénité et un contact direct avec la nature.

Le château de Vizille abrite le musée de la Révolution française.

Le château de Sassenage possède un des plus beaux parcs du département avec plus de 500 arbres et arbustes.

Tél. 04 76 68 07 35 www.domaine-vizille.fr

LE CHÂTEAU DE SASSENAGE La mémoire de la famille Bérenger-Sassenage Du Domaine de Vizille au château de Sassenage, laissons-nous bercer par la Vienne légende de la fée Mélusine. On ne peut franchir les grilles de ce Grenoble château sans évoquer la familSassenage le des Bérenger-Sassenage, une des plus illustres du Dauphiné. La légende prétend d’ailleurs qu’elle tiendrait son origine de la fée Mélusine ! La marquise Pierrette de Bérenger, dernière héritière des Bérenger-Sassenage, légua le château à la Fondation de France, cédant ainsi au patrimoine national le bâtiment et l’ensemble de son précieux mobilier. Construit sur les ruines d’une ancienne fortification, le château actuel date du XVIIe siècle. De style classique, il se caractérise par son synchronisme, la précision de ses proportions et l’élégance de son architecture, cible favorite des objectifs des photographes ! L’intérêt du château se prolonge par le faste de sa décoration intérieure et par la richesse de son mobilier. Un imposant escalier à balustres et arcades de pierre offre une voie royale pour accéder aux appartements qui datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Le château BourgoinJallieu

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peut s’enorgueillir de posséder des meubles et des décorations mis en place sous l’Ancien Régime, dont plusieurs peintures de Louis Cretey et des sièges offerts par Louis XV. Ils témoignent, entre autres, du talent et de la dextérité des ébénistes Hache. En marge de ses salons somptueux et raffinés, la cuisine voûtée surprend agréablement avec sa cheminée monumentale. Le château de Sassenage s’enorgueillit de posséder un des plus beaux parcs du département. Il s’étend sur 8 hectares, veille à la bonne santé des 500 arbres et arbustes séculaires rassemblés en plusieurs îlots de verdure et comprend plusieurs jardins, dont certains remontent à la Renaissance. Tél. 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

LE CHÂTEAU DU TOUVET Un escalier d’eau à l’italienne D’un parc luxuriant de verdure à un parc ruisselant de cascades, la transition Vienne s’effectue sans heurt. Avant de découvrir et d’appréGrenoble Le Touvet cier l’aspect architectural du château du Touvet, le visiteur est saisi, fasciné par la beauté du cadre, sans doute le plus beau des châteaux en Isère, avec une vue qui survole la vallée du Grésivaudan avant de se poser sur les plus hautes cimes de Belledonne, poudrées de neige même au cœur de l’été. Ancien château fort érigé au XIIIe siècle, dans un site stratégique, à la frontière de la Savoie et du Dauphiné, retouché et restauré à maintes reprises, le château du Touvet appartient à la même famille depuis plus de 500 ans. Son imposante bâtisse, hérissée de tourelles, supporte une lourde toiture en ardoise qui s’incline en plusieurs pans, face à un paysage grandiose. Plus que sa belle architecture intérieure, le charme et la décoration de ses salons, qui accueillent des cérémonies et des manifestations, le principal intérêt du château se situe à l’extérieur grâce à un escalier d’eau à l’italienne, chef-d’œuvre de l’architecture des jardins, unique en France. Le spectacle vivant des eaux vives qui s’écoulent de vasques en bassins par un astucieux cheminement, aménagé en 1750, hypnotise le regard. C’est un véritable bijou dans le monde des jardins en France. L’eau, issue du massif de la Chartreuse, jaillit et s’écoule en fines cascades en répandant un mélodieux son cristallin. La visite peut se prolonger à travers les cinq hectares de parc, par un cheminement entre les bassins, les fontaines et de longues terrasses ou des jardins clos, présentant une féerie de couleurs pendant les mois de floraison. BourgoinJallieu

ZOOM DES VISITES ENCHANTÉES our répondre aux souhaits des enfants, âgés de 3 à 12 ans, de découvrir le monde fascinant des châteaux, des visites enchantées sont proposées dans les châteaux de Roussillon, du Touvet, de Sassenage et de Virieu. Elles sont organisées sous la forme de jeux amusants au cours desquels les enfants doivent, entre autres, découvrir la clef d’un mystère, retrouver un parchemin magique, vivre une histoire fantastique ou s’imprégner de la vie d’un château au XVIIIe siècle.

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www.chateau-de-sassenage.com www.chateaudutouvet.com www.tourisme-pays-roussillonnais.fr www.chateau-de-virieu.com

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Le château du Touvet et son escalier d’eau à l’italienne.

Tél. 04 76 08 42 27 www.chateaudutouvet.com

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Le château de Pupetières, un chef-d’œuvre du XIXe siècle de style néogothique.

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LE CHÂTEAU DE PUPETIÈRES L’empreinte de Viollet-le-Duc Partons à la découverte d’un autre château de l’Isère ressuscité de ses ruines. Comment imaginer, en découvrant les belles faVienne çades, les tourelles et la magnifique Pupetières Grenoble toiture en tuiles vernissées du château de Pupetières aujourd’hui, qu’il n’était qu’un monceau de ruines, de gravats et de pans de murs écroulés, au lendemain de la Révolution. Le château de Pupetières est le parfait exemple d’une rénovation réussie. Pour l’entreprendre, en 1861, les propriétaires n’avaient pas hésité à faire appel à Eugène Viollet-le-Duc, un architecte réputé par les travaux de rénovation qu’il entreprit, de la cité de Carcassonne à la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est grâce à lui que Pupetières, dont les plus anciennes pierres datent de 1222, est devenu un chef-d’œuvre du XIXe siècle, de style néogothique. L’architecte avait BourgoinJallieu

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fait appel aux matériaux de la région : la pierre, la brique, le pisé et le galet, permettant ainsi au château de retrouver son âme et sa grandeur d’antan. Pour la toiture et les sept tours surmontées de poivrières près de cinquante modèles de tuiles furent utilisés. La rénovation se prolongea par la réhabilitation intérieure, démontrant ainsi l’intérêt pour les arts décoratifs au XIXe siècle. Le monumental escalier témoigne à lui seul du talent de Viollet le Duc, avec ses fines colonnes, ses rampes en fer forgé, ses marbres et ses boiseries. La chambre des diables, dessinée par Stéphanie de Virieu, le salon des tapisseries avec ses scènes champêtres, la grande bibliothèque et ses 45 000 livres rassemblés dans un environnement somptueux de boiseries et de plafond peint, dévoilent tour à tour, leur luxe et leur éclat aux regards enchantés des visiteurs. Et que dire du grand salon qui symbolise à lui seul le faste et la richesse du château ? Tél. 06 14 30 27 31 www.pupetieres.jimdo.com

LE CHÂTEAU DE BARBARIN L’élégance résidentielle du XVIIIe siècle Ce voyage parmi des châteaux de l’Isère s’achève par un joyau de l’architecture du Vienne XVIIIe siècle. La superbe façade en galets, flanquée d’une belle tour ronGrenoble Barbarin de, offre une magnifique image lorsqu’on arrive devant le château de Barbarin. La demeure présente un harmonieux compromis entre l’austérité de l’ancienne maison forte des seigneurs de Revel, datant du XIVe siècle, et l’élégance résidentielle du XVIIIe siècle due au marquis de Marcieu, gouverneur du Dauphiné. Sitôt franchie la porte d’entrée, le charme discret de l’intérieur du château confirme la première impression. Le salon aux gypseries, la grande cuisine avec sa monumentale cheminée et ses poutres apparentes, l’escalier orné de peintures murales, se dévoilent tour à tour BourgoinJallieu

Le château de Barbarin fut au XVIIIe siècle la résidence du au fil d’une passionnante visite guidée qui permet de marquis de Marcieu, revivre toute l’histoire du château. À l’esthétique de l’intérieur s’ajoute la présence d’un gouverneur parc agrémenté d’une abondante végétation, donnant du Dauphiné.

sur une belle ferme en pisé, parfaitement intégrée dans le paysage. La terrasse du château s’avance vers un promontoire qui surplombe la plaine de Bièvre, face à un immense panorama qui porte de la fine dentelle des sommets du Vercors, aux monts du Vivarais. En 1993, alors qu’il menaçait de tomber en ruines, le château fut racheté par Philippe Seigle, fasciné par la beauté du cadre. Il entreprit alors une campagne de restauration pour redonner à Barbarin son faste d’antan, comme en témoigne l’ouverture de chambres d’hôtes, conçues dans un souci de respect historique et d’intégration architecturale. En 2011, il obtenait la reconnaissance de ses efforts avec le classement du château aux Monuments historiques. Tél. 06 50 07 50 96 www.chateau-de-barbarin.fr

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Retrouvez tous les châteaux à visiter en Isère sur www.isere-tourisme.com

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PARCS ET JARDINS

De nombreux châteaux isérois abritent des parcs et des jardins de toute beauté, ciselés par la main de l’homme. Laissez-vous séduire…

l’autre charme des châteaux isérois

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Le parc du Domaine départemental de Vizille.

