Mai juin 2015

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MAGAZINE DES SPORTS EQUESTRES ET DES COURSES

M EN SUEL G R ATUI T

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PHOTO DE COUVERTURE - Jérôme HUREL et Ohm de Ponthual

SSommaire 4 8 9 15 21 28 32 37

Nés dans la Manche manche

Le Haras des Herbages

est un magazine édité par la Société EDAS Chemin du Poirier - 14220 Hamars SARL EDAS - RCS de Caen 497 704 460 N° de gestion 2007 B 343 Capital de 5 000 € Directeur de la publication Rédacteur en chef : Michel GALLET mgallet.edas@gmail.com

Tournée des Grêlons auvers

Auteur - Photographe : Jean, Eugène BOUGIE Mobile 06 27 22 96 25

Indoor Brabant

‘s hertogenbosch

j.bougie@wanadoo.fr Charlotte MEURY - BOUGIE Assistante Communication :

La Suède et le cheval

Céline BELLONI Mobile 06 28 98 57 96 cbelloni.edas@gmail.com

Paul Couétil portrait

Réalisation graphique : Agence EDAS 17 rue Mélingue - 14000 CAEN

Jump AEC st lô

Mobile 06 28 98 57 96 Impression : CORLET Imprimeur

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14110 - Condé-sur-Noireau www.corlet.fr Tél. : 02 31 59 53 00 ISSN > 221-E Dépôt légal à parution. Ne pas jeter sur la voie publique.

Equin Normand est une marque déposée auprès de l’INPI sous le N° national 07/3527302. Toute reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite. La revue Equin Normand n’est pas responsable des textes, dessins, photos, cartes de situation et illustrations, qui lui sont envoyés sous la seule responsabilité de leur auteur.

Tel : 02 31 94 94 20 Site : www.pole-hippolia.org partenaire d’Equin Normand

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Nés dans la Manche Vendus dans la cour Ils jouent dans l’orchestre – philarmonique-mondial !

Pedro Venis-Quabri de l’Isle

O

n le sait, depuis le renouveau du sport équestre dans l’immédiat après-guerre, les reproducteurs nés dans le département de la Manche ont nourri les souches des stud-books allemands, belges et néerlandais. Aujourd’hui, on met en exergue le Calvados et plus précisément la région de Deauville comme zone de valorisation et de commercialisation en cantonnant la Manche à une zone de production. Pourquoi pas ! Cependant, une chose est certaine et patente, actuellement les chevaux français qui figurent sur les listes de départ des épreuves mondiales sont majoritairement nés dans la Manche et ont été, pour la plupart, commercialisés sur place de gré à gré.

E

t il ne suffit pas de dire que l’élevage français est en grave échec pour que ce soit vrai. Ce n’est certainement pas en ayant le syndrome de la femme de l’autre, en l’occurrence allemande ou hollandaise, que les choses évolueront. Oui, l’élevage français et normand en particulier peut et doit se moderniser pour répondre aux exigences d’un nouveau contexte économique. Les instances régionales et nationales s’y emploient. Faisons leur confiance.

Une revue de détail qui sans prétendre être exhaustive reflète l’importance et la qualité du vivier manchois. PICSOU DU CHENE, QUEBEC TAME, POMMEAU DU HEUP, QUEEN DE LA COUR, QUABRI DE L’ISLE, RATINA D’LA ROUSSERIE, ZIROCCO BLUE, QUEBRACHO SEMILLY, SIBELLE DU GISORS, NAYANA, QUARTZ ROUGE, NASA, OLD CHAP TAME, LUCRATE D’AUGRENOU, NIPPON D’ELLE, NIKITA DU LUOT, MIDSHIP DU BORDA, SI GRACIEUSE ARDENTE, PIGMALION DU ROZEL, QUASSIOPEE DE TIVOLI, PRINCE DE LA MARE, PHEBE DU BIEF, RENATA DU THEIL, POPSTAR LOZONAIS, NOUGAT DU VALLET, ROMANE DU THEIL, QUISMY DES VAUX, PRINCE DE VAUX et bien d’autres.

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QUEBEC TAME - 2004

For Pleasure

Copropriété de Denis Brohier et Patrick Bizot, Québec est vendu en fin d’année de 4 ans à la famille Devulder. Benjamin qui par ailleurs, montait parfois Quabri de l’Isle (Kannan) né chez Etienne Poisson à Saint-Marcouf. Patrick Bizot avait acheté Quabri poulain avant de le revendre à 5 ans en Belgique. Depuis, sous couleurs brésiliennes Quabri se classe 5ème par équipes lors des Jeux Equestres Mondiaux. Quant à Québec Tame, il était exploité et formé par son propriétaire jusqu’au début de l’année 2014 avant d’être vendu au Roi du Maroc. Québec est monté avec succès par le médiatique cavalier marocain Abdelkebir Ouaddar.

ZIROCCO BLUE - 2004 Ex-Quamikaze des Forêts

Mister Blue Commercialisé par son naisseur Fabrice Paris à 2 ans, Zirocco ne cesse de s’affirmer depuis 3 saisons avec son cavalier Jurg Vrieling.Grand Prix de Copenhague et Coupe des nations de Copenhague et Gijon en 2013, Grand Prix d’Oslo, 3ème de celui de Falsterbo, 4ème de celui d’Helsinki en 2014. Sans compter sa production qui éclabousse de classe au sein du stud-book hollandais.

POMMEAU DU HEUP - 2003

PICSOU DU CHENE - 2003

Né chez Hubert Groualle à Quettreville sur Sienne, Pommeau était Champion suprême des étalons de 3 ans avant d’être vendu de gré à gré en Belgique. Finaliste à 6 ans à Lanaken, blessé par la suite, il est entré dans le concert mondial avec fracas en 2014 avec Niels Bruynsseels : Vainqueur de la Coupe des nations de Rome, 3ème du GP**** d’Anvers, 3ème de la Coupe des Nations de Calgary et 4ème de celle de Barcelone. Hugo du Heup (Thurin) international avec John Whitaker et Bert Prouve (victoire de la Coupe des nations de Linz 2009) avait également été commercialisé « dans la cour ».

Vendu à l’issue de l’année des 4 ans par sa propriétaire Florence Zarb de Saint-Lô au marchand suisse Hauri, il s’est épanoui au niveau mondial avec Pius Schwizer (2013-2ème de la Coupe des nations de Saint-Gall, 4ème des Grands Prix ***** de Bordeaux, Verone, Leipzig). Aujourd’hui sous la selle de Martin Fuchs il est toujours aux flots à ce niveau.

