Inside motorsport n°5

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inside motorsport stop the race _ open your eyes

ERC Ypres _ Championnat de France des rallyes terre _ 24h de Spa _ WRC Allemagne _ RX LohĂŠac

numĂŠro_#5



numéro_#5

Eté 2013

Edito Un an.

Voilà déjà un an que le projet Inside Motorsport a vu le jour sous l'impulsion de sept passionnés un peu rêveurs. Avec la passion comme moteur, l'esprit décalé comme ligne de conduite, l'audace comme seule limite, Inside Motorsport a su trouver sa place dans ce panel déjà très fourni mais parfois un peu formaté des médias de sports mécaniques. Et ce n'est que le début. Le nombre grandissant de lecteurs, l'enthousiame lors des réponses à nos propositions de collaboration, le bon accueil des professionnels du milieu pour notre initiative ne font que renforcer notre crédibilité et nous ouvrent de nouvelles perspectives. Ce qui n'était encore qu'un rêve il y a de cela un an est en passe de bousculer les codes et de se faire le porte-parole d'une nouvelle génération à la recherche d'authenticité. Alors à vous tous un grand merci ! Mais qui dit édito dit nouveau numéro et nous nous devions de marquer le coup pour cet anniversaire. La rencontre avec une figure emblématique du sport automobile en la personne de Jean-Luc Vanuf fut un véritable privilège pour nous qui admirons son style et ses oeuvres sur le bord des routes depuis des années. Après un quatrième volet très «asphalté», ce nouvel opus revient également à des choses plus terre à terre. Des graviers, de la poussière, des cailloux, des ingrédients essentiels pour tous les amoureux de la glisse, l'essence même du rallye et de ses dérivés. Nul doute qu'avec un gros dossier sur le Rallycross et le Championnat de France des rallyes sur terre, nous ne manquerons pas d'être enfumés ! Les autres rubriques ne seront pas en reste, soyez en sûrs. Oui, cette seconde année d'existence démarre en trombe ! Stop the race, open your eyes. A tous bonne lecture et à très bientôt.

Rédaction Victor Bellotto Christian Cazalet Quentin Champion Jean-Charles Huvelle Maxence Pierre Romain Thuillier Vincent Thuillier

www.only-rally.com www.ccazaletcreations.odavia.com www.quentinchampion.be dinorallyteam.over-blog.com www.maxencepierre.com www.eyesofrally.com www.eyesofrally.com

Merci à Jean-Luc Vanuf pour nous avoir ouvert les portes de son univers et pour sa passion sans limite. Tim Whittington pour sa confiance. Toute reproduction, même partielle est interdite sans accord des auteurs. L'ensemble des textes et photographies appartiennent à leurs auteurs respectifs.


Grand angle : Action

Christian Jacob - Louis Louka Ford Escort RS Bianchi Rallye 2013 Quentin Champion Canon 7D f2.8 - 1/400s - 300mm - iso250

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Grand angle : Nuit

Philip Cracco - Eddy Snaet Ford Fiesta WRC Geko Ypres Rally 2013 Vincent Thuillier Nikon D800 f10 - 1/13s - 24mm - iso400

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Grand angle : Action

Finale Chpt Belgique 2011 Mariembourg Quentin Champion Canon EOS 40D f5.6 - 1/800s - 280mm - iso100

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Grand angle : Ambiance

Freddy Loix - Fred Miclotte Geko Ypres Rally 2013 Vincent Thuillier Nikon D800 f4.5 - 1/80s - 200mm - iso800

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Grand angle : Ambiance

Ferrari 412T2 Modena Trackdays 2013 Spa-Francorchamps Quentin Champion Canon EOS 7D f5.6 - 1/400s - 91mm - iso250

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Grand angle : Podium

Victor Bellotto Terre de l'Auxerrois 2013 Romain Thuillier Nikon D300s f4 - 1/1600s - 112mm - iso160

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Grand angle : Action

Piet van Hoof - Niels Leermakers Mitsubishi Lancer EVO IV Rallye de Wallonie 2010 Maxence Pierre Nikon D700 f3,5 - 1/4000s - 18mm - iso200

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Grand angle : Action

Freddy Loix - Fred Miclotte Ford Focus WRC Omloop van Vlaanderen 2013 Quentin Champion Canon EOS 7D f8 - 1/8s - 10mm - iso200

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Grand angle : Action

Jari-Matti Latvala - Mikka Antilla Volkswagen Polo R WRC Rallye d'Allemagne 2013 Romain Thuillier Nikon D300s f4,5 - 1/1000s - 130mm - iso200

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Grand angle : Ambiance

Benetton B197 Manoir de l'Automobile LohĂŠac Romain Thuillier Nikon D700 f2,2 - 1/60s - 50mm - iso1600

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Vu ! ERC Ypres Rally 2013

Photos : Quentin Champion, Maxence Pierre, Romain Thuillier, Vincent Thuillier

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Le rendez-vous estival dans la Cité des Chats est devenu un incontournable de l'ERC, ex-IRC. Cette édition 2013 fut également l'occasion de préparer le futur avec en vedettes les nouvelles R5 de Ford et Peugeot, bien qu'hors compétition. Pour ce qui est de la course même, il s'agissait d'un retour aux affaires courantes : qui dit Ypres, dit Loix ! ●

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VU PAR Arnaud Siquet

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Talentueux photographe belge originaire de la région de Liège, Arnaud Siquet nous fait le plaisir d'inaugurer notre nouvelle rubrique occasionnelle "Vu par". Si le portfolio ne devait contenir à la base que quelques photos du dernier Eifel Rally, nous avons décidé d'élargir le concept afin de pouvoir mettre en avant le travail

de notre invité. Caractérisé par la recherche permanente d'une atmosphère dynamique et de lumières particulières, le style d'Arnaud lui permet en outre de collaborer depuis de nombreuses années avec plusieurs grands noms, que ce soit dans le domaine automobile ou même industriel en général.

