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Bulletin d'information régional en Éducation et Promotion de la Santé N°13 - 09/2015

Bonjour à tous,

Les addictions comportementales

Les vacances d'hiver sont finies, le travail et l'école ont recommencé, alors bonne reprise à tous. Actuellement, vous lisez le GLOBAL sur votre ordinateur ou votre smartphone, hier il était en version papier et demain comment sera-t-il ? En effet, nos moyens de communication évoluent avec le temps et l’arrivée de nouveaux supports numériques et de logiciels. Savez-vous que 84 % des jeunes de 12 ans et plus à la Réunion disposent d’au moins un téléphone mobile à titre personnel ? Mais aujourd’hui, ces technologies nous permettent de communiquer plus largement, de garder le lien en continue, mais parfois, nous en sommes "accro", voire dépendants. Pour pouvoir apporter des précsions sur ce phénomène et plus largement sur les addictions comportementales, nous y avons consacré un dossier, où vous retrouverez des définitions, des données et des outils. La rubrique actualité vous permettra de découvrir l’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) qui fait partie des partenaires du pôle de compétences. Les outils d’intervention sur les addictions comportementales disponibles seront présentés après le dossier. Sans oublier l’agenda du pôle de compétences et les rendez-vous du dernier trimestre à ne pas manquer. Bonne lecture

p. 3 - 16

Dans ce numéro, découvrez une actualité sur la 9ème édition des Journées de l'Education et de la Promotion de la Santé et la présentation de l'APAJH p. 1 - 2

Retrouvez des outils d'éducation pour la santé sur les addictions comportementales p. 17 - 18

Le Chiffre 4 Nouveaux adherents AU pôle de competences

Retrouvez la programmation 2015 des actions du pôle de compétences.

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Actualité du pôle : Les Journées de l’Education et de la Promotion de la Santé 9ème édition Le Pôle de Compétences & l’IREPS Réunion vous réservent une surprise...

GLOBAL, Bulletin d’information régional en Education et Promotion de la Santé, numéro 13 - Septembre 2015 Directeur de la publication : Comité de pilotage du Pôle de Compétences • Rédaction en chef : Cédric PEDRE • Comité de Rédaction : Comité de pilotage et Groupe Communication du pôle • Conception : François DUVARD • Coordonnées : IREPS Réunion - Animateur du pôle -21 rue Marechal Galliéni 97420 Le Port Tél : 0262 71 10 88 - email : webmaster@irepsreunion.org

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Zoom : APAJH Association pour Adultes et Jeunes Handicapés L’APAJH Réunion : des partenariats dans une démarche inclusive Les structures gérées par l’APAJH Réunion mettent en œuvre des partenariats afin de promouvoir l’accès à la citoyenneté et à la santé des personnes en situation de handicap. L’APAJH Réunion, association laïque à but non lucratif, est membre de la Fédération nationale des APAJH (Associations pour Adultes et Jeunes Handicapés). Elle œuvre pour la promotion de la dignité des personnes handicapées, de leur épanouissement, de leur évolution, de leur intégration à toute forme de vie sociale en favorisant leur citoyenneté. Elle entend, en conformité avec les valeurs fondatrices de la laïcité, aboutir à leur pleine reconnaissance tant humaine : même et égale dignité, que sociale : citoyenneté à part entière. L’APAJH Réunion est présente sur le département depuis plus de treize ans. Le président de l’association est M. Pierre Roddier. Le directeur général est M. Stéphane Pallard. L’association gère différentes structures qui accueillent des personnes présentant tous types de handicaps : •Le Foyer d’Accueil Occupationnel (FAO) et Foyer d’Accueil Médicalisé (FAM) de la Maison Pierre Lagourgue •Le FAO et FAM de la Maison Henri Lafay • Le FH de la Résidence Flacourt • Le SAVS Flacourt • Le CMPP Henri Wallon • L’ITEP et SITEP Institut James Marangé Tout en répondant activement aux besoins d’accompagnement des personnes quels que soient la déficience et l’âge, l’APAJH Réunion a toujours mis l’accent sur le respect dû à la personne avec ces principes :

• La personne en situation de handicap est citoyenne à part entière • La personne en situation de handicap participe à la construction et à la réalisation de son propre projet de vie et se voit garantir la mise en œuvre de celui-ci • La personne en situation de handicap doit se voir proposer, en fonction de ses capacités, de ses désirs et de son évolution, l’éducation et la formation tout au long de la vie, le logement, les appuis techniques, les soins, les moyens d’accompagnement souples et diversifiés susceptibles d’apporter une compensation à son handicap. Dans ce sens, l’outil institutionnel doit être au service de la personne et doit s’adapter à ses besoins à tous les âges de la vie et dans tous les secteurs, car c’est bien à la société de s’adapter aux besoins des personnes en situation de handicap, c’est-à-dire de viser à son inclusion.

des urgences du CHU depuis 2013, et de délocaliser des consultations en médecine physique et de réadaptation au sein de la Maison Pierre Lagourgue. De nouvelles conventions ont été plus récemment élaborées avec les partenaires suivants : L’ASDR, le GHER, l’EPSMR, le Groupe CliniFutur, le CHGM,le Groupe les Flamboyants et le CHU Sud. Ce sont les besoins et les demandes des personnes accueillies au sein de l’APAJH Réunion qui continuent à impulser la démarche partenariale de l’association.

APAJH Réunion Siège : 21 ruelle Magnan – 97490 – Sainte-Clotilde Tél : 02 62 20 22 20 – Fax : 02 62 46 38 15

Dans cette démarche inclusive, l’APAJH Réunion a développé des partenariats forts avec d’autres structures sociales, éducatives et de santé. Nous soulignerons ici tout particulièrement la volonté de l’association de mener des conventions de partenariat avec différents réseaux et établissements de santé au cours de ces dernières années, afin de permettre un meilleur accès aux soins des personnes en situation de handicap accueillies au sein de ses structures. Ainsi, la convention signée par l’APAJH Réunion avec le CHU Félix Guyon depuis 2012 a notamment permis de formaliser un accueil adapté aux personnes en situation de handicap au service

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Les addictions comportementales Aujourd’hui, les addictions sont reconnues comme un problème de santé publique important en Métropole mais aussi à l’Ile de la Réunion. En effet, l’alcool, le tabac, les médicaments sont des substances de plus en plus consommées à tout âge. Mais depuis quelques années, un autre phénomène addictif est apparu celui de l’addiction comportementale ou addiction sans substances. L’utilisation des jeux vidéo, des jeux de hasard, d’internet, des réseaux sociaux est de plus en plus problématique. Nous vous proposons à travers ce dossier de découvrir en détails les addictions comportementales pour tenter de mieux les comprendre.