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l’élégance architecturale d’un château s’ajoute souvent la beauté et le charme d’un parc d’agrément, dont le plus bel exemple est donné par le domaine de Vizille. La présence d’arbres remarquables, d’espaces verts, de jardins et, très souvent, de bassins et de plans d’eau, apporte toujours un complément à une visite. Il en est ainsi du parc et des jardins du château de Jarcieu, une véritable encyclopédie grandeur nature sur l’art des jardins, du Moyen-Âge au XIXe siècle, avec un subtil mélange d’époques, de plantations et d’essences. Des arbres séculaires, plusieurs fois centenaires, dont un cèdre du Liban de 40 mètres de haut et de plus de 5 mètres de circonférence, mais aussi des tilleuls, des ifs, des frênes, des hêtres… composent un luxuriant tableau de verdure qui se transforme en une mosaïque de couleurs pendant l’automne. Plus loin, entre des murettes en galets roulés, des milliers de fleurs vivaces, sauvages se développent en totale liberté, sans aucun insecticide ni produit chimique, dans une parfaite gestion écologique, en partant du principe qu’aucune plante n’est considérée comme étant mauvaise. Le public peut découvrir la reconstitution d’un potager médiéval ou parcourir le jardin des « simples », qui foisonne de plantes aromatiques et médicinales, dont la chélidoine, ou herbe aux verrues qu’elle permet de guérir, et la bryone qui apaise les rages de dents et qui, selon la légende, éloignerait toute menace de foudre.

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CHÂTEAUX ISÉROIS Les jardins étagés et l’escalier d’eau du château du Touvet.

Le parc du château de Miribel à Montbonnot propose un parcours pittoresque.

DES ARBRES CENTENAIRES

Retrouvez tous les parcs et jardins à visiter sur le site isere-tourisme.com

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Le château de l’Arthaudière offre un autre exemple de jardin. Il dresse ses imposantes murailles, son donjon crénelé et ses fines tourelles au-dessus de la verdure de son parc, créant ainsi un magnifique tableau pour la plus grande joie des photographes. Le cheminement dans les allées des jardins historiques, aménagés en terrasses, dont l’origine remonte au XVIIe siècle, est un véritable régal pour sa beauté et pour sa diversité, notamment une collection de près de 200 variétés de sauges. De vastes espaces de verdure, tour à tour en prairies scindées de petites allées de buis, ou en zones boisées s’ouvrent sur les façades du château. La variété des essences imprime différentes touches de couleurs et semble vibrer sous le scintillement des feuillages. Tout en parcourant les allées du parc, le visiteur peut observer d’élégants pavillons, franchir un petit pont en galets, poser son regard sur d’anciens canaux et de vieux bassins avec, toujours en toile de fond, le château de l’Arthaudière qui apparaît sous des perspectives à chaque fois différentes. Le château de Vaulserre a connu les honneurs du cinéma en servant de décor naturel au film « Le Hussard sur le toit », de Jean-Paul Rappeneau. C’est dire la beauté d’un site où les espaces naturels et le patrimoine architectural s’entrechoquent pour le plus grand plaisir des visiteurs. On peut cheminer pendant des heures, en profitant de la fraîcheur des jardins ombragés, tout en observant les essences rares d’arbres remarquables ou le calme reposant des plans d’eau sur lesquels se mirent les premiers contreforts du Jura et les cimes de Chartreuse.

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Le parc sauvage du château de Vaulserre.

En certaines circonstances, la balade dans un parc s’accompagne d’un parcours historique. Tel est le cas dans le parc du château de Miribel à Montbonnot-Saint-Martin. À l’origine un imposant château fort se dressait, surplombant orgueilleusement la vallée de l’Isère comme pour mieux observer l’arrivée d’éventuels ennemis. Pendant plusieurs siècles, il fut l’objet de convoitises entre le Dauphiné et la Savoie et le théâtre de nombreux combats avant d’être rasé par les Savoyards en 1590. Sur les vestiges de l’ancien édifice, un nouveau château fut reconstruit en 1656 par Mme de Galles et racheté, en 1982, par la commune de Montbonnot qui en fit le siège de sa mairie. Soucieuse de révéler au public son histoire tourmentée et le patrimoine communal, la maire de Montbonnot a décidé d’ouvrir un parcours historique dans le parc du château, conçu par les célèbres paysagistes Luizet père et fils en 1892 : le parc de Miribel. Les agréments du parc d’un château s’accompagnent parfois d’une présence inattendue. Ainsi, l’enceinte du château de Moidière abrite un parc animalier d’une trentaine d’hectares où vivent, en semi-liberté, plusieurs dizaines d’animaux dont les principales espèces européennes. Parmi les bois et les étangs, les grands mammifères, comme les cerfs, les loups, les sangliers, les biches ou les bouquetins cohabitent pacifiquement avec des espèces plus rares et plus discrètes comme le lynx ou le renard. Les oiseaux ne sont pas oubliés avec, entre autres, chouettes hulottes, cigognes et grands-ducs. Un espace aquatique complète le parc avec, en toile de fond, la prestigieuse image du château de Moidière, d’époque Louis XIV et Empire, à l’architecture typiquement dauphinoise.

Les jardins du château de l’Arthaudière et ses 200 variétés de sauge.

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Châteaux

D’ISÈRE L’Isère compte plusieurs centaines de châteaux. Tous ne se visitent pas mais vous les croiserez peut-être au détour d’une route…

Le château de Montmeilleur.

La Maison des Dauphins.

Le château d’Anjou.

Le château de Cingle.

Le château du Passage.

Le château de Demptézieu.

Le château de l’Arthaudière.

Le château de Cuirieu.

Le château Servien.

Le Palais du Parlement.

Le château de Brangues.

Le château de Lancey.

Le château Teyssier de Savy.

Le château de La Sône.

Le château de Bresson.

Le château de Moidière.

Le château de Tournin.

Le château de Roussillon.

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LE CHÂTEAU DE VIZILLE

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omment évoquer les châteaux de l’Isère sans s’attarder sur le plus célèbre et le plus prestigieux d’entre eux, le château de Vizille, aujourd’hui propriété du Département de l’Isère. Il s’agissait d’un édifice en ruines lorsque, le 28 juin 1593, un certain François de Bonne, seigneur de Lesdiguières, en prit possession. Au terme de travaux entrepris par Lesdiguières puis, plus tard, par ses descendants, le château prit sa physionomie actuelle avant d’être cédé, en 1780, à la famille Perier. Au lendemain d’une journée d’émeutes dans les rues de Grenoble, le 7 juin 1788, appelée « Journée des Tuiles », le château de Vizille accueillit dans ses murs, le 21 juillet, l’Assemblée des Trois Ordres du Dauphiné. Elle réunit 395 délégués membres du clergé, de la noblesse et du Tiers État, pour un événement dont la portée dépassa largement le cadre du Dauphiné et fut considéré comme un des actes fondateurs de la Révolution française de 1789. Tout au long du XIXe siècle, la notoriété du château ne cessa de s’affirmer en ayant le privilège de recevoir des personnalités notables dont La Fayette, Adolphe Thiers, Sadi Carnot ou Jean Jaurès. Le 1er janvier 1925, le château devient officiellement propriété de l’État et résidence d’été des présidents de la République. De 1925 à 1960, cinq présidents y séjournèrent : Gaston Doumergue, Albert Lebrun, Vincent Auriol, René Coty (qui y résida tous les étés de 1954 à 1958) et Charles de Gaulle, le 6 octobre 1960, qui marqua le terme des visites présidentielles. Le 29 décembre 1972, l’État cédait pour un franc symbolique le Domaine de Vizille au Conseil général de l’Isère. Plusieurs projets de réhabilitation furent envisagés avant la décision de créer, en 1980, un Musée de la Révolution qui fut inauguré le 14 juillet 1984. Le Domaine de Vizille s’articule aujourd’hui autour de plusieurs entités. Le château, tout d’abord, dont la dimension culturelle, historique et architecturale méritent, à elles seules, la visite. Le Musée de la Révolution, ensuite, qui évoque, à travers ses collections, une des pages les plus glorieuses de notre histoire. Un parc, enfin, qui couvre plusieurs dizaines d’hectares, piqueté d’arbres remarquables plusieurs fois centenaires, agrémenté de canaux et de plans d’eau, de jardins et d’une roseraie. Une réserve animalière, forte de 200 cervidés, s’étend sur 40hectares et s’ouvre sur l’immensité du parc champêtre. Autant d’atouts qui font désormais du Domaine de Vizille, le site touristique le plus prisé du département de l’Isère avec plus de 800 000 visiteurs chaque année.

berceau de la Révolution française

Domaine départemental de Vizille. Place du Château - 38220 Vizille 04 76 68 07 35. www.domaine-vizille.fr

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Une nuit au château d’Herbelon.