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VU PAR

Arnaud Siquet

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VU PAR

Arnaud Siquet


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FRANCE, RENDEZ足VOUS EN TERRE MECONNUE

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Sous-estimé, presque anonyme, le Championnat de France des Rallyes Terre n'en reste pas moins essentiel dans le paysage français. Ce numéro très « terrien » était donc l'occasion pour nous de vous expliquer pourquoi à travers un dossier spécial. Presque un hommage, un coup de coeur pour moi qui ai aussi la chance d'être participant, et l'opportunité pour toute l'équipe de se replonger dans ses archives. Alors régalez-vous lors de ce voyage en Terre méconnue. Victor ●

Textes : Victor Bellotto Jean-Charles Huvelle Photos : Victor Bellotto Jean-Charles Huvelle Maxence Pierre Vincent Thuillier

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DES ATOUTS SEDUISANTS

En évoluant dans l'ombre du championnat sur asphalte, la faute sans doute à une culture latine ancrée depuis des décennies, les amoureux de cette surface précaire ont dû redoubler d'ingéniosité et d'idées séduisantes pour attirer les équipages en quête de sensations nouvelles. La première est son format unique. En proposant un rallye concentré sur deux jours, finies les semaines de reconnaissances interminables (un seul passage est autorisé le matin de la course), les congés sans solde, les factures d'hébergement et de nourriture à quatre chiffres, les folles logistiques et les riverains agacés par le balai incessant des voitures. Résultat, les coûts sont divisés de moitié et les nombreux patrons-pilotes y trouvent là le format idéal pour allier vie professionnelle et passion dévorante. La seconde raison de ce succès est ►

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géographique puisqu'aucun rallye des deux calendriers ne se court dans la même région. Cela permet ainsi de répartir les épreuves sur une bonne partie du territoire. Enfin, son principal atout est sa surface évidemment ! La terre est le passage obligé pour qui rêve de gravir les échelons jusqu'au WRC. Les constructeurs ne s'y sont pas trompés en proposant des coupes mono-marque mixte terre-asphalte.

" Les amoureux de cette surface précaire ont dû redoubler d'ingéniosité et d'idées séduisantes " Le pari est donc en partie réussi. Les plateaux "terre" sont équivalents en termes de qualité et de quantité aux manches asphaltes, les rallyes sont variés et offrent de somptueux paysages dans un décor sauvage. Les formules de promotion extrêmement relevées voient les futurs espoirs du rallye français se mesurer aux talents étrangers. Le tout, sans oublier les spectateurs qui se délectent de voir ces funambules maîtriser cette forme de pilotage pur. Un projet de passionnés qui a su tirer son épingle du jeu malgré les nombreux obstacles et qui fait désormais partie des incontournables. On regrettera pourtant la disparition d'épreuves mythiques comme le Terre de Provence, d'Auvergne ou du Diois et l'inexistence de manches hors championnat de France. ●

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FORMULES DE PROMOTION

Lancées à la fin des années 70 en France, les formules de promotion -ou coupes de marque- font désormais partie intégrante des championnats nationaux et sont déclinées à toutes les sauces. Dans un contexte où les budgets explosent et où paradoxalement il est plus difficile de trouver des fonds, ces formules sont bien souvent la seule option pour les moins fortunés de pouvoir se faire remarquer par les plus hautes instances. Les moins fortunés ou les plus ambitieux d'ailleurs car le programme a de quoi séduire : dotations et primes d'arrivée attractives, voiture récente et identique pour tous, limitation des coûts et une carotte, qui se révèle bien souvent être un programme officiel -ou presque- pour le vainqueur. Lorsque vous remportez une formule de promotion, ce n'est jamais par hasard tant le niveau est élevé. Il s'agit d'un véritable tremplin pour les aspirants champions ►

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même si en définitive peu auront la chance d'atteindre cet objectif. En 2013, La France peut se targuer de proposer le plus grand choix de coupes de marque avec pas moins de 4 constructeurs, répartis en 7 formules. Renault propose ses Twingos R2 et R1 (dont le Championnat de France Junior), Opel l'Adam R2, Peugeot sa 208 R2 et enfin Citroën ses DS3 R1 et R3. Cette dernière marque soutient d'ailleurs l'opération Rallyes Jeunes dont deux lauréats écument les routes du championnat asphalte. Une multitude de solutions vous est donc proposée suivant vos objectifs et votre porte-monnaie. Pourtant seuls Citroën et Peugeot profitent en plein des atouts des deux championnats en proposant des formules mixtes. Bonne pioche car les listes d'engagés sont conséquentes avec la présence de nombreux étrangers. En développant une auto pour les deux surfaces, c'est l'assurance pour le constructeur de gonfler son carnet de commandes. Citroën