1/ Cadre et définition

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2/ Les données chiffrées nationales et régionales

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3/ Les différentes addictions sans substances

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4/ Les acteurs ressources 14 5/ Informations utiles 15

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Les addictions comportementales 1. Cadre et définition

Addiction ou dépendance ? Le terme « dépendance » est couramment employé pour parler de la dépendance à l’usage d’une substance psychoactive dont l’absence de consommation entraine un malaise psychique, voire physique, incitant le consommateur devenu dépendant à reprendre sa consommation et à la pérenniser. Des recherches conduites dans les années 1970 dans les pays anglosaxons, ont montré que la notion de dépendance est en fait bien plus large et englobe aussi les « toxicomanies sans drogue ». Le terme « addiction » est plutôt retenu pour regrouper les toxicomanies et les dépendances sans produit. L’addiction qu’est-ce que c’est ? L’addiction est une relation de dépendance plus ou moins aliénante pour l’individu, et plus ou moins acceptée voire parfois totalement rejetée par l’environnement social de ce dernier, à l’égard : • d’un produit : drogue, tabac, alcool, médicaments… • d’une pratique : jeu, achat, sexe, Internet… ht tp://w w w.dro gues .gouv.fr/c om prendre-laddiction/presentation/definitions/index.html

Les addictions comportementales Depuis 20 ans, l’approche des addictions avec ou sans drogue se fait de façon globale. Il existe des similitudes neurobiologiques et psychopathologiques et surtout comportementales entre les addictions avec produit et les addictions comportementales : pathologique, addiction, achats compulsifs, addictions alimentaires, physique, dépendances, dépendances sectaires...

La définition Dans un article paru en 1990, le psychiatre Aviel Goodman proposait comme définition de l’addiction : « un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la foi pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par l’échec répété dans le contrôle de ce comportement et la persistance de ce comportement en dépit des conséquences négatives significatives ».

Les critères des addictions comportementales Les quatre caractéristiques principales des addictions comportementales sont : •l’impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement, • la tension croissante avant d’initier le comportement, • le plaisir ou soulagement au moment de l’action, • la perte de contrôle sur le comportement.

professionnelles, familiales du fait du comportement, • l’engagement dans ce comportement qui empêche de remplir des obligations sociales, familiales, professionnelles, • la poursuite malgré la connaissance des dommages associés, • la tolérance marquée, • l’agitation ou irritabilité s’il est impossible de mettre en œuvre le comportement.

Les différentes addictions comportementales • Addiction aux jeux de hasard et d’argent, • Addiction aux jeux vidéo, • Addiction aux réseaux sociaux, • Achats compulsifs, • Addictions alimentaires, • Dépendances sexuelles et affectives, • Dépendances sectaires, • Dépendance à l’activité physique. http://www.ifac-addictions.fr/les-addictions-comportementales.html

On peut y ajouter 9 critères secondaires : • la préoccupation fréquente pour le comportement ou l’activité qui prépare celui-ci, • les efforts répétés pour réduire ou arrêter, • les temps considérables passé à réaliser le comportement, • la réduction des activités sociales,

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Les addictions comportementales 2.Les données chiffrées nationales et régionales Il existe quelques études réalisées en France sur certaines addictions comportementales. Nous vous proposons un résumé de ces enquêtes pour avoir une meilleure connaissance des pratiques de la population sur ces addictions. Les jeux de hasard et d’argent Une première enquête nationale de prévalence sur le jeu a été menée. Celle-ci a été conduite dans le cadre de l’enquête 2010 du Baromètre santé de l’INPES, avec l’objectif de fournir des données sur le nombre de joueurs occasionnels et réguliers, mais également d’estimer la taille de la population concernée par le jeu excessif ou pathologique. Près d’une personne sur deux (47,8%) âgée de 18 à 75 ans déclare avoir joué de l’argent au cours des 12 derniers mois. Une grande majorité des personnes qui jouent le font assez occasionnellement et n’investissent que d’assez petites sommes d’argent. Les hommes sont plus nombreux à déclarer une activité de jeu au cours des 12 derniers mois (51,3%) que les femmes (44,4 %).La pratique d’un jeu de hasard et d’argent est plus fréquente parmi les adultes âgés de 25 à 34 ans, elle décroît ensuite. Les joueurs actifs, c’est-à-dire ayant joué au moins 52 fois et/ou dépen-

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sé au moins 500 euros au cours des douze derniers mois, représentent 12,2% de la population générale (15,6 % des hommes et 8,8 % des femmes). La proportion de joueurs actifs jouant de façon hebdomadaire à un jeu donné varie fortement selon le type de jeu. Elle est maximale pour les jeux de tirage (71,1 %) et le PMU (61,7 %), minoritaire dans les autres jeux et même quasi inexistante pour les machines à sous et les jeux de table des casinos. Les « joueurs excessifs » se distinguent de l’ensemble des joueurs par un certain nombre de caractéristiques. Ce sont plus souvent des hommes : 75,5 % des joueurs excessifs sont des hommes, vs 62,7% des joueurs actifs. Les joueurs excessifs sont significativement plus jeunes que les joueurs actifs (41 ans en moyenne contre 47 ans). La part de joueurs excessifs parmi les joueurs actifs varie sensiblement avec l’âge. C’est chez les 25-34 ans que l’on trouve la plus forte proportion de joueurs excessifs (6,9 %), suivis par les 45-54 ans (4,7 %) et les 18-24 ans (4,4 %). Cette population se caractérise aussi par sa précarité financière.

Les niveaux et pratiques des jeux de hasard et d’argent en 2010 Costes J-M, Pousset M, Eroukmanoff V, Le Nezet O. Tendances 2011; 77 : 8 p.

Ecrans et jeux vidéo Nous avons identifié deux enquêtes différentes au niveau national qui traitent de cette thématique, la première concerne les adolescents scolarisés et la deuxième des collégiens. Voici une synthèse : Selon les études internationales, fondées sur des critères de définition hétérogènes, 1 % à 5 % des adolescents seraient dépendants aux jeux vidéo. Les mesures les plus précises estiment à 3 % la proportion d’usagers pathologiques de jeux vidéo. En 2013, sept Français sur dix (âgés de 6 à 65 ans) déclaraient avoir joué à des jeux vidéo dans les six derniers mois, surtout parmi les plus jeunes (96 % des 10-14 ans et 89 % des 6-9 ans). Selon l’enquête réalisée en 2013 auprès de 2 000 élèves de la région parisienne (de la 4ème à la 1ère). 36 % des adolescents rapportent avoir eu leur propre téléphone portable avant l’âge de 12 ans (55 % pour la console de jeux). Ci-dessous le graphique présente le % de jeunes ayant ces équipements.


