MARS 2014 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 05 - NO. 006

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MARS 2014 /// VOL 5 - NO 6

Jacques Marchand et Pierre Corneau

Du de chefs p ur rchestre // Spécial MUSIQUE Ça rock au Témis avec La Trappe - 04 Florilège et le Requiem de Mozart - 05 Saltarello se démarque - 05 Anthony Grégoire, ethnomusicologue - 07 Chantal Archambault en Chine - 08


// EN COUVERTURE

Mot de la rédaction Pour la suite des choses

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................

//Ariane Ouellet

Photo : Annie Boudreau, Création Double-Clic Chef d’orchestre mais aussi compositeur, Jacques Marchand est en quelque sorte le père de l’Orchestre symphonique régional. À ses côtés, le musicien Pierre Corneau ajoute aux cordes de son arc celle de chef associé, assurant ainsi à l’orchestre une relève qualifiée. Parce qu’elle a tous les talents, Annie Boudreau n’est pas seulement photographe, elle est aussi musicienne à l’Orchestre symphonique. Pour une fois, c’est elle qui dirige la séance. À chacun son métier!

// SOMMAIRE 3-9 spécial MUSIQUE 10-11 Arts visuels 12-13 Patrimoine 17 Théâtre 17 Cinéma 18 Danse 20-21 Littérature 23 CALENDRIER

Chroniques 03 Portrait d’artiste 05 Bédé 07 Humeur 12 Histoire et patrimoine 14 Ma région j’en mange 15 Plein air 19 Rubrique ludique 20 Littérature 23 Poste d’écoute

Tous les fondateurs d’entreprises, d’organismes, d’événements qui peuvent se vanter d’avoir traversé le temps, d’avoir survécu aux ravages de l’usure, aux aléas de l’économie fluctuante, à la lassitude de leur clientèle, tous ces fondateurs ont su relever leur plus grand défi, celui de durer. Quand arrive l’âge vénérable de la retraite, le nouveau défi est celui d’assurer une relève. Mais la relève, c’est bien plus qu’un nouvel administrateur. Assurer une relève, c’est semer, comme dans un jardin, la petite graine de la passion dans le cœur de quelqu’un, afin que sa passion, comme une charpente donne à la maison sa forme et sa force, puisse soutenir son élan. Ces petites graines, on les sème parfois à notre insu, longtemps d’avance, dans le simple geste d’exposer un enfant à une science nouvelle ou au son d’un instrument. J’ai eu l’occasion dernièrement d’assister au concert Mi-figue mi-raisin de l’Orchestre symphonique régional, qui a justement pour mandat d’intégrer la relève, tant chez les compositeurs que chez les interprètes. Dans une formule tout à fait singulière, les musiciens jouent devant le public dans une intimité désarmante. La relève est là qui se dresse, dans la splendeur de sa jeunesse et une maturité qui étonne. On me raconte alors, en coulisse, qu’une des jeunes violonistes assistait déjà aux répétitions de l’orchestre dans le ventre de sa mère. Comme on dit, elle est tombée dedans quand elle était petite. À l’âge de trois ans, elle avait alors choisi, du bout de son doigt minuscule, le violon qu’elle jouerait quand elle serait grande. Ça fait au moins 18 ans, cette petite, qu’elle évolue dans l’ombre de l’orchestre, qu’elle s’en imprègne, qu’elle mûrit sa musique intérieure. Pas étonnant qu’elle nous tire une larme en jouant, sans lutrin ni partition, avec tout le cœur qu’on peut mettre à son art quand il nous habite. La magie dans tout ça est qu’on lui a laissé sa place. Comme on regarde un ami qui arrive chez soi, on lui ouvre la porte. On a vu les fruits tomber pas loin de l’arbre, bien des fois, quand des enfants devenus grands ont pris le relais de leur parent sur la scène, parce que l’occasion

leur était donnée de tenter l’expérience pour une première fois. Dans les multiples spectacles de fin d’année des écoles de musique, de danse, de théâtre ou encore au Show de La Motte, toujours le public accueille ces artistes en herbe avec son cœur, ouvert aux imperfections et sensible au courage. Quitte à passer pour fleur bleue, ça prend une bonne dose d’amour pour donner à quelqu’un la place dont il a besoin pour s’épanouir. Ce qui est chouette en AbitibiTémiscamingue, c’est que la relève n’a pas d’âge ou plutôt, elle a tous les âges. Dans une exposition récente des finissantes en peinture de l’UQAT, les artistes émergentes arboraient beaucoup de cheveux blancs. On les a classées comme « jeunes en pratique » car, même à 60 ans, elles font partie de la nouvelle garde en arts visuels de la région. C’est vrai, il n’y a pas d’âge pour émerger. En voyant Jacques Marchand, chef de l’Orchestre symphonique régional, accueillir dans son équipe Pierre Corneau comme chef associé, je ne peux faire autrement que de penser à l’immense générosité que ça demande à un artiste d’intégrer une relève à ses côtés. Parce que diriger un orchestre n’est pas tâche facile, que l’institution a un parcours admirable dont il faut assurer la suite, et que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. La relève, comme le printemps, se prépare longtemps d’avance. Il n’y aurait peut-être pas cette relève s’il n’y avait pas de passeur, ces allumés qui provoquent la rencontre avec l’art, avec la culture, avec la science. Un passeur, c’est celui qui ne connait de recette que celle qui ouvre les portes, qui suscite le plaisir et la curiosité. Le passeur, c’est celui qui, plein d’humilité, prépare la relève, lui transmet ses connaissances, écoute ses propositions, accueille sa différence, pour le bien de la continuité. Car en affaire comme en culture, les choses changent, inévitablement. À tous les passeurs allumés, je lève mon chapeau. Si la vitalité culturelle de la région est celle que l’on sait, vous y êtes pour quelque chose. \\

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2 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014

Mai

Juin

13 mars 2014

10 avril 2014

7 Mars 2014

4 avril 2014

2 mai 2014

1er avril 2014

29 avril 2014

27 mai 2014

COLLABORATRICES DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Marie-Pier Dupuis (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Marie-Ève de la Chevrotière (Abitibi-Ouest) et Sylvie Tremblay (Abitibi) ................................................................. correcteurs Jonathan Barrette, Gabrielle Demers, Suzanne Dugré, Claude Laverdière, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Evelyne Papillon, Tommy Pilon et Yves Prévost ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Ariane Ouellet redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ................................................................. direction et ventes publicitaires Maryse Labonté coordination@indicebohemien.org publicite@indicebohemien.org ................................................................. L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Stéphane Audy, Astrid Barrette-Tessier, Marie-France Beaudry, Guillaume Beaulieu, Marie José Denis, Jessica Gagnon, Geneviève Gariépy, Nicole Tremblay et Martin Villemure ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org .................................................................

À RETENIR // DATES IMPORTANTES Avril

Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Astrid Barrette-Tessier, Chloé Beaulé-Poitras, Rym Bellouti, Jean-Charles Coutu, Julie Dallaire, Stéphanie Déziel, Daniel Dumont, Geneviève Gariépy, Staifany Gonthier, Netta Gorman, Leila Inksetter, Pierre Labrèche, Émilien Larochelle, France Lemire, Philippe Marquis, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Marie-Hélène Paquin, Roger Pelerin, Geneviève Pelletier, Yves Prévost, Dave Racicot, Ulysse Rivard-Desharnais, Dominique Roy et Pierre-Louis Valcourt .................................................................

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


Artistes à la une Duo de chefs à l’Orchestre symphonique

Annie Boudreau

Relève, créativité et collégialité //Daniel Dumont

L’arrivée de Pierre Corneau à titre de chef associé à la direction musicale de l’Orchestre symphonique régional d’Abitibi-Témiscamingue témoigne bien de la solidité de l’organisme. Tromboniste de formation et musicien de l’orchestre depuis une quinzaine d’années, Pierre Corneau ne compte plus les événements musicaux régionaux qu’il a enrichis de ses prestations.

Entre autres critères de sélection, la compétence musicale sous tous ses aspects a été le premier volet considéré pour choisir un chef associé. La connaissance de la dynamique régionale et de l’orchestre faisaient également partie des critères considérés. Bien sûr, on a aussi soupesé la capacité du candidat à mobiliser et faire cheminer les quelque quarante musiciens de calibre composant l’orchestre.

De son côté, après 27 ans à la barre, le chef-fondateur Jacques Marchand parle de relève, mais surtout pas de retraite en ce qui le concerne : « Je n’ai pas envie d’arrêter, le désir de diriger m’habite toujours. J’ai aussi un vif intérêt pour la composition et l’interprétation », raconte le créateur de la Symphonie abitibienne.

Questionné sur sa récente arrivée en poste, Pierre Corneau nous partage sa conviction à l’effet que l’orchestre demeure un outil de rétention inestimable pour la région. « Audelà des compétences et aptitudes, il faut une bonne dose de passion pour diriger cet orchestre : sous plusieurs aspects, l’OSR d’Abitibi-Témiscamingue n’est pas un orchestre symphonique conventionnel. À preuve, le cumul de certaines tâches pour cause de ressources financières ou humaines limitées, auxquelles doivent subvenir les membres de l’équipe. Également, les choix de conciliation travail-famille auxquels sont confrontés plusieurs musiciens limitent parfois leur disponibilité. Pour un chef, ça rend le défi encore plus intéressant », raconte le nouveau chef associé.

On se souviendra qu’après ses études en musique, Jacques Marchand a été accompagnateur pendant plus d’une dizaine d’années, notamment auprès de Renée Claude et Pauline Julien, avant d’envisager un retour en région au milieu des années 80. Si la grande aventure de l’Orchestre a définitivement permis de profiler l’importance de la culture en Abitibi-Témiscamingue et de la rendre accessible, Jacques Marchand aura gagné au change en y cultivant la variété de ses talents, musicaux et autres. Rassembleur hors pair, le chef fait une courte rétrospective des énormes défis relevés aux premières heures de la création de l’orchestre. Il nous confie, sourire en coin : « J’ai appris au cours de mes années d’interprétation qu’il était important que mes projets soient toujours bien structurés; ça explique peut-être une partie de l’écoute que nous avons eue aux première heures du projet d’orchestre symphonique. » « Au fil du temps, l’orchestre a fait ses preuves et a mûri. Dernièrement, j’ai eu plusieurs discussions avec le conseil d’administration au sujet de la suite à donner à ce projet toujours mobilisateur. Sans compter les aides gouvernementales, plusieurs personnes et organismes locaux et régionaux ont sans cesse renouvelé leurs appuis pour concrétiser ce rêve : après plus d’un quart de siècle, il est grand temps d’en assurer la pérennité », explique Jacques Marchand.

« Un concept de dualité dans la direction musicale a été retenu pour toutes les représentations à venir. Ce choix permet à chacun des chefs de s’approprier une partie du programme et d’y apporter sa couleur tout en gardant un œil sur l’approche choisie par son confrère, en regard de l’autre partie de la prestation. Cette façon de faire stimule à la fois la créativité et la collégialité : c’est très enrichissant », confie Pierre Corneau, dont la vision est aussi partagée par Jacques Marchand. Des informations sur les activités ou les spectacles de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue peuvent être obtenues au www.osrat.ca \\

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 3


À la une La Trappe

Blind date musical au Petit Théâtre

Un organisme Pas Pire Émergent!

//Yves Prévost //Pierre-Louis Valcourt

« On essaie de décentraliser la culture au Témiscamingue, donc on veut profiter des infrastructures que les petits villages ont déjà », mentionne Amélie Roberge, une des fondatrices du projet. L’intention première de la Trappe n’est donc aucunement de faire compétition aux installations déjà présentes au Témiscamingue, mais plutôt d’« essayer de dynamiser un peu [les villages] » et de pourvoir à la culture locale d’un angle différent.

Peau de castor signée par tous les artistes accueillis par la Trappe

La Trappe organise essentiellement ses événements grâce aux artistes qui, alors qu’ils sont de passage en Abitibi pour une tournée, recherchent une date ou deux à ajouter à leur programme. Bien qu’il puisse y avoir un manque de communication entre les promoteurs de tournée et les diffuseurs de la région, l’organisme a réussi à accueillir Les Vulgaires Machins, Radio Radio, Mononc’ Serge, Bernard Adamus et plusieurs autres. Même si la notoriété de leurs invités varie parfois, les organisateurs s’en tiennent principalement à l’idée initiale du projet Trappe – une abréviation pour Le Témiscamingue à la Rencontre d’Artistes Pas Pires Émergents.

