OCTOBRE 2010 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 02 - NO. 02

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octobre 2010 - copie douze

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

gratuit

en manchettes 6-7 AT@MTL 12 Exposition de la joaillière Katia Martel 17 Tournée canadienne pour le Tandem 17 La Folle Odyssée de Bernadette 18 Guillaume Beaulieu en cavale régionale

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

Nouveaux arrivants en Abitibi-Témiscamingue : laissez-nous vous souhaiter la bienvenue!

w w w. m a r e g i o n d e t r e . c o m


calendrier culturel

octobre 2010

gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

Pour que votre activité soit affichée dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.

Cinéma

Exposition

Humour

L’Australie - Les Grands Explorateurs 1er octobre - 19h30 Théâtre de poche (La Sarre) 2 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

5e Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda Jusqu’au 2 octobre Soirée de performance 1er et 2 octobre - 20 h L’Écart... lieu d’art actuel (Rouyn-Noranda)

Décoiffe - Cathy Gauthier 7 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Trois temps après la mort d’Anna 13 octobre - 20 h 14 octobre - 13 h 30 14 octobre - 20 h Théâtre du rift (Ville-Marie) Soul Kitchen 27 octobre - 20 h 28 octobre - 13 h 30 28 octobre - 20 h Théâtre du rift (Ville-Marie) Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue Du 30 octobre au 4 novembre Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)

Conte Guillaume Beaulieu 7 octobre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)

Une touche de variété et de musique - François Léveillé 22 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Verts ciel - Guy Lavigueur Jusqu’au 3 octobre Centre d’exposition d’Amos

Jeunesses musicales 20 octobre - 19 h 30 Salle Desjardins (La Sarre)

Quatuor Chorum Jeunesses musicales 21 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Musique Michel Louvain 1er octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 2 octobre - 14 h Salle Desjardins (La Sarre)

Dualité - Jeannot Hamel Jusqu’au 10 octobre Centre d’art Rotary (La Sarre) Mandala à fleur de peau - Hélène Gagnon Jusqu’au 15 octobre Hall d’entrée de la salle du conseil (La Sarre) Témoins du passé (concours de photos) Jusqu’au 15 octobre Salle du conseil municipal (La Sarre) À ma manière - Aline Côté Lamarche Jusqu’au 28 octobre Bibliothèque de Malartic

Un regard sur les débuts de La Sarre - Roger Pelerin Du 14 octobre au 21 novembre Centre d’art Rotary (La Sarre)

Quatuor à cordes Chorum

Marie-Mai - Version 3.0 13 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos) 14 octobre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre)

Quatuor Sonora

Théâtre Visite libre 3 octobre - 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Bascule sur la route des Grunambules 6 octobre 19 h Théâtre des Eskers (Amos) 10 octobre - 14 h Théâtre du Rift (Ville-Marie)

La folle odyssée de Bernadette

16 octobre - 19 h 30 Théâtre du Rift (Ville-Marie)

15 octobre - 20 h 16 octobre - 14 h et 20 h Théâtre des Eskers (Amos)

Nociception Music - Concert 16 octobre Billard l’AdHoc (Amos)

Autres

Patrick Norman 20 octobre - 20 h Théâtre du Rift (Ville-Marie) 23 octobre - 20 h Salle Desjardins (La Sarre)

EN ATELIER AVEC...William Olaf Berge 6 octobre - de 19 h à 21 h Centre d’exposition de Val-d’Or

Concours festival du cinéma L’Ind ice bohé m ie n v o u s e n v o i e a u F e s t i va l d u cinéma inter n at i o n a l e n A b i t i b i -Té m i s c a m i n g u e Répondez correctement à la question suivante et courez la chance de gagner de fabuleux prix. 1er prix - 1 passeport complet pour toute la durée du FCIAT (valeur approximative de 100 $) 2e prix - 1 paire de billets pour la soirée de clôture du FCIAT (valeur approximative de 50 $)

Concours : L’Indice bohémien vous envoie au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

Question : Quel est le titre du film d’ouverture de l’édition 2010 du Festival du cinéma international en A-T ? Votre réponse : Votre numéro de téléphone :

Votre nom :

Retournez votre coupon-réponse par courriel à : coordination@indicebohemien.org ou par la poste à l’adresse suivante : L’Indice bohémien - 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Date limite pour participer au concours : 18 octobre à 16 h. Le tirage aura lieu le 19 octobre. Seuls les coupons dûment remplis seront pris en considération. Seulement les gagnants seront contactés. Aucun échange possible. Une seule participation par personne. Si le gagnant ne peut prendre possession du prix, celui-ci sera remis à un collaborateur bénévole du journal culturel.

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L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010


en couverture : AT@MTL photos : cyclopes

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. RÉDACTION ET PRODUCTION Journalistes : Chloé BP, LouisJoseph Beauchamp, Francesca Benedict, Martin Blais, Mélanie Boutin-Chartier, Staifany Gonthier, Winä Jacob, Valérie Lemay, Margot Lemire, Vanessa Limage, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, Marie-Hélène Massy-Émond, MarieJoe Morin, Ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Psyko, Stéphane Racicot, Daniel Richer, Émélie Rivard-Boudreau, Amélie Roberge, Julie Thibault Réviseurs-correcteurs : Gabrielle Demers, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Isabelle Legault, Geneviève Luneau, Karine Murphy, PaulAntoine Martel, Micheline Plante, Amélie Roberge Rédactrice en chef : Winä Jacob redaction@indicebohemien.org Coordination : Maurice Duclos coordination@indicebohemien.org Ventes publicitaires : Maurice Duclos publicite@indicebohemien.org Graphisme : Mise en page et publicité : Le Canapé communication visuelle graphisme@indicebohemien.org Publicité : Jean-Sébastien Roy L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue fondée en novembre 2006. Membres du conseil d’administration  :

Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin Villemure, Annie-Pierre Fauteux, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, Ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et Amélie Roberge. 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé à 50 %.

sommaire

éditorial

À quand l’agenda 21-08 ? > Winä Jacob - redaction@indicebohemien.org C’est le 20 septembre dernier, dans un anonymat certain, du moins sans en faire trop de flaflas, que la ministre de la Culture (et de plein d’autres dossiers) Christine St-Pierre annonçait que le gouvernement du Québec désirait se doter d’un Agenda 21 de la culture et de le réaliser d’ici l’été 2011. Comme c’est souvent le cas avec ce qui relève du domaine de la planification, de la concertation et des intentions, la démarche semble on ne peut plus abstraite, et à lire la documentation rendue publique à ce sujet, on se demande de prime abord où ça va nous mener tout ça. Mais en y regardant bien, on constate que ça a beaucoup de sens et pourrait donner de beaux résultats... Si la participation des citoyens et des communautés est au rendez-vous. L’environnement d’abord, la culture ensuite Le concept d’Agenda 21 a été lancé en 1992, au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Il s’agissait alors de doter la planète d’un plan d’action - réalisable à l’échelle locale - décrivant comment le développement durable doit influencer la vie de tous les jours au XXIe siècle. Rapidement, les Agendas 21 sont devenus un instrument de planification communautaire très prisé en Europe, en France notamment. Puis, le concept a été importé au Québec, où quelques villes - Sorel-Tracy et Saint-Félicien, entre autres - l’ont adopté comme moyen de rêver à leur avenir et comme façon de susciter la participation des individus et des organismes à l’établissement de priorités de développement tenant compte des trois dimensions du développement, durable (environnementale, sociale, économique). Les Agendas 21 culturels, quant à eux, sont une initiative internationale, principalement européenne, qui a débuté en 2004 lors de l’adoption du tout premier Agenda de la culture à Barcelone dans le cadre du premier Forum universel des cultures. Depuis, plusieurs villes et gouvernements locaux ont fait le choix d’ainsi s’engager

dans différents domaines reliés à la culture, comme les droits de l’homme, la diversité culturelle, le développement durable, la démocratie participative et la création de conditions pour la paix.* Tout un engagement, plutôt lourd de sens ! En se dotant d’un tel agenda, le Québec fait suite à l’engagement qu’il avait pris en ratifiant la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, portant sur l’intégration de la culture dans le développement durable. En clair, ça signifie qu’après avoir affirmé qu’il faut protéger et faire fleurir la culture, le Québec s’engage à préciser comment il compte y arriver. Se forger une identité bien à nous L’Agenda 21 semble donc un outil de prédilection pour le milieu culturel des prochaines années, mais sera-t-il aussi bien accueilli des autres sphères de la société, principalement du milieu des affaires ? Que se passera-t-il quand les gros portefeuilles se plaindront parce que la préservation d’une forme d’expression culturelle freinera le développement économique ? Verrons-nous, encore une fois, un gouvernement qui reviendra sur sa parole, qui reniera ses propres initiatives ? L’idée est pourtant bonne ! Véhiculer que la culture peut être rentable est tout de même assez nouveau. Prendre le parti que chaque nouvelle initiative devra passer par les voies culturelles devrait faciliter la pratique de plusieurs, et faire d’artistes trop souvent vus comme des marginaux des personnes-clé dans le développement de leur collectivité. Selon le gouvernement du Québec, la réussite de l’implantation d’un tel agenda résidera dans l’apport des communautés. Éventuellement, chaque ville ou région serait à même de se doter d’une pareille initiative. À quoi ressemblerait un Agenda 21 pour l’Abitibi-Témiscamingue ? Nous sommes de plus en plus aptes à définir notre identité culturelle; nous réussissons même à en exporter des petits bouts à

Événements l’occasion d’événements tels AT@MTL. Si ce sont nos artistes et leurs pratiques qui définissent notre identité, un Agenda 21-08 réussirait probablement à ancrer le tout en définissant davantage nos propres balises. C’est lorsque la région décidera que ses initiatives de développement doivent avoir une âme que les pratiques artistiques deviendront nécessaires à notre croissance. C’est aussi à ce moment que tous ces artistes qui s’exilent pour vivre de leur art, quoiqu’il y en ait moins qu’avant, auront réellement le choix de revenir ou pas. On se plaint souvent que notre société étant encore toute jeune, notre identité collective n’est pas pas encore définie, qu’on se cherche en tant que région. Voilà enfin notre opportunité de prendre notre destinée en main et ainsi la modeler à même nos aspirations communes. Un Agenda 21 pour la région serait tout simplement un outil de plus qui nous permettrait de préserver notre unicité tout en l’exportant dans le bouillonnement culturel du Québec. Et la suite... Espérons seulement que ce ne sont pas que des paroles en l’air et des idées de fonctionnaires qui finiront sur des tablettes quand viendra le moment de réel-

Théâtre de l’horreur ................. 5 AT@MTL ............................. 6, 7 Général .............. 4, 9, 10, 19, 21 Musique ....................... 8, 9, 23 Arts de la scène ... 10, 16, 17, 18 Métier d’arts ....................... 12 Arts visuels .......................... 13 Diffuseur ........................ 16, 20

Chroniques L’Indice du lecteur .................. 4 Humeur ................................ 5 Chronique littéraire ............. 10 Ma région j’en mange .......... 11 La culture dans mes mots ... 12 Une Abitibienne au village ..... 13 Vues sur le Nord ................... 15 Sociétés d’histoire et de généalogie ......................... 19 Rubrique ludique ................ 21 Poste d’écoute ................... 23

lement les mettre en place, ce qui est malheureusement arrivé dans plusieurs cas avec les préoccupations liées à la préservation de la biodiversité dans le développement de l’Agenda 21 du Sommet de la Terre de Rio. Et espérons qu’un grand travail de vulgarisation de ce processus sera réalisé afin que le souhait du ministère de susciter la participation du public et de la société civile soit exaucé. *agenda21culture.net agenda21c.gouv.qc.ca

DATES IMPORTANTES À RETENIR Pour l’édition de novembre 2010 limite pour réserver votre espace publicitaire limite pour fournir votre montage publicitaire sortie du journal

6 octobre 2010 8 octobre 2010 28 octobre 2010

Pour l’édition de décembre 2010 --- janvier 2011 limite pour soumettre des sujets d’articles 14 octobre 2010 limite pour réserver votre espace publicitaire 10 novembre 2010 limite pour fournir votre montage publicitaire 12 novembre 2010 sortie du journal 2 décembre 2010

Pour l’édition de février 2011 limite pour soumettre des sujets d’articles limite pour réserver votre espace publicitaire limite pour fournir votre montage publicitaire sortie du journal

9 décembre 2010 5 janvier 2011 7 janvier 2011 27 janvier 2011

L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

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l’Indice du lecteur Réplique à la chronique Ma région j’en mange J’aimerais répondre à la critique culinaire rédigée par Marie-Joe Morin dans votre édition de septembre dernier et qui portait sur le Balthazar Café, dont je suis copropriétaire. Ce texte fait montre, à mon avis, d’une tonalité par fois positive, mais réellement inappropriée face à ce que nous représentons fondamentalement. Dans un contexte de jungle médiatique – ce qui est loin d’être le cas en région – un critique culinaire respecté, expérimenté et crédible qui rapporte une mauvaise appréciation n’a que rarement à traîner à nouveau sur les lieux. Travaillant ensemble, de par nos implications parallèles, à la construction du milieu culturel valdorien où il y a tant à faire, je souhaite pouvoir compter sur des alliés complices plutôt que de me mettre des âmes à dos. Je dénonce également le fait que l’occupation même de la critique la place en conflit d’intérêt face à son sujet. Le Balthazar assure une discipline assidue en ce qui a trait à la fraîcheur et à l’originalité des recettes et des saveurs que nous travaillons avec ardeur. Chaque jour, dès 5 heures du matin, l’équipe bourdonne et fait sauter les culs de poule afin de nourrir les dizaines de clients qui font la file, tous les jours, avec fidélité, pour venir chercher « ce petit je ne sais quoi dans la nourriture » dont parle Madame Morin, chaque midi que le ciel nous amène. Du pain à la vinaigrette, des chips aux sauces, de la brioche jusqu’aux épices, chaque bouchée que vous vous offrez au Balthazar Café est préparée par une sous-chef, une chef pâtissière d’expérience sous la direction d’un chef cuisinier. Quand la critique affirme que nous ser vons des « produits du jour, pas tous fait maison », ça évoque un manque de recherche inquiétant.

