OCTOBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 01 - NO. 02

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OCTOBRE 2009 - copie deux

gratuit L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

camingue is m é T iib it b A l’ e d l re u lt le journal cu

La culture aux urnes Pages 3, 5, 6

Cryptik Howling Voyage au cœur de la folie pages 10-11 collectif d’artistes

ce qu’il en reste

7

théâtre de l’horreur

Massacre au petit théâtre

10

troupe à cœur ouvert

albertine en 5 temps

11

Lancement de l’album Rekolt du groupe Ljazz

15

Joël Champetier

Le Stephen King Abitibien

16

élections municipales

Programmes uniques en création et nouveaux médias

uqat.ca

Dossier : 3035-1 – Titre : Création et nouveaux médias — 1/8 de page bandeau (C) – Couverture — Indice Bohémien — Parution : Septembre 2009 - Numéro 2 SIMARD COMMUNICATION MARKETING – 144C avenue Principale Rouyn-Noranda QC J9X 4 P5 – T : 819 797-0537 F : 819 797-4685


points de distribution de L’Indice bohémien secteur Rouyn-Noranda

secteur Abitibi-Ouest

secteur Amos-région

secteur Vallée de l’Or

secteur témiscamingue

Rouyn-Noranda L’Abstracto Agora des arts Bibliothèque municipale Bistro Chez Bob Bureau Info-Tourisme Cabaret de la dernière chance Cégep Centre d’exposition Centre Élizabeth-Bruyère Centre musical En sol mineur Centre Ressource Jeunesse (CRJ) Chez Oeufs Chocolaterie Le Gisement Cinéma Paramount CLSC CLD et SADC Conférence régionale des élus (CRÉ) Dépanneur Centre-ville École D’Iberville École La Source Épicerie Léo Hôtel Gouverneur Hôtel Albert La Fontaine des Arts La Semence L’Écart... lieu d’art actuel Les Saveurs Folles Librairie café En Marge Morasse Poutine Motel Alpin Musique Mignault Olive et Basil Petit Théâtre du Vieux Noranda Pizzédélic Polysons+ Restaurant François Service Scolaire Shell Sélect 117 St-Exupéry St-Honoré Théâtre du cuivre UQAT Ville de Rouyn-Noranda

La Sarre Bistro La Maîtresse Boutique OLI Bureau Info-Tourisme CACIM Café Folie Carrefour Jeunesse-Emploi Cinéma La Sarre CLD Centre d’art Rotary Jean-Coutu La Galerie du Son La Sarre Musique Librairie Du Nord Maison d’arts Jeanine Durocher Maison de la culture Polyno Rendez-vous Des Arts Restaurant Mike’s Villa mon repos Ville de La Sarre

Amos Aquarium café Bibliothèque municipale Billard l’Adhoc Bistro Latitude Bureau Info-Tourisme Café Folie Coopérative régionale de développement (CDR) Cégep Centre d’exposition CLD CLSC Dépanneur Ultramar Jamly École d’art la Rallonge École de musique Harricana Jean-Coutu MRAR Palais des arts Harricana Polyvalente de la Forêt SADC Tabagie Agathe Théatre des Eskers UQAT Ville d’Amos

Val-d’Or Bibliothèque municipale Bureau Info-Tourisme Café Folie Carrefour Jeunesse-Emploi Cégep Centre De Musique et De Danse Centre d’exposition Cinéma Capitol CLD IGA Extra Famille Pelletier Jean-Coutu La Bouquinerie Laflamme son Hi Fi La Galerie Du Livre La Sandwicherie L’Armorique L’Attrait L’Avantage L’Entracte Musique Cité Polysons Polyvalente Le Carrefour SADC Théatre Télébec UQAT (bistro) Ville de Val-d’Or

Ville-Marie Brassette 101 Bureau Info-Tourisme Cagibi Carrefour Jeunesse-Emploi Chez Eugène CKVM Coop-santé Dépanneur Ultramar Domaine Temi Kami École Marcel-Raymond École Rivière-des-Quinze École Gilbert-Théberge La Bannik La Gaufrière Librairie Logitem Servidec L’Intro Musique Provigo Réseau Biblio Salle Augustin Chénier SDT Théâtre du Rift

Arntfield - Dépanneur Au petit castor - Resto Arena Beaudry - Épicerie Rivard - Réseau Biblio Bellecombe - Épicerie Pomerleau - Réseau Biblio Cadillac - Bonichoix - Le Routier 117 Cléricy - Réseau Biblio Cloutier - Épicerie Michel Et Noëlla Parker - Réseau Biblio D’Alembert - Dépanneur D’Alembert Destor - Bureau municipal Évain - Dépanneur Chez Gibb Granada - Dépanneur Bel-Miche - Restaurant le Casso Lac Dufault - Dépanneur Lac Dufault McWatters - Bureau municipal - Café de l’aéroport Montbeillard - Dépanneur Blanchette et filles Mont-Brun - Club Coopératif - Réseau Biblio Rollet - Place Talbot

Duparquet - Épicerie chez Annick Dupuy - Dépanneur Sermax Gallichan - Café des rumeurs - Réseau Biblio La Reine - Centre communautaire Macamic - Dépanneur Pétro-Canada - Les P’tits Mets Gourmets Mancebourg - Épicerie Paquin Normétal - Dépanneur Chez Steph Palmarolle - Épicerie Marion Poularies - Café du clocher Roquemaure - Épicerie Lévesque Ste-Germaine - Épicerie Coop Taschereau - Dépanneur Idéal

Barraute Berry - Dépanneur de la plage La Corne - Dépanneur Station Service La Motte - Épicerie Chez Flo Landrienne Launay - Bureau municipal Preissac - Réseau Biblio St-Dominique Ste-Gertrude - Bureau municipal St-Félix - Épicerie Carignan St-Marc - Dépanneur Boutin St-Mathieu - Bureau Municipal

Dubuisson - Dépanneur Dubuisson Louvicourt Malartic - Bonichoix - Carrefour Jeunesse-Emploi - École secondaire Le Tremplin - Jean-Coutu - Musée Minéralogique - Réseau Biblio Riviere-Héva Senneterre - Café Jeunesse - Carrefour Jeunesse-Emploi - École secondaire La Concorde - Marché IGA - Réseau Biblio - Vidéopoint Sullivan - Réseau Biblio Val Senneville - Réseau Biblio Vassan - Réseau Biblio

Anglier - Dépanneur Marie-Soleil - Resto O pub des quinzes Béarn - Dépanneur du Boutte Fabre - Épicerie Micheline Guigues - Bar Marie-Lou - Dépaneur 7/7 Latulipe - Super Marché Ca-Ro Laverlochère - Épicerie Bergeron - Gym Lorainville - Maison des Jeunes - Restaurant Fuzion - Tabagie Lorrainville Moffet - Magasin Général Notre-Dame-du-Nord - Dépanneur Rachel - Restaurant Aux Agapes Rémigny - Magasin R. Barette St-Eugène - Dépanneur M. Melançon Témiscaming - Brassette Tem-Rose - Salle Dottori

Vous souhaitez faire votre part pour l’émergence de ce nouveau journal culturel régional ? Vous souhaitez recevoir le journal dans votre entreprise pour le mettre à la disposition de vos client et de nos lecteurs ? Rien de plus simple, devenez notre prochain point de distribution.

Info : Maurice Duclos

819 763-2677

indicebohemien@gmail.com

diffuseur La nouvelle programmation à Télé-Québec

Une vitrine pour l’abitibi-Témiscamingue > ib

Cette année encore, c’est à Télé-Québec que l’on parlera le plus de la région sur les ondes télévisuelles.

Merci à tous ceux qui font par tie de cette liste de distribution. Vous contribuez grandement à la diffusion de notre journal.

2

Kilomètre zéro, le magazine socioculturel de la chaîne publique, traite d’un sujet par édition, décliné sous divers angles selon les régions. Il est possible de revoir les reportages du réalisateur André Cullen et de son caméraman-monteur Éric St-Laurent sur le site Internet de Télé-Québec (telequebec.tv). Les capsules Prêt-à-sortir mettent en évidence des activités culturelles se déroulant chez nous. Par ailleurs, le nouveau magazine culturel Voir et son animateur Sébastien Diaz seront en région à l’occasion du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue afin de réaliser un reportage sur Bernard Émond et son film La Donation. D’autres émissions de la chaîne pourraient également venir tourner en région, comme la série Coureurs des bois, qui présente les richesses des sous-bois québécois. À cela s’ajoutent les reportages réalisés par Dominic Leclerc pour le canal Savoir, pour les émissions Campus, Portraits de chercheurs et Le droit de savoir. S’ajoutent aussi les soirées Télé-Québec, des projections publiques de documentaires en compagnie d’artisans des films, qui nous permettront de voir, le 7 octobre, le film Un monde sans pitié, puis en mars, L’aventure Wapikoni (sur le studio de création pour autochtones) et Le tour des rêves (sur le Tour de l’Abitibi), juste avant leur diffusion à la télévision. Enfin, Télé-Québec est fort active dans le milieu culturel régional, notamment en offrant des bourses, en commanditant le Prix littéraire jeunesse et en offrant des commandites en services (tournage, montage). www.telequebec.tv

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009


> Winä Jacob

RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Jonathan Barrette, Véronic Beaulé, Geneviève Béland, Francessca Benedict, Karine Bisson, Martin Blais, Jenny Corriveau, Sylvie Crépeault, Philippe Gaudet, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Vicky Larochelle, Philippe Lebel, Paul-Antoine Martel, Christian Matte, Marie-Joe Morin, Francis Murphy, Karine Murphy, Olivier Naud, PsyKo, Yanick Rocheleau, Dominic Ruel, Benjamin Turcotte et Richard Vaillancourt Réviseurs-correcteurs : Tommy Allen, Jonathan Barrette, Gabrielle Demers, Véronique Gagné, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Paul-Antoine Martel, Karine Murphy et Micheline Plante Rédactrice en chef Winä Jacob Publicité Ventes : Maurice Duclos Photographes : Jenny Corriveau, Mylène Cossette et Sophie Ouellet. Graphisme Mise en page et publicités : Le Canapé communication visuelle Coordination Maurice Duclos L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue. Fondée en novembre 2006 Membres du conseil d’administration : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Mario Tardif, Jenny Corriveau, Mylène Cossette, Julie Goulet, Sophie Ouellet 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien@gmail.com

l’Abitibi-Témiscamin le journal culturel de

gue

L’Indice bohémien est issu de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, qui compte sur l'appui de tous nos membres partout en région. Pour des rabais sur nos tarifs publicitaires ou simplement pour soutenir votre journal culturel,

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De plus en plus, le palier municipal joue un rôle primordial dans la vitalité culturelle d’une communauté. Mais parfois, il faut le rappeler aux élus – et à plus forte raison aux candidats aux élections. Alors votons tous, en ce premier jour de Les élections municipales sont rare- novembre, votons tous et gardons ment des moments d’anthologie de nos politiciens à l’œil. Rappelonsplaisir citoyen. Surtout que peu de leur qu’une vie municipale en santé, gens semblent y porter attention, c’est aussi l’investissement dans semblent considérer ces élections les institutions et les organisations comme le geste populaire qu’elles culturelles, c’est l’offre de lieux de sont, ou du moins qu’elles devraient pratique et de diffusion, c’est la participation à être. Dans une l’épanouissesociété qui se Quand tu ne t’occupes pas de définit comme la politique, c’est la politique ment de la culture d’ici. Assuronsétant démocra- qui s’occupe de toi ! nous qu’ils sont tique, pourquoi diable ne nous prévalons-nous pas conscients que nous aimons nos de notre droit de vote ? Lors des milieux de vie parce qu’il y fait bon dernières élections municipales, vivre, mais qu’il reste beaucoup à seulement 48 % des citoyens de y faire. l’Abitibi-Témiscamingue ont rempli leur devoir de citoyen. Un gouver- Les municipalités doivent connaître nement qui est élu par moins de et reconnaître les talents qui résila moitié d’une population est-il dent sur leur territoire, et pas seulégitime  ? Qui représente-t-il ? Les lement pendant les Journées de la analystes, journalistes et experts culture. Les artistes devraient être se plaignent souvent du manque consultés, prendre part aux prod’intérêt des gens envers la politi- cessus décisionnels et faire partie que et encore plus lorsqu’il s’agit de de la vie politique. Et c’est autant politique municipale. Sans refaire à eux de saisir leur droit de parole l’analyse qui a déjà été faite il y a qu’aux décideurs de rechercher leur quatre ans, il serait peut-être impor- apport. En fait, nous devrions tous tant de comprendre pourquoi les nous intéresser aux divers paliers gens de la région accordent si peu décisionnels, pas seulement les artistes, mais aussi les étudiants, d’importance à leur rôle d’électeur. les gens d’affaires, les personnes Il est vrai que le palier municipal est âgées, les professionnels, les le moins sexy des pouvoirs gouver- agriculteurs… Car comme le dit la nementaux. Il est rare de voir des sagesse populaire : « Quand tu ne foules s’exciter au sujet des plans t’occupes pas de la politique, c’est de cadastres, du pavage des rues la politique qui s’occupe de toi ! » ou même du système d’aqueduc. Pourtant, prétendre que la politi- Alors, gens de partout en région, que municipale ne consiste qu’en aiguisez vos crayons et lors de grande cela serait très réducteur. Les élus journée d’élection du 1er novembre, municipaux devraient être ceux qui courrez tracer ce « x » porteur d’esnous rejoignent le plus puisque ce poir et d’avenir; ainsi, nous aurons sont ceux dont nous sommes le plus les élus que nous méritons réellement, qui s’occuperont de sujets qui près, du moins géographiquement. nous touchent intimement. Un X qui a de la valeur Les élections municipales revêtent également une importance particu- Remercier ses camelots OU Nos lière pour le monde de la culture, camelots, c’est pas de la camelote. ses artisans et ses disciples. Il est primordial que tous ceux qui L’Indice bohémien lançait en ont la culture de leur municipalité grandes pompes, le 28 août ou de la région à cœur se rendent dernier, son premier vrai numéro. aux urnes le 1er novembre prochain, Une édition qui s’était faite toute puisqu’une ville qui a une vision de belle pour offrir la culture d’ici au ce qu’elle veut accomplir en culture plus grand nombre de gens possible. est un milieu de vie où il est agréa- Pour cette première copie, des ble de vivre. En contribuant au déve- dizaines de camelots se sont postés loppement de ses infrastructures en de multiples lieux stratégiques et organisations culturelles, une un peu partout dans la région afin localité participe en même temps à de distribuer des copies aux pasl’essor de son économie, du moins sants. Cette activité de visibilité c’est ce que tend à démontrer la n’aurait pu être possible sans l’apthéorie du Bohemian Index (l’Indice port en temps et énergie de nos bohémien), du chercheur Richard valeureux bénévoles. Merci à vous Florida. tous : ce deuxième numéro a été réalisé un peu grâce à vous. Parce que c’est aussi ça, la vie municipale : la culture. Une muni- redaction.indicebohemien@gmail.com cipalité qui se soucie de son offre culturelle tend à être plus dynamique puisqu’elle encourage et sollicite la participation des artistes et des citoyens impliqués. Une ville qui choisit de placer son dynamisme culturel à l’avant-plan améliore la qualité de vie de ses citoyens, en attire de nouveaux, suscite la fierté et le sentiment d’appartenance, et Les feuilles changent de couleur, l’air se rafraîchit, les journées s’effritent et l’automne se fait politique. Le mois d’octobre en sera un de pancartes et de discours : espérons donc qu’il sera intéressant.