Plus d’une vingtaine d’événements ont été organisés depuis leurs débuts et cela ne se limite pas à la musique. L’été dernier, la première édition de la Trappe foraine a eu lieu et a permis de faire valoir le plein air tout comme le plaisir en famille. Le succès éclatant de l’activité laisse espérer la possibilité d’une deuxième édition en 2014. Avec autant de disparité, il est difficile de définir ce que la Trappe est vraiment, mais l’ensemble des événements organisés est caractérisé par un refus de se limiter et une volonté de faire une pleine utilisation des ressources présentes sur le territoire. Ce 28 février, vous pourrez profiter d’un spectacle à la Brassette 101 à Ville-Marie alors que Xavier Caféïne présentera son nouvel album New Love. En deuxième partie, RoudLee performera sur scène avec des créations originales outillées d’un flux électronique.

Jeunes artistes dynamiques, talentueux et pleins de potentiel cherchent public en quête de nouvelles expériences pour relation à long terme. Pour références, contacter le Petit Théâtre du Vieux Noranda.

Bienvenue dans le monde des blind dates musicaux, une création du Petit Théâtre du Vieux Noranda (PTVN) visant à promouvoir les jeunes artistes de la région en leur facilitant l’accès à ses installations. Grâce à la collaboration de la Ville de Rouyn-Noranda, du ministère de la Culture et des Communications et du Forum jeunesse de l’Abitibi-Témiscamingue, le PTVN est désormais ouvert à de jeunes talents en début de carrière. Ceux-ci bénéficient ainsi d’une salle, de support et d’équipement professionnel pour le lancement de leur premier album ou leur premier spectacle public. « Nos critères font preuve d’une certaine souplesse, indique Josiane Cyr, agente de développement culturel pour le PTVN. Les artistes peuvent être originaires de la région, ou encore y demeurer. Pour l’activité, nous souhaitons présenter des spectacles qui représentent une nouveauté, une primeur. » Déjà, quatre activités ont eu lieu, avec le lancement des albums de Louis-Philippe Gingras, des Slingshot Brothers et de Copperfield, ainsi que le spectacle des Guerres D’l’Amour. « Grâce à nos partenaires, nous pouvons offrir ces spectacles à un coût minime, voire même gratuit en certaines occasions », poursuit Mme Cyr. L’objectif est de proposer 12 spectacles pour l’année 2014. « Certaines activités sont actuellement en préparation, précise Josiane Cyr, mais le calendrier n’est pas encore complet. Les artistes qui ont des projets à proposer cadrant avec nos critères devraient nous contacter. »

HUGO LACROIX

En 2010, un organisme à but non lucratif créé par un groupe de jeunes de retour au Témiscamingue a ouvert ses portes. Le nom de cet organisme? La Trappe. Témoin de la force culturelle qu’est la musique émergente dans les grands centres, sa mission est de régénérer cette fébrilité culturelle dans leur région de souche, tout en fournissant une occasion de rassemblement pour la jeunesse.

En plus de favoriser les artistes, le PTVN souhaite également donner au jeune public le goût de la culture locale. « Le PTVN est une salle de spectacle, explique l’agente de développement culturel. Il n’y a pas de limite d’âge pour y entrer, ce qui augmente le public potentiel de cette activité. » Il n’y a donc aucune raison de refuser la prochaine invitation à un blind date que le PTVN vous offrira. \\

> petittheatre.org

Pour plus d’informations, la page facebook.com/projet.trappe vous tiendra à jour. \\

Erratum T-shirts faits à la main par Christine Brézina et vendus à la boutique Scratch ou directement aux événements

PHOTOS : AMÉLIE ROBERGE

L’amour se présente…

4 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014

Dans le journal de février dernier, une erreur s’est glissée dans la chronique Poste d’écoute. Voici plutôt le visuel de l’album de Copperfield qu’on aurait dû voir avec la critique de Félix B. Desfossés. Toutes nos excuses.


À la une Tout près des Juno Awards

L’ensemble vocal Florilège et le Requiem de Mozart

Saltarello se démarque sur le plan national

Une œuvre grandiose pour fêter ses 10 ans //Ariane Ouellet Pour célébrer en grand son 10e anniversaire, l’Ensemble vocal Florilège, sous la direction musicale de Louis-Antoine Laroche, a choisi de relever un défi de taille, celui d’interpréter le Requiem de Mozart. Du 22 mars au 3 avril prochain, le public aura donc l’occasion d’entendre la toute dernière œuvre du célèbre compositeur autrichien, dont la légende raconte qu’il l’aurait écrite pour sa propre mort, à l’âge de 35 ans. L’idée de monter le Requiem de Mozart a été lancée par un choriste de l’ensemble en 2012. Depuis, l’idée a continué de germer dans la tête de Louis-Antoine Laroche, qui a mûri le projet doucement. « J’avais chanté le Requiem sous la direction de Bernard Labadie, mais on ne l’écoute plus de la même façon quand on dirige l’œuvre. Il faut décortiquer chaque aspect pour être certain qu’on a ce qu’il faut pour réussir. » D’ailleurs, le directeur musical a étudié pas moins de sept versions du requiem afin de les comparer, d’en tirer les points forts et les points faibles. « J’essaye d’arriver à un mélange parfait, inspiré de différentes interprétations de l’œuvre, tout en m’adaptant à ce que nos choristes peuvent faire. On doit transmettre une gamme très variée d’émotions », explique Louis-Antoine Laroche, faisant référence aux différentes phases à travers lesquelles Mozart a sans doute passé pendant l’écriture du requiem, en faisant face à sa mort prochaine. Des états d’âme qui ne manquent pas d’imprégner intensément chaque mouvement de l’œuvre, allant de la peur à la colère, de la peine à l’acceptation, le tout empreint d’une grande spiritualité.

//Rym Bellouti Louis-Antoine Laroche

L’Ensemble vocal Florilège, fondé à RouynNoranda en 2004, se consacre au répertoire du chant classique. Formée principalement de choristes amateurs, cette chorale a toutefois des visées musicales sérieuses. Chaque membre est sélectionné après audition et dans le but de trouver un équilibre intéressant entre les voix et les différents chapitres de la chorale. « Florilège existe pour la musique. Ce sont des gens vraiment passionnés qui travaillent fort pour arriver prêts aux répétitions », explique fièrement Louis-Antoine Laroche. À ses débuts en 2004, l’ensemble regroupait 12 personnes. Peu à peu, le nombre est monté à 16, avec 4 voix par section. « Pour le requiem, le groupe est monté à 26 personnes. Avant tout, il faut avoir les voix qui conviennent, et je suis toujours heureux d’en découvrir de nouvelles », précise le directeur musical. Les solistes que l’on pourra entendre lors des différentes représentations sont les sopranos Claire Boudreau et Magalie St-Pierre, les contraltos Nicole Bouchard et Isabelle Joncas, les ténors Jacques Mercier et Benoit Roy, tandis que les basses sont interprétées par les frères Sylvain et Jean-Paul Charlebois.

En février dernier, le groupe de musique Saltarello a été en lice pour le prix canadien Juno 2014, avec son album The Danse of the Muses. Bien qu’il n’ait pas été nommé, il s’est démarqué au niveau national dans la catégorie Musique du monde. Parmi les groupes sélectionnés, Azam Ali et Loga R. Torkian ont été nommés. Julie Pomerleau et Luc Lafrenière, fondateurs de Saltarello, adorent le travail de ces musiciens et se disent enchantés d’avoir prétendu à ce prix à leurs côtés. Malgré une part de déception, ils considèrent leur accès au prestigieux prix canadien comme une reconnaissance de leur talent. « Nous sommes très contents. Nous sommes conscients que c’est une grande distinction », explique Julie Pomerleau. « Le Juno est une porte d’entrée certaine dans l’industrie du disque. Je déplore seulement que les comités valorisent la valeur sûre plutôt que la création originale », exprime pour sa part Luc Lafrenière. Optimistes, Julie et Luc nous parlent de leur prochain album. Ce sera une œuvre concept caractérisée par les rythmes du Nord et le retour aux racines. Pour 2014 et 2015, Saltarello poursuivra sur sa lancée avec la participation à quatre festivals, en Ontario, à Londres et aux États-Unis. « Si nous n’étions pas passionnés, Saltarello aurait peut-être disparu », confie Luc Lafrenière. D’ailleurs, le groupe devrait se représenter pour les prix Juno en 2015 avec un 6e album prévu pour l’automne 2014. \\

> saltarello.ca

Le chant de gorge inuit, un patrimoine culturel reconnu //La rédaction

L’Ensemble Florilège sera accompagné dans la tournée par des musiciens issus de l’Orchestre symphonique régional : Bertrand Lessard à la flûte traversière, Annie Boudreau à la clarinette, Emmie Grégoire-Salmon au violon, Dominic Bérubé au violoncelle, Éric Rousseau au trombone et Réjean Laplante au piano.

Le katajjaniq, ou pratique du chant de gorge inuit, est le premier élément du patrimoine immatériel québécois à être désigné en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. La nouvelle a été annoncée le 28 janvier dernier par Maka Kotto, ministre de la Culture et des Communications du Québec.

Pour connaître les dates et lieux de la tournée, consulter le site Web de l’Ensemble Florilège au www.ensembleflorilege.ca \\

Le katajjaniq est la pratique du katajjaq (chant de gorge) des Inuits du Nunavik, les Nunavimmiuts. Le katajjaq est un jeu qui relève du domaine des traditions et

expressions orales. Presque exclusivement pratiqué par les femmes, il est généralement exécuté par deux Inuites qui se font face. En alternance, elles émettent des sons gutturaux qui, inspirés et expirés, créent une impression de halètement. Produits en canon, les sons rappellent le vent, l’eau, le cri des animaux, le nom d’un ancêtre ou d’un lieu. Ils semblent se superposer, donnant aux auditeurs une impression de cohésion qui ne leur permet pas de distinguer les sons émis par l’une ou par l’autre des femmes en compétition. Le jeu prend fin lorsqu’une des femmes s’arrête : celle qui rit en premier ou qui est à bout de souffle perd la partie. \\ Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

> youtube.com/ watch?v=g6yorVWW5aI

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 5


À la une Percussions en folie aux Jeunesses musicales du Canada

Carte blanche à François Grenier // Ulysse Rivard-Desharnais Les amateurs de musique classique sont sans doute familiers avec les Jeunesses Musicales du Canada (JMC). L’organisme présente au Théâtre du cuivre le 11 mars prochain, dans le cadre de son volet local, un concert de François Grenier, percussionniste à l’Orchestre symphonique de l’Abitibi-Témiscamingue. Pour l’élaboration de son récital de percussions, François Grenier a reçu carte blanche. « Donner un concert solo en percussions représente un immense défi, c’est pourquoi la performance sera ponctuée de courtes introductions aux instruments, aux pièces et au contexte dans lequel elles se situent », explique le musicien. L’artiste sera accompagné de Lise Langlois au piano et des élèves de 6e année d’Évain se joindront au programme pour un numéro.

