Recueil de contes 2014 2015

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Pu'a roti ! Il était une fois à Tahiti vivaient deux jeunes hommes Rai et Mana. C'étaient deux frères, Rai était musclé comme un panda et Mana bête comme un poisson clown. Ils s'entendaient très bien. Ensemble ils aimaient faire du sport, ramer sur leur va'a, jouer du ukulélé, porter les ofa'i et surtout manger le délicieux ma'a Tahiti. Un jour les deux garçons décidèrent d'aller chercher du travail car ils s'ennuyaient de leur existence oisive. Aussi réussirent-ils à être embauchés comme guide pour faire découvrir la nature aux touristes. Ils partirent sur le mont Orohena avec un groupe de sept personnes qui n'étaient cependant pas des nains. Heureusement pour les deux guides car ils auraient pu les perdre facilement ! Ils les conduisirent jusqu'à un marae où ils virent un tiki géant. Mana prit alors la parole devant tout le monde : « Je connais bien la vallée mais je n'ai jamais vu de tiki dans les parages. C'est un mystère pour moi. » Mana se déplaça vers l'objet sacré et il en toucha le bas pour en obtenir sa bénédiction. Soudain le jeune guide se métamorphosa en cochon géant. Quand ils virent cette transformation, Rai et les sept touristes furent effrayés. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Le cochon avait l'air affamé. Rai sortit de son sac un énorme casse-croûte jambon mayonnaise. L'animal glouton le dévora aussitôt. Une fois le casse-croûte dévoré, le cochon affamé réclama encore de la nourriture. Rai, terrifié, dit aux touristes : « Sortez tout ce que vous avez dans vos sacs, sinon le monstre va vous avaler tout cru ! » Le groupe donna à Mana ses clubs sandwiches, ses paninis jambon gruyère, ses tartines de pâté, Mana jeta dans sa gueule toute la délicieuse nourriture. Puis Mana exigea à boire. Rai qui était un peu rusé comme un renard alla préparer une marmite de komo pour le rendre ivre. Le cochon Mana trouva la boisson succulente, il en but tout le contenu. C'est alors qu'il tituba et s'effondra près du tiki. Les touristes se demandèrent ce qu'ils allaient faire du cochon : un barbecue géant ? Des tranches énormes de jambon ? Des saucisses colossales ? Rai intervint aussitôt : « Ce porc est mon frère, vous n'allez pas toucher un seul de ces poils marron ! » Rai prit la patte de son frère cochon et la posa sur l'immense tiki magique. Aussitôt Mana reprit sa forme humaine.

Le jeune homme se réveilla, la tête dans un drôle d'état comme s'il avait fait un terrible cauchemar. Il s'était vu transformé en saucisse géante ! C'est alors qu'il dit à tous les gens fascinés, réunis autour de lui : « J'ai un petit creux !... »

Conte réalisé par les élèves de la sixième Poe


Pour l’amour de Manihi

Il était une fois, sur une île lointaine, sur une terre inconnue, un géant nommé Tu Rahu Nui.

Personne ne l’aimait car il était méchant et il vivait dans la montagne. Il avait volé la femme du célèbre guerrier Ta-fa’i car elle était la plus belle et surtout la plus intelligente fille de l’île.

Elle s’appelait Manihi

et chantait comme un vini.

Il alla au village chercher la hache magique qui avait servi à couper le poisson Tahiti en trois morceaux Cette hache avait des pouvoirs extraordinaires et Tafai’i était sûr qu’il réussirait à vaincre le géant Tu Rahu Nui.

Un vent violent soufflait dans la montagne cette nuit là. Manihi versa dans la nourriture du chien et du géant le jus d’une plante qui faisait dormir profondément. Profitant de la nuit, Tafai’i s’approcha de la grotte. Ni le chien, ni le géant n’avaient entendu Ta-fa’i s’approcher. Il lança la hache et tua le chien du géant pendant son sommeil. Ensuite il donna un coup de l’arme magique sur le nez du géant et lui fendit la tête en deux. Tu Rahu Nui cria : «Ahhh !!! On me tue ! » Ta-fa’i trancha la liane qui emprisonnait Manihi et ils se serrèrent dans les bras. Ils retournèrent dans leur village et tout le monde les accueillit avec joie. Ta-fa’i devint le chef, puis ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

Son tane Ta-fa’i l’e ntendait chanter dans la montagne. Le soir à la tombée du jour, elle chantait: « Au secours Ta-fa’i ! Viens me délivrer ! ». Une nuit de pleine lune, son mari partit à sa recherche. Il explora le fond des vallées, fouilla les forêts et découvrit finalement la cachette du géant. C’était une grotte, creusée dans la lave d’un ancien volcan.

Kahaïa, Maui, Tu, Tehani, Ricky, Heilani et Rupo

Manihi était attachée par les poignets avec des lianes. Elle ne pouvait pas fuir car un chien la surveillait sans cesse, et elle avait peur du géant. Elle était comme sa servante et faisait toutes les taches ménagères : ramasser les saletés, laver le linge... En voyant sa bien aimée dans la grotte, Ta-fa’i devint fou de rage et décida de se battre contre le géant. « Je vais le tuer et reprendre ma femme », dit-il.

Les trois perle


Les trois perles Il était une fois, trois jeunes sœurs qui habitait à Tahiti. L’aînée s’appelait Taina, la cadette, Titaina et la benjamine, Hina. La famille était unie autour de leurs parents. Un jour, leur mère mourut et le père, Teiva, partit loin de Tahiti pour gagner sa vie aux Gambier. Il s’installa dans une ferme perlière abandonnée depuis des années et commença à cultiver des huîtres. Il vivait de pêche, de cueillette et gagnait un peu d’argent avec le coprah. Il envoyait ce qu’il pouvait à ses trois filles qui logeaient chez leur tante. Le temps était venu de récolter les perles et chaque jour, il plongeait en apnée. Le travail était dur mais le père était d’un courage exemplaire. Chaque jour, il ouvrait les huîtres et ne trouvait que des perles baroques, sans grande valeur.

pour te voler tes perles ! » Aussitôt, il se leva, prit un bâton et alluma la lampe. Il découvrit avec stupeur le visage de son voleur, son voisin, l’homme avec qui il partageait souvent ses joies et ses peines ! Quelle déception ! Son voisin prit la fuite, il courut vers la porte mais Teiva le rattrapa en lui lançant un filet de pêche. Le voleur tomba, prisonnier du filet. Il demanda pardon à Teiva, il ne savait pas ce qu’il lui avait pris. Teiva le ligota et dès le lever du jour et se rendit à la police pour livrer son prisonnier. Ensuite, il prit le bateau pour Tahiti et retrouva ses filles. Quelle joie de les revoir, cela faisait si longtemps ! Elles étaient devenues toutes les trois de belles jeunes filles.