Helios de la Cour II

Le Tot de Semilly

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QUEEN DE LA COUR - 2004 Athlet Performante au niveau CSI*** avec Alexis Gautier, Queen avait été remarquée par Athina Onassis venue sur place, à Moyon, faire un essai avant de l’acquérir. Dans le même esprit, Alexis a valorisé Phébé du Bief (Rosire) et Pacific de la Cour partis en Espagne et au Mexique.

NEPTUNE BRECOURT - 2001 Cumano Vendu à 5 ans au marchand Pascal Planque, exploité jusqu’en 2009 et revendu, le délicat fils de Cumano s’est doté d’un palmarès consistant avec Maria Luca Moneta.

Comme le précise si bien Charles de Valavieille du GAEC Brécourt son naisseur à Sainte-Marie du Mont, il s’agit bien là d’un couple particulièrement atypique qui a su trouver une osmose d’exception.

QUISMY DES VAUX, PRINCE DES VAUX, ORAGE DES VAUX, MISTEUR DES VAUX, EGLANTINE DES VAUX, KARMEN DES VAUX, RUBIS DES VAUX.

à 6 mois pour l’Irlande, a transité par l’Angleterre et l’Autriche pour être aujourd’hui monté par le Champion du monde Gerco Schröder. Orage des Vaux avait été commercialisé à 18 mois. Il est aujourd’hui sous couleurs belges. Avant Orage, on peut égrener les noms de Misteur des Vaux (Royal Feu) vendu à 6 ans au Portugal, aujourd’hui au Brésil, Eglantine des Vaux (Qredo de Paulstra) vendue à 3 ans à un propriétaire du Calvados avant de se poser au Portugal, Rubis des Vaux (Diamant de Semilly) et Karmen des Vaux (Caprice d’Elle) ont transité par la Belgique pour atterrir aux USA. Tous évoluent ou ont évolué au niveau CSI*** et bien davantage pour certains.

A Portbail, sur la côte est du Cotentin, Marie-Thérèse et Georges Lepetit sont l’exemple parfait d’éleveurs discrets et efficaces qui ont essaimé, partout dans le monde, des sujets négociés à divers stades à la maison. La plus célèbre, Quismy (Dollar dela Pierre), vendue en Belgique à 6 ans, est passée par l’Allemagne avant d’intégrer le team HDC. Prince des Vaux (Flipper d’Elle), cédé

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Le Haras des Herbages « Dobby Road » y fait sa vie - ELLE VALLE y a passé son enfance Mercredi 15 avril, l’hippodrome de Chantilly est inondé de soleil. Elle Valle, un mâle de 3 ans, monté avec le talent qu’on lui connaît par Mickael Barzalona, remporte facilement le Prix Sigy (GrIII). Valérie Dissaux sa propriétaire, l’a élevé et l’entraîne. Elle est également propriétaire de Dobby Road le géniteur du jeune gagnant qu’elle avait acquis foal. Sa mère Dohibane (Danehill) avait été achetée aux ventes. Le couple Dobby Road – Dohibane poursuit sa carrière de reproducteurs chez Philippe Rainteau au Haras des Herbages à Saint-Gilles près de Saint-Lô.

Philippe Rainteau - des Charente en Normandie Originaire de Saintes, Philippe est arrivé dans la Manche en 1993. C’est à Saint-Gilles que ses parents, aujourd’hui décédés, l’ont aidé à créer une structure de valorisation équine. Après avoir suivi, en même temps que Florian Angot et quelques autres Normands de son âge, sur les bancs du lycée agricole de Saint-Hilaire du Harcouet une formation ad-hoc, Philippe a débuté en valorisant et en élevant des poneys de sport. Puis, il s’est dirigé vers le cheval de sport : élevage, débourrage et formation classique. Cela tout en entamant l’accueil de poulinières en fin de gestation. D’une dizaine d’hectares avec quelques boxes, le Haras des Herbages est devenu une structure de plus de 40 hectares avec les installations nécessaires pour accueillir aujourd’hui plus de 60 chevaux. Au champ, dès que les conditions le permettent, les hôtes de la maison Rainteau sont vus et complémentés quotidiennement en aliments composés et autres. Une qualité de vie qui par le bouche à oreille s’est répandue chez des professionnels de renom tel l’entraîneur espagnol Mauricio Delcher-Sanchez installé dans l’Oise depuis 2012. Avec le soutien et la compétence de sa compagne Sabine Lucchesi, Philippe s’est tourné sinon exclusivement, du moins majoritairement vers le pur-sang. De nombreux entraîneurs et propriétaires parisiens et locaux lui confient leurs matrones. Une quinzaine de yearlings attendent le passage à l’entraînement. Sabine a été, l’heureuse propriétaire de Walk on Velvet (Persian Combat), produit maison, victorieux à Chantilly. Après avoir apprécié le don de Persian Combat voilà quelques années, Philippe et Sabine se sont vus confier pour l’année 2015 la monte de Dobby Road. Ce solide étalon à la personnalité plantée, spécialisé dans la vitesse s’est montré à la fois précoce et d’une longévité remarquable. Si sa production se limite encore à une vingtaine de sujets, elle vient de montrer son excellence avec le succès d’El Valle qui, rappelons-le arrivé à 1 mois aux Herbages y a passé les deux premières années de sa vie, une époque cruciale s’il en est pour un cheval de course. Dohibane, la mère d’ El Valle, de nouveau pleine de Dobby Road

Mesa Arch, 1 an, par Dobby road et Emotional Rescue à Marc Hovelacque Petit coin bucolique s’il en est, le Haras des Herbages jouxte l’herberie de la Belhomière du sympathique Eric Hierro qui propose fruits rouges et autres délicatesses de son jardin.

www.herberie-belhomière.fr

DOBBY – ROAD Grape Tree Road – Domino Queen Né en 1999 - 1.61M A participé à 75 courses – 6 victoires- 25 places – Gains 408000€ 1er du Prix d’Arenberg (GrIII -1100 m – Chantilly) 1er Prix de la Ville de Lamorlaye ( 1000m- Quinté 2fois- Chantilly) 2ème du Prix du Bois (GrIII) -1000m 3ème du Grand Critérium (1400m de Rock of Gibraltar -Gr1 Longchamp 3ème du Prix du Gros Chêne (1000m GrII- Chantilly) Dohibane, la mère d’ El Valle, de nouveau pleine de Dobby Road 4ème du prix du Petit Couvert (1000m – GrIII – Longchamp) 4ème du prix Robert Papin (1100 m – Gr II) Mesa Arch, 1 ans, par Dobby road et Emotional Rescue à Marc Hovelacque Conditions de monte 900€ Poulain vivant Conditions particulières pour les juments Black Type Haras des Herbages Tel : 06.70.18.69.74 / 06.08.34.74.07 / 02.33.05.34.94


SPORT - AUVERS - CARENTAN du 6 au 22 mars

TOURNÉE DES GRÊLONS

HINARD fait front !