Les addictions comportementales Jouer à des jeux vidéo et surfer sur Internet (en dehors des tâches scolaires) sont les pratiques d’écrans les plus courantes à l’adolescence, parmi les sept activités proposées dans le questionnaire. Le jeu vidéo se trouve plus répandu parmi les garçons au lycée, 92 % d’entre eux y jouent. Le temps passé sur les écrans atteint parfois 5 à 6 heures quotidiennes, y compris en semaine. Au collège, les garçons sont quatre fois plus nombreux que les filles à jouer aux jeux de stratégie ou aux jeux de rôle (souvent en ligne) et deux à trois fois plus nombreux à s’adonner aux jeux de simulation, d’aventures, de tir et d’action ou même de gestion. Ces données vont dans le sens de la littérature, qui montre que le choix des jeux est orienté par le genre. Les joueurs problématiques se singularisent par leur pratique de jeu : ils jouent la plupart du temps seuls et en ligne. L’étude met en avant que les conditions d’encadrement parental sont un des facteurs les plus nets de différenciation des joueurs problématiques. En effet, les adolescents déclarant qu’ils ne peuvent pas parler facilement à leurs parents ni trouver du réconfort auprès d’eux sont plus sujets aux comportements probléma-

tiques de jeu. Il en va de même pour ceux qui déclarent que leurs parents ignorent où ils sont le soir. Pour identifier les différents profils de joueurs, une échelle de mesure de l’addiction aux jeux vidéo, la Game Addiction Scale (GAS), dite échelle de Lemmens est utilisée. Cette échelle est un des rares outils de repérage de l’addiction aux jeux vidéo validé pour les adolescents : elle s’appuie sur les critères de Griffiths. Ecrans et jeux vidéo à l’adolescence, Programme d’étude sur les liens et l’impact des écrans sur l’adolescent scolarisé (PELLEAS), OFDT, Tendances, Décembre 2014

La deuxième enquête a été réalisée auprès de 444 collégiens de 3ème de la ville de Roubaix. Elle met en avant les éléments suivants - Les familles des collégiens interrogées disposent à 47 % d’un ordinateur, à 31 % d’une console de jeu et à 51 % de trois téléviseurs. - Dans 43% des cas la chambre du collégien est équipée d’une console et à 34 % d’un ordinateur, à 51 % d’un téléviseur. - 92% des collégiens interrogés possèdent une connexion internet, et

68% d’entre eux l’utilisent à 68% chaque jour. - 79 % déclarent avoir des activités relationnelles (chat, forum) sur internet souvent ou très souvent. 59% des collégiens ne sont pas ou peu dépendant d’internet contre 7% très dépendants, cela est identique pour les consoles de jeu et légèrement inférieur pour la télévision. 84% des collégiens ne présentent aucune dépendance forte parmi les trois étudiées. Ces résultats sont recueillis grâce à l’échelle de Orman (cf :focus) 6% des filles ont une forte dépendance à la télévision contre 3% des garçons, alors que pour les consoles de jeu 12 % des garçons sont dépendants contre 1.5 % des filles. Les loisirs devant écran des jeunes. Usages et mésusages d’Internet, des consoles vidéo et de la télévision Louacheni C, et al.Psychotropes 2007 ; 13 : 153-175.

Focus sur Orman : Orman, psychiatre américain, construit une échelle de dépendance à internet basée sur une série de 9 propositions auxquelles on répond par « oui » ou par « non ». Cette échelle mise en ligne permet une auto-évaluation de son degré de dépendance à internet (Orman, 1996). L’addition des réponses positives permet de mesurer le « risque » de développer une conduite addictive selon les barèmes suivants : de 0 à 3 réponses positives : il y a une petite chance de développer une dépendance ; de 4 à 6 réponses positives : il y a une chance de développer cette conduite addictive ; de 7 à 9 réponses positives : il y a une tendance forte à devenir dépendant.

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Les addictions comportementales 2.Les données chiffrées nationales et régionales Focus sur la Réunion Dans le tableau de bord sur les addictions à la Réunion de 2013, une partie traite des usages des jeux de hasard et d’argent en population générale. Elle permet de constater que la densité des points de vente des jeux (tirage, grattage, loterie..) est moins dense qu’en métropole, mais par contre, il est constaté une mise moyenne plus élevée. Les jeux de tirage sont majoritairement utilisés contrairement à la métropole ou ce sont les jeux de grattages. En ce qui concerne les courses de chevaux, l’étude constate une plus grande proximité des points de vente, et là encore des mises moyennes plus élevées qu’en métropole. 51% des parieurs sont réguliers contre 35% en métropole. Les casinos sont aussi des lieux fréquentés à la Réunion et leur utilisation peut parfois conduire à une addiction. Ainsi, pour limiter et interdire leur utilisation à la population différentes procédures existent, la demande d’exclusion et la demande de limitation volontaire d’accès. En 2012, 87 réunionnais ont demandé à être exclus des casinos et 47 ont demandé une limitation volontaire d’accès. Une procédure spécifique aux 3 casinos de l’île a été mise en place en 2012 afin d’appliquer « la limitation volontaire d’accès » . Les addictions à La Réunion, Actualisation des données disponibles en 2013, Tableaux de bord ORS Réunion, décembre 2013, p6-7

L’ORS Réunion a réalisé une étude auprès des étudiants réunionnais pour identifier leurs usages et mésusages des jeux et d’internet. Cette étude réalisée auprès de 1119 étudiants des deux sites (campus

