Seine Vallée Olympique

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CONSEIL GENERAL DE SEINE-MARITIME Projet de territoire : « SEINE-MARITIME, IMAGINONS 2020 » Cluster « SEINE VALLEE OLYMPIQUE »

Les mots-clés du cluster…

CONSEIL GENERAL

Enseignement supérieur

Création d’emplois

Imaginons 2020

Seine-Maritime

UNIVERSITE DE ROUEN Laboratoires

CESAR

CETAPS EA 3832 FACULTE DES SCIENCES DU SPORT

Inspection pédagogique Régionale d’EPS

RBS

RECTORAT

Centre de Ressources Technologiques

Pôle Entrepreneuriat

ESIGELEC

DATAR

Vallée de la Seine

Lycée MARC BLOCK Institut IRSEEM

Cité Sport Attitude IRISE Pierre de Coubertin Relocalisations

S Incubateur Startingbloc P Recherche Olympisme Histoire CESI O Brevets R Formations T Industrie Cluster

AXE SEINE

Prototypes Start-up

Pôle Instrumentation, Informatique & Systèmes Master Marketing et Management du Sport Pro

NORMANDIE

R E S E A U D’ E N T R E P R I S E S

Innovations technologiques

Rapport remis au Conseil Général de Seine - Maritime le 15 février 2012 1


Présentation générale

Ce document fait suite à la sélection par le Conseil Général de Seine-Maritime de la thématique « Seine Vallée Olympique » (SVO) parmi les six projets destinés à « mettre en valeur une ou plusieurs bonnes idées pour la Seine-Maritime de demain »1. Il présente les résultats des travaux réalisés entre le 1er novembre 2011 et le 5 février 2012 par des élèves et des étudiants normands dans le cadre d’un dispositif scientifique et pédagogique pluridisciplinaire conçu spécialement pour répondre à l’appel à collaboration transmis par le Conseil Général de Seine-Maritime le 15 octobre 2011.

Les objectifs définis par le Conseil Général étaient les suivants :

1. Mettre à profit les capacités d’expertise du corps enseignants et de ses étudiants dans leurs thématiques ou disciplines respectives ; 2. Initier une collaboration pérenne entre les établissements d’enseignement supérieur et le département ; 3. Connaître la perception des étudiants sur l’avenir de leur territoire.

Remarque : avec l’accord du Conseil Général, les concepteurs du projet SVO ont souhaité intégrer à leurs travaux les élèves2 du Lycée Marc Bloch de Val de Reuil. Ces derniers ont notamment été chargés de réaliser une enquête auprès de 750 élèves de classes de quatrième, troisième et seconde de l’Académie de Rouen sur le thème « Vous et le sport de demain ». Il s’agit de la première enquête de ce type réalisée en France. Ses résultats montrent en particulier que les adolescents d’aujourd’hui estiment que dans trente ans ils auront accès à de nouveaux sports et que les innovations technologiques futures leur permettront de bénéficier de nouveaux matériels et de nouveaux sites de pratique qui transformeront leur approche du sport. Ce qui est précisément l’hypothèse à partir de laquelle a été conçu le projet Seine Vallée Olympique (SVO). L’intérêt des résultats obtenus pour l’enrichissement de la problématique nous a conduit à étendre l’étude aux étudiants en STAPS de première année de l’Université de Rouen. Les résultats des deux études sont en partie intégrés dans le texte ci-dessous.

1 2

Lettre de Monsieur le Président du Conseil Général de Seine-Maritime en date du 18 juillet 2011. ère Il s’agit de la Classe de 1 STG – 607.

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I. ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT ET COLLECTIVITES IMPLIQUES DANS LA CONCEPTION DU CLUSTER SEINE VALLEE OLYMPIQUE -

Université de Rouen, Faculté des sciences du sport, Master de Marketing et Management du Sport Professionnel

-

Rouen Business School, Incubateur d’entreprises Startingbloc

-

Lycée Marc Bloch de Val de Reuil, Classe de 1ère STG-607

-

ESIGELEC et son Institut de recherche l’IRSEEM

-

CESI

-

Un partenariat avec l’INSA est en cours

-

Collectivités associées : Conseil Général de Seine-Maritime et Grand-EvreuxAgglomération

I.a - Laboratoires de recherche impliqués -

Pour la Faculté des Sciences du sport o

Centre d’Etudes des Transformations des Activités Physiques et Sportives, CETAPS - EA 3832

-

-

Pour l’ESIGELEC et son Institut de recherche l’IRSEEM o

Centre de Ressources Technologiques, CRT-IRSEEM

o

Institut de Recherche en Systèmes Electroniques Embarqués, IRSEEM

Pour le CESI o

Institut de Recherches en Innovation et Sciences de l’Entreprise, IRISE

I.b - Enseignants, cadres et chercheurs impliqués -

Responsable général de la thématique o

-

Pr Alain Loret, Doyen de la Faculté des Sciences du Sport

Coordonateur de la thématique o

Mr Denis Gallot, Ingénieur de Recherche à Rouen Business School (RBS), Responsable de l’Incubateur d’entreprises Startingbloc

-

Responsable pédagogique de la thématique o

Mr Pascal Kogut, Inspecteur d’Académie – Inspecteur Pédagogique Régional d’Education Physique et Sportive au Rectorat de Rouen, Coordonnateur de la Cité Sport Attitude

-

Coordination pédagogique o

-

Mr Jean Pierre Cantrelle, Proviseur du Lycée Marc Bloch de Val de Reuil

Encadrement pédagogique pour le Lycée Marc Bloch

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-

o

Mme Armelle Tardy, Professeur au Lycée Marc Bloch

o

Mr Thomas Duparc, Professeur au Lycée Marc Bloch

Encadrement pédagogique pour la Faculté des Sciences du sport

o

Mme Nadine Dermit, Maître de Conférences

o

Mme Marie-Josèphe Leroux-Sostène, Maître de Conférences

o

Mr Pascal Roland, Maître de Conférences

o

Mr Jean-François Houdayer, Professeur d’EPS – Délégué pour la Cité Sport Attitude

-

Responsables scientifiques

o

Thématique « Sciences du sport » Pr Didier Chollet, Directeur du CETAPS - EA 3832

o

Thématique « Ressources technologiques » Mr Sébastien Blondel, Directeur du CRT- IRSEEM

o

Thématique « Système électroniques embarqués » Mr Xavier Savatier, Enseignant/chercheur, Responsable du Pôle Instrumentation, Informatique & Systèmes.

o

Thématique « Sciences de l’entreprise » Mr Belahcene Mazari, Directeur de l’IRISE

o

Le secrétariat de la thématique a été assuré par Mme Hélène Rémy de la Faculté des Sciences du sport.