" Lorsque vous remportez une formule de promotion, ce n'est jamais par hasard " a d'ailleurs mis en place cette année le Citroën Top Driver, sa formule de promotion destinée au WRC avec à la clé une DS3 R5 sur 5 manches du WRC-2, rien que ça. La FIA n'est pas en reste avec le WRC Junior dont le support est une Ford Fiesta R2. Dès lors, et si nous allions même jusqu'à nous demander si les formules de promotion ne devaient pas prendre pas plus de place à l'avenir ? ●

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VOITURE SUR MESURE

Fin des années 90, la Xsara KitCar est l'attraction du Championnat du Monde des Rallyes. Avec ses deux roues motrices, son 2 litres étincelant et son faible poids, la Française remporte devant le gratin du WRC les Rallye de Catalunya et Tour de Corse 1999 avec à son volant le regretté Philippe Bugalski. Dans un même temps, Citroën Sport développe sa Xsara WRC pour arriver en 2000 sur la scène mondiale. Mais la maison mère PSA ne valide pas le programme de la marque aux chevrons, la Xsara risque de

faire concurrence à la nouvelle 206 WRC. Alors que faire de cette Xsara WRC neuve, validée, efficace et prête à rouler ? Cocorico ! La FFSA prend en main le dossier et créée la réglementation FRC (pour France Rally Car) calquée sur celle du WRC. Celle qu'on appellera la Fréquelin-Régis-Car (aux noms du directeur de Citroën Sport et du président de la FFSA) est homologuée en Championnat de France des Rallyes. Citroën peut y faire rouler sa Xsara T4 dès 2000. Mais la marque de Satory espère bien exploiter cette réglementation taillée sur mesure pour elle : la Saxo T4 arrive. Véritable épouvantail dans le paysage rallystique et digne héritière de la Visa 1000 Pistes, la Saxo T4 demeure une des dernières folies des ingénieurs de chez Citroën. Spécifiquement développée pour la terre dans un pays où l'asphalte est roi, on se demande encore comment le projet a pu être accepté dans les hautes sphères. Peu importe, nous sommes fans de cette bombinette à 4 roues motrices. Elle fait encore le bonheur de ses propriétaires et se négocie désormais à prix d'or. L'outil idéal pour nos étroits chemins de terre ! ●

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LES PILOTES ETRANGERS

Comme nous l'avons dit, notre "Terre" est à l'étranger une référence à part entière. En tête, les Belges, fanas de glisse, émigrent chaque année entre Auxerre et Langres. Pourtant, un pilote ne se limite pas à ces deux épreuves les plus proches du Royaume du Roi Philippe. Il s'agit de Dominique Bruyneel. Le Belge est un animateur du Championnat depuis de nombreuses années et se targue même d'avoir remporté la mise en 2009, au volant de son Impreza WRC bleue. D'autres Belges se sont montrés sur la Terre. Bernard Munster ou Claudie Tanghe par exemple y excellaient dans leur art de la glisse et de l'improvisation, au volant de ►

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Toyota Celica, Citroën C2 R2 MAX ou de Skoda Octavia WRC. Ils y étaient alors rejoints par les frères Colsoul, Bruno Thiry, Stephan Prinzie, Wim Soenens, Cédric Cherain et bien d'autres. En plus du belge Dominique Bruyneel, d'autres étrangers ont remporté le Championnat, à savoir les monégasques Christophe Spiliotis et Jean-Pierre Richelmi. Mieux, ce dernier s'y est imposé par trois fois, en 1993, 1995 et 2003.

" Notre "Terre" est à l'étranger une référence à part entière " D'autres véloces étrangers sont à citer. En tête, le Batave Kevin Abbring, présent sur la terre cette année au sein de la 208 Cup, remportait le titre 2 roues motrices en 2011 et par la même occasion le Citroën Racing Trophy. Son compatriote Hans Weij s prenait cette année le départ du terre de Langres et le remportait. Il y eut aussi le Suisse Laurent Reuche, vainqueur du Volant 207 en 2010, et qui revenait en 207 Super 2000 lors du Terre de Langres 2011. De plus loin encore, plusieurs équipages africains faisaient le déplacement en pays aveyronnais lors des Cardabelles. En tête, le quadruple Champion de Côte d'Ivoire des Rallyes Moriféré Soumaoro, qui depuis 2009, ne rate pas une édition de l'épreuve organisée autour de Millau. ●

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UN EQUILIBRE FRAGILE

Malgré les nombreux atouts et avantages que l'on a pu détailler dans les pages précédentes, le CDF Terre se maintient dans un équilibre fragile. La rareté des épreuves (6 en 2013 et toutes en championnat de France), la disparition de certaines épreuves emblématiques, la difficulté de trouver des chemins praticables, l'acharnement des associations écologistes, etc... Tout cela épuise les organisateurs qui doivent faire preuve d'un courage exemplaire pour maintenir coûte que coûte ces rallyes qui font de la France un eldorado pour rallyman. Mais ce championnat a de la ressource et de fervents défenseurs qui ne sont pas prêts d'abandonner cette culture de la glisse. Une grande famille où tout le monde se connait et qui, l'espace d'un weekend, retrouve des sensations uniques et communicatives. ►

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Alors, oserez-vous vous aventurer dans cette terre méconnue, découvrir des coins de France authentiques sans tarmac ni parking pour super spéciale, où le spectacle ne se limite pas à un virage ou une épingle, où l'improvisation des pilotes est poussée à l'extrême ?

