Raya tu luZ

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Raya tu luZ

gonzalo yĂĄĂąez quiroga

ediciones callejeras


Raya tu luZ

gonzalo yáñez quiroga ediciones callejeras Paris, abril/avril 2015

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á(r)manse á(r)manse a(r)mámosnos á(r)mase á(r)mate á(r)mome

a(r-r)imez a(r-r)iment a(r-r)imons a(r-r)ime a(r-r)imes a(r-r)ime

a(r)matevi a(r)manosi a(r)miamoci a(r)masi a(r)mati a(r)momi


raya tu luz vacila el borde del precipicio como una piedra ruge lo que no es los lamentos juegan en una carrera a sacrificar el alma raya tu luz rascando el punto del límite que se abre no para llegar donde acaba unh y empieza la/el otrh sino para atravesar en un impulso de colibrí el espacio que los unesepara el temor al vacío muta en risa cuando gozas el infinito temblores estertores suturas en la voz difusa-polifónica arenas movedizas porque cuando te cuentan del programa de la tele donde dijeron que las vacas contaminan más que los aviones (“sí por el metano que emanan sus plastas”) lo que te queda es o cagarte de la risa y seguir hablando o explicarles las estrategias del mercado o hacerte el tonto o virarte (que sería a estas alturas el acto más poético) mentes-edificios piensan crono-lógicamente no quieren abrir los ojos : trances para mimar el ego el trabajo de la carroña es otro de los actos poéticos cae y calla cae y calla calle y cala entre bisagras chirreas puerta de pieza callampa puerta de pieza callampa puerta de pieza callampa los guarenes se levantan contigo a las seis de la mañana te mamas dos horas de micro hasta la u y sigues creyendo que le estás torciendo la mano al destino pero el destino duerme en la cama con tu madre y tu padre crea cree ¿quiere guerra? erra que quiere pero guerrea que crea creo y recito el borde se esparce en el ojo la luz refracta rayas el iris la boca reparte abejas no miel labradoras tejen una tela de tarántula en la cola de la lagartija se rajan los barcos se callan las olas

rayas tu luz


écris ta lumière vacille le bord du précipice comme une pierre rugit ce qu'elle n'est pas les lamentations jouent dans une course à sacrifier l'âme écris ta lumière râpant le point de la limite qui s'ouvre non pas pour arriver où s'arrête l'un-e et commence l'autre mais pour traverser dans un élan de colibri l'espace qui les unitsépare la crainte du vide devient rire quand tu jouis l'infini des tremblements râles sutures dans la voix diffuse-polyphonique sables mouvants car quand on te parle de l'émission télé où on a dit que les vaches polluent plus que les avions (« oui à cause du méthane émané par leurs crottes ») ce qui te reste à faire est soit éclater de rire et continuer à parler soit leur expliquer les stratégies du marché soit faire l'innocent soit te casser (qui serait à l'heure actuelle l'acte le plus poétique) des esprits-bâtiments pensent chrono-logiquement ielles ne veulent pas ouvrir les yeux : des transes pou gâter l'ego le travail de la charogne est un autre des actes poétiques tombe et tais-toi tombe et tais-toi trottoir torride entre les charnières tu grinces porte de chambre bidonville porte de chambre bidonville porte de chambre bidonville les rats se lèvent avec toi à six heures du mat' tu t'tapes deux heures de bus jusqu'à la fac et tu continues à croire que tu vas changer ton destin mais le destin dort avec ta mère et ton père dans leur lit crée croit ¿veut-il guerre? erre qu'il veut mais guerroie qu'il crée je crée et récite le bord s'éparpille dans l'œil la lumière se réfracte tu raies l'iris la bouche livre des abeilles pas du miel des ouvrières tissent une toile de tarentule sur la queue du lézard les bateaux se cassent les vagues se taisent tu écris ta lumière


escribir acelerado nervioso

hasta que no te dé más

que el paisaje del que te alejas sentado en la butaca del tgv que se repiten los pinos el claro como suspirando para ver el cielo que paren ambas montañas una vagina de nubes preguntas humo el gusto del (jurel tipo) salmón las croquetas el sartén ennegrecido por el uso aunque no todo uso ennegrezca hay algunos que te dejan más blanco que sábana de campo o más pálido que pantruca escribir dándose más vueltas que mojón en el agua sacándose la cresta en skate vacaciones del 90 en Talcahuano haciendo por primera vez el amor en la pieza del depto del Marco en el camarote pegándose cabezazos hablar de cualquier cosa la memoria es un colador de tallarines el agua recuerdos si le pones el tapón al lavaplatos te puedes acordar de tu nacimiento metiendo las manos en el líquido tu cuerpo sigue en su vientre moviéndose hasta que decides dejar correr el agua y salir ser la luz que dio tu madre