Ce pays des marais du Cotentin et du Bessin recèle, on le sait, une

biodiversité d’exception. Des espèces en voie de disparition y sont protégées. Alain Hinard serait-il le dernier survivant ?

A

près Raymond Rigaud fondateur de l’hippodrome de Graignes dans les années 50 et Jules Vimond grand vulgarisateur du moto – cross à partir de Tribehou dès le début des années 70, Alain Hinard, en établissant 20 ans plus tard ses quartiers au pied de la tour d’Auvers, est le dernier d’une trilogie humaine toute aussi exceptionnelle. Comme les deux précédents, Alain mu par une passion hors normes a dû et su s’adapter pour que son moteur ne cesse d’être alimenté pour toujours, partir en première ligne. Or, aujourd’hui, le contexte économique, la concurrence européenne toujours plus vive demandent plus que toutes les bonnes volontés réunies, des moyens financiers parfois démesurés. Ce que, face à quoi, ses deux illustres prédécesseurs avaient pu faire front devient de plus en plus difficile.

A

lain n’est pas un naïf, encore moins un pleurnicheur. Il sait son équilibre fragile. Il sait aussi qu’il peut compter sur toute la communauté professionnelle du saut d’obstacles consciente de l’outil d’exception dont elle dispose. Trois cavaliers de renom : Nicolas Delmotte, Timothée Anciaume et Aymeric de Ponnat le lui ont témoigné en lui offrant un obstacle estampillé « Tournée des Grêlons ». Une tournée dont Alain rappelle avec force que s’il ne l’avait pas créée, voilà quelques années, pour anticiper les événements, Auvers, aujourd’hui n’existerait plus. Et s’il faut, une raison supplémentaire d’espérer pour l’avenir d’Auvers et des grands rendez-vous, on la trouve dans le bilan particulièrement positif de l’édition 2015 qui a rassemblé plus de 5000 engagements. Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 9


P

artenaires privilégiés des Ecuries d’Auvers, DESTRIER et son distributeur exclusif AGRIAL ont été mis particulièrement en évidence par leurs cavaliers lors de la Tournée des Grêlons.

Ainsi, le Breton Laurent Le Vot, second du Grand Prix d’ouverture avec Rosaline du Park n’a cessé d’être aux avant - postes avec la fille de Kannan avec laquelle il termine 7ème du Grand national. Son compatriote pontivien Yannick Gaillot est 9ème de ce même Grand Prix en selle sur Contano. Alexis Gautier outre une très belle 6ème place dans une épreuve à 145 avec Oliday d’Ira est 10ème du GP avec Ramouncho de Grée.

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Enfin le nouveau venu Marc Dilasser, Breton également, mais émigré en Normandie a cumulé plusieurs bons classements dont celui des 7 ans avec le démonstratif pie Utah van de Rock. N’oublions pas outre ses qualités de cavalier, les mérites de Sylvain Montigny l’une des chevilles ouvrières bénévole de cette belle aventure.


! e l r a Alix Ragot : On en p O

mniprésent dans les classements de la Tournée des Grêlons avec la victoire dans le Grand Prix « Elite Manche » et la 5ème place dans le Grand national associé à Riale d’Armenonville et le premier accessit dans le Petit Grand Prix avec Thais de Pégase, le Beauceron se plait à moissonner sur les pistes d’Auvers. En août 2014, il avait remporté avec les mêmes montures, le Grand Prix du CSI** et celui réservé aux chevaux de 7 ans. L’occasion de faire connaissance avec ce garçon de 27 ans dont le père dirige une entreprise de montgolfières. Rien de mieux pour assurer son ascension.

UZELIEN

RIALE D’ARMENONVILLE

« Mon père était un peu frustré de ne pas avoir fait ce métier. C’est lui qui m’en a donné l’envie ». Des bases solides

THAIS DE PEGASE

De belles perspectives d’avenir Avec un piquet approprié, Alix va s’orienter vers les CS***, tout en privilégiant le circuit du Grand national avec son coéquipier Axel van Colen « J’ai la chance d’avoir des partenaires qui me font confiance ». De Ragot on va continuer à en parler !

Après un BEPA activités hippiques acquis au lycée agricole de Laval, Alix rejoint les écuries de Guillaume Blin-Lebreton. On le voit là sur la selle de Pigmalion du Rozel, Savane de Dampierre et autres chevaux de valeur. Les deux années suivantes, il sert aux côtés d’Axel van Colen aux écuries de Lécaude dans le Calvados. Depuis l’automne 2014, le jeune homme est installé à son compte dans l’univers familial des Ecuries de Pégase entre Rambouillet et Chartres « J’ai 17 chevaux au box et une quinzaine au pré. Je travaille avec mon amie et une groom avec en plus l’aide de mon frère et de mes parents. C’est une entreprise familiale ». Pendant son écolage chez ses deux patrons, Alix a eu le temps de mettre en valeur Riale d’Armenonville, une jument de 10 ans par Calvaro « Je la possède par moitié avec une autre personne. Nous l’avons achetée à 6 ans. Elle n’avait jamais sauté une barre. Il a fallu deux ans de travail pour l’amener à être compétitive ». En 2013, Alix était vice-champion de France Pro2 derrière Tony Hanquinquant et Oxigène d’Eglefin. En 2014, après avoir trusté les classements à Hardelot, Dinard, Chantilly, Fontainebleau, il remportait les deux grosses épreuves du CSI ** d’Auvers et l’épreuve des 7 ans avec Thais de Pégase un mâle par Calvaro. « C’est mon père qui l’a fait naître avec sa jument par Emir Platière » précise avec fierté Alix. A Auvers, le cavalier d’Armenonville s’est également mis en valeur avec Uzelien, un hongre de 7 ans par Diamant de Semilly appartenant à Alain Baillivet. « Deux demi-journées par semaine, le lundi et le jeudi je vais travailler ses chevaux chez lui près de Rouen au Haras de Landel ». Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 11


HUREL

voit Rouge !