Redécouvrez l'essence même du rallye, admirez les stars de demain et je vous garantis que vous reviendrez transformés de ce voyage sur cette terre pas si lointaine. ●

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Vu ! Rallye Terre de l'Auxerrois 2013 Photos : Romain Thuillier, Vincent Thuillier

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Date : 23/06/2013 Heure : 7h31 Lieu : Le Mans, France Les 24h du Mans. Inutile d’écrire des romans pour décrire la magie de cette course qui vous donne l’opportunité de vivre des expériences souvent hors du commun : Le mieux est de la vivre ! En spectateur, impossible de passer à côté d’un tour de la grande roue, située derrière la ligne droite des stands. Pour éviter un temps d’attente trop précieux, je décidais de programmer ce tour de manège le dimanche matin. L’agitation de la fête foraine et du concert de la veille laisse place à une atmosphère indescriptible, comme si une mégalopole se réveillait après le passage d’un cyclone ! Seul le vacarme de la course brise le calme, la brume et la fraicheur matinale… Du haut de ma roue, je profite donc de ces quelques minutes uniques, vue plongeante sur le Virage du Raccordement. La photographie n’est peut-être qu’un prétexte… Peu importe !

Vincent Thuillier


Date : 12/05/2011 - Heure : 17h19 Lieu : Notre-Dame de la Serra, Corse, France 2011, je découvre le Tour de Corse. Nous étions là, en bord de mer, à quelques mètres des criques qui font la réputation de l'île de Beauté; au point-stop de la première spéciale du Tour de Corse 2011, "Le Fangu – Nd de la Serra" longue de 27,53 km. Les stars de l'IRC puis la Peugeot 207 Super 2000 jaune du Peugeot Team Belux arrivent. Les journalistes et staff presse s’agglutinent autour de la porte de Thierry Neuville. Son commentaire tombe : "Spéciale très difficile, nous avons eu des moments chauds. Au milieu de la spéciale, nous avons du ralentir un peu." Le chrono tombe à son tour, c'est le meilleur temps. Le duo belge Neuville/Gilsoul s'empare de la tête du classement général, qu'il n'allait pas lâcher jusqu'au podium final. Dominant le rallye et signant huit meilleurs temps sur les quatorze possibles, ils remportaient leur première victoire. Ils étaient allés la chercher sur la scène internationale, au Tour de Corse. D'une indéniable pointe de vitesse, ils avaient démontré sur ce rallye aux 10000 virages leur fiabilité.

Jean-Charles Huvelle


Date : 19/08/2007 Heure : 10h34 Lieu : Neumagen-Dhron, Allemagne Le rallye d'Allemagne fait partie des incontournables pour tous ceux pour qui le Monte-Carlo ou la Corse ne sont pas à portée de tir. Encore étudiant, et donc avec des moyens limités, trouver une manche du WRC à moins de 2 heures de la maison est une aubaine ! Mais certains sont prêts à traverser l'Europe en camping-car pour déguster ces quelques moments de bravoure entre les pieds de vignes mosellans. Les Tchèques, venus en masse, peuplent le camping surchauffé de Dhrontal, la fameuse spéciale panorama. Trouver le sommeil en telles circonstances n'est pas chose aisée. On peste, on grogne, on râle, on fulmine à 3h du matin contre ces saoulards de l'Est chantant avec une voix éraillée au pied de la tente. Mais quand vient le matin et l'entrée tonitruante de Jan Kopecky dans la succession d'épingles, l'ambiance est tout simplement magique !

Romain Thuillier


Date : 22/09/2011 - Heure : 13h53 Lieu : San Remolo, Italie Comparés aux rallyes sur terre, les rallyes sur tarmac ne sont pas les plus photogéniques : des voitures rivées au sol grâce à l'amélioration du revêtement, des pneumatiques, du matériel. De quoi aseptiser complètement le plaisir pour les spectateurs et les photographes. Il faut alors se tourner vers les à-côtés pour capter la spécificité de chaque épreuve. Au San Remo, cette place pleine d’histoire représentait à merveille l’épreuve italienne; si bien que la plupart des médias délaissèrent complètement le shakedown pour se regrouper sur ces quelques mètres carrés ...