écrire vite

nerveux

jusqu'à ne plus en pouvoir

que le paysage dont tu t'éloignes sur le siège du tgv que les sapins se répètent la clairière comme en soupirant pour voir le ciel qui accouchent les deux montagnes un vagin de nuages des questions fumée le goût du chinchard les croquettes la poêle noircie par l'usage quoique pas tous les usages noircissent il y en a qui te font devenir plus blanc que le linge écrire en tournant autour du pot se cassant la gueule en skate vacances à Talcahuano faisant pour la première fois l'amour dans la chambre de l'appart de Marco sous le lit superposé se donnant des coups de tête parler de n'importe quoi la mémoire est une passoire l'eau des souvenirs si tu mets le bouchon à l'évier tu peux te rappeler ta naissance mettant les mains dans le liquide ton corps est toujours dans son ventre bougeant jusqu'à ce que tu décides de faire couler l'eau et sortir être la vie que donna ta mère


ecos ecos piedras huecos agujas y me lanzo trato esa salida miro la sopa en las letras paradas en sueño digo un pasaje es nadar las piedras que pisas los pies que arrastras el lugar recorro un piso lleno de llamas y trastes ese es el único recuerdo trastes y llamas recortes de una memoria sin fondo me acuesto pero es un sueño es un sueño cortes propios al calambre hacen que esta historia sea tripas or trip you know pero ellos dicen puta el weón posero quiere ser como quiere escribir como quiere y no estoy ni ahí la wea que salga no máh entre lo que digo entra lo que escribo si la escritura es palabra palabra huellas de las que las piedras atestiguan pasos qué pasado?


des échos échos pierres trous aiguilles je chute j'essaie la sortie regarde les lettres raides dans le rêve je dis passage c'est nager les pierres que tu écrases les pieds que tu traînes l'endroit je parcours l'appartement plein des flammes et déchets c'est mon seul souvenir des flammes et déchets morceaux d'une mémoire sans fond je m'allonge mais c'est un rêve un rêve ces coupures propres à la crampe font devenir tripes cette histoire or trip you know et ils disent fait chier celuilà qui fait genre qu'il écrit fait genre qu'il veut qu'il peut mais j'en ai rien à foutre je m'en fout que ce qui est écrit soit ce qu'on peut dire l'écriture est parole parole des traces dont témoignent les pierres des pas quel passé?


soplo que doy palabras desmembradas respiro inocuo llévame a bailar que las olas abracen caballos chúcaros y a campo abierto sigamos su trote como astronautas varadhs en bahías de sangre abre las rejas que nadie atisba antes de escuchar lamentos metálicos sudor amargo pieles que penetran otros cuerpos que deshacen la omnipresencia del coito que celebran latidos sincopados y al amanecer voces que cantan al unísono


souffle que je donne des mots démembrés respiration inoffensive amène-moi danser que les vagues embrassent des chevaux sauvages et à plein champ nous suivions leur trot comme des astronautes échoué.e.s dans des baies de sang ouvre les grilles que personne n'entrevoit avant d'entendre des plaintes métalliques sueur amère des peaux qui pénètrent d'autres corps qui défont l'omniprésence du coït qui célèbrent des battements syncopés et durant l'aube des voix qui chantent à l'unisson


guardo en mis bolsillos un poco del sudor acumulado por no decir lo que siento viene con chispas de éter cápsulas de desmemoria circunscripción del viento al fuego-clítoris omite el verso hasta que lo abran ganas sin dogmas quería otra palabra no como radiación de secuencias o huellas hay más carne en el ojo que en el parto colobrí agudo son hilos telas que recorren como manchas de aceite la leche el germen una cáscara que se parte varios cielos que se abren una máscara que se borra varias voces que celebran el ala de un zorzal en varias partes al miso tiempo una mano atraviesa concreto aviones que no despegan transgénicos quemados cenizas humus acciones antes quel misil antes quel hambre el dinero es la primera señal del esclavaje anacrónico dirán académicos que se vayan a la chucha dice el huacho ahora hablo ahora sueño ahora tropiezo con este tremendo terrón-Tierra


