L'automobile octobre novembre 2015

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Réaction des constructeurs

Suite à l’acceptation de l’entente CASIS, les manufacturiers ont dû partager cette information avec les ateliers du pays. Déjà établies aux Etats-Unis, les plateformes de communication sont maintenant accessibles. Elles le sont via des sites web auxquelles les techniciens ont accès pour obtenir les toutes dernières informations : mises à jour, rappel, barème de prix. Heureusement, la majorité des compagnies ont respecté l’entente, alors que d’autres semblent complètement en nier l’existence; c’est ici que le gouvernement doit obtempérer de par son rôle d’arbitre.

Démêler un dialogue de sourds ?

Concrètement, la difficulté que rencontrent les techniciens en atelier est la compréhension de ces interfaces. Tout d’abord, pratiquement tout est en anglais et dans un code propre à chaque manufacturier. Comment interpréter ce métalangage ? À l’aide d’un appareil et d’un logiciel qui servent d’intermédiaire et qui normalisent les codes : le J2534. Voici un autre exemple : un client se présente en atelier avec une Honda Civic 2003 pour un check engine allumé dans le tableau de bord, sans toutefois constater de problème apparent. Après un scan standard et quelques vérifications de base, le technicien utilise l’appareil J2534 pour scanner le véhicule et obtenir un rapport. Pour analyser les codes, il devra se rendre sur le site du constructeur, via un accès privé, et sera mis au fait des dernières mises à jour à effectuer. Finalement, une simple reprogrammation permettra d’effacer le témoin gênant. Évidemment, ce serait si simple si tout se déroulait toujours ainsi ! Mais chaque compagnie exige des programmes différents : ordinateur, Windows, etc et un abonnement annuel au service en plus de l’achat du scan Aussi petit qu’il en a l’air, cet intermédiaire est indispensable pour accomplir les mises à jour

Le technicien travaille sur l’ordinateur qui est relié au site web du constructeur et au J2534.

servant d’intermédiaire entre voiture et logiciel, ce qui devient assez dispendieux lorsqu’un atelier souhaite couvrir plusieurs constructeurs.

Quand la simplicité est le concessionnaire

Pour une majorité d’ateliers qui n’utilisent pas les logiciels et programmes du système de partage d’information, il est plus simple d’aller chez le concessionnaire le plus près et payer pour la reprogrammation, ce qui sera en fait plus rapide que si un membre de l’équipe passait des heures à tenter de résoudre le problème. En fin de compte, même si le gouvernement a semblé bien faire en signant l’entente CASIS, il reste beaucoup plus à réaliser. Ce ne sont pas tous les constructeurs qui respectent l’entente ou encore moins qui facilitent l’accès à l’information. Heureusement, il existe des entreprises québécoises, comme TeamXtremTech de Michel Julien, qui offrent un service complet et donnent accès au site web des constructeurs, au J2534 et à du support technique. L’entente CASIS vient à échéance sous peu : AIA Canada et son équipe travaillent sur le renouvellement pour les prochaines années.

Lors du dernier recensement, à peine 5 % des ateliers canadiens étaient au courant de cette situation si importante, alors que seulement 2 % l’utilisent, on ose croire que les chiffres augmentent graduellement depuis. Les années à venir seront primordiales pour créer un mouvement et faire entendre au gouvernement et aux constructeurs l’importance de rendre publiques les mises à jour et informations sur les véhicules usagés. Autrement, on se dirige tranquillement vers un monopole pour les concessionnaires, d’autant plus qu’ils couvrent un plus large éventail de services qu’auparavant.

2 % qui se donnent les moyens

Seulement 2 % des ateliers utilisent le dispositif J2534 et les sites des manufacturiers pour compléter des reprogrammations. Pourquoi un si petit nombre? L’opération n’est pas rentable à court terme. Jean-Pierre Brassard, directeur du service et Helder Medeiros, chef mécanicien, tous deux chez Centre de l’Auto Beaumont, nous donnent leur avis sur le fonctionnement et l’utilisation des outils mis à leur disposition.

Centre de l’Auto Beaumont : un positionnement avant-gardiste

En 2009, le gouvernement fédéral signe l’entente CASIS dans laquelle les constructeurs doivent communiquer avec les ateliers indépendants afin de réduire le monopole que les concessionnaires détiennent pour la reprogrammation de leurs véhicules. Dès cette adoption, Jean Duchesneau de chez Centre de l’Auto Beaumont s’est empressé de prendre contact avec l’entreprise TeamXtrem Tech de Michel Julien. Malgré le coût élevé des opérations, ce nouveau service devenait disponible www.lautomobile.ca

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