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NORD et SUD) nous permet de mieux cerner leurs pratiques. Ainsi, 98% des étudiants utilisent internet, et 4 étudiants sur 10 utilisent internet sur son GSM, notamment les plus jeunes. 64% déclarent utiliser internet moins de 20 heures par semaine. 1/3 d’entre eux l’utilise comme un moyen de « s’évader ou d’échapper à ses problèmes ». 6 étudiants sur 10 déclarent rester connectés plus longtemps que prévu. L’utilisation d’internet est problématique pour 6% d’entre eux, avec une prévalence plus importante chez les 19 ans et plus, sans distinction de genre. Par contre, il existe un décalage entre l’usage et la perception. 9 étudiants utilisateurs sur 10 jugent l’usage du Web normal. Pour les jeux vidéo, près de la moitié des étudiants jouent aux jeux vidéo (72% d’hommes 28% de femmes). La pratique est plus fréquente chez les plus jeunes (moins de 20 ans). Environ 8% des étudiants joueurs de jeux vidéo, le font 20 heures ou plus par semaine.48% y jouent moins de 20h par semaine.1/4 des étudiants jouant aux jeux vidéo continuent à y penser lorsqu’ils ne jouent pas. Près

de la moitié des joueurs masculins ont déjà négligé leurs activités scolaires ou professionnelles ou relations personnelles à cause des jeux vidéo. Parmi les étudiants jouant aux jeux vidéo, près de la moitié des usagers à risque ou problématique d’Internet présentent également un usage pro-

blématique des jeux vidéo. Des joueurs peu ou pas conscients de leur usage problématique des jeux vidéo surtout les jeunes (moins de 19 ans). Usages et mésusages des jeux et d’Internet chez les étudiants à La Réunion, Novembre 2011, ORS Réunion, Rapport d’étude


Les addictions comportementales 3. Les différentes addictions sans substances 3.1 L’addiction aux jeux de hasard et d’argent Aujourd’hui jouer à des jeux de hasard et d’argent, qu’il s’agisse des jeux de tirage, de grattage, des paris hippiques, des machines à sous dans les casinos...est une pratique « sociale » ou « récréative ». C’est une habitude assez répandue et bien ancrée dans notre pays. Ainsi, plus de la moitié des adultes français (27 millions en 2011) jouent au moins une fois par an à l’un ou l’autre de ces jeux, « en dur » chez les buralistes, dans les casinos… ou « en ligne» sur des sites internet. Pour quelques personnes, cette activité va devenir « problématique » ou « excessive ». Le jeu pathologique est défini comme

une pratique inadaptée, persistante et répétée des jeux d’argent qui perturbe l’épanouissement personnel, familial ou professionnel. Pour le joueur pathologique •le jeu est une préoccupation permanente, •le jeu a pris une place centrale dans sa vie, •malgré les résolutions qu’il a prises, il finit par prendre trop de risques, •il va faire des efforts répétés pour diminuer sa pratique sans y parvenir, •il va retourner jouer pour « se refaire » (gagner l’argent perdu au jeu), •le jeu devient un moyen pour fuir les problèmes,

•le joueur va essayer de cacher le fait qu’il joue et qu’il joue beaucoup, •lorsqu’il a des difficultés financières dues au jeu, le joueur va chercher une solution pour financer sa pratique de jeu (emprunts voire vols, détournements d’argent).

3.2 L’addiction aux jeux vidéo Les jeux vidéo ont connu ces dernières années un développement considérable. Leur pratique peut comporter des risques liés en particulier à un usage excessif qui peut mener à une addiction. La France, grand producteur et consommateur de jeux vidéo est le deuxième marché européen après le Royaume-Uni. Les « produits culturels» les plus vendus au monde (devant l’industrie de la musique et celle du cinéma) sont les jeux vidéo, qu’environ 13 millions de Français pratiquent au moins une fois par mois et 3,8 millions quotidiennement. Depuis leur apparition dans les années cinquante, les jeux vidéo n’ont cessé de se multiplier et de se perfectionner, offrant des espaces virtuels sans limite, au graphisme toujours plus réaliste, beau et immersif. Dans ces mondes alternatifs merveilleux ou effrayants, le joueur a la possibilité de se mouvoir, d’aller où il veut,

de réaliser des prouesses. Il s’identifie à son double numérique, son avatar, qu’il a paramétré selon ses goûts et ses envies et qu’il « surinvestit » souvent. Le premier jeu en ligne massivement multijoueur grand public est sorti en 1996. On les apelle aussi les MMORPG (massively multiplayer online role-playing game ) Depuis, ils ont connu un succès planétaire sans précédent. Ce type de jeu se définit par trois critères cumulatifs : son univers n’est accessible que par un réseau ; il est persistant, c’est-à-dire qu’il existe et évolue tout le temps, que des joueurs y soient connectés ou non, et enfin il est accessible à un très grand nombre (plusieurs millions) de joueurs simultanément. Les conditions (découverte, défis, émulation et communauté par le groupe, monde sans fin) sont alors réunies pour que la passion se transforme en obsession et que le joueur n’ait qu’une envie :

reprendre le fil de l’histoire s’il a été obligé de faire une pause. Il a peur de laisser son avatar tout seul dans le jeu, à l’abandon, alors que le jeu continue à évoluer. Ces joueurs excessifs peuvent alors être devant leurs écrans plus de huit heures par jour pour assouvir leur passion. S’agissant des jeux vidéo, les experts ayant participé à l’ouvrage collectif de l’Inserm rappellent la nécessité de la présence et du respect des logos définissant les classifications : âge, indications sur le contenu, informations en langue française, claires et les plus lisibles possibles sur les emballages.

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Les addictions comportementales 3.3 L’addiction aux réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont des communautés virtuelles où les individus peuvent créer leur propre profil public, interagir avec leurs connaissances et rencontrer de nouvelles personnes partageant certains centres d’intérêt [1]. Le temps passé sur internet et sur les réseaux sociaux augmente, notamment pour les adolescents et jeunes adultes. Y voyant une marque de dépendance, d’addiction, certains parents et professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme alors que d’autres y voient de simples modifications culturelles. Apparu en 1997, le nombre et l’usage des réseaux sociaux ont augmenté de façon exponentielle au cours de la dernière décennie, avec comme chef de file, Facebook, qui compte en 2014 près de deux milliards d’utilisateurs à travers le monde. Le trouble addictif a été défini par Goodman en 1990, comme un comportement qui entraine du plaisir et/ou le soulagement d’un mal être intérieur, dont le sujet perd le contrôle de façon récurrente et qu’il poursuit en dépit de conséquences négatives [2]. L’existence d’une problématique addictive liée à l’utilisation des réseaux sociaux reste un sujet de controverses. Dans les DOM, seules des données de temps d’usage sont disponibles (sans préjuger du caractère pathologique de l’usage) et montrent un niveau

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d’accès aux réseaux sociaux inférieur globalement à celui de la métropole. Selon le Docteur DAFREVILLE, addictologue spécialiste des addictions comportementales à La Réunion [3], il est important dans un premier temps de dépister la présence (rare) d’un vrai trouble addictif en l’absence duquel il conviendra de rediriger les familles vers des accompagnements psychologiques adaptés, la problématique étant plus souvent liée à l’adolescence ou à une dysfonction familiale. Devant un trouble addictif caractérisé, des consultations psychothérapeutiques classiques en addictologie pourront être utilisées dans le but de contrôler l’usage des réseaux sociaux ; l’éviction totale ne pouvant être un objectif raisonnable dans le monde d’aujourd’hui. Le dossier thématique, conçu par le Docteur Sami SCERRA, coordinateur médical au Réseau Régional

d’addictologie, est consultable sur la PEIDD et présente notamment : • Des chiffres -clés de l’usage des réseaux sociaux • Un point sur la littérature scientifique concernant les troubles de l’usage des réseaux sociaux • Des références bibliographiques.