Photo : Paul-Antoine Martel

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

obtient presque invariablement la reconnaissance à l’extérieur de ses frontières.

en couverture :

Événements Élections.......................... 3, 5, 6 Festival du cinéma.................. 11 Coalition des festivals............. 14

La culture aux urnes photo : Mylène Cossette cryptik howling photo : fanzine arsenic

Diffuseur......................... 2, 6, 14 Arts visuels............................... 7 Arts de la scène.................. 9, 16 Musique............... 10, 11 , 15, 19 Patrimoine............................. 12 Littérature......................... 16, 18 Arts médiatiques..................... 17

Massacre au petit théâtre photo : Hugo Lacroix Ce qu’il en reste photo : cyclopes Le « stephen king » abitibien photo : valérie bédard

Chroniques Humeur..................................... 5 Une abitibienne à Montréal......... 7 Chronique culinaire.................... 8 Chronique jeu............................ 8 Patrimoine et histoire............... 12 Critique CD.............................. 19

Ce journal est imprimé sur un papier recyclé contenant 40 % de fibres postconsommation.

42, rue Ste-Anne Ville-Marie (Qc) J9V 2B7 Tél.: 819 622-1362

819-622-1362 www.augustinchenier.net

Gabriel Vieira - Brésil

Grand Prix Biennale 2008 GRAVURE - Gravures

Du 20 septembre au 25 octobre

VERNISSAGE : Dimanche, 20 septembre à 13h30

Rino Côté - Longueuil Youri Blanchet - Rivière-du-Loup IMBROGLIO EN DEUX ACTES – Installation Du 31 octobre au 13 décembre

VERNISSAGE : Samedi, 31 décembre à 19h00

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Andrew Wan et Philipp Chiu Violon et piano Samedi 17 octobre à 19h Prix : 26$

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Bascule sur la route de l’Ouest

Le Petit Théâtre du Vieux Noranda Dimanche 25 octobre à 14h Prix : Adulte : 13$ / Enfant : 8$

10e

Du 1er septembre 2009 au 1er février 2010

INSCRIPTION DES ARTISTES

biam.augustinchenier.net/inscription.php LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

SAC-PubIB-Sept.indd 1

Graphisme : CONCEPTION GRAPHIQUE SIMAGRÉ

un vote pour la culture !

sommaire

éditorial

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009


l’Indice des lecteurs Twilight : la réactualisation d’une figure mythique Qu’ils lisent, les jeunes, qu’ils lisent ! Bien sûr ! Quant au ton quelque peu méprisant que certains peuvent utiliser pour commenter leurs choix de lecture, j’y reviens. J’ai toujours été perplexe face à la théorie des champs littéraires voulant que la littérature soit scindée en deux sphères : la littérature avec un grand L, et l’autre, la littérature « facile », à grande consommation. On aura beau dire ce qu’on voudra, plonger dans son imaginaire, en extraire une histoire et l’écrire est une tâche ardue. Que ce soit un roman policier, un roman de science-fiction, une biographie ou un roman fantastique, empreint de littéralité ou pas, pour les jeunes ou les adultes, l’écriture est un travail difficile. L’engouement suscité par la saga de Stephenie Meyers ne me surprend pas (je ne parle pas ici de l’aspect cinématographique). Excepté le Dracula de Bram Stoker (1897) et l’œuvre d’Anne Rice qui présente des personnages plutôt traditionnels, le vampire se fait rare dans la littérature contemporaine, même s’il habite l’imaginaire collectif depuis des siècles. Alors rien d’étonnant à ce que les gens, jeunes et moins jeunes, soient fascinés par une nouvelle histoire qui met en scène cette créature surhumaine. le vampire se fait rare dans la littérature contemporaine, même s’il habite l’imaginaire collectif depuis des siècles.

À mon humble avis, il faut être un peu borné pour ne voir dans Twilight qu’une historiette à l’eau de rose un peu cucul. Selon moi, la grande force qui y réside, c’est le renouvellement d’une figure mythique négligée dans la littérature actuelle. Un groupe de vampires qui souhaite s’immiscer et s’adapter au mode de vie humain, des vampires végétariens qui habitent une maison sans cercueils, qui vont à l’école ou au boulot, qui s’exposent au soleil sans tomber en cendres, je n’en avais jamais vu. Et si vous vous donnez le plaisir de lire la saga de Meyers, vous verrez ce qui arrive à un vampire qui « change des couches et donne des biberons à trois heures du matin ».

humeur

La culture par les urnes > Dominic ruel

Faudra bien que j’aille voter le 1er novembre. C’est pour moi un devoir, une obligation morale. D’habitude, je m’enthousiasme à l’arrivée d’une élection. Je vais voter comme on va à la messe : avec solennité et conviction. Je prends plaisir à lire et à débattre. Au moment d’écrire ces lignes (on est au début de septembre), je ne connais pas tous les candidats aux postes de maires et de conseillers de toutes les villes de la région. Il y aura certainement des luttes serrées, des débats sérieux, peut-être houleux, de vraies campagnes. Chanceux! Parce qu’ici, dans la quasi-république bananière de Val-d’Or, si la tendance se maintient, dixit Derome, on se dirige vers un véritable plébiscite napoléonien. Pas de suspense. Un couronnement, un massacre électoral, un rendez-vous électoral manqué. Ça me laisse froid… Bref, je suis déçu. Faudra tout de même que j’aille voter le 1er novembre. Tentons d’être positifs. Outre les « j’y vais, j’y vais plus, j’y vais finalement ! », on a parlé de relève, de nouvelles têtes. Très noble, très sain, bonne idée, j’embarque ! Et quel genre de relève veut-on ? Qui voulons-nous voir autour des tables du conseil des villes et villages de la région ? Des jeunes, vous dites ? Parfait. On en a eu quelques-uns, il faut continuer, les inciter à se présenter. C’est l’avenir. Des gens des affaires ? Encore ? Ma foi, fautJe vais voter comme on va à la messe : il avoir nécessairement pignon sur rue pour se présenter, avec solennité et conviction. pour gérer une ville ? De mon côté, après réflexion, je fais un souhait. J’espère un jour voir des artistes, des gens de la culture, laisser ateliers et studios pour se lancer dans l’aventure politique. Un grand homme, Jacques Parizeau, qui a quitté son poste trop tôt, avait des paroles très brillantes (il n’a pas seulement parlé de « vote ethnique » dans sa vie…) : tout changement majeur dans une société passe par la politique. Les lignes ouvertes et les pancartes devant le Parlement en témoignent… Si les artistes, les gens de lettres, les créateurs veulent être entendus, s’ils veulent des équipements, des lieux de création et de diffusion, des budgets, des appuis, ils devraient, ils devront, un jour, plonger. Pas juste revendiquer, mais s’asseoir aux tables des conseils de ville. Si des commerçants peuvent, entre deux contrats de vente, servir leurs concitoyens, pourquoi un artiste ou un travailleur de la culture ne pourrait-il pas le faire, entre deux toiles ou deux chansons ? Il faut donc des conseillers, des maires de tous les horizons. Je veux bien des parcs industriels, des aéroports flambant neufs, des trottoirs et des rues bien entretenues. Mais ce qui fait l’âme d’une ville, c’est ce qui s’y passe, ses spectacles, ses fêtes, ses festivals. Les artistes, les gens de la culture ont ce rôle à jouer : oser, proposer, convaincre, pour rendre nos villes plus humaines et vivantes. Leur apport à une communauté, via la politique, pourra certainement être bénéfique pour tout le monde. Quelle noble tâche ! Je crois à la complémentarité des différences. C’est bien dit, vous ne trouvez pas ?

Non seulement Meyers a modernisé la notion de vampirisme, ce qui favorise du même coup sa progression, mais son travail ne se limite pas à la réactualisation d’une figure mythique. Twilight, dans son ensemble, c’est aussi l’historique d’une confrontation entre plusieurs clans, anciens et légendaires, ainsi que l’évolution d’une formidable métamorphose : celle d’une humaine en créature fantastique. Une transformation complète et complexe. Qui n’en a pas rêvé ?

C’est un souhait que je partage donc, un appel peut-être que je fais aux artistes de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est probablement déjà trop tard pour cette année, mais 2013 arrivera bien assez rapidement. Et entretemps, il y aura bien d’autres élections fédérales. Ça fait combien déjà, en 5 ans ? Pour tout vous dire, j’adore ça !

J’aime la lecture. Elle me fait basculer dans des univers étranges que je ne saurais inventer. Je suis toujours curieuse d’aller m’y promener. Et ensuite, « que reste-t-il de toutes ces lectures ? » La sensation d’avoir visité un territoire inconnu de mon imaginaire. Un livre, grand classique ou pas, c’est un billet gratuit pour un autre monde. Et non, je n’ai plus quinze ans. Oui, j’ai un petit fond romantico-fantaisiste, mais je trouve que le travail de l’auteure de Twilight est respectable. Ainsi donc, les « critiques littéraires » devraient changer de ton et lire ce qu’ils jugent avant d’en parler.

Ma première chronique a fait réagir une lectrice, admiratrice certaine de la série Twilight. Je profite de mes dernières lignes pour lui répondre. Je ne suis certes pas un chroniqueur littéraire. Je n’en ai ni le goût, ni la prétention. Non, je n’ai pas lu les romans, je l’ai écrit d’ailleurs et je ne faisais que partager ce qui me donnait ce goût de ne pas les lire : des impressions, des comptes rendus, des préjugés, oui, j’en conviens. Et je les assume pleinement. Un billet d’humeur doit faire réagir, réfléchir et sourire aussi. Et au final, écrire sur Twilight n’était qu’un prétexte, qu’un détour pour en arriver au message-clé de mon texte, qui fut peut-être mal saisi : je veux que les jeunes lisent et qu’ils lisent ce qui leur plaît. Point.

-Sophie Benoit

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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la culture aux urnes

diffuseur

cinq idées pour les municipalités d’ici

L’Agora des Ar ts

Faire renâitre un lieu de culte > Martin Blais

> Paul-Antoine Martel

Depuis le mois d’août 2008, à l’angle de la rue Murdoch et de la 7e Rue à Rouyn-Noranda, on a troqué la messe du dimanche pour la communion devant l’expression artistique. Le 11 septembre dernier, un géant venu de l’est du pays transportait la bonne nouvelle à L’Agora des Arts devant un public en transe. « I love this room! I will make sure to come back here » clamait Matt Andersen devant les quelque 200 personnes transportées par la résonnance du blues dans l’ancienne église.

La campagne électorale municipale bat son plein, mais il est rare que la culture trouve son chemin vers les enjeux mis de l’avant par les différents candidats. Pourtant, les municipalités jouent un rôle grandissant dans la vie culturelle des communautés. Voici cinq projets réalisés dans des milieux de diverses tailles : ils ont en commun d’avoir été initiés ou encore fortement soutenus par le conseil municipal de l’endroit. Ce tour d’horizon est forcément partiel : les curieux pourront consulter le site internet de l’organisme Les arts et la ville pour d’autres idées (arts-ville.org).

Dans cette ville qui s’est attribué l’étiquette « Une culture à ciel ouvert », on trouve plus d’une trentaine de sculptures monumentales dans une foule d’espaces publics. Fruit d’une collaboration amorcée en 2001 entre la Ville de Rivièredu-Loup et le Musée du BasSaint-Laurent, et réalisée grâce au soutien d’une quinzaine de partenaires, l’exposition permanente Publiqu’art met en valeur des œuvres d’artistes renommés tels que Charles Daudelin, Robert Roussil et Bill Vazan. Dès sa mise sur pied, on souhaitait que cette initiative soit accessible et stimulante, qu’elle sensibilise la population à l’art en général et à la création contemporaine en particulier, et qu’elle serve de carte de visite à la municipalité auprès des touristes. Une rencontre entre les jeunes et la culture Culture-Éducation Saguenay (population : 144 806) Découlant des orientations de la politique culturelle de l’ancienne ville de Chicoutimi, le programme Culture-Éducation agit comme un médiateur entre le milieu des arts et du patrimoine et les jeunes du territoire de Saguenay. Il vise à élaborer des stratégies pour favoriser l’intégration de l’art à l’école, susciter des rapprochements entre les acteurs des milieux scolaire et culturel, soutenir les initiatives des professionnels du milieu et développer des stratégies qui facilitent la vie aux écoles voulant intégrer l’art dans leur contenu éducatif. Bref, il s’agit d’une instance qui favorise les rapprochements, ce qui stimule le milieu culturel… et l’imaginaire des tout-petits.

Un nouveau regard sur le patrimoine Protection des paysages urbains et du patrimoine bâti Arrondissement Le Plateau-MontRoyal (population : 101 054) Depuis 2004, les autorités de « la république du Plateau » ont une nouvelle façon de concevoir leur patrimoine. Désormais, il n’y a pas que les immeubles exceptionnels qui méritent la reconnaissance, mais aussi les caractéristiques architecturales propres au secteur. Ainsi, on a élaboré certaines règles à suivre en ce qui a trait à la rénovation extérieure des immeubles,

et on porte une attention particulière à l’intégration des nouvelles constructions dans la trame urbaine. En tournant le dos à la frénésie des bâtiments spectaculaires, les autorités de l’arrondissement redonnent ses lettres de noblesse aux caractéristiques esthétiques propres à leurs différents quartiers, élargissent la notion de patrimoine et augmentent l’implication citoyenne à ce chapitre.