Parent, Doherty et Guimond forment un trio de chansonniers

Un tout nouveau P.D.G. débarque en région! //Staifany Gonthier Rassurez-vous, ce n’est pas un homme en complet-cravate qui s’amènera sur les planches cet été, mais bien un trio de chansonniers que le destin a enfin choisi de réunir. Gilles Parent (P), Philippe Doherty (D) et Alain Guimond (G), trois amis ayant collaboré à quelques occasions à un ou des spectacles de l’un ou de l’autre, forment le groupe Les chansonniers PDG. L’idée de créer un projet musical avait été lancée il y a quelque temps et c’est l’automne dernier que le tout s’est concrétisé. Depuis, ce trio étalé sur deux générations planche à la réalisation d’un spectacle traditionnel, un peu comme ce qu’on peut souhaiter entendre le soir de la Saint-Jean. La passion pour la musique unifie évidemment ce triangle de mélomanes, mais plus particulièrement la musique franco-canadienne, telle qu’on la retrouvait à la belle époque des boîtes à chansons. De Beau Dommage aux Cowboys Fringants, en passant par les sœurs McGarrigle, c’est avec grand plaisir que les Chansonniers PDG vous transmettront leurs coups de cœur. « Ramener ça à la racine, le plus naturel possible, avec nos guitares acoustiques, c’est ce que nous souhaitons », raconte le benjamin du groupe, Philippe Doherty, qui se dit d’ailleurs choyé de travailler avec deux gars qui ont un aussi gros bagage musical. Bien que quelques démarches aient été faites, au moment de l’entrevue, il n’y avait pas encore de dates confirmées quant aux prestations du groupe. Pour avoir plus de détails sur les trois comparses ou encore pour les programmer dans un événement près de chez vous, consultez le www.facebook.com/ChansonniersPDG. \\

Les percussions, peaux ou claviers, sont des instruments souvent méconnus du public. Ils sont, selon le soliste, « des instruments à part entière », trop souvent relégués au rôle de simples accompagnateurs. Au cours du spectacle, les auditeurs auront l’occasion d’entendre un répertoire varié intégrant des œuvres d’époques différentes – contemporaine, romantique, classique et baroque – dont une pièce du compositeur québécois François Dompierre. Étant donné le peu d’œuvres spécialement pour percussions, François Grenier a dû être inventif : « J’ai adapté du matériel initialement composé pour le violon, afin de pouvoir l’exécuter au xylophone ou vibraphone. C’est tout un travail! » Le concert sera aussi l’occasion pour le percussionniste d’interpréter le premier concerto pour batterie, composé en 1929 par Darius Milhaud. À l’hiver 2013, c’est le tromboniste Hugo Bégin qu’on avait pu entendre dans la même formule, lors d’un concert au Théâtre du cuivre. \\

Du 17 au 21 mars 2014, c’est la semaine de sensibilisation pour l’élimination de la discrimination raciale. Pour l’occasion, la Marche Gabriel-Commanda se tiendra à Val-d’Or le 21 mars. Les festivités auront lieu au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. Pour connaître les détails de l’activité, consultez le site Web :

> caavd.ca/fr/site.asp

Le Fonds municipal contemporain (FMAC) de la Ville de Rouyn-Noranda est en appel de propositions pour enrichir sa collection qui compte actuellement 39 œuvres créées par 28 artistes vivant ou ayant vécu à Rouyn-Noranda : Ariane Ouellet · Arnold Zageris · Bernard Béland · Brigitte B. Gagnon · Brigitte Toutant · Carole Wagner Chantal Vallière · Chantale Girard · Christian Leduc · Denyse David · Diane Auger · Francis Boivin Gaétane Godbout · Jocelyne Labrecque · Johanne Poitras · Karine Berthiaume · Karine Hébert Katherine Raymond · Louis Brien · Luc Boyer · Lucie Tremblay · Marilyse Goulet · Martine Savard Michel Villeneuve · Rock Lamothe · Sylvie Crépeault · Véronique Doucet · Virginia Pésémapéo Votre nom n’y figure pas? Il n’y a qu’une façon d’y remédier, c’est de participer! Aidez-nous à prolonger cette liste en sollicitant votre artiste préféré ou en proposant une de ses œuvres que vous possédez! Pour les artistes faisant déjà partie du FMAC, vous êtes les bienvenus à proposer de nouvelles œuvres! Date limite de dépôt des propositions : 7 mars 2014 Toutes les œuvres présélectionnées feront l’objet d’une exposition du 18 avril au 11 mai 2014, en collaboration avec le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. Le FMAC est soutenu par le ministère de la Culture et des Communications.

Pour obtenir le formulaire ou pour tout renseignement, contactez Jean-Jacques Lachapelle au 819 762-6600 ou par courriel à direction.cern@rouyn-noranda.ca 6 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014


Humeur

À la une

Anthony Grégoire : portrait d’un ethnomusicologue

Se faire une place //Philippe Marquis

//Ulysse Rivard-Desharnais Il se nomme Anthony Grégoire, il a 23 ans, est originaire d’Amos et cultive une passion peu conventionnelle pour l’ethnomusicologie, un domaine d’études très pointu et dont l’exercice est rarissime. Il complète présentement un double baccalauréat en musique et musicologie et sera, cette année, l’unique diplômé de sa promotion au Québec. Au cours d’un entretien que nous avons eu, il m’a fait entrevoir, avec un enthousiasme contagieux, la richesse de la discipline qui est la sienne. La musique et particulièrement le chant seraient, selon Anthony, parmi les plus anciennes formes d’expression culturelle, possiblement même l’art originel. Vu l’importance que prend la musique dans la construction du langage et des structures de fonctionnement du cerveau et son absolue omniprésence dans l’ensemble des cultures humaines, il n’est pas surprenant qu’une science s’y consacre. La musicologie, vaste domaine d’études s’il en est un, traite des divers aspects de la musique tels que son histoire (sociale ou technologique), fait l’analyse de sa construction et des théories qui la sous-tendent ou, dans le cas qui nous intéresse, étudie les liens qui unissent la musique à une société donnée. Après avoir quitté le secondaire, Anthony Grégoire entreprend l’étude de la guitare au Cégep de Drummondville, avec pour objectif de devenir interprète. Toutefois, les chemins que la vie nous fait emprunter sont imprévisibles. C’est au cours d’un stage d’initiation à la coopération internationale au Sénégal, accompagné entre autres par l’un de ses enseignants de musique, qu’il fera sa toute première rencontre avec l’ethnomusicologie. Invité à assister aux répétitions d’une chorale de leur localité hôtesse, il est intrigué par la présence de cette coutume musicale inhabituelle pour cette région du monde. En effet, le chant choral fut importé au Sénégal par les colonisateurs français et les missionnaires catholiques. La pratique de ce genre musical s’est donc implantée parmi les populations catholicisées de ce petit pays d’Afrique occidentale. Il est aussi fasciné de constater l’influence que la culture autochtone a sur cette musique étrangère. Une empreinte qui se manifeste non seulement par la couleur tout à fait locale de l’interprétation, mais aussi par un non-respect flagrant des partitions qui s’explique par la grande vivacité de la tradition orale au sein des populations africaines, spécialement à la campagne. C’est cette interdépendance entre musique et culture, d’une part, mais aussi la relation d’influence réciproque, de même que tous les liens que l’on peut tisser entre le fait social et cette facette essentielle des cultures humaines, qui l’incitent à se réorienter afin d’aller au bout de sa curiosité. Anthony complète présentement un double baccalauréat, mais ne compte pas s’arrêter là. Il entend s’engager dans la rédaction d’une maîtrise dont le titre préliminaire est : La représentation de la collectivité dans la mise en acte du chant choral sénégalais. À savoir s’il compte un jour s’établir en Abitibi-Témiscamingue, Anthony avoue être très attaché à son patelin, mais désire un jour enseigner l’ethnomusicologie, un programme universitaire exclusivement offert à l’Université de Montréal. Pas de retour au bercail prévu pour le moment donc, mais dans un coin de pays où les possibilités ne cessent de s’accroître et qui a déjà vu revenir tant de jeunes œuvrant dans des domaines variés, permettons-nous d’espérer un peu. \\

C’est évident : si vous n’avez pas de place, vous ne participerez pas au spectacle. On y est ou on n’y est pas, c’est comme ça… Et quand on est tout bonnement exclu, y a-t-il moyen de se faire une place ? Que devient-on lorsque nous ne correspondons pas aux critères de beauté en vogue? Lorsque nos courbes ou nos traits n’ont rien en commun avec les modèles auxquels la télévision, le cinéma, la publicité et les médias sociaux nous exposent à longueur de journée? Comment se faire une place? Comment se sent-on si notre âge ou une incapacité physique nous empêche de « foncer à toute allure » pour atteindre la vitesse productive qui permet de « tout faire en même temps »? Comment vivent nos semblables qui n’arrivent pas à suivre? Comment peuvent-ils rejoindre une place? Qu’arrive-t-il lorsque notre esprit est troublé? Que nos pensées, nos émotions, nos humeurs ne s’accordent pas avec celles couramment admises? Que nous perdons le sourire et grelottons, seuls, dans notre hiver intérieur? Comment se sentir à sa place, isolé ainsi? De quelle façon arrive-t-on à se trouver un simple logement, si nous ne pouvons faire la preuve que notre crédit est sans tache, que nous avons des enfants, que nous possédons un animal de compagnie ou sommes fumeurs? Comment dénicher une place? Que faire lorsque nos revenus ne nous permettent pas, mais alors pas un instant, de payer les augmentations de toutes sortes? De parer aux imprévus comme l’achat d’une nouvelle paire de souliers? Ou, pire, de se nourrir? Comment se payer une place? Et si, enfants, nous subissons des sévices, sommes privés de soins, d’amour, du minimum permettant de s’épanouir en tant qu’humains à part entière? Comment avoir sa place? Il y aurait actuellement des « choses aberrantes qui se passent au Québec », selon les dires de certains promoteurs de la Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement. Songe-t-on à toutes ces personnes qui ne se sentent pas à leur place dans notre pays? Est-ce que les situations mentionnées plus haut sont aberrantes? Je pose la question. De moins en moins d’efforts de l’état sont déployés pour nous venir en aide, les « sans place ». Pourtant, si nous « faisions de la place » au plus grand nombre en étant solidaires, cela permettrait à un maximum de gens de se sentir des êtres à part entière. Ça prend l’apport de tout le monde pour en arriver là… Ça demande aussi du courage politique! Il est question d’élections provinciales… Je propose donc que tous les exclus portent des signes religieux ostentatoires, afin qu’on parle enfin d’eux durant la prochaine campagne électorale. Pour qu’ils se fassent une place dans la « politique-spectacle ». Et je prie je ne sais quoi ni qui, pour que nous puissions, tous ensemble, nous soucier enfin d’humanité. \\

Au Cabaret de la dernière chance de Rouyn-Noranda, Jimmy Hunt sera en spectacle le 1er mars avec son tout dernier album Maladie d’amour.

Un livre c’est un arbre qui cherche comment dire à toute la forêt qu’il y a une vie après la vie. - Gilles Vigneault, décembre 2008

38 e éd ition d 22 au u 25 ma i 2014 à Amo s

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Le Metropolitan Opera dans un cinéma près de chez vous

Catherine Ashmore

À la une

//Jean-Charles Coutu

Luc Robert poursuit sur sa lancée internationale //Jean-Charles Coutu Luc Robert fait actuellement carrière en Europe. Après avoir tenu le rôle de Don Carlo à l’Opéra de Dortmund en Allemagne, à l’automne 2013 et interprété Faust de Gounod à l’Opéra de Tallin en Estonie, il se produira à compter du 22 mars prochain à l’Opéra de Malmö en Suède, dans le rôle de Rodolpho de l’opéra La Bohème de Puccini. On sait qu’il a chanté au Gala de l’Opéra de Montréal et au Gala de l’Opéra de Québec en décembre dernier. À Montréal, la critique à son sujet a été excellente. Claude Gingras, sévère critique du journal La Presse, a écrit ce qui suit : «Voici un vrai ténor, avec une voix belle, juste et très ouverte et un aigu claironnant, un peu à la Pavarotti des meilleures années, qui sait phraser à l’italienne et qui, de toute évidence, aime chanter. » Luc Robert se produira à l’Opéra de Québec les 17, 20, 22 et 24 mai prochain et interprétera le rôle de MacDuff, dans l’opéra Macbeth de G. Verdi.

Depuis le 1er janvier, je suis allé à New York deux fois… L’an dernier, j’y étais allé à plus de trois reprises et toujours pour la modique somme de 25 $ par voyage. Comment? C’est très simple! En assistant, au Théâtre du cuivre, à la transmission en direct du Metropolitan Opera de New York des plus beaux opéras du répertoire avec les meilleurs cantatrices et chanteurs au monde, le tout en haute définition.

De plus, nous croyons savoir que notre ténor local aurait un engagement au Metropolitan Opera dans le rôle d’Ernani de l’opéra du même nom de Giuseppe Verdi. Nous anticipons le plaisir de, peut-être, le voir et l’entendre ici, en février ou mars 2015, au Théâtre du cuivre, dans une diffusion en direct du Metropolitan Opera… \\

Entre l’Orient, l’amour et la soif

On me dira : « Bien oui, toi tu aimes ça l’opéra, mais moi ça ne me dit rien. » Pourtant, que de merveilleux après-midis on y passe. Qui d’entre nous, qui aimons un tant soit peu la musique et le chant, ne rêve pas d’aller une fois dans sa vie voir un opéra au Metropolitan Opera de New York? Évidemment, cela nous coûterait une galette tant en frais de voyage que d’admission.