Victor Bellotto


Date : 14/02/2009 Heure : 18h52 Lieu : Ster, Belgique Si le sport automobile anime nombre d'entre nous, c'est aussi pour le partage de tous ses à-côtés. En cette Saint-Valentin 2009, après une journée "Legends Boucles de Spa", les amoureux de mécaniques seront comblés par une soirée à la hauteur de cette riche journée. À la lueur chercheuse des rampes de phares, aux sons musicaux de leurs supports, pétillera la passion de croiser en personne Markku Alen, Guy Fréquelin, Marc Duez ou encore François Duval. Ceci, malgré une fraicheur proche de -10°C à supporter pour une dernière boucle. Avant que la nuit ne tombe, cela vaut bien un bon vin chaud et un Braatworst (pain-saucisse) dont les locaux se chargent de proposer avec toute la sympathie "à la Belge". De quoi prendre le temps d'apprécier l'ambiance, et ce paysage contrasté venant saluer les inconditionnels du rallye. .

Maxence Pierre


Date : 07/09/2013 - Heure : 14h34 Lieu : Roulers, Belgique Après s'être illustré au volant de différentes WRC ces dernières années, à Roulers Patrick Snijers était de retour au volant de ce qui lui sied le mieux : une propulsion. Et pas n'importe quelle propulsion, puisqu'il s'agissait d'une Porsche 997 GT3. Ancienne Cup de chez Muelhner Motorsport habituée à parcourir les circuits aux mains de gentlemen-drivers, la bête de Stuttgart a été reconditionnée dans les ateliers de Bernard Munster. Terminée de justesse le vendredi après-midi, l'auto était prête à affronter les petites routes flandriennes dans sa jolie robe aux couleurs de la société de Johan Gitsels, fidèle mécène de Snijers. D'abord prudents dans les premières spéciales afin de s'assurer que tout était bien en place, les deux compères s'en sont ensuite donné à coeur joie tout au long de la journée. Virtuellement 3èmes en cours de route, l'exploit n'était pas loin, mais c'était sans compter sur l'oubli de pointer à un contrôle de passage sur une spéciale neutralisée. Qu'importe, l'équipage poursuivait pour le fun et régalait ainsi les spectateurs présents. Vu le sourire sur le visage du grand Patrick, pas sûr qu'il n'y ait que les spectateurs qui se soient régalés !

Quentin Champion


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"J'ai plus de victoires que Michel Vaillant" Rencontre avec Jean-Luc Vanuf

Cumulant les victoires et titres étrennés par ses créations, notre hôte du jour plaisante en affirmant qu'il a plus de victoires que Michel Vaillant. Mais qui est vraiment ce "Vanuf", dont on croise et recroise les livrées de voitures de course du monde entier, cet homme que l'on voit sans voir ? Découverte d'un personnage passionné et passionnant.

Texte : Jean-Charles Huvelle Photos : Romain Thuillier

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"Maintenant je vais signer Vanuf Publiaplic"

Fin des années '80, après avoir terminé ses études à Saint-Luc Bruxelles, Jean-Luc Vanuf travaille dans une agence de communication. Passionné de compétition automobile et crayonnant depuis son plus jeune âge, il est un jour chargé de la réalisation de la déco de la Volvo 240 Turbo d'un des clients de l'agence. Il s'agit là de sa première réalisation "professionnelle", la première d'une longue série. Habillant les Seat, BMW, Golf, Vanuf commence à se faire un petit nom. Puis revient un contact qui lui demande une esquisse de livrée en guise d'un projet futur. En véritable passionné, Vanuf crée non pas une seule mais plusieurs

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décos, une par sponsor potentiel. Le succès est au rendez-vous. Lors de la réception avec les partenaires potentiels, dans l'assemblée, quelqu'un repère ce jeune graphiste et lui lance un "toi, viens ici !". L'histoire est lancée. Ce "quelqu'un", c'est Roger Bertrand, patron de la société Publiaplic, qui réalise entre autres du lettrage pour le sport automobile. Il lui propose de travailler ensemble. Une belle coopération est lancée, et le duo scellé quand Roger lui lance "maintenant je vais signer Vanuf Publiaplic". De ce duo naîtront de nombreuses livrées, avec entre autres la fameuse série des Fina-Bastos.


S'en suivent de nombreux prix remportés et de belles retombées. Vanuf est alors porté par une génération de jeunes pilotes ainsi que par les cigarettiers. Il gravit les échelons en même temps que ces jeunes pilotes, des amitiés se créent et durent encore aujourd'hui. Une chose est sûre lorsqu'on discute avec Vanuf, c'est que sa passion est débordante et que l'automobile coule dans les veines de ce chef d'entreprise. En près de vingt ans, Vanuf a su proposer des créations qui l'ont amenés à travailler avec les plus grands de l'industrie automobile :

Chevrolet, Honda, Citroën, BMW... et dans les plus belles compétitions : WRC, WTCC, DTM, Le Mans... Sa passion l'a amené là où enfant il rêvait d'aller, et même en F1. Un jour, Jenson Button se voit offrir un nouveau casque par son sponsor Bell. Ce casque n'a pas de déco particulière ou de logo adapté au merchandising qui soit différent du simple drapeau britannique. Bell se tourne alors vers le créateur belge et ce dernier dessine un logo pour le pilote britannique. Depuis ce jour, Jenson Button porte sur son ►

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casque ce logo signé Vanuf, l'emblématique "JB" frappé de l'Union Jack, rien que ça ! Il est vrai qu'avec le nombre de livrées conçues depuis le début des années 90 -parfois plus d'une centaine par an-, le sympathique Belge peut se permettre de lancer tout sourire "J'ai plus de titres que Michel Vaillant !" Inside Motorsport s'est donc déplacé chez Jean-Luc Vanuf, dans ses bureaux, pour s'entretenir avec celui qu'on appelle plus communément Vanuf. Quelques questions posées et il fit le reste, forçant même le tutoiement : "on est tous des passionnés alors on se tutoie !". Un voyage dans le monde de la création, du sport auto et surtout de la passion, maître-mot de cet entretien.