Une nuit, Teiva fit un rêve étrange, il rêva qu’Hina, la déesse de la mer lui parlait : « Demain, va au plus profond de la mer, tu trouveras trois perles blanches comme de la neige. »

Il vendit ses perles à un riche marchand chinois et il ouvrit une boutique à Tahiti. Ses filles tenaient la boutique : Taina s’occupait des clients et de la caisse. Taina fabriquait les bijoux et Tiare allait chercher les perles de son père aux Tuamotu et les triait.

Le lendemain, le père est allé au plus profond de la mer pour chercher des huîtres. Soudain, il trouva une huître, mais elle n’était pas comme les autres, celle-ci était énorme ! Elle avait à la taille d’une main, il la remonta à la surface, l’ouvrit, il y découvrit non pas une perle mais trois perles blanches qui avaient la taille d’une grosse bille.

La vie se déroulait paisiblement. Un jour, Tiare rencontra un voyageur qui venait du Canada et en tomba amoureuse. Ils décidèrent de s’installer dans la ferme perlière et son époux récolta les perles aux côtés de son beaupère qui lui apprit le métier. L’aîné et la cadette décidèrent d’aller vendre des perles en France et s’y installèrent.

Il rentra précipitamment au port et s’écria : « j’ai trouvé trois énormes perles dans une seule huître. » Etonnés, tous les habitants ne parlaient plus que de cette merveilleuse aventure et le regardaient d’un air jaloux. Teiva retourna chez lui, prit une douche, mangea du poisson cru et alla se coucher. A minuit, Hina, la déesse qui lui était apparue la veille se manifesta à nouveau et lui dit : « Réveille-toi mon bon pêcheur, quelqu’un est venu

Karla, Maëly, Heimere, Meherehia, Tamore, Lucas, Hanlei 6° TIO


Un extraterrestre aux Marquises

Il était une fois un extraterrestre qui s’appelait Wel Dong Ding. Il vivait sur Mars. Depuis qu’une mission spatiale humaine avait fait un bref séjour sur sa planète rouge, Wel Dong Ding était fasciné par la Terre. Un spationaute avait laissé s’envoler un magazine que notre extraterrestre avait récupéré. Il était curieux de nature et voulait à tout prix voir de ses propres yeux les aurores boréales en photos dans la revue. De plus, une publicité de pizza le faisait saliver d’avance. Il décida donc d’aller faire du tourisme sur Terre grâce à sa soucoupe volante. Lui qui était vert et tout petit se métamorphosa en Will Smith en regardant simplement l’affiche du film « Men in black 5» qui se trouvait dans le magazine. Mais, même en soucoupe, le voyage stellaire jusqu’au Nord du Canada était long. Au bout de quelques heures de trajet le pilote somnola devant son tableau de bord. Il ne vit pas qu’une météorite arrivait droit sur lui. Le rocher gigantesque percuta la navette spatiale dont la trajectoire fut déviée. La capsule de Wel Dong Ding fut éjectée en Polynésie. Notre héros allait découvrir les Marquises au lieu de la terre des Inuits. Quand Wel Dong Ding se réveilla après le crash, il sentit une odeur forte et désagréable. Un être humain était entré dans la soucoupe et lui reniflait le visage en grognant. Il était tout noir, couvert de boue et ses défenses blanches étaient impressionnantes. Wel Dong Ding se releva rapidement car il n’aimait pas qu’on lui bave dessus ainsi et qu’on le plaque si fortement au sol. Il trouva les

humains dégoûtants. Il alluma tout de même son bracelet traducteur pour communiquer avec ce terrien ne’one’o, puant. Il s’amusa tout seul en découvrant sur son bracelet que cette créature n’était pas un Marquisien mais un pua’a ‘ōviri, un cochon sauvage. Il décida ensuite d’aller explorer l’île même si la nuit commençait déjà à tomber. Il voulait admirer les étoiles vues de la Terre. Il eut même la chance d’apercevoir une magnifique étoile filante passer. Tout à coup, des chiens se mirent à hurler et il sentit une présence froide dans son dos. « Ouh ! Ouh ! Ouh ! fit un tūpāpa’u d’un ton menaçant. - Passe ton chemin, quitte mon territoire ! répondit Wel Dong Ding au fantôme. Si tu crois que tu me fais peur, c’est raté. » Le spectre qui n’avait pas réussi à effrayer notre curieux bonhomme s’enfuit tout ha’amā, tout honteux, encore plus pâle que d’habitude. L’attention de Wel Dong Ding fut alors attirée par de la musique qu’il entendait au loin. Il se laissa guider par le son des tō’ere, des percussions. Il arriva devant une grande maison ouverte au toit végétal, un imposant fare pōte’e au toit de nī’au tressé. A l’entrée, en hauteur, une affiche annonçait « Heiva 2020 ». Les Marquisiens invitèrent l’étranger à cette fête. Une vahine se mit à danser devant Wel Dong Ding. Cette femme était grosse et vieille mais cela ne dérangeait pas l’extraterrestre charmé par le bouquet d’amour qu’elle avait piqué dans son chignon. La couronne embaumait le miri, le moto’ī et le pitate. Enivré par le basilic, l’ylang ylang et le jasmin, Wel Dong Ding décida de rester sur cette planète où les femmes étaient si jolies. La planète rouge, les aurores polaires et la pizza ne l’intéressaient plus. Désormais seul comptait le nouvel amour de sa vie. Conte écrit par Tapi, Herehau, Hinalea, Leima, Keala et Jasmin, Élèves de la 6ème VANA Groupe de Mme Matter Collège Henri Hiro 2014

