NOVEMBRE 2015 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 07 - NO. 3

Page 1

NOVEMBRE 2015 /// VOL 7 - NO 3

Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

noël avant noël

SPÉCIAL CINÉMA // Portrait de Kevin Papatie, réalisateur 5 // Patenteux d’effets spéciaux à La Sarre 6 // Connaissez-vous le genre psychotronique? 7 // À soir, on va aux vues! Histoire des cinémas à Rouyn-Noranda 8

11

AMOS Samuel Larochelle publie un 2e roman

13

RÉGIONAL Gâter ses proches, acheter local!

15

TÉMISCAMINGUE Le Théâtre de la loutre joue Pâté de campagne au Rift

HUMAINE CRÉATIVE AUDACIEUSE

17

LA SARRE Gaétane Godbout présente S’inspirer II

20

VAL-D’OR Une première nuit des sans abri

PRÉSENTATION DES PROGRAMMES TIRAGE DE BOURSES ET ADMISSION SANS FRAIS uqat.ca

uqat.ca/experience


Mot de la rédaction La fin d’une grande noirceur // Tommy Pilon Après dix ans de saccage conservateur, nombreux sont ceux qui se réjouissent de l’éviction de Stephen Harper. Peu importe l’allégeance, c’est près de 70 % des électeurs qui ont voté pour le changement, même si pour certains il est doux-amer. Le scandale des commandites est encore récent, et le Parti libéral ne s’est pas encore débarrassé de ses vieux apparatchiks : la fin de campagne nous l’aura rappelé. Certains fulminent à la simple évocation du nom Trudeau, qui rappelle le Père et des souvenirs d’octobre 1970 ou de la Nuit des longs couteaux. Ce serait toutefois malvenu de clouer Trudeau fils au pilori avant même qu’il n’ait amorcé son mandat. Justin Trudeau, qu’on l’aime ou non, a mené une campagne électorale positive impeccable et s’est tenu loin de la politique de la division des conservateurs et bloquistes. Par ailleurs, même s’il s’agit d’une opération charme, il y a quand même quelque chose de rafraîchissant à voir un premier ministre prendre un bain de foule dans le métro de Montréal au grand dam de ses gardes du corps : on sait maintenant au moins qu’on a bel et bien un être humain à la tête du gouvernement. C’est déjà un gain significatif. En s’intéressant à la plateforme électorale du PLC, on se surprend à rêver que c’est effectivement la fin d’une période de grande noirceur, même si un optimisme prudent est de mise. D’abord, le Canada reviendra probablement à son rôle de joueur respecté sur la scène internationale, mettra fin à son attitude belliqueuse lors des négociations climatiques ou envers la Palestine et on devrait assister à la réémergence d’une politique étrangère axée sur la diplomatie, la nuance et

// EN COUVERTURE Photo : LOUIS JALBERT louis jalbert a tout de suite su reconnaître la complicité entre Guy Parent, louis dallaire et jacques matte, fondateurs du festival de cinéma international en abitibi-témiscamingue, et l’a immortalisée l’instant d’un centième de seconde.

surtout plus indépendante d’Israël et des ÉtatsUnis. Bien que le PLC ait soutenu le projet de loi liberticide C-51 (loi antiterrorisme), il s’est toutefois engagé à l’amender très rapidement afin d’en éliminer les dérives. Trudeau a également promis la parité hommes-femmes au sein de son cabinet, l’encadrement des projets de loi omnibus, l’assouplissement de la ligne de parti ainsi que la fin du musèlement des scientifiques employés par l’État. Enfin, l’engagement du nouveau premier ministre de réformer le mode de scrutin afin de permettre une réelle représentativité des électeurs. Naïf, me direz-vous? Je préfère laisser la chance au coureur. Cet homme a des choses à prouver, et il tient à laisser un héritage politique important.

dégoût et de la rage que le reportage suscite, en plus de l’admiration pour ce collectif de femmes qui ont courageusement brisé le silence, plusieurs questions émergent de cette situation. D’abord, si la police n’est pas en mesure de protéger ces femmes, qui le fera? Par ailleurs, est-ce fou d’imaginer que le cas de Val-d’Or n’est peut-être que la pointe de l’iceberg, exposé par six mois d’enquête journalistique? Et si Harper avait refusé une commission d’enquête parce qu’il se doutait très bien de ce dans quoi il s’embarquait? Qu’on se comprenne bien, on nage ici en pleine spéculation, mais est-ce que Justin Trudeau aura le courage politique de s’attaquer à cet enjeu extrêmement important, mais au potentiel si explosif en début de mandat?

En culture, le nouveau gouvernement promet l’annulation des compressions conservatrices et une bonification de 35 M$/an pour CBC/RadioCanada. Le budget annuel du Conseil des arts du Canada devrait doubler, de 180 à 360 M$/an, et Téléfilm Canada et l’ONF devraient également voir leur budget être bonifié de 25 M$/an. Pour la diffusion culturelle à l’étranger, on compte investir 25 M$/an pour rétablir les anciens programmes Promart et Routes commerciales, abolis en 2008 par les conservateurs. Il y a de quoi se réjouir si ces engagements se matérialisent. Si.

En matière d’engagements à long terme, le PLC a promis 2,6 milliards $ d’investissement sur quatre ans pour l’éducation des Premières Nations afin de rattraper le retard par rapport aux allochtones. En effet, si les communautés autochtones veulent améliorer leurs conditions de vie dans une perspective à long terme, nul doute que cela passe par une éducation de qualité, adaptée à leurs réalités et à leurs besoins propres. Cependant, l’investissement est la partie facile. Trudeau devra gérer un difficile jeu d’équilibrisme s’il aspire à une véritable relation renouvelée avec les Premières Nations : mettre fin à des décennies de paternalisme en démontrant une écoute sincère, d’égal à égal, de façon à reconnaître et développer avec les communautés autochtones des modèles d’autonomie politique qui puissent les satisfaire, tout en rassurant les acteurs provinciaux, municipaux et économiques qui sont inquiets des revendications territoriales autochtones et de leurs impacts sur l’accès au territoire et à ses ressources naturelles. Tout un défi en perspective!

La question autochtone Plusieurs circonscriptions à forte représentation autochtone sont passées au rouge le 19 octobre, témoignant d’un ras-le-bol envers le mépris des conservateurs, mais également d’un intérêt face aux promesses du PLC. D’abord, on doit s’attendre à la mise sur pied très rapide d’une commission d’enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, alors qu’éclate actuellement un scandale à la Sûreté du Québec, suivant le reportage d’Enquête sur de multiples abus sexuels et autres écarts de conduite qui auraient été commis par huit policiers de la SQ envers des femmes autochtones de Val-d’Or. Au-delà du

Souverainistes, fédéralistes, je-m’en-foutistes, donnons une chance aux libéraux, mais exigeons des résultats. Il serait difficile de faire pire que les conservateurs, mais espérons tout de même que Trudeau 2.0 ne s’avère pas au final qu’une simple opération de marketing. \\

Spécial Cinéma 3-7 Littérature 10-12 Arts visuels 15-18 Art multidisciplinaire 21 Musique 22 Calendrier 23 Société 20 Médiation culturelle 15 Théâtre 15 À la une 3 Premières Nations 5 Bédé 5 Pleins feux 6

Humeur 7 Histoire et Patrimoine 8 Le monde selon Modère 9 Le livre de Roxanne 9 Éducation 9 Chronique littéraire 10 Le livre de Roxanne 12 Vues sur le nord 12 Culturat 18 Ma région j’en mange 19 Un immigrant nous regarde 20

// DATES IMPORTANTES À RETENIR

COLLABORATEURS DE SECTEUR Véronic Beaulé (Témiscamingue), Geneviève Béland (Val-d’Or), Suzie Éthier (Rouyn-Noranda), Sophie Ouellet (Abitibi-Ouest) et Mathieu Proulx (Abitibi), ................................................................. correcteurs Francesca Benedict, Suzanne Dugré, Josée Larivière, Anne-Michèle Lévesque, Suzanne Ménard et Evelyne Papillon. ................................................................. CORRECTRICE D’ÉPREUVE Karine Murphy .................................................................. rédaction et communications Tommy Pilon redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 .................................................................. Graphisme Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org .................................................................

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue fondée en novembre 2006. ................................................................. conseil d’administration Marie-France Beaudry, Rym Bellouti, Jérôme Gauthier, Gaétan Petit, Ariane Ouellet et Dominic Ruel. ................................................................. L’Indice bohémien 150, avenue du Lac Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5 Téléphone : 819 763-2677 Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org .................................................................. TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA .................................................................

Décembre - Janvier

Février 11 décembre 2015

Date limite pour réserver votre espace publicitaire

6 novembre 2015

24 décembre 2015

Date de sortie

1er décembre 2015

23 février 2016

2 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

Journalistes-collaborateurs Fednel Alexandre, Martin Blais, Anne-Laure Bourdaleix, Cindy Bourque, Michelle Bourque, Pascale Charlebois, Louis-Eric Gagnon, Mathieu Gagnon, Geneviève Gariépy, Manon Gervais-Dessureault, Chantale Girard, Martin Guerin, Andrée-Anne Guindon, Régis Henlin, Jean-Jacques Lachapelle, Réjean Lavoie, Michel Lessard, Émilise Lessard-Therrien, Yves Moreau, Roger Pelerin, Geneviève Pelletier Catherine Perreault, Madeleine Perron Milène Poirier, Dominic Ruel et Joséane Toulouse. .................................................................

direction et ventes publicitaires Pamela Kell coordination@indicebohemien.org .................................................................

// SOMMAIRE

Date limite pour soumettre des idées de sujets d’articles

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. .................................................................

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À la une 34e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

Noël avant Noël! // Chantale Girard

Le Festival va prendre son envol bientôt. Du 31 octobre au 5 novembre, Rouyn-Noranda sera cinéma. Tout le monde en ville sera cinéma. Ce qui fait la particularité du Festival de cinéma international en A-T (FCIAT), ce sont les cadeaux qu’on offre au public. C’est Noël juste avant Noël. Personnellement, je m’achète toujours une tenue à l’occasion de la soirée d’ouverture. Une petite robe noire en général. Elle va faire pour Noël. C’est Noël avant Noël. En guise de cadeau, le Festival n’offre pas que des films : il offre une atmosphère, une manière de vivre, de respirer le cinéma. Tout le reste de l’année, je peux gentiment tirer la pipe à mes amis de Montréal : « Ah oui! Il est bien ce film, je l’ai vu au Festival. » Pour une fois, j’ai vu des films avant eux. Un autre cadeau. Il y a la fébrilité aussi. Vite, il faut manger! Vite, il faut aller voir cette autre projection à la scène Paramount, au cinéma Paramount, au Centre d’exposition. Presse-toi, il faut aller entendre Claude Robinson au Centre des congrès! Déjà qu’il fallait se dépêcher de souper, maintenant il va falloir se dépêcher de déjeuner grâce au volet Ciné-Matin. Beau problème. Plus que jamais, cependant, je constate que le don d’ubiquité me serait franchement utile… Le Festival offre le monde : des films de partout, exprimant chacun une vision particulière de la société dont il provient. Un film est un microcosme dans lequel l’univers est contenu. Que le film dure 8 ou 120 minutes n’a pas de réelle importance. Nous recevons des invitations de chacun des cinéastes qui nous proposent un film : à nous de les accepter respectueusement. C’est une expérience collective de cinéma qu’offre le FCIAT, pratique en perte de vitesse, qui s’explique en partie par de nouvelles habitudes d’écoute de l’économie numérique (Netflix, Youtube et autres). Il faut pourtant se rappeler que le succès du cinématographe des frères Lumière résidait à l’époque dans l’aspect collectif de l’expérience cinéma. La machine d’Edison, le kinétoscope, reposait sur le visionnement individuel et s’est perdue dans le temps. Le cinéma existe parce qu’il est projeté, parce qu’il est vu en groupe. Il faut fréquenter le foyer du Théâtre du cuivre aux pauses et à la fin des projections pour comprendre. Le FCIAT nous offre la collectivité, il nous permet d’être en groupe, de participer en groupe à cette expérience impossible à renouveler; voir des films avec d’autres. Certes, on peut revoir le film, on peut même le revoir avec d’autres personnes, mais la foule change, nous changeons et le film, fatalement, change. L’expérience reste unique.

L’équipe « Vinci » 2015 Frédéric Dubois (derrière), Olivier Normand (gauche) et Pierre Philippe Guay (droite)

agoradesarts.com

L’ÉQUIPE DU FCIAT PHOTO : CHRISTIAN LEDUC

Le Festival permet aussi aux gens de mettre leurs forces en commun et de réaliser cet édifice unique, précieux et fragile qu’est ce grand party cinématographique. L’équipe dynamique et professionnelle du FCIAT ainsi que son armée de bénévoles fidèles – certains s’impliquent depuis des dizaines d’années – en est la preuve. On crée du rêve avec du rêve, et tout cela grâce à la ressource naturelle la plus précieuse de l’Abitibi-Témiscamingue : la ressource humaine de catégorie AAA. C’est également au sein de la collectivité que puise le FCIAT en faisant appel au milieu local pour composer ses jurys. Être choisi pour faire partie d’un des jurys est un cadeau de prestige : pendant 5 jours, vous êtes un V.I.P. choyé. Pris en charge, vous n’avez qu’à regarder des films, discuter de ces productions entre vous, mais également avec les réalisateurs invités. Comme le dit l’adage à la mode dans les médias, vous vivez une expérience 360 degrés! Je le sais, je l’ai fait il y a quelques années. Il m’a fallu deux petites robes noires… Cette célébration du cinéma d’ici et d’ailleurs a fait naître au fil des années un public de cinéma averti, mais a certainement contribué à l’émergence d’une nouvelle génération qui croit en la viabilité de la culture dans la région. L’effervescence actuelle n’est pas apparue de façon spontanée : il a fallu créer un terroir fertile et dans cette perspective, l’impact du Festival est important. Les Éric Morin, Serge Bordeleau, Martin Guérin, Dominic Leclerc et autres n’auraient peut-être pas émergé si, justement, le Festival n’avait pas montré que le cinéma était possible ici. Que la culture était possible. Faites le plein d’énergie, car faire le festival est une expérience physique intense. On court à droite et à gauche, on mange sur le pouce, on discute, on cherche des gens, on rentre tard le soir, on reste des heures assis. On en sort lessivé, mais content. Comme après l’amour. \\

festivalcinema.ca

10 novembre, 20 h 32 $ régulier / 28 $ ainé / 18 $ étudiant / 25 $ abonné Abonnement : voir agoradesarts.com pour les détails L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 3


Portrait d’artiste Rencontre montréalaise avec une cinéaste abitibienne

Entretien avec Astrid Barrette-Tessier // Geneviève Gariépy Rencontrée dans un café montréalais, Astrid Barrette-Tessier raconte humblement son parcours dans le milieu du cinéma. Enracinée et impliquée dans sa communauté abitibienne, elle poursuit maintenant son aventure dans la métropole alors qu’elle y gère des lieux de tournage pour des productions québécoises.