Chantal Archambault en tournée en Chine

Or, ici, au Théâtre du cuivre, près de chez nous, pour une somme presque dérisoire, nous avons mieux que si nous étions en personne à New York. Assis au parterre dans la salle du Met, nous n’aurions pas tout ce qui nous est offert ici : une traduction en anglais ou en français facile à lire au bas de l’écran, permettant de suivre l’histoire malgré la langue étrangère; un feuillet résumant le scénario de l’opéra; un court aperçu du spectacle qui nous attend et des protagonistes de l’opéra du jour et son historique, présenté par la cantatrice Isabelle Trottier; des entrevues avec les principaux artistes (cantatrices et chanteurs) du spectacle, le metteur en scène, le chef d’orchestre et les concepteurs de la scénographie; une vue panoramique de la salle; des prises de vues rapprochées qui nous font vivre de près l’excellence des prestations et l’émotion du jeu; la vue intégrale de l’orchestre et des solistes. Nous assistons même aux changements des décors et pouvons découvrir toute la technologie utilisée pour les effectuer rapidement malgré la taille imposante de ces décors.

Chantal Archambault s’envolera vers la Chine pour y tenir une série de concerts du 2 au 23 mars dans le cadre du festival Mars en folie organisé par l’alliance française de Hong Kong, et ce, juste après le lancement de son nouvel EP, L’amour ou la soif.

Je suis toujours surpris de la maigre assistance à ces représentations malgré le nombre important de mélomanes dans la région. Je suis certain que tous ceux qui feront une fois l’expérience d’un après-midi à l’opéra y prendront goût et apprivoiseront ce genre musical. À nous de donner raison à la direction du Théâtre du cuivre qui a réussi à nous procurer, en Abitibi-Témiscamingue, l’occasion d’assister à des représentations en direct ou en rediffusion de ces magnifiques spectacles. \\

Un extrait de la pièce de théâtre Juliette et Victorin sera présenté gratuitement au Festival des langues sales, le 27 février au Bistro La Maîtresse, en formule 5 à 7. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister aux représentations données en novembre dernier au Petit Théâtre du Vieux Noranda, c’est l’occasion de découvrir, par l’éloquence de Sonia Cotten et d’Étienne Jacques, un angle très personnel de l’histoire de l’Abitibi-Témiscamingue.

//Astrid Barrette-Tessier

Pour cette série de concerts, l’auteure-compositrice-interprète originaire de Val-d’Or a dû sortir de sa zone de confort. « Les horaires et autres engagements professionnels de tout un chacun ont fait en sorte que je ne puisse pas partir avec mes musiciens. » Elle arrivera donc en Chine avec une formule allégée et intimiste en proposant un duo avec la pianiste et choriste Myëlle (ancienne choriste du groupe Galaxie). Les filles accompagneront leurs valises de percussions, guitares, costumes et d’un technicien de son, Mathieu Colette (Monogrenade), agissant aussi à titre de batteur. Mars en folie est un festival visant à faire découvrir la culture francophone aux Chinois apprenant le français, mais aussi à la population générale. C’est quatre pays et artistes (Canada, Belgique, France et Chine) qui deviennent les ambassadeurs de la francophonie l’instant d’une dizaine de spectacles un peu partout sur le territoire chinois, dans des villes aussi mythiques que Beijing, Hong Kong, Macau et Shanghai.

Une artiste « hypercréative » et authentique Un an après la sortie de son 2e album Les Élans, Chantal Archambault nous arrive avec un EP solo, L’Amour ou la soif. « J’ai un besoin viscéral de créer de la musique, d’écrire de nouvelles chansons et je n’avais pas envie d’attendre la sortie d’un 3e album pour le faire », nous explique la chanteuse. Elle enchaîne en nous disant qu’elle voulait « enregistrer ces chansons de manière intimiste, sans artifice, avec aucun budget et dans un chalet ». C’est ce qu’elle a concrétisé en plus de signer elle-même les arrangements de ces cinq pièces musicales qu’elle considère comme une espèce de journal intime où elle se fait des notes à elle-même. Le titre fait référence à sa continuelle soif pouvant créer des attentes parfois décevantes, et ce, malgré l’amour. « Je dois continuer à avoir l’amour, mais sans avoir d’attentes. Je cherche à trouver l’équilibre dans la vie qui permet d’osciller entre l’amour et cette soif. Souvent, on se perd dans la quête d’en avoir plus et on aurait intérêt à valoriser les choses faites par amour », nous confie-t-elle passionnément. \\

> chantalarchambault.com 8 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014


À la une

PHOTOS : Mathieu Buzzetti-Melançon

Mustapio’s Magical Murder Music

La musique comme arme de protestation massive //Ariane Ouellet Nouveau venu sur la scène musicale de l’Abitibi-Témiscamingue, le groupe punk-rock Mustapio’s Magical Murder Music sera au programme d’une soirée organisée par KeepHope Productions le 8 mars prochain à la Légion de Temiskaming. Sorti tout droit de Timiskaming First Nation de Notre-Dame-du-Nord, le groupe Mustapio’s Magical Murder Music apparaît dans le paysage musical comme une bibitte étrange, élevant sa voix écorchée contre les injustices sociales en tout genre. Le groupe, formé depuis 2011, s’est d’ailleurs associé au mouvement environnementaliste Greenpeace pour produire son récent vidéoclip Kill the Mosquitos, dans lequel on voit maintes images de manifestations contre l’exploitation des sables bitumineux, des désastres environnementaux, entrecoupées de visages d’enfants autochtones. Pas joyeux, mais le propos a le mérite d’être clair. « Nous voulons prendre position sur ce qui se passe en Amérique du Nord. Par nos propos, on pousse autant de boutons qu’on le peut », de dire Mustapio lui-même, qui dirige le groupe. Questionné à savoir si leur prise de position a des liens avec les revendications autochtones de Idle no more, il répond : « Être autochtone et jouer dans un band punk-rock est un statement en soi. Et oui, notre rébellion dure depuis presque 500 ans. Mais nous sommes la voix des pauvres, de tout le monde, pas seulement des autochtones. » Les titres de Mustapio’s sont d’ailleurs assez évocateurs de leurs préoccupations sociales et politiques : Gaza Square Dance, Residential School Syndrom, Kabully, Wasted, etc. Des titres qu’on peut d’ailleurs écouter en ligne sur le site ReverbNation. « Avant, avec mon autre groupe Friendly Fire, nous étions déjà des activistes. Avec Mustapio’s, on se qualifie de terroristes artistiques. Nous sommes des freedom fighters », explique le leader du groupe en parlant de leur démarche. Voici d’ailleurs un extrait évocateur des paroles de la chanson Big Brother : We lost control of the system When we lost control of ourselves We lost control of our freedom And we gave it to somebody else Pour le dire dans leurs propres mots, leur musique est « un big fireball blast of art ». Les amateurs de musique punk-rock auront l’occasion de les voir sur scène prochainement et peuvent aussi les suivre dans les médias sociaux. \\ L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 9


Arts visuels Galerie Connivence

Une nouvelle galerie d’art ouvre ses portes à Val-d’Or //Stéphanie Déziel Le 14 février dernier, la galerie d’art Connivence soulignait son ouverture officielle lors d’un 5 à 7. La galerie, située au 898-C, 4e Avenue à Val-d’Or, se veut un lieu de diffusion des arts visuels tels la peinture, la sculpture, l’estampe, le dessin, la photographie et l’art numérique. Les cinq artistes propriétaires, Jacques Pelletier, Denyse Plante, Francyne Plante, Micheline Plante et Louise Turgeon, avaient depuis longtemps le goût d’ouvrir une galerie d’art et sentaient que le moment était propice pour mettre sur pied un tel projet : « Nous sentions qu’il y avait un besoin à Val-d’Or d’avoir un lieu d’exposition pour les artistes professionnels qui offrent des pièces uniques », explique Micheline Plante. Ceux qui visiteront la galerie auront le plaisir de découvrir les œuvres d’art des cinq propriétaires, mais aussi celles d’autres artistes de la région et de l’extérieur. En effet, un espace est réservé pour les artistes qui désirent présenter leurs œuvres. Par cet espace, les propriétaires souhaitent faire connaître une grande variété d’artistes et être un tremplin pour ceux qui émergent. « Nous avons choisi le mot connivence pour nous définir, car nous voulons créer une complicité avec les visiteurs, les autres artistes, les autres galeries et la communauté », précise Francyne Plante. Pour créer des liens avec la communauté, plusieurs événements seront organisés sur place. Pour soumettre un projet : connivencegaleriedart@outlook.com Pour une visite : jeudi, vendredi, samedi de 13 h à 17 h. \\

Francyne Plante

> facebook.com/ Connivencegaleriedart

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Exposition à la Salle du conseil de La Sarre

« Je t’aime », c’est de l’art! //Fednel Alexandre Dans le but de souligner la semaine québécoise de la déficience intellectuelle, la salle du Conseil municipal de La Sarre accueillera l’exposition Je t’aime du 12 mars au 11 avril 2014. Résultat d’un processus de création atypique supervisé par l’artiste en arts visuels Jocelyne Caron, cette exposition mettra en valeur trente-deux œuvres réalisées par des personnes atteintes de déficience intellectuelle. Par cette activité, les organisateurs espèrent d’une part sensibiliser la population à la réalité des personnes déficientes intellectuellement et, d’autre part, valoriser et promouvoir leur travail. Cette expérience enrichissante aussi bien sur le plan humain que sur le plan artistique en est à sa 7e édition. L’idée, inspirée des initiatives des Impatients, consiste à initier les participants, tous déficients intellectuels, à l’expression artistique. Les apprentis-artistes de Jocelyne Caron constituent un groupe assez hétérogène. Ils proviennent de trois endroits différents et appartiennent à plusieurs catégories d’âge. Les jeunes de 15 ans viennent de la Cité étudiante La Polyno de La Sarre. À ce groupe s’ajoute une autre catégorie de participants de 20 à 65 ans qui arrivent du Centre de formation générale Le Retour. Enfin, les pensionnaires du Club de l’amitié complètent la cohorte. Jocelyne Caron organise des ateliers de deux heures avec son groupe d’artistes en herbe. Elle leur donne des consignes et les fait peindre avec des couleurs et de la matière. Elle se réjouit de pouvoir travailler avec un public aussi attachant. Même si les apprentis-artistes faisaient preuve d’inhibition la première année, elle a constaté un véritable changement à partir de l’année suivante. Le fait de côtoyer des personnes qu’ils connaissent sécurise ses élèves, qui développent une belle estime d’eux-mêmes et chez qui le processus de création n’est jamais entravé par la crainte d’être jugé. Une fois qu’ils ont reçu les consignes, ils se mettent à travailler pour réaliser quelque chose qui ne peut être que beau selon eux. « Toujours fiers de leurs réalisations, ils ne sont pas continuellement dans l’autocritique et l’autoévaluation : ils ne portent aucun jugement dépréciatif sur ce qu’ils font », explique Jocelyne Caron. Pour l’artisteaccompagnatrice, c’est une grande qualité qui fait défaut la plupart du temps à un très grand nombre de personnes, trop encombrées de leurs préjugés et trop soucieuses de ce que les autres peuvent penser d’elles. Puisqu’il n’y a aucun blocage dans le processus de création, les élèves de Jocelyne Caron laissent s’exprimer leur créativité et produisent des œuvres imprégnées d’une grande sensibilité. « Il importe néanmoins de ne pas les infantiliser et de les traiter comme de vrais artistes », précise-t-elle. En ce sens, c’est un espace d’échanges que l’artiste crée entre elle et ses élèves. Cela favorise un climat de travail agréable qui permet aux élèves de développer leur estime personnelle. D’un autre côté, de nombreux artistes confirmés s’intéressent à leurs travaux et vont les rencontrer pendant leurs vernissages. Ce signe de reconnaissance contribue non seulement à aider les élèves à prendre leur place dans la société, mais aussi à rapprocher deux univers qui ne sont pas aussi éloignés l’un de l’autre qu’on le pense, c’est-à-dire celui des personnes ne vivant pas avec une déficience intellectuelle et le leur. Au contact de ces personnes, l’artiste dit avoir découvert quelque chose de beau chez l’être humain. « Leur optimisme, leur hâte de se retrouver et leur joie de vivre me procurent une immense satisfaction et me donnent foi en l’humanité », confie Jocelyne Caron. Finalement, elle tire autant de plaisir de cette aventure que les participants eux-mêmes. Le résultat de cet atelier avec son groupe représente pour elle une expérience humaine dont devrait profiter toute la communauté. \\


Arts visuels

//Astrid Barrette-Tessier De manière unique et originale, le RIFT veut remercier les Témiscamiens amoureux de cet espace culturel et ses donateurs en intégrant leur signature à une œuvre d’art signée Émilie B. Côté.