qui nous entoure, suffit juste d’avoir le cœur assez illuminé pour le voir. Je crois sincèrement qu’un jeune journal en pleine expansion comme le vôtre, assez audacieux pour présenter des chroniques sur les restos de chez nous, devrait avoir un sens des responsabilités assez poussé pour veiller à ne pas contribuer à ce qu’on s’écrase les uns les autres. L’arrogance de ces lignes n’est assurément pas le miroir de la scène gastronomique de l’Abitibi-Témiscamingue. Je préfère prôner l’entraide plutôt que les opinons personnelles d’un palais fané. Le vent dans les voiles, entrepreneurs ainsi qu’artistes de chez nous ont besoin que l’on s’offre tous une bonne tape dans le dos. Perfectionniste assumée, je tolère mal le rapport livré sur le Balthazar Café. Notre équipe de jeunes (cuisiniers, propriétaires, chefs et pâtissière), tous âgés de moins de 26 ans, a réussi à obtenir une couverture dans la section des affaires du journal Femme Inc., des mentions dans des émissions de cuisine prisées des Québécois telles Curieux Bégin et dans la chronique culinaire de la défunte Francoise Kayler à la Première Chaîne de RadioCanada. Ça explique pourquoi nous sommes si désolés de faire si piètre impression dans notre journal régional. Notre restaurant connaît un succès béni et bien mérité, et c’est notre « petit je ne sais quoi » qui a permis à notre équipe créative d’atteindre plus d’un demi-million de chiffre d’affaires en moins de 11 mois d’existence. Au nom de toute l’équipe, nous vous souhaitons de continuer longtemps votre bonne semence culturelle, que l’inspiration soit avec vous et que le prochain restaurant à vous accueillir profite d’une plume plus aimable. Au nom de toute l’équipe,

« Le goût manque par fois d’éclat », prétend Madame Morin. L’éclat se trouve dans presque tout ce

Caroline Lefebvre Copropriétaire du Balthazar Café

général

La culture d’ici enchante les nouveaux arrivants > IB

pour connaître nos points de distribution :

www.ccat.qc.ca/nouvelle/n-9.html 4

L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

À regarder les dix capsules-vidéos qui ont été tournées dans le cadre de la Semaine des nouveaux arrivants, à l’initiative de Valorisation Abitibi-Témiscamingue, on découvre tout le pouvoir d’attraction de la culture. De toute évidence, la vitalité culturelle de la région en a séduit plus d’un et les témoignages en ce sens abondent. De la possibilité de développer une pratique artistique ou de s’engager au sein des organismes en passant par la diversité de l’offre culturelle, le monde des arts et de la culture joue un rôle majeur dans l’attraction et la rétention des nouveaux arrivants. maregiondetre.com/nouveaux-arrivants


événement

humeur

Au pays des Colons L’esprit ne peut pas toujours nourrir le corps !

Le 3e Théâtre de l’horreur

Cadavres, sang et grandes frousses

> philippe marquis

Bon gré, mal gré, les colons ou Nourrir le corps leurs enfants délaissent les terres et l’esprit, c’est récemment défrichées. Des agronécessaire pour nomes découragent les cultivateurs de poursuivre le travail de la terre, se tenir ensemla jeune génération se détourne de ble debout l’agriculture, les gens sont attirés par des emplois moins durs et mieux payés et des primes sont offertes pour sortir les maisons des rangs. L’argent, le crédit, la vie plus facile du 9 à 5, etc. font le reste. Le mirage de la colonisation disparaît dans la modernité comme une terre en friche est envahie par les aulnes... Aujoud’hui, nous sommes presque totalement avalés par la logique région ressource. J’écris presque parce que je garde espoir. Marcher avec Auris Lalancette à travers les yeux de Perreault nous met donc face aux changements qui frappent cette époque de notre jeune histoire. Inlassablement, sans illusions, le cultivateur de Rochebeaucourt tente de conserver vivant son rêve de pays. Supporté par son épouse, l’ancien candidat du Crédit social aux élections de 1970 se présente sous la bannière du Parti québécois, à cette époque pleine d’espoir, à l’automne 1973. Il sème sa vision partout où il le peut en arrosant généreusement ses auditoires d’une prose convaincue et imagée. Il dénonce le fait que l’on vende « le boeuf de l’Ouest et les patates du Nouveau-Brunswick » dans nos épiceries. Soumis aux multinationales des mines et de la forêt, soumis aux gouvernements canadiens et québécois, nous n’arriverions même pas à nous nourrir nous-mêmes. Nous n’y arrivons toujours pas... Lalancette perd ses élections mais c’est lui qui consolera les jeunes militants abattus par l’écrasante victoire des libéraux de Bourrassa. Les films de Perreault révèlent aussi le fossé entre les élites et des gens décidés à développer le territoire pour nous sortir de notre dépendance. Et c’est toujours ainsi : il y a toujours une fosse entre ces deux réalités. Le mot agriculture viendrait du latin agrum (le champ) et cultura (la culture). Nourrir le corps et l’esprit, c’est nécessaire pour se tenir ensemble debout. Nos pièces de théâtre, notre poésie, notre artisanat, nos mots prennent lentement leur place dans nos vies. Le journal que vous lisez, qui fête sa première année, travaille, lui aussi, à décoloniser nos esprits. Reste à nourrir le corps. Il reste à nourrir le corps, il reste l’agri. Je vais revenir là-dessus à ma prochaine chronique, car ce filon est trop important. D’ici là, il y a les voiliers d’outardes et de grues qui nous quittent l’instant d’un hiver : c’est un spectacle plus inspirant que la Commission Bastarache.

photos : hugo Lacroix

L’été dernier, j’ai revu trois des films que Pierre Perreault a tournés en Abitibi dans les années ’70*. Je vous invite instamment à les visionner. On y assiste à la chute du rêve du royaume à bâtir offert à nos ancêtres venus ouvrir le territoire algonquin.

> Chloé bp

Les Frangines récidivent encore cette année avec la troisième édition du Théâtre de l’horreur. La Scène Paramount, nouvellement acquise par Les Frangines, sera transformée les 29 et 30 octobre prochains en une machine de recyclage d’êtres humains : une sorte d’univers où l’on enlève ou modifie les parties du corps pour améliorer la race et en créer une autre. Tordu ? C’est bien le mot d’ordre que l’équipe de créateurs a décidé de suivre pour élaborer un concept ou s’entrechoquent horreur et folie. L’idée principale était d’explorer le thème autour de la peau et de la chair avec des maquillages de latex et des prothèses. C’est aussi par le jeu des comédiens et leurs costumes, combinés aux jeux de lumières et aux images de synthèse, que le Théâtre de l’horreur percutera. L’événement en pleine mutation risque d’ailleurs d’offrir une bonne dose de créations multimédias qui feront frémir, puisque que les Productions Balbuzard ont participé à l’élaboration du concept. Pour le reste, un décor minimaliste suffira à créer une ambiance des plus macabres afin de célébrer l’Halloween comme seules Les Frangines savent le faire. La folie comme moteur de création Le Théâtre de l’horreur est d’abord et avant tout un prétexte pour

laisser libre cours à la folie et à la création. Réalisé strictement pour le plaisir et sans visée lucrative, il fait également office de lieu d’apprentissage pour les étudiant(e)s en coiffure et en maquillage. Ceux-ci sont invités à participer au projet en échange d’une formation avec Rachel Roy, en maquillage d’effets spéciaux, et avec JeanSébastien Lacombe, du studio de coiffure Bob & Pine. D’ailleurs, la réalisation d’un tel projet nécessite près d’une centaine de bénévoles, comédiens, créateurs, coiffeurs et maquilleurs. La machine infernale ouvrira ses portes le vendredi 29 octobre de 20 h à minuit et le samedi 30 octobre de 18 h à 22 h. Par la suite, comme le carrosse qui se transforme en citrouille, la Scène Paramount se transformera en salle de concert et offrira une prestation de Patrick et les Brutes. Le groupe offrira une performance électrique aux accents de

rock garage et de new wave, avec à sa tête nul autre que le chanteur travesti Plastik Patrik. La soirée sera également agrémentée de l’incontournable concours de costumes, où tout le monde est invité à participer. lesfrangines.com

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*Un royaume vous attend (1975), Le retour à la terre (1976) et Gens d’Abitibi (1980), tous les trois produits par l’Office national du film.

onf.ca L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

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L’Abitibi-Témiscamingue est la vedette, du 26 septembre au 28 novembre, du réseau Accès culture (un regroupement de 24 diffuseurs montréalais) afin de présenter des artistes de notre région en spectacle, en musique, théâtre, films et exposition regroupant une trentaine d’artistes. Pour une deuxième année consécutive, Accès culture Montréal met en lumière la vitalité culturelle d’une région et cette fois, c’est la nôtre qui est à l’honneur.

Paraphrase d’une rencontre de Carole-Yvonne Richard

Le désir (détail) de Karine Hébert

La méduse (détail) de Donald Trépanier

PHOTO : ariane ouellet

> Valérie Lemay

PHOTO : donald trépanier

Une vitrine montréalaise pour les artistes témiscabitibiens

PHOTO : cyclopes

PHOTO : m. Gosselin et c-y Richard

événement

Picante pero sabroso d’Ariane Ouellet

Les ar ts visuels à AT@MTL « Ce projet est un rayonnement important, une fierté et une occasion d’attirer des touristes, de faire parler de nous et de positionner la région ! » affirme avec grand enthousiasme Sonia Demontigny, agente de projet pour le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue et coordonnatrice du projet AT@MTL. Cette dévouée employée de la culture a toutes les raisons du monde de se réjouir de ce projet, puisque AT@MTL est une excellente opportunité d’être visible. 100% régional (ou presque !) Simon Gaivin, responsable de la culture à la Conférence régionale des élus, se souciait de l’importance de faire travailler les artistes d’ici : « On ne voulait pas juste donner de l’argent et voir ce que Montréal allait faire avec. On avait non seulement envie de s’occuper des communications autour de l’initiative, mais aussi de faire travailler du monde de chez nous. » Le projet est presque 100 % coordonné par des gens de la région. Sonia Demontigny confirme que les communications sont élaborées ici, les graphistes embauchés sont de la région : « On va s’occuper du lancement, ça nous permet d’avoir une certaine prise sur l’image qu’on va projeter et des messages à passer. On se met en valeur, quoi ! » La vidéo promotionnelle est d’ailleurs réalisée par Dominic Leclerc, gagnant du 7e Festival du DocuMenteur. Sonia Demontigny affirme que cette « auto-détermination » de la région autour du projet n’est pas étrangère au dynamisme culturel qu’on reconnaît ici : « Montréal nous a appelé et les gens de leur comité ont reconnu que ce qui se passe en région au niveau culturel est réellement dynamique et intéressant. On s’est impliqués à fond, c’est représentatif de nous, on s’est consacrés avec énergie à la culture. » L’Abitibi-Témiscamingue est la deuxième région du Québec à bénéficier de cette généreuse vitrine, succédant à Bas-St-Laurent/Gaspésie---Îles-de-la-Madeleine. Cet événement a d’abord été mis sur pied afin d’offrir une vitrine de choix aux artistes de la province pratiquant hors de la Métropole, puisque celle-ci est déjà une plaque tournante de la culture au Québec pour des artistes d’ici et d’ailleurs. Bénéficiant du soutien de divers organismes montréalais, québécois et bien évidement témiscabitibiens, AT@MTL proposera, cet automne, un condensé du bouillonnement culturel de notre région. accesculture.com/contenu/ATMTL

Le grand débarquement artistique > Winä jacob

Suite au succès qu’avait connu l’exposition Les cinq plaisirs capiteux, qui regroupait 30 artistes dans les cinq salles d’exposition de la région à l’été 2009, les programmeurs d’Accès culture Montréal ont décidé de récidiver avec une variante sur le même thème pour l’événement AT@MTL. Si, au départ, les créations multidisciplinaires des 30 artistes en arts visuels étaient divisées en cinq thématiques, cette fois le commissaire Rock Lamothe les a regroupées sous sept thèmes (Séduire, Dérober, Construire, Exalter, Révéler, Énoncer et Échapper) afin de créer l’exposition Excès et désinvolture. « J’ai voulu revoir mon classement des artistes pour en faire un nouveau projet et lui donner un aspect un peu plus régional, pour représenter la région à Montréal », explique-t-il. De ce changement résulte un portrait plus représentatif de la région et de la pratique artistique qu’on y retrouve. Pour Carmelle Adam, présidente de l’Association des centres d’exposition de l’AbitibiTémiscamingue, cette pratique se démarque par l’excès et l’ampleur de nos évènements et par la désinvolture de notre façon de faire. « La désinvolture, c’est notre convivialité. Nos artistes sont souvent très préoccupés par leur environnement et l’occupa-

Branchée sur AT@MTL > Winä JacoB

AT@MTL, c’est bien beau pour les artistes d’ici, mais ça reste tout de même très loin pour leurs admirateurs des premières heures, soit les gens de la région. Qu’à cela ne tienne, l’organisation a pensé à tout pour que la région — ­­­ et le reste du Québec — soit connecté avec l’événement.

tion qu’on fait de notre territoire, et c’est ce qui se retrouve dans leurs œuvres. »

Rock Lamothe, « on fait ça pour le montrer, pour être vus ». Et vu, ce sera !

Générations d’artistes Si les artistes ont été divisés en groupes, une caractéristique demeure : celle du maillage entre les générations. « C’était important pour nous, dès le départ, que des artistes plus nouveaux dans le métier se retrouvent avec des artistes plus expérimentés. C’était une façon de faire connaître les différentes pratiques en arts visuels de la région », mentionne Carmelle Adam.