ASTRID BARRETTE-TESSIER, À DROITE Photo : Vanessa limage

La passion d’Astrid pour le cinéma se fait sentir dès son tout jeune âge, dans les coulisses du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Son père étant impliqué auprès de l’événement, Astrid a l’occasion de rencontrer de nombreux réalisateurs qui l’inspirent et la font rêver. Une rencontre marquante pour celle qui se décrit comme un bébé du FCIAT, c’est celle avec Rock Demers, créateur des Contes pour tous. « Alors que je discutais avec lui, j’ai constaté que toutes mes passions dans la vie me viennent des films que j’ai visionnés », relate la jeune cinéaste.

Entre deux gorgées de café au lait, elle raconte avec alacrité qu’elle se destinait à une carrière en biologie marine, mais qu’elle s’est finalement lancée de manière impromptue en cinéma au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. « Ça a été une révélation, j’ai vraiment trippé sur tout, les études, l’enseignement, les cours, l’analyse de films », explique-t-elle. À la fin de son parcours au cégep, elle poursuit un programme en scénarisation et une majeure en études cinématographiques. Après quelques années à travailler dans le domaine de la distribution et des relations publiques, elle décide sur un coup de tête de poser sa candidature en tant qu’enseignante en cinéma au Cégep de l’A-T. Étant embauchée pour ce qu’elle croyait être une seule session, elle y restera finalement neuf ans, avant de tenter l’aventure cinéma dans la métropole à l’été 2015. Lors de son retour en région, il y a près d’une dizaine d’années, elle constate que beaucoup d’autres jeunes professionnels sont également revenus aux sources et que les événements reliés au cinéma se multiplient. L’enseignement et le bouillonnement culturel de la région la poussent à se commettre à nouveau comme réalisatrice. Entourée d’une équipe inspirante, elle se lance dans une production au Festival du DocuMenteur où la piqure de la création revient en force.

Crédit : Mathieu Dupuis

Crédit : Mathieu Dupuis

www.rouyn-noranda.ca 4 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

Avec une pointe de fierté dans les yeux, Astrid raconte qu’elle est devenue à son tour bénévole au FCIAT. Entourée de professionnels œuvrant dans le milieu du cinéma, elle a constaté qu’elle se faisait plus de contacts en cinéma en Abitibi que lorsqu’elle habitait Montréal. « J’avais plus de chance de rencontrer des gens et d’échanger ici : ils sont chez toi, dans un petit milieu, sur ton terrain », explique-t-elle. Pour elle, nul doute que la région lui a ouvert de nombreuses portes. Outre la possibilité de rencontrer des professionnels du cinéma, elle explique que la démocratisation de la création avec des équipements numériques plus abordables et faciles d’accès a permis à plusieurs jeunes réalisateurs de faire leur marque. Elle poursuit en expliquant que les chances de créer en région sont plus grandes, avec notamment les événements Kino ainsi que le Cabaret de création – événement pour lequel elle et son collègue Louis-Paul Willis de l’UQAT ont remporté le prix Événement de la relève dans le cadre des Prix de la culture de Rouyn-Noranda en septembre dernier. « L’effervescence culturelle de la région et les occasions de rencontres offrent une vitrine pour les jeunes cinéastes », relate-t-elle. Tout en demeurant enseignante au cégep, Astrid multiplie les expériences de travail sur des plateaux de tournage en Abitibi, et elle en profite d’ailleurs pour y amener ses étudiants lorsque c’est possible. Expliquant que le milieu cinématographique montréalais est loin de la région, elle témoigne d’un réel souci d’offrir une formation de qualité à ses étudiants en leur permettant de fréquenter le milieu professionnel lorsque l’occasion se présente. Parallèlement, elle écrit des scénarios et soumet des propositions afin d’obtenir du financement. Ses talents sont reconnus et elle est financée par la SODEC et par le Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue pour l’écriture de son premier court métrage, qu’elle prévoit tourner en région à l’automne 2016. Sa première grande expérience professionnelle fut le court-métrage Là où je suis de Myriam Magassouba, couronné aux Jutra en 2013, où elle a œuvré en tant que coordonnatrice régionale. L’automne dernier, Philippe Falardeau s’est rendu en région afin de réaliser Guibord s’en va-t-en-guerre. La jeune femme de 34 ans s’est donc retrouvée à travailler sur le projet puisqu’elle avait été référée pour ses compétences cinématographiques et sa connaissance de la région. C’est cette expérience qui confirma son choix de poursuivre une carrière cinématographique à Montréal. Depuis quelques mois, elle y travaille en tant que directrice des lieux de tournage pour le prochain film de Chloé Robichaud, Pays, mettant en vedette Emily VanCamp. Que lui réserve l’avenir? Elle travaille actuellement à l’écriture d’un long métrage. L’histoire se déroule en Abitibi et témoigne d’une appartenance identitaire. « Mes idées et mes influences viennent de la région et je trouve ça intéressant d’avoir des projets qui se situent ici. C’est une belle tendance que nous avons au Québec, on sort de Montréal », explique-t-elle. Parions qu’avec son bagage et sa persévérance, nous n’avons pas fini d’entendre parler d’Astrid Barrette-Tessier, un des bébés du FCIAT. \\

Crédit : Louis Jalbert

Crédit : Mathieu W. Pelletier

villederouynnorandaofficiel


Premières Nations

Cinéma SE VOIR VIVRE

Kevin Papatie

// Martin Guerin

// Pascale Charlebois

C’était la fin des années 90. Étrange période… Pour une seconde fois, on disait non à un pays, Dédé Fortin s’enlevait la vie, le film Blair Witch Project secouait l’industrie du cinéma et le téléphone était un objet qui ne tenait qu’à un fil... À cette époque, il ne se produisait pas plus d’une dizaine de films par année au Québec. Et dans ma perception des choses, la réalisation d’un film était réservée à de vrais cinéastes tels Denys Arcand, Pierre Falardeau et autres Léa Pool. Mais surtout, le cinéma québécois était exclusivement produit à Montréal. Dans la région, l’unique manifestation cinématographique était le Festival de cinéma international. Ça relevait donc de l’utopie que d’envisager voir son propre film conçu, tourné, monté ou projeté dans un cadre professionnel… et dans la région!

Parce que CULTURAT est aussi une démarche de valorisation de la culture à travers le territoire régional, elle vous invite à découvrir l’une de nos richesses culturelles : celle des Premières Nations.

COURTOISIE

Mais le nouveau millénaire annonçait des temps nouveaux! Sous l’impulsion du Conseil de développement régional en A-T (CRDAT), du Conseil de la culture et du CALQ, on a annoncé la création du Fonds dédié aux arts et aux lettres en Abitibi-Témiscamingue! Cette annonce allait changer ma vie et celle de plusieurs autres artistes de la région. Il devenait envisageable de pratiquer notre art sur une base professionnelle et dans des conditions respectables. À partir de ce moment, l’Abitibi-Témiscamingue allait être peinte, sculptée, chantée, contée, écrite, jouée et filmée tout à la fois… et comme jamais elle ne l’avait été auparavant!

Pour ma part, c’était l’occasion rêvée pour tourner mon premier film, Bric-à-Brac. Peu de temps après, quelques autres eurent également la chance de tourner leur film par l’entremise du fonds dédié. Je pense entre autres à Martin Noël, Sylvain Marcotte, France Gaudreault, Cédric Corbeil, Carol Courchesne, Dominic Leclerc et Béatriz Mediavilla, pour ne nommer que ceux-là, qui ont fait rayonner la région à travers leurs images. Ce coup de tonnerre dans le ciel cinématographique de la région résonne encore. C’est comme si les films produits ici allaient dorénavant nous faire exister selon notre propre regard et non par celui des autres. On allait montrer comment on parle, comment on chante, comment on raconte notre passé et même comment on marche! Il devenait possible de se voir vivre à l’écran, de se reconnaître. On existait. Selon moi, l’appartenance ne s’apprend pas : elle s’expérimente. Notre cinéma est donc un moyen parmi d’autres de cultiver ce sentiment d’appartenance qui se caractérise collectivement par ce que l’on qualifie « d’effervescence culturelle » depuis une quinzaine d’années. La création du fonds dédié marqua le début du présent millénaire et allait être le trait d’union qui remplirait le vide cinématographique qui sévissait depuis le début des années 80. Ce fil qui allait nous rattacher aux André Blanchard, Robert Monderie et Richard Desjardins qui ont fait vivre notre cinéma dans les années 70. La raison d’être du fonds est actuellement remise en question par le gouvernement en place. Il serait déplorable de couper le fil sans rien dire… \\

C’est presque par hasard que le réalisateur Kevin Papatie s’est retrouvé plongé dans le monde du cinéma. Heureusement d’ailleurs, car il a signé depuis plus d’une vingtaine de courts métrages et gagné plusieurs prix dans les festivals internationaux. Son dernier court métrage, Kokom, faisait partie de la sélection officielle lors du dernier Festival international du film de Toronto. Comme pour beaucoup d’autres réalisateurs autochtones professionnels (ils sont actuellement une bonne douzaine à fréquenter les festivals internationaux), c’est avec le Wapikoni mobile qu’il a commencé. « Au début, c’était censé être ma sœur qui devait être coordonnatrice, mais à cause d’un problème de santé, elle m’a refilé la coordination », précise celui qui se considère maintenant comme un ambassadeur de la culture anicinabe.

COURTOISIE

Ses films partagent en effet divers aspects de sa culture. D’abord parce qu’ils sont tous en langue algonquine (avec sous-titres), mais aussi parce qu’ils parlent de l’histoire de son peuple. À travers le cinéma, il dénonce, revendique. Il se bat pour valoriser sa culture, mais en faisant tout un travail d’échange avec la nôtre. Ces dernières années, il s’est impliqué à l’échelle régionale, participant entre autres à l’exposition Dialogue II, du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda. Ce qui marque surtout dans les films de Kevin Papatie, c’est sa technique plutôt originale. Il a trouvé une façon typiquement algonquine d’aborder la technologie en faisant participer la nature. « Je fais beaucoup d’effets visuels sur place, explique-t-il. Je ne fais pas ça sur la table de montage, je fais ça dans la nature. J’utilise de l’eau, des morceaux d’écorce… Je prends la technologie pour faire passer un message portant sur l’histoire, mais j’aime jouer avec les éléments : le feu, l’eau, les arbres… » Il travaille actuellement sur un projet de long métrage de fiction, en plus d’un documentaire sur l’histoire de la population anicinabe de Kitcisakik. \\

wapikoni.ca

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 5


Pleins feux

Cinéma

les arts numériques, le cinéma et la vidéo // Madeleine Perron Fin octobre, début novembre se déroule un incontournable dont on parle partout dans notre région mais aussi dans l’ensemble du Québec : le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Deuxième évènement le plus ancien de notre région, avec ses 34 chandelles (le premier étant le Salon du livre, le 39e en 2015), cet évènement a grandement contribué à un repositionnement de la perception de la région au niveau panquébécois. C’est un beau prétexte pour analyser l’évolution des arts numériques, du cinéma et de la vidéo entre 2007 et 2014. Un des faits marquants de cette période est incontestablement le nombre de projets produits et réalisés en Abitibi-Témiscamingue, qui a littéralement explosé. Alors qu’on en comptait une cinquantaine entre 2000 et 2007, on en répertorie près de 150 de 2007 à 2014. Ce nombre ne tient pas compte des productions montréalaises qui ont été tournées chez nous ni de celles du Wapikoni mobile (sauf les films qui ont été primés). Ce studio ambulant a permis la réalisation de 147 films par de jeunes autochtones des communautés de Kitcisakik, Lac-Simon, Pikogan, Timiskaming et Winneway.