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Pour faire un tel métier, même si la réalisation de livrées ne représente pas une partie importante de mes activités, la passion est omniprésente. J'accorde toujours du temps à chaque déco, chaque création. J'ai longtemps bougé sur les circuits, mais je n'ai plus le temps. Je regarde un Grand Prix à la télé ou un reportage du WRC, c'est beau c'est bien filmé mais j'ai besoin de respirer l'essence, j'ai besoin de bruit... Même si c'est plutôt rare maintenant que j'aille sur les événements, cela me fait toujours quelque chose de voir, de sentir de toucher une déco que j'ai créée. Cela me permet aussi de modifier mes créations, d'assimiler au mieux la technique d'application des stickers, d'avoir un oeil différent, d'évoluer en somme. Mais la passion est aussi et surtout une histoire humaine, et j'y attache beaucoup d'importance. Dans les grosses structures, les aventures humaines ne durent pas forcément longtemps. A l'inverse, des histoires durent depuis toujours, comme avec Vincent Vosse. Je lui ai fait une de ses premières décos sur sa Golf, à ses débuts. Grâce à lui, à notre fidélité et confiance réciproque, je travaille aujourd'hui pour la maison mère Audi. Il me dit souvent pour me taquiner "Ca c'est une déco à 3 dixièmes !" comme si ma déco allait faire rouler plus vite la voiture ! Autre exemple, quand Marc Van Dalen devient champion du monde des rallyes avec Loeb et Kronos. J'ai suivi leur saison car c'est Marc. Si demain il fait du rallye régional, je le suivrai aussi car c'est Marc. Ce n'est pas la grandeur du projet qui fait la relation, c'est plutôt dans l'autre sens, que ce soit en compétitions internationales ou régionales. ►

"Ce n'est pas la grandeur du projet qui fait la relation" _77


Il y a des gens pour qui je reste en haute estime, juste car ce sont de belles personnes, peu importe le niveau, et ça c'est cool. J'ai travaillé aussi pour Chevrolet et son programme WTCC. C'était un gros projet. J'étais un peu fébrile quand un jour Eric Nève m'a appelé. Il était alors patron de Chevrolet Motorsport Europe et cheville ouvrière du programme Tourisme. Il faut le dire, outre mon travail, c'est aussi le fait que je sois Belge qui a aidé à ce que je travaille

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pour eux. Mais l'important c'est d'avoir la bonne personne au bout du fil, peu importe la société ou le client pour qui on travaille. Cela dit, j'ai toujours eu de bonnes relations avec les constructeurs, même si cela n'est pas évident de travailler avec eux. Avec la passion, j'y arrive. C'est d'autant plus valorisant quand on arrive à amener ou à induire quelque chose dans ces énormes sociétés, là c'est vraiment gratifiant. Une petite victoire.


Mais avant cela, tu as le brief du client ? Comment arrives­tu à la phase de création ? Le briefing, oui bien sûr. Ensuite je réfléchis au projet, la réalisation complète me prend environ une bonne journée et demie, contre deux jours avant l'arrivée de l'informatique. Il est rare qu'un client vienne chez moi en affirmant "je veux ça, ça et ça !" ou "je veux que vous me reproduisiez la déco de telle voiture". Dernièrement, j'ai travaillé pour Christian Kelders en Blancpain Endurance Series. J'avais carte blanche. Je lui ai fait une Porsche bleue avec une flèche toute en longueur. C'est une déco qui n'a pas marqué beaucoup de monde mais je

l'aime assez. Une voiture a besoin de respirer, de garder sa ligne, sa dynamique. J'ai eu carte blanche sur ce projet, je me suis donc concentré à respecter les lignes de la voiture, c'est important. Je suis toujours à la recherche d'inspiration. Lorsque je fais les boutiques avec ma femme par exemple, que je me balade, il m'arrive souvent de faire des photos avec mon smartphone. Une idée, un truc, un quelque chose qui pourra me servir. Et c'est la même chose lorsque je surfe sur Internet. J'enregistre les photos, les illustrations qui me plaisent et je les mets dans un dossier. De temps en temps j'y retourne, à la recherche d'inspiration et d'idées. ►

"Une voiture a besoin de respirer, de garder sa ligne, sa dynamique"

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J'essaie toujours d'aller au plus loin possible. Par exemple avec la Skoda Fabia de François Duval lors du WRC 2006. Nous avions plusieurs "gros" sponsors à faire figurer et il était impossible d'en faire figurer un plus "gros" que l'autre. Il a donc fallu trouver une parade et j'ai dû trouver