J

érôme est l’exemple même de la réussite du Grand national. Au-delà des succès qu’il a engrangés dans ce circuit, il fait partie de l’écurie Ar-Tropig qui, avec celle d’Equin Normand, est inscrite depuis le lancement en 2008. Par ailleurs, pour marquer le retour d’Ohm de Ponthual au haut niveau, il remportait la finale de l’édition 2014 au Mans. A Auvers, il était venu avec ses trois montures de tête qu’il classe dans le Grand Prix. Urano de Cour au Bois (Baloubet du Rouet) est 12ème. Qualifié pour le TOP 10 avec Quartz Rouge (Kannan) et Ohm de Ponthual (Voltaire), il se lance à corps perdu en ouvreur avec le premier. Sans faute, il restera en tête jusqu’à ce qu’il ose, avec un panache dénué de tout calcul ce qui fait l’apanage de cette attitude, tenter de se battre avec Ohm de Ponthual. Il y parvient en essorant le chronomètre d’une seconde, demeurant ainsi, pour l’histoire, le seul quadruple sans faute de cette étape d’ouverture.

Benoît Cernin Un Charollais en Normandie A 25 ans, le cavalier de Génélard, à en croire son parcours équestre n’a que très rarement quitté sa Bourgogne et les concours du Sud-Est, il faut bien le dire, très nombreux et de haut niveau. Inédit à Auvers, il a montré de belles dispositions en remportant l’épreuve de vitesse du Grand national avec Priam de Chasnay un mâle de 12 ans par Quito de Baussy. Il se classait par ailleurs 5ème du petit Grand prix associé à Savane Gerbaux une fille de Damiro B.

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Les Courses Bas-Normandes Avant les riches programmes de l’été, les hippodromes bas-normands se mettent en ordre de bataille. Avec les réunions uniques et historiques de Valognes, Bourigny et la continuité des rendezvous cherbourgeois, Alençon et Granville entrent en piste. La capitale ornaise accueille une épreuve du Trophée Vert alors que l’hippodrome de Bréville attirera encore les férus d’obstacles. Clairefontaine, après une réunion de plat, une d’obstacles, en propose deux de trot pour, ensuite, décliner son festival d’été.

MAI

JUIN

14 - Dozulé (14) – Trot 14 - Valognes (50) – Trot 15 - Graignes (50) – Trot (Semi-Nocturne) 17- Alençon (61) – Trot 17 - Le Pin (61) - Plat/Obstacle 17- Le Mont Saint Michel (50) - (Trot) 24 - Granville (50) – Plat/Obstacle 24 - Lisieux (14) – Trot 25 - Rânes (61) – Trot 25 - Villedieu les Poêles (50) – Trot 29 - Graignes (50) – Trot 30 - Argentan (61) – Trot 31- Bourigny (50) – Trot 31- Cherbourg (50) –Trot

6 - Graignes (50) – Trot (Nocturne) 6 - Argentan (61) – Trot 7 - Alençon (61) – Trot Trophée Vert 11- Lisieux (14) – Trot 14 - Cherbourg (50) – Trot 14 - Villedieu les Poêles (50) – Trot 21- Avranches (50) – Trot 21 - Rânes (61) - Trot 25 - Clairefontaine (14) - Plat (semi-nocturne) 26 - Cherbourg (50) – Trot 27 - Vire (14) - Trot 28 - Granville (50)- Plat/Obstacle 28 - Graignes (50) – Trot 28 - Le Perche (61) – Trot 30 - Clairefontaine (14) – Obstacle (EVO) (Midi)

JUILLET

Fédération Régionale des Courses de Basse-Normandie 4 , rue des Ecuyères - 14500 VIRE • Tel : 02 31 68 09 04 • email : fede.bassenormandie@fncf.asso.fr • site : www.lescourseshippiquesbassenormandie.com

1 - Lisieux (14) – Trot 4 - Clairefontaine (14) - Trot 4 - Villedieu les Poêles (50) – Trot (semi-nocturne) 5 - Agon-Coutainville (50) – Trot 5 - Clairefontaine (14) – Trot 5 - Le Perche (61) – Trot 6 - Granville (50) – Trot/Plat/Obstacle 11- Graignes (50) - Trot (nocturne) 12 - Genêts (50) - Trot 12 - Rânes (61) - Trot 13 - Agon-Coutainville (50) - Trot 13 - Clairefontaine (14) Trot (Midi) 13 - Lisieux (14) - Trot (semi-nocturne) 14 - Agon-Coutainville (50) - Trot 14 - Bagnoles de l’Orne (61) - Trot

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SPORT - Indoor Brabant - ‘s Hertogenbosch du 12 au 15 mars

Daniel Deusser et Cornet d’Amour : « ficelé »……………avec du bolduc !

C

’est en effet de cette ville dont le nom français est Bois le Duc que vient celui du ruban qui entoure les paquets cadeaux.

Et le Grand prix dont Daniel Deusser a dénoué le « bolduc » s’est inscrit une nouvelle fois dans l’histoire de ces grands événements dont fait partie la capitale du Nord Brabant à l’instar de Bordeaux, Stuttgart. Des organisations ancrées dans le sport équestre dont la notoriété s’intègre avec autant de légitimité aux manifestations de ces métropoles qu’elles soient culturelles ou commerciales. Coupe du monde de dressage, Bois le Duc s’est soustrait du circuit Coupe du Monde de saut d’obstacles pour demeurer dans le giron de Rolex sans pour autant intégrer le Grand Slam. Une position qui a permis de réunir la totalité de l’élite mondiale du saut d’obstacles. Une initiative à laquelle le public a été sensible. L’évènement s’est déroulé à guichets fermés et ce dans une ambiance saine et spontanée là aussi comparable à ce qu’on peut vivre à Bordeaux, Stuttgart ou encore Malines. Bref de ces grands rendez-vous où peuvent naître le plaisir et la passion prospérer pour la chose équestre. Toutes les épreuves, savamment programmées avec en particulier le derby, ont atteint un niveau, sportif et populaire supérieur. Sans compter les instants magiques de dressage qui ont salué le retour d’Edward Gal dont la mémoire de ses exploits avec Totilas plane encore dans la Brabanthalle. Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 15


Edward Gal aérien, Edward Gal sublime, Edward Gal sans adver-

saire. On imagine un instant l’époque du couple mythique qu’il constituait avec Totilas, revenue. Pour l’épreuve maison, Adelinde Cornelissen, grippée, avait dû déclarer forfait. Le maître des écuries de Harskamp, un petit village niché dans les bois d’Apeldoorn à deux pas du célèbre musée Kröller-Mûller, dominait l’ensemble de la session de DenBosch en osmose parfaite avec Glock’s Undercover. Seconde, l’Allemande Isabell Werth en selle sur Don Johnson FRH devançait le jeune Hollandais Diederik Van Silfhout. Agé de 27 ans, le cavalier de Lunteren, voisin d’Edward Gal, double Champion d’Europe des jeunes cavaliers en 2006, constitue avec Daniëlle Heijkop la relève inépuisable du dressage batave.