Des artisans patenteux d’effets spéciaux professionnels en Abitibi-Ouest // Joséane Toulouse Que se passe-t-il quand un garçon dit à son père, caméraman de profession, que faire des films, c’est réservé aux riches? Cela donne naissance à Papa Productions et à une courte télésérie originale de quatre épisodes de science-fiction humoristique! Pas game, tu dis? Relevant le défi haut la main, Jean Caron s’est lancé dans le projet cinématographique des Chroniques de Jayan Moonshadow avec son fils Alexandre et sa fille Louanne en 2012. Il disposait alors de peu de moyens, hormis ses caméras et ses logiciels de montage, mais il a su contaminer son entourage avec sa passion contagieuse pour le cinéma pour se constituer une grande équipe. « Depuis que je suis jeune, je trippe sur le cinéma, sur la façon dont on peut créer de la magie et nous faire vivre des émotions, même quand les personnages ne sont faits qu’en caoutchouc ou en plastique, comme Yoda ou la Reine dans Alien! Je voulais que mes enfants aiment eux aussi le cinéma et découvrent que tout est possible, que ce n’est pas l’argent qui peut nous arrêter. »

Ce foisonnement est intimement lié aux évènements qui ont un volet création, dont le Festival de cinéma des gens d’ici, fondé en 2010, qui s’ajoute au Festival du DocuMenteur. Par ailleurs, depuis 2007, on a vu apparaître les maisons de production Balbuzard, Image Nomade Production, 08 Cinéma indépendant et Papa Productions. La présence de formation postsecondaire en cinéma et multimédia au Cégep et à l’Université contribue elle aussi grandement à cette effervescence avec entre autres des évènements comme le Cabaret de création cinématographique créé en 2011 et le Festival vidéo du Cégep qui en était à sa 21e édition en 2014. On ne peut passer sous silence les avancées technologiques qui ont une incidence directe sur la démocratisation de cette discipline, tant pour la création que pour la diffusion. Mentionnons entre autres Bref, je suis prof, un projet réalisé chez nous ayant attitré plus 1 300 000 visionnements en 2014, le plaçant au 4e rang des vidéos québécoises les plus visionnées. La série et le portail Humanima, produit par Nova Média, est aussi un bel exemple de projet qui, à partir de l’Abitibi-Témiscamingue, fait l’objet d’une diffusion sur de grands réseaux et d’une reconnaissance dans divers pays. Les 7 salles de cinéma de notre région sont indépendantes, ce qui leur permet une plus grande latitude dans leur programmation et la présentation des projets de notre région sur leurs écrans. Leur fréquentation est croissante avec un taux d’occupation qui est passé de 11,5 % en 2008 à 13 % en 2013. Ce taux d’occupation est plus élevé que la moyenne québécoise qui est à 11 %. Bien que l’on note une progression, il est intéressant de savoir qu’il y a eu, dans les années 1950, jusqu’à 26 salles de cinéma dans 17 villes, avec 759 000 entrées annuelles, soit une moyenne annuelle de 35 sorties cinéma par individu. Pour en savoir davantage sur les arts numériques, le cinéma et la vidéo, consultez le Portrait des arts et de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue rédigé par Louise Lambert, disponible au ccat.qc.ca/images/uploads/files/portrait_2014.pdf \\

La production et la diffusion vidéo en chiffres de 2007 à 2014 LA RÉGION EST PASSÉE DE : 30 à 47 professionnels 17 à 18 écrans de cinéma 15 181 à 15 031 projections Le prix moyen du billet de cinéma était de 5,70 $ en 2008, alors qu’il est de 7,56 $ en 2013; en termes d’assistance, elle est passée de 232 800 à 242 800 entrées.

Aujourd’hui, Jean Caron est épaulé derrière la caméra par Léo Mayer, qui a patenté lui-même dans son garage un grand bras pour filmer avec d’autres angles, ainsi que par Yannick Beaulieu, qui a patenté un studio avec un écran vert de 24 par 12 pieds dans son garage, et enfin des frères Greffard, qui patentent des marionnettes et les animent. Une histoire de garages en Abitibi-Ouest, de patenteux et d’amitiés qui nous fait voir à l’écran des effets spéciaux aussi riches que stupéfiants. Des cieux à l’esthétique léchée jusqu’aux planètes flamboyantes, des batailles entre vaisseaux spatiaux aux bombes sur la terre ferme, des pouvoirs magiques irradiant des personnages aux sauts de cent mètres dans l’espace de Jayan, tout y est pour vous subjuguer! Les Chroniques de Jayan Moonshadow est une télésérie créée de A à Z par Alexandre et Jean Caron et conçue par une équipe tout abitibienne de scripteurs, de monteurs, d’acteurs et de musiciens. Son intrigue évolue et se complexifie avec les enfants de Jean qui grandissent d’année en année. Car oui, il faut à Papa Productions une année complète pour produire un épisode! Mais gardez-vous bien de demander si le travail cinématographique est fait à temps perdu, en dehors des heures de travail de chaque bénévole, car Jean Caron vous répondra que lorsqu’il y a autant de fun à faire un projet, il est IMPOSSIBLE que le temps qui lui est consacré soit perdu. C’est plutôt du temps investi, même si ça ne permettra jamais de payer les factures! Il faut dire que l’initiateur du projet n’est pas engagé dans une course contre la montre; quoiqu’il aurait bien aimé projeter son troisième épisode lors du Festival international du cinéma en AbitibiTémiscamingue, comme il l’a fait pour ses deux premiers opus. Le cinéaste amateur préfère prendre le temps nécessaire pour réaliser ses fantasmes d’effets spéciaux. Il a même tendance à en rallonger la durée de production en modifiant le scénario des épisodes pour avoir le plaisir et le défi de créer de nouvelles sortes d’effets spéciaux! À la question « Pourquoi devrait-on écouter la série Les Chroniques de Jayan Moonshadow? », Jean Caron répond : « Parce qui si vous avez la moitié du fun en la regardant que nous avons eu à la faire, vous n’aurez pas perdu votre temps! » Intrigués? Visionnez la bande-annonce du troisième épisode actuellement en production pour être époustouflés! \\

jayanlefilm.com

PÂTÉ DE CAMPAGNE :

UNE DÉSOPILANTE COMÉDIE À NE PAS MANQUER! Au Théâtre du Rift de Ville-Marie du 26 au 28 novembre dès 20 h Billets en vente au ticketacces.net au coût de 20 $

6 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015


Humeur

Cinéma Projections divertissantes et gratuites à Val-d’Or

Le genre psychotronique, un cinéma à découvir!

1995

// Anne-Laure Bourdaleix-Manin

L’Écran psychotronique est un ciné-club fondé en 1999 par Serge Larocque à Val-d’Or, un passionné de cinéma hors-norme. En effet, les films présentés dans le cadre de ce ciné-club appartiennent au genre psychotronique, terme inventé dans les années 80 par un Américain du nom de Michael J. Weldon pour décrire un cinéma méconnu du grand public et qui mérite d’être vu. Il s’agissait souvent de films qui étaient présentés tard dans la nuit à la télévision. On retrouve des films d’horreur, de science-fiction, des films de motards, des films de lutte mexicains, du blaxploitation, dans lesquels les vedettes sont noires, une préoccupation culturelle et sociale des années 1970, des films de rock and roll des années 50, du kaiju (films de monstres japonais), des films de kung-fu, des péplums (films se déroulant dans l’antiquité, ancêtres des westerns spaghettis) et bien d’autres. Il s’agit fréquemment de films à petit budget, réalisés avec « les moyens du bord » et qui provoquent involontairement l’hilarité chez le spectateur.

C’était il y a vingt, c’en est l’anniversaire ces jours-ci. C’est une soirée qui s’est mal finie. J’étais jeune et j’étais en hostie! Il faut vous imaginer la journée : un jeune souverainiste, qui vient d’avoir 18 ans un mois avant, qui vote pour la première fois et à qui on demande s’il veut un pays. Le rêve! Congé de cégep, vote à l’école du coin et soirée avec un six-pack chez un ami. Pas besoin de refaire le scénario et revoir le OUI en décrescendo. J’étais en hostie!

Le psychotronique est international et il ne s’agit pas nécessairement de mauvais cinéma. Par exemple, la saga de la Guerre des étoiles est considérée comme psychotronique, tout comme certains films de Ingmar Bergman (Le septième sceau, 1957) ou de Federico Fellini (Juliette des esprits, 1965). Le terme « psychotronique » existe en physique et a été utilisé à l’origine pour le film Psychotronic Man de Jack M. Sell, paru en 1979 aux États-Unis, particulièrement médiocre, mais qui vaut le coup d’œil! Michael J. Weldon, rédacteur en chef d’un fanzine sur le genre, publié entre 1989 et 2016, appréciait la possibilité de diviser le terme en deux : « psycho » pour l’aspect effroi terreur (on peut penser au fameux Psycho d’Alfred Hitchcock sorti en 1960), et « tronic », qui fait référence à la science-fiction via la robotique et l’électronique. Son fanzine cherchait à redonner des lettres d’honneur au genre, ignoré et/ou ridiculisé par la critique mainstream. Serge Larocque invite les amateurs du genre deux fois par mois, les dimanches soir à 19 h, au Centre culturel de Val-d’Or. Durant cette projection gratuite, rires et commentaires sont autorisés, et les grignotines sont incluses! La soirée débute par une présentation du film et une discussion suit la projection. Avis aux amateurs! Enfin, via ses fonctions d’éducateur au Centre d’exposition de Val-d’Or, Serge Larocque a présenté plusieurs ateliers à des élèves du secondaire sur les extraterrestres dans le cinéma des années 50, ainsi que sur le film JAWS (1975) de Steven Spielberg. Pour plus d’informations sur l’Écran psychotronique : viktorvd@hotmail.com et sur les ateliers : serge.larocque@ville. valdor.qc.ca \\

au Centre d’exposition d’Amos

imgur.com/9GWnyWX

// Dominic Ruel

Ç’a été 50-50, ou presque, défaite amère ou victoire morale, mais les conclusions étaient sans appel : le Québec, son peuple s’était refusé à lui-même. Ça laisse des traces dans une psyché collective. Le Québec s’est voulu Tanguy : assez grand et capable pour partir seul, dans sa propriété, et choisir les meubles et les couleurs sur les murs, mais préférant le confort douillet et sécurisant du sous-sol en préfini parental canadien. Et c’était une deuxième fois en quinze ans! Il faut avoir un peu honte quand on se regarde dans notre miroir national : nous sommes le seul peuple issu des grandes colonisations européennes des XVIe et XVIIe siècles à ne pas être indépendant. États-Unis? Yes, 1776! Mexique? Si, 1821! Brésil? Sim, 1825! Le Canada, lui-même : 1867. Le Suriname (le Suriname!!!) : 1975. C’est à se jeter par la fenêtre! Je pourrais rager encore sur le référendum volé, les basses manœuvres fédérales, les listes électorales trafiquées, les millions de dollars versés illégalement. Mais on ne fait pas un pays par la peau des fesses, en comptant les voix à la dizaine près, ni non plus par une marge fixée par un parlement étranger. Je regarde ce qui se passe ailleurs, et je pleure presque à voir les drapeaux et la fierté qui les déploie : Écosse, Catalogne, tantôt la Flandre, peut-être. Sont-ils des gens fermés sur eux-mêmes, prisonniers d’idéaux des siècles derniers? Sont-ils racistes ou xénophobes? Ne comprennent-ils pas les bienfaits immenses de la mondialisation et des frontières qui disparaissent? Non. Ils sont fiers d’eux-mêmes, d’abord. Ils reconnaissent leurs torts sûrement, mais jamais au prix de se priver de la totale liberté d’un peuple. Nous avons pris un chemin inverse, depuis vingt ans. Celui de la résignation tranquille. Le discours, c’est qu’il n’y a plus d’argent. Nos seuls projets de société sont des centres commerciaux aux abords des autoroutes ou de futures baisses d’impôt. Notre fierté, c’est pouvoir aller dans le Sud chaque hiver. Nos grands moments collectifs sont à la télé les dimanches soirs. Les profs et les étudiants sont devenus des enfants gâtés; les verts, des gêneurs économiques; les gens de droite, des lucides. Il y a trop de bleu le 24 juin et l’attachement à notre culture est devenu une fermeture à l’autre. L’amour du Québec est devenu suspect, dépassé. Ce qui est bon pour 200 nations ne l’est pas pour nous. Et pourtant, aucun pays n’a refait un référendum pour poser la question : voulez-vous revenir en arrière? Je suis en hostie! \\

DERNIÈRE CHANCE DE VOIR... Paysages en mutation, installation de DANIEL CORBEIL. Jusqu’au 8 novembre Eh bien, dis donc!, exposition collective coproduite par l’ACEAT et l’UQAT sous le commissariat de Gaétane Godbout et de Carole Héroux. Jusqu’au 15 novembre Mercredi

3 NOUVELLES EXPOSITIONS DÈS LE 20 NOVEMBRE... Je n’ai plus peur de l’eau, peinture d’AGNES RIVERIN Il était une fois un pharaon, bijoux de JACQUES GAMACHE Le règne animal, art imprimé de JULIE ROCH-CUERRIER

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 7


Histoire et Patrimoine Au début des années 50, avec 6 salles de cinéma en activité, les villes jumelles compteront plus d’établissements en leur sein que des villes beaucoup plus populeuses comme Sherbrooke, Trois-Rivières, Hull ou Verdun. En 1952, on y dénombre plus de 3 200 sièges pour une population de près de 24 000 âmes. Ça représente environ un cinéma pour 4 000 personnes. Notons que chacun de ces cinémas projetait en moyenne plus de 30 longs métrages différents dans des programmes doubles, triples et même quadruples.

À soir, on va aux vues! // Michel Lessard À l’automne 1991, on soulignait le 10e anniversaire du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue en présentant une exposition sur l’histoire des salles de cinéma en région, qui mettait principalement en évidence celle des « théâtres » qui ont existé dans les villes sœurs. C’est à partir de données issues de Statistique Canada que nous avons pu alors prendre conscience du phénoménal engouement des citoyens de ces villes pour le cinéma.

7 salles de cinéma Dès 1925, alors que Rouyn ne comporte que quelques bâtiments et où les rues n’existent pratiquement que sur papier, un premier cinéma est construit, The Regal Theater. Dans les tout débuts, mis à part la projection de films, diverses activités s’y tiennent : des pièces de théâtre (le vrai), des assemblées politiques, des réunions de toutes sortes, des « shows » de variété et même des messes. En 1927, le Princess Theatre ouvre ses portes tout près du Regal sur la rue Perreault. Ce cinéma n’opérera que 2 ans, tout signe d’activité cessant vers la fin de 1929. C’est d’ailleurs en avril de cette même année que le Regal présente le premier film parlant en ville, Wings, qui remporte le prix du meilleur film à la toute première cérémonie des Oscars tenue en mai 1929. C’est aussi au Regal, adoptant plus tard le nom de Lido, que sont présentés les premiers films en français en 1938. Finalement, ce cinéma se nommera Théâtre Rouyn jusqu’à sa fermeture, en 1981. L’année 1930 voit l’apparition de deux nouveaux cinémas, le Noranda, sur la rue Murdoch, et l’Alexander, sur la rue Principale. Notons que c’est au Noranda que le cinéaste André Mélançon a eu, de son propre aveu, la piqûre du cinéma après avoir visionné l’excellent 8 ½ de Federico Fellini!