II. PROBLEMATIQUE GENERALE DE LA THEMATIQUE

II. a - La question de départ

Forts de leur patrimoine sportif exceptionnel commun et en valorisant au plan international leur implication historique dans la construction du « concept » olympique à la fin du XIXe siècle, la Seine-Maritime et l’Axe Seine ne pourraient-ils pas élaborer de manière conjointe un projet scientifique, académique, industriel et commercial (cluster) reposant sur l’innovation technologique appliquée aux produits et aux services sportifs du futur ?

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II. b - Les partenariats

Cette question fut à l’origine de la conception du projet SEINE, VALLEE OLYMPIQUE (SVO)3 fondée sur une réflexion conjointe menée par l’Université de Rouen (Faculté des Sciences du Sport, Laboratoire CETAPS) et le Rectorat de Rouen (Inspection Pédagogique Régionale d’EPS) à partir du mois d’octobre 2009. Elle fut identifiée en septembre 2010 par la Direction de l’Aménagement du Territoire et de l’Attractivité Territoriale (DATAR, Mme Dutarte) comme une question significative de la dimension potentiellement structurante au plan économique d’une nouvelle industrie sportive française susceptible d’être implantée sur l’Axe Seine. La question a ensuite fédéré l’Incubateur Startingbloc de Rouen Business School (RBS) et le Lycée Marc Bloch de Val de Reuil. Dans le cadre du projet de territoire « SEINE-MARITIME, IMAGINONS 2020 », l’ESIGELEC (Laboratoires CRT-IRSEEM et Institut IRSEEM) ainsi que le CESI (Laboratoire IRISE) se sont associées à la thématique.

Ce document est donc le résultat des échanges et travaux menés conjointement par l’ensemble de ces partenaires.

II. c – La problématique.

Constatant que le secteur économique et industriel du sport correspondait à l’un des domaines économiques, scientifiques, techniques et technologiques ayant le plus évolué au niveau mondial lors des vingt cinq dernières années et que ses débouchés commerciaux ne cessaient de croître, les concepteurs du projet SVO l’ont élaboré de façon à ce qu’il constitue une réponse forte à la délocalisation des entreprises françaises spécialisées, à la fois, dans le domaine du sport qui se pratique (produits et services) et dans celui du sport qui se regarde (production des performances, événements télévisuels, production d’images sportives, équipements structurants, etc.). L’objectif secondaire étant qu’il permette la création et la relocalisation d’emplois industriels dans ce secteur.

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Précisons que SEINE, VALLEE OLYMPIQUE n’est qu’un « nom de code » à caractère pédagogique destiné à fédérer et à identifier les travaux des élèves et des étudiants des différents établissements qui travaillent sur le programme. Il évoluera dans sa version opérationnelle.

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Observons d’emblée qu’au-delà de la formulation du projet qui peut apparaître complexe, l’idée qui a présidé à la réflexion SVO est relativement élémentaire. Bien connue dans d’autres secteurs commerciaux ou industriels, elle s’inscrit dans une dimension stratégique qui veut que sur un marché qui se renouvelle en permanence, l’expertise technique, le savoir faire technologique, la maîtrise des procédures industrielles relative à la production de biens et le faible coût de leur production soient secondaires au regard de la capacité d’innovation des entreprises. Dans cette acception particulière, leur performativité économique repose sur un point stratégiquement essentiel.

Il se décline comme suit.

- Elles doivent être en mesure de proposer en permanence des solutions techniques et technologiques innovantes adaptées aux besoins renouvelés des consommateurs. Dès lors, leur perception des marchés n’est plus seulement de nature marketing car elle accède à une dimension prospective.

Dans le domaine qui concerne SVO, les entreprises doivent donc concevoir le matériel et les services sportifs à l’aune d’une dizaine d’années et non des vingt quatre prochains mois. Or, en matière de Recherche & Développement (R&D), il est apparu très vite aux yeux des concepteurs du projet que la capacité de recherche des entreprises françaises spécialisées dans le secteur du sport était limitée. Elles atteignent en effet rarement la taille critique indispensable au développement d’une recherche de pointe à caractère scientifique, technique et technologique. Elles présentent donc globalement une faible capacité d’innovation. L’objectif de SEINE, VALLEE OLYMPIQUE est donc de produire les conditions de mise en œuvre d’une politique de R&D à long terme, impulsée par les collectivités, en créant les partenariats indispensables entre le secteur public et le secteur privé.

La « matrice » de ces collaborations potentielles sera un cluster scientifique, académique et industriel dont le but consistera à générer en Vallée de Seine (entre Paris, Rouen et Le Havre) les conditions d’émergence d’un « Réseau de valeurs industrielles »4 spécialisé dans le domaine de l’innovation technologique appliquée aux services, aux produits et aux équipements sportifs.

4

Selon des préconisations issues de propositions venant de la DATAR.

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II. d - Pourquoi en Vallée de Seine ?

L’élément fondateur qui a produit initialement la « Stratégie SVO » fut la volonté affirmée de réhabiliter le patrimoine olympique français.