À l’école de l’art La Place Frédeau-Duchesne Alma (population : 30 134)

L’Agora des Arts entame donc sa deuxième année d’existence en tant que producteur et distributeur de spectacles. L’organisation de cet OSBL (organisme sans but lucratif) entend amener des spectacles en marge du réseau conventionnel pour piquer la curiosité du public et lui proposer quelque chose de neuf. La salle offre une intimité qui se prête bien au théâtre et au cours des prochains mois, on en retrouvera beaucoup, des créations d’ici et d’ailleurs. Le Théâtre du Tandem y occupe déjà un local et la troupe Les Voisins d’en haut y ont récemment emménagé. Dans la programmation de cet automne, il y a plusieurs pièces à l’affiche, dont Coma Unplugged (13 octobre) qui a remporté un franc succès à Montréal, Les Nonnes (22 novembre) de Dan Goggin et aussi quelques pièces

Le cinéma à l’église… et vice versa Le Festival du film de Saint-Séverin (population : 292) On imagine facilement qu’un festival qui se consacre au cinéma humaniste et religieux se tient au creux d’une université ou dans une grande ville où on peut espérer trouver un nombre suffisant de curieux pour ce genre de cinéma assez pointu. Et pourtant, depuis maintenant cinq ans (l’édition 2009 se tient du 1er au 4 octobre), le village beauceron de Saint-Séverin, situé à 20 km de Saint-Joseph, convie les gens d’âme et de cœur à une série de projections à l’église du village. Au menu : des œuvres ayant en commun un regard sur la spiritualité, les valeurs, la morale, les religions. L’événement accueille des réalisateurs établis et d’autres de la relève, et mobilise une large proportion de la communauté, qui va jusqu’à ouvrir ses portes aux visiteurs.

La salle offre une intimité qui se prête bien au théâtre et au cours des prochains mois, on en retrouvera beaucoup, des créations d’ici et d’ailleurs.

destinées à un public plus jeune. Ainsi, il y aura Oz - Théâtre enchanté (19 et 20 octobre) et Le Bain (8 et 9 novembre), cette dernière étant une création de la troupe du Théâtre Bouche Décousue, qui se démarque par son engagement envers les enfants et sa conviction que ceux-ci « ne sont pas que le public de demain mais un public aujourd’hui ». La salle se prête parfaitement aux spectacles de musique acoustique, qui nécessitent moins d’amplification. L’Agora des Arts se tourne aussi vers la musique du monde et la musique classique et contemporaine pour optimiser l’utilisation de la salle. Par conséquence, on pourra y entendre le Duo Ferland/Ouellet (3 octobre) au saxophone et piano, les airs tziganes de l’Ensemble Sergiu Popa (13 novembre) et enfin le quatuor classique Bouchées sonores (18 novembre). Il est à noter que L’Agora des Arts reste ouvert aux différents diffuseurs ou promoteurs qui veulent louer la salle et tous les services techniques qui y sont offerts.

L’église notre-dame-de-protection, construite en 1932, a été convertie en 2008 afin d’offrir un lieu de diffusion des arts.

totem ailé, sculpture de robert roussil circuit publiqu’art, rivière-du-loup

image de marque, design Web et imprimé 6

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009

info@lecanape.ca | www.lecanape.ca | 819 797.1378 25, avenue Principale - 3 e étage, Rouyn-Noranda

photo : Mylène Cossette

Publiqu’art Rivière-du-Loup (population : 18 973)

Afin de favoriser la création artistique, et plus particulièrement la relève, la Ville d’Alma conclut une entente avec la Commission scolaire du Lac St-Jean pour que l’école Frédeau-Duchesne serve à accueillir une coopérative de création, des studios d’artistes et un bureau du Conseil régional de la culture du Saguenay – Lac-St-Jean. La Ville n’a eu qu’à investir 15 000 $ en aménagement, et acquitte les coûts d’entretien et d’utilisation de l’immeuble. En résulte un véritable incubateur à talents où des idées fusent, des projets naissent, des créateurs s’épanouissent, ce qui contribue au dynamisme culturel – déjà fort étonnant pour une ville de cette taille – de la métropole du Lac-St-Jean.

photo : musée du Bas-Saint-Laurent

Un musée à ciel ouvert


arts visuels

une abitibienne à Montréal

dialogue artistique sur la mort

Mi-ville, mi-région Sans contradiction

Ce qu’il en reste, collectif d’ar tistes sous la réalisation de Béatriz Mediavilla

> Geneviève béland

photo : jenny corriveau

Je m’appelle Geneviève Béland, j’ai 24 ans et je suis bigame. Mais en union libre.

>vicky Larochelle

L’exposition Ce qu’il en reste nous invite à un dialogue artistique sur la mort. Créer un espace pour aborder la mort et en parler avec différents langages pour l’apprivoiser, tel était l’objectif de ce projet initié par Béatriz Mediavilla. Neuf artistes de la région issus de la danse, de la musique, de la littérature et des arts visuels ont pris part à ce dialogue à relais. Alimenté par le travail des artistes qui le précédaient, et à partir de sa propre réflexion sur la mort, chaque artiste a ainsi créé une œuvre dans sa discipline.

œuvres créées par procédé numérique rendent hommage au travail de l’artiste et à son univers. À voir jusqu’au 11 octobre. Également au programme du Centre d’exposition, Coefficient de dilatation, de l’artiste amossoise

Catherine Dubé. L’artiste-céramiste s’est principalement intéressée au tressaillage, ces fissures qui apparaissent dans la glaçure et qui rendent une pièce unique et vivante. Catherine Dubé propose cette série de mosaïques jusqu’au 25 octobre.

Suite à son grand succès à l’automne 2007, le projet de l’enseignante de cinéma et artiste multidisciplinaire, Béatriz Mediavilla, poursuit sa lancée. Son Madame Mediavilla a constaté qu’il existait de nombreux tabous entourant la mort

Mythes et réalités, convenus ou pas Je ne trouve pas les Montréalais si stressés que ça. En contrepartie, je ne trouve pas qu’il y a tant de mouches que ça en Abitibi l’été. À Montréal, tu ne peux mobiliser toute la région autour d’un projet de publication à saveur culturelle produite par et pour la localité

Je ne pense pas qu’il y ait de contradiction à aimer les deux. Pour ce qu’ils sont distinctement. Parce que non, en Abitibi tu ne peux pas aller écrire un article dans un café végétalien un mercredi soir, avec un groupe de néo-rock-jazz-fusion live à l’ambiance. Autant qu’à Montréal, tu ne peux mobiliser toute la région autour d’un projet de publication à saveur culturelle produite par et pour la localité, bénévolement et gratuitement. Eh oui, y a beaucoup de « pick-ups », de bars et de neige à pelleter l’hiver en Abitibi. Oui, y a du trafic, des putes et du béton à Montréal. Ce sont des faits, c’est convenu. Qu’on s’y fasse. Ça me fait penser à tous ces Abitibiens qui se sont donné le mandat de clamer à qui voulait bien l’entendre (ou pas) « qu’ils n’avaient pas eu d’été c’t’année » les pauvres et ce, tout le mois de juillet durant. Chaque fois, c’est comme si c’était la première fois. Ce n’est pas sans me rappeler non plus les Montréalais qui prennent un malin plaisir à me faire l’analyse depuis mon arrivée des Bixis (vélos en libre-service) et la problématique de la dichotomie entre leur quantité et le nombre de bornes disponibles. Comme s’ils étaient les premiers à y penser et à m’en parler chaque fois. Y a des réalités qu’on n’est pas obligés de surexposer. Spécialement quand elles sont aussi évidentes qu’un orignal dans un pare-brise. Ou un vendeur d’Itinéraire ambitieux à Berri-UQAM. Choc de la « MONT-RÉALITÉ » Ceci étant dit, je suis biaisée mais pas partisane. Je constate et relève les choses avec les yeux et l’expérience que j’ai. En fait, je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Ainsi, avec toute ma subjectivité, je vais tenter de vous exposer comment ça se vit le choc urbain pour un Abitibien. En tout cas, pour moi.

photo : cyclopes

conjoint étant décédé au moment où elle s’y attendait le moins, Madame Mediavilla a constaté qu’il existait de nombreux tabous entourant la mort. C’est ce constat qui a poussé la démarche artistique de ce projet: « Nous vivons tellement loin de la mort que par fois l’art peut devenir un meilleur outil pour comprendre ce qu’elle est, la mettre en perspective et (peut-être) la transcender. »

Je suis née à La Sarre, j’ai grandi à Val-d’Or, j’ai fait mon baccalauréat à Montréal, je suis revenue travailler deux ans en Abitibi-Témiscamingue, je me suis impliquée pratiquement à temps plein ces deux mêmes années et il y a moins d’une semaine, je suis retournée habiter à Montréal. Et j’en ai bien le droit.

Après seulement 6 jours, je constate que les rapports à l’espace et à la familiarité sont les éléments les plus dérangés et qui demandent la plus grande adaptation pour un exilé de la région 08 dans la métropole. Quand t’arrives à Montréal avec sa densité de 4438,7 habitants par kilomètre carré (versus 2,5 habitants par kilomètre carré pour l’AbitibiTémiscamingue), tu te rends compte rapidement que l’ère des stationnements à 45° est révolue et que la vignette devient la divinité suprême. T’apprends aussi à nommer les lieux différemment : ce qui était « en face du Jean Coutu » devient « deux rues au nord de Laurier et une à l’est de St-Denis ». Tu découvres aussi que la proximité des marchés de fruits, les plafonds de 10 pieds, les stationnements et les entrées laveuse/ sécheuse, c’est comme avoir vraiment de la chance et ça fait augmenter délibérément le prix des logements. Les standards et les critères mutent : dix minutes à pied, c’est maintenant « à côté ». En Abitibi, t’étais à 10 $ en taxi de pas mal tout.

L’exposition nous propose de visionner un court métrage qui témoigne de la réflexion et du processus de création de chacun, ainsi que de la présentation des œuvres réalisées, entre autres, par Gaétane Godbout, Jacques Baril, Ariane Ouelette, Chantale Girard et Marthe Julien, de même qu’une chorégraphie de Lynn Vaillancourt, de la musique de Ponto Paparo et de la poésie de Fernand Bellehumeur.

Y a pas que les normes qui changent, les habitudes aussi. Tranquillement, tu te débarrasses de la manie de « scanner » toutes les faces en entrant dans un endroit public (d’un coup que tu connaîtrais quelqu’un). Tu ne sens plus le besoin de demander aux personnes que tu rencontres si elles sont « parentées » avec un tel qui porte le même nom de famille. En arrivant dans la « grande ville », on se sent également d’une familiarité aliénante avec les gens qui nous entourent. Vous lisez ici une fille qui a reçu une douzaine de roses pour un sourire offert gratuitement à l’épicerie. Ça donne une idée de la rareté du geste.

Une table ronde sur le sujet doit d’ailleurs être présentée quelque part en octobre. Cinq inter venants du milieu œuvrant dans des sphères reliées à la mort viendront échanger avec les personnes interpellées par le sujet. L’exposition est offerte tous les jours, selon l’horaire habituel du Centre d’exposition d’Amos, jusqu’au 25 octobre.

J’en aurais encore long à dire également sur les perceptions, la gestion du temps et, particulièrement, la mode. Mais je vais me laisser la possibilité de laisser mûrir ça encore… De toute façon, je vais avoir en masse de temps pour y penser pendant les heures que je vais passer dans le métro au cours des prochaines semaines.

Également à l’affiche Le Centre d’exposition d’Amos propose également Passages Secrets(suite et fin) de Denyse Guérin. Les

œuvre de Jaques baril le phare à on

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Ma région, j’en mange!

> Marie-joe morin co-proprio. et conceptrice culinaire de la Sandwicherie, Val-d’Or

Route 111, direction La Sarre, il y a certes un bon 20 ans que je n’y ai pas mis les pieds. L’eau à la bouche, je roule avec mon cœur d’aventurière et le vague souvenir de l’Abitibi-Ouest. Enfin du nouveau, et ce, dans ma propre région. Que dire de la Villa mon repos ? La salle à manger chaleureuse se veut conviviale malgré le manque d’éclairage. Une ambiance feutrée est souhaitable; par contre, il est agréable de voir ce que l’on mange. Bien que la décoration semble quelque peu hétéroclite, il est possible de constater que certains murs sont réservés aux artistes-peintres locaux. Le service courtois laisse présager un repas des plus agréables. L’accueil se fait avec le sourire et le professionnalisme qu’un établissement comme celui-ci se doit d’avoir. Il n’y a donc pas de familiarités telles que : « et pour toi ma belle » ou encore « et vous mon petit monsieur ». Au menu, ce n’est pas le choix qui manque ! On vous offre Le château Brian (Chateaubriand ?), l’assiette du pêcheur ou encore une poitrine de poulet BBQ accompagnée de frites, voire le club sandwich. Bref, il y en a pour tous les goûts. Un peu trop exhaustifs, ils n’arrivent donc pas à se spécialiser dans une catégorie culinaire ou encore à suivre les nouvelles tendances. Une pleine assiette L’assiette du pêcheur nous propulse directement à la fin des années 1970; elle se compose d’un lit de riz, de tranches de tomate et de concombre, de crevettes panées, de pétoncles poêlées et, la pièce de résistance, de cuisses de grenouilles, sans oublier les morceaux de rôties à l’ail en triangles. Il ne faut pas se fier aux apparences, car le plat est parfait : la cuisson est bonne, le riz ne colle pas et la saveur, bien que peu originale, est au rendez-vous. La tendance se maintient et le scénario se répète pour l’assiette de mon compagnon. Le filet mignon tendre et saignant, tel que demandé, est accompagné d’une magnifique pomme de terre au four servie avec crème sûre. La carte des vins se veut simple, peu coûteuse et appropriée pour tous; elle apparaît sans tambour ni trompette. En ce qui a trait au coût, le prix de l’assiette s’accorde avec son contenu : le club sandwich ne coûte pas plus cher parce qu’il est servi en salle à manger. Par contre, il n’y a pas de réduction pour l’assiette que l’on sert depuis 30 ans. On peut qualifier ce resto d’une sortie de luxe du samedi soir en famille, sans pour autant hypothéquer le reste du mois. Bref, l’originalité et l’innovation ne sont pas à la table de la Villa mon repos, mais ce qui est fait est bien fait et maîtrisé. Si vous voulez impressionner un gastronome, changez d’adresse. Si vous désirez une nourriture maison, sans prétention dans une ambiance feutrée, laissez-vous tenter ! www.motelvillamonrepos.qc.ca

Boulangers – Pâtissiers – Chocolatiers - Traiteurs – Cuisiniers

« Tout un monde de goûts… Entrez… respirez… dégustez… » 92 Perreault Est, Rouyn-Noranda • 819 764-9909 8

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photo : sophie ouellet

Villa mon repos : jeune depuis 1970

rubrique ludique

Battlestar Galactica > staifany gonthier

Comme la haute couture, le domaine des jeux suit des modes. Ces derniers temps, nous remarquons une augmentation des jeux de société de type coopératifs. Un jeu de société est dit coopératif lorsque les participants sont invités à jouer en coopération contre le plateau lui-même plutôt que de s’affronter mutuellement. C’est ce que propose Battlestar Galactica, un petit bijou en matière de jeu semi-coopératif, qui s’adresse toutefois aux joueurs moindrement expérimentés. Dans Battlestar Galactica, vous incarnerez les différents personnages de la série qui ont chacun des actions particulières et vous devrez inévitablement combattre les « Cylons ». Pour gagner la partie, vous devrez accumuler assez de points pour « Jumper » sur la planète « Earth » sans que les « Cylons » épuisent l’une de vos re sources vitales (carburant, moral, population et rations). Vous devrez prendre des décisions communes, participer à des tests de compétences sous forme de votes secrets et, bien entendu, défendre votre vaisseau principal contre toute attaque cylon possible. À la fin de chaque tour, une crise retentit. Vous devrez résoudre cette crise, sinon le plateau aura l’avantage sur vous. Et si votre but personnel était justement de nuire à vos coéquipiers? Comme dans la série, on ne peut jamais être certain de l’identité des personnages incarnés par les joueurs autour de la table. Si vous avez aimé la série télévisée (nouvelle génération), vous adorerez

le jeu. Le point fort des jeux semicoopératifs comme celui-ci réside dans le fait qu’il peut y avoir des traîtres parmi les joueurs. Au début et au milieu de la partie, chaque joueur reçoit secrètement une carte qui lui indique s’il est un ennemi ou non. Si vous vous retrouvez dans le camp ennemi, vous ne devez pas vous faire remarquer et votre but sera de nuire au bon fonctionnement des différentes actions. Il se peut que pendant la première partie, aucun joueur ne soit encore assigné en tant que « Cylon », ce qui peut rendre le début du jeu légèrement ennuyant, puisque personne ne vous mettra de bâtons dans les roues. Si c’est le cas, vous pouvez cependant vous attendre à du rebondissement lors de la deuxième moitié de la partie ! Des joueurs moins expérimentés peuvent participer, à condition que les règles leur soient expliquées car s’ils entreprennent de lire seuls le livret des règles, ils doivent s’attendre à un peu de lecture (32 pages !). Heureusement, cet effort sera récompensé par des heures de plaisir !