Lucille Bilodeau

Une campagne d’amour de la part du RIFT

Le RIFT a vécu plusieurs bouleversements dans les dernières années. Après une période plus creuse, un changement de direction et une campagne de financement pour prendre le virage numérique, cet espace culturel rayonne de nouveau. Avec sa nouvelle campagne, l’organisme ne voulait pas solliciter la population monétairement, mais plutôt faire l’inverse, redonner à la population ce qu’elle a su si bien lui donner : de l’amour! La direction a trouvé un moyen créatif de remercier ses adeptes grâce à cette campagne de sensibilisation qui lui a permis de recueillir des signatures un peu partout au Témiscamingue. En effet, les amoureux de l’endroit ayant donné leur signature en appui verront celle-ci intégrée à une œuvre d’art dans le théâtre du RIFT au printemps prochain.

Poésie visuelle fragmentée

Le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda inaugurera le 14 mars prochain une exposition ayant pour but de mettre en valeur une partie de sa collection. L’exposition sera installée de façon semipermanente dans la Rue des arts et présentera les œuvres de plus de 15 artistes originaires ou ayant élu domicile à Rouyn-Noranda.

C’est la jeune artiste en art visuel Émilie B. Côté qui immortalisera ces signatures dans le corridor menant à la salle du théâtre. Cette installation permettra d’habiller l’espace et de permettre au « corridor de devenir un moment, un événement », comme nous l’explique l’artiste. « Je veux que les spectateurs soient envahis par l’œuvre en transformant le corridor en un tunnel et en jouant avec la transparence et les variations de couleurs. » Il y a une volonté de vouloir « recréer l’effet de vitesse, la perspective à partir d’un point de fuite en intégrant les signatures de chaque côté et au bout, nous retrouverons des miroirs ». Le tout prendra vie dans une déconstruction de la structure telle des cristaux ou des stalagmites. L’identité est la prérogative de cette installation à multiples facettes, les signatures laissant une trace identitaire permanente, mais aussi des traces éphémères laissées par les spectateurs l’espace d’un moment, celui où ils entrent dans le corridor et se voient dans les miroirs. C’est là une perpétuelle intégration à l’œuvre et un continuel remerciement à tous les occupants de ce lieu culturel.

#ON AIME

PIXELS FOSSILES Une exposition en art mobile de Miss Pixel où le téléphone intelligent devient le principal moyen d’expression artistique!

Du 14 février au 6 avril 2014

Du 7 février au 30 mars 2014

Ce nouveau projet est à l’image de la démarche artistique de cette artiste témiscamienne de la relève. Dans ses tableaux et de ses installations, elle remet le dialogue entre les éléments structuraux et le dessin, entre le bi et le tridimensionnel, entre le mouvement souvent éclaté et le moment où tout se fige dans le temps. Son rapport à la matière est toujours primaire, elle travaille les matériaux bruts, car « elle aime le vrai », comme elle le dit si bien, et elle essaie d’enlever le superficiel pour laisser à vif et susciter l’émotion. \\

INTROSPECTIF

ENGRAMME Une installation de Nadia Aït-Saïd qui, dans une perspective bouddhiste, évoque ce grand chemin, cette voie à laquelle nous sommes tous conviés, conscients ou non…

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Patrimoine fondeur temporelle de l’héritage culturel autochtone en région, profondeur qu’il avait réussi à établir à près de 8 000 ans. Il a cherché à valoriser cet héritage, notamment en créant des partenariats avec différentes communautés algonquines, mais aussi en contribuant à la mise sur pied de l’exposition muséale itinérante de haut calibre Abitibiwinni : 6000 ans d’histoire. Cette exposition présentait le patrimoine culturel contemporain et passé de la Première Nation Abitibiwinni et a voyagé dans différentes institutions muséales au Canada et à l’étranger. Marc a aussi valorisé l’héritage culturel multiple en région, en contribuant à fouiller, par exemple, un des postes de traite établi sous le Régime français, en AbitibiOuest.

In Memoriam Marc Côté (1954-2014)

MÉLANIE ELLIOT

Hommage à un archéologue d’exception //Leila Inksetter Le 26 janvier dernier nous quittait un des piliers de la promotion du patrimoine régional. Marc Côté est décédé subitement, après avoir passé une vie à déterrer, défendre et enseigner le patrimoine archéologique de l’Abitibi-Témiscamingue. Originaire de Matane, Marc était venu en région en 1986, en réponse à l’appel lancé par un tout jeune organisme qui s’était constitué pour encourager la recherche archéologique en Abitibi-Témiscamingue. Ayant choisi le nom d’Archéo-08 en raison du numéro de la région administrative, l’organisme cherchait un archéologue pour diriger toutes les étapes de la recherche archéologique, depuis les recherches de terrain jusqu’à la diffusion des résultats. Le conseil d’administration a trouvé en Marc la personne qu’il fallait. Marc et sa toute jeune famille se sont alors installés dans la région et il a fait siennes les préoccupations de l’organisme, de la région et de la défense de l’archéologie en général pendant près de trente ans.

Différentes festivités Di se réaliseront en région pour souligner cette journée le 8 mars prochain. Bienvenue à toutes!

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Marc s’intéressait aussi vivement à la protection du patrimoine archéologique et s’impliquait activement pour l’inclure dans les structures municipales et provinciales. En plus de ses actions individuelles, il s’impliquait au niveau associatif, dans le but de contribuer à faire du patrimoine un outil de développement pour la région. Il a été président du Regroupement des sites et monuments historiques de l’Abitibi-Témiscamingue. Il a travaillé auprès du Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue pendant de nombreuses années et en a été le vice-président, mais également le représentant du secteur patrimoine. Jusqu’à son décès, Marc était président de l’Association des archéologues du Québec, poste qu’il occupait depuis 2011. Le Conseil de la Culture de l’Abitibi-Témiscamingue a reconnu son implication en lui remettant, en 2006, le prix d’excellence dans la catégorie patrimoine et histoire. En 2004, Marc présentait une communication à l’Association des archéologues du Québec où il dressait le bilan de ses activités et où il démontrait que malgré des débuts modestes, l’AbitibiTémiscamingue était désormais devenue une « île de connaissances dans un océan d’ignorance »1 en matière d’archéologie québécoise. Le choix des mots n’était pas exagéré. À cette date, l’Abitibi-Témiscamingue pouvait se vanter d’avoir bénéficié d’un programme de recherche continu pour lequel Marc avait été un moteur constant. Au cours de la même présentation, Marc suggérait de reproduire le succès du modèle témiscabitibien ailleurs. L’idée a fait son chemin depuis et aujourd’hui, un projet semblable au modèle d’Archéo-08 existe en Côte-Nord… dont le coordonnateur est un ancien collaborateur de Marc qui, par ailleurs, a fait son mémoire de maîtrise sur des collections archéologiques d’Abitibi-Témiscamingue! Des projets similaires existent aussi à la Baie-James, avec également un collaborateur de Marc impliqué dans le processus.

Nous désirons souhaiter une bonne journée internationale des femmes à toutes les femmes de la région.

Solidarité - Égalité - Démocratie Autonomie - Justice sociale

Marc était un passionné d’archéologie. Il était aussi un passionné de la discussion. Il adorait raconter et expliquer ses trouvailles sur toutes les tribunes, ce qu’il faisait en trouvant le moyen de transmettre sa passion à ceux qui l’écoutaient. Il a effectué de nombreuses publications dans les milieux scientifiques. Il a également partagé ses connaissances dans les milieux locaux par les moyens les plus divers : fouilles archéologiques ouvertes au public, capsules historiques à la radio, livret de vulgarisation sur le patrimoine archéologique de la MRC de Rouyn-Noranda, cours au Réseau libre savoir, présentations dans les écoles avec son collaborateur David Laroche…

Dans les années 1980, très peu de recherches avaient été effectuées par des archéologues professionnels en Abitibi-Témiscamingue, de sorte que la région était une sorte de terra incognita sur le plan du patrimoine archéologique. Marc allait changer cela. Il allait également combattre farouchement l’idée reçue que la région était toute jeune. En effet, Marc avait une conscience claire de la pro-

La personnalité joyeuse et enthousiaste de Marc va nous manquer ; son héritage s’est quant à lui transmis et continuera de grandir. \\ 1 CÔTÉ, Marc. 2004. « L’Abitibi-Témiscamingue, une île de connaissances dans un océan d’ignorance », Archéologiques, n° 17, pp. 94-96.


Patrimoine Amos se dote d’un audioguide historique

Historiens en herbe à la Commission scolaire Harricana //Geneviève Pelletier

JOSÉE ROY

Une ville florissante de sites touristiques et historiques, qui fête en l’occurrence son 100e anniversaire. Une équipe de conseillers pédagogiques qui ont à cœur l’apprentissage et l’intérêt des étudiants. Des enseignants motivés, des étudiants impliqués… Le tout amalgamé, il en résulte un projet original dont les retombées seront des plus enrichissantes!

Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs dizaines d’enseignants de la Commission scolaire Harricana étaient engagés dans un projet visant à produire avec leurs étudiants des capsules audio traitant des différents attraits d’Amos et de ses environs. De la première année à la cinquième secondaire, sans oublier la formation professionnelle et la formation générale pour adultes, c’est avec passion et dynamisme que ces élèves œuvrent tous vers un même objectif : la création d’audioguides qui seront éventuellement disponibles au grand public. Concrètement, au-delà des nombreux apprentissages acquis par le biais des recherches et des compétences rencontrées dans les échelons menant au résultat final, les créateurs des capsules baignent littéralement dans ce passé qui est finalement le leur. Cette manière tout à fait innovatrice d’apprivoiser l’histoire et la culture suscite à la fois un sentiment d’appartenance et la fierté à l’égard de leur milieu. « Le choix du sujet de la capsule est libre, précise Lynda Poulin, responsable du domaine des arts à la Commission scolaire Harricana. Les jeunes peuvent donc aller vers quelque chose qui les intéresse et se l’approprier entièrement. » Et en ce moment, il semblerait que les résultats surpassent même ce qui avait initialement été espéré. « Nous étions emballés par le projet dès le départ, mais de constater à quel point tout ça est devenu porteur de sens, motivant, rassembleur… Ça nous réjouit au plus haut point! » s’exclame-t-elle.

Des enseignants aux mille talents À l’instant où l’on commence à prendre conscience de l’ampleur du projet, les questions fusent. Qui s’occupe donc de gérer tout ça? L’écriture des textes pour les capsules, le montage des extraits audio et parfois vidéo, la mise en ligne des audioguides, la recherche de support musical... La tâche est colossale!

Histoire et patrimoine Un nouveau centenaire dans la région : le National Transcontinental Railways //Société d’histoire de Senneterre La journée du 17 novembre 2013 s’annonce ordinaire. Température fraîche, maussade et pluvieuse. Mais à Senneterre, pour une cinquantaine de personnes, on se croirait en un merveilleux dimanche ensoleillé. En effet, sur le quai de la gare, des gens, sourire aux lèvres, sont en attente du train. L’heure est à la fête. La raison en est la suivante : la Société d’histoire de Senneterre organise ce jour-là une célébration, une forme de pèlerinage qui va amener ces voyageurs à descendre du train à Press pour commémorer la pose du dernier crampon qui allait unir deux tronçons du chemin de fer, un parti de Winnipeg, et l’autre de Québec, et ainsi compléter ce rail qui ferait office de chemin de la colonisation. C’est ce qui amèna le développement de notre région et fit de Senneterre la « porte de l’Abitibi ». C’est en effet le 17 novembre 1913 que fut planté le dernier crampon qui allait joindre les rails et ainsi assurer une liaison transcanadienne. Tout ce beau monde arrive à Press, où ils descendent. Un participant (notre président, M. Jean-Paul Dubé) a même revêtu un costume d’époque. Ils sont attendus par un autre groupe, venu par la route, dans un autobus loué pour le retour. M. Louis-François Garceau, responsable de la revue TRAQ, a fait des recherches et trouvé que le dernier crampon aurait été planté à 15 milles à l’est du lac Nellie, aujourd’hui appelé le lac Faillon. La cérémonie commémorative s’organise autour de ce crampon mythique, et des anciens viennent raconter comment on installait les rails. Un travailleur enfonce d’un coup de masse le clou de fer; la symbolique est forte. Les participants présents sont tous très fiers d’avoir répondu à l’appel. Malgré la pluie, d’immenses sourires illuminent les visages.