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En prélude au Grand Prix final, le Brésilien Modolo Zanotelli fit une

démonstration de vitesse avec Zerlin M, tout autant que Marco Kurscher avec Cristallo. Luciana Diniz y apporta sa fraîcheur et son enthousiasme montée sur le gris Winngmood. Roger-Yves Bost, meilleur Français de cette campagne hollandaise ne manqua pas de courage avec Pégase du Murier. Le traditionnel derby en ouverture vespérale du samedi tomba dans l’escarcelle du tonique Jurg Vrieling et sa jument grise et belge Esprit DS. Ce fut ensuite au tour du détonant Olivier Philippaerts de ravir le prix Audi avec Legend of Love. Le fils de Ludo récidivait, survolté, le dimanche matin dans l’épreuve à joker aux rênes de Zandigo, un fils de Jumbo-Jet.

Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 17


GRAND PRIX ROLEX

« D.

D. » sur la lancée de Bordeaux

A

celui du chef-lieu du département de la Gironde, Daniel Deusser a ajouté celui des Bouches du Rhin. C’est en effet sous l’occupation napoléonienne que Bois le Duc était la capitale de cette région. Elle est aujourd’hui celle du Brabant. En Hollande, l’Allemand qui clôturait un barrage fort de seize cavaliers mit en évidence l’un de ces moments rares où l’homme et le cheval sont au sommet de leur harmonie. Car, aller vite, tout tenter et gagner est à la portée de nombreux cavaliers à ce niveau. Il n’est pas rare de commenter leur succès par des formules du type « il a eu de la chance », « il a touché deux fois » pour conclure « ça fait partie du sport ». Rien de faux dans ces commentaires. Mais à Den Bosch, Deusser a apporté une touche supplémentaire à ce qu’avant lui Mickael Whitaker et Scott Brash avaient montré. Et c’est là, qu’en définitive, la performance du vainqueur de la Coupe du monde 2014 est remarquable. Elle est d’autant plus remarquable que depuis son succès à Lyon, Cornet d’Amour n’avait pas produit les performances qu’on pouvait attendre de lui.

Mickael Whitaker voulait fêter son anniversaire

Né le 17 mars 1960, le cadet de John, possède un palmarès sinon équivalent, du moins comparable. Après avoir été à 20 ans le plus jeune vainqueur du Derby d’Hickstead, Mickael partage, par ailleurs, avec son frère une convivialité que l’intempérance pousse parfois à certains excès.

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Une marque Whitaker à laquelle s’ajoute une capacité à donner à la vitesse le qualificatif de supersonique, depuis quelques temps plus particulièrement. Ainsi, John l’a montré avec Argento à Hong-Kong, William à Stuttgart avec Fandango et là aux Pays-Bas Mickael et son très fantasque tout autant que compliqué Viking. Dans la Brabant Halle, le KWPN de 13 ans par Jacomar (Ramiro Z) né chez M. Habraken à Sint-Oedenrode non loin de là, débuté par Helena ex-Weinberg, a son palmarès les GP***** d’Estoril, de Madrid et d’Oslo sans compter une médaille d’or par équipe au championnat d’Europe de 2013. Après son temps canon, fidèle à sa réputation, Mickael salua, à leur sortie de piste chacun de ses adversaires malheureux. Le coup passa près avec Scott Brash, à peine deux dixièmes plus lent mais le quinquagénaire Anglais dut se résigner face à la vélocité du couple Deusser-Cornet d’Amour une seconde et d’avantage plus rapide.




t e e d è u S La : l a v e h c le un rapport mystique

D

ans l’histoire de la Suède, le cheval a toujours eu une importance quasi divine personnifiée par le fameux cheval rouge de Dalécarlie créé par les bûcherons et les soldats du roi au cours du 18ème siècle. Alors que dans les autres pays scandinaves le cheval n’a jamais pris de place conséquente dans le sport ou les courses, en Suède il s’est rapidement imposé et sa pratique s’est popularisée jusqu’à être intégrée dans les sports scolaires en ce qui concerne le trot. A peine moins étendue que la France, la Suède n’est peuplée que par 9 millions de personnes contre 66 chez nous mais le palmarès de leurs trotteurs tout autant que celui de leurs chevaux de sport vaut bien une comparaison. Un peu d’histoire Rappeler que les Vikings ont, au 10ème siècle, conquis la Normandie est se reporter à la genèse même si ces envahisseurs, dit-on, étaient plutôt Norvégiens ou Danois. Mais noter que parmi les noms les plus significatifs de leur présence parmi nos populations du 21ème siècle figure celui de Angot, nous parle davantage lorsqu’on évoque le cheval. Et s’il y a un lien supplémentaire pour expliquer notre proximité historique c’est bien entendu au nom de Bernadotte qu’il faut se référer. Simple soldat en 1780, le Béarnais était promu général en 1794. Puis d’Austerlitz à d’autres campagnes et des relations parfois tendues avec l’Empereur, il devient, en 1818 Roi de Suède. Depuis, les Bernadotte règnent sur ce pays. Les maisons suédoises de Normandie Pour aider les populations sinistrées après les ravages des bombardements de 1944, la Suède, par le biais du Prince Bertil de Suède, de Lisa Lind et du journaliste Victor Vinde, offre quatre-vingts maisons au département du Calvados. Elles seront implantées de Lisieux à Mézidon, Condé sur Noireau et Caen dans le quartier Saint- Paul. Une raison de plus pour nous intéresser à ce poney.