Battlestar Galactica – Le jeu de plateau Nombre de joueurs : 3 à 6 joueurs Temps moyen pour une partie : 2 à 3 h Prix de détail suggéré : 74,99 $ Auteur : Corey Konieczka

À surveiller dans les prochain mois la traduction de l’extension pour le jeu Pegasus Expansion. Un festival de jeux Les 12 et 13 septembre derniers se tenait la 7e Rencontre ludo de Granby. Plus de 200 participants des 4 coins du Québec se sont regroupés pour partager leur passion pour les jeux de société. Au programme, plus de 1000 jeux de plateaux différents à essayer, des jeux format géant joués au grand air ainsi que 2 invités de marque : Antoine Bauza, concepteur du jeu Ghost Stories (jeu coopératif) et Hervé Marly, cocréateur du célèbre jeu Les loupsgarous de Tiercelieux. À souligner aussi, la victoire de Marc-Éric Villemure, de Rouyn-Noranda, au tournoi de Looping Louis. Pour plus d’information sur cet événement qui est assurément l’un des plus populaires au Québec, consultez le site Internet www.dragonsnocturnes.org/granby


théâtre

arts de la scène

Paroles d’ici Coffret de contes de Guillaume Beaulieu > Benjamin Turcotte

L’entreprenant conteur Guillaume Beaulieu est un amoureux transi de la région, passion qu’il s’emploie à partager avec un public de plus en plus nombreux. Une soirée en compagnie du conteur est une soirée à la limite entre la vérité et la fiction, entre la réalité et le fantastique. C’est exactement ce que propose le coffret, lancé en début septembre, En Abitibi-Témiscamingue, on l’disait ! concept est assez simple. Rassemblés par municipalités régionales de comté, chaque ville et village de la région fait l’objet d’un conte. Guillaume Beaulieu a cueilli ces anecdotes au cours de discussions avec des habitants de la région qui ont bien voulu faire cadeau au conteur de leur petit secret, personnel ou collectif.

« faire un total de 100 contes et légendes audio incluant 30 airs de musique, ainsi que 400 bruits pour chaque patelin en 1 an, nécessite d’excellents collaborateurs » - Guillaume Beaulieu

30 airs de musique, ainsi que 400 bruits pour chaque patelin en 1 an, nécessite d’excellents collaborateurs. » Force est d’avouer que les chiffres sont impressionnants. Des organismes comme la Conférence régionale des élus (CRÉ) et Valorisation Abitibi-Témiscamingue (VAT) avaient tout à gagner à s’associer à un projet de la sorte, qui vise à embrasser un patrimoine culturel sans pareil.

Certains récits sont plutôt drôles, alors que d’autres sont plus dramatiques. Un code de couleur, sous forme de pastille sur le quatrième de couverture du coffret, permet à l’auditeur de choisir son parcours de découverte. Les cinq disques sont agréablement accompagnés d’un livret illustré, qui apporte un peu plus d’informations sur chaque municipalité et son histoire, en plus de présenter de jolies photographies permettant à l’auditeur de mettre des images sur les fictions présentées par le conteur. À dos d’orignal ou sur les ailes de la voix de Guillaume Beaulieu, En Abitibi-Témiscamingue, on l’disait ! vous fera découvrir des facettes insoupçonnées de notre région. www.guillaumeconteur.com

photo : guillaume beaulieu

Aux cinq coins de la région… Alors cinq disques, cinq MRC. Le

Et justement, l’écoute. Chaque conte possède une personnalité différente, de par l’attention portée aux ambiances sonores. Celles-ci sont comme un bonus, puisque le conteur, par sa voix et son intensité, réussit déjà amplement à plonger l’auditeur dans chacune des histoires. L’on va donc de Vassan à Duparquet, en passant par La Motte et Belleterre, pour faire un voyage improbable à travers le territoire et surtout à travers le temps. Les contes relatent entre autres la fondation de l’Abitibi-

Témiscamingue, des histoires de pêche et des histoires de forêts et de mines.

Guillaume Beaulieu, raconteur de sa région, est allé démontrer son savoir-faire au Sénégal à l’été 2007

photo : guillaume beaulieu

Le projet peut paraître simple, mais il est incroyablement audacieux. Le conteur bien de chez nous s’est donné comme défi de dépeindre un portrait de sa région et de chacune de ses agglomérations à sa façon. Et le tout, en un an. Comme il le remarque dans ses remerciements, « faire un total de 100 contes et légendes audio incluant

C’est Albertine qu’on attendait! > Karine Bisson

Une bouffée d’air frais soufflera cet automne sur l’AbitibiOuest avec la venue d’Albertine en cinq temps. La troupe de théâtre À Cœur ouvert met temporairement de côté l’historique et le grandiose pour revenir à ses premières amours avec une pièce dramatique de Michel Tremblay. « Ça nous a été demandé. La troupe a commencé au Théâtre de poche, les gens avaient hâte qu’on y retourne; c’est vraiment attendu ! On a fait beaucoup de comédies musicales dans les dernières années, mais le théâtre, c’est un besoin qui se faisait sentir », raconte le metteur en scène, Daniel Morin.

Mélange des genres Malgré le fait que le théâtre a été délaissé par la troupe dans les dernières années au profit de la comédie musicale, le théâtre dramatique ne lui est pas inconnu. À son arrivée au sein de la troupe, M. Morin a notamment mis en scène la pièce dramatique Avec l’hiver qui s’en vient, en 1991.

Malgré le fait que le théâtre a été délaissé par la Troupe dans les dernières années au profit de la comédie musicale, le théâtre dramatique ne lui est pas inconnu

Albertine en cinq temps a capté l’attention de ce dernier il y a déjà une quinzaine d’années, en partie à cause de son concept particulier. À sa façon, M. Morin l’a adaptée et mise à jour tout en gardant à l’esprit que l’histoire a été écrite et se déroule dans les années 1980. « On parle du personnage d’Albertine à différentes époques de sa vie. À 70 ans, dans sa chambre de résidence, elle fait le bilan de sa vie. Il y a la culpabilité de cette femme-là, mais aussi l’acceptation de ses erreurs. Elle se demande finalement si elle l’a bien vécue, sa vie, et c’est comme ça qu’on passe d’une époque à l’autre. Madeleine, la sœur d’Albertine, fait le pont entre les époques », raconte brièvement M. Morin. D’après le metteur en scène, c’est à même le décor que la pièce prend son envolée. « J’ai voulu apporter dans le décor, pour la compréhension des spectateurs, des strates de vie du personnage en différents paliers. C’est un décor en profondeur fait de stades flottants, qui évoquent le temps, le souvenir », décrit-il avec enthousiasme. Une pièce d’un certain niveau, mais accessible à tous, assure Daniel Morin. « C’est complexe, mais on comprend vite. Ce n’est pas du monologue, les gens vont comprendre. Et avec le langage de Tremblay, on saisit bien. »

Alors que les répétitions d’Albertine en cinq temps ont débuté en janvier dernier à raison de deux par mois, il semble qu’il n’ait pas été difficile de travailler avec plus d’une production en tête. Il faut dire que Daniel Morin ainsi que trois comédiennes ont aussi des rôles dans Le Paradis du Nord. « Le fait de bien saisir la pièce faisait que je savais exactement où je m’en allais. Il y a aussi le fait que, quand on a commencé les répétitions, les comédiennes savaient leur texte et comprenaient la pièce. Quand on peut répéter sans le texte dans les mains, le personnage évolue beaucoup plus vite », présente M. Morin. Après Le Paradis du Nord qui renaît annuellement depuis ses débuts, comment arrive-t-on à mettre en scène une pièce dont on connaît la durée de vie ? « C’est seulement six représentations, cette pièce. C’est certain que ça fait bizarre, mais c’est comme autre chose. À un moment donné, il faut penser à y mettre fin », conclut Daniel Morin avec grande sagesse. La vente des billets pour les représentations des 29, 30 et 31 octobre et des 5, 6 et 7 novembre va bon train via le réseau TicketAcces.net. www.leparadisdunord.com

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musique photos : hugo lacroix

théâtre Le Théâtre de l’horreur

Massacre au Petit théâtre

Cryptik Howling : Voyage au cœur de

Amateur de frissons et d’émotions fortes, réjouissez-vous, car pour une deuxième année d’affilée, le Théâtre de l’horreur se tiendra dans l’enceinte du Petit théâtre du Vieux Noranda les 30 et 31 octobre prochains de 20 h à minuit.

À l’occasion de cette fin de semaine de l’Halloween, trois différents et effroyables trajets seront offerts au public. À l’étage, un parcours sera aménagé où se côtoieront morbide et hémoglobine. Au soussol, une nouveauté pour cette année, soit un volet multimédia. Et, finalement un troisième trajet, toujours gardé secret jusqu’ici et qui, selon nos sources, sera fort apprécié des visiteurs.

cations, Pascal Binette à la mise en scène, Barnabé Pomerleau aux sons et aux éclairages, ainsi que Productions Balbuzard pour le volet multimédia.

> PsyKo

Depuis 2002, Cryptik Howling explore les comportements malsains et les émotions humaines. Avec son deuxième album intitulé Them (Cryogenic Records), dans les bacs depuis le 6 octobre, le groupe de Rouyn-Noranda poursuit son œuvre misanthropique et propose un voyage au cœur de la folie.

Mettre la main à la pâte En tout et partout, c’est plus d’une centaine de bénévoles qui sont requis afin d’assurer la bonne démarche de ce Théâtre de l’horreur : comédiens,

Cryptik Howling évolue dans le black métal symphonique, caractérisé par ses ambiances sombres, ses guitares agressives et son chant éraillé, le tout enrichi d’arrangements plus atmosphériques. Le groupe est formé de Dominic Mongrain-Thériault (voix), de son frère Christian (guitare), de Samuel Pruneau (guitare), d’Emmanuel Audet (basse) et de Guy Labranche (batterie).

À l’occasion de cette fin de semaine de l’Halloween, trois différents et effroyables trajets seront offerts aux publics.

Parmi les principaux artisans qui auront mis la main à la pâte afin de vous faire frémir et, par le fait même, grandement facilité vos nuits blanches, notons principalement Les Frangines à la coordination, Mascarade aux costumes et aux décors, Klaxon aux communi-

coiffeurs, maquilleurs, habilleurs, logisticiens, gardiens de sécurité, et on en passe. À ne pas en douter, une équipe de bénévoles fort impliquée. De plus, vu la nature insolite de l’événement, il s’agit là d’une

occasion en or pour les étudiants en coiffure et en esthétique de la région de pouvoir pratiquer leur métier autrement. Ces derniers ne sont pas accoutumés à de tels débordements dans leur pratique de tous les jours, explique Rachelle Roy, une des coordonnatrices du Théâtre de l’horreur.

Pour tous ceux et celles qui n’ont pas froid aux yeux et qui désirent vivre une expérience hors du commun, gâtez-vous, les artisans derrière le projet vous attendent de pied ferme. Et vous ne le regretterez pas, c’est garanti ! www.lesfrangines.com

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photos : fanzine arsenic

> Yanick Rocheleau

Je crois bien que les fans ne seront pas déçus de la tangente que nous prenons - Christian M.-Thériault

« La flamme du métal brûle en chacun de nous et c’est ce qui nous a réunis ensemble au départ. Et dans l’optique où le groupe voulait sombrer dans le côté obscur de la musique, le black métal s’est imposé comme choix », explique Christian M.-Thériault. La folie En 2006, le groupe, qui était alors un sextuor (la claviériste Eve-Lyne Grenier vient de quitter), avait fait paraître un premier opus, Vintium Intus, sur le label abitibien Cryogenic Records. Cette année, Cryptik Howling s’est commis une nouvelle fois, en sachant davantage ce qu’il voulait. « Tout le monde dans le groupe s’y reconnaît plus facilement que sur Vintium Intus. Je crois bien que les fans ne seront pas déçus de la tangente que nous prenons », estime Christian M.-Thériault. « Les pièces étaient d’abord


affiche : Staifany gonthier

la folie

27 ans de bonbon pour les yeux > Sylvie Crépeau

Le 27 août dernier était révélée l’affiche de la 28e édition du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT), qui cette année est l’œuvre de la graphiste et illustratrice Staifany Gonthier. Ce lancement fait maintenant partie de la tradition, du crescendo du festival, qui comprend le dévoilement de la programmation (soit le 15 octobre cette année), les informations diffusées au compte-gouttes et la tenue du Festival lui-même. Histoire de patienter jusque-là, nous vous proposons un petit tour d’horizon de 27 années d’affiches et d’affichistes.