je garde dans mes poches un peu de la sueur cumulé car je ne dis pas ce que je sens elle vient avec des étincelles d’éther capsules de non-mémoire circonscription du vent au feu-clitoris omet le vers jusqu'à ce que les envies l'ouvrent sans dogmes un autre mot voulais-je pas comme radiation de séquences ou traces il y a plus de chair dans l’œil que dans l'accouchement colibri aigu ce sont des fils tissus qui parcourent comme des taches d'huile le lait

le germe

une écorce qui se déchire des cieux qui s'ouvrent un masque qui s'efface des voix qui célèbrent l'aile d'une grive dans plusieurs endroits en même temps une main transperce du béton des avions qui ne décollent pas des transgéniques brûlés cendres humus actions avant le missile avant la faim l'argent est le premier signal de l'esclavage anachronique diront les académiciens qu'ils aillent se faire foutre dit ma gueule maintenant je parle maintenant je rêve maintenant je trébuche avec cet énorme motte-Terre


paredes eólicas se abren ojos hacia el ángulo de museos patrios estatutos de fiestas únicas votos al vacío que pierden la mano y la huella digital apenas tocan celulosa histrionismo repetido cada par de años para dotar de vicios al vulgo y sus mordiscos que jalan pensando por fin van a cambiar las cosas caen miradas como meteoritos y ahí está el estrépito del cosmos la rotunda amplitud de las ganas qué se gana confrontando lo que no se ve a la verborrea de los irrepresentantes para eso inventan nombres para eso se frotan con humaredas romanas para eso sonríen dardos lustran botas empuñan prejuicios condenan abortos esgrimen consignas insultan pueblos les miran desde un púlpito encerado con diez sueldos de trabajadorhs con callos de hambre para eso conjuran al individuo y no esto no es paranoia fácil envolver en el paquete de la decadencia el vuelto de las visiones pero no esto no es paranoia olvídense de las estadísticas del luto del color de las butacas centrales olvídense de primero pensar en el impacto negativo del paso y denlo como si de la vida dependiera ahí hay senderos valles extensiones sin púas el huracán Sandy hace como que se va y marca las memorias asambleas regionales asambleas estudiantiles asambleas de trabajadorhs terremoto : 27 de febrero de 2010 levantamiento ciudadano : Atenas en qué parte del todo-mundo van a impedir movimientos naturales polítika que estalla desde los magmas en cada corazón se abren vientos


des murs éoliens s'ouvrent des yeux vers l'angle de musées-patrie statuts de fêtes uniques suffrage au vide qui perdent la main et l'empreinte dès qu'ils touchent de la cellulose histrionisme répété tous les deux ans pour douer des vices les masses et leurs morsures qu'ils bectent en pensant cette fois-ci les choses vont changer des regards tombent comme des météorites et le voilà le fracas du cosmos l'amplitude totale des envies qu'est-ce qu'on gagne en confrontant ce qu'on ne voit pas à la verbosité des irreprésentants c'est pour ça qu'ils inventent des noms frôlent des fumées romaines sourient des dards astiquent des bottes empoignent des préjugés condamnent des avortements brandissent des consignes insultent les peuples les regardant depuis une chaire cirée avec dix salaires de travailleur.se.s avec des cals de faim pour ça ils conjurent l'individu et non ce n'est pas de la paranoïa c'est facile d'envelopper dans le paquet de la décadence la monnaie des visions mais non ce n'est pas de la paranoïa oubliez les statistiques le deuil la couleur des sièges centraux oubliez de penser d'abord à l'impact négatif du pas et donnez-le comme si la vie en dépendait voilà des sentiers des vallées des extensions sans barbelés l'ouragan Sandy feint son départ et marque les mémoires assemblées régionales assemblées d'étudiant.e.s assemblées de travailleur.se.s séisme : 27 février 2010 rébellion citoyenne : Athènes dans quel endroit du tout-monde vont-ils empêcher les mouvements naturels politique qui explose depuis les magmas dans chaque cœur s'ouvrent les vents



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