Source des illustrations : google image


Rapa-Marley, Le chien qui voulait devenir un loup

Il était une fois un ‘urī, un petit chien pas comme les autres. Son premier maître l’avait appelé Rapa car sur son dos une tache de naissance noire rappelait la forme de cette île. Un jour que son propriétaire l’avait emmené se promener près du lac de Vaihiria, le chiot s’était perdu en courant à perdre haleine après un chat sauvage. Il ne retrouva pas son chemin et grandit donc tout seul au cœur de l’île de Tahiti. Sans la compagnie des hommes, Rapa devint peu à peu sauvage, au point de croire qu’il était un loup. Un dimanche, un fermier arriva jusqu’au bord du lac en pick-up pour y pique-niquer en famille. Ses enfants débusquèrent Rapa derrière des maire. Le chien se dissimulait derrière ces fougères car il avait peur. Les enfants jouèrent à cachecache avec le mignon chien qui peu à peu se laissa approcher et même caresser. En fin d’après-midi la famille ramena Rapa dans sa ferme à Taravao. Le chien fut baptisé Marley en hommage au chanteur jamaïcain. Le fermier pensait que Marley deviendrait un bon gardien pour son troupeau de chèvres ; mais si les humains trouvaient Marley nehenehe, tout joli, lui ne voulait pas être mignon. Il y avait une grande différence entre son apparence et ce qu’il ressentait à l’intérieur. Il avait déjà égorgé deux chèvres quand le fermier le chassa à coup de fusil. Marley réussit à esquiver les balles et à s’enfuir. Comme il ne voulait pas devenir un chien errant, il s’empressa de rejoindre son ancien territoire grâce à son odorat. A l’aide de son flair, il retrouva la piste de Vaihiria. Tout à coup, alors qu’il s’abreuvait dans ce lac, il vit apparaître trois

anguilles noires et très grandes. Au milieu se tenait la reine reconnaissable à sa couronne en jade assortie à ses magnifiques yeux vert clair. « Bonjour beau chien. Je t’ai guidé jusqu’à moi car j’ai besoin d’aide, expliqua la reine. - Quel est ton problème ? demanda Marley - Mon lac si pur est en train d’être empoisonné. Trouve ce qui se passe et j’exaucerai ton vœu le plus cher. » Le chien fit le tour du lac et découvrit une vraie déchetterie sauvage : des sacs poubelles, des canettes de sodas, des pneus, des carcasses de vélos rouillées et même de l’huile de vidange formaient ce dépotoir ! Marley entendit un camion qui approchait. Il plongea dans le lac pour s‘y cacher. Il surprit deux tane balèzes qui commençaient à jeter des pehu dans l’eau, des saletés de toutes sortes. Marley sortit la tête de l’eau, montra ses crocs et hurla comme un loup. Les deux hommes costauds sursautèrent de peur et crièrent qu’ils ne reviendraient plus abandonner leurs déchets dans un lieu gardé par un tel monstre aquatique. Pour remercier Marley qui avait accompli sa mission, la reine des anguilles voulut réaliser son vœu. Comme c’était de devenir un loup et que cet animal ne vivait pas à Tahiti, elle lui proposa d’être télé portée en Sibérie. La couronne de jade se mit à étinceler. Marley fut métamorphosé en milliards de gouttes d’eau qui retombèrent sous forme de neige arrivées sur le territoire des loups. Quand les flocons touchèrent le sol, le loup se reconstitua, d’abord les pattes, puis tout le corps. En plus, cadeau de la reine, Marley se retrouva museau à museau avec une magnifique louve argentée aux yeux vairons, un bleu azur et un brun doré. Ce fut le véritable coup de foudre !

Conte écrit par Matahiarii, Tamatea, Tearoha, Angélina, Ravahere de la 6ème TOA, Philippe et Tekura de la 6ème TIO Groupe de Mme Matter Collège Henri Hiro 2014


TUANE Il était une fois, sur un motu, dans un village connu sous le nom de Teriitehau, trois frères qui s’appelaient Hiro, Teva et Taimana. Hiro avait une chevelure magique. Il lui suffisait de prononcer un mot pour voir réaliser ses propos. Teva, avec un beau visage et des cheveux courts, avait la séduction nécessaire pour avoir toutes les femmes à ses pieds. Quant à Taimana, il n’avait rien de spécial. Mais un jour, les frères se disputèrent et décidèrent de se séparer. Hiro s’en alla à bord de son va’a. Lors d’une tempête, il s’échoua sur une île inconnue. Orama, une jeune et très jolie vahine le découvrit et le croyant mort, le fit transporter sur le marae de Taputapuatea pour le remettre entre les mains du guérisseur Tiurai. Quant à Teva, il s’exila sur la montagne Aorai et trouva refuge dans une grotte. La grotte voisine était occupée par une famille composée de sept filles : Poe, Poema, Poerava, Poeiti, Poerani, Poehei et Poehina. Taimana resta seul dans le fare familial. Une semaine plus tard, Hiro se réveilla surpris dans un fare entouré d’hommes et de femmes. Une jeune fille, différente des autres vahine attira son attention. Orama, la fille du guérisseur Tiurai, était belle comme une fleur de Tiare qui vient d’éclore et éprouvait, elle aussi, une certaine attirance envers ce « aito » inconnu. Au fil des jours, ils sentirent leur amour grandir de plus en plus et décidèrent de se marier. Tiurai, le père, accepta à une condition : que Hiro aille pêcher le plus gros paihere pour le tamara’a de mariage. Mais Manotahi, un taurearea, décida de s’opposer à Hiro afin de gagner, lui aussi, la main d’Orama. Une lutte violente s’engagea alors. Les résultats furent très serrés tout au long de la journée. Ne restait qu’une seule épreuve pour les départager. Hiro utilisa alors ses cheveux magiques pour consolider sa ligne. Aussitôt dit, aussitôt fait : le plus gros paihere qu’on n’est jamais vu se retrouva accrocher à l’hameçon de Hiro. Manotahi, déçu d’avoir perdu, se sauva dans la nuit. Hiro fut déclaré vainqueur du défi et le mariage fut prévu le lendemain midi. A l’issue de la cérémonie, Manotahi offrit aux jeunes mariés un pape ha’ari pour se désaltérer. Hiro fut pris d’un malaise subit et comprit le danger. Avant d’être transformé en « otaha », Hiro eut le temps de donner un coup violent sur la noix de