événement

Les affiches du FCIAT

Au cours des 27 dernières années, le FCIAT a su nous servir une panoplie d’affiches plus attrayantes les unes que les autres, contribuant à lui donner les lettres de noblesse qu’on lui connaît aujourd’hui. Depuis 1982, les affiches ont su s’inspirer de plusieurs courants artistiques, passant de l’influence Pop Art à l’expressionnisme, de l’art abstrait à la photographie. De façon habile, année après année, elles ont su créer une synergie entre le graphisme, la publicité et l’art grâce à leur grande variété de styles. Bien sûr, il a été inévitable de voir apparaître dans quelques-unes des affiches ces clichés et stéréotypes propres au milieu du cinéma. Ainsi, 12 affiches sur 28 ont fait l’usage de la classique bobine de film ou pellicule cinématographique, mais toujours apportée de façon nouvelle et originale. Cette pellicule a pris l’aspect de lunettes, de nœuds papillons, d’os à chien, de cheveux et de bonbon. Elle a même joué le rôle du fruit défendu dans une scène d’Adam et Ève dans l’affiche de 1992. pensées à partir d’un concept central, le pessimisme entraînant la folie et le malaise de l’homme moderne devant son imminente fin, celle de son monde et de son système défaillant », confie pour sa part son frère Dominic, chanteur et parolier du groupe. La consécration Them a été enregistré et produit par l’Abitibien Yannick St-Amand, à son Northern Studio de Villemontel. « Son professionnalisme nous a permis encore une fois de nous surpasser. Comme Yannick fait moins de black métal, son approche sonore est différente et je trouve le mélange intéressant », fait valoir Dominic M.Thériault. For t déjà de plusieurs tournées en sols québécois et ontarien, c’est la consécration ultime pour Cr yptik Howling cet automne avec des premières par ticipations au Festival de musique émergente de l’Abitibi-Témiscamingue (FME) à Rouyn-Noranda et au Trois-Rivières Métalfest (TRMF). « Le FME, c’est la chance de montrer à ceux qui ne sont pas des habitués de métal que nous existons. C’est une forme de consécration, si l’on concède que le FME et le TRMF sont des événements d’envergure chez nous au Québec », souligne Dominic M.-Thériault. www.myspace.com/cryptikhowling

Marilyn Monroe a quant à elle été l’hôte du 10e anniversaire du festival sur l’affiche de 1991, en tenant le gâteau officiel dans une image aux allures Pop Art. Peut-être était-ce un clin d’œil au 19 mai 1962, où Marilyn chanta Happy Birthday, Mr President au Président John F. Kennedy, ou peut-être est-ce tout simplement parce qu’elle fut reconnue comme l’une des plus grandes actrices de tous les temps. Chaque affiche aura su nous transmettre une Nouveaux outils, même ouvrage Étrangement, l’ère du numérique et l’émergence de parcelle de l’âme du festival qu’elle représente. nouveaux médias, tels les logiciels de dessin assisté par ordinateur et de création graphique vectorielle, n’ont pas trop bousculé le visuel des affiches au cours des années. L’exception est peut-être que nos yeux ont eu droit de savourer l’utilisation de nouvelles typographies plus jeunes et actuelles. On ressent surtout l’utilisation du médium numérique dans l’affiche de 2007, avec le puissant jet lumineux que dégage la lampe du casque du mineur.

L’affiche aura été un outil incomparable pour tisser un lien avec le public, elle aura été un moyen d’expression et un système de communication visuelle pour retracer le rapport du public au festival. Chaque affiche aura su nous transmettre une parcelle de l’âme du festival qu’elle représente. Bref, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue sait réunir les gens autour d’une même passion, dans un esprit de découverte et d’audace. Beau temps mauvais temps, le cœur et le rêve est à chaque rendez-vous, un rendez-vous annuel unique et attendu. Un événement rassembleur où un monde s’ouvre à un public ardent et enivré de nouveauté. Pour les lecteurs plus curieux, il y a possibilité d’aller jeter un coup d’oeil aux affiches du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda. www.festivalcinema.ca 1982

1999

2007 1991

1983

2002

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villes et villages d’art et de patrimoine

HISTOIRE D’UN SOIR…

Réalisation d’une œuvre collective lors de la biennale internationale d’art miniature sous la supervision d’Armand Vaillancourt à l’été 2008

Une Commission, pour que la culture se fasse entendre !

photo : alfred dion pour la corporation augustin-chénier

histoire et patrimoine

> Véronique Beaulé- agente VVAP

Puisque le milieu culturel est fort important au Témiscamingue, la MRC a créé, en 1999, une instance consultative nommée la Commission culturelle témiscamienne. L’équipe les Rouandas, années 1930, tirée de Guy Lemire (dir.), Rouyn-Noranda, la noce d’or, 1926, 1976, Imprimerie Lebonfon limitée, s.é., n.p.

> Jonathan Barrette

Vous rappelez-vous avec nostalgie de la Soirée du hockey, de la Ligue du vieux poêle ? Lorsque notre sport national faisait l’objet de chaudes luttes épiques, entraînait les foules dans une frénésie indescriptible ? Il est possible de revivre ces instants pour quelques heures cet automne ! En effet, en collaboration avec la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda, la Société d’histoire de Rouyn-Noranda inaugurait, le 23 septembre dernier, la deuxième saison de sa série Les Belles soirées. Le thème retenu, vous vous en doutez, portait sur Les grands moments du hockey à RouynNoranda. Le conférencier choisi pour animer cette soirée fut nul autre que M. Jean-Paul Charlebois, commentateur sportif des rencontres des Huskies. Pour certains, il s’agissait d’un moment pour se remémorer des souvenirs nostalgiques, alors que d’autres se sont plongés dans un passé pour ainsi dire présent. On y entendit parler des rivalités entre les villes de Rouyn et de Noranda, voire entre le Québec et l’Ontario, des grands joueurs qui ont fait la Ligue nationale, et plus encore ! Un diaporama a d’ailleurs illustré ces propos. Cette présentation découlait des nombreuses recherches documentaires et photographiques qu’a entreprises M. Charlebois depuis plusieurs mois, et qui devraient faire l’objet d’une publication dans le futur.

Bonnes soirées ! Chaque soirée, touchant à des thèmes particuliers portant sur l’histoire de Rouyn-Noranda, se déroule le quatrième mercredi du mois, de septembre à avril, en excluant le mois de décembre. Voici les dates des prochaines causeries : le 28 octobre avec M. Maurice Vaillancourt, ex-employé de RadioNord, sur la radio-télédiffusion en région; le 25 novembre (sujet à déterminer) le 27 janvier 2010, avec Mme Chantal Polard, directrice de la maison Dumulon, qui va nous entretenir de l’importance de la famille Dumulon dans la communauté. C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer à 19 h, à la salle Pauly de la Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda. Et c’est gratuit ! En passant, les Huskies ne jouent pas en ville, ces soirées-là ! Raison de plus pour y aller !

Saviez-vous que vous pouviez devenir membre de soutien de la Coopérative de solidarité du journal culturel? Complétez et retournez le formulaire d’adhésion disponible sur la page d’accueil du site du Conseil de la culture : www.crcat.qc.ca

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009

Ayant comme mandat la consultation des citoyens sur le développement culturel et artistique de la région, la Commission est en place pour transmettre à la MRC l’état et les besoins culturels du milieu. Comptant quatorze membres, elle regroupe des représentants de neuf secteurs culturels, soit les arts de la scène, les arts visuels, le patrimoine, les lettres, la diffusion, le tourisme, les artistes, les jeunes et les autochtones, ainsi que des représentants territoriaux, afin d’avoir un portrait juste de la situation culturelle du territoire. Responsable du plan d’action du secteur culturel au Témiscamingue, la Commission coordonne, depuis février dernier, le travail d’une ressource permanente dédiée au développement culturel de la MRC. Grâce à la constitution de cette commission, une première entente de développement culturel a pu être signée en 2005 entre la MRC de Témiscamingue et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. En 2006, une deuxième entente, d’une durée de trois ans, était signée. Ces deux ententes ont ainsi permis la réalisation de dix-huit projets structurants et significatifs sur le territoire. Parmi ceux-ci, notons l’appui à la municipalité de St-Bruno-de-Guigues dans la réalisation du Domaine Breen, la subvention d’un panneau d’interprétation historique réalisé par des artistes locaux pour la grotte NotreDame-de-Lourdes, le travail d’une scénographe professionnelle pour une pièce de théâtre de la troupe La Loutre, le soutien au Musée de la Gare de Témiscaming pour la réalisation de son exposition

permanente, l’animation du Parc du Centenaire de Ville-Marie par des spectacles gratuits tous les dimanches après-midi d’été, la réalisation d’une œuvre collective avec l’artiste Armand Vaillancourt dans le cadre de la Biennale internationale d’art miniature de la Salle Augustin-Chénier, et bien d’autres. Un foisonnement de projets Depuis 2002, la Commission culturelle gère aussi un fonds de développement venant appuyer les initiatives des organismes culturels à but non lucratif. C’est plus de 5000$ qui sont distribués chaque année pour le soutien de ces projets dans la communauté culturelle. Parmi les projets de la Commission qui sont sur la table pour 2009-

2010, on retrouve la réalisation d’inventaires patrimoniaux dans chacune des municipalités afin de définir le potentiel patrimonial de la région et d’identifier un créneau culturel propre à chacune des localités témiscamiennes. La mise à jour de la politique culturelle de la MRC, ainsi que la négociation d’une nouvelle entente de développement culturel, sont aussi des dossiers qui seront réalisés. Entité servant de porte-parole au milieu culturel de la région, la Commission culturelle est un atout fort important pour la MRC de Témiscamingue. Elle permet au milieu culturel d’être représenté, écouté et soutenu pour que notre grand territoire soit le théâtre de projets culturels plus colorés les uns que les autres !


événement

diffuseur Conversion de l’Église en salle communautaire

> Richard Vaillancourt

C’est à Rouyn-Noranda, au début de septembre, que prenait place le conseil d’administration du regroupement De concert ! Fédération internationale des festivals. Initiée en 2004, cette association, dont fait partie le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, regroupe dix-huit membres, en majorité européens. Profitant de leur présence, une assemblée de responsables des différents festivals régionaux se sont rencontrés pour discuter du modèle d’association et de la pertinence de mettre en place un tel projet ici. La Fédération internationale des festivals a pour objectif l’association de festivals internationaux de musique, d’art de rue, de multimédia ou d’un mélange de ces différentes disciplines. Elle permet des échanges Les organisateurs de la rencontre sont d’avis que la part du financement gouvernemental donné aux régions n’est pas adéquate

entre les membres, en vue d’améliorer les expertises en communication, en développement et en financement. Les festivals membres de l’association véhiculent aussi le souhait d’impliquer le public dans la prévention et la réduction des risques. Ils invitent le public à être acteur de la manifestation, notamment dans le domaine de la préservation environnementale. Du besoin de se parler Ce modèle fut donc l’objet d’une discussion à Rouyn-Noranda, le 2 septembre dernier. Le but de cette rencontre était de prendre le pouls de la population quant à la formation d’une association régionale ayant les mêmes mandats, soient représenter les festivals auprès des organismes provinciaux et nationaux et aider dans la recherche de financement. Une quarantaine de participants, incluant la plupart des principaux festivals régionaux, y étaient présents. Les personnes présentes ont pu mettre en commun leurs expériences et leurs besoins futurs. Plusieurs questions ont été soulevées, en particulier sur la recherche de financement auprès des institutions. En effet, certains participants croient que ce rôle appartient à l’Association touristique régionale de l’AbitibiTémiscamingue (ATRAT). Les organisateurs de la rencontre sont d’avis que la part du financement gouvernemental donné aux régions n’est pas adéquate. La représentation par un seul comité pour tous les festivals serait donc une solution pour qu’une voix plus unie revendique les montants nécessaires. « C’est de bonne augure, on est dans la bonne voie et je suis très optimiste que ça devrait se faire », lance avec entrain le responsable de la programmation du FRIMAT, Francis Murphy. Quelques organismes croient qu’il est difficile de mettre tous les œufs dans le même panier, puisque les réalités ne sont pas les mêmes selon l’ampleur de l’événement. On suggère donc aux plus grands de devenir des grands frères pour les plus petits. Les participants sont unanimes à dire qu’il faudra à l’avenir un minimum de communication, si ce n’est que pour coordonner les dates des différentes attractions et ce, pour le bienêtre du tourisme et de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue. Le projet en est encore au stade embryonnaire. Les participants sont repartis avec un sondage à remplir, qui permettra d’évaluer les besoins et l’intérêt qu’ils ont à s’associer. Les résultats compilés seront garants de l’avenir d’un tel regroupement.

> Christian Matte

La perspective de perdre un lieu d’importance du village a mené les habitants de La Motte, férus de culture parmi lesquels on trouve un bassin d’artistes actifs en plusieurs disciplines, à décider de se doter d’un lieu de rassemblement communautaire à la hauteur de leurs ambitions.

La grande aventure a commencé en 2004, alors que pour sauver leur église, le village a décidé de la convertir en centre communautaire pour tous. « Un référendum a été organisé, et la population a accepté le projet à 80% », raconte le président du Centre communautaire, M. Roch Ouellet. C’est depuis 2005 que les 425 habitants de La Motte travaillent à la mise en place de leur nouveau centre communautaire. Outre un espace réservé aux Fermières pour tisser et un sous-sol équipé des meilleures installations possibles pour préparer un repas pour une

l’église. « C’est sûr que ça a beaucoup touché les gens de voir l’église se transformer. Quand nous avons sorti les bancs, ça a été très émotif pour certains, mais aujourd’hui, ils sont fiers de ce que nous avons réalisé en groupe », rapporte Mme France Rheault, bénévole au centre communautaire et qualifiée de femme à tout faire par ses pairs. Cette fierté, elle s’est traduite tout au long des quatre années des travaux de rénovation qui viennent de se conclure, alors que tout le monde a mis la main à la pâte. À l’exception de quelques aspects

« Sans l’implication des gens et l’appui du conseil municipal, qui a été très important, nous n’aurions pas réussi. » - Roch Ouellet

soirée, on y trouve une grande salle de spectacle qui, une fois montée en cabaret, peut accueillir 250 personnes. « C’est une belle salle où les gens, peu importe leur siège, vont avoir une belle vue, assure M. Ouellet. En plus, la qualité du son est superbe. » Afin de respecter le passé religieux de cette église bâtie en 1939, la sacristie a été conservée et convertie en chapelle pour que La Motte ait toujours des services religieux. D’autres éléments, tels que les portes du confessionnal, ont été repris et réutilisés dans la rénovation de

nécessitant l’embauche de professionnels, tout le reste a été fait grâce à la contribution bénévole des gens de La Motte. « Même nos plans d’architecture ont été faits par une architecte originaire d’ici, Dominique Tonetti, qui a veillé à ce que nous respections les normes en vigueur pour les bâtiments, affirme M. Ouellet. Sans l’implication des gens et l’appui du conseil municipal, qui a été très important, nous n’aurions pas réussi. » De culte à culture Toute cette mobilisation communautaire permettra maintenant aux

photo : France rheault

Festivals de la région, unissez-vous !