Sources : •[1] : Addiction to social networks on the Internet : A literature review of empirical research. Kuss, D. J., & Griffiths, M. D. International Journal of Environment and Public Health,(2011)8,3528–3552 •[2] : Addiction : definition and implications. Goodman A. Br J Addict 1990 Nov ;85(11) :1403-8 •[3] : ANPAA de La Réunion

http://peidd.fr/spip.php?article8803


Les addictions comportementales 3.4 Les achats compulsifs L’achat compulsif est un comportement d’achat incontrôlé avec une tendance répétitive aux dépenses provoquant des conséquences négatives au niveau personnel, familial et social. L’achat compulsif est un trouble qui fait aujourd’hui consensus. Comment définir l’achat compulsif ? Ce comportement impulsif se définit par : •Une envie irrésistible d’accomplir l’achat, •une perte de contrôle sur son comportement d’achat, •la personne continue à acheter malgré les conséquences négatives dans sa vie personnelle, sociale ou de loisir et malgré les dettes financières. Une addiction ? Cette définition suffit à affirmer l’inscription des achats compulsifs dans le champ des troubles addictifs. L’acheteur compulsif Les Drs Jean Adès et Michel Le joyeux ont largement contribué à faire

connaître l’achat compulsif et les acheteurs compulsifs. Ils les ont définis comme des « boulimiques de la dépense, jamais rassasiés ». L’acheteur pathologique ressent, au moment de l’achat, une tension intense qui peut devenir une obsession si il ne peut pas acheter. Ce plaisir d’acheter s’inscrit dans l’urgence. L’acheteur compulsif va passer de dépense en dépense, de l’illusion à la déception, de l’émotion forte de l’achat au remords du gaspillage. La prévalence de l’achat compulsif. Elle varie entre 1 et 8 %. Deux études, l’une américaine (Fabert et coll. 1992), l’autre française (Adis et Le joyeux, 1999) ont trouvé une prévalence respective de 1,1 % et 4 % en population générale. Une étude récente (Korana et al. 2006) qui a évalué la prévalence de l’achat compulsif à grande échelle (2513 entretiens téléphoniques) a révélé un pourcentage de 5,8 % d’acheteurs compulsifs (6 % pour les femmes et 5,5 % pour les hommes). Jean Adès et Michel Le joyeux

donnent une moyenne d’âge qui varie entre 30 et 40 ans. La pratique de l’achat compulsif débute généralement à l’adolescence vers 18 ans. Les troubles associés. Un acheteur compulsif va présenter, de façon fréquente, en plus de son trouble d’achat compulsif, des troubles de l’humeur (21-100 %), des troubles anxieux (41-80 %), des polyaddictions (21-46 %), des troubles du comportement alimentaire (8-35 %)... Il semble nécessaire de développer des travaux de recherche sur l’achat compulsif, trouble insuffisamment dépisté et diagnostiqué. Sources :IFAC

3.5 Les dépendances sexuelles et affectives Les dépendances sexuelles Le concept d’addiction sexuelle est apparu dans la littérature américaine en 1987. Patrick Carnes en 1983 et Aviel Goodman en 1997 ont étudié la notion d’addiction sexuelle, reconnue comme une maladie en Amérique du Nord mais pas en Europe. La dépendance sexuelle ou addiction sexuelle se caractérise par un abus, une dépendance compulsive à l’acte sexuel qui devient le centre de l’existence avec une impossibilité à cesser ce comportement.

Définition de la dépendance sexuelle L’addiction sexuelle correspond bien à la définition d’un trouble mental tel qu’il est décrit par le « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » : souffrance, perte de liberté, handicap social, risque de maladies et de mort prématurée... C’est une fréquence excessive et croissante, non contrôlée, d’un comportement sexuel, non conventionnel, qui persiste en dépit des conséquences négatives possibles et de la

souffrance personnelle du sujet. Le sexe devient une priorité absolue dans la vie de la personne. Elle est prête à tout sacrifier, vie affective, travail...La dépendance sexuelle ou addiction sexuelle doit être différenciée des troubles des fonctions sexuelles, des perversions sexuelles ou paraphilies.

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Les addictions comportementales 3.5 Les dépendances sexuelles et affectives

Ce concept peut être associé à : • la masturbation compulsive • la dépendance à la pornographie • au sexe payant • la sexualité par téléphone •le cybersexe... Le psychologue américain Eli Coleman a proposé une autre définition de l’addiction sexuelle : •drague compulsive accompagnée d’une recherche constante de partenaires multiples, •sexualité compulsive dans laquelle l’autre est réduit à l’état d’objet partiel, •auto-érotisme compulsif, •fixation compulsive sur un ou des partenaires inaccessibles, l’objet d’amour est idéalisé, la réciprocité n’est que fantasmée... Les dépendances affectives En quoi le désir, le plaisir, le sexe, la passion et le couple ont-ils à voir avec la dépendance ? Le concept de dépendance affective ou de dépendance amoureuse peut se définir comme la mise en place d’une relation contraignante avec un « objet ».