coco d’Orama qui vola en mille éclats. Depuis ce jour, vole dans le ciel, un magnifique « otaha », compagnon fidèle dOrama. Et depuis ce jour Orama n’a de cesse de trouver de l’aide afin de briser le sort jeté sur son tane. Sur la montagne, Teva apprit à apprécier le voisinage. Les baignades, à la cascade, étaient devenues quotidiennes et permettaient aux jeunes gens de faire plus amples connaissances. Au jeu de la séduction, les sœurs Poe, Poema, Poerava, Poeiti, Poerani, Poehei et Poehina rivalisèrent d’imagination. C’était à celle qui allait réussir à capturer Teva dans ses filets. Teva, après avoir séduit toutes les sœurs, porta son dévolu sur Poeiti qui avait su résister au jeu de séduction de Teva. Il décida donc d’utiliser la manière forte. Il prit une pierre et fabriqua un lance-pierre qu’il utilisa pour l’assommer. A son réveil, Poeiti ne se souvint plus de rien. Profitant de sa faiblesse, Teva lui annonça leurs amours réciproques et que la mariage était prévu pour le lendemain matin. Dès lors, les préparatifs allèrent bon train. Radio cocotier se mit en marche et les nouvelles arrivèrent aux oreilles de Taimana. Désireux de réunir la famille, il convia Orama accompagnée de son « otaha » à se rendre aux noces de Teva et Poeiti. Mais, Taimana ne se doutait pas que lors de la cérémonie, lui allait tomber éperdument amoureux de la plus jeune sœur de Poeiti, à savoir Poerani. Devant tant d’amour, les dieux polynésiens décidèrent de briser le sortilège dont faisait l’objet Hiro. Orama retrouva son tane encore plus beau et plus fort qu’avant. Poeiti retrouva la mémoire et dut admettre qu’elle éprouvait des sentiments profonds envers Teva et accepta le mariage. Ce jour là, trois mariages furent célébrés sur l’atoll de Motu Uta.

Conte polynésien écrit par : Elodie Teriirere, Rehi Teiotetara, Seino Teraimana, Tiau Tetuaapua, Santifié Tevaatua Teriihouviri Teriitaohia


Conte Polynésien Autrefois vivait à Raiatea un jeune homme nommé Teriinui. Il était connu pour sa force et son courage. Un jour, la grand-mère de Teriinui (qui habitait Taha’a) tomba gravement malade et seul Teriinui était capable de faire le « ra’au tahiti » pour la guérir. Teriinui se rendit alors à Raïatea et grimpa jusqu’au sommet du mont Temehani pour y trouver la plus jeune fleur. Il la chercha pendant des heures mais toutes les fleurs se ressemblaient. Fatigué, il s’assit sous un « tumu vï » et sombra dans un profond sommeil pendant lequel les esprits de ses « tupuna » lui parlèrent : « Teriinui, la fleur que tu cherches se trouve de l’autre côté de la montagne : mais elle n’est pas comme les autres : elle sera de couleur rouge sang. »Peu après, il se réveilla, et partit à la recherche d’une « tiare apetahi » de couleur rouge sang. Malheureusement, il rencontra plein d’obstacles : D’abord, il dut affronter un dragon de cinq mètres de haut qui crachait du feu. Teriinui, d’un courage exemplaire, planta sa lance en plein milieu de son cœur. Le dragon hurla de toutes ses forces puis s’écroula dans un grand vacarme. Notre héros ramassa alors une écaille de dragon et l’emporta avec lui. Plus loin, il rencontra un cochon sauvage qui lui fonça dessus dans un énorme rugissement. Teriinui jeta l’écaille du dragon devant lui, et celle-ci se transforma en un bouclier géant. Le sanglier s’acharna sur le bouclier tant et tant qu’il finit par se fatiguer. Teriinui profita de ce moment précis pour l’abattre d’un coup de couteau. Il lui enleva une dent et l’emporta avec lui. Il commença à apercevoir un champ de « tiare apetahi ». Il courut aussitôt vers ce champ quand soudain un « tiaporo » se dressa devant lui. Il avait une voix horrible et rauque. « -Je suis le démon qui affaiblit ta grand-mère. Je voulais que tu viennes à moi pour pouvoir te tuer car tu es le jeune homme le plus courageux et le plus fort de Raïatea. -Tu ne me fais pas peur ! Je veux que tu libères ma grand-mère tout de suite ! Elle est sur le point de mourir ! Tu n’as pas honte ? -Haha haha ! Qu’elle meure ! Ainsi, ta fureur n’en sera que plus décuplée ! » A ces mots, Teriinui sortit la dent de cochon, et se mit à la tailler de sorte à obtenir un objet tranchant. Le démon se moquait de lui : « Haha ha ! Personne ne pourra m’arrêter ! Pas même ta petite dent de cochon ! Tu es ridicule ! »

Teriinui n’écoutait pas le démon car dans sa tête, il récitait une prière. Le temps se gâta alors rapidement : le ciel devint noir et des éclairs apparurent. Le vent et la pluie se levèrent formant un tourbillon. Alors Teriinui se leva et fixa le démon : « -Démon, je t’ordonne de libérer ma grand-mère, ou je te tue ! -Haha haha ! Petit prétentieux ! Penses-tu pouvoir me vaincre ? -Oui ! Regarde autour de toi, j’ai invoqué mes dieux : même eux sont fâchés après toi ! N’attends pas que leur colère se déchaîne sur toi ! Rends-toi ! Et laisse moi passer pour aller chercher la fleur dont j’ai besoin ! » C’est alors que le démon courut vers l’arbre où il y avait une « tiare apetahi » de couleur rouge sang. Teriinui lança alors la dent de cochon pointue sur le pied du démon. Le démon hurla de douleur et regarda son pied : celui-ci avait changé d’apparence, il avait maintenant l’aspect d’un pied de cochon sauvage. Le malheureux trébucha et tomba. Teriinui en profita pour le doubler et alla cueillir la fleur tant convoitée. Le démon jura qu’un jour, il se vengerait sur sa descendance puis disparut dans un nuage noir. Teriinui regagna Tahaa avec la « tiare apetahi » de couleur rouge sang. Il prépara le « ra’au tahiti » avec du « pape ha’ari ». Il en mit quelques gouttes sur les lèvres de sa grand-mère mais cette dernière ne réagit pas. Il veilla encore toute la nuit sur elle en priant ses dieux pour qu’elle se réveille. Le lendemain matin, la grand-mère se mit à tousser et ouvrit ses yeux. Teriinui pleura de joie et lui raconta toute son aventure. Il la serra dans ses bras. Depuis ce jour, Teriinui dévoila sa recette de « ra’au tahiti » à toute la famille afin que chaque membre puisse perpétuer cette tradition et se protéger en cas d’attaque du démon. Il était devenu un héros. C’est aussi depuis ce jour que l’on entend les gens de Raiatea raconter qu’ils voient des esprits avec des pieds de cochon sauvage…