Le groupe des 30 L’exposition Excès et désinvolture regroupe les oeuvres de Jacques Baril, Andréanne Boulanger, Luc Boyer, Céline Brochu, Jocelyne Caron, Véronique Doucet, Martine Dupuis, Geneviève et Matthieu, Chantale Girard, Gaétane Godbout, Valer y Hamelin, Karine Héber t, Colette Jacques, Carol Kruger, Josie Mongrain, Ariane Ouellet, Armande Ouellet, Michèle Pedneault, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Anita Petitclerc, Joanne Poitras, Carole-Yvonne Richard, Martine Savard, Anne Théberge, Brigitte Toutant, Donald Trépanier, Chantal Vallière, Carole Wagner et Arnold Zageris.

Même si elle peut difficilement quantifier l’impact que cette exposition aura sur sa carrière, la peintre Ariane Ouellette est bien heureuse de faire partie des 30 artistes qui participeront à cet événement. « Pour plusieurs artistes, c’est une première vitrine à Montréal; c’est ce qui rend, entre autres, la chose intéressante et c’est agréable d’en faire partie ». Surtout que comme le dit si bien

De plus, il sera possible de revoir le tout, puisqu’un catalogue de l’exposition sera lancé lors du vernissage officiel de l’exposition, le 22 octobre prochain.

qui s’y passe. C’est important que les gens de la région soient fiers de cet événement », raconte celle à qui la tâche de rapporter ce qui se tramera pendant AT@MTL a été confiée, Marie-Pierre Bouchard. Cette Amossoise d’origine, désormais journaliste culturelle à Montréal, relatera donc les diverses manifestations d’AT@MTL, rencontrera les artistes, rapportera leurs propos, leurs impressions et celles du public, et critiquera ce qu’elle verra par le biais d’articles, de photos et de vidéos.

« L’idée vient d’Eric Parazelli [consultant pour Tourisme Abitibi-Témiscamingue et blogueur émérite de la région], qui s’est dit que j’étais la personne désignée pour ça, probablement parce que j’ai un bon réseau de contacts à Montréal. J’ai aussi un bon réseau culturel qui À la fin septembre, un carnet virtuel (blogue), a été mis en ligne grâce au soutien des me suit sur Twitter et sur Facebook. Les blogues, c’est une bonne façon de faire circuler instances politiques régionales. « Avec ce blogue, je veux que les gens de Montréal l’information de nos jours », mentionne celle qui tentera d’être de tous les événements atamtl.tumblr.com sachent que cet événement existe et que ceux de l’Abitibi-Témiscamingue voient ce de ce marathon que sera AT@MTL.

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Chantal Archambault

photo : Marie-Joe Morin

photo : marjorie guindon

photo : Geneviève Lagrois

événement

Stéphanie Lavoie

Justin St-Pierre

AT@MTL

Nos talents sur scène à Montréal > Valérie Lemay

AT@MTL offre aux artistes de la région une splendide vitrine en sol montréalais. Près de 30 artistes d’ici se produiront du 26 septembre au 28 novembre à Montréal dans le cadre de ce projet mettant en scène l’Abitibi-Témiscamingue. 20 soirées d’AT@MTL mettront de l’avant la richesse des arts de la scène de la région. Les créations théâtrales auront bonne figure puisque les pièces Une maison face au Nord du Théâtre du Tandem et Bascule sur la route des Grunambules du Petit théâtre du vieux Noranda seront jouées cet automne. En musique, les oreilles montréalaises se réchaufferont au son de trois artistes du FRIMAT, des sonorités hip-hop de Samian et d’Anodajay et de la poésie de Raoul Duguay. Finalement, le Festival contes et légendes offrira des soirées technocontées-slamées. Afin, de jeter un coup d’oeil sur les artistes qui représenteront la région dans la Métropole, l’Indice bohémien en a rencontré trois. Chantal Archambault : chanteuse Après son prix remporté au FRIMAT 2008, Chantal Archambault s’est littéralement démarquée : « Mes trucs vont bien, je crois que je suis devenue une candidate intéressante. Yan Lapointe du FRIMAT m’a donc recommandée pour AT@MTL. » Satisfaite de pouvoir chanter en sol montréalais, elle se réjouit de cette aventure : « Quel bonheur de pouvoir faire par tie de ce rassemblement, de rayonner et de fraterniser

entre amis et artistes ! » La belle Chantal nous promet d’ailleurs que sa prestation sera intimiste et à la bonne franquette avec son ami Dany (Placard) comme elle le dit si bien. « C’est carrément trippant que Montréal s’ouvre enfin sur les régions. Montréal a longtemps été le nombril de la culture et je crois qu’on peut maintenant affirmer qu’il se passe des choses incroyables ailleurs que là. » - Justin St-Pierre

Stéphanie Lavoie : comédienne Églante l’enfant fleur, incarnée par Stéphanie Lavoie, prendra également la route vers Montréal afin de présenter Bascule sur la route des grunambules. Celle qui représente le théâtre sur le conseil d’administration du Conseil de la culture s’exalte devant la possibilité de faire connaître la région en dehors de ses frontières : « Le fameux parc… c’est beau, c’est riche ! On n’est pas si loin et ce n’est pas si long  ! » explique Stéphanie avec conviction. Convaincue que les gens doivent savoir que c’est possible d’être artiste en région, elle adore ouvrir

ce cadre et se produire ailleurs : « C’est sain d’aller ailleurs aussi, c’est comme un oiseau qui va chercher de la nourriture à l’extérieur et qui revient nourrir son monde après, c’est super gratifiant ! » conclut la jolie comédienne qui vit une excellente année au niveau professionnel. Justin St-Pierre : guitariste Également gagnant de prix au FRIMAT, l’ancien propriétaire du défunt Rafiot roule sa bosse avec sa guitare depuis déjà quelques années : « C’est carrément trippant que Montréal s’ouvre enfin sur les régions. Montréal a longtemps été le nombril de la culture et je crois qu’on peut maintenant affirmer qu’il se passe des choses incroyables ailleurs que là. » Les artistes ayant constamment besoin de visibilité, ce projet constitue en quelque sorte une rentrée montréalaise dont peuvent jouir une trentaine d’artistes de la région. Tous les artistes tentent de multiplier les occasions de jouer, de se produire à plus de places et scènes possibles, c’est pourquoi Justin St-Pierre conclut avec optimiste : « J’ai un passeport, c’est tout ce dont j’ai besoin ! » accesculture.com/ contenu/ATMTL

AT@MTL

La culture régionale à l’écran

photo : courtoisie Dominic Leclerc

> Winä Jacob

Quoi de mieux qu’un film pour promouvoir les rencontres culturelles AT@MTL? C’est ce que semble s’être dit l’équipe derrière ce projet en confiant à Dominic Leclerc la réalisation d’une auto-promotion et d’un document visuel présentant la diversité culturelle de la région. Le jeune cinéaste rouynorandien avait pour mission de présenter ce que sont les arts et la culture dans notre région. « Je n’ai pas voulu entrer dans l’énumération des événements, car ça aurait plus eu l’air d’une liste que d’autre chose, mais plutôt dans l’essence de la pratique artistique d’ici. » Les images tournées cet été reprennent l’esthétique « bricolage » de la bande-annonce d’AT@MTL, qui a été présentée au printemps, avec des animations en stop-motion.

« notre différence c’est notre territoire et notre façon de l’habiter » Ce coup d’oeil sur la vie culturelle en région n’aura pas été de tout repos : « Ç’a été fait dans la souffrance !, blague le réalisateur. J’ai pas arrêté de réfléchir à ce que peut bien être notre particularité culturelle. C’était pas simple ! » Tout ce travail pour en arriver à une conclusion d’une vingtaine de minutes qui s’intitule Entre l’épinette et la licorne. « Finalement, notre différence c’est notre territoire et notre façon de l’habiter. J’ai décidé de tout montrer : on va voir des centre-villes avec de la tôle parce que c’est aussi ça qui fait notre côté brut et honnête. » Entre l’épinette et la licorne sera lancé en premier lieu à Val-d’Or le 6 octobre, puis sera projeté lors de l’événement de lancement d’AT@MTL le 14 octobre, à la Maison de la culture Maisonneuve à Montréal. Cinéma de créations En plus de l’œuvre de Dominic Leclerc, les rencontres culturelles entre Montréal et l’Abitibi-Témiscamingue proposeront le film Roger Pellerin, là où l’on s’arrête en passant de Patrick Pellegrino et des créations originales réalisées dans le cadre du Festival du Documenteur – Spécial Montréal dans sept maisons de la culture montréalaises, en novembre prochain.

Ce journal est imprimé sur du papier recyclé

S.V.P recyclez-le !

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musique

musique

Spectacle bénéfice soulignant les 10 ans de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue

Val-d’Or, prochain Seattle québécois ?

Foret mixte

Gisement musical

photo : FRIMAT-geneviève Lagrois

> IB

Richard Desjardins sera pour l’occasion entouré du populaire groupe Mes aïeux et du Rouynorandien d’origine Philippe B, en plus de partager la scène avec une belle « talle » d’artistes de la région : Barnabé Pomerleau, Vincent Tessier, Julie-Anne Naud, ainsi que les duos Gilles et Nicole (Pascal Binette et Sylvain Noël) et Sonia Cotten et Marie-Hélène Massy-Émond. actionboreale.qc.ca

> paul-Antoine Martel

Deux des trois membres du groupe Le Carabine

Parfois surgit, dans le paysage musical québécois, un contingent significatif de créateurs concitoyens qui laisse croire à l’existence d’une vigoureuse scène locale, comme ce fut le cas avec le Saguenay – Lac-St-Jean il y a quelque 5 ou 10 ans, ou avec Sherbrooke depuis deux ans. Assisterait-on à l’émergence d’une scène valdorienne, voire d’une scène témiscabitibienne ? « Qu’est-ce qu’ils mettent dans l’eau en Abitibi pour produire tant d’artistes ? » se demande André Péloquin, journaliste pour le magazine Internet BangBang, dans un article qu’il consacre à la chanteuse valdorienne Chantal Archambault. On dirait en effet que les planètes sont alignées pour les musiciens d’ici : après une édition du FRIMAT particulièrement relevée (remportée par Le Grand Nord, qui commence déjà à faire parler de lui), le guitariste Justin St-Pierre s’est classé 4e à un concours international de guitare, puis Mlle Archambault et Michèle O. ont lancé un album, puis est venue l’édition 2010 du FME, au cours de laquelle le groupe Le Carabine a fait bonne impression… Tout ça en trois mois ! Val-d’Or donne le la « Le dynamisme musical de l’Abitibi-Témiscamingue est un phénomène de plus en plus remarqué à Montréal », révèle Félix B. Desfossés, recherchiste-journaliste pour Bande à Part, la plateforme de musique émergente de RadioCanada. « C’est une question de quantité d’artistes, de qualité et surtout de timing », analyse celui qui est également musicien au sein des groupes les Revenants et les Prostiputes. Selon lui, le milieu musical tend désormais une oreille attentive à ce qui sort de chez nous. « Le FRIMAT commence à faire sa place dans la tête des gens, et à mettre Vald’Or sur la map », analyse Félix B. Desfossés, qui est originaire d’Évain. Bien qu’il reconnaisse qu’il y a énormément de talent à Rouyn-Noranda, il reste aux musiciens de l’endroit, pour obtenir la reconnaissance à l’extérieur, à polir leur mise en marché, ce que réussissent mieux les groupes de Val-d’Or.

Félix B. Desfossés explique que la région est très forte dans certains créneaux, en métal par exemple. Selon lui, cette scène, essentiellement rouynorandienne, est exemplaire : « Ces gens-là ont

« Le dynamisme musical de l’Abitibi-Témiscamingue est un phénomène de plus en plus remarqué à Montréal » - Félix B. Desfossés leurs groupes locaux, leurs événements, leurs programmateurs de spectacles; ils font venir des artistes de calibre international qui partagent la scène avec les bands locaux, ce qui leur permet d’apprendre beaucoup; ils ont même leur studio et un des ingénieurs de son les plus pertinents du milieu en Yannick St-Amand ». Pour que les artistes rock-popfolk émergents qui caractérisent désormais la région puissent jouir

de la même félicité, ils ont besoin eux aussi de lieux de diffusion, de rencontres avec des artistes établis et d’enregistrements comme carte de visite, notamment. Si les artistes valdoriens servent de locomotive par les temps qui courent, les choses pourraient changer : l’édition de cet été du FRIMAT a fait place à un large contingent d’artistes venant de RouynNoranda (Louis-Philippe Gingras, Isabelle Rivest, Vincent Tessier), qui laisse croire à une explosion prochaine de ce côté de la 117. Une telle perspective réjouit le journaliste, qui souhaite que le mouvement sera durable : « Les buzz, ça passe vite, et les médias se tannent. Pour que ça dure, il faut que cette première vague d’artistes soit suivie par un tsunami ! »

photo : frimat-Benjamin Cullen

Les 2 et 3 octobre prochains, au Théâtre du cuivre, un savant mélange d’artistes d’ici et d’ailleurs, de vétérans et de jeunes pousses, prendra racine sur scène afin de souligner la première décennie d’existence de l’Action boréale.

Michèle O. vient de lancer son premier album Assise dans ma tête

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musique

Spectacle extrême… de métal extrême > psyko

Les murs du Petit Théâtre du Vieux Noranda trembleront jusqu’aux petites heures, le 16 octobre, alors que dix groupes monteront sur scène à compter de 15 h, pour la première édition de l’Abitibi Survival. La tête d’affiche sera Despised Icon, dont c’est la tournée d’adieu. tions a décidé de scinder la programmation en trois parties. Pendant les pauses, il sera possible de se restaurer directement sur place.

« J’avais en tête d’organiser un tel événement depuis quelques années, poursuit-il, mais ce n’était pas quelque chose de planifié cette année. Deux tournées canadiennes voulaient s’arrêter à Rouyn-Noranda la même journée. Au lieu d’en choisir une, j’ai décidé de combiner les deux. »

La première partie débutera à 15 h, avec la présentation de quatre groupes, dont deux de l’Abitibi. Trafalgar (Rouyn-Noranda) ouvrira les hostilités avec son folk métal original, Valfreya (Montréal) poursuivra dans le même style musical, alors que Talamyus (Montréal) viendra entonner ses hymnes de thrash viking au grand plaisir de ses nombreux admirateurs abitibiens. Toutefois, le clou de cette séquence sera le groupe local de black métal Cryptik Howling.