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Définition d’une dépendance affective ou dépendance amoureuse La psychanalyste Joyce Mc Dougall rappelait dans une intervention sur la sexualité addictive que : « parfois d’autres personnes sont utiles, de manière boulimique ou éthylique, c’est-à-dire en tant qu’objets... Cette addiction peut prendre des formes différentes : il peut s’agir de relations addictives avec une demande constante de la présence de l’autre ou d’une sexualité addictive où l’autre est réduit à un objet partiel ». Le concept de dépendance peut se définir comme la mise en place d’une relation contraignante avec un « objet », intégrant une envie irrépressible du comportement, l’abandon d’autres activités au profit du comportement, une sensation de manque ou un malaise en cas d’interruption de ce comportement. Les caractéristiques de la dépendance affective Les psychothérapeutes ont recensé quelques signes de la dépendance amoureuse : •la relation à l’autre est malsaine mais on ne se résout pas à y mettre fin, •on éprouve un sentiment de vide, d’insatisfaction, de solitude et d’insécurité auquel on ne peut remédier qu’en fréquentant l’objet de ses désirs, •la seule idée de mettre fin à la relation suscite chez le dépendant, un sentiment de panique voire de terreur, •la rupture entraîne des symptômes de manque : tremblements, crises de larmes, troubles du sommeil, perte

d’appétit... •le dépendant est prêt à tout pour renouer. Les 4 premiers critères de la grille créée par le psychiatre américain Aviel Goodman (1990) décrivent l’engouement amoureux : •incapacité à résister à la tentation, •fébrilité à l’approche du rendezvous, •plaisir et soulagement lorsque l’on entreprend le comportement, •perte de contrôle dans la réalisation du comportement. Source : IFAC


Les addictions comportementales 3.6 Les dépendances sectaires Les sectes sont diverses. Elles présentent des organisations et des évolutions différentes. L’adhésion sectaire est une conjonction complexe entre un parcours individuel, une rencontre et un moment socioculturel.La définition du phénomène sectaire est très difficile à faire. On retrouve des lignes de force communes comme : l’embrigadement des adeptes et le maintien dans une forme d’asservissement par une dépendance créée. L’aspect coercitif est très présent dans le phénomène sectaire. Il fait apparaître le groupe et les dogmes. Ces deux composantes participent au caractère addictif du phénomène sectaire. Peut-on parler d’addiction à une secte ? Dans les études qui ont été menées

sur les adeptes de sectes et les témoignages d’ex-adeptes, les notions de perte de contrôle et de conséquences psycho-sociales négatives que l’on retrouve dans l’’addiction sont régulièrement repérées. L’objet « secte » va prendre une place grandissante dans la vie de l’individu, jusqu’à y occuper une place centrale. Les adeptes en devenir seront plus vulnérables face à la répétition d’émotions et de sensations liées aux actes groupaux. On va retrouver des troubles liés à la recherche d’effets procurés par le groupe, le gourou et des phénomènes de tolérance et de sevrage comme dans l’addiction. Le manque, la culpabilité, la honte qui existent dans l’engagement sectaire, scandent la temporalité dans l’addiction.

L’individu va trouver dans la secte des sources de soulagement de son malêtre : accueil chaleureux, compréhension, soutien du groupe. La conversion signe l’acceptation par l’adepte d’une dépendance (voire d’une addiction) définitive au groupe sectaire et au gourou. Source : IFAC

3.7 Les dépendances sportives Si la pratique du sport est encouragée et valorisée par notre société, il apparaît que lorsqu’il est pratiqué de manière excessive il peut s’apparenter à une addiction.

•Addiction à la course à pied, •Dépendance à l’exercice, •Dépendance au body building, •Addiction au geste, •Bigorexie.

La définition Selon Hausenblas et Downs, la dépendance à l’activité physique ou la dépendance au sport est « un besoin de pratiquer une activité physique qui se traduit par un comportement de pratique excessive, incontrôlée, se manifestant par des symptômes physiques et psychologiques ».

Quand parle-t-on de dépendance à l’activité physique ?

La dépendance à l’activité physique a donné lieu à de nombreux concepts : •Addiction à l’exercice musculaire,

d’un comportement sans satisfaction immédiate, avec une appropriation d’un style de vie sportif qui devient la seule manière de vivre. Source : IFAC

L’addiction au sport s’installe progressivement lorsque l’individu n’est plus dans l’envie, mais lorsqu’il ressent un besoin compulsif irrépressible de pratiquer son sport. Pour ressentir les effets désirés, il va augmenter le nombre d’heures, et l’intensité de la pratique et ce, malgré les avis limitants des médecins. La personne est dans la répétition

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Les addictions comportementales Dossier sur la problématique de l’addiction aux réseaux sociaux paru sur la plateforme d’échange et d’information drogues et dépendances (PEIDD) en avril 2015

Etat des lieux (littérature scientifique + acteurs de terrains) concernant l’usage pathologique des réseaux sociaux Le Réseau Régional d’Addictologie (RRA - Association SAOME) a été mandaté par l’ARS Océan Indien dans le cadre du plan stratégique régional de santé pour optimiser le suivi du patient présentant une problématique addictive en coordonnant son parcours de soins et en optimisant son accompagnement par les soignants de premiers recours (médecins traitants notamment). Dans ce cadre, le RRA essaye d’enrichir la formation et les pratiques professionnelles de ces derniers en addictologie. Nous avons ainsi, par ce dossier en ligne sur la PEIDD accessible aux acteurs de premiers recours et synthétisant les données récentes, souhaité enrichir et améliorer leur connaissance concernant une problématique émergente : celle des cyberaddictions et plus particulièrement de l’addiction aux réseaux sociaux. En effet, l’usage des réseaux sociaux est en expansion constante. Malgré l’absence de reconnaissance officielle et quelques controverses, plusieurs données (pratique clinique, publications de cas, données de psychologie clinique et d’IRM cérébrales fonction-

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nelles) suggèrent l’existence d’un trouble de l’usage des réseaux sociaux partageant plusieurs caractéristiques avec d’autres addictions comportementales. Les critères diagnostiques rejoignent ceux des autres addictions sans substances mais il n’y a pas de test de dépistage spécifiquement validé. En l’absence de test standardisé, les données de prévalence varient beaucoup entre les études. Certains facteurs de risque ont été relevés comme la présence de troubles dépressifs ou anxieux ou certains traits de personnalité. Sur le plan thérapeutique, il est important de déterminer si il existe un trouble de l’usage avec perte de contrôle ou si un usage important des réseaux sociaux n’est que le reflet d’une problématique autre (familiale, adolescence). En cas d’addiction avérée, l’objectif thérapeutique ne peut être que le contrôle du comportement, l’abstinence n’étant pas compatible avec l’omniprésence des outils permettant l’accès aux réseaux sociaux. Il reste très important, comme pour toute addiction, d’interroger la fonction du trouble addictif. En dehors de la problématique addictive, il est à noter que l’usage des réseaux sociaux peut exposer à un certains nombres de compli-

cations (harcèlement, vol de données, exposition aux publicités…). Dans les DOM et plus particulièrement à La Réunion, les usagers d’internet et des réseaux sociaux sont moins nombreux qu’en métropole mais nous n’avons pas à ce jour de données de prévalence concernant un trouble de leur usage. Grâce à ce dossier, notre objectif est d’avoir aidé les acteurs oeuvrant en addictologie à la Réunion à mieux connaître cette problématique de l’usage pathologique des réseaux sociaux pour mieux dépister et accompagner les patients et les familles concernées.