Auteurs : 6èG Atiniu Tuhina, Hoparau Tevaihau, kavera Benjamin, Tauraa Hererani, Teriirere Ludovic, Tererehauepa Philippe Groupe de Mme Mihinoa


Taaroa, roi de Tahiti Il y a très longtemps, dans la montagne vivait une famille de Dieu. Elle était composée de deux filles et de trois garçons. L’aînée s’appelait Tevahine, le cadet Tauhiti, la troisième Hereiti puis arrivèrent les jumeaux : Taaroa et Hiro. Des années passèrent…. Un jour leur père, le roi, fit une réunion avec tous les habitants de l’île de Tahiti. Il fallait choisir un nouveau roi, il se faisait vieux et devait trouver une relève pour trôner. Son choix devait se faire entre les jumeaux, car le roi Taaroa les trouvait forts et intelligents. Mais qui des deux allait-t-il choisir ? Arriva le moment pour annoncer son choix. « -Je vous présente votre nouveau roi : Taaroa ! » Hiro ne comprenait pas le choix de son père. Il était fâché et devint jaloux de son frère jumeau. Il ne pouvait pas supporter que son frère ait été choisi à sa place ! « -Pourquoi lui ! Moi, je ne suis pas à la hauteur d’être le roi ? » « -Je n’accepte pas la décision de notre père, il faut que je trouve une idée pour être nommé roi à la place de Taaroa ! » Il réfléchit des heures et des heures, puis trouva une idée qui pourrait marcher. Sans montrer son mépris envers son frère, il se présenta devant lui et dit : « -Taaroa mon frère, j’aimerais bien que nous allons tous les deux pêcher, tu es plus doué que moi, et j’aimerais que tu me montres pour une dernière fois comment pêcher. » « -Mon frère, je voudrais bien mais j’ai trop de responsabilités maintenant que je suis le roi. Hélas, je ne peux pas t’accompagner. » « -Je suis ton frère jumeau, tu ne peux pas me refuser ça. S’il te plaît, accompagne moi pour la dernière fois » dit Hiro. « -Bien, dit Taaroa, je viens pour la dernière fois avec toi. » Les deux frères prirent leur pirogue et partirent sur le lagon, alors que la nuit tombait. Il y avait une grotte que seul Hiro connaissait, loin du village près de la plage. Hiro mit son plan en marche. « -Allons faire un tour dans la grotte, il y a beaucoup de poissons là-bas. » Taaroa entra dans la grotte et aussitôt Hiro fit rouler une grosse pierre et bloqua la sortie. Son frère se retrouva enfermé, emprisonné. Hiro s’enfuit et rentra au village tout seul.A son arrivée, son père l’ancien roi lui demanda : « -Hiro n’est pas avec toi ? »

« -Non, répondit Hiro, je ne sais pas où il est… » Arrive alors un habitant du village : « -J’ai entendu une voix près de la grotte, je ne sais pas qui est-ce, j’ai eu peur et je me suis enfui ! Peut-être un « tupapa’u ! » « -De quelle grotte parles-tu ? » demande le père de Hiro. « -La grotte de Vaihiria », répond le villageois. Hiro respire un bon coup ! Ouf ! Il ne parlait pas de la grotte près de la plage, celle où est enfermé son frère. Deux semaines passèrent, et toujours pas de nouvelles de Taaroa. Le père était très inquiet à présent. Il décida de partir à s recherche. Il marcha le long de la plage, et regardait vers la mer. Mais rien à l’horizon, pas de Taaroa. Soudain, arrivé près de la grotte, le père entendit chanter faiblement. Il s’approcha et reconnut la voix de son fils Taaroa. Il essaya de bouger le rocher qui bloquait l’entrée de la grotte mais impossible ! Il était trop lourd et lui, trop vieux pour le déplacer. Il courut au village et revint avec des hommes. Aussitôt, ils déplacèrent le rocher et découvrirent Taaroa tout affaibli. Taaroa ne pouvait que chanter, c’était sa seule chance de se faire entendre. Hiro comprit qu’il venait de se faire démasquer et n’avait qu’une chose à faire : partir loin, très loin ou son père le punirait sévèrement. C’est ainsi que Taaroa reprit son rôle de roi et on n’entendit jamais plus parler de Hiro. Raimanarii 6° Paehoe