Qu’est-ce qui explique cette spectaculaire ferveur pour le cinéma? Difficile d’en cerner toutes les causes, mais il est certain que dans un contexte d’éloignement, d’isolement et de manque d’activités variées (à l’époque), le cinéma représentait un divertissement accessible, offrant une programmation attrayante pour tous. Il ne faut pas oublier que le cinéma a toujours eu cette capacité « universelle » d’envoûtement, d’identification et de défoulement. Il est aussi concevable que se soit développée conséquemment une sorte de tradition dans la fréquentation des cinémas, une sorte de rituel social.

Le déclin des salles L’arrivée de la télévision en région en 1957 donne un coup fatal aux salles de cinéma. De 706 950 entrées en 1957, on passe à 476 770 un an plus tard. L’Alexander ferme ses portes en 1962, suivi du Noranda cinq ans plus tard. Autre coup dur au milieu des années 70 : l’arrivée des magnétoscopes et de la location de films. Même en présentant des programmes érotiques pour attirer la clientèle, le Montcalm déclare forfait en 1978 et le Rouyn en 1981. Quant au Capitol, il est totalement détruit par un incendie, toujours en 1981. Seul le Paramount survit à ces bouleversements, dont la salle de la rue Gamble ferme en 1996 alors qu’émerge un nouveau complexe comportant cinq salles modernes et bien équipées, toujours sous la même enseigne.

Vous êtes curieux de repérer les lieux de ces anciens cinémas? Sur la rue Gamble, la salle du Paramount, avec sa vénérable marquise, existe toujours, mais a changé de propriétaire et de vocation pour devenir une salle multifonctionnelle, la Scène Paramount. Les portes d’entrée du Noranda étaient situées dans l’édifice Place minière, juste à côté du restaurant Subway, sur la rue Murdoch. À l’arrière du bâtiment, la vieille salle a été rasée il y a quelques années pour en faire des espaces de stationnement.

Quant au cinéma Capitol, il ouvre ses portes en 1938 sur la rue Principale, ajoutant ainsi une quatrième salle et 700 sièges de plus. Un cinéma luxueux pour l’époque, avec balcon. Puis, c’est l’arrivée du Paramount en 1948 sur la rue Gamble, faisant partie de la chaîne Famous Players, tout comme le Capitol. Finalement, en 1950, M. Jim Gauthier inaugure le théâtre Montcalm sur la rue Larivière. Il n’y présente que des films en français.

L’Alexander, sur la Principale, a laissé place historiquement à plusieurs commerces, dont la célèbre taverne Au Gobelet et, plus récemment, à Éclairage etc. et à La Coiffeuse. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la salle de projection de l’Alexander, située dans la partie supérieure de l’édifice, existe toujours avec ses vieux projecteurs, sa console de son, son « follow spot » et un dernier exemplaire de ses sièges! Sur la rue Larivière, le Montcalm, après avoir hébergé longtemps un dépanneur, abrite entre autres le centre de santé dentaire Busque et Tremblay. Sur la rue Perreault, La Hutte aux Herbes occupe l’ancien Princess Theater.

La passion du cinéma en chiffres

À sa fermeture, le cinéma Rouyn s’est transformé en discothèque, la Disco Rouge, puis en bar, le Parachute Pub, qui a été la proie des flammes en 1990. Le terrain sert actuellement de stationnement près du restaurant Le Saint-Exupéry.

En 1949, alors que les 5 salles en activité offrent plus de 2 800 sièges, on évalue le nombre total d’entrées à près de 760 000, soit plus de 2 100 entrées par jour, alors que la population des villes sœurs ne compte que 22 000 personnes. Ainsi, il est plus que probable qu’une majorité de gens, jeunes et adultes, vont aux « vues » au moins une ou deux fois par semaine.

Quant au Capitol, il était situé sur la Principale, juste à côté du Dépanneur Centre-Ville (ancien hôtel Windsor). Bonne visite! \\

40 e éd ition 26 au 29 ma i 2016 à Ville -Marie

8 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015


Éducation

concours Soirée VIP au Festival du cinéma international EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE!

On ne trouvera jamais meilleurs messagers que nous-mêmes

ET LE GAGNANT EST....

// Catherine Perreault

Marianne Landry de Rouyn-Noranda!

L’autre jour, je discutais avec une amie éducatrice spécialisée et nous jasions du climat dans nos écoles, des négociations en cours, de nos élèves… C’est là qu’elle m’a dit : « T’sais Catherine, je l’sais que tu iras voter pour la grève cet automne, mais personnellement, je pense que ça ne sert à rien. Être enseignant, c’est une vocation. Et ça, le gouvernement l’a compris depuis un bout et se fie là-dessus. » Comme c’était une journée passablement grise et que je venais de terminer une semaine de travail de 50 heures, j’ai pris une gorgée de bière et je me suis tue.

En compagnie de l’invité de son choix, elle prendra part à la soirée d’ouverture du Festival. D’une valeur de 470 $, le prix comprends :

Depuis, j’ai un malaise. Le fait est qu’il est évident que j’irai faire la grève au nom des enfants, pour assurer la viabilité de l’école publique et pour honorer ce principe des chances égales pour tous. C’est vrai qu’enseigner, c’est se donner sans compter parce que chaque jour, on remplit un peu plus notre « boîte à caresses » de rires d’enfants, de petites réussites et de ce formidable sentiment d’accomplissement de soi. Mais est-ce mal vu d’affirmer que je choisis également de faire la grève pour moi? Oui, j’irai faire la grève pour Mathilde qui performe au-delà des exigences fixées pour elle. Pour Eliott qui chemine dans une classe d’adaptation scolaire. Pour Jérôme qui, malgré sa dyslexie sévère, peut étudier dans une classe régulière. Pour la génération actuelle qui, si les coupures ne cessent pas, aura une éducation de piètre qualité. Mais la première personne pour laquelle j’irai faire la grève, c’est pour moi. Moi et les autres enseignantes que je vois travailler sans relâche, bien au-delà des 32 heures prévues par leur convention. Depuis les derniers mois, je suis mal à l’aise avec cette idée que les profs ont besoin de valorisation. Je ne pense pas que c’est de tapes dans le dos ou de mots d’encouragement dont nous avons besoin. Je pense plutôt qu’il est temps que les enseignantes parlent en leur nom sans être gênées de le faire. Certaines d’entre elles ne continueront pas à exercer leur métier avec autant de dévouement et d’intérêt si le gouvernement sabre encore dans leurs conditions de travail. Enseignantes, arrêtons de demander de la reconnaissance et demandons un salaire qui a du bon sens. Exigeons d’être payées pour les heures effectuées. Quand je vois des enseignants dire à Tout le monde en parle qu’ils feraient ce travail-là au salaire minimum, ça me met en colère. C’est en entretenant le discours du bon samaritain de cette façon que l’on perd de la crédibilité dans nos revendications. Arrêtons d’entretenir ce discours que pour être un bon enseignant, il faut avoir « la vocation ». Pour persévérer dans un emploi où les relations humaines sont mises à l’avant-plan et où sont sollicitées créativité et énergie chaque minute de la journée, il est ÉVIDENT qu’il faut être passionné pour y trouver son compte. Le danger dans tout cela, c’est cette zone qui sous-entend que, comme nous le faisons par passion, nous n’avons pas à exiger le salaire et les ressources humaines qui reflètent la complexité de la tâche.

Le film le plus mémorable de sa vie?

- Souper pour deux à la soirée d’ouvertu d’ouverture - Une nuitée pour deux à l’hôtel Deville - Un calendrier 2016 de L’Indice bohémien - 20 $ cadeau de la boutique du Festival - Un panier de produits régionaux

Le Roi lion!

Le monde selon Modère

Cessons de scander que nous serons en grève pour les enfants et les générations futures parce qu’il ne peut pas en être autrement. Nous ne nous questionnons pas sur les raisons qui poussent les médecins à travailler de nombreuses heures parce qu’il est évident qu’ils sont là pour améliorer la santé tant à l’échelon de la personne qu’à celui de la collectivité. S’ils décidaient demain matin de déclencher une grève parce qu’on leur impose un plus grand nombre d’heures travaillées sans être payés, qu’on coupe dans le nombre de préposées et d’infirmières qui les soutiennent dans leur travail, qu’on augmente le nombre de patients qu’ils doivent soigner dans une journée, nous serions derrière eux et ils n’auraient pas besoin de justifier qu’ils sont en grève « au nom de la santé collective ». C’est la même chose pour nous. Nous faisons la grève actuellement pour améliorer, ou du moins maintenir, nos conditions de travail, et ce, parce que nous savons que plusieurs d’entre nous ne pourront continuer à exercer notre travail avec amour et passion encore longtemps si le gouvernement n’entend pas raison. Vous allez me dire que tout cela revient au même. Que faire la grève au nom des enfants revient à dire que nous désirons de meilleures conditions de travail pour aider ces derniers à atteindre le maximum de leur potentiel. Vous avez raison sauf que… je ne trouve pas normal qu’on doive constamment justifier nos revendications. Je ne trouve pas normal qu’on doive placer l’élève au cœur de cette grève alors que les enseignantes tombent comme des mouches autour de nous. Notre travail est grand. Notre travail est de plus en plus difficile. Parlons en notre nom, soyons claires dans nos demandes. Nous ne trouverons jamais meilleurs messagers que nous-mêmes. \\

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 9


Chronique littéraire Auberge mélancolie, de Stéphane Laroche // Michelle Bourque

WATCH la prochaine expo REGALIA, Fierté autochtone

Les nombreux lecteurs qui visitent les salons du livre savent à quel point une rencontre en personne avec un auteur est précieuse. Une demande de dédicace le cœur battant et le livre lu et aimé prend alors une tout autre dimension, une teinte parfaite que seuls une discussion avec son auteur ou un sourire fortuit au coin d’un kiosque peut apporter.

Photographies de Roland Lorente, Montréal

Du 20 novembre 2015 au 3 janvier 2016

Vernissage le vendredi 20 novembre, 17 h

Absence

Francine Plante, Ville-Marie Textile/Sculpture

Violons virtuoses des Jeunesses Musicales du Canada Dimanche 29 novembre, 15 h

Wapikoni I

(Rétrospective histoire, politique et société)

Mercredi 25 novembre, 19 h 30

10 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

J’ai eu la chance de rencontrer Stéphane Laroche lors d’une rencontre d’auteur à la bibliothèque municipale d’Amos. Stéphane s’est entretenu avec beaucoup de générosité à propos de son travail d’écriture, s’attardant sur son plus récent roman, Auberge mélancolie. Originaire de Val-d’Or, Stéphane Laroche a travaillé pendant 6 ans comme journaliste à Amos. Il est aujourd’hui chargé de projet au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. Il a publié son premier récit, Le sourire d’Éva, en 2008, pour ensuite enchaîner quatre romans jeunesse aux éditions de la Paix, de 2010 à 2013. C’est ce qu’on peut appeler un auteur prolifique. Auberge mélancolie, publié aux éditions Vents d’Ouest en 2015, est son premier roman pour adultes. Stéphane Laroche y relate l’histoire de Bernard, un aubergiste atterré par une vie sans joie qui lui échappe. Au congé de l’Action de grâce, il accueille ses derniers clients, dont la belle Mariane et sa rayonnante petite fille Jade, Albert et Rose-Anna, Geneviève, Jonathan et Alex. Il compte ensuite quitter son auberge où s’imprègne sa mélancolie des jours heureux qu’il y a déjà passés, quitter ses fantômes, fuir sa douleur. L’intrigue se tisse alors autour des réflexions de tous ces personnages qui ne parviennent pas à s’agripper à leur bonheur.

L’idée de départ de Stéphane Laroche était de faire réaliser à quel point tout contact humain, toute rencontre inopinée, aussi insignifiante soit-elle, peut amener à bouleverser nos pensées et nos actions. Je n’avais aucune attente particulière en ouvrant la première page du roman, encore moins face à cette prémisse. J’ai toutefois été surprise par la qualité de l’écriture de l’auteur, une écriture sans prétention qui parvient à charmer par sa douce et mélancolique simplicité. C’est ce qu’on appelle un roman qui fait du bien. Même s’il y a peu d’effet de surprise et que l’on se perd parfois dans l’entrecroisement des réflexions des personnages, Stéphane Laroche a réussi son pari de nous toucher. Les personnages sont crédibles et attachants et on laisse le roman avec le désir d’entourer les épaules de Bernard et de lui chuchoter : « Ne t’en fais pas, tout ira bien. » « Prendre le goût de la douleur », voilà une phrase de Stéphane qui m’a accrochée lors de son entretien. L’écriture est un travail qui ne se fait pas sans douleur, mais dont on prend goût pour l’effet de ressourcement qu’elle procure. Bravo au travail de cet auteur qui n’a sûrement pas fini de nous toucher en raison de la sincérité qu’il met à développer des personnages qui nous interpellent. \\


Littérature Retour sur Paroles des premiers peuples

Sortie littéraire : Parce que tout me ramène à toi

À la découverte d’une littérature encore trop méconnue

Un deuxième roman pour l’Amossois Samuel Larochelle

// Milène Poirier

// Cindy Bourque

Le 19 et 20 septembre dernier, le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda a été l’hôte du colloque intitulé Parole des premiers peuples : création orale et littérature, consacré à la littérature et à la culture autochtones.

C’est le 15 octobre dernier, parmi les siens à la P’tite Bouteille, que l’Amossois Samuel Larochelle dévoilait son dernier roman, Parce que tout me ramène à toi, la suite d’À cause des garçons, deux œuvres publiées sous les Éditions Druide.

L’initiative de Richard Lefebvre, enseignant de littérature au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, de Gisèle Maheux, professeure en éducation en milieu autochtone à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, ainsi que de l’auteure Virginia Pésémapéo Bordeleau a permis chaque jour à environ 70 personnes d’assister avec un grand intérêt à cet évènement.