La Motte termine un projet de grande envergure

gens de La Motte et des environs de continuer à profiter d’un endroit où ils pourront organiser entre autres le célèbre spectacle printanier des Productions de la Pariole, un spectacle artistique multidisciplinaire qui ravit une salle comble à chaque année. Par ailleurs, deux spectacles auront lieu cet automne : le 4 octobre prochain, deux professeurs du Conservatoire de musique de Val-d’Or, Donald Ferland et Suzanne Ouellet, offriront un concert de musique classique, et le 14 novembre, Éloïse et Kyky raviront les enfants en après-midi et, en soirée, elles chanteront pour les adultes. De voir les gens profiter de fruits de toutes ces années de travail sera la récompense des gens de La Motte et des bénévoles du Centre communautaire. Mais leur repos sera probablement de courte durée : il y a trop de projets qu’ils désirent réaliser ! www.municipalitedelamotte.ca/ centre_communautaire

photo : France rheault

Une coalition des événements régionaux en gestation

arts visuels

Quand la culture va se promener parc Quand la culture va se promener au au parc Par IB

www.deconcert.org

> ib C’est dans le cadre des journées de la culture, le 26 septembre dernier, que le tout nouveau parc culturel de C’est le cadre des journées de la culture, le 26 septembre dernier, que le tout Ville-Marie a étédans inauguré.

Merci à TOUS les membres utilisateurs de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue.

25, av. Principale Rouyn-Noranda 819 764.5555

...votre spécialiste en matériel d’artistes. jet s art ist iqu es. Pa sse z no us vo ir po ur vo s pro

nouveau parc culturel de Ville-Marie a été inauguré.

Voisin de l’Atelier Cent Pression, sur la rue Notre-Dame Nord, à Ville-Marie, cet endroit unique au Témiscamingue Voisin prend la d’unCent musée en pleinsur air où il fera bon s’y reposer, rencontrer et des œuvres deforme l’Atelier Pression, la rue Notre-Dame Nord, s’y à Ville-Marie, cety observer endroit unique au d’artistes d’ici et d’ailleurs. Les créations qui seront exposés en plein air serviront a agrémenter cet espace Témiscamingue prend la forme d’un musée en plein air où il fera bon se reposer, se rencontrer et vert observer et pourront ainsi être `la disposition de et la population en tout temps. des œuvres d’artistes d’ici d’ailleurs. témiscamienne Les créations qui seront exposées en plein air serviront à agrémenter cet espace vert et pourront ainsi être à la disposition de la population témisca« Artiste en en artstout visuels et membre de l’Atelier Cent Pression, Francine Plante est l’instigatrice de ce projet. mienne temps. Elle a travaillé d’arrache-pied pour que se concrétise la réalisation du parc culturel. » explique Véronic Beaulé, agente de développement culturel de la MRC de Témiscamingue. C’est justement lesest artistes de l’Atelier Cent « Artiste en arts visuels et membre de l’Atelier Cent Pression, Francine Plante l’instigatrice de ce Pression quiElle ontaréalisé la première œuvrepour de ceque lieuse culturellement une gigantesque structure de métaprojet. travaillé d’arrache-pied concrétise lavivant, réalisation du parc culturel », explique le intitulée Trois foisagente passera qui servira de porte d’entrée de cedu parc où l’art côtoie C’est de près la nature.les Véronic« Beaulé, de »développement culturel de la MRC Témiscamingue. justement artistes de l’Atelier Cent Pression qui ont réalisé la première œuvre de ce lieu de culture vivante, une gigantesque structure de métal intitulée Trois fois passera, qui servira de porte d’entrée à ce parc où l’art côtoie de près la nature.

exposition de Claude Ferron

du 15 octobre au 14 novembre LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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COOPÉRER C’EST...

Les 50 coopératives membres de la CDR... MRC d’Abitibi

MRC d’Abitibi-Ouest

Association coopérative de travail Rivière-Davy 143, Route 111 Ouest Amos (Québec) J9T 2Y1 819 732-3938

Caisse Desjardins de La Sarre 66, 5e Avenue Est La Sarre (Québec) J9Z 1K9 819 333-5424

Caisse Desjardins d’Amos 2, rue Principale Nord, C. P. 670 Amos (Québec) J9T 3X2 819 732-3327

Caisse Desjardins Royal-Roussillon 11, 7e Avenue Ouest Macamic (Québec) J0Z 2S0 819 782-4676

Coop IGA d’Amos 421, 12e Avenue Est Amos (Québec) J9T 3H1 819 732-5281

Caisse populaire Desjardins du Nord du Lac Abitibi 59, rue Principale, C. P. 330 Dupuy (Québec) J0Z 1X0 819 783-2488

Coop de solidarité WiFi (Abitibi-Témiscamingue) C.P. 191 Amos (Québec) J9T 3A6 819 732-9434

Caisse populaire Desjardins du Sud de l’Abitibi-Ouest 108, Principale, C. P. 25 Palmarolle (Québec) J0Z 3C0 819 787-2451

Coopérative bovine d’Abitibi 263, 1re Avenue Ouest Amos (Québec) J9T 1V1 819 732-0928

Coopérative forestière du Nord-Ouest 597, avenue Principale Authier (Québec) J0Z 1C0 819 782-3656

Coopérative de services des routiers d’Amos 1642, route 109 Nord, C. P. 273 Amos (Québec) J9T 3A7 819 727-1995

La Coop Val-Nord 357, 2e Rue Est La Sarre (Québec) J9Z 2H6 819 333-2307

Coopérative de travail de Guyenne 1253, rang 4 et 5 Ouest Guyenne (Québec) J0Y 1L0 819 732-0100

Magasin coop de Ste-Germaine Boulé 198, rue Principale, C. P. 55 Ste-Germaine Boulé (Québec) J0Z 1M0 819 787-6345

Coopérative des travailleurs forestiers des Rapides 908, chemin Vautrin Preissac (Québec) J0Y 2E0 819 727-2391 Coopérative d’habitation La Rivière aux biscuits (Amos) 102, 4e Avenue Est, app. 13 Amos (Québec) J9T 1C6 819 732-4782 Coopérative d’habitation des deux et quatre d’Amos C. P. 306 Amos (Québec) J9T 3A7 Coopérative d’habitation des six d’Amos C. P. 804 Amos (Québec) J9T 1K9

MRC de la Vallée de l’Or Caisse Desjardins de la Vallée de l’Or 602, 3e Avenue Val-d’Or (Québec) J9P 1S5 819 825-2843 Caisse populaire Desjardins de l’Est de l’Abitibi 740, 9e Avenue, C. P. 458 Senneterre (Québec) J0Y 2M0 819 737-2247 Coop de services agricoles de Belcourt 219, rue Communautaire C. P. 14 Belcourt (Québec) J0Y 2M0 819 737-4562

Coop taxi de Rouyn-Noranda 18, Mgr Tessier Ouest Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2S4 819 762-1733 Coopérative agroforestière Kinojévis-Abijévis 97, 8e Rue Rouyn-Noranda (Québec) J9X 2A5 819 762-8699 Coopérative de commerce d’alimentation saine La Semence 119, 7e Rue Rouyn-Noranda (Québec) J9X 1Z8 819 762-8918 Coopérative de solidarité d’animation des jeunes d’Abitibi-Témiscamingue 75, avenue Mercier Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4X3 819 762-4751 Coopérative de solidarité du journal cuturel de l’Abitibi-Témiscamingue 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 819 763-2677 Coopérative d’habitation « Boréale » C. P. 2454 Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5B1 Coopérative d’habitation « Les portes tournantes » C. P. 2254 Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5A6 819 797-6320 Coopérative funéraire de l’Abitibi-Témiscamingue 10, rue Reilly Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3N9 819 762-4033 Coopérative le Signet 445, boul. de l’Université Rouyn-Noranda (Québec) J9X 5E4 819 762-0734 L’Association coopérative d’économie familiale d’Abitibi-Témiscamingue 330, Perreault Est Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3C6 877 764-3302 MRC du Témiscamingue

Coopérative de solidarité du Centre communautaire de Bourlamaque 168, avenue Laurier Val d’Or (Québec) J9P 2H8 819 874-8791

Caisse Desjardins Béarn-Fabre-Lorrainville 1, rue Notre-Dame Ouest Lorrainville (Québec) J0Z 2R0 819 625-2145

Coopérative d’habitation « Portes ouvertes » C. P. 511 Val d’Or (Québec) J9P 4P5 819 874-4840

Caisse populaire Desjardins de la Forêt enchantée 51, rue Ste-Anne, C. P. 370 Ville-Marie (Québec) J9V 2B6 819 629-2446

Fédération des caisses Desjardins du Québec, vice-présidence Abitibi-Témiscamingue – Nord du Québec 532, 7e Rue Ouest Amos (Québec) J9T 3W7 819 732-8324

Coopérative forestière Vallée de l’Or 100, rue Thibault Val-Senneville (Québec) J0Y 2P0 819 825-8143

Caisse populaire Desjardins du Centre-Est du Témiscamingue 11, rue Principale, C. P. 25 Laverlochère (Québec) J0Z 2P0 819 765-3261

Jeune coop étudiante Harricana 850, 1re Rue Est Amos (Québec) J9T 2H8 819 732-3221, poste 3373

Habitation coop « Au bon repos » 433, 11e Rue, C. P. 579 Val d’Or (Québec) J9P 3J6 819 824-4675

Caisse populaire Desjardins du Nord-Ouest du Témiscamingue 24, rue Ontario Notre-Dame-du-Nord (Québec) J0Z 3B0 819 723-2265

Les productions de la Pariole, coop de producteurs culturels 261, chemin du Quai La Motte (Québec) J0Y 1T0

MRC de Rouyn-Noranda

Coop de solidarité santé Témiscavie 19, rue Dollard Ville-Marie (Québec) J9V 1L1 819 622-2433

Coopérative d’habitation Harricana C. P. 461 Amos (Québec) J9T 3A8 Coopérative forestière St-Dominique 289, rue Principale St-Dominique (Québec) J0Y 2K0 819 732-5723

Les Serres coopératives de Guyenne 715, chemin des Serres Guyenne (Québec) J0Y 1L0 819 732-0456 Promutuel L’Abitibienne 282, 1re Avenue Est Amos (Québec) J9T 1H3 819 732-1531

Caisse d’économie Desjardins de l’éducation 150, avenue Principale Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4P5 819 764-6135 Caisse Desjardins de Rouyn-Noranda 130, rue Perreault Est Rouyn-Noranda (Québec) J9X 3C4 819 762-0966

Promutuel Rouyn-Noranda-Témiscamingue 31-B, des Oblats Nord Ville-Marie (Québec) J9V 1H9 819 622-0024

...vous souhaitent bonne Semaine de la coopération! 162, Principale Sud, C. P. 96, Amos (Québec) J9T 3A5 Tél. : 819 727-1055 Téléc. : 819 727-1062 Courriel : info@cdrat.fcdrq.coop

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L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009


musique

musique

Lancement d’album

L Jazz Rekolt le fruit de son labeur

photo : michel dozois

sandy boutin,

> winä jacob

Le 10 octobre prochain, les artistes derrière la formation L Jazz auront finalement le plaisir de voir naître au grand jour le fruit de leur labeur. Après plusieurs mois de préparation, la formation senneterroise lancera, au bar Bistro L’Entracte de Val-d’Or, son premier album intitulé Rekolt. Suite à de nombreuses prestations dans divers festivals tels que le FME et le Festival international de jazz d’Ottawa, ou dans des lieux mythiques (Centre national des Arts, Temple du jazz de Québec, bar le Rafiot…), les membres de L Jazz se sentaient prêts à attaquer l’enregistrement de leurs œuvres. « Pour jouer au Festival international de Jazz de Montréal, il faut absolument avoir un disque de produit. On savait qu’on était rendu là, c’est ce qu’il nous faut pour continuer et aller plus loin », explique le flûtiste du groupe, Robert Leblond. Le jazz au cœur de leurs intérêts, les membres de L Jazz jouent ensemble depuis le début des années 2000, parfois en formation

réduite, parfois avec des artistes invités qui gravitent autour du quatuor central. La musique du groupe est nettement différente de ce qu’on retrouve généralement sur le marché, avec des sonorités aux confluents du jazz, du jazz rock, de l’acid jazz, du rock, du groove, de la musique progressive et et de la musique monde. Le programmateur du Centre national des Arts, Michel Dozois, décrit l’esprit musical du groupe comme étant « du jazz progressif qui nous laisse le temps de regarder le paysage... un ensemble solide qui va nous épater encore longtemps ! »

lance finalement ce premier disque. « On a un peu perdu notre temps, surtout dans la paperasse, mais on est bien fiers du résultat », lance avec bonhommie Philippe Lebel, bassiste du groupe. L’album tant attendu de L Jazz sera donc lancé lors d’un 5 à 7, le 10 octobre prochain à Val-d’Or. Afin de célébrer l’événement, la formation offrira aussi un spectacle concept, qui sera précédé par une prestation du guitariste Justin St-Pierre dès 21 h. Le même spectacle sera offert aux gens de Rouyn-Noranda le 9 octobre au Petit Théâtre du Vieux Noranda.

Même si les pièces ont été enregistrées il y a près de deux ans, ce n’est que ce mois-ci que L Jazz

www.myspace.com/lllljazz

administrateur au C.A. de L’adisq > ib Le président et directeur général du Festival de musique émergente de l’Abitibi-Témiscamingue (FME), Sandy Boutin, a été élu, le 15 juin dernier, au conseil d’administration de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ). M. Boutin est également le gérant, conférencier, et jusqu’à tout récemment faisait partie des conseils d’administration du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Société pour la promotion de la relève musicale de l’espace francophone (SOPREF). Justement, le FME et les poulains de Sandy Boutin, le groupe [karkwa] ont reçu des nominations pour le prochain gala, qui se tiendra le 1er novembre, dans la catégorie Événement de l’année pour le premier et dans cinq catégories pour les seconds, dont Groupe de l’année et Spectacle de l’année auteur-compositeur-interprète. Par ailleurs, d’autres artistes et artisans de la région sont en nomination, dont Dany Bédar pour son album III, la maison Disques 7e ciel (Anodadjay) pour l’album de Koriass dans la catégorie Hip Hop, l’agence Bonsound de l’ex-membre de Gwenwed Jean-Christophe Aubry dans la catégorie Maison de gérance, et Cathy Gauthier pour Roxy dans la catégorie Série humoristique de l’année.

www.adisq.com

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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littérature

littérature

La fête du village > Paul-antoine martel

Le 10 septembre dernier avait lieu, dans le chevalement numéro 7 de l’ancienne mine Lamaque, le lancement de l’ouvrage Le Village minier de Bourlamaque du romancier et historien Denys Chabot.

Cette parution survient quelque 75 ans après la mise en opération de la mine, la fondation de la municipalité de Bourlamaque et le début de la construction de ce qui allait devenir un site historique en 1979. Fruit d’une collaboration entre la Ville de Val-d’Or et le Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, cette plaquette d’une quarantaine de pages est le quatorzième titre de la collection Lieux et traditions, qui comporte des ouvrages sur le séminaire Saint-Sulpice de Montréal, l’édifice Guy-Frégault de Québec, ou encore la fromagerie Perron de Saint-Prime. Son auteur, Denys Chabot, est luimême originaire de Bourlamaque et est bien connu pour la rédaction des textes de l’ouvrage L’AbitibiTémiscamingue, qui mettait en lumière le travail du photographe Mathieu Dupuis et qui s’est écoulé à plus de 10 000 exemplaires.