L’autre pays du trot L

a formule peut sembler éculée. On l’utilise à souhait pour le fromage avec la Hollande en considérant que la France est le premier en la matière. Pour le trot, il en est de même. Là, il s’agit d’un pays scandinave avec qui la comparaison peut se faire en Europe sachant que les Etats-Unis ne sont pas en reste mais dans un esprit fondamentalement différent. La Suède compte 37 hippodromes. Chez nous il en existe 250. Ils organisent 8000 courses, nous 11000. Les allocations sont incomparablement plus modestes. Longtemps, les chevaux indigènes appelés « Kallblod » (sang froid), ont dominé le cheptel trotteur. Aujourd’hui, il s’agit de sujets issus de croisements entre le trotteur russe Orlov, l’Américain et bien entendu le Français dont le plus célèbre Ideal de Gazeau qui engendra deux cracks suédois : Lovely Godiva et His Majesty.

ATG et V75 ATG est le nom de la chaîne dédiée aux courses. Lors de la conférence internationale du trot qui s’est tenue à Sydney (Australie) en début d’année, Peter Tallander son président a présenté une mise en images dynamique grâce à des outils techniques très modernes. Cela pour faciliter la compréhension des courses et rendre les paris plus faciles et attrayants. V75 est le sigle qui identifie les paris de niveau supérieur. A l’inverse de la France où le pari est horizontal (on joue par course), en Suède il est vertical. On joue le gagnant sur l’ensemble des courses avec report.

L’Elitloppet

Helen Johansson la première et la seule femme lauréate du Prix d’Amérique C’était en 1995. Elle drivait Ina Scott. L’exploit jamais encore réédité a valu qu’un prix Helen Johannson soit couru chaque année à Vincennes. Avant elle, la Suéde s’était imposée en 1950 avec Sören Nordin et Scotch Fez. Depuis, on a enregistré Dart Hanover en 1973, l’année suivante Delmonica Hanover, en 2006 Giant Neo drivé par Dominique Locqueneux et Maharajah dans des conditions apocalyptiques en 2014.

Du 29 au 31 mai, va se dérouler sur l’hippo-

drome de Solvalla dans la banlieue de Stockholm, la 64ème édition de « LA » course suédoise au trot attelé. Disputée sur la distance du mile (1609m), elle réunit, sur invitation, 16 trotteurs, en principe les meilleurs du monde. La particularité de cette épreuve avec départ à l’autostart, un groupe1, est de se dérouler sur une finale à 8 trotteurs qualifiés la journée même après deux séries qualificatives de 8 concurrents. Depuis le succès de Gutemberg A en 1955, la France s’est imposée 19 fois, la dernière en date en 2014 avec Timoko dont Richard Westerink a fait savoir qu’il viendrait défendre son titre. Il sera opposé en principe au vainqueur du Prix d’Amérique Up and Quick. Une belle occasion pour ramener 3 millions de couronnes (323000 €) en France.


La Normandie les adopte

A

lors que Robert Bergh, lauréat surprise de l’Elitloppet 2013 avec Nahar s’est installé au Haras de Retz dans le Calvados, les entraîneurs suédois fréquentent régulièrement nos hippodromes. A Graignes, lors d’une réunion de printemps, sans doute moins affectés que nos compatriotes par le vent venu de leurs contrées, ils ont fait main basse sur les deux épreuves de la soirée. Une occasion rêvée pour faire, mieux connaissance.

Johanna Lindqvist, fille du réputé Anders, est en France depuis 1999. Installée à Grosbois, elle a acquis voilà un an sa licence d’entraîneur. Engagée avec Butler, un fils de Ready Cash né à l’élevage familial, Johanna faisait selon l’expression « le tour des autres ». Pour la driveuse suédoise, courir en France permet outre des conditions climatiques plus clémentes et des allocations conséquentes, des pistes de très bonne qualité.

Quant à Peter G. Norman, il était descendu de ses frimats polaires dès le début janvier avec des objectifs bien précis et plus particulièrement pour Verymuchkiss Karsk. Dans la course européenne, à la limite du recul, le hongre drivé avec précision par Dominique Locqueneux a suscité l’enthousiasme des amateurs de beaux et bons chevaux tant il a couru avec élégance et finesse.

Entre les hippodromes de Solvalla, Aby, Gävle, Eskilstuna Ore-

bro et Graignes, Vincennes, Cabourg, Robert Bergh ne chôme pas même s’il confie une partie de ses pensionnaires à Dominique Locqueneux avec qui il collabore depuis plus de 10 ans. Le 11 novembre 2014, le patron était venu s’imposer à Graignes avec Aldo Star. Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 23


Sports Sports Equestres Equestres A

vec 105 000 licenciés, la Suède revendique, rapporté à la population, grosso-modo le même engouement équestre que la France et ses 690 000 adeptes. La Suède brille dans les disciplines maîtresses, la voltige et l’endurance ne sont pas prioritaires. Au nombre de médailles olympiques la Suède en a récolté 42 dont 17 d’or, nous 39 et 13 du métal précieux. L’essentiel ayant été obtenu avant les années 80. En terme d’élevage, le stud-book du cheval suédois est fortement imprégné des races allemandes le Holstein certes mais aussi le Trahkener depuis les années 50. Actuellement le SWB présent en dressage et en complet, est représenté au haut niveau du saut d’obstacles par Oh La La montée Lauren Hough et Nice Stéphanie par Pénélope Leprévost. Quant au niveau des organisations, il faut bien constater qu’à l’exception des grands évènements de Stockholm et Göteborg, la Suède n’est fréquentée que dans le Sud à Falsterbö pour le saut d’obstacles et Malmö pour le concours complet.

SAUT D’OBSTACLES SAUT D’OBSTACLES

Depuis

Carl-Gustav Lewenhaupt médaille de bronze aux JO d’Anvers en 1920, Il aura fallu attendre Pékin 2008 pour qu’un Suédois se manifeste avec la médaille d’argent de Rolf-Göran Bengtsson et Ninja. Par équipes, passées les médailles d’or des premières éditions, ce n’est qu’à Athènes en 2004 que les Suédois renouent avec le podium (argent). Champion d’Europe à Madrid en 2011, Rolf-Göran Bengtsson est le seul à y avoir inscrit son nom.

Rolf-Göran Bengtsson - Casall

Limiter la notoriété suédoise à Bengtsson, serait faire of-

fense à la talentueuse Marlin Bayard-Johnsson et son fameux Butterfly Flip, à Henrik von Eckermann et la Gotha des écuries Beerbaum, aux Zettermann, Angelica Augutsson, et son Mic Mac du Tillard, Jens Fredericsson et son bouillant Lunatic. Ces trois derniers participaient à la médaille d’argent européenne en 2013.