En trois parties Question de laisser un répit aux métalleux, Nothingness Produc-

En deuxième partie, à compter de 19 h, l’Abitibi Survival entrera dans la troisième dimension du

métal. Manahil (Montréal) proposera un métal ambiant, alors que Streams of Passion (Hollande), dont c’est le premier séjour au Canada, initiera la foule à son métal gothique progressif. Les Montréalais Unexpect, avec leur métal progressif déjanté, étourdiront ensuite leurs nombreux fans. Des adieux À 22 h, Decrepity (Val-d’Or) prendra la scène d’assaut avec son death métal teinté de hardcore. Ils seront suivis par le groupe américain de deathgrind Misery Index (Baltimore), les fils spirituels de Napalm Death, qui ont toujours offert des prestations mémorables à Rouyn-Noranda.

Photo : Dr Martin

Ce festival nouveau genre est organisé par Nothingness Productions, qui ne propose rien de moins qu’un spectacle extrême… de métal extrême. Bref, tous les extrêmes seront réunis. « J’ai appelé ça l’Abitibi Survival en me demandant si les gens allaient y survivre », précise d’entrée de jeu en riant Sébastien Audet.

Le groupe Despised Icon cette année qu’il mettait un terme à sa brillante carrière internationale avec cette tournée d’adieu. L’Abitibien Yannick St-Amand, qui opère le Northern Studio à

Trécesson, a déjà été guitariste au sein de ce groupe. nothinglessproductions.com

La tête d’affiche est le groupe de deathcore Despised Icon (Montréal), qui a annoncé plus tôt

Vedette au petit écran et à la ville > Winä Jacob

L’été 2011 sera la saison où le quotidien peu banal de l’Amossoise Véronique Filion sera porté à l’écran.

photo : Yanie Dupont-Hébert

général

Le mois dernier, l’équipe de tournage d’une toute nouvelle série de documentaires intitulée Au cœur du Québec est venue en région afin de dresser un portrait de l’artiste multidisciplinaire Véronique Filion. « Les producteurs cherchaient dix jeunes impliqués dans leur milieu un peu partout au Québec. Je leur ai écrit une phrase leur disant que je faisais du théâtre en Abitibi et que trop souvent, le monde de Montréal croyait que ça n’existait pas en région. » Un courriel plutôt payant puisque des dix personnes retenues pour la série, Véronique est la seule artiste. Si elle a tout d’abord regretté son geste (« Je me suis dit que c’était narcissique cette histoire-là et que comme je vis dans une petite ville, si je dis des choses négatives, ça se peut que je le regrette »), la jeune artiste a rapidement décidé de s’assumer et de vivre l’expérience à fond quand l’équipe de tournage est débarquée à Amos. Pendant quatre jours, le groupe dirigé par Yanie Dupont-Hébert, la réalisatrice d’Au cœur du Québec, a filmé la première pratique des comédiens de La Folle odysée de Bernadette, dont Véronique joue le rôle-titre, ses diverses activités culturelles, la première rentrée scolaire de son fils et quelques moments de son quotidien. « Je pense que j’ai été généreuse avec eux. Ils m’ont dit qu’ils avait 20 h de stock pour faire un épisode de 24 minutes et que j’étais un beau casse-tête », lance celle qui a, en bout de ligne, beaucoup apprécié son expérience. « C’était super intéressant, mais vraiment fatigant : normalement, moi je suis dans l’action, je passe pas mon temps à réfléchir à pourquoi je suis à Amos et où je me vois dans dix ans. Mais c’était un bel exercice de répondre à toutes leurs questions ». Au cœur du Québec sera diffusé en 2011 sur les ondes de Radio-Canada. facebook.com/aucoeurduquebec

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général

Contrat enivrant pour Mathieu Dupuis

chronique littéraire

La dame au chapeau vert > Francesca bénédict

> IB C’est à Mathieu Dupuis, originaire de Rouyn-Noranda, que l’on doit la photo de la page couverture de l’édition 2011 du prestigieux Guide du vin Phaneuf, qui s’avère la 30e édition de ce recueil d’impressions gustatives de l’œnologue Michel Phaneuf. Sur sa page Facebook, le photographe soutient que cette photo où le liquide adopte un mouvement inversé au sens du verre a représenté un joli défi technique. Par ailleurs, on apprend également que Dupuis prépare un ouvrage sur les villes nord-américaines, une sorte de contre-emploi pour celui qui a fait sa marque en tant que spécialiste des paysages naturels.

« Quant au démon blond, lui, il était retourné chez lui et avait bien pris soin d’aller cacher le chapeau dans une cachette que lui seul connaissait. » (p.65) L’automne est de retour, les citoyens prévoyants ont calfeutré leurs fenêtres pour l’hiver, il ne s’agit plus de s’asseoir au soleil avec un bon livre, mais plutôt de s’enrouler dans une petite couverture… avec une bonne vieille histoire d’amour peut-être ? Comme lorsque vous étiez jeune et que vous n’aviez pas encore bien saisi tous les contretemps sousentendus dans le mot « réalité ». Si vous éprouvez des sensibilités linguistiques, ce texte ne s’adresse pas à vous. Si vos penchants vous mènent plus du côté de l’imaginaire, alors voici un récit fait de rebondissements. Vous l’aurez sans doute deviné : l’histoire raconte les aléas d’une dame profondément attachée à son chapeau vert, ainsi que ses mésaventures avec un petit voisin bien détestable, mais qui finit par devenir attachant. À l’opposé de La Fée carabine de Daniel Pennac, La Dame au chapeau vert sème le bonheur partout où elle passe. Ce serait plutôt l’histoire de Cendrillon

revue et corrigée. Le chapeau constitue une histoire en soi, une belle histoire d’amour comme on n’en fait plus. Il permet de suivre le personnage principal dans les nombreux détours qu’il provoque tout au long des premiers deux tiers du livre. Mais ne vous inquiétez pas : la vie se rattrape pour les mauvais tours qu’elle nous joue (« Les derniers seront les premiers »). Ce texte aborde de manière sympathique les thèmes de l’amitié, de la solitude, de la générosité. Les gentils sont toujours blonds Le souffle narratif, le rythme proche du conte parlé, portent les lecteurs jusqu’à la fin en maintenant une certaine dose de suspense malgré quelques moments où la suite se devine aisément en s’appuyant sur des formules littéraires faciles : la pauvre, mais belle jeune femme qui s’éprend du médecin qui, lui, tombe follement amoureux d’elle… Peut-être est-ce parce que les personnages pauvres sont tous blonds ? Même la fille de la meilleure amie du

Pratte, Daniel La Dame au chapeau vert Senneterre : à compte d’auteur 2010, 360 p.

personnage principal! En fait, tous ceux qui bénéficient de la générosité de la vie ont les cheveux blonds. Tirez-en vos conclusions ! Pour pouvoir apprécier ce texte, il faut faire fi des nombreuses fautes de frappe… ou de français, ainsi que de la lourdeur de certains passages. La lecture de ce livre modeste, publié à Senneterre avec le soutien de nombreux commanditaires et dont la touche d’humour finale complète bien la boucle de la dimension fantaisiste de l’œuvre, vous procurera sans doute quelques heures divertissantes et vous poussera même peut-être à réfléchir à vos relations avec votre entourage.

arts de la scène photo : courtoisie de la ligue

L’impro redémarre > IB

C’est une tradition de début d’automne : les ligues d’improvisation de la région redémarrent leurs activités après leur hiatus estival, et c’est par un grand camp d’entraînement que ça débute. Si à Rouyn-Noranda ça se déroulait le 18 septembre, ces séances de recrutement et formation sont toujours à venir pour Val-d’Or (LIV) et Amos (la Libaba). Dans le premier cas, le camp se tiendra le 2 octobre dès 10 h à la polyvalente Le Carrefour; dans le deuxième, ce sera le 9 octobre, à 9 h, dans la grande salle du Cégep. Il est à noter que la SIR-N quitte le Petit Théâtre du Vieux Noranda au profit de la salle Évolu-Son, située sur l’avenue Principale; la saison s’y amorcera le 7 octobre. Déménagement également pour la LIV, pour qui le nomadisme est la norme, alors qu’on retourne à l’agora du Centre d’études supérieures Lucien-Cliche, là où tout a débuté en 2003 : coup d’envoi prévu à la fin octobre ou au début novembre. Enfin, la Libaba reprendra possession du billard l’Ad Hoc à partir du 29 octobre.

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photo : marie-Joe Morin

ma région j’en mange Afin de rendre hommage à nos produits régionaux, qui sont tous plus savoureux les uns que les autres, l’Indice bohémien insère un nouveau volet dans sa chronique Ma région j’en mange. Ainsi, tous les deux mois, le chef Louis-Joseph Beauchamp de La joyeuse bouffe concoctera une recette à même nos trésors gustatif du terroir régional.

Île perdue sur mer de champignons crabe > Louis-Joseph Beauchamp

> Marie-Joe Morin

Lorsque la journée affiche des couleurs maussades à son horizon, il est toujours un peu difficile de se sortir la tête de ce nuage et de retrouver le chemin. Provoquer l’aventure ou encore faire l’essai de quelque chose de neuf semble toutefois un bon moyen pour contrer le gris du jour. À notre grande surprise, ça peut parfois s’avérer efficace. À la recherche d’une découverte de ce genre, le chemin me conduit à Évain, à quelques kilomètres du centre-ville de Rouyn-Noranda. C’est le restaurant La Rose des vents qui revêt les allures d’une trouvaille. Petit et discret, ce sympathique bistrot situé au 19, rue Principale Est, offre un accueil chaleureux et personnalisé. Ce magnifique restaurant de trente places vous attend sur réservation en début de semaine avec une attitude des plus courtoises et ce, même si vous êtes les seuls convives de la place. C’est dans un décor feutré que la ravissante serveuse-propriétaire attend notre venue. À notre arrivée, nous prenons place sur la terrasse afin de déguster notre apéro. Sous le soleil, nous buvons (un dry martini pour moi et une bière pour Rénatha) et discutons sans jamais nous sentir pressées de commander et ce, même si nous sommes les seules clientes pour la soirée. Au moment du repas principal, une immense ardoise nous est présentée à notre table ; quelques minutes plus tard, le chef-propriétaire nous expose le menu qui est constitué en grande partie de produits régionaux et de plats totalement inconnus. Afin de bien entrer dans le vif du sujet, j’arrête mon choix d’entrée sur le duo de foie gras et Rénatha sur le duo de saumon. Petite note pour les amateurs de foie gras : jamais je n’en ai mangé un aussi bon en région. Ce duo original, composé d’une crème brûlée et d’une terrine de fruits confits, comble mes papilles qui ne connaissaient pas encore la crème brûlée de foie gras. La présentation est simple, épurée tout en étant élégante. Le duo de saumon est tout aussi bon et beau, et son originalité tout aussi remarquable. Nous sommes donc prêtes et impatientes de recevoir le plat de résistance, soit une cuisse de lapin et un carré de marcassin. Qu’est-ce que le marcassin? Détrompez- vous, ce n’est pas un oiseau, mais plutôt le petit du sanglier. La beauté de ces plats principaux est sans aucun doute dans leur goût enivrant, dans la saveur qui explose et qui fait danser les sens mais aussi dans la rareté de ces plats sur les tables d’hôte de la région. Enfin quelqu’un ose faire les choses autrement : je lève mon verre à ce cuisinier audacieux ! Suivez l’étoile de la Rose des vents, osez l’aventure afin de découvrir ce magnifique bijou culinaire. Allez-y, gâtez-vous et surtout, régalez-vous!

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe Morin LA SANDWICHERIE : 595, 3e Avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

3 2 tasses 2 tasses 50 grammes 1 cuillère à soupe 2 cuillères à soupe 1 tasse 4 8 à 10

gousses d’ail La Vraie Ferme vin Blanc de Duhamel, Domaine Des Ducs bouillon de poulet maison ou du commerce dermatose des russules déshydraté (champignons crabe), Vers Forêt Miel, Miel Abitémis Pesto de tomates séchées, LeGrand Crème 35%, La Vache à Maillotte Œufs, Les Œufs Richard feuilles de basilic hachées, Néoferme d’la Turlute Sel et poivre du moulin

Faire suer l’ail dans l’huile d’olive. Ajouter le vin et le bouillon et por ter à ébullition. Ajouter les champignons et laisser mijoter à feu moyen-doux environ 20 minutes ou jusqu’à ce qu’ils soient tendres. Pendant ce temps, séparer les jaunes des blancs d’œufs. Monter en neige ferme les quatre blancs d’œufs; incorporer le basilic et poivrer. Déposer dans huit moules à muffins en silicone et enfourner à 350oF pendant 5 minutes. Réduire en purée les champignons et le bouillon, puis ajouter la crème, le miel et le pesto. Battre les 4 jaunes d’œufs avec un peu de sel et y ajouter une demi-tasse du potage chaud pour les détendre; ajouter ce mélange au potage et laisser mijoter en remuant jusqu’à ce que la crème épaississe. Assaisonner au goût et ser vir en bol ou en verrine; déposer l’île sur le dessus.

photo : Louis-Joseph Beauchamp

Se perdre joyeusement à la Rose des vents

Créée en l’honneur de Raphaël Lefebvre Donne 4 bols ou 8 verrines

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph Beauchamp LA JOYEUSE BOUFFE : lajoyeusebouffe@hotmail.com 819 723-2408 poste 119

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métiers d’arts photo : Julie thibault

la culture dans mes mots

Exposition de l’artiste joaillière Katia Martel

photo : KATIA MARTEL

La fusion de l’ordinaire et du sacré

photo : cyclopes

Les œuvres qui expliquent > Julie Thibault

Chapelet; culte hybride au Centre d’exposition d’Amos du 8 octobre au 7 novembre 2010

Nom : Aubert Larouche Âge : 12 ans Lien particulier avec la culture : Il joue du piano depuis sept ans, a écrit un roman à 11 ans et a fait de la danse pendant cinq ans.