e rêve est aujourd’hui réalisable grâce à plusieurs opportunités offertes dans le département de l’Isère au sein d’établissements prestigieux qui ont gardé toute leur authenticité et leur âme d’antan. Au terme d’une bonne nuit de sommeil, dans le confinement douillet d’un lit à baldaquin, vous aurez peutêtre le sentiment, en ouvrant les yeux, que c’est le doux baiser d’un prince charmant qui vient vous réveiller. Puis, très vite, vous prendrez conscience que vous n’êtes pas en train de rêver mais que vous êtes bien dans la réalité de la chambre d’un château. Les poutres apparentes, vieilles de plusieurs siècles, comme recroquevillées sous le poids de leurs souvenirs, vous en apporteront la preuve. En ouvrant la fenêtre, votre regard se posera sur des murailles si épaisses qu’elles semblent encore imprégnées des scènes dont elles furent le témoin et, en levant les yeux, les fines tourelles qui se découpent dans le bleu du ciel vous donneront l’ultime preuve que vous vous trouvez bien dans « votre » château. Alors commencera une journée émaillée de bonnes surprises de moments agréables, de situations imprévues qui vous projetteront plusieurs siècles en arrière et dont les images resteront longtemps gravées dans votre mémoire. À titre d’exemples, on peut citer cinq établissements qui vous permettront de concrétiser votre rêve: les châteaux d’Arzay, d’Herbelon, de Chapeau-Cornu, de Bresson et la maison forte du baron des Adrets.

LE CHÂTEAU D’HERBELON Le château d’Herbelon a gardé le caractère d’une superbe demeure du XVIIe siècle. Construit en 1603, il

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Grenoble

Qui n’a pas rêvé de dormir un jour dans un château ? De devenir, le temps d’une journée, le personnage d’un conte de fée, de jouer, grandeur nature, le rôle de la Belle au Bois dormant, du prince charmant ou de Cendrillon ? Pour réaliser vos rêves, nous vous ouvrons les portes de quatre châteaux, Arzay, Herbelon, Chapeau Cornu, Bresson, et d’une maison forte, celle du sanguinaire baron des Adrets.

Bresson Herbelon

fut racheté en 1965 et bénéficia d’une totale rénovation pour en faire un établissement disposant de toutes les prestations et le confort d’un hôtel conventionnel, dans un environnement de toute beauté. La première image que l’on aperçoit, en garant son véhicule sur le parking, est celle d’un magnifique bâtiment, avec une immense toiture qui s’appuie sur d’épaisses murailles couvertes de lierre. Une petite tourelle, adossée à un angle apporte un agréable complément. La justesse des proportions, la parfaite harmonie d’ensemble ne peut que satisfaire le regard. À peine la porte d’entrée franchie, la belle salle voûtée à l’intérieur ouvre aussitôt les portes d’un nouveau voyage dans le temps, sous le regard rassurant d’anciennes armures dressées au garde à vous. Les chambres sont à l’unisson avec leur décoration rustique, la présence du bois, de la pierre, de lits à baldaquin. En fermant les yeux, avant de s’endormir, la mémoire reste imprégnée par les belles images d’une époque révolue mais qui semble si proche et si réelle qu’elle promet une nuit pleine de rêves, de faste et de lumière. Le matin, en ouvrant les fenêtres, les eaux bleues et limpides du lac de Monteynard s’étalent paisiblement à quelques mètres, dominées par la silhouette élancée et

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Les Adrets

Votre arrivée au château Le château d’Herbelon fut érigé au XVIe siècle à l’époque des guerres de religion. Véritable forteresse catholique, il barrait la route aux protestants du Sud Isère.

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Une des chambres du château de Chapeau Cornu, une majestueuse bâtisse datant du XIIIe siècle.

Trois chambres d’hôtes, dont une suite pour les familles, sont proposées au château d’Arzay édifié en 1880 dans la magnifique forêt de Bonnevaux qui abrita aussi une abbaye cistercienne (1117 – 1790).

■ Hôtel-restaurant le Château d’Herbelon 38650 Treffort Tél. 04 76 34 02 03 www.chateaudherbelon.com chateaudherbelon@wanadoo.fr

■ Hôtel-restaurant Chapeau Cornu 38890 Vignieu Tél. 04 74 27 79 00 www.chateau-chapeau-cornu.fr reception@chapeau-cornu.fr

■ Le château d’Arzay Gîte de France - 38260 Arzay Tél. 06 84 03 89 14 04 74 57 06 02 www.chateaudarzay.fr contact@chateaudarzay.fr

■ Le château de Bresson Réceptions/séminaires 38270 Moissieu-sur-Dolon Tél. 06 18 00 64 29 04 74 84 57 82 www.chateaudebresson.com contact@chateaudebresson.com

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La maison forte du baron des Adrets imposante du sommet de l’Obiou. Ce décor de lac et de montagne évoque l’Autriche. Il ne suffit que d’un minimum d’imagination pour espérer l’arrivée soudaine d’une calèche dont descendrait Sissi, au bras de l’empereur François-Joseph ! Il ne manque que les valses de Vienne pour prolonger un peu plus le rêve…

LE CHÂTEAU DE CHAPEAU CORNU Le château de Chapeau Cornu attire le regard par la beauté de son cadre. Une majestueuse bâtisse, datant du XIIIe siècle, hérissée de tourelles plus esthétiques que menaçantes, couverte d’une belle toiture en tuiles, sertie dans un environnement d’arbres et de verdures, dégage une réconfortante impression de calme et de sérénité. Un solennel escalier en fer forgé, sous le regard bienveillant d’armures et de tapisseries d’époque, conduit aux chambres. Elles sont toutes personnalisées, avec

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des décorations distinctes, mais au cachet historique et à l’allure médiévale. Certaines offrent l’opportunité de dormir dans des lits à baldaquin mais toutes présentent des spécificités pour stimuler un sentiment d’évasion et de retour dans le passé. Afin de renforcer encore davantage l’impression de dépaysement, chaque chambre est baptisée d’un nom évocateur, de la chambre Comte d’Anjou à la chambre Comte de Bavière, en passant par la chambre Marguerite de Provence.

LE CHÂTEAU D’ARZAY Le château d’Arzay est une magnifique bâtisse nichée en pleine verdure. Accessible par un grand escalier, elle s’élève sur deux niveaux et supporte une immense toiture en ardoise. L’accueil des propriétaires, à la fois simple et convivial, créé un environnement favorable à la détente et à la sérénité. Ils présentent avec une fierté légitime leurs trois chambres d’hôte, dont une suite pour les familles.

Chaque chambre a été aménagée avec un souci d’authenticité et de bien-être, pour offrir à la fois le sentiment d’effectuer un voyage dans le temps et la satisfaction de disposer de tout le confort nécessaire afin de profiter pleinement de son séjour. Le cadre, rustique et chaleureux, la présence d’une cheminée, le confinement douillet avec ses tissus, ses rideaux, ses teintures et ses tapisseries, le plaisir de dormir sous les baldaquins, rassemblent toutes les conditions d’une vraie vie de château ! Les hautes fenêtres des chambres s’ouvrent sur la forêt de Bonneveaux, ses étangs et ses arbres séculaires. Ici, pas de bruit parasite, mais le chant mélodieux des oiseaux, le gazouillis reposant de l’eau qui s’écoule dans un bassin, une atmosphère qui sent bon la campagne, l’herbe coupée, la rosée du petit matin, des conditions idéales pour ouvrir une belle parenthèse dans son existence quotidienne. Ce séjour hors du temps peut se prolonger, après le petit-déjeuner aux couleurs du terroir servi dans la gran-

de salle à manger ou en terrasse, par la découverte des environs. Toute proche, la Côte-Saint-André perpétue la mémoire d’Hector Berlioz, originaire de la commune, grâce à son musée et au Festival Berlioz. Quelques kilomètres plus loin, la cité médiévale de Saint-Antoine-l’Abbaye invite à se plonger encore un peu plus profondément dans le lointain passé.

LE CHÂTEAU DE BRESSON En d’autres circonstances, ce voyage dans le temps est propice à l’organisation de rencontres professionnelles ou de séminaires. Le château de Bresson, de style Louis XIII, construit au début du XVe siècle, dispose de toutes les infrastructures nécessaires. Les participants peuvent ainsi, en marge de leurs travaux, apprécier la richesse de l’intérieur avec le bel escalier style Henri IV, cheminer dans le parc avant de s’aventurer dans le labyrinthe de charmilles, le seul labyrinthe historique de Rhône-Alpes ou d’observer un mystérieux cadran solaire à triple face. Retrouvez toutes les adresses de ces châteaux et d’autresI ssur è le r esiteMwww.isere.fr a g a z i n e

DE LA TERREUR AU RAFFINEMENT rançois de Beaumont, baron des Adrets, est né dans une maison forte accrochée sur les flancs de la chaîne de Belledonne. On avait attribué à cette demeure des scènes d’horreur et de terreur, à l’image du baron, personnage sanguinaire et violent, auteur d’exactions pendant les guerres de religion. C’est, aujourd’hui, une chambre d’hôte raffinée et accueillante, dans un cadre magnifique, face à un immense panorama où il fait bon séjourner !