Le « Tumu Ati » Il était une fois, dans la montagne, un arbre très sacré qu’on appelait le « Tumu Ati » : Il y avait une famille de trois sœurs, Tuana l’aînée, une superbe fille, Taina la cadette, la guerrière, et Mareta la plus grosse de toutes. Tout le monde se moquait d’elle et Mareta restait cachée la plus part du temps… Un jour Mareta était assise contre le fameux arbre, et par magie l’arbre se mit à lui parler. Il lui dit : « -Je vais te transformer en une belle jeune fille… » Mais une heure plus tard Mareta n’avait toujours pas changé. Alors elle rentra chez elle déçue. Sa mère lui dit alors : « -Où étais tu ? » « -J’étais dans les bois pour trouver le calme… » Lui dit-elle « -Maman, j’ai entendu l’arbre sacré me parler. Il m’a dit qu’il allait me transformer en une belle jeune fille. La maman lui répondit : « -Arrête tes bêtises, ce n’est qu’un rêve… » Mareta s’exclama : « -tu ne crois jamais parce que tu ne l’as jamais vu ! » Le lendemain matin le roi Hiro fit passer toutes les filles du village en revue pour en choisir une comme épouse. Mareta le vit alors et le trouva beaucoup trop beau pour elle ! Elle était si grosse pour ce bel homme, qu’elle n’osa même pas se montrer. Elle courut dans la vallée vers le « Tumu Ati » le fameux arbre sacré, s’agenouilla et dit : « -Je voudrais devenir belle pour me présenter devant le roi. S’il te plaît arbre sacré, aide moi… » Puis Mareta s’endormit au pied du grand arbre. Des heures passèrent. Mareta s’éveilla, toucha son visage, et … sentit qu’il avait changé : elle pouvait sentir les formes de son visage aminci. Vite, elle se précipita vers la rivière pour se regarder dans l’eau. Son corps était devenu tout fin et léger. Elle n’en croyait pas ses yeux ! Son visage, son corps s’étaient bien transformés ! « -Oh ! Je suis belle ! Vite il faut que je me présente au roi. J’espère qu’il n’a pas choisi une épouse ! »

Elle courut alors au village. Tout le monde se demandait qui était cette belle jeune fille, et d’où venait elle ? « -Qui es-tu ? » lui demanda le roi « -Je suis Mareta… » « - Tu es si belle ! » dirent toutes les filles « -Que s’est-il passé ? Comment t’es-tu transformée ? » « -Un miracle ! » répondit Mareta. « -Mais je n’ai pas le droit de vous dévoiler mon secret, car je reviendrai comme avant, grosse et moche ! » Mareta s’avança enfin vers le roi. Sans hésiter, il prit la main de Mareta et dit : « -Je te choisis pour femme. C’est toi que j’attendais depuis toujours ». C’est ainsi que le roi épousa Mareta. Ils vécurent heureux sur leur île et tout le monde appréciait Mareta, car elle était gentille et serviable envers tout le monde.

Vaiaroha Temarohoa


Les amours sacrés de Terii Tane et Terii Vahine Autrefois, vivaient sur l’île de Tahaa, les jumeaux Teva et Maui. Le premier était beau, charmant et romantique. Le deuxième était méchant, stupide et égoïste. Il allait souvent mettre des piquants d’oursin sous le peue de Teva. Malgré toutes ces farces, les deux frères s’aimaient et se respectaient beaucoup : ils étaient inséparables. Un jour, Teva, en allant se baigner à la cascade, rencontra une jolie vahine prénommée Orama. Elle avait de beaux et longs cheveux qui lui descendaient jusqu’aux pieds. Sa peau sentait bon le monoï et était douce. Elle avait de grands yeux noirs. Sa Beauté était connue de tout Taha’a. Tout de suite, il sut qu’elle deviendrait la femme de sa vie. Teva présenta sa future femme à toute la famille. Il n’avait pas prévu que la beauté d’Orama allait susciter tant de jalousie. Maui, en la voyant, sentit naître en lui un amour irrationnel. Que faire ? Comment faire sienne une femme destinée à un autre ? L’idée de la kidnapper fit son chemin dans la tête de Maui. Il alla demander de l’aide à son meilleur ami Taaroa. La décision fut prise de la garder prisonnière dans la grotte Vaipoiri. Orama supplia Maui de la libérer qui refusa. Alerté, Teva chercha partout à retrouver sa vahine. Sur sa pirogue, il écuma les lagons de Raiatea, Tahaa et Huahine. Dans le lagon de Maupiti, il fut attiré par une lumière qui brillait dans l’eau. Fasciné par les reflets, il plongea pour récupérer l’objet. C’était une dent de requin. Pas n’importe quelle dent. Elle était magique ! Teva trouva une grotte sombre. Tandis qu’il s’approchait, la dent se mit à briller aussi fort qu’elle pouvait. Et toute la grotte s’illumina. En avançant tout doucement et tout au fond, il sentit quelque chose bouger. Effrayée et pensant que la grotte était hantée, Orama cria de toutes ses forces. Teva reconnut ce « cri » mélodieux et sut qu’il avait retrouvé sa vahine. La dent de requin, aussitôt, étincela et Teva comprit immédiatement que cette dernière allait servir à couper les liens qui ligotaient Orama

Les amoureux rentrèrent chez eux. Les retrouvailles avec la famille furent émouvantes. Les noces furent organisées et Maui, pour se faire pardonner, partit sur un motu avec la pirogue familiale afin de pêcher des tortues, un met délicieux qui sera présenté au mariage de Teva et d’Orama. Ils reçurent comme nom de mariage Terii Tane et Terii Vahine.

Conte polynésien écrit par : Vaimiti Hunter, Nuiarii Mariassouce, Timiona Maroonui, Tevahine Metua, Hinaley Peue, Ariimoe Tehikinuhatu Groupe de Madame Moeata


Teva et Tahia Il y a très longtemps, sur l’île de Moorea, l’île du lézard jaune, vivait un homme puissant, Teva. Cet homme était le prince d’une chefferie située le long d’une rivière. Le village de Teva était paisible : on y entendait siffler les oiseaux, jouer les enfants dans l’eau fraîche et limpide. Les fare étaient en nia’u, feuilles de cocotier, et en bois. A cause d’une dent cariée non soignée, la joue gauche du prince doubla de volume. Il ne pouvait plus ni manger, ni boire, ni parler. Le jeune homme avait perdu tellement de poids que ses yeux semblaient sortir de leurs orbites. Teitu, le serviteur ne pouvait malheureusement pas le soigner : il n’avait aucun pouvoir concernant la médecine des humains. Teva souffrait énormément, il ne pouvait plus dormir la nuit. Son visage était horrible, il effrayait les femmes et les enfants. Le prince décida d’aller à Tahiti rencontrer Tahia, une femme tahua connue pour ses qualités de guérisseuse. Cependant, Tahia était une simple servante de la vallée de Titioro. Il lui était interdit de s’adresser au prince. Après quelques heures de navigation, la pirogue double accosta à Tahiti, sur une plage de sable noir. La pluie arriva subitement. Teitu le serviteur fit apparaître un magnifique fare étanche. Teva et teitu ressentirent le froid. Les deux hommes allumèrent un feu qui les réchauffa ; Gràce à ce feu ils firent cuire du beau uru. Puis ils cherchèrent des feuilles sèches pour confectionner leurs couches. Le lendemain, dès leur réveil, ils allèrent faire leur toilette à la rivière. Teva et Teitu trouvèrent un fare tarumi pour que le prince puisse se faire masser. C’est- Tahia qui s’occupa de lui. Elle était belle avec des yeux marron clairs, une chevelure bien noire et des mains très douces. Tahia massa Teva avec un mono’i parfumé. Ruma, le responsable du fare Tarumi entra brusquement et cria : -« Ne t’approche plus de lui. Tu n’as pas le droit de t’adresser à un prince. » -« Mais pourquoi le fais tu souffrir ? » lui demanda Tahia. « Je suis là pour masser les malades, pour les soulager de leurs douleurs. » Ruma sortit silencieusement. Il était jaloux de Teva. Secrètement, l’homme était amoureux de Tahia la jolie guérisseuse. En sortant du fare tarumi, Teva se mit à courir à toute allure, mais ne vit pas une grosse racine de Tumu uru, arbre à pain, qui barrait le passage. Il buta sur la racine