> Ariane Ouellet

Les métiers d’arts connaissent depuis quelques années une période de renouveau un peu partout au Québec et notre région compte son petit lot d’artisans talentueux et créatifs qui ont choisi de s’établir ici, loin des grands centres. Parmi eux, une jeune artisane d’Obaska se démarque par ses réalisations et sa fougue. Voici, en quelques lignes, Katia Martel. Le public aura l’occasion de voir cet automne, au Centre d’exposition d’Amos, Chapelet; culte hybride de Katia Martel, puis dans d’autres centres d’exposition de la région au cours de l’année qui suivra. L’artiste y propose une série de bijoux d’expression sur le thème du culte qu’elle explique en ces termes : « Le bijou en tant qu’œuvre à part entière, portable ou non. Un médium d’expression qui s’éloigne de la parure et de la mode. Le bijousculpture, la rencontre entre les techniques traditionnelles de joaillerie et l’art contemporain. » Sorti de ses fonctions premières, il devient œuvre d’art. En effet, inspirée par les objets délavés et douteux, la culture pop, la désuétude des concepts et le spectacle d’Offenbach à l’Oratoire St-Joseph en 1972, Katia Martel crée des bijoux-sculptures qui s’éloignent de la parure et de la mode pour s’immiscer dans le monde de l’art contemporain. Alliant métaux précieux et objets

récupérés, elle juxtapose sans vergogne des matériaux hétéroclites afin de présenter une approche métaphorique des objets de piété, des bijoux qui s’inspirent de l’esthétique surannée de l’iconographie religieuse catholique. Ce qui l’intéresse, c’est la rencontre entre l’ordinaire et le sacré.

« [ Jeune ] devant le comptoir tournant de la bijouterie Baribeau de Val d’Or, je salivais, littéralement, devant les rutilantes bagues chics » Rêve de petite fille « À l’enfance, je m’intéressais déjà aux petites choses. Ramasseuse, je m’attaquais aux vieux radios et autres systèmes pour les démonter et conserver les petits « bouisbouis » électriques, minis transistors, etc. Un peu plus vieille, devant le comptoir tournant de la bijouterie Baribeau de Val-d’Or, je salivais, littéralement, devant les

Merci à la CRÉ, partenaire de l’Indice bohémien

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Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ? Pour moi, la culture c’est l’ensemble de tous les arts. Ça sert à expliquer des choses parce qu’en général, l’artiste cherche à exprimer quelque chose, à faire passer un message. Par exemple, dernièrement, j’ai vu Au pays de l’or bleu. Cette pièce-là sensibilise les gens à faire attention à l’eau. rutilantes bagues chics. » Pourtant, Katia Martel a bien failli passer à côté de sa vocation artistique. Elle quitte finalement son métier de technicienne forestière pour entrer à l’École de joaillerie de Québec en 2001. De retour en Abitibi quelques années plus tard, elle participe activement à plusieurs projets collectifs en métiers d’art et reçoit des honneurs : bourse en recherche et création du CALQ en 2008, Prix régional du concours québécois en entreprenariat en 2006 et le Prix d’excellence en art et culture du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue en 2005. Quelques mots-clés choisis par Katia Martel pour décrire son métier : technique, expression, transformation, distinction, autonomie, entrepreneuriat, rigueur et risque. Autant de mots et de concepts qui ne s’usent pas et qui font la marque de commerce d’une artisane hors de l’ordinaire.

Merci à Emploi Québec, partenaire depuis juin 2009

À quoi sert la culture dans la société ? Ça sert à plusieurs choses, comme par exemple exprimer des sentiments, sensibiliser les gens à des causes, faire découvrir des choses. On peut apprendre et comprendre des choses autrement que par l’école ou les livres. Et si la culture n’existait pas ? Les artistes ne pourraient pas s’exprimer comme ils le veulent. On ne pourrait pas autant profiter de la culture ni autant apprécier le monde. Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ? Quand je pratique mon piano ou que j’écris, ça me rend toujours heureux, même quand c’est difficile. Ça change mon humeur. Quand je suis en contact avec des œuvres artistiques (pièces de théâtre, musique, livres), je comprends que moi aussi je peux être capable de faire tout cela et ça m’encourage à continuer. À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ? Il faut aimer son art, parce que si on n’est pas motivé, ça ne donnera pas un beau résultat. Il faut savoir apprécier sa discipline et les grands artistes qui se distinguent à l’intérieur de celle-ci. Plus on en sait, meilleur on est. Quand je lis beaucoup, ça m’aide à écrire. Quand j’écoute beaucoup de musique, ça m’aide à en jouer. Il faut aussi être patient et persévérant parce que n’importe quel art demande de la pratique pour réussir. Peux-tu nommer de grands artistes ? Alain Lefèvre d’abord. Beethoven aussi, pour sa musique, mais aussi pour son histoire personnelle. J.K. Rowling, auteure d’Harry Potter, le premier roman que j’ai lu et qui m’a marqué. Et toi, aimerais-tu être un artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ? Je ne sais pas vraiment. Plusieurs métiers m’intéressent, dont des métiers artistiques, surtout en musique ou en écriture. Mais d’autres métiers m’intéressent aussi, qui n’ont pas de lien avec les arts. Si je choisis l’un d’eux, c’est certain que je garderais une pratique artistique comme loisir, pour m’amuser.


arts visuels

une Abitibienne au village

photo : floris van der bel

photos : sophie ouellet

Questionnement sur la fierté

Dans ma forêt

Il a voulu être un artiste… Finie la comptabilité pour le peintre Jeannot Hamel

> Marie-Hélène Massy-Émond

> sophie Ouellet

Du 9 septembre au 10 octobre, le Centre d’art Rotary de La Sarre accueille l’exposition solo Dualité de l’artiste Jeannot Hamel, un voyage entre l’invention brute et la représentation fidèle du réel avec un peintre qui a troqué les chiffres pour les couleurs, les équations pour les émotions.

Bien oui, l’automne est revenu ! Les soupes aussi. Les muffins et les pains de viande. Beaucoup de grues cette année. Vous ne l’avez pas vu passer l’été, hein ? On est rendu au numéro spécial Halloween.

Ce ne sont pas les principes et les valeurs des autres qui rendent fier, mais bien le résultat

Ça fait la même chose de voir la nouvelle construction de France. Wow ! Quelle expertise. Ça fait 35 ans que France et Carole travaillent la charpente. Imaginez-vous l’intérieur de la tête de ces gens-là quand ils voient les plans ou conçoivent les plans d’une maison ? Toutes les étapes de production doivent défiler comme des diapositives. Ticlic, Ticlic. Les couleurs, les angles, les textures, les odeurs, les délais, le poids du bois, de la colle et du foam. Et ça fait des maisons. Comme le rêve de celui qui l’aura, et le jour de sa corvée. Du concret.

La fierté du coeur Est-ce qu’on essaie de s’approprier la réussite des autres en en étant fière ? Est-ce qu’on devient un imbécile heureux né quelque part, comme le chantait Brassens ? Peut-être que la ligne est mince ou mal tracée entre fierté et vérité.

Le titre de l’exposition fait référence à la liberté d’interprétation du peintre qui le mène tantôt vers le figuratif par la création de paysages classiques, tantôt vers l’abstraction. « J’essaie d’apprivoiser et de concilier ces deux pôles », explique l’artiste. Les œuvres présentées montrent bien le grand talent de M. Hamel, qui s’avère être un artiste expérimenté maîtrisant parfaitement son médium de prédilection, la peinture à l’huile. photo : suzie tousignant

Puis quoi de neuf au village ? Des nouveaux bancs publics que Denis a faits. Du grand Art. Révolution dans le monde du banc municipal. Sérieusement ils ont fière allure tout en bois. Confort augmenté, tablette intégrée. Puis, on est tous bien fiers que ce soit un gars de la place qui les ait faits. Ça nous donne une impression d’indépendance, d’autonomie, comme de manger le pesto d’la Turlute. C’est le meilleur, toute la région le sait. Mais savez-vous ce que ça fait quand il vient de chez vous? Qu’il a été fait dans les cuisines de la salle des Pionniers? On voit la voiture d’Annie stationnée à l’église et on se dit : Ah! Oui, c’est vrai, Annie fait son pesto. Ça fait comme plaisir. Ça fait comme entrevoir que c’est possible. Tous ces machins d’achat local, d’économie sociale, d’entreprenariat régional, de développement durable. Ça fait rêver à manger du bœuf du champ d’en arrière. De boire le même lait que ces petits veaux. Ça fait réfléchir à la fierté.

Rencontrer la peinture par hasard M. Hamel, artiste originaire de Macamic qui habite désormais La Sarre, a découvert l’art au début des années 1980 par un concours de circonstances. Il avait été invité chez une amie qui faisait de la peinture, ce qui a piqué sa curiosité. Cette rencontre s’est avérée

une véritable révélation. M. Hamel a continué de créer seul chez lui pendant quelques années. Par la suite, il a suivi plusieurs ateliers de création ainsi que des ateliers de peinture dispensés par des

il fut une époque où son besoin de créer devenait une véritable source de tiraillement qui l’amenait même à négliger sa profession d’expertcomptable maîtres de l’art en touchant à tous les types de médiums. Toutefois, il a reçu la majeure partie de sa formation à l’École Beauxarts Rosa-Bonheur de Palmarolle, dirigée par l’artiste Louisa Nicol. Après quelques expositions en solo en Abitibi-Témiscamingue, Jeannot Hamel tente maintenant de percer à l’extérieur de la région. Quelques-unes de ses œuvres sont exposées à la galerie d’art À l’amont du temps, située à Montebello. Comme M. Hamel possède une résidence secondai-

Ombre et lumière re dans les Laurentides, il tente aussi de se faire connaître dans cette région du Québec. Aujourd’hui, M. Hamel est retraité, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à sa création. Par contre, il fut une époque où son besoin de créer devenait une véritable source de tiraillement qui l’amenait même à négliger sa profession d’expert-comptable, travail qu’il n’osait pas quitter vu la difficulté de vivre entièrement de son art en région. « Finalement, l’art m’a apporté suffisamment pour compenser pour les questions d’ordre financier », explique l’artiste. jeannothamel.ca

Être profondément fier des gens de notre communauté. C’est peutêtre un sentiment tout simple à cultiver. Suffit de regarder autour un petit brin, d’observer les réalisations des autres. Ce ne sont pas les principes et les valeurs des autres qui rendent fier, mais bien le résultat. Les accomplissements. On peut être heureux de penser au jardin de la saison prochaine et au beau fumier qu’on y ajoutera, mais on en aura l’orgueil quand la voisine passera nous demander comment on a fait pour avoir des plants de tomates aussi prolifiques. En fait, peut-être que la fierté, ça ne se cultive pas; peut-être que c’est là, c’est tout. Peut-être aussi que ça s’achète. Comme un banc ou comme un pot de pesto. L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

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L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010


photo : Le Québec en images, CCDMD

vues sur le nord

concours

photo-spectacle Les fondations d’une ville projetées sur grand écran > Martin Blais

La fascination que suscite le cinéma auprès du public ne date pas d’hier, elle remonte en fait à ses débuts, alors qu’il n’était pas du tout considéré comme une forme d’art, mais comme du pur divertissement. Les gens au début du siècle étaient en premier lieu sidérés par l’effet de mouvement créé par la succession d’images fixes sur pellicule, et, de films en films, ils finissaient par se reconnaître, se personnifier en héros. Puis, certains cinéastes osèrent organiser des séances spéciales : ils filmaient le jour une masse de gens et les invitaient à venir se regarder eux-mêmes le soir de la projection. Le résultat était génial, la réaction, incroyable : le spectateur devenu acteur transgressait son état contemplatif et enfin se reconnaissait en lui-même plutôt qu’en un personnage. La naissance d’une ville sur pellicule C’est, peut-être sans le savoir, dans l’esprit de ces pionniers audacieux que Paul-Antoine Martel se fit l’instigateur de la soirée historique du Festival de cinéma des gens d’ici. Soirée pendant laquelle furent projetées quatre capsules de vingt minutes chacune, montées à partir de « vieux bouttes de films » portant sur Val-d’Or. Les gens qui se rassemblèrent ce 10 septembre dans le vieux shaft de mine de la Cité de l’Or eurent la chance de voir défiler devant leurs yeux la vie de Val-d’Or, une ville, aux dires de Paul-Antoine, « si jeune qu’on a même des images de sa naissance » ! Avec la permission de parler pendant la projection (chose rarement tolérée), les spectateurs ont pu voir les premières images filmées de Val-d’Or, soit pour le film En pays neuf, gréées de l’enthousiaste narrateur aux « r » impeccablement roulés, qui, devant la vitesse du développement, s’exclame :

« Val-d’Or est une ville si jeune qu’on a même des images de sa naissance  » « Pourquoi ne pas creuser tout de suite un tunnel pour le métro ? » L’histoire plus récente de Val-d’Or contenait également de quoi surprendre la mémoire. Entre autres, des têtes d’orignaux attachées sur des hoods défilant sur la 3e Avenue pendant le Festival de l’Orignal, ou plus troublant encore, des jeunes de l’extrême droite livrant sans gêne leur idéologie ultra-raciste à un reporter au début des années 90. Des images qui font souvenance Entre chaque bloc, Paul-Antoine Martel récoltait les impressions en lançant : « Pis, qu’est-ce qui vous a le plus frappé ? » Et en avant le public, parfois fier, parfois perplexe, mais surtout amusé par le passé de sa ville en images. Ce qui frappait le spectateur aussi, c’était de reconnaître Suzanne, Dany ou Robert. Parfois, un débat dans la salle s’ouvrait : « C’était où le bar avec des troncs d’arbres sur les murs ? » ou encore « C’était pas Fernand Trahan qui donnait un bec sur la bouche à la p’tite hôtesse ? » Bref, les spectateurs ont vite compris leur rôle.