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www.demeure-du-baron.com

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LÉGENDES

Châteaux d’Isère

MYTHES ET LÉGENDES Les châteaux de l’Isère s’appuient sur une longue histoire, émaillée d’événements, de drames, d’héroïsme, de trahisons et de joies. Ils sont aussi le théâtre de contes et d’histoires fantastiques où l’on retrouve le mythe des oubliettes, des trésors cachés, des châteaux hantés.

E A Saint-Victor-de-Cessieu, la forêt aux abords du château de Vallin fut le théâtre de manifestations aussi étranges que bénéfiques.

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n déambulant parmi les vestiges du château de Beauvoir, comment ne pas imaginer, compte tenu de la grande richesse de son dernier propriétaire, qu’il aurait mis en lieu sûr un fantastique trésor, à la dimension de son immense château et que ce trésor sommeillerait, peut-être à quelques centimètres sous ses pas ou qu’il suffirait de déplacer quelques pierres de l’ancien mur d’enceinte pour voir soudain briller en pleine lumière les précieux écus d’or ! Un tel sentiment titille parfois les visiteurs qui déambulent parmi les ruines du château de Clermont. En observant sa tour pentagonale, haute de 27 m, sans aucune fenêtre, portant encore les traces d’une grande cheminée, peutêtre l’ultime témoin de l’habitation principale, il est facile d’imaginer que ses profondes fondations recèlent la présence d’un fabuleux trésor qui attendrait, depuis des siècles, qu’un visiteur plus curieux que les autres se décide enfin à le remettre au grand jour. En d’autres circonstances, les châteaux et les maisons fortes n’auraient pas été synonymes de fastes et de richesses mais le fruit de récits dont on ne sait plus s’ils s’inspirent de faits réels ou ne sont que le résultat d’une pure imagination. Ainsi, la maison forte du baron des Adrets, aujourd’hui une superbe I s è r e

Le baron des Adrets : un personnage cruel et sanguinaire dont la demeure fut à l’origine d’une mystérieuse disparition.

et accueillante maison d’hôte, aurait été le théâtre d’un drame épouvantable. Cela se serait passé en des temps anciens, après la mort du baron, lors d’une journée pleine de joie et de bonheur au cours de laquelle un jeune couple venait de s’unir pour la vie. En fin de soirée, les nouveaux mariés auraient souhaité se cacher dans

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Le « Fauteuil du Seigneur » au cœur de la forêt de Vallin.

quelque pièce reculée pour trouver un peu d’intimité. C’est alors qu’après avoir pénétré dans une salle obscure, la porte d’entrée se serait soudain verrouillée derrière eux, les enfermant pour l’éternité. On aurait retrouvé leurs squelettes des années plus tard, enlacés l’un contre l’autre, au cours de travaux entrepris dans la maison.

Le mythe de la Dame Blanche, messagère de l’autre monde Partons maintenant à l’autre bout de l’Isère du côté de la forêt de Vallin. À portée de voix des façades du château de Vallin, ces grands espaces, couverts de hêtres, de charmes, de châtaigniers, sillonnés de petites rivières, parsemés d’étangs, hérissés de curieux blocs erratiques, seraient le théâtre de manifestations aussi étranges que bénéfiques.

Les nombreux itinéraires de promenades qui quadrillent la forêt convergent vers un curieux monument appelé le « Fauteuil du Seigneur », une sorte de trône grossièrement dressé en pierres de taille. Certains en ont attribué l’origine à un culte celte, d’autres à la présence des Templiers. En fait, le Fauteuil aurait été érigé au XVIIIe siècle sur l’ordre d’un châtelain, handicapé aux jambes, qui avait constaté qu’en cet espace, non seulement ses douleurs s’apaisaient mais qu’il bénéficiait d’une agréable sensation de chaleur. Les facultés de la forêt de Vallin ont largement débordé de leur environnement agreste pour s’étendre à la protection divine, comme en témoigne la statue de la Vierge à l’église SaintVictor-de-Cessieu, dont les mains ouvertes sont tournées vers le sol comme pour mieux en capter les ondes bénéfiques.

ZOOM UN PACTE DIABOLIQUE POUR UN SOLIDE MUR D’ENCEINTE n 1594, François de Bonne s’était approprié les terres de Vizille pour édifier son château. En 1611, devenu duc de Lesdiguières, il entreprit d’importants travaux dont la réalisation d’un solide mur d’enceinte. Mais comment financer sa construction ? C’est alors que Satan lui apparut. Entre ces deux personnages machiavéliques, une conversation ne tarda pas à s’engager et Satan proposa la prise en charge du mur en échange de l’âme du duc. François de Bonne accepta à une condition : s’il parvenait à effectuer le tour du parc au galop de son cheval avant la fin du travail, le diable ne pourra rien exiger. Marché conclu ! Lesdiguières se mit en selle, confiant en son fidèle destrier pour relever le

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défi, pendant que Satan donnait ses dernières instructions à Folaton, un de ses lieutenants, qui commandait une nuée de diablotins. Une course folle s’engagea. Le mur avançait à une vitesse fulgurante, fendait les broussailles, arrachant sur son passage des nuages de feuilles. Bientôt, la muraille fut sur le point de se refermer autour du château. Satan s’apprêtait à savourer sa victoire, lorsque, à la pose de la dernière pierre, il vit soudain le cheval de Lesdiguières se dresser pour franchir l’obstacle, mais la queue du coursier resta coincée dans le mur. Qu’à cela ne tienne, le duc la trancha d’un coup d’épée et on peut encore la voir aujourd’hui sous la forme d’une touffe de verdure. Satan, fou de colère, se précipita sur Folaton avant de lui asséner un

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magistral coup de pied qui le propulsa sur une colline audessus de la Motted’Aveillans. Le diablotin se retrouva pétrifié sur place. C’est ainsi que vit le jour la Pierre Percée, une des sept merveilles du Dauphiné.

La légende raconte que François de Bonne, Duc de Lesdiguières, fit un étrange pacte avec le diable.

L’expulsion des Chartreux le 29 avril 1903 à 2h30 du matin.

Les géologues, comme pour donner une explication rationnelle à la légende, ont expliqué ces phénomènes par la présence de champs magnétiques et telluriques tout à fait naturels. Mais pourquoi tenter d’expliquer ce qui appartient au rêve ou à l’imaginaire ? N’est-il pas préférable de laisser une part de mystère aux incertitudes afin de laisser libre cours à ses propres illusions et ses propres interprétations ? Le château de Virieu a dépassé la légende pour entrer dans la réalité de l’histoire, en apportant son concours lors de la Seconde Guerre mondiale. Une cinquantaine de Juifs trouvèrent une précieuse cachette derrière ses épaisses murailles et le château protégea bon nombre de Résistants qui connaissaient le patriotisme de ses propriétaires. Au mois d’octobre 1940, la marquise Marie-Françoise de Virieu reçut clandestinement, en pleine nuit, quarante tonnes de munitions et d’armements subtilisées aux troupes allemandes, pendant que son mari, Xavier de Virieu, était prisonnier en Allemagne. Elle accepta de cacher cet encombrant butin dans les caves du château. Libéré pour raison de santé au mois de décembre 1940, le marquis Xavier de Virieu félicita la décision de son épouse. Il aurait juré préférer « jeter les armes dans les eaux du lac de Paladru » plutôt que les remettre à l’ennemi et il prit grand soin de leur trouver une cache sûre dans les entrailles de son château ! Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, les Allemands occupèrent la zone sud. À la suite d’une dénonciation, la famille de Virieu dut fuir à Chichilianne, au sud du massif du Vercors pour

échapper à la Gestapo et à la police de Vichy, mais les quarante tonnes d’armes ne furent jamais découvertes. Une partie fut attribuée aux Maquis du Vercors et de la Chartreuse, avant la restitution du complément à l’armée française au lendemain de la Libération. Avant la Seconde Guerre mondiale, un autre événement historique, certes moins conséquent mais d’une grande portée symbolique, avait impliqué une grande famille dauphinoise, la famille de Franclieu, propriétaire du château de Longpra. Après l’expulsion de leur couvent de la Grande Chartreuse, pour d’obscures raisons administratives, les pères chartreux avaient en effet décidé de remettre « officiellement » les clés du monastère aux de Franclieu. L’expulsion manu militari des Chartreux, le 29 avril 1903, à 2 heures 30 du matin, par des militaires de Grenoble et de Chambéry avait soulevé une immense émotion populaire. C’est d’ailleurs accompagnés d’une foule nombreuse de sympathisants qu’ils étaient descendus à pied sous une pluie battante à Saint-Laurent-du-Pont, avant de rejoindre Farnetta en Italie pour un exil de plusieurs dizaines d’années. Les Chartreux ne retournèrent en Dauphiné que le 21 juin 1940. Les énigmes et les mystères n’ont pas l’apanage du Moyen-Âge ou d’une lointaine époque. Ainsi, la disparition de l’ancienne propriétaire du château de Montiracle, en 1969, survenue à l’âge de 77 ans, alors qu’elle était saine de corps et d’esprit n’a jamais pu être élucidée, donnant lieu à toutes les supputations, plus invraisemblables les unes que les autres. Enfin, le mythe de la Dame Blanche,

considérée comme une messagère de l’autre monde, porteuse de maléfices et de mauvais présages, apparaît dans la légende de la fée Mélusine dont serait issue la famille Bérenger-Sassenage. Certains affirment l’avoir aperçue, un soir de neige, sur les routes du Vercors. D’autres sont persuadés avoir reconnu son voile blanc, une nuit de pleine lune, illuminant de sa lumière les gorges du Furon, en aval du château Bérenger.