À travers les 369 pages de ce 2e roman, on retrouve l’intensité, l’originalité, la sensibilité et le côté humoristique du personnage principal, Émile. Les aventures amoureuses et professionnelles du jeune photographe se poursuivent alors que les lecteurs essaieront de comprendre pourquoi il se retrouve dans une situation périlleuse en Asie, quand six mois plus tôt, tout allait bien dans son couple. Contrairement au premier livre où Émile était à la recherche de l’amour, le deuxième traite davantage du couple. Selon Samuel, Parce que tout me ramène à toi amène à réfléchir sur sa propre relation amoureuse : « Je veux aller chercher chez les gens une gamme d’émotions extrêmes et des éclats de rire. Certains seront très touchés. Il y a une recherche d’équilibre entre la légèreté, l’humour, l’émotion et une certaine part de réflexion. » Dans un roman plus fictif que son premier opus, Larochelle s’est tout de même inspiré de certains segments de sa vie lors de l’écriture.

COURTOISIE

Des spécialistes de plusieurs universités et cégeps du Québec et de l’Ontario ainsi que des auteurs et conteurs autochtones ont pris la parole devant universitaires, autochtones et un grand public curieux de connaître davantage cette littérature méconnue de plusieurs, mais pourtant bien présente en région. Selon le directeur du Centre d’exposition, JeanJacques Lachapelle, un des points forts que l’on peut retenir de cet évènement est d’ailleurs la formation des groupes de discussion qui s’est faite spontanément lors des pauses entre tous ces gens provenant de divers horizons et animés par cette culture dont on a encore tant à découvrir.

Loin d’être entièrement théorique comme peuvent l’être bien des colloques universitaires, cet évènement a également fait office de tribune pour les artistes autochtones. Auteurs et conteurs amérindiens ont ainsi pu faire découvrir leur œuvre en langue originale, puis des courts métrages produits par le Wapikoni mobile ont été projetés en soirée. Le studio mobile a été mis sur pied par l’organisme Wapikoni afin de permettre à de jeunes autochtones de s’exprimer tout en se familiarisant avec la création audiovisuelle et les métiers du cinéma. Si vous avez manqué cet évènement, sachez qu’il sera possible de lire les actes du colloque dans la revue Recherches amérindiennes au Québec. Visitez régulièrement le site du Centre d’exposition de Rouyn-Noranda afin de connaître la date de publication. \\

cern.ca

L’auteur insiste pour dire que c’est une histoire qui plaira à tous, même pour ceux qui ont peu l’habitude de lire. « Plusieurs lecteurs m’ont dit que c’était avec mon premier roman qu’ils avaient reconnecté avec le plaisir de la lecture. Dans le deuxième, l’histoire est plus mouvementée, le personnage est toujours attachant et mon écriture est fluide », confie le jeune auteur. Interrogé sur la possibilité d’écrire un troisième livre, Samuel croit qu’il a mis fin aux aventures d’Émile : « J’ai l’impression que l’histoire se termine avec le deuxième. Je pense que le prochain projet de livre n’aura rien avoir avec Émile et ses proches, mais comme je ne prédis pas l’avenir, je ne ferme pas la porte à une suite si je trouve quelque chose d’assez fort. »

COURTOISIE

Parce que tout me ramène à toi est offert en librairie depuis le 14 octobre. \\

editionsdruide.com/livres/automne-2015/Parce-que-tout-me-ramene-a-toi

À l’approche des Fêtes, vous cherchez un cadeau original? Pour des idées cadeaux, l’endroit où trouver une diversité de produits, c’est la Boutique du Centre d’exposition d’Amos. Passez y jeter un coup d’œil et faites de fabuleuses trouvailles tout en soutenant les artistes et les artisans de notre région. Centre d’exposition d’Amos 222 1re Avenue Est 819 732-6070 Du mercredi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 11


Le livre de Roxanne La Cache tome 1 : L’effet jus d’orange, DE Sandra Dussault // Roxanne Archambault, 14 ans Alors que tous les autres groupes sont partis, un groupe d’étudiants en difficulté de l’école Chevalier entend un bruit assourdissant. Une explosion? Une attaque terroriste? On ne sait pas trop. Tout est enseveli sous une poussière rose. Les étudiants et leur enseignant entendent alors une voix leur annoncer : « Veuillez suivre le tracé lumineux que vous apercevez sur le plancher. […] Toutes vos questions seront élucidées lorsque vous serez en sécurité. » Ils sont guidés au centre d’un grand abri nucléaire, la Cache. Mais que se passe-t-il donc à l’extérieur? Combien de temps seront-ils confinés dans la Cache? L’effet jus d’orange est un vrai coup de cœur! Je n’aime habituellement pas les romans « survivalistes », mais j’ai trouvé que celui-ci avait une histoire captivante, un très bon style d’écriture et une forme originale : l’action est décrite par différents personnages en courtes sections. Le roman est rempli de suspense alorsquelesélèvessedécouvrentpeuàpeudes pouvoirs : télékinésie, guérison, téléportation, force surhumaine, etc. Les émotions semblent s’intensifier dans la Cache, comme dans du jus d’orange concentré « qui goûte très sucré et qui lève un peu le cœur si on en met trop sur notre langue ». Et à force de rester ensemble dans un espace restreint, des querelles éclatent entre certains personnages, forçant les autres à choisir leur camp… Je vous souhaite un excellent moment avec ce roman québécois aussi inhabituel que divertissant! \\

Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue est heureux de partager cette chronique avec les lecteurs. Bonne lecture!

12 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

Vues sur le Nord L’Art du possible // Martin Blais Certains sont allergiques aux poils de chat, d’autres au pollen, d’autres peuvent mourir d’une simple arachide et pour d’autres, c’est la politique. Qu’on en ait entendu parler pendant deux mois pleins n’aide pas la chose et on a beau être intéressé, à un certain moment, on n’est plus capable d’en prendre! Il faudrait vraiment un tour de force pour nous rendre attentifs à un cours de politique 101, et c’est ce que réussit le film Guibord s’en va-t-en guerre (2015). Philippe Falardeau (La moitié gauche du frigo, C’est pas moi je le jure, Monsieur Lazhar), cinéaste diplômé en science politique, s’est donné le défi avec Guibord s’en va-t-en guerre d’aborder sous l’angle de la comédie satirique le travail d’un député fédéral indépendant. L’action se déroulant au nord du 48e parallèle dans le comté fictif de PrescottMakadewà-Rapide-aux-Outardes, le film a presque entièrement été tourné en Abitibi, à Val-d’Or et ses environs, par souci d’authenticité de la part du réalisateur. Patrick Huard incarne Steve Guibord, un simple député qui reçoit la visite de Souverain Pascal (Irdens Exantus), un étudiant en science politique haïtien venu effectuer un stage au Canada. Il ne laisse pas le choix à monsieur Guibord de le prendre sous son aile, surtout que ce dernier n’a de conseillers que sa femme (Suzanne Clément) et sa fille (Clémence Dufresne-Deslières). On est alors embarqué dans un buddy movie politique au rythme soutenu qui confronte Guibord à une pléthore d’embûches et de pièges du métier de politicien. Le député indépendant se retrouve, par un miracle qui tombe mal, avec la balance du pouvoir sur un vote décisif au sujet de l’envoi de troupes au Moyen-Orient. Il entame alors une longue tournée de consultations populaires, pris dans l’étau de l’opinion publique. La région de l’Abitibi est cruciale dans le déroulement du récit par la complexité des enjeux présents. Tout d’abord, un barrage routier érigé par des Amérindiens entraîne le député dans ses premières contorsions politiques, entre l’arbre et l’écorce. Les travailleurs du secteur forestier lui reprochent de plier devant les revendications des autochtones et, ironiquement, érigent à leur tour un barrage! Par la suite, c’est le maire de Rapide-aux-Outardes qui implore Guibord de voter pour la guerre, qui permettrait de créer des emplois dans le secteur minier de la région. C’est aussi le vaste territoire que Guibord doit couvrir qui lui cause des ennuis. Plusieurs séquences aériennes montrent notre forêt boréale de façon vertigineuse, évoquant par la bande la phobie qui afflige le personnage interprété par Huard, soit la peur de prendre l’avion. Guibord s’en va-t-en guerre se révèle une arme efficace contre le cynisme. On éprouve forcément de la sympathie envers le personnage principal, tiraillé entre les intérêts de sa famille, des autochtones, du milieu forestier et du premier ministre (ça en fait beaucoup). Guibord s’en va-t-en guerre est toujours à l’affiche dans certains cinémas du Québec. \\

guibord-lefilm.com


Marchés des Fêtes Gâter ses proches et encourager l’économie locale!

Marchés publics et salons des artisans durant la période des fêtes // Tommy Pilon Encore une fois cette année, les cinq MRC de la région nous offrent la possibilité de gâter nos proches tout en ayant l’occasion de faire de magnifiques découvertes, en rencontrant et en encourageant les artistes, artisans ainsi que les producteurs agroalimentaires de chez nous, le tout dans une ambiance festive. En Abitibi-Ouest et au Témiscamingue, l’accent est mis sur les artistes et les artisans. Le Salon Création de La Sarre offre 4-5 kiosques aux producteurs agroalimentaires sur un total de 30, afin de répondre à la demande de la clientèle. On pourra notamment y retrouver du tricot, du tissage, de la couture, de l’ébénisterie, des bijoux de toutes sortes, ainsi que les produits du Domaine Des Ducs et de Trésors Boréals. Du côté du Salon des Artistes et Artisans du Témiscamingue, tous les efforts sont consacrés à mettre en valeur la cinquantaine d’artistes et artisans qui exposeront leurs créations. Aucune bouffe, donc? Puisque le Témiscamingue a sa Foire gourmande au cours de l’été, il était important pour les organisateurs de créer un événement abordable pour les créateurs du coin tout en leur donnant un maximum de visibilité, explique Christian Paquette, de la Galerie Notre-Dame, qui ajoute par ailleurs que l’événement, plus axé sur la diffusion que sur la profitabilité, est entièrement autofinancé. Parmi les kiosques à visiter, notons ceux de l’entreprise Champ d’elfes, de la Fabrique de Gepetto, d’une laine tissée sur place à partir de… poils de lapin (à voir!), ainsi que des jouets en bois de Léo Gélinas et des couteaux et autres objets de François Bélisle.

Enfin, le Marché de Noël de Rouyn-Noranda accueillera encore une fois cette année les visiteurs à l’Agora des Arts, au Petit Théâtre du Vieux Noranda ainsi que sur le sentier de Noël extérieur, entre les deux édifices, rappelant les marchés extérieurs européens. Mascottes, ménestrels, la troupe de danse Danzhé ainsi que le Centre musical En Sol Mineur seront sur place. On nous dit même qu’il est possible que le père Noël soit sur place, avec ses lutins...

Témiscamingue 13-14 novembre Centre Richelieu de Lorrainville Abitibi-Ouest 19 au 22 novembre Maison de la Culture de La Sarre

Visiter ces différents marchés du temps des fêtes, ce n’est pas seulement l’occasion de magasiner des cadeaux, mais bien de rencontrer et d’échanger avec les artistes, artisans et producteurs locaux, tout en se laissant envelopper par la magie de Noël. C’est un rendez-vous! \\

Vallée-de-l’Or 28-29 novembre polyvalente Le Carrefour Abitibi 5 décembre Vieux-Palais d’Amos

A5 E A T

Du côté d’Amos, on vous attend au Vieux-Palais pour la 4e édition du Marché de Noël, où la diversité est le mot d’ordre, selon Danaë Ouellet, derrière l’organisation de l’événement : t-shirts, tissage, tricot, cuir, bijoux, épées en bois, miel, pains d’épices, pâtisseries, bonbons, chocolats, thé boréal, vins et liqueurs et beaucoup plus seront offerts au public, dans un Vieux-Palais décoré pour l’occasion.

Association des centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue

À Val-d’Or, Rouyn-Noranda et Amos, on accueille à la fois artistes, artisans ainsi que producteurs agroalimentaires. L’Expo-Cadeaux de Val-d’Or aura plus de 60 kiosques disposés dans la cafétéria de la polyvalente Le Carrefour. Pierre Brin, enseignant, explique que l’objectif de l’événement est double : permettre à des étudiants de réaliser un stage de sensibilisation à la solidarité internationale, tout en mettant en valeur les créateurs et les producteurs d’ici.

Depuis 1980, l’ACEAT constitue un réseau de diffusion professionnel qui regroupe cinq centres d’exposition distincts de l’Abitibi-Témiscamingue reconnus.

Rouyn-Noranda 6 décembre Agora des Arts et PETIT THÉâTRE DU VIEUX NORANDA DanaË Ouellet

Invitation aux artistes

professionnels et de la relève en arts visuels, aux commissaires et institutions qui désirent présenter un projet d'exposition. Un seul dossier est nécessaire alors que l'ACEAT s'assure de faire le suivi auprès de chacun des centres d’exposition d’Amos, La Sarre, Rouyn-Noranda, Val-d’Or et Ville-Marie. Votre dossier doit comprendre les documents suivants sur support numérique (cd ou dvd) : description détaillée du projet d’exposition visuel du projet avec description (entre 10 à 20 images) curriculum vitae démarche artistique dossier de presse numérisé (articles majeurs seulement)

Faire parvenir votre dossier à

ACEAT A/S Marianne Trudel, secrétaire 222, 1re Avenue Est, Amos (Québec) J9T 1H3 Pour info: Téléphone : (819) 732-6070 poste 402 Courriel : exposition@ville.amos.qc.ca Télécharger le formulaire à partir du www.expovd.ca sous l’onglet «appel de dossier» La date limite: 31 janvier 2016. (ou le jour ouvrable suivant) Aucun dossier accepté par courriel

et aucun dossier ne sera retourné. L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 13


du 31 octobre au 5 novembre 2015

LES BILLETS SONT MAINTENANT EN VENTE ! 819-797-7133 • THÉÂTRE DU CUIVRE • TICKETACCES.NET

ROUYN-NORANDA

JEUDI 29 ET VENDREDI 30 OCTOBRE 2015

ESPACE COURT Scène Paramount – 20 h Billet : 12 $ Passeport* : 20 $

* Comprend Espace court, Espace OFF et une bière Sleeman

DIMANCHE 1er NOVEMBRE 2015

LUNDI 2 NOVEMBRE 2015

ESPACE OFF (VOLET HORS COMPÉTITION) FUCKÉ En présence du réalisateur Simon Gaudreau.