Rappel historique La colonisation de l’Abitibi débute en 1912, une fois la voie ferrée du National Transcontinental ouverte aux passagers. On connaît alors la diversité de ses richesses naturelles et de ses terres arables, mais le manque de routes d’accès et l’éloignement par rapport au reste de la province se posent comme embûches à sa colonisation. Ce sera la construction du chemin de fer du National Transcontinental qui en favorise le peuplement du territoire, et la présence de nombreuses scieries assure le développement des villes et villages dispersés le long du tracé de la voie ferrée. À compter de 1914, l’Abitibi entre dans une nouvelle phase de son peuplement lorsqu’un premier train arrive directement de l’Est, sans passer par le long détour de North Bay à Cochrane, par le Temiskaming and Northern Ontario Railway.

Au départ, les enseignants ont reçu une formation au cours de laquelle ils ont appris à maîtriser les bases des nouvelles technologies. Chaque professeur a ensuite pu adapter le mandat au niveau académique de ses étudiants, encourageant ainsi l’autonomie et la responsabilisation des principaux intéressés. Finalement, des membres du service informatique en place se sont proposés pour la mise en ligne des capsules (que vous pourrez sous peu consulter sur le site de la commission scolaire) et une équipe d’enseignants en musique a accepté d’aider pour la sonorisation.

Ainsi, de 1912 à 1924, une vingtaine de paroisses voient le jour. En 1913, la population de la région s’élève à 329 habitants et en 1920, elle atteint 11 823 personnes. En bref, le rattachement de l’Abitibi au Québec et la construction du chemin de fer National Transcontinental donnent le signal au début de la colonisation agricole de ce territoire après 1910.

Ajoutons à cela une précieuse collaboration avec les Productions du Raccourci, qui ont reproduit dans les classes diverses scènes d’époque, et la participation d’aînés de la communauté qui sont venus partager avec les élèves des souvenirs et expériences qu’ils ont vécus. Sans aucun doute, la contribution de chacun alimente à sa façon l’esprit créatif de nos jeunes artistes!

Un musée à ciel ouvert Au final, c’est à l’été 2014 que les gens de la communauté et les vacanciers pourront profiter du circuit touristique par le biais de leur appareil mobile ou de leur téléphone intelligent. L’audioguide disponible en baladodiffusion donnera alors naissance à une toute nouvelle façon de découvrir la ville et ses environs, grâce aux efforts acharnés d’une collectivité multi-générationnelle qui a à cœur l’histoire de sa terre natale. De quoi rendre une ville plus vivante que jamais! \\

> csharricana.qc.ca

Louis-François Garceau

La Société d’histoire de Senneterre invite le public de l’Abitibi-Témiscamingue ou d’ailleurs à venir découvrir l’exposition annuelle qui sera tenue les 10 et 11 mai en après-midi. Au plaisir de vous rencontrer chez nous, et continuons de préserver avec fierté la mémoire de ceux qui sont passés avant nous : ils méritent grandement notre souvenance. \\

Références historiques : Marc Riopel, Ph.D. Histoire, À travers le temps enr., Hudson, 24 avril 2003.

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 13


Ma région j’en mange Bouilli à la mode abitibienne //Émilien Larochelle, président de Tourisme Abitibi-Témiscamingue

Dans un grand chaudron (8 pintes), mélanger 1½ livre de poitrine de bœuf Vitalipré ½ livre de lard salé, tranché sel et poivre au goût 1 feuille de laurier 3 clous de girofle 3 tasses d’eau froide Amener à ébullition, couvrir, réduire la chaleur et laisser mijoter 3 heures ou jusqu’à ce que la viande soit tendre.

Ajouter ensuite 4 patates coupées en deux de la Ferme Bellevue 6 carottes coupées grossièrement du Panier Santé Abitibi 4 oignons du Panier Santé Abitibi ¼ navet (rutabaga) du jardin coupé en 6 portions Continuer la cuisson 30 minutes.

Ajouter 1 chou du jardin coupé en 6 portions des Serres Bianca ½ livre de haricots jaunes ou verts des Serres Bianca Faire cuire 15 minutes de plus, enlever les clous de girofle et la feuille de laurier. Note : si désiré, on pourra saisir la poitrine de bœuf dans du beurre. Déglacer la poêle à l’eau froide. Mettre la viande et le jus de cuisson dans le chaudron et procéder tel qu’indiqué plus haut. Traditionnellement, ce bouilli était servi dans des bols à soupe, mais vous pouvez servir le bouillon comme soupe et la viande et les légumes comme mets principal, ou encore le servir à la « canadienne », comme au début de la colonie, dans une miche de pain croûté, utilisée comme bol. Tourisme Québec Ministère de la Culture et des Communications

Donne 6 portions.

Note de l’auteur :

L’auteur-compositeur-interprète Vincent Vallières sera en tournée en Abitibi-Témiscamingue à la fin du mois de mars pour présenter son plus récent album Fabriquer l’aube. On pourra le voir à Val-d’Or les 26 et 27 mars, au Théâtre du Rift de Ville-Marie le 28 mars et il terminera sa tournée au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda le 29 mars.

14 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014

Vous comprendrez qu’avec mes nombreuses occupations c’est plutôt ma conjointe Carolle Rivard qui conduit la mijoteuse. Mais j’ai en réserve une autre recette pour mes invités qui sont prêts à vivre une expérience « ordinaire » inusitée. Jamais au grand jamais je n’accepterais de la publier, car ma conjointe s’y opposerait avec la dernière énergie. Par contre, sur demande spéciale, je pourrais vous faire goûter ce délice.


Chronique plein air Skiez à fond vos dernières sorties cet hiver //France Lemire Pour goûter aux plaisirs des dernières journées de l’hiver et s’enivrer devant la beauté de nos paysages généreusement enneigés, rien de tel que de glisser dans les sous-bois de nos nombreux centres de ski de fond aux quatre coins de la région.

Mini-insectarium à la Maison du tourisme d’Amos

Tommy Saint-Laurent, un spécimen rare! //Pierre Labrèche

En voici quelques-uns des plus populaires aux pistes balisées et entretenues, avec relais installés le long des trajets.

Club de ski de fond Skinoramik, Sainte-Germaine-de-Boulé, MRC d’Abitibi-Ouest Coup de cœur de plusieurs adeptes, le site de ski de fond Skinoramik imprègne les skieurs par la quiétude de ses lieux et son rapport étroit avec la nature. Un superbe chalet de ski en bois accueille les fondeurs dans une ambiance chaleureuse. Les pistes de la station totalisent 23 km linéaires, offrant 40 km de sentiers d’air pur et frais et de beauté naturelle, et sont entretenues pour les adeptes du ski classique seulement.

Club de ski de fond Les pieds fartés, Sainte-Gertrude (près d’Amos), MRC d’Abitibi

France Lemire

Situé sur l’esker Saint-Mathieu-Lac-Berry abritant une nappe d’eau souterraine décrétée meilleure au monde en 2001, le vaste réseau se démarque par les conditions optimales de ses pistes entretenues pour les adeptes du ski classique et de patin. Emmitouflé au cœur d’une pinède, dans une forêt uniquement composée de pins gris souvent bourrés de neige, on a le souffle coupé devant les panoramas offerts tout en haut des vallons. Ce site de 68 km de sentiers (22 km linéaires) fait le bonheur des fondeurs à chaque visite avec ses nombreux carrefours qui permettent de changer de direction au gré de ses humeurs.

Club de ski de fond et de raquette de Senneterre, MRC de la Vallée-de-l’Or À Senneterre, le mont Bell est un terrain de jeu incontournable pour les adeptes de grand air. Ici, on trouve un fort joli réseau de pistes de ski de fond déployé à flanc de montagne, totalisant 17 km (patin ou classique). Pour goûter à la beauté de ses points de vue enlevants, il est important de bien maîtriser ses skis sur ce réseau pimenté de nombreuses montées et descentes.

Club de ski de fond d’Évain, Rouyn-Noranda

Depuis quelques semaines, une nouvelle exposition haute en couleurs et en découvertes est venue enrichir le paysage amossois. Un mini-insectarium, fruit du travail de l’entomologiste Tommy Saint-Laurent, s’y est implanté, et ce, jusqu’en juin à la Maison du tourisme.

Pour l’heure, ce sont donc plus de 500 spécimens qui sont montrés dans cette exposition hivernale qui nous emmène autour du monde, puisque l’entomologiste amossois a choisi d’y présenter des espèces spécifiques en fonction d’intérêts géographiques tout autant qu’esthétiques. Des panneaux d’interprétation et des œuvres de membres de la Société des arts Harricana racontent et enrichissent l’exposition, qui comporte aussi des vivariums où sont présentées des espèces vivantes. Et puis, en plus de nous offrir des papillons aux couleurs chatoyantes et des insectes piqueurs de l’Abitibi, Tommy Saint-Laurent n’a pas que monté une exposition, il en fait aussi l’animation à l’occasion. Pour lui, ces rencontres où il partage ses connaissances et sa passion en racontant, en vulgarisant et en expliquant sont au cœur de son travail : des rencontres qui lui donnent… des ailes! \\

Jean-Marc Couture Vendredi 14 mars, 20 h

André Sauvé Jeudi 20 mars 20, h

Alex marche à l'amour Samedi 15 mars, 20 h et mercredi 19 mars, 20h Le film sera précédé du court métrage d'animation Dents de lait de la témiscamienne d'origine Julie Charette.

Danaë Ouellet

Version intégrale de cette chronique : www.indicebohemien.org

Les différents courants de l'art québécois sur une période allant de 1968 à 1982 représentés par la peinture, sculpture, tapisserie, estampe et photographie.

Passionné de la nature et des insectes en particulier, Tommy Saint-Laurent a en effet créé, grâce à un partenariat avec la Maison du tourisme, ce mini-insectarium qui présente une partie de sa collection et qui lui permet de continuer à partager durant l’hiver sa passion avec le public. En été, c’est à son « Labyrinthe des insectes » que l’on pourra toujours voir l’ensemble de ses collections.

Pas moins de 30 km de pistes de ski de fond sont ici majoritairement et minutieusement tracées pour le pas de patin et le pas classique. La sérénité des lieux et la beauté sauvage sauront vous faire sourire à chacun des tournants. La variété des sentiers répond à tous les goûts, de la balade à la randonnée plus sportive. Dans un des sept refuges soigneusement dispersés à travers le réseau, les pauses de ravitaillement arrivent à point dans une ambiance chaleureuse. Pour organiser vos sorties de ski de fond, visitez accespleinair.org \\

17 janvier au 6 avril 2014 Le Musée du Bas St-Laurent Les arts visuels dans les années 70 au Québec

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

42, rue Saint-Anne, Ville-Marie

819 622-1362 - www.lerift.ca L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 15


Variété

//Ariane Ouellet Pour une troisième année, Madame Claude, Phoenix, Virgin et I-Maude convient les amateurs à des soirées fofolles où le burlesque est remis au goût du jour. Sous les projecteurs de la scène Évolu-Son, paillettes, plumes et froufrous à foison, les drag-queens déballent humour et chansons dans une atmosphère survoltée. Le prochain rendez-vous a lieu le vendredi 28 février prochain. Ah oui... c’est réservé aux 18 ans et plus! Comment décrire l’expérience? « Il y a beaucoup d’humour. Mais comme les drag-queens sont issues du milieu des bars, c’est parfois grossier ou très grivois et on l’assume bien », explique Madame Claude, une des fondatrices de l’événement. « Nos numéros sont toutefois plus théâtralisés, on trouve plus de sketchs que de danse, mais il y a beaucoup de lipsync, beaucoup de couleurs et ça bouge! » Chaque mois, le thème change et les numéros aussi. Ce mois-ci, les Classiques du cinéma sont à l’honneur. La formule

16 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014

s’adapte en fonction du thème, et certains artistes invités, comédiens, improvisateurs ou drag-queens, viennent pimenter la soirée de leurs numéros. Une troupe de danse, ayant pour nom Le rack à épices, performe lors d’un spectacle sur deux, à peu près. En mars, la soirée aura pour thème Joie printanière, alors qu’en avril, on passera à Paris, la nuit!

Isabelle Cossette

Vendredrags à la scène Évolu-Son

Même si les Vendredrags en sont à leur troisième année, en réalité ces artistes se produisent à Rouyn-Noranda depuis plusieurs années, du bar la Station D en passant par le défunt Espace Noranda, et maintenant, la scène Évolu-Son. « Ça fait en moyenne 15 ans qu’on fait des spectacles, raconte Madame Claude, et les projets ne manquent pas. » En effet, on pourra la voir sur les planches cet été en compagnie de Phoenix et de I-Maude, en formule théâtre d’été dans le Cabaret de la 117, écrit et mis en scène par Étienne Jacques. \\


Théâtre Un vent de fraîcheur pour le théâtre amateur //Dominique Roy La tenue des États généraux sur le théâtre amateur québécois n’aura lieu qu’en juin 2015 mais déjà, la Fédération québécoise du théâtre amateur (FQTA) a mis en branle le processus de réflexion qui permettra éventuellement de dégager les grandes orientations qui s’inscriront dans le plan stratégique.

dans chacune des régions du Québec. En Abitibi-Témiscamingue, Rouyn-Noranda sera possiblement l’hôte du rassemblement. Ces rencontres auront pour but de produire un document synthèse présentant l’état du théâtre amateur au Québec et les grandes orientations à discuter lors des États généraux.