LaLajeune génération en force jeune génération en force

Emmenée

par Douglas Lindelöw, la nouvelle vague du saut d’obstacles suédois envahit les écuries belges en particulier. Erika Swartz est chez Van de Helle, Jonna Ekberg et Petronella Andersson chez Stephex, sans compter le titre européen 2014 des jeunes cavaliers pour Irma Karlssson et Cornet. On se souvient qu’à Auvers en 2007, le titre européen par équipes des juniors avait été remporté par 4 jeunes Suédoises.

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DRESSAGE DRESSAGE

Ce sont des cavaliers suédois qui rempor-

tèrent les premières médailles olympiques. Et comment ! En 1912, 1916 et 1920, ils remportent 8 médailles sur 9. Pour l’histoire, le premier vainqueur s’appelait Carl Bond : un nom prédestiné. La vedette incontestée fut Henri Saint Cyr qui glana 2 médailles d’or dans les années 50. Aujourd’hui, et après quelques années dominées par Patrice Kittel, c’est au tour de Tinne Wilhemson Silfvén (Photo) de se mettre en valeur. A Caen, elle terminait 7ème de la Kür. L’équipe se classait 6ème

CONCOURS COMPLET CONCOURS COMPLET

Comme

en dressage, les Suèdois remportèrent les premières médailles olympiques. Ils récidivent en 1952 et 1956. Depuis, panne de succès jusqu’à la médaille d’argent de Sarah Algotsson à Londres. Lors des Championnats d’Europe disputés à Malmö en 2013, en placant 3 cavaliers parmi les 10 premiers, l’équipe locale obtenait la médaille d’argent. Aux Jeux Equestres Mondiaux, les Suédois n’ont pas connu de grande réussite. A Caen, Malin Pedersen (Photo) se classait 34ème derrière son compatriote Dag Albert.

ATTELAGE ATTELAGE

Champion

du Monde en 2000, vice champion d’Europe en 2013, médaille d’argent aux JEM de Stockholm en 1990 et de bronze en 2002 Thomas Eriksson est le leader de l’attelage à 4 dans son pays. Lors des Jeux Equestres Mondiaux, Fredrik Persson (photo) obtenait la meilleure place suédoise en se classant 10ème. L’équipe composée d’Eriksson, Persson et Olin terminait 6ème. Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 25


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COURSES - VIRE - le 5 avril 2015

Paul Couétil ………… Première.

T

ant dans les Pays de Loire qu’en Normandie, le nom de Couétil est étroitement associé au cheval. Dans les contrées ligériennes, les Couétil se sont essentiellement spécialisés dans le domaine du plat et de l’obstacle. En Normandie et plus précisément dans la Manche, ceux dont on parle, sont de Moyon, bien identifiés par l’affixe de « La Cour ». Egrener les noms prestigieux de l’élevage de Michel et Colette entamerait leur discrétion mais parler d’Elan, de Sisi, de Queen et bien sûr d’Hélios de la Cour II évoque l’excellence de la maison. Emmanuelle, originaire d’Avranches, a apporté dans la corbeille, ses compétences en matière de trotteur en épousant Jean-François, alias « Titi », l’exemple même de ces cavaliers-éleveurs à l’instar des Morel, Vasche etc.. qui ont bâti l’élevage du cheval de sport dans la Manche. Aujourd’hui, le Haras de la Cour qui conserve ses activités dans le sport s’est fait une belle réputation dans la reproduction du trotteur avec en particulier Jag de Bellouet et Oyonnax, cela tout en développant une écurie de courses en étroite collaboration avec Jean-Claude Hallais.

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Paul assure déjà la relève Paul, le fils d’Emmanuelle et Jean-François, âgé de 16 ans, élève à la MFR de Balleroy, prépare un Bac Pro CGEA en alternance. Il s’est mis au sulky tout en continuant à participer, en amateur, aux CSO de la région. Pour l’histoire, il fut le dernier à monter, en 2013, Hélios de la Cour. Aujourd’hui on le voit sur la selle d’Uxan (Hélios de la Cour), un hongre de 7 ans appartenant à Jean-Claude Hallais.

Alain Le Brun veille au grain

C’est aussi avec une licence de driver amateur tout

juste obtenue que le frêle Paul participait, le dimanche de Pâques, à sa première course. Il drivait Ugolin d’Em un hongre de 7 ans né chez Paul Essartial mais aujourd’hui sous la casaque Couétil.

Echauffement avec Daniel Lefranc

Bien coaché par Daniel Lefranc lors du

Entraîné par Alain. Le Brun, maître d’apprentissage de Paul installé à Anctoville (voisin de JC Hallais), Ugolin n’avait pas été revu dans les brancards depuis ses débuts en 2010. A la cote de 48 contre 1, il ne faisait pas figure de favori d’une part en raison de sa carrière et d’autre part à eu égard à l’inexpérience de son driver. Et pourtant !

Dans un fauteuil...

heat d’échauffement, Paul Couétil que la présence de toute sa famille ne semblait pas déstabiliser alors qu’on le dit un peu étourdi, entrait en piste certes concentré mais les épaules bien ouvertes, signe d’une certaine confiance. Conseillé par son maître dans l’aire de départ, il devait faire face à deux faux départs qui ne lui étaient pas imputables. Parti pour de bon dans le wagon de tête, Ugolin que Paul savait conserver dans sa ligne malgré une légère bousculade, s’installait au commandement dans la ligne d’en face. Au passage devant les tribunes, il conservait l’avantage devant Ulysse du Paj qui le titilla jusqu’à l’entrée de la ligne droite finale. Alors, un petit coup de cravache suffit à Ugolin pour qu’il produise son effort final et contenir son poursuivant jusqu’au poteau.

Toute la famille avait fait le déplacement pour saluer l’entrée en scène de la nouvelle génération. Un bel exemple de la pérennité des valeurs de la terre cela d’autant plus que notre Paul est un fin jardinier: amateur dit-il, comme il l’est au sulky. Des amateurs comme celui-là, on en redemande ! Equin Normand n°85 MAI-JUIN 2015 29



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SPORT - Concours « Elite Manche » - AEC - SAINT-LO du 4 au 6 avril

Encore Bouguennec Il avait remporté les deux grands prix des concours organisés par l’AEC en 2014. Il rafle le Grand Prix de l’édition

pascale 2015 associé à Qualifying de Hus. Il lui reste désormais à se préparer pour venir gagner l’épreuve majeure du CSI ** que l’AEC organise au Pôle Hippique de Saint-Lô du 25 au 29 novembre. Une organisation complétée par un CSI* et un CSI amateur.