et plongea la tête la première. Sous le choc, l’abcès qu’il avait à la joue gauche explosa. Trois jours plus tard, sa joue reprit enfin une taille normale. C’est Tahia qui prépara les infusions destinées à le nettoyer du pus et du sang qui s’y trouvaient. Grâce à la racine du tumu uru, la douleur du prince disparut. Enfin, il retrouva sa beauté. Tahia tomba sous le charme du prince de Moorea. Teva aussi fut séduit par la jeune et belle guérisseuse. -« Veux-tu m’accompagner à Moorea ? » demanda tendrement Teva. -« Pas du tout. Restons ici. » répondit sèchement Tahia. -« Alors, si nous n’allons pas à Moorea, veux-tu m’épouser ici à Tahiti, » -« Oui avec plaisir. Cependant, j’aimerais pouvoir continuer à masser toutes les personnes qui ont encore besoin de moi. » Tous deux vécurent le reste de leur vie à Tahiti, dans le district de Titioro. Avec l’aide de Teitu et quelques villageois, ils bâtirent leur fare de bambous et de nia’u. La famille de Teva apparut grâce au pouvoir de Teitu. Ils apportèrent de nombreuses couronnes de fleurs parfumées et des vêtements de tapa magnifiques. La cérémonie de mariage eut lieu sur un marae, lieu de culte des anciens polynésiens. Ce fut l’occasion d’une fête splendide avec de la musique pendant deux jours entiers. Teva et Tahia furent très heureux. Plus tard, ils eurent trois fils et une fille. L’aîné des garçons devint archer, le cadet devient Tahua, le benjamin voyagea à travers les archipels, et la fille vécut à Moorera, l’île natale de son père.


Le vieil homme et son chien Autrefois, sur le motu de Nukutavake vivaient deux jeunes filles et un jeune homme. Ils étaient frère et sœurs. L’aînée s ‘appelait Hina, c’était la plus belle jeune fille de son île. Elle était gentille et généreuse. La cadette, Taina, quand à elle, était orgueilleuse et méchante. Le dernier Raimana , était bossu et de petite taille, cependant il avait un cœur pur. Leurs parents étaient morts depuis fort longtemps. Un jour, une pirogue accosta sur le motu et un vieil homme et son chien y descendirent. Le vieil homme avait du mal à marcher, il s’enfonça dans le motu à la recherche d’un fare où il pourrait manger, boire et se reposer. Ils avaient navigué pendant de longues semaines. Le vieil homme était faible et épuisé. Raimana qui l’ apercut au loin l’appela : « Haere mai, haere mai ! » il courut vers lui pour l’aider . Taina, sa sœur, se fâcha quand ell aperçut son frère Raimana en leur compagnie. Sa sœur, Hina, elle était ravie de recevoir le vieil homme et son chien dans leur fare. Taina ne voulait pas d’un étranger chez eux. Le vieil homme ne lui plaisait pas parce qu’il était sale et son linge déchiré. Hina s’occupa de lui. Lui donna du linge de rechange, prépara le dîner et lui céda son lit pour la nuit. Le lendemain, Le vieil homme rassasié et reconnaissant leur dit : « J’ai de grands pouvoirs et j’ai décidé de vous venir en aide. » Mais Raimana et Hina ne le crurent pas. Alors, Pour leur montrer qu’il disait la vérité, Il transforma leur petit abri en un grand et magnifique fare. La plus belle de tout le pays. « Aue ! S’écrièrent les 3 frères et sœurs. » Ils pleurèrent de joie. Mais ce n’est pas tout parce que le vieil homme dit à Raimana : - Tourne toi, Je vais te transformer. Raimana ne lui faisait pas confiance. Il répète alors : tourne toi. Alors il accepta. Le vieil homme lui dit : Ferme les yeux et il mit sa main droite sur la bosse de Raimana .Tout à coup, sa bosse disparut, il grandit de 30 cm et devint un grand, beau jeune homme fort et musclé. A compter de ce jour, Raimana fit des pêches miraculeuses. Il vendait chaque jour le produit de sa pêche au village. Toutes les jeunes filles tombèrent amoureuses mais c’est la fille du Roi que Raimana choisit pour épouse. Le Roi organisa une grande fête au village pour célébrer leur union et invitèrent toute la population. Les deux sœurs Hina et Taina furent les deux demoiselles d’honneur. Elles étaient courtisées par les plus beaux jeunes hommes du village. Quand au vieil homme, il devint le Sage du Village. 6è Poreho: James TINOME, Heirani ROSSET, Océane TEUAPIKO, Keanu YONG ATIN, Aniti TERII