Vous êtes tellement fan des spectacles partout en région que vous prenez régulièrement des photos ? Vous êtes photographe amateur ? C’est vous que nous visons avec ce concours ! POURQUOI UN CONCOURS? Nous souhaitons vraiment mettre en valeur votre talent de photographe ainsi que la vitalité culturelle partout en région lors de spectacles autant intérieurs qu’extérieurs. POURQUOI PARTICIPER ? 6 bonnes raisons : 1. Pour permettre de laisser aller votre créativité photographique 2. Pour courir la chance que + de 20 000 personnes voient votre photo 3. Pour promouvoir la scène culturelle régionale d’une façon originale 4. Pour mettre en valeur les artistes et les événements d’ici 5. Pour participer à créer un banque de photos pour le journal culturel 6. Pour gagner des prix Courez vite voir les spectacles partout en Abitibi-Témiscamingue entre le 1er juin et le 31 décembre 2010 ! • Vous devez soumettre vos photos avant le 15 du mois précédent (ex. le 15 octobre pour l’édition de novembre). • À chaque édition des finalistes seront retenus et leur photo sera publiée dans le journal. • Les grands gagnants verront leur photo publiée dans l’édition de février 2011.

Règlements du concours : www.facebook.com/indicebohemien coordination@indicebohemien.org 300 $ - certificat cadeau à la Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) 200 $ - certificat cadeau au Rendez-vous des Arts (La Sarre) 100 $ - certificat cadeau chez Paul Brindamour Photographe (Val-d’Or)

Défiant le travail du temps qui passe, grand égraineur des souvenirs des Valdoriens, Paul-Antoine Martel a donc su rapailler toutes ces images issues de la mémoire du lieu et les partager généreusement et efficacement au grand bonheur de chacun. Et en plus de raviver les souvenances pendant une soirée, ces images serviront également à alimenter de façon permanente la collection de la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or.

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arts de la scène photos : courtoisie Théâtre du cuivre

diffuseur Lancement de la saison 2010-2011 de Télé-Québec

La région fait plus de millage à Kilomètre zéro > Paul-Antoine Martel

Le 27 août dernier se tenait le lancement régional de la nouvelle saison de Télé-Québec. À cette occasion, les animatrices Claire Lamarche et Karina Marceau, de même que le directeur général des programmes et des nouveaux médias, Martin Roy, se sont adressés aux médias régionaux par webcam. Peu de changement en ce qui a trait à la place de la région sur les ondes du diffuseur public québécois : on peut s’attendre à ce que quelques topos de différentes émissions de services soient tournés ici, comme ce sera le cas avec un segment de Curieux Bégin qui sera filmé à la Sandwicherie de Val-d’Or. Par contre, nous avons appris que les reportages créés en région pour l’émission Kilomètre zéro seraient dorénavant plus longs, ce qui permettrait d’explorer plus avant les sujets explorés par l’équipe régionale de Télé-Québec. D’ailleurs, ces reportages sont tous disponibles sur le site Internet de l’émission.

Le Metropolitan Opera de New York comme si vous y étiez > Daniel Richer

Amateur d’opéra ? Il est trop souvent ardu d’aller assister à des représentations sans passer trop de temps sur la route. Qu’à cela ne tienne, l’opéra débarque en région cet automne . Le Théâtre du cuivre offre aux amateurs d’art lyrique la chance d’assister aux plus récentes productions du Metropolitan Opera de New York (MET). Rossini, Wagner et Mussorgsky promettent des après-midis inoubliables au parfum d’évasion avec des scènes interprétés par certains des plus célèbres chanteurs lyriques actuels, dirigés par des chefs d’orchestre de renommée tel James Levine. L’appétit des gens d’ici pour cette forme d’art se faisant grandissant, de plus en plus d’amateurs d’opéra se rendaient à North-Bay et Sudbury pour assister à ce type de retransmission en direct. Il faut dire que c’est à Sainte-Adèle que se trouve l’endroit au Québec le plus près d’ici à retransmettre les opéras du MET. Le Théâtre du cuivre souhaite ainsi développer de nouveaux créneaux en ciblant le public de l’Abitibi-Témiscamingue et du nord-est ontarien, et au premier chef les amateurs de musique classique. Robert Lepage au Théâtre du cuivre ! Quatre opéras seront retransmis à l’automne, et six autres à l’hiver 2011. Le projet a vu le jour grâce à un partenariat avec Cinéplex Divertissement; le Théâtre du cuivre est la première salle de spectacle au Québec à offrir ce genre d’événement, généralement présenté dans des salles de cinéma. La première représentation, un hors-série en rediffusion, a été celle du Barbier de Séville, le 25 septembre dernier. Encore

Le samedi 9 octobre, il sera possible d’assister, en direct, à la nouvelle production de Robert Lepage, Le Ring de Wagner aujourd’hui, Le Barbier de Séville demeure un des opéras les plus populaires et les plus joués à travers le monde. Le samedi 9 octobre, il sera possible d’assister, en direct, à la nouvelle production de Robert Lepage, Le Ring de Wagner. Le samedi 27 octobre, les gens pourront assister à Boris Godunov de Mussorgsky, puis à Don Pasquale, de Donizetti, samedi le 4 décembre.

de rendre réel le gigantesque et le fantastique des auteurs. Ironiquement, l’opéra apporte un vent de nouveauté, de découverte et de curiosité, qui permet de contempler notre culture et notre histoire d’un oeil différent, et de les conserver dans la mémoire collective. metoperafamily.org/ metopera/broadcast/hd_ events_template.aspx?id=11964

Malgré ce que l’on pourrait en penser, l’opéra est un art très actuel. Il n’y a qu’à penser à ce qu’en font les Québécois Robert Lepage (metteur en scène) et Yannick Nézet-Séguin (chef d’orchestre), que l’on pourra justement voir dans le cadre de cette saison du MET. L’Opéra permet

IGA extra Marché Bérubé

est heureux d'avoir collaboré au succès de la rencontre du 17 septembre dernier marquant le 1er anniversaire du journal L'Indice bohémien

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L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

Merci à tous nos collaborateurs


arts de la scène photos : courtoisie productions du raccourci

Une maison face au nord en tournée canadienne

Coup magistral pour le Théâtre du Tandem > Margot Lemire

C’est la première fois dans l’histoire du théâtre régional qu’une troupe réalise une tournée québécoise et canadienne. Le Théâtre du Tandem présente Une maison face au nord d’ici à Vancouver, en passant par Edmonton, Saskatoon, Sudbury, Moncton, Caraquet ainsi que par une trentaine de villes au Québec, entre 2009 et mai 2011. Cet exploit vient du maillage de production entre le Tandem, le Théâtre La Rubrique de Saguenay et le Théâtre français de Toronto.

Un sujet régional à portée nationale Les thèmes de la pièce touchent au cœur les gens des régions. L’auteur, Jean-Rock Gaudreault, originaire de Saguenay, traite de l’exode rural, de l’accueil aux immigrants, de la quête du pays perdu, du conflit des générations. Une maison face au nord est déjà considérée comme un classique de la dramaturgie canadienne.

Jean-Guy Côté a eu un coup de passion quand il a entendu d’abord Une maison face au nord en lecture publique. Il a voulu absolument que sa compagnie produise cette pièce. À l’été 2009, plus de 2 200 spectateurs l’ont applaudie à l’Agora des arts de Rouyn-Noranda et au Théâtre du Rift à Ville-Marie. À l’automne dernier, le spectacle avait déjà été présenté pendant 16 semaines à l’extérieur de la région. À l’hiver, elle jouait à Jonquière et à Toronto, où elle a été choisie « pièce canadienne de l’année » par le Eye Magazine de Toronto.

> Vanessa Limage

Les 15 et 16 octobre prochains, les Productions du Raccourci présenteront au Théâtre des Eskers d’Amos la pièce La Folle odyssée de Bernadette, le spectacle d’une aventure abitibienne légendaire. Cette création cherche à souligner le centième anniversaire, jour pour jour, de l’arrivée des premières familles venues s’établir sur les rives de l’Harricana. photo : Courtoisie Théâtre du tandem

Jean-Guy Côté, codirecteur artistique avec Odette Caron du Théâtre le Tandem, se dit très fier de cette collaboration exceptionnelle. Il étale sur la table du resto une pile de différentes brochures annonçant la tournée ; le nom du Tandem en bonne place partout, sous les photos de Louisette Dussault et de Guy Mignault dans les rôles principaux.

La folle odyssée de gens passionnés

Théâtre d’équipe Depuis sa création il y a quinze ans, le Tandem tisse avec patience ses collaborations à l’extérieur de la région afin de faire reconnaître la qualité des arts de la scène de l’Abitibi-Témiscamingue. Pas de coups de baguette magique, mais beaucoup de travail en amont des productions pour répondre à la mission double du Tandem : présenter des pièces de qualité ici et ailleurs. Pour Monsieur Côté, la région a lieu de se réjouir, comme elle se réjouit du rayonnement de Richard Desjardins, l’un de nos meilleurs ambassadeurs. Il souhaite ardemment que cette production fasse naître d’autres projets d’importance pour que les auteurs, les comédiens, les techniciens, les créateurs de l’AbitibiTémiscamingue soient à l’honneur. theatretandem.com

Pour construire la trame narrative de cette pièce de théâtre, l’équipe de production s’est entre autres inspirée du voyage de Joseph et Bernadette Turcotte, qui a débuté le 22 septembre 1910 au Témiscamingue pour se terminer le 15 octobre de la même année en Abitibi. La famille Turcotte fut ainsi une des premières familles à venir s’établir en Abitibi. Leur aventure, une traversée de 21 jours en canot sur une distance de plus de 300 km à lutter contre le froid, la neige, la fatigue, le poids des bagages (4 000 livres de provisions) et de nombreux portages, était tout indiquée pour inspirer les créateurs de cette pièce de théâtre. L’auteure de la pièce, l’Amossoise Véronique Filion, signe un texte original qui s’appuie sur l’ouvrage l’Abitibi d’autrefois, d’hier et d’aujourd’hui, de Pierre Trudelle. Ce dernier reprenait quant à lui les textes originaux du journal de bord de Bernadette Turcotte. Pour le bien de la pièce, des personnages ont été modifiés ou supprimés, distinguant ainsi l’histoire des vrais protagonistes. Il sera donc possible de suivre l’odyssée périlleuse et palpitante interpré-

tée par huit comédiens, hommes, femmes et enfants qui feront vibrer les spectateurs au rythme de ce récit exaltant.

« une belle carte explicative de nos origines dans les années futures » - Bruno Turcotte La technologie au service du récit Pour ponctuer la trame narrative, les Productions du Raccourci ont fait appel aux services des Productions Balbuzard, spécialisées en vidéos et en images 2D et 3D, pour créer en arrière-plan un paysage qui défilera tout le long de la pièce. Finalement, pour accentuer la trame dramatique du récit, le compositeur Michel Lord jouera ses mélodies en direct sur scène. Pour mener à bien ce projet, la scénographe professionnelle Emmanuelle Tanguay s’est jointe à cette grande équipe. À souligner également : l’apport important de la Société d’histoire d’Amos dans la mise sur pied de ce spectacle théâtral à connotation historique.

Raccourci, M. Bruno Turcotte, il serait important que les gens de la région aillent voir la pièce La Folle odyssée de Bernadette : « Vraiment, on a quelque chose de super bien entre les mains, puis on a très hâte de partager ça. » Toujours selon le metteur en scène, la pièce pourrait s’avérer être un bon complément au spectacle à grand déploiement qu’est Le Paradis du nord. Bruno Turcotte souhaite que le spectacle théâtral devienne « une belle carte explicative de nos origines dans les années futures ». La pièce La Folle odyssée de Bernadette, le spectacle d’une aventure abitibienne légendaire, est présentée les 15 et 16 octobre prochains au Théâtre des Eskers d’Amos. lafolleodysseedebernadette.com

Un legs, notre histoire Selon le metteur et scène et directeur des Productions du

découvrez Justin St-Pierre

un talentueux guitariste de la région Points de vente

Val-d’Or : La Sandwicherie, Musique Cité, Musique Laflamme, Jean Coutu, Polyson Rouyn-Noranda : Le Canapé communication visuelle Amos : Magmusic www.myspace.com/justinsaintpierre justinsaintpierre@gmail.com

L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

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arts de la scène Le conteur et Chevaucheur d’orignal amorce sa tournée Une chaise pour tout le monde

Guillaume entre deux chaises > Paul-antoine martel

Le conteur Guillaume Beaulieu amorce en octobre une double tournée qui le mènera aux cinq coins de l’Abitibi-Témiscamingue, des plus grandes salles des villes aux sous-sol d’église de villages. C’est qu’avec son cœur grand comme le lac Abitibi, riche comme la faille de Cadillac et fertile comme le Témis, il souhaite toucher tout le monde, apprendre de chaque patelin et faire vivre au grand jour l’imaginaire de l’Abitibi-Témiscamingue. Basé notamment sur les histoires que Guillaume a cueillies à travers les villages de la région, le spectacle comporte une quinzaine de contes « qui sont de type comique, touchant ou dramatique, révèle le conteur. Je souhaite que les gens sortent du spectacle avec un p’tit poids de moins sur les épaules. Le but n’est pas de trop réfléchir, ça reste un spectacle ! »

« Le spectacle a été monté avec comme intention d’être exporté dans d’autres régions. On va même se doter d’une bandeannonce pour aider à vendre le spectacle. »

Si son nouveau spectacle s’intitule Une chaise pour tout le monde, on a l’impression qu’il y a aussi un Guillaume pour chaque chaise tant le conteur est appelé à se multiplier pour réaliser tous ses projets et mener sa carrière à bien. Ateliers dans les écoles d’ici et d’ailleurs au Québec, spectacles corporatifs, participation à des festivals, et maintenant cette tournée de spectacles… Il se dit plus discipliné et plus indulgent envers lui-même qu’il y a quel-

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photo : courtoisie Guillaume beaulieu