Le « concept olympique » - aujourd’hui concept mondialement identifiable ! - est né entre Paris, Rouen et Le Havre à la fin du XIXe siècle. Cela est absolument indiscutable. Réhabiliter ce passé sur la base d’une double démarche historique et mémorielle apparaît donc très intéressant… à condition de le faire dans un but précis. Ce que va autoriser la thématique SVO. L’objectif consistera en effet à concevoir un dispositif identitaire mêlant le passé olympique de la vallée de la Seine et l’avenir industriel du sport de la première moitié du XXIe siècle.

Cette doctrine inédite reposera sur un programme exécutif déclinable en dispositif pédagogique et scientifique conçu dans le cadre du programme du Conseil Général intitulé « SEINE-MARITIME, IMAGINONS 2020 ». En y associant les élèves et étudiants de l’Académie de Rouen, elle permettra de rénover en amont du projet industriel ce capital historique pour le transformer en atout à forte connotation symbolique exploitée dans le cadre d’une communication locale et régionale. Promue au niveau mondial sur la base d’attributs de communication fondés sur l’histoire de l’olympisme, l’identité du programme SVO puisera sa légitimité dans l’œuvre de rénovation des Jeux Olympiques de Pierre de Coubertin qui prit corps en Vallée de Seine. Ce que tout le monde a oublié… Il se déclinera sur la base d’un Réseau de valeurs industrielles (DATAR) qui pourrait prendre un nom associant « sport » et « nouvelles technologies ». Strictement dédié à la recherche et à la production de biens et de services issus des multiples innovations identifiables dans le secteur sportif, le réseau ambitionnera de faire la synthèse entre de l’histoire originelle de l’olympisme et l’avenir économique et industriel du sport.

III. Les dimensions géopolitiques et historiques du projet

Le premier élément de la réflexion a porté sur un point que nous avons jugé capital : la dimension géopolitique absolument majeure qui structure aujourd’hui l’économie mondiale du sport. Nous avons conçu le projet de façon à ce qu’il permette à l’industrie sportive française de s’inscrire dans cette dimension en exploitant des données historiques incontestables qui lui permettront d’y prendre rapidement toute sa place.

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Nous sommes partis d’un constat : nous sommes à la veille d’une rupture géopolitique dans le domaine du sport. En effet, le sport mondial est un secteur économique qui est devenu en vingt ans massivement concurrentiel. En pleine mutation, porteur d’enjeux commerciaux et politiques majeurs, il présente une très forte capacité de croissance économique, de développement d’entreprises et de création ou (re)localisation d’emplois5. De nombreux Etats ont identifié ce potentiel qui fait du sport un espace d’investissements prometteur. Certains pays émergents comme les fameux B.R.I.C. et les pays du Golfe comme le Qatar ont d’ailleurs très vite compris que les « barrières à l’entrée » sur les différents marchés qu’il recèle étaient encore relativement faibles. Ils s’emploient donc à les investir.

Aujourd’hui, dans le contexte économique difficile que nous traversons, le potentiel identitaire que représente l’histoire olympique de la Vallée de la Seine est exceptionnel et ne demande qu’à être valorisé au niveau mondial. C’est précisément ce que propose la thématique SVO.

La dimension patrimoniale du projet repose sur une unique donnée historique. Pour autant, elle est incontestable et, au niveau d’une communication territoriale à l’échelle mondiale, serait d’un poids colossal. Elle se décline très simplement comme suit : - l’idée d’organiser les 1er Jeux Olympiques de l’ère moderne est née à la fin du XIXe siècle entre Paris, Rouen et Le Havre. Quatre données historiques qui le confirment6. 5

L’économie sportive mondiale est actuellement évaluée à 33,9 milliards d’euros. Les exportations françaises dans ce domaine s’élèvent à (chiffres arrondis) 2 milliards d’euros et les importations à 2,6 milliards d’euros. Selon une étude de Price Waterhouse Cooper (2011) le marché mondial du sport à cinq ans pourrait atteindre 90 milliards d’euros. Recherches réalisées par les étudiants du Master 1 Marketing et Management du Sport Professionnel. 6 Le premier congrès olympique de l’histoire eut lieu à Paris en 1894 et le second au Havre en 1897. Le Pays de Caux, Mirville-en-Caux, Le Havre et plus généralement la Vallée de la Seine et son estuaire furent toujours pour Coubertin des lieux de villégiature privilégiés (« Nous allâmes de Mirville embarquer sur le transatlantique Le Normandie et cela me fit grande impression »). Il devait d’ailleurs acquérir une concession à perpétuité au cimetière de Saint Adresse au Havre ; très précisément face au panorama de l’estuaire. Cette concession n’a à ce jour jamais été utilisée car Coubertin est enterré à Lausanne. Il considérait Le Havre où il possédait une maison à Sanvic comme sa ville « de fait et de cœur ». Il imposa l’organisation du second congrès olympique à l’Hôtel de Ville du Havre car, affirmat-il : « Pour moi, c’est au Havre que je serai le plus à l’aise, dans un milieu politique et culturel qui est le mien et où je ne compte que des amis ». Montrant une connaissance très fine des rivalités qui ont toujours historiquement existé entre les villes de Rouen et du Havre, il devait s’adresser ainsi aux congressistes : « Soyez les bienvenus, Messieurs les délégués, dans cette chère cité Havraise. Merci au Préfet de Seine Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime) qui a solutionné le difficile problème de n’avoir que des amis parmi les Havrais comme parmi les Rouennais ». Coubertin fut en outre Conseiller municipal de Mirville-en-Caux à 25 ans et fonda en 1902 « La revue du Pays de Caux ».

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1. C’est à Paris, le 25 novembre 1892 à la Sorbonne, que Pierre de Coubertin prononça le discours fondateur annonçant la réhabilitation des Jeux Olympiques.