Hiro, le grand arii Dans les temps anciens, sur un motu des archipels des Gambiers, Hiro, le arii, vivait là, sur son île. Heimata, la mère fa’amu de Hiro, était une magicienne. A cause de sa grande taille, il ne peut pas avoir de femme. Il demande à Heimata de l’aider dans sa quête. Deux solutions se présentent à lui : soit Hiro trouve une femme de sa taille, soit il rapetisse. Le arii Hiro portait une ceinture rouge et jaune. Il ne devait jamais la poser sur le sol sous peine de malheur. Ne trouvant pas d’épouse de sa taille dans les îles Ma’areva, le prince voyagea sur sa pirogue à voile jusqu’aux îles Raromata’i. Sa mère magicienne l’accompagnait et veillait sur lui. Un matin, au moment où le soleil pointait à l’horizon, ils arrivèrent devant la passe principale de Bora Bora. L’eau était si claire que l’on voyait les poissons, les raies, les dauphins, les requins qui nageaient paisiblement. Ils parcoururent le lagon jusqu’à la plage de Matira. Après ce long voyage, ils étaient exténués, brûlés par le soleil. Hiro et Heimata quittèrent le navire pour se diriger vers un grand fare. Là, les deux compagnons demandèrent de la place pour la nuit. Les habitants de Matira offrirent de la nourriture cuite dans le a’hima’a, le four tahitien. Après avoir mangé, ils allèrent se rafraîchir à la rivière. Pour finir, ils se reposèrent jusqu’au lendemain matin. Le lendemain matin, Hiro et Heimata se réveillèrent. Hiro alla cueillir quelques fruits pour se nourrir. Pendant la cueillette, le arii de Ma’areva rencontra une femme. Ils discutèrent et se présentèrent : c’était la reine de Bora Bora accompagnée de son frère Mahana. C’est en voyant la ceinture rouge et jaune de Hiro que Tumata et Mahana comprirent que Hiro était aussi un arii. -« D’où viens-tu ? » demanda Mahana. -« Je viens des îles Ma’areva. Je suis à la recherche d’une épouse. » Répondit Hiro. -« Mais, que tu es grand ! » ajouta Mahana. -« je suis grand depuis ma naissance. A cause de cela, je ne trouve pas d’épouse à ma taille. » ajouta Hiro. -« Je crois que tu as de la chance. Au village, nous avons une belle jeune femme de 25 ans qui est là à la recherche d’un époux. Elle aussi est très grande de taille. »

Hiro demanda à Mahana de l’accompagner auprès de cette femme. Ils prirent tous deux le chemin de la montagne en longeant une rivière rafraîchissante. Au bout d’un moment, le jeune prince aperçut une jeune femme qui pêchait des crevettes. En se voyant, Hiro et Heitea éprouvèrent un coup de foudre qui les immobilisa pendant quelques minutes. Immédiatement, Hira demanda sa main à Heitea. Celleci accepta sans hésiter. Heimata, la mère faamu de Hiro organisa une fête familiale sur un motu en face de la plage de Matira. Les familles de Heitea et de Hiro étaient conviées. Pour le repas, les convives dégustèrent des plats plus délicieux les uns que les autres. Ils eurent droit aux yeux de poisson, aux crabes cuits au lait de coco, aux crevettes grillées sans oublier la viande de porc accompagnée de uru, te taro et de bananes de la vallée. La fête dura trois jours. On entendit les musiciens jouer du soir au matin. Ils vécurent heureux dans les îles Ma’areva. Heitea et Hiro eurent trois enfants, deux filles et un fils. Heureusement, aucun des trois n’eut le problème de taille de leurs parents.

6° Poe


L’arbre Sacré Jadis, il y avait un arbre au milieu de la Fautaua qui avait des pouvoirs magiques. Il donnait des fruits qui rendaient les hommes très forts et les femmes très belles. Chaque fois que l’on cueillait un fruit un autre repoussait aussitôt jusqu’au jour où un méchant sorcier du village voisin du nom de MANA, jaloux, voulut supprimer l’arbre. Un jour, Il lança sa lance à la pointe empoisonnée au cœur de l’arbre qui commença à perdre ses feuilles et ne donna plus de fruit. Les villageois, furieux et tristes, essayèrent de retirer la lance mais n’y arrivèrent pas. Seul un guerrier pouvait le faire. Il s’appelait Ura, le grand, le fort, le Magnifique. Les villageois décidèrent d’aller le chercher mais Ura habite dans une grotte loin du village, dans la montagne de Tufafifi à Raiatea. Les villageois se réunirent au coucher du soleil, pour désigner les guerriers les plus courageux pour partir à sa recherche. Le départ est fixé à la prochaine pleine lune. Le méchant sorcier, Mana, ayant entendu le projet des villageois décide de les en empêcher en leur lançant un sort. Le jour du départ, Il les transforma en statue de pierre. Mais un des guerriers qui avait plongé dans l’eau pour décrocher l’ancre à ce moment-là, échappa au sort du méchant sorcier. Furieux, le chef du village décide d’envoyer Vahine, la plus belle jeune femme du village pour séduire Mana, le sorcier afin qu’il sauve l’arbre. Quand Vahine apprit la nouvelle, elle pleura toutes les larmes de son corps et décida de s’enfuir pour se réfugier chez son amie Heitaina dans le village voisin, dès la nuit tombée. Quand le village s’endormit, tout doucement elle se leva prit son baluchon et partit. Elle s’enfonça dans la forêt et se perdit. Au petit matin, fatiguée, elle s’endormit sous un arbre de « mape ». Le sorcier qui se préparait, à aller cueillir des feuilles de « opuhi, d’oiseaux de paradis, de fougères… » pour préparer une de ses recettes maléfiques la trouva, couchée sous l’arbre. S’approchant de Vahine, il vit son visage apeuré mais fasciné par sa beauté lui proposa de venir s’abriter chez lui quelque temps. Touchée par son geste, Vahine commença à entretenir son fare et à préparer de bons petits plats cuits dans le himaa. Elle seule, connaissait la recette :

du poisson accompagné de fei, manioc, taro au lait de coco et des bonbons mangue qui le régalait. Mana, ayant toujours vécu seul et retiré du village, appréciant sa présence en tomba amoureux et lui proposa de devenir sa femme. Il soigna l’arbre qui reprit vie. Depuis ce jour il arrêta de faire du mal à la population qui l’adopta. Il devint le sorcier bien aimé. Ils se marièrent, firent un grand festin sous le grand arbre et eurent beaucoup d’enfants.

6è Paeho’e Wendy, Benjamin, Régina – Abigael - Washintong


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