Scène Paramount – 20 h Entrée : 5 $ / GRATUIT pour les détenteurs de passeport Espace Court

MARDI 3 NOVEMBRE 2015

BRUNCH-CONFÉRENCE AVEC CLAUDE ROBINSON

APRÈS BAGARREURS INC. VOYEZ PARENTS INC.

Vous êtes conviés à un brunch en compagnie de M. Claude Robinson, célèbre auteur et illustrateur québécois qui nous entretiendra sur la longue bataille judiciaire qu’il a menée.

Un film de Louis Bolduc Plongez au coeur de la controverse et venez assister à cette projection suivie d’une discussion avec les artisans du film.

Centre de Congrès de Rouyn-Noranda – 11 h Entrée : 23 $ incluant le brunch

Scène Paramount – 20 h Entrée : 5 $

LE FESTIVAL « COURT » EN TOURNÉE AVEC RYTHME FM AMOS / La P’Tite Bouteille Jeudi 29 octobre - 20 h / 10 $ Suivi d’un DJ set de Félix B. Desfossés

VILLE-MARIE / Barbe-Broue Vendredi 30 octobre - 20 h Gratuit

LA SARRE / La Relève Mardi 3 novembre - 19 h 30 5 $ / incluant une bière

VAL-D’OR / Salle Félix-Leclerc Jeudi 5 novembre - 19 h 30 / 10 $

Suivi d’une prestation de Martin Bernard

FESTIVALCINEMA.CA

14 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015


pub indice_Gaetane Godbout.pdf

1

15-10-16

11:07

S ’IM PR ÉG N E R I I

Théâtre

GAÉ TANE GODB OUT

DU 27 NOVEMBRE 2015 AU 10 JANVIER 2016

Pâté de campagne au Théâtre du Rift

La Loutre livre un combo comédie/détente en novembre // Émilise Lessard-Therrien C Une femme, un homme, bref, un couple décide de se lancer en affaires. Vieille maison de campagne, décor pittoresque, l’endroit parfait pour ouvrir une petite auberge. Toutefois, M ce rêve vire au cauchemar lorsque sont embauchés une piètre cuisinière, grande amatrice J des produits Lipton, ainsi qu’un homme à tout faire qui n’a absolument rien du profil. Mais CM là ne s’arrêtent pas les tourments, car à cela s’ajoutent un voisin accaparant, des clients particulièrement exigeants et pour couronner le tout, un critique s’apprête à débarquer MJ de façon anonyme pour évaluer l’établissement. Qui est le fameux critique? Question au CJ cœur de l’intrigue autour de laquelle s’articule une foule d’anecdotes cocasses. Voilà un beau cafouillis dans lequel prend naissance la pièce Pâté de campagne de Josée Fortier et François CMJ Camirand, présentée par le Théâtre de la Loutre et signée Réal Couture à la mise en scène. N

Avec cette pièce, la Loutre fait une fois de plus honneur à ses mandats et ses fondements de base : du théâtre de détente préconisant une approche par la comédie. L’équipe, entièrement composée de comédiens du Témiscamingue, favorise également un théâtre de proximité. « Chaque année, des comédiens des pièces antérieures reviennent vivre l’expérience et à eux s’ajoutent quelques nouveaux visages », raconte Réal Couture. Cette année, aux vétérans Joanne Bergeron, Maude Allain, Mathieu Bourque, Pierre Giaro et Francis Prud’homme s’ajoute une des voix des plus connues de tout le Témiscamingue, Annie Larivière. La troupe est complétée avec deux jeunes recrues, Andrée-Anne Gingras, que nous avons pu voir dans la vidéo promotionnelle de la Foire Gourmande 2015, et Jérôme Vachon-Gaudet, remarqué notamment pour sa participation au duo de poésie dans le cadre du spectacle-bénéfice du Rift l’hiver dernier. Pour Réal Couture, chaque pièce possède un défi qui lui est propre : « Cette année, comme il y a huit comédiens pour quinze personnages, certains doivent interpréter de deux à trois personnages, ce qui implique parfois de changer complètement de personnalité dans des délais très courts! » Le public peut donc s’attendre à une pièce très rythmée, beaucoup de plaisir, de grands éclats de rire et un moment de détente assuré! La pièce sera présentée au Théâtre du Rift les 26-27-28 novembre prochain à 20 h au coût de 20 $. \\

CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE

Vernissage : Vendredi 27 novembre, 17 h en présence de l’artiste 195, rue Principale La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2294 Heures d’ouverture Mardi au vendredi : 13 h à 16 h 30 et 19 h à 21h Samedi et dimanche : 13 h à 17 h Image : Gaétane paysage, 2015.pdf pubGodbout, indiceMon bohémien 1 Peinture à l’encaustique, 3 panneaux de 102 cm x 152 cm, 2014 © Crédit photo : Christian Leduc

13:52

C’est le rendez-vous par excellence pour tous ceux qui souhaitent dénicher des cadeaux originaux !

Maison de la culture 195, rue Principale La Sarre

Médiation culturelle

du 19 au 22 novembre 2015

37

SALONCREATION

Prix Affaires et Arts 2016

E

Ces entreprises qui soutiennent nos artistes // Geneviève Pelletier

15-10-15

C

M

En effet, la Ville de Val-d’Or et la Chambre de commerce donnent aux citoyens, employésCJet artistes l’occasion de souligner l’apport culturel d’une entreprise valdorienne en l’inscrivant CMJ pour le Prix Affaires et Arts 2016, qui sera remis en janvier prochain lors de la soirée des Prix N de la culture, qui fête son 25e anniversaire cette année. « Aussi simples que significatifs, ce sont les gestes à portée de chacun qui font toute la différence, comme permettre l’affichage d’évènements, faire résonner la musique d’artistes locaux au quotidien, vendre des billets ou offrir une commandite pour un spectacle, pour ne donner que quelques exemples, explique Geneviève Béland du Service culturel de la Ville de Val-d’Or. Ça peut aussi être autre chose, et on espère toujours que les idées de chacun puissent en inspirer d’autres », ajoute-t-elle. En plus de gagner gros en faisant connaître une entreprise qui permet aux artistes d’ici de rayonner, celui qui soumet la candidature d’une entreprise court la chance de gagner accès à une loge pour huit personnes lors du spectacle de Louis-Jean Cormier, qui aura lieu cet hiver. Pour participer, il suffit de se rendre sur le site de la Chambre de commerce de Val-d’Or et de remplir le formulaire de mise en candidature. Sans aucun doute, voilà une occasion en or de reconnaître et souligner la participation de ces entrepreneurs qui contribuent de façon significative à la vitalité culturelle de Val-d’Or! \\

Ce salon unique met en valeur le travail de nos artisans d’ici dans un esprit de création ! PRÈS DE 30 EXPOSANTS SERONT PRÉSENTS AVEC DES PRODUITS DE QUALITÉ

Heures d’ouverture Jeudi, 19 novembre: Vendredi, 20 novembre: Samedi, 21 novembre: Dimanche, 22 novembre:

13 h à 17 h et 19 h à 21 h 13 h à 17 h et 19 h à 21h 12 h à 17 h 12 h à 16 h

B

MJ

En ienve tré nue eg àt rat ous! uit e

C’est jusqu’au 3 novembre prochain que tous sont invités à soumettre la candidature J d’une entreprise de Val-d’Or qui soutient, par ses actions, les artistes locaux et le CM développement culturel de la ville.

POUR CONSULTER LA LISTE DES EXPOSANTS :

www.ville.lasarre.qc.ca

Centre d'art Rotary de La Sarre Pour information: 819-333-2294 #284

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 15


Arts visuels Remise du 17e Prix Thérèse-Pagé à Amos

Hommage à Gilles Gravel

Un immigrant nous regarde Le sens des choses (2) // Fednel Alexandre

// Andrée-Anne Guindon

Eh bien, dis donc ! 26 SEPT. – 15 NOV. Rock Lamothe 26 SEPt. - 22 NOV.

Martine Savard 3 0CT. – 29 NOV.

Escouade d’art tout terrain 27 nov. - 28 fev.

Année après année, la Commission des arts et de la culture de la Ville d’Amos rend hommage à une personnalité de la MRC Abitibi qui s’est illustrée par son travail et son engagement auprès de la communauté. Cette année, c’est un bénévole acharné, un artiste multidisciplinaire et un enseignant (retraité du secondaire, toujours actif auprès des adultes au niveau de l’art) qui a remporté ce prix. M. Gilles Gravel, reconnu à divers égards dont pour ses nombreux talents artistiques ainsi que pour son implication assidue, a été honoré par la remise du prix Thérèse-Pagé, le 25 septembre dernier au Théâtre des Eskers.

COURTOISIE

C’est après deux heures d’hommage rendu par les amis, la famille et les collègues, tantôt en discours, tantôt en chanson, que le lauréat s’est vu remettre le prestigieux prix. Les membres de divers organismes tels la Commission des arts et de la culture, le Prix reconnaissance Thérèse-Pagé, le Vieux-Palais, la Maison Hector-Authier, la Société des arts Harricana, les Fêtes du 100e d’Amos, le centre d’exposition, H20 Le Festival, etc., ont témoigné de l’ampleur et de la constance des implications bénévoles ainsi que des réalisations de Gilles Gravel. Gilles Gravel devient ainsi le 17e gagnant du Prix reconnaissance Thérèse-Pagé, avec derrière lui une longue liste de personnalités marquantes de la MRC : Ginette April, Ghislaine Duchemin-Bernier, Carmen Laliberté, Margot Lemire, Carmen Rousseau, Carole d’Amours, Thérèse Gaulin, Rollande Brochu-Larouche, Pierre Laliberté, Claude Ferron, Paul Ouellet, Gaétan Roberge, André-Guy Bernier, Joseph-Adrien Letendre, Jim Couture et Luc Mathieu. \\

Mike Marcon vernissage 20 nov.

cern.ca

16 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

La douce mélancolie qui nous inonde en feuilletant un vieil album de photos. Une maison décrépite à force d’héberger les saisons. L’éclosion des fleurs après un hiver laiteux. La naissance d’un enfant après une rude grossesse. Le retour d’un ami parti voir le monde. La marche lente du soleil qui tire sa révérence derrière la montagne en virant à l’ocre… Tout cela évoque le temps qui passe. Ce temps moche, beau, triste, maussade, pollué (oui, madame, comme dans l’expression « un sale temps »), ce temps qu’on perd, qu’on recherche, qu’on trouve, qu’on prend, qu’on dépense, qu’on gaspille, qu’on tue, ce temps ne nous appartient pas. Mais un petit malin, ayant compris que le monde changeait et que tout se monnayait, a décidé que ce temps, c’était de l’argent. Depuis, même dans des pays francophones, on peut entendre « Time is money ». Il y a onze ans, je vivais à Port-au-Prince. Mes journées étaient aussi longues qu’un espoir de pauvre. C’est que j’avais le temps. Du coup, je gaspillais mon temps à lire des magazines, à écouter des films, tous venus des États-Unis, du Canada, de la France… Dans ces magazines, les femmes étaient belles et sensuelles. Dans ces films, les hommes étaient riches et célèbres; les enfants, heureux et en bonne santé. On ne résiste pas longtemps à ça. Ça ne se refuse pas. Mais depuis que je vis à l’extérieur d’Haïti, j’ai le vague sentiment de n’avoir jamais le temps de goûter à la sensualité des femmes, d’accéder à la richesse des hommes et de partager le bonheur des enfants. Je n’ai pas de temps, donc je n’ai pas d’argent. Time is money! Je me suis fait avoir. Comme je suis bon perdant, je souhaite aux ressortissants des pays du Nord qui s’installent dans les pays du Sud de trouver le temps. Peut-être qu’un jour je réussirai à rattraper le temps aussi, mais le monde ne sera déjà plus le même. \\

Campagne positive pour le Festival des langues sales // Louis-Eric Gagnon

L’équipe du Festival des langues sales, en pleins préparatifs de sa prochaine édition qui aura lieu du 25 au 27 février prochain à La Sarre, vient de lancer sa « Campagne positive ». Le but de cette campagne est de faire connaître le festival et de créer un buzz autour de l’événement. Dans cette optique, des capsules web réalisées par Jean Caron sont actuellement mises en ligne afin de présenter le festival comme un poumon dans la vie culturelle des Lasarrois. L’organisation est présente dans la ville par le biais d’événements dont la Sale Ligue d’improvisation. De plus, une campagne de sociofinancement est en cours afin de permettre aux gens de la région de contribuer au succès du festival, agissant comme ambassadeurs de l’événement en s’affichant comme partenaires. Pour contribuer à la campagne, on n’a qu’à rechercher FLS sur haricot.ca. \\ haricot.ca/project/festival-des-langues-sales leslanguessales.com