2. C’est au château de Mirville-en-Caux, situé au nord-ouest de Rouen, que Pierre de Coubertin séjourna régulièrement durant la période au cours de laquelle il devait œuvrer pour réhabiliter les Jeux olympiques. Il fut d’ailleurs Conseiller municipal de la commune. La famille de Coubertin possède toujours le château en 2012.

3.

C’est à Paris, le 23 juin 1894 à la Sorbonne, que Pierre de Coubertin organisa le premier Congrès Olympique de l’histoire.

4. C’est au Havre, sa Ville « de cœur » comme il se plaisait à le dire, que Pierre de Coubertin organisa le second Congrès Olympique le 26 juillet 1897.

Enfin, comme un signe de l’histoire de l’évolution récente des Jeux, c’est à Rouen, au mois de juin 1969, que les premiers Jeux olympiques du sport adapté furent organisés sous le nom de « Special Olympics ».

La légitimité olympique historique de la Vallée de Seine en aval de Paris est donc indéniable. Il demeure néanmoins qu’elle reste parfaitement ignorée au plan international. Les Jeux Olympiques de 2012, organisés à cent cinquante kilomètres de l’estuaire de la Seine, pourraient donc être une opportunité de célébrer les 120 ans (1892-2012) du discours prononcé par Coubertin en 1892 à la Sorbonne. Les circonstances se prêteraient ainsi au lancement international du concept international OLYMPIC VALLEY. IV. Les objectifs de la thématique SVO

Réhabiliter l’histoire sportive de la Vallée de Seine dans le but de promouvoir au niveau mondial son identité et sa légitimité olympiques est le premier objectif du projet. Sur cette base, il s’agira de valoriser un concept international dont le nom de code pédagogique est actuellement « Olympic Valley ». Dans ce cadre, à la fois, historique et symbolique, sera conçu un Réseau de valeurs à caractère industriel reposant sur la trilogie : développement Ses descendants possèdent toujours en 2012 le manoir de Mirville. In, Boulongne, Y.P., Pierre de Coubertin : ses racines et le congrès du Havre de 1897, www.coubertin.ch/pdf/PDF-Dateien/110Boulongne.pdf. Recherches historiques réalisées par les étudiants du Master 1 de Marketing et Management du Sport Professionnel.

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industriel et commercial, recherches scientifiques et formations académiques dans le domaine du sport et de l’innovation sportive. Le dispositif final trouvera sa légitimité dans la complémentarité structurelle qu’il établira entre ces différents secteurs. IV. a - Quatre temps étroitement complémentaires seront identifiables

- Premier temps : des laboratoires associés au cluster SVO travaillant sur des champs scientifiques considérés comme potentiellement attractif en termes d’innovations technologiques et exploitables dans le domaine de la pratique et des services sportives (textile « intelligent », réalité augmentée associée à l’apprentissage, hydratation et nutrition spécifiques à la pratique sportive, optique incluant l’information géographique des sportifs en situation de mobilité, matériel conçu pour opérer un feedback informationnel, etc.) produiront des idées, des concepts et les prototypes qui leur seront associés. - Deuxième temps : ceux-ci seront validés par le Réseau de valeur industrielle (cluster) qui financera les brevets nécessaires. - Troisième temps : les établissements d’enseignement associés au Réseau développeront de nouvelles formations académiques spécialisées dans les domaines de l’innovation sportive. Ont été identifiés les domaines suivants : ingénierie des services liés à la relation Sport et Santé, ingénierie des produits, nouvelles technologies, nouveaux matériaux, nouveaux tissus, nouveaux concept commerciaux, dispositifs optimisés de créations événementielles, conception et programmation associées aux modes de financements rénovés des équipements sportifs, nouvelles techniques de production et de commercialisation d’images, dispositifs d’apprentissage exploitant la réalité augmentée, sécurité publique liée, notamment, au risque terroriste7. D’autres secteurs sont en cours d’identification.

- Quatrième temps, des incubateurs d’entreprises et des dispositifs de formation à l’entrepreneuriat spécialisé dans les différents secteurs économiques issus du sport seront créés par les établissements d’enseignement supérieurs associés au Réseau. Ils mettront en relation les étudiants et les chercheurs - notamment les jeunes chercheurs et les doctorants - de façon à optimiser les conditions de création de start7

La première thèse de doctorat française portant sur la gestion du risque terroriste aux Jeux Olympiques (Directeur de recherche : Pr A. Loret, Doctorante : Melle Sarah Rezenthel) a été soutenue à l’Université de Rouen au mois de février 2011. Elle a obtenu la distinction « Très honorable avec les félicitations du jury ».

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up destinées à produire et à commercialiser les nouveaux concepts brevetés dans le cadre du cluster. IV. b – Quatre domaines d’activités stratégiques

Promu comme « actif symbolique » décliné au niveau international à partir d’attributs de communication comme « Invest in Olympic Valley » 8, le concept SVO permettra de donner une légitimité olympique historique à la Seine-Maritime. Il s’agira ensuite de la valoriser simultanément aux plans industriels, scientifiques et académiques dans les quatre secteurs d’activités économiques les plus porteurs.

1. Celui des nouvelles technologies exploitables dans le domaine du sport.

2. Celui du matériel sportif à forte valeur ajoutée technologique et écologique en relation avec le « sport qui se pratique » dans une perspective de loisirs.

3. Celui des produits et services favorisant les liens entre le sport, la santé, la forme, le vieillissement sain et le bien être corporel.

4. Enfin, en relation avec le « sport qui se regarde », celui de la production et de la commercialisation d’images sportives produites dans le cadre d’événements de dimension mondiale conçus pour valoriser les nouveaux concepts d’équipements collectifs (stades) actuellement en gestation dans les cabinets d’architecture les plus innovants. IV. c – L’évolution de la « demande de sport » à une échéance de 30 ans

De façon à identifier la perception du sport de demain qu’ont les adolescents en 2012, nous avons réalisé une enquête portant sur 895 élèves et étudiants de l’académie de Rouen. Réalisée du 30 novembre au 16 décembre 2011 pour ce qui concerne les élèves, puis du 20 décembre 2011 au 20 janvier 2012 pour ce qui concerne les étudiants, cette enquête a porté sur les établissements suivants :

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-

Collège Michel de Montaigne, Le Vaudreuil ;

-

Collège Alphonse Allais, Val de Reuil ;

Nom de code à caractère pédagogique.