« Le projet de tenir des États généraux du théâtre amateur me tient particulièrement à cœur, confie Réal Couture. Lorsque j’ai accepté la présidence de la FQTA, c’est le défi que je me suis fixé. Pour moi, le théâtre amateur, c’est aussi un théâtre de proximité qui permet de se brancher sur sa collectivité et de créer des projets ensemble : fêtes de village, théâtre auprès des handicapés, des aînés, des jeunes, etc. »

« Marcel Sabourin disait que la création est le moteur de la vie. Elle n’est pas et ne doit pas être la propriété exclusive des artistes professionnels. C’est une flamme logée au cœur de chaque être humain, une flamme sur laquelle il suffit de souffler pour qu’elle embrase l’imagination et incite à changer la vie autour de soi », rappelle M. Couture.

La première étape s’est déroulée en 2013 alors que les différentes troupes de la province remplissaient un questionnaire permettant de dégager un portrait d’ensemble de ce qui se produit de façon amateur au Québec. L’année 2014, quant à elle, correspond à la deuxième phase du projet où des échanges avec les passionnés de théâtre se tiendront

Nul doute que ces états généraux permettront de faire rayonner davantage le théâtre amateur et les milliers de bénévoles qui y consacrent temps et énergie. Pour la région, ce sera peut-être la chance de voir naître d’autres productions centrées sur la communauté tout en se faisant connaître encore plus à l’extérieur de la région, de la province, du pays, du continent… \\

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 17


Danse Festival Art’Danse à Val d’Or

Pour faire danser l’hiver ! //Netta Gorman Du 13 au 16 mars prochain, le festival Art’Danse de Val-d’Or permettra à la population de s’initier à plusieurs styles de danse en participant à des ateliers. Du swing au ballet en passant par le country, le hip-hop, la danse orientale et la salsa, il y en aura pour tous les goûts et tous les niveaux. Le festival Art’Danse compte trois volets : la diffusion, la création et la formation. Cette année, le festival profite d’une nouvelle formule où dans une même journée, soit samedi le 15 mars, les participants pourront suivre une formation le jour et assister au grand gala de danse professionnelle en soirée. « Le gala, c’est un pot-pourri de plusieurs styles. Nous aurons des danseurs professionnels de niveau international venus de Montréal », nous explique Marie-Laure Aubin, directrice artistique et co-fondatrice du festival. « Le festival nous permet d’offrir un lieu, une plateforme pour la diffusion des créateurs afin que la danse professionnelle puisse se retrouver sur les planches en Abitibi. » Ceux qui souhaitaient s’inscrire au concours de création de danse avaient jusqu’au 15 février pour le faire. Les participants auront des images originales de phot graphes régionaux comme inspiration et ils seront amenés à créer des « œuvres réfléchies », selon Marie-Laure Aubin. « La danse est peu connue en région; cependant, nous avons un public vendu à la danse et à chaque année, on gagne des participants. Il demeure tout de même difficile d’attirer les écoles de danse à cause des contraintes d’horaire et les engagements professionnels avec lesquels elles doivent composer. Or, le fil conducteur qui nous unit est la passion pour la danse », termine Mme Aubin. Né d’une simple levée de fonds dans le but de participer à une compétition de danse à Trois-Rivières en 2006, le Festival Art’Danse à Val-d’Or attire aujourd’hui ceux qui s’intéressent à la danse en région, les futurs artistes comme le grand public. \\

Marie-Laure Aubin et Nicolas Poirier, courtoisie Festival ArtDanse

Cinéma Cinéma en plein air à La Sarre //Sophie Ouellet À l’occasion de La Sarre en Neige qui, cette année, se déroule tout l’hiver, la Commission des Loisirs de La Sarre présentera en grande primeur, avant même sa sortie en DVD, le film La Reine des Neiges de Disney. Beau temps, mauvais temps, la population est invitée à s’habiller chaudement pour visionner ce film qui sera présenté en plein air au site des Saltimbanques Desjardins le 8 mars à 19 h. Une belle façon d’ajouter une petite touche culturelle à un événement sportif qui perdure depuis quelques années déjà. \\

> ville.lasarre.qc.ca 18 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014


Rubrique ludique Suivrez-vous le plan ou pas? //Staifany Gonthier Un petit jeu canadien paru cet automne et qui semble tout inoffensif dans sa petite boîte est maintenant disponible en boutique. Bleueprints de Yves Tourigny a quelque chose pour vous faire travailler la tête malgré son petit air enfantin. De prime abord, on croirait un jeu de construction des plus banals, puisqu’on nous demande de compléter des buildings de différentes formes en empilant des dés. Mais, connaissant l’auteur Yves Tourigny, qui habite la capitale nationale et qui a vu naître trois de ses jeux en quatre ans de travail, on se rend vite compte qu’une mécanique très intéressante nous y attend. Le jeu se déroule sur quatre manches de six tours, où l’on doit construire une structure en empilant des dés, lancés au préalable sur la table. Là où tout devient magique, c’est que pour gagner, on ne doit pas nécessairement suivre le plan reçu au début de la manche. Plusieurs couleurs de dés se retrouvent dans ce jeu et chaque couleur a sa propre particularité. Par exemple, chaque dé noir empilé au-dessus des autres donne davantage de points, les dés transparents donnent le pointage indiqués par le chiffre représenté sur les dés, les dés oranges adjacents aux autres dés de la même couleur multiplient les points, etc. Bref, tout est en place pour vous casser la tête pendant les six tours de jeu. Évidemment, vous ferez beaucoup de points lors de votre manche si vous complétez votre plan de base, mais ce qui est merveilleux dans ce jeu, c’est que les points sont calculés manche après manche. Ce n’est pas parce que vous terminez premier avec une structure en règle que vous gagnerez nécessairement la partie. Un autre joueur marquera plus de points en ayant fait complètement une autre structure, par exemple en réussissant à n’empiler que des dés noirs les uns par-dessus les autres tout en suivant les règles de constructions. Un choix s’offre donc tout au long de la partie et on doit prendre une décision en fonction du résultat des dés sortis au hasard d’une pochette feutrée, rien pour nous simplifier la tâche. Ce petit jeu casse-tête, dans les deux sens, amusera les débutants et procurera autant de plaisir aux joueurs avancés. S’il continue son ascension au même rythme, il se retrouvera dans le top 1000 du réputé site de classification des jeux de société boardgamegeek.com. « On approche le top 1000 depuis plus d’un mois, alors qu’on est passé de 3 800 en début novembre à 1 400 en début janvier », rapporte l’auteur, enthousiaste.

Encore plus près de nous L’Indice bohémien annonçait dernièrement la sortie du jeu de société Rockwell, de l’auteur aux mille cordes à son arc, Bruno Crépeault. Le jeu n’est malheureusement pas encore disponible au Québec, mais des rumeurs portent à croire qu’il le sera dans les prochains mois. À suivre…

Les Carrefours jeunesse-emploi de l’Abitibi-Témiscamingue sont fiers de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

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Chronique littéraire Un thé dans la Toundra/ Nipishapui nete mushuat

Le réconfort de l’immensité //Stéphanie Déziel Je reviens à la grande étoile Mon guide C’est ici que je danse Avec les aurores boréales Étendue, je n’agonise pas

La poétesse Joséphine Bacon est une Innue originaire de Betsiamites qui a reçu le Prix des lecteurs du Marché de la poésie de Montréal pour son premier recueil de poésie, Bâtons à message/Tshissinuatshitakana (Mémoire d’encrier, 2009). Elle a également participé à l’écriture du livre Nous sommes tous sauvages (Mémoire d’encrier, 2011) et écrit des textes pour la chanteuse Chloé Ste-Marie.

Littérature Une nouvelle revue littéraire à L’Indice bohémien ! APPEL DE TEXTES L’Indice bohémien souhaite mettre à la disposition des auteurs, émergents ou chevronnés, un espace virtuel de partage de création littéraire. Sous la forme d’un blogue, ce nouvel espace aura pour nom BLEU PANACHE. BLEU PANACHE souhaite favoriser la création littéraire, l’échange et l’émergence de nouvelles plumes en Abitibi-Témiscamingue. Cette revue virtuelle sera publiée à trois reprises au cours de l’année 2014. Les propositions seront évaluées par un jury et seuls les textes retenus seront publiés. Date de tombée : 31 mars 2014 Critères d’admissibilité : - être résident de l’Abitibi-Témiscamingue; - soumettre un texte original et inédit; - être l’auteur du texte soumis. Formes littéraires acceptées : poésie, prose, conte, récit, nouvelle. Longueur maximale : 2000 mots. Les textes doivent obligatoirement être envoyés en format Word, par la poste (sur clé USB ou CD) ou par courriel avant le 31 mars 2014, à l’adresse suivante : BLEU PANACHE 150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda, Québec J9X 4N5 bleu_panache@indicebohemien.org BLEU PANACHE n’est pas un concours, il n’y a donc pas de prix à gagner. C’est plutôt en espace de partage ouvert pour la création littéraire. Les auteurs demeurent en tout temps propriétaires de leurs droits d’auteurs. Pour en savoir plus sur le fonctionnement du projet, contactez Claudia Caron à bleu_panache@indicebohemien.org. \\ 20 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014

Son nouveau recueil de poésie nous fait parcourir le vaste territoire de la toundra du Nord-du-Québec. Dans son prologue, l’auteure explique sa première rencontre avec cette contrée nordique. Elle était alors à Schefferville en compagnie d’un grand chasseur de caribous, Ishkuateu-Shushep, et sa femme Maïna qui participaient au grand rassemblement des aînés. Elle a alors découvert une terre d’horizon infini : « Je voyais l’horizon tout autour. Il n’y avait plus de murs, comme si j’étais dans l’espace, suspendue dans le temps. » Elle a aussi été témoin du grand respect qu’éprouvent les Innus pour le caribou. Elle fut subjuguée par la profonde connaissance des aînés sur cet animal si important dans leur culture. Ses poèmes en français et en innu, tout en simplicité, nous plongent au cœur de cette rencontre entre la poétesse et la beauté du territoire. Elle écrit le mot Toundra avec une lettre majuscule pour bien marquer son sentiment de déférence envers cette immensité où les étoiles et le lichen sont omniprésents. Elle explique le réconfort qu’apporte pour elle ce territoire sauvage tandis que la ville est davantage synonyme de douleur, d’ivresse violente et de désordre. Elle sent que dans la ville elle erre, tandis que dans la Toundra elle redevient nomade.

Enfant de la Toundra Résonne mon cœur Ta musique, la rivière Ta lumière, les étoiles Ton tapis, le vert tendre du lichen Je ne sais pas voler mais tu me portes Ta vision dépasse le temps Ce soir je n’ai plus mal La ville ne m’enivre plus Elle nous apprend également à quel point la Toundra, terre de ses ancêtres, fait intimement partie de son identité. Elle qui s’en est éloignée lors de son passage au pensionnat se sent renaître dans le réconfort de l’immensité. « J’arrive enfin à la terre qui espère ma venue. » Ses poèmes rappellent des prières entonnées dans le silence de l’immensité, des odes à sa puissance. Un beau recueil qui nous fait parcourir cette partie rarement visitée du pays boréal. \\ Joséphine Bacon, Un thé dans la toundra, Éditions Mémoire d’encrier, 2013, 99 pages


Littérature Amos emboîte le pas à un mouvement mondial

Libérez les livres! //Netta Gorman Depuis son lancement le 30 janvier dernier au campus d’Amos du Cégep de l’AbitibiTémiscamingue, le mouvement international de partage de lecture Libérez les livres! est arrivé en région. Grâce à l’instigatrice du projet, Mme Denise Vallée, technicienne en documentation à la bibliothèque du cégep d’Amos, la population pourra dorénavant profiter d’un point de partage au Café-In du campus d’Amos, où une étagère débordante de livres de tous genres est mise à leur disposition gratuitement. Libérer un livre, c’est l’adopter le temps d’une lecture, le retourner ou en rapporter un autre.