SCERRA Sami – Médecin Coordinateur Réseau Régional d’Addictologie – Association SAOME www.peidd.fr


Les addictions comportementales 4. Les acteurs ressources Les associations de prévention ANPAA : Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie

Réseau Oté: Réseau Ville Hôpital 974. OTE «Ouverture Thérapeutique et Educative»

Le domaine d’action de l’A.N.P.A.A. couvre aujourd’hui l’ensemble des addictions : usage, usage détourné et mésusage d’alcool, tabac, drogues illicites et médicaments, pratiques de jeu excessif et autres addictions sans produit. Les risques liés à ces comportements pour l’individu, son entourage et la société sont abordés dans une perspective globale, psychologique, biomédicale, et sociale. L’intervention de l’A.N.P.A.A. s’inscrit dans un continuum allant de la prévention et de l’intervention précoce à la réduction des risques, aux soins et à l’accompagnement.

Association loi 1901 - Réseau pluridisciplinaire de prévention et de prise en charge des toxicomanies - Réseau d’information et de formation sur la politique de réduction des risques en matière de toxicomanies - Réseau de réflexion et de témoignage sur l’usage des drogues à La Réunion - Réseau d’intervenants de terrain prenant en compte la personne dans sa dimension bio-psycho-sociale. Le Réseau Oté est habilité pour intervenir sur des actions de prévention sur les thèmes : -Joueurs compulsifs, -Cyber addiction (addictions à tous types d’écran smartphone, télévision, tablette, ordinateur….).

A.N.P.A.A. 974 Comité départemental 130 bis, rue Jules Auber 97481 SAINT-DENIS Téléphone 02 62 30 22 93 E-mail: anpaa974@anpaa.asso.fr

ASSOCIATION RESEAU OTE ! 7 Chemin Pavé Grande Fontaine 97460 SAINT PAUL Tél/Fax : 02.62.45.19.26 E-Mail : reseau.ote@wanadoo.fr

SAOME Santé Addictions Outre-Mer

L’association a pour but de promouvoir, organiser et gérer, par le biais d’un réseau de santé ou tout autre dispositif adapté, les actions en faveur de : - la prévention des conduites addictives et leurs conséquences, - l’amélioration des pratiques professionnelles et partenariales afin d’optimiser la prise en charge des personnes présentant des conduites addictives, - l’appui fonctionnel à la coordination de parcours, - l’appui méthodologique dédié aux décideurs et aux acteurs, - l’information et la formation sur la thématique des addictions et champs connexes. SAOME est habilitée pour intervenir sur des actions de prévention sur les addictions comportementales. SAOME 9, Rue Victor Hugo 97450 St-Louis Tél. 0262 22 10 04 Fax. 0262 91 12 02 E-mail: contact@saome.fr

FRAR La Fédération Régionale d’Addictologie de la Réunion est une association de loi 1901 créée en 1998. Elle rassemble les acteurs de l’addictologie à l’île de la Réunion (974). Le but de ce site est de proposer une information libre, indépendante et objective sur les addictions dans notre département. Il est destiné à ceux qui cherchent de l’aide, aux associations, aux professionnels concernés par la problématique des addictions à l’île de la Réunion. http://www.frar.asso.fr/

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Les addictions comportementales Depistage et soins

LE SERVICE D’ADDICTOLOGIE DU CHU NORD - TÉL : 0262.90.56.01

UNITÉ D’ADDICTOLOGIE DU GHER TÉL : 0262.46.83.21

•Chef de Service : Dr David METE •18 lits d’hospitalisation (Hospitalisation de Jour, Hospitalisation complète) •Consultations externes individuelles •Consultations de groupe en tabacologie •Antenne Régionale de Lutte contre le Dopage (Responsable Dr P.WIND) Equipe de liaison (Responsable Dr A.BODEREAU)

•Responsable : Dr William LEDERER •Unité d’hospitalisation de 10 lits •Propose un programme de maintien de l’abstinence & de gestion du risque de rechute sur 6 semaines en hospitalisation de semaine Adresse : 673, chemin Lagourgue 97440 SAINT-ANDRE

EQUIPE DE LIAISON ET DE SOINS EN ADDICTOLOGIE (ELSA) DU CHGM TÉL : 0262.45.31.68 •Responsable : Dr Leïla AMOR •Infirmier de liaison : Stéphane DUMONTANT •Adresse : n°42, rue Labourdonnais •Centre Hospitalier Gabriel Martin à St Paul •Equipe de liaison •Consultation

LE SERVICE D’ADDICTOLOGIE DU CHU SUD TÉL : 0262.35.90.00 •Chef de Service : Dr Jean-François FERRE •6 lits d’hospitalisation sur le site de Saint-Joseph •Consultations externes individuelles Equipe de liaison (site de St-Pierre : Responsable : Dr JP.AUBIN)

5. Informations utiles Sur le site internet de l’IFAC Institut Fédératif des Addictions Comportementale, vous trouverez différentes brochures, dont La brochure d’information sur le jeu excessif ou pathologique La brochure de prévention d’une utilisation excessive des jeux vidéo Du plaisir à l’excès : la question de l’addiction sexuelle Du plaisir à l’excès : la question du jeu excessif http://www.ifac-addictions.fr/

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Les addictions comportementales 5. Informations utiles Sites Internet MILDECA : Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives http://www.drogues.gouv.fr/ Federation Addictions: http://www.federationaddiction.fr/ FRAR : Fédération Régionale d’Addictologie de la Réunion : http://www.frar.asso.fr/spip.php?rubrique6 SAOME : Santé Addiction Outre Mer :http://saome.fr/ ANPAA : http://www.anpaa.asso.fr/adresses-utiles/dom/reunion Réseau Oté :http://reseau.ote.monsite-orange.fr/ OFDT : Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies http://www.ofdt.fr/ Institut fédératif des addictions comportementales www.ifac-addictions.fr Internet Sans Crainte : http://www.internetsanscrainte.fr/s-informer/parents-informez-vous Adictel : http://www.adictel.com Aide info jeu: http://www.aide-info-jeu.fr/ Association SOS Joueurs http://www.sosjoueurs.org Drogues alcool tabac info service, ADALIS www.drogues-info-service.fr Game Addict, plate-forme de l’addiction au jeu: http://www.game-addict.org/accueil.html Groupe de recherche sur la relation enfants-médias - GRREM : http://www.grrem.org/web10106/website/default.htm Hôpital Marmottan http://www.hopital-marmottan.fr MEDIAPTE, les écrans, les médias, et nous http://www.mediapte.fr/sp/ Observatoire des mondes numériques en sciences humaines- OMNSH http://www.omnsh.org Pédagojeux, le site d’information et de sensibilisation sur le jeu vidéo http://www.pedagojeux.fr/ Vos questions de parents pour aider les enfants à grandir http://www.vosquestionsdeparents.fr/rubrique/5/internet