Arts visuels Aperçu régional des expositions en novembre

Amateurs d’art, vous serez servis! // Tommy Pilon Après l’effervescence générée par l’exposition régionale Eh bien, dis donc! en hommage au professeur Rock Lamothe, les amateurs d’arts visuels ne sont pas en reste en novembre, puisque de nombreuses nouvelles propositions fort intéressantes sont offertes au public de l’Abitibi-Témiscamingue. Petit tour d’horizon. À Amos, le Centre d’exposition propose trois nouveautés à partir du 20 novembre. Je n’ai plus peur de l’eau, d’Agnès Riverin, exprime en peinture le deuil, à travers des eaux troubles, des teintes sombres et lourdes, mais où la lumière domine malgré tout. Le règne animal, de Julie Roch Cuerrier, s’intéresse à nos fantaisies et à la quête de sens, à travers l’art imprimé. Enfin, Il était une fois un pharaon…, du sculpteur valdorien Jacques Gamache, expose une vingtaine de bijoux, pendentifs et autres pièces de joaillerie inspirées par la civilisation égyptienne et fabriquées à partir d’une grande variété de matériaux. À La Sarre, l’artiste et enseignante en arts plastiques Gaétane Godbout – co-commissaire de l’exposition hommage à Rock Lamothe – propose jusqu’au 10 janvier prochain S’imprégner II, une exposition d’œuvres inspirées des grands espaces et de certaines influences en histoire de l’art. On devra

toutefois patienter jusqu’au 27 novembre pour le vernissage, au Centre d’art Rotary. Du côté de Rouyn-Noranda, l’unique Roger Pelerin expose jusqu’au 15 novembre à L’Écart, proposant une habile métaexposition de quatre œuvres, L’art, espace de liberté qui, réalisées à l’aide de gravures, de pochoirs et de peinture acrylique sur bois déroulé, se veulent un hommage à l’art à la fois contemplatif, mais également empreint de l’humour satirique de l’artiste [que vous pouvez d’ailleurs apprécier à tous les mois dans l’Indice bohémien]. Dans la salle adjacente, les visiteurs pourront découvrir Open Source Your Body, de Martin Beauregard, travail exploratoire sur l’interaction des sens à travers l’analogie musicale, projet très ambitieux et frappant, qui stimulera tous vos sens, ou presque, à l’aide de sculptures, animations et montages photographiques audacieux. À la Fontaine des Arts, Michel Villeneuve présente Manteaux de plumes et Manteaux de poils, deux expositions qui totalisent une cinquantaine de dessins réalisés à partir de photos prises par le photographe animalier Luc Farrell. L’artiste prévoit être sur place durant toute la durée de l’exposition, soit du 2 au 30 novembre. Le vernissage aura lieu le 6, de 19 à 21 heures. Quant au Centre d’exposition de R-N, Martine Savard y expose jusqu’au 29 novembre L’enfant géant et ses cicatrices, qui prend place dans le long couloir menant au centre d’exposition, et qui est issu d’une rencontre entre l’artiste et les enfants du CPE La Ribambelle. À Val-d’Or, Sylvie Malenfant présente Duo, une exposition de dessins, du 4 au 28 novembre à Connivence, galerie d’art, avec un

vernissage en formule 5 à 7, le 5 novembre. Pour sa part, le Centre d’exposition présente 3 nouveautés du 20 novembre au 17 janvier, dont deux du photographe Serge Gosselin, Arrière-saison et Les guerriers de l’intérieur. La première propose des paysages d’automne dont la démarche artistique est « à la fois humaniste et coloriste », tandis que la seconde s’intéresse au travailleur minier. La conteuse Renée Robitaille a participé à cette dernière en écrivant des textes originaux s’inspirant des photographies. Parallèlement, l’exposition 35-15, clin d’œil au 80e de Val-d’Or, présente l’histoire de la ville racontée par ses policiers et pompiers. Enfin, au Témiscamingue, la Galerie NotreDame présente Féérie de couleurs, du 20 novembre au 8 janvier, exposition assortie d’un concours populaire qui revient pour une deuxième édition : l’œuvre qui remportera le vote du public sera utilisée pour en faire un timbre, tiré en édition limitée. Parallèlement, depuis le 16 octobre et jusqu’au 11 décembre, l’artiste ontarien Calvin Knight présente l’exposition To the Point, un exercice de pointillisme qui n’est pas sans rappeler certaines pratiques artistiques issues du sous-continent indien ainsi que des aborigènes d’Australie. Enfin, vous avez jusqu’au 13 novembre pour apprécier Sans abstraction de Michelle Dallaire, artiste peintre de Rémigny. Du côté du Rift, ce sont plutôt des ateliers libres de modèles vivants qui sont proposés, animés par Francine Marcotte, dans une ambiance inspirante et détendue. On pourra y participer les 7 novembre, 5 décembre et 16 janvier. Les détails de toutes ces activités peuvent être trouvés sur le site CULTURAT. \\

culturat.org

Roger Pelerin, L’art, espace de liberté, 2015 PHOTO : COURTOISIE

Boomtown sur la lune, projet d’Alex Castonguay et Brigitte Toutant

Une murale pour décloisonner // Netta Gorman En danse, un chassé-croisé est une figure au cours de laquelle les partenaires passent alternativement l’un devant l’autre. Prendre un café avec Brigitte Toutant et Alexandre Castonguay ressemble à une chorégraphie verbale au cours de laquelle l’artiste introvertie et le showman volubile me présentent, chacun à sa façon, leur nouveau projet, Boomtown sur la lune – murale littéraire. Ce sera une murale, un masque artistique sur fond d’alu, une mosaïque de mots tantôt mate, tantôt lustrée, des lettres qui deviennent une image à l’image de chacun de ses observateurs, « un thermomètre à sentiments », de dire Alex. De la main de Brigitte, des allusions au quotidien superposées – une pile de vaisselle, des casseroles, des visages d’enfants –, ces dernières entremêlées avec le texte d’Alex à propos de la magie du quotidien, destiné à son fils. Or, au-delà de la puissance de la poésie, comment concrétiser une telle œuvre malgré un financement restreint? En plus des bourses déjà reçues, les deux artistes comptent sur un sociofi-

nancement plutôt original afin de rendre ce projet davantage communautaire, pour que chacun des donateurs puisse se sentir propriétaire de cette murale qui embellirait le Vieux-Noranda en mai 2016. Sur le site d’Indiegogo et pour des prix variés, vous pouvez « acheter » un slow ou une ride en pick-up avec le droit de vous coller sur Alex [!!], ou bien devenir le propriétaire d’une section découpée du masque ayant servi à la réalisation de la murale. Leur objectif : obtenir 10 000 $ issus de la campagne de sociofinancement, qui s’ajouteront aux 35 000 $ déjà récoltés par différents partenaires. « On n’avance pas tant qu’on n’a pas la totalité de la somme », mentionne Brigitte, en soulignant que l’art est en quelque sorte retenu en otage par des obstacles d’ordre économique. Le projet s’ajoutera à l’axe central du Boomtown, là où se trouvent le Petit Théâtre, le FME et la nouvelle aire de repos de l’aréna, entre autres. « Il faut qu’elles se parlent ces œuvres-là… Il faut décloisonner les genres, collaborer, défaire les frontières », insiste Alex. Faire de cette murale de 20 pieds par 20 pieds « une échelle de mesure pour qui on est ». Le public a jusqu’au 17 novembre pour contribuer à la campagne de financement. \\

indiegogo.com/projects/boomtown-sur-la-lune-murale-litteraire

____________________________ PROCHAINE EXPOSITION ____________________________

Michel Villeneuve 2 au 30 novembre

PROCHAINE EXPOSITION

Sylvie Crépeault 6 au 28 novembre

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 17


CULTURAT Gens de l’Abitibi-Témiscamingue

CULTURAT à travers les yeux de Valéry Hamelin // Pascale Charlebois Quand elle entend parler de CULTURAT pour la première fois, la scénographe et artiste en arts visuels Valéry Hamelin l’évalue d’abord avec scepticisme. Puis, elle ne fait ni une ni deux et se dirige directement à Tourisme Abitibi-Témiscamingue afin de poser des questions pour mieux comprendre la bête (bleue). Depuis, elle s’est embarquée à pieds joints dans le mouvement qui représente pour elle l’essence même de ce qui la retient en région : son dynamisme culturel.

paRc national

d’aiguebelle

« Je trouvais que CULTURAT était un mouvement intéressant et j’avais le goût d’y adhérer », confie Valéry, toute souriante. Elle a donc conçu des cartes professionnelles qui comportaient le logo CULTURAT et fournissaient la liste de ses différents services. Elle a ensuite ciblé trois clientèles (les écoles, les commerçants et les municipalités) et s’est mise à cogner aux portes. « Je me suis rendu compte que c’était intéressant d’avoir CULTURAT dans mon bagage quand j’allais rencontrer les gens. Ça me donnait une façon de paraître plus professionnelle parce que c’est un mouvement plus grand que soi-même. Et comme les gens en ont déjà tous entendu parler, tu les ouvres sur une porte un peu connue, même s’ils avaient surtout retenu l’idée du bleu. Il m’a donc fallu aussi leur expliquer la démarche et je me suis retrouvée à en faire la promotion en même temps. »

COURTOISIE

Ses efforts lui ont apporté plusieurs contrats, dont la murale qu’elle vient de réaliser sur l’immeuble de Photo Michel Fortin. « C’était vraiment un très beau partenariat, précise l’artiste. C’est un commerçant qui comprenait beaucoup le travail de l’artiste, donc ça m’a facilité la vie. » Ce projet, qui constitue sa première murale extérieure, a fait pour elle l’objet de beaux échanges avec les gens ainsi que de soirées magiques bercées au son du piano public. Et ce n’est qu’un début, puisque d’autres projets sont entamés. En plus de tout ça, Valéry Hamelin est, depuis plusieurs années, la scénographe du Festival du cinéma en Abitibi-Témiscamingue. Passez voir son installation dans le foyer du Théâtre du cuivre! \\

Photo : Mathieu Dupuis, Sépaq

RéseRvez votRe moment de magie pouR noël... Évadez-vous dans l’un des charmants camps rustiques pour 2 à 6 personnes (possibilité de faire transporter vos bagages et certains sont accessibles en auto). En raquette ou en ski nordique, découvrez les collines Abijévis ensevelies sous un épais manteau de neige poudreuse.

parcsquebec.com/aiguebelle - 1 819 637-7322

18 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015

CaMPS ruStiqueS À partir de

54

$*

/ nuit

*Taxes et autorisation d’accès en sus


Ma région j’en mange! Recette tarte citrouille et bière rousse // Régis HENlin, Les Becs Sucrés-Salés inc.

Fond de tarte 180 g (3/4 tasse) de farine 1 pincée de sel 80 g (1/3 tasse) de sucre 150 g (2/3 tasse) de beurre 1 œuf de la Ferme Richard

Mélange aux graines de citrouille 125 g (1/2 tasse) de sucre 125 ml de sirop de bière 125 ml de crème 35 % 2 œufs de la Ferme Richard 1 pincée de sel Procédé Mélanger tous les ingrédients.

Procédé Mélanger la farine, le sel, le sucre et le beurre ramolli, jusqu’à ce que le tout soit granuleux. Incorporer ensuite l’œuf et mélanger jusqu’à obtention d’une pâte lisse. Réfrigérer pendant 1 heure. Étaler la pâte au rouleau et disposer dans un moule à tarte de 22 cm (10 pouces). Réfrigérer 15 minutes.

Méthode Préchauffer le four à 180 °C (325 °F). Verser le mélange à la citrouille dans le fond de tarte. Verser le mélange aux graines de citrouille délicatement. par-dessus sans que les 2 préparations se mélangent. Cuire au four pendant environ 1 h 30. Laisser refroidir. Déguster. La bière rousse peut être remplacée par de la bière noire. Le sirop de bière peut être remplacé par du sirop d’érable. Déguster avec le cidre de pomme du Verger des Tourterelles. \\

COURTOISIE

Sirop de bière rousse témiscabitibienne (Prospecteur, Mons ou Trèfle noir) 250 ml (1 tasse) de bière rousse 250 g (1 tasse) de sucre Procédé Faire bouillir le sucre et la bière. Laisser refroidir.

Mélange à la citrouille 250 g (1 ¼ tasse) de citrouille de la Néoferme d’la Turlute râpée 60 g (1/4 tasse) de cassonade 30 g (2 cuil. à soupe) de sucre 1 œuf de la Ferme Richard 15 ml de crème 35 % 15 g de beurre ramolli 1 pincée de sel Procédé

Pour moi, TVC9 c’est :

Une occasion de me réaliser, tout en rendant service à la communauté !

Jean-Paul Charlebois Animateur - Un Huskies de bon show

!

Mélanger tous les ingrédients.

tvc9.cablevision.qc.ca L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 19


Société Première Nuit des sans-abri à Val-d’Or

Tourisme AbiTibi-TémiscAmingue est fière d’amorcer les travaux avec

le

cercle culTurel

AnishnAbe une première rencontre s’est tenue le 15 octobre dernier en compagnie des sept communautés et des deux centres d’amitié autochtone.

sensibiliseR à la question de l’itinérance // Fednel Alexandre Le 16 octobre dernier se tenait à Val-d’Or la Nuit des sans-abri, sous la férule du Centre d’amitié autochtone et de La Piaule. La Nuit des sans-abri se veut un mouvement COURTOISIE de solidarité dont le but consiste à sensibiliser la population au problème de l’itinérance. Elle s’organise simultanément dans une vingtaine de villes du Québec le troisième vendredi du mois d’octobre. C’est la première fois que Val-d’Or y participait, en tenant de nombreuses activités d’animation autour d’une vigile de solidarité. Les deux organismes à l’origine de cette initiative en ont profité pour faire la présentation de leurs services auprès de la population. En outre, ils ont organisé une collecte de vêtements et de nourriture au bénéfice des itinérants. Soutenus par des étudiants en travail social de l’UQAT, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or et La Piaule espèrent que cette activité contribuera à favoriser une prise de conscience au sein de la population sur la réalité des itinérants en général et sur la spécificité du problème à Val-d’Or en particulier. En effet, à Val-d’Or, le portrait de l’itinérance se dresse surtout dans la communauté autochtone. Cela s’explique par différentes raisons. Selon Anne-Marie Charland, directrice de La Piaule, la spécificité de la population itinérante de Val-d’Or résulte, entre autres, du fait que les Autochtones qui quittent leur communauté n’ont pas la possibilité d’y retourner lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés financières ou autres. Du coup, ils se retrouvent dans la rue et doivent recourir aux services d’organismes communautaires. Mme Charland révèle que le nombre de personnes en itinérance est en constante hausse dans la Vallée-de-l’Or. À l’occasion de cette première Nuit à Val-d’Or, des dizaines de participants se sont mobilisés et ont vécu la rude expérience des sans-abri. Des intervenants, des personnes vivant en itinérance ou ayant ainsi vécu étaient présents pour discuter avec la population. Ces échanges permettent non seulement de mieux faire connaître la triste réalité des personnes qui en sont victimes, mais aussi de réfléchir à propos des questions sociales très préoccupantes comme la précarité, les inégalités socioéconomiques et la pauvreté. Dans un autre ordre d’idées, ils favorisent une déconstruction des préjugés les plus tenaces qui se propagent sur les sans-abri. Depuis plus de 30 ans, La Piaule offre un abri à des centaines de personnes. Malgré les efforts de l’organisme pour agrandir ses capacités d’accueil, toutes les places sont toujours occupées, surtout en période hivernale. Paradoxalement, l’État ne semble pas faire de la situation de ces personnes une priorité. En effet, un encadrement plus soutenu devrait être dévolu aux organismes et aux professionnels qui interviennent auprès des itinérants afin de leur donner tous les moyens nécessaires pour aider les itinérants à se reconstruire. Il en irait ainsi du progrès de la société. \\

GÉNÉRATION MOON Hommage au groupe légendaire THE WHO 7 novembre, 21 h 30 35 $ Le bar Bistro L’entracte, plus qu’un bar ou une bonne table. Un lieu où la culture musicale vous fera vivre toute une expérience!