NATHALIE BEAUDOIN

Ce sont des titres de tous genres confondus qui n’attendent qu’à être libérés : romans, biographies ou bandes dessinées. Le but de cette version francophone du bookcrossing vise à favoriser l’inspiration que fait naître un bouquin et comme l’explique le mouvement, « la rencontre inattendue d’un passant et d’un livre ». « Notre objectif, c’est d’amener les gens à lire, peu importe ce qu’ils lisent, explique Mme Vallée. Nous souhaitons faire la promotion de la lecture et donner une deuxième vie aux livres. » Mission accomplie pour l’instant, car même sans un suivi officiel, on constate qu’il y a déjà un mouvement de partage important.

À vos dictionnaires, voici la dictée Chiasson! // Armand Chiasson Voici une dictée pour s’amuser en se cultivant. Tentez de réécrire ce texte en flairant le sens des mots gras et soulignés afin de les remplacer par ceux du quotidien. Ensuite vérifiez votre réussite avec le dictionnaire.

Avec l’aide de deux étudiantes, Mme Vallée fait la gestion des dons et appose sur chaque livre l’autocollant du mouvement : Livre libéré, veuillez l’adopter le temps d’une lecture, puis le relâcher ou libérer un autre livre. Avec environ 300 livres reçus jusqu’à maintenant, la libération des livres risque de prendre de l’ampleur avec l’ajout d’autres points de partage ce printemps dans des endroits publics comme les cafés à Amos et éventuellement ailleurs dans la région. Pour participer, il suffit d’apporter vos livres en bon état à la bibliothèque du cégep à Amos ou de contacter Mme Vallée à l’adresse suivante : denise.vallee@cegepat.qc.ca. \\

> liberezleslivres.com

Malthus le vendeur ambulant Lors de notre enfance nous le voyions venir deux fois l’an et, toujours, dès potron-minet. On lui donnait quelque quatre saros d’âge. Il paraissait un peu chenu avec le physique d’un échalas au visage turgide et au crâne chauve à en décourager les totos. À chacune de ses tournées nous avions l’impression qu’il portait toujours les mêmes godillots passablement éculés. Il était mi-mendiant sans sa sébile et mi-marchand ambulant. Aucun villageois du comté ne le considérait comme un horsain si bien qu’il ne craignait point d’être cravaté par la rousse. Il marchait lentement sans cavaler, se permettant à l’occasion le pas de l’oie, question de provoquer les vaches pour entendre leurs clarines sa musique préférée. Certains prétendaient qu’il avait beaucoup bourlingué dans les vieux pays d’où son accent lusophone. On ne lui connaissait aucune famille même s’il se vantait d’être le culot familial. Considérant son nom et son absence de progéniture, le notaire du village alléguait qu’il pouvait être un adepte du malthusianisme. Il portait péniblement trois ou quatre valises contenant tout un bataclan comprenant son saint-frusquin, son en-cas avec un sempiternel jésus tout près de son inséparable eustache et, évidemment, toute sa bimbeloterie à vendre; il s’agissait surtout de marmousets et de matriochkas mêlés à des nanars et des ersatz. Parfois il arrêtait pour se reposer sur une grume derrière un hallier pour pignocher un quignon partagé avec quelques pierrots sans omettre sa petite rincette finale. Le soir venu il créchait chez des clients devenus ses amphitryons, ne prenant jamais de portion léonine à table. Vendre était, pour lui, bête comme chou. Sa présentation était toujours la même afin d’éviter de se gourer ou de blouser les acheteurs. Il n’aimait pas pérorer et évitait de tarabuster ou de chouraver sa clientèle, bémolisant au besoin en échappant rarement quelques postillons. Il servait un peu d’échotier pour les dernières nouvelles cantonales. Si le client était hostile, il quittait gentiment sans décaniller. Les habitués espéraient le recevoir à la fin de sa tournée car, alors, il acceptait de brader ses dernières broutilles. \\

L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 21


Poste d’écoute Alexandre Désilets // Fancy ghetto

Thomas Fersen & The Ginger Accident

Indica

Tôt ou tard

//Marie-Hélène Paquin

//Evelyne Papillon

Après avoir fait patienter ses fans pendant plus de trois ans, l’auteur-compositeurinterprète Alexandre Désilets est de retour en grande forme avec son quatrième opus, dont le titre semble tout indiqué. Un album aux sonorités électro-pop, mais où l’on retrouve une touche de rock bien dosée. Les mélomanes ont pu découvrir l’album de façon très originale lors d’une chasse au trésor virtuelle, alors que chaque extrait s’est retrouvé caché sur différents blogues de son choix. Fancy ghetto s’écoute d’un bout à l’autre comme un charme et Alexandre Désilets pourrait bien surfer sur le même genre de vague qu’un Alex Nevsky ou un Louis-Jean Cormier dans les mois à venir. \\ 4 / 5

Le dandy parisien fait dans la légèreté sur cet album. Les arrangements musicaux de même que les choristes féminines rappellent parfois le style de Serge Gainsbourg. Ce pop-rock s’écoute tout seul, les jeux de mots et les histoires farfelues étant toujours de mise. On y va d’une chanson rigolote sur les difficultés amoureuses (« Les femmes préfèrent les gangsters / Les gangsters ont plus de mystère » - Les femmes préfèrent), à une chanson où l’auteur vante ses compétences lors d’une entrevue (« J’imite à la perfection le cri du putois » - Mes compétences). Chaque album de Thomas Fersen a son univers propre; ici, la collaboration avec la formation lyonnaise The Ginger Accident amène une sonorité riche cadrant à merveille avec son univers fantaisiste. \\ 4 / 5

Random Recipe //

Basia Bulat //

Bonsound

Secret City Records (2013)

//Chloé BP

//Dave Racicot

Le quatuor indie-pop-rap poursuit sa romance abitibienne en offrant au public du FME la première performance publique de son nouvel opus Kill the Hook. Et le charme a opéré, une fois de plus. Sur scène, les deux comparses, Frannie et Fab, ont une énergie et une fougue charismatiques, le tout livré avec un son définitivement plus mordant et plus pesant qu’à leurs débuts.

L’artiste torontoise Basia Bulat surprend par la douceur de sa voix. L’écoute de ce troisième album charme son auditeur grâce à des textes puisés dans des expériences personnelles douloureuses dont le deuil. L’album présente une sonorité folk avec des rythmes R&B et pop. L’enchaînement des pièces s’équilibre sur fond d’autoharpe, instrument que l’artiste marie bien avec sa voix. On peut justement apprécier cette union à travers It can’t be you, pièce qui témoigne agilement du talent de la jeune chanteuse. Une artiste qui vaut le détour pour ce disque riche en émotions, dosé avec justesse. \\ 4,6 / 5

Kill the Hook

L’album, quant à lui, commence tout en douceur, avec une énergie plus posée qu’en spectacle, mais tout aussi intéressante. Le chant folk et enveloppant de l’une contraste avec le rap incisif de l’autre et cette combinaison est brillamment soutenue par des arrangements de claviers électro-pop et des percussions entraînantes. Pour les inconditionnels, l’album est également disponible en version deluxe, comprenant trois pièces additionnelles. \\ 3 / 5

22 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2014

Thomas Fersen //

Tall Tall Shadow


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CALENDRIER CULTUREL MARS 2014 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Jack Ryan : recrue dans l’ombre 26 février 2014 Le Rift (Ville-Marie) Opération noisettes 1er mars, 2 mars, et 5 mars 2014 Le Rift (Ville-Marie) La fête du travail 28 février, 1er et 6 mars 2014 Le Rift (Ville-Marie) Triptyque Robert Lepage et Pedro Pires 9 mars et 10 mars 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Alex marche à l’amour 15 mars et 19 mars 2014 Le Rift (Ville-Marie) Documentaire Noire Soeur Zone Val-d’Or 30 mars, Théâtre Télébec et Salle FélixLeclerc (Val-d’Or)

EXPOSITION Exposition Émilie B. Côté 9 février au 1er mars 2014 Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda) BLEU : Pantone 306 U L’amour se présente... Atelier les Mille Feuilles 14 février au 1er mars 2014 La Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda) Tracés d’autres maisons Suzanne Lafrance 30 janvier au 2 mars 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Les mains du monde Noëlline Marcoux et Lise Guénette 6 février au 7 mars 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) inTERREdépendant - Michel Gauthier 31 janvier au 9 mars 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Histoires fantastiques, mythes et légendes de chez nous Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke 24 janvier au 9 mars 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or

Passion-Nature Gaétane Cloutier Falardeau 24 janvier au 21 mars 2014 Galerie Notre-Dame (Lorrainville)

Phytophanies - Luce Dumont 11 avril 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre)

Pixels fossiles - Miss Pixels 7 février au 30 mars 2014 Centre d’exposition d’Amos

PATRIMOINE ET HISTOIRE

Rétrospective - Roger Pelerin 15 décembre 2013 au 31 mars 2014 Vieux-Palais (Amos) Engramme - Nadia Aït Saïd 14 février au 6 avril 2014 Centre d’exposition d’Amos

Je t’aime Semaine de la déficience intellectuelle 12 mars au 11 avril 2014 Centre d’art Rotary (La Sarre) Autopsie du corps-mort Jean-Yves Vigneau 14 mars au 13 avril 2014 Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Présence absence Katia Martel et Marc Boutin 14 mars au 27 avril 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or Contenir l’essaim GRIS : Pantone 423 U2.0 - Jeffrey Poirier 10 mai 2014 Centre d’exposition de Val-d’Or Du nord au sud - Suzan Devost 13 mars au 14 mai 2014 Connivence, galerie d’art (Val-d’Or) Bref regard d’un artiste sur le patrimoine amossois - Claude Ferron 31 janvier au 24 juin 2014 Centre d’archives d’Amos

HUMOUR Les Vendredrags Classiques du Cinéma 28 février 2014 La Scène Évolu-Son (Rouyn-Noranda) Vivement lundi Théâtre Fracas 6 mars 2014 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 7 mars 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 9 mars 2014 Commission des loisirs de La Sarre

Un bout d’histoire... avec les soeurs de l’Assomption 14 mai 2013 au 10 mars 2014 Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Interprètes de monument historique École du Rang II d’Authier 3 septembre 2013 au 23 juin 2014 École du Rang II d’Authier

IMPROVISATION Ligue d’improvisation de Val-d’Or (LIV) 6 mars et 20 mars 2014 Atrium (Val-d’Or) La soirée de l’improvisation de Rouyn-Noranda 10 octobre 2013 au 11 avril 2014 Scène Évolu-son (Rouyn-Noranda) Soirée d’improvisation de Lalibaba 19 octobre 2013 au 19 avril 2014 Billard l’Ad hoc (Amos)

MUSIQUE Fantaisies à la clé Tina Chong, pianiste Les Jeunesses Musicales du Canada 25 février 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) 27 février, Théâtre des Eskers (Amos) Lancement : Gaspille une nuit Serge Fortin Jeudi 27 février 2014 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or) Prince Igor (Borodin) En direct 1er mars 2014, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Pyjama Party - Bïa 2 mars 2014, Théâtre Télébec (Val-d’Or) 3 mars 2014, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Le Projet TRAPPE présente Caféine et Roudlee 9 mars, Brassette 101 (Ville-Marie)

Awesome! + M.M.M.M. + The Drama Addicts + Le Désastre 8 mars, La légion (Témiscaming) François Grenier, percussionniste Le Centre des JMC de Rouyn-Noranda 11 mars 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Jérôme Charlebois 13 mars, Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Werther (Massenet) En direct 15 mars 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Kaléidoskope Marc-andré Gauthier et V. Sidorov 15 mars 2014 Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Richard Abel et Corneliu Montano 19 mars 2014 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 20 mars 2014 Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Hommage à Green Day Green Holiday 22 mars 2014 Petit Théâtre du Vieux Noranda (Rouyn-Noranda) Concert des classes de piano du Conservatoire 30 mars 2014 Salle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

THÉÂTRE La Coopérative du Cochon Théâtre de l’Opsis 25 février 2014 Théâtre des Eskers (Amos) 26 février 2014 Théâtre Télébec (Val-d’Or) 27 février 2014, Le Rift (Ville-Marie) 28 février 2014, Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda) Enfantillages - Petit Théâtre du Nord 19 mars 2014 Agora des Arts (Rouyn-Noranda) Édredon - Les Incomplètes 31 mars et 1er avril 2014 Agora des Arts (Rouyn-Noranda)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. L’INDICE BOHÉMIEN // MARS 2014 23


24 L’INDICE BOHÉMIEn // MARS 2014


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