Bien qu’il s’agissait d’une commande comportant des exigences strictes quant au nombre de mots, de photos et d’encadrés, Denys Chabot avoue avoir pris un plaisir particulier à rédiger cette histoire. Et c’est à la vitesse grand V qu’il a travaillé : « Il faut dire que je connais cette matière sur le bout de mes doigts », explique celui qui était de l’aventure de L’histoire de Val-d’Or – des origines à 1995, et qui met présentement la touche finale à l’ouvrage commémoratif du 75e anniversaire de la ville qui sera lancé en octobre. L’auteur soutient que Bourlamaque a une importance symbolique dans l’histoire de la région : « La mine Lamaque et son village minier sont à l’origine de Val-d’Or, ils lui ont donné son élan ». Il souligne également que pour l’une des premières fois, les habitations construites par une compagnie minière laissaient transparaître une volonté d’enracinement, de permanence dès leur construction, comme en témoignent les infrastructures urbaines rapidement mises en place.

> Philippe gaudet

C’est à partir d’une boutade qu’est née l’idée du roman La mémoire du lac de Joël Champetier. L’écrivain lacornois avait déclaré à des amis qu’il souhaitait écrire un roman « à la Stephen King » se déroulant au Témiscamingue.

L’idée a de quoi surprendre, mais quand on y pense, l’ambiance que dégage la région témiscamienne a peu à envier au Maine chéri du

célèbre auteur américain. On peut dire que Champetier a gagné son pari, puisqu’on lui a attribué le prix Aurora en 1995 pour cet excellent thriller fantastique. Le sympathique écrivain abitibien a accepté de parler de La mémoire du lac, de sa carrière en général et de son attachement pour sa région d’origine. Champetier est né en 1957 à La Corne et il a également habité à Ville-Marie pendant quelques années. En 2004, l’adaptation au grand écran de son roman La peau blanche a permis à l’écrivain Joël Champetier de se faire connaître d’un large public à l’échelle provinciale. Son travail d’écrivain est cependant reconnu depuis beaucoup plus longtemps par la critique, et il a écrit à ce jour une quinzaine de romans et plusieurs nouvelles littéraires. Il a aussi été nommé président d’honneur du Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue en 1996.

le village minier de bourlamaque en 1960.

Au son du gazou… > ib … Improvisez ! L’improvisation revient en force cet automne puisque la Sir-N reprend du galon sous une thématique africaine. Le zèbre aura ses hyènes à l’œil dès le 8 octobre au Petit Théâtre du Vieux Noranda. La LIV se retrousse les manches afin d’affronter les bêtes qui fréquentent les marécages du bar le Dundee à compter du 1er octobre. Finalement, La Libaba est de son côté à s’imaginer mille et une histoires afin de faire rêver la foule qui se réunira sous le toit du Billard l’Ad Hoc dès le 31 octobre. www.sir-n.ca (Rouyn-Noranda)

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www.lalibaba.ca (Amos)

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009

Aujourd’hui résident de la Mauricie, Champetier voue toujours un amour sincère à sa région natale. «Il est rare que je laisse écouler une

« Même quand j’ai écrit de la science- fiction interplanétaire, est-ce un simple hasard si mon roman La Taupe et le dragon se déroule sur une planète éloignée en pleine colonisation? » - Joël champetier

photo : shgvd

Durer, au pays de l’éphémère Bien que court, l’ouvrage présente une mise en contexte complète et efficace de ce qui représente à coup sûr l’un des sites historiques les plus jeunes du Québec. On y présente, dans un texte vif et riche sans être lourd, une information organisée en entonnoir, afin de bien faire comprendre le contexte historique et social ayant vu évoluer le village minier. Ainsi, il est question de l’Abitibi minière, de la mine Lamaque, de la munici-

palité de Bourlamaque, du village minier lui-même, et enfin de la Cité de l’Or, le complément désormais inséparable du site historique, ellemême en voie d’être classée.

Joël Champetier : le Stephen King abitibien

www.ctjae.qc.ca (Val-d’Or)

année sans faire une visite en sol abitibien, ne serait-ce qu’au Salon du livre. Les premières années, je revenais de ces séjours en versant une larme de nostalgie et j’ai longtemps fantasmé d’y retourner. » Champetier précise que l’Abitibi a eu une influence sur son travail, et ce, même si son style d’écriture n’est pas typiquement associé au milieu rural québécois. « Ça n’a sûrement pas eu une grosse incidence sur mon style; mais au niveau des thématiques, des personnages et des décors, l’influence est claire. Aurais-je situé La Mémoire du lac au Témiscamingue si je n’y avais pas habité? Même quand j’ai écrit de la science-fiction interplanétaire, est-ce un simple hasard si mon roman La Taupe et le dragon se déroule sur une planète éloignée en pleine colonisation ? »

photo : valérie bédard

Lancement de Le Village minier de Bourlamaque

Quand le grand écran est trop petit Malgré l’agréable expérience de l’adaptation d’une de ses œuvres au cinéma, M. Champetier ne croit pas pouvoir un jour répéter le tout. «Il faut dire que la plupart de mes romans ne sont pas faciles à adapter avec les budgets dont on dispose au Québec. Ça n’a l’air de rien, mais une adaptation de La Mémoire du lac nécessiterait un gros budget : il y a un incendie, des scènes d’été et d’hiver, un véhicule qui traverse la glace, etc. Mes romans de fantaisie et de sciencefiction sont encore plus complexes. J’ai travaillé sur divers scénarios originaux, mais le cinéma coûte cher, et c’est la foire d’empoigne pour réussir à se faire financer. J’ai aussi travaillé pendant plusieurs mois sur une adaptation du roman Oniria de Patrick Senécal, mais ni moi ni Patrick n’aimions la direction que prenait le projet et nous avons préféré nous retirer. « Aujourd’hui rédacteur en chef de la revue Solaris, consacrée au fantastique et à la science-fiction au Québec, Champetier prépare également un nouveau roman intitulé L’éblouissement qui devrait être publié fin 2010. « Il s’agit d’une mystérieuse histoire d’invasion qui met en scène des gens ordinaires du coin de la Mauricie où j’habite maintenant », conclut l’écrivain. www.revue-solaris.com


Capter la lumière des gens > karine murphy

Ce n’est pas une légende urbaine! Une nouvelle entreprise en photographie a vu le jour en Abitibi-Témiscamingue depuis peu. Deux passionnées, beaucoup de talent, un style innovateur et de la créativité à foison : la recette d’un succès qui fait déjà jaser.

arts médiatiques

Cliché Urbain

photo : geneviève lagrois

Geneviève Lagrois et Mélanie Morissette se connaissaient depuis le secondaire, mais sans plus. Chacune de leur côté, elles avaient développé un intérêt pour la photo et, chacune à leur manière, elles ont apprivoisé l’objectif – Geneviève au fil de diverses expériences de travail dans le milieu et de quelques cours amateurs, Mélanie de façon plus autodidacte. C’est pourtant grâce à la magie de Facebook que leurs chemins se sont croisés réellement ; c’est de cette façon qu’elles ont pu apprécier leur travail respectif et se dire : « Hey, faudrait qu’on travaille ensemble! »

BACK, Frédéric BÉLIVEAU, Paul BELLEAU, Michel BELLEFLEUR, Léon BERTOIN, Anne BONDER, Alain BOUCHARD, Sylvie BRUNEAU, Kittie CHEVALIER, François CHICOINE, Geneviève DAGENAIS, Lorraine DARBY, Don DE LAFONTAINE, Elyse DEROUIN, René DUMOUCHEL, Albert FERRON, Marcelle FORTIN, Marc-Aurèle GAUVREAU, Pierre GRISÉ, Suzanne HOPKINS, Tom LAMONTAGNE, Eric LAMOTHE, Rock LARAMÉE, Guy LEDUC, Fernand LEDUC, Ozias LEMIEUX, Jean-Paul LEMOYNE, Serge MARTINEAU, Aline MATTIA, Christine MOLINARI, Guido PAYETTE, Jacques PELLAN, Alfred PLOTEK, Leopold RAUCH, Sophie RIOPELLE, Jean-Paul ROMASZEWSKI, Antoni SAVARD, Martine SIMONIN, Francine SULLIVAN, Françoise SUZOR-CÔTÉ, Marc-Aurèle TÉTRAULT, Jacinthe THÉRIAULT, François VINCENT, François WOLFE, Robert ZABEIDA, Vladimir ZAGERIS, Arnold

photo : mélanie morissette

photo : mélanie morissette

photo : mélanie morissette

Des débuts prometteurs Au fil des discussions, les deux que des photos statiques avec des gnie ! Pour sa part, ce qui inspire acolytes ont vu que leurs affinités sourires forcés et des poses arti- particulièrement Mélanie : les pour la photographie étaient à ficielles. On privilégie des photos enfants. Les siens, évidemment, développer : « On avait envie de naturelles et pas statiques ! Ça fait ses premiers modèles, mais faire des photos d’un style qui ne un souvenir bien plus authentique les autres également ! Les se faisait pas vraiment deux filles restent ici, de partir de quoi néanmoins hautement L’idée, c’est de faire autre chose que des photos de différent » explique polyvalentes, et peuvent statiques avec des sourires forcés et des poses Mélanie. aussi bien immortaliartificielles - Mélanie Morissette ser mariages, familles, Elles commencent donc à penser à et représentatif quand les gens bébés, adultes, bedaines… un projet de collaboration concrète, sont habillés comme à tous les une entreprise commune dans jours, quand on est dans un endroit Si leur entreprise représente pour laquelle chacune pourrait offrir ses vrai, quand les enfants pleurent, le moment un travail à temps services. À ce moment, Geneviève courent et s’animent ! » partiel, il y a fort à parier que leur est déjà partie à Montréal pour talent pourrait les amener à gagner faire son cours de photographie Geneviève en rajoute : « On désire leur vie grâce à la photo. Geneviève commerciale au Collège Marsan. Si quelque chose d’innovateur. En tra- conclut : « On y va au jour le l’idée de départ était d’attendre son vaillant dans un environnement qui jour dans notre business, on en retour pour se partir en affaires, le n’est pas contrôlé, on peut se ser- profite, et on verra où ça nous projet a finalement été devancé. La vir de l’ambiance et faire aller notre amènera… » raison? Pour répondre à la demande créativité, on peut réinventer! » www.clicheurbain.com déjà grandissante des parents, amis, connaissances, contacts, Il est logique alors pour elles de etc. Début août marque donc privilégier le concept « sur mesure ». la naissance de Cliché Urbain. Autrement dit, comme les clients Malgré un site internet encore en ne sont pas tous pareils, pourquoi construction, leur groupe Facebook leurs photos devraient-elle l’être ? met en évidence leur popularité Elles s’adaptent donc aux besoins immédiate, avec près de 750 fans de chacun, changent d’endroits, en moins d’un mois. varient les poses… L’imagination a-t-elle une limite ? Des clichés sans cliché Se bâtir une aussi bonne réputa- Une vision commune tion en aussi peu de temps, ça Les deux associées, même si peut paraître un exploit, si on ne elles partagent la passion de la connaît pas les deux filles et leur photo, ont quand même chacune travail. Mais une fois qu’on en leur façon de l’aborder. « Mon trip, prend connaissance, impossible c’est la photo de mode! » lance de nier le talent, l’originalité et Geneviève. Elle prend plaisir à la différence des photographes. faire des shootings du genre avec Mélanie décrit leur style ainsi : des amis, en y mettant le paquet « L’idée, c’est de faire autre chose – coiffure, maquillage et compa-

EXPOSITION

LA COLLECTION LOTO-QUÉBEC

en mouvement

16 octobre au 29 novembre

En collaboration avec Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :

LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

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critique littéraire

Palabres et parlure Proulx de Manneville, Raymonde Palabres et parlures Amos : à compte d’auteur, 2009 252 pages

> Francesca Benedict

« L’insécurité installée depuis longtemps rongeait lentement cette fin d’adolescence. » (p.219) C’est entourée d’anciens collègues, d’amis, de membres de sa famille et de voisins que Raymonde Proulx a lancé son livre en septembre

viens de vous présenter se retrouve au centre de ses écrits. Le livre s’avère un recueil de courts textes (dans l’ensemble entre trois et cinq

c’est bien là le sentiment qui domine : la joie, le plaisir d’être en vie malgré les petits aléas et les détours

dernier, ce qui conféra à l’événement une ambiance bon enfant et chaleureuse. Cette femme de poigne a tout orchestré d’un bout à l’autre, y inclus les illustrations, la publication et le lancement, qui incluait un vernissage des tableaux d’une de ses sœurs et le projet d’observatoire astronomique d’un de ses frères. Femme de cœur, Madame Proulx de Manneville exprime son penchant pour sa langue natale et sa terre natale. Son nom de plume témoigne de son attachement à la région et à l’histoire (Sieur de Manneville était aux côtés de Montcalm; après la mort de ce dernier, il fut signataire de la reddition de 1763). À ce stade-ci, vous trouvez peutêtre mon entrée en matière un peu longuette. Permettez-moi d’expliquer : la femme de cœur que je

pages), regroupés en quatre sections. La première section raconte l’enfance de l’auteure à Manneville, les premières années d’école, mais aussi des voyages. Il s’agit plutôt de souvenirs d’une autre époque, d’un autre temps. Le lecteur retrouve ici l’ambiance des soirées familiales animées par un-e adulte qui racontait sa jeunesse, nous entraînant pendant des heures dans les dédales de sa mémoire. Les deuxième, troisième et quatrième sections relèvent plus de la fiction et suivent donc les aléas du vocabulaire qui crée sa propre magie. Ces textes mènent le lecteur dans des nouvelles dont la fin surprend souvent et laisse parfois un peu pantois. Basés sur des petits faits du quotidien, ils nous ramènent à la vie, à la société dans son quotidien. Les deux derniers textes, dédiés respectivement à feus le père et la mère de l’auteur, constituent des textes plus complets et plus longs qui concluent

favorablement ce recueil traversé par les angoisses de la création et les voyages introspectifs. Ceux qui connaissent Madame Proulx trouveront probablement l’âme de l’auteur dans ces textes. Si vous aimez la recherche et le travail du vocabulaire, vous aurez sans doute du plaisir à lire ces nouvelles. Si vous êtes adeptes de la simplicité, alors, le style risque d’entraver un peu votre plaisir. L’écriture aurait sans doute bénéficié de l’expertise d’un bon éditeur. On retrouve aussi l’enseignante dans les notes en bas de page aussi bien que dans la présence d’un index et de cinq lexiques, dans l’utilisation de caractères gras pour la dernière phrase de chaque texte ainsi que dans la minutie qui ressort globalement du livre. Ceci dit, ce recueil présente un ensemble de petits tableaux du quotidien ainsi que des portraits de famille, d’ami-e-s ou de passants qui constituent autant de clins d’œil à la vie, car c’est bien là le sentiment qui domine : la joie, le plaisir d’être en vie malgré les petits aléas et les détours. Sur ces vingt-sept récits, celui qui a particulièrement retenu mon attention s’intitule Le thé et la pizza, par l’originalité du dénouement ainsi que par la délicatesse dans la présentation d’un thème si dérangeant, la maladie mentale. Vous lirez là une œuvre de cœur.