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-

Collège Pierre Mendès France, Val de Reuil ;

-

Collège Notre Dame Saint-Louis, Louviers ;

-

Lycée Marc Bloch, Val de Reuil ;

-

Faculté des Sciences du sport, Université de Rouen.

Les résultats permettent de montrer que la perception du sport de demain qu’ont les adolescents d’aujourd’hui est significativement différente de celle du sport conçu au XXème siècle. Ils considèrent notamment que dans 30 ans les pratiques physiques et sportives seront fortement impactées par les innovations technologiques. Ce qui est précisément la base de le thématique SVO.

Après avoir estimé pour 52,6% d’entre-eux que l’apparition de nouveaux sports est inéluctable, à la question « Comment imaginez-vous votre sport du futur ? » (Question n° 7), les élèves du secondaire répondent (réponses multiples possibles) :

- Plus de robotique : 13% - Création de sport en 3D : 29,1% - Plus d’innovation au niveau du matériel : 39,8% - Développement de lieux sportifs avec simulateurs : 30,9% - Identique au sport actuel : 1,2%

Nous pouvons donc considérer que les jeunes d’aujourd’hui imaginent que dans 30 ans ils auront accès à de nouveaux sports et que les innovations technologiques futures leur permettront de bénéficier de nouveaux matériels, de nouveaux sites et de nouveaux services qui changeront fondamentalement leur pratique sportive.

A la question « qu’attendez-vous du sport de demain » (question n° 6), la compétition n’est pas plébiscitée par les élèves du secondaire même si elle est bien présente dans les attentes. Les réponses se déclinent comme suit (réponses multiples possibles) :

-

du plaisir : 62,8%

-

des sensations : 42,9%

-

de la compétition : 36%

-

de la détente : 24,2%

-

de la convivialité : 16,7%

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Nous observerons en outre que la « recherche de la victoire » acquise dans une compétition sportive ne concerne que… 0,1% des réponses des élèves du secondaire. Ce qui suggère que l’engagement des individus dans le sport de compétition reposera dans l’avenir sur des motivations alternatives à la victoire. Cela pose de nombreuses questions quant à l’organisation actuelle du sport français.

Concernant les « cybersports » (sports virtuels), les adolescents de 2012 ne sont que 36% à considérer qu’ils représentent une activité sportive réelle alors que 82% estiment qu’il s’agit d’un loisir (question n°5). Par contre, plus de la moitié des personnes interrogées (53%) définissent bien les « cybersports » comme des activités physiques (question n° 5). Ce qui suggère une distinction à établir obligatoirement entre activités sportives et activités physiques du point de vue de l’impact des nouvelles technologies.

Nous pouvons observer que pour ce qui concerne les étudiants en STAPS de première année, soit une population sportive plus âgée en moyenne de deux ans par rapport aux élèves du secondaire que nous avons interrogés, les filles ne considèrent pas les « cybersports » comme une pratique sportive alors que les garçons ont tendance à les assimiler aux sports réels même s’ils expriment bien une différence entre les deux.

Enfin, nous observerons que 94,7% des personnes interrogées (question n° 4) ont déjà testé les « cybersports » sous la forme des offres technologiques actuelles (Wii, Kinect, Playstation Move, etc.).

L’ensemble des données recueillies confirme l’hypothèse correspondant à l’émergence de nouveaux marchés du sport reposant sur des produits, services, matériaux et technologies inédites dans laquelle s’inscrit la thématique SVO. V. Le programme exécutif SVO : treize projets structurants L’économie générale de SEINE, VALLEE OYMPIQUE9 se fonde10 sur des projets mémoriels, académiques, olympiques, scientifiques et industriels - incluant la construction du Réseau de valeur industrielle selon le concept défini par la DATAR. Ils n’excluent pas l’introduction de nouvelles propositions dans le programme à n’importe quel moment de sa réalisation en fonction des actions de coopération qui seront développées. De ce point de

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Nom de code à caractère pédagogique. Au moment où ces lignes sont écrites (janvier 2012).

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vue, les protocoles de coopération scientifiques et industriels seront élaborés « au fil de l’eau » avec les différents partenaires qui s’associeront progressivement au programme. V. a - Les projets mémoriels

Leur but consiste à asseoir la légitimité olympique historique de la vallée de la Seine pour la promouvoir au niveau mondial sur la base d’une stratégie de communication appropriée. - 1er Projet. L’organisation le 25 novembre 2012 à la Sorbonne de la célébration des cent vingt ans (1892-2012) du discours fondateur par lequel Pierre de Coubertin appela à rénover des Jeux Olympiques11. - 2ème Projet. La commémoration 1er janvier 2013 des cent cinquante ans de la naissance de Pierre de Coubertin qui est né à Paris le 1er janvier 1863. - 3ème Projet. La publication en 2013 d’un ouvrage d’Anthologie commentée des textes normands de Pierre de Coubertin qui pourrait prendre le titre de « Coubertin le Cauchois » en référence à « La revue du Pays de Caux » que fonda Coubertin en 1902. - 4ème projet. La valorisation de la vie et de l’œuvre olympique de Pierre de Coubertin sur la base de parcours touristiques historiques cartographiés au format GPS à Paris et en Normandie. Correspondant aux grandes dates et aux grands sites de sa vie, ils seront baptisés « Les Chemins de l’Héritage Olympique »12. - 5ème projet. Nous proposons qu’un portrait de Pierre de Coubertin soit placé à demeure en bordure de l’autoroute A29, qui relie les villes de Rouen, d’Amiens et du Havre, à chaque entrée du viaduc de Mirville qui prendrait alors le nom de « Viaduc Pierre de Coubertin ». - 6ème Projet. Le concept SVO s’inscrit dans une vision d’avenir destinée à valoriser économiquement le territoire de la Vallée de Seine en aval de Paris. Pour autant, sa légitimité repose sur le passé. Il est donc indispensable de concevoir un Musée Pierre de Coubertin au centre du dispositif. De ce point de vue et de façon à anticiper ce 11 12

Pierre de Coubertin prononça ce discours le 25 novembre 1892. Nom provisoire.

