Le temps est à l’orage !

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Le temps est à l’orage ! Alors que les banques spéculatives et leurs amis se sont goinfrés tant qu’ils ont pu jusqu’à la crise de foie de 2008, le médecin gouvernemental après avoir renfloué leurs gros ventres, a décidé de faire payer à tous le prix de leurs turpitudes. Les déficits publics sont un enjeu de la campagne de 2012 et les hospitaliers du CHRO s’apprêtent à goûtée l’amère potion de l’austérité. Car si nous pensions manger notre pain noir, il faut nous rendre à l’évidence que la course effrénée à l’activité à laquelle sont soumis nos établissements depuis quelques années Le déficit organisé des hôpitaux ne faisait figure que d’amuse-bouche ! publics pour 2011 en chiffres : L’amélioration de la situation budgétaire de la - Primo, l’enveloppe accordée aux majeure partie des hôpitaux n’y fera rien, il faudra hôpitaux (Objectif National de de nouveau augmenter la cadence en étant le plus Dépenses d’Assurance Maladie) ne économe possible. Et si le budget « personnel » croît pour cette année que de 2,8% l’augmentation des pèse pour 70% du budget global des hôpitaux, c’est alors que sur ce « gras » que les directions d’établissement charges prévisibles (électricité, médicaments, face à des conditions de financements proprement gardiennage, insupportables cette année, sont incitées à blanchisserie et autres) pour les établissements dépassera 3%. ponctionner. - Secundo, les tarifs sont revus à la Les hôpitaux qui étaient en positions les plus baisse. Même un établissement délicates ont déjà eu recours aux suppressions de réalisant la progression d’activité postes (services d’hygiène et de maintenance des anticipée de 2,4% verra donc son locaux, services administratifs ou techniques tout budget augmenter beaucoup moins particulièrement). En revanche tous, ont du rapidement que ses charges, contracter fortement la progression des dépenses d’autant que : de personnel non médical dans leurs comptes. - Tercio, la progression de Ainsi, la Fédération Hospitalière de France estime l’enveloppe des Missions d’Intérêt que globalement un départ à la retraite sur quatre Général et d’Aide à la n’a pas été remplacé dans la fonction publique Contractualisation sera de 1% et hospitalière. non de 3% si l’on tient compte de du nombre Le CHRO, malgré les efforts de ses personnels pour l’augmentation maintenir une situation budgétaire la plus d’internes qu’elle finance. équilibrée possible et ce, depuis plusieurs années, ne sera pas épargné. En prise avec un déficit somme toute « modéré » cette année qui s’explique en particulier par un tassement de l’activité dans le secteur de la chirurgie impactée par le départ de plusieurs de nos médecins, la direction de l’établissement est soumise à une équation insoluble qui devrait la conduire à adopter le même régime drastique que ses homologues. D’autant que notre établissement est dans une situation très particulière. En effet il est en ce moment en cours de reconstruction et un déficit important mettrait en jeu la viabilité du projet NHO!


Au Comité Technique d’Etablissement du 24 mai, la direction qui reconnaît que le temps est à l’orage, a exposé sa stratégie…à demi-mots. Les fermetures de lit de cet été seront bien plus nombreuses que les années précédentes nécessitant le regroupement de spécialités et le redéploiement des personnels paramédicaux.

Et pour les non-médicaux ? Suspectés d’avoir passé un été 2010 « à la cool », il faudra pour ceux dont le service ferme ou est restructuré, aller remplacer dans d’autres secteurs et se retrousser les manches. Pour l’organisation générale, aucune mensualité de remplacement n’est à attendre et le non remplacement des départs à la retraite devrait se généraliser. La fin du dispositif qui permettait aux fonctionnaires ayant trois enfants et qui comptabilisaient quinze ans de service de partir à la retraite quand ils le voulaient et sans décote a incité le départ fin juin pour retraite anticipée de trois fois plus d’agents. Une aubaine ?

La direction se réfère en fait au taux d’occupation des lits de l’été 2010, c'est-à-dire un modique 65%. A condition que notre activité reparte à la hausse, la stratégie est simple : Après moult rebondissements et dans un contexte de pénurie des médecins anesthésistes, les blocs opératoires conserveront le même niveau de capacité en nombre de salles que l’an passé ce qui implique l’embauche, à prix d’or, de nombreux médecins intérimaires. Ainsi, du fait du nombre de lits fermés, le taux d’occupation devrait être maximisé ! Ca c’est pour cet été. Pour la rentrée ? Euh…on ne sait pas. Mais nul ne doute que notre directeur général, Olivier Boyer, a une tactique dans sa besace. Pour l’instant force est de constater que celui-là même qui a participé dans les cabinets ministériels qu’il a fréquentés à la mutation de l’hôpital public en hôpital entreprise, avance à pas feutrés. Après le dernier CTE, nous retenons que la chirurgie est sur le gril d’autant que peu d’efforts, semble-t-il, sont faits pour recruter des chirurgiens et des anesthésistes. Va-t-on assister à une restructuration de ce pôle à grand échelle, à des fermetures définitives de services, à des regroupements pérennes de spécialités, ou bien les patients de l’agglomération devront-ils se faire opérer ailleurs? Le retour à l’équilibre, à marche forcé des hôpitaux publics est sans nul doute un argument sur lequel le candidat Sarkozy veut pouvoir compter. C’est pourquoi rien ne leurs sera épargné. Le CHRO sous l’épée de Damoclès que représente le Nouvel Hôpital d’Orléans est soumis à un tassement de son activité, et à des conditions de financement insupportables, va être soumis à un nouveau serrage de vis mortifère. Soyons sur nos gardes, oui, le temps est à l’orage !

En ce qui concerne le redéploiement des agents au cours de l’été, nos revendications sont les suivantes :  Informations et respect des situations individuelles  Priorité des redéploiements au sein de chaque pôle  Temps de formation  Respect desdes dates de vacances et duc’est planning prévisionnel agentsLes clients Une question et non moindres puisque d’elle que tout des dépend:  Possibilité les agents désirent d’écouler heures supplémentaires cogneront-ils à la porte pour de l’hôpital ? Cequi qui le n’est pas gagné. Et oui,des la crise, toujours la crise. sous forme de repos supplémentaires. Il doit en être de même pour des jours de CET, le cas échéant.


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