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l'inspiration. J'ai donc fait une déco assez changeante, loin de mon travail habituel. C'est comme ça qu'est arrivée la livrée fond blanc avec ses tâches de couleurs rouges, vertes et bleues. Ce n'est pas la plus belle de mes décos mais elle illustre bien le fait de devoir trouver l'inspiration en


fonction de la situation. Par le passé, beaucoup de décorations de voitures de course m'ont d'ailleurs inspiré et m'inspirent toujours aujourd'hui. Lesquelles par exemple ? (Vanuf réfléchit, se passant la main dans la barbe...) Les BMW 3.0 CSL UFO Luigi, la Sauber Mercedes C9 AEG, les 956 NewMan ou les BMW 635 Schnitzer Genuine Parts. Les Stratos Alitalia aussi, les Nissan Super GT Gzox, ou les M1 BASF. Puis il y eu la folle époque des Groupe 5. Leur unique sponsor recouvrait les autos sur plus de deux mètres de large, un rêve aujourd'hui ! En tête les Ford Capri Gr.5 DW et Würth ainsi que les Lancia Monte-Carlo Gr.5. A elles on peut ajouter les Art Cars de chez BMW, véritables icônes : Frank Stella, Roy Lichtenstein, Alexander Calder, Andy Warhol. ►

"Et puis il y a eu la folle époque des Groupe 5, un rêve aujourd'hui"

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D'ailleurs, si tu avais une de tes décos à retenir ? (Vanuf réfléchit à nouveau, se repassant à nouveau la main dans la barbe...) Difficile question... J'ai réalisé de nombreuses décos mais à mes yeux, ce sont les Fina Bastos qui resteront 'pour l'histoire'. Je ne pense pas que j'arriverai à refaire une déco aussi connue et reprise que celles-là, mais j'espère qu'un jour on se souviendra que je les ai faites ! (rires). Les cigarettiers, ce fut une belle époque. Martini, Gulf,... Ce sont aussi des couleurs qui sont devenues mythiques parce qu'elles ont accompagné une époque, une histoire, une voiture. Les livrées Fina-Bastos marqueront l'histoire des passionnés sûrement, mais pas plus. Enfin, l'avenir nous le dira. Au fur et à mesure des années, ce qui a changé, c'est le nombre de sponsors et donc de couleurs. A une époque, le sponsor mettait le budget sur la table et n'en demandait pas plus. Cela a permis de créer quelques mythes. Regardons les livrées Martini, Gulf ou encore John Player Special dont on parlait à l'instant : un

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seul sponsor, une seule couleur, une seule ambiance. Jusqu'au milieu des années 90, automobile et communication étaient très scindées, à part chez quelques précurseurs. On avait une voiture et on mettait des stickers dessus. Ce n'était pas très important si une année les Porsches avaient des couleurs Martini et l'année suivante les couleurs Rothmans. Aujourd'hui, la communication et le marketing ont pris une grande place dans le sport, et chacun soigne sa présence. Une marque automobile ne voudra jamais qu'un sponsor dénature la marque. Il faut que cela reste dynamique sans dénaturer la voiture, contrairement à il y a encore vingt ans. Par exemple sur une Aston Martin officielle, il faut que la bouche reste "dégagée" et reconnaissable, sinon ce n'est plus une Aston. Il en est de même chez BMW. On ne peut pas faire ce qu'on veut avec un constructeur, ou alors il faut que ce soit du Art Car : c'est tout ou rien. Cela dit, en parlant d'Art Car, je pense à Jeff Koons. Je rêve qu'on me fasse faire une voiture qui joue la gagne aux 24 Heures du Mans... ►


"Je ne pense pas que j'arriverai Ă refaire une dĂŠco aussi connue que la Fina Bastos"

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Vanuf, c'est donc plusieurs centaines de créations et livrées depuis le début des années 90. Et pas des moindres. Nous retiendrons par exemple la Peugeot 206 WRC Bastos, les Subaru Impreza WRC Winfield ou Belgacom, les BMW FinaBastos, la BMW M3 Crown Plaza DTM, les Chevrolet Corvette Larbre Compétition, les Chevrolet Cruze WTCC ou les Peugeot 207 Super 2000 officielles des Neuville et Meeke lors des campagnes IRC et tant d'autres.

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Derrière chacune de ces décos se trame une histoire, et des histoires, Vanuf en a mille à raconter. Pour s'en délecter totalement, une seule rencontre n'est pas suffisante. Mais comme partout, le temps est compté, et c'est après une après-midi avec un homme passionné et dévoué que nous devons déjà nous en aller. Un homme qui sera venu au bureau un 15 août par passion, tout simplement. ●

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24H de Spa-Francorchamps Photos : Quentin Champion

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Vu ! Rallye d'Allemagne 2013

Photos : Quentin Champion, Romain Thuillier, Vincent Thuillier

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Un rendez-vous manqué. Volkswagen n'est pas prophète en son pays, avec le forfait d'Andreas Mikkelsen, les fortunes malheureuses de Sébastien Ogier dès l'entame du rallye, et de Jari-Matti Latvala, sous la pression d'un Thierry Neuville étincelant. L'occasion idéale pour Dani Sordo de se mettre en évidence à un moment crucial d'une saison compliquée pour la marque aux chevrons. ●

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FIA European Rallycross championship RX

Texte et photos : Romain et Vincent Thuillier

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rx loheac Le championnat d'Europe de Rallycross était en France, à Lohéac au début du mois de septembre, comment ne pas y échapper ? Derrière un tel évènement médiatique et ses stars éclectiques, il y a bien plus : une discipline qui monte, un championnat qui innove, un véritable succès annoncé en soi. Malgré tout, le rallycross reste méconnu du grand public français. Lohéac 2013 était donc l'occasion idéale pour mettre en lumière les particularités et les atouts d'une compétition pas comme les autres : récit en forme de découverte !