calendrier culturel

octobre 2009 Cinéma Ce que mes yeux ont vu Laurent de Bartillat Du 4 au 5 octobre 2009 - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) L’Heure de vérité Louis Bélanger du 11 au 12 octobre 2009 - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) La Grève de la faim Steve McQueen du 18 au 19 octobre 2009 - 19 h Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Exposition Vente d’atelier Jeremy Gamash du 27 août au 5 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Restaurant François (Rouyn-Noranda) Bulles de vie Karine Giboulo Du 3 septembre au 4 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Centre d’art Rotary (La Sarre) À bout touchant Lucie Tremblay Du 3 septembre au 10 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture La Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda)

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Pour que votre activité soit affichée dans le calendrier du journal, vous devez obligatoirement l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.crcat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension. Passages secrets-suite et fin Denyse Gérin Du 4 septembre au 11 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Centre d’exposition d’Amos

Bulles de vie Karine Giboulo Du 8 octobre au 22 novembre 2009 - 5 à 7 à la Maison de la culture Centre d’art Rotary (La Sarre)

Ce qu’il en reste Béatriz Mediavilla et neuf autres artistes Du 4 septembre au 25 sctobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Centre d’exposition d’Amos

Habitat chlorophylle Véronique Doucet Du 8 octobre au 22 novembre 2009 Vernissage: 8 octobre , 5 à 7 à la Maison de la culture Maison de la culture (La Sarre)

Coefficient de dilatation Catherine Dubé Du 4 septembre au 25 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Centre d’exposition d’Amos Espaces, 18e édition Centre d’exposition de Val-d’Or Du 17 septembre au 11 octobre 2009 Pendant les heures d’ouverture Centre d’exposition de Val-d’Or Épisode 1 et 2 Chantale Girard Du 13 septembre au 25 octobre 2009 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Comme une ressemblance Ariane Ouellet Du 31 octobre au 29 novembre 2009 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Contes d’ombres et de lumière Marie-France Thibault Du 31 octobre au 29 novembre 2009 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE DEUX - OCTOBRE 2009

Exposition de Photos Andrée-Anne Lavoie d’Amos Cabaret de la dernière chance Du 13 septembre au 10 octobre 2009 Rouyn-Noranda

Littérature Rencontre avec Frédéric Brun Frédéric Brun 21 octobre 2009 - 19 h 30 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Musique Duo Ferland/Ouellet Concert de Donald Ferland et Suzanne Ouellette 3 octobre 2009 - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Crash ton Rock / En première partie Les Anodins Cabaret de la dernière chance 22 Octobre 2009 Rouyn-Noranda

Théâtre Coma Unplugged Pièce de Pierre-Michel Tremblay, mise en scène de Denis Bernard Théâtre de la Manufacture 13 octobre 2009 - 20 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) OZ, Théâtre enchanté Club Optimiste Du 18 au 19 octobre 2009 - 14 h Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Albertine en cinq temps La Troupe À Coeur ouvert inc. Du 29 au 31 octobre 2009 - 19 h 30 Du 5 au 6 novembre 2009 - 19 h 30 7 novembre 2009 - 13 h Théâtre de poche (La Sarre)

Patrimoine et histoire Un après-midi d’identification de photos Société d’histoire d’Amos 14 octobre 2009 - 13 h 30 à 17 h Centre d’archives, Société d’histoire d’Amos (Amos) En atelier ... avec Marc Hunter Centre d’exposition de Val-d’Or 7 octobre 2009 - 19 h à 21 h. Le Centre d’exposition de Val-d’Or

Autre L’Altaï mongol en partage Isabelle Lacharme 2 octobre 2009 - 19 h Salle du conseil (Rouyn-Noranda)


Our Lady Peace - Burn Burn

Mille Monarques - Mille Monarques

> olivier naud Il faut d’abord savoir que Süthäskï est un groupe d’ici, de Senneterre plus précisément. Vous les avez peut-être déjà vus au FRIMAT ou encore en première partie de Beast cet hiver. Ils ont autoproduit leur album, cet été, et ça sonne béton, puisqu’ils l’ont enregistré dans leur sous-sol ! Sans blague, ça sonne, pas comme un album de Radiohead, mais plutôt comme un vieux disque des Velvet Underground. L’album porte bien son nom : Melting Rock. On sent une espèce de « lazyness », on se transforme en lave et on bouille. Lave et Bouille tiens, plutôt que Rock and Roll. Hypnotiques, minimalistes et entièrement instrumentales, les pièces évoluent donc tranquillement autour de riffs accrocheurs et répétitifs. La pochette est cependant, comment dire, différente... Amateurs de métal et d’adrénaline s’abstenir. 3.5/5

> L’échevin Murphy Première écoute. Première toune. Ça y est. Je suis transporté. Inconsciemment, j’attendais cet album depuis un bon moment. La première pièce, elle s’appelle Réflexion respiratoire sous apesanteur et quoique ça puisse paraître complexe, elle honore bien son nom ! Un morceau en crescendo qui commence par venir nous chercher avec douceur, jusqu’à devenir une sorte d’hymne rassembleur, puis un élan intensément électrique. Oui, ça donne le ton de ce premier éponyme de Mille Monarques, jeune et prometteur quatuor indie rock montréalais. Sans être redondant, l’album conserve une bonne ligne directrice du début à la fin. Cette ligne de neuf pièces substantielles est ponctuée de belles surprises en cours d’écoute, comme la voix de Annie Rousseau sur Rouge, comme l’invitation à danser pour « les centaines de poissons qui nous regardent en rang » et comme la robuste attaque féline qui dit « bye bye ». Le son est très actuel. Mille Monarques n’est pas le premier groupe de son époque à ajouter des petites touches électroniques ou des violons synthétiques à une instrumentation pop-rock pesante, mais il le fait convenablement. Bien qu’à mon avis les paroles soient secondaires sur ce genre d’album, la dose de voix de Mathieu Denoncourt est juste à point et les textes atteignent une certaine profondeur. La chose la plus triste, c’est que ça m’a fait oublier les autres disques que j’ai achetés en même temps. À vous procurer si vous aimez Malajube, Karkwa, ou Pawa Up First… ou Diane Dufresne, ou Children of Bodom, ou… 4/5

Secret City Records (2009)

Patrick Watson and the Wooden Arms - Wooden Arms > olivier naud Après l’énorme succès de son premier album, notre cher Watson aurait pu nous offrir un Close to paradise # 2, mais il en est tout autrement. Avec ce dernier album, il profite de la visibilité dont il jouit pour pousser davantage les limites de sa folie. Entouré d’excellents musiciens, les Wooden Arms - il compte sur un des meilleurs batteurs que j’ai eu la chance de voir performer - formant un groupe qui nous transporte dans un univers poussiéreux, que ce soit la poussière des westerns américains ou encore celle qui suit les fanfares des films d’Emir Kusturica. Les chansons y sont un peu moins pop, beaucoup plus expérimentales, voire psychédéliques par moments. Le tout n’est pas pour le moins chaleureux. Si par malheur vous l’aviez manqué au FME, vous pourriez toujours vous creuser un trou et l’attraper en Australie en janvier. 4.5/5

Sony (2009)

Thus: Owls - Cardiac Malformations > Philippe lebel Thus: Owls est à l’origine un groupe de quatre potes suédois, piloté par Erika Alexandersson. Il y a quelque temps, le guitariste montréalais Simon Angell (dont le génie à été découvert grâce à sa participation au projet de Patrick Watson) s’est joint à eux et Cardiac Malformations est né. Il s’agit d’un petit bijou à mon humble avis : le résultat d’une recherche poussée tant au niveau des mélodies, des arrangements, des harmonies vocales que du son en tant que tel. Ils se définissent quelque part dans la pop alternative expérimentale. C’est un album intense, cérébral et très imagé, qui a été conçu pour la scène. Parfois doux, parfois très rude, il nous fait vivre toute une gamme d’émotions. En fait, on a l’impression d’entrer profondément dans l’intimité d’Erika Alexandersson, de faire un passage dans sa tête, d’être projeté dans son cœur en passant par ses tripes. Sa voix enchanteresse me fait quelque peu penser à une espèce d’hybride de Björk et Suzanne Véga... Malgré que l’ambiance de l’album est parfois un peu maussade, il demeure très agréable à écouter, unique en son genre et il constitue l’une des plus belles découvertes que j’ai faites depuis longtemps (merci le FMEAT !). 4.5/5

Placebo - Battle for the Sun > Philippe Gaudet C’est au Québec que le groupe alternatif anglais Placebo a eu son premier succès populaire en Amérique du Nord il y a plus de 12 ans. Le chanteur Brian Molko étant né d’une mère parisienne, il maîtrise parfaitement la langue de Molière et s’adresse au public en français à chaque performance en sol montréalais. On peut également penser que la polémique reliée à l’aspect androgyne et sexuellement débridé du groupe a été mieux digérée au Québec, relativement progressiste, qu’ailleurs en Amérique du Nord. C’est donc avec regret que les fans québécois ont appris l’annulation de leur tournée automnale en Amérique du Nord. Molko connaît, paraît-il, de sérieux problèmes de santé. Cette tournée allait servir de promotion pour le satisfaisant album Battle for the Sun, paru plus tôt cet été. Placebo est un groupe très fiable, album après album, et ce 6e opus ne fait pas exception. Plusieurs des titres y sont très énergiques, et le son très rock. On peut penser que l’influence du nouveau batteur Steve Forrest, anciennement du groupe américain Evaline, y est pour quelque chose. Bref, un bon album qui sonne comme du « vieux » Placebo. Les pièces Julien et Breath Underwater sont parmi les bonnes du groupe. 4/5

Lake of Stew - Ain’t Tired of Lovin’ Woodhog Company (2008)

> Jenny Corriveau Promus grands gagnants de la treizième édition des Francouvertes, nous les avons vus, écoutés et acclamés lors de la soirée Rock de la dernière édition du FRIMAT. Leur dossier de presse déborde de critiques de spectacles à couper le souffle; Ariel Coulombe, chanteur dont le prénom est prêté au groupe, est comparé à des géants tels Jagger et Bowie. Ce sont de vraies bêtes de scène à l’énergie irrévérencieuse et déjantée. Leur musique glam-rock à saveur actuo-80 inspire frivolité et déhanchement. Ariel s’autoproclame Psycho-rock noir bonbon et c’est à l’état brut, avec fougue et vigueur, qu’il nous fait goûter à sa sauce avec ce premier opus. Séduite dès la première écoute, dès la première pièce, j’ai été éblouie de la ferveur contagieuse d’Ariel. Les nostalgiques des années 1980 seront ravis ! C’est avec une hargne bien canalisée qu’ils nous livrent 6 pièces toutes aussi affriolantes mais bien distinctes les unes des autres. La voix cassante de Coulombe, amalgamée aux riffs énergiques et à la batterie saccadée de la plupart des pièces, provoque une soif de bouger incontrôlable. C’est donc avec une satisfaction enivrante que j’ai écouté et réécouté l’album; Ariel m’a contaminée ! Je ne cesse de fredonner La danse des paons. Teinté d’arrangements à la sonorité Breastfeeders ou encore Indochine, c’est sous des notes aux influences bien dosées de ses prédécesseurs qu’on ressent l’authenticité d’Ariel. Ces Montréalais nous livrent, avec un instinct noir, du matériel moins cérébral mais plus marginal, plus gras, plus sale. L’unique point négatif de cet album est sa durée. On en veut plus ! Ils nous reviendront sans aucun doute avec un second album plus mature, plus intellectuel, et qui sait, peutêtre même avec quelques pièces en plus ! 4/5

Hoob (2009)

Tacca Musique (2009)

Ariel - Ariel

> Philippe gaudet Comme plusieurs de ses semblables issus des années 1990, le groupe alternatif Our Lady Peace ne réussit plus à retrouver le succès commercial de ses premiers albums. À la manière de ses acolytes également, la formation torontoise semble jongler constamment entre un retour vers un son plus rock et une incursion vers des sonorités plus expérimentales. Pour l’album Burn Burn, le charismatique chanteur Raine Maida promettait d’ailleurs un retour vers un son rock plus semblable à leurs excellents premiers albums Naveed et Clumsy. La promesse avait déjà été faite auparavant, sans véritable résultat. En fait, depuis une dizaine d’années, le son plus léché et doux qui leur est désormais caractéristique apparaît sur chaque nouvel album du groupe. Malgré un effort notable pour inculquer un peu plus d’énergie à ce dernier, Burn Burn dégage pop et douceur et n’a pas l’étoffe des premiers opus. Qu’à cela ne tienne, l’album demeure accrocheur comme un album de Our Lady Peace l’est à coup sûr. Sans être un classique du genre alternatif, Burn Burn réussit tout de même mieux à nous divertir que son prédécesseur Healthy in Paranoid Times. Un album qui s’écoute bien, mais qui ne sera certainement pas leur plus mémorable. On apprécie particulièrement la pièce très rock Monkey Brains, qui nous ramène une quinzaine d’années en arrière. 3.5/5

Note Musik (2009)

Süthäskï - Melting rock

> Philippe lebel Ain’t Tired of Lovin’ est le premier album de ce groupe à cordes acoustiques montréalais. Les six comparses ont enregistré l’album dans l’appartement de Richard Rigby (l’un des membres), sans ajout de pistes supplémentaires, sans effet, sans artifice. Il s’inscrit dans une vague de retour aux racines qui frappe le Québec depuis quelque temps. Ils réactualisent le folk, le country et le blues du 19e siècle avec de fortes teintes de bluegrass, pour en faire un album vivant et contemporain axé sur les harmonies vocales. Les textes, empreints d’audace et d’humour, traitent de sujets aussi variés que de leur volonté de rencontrer le Dalaï Lama, d’attendre l’autobus, de ce en quoi consiste l’amour, du système de santé, sans oublier de leur ami le tatou et des tartes. Personnellement, je ne suis pas fan de country ou de bluegrass, mais l’écoute de cet album me met un gros sourire dans le visage. C’est du bonheur en stéréo. On a l’impression d’être avec eux sur le bord d’un feu, pendant une fête des récoltes (probablement dû au fait que c’est enregistré live dans un appartement). Ça donne envie de se laisser pousser une grosse barbe épaisse, genre laine d’acier et d’aller s’acheter une charrette. Hochements de têtes et tapages de pieds garantis. 4.5/5

Vagrant (2009)

Indépendant (2009)

poste d’écoute

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