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point, le Comité Olympique Régional de Haute Normandie et l’Université de Rouen organiseront sur le campus en avril 2012 une exposition intitulée « Au cœur de l’Olympisme » et un colloque sera organisé par la Faculté des Sciences du Sport au mois d’octobre 2012. V. b - Les projets académiques

Leur but consiste à inscrire SVO dans un cadre de formations allant de l’enseignement secondaire à l’enseignement supérieur. L’objectif est de sensibiliser les élèves et les étudiants aux nouveaux débouchés professionnels correspondant aux secteurs d’activités économiques et d’emplois inédits que recèlera le sport au cours des vingt prochaines années. - 7ème projet. La création de la Cité Sport Attitude. Développé par les lycées, collèges et écoles primaires des communes de Val de Reuil, du Vaudreuil et de Louviers, sous l’égide de l’Inspection Régionale d’EPS (Mr Pascal Kogut) et bénéficiant de la dynamique créée autour du nouveau stade d’athlétisme couvert de Val de Reuil, ce projet à caractère pédagogique s’organise autour de trois problématiques : « Sport et citoyenneté », « Sport et santé » et « Sport et métiers ». - 8ème Projet. La création par l’Université de Rouen d’une Fondation universitaire destinée à valoriser le patrimoine olympique de la Vallée de la Seine. -

9ème

Projet.

Coubertiniennes

13

La

création

d’une

chaire d’Histoire

du

sport

et

d’Etudes

au sein de la Faculté des Sciences du sport de l’Université de

Rouen. - 10ème projet. La création d’un Master multi-sceaux en Sciences et Technique des Activités Physiques et Sportives. Développée par les Universités de Paris Descartes, Paris Ouest-Nanterre, Paris Sud-Orsay, Caen, Le Havre et Rouen, cette formation sera structurée sur la base de plusieurs spécialités scientifiques correspondant aux orientations du réseau de valeur industriel. - 11ème projet. La création à Rouen d’une Ecole Supérieure de Management du Sport destinée à enrichir au plan scientifique et à valoriser au plan international le savoir-

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Intitulé du projet non définitif.

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faire français en matière d’ingénierie de production des événements sportifs. Largement démontrées depuis l’organisation des Jeux Olympiques de Grenoble (1968), nos capacités dans ce domaine n’ont jamais été capitalisées. Ce qui explique nos échecs successifs lorsque nous avons candidaté pour l’organisation des Jeux. Or, il s’agit là d’un savoir-faire qu’il nous faut théoriser pour l’enseigner et le diffuser, notamment auprès des pays francophones émergents. Il correspond à un secteur universitaire peu investi mais qui deviendra vite concurrentiel. Forte de son passé olympique historique, la France a indéniablement un rôle à jouer dans ce domaine.

Outre cette dimension particulière, l’Ecole aura sept objectifs.

1. Former les cadres dirigeants des Mouvements sportifs français et francophones dans le cadre de programmes universitaires adaptés (formation continue, formation à distance, VAE) et certifiants.

2. Former des cadres internationaux en ingénierie de production et de commercialisation des événements sportifs de dimensions mondiale.

3. Former des cadres internationaux spécialisés en conception, programmation, développement et animation d’équipements sportifs structurants répondant aux nouvelles normes issues de l’économie mondiale du sport.

4. Former des cadres internationaux (notamment issus des pays francophones émergents) spécialisés en conception, programmation et développement de politiques sportives d’Etat capables de piloter des partenariats publics/privés.

5. Former les managers des clubs professionnels capables de développer ces organisations en environnement concurrentiel mondialisé.

6. Former des cadres en communication sportive événementielle incluant la maîtrise des NTIC.

7. Créer les conditions universitaires de la reconversion et de l’intégration professionnelle des athlètes de haut niveau en fin de carrière.

Pôle universitaire international de Formations et de Recherches, l’Ecole bénéficiera de l’expertise acquise depuis quinze ans par les universités de Caen et de Rouen associées

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dans le cadre du PRES normand. Elle permettra d’optimiser le potentiel économique que recèle le sport français et de promouvoir notre savoir-faire au niveau international, notamment en direction des pays francophones émergents. - 12ème projet. L’inscription des valeurs olympiques au patrimoine mondial.

Les valeurs olympiques énoncées par Pierre de Coubertin sont aujourd’hui confrontées

à de nombreuses

dérives.

Dopage,

tricherie,

corruption,

affairisme,

hooliganisme, fraude, surentraînement, détection trop précoce des talents, vieillissement prématuré du corps des athlètes,… la liste des dysfonctionnements constatés dans le sport est beaucoup trop longue. Malgré leurs efforts, les institutions sportives internationales marquent le pas dans le combat qu’elles livrent pour en réduire la portée. Le sentiment prévaut que ce combat serait sans fin. Les Acteurs de SEINE, VALLEE OLYMPIQUE14 se mobiliseront pour redonner du sens aux fondements éthiques qui présidèrent à la conception de la vision coubertinienne du sport. Pour cela, ils s’engageront dans une campagne internationale destinée à proposer l’inscription par l’UNESCO des valeurs olympiques prônées par Pierre de Coubertin au Patrimoine Mondial. V. d - Le projet industriel (13ème projet)

V.d-1. Un Réseau de valeurs industrielles (DATAR) structuré par l’innovation sportive L’objectif est de construire un cluster15 scientifique, industriel et académique capable de concentrer en vallée de Seine une partie de l’industrie mondiale issue de l’innovation technologique identifiable dans le domaine du sport. Un tel projet d’agrégation de compétences dans ce secteur sur un site géographiquement défini et reposant sur l’histoire olympique d’une région est inédit au plan international. Cela signifie que l’on n’identifie aucun dispositif - coordonné politiquement ! - de cette nature dans le monde.