En solo… mais pas seul Pour la première fois, Guillaume a travaillé avec un metteur en scène, le comédien Alexandre Castonguay, pour qui il s’agissait d’une première expérience de la sorte. Cette collaboration a stimulé la créativité du conteur et a contribué à habiller les contes et à solidifier les enchaînements entre les histoires, notamment par l’utilisation de projections vidéo. Mais ces effets spéciaux n’empêchent pas le chevaucheur d’orignal de visiter les plus petites salles : la mise en scène s’adapte à la taille de la salle, des dispositifs ayant été prévus pour les petites et pour les grandes.

ques années; aussi, quand on lui demande ce qu’il se souhaite à moyen terme, professionnellement parlant, il répond sans hésiter : « Le spectacle a été monté avec comme intention d’être exporté dans d’autres régions. On va même se doter d’une bande-annonce pour aider à vendre le spectacle. » Mais il a aussi des ambitions plus pratico-pratiques : « J’aimerais

que mes affaires soient prises en charge par quelqu’un! Ça me donnerait plus de temps pour la création, pour remodeler mes histoires au besoin… Je ne manque pas d’idées, mais bien de temps et d’énergie! » Dieu merci, il lui reste la scène pour se reposer en laissant libre cours à sa passion pour la parole… guillaumeconteur.com


photo : Collection Société d’histoire d’Amos

chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T Les autorités municipales ouvrent un hôpital temporaire dans l’Hôtel Beaudreau, ce qui entraîne des coûts d’environ 6 000 $

général

primé à Rouyn-Noranda > IB

L’Indice bohémien s’est mérité le prix de la persévérance remis par la Ville de Rouyn-Noranda dans le cadre de la distribution annuelle des Prix de la Culture, le 25 septembre dernier. Ce prix vise à souligner les réalisations d’un événement ou d’un organisme, sa durabilité et sa capacité à surmonter les embûches. Bien que l’Indice bohémien ne paraisse que depuis un an, il impor te de préciser que sa gestation a duré cinq ans, et que peu de gens croyaient en ce projet à l’origine. Nous en profitons donc pour remercier publiquement tous nos collaborateurs bénévoles ainsi que les membres de notre conseil d’administration, véritables moteurs de notre action et gens d’une valeur inestimable pour un projet collectif comme l’Indice bohémien ! indicebohemien.org

Amos Hôtel, aussi appelé Hôtel Beaudreau, qui servit d’hôpital d’urgence.

La grippe espagnole à Amos > Carmen Rousseau, Société d’histoire d’Amos

L’automne dernier, une possible pandémie de grippe a occupé presque tout l’espace médiatique; on a alors évoqué le souvenir de la grippe espagnole, qui avait touché une grande partie de la planète en 1918. À l’époque, l’Espagne est la première à sonner l’alarme, d’où le nom donné à cette épidémie qui fera entre 20 et 30 millions de victimes. Au Québec, on dénombre environ 11 000 décès. La grippe fait son apparition dans la ville de Québec en septembre 1918 et ce n’est qu’en juin 1919 qu’on pourra parler de la fin de l’épidémie. Notre région n’échappe pas au fléau : la maladie y suit d’ailleurs la même progression que dans le reste de la province, avec une pointe en octobre et en novembre 1918.

Fauchés dans la fleur de l’âge La ville d’Amos compte environ 1700 habitants en 1918 et dispose de deux médecins, les docteurs Georges et André Bigué. Nous avons recensé dix-neuf morts attribuables de façon certaine à l’épidémie. Le premier défunt mentionné par le curé Dudemaine remonte au 26 octobre 1918 et le dernier, le 7 décembre 1918. Même si les annotations du curé prennent fin à cette date, il y a fort à parier que certains décès survenus entre le 10 décembre 1918 et le 20 mai 1919 (23 ou 24 personnes) soient dus à la grippe; par ailleurs, quatre morts avaient été enregistrées dans la paroisse entre le 14 et le 22 octobre 1918. Une estimation raisonnable pourrait situer le nombre de victimes à une trentaine. La moyenne d’âge au décès se situe autour de 30 ans.

Les autorités amossoises réagissent rapidement à l’épidémie. Dès le 29 octobre, le conseil municipal crée un Bureau d’hygiène local. Depuis la fin du 19e siècle, la province de Québec dispose d’un Conseil supérieur d’hygiène qui supervise le travail de 10 inspecteurs sanitaires régionaux; notre région relève alors de l’inspecteur de Hull, en Outaouais. Les autorités municipales ouvrent un hôpital temporaire dans l’Hôtel Beaudreau, ce qui entraîne des coûts d’environ 6 000 $. D’autres mesures sont décrétées pour éviter la propagation de la maladie. C’est ainsi que le curé annonce la fin du mois du Rosaire dès le 20 octobre, et qu’il recommande à ceux qui sont malades de rester chez eux. Les écoles ferment, probablement le ou autour du 14 octobre 1918. Il semble que plusieurs inhumations se font sans véritable service funèbre : on se contente d’une bénédiction et de prières à l’église en présence de deux témoins. Les morts sont ensevelis sans tarder, le plus souvent la journée même ou le lendemain du décès. Le bilan est fort lourd pour la petite ville compte tenu du nombre et de l’âge des personnes décédées. Par ailleurs, la rapidité de propagation de la grippe a certes contribué à frapper les esprits. Il est bien malheureux qu’aucun journal local n’ait existé à cette époque car nous aurions pu connaître l’état d’esprit qui régnait : panique, entraide, ferveur religieuse renouvelée, critique contre les autorités ? On pourrait même parier que certaines réactions des gens de 1918-1919 n’étaient pas tellement éloignées des nôtres.

visitez notre site Internet

w w w. i n d i c e b o h e m i e n . o r g

L’INDICE BOHÉMIEN - SEPTEMBRE 2010

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diffuseur

photo : courtoisie les frangines

Une troisième vie pour la Salle Paramount L’entreprise rouynorandienne Les Frangines achète la Salle Paramount, qui était fermée depuis un an. Après avoir investi près de 300 000 $ pour l’acquisition du bâtiment et la rénovation intérieure, Les Frangines a transformé la Salle pour y accueillir tout type d’événement : du chic gala au Théâtre de l’horreur. « Nous avions réalisé qu’il y avait un manque de salles haut de gamme où nous étions complètement libres pour la réalisation de nos projets », témoigne Danielle Roy, copropriétaire de Les Frangines, une entreprise fondée à Rouyn-Noranda qui œuvre dans la gestion d’événements « clé en main ». En apercevant la mise en vente de la Salle Paramount dans un journal,

l’affaire fut effectivement une occasion en or pour cette entreprise qui avait l’ambition d’offrir un « plus » parmi les services qu’elle offrait déjà conjointement avec Klaxon et Maskarade en matière de communication et de costumes et décors. Créée en 1950 pour y abriter une salle de cinéma, la Salle Paramount a aussi servi de salle de

danse et de spectacle au cours de son histoire. Les Frangines en a fait l’acquisition après qu’elle ait été fermée pendant environ un an et depuis, plusieurs réfections intérieures ont été apportées, notamment à la plomberie, à l’électricité et au chauffage. Aucune rénovation extérieure n’a été entamée pour le moment, mais une restauration de la façade est prévue ultérieurement. « Ce qui est important pour nous, c’est de garder le cachet du bâtiment et de conserver la marquise actuelle », témoigne Danielle Roy. Programmation Après avoir été le lieu d’une projection du projet PULSIONS réalisé par des étudiants en multimédia

de l’UQAT, la Salle Paramount accueillera son propriétaire, Les Frangines, qui y tiendra son fameux Théâtre de l’horreur à la fin du mois. Bien que plusieurs projets soient en cours de discussion, aucun autre événement n’a été dévoilé pour le moment. Danielle Roy ne s’en cache pas, l’atmosphère « chic » vise en premier lieu les événements corporatifs, mais les spectacles et

Achat du Théâtre du Rift à Ville-Marie

« On l’a eu notre cinéma ! » > Amélie Roberge

événements auront toujours leur place dans la programmation. « Nous avons acheté la Salle justement pour maintenir sa mission culturelle et éviter qu’un autre entrepreneur en fasse l’acquisition et qu’il en fasse des bureaux par exemple », explique-t-elle. La Salle Paramount sera prête à louer dès les premières semaines d’octobre. lesfrangines.com photo : Amélie Roberge

> Émélie Rivard-Boudreau

C’est en juin 2010 que la Corporation Augustin-Chénier est officiellement devenue l’unique et heureuse propriétaire du Théâtre du Rift à Ville-Marie. Un projet de longue haleine qui s’est concrétisé grâce à un appui exceptionnel de la population. Cet appui des citoyens est très porteur de sens pour Chloé Beaulé-Poitras, chargée de projet à la Corporation Augustin-Chénier, puisqu’il est révélateur du succès qu’a remporté la « Ruée vers l’art ». Cette campagne de financement a été une réussite, car elle a permis non seulement d’atteindre l’objectif financier, mais également de créer un sentiment d’appartenance au sein de la collectivité. Un succès populaire C’est en octobre 2009 que le coup d’envoi officiel de la campagne de financement la « Ruée vers l’art » est donné. Pour que le projet soit à la portée de la collectivité, la Corporation se donne pour objectif de trouver 1 000 personnes pour faire un don de 100 dollars. Grâce à un appui exceptionnel des résidents et des entreprises, l’objectif a pu être atteint et même dépassé rapidement. Selon JeanJacques Lachapelle, directeur général, cette campagne a également permis de fortifier la Corporation puisque l’on a constaté que

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L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

la population tenait réellement à maintenir en vie ce monument. Un apprentissage continu Avec un soutien considérable des anciens propriétaires, les Productions de la Rive, Chloé Beaulé- Poitras s’est chargée de la transition dans ses moindres détails. Elle signale toutefois que la période d’apprentissage et d’analyse des besoins n’est pas terminée. Or, on peut affirmer que la mission est accomplie : l’offre de service est définitivement plus variée et un terme a été mis aux conflits d’horaire qui étaient auparavant nombreux. En effet, le Cinéma du Rift est maintenant devenu un lieu de prédilection dans toute la région du Témiscamingue pour le cinéma d’auteur. Dans le cadre d’« Écran libre », on projette maintenant deux films de répertoire par mois, et ce, trois fois par semaine. De plus, le Rift peut se targuer d’être l’un des rares à planifier sa programmation deux mois à l’avance, ce qui lui permet de présenter les

films les plus récents. Par ailleurs, la diversification devait avoir une portée globale : elle touche aux projections de films en général et à la présentation de spectacles. Quant à l’avenir, ce ne sont pas les projets qui manquent. On souhaite poursuivre les partenariats pour la présentation d’événements au Rift, notamment avec la Biennale d’art miniature, le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue et le Festival international de cinéma jeunesse de Rimouski. Les responsables se montrent également ouverts à toutes les idées de la population, que ce soit pour la diffusion de matches du Canadien ou de tournois de jeux vidéo. La population doit continuer de s’approprier le Théâtre du Rift et en être fière, car il est maintenant « nôtre ». rift.augustinchenier.net


rubrique ludique

en rafale

Des jeux vidéo en LEGO

Une rafle de prix pour la région

> Mélanie Boutin-Chartier > Winä Jacob

Si vous cherchez des jeux pouvant attirer jeunes et ados, je vous propose des titres ayant la particularité d’utiliser des blocs LEGO pour créer tout leur visuel. La première fois que j’ai vu un jeu vidéo adapté à la sauce LEGO, c’était en 2004. Le jeu Grand Theft Auto: Vice City était rebaptisé pour l’occasion Grand Theft Auto: LEGO City. Cette vidéo, réalisée par un fan de la série, recréait la bande-annonce du jeu avec les propres blocs LEGO du garçon. L’idée fut excellente. C’est pourquoi la compagnie Traveller’s Tales s’associa à LucasArts en 2005 pour développer LEGO Star Wars: The Video Game dans lequel tout le visuel graphique serait fait de ces petits blocs colorés. Une franchise était née. À l’instar de LEGO Batman et LEGO Indiana Jones, il y en a vraiment pour tout le monde. Voici un résumé de ceux que j’ai eu le privilège d’essayer : LEGO Star Wars: The Complete Saga (multiplateforme) est le jeu préféré de mon neveu de 5 ans parce qu’il couvre les six films de cette saga et que selon ses dires, « on ne meurt jamais ! » LEGO Battles (DS) est un jeu de stratégie dans lequel on gère ressources et armée. On tente de défendre notre roi et son Àchâteau contre les soldats ennemis. C’est un bon jeu pour la Nintendo DS qui ressemble à Age of Empire dans sa jouabilité. LEGO Rock Band (PS3, Xbox 360, Wii) est un jeu musical tout en LEGO. Il possède les mêmes niveaux de difficulté que les autres

Les 7e rencontres ludiques de Granby

Un Gémeau

éditions de la série Rock Band, mais il y a un mode de jeu très facile pour les débutants. Les chansons s’adressent à un public familial. Elles vont de Queen, Brian Adams, Sum-41 et P!nk aux chansons-thèmes des films Ghostbusters et Shrek 2. LEGO Harry Potter: Years 1-4 (multiplateforme) suit les quatre premières années à Poudlard du sorcier le plus populaire des jeunes. Pouvant incarner Harry, Ron ou Hermione, le joueur se baladera dans cet univers fantastique en compagnie des personnages faisant le succès de cette franchise. Le dernier jeu en développement s’intitule LEGO Universe. Présentement à l’étape du béta test, ce jeu massivement multi-joueurs en ligne sur PC sera lancé le 26 octobre prochain. Les curieux peuvent déjà visiter son site officiel pour de plus amples détails. universe.lego.com

Keltis : un jeu de cartes à complexité variable

> Staifany Gonthier

Environ 200 joueuses et joueurs des quatre coins du Québec se sont rassemblés la fin de semaine du 11 et 12 septembre derniers pour partager leur passion commune pour les jeux de société. Des centaines de jeux, plusieurs nouveautés, quelques prototypes et surtout un invité de marque : Bruno Chatala. Tantôt co-auteur ou simple auteur, c’est grâce à Chatala si nous pouvons avoir autant de plaisir autour d’une table à jouer à Jamaïca, MOW, Les chevaliers de la table ronde, Dice Town et Mr. Jack duquel on a parlé dernièrement dans une chronique dans l’Indice bohémien. Bruno Crépeault de Val-d’Or était aussi présent pour faire essayer son jeu GAÏA, version améliorée suite aux commentaires reçus lors de sa courte escapade européenne. Événements à venir ! La plus grosse convention mondiale de jeux, ESSEN en Allemagne : du 21 au 24 octobre 2010. Sinon, pour ceux qui veulent rester au Québec, Ludoutaouais : du 26 au 28 novembre 2010 à Hull.