ZOOM LA FÉE MÉLUSINE ET LA FAMILLE BÉRENGER-SASSENAGE a famille Bérenger-Sassenage est une des plus illustres du Dauphiné. À la fin du Xe siècle, en récompense de son aide à chasser les Maures du diocèse de Grenoble, elle aurait reçu la terre de Sassenage. Cette famille descendrait de la fée Mélusine. L’étymologie de ce nom est liée à la présence de l’eau, à proximité du château de Sassenage avec le Furon et le Germe. D’ailleurs, dans le château, un panneau sculpté représente la fée Mélusine avec les blasons de la famille Bérenger-Sassenage.

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Bruno et Isabelle de Quinsonnas, propriétaires du château du Touvet : « Hériter d’un tel château impose des exigences, des devoirs et des servitudes. »

Le Château du Touvet UNE FAMILLE ET SON CHÂTEAU n 1528, Guigues Guiffrey, un ancien archer du chevalier Bayard, devenu un proche du roi François 1er, acheta la maison forte du Touvet, érigée au XIIIe siècle par la famille d’Entremont. Il représentait le premier membre d’une grande famille dauphinoise qui, depuis près de 500 ans, est toujours restée propriétaire du château. En effet, la famille de Marcieu puis, dans les années 1950, la famille de Quinsonnas, tous descendants de Guigues Guiffrey, n’ont jamais abandonné la demeure familiale. Au fil des générations, la maison forte du Touvet qui surplombe la vallée du Grési-

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La vie de Le château du Passage. Thierry et Isabelle de Saint-Romain mènent chaque année des campagnes de restauration. « Un château représente plus qu’une passion. C’est un investissement personnel, une raison de vivre. »

CHÂTELAIN La majestueuse beauté architecturale d’un château attire le regard et ne peut que susciter un sentiment d’admiration. On imagine, audelà des façades et des fenêtres, l’éclat et le luxe du confinement intérieur. Dès lors, comment ne pas envier ceux qui ont le privilège ou la chance de vivre au sein d’un tel environnement, protégés par l’épaisseur de murailles qui semblent défier le temps ?

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n réalité, dans la plupart des cas, le quotidien ne correspond pas à cette image idyllique. La vie des châtelains, aujourd’hui, n’est pas de tout repos. Certes, ils vivent dans un cadre prestigieux mais il est fragile et menacé. Conscients de la

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valeur architecturale et sentimentale du patrimoine qu’ils possèdent, leur principale préoccupation consiste à le protéger, le sauvegarder et le valoriser, comme on peut le constater au château du Passage. Ce château, construit en 1342 par la prestigieuse mai-

son de Clermont, appartint à plusieurs familles et fut, l’éclairage vacillant de quelques lanternes pour reen 1818, la propriété de Joachim-Jérôme Quiot, un trouver l’ambiance d’une époque antérieure à l’arrigénéral français de la Révolution et de l’Empire. En vée de l’électricité. Les gens adorent ! » 1853, Marie-Joséphine Piégay en devient propriétai- Lors des Journées du Patrimoine, le château est le re. Aujourd’hui, son arrière-arrière-petit-fils, Thierry théâtre d’évocations historiques avec la participation de cavaliers en costume, pour honorer la mémoire au de Saint-Romain, en tient la demeure. Hériter d’un tel domaine impose un certain devoir, ne général Quiot. serait-ce que pour respecter l’œuvre entreprise par les « Pour un châtelain, insiste Thierry de Saint-Romain, générations précédentes. Il convient avant tout de pé- qu’il soit l’héritier d’une grande famille ou un nouveau renniser un bâtiment qui appartient à l’Histoire. Chaque propriétaire, un château représente plus qu’une pasannée, des campagnes de restauration sont entreprises, sion. C’est un investissement personnel, une raison avec le soutien de quelques aides extérieures dont l’as- de vivre qui exige et qui mérite tous les sacrifices consentis. Dans ma démarche, il n’y a pas de place sociation « Les Amis du château du Passage ». Loin d’être un espace clos, le château est largement ouvert au public comme le pré« Faire partager aux autres cise Thierry de Saint-Romain : « Nous organisons nous-mêmes des visites pendant la richesse de notre patrimoine » la période estivale, toujours en nombre limité, pour garder un contexte intimiste et confidentiel, pour l’orgueil ou la vanité mais la fierté de sauveexpliquant à nos hôtes l’histoire du château, le rôle joué garder un patrimoine et de répondre à un véritable par les familles qui y ont vécu. Notre démarche consis- devoir de mémoire. » te principalement à faire profiter et partager aux autres Ancienne maison forte, remaniée au XVIIIe siècle en la richesse de notre patrimoine. Afin de permettre aux une superbe résidence, le château de Vaulserre fut, visiteurs de mieux s’imprégner de la vie du château, pendant plus de quatre siècles, la propriété de la famille nous proposons parfois des visites de nuit, de déam- de Vaulserre avant d’être cédé à la vicomtesse Louise buler sous les poutres de la charpente, guidés par de Courville, mère d’Alain de Courville, le propriétaire

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vaudan face aux cimes enneigées de Belledonne, se transforma en une harmonieuse résidence seigneuriale. Au XVIIIe siècle, sous la houlette du comte Pierre de Marcieu, le château du Touvet prit son architecture actuelle. Les aménagements se poursuivirent par la création des jardins et des escaliers d’eau, ainsi que par l’enrichissement intérieur, avec dorures, teintures et mobilier. Aujourd’hui, Bruno et Isabelle de Quinsonnas perpétuent cette lignée familiale. Certes, reconnaissent-ils, hériter d’un tel château impose des exigences, des devoirs et des servitudes afin de sauvegarder et pérenniser l’œuvre entreprise. Le château du Touvet, classé au titre des Monuments historiques en 1964, est ouvert au public depuis une trentaine d’années. Chacun peut désormais profiter d’un cadre architectural et paysager exceptionnel, témoin d’un héritage minutieusement transmis de génération en génération.

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DANS LES CHÂTEAUX CET ÉTÉ

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urant tout l’ÊtÊ Les

Du vendredi 26 juin 2015 au samedi 26 mars 2016 â– MUSÉE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE VIZILLE Exposition/Rencontre avec NapolĂŠon : Un Empereur Ă cheval pour la postĂŠritĂŠ. Tarif : gratuit. ✆ 04 76 68 07 35 www.domaine-vizille.fr

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Du mercredi 1 er juillet au lundi 31 aoĂťt, tous les mercredis Ă 15h â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE Visite ludique du château de l’Arthaudière pour les enfants. Tarif : enfant 2 â‚Ź. ✆ 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

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Tous les mercredis de juillet et aoĂťt Ă 15h â– CHĂ‚TEAU DE VIRIEU VIRIEU-SUR-BOURBRE

actuel. Tout en poursuivant une intensive activitĂŠ professionnelle qui le conduisit de Paris Ă Londres, il n’a pas hĂŠsitĂŠ Ă sĂŠjourner dans son château, trouvant dans la quiĂŠtude de ses murs sĂŠculaires, un bĂŠnĂŠfique ressourcement. Mais il avait aussi conscience de la nĂŠcessitĂŠ de redonner au château le charme et l’ÊlĂŠgance qui furent les siens au XIXe siècle. S’il fallait protĂŠger la mĂŠmoire du château, il fallait ĂŠgalement veiller Ă la mĂŠmoire des anciennes familles, notamment la famille Vaulserre. Il s’agissait d’un dĂŠfi très lourd Ă relever car la bâtisse avait subi des gros dĂŠgâts lors de la Seconde Guerre mondiale et dans les annĂŠes suivantes. Depuis de longues dĂŠcennies, Alain de Courville aidĂŠ par son fils, supervise chaque annĂŠe un programme de rĂŠnovation. Aux financements apportĂŠs par la famille s’ajoute le soutien de plusieurs institutions et du tissu associatif. Pour apporter des aides supplĂŠmentaires, le château a ouvert ses portes au public en organisant des visites guidĂŠes, individuelles ou en groupes. ÂŤ Dans un premier temps, ces visites me gĂŞnaient, reconnaĂŽt Alain de Courville, pas seulement pour la perturbation qu’elles causaient Ă mon intimitĂŠ mais pour le sentiment d’indiffĂŠrence des visiteurs Ă l’Êgard du château. Puis, le public a ĂŠvoluĂŠ. Des personnes plus