Le Réseau de valeurs industrielles ainsi conçu aura pour première ambition de faire émerger en vallée de Seine une filière économique nouvelle créatrice d’emplois et attractive pour les jeunes start-up, PME et TPE innovantes ainsi que pour les chercheurs des 14

Nom de code à caractère pédagogique. Un cluster est le regroupement de laboratoires de R&D privés ou publics, d’entreprises d’un même secteur industriel et de formations académiques sur un site géographiquement défini – ici, la Vallée de Seine en aval de Paris. L’objectif est de produire des externalités positives en interconnectant leurs moyens et leurs compétences.

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différents domaines scientifiques concernés. Il s’agira d’accumuler des savoirs scientifiques associés à des savoir-faire industriels émergents en regroupant des entreprises, des établissements d’enseignement supérieur et des structures de recherche. Ils auront vocation à travailler en synergie pour mettre en œuvre un projet de développement économique concerté sur l’axe géographique Paris – Rouen - Le Havre. Le but sera de leur procurer un avantage compétitif déterminant, dans le cadre d’un réseau de ressources et de compétences partagées, identifiable au niveau mondial grâce au concept identitaire déclinable sous le vocable OLYMPIC VALLEY 16.

Le réseau pourrait prendre le statut de Groupement d’Intérêt Economique (GIE), de Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS), de Réseaux de valeur industrielle tels que la DATAR l’a défini, de « grappes d’entreprises » ou d’associations. Comme la loi le permet, les entreprises partenaires jouiront d’un statut spécifique permettant des exonérations fiscales et des allégements de charges. En outre, elles bénéficieront des compétences acquises par des étudiants issus des formations d’enseignement supérieures associées. En cumulant production de connaissances scientifiques et développement de start-up, PME et TPE innovantes, le réseau sera éligible aux financements d’Etat.

La conception du projet tiendra compte des recommandations du Rapport portant sur l’évaluation des 71 Pôles de Compétitivité français publié le 18 juin 2008, en particulier le renforcement des dispositifs collaboratifs dans les domaines fortement innovants (le sport en fait assurément partie), porteurs d’utilité sociale (la relation positive sport/santé, le sport facteur d’intégration et vecteur d’éducation, notamment) et impliqués dans les secteurs liés au développement durable (les éco-sports, les sport alternatifs et les sports de glisse).

Le projet pourrait avoir vocation à obtenir un label international si l’on considère son caractère inédit associant passé, présent et futur du sport, l’exceptionnel potentiel d’innovation du secteur des technologies sportives et l’amplitude des domaines scientifiques concernés associée à la richesse des thématiques de recherches issues d’une activité sociale massivement plébiscitée17. Pour atteindre cette dimension, il aura vocation à s’associer au cluster EuroSIMA spécialisé dans le domaine des sports de glisse qui se développe en Aquitaine et qui fédère déjà un nombre significatif d’entreprises qui innovent en collaboration avec l’université de Bordeaux 2 (UFR STAPS). Cette association ferait

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Nom de code à caractère pédagogique. Plus de quarante millions de Français se disent concernés, soit par « le sport qui se pratique », soit par « le sport qui se regarde ».

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incontestablement de la France un pays à la pointe du champ particulièrement prometteur d’études scientifiques et de productions industrielles dans le secteur de l’innovation sportive.

V.d-2. Les secteurs d’activités stratégiques associés

La dimension innovante du secteur R&D qui structurera les productions du réseau sera déclinée dans deux domaines fondateurs de l’économie sportive mondiale : le sport qui se regarde, d’une part, le sport qui se pratique, d’autre part. Forgés en Normandie et organisant déjà depuis treize ans la formation de Master en Marketing et Management du Sport Professionnel développée par l’Université de Rouen, ces deux domaines permettent aujourd’hui de cerner entièrement les enjeux industriels qui se profilent à l’échéance des vingt prochaines années.

Ils se déclinent à partir de très nombreuses activités économiques émergentes mal ou peu identifiées par les grands groupes industriels leaders sur les différents marchés mondiaux du sport. Le rôle du réseau sera de les localiser pour les valoriser dans les trois domaines industriels, scientifiques et académiques… tout en profitant de la faiblesse des « barrières à l’entrée » qui les caractériseront pour quelques temps encore. On peut citer à titre d’exemples : la conception de matériel et de textile sportif à forte valeur ajoutée technologique ; les processus économiques, techniques et technologiques - exploitant notamment les NTIC - permettant la production d’une performance sportive pérenne de haut niveau ; l’apprentissage technique sous conditions technologiques issues du concept de « réalité augmentée » ; la préservation, l’entretien ou l’amélioration du « capital santé » des individus dans un environnement sportif sécurisé ; les nouvelles technologies et nouveaux matériaux appliqués au domaine du handisport ; la conception architecturale des équipements sportifs innovants à caractère commercial ; la production et la diffusion des images dans les domaines de la télévision et des jeux sportifs virtuels notamment pour des consommateurs en situation de mobilité ; la production d’équipements sportifs et d’un type de matériel éco-responsables ; la conception de dispositifs de sécurité publique associée à la viabilité financière des événements sportifs internationaux ; l’optimisation de la chaîne de valeur de ces événements ; la conception de dispositifs d’assurance et d’ingénierie de réassurance adaptés à l’économie du sport mondial sous contrainte de risque terroriste, etc.