Ce bouquet auquel s’ajoutent des stages animés par des cavaliers de renom confirme la place croissante de l’asso-

ciation des cavaliers au sein du dispositif saint-lois. La reprise de la date du concours mythique de Sainte-MèreEglise l’an dernier n’était pas sans risque. Le résultat satisfaisant a engagé la poursuite de l’aventure qui s’avère très positive. En effet, plus de 1700 parcours mêlés entre professionnels et amateurs, une météo de rêve pour le final et un public digne d’un tel évènement ont contribué à faire de ce concours le rendez-vous printanier de haut niveau de Saint-Lô, de son Agglo et de tout le département de la Manche.

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7 p To E

n ouverture du Grand Prix, l’épreuve réservée aux chevaux de 7 ans fut un vrai régal. Un régal pour Dorothée Amar qui, la première de 13 barragistes, éteignit par sa vitalité toute autre velléité avec Ulhinn du Phael une magnifique jument par Champs Elysées et Juliana de Fontinette par Calin d’Espoir.

Sous la selle de la dynamique amazone, Ulhinn s’est illustrée à l’automne dernier en remportant le Grand Prix du CSI* de Mostaganem lors d’une tournée algérienne à laquelle participait plusieurs cavaliers de l’AEC.


Geoffroy de Coligny – Qaid Louvière

A

près une mise en bouche particulièrement à propos avec le Prix Top 7 et les chevaux du dit âge, le Grand Prix « Elite Manche » parrainé par le nouveau « Conseil Départemental » de la Manche prenait une dimension digne d’un évènement appelé à devenir une référence. Une organisation affinée, un pool d’obstacles dont les couleurs se sublimaient sous un ciel d’un bleu saturé à souhait, tout était réuni pour assurer une belle « tranche » de sport.

Bouguennec se la paie Sur un parcours aéré, galopant, 14 couples se présentant sous une tendre lumière vespérale. Laurent Goffinet, le premier d’entre-eux, animé par d’autres objectifs ne met pas Quinette du Quesnoy (Helios de la Cour II) à l’effort mais fixe un cap à dépasser pour gagner. Le vainqueur sera certainement plus rapide. Geoffroy de Coligny, autre Normand parfaitement en phase avec Qaid Louvière (Mr Blue), une grise aussi avec laquelle il a déjà, avec succès, représenté la France au Brésil, abaisse le temps de référence.. Vu la vitalité du couple à se mouvoir vers la ligne finale, on peut imaginer l’affaire entendue. Après plusieurs tentatives malheureuses soit plus lentes soit pénalisées par une faute parfois les deux, Régis Bouguennec se présentait avec Qualifying de Hus. Au préalable, le Breton avait essuyé un échec avec Queseda d’Elle, une jument pourtant performante. C’est en selle sur cette fille de Damoiseau d’Or que Margaux Rocuet était sacrée Championne de France des cavalières en 2013 et remportait une épreuve majeure du CSI** de l’AEC quelques semaines plus tard. Régis Bouguennec donc était bien décidé à prendre une revanche. Parti sereinement, le cavalier des écuries Rocuet prenait la mesure de l’enjeu dès la mi-parcours atteinte pour terminer, près d’une seconde plus tôt que Geoffroy de Coligny qui par ailleurs se classait 4ème avec Sorrento du Plessis.

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Cyril Cools et Taxus Bioagrico prennent la 3ème place


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SPORT - Concours Amateurs- Pro2 SAINTE-MERE-EGLISE 18 ET 19 AVRIL

Angot - Duquesne Main basse des Remillais ! Remilly sur Lozon : Florian Angot y est né, Simon Dusquesne y a établi ses quartiers au Haras du Pestel. Pour

la 75ème édition du concours de Sainte-Mère-Eglise remis sur les rails par une bande de « teens », Florian Angot y a glané sa 5ème victoire, Simon Duquesne y a mis en valeur les qualités qu’on lui attribuait depuis longtemps. L’un remporte donc le Grand prix avec Quilimane de Semilly, l’autre prend la seconde place avec Saphir du Pestel. Le plus amusant ! Dans l’épreuve principale du samedi Simon Duquesne prenait les deux premières places devant Florian Angot et ses deux chevaux. Voilà pour le sport en mettant l’accent sur la très belle 3ème place de Jean-Luc Dufour et Tina la Bohème sans oublier la victoire dans le Grand prix amateur de Romain Kugel et Rose de la Poulinière.

Sainte-Mère « Jeuns » une expérience à pérenniser

Boudé par un certain nombre de cavaliers de haut niveau, handicapé de façon rédhibitoire par des travaux de voi-

rie, le concours « Elite » avait cessé d’exister en 2014. Une poignée de jeunes liés à la famille de la Société Hippique, a voulu remettre l’organisation sur les rails. Avec le soutien indispensable des « anciens » qui immédiatement ont souscrit à cette initiative, le Sainte-mère « nouveau » s’est déroulé sur deux jours en mêlant amateurs et professionnels, ceux-là sur une hauteur d’1.35m pour le Grand prix de clôture. Avec près de 400 engagés et une affluence populaire plus que convenable, le succès a été à la hauteur des objectifs volontairement mesurés du jeune quintet. Maintenant, outre la perspective de la 76ème édition, ils vont devoir petit à petit étoffer leur équipe, pour, un jour, être en mesure de maîtriser l’ensemble de l’organisation. A voir leur enthousiasme il ne fait aucun doute qu’ils sont sur la bonne voie.

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P

Au bonheur de l’amateur

arrainé par l’Airborne Museum, le Grand Prix amateur disputé sur une hauteur d’1.25m réunissait 43 couples. A l’issue du premier tour 14 passaient de nouveau sous la célèbre arche de Sainte-Mère-Eglise. L’Australienne Jacqui Ridley donnait la première référence en 37.28 en selle sur Gordon vd Ridloo. Daphnée Blondiaux et sa fidèle L’Etoile du Mont Joly passaient en dessous du cap des 37 secondes. La pharmacienne de Périers devait laisser le leadership à Romain Kugel associé à Rose de la Poulinière (Keops du Vinnebus). Le cavalier de Flottemanville-Hague très rapide en 36.27 ne sera plus inquiété. Outre le Grand prix, il est par ailleurs sacré meilleur cavalier du concours.

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