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passionnĂŠes, plus intĂŠressĂŠes par le patrimoine, par l’histoire se sont prĂŠsentĂŠes devant les grilles du domaine. Les gens posaient des questions sur l’origine du château, sur les ĂŠvĂŠnements dont il avait ĂŠtĂŠ le thÊâtre, sur les consĂŠquences de sa situation, Ă la frontière entre le DauphinĂŠ et la Savoie, sur les familles qui l’avaient habitĂŠ. Il y eut alors pour moi un rĂŠel intĂŠrĂŞt Ă accueillir des visiteurs et je me suis senti encore plus motivĂŠ Ă poursuivre la rĂŠnovation du château. Dans mon esprit, il n’y a aucun orgueil personnel mais le souci de perpĂŠtuer une mĂŠmoire et d’Êviter que ne disparaissent une trace, une empreinte de l’histoire locale. Âť L’exemple des châteaux du Passage et de Vaulserre est repris dans la plupart des châteaux privĂŠs de l’Isère. Loin de somnoler dans le confort feutrĂŠ de leurs prestigieuses demeures, les châtelains s’efforcent, au contraire, non seulement de maintenir en ĂŠtat leur patrimoine par d’ambitieuses campagnes de restauration, mais d’ouvrir les allĂŠes de leurs parcs, les chambres et les salons de leurs domaines Ă un public toujours plus large afin de permettre au plus grand nombre de profiter d’un patrimoine qui se serait effacĂŠ depuis longtemps sans leur dĂŠmarche et sans leur investissement personnels.

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Alain de Courville, propriĂŠtaire du château de Vaulserre : ÂŤ Il y a pour moi un rĂŠel intĂŠrĂŞt Ă accueillir des visiteurs pour perpĂŠtuer une mĂŠmoire et ĂŠviter que ne disparaisse une empreinte de l’histoire locale. Âť

Visite enchantĂŠe du château de Virieu : poussez les portes du château de Virieu et dĂŠcouvrez la clef du mystère ! Animation pour enfants d’environ 45 minutes suivie d’un petit goĂťter. Tarif unique : 5 â‚Ź, sur rĂŠservation. ✆ 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com

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Tous les mercredis de juillet et aoĂťt Ă 15h â– CHĂ‚TEAU DE ROUSSILLON ROUSSILLON

musiciens de diffĂŠrents univers pour des concerts de musique classique. Tarif : adulte : de 15 Ă 18 â‚Ź. ✆ 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr www.chateaudanjou.com

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Les lundis du 6 juillet au 24 aoĂťt Ă 15h et le dimanche 25 octobre Ă 15h â– CHĂ‚TEAU DU TOUVET LE TOUVET Visite enchantĂŠe : malice au Château des Merveilles, une visite amusante du château pour les enfants de 4/8 ans et leurs parents restĂŠs de grands enfants ! Tarif unique : 5 â‚Ź (RĂŠservation obligatoire) ✆ 04 76 08 42 27 www.chateaudutouvet.com

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Tous les dimanches du 12 juillet au 23 aoĂťt et le 15/08, de 14h Ă 18h â– CHĂ‚TEAU DE VALLIN SAINT-VICTOR-DE-CESSIEU Visite commentĂŠe des extĂŠrieurs et des intĂŠrieurs du Château de Vallin. Le Château de Vallin vous propose ĂŠgalement une exposition de photos rĂŠalisĂŠes lors du concours organisĂŠ par l’association nature Nord Isère Lo Parvi en Isle CrĂŠmieu. ✆ 04 74 33 45 19

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Du samedi 4 juillet au samedi 29 aoĂťt

tous les samedis Ă 20h30

â– CHĂ‚TEAU D’ANJOU ANJOU Musique au château d’Anjou Tout l’ÊtĂŠ, le château d’Anjou accueille des

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Jeudi 9, 16 et 30 Ă 17h

â– CHĂ‚TEAU DE SASSENAGE SASSENAGE

La dĂŠcouverte troublante du Docteur Rahminger Une visite dĂŠcalĂŠe dans le parc du château, oĂš des tableaux semblent prendre vie ! Visite suivie d’un apĂŠritif. Tarif : adulte 10 â‚Ź/enfant 7 â‚Ź ✆ 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

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Samedi 11 Ă 17h et 21h

â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE

Barouf Ă la grange, par La Grange et Cie. Commedia del arte et chant. Tarif : adulte 8 â‚Ź, enfant 6 â‚Ź (- de 12 ans.). www.chateau-arthaudiere.com

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Lundi 13 Ă 10h

â– CHĂ‚TEAU DE BRESSIEUX BRESSIEUX

Du 14 juillet au 11 aoĂťt visites tous les mardis de 15h Ă 16h

â– CHĂ‚TEAU DE SASSENAGE SASSENAGE Visite EnchantĂŠe : la vie de château au 18ème, Demoiselle Julie raconte‌ Demoiselle Julie accompagne les visiteurs dans le château, Ă la dĂŠcouverte des espaces de la demeure, du mobilier et de la vie quotidienne des BĂŠrenger-Sassenage au siècle des Lumières ! Mais quels sont donc ces objets "intrus" et qui les a placĂŠs lĂ ?‌. Tarif : adulte 5 â‚Ź ✆ 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

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Visite enchantĂŠe au château de Roussillon : A l’aide les enfants ! L’enfant-roi Charles IX et Louison, sa servante, sont prisonniers d’un mauvais sort. Tarif : 5 â‚Ź ✆ 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

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Du mercredi 15 juillet au mercredi 12 aoĂťt tous les mercredis Ă 16h

â– CHĂ‚TEAU DE SASSENAGE SASSENAGE Visite guidĂŠe : le parc du château et ses abeilles. Au cĹ“ur d’une nature prĂŠservĂŠe, le Domaine de Sassenage abrite depuis le printemps 2015 six ruches et une haie mellifère. DĂŠcouvrez l’histoire du parc et l’univers passionnant des abeilles qui y vivent : les ĂŠtapes de leur vie, leur rĂ´le dans la nature‌ Tarif : adulte 7 â‚Ź/enfant 5 â‚Ź Tarif rĂŠduit : 5 â‚Ź (ĂŠtudiants, chĂ´meurs) ✆ 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

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"Au temps des chevaliers‌ le château de Bressieux" Tarif : adulte 5 â‚Ź/gratuit pour les — de 12 ans. ✆ 04 74 20 61 43 www.tourisme-bievrevalloire.com

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Mardi 14, 21 et 28 Ă 19h â– CHĂ‚TEAU DE SASSENAGE SASSENAGE Une histoire, deux marquises ! La marquise de Sassenage est de retour pour de nouvelles aventures‌ et ne s’attend pas Ă voir sa fille, la marquise de BĂŠrenger, qui erre depuis plus de 200 ans dans le château ! La malĂŠdiction de MĂŠlusine a-t-elle encore frappĂŠ ? Rencontre historique ! Tarif : adulte : 10 â‚Ź/enfant : 7 â‚Ź Tarif rĂŠduit : 7 â‚Ź (-18 ans, chĂ´meurs, ĂŠtudiants) ✆ 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

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DANS LES CHÂTEAUX CET ÉTÉ

Mercredi 15 de 14h Ă 18h Mercredi jeu et patrimoine â– CHĂ‚TEAU DE BON REPOS JARRIE

Vendredi 17 Ă 20h30 â– CHĂ‚TEAU DE BON REPOS JARRIE

Les Mercredis de l’ÊtĂŠ : jeux en bois et bonne humeur en famille ! Avec une visite guidĂŠe gratuite du château. Tarif : gratuit. ✆ 04 76 68 15 16 www.sudgrenoblois-tourisme.com

Concert de Jazz par le groupe "To Bix or not to Bix" de Jacques Pierron et Jean-Pierre Vidal, d’Echirolles. Le jazz des annĂŠes 1920 et 1930 Ă Chicago, au temps de la prohibition‌ Tarif : 10 Ă 12 â‚Ź. ✆ 06 88 43 72 21 www.chateaudebonrepos.com

Du mercredi 15 au dimanche 19 LES NUITS DE MONTSEVEROUX MONTSEVEROUX

Samedi 18 à 19h CHÂTEAU D’ANJOU ANJOU

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48ème Festival de danses et musiques du monde au château de Montseveroux. Au programme : animation du village, dĂŽner-spectacle, soirĂŠes de Gala, repas campagnard, feu d’artifice, dĂŠfilĂŠ des groupes‌ ✆ 04 74 59 22 71 www.orciv.org

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Jeudi 16 Ă 20h30 â– CHĂ‚TEAU DE BON REPOS JARRIE