Sans chercher à être exhaustif, à titre de simples illustrations, il est possible de donner quelques références de secteurs significatifs du potentiel exceptionnel que représentera un réseau scientifique et industriel dédié à l’innovation sportive.

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- Le très important secteur économique des sols sportifs (stades de football, de rugby, parcours de golf, …) aujourd’hui soumis à une double critique : le « risque pesticide » cancérigène et la trop faible résistance mécanique à l’arrachement.

- La conception des équipements sportifs urbains répondant réellement à la demande sociale.

- L’architecture navale de plaisance peu portée sur l’innovation dans le secteur des gréements, des voiles et des coques alors même que de jeunes architectes français conçoivent des prototypes sans débouchés industriels car ignorés par les chantiers hexagonaux leaders du marché mondial.

- L’introduction de la technologie virtuelle dans la production du geste sportif déclinée dans le domaine de l’entraînement, d’une part, de l’apprentissage, d’autre part, des cybersports de loisirs, enfin18.

- Les enjeux industriels considérables liés à l’apport des NTIC dans le domaine de la production, de la diffusion et de la commercialisation des images de sport à caractère télévisuel ou non (internet, téléphonie mobile) destinées à des consommateurs en situation de mobilité.

- l’exploitation des nouvelles technologies de connexion associées à des services comme le coaching sportif individuel.

- La « réalité augmentée » appliquée à la pratique du sport. Cette technologie permettra d’améliorer les conditions de production d’un geste sportif efficient, c’est-àdire correspondant précisément à un niveau d’expertise, à partir d’un feedback informationnel procuré par le matériel utilisé par un individu. Ce secteur est sans doute l’un des domaines industriels parmi les plus prometteurs. A titre d’exemple des possibilités de développement associées, on citera le cas de l’analyseur de mouvement en natation développé en partie à Rouen. Sur la base de technologies de mesure de types accéléromètre, gyromètre et magnétomètre, il est possible d’optimiser la posture et la gestuelle d’un nageur en situation.

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Voir à ce sujet, LORET, A., 1994, 2003, Génération glisse, la révolution du sport des années fun, Paris, Editions Autrement, collection Mutations.

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- Les micro-drones de 4ème génération, initialement destinés aux soldats en campagne, pourront être adaptés pour être utilisés par des entraîneurs de sport collectifs, par exemple, de façon à leur permettre de travailler sur une image en trois dimensions beaucoup plus intéressante à exploiter tactiquement. La société Rand Corporation a déjà produit un prototype de la taille d’un insecte parfaitement capable de voler. Récemment, le service américain Defense Advanced Research Project Agency a mis au point ce type de matériel dans le cadre d’un dispositif scientifique nommé Small Business Innovation Program. Ce champ de recherche suggère fortement que de telles applications sont possibles dans le sport.

- Les apports de la recherche associant sport et santé, notamment dans le secteur émergent - très important du fait de l’évolution de la démographie française - du « vieillissement sain ».

- La recherche sur l’hydratation du sportif est un secteur susceptible d’accueillir de nouvelles avancées tant la demande non satisfaite est importante.

- La recherche sur la nutrition du sportif est un domaine encore balbutiant mais très attrayant au plan industriel car il est loin d’avoir atteint son optimum marketing.

- La vallée de la Seine normande possède une forte tradition textile. Or, la recherche portant sur les tissus « techniques » permettant la fabrication de vêtements hybrides offrant un double avantage : conserver la chaleur et apporter une protection contre les éléments extérieurs est en plein essor.

-

L’organisation des événements sportifs de dimension mondiale associée aux dispositifs de sécurité contraignants car liés au risque terroriste est devenue une difficulté majeure. L’ingénierie de la sécurité publique sous contraintes financières est donc un véritable domaine de compétences qui s’enseignera et s’exportera bientôt.

V.d-3. Le cas des cybersports

L’étude que nous avons réalisée auprès des élèves et étudiants de l’académie de Rouen (supra et annexe) confirme que la réalité virtuelle associée au sport représente l’un des principaux marchés émergents du secteur industriel sportif. Il a été identifié en 1991 et baptisé « Cybersport » dans le cadre du Centre d’Etudes et de Management de l’Innovation Sportive (CEMIS) créé la même année à l’université de Caen. L’objectif est de permettre à

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un sportif de produire un geste technique en environnement non naturel et non artificiel. Qualifié de virtuel le dispositif fonctionne sur la base de l’exploitation d’une plateforme technique combinant deux technologies complémentaires : une immersion visuelle stéréoscopique en 3D associée à une interaction intuitive avec un environnement recomposé. Cela est rendu possible par l’exploitation d’un système de « tracking » (capture de mouvement) associé à un processus informatisé de calcul de trajectoires. La société française DassaultSystème est d’ores-et-déjà très en pointe dans ce secteur. Associée à l’évolution sociale de la demande de sport qui plébiscite aujourd’hui la sensation (supra et annexe) au détriment de la prestation (la performance), les cybersports constituent une innovation

de

rupture

potentiellement

porteuse

de

nouveaux

marchés

sportifs

particulièrement prometteurs à l’horizon 2020. Conclusion.

Nous pourrions sans difficulté multiplier les exemples montrant l’intérêt économique que représente la création d’un réseau de valeur associant industrie, recherche et formation dans le domaine de l’innovation technologique appliquée au sport. Pour construire l’identité internationale d’un tel Réseau conçu en Seine-Maritime et de façon à asseoir sa légitimité industrielle et scientifique dans des délais courts, les acteurs de SEINE, VALLEE OLYMPIQUE proposeront sous l’égide du Conseil Général la création d’un Grand Prix International de l’Innovation Industrielle Sportive (GP3IS). Destiné à distinguer les productions des entreprises et des laboratoires de recherches mondiaux, les produits, prototypes, brevets ou services lauréats devront apporter une forte valeur ajoutée dans les domaines liés à la spécificité du Cluster et présenter un caractère innovant marqué.

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