Groupe "À SUIVRE" Une soirée rock des plus percutantes 28 novembre, 21 h 30 25 $

Billets disponibles au Bar Bistro l'Entracte | Réservation : 819 825-9078 | barbistrolentracte.com 20 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015


Art multidisciplinaire De la Jamésie aux Capitales culturelles européennes

Geneviève et Matthieu à Mons et Marseille // Jean-Jacques Lachapelle Élaborée d’aussi loin que le Symposium de peinture de Baie-St-Paul en 2010, La Jamésie de Geneviève et Matthieu a atteint en 2015 son statut de manifeste. Ce performanceinstallation-album, sorte de Plan Nord irrévérencieux médité dans la durée, s’invente un pays des possibles où vivent une pléiade de personnages marginaux, en déconstruisant le discours artistique et en soulignant au passage les luttes des peuples autochtones qui secouent le Canada actuel. Invité à Mons, en Belgique, dans le cadre de Capitale culturelle européenne 2015, le duo norandien figurait au volet Ailleurs en folie. Huit villes situées hors de l’Europe étaient invitées à présenter leur écurie d’artistes des arts vivants. La délégation Montréal/Québec comptait 80 artistes québécois, rassemblés par la commissaire et codirectrice du OFFTA, festival montréalais voué à la jeune création, Jasmine Catudal. Du même voyage, Geneviève et Matthieu ont aussi été reçus à Marseille (Capitale culturelle européenne 2014), au centre d’artistes Montévidéo, dans le cadre du Festival actoral 15, le off Festival d’Avignon, dédié aux nouvelles écritures des arts vivants. Enchanté par la performance La Jamésie, le codirecteur Hubert Colas les a invités à revenir pour une résidence de deux semaines dans un avenir prochain. Si l’accueil à Mons a été plutôt poli, celui de Marseille aura été « débile » aux dires de Geneviève. Plus explicite, Matthieu d’ajouter : « Les Marseillais ont vraiment compris l’univers mental et fictionnel que transporte notre performance et notre album La Jamésie. Un univers distordu qui se matérialise en peinture dans des matériaux pauvres, invendables, destructibles à répétition. » Et pour cause, leur Jamésie trouve son aboutissement dans le matériau brut et conflictuel que fournissent les enjeux historiques, économiques et sociaux qu’incarnent les régions nordiques du Québec, souvent ramenées à leur fonction de régions-ressources. Les peintures

COURTOISIE

qui devaient illustrer les montagnes de Baie-St-Paul sont devenues des motifs autonomes, renaissant sous la forme de camouflage, qui exacerbent ce qu’elles devraient camoufler. Les amis nudistes de Baie-St-Paul se sont aussi affranchis de leur référent, pour sauter d’un tableau à l’autre, relançant chaque fois cette inatteignable nudité originelle. Les toiles peintes effrangées suggèrent les habits d’apparat des Indiens d’Amérique. Les capteurs de rêves se transforment en d’énormes camées ouverts où des images vidéo arrachent les paysages jamésiens à leur contexte historico-syncrétique et les mêlent aux gestes et lieux de résidence et de création, en quête d’une virginité inaugurale. Au cours du voyage, en plus de faire le plein de spectacles, Geneviève et Matthieu se sont réservé dans chaque ville cinq jours de résidence, transformant leur appartement en atelier où ils se sont employés à refaire plâtres, écrans et objets qu’ils n’avaient pas pu mettre dans leur valise, et qui de toute façon allaient être détruits durant la performance en de grands gestes libérateurs et jouissifs. Le 31 octobre, c’est au centre CIRCA à Montréal que le duo présentera à nouveau sa Jamésie. Allez-y costumés, mentionne l’annonce. \\

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 21


Musique Délégation imposante pour l’A-T au GAMIQ

Démocratie musicale sans pancarte // Mathieu Gagnon Le Gala alternatif de la musique indépendante au Québec (GAMIQ) affiche ses nominations sur une fiche Excel copiée/collée directement sur son site web programmé dans les années 2000 (juste après le bogue). Comme quoi les artistes émergents de l’industrie musicale au Québec n’ont pas toujours le bacon qui vient avec un p’tit déjeuner américain. L’Abitibi-Témiscamingue s’est grandement illustrée lors de ce 10 e gala démocratique qui déroule le tapis rouge aux musiciens aimés du public québécois et des intervenants du milieu musical alternatif. Laissez tomber les sables bitumineux, le soi-disant « plan » de Justin Trudeau ainsi que les salutations boiteuses de style peace out : vous avez ici un droit de vote qui va permettre à un artiste de la relève soit de se payer la nouvelle Stratocaster, soit de continuer à passer ses vendredis soirs à se dire : « Un jour elle sera mienne. »

Geneviève et Matthieu, quant à eux, font l’écart pour l’album pop de l’année (La Jamésie ostie / Les Enfants du plomb) et chanson de l’année avec la pièce Vivre avec les animaux qui rend hommage aux poètes déchus du « hood dans le coin de la rue Carter à Rouyn-Noranda ». Let me Google that for you. Les gagnants seront révélés le 29 novembre au Bain Mathieu, à Montréal, lors d’une soirée folle animée par Robert Nelson, d’Alaclair Ensemble. L’Indice bohémien prévoit que si la tendance se maintient, la prochaine révélation de l’année sera formée par un groupe majoritairement de l’Abitibi-Témiscamingue… \\

gamiq.net/index.php/on-vote

Au menu local, Lubik décroche deux nominations : révélation de l’année ainsi qu’album rock de l’année. Une excellente nouvelle pour le groupe originaire de La Sarre, qui sera présent au prochain Coup de cœur francophone. Leur poutine au Morasse est bonne, leur show au FME tuait la mort et leur musique contribue chaque semaine à la fondation Le Bonheur de l’Abitibi-Témiscamingue.

TOUTES LES NOMINATIONS DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Saratoga est également en lice comme révélation de l’année, auteur-compositeur-interprète, et EP folk de l’année. Michel-Olivier Gasse a laissé la vaisselle pour aller danser avec Chantal Archambault et le résultat de 5 chansons exécutées en chœur et avec cœur nous offre une fenêtre directe sur l’intimité et le love du couple. Elle fait : « Han annnn! » et lui il fait : « Ouu ouuuuuu! ». Ils sont pas du monde.

Lubik / Révélation de l’année, album rock de l’année

Festival de Musique Émergente (FME) / Festival de musique de l’année Simone Records (Sandy Boutin) / Maison de disque de l’année

Saratoga / Révélation de l’année, auteur-compositeur-interprète et EP folk de l’année Geneviève et Matthieu / Album pop de l’année et chanson de l’année Eman X Vlooper (Disques 7ième Ciel) / Album rap de l’année

22 L’INDICE BOHÉMIEn // FÉVRIER 2014


.ORG

CALENDRIER CULTUREL NOVEMBRE 2015 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

CINÉMA Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue 29 octobre - 05 novembre Théâtre du cuivre et Scène Paramount, Rouyn-Noranda

FCIAT « Court » en tournée

29 octobre La P’tite Bouteille, Amos 30 octobre Barbe-Broue, Ville-Marie 3 novembre Bar-Resto La Relève, La Sarre 5 novembre Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or

Les Monsieurs Madames / Sédiment Actif - Le Rocky Horror Picture Show Abitibien 30 octobre Scène Évolu-Son, Rouyn-Noranda

L’enfant géant et ses cicatrices Martine Savard Jusqu’au 29 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Open-Source Your Body Martin Beauregard Jusqu’au 15 novembre L’Écart, Rouyn-Noranda L’Art, espace de liberté Roger Pelerin Jusqu’au 15 novembre L’Écart, Rouyn-Noranda

Art performance Andréane Boulanger, Donald Trépanier et Véronique Doucet

4 novembre L’Écart, Rouyn-Noranda

FCIAT - Brunch-conférence Tête-à-tête avec Claude Robinson

Duo - Sylvie Malenfant

CONTE

Relève et avenir Geneviève Crépeau et artistes de la relève

1er novembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda

Heure du conte pour adulte Geneviève Falaise

7 novembre Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

DANSE BLEU : Pantone 306 U Bouge de là - Ô LIT! 25 novembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda 26 novembre Théâtre des Eskers, Amos 27 novembre Théâtre Télébec, Val-d’Or 28 novembre Salle de spectacle Desjardins, La Sarre

EXPOSITION Sans Abstraction Michelle Dallaire

Jusqu’au 13 novembre Galerie Notre-Dame, Lorrainville La Sarre en 4 saisons Jusqu’au 6 novembre Hall de la salle du conseil municipal, La Sarre

4 - 28 novembre Connivence, galerie d’art, Val-d’Or

11 novembre L’Écart, Rouyn-Noranda

Le règne animal - Julie Roch-Cuerrier 20 novembre au 3 janvier Centre d’exposition d’Amos GRIS : Pantone 423 U

35/15 - Les policiers et les pompiers de Val-d’Or

20 novembre – 17 jan Centre d’exposition de Val-d’Or

Il était une fois un pharaon... Jacques Gamache 20 novembre au 3 janvier Centre d’exposition d’Amos Je n’ai plus peur de l’eau Agnès Riverin 20 novembre au 3 janvier Centre d’exposition d’Amos Arrière-saison - Serge Gosselin 20 novembre – 17 janvier Centre d’exposition de Val-d’Or

Forêt apprivoisée - Rock Lamothe Jusqu’au 22 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

Les guerriers de l’intérieur Serge Gosselin 20 novembre – 11 mai Centre d’exposition de Val-d’Or

To the POINT - Calvin Knight Jusqu’au 11 décembre Galerie Notre-Dame, Lorrainville

S’imprégner II - Gaétane Godbout 27 novembre – 10 janvier Centre d’art Rotary, La Sarre

THÉÂTRE Pâté de campagne Théâtre de la Loutre 26-28 novembre Le Rift, Ville-Marie Des tonnes de préjugés Théâtre interactif 28 octobre Salle Félix-Leclerc, Val-d’Or Instructions pour un éventuel gouvernement socialiste qui souhaiterait abolir la fête de Noël Théâtre d’aujourd’hui 5 novembre Théâtre Télébec, Val-d’Or 6 novembre Théâtre des Eskers, Amos 7 novembre Salle Desjardins, La Sarre 8 novembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda VINCI - Le Théâtre Périscope 10 novembre Agora des Arts, Rouyn-Noranda JOUR 1 - Le Petit théâtre de Sherbrooke 30 novembre – 01 dec Agora des Arts, Rouyn-Noranda

IMPROVISATION LE CRIME - CRIME #8 27 novembre Diable Rond, Rouyn-Noranda

JEUNE PUBLIC Petit bal au musée 30 octobre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda

LITTÉRATURE Les belles matinées 27 octobre Bibliothèque municipale d’Amos Heure du conte 31 octobre Bibliothèque municipale d’Amos De films et de mots - L’Abitibi et l’Outaouais : une rencontre littéraire autour du cinéma 3 novembre Centre d’exposition de Rouyn-Noranda Rencontre d’auteur avec Guy Marchessault 4 novembre Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Lancement du livre Lettre à mon ex Geneviève Saindon-L’écuyer 20 novembre Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

MUSIQUE Piano, Poésie, Passion - Suzelle Perron 26 novembre Centre culturel, La Sarre Thème et variations sur Vins et fromages Conservatoire de musique 31 octobre Conservatoire de musique de Val-d’Or Dany Placard 6 novembre - Théâtre Meglab, Malartic THE SLACKERS (NYC) Keephope Productions 14 novembre Cabaret de la Dernière Chance, Rouyn-Noranda Tout est au poil - Le Show à Lionel... 14 novembre Salle Héritage, Centre communautaire de La Motte Mononc’ Serge 14 novembre Théâtre Meglab, Malartic Il trovatore - Giuseppe Verdi 16 novembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Sandblast 20 novembre Théâtre Meglab, Malartic LULU - Alban Berg 21 novembre Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda Violons virtuoses Automne Jeunesses Musicales du Canada 24 novembre Théâtre des Eskers, Amos 25 novembre Salle Desjardins, La Sarre 29 novembre Le Rift. Ville-Marie 01 décembre, Théâtre du cuivre, Rouyn-Noranda

PATRIMOINE ET HISTOIRE Comme dans l’Temps Collection privée Jusqu’au 31 décembre Agora des Arts, Rouyn-Noranda Objets d’hier - Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Jusqu’au au 18 décembre Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015 23


En 2016, enjolivez votre quotidien!

Procurez-vous le calendrier 2016 de l’Indice bohémien.

culturat.org/staifany

Faites de votre demeure ou votre bureau une salle d’exposition à l’année. Pour seulement 20 $, vous contemplerez les œuvres inspirantes de 12 artistes régionaux dont Andréane Boulanger, Ariane Ouellet, Carol Kruger, Danielle Boutin-Turgeon, Danièle Frenette, Martin Beauregard, Matthieu Dumont, Nathalie Blondin, Nathalie Boudreau, Sophie Royer, Rock Lamothe, et Virginia Pésémapéo Bordeleau.

COMMENT VOUS LE PROCURER? QUATRE FAÇONS FACILES! • Trouvez un point de vente au indicebohemien.org • Visitez le centre d’exposition de votre localité • Consultez la boutique des arts CULTURAT • Écrivez à coordination@indicebohemien.org ou téléphonez au 819 763-2677 En vous procurant p le calendrier, vous soutenez L’Indice bohémien et vous contribuez à garder un journal régional indépendant qui vous informe sur ce qui nous préoccupe sur les plans social et culturel, ici, chez nous!

24 L’INDICE BOHÉMIEn // NOVEMBRE 2015


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.