Le Château est Ă vendre ! VisitĂŠ thÊâtralisĂŠe du château de Bon Repos de François Giroud et Josiane Leger, par la Nouvelle Compagnie du Château Ivre de Bon repos. Tarif : 5 â‚Ź. ✆ 04 76 72 00 05 www.chateaudebonrepos.com

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FĂŞtes RĂŠvolutionnaires, vivez au rythme de la RĂŠvolution française ! ✆ 04 76 68 15 16 www.ville-vizille.fr www.sudgrenoblois-tourisme.com

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Vendredi 17 Ă 20h30 â– CHĂ‚TEAU DE VIRIEU VIRIEU-SUR-BOURBRE

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Dimanche 19 de 9h à 18h ■SITE MÉDIÉVAL DU COUVENT DES CARMES BEAUVOIR-EN-ROYANS

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Foire aux plantes de guĂŠrison et aux mĂŠtiers mĂŠdiĂŠvaux 13 ème foire aux plantes de guĂŠrison et aux mĂŠtiers mĂŠdiĂŠvaux sur le site delphinal : marchĂŠ aux plantes mĂŠdicinales, confĂŠrence de M. Corjon et de Mme Claire de FĂŠline, animation toute la journĂŠe avec la Compagnie Chantelame et la Cour des Dauphins. Tarif : gratuit. ✆ 04 76 38 01 01 www.couventdescarmes.com

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Jeudi 23 Ă 10h

â– CHĂ‚TEAU DE BOCSOZEL LE MOTTIER Le site de Bocsozel : un château, une famille de seigneurs. Tarif : adulte 5 â‚Ź gratuit — de 12 ans. ✆ 04 74 20 61 43 www.tourisme-bievrevalloire.com

Balade contĂŠe au Château de Virieu Tarif : adulte : de 4 Ă 6 â‚Ź. ✆ 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com

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Jeudi 23 de 10h Ă 16h â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE

JournĂŠe mĂŠdiĂŠvale. Pour les enfants de 6 Ă 12 ans accompagnĂŠs, en partenariat avec l"Histoire autrement" et "Excalibur Chambaran". Art hĂŠraldique, tir Ă l’arc, frappe de monnaie, calligraphie, combat Ă l’ÊpĂŠe, visite, jeux‌ Tarif : adulte 5 â‚Ź, enfant 8 â‚Ź (de 6 Ă 12 ans.). ✆ 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

Visite au château d’Anjou Pour cette visite privĂŠe, le Marquis de Biliotti vous accueille personnellement et vous guide, en ami, dans cette superbe propriĂŠtĂŠ. Tarif : adulte 7 â‚Ź/enfant 5 â‚Ź (de 7 Ă 18 ans). Avec concert Ă 20h30 : 18 â‚Ź. ✆ 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

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Du vendredi 17 au lundi 20 â– PLACE DU CHĂ‚TEAU VIZILLE

Samedi 1er et dimanche 2 â– CHĂ‚TEAU DE BRESSIEUX BRESSIEUX

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FĂŞtes MĂŠdiĂŠvales, spectacle de jonglerie, cracheur de feu, musique mĂŠdiĂŠvale, conteur d’histoires pour enfants, campement viking avec description des armes et combats, explication de la chasse aux sorcières‌ Tarif : adulte 5 â‚Ź et gratuit pour les enfants, un verre d’hypocras offert. ✆ 06 25 71 43 11 www.medieval-bressieux.fr

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Samedi 8 Ă 15h â– REVEL TOURDAN

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Visite ÂŤ Sur les traces des Seigneurs de Revel : du Bourg Ancien au château de Barbarin Âť DurĂŠe 2h, circuit de 1,5 km. ✆ 04 74 20 61 43 www.tourisme-bievrevalloire.com

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A En Les

Du samedi

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au dimanche 30

de 15h Ă 19h FermĂŠ mardi et vendredi.

â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE

Exposition : Le mois de l’Art textile. Dominique Fave et son expo "Boutis, abstraction et effets de matières". Isabelle Legendre et le Collectif EnFibres : Yaritza Bianchi, Mireille Vallet et Simone MossĂŠ. EntrĂŠe libre. ✆ 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

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Visite nocturne — La Saint-BarthĂŠlĂŠmy Dans le cadre des Rendez-vous de l’Office de Tourisme, profitez d’une visite Ă la tombĂŠe de la nuit qui permettra de comprendre cet ĂŠpisode marquant du 16ème siècle. Tarif : adulte 5 â‚Ź/enfant 4 â‚Ź (gratuit pour les moins de 8 ans). ✆ 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

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Dimanche 23 Ă 10h et samedi 29 Ă 14h30 â– BALBINS

Visite : chapelle, ĂŠglise, maisons fortes et châteaux‌ Il ĂŠtait une fois l’histoire de Balbins et Ornacieux Tarif : adulte 5 â‚Ź/gratuit pour les — de 12 ans. ✆ 04 74 20 61 43 www.tourisme-bievrevalloire.com

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Samedi 8 Ă 20h30 â– CHĂ‚TEAU DE VIRIEU VIRIEU-SUR-BOURBRE

Balade contĂŠe au Château de Virieu Tarif : adulte : de 4 Ă 6 â‚Ź. ✆ 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com

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LE TOUVET

Les costumĂŠs de Venise s’invitent au Château du Touvet DissimulĂŠs derrière leurs masques et habillĂŠs de somptueux costumes, des passionnĂŠs rĂŠinventent l’art des fĂŞtes vĂŠnitiennes du 18 ème siècle. Un rendez-vous avec la magie et le mystère du Carnaval de Venise ! ✆ 04 76 08 42 27 www.chateaudutouvet.com

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Samedi 26 et dimanche 27

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Samedi 5 Ă 20h30

â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE

ThÊâtre "L’enfer Parmentier". Éplucher des pommes de terre reste peut-ĂŞtre la plus grande aventure humaine‌ Magie des mots, dĂŠlire des jeux de mots, poĂŠsie, surprise, rĂŞve‌ Une adaptation de La Poche Parmentier de Georges PĂŠrec. Tarif : adulte 8 â‚Ź/enfant 6 â‚Ź (- de 12ans.). ✆ 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

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â– CHĂ‚TEAU DE L’ARTHAUDIĂˆRE

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Dimanche 20 de 11h Ă 18h

â– CHĂ‚TEAU DU TOUVET

eptembre

Pour cette visite privĂŠe, le Marquis de Biliotti vous accueille personnellement et vous guide, en ami, dans cette superbe propriĂŠtĂŠ. Tarif : adulte 7 â‚Ź/enfant 5 â‚Ź (de 7 Ă 18 ans). ✆ 04 74 86 72 07 www.tourisme-pays-roussillonnais.fr

Le Festival Berlioz, manifestation de renommĂŠe nationale et internationale, est l’un des plus grands festivals de musique classique. Il se dĂŠroule chaque ĂŠtĂŠ Ă la CĂ´te-Saint-AndrĂŠ, ville natale d’Hector Berlioz. Les concerts ont lieu dans diffĂŠrents lieux : la Halle mĂŠdiĂŠvale, le musĂŠe Hector-Berlioz, la cour du château Louis XI et dans les ĂŠglises des communes voisines et du dĂŠpartement. Tarif : adulte : de 10 Ă 60 â‚Ź ✆ 04 74 20 20 79 www.festivalberlioz.com

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CHĂ‚BONS

Du samedi 5 au dimanche 27, tous les samedis et dimanches,

Du mercredi 19 au dimanche 30 ■FESTIVAL BERLIOZ LA CÔTE-SAINT-ANDRÉ

Durant les JournÊes europÊennes du Patrimoine, de nombreux châteaux publics et privÊs ouvrent leurs portes aux visiteurs. www.isere-patrimoine.fr

â– CHĂ‚TEAU DE PUPETIĂˆRES

Samedi 15 à 15h ■CHÂTEAU D’ANJOU ANJOU

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Samedi 19 et dimanche 20 ■JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE

de 10h Ă 18h30

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Mardi 28 Ă 19h â– CHĂ‚TEAU DE SASSENAGE SASSENAGE

Une histoire, deux marquises ! La marquise de Sassenage est de retour pour de nouvelles aventures‌ et ne s’attend pas Ă voir sa fille, la marquise de BĂŠrenger, qui erre depuis plus de 200 ans dans le château ! La malĂŠdiction de MĂŠlusine a-t-elle encore frappĂŠ ? Rencontre historique ! Tarif : adulte 10 â‚Ź/enfant 7 â‚Ź Tarif rĂŠduit 7 â‚Ź (-18 ans, chĂ´meurs, ĂŠtudiants) ✆ 04 38 02 12 04 www.chateau-de-sassenage.com

Vendredi 21 Ă 21h30 â– CHĂ‚TEAU DE ROUSSILLON ROUSSILLON

de 15h Ă 19h

Exposition : Le mois de la photographie. Jean-François Tixier "Introspections", Olivier Billon "DĂŠserts"; Michel Martin et Brigitte Manin (cĂŠramistes). EntrĂŠe libre. ✆ 04 76 38 63 88 www.chateau-arthaudiere.com