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la bonne combine Sur le principe, tout est fait pour le divertissement, avec des courses très rapides, très rythmées... Pas le temps de s'endormir ! Combinant en quelque sorte le rallye et le circuit, on y retrouve l'essence du sport automobile : des départs musclés, de la bagarre à tous les niveaux, des coups de portières virils, des accrochages, un vainqueur, des vaincus... Un format presque idyllique pour une retransmission télévisuelle tant le spectacle est intense,

avec une règle ultra simple : celui qui passe en premier la ligne d'arrivée l'emporte. A l'intérieur du stade, on ressent la course, on est réceptif aux moindres réactions de la foule lorsque les carrosseries se frottent. A l'instar d'une course de chars à l'époque de l'empire romain, ce sport a un côté épique et héroïque, lorsque les gladiateurs, ayant terminés leur combat, défilent pour remonter la piste vers les stands, ovationnés par la foule.

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loeb, la recreation

L'évènement dans l'évènement a été évidemment la présence de Sébastien Loeb, invité par Hervé Knapick pour piloter sa DS3 Supercar. Détaché de toute pression sportive, l'Alsacien a pu mesurer une nouvelle fois l'engouement extraordinaire que sa présence a suscité. Dans l'incapacité de satisfaire aux nombreuses sollicitations des médias, du public, ou des innombrables VIPs, il aura probablement frustré la majorité des personnes ayant fait le déplacement dans l'espoir d'approcher cette légende du sport automobile. Cependant, au moment de réagir à chaud après sa demifinale perdue, dès lors que sa voix retentit dans les haut-parleurs répartis autour de l'arène, le silence de cathédrale qui s'installe ne trahit pas la magie se dégageant de ce sportif hors norme et efface toutes les frustrations.

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le petit village gaulois Les 65 000 personnes venues en pèlerinage s'entassent autour du petit circuit, d'une distance à peine supérieure au kilomètre, pour assister à un véritable show parfaitement orchestré. Ce succès populaire est sans doute à rapprocher de la présence du nonuple Champion du Monde des Rallyes, mais à y regarder de plus près, on se rend compte que les favoris de ce public averti ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Les stars américaines de ce week-end sont les Jeanney, Pailler ou autres Grosset-Janin. Détrompons-nous, la France possède

une vraie culture du rallycross. Et si l'endurance a Le Mans, le rallye le Turini, alors La Mecque du rallycross se trouve à Lohéac. Le temps d'un weekend, ce petit village breton -village gaulois devrait-on dire ?- se transforme en camping géant avec en son centre, une arène, un colisée. Bien que fortement ancré dans la culture américaine, notamment grâce aux X-Games et à l'émergence du Global Rallycross Championship, le rallycross version française n'est pas en reste.

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hollywood a loheac

Les quelques pointes de chauvinisme du public sont donc légitimes, mais l'état d'esprit témoigne toujours d'un très grand respect pour ces combattants. Parmi ces gladiateurs respectés figure un personnage devenu, en très peu de temps, un incontournable du championnat d'Europe de Rallycross : Petter Solberg. Après une période difficile en WRC, ce dernier semble avoir trouvé le terrain de jeu qui correspond le mieux à son personnage ! Hollywood ne semble jamais se lasser de séances d'autographes et de photos avec les fans. Toujours décontracté, cet état d'esprit colle à merveille avec la philosophie de cette compétition. Sportivement, Petter n'a rien perdu de son légendaire sens de l'attaque : le couteau entre les dents pendant tout le week-end, le gladiateur norvégien gagnera une vibrante communion avec le public en terminant second de la finale Supercar... « Never give up » !

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une affaire a suivre

Au-delà de l'enjeu sportif, le rallycross se révèle pourtant être une discipline très technique et très subtile. Multiple champion américain de Gymkhana, RallyCross, Formula Drift et détenteurs de records en tous genres, Tanner Foust nous expliquait par exemple ses difficultés à trouver du grip et l'équilibre entre sous-virage et survirage sur cette piste de Lohéac. A l'encontre de ce qu'on peut attendre d'un tel spectacle, c'est un pilotage épuré, un peu à l'image du style de Sébastien Loeb, qui se généralise. Signe que derrière le côté spectaculaire, le rallycross contient lui aussi les fondamentaux de n'importe quelle autre forme de sport automobile : la recherche permanente de l'efficacité, de la performance.

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Bref, la rĂŠalisation de ces quelques pages nous a permis de constater que le championnat d'Europe de Rallycross, ou RX pour les intimes, en passe mĂŞme de devenir le championnat du monde FIA de Rallycross, a tous les atouts pour s'installer comme une discipline incontournable dans le paysage du sport automobile mondial... pour notre plus grand plaisir !

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