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Outils d’intervention en EPS Addi Ado – Une approche éducative des addictions Cet outil pédagogique, réalisé sous forme d’un jeu de cartes éducatif, est destiné à l’animation de séances de prévention des addictions auprès des jeunes âgés de 9 à 15 ans par des professionnels issus des champs de l’éducatif, du social, de la santé, …, souhaitant aborder ces questions avec ce public. Ce jeu permet, par une entrée positive et sous l’approche des compétences psycho-sociales, d’engager le dialogue entre les adultes et les jeunes, et entre jeunes, autour des questions des pratiques de consommation et de prévention des conduites addictives ; de répondre à des questionnements, et de transmettre des informations diverses sur le sujet. Public : 9 à 15 ans ; Parents http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=703

@.....Social ! 2.0 Prévention et usages des réseaux sociaux « @...Social ! 2.0 » est un jeu de plateau pour aborder les réseaux sociaux. Il propose à chaque joueur de manière ludique et agréable de valoriser son image numérique tout en ménageant son capital « prudence ».L’ensemble permet d’aborder de nombreuses questions sur les usages des outils numériques en particulier le droit à l’image, l’intimité, l’e-réputation, les pièges de la géolocalisation ou de la diffusion de délits. Public : 12 ans à 15 ans ; 16 à 20 ans ; Parents http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=669

Kancèton - Que sait-on sur les drogues ? Ce jeu est un outil qui s’inscrit dans une démarche d’éducation pour la santé. Il propose d’être acteur et auteur de ses apprentissages; les questions et les échanges qu’il suscite permettent de faire réfléchir à son positionnement face aux addictions avec ou sans produit. Les joueurs ou les équipes doivent atteindre la case «arrivée» en premier. Pour cela, chacun doit avancer à l’aide d’un dé et répondre aux questions correspondant aux cases où le pion arrive. Il y a des réponses «vrai» ou «faux», néanmoins, les réponses doivent être argumentées et discutées avec le groupe. Public : A partir de 12 ans http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=591

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Les jeunes savent pourquoi ! La fête, les sorties, les repas entre amis… l’alcool en fait généralement partie intégrante et ces moments sont souvent porteurs de vie, de sens, tant pour les jeunes que pour les moins jeunes. Cependant, les comportements évoluent aussi, certaines tendances émergent et peuvent nous interpeller (féminisation, rajeunissement, augmentation de la recherche de l’ivresse, banalisation…), la pression marketing n’y est certainement pas étrangère. Comment réagir face aux publicités souvent envahissantes ? C’est quoi pour moi une soirée réussie ? Qu’est-ce qui motive mes choix et influence ma consommation ? Lorsque je fais la fête, est-ce que je prends des risques ? Si oui, comment puis-je les réduire ?... Public : jeunes à partir de 12 ans ; adultes http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=545

Bien Joué ! Le Guide d’activités «Bien joué !» s’adresse aux intervenants qui désirent sensibiliser les adolescents aux pièges et aux risques associés aux jeux d’argent. En abordant la problématique sous plusieurs angles, il offre la possibilité d’être utilisé de manière complémentaire à d’autres actions. Public : 12 à 18 ans http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=698

ADD Fictions Ce DVD propose quatre courts-métrages écrits et réalisés par quatre jeunes du quartier de La Source à Orléans, qui constituent des pistes pour favoriser le dialogue et amorcer le débat. Cet outil amène le public à se questionner sur les notions de choix et de responsabilité. Public : Adolescent et jeune adulte ; Professionnels http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=544

BLUFF « Bluff » est un outil pédagogique de prévention des dangers d’une pratique excessive des jeux de hasard et d’argent. Le film et le matériel pédagogique ont été conçus pour toute personne en contact avec des jeunes (éducateur, professeur). Public : 14 à 18 ans; Professionnels Public : Adultes http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=661

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Programmation 2015 des actions du Pôle Régional de Compétences Le Pôle Régional de Compétences organise différentes actions tout au long de l’année, celles-ci sont ouvertes aux acteurs de la santé publique à la Réunion. Nous travaillons actuellement sur la programmation de ces différentes actions, voici les premières informations pour vous donner quelques repères.

Rencontre Outils

Kfé Communautaire 30 SEPSEP T. T.

10 NOV.

29 OCT.

Don d'organes et don du sang

L'asthme

Commission Label Péi

Formations 15 /22 SEPT. Conception d'outil en EPS

!

2.3.4.8.9 DEC Santé Communautaire

Label Outil Péi

Évènements 25-26 NOV.

Journées de la prévention et de l'éducation pour la santé

27 NOV.

Salon des outi ls locaux

N'hésitez pas à solliciter les chargés de projets référents pour toutes questions : Rencontre Outils Karine Bijoux : 02 62 71 10 88 / documentation@irepsreunion.org Label Outil Péi : Honorine Bernard: 06 92 85 31 22 /honorine@irepsreunion.org Kfé communautaire Honorine Bernard : 06 92 85 31 22 / honorine@irepsreunion.org Formations & Évènements : Nathalie Pageaux : 06 92 70 98 80 / nathalie@irepsreunion.org

Ce bulletin peut participer, en fonction de la place disponible, à la diffusion des actualités des acteurs du Pôle de Compétences (manifestations, forums, concours, conférences, …). Il suffit pour cela de faire parvenir vos documents (affiches, flyers, communiqués …), à l’adresse email suivante: webmaster@irepsreunion.org Vous souhaitez participer à cette plateforme de ressources, contactez l’IREPS de la Réunion pour obtenir la charte du pôle.

Pôle de Compétences IREPS Réunion Animateur du pôle 20 rue Maréchal Gallieni 97420 LE PORT Tél: 0262 71 10 88

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