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Vendredi 18 septembre Ă 20h

â– CHĂ‚TEAU DE VIRIEU Concert lyrique en prĂŠsence du tĂŠnor, Julien Drevet-Santique au Château de Virieu. Sur rĂŠservation. ✆ 04 74 88 27 32 www.chateau-de-virieu.com

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SAINT-BONNET-DE-CHAVAGNE

VIRIEU-SUR-BOURBRE

JournĂŠe des Plantes. Le château de Pupetières organise sa 4ème ĂŠdition des JournĂŠes des plantes, confĂŠrences sur le thème du jardin, exposants professionnels, jardiniers, expositions, ateliers pour enfants et adultes. Tarif : adulte : 6 â‚Ź (Tarif rĂŠduit 5 â‚Ź)/enfant : gratuit pour les — 12 ans ✆ 04 74 96 30 87 / 06 14 30 27 31 www.pupetieres.jimdo.com

ctobre

Vendredi 2 et samedi 3 à 20h30 et dimanche 4 à 17h ■CHÂTEAU DE BON REPOS/ THÉÂTRE DES CAVES JARRIE

Pièce de thÊâtre ÂŤ Je prendrai soin de toi Âť d’Emmanuel Lefloch. Une crĂŠation du Klap’yote (LKT) troupe de Bon Repos. L’attention aux autres fait du bien au Monde‌ C’est une histoire d’amitiĂŠs et de luttes ! Tarif : 10 Ă 12 â‚Ź. ✆ 06 88 43 72 21 www.chateaudebonrepos.com

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Au Moyen-Âge, la nourriture, le plus souvent frugale, était compensée par l’organisation de banquets.

La vie

Le château de Bon Repos à Jarrie.

À L’ÉPOQUE:

du Moyen-Âge au XIXe siècle La longue histoire des châteaux de l’Isère permet d’évoquer ce que fut la vie dans un château à travers plusieurs époques, du Moyen-Âge au XIXe siècle et de constater l’évolution de l’architecture, de l’habitat, des mœurs et de l’existence quotidienne, en un mot, de vivre une nouvelle leçon d’histoire.

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n levant les yeux sur la Maison des Allinges, à Saint-QuentinFallavier, le regard se heurte à la rigueur géométrique des murailles qui devaient défier les assaillants

A l’origine les châteaux isérois étaient défensifs 44

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éventuels et qui témoignent des premiers temps du château, essentiellement axés sur la défense. À cette époque, la vie dans cette enceinte devait ressembler à celle d’une garnison sans la moindre préoccupation de confort. En 1457 et en 1479, plusieurs transformations successives donnèrent à la bâtisse une vision plus humaine. Le percement de grandes fenêtres à croi-

sées (ou à meneaux) soulignait le désir de faire entrer la lumière dans les pièces. La présence d’une grande cheminée, de décors peints, témoignaient le souci d’un minimum de confort et d’une forme résidentielle afin d’affirmer son appartenance à la petite aristocratie. A l’origine, les châteaux isérois étaient défensifs. À la Maison des Allinges

ou dans d’autres demeures comme le château de Vallin, à Saint-Victor-deCessieu, les occupants des lieux s’adonnaient à quelques loisirs, dont la chasse et les longues chevauchées à travers bois. Dans le confinement intérieur, le seigneur aimait se consacrer au jeu d’échecs, pour la stratégie guerrière qu’il évoquait. Les enfants trouvaient, dans des jeux plus futiles, comme celui de Colin Maillard, de réelles sources de plaisirs, ignorant que, dès leur naissance, les mariages avaient déjà été arrangés par leurs familles respectives et que, dès l’âge de 14 ans, ils convoleraient en justes noces. Si la nourriture restait le plus souvent frugale, elle était compensée par l’organisation de banquets pouvant se prolonger pendant des heures. Une cuisine très épicée était dévorée, tempérée par la dégustation de vins ou d’hypocras, une boisson aromatisée au miel. La tour circulaire du château de Jarcieu rappelle sa lointaine origine et son lien avec l’histoire du Dauphiné. C’est au XVIe siècle que ce château connut sinon son apogée au moins sa consécration avec l’accueil des plus hauts Château de Virieu.

Scène de vie à l’intérieur d’un château au Moyen-Âge.

représentants du royaume de France conception, un secteur qui voyait la dont Charles IX et Catherine de Mé- consécration de la famille Hache de dicis. Les futurs rois Henri III, Henri Grenoble, avec la réalisation de vériIV et leurs proches y ont dormi le tables chefs-d’œuvre qui suscitent la 15 août 1564. On peut donc facile- même admiration de nos jours. Ces ment imaginer quel devait être le raf- artisans se montraient experts dans les finement, la décoration et le luxe in- techniques de marqueterie, de placage, térieur du château, imprégnés par la faisant appel à des matériaux d’exRenaissance. À la richesse du mobilier ception tels le bois de santal, de rose, conçu principalement à base de noyer, d’ébène ou l’ivoire. une essence noble qui traduisait une En ces époques, on mangeait bien, suraisance personnelle et qui permettait tout lors des événements familiaux d’affirmer un peu plus sa classe dans la hiée rarchie sociale, s’ajou- Au XVII siècle, la fin des lourdes bâtisses tait le souci de comaux épaisses murailles bler les hôtes prestigieux de sompcomme les mariages, les baptêmes (et tueux banquets. Au XVIIe siècle, la Renaissance parfois même lors des obsèques…). avait largement influencé l’ar- Le pain blanc apparaissait en bonne chitecture. Il en était fini des place sur les tables, à l’inverse du pain lourdes bâtisses aux épaisses de seigle dont devaient se contenter murailles. Place à l’élé- les serviteurs. Au menu, les chapons, gance et à l’aspect ac- les gélines, les dindons, élevés dans cueillant des nouveaux les fermes des domaines, cohabitaient édifices, à l’image du le plus pacifiquement du monde avec château du Passage, si- les carpes, les perches et les truites pêtué près de la Tour-du- chées dans les étangs et les rivières. Pin, et du château de Mais le gibier, préparé cuit ou bouilli, Moidière, à Bonnefa- restait la viande de prédilection. Il permettait au maître des lieux d’exprimer mille. Désormais, d’im- à son entourage sa dextérité à la menses pans de lu- chasse. mière inondaient Dans ce contexte, les traditions relil’ensemble des châ- gieuses étaient scrupuleusement resteaux et les pièces pectées. Il n’était pas question de manse paraient d’un su- ger la moindre once de viande pendant perbe mobilier la période de carême, mais on se ratd’apparat. On trapait pour les traditionnels repas de choisissait des es- Noël ou pendant les fêtes pascales ! sences nobles En opposition au luxe et à l’éclat intécomme le chêne et rieur, l’hygiène du corps était plus que surtout le noyer. limitée ! Pour se donner bonne On faisait appel conscience, les châtelains se réfugiaient aux meilleurs dans des considérations sanitaires ébénistes pour la douteuses, affirmant que l’eau péné-

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La chasse et les longues chevauchées à travers bois étaient un des loisirs préférés.

trant par les pores de la peau entraînait avec elle des ment-Marc Jourdan (1836-1908) hérita du domaine et germes et que la crasse représentait le meilleur rempart décida de le transformer en un véritable palais ou toucontre une maladie. Certains prétendaient que la satu- te l’Europe serait conviée pour des réceptions granration d’eau diminuait la vigueur sexuelle. En consédioses. Anjou devint alors une sorquence, on ne se lavait pas ou peu, limite de temple du luxe et du tant la toilette corporelle à un superficiel raffinement, disposant d’un imessuyage du visage. Heureusement, un mense parc, de grands salons, large assortiment de parfums éloignait les d’une salle de bal et même d’un mauvaises odeurs… théâtre. En 1887, Sarah Bernhard, Le XIXe siècle fut marqué par de spectaalors au point culminant de son art et de sa gloire, honora le châculaires restaurations, pour redonner aux teau de sa présence. châteaux leurs lustres d’antan, comme on La plupart des châteaux isérois avait pu le voir au château de Pupetières, ont ainsi évolué au fil des siècles, sous la houlette de Viollet-le-Duc. Mais le tant extérieurement, en perdant plus bel exemple était sans doute celui du Bas-relief. leur caractère défensif, qu’intéchâteau d’Anjou, acheté à la fin du Château de rieurement en se parant de décors XVIIIe siècle par la famille Jourdan, de Montmeilleur. somptueux. riches fabricants de laine. Au mie lieu du XIX siècle, Clé-

Château Montplaisant.

Château de Moidière.

Château de Montmeilleur.

Château de Bresson.

Château de Barbarin.

Château de Montmeilleur.

Château de Sassenage.

Château de Roussillon.

Château de Fallavier.

Château de Barbarin.

Page ci-contre : intérieurs de châteaux

Château du Cingle.

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- © V. THIÉBAUT

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