> Staifany Gonthier

Keltis est un jeu de cartes où l’on doit faire des suites de différentes couleurs croissantes ou décroissantes pour faire avancer nos pions sur l’échelle correspondant à la couleur de la suite entamée pour faire des points. Facile, vous direz… Détrompez-vous ! Une fois la carte 7 posée sur un 9 par exemple, on ne peut revenir en arrière pour y déposer un 8. Il faut donc planifier ses cartes longtemps à l’avance, même si par fois les items magiques présents sur le trajet nous poussent à jouer rapidement pour en bénéficier avant un autre joueur. La nouvelle extension l’Oracle, contrairement au jeu de base, possède un seul tracé. On joue les cartes toujours en suites et on avance nos pions sur la couleur de la case correspondant à la carte jouée. Des items magiques nous rapportant des points supplémentaires ou la chance de rejouer immédiatement sont toujours présents sur le tracé. Par contre, un jeton Oracle est ajouté au jeu. Un chiffre correspondant au déplacement possible de l’Oracle est indiqué sur chaque carte qu’on place dans nos suites. On peut donc choisir d’avancer le jeton Oracle au lieu d’avancer notre jeton. Si l’Oracle se pose sur une case où l’un de nos pions est présent, des points bonis s’offrent à nous. Difficile encore de déterminer quand nous pourrons nous procurer cette 2e extension. Mais en attendant, le jeu de base saura vous amuser tranquillement avec des joueurs débutants ou encore avec les fanatiques de cartes. Un jeu idéal pour les « filles »; personne ne peut intervenir ou encore détruire notre stratégie puisque chacun joue pour soi

Au dernier gala des prix Gémeaux, l’Abitibien Éric Morin et sa complice Myriam Berthelet sont repartis avec la statuette de la Meilleure réalisation magazine pour l’épisode « Fiction nonfiction » de Mange ta ville.

FME : 2 en 2 Pour une deuxième année consécutive, le FME se retrouve en nomination dans la catégorie Événement de l’année au gala de l’ADISQ. C’est le 1er novembre, lors du Gala de l’industrie, que nous saurons qui d’entre le FME, le Festival de Jazz de Montréal, les Francofolies, les Francouvertes et Osheaga repartira avec le précieux prix Félix.

25 000 $ pour la musique C’est à la fin septembre que l’organisme Youth Music Movement, dont fait partie le cinéaste valdorien PierreEtienne Bordeleau, remportait l’une des deux bourses de 25 000 $ remises par Pepsi. Suite à une longue campagne de charme, principalement via les médias sociaux, leur projet d’offrir aux jeunes artisans de la musique la possibilité d’enregistrer leurs créations à même le studio mobile de Youth Music Mouvement a été récompensé par la multinationale des bulles. facebook.com/youthmusicmovement

6 coups d’éclat Le 17 septembre dernier, des événements de la région étaient mis en nomination dans le cadre des Prix coups d’éclat des Festivals et événements Québec. C’est le 9 novembre prochain qu’on saura si Osisko en lumière sera récompensé pour son affiche promotionnelle et son site Internet. Deux publicités télévisuelles de la région s’affronteront afin de savoir qui entre le Festival du DocuMenteur et Toursime Témiscamingue gagnera la bourse de 1000 $. Le DocuMenteur pourrait aussi recevoir le prix pour la brochure ou dépliant promotionnel dans la catégorie Budget de moins de 500 000 $, tandis que dans la catégorie Budget de plus de 500 000 $, c’est le FME qui pourrait se voir octroyer le même prix. L’INDICE BOHÉMIEN - OCTOBRE 2010

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Couture

« 111 000 membres créateurs  d’une prospérité durable en  Abitibi-Témiscamingue »

Coopérer pour Créer l’avenir Fortes de leur mission et de leurs valeurs coopératives, les caisses Desjardins de l’abitibi-Témiscamingue offrent à leurs membres et clients un modèle financier actuel et pertinent et contribue à la création d’une prospérité durable.

desjardins.com

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Semaine de la coopération – du 17 au 23 octobre 2010 À l’occasion de la Semaine de la coopération, Desjardins lance une consultation en ligne sous le thème « Mieux comprendre ses finances ». En donnant votre opinion du 15 au 26 octobre, vous permettrez à Desjardins de mieux accompagner les gens dans la prise en charge de leurs finances. Votre opinion est importante ; nous comptons sur vous !

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poste d’écoute Michèle O. – Assise dans ma tête Indépendant (2010)

Obsek – Traumatic Experiment

> Stéphane Racicot Voici le 7e disque à sortir sur l’étiquette 7e ciel en 7 ans. Steve Jolin, alias Anodajay, présentait le 7 septembre dernier son album cuivré (comme l’est sa ville) qui a pour titre Et7era. Je m’attendais à du bon Anodajay et j’en ai eu pour mon argent, mais surtout pour mes oreilles. Ce rappeur de 33 ans ne fait pas les choses à moitié : plus de 7 musiciens (guitare, violon, piano...) ont participé aux 13 succès de ce disque. Un album qui reste très hiphop, mais qui explore de nouvelles avenues. Toujours en collaboration avec son producteur DJ Horg (Félix-Antoine Leroux), il a conçu le tout dans le chalet de ce dernier en 10 jours seulement. N’oublions pas la participation des Samian, Koriass, Dramatik, Soke et Annick Michel sur ce troisième album d’Anodajay. Mes coups de cœur : Ma chaire, mon sang, un hymne à ses enfants qui est ma foi extrêmement émouvant; Face à face, où Anodajay parle pour la première fois à son cousin qui est mort dans un accident d’auto en 2006; puis Adulte avant mon temps, qui nous fait entrer dans la tête d’un enfant gravement malade (une histoire qui est arrivée à un ami du chanteur). Le disque est, selon moi, le plus accompli des sept, tant au niveau de la réalisation que de la production. Le plus bel exemple : la chanson Pensaistu ? qui est combinée avec Longtemps, souvent, énormément de Diane Tell. Ce disque, je le qualifie d’un des cinq meilleurs cd de 2010 et même 2011. 5/5

> Stéphane Racicot Tirons cela au clair en partant : lors de votre première écoute, vous devrez accepter la joie de vivre débordante de cette artiste de chez nous ainsi que sa « tite » voix (qui parfois sonne comme Shilvie (chanteuse pour enfant)). Après cette phase d’acceptation, vous serez bien assis dans la tête de Michèle O. Chassons immédiatement les comparaisons : oui, elle a un style qui nous rappelle les débuts de Mara Tremblay, mais sa musique est beaucoup moins minimaliste que celle de Miss Tremblay à l’époque. Je ne crois pas que vous allez aimer ce disque à sa première écoute, mais ne le mettez pas de côté tout de suite. Assise dans ma tête est comme la première fois où l’on fait l’amour : chansons 1 à 3 = timidité; chansons 4 à 6 = apprivoisement et pour terminer, chansons 7 à 9 = folie et même euphorie. Et quand la chose est bien faite comme l’est cet opus de Mlle O., bien on en veut encore et on recommence. Un disque folk-country-pop bien rempli, entre autres, grâce à la guitare dégourdie et le banjo communicatif de Pierre-Louis Lavoie. Maintenant, une question se pose : est-ce que ce disque sera celui de la consécration ? Je ne crois pas. Et ce, sans raison valable. Oui, elle se fera de nouveaux fans (dont moi), mais il faudra un deuxième disque pour vraiment voir ce qui se cache dans la tête de Michèle O. 3,9/5

> psyko Né Traumatic Landscape, Obsek roule sa bosse depuis déjà quatre ans. Le groupe a troqué depuis son death mélodique pour un deathcore beaucoup plus lourd et mordant (les breakdowns ne mentent pas !) Ce premier album complet représente très fidèlement le son que le groupe s’est forgé au fil des ans. Il propose neuf pièces qui « fessent », dont l’ineffable et marrante Jean Coutu en bonus. Dans le ton du deathcore moderne, Obsek offre un tandem vocal. La trame lyrique du gars en train de s’autodétruire à la drogue proposée par le leader Simon Turcotte est une piste intéressante. Le batteur Benoît Breton surprend avec ses chants clairs très réussis (voir Missing Element et Toadstool). La musique est l’œuvre du guitariste Simon Côté-Massicotte, qui sait pondre des riffs accrocheurs. Le groupe a aussi parsemé l’album d’échantillons de films bien choisis (Trainspotting, notamment). Bien qu’il s’agisse d’une sortie indépendante, les gars ont mis le paquet. La production est signée Chris Donaldson (Cryptopsy, The Agonist), et le mastering, Pierre Rémillard (Cryptopsy, Martyr). L’emballage surprend, étant de format boîtier DVD, ce qui met hautement en valeur le travail de l’artiste Félix Laflamme (Job for a Cowboy). Vraiment, un premier album rempli de promesses. 3,3 / 5

Papillon – As-tu peur de la mor t ?

Massive Slavery – Global Enslavement

La patère rose – Waikiki Grosse boîte (2010)

> Stéphane Racicot Pour débuter, As-tu peur de la mort ?  est destiné principalement aux nouveaux auditeurs français (il sera disponible en France sous licence Pop Law/ SONY à l’automne). Ce disque revisite les succès du répertoire de Papillon issus des albums précédents, Mal élevé (2003) et Pop Rop (2007), et présente également deux chansons inédites : C’est ça j’ai dit et Powême. Deux chansons qui, je crois, nous réservent un avenir solide pour ce Papillon. Disons-le, Papillon, auteurcompositeur-interprète, de son vrai nom Stéphane Papillon, n’a jamais eu le succès mérité ici au Québec. Je ne sais pas si ses paroles de chansons font peur ou si c’est ce que le mec dégage, mais « mausus », il y a du monde qui dort au gaz ! Alors d’un côté, Papillon volera à la conquête de la France et de l’autre côté, il bottera le c.. des Québécois. Réveillez-vous : avant les Ariel, Xavier Caféïne et Sunny Duval, il y avait Papillon ! Amateurs de musique, connaissez-vous la compagnie Big Fat Truck (Sunny Duval, Bran Van 3000, WD-40) ? C’est lui. Futurs admirateurs québécois et admirateurs de toujours, vous avez maintenant le privilège d’approfondir le sujet ou de réécouter les chansons qu’il avait plébiscitées par le passé, car As-tu peur d’la mort ? est disponible en numérique au Canada depuis le 24 août en téléchargement sur diverses plates-formes de distribution en ligne. 4 / 5

Maple Metal Records (2010)

Big Fat Truck (2010)

7ieme Ciel Records (2010)

Indépendant (2010)

Anodajay – Et7era

> Psyko Si la musique de Descend into Nothingness ne vous est pas étrangère, alors vous serez plutôt en terrain connu avec ce premier album de Massive Slavery. Il s’agit en effet du nouveau projet de Joël St-Amant, qui a su très bien s’entourer avec le bassiste Marc-André Barrette (ex-Paroxysm), le batteur Pierre-Alexandre Mercier (Decrepity) et le vocaliste Jonathan St-Pierre. Ce premier album propose un death mélodique très bien maîtrisé, avec quelques breakdowns bien placés empruntés au hardcore. Il s’agit possiblement, avec la première livraison d’Archons l’an dernier, du meilleur album de métal extrême à sortir de l’Abitibi. Les riffs sont accrocheurs, les solos sont étourdissants, la section rythmique est impeccable et le vocal est parfaitement dans le ton. J’ai souvent différentes chansons de l’album en tête, c’est dire à quel point il sait s’incruster. La production est d’une redoutable précision, grâce au travail de Yannick St-Amand (Despised Icon, Beneath the Massacre) et au mastering de Pierre Rémillard (Cryptopsy, Krisiun). D’abord sorti de façon indépendante, l’album est ensuite paru sous l’étiquette canadienne Maple Metal Records, ce qui soumettra encore plus de gens à l’esclavage de Massive Slavery. Fortement recommandé à tout amateur de métal lourd mais mélodique. 4 / 5

> Evelyne Papillon Faire jouer un disque de La patère rose, c’est passer par plusieurs univers musicaux d’une grande sensibilité. Le premier album, éponyme, avait révélé toute la fougue, l’originalité et la douce folie du trio. Quant à Waikiki, leur dernière œuvre, elle comporte seulement quatre pièces, et plonge l’auditeur dans un tout autre décor. Les palmiers sur un fond de coucher de soleil qui se trouvent sur la pochette donnent le ton, tout comme le titre. En effet, l’instrumentation bien particulière des pièces évoque une journée à la plage. Des ballades enjolivées de banjo, une voix douce mais accompagnée de textes toujours aussi percutants, voilà ce qui caractérise ce maxi. La patère, c’est un drôle d’objet dont on ne se lasse pas. Fanny Bloom est fameuse en spectacle et ses comparses Roboto et KiloJules, provenant de la formation Misteur Valaire, ne sont pas piqués des vers non plus. De l’humour et un sens théâtral certain viennent compléter une performance bien sentie. Plus électro et parfois même criarde sur le premier opus, La patère rose nous livre cette fois un rendu beaucoup plus tranquille, qui agacera peut-être les puristes et conquerra un public amateur de Cœur de Pirate. Des pièces mélodieuses, naïves en apparence seulement, vous attendent. À écouter pour prolonger l’été encore un peu et se laisser aller à une heureuse nostalgie. 3 / 5

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